- Julien
bonjour et bienvenue pour ce nouvel épisode du podcast reconversion épisode un peu spécifique aujourd'hui avec le parcours de chloé qui suit une reconversion mais qui pour cela a besoin de se former pendant plusieurs années qui retourne sur les bancs de l'école et du coup un parcours un peu différent de ce qu'on a pu voir jusqu'à maintenant Je vous laisse en tout cas regarder ça. Merci à tous de nous suivre. Merci de vous abonner, de laisser des commentaires. Et on se retrouve tout de suite pour l'interview. Bonjour Chloé.
- Chloë
Bonjour Julien.
- Julien
Bienvenue.
- Chloë
Merci.
- Julien
Donc, dans ce nouvel épisode, on va parler un peu de ton parcours professionnel, scolaire. Et puis un peu ce qui t'a amené à ces différents changements de carrière que tu as eu au cours de ta vie. Donc, aujourd'hui, ta situation, tu es étudiante.
- Chloë
C'est ça, oui.
- Julien
en école de sage-femme.
- Chloë
Exactement.
- Julien
OK. Et ce n'est pas du tout ce que tu faisais avant ?
- Chloë
Non, pas du tout. Pas du tout, pas du tout.
- Julien
Ton parcours scolaire, c'était quoi ?
- Chloë
Ouh là là ! Alors, mon parcours scolaire, il a été long. Donc, j'ai fait un bac littéraire.
- Julien
OK.
- Chloë
Donc, voilà. Après ça, je me suis dirigée vers des études à l'université. Donc, j'ai fait une licence d'histoire-géographie. D'accord. Jusque-là, rien à voir. J'ai eu ma licence. J'ai fait mon master. J'ai fait un master de recherche. Je ne me suis pas dirigée dans l'enseignement. J'ai vraiment fait recherche. Donc, c'était sur la Seconde Guerre mondiale. Donc, on est vraiment très loin du milieu scientifique.
- Julien
À ce moment-là, tu avais un projet de carrière en tête ou pas ? Une idée de quelque chose qui te plairait ?
- Chloë
Alors, j'ai fait de l'histoire parce que j'aimais l'histoire. Mais j'ai toujours voulu travailler dans le médical. Ça a toujours été... Au lycée, je voulais être médecin. Mais on me disait que j'étais nulle en maths.
- Julien
Ce n'est pas le parcours traditionnel,
- Chloë
l'histoire d'histoire. Voilà, ce n'était pas... Donc, j'ai un peu abandonné le projet. Je me suis dirigée vers une deuxième passion. C'était quelque chose qui me plaisait. Je me suis dit pourquoi pas prof. Et au final, au fil et à mesure de mes études, je me suis rendue compte que ce n'était pas pour moi. Et j'ai fait de la recherche plutôt. Je trouvais ça cool, mais...
- Julien
Toujours dans le domaine historique.
- Chloë
Toujours dans le domaine historique. J'ai fait un mémoire sur la Seconde Guerre mondiale. Et après ça, quand je suis sortie d'école, je me suis dit, mais en fait, ce n'est pas du tout ce que je vais faire. Les études étaient chouettes, mais j'ai dit, mais non, en fait, ce n'est pas ça.
- Julien
C'était une passion et il faudrait que ça reste une passion.
- Chloë
C'est ça, voilà. C'était plus quelque chose qui aurait dû rester un passe-temps, en fait.
- Julien
Ok, ça marche. Donc en sortant de l'école, tu fais quoi ?
- Chloë
En sortant de l'école, je me suis posé des questions. Et en fait, j'ai dit à ma mère, en fait, ce n'est pas du tout ce que je veux faire. Moi, je veux faire un métier qui est en rapport avec déjà les gens. Je voulais prendre soin des autres. C'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. Et je me suis dit, mais comment je peux faire ? Parce que je sors d'un master, j'ai fait cinq ans d'études.
- Julien
Il n'y a pas trop de passerelles entre l'histoire et...
- Chloë
Il n'y a pas de passerelles, quoi.
