[ Interview #26] : Océane partage son parcours face à la dépression cover
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Raconte-moi ta dépression

[ Interview #26] : Océane partage son parcours face à la dépression

[ Interview #26] : Océane partage son parcours face à la dépression

55min |15/08/2025
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Raconte-moi ta dépression

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55min |15/08/2025
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Description

➡️Dans cet épisode, Océane partage avec sincérité ses 15 années de vie avec la dépression et son trouble borderline, entre rechutes, traitements, et introspection. Un témoignage touchant, lucide et plein d'espoir pour ceux qui vivent la dépression ou accompagnent un proche.


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🎧Raconte-moi ta dépression est un podcast dédié aux personnes en dépression et leurs proche.

😌Je suis Manuella et je suis votre hôte.

Le but ? Donner de la motivation aux dépressifs et du réconfort. Il est possible d'avoir une vie pleine de sens avec la dépression ! Les proches de dépressifs sont aussi concernés et peuvent eux aussi recevoir des encouragements.

✨Pour retrouver mes contenus c'est par ici :

https://www.mydelipression.com  



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et voici donc le grand retour des interviews sur le podcast Raconte-moi ta dépression. C'est super intéressant de voir comment d'autres personnes vivent leur dépression et comment ils peuvent être encourageants par rapport à leur expérience. Ainsi, dans l'épisode du jour, j'interview Océane qui a bien voulu se prêter au jeu de l'interview et nous partager son histoire. Tu verras, c'est très encourageant. Hey ! Bonjour à tous et bienvenue ! Vous écoutez Raconte-moi ta dépression, c'est le podcast... casse dont vous avez besoin pour gérer au mieux la vôtre et celle de votre proche. Moi, c'est Manuela et je suis coach pour dépressifs et pour proches de dépressifs. Après dépression, rechute et tout ce qui va avec, j'ai décidé de faire en sorte de pouvoir apporter aux personnes qui en souffrent directement ou indirectement tous, je dis bien tous les conseils que j'aurais aimé avoir pour mieux gérer la mienne. D'ailleurs, n'écoute surtout pas la voix de la dépression et ne pense même pas un seul instant que tu ne puisses pas t'en sortir. vois cet épisode comme une conversation chaleureuse avec une amie qui n'a qu'une seule envie, t'aider face à ta dépression. Tu es perdu, tu ne sais plus comment faire, la dépression de ton proche commence à te dépasser, et bien toi aussi tu es au bon endroit. Je te proposerai, chers proches, des conseils concrets pour l'entourage des dépressifs afin d'être une aide réelle et non une aide destructrice. Chaque mercredi pour les proches des dépressifs et chaque vendredi pour les dépressifs, ici je te partage tous les conseils dont tu as besoin pour retrouver joie, motivation et savoir-faire. Alors, tu t'installes confortablement, tu prends une petite boisson chaude et un plaid, ou alors tu augmentes le son dans ta voiture et c'est parti ! Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode du podcast. J'espère que vous allez bien. Je suis vraiment contente aujourd'hui de vous retrouver pour un épisode très important. très spécial pour moi, pour un interview. Alors, ça fait un petit moment sur le podcast que je n'avais pas fait d'interview. Ça devait faire une bonne année quant au moment où je vais poster l'épisode de podcast. C'est quelque chose que j'avais, que j'apprécie beaucoup. Du coup, je suis allée tout simplement demander aux personnes de ma communauté sur Instagram si ça les intéressait d'être interviewées. Et aujourd'hui, on est avec Océane. Océane qui a bien voulu se prêter au jeu de l'interview. Sois-la, bienvenue, Océane.

  • Speaker #1

    Merci, bonjour à tous.

  • Speaker #0

    Eh bien vraiment, je suis contente. On va pouvoir prendre un petit peu de temps pour poser des questions à Océane sur son histoire, sur son parcours et qu'elle puisse tout simplement nous partager une partie d'elle par rapport à la dépression. Ça va vous aller voir, ça va être un épisode riche en émotions, avec de belles choses à partager et ça va être encourageant pour tout le monde. En tout cas... J'ai déjà lu les notes de ce qu'elle va partager. Moi, je trouve ça déjà encourageant pour moi. Donc du coup, je suis sûre que ça va être encourageant pour vous. Donc ça va être cool. Eh bien écoute, on va commencer. C'est toi qui vas plus parler. Je ne sais pas si tu es d'accord avec le concept. Il n'y a pas de souci. Il n'y a pas de souci. Il n'y a pas de souci. Eh bien c'est top. Écoute, on va commencer avec la toute première question. Depuis quand vis-tu avec la dépression océane ?

  • Speaker #1

    Eh bien moi, comme je te l'ai dit, ça fait vraiment très longtemps. Par rapport à mon âge, ça fait assez longtemps, je souffre de dépression, sincèrement. Je pense que ça fait une bonne quinzaine d'années, donc à peu près la moitié de ma vie. Donc, ça fait très longtemps. Après, c'est sûr qu'avant, on ne mettait pas vraiment de mots là-dessus. Oui. Donc, je ne savais pas vraiment ce que c'était. Et moi, la plupart, on va dire, des femmes et quelques hommes de ma famille souffrent de dépression. Donc, en fait, c'était limite… C'était classique. En fait, personne n'était alerté. Tout le monde se disait, oui, c'est normal. C'est comme sa mère, c'est comme sa tante, c'est comme sa grand-mère. Donc, en fait, ça n'a pas du tout été pris au sérieux quand j'étais plus jeune. D'accord. Ce qui fait que moi, ça ne fait pas très longtemps que je suis suivie. Parce qu'il y avait vraiment cette chose de se dire, en fait, tout le monde est comme ça dans la famille, donc c'est que c'est normal. mais à un moment donné il faut se rendre à l'évidence qu'en fait non c'est pas normal donc il faut c'est surtout le fait de se dire il faut aller consulter c'est le plus difficile parce qu'on a beau le savoir le fait de franchir le cap c'est très dur c'est

  • Speaker #0

    intéressant ce que tu exprimes que finalement il y a la dépression dans la famille et c'est intéressant de voir cette notion de normalité c'est normal quoi,

  • Speaker #1

    tout simplement oui c'est ça

  • Speaker #0

    Donc du coup, si c'est normal, on ne se pose pas plus de questions que ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, moi j'ai des souvenirs où j'étais pas... en dépression, j'étais vraiment pas bien. Je sais que ma mère était sous antidépresseur très souvent puisqu'on avait une médecin qui me paraissait bien à l'époque et avec du recul maintenant qui n'était pas top top. C'est comme ça. Elle donnait des antidépresseurs comme ça à foison sans suivi. Et après, l'automédicamentation dans la famille, c'était « oh, t'es pas bien, tiens, je te donne un peu de mon antidépresseur, prends-le » . Ah oui ? Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est pas mal ça.

  • Speaker #1

    Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Blague à part, les médecins de famille, on a quelques médecins des fois, je suis un peu d'accord avec toi, des médecins de famille qui donnent un peu facilement les antidépresseurs. Et du coup, des fois, on peut tomber dans certaines situations. Alors, je ne vais pas dire que tous les médecins sont comme ça, mais ça arrive très régulièrement. Prenez ça un temps, vous allez voir, ça va. Ça va vous aider, mais finalement, quand on a des dépressions qui sont là sur longtemps dans la durée, ce n'est pas juste quelques semaines d'antidépresseurs. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Il aurait fallu alerter le suivi psychologique et tout, mais comme je disais au début, ce n'était pas du tout courant avant.

  • Speaker #0

    Non, et puis tu as bien raison. Une quinzaine d'années, c'est quoi ? On est quoi ? 2005 ? Aujourd'hui, c'est compliqué la santé mentale, même si on n'en parle plus. En 2005, ça ne devait pas non plus être un truc de fou. Je comprends très bien. Merci beaucoup pour nous avoir partagé depuis combien de temps tu vis avec la dépression. Quels ont été pour toi les symptômes de la dépression ? Parce que j'aime bien poser cette question car on n'a pas forcément tous les mêmes. Je voulais savoir quels étaient les tiens au CIAT ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, ils sont entre guillemets classiques. J'ai vraiment tout ce qui est aspect tristesse. Ça, c'est vraiment ça. Moi, je pleure énormément parce que je suis hypersensible aussi. Donc voilà, c'est des pleurs constants, mais du matin au soir. Après, du coup, maintenant, ça en devient un peu une petite blague, entre guillemets, avec mes proches parce qu'en gros, souvent, je dis « Ah, c'est marrant, aujourd'hui, je n'ai pas pleuré » . Donc voilà, c'est un peu… C'est des petites blagues. Après, moi, je le prends en rigolant parce que c'est vrai que maintenant, j'ai du recul, etc. Mais beaucoup de pleurs, perte d'appétit. Ça, c'est le plus dur. Je trouve que c'est un des trucs les plus durs à gérer parce qu'en fait, surtout, il n'y a aucune emprise. Mais ça, c'est vraiment horrible. Je fais pas mal le yo-yo avec mon poids. Je peux perdre énormément de poids, reprendre petit à petit et reperdre. C'est l'enfer. Et après, il y a tout ce qui est, je pense, un peu tout le monde, d'idées noires, etc. Quand on arrive à ce stade-là, c'est vraiment que… Oui, c'est compliqué. C'est compliqué, là. En fait, ça ne vient pas directement, c'est vraiment progressif. Et en tout cas, je sais maintenant qu'à partir du moment où je commence à avoir des idées noires, mais très fortes, tout le temps, je sais que c'est mort, que j'ai fait une rechute.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est comme ça que tu comprends ta rechute à toi. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça. Parce que j'ai toujours l'espoir à chaque fois de me dire, en gros, je sais. Je sais que la dépression revient. et je me dis bon ça va le faire ça va le faire je tire sur la corde je tire je tire les médecins me disent non faut prendre du recul faut vous arrêter etc et je dis non ça va le faire ça va le faire et en fait ça le fait pas du tout et à un moment donné c'est terminé quoi c'est pas le point de non retour mais un peu et du coup là là c'est trop tard et en fait après je mets du temps à refaire surface quoi ouais je comprends

  • Speaker #0

    Je comprends. Ce n'est pas simple. Est-ce que tu as d'autres symptômes, Océane ?

  • Speaker #1

    Comme je disais, c'est assez classique. Bien sûr, il y aura la perte de libido, les problèmes de sommeil, l'appétit, et après, l'idée noire, tout ça.

  • Speaker #0

    D'accord. La perte d'appétit, c'est intéressant parce que moi, je ne l'ai pas du tout eue. C'est intéressant. Et la tristesse et les larmes, c'est agréable d'entendre qu'on n'est pas les seuls à pleurer.

  • Speaker #1

    Oui. Moi, je pleure vraiment tout le temps, mais que ce soit de tristesse ou de joie.

  • Speaker #0

    De joie, d'accord. Ah ouais, c'est bien ça.

  • Speaker #1

    Des fois, ce n'est pas pratique.

  • Speaker #0

    Oh, c'est mignon, c'est mignon. Alors, j'avoue que moi, je pleure de joie, mais je ne suis pas très élégante de côté comme moi. Tu pleures, tu as la mort là-bas. Je suis trop contente.

  • Speaker #1

    En plus, moi, je me maquille beaucoup. Donc, du coup, à chaque fois, je me maquille. Ah ouais, ouais. c'est l'enfer donc à chaque fois j'ai des techniques j'ai acquis des techniques pour éviter que mon mascara coule une façon de mettre le mouchoir dans l'oeil et tout ouais ouais c'est une technique t'as pas réussi dans le mascara waterproof ? non j'aime pas

  • Speaker #0

    Ah, tu n'aimes pas ? Tu n'as pas le même type de mascara ?

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus, les waterproof, ce n'est pas l'armeproof en fait. Même si tu pleures, tu peux avoir des traces.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas faux, c'est très faux.

  • Speaker #1

    Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Bon, nous, on a des vies. On est partis sur un podcast beauté et maquillage. OK, d'accord. Alors, du coup, c'est intéressant. Tout à l'heure, tu nous parlais que la dépression, ça fait une quinzaine d'années qu'elle est chez toi. Donc, elle est arrivée assez tôt. Est-ce que tu connais, toi, la raison de ta dépression océane ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas vraiment de shift, en fait, dans le sens où il n'y a pas un moment où je me suis réveillée et je me suis dit, ah, c'est à cause de ça. En fait, c'est plusieurs éléments au cours de ma vie. Il y a aussi le facteur génétique. Il ne me semble pas que ce soit prouvé qu'il y a un facteur génétique, mais ça rentre quand même en compte.

  • Speaker #0

    Ça rentre en compte.

  • Speaker #1

    Quand on voit que beaucoup de femmes dans ma famille sont dépressives, forcément, on se dit qu'il y a quand même un petit quelque chose, donc il y a un peu de ça. Et après, c'est plusieurs événements dans ma vie qui, en soi, quand on en parle, ils ne sont pas forcément très graves, mais qui sûrement ont eu un effet du fait de développer cette dépression. Je ne sais pas si c'est une dépression chronique, mais... Je fais tout le temps des dépressions. Après, comme je te disais, on m'a découvert un trouble de la personnalité borderline. Ça entre aussi. C'est un des symptômes de la dépression. Ça accentue. Mais il y a un peu l'environnement familial. On va dire qu'on est beaucoup dans la famille. Je suis la plus grande. Pas mal de pression pas directe. Un peu de pression indirecte. Il faut être la parfaite. Il faut être ceci, il faut être cela. Je suis la plus grande d'un côté de ma famille, la première, la plus grande. Enfin, voilà, il y a un peu de ça. Après, j'ai été un peu harcelée aussi au collège. Je pense que ça n'a pas aidé. Non. Et après, des déboires amoureux, en fait, qui m'ont un peu… Je pense que déjà, je suis dans un mauvais engrenage. Et en fait, ça m'a assommé toutes mes années lycées. Donc, j'ai enchaîné sur des histoires un peu traumatisantes. traumatisante et du... Du coup, ce qui fait que ça n'a pas aidé.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est super intéressant ce que tu exprimes, Océane, parce que j'aime bien dire ça aussi, la dépression, ce n'est pas juste une raison. C'est rare qu'on ait vraiment une seule raison précise de dépression. C'est toujours, on va dire, ce que j'appelle un terrain, c'est-à-dire plusieurs facteurs, soit des facteurs précipitants ou des prédisposants. Par exemple, là, on a parlé un petit peu de la famille. du côté génétique, alors c'est pas approuvé à 100%, il y a pas mal d'études qui se bouffent un peu entre les deux, il y en a qui sont d'accord, d'autres pas d'accord, etc. Mais moi je sais qu'en tant que thérapeute, déjà dans le contexte familial, il y a de la dépression, dans l'éducation, dans le partage, dans l'échange, ça peut aussi diriger notre construction, et puis forcément les aînés, les aînés vous prenez cher. c'est aussi un truc intéressant les aînés peuvent tomber dans du perfectionnisme je ne sais pas si tu es un peu perfectionniste mais moi ce n'est pas un peu c'est pas un peu ah ok d'accord excuse-moi souvent le perfectionnisme aussi cette quête de faire tellement bien peut faire qu'on s'oublie et la dépression elle a le temps quand on s'oublie elle a trouvé le petit La petite faille, elle rentre là-dedans. Donc oui, c'est intéressant. La dépression, c'est multifactoriel. Et ce qui est aussi intéressant, c'est aussi que tu as parlé du trouble de la personnalité borderline. Est-ce que dans les grandes lignes, tu peux nous donner une petite définition ?

  • Speaker #1

    Alors, le trouble de la personnalité borderline, c'est un trouble de la personnalité. Des fois, on l'assimile un peu à la bipolarité, mais ce n'est pas du tout la même chose. En fait, c'est les émotions. Moi, j'appelle ça comme ça, c'est de ne pas avoir de régulateur émotif. On est toujours dans les extrêmes. Comme on dit la phrase, soit noir, soit blanc, il n'y a pas de gris. Soit on est très heureux, soit on est très en colère, soit on est très triste. Et en fait, le problème de ce trouble, c'est que comme on ressent tout le temps toutes les émotions, dès qu'on a une période où on est « normal » , où on ressent les émotions normalement, c'est là où on n'est pas bien. Parce qu'on ne comprend pas pourquoi. on ne ressent plus les émotions comme on les ressent d'habitude.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    c'est à partir de ce moment-là, en fait, où on va faire des dépressions. On est aussi généralement hypersensible. C'est ce genre de choses. Et il y a le côté addiction. Donc c'est vraiment addiction, ça peut être addiction de tout genre. Moi je dis toujours, j'ai eu de la chance, parce que j'ai jamais eu d'addiction dangereuse pour la santé, donc ça peut être alcoolisme, drogue, etc. Moi ma seule addiction, tu vas rigoler, mais moi je suis accro au shopping.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est mon addiction, j'adore faire du shopping, voilà. Mais il y a aussi le côté perfectionniste et besoin d'être parfaite qui va dessus, c'est que je vais être accro. mais je ne vais jamais dépasser le trop. Voilà, c'est ça. Je ne vais jamais dépasser mon budget parce qu'en fait, dans ma tête, je vais me dire, voilà, si je fais ça, je ne serai pas parfaite. Donc, ça m'aide un peu, entre guillemets, dans un sens, même si ça peut être handicapant parfois d'être perfectionniste. Mais voilà, c'est ça le truc de la personnalité borderline dans les grandes lignes.

  • Speaker #0

    Tu l'as très, très bien décrit. Je voulais que tu l'exprimes parce que c'est ton histoire. Mais en tout cas, moi, j'ai pas mal de mes clients avec... le trouble borderline. Et j'aime bien leur expliquer dans les grandes lignes que c'est cette notion de gestion des émotions. L'émotion est bien plus forte. C'est la problématique même du borderline. Donc, c'est super intéressant. Alors du coup, maintenant que toi, tu nous as partagé un peu ton parcours, qu'est-ce que tu as fait pour prendre soin de toi ? Quelle aide tu as eue ? Qu'est-ce que tu as mis en place pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors, la première chose, c'est accepter de me dire je ne vais pas m'en sortir toute seule. Il faut que j'aille demander de l'aide. C'est vraiment le truc qui m'a sauvée, en fait. C'est de me dire, voilà, j'ai déménagé en 2021 et moi, tout ce qui est changement dans ma vie, ça déclenche des dépressions. Donc là, j'ai déménagé 300 kilomètres de chez moi, plus aucun repère, plus rien. C'était sûr, hop, ça n'a pas loupé. Trois semaines après, j'ai senti que ça recommençait. Donc là, je me suis dit, bon... Soit je reste dans cet état à 300 km de mes repères où je sais que ça n'ira pas, ou soit à un moment donné, il faut que je me fasse aider. Je me suis dit « Bon, je vais tester. On verra si ça se passe bien ou pas. » Et du coup, j'ai consulté dans un CMP à côté de chez moi. J'ai été reçue par une infirmière. En gros, c'est comme ça qu'on est reçus par une infirmière. On parle, etc. Elle prend des notes et en fonction de ce qu'elle ressent et ce qu'on dit, Elle fait passer notre dossier au niveau du conseil médical et c'est le conseil médical qui choisit l'orientation. Donc, je me rappelle, j'ai dû passer début août. Et là, elle a tiré la sonnette d'Alain. Elle a dit, ah non, mais là, ça va pas du tout. Je fais passer votre dossier en priorité et on s'occupe de tout. Mais elle m'avait prévenu, voilà, c'est les vacances, donc vous n'aurez pas de réponse avant fin août. Donc, en fait, c'est là où je me suis dit, bon, en fait, finalement, j'ai quelque chose. je suis pas folle Et le corps médical se rend compte que quelque chose ne va pas. Donc ça m'a soulagée en fait sur le moment.

  • Speaker #0

    Ah bah oui.

  • Speaker #1

    Ça m'a fait du bien en me disant, voilà, je ne suis pas folle. Parce que c'est vrai qu'à un moment, je me disais que j'étais folle. Ah oui, oui, mais je pense que la plupart des gens se disent ça aussi. Parce que comme on n'en parle pas, on se dit, pourquoi ça m'arrive à moi ? Je ne comprends pas. Et du coup, j'ai eu une réponse début septembre. Elle m'a dit, voilà, on va vous faire un suivi complet psychiatre et psychologue. Le psychologue, ils avaient un délai de fou. Donc, j'ai attendu six mois à peu près. Mais la psychiatre, elle m'a dit, on fait passer vos dossiers en urgence. Et un mois et demi après, j'avais rendez-vous avec une psychiatre. Et j'ai eu de la chance parce que je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Je suis tombée avec des praticiennes, deux femmes, donc une psychiatre et une psychologue qui étaient géniales.

  • Speaker #0

    Ah, cool.

  • Speaker #1

    Sincèrement, au top. Et du coup, elles ont tout de suite pris en compte ma souffrance. Et je ne sais plus, j'ai dû faire trois séances peut-être. avant d'être diagnostiquée par le psychiatre. Et après, c'est elle qui faisait un peu le suivi psy au début. Et après, c'est passé à la psychologue. Elle m'a fait plusieurs thérapies, mais je ne saurais pas dire lesquelles. Parce qu'elle ne m'a jamais vraiment dit. Elle faisait son truc et elle ne m'expliquait pas. Parce qu'elle savait que si elle me disait qu'on me fait telle thérapie, moi, je vais acheter 50 livres, je vais lire de A à Z de la thérapie, je vais devenir folle.

  • Speaker #0

    C'est marrant, j'ai une cliente qui m'a dit ça il n'y a pas longtemps. Elle m'a dit, mais du coup, j'aimerais bien que tu m'expliques quelle méthode tu utilises. Et je la regarde, je lui dis, si c'est pour t'aller chercher sur Internet et paniquer, ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc, il y en a à qui, oui, c'est vrai que des fois, alors, elle était dans l'anxiété. Donc, elle m'a dit, ah bon, tu as raison. Donc, oui, je peux comprendre. Oui, d'accord, OK. Alors, tu es plutôt contente du lien que tu as eu avec ces personnes, cette psychiatre, la psychologue ? Tu t'es sentie écoutée, comprise ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était vraiment bien. Après, ça n'a pas empêché la rechute deux ans plus tard. catastrophe mais sur le coup ça faisait en fait c'est surtout le fait de venir voilà j'ai un diagnostic médical voilà c'est ça m'a fait tellement du bien de me dire voilà ça se fait un voilà je j'ai des possibilités d'aller mieux c'était quand même ça fait du bien en fait au moral de zéro là ça fait dix douze ans que je souffre et en fait on me dit voilà on va t'aider ça va les paquets de paille en fait ça fait du bien bon comme je dis sur le coup ça m'a fait du bien je suis quand même je suis très contente d'avoir eu un diagnostic, d'être suivie, etc. Après, ça n'empêche pas, malheureusement, les rechutes. C'est le temple, c'est comme ça. Mais c'est bien d'être suivie. Et en fait, du coup, j'ai dû redéménager là en août, enfin, l'août dernier, et je n'avais plus de suivi parce que le CMP, c'est sectoriel. Le CMP où j'habite, clairement, ils m'ont dit « Vous ne serez jamais prise. » Il y a tellement de monde, en fait, qu'en gros... Ils ont des délais d'attente de deux ans.

  • Speaker #0

    Ah.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, j'ai un peu tardé un peu trop. Tardé à retrouver quelqu'un, en fait. Voilà. Et du coup, j'ai refait une dépression. C'était déménagement, nouveau travail. Enfin, voilà. La totale. Mais du coup, maintenant, j'ai une psychologue qui est super. Vraiment super bien. On s'entend très bien. Elle est vraiment super. Et j'ai un psychiatre qui me suit aussi. Voilà, tous les mois à peu près.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est intéressant. Finalement, c'est intéressant quand tu parles, donc tu les as vues arriver ces rechutes. Est-ce que, d'une certaine manière, tu les comprends mieux et comment est-ce qu'elles arrivent maintenant avec le temps, ces moments de rechute ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je sais. Je sais, mais je suis un peu dans le déni. En fait, je sais très bien quand ça va arriver, je sais très bien comment ça se passe, mais à chaque fois, je me dis, bon, peut-être cette fois, ça va le faire. Mais non, en fait, ça ne le fait jamais. Donc, c'est vrai que des fois, j'avoue, c'est un peu désespérant, parce que je sais qu'il y a la dépression qui est là, mais en plus, comme je me dis, encore, ça recommence, allez, c'est reparti, les médicaments, les soucis, les suivis et tout, c'est vrai que des fois, c'est fatigant. Oui. Voilà. Et c'est plus ça, je pense que c'est à ce moment-là où ça devient vraiment compliqué. En fait, on en a marre.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Tout ce qui est... Ce n'est pas linéaire, je le sais. Je sais que ce n'est pas linéaire. Ce n'est pas parce qu'un jour ça va que ça va aller tout le temps. C'est l'aspect vraiment rechute, je trouve, qui est le plus difficile à vivre dans la dépression. Mais c'est là où il faut s'accrocher. Et c'est là où il faut être très bien entouré aussi.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant, j'ai rebondi sur les rechutes, parce que c'est notre plus grande peur à tous, je pense. Pour ceux qui ont déjà vécu une dépression, le grand stress, c'est la rechute. Et puis, comme tu dis, on est content, on sait par quoi on est passé pour arriver, tout le travail, les médicaments, raconter sa vie à un psychologue, travailler sur son histoire, etc. Et même si tu vois le truc arriver, j'aime ton honnêteté de « Oh, j'ai pas envie que ce soit ça, tu vois. Allez, c'est pas ça. » Puis bon, c'est ça. mais en même temps, c'est parce que... Ce n'est pas qu'on n'est pas courageux, mais il y a un ras-le-bol. C'est fatigant.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est fatigant. En tout cas, chers auditeurs qui écoutent, si tu as des rechutes, fais comme Océane. Même si c'est dur, aller repartir à chaque fois voir quelqu'un, c'est une bonne chose. Mais c'est un peu normal, peut-être, de traîner des pieds quand on voit que ça ne va pas. On va se dire, c'est bon, je vais remonter. C'est quelque chose qui est très récurrent. il faut... pas se mettre de pression là-dessus. On l'a tous fait. En tout cas, il ne faut pas se mettre de pression là-dessus. On l'a tous fait. Donc, c'est normal. Du coup, tu as eu un traitement. J'ai une petite question un peu indiscrète sur la notion de traitement. Est-ce que c'est quelque chose qui a été difficile pour toi à accepter de prendre des médicaments ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Moi, de toute façon, les premières fois où j'ai vraiment eu un vrai traitement, La psychiatre m'avait dit, est-ce que vous allez le prendre ? Je lui ai dit, est-ce que ça va m'aider ? Elle m'a dit oui. Je lui ai dit, oui, je vais le prendre. Et moi, je n'ai pas de souci avec ça. Elle m'a dit, il faut prendre un traitement. J'ai dit, OK, il faut prendre un traitement. Et puis voilà, je sais que ça m'a aidée. Et je le vois parce que je l'ai pris. Moi, j'avais deux médicaments, trois médicaments, mais en soi, deux récurrents. Donc, j'avais un antidépresseur. j'avais un... je ne sais plus comment ils appellent ça...

  • Speaker #0

    un timo-réglateur ?

  • Speaker #1

    c'était pas vraiment ça je ne sais plus... un volet de ptique ? peut-être... C'était un truc pour le trouble borderline, en fait. C'était un anti-impulsif.

  • Speaker #0

    Ah oui, ce n'est pas pareil.

  • Speaker #1

    Voilà, donc j'avais ça et j'avais les anxiolytiques à côté en cas de crise d'angoisse ou quoi que ce soit. Donc ça, je le prenais très rarement parce que je ne sais pas ce que tu en penses, mais je trouve que les anxiolytiques sont super forts.

  • Speaker #0

    C'est un débat particulier.

  • Speaker #1

    Moi, c'est…

  • Speaker #0

    Toi, tu as un trouble borderline, donc l'anxiolithique, ce n'est pas une bonne chose pour vous.

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai, mais du coup… Du coup, moi, j'en avais, parce que je sais qu'il y a des molécules qui sont incompatibles.

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas toutes les molécules et je ne suis pas psychiatre. Mais en tout cas, je sais que pour certains troubles borderline, on va vous proposer des molécules particulières. C'est ça,

  • Speaker #1

    des molécules particulières.

  • Speaker #0

    Voilà, les anxiolytiques, il ne faut pas en avoir peur tant qu'on sait que c'est cadré dans la manière dont on va le prendre. Il faut faire vraiment confiance à votre psychiatre et votre médecin qui vont vous aider à ce que ce soit d'une manière ponctuelle. Si vous prenez un onculétique de manière répétée depuis plusieurs années, discutez avec votre médecin et votre psychiatre. Vous ne mettez pas de pression là-dessus, ce n'est pas le but. En tout cas, on sait que les traitements les plus intéressants contre la dépression, nous on parle de dépression ici, c'est les antidépresseurs. Après, on va avoir les compléments, c'est-à-dire ce qu'on appelle les neuroleptiques, pour garder ceux qui vont gérer l'humeur, ou alors les psychotropes, c'est comme ça qu'on les appelle. Et puis après, toi, Océane, parce que tu as eu le trouble de l'hypersensibilité borderline, tu as eu l'anti-impulsif que je ne connais pas, puisque ce n'est pas du tout ma compétence. Donc du coup, c'était ce traitement-là. Mais c'est intéressant que tu dises que ce n'était pas compliqué, parce que je sais que pour beaucoup de personnes et pour les auditeurs, ou par exemple de mes clients, il y a cette honte de prendre l'antidépresseur, de ne pas être capable de s'en sortir par soi-même, etc. Mais si toi, tu as pu l'accepter, c'est une bonne chose. et il ne faut pas en avoir honte, le traitement, si c'est là pour nous aider, c'est le plus important. C'est ça,

  • Speaker #1

    le traitement, ça permet d'apaiser les idées noires, etc. Ça permet de calmer le cerveau. Je ne sais pas si tout le monde est pareil, mais je sais que mon cerveau va très vite, ne s'arrête jamais. Et du coup, quand je suis en dépression, c'est encore pire. Et c'est ça qui m'empêche de dormir, qui me fait rejeter. Du coup, c'est ça. Tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et du coup, je sais que les médicaments, ça m'aide à calmer tout ça. Et c'est seulement après, quand ils commencent à faire effet, que je peux commencer vraiment à travailler de manière saine sur ma dépression, etc. Et voilà, donc moi, ça m'a vachement aidée, les médicaments. Je sais que quand je fais une rechute et que mon médecin me dit « Est-ce que vous seriez OK pour reprendre des médicaments ? » Moi, je dis oui, direct. Et je comprends les gens qui ont peur, en fait, de... prendre des médicaments, parce qu'en fait, le problème, c'est même pas notre avis, en fait, c'est l'avis des autres. Parce que, sincèrement, même moi, dans ma famille, les questions qu'on me posait, je crois, c'est ça va mieux, ça va bien ? Voilà, c'est classique, mais après, c'est t'as arrêté ton traitement, tu continues, tu prends quoi comme médicament ? Tu sais que c'est pas bon pour la santé ? En fait, c'est ça qui est chiant. C'est plus ça,

  • Speaker #0

    je pense,

  • Speaker #1

    que les gens...

