Speaker #0Hey, c'est Jonathan et bienvenue dans Quoi d'neuf Maître, le podcast où l'on explore les coulisses de l'enseignement. Dans chaque épisode, je vous raconte des anecdotes de ma vie de prof, mes galères, mes réussites et bien sûr, mes idées pour rendre l'école un endroit plus fun et créatif. Que vous soyez étudiant, collègue enseignant ou simplement curieux, je suis sûr qu'on aura plein de choses à se dire. Abonnez-vous pour explorer les coulisses de l'enseignement avec moi. Bienvenue dans Quoi d'neuf Maître ? Aujourd'hui, on va parler d'un sujet essentiel pour tous ceux qui s'intéressent à l'éducation. L'influence des encouragements sur la motivation des élèves. Avez-vous déjà remarqué que certains élèves persévèrent et progressent, tandis que d'autres abandonnent dès qu'ils rencontrent une difficulté ? Pourquoi certains enfants osent prendre des risques, essayer encore et encore, alors que d'autres se disent immédiatement « je suis nul, je n'y arriverai jamais » et surtout « est-ce que les mots qu'on utilise en classe peuvent vraiment faire la différence ? » La réponse est oui. Les mots que nous choisissons, la façon dont nous réagissons aux efforts et aux réussites de nos élèves, jouent un rôle qui est très important. clés dans leur motivation. Dans cet épisode, on va explorer en profondeur cette idée, on va s'appuyer sur des recherches scientifiques, analyser les erreurs les plus fréquentes et surtout décrire des techniques concrètes pour encourager efficacement nos élèves et leur donner envie d'apprendre. Prenez un instant pour réfléchir. Si je vous demandais de penser à une personne qui vous a encouragé à un moment clé de votre vie, qui vous viendrait à l'esprit ? Peut-être un parent, un ami, un collègue ou un enseignant, on a tous connu ce moment où un simple mot d'encouragement a changé notre perception des choses. Un « tu peux y arriver, je crois en toi » ou encore « regarde comme tu progresses » peut suffire à redonner confiance, à déclencher une prise de conscience et à motiver quelqu'un à persévérer. Parfois, c'est même ce qui fait toute la différence entre l'abandon et la réussite. Mais attention, tous les encouragements ne se valent pas. Certains peuvent avoir des effets contre-productifs, même s'ils sont bien intentionnés. Par exemple, dire à un élève « tu es vraiment doué en maths » peut sembler positif. Pourtant, cela peut aussi induire l'idée que la réussite dépend d'un talent naturel plutôt que du travail fourni. La conséquence, c'est que l'élève pourrait se dire « si je réussis, c'est parce que je suis doué, mais si j'échoue, c'est que je ne suis pas fait pour ça » . A l'inverse, un encouragement centré sur l'effort et la progression. « J'ai vu à quel point tu t'es impliqué sur cet exercice et ça paye » . Valorise le processus et incite l'élève à persévérer. Alors, comment encourager efficacement ? Comment éviter ces maladresses qui, sans qu'on le veuille, peuvent brider la motivation de nos élèves ? Et surtout, quels sont les effets réels des encouragements sur leur réussite scolaire ? Dans cet épisode, on va voir ensemble pourquoi la motivation est un moteur clé de l'apprentissage et comment elle fonctionne, ce que disent les études scientifiques sur l'impact des encouragements, quelles stratégies sont réellement efficaces, et puis des techniques. concrètes pour encourager efficacement en évitant les erreurs classiques et en maximisant l'impact de nos paroles. L'objectif, c'est que vous repartiez avec des outils concrets applicables dès demain en classe pour créer un climat positif et motivant. Alors prêts ? Installez-vous confortablement, mettez vos écouteurs, c'est parti ! Quand on parle d'apprentissage, on pense souvent aux méthodes pédagogiques, aux stratégies d'enseignement, aux outils que l'on utilise en classe. On réfléchit à la meilleure manière d'expliquer une notion, au matériel le plus adapté pour capter l'attention des élèves. Mais il y a un élément fondamental. fondamentale que l'on oublie parfois, la motivation. Car avant même de se demander comment apprendre, il faut d'abord