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Quelque chose à vous dire- le podcast des parents séparés

#55- Jeanne: "J'ai construit la vie dont je rêvais"

#55- Jeanne: "J'ai construit la vie dont je rêvais"

47min |08/09/2025|

264

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Quelque chose à vous dire- le podcast des parents séparés

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#55- Jeanne: "J'ai construit la vie dont je rêvais"

47min |08/09/2025|

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Description

🎙️ Pour cette rentrée, le podcast prend un nouveau souffle. Après trois saisons riches en rencontres et en témoignages, le podcast change de format pour trouver un meilleur équilibre et accueillir de nouvelles voix. Vous allez donc découvrir, en alternance avec nos interviews mensuelles, deux nouvelles chroniques : Quelque chose à lire, autour de livres sur le couple, la séparation et la famille, et Quelque chose à déguster, avec des recettes de saison à partager avec ses enfants.


👩‍🦱 Aujourd’hui, nous retrouvons Jeanne. Maman de trois enfants de 9, 7 et 11 ans, séparée depuis deux ans et demi de leur papa, elle a décidé de vivre une vie d’entrepreneuse nomade, tout en continuant l’école à la maison pour ses enfants. Un choix qui lui permet de voyager avec eux, même en garde alternée.


C’est une rencontre fortuite, lors d’un trajet en voiture qui a été l’élément déclencheur de sa séparation. Depuis, Jeanne a choisi de sortir de sa zone de confort et d’embrasser l’inconnu comme un allié, au lieu d’un obstacle, et l'écouter donne vraiment des ailes!


🌍 Dans cet épisode, on va parler d’organisation logistique et financière, d’apprentissage en voyage, mais aussi de liberté, de confiance et de la manière dont ses enfants vivent cette aventure hors du commun.


🙏 Merci infiniment Jeanne, de t’être confiée avec autant de sincérité à mon micro et de nous avoir montré que tout est possible.


🎧 Bonne écoute !


✍️ Notes de l'épisode


🎙️ Podcasts

Le podcast de l'Antifragilité- Centre de l'Hormèse

Mouvers avec Nomad Slim


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'entrepreneuriat est une passion, c'est pour moi quelque chose de très intéressant, dont des entrepreneurs nomades avec qui j'ai pas mal échangé. Moi, c'était un rêve, mais que j'avais mis très, très, très, très lent en disant c'est pas possible en tant que maman, en tant que maman solidaire, c'est impossible. Et après une discussion, je me suis dit pourquoi pas ? En fait, tout est parti de là. Quand je me suis dit pourquoi pas, je ne sais pas, un déclic, j'ai regardé le planning et j'ai dit là, c'est possible, je peux partir un mois. Mon partenaire avait décidé de prendre des enfants pendant un mois pour des vacances dans sa famille. Je dis, moi, je peux partir un mois. Après, je dis, on peut partir un mois avec les enfants. Là, je me suis dit, c'est parti, en fait, sur ces deux mois, tout simplement.

  • Speaker #1

    Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Gare partagée, logement, école, finances, communication, la séparation bouscule nos vies et celles de nos enfants et l'on se sent souvent démuni quand tout s'écroule, que notre avenir devient flou et que l'on doit apprendre à reconstruire, pas à pas, une nouvelle vie. Je suis Pamela Morinière et vous écoutez la saison 4 de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Chaque semaine, je donne la parole à des parents séparés qui viennent partager leur expérience et les ressources qui les ont aidées à se préserver et à mieux accompagner leurs enfants. J'interview aussi des experts pour vous apporter des clés afin de mieux anticiper et naviguer dans votre propre séparation. Cette saison, j'accueille également des chroniqueuses et chroniqueurs qui, à travers leur regard sensible et concret, vous aideront à naviguer dans votre chemin post-séparation et à trouver de l'inspiration dans votre quotidien. Parce que la séparation, ce n'est pas une fatalité et vous le constaterez au fil des épisodes, on s'en sort. Si vous aimez le podcast et souhaitez le soutenir, abonnez-vous et parlez-en autour de vous pour qu'il puisse aider d'autres parents. Bonne écoute ! Salut les parents, j'espère que vous allez bien. et que votre été s'est bien passé, que vous soyez en plein questionnement ou en pleine séparation, et que vous avez réussi à trouver des clés pour avancer sur ce chemin pas toujours simple, qui prend du temps, mais qui peut aussi bien se passer, comme vous l'avez déjà entendu dans ce podcast. Je suis ravie de vous retrouver pour cette quatrième saison, une saison qui s'inscrit sous le signe du changement, car j'ai eu envie de bousculer un peu le format du podcast, pour d'une part avoir une vie... peu plus équilibré. Ce podcast me prend beaucoup de temps et je me suis rendu compte que j'avais besoin d'avoir une vie hors du podcast aussi, même si j'adore vraiment vous retrouver ici. Il faut que vous sachiez que le podcast est pour le moment entièrement autofinancé et que je fais ce travail la nuit, le week-end, dès que j'ai un peu de temps devant moi et que je dois, bien entendu, comme beaucoup ici, jongler avec une vie de famille à mi-temps. Et le rythme de l'an dernier était devenu trop lourd, d'où ce changement de programme. Et d'autre part, j'avais envie de casser le format du podcast en proposant de nouveaux épisodes plus courts abordant la séparation sous d'autres angles. Cette année, j'ai donc le plaisir de lancer deux chroniques dans le podcast. Pourquoi des chroniques ? Parce que je conçois ce podcast comme un média avec sa propre émission. Et étant chroniqueuse moi-même dans un autre média, je mesure à quel point il peut être enrichissant d'accueillir de nouvelles voix dans son émission. C'est donc chose faite. Et vous allez découvrir dans les prochaines semaines ces nouvelles chroniques que je diffuserai en alternance avec les épisodes habituels qui deviendront donc mensuels. Vous me suivez ? En gros, le podcast maintient ses interviews sur la séparation à un rythme mensuel au lieu de bimensuel. Et mes chroniqueurs et chroniqueuses se placeront en alternance dans le créneau ainsi libéré, généralement en milieu de mois. Et l'on continue, bien sûr, les pssts qui sont des extraits inspirants des épisodes qui vous ont marqués. au rythme de deux fois par mois. Et l'on a les quatre lundis mensuels couverts. En quoi vont consister ces nouvelles chroniques ? Il y aura d'abord quelque chose à lire, qui comme son nom l'indique, sera l'occasion de recevoir une libraire qui nous parlera de livres autour du couple, de la rencontre, de la séparation ou de la famille, et vous donnera l'envie, je l'espère, de découvrir de nouveaux auteurs et autrices ou de nouveaux horizons. L'autre rubrique sera « Quelque chose à déguster » . Donc l'occasion d'explorer ensemble avec un chef des recettes de saison à réaliser quand on est en panne d'inspiration et qu'on a la garde de ses enfants. Pour débuter cette saison 4, je vais avoir le plaisir d'accueillir Mozzello de la librairie du Centre à Ferney-Voltaire en France et jouer Guesmar, un incontournable de la street food à Bruxelles. J'ai vraiment hâte d'avoir vos retours sur ce nouveau format. J'aborde cette rentrée avec beaucoup d'enthousiasme grâce à ces changements et j'espère vraiment que vous serez au rendez-vous. Je vous laisse à présent avec l'épisode du jour. Bonne écoute. Épisode 55, Jeanne. Qui n'a jamais rêvé de prolonger ses vacances d'été en reprenant une petite dose de farniente, de soleil, d'insouciance ou de rencontre et en faisant fi de la rentrée ? C'est un peu ce qui se passe pour Jeanne, maman de trois enfants de 9, 7 et 11 ans et séparée depuis deux ans et demi, qui a décidé de vivre une vie d'entrepreneuse nomade et d'embarquer ses enfants dans l'aventure. Jeanne avait une vision assez classique du couple et de la famille et sa décision de se séparer a tout fait. tout bouleversé. Tout ? Pas tout à fait, car elle a souhaité poursuivre l'école à la maison pour ses enfants, choix qu'elle avait fait avec son ex au moment du Covid, un système qui lui a justement permis de voyager plus facilement avec sa petite famille. Jeanne nous explique bien entendu comment se passe la gestion financière et logistique de ses voyages en garde alternée et les enseignements que tirent ses enfants de cette expérience hors du commun. Jeanne nous enseigne enfin comment l'art de sortir de sa zone de confort peut devenir un mode de vie. Cet épisode est particulièrement inspirant, car Jeanne a développé depuis sa séparation une qualité essentielle, celle de savoir faire confiance à l'inconnu, voire même de s'en servir comme d'un tremplin, et je suis sûre que son récit va beaucoup vous toucher. Merci infiniment Jeanne de t'être confiée avec autant de sincérité à mon micro, et de nous avoir montré que... tout est possible. Bonne écoute.

  • Speaker #0

    Moi, je suis Jeanne. Je suis maman de trois enfants. Et depuis un an, je suis nomade. Je suis entrepreneur, coach entrepreneur nomade. Donc, vraiment une vie qui a changé. Parce que pendant des années, j'ai été plutôt dans un mode de vie plutôt traditionnel, en pensant que la réussite, c'était d'avoir un couple, des enfants, une maison, un CDI. Et voilà, tout a explosé avec une séparation. Et c'est de ça, je pense, qu'on va parler aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu veux dire que c'est ta séparation qui t'a fait prendre conscience que la vie que tu menais n'était pas la bonne ? Ou c'est avant de te séparer que tu t'es rendu compte que la vie que tu menais, en tout cas, ne te satisfaisait pas ? C'était quoi le déclic ?

  • Speaker #0

    Je pense vraiment qu'il y a eu un mélange de plusieurs événements. Mais la séparation a été quand même un gros déclic. Il y a eu plusieurs choses, dont un décès avant qui s'est passé. Et moi, j'étais dans une entreprise familiale, donc il y avait un gros lien famille-travail, être tous ensemble. Au moment où mon père est décédé dans l'entreprise, ça a un peu cassé cette dynamique. Et ça m'a permis de voir un peu les choses différemment aussi. Et puis quelques années plus tard, je me suis séparée de mon compagnon, qui a été quand même, c'était mon compagnon depuis 12 ans. Voilà, je l'ai eu assez jeune. J'ai construit, j'ai quasiment jamais habité toute seule. Et voilà, à la séparation, j'ai commencé à me redépouvrir. Et je pense que c'est à ce moment-là où j'ai pu me reconstruire une vie telle que j'en rêvais.

  • Speaker #2

    Et si tu devais décrire ta séparation en un mot, tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    Bénéfique.

  • Speaker #2

    Pourquoi tu dirais bénéfique ?

  • Speaker #0

    Autant pour moi que pour mon ex-compagnon, on vit beaucoup mieux maintenant que quand on était ensemble. On a vécu un petit peu une descente ensemble dans ce qui n'allait pas, à se tirer plutôt tous les deux vers le bas. Et moi aujourd'hui, je suis contente de créer une vie qui me correspond. Et je vois que lui, de son côté aussi, reprend une vie. qui lui colle plus à ses idées également.

  • Speaker #2

    Alors, tu m'as contactée, on va quand même raconter un peu à celles et ceux qui nous écoutent, parce que c'est... Elle est chouette, aussi, notre rencontre. Tu m'as contactée en me disant, il y a de cela deux ans, je crois, en me disant, écoute, moi, j'ai une histoire que j'aimerais raconter parce que j'ai décidé de... On s'est séparés avec le père de mes enfants et maintenant, je vis une vie de nomade et je... Et je gère comme ça ma vie de famille, ma vie de femme, je voyage beaucoup, etc. Et je me souviens qu'à l'époque, je t'avais dit, c'est super, c'est une super histoire. Mais laisse-toi quand même un an pour voir un peu, parce que tu étais là, tu étais au début de cette expérience-là, et je t'avais conseillé d'attendre un an avant qu'on en parle pour voir comment tout ça s'installait. Alors maintenant, ça fait deux ans, je pense à peu près qu'on a parlé toutes les deux pour la première fois, ça ne doit pas être moins de deux ans. Est-ce que tu peux nous raconter en quoi elle consiste cette vie ? tu t'es séparé et puis toi, tu es parti dans un... dans une aventure qui est quand même pas simple parce que tu as décidé alors tu vas nous expliquer aussi comment comment se passe l'éducation de tes enfants parce que c'est aussi un choix un parti pris que vous avez fait depuis longtemps et donc cette éducation de tes enfants qui aussi fonctionne super bien finalement avec ton mode de vie par où commencer ?

  • Speaker #0

    donc si je pars parler de l'éducation ça fait plusieurs années qu'on fait de l'école à la maison ben Moi, j'avais cette possibilité-là parce que, comme je disais, je travaillais dans l'entreprise familiale, donc il y avait toujours moyen de s'arranger et de pouvoir mixer ces possibilités. Et puis ensuite, même quand je me suis mise à mon compte, pareil, j'ai toujours organisé le temps pour ça.

  • Speaker #2

    Ils ont quel âge,

  • Speaker #0

    tes enfants ? Là, à ce jour, ils ont 11,

  • Speaker #2

    9 et 7 ans. Ils n'ont jamais été à l'école ?

  • Speaker #0

    Alors, si. Ça dépend desquelles. Ma grande a fait toute école maternelle. Elle a fait le CP, il y a eu le Covid, donc le CP a été un peu coupé. Elle a fait le début du CE1 et après, il y a eu trop de restrictions et c'est pour ça que nous, on a choisi de la sortir de l'école parce qu'on n'était pas en accord avec la manière d'éduquer les enfants à ce moment-là. Donc, il n'y a que ma grande qui est sortie. Ceux du milieu étaient en maternelle et puis ça se passait bien à l'école, donc il n'y avait pas de soucis. Et le petit dernier n'était pas encore en âge d'aller à l'école. Et puis voilà, après ça s'est fait, ça s'est bien passé. Le deuxième, au moment de passer au CP, on a dit, par contre, c'était la course. Moi, je ne pouvais pas et faire l'école et travailler et courir matin, midi, enfin quatre fois par jour, faire des allers-retours pour le second. Donc, tout le monde est resté en école à la maison à ce moment-là.

  • Speaker #2

    Mais donc, vous chargez de l'école tous les deux, ton ex et toi ?

  • Speaker #0

    C'était surtout moi. C'est lourd.

  • Speaker #2

    Donc, c'est trois enfants à qui tu enseignes à la maison. Alors, j'imagine avec des cours par correspondance et puis un travail par-dessus.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #2

    Tu m'expliques comment ça fonctionne ?

  • Speaker #0

    Tu te lèves plutôt le matin pour pouvoir travailler, préparer des choses, faire ce que moi, j'avais à faire pour moi. Après, il faut savoir quand même que l'école à la maison, il n'y a pas besoin d'autant d'heures qu'à l'école. À l'école, il y a énormément de temps entre guillemets perdu. et ce n'est pas contre les maîtresses, mais ils sont 30, il y a tout ce temps-là, nous, on ne travaille quand même pas autant. Il y a beaucoup d'apprentissage qui se fait par les activités. Donc, ce n'est pas autant de temps que ce qu'on peut imaginer. C'est vrai que je ne me suis pas posé la question, je me suis dit, je fais comme ça, et puis après, il y a ce phénomène où quand tu es persuadé de quelque chose et quand tu es décidé à le faire, tu arrives à le faire.

  • Speaker #2

    finalement souvent l'objection tend quand c'est qu'on n'a pas réellement envie de faire la chose ou qu'on n'est pas prêt à s'investir vraiment dedans et puis là donc vous vous séparez tu fais l'école à la maison et en fait c'est surtout toi qui suis toute leur éducation si je comprends bien, tu décides de te séparer, c'était ta décision si j'ai bien compris

  • Speaker #0

    On en a parlé ensemble, mais c'est moi qui ai lancé la décision. Mais on était d'accord, je pense qu'on arrivait au bout de ce qu'on pouvait faire à deux.

  • Speaker #2

    Et là, tu décides de voyager. Tu présentes la chose à leur papa. Et c'était quoi l'objectif au départ ?

  • Speaker #0

    Il y a eu plusieurs choses. Déjà, quand on s'est séparés, l'école commençait à me peser quand même. Et j'étais bien consciente que... je ne pourrais pas assurer en temps partagé tout ça. Donc, quand on s'est séparés, moi, j'ai dit, OK, on continue l'école à la maison, qui tient quand même plus à cœur à leur papa, mais on partage les matières aussi. Donc, on a fait un partage des matières à ce moment-là à enseigner.

  • Speaker #2

    Et toi, tu as pris quelles matières ?

  • Speaker #0

    J'ai pris celle que j'aimais le moins, le français. Il a pris toutes les matières scientifiques parce que je sais que c'est quelque chose sur lequel il est beaucoup plus à l'aise que moi. Et du coup, j'ai gardé les autres matières. Après, ça reste quand même du niveau primaire et ce n'est pas non plus des niveaux très, très, très compliqués à gérer.

  • Speaker #2

    Et donc là, vous vous séparez, vous prenez deux maisons, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    En plus, lui, il est parti un peu loin, il est parti à 45 minutes de route, donc ce n'était pas si évident que ça. On a fait un planning, parce qu'on avait aussi un gros groupe d'école à la maison, avec d'autres enfants, qui se retrouvaient régulièrement. On s'organisait entre parents pour les garder un moment, un autre, pour faire des activités. Et pour pouvoir maintenir ce rythme-là avec tout le monde, il y avait une organisation qui était tirée par les cheveux de trois jours, quatre jours, qui changeait régulièrement pour pouvoir arranger. Et c'était... Moi, j'ai trouvé ça très lourd. Parce qu'en fait, on ne sait jamais... On ne peut jamais vraiment se poser. Il y a toujours une lessive à faire, toujours on se demande quand est-ce qu'ils reviennent. C'est un niveau de stress un peu élevé. Mais même pour les enfants.

  • Speaker #2

    Plus élevés que s'ils étaient à l'école, finalement.

  • Speaker #0

    C'est ça. Après, ce n'est pas la même chose. C'est encore différent parce que le rythme en lui-même, ils ne se lèvent pas à 6h du matin pour prendre un bus pour aller à l'école. Ils ont quand même un rythme de vie qui est, je pense, plus cool que celui des enfants qui vont à l'école. Mais n'empêche que quand ils arrivent, ils disent « Oui, mais c'est quand qu'on repart ? » « C'est quel jour ? » Ils avaient besoin de savoir et poser ces questions-là. Moi, je me suis dit déjà, ce n'est pas possible qu'on continue comme ça tout le temps. Il y avait ce point-là, il y avait le point où je me suis dit, moi, l'école à la maison, j'en ai ras le bol. Et je me dis, c'est trop bête de continuer. La plupart des copains qu'ils avaient, ils ont soit déménagé, soit ils sont partis faire le tour d'Europe en camping-car, soit ils ont repris l'école. Enfin voilà, il y a eu plein de bouleversements dans notre petit groupe au fur et à mesure du temps.

  • Speaker #2

    Il y en a d'autres qui se sont séparés aussi ?

  • Speaker #0

    Il n'y en a pas eu qui se sont séparés. Il y avait des parents séparés dans le lot, mais il n'y avait pas eu d'autres séparations. Mais du mouvement quand même.

  • Speaker #2

    Et donc, toi, tu en as marre de faire l'école ?

  • Speaker #0

    Exactement. C'était quelque chose qui commençait à me prendre la tête. Et puis, en étant sur place ici, je ne voyais plus l'intérêt de faire l'école à la maison là. en ayant un mode de vie finalement qui est « normal » . Je travaillais, il n'y avait pas de choses exceptionnelles pour pouvoir faire l'école à la maison. Et parallèlement à ça, moi je me suis développée aussi au niveau entrepreneurial. Je me suis entourée d'autres entrepreneurs. L'entrepreneuriat est une passion. C'est pour moi quelque chose de très intéressant, dont des entrepreneurs nomades avec qui j'ai pas mal échangé. Moi, c'était un rêve, mais que j'avais mis très, très, très, très loin en disant, ce n'est pas possible. En tant que maman, en tant que maman solidaire, c'est impossible. Et après une discussion, je me suis dit, pourquoi pas ? En fait, tout est parti de là. Quand je me suis dit, pourquoi pas ? Je ne sais pas, un déclic. J'ai regardé le planning et j'ai dit, là, c'est possible, je peux partir un mois. Mon partenaire avait décidé de prendre des enfants pendant un mois pour des vacances dans sa famille. Je me suis dit, moi, je peux partir un mois. Après, je les ai un mois. On peut partir un mois. Avec les enfants. Là, je me suis dit, c'est parti en fait sur ces deux mois tout simplement.

  • Speaker #2

    Mais tu étais déjà quelqu'un qui voyageait beaucoup. Le voyage avait beaucoup de place dans ta vie. C'est vraiment venu à ce moment ?

  • Speaker #0

    Jamais. Non, non, je n'ai pas voyagé. Je suis quelqu'un de très stable, qui aime mes petites routines.

  • Speaker #2

    C'est dentaire ?

  • Speaker #0

    C'est dentaire. Moi, je travaillais dans l'entreprise pendant des années avec mes parents, qui était un lieu d'accueil où on recevait des clients. Donc, on était vraiment… clouer sur place pour pouvoir être toujours disponible pour les clients. Donc non, je n'ai jamais trop bougé.

  • Speaker #2

    Ok, donc tout d'un coup, tu t'es dit que tu avais envie de tenter une expérience où tu voyageais et tu travaillais de l'étranger. Donc tu devenais une entrepreneuse nomade, en fait, dans le cadre de ton coaching, si je comprends bien.

  • Speaker #0

    C'est ça. À la base, c'était deux mois. C'était vraiment que deux mois et après, on devait reprendre. Et en fait, pour mettre ça en place, je m'étais dit, je vais mettre mon appart en… en location, Airbnb, de fil en aiguille, quelqu'un m'a demandé de vouer mon appartement pour un an. Et je me suis dit, mais je peux partir pour un an. Et c'est de là qu'est venue la discussion, finalement, avec le papa des enfants, où moi, je me suis positionnée en disant, moi, j'ai cette possibilité-là, c'est ce que je souhaite faire, et c'est ce que je souhaite faire vivre aux enfants. Et dans ce cadre-là, continuer l'école à la maison, ça prend du sens. Et je suis prête à faire cet effort-là, même si c'est plus forcément mon... ma passion. J'y ai dit, et si ce n'est pas possible, c'est OK. À ce moment-là, on reste ici, on fait une garde partagée normale, ils vont à l'école et point barre. Je ne continue pas l'école à la maison dans le cadre en si on ne bouge pas.

  • Speaker #2

    Et quelle a été sa réaction ?

  • Speaker #0

    Plutôt bonne. Il m'a dit... Il a posé lui ses conditions aussi sur le fait que je ne parte pas trop longtemps avec les enfants et pas sur le fait d'avoir de l'aide qui place des dates où il avait besoin de ne pas avoir les enfants. Et pour lui, c'était plus important qu'il maintienne l'école à la maison.

  • Speaker #2

    Il s'était pris au jeu, lui aussi, d'enseigner à la maison, finalement. C'était beaucoup vers une passion, quoi.

  • Speaker #0

    Je ne crois pas que ce soit ça, parce que ce n'est pas forcément son truc non plus. Mais au niveau de l'organisation, en fait, telle qu'on s'était organisée depuis des années, ça lui paraissait pas très compliqué de reprendre l'école et de devoir s'organiser pour les emmener, les chercher à l'école, faire des activités. Enfin voilà, ça ne lui paraissait pas assez compliqué de vivre comme ça. Je ne pense pas que ce soit une passion non plus de son côté d'enseigner, mais voilà. Ça s'est positionné comme ça et l'aventure a été lancée.

  • Speaker #2

    Mais alors, cette première destination, elle était où ?

  • Speaker #0

    Le Maroc. Alors, avec les enfants, c'était le Maroc.

  • Speaker #2

    Comment ça s'est passé ? Comment est-ce qu'on organise tout ça ? Ils ne sont pas en vacances scolaires, les enfants ?

  • Speaker #0

    Non, non, non. Ils n'ont pas du tout de vacances scolaires. On travaille un peu tout le temps. Des fois, il y a des pauses, mais ce n'est pas lié aux vacances. Comment ça s'est organisé ? Alors, je me suis dit, moi, je n'ai pas un budget de... Je ne suis pas millionnaire. Il faut que je fasse quelque chose qui soit faisable. Je vais chercher dans une destination aussi, pareil, quatre billets d'avion. Entre un et quatre billets d'avion, ça commence tout de suite à y avoir un budget, les logements et tout ça. Et donc, en cherchant, moi, l'intérêt de partir avec eux, c'était de leur faire des immersions un peu culturelles, de les faire vivre avec d'autres personnes. Donc, je ne veux pas aller à l'hôtel. Je n'ai aucun intérêt à voyager et aller dans un hôtel avec eux. Donc, j'ai trouvé le format Workaway, qui est un peu semblable au Woofing.

  • Speaker #2

    Au Woofing ?

  • Speaker #0

    Woofing, oui.

  • Speaker #2

    Tu peux nous expliquer un peu ?

  • Speaker #0

    C'est du bénévolat, finalement. On fait du bénévolat dans un endroit en échange d'être logé, parfois logé-nourri. Après, ça varie suivant les endroits. Et du coup, j'ai fait des demandes. Je me suis inscrite sur ces sites-là et j'ai envoyé des demandes. Alors là, ce n'est pas habituel, parce que souvent, les personnes font ça, mais toutes seules. C'est des jeunes ou moins jeunes, mais toutes seules. Alors moi, j'ai envoyé des demandes en disant, voilà, je voudrais venir avec trois enfants. Donc, j'ai envoyé beaucoup de demandes, un peu partout dans l'Europe. Et puis, je me suis dit, à un moment donné, pourquoi pas le Maroc aussi ? Enfin voilà, ça restait pas trop, trop loin. J'avais vu des bons commentaires sur la destination. Et voilà. À chaque fois que j'ai fait des demandes de work away pour des périodes, je recevais une seule réponse sur les 25-30 demandes. Au fur et à mesure des échanges qu'il y avait, il n'y avait qu'une seule destination. La destination était en fonction de ceux qui me répondaient.