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai ? C'est vrai que le problème, c'est souvent l'entourage. Puis souvent l'entourage aussi qui nous a bien martelé dans la tête que ce n'est pas bien de prendre des antidépresseurs. On est au courant que les antidépresseurs, ils ont mauvaise presse pour 99% des Français. Du coup, il y a vraiment cette vision très négative. Moi, je sais que quand je disais à ma maman, « Oh, change de traitement. Oh, mais est-ce que tu es sûre que c'est une bonne idée ? Peut-être plutôt que tu arrêtes, etc. » Je dis, mais ma sœur... laisse-moi tranquille je sais que t'as peur je sais que ça te stresse mais en même temps je suis malade et j'ai besoin d'un équilibre et moi j'avais une dépression sévère en plus après il y a la cyclotimie qui s'est bien positionnée quand t'as des troubles d'humeur comme ça malheureusement il fallait quelque chose pour apaiser mon cerveau et c'était le traitement qui était important mais souvent c'est vrai que c'est l'entourage qui va faire peur et moi comme il y a des clients à qui je dis ça Vous n'êtes pas obligé de raconter aux gens ce que vous prenez. Donc, si vous savez que ça peut embêter Pierre, Paul, Ginette ou Bernadette, gardez ça pour vous. C'est tout simplement votre vie privée. Ça ne les regarde pas. Donc, voilà, je peux comprendre. Mais c'est intéressant de partager ton point de vue sur les médicaments. Dis-moi, j'ai une autre question à te poser, Océane. Qu'est-ce que toi tu as fait pour comprendre un peu ce qui t'arrivait, ta dépression ? Et aussi en même temps, je vais poser aussi la question sur le trouble de la personnalité borderline. Qu'est-ce que tu as fait pour comprendre un peu ce qui t'arrivait ? Alors, moi, j'adore apprendre des choses. Ça va rentrer dans l'histoire. Moi, je suis fan de l'apprentissage. J'aime toujours apprendre des choses, développer des compétences, etc. Et notamment dans le domaine, tout ce qui est santé mentale. Mais ça, même avant de savoir que j'avais un trouble de la personnalité borderline. Et du coup, je lisais de temps en temps des petites choses sur Internet, etc. Et à un moment donné, c'était avant d'être diagnostiquée, ça n'allait vraiment pas, c'était l'horreur,

  • Speaker #1

    l'horreur, l'horreur.

  • Speaker #0

    Et j'ai commencé à faire des recherches pour essayer de comprendre pourquoi j'étais comme ça. Je regardais un peu sur Internet, un peu sur les réseaux, sans me dire que je vais trouver quelque chose. Et j'avais entendu parler de ce trouble de la personnalité borderline. Je me disais, c'est bizarre, ça ressemble quand même vachement à ce que j'ai. Je m'étais dit, OK, bon, je vais laisser ça de côté. Le moment où j'ai été suivie, où la psychiatre m'a dit que j'avais ce trouble-là, en fait, ça a paru un peu comme une évidence. Et je me suis dit, bon, je vais me renseigner dessus. Et comme elle savait en plus que j'aimais bien apprendre, elle m'a proposé un livre de thérapie. Je ne sais plus comment il s'appelle. Ça doit être « Thérapie pour troubles de la personnalité borderline » ou quelque chose comme ça. Et en fait, c'est un truc en plus de la thérapie qu'on fait avec les médecins. C'est vraiment quelque chose pour... C'est un petit livre, en fait, comme un cahier de vacances, mais sur le truc de la personnalité. Et en fait, j'ai fait ça aussi pour la dépression, pour plein de choses. Alors après, il faut savoir que si les personnes sont comme moi et qu'elles réfléchissent un peu trop, des fois, ça peut être un cercle vicieux. Mais c'est toujours intéressant quand même de savoir ce genre de choses. Et en fait, finalement, moi, je me suis rendue compte... que le fait d'en apprendre beaucoup plus sur la santé mentale, tous sujets confondus, ça permettait aux autres personnes de mon entourage de se sentir encore plus en confiance avec moi et d'avoir des discussions hyper profondes avec moi. Et ça, j'adore. J'aime beaucoup aider les gens, j'aime beaucoup les soutenir, etc. Et ça a permis, je le voyais, aux personnes de se sentir un peu soulagées, de pouvoir parler avec quelqu'un qui avait une autre vision que toutes les personnes autour d'eux. Et les gens se confient vachement plus facilement avec moi. Et du coup, ils me parlent. Par exemple, un tel va me dire, mon enfant, il a ça. Qu'est-ce que tu en penses ? Alors, je dis, moi, je connais ça. Tu devrais lire ce livre, etc. Et en fait, ça permet de tisser des liens avec des personnes beaucoup plus facilement. Et moi, j'adore ça. Et en fait, on apprend des autres. Et les autres apprennent de nous. Et je trouve ça super. Donc, c'est un peu comme ça, en lisant et en discutant beaucoup avec les gens sur ces troubles-là. dépression et troubles de la personnalité borderline entre autres, ça me permet d'avancer aussi moi-même dans ma guérison et d'aider les autres.

  • Speaker #1

    C'est intéressant, du coup, tu partages ce que tu as appris en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Parce que moi, je sais que des fois, on me dit « Oui, tu ne devrais pas en parler, etc. » Moi, je suis un livre ouvert. Moi, j'ai vraiment… Si quelqu'un me pose une question, il sait qu'il va avoir une réponse. Donc en fait, je dis toujours aux gens, si tu me poses une question mais que tu n'es pas prêt à entendre la réponse, ne me pose pas la question quand il y a des gens qui me demandent est-ce que ça va moi je ne vais pas dire oui pour faire plaisir moi je vais dire non ça ne va pas et si on me dit pourquoi je demande toujours est-ce que tu es sûr que tu veux savoir et des fois les gens me disent non je ne suis pas sûr ou les gens vont me dire oui donc livre ouvert moi je n'ai pas de soucis à dire que je suis malade que je suis de dépression que j'ai une maladie mentale c'est vraiment moi j'ai zéro honte c'est un avantage Merci.

  • Speaker #1

    Bah oui,

  • Speaker #0

    c'est un avantage. Et du coup, c'est vrai que je suis un peu un livre ouvert.

  • Speaker #1

    T'as pas peur de parler aux yeux de ton histoire ? C'est intéressant parce que finalement, ça gêne une certaine partie de ton entourage parce que c'est gênant et que souvent, c'est parce que c'est eux qui ne savent pas gérer leurs propres émotions face à toi. C'est souvent ça le problème. On a l'impression qu'on gêne. Mais en fait, c'est eux qui sont gênés. Parce que tu dis, parce qu'ils ne savent pas comment réagir. On vit dans un monde où il faut que tout soit parfait. Quand on dit ça ne va pas, tout le monde a peur et un peu paniqué. Et donc, du coup, c'est intéressant de voir que toi, tu as pu partager aux gens, tu dis la vérité. Tu dis ce que tu ressens et c'est très encourageant.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et moi, je me dis toujours, moi, s'il y avait eu... En gros, pour les personnes qui... commencent, on va dire, j'aime pas dire ça, mais qui commencent à se faire de dépression, vraiment leur première dépression, etc. Je sais très bien que les personnes, elles sont perdues, elles comprennent pas ce qui leur arrive et ça peut être pire en fait. Et moi, je me dis, si j'avais été dans leur cas... Si j'avais une personne à côté de moi qui souffrait de ça, j'aurais aimé qu'elle m'en parle pour savoir, pour ne pas être perdue, pour ne pas me sentir seule. C'est pour ça que moi, je parle de ça ouvertement, parce qu'en fait, on ne sait jamais ce que les gens vivent dans leur tête, dans leur vie. Et peut-être que le fait de se sentir moins seule, ça peut les aider aussi.

  • Speaker #1

    En effet. En effet. C'est sûr que… Au début, dans les premiers pas de la dépression, on peut avoir peur parce que les gens ne comprennent pas, les gens ont des fonctionnements un petit peu particuliers. Donc, du coup, c'est un peu compliqué. Mais en fait, vraiment, les auditeurs, rappelez-vous d'un truc très important. Comme je dis tout à l'heure, on gêne les gens. Ce n'est pas vous qui êtes gênant. Donc, du coup, il ne faut pas avoir peur. Je veux dire, on vit dans un monde où aujourd'hui... C'est un chiffre qui a changé, mais il date de 2018 officiellement. Un Français sur cinq vivra ou va vivre une dépression. Donc, autour de nous, les gens savent ce que c'est que la dépression. Alors, il reste des gens qui ont encore, on va dire, des idées biaisées sur le sujet. Mais d'une certaine manière, ce n'est pas comme si aujourd'hui, la santé mentale était un sujet tabou. On en parle de plus en plus. Maintenant, il ne faut pas que vous ayez honte et vous racontez ce que vous, vous voulez aux gens. Océane, c'est cool. Elle n'a pas peur d'aller taper des gens et dire des trucs qu'elle pense. Merci, Océane.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et si ce n'est pas votre truc, on ne vous en veut pas non plus. Par exemple, personnellement, moi, ce n'était pas mon truc. C'est-à-dire que moi, j'ai réussi à parler de mon histoire vraiment parce que j'ai le podcast. Sincèrement, c'est-à-dire que dès que le podcast est sorti, ça fait cinq ans, j'avais l'habitude de parler de moi à travers le podcast parce que c'est cool de parler de moi. Là, il n'y a personne. C'est-à-dire, bon, là, il y a Océane qui est avec moi en train d'enregistrer. Mais officiellement, quand j'enregistre un podcast, je suis toute seule. Donc, je peux parler comme si je parlais dans ma tête, quoi. Mais c'est sûr que parler à quelqu'un, ça peut faire peur. Ce n'est pas forcément toujours simple. Alors, vous ne mettez pas de pression. On ne vous demande pas d'aller mettre dans des combats qui vont vous mettre en difficulté. Si vous sentez que Bernadette, Ginette ou Bertrand ne vont pas comprendre ce que vous avez à dire, ne le dites pas. Et puis si vous avez envie de mettre un uppercut à ces gars-là parce que vous voulez leur montrer ce que c'est que la dépression, allez-y, faites-vous plaisir. Mais il n'y a pas de comportement parfait. Le meilleur comportement, c'est comment vous, vous allez vous sentir. N'attendez pas, mettez-vous vraiment par rapport à vous, votre personnalité. Et c'est ça que j'apprécie beaucoup et ce que tu exprimes, Océane, c'est que là, c'est toi-même. Là, je sens que c'est toi que tu partages qui tu es. Et donc, c'est ça qui est le plus important. En tant qu'on est en accord avec nous, notre construction, notre personnalité et notre fonctionnement, on est tous différents face à la dépression. Ne vous mettez pas de pression, ce n'est pas le but.

  • Speaker #0

    Non, c'est même pire de se mettre la pression. Tellement. Parce que c'est vrai que je ne sais plus si toi tu en avais déjà parlé dans tes podcasts, mais il y a cette sensation de dépersonnalisation dans la dépression aussi. On ne se reconnaît pas en fait. Bien sûr. On ne sait plus qui on est, on ne se reconnaît pas. Et on change beaucoup aussi avec la dépression. Moi, je sais que j'ai vachement changé depuis que... Bon, après, c'est normal. Quand on passe de ado à jeune femme, forcément, on change. Mais je sens que la dépression, ça m'a vraiment transformée. Et c'est vrai que des fois, on a du mal à se reconnaître. Et c'est pour ça qu'il faut toujours se dire, voilà qui j'ai envie d'être. Et se coller au mieux avec la personne avec qui on a envie d'être. Peu importe si ça fait plaisir ou pas aux autres.

  • Speaker #1

    Il faut se faire plaisir à soi. Tu as très bien dit les choses. Alors oui, tu as entièrement raison. Je pense que vous tous êtes capables de le reconnaître. On est différent. On est face à une souffrance. Forcément que notre manière de vivre va changer puisqu'on est face à des fois l'épreuve la plus horrible de notre existence, en tout cas par rapport à notre situation et notre référentiel. Du coup, on ne sait plus qui on est puisque la dépression nous fait faire des comportements... à l'opposé des fois de notre fonctionnement, donc on ne sait plus qui on est. L'objectif, en fait, c'est de se reconnecter à soi. Ça demande du temps, de la patience. Mais tant qu'on arrive à penser ce qui est meilleur pour nous, et pas pour Bernadette, Ginette et Bertrand, comme je dis depuis tout à l'heure, tant que ça reste pour nous, c'est le plus important. Moi, un petit conseil, je vais faire une petite parenthèse, mais ça, c'est mon côté thérapeute qui réfléchit un peu trop. Vraiment, si... Vous avez l'impression, chers auditeurs, que vraiment, vous avez eu pu à vous reconnaître, à savoir qui vous êtes et vous êtes perdus. Parlez-en à votre thérapeute. C'est-à-dire que c'est quelque chose que moi, j'aborde à chaque fois avec mes clients, cette quête de qui je suis. Mais quelquefois, on évite d'en parler parce qu'on n'y pense pas vraiment. N'ayez pas peur d'en parler. Ça va vous permettre aussi de vous reconnecter à la personne que vous avez envie d'être et votre thérapeute, il a tous les outils pour vous aider. Ce n'est pas impossible de se reconnecter, de se retrouver, ce n'est pas vrai. N'hésitez pas. C'est mon petit côté thérapeute qui revient et qui vous partage ce petit point-là. C'est vraiment important. On peut réussir à redevenir, à être aligné avec nous-mêmes. Ça,

  • Speaker #0

    c'est beaucoup aussi Et... Comme tu dis, être alignée avec qui on est, tout en sachant qu'on ne sera jamais la même personne qu'on était avant la dépression. Ça aussi, il faut faire le deuil de qui on était avant. Et je trouve que ça, c'est très difficile.

  • Speaker #1

    Alors, tu sais, moi, je vais me permettre de dire un avis sur ce sujet. J'ai un avis très tranché là-dessus. Là, c'est mon avis. Manuela donne son avis. Ce n'est pas l'avis de tout le monde. Personnellement, j'ai eu ce discours-là. Ouais, voilà, je suis changée à jamais à cause de la dépression. Mais quand tu parles à une maman, quand tu parles à quelqu'un qui, désolé de ce que je vais dire, mais qui a un handicap suite à un accident, il se sent tout changé. Il ne faut pas avoir... Ce n'est pas la dépression qui nous change, c'est l'épreuve. C'est la difficulté de la souffrance. Et donc, du coup, souvent, on a l'impression qu'on est changé parce que cette dépression, c'est une foutue sorcière. En fait, c'est parce qu'on vit une épreuve de vie. Et toutes les épreuves de vie nous changent. Et il ne faut pas avoir peur de changer. Parce que justement, moi, j'aime bien dire que la dépression, c'est un petit signal pour nous dire que des fois, on a peut-être des comportements qui n'étaient pas les bons et que c'est peut-être le moment de se réajuster. En tout cas, moi, c'est comme ça que je l'ai vécu. Je donnais beaucoup trop aux autres. Je m'oubliais sans cesse. Je ne savais pas qui j'étais. Et puis, j'étais une espèce de poupée pour presque tout mon entourage. People pleaser, comme on dit. Du coup, le fait de me rendre compte que je ne faisais pas des choses pour moi. Merci la dépression. Parce que sinon, j'aurais continué à faire tout pour plaire aux autres. Et du coup, je ne me trouvais pas, je ne savais pas qui j'étais. Et c'est là où c'est intéressant. Pour moi, la dépression, c'est une épreuve de vie comme toute épreuve difficile. Et c'est normal qu'on s'appuie la même personne.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Après, on peut changer en bien.

  • Speaker #1

    On va changer en bien.

  • Speaker #0

    On nous dit tout,

  • Speaker #1

    on changera tout en bien.

  • Speaker #0

    Je disais ça, c'était plutôt dans le sens où c'est vrai que des fois, en tout cas, moi, c'est mon ressenti. Par exemple, avant, je ne me laissais pas du tout marcher dessus. J'étais hyper rentre-dedans. J'ai toujours gardé ce côté un peu revendicatif. Il y a des sujets sur lesquels je suis intraitable. Pour moi, c'est comme ça, c'est comme ça, c'est important. Et ça, il n'y a pas de souci. Mais sur plein d'autres choses, je ne sais pas si je me suis calmée. Mais c'est vrai que sur ce point-là, c'est vrai que des fois, je me dis, Oui. Sur certains aspects, c'est bien. Mais c'est vrai que sur d'autres, j'aimerais bien avoir gardé un peu ce grain de folie que j'avais. Mais c'est vrai qu'il faut toujours se dire, avec du recul, est-ce que c'était bénéfique pour ma santé d'être comme ça ? Est-ce que ce n'est pas mieux maintenant ? C'est pour ça qu'il y a tout un aspect changement, bien ou pas bien, mais qui nécessite par contre de faire énormément d'introspection sur soi-même.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on ne s'en sort pas tant qu'on n'a pas fait d'introspection sur soi-même.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi, entièrement d'accord avec toi.

  • Speaker #0

    Et je pense que c'est ce qui fait le plus peur aux gens. En fait, c'est le fait de dire, voilà, je vais en thérapie, je vais devoir travailler sur moi, je vais devoir ressasser des choses. Et en fait, moi, de ce que je comprends, des gens avec qui je peux parler, qui me parlent de leur vie, etc., c'est vraiment cet aspect-là, introspection, qui est le plus important, mais qui fait le plus peur. Puisque ça va impliquer le changement, etc. Des fois, on va être encore... plus triste pendant la dépression mais je veux donner un petit lueur d'espoir c'est que sincèrement faire une introspection sur soi en tout cas j'adore c'est vraiment super et en fait ça permet de se comprendre parce que des fois on a des comportements on ne comprend pas pourquoi on est comme ça on ne comprend pas pourquoi on réagit et le fait avec sa thérapeute de faire une introspection on comprend tellement de choses on voit le monde Merci. différemment. Franchement, c'est pour les personnes qui ont la possibilité et la chance de faire une thérapie, j'espère que vous vivrez comme moi et que vous verrez qu'on a une chance inouïe de pouvoir être aidée, de pouvoir voir le monde autrement, etc. Parce que c'est vrai que tout le monde n'a pas la possibilité de pouvoir être suivi. C'est ça le problème en France. Ça coûte très cher.

  • Speaker #1

    Une blinde !

  • Speaker #0

    Ouais. Parce que moi, j'ai la chance d'avoir un salaire qui me permet de faire des séances psychologues et psychiatres toutes les deux, trois semaines. Mais tout le monde ne peut pas le faire. Et c'est ça, en fait, qui est regrettable en France. Donc, c'est pour ça que je dis, faire une thérapie, si vous avez la possibilité, faites-le. C'est vraiment une chance.

  • Speaker #1

    Je suis entièrement d'accord avec toi. Je suis entièrement d'accord avec toi. Alors, le petit côté impulsif, je suis peur que ça soit le côté borderline.

  • Speaker #0

    Oui, je pense.

  • Speaker #1

    Après,

  • Speaker #0

    il y a aussi toute l'éducation aussi derrière.

  • Speaker #1

    Il y a l'histoire, le parcours.

  • Speaker #0

    les familles liales c'est ça les femmes de ma famille sont tous à des caractères exactement très moi il m'appelait la commandante avant ah bah d'accord moi je moi je suis je dis toujours à moi je suis commandante j'aime chez fait j'aime donner des ors j'aime c'est vrai que côté famille ma mère est comme ça ma grand mère maternelle et comme ça j'ai une de mes petites soeurs qui est pareil Donc, c'est vraiment un truc de femme. Dans notre famille, c'est femme avec du caractère qui chef, quoi.

  • Speaker #1

    Ben, dis donc. Eh ben, écoute, pour avoir une famille africaine, ça ne change pas trop, tu vois. La femme de caractère qui donne sa petite loi, je connais bien, je connais bien.

  • Speaker #0

    Ah, OK.

  • Speaker #1

    Bon, ben, écoute, merci beaucoup pour tout ce que tu nous partages depuis ce début, Océane. On va arriver vers les questions de la fin. parce que ça fait un petit moment qu'on papote. Je vais te poser la toute première question. Quel conseil tu aurais à donner à nos auditeurs, à ceux qui souffrent de dépression ?

  • Speaker #0

    Comme tu le dis si souvent, faire une thérapie. C'est le plus important, mais comme je disais tout à l'heure, ce n'est pas donné à tout le monde. Je sais que maintenant… Alors, je n'ai jamais testé, mais je sais que certaines entreprises… C'est un site aussi, alors je ne sais pas du tout ce que ça vaut, propose des fois de l'aide thérapeutique de manière ponctuelle. Donc, ça peut aider, il y a les CMP. Vraiment faire une thérapie et être bien entouré. Parce que l'entourage, ça peut faire des ravages. Donc, il faut être vraiment bien entouré de personnes qui sont là pour notre bien-être, mais pas non plus dans le trop. Par exemple, il ne faut pas que la personne, par exemple, si vous avez un conjoint ou une conjointe, il faut que la personne, elle sache poser ses limites, elle aussi, parce qu'en fait, en se protégeant elle-même et en posant des limites, c'est comme ça que vous allez vous rendre compte, en fait, de ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire et sur ce quoi vous devez travailler. Donc ça, c'est important. Et s'il y a des personnes qui vous rendent tristes, qui vous rendent mal, il faut couper les ponts pour un certain temps. Je sais que ce n'est pas facile, notamment quand c'est la famille. Mais moi, je sais que, moi, personnellement, je l'ai fait. Pas couper les ponts totalement, mais je sais que pendant un certain temps, le temps qui était nécessaire, je ne donnais plus de nouvelles. Je ne donnais plus de nouvelles ou très peu, histoire de dire, je ne suis pas morte, je suis là, ne vous inquiétez pas. Mais voilà, des fois, c'est nécessaire de faire ça. Ça ne fait pas plaisir ni à l'un ni à l'autre parce qu'il y a des reproches de l'autre côté. mais il faut se blinder et si ça vous permet d'avancer il faut le faire, même si c'est la famille

  • Speaker #1

    Pour toutes les personnes qui ont quelques petits soucis financiers qui ne peuvent pas se permettre d'avoir un psychologue un psychologue c'est la séance elle est entre 50 à 70 80 euros, l'objectif c'est de se faire au moins tous les 15 jours avec le psy vous avez en France mon parcours psy, il suffit juste d'aller chercher mon parcours psy vous avez droit à 12 séances remboursées par la Sécurité sociale. Pour y accéder, il faut que vous ayez votre médecin traitant qui doit vous faire un petit courrier et ensuite aller sur le site Mon Parcours Psy pour réserver. C'est quand même 6 mois de thérapie. Donc, c'est pas mal. Et ensuite, il y a les CMP, comme disait Océane. Alors, c'est vrai que la queue est un peu abusée, mais c'est pas mal. Ensuite, vous avez aussi des psychiatres qui sont psychothérapeutes. Le psychiatre est remboursé par la Sécurité sociale. Si par contre vous avez une dépression qui est assez longue, vous avez la possibilité de faire ce qu'on appelle l'allocation longue durée auprès de la CPAM. Ça veut dire que je suis en maladie longue depuis au moins deux ans. Et en fait, tous vos traitements et tous les rendez-vous chez le psychiatre, vous aurez pu avancer et vous faire rembourser. Ce sera réglé d'avance. Dans le lien de cette vidéo, je vous mettrai tous les liens pour tous ceux qui ont quelques petits soucis. financiers et qui aimeraient quand même avoir un suivi thérapeutique. Je le sais très bien parce que moi, mon psychiatre, ça a été longtemps que mon seul thérapeute parce que, ben, pas un rond. Et ensuite, après, quand j'ai pu, j'ai été chercher des bonnes personnes, mais en tout cas, je comprends très bien. Merci aussi, Anne. Et super conseil sur les proches, n'hésitez pas à écouter leurs limites parce qu'ils vont vous dire ce que vous avez à travailler. Des fois, ça pique. Des fois, on n'a pas envie d'entendre ce que vont nous dire nos proches, conjoints, enfants, parents, mais c'est des choses qui vont nous permettre d'avancer. Alors, il vaut mieux que ça pique parce que c'est les gens qu'on aime. Mais le plus important, c'est juste de pouvoir aussi savoir qu'est-ce qu'on doit faire pour s'améliorer et pour sortir de la dépression, les amis. Vous ne mettez pas plus de pression. Alors, je sais que j'ai des personnes de l'entourage qui écoutent tous les podcasts. Je suis très surprise, mais j'ai fait un petit sondage il n'y a pas longtemps auprès de ma newsletter. Et j'ai 65% des gens qui sont proches qui écoutent les épisodes du vendredi. j'étais sur les fesses quand j'ai découvert découvert ça. J'étais là en mode, c'est très bien. Est-ce que tu as des conseils à partager à l'entourage ?

  • Speaker #0

    C'est un peu... Je sais que c'est très compliqué de vivre avec quelqu'un qui fait des dépressions. Surtout quand ce sont des dépressions chroniques. Ça peut être fatigant. Ça peut être épuisant, moralement, physiquement, etc. Voilà. Il faut s'armer de patience, mais il ne faut surtout pas s'oublier. C'est le plus important, parce que ce n'est pas parce que votre proche est dépressif, a des dépressions, que vous devez tout supporter. À un moment donné, la dépression, ça n'excuse pas tout. Moi, je le dis parce que je fais des dépressions, mais je me suis toujours dit, ok, je souffre, mais je ne suis pas la seule à souffrir, et je sais que ma maladie peut être handicapante. pour mes proches. Donc, en fait, il faut aussi que moi, je respecte l'autre personne et c'est pour ça que les proches, vous devez poser vos limites. C'est très important. Et voilà. Et si à un moment donné, les limites sont dépassées et que vous en avez marre, en fait, tout simplement, et que vous ne supportez plus, ça commence, vous aussi, à vous peser sur le moral, etc. Il faut prendre des décisions et penser à vous. Voilà. Ça ne fera pas de vous une mauvaise personne si vous quittez un proche en dépression. En fait, je dis tout. toujours des fois dans la vie qu'il faut faire des choix égoïstes. Même si on nous dit toujours qu'il ne faut pas être égoïste, à partir du moment où c'est pour son bien-être, il faut être égoïste. Non, mais sincèrement...

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Tu sais ce que je trouve incroyable, ce que tu dis Océane, parce que il y a quelques semaines, ça devait être au bout du printemps, j'ai fait un épisode de podcast destiné à l'entourage où j'ai dit qu'une personne en dépression n'est pas en sucre et qu'il ne faut pas des fois avoir... peur de dire les choses. Et j'ai reçu une vague de merci venant des proches qui, des fois, ont l'impression que ils ont peur de dire des choses. Et ce que j'ai pris aussi comme exemple, c'est comme un papa et une maman qui ont un bébé à la maternité. On leur fait comprendre que parce qu'ils manipulent l'enfant, qu'ils vont le casser. Tant qu'ils vont dire les choses à la hauteur de la personne, c'est-à-dire ce petit bébé qui vient de sortir, on va le changer, mais on va être doux, on va faire les choses avec respect, etc. Tant qu'on te dit les choses, c'est une bonne chose. Moi, j'étais bien contente que mon conjoint me dise des fois « Manu, tu me parles mal, tu n'es pas respectueuse, tu m'oublies, tu penses souvent qu'à toi. » Alors, ça pique quand il m'a dit « tu penses souvent qu'à toi » , mais d'une certaine manière, il n'avait pas tort. Donc, du coup, ça a un peu l'archouma pour moi, mais ça m'a permis de garder mon couple. Donc, franchement, Océane, tu as toute ma… Tu sais, je fais la danse de la victoire, vous ne le voyez pas. Moi, je la fais parce que c'est vraiment… un des conseils les plus sages qu'on peut partager. Clairement, là, tu es passée en level sage pour moi, Océane. Donc là, tu as monté visage.

  • Speaker #0

    C'est mon plaisir.

  • Speaker #1

    Moi, je fais grande sage Océane. Je te réinviterai sur le podcast.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    En tout cas, franchement, merci pour ce que tu as partagé, Océane, avec nous aujourd'hui. C'est pour ça que c'est important de pouvoir avoir des personnes qui vivent la situation pour nous. partager des choses. C'est aussi super que tu aies d'une certaine manière aussi le trouble borderline. Il y a beaucoup aussi des auditeurs qui l'ont parce que du coup, le trouble borderline apporte de la dépression. C'est super aussi d'avoir entendu ton histoire, ton parcours et tout ce que tu nous as partagé. Tes franches, tes caches, j'adore.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. C'est un avantage et des fois un inconvénient.

  • Speaker #1

    Là, c'est un très bon avantage pour l'épisode d'aujourd'hui. C'est vraiment cool. En tout cas, merci beaucoup à toi d'être venue nous partager ton histoire sur le podcast.

  • Speaker #0

    Merci à toi de m'avoir invitée. C'était un plaisir.

  • Speaker #1

    Si toi aussi qui écoutes ce podcast, tu as aussi envie de participer, sache que la porte est grande ouverte. Pour cela, il suffit juste de m'envoyer un email sur l'adresse contact.mydailypression.com Et puis, il n'y a pas besoin de faire de candidature. Il suffit juste de m'envoyer un petit mail et on échange pour pouvoir peut-être enregistrer ensemble le prochain interview. Merci encore une fois, Océane, d'avoir été là avec nous et d'avoir partagé tous ces bons conseils. Et puis, moi, écoutez, les amis, je vous dis rendez-vous à la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Ciao !