- Julien
Vous avez travaillé dans un musée. Voilà,
- Chloë
vous avez pu travailler dans le patrimoine ou des choses comme ça. Mais mis à part ça, vous me lancez dans un autre... doctorat, mais c'était pas actif. Et les débouchés, clairement, ils sont minces. Et je me suis dit, mais qu'est-ce que je vais faire, en fait, au final ? Et en discutant avec ma mère, je suis passionnée de bien-être, de yoga, de tout ce qui est naturel. Et je me suis dit, mais pourquoi pas naturopathe ? Donc, du coup, après longue discussion, je me suis inscrite dans une école de naturopathie. Donc, j'ai passé mon certificat, parce que du coup, c'est un certificat pas un diplôme.
- Julien
T'avais quel âge à ce moment-là ?
- Chloë
Je devais avoir 25 ans.
- Julien
Ok, donc c'est juste sorti de tes études ?
- Chloë
Juste sorti, ouais, vraiment. En fait, j'ai enchaîné. À la fin de mon master, j'étais déjà à l'école de Naturo. D'accord. J'ai fait un peu les deux en même temps à la fin. Et après, je me suis vraiment plus dirigée vers la Naturo directement. Donc là, j'ai passé mon diplôme de Naturo. C'était une école à distance avec des stages où je devais monter sur Paris. Donc, je suis allée plusieurs fois là-bas. J'ai fait ma certification. Tout s'est bien passé. Et derrière ça, je me suis installée. J'ai eu mon cabinet de naturopathie.
- Julien
Ça marche. Donc là, tu sors de quoi ? 6-7 ans d'études au global ? 7 ans d'études, 5 d'histoire, 2 de natureau.
- Chloë
Oui, à peu près 2 ans. Ça marche.
- Julien
Et donc là, ton idée à ce moment-là, c'est je vais aider les gens à se réaligner au niveau de l'alimentation, des habitudes de vie. C'est globalement ça. Il y a d'autres choses dans la naturopathie qui te plaisaient et sur lesquelles tu as des... façon d'accompagner qui t'intéressait ? Qu'est-ce qui te boostait là-dedans ? Parce que le soin des gens, il y a plein de façons, mais qu'est-ce qui t'a orientée sur la naturopathie ?
- Chloë
Déjà, parce que j'adore le naturel, je me disais que c'était vraiment quelque chose qui fait partie de ma vie, en fait. J'étais végétarienne depuis très longtemps, j'aime bien manger correctement, je fais beaucoup de yoga, j'aime bien prendre soin de moi, et je me suis dit j'aimerais bien transmettre un peu cette façon de vivre aux gens.
- Julien
C'est partager ton mode de vie.
- Chloë
C'est partager aussi mon mode de vie et aussi ta philosophie. aider les gens qui sont un peu dans l'errance médicale à trouver peut-être des solutions alternatives et à se dire que parfois, il n'y a pas forcément que la médecine, bien sûr, c'est en complément, on va toujours chez un médecin, mais essayer d'aider les gens d'une façon où eux peuvent se sentir mieux, mais aussi à l'intérieur, parce que la nature hausse, c'est peut-être le corps, mais c'est surtout aussi l'esprit.
- Julien
Ok, donc parfois tu peux peut-être mieux gérer des douleurs, mieux gérer certains symptômes en fait, en t'alimentant correctement, ou peut-être en faisant appel au bienfait de certaines plantes.
- Chloë
Voilà, c'est ça, la phytothérapie c'est quelque chose que j'adore, j'ai toujours utilisé ça dans ma vie, je bois des tisanes, les huiles essentielles, les choses comme ça. Et quand on a vraiment le certificat, on peut donner les vrais conseils, parce que c'est vrai qu'on va sur internet et au fond on voit tout et n'importe quoi. Et c'était vraiment pour aussi transmettre aux gens une utilisation raisonnée de tout ça.
- Julien
Donc à ce moment-là, tu crées ton entreprise ?
- Chloë
C'est ça, oui.
- Julien
Première expérience professionnelle ?
