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#55 KATIA TARDY, HANDIGASPI. Les biscuits Kignon entre engagement, gourmandise et entrepreneuriat à impact. cover
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RayonNantes - le premier podcast nantais

#55 KATIA TARDY, HANDIGASPI. Les biscuits Kignon entre engagement, gourmandise et entrepreneuriat à impact.

#55 KATIA TARDY, HANDIGASPI. Les biscuits Kignon entre engagement, gourmandise et entrepreneuriat à impact.

1h07 |21/10/2024
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RayonNantes - le premier podcast nantais

#55 KATIA TARDY, HANDIGASPI. Les biscuits Kignon entre engagement, gourmandise et entrepreneuriat à impact.

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1h07 |21/10/2024
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Description

Dans cet épisode de RayonNantes, le premier podcast nantais, Eléonore Vigneron reçoit Katia Tardy, cofondatrice d'HandiGaspi, une biscuiterie innovante basée à Nantes, qui allie engagement social et lutte contre le gaspillage alimentaire.


Katia Tardy, ancienne ingénieure agroalimentaire chez Nestlé, a fondé HandiGaspi en 2021 aux côtés de Louise Douillet et Alex Guyot, avec l'idée de recycler des invendus de pains bio en biscuits savoureux.


Au cœur de ce projet, il y a une mission d'inclusion : la biscuiterie favorise l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.


Tout en partageant son histoire et celle d'Handi Gaspi, Katia met en lumière l'importance d'un entrepreneuriat inclusif à Nantes, capable de répondre à des défis sociaux et environnementaux. HandiGaspi, à travers ses biscuits Kignon, incarne un modèle de durabilité et d'engagement.


Ce podcast explore le potentiel de l'entrepreneuriat à Nantes, où des projets comme HandiGaspi prouvent que l'on peut conjuguer gourmandise et responsabilité sociale.

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Transcription

  • Speaker #0

    Avant de commencer cet épisode, j'ai le plaisir de vous parler d'un partenaire qui est très spécial pour moi, le Club Med. Pour ceux qui me suivent depuis un moment, vous savez peut-être que j'ai eu la chance de travailler pour eux dans une autre vie. Et oui, j'ai été géo. Alors, géo bureau, pas en village. Mais j'ai quand même vécu l'expérience Club Med de l'intérieur pendant des années. Et c'est vraiment, pour moi, l'endroit rêvé pour des vacances en tribu. Déjà parce que je trouve qu'avec la variété d'activités qui est proposée, chacun y trouve son compte. Qu'on soit sportif, amateur de détente. en quête d'aventure ou tout simplement un peu tout ça à la fois. Le must, bien entendu, c'est qu'il n'y a aucune logistique à gérer. Tout est sur place, inclus. Et du coup, vos vacances, ça devient des vraies vacances avec du temps de qualité sans contraintes. Et puis aussi, si vous avez des occasions spéciales à fêter, que ce soit des anniversaires, des anniversaires de mariage, des réunions de famille, des semaines entre amis qui ressemblent à de vraies vacances, comme je vous le disais, je trouve que Club Med, c'est l'endroit idéal pour tout ça. Ah oui, et puis... Si vous aimez avoir un temps d'avance, sachez qu'en ce moment, au Clomède, vous pouvez déjà réserver vos vacances d'été, que vous partiez en famille ou entre amis. Alors, si jamais tout ça vous a donné envie d'en savoir plus et de booker vos prochaines vacances au Clomède, je vous propose de vous rendre à l'agence Clomède Voyages de Nantes. Vous retrouverez Caroline et toute son équipe qui vous feront un plaisir de vous aider à préparer vos prochaines vacances. Quant à moi, je voulais bien entendu vous remercier pour votre fidélité. Remerciez toute l'équipe Club Med de soutenir Rayonnante. Et puis maintenant, place à l'épisode, place à cette nouvelle saison de Rayonnante. Hello à tous, je suis Eleonore Vigneron et je suis ravie de vous accueillir sur Rayonnante. Dans ce podcast, je pars à la rencontre de personnalités inspirantes qui rythment l'actualité ou l'innovation. à Nantes et dans la région. Ensemble, nous discutons de leur parcours de vie, de l'origine de leurs projets et de leur vision de l'entrepreneuriat à Nantes. Rayonnante, un podcast original à écouter quand vous le voulez sur toutes vos plateformes de podcast. Dans cet épisode, on va parler engagement et gourmandise avec Katia Tardy, la cofondatrice d'Andy Gaspi. Si vous ne connaissez pas encore cette biscuiterie pas comme les autres, je suis sûre que vous allez adorer son histoire. Ingénieur agro, Katia a commencé sa carrière en marketing chez Nestlé. Elle s'éclate pendant des années, puis, cherchant à donner plus de sens à sa carrière professionnelle, elle décide de revenir s'installer à Nantes pour s'orienter vers des projets plus durables et responsables. Elle rencontre ses deux cofondatrices, Alex Guyot et Louise Douillet, et lance ensemble en 2021 la biscuiterie Andy Gaspi. On y est ! Leur idée ? Donner une seconde vie aux invendus de pains bio pour créer des biscuits. tout en permettant l'insertion professionnelle de personnes en situation de handicap. Ainsi, naissent leurs biscuits Kignon, qui sont fabriqués dans un ESAT à Savenay, où toute la production, le conditionnement et la logistique sont assurés par ces travailleurs. Ici, on va revenir sur l'origine de ce projet unique et son développement, ses valeurs, les défis qu'elle rencontre, la gestion des invendus alimentaires ou encore l'expansion de leur modèle en France. On parle de son lien avec Nantes, bien sûr, et de cette quête de sens qui anime Andy Gaspi depuis le début. Bref. Un épisode aussi savoureux qu'inspirant. Allez, c'est parti ! Hello Katia !

  • Speaker #1

    Bonjour Eleonore !

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Réunant !

  • Speaker #1

    Eh bien, bienvenue chez nous !

  • Speaker #0

    Merci de m'accueillir dans vos locaux. Du coup, on n'est pas dans la biscuiterie.

  • Speaker #1

    Exactement, on est dans les bureaux. Les biscuiteries, ça fait trop de bruit au micro.

  • Speaker #0

    J'aime bien parce que ça fait déjà, je pense, une demi-heure qu'on parle.

  • Speaker #1

    C'est vrai !

  • Speaker #0

    Mais je vais quand même te poser la question, comment ça va ce matin ?

  • Speaker #1

    Hyper bien ! Écoute, je suis ravie de t'accueillir. Ça faisait un petit moment qu'on se croisait dans des événements et qu'on se voyait de loin. Donc là, je suis ravie de t'accueillir chez nous pour échanger un peu plus en détail.

  • Speaker #0

    Je t'avais vue notamment sur un événement où tu pitchais ton projet. Et j'avais trouvé que tu avais une énergie de dingue. Et je m'étais dit, j'aimerais trop l'entendre au micro dans les ventes.

  • Speaker #1

    Les space cookies, ça a l'énergie. C'est notre secret.

  • Speaker #0

    Tu nous donneras la recette, elle va te prendre du podcast.

  • Speaker #1

    Ça va être dans des petits paquets. Merci.

  • Speaker #0

    Katia, je ne t'ai pas demandé, tu es Nantaise ?

  • Speaker #1

    Non, je suis grenobloise. J'ai grandi dans les Alpes, d'une famille italienne. Donc Nantes, ça me paraissait être le bout du monde. Je ne connaissais même pas d'ailleurs Nantes quand j'étais étudiante. Et en fait, c'est des études qui m'ont emmenée ici. Donc j'ai investi les campagnes nantaises depuis et je suis très très bien ici, donc je pense que je ne suis pas prête de partir.

  • Speaker #0

    Et raconte-nous justement un peu ton enfance à Grenoble.

  • Speaker #1

    Eh bien écoute, j'ai une enfance dans la campagne grenobloise, donc le fil directeur c'est à chaque fois la campagne. Écoute, dans la petite campagne de Grenoble, au milieu des montagnes, donc j'ai vraiment grandi avec cet environnement où je me réveillais, j'ouvrais les volets, j'avais des montagnes en permanence. Dans une famille italienne, donc ça parlait fort, ça rigolait fort, ça parlait beaucoup et ça mangeait beaucoup. Du coup on avait vraiment ces plats hyper conviviaux qui rassemblaient la famille et c'était... vivant, chanté, enthousiasmant. J'ai une enfance heureuse.

  • Speaker #0

    Avec déjà des désirs d'entrepreneuriat assez jeunes.

  • Speaker #1

    De ce que je ne me souviens pas d'entrepreneuriat, mais par contre d'inventer des choses. Je me rappelle, j'ai inventé des choses, je découpais, je m'inventais des montres télé faites en papier avec le journal télévisé où je découpais les petites images. J'aimais bien inventer des choses et faire semblant que j'étais en réunion et que je présentais ça. Donc c'était plutôt la créativité ou le fait d'avoir des nouvelles idées, des nouvelles choses. À mettre sur la table, donc pas du tout l'entrepreneuriat. Je me suis toujours laissée porter par ce qui me faisait vibrer à l'instant T. Ce qui m'animait au collège et au lycée, c'était les sciences, donc je suis partie en prépa scientifique. En prépa bio, je me suis rendue compte que ce qui me plaisait, c'était l'alimentation et comprendre la vie qu'il y avait derrière le yaourt qu'on avait dans sa cuisine. Donc je suis partie en école d'ingénieur agro, mais sans savoir ce que j'allais faire après l'école d'ingénieur. Je me laissais vraiment porter par l'instant présent. Voilà ce que j'aime faire, du coup je vais le faire encore quelques années. Et en école d'ingé, je me suis rendue compte que ce qui me plaisait pour le coup, c'était vraiment... Créer des nouveaux produits, des nouvelles tendances, essayer de comprendre ce que voulaient les consommateurs pour adapter au mieux l'alimentation, communiquer, faire de la pub. C'était un peu ce monde-là qui m'attirait. C'était finalement tout ce qui était regroupé derrière le métier de marketing. Donc, j'ai continué les études en marketing à Odense et à Nantes pour vraiment me spécialiser là-dedans. Tu as eu un master ? Un master spécialisé. Et ensuite... Quand tu travailles dans l'alimentaire et que tu sors d'une école de commerce, on te dit va dans les grands groupes. J'ai dit ok, je vais suivre ce conseil. Je suis donc allée chez Nestlé pendant huit ans sur des fonctions marketing. Donc c'était une super école. J'ai beaucoup appris et j'ai vraiment pu mettre en pratique tout ce que j'avais appris pendant mes études parce que tu as les moyens financiers et humains de mener des gros projets. Mais en même temps, plus les années passaient et plus le schéma de la multinationale, de l'alimentation à l'international, de la grosse industrie, la grande distri, tout ce schéma-là, je m'y retrouvais de moins en moins. Les produits sur lesquels je travaillais étaient... peu vertueux. Des capsules en... Des quoi concrètement pour eux ? J'ai travaillé dans le café, donc les capsules Nescafé Dolce Gusto. Donc, c'était très usage unique et après, déchets. Après, j'ai fait des sacs en plastique pour faire cuire son poulet et pour l'aromatiser, pour aller au four. J'ai travaillé sur des choses qui, en termes d'impact écologique, étaient...

  • Speaker #0

    Et déjà, ça te travaillait à l'époque ? Tu avais déjà conscience de ça ?

  • Speaker #1

    En fait, plus mes années passaient chez Nestlé, plus je me disais, est-ce que vraiment... C'est la manière dont j'ai envie d'alimenter les Français, parce que quand t'es en marketing, c'est un peu le rôle, c'est de remplir les assiettes des Français. Donc je me disais, est-ce que vraiment c'est ça que j'ai envie de... Est-ce que c'est la pâte que j'ai envie d'emmener dans l'alimentation ? Est-ce que vraiment j'ai envie de ça ? Puis en fait, je me rendais compte que plus les années passaient, plus ce que moi je mettais dans mon assiette était différent de ce que je mettais dans l'assiette des Français, donc j'étais un peu schizophrène entre ma vie pro et ma vie perso. Et puis j'ai été maman pour la première fois, et là c'est quand même un accélérateur de prise de conscience, le premier bébé, où tu dis, en fait ce que je donne à mon bébé, c'est pas du tout ce que je fais au quotidien, donc bon... la dissonance était de plus en plus forte et puis c'était tout le schéma du grand groupe où t'es 2000 sur site mais finalement tu connais pas grand monde t'habites à Paris mais dans un mini appart c'était un schéma dans lequel je me retrouvais pas du tout et je me suis dit que mon temps chez Nestlé était terminé, qu'il fallait que je passe à autre chose et que tout ce que j'avais appris parce que vraiment j'ai beaucoup appris et je ne crache pas du tout sur mes années Nestlé, mais il fallait que je le mette au service d'une alimentation plus durable, donc j'ai démissionné de Nestlé on a quitté notre vie parisienne et on est venu s'installer à la Paclée dans la campagne nantaise et...

  • Speaker #0

    Avec un projet derrière ou tu as démissionné pour te laisser le temps de rebondir ?

  • Speaker #1

    En fait, je me suis dit, je démissionne et je veux vraiment maintenant agir pour l'alimentation durable. Donc, je l'ai fait de plein de manières. Au début, je l'ai fait en étant bénévole dans des assos pour comprendre un peu l'écosystème de l'alimentation durable à Nantes. Donc, j'ai gravité dans plusieurs assos. Ensuite, j'étais salariée dans une startup qui œuvrait pour le développement des circuits courts. Ensuite, j'ai été salariée dans une asso où là, j'ai rencontré mes associés. Donc, c'était une asso qui était liée au handicap. C'était... le cœur de mission, c'était l'emploi des personnes en situation de handicap et comment on les emmène sur de nouveaux métiers. Et ils avaient un projet lié à l'agroalimentaire. Donc nous, on est arrivés avec notre expertise, notre casquette ingénieur agroalimentaire. Mais le but, c'était d'adapter les activités agro au public en situation de handicap et d'implanter des ateliers agroalimentaires dans les structures du handicap que sont les ESAT. Et ça, ça a été mon dernier poste salarié parce qu'après, j'ai rencontré mes associés et on a eu envie de voler notre propre aile et de créer notre propre projet.

  • Speaker #0

    Avec tes deux associés, donc Alix Guyot et Louise Douillet, vous fondez en septembre 2021 Handi Gaspi. Comment est-ce que cette idée vous est venue ? Est-ce que c'est un projet que vous aviez en tête depuis longtemps ?

  • Speaker #1

    Alors on l'avait en tête, en tout cas il y a des choses qui commençaient à se dessiner, donc elles ont le même parcours que moi, elles sont ingénieurs agro aussi, sur d'autres expertises métiers. Il y en a une qui est plutôt en prod, donc c'est Louise et Alix qui est plutôt R&D qualité. Mais on a toutes les trois travaillées pour des industriels, où en étant au cœur du réacteur, on s'est rendu compte de ce qu'on avait. pas envie de reproduire, mais on s'est aussi rendu compte que c'était l'alimentation qui nous a vibré, et qu'on avait cette envie d'être dans le placard de tous les Français, et d'être au quotidien des Français, en étant là à chaque repas, du matin jusqu'au soir. Donc on avait cette envie commune de rester dans l'alimentaire, d'y donner plus de sens, et en fait on s'est rencontrés dans cet assaut, où finalement, en étant au quotidien, au contact des structures du handicap, on s'est rendu compte du manque d'activité dont souffraient aujourd'hui les ESAT, qui sont ESAT, établissements et services d'aide par le travail, ce qu'on appelait avant les CAT. c'est des structures qui sont de moins en moins subventionnées par l'État et qui sont de moins en moins sollicitées par les entreprises et les industries du territoire, qui du coup souffrent vraiment d'un manque d'activité. Pour autant, elles ne peuvent pas mettre les équipes en chômage technique ou en chômage partiel. Donc les travailleurs arrivent tous les matins, qu'il y ait du travail ou pas. Quand il n'y a pas de travail, c'est j'attends derrière une table ou je joue au Uno. Et ça, c'est un constat qu'on fait au National, parce que pour le coup, on visite beaucoup des AT un peu partout en France. Et on a beaucoup de témoignages ou d'appels des AT qui nous disent en fait, on n'a plus rien. comme activité à confier à nos travailleurs. Qu'est-ce qu'on fait ? Aidez-nous. Est-ce que nous aussi, on peut créer une biscuiterie ? Est-ce que vous avez des activités à nous confier ? Donc, on s'est dit, ils manquent d'activités, alors qu'ils ont des équipes, des locaux, et cette agilité de passer d'un métier à un autre, parce qu'ils sont déjà multitâches, ils sont déjà espaces verts, blanchisserie, cuisine centrale, sous-traitance industrielle. Donc, en fait, ils sont capables d'aller assez vite sur de nouveaux métiers. Donc, on s'est dit, en fait, c'est une vraie opportunité, parce qu'ils sont là déjà sur les territoires, ils ont déjà l'équipement qu'il faut pour aller sur de nouveaux métiers. D'un côté, on sait qu'il y a du gaspillage alimentaire et qu'il y a des matières qui se jettent sur notre territoire au quotidien. Et de l'autre, on sait qu'il y a les ESAT qui sont là. On va créer une activité qui valorise des invendus alimentaires en créant de l'emploi en ESAT. Et c'est comme ça qu'est née la biscuiterie Andy Gaspi. C'est se dire que toutes ces matières qui se jettent, en l'occurrence le pain, la première matière invendue à laquelle on s'est attaqué. Il y a du pain parce qu'on a des boulangeries partout en France. Du coup, on a des invendus de pain partout en France et des ESAT partout en France. Donc, on va créer des petites unités qui transforment le pain. en biscuits, et toute la fabrication et le conditionnement sera faite par des personnes en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, à temps des ZZ, t'en as combien en France ?

  • Speaker #1

    T'en as plusieurs milliers, je crois que t'en as 3 ou 4 000. En fait, t'en as partout.

  • Speaker #0

    Et c'est mis partout en France ?

  • Speaker #1

    Vraiment sur tout le territoire. Alors en Loire-Atlantique, on en aura, je ne sais plus, une quarantaine, je pense. En fait, c'est des structures qui sont peu visibles, peu mises en lumière, qui sont un peu cachées, alors qu'il y en a vraiment dans toutes les villes. Ce ne sont pas des structures très bien identifiées qui... Les entreprises et les industries sont dans un autre monde, ce n'est pas les mêmes milieux, ce n'est pas le même milieu économique, c'est le secteur adapté et protégé. Les entreprises ne pensent pas forcément aux ESAT pour de la collaboration, pour de la sous-traitance, alors qu'il y en a partout et qui sont vraiment capables d'aller sur plein de métiers. Nous, quand on est arrivé à Savenay, Savenay entre Nantes et Saint-Nazaire, pour ceux qui ne sont pas de l'Orient, Savenay, quand on est arrivé, ils n'avaient pas du tout de biscuiterie, ils n'avaient pas du tout d'activité agroalimentaire. Mais par contre, ils avaient déjà des locaux, ils avaient des équipes qui n'avaient plus du tout d'activité. Donc quand on est arrivé en disant, nous on aimerait faire une biscuiterie, on a besoin de 30 personnes, ils ont dit ok, et ça s'est monté en trois mois. C'est vraiment... Si nous on avait voulu trouver un local pour emplanter une biscuiterie, on n'aurait jamais pu aller au Tivitz.

  • Speaker #0

    Mais justement, tu reviens sur les débuts, parce que là on a bien compris, donc votre business il repose sur deux piliers, donc la réutilisation des pains vendus et la réinsertion, enfin du moins l'emploi de ces personnes porteuses de handicap. Comment est-ce que vous avez fait au début ? toute première, justement, toute première réserve avec laquelle vous avez travaillé. Comment est-ce que ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Donc nous, on était en gros salariés dans une asso. Nos CDD se terminaient à la même date. Donc on s'est retrouvés au chômage le même jour, 1er janvier 2021. Et en fait, de manière assez intuitive, on s'est dit, on a peut-être quelque chose à écrire toutes les trois. On n'avait pas du tout prévu d'entreprendre chacune individuellement. Moi, j'étais enceinte de six mois de mon troisième fils. Je ne m'étais pas dit, wow, mais vraiment, quelle opportunité, le moment idéal pour entreprendre. Les autres étaient encore en bas âge. Donc toute seule, je ne me serais jamais lancée à entreprendre. Mais on s'est dit, en fait, on est... animés par les mêmes envies, on porte les mêmes valeurs. Peut-être qu'on a quelque chose à écrire toutes les trois. En tout cas, on va se laisser six mois pour essayer d'écrire une histoire à trois. Au bout de six mois, si elle prend vie, tant mieux. Sinon, dans tous les cas, on aura appris, on aura rencontré du monde et on se sera éclaté à passer nos journées toutes les trois. Parce que vraiment, on s'amuse bien. Donc, on s'est laissé six mois pour écrire l'histoire, pour écrire du coup, mettre sur papier ce projet de biscuiterie en diguesse. Et on a commencé à aller faire le tour des boulangeries pour vérifier qu'il y avait bien des invendus de pain. Malheureusement, on s'est rendu...

  • Speaker #0

    Parce que c'est ça, tout de suite, vous avez pensé au pain. Vous avez utilisé le pain.

  • Speaker #1

    En fait, on a pensé au pain parce qu'on s'est rendu compte... On a essayé de lister un peu toutes les matières qui étaient gaspillées en France et on s'est dit que les fruits et légumes, c'est ce qui est un peu visible et ce que les gens ont en tête. Mais en fait, il y a déjà beaucoup de filières autour des fruits et légumes. Des gens qui les transforment en confiture, en compote ou qui trouvent des manières de revaloriser. Il y a déjà des filières structurées. On s'est dit bon, les fruits et légumes, on les laisse aux autres pour l'instant. Peut-être qu'un jour on reviendra, mais en tout cas, ce n'est pas le sujet. Et finalement, quand on a réfléchi aux acteurs de l'alimentation ou à notre manière de l'alimenter, on s'est dit le pain, c'est au cœur de notre alimentation. Il y a des boulangeries partout. qu'est-ce qu'ils font des pains qu'ils n'ont pas vendus le soir parce que finalement chaque boulanger fabrique jusqu'à ce que la boulangerie ferme mais le soir qu'est-ce qu'ils en font et on a commencé à rencontrer des acteurs de la boulangerie soit des boulangeries de quartier, soit des acteurs industriels ou des chaînes de boulangerie qui nous ont dit on ne sait pas quoi faire notre pain, soit on connait des agriculteurs qui veulent le prendre mais ils ne prennent pas tout les banques alimentaires ne le prennent plus parce que le pain est durci on se retrouve à jeter notre pain alors on a mis toute notre énergie, notre amour à faire notre pain Et en fait, dès que la boulangerie, elle ferme, le lendemain, plus personne ne veut de la baguette de la veille. Ce que je comprends. Moi, la première, je ne veux pas de la baguette de la veille.

  • Speaker #0

    Je lisais qu'en plus, il y a 200 millions de baguettes qui sont jetées chaque année. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Par les boulangeries. C'est énorme. En France, dans le pays du pain. C'est vrai qu'on ne se rend pas compte que finalement, chaque boulanger a quelques dizaines de pains chaque soir sur les bras. Mais en fait, à l'échelle d'un pays comme la France, c'est sur une année. Et à ça, ça ajoute les industriels. Les industriels du pain. qui ont de la casse quotidienne parce que la baguette est trop cuite, pas assez cuite, trop longue, trop courte, mal rainurée. En fait, nous, aujourd'hui, c'est surtout là qu'on a notre approche. C'est ces industriels qui ont de la casse en permanence, même s'ils essayent de mieux régler leur machine, d'avoir des cahiers de décharge assouplis, en fait. Parce que chaque matin, ils allument leur four, forcément, ils vont avoir de la casse qui ne répond pas aux cahiers de décharge. Et donc, on s'est dit, il y a peut-être quelque chose à faire avec le pain. Et Alix, elle venait de la biscuiterie, elle était chez Saint-Michel avant. Donc, elle leur a piqué les secrets de fabrication. On peut les appliquer à autre chose. Mais du coup, elle était déjà dans la biscuiterie. Et en fait, assez vite, elle a fait des essais dans sa cuisine où elle s'est rendue compte que de broyer du pain... Pour en faire de la farine et mettre cette farine dans des biscuits, ça fonctionnait hyper bien. Donc elle a fait des petits essais dans sa cuisine. Donc on avait ces petits biscuits sous le bras. Et puis on a commencé à aller faire le tour des boulangers pour voir si pour eux ça répondait à un véritable enjeu. On s'est rendu compte que oui, nous on avait de l'énergie et des idées, mais alors par contre pas de sous. Donc il fallait bien qu'on trouve quand même les moyens de lancer l'activité financièrement. Donc on s'est rendu compte que les banques étaient intéressées par le projet et qu'elles étaient prêtes à nous prêter de l'argent. Et puis on s'est rendu compte surtout que les ESAT en l'or atlantique qui manquaient d'activité... Il y en avait beaucoup. Donc on a fait le tour de tous les ESAT de l'Ouare Atlantique pour voir lequel était le plus à même de recevoir l'activité. Et c'était Savenay, parce que le meilleur alignement de planète. J'ai les locaux dispo tout de suite, j'ai les équipes dispo tout de suite. On est déjà sensible aux questions d'économie circulaire parce qu'ils avaient déjà des projets de revaloriser des chutes de tissus, des chutes de bois, mais ils avaient déjà cette logique de ne pas gaspiller les matières. On s'est dit bon, allez, on y va. Et quand on est allé avec Savenay, on n'avait rien à leur promettre. Nous, on avait un projet hyper ambitieux en tête, mais dans les faits, quand on est arrivé, on a dit alors peut-être qu'on va fabriquer qu'un jour par mois. ou peut-être qu'on va fabriquer tous les jours, on n'en sait rien. Prenez le risque avec nous et on verra bien. Mais vraiment, nous, on avait envie de faire quelque chose de grand. Mais dans les faits, quand on s'est installé à Savenay, on avait très peu de clients.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez fait ? Vous les avez accompagnés, du coup, dans la fabrication ? Tu as quoi ? Tu avais leur installé des outils ? Du coup,

  • Speaker #1

    on a acheté des machines grâce aux banques. On a acheté des machines semi-industrielles de fabrication de biscuits, donc des outils pour fabriquer et pour conditionner. Et pendant six mois... Mes associés, ils étaient non-stop avec eux pour vraiment déjà adapter les process. Déjà dans le choix des machines, on a fait en sorte qu'elles soient ergonomiques, qu'elles soient peu bruyantes, qu'elles ne soient pas dangereuses, que tout soit très visuel pour que même ceux qui ne savent pas lire et écrire puissent prendre la main sur tout le process. On a adapté les process aussi avec des systèmes de codes couleurs, de gommettes, de photos, pour vraiment qu'ils puissent être formés rapidement. Et puis on a passé du temps avec eux pour apprendre, puis on nous a aussi appris en compagnie des ergothérapeutes, des psys, des moniteurs, parce que nous on arrivait avec la casquette ingénieur agro, mais sur le champ médico-social, on n'a pas. pas d'expertise. Donc, il fallait vraiment qu'on co-construise le projet ensemble pour savoir à quel rythme, comment, quel travailleur allait vouloir être formé sur cette activité-là. Donc, on a un peu appris avec eux. Samenay, on s'est installé là-bas en mars 2022. Et de mars 2022 à septembre 2022, on a formé les équipes. On s'est formés nous-mêmes, on a appris, on a adapté les process, on a testé des nouvelles recettes. Et septembre 2022, là, on a pu lâcher les chiens et commencer à commercialiser les petits quignons au national avec nos premiers partenaires.

  • Speaker #0

    Vous êtes allés vite ?

  • Speaker #1

    Nous, on trouve que ça ne va jamais assez vite. Mais dans les faits, oui, c'est vrai qu'il s'est déjà passé plein de choses. Les premiers clients à nous avoir fait confiance, c'est les enseignes bio. Donc c'est Naturalia, Biocop, Sobio, Bio C'est Bon, qui fait qu'on est passé de 20 clients au départ ici autour de l'atelier à 600 points de vente un peu partout en France grâce à la force de frappe de ces enseignes qui ont cru au projet et qui nous ont référencé au national à travers leur magasin. Et après, ben... Ça s'est un peu enchaîné, la SNCF est venue nous chercher, donc nous a rendu visibles dans tous les TGV intercités, ce qui a donné envie à d'autres clients. Ça fait un peu effet boule de neige à travers cette marque Kignon, qui du coup a grandi à travers ces clients qui nous ont fait confiance et qui sont venus nous chercher au début où on n'avait pas grand-chose. Vraiment, la première fois où on a vu Biocop et Naturalia, on avait... que les biscuits faits par Alix dans sa cuisine et quelques essais industriels faits à sa venaie. Mais vraiment, la première fois qu'on est sortis en salon, on n'avait pas de packaging, on n'avait rien, on a fait des pauvres maquettes dans notre salon pour dire Ah voilà, c'est quignon ! Finalement, ils ont accepté de croire en nous quand on avait peu de choses. Et après, c'est le cercle vertueux, c'est que les premiers nous font confiance, donc les autres ont envie de nous faire confiance. Ils disent que si on peut travailler avec la SNCF, on peut travailler avec d'autres gros clients. Ça nous a un peu donné l'impression d'avoir des épaules solides, si même dans les faits, on était quand même... Toujours trois galériennes, mais ça nous a rendu crédibles aux yeux des autres. Et puis, tout s'est un peu enchaîné auprès de ces gros partenaires qui ont été nos meilleures vitrines finalement.

  • Speaker #0

    Et si je reviens sur le sourcing des pains, tu disais qu'il venait plutôt des industriels. Comment est-ce que vous les avez approchés ? Parce que j'imagine que pour le coup, ça doit être plus compliqué d'aller les chercher.

  • Speaker #1

    Alors, du coup, on a eu la chance qu'eux nous identifient. En fait, les industriels, quels que soient, enfin, les industriels de l'OB. boulangerie, mais les industriels agro au sens large ont un vrai souci de gaspillage. C'est eux qui nous ont identifiés. Les tout premiers, on les a rencontrés par réseau ou par mise en relation. Mais après, il y a des gros industriels qui depuis nous ont contactés et avec qui on est en train de monter des ateliers dédiés vraiment à la sortie de leur usine. Parce qu'ils nous ont vus dans le train, par exemple. Ils se sont dit, on a peut-être quelque chose à imaginer ensemble. Parce que eux, en fait, ce que nous disent tous les industriels qui nous contactent, c'est qu'ils sont trop gros et trop peu agiles, parce que trop gros, pour... revaloriser eux-mêmes leurs pertes et leurs invendus. Donc même s'ils adaptent leurs process, même s'ils améliorent leurs outils, parce qu'ils produisent des tonnes de pain chaque jour, ils ont de la perte. Et même s'ils réduisent le pourcentage, des pourcentages de plusieurs tonnes, ça reste quand même beaucoup. Et donc on se rend compte qu'il y a un vrai potentiel à accompagner ces industriels sur comment on valorise leurs invendus, comment on valorise leurs pertes. Donc au début, c'était des industriels du pain qui nous contactaient, et maintenant c'est des industriels de tout, du macaron, de la gaufre, de la crêpe, de la confiture, du fruit lyophilisé.

  • Speaker #0

    Vous leur répondez quoi ?

  • Speaker #1

    Eh bien, on va essayer de vous accompagner, parce qu'en fait, nous, on... En fait, quand on voit la quantité de ce qu'ils jettent, en plus c'est des matières vraiment hyper stylées. Quand ils nous disent on jette des milliers de coques de macaron chaque jour, on jette de la poudre de noisette, on jette des éclats de crêpes, des éclats de gaufres. Déjà ça nous fait de la peine, puis on se dit en fait ces matières-là, c'est des matières hyper nobles, que nous on a envie de revaloriser. Donc ce qu'on fait pour l'instant, c'est que Alix, elle prend toutes ces matières et elle essaye d'en faire quelque chose dans sa cuisine pour voir comment on peut le déployer. Au début, on avait commencé avec le pain. Pour l'instant, toutes nos recettes ont du pain. Et là, dans les nouvelles recettes, on essaye en plus du pain de mettre d'autres ingrédients, donc dans les quignons salés. En plus du pain, on a de la drèche de bière. Donc c'est les céréales qui ont servi à la fabrication de la bière, mais qui sont jetées une fois que c'est fabriqué. Donc pour 1000 litres de bière, il y a 300 kilos de drèche qui sont jetés. Donc nous, dans nos recettes salées, on a de la drèche. Dans la nouvelle recette coco, il y a aussi de l'huile de coco que l'industriel allait jeter parce qu'elle n'était pas conforme à son cahier des charges, mais elle était parfaitement consommable. Et là, en fait, dans tout ce que Alix développe, il y a de la coque de macaron, il y a... Les éclats de gaufres, en fait, c'est des recettes qui ne sont pas encore commercialisées. Mais on sent bien que côté industriel, il y a un vrai chemin à parcourir. Alors nous, on est tout petits par rapport à eux. Mais du coup, on a l'agilité qu'eux n'ont plus.

  • Speaker #0

    Et du coup, vous, vous avez vos camions qui viennent chercher cette matière.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et qui ensuite vont transporter jusqu'à les aides de Savenay.

  • Speaker #1

    Du coup, on a des partenaires transporteurs. Le métier, c'est de faire des flux quotidiens. Et là, à Savenay, tous les matins, on a l'équivalent de 500 baguettes bio qui arrivent pour être sauvées. Et donc, ça arrive le matin, c'est broyé directement. Ensuite, le fait de broyer le pain, ça nous fait obtenir de la chapelure qui nous sert de farine dans nos recettes de biscuits. Donc ça remplace plus de la moitié de la farine. Et puis, quand on ne met que du pain, le pourcentage d'ingrédients sauvés, c'est entre 20 et 25% de la recette totale. En fait, dans tout ce qu'Alix est en train de développer, on dépasse les 60% d'ingrédients sauvés dans des recettes qui, en plus, là, en ce moment, elles développent du granola, mais c'est une tuerie parce que les ingrédients qu'on y met, c'est des ingrédients qui sont... hyper bon à la base, c'est juste que c'est du déchet chez nos industriels,

  • Speaker #0

    mais pour nous c'est une vraie ressource c'est une vraie opportunité aujourd'hui donc t'as la marque Kignon et tu as des biscuits qui sont vendus sous cette marque avec différents parfums c'est ça et là l'idée c'est de développer d'autres recettes tu disais ?

  • Speaker #1

    En fait on a commencé avec le biscuit mais on se dit que demain avec toutes ces nouvelles matières qu'on nous propose en fait on a forcément d'autres gammes de produits à développer, donc pour l'instant on commercialise rien c'est vraiment au stade de R&D, donc nous on passe notre vie à manger plein de choses... autre que des biscuits. Alors des biscuits déjà quotidiennement, mais en plus des biscuits. En fait, on ne sait pas encore ce qu'il verra vraiment le jour sur le marché, mais elle teste plein de choses. Elle teste avec toutes ses matières. Elle se dit, OK, j'ai ces matières-là, les industriels jettent ça. Nous, on peut peut-être les transformer en recettes gourmandes. Nous, c'est vraiment ça. C'est-à-dire qu'un déchet peut devenir recette gourmande. Et la gourmandise, c'est notre clé d'entrée pour dire aux gens, en fait, vous pouvez sauver le monde en mangeant un biscuit. En fait, ce n'est pas ce... on peut se faire plaisir à soi-même et faire plaisir à la planète et à la société, que c'est pas incompatible. La gourmandise, c'est vraiment le critère d'entrée. Mais en fait, il y a plein de choses qu'on peut faire avec ces matières. Et là, on a lancé une nouvelle marque récemment, qui est la marque Etoque, qui est une marque qui est dédiée à la grande distribution pour aussi embarquer la grande distribution dans ce schéma circulaire et solidaire, dans le sens où c'est leurs propres invendus de pain qu'on collecte, qu'on transforme en biscuits et qu'on revend chez eux. Parce qu'eux aussi, parce qu'ils ont des boulangeries intégrées, ils ont de la perte. Et on voulait vraiment nous appuyer sur la grande distri pour... diffuser notre bonne parole. Et on se dit, si on veut vraiment avoir un impact massif, il faut qu'on soit là où 80% des gens font leurs courses, donc en grande distri. Donc on a lancé la marque Etoque il y a quelques mois pour la grande distribution et pour qu'eux aussi aient un rôle à jouer à nos côtés.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'aujourd'hui, vous avez suffisamment de matières premières pour assurer toute la production ?

  • Speaker #1

    On en a même trop, on ne prend pas tout. Chez nos partenaires, tu vois là le pain, chez notre industriel partenaire, on prend entre 20 et 30% de sa casse, on ne prend pas tout. Et il y a 200 millions de baguettes de pain qui sont gaspillées. via les boulangers et les fabricants de pain. Et en fait, nous, chaque atelier peut en sauver 120 000. Même si on ouvre 10 ateliers, on sera loin de valoriser tout le pain gaspillé en France. Donc malheureusement, on a trop de matière. Et quand on voit ce que les industriels jettent, ce n'est pas du tout pour pointer du doigt les industriels. C'est pour se dire qu'aujourd'hui, l'industrie, elle est faite comme ça, avec des grosses machines qui crachent du volume et qui, du coup, crachent du déchet. Et en fait, quand on voit ce qu'ils ont, même en ouvrant 50 ateliers, on ne valorisera jamais tout le gaspillage. Mais ça sera déjà ça de sauvé. déjà ça ne partira pas à la poubelle et donc on n'est pas prêt de manquer de matière et le jour où on manquera de matière, tant mieux ça voudrait dire qu'il n'y a plus de gaspillage et que tout le monde s'est emparé de cette question de l'anti-gaspi à mon avis on a encore quelques belles années devant nous avec les filles avant de faire ce constat là mais tant mieux, sur le fait qu'on disparaît,

  • Speaker #0

    tant mieux et justement je reviens sur le début de cette histoire avec les filles, tu nous disais que vous étiez laissées 6 mois avant de voir si oui ou non vous vous lanciez dans cette aventure, au bout de combien de temps vous vous êtes dit allez c'est bon on y va, on y va à fond

  • Speaker #1

    Déjà, ces six mois-là, on avait autour de nous des banques, qui, elles, pour le coup, sont vraiment parties en nous faisant totale confiance sur des choses écrites sur du papier, sur une belle histoire, mais il n'y avait vraiment rien. Il n'y avait vraiment rien quand les premières banques ont suivi. Donc, on avait de l'argent pour acheter les machines, on avait identifié les hâtes, on avait les boulangers qui étaient prêts à nous donner leur pain et quelques premiers magasins bio ici, quelques biocops de Nantes qui nous ont dit Ok, nous, on vous achètera les produits. Donc, à ce moment-là, on s'est dit On y va. On verra si ça reste à une échelle très locale, un petit atelier artisanal ou si ça grossit. Mais en tout cas, on y va, on fabrique des biscuits, on les vend et puis on verra. Et en fait, depuis, on s'est laissé porter par des ondes hyper positives et on se sent vraiment porté par des vents favorables parce qu'on a eu la chance que personne ne nous ferme vraiment les portes. Alors forcément, au quotidien, on a forcément des galères. La vie d'entrepreneur est faite de plein de rebondissements. Mais en soi, on n'a jamais eu de gros couacs ou de gros freins ou d'obstacles où on s'est dit qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on continue ou est-ce qu'on arrête ? Là, c'est mal engagé. Vraiment, on se sent porté par cet engouement qu'il y a. On sent que ça répond à un vrai besoin de nos clients. Et... un vrai besoin de tous les fabricants industriels ou boulangers de valoriser leurs invendus. Donc on sent que ça répond à des enjeux de société, environnementaux et sociaux. On sent que les clients sont là et qu'ils nous aident à faire grandir la démarche. On voit du coup notre impact positif grandir au quotidien, parce que plus les mois passent, plus on sauve de pain, plus on forme de travailleurs handicapés. Donc en fait, on est en permanence en train de se dire Ok, il faut qu'on aille à l'étape d'après, il faut qu'on y aille encore plus, encore plus vite, et qu'on prenne la place avant que les autres la prennent aussi, malgré tout. c'est quand même des sujets d'actualité. L'anti-gaspi et le handicap, il y a de plus en plus d'initiatives. Tant mieux, mais nous, on pourrait faire que ce soit nous en rayon que les autres.

  • Speaker #0

    Il y en a beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors qu'ils sont déjà sur l'un des deux piliers, soit le handicap, soit l'anti-gaspi. Il y a des marques qui commencent à vraiment prendre la parole sur ces sujets-là, notamment en grande distri, et tant mieux. Mais nous, on a aussi envie de grandir pour ne pas se faire manger et se noyer, parce que malgré tout, en grande distri, le rayon, il est fait de grosses industrielles et de grosses marques. Il faut quand même se dire qu'on arrive dans la cour des grands et qu'il faut qu'on se fasse une place. Donc nous, on a envie d'aller vite pour prendre cette place et pour vraiment devenir... Nous, on a envie d'être les Michel-Augustin de l'impact, d'être identifiés comme les nanas qui ont réussi à porter l'impact un peu haut et de le clamer haut et fort.

  • Speaker #0

    On sent chez vous que ce n'est pas un effet de mode, que c'est des vraies convictions. Tu vois, on pourrait avoir tendance à croire que, comme tu dis, il y a une place à prendre. Clairement, les marques s'en emparent et se mettent sur le créneau. Mais vous, on sent que c'est quand même une vraie conviction de fond. qui vous portent.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est ce qui nous est arrivé le plus, c'est quand les gens nous disent ce que vous faites, c'est que du marketing. En fait, viens avec nous chercher le pain le matin, viens avec nous former les équipes, viens avec nous, notre petite tante pèlerasse, et convaincre les gens que...

  • Speaker #0

    Le projet est né d'une rencontre de toutes les femmes qui sont passionnées, qui se sont rencontrées justement déjà dans une association.

  • Speaker #1

    En fait, nous, on le porte en nous et on espère que les gens comprennent que ce n'est pas du bullshit, que ce n'est pas juste un beau discours et que ce n'est pas juste trois nanas sympas qui ont envie de faire parler d'elles. En fait, c'est... on veut que le projet grandisse pour prendre la parole sur le handicap et l'antigaspi de manière beaucoup plus massive et que les gens ouvrent les yeux sur déjà tout ce qui est gaspillé en France et que chacun a son rôle à jouer, là pour le coup, de l'industriel au consommateur final. En fait, chacun peut agir pour moins gaspiller parce qu'on peut tous mieux faire dans ce champ-là et que tout le monde se rende compte que l'inclusion, c'est une vraie opportunité, que c'est un vrai... Enfin, nous, on carbure au sourire de nos travailleurs et qu'en fait, chaque entité peut collaborer avec des structures du handicap, que ça fait sens pour tout le monde. que c'est vraiment des schémas gagnants-gagnants. Et qu'en fait, nous, en plus, on est sur le handicap invisible. Donc, on veut aussi que les gens prennent conscience que chacun autour de soi, on est entouré de personnes handicapées qui ne le disent pas forcément. En fait, aller un peu à l'encontre des préjugés, de toutes les idées reçues qu'il y a. Parce que nous, il y a encore des gens qui goûtent dans nos biscuits et qui nous disent Ah, et en plus, c'est bon ! En fait, les gens, ils ont l'impression qu'on a fait les poubelles et que les handicapés, ils ont bavé dans les biscuits. Je le dis de manière cash, mais parce que c'est vraiment ça. Et désolée si ça en choque un peu, mais on se rend compte que, vraiment, il y a des idées reçues dans les deux côtés, handicap et anti-gaspi. et les gens sont toujours surpris qu'on puisse en faire des bons produits.

  • Speaker #0

    Donc nous, on essaye de lutter contre ça, justement parce qu'on veut rentrer avec la gourmandise et justement parce qu'on arrive avec un message plein d'optimisme. Nous, notre partie prise, c'est de défendre les causes sérieuses sans se prendre au sérieux. En fait, ce n'est pas parce qu'on est dans l'écologie qu'on est des femaines hyper... Enfin, je n'ai rien contre les femaines, mais on n'arrive pas avec un truc hyper militant. Dans l'écologie, il y a souvent des messages culpabilisateurs, moralisateurs, qui du coup peuvent faire peur et dire aux gens, en fait, je n'ai pas du tout envie de rentrer dans ces schémas de consommation parce que ça va être chiant ou parce qu'on va me dire, de toute façon, ce n'est jamais assez bien ce que tu fais. Et sur le champ du handicap, tu peux vite tomber dans quelque chose d'un peu larmoyant, de la pitié un peu pathos. Nous, on veut montrer que oui, on agit concrètement et on le fait vraiment parce qu'au quotidien, on est capable de mesurer ce qu'on fait. Mais en fait, on le fait avec du fun, de l'optimisme. Nous, on veut un peu avoir le triptyque gourmand, militant, marrant. En fait, les trois ne sont pas opposés. Mais dans la tête des gens, tu as l'impression que oui, mieux consommer, c'est se priver, c'est plus chiant, c'est moins bon. C'est vraiment faire des privations alors qu'en fait, pas du tout.

  • Speaker #1

    Et tu parlais de challenge tout à l'heure ? Quels ont été justement les plus grands défis que vous avez rencontrés depuis la création de Kinyon et de Handi Gaspi ?

  • Speaker #0

    Alors même si on n'a pas eu de gros obstacles, au début on arrivait quand même trois petites nanas dans un monde d'hommes, dans un monde industriel et dans un monde d'entrepreneurs qui est quand même encore très masculin. Alors heureusement ça évolue et on le voit évoluer mais malgré tout on arrivait avec nos belles idées. Donc il y en avait un peu qui nous prenaient pour les trois rêveuses qui, ok on écrit une belle histoire mais qui verra jamais le jour. Donc il y avait quand même des gens qui nous prenaient de haut, qui nous regardaient en disant mais ça donnera jamais rien. On sentait bien que pour certains, c'était pure utopie et que ça n'avait aucun avenir. Donc il y avait ce challenge au début de convaincre les gens que ça pouvait devenir un gros projet, que ça pouvait devenir un projet économique et rentable. Ce n'est pas juste parce que tu fais de l'impact que tu n'es pas rentable, que tu brûles du cash. On voulait vraiment prouver qu'on pouvait mêler impact positif et impact économique et rentabilité. Et nous, on venait de l'industrie, donc on avait envie de quelque chose de gros. On avait envie d'une marque nationale, on avait envie d'avoir des... des usines et des ateliers à nous. Donc au début, c'était ça. C'était montrer aux gens que ce n'était pas juste une belle idée sur du papier, mais qu'on pouvait le concrétiser. Et après, les challenges, c'est de prouver aux gens qu'on peut grandir, que ça peut devenir un vrai modèle, qu'on peut devenir une vraie marque et être à côté de l'UBN et Granola et Michel Augustin dans les rayons avec une autre histoire à raconter et que tout le monde a sa place, mais que nous, on a aussi notre histoire à raconter et que même si on n'a pas les moyens marketing et industriels de ces grands groupes, qu'on peut avoir une vraie place dans la consommation des Français. Et là, le challenge, c'est de lever des fonds. Le challenge qu'on vit là, à l'instant T, c'est le challenge de lever des fonds pour la première fois. Donc, c'est ouvrir notre capital à d'autres gens, parce que jusqu'à présent, c'était que nous trois. Donc, c'est ce défi de se dire, en fait, on croit au projet, on a envie de le faire grandir. Et du coup, pour l'accélération et pour lui donner vraiment tous les moyens d'aboutir vite et d'avoir les moyens de nos ambitions, il faut qu'on lève des fonds. Donc, c'est convaincre des investisseurs. On retombe dans un univers très masculin. On sait que les femmes pour lever des fonds, c'est beaucoup plus compliqué et que la part d'entreprise détenue par des femmes qui lèvent des fonds, elle est pour le coup vraiment réduite en France. Donc c'est le challenge d'embarquer de nouveaux acteurs, d'embarquer des partenaires dans cette aventure et de se dire qu'avec eux, on va être plus fortes et qu'on va pouvoir accélérer vraiment à partir de l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Vous allez accélérer sur quoi ? Ça va être quoi vos priorités ?