Description

➡️Dans cet épisode, Océane partage avec sincérité ses 15 années de vie avec la dépression et son trouble borderline, entre rechutes, traitements, et introspection. Un témoignage touchant, lucide et plein d'espoir pour ceux qui vivent la dépression ou accompagnent un proche.


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🎧Raconte-moi ta dépression est un podcast dédié aux personnes en dépression et leurs proche.

😌Je suis Manuella et je suis votre hôte.

Le but ? Donner de la motivation aux dépressifs et du réconfort. Il est possible d'avoir une vie pleine de sens avec la dépression ! Les proches de dépressifs sont aussi concernés et peuvent eux aussi recevoir des encouragements.

✨Pour retrouver mes contenus c'est par ici :

https://www.mydelipression.com  



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et voici donc le grand retour des interviews sur le podcast Raconte-moi ta dépression. C'est super intéressant de voir comment d'autres personnes vivent leur dépression et comment ils peuvent être encourageants par rapport à leur expérience. Ainsi, dans l'épisode du jour, j'interview Océane qui a bien voulu se prêter au jeu de l'interview et nous partager son histoire. Tu verras, c'est très encourageant. Hey ! Bonjour à tous et bienvenue ! Vous écoutez Raconte-moi ta dépression, c'est le podcast... casse dont vous avez besoin pour gérer au mieux la vôtre et celle de votre proche. Moi, c'est Manuela et je suis coach pour dépressifs et pour proches de dépressifs. Après dépression, rechute et tout ce qui va avec, j'ai décidé de faire en sorte de pouvoir apporter aux personnes qui en souffrent directement ou indirectement tous, je dis bien tous les conseils que j'aurais aimé avoir pour mieux gérer la mienne. D'ailleurs, n'écoute surtout pas la voix de la dépression et ne pense même pas un seul instant que tu ne puisses pas t'en sortir. vois cet épisode comme une conversation chaleureuse avec une amie qui n'a qu'une seule envie, t'aider face à ta dépression. Tu es perdu, tu ne sais plus comment faire, la dépression de ton proche commence à te dépasser, et bien toi aussi tu es au bon endroit. Je te proposerai, chers proches, des conseils concrets pour l'entourage des dépressifs afin d'être une aide réelle et non une aide destructrice. Chaque mercredi pour les proches des dépressifs et chaque vendredi pour les dépressifs, ici je te partage tous les conseils dont tu as besoin pour retrouver joie, motivation et savoir-faire. Alors, tu t'installes confortablement, tu prends une petite boisson chaude et un plaid, ou alors tu augmentes le son dans ta voiture et c'est parti ! Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode du podcast. J'espère que vous allez bien. Je suis vraiment contente aujourd'hui de vous retrouver pour un épisode très important. très spécial pour moi, pour un interview. Alors, ça fait un petit moment sur le podcast que je n'avais pas fait d'interview. Ça devait faire une bonne année quant au moment où je vais poster l'épisode de podcast. C'est quelque chose que j'avais, que j'apprécie beaucoup. Du coup, je suis allée tout simplement demander aux personnes de ma communauté sur Instagram si ça les intéressait d'être interviewées. Et aujourd'hui, on est avec Océane. Océane qui a bien voulu se prêter au jeu de l'interview. Sois-la, bienvenue, Océane.

  • Speaker #1

    Merci, bonjour à tous.

  • Speaker #0

    Eh bien vraiment, je suis contente. On va pouvoir prendre un petit peu de temps pour poser des questions à Océane sur son histoire, sur son parcours et qu'elle puisse tout simplement nous partager une partie d'elle par rapport à la dépression. Ça va vous aller voir, ça va être un épisode riche en émotions, avec de belles choses à partager et ça va être encourageant pour tout le monde. En tout cas... J'ai déjà lu les notes de ce qu'elle va partager. Moi, je trouve ça déjà encourageant pour moi. Donc du coup, je suis sûre que ça va être encourageant pour vous. Donc ça va être cool. Eh bien écoute, on va commencer. C'est toi qui vas plus parler. Je ne sais pas si tu es d'accord avec le concept. Il n'y a pas de souci. Il n'y a pas de souci. Il n'y a pas de souci. Eh bien c'est top. Écoute, on va commencer avec la toute première question. Depuis quand vis-tu avec la dépression océane ?

  • Speaker #1

    Eh bien moi, comme je te l'ai dit, ça fait vraiment très longtemps. Par rapport à mon âge, ça fait assez longtemps, je souffre de dépression, sincèrement. Je pense que ça fait une bonne quinzaine d'années, donc à peu près la moitié de ma vie. Donc, ça fait très longtemps. Après, c'est sûr qu'avant, on ne mettait pas vraiment de mots là-dessus. Oui. Donc, je ne savais pas vraiment ce que c'était. Et moi, la plupart, on va dire, des femmes et quelques hommes de ma famille souffrent de dépression. Donc, en fait, c'était limite… C'était classique. En fait, personne n'était alerté. Tout le monde se disait, oui, c'est normal. C'est comme sa mère, c'est comme sa tante, c'est comme sa grand-mère. Donc, en fait, ça n'a pas du tout été pris au sérieux quand j'étais plus jeune. D'accord. Ce qui fait que moi, ça ne fait pas très longtemps que je suis suivie. Parce qu'il y avait vraiment cette chose de se dire, en fait, tout le monde est comme ça dans la famille, donc c'est que c'est normal. mais à un moment donné il faut se rendre à l'évidence qu'en fait non c'est pas normal donc il faut c'est surtout le fait de se dire il faut aller consulter c'est le plus difficile parce qu'on a beau le savoir le fait de franchir le cap c'est très dur c'est

  • Speaker #0

    intéressant ce que tu exprimes que finalement il y a la dépression dans la famille et c'est intéressant de voir cette notion de normalité c'est normal quoi,

  • Speaker #1

    tout simplement oui c'est ça

  • Speaker #0

    Donc du coup, si c'est normal, on ne se pose pas plus de questions que ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, moi j'ai des souvenirs où j'étais pas... en dépression, j'étais vraiment pas bien. Je sais que ma mère était sous antidépresseur très souvent puisqu'on avait une médecin qui me paraissait bien à l'époque et avec du recul maintenant qui n'était pas top top. C'est comme ça. Elle donnait des antidépresseurs comme ça à foison sans suivi. Et après, l'automédicamentation dans la famille, c'était « oh, t'es pas bien, tiens, je te donne un peu de mon antidépresseur, prends-le » . Ah oui ? Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est pas mal ça.

  • Speaker #1

    Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Blague à part, les médecins de famille, on a quelques médecins des fois, je suis un peu d'accord avec toi, des médecins de famille qui donnent un peu facilement les antidépresseurs. Et du coup, des fois, on peut tomber dans certaines situations. Alors, je ne vais pas dire que tous les médecins sont comme ça, mais ça arrive très régulièrement. Prenez ça un temps, vous allez voir, ça va. Ça va vous aider, mais finalement, quand on a des dépressions qui sont là sur longtemps dans la durée, ce n'est pas juste quelques semaines d'antidépresseurs. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Il aurait fallu alerter le suivi psychologique et tout, mais comme je disais au début, ce n'était pas du tout courant avant.

  • Speaker #0

    Non, et puis tu as bien raison. Une quinzaine d'années, c'est quoi ? On est quoi ? 2005 ? Aujourd'hui, c'est compliqué la santé mentale, même si on n'en parle plus. En 2005, ça ne devait pas non plus être un truc de fou. Je comprends très bien. Merci beaucoup pour nous avoir partagé depuis combien de temps tu vis avec la dépression. Quels ont été pour toi les symptômes de la dépression ? Parce que j'aime bien poser cette question car on n'a pas forcément tous les mêmes. Je voulais savoir quels étaient les tiens au CIAT ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, ils sont entre guillemets classiques. J'ai vraiment tout ce qui est aspect tristesse. Ça, c'est vraiment ça. Moi, je pleure énormément parce que je suis hypersensible aussi. Donc voilà, c'est des pleurs constants, mais du matin au soir. Après, du coup, maintenant, ça en devient un peu une petite blague, entre guillemets, avec mes proches parce qu'en gros, souvent, je dis « Ah, c'est marrant, aujourd'hui, je n'ai pas pleuré » . Donc voilà, c'est un peu… C'est des petites blagues. Après, moi, je le prends en rigolant parce que c'est vrai que maintenant, j'ai du recul, etc. Mais beaucoup de pleurs, perte d'appétit. Ça, c'est le plus dur. Je trouve que c'est un des trucs les plus durs à gérer parce qu'en fait, surtout, il n'y a aucune emprise. Mais ça, c'est vraiment horrible. Je fais pas mal le yo-yo avec mon poids. Je peux perdre énormément de poids, reprendre petit à petit et reperdre. C'est l'enfer. Et après, il y a tout ce qui est, je pense, un peu tout le monde, d'idées noires, etc. Quand on arrive à ce stade-là, c'est vraiment que… Oui, c'est compliqué. C'est compliqué, là. En fait, ça ne vient pas directement, c'est vraiment progressif. Et en tout cas, je sais maintenant qu'à partir du moment où je commence à avoir des idées noires, mais très fortes, tout le temps, je sais que c'est mort, que j'ai fait une rechute.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est comme ça que tu comprends ta rechute à toi. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça. Parce que j'ai toujours l'espoir à chaque fois de me dire, en gros, je sais. Je sais que la dépression revient. et je me dis bon ça va le faire ça va le faire je tire sur la corde je tire je tire les médecins me disent non faut prendre du recul faut vous arrêter etc et je dis non ça va le faire ça va le faire et en fait ça le fait pas du tout et à un moment donné c'est terminé quoi c'est pas le point de non retour mais un peu et du coup là là c'est trop tard et en fait après je mets du temps à refaire surface quoi ouais je comprends

  • Speaker #0

    Je comprends. Ce n'est pas simple. Est-ce que tu as d'autres symptômes, Océane ?

  • Speaker #1

    Comme je disais, c'est assez classique. Bien sûr, il y aura la perte de libido, les problèmes de sommeil, l'appétit, et après, l'idée noire, tout ça.

  • Speaker #0

    D'accord. La perte d'appétit, c'est intéressant parce que moi, je ne l'ai pas du tout eue. C'est intéressant. Et la tristesse et les larmes, c'est agréable d'entendre qu'on n'est pas les seuls à pleurer.

  • Speaker #1

    Oui. Moi, je pleure vraiment tout le temps, mais que ce soit de tristesse ou de joie.

  • Speaker #0

    De joie, d'accord. Ah ouais, c'est bien ça.

  • Speaker #1

    Des fois, ce n'est pas pratique.

  • Speaker #0

    Oh, c'est mignon, c'est mignon. Alors, j'avoue que moi, je pleure de joie, mais je ne suis pas très élégante de côté comme moi. Tu pleures, tu as la mort là-bas. Je suis trop contente.

  • Speaker #1

    En plus, moi, je me maquille beaucoup. Donc, du coup, à chaque fois, je me maquille. Ah ouais, ouais. c'est l'enfer donc à chaque fois j'ai des techniques j'ai acquis des techniques pour éviter que mon mascara coule une façon de mettre le mouchoir dans l'oeil et tout ouais ouais c'est une technique t'as pas réussi dans le mascara waterproof ? non j'aime pas

  • Speaker #0

    Ah, tu n'aimes pas ? Tu n'as pas le même type de mascara ?

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus, les waterproof, ce n'est pas l'armeproof en fait. Même si tu pleures, tu peux avoir des traces.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas faux, c'est très faux.

  • Speaker #1

    Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Bon, nous, on a des vies. On est partis sur un podcast beauté et maquillage. OK, d'accord. Alors, du coup, c'est intéressant. Tout à l'heure, tu nous parlais que la dépression, ça fait une quinzaine d'années qu'elle est chez toi. Donc, elle est arrivée assez tôt. Est-ce que tu connais, toi, la raison de ta dépression océane ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas vraiment de shift, en fait, dans le sens où il n'y a pas un moment où je me suis réveillée et je me suis dit, ah, c'est à cause de ça. En fait, c'est plusieurs éléments au cours de ma vie. Il y a aussi le facteur génétique. Il ne me semble pas que ce soit prouvé qu'il y a un facteur génétique, mais ça rentre quand même en compte.

  • Speaker #0

    Ça rentre en compte.

  • Speaker #1

    Quand on voit que beaucoup de femmes dans ma famille sont dépressives, forcément, on se dit qu'il y a quand même un petit quelque chose, donc il y a un peu de ça. Et après, c'est plusieurs événements dans ma vie qui, en soi, quand on en parle, ils ne sont pas forcément très graves, mais qui sûrement ont eu un effet du fait de développer cette dépression. Je ne sais pas si c'est une dépression chronique, mais... Je fais tout le temps des dépressions. Après, comme je te disais, on m'a découvert un trouble de la personnalité borderline. Ça entre aussi. C'est un des symptômes de la dépression. Ça accentue. Mais il y a un peu l'environnement familial. On va dire qu'on est beaucoup dans la famille. Je suis la plus grande. Pas mal de pression pas directe. Un peu de pression indirecte. Il faut être la parfaite. Il faut être ceci, il faut être cela. Je suis la plus grande d'un côté de ma famille, la première, la plus grande. Enfin, voilà, il y a un peu de ça. Après, j'ai été un peu harcelée aussi au collège. Je pense que ça n'a pas aidé. Non. Et après, des déboires amoureux, en fait, qui m'ont un peu… Je pense que déjà, je suis dans un mauvais engrenage. Et en fait, ça m'a assommé toutes mes années lycées. Donc, j'ai enchaîné sur des histoires un peu traumatisantes. traumatisante et du... Du coup, ce qui fait que ça n'a pas aidé.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est super intéressant ce que tu exprimes, Océane, parce que j'aime bien dire ça aussi, la dépression, ce n'est pas juste une raison. C'est rare qu'on ait vraiment une seule raison précise de dépression. C'est toujours, on va dire, ce que j'appelle un terrain, c'est-à-dire plusieurs facteurs, soit des facteurs précipitants ou des prédisposants. Par exemple, là, on a parlé un petit peu de la famille. du côté génétique, alors c'est pas approuvé à 100%, il y a pas mal d'études qui se bouffent un peu entre les deux, il y en a qui sont d'accord, d'autres pas d'accord, etc. Mais moi je sais qu'en tant que thérapeute, déjà dans le contexte familial, il y a de la dépression, dans l'éducation, dans le partage, dans l'échange, ça peut aussi diriger notre construction, et puis forcément les aînés, les aînés vous prenez cher. c'est aussi un truc intéressant les aînés peuvent tomber dans du perfectionnisme je ne sais pas si tu es un peu perfectionniste mais moi ce n'est pas un peu c'est pas un peu ah ok d'accord excuse-moi souvent le perfectionnisme aussi cette quête de faire tellement bien peut faire qu'on s'oublie et la dépression elle a le temps quand on s'oublie elle a trouvé le petit La petite faille, elle rentre là-dedans. Donc oui, c'est intéressant. La dépression, c'est multifactoriel. Et ce qui est aussi intéressant, c'est aussi que tu as parlé du trouble de la personnalité borderline. Est-ce que dans les grandes lignes, tu peux nous donner une petite définition ?

  • Speaker #1

    Alors, le trouble de la personnalité borderline, c'est un trouble de la personnalité. Des fois, on l'assimile un peu à la bipolarité, mais ce n'est pas du tout la même chose. En fait, c'est les émotions. Moi, j'appelle ça comme ça, c'est de ne pas avoir de régulateur émotif. On est toujours dans les extrêmes. Comme on dit la phrase, soit noir, soit blanc, il n'y a pas de gris. Soit on est très heureux, soit on est très en colère, soit on est très triste. Et en fait, le problème de ce trouble, c'est que comme on ressent tout le temps toutes les émotions, dès qu'on a une période où on est « normal » , où on ressent les émotions normalement, c'est là où on n'est pas bien. Parce qu'on ne comprend pas pourquoi. on ne ressent plus les émotions comme on les ressent d'habitude.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    c'est à partir de ce moment-là, en fait, où on va faire des dépressions. On est aussi généralement hypersensible. C'est ce genre de choses. Et il y a le côté addiction. Donc c'est vraiment addiction, ça peut être addiction de tout genre. Moi je dis toujours, j'ai eu de la chance, parce que j'ai jamais eu d'addiction dangereuse pour la santé, donc ça peut être alcoolisme, drogue, etc. Moi ma seule addiction, tu vas rigoler, mais moi je suis accro au shopping.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est mon addiction, j'adore faire du shopping, voilà. Mais il y a aussi le côté perfectionniste et besoin d'être parfaite qui va dessus, c'est que je vais être accro. mais je ne vais jamais dépasser le trop. Voilà, c'est ça. Je ne vais jamais dépasser mon budget parce qu'en fait, dans ma tête, je vais me dire, voilà, si je fais ça, je ne serai pas parfaite. Donc, ça m'aide un peu, entre guillemets, dans un sens, même si ça peut être handicapant parfois d'être perfectionniste. Mais voilà, c'est ça le truc de la personnalité borderline dans les grandes lignes.

  • Speaker #0

    Tu l'as très, très bien décrit. Je voulais que tu l'exprimes parce que c'est ton histoire. Mais en tout cas, moi, j'ai pas mal de mes clients avec... le trouble borderline. Et j'aime bien leur expliquer dans les grandes lignes que c'est cette notion de gestion des émotions. L'émotion est bien plus forte. C'est la problématique même du borderline. Donc, c'est super intéressant. Alors du coup, maintenant que toi, tu nous as partagé un peu ton parcours, qu'est-ce que tu as fait pour prendre soin de toi ? Quelle aide tu as eue ? Qu'est-ce que tu as mis en place pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors, la première chose, c'est accepter de me dire je ne vais pas m'en sortir toute seule. Il faut que j'aille demander de l'aide. C'est vraiment le truc qui m'a sauvée, en fait. C'est de me dire, voilà, j'ai déménagé en 2021 et moi, tout ce qui est changement dans ma vie, ça déclenche des dépressions. Donc là, j'ai déménagé 300 kilomètres de chez moi, plus aucun repère, plus rien. C'était sûr, hop, ça n'a pas loupé. Trois semaines après, j'ai senti que ça recommençait. Donc là, je me suis dit, bon... Soit je reste dans cet état à 300 km de mes repères où je sais que ça n'ira pas, ou soit à un moment donné, il faut que je me fasse aider. Je me suis dit « Bon, je vais tester. On verra si ça se passe bien ou pas. » Et du coup, j'ai consulté dans un CMP à côté de chez moi. J'ai été reçue par une infirmière. En gros, c'est comme ça qu'on est reçus par une infirmière. On parle, etc. Elle prend des notes et en fonction de ce qu'elle ressent et ce qu'on dit, Elle fait passer notre dossier au niveau du conseil médical et c'est le conseil médical qui choisit l'orientation. Donc, je me rappelle, j'ai dû passer début août. Et là, elle a tiré la sonnette d'Alain. Elle a dit, ah non, mais là, ça va pas du tout. Je fais passer votre dossier en priorité et on s'occupe de tout. Mais elle m'avait prévenu, voilà, c'est les vacances, donc vous n'aurez pas de réponse avant fin août. Donc, en fait, c'est là où je me suis dit, bon, en fait, finalement, j'ai quelque chose. je suis pas folle Et le corps médical se rend compte que quelque chose ne va pas. Donc ça m'a soulagée en fait sur le moment.

  • Speaker #0

    Ah bah oui.

  • Speaker #1

    Ça m'a fait du bien en me disant, voilà, je ne suis pas folle. Parce que c'est vrai qu'à un moment, je me disais que j'étais folle. Ah oui, oui, mais je pense que la plupart des gens se disent ça aussi. Parce que comme on n'en parle pas, on se dit, pourquoi ça m'arrive à moi ? Je ne comprends pas. Et du coup, j'ai eu une réponse début septembre. Elle m'a dit, voilà, on va vous faire un suivi complet psychiatre et psychologue. Le psychologue, ils avaient un délai de fou. Donc, j'ai attendu six mois à peu près. Mais la psychiatre, elle m'a dit, on fait passer vos dossiers en urgence. Et un mois et demi après, j'avais rendez-vous avec une psychiatre. Et j'ai eu de la chance parce que je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Je suis tombée avec des praticiennes, deux femmes, donc une psychiatre et une psychologue qui étaient géniales.

  • Speaker #0

    Ah, cool.

  • Speaker #1

    Sincèrement, au top. Et du coup, elles ont tout de suite pris en compte ma souffrance. Et je ne sais plus, j'ai dû faire trois séances peut-être. avant d'être diagnostiquée par le psychiatre. Et après, c'est elle qui faisait un peu le suivi psy au début. Et après, c'est passé à la psychologue. Elle m'a fait plusieurs thérapies, mais je ne saurais pas dire lesquelles. Parce qu'elle ne m'a jamais vraiment dit. Elle faisait son truc et elle ne m'expliquait pas. Parce qu'elle savait que si elle me disait qu'on me fait telle thérapie, moi, je vais acheter 50 livres, je vais lire de A à Z de la thérapie, je vais devenir folle.

  • Speaker #0

    C'est marrant, j'ai une cliente qui m'a dit ça il n'y a pas longtemps. Elle m'a dit, mais du coup, j'aimerais bien que tu m'expliques quelle méthode tu utilises. Et je la regarde, je lui dis, si c'est pour t'aller chercher sur Internet et paniquer, ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc, il y en a à qui, oui, c'est vrai que des fois, alors, elle était dans l'anxiété. Donc, elle m'a dit, ah bon, tu as raison. Donc, oui, je peux comprendre. Oui, d'accord, OK. Alors, tu es plutôt contente du lien que tu as eu avec ces personnes, cette psychiatre, la psychologue ? Tu t'es sentie écoutée, comprise ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était vraiment bien. Après, ça n'a pas empêché la rechute deux ans plus tard. catastrophe mais sur le coup ça faisait en fait c'est surtout le fait de venir voilà j'ai un diagnostic médical voilà c'est ça m'a fait tellement du bien de me dire voilà ça se fait un voilà je j'ai des possibilités d'aller mieux c'était quand même ça fait du bien en fait au moral de zéro là ça fait dix douze ans que je souffre et en fait on me dit voilà on va t'aider ça va les paquets de paille en fait ça fait du bien bon comme je dis sur le coup ça m'a fait du bien je suis quand même je suis très contente d'avoir eu un diagnostic, d'être suivie, etc. Après, ça n'empêche pas, malheureusement, les rechutes. C'est le temple, c'est comme ça. Mais c'est bien d'être suivie. Et en fait, du coup, j'ai dû redéménager là en août, enfin, l'août dernier, et je n'avais plus de suivi parce que le CMP, c'est sectoriel. Le CMP où j'habite, clairement, ils m'ont dit « Vous ne serez jamais prise. » Il y a tellement de monde, en fait, qu'en gros... Ils ont des délais d'attente de deux ans.

  • Speaker #0

    Ah.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, j'ai un peu tardé un peu trop. Tardé à retrouver quelqu'un, en fait. Voilà. Et du coup, j'ai refait une dépression. C'était déménagement, nouveau travail. Enfin, voilà. La totale. Mais du coup, maintenant, j'ai une psychologue qui est super. Vraiment super bien. On s'entend très bien. Elle est vraiment super. Et j'ai un psychiatre qui me suit aussi. Voilà, tous les mois à peu près.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est intéressant. Finalement, c'est intéressant quand tu parles, donc tu les as vues arriver ces rechutes. Est-ce que, d'une certaine manière, tu les comprends mieux et comment est-ce qu'elles arrivent maintenant avec le temps, ces moments de rechute ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je sais. Je sais, mais je suis un peu dans le déni. En fait, je sais très bien quand ça va arriver, je sais très bien comment ça se passe, mais à chaque fois, je me dis, bon, peut-être cette fois, ça va le faire. Mais non, en fait, ça ne le fait jamais. Donc, c'est vrai que des fois, j'avoue, c'est un peu désespérant, parce que je sais qu'il y a la dépression qui est là, mais en plus, comme je me dis, encore, ça recommence, allez, c'est reparti, les médicaments, les soucis, les suivis et tout, c'est vrai que des fois, c'est fatigant. Oui. Voilà. Et c'est plus ça, je pense que c'est à ce moment-là où ça devient vraiment compliqué. En fait, on en a marre.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Tout ce qui est... Ce n'est pas linéaire, je le sais. Je sais que ce n'est pas linéaire. Ce n'est pas parce qu'un jour ça va que ça va aller tout le temps. C'est l'aspect vraiment rechute, je trouve, qui est le plus difficile à vivre dans la dépression. Mais c'est là où il faut s'accrocher. Et c'est là où il faut être très bien entouré aussi.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant, j'ai rebondi sur les rechutes, parce que c'est notre plus grande peur à tous, je pense. Pour ceux qui ont déjà vécu une dépression, le grand stress, c'est la rechute. Et puis, comme tu dis, on est content, on sait par quoi on est passé pour arriver, tout le travail, les médicaments, raconter sa vie à un psychologue, travailler sur son histoire, etc. Et même si tu vois le truc arriver, j'aime ton honnêteté de « Oh, j'ai pas envie que ce soit ça, tu vois. Allez, c'est pas ça. » Puis bon, c'est ça. mais en même temps, c'est parce que... Ce n'est pas qu'on n'est pas courageux, mais il y a un ras-le-bol. C'est fatigant.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est fatigant. En tout cas, chers auditeurs qui écoutent, si tu as des rechutes, fais comme Océane. Même si c'est dur, aller repartir à chaque fois voir quelqu'un, c'est une bonne chose. Mais c'est un peu normal, peut-être, de traîner des pieds quand on voit que ça ne va pas. On va se dire, c'est bon, je vais remonter. C'est quelque chose qui est très récurrent. il faut... pas se mettre de pression là-dessus. On l'a tous fait. En tout cas, il ne faut pas se mettre de pression là-dessus. On l'a tous fait. Donc, c'est normal. Du coup, tu as eu un traitement. J'ai une petite question un peu indiscrète sur la notion de traitement. Est-ce que c'est quelque chose qui a été difficile pour toi à accepter de prendre des médicaments ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Moi, de toute façon, les premières fois où j'ai vraiment eu un vrai traitement, La psychiatre m'avait dit, est-ce que vous allez le prendre ? Je lui ai dit, est-ce que ça va m'aider ? Elle m'a dit oui. Je lui ai dit, oui, je vais le prendre. Et moi, je n'ai pas de souci avec ça. Elle m'a dit, il faut prendre un traitement. J'ai dit, OK, il faut prendre un traitement. Et puis voilà, je sais que ça m'a aidée. Et je le vois parce que je l'ai pris. Moi, j'avais deux médicaments, trois médicaments, mais en soi, deux récurrents. Donc, j'avais un antidépresseur. j'avais un... je ne sais plus comment ils appellent ça...

  • Speaker #0

    un timo-réglateur ?

  • Speaker #1

    c'était pas vraiment ça je ne sais plus... un volet de ptique ? peut-être... C'était un truc pour le trouble borderline, en fait. C'était un anti-impulsif.

  • Speaker #0

    Ah oui, ce n'est pas pareil.

  • Speaker #1

    Voilà, donc j'avais ça et j'avais les anxiolytiques à côté en cas de crise d'angoisse ou quoi que ce soit. Donc ça, je le prenais très rarement parce que je ne sais pas ce que tu en penses, mais je trouve que les anxiolytiques sont super forts.

  • Speaker #0

    C'est un débat particulier.

  • Speaker #1

    Moi, c'est…

  • Speaker #0

    Toi, tu as un trouble borderline, donc l'anxiolithique, ce n'est pas une bonne chose pour vous.

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai, mais du coup… Du coup, moi, j'en avais, parce que je sais qu'il y a des molécules qui sont incompatibles.

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas toutes les molécules et je ne suis pas psychiatre. Mais en tout cas, je sais que pour certains troubles borderline, on va vous proposer des molécules particulières. C'est ça,

  • Speaker #1

    des molécules particulières.

  • Speaker #0

    Voilà, les anxiolytiques, il ne faut pas en avoir peur tant qu'on sait que c'est cadré dans la manière dont on va le prendre. Il faut faire vraiment confiance à votre psychiatre et votre médecin qui vont vous aider à ce que ce soit d'une manière ponctuelle. Si vous prenez un onculétique de manière répétée depuis plusieurs années, discutez avec votre médecin et votre psychiatre. Vous ne mettez pas de pression là-dessus, ce n'est pas le but. En tout cas, on sait que les traitements les plus intéressants contre la dépression, nous on parle de dépression ici, c'est les antidépresseurs. Après, on va avoir les compléments, c'est-à-dire ce qu'on appelle les neuroleptiques, pour garder ceux qui vont gérer l'humeur, ou alors les psychotropes, c'est comme ça qu'on les appelle. Et puis après, toi, Océane, parce que tu as eu le trouble de l'hypersensibilité borderline, tu as eu l'anti-impulsif que je ne connais pas, puisque ce n'est pas du tout ma compétence. Donc du coup, c'était ce traitement-là. Mais c'est intéressant que tu dises que ce n'était pas compliqué, parce que je sais que pour beaucoup de personnes et pour les auditeurs, ou par exemple de mes clients, il y a cette honte de prendre l'antidépresseur, de ne pas être capable de s'en sortir par soi-même, etc. Mais si toi, tu as pu l'accepter, c'est une bonne chose. et il ne faut pas en avoir honte, le traitement, si c'est là pour nous aider, c'est le plus important. C'est ça,

  • Speaker #1

    le traitement, ça permet d'apaiser les idées noires, etc. Ça permet de calmer le cerveau. Je ne sais pas si tout le monde est pareil, mais je sais que mon cerveau va très vite, ne s'arrête jamais. Et du coup, quand je suis en dépression, c'est encore pire. Et c'est ça qui m'empêche de dormir, qui me fait rejeter. Du coup, c'est ça. Tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et du coup, je sais que les médicaments, ça m'aide à calmer tout ça. Et c'est seulement après, quand ils commencent à faire effet, que je peux commencer vraiment à travailler de manière saine sur ma dépression, etc. Et voilà, donc moi, ça m'a vachement aidée, les médicaments. Je sais que quand je fais une rechute et que mon médecin me dit « Est-ce que vous seriez OK pour reprendre des médicaments ? » Moi, je dis oui, direct. Et je comprends les gens qui ont peur, en fait, de... prendre des médicaments, parce qu'en fait, le problème, c'est même pas notre avis, en fait, c'est l'avis des autres. Parce que, sincèrement, même moi, dans ma famille, les questions qu'on me posait, je crois, c'est ça va mieux, ça va bien ? Voilà, c'est classique, mais après, c'est t'as arrêté ton traitement, tu continues, tu prends quoi comme médicament ? Tu sais que c'est pas bon pour la santé ? En fait, c'est ça qui est chiant. C'est plus ça,

  • Speaker #0

    je pense,

  • Speaker #1

    que les gens...