- Chloë
Non, parce que j'ai travaillé pendant toutes mes études, mais je veux dire que c'était des jobs d'étudiants. Donc on va dire oui, c'était vraiment...
- Julien
Première chose sérieuse.
- Chloë
Sérieuse, vie active.
- Julien
Et avec vraiment un projet de vie à ce moment-là, c'est-à-dire que tu te dis la naturopathie, ça va être... Enfin, toute ma vie, je serai naturopathe et j'accompagnerai des personnes. Comment ça se passe ? Est-ce que ce n'est pas impressionnant quand tu démarres ta carrière de dire tout de suite, je vais devenir indépendante ?
- Chloë
Alors si, parce qu'en plus, je suis quelqu'un de base qui n'est pas du tout organisé. Ouais,
- Julien
t'es artiste.
- Chloë
Je suis un peu, voilà, je suis artiste créative, mais je ne suis pas organisée. Donc, ça a été compliqué sur ce point-là. Mais après, c'était vraiment une passion. Donc, je m'y suis mis vraiment à fond. J'ai créé un compte Instagram qui a vraiment bien marché pour le coup. Donc, ça m'a vraiment aidée à faire marcher. Je faisais des post-conseils sur la nature. Et je me suis dit, bon, ça m'a amené beaucoup de clients parce que j'ai vite monté en abonné. Donc, au final, ça m'a vraiment aidée. J'avais des partenariats avec des marques, tout ça. Et j'ai passé des diplômes à côté, j'ai fait du drainage lymphatique, du soin énergétique, j'allais me former sur les huiles essentielles. J'essayais de trouver vraiment plein de choses qui pouvaient s'imbriquer pour créer un accompagnement qui était vraiment globalisé en fait.
- Julien
Donc en fait, c'était vraiment d'avoir un parcours complet dans lequel tu infusais tes valeurs.
- Chloë
C'est ça.
- Julien
C'est-à-dire que tu travaillais avec des marques, tu avais une sélection que tu faisais par rapport à ces marques-là. Ou alors eux, naturellement, venaient vers toi parce qu'ils savaient que c'était raccord avec ta façon de penser ? Alors,
- Chloë
ils venaient vers moi, mais après, je veux dire, je faisais quand même un filtre parce que sinon, c'était compliqué. Et moi, vraiment, mon truc, c'était de travailler avec les femmes. Alors, ce n'est pas que j'ai un problème avec les hommes, mais je voulais vraiment travailler. Mon objectif, c'était d'aider les femmes. C'était vraiment le maître mot. Je n'ai jamais eu aucun homme dans mon cabinet.
- Julien
Et c'est par rapport à un parcours que toi, tu aurais vécu où tu t'es sentie... pas suffisamment encadré ou pas suffisamment de solutions à toi en tant que femme où tu as eu envie de mettre ça en place ou oui c'est parce que tu es profondément féministe et que tu as eu envie de revendiquer ça alors un peu des deux mais j'ai aussi vécu une petite et oui c'est sûr enfin je veux dire on va dire c'est un peu des deux je pense que je suis féministe oui je peux le dire mais
- Chloë
aussi parce que j'ai vécu une errance médicale du côté on va dire féminin les choses comme ça qui m'ont poussé à me poser les questions. Je me suis dit, c'est ça, gynécologique, c'était par rapport à la contraception qui me posait des problèmes. Je me suis dit, personne ne veut m'aider, personne ne m'écoute. Je me suis dit, pourquoi je ne serais pas cette voix qui écoute les femmes et qui peut leur donner des solutions peut-être un peu plus naturelles et au moins être une écoute attentive.
- Julien
Même si ça ne résout pas le problème médical profond, au moins le fait d'avoir quelqu'un qui t'écoute une oreille, C'est ça. Dans un sens, se soulager, se décharger en fait de ces problèmes, de tenter des symptômes qui en découlent, etc. Et toi, tu étais l'oreille, l'épaule un petit peu.