  • Speaker #0

    La priorité, ça va être de structurer les équipes parce que là, on arrive dans la cour des grands et on se rend compte que si on n'est pas tout à fait structuré, même si on a une belle histoire à raconter, il faut que derrière, on soit structuré. En fait, ça ne suffit pas. et qu'on ne nous fera pas de cadeaux dans ce monde de la grande distri et des grands schémas de distribution. Pour le coup, la grande distri sont plutôt nos alliés, mais on arrive dans un monde où quand même, en face de nous, ils sont tous hyper structurés. Ils ont des équipes sur le terrain de plusieurs dizaines de commerciaux où nous, on n'avait personne. Le but, ça va être déjà de structurer les équipes, notamment sur la partie commerciale, pour que nos produits, on soit sûr qu'ils soient en rayon, qu'ils soient visibles, qu'ils soient là et que les gens puissent les acheter. Et puis, ça va être de faire exploser les marques et vraiment de prendre la parole plus haut et plus fort. Pour devenir, c'est Michel-Augustin L'Impact. Michel-Augustin, si on les connaît, c'est que derrière, ils ont mis un peu de moyens quand même pour faire parler d'eux. Donc voilà, on a besoin de prendre la place et de s'installer dans nos différents circuits de distribution et à travers nos marques. Donc voilà, ça va être ça, ça va être se structurer. Alors bien sûr, on restera une petite structure, mais... Parce que cette idée,

  • Speaker #1

    c'est toujours de travailler avec des ZZ. Ah oui,

  • Speaker #0

    de toute façon, le modèle, c'est ça. Et dans la croissance qu'on va avoir l'année prochaine, c'est ouvrir d'autres ateliers. Donc on commence à SML modèle l'année prochaine et la levée va aussi permettre de... faire cet essai-mâle.

  • Speaker #1

    Vous travaillez avec combien des athes aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Là aujourd'hui on en a un, à Tavenay, où on a 30 biscuits de pieds, et donc on va ouvrir Lille l'année prochaine, et il y a Paris et Lyon en préparation donc on prépare la suite parce que s'il y a un gros contrat pour nous ça vaut enfin si, je sais pas on va en citer trois, Carrefour, UL Leclerc, comme ça il n'y a pas de jaloux nous ouvre au National du jour au lendemain, pour nous, c'est des volumes de prod qui vont être...

  • Speaker #1

    Ça serait quoi ? C'est qu'on se rende compte de l'échelle de la croissance ?

  • Speaker #0

    En fait, ça va justifier le fait qu'à chaque fois, on ouvre un atelier et qu'on l'ouvre à chaque fois au plus proche de leur succursale. En fait, l'idée de l'essai MAJ, c'est de se dire, malheureusement, des invendus, il n'y en a pas qu'à Nantes, et des structures du handicap comme des ESAT en manque d'activité, il n'y en a pas qu'à Nantes. Donc, assez vite, on peut ouvrir... Plein d'ateliers partout. Alors, il ne faut pas non plus qu'on en ouvre trop, parce qu'en fait, avoir 30 ateliers l'année prochaine et pas réussir à vendre les produits, ça n'a pas de sens, parce que du coup, ça met aussi en péril l'ESAT qui s'est impliqué et qui a investi dans le projet. Donc, l'idée, c'est vraiment de nous appuyer sur ces gros contrats et ces gros partenaires pour ouvrir des nouveaux ateliers et les ouvrir dans les zones où on sait qu'on aura assez d'invendus, des ESAT et assez de clients pour commercialiser les produits dans une logique à chaque fois de circuit court. C'est que là, aujourd'hui, on fabrique à Nantes et on livre partout en France. Mais demain, du coup, Nantes ne livrera que l'Ouest. Paris livrera la région parisienne, Lille le Nord. Et on aura un peu toutes les métropoles couvertes, le Sud-Est, le Sud-Ouest, ouvertes par cet essai MAJLA. Et donc, il faut qu'on soit prêt à dégainer parce que ces clients-là, un carrefour peut vite nous faire grandir. Donc là, Lille s'est bien engagée. Enfin, tout est déjà quasiment prêt à appuyer sur le bouton. Mais Paris et Lyon, on identifie dès maintenant nos partenaires. Comme ça, s'il y a besoin d'appuyer sur le bouton, assez vite, on enclenche la dynamique chez eux.

  • Speaker #1

    Vous l'avez terminé quand cette levée de fonds ?

  • Speaker #0

    À Noël, on part avec l'argent sur le compte. Parce qu'aujourd'hui,

  • Speaker #1

    racontez-nous comment on se répartit votre chiffre d'affaires et est-ce que vous êtes rentable ?

  • Speaker #0

    Alors on n'est pas encore rentable. En fait, on aurait pu être rentable à Savenay dans les prochains mois, parce qu'on sent qu'on n'est pas loin de la rentabilité et que le modèle peut marcher. Mais en gros, soit on faisait le choix de rester en local avec un atelier, mais du coup de ne pas staffer les équipes et de rester à cette échelle-là, on aurait été rentable à Savenay. Bon, nous, on a envie de plus. Donc on a... Dès cette année, staffer les équipes un peu mieux en attendant la levée, mais on a quand même recruté sur la partie commerciale cette année pour préparer la suite. Donc on a retapé dans notre rentable cette année. En fait, les marchés de l'alimentaire, c'est des marchés de masse, donc il faut atteindre un certain seuil. Et nous, on a fait le choix de ne pas nous concentrer sur le local, mais d'aller au national. Donc il va falloir qu'on atteigne un seuil critique dans l'alimentaire, dans ce marché de masse, qui fait qu'on sera rentable en 2026 maintenant, avec cette ouverture d'atelier qui va venir. Du coup, écraser les coûts. En gros, on sera rentable en 2026. Donc l'activité n'est pas encore rentable, mais on sait pourquoi. Et on sait ce qu'il faut faire maintenant pour être rentable. Donc ça, c'est assez chouette parce qu'on sent que ce n'est pas un truc, tu sais, lointain de la rentabilité un jour. Non, on sait ce qu'il faut faire pour l'être et on voit bien sur quel levier on va pouvoir jouer. Donc là, on fait en gros 500 000 euros de chiffre sur l'année, avec la moitié qui est portée par les magasins bio. Donc toutes ces enseignes, Biocoop, Naturalia, Sobio, c'est bon, la moitié est faite chez ces gens-là. Tout l'univers des magasins bio dans lequel il y a autant d'indépendants que de magasins chaînés. Et après, on a une grosse partie en hors-domicile. Donc dans l'hors-domicile, il y a les acteurs comme la SNCF, mais il y a les hôtels, les restaurants, la restauration collective, les lieux de loisirs comme les cinémas pâtés où on est aussi implanté. Et après le reste, donc en gros, ça fait la moitié plus un quart de l'heure domicile, mais qui est un quart qui est en train de grandir. À vitesse accélérée. Et ensuite, on a toutes les entreprises, les assos et la grande distribution, qui ne se lit pas encore beaucoup parce qu'on l'a lancée cette année. Donc en chiffre d'affaires global, elle va se lire beaucoup à partir de l'année prochaine. Mais on a toutes les entreprises et les assos qui, pour la semaine du handicap, pour les cadeaux de fin d'année, pour des goodies à impact, pensent à nous. Et qui du coup, parce que c'est des grosses entreprises, nous font des grosses commandes. qui viennent vite booster le chiffre d'affaires. Donc là, septembre-décembre, on est dans le dur des entreprises qui, pour les cadeaux de fin d'année et pour la semaine du handicap, pensent à nous. Donc là, on a des grosses commandes qui tombent de grosses entreprises françaises qui viennent du coup booster le chiffre d'affaires sur la fin d'année. C'est des devis à cinq ou six chiffres qui font plaisir.

  • Speaker #1

    Mais vous les démarchez ou c'est elles qui viennent vous chercher ?

  • Speaker #0

    Non, on a la chance d'avoir beaucoup de demandes entrantes. Les seuls clients qu'on est allés démarcher, c'est la grande distri pour faire nos tests en local. Donc c'est là qu'on a fait le tour des magasins. Mais jusqu'à présent, sur Kignon, on a la chance d'avoir de la demande entrante.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'elles ont entendu parler de vous ?

  • Speaker #0

    Par plein de biais différents, des fois des biais improbables. Par exemple, la SNCF nous a rencontrés dans une kermesse, en tout cas vu nos produits dans une kermesse. Des fois, tu essaies de préparer plein de choses, et c'est le truc improbable qui te rend visible. Mais sinon, on essaie d'être dans plein d'événements, donc on s'incruste dans plein d'événements qui sont liés aux causes qu'on défend. Et il y en a beaucoup, en local et en national. Donc on essaie d'être sur plein d'événements, sur des salons. On a la chance que les journalistes... parlent souvent de nous dans leurs médias en presse, radio, télé. Et on se rend compte de l'impact que ça a après d'être dans Ouest-France ou d'Est. Là cet été, on était en pub télé sur les chaînes du groupe TF1 et c'était une campagne qui nous était offerte par une régie pub. Et en fait, toute cette visibilité un peu en fil rouge. Ça fait que les gens pensent à nous. Et après, le fait aussi qu'on aille sur plein de concours. Je te le disais tout à l'heure en off, qu'on était des bêtes à concours et que le fait qu'on soit trois femmes dans le bio, le handicap, l'économie circulaire, on se fait de la discrimination positive où on sait que du coup, on peut aller chercher des prix et des trophées. Et en fait, pour nous, c'est un vrai accélérateur, ces prix et ces trophées. Donc, je sais que tous les entrepreneurs ne partagent pas le fait que les concours soient un vrai tremplin, mais nous, c'est le cas. Et en fait, les gens soit font partie du jury, soit sont dans la salle quand on reçoit notre prix. Et après, quand ils ont des événements, ou quand ils connaissent du monde, ou quand ils ont besoin de biscuits, parce que finalement, tout le monde mange des biscuits, en pro, en perso, toutes les entreprises ont à un moment donné besoin de commander des biscuits, tous ceux qui sont dans le secteur de la distribution, de la restauration, ont des biscuits. Donc en fait, les gens pensent à nous assez naturellement pour dire Ah bah cette année, j'ai envie de faire un cadeau de Noël qui a du sens, est-ce que vous pouvez me personnaliser des paquets ? Ah bah tiens, moi je connais une chaîne de restaurant, est-ce que vous voulez que je vous fasse rentrer ? Ça se construit un peu comme ça, donc on n'est pas encore une marque de notoriété publique. et connu de tous, mais on sent que les gens parlent de nous et qu'en tout cas, ils ont le réflexe de penser à nous. Donc, c'est hyper chouette de voir que ces acteurs, qui sont plutôt des grosses marques ou des grosses entités, pensent à nous à des moments clés dans l'année. Donc, c'est chouette.

  • Speaker #1

    Et le marché du bio est en pleine perte de vitesse. Tu parlais quand même de la moitié de votre chiffre d'affaires qui est fait par des magasins bio. Ça, ce n'est pas quelque chose qui vous effraie ? Comment est-ce que vous envisagez la suite ?

  • Speaker #0

    On sent que... En effet, le bio ne va pas hyper bien. Ça a tendance à se stabiliser. Mais on se rend compte que ce qui plaît aux gens dans la démarche sur nos biscuits, ce n'est pas le bio. Le bio, c'est la cerise sur le gâteau, mais d'une démarche plus poussée. Et ce que les gens retiennent de nous, c'est le handicap et l'antigaspie. Donc finalement, le bio... Au début, on voulait vraiment pousser les curseurs environnementaux le plus loin possible. Donc on a tout lancé en bio. Aujourd'hui, on se rend compte que le bio ne va pas hyper bien. C'est vrai. Et que nous, les gens ne nous achètent pas parce qu'on est bio. et surtout on se rend compte que tous les gisements d'invendus qu'on nous propose aujourd'hui ne sont pas forcément sur du bio. Donc on va garder du bio, mais on va ouvrir à du non-bio. En fait, nous, notre enjeu, c'est de sauver toujours plus de matière pour créer toujours plus d'emplois inclusifs. Donc nous, c'est ça, notre sujet, c'est Andy Gaspi. Donc c'est d'aller toujours plus loin sur ces deux piliers. Et aujourd'hui, le bio, sur certains circuits ou auprès de certains partenaires, c'est un peu un frein au passage à l'échelle, parce que tous ces acteurs de la distribution ou de l'industrie agroalimentaire qui nous disent Ok, moi je jette toutes ces coques de macarons En fait, ce n'est pas des acteurs du bio, mais pour autant, nous, on n'a pas envie de leur dire non, vous n'êtes pas en bio, on ne va pas vous accompagner dans des schémas de valorisation Donc, on va avoir des gammes en non-bio pour aller plus loin dans notre impact positif. Et après, ce qu'on voit aussi, c'est que les acteurs qui vont nous faire grandir, c'est beaucoup les acteurs du hors-domicile, parce qu'en termes de volume, de puissance, de présence sur le territoire, c'est des acteurs qui peuvent nous faire grandir vite. On l'a bien vu avec la SNCF, à quel point un contrat avec la SNCF, ça, on s'envole, on prend la grande vitesse, c'est le cas de le dire. On sent que les réseaux bio sont nos partenaires de la première heure et qu'ils vont être là, mais qu'il y a d'autres acteurs autour qui vont nous faire grandir, le hors-domicile et la grande distribution en étant les deux meilleurs exemples. On va pouvoir s'appuyer, nous en tout cas, sur leur force de frappe et leur présence pour dégainer et aller toujours plus loin dans l'impact. En fait, nous c'est facile, plus on vend, plus on sauve de matière, plus on forme de travail handicapé. Donc en fait, le sujet c'est plus les gens montrent le biscuit et plus on sera capable de nourrir notre démarche. d'un point de vue social et environnemental. Du coup,

  • Speaker #1

    ce n'est pas quelque chose qui t'effraie.

  • Speaker #0

    Non. Et puis, nous, on fait en fonction des opportunités aussi, des gens qui viennent nous chercher. On adapte l'offre, on adapte les recettes en fonction des gens qui viennent nous chercher. Parce que nous, on est déjà hyper fiers de ça, que les gens nous identifient comme étant maintenant un acteur qui commence à avoir une place dans ces schémas handi-gaspi. Et donc, on essaye d'avancer avec eux. Après, il y a des gens avec qui probablement on n'arrivera pas à avancer parce que... Parce que ce n'est pas le bon moment, ce n'est pas la bonne personne. Mais en tout cas, on sent que ça fait écho à plein d'acteurs, de gros acteurs. Et parce que c'est des gros acteurs, on va pouvoir sauver plein de choses et ouvrir plein d'ateliers. Donc en fait, nous, pour l'instant, on est vraiment dans ce truc de... on n'est fermé à personne. Forcément, les réseaux bio et la grande distri, ce n'est pas des réseaux qui s'apprécient beaucoup. Donc on sait que ça ne sera pas toujours très bien perçu qu'on avance avec la grande distri, mais en même temps... Nous, on a envie d'avancer avec tout le monde. En fait, nous, on n'a pas envie de se fermer de porte. En fait, nous, on a envie de nous appuyer sur tous ces partenaires-là pour aller plus loin dans notre mission. Dans des places à certains, on va avancer et puis on va grandir avec tout. Nous, on n'a pas envie de se dire, OK, il y a les circuits comme ci, les circuits comme ça, machin. Nous, c'est en fait parce qu'ils vendent tous des biscuits, parce que tout le monde mange des biscuits, avançons avec tous ces gens-là et arrêtons l'hypocrisie de se dire qu'il y a plein de circuits et que du coup, les circuits ne sont pas compatibles. En fait, appuyons-nous sur eux. toute la manière de consommer des Français. Et parce qu'on est Français, on fait nos courses dans plein d'endroits, on va au resto dans plein d'endroits, et puis allons-y gaiement.

  • Speaker #1

    Et tu parlais d'être distribuée par la SNCF, t'as dû voir, j'imagine, un avant, un après, ça a dû vous donner une force de frappe énorme,

  • Speaker #0

    non ? Oui.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que ça t'a été cette histoire ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, c'est eux qui nous ont appelés. Donc déjà, quand tu reçois ce coup de fil, t'es hyper excitée. Du coup, ils ont un partenaire, la SNCF, qui s'occupe de toute la partie restauration dans les trains. Et en fait, il y a eu un bon alignement de planète où à la fois la SNCF, qui est leur client, nous a vus dans une kermesse. Et puis après, ils ont entendu parler de nous par un autre biais. Puis ils nous ont vus dans les médias. En fait, en l'espace de 3-4 semaines, ils ont entendu parler de nous 3-4 fois. Donc ils se sont dit, bon, il y a peut-être quelque chose à faire. Donc ils nous ont appelés. Ils ont dit, est-ce que ça vous intéresse d'être dans les trains ? Oui, Très très très envie. Et donc on a développé une offre parce qu'à l'époque on n'avait que le format magasin, donc un format familial à partager, et eux ils voulaient du portion individuelle, ce qu'on n'avait pas du tout à l'époque. Mais on avait tellement envie d'être sur la carte que du coup on a vraiment mis nos priorités que là-dessus. On s'est dit ok, il nous faut ce contrat, donc on y va, on développe une offre spécifique, donc la petite offre snacking individuelle. Et du coup on a été six mois dans les trains, donc c'est des systèmes de cartes qui tournent, donc on y a été pendant six mois. Bon espoir de retrouver notre place l'année prochaine. Mais déjà pendant six mois, on voit à quel point ça nous a rendu visibles. Parce que tout le monde prend le train. Que tu le prennes pour des raisons perso, pour des raisons pro, tout le monde prend le train. Autant avant, on n'était que dans les réseaux bio, donc c'est quand même des marchés de niche. Là, tout le monde nous a vus, que ce soit les familles qui partaient en vacances ou les chefs d'entreprise qui vont prendre leur petit café au wagon-bar. Vraiment, ça nous a ouvert plein de portes. Du coup, il y a des patrons de grands groupes industriels. qui nous ont écrit des petits messages privés, il faut qu'on se voit rapidement. Il y a le cabinet de la ministre qui nous a appelés en disant La ministre, vous voulez dans son cabinet parce qu'elle vous a vu dans le train ? En fait, ça nous a ouvert de la visibilité et des portes de dingue. Et en termes de notoriété, c'est la meilleure campagne média qu'on puisse avoir d'être dans les trains. Parce que c'est du média gratuit, c'est même du média payé parce qu'on t'achète les produits. C'est un super accélérateur d'être dans les trains. Donc à toutes les marques qui ont l'opportunité d'y être, même si ce n'est pas des schémas hyper rentables. Forcément, ils achètent de la quantité, mais en termes de visibilité, c'est ouf.

  • Speaker #1

    Quand on pense que cette histoire a démarré en septembre 2021, comment tu te sens aujourd'hui avec ces trois années qui viennent de s'écouler ?

  • Speaker #0

    On a toujours la même expression avec les filles. Les filles ont été mamans toutes les deux cette année. L'année était un peu chamboulée parce qu'on n'était pas en trio, on était en duo. Et jamais le même duo, parce qu'il y en a une qui était en congé mat le premier semestre et l'autre qui est en congé mat en ce moment. Donc c'était une année un peu chamboulée. Il y a plein de choses qui nous sont arrivées, mais on était en sous-effectif, donc une année fatigante. Mais en fait, on est tellement boostés par ce qui nous arrive, par toutes ces opportunités qui se présentent à nous, tous ces gens qui nous tendent la main. Donc en fait, on a toujours la même excitation. Les enjeux ne sont pas les mêmes et maintenant, on a une équipe à gérer. Si on plantait la boîte, on n'était que trois. Maintenant, si on plante la boîte, on a un peu plus nombreux. En fait, on est hyper optimistes. Peut-être naïvement, peut-être qu'on se dira dans six mois qu'on était trop naïves. Mais là, en fait, on est survoltés. On prend tout ce qu'il y a à prendre, on donne tout ce qu'on peut donner sur le projet. On ne sait pas du tout où ça va nous mener parce qu'il y a plein de boîtes autour de nous qui sont en train de fermer, qui étaient des super boîtes avec des super enjeux, des super impacts, qui avaient des modèles installés et qui sont en train de mettre la clé sous la porte. Donc on sait qu'on est sur une ligne de crête. Et on sait qu'à tout moment, soit on tombe de cette montagne, soit on s'envole et on défonce tout. Mais on sait que la limite, elle est hyper fine et que d'un moment à un autre, tout peut s'adrêter ou tout peut s'envoler. On en est consciente. Je pense que les équipes en sont conscientes aussi. Mais en même temps, on donne tout pour que le projet... Pour qu'on puisse défoncer l'UEBN. Et que demain, quand on parle des biscuits trinantaises, on dise qu'il y avait l'UBN et maintenant, il y a Andy Gaspi. Mais voilà, du coup, on est... En fait, on prend beaucoup de plaisir. Je pense que le jour où on ne s'amusera plus autant, c'est qu'on aura fini. Enfin, qu'on aura... Je ne sais pas, qu'il faudra qu'on passe à autre chose. Mais en même temps, là, on est... En fait, on n'a jamais aussi peu dormi. On ne s'est jamais aussi mal payé que ce qu'on fait là, en ce moment. Mais en même temps, on ne s'est jamais autant éclaté. En fait, c'est vraiment notre carburant. On se lève, on sait exactement pourquoi on se lève, on sait pour qui on se lève, on sait pourquoi on le fait. Et en fait, ça n'a pas de prix. Franchement, je ne reviendrai jamais sur mon salaire Nestlé. En tout cas, pas tout de suite, mais il ne me manque pas du tout mon salaire Nestlé, mon petit confort de grand groupe. Et puis, on a l'opportunité de rencontrer tellement de monde à travers le projet. Ouais, franchement... Allez-y, entreprenez !

  • Speaker #1

    Et justement, tu parles de ton salaire Nestlé, tu nous parlais du début de cette aventure entrepreneuriale et de ta recherche de sens aussi dans ton métier. Qu'est-ce que cette aventure a changé chez toi, personnellement ?

  • Speaker #0

    Déjà, elle m'a redonné le sourire et l'envie et la patate. En fait, je pense que chez Nestlé, j'étais arrivée au bout d'une histoire parce que... Encore une fois, vraiment, je ne crache pas sur mes années Nestlé, mais t'es quand même dans un grand groupe, c'est très politisé, tout le monde est un peu lissé, tout le monde sort de la même école de commerce, tout le monde a... À son petit périmètre, les gens sont un peu des clones d'eux-mêmes. En plus, souvent, ils recrutent les mêmes écoles de commerce, les mêmes parcours. Donc tout le monde est un peu un clone. Il ne faut pas rire trop fort, il ne faut pas dire non, il ne faut pas aller à l'encontre de ce que pensent les autres. Du coup, je ne me reconnaissais plus, je n'avais plus l'impression d'être moi-même. Je ne pouvais plus m'exprimer du bon moment, je n'avais pas l'impression de travailler avec mes tripes, et moi j'ai besoin de travailler avec mes tripes. Et donc là déjà je me suis retrouvée avec moi-même, je suis hyper alignée avec ce que je suis dans ma vie, et ce que je fais au quotidien. Donc en fait il n'y a pas forcément de limite entre le pro et le perso, donc c'est souvent un peu le problème, mais en même temps ça ne me dérange pas, parce que c'est hyper aligné, et que c'est hyper cohérent entre ce que je suis dans ma vie, ce que j'ai envie d'inculquer à mes enfants, et ce que je fais au quotidien. Et du coup je suis hyper fière aussi que mes enfants me voient m'éclater. Qu'ils n'aient pas l'impression que dans la vie, il faut travailler pour ramener de l'argent et pour nourrir sa famille. Mais qu'en fait, tu peux t'éclater dans ce que tu fais. Et oui, il y a plein de fois où je suis en déplacement. Et oui, je fais des heures. Je ne suis pas tous les soirs à la maison. Mais en même temps, quand je ne le suis pas, ils savent où je suis. Ils voient que je suis trop contente de ce que je fais. Donc, je pense que ça ne les déstabilise pas que je ne sois pas là tous les soirs. Parce qu'ils voient que c'est pour la bonne cause et que c'est pour du mieux. Donc ça a changé cette niaque et cette envie, et ça a changé vraiment mon rapport au travail, où en fait, il n'y a pas vraiment de frontières, mais en fait, tout nourrit la même cause, donc en fait, vraiment on s'éclate. Et les filles, elles sont dans ce même état d'esprit, et on a vraiment envie d'insuffler ça aux équipes. Alors forcément, on ne peut pas demander aux équipes la même application que ce que nous on a, et ce n'est pas ce qu'on veut. Mais leur montrer qu'en fait, si tu crois en ton projet, et que tu te donnes les moyens, enfin les moyens même pas financiers, mais juste que tu te donnes à fond. Et bien ça peut voir le jour et ça peut grandir. Et on verra vraiment encore une fois, on verra où ça nous mène. On n'a aucune idée de là où ça nous mène. Nous, on a des envies, mais entre la réalité, le marché et puis nos envies. Mais en tout cas, on profite, on prend tout ce qu'il y a à prendre et c'est hyper chouette.

  • Speaker #1

    Quel a été le moment le plus marquant depuis le début de cette aventure pour toi ?

  • Speaker #0

    C'est dur de donner un moment parce qu'en fait, il y a plein de choses qui nous arrivent. Il y a plein de beaux moments, de moments de doute. Donc il n'y en a pas. Je ne sais pas s'il y en a vraiment un, peut-être quand on a déposé les statuts, parce qu'en fait c'était concret. C'était tout ce qu'on se disait un peu entre copines, si on faisait ça, si on faisait ça. À un moment, ça devient concret, c'est réel, on a vraiment une entreprise et on prend le statut de chef d'entreprise. Bon, il y a un beau statut au quotidien, on n'a pas l'impression d'être chef d'entreprise. Mais en fait, tu as une responsabilité, tu as créé la boîte, maintenant il faut lui donner du corps, il faut que ça existe, il faut qu'il y ait du concret derrière. Mais après, ce qui est cool, c'est que des étapes marquantes, on en a tout le temps, il se passe. tout le temps des nouvelles choses, qui nous obligent à revoir un peu notre modèle, à nous adapter, à créer des choses. Et en fait, c'est ça aussi qui est hyper stimulant, c'est qu'entre ce qu'on avait en tête il y a trois ans et ce qu'on fait aujourd'hui, il y a déjà plein de choses qui ont évolué. Et dans cinq ans, en fait, peut-être que ça sera encore différent. Mais tant que ça nourrit nos enjeux sociaux et environnementaux, on n'a pas l'impression de se trahir ou de changer ce qu'on avait en tête. Au contraire, c'est pour aller toujours plus loin. Donc, je pense qu'on aura encore plein de faits marquants. Là, la levée en est une quand même, parce que c'est la première fois qu'on ouvre notre capital à des gens qui ne sont pas nous, qui ne sont pas nous trois. En fait, on est vraiment à la fois hyper excités de faire cette levée de fonds parce qu'on sait que derrière, on va pouvoir dérouler le plan et qu'on aura les moyens de nos ambitions, en tout cas financièrement. Mais en même temps, on a une énorme appréhension de se dire que là, c'est notre bébé à trois. On a un trouble et c'est notre bébé à trois. Mais que demain, en fait, il y a une part du gâteau qui ne sera plus dans nos mains. Et on ne sait pas ce que ça va donner avec ces gens-là. tant qu'on ne l'a pas vécu, tant qu'on n'a pas porté les choses ensemble dans les moments hyper cool mais comme dans les moments de galère, on ne sait pas donc il y a quand même une grosse appréhension sur cette levée.

  • Speaker #1

    Une grosse pas d'incertitude c'est ça,

  • Speaker #0

    mais elle était nécessaire donc on verra et on va avancer on sent que les gens qui nous rejoignent sont plutôt des gens qui partagent nos valeurs qui ont envie de rejoindre l'aventure et pas juste d'investir pour dans 5 ans ressortir en ayant fait des gros coefs, parce que de toute façon ils ne les feront pas, qu'ils en soient conscients de ce fait Mais en fait, ils ne rentrent pas pour l'aspect financier, ils rentrent pour les valeurs qu'on éfend, pour l'aventure, pour avoir leur rôle à jouer dans cette aventure.

  • Speaker #1

    Justement, quel rôle penses-tu que les entrepreneurs peuvent jouer dans cette transition écologique, sociale, environnementale ?

  • Speaker #0

    Un gros rôle à jouer, parce que finalement, oui, on peut agir en tant que citoyen, et il y en a déjà plein qui le font. Mais en fait, il faut que les acteurs économiques, publics et politiques s'emparent de ces sujets-là, parce que c'est des structures plus grosses qui, du coup, si elles vont dans... la direction de plus d'impact, forcément ça va réagir plus. Si on arrive à bouger les paquebots, même si le paquebot ne bouge qu'un tout petit peu, ça aura un gros effet et ça viendra compléter. En fait, il ne faut pas que le citoyen arrête, il ne faut pas que les assos arrêtent, mais en fait, il faut que tout le monde aille dans le même sens. Parce que sinon, si toi tu agis en tant que citoyen et que les assos, elles essayent, mais en fait que les acteurs économiques, ils restent dans leur truc de on produit toujours plus pour faire toujours plus de bénéfices Bon, ça ne marchera pas. Donc moi, je pense que les entrepreneurs, mais quelle que soit la taille de l'entrepreneur, peuvent avoir un rôle à jouer. parce que ça emmène des nouveaux modèles, ça donne des nouvelles idées, ça inspire les autres. Nous, c'est aussi pour ça qu'on est hyper fiers que les industriels nous contactent. C'est qu'en fait, eux, ils ne nous ont pas attendus pour devenir ce qu'ils sont. C'est des boîtes qui ont plusieurs décennies, voire plusieurs siècles, qui sont énormes, que tout le monde connaît. Mais en fait, ils se sont rendus compte qu'ils sont un peu au bout du modèle de la grosse industrie qui produit toujours plus. En fait, je produis toujours plus, ça veut dire, égal, je produis toujours plus de déchets. Donc, je perds toujours plus d'argent parce que ces déchets, ils les ont payés, ils les jettent. Du coup, ils perdent de l'argent. Donc, soit pour des raisons écologiques, soit pour des raisons économiques. À un moment, ils se disent que le modèle, il est un peu au bout. Ou en tout cas, il peut s'améliorer. Donc, moi, je pense vraiment que les entrepreneurs doivent s'emparer de ces sujets. Même si tu as l'impression d'être un petit entrepreneur dans ton coin, ce qu'on est encore aujourd'hui. En fait, il faut quand même essayer de montrer que d'autres modèles sont possibles. Ce ne sont pas forcément des modèles qui vont s'opposer. Au contraire, je pense que ce sont des modèles qui vont se compléter. Les gros vont s'inspirer des petits, et les petits vont s'appuyer sur les gros. Je pense que ça paraît un peu idéaliste, ce que je raconte. Mais je suis persuadée qu'il faut arrêter d'avancer en silo, chacun dans son coin, de Ah non, vous, vous êtes comme ça, vous êtes une grosse industrie, vous êtes des gros pollueurs, je ne vous parle pas, parce que moi, je suis dans mon truc à impact. Je pense qu'il faut qu'on se mette tous autour de la table et qu'on invente des schémas ensemble. Parce qu'en fait, la planète, par contre... On a tous la même. On n'est pas en silo dans notre planète. On a tous la même planète. Donc, essayons de la préserver ensemble. Et c'est là qu'on y arrivera.

  • Speaker #1

    Et tu parlais d'inspiration. Qui est-ce ? Quel dirigeant ? Quel chef d'entreprise, toi, t'inspires ? Ça peut être plus large, d'ailleurs, qu'un dirigeant. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, on a la chance, avec cette aventure, de rencontrer plein d'entrepreneurs de toute taille d'entreprise. Vraiment des entrepreneurs qui se sont lancés il y a trois mois, des gens qui gèrent des boîtes familiales depuis des siècles. Et en fait, on se rend compte qu'ils ont... Déjà, qui sont tous animés par des valeurs, qui sont des valeurs les mêmes que les nôtres ou pas, mais en fait, on se rend compte que c'est des métiers passion, que c'est des gens qui travaillent avec leur trip, qui défendent des modèles, et qui, face au vent qui se présente à eux, vont vraiment toujours défendre ça. Et donc, on rencontre plein de gens qui nous inspirent, mais pas forcément autour du handicap et de l'antigaspi, parce qu'on en rencontre forcément, et forcément, quand on a rencontré Lucie Bach de Tougou Tougou, La petite nénette qui a lancé ça, elle devait avoir 20 ans. Forcément, on s'est dit, waouh, on rencontre la star de l'anti-gaspi. Donc oui, je peux citer Lucie, qui n'est plus chez Togo Togo maintenant, mais qui a créé ce truc-là, où dans l'univers de l'anti-gaspi, c'est quand même une référence et où ça a vraiment fait évoluer les pratiques. En plus, c'était une femme et en plus, ça a été jeune. Finalement, dans tous les réseaux dans lesquels on est, que ce soit des réseaux d'entrepreneurs au sens large, des réseaux d'industriels de la bio, des réseaux du handicap, en fait, il n'y a pas. Il y a plein de gens aspirants. Il y a plein de gens qui ne sont pas forcément visibles, exposés et médiatisés. Lucie, pour le coup, elle a une belle médiatisation et tant mieux. Mais il y a plein de gens qui avancent dans leurs coins, dans leurs usines, dans leurs entreprises, qui n'ont jamais pris la parole en médias, qui n'ont jamais fait savoir les valeurs qu'ils défendaient au sein de l'entreprise, mais qui mettent en place plein de belles choses pour leurs clients, pour leurs équipes, pour aller dans le sens de l'écologie, du développement durable. Et en fait, ces gens sont passionnants. c'est aussi pour ça qu'on fait plein de soirées et plein d'événements c'est qu'on sait qu'on va rencontrer des gens inspirants qui vont à travers leurs aventures et leurs histoires nous inspirer nous aussi à notre échelle et avec ce qu'on essaye de mettre en oeuvre et du coup ça nous permet de gagner du temps ou de rencontrer d'autres gens et d'ouvrir les chakras donc voilà du coup c'est difficile de donner une personne parce qu'en fait c'est tous ces gens qu'on rencontre qui font les personnes qu'on est aujourd'hui et qui font qu'on a envie de se défoncer parce que eux ils se défoncent et ça marche et... Même quand ils sont plus âgés et que ça fait déjà 50 ans qu'ils font ça, ils ont toujours la même niaque et cette même excitation. Donc en fait, on a envie d'être comme eux et de retraiter, dire on a encore tout ça à faire et j'ai déjà accompli tout ça. Donc voilà, c'est des belles rencontres.

  • Speaker #1

    Et je vais terminer ce podcast par des questions sur Nantes. Qu'est-ce que cette ville vous a offert en termes d'opportunités ?

  • Speaker #0

    Aucune de nous trois n'est nantaise. Donc moi, comme je disais, je suis grenobloise. Alix, elle est de Troyes et Louise, elle est région parisienne. On s'est toutes retrouvées... en même temps à Nantes pour des raisons pro, perso. Et en fait, pour nous, c'était évident qu'il fallait qu'on entreprenne ici, parce que pour nous, c'est un terreau hyper fertile sur toutes les questions d'économie sociale et solidaire. Il y a un gros écosystème, il y a plein d'acteurs, et à la fois, c'est un gros bassin alimentaire. Donc en fait, on sentait que tout ce qui était impact, il y avait les bons interlocuteurs, que tout ce qui était alimentaire, en fait, c'était déjà une région agroalimentaire. Et puis, on vit plutôt à la campagne, nous, mais on est très souvent à la ville. Il n'en est pas très loin de la ville. Mais en fait, on s'y sent bien parce que c'est une ville à taille humaine. C'est une ville où tu peux faire plein de choses, où il y a plein de réseaux, plein d'écosystèmes qui se rencontrent. D'un point de vue aussi perso, familial, il se passe plein de choses. En fait, tu as toujours quelque chose à faire. Tu as toujours des gens à rencontrer. Tu as plein de nouvelles initiatives qui se mettent en place, qui vont dans le bon sens en plus. Il y a plein de belles choses qui se passent sur le territoire et je pense qu'on en ignore encore plein. Donc on a... Toujours les portes qui sont ouvertes, on a toujours eu des oreilles dispo pour nous écouter, pour nous aider. Et dès le départ, il y a plein d'acteurs de Nantais qui nous ont aidés, soit en juste nous recevant, en écoutant la démarche, en disant est-ce que vous avez posé cette question-là, enfin qui nous ont challengé au départ. Il y a plein de chefs d'entreprise qui nous ont reçus alors qu'on n'était encore rien. Eux, c'était des gros chefs d'entreprise, mais qui nous ont reçus pour nous partager leur expérience, pour nous ouvrir leur réseau, pour nous ouvrir leur bureau. On ne s'est vraiment pas posé la question de où on allait entreprendre. On avait envie de rester à Nantes, nous, de nous projeter dans nos vies familiales à Nantes et de rester ici. Et tous les réseaux qui nous accompagnent sont des réseaux nantais dans lesquels on se sent hyper bien, qu'on a envie de faire connaître, qu'on a envie de développer. Donc, Made in L.A., on l'écrit sur tous nos packs, mais c'est vrai, bientôt, on va se faire tatouer le Made in L.A., le fabriqué en Loire-Atlantique, pour ceux qui ne sont pas du Nantes, la West Coast. Et en fait, on est hyper cher du 44. Est-ce que vous avez déjà collaboré avec des entreprises ou des initiatives nantaises ?

  • Speaker #1

    On est dans le réseau Entreprendre Atlantique, donc c'est que des chefs d'entreprise du territoire, mais beaucoup sont nantais. On est dans Entrepreneurs Bio des Pays de la Loire, on est très proche des Écosoli et de toute l'économie sociale et solidaire nantais. Donc c'est des gens qu'on rencontre hyper souvent, soit parce qu'on a voulu les rencontrer et qu'on a vraiment calé un moment avec eux, soit parce qu'on est tellement sur des questions et des valeurs communes qu'on se voit à des événements, à des occasions, à des salons, on les voit. on les voit tout le temps. Après, il y en a avec qui on va plus loin parce qu'on a envie d'écrire des histoires. Mais même dans nos partenaires, tu vois, nos graphistes, nos agences de com, nos banques, nos fournisseurs d'invendus, tous les partenaires qu'on a, c'est des acteurs nantais. Et quand on lance un nouveau projet, on va avant tout sonder l'écosystème nantais. Et si on ne trouve pas dans l'écosystème nantais, ce qui, pour l'instant, n'est jamais arrivé, on ouvre un peu plus large. Mais en fait, tous nos... notre écosystème est là. Alors, il commence à s'agrandir un peu parce qu'on a beaucoup de clients qui sont à Paris et il y a des événements qui sont encore très parisiens. Donc, on va souvent à Paris, malheureusement. Mais on aimerait y aller beaucoup moins et tout faire à Nantes. On s'y sent bien. Puis c'est un réseau où, je ne sais pas comment dire, ça fait un peu la famille, tu vois, par rapport au réseau parisien où, du coup, c'est des réseaux plus larges où les gens ne se connaissent pas forcément parce que Paris, c'est grand. C'est beaucoup plus grand. Là, ça fait un peu... On retrouve la famille, quoi, tu vois. C'est un peu plus cocon, la petite bulle nantaise. Et dès qu'on a besoin... Alors nous, on aime bien, bien, bien interroger les gens et s'appuyer sur l'expérience des autres. Et du coup, dès qu'on décroche notre téléphone, les gens sont toujours prêts à nous aider. Mais que les mecs aient mille bonhommes à gérer ou qu'il y en ait deux qui viennent de lancer leur boîte ou que ce soit des élus ou des parties prenantes, en fait, ils sont toujours OK pour nous aider, à nous filer un petit coup de pouce ou nous faire rencontrer la bonne personne au bon moment. Et ça, on s'appuie beaucoup là-dessus. Et les chefs d'entreprise qui nous ont... aider à la première heure. Ils sont encore là à nos côtés aujourd'hui pour nous aider à grandir. Et c'est hyper chouette de se sentir entourée par tous ces gens-là. Et là, dans les gens qui vont rejoindre notre capitale et dans le cadre de la levée de fonds, les associés qui vont nous rejoindre, en fait, c'est que des écosystèmes nantais. Les réseaux de Business Angel ou les Business Angel qui vont rentrer en direct au capital, il n'y a quasiment que des nantais. Il y a un fonds à impact parisien, le reste, c'est du nantais. C'est du petit beurre, quoi.

  • Speaker #0

    Coco Rico. Comment est-ce que, selon toi, la ville peut encore s'améliorer ? Tu vois, sur ces sujets-là, ou du moins pour favoriser l'émergence de projets comme le tien ?

  • Speaker #1

    Je pense que la ville, elle est bien identifiée, tout le monde a en tête Nantes, mais je pense qu'ils peuvent, structures politiques ou publiques, peuvent encore mieux mettre en lumière ce qui se passe sur le territoire, mieux les faire connaître des autres métropoles, des autres villes, des autres structures. Parce que là, je pense que les acteurs engagés du territoire sont visibles sur le territoire, mais je pense que sur le fait de passer à l'échelle et de rendre visible au national, je pense que les élus peuvent encore... Plus être fière de leur... Je ne leur demande pas de se balader avec un paquet de quignons où qu'ils aillent, mais presque ! Non, mais je pense qu'ils ont un rôle à jouer parce que eux, pour le coup, les élus, que ce soit les élus des métropoles ou de la région ou du département, ils sont en permanence en lien avec les autres métropoles, les autres régions, avec les hautes instances politiques. Et je pense qu'ils peuvent vraiment mettre des coups de pouce pour que les projets soient mieux identifiés, plus visibles. Donc je pense qu'ils ont vraiment un rôle à jouer. Et après, il y a des grosses entreprises et des gros entrepreneurs aussi sur le territoire qui, pareil, ont une présence nationale, qui peuvent aider les projets dans une logique d'essai-mage ou de visibilité au national, peuvent s'appuyer sur eux, le fait qu'ils soient présents un peu partout pour rendre visibles ces initiatives et favoriser des essais-mages, des rencontres sur d'autres territoires. Donc voilà, je pense que côté politique et côté grosses entreprises, il y a des choses qui peuvent être mieux jouées pour rendre visibles l'initiative en dehors de notre frontière légérienne.

  • Speaker #0

    A titre perso, toi, qu'est-ce que tu aimes faire à Nantes ?

  • Speaker #1

    Moi déjà, j'aime beaucoup ma campagne. Moi, je suis plutôt une fille de la campagne et je trouve ça chouette. Moi, j'habite aux portes de la ZAD, à la Paclée. Vraiment, le petit hameau que tu traverses avant d'arriver à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Mais ce que je trouve chouette, c'est qu'en 20 minutes, je suis en centre-ville. En 20 minutes, je suis dans un truc hyper urbain où il se passe plein de trucs, où ça grouille tout le temps. Je sais que je peux être à la fois dans cette bulle verte chez moi, dans mon petit hameau, dans mon petit truc en pleine forêt et vite dans un truc qui... grouille hyper excitant, où il se passe plein de choses, où ça court partout. Et j'aime bien jongler entre les deux parce que j'aime bien faire partie de cet écosystème qui vit tout le temps, où il se passe plein de trucs, où il y a plein d'idées, où ça carbure. Je fais les gestes en même temps, mais vous ne les voyez pas. Ça part dans tout. Donc j'aime bien être dans ce truc qui va vite et qui est hyper vivant, mais en même temps aller me ressourcer. Donc j'aime bien ce partage d'être dans les deux et d'être un peu à double tête. Et du coup, ça rejoint aussi un peu le côté pro et perso. C'est que du coup, je sais que j'ai ma bulle familiale où je peux aller en forêt avec mes enfants, dans un truc où on ne rencontre personne. Et à côté, être dans plein d'événements, dans plein de trucs à Nantes où je vais rencontrer du monde et parce que j'ai envie de rencontrer du monde. Mais les deux me correspondent bien. Je ne me verrais pas du tout habiter en ville, mais je ne me verrais pas être en télétravail non-stop dans ma campagne. En fait, je profite des deux que les choses ont à m'offrir. Qu'est-ce que j'aime bien faire à Nantes ? C'est justement pouvoir être plein de personnes différentes à la fois. Ça, ça fait un peu l'ananas schizophrène. Mais d'avoir plein de vie en une semaine. Et du coup, la facilité aussi avec Nantes, c'est que c'est proche de Paris, il y a le TGV. Nous, quand même, pour des raisons pro, on est quasiment toutes les semaines à Paris. Mais du coup, c'est facile, je peux partir le matin avec le premier train, rentrer le soir avec le train et être chez moi, retrouver ma campagne le soir même, alors que j'ai été en plein milieu de Paris. la journée. Donc en fait, j'aime bien pouvoir faire ce que je veux sans avoir de limites. En fait, j'ai l'impression que tout est facile et que je n'ai pas de gros obstacles ou de complexité dans les journées que j'ai envie de vivre. Donc franchement, je me plais bien dans ma vie nantaise, dans ma vie campagne, la campagne nantaise. Et même si je suis loin de ma famille, pour le coup de mes parents, de mes grands-parents, etc. En fait, j'ai recréé une bulle que j'adore ici et je ne suis pas prête de changer. Si je change, c'est pour être toujours à l'Ouare Atlantique, mais dans ce jeu, je ne sais pas. Un autre écosystème proche de l'eau, je n'en sais rien. Je ne sais pas du tout, mais en tout cas, je ne suis pas prête de bouger.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as des adresses que tu souhaiterais nous partager ?

  • Speaker #1

    Deux adresses nantaises que j'ai envie de partager et qui rejoignent nos valeurs. Du coup, ce n'est pas du tout innocent, mais ça prouve qu'il y a plein d'initiatives qui se mettent en place. Le premier, c'est Mashup. C'est une brasserie d'insertion qui est en face des machines de l'île, là où tout le monde va se balader. Du coup, à la base, c'est une brasserie d'insertion qui a ouvert son premier... restos, où du coup c'est des gens en insertion, la bière est brassée sur place et il y a en plus la partie restauration et c'est hyper bon. Franchement, c'est génial. Et à midi en plus c'est de la cuisine exotique, c'était vraiment top et ça nourrit un vrai projet d'insertion mais à travers toujours la convivialité, du bon plat, de la gourmandise donc très très chouette, ça a ouvert il y a quelques mois. Et l'autre c'est Club Colette donc c'est moi je les ai plutôt connus par le traiteur Simon & Co qui est une nana en plus que j'adore qui fait ça, qui fait donc un traiteur anti-gaspi et qui valorise des des invendus à travers ses recettes. Donc elle le faisait d'abord en tant que traiteur et maintenant elle a ouvert son resto Club Colette à Nantes. Allez-y parce qu'elle arrive à faire des merveilles avec des choses qui se dessinaient à être jetées à la poubelle. C'est hyper bon. La semaine dernière, j'étais sur un événement où c'était elle qui assurait la partie traiteur et les gens se sont régalés. Les gens ne se doutent même pas qu'il y a une démarche anti-hospital. C'est bon, c'est varié, les recettes changent tout le temps en fonction de ce qu'elle a. Bravo pour ce qu'elle fait. C'est une femme girl power.

  • Speaker #0

    Merci Katia, merci pour ta sincérité, ton énergie que tu déploies au quotidien pour faire grandir ton entreprise Pour finir, est-ce que tu aurais un petit mot pour les auditeurs de Réunente qui souhaitent s'engager dans des démarches anti-gaspi ou soutenir une entreprise comme la vôtre ?

  • Speaker #1

    Manger des biscuits, le meilleur moyen de nous aider c'est ça, un acte engagé à chaque bouchée, donc allez-y

  • Speaker #0

    Justement, on les trouve où à Nantes ?