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai ? C'est vrai que le problème, c'est souvent l'entourage. Puis souvent l'entourage aussi qui nous a bien martelé dans la tête que ce n'est pas bien de prendre des antidépresseurs. On est au courant que les antidépresseurs, ils ont mauvaise presse pour 99% des Français. Du coup, il y a vraiment cette vision très négative. Moi, je sais que quand je disais à ma maman, « Oh, change de traitement. Oh, mais est-ce que tu es sûre que c'est une bonne idée ? Peut-être plutôt que tu arrêtes, etc. » Je dis, mais ma sœur... laisse-moi tranquille je sais que t'as peur je sais que ça te stresse mais en même temps je suis malade et j'ai besoin d'un équilibre et moi j'avais une dépression sévère en plus après il y a la cyclotimie qui s'est bien positionnée quand t'as des troubles d'humeur comme ça malheureusement il fallait quelque chose pour apaiser mon cerveau et c'était le traitement qui était important mais souvent c'est vrai que c'est l'entourage qui va faire peur et moi comme il y a des clients à qui je dis ça Vous n'êtes pas obligé de raconter aux gens ce que vous prenez. Donc, si vous savez que ça peut embêter Pierre, Paul, Ginette ou Bernadette, gardez ça pour vous. C'est tout simplement votre vie privée. Ça ne les regarde pas. Donc, voilà, je peux comprendre. Mais c'est intéressant de partager ton point de vue sur les médicaments. Dis-moi, j'ai une autre question à te poser, Océane. Qu'est-ce que toi tu as fait pour comprendre un peu ce qui t'arrivait, ta dépression ? Et aussi en même temps, je vais poser aussi la question sur le trouble de la personnalité borderline. Qu'est-ce que tu as fait pour comprendre un peu ce qui t'arrivait ? Alors, moi, j'adore apprendre des choses. Ça va rentrer dans l'histoire. Moi, je suis fan de l'apprentissage. J'aime toujours apprendre des choses, développer des compétences, etc. Et notamment dans le domaine, tout ce qui est santé mentale. Mais ça, même avant de savoir que j'avais un trouble de la personnalité borderline. Et du coup, je lisais de temps en temps des petites choses sur Internet, etc. Et à un moment donné, c'était avant d'être diagnostiquée, ça n'allait vraiment pas, c'était l'horreur,

  • Speaker #1

    l'horreur, l'horreur.

  • Speaker #0

    Et j'ai commencé à faire des recherches pour essayer de comprendre pourquoi j'étais comme ça. Je regardais un peu sur Internet, un peu sur les réseaux, sans me dire que je vais trouver quelque chose. Et j'avais entendu parler de ce trouble de la personnalité borderline. Je me disais, c'est bizarre, ça ressemble quand même vachement à ce que j'ai. Je m'étais dit, OK, bon, je vais laisser ça de côté. Le moment où j'ai été suivie, où la psychiatre m'a dit que j'avais ce trouble-là, en fait, ça a paru un peu comme une évidence. Et je me suis dit, bon, je vais me renseigner dessus. Et comme elle savait en plus que j'aimais bien apprendre, elle m'a proposé un livre de thérapie. Je ne sais plus comment il s'appelle. Ça doit être « Thérapie pour troubles de la personnalité borderline » ou quelque chose comme ça. Et en fait, c'est un truc en plus de la thérapie qu'on fait avec les médecins. C'est vraiment quelque chose pour... C'est un petit livre, en fait, comme un cahier de vacances, mais sur le truc de la personnalité. Et en fait, j'ai fait ça aussi pour la dépression, pour plein de choses. Alors après, il faut savoir que si les personnes sont comme moi et qu'elles réfléchissent un peu trop, des fois, ça peut être un cercle vicieux. Mais c'est toujours intéressant quand même de savoir ce genre de choses. Et en fait, finalement, moi, je me suis rendue compte... que le fait d'en apprendre beaucoup plus sur la santé mentale, tous sujets confondus, ça permettait aux autres personnes de mon entourage de se sentir encore plus en confiance avec moi et d'avoir des discussions hyper profondes avec moi. Et ça, j'adore. J'aime beaucoup aider les gens, j'aime beaucoup les soutenir, etc. Et ça a permis, je le voyais, aux personnes de se sentir un peu soulagées, de pouvoir parler avec quelqu'un qui avait une autre vision que toutes les personnes autour d'eux. Et les gens se confient vachement plus facilement avec moi. Et du coup, ils me parlent. Par exemple, un tel va me dire, mon enfant, il a ça. Qu'est-ce que tu en penses ? Alors, je dis, moi, je connais ça. Tu devrais lire ce livre, etc. Et en fait, ça permet de tisser des liens avec des personnes beaucoup plus facilement. Et moi, j'adore ça. Et en fait, on apprend des autres. Et les autres apprennent de nous. Et je trouve ça super. Donc, c'est un peu comme ça, en lisant et en discutant beaucoup avec les gens sur ces troubles-là. dépression et troubles de la personnalité borderline entre autres, ça me permet d'avancer aussi moi-même dans ma guérison et d'aider les autres.

  • Speaker #1

    C'est intéressant, du coup, tu partages ce que tu as appris en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Parce que moi, je sais que des fois, on me dit « Oui, tu ne devrais pas en parler, etc. » Moi, je suis un livre ouvert. Moi, j'ai vraiment… Si quelqu'un me pose une question, il sait qu'il va avoir une réponse. Donc en fait, je dis toujours aux gens, si tu me poses une question mais que tu n'es pas prêt à entendre la réponse, ne me pose pas la question quand il y a des gens qui me demandent est-ce que ça va moi je ne vais pas dire oui pour faire plaisir moi je vais dire non ça ne va pas et si on me dit pourquoi je demande toujours est-ce que tu es sûr que tu veux savoir et des fois les gens me disent non je ne suis pas sûr ou les gens vont me dire oui donc livre ouvert moi je n'ai pas de soucis à dire que je suis malade que je suis de dépression que j'ai une maladie mentale c'est vraiment moi j'ai zéro honte c'est un avantage Merci.

  • Speaker #1

    Bah oui,

  • Speaker #0

    c'est un avantage. Et du coup, c'est vrai que je suis un peu un livre ouvert.

  • Speaker #1

    T'as pas peur de parler aux yeux de ton histoire ? C'est intéressant parce que finalement, ça gêne une certaine partie de ton entourage parce que c'est gênant et que souvent, c'est parce que c'est eux qui ne savent pas gérer leurs propres émotions face à toi. C'est souvent ça le problème. On a l'impression qu'on gêne. Mais en fait, c'est eux qui sont gênés. Parce que tu dis, parce qu'ils ne savent pas comment réagir. On vit dans un monde où il faut que tout soit parfait. Quand on dit ça ne va pas, tout le monde a peur et un peu paniqué. Et donc, du coup, c'est intéressant de voir que toi, tu as pu partager aux gens, tu dis la vérité. Tu dis ce que tu ressens et c'est très encourageant.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et moi, je me dis toujours, moi, s'il y avait eu... En gros, pour les personnes qui... commencent, on va dire, j'aime pas dire ça, mais qui commencent à se faire de dépression, vraiment leur première dépression, etc. Je sais très bien que les personnes, elles sont perdues, elles comprennent pas ce qui leur arrive et ça peut être pire en fait. Et moi, je me dis, si j'avais été dans leur cas... Si j'avais une personne à côté de moi qui souffrait de ça, j'aurais aimé qu'elle m'en parle pour savoir, pour ne pas être perdue, pour ne pas me sentir seule. C'est pour ça que moi, je parle de ça ouvertement, parce qu'en fait, on ne sait jamais ce que les gens vivent dans leur tête, dans leur vie. Et peut-être que le fait de se sentir moins seule, ça peut les aider aussi.

  • Speaker #1

    En effet. En effet. C'est sûr que… Au début, dans les premiers pas de la dépression, on peut avoir peur parce que les gens ne comprennent pas, les gens ont des fonctionnements un petit peu particuliers. Donc, du coup, c'est un peu compliqué. Mais en fait, vraiment, les auditeurs, rappelez-vous d'un truc très important. Comme je dis tout à l'heure, on gêne les gens. Ce n'est pas vous qui êtes gênant. Donc, du coup, il ne faut pas avoir peur. Je veux dire, on vit dans un monde où aujourd'hui... C'est un chiffre qui a changé, mais il date de 2018 officiellement. Un Français sur cinq vivra ou va vivre une dépression. Donc, autour de nous, les gens savent ce que c'est que la dépression. Alors, il reste des gens qui ont encore, on va dire, des idées biaisées sur le sujet. Mais d'une certaine manière, ce n'est pas comme si aujourd'hui, la santé mentale était un sujet tabou. On en parle de plus en plus. Maintenant, il ne faut pas que vous ayez honte et vous racontez ce que vous, vous voulez aux gens. Océane, c'est cool. Elle n'a pas peur d'aller taper des gens et dire des trucs qu'elle pense. Merci, Océane.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et si ce n'est pas votre truc, on ne vous en veut pas non plus. Par exemple, personnellement, moi, ce n'était pas mon truc. C'est-à-dire que moi, j'ai réussi à parler de mon histoire vraiment parce que j'ai le podcast. Sincèrement, c'est-à-dire que dès que le podcast est sorti, ça fait cinq ans, j'avais l'habitude de parler de moi à travers le podcast parce que c'est cool de parler de moi. Là, il n'y a personne. C'est-à-dire, bon, là, il y a Océane qui est avec moi en train d'enregistrer. Mais officiellement, quand j'enregistre un podcast, je suis toute seule. Donc, je peux parler comme si je parlais dans ma tête, quoi. Mais c'est sûr que parler à quelqu'un, ça peut faire peur. Ce n'est pas forcément toujours simple. Alors, vous ne mettez pas de pression. On ne vous demande pas d'aller mettre dans des combats qui vont vous mettre en difficulté. Si vous sentez que Bernadette, Ginette ou Bertrand ne vont pas comprendre ce que vous avez à dire, ne le dites pas. Et puis si vous avez envie de mettre un uppercut à ces gars-là parce que vous voulez leur montrer ce que c'est que la dépression, allez-y, faites-vous plaisir. Mais il n'y a pas de comportement parfait. Le meilleur comportement, c'est comment vous, vous allez vous sentir. N'attendez pas, mettez-vous vraiment par rapport à vous, votre personnalité. Et c'est ça que j'apprécie beaucoup et ce que tu exprimes, Océane, c'est que là, c'est toi-même. Là, je sens que c'est toi que tu partages qui tu es. Et donc, c'est ça qui est le plus important. En tant qu'on est en accord avec nous, notre construction, notre personnalité et notre fonctionnement, on est tous différents face à la dépression. Ne vous mettez pas de pression, ce n'est pas le but.

  • Speaker #0

    Non, c'est même pire de se mettre la pression. Tellement. Parce que c'est vrai que je ne sais plus si toi tu en avais déjà parlé dans tes podcasts, mais il y a cette sensation de dépersonnalisation dans la dépression aussi. On ne se reconnaît pas en fait. Bien sûr. On ne sait plus qui on est, on ne se reconnaît pas. Et on change beaucoup aussi avec la dépression. Moi, je sais que j'ai vachement changé depuis que... Bon, après, c'est normal. Quand on passe de ado à jeune femme, forcément, on change. Mais je sens que la dépression, ça m'a vraiment transformée. Et c'est vrai que des fois, on a du mal à se reconnaître. Et c'est pour ça qu'il faut toujours se dire, voilà qui j'ai envie d'être. Et se coller au mieux avec la personne avec qui on a envie d'être. Peu importe si ça fait plaisir ou pas aux autres.

  • Speaker #1

    Il faut se faire plaisir à soi. Tu as très bien dit les choses. Alors oui, tu as entièrement raison. Je pense que vous tous êtes capables de le reconnaître. On est différent. On est face à une souffrance. Forcément que notre manière de vivre va changer puisqu'on est face à des fois l'épreuve la plus horrible de notre existence, en tout cas par rapport à notre situation et notre référentiel. Du coup, on ne sait plus qui on est puisque la dépression nous fait faire des comportements... à l'opposé des fois de notre fonctionnement, donc on ne sait plus qui on est. L'objectif, en fait, c'est de se reconnecter à soi. Ça demande du temps, de la patience. Mais tant qu'on arrive à penser ce qui est meilleur pour nous, et pas pour Bernadette, Ginette et Bertrand, comme je dis depuis tout à l'heure, tant que ça reste pour nous, c'est le plus important. Moi, un petit conseil, je vais faire une petite parenthèse, mais ça, c'est mon côté thérapeute qui réfléchit un peu trop. Vraiment, si... Vous avez l'impression, chers auditeurs, que vraiment, vous avez eu pu à vous reconnaître, à savoir qui vous êtes et vous êtes perdus. Parlez-en à votre thérapeute. C'est-à-dire que c'est quelque chose que moi, j'aborde à chaque fois avec mes clients, cette quête de qui je suis. Mais quelquefois, on évite d'en parler parce qu'on n'y pense pas vraiment. N'ayez pas peur d'en parler. Ça va vous permettre aussi de vous reconnecter à la personne que vous avez envie d'être et votre thérapeute, il a tous les outils pour vous aider. Ce n'est pas impossible de se reconnecter, de se retrouver, ce n'est pas vrai. N'hésitez pas. C'est mon petit côté thérapeute qui revient et qui vous partage ce petit point-là. C'est vraiment important. On peut réussir à redevenir, à être aligné avec nous-mêmes. Ça,

  • Speaker #0

    c'est beaucoup aussi Et... Comme tu dis, être alignée avec qui on est, tout en sachant qu'on ne sera jamais la même personne qu'on était avant la dépression. Ça aussi, il faut faire le deuil de qui on était avant. Et je trouve que ça, c'est très difficile.

  • Speaker #1

    Alors, tu sais, moi, je vais me permettre de dire un avis sur ce sujet. J'ai un avis très tranché là-dessus. Là, c'est mon avis. Manuela donne son avis. Ce n'est pas l'avis de tout le monde. Personnellement, j'ai eu ce discours-là. Ouais, voilà, je suis changée à jamais à cause de la dépression. Mais quand tu parles à une maman, quand tu parles à quelqu'un qui, désolé de ce que je vais dire, mais qui a un handicap suite à un accident, il se sent tout changé. Il ne faut pas avoir... Ce n'est pas la dépression qui nous change, c'est l'épreuve. C'est la difficulté de la souffrance. Et donc, du coup, souvent, on a l'impression qu'on est changé parce que cette dépression, c'est une foutue sorcière. En fait, c'est parce qu'on vit une épreuve de vie. Et toutes les épreuves de vie nous changent. Et il ne faut pas avoir peur de changer. Parce que justement, moi, j'aime bien dire que la dépression, c'est un petit signal pour nous dire que des fois, on a peut-être des comportements qui n'étaient pas les bons et que c'est peut-être le moment de se réajuster. En tout cas, moi, c'est comme ça que je l'ai vécu. Je donnais beaucoup trop aux autres. Je m'oubliais sans cesse. Je ne savais pas qui j'étais. Et puis, j'étais une espèce de poupée pour presque tout mon entourage. People pleaser, comme on dit. Du coup, le fait de me rendre compte que je ne faisais pas des choses pour moi. Merci la dépression. Parce que sinon, j'aurais continué à faire tout pour plaire aux autres. Et du coup, je ne me trouvais pas, je ne savais pas qui j'étais. Et c'est là où c'est intéressant. Pour moi, la dépression, c'est une épreuve de vie comme toute épreuve difficile. Et c'est normal qu'on s'appuie la même personne.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Après, on peut changer en bien.

  • Speaker #1

    On va changer en bien.

  • Speaker #0

    On nous dit tout,

  • Speaker #1

    on changera tout en bien.

  • Speaker #0

    Je disais ça, c'était plutôt dans le sens où c'est vrai que des fois, en tout cas, moi, c'est mon ressenti. Par exemple, avant, je ne me laissais pas du tout marcher dessus. J'étais hyper rentre-dedans. J'ai toujours gardé ce côté un peu revendicatif. Il y a des sujets sur lesquels je suis intraitable. Pour moi, c'est comme ça, c'est comme ça, c'est important. Et ça, il n'y a pas de souci. Mais sur plein d'autres choses, je ne sais pas si je me suis calmée. Mais c'est vrai que sur ce point-là, c'est vrai que des fois, je me dis, Oui. Sur certains aspects, c'est bien. Mais c'est vrai que sur d'autres, j'aimerais bien avoir gardé un peu ce grain de folie que j'avais. Mais c'est vrai qu'il faut toujours se dire, avec du recul, est-ce que c'était bénéfique pour ma santé d'être comme ça ? Est-ce que ce n'est pas mieux maintenant ? C'est pour ça qu'il y a tout un aspect changement, bien ou pas bien, mais qui nécessite par contre de faire énormément d'introspection sur soi-même.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on ne s'en sort pas tant qu'on n'a pas fait d'introspection sur soi-même.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi, entièrement d'accord avec toi.

  • Speaker #0

    Et je pense que c'est ce qui fait le plus peur aux gens. En fait, c'est le fait de dire, voilà, je vais en thérapie, je vais devoir travailler sur moi, je vais devoir ressasser des choses. Et en fait, moi, de ce que je comprends, des gens avec qui je peux parler, qui me parlent de leur vie, etc., c'est vraiment cet aspect-là, introspection, qui est le plus important, mais qui fait le plus peur. Puisque ça va impliquer le changement, etc. Des fois, on va être encore... plus triste pendant la dépression mais je veux donner un petit lueur d'espoir c'est que sincèrement faire une introspection sur soi en tout cas j'adore c'est vraiment super et en fait ça permet de se comprendre parce que des fois on a des comportements on ne comprend pas pourquoi on est comme ça on ne comprend pas pourquoi on réagit et le fait avec sa thérapeute de faire une introspection on comprend tellement de choses on voit le monde Merci. différemment. Franchement, c'est pour les personnes qui ont la possibilité et la chance de faire une thérapie, j'espère que vous vivrez comme moi et que vous verrez qu'on a une chance inouïe de pouvoir être aidée, de pouvoir voir le monde autrement, etc. Parce que c'est vrai que tout le monde n'a pas la possibilité de pouvoir être suivi. C'est ça le problème en France. Ça coûte très cher.

  • Speaker #1

    Une blinde !

  • Speaker #0

    Ouais. Parce que moi, j'ai la chance d'avoir un salaire qui me permet de faire des séances psychologues et psychiatres toutes les deux, trois semaines. Mais tout le monde ne peut pas le faire. Et c'est ça, en fait, qui est regrettable en France. Donc, c'est pour ça que je dis, faire une thérapie, si vous avez la possibilité, faites-le. C'est vraiment une chance.

  • Speaker #1

    Je suis entièrement d'accord avec toi. Je suis entièrement d'accord avec toi. Alors, le petit côté impulsif, je suis peur que ça soit le côté borderline.

  • Speaker #0

    Oui, je pense.

  • Speaker #1

    Après,

  • Speaker #0

    il y a aussi toute l'éducation aussi derrière.

  • Speaker #1

    Il y a l'histoire, le parcours.

  • Speaker #0

    les familles liales c'est ça les femmes de ma famille sont tous à des caractères exactement très moi il m'appelait la commandante avant ah bah d'accord moi je moi je suis je dis toujours à moi je suis commandante j'aime chez fait j'aime donner des ors j'aime c'est vrai que côté famille ma mère est comme ça ma grand mère maternelle et comme ça j'ai une de mes petites soeurs qui est pareil Donc, c'est vraiment un truc de femme. Dans notre famille, c'est femme avec du caractère qui chef, quoi.

  • Speaker #1

    Ben, dis donc. Eh ben, écoute, pour avoir une famille africaine, ça ne change pas trop, tu vois. La femme de caractère qui donne sa petite loi, je connais bien, je connais bien.

  • Speaker #0

    Ah, OK.

  • Speaker #1

    Bon, ben, écoute, merci beaucoup pour tout ce que tu nous partages depuis ce début, Océane. On va arriver vers les questions de la fin. parce que ça fait un petit moment qu'on papote. Je vais te poser la toute première question. Quel conseil tu aurais à donner à nos auditeurs, à ceux qui souffrent de dépression ?

  • Speaker #0

    Comme tu le dis si souvent, faire une thérapie. C'est le plus important, mais comme je disais tout à l'heure, ce n'est pas donné à tout le monde. Je sais que maintenant… Alors, je n'ai jamais testé, mais je sais que certaines entreprises… C'est un site aussi, alors je ne sais pas du tout ce que ça vaut, propose des fois de l'aide thérapeutique de manière ponctuelle. Donc, ça peut aider, il y a les CMP. Vraiment faire une thérapie et être bien entouré. Parce que l'entourage, ça peut faire des ravages. Donc, il faut être vraiment bien entouré de personnes qui sont là pour notre bien-être, mais pas non plus dans le trop. Par exemple, il ne faut pas que la personne, par exemple, si vous avez un conjoint ou une conjointe, il faut que la personne, elle sache poser ses limites, elle aussi, parce qu'en fait, en se protégeant elle-même et en posant des limites, c'est comme ça que vous allez vous rendre compte, en fait, de ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire et sur ce quoi vous devez travailler. Donc ça, c'est important. Et s'il y a des personnes qui vous rendent tristes, qui vous rendent mal, il faut couper les ponts pour un certain temps. Je sais que ce n'est pas facile, notamment quand c'est la famille. Mais moi, je sais que, moi, personnellement, je l'ai fait. Pas couper les ponts totalement, mais je sais que pendant un certain temps, le temps qui était nécessaire, je ne donnais plus de nouvelles. Je ne donnais plus de nouvelles ou très peu, histoire de dire, je ne suis pas morte, je suis là, ne vous inquiétez pas. Mais voilà, des fois, c'est nécessaire de faire ça. Ça ne fait pas plaisir ni à l'un ni à l'autre parce qu'il y a des reproches de l'autre côté. mais il faut se blinder et si ça vous permet d'avancer il faut le faire, même si c'est la famille

  • Speaker #1

    Pour toutes les personnes qui ont quelques petits soucis financiers qui ne peuvent pas se permettre d'avoir un psychologue un psychologue c'est la séance elle est entre 50 à 70 80 euros, l'objectif c'est de se faire au moins tous les 15 jours avec le psy vous avez en France mon parcours psy, il suffit juste d'aller chercher mon parcours psy vous avez droit à 12 séances remboursées par la Sécurité sociale. Pour y accéder, il faut que vous ayez votre médecin traitant qui doit vous faire un petit courrier et ensuite aller sur le site Mon Parcours Psy pour réserver. C'est quand même 6 mois de thérapie. Donc, c'est pas mal. Et ensuite, il y a les CMP, comme disait Océane. Alors, c'est vrai que la queue est un peu abusée, mais c'est pas mal. Ensuite, vous avez aussi des psychiatres qui sont psychothérapeutes. Le psychiatre est remboursé par la Sécurité sociale. Si par contre vous avez une dépression qui est assez longue, vous avez la possibilité de faire ce qu'on appelle l'allocation longue durée auprès de la CPAM. Ça veut dire que je suis en maladie longue depuis au moins deux ans. Et en fait, tous vos traitements et tous les rendez-vous chez le psychiatre, vous aurez pu avancer et vous faire rembourser. Ce sera réglé d'avance. Dans le lien de cette vidéo, je vous mettrai tous les liens pour tous ceux qui ont quelques petits soucis. financiers et qui aimeraient quand même avoir un suivi thérapeutique. Je le sais très bien parce que moi, mon psychiatre, ça a été longtemps que mon seul thérapeute parce que, ben, pas un rond. Et ensuite, après, quand j'ai pu, j'ai été chercher des bonnes personnes, mais en tout cas, je comprends très bien. Merci aussi, Anne. Et super conseil sur les proches, n'hésitez pas à écouter leurs limites parce qu'ils vont vous dire ce que vous avez à travailler. Des fois, ça pique. Des fois, on n'a pas envie d'entendre ce que vont nous dire nos proches, conjoints, enfants, parents, mais c'est des choses qui vont nous permettre d'avancer. Alors, il vaut mieux que ça pique parce que c'est les gens qu'on aime. Mais le plus important, c'est juste de pouvoir aussi savoir qu'est-ce qu'on doit faire pour s'améliorer et pour sortir de la dépression, les amis. Vous ne mettez pas plus de pression. Alors, je sais que j'ai des personnes de l'entourage qui écoutent tous les podcasts. Je suis très surprise, mais j'ai fait un petit sondage il n'y a pas longtemps auprès de ma newsletter. Et j'ai 65% des gens qui sont proches qui écoutent les épisodes du vendredi. j'étais sur les fesses quand j'ai découvert découvert ça. J'étais là en mode, c'est très bien. Est-ce que tu as des conseils à partager à l'entourage ?

  • Speaker #0

    C'est un peu... Je sais que c'est très compliqué de vivre avec quelqu'un qui fait des dépressions. Surtout quand ce sont des dépressions chroniques. Ça peut être fatigant. Ça peut être épuisant, moralement, physiquement, etc. Voilà. Il faut s'armer de patience, mais il ne faut surtout pas s'oublier. C'est le plus important, parce que ce n'est pas parce que votre proche est dépressif, a des dépressions, que vous devez tout supporter. À un moment donné, la dépression, ça n'excuse pas tout. Moi, je le dis parce que je fais des dépressions, mais je me suis toujours dit, ok, je souffre, mais je ne suis pas la seule à souffrir, et je sais que ma maladie peut être handicapante. pour mes proches. Donc, en fait, il faut aussi que moi, je respecte l'autre personne et c'est pour ça que les proches, vous devez poser vos limites. C'est très important. Et voilà. Et si à un moment donné, les limites sont dépassées et que vous en avez marre, en fait, tout simplement, et que vous ne supportez plus, ça commence, vous aussi, à vous peser sur le moral, etc. Il faut prendre des décisions et penser à vous. Voilà. Ça ne fera pas de vous une mauvaise personne si vous quittez un proche en dépression. En fait, je dis tout. toujours des fois dans la vie qu'il faut faire des choix égoïstes. Même si on nous dit toujours qu'il ne faut pas être égoïste, à partir du moment où c'est pour son bien-être, il faut être égoïste. Non, mais sincèrement...

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Tu sais ce que je trouve incroyable, ce que tu dis Océane, parce que il y a quelques semaines, ça devait être au bout du printemps, j'ai fait un épisode de podcast destiné à l'entourage où j'ai dit qu'une personne en dépression n'est pas en sucre et qu'il ne faut pas des fois avoir... peur de dire les choses. Et j'ai reçu une vague de merci venant des proches qui, des fois, ont l'impression que ils ont peur de dire des choses. Et ce que j'ai pris aussi comme exemple, c'est comme un papa et une maman qui ont un bébé à la maternité. On leur fait comprendre que parce qu'ils manipulent l'enfant, qu'ils vont le casser. Tant qu'ils vont dire les choses à la hauteur de la personne, c'est-à-dire ce petit bébé qui vient de sortir, on va le changer, mais on va être doux, on va faire les choses avec respect, etc. Tant qu'on te dit les choses, c'est une bonne chose. Moi, j'étais bien contente que mon conjoint me dise des fois « Manu, tu me parles mal, tu n'es pas respectueuse, tu m'oublies, tu penses souvent qu'à toi. » Alors, ça pique quand il m'a dit « tu penses souvent qu'à toi » , mais d'une certaine manière, il n'avait pas tort. Donc, du coup, ça a un peu l'archouma pour moi, mais ça m'a permis de garder mon couple. Donc, franchement, Océane, tu as toute ma… Tu sais, je fais la danse de la victoire, vous ne le voyez pas. Moi, je la fais parce que c'est vraiment… un des conseils les plus sages qu'on peut partager. Clairement, là, tu es passée en level sage pour moi, Océane. Donc là, tu as monté visage.

  • Speaker #0

    C'est mon plaisir.

  • Speaker #1

    Moi, je fais grande sage Océane. Je te réinviterai sur le podcast.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    En tout cas, franchement, merci pour ce que tu as partagé, Océane, avec nous aujourd'hui. C'est pour ça que c'est important de pouvoir avoir des personnes qui vivent la situation pour nous. partager des choses. C'est aussi super que tu aies d'une certaine manière aussi le trouble borderline. Il y a beaucoup aussi des auditeurs qui l'ont parce que du coup, le trouble borderline apporte de la dépression. C'est super aussi d'avoir entendu ton histoire, ton parcours et tout ce que tu nous as partagé. Tes franches, tes caches, j'adore.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. C'est un avantage et des fois un inconvénient.

  • Speaker #1

    Là, c'est un très bon avantage pour l'épisode d'aujourd'hui. C'est vraiment cool. En tout cas, merci beaucoup à toi d'être venue nous partager ton histoire sur le podcast.

  • Speaker #0

    Merci à toi de m'avoir invitée. C'était un plaisir.

  • Speaker #1

    Si toi aussi qui écoutes ce podcast, tu as aussi envie de participer, sache que la porte est grande ouverte. Pour cela, il suffit juste de m'envoyer un email sur l'adresse contact.mydailypression.com Et puis, il n'y a pas besoin de faire de candidature. Il suffit juste de m'envoyer un petit mail et on échange pour pouvoir peut-être enregistrer ensemble le prochain interview. Merci encore une fois, Océane, d'avoir été là avec nous et d'avoir partagé tous ces bons conseils. Et puis, moi, écoutez, les amis, je vous dis rendez-vous à la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Ciao !