  • Speaker #2

    D'accord. Est-ce que tu crois que le fait que vous veniez à quatre a joué justement pour…

  • Speaker #0

    Carrément,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #0

    Sur la place, sur le fait que ce soit des enfants. les gens ne savent pas forcément à quoi s'attendre il y a plein de types d'éducation différentes il y en a qui ne veulent pas trop de bruit donc c'est un peu de débarquer comme ça les gens peuvent être un peu frides et donc tu t'es retrouvée où au Maroc finalement avec tes enfants alors ? alors on s'est retrouvée à Bad Shield à côté de Casablanca donc c'est vraiment la banlieue la banlieue de la grande ville dans une école de langue c'était une école qui enseignait français et l'anglais eux ils cherchaient des bénévoles Merci. parce que quand ils donnent des cours de français ou des cours d'anglais à la fin, il y a toujours un temps avec des volontaires du pays pour pouvoir faire la conversation et pratiquer les cours. Et donc là, c'était super chouette. En plus, on était en août, donc il n'y avait pas grand-chose. Franchement, on n'a pas fait beaucoup d'heures. Il y avait des cours pour les enfants. Donc les enfants ont pu participer en tant que bénévoles aussi, avec d'autres enfants. Et puis on s'est retrouvés avec d'autres personnes, des Italiens, Péruviens. allemands. On était plusieurs work away. Et la discussion, c'est en anglais. Donc, eux, au début, ils ont fait les timides, 24 heures. Et après, ils se sont débrouillés. Ils ne sont pas bilingues du tout. Et justement, c'est un des points qui était important pour moi. Mais ils trouvent toujours des solutions pour pouvoir échanger.

  • Speaker #2

    Et vous avez fait... Vous êtes allée dans combien de pays depuis ? Quelle destination vous avez découvert ?

  • Speaker #0

    Alors, avec eux, on a fait... Deux pays, on a fait le Maroc et la Roumanie. J'ai resté là pour le coup deux mois et demi. Et l'autre fois où moi je les ai eus, on est resté en France. Et là, on a voyagé en France dans la famille. Ils m'avaient demandé, c'était la période des fêtes. J'avais prévu de partir et ils m'ont dit non, on veut faire la famille. Donc pendant 3-4 semaines, c'est la première fois que je me suis autorisée à faire un temps aussi long. On a bougé, on a bougé dans la famille.

  • Speaker #2

    Donc en fait, si je comprends bien, tu voyages soit seul, soit avec eux. Mais toi, en fait, tu es rarement en France finalement, qui est ton pays d'origine. Tu es souvent en fait à l'étranger à faire du woofing. ou, je ne sais pas, travailler en tant qu'entrepreneuse nomade. Je ne sais pas si tu arrives à combiner les deux. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, quand j'ai les enfants, je travaille beaucoup moins. Entre le volontariat, l'école à la maison, c'est un peu plus compliqué. Et quand je suis toute seule, je continue de voyager. Et en même temps, je mets des tarifs au niveau du travail pour pouvoir compenser les temps où je travaille un peu moins.

  • Speaker #2

    Et ton activité, elle consiste en quoi exactement ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je fais du coaching pour les femmes, pour arriver à sortir de traumas, de situations difficiles, avec un point particulier, c'est de s'assumer en tant que femme et de femme cyclique. Je me suis quand même beaucoup formée autour du cycle féminin et de pouvoir l'accepter.

  • Speaker #2

    Tu peux vraiment avoir les personnes en visio, tu n'as pas besoin d'être dans un pays particulier pour faire ça, effectivement, je comprends. Qu'est-ce que tu crois que tes enfants retirent de cette expérience-là ? À la fois de l'école à la maison, parce que ce n'est pas si courant, et puis de partir comme ça pendant deux mois à l'étranger. Qu'est-ce que tu crois que ça leur apporte ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais dire déjà ce que moi j'ai envie que ça leur apporte, c'est de croire que tout est possible, de voir qu'il n'y a pas de limite et que s'ils ont envie de faire quelque chose, il faut s'en donner les moyens. on travaille pour ça mais mais qui font c'est qu'ils restent pas dans ce que la société ou dans ce que un tel ou un tel leur a dit de faire même si c'est nous en tant que parents finalement donc ça c'est ce que j'ai envie de leur transmettre la plus grande leçon que j'aimerais qu'ils apprennent en faisant ce mode de vie là et en ayant ces diverses expériences après je pense que ça leur amène une capacité d'adaptation qui est assez énorme Parce que suivant là où on va, au Maroc, on était dans des dortoirs avec plein d'autres personnes, avec une douche pour dix. Il faut partager, il faut s'adapter, on change d'alimentation. Quand on était en Roumanie, on était dans une famille. Donc, il fallait juste vivre dans la famille, être avec eux, donner un coup de main. Donc là, on avait un petit peu plus d'espace, on avait notre espace à nous, mais l'éducation était... totalement différentes. Et donc, elles me disaient, mes mamans, ils ont le droit de faire ça, ça, on n'a pas le droit, et inversement. Donc, en fait, ils voient, ils sont immergés, imprégnés de cette façon de faire différente suivant les endroits. Et puis, j'aimerais bien que ça leur amène aussi, petit à petit, une aisance à pouvoir communiquer en anglais, principalement l'anglais pour l'instant. Après, s'ils peuvent apprendre d'autres langues, ça serait royal. Je pense que, voilà, ça leur apporte cette... Cette faculté d'ouvrir leur esprit et de se dire qu'il n'y a pas juste une façon de faire, une façon de penser. Et voilà, de pouvoir s'adapter dans tous ces milieux-là.

  • Speaker #2

    Et les copains dans tout ça, l'ambiance de classe. Alors, on comprend bien qu'ils rencontrent plein de monde et que c'est certainement très enrichissant. Mais à cet âge-là, je pense par exemple à ta fille aînée, tu dis qu'elle a 11 ans. Le contact avec les autres, avec des amis, des gens, des socles, en fait. C'est là qu'on commence à construire vraiment sa vie amicale, où les amitiés deviennent très fortes. Est-ce que ça aussi, c'est aussi simple et aussi évident pour eux ?

  • Speaker #0

    Oui. Et là, je pense que c'est même plus fort que ce qu'on a à l'école, parce que combien de personnes gardent des enfants, des copains de l'école, où ça va, ça vient, ça se tire dans les pattes ? et je... Je pense que le lien social avec le groupe qu'on avait créé sur place avant, quand on était encore ensemble avec leur papa, et qu'il y avait un groupe d'une quinzaine d'enfants qui faisaient l'école à la maison, ils ont créé des liens que moi je n'ai jamais vus à l'école, qui étaient assez forts. Et même maintenant encore, même s'ils ne sont plus du tout ensemble, même si là moi je pars et qu'ils ne se sont pas vus pendant trois mois, je suis rentrée, ils se sont revus, ils se sont tout racontés. On se fait des visios. Donc, ils gardent ces liens-là, peu importe où ils sont. Et ils ont une capacité à se faire des copains un peu n'importe où, finalement. Ils voient des enfants jouer, ils disent « Ah, tu veux jouer avec moi ? » Ils ont développé ça. Alors, ma grande est un peu plus timide à ce niveau-là. Mais ils ont une capacité sociale qui, je trouve, n'est pas du tout diminuée et peut-être même plus forte qu'un enfant qui va à l'école, qui n'a pas l'habitude d'aller discuter avec autant de personnes différentes.

  • Speaker #1

    Et ta fille est née, donc elle a 11 ans, elle rentre en secondaire, si ce n'est pas déjà fait. On a un peu un système différent d'adject. Comment ça se passe ? Parce que ça, ce n'est pas si simple, écoler à la maison quand on rentre en secondaire quand même.

  • Speaker #0

    Oui, alors là, en fait, cette année, Elena a fait la sixième. Elle vient de faire la sixième. Par contre, on a pris des cours en ligne. On est passé, parce que là, je ne me sentais pas, d'assurer toutes les matières qu'il y a en sixième. Et du coup, on a pris une école en ligne où il y a des cours. Mais même là, en fait, on voit, c'est 14 heures de cours par semaine. Alors, bien sûr, il y a du travail à faire par soi-même à côté. Mais par rapport à l'école, c'est 35 heures, je crois. Je ne sais plus combien on faisait. C'est divisé par deux. Et je vois que petit à petit, ils créent aussi avec les copains qui sont partout, parce que finalement, c'est des gens qui sont en France, mais partout dans d'autres pays aussi. Ils créent des liens. Ils font des échanges. Ils racontent leurs expériences dans le pays ou dans la ville où ils sont. Ils se créent des petits Ausha aussi. Donc voilà, il y a quand même ce lien social qui se fait dans cette classe qui est plutôt virtuelle. Et au niveau de l'enseignement, il y a quand même des professionnels qui sont là pour assurer l'enseignement.

  • Speaker #1

    On va revenir un peu sur la séparation, pas sur ta propre séparation. C'est quelque chose qui vous appartient. Est-ce qu'il y aurait, par exemple, quelque chose que tu aurais aimé qu'on te dise au moment où toi, tu t'es séparée, où tu as pris la décision de te séparer ?

  • Speaker #0

    Déjà, ça ne s'est pas bien passé au début. Ça a été très compliqué. il y a eu quelques moments très difficiles même si on était d'accord sur le fait de se séparer, il y avait beaucoup de non-dits et beaucoup de choses qui s'étaient accumulées au fur et à mesure des ans qui sont ressorties et ça n'a pas été si évident même si actuellement la relation s'est beaucoup posée, je pense que du fait qu'une fois que la séparation s'est installée Et que chacun a pu prendre sa vie en main sans se préoccuper de l'autre, ça a posé les choses en gardant en tête que c'était les enfants le plus important. Mais avant d'en arriver là, moi ce qui était important, c'était d'être entourée, parce que j'étais beaucoup chamboulée. Et ce qu'on m'a dit, c'est que c'était la bonne décision. Des personnes qui connaissaient, qui connaissaient notre histoire. de ne pas commencer à douter dans tous les sens, parce que du coup, c'est là où je pense que ça met aussi un peu de bazar. Je ne sais pas si j'aurais envie qu'on me dise quelque chose de plus. Moi, là où j'ai eu besoin un peu plus, c'est peut-être pour prendre la décision, pour passer le cap, parce que finalement, des fois, on se dit que c'est plus facile de se contenter de ce qu'on a, parce qu'on a peur de ce qu'on pourrait... Perdre, finalement, on est installé dans une forme de routine que beaucoup de couples ont et qui dure jusqu'à des années. On est plus dans le confort, même si ce n'est pas confortable, mais il y a une forme de confort dans le fait de se contenter de ce qu'on a. Et là où j'ai eu besoin, c'est d'entendre deux, trois personnes me parler de leur propre séparation. et des éléments déclencheurs, et de se dire, voilà, je peux le faire et je peux attendre au mieux de la vie.

  • Speaker #1

    Mais tu m'en as parlé quand on a préparé cette interview, tu te souviens ? Tu m'as parlé de cette discussion que tu avais eue avec quelqu'un dans une voiture. Tu peux nous partager ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Effectivement, moi, j'étais dans cette situation-là avec mon compagnon, où ça faisait 8 ans que ça n'allait pas, clairement. Ça allait assez bien pour rester et pas assez bien pour être super joyeux. Je ne sais pas comment placer le curseur, mais c'était une sorte de colocation qui se passait plus ou moins bien avec de plus en plus de moins bien. Je suis partie du sud de la France à Brest, il y a quelques heures de voiture, faire une compétition. parce que ce qui a déclenché un peu tout ça, c'est que j'ai commencé à me reprendre en main, plutôt que de sombrer dans cette histoire en reprenant le sport, tout simplement. De quel ? Alors, à la base, je faisais du judo. Je ne vais pas reprendre le judo par risque de me blesser. Donc là, j'avais repris de l'aviron, l'aviron de mer. Du coup, on était partis faire les championnats de France à Brest.

  • Speaker #1

    Tu reprends vite directement au championnat de France d'Amap quand même.

  • Speaker #0

    C'était la fin de l'année. On avait fait quand même au bout de deux ans de reprise. Et puis… Oui, voilà, donc l'aller, et puis sur le retour, j'étais plus dans le groupe avec tous les jeunes, je me suis retrouvée dans la voiture avec un des moniteurs, où on a je pense à peu près le même âge, ou peut-être un peu plus vieux, et donc on se fait la route à deux sur le retour, et tracé, et puis du coup, vu qu'on était deux, les discussions n'étaient pas les mêmes que quand on a tous les jeunes de 18 ans dans le bus, on a pu discuter un peu plus de nos histoires de vie, de nos croyances, de pas mal de choses, de toute façon en 12 heures, on a le temps de parler. Et il me parle de sa séparation. Et je n'arrive pas à me rappeler de la phrase exacte qu'il m'a dit. Mais il m'a dit un truc du genre... En fait, là, je me suis dit, mais pourquoi je continue d'avancer dans le mur ? Je sais que ça va dans le mur et que je continue de croire que ça va aller mieux, alors que ça fait X temps que ça ne va pas mieux. Et là, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    C'est toute la réflexion qui s'était faite, lui, au moment de sa séparation.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il ne m'a pas parlé du tout de moi. On se connaissait après. parce que ce n'était pas en plus la personne avec qui je m'entraînais. Mais il m'a raconté son histoire comme ça, et c'est cette réflexion qui s'est faite. Et une réflexion, maintenant, je me dis, elle est toute bête. Ce n'est pas une réflexion très, entre guillemets, très poussée ou philosophique. Mais quand il me l'a dit comme ça, je me suis dit, mais en fait, c'est pareil. Qu'est-ce que je m'enquiquine ? Pourquoi ? Pourquoi je m'entête ? Après, j'avais une définition du couple qui était quand même très... On y est et on va ensemble. Je ne suis pas pour se séparer au premier problème. Mais je dis, il faut aller jusqu'au bout. Il faut tout tenter. Parce que si on s'est mis ensemble, on a des enfants. Ce n'est pas pour lâcher l'affaire en trois secondes. Donc moi, j'étais plutôt dans cette idée-là. Et en fait, quand il me l'a dit, je dis, en fait, là, on a quand même testé beaucoup de choses. Ça fait des années que je me dis, oui, non, oui, non. Allez, on essaye encore ça. Là, il est temps de lâcher l'affaire.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que la séparation, elle t'a appris sur toi-même ?

  • Speaker #0

    Elle m'a appris à vivre seule.

  • Speaker #1

    C'est dur, ça, t'apprendre à vivre seule ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire non. Non, parce qu'en fait, je me suis retrouvée. En fait, j'ai pu m'organiser comme je souhaitais. J'ai arrêté de faire des compromis. Et ça, ça a été un grand bonheur. Et là, en fait, justement, cette séparation, elle m'a fait revoir aussi toute ma façon de voir la vie, de manière générale, ça fait un peu grand de dire comme ça, mais de voir le couple, de voir la vie, de revoir ma vision, je pense qu'elle avait très importé de celle de mes parents, et peut-être des princesses Disney aussi, j'en sais rien.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'elle a changé sur ta vision du couple ? Tu dis que ça t'a permis de revoir le couple. Qu'est-ce que tu entends par là ?

  • Speaker #0

    Déjà, cette façon de tenir coûte que coûte, je pense qu'elle a des limites. Encore une fois, je ne suis pas du tout convaincue de ce qui se sépare au bout de la première dispute. Mais de tenir coûte que coûte et de ne pas arrêter de faire des compromis, d'être complémentaire, d'être 50 %, je pense que tout ça, finalement, c'est un peu un écran de fumée. qu'on a. C'est important qu'on soit bien avec soi-même avant de pouvoir être bien avec l'autre. Je pense que c'est une des plus grandes leçons et que finalement l'autre n'est pas complémentaire, n'est pas ma moi-même, comme on a tellement l'habitude de le dire. Il faut pouvoir être un entier avant de pouvoir être toi finalement. C'est moi, toi et ensemble une nouvelle entité, le couple. Et du coup le couple, c'est qu'est-ce que j'apporte de plus à l'autre ? Parce que si moi, je peux être entière toute seule, OK, c'est bien, c'est une étape. Mais à ce moment-là, quand je me mets en couple, j'apporte quelque chose et l'autre m'apporte quelque chose qui est encore plus bon, qui fait sublimer ce qu'on a. Et du coup, j'ai commencé à avoir cette perception du couple qui était vraiment différente, où j'étais vraiment dans tout partagé, tout aussi de 50%, voire être... sûr de ne pas être inférieur aussi. Il y avait ce côté peut-être un peu féministe de vouloir être sûr d'assurer. Et je pense que maintenant, ce n'est pas tout à fait juste qu'on se met une pression en tant que femme encore. pire, encore supplémentaire, pour pouvoir assurer cette moitié du couple, ça je pense que je me la remettrai pas.

  • Speaker #1

    Tu veux dire que c'est ok de n'assurer qu'un tiers du couple ? Qu'est-ce que tu veux entendre par là exactement ?

  • Speaker #0

    Oui, que une femme puisse garder son indépendance, etc. Mais si le conjoint a plus, et ça peut aller dans les deux sens d'ailleurs, mais si le conjoint gagne un peu plus, on peut le laisser Merci. Payer un petit peu plus, si je prends une version très financière.

  • Speaker #1

    Plus d'équité dans le couple plutôt que d'illégalité.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, c'est plus équité. On est complémentaires. Et puis j'aime bien prendre l'image souvent quand je parle avec d'autres personnes, c'est qu'on a cinq doigts dans une main et il n'y en a aucun qui est pareil. Et pourtant, les cinq sont utiles. Et en fait, on a des façons et des rôles dans l'aménagement du couple à un moment donné. Il y en a un qui va plus jouer là-dessus, l'autre qui va plus jouer là-dessus. Et c'est ça, il me semble. Et je pense qu'on se met trop une pression pour pouvoir avoir une égalité partout et pas une équité.

  • Speaker #1

    Et là, ça fait trois ans, c'est ça, que tu es séparée maintenant ?

  • Speaker #0

    Ça fait deux ans et demi.

  • Speaker #1

    OK. Tu ne t'es pas remise en couple ? Tu es toujours célibataire ?

  • Speaker #0

    Je suis toujours célibataire, oui.

  • Speaker #1

    Et tu vis très bien ta vie de femme célibataire. Ce n'est pas... Tu n'as pas de manque particulier de ne pas être en couple ?

  • Speaker #0

    Alors, je dirais que j'aimerais bien être en couple. Ça reste toujours quelque chose où je trouve que c'est beau. Mais non, je n'ai pas de manque. Je suis contente et je pense que cette période, finalement, elle a été nécessaire. Parce que même si j'étais OK avec le fait de me séparer, je me suis dit, c'est bon, j'ai vécu tous les problèmes avant, j'ai fait le point et je me sépare en ayant tout testé. Je me suis dit, c'est bon, hop, je peux repartir et me refaire une nouvelle vie. Le voyage m'a amenée quand même. aussi à des temps de guérison. Surtout les voyages où j'étais seule, parce qu'être seule à l'autre bout du monde, ça fait des temps d'introspection assez puissants et des grosses émotions. Et je pense que si je m'étais remise en couple tout de suite, ça aurait été plutôt pour combler quelque chose et essayer d'éviter de voir finalement le fond du problème qu'autre chose.

  • Speaker #1

    Et quand tu parles du bout du monde, tu es allée jusqu'où alors ?

  • Speaker #0

    Je suis allée jusqu'au Japon. Je pense que c'est le plus loin où j'ai été.

  • Speaker #1

    Combien de temps tu as vécu là-bas ?

  • Speaker #0

    Le Japon, je suis restée un mois. Après, loin, j'ai fait Bali aussi. Je suis restée deux mois à Bali. Et après, plus près, j'ai fait la Sicile.

  • Speaker #1

    Et donc, à chaque fois, avec beaucoup de rencontres, avec des rencontres enrichissantes pour toi ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, je suis quelqu'un d'assez casanier,

  • Speaker #1

    malgré le fait... Oui, c'est vrai, ça se voit. Tu es tout à fait la personne qu'on imagine casanire.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire, on va dire que quand je pars, je me pose à un endroit. Je ne suis pas sac à dos à changer d'espace tous les jours. Je me pose à un endroit, je fais le tour du quartier, je vais dans les salles de sport. Moi, c'est judo ou danse. Et du coup, tu crées tes petites habitudes sur place finalement. C'est une autre version du casanier à l'autre bout du monde. Donc effectivement, il y a des rencontres, mais je ne suis pas tout le temps en permanence. Et finalement, il y a des moments où je n'ai pas du tout cherché à rencontrer plus que ça les autres. Les rencontres, elles étaient dans les temps où j'étais vraiment dans le sport. Pour moi, c'était des moments de rencontre. Mais j'avais quand même des gros temps toute seule dans ces périodes-là.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une personnalité qui t'a particulièrement marquée pendant tous ces voyages que tu as rencontrés ? Une personne qui t'a marquée particulièrement ?

  • Speaker #0

    Alors oui, mais pendant tout ce temps-là, j'avais aussi un groupe d'entrepreneurs avec qui on se réunissait presque tous les matins, un peu comme un mastermind. Et là, je me suis rendue compte de l'importance du groupe et des personnes qui se connaissent, parce que finalement, même si c'est un groupe d'entrepreneurs, à force... pendant un an d'être ensemble, de discuter. On connaît un petit peu les vies de chacun. Et puis, il y a des affinités qui se créent. Et dans les moments compliqués, les moments difficiles, justement, je me suis dit que c'était super important d'être entourée. Moi qui n'allais pas forcément chercher de l'aide, j'ai plutôt à me débrouiller toute seule. Là, j'ai appris à faire confiance à ces personnes-là. En tout cas, avec deux, trois personnes avec qui j'ai vraiment bien connecté. Et des personnes qui ont été là, que je sois à l'autre bout du monde ou plus proche, c'est des personnes qui étaient là, avec qui on a pu échanger. Je pense que d'être ailleurs, d'être dans des cultures complètement étrangères, ça permet de se livrer plus et de se connecter plus aux autres.

  • Speaker #1

    Je trouve que ton récit donne envie de faire confiance à l'inconnu et à l'inattendu.

  • Speaker #0

    Je suis entièrement d'accord. Et si j'arrive à faire passer ça, je serai la plus heureuse. Parce qu'en fait, oui, je pense que l'inconnu... ce qu'on peut appeler la volatilité. On est tellement habitués à vivre dans le confort que dès qu'il y a la moindre variation, on est dans des états de stress pas possibles. Et que si notre norme, finalement, c'était cet inconfort, alors je ne dis pas de se mettre tout le temps dans des trucs extrêmes, mais si la norme, c'est de changer, de bouger, de s'adapter, et bien à ce moment-là, on est quand même... on voit les choses sous un autre angle et puis on a une capacité justement de les accueillir sans partir dans le stress et de pouvoir transformer et passer à l'étape suivante.

  • Speaker #1

    Je crois que le message est très bien passé. En tout cas, moi, je l'ai vraiment ressenti comme ça. Je suis sûre que de nombreux auditeurs et auditrices qui vont ressentir ça, ça transparaît beaucoup dans ce que tu racontes. On a envie de faire confiance à l'inconnu, je trouve. Est-ce que, pour terminer, juste deux petites questions, un peu signature du podcast. Est-ce que la séparation pour toi, c'est un échec ?

  • Speaker #0

    Ça l'a été. Ça l'a été parce que, sans partir dans les détails, mais je dirais que maintenant, ça ne l'est plus. J'ai fait mon travail là-dessus, personnel, pour voir que c'était une évolution.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu pourrais nous conseiller des podcasts ? que toi, tu écoutes, qui t'inspirent, qui t'accompagnent peut-être dans tes pérégrinations aussi ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, je vais rester encore une fois sur l'entrepreneuriat. Moi, j'aime beaucoup Nomad Sim, qui a été un de mes mentors, qui est un entrepreneur un peu qui envoie.

  • Speaker #1

    Nomad

  • Speaker #0

    Sim ? Nomad Sim Movers. Ok,

  • Speaker #1

    tu mettrais les liens.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que lui, il va il y a sa vision de l'entrepreneuriat qui est intéressante mais il a été très présent pendant ma période de séparation parce qu'il a une vision très globale et dans ses podcasts il parle aussi du couple, de la façon d'être en couple en tant qu'entrepreneur, comment les différences qu'il peut y avoir il y a plusieurs choses peut-être moins dans les podcasts récents qu'il y a maintenant mais tout ce qu'il avait fait à ce moment-là m'a beaucoup inspirée, lui et Pierre Dufresne qui est directeur du centre de l'Hormèse, où justement, lui aussi, il prône l'antifragilité. Et du coup, ça permet d'avancer justement avec tout ce qu'on vit.

  • Speaker #1

    Quel est le nom du podcast de Pierre Dufraise ?

  • Speaker #0

    Je ne sais plus le nom exact du podcast. Je crois que c'est Antifragile, justement, le podcast.

  • Speaker #1

    D'accord, tu me l'enverras pour cochon. Je n'ai pas n'importe quoi dans les notes. D'accord, très bien. Et écoute, on va rester là-dessus. Alors, sur ces deux podcasts sur l'entrepreneuriat, l'antifragilité, et ça, ça se discute aussi. L'antifragilité, est-ce qu'on n'a pas le droit d'être fragile aussi ? Est-ce que ce n'est pas une richesse ? Parfois, d'écouter sa fragilité et ne pas la nier en tout cas. Mais bon, ce sera le sujet d'un autre podcast. On ne va pas repartir sur autre chose aujourd'hui. Un grand merci, Jeanne, de nous avoir embarqués avec toi aujourd'hui. C'était passionnant d'écouter la manière dont tu t'es reconstruite et dont tu as beaucoup de Tu as réussi à faire de ta séparation un tout autre chemin. Je te souhaite bonne continuation pour la suite.

  • Speaker #0

    Merci, merci beaucoup à toi.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. Je suis Pamela Mourinière et vous venez d'écouter un épisode de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Si le podcast vous aide ou a aidé des personnes de votre entourage, soutenez-le à votre tour en en parlant autour de vous et en lui mettant 5 étoiles et un commentaire positif sur vos plateformes d'écoute préférées. Cela ne vous prendra que quelques minutes et c'est crucial pour rendre le podcast plus visible et soutenir mon travail. Si vous souhaitez me contacter, me suggérer des invités ou de nouveaux thèmes à explorer dans le podcast, envoyez-moi un message à quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail .com, quelque chose à vous dire podcast, arrobas, gmail .com, si vous souhaitez suivre les aventures du podcast, rejoindre sa communauté, ou tout simplement vous tenir informé de l'actualité en lien avec la séparation et le divorce suivez quelque chose à vous dire sur les réseaux sociaux, Instagram et LinkedIn et n'hésitez pas à interagir c'est toujours un plaisir de vous lire et de vous répondre, rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode et d'ici là, portez-vous bien Ciao

Description

🎙️ Pour cette rentrée, le podcast prend un nouveau souffle. Après trois saisons riches en rencontres et en témoignages, le podcast change de format pour trouver un meilleur équilibre et accueillir de nouvelles voix. Vous allez donc découvrir, en alternance avec nos interviews mensuelles, deux nouvelles chroniques : Quelque chose à lire, autour de livres sur le couple, la séparation et la famille, et Quelque chose à déguster, avec des recettes de saison à partager avec ses enfants.