  • Speaker #1

    À Nantes, vous les trouvez dans les épiceries Vrac les épiceries fines, les biocops les magasins de producteurs Et si vous ne les trouvez pas, dites-le nous et vous les trouverez. Allez voir sur notre site kignon.fr. Kignon avec un K pour la côté Bretagne. L'Eure Atlantique en Bretagne. Donc kignon.fr et il y a tous nos points de vente et nos revendeurs partenaires.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci Katia.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    A bientôt. Merci pour votre écoute. Si cet épisode vous a plu, partagez-le autour de vous. Vous ne le savez peut-être pas, mais ça m'aide énormément à faire grandir le podcast. En attendant de vous retrouver dans quelques jours avec un nouvel épisode, je vous souhaite une belle journée.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Andy Gaspi

    01:46

  • L'origine du projet et la vision de Katia Tardy

    02:13

  • Les valeurs d'Andy Gaspi et l'insertion professionnelle

    02:57

  • Les défis rencontrés et la gestion des invendus alimentaires

    03:16

  • L'impact de la biscuiterie et l'avenir d'Andy Gaspi

    04:20

Description

Dans cet épisode de RayonNantes, le premier podcast nantais, Eléonore Vigneron reçoit Katia Tardy, cofondatrice d'HandiGaspi, une biscuiterie innovante basée à Nantes, qui allie engagement social et lutte contre le gaspillage alimentaire.


Katia Tardy, ancienne ingénieure agroalimentaire chez Nestlé, a fondé HandiGaspi en 2021 aux côtés de Louise Douillet et Alex Guyot, avec l'idée de recycler des invendus de pains bio en biscuits savoureux.


Au cœur de ce projet, il y a une mission d'inclusion : la biscuiterie favorise l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.


Tout en partageant son histoire et celle d'Handi Gaspi, Katia met en lumière l'importance d'un entrepreneuriat inclusif à Nantes, capable de répondre à des défis sociaux et environnementaux. HandiGaspi, à travers ses biscuits Kignon, incarne un modèle de durabilité et d'engagement.


Ce podcast explore le potentiel de l'entrepreneuriat à Nantes, où des projets comme HandiGaspi prouvent que l'on peut conjuguer gourmandise et responsabilité sociale.

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Ca m'aide énormément à le faire connaître et grandir.

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Transcription

  • Speaker #0

    Avant de commencer cet épisode, j'ai le plaisir de vous parler d'un partenaire qui est très spécial pour moi, le Club Med. Pour ceux qui me suivent depuis un moment, vous savez peut-être que j'ai eu la chance de travailler pour eux dans une autre vie. Et oui, j'ai été géo. Alors, géo bureau, pas en village. Mais j'ai quand même vécu l'expérience Club Med de l'intérieur pendant des années. Et c'est vraiment, pour moi, l'endroit rêvé pour des vacances en tribu. Déjà parce que je trouve qu'avec la variété d'activités qui est proposée, chacun y trouve son compte. Qu'on soit sportif, amateur de détente. en quête d'aventure ou tout simplement un peu tout ça à la fois. Le must, bien entendu, c'est qu'il n'y a aucune logistique à gérer. Tout est sur place, inclus. Et du coup, vos vacances, ça devient des vraies vacances avec du temps de qualité sans contraintes. Et puis aussi, si vous avez des occasions spéciales à fêter, que ce soit des anniversaires, des anniversaires de mariage, des réunions de famille, des semaines entre amis qui ressemblent à de vraies vacances, comme je vous le disais, je trouve que Club Med, c'est l'endroit idéal pour tout ça. Ah oui, et puis... Si vous aimez avoir un temps d'avance, sachez qu'en ce moment, au Clomède, vous pouvez déjà réserver vos vacances d'été, que vous partiez en famille ou entre amis. Alors, si jamais tout ça vous a donné envie d'en savoir plus et de booker vos prochaines vacances au Clomède, je vous propose de vous rendre à l'agence Clomède Voyages de Nantes. Vous retrouverez Caroline et toute son équipe qui vous feront un plaisir de vous aider à préparer vos prochaines vacances. Quant à moi, je voulais bien entendu vous remercier pour votre fidélité. Remerciez toute l'équipe Club Med de soutenir Rayonnante. Et puis maintenant, place à l'épisode, place à cette nouvelle saison de Rayonnante. Hello à tous, je suis Eleonore Vigneron et je suis ravie de vous accueillir sur Rayonnante. Dans ce podcast, je pars à la rencontre de personnalités inspirantes qui rythment l'actualité ou l'innovation. à Nantes et dans la région. Ensemble, nous discutons de leur parcours de vie, de l'origine de leurs projets et de leur vision de l'entrepreneuriat à Nantes. Rayonnante, un podcast original à écouter quand vous le voulez sur toutes vos plateformes de podcast. Dans cet épisode, on va parler engagement et gourmandise avec Katia Tardy, la cofondatrice d'Andy Gaspi. Si vous ne connaissez pas encore cette biscuiterie pas comme les autres, je suis sûre que vous allez adorer son histoire. Ingénieur agro, Katia a commencé sa carrière en marketing chez Nestlé. Elle s'éclate pendant des années, puis, cherchant à donner plus de sens à sa carrière professionnelle, elle décide de revenir s'installer à Nantes pour s'orienter vers des projets plus durables et responsables. Elle rencontre ses deux cofondatrices, Alex Guyot et Louise Douillet, et lance ensemble en 2021 la biscuiterie Andy Gaspi. On y est ! Leur idée ? Donner une seconde vie aux invendus de pains bio pour créer des biscuits. tout en permettant l'insertion professionnelle de personnes en situation de handicap. Ainsi, naissent leurs biscuits Kignon, qui sont fabriqués dans un ESAT à Savenay, où toute la production, le conditionnement et la logistique sont assurés par ces travailleurs. Ici, on va revenir sur l'origine de ce projet unique et son développement, ses valeurs, les défis qu'elle rencontre, la gestion des invendus alimentaires ou encore l'expansion de leur modèle en France. On parle de son lien avec Nantes, bien sûr, et de cette quête de sens qui anime Andy Gaspi depuis le début. Bref. Un épisode aussi savoureux qu'inspirant. Allez, c'est parti ! Hello Katia !

  • Speaker #1

    Bonjour Eleonore !

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Réunant !

  • Speaker #1

    Eh bien, bienvenue chez nous !

  • Speaker #0

    Merci de m'accueillir dans vos locaux. Du coup, on n'est pas dans la biscuiterie.

  • Speaker #1

    Exactement, on est dans les bureaux. Les biscuiteries, ça fait trop de bruit au micro.

  • Speaker #0

    J'aime bien parce que ça fait déjà, je pense, une demi-heure qu'on parle.

  • Speaker #1

    C'est vrai !

  • Speaker #0

    Mais je vais quand même te poser la question, comment ça va ce matin ?

  • Speaker #1

    Hyper bien ! Écoute, je suis ravie de t'accueillir. Ça faisait un petit moment qu'on se croisait dans des événements et qu'on se voyait de loin. Donc là, je suis ravie de t'accueillir chez nous pour échanger un peu plus en détail.

  • Speaker #0

    Je t'avais vue notamment sur un événement où tu pitchais ton projet. Et j'avais trouvé que tu avais une énergie de dingue. Et je m'étais dit, j'aimerais trop l'entendre au micro dans les ventes.

  • Speaker #1

    Les space cookies, ça a l'énergie. C'est notre secret.

  • Speaker #0

    Tu nous donneras la recette, elle va te prendre du podcast.

  • Speaker #1

    Ça va être dans des petits paquets. Merci.

  • Speaker #0

    Katia, je ne t'ai pas demandé, tu es Nantaise ?

  • Speaker #1

    Non, je suis grenobloise. J'ai grandi dans les Alpes, d'une famille italienne. Donc Nantes, ça me paraissait être le bout du monde. Je ne connaissais même pas d'ailleurs Nantes quand j'étais étudiante. Et en fait, c'est des études qui m'ont emmenée ici. Donc j'ai investi les campagnes nantaises depuis et je suis très très bien ici, donc je pense que je ne suis pas prête de partir.

  • Speaker #0

    Et raconte-nous justement un peu ton enfance à Grenoble.

  • Speaker #1

    Eh bien écoute, j'ai une enfance dans la campagne grenobloise, donc le fil directeur c'est à chaque fois la campagne. Écoute, dans la petite campagne de Grenoble, au milieu des montagnes, donc j'ai vraiment grandi avec cet environnement où je me réveillais, j'ouvrais les volets, j'avais des montagnes en permanence. Dans une famille italienne, donc ça parlait fort, ça rigolait fort, ça parlait beaucoup et ça mangeait beaucoup. Du coup on avait vraiment ces plats hyper conviviaux qui rassemblaient la famille et c'était... vivant, chanté, enthousiasmant. J'ai une enfance heureuse.

  • Speaker #0

    Avec déjà des désirs d'entrepreneuriat assez jeunes.

  • Speaker #1

    De ce que je ne me souviens pas d'entrepreneuriat, mais par contre d'inventer des choses. Je me rappelle, j'ai inventé des choses, je découpais, je m'inventais des montres télé faites en papier avec le journal télévisé où je découpais les petites images. J'aimais bien inventer des choses et faire semblant que j'étais en réunion et que je présentais ça. Donc c'était plutôt la créativité ou le fait d'avoir des nouvelles idées, des nouvelles choses. À mettre sur la table, donc pas du tout l'entrepreneuriat. Je me suis toujours laissée porter par ce qui me faisait vibrer à l'instant T. Ce qui m'animait au collège et au lycée, c'était les sciences, donc je suis partie en prépa scientifique. En prépa bio, je me suis rendue compte que ce qui me plaisait, c'était l'alimentation et comprendre la vie qu'il y avait derrière le yaourt qu'on avait dans sa cuisine. Donc je suis partie en école d'ingénieur agro, mais sans savoir ce que j'allais faire après l'école d'ingénieur. Je me laissais vraiment porter par l'instant présent. Voilà ce que j'aime faire, du coup je vais le faire encore quelques années. Et en école d'ingé, je me suis rendue compte que ce qui me plaisait pour le coup, c'était vraiment... Créer des nouveaux produits, des nouvelles tendances, essayer de comprendre ce que voulaient les consommateurs pour adapter au mieux l'alimentation, communiquer, faire de la pub. C'était un peu ce monde-là qui m'attirait. C'était finalement tout ce qui était regroupé derrière le métier de marketing. Donc, j'ai continué les études en marketing à Odense et à Nantes pour vraiment me spécialiser là-dedans. Tu as eu un master ? Un master spécialisé. Et ensuite... Quand tu travailles dans l'alimentaire et que tu sors d'une école de commerce, on te dit va dans les grands groupes. J'ai dit ok, je vais suivre ce conseil. Je suis donc allée chez Nestlé pendant huit ans sur des fonctions marketing. Donc c'était une super école. J'ai beaucoup appris et j'ai vraiment pu mettre en pratique tout ce que j'avais appris pendant mes études parce que tu as les moyens financiers et humains de mener des gros projets. Mais en même temps, plus les années passaient et plus le schéma de la multinationale, de l'alimentation à l'international, de la grosse industrie, la grande distri, tout ce schéma-là, je m'y retrouvais de moins en moins. Les produits sur lesquels je travaillais étaient... peu vertueux. Des capsules en... Des quoi concrètement pour eux ? J'ai travaillé dans le café, donc les capsules Nescafé Dolce Gusto. Donc, c'était très usage unique et après, déchets. Après, j'ai fait des sacs en plastique pour faire cuire son poulet et pour l'aromatiser, pour aller au four. J'ai travaillé sur des choses qui, en termes d'impact écologique, étaient...

  • Speaker #0

    Et déjà, ça te travaillait à l'époque ? Tu avais déjà conscience de ça ?

  • Speaker #1

    En fait, plus mes années passaient chez Nestlé, plus je me disais, est-ce que vraiment... C'est la manière dont j'ai envie d'alimenter les Français, parce que quand t'es en marketing, c'est un peu le rôle, c'est de remplir les assiettes des Français. Donc je me disais, est-ce que vraiment c'est ça que j'ai envie de... Est-ce que c'est la pâte que j'ai envie d'emmener dans l'alimentation ? Est-ce que vraiment j'ai envie de ça ? Puis en fait, je me rendais compte que plus les années passaient, plus ce que moi je mettais dans mon assiette était différent de ce que je mettais dans l'assiette des Français, donc j'étais un peu schizophrène entre ma vie pro et ma vie perso. Et puis j'ai été maman pour la première fois, et là c'est quand même un accélérateur de prise de conscience, le premier bébé, où tu dis, en fait ce que je donne à mon bébé, c'est pas du tout ce que je fais au quotidien, donc bon... la dissonance était de plus en plus forte et puis c'était tout le schéma du grand groupe où t'es 2000 sur site mais finalement tu connais pas grand monde t'habites à Paris mais dans un mini appart c'était un schéma dans lequel je me retrouvais pas du tout et je me suis dit que mon temps chez Nestlé était terminé, qu'il fallait que je passe à autre chose et que tout ce que j'avais appris parce que vraiment j'ai beaucoup appris et je ne crache pas du tout sur mes années Nestlé, mais il fallait que je le mette au service d'une alimentation plus durable, donc j'ai démissionné de Nestlé on a quitté notre vie parisienne et on est venu s'installer à la Paclée dans la campagne nantaise et...

  • Speaker #0

    Avec un projet derrière ou tu as démissionné pour te laisser le temps de rebondir ?

  • Speaker #1

    En fait, je me suis dit, je démissionne et je veux vraiment maintenant agir pour l'alimentation durable. Donc, je l'ai fait de plein de manières. Au début, je l'ai fait en étant bénévole dans des assos pour comprendre un peu l'écosystème de l'alimentation durable à Nantes. Donc, j'ai gravité dans plusieurs assos. Ensuite, j'étais salariée dans une startup qui œuvrait pour le développement des circuits courts. Ensuite, j'ai été salariée dans une asso où là, j'ai rencontré mes associés. Donc, c'était une asso qui était liée au handicap. C'était... le cœur de mission, c'était l'emploi des personnes en situation de handicap et comment on les emmène sur de nouveaux métiers. Et ils avaient un projet lié à l'agroalimentaire. Donc nous, on est arrivés avec notre expertise, notre casquette ingénieur agroalimentaire. Mais le but, c'était d'adapter les activités agro au public en situation de handicap et d'implanter des ateliers agroalimentaires dans les structures du handicap que sont les ESAT. Et ça, ça a été mon dernier poste salarié parce qu'après, j'ai rencontré mes associés et on a eu envie de voler notre propre aile et de créer notre propre projet.

  • Speaker #0

    Avec tes deux associés, donc Alix Guyot et Louise Douillet, vous fondez en septembre 2021 Handi Gaspi. Comment est-ce que cette idée vous est venue ? Est-ce que c'est un projet que vous aviez en tête depuis longtemps ?

  • Speaker #1

    Alors on l'avait en tête, en tout cas il y a des choses qui commençaient à se dessiner, donc elles ont le même parcours que moi, elles sont ingénieurs agro aussi, sur d'autres expertises métiers. Il y en a une qui est plutôt en prod, donc c'est Louise et Alix qui est plutôt R&D qualité. Mais on a toutes les trois travaillées pour des industriels, où en étant au cœur du réacteur, on s'est rendu compte de ce qu'on avait. pas envie de reproduire, mais on s'est aussi rendu compte que c'était l'alimentation qui nous a vibré, et qu'on avait cette envie d'être dans le placard de tous les Français, et d'être au quotidien des Français, en étant là à chaque repas, du matin jusqu'au soir. Donc on avait cette envie commune de rester dans l'alimentaire, d'y donner plus de sens, et en fait on s'est rencontrés dans cet assaut, où finalement, en étant au quotidien, au contact des structures du handicap, on s'est rendu compte du manque d'activité dont souffraient aujourd'hui les ESAT, qui sont ESAT, établissements et services d'aide par le travail, ce qu'on appelait avant les CAT. c'est des structures qui sont de moins en moins subventionnées par l'État et qui sont de moins en moins sollicitées par les entreprises et les industries du territoire, qui du coup souffrent vraiment d'un manque d'activité. Pour autant, elles ne peuvent pas mettre les équipes en chômage technique ou en chômage partiel. Donc les travailleurs arrivent tous les matins, qu'il y ait du travail ou pas. Quand il n'y a pas de travail, c'est j'attends derrière une table ou je joue au Uno. Et ça, c'est un constat qu'on fait au National, parce que pour le coup, on visite beaucoup des AT un peu partout en France. Et on a beaucoup de témoignages ou d'appels des AT qui nous disent en fait, on n'a plus rien. comme activité à confier à nos travailleurs. Qu'est-ce qu'on fait ? Aidez-nous. Est-ce que nous aussi, on peut créer une biscuiterie ? Est-ce que vous avez des activités à nous confier ? Donc, on s'est dit, ils manquent d'activités, alors qu'ils ont des équipes, des locaux, et cette agilité de passer d'un métier à un autre, parce qu'ils sont déjà multitâches, ils sont déjà espaces verts, blanchisserie, cuisine centrale, sous-traitance industrielle. Donc, en fait, ils sont capables d'aller assez vite sur de nouveaux métiers. Donc, on s'est dit, en fait, c'est une vraie opportunité, parce qu'ils sont là déjà sur les territoires, ils ont déjà l'équipement qu'il faut pour aller sur de nouveaux métiers. D'un côté, on sait qu'il y a du gaspillage alimentaire et qu'il y a des matières qui se jettent sur notre territoire au quotidien. Et de l'autre, on sait qu'il y a les ESAT qui sont là. On va créer une activité qui valorise des invendus alimentaires en créant de l'emploi en ESAT. Et c'est comme ça qu'est née la biscuiterie Andy Gaspi. C'est se dire que toutes ces matières qui se jettent, en l'occurrence le pain, la première matière invendue à laquelle on s'est attaqué. Il y a du pain parce qu'on a des boulangeries partout en France. Du coup, on a des invendus de pain partout en France et des ESAT partout en France. Donc, on va créer des petites unités qui transforment le pain. en biscuits, et toute la fabrication et le conditionnement sera faite par des personnes en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, à temps des ZZ, t'en as combien en France ?

  • Speaker #1

    T'en as plusieurs milliers, je crois que t'en as 3 ou 4 000. En fait, t'en as partout.

  • Speaker #0

    Et c'est mis partout en France ?

  • Speaker #1

    Vraiment sur tout le territoire. Alors en Loire-Atlantique, on en aura, je ne sais plus, une quarantaine, je pense. En fait, c'est des structures qui sont peu visibles, peu mises en lumière, qui sont un peu cachées, alors qu'il y en a vraiment dans toutes les villes. Ce ne sont pas des structures très bien identifiées qui... Les entreprises et les industries sont dans un autre monde, ce n'est pas les mêmes milieux, ce n'est pas le même milieu économique, c'est le secteur adapté et protégé. Les entreprises ne pensent pas forcément aux ESAT pour de la collaboration, pour de la sous-traitance, alors qu'il y en a partout et qui sont vraiment capables d'aller sur plein de métiers. Nous, quand on est arrivé à Savenay, Savenay entre Nantes et Saint-Nazaire, pour ceux qui ne sont pas de l'Orient, Savenay, quand on est arrivé, ils n'avaient pas du tout de biscuiterie, ils n'avaient pas du tout d'activité agroalimentaire. Mais par contre, ils avaient déjà des locaux, ils avaient des équipes qui n'avaient plus du tout d'activité. Donc quand on est arrivé en disant, nous on aimerait faire une biscuiterie, on a besoin de 30 personnes, ils ont dit ok, et ça s'est monté en trois mois. C'est vraiment... Si nous on avait voulu trouver un local pour emplanter une biscuiterie, on n'aurait jamais pu aller au Tivitz.

  • Speaker #0

    Mais justement, tu reviens sur les débuts, parce que là on a bien compris, donc votre business il repose sur deux piliers, donc la réutilisation des pains vendus et la réinsertion, enfin du moins l'emploi de ces personnes porteuses de handicap. Comment est-ce que vous avez fait au début ? toute première, justement, toute première réserve avec laquelle vous avez travaillé. Comment est-ce que ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Donc nous, on était en gros salariés dans une asso. Nos CDD se terminaient à la même date. Donc on s'est retrouvés au chômage le même jour, 1er janvier 2021. Et en fait, de manière assez intuitive, on s'est dit, on a peut-être quelque chose à écrire toutes les trois. On n'avait pas du tout prévu d'entreprendre chacune individuellement. Moi, j'étais enceinte de six mois de mon troisième fils. Je ne m'étais pas dit, wow, mais vraiment, quelle opportunité, le moment idéal pour entreprendre. Les autres étaient encore en bas âge. Donc toute seule, je ne me serais jamais lancée à entreprendre. Mais on s'est dit, en fait, on est... animés par les mêmes envies, on porte les mêmes valeurs. Peut-être qu'on a quelque chose à écrire toutes les trois. En tout cas, on va se laisser six mois pour essayer d'écrire une histoire à trois. Au bout de six mois, si elle prend vie, tant mieux. Sinon, dans tous les cas, on aura appris, on aura rencontré du monde et on se sera éclaté à passer nos journées toutes les trois. Parce que vraiment, on s'amuse bien. Donc, on s'est laissé six mois pour écrire l'histoire, pour écrire du coup, mettre sur papier ce projet de biscuiterie en diguesse. Et on a commencé à aller faire le tour des boulangeries pour vérifier qu'il y avait bien des invendus de pain. Malheureusement, on s'est rendu...

  • Speaker #0

    Parce que c'est ça, tout de suite, vous avez pensé au pain. Vous avez utilisé le pain.

  • Speaker #1

    En fait, on a pensé au pain parce qu'on s'est rendu compte... On a essayé de lister un peu toutes les matières qui étaient gaspillées en France et on s'est dit que les fruits et légumes, c'est ce qui est un peu visible et ce que les gens ont en tête. Mais en fait, il y a déjà beaucoup de filières autour des fruits et légumes. Des gens qui les transforment en confiture, en compote ou qui trouvent des manières de revaloriser. Il y a déjà des filières structurées. On s'est dit bon, les fruits et légumes, on les laisse aux autres pour l'instant. Peut-être qu'un jour on reviendra, mais en tout cas, ce n'est pas le sujet. Et finalement, quand on a réfléchi aux acteurs de l'alimentation ou à notre manière de l'alimenter, on s'est dit le pain, c'est au cœur de notre alimentation. Il y a des boulangeries partout. qu'est-ce qu'ils font des pains qu'ils n'ont pas vendus le soir parce que finalement chaque boulanger fabrique jusqu'à ce que la boulangerie ferme mais le soir qu'est-ce qu'ils en font et on a commencé à rencontrer des acteurs de la boulangerie soit des boulangeries de quartier, soit des acteurs industriels ou des chaînes de boulangerie qui nous ont dit on ne sait pas quoi faire notre pain, soit on connait des agriculteurs qui veulent le prendre mais ils ne prennent pas tout les banques alimentaires ne le prennent plus parce que le pain est durci on se retrouve à jeter notre pain alors on a mis toute notre énergie, notre amour à faire notre pain Et en fait, dès que la boulangerie, elle ferme, le lendemain, plus personne ne veut de la baguette de la veille. Ce que je comprends. Moi, la première, je ne veux pas de la baguette de la veille.

  • Speaker #0

    Je lisais qu'en plus, il y a 200 millions de baguettes qui sont jetées chaque année. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Par les boulangeries. C'est énorme. En France, dans le pays du pain. C'est vrai qu'on ne se rend pas compte que finalement, chaque boulanger a quelques dizaines de pains chaque soir sur les bras. Mais en fait, à l'échelle d'un pays comme la France, c'est sur une année. Et à ça, ça ajoute les industriels. Les industriels du pain. qui ont de la casse quotidienne parce que la baguette est trop cuite, pas assez cuite, trop longue, trop courte, mal rainurée. En fait, nous, aujourd'hui, c'est surtout là qu'on a notre approche. C'est ces industriels qui ont de la casse en permanence, même s'ils essayent de mieux régler leur machine, d'avoir des cahiers de décharge assouplis, en fait. Parce que chaque matin, ils allument leur four, forcément, ils vont avoir de la casse qui ne répond pas aux cahiers de décharge. Et donc, on s'est dit, il y a peut-être quelque chose à faire avec le pain. Et Alix, elle venait de la biscuiterie, elle était chez Saint-Michel avant. Donc, elle leur a piqué les secrets de fabrication. On peut les appliquer à autre chose. Mais du coup, elle était déjà dans la biscuiterie. Et en fait, assez vite, elle a fait des essais dans sa cuisine où elle s'est rendue compte que de broyer du pain... Pour en faire de la farine et mettre cette farine dans des biscuits, ça fonctionnait hyper bien. Donc elle a fait des petits essais dans sa cuisine. Donc on avait ces petits biscuits sous le bras. Et puis on a commencé à aller faire le tour des boulangers pour voir si pour eux ça répondait à un véritable enjeu. On s'est rendu compte que oui, nous on avait de l'énergie et des idées, mais alors par contre pas de sous. Donc il fallait bien qu'on trouve quand même les moyens de lancer l'activité financièrement. Donc on s'est rendu compte que les banques étaient intéressées par le projet et qu'elles étaient prêtes à nous prêter de l'argent. Et puis on s'est rendu compte surtout que les ESAT en l'or atlantique qui manquaient d'activité... Il y en avait beaucoup. Donc on a fait le tour de tous les ESAT de l'Ouare Atlantique pour voir lequel était le plus à même de recevoir l'activité. Et c'était Savenay, parce que le meilleur alignement de planète. J'ai les locaux dispo tout de suite, j'ai les équipes dispo tout de suite. On est déjà sensible aux questions d'économie circulaire parce qu'ils avaient déjà des projets de revaloriser des chutes de tissus, des chutes de bois, mais ils avaient déjà cette logique de ne pas gaspiller les matières. On s'est dit bon, allez, on y va. Et quand on est allé avec Savenay, on n'avait rien à leur promettre. Nous, on avait un projet hyper ambitieux en tête, mais dans les faits, quand on est arrivé, on a dit alors peut-être qu'on va fabriquer qu'un jour par mois. ou peut-être qu'on va fabriquer tous les jours, on n'en sait rien. Prenez le risque avec nous et on verra bien. Mais vraiment, nous, on avait envie de faire quelque chose de grand. Mais dans les faits, quand on s'est installé à Savenay, on avait très peu de clients.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez fait ? Vous les avez accompagnés, du coup, dans la fabrication ? Tu as quoi ? Tu avais leur installé des outils ? Du coup,

  • Speaker #1

    on a acheté des machines grâce aux banques. On a acheté des machines semi-industrielles de fabrication de biscuits, donc des outils pour fabriquer et pour conditionner. Et pendant six mois... Mes associés, ils étaient non-stop avec eux pour vraiment déjà adapter les process. Déjà dans le choix des machines, on a fait en sorte qu'elles soient ergonomiques, qu'elles soient peu bruyantes, qu'elles ne soient pas dangereuses, que tout soit très visuel pour que même ceux qui ne savent pas lire et écrire puissent prendre la main sur tout le process. On a adapté les process aussi avec des systèmes de codes couleurs, de gommettes, de photos, pour vraiment qu'ils puissent être formés rapidement. Et puis on a passé du temps avec eux pour apprendre, puis on nous a aussi appris en compagnie des ergothérapeutes, des psys, des moniteurs, parce que nous on arrivait avec la casquette ingénieur agro, mais sur le champ médico-social, on n'a pas. pas d'expertise. Donc, il fallait vraiment qu'on co-construise le projet ensemble pour savoir à quel rythme, comment, quel travailleur allait vouloir être formé sur cette activité-là. Donc, on a un peu appris avec eux. Samenay, on s'est installé là-bas en mars 2022. Et de mars 2022 à septembre 2022, on a formé les équipes. On s'est formés nous-mêmes, on a appris, on a adapté les process, on a testé des nouvelles recettes. Et septembre 2022, là, on a pu lâcher les chiens et commencer à commercialiser les petits quignons au national avec nos premiers partenaires.

  • Speaker #0

    Vous êtes allés vite ?

  • Speaker #1

    Nous, on trouve que ça ne va jamais assez vite. Mais dans les faits, oui, c'est vrai qu'il s'est déjà passé plein de choses. Les premiers clients à nous avoir fait confiance, c'est les enseignes bio. Donc c'est Naturalia, Biocop, Sobio, Bio C'est Bon, qui fait qu'on est passé de 20 clients au départ ici autour de l'atelier à 600 points de vente un peu partout en France grâce à la force de frappe de ces enseignes qui ont cru au projet et qui nous ont référencé au national à travers leur magasin. Et après, ben... Ça s'est un peu enchaîné, la SNCF est venue nous chercher, donc nous a rendu visibles dans tous les TGV intercités, ce qui a donné envie à d'autres clients. Ça fait un peu effet boule de neige à travers cette marque Kignon, qui du coup a grandi à travers ces clients qui nous ont fait confiance et qui sont venus nous chercher au début où on n'avait pas grand-chose. Vraiment, la première fois où on a vu Biocop et Naturalia, on avait... que les biscuits faits par Alix dans sa cuisine et quelques essais industriels faits à sa venaie. Mais vraiment, la première fois qu'on est sortis en salon, on n'avait pas de packaging, on n'avait rien, on a fait des pauvres maquettes dans notre salon pour dire Ah voilà, c'est quignon ! Finalement, ils ont accepté de croire en nous quand on avait peu de choses. Et après, c'est le cercle vertueux, c'est que les premiers nous font confiance, donc les autres ont envie de nous faire confiance. Ils disent que si on peut travailler avec la SNCF, on peut travailler avec d'autres gros clients. Ça nous a un peu donné l'impression d'avoir des épaules solides, si même dans les faits, on était quand même... Toujours trois galériennes, mais ça nous a rendu crédibles aux yeux des autres. Et puis, tout s'est un peu enchaîné auprès de ces gros partenaires qui ont été nos meilleures vitrines finalement.

  • Speaker #0

    Et si je reviens sur le sourcing des pains, tu disais qu'il venait plutôt des industriels. Comment est-ce que vous les avez approchés ? Parce que j'imagine que pour le coup, ça doit être plus compliqué d'aller les chercher.

  • Speaker #1

    Alors, du coup, on a eu la chance qu'eux nous identifient. En fait, les industriels, quels que soient, enfin, les industriels de l'OB. boulangerie, mais les industriels agro au sens large ont un vrai souci de gaspillage. C'est eux qui nous ont identifiés. Les tout premiers, on les a rencontrés par réseau ou par mise en relation. Mais après, il y a des gros industriels qui depuis nous ont contactés et avec qui on est en train de monter des ateliers dédiés vraiment à la sortie de leur usine. Parce qu'ils nous ont vus dans le train, par exemple. Ils se sont dit, on a peut-être quelque chose à imaginer ensemble. Parce que eux, en fait, ce que nous disent tous les industriels qui nous contactent, c'est qu'ils sont trop gros et trop peu agiles, parce que trop gros, pour... revaloriser eux-mêmes leurs pertes et leurs invendus. Donc même s'ils adaptent leurs process, même s'ils améliorent leurs outils, parce qu'ils produisent des tonnes de pain chaque jour, ils ont de la perte. Et même s'ils réduisent le pourcentage, des pourcentages de plusieurs tonnes, ça reste quand même beaucoup. Et donc on se rend compte qu'il y a un vrai potentiel à accompagner ces industriels sur comment on valorise leurs invendus, comment on valorise leurs pertes. Donc au début, c'était des industriels du pain qui nous contactaient, et maintenant c'est des industriels de tout, du macaron, de la gaufre, de la crêpe, de la confiture, du fruit lyophilisé.

  • Speaker #0

    Vous leur répondez quoi ?

  • Speaker #1

    Eh bien, on va essayer de vous accompagner, parce qu'en fait, nous, on... En fait, quand on voit la quantité de ce qu'ils jettent, en plus c'est des matières vraiment hyper stylées. Quand ils nous disent on jette des milliers de coques de macaron chaque jour, on jette de la poudre de noisette, on jette des éclats de crêpes, des éclats de gaufres. Déjà ça nous fait de la peine, puis on se dit en fait ces matières-là, c'est des matières hyper nobles, que nous on a envie de revaloriser. Donc ce qu'on fait pour l'instant, c'est que Alix, elle prend toutes ces matières et elle essaye d'en faire quelque chose dans sa cuisine pour voir comment on peut le déployer. Au début, on avait commencé avec le pain. Pour l'instant, toutes nos recettes ont du pain. Et là, dans les nouvelles recettes, on essaye en plus du pain de mettre d'autres ingrédients, donc dans les quignons salés. En plus du pain, on a de la drèche de bière. Donc c'est les céréales qui ont servi à la fabrication de la bière, mais qui sont jetées une fois que c'est fabriqué. Donc pour 1000 litres de bière, il y a 300 kilos de drèche qui sont jetés. Donc nous, dans nos recettes salées, on a de la drèche. Dans la nouvelle recette coco, il y a aussi de l'huile de coco que l'industriel allait jeter parce qu'elle n'était pas conforme à son cahier des charges, mais elle était parfaitement consommable. Et là, en fait, dans tout ce que Alix développe, il y a de la coque de macaron, il y a... Les éclats de gaufres, en fait, c'est des recettes qui ne sont pas encore commercialisées. Mais on sent bien que côté industriel, il y a un vrai chemin à parcourir. Alors nous, on est tout petits par rapport à eux. Mais du coup, on a l'agilité qu'eux n'ont plus.

  • Speaker #0

    Et du coup, vous, vous avez vos camions qui viennent chercher cette matière.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et qui ensuite vont transporter jusqu'à les aides de Savenay.

  • Speaker #1

    Du coup, on a des partenaires transporteurs. Le métier, c'est de faire des flux quotidiens. Et là, à Savenay, tous les matins, on a l'équivalent de 500 baguettes bio qui arrivent pour être sauvées. Et donc, ça arrive le matin, c'est broyé directement. Ensuite, le fait de broyer le pain, ça nous fait obtenir de la chapelure qui nous sert de farine dans nos recettes de biscuits. Donc ça remplace plus de la moitié de la farine. Et puis, quand on ne met que du pain, le pourcentage d'ingrédients sauvés, c'est entre 20 et 25% de la recette totale. En fait, dans tout ce qu'Alix est en train de développer, on dépasse les 60% d'ingrédients sauvés dans des recettes qui, en plus, là, en ce moment, elles développent du granola, mais c'est une tuerie parce que les ingrédients qu'on y met, c'est des ingrédients qui sont... hyper bon à la base, c'est juste que c'est du déchet chez nos industriels,

  • Speaker #0

    mais pour nous c'est une vraie ressource c'est une vraie opportunité aujourd'hui donc t'as la marque Kignon et tu as des biscuits qui sont vendus sous cette marque avec différents parfums c'est ça et là l'idée c'est de développer d'autres recettes tu disais ?

  • Speaker #1

    En fait on a commencé avec le biscuit mais on se dit que demain avec toutes ces nouvelles matières qu'on nous propose en fait on a forcément d'autres gammes de produits à développer, donc pour l'instant on commercialise rien c'est vraiment au stade de R&D, donc nous on passe notre vie à manger plein de choses... autre que des biscuits. Alors des biscuits déjà quotidiennement, mais en plus des biscuits. En fait, on ne sait pas encore ce qu'il verra vraiment le jour sur le marché, mais elle teste plein de choses. Elle teste avec toutes ses matières. Elle se dit, OK, j'ai ces matières-là, les industriels jettent ça. Nous, on peut peut-être les transformer en recettes gourmandes. Nous, c'est vraiment ça. C'est-à-dire qu'un déchet peut devenir recette gourmande. Et la gourmandise, c'est notre clé d'entrée pour dire aux gens, en fait, vous pouvez sauver le monde en mangeant un biscuit. En fait, ce n'est pas ce... on peut se faire plaisir à soi-même et faire plaisir à la planète et à la société, que c'est pas incompatible. La gourmandise, c'est vraiment le critère d'entrée. Mais en fait, il y a plein de choses qu'on peut faire avec ces matières. Et là, on a lancé une nouvelle marque récemment, qui est la marque Etoque, qui est une marque qui est dédiée à la grande distribution pour aussi embarquer la grande distribution dans ce schéma circulaire et solidaire, dans le sens où c'est leurs propres invendus de pain qu'on collecte, qu'on transforme en biscuits et qu'on revend chez eux. Parce qu'eux aussi, parce qu'ils ont des boulangeries intégrées, ils ont de la perte. Et on voulait vraiment nous appuyer sur la grande distri pour... diffuser notre bonne parole. Et on se dit, si on veut vraiment avoir un impact massif, il faut qu'on soit là où 80% des gens font leurs courses, donc en grande distri. Donc on a lancé la marque Etoque il y a quelques mois pour la grande distribution et pour qu'eux aussi aient un rôle à jouer à nos côtés.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'aujourd'hui, vous avez suffisamment de matières premières pour assurer toute la production ?

  • Speaker #1

    On en a même trop, on ne prend pas tout. Chez nos partenaires, tu vois là le pain, chez notre industriel partenaire, on prend entre 20 et 30% de sa casse, on ne prend pas tout. Et il y a 200 millions de baguettes de pain qui sont gaspillées. via les boulangers et les fabricants de pain. Et en fait, nous, chaque atelier peut en sauver 120 000. Même si on ouvre 10 ateliers, on sera loin de valoriser tout le pain gaspillé en France. Donc malheureusement, on a trop de matière. Et quand on voit ce que les industriels jettent, ce n'est pas du tout pour pointer du doigt les industriels. C'est pour se dire qu'aujourd'hui, l'industrie, elle est faite comme ça, avec des grosses machines qui crachent du volume et qui, du coup, crachent du déchet. Et en fait, quand on voit ce qu'ils ont, même en ouvrant 50 ateliers, on ne valorisera jamais tout le gaspillage. Mais ça sera déjà ça de sauvé. déjà ça ne partira pas à la poubelle et donc on n'est pas prêt de manquer de matière et le jour où on manquera de matière, tant mieux ça voudrait dire qu'il n'y a plus de gaspillage et que tout le monde s'est emparé de cette question de l'anti-gaspi à mon avis on a encore quelques belles années devant nous avec les filles avant de faire ce constat là mais tant mieux, sur le fait qu'on disparaît,

  • Speaker #0

    tant mieux et justement je reviens sur le début de cette histoire avec les filles, tu nous disais que vous étiez laissées 6 mois avant de voir si oui ou non vous vous lanciez dans cette aventure, au bout de combien de temps vous vous êtes dit allez c'est bon on y va, on y va à fond

  • Speaker #1

    Déjà, ces six mois-là, on avait autour de nous des banques, qui, elles, pour le coup, sont vraiment parties en nous faisant totale confiance sur des choses écrites sur du papier, sur une belle histoire, mais il n'y avait vraiment rien. Il n'y avait vraiment rien quand les premières banques ont suivi. Donc, on avait de l'argent pour acheter les machines, on avait identifié les hâtes, on avait les boulangers qui étaient prêts à nous donner leur pain et quelques premiers magasins bio ici, quelques biocops de Nantes qui nous ont dit Ok, nous, on vous achètera les produits. Donc, à ce moment-là, on s'est dit On y va. On verra si ça reste à une échelle très locale, un petit atelier artisanal ou si ça grossit. Mais en tout cas, on y va, on fabrique des biscuits, on les vend et puis on verra. Et en fait, depuis, on s'est laissé porter par des ondes hyper positives et on se sent vraiment porté par des vents favorables parce qu'on a eu la chance que personne ne nous ferme vraiment les portes. Alors forcément, au quotidien, on a forcément des galères. La vie d'entrepreneur est faite de plein de rebondissements. Mais en soi, on n'a jamais eu de gros couacs ou de gros freins ou d'obstacles où on s'est dit qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on continue ou est-ce qu'on arrête ? Là, c'est mal engagé. Vraiment, on se sent porté par cet engouement qu'il y a. On sent que ça répond à un vrai besoin de nos clients. Et... un vrai besoin de tous les fabricants industriels ou boulangers de valoriser leurs invendus. Donc on sent que ça répond à des enjeux de société, environnementaux et sociaux. On sent que les clients sont là et qu'ils nous aident à faire grandir la démarche. On voit du coup notre impact positif grandir au quotidien, parce que plus les mois passent, plus on sauve de pain, plus on forme de travailleurs handicapés. Donc en fait, on est en permanence en train de se dire Ok, il faut qu'on aille à l'étape d'après, il faut qu'on y aille encore plus, encore plus vite, et qu'on prenne la place avant que les autres la prennent aussi, malgré tout. c'est quand même des sujets d'actualité. L'anti-gaspi et le handicap, il y a de plus en plus d'initiatives. Tant mieux, mais nous, on pourrait faire que ce soit nous en rayon que les autres.

  • Speaker #0

    Il y en a beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors qu'ils sont déjà sur l'un des deux piliers, soit le handicap, soit l'anti-gaspi. Il y a des marques qui commencent à vraiment prendre la parole sur ces sujets-là, notamment en grande distri, et tant mieux. Mais nous, on a aussi envie de grandir pour ne pas se faire manger et se noyer, parce que malgré tout, en grande distri, le rayon, il est fait de grosses industrielles et de grosses marques. Il faut quand même se dire qu'on arrive dans la cour des grands et qu'il faut qu'on se fasse une place. Donc nous, on a envie d'aller vite pour prendre cette place et pour vraiment devenir... Nous, on a envie d'être les Michel-Augustin de l'impact, d'être identifiés comme les nanas qui ont réussi à porter l'impact un peu haut et de le clamer haut et fort.

  • Speaker #0

    On sent chez vous que ce n'est pas un effet de mode, que c'est des vraies convictions. Tu vois, on pourrait avoir tendance à croire que, comme tu dis, il y a une place à prendre. Clairement, les marques s'en emparent et se mettent sur le créneau. Mais vous, on sent que c'est quand même une vraie conviction de fond. qui vous portent.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est ce qui nous est arrivé le plus, c'est quand les gens nous disent ce que vous faites, c'est que du marketing. En fait, viens avec nous chercher le pain le matin, viens avec nous former les équipes, viens avec nous, notre petite tante pèlerasse, et convaincre les gens que...

  • Speaker #0

    Le projet est né d'une rencontre de toutes les femmes qui sont passionnées, qui se sont rencontrées justement déjà dans une association.

  • Speaker #1

    En fait, nous, on le porte en nous et on espère que les gens comprennent que ce n'est pas du bullshit, que ce n'est pas juste un beau discours et que ce n'est pas juste trois nanas sympas qui ont envie de faire parler d'elles. En fait, c'est... on veut que le projet grandisse pour prendre la parole sur le handicap et l'antigaspi de manière beaucoup plus massive et que les gens ouvrent les yeux sur déjà tout ce qui est gaspillé en France et que chacun a son rôle à jouer, là pour le coup, de l'industriel au consommateur final. En fait, chacun peut agir pour moins gaspiller parce qu'on peut tous mieux faire dans ce champ-là et que tout le monde se rende compte que l'inclusion, c'est une vraie opportunité, que c'est un vrai... Enfin, nous, on carbure au sourire de nos travailleurs et qu'en fait, chaque entité peut collaborer avec des structures du handicap, que ça fait sens pour tout le monde. que c'est vraiment des schémas gagnants-gagnants. Et qu'en fait, nous, en plus, on est sur le handicap invisible. Donc, on veut aussi que les gens prennent conscience que chacun autour de soi, on est entouré de personnes handicapées qui ne le disent pas forcément. En fait, aller un peu à l'encontre des préjugés, de toutes les idées reçues qu'il y a. Parce que nous, il y a encore des gens qui goûtent dans nos biscuits et qui nous disent Ah, et en plus, c'est bon ! En fait, les gens, ils ont l'impression qu'on a fait les poubelles et que les handicapés, ils ont bavé dans les biscuits. Je le dis de manière cash, mais parce que c'est vraiment ça. Et désolée si ça en choque un peu, mais on se rend compte que, vraiment, il y a des idées reçues dans les deux côtés, handicap et anti-gaspi. et les gens sont toujours surpris qu'on puisse en faire des bons produits.

  • Speaker #0

    Donc nous, on essaye de lutter contre ça, justement parce qu'on veut rentrer avec la gourmandise et justement parce qu'on arrive avec un message plein d'optimisme. Nous, notre partie prise, c'est de défendre les causes sérieuses sans se prendre au sérieux. En fait, ce n'est pas parce qu'on est dans l'écologie qu'on est des femaines hyper... Enfin, je n'ai rien contre les femaines, mais on n'arrive pas avec un truc hyper militant. Dans l'écologie, il y a souvent des messages culpabilisateurs, moralisateurs, qui du coup peuvent faire peur et dire aux gens, en fait, je n'ai pas du tout envie de rentrer dans ces schémas de consommation parce que ça va être chiant ou parce qu'on va me dire, de toute façon, ce n'est jamais assez bien ce que tu fais. Et sur le champ du handicap, tu peux vite tomber dans quelque chose d'un peu larmoyant, de la pitié un peu pathos. Nous, on veut montrer que oui, on agit concrètement et on le fait vraiment parce qu'au quotidien, on est capable de mesurer ce qu'on fait. Mais en fait, on le fait avec du fun, de l'optimisme. Nous, on veut un peu avoir le triptyque gourmand, militant, marrant. En fait, les trois ne sont pas opposés. Mais dans la tête des gens, tu as l'impression que oui, mieux consommer, c'est se priver, c'est plus chiant, c'est moins bon. C'est vraiment faire des privations alors qu'en fait, pas du tout.

  • Speaker #1

    Et tu parlais de challenge tout à l'heure ? Quels ont été justement les plus grands défis que vous avez rencontrés depuis la création de Kinyon et de Handi Gaspi ?

  • Speaker #0

    Alors même si on n'a pas eu de gros obstacles, au début on arrivait quand même trois petites nanas dans un monde d'hommes, dans un monde industriel et dans un monde d'entrepreneurs qui est quand même encore très masculin. Alors heureusement ça évolue et on le voit évoluer mais malgré tout on arrivait avec nos belles idées. Donc il y en avait un peu qui nous prenaient pour les trois rêveuses qui, ok on écrit une belle histoire mais qui verra jamais le jour. Donc il y avait quand même des gens qui nous prenaient de haut, qui nous regardaient en disant mais ça donnera jamais rien. On sentait bien que pour certains, c'était pure utopie et que ça n'avait aucun avenir. Donc il y avait ce challenge au début de convaincre les gens que ça pouvait devenir un gros projet, que ça pouvait devenir un projet économique et rentable. Ce n'est pas juste parce que tu fais de l'impact que tu n'es pas rentable, que tu brûles du cash. On voulait vraiment prouver qu'on pouvait mêler impact positif et impact économique et rentabilité. Et nous, on venait de l'industrie, donc on avait envie de quelque chose de gros. On avait envie d'une marque nationale, on avait envie d'avoir des... des usines et des ateliers à nous. Donc au début, c'était ça. C'était montrer aux gens que ce n'était pas juste une belle idée sur du papier, mais qu'on pouvait le concrétiser. Et après, les challenges, c'est de prouver aux gens qu'on peut grandir, que ça peut devenir un vrai modèle, qu'on peut devenir une vraie marque et être à côté de l'UBN et Granola et Michel Augustin dans les rayons avec une autre histoire à raconter et que tout le monde a sa place, mais que nous, on a aussi notre histoire à raconter et que même si on n'a pas les moyens marketing et industriels de ces grands groupes, qu'on peut avoir une vraie place dans la consommation des Français. Et là, le challenge, c'est de lever des fonds. Le challenge qu'on vit là, à l'instant T, c'est le challenge de lever des fonds pour la première fois. Donc, c'est ouvrir notre capital à d'autres gens, parce que jusqu'à présent, c'était que nous trois. Donc, c'est ce défi de se dire, en fait, on croit au projet, on a envie de le faire grandir. Et du coup, pour l'accélération et pour lui donner vraiment tous les moyens d'aboutir vite et d'avoir les moyens de nos ambitions, il faut qu'on lève des fonds. Donc, c'est convaincre des investisseurs. On retombe dans un univers très masculin. On sait que les femmes pour lever des fonds, c'est beaucoup plus compliqué et que la part d'entreprise détenue par des femmes qui lèvent des fonds, elle est pour le coup vraiment réduite en France. Donc c'est le challenge d'embarquer de nouveaux acteurs, d'embarquer des partenaires dans cette aventure et de se dire qu'avec eux, on va être plus fortes et qu'on va pouvoir accélérer vraiment à partir de l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Vous allez accélérer sur quoi ? Ça va être quoi vos priorités ?