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Description

➡️Dans cet épisode, Océane partage avec sincérité ses 15 années de vie avec la dépression et son trouble borderline, entre rechutes, traitements, et introspection. Un témoignage touchant, lucide et plein d'espoir pour ceux qui vivent la dépression ou accompagnent un proche.


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🎧Raconte-moi ta dépression est un podcast dédié aux personnes en dépression et leurs proche.

😌Je suis Manuella et je suis votre hôte.

Le but ? Donner de la motivation aux dépressifs et du réconfort. Il est possible d'avoir une vie pleine de sens avec la dépression ! Les proches de dépressifs sont aussi concernés et peuvent eux aussi recevoir des encouragements.

✨Pour retrouver mes contenus c'est par ici :

https://www.mydelipression.com  



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et voici donc le grand retour des interviews sur le podcast Raconte-moi ta dépression. C'est super intéressant de voir comment d'autres personnes vivent leur dépression et comment ils peuvent être encourageants par rapport à leur expérience. Ainsi, dans l'épisode du jour, j'interview Océane qui a bien voulu se prêter au jeu de l'interview et nous partager son histoire. Tu verras, c'est très encourageant. Hey ! Bonjour à tous et bienvenue ! Vous écoutez Raconte-moi ta dépression, c'est le podcast... casse dont vous avez besoin pour gérer au mieux la vôtre et celle de votre proche. Moi, c'est Manuela et je suis coach pour dépressifs et pour proches de dépressifs. Après dépression, rechute et tout ce qui va avec, j'ai décidé de faire en sorte de pouvoir apporter aux personnes qui en souffrent directement ou indirectement tous, je dis bien tous les conseils que j'aurais aimé avoir pour mieux gérer la mienne. D'ailleurs, n'écoute surtout pas la voix de la dépression et ne pense même pas un seul instant que tu ne puisses pas t'en sortir. vois cet épisode comme une conversation chaleureuse avec une amie qui n'a qu'une seule envie, t'aider face à ta dépression. Tu es perdu, tu ne sais plus comment faire, la dépression de ton proche commence à te dépasser, et bien toi aussi tu es au bon endroit. Je te proposerai, chers proches, des conseils concrets pour l'entourage des dépressifs afin d'être une aide réelle et non une aide destructrice. Chaque mercredi pour les proches des dépressifs et chaque vendredi pour les dépressifs, ici je te partage tous les conseils dont tu as besoin pour retrouver joie, motivation et savoir-faire. Alors, tu t'installes confortablement, tu prends une petite boisson chaude et un plaid, ou alors tu augmentes le son dans ta voiture et c'est parti ! Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode du podcast. J'espère que vous allez bien. Je suis vraiment contente aujourd'hui de vous retrouver pour un épisode très important. très spécial pour moi, pour un interview. Alors, ça fait un petit moment sur le podcast que je n'avais pas fait d'interview. Ça devait faire une bonne année quant au moment où je vais poster l'épisode de podcast. C'est quelque chose que j'avais, que j'apprécie beaucoup. Du coup, je suis allée tout simplement demander aux personnes de ma communauté sur Instagram si ça les intéressait d'être interviewées. Et aujourd'hui, on est avec Océane. Océane qui a bien voulu se prêter au jeu de l'interview. Sois-la, bienvenue, Océane.

  • Speaker #1

    Merci, bonjour à tous.

  • Speaker #0

    Eh bien vraiment, je suis contente. On va pouvoir prendre un petit peu de temps pour poser des questions à Océane sur son histoire, sur son parcours et qu'elle puisse tout simplement nous partager une partie d'elle par rapport à la dépression. Ça va vous aller voir, ça va être un épisode riche en émotions, avec de belles choses à partager et ça va être encourageant pour tout le monde. En tout cas... J'ai déjà lu les notes de ce qu'elle va partager. Moi, je trouve ça déjà encourageant pour moi. Donc du coup, je suis sûre que ça va être encourageant pour vous. Donc ça va être cool. Eh bien écoute, on va commencer. C'est toi qui vas plus parler. Je ne sais pas si tu es d'accord avec le concept. Il n'y a pas de souci. Il n'y a pas de souci. Il n'y a pas de souci. Eh bien c'est top. Écoute, on va commencer avec la toute première question. Depuis quand vis-tu avec la dépression océane ?

  • Speaker #1

    Eh bien moi, comme je te l'ai dit, ça fait vraiment très longtemps. Par rapport à mon âge, ça fait assez longtemps, je souffre de dépression, sincèrement. Je pense que ça fait une bonne quinzaine d'années, donc à peu près la moitié de ma vie. Donc, ça fait très longtemps. Après, c'est sûr qu'avant, on ne mettait pas vraiment de mots là-dessus. Oui. Donc, je ne savais pas vraiment ce que c'était. Et moi, la plupart, on va dire, des femmes et quelques hommes de ma famille souffrent de dépression. Donc, en fait, c'était limite… C'était classique. En fait, personne n'était alerté. Tout le monde se disait, oui, c'est normal. C'est comme sa mère, c'est comme sa tante, c'est comme sa grand-mère. Donc, en fait, ça n'a pas du tout été pris au sérieux quand j'étais plus jeune. D'accord. Ce qui fait que moi, ça ne fait pas très longtemps que je suis suivie. Parce qu'il y avait vraiment cette chose de se dire, en fait, tout le monde est comme ça dans la famille, donc c'est que c'est normal. mais à un moment donné il faut se rendre à l'évidence qu'en fait non c'est pas normal donc il faut c'est surtout le fait de se dire il faut aller consulter c'est le plus difficile parce qu'on a beau le savoir le fait de franchir le cap c'est très dur c'est

  • Speaker #0

    intéressant ce que tu exprimes que finalement il y a la dépression dans la famille et c'est intéressant de voir cette notion de normalité c'est normal quoi,

  • Speaker #1

    tout simplement oui c'est ça

  • Speaker #0

    Donc du coup, si c'est normal, on ne se pose pas plus de questions que ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, moi j'ai des souvenirs où j'étais pas... en dépression, j'étais vraiment pas bien. Je sais que ma mère était sous antidépresseur très souvent puisqu'on avait une médecin qui me paraissait bien à l'époque et avec du recul maintenant qui n'était pas top top. C'est comme ça. Elle donnait des antidépresseurs comme ça à foison sans suivi. Et après, l'automédicamentation dans la famille, c'était « oh, t'es pas bien, tiens, je te donne un peu de mon antidépresseur, prends-le » . Ah oui ? Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est pas mal ça.

  • Speaker #1

    Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Blague à part, les médecins de famille, on a quelques médecins des fois, je suis un peu d'accord avec toi, des médecins de famille qui donnent un peu facilement les antidépresseurs. Et du coup, des fois, on peut tomber dans certaines situations. Alors, je ne vais pas dire que tous les médecins sont comme ça, mais ça arrive très régulièrement. Prenez ça un temps, vous allez voir, ça va. Ça va vous aider, mais finalement, quand on a des dépressions qui sont là sur longtemps dans la durée, ce n'est pas juste quelques semaines d'antidépresseurs. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Il aurait fallu alerter le suivi psychologique et tout, mais comme je disais au début, ce n'était pas du tout courant avant.

  • Speaker #0

    Non, et puis tu as bien raison. Une quinzaine d'années, c'est quoi ? On est quoi ? 2005 ? Aujourd'hui, c'est compliqué la santé mentale, même si on n'en parle plus. En 2005, ça ne devait pas non plus être un truc de fou. Je comprends très bien. Merci beaucoup pour nous avoir partagé depuis combien de temps tu vis avec la dépression. Quels ont été pour toi les symptômes de la dépression ? Parce que j'aime bien poser cette question car on n'a pas forcément tous les mêmes. Je voulais savoir quels étaient les tiens au CIAT ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, ils sont entre guillemets classiques. J'ai vraiment tout ce qui est aspect tristesse. Ça, c'est vraiment ça. Moi, je pleure énormément parce que je suis hypersensible aussi. Donc voilà, c'est des pleurs constants, mais du matin au soir. Après, du coup, maintenant, ça en devient un peu une petite blague, entre guillemets, avec mes proches parce qu'en gros, souvent, je dis « Ah, c'est marrant, aujourd'hui, je n'ai pas pleuré » . Donc voilà, c'est un peu… C'est des petites blagues. Après, moi, je le prends en rigolant parce que c'est vrai que maintenant, j'ai du recul, etc. Mais beaucoup de pleurs, perte d'appétit. Ça, c'est le plus dur. Je trouve que c'est un des trucs les plus durs à gérer parce qu'en fait, surtout, il n'y a aucune emprise. Mais ça, c'est vraiment horrible. Je fais pas mal le yo-yo avec mon poids. Je peux perdre énormément de poids, reprendre petit à petit et reperdre. C'est l'enfer. Et après, il y a tout ce qui est, je pense, un peu tout le monde, d'idées noires, etc. Quand on arrive à ce stade-là, c'est vraiment que… Oui, c'est compliqué. C'est compliqué, là. En fait, ça ne vient pas directement, c'est vraiment progressif. Et en tout cas, je sais maintenant qu'à partir du moment où je commence à avoir des idées noires, mais très fortes, tout le temps, je sais que c'est mort, que j'ai fait une rechute.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est comme ça que tu comprends ta rechute à toi. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça. Parce que j'ai toujours l'espoir à chaque fois de me dire, en gros, je sais. Je sais que la dépression revient. et je me dis bon ça va le faire ça va le faire je tire sur la corde je tire je tire les médecins me disent non faut prendre du recul faut vous arrêter etc et je dis non ça va le faire ça va le faire et en fait ça le fait pas du tout et à un moment donné c'est terminé quoi c'est pas le point de non retour mais un peu et du coup là là c'est trop tard et en fait après je mets du temps à refaire surface quoi ouais je comprends

  • Speaker #0

    Je comprends. Ce n'est pas simple. Est-ce que tu as d'autres symptômes, Océane ?

  • Speaker #1

    Comme je disais, c'est assez classique. Bien sûr, il y aura la perte de libido, les problèmes de sommeil, l'appétit, et après, l'idée noire, tout ça.

  • Speaker #0

    D'accord. La perte d'appétit, c'est intéressant parce que moi, je ne l'ai pas du tout eue. C'est intéressant. Et la tristesse et les larmes, c'est agréable d'entendre qu'on n'est pas les seuls à pleurer.

  • Speaker #1

    Oui. Moi, je pleure vraiment tout le temps, mais que ce soit de tristesse ou de joie.

  • Speaker #0

    De joie, d'accord. Ah ouais, c'est bien ça.

  • Speaker #1

    Des fois, ce n'est pas pratique.

  • Speaker #0

    Oh, c'est mignon, c'est mignon. Alors, j'avoue que moi, je pleure de joie, mais je ne suis pas très élégante de côté comme moi. Tu pleures, tu as la mort là-bas. Je suis trop contente.

  • Speaker #1

    En plus, moi, je me maquille beaucoup. Donc, du coup, à chaque fois, je me maquille. Ah ouais, ouais. c'est l'enfer donc à chaque fois j'ai des techniques j'ai acquis des techniques pour éviter que mon mascara coule une façon de mettre le mouchoir dans l'oeil et tout ouais ouais c'est une technique t'as pas réussi dans le mascara waterproof ? non j'aime pas

  • Speaker #0

    Ah, tu n'aimes pas ? Tu n'as pas le même type de mascara ?

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus, les waterproof, ce n'est pas l'armeproof en fait. Même si tu pleures, tu peux avoir des traces.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas faux, c'est très faux.

  • Speaker #1

    Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Bon, nous, on a des vies. On est partis sur un podcast beauté et maquillage. OK, d'accord. Alors, du coup, c'est intéressant. Tout à l'heure, tu nous parlais que la dépression, ça fait une quinzaine d'années qu'elle est chez toi. Donc, elle est arrivée assez tôt. Est-ce que tu connais, toi, la raison de ta dépression océane ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas vraiment de shift, en fait, dans le sens où il n'y a pas un moment où je me suis réveillée et je me suis dit, ah, c'est à cause de ça. En fait, c'est plusieurs éléments au cours de ma vie. Il y a aussi le facteur génétique. Il ne me semble pas que ce soit prouvé qu'il y a un facteur génétique, mais ça rentre quand même en compte.

  • Speaker #0

    Ça rentre en compte.

  • Speaker #1

    Quand on voit que beaucoup de femmes dans ma famille sont dépressives, forcément, on se dit qu'il y a quand même un petit quelque chose, donc il y a un peu de ça. Et après, c'est plusieurs événements dans ma vie qui, en soi, quand on en parle, ils ne sont pas forcément très graves, mais qui sûrement ont eu un effet du fait de développer cette dépression. Je ne sais pas si c'est une dépression chronique, mais... Je fais tout le temps des dépressions. Après, comme je te disais, on m'a découvert un trouble de la personnalité borderline. Ça entre aussi. C'est un des symptômes de la dépression. Ça accentue. Mais il y a un peu l'environnement familial. On va dire qu'on est beaucoup dans la famille. Je suis la plus grande. Pas mal de pression pas directe. Un peu de pression indirecte. Il faut être la parfaite. Il faut être ceci, il faut être cela. Je suis la plus grande d'un côté de ma famille, la première, la plus grande. Enfin, voilà, il y a un peu de ça. Après, j'ai été un peu harcelée aussi au collège. Je pense que ça n'a pas aidé. Non. Et après, des déboires amoureux, en fait, qui m'ont un peu… Je pense que déjà, je suis dans un mauvais engrenage. Et en fait, ça m'a assommé toutes mes années lycées. Donc, j'ai enchaîné sur des histoires un peu traumatisantes. traumatisante et du... Du coup, ce qui fait que ça n'a pas aidé.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est super intéressant ce que tu exprimes, Océane, parce que j'aime bien dire ça aussi, la dépression, ce n'est pas juste une raison. C'est rare qu'on ait vraiment une seule raison précise de dépression. C'est toujours, on va dire, ce que j'appelle un terrain, c'est-à-dire plusieurs facteurs, soit des facteurs précipitants ou des prédisposants. Par exemple, là, on a parlé un petit peu de la famille. du côté génétique, alors c'est pas approuvé à 100%, il y a pas mal d'études qui se bouffent un peu entre les deux, il y en a qui sont d'accord, d'autres pas d'accord, etc. Mais moi je sais qu'en tant que thérapeute, déjà dans le contexte familial, il y a de la dépression, dans l'éducation, dans le partage, dans l'échange, ça peut aussi diriger notre construction, et puis forcément les aînés, les aînés vous prenez cher. c'est aussi un truc intéressant les aînés peuvent tomber dans du perfectionnisme je ne sais pas si tu es un peu perfectionniste mais moi ce n'est pas un peu c'est pas un peu ah ok d'accord excuse-moi souvent le perfectionnisme aussi cette quête de faire tellement bien peut faire qu'on s'oublie et la dépression elle a le temps quand on s'oublie elle a trouvé le petit La petite faille, elle rentre là-dedans. Donc oui, c'est intéressant. La dépression, c'est multifactoriel. Et ce qui est aussi intéressant, c'est aussi que tu as parlé du trouble de la personnalité borderline. Est-ce que dans les grandes lignes, tu peux nous donner une petite définition ?

  • Speaker #1

    Alors, le trouble de la personnalité borderline, c'est un trouble de la personnalité. Des fois, on l'assimile un peu à la bipolarité, mais ce n'est pas du tout la même chose. En fait, c'est les émotions. Moi, j'appelle ça comme ça, c'est de ne pas avoir de régulateur émotif. On est toujours dans les extrêmes. Comme on dit la phrase, soit noir, soit blanc, il n'y a pas de gris. Soit on est très heureux, soit on est très en colère, soit on est très triste. Et en fait, le problème de ce trouble, c'est que comme on ressent tout le temps toutes les émotions, dès qu'on a une période où on est « normal » , où on ressent les émotions normalement, c'est là où on n'est pas bien. Parce qu'on ne comprend pas pourquoi. on ne ressent plus les émotions comme on les ressent d'habitude.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    c'est à partir de ce moment-là, en fait, où on va faire des dépressions. On est aussi généralement hypersensible. C'est ce genre de choses. Et il y a le côté addiction. Donc c'est vraiment addiction, ça peut être addiction de tout genre. Moi je dis toujours, j'ai eu de la chance, parce que j'ai jamais eu d'addiction dangereuse pour la santé, donc ça peut être alcoolisme, drogue, etc. Moi ma seule addiction, tu vas rigoler, mais moi je suis accro au shopping.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est mon addiction, j'adore faire du shopping, voilà. Mais il y a aussi le côté perfectionniste et besoin d'être parfaite qui va dessus, c'est que je vais être accro. mais je ne vais jamais dépasser le trop. Voilà, c'est ça. Je ne vais jamais dépasser mon budget parce qu'en fait, dans ma tête, je vais me dire, voilà, si je fais ça, je ne serai pas parfaite. Donc, ça m'aide un peu, entre guillemets, dans un sens, même si ça peut être handicapant parfois d'être perfectionniste. Mais voilà, c'est ça le truc de la personnalité borderline dans les grandes lignes.

  • Speaker #0

    Tu l'as très, très bien décrit. Je voulais que tu l'exprimes parce que c'est ton histoire. Mais en tout cas, moi, j'ai pas mal de mes clients avec... le trouble borderline. Et j'aime bien leur expliquer dans les grandes lignes que c'est cette notion de gestion des émotions. L'émotion est bien plus forte. C'est la problématique même du borderline. Donc, c'est super intéressant. Alors du coup, maintenant que toi, tu nous as partagé un peu ton parcours, qu'est-ce que tu as fait pour prendre soin de toi ? Quelle aide tu as eue ? Qu'est-ce que tu as mis en place pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors, la première chose, c'est accepter de me dire je ne vais pas m'en sortir toute seule. Il faut que j'aille demander de l'aide. C'est vraiment le truc qui m'a sauvée, en fait. C'est de me dire, voilà, j'ai déménagé en 2021 et moi, tout ce qui est changement dans ma vie, ça déclenche des dépressions. Donc là, j'ai déménagé 300 kilomètres de chez moi, plus aucun repère, plus rien. C'était sûr, hop, ça n'a pas loupé. Trois semaines après, j'ai senti que ça recommençait. Donc là, je me suis dit, bon... Soit je reste dans cet état à 300 km de mes repères où je sais que ça n'ira pas, ou soit à un moment donné, il faut que je me fasse aider. Je me suis dit « Bon, je vais tester. On verra si ça se passe bien ou pas. » Et du coup, j'ai consulté dans un CMP à côté de chez moi. J'ai été reçue par une infirmière. En gros, c'est comme ça qu'on est reçus par une infirmière. On parle, etc. Elle prend des notes et en fonction de ce qu'elle ressent et ce qu'on dit, Elle fait passer notre dossier au niveau du conseil médical et c'est le conseil médical qui choisit l'orientation. Donc, je me rappelle, j'ai dû passer début août. Et là, elle a tiré la sonnette d'Alain. Elle a dit, ah non, mais là, ça va pas du tout. Je fais passer votre dossier en priorité et on s'occupe de tout. Mais elle m'avait prévenu, voilà, c'est les vacances, donc vous n'aurez pas de réponse avant fin août. Donc, en fait, c'est là où je me suis dit, bon, en fait, finalement, j'ai quelque chose. je suis pas folle Et le corps médical se rend compte que quelque chose ne va pas. Donc ça m'a soulagée en fait sur le moment.

  • Speaker #0

    Ah bah oui.

  • Speaker #1

    Ça m'a fait du bien en me disant, voilà, je ne suis pas folle. Parce que c'est vrai qu'à un moment, je me disais que j'étais folle. Ah oui, oui, mais je pense que la plupart des gens se disent ça aussi. Parce que comme on n'en parle pas, on se dit, pourquoi ça m'arrive à moi ? Je ne comprends pas. Et du coup, j'ai eu une réponse début septembre. Elle m'a dit, voilà, on va vous faire un suivi complet psychiatre et psychologue. Le psychologue, ils avaient un délai de fou. Donc, j'ai attendu six mois à peu près. Mais la psychiatre, elle m'a dit, on fait passer vos dossiers en urgence. Et un mois et demi après, j'avais rendez-vous avec une psychiatre. Et j'ai eu de la chance parce que je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Je suis tombée avec des praticiennes, deux femmes, donc une psychiatre et une psychologue qui étaient géniales.

  • Speaker #0

    Ah, cool.

  • Speaker #1

    Sincèrement, au top. Et du coup, elles ont tout de suite pris en compte ma souffrance. Et je ne sais plus, j'ai dû faire trois séances peut-être. avant d'être diagnostiquée par le psychiatre. Et après, c'est elle qui faisait un peu le suivi psy au début. Et après, c'est passé à la psychologue. Elle m'a fait plusieurs thérapies, mais je ne saurais pas dire lesquelles. Parce qu'elle ne m'a jamais vraiment dit. Elle faisait son truc et elle ne m'expliquait pas. Parce qu'elle savait que si elle me disait qu'on me fait telle thérapie, moi, je vais acheter 50 livres, je vais lire de A à Z de la thérapie, je vais devenir folle.

  • Speaker #0

    C'est marrant, j'ai une cliente qui m'a dit ça il n'y a pas longtemps. Elle m'a dit, mais du coup, j'aimerais bien que tu m'expliques quelle méthode tu utilises. Et je la regarde, je lui dis, si c'est pour t'aller chercher sur Internet et paniquer, ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc, il y en a à qui, oui, c'est vrai que des fois, alors, elle était dans l'anxiété. Donc, elle m'a dit, ah bon, tu as raison. Donc, oui, je peux comprendre. Oui, d'accord, OK. Alors, tu es plutôt contente du lien que tu as eu avec ces personnes, cette psychiatre, la psychologue ? Tu t'es sentie écoutée, comprise ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était vraiment bien. Après, ça n'a pas empêché la rechute deux ans plus tard. catastrophe mais sur le coup ça faisait en fait c'est surtout le fait de venir voilà j'ai un diagnostic médical voilà c'est ça m'a fait tellement du bien de me dire voilà ça se fait un voilà je j'ai des possibilités d'aller mieux c'était quand même ça fait du bien en fait au moral de zéro là ça fait dix douze ans que je souffre et en fait on me dit voilà on va t'aider ça va les paquets de paille en fait ça fait du bien bon comme je dis sur le coup ça m'a fait du bien je suis quand même je suis très contente d'avoir eu un diagnostic, d'être suivie, etc. Après, ça n'empêche pas, malheureusement, les rechutes. C'est le temple, c'est comme ça. Mais c'est bien d'être suivie. Et en fait, du coup, j'ai dû redéménager là en août, enfin, l'août dernier, et je n'avais plus de suivi parce que le CMP, c'est sectoriel. Le CMP où j'habite, clairement, ils m'ont dit « Vous ne serez jamais prise. » Il y a tellement de monde, en fait, qu'en gros... Ils ont des délais d'attente de deux ans.

  • Speaker #0

    Ah.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, j'ai un peu tardé un peu trop. Tardé à retrouver quelqu'un, en fait. Voilà. Et du coup, j'ai refait une dépression. C'était déménagement, nouveau travail. Enfin, voilà. La totale. Mais du coup, maintenant, j'ai une psychologue qui est super. Vraiment super bien. On s'entend très bien. Elle est vraiment super. Et j'ai un psychiatre qui me suit aussi. Voilà, tous les mois à peu près.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est intéressant. Finalement, c'est intéressant quand tu parles, donc tu les as vues arriver ces rechutes. Est-ce que, d'une certaine manière, tu les comprends mieux et comment est-ce qu'elles arrivent maintenant avec le temps, ces moments de rechute ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je sais. Je sais, mais je suis un peu dans le déni. En fait, je sais très bien quand ça va arriver, je sais très bien comment ça se passe, mais à chaque fois, je me dis, bon, peut-être cette fois, ça va le faire. Mais non, en fait, ça ne le fait jamais. Donc, c'est vrai que des fois, j'avoue, c'est un peu désespérant, parce que je sais qu'il y a la dépression qui est là, mais en plus, comme je me dis, encore, ça recommence, allez, c'est reparti, les médicaments, les soucis, les suivis et tout, c'est vrai que des fois, c'est fatigant. Oui. Voilà. Et c'est plus ça, je pense que c'est à ce moment-là où ça devient vraiment compliqué. En fait, on en a marre.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Tout ce qui est... Ce n'est pas linéaire, je le sais. Je sais que ce n'est pas linéaire. Ce n'est pas parce qu'un jour ça va que ça va aller tout le temps. C'est l'aspect vraiment rechute, je trouve, qui est le plus difficile à vivre dans la dépression. Mais c'est là où il faut s'accrocher. Et c'est là où il faut être très bien entouré aussi.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant, j'ai rebondi sur les rechutes, parce que c'est notre plus grande peur à tous, je pense. Pour ceux qui ont déjà vécu une dépression, le grand stress, c'est la rechute. Et puis, comme tu dis, on est content, on sait par quoi on est passé pour arriver, tout le travail, les médicaments, raconter sa vie à un psychologue, travailler sur son histoire, etc. Et même si tu vois le truc arriver, j'aime ton honnêteté de « Oh, j'ai pas envie que ce soit ça, tu vois. Allez, c'est pas ça. » Puis bon, c'est ça. mais en même temps, c'est parce que... Ce n'est pas qu'on n'est pas courageux, mais il y a un ras-le-bol. C'est fatigant.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est fatigant. En tout cas, chers auditeurs qui écoutent, si tu as des rechutes, fais comme Océane. Même si c'est dur, aller repartir à chaque fois voir quelqu'un, c'est une bonne chose. Mais c'est un peu normal, peut-être, de traîner des pieds quand on voit que ça ne va pas. On va se dire, c'est bon, je vais remonter. C'est quelque chose qui est très récurrent. il faut... pas se mettre de pression là-dessus. On l'a tous fait. En tout cas, il ne faut pas se mettre de pression là-dessus. On l'a tous fait. Donc, c'est normal. Du coup, tu as eu un traitement. J'ai une petite question un peu indiscrète sur la notion de traitement. Est-ce que c'est quelque chose qui a été difficile pour toi à accepter de prendre des médicaments ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Moi, de toute façon, les premières fois où j'ai vraiment eu un vrai traitement, La psychiatre m'avait dit, est-ce que vous allez le prendre ? Je lui ai dit, est-ce que ça va m'aider ? Elle m'a dit oui. Je lui ai dit, oui, je vais le prendre. Et moi, je n'ai pas de souci avec ça. Elle m'a dit, il faut prendre un traitement. J'ai dit, OK, il faut prendre un traitement. Et puis voilà, je sais que ça m'a aidée. Et je le vois parce que je l'ai pris. Moi, j'avais deux médicaments, trois médicaments, mais en soi, deux récurrents. Donc, j'avais un antidépresseur. j'avais un... je ne sais plus comment ils appellent ça...

  • Speaker #0

    un timo-réglateur ?

  • Speaker #1

    c'était pas vraiment ça je ne sais plus... un volet de ptique ? peut-être... C'était un truc pour le trouble borderline, en fait. C'était un anti-impulsif.

  • Speaker #0

    Ah oui, ce n'est pas pareil.

  • Speaker #1

    Voilà, donc j'avais ça et j'avais les anxiolytiques à côté en cas de crise d'angoisse ou quoi que ce soit. Donc ça, je le prenais très rarement parce que je ne sais pas ce que tu en penses, mais je trouve que les anxiolytiques sont super forts.

  • Speaker #0

    C'est un débat particulier.

  • Speaker #1

    Moi, c'est…

  • Speaker #0

    Toi, tu as un trouble borderline, donc l'anxiolithique, ce n'est pas une bonne chose pour vous.

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai, mais du coup… Du coup, moi, j'en avais, parce que je sais qu'il y a des molécules qui sont incompatibles.

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas toutes les molécules et je ne suis pas psychiatre. Mais en tout cas, je sais que pour certains troubles borderline, on va vous proposer des molécules particulières. C'est ça,

  • Speaker #1

    des molécules particulières.

  • Speaker #0

    Voilà, les anxiolytiques, il ne faut pas en avoir peur tant qu'on sait que c'est cadré dans la manière dont on va le prendre. Il faut faire vraiment confiance à votre psychiatre et votre médecin qui vont vous aider à ce que ce soit d'une manière ponctuelle. Si vous prenez un onculétique de manière répétée depuis plusieurs années, discutez avec votre médecin et votre psychiatre. Vous ne mettez pas de pression là-dessus, ce n'est pas le but. En tout cas, on sait que les traitements les plus intéressants contre la dépression, nous on parle de dépression ici, c'est les antidépresseurs. Après, on va avoir les compléments, c'est-à-dire ce qu'on appelle les neuroleptiques, pour garder ceux qui vont gérer l'humeur, ou alors les psychotropes, c'est comme ça qu'on les appelle. Et puis après, toi, Océane, parce que tu as eu le trouble de l'hypersensibilité borderline, tu as eu l'anti-impulsif que je ne connais pas, puisque ce n'est pas du tout ma compétence. Donc du coup, c'était ce traitement-là. Mais c'est intéressant que tu dises que ce n'était pas compliqué, parce que je sais que pour beaucoup de personnes et pour les auditeurs, ou par exemple de mes clients, il y a cette honte de prendre l'antidépresseur, de ne pas être capable de s'en sortir par soi-même, etc. Mais si toi, tu as pu l'accepter, c'est une bonne chose. et il ne faut pas en avoir honte, le traitement, si c'est là pour nous aider, c'est le plus important. C'est ça,

  • Speaker #1

    le traitement, ça permet d'apaiser les idées noires, etc. Ça permet de calmer le cerveau. Je ne sais pas si tout le monde est pareil, mais je sais que mon cerveau va très vite, ne s'arrête jamais. Et du coup, quand je suis en dépression, c'est encore pire. Et c'est ça qui m'empêche de dormir, qui me fait rejeter. Du coup, c'est ça. Tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et du coup, je sais que les médicaments, ça m'aide à calmer tout ça. Et c'est seulement après, quand ils commencent à faire effet, que je peux commencer vraiment à travailler de manière saine sur ma dépression, etc. Et voilà, donc moi, ça m'a vachement aidée, les médicaments. Je sais que quand je fais une rechute et que mon médecin me dit « Est-ce que vous seriez OK pour reprendre des médicaments ? » Moi, je dis oui, direct. Et je comprends les gens qui ont peur, en fait, de... prendre des médicaments, parce qu'en fait, le problème, c'est même pas notre avis, en fait, c'est l'avis des autres. Parce que, sincèrement, même moi, dans ma famille, les questions qu'on me posait, je crois, c'est ça va mieux, ça va bien ? Voilà, c'est classique, mais après, c'est t'as arrêté ton traitement, tu continues, tu prends quoi comme médicament ? Tu sais que c'est pas bon pour la santé ? En fait, c'est ça qui est chiant. C'est plus ça,

  • Speaker #0

    je pense,

  • Speaker #1

    que les gens...