👩‍🦱 Aujourd’hui, nous retrouvons Jeanne. Maman de trois enfants de 9, 7 et 11 ans, séparée depuis deux ans et demi de leur papa, elle a décidé de vivre une vie d’entrepreneuse nomade, tout en continuant l’école à la maison pour ses enfants. Un choix qui lui permet de voyager avec eux, même en garde alternée.


C’est une rencontre fortuite, lors d’un trajet en voiture qui a été l’élément déclencheur de sa séparation. Depuis, Jeanne a choisi de sortir de sa zone de confort et d’embrasser l’inconnu comme un allié, au lieu d’un obstacle, et l'écouter donne vraiment des ailes!


🌍 Dans cet épisode, on va parler d’organisation logistique et financière, d’apprentissage en voyage, mais aussi de liberté, de confiance et de la manière dont ses enfants vivent cette aventure hors du commun.


🙏 Merci infiniment Jeanne, de t’être confiée avec autant de sincérité à mon micro et de nous avoir montré que tout est possible.


🎧 Bonne écoute !


✍️ Notes de l'épisode


🎙️ Podcasts

Le podcast de l'Antifragilité- Centre de l'Hormèse

Mouvers avec Nomad Slim


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Transcription

  • Speaker #0

    L'entrepreneuriat est une passion, c'est pour moi quelque chose de très intéressant, dont des entrepreneurs nomades avec qui j'ai pas mal échangé. Moi, c'était un rêve, mais que j'avais mis très, très, très, très lent en disant c'est pas possible en tant que maman, en tant que maman solidaire, c'est impossible. Et après une discussion, je me suis dit pourquoi pas ? En fait, tout est parti de là. Quand je me suis dit pourquoi pas, je ne sais pas, un déclic, j'ai regardé le planning et j'ai dit là, c'est possible, je peux partir un mois. Mon partenaire avait décidé de prendre des enfants pendant un mois pour des vacances dans sa famille. Je dis, moi, je peux partir un mois. Après, je dis, on peut partir un mois avec les enfants. Là, je me suis dit, c'est parti, en fait, sur ces deux mois, tout simplement.

  • Speaker #1

    Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Gare partagée, logement, école, finances, communication, la séparation bouscule nos vies et celles de nos enfants et l'on se sent souvent démuni quand tout s'écroule, que notre avenir devient flou et que l'on doit apprendre à reconstruire, pas à pas, une nouvelle vie. Je suis Pamela Morinière et vous écoutez la saison 4 de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Chaque semaine, je donne la parole à des parents séparés qui viennent partager leur expérience et les ressources qui les ont aidées à se préserver et à mieux accompagner leurs enfants. J'interview aussi des experts pour vous apporter des clés afin de mieux anticiper et naviguer dans votre propre séparation. Cette saison, j'accueille également des chroniqueuses et chroniqueurs qui, à travers leur regard sensible et concret, vous aideront à naviguer dans votre chemin post-séparation et à trouver de l'inspiration dans votre quotidien. Parce que la séparation, ce n'est pas une fatalité et vous le constaterez au fil des épisodes, on s'en sort. Si vous aimez le podcast et souhaitez le soutenir, abonnez-vous et parlez-en autour de vous pour qu'il puisse aider d'autres parents. Bonne écoute ! Salut les parents, j'espère que vous allez bien. et que votre été s'est bien passé, que vous soyez en plein questionnement ou en pleine séparation, et que vous avez réussi à trouver des clés pour avancer sur ce chemin pas toujours simple, qui prend du temps, mais qui peut aussi bien se passer, comme vous l'avez déjà entendu dans ce podcast. Je suis ravie de vous retrouver pour cette quatrième saison, une saison qui s'inscrit sous le signe du changement, car j'ai eu envie de bousculer un peu le format du podcast, pour d'une part avoir une vie... peu plus équilibré. Ce podcast me prend beaucoup de temps et je me suis rendu compte que j'avais besoin d'avoir une vie hors du podcast aussi, même si j'adore vraiment vous retrouver ici. Il faut que vous sachiez que le podcast est pour le moment entièrement autofinancé et que je fais ce travail la nuit, le week-end, dès que j'ai un peu de temps devant moi et que je dois, bien entendu, comme beaucoup ici, jongler avec une vie de famille à mi-temps. Et le rythme de l'an dernier était devenu trop lourd, d'où ce changement de programme. Et d'autre part, j'avais envie de casser le format du podcast en proposant de nouveaux épisodes plus courts abordant la séparation sous d'autres angles. Cette année, j'ai donc le plaisir de lancer deux chroniques dans le podcast. Pourquoi des chroniques ? Parce que je conçois ce podcast comme un média avec sa propre émission. Et étant chroniqueuse moi-même dans un autre média, je mesure à quel point il peut être enrichissant d'accueillir de nouvelles voix dans son émission. C'est donc chose faite. Et vous allez découvrir dans les prochaines semaines ces nouvelles chroniques que je diffuserai en alternance avec les épisodes habituels qui deviendront donc mensuels. Vous me suivez ? En gros, le podcast maintient ses interviews sur la séparation à un rythme mensuel au lieu de bimensuel. Et mes chroniqueurs et chroniqueuses se placeront en alternance dans le créneau ainsi libéré, généralement en milieu de mois. Et l'on continue, bien sûr, les pssts qui sont des extraits inspirants des épisodes qui vous ont marqués. au rythme de deux fois par mois. Et l'on a les quatre lundis mensuels couverts. En quoi vont consister ces nouvelles chroniques ? Il y aura d'abord quelque chose à lire, qui comme son nom l'indique, sera l'occasion de recevoir une libraire qui nous parlera de livres autour du couple, de la rencontre, de la séparation ou de la famille, et vous donnera l'envie, je l'espère, de découvrir de nouveaux auteurs et autrices ou de nouveaux horizons. L'autre rubrique sera « Quelque chose à déguster » . Donc l'occasion d'explorer ensemble avec un chef des recettes de saison à réaliser quand on est en panne d'inspiration et qu'on a la garde de ses enfants. Pour débuter cette saison 4, je vais avoir le plaisir d'accueillir Mozzello de la librairie du Centre à Ferney-Voltaire en France et jouer Guesmar, un incontournable de la street food à Bruxelles. J'ai vraiment hâte d'avoir vos retours sur ce nouveau format. J'aborde cette rentrée avec beaucoup d'enthousiasme grâce à ces changements et j'espère vraiment que vous serez au rendez-vous. Je vous laisse à présent avec l'épisode du jour. Bonne écoute. Épisode 55, Jeanne. Qui n'a jamais rêvé de prolonger ses vacances d'été en reprenant une petite dose de farniente, de soleil, d'insouciance ou de rencontre et en faisant fi de la rentrée ? C'est un peu ce qui se passe pour Jeanne, maman de trois enfants de 9, 7 et 11 ans et séparée depuis deux ans et demi, qui a décidé de vivre une vie d'entrepreneuse nomade et d'embarquer ses enfants dans l'aventure. Jeanne avait une vision assez classique du couple et de la famille et sa décision de se séparer a tout fait. tout bouleversé. Tout ? Pas tout à fait, car elle a souhaité poursuivre l'école à la maison pour ses enfants, choix qu'elle avait fait avec son ex au moment du Covid, un système qui lui a justement permis de voyager plus facilement avec sa petite famille. Jeanne nous explique bien entendu comment se passe la gestion financière et logistique de ses voyages en garde alternée et les enseignements que tirent ses enfants de cette expérience hors du commun. Jeanne nous enseigne enfin comment l'art de sortir de sa zone de confort peut devenir un mode de vie. Cet épisode est particulièrement inspirant, car Jeanne a développé depuis sa séparation une qualité essentielle, celle de savoir faire confiance à l'inconnu, voire même de s'en servir comme d'un tremplin, et je suis sûre que son récit va beaucoup vous toucher. Merci infiniment Jeanne de t'être confiée avec autant de sincérité à mon micro, et de nous avoir montré que... tout est possible. Bonne écoute.

  • Speaker #0

    Moi, je suis Jeanne. Je suis maman de trois enfants. Et depuis un an, je suis nomade. Je suis entrepreneur, coach entrepreneur nomade. Donc, vraiment une vie qui a changé. Parce que pendant des années, j'ai été plutôt dans un mode de vie plutôt traditionnel, en pensant que la réussite, c'était d'avoir un couple, des enfants, une maison, un CDI. Et voilà, tout a explosé avec une séparation. Et c'est de ça, je pense, qu'on va parler aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu veux dire que c'est ta séparation qui t'a fait prendre conscience que la vie que tu menais n'était pas la bonne ? Ou c'est avant de te séparer que tu t'es rendu compte que la vie que tu menais, en tout cas, ne te satisfaisait pas ? C'était quoi le déclic ?

  • Speaker #0

    Je pense vraiment qu'il y a eu un mélange de plusieurs événements. Mais la séparation a été quand même un gros déclic. Il y a eu plusieurs choses, dont un décès avant qui s'est passé. Et moi, j'étais dans une entreprise familiale, donc il y avait un gros lien famille-travail, être tous ensemble. Au moment où mon père est décédé dans l'entreprise, ça a un peu cassé cette dynamique. Et ça m'a permis de voir un peu les choses différemment aussi. Et puis quelques années plus tard, je me suis séparée de mon compagnon, qui a été quand même, c'était mon compagnon depuis 12 ans. Voilà, je l'ai eu assez jeune. J'ai construit, j'ai quasiment jamais habité toute seule. Et voilà, à la séparation, j'ai commencé à me redépouvrir. Et je pense que c'est à ce moment-là où j'ai pu me reconstruire une vie telle que j'en rêvais.

  • Speaker #2

    Et si tu devais décrire ta séparation en un mot, tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    Bénéfique.

  • Speaker #2

    Pourquoi tu dirais bénéfique ?

  • Speaker #0

    Autant pour moi que pour mon ex-compagnon, on vit beaucoup mieux maintenant que quand on était ensemble. On a vécu un petit peu une descente ensemble dans ce qui n'allait pas, à se tirer plutôt tous les deux vers le bas. Et moi aujourd'hui, je suis contente de créer une vie qui me correspond. Et je vois que lui, de son côté aussi, reprend une vie. qui lui colle plus à ses idées également.

  • Speaker #2

    Alors, tu m'as contactée, on va quand même raconter un peu à celles et ceux qui nous écoutent, parce que c'est... Elle est chouette, aussi, notre rencontre. Tu m'as contactée en me disant, il y a de cela deux ans, je crois, en me disant, écoute, moi, j'ai une histoire que j'aimerais raconter parce que j'ai décidé de... On s'est séparés avec le père de mes enfants et maintenant, je vis une vie de nomade et je... Et je gère comme ça ma vie de famille, ma vie de femme, je voyage beaucoup, etc. Et je me souviens qu'à l'époque, je t'avais dit, c'est super, c'est une super histoire. Mais laisse-toi quand même un an pour voir un peu, parce que tu étais là, tu étais au début de cette expérience-là, et je t'avais conseillé d'attendre un an avant qu'on en parle pour voir comment tout ça s'installait. Alors maintenant, ça fait deux ans, je pense à peu près qu'on a parlé toutes les deux pour la première fois, ça ne doit pas être moins de deux ans. Est-ce que tu peux nous raconter en quoi elle consiste cette vie ? tu t'es séparé et puis toi, tu es parti dans un... dans une aventure qui est quand même pas simple parce que tu as décidé alors tu vas nous expliquer aussi comment comment se passe l'éducation de tes enfants parce que c'est aussi un choix un parti pris que vous avez fait depuis longtemps et donc cette éducation de tes enfants qui aussi fonctionne super bien finalement avec ton mode de vie par où commencer ?

  • Speaker #0

    donc si je pars parler de l'éducation ça fait plusieurs années qu'on fait de l'école à la maison ben Moi, j'avais cette possibilité-là parce que, comme je disais, je travaillais dans l'entreprise familiale, donc il y avait toujours moyen de s'arranger et de pouvoir mixer ces possibilités. Et puis ensuite, même quand je me suis mise à mon compte, pareil, j'ai toujours organisé le temps pour ça.

  • Speaker #2

    Ils ont quel âge,

  • Speaker #0

    tes enfants ? Là, à ce jour, ils ont 11,

  • Speaker #2

    9 et 7 ans. Ils n'ont jamais été à l'école ?

  • Speaker #0

    Alors, si. Ça dépend desquelles. Ma grande a fait toute école maternelle. Elle a fait le CP, il y a eu le Covid, donc le CP a été un peu coupé. Elle a fait le début du CE1 et après, il y a eu trop de restrictions et c'est pour ça que nous, on a choisi de la sortir de l'école parce qu'on n'était pas en accord avec la manière d'éduquer les enfants à ce moment-là. Donc, il n'y a que ma grande qui est sortie. Ceux du milieu étaient en maternelle et puis ça se passait bien à l'école, donc il n'y avait pas de soucis. Et le petit dernier n'était pas encore en âge d'aller à l'école. Et puis voilà, après ça s'est fait, ça s'est bien passé. Le deuxième, au moment de passer au CP, on a dit, par contre, c'était la course. Moi, je ne pouvais pas et faire l'école et travailler et courir matin, midi, enfin quatre fois par jour, faire des allers-retours pour le second. Donc, tout le monde est resté en école à la maison à ce moment-là.

  • Speaker #2

    Mais donc, vous chargez de l'école tous les deux, ton ex et toi ?

  • Speaker #0

    C'était surtout moi. C'est lourd.

  • Speaker #2

    Donc, c'est trois enfants à qui tu enseignes à la maison. Alors, j'imagine avec des cours par correspondance et puis un travail par-dessus.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #2

    Tu m'expliques comment ça fonctionne ?

  • Speaker #0

    Tu te lèves plutôt le matin pour pouvoir travailler, préparer des choses, faire ce que moi, j'avais à faire pour moi. Après, il faut savoir quand même que l'école à la maison, il n'y a pas besoin d'autant d'heures qu'à l'école. À l'école, il y a énormément de temps entre guillemets perdu. et ce n'est pas contre les maîtresses, mais ils sont 30, il y a tout ce temps-là, nous, on ne travaille quand même pas autant. Il y a beaucoup d'apprentissage qui se fait par les activités. Donc, ce n'est pas autant de temps que ce qu'on peut imaginer. C'est vrai que je ne me suis pas posé la question, je me suis dit, je fais comme ça, et puis après, il y a ce phénomène où quand tu es persuadé de quelque chose et quand tu es décidé à le faire, tu arrives à le faire.

  • Speaker #2

    finalement souvent l'objection tend quand c'est qu'on n'a pas réellement envie de faire la chose ou qu'on n'est pas prêt à s'investir vraiment dedans et puis là donc vous vous séparez tu fais l'école à la maison et en fait c'est surtout toi qui suis toute leur éducation si je comprends bien, tu décides de te séparer, c'était ta décision si j'ai bien compris

  • Speaker #0

    On en a parlé ensemble, mais c'est moi qui ai lancé la décision. Mais on était d'accord, je pense qu'on arrivait au bout de ce qu'on pouvait faire à deux.

  • Speaker #2

    Et là, tu décides de voyager. Tu présentes la chose à leur papa. Et c'était quoi l'objectif au départ ?

  • Speaker #0

    Il y a eu plusieurs choses. Déjà, quand on s'est séparés, l'école commençait à me peser quand même. Et j'étais bien consciente que... je ne pourrais pas assurer en temps partagé tout ça. Donc, quand on s'est séparés, moi, j'ai dit, OK, on continue l'école à la maison, qui tient quand même plus à cœur à leur papa, mais on partage les matières aussi. Donc, on a fait un partage des matières à ce moment-là à enseigner.

  • Speaker #2

    Et toi, tu as pris quelles matières ?

  • Speaker #0

    J'ai pris celle que j'aimais le moins, le français. Il a pris toutes les matières scientifiques parce que je sais que c'est quelque chose sur lequel il est beaucoup plus à l'aise que moi. Et du coup, j'ai gardé les autres matières. Après, ça reste quand même du niveau primaire et ce n'est pas non plus des niveaux très, très, très compliqués à gérer.

  • Speaker #2

    Et donc là, vous vous séparez, vous prenez deux maisons, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    En plus, lui, il est parti un peu loin, il est parti à 45 minutes de route, donc ce n'était pas si évident que ça. On a fait un planning, parce qu'on avait aussi un gros groupe d'école à la maison, avec d'autres enfants, qui se retrouvaient régulièrement. On s'organisait entre parents pour les garder un moment, un autre, pour faire des activités. Et pour pouvoir maintenir ce rythme-là avec tout le monde, il y avait une organisation qui était tirée par les cheveux de trois jours, quatre jours, qui changeait régulièrement pour pouvoir arranger. Et c'était... Moi, j'ai trouvé ça très lourd. Parce qu'en fait, on ne sait jamais... On ne peut jamais vraiment se poser. Il y a toujours une lessive à faire, toujours on se demande quand est-ce qu'ils reviennent. C'est un niveau de stress un peu élevé. Mais même pour les enfants.

  • Speaker #2

    Plus élevés que s'ils étaient à l'école, finalement.

  • Speaker #0

    C'est ça. Après, ce n'est pas la même chose. C'est encore différent parce que le rythme en lui-même, ils ne se lèvent pas à 6h du matin pour prendre un bus pour aller à l'école. Ils ont quand même un rythme de vie qui est, je pense, plus cool que celui des enfants qui vont à l'école. Mais n'empêche que quand ils arrivent, ils disent « Oui, mais c'est quand qu'on repart ? » « C'est quel jour ? » Ils avaient besoin de savoir et poser ces questions-là. Moi, je me suis dit déjà, ce n'est pas possible qu'on continue comme ça tout le temps. Il y avait ce point-là, il y avait le point où je me suis dit, moi, l'école à la maison, j'en ai ras le bol. Et je me dis, c'est trop bête de continuer. La plupart des copains qu'ils avaient, ils ont soit déménagé, soit ils sont partis faire le tour d'Europe en camping-car, soit ils ont repris l'école. Enfin voilà, il y a eu plein de bouleversements dans notre petit groupe au fur et à mesure du temps.

  • Speaker #2

    Il y en a d'autres qui se sont séparés aussi ?

  • Speaker #0

    Il n'y en a pas eu qui se sont séparés. Il y avait des parents séparés dans le lot, mais il n'y avait pas eu d'autres séparations. Mais du mouvement quand même.

  • Speaker #2

    Et donc, toi, tu en as marre de faire l'école ?

  • Speaker #0

    Exactement. C'était quelque chose qui commençait à me prendre la tête. Et puis, en étant sur place ici, je ne voyais plus l'intérêt de faire l'école à la maison là. en ayant un mode de vie finalement qui est « normal » . Je travaillais, il n'y avait pas de choses exceptionnelles pour pouvoir faire l'école à la maison. Et parallèlement à ça, moi je me suis développée aussi au niveau entrepreneurial. Je me suis entourée d'autres entrepreneurs. L'entrepreneuriat est une passion. C'est pour moi quelque chose de très intéressant, dont des entrepreneurs nomades avec qui j'ai pas mal échangé. Moi, c'était un rêve, mais que j'avais mis très, très, très, très loin en disant, ce n'est pas possible. En tant que maman, en tant que maman solidaire, c'est impossible. Et après une discussion, je me suis dit, pourquoi pas ? En fait, tout est parti de là. Quand je me suis dit, pourquoi pas ? Je ne sais pas, un déclic. J'ai regardé le planning et j'ai dit, là, c'est possible, je peux partir un mois. Mon partenaire avait décidé de prendre des enfants pendant un mois pour des vacances dans sa famille. Je me suis dit, moi, je peux partir un mois. Après, je les ai un mois. On peut partir un mois. Avec les enfants. Là, je me suis dit, c'est parti en fait sur ces deux mois tout simplement.

  • Speaker #2

    Mais tu étais déjà quelqu'un qui voyageait beaucoup. Le voyage avait beaucoup de place dans ta vie. C'est vraiment venu à ce moment ?

  • Speaker #0

    Jamais. Non, non, je n'ai pas voyagé. Je suis quelqu'un de très stable, qui aime mes petites routines.

  • Speaker #2

    C'est dentaire ?

  • Speaker #0

    C'est dentaire. Moi, je travaillais dans l'entreprise pendant des années avec mes parents, qui était un lieu d'accueil où on recevait des clients. Donc, on était vraiment… clouer sur place pour pouvoir être toujours disponible pour les clients. Donc non, je n'ai jamais trop bougé.

  • Speaker #2

    Ok, donc tout d'un coup, tu t'es dit que tu avais envie de tenter une expérience où tu voyageais et tu travaillais de l'étranger. Donc tu devenais une entrepreneuse nomade, en fait, dans le cadre de ton coaching, si je comprends bien.

  • Speaker #0

    C'est ça. À la base, c'était deux mois. C'était vraiment que deux mois et après, on devait reprendre. Et en fait, pour mettre ça en place, je m'étais dit, je vais mettre mon appart en… en location, Airbnb, de fil en aiguille, quelqu'un m'a demandé de vouer mon appartement pour un an. Et je me suis dit, mais je peux partir pour un an. Et c'est de là qu'est venue la discussion, finalement, avec le papa des enfants, où moi, je me suis positionnée en disant, moi, j'ai cette possibilité-là, c'est ce que je souhaite faire, et c'est ce que je souhaite faire vivre aux enfants. Et dans ce cadre-là, continuer l'école à la maison, ça prend du sens. Et je suis prête à faire cet effort-là, même si c'est plus forcément mon... ma passion. J'y ai dit, et si ce n'est pas possible, c'est OK. À ce moment-là, on reste ici, on fait une garde partagée normale, ils vont à l'école et point barre. Je ne continue pas l'école à la maison dans le cadre en si on ne bouge pas.

  • Speaker #2

    Et quelle a été sa réaction ?

  • Speaker #0

    Plutôt bonne. Il m'a dit... Il a posé lui ses conditions aussi sur le fait que je ne parte pas trop longtemps avec les enfants et pas sur le fait d'avoir de l'aide qui place des dates où il avait besoin de ne pas avoir les enfants. Et pour lui, c'était plus important qu'il maintienne l'école à la maison.

  • Speaker #2

    Il s'était pris au jeu, lui aussi, d'enseigner à la maison, finalement. C'était beaucoup vers une passion, quoi.

  • Speaker #0

    Je ne crois pas que ce soit ça, parce que ce n'est pas forcément son truc non plus. Mais au niveau de l'organisation, en fait, telle qu'on s'était organisée depuis des années, ça lui paraissait pas très compliqué de reprendre l'école et de devoir s'organiser pour les emmener, les chercher à l'école, faire des activités. Enfin voilà, ça ne lui paraissait pas assez compliqué de vivre comme ça. Je ne pense pas que ce soit une passion non plus de son côté d'enseigner, mais voilà. Ça s'est positionné comme ça et l'aventure a été lancée.

  • Speaker #2

    Mais alors, cette première destination, elle était où ?

  • Speaker #0

    Le Maroc. Alors, avec les enfants, c'était le Maroc.

  • Speaker #2

    Comment ça s'est passé ? Comment est-ce qu'on organise tout ça ? Ils ne sont pas en vacances scolaires, les enfants ?

  • Speaker #0

    Non, non, non. Ils n'ont pas du tout de vacances scolaires. On travaille un peu tout le temps. Des fois, il y a des pauses, mais ce n'est pas lié aux vacances. Comment ça s'est organisé ? Alors, je me suis dit, moi, je n'ai pas un budget de... Je ne suis pas millionnaire. Il faut que je fasse quelque chose qui soit faisable. Je vais chercher dans une destination aussi, pareil, quatre billets d'avion. Entre un et quatre billets d'avion, ça commence tout de suite à y avoir un budget, les logements et tout ça. Et donc, en cherchant, moi, l'intérêt de partir avec eux, c'était de leur faire des immersions un peu culturelles, de les faire vivre avec d'autres personnes. Donc, je ne veux pas aller à l'hôtel. Je n'ai aucun intérêt à voyager et aller dans un hôtel avec eux. Donc, j'ai trouvé le format Workaway, qui est un peu semblable au Woofing.

  • Speaker #2

    Au Woofing ?

  • Speaker #0

    Woofing, oui.

  • Speaker #2

    Tu peux nous expliquer un peu ?

  • Speaker #0

    C'est du bénévolat, finalement. On fait du bénévolat dans un endroit en échange d'être logé, parfois logé-nourri. Après, ça varie suivant les endroits. Et du coup, j'ai fait des demandes. Je me suis inscrite sur ces sites-là et j'ai envoyé des demandes. Alors là, ce n'est pas habituel, parce que souvent, les personnes font ça, mais toutes seules. C'est des jeunes ou moins jeunes, mais toutes seules. Alors moi, j'ai envoyé des demandes en disant, voilà, je voudrais venir avec trois enfants. Donc, j'ai envoyé beaucoup de demandes, un peu partout dans l'Europe. Et puis, je me suis dit, à un moment donné, pourquoi pas le Maroc aussi ? Enfin voilà, ça restait pas trop, trop loin. J'avais vu des bons commentaires sur la destination. Et voilà. À chaque fois que j'ai fait des demandes de work away pour des périodes, je recevais une seule réponse sur les 25-30 demandes. Au fur et à mesure des échanges qu'il y avait, il n'y avait qu'une seule destination. La destination était en fonction de ceux qui me répondaient.