  • Speaker #0

    La priorité, ça va être de structurer les équipes parce que là, on arrive dans la cour des grands et on se rend compte que si on n'est pas tout à fait structuré, même si on a une belle histoire à raconter, il faut que derrière, on soit structuré. En fait, ça ne suffit pas. et qu'on ne nous fera pas de cadeaux dans ce monde de la grande distri et des grands schémas de distribution. Pour le coup, la grande distri sont plutôt nos alliés, mais on arrive dans un monde où quand même, en face de nous, ils sont tous hyper structurés. Ils ont des équipes sur le terrain de plusieurs dizaines de commerciaux où nous, on n'avait personne. Le but, ça va être déjà de structurer les équipes, notamment sur la partie commerciale, pour que nos produits, on soit sûr qu'ils soient en rayon, qu'ils soient visibles, qu'ils soient là et que les gens puissent les acheter. Et puis, ça va être de faire exploser les marques et vraiment de prendre la parole plus haut et plus fort. Pour devenir, c'est Michel-Augustin L'Impact. Michel-Augustin, si on les connaît, c'est que derrière, ils ont mis un peu de moyens quand même pour faire parler d'eux. Donc voilà, on a besoin de prendre la place et de s'installer dans nos différents circuits de distribution et à travers nos marques. Donc voilà, ça va être ça, ça va être se structurer. Alors bien sûr, on restera une petite structure, mais... Parce que cette idée,

  • Speaker #1

    c'est toujours de travailler avec des ZZ. Ah oui,

  • Speaker #0

    de toute façon, le modèle, c'est ça. Et dans la croissance qu'on va avoir l'année prochaine, c'est ouvrir d'autres ateliers. Donc on commence à SML modèle l'année prochaine et la levée va aussi permettre de... faire cet essai-mâle.

  • Speaker #1

    Vous travaillez avec combien des athes aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Là aujourd'hui on en a un, à Tavenay, où on a 30 biscuits de pieds, et donc on va ouvrir Lille l'année prochaine, et il y a Paris et Lyon en préparation donc on prépare la suite parce que s'il y a un gros contrat pour nous ça vaut enfin si, je sais pas on va en citer trois, Carrefour, UL Leclerc, comme ça il n'y a pas de jaloux nous ouvre au National du jour au lendemain, pour nous, c'est des volumes de prod qui vont être...

  • Speaker #1

    Ça serait quoi ? C'est qu'on se rende compte de l'échelle de la croissance ?

  • Speaker #0

    En fait, ça va justifier le fait qu'à chaque fois, on ouvre un atelier et qu'on l'ouvre à chaque fois au plus proche de leur succursale. En fait, l'idée de l'essai MAJ, c'est de se dire, malheureusement, des invendus, il n'y en a pas qu'à Nantes, et des structures du handicap comme des ESAT en manque d'activité, il n'y en a pas qu'à Nantes. Donc, assez vite, on peut ouvrir... Plein d'ateliers partout. Alors, il ne faut pas non plus qu'on en ouvre trop, parce qu'en fait, avoir 30 ateliers l'année prochaine et pas réussir à vendre les produits, ça n'a pas de sens, parce que du coup, ça met aussi en péril l'ESAT qui s'est impliqué et qui a investi dans le projet. Donc, l'idée, c'est vraiment de nous appuyer sur ces gros contrats et ces gros partenaires pour ouvrir des nouveaux ateliers et les ouvrir dans les zones où on sait qu'on aura assez d'invendus, des ESAT et assez de clients pour commercialiser les produits dans une logique à chaque fois de circuit court. C'est que là, aujourd'hui, on fabrique à Nantes et on livre partout en France. Mais demain, du coup, Nantes ne livrera que l'Ouest. Paris livrera la région parisienne, Lille le Nord. Et on aura un peu toutes les métropoles couvertes, le Sud-Est, le Sud-Ouest, ouvertes par cet essai MAJLA. Et donc, il faut qu'on soit prêt à dégainer parce que ces clients-là, un carrefour peut vite nous faire grandir. Donc là, Lille s'est bien engagée. Enfin, tout est déjà quasiment prêt à appuyer sur le bouton. Mais Paris et Lyon, on identifie dès maintenant nos partenaires. Comme ça, s'il y a besoin d'appuyer sur le bouton, assez vite, on enclenche la dynamique chez eux.

  • Speaker #1

    Vous l'avez terminé quand cette levée de fonds ?

  • Speaker #0

    À Noël, on part avec l'argent sur le compte. Parce qu'aujourd'hui,

  • Speaker #1

    racontez-nous comment on se répartit votre chiffre d'affaires et est-ce que vous êtes rentable ?

  • Speaker #0

    Alors on n'est pas encore rentable. En fait, on aurait pu être rentable à Savenay dans les prochains mois, parce qu'on sent qu'on n'est pas loin de la rentabilité et que le modèle peut marcher. Mais en gros, soit on faisait le choix de rester en local avec un atelier, mais du coup de ne pas staffer les équipes et de rester à cette échelle-là, on aurait été rentable à Savenay. Bon, nous, on a envie de plus. Donc on a... Dès cette année, staffer les équipes un peu mieux en attendant la levée, mais on a quand même recruté sur la partie commerciale cette année pour préparer la suite. Donc on a retapé dans notre rentable cette année. En fait, les marchés de l'alimentaire, c'est des marchés de masse, donc il faut atteindre un certain seuil. Et nous, on a fait le choix de ne pas nous concentrer sur le local, mais d'aller au national. Donc il va falloir qu'on atteigne un seuil critique dans l'alimentaire, dans ce marché de masse, qui fait qu'on sera rentable en 2026 maintenant, avec cette ouverture d'atelier qui va venir. Du coup, écraser les coûts. En gros, on sera rentable en 2026. Donc l'activité n'est pas encore rentable, mais on sait pourquoi. Et on sait ce qu'il faut faire maintenant pour être rentable. Donc ça, c'est assez chouette parce qu'on sent que ce n'est pas un truc, tu sais, lointain de la rentabilité un jour. Non, on sait ce qu'il faut faire pour l'être et on voit bien sur quel levier on va pouvoir jouer. Donc là, on fait en gros 500 000 euros de chiffre sur l'année, avec la moitié qui est portée par les magasins bio. Donc toutes ces enseignes, Biocoop, Naturalia, Sobio, c'est bon, la moitié est faite chez ces gens-là. Tout l'univers des magasins bio dans lequel il y a autant d'indépendants que de magasins chaînés. Et après, on a une grosse partie en hors-domicile. Donc dans l'hors-domicile, il y a les acteurs comme la SNCF, mais il y a les hôtels, les restaurants, la restauration collective, les lieux de loisirs comme les cinémas pâtés où on est aussi implanté. Et après le reste, donc en gros, ça fait la moitié plus un quart de l'heure domicile, mais qui est un quart qui est en train de grandir. À vitesse accélérée. Et ensuite, on a toutes les entreprises, les assos et la grande distribution, qui ne se lit pas encore beaucoup parce qu'on l'a lancée cette année. Donc en chiffre d'affaires global, elle va se lire beaucoup à partir de l'année prochaine. Mais on a toutes les entreprises et les assos qui, pour la semaine du handicap, pour les cadeaux de fin d'année, pour des goodies à impact, pensent à nous. Et qui du coup, parce que c'est des grosses entreprises, nous font des grosses commandes. qui viennent vite booster le chiffre d'affaires. Donc là, septembre-décembre, on est dans le dur des entreprises qui, pour les cadeaux de fin d'année et pour la semaine du handicap, pensent à nous. Donc là, on a des grosses commandes qui tombent de grosses entreprises françaises qui viennent du coup booster le chiffre d'affaires sur la fin d'année. C'est des devis à cinq ou six chiffres qui font plaisir.

  • Speaker #1

    Mais vous les démarchez ou c'est elles qui viennent vous chercher ?

  • Speaker #0

    Non, on a la chance d'avoir beaucoup de demandes entrantes. Les seuls clients qu'on est allés démarcher, c'est la grande distri pour faire nos tests en local. Donc c'est là qu'on a fait le tour des magasins. Mais jusqu'à présent, sur Kignon, on a la chance d'avoir de la demande entrante.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'elles ont entendu parler de vous ?

  • Speaker #0

    Par plein de biais différents, des fois des biais improbables. Par exemple, la SNCF nous a rencontrés dans une kermesse, en tout cas vu nos produits dans une kermesse. Des fois, tu essaies de préparer plein de choses, et c'est le truc improbable qui te rend visible. Mais sinon, on essaie d'être dans plein d'événements, donc on s'incruste dans plein d'événements qui sont liés aux causes qu'on défend. Et il y en a beaucoup, en local et en national. Donc on essaie d'être sur plein d'événements, sur des salons. On a la chance que les journalistes... parlent souvent de nous dans leurs médias en presse, radio, télé. Et on se rend compte de l'impact que ça a après d'être dans Ouest-France ou d'Est. Là cet été, on était en pub télé sur les chaînes du groupe TF1 et c'était une campagne qui nous était offerte par une régie pub. Et en fait, toute cette visibilité un peu en fil rouge. Ça fait que les gens pensent à nous. Et après, le fait aussi qu'on aille sur plein de concours. Je te le disais tout à l'heure en off, qu'on était des bêtes à concours et que le fait qu'on soit trois femmes dans le bio, le handicap, l'économie circulaire, on se fait de la discrimination positive où on sait que du coup, on peut aller chercher des prix et des trophées. Et en fait, pour nous, c'est un vrai accélérateur, ces prix et ces trophées. Donc, je sais que tous les entrepreneurs ne partagent pas le fait que les concours soient un vrai tremplin, mais nous, c'est le cas. Et en fait, les gens soit font partie du jury, soit sont dans la salle quand on reçoit notre prix. Et après, quand ils ont des événements, ou quand ils connaissent du monde, ou quand ils ont besoin de biscuits, parce que finalement, tout le monde mange des biscuits, en pro, en perso, toutes les entreprises ont à un moment donné besoin de commander des biscuits, tous ceux qui sont dans le secteur de la distribution, de la restauration, ont des biscuits. Donc en fait, les gens pensent à nous assez naturellement pour dire Ah bah cette année, j'ai envie de faire un cadeau de Noël qui a du sens, est-ce que vous pouvez me personnaliser des paquets ? Ah bah tiens, moi je connais une chaîne de restaurant, est-ce que vous voulez que je vous fasse rentrer ? Ça se construit un peu comme ça, donc on n'est pas encore une marque de notoriété publique. et connu de tous, mais on sent que les gens parlent de nous et qu'en tout cas, ils ont le réflexe de penser à nous. Donc, c'est hyper chouette de voir que ces acteurs, qui sont plutôt des grosses marques ou des grosses entités, pensent à nous à des moments clés dans l'année. Donc, c'est chouette.

  • Speaker #1

    Et le marché du bio est en pleine perte de vitesse. Tu parlais quand même de la moitié de votre chiffre d'affaires qui est fait par des magasins bio. Ça, ce n'est pas quelque chose qui vous effraie ? Comment est-ce que vous envisagez la suite ?

  • Speaker #0

    On sent que... En effet, le bio ne va pas hyper bien. Ça a tendance à se stabiliser. Mais on se rend compte que ce qui plaît aux gens dans la démarche sur nos biscuits, ce n'est pas le bio. Le bio, c'est la cerise sur le gâteau, mais d'une démarche plus poussée. Et ce que les gens retiennent de nous, c'est le handicap et l'antigaspie. Donc finalement, le bio... Au début, on voulait vraiment pousser les curseurs environnementaux le plus loin possible. Donc on a tout lancé en bio. Aujourd'hui, on se rend compte que le bio ne va pas hyper bien. C'est vrai. Et que nous, les gens ne nous achètent pas parce qu'on est bio. et surtout on se rend compte que tous les gisements d'invendus qu'on nous propose aujourd'hui ne sont pas forcément sur du bio. Donc on va garder du bio, mais on va ouvrir à du non-bio. En fait, nous, notre enjeu, c'est de sauver toujours plus de matière pour créer toujours plus d'emplois inclusifs. Donc nous, c'est ça, notre sujet, c'est Andy Gaspi. Donc c'est d'aller toujours plus loin sur ces deux piliers. Et aujourd'hui, le bio, sur certains circuits ou auprès de certains partenaires, c'est un peu un frein au passage à l'échelle, parce que tous ces acteurs de la distribution ou de l'industrie agroalimentaire qui nous disent Ok, moi je jette toutes ces coques de macarons En fait, ce n'est pas des acteurs du bio, mais pour autant, nous, on n'a pas envie de leur dire non, vous n'êtes pas en bio, on ne va pas vous accompagner dans des schémas de valorisation Donc, on va avoir des gammes en non-bio pour aller plus loin dans notre impact positif. Et après, ce qu'on voit aussi, c'est que les acteurs qui vont nous faire grandir, c'est beaucoup les acteurs du hors-domicile, parce qu'en termes de volume, de puissance, de présence sur le territoire, c'est des acteurs qui peuvent nous faire grandir vite. On l'a bien vu avec la SNCF, à quel point un contrat avec la SNCF, ça, on s'envole, on prend la grande vitesse, c'est le cas de le dire. On sent que les réseaux bio sont nos partenaires de la première heure et qu'ils vont être là, mais qu'il y a d'autres acteurs autour qui vont nous faire grandir, le hors-domicile et la grande distribution en étant les deux meilleurs exemples. On va pouvoir s'appuyer, nous en tout cas, sur leur force de frappe et leur présence pour dégainer et aller toujours plus loin dans l'impact. En fait, nous c'est facile, plus on vend, plus on sauve de matière, plus on forme de travail handicapé. Donc en fait, le sujet c'est plus les gens montrent le biscuit et plus on sera capable de nourrir notre démarche. d'un point de vue social et environnemental. Du coup,

  • Speaker #1

    ce n'est pas quelque chose qui t'effraie.

  • Speaker #0

    Non. Et puis, nous, on fait en fonction des opportunités aussi, des gens qui viennent nous chercher. On adapte l'offre, on adapte les recettes en fonction des gens qui viennent nous chercher. Parce que nous, on est déjà hyper fiers de ça, que les gens nous identifient comme étant maintenant un acteur qui commence à avoir une place dans ces schémas handi-gaspi. Et donc, on essaye d'avancer avec eux. Après, il y a des gens avec qui probablement on n'arrivera pas à avancer parce que... Parce que ce n'est pas le bon moment, ce n'est pas la bonne personne. Mais en tout cas, on sent que ça fait écho à plein d'acteurs, de gros acteurs. Et parce que c'est des gros acteurs, on va pouvoir sauver plein de choses et ouvrir plein d'ateliers. Donc en fait, nous, pour l'instant, on est vraiment dans ce truc de... on n'est fermé à personne. Forcément, les réseaux bio et la grande distri, ce n'est pas des réseaux qui s'apprécient beaucoup. Donc on sait que ça ne sera pas toujours très bien perçu qu'on avance avec la grande distri, mais en même temps... Nous, on a envie d'avancer avec tout le monde. En fait, nous, on n'a pas envie de se fermer de porte. En fait, nous, on a envie de nous appuyer sur tous ces partenaires-là pour aller plus loin dans notre mission. Dans des places à certains, on va avancer et puis on va grandir avec tout. Nous, on n'a pas envie de se dire, OK, il y a les circuits comme ci, les circuits comme ça, machin. Nous, c'est en fait parce qu'ils vendent tous des biscuits, parce que tout le monde mange des biscuits, avançons avec tous ces gens-là et arrêtons l'hypocrisie de se dire qu'il y a plein de circuits et que du coup, les circuits ne sont pas compatibles. En fait, appuyons-nous sur eux. toute la manière de consommer des Français. Et parce qu'on est Français, on fait nos courses dans plein d'endroits, on va au resto dans plein d'endroits, et puis allons-y gaiement.

  • Speaker #1

    Et tu parlais d'être distribuée par la SNCF, t'as dû voir, j'imagine, un avant, un après, ça a dû vous donner une force de frappe énorme,

  • Speaker #0

    non ? Oui.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que ça t'a été cette histoire ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, c'est eux qui nous ont appelés. Donc déjà, quand tu reçois ce coup de fil, t'es hyper excitée. Du coup, ils ont un partenaire, la SNCF, qui s'occupe de toute la partie restauration dans les trains. Et en fait, il y a eu un bon alignement de planète où à la fois la SNCF, qui est leur client, nous a vus dans une kermesse. Et puis après, ils ont entendu parler de nous par un autre biais. Puis ils nous ont vus dans les médias. En fait, en l'espace de 3-4 semaines, ils ont entendu parler de nous 3-4 fois. Donc ils se sont dit, bon, il y a peut-être quelque chose à faire. Donc ils nous ont appelés. Ils ont dit, est-ce que ça vous intéresse d'être dans les trains ? Oui, Très très très envie. Et donc on a développé une offre parce qu'à l'époque on n'avait que le format magasin, donc un format familial à partager, et eux ils voulaient du portion individuelle, ce qu'on n'avait pas du tout à l'époque. Mais on avait tellement envie d'être sur la carte que du coup on a vraiment mis nos priorités que là-dessus. On s'est dit ok, il nous faut ce contrat, donc on y va, on développe une offre spécifique, donc la petite offre snacking individuelle. Et du coup on a été six mois dans les trains, donc c'est des systèmes de cartes qui tournent, donc on y a été pendant six mois. Bon espoir de retrouver notre place l'année prochaine. Mais déjà pendant six mois, on voit à quel point ça nous a rendu visibles. Parce que tout le monde prend le train. Que tu le prennes pour des raisons perso, pour des raisons pro, tout le monde prend le train. Autant avant, on n'était que dans les réseaux bio, donc c'est quand même des marchés de niche. Là, tout le monde nous a vus, que ce soit les familles qui partaient en vacances ou les chefs d'entreprise qui vont prendre leur petit café au wagon-bar. Vraiment, ça nous a ouvert plein de portes. Du coup, il y a des patrons de grands groupes industriels. qui nous ont écrit des petits messages privés, il faut qu'on se voit rapidement. Il y a le cabinet de la ministre qui nous a appelés en disant La ministre, vous voulez dans son cabinet parce qu'elle vous a vu dans le train ? En fait, ça nous a ouvert de la visibilité et des portes de dingue. Et en termes de notoriété, c'est la meilleure campagne média qu'on puisse avoir d'être dans les trains. Parce que c'est du média gratuit, c'est même du média payé parce qu'on t'achète les produits. C'est un super accélérateur d'être dans les trains. Donc à toutes les marques qui ont l'opportunité d'y être, même si ce n'est pas des schémas hyper rentables. Forcément, ils achètent de la quantité, mais en termes de visibilité, c'est ouf.

  • Speaker #1

    Quand on pense que cette histoire a démarré en septembre 2021, comment tu te sens aujourd'hui avec ces trois années qui viennent de s'écouler ?

  • Speaker #0

    On a toujours la même expression avec les filles. Les filles ont été mamans toutes les deux cette année. L'année était un peu chamboulée parce qu'on n'était pas en trio, on était en duo. Et jamais le même duo, parce qu'il y en a une qui était en congé mat le premier semestre et l'autre qui est en congé mat en ce moment. Donc c'était une année un peu chamboulée. Il y a plein de choses qui nous sont arrivées, mais on était en sous-effectif, donc une année fatigante. Mais en fait, on est tellement boostés par ce qui nous arrive, par toutes ces opportunités qui se présentent à nous, tous ces gens qui nous tendent la main. Donc en fait, on a toujours la même excitation. Les enjeux ne sont pas les mêmes et maintenant, on a une équipe à gérer. Si on plantait la boîte, on n'était que trois. Maintenant, si on plante la boîte, on a un peu plus nombreux. En fait, on est hyper optimistes. Peut-être naïvement, peut-être qu'on se dira dans six mois qu'on était trop naïves. Mais là, en fait, on est survoltés. On prend tout ce qu'il y a à prendre, on donne tout ce qu'on peut donner sur le projet. On ne sait pas du tout où ça va nous mener parce qu'il y a plein de boîtes autour de nous qui sont en train de fermer, qui étaient des super boîtes avec des super enjeux, des super impacts, qui avaient des modèles installés et qui sont en train de mettre la clé sous la porte. Donc on sait qu'on est sur une ligne de crête. Et on sait qu'à tout moment, soit on tombe de cette montagne, soit on s'envole et on défonce tout. Mais on sait que la limite, elle est hyper fine et que d'un moment à un autre, tout peut s'adrêter ou tout peut s'envoler. On en est consciente. Je pense que les équipes en sont conscientes aussi. Mais en même temps, on donne tout pour que le projet... Pour qu'on puisse défoncer l'UEBN. Et que demain, quand on parle des biscuits trinantaises, on dise qu'il y avait l'UBN et maintenant, il y a Andy Gaspi. Mais voilà, du coup, on est... En fait, on prend beaucoup de plaisir. Je pense que le jour où on ne s'amusera plus autant, c'est qu'on aura fini. Enfin, qu'on aura... Je ne sais pas, qu'il faudra qu'on passe à autre chose. Mais en même temps, là, on est... En fait, on n'a jamais aussi peu dormi. On ne s'est jamais aussi mal payé que ce qu'on fait là, en ce moment. Mais en même temps, on ne s'est jamais autant éclaté. En fait, c'est vraiment notre carburant. On se lève, on sait exactement pourquoi on se lève, on sait pour qui on se lève, on sait pourquoi on le fait. Et en fait, ça n'a pas de prix. Franchement, je ne reviendrai jamais sur mon salaire Nestlé. En tout cas, pas tout de suite, mais il ne me manque pas du tout mon salaire Nestlé, mon petit confort de grand groupe. Et puis, on a l'opportunité de rencontrer tellement de monde à travers le projet. Ouais, franchement... Allez-y, entreprenez !

  • Speaker #1

    Et justement, tu parles de ton salaire Nestlé, tu nous parlais du début de cette aventure entrepreneuriale et de ta recherche de sens aussi dans ton métier. Qu'est-ce que cette aventure a changé chez toi, personnellement ?

  • Speaker #0

    Déjà, elle m'a redonné le sourire et l'envie et la patate. En fait, je pense que chez Nestlé, j'étais arrivée au bout d'une histoire parce que... Encore une fois, vraiment, je ne crache pas sur mes années Nestlé, mais t'es quand même dans un grand groupe, c'est très politisé, tout le monde est un peu lissé, tout le monde sort de la même école de commerce, tout le monde a... À son petit périmètre, les gens sont un peu des clones d'eux-mêmes. En plus, souvent, ils recrutent les mêmes écoles de commerce, les mêmes parcours. Donc tout le monde est un peu un clone. Il ne faut pas rire trop fort, il ne faut pas dire non, il ne faut pas aller à l'encontre de ce que pensent les autres. Du coup, je ne me reconnaissais plus, je n'avais plus l'impression d'être moi-même. Je ne pouvais plus m'exprimer du bon moment, je n'avais pas l'impression de travailler avec mes tripes, et moi j'ai besoin de travailler avec mes tripes. Et donc là déjà je me suis retrouvée avec moi-même, je suis hyper alignée avec ce que je suis dans ma vie, et ce que je fais au quotidien. Donc en fait il n'y a pas forcément de limite entre le pro et le perso, donc c'est souvent un peu le problème, mais en même temps ça ne me dérange pas, parce que c'est hyper aligné, et que c'est hyper cohérent entre ce que je suis dans ma vie, ce que j'ai envie d'inculquer à mes enfants, et ce que je fais au quotidien. Et du coup je suis hyper fière aussi que mes enfants me voient m'éclater. Qu'ils n'aient pas l'impression que dans la vie, il faut travailler pour ramener de l'argent et pour nourrir sa famille. Mais qu'en fait, tu peux t'éclater dans ce que tu fais. Et oui, il y a plein de fois où je suis en déplacement. Et oui, je fais des heures. Je ne suis pas tous les soirs à la maison. Mais en même temps, quand je ne le suis pas, ils savent où je suis. Ils voient que je suis trop contente de ce que je fais. Donc, je pense que ça ne les déstabilise pas que je ne sois pas là tous les soirs. Parce qu'ils voient que c'est pour la bonne cause et que c'est pour du mieux. Donc ça a changé cette niaque et cette envie, et ça a changé vraiment mon rapport au travail, où en fait, il n'y a pas vraiment de frontières, mais en fait, tout nourrit la même cause, donc en fait, vraiment on s'éclate. Et les filles, elles sont dans ce même état d'esprit, et on a vraiment envie d'insuffler ça aux équipes. Alors forcément, on ne peut pas demander aux équipes la même application que ce que nous on a, et ce n'est pas ce qu'on veut. Mais leur montrer qu'en fait, si tu crois en ton projet, et que tu te donnes les moyens, enfin les moyens même pas financiers, mais juste que tu te donnes à fond. Et bien ça peut voir le jour et ça peut grandir. Et on verra vraiment encore une fois, on verra où ça nous mène. On n'a aucune idée de là où ça nous mène. Nous, on a des envies, mais entre la réalité, le marché et puis nos envies. Mais en tout cas, on profite, on prend tout ce qu'il y a à prendre et c'est hyper chouette.

  • Speaker #1

    Quel a été le moment le plus marquant depuis le début de cette aventure pour toi ?

  • Speaker #0

    C'est dur de donner un moment parce qu'en fait, il y a plein de choses qui nous arrivent. Il y a plein de beaux moments, de moments de doute. Donc il n'y en a pas. Je ne sais pas s'il y en a vraiment un, peut-être quand on a déposé les statuts, parce qu'en fait c'était concret. C'était tout ce qu'on se disait un peu entre copines, si on faisait ça, si on faisait ça. À un moment, ça devient concret, c'est réel, on a vraiment une entreprise et on prend le statut de chef d'entreprise. Bon, il y a un beau statut au quotidien, on n'a pas l'impression d'être chef d'entreprise. Mais en fait, tu as une responsabilité, tu as créé la boîte, maintenant il faut lui donner du corps, il faut que ça existe, il faut qu'il y ait du concret derrière. Mais après, ce qui est cool, c'est que des étapes marquantes, on en a tout le temps, il se passe. tout le temps des nouvelles choses, qui nous obligent à revoir un peu notre modèle, à nous adapter, à créer des choses. Et en fait, c'est ça aussi qui est hyper stimulant, c'est qu'entre ce qu'on avait en tête il y a trois ans et ce qu'on fait aujourd'hui, il y a déjà plein de choses qui ont évolué. Et dans cinq ans, en fait, peut-être que ça sera encore différent. Mais tant que ça nourrit nos enjeux sociaux et environnementaux, on n'a pas l'impression de se trahir ou de changer ce qu'on avait en tête. Au contraire, c'est pour aller toujours plus loin. Donc, je pense qu'on aura encore plein de faits marquants. Là, la levée en est une quand même, parce que c'est la première fois qu'on ouvre notre capital à des gens qui ne sont pas nous, qui ne sont pas nous trois. En fait, on est vraiment à la fois hyper excités de faire cette levée de fonds parce qu'on sait que derrière, on va pouvoir dérouler le plan et qu'on aura les moyens de nos ambitions, en tout cas financièrement. Mais en même temps, on a une énorme appréhension de se dire que là, c'est notre bébé à trois. On a un trouble et c'est notre bébé à trois. Mais que demain, en fait, il y a une part du gâteau qui ne sera plus dans nos mains. Et on ne sait pas ce que ça va donner avec ces gens-là. tant qu'on ne l'a pas vécu, tant qu'on n'a pas porté les choses ensemble dans les moments hyper cool mais comme dans les moments de galère, on ne sait pas donc il y a quand même une grosse appréhension sur cette levée.

  • Speaker #1

    Une grosse pas d'incertitude c'est ça,

  • Speaker #0

    mais elle était nécessaire donc on verra et on va avancer on sent que les gens qui nous rejoignent sont plutôt des gens qui partagent nos valeurs qui ont envie de rejoindre l'aventure et pas juste d'investir pour dans 5 ans ressortir en ayant fait des gros coefs, parce que de toute façon ils ne les feront pas, qu'ils en soient conscients de ce fait Mais en fait, ils ne rentrent pas pour l'aspect financier, ils rentrent pour les valeurs qu'on éfend, pour l'aventure, pour avoir leur rôle à jouer dans cette aventure.

  • Speaker #1

    Justement, quel rôle penses-tu que les entrepreneurs peuvent jouer dans cette transition écologique, sociale, environnementale ?

  • Speaker #0

    Un gros rôle à jouer, parce que finalement, oui, on peut agir en tant que citoyen, et il y en a déjà plein qui le font. Mais en fait, il faut que les acteurs économiques, publics et politiques s'emparent de ces sujets-là, parce que c'est des structures plus grosses qui, du coup, si elles vont dans... la direction de plus d'impact, forcément ça va réagir plus. Si on arrive à bouger les paquebots, même si le paquebot ne bouge qu'un tout petit peu, ça aura un gros effet et ça viendra compléter. En fait, il ne faut pas que le citoyen arrête, il ne faut pas que les assos arrêtent, mais en fait, il faut que tout le monde aille dans le même sens. Parce que sinon, si toi tu agis en tant que citoyen et que les assos, elles essayent, mais en fait que les acteurs économiques, ils restent dans leur truc de on produit toujours plus pour faire toujours plus de bénéfices Bon, ça ne marchera pas. Donc moi, je pense que les entrepreneurs, mais quelle que soit la taille de l'entrepreneur, peuvent avoir un rôle à jouer. parce que ça emmène des nouveaux modèles, ça donne des nouvelles idées, ça inspire les autres. Nous, c'est aussi pour ça qu'on est hyper fiers que les industriels nous contactent. C'est qu'en fait, eux, ils ne nous ont pas attendus pour devenir ce qu'ils sont. C'est des boîtes qui ont plusieurs décennies, voire plusieurs siècles, qui sont énormes, que tout le monde connaît. Mais en fait, ils se sont rendus compte qu'ils sont un peu au bout du modèle de la grosse industrie qui produit toujours plus. En fait, je produis toujours plus, ça veut dire, égal, je produis toujours plus de déchets. Donc, je perds toujours plus d'argent parce que ces déchets, ils les ont payés, ils les jettent. Du coup, ils perdent de l'argent. Donc, soit pour des raisons écologiques, soit pour des raisons économiques. À un moment, ils se disent que le modèle, il est un peu au bout. Ou en tout cas, il peut s'améliorer. Donc, moi, je pense vraiment que les entrepreneurs doivent s'emparer de ces sujets. Même si tu as l'impression d'être un petit entrepreneur dans ton coin, ce qu'on est encore aujourd'hui. En fait, il faut quand même essayer de montrer que d'autres modèles sont possibles. Ce ne sont pas forcément des modèles qui vont s'opposer. Au contraire, je pense que ce sont des modèles qui vont se compléter. Les gros vont s'inspirer des petits, et les petits vont s'appuyer sur les gros. Je pense que ça paraît un peu idéaliste, ce que je raconte. Mais je suis persuadée qu'il faut arrêter d'avancer en silo, chacun dans son coin, de Ah non, vous, vous êtes comme ça, vous êtes une grosse industrie, vous êtes des gros pollueurs, je ne vous parle pas, parce que moi, je suis dans mon truc à impact. Je pense qu'il faut qu'on se mette tous autour de la table et qu'on invente des schémas ensemble. Parce qu'en fait, la planète, par contre... On a tous la même. On n'est pas en silo dans notre planète. On a tous la même planète. Donc, essayons de la préserver ensemble. Et c'est là qu'on y arrivera.

  • Speaker #1

    Et tu parlais d'inspiration. Qui est-ce ? Quel dirigeant ? Quel chef d'entreprise, toi, t'inspires ? Ça peut être plus large, d'ailleurs, qu'un dirigeant. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, on a la chance, avec cette aventure, de rencontrer plein d'entrepreneurs de toute taille d'entreprise. Vraiment des entrepreneurs qui se sont lancés il y a trois mois, des gens qui gèrent des boîtes familiales depuis des siècles. Et en fait, on se rend compte qu'ils ont... Déjà, qui sont tous animés par des valeurs, qui sont des valeurs les mêmes que les nôtres ou pas, mais en fait, on se rend compte que c'est des métiers passion, que c'est des gens qui travaillent avec leur trip, qui défendent des modèles, et qui, face au vent qui se présente à eux, vont vraiment toujours défendre ça. Et donc, on rencontre plein de gens qui nous inspirent, mais pas forcément autour du handicap et de l'antigaspi, parce qu'on en rencontre forcément, et forcément, quand on a rencontré Lucie Bach de Tougou Tougou, La petite nénette qui a lancé ça, elle devait avoir 20 ans. Forcément, on s'est dit, waouh, on rencontre la star de l'anti-gaspi. Donc oui, je peux citer Lucie, qui n'est plus chez Togo Togo maintenant, mais qui a créé ce truc-là, où dans l'univers de l'anti-gaspi, c'est quand même une référence et où ça a vraiment fait évoluer les pratiques. En plus, c'était une femme et en plus, ça a été jeune. Finalement, dans tous les réseaux dans lesquels on est, que ce soit des réseaux d'entrepreneurs au sens large, des réseaux d'industriels de la bio, des réseaux du handicap, en fait, il n'y a pas. Il y a plein de gens aspirants. Il y a plein de gens qui ne sont pas forcément visibles, exposés et médiatisés. Lucie, pour le coup, elle a une belle médiatisation et tant mieux. Mais il y a plein de gens qui avancent dans leurs coins, dans leurs usines, dans leurs entreprises, qui n'ont jamais pris la parole en médias, qui n'ont jamais fait savoir les valeurs qu'ils défendaient au sein de l'entreprise, mais qui mettent en place plein de belles choses pour leurs clients, pour leurs équipes, pour aller dans le sens de l'écologie, du développement durable. Et en fait, ces gens sont passionnants. c'est aussi pour ça qu'on fait plein de soirées et plein d'événements c'est qu'on sait qu'on va rencontrer des gens inspirants qui vont à travers leurs aventures et leurs histoires nous inspirer nous aussi à notre échelle et avec ce qu'on essaye de mettre en oeuvre et du coup ça nous permet de gagner du temps ou de rencontrer d'autres gens et d'ouvrir les chakras donc voilà du coup c'est difficile de donner une personne parce qu'en fait c'est tous ces gens qu'on rencontre qui font les personnes qu'on est aujourd'hui et qui font qu'on a envie de se défoncer parce que eux ils se défoncent et ça marche et... Même quand ils sont plus âgés et que ça fait déjà 50 ans qu'ils font ça, ils ont toujours la même niaque et cette même excitation. Donc en fait, on a envie d'être comme eux et de retraiter, dire on a encore tout ça à faire et j'ai déjà accompli tout ça. Donc voilà, c'est des belles rencontres.

  • Speaker #1

    Et je vais terminer ce podcast par des questions sur Nantes. Qu'est-ce que cette ville vous a offert en termes d'opportunités ?

  • Speaker #0

    Aucune de nous trois n'est nantaise. Donc moi, comme je disais, je suis grenobloise. Alix, elle est de Troyes et Louise, elle est région parisienne. On s'est toutes retrouvées... en même temps à Nantes pour des raisons pro, perso. Et en fait, pour nous, c'était évident qu'il fallait qu'on entreprenne ici, parce que pour nous, c'est un terreau hyper fertile sur toutes les questions d'économie sociale et solidaire. Il y a un gros écosystème, il y a plein d'acteurs, et à la fois, c'est un gros bassin alimentaire. Donc en fait, on sentait que tout ce qui était impact, il y avait les bons interlocuteurs, que tout ce qui était alimentaire, en fait, c'était déjà une région agroalimentaire. Et puis, on vit plutôt à la campagne, nous, mais on est très souvent à la ville. Il n'en est pas très loin de la ville. Mais en fait, on s'y sent bien parce que c'est une ville à taille humaine. C'est une ville où tu peux faire plein de choses, où il y a plein de réseaux, plein d'écosystèmes qui se rencontrent. D'un point de vue aussi perso, familial, il se passe plein de choses. En fait, tu as toujours quelque chose à faire. Tu as toujours des gens à rencontrer. Tu as plein de nouvelles initiatives qui se mettent en place, qui vont dans le bon sens en plus. Il y a plein de belles choses qui se passent sur le territoire et je pense qu'on en ignore encore plein. Donc on a... Toujours les portes qui sont ouvertes, on a toujours eu des oreilles dispo pour nous écouter, pour nous aider. Et dès le départ, il y a plein d'acteurs de Nantais qui nous ont aidés, soit en juste nous recevant, en écoutant la démarche, en disant est-ce que vous avez posé cette question-là, enfin qui nous ont challengé au départ. Il y a plein de chefs d'entreprise qui nous ont reçus alors qu'on n'était encore rien. Eux, c'était des gros chefs d'entreprise, mais qui nous ont reçus pour nous partager leur expérience, pour nous ouvrir leur réseau, pour nous ouvrir leur bureau. On ne s'est vraiment pas posé la question de où on allait entreprendre. On avait envie de rester à Nantes, nous, de nous projeter dans nos vies familiales à Nantes et de rester ici. Et tous les réseaux qui nous accompagnent sont des réseaux nantais dans lesquels on se sent hyper bien, qu'on a envie de faire connaître, qu'on a envie de développer. Donc, Made in L.A., on l'écrit sur tous nos packs, mais c'est vrai, bientôt, on va se faire tatouer le Made in L.A., le fabriqué en Loire-Atlantique, pour ceux qui ne sont pas du Nantes, la West Coast. Et en fait, on est hyper cher du 44. Est-ce que vous avez déjà collaboré avec des entreprises ou des initiatives nantaises ?

  • Speaker #1

    On est dans le réseau Entreprendre Atlantique, donc c'est que des chefs d'entreprise du territoire, mais beaucoup sont nantais. On est dans Entrepreneurs Bio des Pays de la Loire, on est très proche des Écosoli et de toute l'économie sociale et solidaire nantais. Donc c'est des gens qu'on rencontre hyper souvent, soit parce qu'on a voulu les rencontrer et qu'on a vraiment calé un moment avec eux, soit parce qu'on est tellement sur des questions et des valeurs communes qu'on se voit à des événements, à des occasions, à des salons, on les voit. on les voit tout le temps. Après, il y en a avec qui on va plus loin parce qu'on a envie d'écrire des histoires. Mais même dans nos partenaires, tu vois, nos graphistes, nos agences de com, nos banques, nos fournisseurs d'invendus, tous les partenaires qu'on a, c'est des acteurs nantais. Et quand on lance un nouveau projet, on va avant tout sonder l'écosystème nantais. Et si on ne trouve pas dans l'écosystème nantais, ce qui, pour l'instant, n'est jamais arrivé, on ouvre un peu plus large. Mais en fait, tous nos... notre écosystème est là. Alors, il commence à s'agrandir un peu parce qu'on a beaucoup de clients qui sont à Paris et il y a des événements qui sont encore très parisiens. Donc, on va souvent à Paris, malheureusement. Mais on aimerait y aller beaucoup moins et tout faire à Nantes. On s'y sent bien. Puis c'est un réseau où, je ne sais pas comment dire, ça fait un peu la famille, tu vois, par rapport au réseau parisien où, du coup, c'est des réseaux plus larges où les gens ne se connaissent pas forcément parce que Paris, c'est grand. C'est beaucoup plus grand. Là, ça fait un peu... On retrouve la famille, quoi, tu vois. C'est un peu plus cocon, la petite bulle nantaise. Et dès qu'on a besoin... Alors nous, on aime bien, bien, bien interroger les gens et s'appuyer sur l'expérience des autres. Et du coup, dès qu'on décroche notre téléphone, les gens sont toujours prêts à nous aider. Mais que les mecs aient mille bonhommes à gérer ou qu'il y en ait deux qui viennent de lancer leur boîte ou que ce soit des élus ou des parties prenantes, en fait, ils sont toujours OK pour nous aider, à nous filer un petit coup de pouce ou nous faire rencontrer la bonne personne au bon moment. Et ça, on s'appuie beaucoup là-dessus. Et les chefs d'entreprise qui nous ont... aider à la première heure. Ils sont encore là à nos côtés aujourd'hui pour nous aider à grandir. Et c'est hyper chouette de se sentir entourée par tous ces gens-là. Et là, dans les gens qui vont rejoindre notre capitale et dans le cadre de la levée de fonds, les associés qui vont nous rejoindre, en fait, c'est que des écosystèmes nantais. Les réseaux de Business Angel ou les Business Angel qui vont rentrer en direct au capital, il n'y a quasiment que des nantais. Il y a un fonds à impact parisien, le reste, c'est du nantais. C'est du petit beurre, quoi.

  • Speaker #0

    Coco Rico. Comment est-ce que, selon toi, la ville peut encore s'améliorer ? Tu vois, sur ces sujets-là, ou du moins pour favoriser l'émergence de projets comme le tien ?

  • Speaker #1

    Je pense que la ville, elle est bien identifiée, tout le monde a en tête Nantes, mais je pense qu'ils peuvent, structures politiques ou publiques, peuvent encore mieux mettre en lumière ce qui se passe sur le territoire, mieux les faire connaître des autres métropoles, des autres villes, des autres structures. Parce que là, je pense que les acteurs engagés du territoire sont visibles sur le territoire, mais je pense que sur le fait de passer à l'échelle et de rendre visible au national, je pense que les élus peuvent encore... Plus être fière de leur... Je ne leur demande pas de se balader avec un paquet de quignons où qu'ils aillent, mais presque ! Non, mais je pense qu'ils ont un rôle à jouer parce que eux, pour le coup, les élus, que ce soit les élus des métropoles ou de la région ou du département, ils sont en permanence en lien avec les autres métropoles, les autres régions, avec les hautes instances politiques. Et je pense qu'ils peuvent vraiment mettre des coups de pouce pour que les projets soient mieux identifiés, plus visibles. Donc je pense qu'ils ont vraiment un rôle à jouer. Et après, il y a des grosses entreprises et des gros entrepreneurs aussi sur le territoire qui, pareil, ont une présence nationale, qui peuvent aider les projets dans une logique d'essai-mage ou de visibilité au national, peuvent s'appuyer sur eux, le fait qu'ils soient présents un peu partout pour rendre visibles ces initiatives et favoriser des essais-mages, des rencontres sur d'autres territoires. Donc voilà, je pense que côté politique et côté grosses entreprises, il y a des choses qui peuvent être mieux jouées pour rendre visibles l'initiative en dehors de notre frontière légérienne.

  • Speaker #0

    A titre perso, toi, qu'est-ce que tu aimes faire à Nantes ?

  • Speaker #1

    Moi déjà, j'aime beaucoup ma campagne. Moi, je suis plutôt une fille de la campagne et je trouve ça chouette. Moi, j'habite aux portes de la ZAD, à la Paclée. Vraiment, le petit hameau que tu traverses avant d'arriver à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Mais ce que je trouve chouette, c'est qu'en 20 minutes, je suis en centre-ville. En 20 minutes, je suis dans un truc hyper urbain où il se passe plein de trucs, où ça grouille tout le temps. Je sais que je peux être à la fois dans cette bulle verte chez moi, dans mon petit hameau, dans mon petit truc en pleine forêt et vite dans un truc qui... grouille hyper excitant, où il se passe plein de choses, où ça court partout. Et j'aime bien jongler entre les deux parce que j'aime bien faire partie de cet écosystème qui vit tout le temps, où il se passe plein de trucs, où il y a plein d'idées, où ça carbure. Je fais les gestes en même temps, mais vous ne les voyez pas. Ça part dans tout. Donc j'aime bien être dans ce truc qui va vite et qui est hyper vivant, mais en même temps aller me ressourcer. Donc j'aime bien ce partage d'être dans les deux et d'être un peu à double tête. Et du coup, ça rejoint aussi un peu le côté pro et perso. C'est que du coup, je sais que j'ai ma bulle familiale où je peux aller en forêt avec mes enfants, dans un truc où on ne rencontre personne. Et à côté, être dans plein d'événements, dans plein de trucs à Nantes où je vais rencontrer du monde et parce que j'ai envie de rencontrer du monde. Mais les deux me correspondent bien. Je ne me verrais pas du tout habiter en ville, mais je ne me verrais pas être en télétravail non-stop dans ma campagne. En fait, je profite des deux que les choses ont à m'offrir. Qu'est-ce que j'aime bien faire à Nantes ? C'est justement pouvoir être plein de personnes différentes à la fois. Ça, ça fait un peu l'ananas schizophrène. Mais d'avoir plein de vie en une semaine. Et du coup, la facilité aussi avec Nantes, c'est que c'est proche de Paris, il y a le TGV. Nous, quand même, pour des raisons pro, on est quasiment toutes les semaines à Paris. Mais du coup, c'est facile, je peux partir le matin avec le premier train, rentrer le soir avec le train et être chez moi, retrouver ma campagne le soir même, alors que j'ai été en plein milieu de Paris. la journée. Donc en fait, j'aime bien pouvoir faire ce que je veux sans avoir de limites. En fait, j'ai l'impression que tout est facile et que je n'ai pas de gros obstacles ou de complexité dans les journées que j'ai envie de vivre. Donc franchement, je me plais bien dans ma vie nantaise, dans ma vie campagne, la campagne nantaise. Et même si je suis loin de ma famille, pour le coup de mes parents, de mes grands-parents, etc. En fait, j'ai recréé une bulle que j'adore ici et je ne suis pas prête de changer. Si je change, c'est pour être toujours à l'Ouare Atlantique, mais dans ce jeu, je ne sais pas. Un autre écosystème proche de l'eau, je n'en sais rien. Je ne sais pas du tout, mais en tout cas, je ne suis pas prête de bouger.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as des adresses que tu souhaiterais nous partager ?

  • Speaker #1

    Deux adresses nantaises que j'ai envie de partager et qui rejoignent nos valeurs. Du coup, ce n'est pas du tout innocent, mais ça prouve qu'il y a plein d'initiatives qui se mettent en place. Le premier, c'est Mashup. C'est une brasserie d'insertion qui est en face des machines de l'île, là où tout le monde va se balader. Du coup, à la base, c'est une brasserie d'insertion qui a ouvert son premier... restos, où du coup c'est des gens en insertion, la bière est brassée sur place et il y a en plus la partie restauration et c'est hyper bon. Franchement, c'est génial. Et à midi en plus c'est de la cuisine exotique, c'était vraiment top et ça nourrit un vrai projet d'insertion mais à travers toujours la convivialité, du bon plat, de la gourmandise donc très très chouette, ça a ouvert il y a quelques mois. Et l'autre c'est Club Colette donc c'est moi je les ai plutôt connus par le traiteur Simon & Co qui est une nana en plus que j'adore qui fait ça, qui fait donc un traiteur anti-gaspi et qui valorise des des invendus à travers ses recettes. Donc elle le faisait d'abord en tant que traiteur et maintenant elle a ouvert son resto Club Colette à Nantes. Allez-y parce qu'elle arrive à faire des merveilles avec des choses qui se dessinaient à être jetées à la poubelle. C'est hyper bon. La semaine dernière, j'étais sur un événement où c'était elle qui assurait la partie traiteur et les gens se sont régalés. Les gens ne se doutent même pas qu'il y a une démarche anti-hospital. C'est bon, c'est varié, les recettes changent tout le temps en fonction de ce qu'elle a. Bravo pour ce qu'elle fait. C'est une femme girl power.

  • Speaker #0

    Merci Katia, merci pour ta sincérité, ton énergie que tu déploies au quotidien pour faire grandir ton entreprise Pour finir, est-ce que tu aurais un petit mot pour les auditeurs de Réunente qui souhaitent s'engager dans des démarches anti-gaspi ou soutenir une entreprise comme la vôtre ?

  • Speaker #1

    Manger des biscuits, le meilleur moyen de nous aider c'est ça, un acte engagé à chaque bouchée, donc allez-y

  • Speaker #0

    Justement, on les trouve où à Nantes ?

  • Speaker #1

    À Nantes, vous les trouvez dans les épiceries Vrac les épiceries fines, les biocops les magasins de producteurs Et si vous ne les trouvez pas, dites-le nous et vous les trouverez. Allez voir sur notre site kignon.fr. Kignon avec un K pour la côté Bretagne. L'Eure Atlantique en Bretagne. Donc kignon.fr et il y a tous nos points de vente et nos revendeurs partenaires.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci Katia.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    A bientôt. Merci pour votre écoute. Si cet épisode vous a plu, partagez-le autour de vous. Vous ne le savez peut-être pas, mais ça m'aide énormément à faire grandir le podcast. En attendant de vous retrouver dans quelques jours avec un nouvel épisode, je vous souhaite une belle journée.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Andy Gaspi

    01:46

  • L'origine du projet et la vision de Katia Tardy

    02:13

  • Les valeurs d'Andy Gaspi et l'insertion professionnelle

    02:57

  • Les défis rencontrés et la gestion des invendus alimentaires

    03:16

  • L'impact de la biscuiterie et l'avenir d'Andy Gaspi

    04:20

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Description

Dans cet épisode de RayonNantes, le premier podcast nantais, Eléonore Vigneron reçoit Katia Tardy, cofondatrice d'HandiGaspi, une biscuiterie innovante basée à Nantes, qui allie engagement social et lutte contre le gaspillage alimentaire.