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai ? C'est vrai que le problème, c'est souvent l'entourage. Puis souvent l'entourage aussi qui nous a bien martelé dans la tête que ce n'est pas bien de prendre des antidépresseurs. On est au courant que les antidépresseurs, ils ont mauvaise presse pour 99% des Français. Du coup, il y a vraiment cette vision très négative. Moi, je sais que quand je disais à ma maman, « Oh, change de traitement. Oh, mais est-ce que tu es sûre que c'est une bonne idée ? Peut-être plutôt que tu arrêtes, etc. » Je dis, mais ma sœur... laisse-moi tranquille je sais que t'as peur je sais que ça te stresse mais en même temps je suis malade et j'ai besoin d'un équilibre et moi j'avais une dépression sévère en plus après il y a la cyclotimie qui s'est bien positionnée quand t'as des troubles d'humeur comme ça malheureusement il fallait quelque chose pour apaiser mon cerveau et c'était le traitement qui était important mais souvent c'est vrai que c'est l'entourage qui va faire peur et moi comme il y a des clients à qui je dis ça Vous n'êtes pas obligé de raconter aux gens ce que vous prenez. Donc, si vous savez que ça peut embêter Pierre, Paul, Ginette ou Bernadette, gardez ça pour vous. C'est tout simplement votre vie privée. Ça ne les regarde pas. Donc, voilà, je peux comprendre. Mais c'est intéressant de partager ton point de vue sur les médicaments. Dis-moi, j'ai une autre question à te poser, Océane. Qu'est-ce que toi tu as fait pour comprendre un peu ce qui t'arrivait, ta dépression ? Et aussi en même temps, je vais poser aussi la question sur le trouble de la personnalité borderline. Qu'est-ce que tu as fait pour comprendre un peu ce qui t'arrivait ? Alors, moi, j'adore apprendre des choses. Ça va rentrer dans l'histoire. Moi, je suis fan de l'apprentissage. J'aime toujours apprendre des choses, développer des compétences, etc. Et notamment dans le domaine, tout ce qui est santé mentale. Mais ça, même avant de savoir que j'avais un trouble de la personnalité borderline. Et du coup, je lisais de temps en temps des petites choses sur Internet, etc. Et à un moment donné, c'était avant d'être diagnostiquée, ça n'allait vraiment pas, c'était l'horreur,

  • Speaker #1

    l'horreur, l'horreur.

  • Speaker #0

    Et j'ai commencé à faire des recherches pour essayer de comprendre pourquoi j'étais comme ça. Je regardais un peu sur Internet, un peu sur les réseaux, sans me dire que je vais trouver quelque chose. Et j'avais entendu parler de ce trouble de la personnalité borderline. Je me disais, c'est bizarre, ça ressemble quand même vachement à ce que j'ai. Je m'étais dit, OK, bon, je vais laisser ça de côté. Le moment où j'ai été suivie, où la psychiatre m'a dit que j'avais ce trouble-là, en fait, ça a paru un peu comme une évidence. Et je me suis dit, bon, je vais me renseigner dessus. Et comme elle savait en plus que j'aimais bien apprendre, elle m'a proposé un livre de thérapie. Je ne sais plus comment il s'appelle. Ça doit être « Thérapie pour troubles de la personnalité borderline » ou quelque chose comme ça. Et en fait, c'est un truc en plus de la thérapie qu'on fait avec les médecins. C'est vraiment quelque chose pour... C'est un petit livre, en fait, comme un cahier de vacances, mais sur le truc de la personnalité. Et en fait, j'ai fait ça aussi pour la dépression, pour plein de choses. Alors après, il faut savoir que si les personnes sont comme moi et qu'elles réfléchissent un peu trop, des fois, ça peut être un cercle vicieux. Mais c'est toujours intéressant quand même de savoir ce genre de choses. Et en fait, finalement, moi, je me suis rendue compte... que le fait d'en apprendre beaucoup plus sur la santé mentale, tous sujets confondus, ça permettait aux autres personnes de mon entourage de se sentir encore plus en confiance avec moi et d'avoir des discussions hyper profondes avec moi. Et ça, j'adore. J'aime beaucoup aider les gens, j'aime beaucoup les soutenir, etc. Et ça a permis, je le voyais, aux personnes de se sentir un peu soulagées, de pouvoir parler avec quelqu'un qui avait une autre vision que toutes les personnes autour d'eux. Et les gens se confient vachement plus facilement avec moi. Et du coup, ils me parlent. Par exemple, un tel va me dire, mon enfant, il a ça. Qu'est-ce que tu en penses ? Alors, je dis, moi, je connais ça. Tu devrais lire ce livre, etc. Et en fait, ça permet de tisser des liens avec des personnes beaucoup plus facilement. Et moi, j'adore ça. Et en fait, on apprend des autres. Et les autres apprennent de nous. Et je trouve ça super. Donc, c'est un peu comme ça, en lisant et en discutant beaucoup avec les gens sur ces troubles-là. dépression et troubles de la personnalité borderline entre autres, ça me permet d'avancer aussi moi-même dans ma guérison et d'aider les autres.

  • Speaker #1

    C'est intéressant, du coup, tu partages ce que tu as appris en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Parce que moi, je sais que des fois, on me dit « Oui, tu ne devrais pas en parler, etc. » Moi, je suis un livre ouvert. Moi, j'ai vraiment… Si quelqu'un me pose une question, il sait qu'il va avoir une réponse. Donc en fait, je dis toujours aux gens, si tu me poses une question mais que tu n'es pas prêt à entendre la réponse, ne me pose pas la question quand il y a des gens qui me demandent est-ce que ça va moi je ne vais pas dire oui pour faire plaisir moi je vais dire non ça ne va pas et si on me dit pourquoi je demande toujours est-ce que tu es sûr que tu veux savoir et des fois les gens me disent non je ne suis pas sûr ou les gens vont me dire oui donc livre ouvert moi je n'ai pas de soucis à dire que je suis malade que je suis de dépression que j'ai une maladie mentale c'est vraiment moi j'ai zéro honte c'est un avantage Merci.

  • Speaker #1

    Bah oui,

  • Speaker #0

    c'est un avantage. Et du coup, c'est vrai que je suis un peu un livre ouvert.

  • Speaker #1

    T'as pas peur de parler aux yeux de ton histoire ? C'est intéressant parce que finalement, ça gêne une certaine partie de ton entourage parce que c'est gênant et que souvent, c'est parce que c'est eux qui ne savent pas gérer leurs propres émotions face à toi. C'est souvent ça le problème. On a l'impression qu'on gêne. Mais en fait, c'est eux qui sont gênés. Parce que tu dis, parce qu'ils ne savent pas comment réagir. On vit dans un monde où il faut que tout soit parfait. Quand on dit ça ne va pas, tout le monde a peur et un peu paniqué. Et donc, du coup, c'est intéressant de voir que toi, tu as pu partager aux gens, tu dis la vérité. Tu dis ce que tu ressens et c'est très encourageant.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et moi, je me dis toujours, moi, s'il y avait eu... En gros, pour les personnes qui... commencent, on va dire, j'aime pas dire ça, mais qui commencent à se faire de dépression, vraiment leur première dépression, etc. Je sais très bien que les personnes, elles sont perdues, elles comprennent pas ce qui leur arrive et ça peut être pire en fait. Et moi, je me dis, si j'avais été dans leur cas... Si j'avais une personne à côté de moi qui souffrait de ça, j'aurais aimé qu'elle m'en parle pour savoir, pour ne pas être perdue, pour ne pas me sentir seule. C'est pour ça que moi, je parle de ça ouvertement, parce qu'en fait, on ne sait jamais ce que les gens vivent dans leur tête, dans leur vie. Et peut-être que le fait de se sentir moins seule, ça peut les aider aussi.

  • Speaker #1

    En effet. En effet. C'est sûr que… Au début, dans les premiers pas de la dépression, on peut avoir peur parce que les gens ne comprennent pas, les gens ont des fonctionnements un petit peu particuliers. Donc, du coup, c'est un peu compliqué. Mais en fait, vraiment, les auditeurs, rappelez-vous d'un truc très important. Comme je dis tout à l'heure, on gêne les gens. Ce n'est pas vous qui êtes gênant. Donc, du coup, il ne faut pas avoir peur. Je veux dire, on vit dans un monde où aujourd'hui... C'est un chiffre qui a changé, mais il date de 2018 officiellement. Un Français sur cinq vivra ou va vivre une dépression. Donc, autour de nous, les gens savent ce que c'est que la dépression. Alors, il reste des gens qui ont encore, on va dire, des idées biaisées sur le sujet. Mais d'une certaine manière, ce n'est pas comme si aujourd'hui, la santé mentale était un sujet tabou. On en parle de plus en plus. Maintenant, il ne faut pas que vous ayez honte et vous racontez ce que vous, vous voulez aux gens. Océane, c'est cool. Elle n'a pas peur d'aller taper des gens et dire des trucs qu'elle pense. Merci, Océane.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et si ce n'est pas votre truc, on ne vous en veut pas non plus. Par exemple, personnellement, moi, ce n'était pas mon truc. C'est-à-dire que moi, j'ai réussi à parler de mon histoire vraiment parce que j'ai le podcast. Sincèrement, c'est-à-dire que dès que le podcast est sorti, ça fait cinq ans, j'avais l'habitude de parler de moi à travers le podcast parce que c'est cool de parler de moi. Là, il n'y a personne. C'est-à-dire, bon, là, il y a Océane qui est avec moi en train d'enregistrer. Mais officiellement, quand j'enregistre un podcast, je suis toute seule. Donc, je peux parler comme si je parlais dans ma tête, quoi. Mais c'est sûr que parler à quelqu'un, ça peut faire peur. Ce n'est pas forcément toujours simple. Alors, vous ne mettez pas de pression. On ne vous demande pas d'aller mettre dans des combats qui vont vous mettre en difficulté. Si vous sentez que Bernadette, Ginette ou Bertrand ne vont pas comprendre ce que vous avez à dire, ne le dites pas. Et puis si vous avez envie de mettre un uppercut à ces gars-là parce que vous voulez leur montrer ce que c'est que la dépression, allez-y, faites-vous plaisir. Mais il n'y a pas de comportement parfait. Le meilleur comportement, c'est comment vous, vous allez vous sentir. N'attendez pas, mettez-vous vraiment par rapport à vous, votre personnalité. Et c'est ça que j'apprécie beaucoup et ce que tu exprimes, Océane, c'est que là, c'est toi-même. Là, je sens que c'est toi que tu partages qui tu es. Et donc, c'est ça qui est le plus important. En tant qu'on est en accord avec nous, notre construction, notre personnalité et notre fonctionnement, on est tous différents face à la dépression. Ne vous mettez pas de pression, ce n'est pas le but.

  • Speaker #0

    Non, c'est même pire de se mettre la pression. Tellement. Parce que c'est vrai que je ne sais plus si toi tu en avais déjà parlé dans tes podcasts, mais il y a cette sensation de dépersonnalisation dans la dépression aussi. On ne se reconnaît pas en fait. Bien sûr. On ne sait plus qui on est, on ne se reconnaît pas. Et on change beaucoup aussi avec la dépression. Moi, je sais que j'ai vachement changé depuis que... Bon, après, c'est normal. Quand on passe de ado à jeune femme, forcément, on change. Mais je sens que la dépression, ça m'a vraiment transformée. Et c'est vrai que des fois, on a du mal à se reconnaître. Et c'est pour ça qu'il faut toujours se dire, voilà qui j'ai envie d'être. Et se coller au mieux avec la personne avec qui on a envie d'être. Peu importe si ça fait plaisir ou pas aux autres.

  • Speaker #1

    Il faut se faire plaisir à soi. Tu as très bien dit les choses. Alors oui, tu as entièrement raison. Je pense que vous tous êtes capables de le reconnaître. On est différent. On est face à une souffrance. Forcément que notre manière de vivre va changer puisqu'on est face à des fois l'épreuve la plus horrible de notre existence, en tout cas par rapport à notre situation et notre référentiel. Du coup, on ne sait plus qui on est puisque la dépression nous fait faire des comportements... à l'opposé des fois de notre fonctionnement, donc on ne sait plus qui on est. L'objectif, en fait, c'est de se reconnecter à soi. Ça demande du temps, de la patience. Mais tant qu'on arrive à penser ce qui est meilleur pour nous, et pas pour Bernadette, Ginette et Bertrand, comme je dis depuis tout à l'heure, tant que ça reste pour nous, c'est le plus important. Moi, un petit conseil, je vais faire une petite parenthèse, mais ça, c'est mon côté thérapeute qui réfléchit un peu trop. Vraiment, si... Vous avez l'impression, chers auditeurs, que vraiment, vous avez eu pu à vous reconnaître, à savoir qui vous êtes et vous êtes perdus. Parlez-en à votre thérapeute. C'est-à-dire que c'est quelque chose que moi, j'aborde à chaque fois avec mes clients, cette quête de qui je suis. Mais quelquefois, on évite d'en parler parce qu'on n'y pense pas vraiment. N'ayez pas peur d'en parler. Ça va vous permettre aussi de vous reconnecter à la personne que vous avez envie d'être et votre thérapeute, il a tous les outils pour vous aider. Ce n'est pas impossible de se reconnecter, de se retrouver, ce n'est pas vrai. N'hésitez pas. C'est mon petit côté thérapeute qui revient et qui vous partage ce petit point-là. C'est vraiment important. On peut réussir à redevenir, à être aligné avec nous-mêmes. Ça,

  • Speaker #0

    c'est beaucoup aussi Et... Comme tu dis, être alignée avec qui on est, tout en sachant qu'on ne sera jamais la même personne qu'on était avant la dépression. Ça aussi, il faut faire le deuil de qui on était avant. Et je trouve que ça, c'est très difficile.

  • Speaker #1

    Alors, tu sais, moi, je vais me permettre de dire un avis sur ce sujet. J'ai un avis très tranché là-dessus. Là, c'est mon avis. Manuela donne son avis. Ce n'est pas l'avis de tout le monde. Personnellement, j'ai eu ce discours-là. Ouais, voilà, je suis changée à jamais à cause de la dépression. Mais quand tu parles à une maman, quand tu parles à quelqu'un qui, désolé de ce que je vais dire, mais qui a un handicap suite à un accident, il se sent tout changé. Il ne faut pas avoir... Ce n'est pas la dépression qui nous change, c'est l'épreuve. C'est la difficulté de la souffrance. Et donc, du coup, souvent, on a l'impression qu'on est changé parce que cette dépression, c'est une foutue sorcière. En fait, c'est parce qu'on vit une épreuve de vie. Et toutes les épreuves de vie nous changent. Et il ne faut pas avoir peur de changer. Parce que justement, moi, j'aime bien dire que la dépression, c'est un petit signal pour nous dire que des fois, on a peut-être des comportements qui n'étaient pas les bons et que c'est peut-être le moment de se réajuster. En tout cas, moi, c'est comme ça que je l'ai vécu. Je donnais beaucoup trop aux autres. Je m'oubliais sans cesse. Je ne savais pas qui j'étais. Et puis, j'étais une espèce de poupée pour presque tout mon entourage. People pleaser, comme on dit. Du coup, le fait de me rendre compte que je ne faisais pas des choses pour moi. Merci la dépression. Parce que sinon, j'aurais continué à faire tout pour plaire aux autres. Et du coup, je ne me trouvais pas, je ne savais pas qui j'étais. Et c'est là où c'est intéressant. Pour moi, la dépression, c'est une épreuve de vie comme toute épreuve difficile. Et c'est normal qu'on s'appuie la même personne.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Après, on peut changer en bien.

  • Speaker #1

    On va changer en bien.

  • Speaker #0

    On nous dit tout,

  • Speaker #1

    on changera tout en bien.

  • Speaker #0

    Je disais ça, c'était plutôt dans le sens où c'est vrai que des fois, en tout cas, moi, c'est mon ressenti. Par exemple, avant, je ne me laissais pas du tout marcher dessus. J'étais hyper rentre-dedans. J'ai toujours gardé ce côté un peu revendicatif. Il y a des sujets sur lesquels je suis intraitable. Pour moi, c'est comme ça, c'est comme ça, c'est important. Et ça, il n'y a pas de souci. Mais sur plein d'autres choses, je ne sais pas si je me suis calmée. Mais c'est vrai que sur ce point-là, c'est vrai que des fois, je me dis, Oui. Sur certains aspects, c'est bien. Mais c'est vrai que sur d'autres, j'aimerais bien avoir gardé un peu ce grain de folie que j'avais. Mais c'est vrai qu'il faut toujours se dire, avec du recul, est-ce que c'était bénéfique pour ma santé d'être comme ça ? Est-ce que ce n'est pas mieux maintenant ? C'est pour ça qu'il y a tout un aspect changement, bien ou pas bien, mais qui nécessite par contre de faire énormément d'introspection sur soi-même.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on ne s'en sort pas tant qu'on n'a pas fait d'introspection sur soi-même.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi, entièrement d'accord avec toi.

  • Speaker #0

    Et je pense que c'est ce qui fait le plus peur aux gens. En fait, c'est le fait de dire, voilà, je vais en thérapie, je vais devoir travailler sur moi, je vais devoir ressasser des choses. Et en fait, moi, de ce que je comprends, des gens avec qui je peux parler, qui me parlent de leur vie, etc., c'est vraiment cet aspect-là, introspection, qui est le plus important, mais qui fait le plus peur. Puisque ça va impliquer le changement, etc. Des fois, on va être encore... plus triste pendant la dépression mais je veux donner un petit lueur d'espoir c'est que sincèrement faire une introspection sur soi en tout cas j'adore c'est vraiment super et en fait ça permet de se comprendre parce que des fois on a des comportements on ne comprend pas pourquoi on est comme ça on ne comprend pas pourquoi on réagit et le fait avec sa thérapeute de faire une introspection on comprend tellement de choses on voit le monde Merci. différemment. Franchement, c'est pour les personnes qui ont la possibilité et la chance de faire une thérapie, j'espère que vous vivrez comme moi et que vous verrez qu'on a une chance inouïe de pouvoir être aidée, de pouvoir voir le monde autrement, etc. Parce que c'est vrai que tout le monde n'a pas la possibilité de pouvoir être suivi. C'est ça le problème en France. Ça coûte très cher.

  • Speaker #1

    Une blinde !

  • Speaker #0

    Ouais. Parce que moi, j'ai la chance d'avoir un salaire qui me permet de faire des séances psychologues et psychiatres toutes les deux, trois semaines. Mais tout le monde ne peut pas le faire. Et c'est ça, en fait, qui est regrettable en France. Donc, c'est pour ça que je dis, faire une thérapie, si vous avez la possibilité, faites-le. C'est vraiment une chance.

  • Speaker #1

    Je suis entièrement d'accord avec toi. Je suis entièrement d'accord avec toi. Alors, le petit côté impulsif, je suis peur que ça soit le côté borderline.

  • Speaker #0

    Oui, je pense.

  • Speaker #1

    Après,

  • Speaker #0

    il y a aussi toute l'éducation aussi derrière.

  • Speaker #1

    Il y a l'histoire, le parcours.

  • Speaker #0

    les familles liales c'est ça les femmes de ma famille sont tous à des caractères exactement très moi il m'appelait la commandante avant ah bah d'accord moi je moi je suis je dis toujours à moi je suis commandante j'aime chez fait j'aime donner des ors j'aime c'est vrai que côté famille ma mère est comme ça ma grand mère maternelle et comme ça j'ai une de mes petites soeurs qui est pareil Donc, c'est vraiment un truc de femme. Dans notre famille, c'est femme avec du caractère qui chef, quoi.

  • Speaker #1

    Ben, dis donc. Eh ben, écoute, pour avoir une famille africaine, ça ne change pas trop, tu vois. La femme de caractère qui donne sa petite loi, je connais bien, je connais bien.

  • Speaker #0

    Ah, OK.

  • Speaker #1

    Bon, ben, écoute, merci beaucoup pour tout ce que tu nous partages depuis ce début, Océane. On va arriver vers les questions de la fin. parce que ça fait un petit moment qu'on papote. Je vais te poser la toute première question. Quel conseil tu aurais à donner à nos auditeurs, à ceux qui souffrent de dépression ?

  • Speaker #0

    Comme tu le dis si souvent, faire une thérapie. C'est le plus important, mais comme je disais tout à l'heure, ce n'est pas donné à tout le monde. Je sais que maintenant… Alors, je n'ai jamais testé, mais je sais que certaines entreprises… C'est un site aussi, alors je ne sais pas du tout ce que ça vaut, propose des fois de l'aide thérapeutique de manière ponctuelle. Donc, ça peut aider, il y a les CMP. Vraiment faire une thérapie et être bien entouré. Parce que l'entourage, ça peut faire des ravages. Donc, il faut être vraiment bien entouré de personnes qui sont là pour notre bien-être, mais pas non plus dans le trop. Par exemple, il ne faut pas que la personne, par exemple, si vous avez un conjoint ou une conjointe, il faut que la personne, elle sache poser ses limites, elle aussi, parce qu'en fait, en se protégeant elle-même et en posant des limites, c'est comme ça que vous allez vous rendre compte, en fait, de ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire et sur ce quoi vous devez travailler. Donc ça, c'est important. Et s'il y a des personnes qui vous rendent tristes, qui vous rendent mal, il faut couper les ponts pour un certain temps. Je sais que ce n'est pas facile, notamment quand c'est la famille. Mais moi, je sais que, moi, personnellement, je l'ai fait. Pas couper les ponts totalement, mais je sais que pendant un certain temps, le temps qui était nécessaire, je ne donnais plus de nouvelles. Je ne donnais plus de nouvelles ou très peu, histoire de dire, je ne suis pas morte, je suis là, ne vous inquiétez pas. Mais voilà, des fois, c'est nécessaire de faire ça. Ça ne fait pas plaisir ni à l'un ni à l'autre parce qu'il y a des reproches de l'autre côté. mais il faut se blinder et si ça vous permet d'avancer il faut le faire, même si c'est la famille

  • Speaker #1

    Pour toutes les personnes qui ont quelques petits soucis financiers qui ne peuvent pas se permettre d'avoir un psychologue un psychologue c'est la séance elle est entre 50 à 70 80 euros, l'objectif c'est de se faire au moins tous les 15 jours avec le psy vous avez en France mon parcours psy, il suffit juste d'aller chercher mon parcours psy vous avez droit à 12 séances remboursées par la Sécurité sociale. Pour y accéder, il faut que vous ayez votre médecin traitant qui doit vous faire un petit courrier et ensuite aller sur le site Mon Parcours Psy pour réserver. C'est quand même 6 mois de thérapie. Donc, c'est pas mal. Et ensuite, il y a les CMP, comme disait Océane. Alors, c'est vrai que la queue est un peu abusée, mais c'est pas mal. Ensuite, vous avez aussi des psychiatres qui sont psychothérapeutes. Le psychiatre est remboursé par la Sécurité sociale. Si par contre vous avez une dépression qui est assez longue, vous avez la possibilité de faire ce qu'on appelle l'allocation longue durée auprès de la CPAM. Ça veut dire que je suis en maladie longue depuis au moins deux ans. Et en fait, tous vos traitements et tous les rendez-vous chez le psychiatre, vous aurez pu avancer et vous faire rembourser. Ce sera réglé d'avance. Dans le lien de cette vidéo, je vous mettrai tous les liens pour tous ceux qui ont quelques petits soucis. financiers et qui aimeraient quand même avoir un suivi thérapeutique. Je le sais très bien parce que moi, mon psychiatre, ça a été longtemps que mon seul thérapeute parce que, ben, pas un rond. Et ensuite, après, quand j'ai pu, j'ai été chercher des bonnes personnes, mais en tout cas, je comprends très bien. Merci aussi, Anne. Et super conseil sur les proches, n'hésitez pas à écouter leurs limites parce qu'ils vont vous dire ce que vous avez à travailler. Des fois, ça pique. Des fois, on n'a pas envie d'entendre ce que vont nous dire nos proches, conjoints, enfants, parents, mais c'est des choses qui vont nous permettre d'avancer. Alors, il vaut mieux que ça pique parce que c'est les gens qu'on aime. Mais le plus important, c'est juste de pouvoir aussi savoir qu'est-ce qu'on doit faire pour s'améliorer et pour sortir de la dépression, les amis. Vous ne mettez pas plus de pression. Alors, je sais que j'ai des personnes de l'entourage qui écoutent tous les podcasts. Je suis très surprise, mais j'ai fait un petit sondage il n'y a pas longtemps auprès de ma newsletter. Et j'ai 65% des gens qui sont proches qui écoutent les épisodes du vendredi. j'étais sur les fesses quand j'ai découvert découvert ça. J'étais là en mode, c'est très bien. Est-ce que tu as des conseils à partager à l'entourage ?

  • Speaker #0

    C'est un peu... Je sais que c'est très compliqué de vivre avec quelqu'un qui fait des dépressions. Surtout quand ce sont des dépressions chroniques. Ça peut être fatigant. Ça peut être épuisant, moralement, physiquement, etc. Voilà. Il faut s'armer de patience, mais il ne faut surtout pas s'oublier. C'est le plus important, parce que ce n'est pas parce que votre proche est dépressif, a des dépressions, que vous devez tout supporter. À un moment donné, la dépression, ça n'excuse pas tout. Moi, je le dis parce que je fais des dépressions, mais je me suis toujours dit, ok, je souffre, mais je ne suis pas la seule à souffrir, et je sais que ma maladie peut être handicapante. pour mes proches. Donc, en fait, il faut aussi que moi, je respecte l'autre personne et c'est pour ça que les proches, vous devez poser vos limites. C'est très important. Et voilà. Et si à un moment donné, les limites sont dépassées et que vous en avez marre, en fait, tout simplement, et que vous ne supportez plus, ça commence, vous aussi, à vous peser sur le moral, etc. Il faut prendre des décisions et penser à vous. Voilà. Ça ne fera pas de vous une mauvaise personne si vous quittez un proche en dépression. En fait, je dis tout. toujours des fois dans la vie qu'il faut faire des choix égoïstes. Même si on nous dit toujours qu'il ne faut pas être égoïste, à partir du moment où c'est pour son bien-être, il faut être égoïste. Non, mais sincèrement...

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Tu sais ce que je trouve incroyable, ce que tu dis Océane, parce que il y a quelques semaines, ça devait être au bout du printemps, j'ai fait un épisode de podcast destiné à l'entourage où j'ai dit qu'une personne en dépression n'est pas en sucre et qu'il ne faut pas des fois avoir... peur de dire les choses. Et j'ai reçu une vague de merci venant des proches qui, des fois, ont l'impression que ils ont peur de dire des choses. Et ce que j'ai pris aussi comme exemple, c'est comme un papa et une maman qui ont un bébé à la maternité. On leur fait comprendre que parce qu'ils manipulent l'enfant, qu'ils vont le casser. Tant qu'ils vont dire les choses à la hauteur de la personne, c'est-à-dire ce petit bébé qui vient de sortir, on va le changer, mais on va être doux, on va faire les choses avec respect, etc. Tant qu'on te dit les choses, c'est une bonne chose. Moi, j'étais bien contente que mon conjoint me dise des fois « Manu, tu me parles mal, tu n'es pas respectueuse, tu m'oublies, tu penses souvent qu'à toi. » Alors, ça pique quand il m'a dit « tu penses souvent qu'à toi » , mais d'une certaine manière, il n'avait pas tort. Donc, du coup, ça a un peu l'archouma pour moi, mais ça m'a permis de garder mon couple. Donc, franchement, Océane, tu as toute ma… Tu sais, je fais la danse de la victoire, vous ne le voyez pas. Moi, je la fais parce que c'est vraiment… un des conseils les plus sages qu'on peut partager. Clairement, là, tu es passée en level sage pour moi, Océane. Donc là, tu as monté visage.

  • Speaker #0

    C'est mon plaisir.

  • Speaker #1

    Moi, je fais grande sage Océane. Je te réinviterai sur le podcast.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    En tout cas, franchement, merci pour ce que tu as partagé, Océane, avec nous aujourd'hui. C'est pour ça que c'est important de pouvoir avoir des personnes qui vivent la situation pour nous. partager des choses. C'est aussi super que tu aies d'une certaine manière aussi le trouble borderline. Il y a beaucoup aussi des auditeurs qui l'ont parce que du coup, le trouble borderline apporte de la dépression. C'est super aussi d'avoir entendu ton histoire, ton parcours et tout ce que tu nous as partagé. Tes franches, tes caches, j'adore.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. C'est un avantage et des fois un inconvénient.

  • Speaker #1

    Là, c'est un très bon avantage pour l'épisode d'aujourd'hui. C'est vraiment cool. En tout cas, merci beaucoup à toi d'être venue nous partager ton histoire sur le podcast.

  • Speaker #0

    Merci à toi de m'avoir invitée. C'était un plaisir.

  • Speaker #1

    Si toi aussi qui écoutes ce podcast, tu as aussi envie de participer, sache que la porte est grande ouverte. Pour cela, il suffit juste de m'envoyer un email sur l'adresse contact.mydailypression.com Et puis, il n'y a pas besoin de faire de candidature. Il suffit juste de m'envoyer un petit mail et on échange pour pouvoir peut-être enregistrer ensemble le prochain interview. Merci encore une fois, Océane, d'avoir été là avec nous et d'avoir partagé tous ces bons conseils. Et puis, moi, écoutez, les amis, je vous dis rendez-vous à la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Ciao !