répondre à une question essentielle. Pourquoi apprendre ? Et c'est là que la motivation joue un rôle clé. On sait qu'aujourd'hui... grâce aux neurosciences qu'un élève motivé apprend mieux. Il assimile plus rapidement les nouvelles notions, il retient les informations plus efficacement et il est plus engagé dans son apprentissage. A l'inverse, un élève qui apprend par obligation, entre guillemets, sans véritable intérêt, rencontre plus de difficultés à mémoriser et à comprendre ce qu'on lui enseigne. Mais alors ? Qu'est-ce que la motivation exactement ? Il en existe principalement deux types. Premièrement, la motivation extrinsèque. C'est une motivation qui vient de l'extérieur. Elle repose sur des éléments comme les récompenses. Par exemple, un élève peut se donner à fond en classe dans l'espoir d'obtenir un bon résultat, pour recevoir des félicitations de ses parents par exemple. Cette forme de motivation peut être très efficace, mais souvent à court terme. Dès que la récompense disparaît, l'intérêt de l'élève peut s'effondrer. Prenons un exemple concret. Imaginez un élève qui lit un livre uniquement pour gagner un autocollant, par exemple à la fin de la semaine. Tant qu'il y a une récompense à la clé, il fera l'effort de lire. lire, mais si on retire cet élément de motivation, continuera-t-il à lire par plaisir ? Pas forcément. Deuxième motivation, la motivation intrinsèque. A l'inverse, la motivation intrinsèque vient de l'intérieur c'est le plaisir d'apprendre la satisfaction de progresser la curiosité naturelle qui pousse un élève à s'intéresser à un sujet sans qu'on ait besoin de lui promettre une récompense c'est cette forme de motivation qui permet un apprentissage durable et autonome un élève motivé intrinsèquement apprendra par envie et non par contrainte ce qui favorise une meilleure rétention des connaissances et un engagement plus profond alors comment en cours cette motivation intrinsèque chez nos élèves. C'est là qu'interviennent les encouragements. Bien utilisés, ils peuvent véritablement nourrir cette envie d'apprendre pour soi-même, sans avoir besoin d'une carotte, d'un objectif, d'une récompense ou autre chose. Pour bien comprendre l'impact des encouragements et des récompenses sur la motivation, il y a eu une expérience réalisée en 1985 par deux psychologues, Edward Dessy et Richard Rayad. Leur objectif était d'étudier comme une récompense externe, comment une récompense externe pouvait influencer le plaisir que l'on prend à une activité. L'expérience était simple. Ils ont demandé à deux groupes d'étudiants de résoudre un puzzle. Premier groupe, à chaque fois qu'un étudiant réussissait le puzzle, il recevait une somme d'argent. Deuxième groupe, aucun enjeu, les étudiants faisaient le puzzle simplement pour le plaisir. Au début, tout le monde s'investissait de la même manière. Mais ensuite, les chercheurs ont retiré la récompense monétaire pour le premier groupe. Et là, les étudiants qui avaient été payés ont brusquement perdu. tout intérêt pour le puzzle et ont arrêté d'y jouer. En revanche, ceux du deuxième groupe ont continué à s'amuser avec simplement parce qu'ils y prenaient du plaisir. Alors quelles leçons peut-on tirer de cette expérience ? Et bien lorsqu'un élève travaille uniquement pour une bonne note, un bon résultat, une récompense, il risque de perdre le goût d'apprendre pour lui-même. Une fois la récompense retirée, sa motivation peut changer, peut s'effondrer. Cela ne veut pas dire que les récompenses sont inutiles ou mauvaises, mais elles ne doivent pas être le moteur principal de l'apprentissage. L'idéal est de trouver un équilibre et de favoriser des encouragements qui valorisent les efforts et les progrès plutôt que le simple résultat final. Mettre en avant le chemin parcouru plutôt que la destination permet de donner aux élèves une satisfaction personnelle. Ils apprennent alors à apprécier leur réussite et à comprendre que l'effort est en lui-même une récompense. En fin de compte, le vrai moteur de la réussite scolaire, ce n'est pas la peur de l'échec ou la promesse d'une récompense, c'est