Katia Tardy, ancienne ingénieure agroalimentaire chez Nestlé, a fondé HandiGaspi en 2021 aux côtés de Louise Douillet et Alex Guyot, avec l'idée de recycler des invendus de pains bio en biscuits savoureux.


Au cœur de ce projet, il y a une mission d'inclusion : la biscuiterie favorise l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.


Tout en partageant son histoire et celle d'Handi Gaspi, Katia met en lumière l'importance d'un entrepreneuriat inclusif à Nantes, capable de répondre à des défis sociaux et environnementaux. HandiGaspi, à travers ses biscuits Kignon, incarne un modèle de durabilité et d'engagement.


Ce podcast explore le potentiel de l'entrepreneuriat à Nantes, où des projets comme HandiGaspi prouvent que l'on peut conjuguer gourmandise et responsabilité sociale.

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Ca m'aide énormément à le faire connaître et grandir.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Avant de commencer cet épisode, j'ai le plaisir de vous parler d'un partenaire qui est très spécial pour moi, le Club Med. Pour ceux qui me suivent depuis un moment, vous savez peut-être que j'ai eu la chance de travailler pour eux dans une autre vie. Et oui, j'ai été géo. Alors, géo bureau, pas en village. Mais j'ai quand même vécu l'expérience Club Med de l'intérieur pendant des années. Et c'est vraiment, pour moi, l'endroit rêvé pour des vacances en tribu. Déjà parce que je trouve qu'avec la variété d'activités qui est proposée, chacun y trouve son compte. Qu'on soit sportif, amateur de détente. en quête d'aventure ou tout simplement un peu tout ça à la fois. Le must, bien entendu, c'est qu'il n'y a aucune logistique à gérer. Tout est sur place, inclus. Et du coup, vos vacances, ça devient des vraies vacances avec du temps de qualité sans contraintes. Et puis aussi, si vous avez des occasions spéciales à fêter, que ce soit des anniversaires, des anniversaires de mariage, des réunions de famille, des semaines entre amis qui ressemblent à de vraies vacances, comme je vous le disais, je trouve que Club Med, c'est l'endroit idéal pour tout ça. Ah oui, et puis... Si vous aimez avoir un temps d'avance, sachez qu'en ce moment, au Clomède, vous pouvez déjà réserver vos vacances d'été, que vous partiez en famille ou entre amis. Alors, si jamais tout ça vous a donné envie d'en savoir plus et de booker vos prochaines vacances au Clomède, je vous propose de vous rendre à l'agence Clomède Voyages de Nantes. Vous retrouverez Caroline et toute son équipe qui vous feront un plaisir de vous aider à préparer vos prochaines vacances. Quant à moi, je voulais bien entendu vous remercier pour votre fidélité. Remerciez toute l'équipe Club Med de soutenir Rayonnante. Et puis maintenant, place à l'épisode, place à cette nouvelle saison de Rayonnante. Hello à tous, je suis Eleonore Vigneron et je suis ravie de vous accueillir sur Rayonnante. Dans ce podcast, je pars à la rencontre de personnalités inspirantes qui rythment l'actualité ou l'innovation. à Nantes et dans la région. Ensemble, nous discutons de leur parcours de vie, de l'origine de leurs projets et de leur vision de l'entrepreneuriat à Nantes. Rayonnante, un podcast original à écouter quand vous le voulez sur toutes vos plateformes de podcast. Dans cet épisode, on va parler engagement et gourmandise avec Katia Tardy, la cofondatrice d'Andy Gaspi. Si vous ne connaissez pas encore cette biscuiterie pas comme les autres, je suis sûre que vous allez adorer son histoire. Ingénieur agro, Katia a commencé sa carrière en marketing chez Nestlé. Elle s'éclate pendant des années, puis, cherchant à donner plus de sens à sa carrière professionnelle, elle décide de revenir s'installer à Nantes pour s'orienter vers des projets plus durables et responsables. Elle rencontre ses deux cofondatrices, Alex Guyot et Louise Douillet, et lance ensemble en 2021 la biscuiterie Andy Gaspi. On y est ! Leur idée ? Donner une seconde vie aux invendus de pains bio pour créer des biscuits. tout en permettant l'insertion professionnelle de personnes en situation de handicap. Ainsi, naissent leurs biscuits Kignon, qui sont fabriqués dans un ESAT à Savenay, où toute la production, le conditionnement et la logistique sont assurés par ces travailleurs. Ici, on va revenir sur l'origine de ce projet unique et son développement, ses valeurs, les défis qu'elle rencontre, la gestion des invendus alimentaires ou encore l'expansion de leur modèle en France. On parle de son lien avec Nantes, bien sûr, et de cette quête de sens qui anime Andy Gaspi depuis le début. Bref. Un épisode aussi savoureux qu'inspirant. Allez, c'est parti ! Hello Katia !

  • Speaker #1

    Bonjour Eleonore !

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Réunant !

  • Speaker #1

    Eh bien, bienvenue chez nous !

  • Speaker #0

    Merci de m'accueillir dans vos locaux. Du coup, on n'est pas dans la biscuiterie.

  • Speaker #1

    Exactement, on est dans les bureaux. Les biscuiteries, ça fait trop de bruit au micro.

  • Speaker #0

    J'aime bien parce que ça fait déjà, je pense, une demi-heure qu'on parle.

  • Speaker #1

    C'est vrai !

  • Speaker #0

    Mais je vais quand même te poser la question, comment ça va ce matin ?

  • Speaker #1

    Hyper bien ! Écoute, je suis ravie de t'accueillir. Ça faisait un petit moment qu'on se croisait dans des événements et qu'on se voyait de loin. Donc là, je suis ravie de t'accueillir chez nous pour échanger un peu plus en détail.

  • Speaker #0

    Je t'avais vue notamment sur un événement où tu pitchais ton projet. Et j'avais trouvé que tu avais une énergie de dingue. Et je m'étais dit, j'aimerais trop l'entendre au micro dans les ventes.

  • Speaker #1

    Les space cookies, ça a l'énergie. C'est notre secret.

  • Speaker #0

    Tu nous donneras la recette, elle va te prendre du podcast.

  • Speaker #1

    Ça va être dans des petits paquets. Merci.

  • Speaker #0

    Katia, je ne t'ai pas demandé, tu es Nantaise ?

  • Speaker #1

    Non, je suis grenobloise. J'ai grandi dans les Alpes, d'une famille italienne. Donc Nantes, ça me paraissait être le bout du monde. Je ne connaissais même pas d'ailleurs Nantes quand j'étais étudiante. Et en fait, c'est des études qui m'ont emmenée ici. Donc j'ai investi les campagnes nantaises depuis et je suis très très bien ici, donc je pense que je ne suis pas prête de partir.

  • Speaker #0

    Et raconte-nous justement un peu ton enfance à Grenoble.

  • Speaker #1

    Eh bien écoute, j'ai une enfance dans la campagne grenobloise, donc le fil directeur c'est à chaque fois la campagne. Écoute, dans la petite campagne de Grenoble, au milieu des montagnes, donc j'ai vraiment grandi avec cet environnement où je me réveillais, j'ouvrais les volets, j'avais des montagnes en permanence. Dans une famille italienne, donc ça parlait fort, ça rigolait fort, ça parlait beaucoup et ça mangeait beaucoup. Du coup on avait vraiment ces plats hyper conviviaux qui rassemblaient la famille et c'était... vivant, chanté, enthousiasmant. J'ai une enfance heureuse.

  • Speaker #0

    Avec déjà des désirs d'entrepreneuriat assez jeunes.

  • Speaker #1

    De ce que je ne me souviens pas d'entrepreneuriat, mais par contre d'inventer des choses. Je me rappelle, j'ai inventé des choses, je découpais, je m'inventais des montres télé faites en papier avec le journal télévisé où je découpais les petites images. J'aimais bien inventer des choses et faire semblant que j'étais en réunion et que je présentais ça. Donc c'était plutôt la créativité ou le fait d'avoir des nouvelles idées, des nouvelles choses. À mettre sur la table, donc pas du tout l'entrepreneuriat. Je me suis toujours laissée porter par ce qui me faisait vibrer à l'instant T. Ce qui m'animait au collège et au lycée, c'était les sciences, donc je suis partie en prépa scientifique. En prépa bio, je me suis rendue compte que ce qui me plaisait, c'était l'alimentation et comprendre la vie qu'il y avait derrière le yaourt qu'on avait dans sa cuisine. Donc je suis partie en école d'ingénieur agro, mais sans savoir ce que j'allais faire après l'école d'ingénieur. Je me laissais vraiment porter par l'instant présent. Voilà ce que j'aime faire, du coup je vais le faire encore quelques années. Et en école d'ingé, je me suis rendue compte que ce qui me plaisait pour le coup, c'était vraiment... Créer des nouveaux produits, des nouvelles tendances, essayer de comprendre ce que voulaient les consommateurs pour adapter au mieux l'alimentation, communiquer, faire de la pub. C'était un peu ce monde-là qui m'attirait. C'était finalement tout ce qui était regroupé derrière le métier de marketing. Donc, j'ai continué les études en marketing à Odense et à Nantes pour vraiment me spécialiser là-dedans. Tu as eu un master ? Un master spécialisé. Et ensuite... Quand tu travailles dans l'alimentaire et que tu sors d'une école de commerce, on te dit va dans les grands groupes. J'ai dit ok, je vais suivre ce conseil. Je suis donc allée chez Nestlé pendant huit ans sur des fonctions marketing. Donc c'était une super école. J'ai beaucoup appris et j'ai vraiment pu mettre en pratique tout ce que j'avais appris pendant mes études parce que tu as les moyens financiers et humains de mener des gros projets. Mais en même temps, plus les années passaient et plus le schéma de la multinationale, de l'alimentation à l'international, de la grosse industrie, la grande distri, tout ce schéma-là, je m'y retrouvais de moins en moins. Les produits sur lesquels je travaillais étaient... peu vertueux. Des capsules en... Des quoi concrètement pour eux ? J'ai travaillé dans le café, donc les capsules Nescafé Dolce Gusto. Donc, c'était très usage unique et après, déchets. Après, j'ai fait des sacs en plastique pour faire cuire son poulet et pour l'aromatiser, pour aller au four. J'ai travaillé sur des choses qui, en termes d'impact écologique, étaient...

  • Speaker #0

    Et déjà, ça te travaillait à l'époque ? Tu avais déjà conscience de ça ?

  • Speaker #1

    En fait, plus mes années passaient chez Nestlé, plus je me disais, est-ce que vraiment... C'est la manière dont j'ai envie d'alimenter les Français, parce que quand t'es en marketing, c'est un peu le rôle, c'est de remplir les assiettes des Français. Donc je me disais, est-ce que vraiment c'est ça que j'ai envie de... Est-ce que c'est la pâte que j'ai envie d'emmener dans l'alimentation ? Est-ce que vraiment j'ai envie de ça ? Puis en fait, je me rendais compte que plus les années passaient, plus ce que moi je mettais dans mon assiette était différent de ce que je mettais dans l'assiette des Français, donc j'étais un peu schizophrène entre ma vie pro et ma vie perso. Et puis j'ai été maman pour la première fois, et là c'est quand même un accélérateur de prise de conscience, le premier bébé, où tu dis, en fait ce que je donne à mon bébé, c'est pas du tout ce que je fais au quotidien, donc bon... la dissonance était de plus en plus forte et puis c'était tout le schéma du grand groupe où t'es 2000 sur site mais finalement tu connais pas grand monde t'habites à Paris mais dans un mini appart c'était un schéma dans lequel je me retrouvais pas du tout et je me suis dit que mon temps chez Nestlé était terminé, qu'il fallait que je passe à autre chose et que tout ce que j'avais appris parce que vraiment j'ai beaucoup appris et je ne crache pas du tout sur mes années Nestlé, mais il fallait que je le mette au service d'une alimentation plus durable, donc j'ai démissionné de Nestlé on a quitté notre vie parisienne et on est venu s'installer à la Paclée dans la campagne nantaise et...

  • Speaker #0

    Avec un projet derrière ou tu as démissionné pour te laisser le temps de rebondir ?

  • Speaker #1

    En fait, je me suis dit, je démissionne et je veux vraiment maintenant agir pour l'alimentation durable. Donc, je l'ai fait de plein de manières. Au début, je l'ai fait en étant bénévole dans des assos pour comprendre un peu l'écosystème de l'alimentation durable à Nantes. Donc, j'ai gravité dans plusieurs assos. Ensuite, j'étais salariée dans une startup qui œuvrait pour le développement des circuits courts. Ensuite, j'ai été salariée dans une asso où là, j'ai rencontré mes associés. Donc, c'était une asso qui était liée au handicap. C'était... le cœur de mission, c'était l'emploi des personnes en situation de handicap et comment on les emmène sur de nouveaux métiers. Et ils avaient un projet lié à l'agroalimentaire. Donc nous, on est arrivés avec notre expertise, notre casquette ingénieur agroalimentaire. Mais le but, c'était d'adapter les activités agro au public en situation de handicap et d'implanter des ateliers agroalimentaires dans les structures du handicap que sont les ESAT. Et ça, ça a été mon dernier poste salarié parce qu'après, j'ai rencontré mes associés et on a eu envie de voler notre propre aile et de créer notre propre projet.

  • Speaker #0

    Avec tes deux associés, donc Alix Guyot et Louise Douillet, vous fondez en septembre 2021 Handi Gaspi. Comment est-ce que cette idée vous est venue ? Est-ce que c'est un projet que vous aviez en tête depuis longtemps ?

  • Speaker #1

    Alors on l'avait en tête, en tout cas il y a des choses qui commençaient à se dessiner, donc elles ont le même parcours que moi, elles sont ingénieurs agro aussi, sur d'autres expertises métiers. Il y en a une qui est plutôt en prod, donc c'est Louise et Alix qui est plutôt R&D qualité. Mais on a toutes les trois travaillées pour des industriels, où en étant au cœur du réacteur, on s'est rendu compte de ce qu'on avait. pas envie de reproduire, mais on s'est aussi rendu compte que c'était l'alimentation qui nous a vibré, et qu'on avait cette envie d'être dans le placard de tous les Français, et d'être au quotidien des Français, en étant là à chaque repas, du matin jusqu'au soir. Donc on avait cette envie commune de rester dans l'alimentaire, d'y donner plus de sens, et en fait on s'est rencontrés dans cet assaut, où finalement, en étant au quotidien, au contact des structures du handicap, on s'est rendu compte du manque d'activité dont souffraient aujourd'hui les ESAT, qui sont ESAT, établissements et services d'aide par le travail, ce qu'on appelait avant les CAT. c'est des structures qui sont de moins en moins subventionnées par l'État et qui sont de moins en moins sollicitées par les entreprises et les industries du territoire, qui du coup souffrent vraiment d'un manque d'activité. Pour autant, elles ne peuvent pas mettre les équipes en chômage technique ou en chômage partiel. Donc les travailleurs arrivent tous les matins, qu'il y ait du travail ou pas. Quand il n'y a pas de travail, c'est j'attends derrière une table ou je joue au Uno. Et ça, c'est un constat qu'on fait au National, parce que pour le coup, on visite beaucoup des AT un peu partout en France. Et on a beaucoup de témoignages ou d'appels des AT qui nous disent en fait, on n'a plus rien. comme activité à confier à nos travailleurs. Qu'est-ce qu'on fait ? Aidez-nous. Est-ce que nous aussi, on peut créer une biscuiterie ? Est-ce que vous avez des activités à nous confier ? Donc, on s'est dit, ils manquent d'activités, alors qu'ils ont des équipes, des locaux, et cette agilité de passer d'un métier à un autre, parce qu'ils sont déjà multitâches, ils sont déjà espaces verts, blanchisserie, cuisine centrale, sous-traitance industrielle. Donc, en fait, ils sont capables d'aller assez vite sur de nouveaux métiers. Donc, on s'est dit, en fait, c'est une vraie opportunité, parce qu'ils sont là déjà sur les territoires, ils ont déjà l'équipement qu'il faut pour aller sur de nouveaux métiers. D'un côté, on sait qu'il y a du gaspillage alimentaire et qu'il y a des matières qui se jettent sur notre territoire au quotidien. Et de l'autre, on sait qu'il y a les ESAT qui sont là. On va créer une activité qui valorise des invendus alimentaires en créant de l'emploi en ESAT. Et c'est comme ça qu'est née la biscuiterie Andy Gaspi. C'est se dire que toutes ces matières qui se jettent, en l'occurrence le pain, la première matière invendue à laquelle on s'est attaqué. Il y a du pain parce qu'on a des boulangeries partout en France. Du coup, on a des invendus de pain partout en France et des ESAT partout en France. Donc, on va créer des petites unités qui transforment le pain. en biscuits, et toute la fabrication et le conditionnement sera faite par des personnes en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, à temps des ZZ, t'en as combien en France ?

  • Speaker #1

    T'en as plusieurs milliers, je crois que t'en as 3 ou 4 000. En fait, t'en as partout.

  • Speaker #0

    Et c'est mis partout en France ?

  • Speaker #1

    Vraiment sur tout le territoire. Alors en Loire-Atlantique, on en aura, je ne sais plus, une quarantaine, je pense. En fait, c'est des structures qui sont peu visibles, peu mises en lumière, qui sont un peu cachées, alors qu'il y en a vraiment dans toutes les villes. Ce ne sont pas des structures très bien identifiées qui... Les entreprises et les industries sont dans un autre monde, ce n'est pas les mêmes milieux, ce n'est pas le même milieu économique, c'est le secteur adapté et protégé. Les entreprises ne pensent pas forcément aux ESAT pour de la collaboration, pour de la sous-traitance, alors qu'il y en a partout et qui sont vraiment capables d'aller sur plein de métiers. Nous, quand on est arrivé à Savenay, Savenay entre Nantes et Saint-Nazaire, pour ceux qui ne sont pas de l'Orient, Savenay, quand on est arrivé, ils n'avaient pas du tout de biscuiterie, ils n'avaient pas du tout d'activité agroalimentaire. Mais par contre, ils avaient déjà des locaux, ils avaient des équipes qui n'avaient plus du tout d'activité. Donc quand on est arrivé en disant, nous on aimerait faire une biscuiterie, on a besoin de 30 personnes, ils ont dit ok, et ça s'est monté en trois mois. C'est vraiment... Si nous on avait voulu trouver un local pour emplanter une biscuiterie, on n'aurait jamais pu aller au Tivitz.

  • Speaker #0

    Mais justement, tu reviens sur les débuts, parce que là on a bien compris, donc votre business il repose sur deux piliers, donc la réutilisation des pains vendus et la réinsertion, enfin du moins l'emploi de ces personnes porteuses de handicap. Comment est-ce que vous avez fait au début ? toute première, justement, toute première réserve avec laquelle vous avez travaillé. Comment est-ce que ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Donc nous, on était en gros salariés dans une asso. Nos CDD se terminaient à la même date. Donc on s'est retrouvés au chômage le même jour, 1er janvier 2021. Et en fait, de manière assez intuitive, on s'est dit, on a peut-être quelque chose à écrire toutes les trois. On n'avait pas du tout prévu d'entreprendre chacune individuellement. Moi, j'étais enceinte de six mois de mon troisième fils. Je ne m'étais pas dit, wow, mais vraiment, quelle opportunité, le moment idéal pour entreprendre. Les autres étaient encore en bas âge. Donc toute seule, je ne me serais jamais lancée à entreprendre. Mais on s'est dit, en fait, on est... animés par les mêmes envies, on porte les mêmes valeurs. Peut-être qu'on a quelque chose à écrire toutes les trois. En tout cas, on va se laisser six mois pour essayer d'écrire une histoire à trois. Au bout de six mois, si elle prend vie, tant mieux. Sinon, dans tous les cas, on aura appris, on aura rencontré du monde et on se sera éclaté à passer nos journées toutes les trois. Parce que vraiment, on s'amuse bien. Donc, on s'est laissé six mois pour écrire l'histoire, pour écrire du coup, mettre sur papier ce projet de biscuiterie en diguesse. Et on a commencé à aller faire le tour des boulangeries pour vérifier qu'il y avait bien des invendus de pain. Malheureusement, on s'est rendu...

  • Speaker #0

    Parce que c'est ça, tout de suite, vous avez pensé au pain. Vous avez utilisé le pain.

  • Speaker #1

    En fait, on a pensé au pain parce qu'on s'est rendu compte... On a essayé de lister un peu toutes les matières qui étaient gaspillées en France et on s'est dit que les fruits et légumes, c'est ce qui est un peu visible et ce que les gens ont en tête. Mais en fait, il y a déjà beaucoup de filières autour des fruits et légumes. Des gens qui les transforment en confiture, en compote ou qui trouvent des manières de revaloriser. Il y a déjà des filières structurées. On s'est dit bon, les fruits et légumes, on les laisse aux autres pour l'instant. Peut-être qu'un jour on reviendra, mais en tout cas, ce n'est pas le sujet. Et finalement, quand on a réfléchi aux acteurs de l'alimentation ou à notre manière de l'alimenter, on s'est dit le pain, c'est au cœur de notre alimentation. Il y a des boulangeries partout. qu'est-ce qu'ils font des pains qu'ils n'ont pas vendus le soir parce que finalement chaque boulanger fabrique jusqu'à ce que la boulangerie ferme mais le soir qu'est-ce qu'ils en font et on a commencé à rencontrer des acteurs de la boulangerie soit des boulangeries de quartier, soit des acteurs industriels ou des chaînes de boulangerie qui nous ont dit on ne sait pas quoi faire notre pain, soit on connait des agriculteurs qui veulent le prendre mais ils ne prennent pas tout les banques alimentaires ne le prennent plus parce que le pain est durci on se retrouve à jeter notre pain alors on a mis toute notre énergie, notre amour à faire notre pain Et en fait, dès que la boulangerie, elle ferme, le lendemain, plus personne ne veut de la baguette de la veille. Ce que je comprends. Moi, la première, je ne veux pas de la baguette de la veille.

  • Speaker #0

    Je lisais qu'en plus, il y a 200 millions de baguettes qui sont jetées chaque année. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Par les boulangeries. C'est énorme. En France, dans le pays du pain. C'est vrai qu'on ne se rend pas compte que finalement, chaque boulanger a quelques dizaines de pains chaque soir sur les bras. Mais en fait, à l'échelle d'un pays comme la France, c'est sur une année. Et à ça, ça ajoute les industriels. Les industriels du pain. qui ont de la casse quotidienne parce que la baguette est trop cuite, pas assez cuite, trop longue, trop courte, mal rainurée. En fait, nous, aujourd'hui, c'est surtout là qu'on a notre approche. C'est ces industriels qui ont de la casse en permanence, même s'ils essayent de mieux régler leur machine, d'avoir des cahiers de décharge assouplis, en fait. Parce que chaque matin, ils allument leur four, forcément, ils vont avoir de la casse qui ne répond pas aux cahiers de décharge. Et donc, on s'est dit, il y a peut-être quelque chose à faire avec le pain. Et Alix, elle venait de la biscuiterie, elle était chez Saint-Michel avant. Donc, elle leur a piqué les secrets de fabrication. On peut les appliquer à autre chose. Mais du coup, elle était déjà dans la biscuiterie. Et en fait, assez vite, elle a fait des essais dans sa cuisine où elle s'est rendue compte que de broyer du pain... Pour en faire de la farine et mettre cette farine dans des biscuits, ça fonctionnait hyper bien. Donc elle a fait des petits essais dans sa cuisine. Donc on avait ces petits biscuits sous le bras. Et puis on a commencé à aller faire le tour des boulangers pour voir si pour eux ça répondait à un véritable enjeu. On s'est rendu compte que oui, nous on avait de l'énergie et des idées, mais alors par contre pas de sous. Donc il fallait bien qu'on trouve quand même les moyens de lancer l'activité financièrement. Donc on s'est rendu compte que les banques étaient intéressées par le projet et qu'elles étaient prêtes à nous prêter de l'argent. Et puis on s'est rendu compte surtout que les ESAT en l'or atlantique qui manquaient d'activité... Il y en avait beaucoup. Donc on a fait le tour de tous les ESAT de l'Ouare Atlantique pour voir lequel était le plus à même de recevoir l'activité. Et c'était Savenay, parce que le meilleur alignement de planète. J'ai les locaux dispo tout de suite, j'ai les équipes dispo tout de suite. On est déjà sensible aux questions d'économie circulaire parce qu'ils avaient déjà des projets de revaloriser des chutes de tissus, des chutes de bois, mais ils avaient déjà cette logique de ne pas gaspiller les matières. On s'est dit bon, allez, on y va. Et quand on est allé avec Savenay, on n'avait rien à leur promettre. Nous, on avait un projet hyper ambitieux en tête, mais dans les faits, quand on est arrivé, on a dit alors peut-être qu'on va fabriquer qu'un jour par mois. ou peut-être qu'on va fabriquer tous les jours, on n'en sait rien. Prenez le risque avec nous et on verra bien. Mais vraiment, nous, on avait envie de faire quelque chose de grand. Mais dans les faits, quand on s'est installé à Savenay, on avait très peu de clients.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez fait ? Vous les avez accompagnés, du coup, dans la fabrication ? Tu as quoi ? Tu avais leur installé des outils ? Du coup,

  • Speaker #1

    on a acheté des machines grâce aux banques. On a acheté des machines semi-industrielles de fabrication de biscuits, donc des outils pour fabriquer et pour conditionner. Et pendant six mois... Mes associés, ils étaient non-stop avec eux pour vraiment déjà adapter les process. Déjà dans le choix des machines, on a fait en sorte qu'elles soient ergonomiques, qu'elles soient peu bruyantes, qu'elles ne soient pas dangereuses, que tout soit très visuel pour que même ceux qui ne savent pas lire et écrire puissent prendre la main sur tout le process. On a adapté les process aussi avec des systèmes de codes couleurs, de gommettes, de photos, pour vraiment qu'ils puissent être formés rapidement. Et puis on a passé du temps avec eux pour apprendre, puis on nous a aussi appris en compagnie des ergothérapeutes, des psys, des moniteurs, parce que nous on arrivait avec la casquette ingénieur agro, mais sur le champ médico-social, on n'a pas. pas d'expertise. Donc, il fallait vraiment qu'on co-construise le projet ensemble pour savoir à quel rythme, comment, quel travailleur allait vouloir être formé sur cette activité-là. Donc, on a un peu appris avec eux. Samenay, on s'est installé là-bas en mars 2022. Et de mars 2022 à septembre 2022, on a formé les équipes. On s'est formés nous-mêmes, on a appris, on a adapté les process, on a testé des nouvelles recettes. Et septembre 2022, là, on a pu lâcher les chiens et commencer à commercialiser les petits quignons au national avec nos premiers partenaires.

  • Speaker #0

    Vous êtes allés vite ?

  • Speaker #1

    Nous, on trouve que ça ne va jamais assez vite. Mais dans les faits, oui, c'est vrai qu'il s'est déjà passé plein de choses. Les premiers clients à nous avoir fait confiance, c'est les enseignes bio. Donc c'est Naturalia, Biocop, Sobio, Bio C'est Bon, qui fait qu'on est passé de 20 clients au départ ici autour de l'atelier à 600 points de vente un peu partout en France grâce à la force de frappe de ces enseignes qui ont cru au projet et qui nous ont référencé au national à travers leur magasin. Et après, ben... Ça s'est un peu enchaîné, la SNCF est venue nous chercher, donc nous a rendu visibles dans tous les TGV intercités, ce qui a donné envie à d'autres clients. Ça fait un peu effet boule de neige à travers cette marque Kignon, qui du coup a grandi à travers ces clients qui nous ont fait confiance et qui sont venus nous chercher au début où on n'avait pas grand-chose. Vraiment, la première fois où on a vu Biocop et Naturalia, on avait... que les biscuits faits par Alix dans sa cuisine et quelques essais industriels faits à sa venaie. Mais vraiment, la première fois qu'on est sortis en salon, on n'avait pas de packaging, on n'avait rien, on a fait des pauvres maquettes dans notre salon pour dire Ah voilà, c'est quignon ! Finalement, ils ont accepté de croire en nous quand on avait peu de choses. Et après, c'est le cercle vertueux, c'est que les premiers nous font confiance, donc les autres ont envie de nous faire confiance. Ils disent que si on peut travailler avec la SNCF, on peut travailler avec d'autres gros clients. Ça nous a un peu donné l'impression d'avoir des épaules solides, si même dans les faits, on était quand même... Toujours trois galériennes, mais ça nous a rendu crédibles aux yeux des autres. Et puis, tout s'est un peu enchaîné auprès de ces gros partenaires qui ont été nos meilleures vitrines finalement.

  • Speaker #0

    Et si je reviens sur le sourcing des pains, tu disais qu'il venait plutôt des industriels. Comment est-ce que vous les avez approchés ? Parce que j'imagine que pour le coup, ça doit être plus compliqué d'aller les chercher.

  • Speaker #1

    Alors, du coup, on a eu la chance qu'eux nous identifient. En fait, les industriels, quels que soient, enfin, les industriels de l'OB. boulangerie, mais les industriels agro au sens large ont un vrai souci de gaspillage. C'est eux qui nous ont identifiés. Les tout premiers, on les a rencontrés par réseau ou par mise en relation. Mais après, il y a des gros industriels qui depuis nous ont contactés et avec qui on est en train de monter des ateliers dédiés vraiment à la sortie de leur usine. Parce qu'ils nous ont vus dans le train, par exemple. Ils se sont dit, on a peut-être quelque chose à imaginer ensemble. Parce que eux, en fait, ce que nous disent tous les industriels qui nous contactent, c'est qu'ils sont trop gros et trop peu agiles, parce que trop gros, pour... revaloriser eux-mêmes leurs pertes et leurs invendus. Donc même s'ils adaptent leurs process, même s'ils améliorent leurs outils, parce qu'ils produisent des tonnes de pain chaque jour, ils ont de la perte. Et même s'ils réduisent le pourcentage, des pourcentages de plusieurs tonnes, ça reste quand même beaucoup. Et donc on se rend compte qu'il y a un vrai potentiel à accompagner ces industriels sur comment on valorise leurs invendus, comment on valorise leurs pertes. Donc au début, c'était des industriels du pain qui nous contactaient, et maintenant c'est des industriels de tout, du macaron, de la gaufre, de la crêpe, de la confiture, du fruit lyophilisé.

  • Speaker #0

    Vous leur répondez quoi ?

  • Speaker #1

    Eh bien, on va essayer de vous accompagner, parce qu'en fait, nous, on... En fait, quand on voit la quantité de ce qu'ils jettent, en plus c'est des matières vraiment hyper stylées. Quand ils nous disent on jette des milliers de coques de macaron chaque jour, on jette de la poudre de noisette, on jette des éclats de crêpes, des éclats de gaufres. Déjà ça nous fait de la peine, puis on se dit en fait ces matières-là, c'est des matières hyper nobles, que nous on a envie de revaloriser. Donc ce qu'on fait pour l'instant, c'est que Alix, elle prend toutes ces matières et elle essaye d'en faire quelque chose dans sa cuisine pour voir comment on peut le déployer. Au début, on avait commencé avec le pain. Pour l'instant, toutes nos recettes ont du pain. Et là, dans les nouvelles recettes, on essaye en plus du pain de mettre d'autres ingrédients, donc dans les quignons salés. En plus du pain, on a de la drèche de bière. Donc c'est les céréales qui ont servi à la fabrication de la bière, mais qui sont jetées une fois que c'est fabriqué. Donc pour 1000 litres de bière, il y a 300 kilos de drèche qui sont jetés. Donc nous, dans nos recettes salées, on a de la drèche. Dans la nouvelle recette coco, il y a aussi de l'huile de coco que l'industriel allait jeter parce qu'elle n'était pas conforme à son cahier des charges, mais elle était parfaitement consommable. Et là, en fait, dans tout ce que Alix développe, il y a de la coque de macaron, il y a... Les éclats de gaufres, en fait, c'est des recettes qui ne sont pas encore commercialisées. Mais on sent bien que côté industriel, il y a un vrai chemin à parcourir. Alors nous, on est tout petits par rapport à eux. Mais du coup, on a l'agilité qu'eux n'ont plus.

  • Speaker #0

    Et du coup, vous, vous avez vos camions qui viennent chercher cette matière.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et qui ensuite vont transporter jusqu'à les aides de Savenay.

  • Speaker #1

    Du coup, on a des partenaires transporteurs. Le métier, c'est de faire des flux quotidiens. Et là, à Savenay, tous les matins, on a l'équivalent de 500 baguettes bio qui arrivent pour être sauvées. Et donc, ça arrive le matin, c'est broyé directement. Ensuite, le fait de broyer le pain, ça nous fait obtenir de la chapelure qui nous sert de farine dans nos recettes de biscuits. Donc ça remplace plus de la moitié de la farine. Et puis, quand on ne met que du pain, le pourcentage d'ingrédients sauvés, c'est entre 20 et 25% de la recette totale. En fait, dans tout ce qu'Alix est en train de développer, on dépasse les 60% d'ingrédients sauvés dans des recettes qui, en plus, là, en ce moment, elles développent du granola, mais c'est une tuerie parce que les ingrédients qu'on y met, c'est des ingrédients qui sont... hyper bon à la base, c'est juste que c'est du déchet chez nos industriels,

  • Speaker #0

    mais pour nous c'est une vraie ressource c'est une vraie opportunité aujourd'hui donc t'as la marque Kignon et tu as des biscuits qui sont vendus sous cette marque avec différents parfums c'est ça et là l'idée c'est de développer d'autres recettes tu disais ?

  • Speaker #1

    En fait on a commencé avec le biscuit mais on se dit que demain avec toutes ces nouvelles matières qu'on nous propose en fait on a forcément d'autres gammes de produits à développer, donc pour l'instant on commercialise rien c'est vraiment au stade de R&D, donc nous on passe notre vie à manger plein de choses... autre que des biscuits. Alors des biscuits déjà quotidiennement, mais en plus des biscuits. En fait, on ne sait pas encore ce qu'il verra vraiment le jour sur le marché, mais elle teste plein de choses. Elle teste avec toutes ses matières. Elle se dit, OK, j'ai ces matières-là, les industriels jettent ça. Nous, on peut peut-être les transformer en recettes gourmandes. Nous, c'est vraiment ça. C'est-à-dire qu'un déchet peut devenir recette gourmande. Et la gourmandise, c'est notre clé d'entrée pour dire aux gens, en fait, vous pouvez sauver le monde en mangeant un biscuit. En fait, ce n'est pas ce... on peut se faire plaisir à soi-même et faire plaisir à la planète et à la société, que c'est pas incompatible. La gourmandise, c'est vraiment le critère d'entrée. Mais en fait, il y a plein de choses qu'on peut faire avec ces matières. Et là, on a lancé une nouvelle marque récemment, qui est la marque Etoque, qui est une marque qui est dédiée à la grande distribution pour aussi embarquer la grande distribution dans ce schéma circulaire et solidaire, dans le sens où c'est leurs propres invendus de pain qu'on collecte, qu'on transforme en biscuits et qu'on revend chez eux. Parce qu'eux aussi, parce qu'ils ont des boulangeries intégrées, ils ont de la perte. Et on voulait vraiment nous appuyer sur la grande distri pour... diffuser notre bonne parole. Et on se dit, si on veut vraiment avoir un impact massif, il faut qu'on soit là où 80% des gens font leurs courses, donc en grande distri. Donc on a lancé la marque Etoque il y a quelques mois pour la grande distribution et pour qu'eux aussi aient un rôle à jouer à nos côtés.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'aujourd'hui, vous avez suffisamment de matières premières pour assurer toute la production ?

  • Speaker #1

    On en a même trop, on ne prend pas tout. Chez nos partenaires, tu vois là le pain, chez notre industriel partenaire, on prend entre 20 et 30% de sa casse, on ne prend pas tout. Et il y a 200 millions de baguettes de pain qui sont gaspillées. via les boulangers et les fabricants de pain. Et en fait, nous, chaque atelier peut en sauver 120 000. Même si on ouvre 10 ateliers, on sera loin de valoriser tout le pain gaspillé en France. Donc malheureusement, on a trop de matière. Et quand on voit ce que les industriels jettent, ce n'est pas du tout pour pointer du doigt les industriels. C'est pour se dire qu'aujourd'hui, l'industrie, elle est faite comme ça, avec des grosses machines qui crachent du volume et qui, du coup, crachent du déchet. Et en fait, quand on voit ce qu'ils ont, même en ouvrant 50 ateliers, on ne valorisera jamais tout le gaspillage. Mais ça sera déjà ça de sauvé. déjà ça ne partira pas à la poubelle et donc on n'est pas prêt de manquer de matière et le jour où on manquera de matière, tant mieux ça voudrait dire qu'il n'y a plus de gaspillage et que tout le monde s'est emparé de cette question de l'anti-gaspi à mon avis on a encore quelques belles années devant nous avec les filles avant de faire ce constat là mais tant mieux, sur le fait qu'on disparaît,

  • Speaker #0

    tant mieux et justement je reviens sur le début de cette histoire avec les filles, tu nous disais que vous étiez laissées 6 mois avant de voir si oui ou non vous vous lanciez dans cette aventure, au bout de combien de temps vous vous êtes dit allez c'est bon on y va, on y va à fond

  • Speaker #1

    Déjà, ces six mois-là, on avait autour de nous des banques, qui, elles, pour le coup, sont vraiment parties en nous faisant totale confiance sur des choses écrites sur du papier, sur une belle histoire, mais il n'y avait vraiment rien. Il n'y avait vraiment rien quand les premières banques ont suivi. Donc, on avait de l'argent pour acheter les machines, on avait identifié les hâtes, on avait les boulangers qui étaient prêts à nous donner leur pain et quelques premiers magasins bio ici, quelques biocops de Nantes qui nous ont dit Ok, nous, on vous achètera les produits. Donc, à ce moment-là, on s'est dit On y va. On verra si ça reste à une échelle très locale, un petit atelier artisanal ou si ça grossit. Mais en tout cas, on y va, on fabrique des biscuits, on les vend et puis on verra. Et en fait, depuis, on s'est laissé porter par des ondes hyper positives et on se sent vraiment porté par des vents favorables parce qu'on a eu la chance que personne ne nous ferme vraiment les portes. Alors forcément, au quotidien, on a forcément des galères. La vie d'entrepreneur est faite de plein de rebondissements. Mais en soi, on n'a jamais eu de gros couacs ou de gros freins ou d'obstacles où on s'est dit qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on continue ou est-ce qu'on arrête ? Là, c'est mal engagé. Vraiment, on se sent porté par cet engouement qu'il y a. On sent que ça répond à un vrai besoin de nos clients. Et... un vrai besoin de tous les fabricants industriels ou boulangers de valoriser leurs invendus. Donc on sent que ça répond à des enjeux de société, environnementaux et sociaux. On sent que les clients sont là et qu'ils nous aident à faire grandir la démarche. On voit du coup notre impact positif grandir au quotidien, parce que plus les mois passent, plus on sauve de pain, plus on forme de travailleurs handicapés. Donc en fait, on est en permanence en train de se dire Ok, il faut qu'on aille à l'étape d'après, il faut qu'on y aille encore plus, encore plus vite, et qu'on prenne la place avant que les autres la prennent aussi, malgré tout. c'est quand même des sujets d'actualité. L'anti-gaspi et le handicap, il y a de plus en plus d'initiatives. Tant mieux, mais nous, on pourrait faire que ce soit nous en rayon que les autres.

  • Speaker #0

    Il y en a beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors qu'ils sont déjà sur l'un des deux piliers, soit le handicap, soit l'anti-gaspi. Il y a des marques qui commencent à vraiment prendre la parole sur ces sujets-là, notamment en grande distri, et tant mieux. Mais nous, on a aussi envie de grandir pour ne pas se faire manger et se noyer, parce que malgré tout, en grande distri, le rayon, il est fait de grosses industrielles et de grosses marques. Il faut quand même se dire qu'on arrive dans la cour des grands et qu'il faut qu'on se fasse une place. Donc nous, on a envie d'aller vite pour prendre cette place et pour vraiment devenir... Nous, on a envie d'être les Michel-Augustin de l'impact, d'être identifiés comme les nanas qui ont réussi à porter l'impact un peu haut et de le clamer haut et fort.

  • Speaker #0

    On sent chez vous que ce n'est pas un effet de mode, que c'est des vraies convictions. Tu vois, on pourrait avoir tendance à croire que, comme tu dis, il y a une place à prendre. Clairement, les marques s'en emparent et se mettent sur le créneau. Mais vous, on sent que c'est quand même une vraie conviction de fond. qui vous portent.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est ce qui nous est arrivé le plus, c'est quand les gens nous disent ce que vous faites, c'est que du marketing. En fait, viens avec nous chercher le pain le matin, viens avec nous former les équipes, viens avec nous, notre petite tante pèlerasse, et convaincre les gens que...

  • Speaker #0

    Le projet est né d'une rencontre de toutes les femmes qui sont passionnées, qui se sont rencontrées justement déjà dans une association.

  • Speaker #1

    En fait, nous, on le porte en nous et on espère que les gens comprennent que ce n'est pas du bullshit, que ce n'est pas juste un beau discours et que ce n'est pas juste trois nanas sympas qui ont envie de faire parler d'elles. En fait, c'est... on veut que le projet grandisse pour prendre la parole sur le handicap et l'antigaspi de manière beaucoup plus massive et que les gens ouvrent les yeux sur déjà tout ce qui est gaspillé en France et que chacun a son rôle à jouer, là pour le coup, de l'industriel au consommateur final. En fait, chacun peut agir pour moins gaspiller parce qu'on peut tous mieux faire dans ce champ-là et que tout le monde se rende compte que l'inclusion, c'est une vraie opportunité, que c'est un vrai... Enfin, nous, on carbure au sourire de nos travailleurs et qu'en fait, chaque entité peut collaborer avec des structures du handicap, que ça fait sens pour tout le monde. que c'est vraiment des schémas gagnants-gagnants. Et qu'en fait, nous, en plus, on est sur le handicap invisible. Donc, on veut aussi que les gens prennent conscience que chacun autour de soi, on est entouré de personnes handicapées qui ne le disent pas forcément. En fait, aller un peu à l'encontre des préjugés, de toutes les idées reçues qu'il y a. Parce que nous, il y a encore des gens qui goûtent dans nos biscuits et qui nous disent Ah, et en plus, c'est bon ! En fait, les gens, ils ont l'impression qu'on a fait les poubelles et que les handicapés, ils ont bavé dans les biscuits. Je le dis de manière cash, mais parce que c'est vraiment ça. Et désolée si ça en choque un peu, mais on se rend compte que, vraiment, il y a des idées reçues dans les deux côtés, handicap et anti-gaspi. et les gens sont toujours surpris qu'on puisse en faire des bons produits.

  • Speaker #0

    Donc nous, on essaye de lutter contre ça, justement parce qu'on veut rentrer avec la gourmandise et justement parce qu'on arrive avec un message plein d'optimisme. Nous, notre partie prise, c'est de défendre les causes sérieuses sans se prendre au sérieux. En fait, ce n'est pas parce qu'on est dans l'écologie qu'on est des femaines hyper... Enfin, je n'ai rien contre les femaines, mais on n'arrive pas avec un truc hyper militant. Dans l'écologie, il y a souvent des messages culpabilisateurs, moralisateurs, qui du coup peuvent faire peur et dire aux gens, en fait, je n'ai pas du tout envie de rentrer dans ces schémas de consommation parce que ça va être chiant ou parce qu'on va me dire, de toute façon, ce n'est jamais assez bien ce que tu fais. Et sur le champ du handicap, tu peux vite tomber dans quelque chose d'un peu larmoyant, de la pitié un peu pathos. Nous, on veut montrer que oui, on agit concrètement et on le fait vraiment parce qu'au quotidien, on est capable de mesurer ce qu'on fait. Mais en fait, on le fait avec du fun, de l'optimisme. Nous, on veut un peu avoir le triptyque gourmand, militant, marrant. En fait, les trois ne sont pas opposés. Mais dans la tête des gens, tu as l'impression que oui, mieux consommer, c'est se priver, c'est plus chiant, c'est moins bon. C'est vraiment faire des privations alors qu'en fait, pas du tout.

  • Speaker #1

    Et tu parlais de challenge tout à l'heure ? Quels ont été justement les plus grands défis que vous avez rencontrés depuis la création de Kinyon et de Handi Gaspi ?

  • Speaker #0

    Alors même si on n'a pas eu de gros obstacles, au début on arrivait quand même trois petites nanas dans un monde d'hommes, dans un monde industriel et dans un monde d'entrepreneurs qui est quand même encore très masculin. Alors heureusement ça évolue et on le voit évoluer mais malgré tout on arrivait avec nos belles idées. Donc il y en avait un peu qui nous prenaient pour les trois rêveuses qui, ok on écrit une belle histoire mais qui verra jamais le jour. Donc il y avait quand même des gens qui nous prenaient de haut, qui nous regardaient en disant mais ça donnera jamais rien. On sentait bien que pour certains, c'était pure utopie et que ça n'avait aucun avenir. Donc il y avait ce challenge au début de convaincre les gens que ça pouvait devenir un gros projet, que ça pouvait devenir un projet économique et rentable. Ce n'est pas juste parce que tu fais de l'impact que tu n'es pas rentable, que tu brûles du cash. On voulait vraiment prouver qu'on pouvait mêler impact positif et impact économique et rentabilité. Et nous, on venait de l'industrie, donc on avait envie de quelque chose de gros. On avait envie d'une marque nationale, on avait envie d'avoir des... des usines et des ateliers à nous. Donc au début, c'était ça. C'était montrer aux gens que ce n'était pas juste une belle idée sur du papier, mais qu'on pouvait le concrétiser. Et après, les challenges, c'est de prouver aux gens qu'on peut grandir, que ça peut devenir un vrai modèle, qu'on peut devenir une vraie marque et être à côté de l'UBN et Granola et Michel Augustin dans les rayons avec une autre histoire à raconter et que tout le monde a sa place, mais que nous, on a aussi notre histoire à raconter et que même si on n'a pas les moyens marketing et industriels de ces grands groupes, qu'on peut avoir une vraie place dans la consommation des Français. Et là, le challenge, c'est de lever des fonds. Le challenge qu'on vit là, à l'instant T, c'est le challenge de lever des fonds pour la première fois. Donc, c'est ouvrir notre capital à d'autres gens, parce que jusqu'à présent, c'était que nous trois. Donc, c'est ce défi de se dire, en fait, on croit au projet, on a envie de le faire grandir. Et du coup, pour l'accélération et pour lui donner vraiment tous les moyens d'aboutir vite et d'avoir les moyens de nos ambitions, il faut qu'on lève des fonds. Donc, c'est convaincre des investisseurs. On retombe dans un univers très masculin. On sait que les femmes pour lever des fonds, c'est beaucoup plus compliqué et que la part d'entreprise détenue par des femmes qui lèvent des fonds, elle est pour le coup vraiment réduite en France. Donc c'est le challenge d'embarquer de nouveaux acteurs, d'embarquer des partenaires dans cette aventure et de se dire qu'avec eux, on va être plus fortes et qu'on va pouvoir accélérer vraiment à partir de l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Vous allez accélérer sur quoi ? Ça va être quoi vos priorités ?