  • Speaker #2

    D'accord. Est-ce que tu crois que le fait que vous veniez à quatre a joué justement pour…

  • Speaker #0

    Carrément,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #0

    Sur la place, sur le fait que ce soit des enfants. les gens ne savent pas forcément à quoi s'attendre il y a plein de types d'éducation différentes il y en a qui ne veulent pas trop de bruit donc c'est un peu de débarquer comme ça les gens peuvent être un peu frides et donc tu t'es retrouvée où au Maroc finalement avec tes enfants alors ? alors on s'est retrouvée à Bad Shield à côté de Casablanca donc c'est vraiment la banlieue la banlieue de la grande ville dans une école de langue c'était une école qui enseignait français et l'anglais eux ils cherchaient des bénévoles Merci. parce que quand ils donnent des cours de français ou des cours d'anglais à la fin, il y a toujours un temps avec des volontaires du pays pour pouvoir faire la conversation et pratiquer les cours. Et donc là, c'était super chouette. En plus, on était en août, donc il n'y avait pas grand-chose. Franchement, on n'a pas fait beaucoup d'heures. Il y avait des cours pour les enfants. Donc les enfants ont pu participer en tant que bénévoles aussi, avec d'autres enfants. Et puis on s'est retrouvés avec d'autres personnes, des Italiens, Péruviens. allemands. On était plusieurs work away. Et la discussion, c'est en anglais. Donc, eux, au début, ils ont fait les timides, 24 heures. Et après, ils se sont débrouillés. Ils ne sont pas bilingues du tout. Et justement, c'est un des points qui était important pour moi. Mais ils trouvent toujours des solutions pour pouvoir échanger.

  • Speaker #2

    Et vous avez fait... Vous êtes allée dans combien de pays depuis ? Quelle destination vous avez découvert ?

  • Speaker #0

    Alors, avec eux, on a fait... Deux pays, on a fait le Maroc et la Roumanie. J'ai resté là pour le coup deux mois et demi. Et l'autre fois où moi je les ai eus, on est resté en France. Et là, on a voyagé en France dans la famille. Ils m'avaient demandé, c'était la période des fêtes. J'avais prévu de partir et ils m'ont dit non, on veut faire la famille. Donc pendant 3-4 semaines, c'est la première fois que je me suis autorisée à faire un temps aussi long. On a bougé, on a bougé dans la famille.

  • Speaker #2

    Donc en fait, si je comprends bien, tu voyages soit seul, soit avec eux. Mais toi, en fait, tu es rarement en France finalement, qui est ton pays d'origine. Tu es souvent en fait à l'étranger à faire du woofing. ou, je ne sais pas, travailler en tant qu'entrepreneuse nomade. Je ne sais pas si tu arrives à combiner les deux. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, quand j'ai les enfants, je travaille beaucoup moins. Entre le volontariat, l'école à la maison, c'est un peu plus compliqué. Et quand je suis toute seule, je continue de voyager. Et en même temps, je mets des tarifs au niveau du travail pour pouvoir compenser les temps où je travaille un peu moins.

  • Speaker #2

    Et ton activité, elle consiste en quoi exactement ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je fais du coaching pour les femmes, pour arriver à sortir de traumas, de situations difficiles, avec un point particulier, c'est de s'assumer en tant que femme et de femme cyclique. Je me suis quand même beaucoup formée autour du cycle féminin et de pouvoir l'accepter.

  • Speaker #2

    Tu peux vraiment avoir les personnes en visio, tu n'as pas besoin d'être dans un pays particulier pour faire ça, effectivement, je comprends. Qu'est-ce que tu crois que tes enfants retirent de cette expérience-là ? À la fois de l'école à la maison, parce que ce n'est pas si courant, et puis de partir comme ça pendant deux mois à l'étranger. Qu'est-ce que tu crois que ça leur apporte ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais dire déjà ce que moi j'ai envie que ça leur apporte, c'est de croire que tout est possible, de voir qu'il n'y a pas de limite et que s'ils ont envie de faire quelque chose, il faut s'en donner les moyens. on travaille pour ça mais mais qui font c'est qu'ils restent pas dans ce que la société ou dans ce que un tel ou un tel leur a dit de faire même si c'est nous en tant que parents finalement donc ça c'est ce que j'ai envie de leur transmettre la plus grande leçon que j'aimerais qu'ils apprennent en faisant ce mode de vie là et en ayant ces diverses expériences après je pense que ça leur amène une capacité d'adaptation qui est assez énorme Parce que suivant là où on va, au Maroc, on était dans des dortoirs avec plein d'autres personnes, avec une douche pour dix. Il faut partager, il faut s'adapter, on change d'alimentation. Quand on était en Roumanie, on était dans une famille. Donc, il fallait juste vivre dans la famille, être avec eux, donner un coup de main. Donc là, on avait un petit peu plus d'espace, on avait notre espace à nous, mais l'éducation était... totalement différentes. Et donc, elles me disaient, mes mamans, ils ont le droit de faire ça, ça, on n'a pas le droit, et inversement. Donc, en fait, ils voient, ils sont immergés, imprégnés de cette façon de faire différente suivant les endroits. Et puis, j'aimerais bien que ça leur amène aussi, petit à petit, une aisance à pouvoir communiquer en anglais, principalement l'anglais pour l'instant. Après, s'ils peuvent apprendre d'autres langues, ça serait royal. Je pense que, voilà, ça leur apporte cette... Cette faculté d'ouvrir leur esprit et de se dire qu'il n'y a pas juste une façon de faire, une façon de penser. Et voilà, de pouvoir s'adapter dans tous ces milieux-là.

  • Speaker #2

    Et les copains dans tout ça, l'ambiance de classe. Alors, on comprend bien qu'ils rencontrent plein de monde et que c'est certainement très enrichissant. Mais à cet âge-là, je pense par exemple à ta fille aînée, tu dis qu'elle a 11 ans. Le contact avec les autres, avec des amis, des gens, des socles, en fait. C'est là qu'on commence à construire vraiment sa vie amicale, où les amitiés deviennent très fortes. Est-ce que ça aussi, c'est aussi simple et aussi évident pour eux ?

  • Speaker #0

    Oui. Et là, je pense que c'est même plus fort que ce qu'on a à l'école, parce que combien de personnes gardent des enfants, des copains de l'école, où ça va, ça vient, ça se tire dans les pattes ? et je... Je pense que le lien social avec le groupe qu'on avait créé sur place avant, quand on était encore ensemble avec leur papa, et qu'il y avait un groupe d'une quinzaine d'enfants qui faisaient l'école à la maison, ils ont créé des liens que moi je n'ai jamais vus à l'école, qui étaient assez forts. Et même maintenant encore, même s'ils ne sont plus du tout ensemble, même si là moi je pars et qu'ils ne se sont pas vus pendant trois mois, je suis rentrée, ils se sont revus, ils se sont tout racontés. On se fait des visios. Donc, ils gardent ces liens-là, peu importe où ils sont. Et ils ont une capacité à se faire des copains un peu n'importe où, finalement. Ils voient des enfants jouer, ils disent « Ah, tu veux jouer avec moi ? » Ils ont développé ça. Alors, ma grande est un peu plus timide à ce niveau-là. Mais ils ont une capacité sociale qui, je trouve, n'est pas du tout diminuée et peut-être même plus forte qu'un enfant qui va à l'école, qui n'a pas l'habitude d'aller discuter avec autant de personnes différentes.

  • Speaker #1

    Et ta fille est née, donc elle a 11 ans, elle rentre en secondaire, si ce n'est pas déjà fait. On a un peu un système différent d'adject. Comment ça se passe ? Parce que ça, ce n'est pas si simple, écoler à la maison quand on rentre en secondaire quand même.

  • Speaker #0

    Oui, alors là, en fait, cette année, Elena a fait la sixième. Elle vient de faire la sixième. Par contre, on a pris des cours en ligne. On est passé, parce que là, je ne me sentais pas, d'assurer toutes les matières qu'il y a en sixième. Et du coup, on a pris une école en ligne où il y a des cours. Mais même là, en fait, on voit, c'est 14 heures de cours par semaine. Alors, bien sûr, il y a du travail à faire par soi-même à côté. Mais par rapport à l'école, c'est 35 heures, je crois. Je ne sais plus combien on faisait. C'est divisé par deux. Et je vois que petit à petit, ils créent aussi avec les copains qui sont partout, parce que finalement, c'est des gens qui sont en France, mais partout dans d'autres pays aussi. Ils créent des liens. Ils font des échanges. Ils racontent leurs expériences dans le pays ou dans la ville où ils sont. Ils se créent des petits Ausha aussi. Donc voilà, il y a quand même ce lien social qui se fait dans cette classe qui est plutôt virtuelle. Et au niveau de l'enseignement, il y a quand même des professionnels qui sont là pour assurer l'enseignement.

  • Speaker #1

    On va revenir un peu sur la séparation, pas sur ta propre séparation. C'est quelque chose qui vous appartient. Est-ce qu'il y aurait, par exemple, quelque chose que tu aurais aimé qu'on te dise au moment où toi, tu t'es séparée, où tu as pris la décision de te séparer ?

  • Speaker #0

    Déjà, ça ne s'est pas bien passé au début. Ça a été très compliqué. il y a eu quelques moments très difficiles même si on était d'accord sur le fait de se séparer, il y avait beaucoup de non-dits et beaucoup de choses qui s'étaient accumulées au fur et à mesure des ans qui sont ressorties et ça n'a pas été si évident même si actuellement la relation s'est beaucoup posée, je pense que du fait qu'une fois que la séparation s'est installée Et que chacun a pu prendre sa vie en main sans se préoccuper de l'autre, ça a posé les choses en gardant en tête que c'était les enfants le plus important. Mais avant d'en arriver là, moi ce qui était important, c'était d'être entourée, parce que j'étais beaucoup chamboulée. Et ce qu'on m'a dit, c'est que c'était la bonne décision. Des personnes qui connaissaient, qui connaissaient notre histoire. de ne pas commencer à douter dans tous les sens, parce que du coup, c'est là où je pense que ça met aussi un peu de bazar. Je ne sais pas si j'aurais envie qu'on me dise quelque chose de plus. Moi, là où j'ai eu besoin un peu plus, c'est peut-être pour prendre la décision, pour passer le cap, parce que finalement, des fois, on se dit que c'est plus facile de se contenter de ce qu'on a, parce qu'on a peur de ce qu'on pourrait... Perdre, finalement, on est installé dans une forme de routine que beaucoup de couples ont et qui dure jusqu'à des années. On est plus dans le confort, même si ce n'est pas confortable, mais il y a une forme de confort dans le fait de se contenter de ce qu'on a. Et là où j'ai eu besoin, c'est d'entendre deux, trois personnes me parler de leur propre séparation. et des éléments déclencheurs, et de se dire, voilà, je peux le faire et je peux attendre au mieux de la vie.

  • Speaker #1

    Mais tu m'en as parlé quand on a préparé cette interview, tu te souviens ? Tu m'as parlé de cette discussion que tu avais eue avec quelqu'un dans une voiture. Tu peux nous partager ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Effectivement, moi, j'étais dans cette situation-là avec mon compagnon, où ça faisait 8 ans que ça n'allait pas, clairement. Ça allait assez bien pour rester et pas assez bien pour être super joyeux. Je ne sais pas comment placer le curseur, mais c'était une sorte de colocation qui se passait plus ou moins bien avec de plus en plus de moins bien. Je suis partie du sud de la France à Brest, il y a quelques heures de voiture, faire une compétition. parce que ce qui a déclenché un peu tout ça, c'est que j'ai commencé à me reprendre en main, plutôt que de sombrer dans cette histoire en reprenant le sport, tout simplement. De quel ? Alors, à la base, je faisais du judo. Je ne vais pas reprendre le judo par risque de me blesser. Donc là, j'avais repris de l'aviron, l'aviron de mer. Du coup, on était partis faire les championnats de France à Brest.

  • Speaker #1

    Tu reprends vite directement au championnat de France d'Amap quand même.

  • Speaker #0

    C'était la fin de l'année. On avait fait quand même au bout de deux ans de reprise. Et puis… Oui, voilà, donc l'aller, et puis sur le retour, j'étais plus dans le groupe avec tous les jeunes, je me suis retrouvée dans la voiture avec un des moniteurs, où on a je pense à peu près le même âge, ou peut-être un peu plus vieux, et donc on se fait la route à deux sur le retour, et tracé, et puis du coup, vu qu'on était deux, les discussions n'étaient pas les mêmes que quand on a tous les jeunes de 18 ans dans le bus, on a pu discuter un peu plus de nos histoires de vie, de nos croyances, de pas mal de choses, de toute façon en 12 heures, on a le temps de parler. Et il me parle de sa séparation. Et je n'arrive pas à me rappeler de la phrase exacte qu'il m'a dit. Mais il m'a dit un truc du genre... En fait, là, je me suis dit, mais pourquoi je continue d'avancer dans le mur ? Je sais que ça va dans le mur et que je continue de croire que ça va aller mieux, alors que ça fait X temps que ça ne va pas mieux. Et là, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    C'est toute la réflexion qui s'était faite, lui, au moment de sa séparation.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il ne m'a pas parlé du tout de moi. On se connaissait après. parce que ce n'était pas en plus la personne avec qui je m'entraînais. Mais il m'a raconté son histoire comme ça, et c'est cette réflexion qui s'est faite. Et une réflexion, maintenant, je me dis, elle est toute bête. Ce n'est pas une réflexion très, entre guillemets, très poussée ou philosophique. Mais quand il me l'a dit comme ça, je me suis dit, mais en fait, c'est pareil. Qu'est-ce que je m'enquiquine ? Pourquoi ? Pourquoi je m'entête ? Après, j'avais une définition du couple qui était quand même très... On y est et on va ensemble. Je ne suis pas pour se séparer au premier problème. Mais je dis, il faut aller jusqu'au bout. Il faut tout tenter. Parce que si on s'est mis ensemble, on a des enfants. Ce n'est pas pour lâcher l'affaire en trois secondes. Donc moi, j'étais plutôt dans cette idée-là. Et en fait, quand il me l'a dit, je dis, en fait, là, on a quand même testé beaucoup de choses. Ça fait des années que je me dis, oui, non, oui, non. Allez, on essaye encore ça. Là, il est temps de lâcher l'affaire.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que la séparation, elle t'a appris sur toi-même ?

  • Speaker #0

    Elle m'a appris à vivre seule.

  • Speaker #1

    C'est dur, ça, t'apprendre à vivre seule ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire non. Non, parce qu'en fait, je me suis retrouvée. En fait, j'ai pu m'organiser comme je souhaitais. J'ai arrêté de faire des compromis. Et ça, ça a été un grand bonheur. Et là, en fait, justement, cette séparation, elle m'a fait revoir aussi toute ma façon de voir la vie, de manière générale, ça fait un peu grand de dire comme ça, mais de voir le couple, de voir la vie, de revoir ma vision, je pense qu'elle avait très importé de celle de mes parents, et peut-être des princesses Disney aussi, j'en sais rien.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'elle a changé sur ta vision du couple ? Tu dis que ça t'a permis de revoir le couple. Qu'est-ce que tu entends par là ?

  • Speaker #0

    Déjà, cette façon de tenir coûte que coûte, je pense qu'elle a des limites. Encore une fois, je ne suis pas du tout convaincue de ce qui se sépare au bout de la première dispute. Mais de tenir coûte que coûte et de ne pas arrêter de faire des compromis, d'être complémentaire, d'être 50 %, je pense que tout ça, finalement, c'est un peu un écran de fumée. qu'on a. C'est important qu'on soit bien avec soi-même avant de pouvoir être bien avec l'autre. Je pense que c'est une des plus grandes leçons et que finalement l'autre n'est pas complémentaire, n'est pas ma moi-même, comme on a tellement l'habitude de le dire. Il faut pouvoir être un entier avant de pouvoir être toi finalement. C'est moi, toi et ensemble une nouvelle entité, le couple. Et du coup le couple, c'est qu'est-ce que j'apporte de plus à l'autre ? Parce que si moi, je peux être entière toute seule, OK, c'est bien, c'est une étape. Mais à ce moment-là, quand je me mets en couple, j'apporte quelque chose et l'autre m'apporte quelque chose qui est encore plus bon, qui fait sublimer ce qu'on a. Et du coup, j'ai commencé à avoir cette perception du couple qui était vraiment différente, où j'étais vraiment dans tout partagé, tout aussi de 50%, voire être... sûr de ne pas être inférieur aussi. Il y avait ce côté peut-être un peu féministe de vouloir être sûr d'assurer. Et je pense que maintenant, ce n'est pas tout à fait juste qu'on se met une pression en tant que femme encore. pire, encore supplémentaire, pour pouvoir assurer cette moitié du couple, ça je pense que je me la remettrai pas.

  • Speaker #1

    Tu veux dire que c'est ok de n'assurer qu'un tiers du couple ? Qu'est-ce que tu veux entendre par là exactement ?

  • Speaker #0

    Oui, que une femme puisse garder son indépendance, etc. Mais si le conjoint a plus, et ça peut aller dans les deux sens d'ailleurs, mais si le conjoint gagne un peu plus, on peut le laisser Merci. Payer un petit peu plus, si je prends une version très financière.

  • Speaker #1

    Plus d'équité dans le couple plutôt que d'illégalité.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, c'est plus équité. On est complémentaires. Et puis j'aime bien prendre l'image souvent quand je parle avec d'autres personnes, c'est qu'on a cinq doigts dans une main et il n'y en a aucun qui est pareil. Et pourtant, les cinq sont utiles. Et en fait, on a des façons et des rôles dans l'aménagement du couple à un moment donné. Il y en a un qui va plus jouer là-dessus, l'autre qui va plus jouer là-dessus. Et c'est ça, il me semble. Et je pense qu'on se met trop une pression pour pouvoir avoir une égalité partout et pas une équité.

  • Speaker #1

    Et là, ça fait trois ans, c'est ça, que tu es séparée maintenant ?

  • Speaker #0

    Ça fait deux ans et demi.

  • Speaker #1

    OK. Tu ne t'es pas remise en couple ? Tu es toujours célibataire ?

  • Speaker #0

    Je suis toujours célibataire, oui.

  • Speaker #1

    Et tu vis très bien ta vie de femme célibataire. Ce n'est pas... Tu n'as pas de manque particulier de ne pas être en couple ?

  • Speaker #0

    Alors, je dirais que j'aimerais bien être en couple. Ça reste toujours quelque chose où je trouve que c'est beau. Mais non, je n'ai pas de manque. Je suis contente et je pense que cette période, finalement, elle a été nécessaire. Parce que même si j'étais OK avec le fait de me séparer, je me suis dit, c'est bon, j'ai vécu tous les problèmes avant, j'ai fait le point et je me sépare en ayant tout testé. Je me suis dit, c'est bon, hop, je peux repartir et me refaire une nouvelle vie. Le voyage m'a amenée quand même. aussi à des temps de guérison. Surtout les voyages où j'étais seule, parce qu'être seule à l'autre bout du monde, ça fait des temps d'introspection assez puissants et des grosses émotions. Et je pense que si je m'étais remise en couple tout de suite, ça aurait été plutôt pour combler quelque chose et essayer d'éviter de voir finalement le fond du problème qu'autre chose.

  • Speaker #1

    Et quand tu parles du bout du monde, tu es allée jusqu'où alors ?

  • Speaker #0

    Je suis allée jusqu'au Japon. Je pense que c'est le plus loin où j'ai été.

  • Speaker #1

    Combien de temps tu as vécu là-bas ?

  • Speaker #0

    Le Japon, je suis restée un mois. Après, loin, j'ai fait Bali aussi. Je suis restée deux mois à Bali. Et après, plus près, j'ai fait la Sicile.

  • Speaker #1

    Et donc, à chaque fois, avec beaucoup de rencontres, avec des rencontres enrichissantes pour toi ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, je suis quelqu'un d'assez casanier,

  • Speaker #1

    malgré le fait... Oui, c'est vrai, ça se voit. Tu es tout à fait la personne qu'on imagine casanire.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire, on va dire que quand je pars, je me pose à un endroit. Je ne suis pas sac à dos à changer d'espace tous les jours. Je me pose à un endroit, je fais le tour du quartier, je vais dans les salles de sport. Moi, c'est judo ou danse. Et du coup, tu crées tes petites habitudes sur place finalement. C'est une autre version du casanier à l'autre bout du monde. Donc effectivement, il y a des rencontres, mais je ne suis pas tout le temps en permanence. Et finalement, il y a des moments où je n'ai pas du tout cherché à rencontrer plus que ça les autres. Les rencontres, elles étaient dans les temps où j'étais vraiment dans le sport. Pour moi, c'était des moments de rencontre. Mais j'avais quand même des gros temps toute seule dans ces périodes-là.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une personnalité qui t'a particulièrement marquée pendant tous ces voyages que tu as rencontrés ? Une personne qui t'a marquée particulièrement ?

  • Speaker #0

    Alors oui, mais pendant tout ce temps-là, j'avais aussi un groupe d'entrepreneurs avec qui on se réunissait presque tous les matins, un peu comme un mastermind. Et là, je me suis rendue compte de l'importance du groupe et des personnes qui se connaissent, parce que finalement, même si c'est un groupe d'entrepreneurs, à force... pendant un an d'être ensemble, de discuter. On connaît un petit peu les vies de chacun. Et puis, il y a des affinités qui se créent. Et dans les moments compliqués, les moments difficiles, justement, je me suis dit que c'était super important d'être entourée. Moi qui n'allais pas forcément chercher de l'aide, j'ai plutôt à me débrouiller toute seule. Là, j'ai appris à faire confiance à ces personnes-là. En tout cas, avec deux, trois personnes avec qui j'ai vraiment bien connecté. Et des personnes qui ont été là, que je sois à l'autre bout du monde ou plus proche, c'est des personnes qui étaient là, avec qui on a pu échanger. Je pense que d'être ailleurs, d'être dans des cultures complètement étrangères, ça permet de se livrer plus et de se connecter plus aux autres.

  • Speaker #1

    Je trouve que ton récit donne envie de faire confiance à l'inconnu et à l'inattendu.

  • Speaker #0

    Je suis entièrement d'accord. Et si j'arrive à faire passer ça, je serai la plus heureuse. Parce qu'en fait, oui, je pense que l'inconnu... ce qu'on peut appeler la volatilité. On est tellement habitués à vivre dans le confort que dès qu'il y a la moindre variation, on est dans des états de stress pas possibles. Et que si notre norme, finalement, c'était cet inconfort, alors je ne dis pas de se mettre tout le temps dans des trucs extrêmes, mais si la norme, c'est de changer, de bouger, de s'adapter, et bien à ce moment-là, on est quand même... on voit les choses sous un autre angle et puis on a une capacité justement de les accueillir sans partir dans le stress et de pouvoir transformer et passer à l'étape suivante.

  • Speaker #1

    Je crois que le message est très bien passé. En tout cas, moi, je l'ai vraiment ressenti comme ça. Je suis sûre que de nombreux auditeurs et auditrices qui vont ressentir ça, ça transparaît beaucoup dans ce que tu racontes. On a envie de faire confiance à l'inconnu, je trouve. Est-ce que, pour terminer, juste deux petites questions, un peu signature du podcast. Est-ce que la séparation pour toi, c'est un échec ?

  • Speaker #0

    Ça l'a été. Ça l'a été parce que, sans partir dans les détails, mais je dirais que maintenant, ça ne l'est plus. J'ai fait mon travail là-dessus, personnel, pour voir que c'était une évolution.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu pourrais nous conseiller des podcasts ? que toi, tu écoutes, qui t'inspirent, qui t'accompagnent peut-être dans tes pérégrinations aussi ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, je vais rester encore une fois sur l'entrepreneuriat. Moi, j'aime beaucoup Nomad Sim, qui a été un de mes mentors, qui est un entrepreneur un peu qui envoie.

  • Speaker #1

    Nomad

  • Speaker #0

    Sim ? Nomad Sim Movers. Ok,

  • Speaker #1

    tu mettrais les liens.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que lui, il va il y a sa vision de l'entrepreneuriat qui est intéressante mais il a été très présent pendant ma période de séparation parce qu'il a une vision très globale et dans ses podcasts il parle aussi du couple, de la façon d'être en couple en tant qu'entrepreneur, comment les différences qu'il peut y avoir il y a plusieurs choses peut-être moins dans les podcasts récents qu'il y a maintenant mais tout ce qu'il avait fait à ce moment-là m'a beaucoup inspirée, lui et Pierre Dufresne qui est directeur du centre de l'Hormèse, où justement, lui aussi, il prône l'antifragilité. Et du coup, ça permet d'avancer justement avec tout ce qu'on vit.

  • Speaker #1

    Quel est le nom du podcast de Pierre Dufraise ?

  • Speaker #0

    Je ne sais plus le nom exact du podcast. Je crois que c'est Antifragile, justement, le podcast.

  • Speaker #1

    D'accord, tu me l'enverras pour cochon. Je n'ai pas n'importe quoi dans les notes. D'accord, très bien. Et écoute, on va rester là-dessus. Alors, sur ces deux podcasts sur l'entrepreneuriat, l'antifragilité, et ça, ça se discute aussi. L'antifragilité, est-ce qu'on n'a pas le droit d'être fragile aussi ? Est-ce que ce n'est pas une richesse ? Parfois, d'écouter sa fragilité et ne pas la nier en tout cas. Mais bon, ce sera le sujet d'un autre podcast. On ne va pas repartir sur autre chose aujourd'hui. Un grand merci, Jeanne, de nous avoir embarqués avec toi aujourd'hui. C'était passionnant d'écouter la manière dont tu t'es reconstruite et dont tu as beaucoup de Tu as réussi à faire de ta séparation un tout autre chemin. Je te souhaite bonne continuation pour la suite.

  • Speaker #0

    Merci, merci beaucoup à toi.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. Je suis Pamela Mourinière et vous venez d'écouter un épisode de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Si le podcast vous aide ou a aidé des personnes de votre entourage, soutenez-le à votre tour en en parlant autour de vous et en lui mettant 5 étoiles et un commentaire positif sur vos plateformes d'écoute préférées. Cela ne vous prendra que quelques minutes et c'est crucial pour rendre le podcast plus visible et soutenir mon travail. Si vous souhaitez me contacter, me suggérer des invités ou de nouveaux thèmes à explorer dans le podcast, envoyez-moi un message à quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail .com, quelque chose à vous dire podcast, arrobas, gmail .com, si vous souhaitez suivre les aventures du podcast, rejoindre sa communauté, ou tout simplement vous tenir informé de l'actualité en lien avec la séparation et le divorce suivez quelque chose à vous dire sur les réseaux sociaux, Instagram et LinkedIn et n'hésitez pas à interagir c'est toujours un plaisir de vous lire et de vous répondre, rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode et d'ici là, portez-vous bien Ciao

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Description

🎙️ Pour cette rentrée, le podcast prend un nouveau souffle. Après trois saisons riches en rencontres et en témoignages, le podcast change de format pour trouver un meilleur équilibre et accueillir de nouvelles voix. Vous allez donc découvrir, en alternance avec nos interviews mensuelles, deux nouvelles chroniques : Quelque chose à lire, autour de livres sur le couple, la séparation et la famille, et Quelque chose à déguster, avec des recettes de saison à partager avec ses enfants.