- Chloë
Oui, voilà,
- Julien
c'est ça. De tes femmes qui venaient du coup à la fois pour les soins, mais aussi pour rencontrer, je ne vais pas dire une amie, ce n'est pas forcément le bon terme, mais une personne avec qui en parler et partager un peu cette intimité.
- Chloë
Voilà, c'est pour ça que j'étais spécialisée dans tout ce qui était troubles du cycle, douleurs de cycle, vraiment problématiques de santé féminine et aussi un peu la grossesse.
- Julien
Ok, ça marche. Et du coup, donc, tu avais cette casquette-là, tu avais une casquette un petit peu influenceuse.
- Chloë
Un petit peu,
- Julien
oui. Avec ton compte Instagram. Alors, on peut peut-être en parler un tout petit peu aussi, parce que je pense que c'est des choses qui sont assez tendances, assez modernes et qui peuvent intéresser des personnes. C'est exigeant d'être influenceur ?
- Chloë
Mon Dieu, mais qu'est-ce que ça prend du temps ? Ah ouais, ça, il faut le dire, clairement. En fait, je suis quelqu'un qui déteste être sur son téléphone de base. Et en fait, je me sentais obligée.
- Julien
C'est incompatible avec Instagram.
- Chloë
Voilà, c'est ça. C'était incompatible, en fait. Je devais poster. Et je suis quelqu'un qui n'aime pas forcément me montrer. Je ne suis pas, voilà, exubérante. Je ne postais pas souvent mon visage. Mais pourtant, ça marchait bien. Enfin, je veux dire, je n'ai jamais vraiment monté ma tête ou tant à autre. Mais j'essayais vraiment de garder ma vie privée privée tout en pouvant... mon but c'était t'étais experte naturopathe c'était pas Chloé c'était pas moi qui importais c'était ce que j'avais dans la tête en fait ce que j'allais apporter aux gens on s'en fiche de moi ce qui comptait c'était vraiment la connaissance que je pouvais donner donc mes posts c'était vraiment des posts conseils je faisais vraiment des petits montages
- Julien
sur Canva où je mettais en ligne des thèmes tu te positionnais comme une experte c'est ça voilà dans cet acteur d'activité de la naturopathie et plus spécifiquement des femmes des cycles c'est ça exactement ok et du coup Tu avais un audimate qui était, j'imagine, quasi exclusivement féminin. Oui,
- Chloë
j'ai déjà regardé les statistiques, j'étais à 89%.
- Julien
Et 11% de curieux, du coup.
- Chloë
C'est ça, voilà, exactement.
- Julien
Mais ça a duré combien de temps ? Cette période si naturo et influenceuse ?
- Chloë
Alors, je dirais deux ans, deux ans et demi, en fait, jusqu'au moment où je tombe enceinte.
- Julien
Ok.
- Chloë
Voilà.
- Julien
Tu démarres ce parcours de future maman. Tu as arrêté rapidement ton activité à ce moment-là ou alors tout de suite ?
- Chloë
Quasiment parce qu'en fait, comme je massais beaucoup, je faisais du drainage. C'était une grosse partie de mon activité. En fait, c'était incompatible. Je n'arrivais plus à m'attraper.
- Julien
Il y avait des positions qui étaient incomportables ou dangereuses peut-être pour le bébé.
- Chloë
Oui, je faisais des petits malaises. Donc, ce n'était plus possible.
- Julien
Ok, ça marche. Donc, tu fais un break quelques mois, le temps de ta grossesse. À ce moment-là, ton projet suite grossesse, c'est quoi ?
- Chloë
Alors, suite grossesse, c'était de reprendre mon cabinet. Donc, je m'étais dit, voilà. j'ai mon bébé, je vais rester du temps avec mon bébé, c'était important. Enfin, j'avais déjà dit dans ma tête, je reste au moins six mois à la maison. Enfin, ça, c'était non négociable. Et après, je reprends. Sauf que, en fait, ça ne s'est pas passé comme ça.
- Julien
Tu continues à publier déjà à ce moment-là ou tu avais tout stoppé ?