  • Speaker #0

    La priorité, ça va être de structurer les équipes parce que là, on arrive dans la cour des grands et on se rend compte que si on n'est pas tout à fait structuré, même si on a une belle histoire à raconter, il faut que derrière, on soit structuré. En fait, ça ne suffit pas. et qu'on ne nous fera pas de cadeaux dans ce monde de la grande distri et des grands schémas de distribution. Pour le coup, la grande distri sont plutôt nos alliés, mais on arrive dans un monde où quand même, en face de nous, ils sont tous hyper structurés. Ils ont des équipes sur le terrain de plusieurs dizaines de commerciaux où nous, on n'avait personne. Le but, ça va être déjà de structurer les équipes, notamment sur la partie commerciale, pour que nos produits, on soit sûr qu'ils soient en rayon, qu'ils soient visibles, qu'ils soient là et que les gens puissent les acheter. Et puis, ça va être de faire exploser les marques et vraiment de prendre la parole plus haut et plus fort. Pour devenir, c'est Michel-Augustin L'Impact. Michel-Augustin, si on les connaît, c'est que derrière, ils ont mis un peu de moyens quand même pour faire parler d'eux. Donc voilà, on a besoin de prendre la place et de s'installer dans nos différents circuits de distribution et à travers nos marques. Donc voilà, ça va être ça, ça va être se structurer. Alors bien sûr, on restera une petite structure, mais... Parce que cette idée,

  • Speaker #1

    c'est toujours de travailler avec des ZZ. Ah oui,

  • Speaker #0

    de toute façon, le modèle, c'est ça. Et dans la croissance qu'on va avoir l'année prochaine, c'est ouvrir d'autres ateliers. Donc on commence à SML modèle l'année prochaine et la levée va aussi permettre de... faire cet essai-mâle.

  • Speaker #1

    Vous travaillez avec combien des athes aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Là aujourd'hui on en a un, à Tavenay, où on a 30 biscuits de pieds, et donc on va ouvrir Lille l'année prochaine, et il y a Paris et Lyon en préparation donc on prépare la suite parce que s'il y a un gros contrat pour nous ça vaut enfin si, je sais pas on va en citer trois, Carrefour, UL Leclerc, comme ça il n'y a pas de jaloux nous ouvre au National du jour au lendemain, pour nous, c'est des volumes de prod qui vont être...

  • Speaker #1

    Ça serait quoi ? C'est qu'on se rende compte de l'échelle de la croissance ?

  • Speaker #0

    En fait, ça va justifier le fait qu'à chaque fois, on ouvre un atelier et qu'on l'ouvre à chaque fois au plus proche de leur succursale. En fait, l'idée de l'essai MAJ, c'est de se dire, malheureusement, des invendus, il n'y en a pas qu'à Nantes, et des structures du handicap comme des ESAT en manque d'activité, il n'y en a pas qu'à Nantes. Donc, assez vite, on peut ouvrir... Plein d'ateliers partout. Alors, il ne faut pas non plus qu'on en ouvre trop, parce qu'en fait, avoir 30 ateliers l'année prochaine et pas réussir à vendre les produits, ça n'a pas de sens, parce que du coup, ça met aussi en péril l'ESAT qui s'est impliqué et qui a investi dans le projet. Donc, l'idée, c'est vraiment de nous appuyer sur ces gros contrats et ces gros partenaires pour ouvrir des nouveaux ateliers et les ouvrir dans les zones où on sait qu'on aura assez d'invendus, des ESAT et assez de clients pour commercialiser les produits dans une logique à chaque fois de circuit court. C'est que là, aujourd'hui, on fabrique à Nantes et on livre partout en France. Mais demain, du coup, Nantes ne livrera que l'Ouest. Paris livrera la région parisienne, Lille le Nord. Et on aura un peu toutes les métropoles couvertes, le Sud-Est, le Sud-Ouest, ouvertes par cet essai MAJLA. Et donc, il faut qu'on soit prêt à dégainer parce que ces clients-là, un carrefour peut vite nous faire grandir. Donc là, Lille s'est bien engagée. Enfin, tout est déjà quasiment prêt à appuyer sur le bouton. Mais Paris et Lyon, on identifie dès maintenant nos partenaires. Comme ça, s'il y a besoin d'appuyer sur le bouton, assez vite, on enclenche la dynamique chez eux.

  • Speaker #1

    Vous l'avez terminé quand cette levée de fonds ?

  • Speaker #0

    À Noël, on part avec l'argent sur le compte. Parce qu'aujourd'hui,

  • Speaker #1

    racontez-nous comment on se répartit votre chiffre d'affaires et est-ce que vous êtes rentable ?

  • Speaker #0

    Alors on n'est pas encore rentable. En fait, on aurait pu être rentable à Savenay dans les prochains mois, parce qu'on sent qu'on n'est pas loin de la rentabilité et que le modèle peut marcher. Mais en gros, soit on faisait le choix de rester en local avec un atelier, mais du coup de ne pas staffer les équipes et de rester à cette échelle-là, on aurait été rentable à Savenay. Bon, nous, on a envie de plus. Donc on a... Dès cette année, staffer les équipes un peu mieux en attendant la levée, mais on a quand même recruté sur la partie commerciale cette année pour préparer la suite. Donc on a retapé dans notre rentable cette année. En fait, les marchés de l'alimentaire, c'est des marchés de masse, donc il faut atteindre un certain seuil. Et nous, on a fait le choix de ne pas nous concentrer sur le local, mais d'aller au national. Donc il va falloir qu'on atteigne un seuil critique dans l'alimentaire, dans ce marché de masse, qui fait qu'on sera rentable en 2026 maintenant, avec cette ouverture d'atelier qui va venir. Du coup, écraser les coûts. En gros, on sera rentable en 2026. Donc l'activité n'est pas encore rentable, mais on sait pourquoi. Et on sait ce qu'il faut faire maintenant pour être rentable. Donc ça, c'est assez chouette parce qu'on sent que ce n'est pas un truc, tu sais, lointain de la rentabilité un jour. Non, on sait ce qu'il faut faire pour l'être et on voit bien sur quel levier on va pouvoir jouer. Donc là, on fait en gros 500 000 euros de chiffre sur l'année, avec la moitié qui est portée par les magasins bio. Donc toutes ces enseignes, Biocoop, Naturalia, Sobio, c'est bon, la moitié est faite chez ces gens-là. Tout l'univers des magasins bio dans lequel il y a autant d'indépendants que de magasins chaînés. Et après, on a une grosse partie en hors-domicile. Donc dans l'hors-domicile, il y a les acteurs comme la SNCF, mais il y a les hôtels, les restaurants, la restauration collective, les lieux de loisirs comme les cinémas pâtés où on est aussi implanté. Et après le reste, donc en gros, ça fait la moitié plus un quart de l'heure domicile, mais qui est un quart qui est en train de grandir. À vitesse accélérée. Et ensuite, on a toutes les entreprises, les assos et la grande distribution, qui ne se lit pas encore beaucoup parce qu'on l'a lancée cette année. Donc en chiffre d'affaires global, elle va se lire beaucoup à partir de l'année prochaine. Mais on a toutes les entreprises et les assos qui, pour la semaine du handicap, pour les cadeaux de fin d'année, pour des goodies à impact, pensent à nous. Et qui du coup, parce que c'est des grosses entreprises, nous font des grosses commandes. qui viennent vite booster le chiffre d'affaires. Donc là, septembre-décembre, on est dans le dur des entreprises qui, pour les cadeaux de fin d'année et pour la semaine du handicap, pensent à nous. Donc là, on a des grosses commandes qui tombent de grosses entreprises françaises qui viennent du coup booster le chiffre d'affaires sur la fin d'année. C'est des devis à cinq ou six chiffres qui font plaisir.

  • Speaker #1

    Mais vous les démarchez ou c'est elles qui viennent vous chercher ?

  • Speaker #0

    Non, on a la chance d'avoir beaucoup de demandes entrantes. Les seuls clients qu'on est allés démarcher, c'est la grande distri pour faire nos tests en local. Donc c'est là qu'on a fait le tour des magasins. Mais jusqu'à présent, sur Kignon, on a la chance d'avoir de la demande entrante.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'elles ont entendu parler de vous ?

  • Speaker #0

    Par plein de biais différents, des fois des biais improbables. Par exemple, la SNCF nous a rencontrés dans une kermesse, en tout cas vu nos produits dans une kermesse. Des fois, tu essaies de préparer plein de choses, et c'est le truc improbable qui te rend visible. Mais sinon, on essaie d'être dans plein d'événements, donc on s'incruste dans plein d'événements qui sont liés aux causes qu'on défend. Et il y en a beaucoup, en local et en national. Donc on essaie d'être sur plein d'événements, sur des salons. On a la chance que les journalistes... parlent souvent de nous dans leurs médias en presse, radio, télé. Et on se rend compte de l'impact que ça a après d'être dans Ouest-France ou d'Est. Là cet été, on était en pub télé sur les chaînes du groupe TF1 et c'était une campagne qui nous était offerte par une régie pub. Et en fait, toute cette visibilité un peu en fil rouge. Ça fait que les gens pensent à nous. Et après, le fait aussi qu'on aille sur plein de concours. Je te le disais tout à l'heure en off, qu'on était des bêtes à concours et que le fait qu'on soit trois femmes dans le bio, le handicap, l'économie circulaire, on se fait de la discrimination positive où on sait que du coup, on peut aller chercher des prix et des trophées. Et en fait, pour nous, c'est un vrai accélérateur, ces prix et ces trophées. Donc, je sais que tous les entrepreneurs ne partagent pas le fait que les concours soient un vrai tremplin, mais nous, c'est le cas. Et en fait, les gens soit font partie du jury, soit sont dans la salle quand on reçoit notre prix. Et après, quand ils ont des événements, ou quand ils connaissent du monde, ou quand ils ont besoin de biscuits, parce que finalement, tout le monde mange des biscuits, en pro, en perso, toutes les entreprises ont à un moment donné besoin de commander des biscuits, tous ceux qui sont dans le secteur de la distribution, de la restauration, ont des biscuits. Donc en fait, les gens pensent à nous assez naturellement pour dire Ah bah cette année, j'ai envie de faire un cadeau de Noël qui a du sens, est-ce que vous pouvez me personnaliser des paquets ? Ah bah tiens, moi je connais une chaîne de restaurant, est-ce que vous voulez que je vous fasse rentrer ? Ça se construit un peu comme ça, donc on n'est pas encore une marque de notoriété publique. et connu de tous, mais on sent que les gens parlent de nous et qu'en tout cas, ils ont le réflexe de penser à nous. Donc, c'est hyper chouette de voir que ces acteurs, qui sont plutôt des grosses marques ou des grosses entités, pensent à nous à des moments clés dans l'année. Donc, c'est chouette.

  • Speaker #1

    Et le marché du bio est en pleine perte de vitesse. Tu parlais quand même de la moitié de votre chiffre d'affaires qui est fait par des magasins bio. Ça, ce n'est pas quelque chose qui vous effraie ? Comment est-ce que vous envisagez la suite ?

  • Speaker #0

    On sent que... En effet, le bio ne va pas hyper bien. Ça a tendance à se stabiliser. Mais on se rend compte que ce qui plaît aux gens dans la démarche sur nos biscuits, ce n'est pas le bio. Le bio, c'est la cerise sur le gâteau, mais d'une démarche plus poussée. Et ce que les gens retiennent de nous, c'est le handicap et l'antigaspie. Donc finalement, le bio... Au début, on voulait vraiment pousser les curseurs environnementaux le plus loin possible. Donc on a tout lancé en bio. Aujourd'hui, on se rend compte que le bio ne va pas hyper bien. C'est vrai. Et que nous, les gens ne nous achètent pas parce qu'on est bio. et surtout on se rend compte que tous les gisements d'invendus qu'on nous propose aujourd'hui ne sont pas forcément sur du bio. Donc on va garder du bio, mais on va ouvrir à du non-bio. En fait, nous, notre enjeu, c'est de sauver toujours plus de matière pour créer toujours plus d'emplois inclusifs. Donc nous, c'est ça, notre sujet, c'est Andy Gaspi. Donc c'est d'aller toujours plus loin sur ces deux piliers. Et aujourd'hui, le bio, sur certains circuits ou auprès de certains partenaires, c'est un peu un frein au passage à l'échelle, parce que tous ces acteurs de la distribution ou de l'industrie agroalimentaire qui nous disent Ok, moi je jette toutes ces coques de macarons En fait, ce n'est pas des acteurs du bio, mais pour autant, nous, on n'a pas envie de leur dire non, vous n'êtes pas en bio, on ne va pas vous accompagner dans des schémas de valorisation Donc, on va avoir des gammes en non-bio pour aller plus loin dans notre impact positif. Et après, ce qu'on voit aussi, c'est que les acteurs qui vont nous faire grandir, c'est beaucoup les acteurs du hors-domicile, parce qu'en termes de volume, de puissance, de présence sur le territoire, c'est des acteurs qui peuvent nous faire grandir vite. On l'a bien vu avec la SNCF, à quel point un contrat avec la SNCF, ça, on s'envole, on prend la grande vitesse, c'est le cas de le dire. On sent que les réseaux bio sont nos partenaires de la première heure et qu'ils vont être là, mais qu'il y a d'autres acteurs autour qui vont nous faire grandir, le hors-domicile et la grande distribution en étant les deux meilleurs exemples. On va pouvoir s'appuyer, nous en tout cas, sur leur force de frappe et leur présence pour dégainer et aller toujours plus loin dans l'impact. En fait, nous c'est facile, plus on vend, plus on sauve de matière, plus on forme de travail handicapé. Donc en fait, le sujet c'est plus les gens montrent le biscuit et plus on sera capable de nourrir notre démarche. d'un point de vue social et environnemental. Du coup,

  • Speaker #1

    ce n'est pas quelque chose qui t'effraie.

  • Speaker #0

    Non. Et puis, nous, on fait en fonction des opportunités aussi, des gens qui viennent nous chercher. On adapte l'offre, on adapte les recettes en fonction des gens qui viennent nous chercher. Parce que nous, on est déjà hyper fiers de ça, que les gens nous identifient comme étant maintenant un acteur qui commence à avoir une place dans ces schémas handi-gaspi. Et donc, on essaye d'avancer avec eux. Après, il y a des gens avec qui probablement on n'arrivera pas à avancer parce que... Parce que ce n'est pas le bon moment, ce n'est pas la bonne personne. Mais en tout cas, on sent que ça fait écho à plein d'acteurs, de gros acteurs. Et parce que c'est des gros acteurs, on va pouvoir sauver plein de choses et ouvrir plein d'ateliers. Donc en fait, nous, pour l'instant, on est vraiment dans ce truc de... on n'est fermé à personne. Forcément, les réseaux bio et la grande distri, ce n'est pas des réseaux qui s'apprécient beaucoup. Donc on sait que ça ne sera pas toujours très bien perçu qu'on avance avec la grande distri, mais en même temps... Nous, on a envie d'avancer avec tout le monde. En fait, nous, on n'a pas envie de se fermer de porte. En fait, nous, on a envie de nous appuyer sur tous ces partenaires-là pour aller plus loin dans notre mission. Dans des places à certains, on va avancer et puis on va grandir avec tout. Nous, on n'a pas envie de se dire, OK, il y a les circuits comme ci, les circuits comme ça, machin. Nous, c'est en fait parce qu'ils vendent tous des biscuits, parce que tout le monde mange des biscuits, avançons avec tous ces gens-là et arrêtons l'hypocrisie de se dire qu'il y a plein de circuits et que du coup, les circuits ne sont pas compatibles. En fait, appuyons-nous sur eux. toute la manière de consommer des Français. Et parce qu'on est Français, on fait nos courses dans plein d'endroits, on va au resto dans plein d'endroits, et puis allons-y gaiement.

  • Speaker #1

    Et tu parlais d'être distribuée par la SNCF, t'as dû voir, j'imagine, un avant, un après, ça a dû vous donner une force de frappe énorme,

  • Speaker #0

    non ? Oui.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que ça t'a été cette histoire ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, c'est eux qui nous ont appelés. Donc déjà, quand tu reçois ce coup de fil, t'es hyper excitée. Du coup, ils ont un partenaire, la SNCF, qui s'occupe de toute la partie restauration dans les trains. Et en fait, il y a eu un bon alignement de planète où à la fois la SNCF, qui est leur client, nous a vus dans une kermesse. Et puis après, ils ont entendu parler de nous par un autre biais. Puis ils nous ont vus dans les médias. En fait, en l'espace de 3-4 semaines, ils ont entendu parler de nous 3-4 fois. Donc ils se sont dit, bon, il y a peut-être quelque chose à faire. Donc ils nous ont appelés. Ils ont dit, est-ce que ça vous intéresse d'être dans les trains ? Oui, Très très très envie. Et donc on a développé une offre parce qu'à l'époque on n'avait que le format magasin, donc un format familial à partager, et eux ils voulaient du portion individuelle, ce qu'on n'avait pas du tout à l'époque. Mais on avait tellement envie d'être sur la carte que du coup on a vraiment mis nos priorités que là-dessus. On s'est dit ok, il nous faut ce contrat, donc on y va, on développe une offre spécifique, donc la petite offre snacking individuelle. Et du coup on a été six mois dans les trains, donc c'est des systèmes de cartes qui tournent, donc on y a été pendant six mois. Bon espoir de retrouver notre place l'année prochaine. Mais déjà pendant six mois, on voit à quel point ça nous a rendu visibles. Parce que tout le monde prend le train. Que tu le prennes pour des raisons perso, pour des raisons pro, tout le monde prend le train. Autant avant, on n'était que dans les réseaux bio, donc c'est quand même des marchés de niche. Là, tout le monde nous a vus, que ce soit les familles qui partaient en vacances ou les chefs d'entreprise qui vont prendre leur petit café au wagon-bar. Vraiment, ça nous a ouvert plein de portes. Du coup, il y a des patrons de grands groupes industriels. qui nous ont écrit des petits messages privés, il faut qu'on se voit rapidement. Il y a le cabinet de la ministre qui nous a appelés en disant La ministre, vous voulez dans son cabinet parce qu'elle vous a vu dans le train ? En fait, ça nous a ouvert de la visibilité et des portes de dingue. Et en termes de notoriété, c'est la meilleure campagne média qu'on puisse avoir d'être dans les trains. Parce que c'est du média gratuit, c'est même du média payé parce qu'on t'achète les produits. C'est un super accélérateur d'être dans les trains. Donc à toutes les marques qui ont l'opportunité d'y être, même si ce n'est pas des schémas hyper rentables. Forcément, ils achètent de la quantité, mais en termes de visibilité, c'est ouf.

  • Speaker #1

    Quand on pense que cette histoire a démarré en septembre 2021, comment tu te sens aujourd'hui avec ces trois années qui viennent de s'écouler ?

  • Speaker #0

    On a toujours la même expression avec les filles. Les filles ont été mamans toutes les deux cette année. L'année était un peu chamboulée parce qu'on n'était pas en trio, on était en duo. Et jamais le même duo, parce qu'il y en a une qui était en congé mat le premier semestre et l'autre qui est en congé mat en ce moment. Donc c'était une année un peu chamboulée. Il y a plein de choses qui nous sont arrivées, mais on était en sous-effectif, donc une année fatigante. Mais en fait, on est tellement boostés par ce qui nous arrive, par toutes ces opportunités qui se présentent à nous, tous ces gens qui nous tendent la main. Donc en fait, on a toujours la même excitation. Les enjeux ne sont pas les mêmes et maintenant, on a une équipe à gérer. Si on plantait la boîte, on n'était que trois. Maintenant, si on plante la boîte, on a un peu plus nombreux. En fait, on est hyper optimistes. Peut-être naïvement, peut-être qu'on se dira dans six mois qu'on était trop naïves. Mais là, en fait, on est survoltés. On prend tout ce qu'il y a à prendre, on donne tout ce qu'on peut donner sur le projet. On ne sait pas du tout où ça va nous mener parce qu'il y a plein de boîtes autour de nous qui sont en train de fermer, qui étaient des super boîtes avec des super enjeux, des super impacts, qui avaient des modèles installés et qui sont en train de mettre la clé sous la porte. Donc on sait qu'on est sur une ligne de crête. Et on sait qu'à tout moment, soit on tombe de cette montagne, soit on s'envole et on défonce tout. Mais on sait que la limite, elle est hyper fine et que d'un moment à un autre, tout peut s'adrêter ou tout peut s'envoler. On en est consciente. Je pense que les équipes en sont conscientes aussi. Mais en même temps, on donne tout pour que le projet... Pour qu'on puisse défoncer l'UEBN. Et que demain, quand on parle des biscuits trinantaises, on dise qu'il y avait l'UBN et maintenant, il y a Andy Gaspi. Mais voilà, du coup, on est... En fait, on prend beaucoup de plaisir. Je pense que le jour où on ne s'amusera plus autant, c'est qu'on aura fini. Enfin, qu'on aura... Je ne sais pas, qu'il faudra qu'on passe à autre chose. Mais en même temps, là, on est... En fait, on n'a jamais aussi peu dormi. On ne s'est jamais aussi mal payé que ce qu'on fait là, en ce moment. Mais en même temps, on ne s'est jamais autant éclaté. En fait, c'est vraiment notre carburant. On se lève, on sait exactement pourquoi on se lève, on sait pour qui on se lève, on sait pourquoi on le fait. Et en fait, ça n'a pas de prix. Franchement, je ne reviendrai jamais sur mon salaire Nestlé. En tout cas, pas tout de suite, mais il ne me manque pas du tout mon salaire Nestlé, mon petit confort de grand groupe. Et puis, on a l'opportunité de rencontrer tellement de monde à travers le projet. Ouais, franchement... Allez-y, entreprenez !

  • Speaker #1

    Et justement, tu parles de ton salaire Nestlé, tu nous parlais du début de cette aventure entrepreneuriale et de ta recherche de sens aussi dans ton métier. Qu'est-ce que cette aventure a changé chez toi, personnellement ?

  • Speaker #0

    Déjà, elle m'a redonné le sourire et l'envie et la patate. En fait, je pense que chez Nestlé, j'étais arrivée au bout d'une histoire parce que... Encore une fois, vraiment, je ne crache pas sur mes années Nestlé, mais t'es quand même dans un grand groupe, c'est très politisé, tout le monde est un peu lissé, tout le monde sort de la même école de commerce, tout le monde a... À son petit périmètre, les gens sont un peu des clones d'eux-mêmes. En plus, souvent, ils recrutent les mêmes écoles de commerce, les mêmes parcours. Donc tout le monde est un peu un clone. Il ne faut pas rire trop fort, il ne faut pas dire non, il ne faut pas aller à l'encontre de ce que pensent les autres. Du coup, je ne me reconnaissais plus, je n'avais plus l'impression d'être moi-même. Je ne pouvais plus m'exprimer du bon moment, je n'avais pas l'impression de travailler avec mes tripes, et moi j'ai besoin de travailler avec mes tripes. Et donc là déjà je me suis retrouvée avec moi-même, je suis hyper alignée avec ce que je suis dans ma vie, et ce que je fais au quotidien. Donc en fait il n'y a pas forcément de limite entre le pro et le perso, donc c'est souvent un peu le problème, mais en même temps ça ne me dérange pas, parce que c'est hyper aligné, et que c'est hyper cohérent entre ce que je suis dans ma vie, ce que j'ai envie d'inculquer à mes enfants, et ce que je fais au quotidien. Et du coup je suis hyper fière aussi que mes enfants me voient m'éclater. Qu'ils n'aient pas l'impression que dans la vie, il faut travailler pour ramener de l'argent et pour nourrir sa famille. Mais qu'en fait, tu peux t'éclater dans ce que tu fais. Et oui, il y a plein de fois où je suis en déplacement. Et oui, je fais des heures. Je ne suis pas tous les soirs à la maison. Mais en même temps, quand je ne le suis pas, ils savent où je suis. Ils voient que je suis trop contente de ce que je fais. Donc, je pense que ça ne les déstabilise pas que je ne sois pas là tous les soirs. Parce qu'ils voient que c'est pour la bonne cause et que c'est pour du mieux. Donc ça a changé cette niaque et cette envie, et ça a changé vraiment mon rapport au travail, où en fait, il n'y a pas vraiment de frontières, mais en fait, tout nourrit la même cause, donc en fait, vraiment on s'éclate. Et les filles, elles sont dans ce même état d'esprit, et on a vraiment envie d'insuffler ça aux équipes. Alors forcément, on ne peut pas demander aux équipes la même application que ce que nous on a, et ce n'est pas ce qu'on veut. Mais leur montrer qu'en fait, si tu crois en ton projet, et que tu te donnes les moyens, enfin les moyens même pas financiers, mais juste que tu te donnes à fond. Et bien ça peut voir le jour et ça peut grandir. Et on verra vraiment encore une fois, on verra où ça nous mène. On n'a aucune idée de là où ça nous mène. Nous, on a des envies, mais entre la réalité, le marché et puis nos envies. Mais en tout cas, on profite, on prend tout ce qu'il y a à prendre et c'est hyper chouette.

  • Speaker #1

    Quel a été le moment le plus marquant depuis le début de cette aventure pour toi ?

  • Speaker #0

    C'est dur de donner un moment parce qu'en fait, il y a plein de choses qui nous arrivent. Il y a plein de beaux moments, de moments de doute. Donc il n'y en a pas. Je ne sais pas s'il y en a vraiment un, peut-être quand on a déposé les statuts, parce qu'en fait c'était concret. C'était tout ce qu'on se disait un peu entre copines, si on faisait ça, si on faisait ça. À un moment, ça devient concret, c'est réel, on a vraiment une entreprise et on prend le statut de chef d'entreprise. Bon, il y a un beau statut au quotidien, on n'a pas l'impression d'être chef d'entreprise. Mais en fait, tu as une responsabilité, tu as créé la boîte, maintenant il faut lui donner du corps, il faut que ça existe, il faut qu'il y ait du concret derrière. Mais après, ce qui est cool, c'est que des étapes marquantes, on en a tout le temps, il se passe. tout le temps des nouvelles choses, qui nous obligent à revoir un peu notre modèle, à nous adapter, à créer des choses. Et en fait, c'est ça aussi qui est hyper stimulant, c'est qu'entre ce qu'on avait en tête il y a trois ans et ce qu'on fait aujourd'hui, il y a déjà plein de choses qui ont évolué. Et dans cinq ans, en fait, peut-être que ça sera encore différent. Mais tant que ça nourrit nos enjeux sociaux et environnementaux, on n'a pas l'impression de se trahir ou de changer ce qu'on avait en tête. Au contraire, c'est pour aller toujours plus loin. Donc, je pense qu'on aura encore plein de faits marquants. Là, la levée en est une quand même, parce que c'est la première fois qu'on ouvre notre capital à des gens qui ne sont pas nous, qui ne sont pas nous trois. En fait, on est vraiment à la fois hyper excités de faire cette levée de fonds parce qu'on sait que derrière, on va pouvoir dérouler le plan et qu'on aura les moyens de nos ambitions, en tout cas financièrement. Mais en même temps, on a une énorme appréhension de se dire que là, c'est notre bébé à trois. On a un trouble et c'est notre bébé à trois. Mais que demain, en fait, il y a une part du gâteau qui ne sera plus dans nos mains. Et on ne sait pas ce que ça va donner avec ces gens-là. tant qu'on ne l'a pas vécu, tant qu'on n'a pas porté les choses ensemble dans les moments hyper cool mais comme dans les moments de galère, on ne sait pas donc il y a quand même une grosse appréhension sur cette levée.

  • Speaker #1

    Une grosse pas d'incertitude c'est ça,

  • Speaker #0

    mais elle était nécessaire donc on verra et on va avancer on sent que les gens qui nous rejoignent sont plutôt des gens qui partagent nos valeurs qui ont envie de rejoindre l'aventure et pas juste d'investir pour dans 5 ans ressortir en ayant fait des gros coefs, parce que de toute façon ils ne les feront pas, qu'ils en soient conscients de ce fait Mais en fait, ils ne rentrent pas pour l'aspect financier, ils rentrent pour les valeurs qu'on éfend, pour l'aventure, pour avoir leur rôle à jouer dans cette aventure.

  • Speaker #1

    Justement, quel rôle penses-tu que les entrepreneurs peuvent jouer dans cette transition écologique, sociale, environnementale ?

  • Speaker #0

    Un gros rôle à jouer, parce que finalement, oui, on peut agir en tant que citoyen, et il y en a déjà plein qui le font. Mais en fait, il faut que les acteurs économiques, publics et politiques s'emparent de ces sujets-là, parce que c'est des structures plus grosses qui, du coup, si elles vont dans... la direction de plus d'impact, forcément ça va réagir plus. Si on arrive à bouger les paquebots, même si le paquebot ne bouge qu'un tout petit peu, ça aura un gros effet et ça viendra compléter. En fait, il ne faut pas que le citoyen arrête, il ne faut pas que les assos arrêtent, mais en fait, il faut que tout le monde aille dans le même sens. Parce que sinon, si toi tu agis en tant que citoyen et que les assos, elles essayent, mais en fait que les acteurs économiques, ils restent dans leur truc de on produit toujours plus pour faire toujours plus de bénéfices Bon, ça ne marchera pas. Donc moi, je pense que les entrepreneurs, mais quelle que soit la taille de l'entrepreneur, peuvent avoir un rôle à jouer. parce que ça emmène des nouveaux modèles, ça donne des nouvelles idées, ça inspire les autres. Nous, c'est aussi pour ça qu'on est hyper fiers que les industriels nous contactent. C'est qu'en fait, eux, ils ne nous ont pas attendus pour devenir ce qu'ils sont. C'est des boîtes qui ont plusieurs décennies, voire plusieurs siècles, qui sont énormes, que tout le monde connaît. Mais en fait, ils se sont rendus compte qu'ils sont un peu au bout du modèle de la grosse industrie qui produit toujours plus. En fait, je produis toujours plus, ça veut dire, égal, je produis toujours plus de déchets. Donc, je perds toujours plus d'argent parce que ces déchets, ils les ont payés, ils les jettent. Du coup, ils perdent de l'argent. Donc, soit pour des raisons écologiques, soit pour des raisons économiques. À un moment, ils se disent que le modèle, il est un peu au bout. Ou en tout cas, il peut s'améliorer. Donc, moi, je pense vraiment que les entrepreneurs doivent s'emparer de ces sujets. Même si tu as l'impression d'être un petit entrepreneur dans ton coin, ce qu'on est encore aujourd'hui. En fait, il faut quand même essayer de montrer que d'autres modèles sont possibles. Ce ne sont pas forcément des modèles qui vont s'opposer. Au contraire, je pense que ce sont des modèles qui vont se compléter. Les gros vont s'inspirer des petits, et les petits vont s'appuyer sur les gros. Je pense que ça paraît un peu idéaliste, ce que je raconte. Mais je suis persuadée qu'il faut arrêter d'avancer en silo, chacun dans son coin, de Ah non, vous, vous êtes comme ça, vous êtes une grosse industrie, vous êtes des gros pollueurs, je ne vous parle pas, parce que moi, je suis dans mon truc à impact. Je pense qu'il faut qu'on se mette tous autour de la table et qu'on invente des schémas ensemble. Parce qu'en fait, la planète, par contre... On a tous la même. On n'est pas en silo dans notre planète. On a tous la même planète. Donc, essayons de la préserver ensemble. Et c'est là qu'on y arrivera.

  • Speaker #1

    Et tu parlais d'inspiration. Qui est-ce ? Quel dirigeant ? Quel chef d'entreprise, toi, t'inspires ? Ça peut être plus large, d'ailleurs, qu'un dirigeant. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, on a la chance, avec cette aventure, de rencontrer plein d'entrepreneurs de toute taille d'entreprise. Vraiment des entrepreneurs qui se sont lancés il y a trois mois, des gens qui gèrent des boîtes familiales depuis des siècles. Et en fait, on se rend compte qu'ils ont... Déjà, qui sont tous animés par des valeurs, qui sont des valeurs les mêmes que les nôtres ou pas, mais en fait, on se rend compte que c'est des métiers passion, que c'est des gens qui travaillent avec leur trip, qui défendent des modèles, et qui, face au vent qui se présente à eux, vont vraiment toujours défendre ça. Et donc, on rencontre plein de gens qui nous inspirent, mais pas forcément autour du handicap et de l'antigaspi, parce qu'on en rencontre forcément, et forcément, quand on a rencontré Lucie Bach de Tougou Tougou, La petite nénette qui a lancé ça, elle devait avoir 20 ans. Forcément, on s'est dit, waouh, on rencontre la star de l'anti-gaspi. Donc oui, je peux citer Lucie, qui n'est plus chez Togo Togo maintenant, mais qui a créé ce truc-là, où dans l'univers de l'anti-gaspi, c'est quand même une référence et où ça a vraiment fait évoluer les pratiques. En plus, c'était une femme et en plus, ça a été jeune. Finalement, dans tous les réseaux dans lesquels on est, que ce soit des réseaux d'entrepreneurs au sens large, des réseaux d'industriels de la bio, des réseaux du handicap, en fait, il n'y a pas. Il y a plein de gens aspirants. Il y a plein de gens qui ne sont pas forcément visibles, exposés et médiatisés. Lucie, pour le coup, elle a une belle médiatisation et tant mieux. Mais il y a plein de gens qui avancent dans leurs coins, dans leurs usines, dans leurs entreprises, qui n'ont jamais pris la parole en médias, qui n'ont jamais fait savoir les valeurs qu'ils défendaient au sein de l'entreprise, mais qui mettent en place plein de belles choses pour leurs clients, pour leurs équipes, pour aller dans le sens de l'écologie, du développement durable. Et en fait, ces gens sont passionnants. c'est aussi pour ça qu'on fait plein de soirées et plein d'événements c'est qu'on sait qu'on va rencontrer des gens inspirants qui vont à travers leurs aventures et leurs histoires nous inspirer nous aussi à notre échelle et avec ce qu'on essaye de mettre en oeuvre et du coup ça nous permet de gagner du temps ou de rencontrer d'autres gens et d'ouvrir les chakras donc voilà du coup c'est difficile de donner une personne parce qu'en fait c'est tous ces gens qu'on rencontre qui font les personnes qu'on est aujourd'hui et qui font qu'on a envie de se défoncer parce que eux ils se défoncent et ça marche et... Même quand ils sont plus âgés et que ça fait déjà 50 ans qu'ils font ça, ils ont toujours la même niaque et cette même excitation. Donc en fait, on a envie d'être comme eux et de retraiter, dire on a encore tout ça à faire et j'ai déjà accompli tout ça. Donc voilà, c'est des belles rencontres.

  • Speaker #1

    Et je vais terminer ce podcast par des questions sur Nantes. Qu'est-ce que cette ville vous a offert en termes d'opportunités ?

  • Speaker #0

    Aucune de nous trois n'est nantaise. Donc moi, comme je disais, je suis grenobloise. Alix, elle est de Troyes et Louise, elle est région parisienne. On s'est toutes retrouvées... en même temps à Nantes pour des raisons pro, perso. Et en fait, pour nous, c'était évident qu'il fallait qu'on entreprenne ici, parce que pour nous, c'est un terreau hyper fertile sur toutes les questions d'économie sociale et solidaire. Il y a un gros écosystème, il y a plein d'acteurs, et à la fois, c'est un gros bassin alimentaire. Donc en fait, on sentait que tout ce qui était impact, il y avait les bons interlocuteurs, que tout ce qui était alimentaire, en fait, c'était déjà une région agroalimentaire. Et puis, on vit plutôt à la campagne, nous, mais on est très souvent à la ville. Il n'en est pas très loin de la ville. Mais en fait, on s'y sent bien parce que c'est une ville à taille humaine. C'est une ville où tu peux faire plein de choses, où il y a plein de réseaux, plein d'écosystèmes qui se rencontrent. D'un point de vue aussi perso, familial, il se passe plein de choses. En fait, tu as toujours quelque chose à faire. Tu as toujours des gens à rencontrer. Tu as plein de nouvelles initiatives qui se mettent en place, qui vont dans le bon sens en plus. Il y a plein de belles choses qui se passent sur le territoire et je pense qu'on en ignore encore plein. Donc on a... Toujours les portes qui sont ouvertes, on a toujours eu des oreilles dispo pour nous écouter, pour nous aider. Et dès le départ, il y a plein d'acteurs de Nantais qui nous ont aidés, soit en juste nous recevant, en écoutant la démarche, en disant est-ce que vous avez posé cette question-là, enfin qui nous ont challengé au départ. Il y a plein de chefs d'entreprise qui nous ont reçus alors qu'on n'était encore rien. Eux, c'était des gros chefs d'entreprise, mais qui nous ont reçus pour nous partager leur expérience, pour nous ouvrir leur réseau, pour nous ouvrir leur bureau. On ne s'est vraiment pas posé la question de où on allait entreprendre. On avait envie de rester à Nantes, nous, de nous projeter dans nos vies familiales à Nantes et de rester ici. Et tous les réseaux qui nous accompagnent sont des réseaux nantais dans lesquels on se sent hyper bien, qu'on a envie de faire connaître, qu'on a envie de développer. Donc, Made in L.A., on l'écrit sur tous nos packs, mais c'est vrai, bientôt, on va se faire tatouer le Made in L.A., le fabriqué en Loire-Atlantique, pour ceux qui ne sont pas du Nantes, la West Coast. Et en fait, on est hyper cher du 44. Est-ce que vous avez déjà collaboré avec des entreprises ou des initiatives nantaises ?

  • Speaker #1

    On est dans le réseau Entreprendre Atlantique, donc c'est que des chefs d'entreprise du territoire, mais beaucoup sont nantais. On est dans Entrepreneurs Bio des Pays de la Loire, on est très proche des Écosoli et de toute l'économie sociale et solidaire nantais. Donc c'est des gens qu'on rencontre hyper souvent, soit parce qu'on a voulu les rencontrer et qu'on a vraiment calé un moment avec eux, soit parce qu'on est tellement sur des questions et des valeurs communes qu'on se voit à des événements, à des occasions, à des salons, on les voit. on les voit tout le temps. Après, il y en a avec qui on va plus loin parce qu'on a envie d'écrire des histoires. Mais même dans nos partenaires, tu vois, nos graphistes, nos agences de com, nos banques, nos fournisseurs d'invendus, tous les partenaires qu'on a, c'est des acteurs nantais. Et quand on lance un nouveau projet, on va avant tout sonder l'écosystème nantais. Et si on ne trouve pas dans l'écosystème nantais, ce qui, pour l'instant, n'est jamais arrivé, on ouvre un peu plus large. Mais en fait, tous nos... notre écosystème est là. Alors, il commence à s'agrandir un peu parce qu'on a beaucoup de clients qui sont à Paris et il y a des événements qui sont encore très parisiens. Donc, on va souvent à Paris, malheureusement. Mais on aimerait y aller beaucoup moins et tout faire à Nantes. On s'y sent bien. Puis c'est un réseau où, je ne sais pas comment dire, ça fait un peu la famille, tu vois, par rapport au réseau parisien où, du coup, c'est des réseaux plus larges où les gens ne se connaissent pas forcément parce que Paris, c'est grand. C'est beaucoup plus grand. Là, ça fait un peu... On retrouve la famille, quoi, tu vois. C'est un peu plus cocon, la petite bulle nantaise. Et dès qu'on a besoin... Alors nous, on aime bien, bien, bien interroger les gens et s'appuyer sur l'expérience des autres. Et du coup, dès qu'on décroche notre téléphone, les gens sont toujours prêts à nous aider. Mais que les mecs aient mille bonhommes à gérer ou qu'il y en ait deux qui viennent de lancer leur boîte ou que ce soit des élus ou des parties prenantes, en fait, ils sont toujours OK pour nous aider, à nous filer un petit coup de pouce ou nous faire rencontrer la bonne personne au bon moment. Et ça, on s'appuie beaucoup là-dessus. Et les chefs d'entreprise qui nous ont... aider à la première heure. Ils sont encore là à nos côtés aujourd'hui pour nous aider à grandir. Et c'est hyper chouette de se sentir entourée par tous ces gens-là. Et là, dans les gens qui vont rejoindre notre capitale et dans le cadre de la levée de fonds, les associés qui vont nous rejoindre, en fait, c'est que des écosystèmes nantais. Les réseaux de Business Angel ou les Business Angel qui vont rentrer en direct au capital, il n'y a quasiment que des nantais. Il y a un fonds à impact parisien, le reste, c'est du nantais. C'est du petit beurre, quoi.

  • Speaker #0

    Coco Rico. Comment est-ce que, selon toi, la ville peut encore s'améliorer ? Tu vois, sur ces sujets-là, ou du moins pour favoriser l'émergence de projets comme le tien ?

  • Speaker #1

    Je pense que la ville, elle est bien identifiée, tout le monde a en tête Nantes, mais je pense qu'ils peuvent, structures politiques ou publiques, peuvent encore mieux mettre en lumière ce qui se passe sur le territoire, mieux les faire connaître des autres métropoles, des autres villes, des autres structures. Parce que là, je pense que les acteurs engagés du territoire sont visibles sur le territoire, mais je pense que sur le fait de passer à l'échelle et de rendre visible au national, je pense que les élus peuvent encore... Plus être fière de leur... Je ne leur demande pas de se balader avec un paquet de quignons où qu'ils aillent, mais presque ! Non, mais je pense qu'ils ont un rôle à jouer parce que eux, pour le coup, les élus, que ce soit les élus des métropoles ou de la région ou du département, ils sont en permanence en lien avec les autres métropoles, les autres régions, avec les hautes instances politiques. Et je pense qu'ils peuvent vraiment mettre des coups de pouce pour que les projets soient mieux identifiés, plus visibles. Donc je pense qu'ils ont vraiment un rôle à jouer. Et après, il y a des grosses entreprises et des gros entrepreneurs aussi sur le territoire qui, pareil, ont une présence nationale, qui peuvent aider les projets dans une logique d'essai-mage ou de visibilité au national, peuvent s'appuyer sur eux, le fait qu'ils soient présents un peu partout pour rendre visibles ces initiatives et favoriser des essais-mages, des rencontres sur d'autres territoires. Donc voilà, je pense que côté politique et côté grosses entreprises, il y a des choses qui peuvent être mieux jouées pour rendre visibles l'initiative en dehors de notre frontière légérienne.

  • Speaker #0

    A titre perso, toi, qu'est-ce que tu aimes faire à Nantes ?

  • Speaker #1

    Moi déjà, j'aime beaucoup ma campagne. Moi, je suis plutôt une fille de la campagne et je trouve ça chouette. Moi, j'habite aux portes de la ZAD, à la Paclée. Vraiment, le petit hameau que tu traverses avant d'arriver à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Mais ce que je trouve chouette, c'est qu'en 20 minutes, je suis en centre-ville. En 20 minutes, je suis dans un truc hyper urbain où il se passe plein de trucs, où ça grouille tout le temps. Je sais que je peux être à la fois dans cette bulle verte chez moi, dans mon petit hameau, dans mon petit truc en pleine forêt et vite dans un truc qui... grouille hyper excitant, où il se passe plein de choses, où ça court partout. Et j'aime bien jongler entre les deux parce que j'aime bien faire partie de cet écosystème qui vit tout le temps, où il se passe plein de trucs, où il y a plein d'idées, où ça carbure. Je fais les gestes en même temps, mais vous ne les voyez pas. Ça part dans tout. Donc j'aime bien être dans ce truc qui va vite et qui est hyper vivant, mais en même temps aller me ressourcer. Donc j'aime bien ce partage d'être dans les deux et d'être un peu à double tête. Et du coup, ça rejoint aussi un peu le côté pro et perso. C'est que du coup, je sais que j'ai ma bulle familiale où je peux aller en forêt avec mes enfants, dans un truc où on ne rencontre personne. Et à côté, être dans plein d'événements, dans plein de trucs à Nantes où je vais rencontrer du monde et parce que j'ai envie de rencontrer du monde. Mais les deux me correspondent bien. Je ne me verrais pas du tout habiter en ville, mais je ne me verrais pas être en télétravail non-stop dans ma campagne. En fait, je profite des deux que les choses ont à m'offrir. Qu'est-ce que j'aime bien faire à Nantes ? C'est justement pouvoir être plein de personnes différentes à la fois. Ça, ça fait un peu l'ananas schizophrène. Mais d'avoir plein de vie en une semaine. Et du coup, la facilité aussi avec Nantes, c'est que c'est proche de Paris, il y a le TGV. Nous, quand même, pour des raisons pro, on est quasiment toutes les semaines à Paris. Mais du coup, c'est facile, je peux partir le matin avec le premier train, rentrer le soir avec le train et être chez moi, retrouver ma campagne le soir même, alors que j'ai été en plein milieu de Paris. la journée. Donc en fait, j'aime bien pouvoir faire ce que je veux sans avoir de limites. En fait, j'ai l'impression que tout est facile et que je n'ai pas de gros obstacles ou de complexité dans les journées que j'ai envie de vivre. Donc franchement, je me plais bien dans ma vie nantaise, dans ma vie campagne, la campagne nantaise. Et même si je suis loin de ma famille, pour le coup de mes parents, de mes grands-parents, etc. En fait, j'ai recréé une bulle que j'adore ici et je ne suis pas prête de changer. Si je change, c'est pour être toujours à l'Ouare Atlantique, mais dans ce jeu, je ne sais pas. Un autre écosystème proche de l'eau, je n'en sais rien. Je ne sais pas du tout, mais en tout cas, je ne suis pas prête de bouger.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as des adresses que tu souhaiterais nous partager ?

  • Speaker #1

    Deux adresses nantaises que j'ai envie de partager et qui rejoignent nos valeurs. Du coup, ce n'est pas du tout innocent, mais ça prouve qu'il y a plein d'initiatives qui se mettent en place. Le premier, c'est Mashup. C'est une brasserie d'insertion qui est en face des machines de l'île, là où tout le monde va se balader. Du coup, à la base, c'est une brasserie d'insertion qui a ouvert son premier... restos, où du coup c'est des gens en insertion, la bière est brassée sur place et il y a en plus la partie restauration et c'est hyper bon. Franchement, c'est génial. Et à midi en plus c'est de la cuisine exotique, c'était vraiment top et ça nourrit un vrai projet d'insertion mais à travers toujours la convivialité, du bon plat, de la gourmandise donc très très chouette, ça a ouvert il y a quelques mois. Et l'autre c'est Club Colette donc c'est moi je les ai plutôt connus par le traiteur Simon & Co qui est une nana en plus que j'adore qui fait ça, qui fait donc un traiteur anti-gaspi et qui valorise des des invendus à travers ses recettes. Donc elle le faisait d'abord en tant que traiteur et maintenant elle a ouvert son resto Club Colette à Nantes. Allez-y parce qu'elle arrive à faire des merveilles avec des choses qui se dessinaient à être jetées à la poubelle. C'est hyper bon. La semaine dernière, j'étais sur un événement où c'était elle qui assurait la partie traiteur et les gens se sont régalés. Les gens ne se doutent même pas qu'il y a une démarche anti-hospital. C'est bon, c'est varié, les recettes changent tout le temps en fonction de ce qu'elle a. Bravo pour ce qu'elle fait. C'est une femme girl power.

  • Speaker #0

    Merci Katia, merci pour ta sincérité, ton énergie que tu déploies au quotidien pour faire grandir ton entreprise Pour finir, est-ce que tu aurais un petit mot pour les auditeurs de Réunente qui souhaitent s'engager dans des démarches anti-gaspi ou soutenir une entreprise comme la vôtre ?

  • Speaker #1

    Manger des biscuits, le meilleur moyen de nous aider c'est ça, un acte engagé à chaque bouchée, donc allez-y

  • Speaker #0

    Justement, on les trouve où à Nantes ?

  • Speaker #1

    À Nantes, vous les trouvez dans les épiceries Vrac les épiceries fines, les biocops les magasins de producteurs Et si vous ne les trouvez pas, dites-le nous et vous les trouverez. Allez voir sur notre site kignon.fr. Kignon avec un K pour la côté Bretagne. L'Eure Atlantique en Bretagne. Donc kignon.fr et il y a tous nos points de vente et nos revendeurs partenaires.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci Katia.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    A bientôt. Merci pour votre écoute. Si cet épisode vous a plu, partagez-le autour de vous. Vous ne le savez peut-être pas, mais ça m'aide énormément à faire grandir le podcast. En attendant de vous retrouver dans quelques jours avec un nouvel épisode, je vous souhaite une belle journée.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Andy Gaspi

    01:46

  • L'origine du projet et la vision de Katia Tardy

    02:13

  • Les valeurs d'Andy Gaspi et l'insertion professionnelle

    02:57

  • Les défis rencontrés et la gestion des invendus alimentaires

    03:16

  • L'impact de la biscuiterie et l'avenir d'Andy Gaspi

    04:20

Description

Dans cet épisode de RayonNantes, le premier podcast nantais, Eléonore Vigneron reçoit Katia Tardy, cofondatrice d'HandiGaspi, une biscuiterie innovante basée à Nantes, qui allie engagement social et lutte contre le gaspillage alimentaire.