👩‍🦱 Aujourd’hui, nous retrouvons Jeanne. Maman de trois enfants de 9, 7 et 11 ans, séparée depuis deux ans et demi de leur papa, elle a décidé de vivre une vie d’entrepreneuse nomade, tout en continuant l’école à la maison pour ses enfants. Un choix qui lui permet de voyager avec eux, même en garde alternée.


C’est une rencontre fortuite, lors d’un trajet en voiture qui a été l’élément déclencheur de sa séparation. Depuis, Jeanne a choisi de sortir de sa zone de confort et d’embrasser l’inconnu comme un allié, au lieu d’un obstacle, et l'écouter donne vraiment des ailes!


🌍 Dans cet épisode, on va parler d’organisation logistique et financière, d’apprentissage en voyage, mais aussi de liberté, de confiance et de la manière dont ses enfants vivent cette aventure hors du commun.


🙏 Merci infiniment Jeanne, de t’être confiée avec autant de sincérité à mon micro et de nous avoir montré que tout est possible.


🎧 Bonne écoute !


✍️ Notes de l'épisode


🎙️ Podcasts

Le podcast de l'Antifragilité- Centre de l'Hormèse

Mouvers avec Nomad Slim


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Transcription

  • Speaker #0

    L'entrepreneuriat est une passion, c'est pour moi quelque chose de très intéressant, dont des entrepreneurs nomades avec qui j'ai pas mal échangé. Moi, c'était un rêve, mais que j'avais mis très, très, très, très lent en disant c'est pas possible en tant que maman, en tant que maman solidaire, c'est impossible. Et après une discussion, je me suis dit pourquoi pas ? En fait, tout est parti de là. Quand je me suis dit pourquoi pas, je ne sais pas, un déclic, j'ai regardé le planning et j'ai dit là, c'est possible, je peux partir un mois. Mon partenaire avait décidé de prendre des enfants pendant un mois pour des vacances dans sa famille. Je dis, moi, je peux partir un mois. Après, je dis, on peut partir un mois avec les enfants. Là, je me suis dit, c'est parti, en fait, sur ces deux mois, tout simplement.

  • Speaker #1

    Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Gare partagée, logement, école, finances, communication, la séparation bouscule nos vies et celles de nos enfants et l'on se sent souvent démuni quand tout s'écroule, que notre avenir devient flou et que l'on doit apprendre à reconstruire, pas à pas, une nouvelle vie. Je suis Pamela Morinière et vous écoutez la saison 4 de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Chaque semaine, je donne la parole à des parents séparés qui viennent partager leur expérience et les ressources qui les ont aidées à se préserver et à mieux accompagner leurs enfants. J'interview aussi des experts pour vous apporter des clés afin de mieux anticiper et naviguer dans votre propre séparation. Cette saison, j'accueille également des chroniqueuses et chroniqueurs qui, à travers leur regard sensible et concret, vous aideront à naviguer dans votre chemin post-séparation et à trouver de l'inspiration dans votre quotidien. Parce que la séparation, ce n'est pas une fatalité et vous le constaterez au fil des épisodes, on s'en sort. Si vous aimez le podcast et souhaitez le soutenir, abonnez-vous et parlez-en autour de vous pour qu'il puisse aider d'autres parents. Bonne écoute ! Salut les parents, j'espère que vous allez bien. et que votre été s'est bien passé, que vous soyez en plein questionnement ou en pleine séparation, et que vous avez réussi à trouver des clés pour avancer sur ce chemin pas toujours simple, qui prend du temps, mais qui peut aussi bien se passer, comme vous l'avez déjà entendu dans ce podcast. Je suis ravie de vous retrouver pour cette quatrième saison, une saison qui s'inscrit sous le signe du changement, car j'ai eu envie de bousculer un peu le format du podcast, pour d'une part avoir une vie... peu plus équilibré. Ce podcast me prend beaucoup de temps et je me suis rendu compte que j'avais besoin d'avoir une vie hors du podcast aussi, même si j'adore vraiment vous retrouver ici. Il faut que vous sachiez que le podcast est pour le moment entièrement autofinancé et que je fais ce travail la nuit, le week-end, dès que j'ai un peu de temps devant moi et que je dois, bien entendu, comme beaucoup ici, jongler avec une vie de famille à mi-temps. Et le rythme de l'an dernier était devenu trop lourd, d'où ce changement de programme. Et d'autre part, j'avais envie de casser le format du podcast en proposant de nouveaux épisodes plus courts abordant la séparation sous d'autres angles. Cette année, j'ai donc le plaisir de lancer deux chroniques dans le podcast. Pourquoi des chroniques ? Parce que je conçois ce podcast comme un média avec sa propre émission. Et étant chroniqueuse moi-même dans un autre média, je mesure à quel point il peut être enrichissant d'accueillir de nouvelles voix dans son émission. C'est donc chose faite. Et vous allez découvrir dans les prochaines semaines ces nouvelles chroniques que je diffuserai en alternance avec les épisodes habituels qui deviendront donc mensuels. Vous me suivez ? En gros, le podcast maintient ses interviews sur la séparation à un rythme mensuel au lieu de bimensuel. Et mes chroniqueurs et chroniqueuses se placeront en alternance dans le créneau ainsi libéré, généralement en milieu de mois. Et l'on continue, bien sûr, les pssts qui sont des extraits inspirants des épisodes qui vous ont marqués. au rythme de deux fois par mois. Et l'on a les quatre lundis mensuels couverts. En quoi vont consister ces nouvelles chroniques ? Il y aura d'abord quelque chose à lire, qui comme son nom l'indique, sera l'occasion de recevoir une libraire qui nous parlera de livres autour du couple, de la rencontre, de la séparation ou de la famille, et vous donnera l'envie, je l'espère, de découvrir de nouveaux auteurs et autrices ou de nouveaux horizons. L'autre rubrique sera « Quelque chose à déguster » . Donc l'occasion d'explorer ensemble avec un chef des recettes de saison à réaliser quand on est en panne d'inspiration et qu'on a la garde de ses enfants. Pour débuter cette saison 4, je vais avoir le plaisir d'accueillir Mozzello de la librairie du Centre à Ferney-Voltaire en France et jouer Guesmar, un incontournable de la street food à Bruxelles. J'ai vraiment hâte d'avoir vos retours sur ce nouveau format. J'aborde cette rentrée avec beaucoup d'enthousiasme grâce à ces changements et j'espère vraiment que vous serez au rendez-vous. Je vous laisse à présent avec l'épisode du jour. Bonne écoute. Épisode 55, Jeanne. Qui n'a jamais rêvé de prolonger ses vacances d'été en reprenant une petite dose de farniente, de soleil, d'insouciance ou de rencontre et en faisant fi de la rentrée ? C'est un peu ce qui se passe pour Jeanne, maman de trois enfants de 9, 7 et 11 ans et séparée depuis deux ans et demi, qui a décidé de vivre une vie d'entrepreneuse nomade et d'embarquer ses enfants dans l'aventure. Jeanne avait une vision assez classique du couple et de la famille et sa décision de se séparer a tout fait. tout bouleversé. Tout ? Pas tout à fait, car elle a souhaité poursuivre l'école à la maison pour ses enfants, choix qu'elle avait fait avec son ex au moment du Covid, un système qui lui a justement permis de voyager plus facilement avec sa petite famille. Jeanne nous explique bien entendu comment se passe la gestion financière et logistique de ses voyages en garde alternée et les enseignements que tirent ses enfants de cette expérience hors du commun. Jeanne nous enseigne enfin comment l'art de sortir de sa zone de confort peut devenir un mode de vie. Cet épisode est particulièrement inspirant, car Jeanne a développé depuis sa séparation une qualité essentielle, celle de savoir faire confiance à l'inconnu, voire même de s'en servir comme d'un tremplin, et je suis sûre que son récit va beaucoup vous toucher. Merci infiniment Jeanne de t'être confiée avec autant de sincérité à mon micro, et de nous avoir montré que... tout est possible. Bonne écoute.

  • Speaker #0

    Moi, je suis Jeanne. Je suis maman de trois enfants. Et depuis un an, je suis nomade. Je suis entrepreneur, coach entrepreneur nomade. Donc, vraiment une vie qui a changé. Parce que pendant des années, j'ai été plutôt dans un mode de vie plutôt traditionnel, en pensant que la réussite, c'était d'avoir un couple, des enfants, une maison, un CDI. Et voilà, tout a explosé avec une séparation. Et c'est de ça, je pense, qu'on va parler aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu veux dire que c'est ta séparation qui t'a fait prendre conscience que la vie que tu menais n'était pas la bonne ? Ou c'est avant de te séparer que tu t'es rendu compte que la vie que tu menais, en tout cas, ne te satisfaisait pas ? C'était quoi le déclic ?

  • Speaker #0

    Je pense vraiment qu'il y a eu un mélange de plusieurs événements. Mais la séparation a été quand même un gros déclic. Il y a eu plusieurs choses, dont un décès avant qui s'est passé. Et moi, j'étais dans une entreprise familiale, donc il y avait un gros lien famille-travail, être tous ensemble. Au moment où mon père est décédé dans l'entreprise, ça a un peu cassé cette dynamique. Et ça m'a permis de voir un peu les choses différemment aussi. Et puis quelques années plus tard, je me suis séparée de mon compagnon, qui a été quand même, c'était mon compagnon depuis 12 ans. Voilà, je l'ai eu assez jeune. J'ai construit, j'ai quasiment jamais habité toute seule. Et voilà, à la séparation, j'ai commencé à me redépouvrir. Et je pense que c'est à ce moment-là où j'ai pu me reconstruire une vie telle que j'en rêvais.

  • Speaker #2

    Et si tu devais décrire ta séparation en un mot, tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    Bénéfique.

  • Speaker #2

    Pourquoi tu dirais bénéfique ?

  • Speaker #0

    Autant pour moi que pour mon ex-compagnon, on vit beaucoup mieux maintenant que quand on était ensemble. On a vécu un petit peu une descente ensemble dans ce qui n'allait pas, à se tirer plutôt tous les deux vers le bas. Et moi aujourd'hui, je suis contente de créer une vie qui me correspond. Et je vois que lui, de son côté aussi, reprend une vie. qui lui colle plus à ses idées également.

  • Speaker #2

    Alors, tu m'as contactée, on va quand même raconter un peu à celles et ceux qui nous écoutent, parce que c'est... Elle est chouette, aussi, notre rencontre. Tu m'as contactée en me disant, il y a de cela deux ans, je crois, en me disant, écoute, moi, j'ai une histoire que j'aimerais raconter parce que j'ai décidé de... On s'est séparés avec le père de mes enfants et maintenant, je vis une vie de nomade et je... Et je gère comme ça ma vie de famille, ma vie de femme, je voyage beaucoup, etc. Et je me souviens qu'à l'époque, je t'avais dit, c'est super, c'est une super histoire. Mais laisse-toi quand même un an pour voir un peu, parce que tu étais là, tu étais au début de cette expérience-là, et je t'avais conseillé d'attendre un an avant qu'on en parle pour voir comment tout ça s'installait. Alors maintenant, ça fait deux ans, je pense à peu près qu'on a parlé toutes les deux pour la première fois, ça ne doit pas être moins de deux ans. Est-ce que tu peux nous raconter en quoi elle consiste cette vie ? tu t'es séparé et puis toi, tu es parti dans un... dans une aventure qui est quand même pas simple parce que tu as décidé alors tu vas nous expliquer aussi comment comment se passe l'éducation de tes enfants parce que c'est aussi un choix un parti pris que vous avez fait depuis longtemps et donc cette éducation de tes enfants qui aussi fonctionne super bien finalement avec ton mode de vie par où commencer ?

  • Speaker #0

    donc si je pars parler de l'éducation ça fait plusieurs années qu'on fait de l'école à la maison ben Moi, j'avais cette possibilité-là parce que, comme je disais, je travaillais dans l'entreprise familiale, donc il y avait toujours moyen de s'arranger et de pouvoir mixer ces possibilités. Et puis ensuite, même quand je me suis mise à mon compte, pareil, j'ai toujours organisé le temps pour ça.

  • Speaker #2

    Ils ont quel âge,

  • Speaker #0

    tes enfants ? Là, à ce jour, ils ont 11,

  • Speaker #2

    9 et 7 ans. Ils n'ont jamais été à l'école ?

  • Speaker #0

    Alors, si. Ça dépend desquelles. Ma grande a fait toute école maternelle. Elle a fait le CP, il y a eu le Covid, donc le CP a été un peu coupé. Elle a fait le début du CE1 et après, il y a eu trop de restrictions et c'est pour ça que nous, on a choisi de la sortir de l'école parce qu'on n'était pas en accord avec la manière d'éduquer les enfants à ce moment-là. Donc, il n'y a que ma grande qui est sortie. Ceux du milieu étaient en maternelle et puis ça se passait bien à l'école, donc il n'y avait pas de soucis. Et le petit dernier n'était pas encore en âge d'aller à l'école. Et puis voilà, après ça s'est fait, ça s'est bien passé. Le deuxième, au moment de passer au CP, on a dit, par contre, c'était la course. Moi, je ne pouvais pas et faire l'école et travailler et courir matin, midi, enfin quatre fois par jour, faire des allers-retours pour le second. Donc, tout le monde est resté en école à la maison à ce moment-là.

  • Speaker #2

    Mais donc, vous chargez de l'école tous les deux, ton ex et toi ?

  • Speaker #0

    C'était surtout moi. C'est lourd.

  • Speaker #2

    Donc, c'est trois enfants à qui tu enseignes à la maison. Alors, j'imagine avec des cours par correspondance et puis un travail par-dessus.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #2

    Tu m'expliques comment ça fonctionne ?

  • Speaker #0

    Tu te lèves plutôt le matin pour pouvoir travailler, préparer des choses, faire ce que moi, j'avais à faire pour moi. Après, il faut savoir quand même que l'école à la maison, il n'y a pas besoin d'autant d'heures qu'à l'école. À l'école, il y a énormément de temps entre guillemets perdu. et ce n'est pas contre les maîtresses, mais ils sont 30, il y a tout ce temps-là, nous, on ne travaille quand même pas autant. Il y a beaucoup d'apprentissage qui se fait par les activités. Donc, ce n'est pas autant de temps que ce qu'on peut imaginer. C'est vrai que je ne me suis pas posé la question, je me suis dit, je fais comme ça, et puis après, il y a ce phénomène où quand tu es persuadé de quelque chose et quand tu es décidé à le faire, tu arrives à le faire.

  • Speaker #2

    finalement souvent l'objection tend quand c'est qu'on n'a pas réellement envie de faire la chose ou qu'on n'est pas prêt à s'investir vraiment dedans et puis là donc vous vous séparez tu fais l'école à la maison et en fait c'est surtout toi qui suis toute leur éducation si je comprends bien, tu décides de te séparer, c'était ta décision si j'ai bien compris

  • Speaker #0

    On en a parlé ensemble, mais c'est moi qui ai lancé la décision. Mais on était d'accord, je pense qu'on arrivait au bout de ce qu'on pouvait faire à deux.

  • Speaker #2

    Et là, tu décides de voyager. Tu présentes la chose à leur papa. Et c'était quoi l'objectif au départ ?

  • Speaker #0

    Il y a eu plusieurs choses. Déjà, quand on s'est séparés, l'école commençait à me peser quand même. Et j'étais bien consciente que... je ne pourrais pas assurer en temps partagé tout ça. Donc, quand on s'est séparés, moi, j'ai dit, OK, on continue l'école à la maison, qui tient quand même plus à cœur à leur papa, mais on partage les matières aussi. Donc, on a fait un partage des matières à ce moment-là à enseigner.

  • Speaker #2

    Et toi, tu as pris quelles matières ?

  • Speaker #0

    J'ai pris celle que j'aimais le moins, le français. Il a pris toutes les matières scientifiques parce que je sais que c'est quelque chose sur lequel il est beaucoup plus à l'aise que moi. Et du coup, j'ai gardé les autres matières. Après, ça reste quand même du niveau primaire et ce n'est pas non plus des niveaux très, très, très compliqués à gérer.

  • Speaker #2

    Et donc là, vous vous séparez, vous prenez deux maisons, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    En plus, lui, il est parti un peu loin, il est parti à 45 minutes de route, donc ce n'était pas si évident que ça. On a fait un planning, parce qu'on avait aussi un gros groupe d'école à la maison, avec d'autres enfants, qui se retrouvaient régulièrement. On s'organisait entre parents pour les garder un moment, un autre, pour faire des activités. Et pour pouvoir maintenir ce rythme-là avec tout le monde, il y avait une organisation qui était tirée par les cheveux de trois jours, quatre jours, qui changeait régulièrement pour pouvoir arranger. Et c'était... Moi, j'ai trouvé ça très lourd. Parce qu'en fait, on ne sait jamais... On ne peut jamais vraiment se poser. Il y a toujours une lessive à faire, toujours on se demande quand est-ce qu'ils reviennent. C'est un niveau de stress un peu élevé. Mais même pour les enfants.

  • Speaker #2

    Plus élevés que s'ils étaient à l'école, finalement.

  • Speaker #0

    C'est ça. Après, ce n'est pas la même chose. C'est encore différent parce que le rythme en lui-même, ils ne se lèvent pas à 6h du matin pour prendre un bus pour aller à l'école. Ils ont quand même un rythme de vie qui est, je pense, plus cool que celui des enfants qui vont à l'école. Mais n'empêche que quand ils arrivent, ils disent « Oui, mais c'est quand qu'on repart ? » « C'est quel jour ? » Ils avaient besoin de savoir et poser ces questions-là. Moi, je me suis dit déjà, ce n'est pas possible qu'on continue comme ça tout le temps. Il y avait ce point-là, il y avait le point où je me suis dit, moi, l'école à la maison, j'en ai ras le bol. Et je me dis, c'est trop bête de continuer. La plupart des copains qu'ils avaient, ils ont soit déménagé, soit ils sont partis faire le tour d'Europe en camping-car, soit ils ont repris l'école. Enfin voilà, il y a eu plein de bouleversements dans notre petit groupe au fur et à mesure du temps.

  • Speaker #2

    Il y en a d'autres qui se sont séparés aussi ?

  • Speaker #0

    Il n'y en a pas eu qui se sont séparés. Il y avait des parents séparés dans le lot, mais il n'y avait pas eu d'autres séparations. Mais du mouvement quand même.

  • Speaker #2

    Et donc, toi, tu en as marre de faire l'école ?

  • Speaker #0

    Exactement. C'était quelque chose qui commençait à me prendre la tête. Et puis, en étant sur place ici, je ne voyais plus l'intérêt de faire l'école à la maison là. en ayant un mode de vie finalement qui est « normal » . Je travaillais, il n'y avait pas de choses exceptionnelles pour pouvoir faire l'école à la maison. Et parallèlement à ça, moi je me suis développée aussi au niveau entrepreneurial. Je me suis entourée d'autres entrepreneurs. L'entrepreneuriat est une passion. C'est pour moi quelque chose de très intéressant, dont des entrepreneurs nomades avec qui j'ai pas mal échangé. Moi, c'était un rêve, mais que j'avais mis très, très, très, très loin en disant, ce n'est pas possible. En tant que maman, en tant que maman solidaire, c'est impossible. Et après une discussion, je me suis dit, pourquoi pas ? En fait, tout est parti de là. Quand je me suis dit, pourquoi pas ? Je ne sais pas, un déclic. J'ai regardé le planning et j'ai dit, là, c'est possible, je peux partir un mois. Mon partenaire avait décidé de prendre des enfants pendant un mois pour des vacances dans sa famille. Je me suis dit, moi, je peux partir un mois. Après, je les ai un mois. On peut partir un mois. Avec les enfants. Là, je me suis dit, c'est parti en fait sur ces deux mois tout simplement.

  • Speaker #2

    Mais tu étais déjà quelqu'un qui voyageait beaucoup. Le voyage avait beaucoup de place dans ta vie. C'est vraiment venu à ce moment ?

  • Speaker #0

    Jamais. Non, non, je n'ai pas voyagé. Je suis quelqu'un de très stable, qui aime mes petites routines.

  • Speaker #2

    C'est dentaire ?

  • Speaker #0

    C'est dentaire. Moi, je travaillais dans l'entreprise pendant des années avec mes parents, qui était un lieu d'accueil où on recevait des clients. Donc, on était vraiment… clouer sur place pour pouvoir être toujours disponible pour les clients. Donc non, je n'ai jamais trop bougé.

  • Speaker #2

    Ok, donc tout d'un coup, tu t'es dit que tu avais envie de tenter une expérience où tu voyageais et tu travaillais de l'étranger. Donc tu devenais une entrepreneuse nomade, en fait, dans le cadre de ton coaching, si je comprends bien.

  • Speaker #0

    C'est ça. À la base, c'était deux mois. C'était vraiment que deux mois et après, on devait reprendre. Et en fait, pour mettre ça en place, je m'étais dit, je vais mettre mon appart en… en location, Airbnb, de fil en aiguille, quelqu'un m'a demandé de vouer mon appartement pour un an. Et je me suis dit, mais je peux partir pour un an. Et c'est de là qu'est venue la discussion, finalement, avec le papa des enfants, où moi, je me suis positionnée en disant, moi, j'ai cette possibilité-là, c'est ce que je souhaite faire, et c'est ce que je souhaite faire vivre aux enfants. Et dans ce cadre-là, continuer l'école à la maison, ça prend du sens. Et je suis prête à faire cet effort-là, même si c'est plus forcément mon... ma passion. J'y ai dit, et si ce n'est pas possible, c'est OK. À ce moment-là, on reste ici, on fait une garde partagée normale, ils vont à l'école et point barre. Je ne continue pas l'école à la maison dans le cadre en si on ne bouge pas.

  • Speaker #2

    Et quelle a été sa réaction ?

  • Speaker #0

    Plutôt bonne. Il m'a dit... Il a posé lui ses conditions aussi sur le fait que je ne parte pas trop longtemps avec les enfants et pas sur le fait d'avoir de l'aide qui place des dates où il avait besoin de ne pas avoir les enfants. Et pour lui, c'était plus important qu'il maintienne l'école à la maison.

  • Speaker #2

    Il s'était pris au jeu, lui aussi, d'enseigner à la maison, finalement. C'était beaucoup vers une passion, quoi.

  • Speaker #0

    Je ne crois pas que ce soit ça, parce que ce n'est pas forcément son truc non plus. Mais au niveau de l'organisation, en fait, telle qu'on s'était organisée depuis des années, ça lui paraissait pas très compliqué de reprendre l'école et de devoir s'organiser pour les emmener, les chercher à l'école, faire des activités. Enfin voilà, ça ne lui paraissait pas assez compliqué de vivre comme ça. Je ne pense pas que ce soit une passion non plus de son côté d'enseigner, mais voilà. Ça s'est positionné comme ça et l'aventure a été lancée.

  • Speaker #2

    Mais alors, cette première destination, elle était où ?

  • Speaker #0

    Le Maroc. Alors, avec les enfants, c'était le Maroc.

  • Speaker #2

    Comment ça s'est passé ? Comment est-ce qu'on organise tout ça ? Ils ne sont pas en vacances scolaires, les enfants ?

  • Speaker #0

    Non, non, non. Ils n'ont pas du tout de vacances scolaires. On travaille un peu tout le temps. Des fois, il y a des pauses, mais ce n'est pas lié aux vacances. Comment ça s'est organisé ? Alors, je me suis dit, moi, je n'ai pas un budget de... Je ne suis pas millionnaire. Il faut que je fasse quelque chose qui soit faisable. Je vais chercher dans une destination aussi, pareil, quatre billets d'avion. Entre un et quatre billets d'avion, ça commence tout de suite à y avoir un budget, les logements et tout ça. Et donc, en cherchant, moi, l'intérêt de partir avec eux, c'était de leur faire des immersions un peu culturelles, de les faire vivre avec d'autres personnes. Donc, je ne veux pas aller à l'hôtel. Je n'ai aucun intérêt à voyager et aller dans un hôtel avec eux. Donc, j'ai trouvé le format Workaway, qui est un peu semblable au Woofing.

  • Speaker #2

    Au Woofing ?

  • Speaker #0

    Woofing, oui.

  • Speaker #2

    Tu peux nous expliquer un peu ?

  • Speaker #0

    C'est du bénévolat, finalement. On fait du bénévolat dans un endroit en échange d'être logé, parfois logé-nourri. Après, ça varie suivant les endroits. Et du coup, j'ai fait des demandes. Je me suis inscrite sur ces sites-là et j'ai envoyé des demandes. Alors là, ce n'est pas habituel, parce que souvent, les personnes font ça, mais toutes seules. C'est des jeunes ou moins jeunes, mais toutes seules. Alors moi, j'ai envoyé des demandes en disant, voilà, je voudrais venir avec trois enfants. Donc, j'ai envoyé beaucoup de demandes, un peu partout dans l'Europe. Et puis, je me suis dit, à un moment donné, pourquoi pas le Maroc aussi ? Enfin voilà, ça restait pas trop, trop loin. J'avais vu des bons commentaires sur la destination. Et voilà. À chaque fois que j'ai fait des demandes de work away pour des périodes, je recevais une seule réponse sur les 25-30 demandes. Au fur et à mesure des échanges qu'il y avait, il n'y avait qu'une seule destination. La destination était en fonction de ceux qui me répondaient.