- Chloë
Vraiment, c'était... Donc,
- Julien
tu avais aussi l'impression que quand tu reprenais, tu reprenais de zéro, quoi,
- Chloë
presque. Voilà, c'est ça. Je le savais, je l'avais dit. J'avais dit que, voilà, je ne posterais plus pendant X temps. Je n'avais pas donné la raison parce que c'était parce que ça ne te concerne. Voilà, j'ai tout coupé, en fait.
- Julien
OK, donc... Tu as ton bébé.
- Chloë
C'est ça, oui.
- Julien
Qu'est-ce qui se passe ensuite ? Donc, ça en passe les mois qui suivent la naissance. Donc, il était prévu, tu disais, au moins six mois.
- Chloë
Voilà, c'est ça.
- Julien
A rester avec ton petit garçon. C'est ça. Pendant ce temps-là, qu'est-ce qui se passe ? Quel chouinement que tu fais dans ta tête et qui te dit, finalement, je ne reprendrai pas mon cabinet ?
- Chloë
Alors, en fait, déjà, je me suis dit, première chose, je me suis dit que c'était incompatible. La vie de maman, elle n'est pas compatible. Alors, celles qui le font. Je suis vraiment impressionnée, mais je suis admirative. Mais moi, mon travail, ça me prenait vraiment... tout mon temps, du lundi au dimanche, parfois je m'arrête de travailler, c'est 3h du mat, avec un bébé c'est clairement pas possible, je me suis dit Chloé c'est pas une vie en fait, si c'est pour être une maman en fait, au final qui est pas là, j'en vois pas l'intérêt et j'étais vraiment épuisée et je me suis dit mais jamais j'y arriverais t'as accumulé la fatigue d'indépendante et la fatigue de ta grossesse c'est ça qui se sont accumulées t'as eu une forme de burn-out un peu peut-être ? je pense qu'à la naissance de mon fils oui, on peut dire que vraiment j'étais dans un état du mouvement wow, total quoi ouais
- Julien
Est-ce que tu penses que cette charge de travail que tu avais avant en naturopathe influenceuse, ça avait un impact aussi sur tes relations dans ton couple, avec ta famille, etc. Est-ce que tu ressentais que ça avait un impact et que ça te limitait dans ces interactions sociales ou le fait de pouvoir avoir ces contacts-là à des heures décalées, ce que tu ne pourrais pas forcément faire avec un enfant, ça te permettait d'avoir un rythme qui était différent du rythme de maman, mais quand même de réussir à faire les deux tableaux ?
- Chloë
Alors, je pense que j'en suis en fait juste incapable. Je pense que c'est juste une question de personne. Après, quand j'étais natureau, tout se passait bien. J'ai toujours réussi à avoir ma famille. L'avantage, c'est que j'avais mon cabinet chez mes parents. Donc, on va dire que ça facilitait les choses. Dans mon couple, ça s'est toujours bien passé. On va dire que c'est plus vraiment l'arrivée de mon bébé qui a fait que les choses se sont un peu plus compliquées.
- Julien
OK, là, il faut que je puisse être... Il ne faut pas que je perde des moments importants de la croissance de mon garçon, etc. OK, donc à ce moment-là, tu te dis natureau plus possible. Et qu'est-ce qui t'oriente vers ton nouveau métier, ton futur métier ?