Katia Tardy, ancienne ingénieure agroalimentaire chez Nestlé, a fondé HandiGaspi en 2021 aux côtés de Louise Douillet et Alex Guyot, avec l'idée de recycler des invendus de pains bio en biscuits savoureux.


Au cœur de ce projet, il y a une mission d'inclusion : la biscuiterie favorise l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.


Tout en partageant son histoire et celle d'Handi Gaspi, Katia met en lumière l'importance d'un entrepreneuriat inclusif à Nantes, capable de répondre à des défis sociaux et environnementaux. HandiGaspi, à travers ses biscuits Kignon, incarne un modèle de durabilité et d'engagement.


Ce podcast explore le potentiel de l'entrepreneuriat à Nantes, où des projets comme HandiGaspi prouvent que l'on peut conjuguer gourmandise et responsabilité sociale.

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Ca m'aide énormément à le faire connaître et grandir.

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Transcription

  • Speaker #0

    Avant de commencer cet épisode, j'ai le plaisir de vous parler d'un partenaire qui est très spécial pour moi, le Club Med. Pour ceux qui me suivent depuis un moment, vous savez peut-être que j'ai eu la chance de travailler pour eux dans une autre vie. Et oui, j'ai été géo. Alors, géo bureau, pas en village. Mais j'ai quand même vécu l'expérience Club Med de l'intérieur pendant des années. Et c'est vraiment, pour moi, l'endroit rêvé pour des vacances en tribu. Déjà parce que je trouve qu'avec la variété d'activités qui est proposée, chacun y trouve son compte. Qu'on soit sportif, amateur de détente. en quête d'aventure ou tout simplement un peu tout ça à la fois. Le must, bien entendu, c'est qu'il n'y a aucune logistique à gérer. Tout est sur place, inclus. Et du coup, vos vacances, ça devient des vraies vacances avec du temps de qualité sans contraintes. Et puis aussi, si vous avez des occasions spéciales à fêter, que ce soit des anniversaires, des anniversaires de mariage, des réunions de famille, des semaines entre amis qui ressemblent à de vraies vacances, comme je vous le disais, je trouve que Club Med, c'est l'endroit idéal pour tout ça. Ah oui, et puis... Si vous aimez avoir un temps d'avance, sachez qu'en ce moment, au Clomède, vous pouvez déjà réserver vos vacances d'été, que vous partiez en famille ou entre amis. Alors, si jamais tout ça vous a donné envie d'en savoir plus et de booker vos prochaines vacances au Clomède, je vous propose de vous rendre à l'agence Clomède Voyages de Nantes. Vous retrouverez Caroline et toute son équipe qui vous feront un plaisir de vous aider à préparer vos prochaines vacances. Quant à moi, je voulais bien entendu vous remercier pour votre fidélité. Remerciez toute l'équipe Club Med de soutenir Rayonnante. Et puis maintenant, place à l'épisode, place à cette nouvelle saison de Rayonnante. Hello à tous, je suis Eleonore Vigneron et je suis ravie de vous accueillir sur Rayonnante. Dans ce podcast, je pars à la rencontre de personnalités inspirantes qui rythment l'actualité ou l'innovation. à Nantes et dans la région. Ensemble, nous discutons de leur parcours de vie, de l'origine de leurs projets et de leur vision de l'entrepreneuriat à Nantes. Rayonnante, un podcast original à écouter quand vous le voulez sur toutes vos plateformes de podcast. Dans cet épisode, on va parler engagement et gourmandise avec Katia Tardy, la cofondatrice d'Andy Gaspi. Si vous ne connaissez pas encore cette biscuiterie pas comme les autres, je suis sûre que vous allez adorer son histoire. Ingénieur agro, Katia a commencé sa carrière en marketing chez Nestlé. Elle s'éclate pendant des années, puis, cherchant à donner plus de sens à sa carrière professionnelle, elle décide de revenir s'installer à Nantes pour s'orienter vers des projets plus durables et responsables. Elle rencontre ses deux cofondatrices, Alex Guyot et Louise Douillet, et lance ensemble en 2021 la biscuiterie Andy Gaspi. On y est ! Leur idée ? Donner une seconde vie aux invendus de pains bio pour créer des biscuits. tout en permettant l'insertion professionnelle de personnes en situation de handicap. Ainsi, naissent leurs biscuits Kignon, qui sont fabriqués dans un ESAT à Savenay, où toute la production, le conditionnement et la logistique sont assurés par ces travailleurs. Ici, on va revenir sur l'origine de ce projet unique et son développement, ses valeurs, les défis qu'elle rencontre, la gestion des invendus alimentaires ou encore l'expansion de leur modèle en France. On parle de son lien avec Nantes, bien sûr, et de cette quête de sens qui anime Andy Gaspi depuis le début. Bref. Un épisode aussi savoureux qu'inspirant. Allez, c'est parti ! Hello Katia !

  • Speaker #1

    Bonjour Eleonore !

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Réunant !

  • Speaker #1

    Eh bien, bienvenue chez nous !

  • Speaker #0

    Merci de m'accueillir dans vos locaux. Du coup, on n'est pas dans la biscuiterie.

  • Speaker #1

    Exactement, on est dans les bureaux. Les biscuiteries, ça fait trop de bruit au micro.

  • Speaker #0

    J'aime bien parce que ça fait déjà, je pense, une demi-heure qu'on parle.

  • Speaker #1

    C'est vrai !

  • Speaker #0

    Mais je vais quand même te poser la question, comment ça va ce matin ?

  • Speaker #1

    Hyper bien ! Écoute, je suis ravie de t'accueillir. Ça faisait un petit moment qu'on se croisait dans des événements et qu'on se voyait de loin. Donc là, je suis ravie de t'accueillir chez nous pour échanger un peu plus en détail.

  • Speaker #0

    Je t'avais vue notamment sur un événement où tu pitchais ton projet. Et j'avais trouvé que tu avais une énergie de dingue. Et je m'étais dit, j'aimerais trop l'entendre au micro dans les ventes.

  • Speaker #1

    Les space cookies, ça a l'énergie. C'est notre secret.

  • Speaker #0

    Tu nous donneras la recette, elle va te prendre du podcast.

  • Speaker #1

    Ça va être dans des petits paquets. Merci.

  • Speaker #0

    Katia, je ne t'ai pas demandé, tu es Nantaise ?

  • Speaker #1

    Non, je suis grenobloise. J'ai grandi dans les Alpes, d'une famille italienne. Donc Nantes, ça me paraissait être le bout du monde. Je ne connaissais même pas d'ailleurs Nantes quand j'étais étudiante. Et en fait, c'est des études qui m'ont emmenée ici. Donc j'ai investi les campagnes nantaises depuis et je suis très très bien ici, donc je pense que je ne suis pas prête de partir.

  • Speaker #0

    Et raconte-nous justement un peu ton enfance à Grenoble.

  • Speaker #1

    Eh bien écoute, j'ai une enfance dans la campagne grenobloise, donc le fil directeur c'est à chaque fois la campagne. Écoute, dans la petite campagne de Grenoble, au milieu des montagnes, donc j'ai vraiment grandi avec cet environnement où je me réveillais, j'ouvrais les volets, j'avais des montagnes en permanence. Dans une famille italienne, donc ça parlait fort, ça rigolait fort, ça parlait beaucoup et ça mangeait beaucoup. Du coup on avait vraiment ces plats hyper conviviaux qui rassemblaient la famille et c'était... vivant, chanté, enthousiasmant. J'ai une enfance heureuse.

  • Speaker #0

    Avec déjà des désirs d'entrepreneuriat assez jeunes.

  • Speaker #1

    De ce que je ne me souviens pas d'entrepreneuriat, mais par contre d'inventer des choses. Je me rappelle, j'ai inventé des choses, je découpais, je m'inventais des montres télé faites en papier avec le journal télévisé où je découpais les petites images. J'aimais bien inventer des choses et faire semblant que j'étais en réunion et que je présentais ça. Donc c'était plutôt la créativité ou le fait d'avoir des nouvelles idées, des nouvelles choses. À mettre sur la table, donc pas du tout l'entrepreneuriat. Je me suis toujours laissée porter par ce qui me faisait vibrer à l'instant T. Ce qui m'animait au collège et au lycée, c'était les sciences, donc je suis partie en prépa scientifique. En prépa bio, je me suis rendue compte que ce qui me plaisait, c'était l'alimentation et comprendre la vie qu'il y avait derrière le yaourt qu'on avait dans sa cuisine. Donc je suis partie en école d'ingénieur agro, mais sans savoir ce que j'allais faire après l'école d'ingénieur. Je me laissais vraiment porter par l'instant présent. Voilà ce que j'aime faire, du coup je vais le faire encore quelques années. Et en école d'ingé, je me suis rendue compte que ce qui me plaisait pour le coup, c'était vraiment... Créer des nouveaux produits, des nouvelles tendances, essayer de comprendre ce que voulaient les consommateurs pour adapter au mieux l'alimentation, communiquer, faire de la pub. C'était un peu ce monde-là qui m'attirait. C'était finalement tout ce qui était regroupé derrière le métier de marketing. Donc, j'ai continué les études en marketing à Odense et à Nantes pour vraiment me spécialiser là-dedans. Tu as eu un master ? Un master spécialisé. Et ensuite... Quand tu travailles dans l'alimentaire et que tu sors d'une école de commerce, on te dit va dans les grands groupes. J'ai dit ok, je vais suivre ce conseil. Je suis donc allée chez Nestlé pendant huit ans sur des fonctions marketing. Donc c'était une super école. J'ai beaucoup appris et j'ai vraiment pu mettre en pratique tout ce que j'avais appris pendant mes études parce que tu as les moyens financiers et humains de mener des gros projets. Mais en même temps, plus les années passaient et plus le schéma de la multinationale, de l'alimentation à l'international, de la grosse industrie, la grande distri, tout ce schéma-là, je m'y retrouvais de moins en moins. Les produits sur lesquels je travaillais étaient... peu vertueux. Des capsules en... Des quoi concrètement pour eux ? J'ai travaillé dans le café, donc les capsules Nescafé Dolce Gusto. Donc, c'était très usage unique et après, déchets. Après, j'ai fait des sacs en plastique pour faire cuire son poulet et pour l'aromatiser, pour aller au four. J'ai travaillé sur des choses qui, en termes d'impact écologique, étaient...

  • Speaker #0

    Et déjà, ça te travaillait à l'époque ? Tu avais déjà conscience de ça ?

  • Speaker #1

    En fait, plus mes années passaient chez Nestlé, plus je me disais, est-ce que vraiment... C'est la manière dont j'ai envie d'alimenter les Français, parce que quand t'es en marketing, c'est un peu le rôle, c'est de remplir les assiettes des Français. Donc je me disais, est-ce que vraiment c'est ça que j'ai envie de... Est-ce que c'est la pâte que j'ai envie d'emmener dans l'alimentation ? Est-ce que vraiment j'ai envie de ça ? Puis en fait, je me rendais compte que plus les années passaient, plus ce que moi je mettais dans mon assiette était différent de ce que je mettais dans l'assiette des Français, donc j'étais un peu schizophrène entre ma vie pro et ma vie perso. Et puis j'ai été maman pour la première fois, et là c'est quand même un accélérateur de prise de conscience, le premier bébé, où tu dis, en fait ce que je donne à mon bébé, c'est pas du tout ce que je fais au quotidien, donc bon... la dissonance était de plus en plus forte et puis c'était tout le schéma du grand groupe où t'es 2000 sur site mais finalement tu connais pas grand monde t'habites à Paris mais dans un mini appart c'était un schéma dans lequel je me retrouvais pas du tout et je me suis dit que mon temps chez Nestlé était terminé, qu'il fallait que je passe à autre chose et que tout ce que j'avais appris parce que vraiment j'ai beaucoup appris et je ne crache pas du tout sur mes années Nestlé, mais il fallait que je le mette au service d'une alimentation plus durable, donc j'ai démissionné de Nestlé on a quitté notre vie parisienne et on est venu s'installer à la Paclée dans la campagne nantaise et...

  • Speaker #0

    Avec un projet derrière ou tu as démissionné pour te laisser le temps de rebondir ?

  • Speaker #1

    En fait, je me suis dit, je démissionne et je veux vraiment maintenant agir pour l'alimentation durable. Donc, je l'ai fait de plein de manières. Au début, je l'ai fait en étant bénévole dans des assos pour comprendre un peu l'écosystème de l'alimentation durable à Nantes. Donc, j'ai gravité dans plusieurs assos. Ensuite, j'étais salariée dans une startup qui œuvrait pour le développement des circuits courts. Ensuite, j'ai été salariée dans une asso où là, j'ai rencontré mes associés. Donc, c'était une asso qui était liée au handicap. C'était... le cœur de mission, c'était l'emploi des personnes en situation de handicap et comment on les emmène sur de nouveaux métiers. Et ils avaient un projet lié à l'agroalimentaire. Donc nous, on est arrivés avec notre expertise, notre casquette ingénieur agroalimentaire. Mais le but, c'était d'adapter les activités agro au public en situation de handicap et d'implanter des ateliers agroalimentaires dans les structures du handicap que sont les ESAT. Et ça, ça a été mon dernier poste salarié parce qu'après, j'ai rencontré mes associés et on a eu envie de voler notre propre aile et de créer notre propre projet.

  • Speaker #0

    Avec tes deux associés, donc Alix Guyot et Louise Douillet, vous fondez en septembre 2021 Handi Gaspi. Comment est-ce que cette idée vous est venue ? Est-ce que c'est un projet que vous aviez en tête depuis longtemps ?

  • Speaker #1

    Alors on l'avait en tête, en tout cas il y a des choses qui commençaient à se dessiner, donc elles ont le même parcours que moi, elles sont ingénieurs agro aussi, sur d'autres expertises métiers. Il y en a une qui est plutôt en prod, donc c'est Louise et Alix qui est plutôt R&D qualité. Mais on a toutes les trois travaillées pour des industriels, où en étant au cœur du réacteur, on s'est rendu compte de ce qu'on avait. pas envie de reproduire, mais on s'est aussi rendu compte que c'était l'alimentation qui nous a vibré, et qu'on avait cette envie d'être dans le placard de tous les Français, et d'être au quotidien des Français, en étant là à chaque repas, du matin jusqu'au soir. Donc on avait cette envie commune de rester dans l'alimentaire, d'y donner plus de sens, et en fait on s'est rencontrés dans cet assaut, où finalement, en étant au quotidien, au contact des structures du handicap, on s'est rendu compte du manque d'activité dont souffraient aujourd'hui les ESAT, qui sont ESAT, établissements et services d'aide par le travail, ce qu'on appelait avant les CAT. c'est des structures qui sont de moins en moins subventionnées par l'État et qui sont de moins en moins sollicitées par les entreprises et les industries du territoire, qui du coup souffrent vraiment d'un manque d'activité. Pour autant, elles ne peuvent pas mettre les équipes en chômage technique ou en chômage partiel. Donc les travailleurs arrivent tous les matins, qu'il y ait du travail ou pas. Quand il n'y a pas de travail, c'est j'attends derrière une table ou je joue au Uno. Et ça, c'est un constat qu'on fait au National, parce que pour le coup, on visite beaucoup des AT un peu partout en France. Et on a beaucoup de témoignages ou d'appels des AT qui nous disent en fait, on n'a plus rien. comme activité à confier à nos travailleurs. Qu'est-ce qu'on fait ? Aidez-nous. Est-ce que nous aussi, on peut créer une biscuiterie ? Est-ce que vous avez des activités à nous confier ? Donc, on s'est dit, ils manquent d'activités, alors qu'ils ont des équipes, des locaux, et cette agilité de passer d'un métier à un autre, parce qu'ils sont déjà multitâches, ils sont déjà espaces verts, blanchisserie, cuisine centrale, sous-traitance industrielle. Donc, en fait, ils sont capables d'aller assez vite sur de nouveaux métiers. Donc, on s'est dit, en fait, c'est une vraie opportunité, parce qu'ils sont là déjà sur les territoires, ils ont déjà l'équipement qu'il faut pour aller sur de nouveaux métiers. D'un côté, on sait qu'il y a du gaspillage alimentaire et qu'il y a des matières qui se jettent sur notre territoire au quotidien. Et de l'autre, on sait qu'il y a les ESAT qui sont là. On va créer une activité qui valorise des invendus alimentaires en créant de l'emploi en ESAT. Et c'est comme ça qu'est née la biscuiterie Andy Gaspi. C'est se dire que toutes ces matières qui se jettent, en l'occurrence le pain, la première matière invendue à laquelle on s'est attaqué. Il y a du pain parce qu'on a des boulangeries partout en France. Du coup, on a des invendus de pain partout en France et des ESAT partout en France. Donc, on va créer des petites unités qui transforment le pain. en biscuits, et toute la fabrication et le conditionnement sera faite par des personnes en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, à temps des ZZ, t'en as combien en France ?

  • Speaker #1

    T'en as plusieurs milliers, je crois que t'en as 3 ou 4 000. En fait, t'en as partout.

  • Speaker #0

    Et c'est mis partout en France ?

  • Speaker #1

    Vraiment sur tout le territoire. Alors en Loire-Atlantique, on en aura, je ne sais plus, une quarantaine, je pense. En fait, c'est des structures qui sont peu visibles, peu mises en lumière, qui sont un peu cachées, alors qu'il y en a vraiment dans toutes les villes. Ce ne sont pas des structures très bien identifiées qui... Les entreprises et les industries sont dans un autre monde, ce n'est pas les mêmes milieux, ce n'est pas le même milieu économique, c'est le secteur adapté et protégé. Les entreprises ne pensent pas forcément aux ESAT pour de la collaboration, pour de la sous-traitance, alors qu'il y en a partout et qui sont vraiment capables d'aller sur plein de métiers. Nous, quand on est arrivé à Savenay, Savenay entre Nantes et Saint-Nazaire, pour ceux qui ne sont pas de l'Orient, Savenay, quand on est arrivé, ils n'avaient pas du tout de biscuiterie, ils n'avaient pas du tout d'activité agroalimentaire. Mais par contre, ils avaient déjà des locaux, ils avaient des équipes qui n'avaient plus du tout d'activité. Donc quand on est arrivé en disant, nous on aimerait faire une biscuiterie, on a besoin de 30 personnes, ils ont dit ok, et ça s'est monté en trois mois. C'est vraiment... Si nous on avait voulu trouver un local pour emplanter une biscuiterie, on n'aurait jamais pu aller au Tivitz.

  • Speaker #0

    Mais justement, tu reviens sur les débuts, parce que là on a bien compris, donc votre business il repose sur deux piliers, donc la réutilisation des pains vendus et la réinsertion, enfin du moins l'emploi de ces personnes porteuses de handicap. Comment est-ce que vous avez fait au début ? toute première, justement, toute première réserve avec laquelle vous avez travaillé. Comment est-ce que ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Donc nous, on était en gros salariés dans une asso. Nos CDD se terminaient à la même date. Donc on s'est retrouvés au chômage le même jour, 1er janvier 2021. Et en fait, de manière assez intuitive, on s'est dit, on a peut-être quelque chose à écrire toutes les trois. On n'avait pas du tout prévu d'entreprendre chacune individuellement. Moi, j'étais enceinte de six mois de mon troisième fils. Je ne m'étais pas dit, wow, mais vraiment, quelle opportunité, le moment idéal pour entreprendre. Les autres étaient encore en bas âge. Donc toute seule, je ne me serais jamais lancée à entreprendre. Mais on s'est dit, en fait, on est... animés par les mêmes envies, on porte les mêmes valeurs. Peut-être qu'on a quelque chose à écrire toutes les trois. En tout cas, on va se laisser six mois pour essayer d'écrire une histoire à trois. Au bout de six mois, si elle prend vie, tant mieux. Sinon, dans tous les cas, on aura appris, on aura rencontré du monde et on se sera éclaté à passer nos journées toutes les trois. Parce que vraiment, on s'amuse bien. Donc, on s'est laissé six mois pour écrire l'histoire, pour écrire du coup, mettre sur papier ce projet de biscuiterie en diguesse. Et on a commencé à aller faire le tour des boulangeries pour vérifier qu'il y avait bien des invendus de pain. Malheureusement, on s'est rendu...

  • Speaker #0

    Parce que c'est ça, tout de suite, vous avez pensé au pain. Vous avez utilisé le pain.

  • Speaker #1

    En fait, on a pensé au pain parce qu'on s'est rendu compte... On a essayé de lister un peu toutes les matières qui étaient gaspillées en France et on s'est dit que les fruits et légumes, c'est ce qui est un peu visible et ce que les gens ont en tête. Mais en fait, il y a déjà beaucoup de filières autour des fruits et légumes. Des gens qui les transforment en confiture, en compote ou qui trouvent des manières de revaloriser. Il y a déjà des filières structurées. On s'est dit bon, les fruits et légumes, on les laisse aux autres pour l'instant. Peut-être qu'un jour on reviendra, mais en tout cas, ce n'est pas le sujet. Et finalement, quand on a réfléchi aux acteurs de l'alimentation ou à notre manière de l'alimenter, on s'est dit le pain, c'est au cœur de notre alimentation. Il y a des boulangeries partout. qu'est-ce qu'ils font des pains qu'ils n'ont pas vendus le soir parce que finalement chaque boulanger fabrique jusqu'à ce que la boulangerie ferme mais le soir qu'est-ce qu'ils en font et on a commencé à rencontrer des acteurs de la boulangerie soit des boulangeries de quartier, soit des acteurs industriels ou des chaînes de boulangerie qui nous ont dit on ne sait pas quoi faire notre pain, soit on connait des agriculteurs qui veulent le prendre mais ils ne prennent pas tout les banques alimentaires ne le prennent plus parce que le pain est durci on se retrouve à jeter notre pain alors on a mis toute notre énergie, notre amour à faire notre pain Et en fait, dès que la boulangerie, elle ferme, le lendemain, plus personne ne veut de la baguette de la veille. Ce que je comprends. Moi, la première, je ne veux pas de la baguette de la veille.

  • Speaker #0

    Je lisais qu'en plus, il y a 200 millions de baguettes qui sont jetées chaque année. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Par les boulangeries. C'est énorme. En France, dans le pays du pain. C'est vrai qu'on ne se rend pas compte que finalement, chaque boulanger a quelques dizaines de pains chaque soir sur les bras. Mais en fait, à l'échelle d'un pays comme la France, c'est sur une année. Et à ça, ça ajoute les industriels. Les industriels du pain. qui ont de la casse quotidienne parce que la baguette est trop cuite, pas assez cuite, trop longue, trop courte, mal rainurée. En fait, nous, aujourd'hui, c'est surtout là qu'on a notre approche. C'est ces industriels qui ont de la casse en permanence, même s'ils essayent de mieux régler leur machine, d'avoir des cahiers de décharge assouplis, en fait. Parce que chaque matin, ils allument leur four, forcément, ils vont avoir de la casse qui ne répond pas aux cahiers de décharge. Et donc, on s'est dit, il y a peut-être quelque chose à faire avec le pain. Et Alix, elle venait de la biscuiterie, elle était chez Saint-Michel avant. Donc, elle leur a piqué les secrets de fabrication. On peut les appliquer à autre chose. Mais du coup, elle était déjà dans la biscuiterie. Et en fait, assez vite, elle a fait des essais dans sa cuisine où elle s'est rendue compte que de broyer du pain... Pour en faire de la farine et mettre cette farine dans des biscuits, ça fonctionnait hyper bien. Donc elle a fait des petits essais dans sa cuisine. Donc on avait ces petits biscuits sous le bras. Et puis on a commencé à aller faire le tour des boulangers pour voir si pour eux ça répondait à un véritable enjeu. On s'est rendu compte que oui, nous on avait de l'énergie et des idées, mais alors par contre pas de sous. Donc il fallait bien qu'on trouve quand même les moyens de lancer l'activité financièrement. Donc on s'est rendu compte que les banques étaient intéressées par le projet et qu'elles étaient prêtes à nous prêter de l'argent. Et puis on s'est rendu compte surtout que les ESAT en l'or atlantique qui manquaient d'activité... Il y en avait beaucoup. Donc on a fait le tour de tous les ESAT de l'Ouare Atlantique pour voir lequel était le plus à même de recevoir l'activité. Et c'était Savenay, parce que le meilleur alignement de planète. J'ai les locaux dispo tout de suite, j'ai les équipes dispo tout de suite. On est déjà sensible aux questions d'économie circulaire parce qu'ils avaient déjà des projets de revaloriser des chutes de tissus, des chutes de bois, mais ils avaient déjà cette logique de ne pas gaspiller les matières. On s'est dit bon, allez, on y va. Et quand on est allé avec Savenay, on n'avait rien à leur promettre. Nous, on avait un projet hyper ambitieux en tête, mais dans les faits, quand on est arrivé, on a dit alors peut-être qu'on va fabriquer qu'un jour par mois. ou peut-être qu'on va fabriquer tous les jours, on n'en sait rien. Prenez le risque avec nous et on verra bien. Mais vraiment, nous, on avait envie de faire quelque chose de grand. Mais dans les faits, quand on s'est installé à Savenay, on avait très peu de clients.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez fait ? Vous les avez accompagnés, du coup, dans la fabrication ? Tu as quoi ? Tu avais leur installé des outils ? Du coup,

  • Speaker #1

    on a acheté des machines grâce aux banques. On a acheté des machines semi-industrielles de fabrication de biscuits, donc des outils pour fabriquer et pour conditionner. Et pendant six mois... Mes associés, ils étaient non-stop avec eux pour vraiment déjà adapter les process. Déjà dans le choix des machines, on a fait en sorte qu'elles soient ergonomiques, qu'elles soient peu bruyantes, qu'elles ne soient pas dangereuses, que tout soit très visuel pour que même ceux qui ne savent pas lire et écrire puissent prendre la main sur tout le process. On a adapté les process aussi avec des systèmes de codes couleurs, de gommettes, de photos, pour vraiment qu'ils puissent être formés rapidement. Et puis on a passé du temps avec eux pour apprendre, puis on nous a aussi appris en compagnie des ergothérapeutes, des psys, des moniteurs, parce que nous on arrivait avec la casquette ingénieur agro, mais sur le champ médico-social, on n'a pas. pas d'expertise. Donc, il fallait vraiment qu'on co-construise le projet ensemble pour savoir à quel rythme, comment, quel travailleur allait vouloir être formé sur cette activité-là. Donc, on a un peu appris avec eux. Samenay, on s'est installé là-bas en mars 2022. Et de mars 2022 à septembre 2022, on a formé les équipes. On s'est formés nous-mêmes, on a appris, on a adapté les process, on a testé des nouvelles recettes. Et septembre 2022, là, on a pu lâcher les chiens et commencer à commercialiser les petits quignons au national avec nos premiers partenaires.

  • Speaker #0

    Vous êtes allés vite ?

  • Speaker #1

    Nous, on trouve que ça ne va jamais assez vite. Mais dans les faits, oui, c'est vrai qu'il s'est déjà passé plein de choses. Les premiers clients à nous avoir fait confiance, c'est les enseignes bio. Donc c'est Naturalia, Biocop, Sobio, Bio C'est Bon, qui fait qu'on est passé de 20 clients au départ ici autour de l'atelier à 600 points de vente un peu partout en France grâce à la force de frappe de ces enseignes qui ont cru au projet et qui nous ont référencé au national à travers leur magasin. Et après, ben... Ça s'est un peu enchaîné, la SNCF est venue nous chercher, donc nous a rendu visibles dans tous les TGV intercités, ce qui a donné envie à d'autres clients. Ça fait un peu effet boule de neige à travers cette marque Kignon, qui du coup a grandi à travers ces clients qui nous ont fait confiance et qui sont venus nous chercher au début où on n'avait pas grand-chose. Vraiment, la première fois où on a vu Biocop et Naturalia, on avait... que les biscuits faits par Alix dans sa cuisine et quelques essais industriels faits à sa venaie. Mais vraiment, la première fois qu'on est sortis en salon, on n'avait pas de packaging, on n'avait rien, on a fait des pauvres maquettes dans notre salon pour dire Ah voilà, c'est quignon ! Finalement, ils ont accepté de croire en nous quand on avait peu de choses. Et après, c'est le cercle vertueux, c'est que les premiers nous font confiance, donc les autres ont envie de nous faire confiance. Ils disent que si on peut travailler avec la SNCF, on peut travailler avec d'autres gros clients. Ça nous a un peu donné l'impression d'avoir des épaules solides, si même dans les faits, on était quand même... Toujours trois galériennes, mais ça nous a rendu crédibles aux yeux des autres. Et puis, tout s'est un peu enchaîné auprès de ces gros partenaires qui ont été nos meilleures vitrines finalement.

  • Speaker #0

    Et si je reviens sur le sourcing des pains, tu disais qu'il venait plutôt des industriels. Comment est-ce que vous les avez approchés ? Parce que j'imagine que pour le coup, ça doit être plus compliqué d'aller les chercher.

  • Speaker #1

    Alors, du coup, on a eu la chance qu'eux nous identifient. En fait, les industriels, quels que soient, enfin, les industriels de l'OB. boulangerie, mais les industriels agro au sens large ont un vrai souci de gaspillage. C'est eux qui nous ont identifiés. Les tout premiers, on les a rencontrés par réseau ou par mise en relation. Mais après, il y a des gros industriels qui depuis nous ont contactés et avec qui on est en train de monter des ateliers dédiés vraiment à la sortie de leur usine. Parce qu'ils nous ont vus dans le train, par exemple. Ils se sont dit, on a peut-être quelque chose à imaginer ensemble. Parce que eux, en fait, ce que nous disent tous les industriels qui nous contactent, c'est qu'ils sont trop gros et trop peu agiles, parce que trop gros, pour... revaloriser eux-mêmes leurs pertes et leurs invendus. Donc même s'ils adaptent leurs process, même s'ils améliorent leurs outils, parce qu'ils produisent des tonnes de pain chaque jour, ils ont de la perte. Et même s'ils réduisent le pourcentage, des pourcentages de plusieurs tonnes, ça reste quand même beaucoup. Et donc on se rend compte qu'il y a un vrai potentiel à accompagner ces industriels sur comment on valorise leurs invendus, comment on valorise leurs pertes. Donc au début, c'était des industriels du pain qui nous contactaient, et maintenant c'est des industriels de tout, du macaron, de la gaufre, de la crêpe, de la confiture, du fruit lyophilisé.

  • Speaker #0

    Vous leur répondez quoi ?

  • Speaker #1

    Eh bien, on va essayer de vous accompagner, parce qu'en fait, nous, on... En fait, quand on voit la quantité de ce qu'ils jettent, en plus c'est des matières vraiment hyper stylées. Quand ils nous disent on jette des milliers de coques de macaron chaque jour, on jette de la poudre de noisette, on jette des éclats de crêpes, des éclats de gaufres. Déjà ça nous fait de la peine, puis on se dit en fait ces matières-là, c'est des matières hyper nobles, que nous on a envie de revaloriser. Donc ce qu'on fait pour l'instant, c'est que Alix, elle prend toutes ces matières et elle essaye d'en faire quelque chose dans sa cuisine pour voir comment on peut le déployer. Au début, on avait commencé avec le pain. Pour l'instant, toutes nos recettes ont du pain. Et là, dans les nouvelles recettes, on essaye en plus du pain de mettre d'autres ingrédients, donc dans les quignons salés. En plus du pain, on a de la drèche de bière. Donc c'est les céréales qui ont servi à la fabrication de la bière, mais qui sont jetées une fois que c'est fabriqué. Donc pour 1000 litres de bière, il y a 300 kilos de drèche qui sont jetés. Donc nous, dans nos recettes salées, on a de la drèche. Dans la nouvelle recette coco, il y a aussi de l'huile de coco que l'industriel allait jeter parce qu'elle n'était pas conforme à son cahier des charges, mais elle était parfaitement consommable. Et là, en fait, dans tout ce que Alix développe, il y a de la coque de macaron, il y a... Les éclats de gaufres, en fait, c'est des recettes qui ne sont pas encore commercialisées. Mais on sent bien que côté industriel, il y a un vrai chemin à parcourir. Alors nous, on est tout petits par rapport à eux. Mais du coup, on a l'agilité qu'eux n'ont plus.

  • Speaker #0

    Et du coup, vous, vous avez vos camions qui viennent chercher cette matière.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et qui ensuite vont transporter jusqu'à les aides de Savenay.

  • Speaker #1

    Du coup, on a des partenaires transporteurs. Le métier, c'est de faire des flux quotidiens. Et là, à Savenay, tous les matins, on a l'équivalent de 500 baguettes bio qui arrivent pour être sauvées. Et donc, ça arrive le matin, c'est broyé directement. Ensuite, le fait de broyer le pain, ça nous fait obtenir de la chapelure qui nous sert de farine dans nos recettes de biscuits. Donc ça remplace plus de la moitié de la farine. Et puis, quand on ne met que du pain, le pourcentage d'ingrédients sauvés, c'est entre 20 et 25% de la recette totale. En fait, dans tout ce qu'Alix est en train de développer, on dépasse les 60% d'ingrédients sauvés dans des recettes qui, en plus, là, en ce moment, elles développent du granola, mais c'est une tuerie parce que les ingrédients qu'on y met, c'est des ingrédients qui sont... hyper bon à la base, c'est juste que c'est du déchet chez nos industriels,

  • Speaker #0

    mais pour nous c'est une vraie ressource c'est une vraie opportunité aujourd'hui donc t'as la marque Kignon et tu as des biscuits qui sont vendus sous cette marque avec différents parfums c'est ça et là l'idée c'est de développer d'autres recettes tu disais ?

  • Speaker #1

    En fait on a commencé avec le biscuit mais on se dit que demain avec toutes ces nouvelles matières qu'on nous propose en fait on a forcément d'autres gammes de produits à développer, donc pour l'instant on commercialise rien c'est vraiment au stade de R&D, donc nous on passe notre vie à manger plein de choses... autre que des biscuits. Alors des biscuits déjà quotidiennement, mais en plus des biscuits. En fait, on ne sait pas encore ce qu'il verra vraiment le jour sur le marché, mais elle teste plein de choses. Elle teste avec toutes ses matières. Elle se dit, OK, j'ai ces matières-là, les industriels jettent ça. Nous, on peut peut-être les transformer en recettes gourmandes. Nous, c'est vraiment ça. C'est-à-dire qu'un déchet peut devenir recette gourmande. Et la gourmandise, c'est notre clé d'entrée pour dire aux gens, en fait, vous pouvez sauver le monde en mangeant un biscuit. En fait, ce n'est pas ce... on peut se faire plaisir à soi-même et faire plaisir à la planète et à la société, que c'est pas incompatible. La gourmandise, c'est vraiment le critère d'entrée. Mais en fait, il y a plein de choses qu'on peut faire avec ces matières. Et là, on a lancé une nouvelle marque récemment, qui est la marque Etoque, qui est une marque qui est dédiée à la grande distribution pour aussi embarquer la grande distribution dans ce schéma circulaire et solidaire, dans le sens où c'est leurs propres invendus de pain qu'on collecte, qu'on transforme en biscuits et qu'on revend chez eux. Parce qu'eux aussi, parce qu'ils ont des boulangeries intégrées, ils ont de la perte. Et on voulait vraiment nous appuyer sur la grande distri pour... diffuser notre bonne parole. Et on se dit, si on veut vraiment avoir un impact massif, il faut qu'on soit là où 80% des gens font leurs courses, donc en grande distri. Donc on a lancé la marque Etoque il y a quelques mois pour la grande distribution et pour qu'eux aussi aient un rôle à jouer à nos côtés.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'aujourd'hui, vous avez suffisamment de matières premières pour assurer toute la production ?

  • Speaker #1

    On en a même trop, on ne prend pas tout. Chez nos partenaires, tu vois là le pain, chez notre industriel partenaire, on prend entre 20 et 30% de sa casse, on ne prend pas tout. Et il y a 200 millions de baguettes de pain qui sont gaspillées. via les boulangers et les fabricants de pain. Et en fait, nous, chaque atelier peut en sauver 120 000. Même si on ouvre 10 ateliers, on sera loin de valoriser tout le pain gaspillé en France. Donc malheureusement, on a trop de matière. Et quand on voit ce que les industriels jettent, ce n'est pas du tout pour pointer du doigt les industriels. C'est pour se dire qu'aujourd'hui, l'industrie, elle est faite comme ça, avec des grosses machines qui crachent du volume et qui, du coup, crachent du déchet. Et en fait, quand on voit ce qu'ils ont, même en ouvrant 50 ateliers, on ne valorisera jamais tout le gaspillage. Mais ça sera déjà ça de sauvé. déjà ça ne partira pas à la poubelle et donc on n'est pas prêt de manquer de matière et le jour où on manquera de matière, tant mieux ça voudrait dire qu'il n'y a plus de gaspillage et que tout le monde s'est emparé de cette question de l'anti-gaspi à mon avis on a encore quelques belles années devant nous avec les filles avant de faire ce constat là mais tant mieux, sur le fait qu'on disparaît,

  • Speaker #0

    tant mieux et justement je reviens sur le début de cette histoire avec les filles, tu nous disais que vous étiez laissées 6 mois avant de voir si oui ou non vous vous lanciez dans cette aventure, au bout de combien de temps vous vous êtes dit allez c'est bon on y va, on y va à fond

  • Speaker #1

    Déjà, ces six mois-là, on avait autour de nous des banques, qui, elles, pour le coup, sont vraiment parties en nous faisant totale confiance sur des choses écrites sur du papier, sur une belle histoire, mais il n'y avait vraiment rien. Il n'y avait vraiment rien quand les premières banques ont suivi. Donc, on avait de l'argent pour acheter les machines, on avait identifié les hâtes, on avait les boulangers qui étaient prêts à nous donner leur pain et quelques premiers magasins bio ici, quelques biocops de Nantes qui nous ont dit Ok, nous, on vous achètera les produits. Donc, à ce moment-là, on s'est dit On y va. On verra si ça reste à une échelle très locale, un petit atelier artisanal ou si ça grossit. Mais en tout cas, on y va, on fabrique des biscuits, on les vend et puis on verra. Et en fait, depuis, on s'est laissé porter par des ondes hyper positives et on se sent vraiment porté par des vents favorables parce qu'on a eu la chance que personne ne nous ferme vraiment les portes. Alors forcément, au quotidien, on a forcément des galères. La vie d'entrepreneur est faite de plein de rebondissements. Mais en soi, on n'a jamais eu de gros couacs ou de gros freins ou d'obstacles où on s'est dit qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on continue ou est-ce qu'on arrête ? Là, c'est mal engagé. Vraiment, on se sent porté par cet engouement qu'il y a. On sent que ça répond à un vrai besoin de nos clients. Et... un vrai besoin de tous les fabricants industriels ou boulangers de valoriser leurs invendus. Donc on sent que ça répond à des enjeux de société, environnementaux et sociaux. On sent que les clients sont là et qu'ils nous aident à faire grandir la démarche. On voit du coup notre impact positif grandir au quotidien, parce que plus les mois passent, plus on sauve de pain, plus on forme de travailleurs handicapés. Donc en fait, on est en permanence en train de se dire Ok, il faut qu'on aille à l'étape d'après, il faut qu'on y aille encore plus, encore plus vite, et qu'on prenne la place avant que les autres la prennent aussi, malgré tout. c'est quand même des sujets d'actualité. L'anti-gaspi et le handicap, il y a de plus en plus d'initiatives. Tant mieux, mais nous, on pourrait faire que ce soit nous en rayon que les autres.

  • Speaker #0

    Il y en a beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors qu'ils sont déjà sur l'un des deux piliers, soit le handicap, soit l'anti-gaspi. Il y a des marques qui commencent à vraiment prendre la parole sur ces sujets-là, notamment en grande distri, et tant mieux. Mais nous, on a aussi envie de grandir pour ne pas se faire manger et se noyer, parce que malgré tout, en grande distri, le rayon, il est fait de grosses industrielles et de grosses marques. Il faut quand même se dire qu'on arrive dans la cour des grands et qu'il faut qu'on se fasse une place. Donc nous, on a envie d'aller vite pour prendre cette place et pour vraiment devenir... Nous, on a envie d'être les Michel-Augustin de l'impact, d'être identifiés comme les nanas qui ont réussi à porter l'impact un peu haut et de le clamer haut et fort.

  • Speaker #0

    On sent chez vous que ce n'est pas un effet de mode, que c'est des vraies convictions. Tu vois, on pourrait avoir tendance à croire que, comme tu dis, il y a une place à prendre. Clairement, les marques s'en emparent et se mettent sur le créneau. Mais vous, on sent que c'est quand même une vraie conviction de fond. qui vous portent.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est ce qui nous est arrivé le plus, c'est quand les gens nous disent ce que vous faites, c'est que du marketing. En fait, viens avec nous chercher le pain le matin, viens avec nous former les équipes, viens avec nous, notre petite tante pèlerasse, et convaincre les gens que...

  • Speaker #0

    Le projet est né d'une rencontre de toutes les femmes qui sont passionnées, qui se sont rencontrées justement déjà dans une association.

  • Speaker #1

    En fait, nous, on le porte en nous et on espère que les gens comprennent que ce n'est pas du bullshit, que ce n'est pas juste un beau discours et que ce n'est pas juste trois nanas sympas qui ont envie de faire parler d'elles. En fait, c'est... on veut que le projet grandisse pour prendre la parole sur le handicap et l'antigaspi de manière beaucoup plus massive et que les gens ouvrent les yeux sur déjà tout ce qui est gaspillé en France et que chacun a son rôle à jouer, là pour le coup, de l'industriel au consommateur final. En fait, chacun peut agir pour moins gaspiller parce qu'on peut tous mieux faire dans ce champ-là et que tout le monde se rende compte que l'inclusion, c'est une vraie opportunité, que c'est un vrai... Enfin, nous, on carbure au sourire de nos travailleurs et qu'en fait, chaque entité peut collaborer avec des structures du handicap, que ça fait sens pour tout le monde. que c'est vraiment des schémas gagnants-gagnants. Et qu'en fait, nous, en plus, on est sur le handicap invisible. Donc, on veut aussi que les gens prennent conscience que chacun autour de soi, on est entouré de personnes handicapées qui ne le disent pas forcément. En fait, aller un peu à l'encontre des préjugés, de toutes les idées reçues qu'il y a. Parce que nous, il y a encore des gens qui goûtent dans nos biscuits et qui nous disent Ah, et en plus, c'est bon ! En fait, les gens, ils ont l'impression qu'on a fait les poubelles et que les handicapés, ils ont bavé dans les biscuits. Je le dis de manière cash, mais parce que c'est vraiment ça. Et désolée si ça en choque un peu, mais on se rend compte que, vraiment, il y a des idées reçues dans les deux côtés, handicap et anti-gaspi. et les gens sont toujours surpris qu'on puisse en faire des bons produits.

  • Speaker #0

    Donc nous, on essaye de lutter contre ça, justement parce qu'on veut rentrer avec la gourmandise et justement parce qu'on arrive avec un message plein d'optimisme. Nous, notre partie prise, c'est de défendre les causes sérieuses sans se prendre au sérieux. En fait, ce n'est pas parce qu'on est dans l'écologie qu'on est des femaines hyper... Enfin, je n'ai rien contre les femaines, mais on n'arrive pas avec un truc hyper militant. Dans l'écologie, il y a souvent des messages culpabilisateurs, moralisateurs, qui du coup peuvent faire peur et dire aux gens, en fait, je n'ai pas du tout envie de rentrer dans ces schémas de consommation parce que ça va être chiant ou parce qu'on va me dire, de toute façon, ce n'est jamais assez bien ce que tu fais. Et sur le champ du handicap, tu peux vite tomber dans quelque chose d'un peu larmoyant, de la pitié un peu pathos. Nous, on veut montrer que oui, on agit concrètement et on le fait vraiment parce qu'au quotidien, on est capable de mesurer ce qu'on fait. Mais en fait, on le fait avec du fun, de l'optimisme. Nous, on veut un peu avoir le triptyque gourmand, militant, marrant. En fait, les trois ne sont pas opposés. Mais dans la tête des gens, tu as l'impression que oui, mieux consommer, c'est se priver, c'est plus chiant, c'est moins bon. C'est vraiment faire des privations alors qu'en fait, pas du tout.

  • Speaker #1

    Et tu parlais de challenge tout à l'heure ? Quels ont été justement les plus grands défis que vous avez rencontrés depuis la création de Kinyon et de Handi Gaspi ?

  • Speaker #0

    Alors même si on n'a pas eu de gros obstacles, au début on arrivait quand même trois petites nanas dans un monde d'hommes, dans un monde industriel et dans un monde d'entrepreneurs qui est quand même encore très masculin. Alors heureusement ça évolue et on le voit évoluer mais malgré tout on arrivait avec nos belles idées. Donc il y en avait un peu qui nous prenaient pour les trois rêveuses qui, ok on écrit une belle histoire mais qui verra jamais le jour. Donc il y avait quand même des gens qui nous prenaient de haut, qui nous regardaient en disant mais ça donnera jamais rien. On sentait bien que pour certains, c'était pure utopie et que ça n'avait aucun avenir. Donc il y avait ce challenge au début de convaincre les gens que ça pouvait devenir un gros projet, que ça pouvait devenir un projet économique et rentable. Ce n'est pas juste parce que tu fais de l'impact que tu n'es pas rentable, que tu brûles du cash. On voulait vraiment prouver qu'on pouvait mêler impact positif et impact économique et rentabilité. Et nous, on venait de l'industrie, donc on avait envie de quelque chose de gros. On avait envie d'une marque nationale, on avait envie d'avoir des... des usines et des ateliers à nous. Donc au début, c'était ça. C'était montrer aux gens que ce n'était pas juste une belle idée sur du papier, mais qu'on pouvait le concrétiser. Et après, les challenges, c'est de prouver aux gens qu'on peut grandir, que ça peut devenir un vrai modèle, qu'on peut devenir une vraie marque et être à côté de l'UBN et Granola et Michel Augustin dans les rayons avec une autre histoire à raconter et que tout le monde a sa place, mais que nous, on a aussi notre histoire à raconter et que même si on n'a pas les moyens marketing et industriels de ces grands groupes, qu'on peut avoir une vraie place dans la consommation des Français. Et là, le challenge, c'est de lever des fonds. Le challenge qu'on vit là, à l'instant T, c'est le challenge de lever des fonds pour la première fois. Donc, c'est ouvrir notre capital à d'autres gens, parce que jusqu'à présent, c'était que nous trois. Donc, c'est ce défi de se dire, en fait, on croit au projet, on a envie de le faire grandir. Et du coup, pour l'accélération et pour lui donner vraiment tous les moyens d'aboutir vite et d'avoir les moyens de nos ambitions, il faut qu'on lève des fonds. Donc, c'est convaincre des investisseurs. On retombe dans un univers très masculin. On sait que les femmes pour lever des fonds, c'est beaucoup plus compliqué et que la part d'entreprise détenue par des femmes qui lèvent des fonds, elle est pour le coup vraiment réduite en France. Donc c'est le challenge d'embarquer de nouveaux acteurs, d'embarquer des partenaires dans cette aventure et de se dire qu'avec eux, on va être plus fortes et qu'on va pouvoir accélérer vraiment à partir de l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Vous allez accélérer sur quoi ? Ça va être quoi vos priorités ?