  • Speaker #2

    D'accord. Est-ce que tu crois que le fait que vous veniez à quatre a joué justement pour…

  • Speaker #0

    Carrément,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #0

    Sur la place, sur le fait que ce soit des enfants. les gens ne savent pas forcément à quoi s'attendre il y a plein de types d'éducation différentes il y en a qui ne veulent pas trop de bruit donc c'est un peu de débarquer comme ça les gens peuvent être un peu frides et donc tu t'es retrouvée où au Maroc finalement avec tes enfants alors ? alors on s'est retrouvée à Bad Shield à côté de Casablanca donc c'est vraiment la banlieue la banlieue de la grande ville dans une école de langue c'était une école qui enseignait français et l'anglais eux ils cherchaient des bénévoles Merci. parce que quand ils donnent des cours de français ou des cours d'anglais à la fin, il y a toujours un temps avec des volontaires du pays pour pouvoir faire la conversation et pratiquer les cours. Et donc là, c'était super chouette. En plus, on était en août, donc il n'y avait pas grand-chose. Franchement, on n'a pas fait beaucoup d'heures. Il y avait des cours pour les enfants. Donc les enfants ont pu participer en tant que bénévoles aussi, avec d'autres enfants. Et puis on s'est retrouvés avec d'autres personnes, des Italiens, Péruviens. allemands. On était plusieurs work away. Et la discussion, c'est en anglais. Donc, eux, au début, ils ont fait les timides, 24 heures. Et après, ils se sont débrouillés. Ils ne sont pas bilingues du tout. Et justement, c'est un des points qui était important pour moi. Mais ils trouvent toujours des solutions pour pouvoir échanger.

  • Speaker #2

    Et vous avez fait... Vous êtes allée dans combien de pays depuis ? Quelle destination vous avez découvert ?

  • Speaker #0

    Alors, avec eux, on a fait... Deux pays, on a fait le Maroc et la Roumanie. J'ai resté là pour le coup deux mois et demi. Et l'autre fois où moi je les ai eus, on est resté en France. Et là, on a voyagé en France dans la famille. Ils m'avaient demandé, c'était la période des fêtes. J'avais prévu de partir et ils m'ont dit non, on veut faire la famille. Donc pendant 3-4 semaines, c'est la première fois que je me suis autorisée à faire un temps aussi long. On a bougé, on a bougé dans la famille.

  • Speaker #2

    Donc en fait, si je comprends bien, tu voyages soit seul, soit avec eux. Mais toi, en fait, tu es rarement en France finalement, qui est ton pays d'origine. Tu es souvent en fait à l'étranger à faire du woofing. ou, je ne sais pas, travailler en tant qu'entrepreneuse nomade. Je ne sais pas si tu arrives à combiner les deux. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, quand j'ai les enfants, je travaille beaucoup moins. Entre le volontariat, l'école à la maison, c'est un peu plus compliqué. Et quand je suis toute seule, je continue de voyager. Et en même temps, je mets des tarifs au niveau du travail pour pouvoir compenser les temps où je travaille un peu moins.

  • Speaker #2

    Et ton activité, elle consiste en quoi exactement ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je fais du coaching pour les femmes, pour arriver à sortir de traumas, de situations difficiles, avec un point particulier, c'est de s'assumer en tant que femme et de femme cyclique. Je me suis quand même beaucoup formée autour du cycle féminin et de pouvoir l'accepter.

  • Speaker #2

    Tu peux vraiment avoir les personnes en visio, tu n'as pas besoin d'être dans un pays particulier pour faire ça, effectivement, je comprends. Qu'est-ce que tu crois que tes enfants retirent de cette expérience-là ? À la fois de l'école à la maison, parce que ce n'est pas si courant, et puis de partir comme ça pendant deux mois à l'étranger. Qu'est-ce que tu crois que ça leur apporte ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais dire déjà ce que moi j'ai envie que ça leur apporte, c'est de croire que tout est possible, de voir qu'il n'y a pas de limite et que s'ils ont envie de faire quelque chose, il faut s'en donner les moyens. on travaille pour ça mais mais qui font c'est qu'ils restent pas dans ce que la société ou dans ce que un tel ou un tel leur a dit de faire même si c'est nous en tant que parents finalement donc ça c'est ce que j'ai envie de leur transmettre la plus grande leçon que j'aimerais qu'ils apprennent en faisant ce mode de vie là et en ayant ces diverses expériences après je pense que ça leur amène une capacité d'adaptation qui est assez énorme Parce que suivant là où on va, au Maroc, on était dans des dortoirs avec plein d'autres personnes, avec une douche pour dix. Il faut partager, il faut s'adapter, on change d'alimentation. Quand on était en Roumanie, on était dans une famille. Donc, il fallait juste vivre dans la famille, être avec eux, donner un coup de main. Donc là, on avait un petit peu plus d'espace, on avait notre espace à nous, mais l'éducation était... totalement différentes. Et donc, elles me disaient, mes mamans, ils ont le droit de faire ça, ça, on n'a pas le droit, et inversement. Donc, en fait, ils voient, ils sont immergés, imprégnés de cette façon de faire différente suivant les endroits. Et puis, j'aimerais bien que ça leur amène aussi, petit à petit, une aisance à pouvoir communiquer en anglais, principalement l'anglais pour l'instant. Après, s'ils peuvent apprendre d'autres langues, ça serait royal. Je pense que, voilà, ça leur apporte cette... Cette faculté d'ouvrir leur esprit et de se dire qu'il n'y a pas juste une façon de faire, une façon de penser. Et voilà, de pouvoir s'adapter dans tous ces milieux-là.

  • Speaker #2

    Et les copains dans tout ça, l'ambiance de classe. Alors, on comprend bien qu'ils rencontrent plein de monde et que c'est certainement très enrichissant. Mais à cet âge-là, je pense par exemple à ta fille aînée, tu dis qu'elle a 11 ans. Le contact avec les autres, avec des amis, des gens, des socles, en fait. C'est là qu'on commence à construire vraiment sa vie amicale, où les amitiés deviennent très fortes. Est-ce que ça aussi, c'est aussi simple et aussi évident pour eux ?

  • Speaker #0

    Oui. Et là, je pense que c'est même plus fort que ce qu'on a à l'école, parce que combien de personnes gardent des enfants, des copains de l'école, où ça va, ça vient, ça se tire dans les pattes ? et je... Je pense que le lien social avec le groupe qu'on avait créé sur place avant, quand on était encore ensemble avec leur papa, et qu'il y avait un groupe d'une quinzaine d'enfants qui faisaient l'école à la maison, ils ont créé des liens que moi je n'ai jamais vus à l'école, qui étaient assez forts. Et même maintenant encore, même s'ils ne sont plus du tout ensemble, même si là moi je pars et qu'ils ne se sont pas vus pendant trois mois, je suis rentrée, ils se sont revus, ils se sont tout racontés. On se fait des visios. Donc, ils gardent ces liens-là, peu importe où ils sont. Et ils ont une capacité à se faire des copains un peu n'importe où, finalement. Ils voient des enfants jouer, ils disent « Ah, tu veux jouer avec moi ? » Ils ont développé ça. Alors, ma grande est un peu plus timide à ce niveau-là. Mais ils ont une capacité sociale qui, je trouve, n'est pas du tout diminuée et peut-être même plus forte qu'un enfant qui va à l'école, qui n'a pas l'habitude d'aller discuter avec autant de personnes différentes.

  • Speaker #1

    Et ta fille est née, donc elle a 11 ans, elle rentre en secondaire, si ce n'est pas déjà fait. On a un peu un système différent d'adject. Comment ça se passe ? Parce que ça, ce n'est pas si simple, écoler à la maison quand on rentre en secondaire quand même.

  • Speaker #0

    Oui, alors là, en fait, cette année, Elena a fait la sixième. Elle vient de faire la sixième. Par contre, on a pris des cours en ligne. On est passé, parce que là, je ne me sentais pas, d'assurer toutes les matières qu'il y a en sixième. Et du coup, on a pris une école en ligne où il y a des cours. Mais même là, en fait, on voit, c'est 14 heures de cours par semaine. Alors, bien sûr, il y a du travail à faire par soi-même à côté. Mais par rapport à l'école, c'est 35 heures, je crois. Je ne sais plus combien on faisait. C'est divisé par deux. Et je vois que petit à petit, ils créent aussi avec les copains qui sont partout, parce que finalement, c'est des gens qui sont en France, mais partout dans d'autres pays aussi. Ils créent des liens. Ils font des échanges. Ils racontent leurs expériences dans le pays ou dans la ville où ils sont. Ils se créent des petits Ausha aussi. Donc voilà, il y a quand même ce lien social qui se fait dans cette classe qui est plutôt virtuelle. Et au niveau de l'enseignement, il y a quand même des professionnels qui sont là pour assurer l'enseignement.

  • Speaker #1

    On va revenir un peu sur la séparation, pas sur ta propre séparation. C'est quelque chose qui vous appartient. Est-ce qu'il y aurait, par exemple, quelque chose que tu aurais aimé qu'on te dise au moment où toi, tu t'es séparée, où tu as pris la décision de te séparer ?

  • Speaker #0

    Déjà, ça ne s'est pas bien passé au début. Ça a été très compliqué. il y a eu quelques moments très difficiles même si on était d'accord sur le fait de se séparer, il y avait beaucoup de non-dits et beaucoup de choses qui s'étaient accumulées au fur et à mesure des ans qui sont ressorties et ça n'a pas été si évident même si actuellement la relation s'est beaucoup posée, je pense que du fait qu'une fois que la séparation s'est installée Et que chacun a pu prendre sa vie en main sans se préoccuper de l'autre, ça a posé les choses en gardant en tête que c'était les enfants le plus important. Mais avant d'en arriver là, moi ce qui était important, c'était d'être entourée, parce que j'étais beaucoup chamboulée. Et ce qu'on m'a dit, c'est que c'était la bonne décision. Des personnes qui connaissaient, qui connaissaient notre histoire. de ne pas commencer à douter dans tous les sens, parce que du coup, c'est là où je pense que ça met aussi un peu de bazar. Je ne sais pas si j'aurais envie qu'on me dise quelque chose de plus. Moi, là où j'ai eu besoin un peu plus, c'est peut-être pour prendre la décision, pour passer le cap, parce que finalement, des fois, on se dit que c'est plus facile de se contenter de ce qu'on a, parce qu'on a peur de ce qu'on pourrait... Perdre, finalement, on est installé dans une forme de routine que beaucoup de couples ont et qui dure jusqu'à des années. On est plus dans le confort, même si ce n'est pas confortable, mais il y a une forme de confort dans le fait de se contenter de ce qu'on a. Et là où j'ai eu besoin, c'est d'entendre deux, trois personnes me parler de leur propre séparation. et des éléments déclencheurs, et de se dire, voilà, je peux le faire et je peux attendre au mieux de la vie.

  • Speaker #1

    Mais tu m'en as parlé quand on a préparé cette interview, tu te souviens ? Tu m'as parlé de cette discussion que tu avais eue avec quelqu'un dans une voiture. Tu peux nous partager ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Effectivement, moi, j'étais dans cette situation-là avec mon compagnon, où ça faisait 8 ans que ça n'allait pas, clairement. Ça allait assez bien pour rester et pas assez bien pour être super joyeux. Je ne sais pas comment placer le curseur, mais c'était une sorte de colocation qui se passait plus ou moins bien avec de plus en plus de moins bien. Je suis partie du sud de la France à Brest, il y a quelques heures de voiture, faire une compétition. parce que ce qui a déclenché un peu tout ça, c'est que j'ai commencé à me reprendre en main, plutôt que de sombrer dans cette histoire en reprenant le sport, tout simplement. De quel ? Alors, à la base, je faisais du judo. Je ne vais pas reprendre le judo par risque de me blesser. Donc là, j'avais repris de l'aviron, l'aviron de mer. Du coup, on était partis faire les championnats de France à Brest.

  • Speaker #1

    Tu reprends vite directement au championnat de France d'Amap quand même.

  • Speaker #0

    C'était la fin de l'année. On avait fait quand même au bout de deux ans de reprise. Et puis… Oui, voilà, donc l'aller, et puis sur le retour, j'étais plus dans le groupe avec tous les jeunes, je me suis retrouvée dans la voiture avec un des moniteurs, où on a je pense à peu près le même âge, ou peut-être un peu plus vieux, et donc on se fait la route à deux sur le retour, et tracé, et puis du coup, vu qu'on était deux, les discussions n'étaient pas les mêmes que quand on a tous les jeunes de 18 ans dans le bus, on a pu discuter un peu plus de nos histoires de vie, de nos croyances, de pas mal de choses, de toute façon en 12 heures, on a le temps de parler. Et il me parle de sa séparation. Et je n'arrive pas à me rappeler de la phrase exacte qu'il m'a dit. Mais il m'a dit un truc du genre... En fait, là, je me suis dit, mais pourquoi je continue d'avancer dans le mur ? Je sais que ça va dans le mur et que je continue de croire que ça va aller mieux, alors que ça fait X temps que ça ne va pas mieux. Et là, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    C'est toute la réflexion qui s'était faite, lui, au moment de sa séparation.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il ne m'a pas parlé du tout de moi. On se connaissait après. parce que ce n'était pas en plus la personne avec qui je m'entraînais. Mais il m'a raconté son histoire comme ça, et c'est cette réflexion qui s'est faite. Et une réflexion, maintenant, je me dis, elle est toute bête. Ce n'est pas une réflexion très, entre guillemets, très poussée ou philosophique. Mais quand il me l'a dit comme ça, je me suis dit, mais en fait, c'est pareil. Qu'est-ce que je m'enquiquine ? Pourquoi ? Pourquoi je m'entête ? Après, j'avais une définition du couple qui était quand même très... On y est et on va ensemble. Je ne suis pas pour se séparer au premier problème. Mais je dis, il faut aller jusqu'au bout. Il faut tout tenter. Parce que si on s'est mis ensemble, on a des enfants. Ce n'est pas pour lâcher l'affaire en trois secondes. Donc moi, j'étais plutôt dans cette idée-là. Et en fait, quand il me l'a dit, je dis, en fait, là, on a quand même testé beaucoup de choses. Ça fait des années que je me dis, oui, non, oui, non. Allez, on essaye encore ça. Là, il est temps de lâcher l'affaire.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que la séparation, elle t'a appris sur toi-même ?

  • Speaker #0

    Elle m'a appris à vivre seule.

  • Speaker #1

    C'est dur, ça, t'apprendre à vivre seule ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire non. Non, parce qu'en fait, je me suis retrouvée. En fait, j'ai pu m'organiser comme je souhaitais. J'ai arrêté de faire des compromis. Et ça, ça a été un grand bonheur. Et là, en fait, justement, cette séparation, elle m'a fait revoir aussi toute ma façon de voir la vie, de manière générale, ça fait un peu grand de dire comme ça, mais de voir le couple, de voir la vie, de revoir ma vision, je pense qu'elle avait très importé de celle de mes parents, et peut-être des princesses Disney aussi, j'en sais rien.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'elle a changé sur ta vision du couple ? Tu dis que ça t'a permis de revoir le couple. Qu'est-ce que tu entends par là ?

  • Speaker #0

    Déjà, cette façon de tenir coûte que coûte, je pense qu'elle a des limites. Encore une fois, je ne suis pas du tout convaincue de ce qui se sépare au bout de la première dispute. Mais de tenir coûte que coûte et de ne pas arrêter de faire des compromis, d'être complémentaire, d'être 50 %, je pense que tout ça, finalement, c'est un peu un écran de fumée. qu'on a. C'est important qu'on soit bien avec soi-même avant de pouvoir être bien avec l'autre. Je pense que c'est une des plus grandes leçons et que finalement l'autre n'est pas complémentaire, n'est pas ma moi-même, comme on a tellement l'habitude de le dire. Il faut pouvoir être un entier avant de pouvoir être toi finalement. C'est moi, toi et ensemble une nouvelle entité, le couple. Et du coup le couple, c'est qu'est-ce que j'apporte de plus à l'autre ? Parce que si moi, je peux être entière toute seule, OK, c'est bien, c'est une étape. Mais à ce moment-là, quand je me mets en couple, j'apporte quelque chose et l'autre m'apporte quelque chose qui est encore plus bon, qui fait sublimer ce qu'on a. Et du coup, j'ai commencé à avoir cette perception du couple qui était vraiment différente, où j'étais vraiment dans tout partagé, tout aussi de 50%, voire être... sûr de ne pas être inférieur aussi. Il y avait ce côté peut-être un peu féministe de vouloir être sûr d'assurer. Et je pense que maintenant, ce n'est pas tout à fait juste qu'on se met une pression en tant que femme encore. pire, encore supplémentaire, pour pouvoir assurer cette moitié du couple, ça je pense que je me la remettrai pas.

  • Speaker #1

    Tu veux dire que c'est ok de n'assurer qu'un tiers du couple ? Qu'est-ce que tu veux entendre par là exactement ?

  • Speaker #0

    Oui, que une femme puisse garder son indépendance, etc. Mais si le conjoint a plus, et ça peut aller dans les deux sens d'ailleurs, mais si le conjoint gagne un peu plus, on peut le laisser Merci. Payer un petit peu plus, si je prends une version très financière.

  • Speaker #1

    Plus d'équité dans le couple plutôt que d'illégalité.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, c'est plus équité. On est complémentaires. Et puis j'aime bien prendre l'image souvent quand je parle avec d'autres personnes, c'est qu'on a cinq doigts dans une main et il n'y en a aucun qui est pareil. Et pourtant, les cinq sont utiles. Et en fait, on a des façons et des rôles dans l'aménagement du couple à un moment donné. Il y en a un qui va plus jouer là-dessus, l'autre qui va plus jouer là-dessus. Et c'est ça, il me semble. Et je pense qu'on se met trop une pression pour pouvoir avoir une égalité partout et pas une équité.

  • Speaker #1

    Et là, ça fait trois ans, c'est ça, que tu es séparée maintenant ?

  • Speaker #0

    Ça fait deux ans et demi.

  • Speaker #1

    OK. Tu ne t'es pas remise en couple ? Tu es toujours célibataire ?

  • Speaker #0

    Je suis toujours célibataire, oui.

  • Speaker #1

    Et tu vis très bien ta vie de femme célibataire. Ce n'est pas... Tu n'as pas de manque particulier de ne pas être en couple ?

  • Speaker #0

    Alors, je dirais que j'aimerais bien être en couple. Ça reste toujours quelque chose où je trouve que c'est beau. Mais non, je n'ai pas de manque. Je suis contente et je pense que cette période, finalement, elle a été nécessaire. Parce que même si j'étais OK avec le fait de me séparer, je me suis dit, c'est bon, j'ai vécu tous les problèmes avant, j'ai fait le point et je me sépare en ayant tout testé. Je me suis dit, c'est bon, hop, je peux repartir et me refaire une nouvelle vie. Le voyage m'a amenée quand même. aussi à des temps de guérison. Surtout les voyages où j'étais seule, parce qu'être seule à l'autre bout du monde, ça fait des temps d'introspection assez puissants et des grosses émotions. Et je pense que si je m'étais remise en couple tout de suite, ça aurait été plutôt pour combler quelque chose et essayer d'éviter de voir finalement le fond du problème qu'autre chose.

  • Speaker #1

    Et quand tu parles du bout du monde, tu es allée jusqu'où alors ?

  • Speaker #0

    Je suis allée jusqu'au Japon. Je pense que c'est le plus loin où j'ai été.

  • Speaker #1

    Combien de temps tu as vécu là-bas ?

  • Speaker #0

    Le Japon, je suis restée un mois. Après, loin, j'ai fait Bali aussi. Je suis restée deux mois à Bali. Et après, plus près, j'ai fait la Sicile.

  • Speaker #1

    Et donc, à chaque fois, avec beaucoup de rencontres, avec des rencontres enrichissantes pour toi ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, je suis quelqu'un d'assez casanier,

  • Speaker #1

    malgré le fait... Oui, c'est vrai, ça se voit. Tu es tout à fait la personne qu'on imagine casanire.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire, on va dire que quand je pars, je me pose à un endroit. Je ne suis pas sac à dos à changer d'espace tous les jours. Je me pose à un endroit, je fais le tour du quartier, je vais dans les salles de sport. Moi, c'est judo ou danse. Et du coup, tu crées tes petites habitudes sur place finalement. C'est une autre version du casanier à l'autre bout du monde. Donc effectivement, il y a des rencontres, mais je ne suis pas tout le temps en permanence. Et finalement, il y a des moments où je n'ai pas du tout cherché à rencontrer plus que ça les autres. Les rencontres, elles étaient dans les temps où j'étais vraiment dans le sport. Pour moi, c'était des moments de rencontre. Mais j'avais quand même des gros temps toute seule dans ces périodes-là.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une personnalité qui t'a particulièrement marquée pendant tous ces voyages que tu as rencontrés ? Une personne qui t'a marquée particulièrement ?

  • Speaker #0

    Alors oui, mais pendant tout ce temps-là, j'avais aussi un groupe d'entrepreneurs avec qui on se réunissait presque tous les matins, un peu comme un mastermind. Et là, je me suis rendue compte de l'importance du groupe et des personnes qui se connaissent, parce que finalement, même si c'est un groupe d'entrepreneurs, à force... pendant un an d'être ensemble, de discuter. On connaît un petit peu les vies de chacun. Et puis, il y a des affinités qui se créent. Et dans les moments compliqués, les moments difficiles, justement, je me suis dit que c'était super important d'être entourée. Moi qui n'allais pas forcément chercher de l'aide, j'ai plutôt à me débrouiller toute seule. Là, j'ai appris à faire confiance à ces personnes-là. En tout cas, avec deux, trois personnes avec qui j'ai vraiment bien connecté. Et des personnes qui ont été là, que je sois à l'autre bout du monde ou plus proche, c'est des personnes qui étaient là, avec qui on a pu échanger. Je pense que d'être ailleurs, d'être dans des cultures complètement étrangères, ça permet de se livrer plus et de se connecter plus aux autres.

  • Speaker #1

    Je trouve que ton récit donne envie de faire confiance à l'inconnu et à l'inattendu.

  • Speaker #0

    Je suis entièrement d'accord. Et si j'arrive à faire passer ça, je serai la plus heureuse. Parce qu'en fait, oui, je pense que l'inconnu... ce qu'on peut appeler la volatilité. On est tellement habitués à vivre dans le confort que dès qu'il y a la moindre variation, on est dans des états de stress pas possibles. Et que si notre norme, finalement, c'était cet inconfort, alors je ne dis pas de se mettre tout le temps dans des trucs extrêmes, mais si la norme, c'est de changer, de bouger, de s'adapter, et bien à ce moment-là, on est quand même... on voit les choses sous un autre angle et puis on a une capacité justement de les accueillir sans partir dans le stress et de pouvoir transformer et passer à l'étape suivante.

  • Speaker #1

    Je crois que le message est très bien passé. En tout cas, moi, je l'ai vraiment ressenti comme ça. Je suis sûre que de nombreux auditeurs et auditrices qui vont ressentir ça, ça transparaît beaucoup dans ce que tu racontes. On a envie de faire confiance à l'inconnu, je trouve. Est-ce que, pour terminer, juste deux petites questions, un peu signature du podcast. Est-ce que la séparation pour toi, c'est un échec ?

  • Speaker #0

    Ça l'a été. Ça l'a été parce que, sans partir dans les détails, mais je dirais que maintenant, ça ne l'est plus. J'ai fait mon travail là-dessus, personnel, pour voir que c'était une évolution.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu pourrais nous conseiller des podcasts ? que toi, tu écoutes, qui t'inspirent, qui t'accompagnent peut-être dans tes pérégrinations aussi ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, je vais rester encore une fois sur l'entrepreneuriat. Moi, j'aime beaucoup Nomad Sim, qui a été un de mes mentors, qui est un entrepreneur un peu qui envoie.

  • Speaker #1

    Nomad

  • Speaker #0

    Sim ? Nomad Sim Movers. Ok,

  • Speaker #1

    tu mettrais les liens.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que lui, il va il y a sa vision de l'entrepreneuriat qui est intéressante mais il a été très présent pendant ma période de séparation parce qu'il a une vision très globale et dans ses podcasts il parle aussi du couple, de la façon d'être en couple en tant qu'entrepreneur, comment les différences qu'il peut y avoir il y a plusieurs choses peut-être moins dans les podcasts récents qu'il y a maintenant mais tout ce qu'il avait fait à ce moment-là m'a beaucoup inspirée, lui et Pierre Dufresne qui est directeur du centre de l'Hormèse, où justement, lui aussi, il prône l'antifragilité. Et du coup, ça permet d'avancer justement avec tout ce qu'on vit.

  • Speaker #1

    Quel est le nom du podcast de Pierre Dufraise ?

  • Speaker #0

    Je ne sais plus le nom exact du podcast. Je crois que c'est Antifragile, justement, le podcast.

  • Speaker #1

    D'accord, tu me l'enverras pour cochon. Je n'ai pas n'importe quoi dans les notes. D'accord, très bien. Et écoute, on va rester là-dessus. Alors, sur ces deux podcasts sur l'entrepreneuriat, l'antifragilité, et ça, ça se discute aussi. L'antifragilité, est-ce qu'on n'a pas le droit d'être fragile aussi ? Est-ce que ce n'est pas une richesse ? Parfois, d'écouter sa fragilité et ne pas la nier en tout cas. Mais bon, ce sera le sujet d'un autre podcast. On ne va pas repartir sur autre chose aujourd'hui. Un grand merci, Jeanne, de nous avoir embarqués avec toi aujourd'hui. C'était passionnant d'écouter la manière dont tu t'es reconstruite et dont tu as beaucoup de Tu as réussi à faire de ta séparation un tout autre chemin. Je te souhaite bonne continuation pour la suite.

  • Speaker #0

    Merci, merci beaucoup à toi.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. Je suis Pamela Mourinière et vous venez d'écouter un épisode de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Si le podcast vous aide ou a aidé des personnes de votre entourage, soutenez-le à votre tour en en parlant autour de vous et en lui mettant 5 étoiles et un commentaire positif sur vos plateformes d'écoute préférées. Cela ne vous prendra que quelques minutes et c'est crucial pour rendre le podcast plus visible et soutenir mon travail. Si vous souhaitez me contacter, me suggérer des invités ou de nouveaux thèmes à explorer dans le podcast, envoyez-moi un message à quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail .com, quelque chose à vous dire podcast, arrobas, gmail .com, si vous souhaitez suivre les aventures du podcast, rejoindre sa communauté, ou tout simplement vous tenir informé de l'actualité en lien avec la séparation et le divorce suivez quelque chose à vous dire sur les réseaux sociaux, Instagram et LinkedIn et n'hésitez pas à interagir c'est toujours un plaisir de vous lire et de vous répondre, rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode et d'ici là, portez-vous bien Ciao

Description

🎙️ Pour cette rentrée, le podcast prend un nouveau souffle. Après trois saisons riches en rencontres et en témoignages, le podcast change de format pour trouver un meilleur équilibre et accueillir de nouvelles voix. Vous allez donc découvrir, en alternance avec nos interviews mensuelles, deux nouvelles chroniques : Quelque chose à lire, autour de livres sur le couple, la séparation et la famille, et Quelque chose à déguster, avec des recettes de saison à partager avec ses enfants.