bien l'envie d'apprendre. Et cette envie, elle ne se décrète pas, elle se cultive jour après jour grâce à un climat bienveillant, des encouragements sincères et une mise en valeur du plaisir d'apprendre. As-tu déjà remarqué en classe ces élèves qui hésitent à lever la main, qui prennent un temps infini, très très long à commencer un exercice, ou qui préfèrent carrément ne pas essayer plutôt que de risquer de se tromper ? C'est un phénomène très courant. Beaucoup d'enfants doutent de leur capacité et ont tendance à fuir les situations qui pourraient remettre en question leur niveau scolaire. Mais d'où vient cette peur de l'erreur ? En fait, cela repose sur une idée préconçue très répandue chez les élèves, celle que l'un d'entre eux a fait. intelligent serait une qualité fixe. Autrement dit, on serait soit doué, soit mauvais et rien ne pourrait vraiment changer cela. Cette vision des choses influence fortement leur attitude face aux apprentissages. Les élèves qui pensent être naturellement intelligents ont tendance à refuser les défis par peur d'échouer. et d'abîmer leur image. A l'inverse, ceux qui doutent d'eux-mêmes se découragent rapidement face à la difficulté, pensant qu'ils ne pourront jamais s'améliorer. Mais la bonne nouvelle, c'est que cette perception peut évoluer. Et c'est là que les encouragements que nous donnons aux élèves jouent un rôle fondamental. Je vous ai déjà parlé de Carol Dweck, qui est une psychologue spécialisée dans l'éducation. qui a mené une expérience en 1998 qui illustre parfaitement l'impact des encouragements sur la motivation des élèves. Alors voici comment elle a procédé. Elle a fait passer un test de QI à un groupe d'élèves, puis leur a donné des retours différents en fonction de deux groupes. Le premier groupe a reçu un compliment sur leur intelligence. Bravo, tu es très intelligent. Le deuxième groupe a été félicité pour son effort. Bravo, tu as fait un super effort. Ensuite, ces élèves ont eu le choix entre un second test plus difficile et un test plus simple que le premier. Les résultats sont frappants puisque les élèves félicités pour leur intelligence ont préféré le test facile. Ils avaient peur de rater le test difficile et de perdre leur « statut » d'intelligent. Ceux qui avaient été encouragés sur leur effort ont choisi le test facile. test plus difficile, il voulait relever le défi et apprendre de nouvelles choses. Ce que cela nous montre, c'est que le type d'encouragement que nous utilisons en classe peut influencer directement l'attitude des élèves face à l'apprentissage. Si on met l'accent sur des qualités figées comme l'intelligence, on freine leur envie de progresser. En revanche, si on valorise l'effort et la persévérance, on les encourage à se dépasser et à voir les difficultés comme des opportunités d'apprentissage. Alors comment encourager efficacement les élèves en classe ? Et bien maintenant que nous savons à quel point les encouragements peuvent avoir un impact, voyons comment les utiliser efficacement en classe. Premièrement, mettre en avant l'effort plutôt que la capacité. Au lieu de dire « tu es très doué en maths » , on va plutôt préférer dire « j'ai vu que tu as cherché plusieurs solutions avant de trouver la bonne, bravo pour la persévérance » . De cette manière, l'enfant comprend que ce n'est pas un talent inné qui le fait réussir, mais bien son travail et son implication. Deuxième point, normaliser l'erreur. Plutôt que de voir l'erreur comme un échec, on peut la présenter comme une étape vers la réussite. Par exemple, on peut dire « c'est une bonne tentative, tu t'es trompé mais regarde ce qu'on va apprendre » . Cela aide les élèves à ne plus avoir peur de se tromper et à prendre des initiatives. Troisième point, valoriser la prise de risque et la curiosité. Lorsqu'un élève ose essayer, même s'il n'est pas sûr de lui, c'est une belle opportunité d'apprentissage. On peut alors dire, j'aime beaucoup ton raisonnement, c'est une bonne idée, et si on essaie une autre façon de faire ensemble ? De cette façon, on encourage l'audace intellectuelle et la