  • Speaker #0

    La priorité, ça va être de structurer les équipes parce que là, on arrive dans la cour des grands et on se rend compte que si on n'est pas tout à fait structuré, même si on a une belle histoire à raconter, il faut que derrière, on soit structuré. En fait, ça ne suffit pas. et qu'on ne nous fera pas de cadeaux dans ce monde de la grande distri et des grands schémas de distribution. Pour le coup, la grande distri sont plutôt nos alliés, mais on arrive dans un monde où quand même, en face de nous, ils sont tous hyper structurés. Ils ont des équipes sur le terrain de plusieurs dizaines de commerciaux où nous, on n'avait personne. Le but, ça va être déjà de structurer les équipes, notamment sur la partie commerciale, pour que nos produits, on soit sûr qu'ils soient en rayon, qu'ils soient visibles, qu'ils soient là et que les gens puissent les acheter. Et puis, ça va être de faire exploser les marques et vraiment de prendre la parole plus haut et plus fort. Pour devenir, c'est Michel-Augustin L'Impact. Michel-Augustin, si on les connaît, c'est que derrière, ils ont mis un peu de moyens quand même pour faire parler d'eux. Donc voilà, on a besoin de prendre la place et de s'installer dans nos différents circuits de distribution et à travers nos marques. Donc voilà, ça va être ça, ça va être se structurer. Alors bien sûr, on restera une petite structure, mais... Parce que cette idée,

  • Speaker #1

    c'est toujours de travailler avec des ZZ. Ah oui,

  • Speaker #0

    de toute façon, le modèle, c'est ça. Et dans la croissance qu'on va avoir l'année prochaine, c'est ouvrir d'autres ateliers. Donc on commence à SML modèle l'année prochaine et la levée va aussi permettre de... faire cet essai-mâle.

  • Speaker #1

    Vous travaillez avec combien des athes aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Là aujourd'hui on en a un, à Tavenay, où on a 30 biscuits de pieds, et donc on va ouvrir Lille l'année prochaine, et il y a Paris et Lyon en préparation donc on prépare la suite parce que s'il y a un gros contrat pour nous ça vaut enfin si, je sais pas on va en citer trois, Carrefour, UL Leclerc, comme ça il n'y a pas de jaloux nous ouvre au National du jour au lendemain, pour nous, c'est des volumes de prod qui vont être...

  • Speaker #1

    Ça serait quoi ? C'est qu'on se rende compte de l'échelle de la croissance ?

  • Speaker #0

    En fait, ça va justifier le fait qu'à chaque fois, on ouvre un atelier et qu'on l'ouvre à chaque fois au plus proche de leur succursale. En fait, l'idée de l'essai MAJ, c'est de se dire, malheureusement, des invendus, il n'y en a pas qu'à Nantes, et des structures du handicap comme des ESAT en manque d'activité, il n'y en a pas qu'à Nantes. Donc, assez vite, on peut ouvrir... Plein d'ateliers partout. Alors, il ne faut pas non plus qu'on en ouvre trop, parce qu'en fait, avoir 30 ateliers l'année prochaine et pas réussir à vendre les produits, ça n'a pas de sens, parce que du coup, ça met aussi en péril l'ESAT qui s'est impliqué et qui a investi dans le projet. Donc, l'idée, c'est vraiment de nous appuyer sur ces gros contrats et ces gros partenaires pour ouvrir des nouveaux ateliers et les ouvrir dans les zones où on sait qu'on aura assez d'invendus, des ESAT et assez de clients pour commercialiser les produits dans une logique à chaque fois de circuit court. C'est que là, aujourd'hui, on fabrique à Nantes et on livre partout en France. Mais demain, du coup, Nantes ne livrera que l'Ouest. Paris livrera la région parisienne, Lille le Nord. Et on aura un peu toutes les métropoles couvertes, le Sud-Est, le Sud-Ouest, ouvertes par cet essai MAJLA. Et donc, il faut qu'on soit prêt à dégainer parce que ces clients-là, un carrefour peut vite nous faire grandir. Donc là, Lille s'est bien engagée. Enfin, tout est déjà quasiment prêt à appuyer sur le bouton. Mais Paris et Lyon, on identifie dès maintenant nos partenaires. Comme ça, s'il y a besoin d'appuyer sur le bouton, assez vite, on enclenche la dynamique chez eux.

  • Speaker #1

    Vous l'avez terminé quand cette levée de fonds ?

  • Speaker #0

    À Noël, on part avec l'argent sur le compte. Parce qu'aujourd'hui,

  • Speaker #1

    racontez-nous comment on se répartit votre chiffre d'affaires et est-ce que vous êtes rentable ?

  • Speaker #0

    Alors on n'est pas encore rentable. En fait, on aurait pu être rentable à Savenay dans les prochains mois, parce qu'on sent qu'on n'est pas loin de la rentabilité et que le modèle peut marcher. Mais en gros, soit on faisait le choix de rester en local avec un atelier, mais du coup de ne pas staffer les équipes et de rester à cette échelle-là, on aurait été rentable à Savenay. Bon, nous, on a envie de plus. Donc on a... Dès cette année, staffer les équipes un peu mieux en attendant la levée, mais on a quand même recruté sur la partie commerciale cette année pour préparer la suite. Donc on a retapé dans notre rentable cette année. En fait, les marchés de l'alimentaire, c'est des marchés de masse, donc il faut atteindre un certain seuil. Et nous, on a fait le choix de ne pas nous concentrer sur le local, mais d'aller au national. Donc il va falloir qu'on atteigne un seuil critique dans l'alimentaire, dans ce marché de masse, qui fait qu'on sera rentable en 2026 maintenant, avec cette ouverture d'atelier qui va venir. Du coup, écraser les coûts. En gros, on sera rentable en 2026. Donc l'activité n'est pas encore rentable, mais on sait pourquoi. Et on sait ce qu'il faut faire maintenant pour être rentable. Donc ça, c'est assez chouette parce qu'on sent que ce n'est pas un truc, tu sais, lointain de la rentabilité un jour. Non, on sait ce qu'il faut faire pour l'être et on voit bien sur quel levier on va pouvoir jouer. Donc là, on fait en gros 500 000 euros de chiffre sur l'année, avec la moitié qui est portée par les magasins bio. Donc toutes ces enseignes, Biocoop, Naturalia, Sobio, c'est bon, la moitié est faite chez ces gens-là. Tout l'univers des magasins bio dans lequel il y a autant d'indépendants que de magasins chaînés. Et après, on a une grosse partie en hors-domicile. Donc dans l'hors-domicile, il y a les acteurs comme la SNCF, mais il y a les hôtels, les restaurants, la restauration collective, les lieux de loisirs comme les cinémas pâtés où on est aussi implanté. Et après le reste, donc en gros, ça fait la moitié plus un quart de l'heure domicile, mais qui est un quart qui est en train de grandir. À vitesse accélérée. Et ensuite, on a toutes les entreprises, les assos et la grande distribution, qui ne se lit pas encore beaucoup parce qu'on l'a lancée cette année. Donc en chiffre d'affaires global, elle va se lire beaucoup à partir de l'année prochaine. Mais on a toutes les entreprises et les assos qui, pour la semaine du handicap, pour les cadeaux de fin d'année, pour des goodies à impact, pensent à nous. Et qui du coup, parce que c'est des grosses entreprises, nous font des grosses commandes. qui viennent vite booster le chiffre d'affaires. Donc là, septembre-décembre, on est dans le dur des entreprises qui, pour les cadeaux de fin d'année et pour la semaine du handicap, pensent à nous. Donc là, on a des grosses commandes qui tombent de grosses entreprises françaises qui viennent du coup booster le chiffre d'affaires sur la fin d'année. C'est des devis à cinq ou six chiffres qui font plaisir.

  • Speaker #1

    Mais vous les démarchez ou c'est elles qui viennent vous chercher ?

  • Speaker #0

    Non, on a la chance d'avoir beaucoup de demandes entrantes. Les seuls clients qu'on est allés démarcher, c'est la grande distri pour faire nos tests en local. Donc c'est là qu'on a fait le tour des magasins. Mais jusqu'à présent, sur Kignon, on a la chance d'avoir de la demande entrante.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'elles ont entendu parler de vous ?

  • Speaker #0

    Par plein de biais différents, des fois des biais improbables. Par exemple, la SNCF nous a rencontrés dans une kermesse, en tout cas vu nos produits dans une kermesse. Des fois, tu essaies de préparer plein de choses, et c'est le truc improbable qui te rend visible. Mais sinon, on essaie d'être dans plein d'événements, donc on s'incruste dans plein d'événements qui sont liés aux causes qu'on défend. Et il y en a beaucoup, en local et en national. Donc on essaie d'être sur plein d'événements, sur des salons. On a la chance que les journalistes... parlent souvent de nous dans leurs médias en presse, radio, télé. Et on se rend compte de l'impact que ça a après d'être dans Ouest-France ou d'Est. Là cet été, on était en pub télé sur les chaînes du groupe TF1 et c'était une campagne qui nous était offerte par une régie pub. Et en fait, toute cette visibilité un peu en fil rouge. Ça fait que les gens pensent à nous. Et après, le fait aussi qu'on aille sur plein de concours. Je te le disais tout à l'heure en off, qu'on était des bêtes à concours et que le fait qu'on soit trois femmes dans le bio, le handicap, l'économie circulaire, on se fait de la discrimination positive où on sait que du coup, on peut aller chercher des prix et des trophées. Et en fait, pour nous, c'est un vrai accélérateur, ces prix et ces trophées. Donc, je sais que tous les entrepreneurs ne partagent pas le fait que les concours soient un vrai tremplin, mais nous, c'est le cas. Et en fait, les gens soit font partie du jury, soit sont dans la salle quand on reçoit notre prix. Et après, quand ils ont des événements, ou quand ils connaissent du monde, ou quand ils ont besoin de biscuits, parce que finalement, tout le monde mange des biscuits, en pro, en perso, toutes les entreprises ont à un moment donné besoin de commander des biscuits, tous ceux qui sont dans le secteur de la distribution, de la restauration, ont des biscuits. Donc en fait, les gens pensent à nous assez naturellement pour dire Ah bah cette année, j'ai envie de faire un cadeau de Noël qui a du sens, est-ce que vous pouvez me personnaliser des paquets ? Ah bah tiens, moi je connais une chaîne de restaurant, est-ce que vous voulez que je vous fasse rentrer ? Ça se construit un peu comme ça, donc on n'est pas encore une marque de notoriété publique. et connu de tous, mais on sent que les gens parlent de nous et qu'en tout cas, ils ont le réflexe de penser à nous. Donc, c'est hyper chouette de voir que ces acteurs, qui sont plutôt des grosses marques ou des grosses entités, pensent à nous à des moments clés dans l'année. Donc, c'est chouette.

  • Speaker #1

    Et le marché du bio est en pleine perte de vitesse. Tu parlais quand même de la moitié de votre chiffre d'affaires qui est fait par des magasins bio. Ça, ce n'est pas quelque chose qui vous effraie ? Comment est-ce que vous envisagez la suite ?

  • Speaker #0

    On sent que... En effet, le bio ne va pas hyper bien. Ça a tendance à se stabiliser. Mais on se rend compte que ce qui plaît aux gens dans la démarche sur nos biscuits, ce n'est pas le bio. Le bio, c'est la cerise sur le gâteau, mais d'une démarche plus poussée. Et ce que les gens retiennent de nous, c'est le handicap et l'antigaspie. Donc finalement, le bio... Au début, on voulait vraiment pousser les curseurs environnementaux le plus loin possible. Donc on a tout lancé en bio. Aujourd'hui, on se rend compte que le bio ne va pas hyper bien. C'est vrai. Et que nous, les gens ne nous achètent pas parce qu'on est bio. et surtout on se rend compte que tous les gisements d'invendus qu'on nous propose aujourd'hui ne sont pas forcément sur du bio. Donc on va garder du bio, mais on va ouvrir à du non-bio. En fait, nous, notre enjeu, c'est de sauver toujours plus de matière pour créer toujours plus d'emplois inclusifs. Donc nous, c'est ça, notre sujet, c'est Andy Gaspi. Donc c'est d'aller toujours plus loin sur ces deux piliers. Et aujourd'hui, le bio, sur certains circuits ou auprès de certains partenaires, c'est un peu un frein au passage à l'échelle, parce que tous ces acteurs de la distribution ou de l'industrie agroalimentaire qui nous disent Ok, moi je jette toutes ces coques de macarons En fait, ce n'est pas des acteurs du bio, mais pour autant, nous, on n'a pas envie de leur dire non, vous n'êtes pas en bio, on ne va pas vous accompagner dans des schémas de valorisation Donc, on va avoir des gammes en non-bio pour aller plus loin dans notre impact positif. Et après, ce qu'on voit aussi, c'est que les acteurs qui vont nous faire grandir, c'est beaucoup les acteurs du hors-domicile, parce qu'en termes de volume, de puissance, de présence sur le territoire, c'est des acteurs qui peuvent nous faire grandir vite. On l'a bien vu avec la SNCF, à quel point un contrat avec la SNCF, ça, on s'envole, on prend la grande vitesse, c'est le cas de le dire. On sent que les réseaux bio sont nos partenaires de la première heure et qu'ils vont être là, mais qu'il y a d'autres acteurs autour qui vont nous faire grandir, le hors-domicile et la grande distribution en étant les deux meilleurs exemples. On va pouvoir s'appuyer, nous en tout cas, sur leur force de frappe et leur présence pour dégainer et aller toujours plus loin dans l'impact. En fait, nous c'est facile, plus on vend, plus on sauve de matière, plus on forme de travail handicapé. Donc en fait, le sujet c'est plus les gens montrent le biscuit et plus on sera capable de nourrir notre démarche. d'un point de vue social et environnemental. Du coup,

  • Speaker #1

    ce n'est pas quelque chose qui t'effraie.

  • Speaker #0

    Non. Et puis, nous, on fait en fonction des opportunités aussi, des gens qui viennent nous chercher. On adapte l'offre, on adapte les recettes en fonction des gens qui viennent nous chercher. Parce que nous, on est déjà hyper fiers de ça, que les gens nous identifient comme étant maintenant un acteur qui commence à avoir une place dans ces schémas handi-gaspi. Et donc, on essaye d'avancer avec eux. Après, il y a des gens avec qui probablement on n'arrivera pas à avancer parce que... Parce que ce n'est pas le bon moment, ce n'est pas la bonne personne. Mais en tout cas, on sent que ça fait écho à plein d'acteurs, de gros acteurs. Et parce que c'est des gros acteurs, on va pouvoir sauver plein de choses et ouvrir plein d'ateliers. Donc en fait, nous, pour l'instant, on est vraiment dans ce truc de... on n'est fermé à personne. Forcément, les réseaux bio et la grande distri, ce n'est pas des réseaux qui s'apprécient beaucoup. Donc on sait que ça ne sera pas toujours très bien perçu qu'on avance avec la grande distri, mais en même temps... Nous, on a envie d'avancer avec tout le monde. En fait, nous, on n'a pas envie de se fermer de porte. En fait, nous, on a envie de nous appuyer sur tous ces partenaires-là pour aller plus loin dans notre mission. Dans des places à certains, on va avancer et puis on va grandir avec tout. Nous, on n'a pas envie de se dire, OK, il y a les circuits comme ci, les circuits comme ça, machin. Nous, c'est en fait parce qu'ils vendent tous des biscuits, parce que tout le monde mange des biscuits, avançons avec tous ces gens-là et arrêtons l'hypocrisie de se dire qu'il y a plein de circuits et que du coup, les circuits ne sont pas compatibles. En fait, appuyons-nous sur eux. toute la manière de consommer des Français. Et parce qu'on est Français, on fait nos courses dans plein d'endroits, on va au resto dans plein d'endroits, et puis allons-y gaiement.

  • Speaker #1

    Et tu parlais d'être distribuée par la SNCF, t'as dû voir, j'imagine, un avant, un après, ça a dû vous donner une force de frappe énorme,

  • Speaker #0

    non ? Oui.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que ça t'a été cette histoire ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, c'est eux qui nous ont appelés. Donc déjà, quand tu reçois ce coup de fil, t'es hyper excitée. Du coup, ils ont un partenaire, la SNCF, qui s'occupe de toute la partie restauration dans les trains. Et en fait, il y a eu un bon alignement de planète où à la fois la SNCF, qui est leur client, nous a vus dans une kermesse. Et puis après, ils ont entendu parler de nous par un autre biais. Puis ils nous ont vus dans les médias. En fait, en l'espace de 3-4 semaines, ils ont entendu parler de nous 3-4 fois. Donc ils se sont dit, bon, il y a peut-être quelque chose à faire. Donc ils nous ont appelés. Ils ont dit, est-ce que ça vous intéresse d'être dans les trains ? Oui, Très très très envie. Et donc on a développé une offre parce qu'à l'époque on n'avait que le format magasin, donc un format familial à partager, et eux ils voulaient du portion individuelle, ce qu'on n'avait pas du tout à l'époque. Mais on avait tellement envie d'être sur la carte que du coup on a vraiment mis nos priorités que là-dessus. On s'est dit ok, il nous faut ce contrat, donc on y va, on développe une offre spécifique, donc la petite offre snacking individuelle. Et du coup on a été six mois dans les trains, donc c'est des systèmes de cartes qui tournent, donc on y a été pendant six mois. Bon espoir de retrouver notre place l'année prochaine. Mais déjà pendant six mois, on voit à quel point ça nous a rendu visibles. Parce que tout le monde prend le train. Que tu le prennes pour des raisons perso, pour des raisons pro, tout le monde prend le train. Autant avant, on n'était que dans les réseaux bio, donc c'est quand même des marchés de niche. Là, tout le monde nous a vus, que ce soit les familles qui partaient en vacances ou les chefs d'entreprise qui vont prendre leur petit café au wagon-bar. Vraiment, ça nous a ouvert plein de portes. Du coup, il y a des patrons de grands groupes industriels. qui nous ont écrit des petits messages privés, il faut qu'on se voit rapidement. Il y a le cabinet de la ministre qui nous a appelés en disant La ministre, vous voulez dans son cabinet parce qu'elle vous a vu dans le train ? En fait, ça nous a ouvert de la visibilité et des portes de dingue. Et en termes de notoriété, c'est la meilleure campagne média qu'on puisse avoir d'être dans les trains. Parce que c'est du média gratuit, c'est même du média payé parce qu'on t'achète les produits. C'est un super accélérateur d'être dans les trains. Donc à toutes les marques qui ont l'opportunité d'y être, même si ce n'est pas des schémas hyper rentables. Forcément, ils achètent de la quantité, mais en termes de visibilité, c'est ouf.

  • Speaker #1

    Quand on pense que cette histoire a démarré en septembre 2021, comment tu te sens aujourd'hui avec ces trois années qui viennent de s'écouler ?

  • Speaker #0

    On a toujours la même expression avec les filles. Les filles ont été mamans toutes les deux cette année. L'année était un peu chamboulée parce qu'on n'était pas en trio, on était en duo. Et jamais le même duo, parce qu'il y en a une qui était en congé mat le premier semestre et l'autre qui est en congé mat en ce moment. Donc c'était une année un peu chamboulée. Il y a plein de choses qui nous sont arrivées, mais on était en sous-effectif, donc une année fatigante. Mais en fait, on est tellement boostés par ce qui nous arrive, par toutes ces opportunités qui se présentent à nous, tous ces gens qui nous tendent la main. Donc en fait, on a toujours la même excitation. Les enjeux ne sont pas les mêmes et maintenant, on a une équipe à gérer. Si on plantait la boîte, on n'était que trois. Maintenant, si on plante la boîte, on a un peu plus nombreux. En fait, on est hyper optimistes. Peut-être naïvement, peut-être qu'on se dira dans six mois qu'on était trop naïves. Mais là, en fait, on est survoltés. On prend tout ce qu'il y a à prendre, on donne tout ce qu'on peut donner sur le projet. On ne sait pas du tout où ça va nous mener parce qu'il y a plein de boîtes autour de nous qui sont en train de fermer, qui étaient des super boîtes avec des super enjeux, des super impacts, qui avaient des modèles installés et qui sont en train de mettre la clé sous la porte. Donc on sait qu'on est sur une ligne de crête. Et on sait qu'à tout moment, soit on tombe de cette montagne, soit on s'envole et on défonce tout. Mais on sait que la limite, elle est hyper fine et que d'un moment à un autre, tout peut s'adrêter ou tout peut s'envoler. On en est consciente. Je pense que les équipes en sont conscientes aussi. Mais en même temps, on donne tout pour que le projet... Pour qu'on puisse défoncer l'UEBN. Et que demain, quand on parle des biscuits trinantaises, on dise qu'il y avait l'UBN et maintenant, il y a Andy Gaspi. Mais voilà, du coup, on est... En fait, on prend beaucoup de plaisir. Je pense que le jour où on ne s'amusera plus autant, c'est qu'on aura fini. Enfin, qu'on aura... Je ne sais pas, qu'il faudra qu'on passe à autre chose. Mais en même temps, là, on est... En fait, on n'a jamais aussi peu dormi. On ne s'est jamais aussi mal payé que ce qu'on fait là, en ce moment. Mais en même temps, on ne s'est jamais autant éclaté. En fait, c'est vraiment notre carburant. On se lève, on sait exactement pourquoi on se lève, on sait pour qui on se lève, on sait pourquoi on le fait. Et en fait, ça n'a pas de prix. Franchement, je ne reviendrai jamais sur mon salaire Nestlé. En tout cas, pas tout de suite, mais il ne me manque pas du tout mon salaire Nestlé, mon petit confort de grand groupe. Et puis, on a l'opportunité de rencontrer tellement de monde à travers le projet. Ouais, franchement... Allez-y, entreprenez !

  • Speaker #1

    Et justement, tu parles de ton salaire Nestlé, tu nous parlais du début de cette aventure entrepreneuriale et de ta recherche de sens aussi dans ton métier. Qu'est-ce que cette aventure a changé chez toi, personnellement ?

  • Speaker #0

    Déjà, elle m'a redonné le sourire et l'envie et la patate. En fait, je pense que chez Nestlé, j'étais arrivée au bout d'une histoire parce que... Encore une fois, vraiment, je ne crache pas sur mes années Nestlé, mais t'es quand même dans un grand groupe, c'est très politisé, tout le monde est un peu lissé, tout le monde sort de la même école de commerce, tout le monde a... À son petit périmètre, les gens sont un peu des clones d'eux-mêmes. En plus, souvent, ils recrutent les mêmes écoles de commerce, les mêmes parcours. Donc tout le monde est un peu un clone. Il ne faut pas rire trop fort, il ne faut pas dire non, il ne faut pas aller à l'encontre de ce que pensent les autres. Du coup, je ne me reconnaissais plus, je n'avais plus l'impression d'être moi-même. Je ne pouvais plus m'exprimer du bon moment, je n'avais pas l'impression de travailler avec mes tripes, et moi j'ai besoin de travailler avec mes tripes. Et donc là déjà je me suis retrouvée avec moi-même, je suis hyper alignée avec ce que je suis dans ma vie, et ce que je fais au quotidien. Donc en fait il n'y a pas forcément de limite entre le pro et le perso, donc c'est souvent un peu le problème, mais en même temps ça ne me dérange pas, parce que c'est hyper aligné, et que c'est hyper cohérent entre ce que je suis dans ma vie, ce que j'ai envie d'inculquer à mes enfants, et ce que je fais au quotidien. Et du coup je suis hyper fière aussi que mes enfants me voient m'éclater. Qu'ils n'aient pas l'impression que dans la vie, il faut travailler pour ramener de l'argent et pour nourrir sa famille. Mais qu'en fait, tu peux t'éclater dans ce que tu fais. Et oui, il y a plein de fois où je suis en déplacement. Et oui, je fais des heures. Je ne suis pas tous les soirs à la maison. Mais en même temps, quand je ne le suis pas, ils savent où je suis. Ils voient que je suis trop contente de ce que je fais. Donc, je pense que ça ne les déstabilise pas que je ne sois pas là tous les soirs. Parce qu'ils voient que c'est pour la bonne cause et que c'est pour du mieux. Donc ça a changé cette niaque et cette envie, et ça a changé vraiment mon rapport au travail, où en fait, il n'y a pas vraiment de frontières, mais en fait, tout nourrit la même cause, donc en fait, vraiment on s'éclate. Et les filles, elles sont dans ce même état d'esprit, et on a vraiment envie d'insuffler ça aux équipes. Alors forcément, on ne peut pas demander aux équipes la même application que ce que nous on a, et ce n'est pas ce qu'on veut. Mais leur montrer qu'en fait, si tu crois en ton projet, et que tu te donnes les moyens, enfin les moyens même pas financiers, mais juste que tu te donnes à fond. Et bien ça peut voir le jour et ça peut grandir. Et on verra vraiment encore une fois, on verra où ça nous mène. On n'a aucune idée de là où ça nous mène. Nous, on a des envies, mais entre la réalité, le marché et puis nos envies. Mais en tout cas, on profite, on prend tout ce qu'il y a à prendre et c'est hyper chouette.

  • Speaker #1

    Quel a été le moment le plus marquant depuis le début de cette aventure pour toi ?

  • Speaker #0

    C'est dur de donner un moment parce qu'en fait, il y a plein de choses qui nous arrivent. Il y a plein de beaux moments, de moments de doute. Donc il n'y en a pas. Je ne sais pas s'il y en a vraiment un, peut-être quand on a déposé les statuts, parce qu'en fait c'était concret. C'était tout ce qu'on se disait un peu entre copines, si on faisait ça, si on faisait ça. À un moment, ça devient concret, c'est réel, on a vraiment une entreprise et on prend le statut de chef d'entreprise. Bon, il y a un beau statut au quotidien, on n'a pas l'impression d'être chef d'entreprise. Mais en fait, tu as une responsabilité, tu as créé la boîte, maintenant il faut lui donner du corps, il faut que ça existe, il faut qu'il y ait du concret derrière. Mais après, ce qui est cool, c'est que des étapes marquantes, on en a tout le temps, il se passe. tout le temps des nouvelles choses, qui nous obligent à revoir un peu notre modèle, à nous adapter, à créer des choses. Et en fait, c'est ça aussi qui est hyper stimulant, c'est qu'entre ce qu'on avait en tête il y a trois ans et ce qu'on fait aujourd'hui, il y a déjà plein de choses qui ont évolué. Et dans cinq ans, en fait, peut-être que ça sera encore différent. Mais tant que ça nourrit nos enjeux sociaux et environnementaux, on n'a pas l'impression de se trahir ou de changer ce qu'on avait en tête. Au contraire, c'est pour aller toujours plus loin. Donc, je pense qu'on aura encore plein de faits marquants. Là, la levée en est une quand même, parce que c'est la première fois qu'on ouvre notre capital à des gens qui ne sont pas nous, qui ne sont pas nous trois. En fait, on est vraiment à la fois hyper excités de faire cette levée de fonds parce qu'on sait que derrière, on va pouvoir dérouler le plan et qu'on aura les moyens de nos ambitions, en tout cas financièrement. Mais en même temps, on a une énorme appréhension de se dire que là, c'est notre bébé à trois. On a un trouble et c'est notre bébé à trois. Mais que demain, en fait, il y a une part du gâteau qui ne sera plus dans nos mains. Et on ne sait pas ce que ça va donner avec ces gens-là. tant qu'on ne l'a pas vécu, tant qu'on n'a pas porté les choses ensemble dans les moments hyper cool mais comme dans les moments de galère, on ne sait pas donc il y a quand même une grosse appréhension sur cette levée.

  • Speaker #1

    Une grosse pas d'incertitude c'est ça,

  • Speaker #0

    mais elle était nécessaire donc on verra et on va avancer on sent que les gens qui nous rejoignent sont plutôt des gens qui partagent nos valeurs qui ont envie de rejoindre l'aventure et pas juste d'investir pour dans 5 ans ressortir en ayant fait des gros coefs, parce que de toute façon ils ne les feront pas, qu'ils en soient conscients de ce fait Mais en fait, ils ne rentrent pas pour l'aspect financier, ils rentrent pour les valeurs qu'on éfend, pour l'aventure, pour avoir leur rôle à jouer dans cette aventure.

  • Speaker #1

    Justement, quel rôle penses-tu que les entrepreneurs peuvent jouer dans cette transition écologique, sociale, environnementale ?

  • Speaker #0

    Un gros rôle à jouer, parce que finalement, oui, on peut agir en tant que citoyen, et il y en a déjà plein qui le font. Mais en fait, il faut que les acteurs économiques, publics et politiques s'emparent de ces sujets-là, parce que c'est des structures plus grosses qui, du coup, si elles vont dans... la direction de plus d'impact, forcément ça va réagir plus. Si on arrive à bouger les paquebots, même si le paquebot ne bouge qu'un tout petit peu, ça aura un gros effet et ça viendra compléter. En fait, il ne faut pas que le citoyen arrête, il ne faut pas que les assos arrêtent, mais en fait, il faut que tout le monde aille dans le même sens. Parce que sinon, si toi tu agis en tant que citoyen et que les assos, elles essayent, mais en fait que les acteurs économiques, ils restent dans leur truc de on produit toujours plus pour faire toujours plus de bénéfices Bon, ça ne marchera pas. Donc moi, je pense que les entrepreneurs, mais quelle que soit la taille de l'entrepreneur, peuvent avoir un rôle à jouer. parce que ça emmène des nouveaux modèles, ça donne des nouvelles idées, ça inspire les autres. Nous, c'est aussi pour ça qu'on est hyper fiers que les industriels nous contactent. C'est qu'en fait, eux, ils ne nous ont pas attendus pour devenir ce qu'ils sont. C'est des boîtes qui ont plusieurs décennies, voire plusieurs siècles, qui sont énormes, que tout le monde connaît. Mais en fait, ils se sont rendus compte qu'ils sont un peu au bout du modèle de la grosse industrie qui produit toujours plus. En fait, je produis toujours plus, ça veut dire, égal, je produis toujours plus de déchets. Donc, je perds toujours plus d'argent parce que ces déchets, ils les ont payés, ils les jettent. Du coup, ils perdent de l'argent. Donc, soit pour des raisons écologiques, soit pour des raisons économiques. À un moment, ils se disent que le modèle, il est un peu au bout. Ou en tout cas, il peut s'améliorer. Donc, moi, je pense vraiment que les entrepreneurs doivent s'emparer de ces sujets. Même si tu as l'impression d'être un petit entrepreneur dans ton coin, ce qu'on est encore aujourd'hui. En fait, il faut quand même essayer de montrer que d'autres modèles sont possibles. Ce ne sont pas forcément des modèles qui vont s'opposer. Au contraire, je pense que ce sont des modèles qui vont se compléter. Les gros vont s'inspirer des petits, et les petits vont s'appuyer sur les gros. Je pense que ça paraît un peu idéaliste, ce que je raconte. Mais je suis persuadée qu'il faut arrêter d'avancer en silo, chacun dans son coin, de Ah non, vous, vous êtes comme ça, vous êtes une grosse industrie, vous êtes des gros pollueurs, je ne vous parle pas, parce que moi, je suis dans mon truc à impact. Je pense qu'il faut qu'on se mette tous autour de la table et qu'on invente des schémas ensemble. Parce qu'en fait, la planète, par contre... On a tous la même. On n'est pas en silo dans notre planète. On a tous la même planète. Donc, essayons de la préserver ensemble. Et c'est là qu'on y arrivera.

  • Speaker #1

    Et tu parlais d'inspiration. Qui est-ce ? Quel dirigeant ? Quel chef d'entreprise, toi, t'inspires ? Ça peut être plus large, d'ailleurs, qu'un dirigeant. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, on a la chance, avec cette aventure, de rencontrer plein d'entrepreneurs de toute taille d'entreprise. Vraiment des entrepreneurs qui se sont lancés il y a trois mois, des gens qui gèrent des boîtes familiales depuis des siècles. Et en fait, on se rend compte qu'ils ont... Déjà, qui sont tous animés par des valeurs, qui sont des valeurs les mêmes que les nôtres ou pas, mais en fait, on se rend compte que c'est des métiers passion, que c'est des gens qui travaillent avec leur trip, qui défendent des modèles, et qui, face au vent qui se présente à eux, vont vraiment toujours défendre ça. Et donc, on rencontre plein de gens qui nous inspirent, mais pas forcément autour du handicap et de l'antigaspi, parce qu'on en rencontre forcément, et forcément, quand on a rencontré Lucie Bach de Tougou Tougou, La petite nénette qui a lancé ça, elle devait avoir 20 ans. Forcément, on s'est dit, waouh, on rencontre la star de l'anti-gaspi. Donc oui, je peux citer Lucie, qui n'est plus chez Togo Togo maintenant, mais qui a créé ce truc-là, où dans l'univers de l'anti-gaspi, c'est quand même une référence et où ça a vraiment fait évoluer les pratiques. En plus, c'était une femme et en plus, ça a été jeune. Finalement, dans tous les réseaux dans lesquels on est, que ce soit des réseaux d'entrepreneurs au sens large, des réseaux d'industriels de la bio, des réseaux du handicap, en fait, il n'y a pas. Il y a plein de gens aspirants. Il y a plein de gens qui ne sont pas forcément visibles, exposés et médiatisés. Lucie, pour le coup, elle a une belle médiatisation et tant mieux. Mais il y a plein de gens qui avancent dans leurs coins, dans leurs usines, dans leurs entreprises, qui n'ont jamais pris la parole en médias, qui n'ont jamais fait savoir les valeurs qu'ils défendaient au sein de l'entreprise, mais qui mettent en place plein de belles choses pour leurs clients, pour leurs équipes, pour aller dans le sens de l'écologie, du développement durable. Et en fait, ces gens sont passionnants. c'est aussi pour ça qu'on fait plein de soirées et plein d'événements c'est qu'on sait qu'on va rencontrer des gens inspirants qui vont à travers leurs aventures et leurs histoires nous inspirer nous aussi à notre échelle et avec ce qu'on essaye de mettre en oeuvre et du coup ça nous permet de gagner du temps ou de rencontrer d'autres gens et d'ouvrir les chakras donc voilà du coup c'est difficile de donner une personne parce qu'en fait c'est tous ces gens qu'on rencontre qui font les personnes qu'on est aujourd'hui et qui font qu'on a envie de se défoncer parce que eux ils se défoncent et ça marche et... Même quand ils sont plus âgés et que ça fait déjà 50 ans qu'ils font ça, ils ont toujours la même niaque et cette même excitation. Donc en fait, on a envie d'être comme eux et de retraiter, dire on a encore tout ça à faire et j'ai déjà accompli tout ça. Donc voilà, c'est des belles rencontres.

  • Speaker #1

    Et je vais terminer ce podcast par des questions sur Nantes. Qu'est-ce que cette ville vous a offert en termes d'opportunités ?

  • Speaker #0

    Aucune de nous trois n'est nantaise. Donc moi, comme je disais, je suis grenobloise. Alix, elle est de Troyes et Louise, elle est région parisienne. On s'est toutes retrouvées... en même temps à Nantes pour des raisons pro, perso. Et en fait, pour nous, c'était évident qu'il fallait qu'on entreprenne ici, parce que pour nous, c'est un terreau hyper fertile sur toutes les questions d'économie sociale et solidaire. Il y a un gros écosystème, il y a plein d'acteurs, et à la fois, c'est un gros bassin alimentaire. Donc en fait, on sentait que tout ce qui était impact, il y avait les bons interlocuteurs, que tout ce qui était alimentaire, en fait, c'était déjà une région agroalimentaire. Et puis, on vit plutôt à la campagne, nous, mais on est très souvent à la ville. Il n'en est pas très loin de la ville. Mais en fait, on s'y sent bien parce que c'est une ville à taille humaine. C'est une ville où tu peux faire plein de choses, où il y a plein de réseaux, plein d'écosystèmes qui se rencontrent. D'un point de vue aussi perso, familial, il se passe plein de choses. En fait, tu as toujours quelque chose à faire. Tu as toujours des gens à rencontrer. Tu as plein de nouvelles initiatives qui se mettent en place, qui vont dans le bon sens en plus. Il y a plein de belles choses qui se passent sur le territoire et je pense qu'on en ignore encore plein. Donc on a... Toujours les portes qui sont ouvertes, on a toujours eu des oreilles dispo pour nous écouter, pour nous aider. Et dès le départ, il y a plein d'acteurs de Nantais qui nous ont aidés, soit en juste nous recevant, en écoutant la démarche, en disant est-ce que vous avez posé cette question-là, enfin qui nous ont challengé au départ. Il y a plein de chefs d'entreprise qui nous ont reçus alors qu'on n'était encore rien. Eux, c'était des gros chefs d'entreprise, mais qui nous ont reçus pour nous partager leur expérience, pour nous ouvrir leur réseau, pour nous ouvrir leur bureau. On ne s'est vraiment pas posé la question de où on allait entreprendre. On avait envie de rester à Nantes, nous, de nous projeter dans nos vies familiales à Nantes et de rester ici. Et tous les réseaux qui nous accompagnent sont des réseaux nantais dans lesquels on se sent hyper bien, qu'on a envie de faire connaître, qu'on a envie de développer. Donc, Made in L.A., on l'écrit sur tous nos packs, mais c'est vrai, bientôt, on va se faire tatouer le Made in L.A., le fabriqué en Loire-Atlantique, pour ceux qui ne sont pas du Nantes, la West Coast. Et en fait, on est hyper cher du 44. Est-ce que vous avez déjà collaboré avec des entreprises ou des initiatives nantaises ?

  • Speaker #1

    On est dans le réseau Entreprendre Atlantique, donc c'est que des chefs d'entreprise du territoire, mais beaucoup sont nantais. On est dans Entrepreneurs Bio des Pays de la Loire, on est très proche des Écosoli et de toute l'économie sociale et solidaire nantais. Donc c'est des gens qu'on rencontre hyper souvent, soit parce qu'on a voulu les rencontrer et qu'on a vraiment calé un moment avec eux, soit parce qu'on est tellement sur des questions et des valeurs communes qu'on se voit à des événements, à des occasions, à des salons, on les voit. on les voit tout le temps. Après, il y en a avec qui on va plus loin parce qu'on a envie d'écrire des histoires. Mais même dans nos partenaires, tu vois, nos graphistes, nos agences de com, nos banques, nos fournisseurs d'invendus, tous les partenaires qu'on a, c'est des acteurs nantais. Et quand on lance un nouveau projet, on va avant tout sonder l'écosystème nantais. Et si on ne trouve pas dans l'écosystème nantais, ce qui, pour l'instant, n'est jamais arrivé, on ouvre un peu plus large. Mais en fait, tous nos... notre écosystème est là. Alors, il commence à s'agrandir un peu parce qu'on a beaucoup de clients qui sont à Paris et il y a des événements qui sont encore très parisiens. Donc, on va souvent à Paris, malheureusement. Mais on aimerait y aller beaucoup moins et tout faire à Nantes. On s'y sent bien. Puis c'est un réseau où, je ne sais pas comment dire, ça fait un peu la famille, tu vois, par rapport au réseau parisien où, du coup, c'est des réseaux plus larges où les gens ne se connaissent pas forcément parce que Paris, c'est grand. C'est beaucoup plus grand. Là, ça fait un peu... On retrouve la famille, quoi, tu vois. C'est un peu plus cocon, la petite bulle nantaise. Et dès qu'on a besoin... Alors nous, on aime bien, bien, bien interroger les gens et s'appuyer sur l'expérience des autres. Et du coup, dès qu'on décroche notre téléphone, les gens sont toujours prêts à nous aider. Mais que les mecs aient mille bonhommes à gérer ou qu'il y en ait deux qui viennent de lancer leur boîte ou que ce soit des élus ou des parties prenantes, en fait, ils sont toujours OK pour nous aider, à nous filer un petit coup de pouce ou nous faire rencontrer la bonne personne au bon moment. Et ça, on s'appuie beaucoup là-dessus. Et les chefs d'entreprise qui nous ont... aider à la première heure. Ils sont encore là à nos côtés aujourd'hui pour nous aider à grandir. Et c'est hyper chouette de se sentir entourée par tous ces gens-là. Et là, dans les gens qui vont rejoindre notre capitale et dans le cadre de la levée de fonds, les associés qui vont nous rejoindre, en fait, c'est que des écosystèmes nantais. Les réseaux de Business Angel ou les Business Angel qui vont rentrer en direct au capital, il n'y a quasiment que des nantais. Il y a un fonds à impact parisien, le reste, c'est du nantais. C'est du petit beurre, quoi.

  • Speaker #0

    Coco Rico. Comment est-ce que, selon toi, la ville peut encore s'améliorer ? Tu vois, sur ces sujets-là, ou du moins pour favoriser l'émergence de projets comme le tien ?

  • Speaker #1

    Je pense que la ville, elle est bien identifiée, tout le monde a en tête Nantes, mais je pense qu'ils peuvent, structures politiques ou publiques, peuvent encore mieux mettre en lumière ce qui se passe sur le territoire, mieux les faire connaître des autres métropoles, des autres villes, des autres structures. Parce que là, je pense que les acteurs engagés du territoire sont visibles sur le territoire, mais je pense que sur le fait de passer à l'échelle et de rendre visible au national, je pense que les élus peuvent encore... Plus être fière de leur... Je ne leur demande pas de se balader avec un paquet de quignons où qu'ils aillent, mais presque ! Non, mais je pense qu'ils ont un rôle à jouer parce que eux, pour le coup, les élus, que ce soit les élus des métropoles ou de la région ou du département, ils sont en permanence en lien avec les autres métropoles, les autres régions, avec les hautes instances politiques. Et je pense qu'ils peuvent vraiment mettre des coups de pouce pour que les projets soient mieux identifiés, plus visibles. Donc je pense qu'ils ont vraiment un rôle à jouer. Et après, il y a des grosses entreprises et des gros entrepreneurs aussi sur le territoire qui, pareil, ont une présence nationale, qui peuvent aider les projets dans une logique d'essai-mage ou de visibilité au national, peuvent s'appuyer sur eux, le fait qu'ils soient présents un peu partout pour rendre visibles ces initiatives et favoriser des essais-mages, des rencontres sur d'autres territoires. Donc voilà, je pense que côté politique et côté grosses entreprises, il y a des choses qui peuvent être mieux jouées pour rendre visibles l'initiative en dehors de notre frontière légérienne.

  • Speaker #0

    A titre perso, toi, qu'est-ce que tu aimes faire à Nantes ?

  • Speaker #1

    Moi déjà, j'aime beaucoup ma campagne. Moi, je suis plutôt une fille de la campagne et je trouve ça chouette. Moi, j'habite aux portes de la ZAD, à la Paclée. Vraiment, le petit hameau que tu traverses avant d'arriver à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Mais ce que je trouve chouette, c'est qu'en 20 minutes, je suis en centre-ville. En 20 minutes, je suis dans un truc hyper urbain où il se passe plein de trucs, où ça grouille tout le temps. Je sais que je peux être à la fois dans cette bulle verte chez moi, dans mon petit hameau, dans mon petit truc en pleine forêt et vite dans un truc qui... grouille hyper excitant, où il se passe plein de choses, où ça court partout. Et j'aime bien jongler entre les deux parce que j'aime bien faire partie de cet écosystème qui vit tout le temps, où il se passe plein de trucs, où il y a plein d'idées, où ça carbure. Je fais les gestes en même temps, mais vous ne les voyez pas. Ça part dans tout. Donc j'aime bien être dans ce truc qui va vite et qui est hyper vivant, mais en même temps aller me ressourcer. Donc j'aime bien ce partage d'être dans les deux et d'être un peu à double tête. Et du coup, ça rejoint aussi un peu le côté pro et perso. C'est que du coup, je sais que j'ai ma bulle familiale où je peux aller en forêt avec mes enfants, dans un truc où on ne rencontre personne. Et à côté, être dans plein d'événements, dans plein de trucs à Nantes où je vais rencontrer du monde et parce que j'ai envie de rencontrer du monde. Mais les deux me correspondent bien. Je ne me verrais pas du tout habiter en ville, mais je ne me verrais pas être en télétravail non-stop dans ma campagne. En fait, je profite des deux que les choses ont à m'offrir. Qu'est-ce que j'aime bien faire à Nantes ? C'est justement pouvoir être plein de personnes différentes à la fois. Ça, ça fait un peu l'ananas schizophrène. Mais d'avoir plein de vie en une semaine. Et du coup, la facilité aussi avec Nantes, c'est que c'est proche de Paris, il y a le TGV. Nous, quand même, pour des raisons pro, on est quasiment toutes les semaines à Paris. Mais du coup, c'est facile, je peux partir le matin avec le premier train, rentrer le soir avec le train et être chez moi, retrouver ma campagne le soir même, alors que j'ai été en plein milieu de Paris. la journée. Donc en fait, j'aime bien pouvoir faire ce que je veux sans avoir de limites. En fait, j'ai l'impression que tout est facile et que je n'ai pas de gros obstacles ou de complexité dans les journées que j'ai envie de vivre. Donc franchement, je me plais bien dans ma vie nantaise, dans ma vie campagne, la campagne nantaise. Et même si je suis loin de ma famille, pour le coup de mes parents, de mes grands-parents, etc. En fait, j'ai recréé une bulle que j'adore ici et je ne suis pas prête de changer. Si je change, c'est pour être toujours à l'Ouare Atlantique, mais dans ce jeu, je ne sais pas. Un autre écosystème proche de l'eau, je n'en sais rien. Je ne sais pas du tout, mais en tout cas, je ne suis pas prête de bouger.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as des adresses que tu souhaiterais nous partager ?

  • Speaker #1

    Deux adresses nantaises que j'ai envie de partager et qui rejoignent nos valeurs. Du coup, ce n'est pas du tout innocent, mais ça prouve qu'il y a plein d'initiatives qui se mettent en place. Le premier, c'est Mashup. C'est une brasserie d'insertion qui est en face des machines de l'île, là où tout le monde va se balader. Du coup, à la base, c'est une brasserie d'insertion qui a ouvert son premier... restos, où du coup c'est des gens en insertion, la bière est brassée sur place et il y a en plus la partie restauration et c'est hyper bon. Franchement, c'est génial. Et à midi en plus c'est de la cuisine exotique, c'était vraiment top et ça nourrit un vrai projet d'insertion mais à travers toujours la convivialité, du bon plat, de la gourmandise donc très très chouette, ça a ouvert il y a quelques mois. Et l'autre c'est Club Colette donc c'est moi je les ai plutôt connus par le traiteur Simon & Co qui est une nana en plus que j'adore qui fait ça, qui fait donc un traiteur anti-gaspi et qui valorise des des invendus à travers ses recettes. Donc elle le faisait d'abord en tant que traiteur et maintenant elle a ouvert son resto Club Colette à Nantes. Allez-y parce qu'elle arrive à faire des merveilles avec des choses qui se dessinaient à être jetées à la poubelle. C'est hyper bon. La semaine dernière, j'étais sur un événement où c'était elle qui assurait la partie traiteur et les gens se sont régalés. Les gens ne se doutent même pas qu'il y a une démarche anti-hospital. C'est bon, c'est varié, les recettes changent tout le temps en fonction de ce qu'elle a. Bravo pour ce qu'elle fait. C'est une femme girl power.

  • Speaker #0

    Merci Katia, merci pour ta sincérité, ton énergie que tu déploies au quotidien pour faire grandir ton entreprise Pour finir, est-ce que tu aurais un petit mot pour les auditeurs de Réunente qui souhaitent s'engager dans des démarches anti-gaspi ou soutenir une entreprise comme la vôtre ?

  • Speaker #1

    Manger des biscuits, le meilleur moyen de nous aider c'est ça, un acte engagé à chaque bouchée, donc allez-y

  • Speaker #0

    Justement, on les trouve où à Nantes ?

  • Speaker #1

    À Nantes, vous les trouvez dans les épiceries Vrac les épiceries fines, les biocops les magasins de producteurs Et si vous ne les trouvez pas, dites-le nous et vous les trouverez. Allez voir sur notre site kignon.fr. Kignon avec un K pour la côté Bretagne. L'Eure Atlantique en Bretagne. Donc kignon.fr et il y a tous nos points de vente et nos revendeurs partenaires.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci Katia.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    A bientôt. Merci pour votre écoute. Si cet épisode vous a plu, partagez-le autour de vous. Vous ne le savez peut-être pas, mais ça m'aide énormément à faire grandir le podcast. En attendant de vous retrouver dans quelques jours avec un nouvel épisode, je vous souhaite une belle journée.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Andy Gaspi

    01:46

  • L'origine du projet et la vision de Katia Tardy

    02:13

  • Les valeurs d'Andy Gaspi et l'insertion professionnelle

    02:57

  • Les défis rencontrés et la gestion des invendus alimentaires

    03:16

  • L'impact de la biscuiterie et l'avenir d'Andy Gaspi

    04:20

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