👩‍🦱 Aujourd’hui, nous retrouvons Jeanne. Maman de trois enfants de 9, 7 et 11 ans, séparée depuis deux ans et demi de leur papa, elle a décidé de vivre une vie d’entrepreneuse nomade, tout en continuant l’école à la maison pour ses enfants. Un choix qui lui permet de voyager avec eux, même en garde alternée.


C’est une rencontre fortuite, lors d’un trajet en voiture qui a été l’élément déclencheur de sa séparation. Depuis, Jeanne a choisi de sortir de sa zone de confort et d’embrasser l’inconnu comme un allié, au lieu d’un obstacle, et l'écouter donne vraiment des ailes!


🌍 Dans cet épisode, on va parler d’organisation logistique et financière, d’apprentissage en voyage, mais aussi de liberté, de confiance et de la manière dont ses enfants vivent cette aventure hors du commun.


🙏 Merci infiniment Jeanne, de t’être confiée avec autant de sincérité à mon micro et de nous avoir montré que tout est possible.


🎧 Bonne écoute !


✍️ Notes de l'épisode


🎙️ Podcasts

Le podcast de l'Antifragilité- Centre de l'Hormèse

Mouvers avec Nomad Slim


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Transcription

  • Speaker #0

    L'entrepreneuriat est une passion, c'est pour moi quelque chose de très intéressant, dont des entrepreneurs nomades avec qui j'ai pas mal échangé. Moi, c'était un rêve, mais que j'avais mis très, très, très, très lent en disant c'est pas possible en tant que maman, en tant que maman solidaire, c'est impossible. Et après une discussion, je me suis dit pourquoi pas ? En fait, tout est parti de là. Quand je me suis dit pourquoi pas, je ne sais pas, un déclic, j'ai regardé le planning et j'ai dit là, c'est possible, je peux partir un mois. Mon partenaire avait décidé de prendre des enfants pendant un mois pour des vacances dans sa famille. Je dis, moi, je peux partir un mois. Après, je dis, on peut partir un mois avec les enfants. Là, je me suis dit, c'est parti, en fait, sur ces deux mois, tout simplement.

  • Speaker #1

    Vous écoutez Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Gare partagée, logement, école, finances, communication, la séparation bouscule nos vies et celles de nos enfants et l'on se sent souvent démuni quand tout s'écroule, que notre avenir devient flou et que l'on doit apprendre à reconstruire, pas à pas, une nouvelle vie. Je suis Pamela Morinière et vous écoutez la saison 4 de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Chaque semaine, je donne la parole à des parents séparés qui viennent partager leur expérience et les ressources qui les ont aidées à se préserver et à mieux accompagner leurs enfants. J'interview aussi des experts pour vous apporter des clés afin de mieux anticiper et naviguer dans votre propre séparation. Cette saison, j'accueille également des chroniqueuses et chroniqueurs qui, à travers leur regard sensible et concret, vous aideront à naviguer dans votre chemin post-séparation et à trouver de l'inspiration dans votre quotidien. Parce que la séparation, ce n'est pas une fatalité et vous le constaterez au fil des épisodes, on s'en sort. Si vous aimez le podcast et souhaitez le soutenir, abonnez-vous et parlez-en autour de vous pour qu'il puisse aider d'autres parents. Bonne écoute ! Salut les parents, j'espère que vous allez bien. et que votre été s'est bien passé, que vous soyez en plein questionnement ou en pleine séparation, et que vous avez réussi à trouver des clés pour avancer sur ce chemin pas toujours simple, qui prend du temps, mais qui peut aussi bien se passer, comme vous l'avez déjà entendu dans ce podcast. Je suis ravie de vous retrouver pour cette quatrième saison, une saison qui s'inscrit sous le signe du changement, car j'ai eu envie de bousculer un peu le format du podcast, pour d'une part avoir une vie... peu plus équilibré. Ce podcast me prend beaucoup de temps et je me suis rendu compte que j'avais besoin d'avoir une vie hors du podcast aussi, même si j'adore vraiment vous retrouver ici. Il faut que vous sachiez que le podcast est pour le moment entièrement autofinancé et que je fais ce travail la nuit, le week-end, dès que j'ai un peu de temps devant moi et que je dois, bien entendu, comme beaucoup ici, jongler avec une vie de famille à mi-temps. Et le rythme de l'an dernier était devenu trop lourd, d'où ce changement de programme. Et d'autre part, j'avais envie de casser le format du podcast en proposant de nouveaux épisodes plus courts abordant la séparation sous d'autres angles. Cette année, j'ai donc le plaisir de lancer deux chroniques dans le podcast. Pourquoi des chroniques ? Parce que je conçois ce podcast comme un média avec sa propre émission. Et étant chroniqueuse moi-même dans un autre média, je mesure à quel point il peut être enrichissant d'accueillir de nouvelles voix dans son émission. C'est donc chose faite. Et vous allez découvrir dans les prochaines semaines ces nouvelles chroniques que je diffuserai en alternance avec les épisodes habituels qui deviendront donc mensuels. Vous me suivez ? En gros, le podcast maintient ses interviews sur la séparation à un rythme mensuel au lieu de bimensuel. Et mes chroniqueurs et chroniqueuses se placeront en alternance dans le créneau ainsi libéré, généralement en milieu de mois. Et l'on continue, bien sûr, les pssts qui sont des extraits inspirants des épisodes qui vous ont marqués. au rythme de deux fois par mois. Et l'on a les quatre lundis mensuels couverts. En quoi vont consister ces nouvelles chroniques ? Il y aura d'abord quelque chose à lire, qui comme son nom l'indique, sera l'occasion de recevoir une libraire qui nous parlera de livres autour du couple, de la rencontre, de la séparation ou de la famille, et vous donnera l'envie, je l'espère, de découvrir de nouveaux auteurs et autrices ou de nouveaux horizons. L'autre rubrique sera « Quelque chose à déguster » . Donc l'occasion d'explorer ensemble avec un chef des recettes de saison à réaliser quand on est en panne d'inspiration et qu'on a la garde de ses enfants. Pour débuter cette saison 4, je vais avoir le plaisir d'accueillir Mozzello de la librairie du Centre à Ferney-Voltaire en France et jouer Guesmar, un incontournable de la street food à Bruxelles. J'ai vraiment hâte d'avoir vos retours sur ce nouveau format. J'aborde cette rentrée avec beaucoup d'enthousiasme grâce à ces changements et j'espère vraiment que vous serez au rendez-vous. Je vous laisse à présent avec l'épisode du jour. Bonne écoute. Épisode 55, Jeanne. Qui n'a jamais rêvé de prolonger ses vacances d'été en reprenant une petite dose de farniente, de soleil, d'insouciance ou de rencontre et en faisant fi de la rentrée ? C'est un peu ce qui se passe pour Jeanne, maman de trois enfants de 9, 7 et 11 ans et séparée depuis deux ans et demi, qui a décidé de vivre une vie d'entrepreneuse nomade et d'embarquer ses enfants dans l'aventure. Jeanne avait une vision assez classique du couple et de la famille et sa décision de se séparer a tout fait. tout bouleversé. Tout ? Pas tout à fait, car elle a souhaité poursuivre l'école à la maison pour ses enfants, choix qu'elle avait fait avec son ex au moment du Covid, un système qui lui a justement permis de voyager plus facilement avec sa petite famille. Jeanne nous explique bien entendu comment se passe la gestion financière et logistique de ses voyages en garde alternée et les enseignements que tirent ses enfants de cette expérience hors du commun. Jeanne nous enseigne enfin comment l'art de sortir de sa zone de confort peut devenir un mode de vie. Cet épisode est particulièrement inspirant, car Jeanne a développé depuis sa séparation une qualité essentielle, celle de savoir faire confiance à l'inconnu, voire même de s'en servir comme d'un tremplin, et je suis sûre que son récit va beaucoup vous toucher. Merci infiniment Jeanne de t'être confiée avec autant de sincérité à mon micro, et de nous avoir montré que... tout est possible. Bonne écoute.

  • Speaker #0

    Moi, je suis Jeanne. Je suis maman de trois enfants. Et depuis un an, je suis nomade. Je suis entrepreneur, coach entrepreneur nomade. Donc, vraiment une vie qui a changé. Parce que pendant des années, j'ai été plutôt dans un mode de vie plutôt traditionnel, en pensant que la réussite, c'était d'avoir un couple, des enfants, une maison, un CDI. Et voilà, tout a explosé avec une séparation. Et c'est de ça, je pense, qu'on va parler aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu veux dire que c'est ta séparation qui t'a fait prendre conscience que la vie que tu menais n'était pas la bonne ? Ou c'est avant de te séparer que tu t'es rendu compte que la vie que tu menais, en tout cas, ne te satisfaisait pas ? C'était quoi le déclic ?

  • Speaker #0

    Je pense vraiment qu'il y a eu un mélange de plusieurs événements. Mais la séparation a été quand même un gros déclic. Il y a eu plusieurs choses, dont un décès avant qui s'est passé. Et moi, j'étais dans une entreprise familiale, donc il y avait un gros lien famille-travail, être tous ensemble. Au moment où mon père est décédé dans l'entreprise, ça a un peu cassé cette dynamique. Et ça m'a permis de voir un peu les choses différemment aussi. Et puis quelques années plus tard, je me suis séparée de mon compagnon, qui a été quand même, c'était mon compagnon depuis 12 ans. Voilà, je l'ai eu assez jeune. J'ai construit, j'ai quasiment jamais habité toute seule. Et voilà, à la séparation, j'ai commencé à me redépouvrir. Et je pense que c'est à ce moment-là où j'ai pu me reconstruire une vie telle que j'en rêvais.

  • Speaker #2

    Et si tu devais décrire ta séparation en un mot, tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    Bénéfique.

  • Speaker #2

    Pourquoi tu dirais bénéfique ?

  • Speaker #0

    Autant pour moi que pour mon ex-compagnon, on vit beaucoup mieux maintenant que quand on était ensemble. On a vécu un petit peu une descente ensemble dans ce qui n'allait pas, à se tirer plutôt tous les deux vers le bas. Et moi aujourd'hui, je suis contente de créer une vie qui me correspond. Et je vois que lui, de son côté aussi, reprend une vie. qui lui colle plus à ses idées également.

  • Speaker #2

    Alors, tu m'as contactée, on va quand même raconter un peu à celles et ceux qui nous écoutent, parce que c'est... Elle est chouette, aussi, notre rencontre. Tu m'as contactée en me disant, il y a de cela deux ans, je crois, en me disant, écoute, moi, j'ai une histoire que j'aimerais raconter parce que j'ai décidé de... On s'est séparés avec le père de mes enfants et maintenant, je vis une vie de nomade et je... Et je gère comme ça ma vie de famille, ma vie de femme, je voyage beaucoup, etc. Et je me souviens qu'à l'époque, je t'avais dit, c'est super, c'est une super histoire. Mais laisse-toi quand même un an pour voir un peu, parce que tu étais là, tu étais au début de cette expérience-là, et je t'avais conseillé d'attendre un an avant qu'on en parle pour voir comment tout ça s'installait. Alors maintenant, ça fait deux ans, je pense à peu près qu'on a parlé toutes les deux pour la première fois, ça ne doit pas être moins de deux ans. Est-ce que tu peux nous raconter en quoi elle consiste cette vie ? tu t'es séparé et puis toi, tu es parti dans un... dans une aventure qui est quand même pas simple parce que tu as décidé alors tu vas nous expliquer aussi comment comment se passe l'éducation de tes enfants parce que c'est aussi un choix un parti pris que vous avez fait depuis longtemps et donc cette éducation de tes enfants qui aussi fonctionne super bien finalement avec ton mode de vie par où commencer ?

  • Speaker #0

    donc si je pars parler de l'éducation ça fait plusieurs années qu'on fait de l'école à la maison ben Moi, j'avais cette possibilité-là parce que, comme je disais, je travaillais dans l'entreprise familiale, donc il y avait toujours moyen de s'arranger et de pouvoir mixer ces possibilités. Et puis ensuite, même quand je me suis mise à mon compte, pareil, j'ai toujours organisé le temps pour ça.

  • Speaker #2

    Ils ont quel âge,

  • Speaker #0

    tes enfants ? Là, à ce jour, ils ont 11,

  • Speaker #2

    9 et 7 ans. Ils n'ont jamais été à l'école ?

  • Speaker #0

    Alors, si. Ça dépend desquelles. Ma grande a fait toute école maternelle. Elle a fait le CP, il y a eu le Covid, donc le CP a été un peu coupé. Elle a fait le début du CE1 et après, il y a eu trop de restrictions et c'est pour ça que nous, on a choisi de la sortir de l'école parce qu'on n'était pas en accord avec la manière d'éduquer les enfants à ce moment-là. Donc, il n'y a que ma grande qui est sortie. Ceux du milieu étaient en maternelle et puis ça se passait bien à l'école, donc il n'y avait pas de soucis. Et le petit dernier n'était pas encore en âge d'aller à l'école. Et puis voilà, après ça s'est fait, ça s'est bien passé. Le deuxième, au moment de passer au CP, on a dit, par contre, c'était la course. Moi, je ne pouvais pas et faire l'école et travailler et courir matin, midi, enfin quatre fois par jour, faire des allers-retours pour le second. Donc, tout le monde est resté en école à la maison à ce moment-là.

  • Speaker #2

    Mais donc, vous chargez de l'école tous les deux, ton ex et toi ?

  • Speaker #0

    C'était surtout moi. C'est lourd.

  • Speaker #2

    Donc, c'est trois enfants à qui tu enseignes à la maison. Alors, j'imagine avec des cours par correspondance et puis un travail par-dessus.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #2

    Tu m'expliques comment ça fonctionne ?

  • Speaker #0

    Tu te lèves plutôt le matin pour pouvoir travailler, préparer des choses, faire ce que moi, j'avais à faire pour moi. Après, il faut savoir quand même que l'école à la maison, il n'y a pas besoin d'autant d'heures qu'à l'école. À l'école, il y a énormément de temps entre guillemets perdu. et ce n'est pas contre les maîtresses, mais ils sont 30, il y a tout ce temps-là, nous, on ne travaille quand même pas autant. Il y a beaucoup d'apprentissage qui se fait par les activités. Donc, ce n'est pas autant de temps que ce qu'on peut imaginer. C'est vrai que je ne me suis pas posé la question, je me suis dit, je fais comme ça, et puis après, il y a ce phénomène où quand tu es persuadé de quelque chose et quand tu es décidé à le faire, tu arrives à le faire.

  • Speaker #2

    finalement souvent l'objection tend quand c'est qu'on n'a pas réellement envie de faire la chose ou qu'on n'est pas prêt à s'investir vraiment dedans et puis là donc vous vous séparez tu fais l'école à la maison et en fait c'est surtout toi qui suis toute leur éducation si je comprends bien, tu décides de te séparer, c'était ta décision si j'ai bien compris

  • Speaker #0

    On en a parlé ensemble, mais c'est moi qui ai lancé la décision. Mais on était d'accord, je pense qu'on arrivait au bout de ce qu'on pouvait faire à deux.

  • Speaker #2

    Et là, tu décides de voyager. Tu présentes la chose à leur papa. Et c'était quoi l'objectif au départ ?

  • Speaker #0

    Il y a eu plusieurs choses. Déjà, quand on s'est séparés, l'école commençait à me peser quand même. Et j'étais bien consciente que... je ne pourrais pas assurer en temps partagé tout ça. Donc, quand on s'est séparés, moi, j'ai dit, OK, on continue l'école à la maison, qui tient quand même plus à cœur à leur papa, mais on partage les matières aussi. Donc, on a fait un partage des matières à ce moment-là à enseigner.

  • Speaker #2

    Et toi, tu as pris quelles matières ?

  • Speaker #0

    J'ai pris celle que j'aimais le moins, le français. Il a pris toutes les matières scientifiques parce que je sais que c'est quelque chose sur lequel il est beaucoup plus à l'aise que moi. Et du coup, j'ai gardé les autres matières. Après, ça reste quand même du niveau primaire et ce n'est pas non plus des niveaux très, très, très compliqués à gérer.

  • Speaker #2

    Et donc là, vous vous séparez, vous prenez deux maisons, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    En plus, lui, il est parti un peu loin, il est parti à 45 minutes de route, donc ce n'était pas si évident que ça. On a fait un planning, parce qu'on avait aussi un gros groupe d'école à la maison, avec d'autres enfants, qui se retrouvaient régulièrement. On s'organisait entre parents pour les garder un moment, un autre, pour faire des activités. Et pour pouvoir maintenir ce rythme-là avec tout le monde, il y avait une organisation qui était tirée par les cheveux de trois jours, quatre jours, qui changeait régulièrement pour pouvoir arranger. Et c'était... Moi, j'ai trouvé ça très lourd. Parce qu'en fait, on ne sait jamais... On ne peut jamais vraiment se poser. Il y a toujours une lessive à faire, toujours on se demande quand est-ce qu'ils reviennent. C'est un niveau de stress un peu élevé. Mais même pour les enfants.

  • Speaker #2

    Plus élevés que s'ils étaient à l'école, finalement.

  • Speaker #0

    C'est ça. Après, ce n'est pas la même chose. C'est encore différent parce que le rythme en lui-même, ils ne se lèvent pas à 6h du matin pour prendre un bus pour aller à l'école. Ils ont quand même un rythme de vie qui est, je pense, plus cool que celui des enfants qui vont à l'école. Mais n'empêche que quand ils arrivent, ils disent « Oui, mais c'est quand qu'on repart ? » « C'est quel jour ? » Ils avaient besoin de savoir et poser ces questions-là. Moi, je me suis dit déjà, ce n'est pas possible qu'on continue comme ça tout le temps. Il y avait ce point-là, il y avait le point où je me suis dit, moi, l'école à la maison, j'en ai ras le bol. Et je me dis, c'est trop bête de continuer. La plupart des copains qu'ils avaient, ils ont soit déménagé, soit ils sont partis faire le tour d'Europe en camping-car, soit ils ont repris l'école. Enfin voilà, il y a eu plein de bouleversements dans notre petit groupe au fur et à mesure du temps.

  • Speaker #2

    Il y en a d'autres qui se sont séparés aussi ?

  • Speaker #0

    Il n'y en a pas eu qui se sont séparés. Il y avait des parents séparés dans le lot, mais il n'y avait pas eu d'autres séparations. Mais du mouvement quand même.

  • Speaker #2

    Et donc, toi, tu en as marre de faire l'école ?

  • Speaker #0

    Exactement. C'était quelque chose qui commençait à me prendre la tête. Et puis, en étant sur place ici, je ne voyais plus l'intérêt de faire l'école à la maison là. en ayant un mode de vie finalement qui est « normal » . Je travaillais, il n'y avait pas de choses exceptionnelles pour pouvoir faire l'école à la maison. Et parallèlement à ça, moi je me suis développée aussi au niveau entrepreneurial. Je me suis entourée d'autres entrepreneurs. L'entrepreneuriat est une passion. C'est pour moi quelque chose de très intéressant, dont des entrepreneurs nomades avec qui j'ai pas mal échangé. Moi, c'était un rêve, mais que j'avais mis très, très, très, très loin en disant, ce n'est pas possible. En tant que maman, en tant que maman solidaire, c'est impossible. Et après une discussion, je me suis dit, pourquoi pas ? En fait, tout est parti de là. Quand je me suis dit, pourquoi pas ? Je ne sais pas, un déclic. J'ai regardé le planning et j'ai dit, là, c'est possible, je peux partir un mois. Mon partenaire avait décidé de prendre des enfants pendant un mois pour des vacances dans sa famille. Je me suis dit, moi, je peux partir un mois. Après, je les ai un mois. On peut partir un mois. Avec les enfants. Là, je me suis dit, c'est parti en fait sur ces deux mois tout simplement.

  • Speaker #2

    Mais tu étais déjà quelqu'un qui voyageait beaucoup. Le voyage avait beaucoup de place dans ta vie. C'est vraiment venu à ce moment ?

  • Speaker #0

    Jamais. Non, non, je n'ai pas voyagé. Je suis quelqu'un de très stable, qui aime mes petites routines.

  • Speaker #2

    C'est dentaire ?

  • Speaker #0

    C'est dentaire. Moi, je travaillais dans l'entreprise pendant des années avec mes parents, qui était un lieu d'accueil où on recevait des clients. Donc, on était vraiment… clouer sur place pour pouvoir être toujours disponible pour les clients. Donc non, je n'ai jamais trop bougé.

  • Speaker #2

    Ok, donc tout d'un coup, tu t'es dit que tu avais envie de tenter une expérience où tu voyageais et tu travaillais de l'étranger. Donc tu devenais une entrepreneuse nomade, en fait, dans le cadre de ton coaching, si je comprends bien.

  • Speaker #0

    C'est ça. À la base, c'était deux mois. C'était vraiment que deux mois et après, on devait reprendre. Et en fait, pour mettre ça en place, je m'étais dit, je vais mettre mon appart en… en location, Airbnb, de fil en aiguille, quelqu'un m'a demandé de vouer mon appartement pour un an. Et je me suis dit, mais je peux partir pour un an. Et c'est de là qu'est venue la discussion, finalement, avec le papa des enfants, où moi, je me suis positionnée en disant, moi, j'ai cette possibilité-là, c'est ce que je souhaite faire, et c'est ce que je souhaite faire vivre aux enfants. Et dans ce cadre-là, continuer l'école à la maison, ça prend du sens. Et je suis prête à faire cet effort-là, même si c'est plus forcément mon... ma passion. J'y ai dit, et si ce n'est pas possible, c'est OK. À ce moment-là, on reste ici, on fait une garde partagée normale, ils vont à l'école et point barre. Je ne continue pas l'école à la maison dans le cadre en si on ne bouge pas.

  • Speaker #2

    Et quelle a été sa réaction ?

  • Speaker #0

    Plutôt bonne. Il m'a dit... Il a posé lui ses conditions aussi sur le fait que je ne parte pas trop longtemps avec les enfants et pas sur le fait d'avoir de l'aide qui place des dates où il avait besoin de ne pas avoir les enfants. Et pour lui, c'était plus important qu'il maintienne l'école à la maison.

  • Speaker #2

    Il s'était pris au jeu, lui aussi, d'enseigner à la maison, finalement. C'était beaucoup vers une passion, quoi.

  • Speaker #0

    Je ne crois pas que ce soit ça, parce que ce n'est pas forcément son truc non plus. Mais au niveau de l'organisation, en fait, telle qu'on s'était organisée depuis des années, ça lui paraissait pas très compliqué de reprendre l'école et de devoir s'organiser pour les emmener, les chercher à l'école, faire des activités. Enfin voilà, ça ne lui paraissait pas assez compliqué de vivre comme ça. Je ne pense pas que ce soit une passion non plus de son côté d'enseigner, mais voilà. Ça s'est positionné comme ça et l'aventure a été lancée.

  • Speaker #2

    Mais alors, cette première destination, elle était où ?

  • Speaker #0

    Le Maroc. Alors, avec les enfants, c'était le Maroc.

  • Speaker #2

    Comment ça s'est passé ? Comment est-ce qu'on organise tout ça ? Ils ne sont pas en vacances scolaires, les enfants ?

  • Speaker #0

    Non, non, non. Ils n'ont pas du tout de vacances scolaires. On travaille un peu tout le temps. Des fois, il y a des pauses, mais ce n'est pas lié aux vacances. Comment ça s'est organisé ? Alors, je me suis dit, moi, je n'ai pas un budget de... Je ne suis pas millionnaire. Il faut que je fasse quelque chose qui soit faisable. Je vais chercher dans une destination aussi, pareil, quatre billets d'avion. Entre un et quatre billets d'avion, ça commence tout de suite à y avoir un budget, les logements et tout ça. Et donc, en cherchant, moi, l'intérêt de partir avec eux, c'était de leur faire des immersions un peu culturelles, de les faire vivre avec d'autres personnes. Donc, je ne veux pas aller à l'hôtel. Je n'ai aucun intérêt à voyager et aller dans un hôtel avec eux. Donc, j'ai trouvé le format Workaway, qui est un peu semblable au Woofing.

  • Speaker #2

    Au Woofing ?

  • Speaker #0

    Woofing, oui.

  • Speaker #2

    Tu peux nous expliquer un peu ?

  • Speaker #0

    C'est du bénévolat, finalement. On fait du bénévolat dans un endroit en échange d'être logé, parfois logé-nourri. Après, ça varie suivant les endroits. Et du coup, j'ai fait des demandes. Je me suis inscrite sur ces sites-là et j'ai envoyé des demandes. Alors là, ce n'est pas habituel, parce que souvent, les personnes font ça, mais toutes seules. C'est des jeunes ou moins jeunes, mais toutes seules. Alors moi, j'ai envoyé des demandes en disant, voilà, je voudrais venir avec trois enfants. Donc, j'ai envoyé beaucoup de demandes, un peu partout dans l'Europe. Et puis, je me suis dit, à un moment donné, pourquoi pas le Maroc aussi ? Enfin voilà, ça restait pas trop, trop loin. J'avais vu des bons commentaires sur la destination. Et voilà. À chaque fois que j'ai fait des demandes de work away pour des périodes, je recevais une seule réponse sur les 25-30 demandes. Au fur et à mesure des échanges qu'il y avait, il n'y avait qu'une seule destination. La destination était en fonction de ceux qui me répondaient.