réflexion. Conclusion de tout cela, les mots que nous employons en classe ont un pouvoir immense. Ils peuvent soit encourager les élèves à progresser, soit les enfermer dans une perception limitante de leur capacité. En mettant en avant l'effort, en normalisant l'erreur et en valorisant la prise de risque, nous les aidons à développer une mentalité de croissance. Et cette mentalité est un véritable moteur pour leur motivation et leur confiance en eux. Et toi, comment encourages-tu tes élèves en classe ? As-tu remarqué des changements lorsqu'ils perçoivent des encouragements axés sur l'effort plutôt que sur les capacités ? Les mots ont un pouvoir immense. Ils peuvent encourager, apaiser, inspirer, et parfois, ils ont même le pouvoir de transformer une vie. En tant qu'enseignant, nous avons cette incroyable responsabilité, celle d'utiliser nos mots pour valoriser, pour donner. donner confiance pour aider nos élèves à croire en eux-mêmes. Parfois, une simple phrase peut tout changer. Imagine un élève qui doute de lui-même, qui pense qu'il n'y arrivera jamais, il lève timidement la main en classe, hésite, et se lance, et là... Et là, au lieu de se focaliser sur une éventuelle erreur, on pourrait lui dire « Je vois que tu as bien réfléchi avant de répondre, c'est très très bien. » Ce n'est pas juste un compliment, c'est un message fort pour l'élève, puisque ça lui dit « Ce que tu as fait a de la valeur, tes efforts comptent, il faut continuer comme ça. » L'encouragement, ce n'est pas juste dire bravo ou c'est bien de manière automatique. Non, c'est bien plus que ça. Un encouragement efficace, c'est un retour précis qui met en lumière les progrès, l'investissement, la réflexion d'un élève. Par exemple, au lieu de dire simplement ton dessin est magnifique, On peut lui dire « On voit que tu as pris le temps de soigner chaque détail et les couleurs que tu as choisis rendent ton dessin vraiment vivant. » Là, l'enfant comprend pourquoi son travail est apprécié et surtout, il voit qu'il est capable de produire quelque chose de qualité en s'appliquant. Mais il y a une chose essentielle à retenir. L'éloge de l'effort est toujours plus intéressant, plus fort que l'éloge du talent. Dire à un élève « Tu es très intelligent » ou « Tu es doué » Peut sembler positif, mais en réalité, ça peut lui donner l'impression que ses réussites dépendent uniquement de quelque chose de figé, comme un don naturel. Et si un jour, il rencontre des difficultés ? Il risque de penser qu'il n'est pas finalement si intelligent ou doué que ça, et perdre confiance en lui. A l'inverse, valoriser l'effort et la progression, c'est lui donner les clés de la persévérance. Par exemple, je vois que tu as persévéré, que tu as continué, et ça a payé. où tu as trouvé une nouvelle façon de résoudre ce problème, c'est une très bonne idée, peut renforcer sa motivation bien plus qu'un compliment. simple parce que cela lui montre que son succès dépend de son engagement de son travail et non d'une capacité innée la prochaine fois que tu t'adresseras à un élève pense à la manière dont tes mots peuvent l'aider à avancer un encouragement bien formulé une remarque qui souligne les progrès plutôt que le résultat final peuvent créer cette fameuse étincelle dans ses yeux ce moment où il réalise qu'il est capable Et toi, as-tu déjà vu un élève se transformer grâce à des encouragements ? As-tu déjà observé ce regard qui s'illumine quand un enfant comprend qu'il réussit, qu'il a en lui les ressources nécessaires pour progresser ? Si oui, n'hésite pas à partager ton expérience, bien le discuter en commentaire ou sur les réseaux sociaux parce que chaque témoignage peut inspirer d'autres enseignants à adopter ces petites attentions qui font toute la différence. Dans le prochain épisode, on plongera dans le monde des neurosciences et on verra comment elles peuvent enrichir notre façon d'enseigner. Un sujet intéressant qui nous aidera à mieux comprendre comment fonctionne le cerveau de nos élèves. Merci d'avoir écouté cet épisode et souviens-toi toujours d'une chose, chaque mot compte. A très bientôt !