- Chloë
Alors déjà, la grossesse, tout simplement le fait de l'avoir vécu. Je l'ai dit plus tôt, j'ai toujours voulu travailler dans le médical. Je ne l'ai pas dit parce que c'était une petite aparté dans ma vie, mais en sortant du bac, j'ai fait l'école infirmière juste un an. C'est une expérience qui s'est très mal passée. Et en fait, à cette époque, j'avais rencontré une étudiante en stage avec moi qui était étudiante sage-femme. Et en fait, je me rappelle exactement de la scène où elle m'a dit « Je suis étudiante sage-femme » . Je me suis dit « Waouh, je vais faire comme elle. Pourquoi je n'ai pas choisi ça ? » Et ce moment, en fait, est toujours resté gravé dans ma mémoire. Je me souviens, l'ascenseur, vraiment, c'est un moment dans ma vie, j'ai envie de dire, limite charnier, quoi. Enfin, je me souviens exactement. Et je me suis dit, mais non, Chloé, t'es pas du tout scientifique, jamais tu vas y arriver. Et en fait, pendant la grossesse, j'arrêtais pas de repenser à ce moment. Je me disais, mais Chloé, c'était à ce moment qu'il fallait le faire. Et là, je me suis dit, moi, j'ai un dicton dans la vie, c'est qu'il n'est jamais trop tard pour rien. Et je me suis dit, ben non, en fait, Chloé, c'est maintenant ou jamais, en fait. J'avais l'expérience de maman qui m'avait aidée. Peut-être aussi les choses que j'ai vécues après ma grossesse, cette fatigue, cet épuisement, où je me suis sentie vraiment pas accompagnée du tout par les professionnels de santé. Je me suis sentie vraiment seule. Et je me suis dit, mais il faut des gens qui soient là pour ces mamans, en fait, qui galèrent, parce qu'on va dire le mot, c'est galérer. Et de se dire, s'orienter vers une profession qui, en fait, je pense, est ma vocation depuis toujours, mais que j'ai un peu évité.
- Julien
Aujourd'hui, avec le recul que tu as, est-ce que tu te dis que la naturopathie, c'est une solution de repli par manque de confiance ? par rapport à tes compétences scientifiques, tu disais, ou des choses comme ça. Est-ce que tu penses que tu as pris cette solution-là et cette carrière-ci en disant, ben voilà, sage-femme, je ne me sens peut-être pas capable de le faire, et du coup, je vais prendre ça qui est un peu un plan B ?
- Chloë
Ouais, je pense que c'était ça.
- Julien
Inconsciemment, peut-être ?
- Chloë
Inconsciemment, parce que j'ai toujours dit, j'ai toujours dit, je veux être sage-femme, je veux être sage-femme, je veux être sage-femme. Ça a vraiment toujours été mon truc. Mais en fait, comme on m'a un peu... À l'école, les maths, je me suis dit que j'en serais incapable.
- Julien
On t'a mis dans la tête que ce n'était pas pour toi.
- Chloë
Voilà, exactement.
- Julien
Là, ça fait combien de temps que tu fais tes études ?
- Chloë
Là, je suis en deuxième année.
- Julien
Donc, il te reste ? Deux ans. Deux ans. Voilà, c'est ça. Quatre ans d'études.
- Chloë
C'est quatre ans d'études.
- Julien
C'est un risque quand on a une famille, quand on a des besoins aussi financiers forcément, parce que tu as un loyer à payer. Vous êtes deux. Oui. Mais pour autant, ce n'est pas pour ça que tu vas uniquement te reposer forcément sur ton conjoint que tu as forcément envie de faire. Mais est-ce que ce risque-là, à un moment, tu l'as pesé ? Est-ce que tu t'es posé des questions ? Ou alors, justement, tu es d'un naturel fonceuse et tu t'es dit, non, mais en fait, je ne me pose pas la question, il faut que je le fasse, c'est tout.
- Chloë
Oui, je ne me suis pas posé la question. Quand je veux quelque chose, je fais tout pour l'obtenir. Et le plus difficile, ça a été de postuler à l'école parce que j'ai postulé à une seule école. parce qu'il ne fallait pas que je sois trop loin de chez moi non plus, parce que je ne pouvais pas commencer à faire une heure de route par jour. Donc, c'était l'école de Mons ou rien. J'ai postulé et quand j'ai eu la nouvelle, j'étais hyper heureuse. Je n'ai pas douté une seule seconde que j'allais y aller et que j'allais foncer. Peu importe les obstacles qu'il y aurait devant moi, j'y serais quand même allée.
- Julien
Et ta famille, quand tu leur as annoncé, ils se sont dit, c'est complètement Chloé ? Ils se sont dit, mais qu'est-ce que tu fais ?