  • Speaker #2

    D'accord. Est-ce que tu crois que le fait que vous veniez à quatre a joué justement pour…

  • Speaker #0

    Carrément,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #0

    Sur la place, sur le fait que ce soit des enfants. les gens ne savent pas forcément à quoi s'attendre il y a plein de types d'éducation différentes il y en a qui ne veulent pas trop de bruit donc c'est un peu de débarquer comme ça les gens peuvent être un peu frides et donc tu t'es retrouvée où au Maroc finalement avec tes enfants alors ? alors on s'est retrouvée à Bad Shield à côté de Casablanca donc c'est vraiment la banlieue la banlieue de la grande ville dans une école de langue c'était une école qui enseignait français et l'anglais eux ils cherchaient des bénévoles Merci. parce que quand ils donnent des cours de français ou des cours d'anglais à la fin, il y a toujours un temps avec des volontaires du pays pour pouvoir faire la conversation et pratiquer les cours. Et donc là, c'était super chouette. En plus, on était en août, donc il n'y avait pas grand-chose. Franchement, on n'a pas fait beaucoup d'heures. Il y avait des cours pour les enfants. Donc les enfants ont pu participer en tant que bénévoles aussi, avec d'autres enfants. Et puis on s'est retrouvés avec d'autres personnes, des Italiens, Péruviens. allemands. On était plusieurs work away. Et la discussion, c'est en anglais. Donc, eux, au début, ils ont fait les timides, 24 heures. Et après, ils se sont débrouillés. Ils ne sont pas bilingues du tout. Et justement, c'est un des points qui était important pour moi. Mais ils trouvent toujours des solutions pour pouvoir échanger.

  • Speaker #2

    Et vous avez fait... Vous êtes allée dans combien de pays depuis ? Quelle destination vous avez découvert ?

  • Speaker #0

    Alors, avec eux, on a fait... Deux pays, on a fait le Maroc et la Roumanie. J'ai resté là pour le coup deux mois et demi. Et l'autre fois où moi je les ai eus, on est resté en France. Et là, on a voyagé en France dans la famille. Ils m'avaient demandé, c'était la période des fêtes. J'avais prévu de partir et ils m'ont dit non, on veut faire la famille. Donc pendant 3-4 semaines, c'est la première fois que je me suis autorisée à faire un temps aussi long. On a bougé, on a bougé dans la famille.

  • Speaker #2

    Donc en fait, si je comprends bien, tu voyages soit seul, soit avec eux. Mais toi, en fait, tu es rarement en France finalement, qui est ton pays d'origine. Tu es souvent en fait à l'étranger à faire du woofing. ou, je ne sais pas, travailler en tant qu'entrepreneuse nomade. Je ne sais pas si tu arrives à combiner les deux. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, quand j'ai les enfants, je travaille beaucoup moins. Entre le volontariat, l'école à la maison, c'est un peu plus compliqué. Et quand je suis toute seule, je continue de voyager. Et en même temps, je mets des tarifs au niveau du travail pour pouvoir compenser les temps où je travaille un peu moins.

  • Speaker #2

    Et ton activité, elle consiste en quoi exactement ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je fais du coaching pour les femmes, pour arriver à sortir de traumas, de situations difficiles, avec un point particulier, c'est de s'assumer en tant que femme et de femme cyclique. Je me suis quand même beaucoup formée autour du cycle féminin et de pouvoir l'accepter.

  • Speaker #2

    Tu peux vraiment avoir les personnes en visio, tu n'as pas besoin d'être dans un pays particulier pour faire ça, effectivement, je comprends. Qu'est-ce que tu crois que tes enfants retirent de cette expérience-là ? À la fois de l'école à la maison, parce que ce n'est pas si courant, et puis de partir comme ça pendant deux mois à l'étranger. Qu'est-ce que tu crois que ça leur apporte ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais dire déjà ce que moi j'ai envie que ça leur apporte, c'est de croire que tout est possible, de voir qu'il n'y a pas de limite et que s'ils ont envie de faire quelque chose, il faut s'en donner les moyens. on travaille pour ça mais mais qui font c'est qu'ils restent pas dans ce que la société ou dans ce que un tel ou un tel leur a dit de faire même si c'est nous en tant que parents finalement donc ça c'est ce que j'ai envie de leur transmettre la plus grande leçon que j'aimerais qu'ils apprennent en faisant ce mode de vie là et en ayant ces diverses expériences après je pense que ça leur amène une capacité d'adaptation qui est assez énorme Parce que suivant là où on va, au Maroc, on était dans des dortoirs avec plein d'autres personnes, avec une douche pour dix. Il faut partager, il faut s'adapter, on change d'alimentation. Quand on était en Roumanie, on était dans une famille. Donc, il fallait juste vivre dans la famille, être avec eux, donner un coup de main. Donc là, on avait un petit peu plus d'espace, on avait notre espace à nous, mais l'éducation était... totalement différentes. Et donc, elles me disaient, mes mamans, ils ont le droit de faire ça, ça, on n'a pas le droit, et inversement. Donc, en fait, ils voient, ils sont immergés, imprégnés de cette façon de faire différente suivant les endroits. Et puis, j'aimerais bien que ça leur amène aussi, petit à petit, une aisance à pouvoir communiquer en anglais, principalement l'anglais pour l'instant. Après, s'ils peuvent apprendre d'autres langues, ça serait royal. Je pense que, voilà, ça leur apporte cette... Cette faculté d'ouvrir leur esprit et de se dire qu'il n'y a pas juste une façon de faire, une façon de penser. Et voilà, de pouvoir s'adapter dans tous ces milieux-là.

  • Speaker #2

    Et les copains dans tout ça, l'ambiance de classe. Alors, on comprend bien qu'ils rencontrent plein de monde et que c'est certainement très enrichissant. Mais à cet âge-là, je pense par exemple à ta fille aînée, tu dis qu'elle a 11 ans. Le contact avec les autres, avec des amis, des gens, des socles, en fait. C'est là qu'on commence à construire vraiment sa vie amicale, où les amitiés deviennent très fortes. Est-ce que ça aussi, c'est aussi simple et aussi évident pour eux ?

  • Speaker #0

    Oui. Et là, je pense que c'est même plus fort que ce qu'on a à l'école, parce que combien de personnes gardent des enfants, des copains de l'école, où ça va, ça vient, ça se tire dans les pattes ? et je... Je pense que le lien social avec le groupe qu'on avait créé sur place avant, quand on était encore ensemble avec leur papa, et qu'il y avait un groupe d'une quinzaine d'enfants qui faisaient l'école à la maison, ils ont créé des liens que moi je n'ai jamais vus à l'école, qui étaient assez forts. Et même maintenant encore, même s'ils ne sont plus du tout ensemble, même si là moi je pars et qu'ils ne se sont pas vus pendant trois mois, je suis rentrée, ils se sont revus, ils se sont tout racontés. On se fait des visios. Donc, ils gardent ces liens-là, peu importe où ils sont. Et ils ont une capacité à se faire des copains un peu n'importe où, finalement. Ils voient des enfants jouer, ils disent « Ah, tu veux jouer avec moi ? » Ils ont développé ça. Alors, ma grande est un peu plus timide à ce niveau-là. Mais ils ont une capacité sociale qui, je trouve, n'est pas du tout diminuée et peut-être même plus forte qu'un enfant qui va à l'école, qui n'a pas l'habitude d'aller discuter avec autant de personnes différentes.

  • Speaker #1

    Et ta fille est née, donc elle a 11 ans, elle rentre en secondaire, si ce n'est pas déjà fait. On a un peu un système différent d'adject. Comment ça se passe ? Parce que ça, ce n'est pas si simple, écoler à la maison quand on rentre en secondaire quand même.

  • Speaker #0

    Oui, alors là, en fait, cette année, Elena a fait la sixième. Elle vient de faire la sixième. Par contre, on a pris des cours en ligne. On est passé, parce que là, je ne me sentais pas, d'assurer toutes les matières qu'il y a en sixième. Et du coup, on a pris une école en ligne où il y a des cours. Mais même là, en fait, on voit, c'est 14 heures de cours par semaine. Alors, bien sûr, il y a du travail à faire par soi-même à côté. Mais par rapport à l'école, c'est 35 heures, je crois. Je ne sais plus combien on faisait. C'est divisé par deux. Et je vois que petit à petit, ils créent aussi avec les copains qui sont partout, parce que finalement, c'est des gens qui sont en France, mais partout dans d'autres pays aussi. Ils créent des liens. Ils font des échanges. Ils racontent leurs expériences dans le pays ou dans la ville où ils sont. Ils se créent des petits Ausha aussi. Donc voilà, il y a quand même ce lien social qui se fait dans cette classe qui est plutôt virtuelle. Et au niveau de l'enseignement, il y a quand même des professionnels qui sont là pour assurer l'enseignement.

  • Speaker #1

    On va revenir un peu sur la séparation, pas sur ta propre séparation. C'est quelque chose qui vous appartient. Est-ce qu'il y aurait, par exemple, quelque chose que tu aurais aimé qu'on te dise au moment où toi, tu t'es séparée, où tu as pris la décision de te séparer ?

  • Speaker #0

    Déjà, ça ne s'est pas bien passé au début. Ça a été très compliqué. il y a eu quelques moments très difficiles même si on était d'accord sur le fait de se séparer, il y avait beaucoup de non-dits et beaucoup de choses qui s'étaient accumulées au fur et à mesure des ans qui sont ressorties et ça n'a pas été si évident même si actuellement la relation s'est beaucoup posée, je pense que du fait qu'une fois que la séparation s'est installée Et que chacun a pu prendre sa vie en main sans se préoccuper de l'autre, ça a posé les choses en gardant en tête que c'était les enfants le plus important. Mais avant d'en arriver là, moi ce qui était important, c'était d'être entourée, parce que j'étais beaucoup chamboulée. Et ce qu'on m'a dit, c'est que c'était la bonne décision. Des personnes qui connaissaient, qui connaissaient notre histoire. de ne pas commencer à douter dans tous les sens, parce que du coup, c'est là où je pense que ça met aussi un peu de bazar. Je ne sais pas si j'aurais envie qu'on me dise quelque chose de plus. Moi, là où j'ai eu besoin un peu plus, c'est peut-être pour prendre la décision, pour passer le cap, parce que finalement, des fois, on se dit que c'est plus facile de se contenter de ce qu'on a, parce qu'on a peur de ce qu'on pourrait... Perdre, finalement, on est installé dans une forme de routine que beaucoup de couples ont et qui dure jusqu'à des années. On est plus dans le confort, même si ce n'est pas confortable, mais il y a une forme de confort dans le fait de se contenter de ce qu'on a. Et là où j'ai eu besoin, c'est d'entendre deux, trois personnes me parler de leur propre séparation. et des éléments déclencheurs, et de se dire, voilà, je peux le faire et je peux attendre au mieux de la vie.

  • Speaker #1

    Mais tu m'en as parlé quand on a préparé cette interview, tu te souviens ? Tu m'as parlé de cette discussion que tu avais eue avec quelqu'un dans une voiture. Tu peux nous partager ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Effectivement, moi, j'étais dans cette situation-là avec mon compagnon, où ça faisait 8 ans que ça n'allait pas, clairement. Ça allait assez bien pour rester et pas assez bien pour être super joyeux. Je ne sais pas comment placer le curseur, mais c'était une sorte de colocation qui se passait plus ou moins bien avec de plus en plus de moins bien. Je suis partie du sud de la France à Brest, il y a quelques heures de voiture, faire une compétition. parce que ce qui a déclenché un peu tout ça, c'est que j'ai commencé à me reprendre en main, plutôt que de sombrer dans cette histoire en reprenant le sport, tout simplement. De quel ? Alors, à la base, je faisais du judo. Je ne vais pas reprendre le judo par risque de me blesser. Donc là, j'avais repris de l'aviron, l'aviron de mer. Du coup, on était partis faire les championnats de France à Brest.

  • Speaker #1

    Tu reprends vite directement au championnat de France d'Amap quand même.

  • Speaker #0

    C'était la fin de l'année. On avait fait quand même au bout de deux ans de reprise. Et puis… Oui, voilà, donc l'aller, et puis sur le retour, j'étais plus dans le groupe avec tous les jeunes, je me suis retrouvée dans la voiture avec un des moniteurs, où on a je pense à peu près le même âge, ou peut-être un peu plus vieux, et donc on se fait la route à deux sur le retour, et tracé, et puis du coup, vu qu'on était deux, les discussions n'étaient pas les mêmes que quand on a tous les jeunes de 18 ans dans le bus, on a pu discuter un peu plus de nos histoires de vie, de nos croyances, de pas mal de choses, de toute façon en 12 heures, on a le temps de parler. Et il me parle de sa séparation. Et je n'arrive pas à me rappeler de la phrase exacte qu'il m'a dit. Mais il m'a dit un truc du genre... En fait, là, je me suis dit, mais pourquoi je continue d'avancer dans le mur ? Je sais que ça va dans le mur et que je continue de croire que ça va aller mieux, alors que ça fait X temps que ça ne va pas mieux. Et là, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    C'est toute la réflexion qui s'était faite, lui, au moment de sa séparation.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il ne m'a pas parlé du tout de moi. On se connaissait après. parce que ce n'était pas en plus la personne avec qui je m'entraînais. Mais il m'a raconté son histoire comme ça, et c'est cette réflexion qui s'est faite. Et une réflexion, maintenant, je me dis, elle est toute bête. Ce n'est pas une réflexion très, entre guillemets, très poussée ou philosophique. Mais quand il me l'a dit comme ça, je me suis dit, mais en fait, c'est pareil. Qu'est-ce que je m'enquiquine ? Pourquoi ? Pourquoi je m'entête ? Après, j'avais une définition du couple qui était quand même très... On y est et on va ensemble. Je ne suis pas pour se séparer au premier problème. Mais je dis, il faut aller jusqu'au bout. Il faut tout tenter. Parce que si on s'est mis ensemble, on a des enfants. Ce n'est pas pour lâcher l'affaire en trois secondes. Donc moi, j'étais plutôt dans cette idée-là. Et en fait, quand il me l'a dit, je dis, en fait, là, on a quand même testé beaucoup de choses. Ça fait des années que je me dis, oui, non, oui, non. Allez, on essaye encore ça. Là, il est temps de lâcher l'affaire.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que la séparation, elle t'a appris sur toi-même ?

  • Speaker #0

    Elle m'a appris à vivre seule.

  • Speaker #1

    C'est dur, ça, t'apprendre à vivre seule ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire non. Non, parce qu'en fait, je me suis retrouvée. En fait, j'ai pu m'organiser comme je souhaitais. J'ai arrêté de faire des compromis. Et ça, ça a été un grand bonheur. Et là, en fait, justement, cette séparation, elle m'a fait revoir aussi toute ma façon de voir la vie, de manière générale, ça fait un peu grand de dire comme ça, mais de voir le couple, de voir la vie, de revoir ma vision, je pense qu'elle avait très importé de celle de mes parents, et peut-être des princesses Disney aussi, j'en sais rien.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'elle a changé sur ta vision du couple ? Tu dis que ça t'a permis de revoir le couple. Qu'est-ce que tu entends par là ?

  • Speaker #0

    Déjà, cette façon de tenir coûte que coûte, je pense qu'elle a des limites. Encore une fois, je ne suis pas du tout convaincue de ce qui se sépare au bout de la première dispute. Mais de tenir coûte que coûte et de ne pas arrêter de faire des compromis, d'être complémentaire, d'être 50 %, je pense que tout ça, finalement, c'est un peu un écran de fumée. qu'on a. C'est important qu'on soit bien avec soi-même avant de pouvoir être bien avec l'autre. Je pense que c'est une des plus grandes leçons et que finalement l'autre n'est pas complémentaire, n'est pas ma moi-même, comme on a tellement l'habitude de le dire. Il faut pouvoir être un entier avant de pouvoir être toi finalement. C'est moi, toi et ensemble une nouvelle entité, le couple. Et du coup le couple, c'est qu'est-ce que j'apporte de plus à l'autre ? Parce que si moi, je peux être entière toute seule, OK, c'est bien, c'est une étape. Mais à ce moment-là, quand je me mets en couple, j'apporte quelque chose et l'autre m'apporte quelque chose qui est encore plus bon, qui fait sublimer ce qu'on a. Et du coup, j'ai commencé à avoir cette perception du couple qui était vraiment différente, où j'étais vraiment dans tout partagé, tout aussi de 50%, voire être... sûr de ne pas être inférieur aussi. Il y avait ce côté peut-être un peu féministe de vouloir être sûr d'assurer. Et je pense que maintenant, ce n'est pas tout à fait juste qu'on se met une pression en tant que femme encore. pire, encore supplémentaire, pour pouvoir assurer cette moitié du couple, ça je pense que je me la remettrai pas.

  • Speaker #1

    Tu veux dire que c'est ok de n'assurer qu'un tiers du couple ? Qu'est-ce que tu veux entendre par là exactement ?

  • Speaker #0

    Oui, que une femme puisse garder son indépendance, etc. Mais si le conjoint a plus, et ça peut aller dans les deux sens d'ailleurs, mais si le conjoint gagne un peu plus, on peut le laisser Merci. Payer un petit peu plus, si je prends une version très financière.

  • Speaker #1

    Plus d'équité dans le couple plutôt que d'illégalité.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, c'est plus équité. On est complémentaires. Et puis j'aime bien prendre l'image souvent quand je parle avec d'autres personnes, c'est qu'on a cinq doigts dans une main et il n'y en a aucun qui est pareil. Et pourtant, les cinq sont utiles. Et en fait, on a des façons et des rôles dans l'aménagement du couple à un moment donné. Il y en a un qui va plus jouer là-dessus, l'autre qui va plus jouer là-dessus. Et c'est ça, il me semble. Et je pense qu'on se met trop une pression pour pouvoir avoir une égalité partout et pas une équité.

  • Speaker #1

    Et là, ça fait trois ans, c'est ça, que tu es séparée maintenant ?

  • Speaker #0

    Ça fait deux ans et demi.

  • Speaker #1

    OK. Tu ne t'es pas remise en couple ? Tu es toujours célibataire ?

  • Speaker #0

    Je suis toujours célibataire, oui.

  • Speaker #1

    Et tu vis très bien ta vie de femme célibataire. Ce n'est pas... Tu n'as pas de manque particulier de ne pas être en couple ?

  • Speaker #0

    Alors, je dirais que j'aimerais bien être en couple. Ça reste toujours quelque chose où je trouve que c'est beau. Mais non, je n'ai pas de manque. Je suis contente et je pense que cette période, finalement, elle a été nécessaire. Parce que même si j'étais OK avec le fait de me séparer, je me suis dit, c'est bon, j'ai vécu tous les problèmes avant, j'ai fait le point et je me sépare en ayant tout testé. Je me suis dit, c'est bon, hop, je peux repartir et me refaire une nouvelle vie. Le voyage m'a amenée quand même. aussi à des temps de guérison. Surtout les voyages où j'étais seule, parce qu'être seule à l'autre bout du monde, ça fait des temps d'introspection assez puissants et des grosses émotions. Et je pense que si je m'étais remise en couple tout de suite, ça aurait été plutôt pour combler quelque chose et essayer d'éviter de voir finalement le fond du problème qu'autre chose.

  • Speaker #1

    Et quand tu parles du bout du monde, tu es allée jusqu'où alors ?

  • Speaker #0

    Je suis allée jusqu'au Japon. Je pense que c'est le plus loin où j'ai été.

  • Speaker #1

    Combien de temps tu as vécu là-bas ?

  • Speaker #0

    Le Japon, je suis restée un mois. Après, loin, j'ai fait Bali aussi. Je suis restée deux mois à Bali. Et après, plus près, j'ai fait la Sicile.

  • Speaker #1

    Et donc, à chaque fois, avec beaucoup de rencontres, avec des rencontres enrichissantes pour toi ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, je suis quelqu'un d'assez casanier,

  • Speaker #1

    malgré le fait... Oui, c'est vrai, ça se voit. Tu es tout à fait la personne qu'on imagine casanire.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire, on va dire que quand je pars, je me pose à un endroit. Je ne suis pas sac à dos à changer d'espace tous les jours. Je me pose à un endroit, je fais le tour du quartier, je vais dans les salles de sport. Moi, c'est judo ou danse. Et du coup, tu crées tes petites habitudes sur place finalement. C'est une autre version du casanier à l'autre bout du monde. Donc effectivement, il y a des rencontres, mais je ne suis pas tout le temps en permanence. Et finalement, il y a des moments où je n'ai pas du tout cherché à rencontrer plus que ça les autres. Les rencontres, elles étaient dans les temps où j'étais vraiment dans le sport. Pour moi, c'était des moments de rencontre. Mais j'avais quand même des gros temps toute seule dans ces périodes-là.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une personnalité qui t'a particulièrement marquée pendant tous ces voyages que tu as rencontrés ? Une personne qui t'a marquée particulièrement ?

  • Speaker #0

    Alors oui, mais pendant tout ce temps-là, j'avais aussi un groupe d'entrepreneurs avec qui on se réunissait presque tous les matins, un peu comme un mastermind. Et là, je me suis rendue compte de l'importance du groupe et des personnes qui se connaissent, parce que finalement, même si c'est un groupe d'entrepreneurs, à force... pendant un an d'être ensemble, de discuter. On connaît un petit peu les vies de chacun. Et puis, il y a des affinités qui se créent. Et dans les moments compliqués, les moments difficiles, justement, je me suis dit que c'était super important d'être entourée. Moi qui n'allais pas forcément chercher de l'aide, j'ai plutôt à me débrouiller toute seule. Là, j'ai appris à faire confiance à ces personnes-là. En tout cas, avec deux, trois personnes avec qui j'ai vraiment bien connecté. Et des personnes qui ont été là, que je sois à l'autre bout du monde ou plus proche, c'est des personnes qui étaient là, avec qui on a pu échanger. Je pense que d'être ailleurs, d'être dans des cultures complètement étrangères, ça permet de se livrer plus et de se connecter plus aux autres.

  • Speaker #1

    Je trouve que ton récit donne envie de faire confiance à l'inconnu et à l'inattendu.

  • Speaker #0

    Je suis entièrement d'accord. Et si j'arrive à faire passer ça, je serai la plus heureuse. Parce qu'en fait, oui, je pense que l'inconnu... ce qu'on peut appeler la volatilité. On est tellement habitués à vivre dans le confort que dès qu'il y a la moindre variation, on est dans des états de stress pas possibles. Et que si notre norme, finalement, c'était cet inconfort, alors je ne dis pas de se mettre tout le temps dans des trucs extrêmes, mais si la norme, c'est de changer, de bouger, de s'adapter, et bien à ce moment-là, on est quand même... on voit les choses sous un autre angle et puis on a une capacité justement de les accueillir sans partir dans le stress et de pouvoir transformer et passer à l'étape suivante.

  • Speaker #1

    Je crois que le message est très bien passé. En tout cas, moi, je l'ai vraiment ressenti comme ça. Je suis sûre que de nombreux auditeurs et auditrices qui vont ressentir ça, ça transparaît beaucoup dans ce que tu racontes. On a envie de faire confiance à l'inconnu, je trouve. Est-ce que, pour terminer, juste deux petites questions, un peu signature du podcast. Est-ce que la séparation pour toi, c'est un échec ?

  • Speaker #0

    Ça l'a été. Ça l'a été parce que, sans partir dans les détails, mais je dirais que maintenant, ça ne l'est plus. J'ai fait mon travail là-dessus, personnel, pour voir que c'était une évolution.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu pourrais nous conseiller des podcasts ? que toi, tu écoutes, qui t'inspirent, qui t'accompagnent peut-être dans tes pérégrinations aussi ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, je vais rester encore une fois sur l'entrepreneuriat. Moi, j'aime beaucoup Nomad Sim, qui a été un de mes mentors, qui est un entrepreneur un peu qui envoie.

  • Speaker #1

    Nomad

  • Speaker #0

    Sim ? Nomad Sim Movers. Ok,

  • Speaker #1

    tu mettrais les liens.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que lui, il va il y a sa vision de l'entrepreneuriat qui est intéressante mais il a été très présent pendant ma période de séparation parce qu'il a une vision très globale et dans ses podcasts il parle aussi du couple, de la façon d'être en couple en tant qu'entrepreneur, comment les différences qu'il peut y avoir il y a plusieurs choses peut-être moins dans les podcasts récents qu'il y a maintenant mais tout ce qu'il avait fait à ce moment-là m'a beaucoup inspirée, lui et Pierre Dufresne qui est directeur du centre de l'Hormèse, où justement, lui aussi, il prône l'antifragilité. Et du coup, ça permet d'avancer justement avec tout ce qu'on vit.

  • Speaker #1

    Quel est le nom du podcast de Pierre Dufraise ?

  • Speaker #0

    Je ne sais plus le nom exact du podcast. Je crois que c'est Antifragile, justement, le podcast.

  • Speaker #1

    D'accord, tu me l'enverras pour cochon. Je n'ai pas n'importe quoi dans les notes. D'accord, très bien. Et écoute, on va rester là-dessus. Alors, sur ces deux podcasts sur l'entrepreneuriat, l'antifragilité, et ça, ça se discute aussi. L'antifragilité, est-ce qu'on n'a pas le droit d'être fragile aussi ? Est-ce que ce n'est pas une richesse ? Parfois, d'écouter sa fragilité et ne pas la nier en tout cas. Mais bon, ce sera le sujet d'un autre podcast. On ne va pas repartir sur autre chose aujourd'hui. Un grand merci, Jeanne, de nous avoir embarqués avec toi aujourd'hui. C'était passionnant d'écouter la manière dont tu t'es reconstruite et dont tu as beaucoup de Tu as réussi à faire de ta séparation un tout autre chemin. Je te souhaite bonne continuation pour la suite.

  • Speaker #0

    Merci, merci beaucoup à toi.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. Je suis Pamela Mourinière et vous venez d'écouter un épisode de Quelque chose à vous dire, le podcast qui rebooste les parents séparés. Si le podcast vous aide ou a aidé des personnes de votre entourage, soutenez-le à votre tour en en parlant autour de vous et en lui mettant 5 étoiles et un commentaire positif sur vos plateformes d'écoute préférées. Cela ne vous prendra que quelques minutes et c'est crucial pour rendre le podcast plus visible et soutenir mon travail. Si vous souhaitez me contacter, me suggérer des invités ou de nouveaux thèmes à explorer dans le podcast, envoyez-moi un message à quelquechoseavoudirepodcast arrobas gmail .com, quelque chose à vous dire podcast, arrobas, gmail .com, si vous souhaitez suivre les aventures du podcast, rejoindre sa communauté, ou tout simplement vous tenir informé de l'actualité en lien avec la séparation et le divorce suivez quelque chose à vous dire sur les réseaux sociaux, Instagram et LinkedIn et n'hésitez pas à interagir c'est toujours un plaisir de vous lire et de vous répondre, rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode et d'ici là, portez-vous bien Ciao

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