Description

➡️Dans cet épisode, Océane partage avec sincérité ses 15 années de vie avec la dépression et son trouble borderline, entre rechutes, traitements, et introspection. Un témoignage touchant, lucide et plein d'espoir pour ceux qui vivent la dépression ou accompagnent un proche.


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🎧Raconte-moi ta dépression est un podcast dédié aux personnes en dépression et leurs proche.

😌Je suis Manuella et je suis votre hôte.

Le but ? Donner de la motivation aux dépressifs et du réconfort. Il est possible d'avoir une vie pleine de sens avec la dépression ! Les proches de dépressifs sont aussi concernés et peuvent eux aussi recevoir des encouragements.

✨Pour retrouver mes contenus c'est par ici :

https://www.mydelipression.com  



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et voici donc le grand retour des interviews sur le podcast Raconte-moi ta dépression. C'est super intéressant de voir comment d'autres personnes vivent leur dépression et comment ils peuvent être encourageants par rapport à leur expérience. Ainsi, dans l'épisode du jour, j'interview Océane qui a bien voulu se prêter au jeu de l'interview et nous partager son histoire. Tu verras, c'est très encourageant. Hey ! Bonjour à tous et bienvenue ! Vous écoutez Raconte-moi ta dépression, c'est le podcast... casse dont vous avez besoin pour gérer au mieux la vôtre et celle de votre proche. Moi, c'est Manuela et je suis coach pour dépressifs et pour proches de dépressifs. Après dépression, rechute et tout ce qui va avec, j'ai décidé de faire en sorte de pouvoir apporter aux personnes qui en souffrent directement ou indirectement tous, je dis bien tous les conseils que j'aurais aimé avoir pour mieux gérer la mienne. D'ailleurs, n'écoute surtout pas la voix de la dépression et ne pense même pas un seul instant que tu ne puisses pas t'en sortir. vois cet épisode comme une conversation chaleureuse avec une amie qui n'a qu'une seule envie, t'aider face à ta dépression. Tu es perdu, tu ne sais plus comment faire, la dépression de ton proche commence à te dépasser, et bien toi aussi tu es au bon endroit. Je te proposerai, chers proches, des conseils concrets pour l'entourage des dépressifs afin d'être une aide réelle et non une aide destructrice. Chaque mercredi pour les proches des dépressifs et chaque vendredi pour les dépressifs, ici je te partage tous les conseils dont tu as besoin pour retrouver joie, motivation et savoir-faire. Alors, tu t'installes confortablement, tu prends une petite boisson chaude et un plaid, ou alors tu augmentes le son dans ta voiture et c'est parti ! Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode du podcast. J'espère que vous allez bien. Je suis vraiment contente aujourd'hui de vous retrouver pour un épisode très important. très spécial pour moi, pour un interview. Alors, ça fait un petit moment sur le podcast que je n'avais pas fait d'interview. Ça devait faire une bonne année quant au moment où je vais poster l'épisode de podcast. C'est quelque chose que j'avais, que j'apprécie beaucoup. Du coup, je suis allée tout simplement demander aux personnes de ma communauté sur Instagram si ça les intéressait d'être interviewées. Et aujourd'hui, on est avec Océane. Océane qui a bien voulu se prêter au jeu de l'interview. Sois-la, bienvenue, Océane.

  • Speaker #1

    Merci, bonjour à tous.

  • Speaker #0

    Eh bien vraiment, je suis contente. On va pouvoir prendre un petit peu de temps pour poser des questions à Océane sur son histoire, sur son parcours et qu'elle puisse tout simplement nous partager une partie d'elle par rapport à la dépression. Ça va vous aller voir, ça va être un épisode riche en émotions, avec de belles choses à partager et ça va être encourageant pour tout le monde. En tout cas... J'ai déjà lu les notes de ce qu'elle va partager. Moi, je trouve ça déjà encourageant pour moi. Donc du coup, je suis sûre que ça va être encourageant pour vous. Donc ça va être cool. Eh bien écoute, on va commencer. C'est toi qui vas plus parler. Je ne sais pas si tu es d'accord avec le concept. Il n'y a pas de souci. Il n'y a pas de souci. Il n'y a pas de souci. Eh bien c'est top. Écoute, on va commencer avec la toute première question. Depuis quand vis-tu avec la dépression océane ?

  • Speaker #1

    Eh bien moi, comme je te l'ai dit, ça fait vraiment très longtemps. Par rapport à mon âge, ça fait assez longtemps, je souffre de dépression, sincèrement. Je pense que ça fait une bonne quinzaine d'années, donc à peu près la moitié de ma vie. Donc, ça fait très longtemps. Après, c'est sûr qu'avant, on ne mettait pas vraiment de mots là-dessus. Oui. Donc, je ne savais pas vraiment ce que c'était. Et moi, la plupart, on va dire, des femmes et quelques hommes de ma famille souffrent de dépression. Donc, en fait, c'était limite… C'était classique. En fait, personne n'était alerté. Tout le monde se disait, oui, c'est normal. C'est comme sa mère, c'est comme sa tante, c'est comme sa grand-mère. Donc, en fait, ça n'a pas du tout été pris au sérieux quand j'étais plus jeune. D'accord. Ce qui fait que moi, ça ne fait pas très longtemps que je suis suivie. Parce qu'il y avait vraiment cette chose de se dire, en fait, tout le monde est comme ça dans la famille, donc c'est que c'est normal. mais à un moment donné il faut se rendre à l'évidence qu'en fait non c'est pas normal donc il faut c'est surtout le fait de se dire il faut aller consulter c'est le plus difficile parce qu'on a beau le savoir le fait de franchir le cap c'est très dur c'est

  • Speaker #0

    intéressant ce que tu exprimes que finalement il y a la dépression dans la famille et c'est intéressant de voir cette notion de normalité c'est normal quoi,

  • Speaker #1

    tout simplement oui c'est ça

  • Speaker #0

    Donc du coup, si c'est normal, on ne se pose pas plus de questions que ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, moi j'ai des souvenirs où j'étais pas... en dépression, j'étais vraiment pas bien. Je sais que ma mère était sous antidépresseur très souvent puisqu'on avait une médecin qui me paraissait bien à l'époque et avec du recul maintenant qui n'était pas top top. C'est comme ça. Elle donnait des antidépresseurs comme ça à foison sans suivi. Et après, l'automédicamentation dans la famille, c'était « oh, t'es pas bien, tiens, je te donne un peu de mon antidépresseur, prends-le » . Ah oui ? Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est pas mal ça.

  • Speaker #1

    Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Blague à part, les médecins de famille, on a quelques médecins des fois, je suis un peu d'accord avec toi, des médecins de famille qui donnent un peu facilement les antidépresseurs. Et du coup, des fois, on peut tomber dans certaines situations. Alors, je ne vais pas dire que tous les médecins sont comme ça, mais ça arrive très régulièrement. Prenez ça un temps, vous allez voir, ça va. Ça va vous aider, mais finalement, quand on a des dépressions qui sont là sur longtemps dans la durée, ce n'est pas juste quelques semaines d'antidépresseurs. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Il aurait fallu alerter le suivi psychologique et tout, mais comme je disais au début, ce n'était pas du tout courant avant.

  • Speaker #0

    Non, et puis tu as bien raison. Une quinzaine d'années, c'est quoi ? On est quoi ? 2005 ? Aujourd'hui, c'est compliqué la santé mentale, même si on n'en parle plus. En 2005, ça ne devait pas non plus être un truc de fou. Je comprends très bien. Merci beaucoup pour nous avoir partagé depuis combien de temps tu vis avec la dépression. Quels ont été pour toi les symptômes de la dépression ? Parce que j'aime bien poser cette question car on n'a pas forcément tous les mêmes. Je voulais savoir quels étaient les tiens au CIAT ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, ils sont entre guillemets classiques. J'ai vraiment tout ce qui est aspect tristesse. Ça, c'est vraiment ça. Moi, je pleure énormément parce que je suis hypersensible aussi. Donc voilà, c'est des pleurs constants, mais du matin au soir. Après, du coup, maintenant, ça en devient un peu une petite blague, entre guillemets, avec mes proches parce qu'en gros, souvent, je dis « Ah, c'est marrant, aujourd'hui, je n'ai pas pleuré » . Donc voilà, c'est un peu… C'est des petites blagues. Après, moi, je le prends en rigolant parce que c'est vrai que maintenant, j'ai du recul, etc. Mais beaucoup de pleurs, perte d'appétit. Ça, c'est le plus dur. Je trouve que c'est un des trucs les plus durs à gérer parce qu'en fait, surtout, il n'y a aucune emprise. Mais ça, c'est vraiment horrible. Je fais pas mal le yo-yo avec mon poids. Je peux perdre énormément de poids, reprendre petit à petit et reperdre. C'est l'enfer. Et après, il y a tout ce qui est, je pense, un peu tout le monde, d'idées noires, etc. Quand on arrive à ce stade-là, c'est vraiment que… Oui, c'est compliqué. C'est compliqué, là. En fait, ça ne vient pas directement, c'est vraiment progressif. Et en tout cas, je sais maintenant qu'à partir du moment où je commence à avoir des idées noires, mais très fortes, tout le temps, je sais que c'est mort, que j'ai fait une rechute.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est comme ça que tu comprends ta rechute à toi. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça. Parce que j'ai toujours l'espoir à chaque fois de me dire, en gros, je sais. Je sais que la dépression revient. et je me dis bon ça va le faire ça va le faire je tire sur la corde je tire je tire les médecins me disent non faut prendre du recul faut vous arrêter etc et je dis non ça va le faire ça va le faire et en fait ça le fait pas du tout et à un moment donné c'est terminé quoi c'est pas le point de non retour mais un peu et du coup là là c'est trop tard et en fait après je mets du temps à refaire surface quoi ouais je comprends

  • Speaker #0

    Je comprends. Ce n'est pas simple. Est-ce que tu as d'autres symptômes, Océane ?

  • Speaker #1

    Comme je disais, c'est assez classique. Bien sûr, il y aura la perte de libido, les problèmes de sommeil, l'appétit, et après, l'idée noire, tout ça.

  • Speaker #0

    D'accord. La perte d'appétit, c'est intéressant parce que moi, je ne l'ai pas du tout eue. C'est intéressant. Et la tristesse et les larmes, c'est agréable d'entendre qu'on n'est pas les seuls à pleurer.

  • Speaker #1

    Oui. Moi, je pleure vraiment tout le temps, mais que ce soit de tristesse ou de joie.

  • Speaker #0

    De joie, d'accord. Ah ouais, c'est bien ça.

  • Speaker #1

    Des fois, ce n'est pas pratique.

  • Speaker #0

    Oh, c'est mignon, c'est mignon. Alors, j'avoue que moi, je pleure de joie, mais je ne suis pas très élégante de côté comme moi. Tu pleures, tu as la mort là-bas. Je suis trop contente.

  • Speaker #1

    En plus, moi, je me maquille beaucoup. Donc, du coup, à chaque fois, je me maquille. Ah ouais, ouais. c'est l'enfer donc à chaque fois j'ai des techniques j'ai acquis des techniques pour éviter que mon mascara coule une façon de mettre le mouchoir dans l'oeil et tout ouais ouais c'est une technique t'as pas réussi dans le mascara waterproof ? non j'aime pas

  • Speaker #0

    Ah, tu n'aimes pas ? Tu n'as pas le même type de mascara ?

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus, les waterproof, ce n'est pas l'armeproof en fait. Même si tu pleures, tu peux avoir des traces.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas faux, c'est très faux.

  • Speaker #1

    Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Bon, nous, on a des vies. On est partis sur un podcast beauté et maquillage. OK, d'accord. Alors, du coup, c'est intéressant. Tout à l'heure, tu nous parlais que la dépression, ça fait une quinzaine d'années qu'elle est chez toi. Donc, elle est arrivée assez tôt. Est-ce que tu connais, toi, la raison de ta dépression océane ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas vraiment de shift, en fait, dans le sens où il n'y a pas un moment où je me suis réveillée et je me suis dit, ah, c'est à cause de ça. En fait, c'est plusieurs éléments au cours de ma vie. Il y a aussi le facteur génétique. Il ne me semble pas que ce soit prouvé qu'il y a un facteur génétique, mais ça rentre quand même en compte.

  • Speaker #0

    Ça rentre en compte.

  • Speaker #1

    Quand on voit que beaucoup de femmes dans ma famille sont dépressives, forcément, on se dit qu'il y a quand même un petit quelque chose, donc il y a un peu de ça. Et après, c'est plusieurs événements dans ma vie qui, en soi, quand on en parle, ils ne sont pas forcément très graves, mais qui sûrement ont eu un effet du fait de développer cette dépression. Je ne sais pas si c'est une dépression chronique, mais... Je fais tout le temps des dépressions. Après, comme je te disais, on m'a découvert un trouble de la personnalité borderline. Ça entre aussi. C'est un des symptômes de la dépression. Ça accentue. Mais il y a un peu l'environnement familial. On va dire qu'on est beaucoup dans la famille. Je suis la plus grande. Pas mal de pression pas directe. Un peu de pression indirecte. Il faut être la parfaite. Il faut être ceci, il faut être cela. Je suis la plus grande d'un côté de ma famille, la première, la plus grande. Enfin, voilà, il y a un peu de ça. Après, j'ai été un peu harcelée aussi au collège. Je pense que ça n'a pas aidé. Non. Et après, des déboires amoureux, en fait, qui m'ont un peu… Je pense que déjà, je suis dans un mauvais engrenage. Et en fait, ça m'a assommé toutes mes années lycées. Donc, j'ai enchaîné sur des histoires un peu traumatisantes. traumatisante et du... Du coup, ce qui fait que ça n'a pas aidé.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est super intéressant ce que tu exprimes, Océane, parce que j'aime bien dire ça aussi, la dépression, ce n'est pas juste une raison. C'est rare qu'on ait vraiment une seule raison précise de dépression. C'est toujours, on va dire, ce que j'appelle un terrain, c'est-à-dire plusieurs facteurs, soit des facteurs précipitants ou des prédisposants. Par exemple, là, on a parlé un petit peu de la famille. du côté génétique, alors c'est pas approuvé à 100%, il y a pas mal d'études qui se bouffent un peu entre les deux, il y en a qui sont d'accord, d'autres pas d'accord, etc. Mais moi je sais qu'en tant que thérapeute, déjà dans le contexte familial, il y a de la dépression, dans l'éducation, dans le partage, dans l'échange, ça peut aussi diriger notre construction, et puis forcément les aînés, les aînés vous prenez cher. c'est aussi un truc intéressant les aînés peuvent tomber dans du perfectionnisme je ne sais pas si tu es un peu perfectionniste mais moi ce n'est pas un peu c'est pas un peu ah ok d'accord excuse-moi souvent le perfectionnisme aussi cette quête de faire tellement bien peut faire qu'on s'oublie et la dépression elle a le temps quand on s'oublie elle a trouvé le petit La petite faille, elle rentre là-dedans. Donc oui, c'est intéressant. La dépression, c'est multifactoriel. Et ce qui est aussi intéressant, c'est aussi que tu as parlé du trouble de la personnalité borderline. Est-ce que dans les grandes lignes, tu peux nous donner une petite définition ?

  • Speaker #1

    Alors, le trouble de la personnalité borderline, c'est un trouble de la personnalité. Des fois, on l'assimile un peu à la bipolarité, mais ce n'est pas du tout la même chose. En fait, c'est les émotions. Moi, j'appelle ça comme ça, c'est de ne pas avoir de régulateur émotif. On est toujours dans les extrêmes. Comme on dit la phrase, soit noir, soit blanc, il n'y a pas de gris. Soit on est très heureux, soit on est très en colère, soit on est très triste. Et en fait, le problème de ce trouble, c'est que comme on ressent tout le temps toutes les émotions, dès qu'on a une période où on est « normal » , où on ressent les émotions normalement, c'est là où on n'est pas bien. Parce qu'on ne comprend pas pourquoi. on ne ressent plus les émotions comme on les ressent d'habitude.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    c'est à partir de ce moment-là, en fait, où on va faire des dépressions. On est aussi généralement hypersensible. C'est ce genre de choses. Et il y a le côté addiction. Donc c'est vraiment addiction, ça peut être addiction de tout genre. Moi je dis toujours, j'ai eu de la chance, parce que j'ai jamais eu d'addiction dangereuse pour la santé, donc ça peut être alcoolisme, drogue, etc. Moi ma seule addiction, tu vas rigoler, mais moi je suis accro au shopping.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est mon addiction, j'adore faire du shopping, voilà. Mais il y a aussi le côté perfectionniste et besoin d'être parfaite qui va dessus, c'est que je vais être accro. mais je ne vais jamais dépasser le trop. Voilà, c'est ça. Je ne vais jamais dépasser mon budget parce qu'en fait, dans ma tête, je vais me dire, voilà, si je fais ça, je ne serai pas parfaite. Donc, ça m'aide un peu, entre guillemets, dans un sens, même si ça peut être handicapant parfois d'être perfectionniste. Mais voilà, c'est ça le truc de la personnalité borderline dans les grandes lignes.

  • Speaker #0

    Tu l'as très, très bien décrit. Je voulais que tu l'exprimes parce que c'est ton histoire. Mais en tout cas, moi, j'ai pas mal de mes clients avec... le trouble borderline. Et j'aime bien leur expliquer dans les grandes lignes que c'est cette notion de gestion des émotions. L'émotion est bien plus forte. C'est la problématique même du borderline. Donc, c'est super intéressant. Alors du coup, maintenant que toi, tu nous as partagé un peu ton parcours, qu'est-ce que tu as fait pour prendre soin de toi ? Quelle aide tu as eue ? Qu'est-ce que tu as mis en place pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors, la première chose, c'est accepter de me dire je ne vais pas m'en sortir toute seule. Il faut que j'aille demander de l'aide. C'est vraiment le truc qui m'a sauvée, en fait. C'est de me dire, voilà, j'ai déménagé en 2021 et moi, tout ce qui est changement dans ma vie, ça déclenche des dépressions. Donc là, j'ai déménagé 300 kilomètres de chez moi, plus aucun repère, plus rien. C'était sûr, hop, ça n'a pas loupé. Trois semaines après, j'ai senti que ça recommençait. Donc là, je me suis dit, bon... Soit je reste dans cet état à 300 km de mes repères où je sais que ça n'ira pas, ou soit à un moment donné, il faut que je me fasse aider. Je me suis dit « Bon, je vais tester. On verra si ça se passe bien ou pas. » Et du coup, j'ai consulté dans un CMP à côté de chez moi. J'ai été reçue par une infirmière. En gros, c'est comme ça qu'on est reçus par une infirmière. On parle, etc. Elle prend des notes et en fonction de ce qu'elle ressent et ce qu'on dit, Elle fait passer notre dossier au niveau du conseil médical et c'est le conseil médical qui choisit l'orientation. Donc, je me rappelle, j'ai dû passer début août. Et là, elle a tiré la sonnette d'Alain. Elle a dit, ah non, mais là, ça va pas du tout. Je fais passer votre dossier en priorité et on s'occupe de tout. Mais elle m'avait prévenu, voilà, c'est les vacances, donc vous n'aurez pas de réponse avant fin août. Donc, en fait, c'est là où je me suis dit, bon, en fait, finalement, j'ai quelque chose. je suis pas folle Et le corps médical se rend compte que quelque chose ne va pas. Donc ça m'a soulagée en fait sur le moment.

  • Speaker #0

    Ah bah oui.

  • Speaker #1

    Ça m'a fait du bien en me disant, voilà, je ne suis pas folle. Parce que c'est vrai qu'à un moment, je me disais que j'étais folle. Ah oui, oui, mais je pense que la plupart des gens se disent ça aussi. Parce que comme on n'en parle pas, on se dit, pourquoi ça m'arrive à moi ? Je ne comprends pas. Et du coup, j'ai eu une réponse début septembre. Elle m'a dit, voilà, on va vous faire un suivi complet psychiatre et psychologue. Le psychologue, ils avaient un délai de fou. Donc, j'ai attendu six mois à peu près. Mais la psychiatre, elle m'a dit, on fait passer vos dossiers en urgence. Et un mois et demi après, j'avais rendez-vous avec une psychiatre. Et j'ai eu de la chance parce que je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Je suis tombée avec des praticiennes, deux femmes, donc une psychiatre et une psychologue qui étaient géniales.

  • Speaker #0

    Ah, cool.

  • Speaker #1

    Sincèrement, au top. Et du coup, elles ont tout de suite pris en compte ma souffrance. Et je ne sais plus, j'ai dû faire trois séances peut-être. avant d'être diagnostiquée par le psychiatre. Et après, c'est elle qui faisait un peu le suivi psy au début. Et après, c'est passé à la psychologue. Elle m'a fait plusieurs thérapies, mais je ne saurais pas dire lesquelles. Parce qu'elle ne m'a jamais vraiment dit. Elle faisait son truc et elle ne m'expliquait pas. Parce qu'elle savait que si elle me disait qu'on me fait telle thérapie, moi, je vais acheter 50 livres, je vais lire de A à Z de la thérapie, je vais devenir folle.

  • Speaker #0

    C'est marrant, j'ai une cliente qui m'a dit ça il n'y a pas longtemps. Elle m'a dit, mais du coup, j'aimerais bien que tu m'expliques quelle méthode tu utilises. Et je la regarde, je lui dis, si c'est pour t'aller chercher sur Internet et paniquer, ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc, il y en a à qui, oui, c'est vrai que des fois, alors, elle était dans l'anxiété. Donc, elle m'a dit, ah bon, tu as raison. Donc, oui, je peux comprendre. Oui, d'accord, OK. Alors, tu es plutôt contente du lien que tu as eu avec ces personnes, cette psychiatre, la psychologue ? Tu t'es sentie écoutée, comprise ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était vraiment bien. Après, ça n'a pas empêché la rechute deux ans plus tard. catastrophe mais sur le coup ça faisait en fait c'est surtout le fait de venir voilà j'ai un diagnostic médical voilà c'est ça m'a fait tellement du bien de me dire voilà ça se fait un voilà je j'ai des possibilités d'aller mieux c'était quand même ça fait du bien en fait au moral de zéro là ça fait dix douze ans que je souffre et en fait on me dit voilà on va t'aider ça va les paquets de paille en fait ça fait du bien bon comme je dis sur le coup ça m'a fait du bien je suis quand même je suis très contente d'avoir eu un diagnostic, d'être suivie, etc. Après, ça n'empêche pas, malheureusement, les rechutes. C'est le temple, c'est comme ça. Mais c'est bien d'être suivie. Et en fait, du coup, j'ai dû redéménager là en août, enfin, l'août dernier, et je n'avais plus de suivi parce que le CMP, c'est sectoriel. Le CMP où j'habite, clairement, ils m'ont dit « Vous ne serez jamais prise. » Il y a tellement de monde, en fait, qu'en gros... Ils ont des délais d'attente de deux ans.

  • Speaker #0

    Ah.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, j'ai un peu tardé un peu trop. Tardé à retrouver quelqu'un, en fait. Voilà. Et du coup, j'ai refait une dépression. C'était déménagement, nouveau travail. Enfin, voilà. La totale. Mais du coup, maintenant, j'ai une psychologue qui est super. Vraiment super bien. On s'entend très bien. Elle est vraiment super. Et j'ai un psychiatre qui me suit aussi. Voilà, tous les mois à peu près.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est intéressant. Finalement, c'est intéressant quand tu parles, donc tu les as vues arriver ces rechutes. Est-ce que, d'une certaine manière, tu les comprends mieux et comment est-ce qu'elles arrivent maintenant avec le temps, ces moments de rechute ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je sais. Je sais, mais je suis un peu dans le déni. En fait, je sais très bien quand ça va arriver, je sais très bien comment ça se passe, mais à chaque fois, je me dis, bon, peut-être cette fois, ça va le faire. Mais non, en fait, ça ne le fait jamais. Donc, c'est vrai que des fois, j'avoue, c'est un peu désespérant, parce que je sais qu'il y a la dépression qui est là, mais en plus, comme je me dis, encore, ça recommence, allez, c'est reparti, les médicaments, les soucis, les suivis et tout, c'est vrai que des fois, c'est fatigant. Oui. Voilà. Et c'est plus ça, je pense que c'est à ce moment-là où ça devient vraiment compliqué. En fait, on en a marre.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Tout ce qui est... Ce n'est pas linéaire, je le sais. Je sais que ce n'est pas linéaire. Ce n'est pas parce qu'un jour ça va que ça va aller tout le temps. C'est l'aspect vraiment rechute, je trouve, qui est le plus difficile à vivre dans la dépression. Mais c'est là où il faut s'accrocher. Et c'est là où il faut être très bien entouré aussi.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant, j'ai rebondi sur les rechutes, parce que c'est notre plus grande peur à tous, je pense. Pour ceux qui ont déjà vécu une dépression, le grand stress, c'est la rechute. Et puis, comme tu dis, on est content, on sait par quoi on est passé pour arriver, tout le travail, les médicaments, raconter sa vie à un psychologue, travailler sur son histoire, etc. Et même si tu vois le truc arriver, j'aime ton honnêteté de « Oh, j'ai pas envie que ce soit ça, tu vois. Allez, c'est pas ça. » Puis bon, c'est ça. mais en même temps, c'est parce que... Ce n'est pas qu'on n'est pas courageux, mais il y a un ras-le-bol. C'est fatigant.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est fatigant. En tout cas, chers auditeurs qui écoutent, si tu as des rechutes, fais comme Océane. Même si c'est dur, aller repartir à chaque fois voir quelqu'un, c'est une bonne chose. Mais c'est un peu normal, peut-être, de traîner des pieds quand on voit que ça ne va pas. On va se dire, c'est bon, je vais remonter. C'est quelque chose qui est très récurrent. il faut... pas se mettre de pression là-dessus. On l'a tous fait. En tout cas, il ne faut pas se mettre de pression là-dessus. On l'a tous fait. Donc, c'est normal. Du coup, tu as eu un traitement. J'ai une petite question un peu indiscrète sur la notion de traitement. Est-ce que c'est quelque chose qui a été difficile pour toi à accepter de prendre des médicaments ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Moi, de toute façon, les premières fois où j'ai vraiment eu un vrai traitement, La psychiatre m'avait dit, est-ce que vous allez le prendre ? Je lui ai dit, est-ce que ça va m'aider ? Elle m'a dit oui. Je lui ai dit, oui, je vais le prendre. Et moi, je n'ai pas de souci avec ça. Elle m'a dit, il faut prendre un traitement. J'ai dit, OK, il faut prendre un traitement. Et puis voilà, je sais que ça m'a aidée. Et je le vois parce que je l'ai pris. Moi, j'avais deux médicaments, trois médicaments, mais en soi, deux récurrents. Donc, j'avais un antidépresseur. j'avais un... je ne sais plus comment ils appellent ça...

  • Speaker #0

    un timo-réglateur ?

  • Speaker #1

    c'était pas vraiment ça je ne sais plus... un volet de ptique ? peut-être... C'était un truc pour le trouble borderline, en fait. C'était un anti-impulsif.

  • Speaker #0

    Ah oui, ce n'est pas pareil.

  • Speaker #1

    Voilà, donc j'avais ça et j'avais les anxiolytiques à côté en cas de crise d'angoisse ou quoi que ce soit. Donc ça, je le prenais très rarement parce que je ne sais pas ce que tu en penses, mais je trouve que les anxiolytiques sont super forts.

  • Speaker #0

    C'est un débat particulier.

  • Speaker #1

    Moi, c'est…

  • Speaker #0

    Toi, tu as un trouble borderline, donc l'anxiolithique, ce n'est pas une bonne chose pour vous.

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai, mais du coup… Du coup, moi, j'en avais, parce que je sais qu'il y a des molécules qui sont incompatibles.

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas toutes les molécules et je ne suis pas psychiatre. Mais en tout cas, je sais que pour certains troubles borderline, on va vous proposer des molécules particulières. C'est ça,

  • Speaker #1

    des molécules particulières.

  • Speaker #0

    Voilà, les anxiolytiques, il ne faut pas en avoir peur tant qu'on sait que c'est cadré dans la manière dont on va le prendre. Il faut faire vraiment confiance à votre psychiatre et votre médecin qui vont vous aider à ce que ce soit d'une manière ponctuelle. Si vous prenez un onculétique de manière répétée depuis plusieurs années, discutez avec votre médecin et votre psychiatre. Vous ne mettez pas de pression là-dessus, ce n'est pas le but. En tout cas, on sait que les traitements les plus intéressants contre la dépression, nous on parle de dépression ici, c'est les antidépresseurs. Après, on va avoir les compléments, c'est-à-dire ce qu'on appelle les neuroleptiques, pour garder ceux qui vont gérer l'humeur, ou alors les psychotropes, c'est comme ça qu'on les appelle. Et puis après, toi, Océane, parce que tu as eu le trouble de l'hypersensibilité borderline, tu as eu l'anti-impulsif que je ne connais pas, puisque ce n'est pas du tout ma compétence. Donc du coup, c'était ce traitement-là. Mais c'est intéressant que tu dises que ce n'était pas compliqué, parce que je sais que pour beaucoup de personnes et pour les auditeurs, ou par exemple de mes clients, il y a cette honte de prendre l'antidépresseur, de ne pas être capable de s'en sortir par soi-même, etc. Mais si toi, tu as pu l'accepter, c'est une bonne chose. et il ne faut pas en avoir honte, le traitement, si c'est là pour nous aider, c'est le plus important. C'est ça,

  • Speaker #1

    le traitement, ça permet d'apaiser les idées noires, etc. Ça permet de calmer le cerveau. Je ne sais pas si tout le monde est pareil, mais je sais que mon cerveau va très vite, ne s'arrête jamais. Et du coup, quand je suis en dépression, c'est encore pire. Et c'est ça qui m'empêche de dormir, qui me fait rejeter. Du coup, c'est ça. Tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et du coup, je sais que les médicaments, ça m'aide à calmer tout ça. Et c'est seulement après, quand ils commencent à faire effet, que je peux commencer vraiment à travailler de manière saine sur ma dépression, etc. Et voilà, donc moi, ça m'a vachement aidée, les médicaments. Je sais que quand je fais une rechute et que mon médecin me dit « Est-ce que vous seriez OK pour reprendre des médicaments ? » Moi, je dis oui, direct. Et je comprends les gens qui ont peur, en fait, de... prendre des médicaments, parce qu'en fait, le problème, c'est même pas notre avis, en fait, c'est l'avis des autres. Parce que, sincèrement, même moi, dans ma famille, les questions qu'on me posait, je crois, c'est ça va mieux, ça va bien ? Voilà, c'est classique, mais après, c'est t'as arrêté ton traitement, tu continues, tu prends quoi comme médicament ? Tu sais que c'est pas bon pour la santé ? En fait, c'est ça qui est chiant. C'est plus ça,

  • Speaker #0

    je pense,

  • Speaker #1

    que les gens...