- Chloë
Ils me connaissent, donc ils savent que je suis comme ça. Après, je suis dans le naturel, j'aime beaucoup apprendre. Être à l'école, c'est quelque chose que j'aime. Pour moi, ce n'est pas une plaie d'aller à l'école. Vraiment, c'est mon truc.
- Julien
Oui, tu as eu un parcours. En plus, je pense que l'histoire, etc., c'est des parcours où tu as beaucoup de par cœur. C'est aux antipodes d'un parcours professionnel. Voilà. C'est vraiment très scolaire.
- Chloë
L'apprentissage, c'est vraiment... On est seul à la fac, on est seul. Il n'y a pas un prof derrière soi qui va venir dire, fais ta dessert, fais tes devoirs. Non.
- Julien
Aujourd'hui, c'est plus encadré que quand tu étais à la fac, au final.
- Chloë
Largement. Largement, c'est ça, oui.
- Julien
Quand tu fais des stages aujourd'hui... c'est une bouffée entre les cours ou alors pour toi ça fait partie et c'est pareil est-ce que quand tu y es tu dis j'ai super hâte ou en même temps tu apprécies aussi les moments plus scolaires alors j'adore l'école donc forcément aller à l'école pour moi c'est trop cool mais je veux dire vraiment les stages c'est un moment où je suis vraiment en immersion dans la profession tu fais ce que tu veux faire là je fais ce que je veux faire et je suis sûre
- Chloë
Pour avoir été plusieurs fois en stage à la maternité, je suis certaine que c'est là que je vais être tous les jours. C'est vraiment le plus bel endroit du monde.
- Julien
Ça marche. Est-ce que tu n'as pas peur, justement, parce que c'est un métier quand même à contrainte en termes d'horaire, etc. Est-ce que ça, c'est une question que tu t'es posée avant d'y aller ? Parce que si tu vas travailler en hôpital en maternité, j'imagine être amenée à faire des nuits, des choses comme ça. Est-ce que cette organisation-là t'a amenée à te poser des questions avant d'y aller ? Ou tu t'es dit, je trouverais bien une solution à ce moment-là ?
- Chloë
Alors non, parce que je sais que le métier est contraignant au point de vue des horaires, mais j'ai une famille incroyable, donc je sais que quoi qu'il arrive, je peux me reposer là-dessus.
- Julien
Ok, ça marche. T'es heureuse aujourd'hui ?
- Chloë
Ah oui.
- Julien
T'es épanouie à 100% ? Ah oui,
- Chloë
oui, oui.
- Julien
Ça marche. Comment dire, dans deux ans, ton plan c'est quoi ? Un petit peu plus de deux ans, du coup. Oui. Deux ans et demi, tu termines tes études, ton plan c'est quoi ?
- Chloë
Alors, mon plan, c'est d'abord de travailler à l'hôpital, quoi qu'il arrive, parce que je pense que même si on est hyper bien préparé à l'école, où on va beaucoup en stage, où on a vraiment les connaissances qui sont poussées, je pense qu'on a besoin de se faire la main, d'approfondir et d'être vraiment dans le milieu hospitalier où on va parfaire tout ce qu'on a pu apprendre à l'école.
- Julien
Être encadré, entouré d'autres professionnels pour compléter un peu ses compétences, ses connaissances.
- Chloë
Pourquoi pas passer... J'aimerais beaucoup passer le DU d'échographie pour pouvoir faire des échos aux mamans enceintes. Comme ça, c'est vraiment quelque chose que j'aimerais faire. Et après, vraiment, le projet, on va dire, à long terme. Donc là, si je me projette, on va dire, dans dix ans, ce serait d'ouvrir une maison de naissance pour pouvoir proposer aux femmes un accompagnement de grossesse vraiment naturel. Et pourquoi pas, du coup, allier la naturo... Essayer un peu de réintégrer déjà mes connaissances là-dessus et derrière, d'offrir à toutes ces mamans... une naissance vraiment respectée où elles se sentent un peu comme à la maison, en fait, sans être à la maison, être médicalisées, mais...