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai ? C'est vrai que le problème, c'est souvent l'entourage. Puis souvent l'entourage aussi qui nous a bien martelé dans la tête que ce n'est pas bien de prendre des antidépresseurs. On est au courant que les antidépresseurs, ils ont mauvaise presse pour 99% des Français. Du coup, il y a vraiment cette vision très négative. Moi, je sais que quand je disais à ma maman, « Oh, change de traitement. Oh, mais est-ce que tu es sûre que c'est une bonne idée ? Peut-être plutôt que tu arrêtes, etc. » Je dis, mais ma sœur... laisse-moi tranquille je sais que t'as peur je sais que ça te stresse mais en même temps je suis malade et j'ai besoin d'un équilibre et moi j'avais une dépression sévère en plus après il y a la cyclotimie qui s'est bien positionnée quand t'as des troubles d'humeur comme ça malheureusement il fallait quelque chose pour apaiser mon cerveau et c'était le traitement qui était important mais souvent c'est vrai que c'est l'entourage qui va faire peur et moi comme il y a des clients à qui je dis ça Vous n'êtes pas obligé de raconter aux gens ce que vous prenez. Donc, si vous savez que ça peut embêter Pierre, Paul, Ginette ou Bernadette, gardez ça pour vous. C'est tout simplement votre vie privée. Ça ne les regarde pas. Donc, voilà, je peux comprendre. Mais c'est intéressant de partager ton point de vue sur les médicaments. Dis-moi, j'ai une autre question à te poser, Océane. Qu'est-ce que toi tu as fait pour comprendre un peu ce qui t'arrivait, ta dépression ? Et aussi en même temps, je vais poser aussi la question sur le trouble de la personnalité borderline. Qu'est-ce que tu as fait pour comprendre un peu ce qui t'arrivait ? Alors, moi, j'adore apprendre des choses. Ça va rentrer dans l'histoire. Moi, je suis fan de l'apprentissage. J'aime toujours apprendre des choses, développer des compétences, etc. Et notamment dans le domaine, tout ce qui est santé mentale. Mais ça, même avant de savoir que j'avais un trouble de la personnalité borderline. Et du coup, je lisais de temps en temps des petites choses sur Internet, etc. Et à un moment donné, c'était avant d'être diagnostiquée, ça n'allait vraiment pas, c'était l'horreur,

  • Speaker #1

    l'horreur, l'horreur.

  • Speaker #0

    Et j'ai commencé à faire des recherches pour essayer de comprendre pourquoi j'étais comme ça. Je regardais un peu sur Internet, un peu sur les réseaux, sans me dire que je vais trouver quelque chose. Et j'avais entendu parler de ce trouble de la personnalité borderline. Je me disais, c'est bizarre, ça ressemble quand même vachement à ce que j'ai. Je m'étais dit, OK, bon, je vais laisser ça de côté. Le moment où j'ai été suivie, où la psychiatre m'a dit que j'avais ce trouble-là, en fait, ça a paru un peu comme une évidence. Et je me suis dit, bon, je vais me renseigner dessus. Et comme elle savait en plus que j'aimais bien apprendre, elle m'a proposé un livre de thérapie. Je ne sais plus comment il s'appelle. Ça doit être « Thérapie pour troubles de la personnalité borderline » ou quelque chose comme ça. Et en fait, c'est un truc en plus de la thérapie qu'on fait avec les médecins. C'est vraiment quelque chose pour... C'est un petit livre, en fait, comme un cahier de vacances, mais sur le truc de la personnalité. Et en fait, j'ai fait ça aussi pour la dépression, pour plein de choses. Alors après, il faut savoir que si les personnes sont comme moi et qu'elles réfléchissent un peu trop, des fois, ça peut être un cercle vicieux. Mais c'est toujours intéressant quand même de savoir ce genre de choses. Et en fait, finalement, moi, je me suis rendue compte... que le fait d'en apprendre beaucoup plus sur la santé mentale, tous sujets confondus, ça permettait aux autres personnes de mon entourage de se sentir encore plus en confiance avec moi et d'avoir des discussions hyper profondes avec moi. Et ça, j'adore. J'aime beaucoup aider les gens, j'aime beaucoup les soutenir, etc. Et ça a permis, je le voyais, aux personnes de se sentir un peu soulagées, de pouvoir parler avec quelqu'un qui avait une autre vision que toutes les personnes autour d'eux. Et les gens se confient vachement plus facilement avec moi. Et du coup, ils me parlent. Par exemple, un tel va me dire, mon enfant, il a ça. Qu'est-ce que tu en penses ? Alors, je dis, moi, je connais ça. Tu devrais lire ce livre, etc. Et en fait, ça permet de tisser des liens avec des personnes beaucoup plus facilement. Et moi, j'adore ça. Et en fait, on apprend des autres. Et les autres apprennent de nous. Et je trouve ça super. Donc, c'est un peu comme ça, en lisant et en discutant beaucoup avec les gens sur ces troubles-là. dépression et troubles de la personnalité borderline entre autres, ça me permet d'avancer aussi moi-même dans ma guérison et d'aider les autres.

  • Speaker #1

    C'est intéressant, du coup, tu partages ce que tu as appris en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Parce que moi, je sais que des fois, on me dit « Oui, tu ne devrais pas en parler, etc. » Moi, je suis un livre ouvert. Moi, j'ai vraiment… Si quelqu'un me pose une question, il sait qu'il va avoir une réponse. Donc en fait, je dis toujours aux gens, si tu me poses une question mais que tu n'es pas prêt à entendre la réponse, ne me pose pas la question quand il y a des gens qui me demandent est-ce que ça va moi je ne vais pas dire oui pour faire plaisir moi je vais dire non ça ne va pas et si on me dit pourquoi je demande toujours est-ce que tu es sûr que tu veux savoir et des fois les gens me disent non je ne suis pas sûr ou les gens vont me dire oui donc livre ouvert moi je n'ai pas de soucis à dire que je suis malade que je suis de dépression que j'ai une maladie mentale c'est vraiment moi j'ai zéro honte c'est un avantage Merci.

  • Speaker #1

    Bah oui,

  • Speaker #0

    c'est un avantage. Et du coup, c'est vrai que je suis un peu un livre ouvert.

  • Speaker #1

    T'as pas peur de parler aux yeux de ton histoire ? C'est intéressant parce que finalement, ça gêne une certaine partie de ton entourage parce que c'est gênant et que souvent, c'est parce que c'est eux qui ne savent pas gérer leurs propres émotions face à toi. C'est souvent ça le problème. On a l'impression qu'on gêne. Mais en fait, c'est eux qui sont gênés. Parce que tu dis, parce qu'ils ne savent pas comment réagir. On vit dans un monde où il faut que tout soit parfait. Quand on dit ça ne va pas, tout le monde a peur et un peu paniqué. Et donc, du coup, c'est intéressant de voir que toi, tu as pu partager aux gens, tu dis la vérité. Tu dis ce que tu ressens et c'est très encourageant.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et moi, je me dis toujours, moi, s'il y avait eu... En gros, pour les personnes qui... commencent, on va dire, j'aime pas dire ça, mais qui commencent à se faire de dépression, vraiment leur première dépression, etc. Je sais très bien que les personnes, elles sont perdues, elles comprennent pas ce qui leur arrive et ça peut être pire en fait. Et moi, je me dis, si j'avais été dans leur cas... Si j'avais une personne à côté de moi qui souffrait de ça, j'aurais aimé qu'elle m'en parle pour savoir, pour ne pas être perdue, pour ne pas me sentir seule. C'est pour ça que moi, je parle de ça ouvertement, parce qu'en fait, on ne sait jamais ce que les gens vivent dans leur tête, dans leur vie. Et peut-être que le fait de se sentir moins seule, ça peut les aider aussi.

  • Speaker #1

    En effet. En effet. C'est sûr que… Au début, dans les premiers pas de la dépression, on peut avoir peur parce que les gens ne comprennent pas, les gens ont des fonctionnements un petit peu particuliers. Donc, du coup, c'est un peu compliqué. Mais en fait, vraiment, les auditeurs, rappelez-vous d'un truc très important. Comme je dis tout à l'heure, on gêne les gens. Ce n'est pas vous qui êtes gênant. Donc, du coup, il ne faut pas avoir peur. Je veux dire, on vit dans un monde où aujourd'hui... C'est un chiffre qui a changé, mais il date de 2018 officiellement. Un Français sur cinq vivra ou va vivre une dépression. Donc, autour de nous, les gens savent ce que c'est que la dépression. Alors, il reste des gens qui ont encore, on va dire, des idées biaisées sur le sujet. Mais d'une certaine manière, ce n'est pas comme si aujourd'hui, la santé mentale était un sujet tabou. On en parle de plus en plus. Maintenant, il ne faut pas que vous ayez honte et vous racontez ce que vous, vous voulez aux gens. Océane, c'est cool. Elle n'a pas peur d'aller taper des gens et dire des trucs qu'elle pense. Merci, Océane.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et si ce n'est pas votre truc, on ne vous en veut pas non plus. Par exemple, personnellement, moi, ce n'était pas mon truc. C'est-à-dire que moi, j'ai réussi à parler de mon histoire vraiment parce que j'ai le podcast. Sincèrement, c'est-à-dire que dès que le podcast est sorti, ça fait cinq ans, j'avais l'habitude de parler de moi à travers le podcast parce que c'est cool de parler de moi. Là, il n'y a personne. C'est-à-dire, bon, là, il y a Océane qui est avec moi en train d'enregistrer. Mais officiellement, quand j'enregistre un podcast, je suis toute seule. Donc, je peux parler comme si je parlais dans ma tête, quoi. Mais c'est sûr que parler à quelqu'un, ça peut faire peur. Ce n'est pas forcément toujours simple. Alors, vous ne mettez pas de pression. On ne vous demande pas d'aller mettre dans des combats qui vont vous mettre en difficulté. Si vous sentez que Bernadette, Ginette ou Bertrand ne vont pas comprendre ce que vous avez à dire, ne le dites pas. Et puis si vous avez envie de mettre un uppercut à ces gars-là parce que vous voulez leur montrer ce que c'est que la dépression, allez-y, faites-vous plaisir. Mais il n'y a pas de comportement parfait. Le meilleur comportement, c'est comment vous, vous allez vous sentir. N'attendez pas, mettez-vous vraiment par rapport à vous, votre personnalité. Et c'est ça que j'apprécie beaucoup et ce que tu exprimes, Océane, c'est que là, c'est toi-même. Là, je sens que c'est toi que tu partages qui tu es. Et donc, c'est ça qui est le plus important. En tant qu'on est en accord avec nous, notre construction, notre personnalité et notre fonctionnement, on est tous différents face à la dépression. Ne vous mettez pas de pression, ce n'est pas le but.

  • Speaker #0

    Non, c'est même pire de se mettre la pression. Tellement. Parce que c'est vrai que je ne sais plus si toi tu en avais déjà parlé dans tes podcasts, mais il y a cette sensation de dépersonnalisation dans la dépression aussi. On ne se reconnaît pas en fait. Bien sûr. On ne sait plus qui on est, on ne se reconnaît pas. Et on change beaucoup aussi avec la dépression. Moi, je sais que j'ai vachement changé depuis que... Bon, après, c'est normal. Quand on passe de ado à jeune femme, forcément, on change. Mais je sens que la dépression, ça m'a vraiment transformée. Et c'est vrai que des fois, on a du mal à se reconnaître. Et c'est pour ça qu'il faut toujours se dire, voilà qui j'ai envie d'être. Et se coller au mieux avec la personne avec qui on a envie d'être. Peu importe si ça fait plaisir ou pas aux autres.

  • Speaker #1

    Il faut se faire plaisir à soi. Tu as très bien dit les choses. Alors oui, tu as entièrement raison. Je pense que vous tous êtes capables de le reconnaître. On est différent. On est face à une souffrance. Forcément que notre manière de vivre va changer puisqu'on est face à des fois l'épreuve la plus horrible de notre existence, en tout cas par rapport à notre situation et notre référentiel. Du coup, on ne sait plus qui on est puisque la dépression nous fait faire des comportements... à l'opposé des fois de notre fonctionnement, donc on ne sait plus qui on est. L'objectif, en fait, c'est de se reconnecter à soi. Ça demande du temps, de la patience. Mais tant qu'on arrive à penser ce qui est meilleur pour nous, et pas pour Bernadette, Ginette et Bertrand, comme je dis depuis tout à l'heure, tant que ça reste pour nous, c'est le plus important. Moi, un petit conseil, je vais faire une petite parenthèse, mais ça, c'est mon côté thérapeute qui réfléchit un peu trop. Vraiment, si... Vous avez l'impression, chers auditeurs, que vraiment, vous avez eu pu à vous reconnaître, à savoir qui vous êtes et vous êtes perdus. Parlez-en à votre thérapeute. C'est-à-dire que c'est quelque chose que moi, j'aborde à chaque fois avec mes clients, cette quête de qui je suis. Mais quelquefois, on évite d'en parler parce qu'on n'y pense pas vraiment. N'ayez pas peur d'en parler. Ça va vous permettre aussi de vous reconnecter à la personne que vous avez envie d'être et votre thérapeute, il a tous les outils pour vous aider. Ce n'est pas impossible de se reconnecter, de se retrouver, ce n'est pas vrai. N'hésitez pas. C'est mon petit côté thérapeute qui revient et qui vous partage ce petit point-là. C'est vraiment important. On peut réussir à redevenir, à être aligné avec nous-mêmes. Ça,

  • Speaker #0

    c'est beaucoup aussi Et... Comme tu dis, être alignée avec qui on est, tout en sachant qu'on ne sera jamais la même personne qu'on était avant la dépression. Ça aussi, il faut faire le deuil de qui on était avant. Et je trouve que ça, c'est très difficile.

  • Speaker #1

    Alors, tu sais, moi, je vais me permettre de dire un avis sur ce sujet. J'ai un avis très tranché là-dessus. Là, c'est mon avis. Manuela donne son avis. Ce n'est pas l'avis de tout le monde. Personnellement, j'ai eu ce discours-là. Ouais, voilà, je suis changée à jamais à cause de la dépression. Mais quand tu parles à une maman, quand tu parles à quelqu'un qui, désolé de ce que je vais dire, mais qui a un handicap suite à un accident, il se sent tout changé. Il ne faut pas avoir... Ce n'est pas la dépression qui nous change, c'est l'épreuve. C'est la difficulté de la souffrance. Et donc, du coup, souvent, on a l'impression qu'on est changé parce que cette dépression, c'est une foutue sorcière. En fait, c'est parce qu'on vit une épreuve de vie. Et toutes les épreuves de vie nous changent. Et il ne faut pas avoir peur de changer. Parce que justement, moi, j'aime bien dire que la dépression, c'est un petit signal pour nous dire que des fois, on a peut-être des comportements qui n'étaient pas les bons et que c'est peut-être le moment de se réajuster. En tout cas, moi, c'est comme ça que je l'ai vécu. Je donnais beaucoup trop aux autres. Je m'oubliais sans cesse. Je ne savais pas qui j'étais. Et puis, j'étais une espèce de poupée pour presque tout mon entourage. People pleaser, comme on dit. Du coup, le fait de me rendre compte que je ne faisais pas des choses pour moi. Merci la dépression. Parce que sinon, j'aurais continué à faire tout pour plaire aux autres. Et du coup, je ne me trouvais pas, je ne savais pas qui j'étais. Et c'est là où c'est intéressant. Pour moi, la dépression, c'est une épreuve de vie comme toute épreuve difficile. Et c'est normal qu'on s'appuie la même personne.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Après, on peut changer en bien.

  • Speaker #1

    On va changer en bien.

  • Speaker #0

    On nous dit tout,

  • Speaker #1

    on changera tout en bien.

  • Speaker #0

    Je disais ça, c'était plutôt dans le sens où c'est vrai que des fois, en tout cas, moi, c'est mon ressenti. Par exemple, avant, je ne me laissais pas du tout marcher dessus. J'étais hyper rentre-dedans. J'ai toujours gardé ce côté un peu revendicatif. Il y a des sujets sur lesquels je suis intraitable. Pour moi, c'est comme ça, c'est comme ça, c'est important. Et ça, il n'y a pas de souci. Mais sur plein d'autres choses, je ne sais pas si je me suis calmée. Mais c'est vrai que sur ce point-là, c'est vrai que des fois, je me dis, Oui. Sur certains aspects, c'est bien. Mais c'est vrai que sur d'autres, j'aimerais bien avoir gardé un peu ce grain de folie que j'avais. Mais c'est vrai qu'il faut toujours se dire, avec du recul, est-ce que c'était bénéfique pour ma santé d'être comme ça ? Est-ce que ce n'est pas mieux maintenant ? C'est pour ça qu'il y a tout un aspect changement, bien ou pas bien, mais qui nécessite par contre de faire énormément d'introspection sur soi-même.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on ne s'en sort pas tant qu'on n'a pas fait d'introspection sur soi-même.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi, entièrement d'accord avec toi.

  • Speaker #0

    Et je pense que c'est ce qui fait le plus peur aux gens. En fait, c'est le fait de dire, voilà, je vais en thérapie, je vais devoir travailler sur moi, je vais devoir ressasser des choses. Et en fait, moi, de ce que je comprends, des gens avec qui je peux parler, qui me parlent de leur vie, etc., c'est vraiment cet aspect-là, introspection, qui est le plus important, mais qui fait le plus peur. Puisque ça va impliquer le changement, etc. Des fois, on va être encore... plus triste pendant la dépression mais je veux donner un petit lueur d'espoir c'est que sincèrement faire une introspection sur soi en tout cas j'adore c'est vraiment super et en fait ça permet de se comprendre parce que des fois on a des comportements on ne comprend pas pourquoi on est comme ça on ne comprend pas pourquoi on réagit et le fait avec sa thérapeute de faire une introspection on comprend tellement de choses on voit le monde Merci. différemment. Franchement, c'est pour les personnes qui ont la possibilité et la chance de faire une thérapie, j'espère que vous vivrez comme moi et que vous verrez qu'on a une chance inouïe de pouvoir être aidée, de pouvoir voir le monde autrement, etc. Parce que c'est vrai que tout le monde n'a pas la possibilité de pouvoir être suivi. C'est ça le problème en France. Ça coûte très cher.

  • Speaker #1

    Une blinde !

  • Speaker #0

    Ouais. Parce que moi, j'ai la chance d'avoir un salaire qui me permet de faire des séances psychologues et psychiatres toutes les deux, trois semaines. Mais tout le monde ne peut pas le faire. Et c'est ça, en fait, qui est regrettable en France. Donc, c'est pour ça que je dis, faire une thérapie, si vous avez la possibilité, faites-le. C'est vraiment une chance.

  • Speaker #1

    Je suis entièrement d'accord avec toi. Je suis entièrement d'accord avec toi. Alors, le petit côté impulsif, je suis peur que ça soit le côté borderline.

  • Speaker #0

    Oui, je pense.

  • Speaker #1

    Après,

  • Speaker #0

    il y a aussi toute l'éducation aussi derrière.

  • Speaker #1

    Il y a l'histoire, le parcours.

  • Speaker #0

    les familles liales c'est ça les femmes de ma famille sont tous à des caractères exactement très moi il m'appelait la commandante avant ah bah d'accord moi je moi je suis je dis toujours à moi je suis commandante j'aime chez fait j'aime donner des ors j'aime c'est vrai que côté famille ma mère est comme ça ma grand mère maternelle et comme ça j'ai une de mes petites soeurs qui est pareil Donc, c'est vraiment un truc de femme. Dans notre famille, c'est femme avec du caractère qui chef, quoi.

  • Speaker #1

    Ben, dis donc. Eh ben, écoute, pour avoir une famille africaine, ça ne change pas trop, tu vois. La femme de caractère qui donne sa petite loi, je connais bien, je connais bien.

  • Speaker #0

    Ah, OK.

  • Speaker #1

    Bon, ben, écoute, merci beaucoup pour tout ce que tu nous partages depuis ce début, Océane. On va arriver vers les questions de la fin. parce que ça fait un petit moment qu'on papote. Je vais te poser la toute première question. Quel conseil tu aurais à donner à nos auditeurs, à ceux qui souffrent de dépression ?

  • Speaker #0

    Comme tu le dis si souvent, faire une thérapie. C'est le plus important, mais comme je disais tout à l'heure, ce n'est pas donné à tout le monde. Je sais que maintenant… Alors, je n'ai jamais testé, mais je sais que certaines entreprises… C'est un site aussi, alors je ne sais pas du tout ce que ça vaut, propose des fois de l'aide thérapeutique de manière ponctuelle. Donc, ça peut aider, il y a les CMP. Vraiment faire une thérapie et être bien entouré. Parce que l'entourage, ça peut faire des ravages. Donc, il faut être vraiment bien entouré de personnes qui sont là pour notre bien-être, mais pas non plus dans le trop. Par exemple, il ne faut pas que la personne, par exemple, si vous avez un conjoint ou une conjointe, il faut que la personne, elle sache poser ses limites, elle aussi, parce qu'en fait, en se protégeant elle-même et en posant des limites, c'est comme ça que vous allez vous rendre compte, en fait, de ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire et sur ce quoi vous devez travailler. Donc ça, c'est important. Et s'il y a des personnes qui vous rendent tristes, qui vous rendent mal, il faut couper les ponts pour un certain temps. Je sais que ce n'est pas facile, notamment quand c'est la famille. Mais moi, je sais que, moi, personnellement, je l'ai fait. Pas couper les ponts totalement, mais je sais que pendant un certain temps, le temps qui était nécessaire, je ne donnais plus de nouvelles. Je ne donnais plus de nouvelles ou très peu, histoire de dire, je ne suis pas morte, je suis là, ne vous inquiétez pas. Mais voilà, des fois, c'est nécessaire de faire ça. Ça ne fait pas plaisir ni à l'un ni à l'autre parce qu'il y a des reproches de l'autre côté. mais il faut se blinder et si ça vous permet d'avancer il faut le faire, même si c'est la famille

  • Speaker #1

    Pour toutes les personnes qui ont quelques petits soucis financiers qui ne peuvent pas se permettre d'avoir un psychologue un psychologue c'est la séance elle est entre 50 à 70 80 euros, l'objectif c'est de se faire au moins tous les 15 jours avec le psy vous avez en France mon parcours psy, il suffit juste d'aller chercher mon parcours psy vous avez droit à 12 séances remboursées par la Sécurité sociale. Pour y accéder, il faut que vous ayez votre médecin traitant qui doit vous faire un petit courrier et ensuite aller sur le site Mon Parcours Psy pour réserver. C'est quand même 6 mois de thérapie. Donc, c'est pas mal. Et ensuite, il y a les CMP, comme disait Océane. Alors, c'est vrai que la queue est un peu abusée, mais c'est pas mal. Ensuite, vous avez aussi des psychiatres qui sont psychothérapeutes. Le psychiatre est remboursé par la Sécurité sociale. Si par contre vous avez une dépression qui est assez longue, vous avez la possibilité de faire ce qu'on appelle l'allocation longue durée auprès de la CPAM. Ça veut dire que je suis en maladie longue depuis au moins deux ans. Et en fait, tous vos traitements et tous les rendez-vous chez le psychiatre, vous aurez pu avancer et vous faire rembourser. Ce sera réglé d'avance. Dans le lien de cette vidéo, je vous mettrai tous les liens pour tous ceux qui ont quelques petits soucis. financiers et qui aimeraient quand même avoir un suivi thérapeutique. Je le sais très bien parce que moi, mon psychiatre, ça a été longtemps que mon seul thérapeute parce que, ben, pas un rond. Et ensuite, après, quand j'ai pu, j'ai été chercher des bonnes personnes, mais en tout cas, je comprends très bien. Merci aussi, Anne. Et super conseil sur les proches, n'hésitez pas à écouter leurs limites parce qu'ils vont vous dire ce que vous avez à travailler. Des fois, ça pique. Des fois, on n'a pas envie d'entendre ce que vont nous dire nos proches, conjoints, enfants, parents, mais c'est des choses qui vont nous permettre d'avancer. Alors, il vaut mieux que ça pique parce que c'est les gens qu'on aime. Mais le plus important, c'est juste de pouvoir aussi savoir qu'est-ce qu'on doit faire pour s'améliorer et pour sortir de la dépression, les amis. Vous ne mettez pas plus de pression. Alors, je sais que j'ai des personnes de l'entourage qui écoutent tous les podcasts. Je suis très surprise, mais j'ai fait un petit sondage il n'y a pas longtemps auprès de ma newsletter. Et j'ai 65% des gens qui sont proches qui écoutent les épisodes du vendredi. j'étais sur les fesses quand j'ai découvert découvert ça. J'étais là en mode, c'est très bien. Est-ce que tu as des conseils à partager à l'entourage ?

  • Speaker #0

    C'est un peu... Je sais que c'est très compliqué de vivre avec quelqu'un qui fait des dépressions. Surtout quand ce sont des dépressions chroniques. Ça peut être fatigant. Ça peut être épuisant, moralement, physiquement, etc. Voilà. Il faut s'armer de patience, mais il ne faut surtout pas s'oublier. C'est le plus important, parce que ce n'est pas parce que votre proche est dépressif, a des dépressions, que vous devez tout supporter. À un moment donné, la dépression, ça n'excuse pas tout. Moi, je le dis parce que je fais des dépressions, mais je me suis toujours dit, ok, je souffre, mais je ne suis pas la seule à souffrir, et je sais que ma maladie peut être handicapante. pour mes proches. Donc, en fait, il faut aussi que moi, je respecte l'autre personne et c'est pour ça que les proches, vous devez poser vos limites. C'est très important. Et voilà. Et si à un moment donné, les limites sont dépassées et que vous en avez marre, en fait, tout simplement, et que vous ne supportez plus, ça commence, vous aussi, à vous peser sur le moral, etc. Il faut prendre des décisions et penser à vous. Voilà. Ça ne fera pas de vous une mauvaise personne si vous quittez un proche en dépression. En fait, je dis tout. toujours des fois dans la vie qu'il faut faire des choix égoïstes. Même si on nous dit toujours qu'il ne faut pas être égoïste, à partir du moment où c'est pour son bien-être, il faut être égoïste. Non, mais sincèrement...

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Tu sais ce que je trouve incroyable, ce que tu dis Océane, parce que il y a quelques semaines, ça devait être au bout du printemps, j'ai fait un épisode de podcast destiné à l'entourage où j'ai dit qu'une personne en dépression n'est pas en sucre et qu'il ne faut pas des fois avoir... peur de dire les choses. Et j'ai reçu une vague de merci venant des proches qui, des fois, ont l'impression que ils ont peur de dire des choses. Et ce que j'ai pris aussi comme exemple, c'est comme un papa et une maman qui ont un bébé à la maternité. On leur fait comprendre que parce qu'ils manipulent l'enfant, qu'ils vont le casser. Tant qu'ils vont dire les choses à la hauteur de la personne, c'est-à-dire ce petit bébé qui vient de sortir, on va le changer, mais on va être doux, on va faire les choses avec respect, etc. Tant qu'on te dit les choses, c'est une bonne chose. Moi, j'étais bien contente que mon conjoint me dise des fois « Manu, tu me parles mal, tu n'es pas respectueuse, tu m'oublies, tu penses souvent qu'à toi. » Alors, ça pique quand il m'a dit « tu penses souvent qu'à toi » , mais d'une certaine manière, il n'avait pas tort. Donc, du coup, ça a un peu l'archouma pour moi, mais ça m'a permis de garder mon couple. Donc, franchement, Océane, tu as toute ma… Tu sais, je fais la danse de la victoire, vous ne le voyez pas. Moi, je la fais parce que c'est vraiment… un des conseils les plus sages qu'on peut partager. Clairement, là, tu es passée en level sage pour moi, Océane. Donc là, tu as monté visage.

  • Speaker #0

    C'est mon plaisir.

  • Speaker #1

    Moi, je fais grande sage Océane. Je te réinviterai sur le podcast.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    En tout cas, franchement, merci pour ce que tu as partagé, Océane, avec nous aujourd'hui. C'est pour ça que c'est important de pouvoir avoir des personnes qui vivent la situation pour nous. partager des choses. C'est aussi super que tu aies d'une certaine manière aussi le trouble borderline. Il y a beaucoup aussi des auditeurs qui l'ont parce que du coup, le trouble borderline apporte de la dépression. C'est super aussi d'avoir entendu ton histoire, ton parcours et tout ce que tu nous as partagé. Tes franches, tes caches, j'adore.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. C'est un avantage et des fois un inconvénient.

  • Speaker #1

    Là, c'est un très bon avantage pour l'épisode d'aujourd'hui. C'est vraiment cool. En tout cas, merci beaucoup à toi d'être venue nous partager ton histoire sur le podcast.

  • Speaker #0

    Merci à toi de m'avoir invitée. C'était un plaisir.

  • Speaker #1

    Si toi aussi qui écoutes ce podcast, tu as aussi envie de participer, sache que la porte est grande ouverte. Pour cela, il suffit juste de m'envoyer un email sur l'adresse contact.mydailypression.com Et puis, il n'y a pas besoin de faire de candidature. Il suffit juste de m'envoyer un petit mail et on échange pour pouvoir peut-être enregistrer ensemble le prochain interview. Merci encore une fois, Océane, d'avoir été là avec nous et d'avoir partagé tous ces bons conseils. Et puis, moi, écoutez, les amis, je vous dis rendez-vous à la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Ciao !

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