- Julien
Un semi-médicalité.
- Chloë
Un semi-médical, en fait.
- Julien
Plus confortable qu'à l'île d'hôpital.
- Chloë
C'est ça.
- Julien
Et pas un cadre ultra... Enfin, stérile. Si stérile, médicalement stérile. Mais pas stérile, genre mur blanc, etc. Voilà.
- Chloë
C'est un peu comme dans un cocon, en fait.
- Julien
OK, ça marche. Une sage-femme, c'est quoi pour toi ?
- Chloë
Une sage-femme, pour moi, avant tout, c'est une accompagnante. Je veux dire, ce qui définit une sage-femme, comme je dis souvent... je n'accoucherai personne. C'est la dame qui accouche. On est là pour accompagner la maman dans son chemin et le couple aussi, parce que souvent, on met beaucoup le papa de côté ou le co-parent. Et je pense que c'est aussi essayer d'impliquer au maximum ce parent qui est à côté et qui n'a pas forcément la chance de vivre la grossesse. C'est être là pour la maman, être un soutien. Je pense que les deux mots qui doivent caractériser la sage-femme, c'est accompagnante et soutien. C'est soutenir avant tout, parce que c'est une période vraiment difficile dans la vie d'une femme. Et il faut être là, en fait, pour ces femmes qui, parfois, se sentent perdues. Pouvoir leur donner des conseils.
- Julien
Tu trouves un peu ce côté oreille et épaule que tu avais quand tu étais naturopathe et que tu retrouves, que tu vois aujourd'hui un peu dans ce futur métier. Tu as encore ce côté accompagnement qui est très fort et qui fait partie de toi. Et c'est vraiment quelque chose que tu as et que tu veux faire. Oui,
- Chloë
voilà. Apporter aux gens peut-être juste une oreille, en fait. Pas forcément les connaissances. Les connaissances, je les aurai grâce à l'école, mais je veux être là vraiment.
- Julien
Peut-être pas en plus.
- Chloë
C'est ça, en fait. Je veux être quelqu'un qui... qui puissent être là et qui vont se dire « En fait, j'ai une épaule, je ne suis pas toute seule. Et pourquoi pas faire aussi du domicile ? Si les mamans se sentent seules, elles ont besoin d'aide. » Je pense qu'il y a un gros manque de ça dans la société actuelle au niveau du postpartum. Et essayer de proposer aussi des solutions à ces mamans qui se sentent un peu submergées par tout ce qui se passe.
- Julien
Aujourd'hui, quelqu'un qui n'est plus en phase avec son actuel métier, profession, carrière, mais qui, pour autant, a peur d'engager quelque chose de nouveau, de se former peut-être, de passer du temps sur les bancs de l'école. Mais qui sait, au fond d'elle, qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Tu as un conseil à lui donner ?
- Chloë
Comme je l'ai dit tout à l'heure, je pense que dans la vie, il n'est jamais trop tard pour rien déjà. Je pense qu'il ne faut pas se dire, j'ai 30 ans, j'ai 40 ans, ce n'est plus possible. Non, c'est possible à tout âge. L'important, c'est quelque chose qui nous fasse vibrer. Je pense que sinon, on ne peut pas être heureux. C'est faire un métier. où on se lève le matin, on n'a pas l'impression d'aller travailler. D'être en accord avec soi-même,
- Julien
ses valeurs.
- Chloë
Et je pense que le seul conseil que je dirais, c'est de foncer, en fait. C'est de se poser les bonnes questions, de réfléchir, mais de foncer.
- Julien
Mesurer le risque, et si le risque est acceptable, d'y aller. De donner les moyens. Peut-être que, moi, ma vision des choses, sur quelqu'un qui entamerait une transition, qui est justement dans cette phase de mal-être, et qui a peur en se disant, je ne sais pas ce que ça va être après. Moi, ce que je me demande toujours, c'est est-ce que ça peut vraiment être pire ?
- Chloë
Oui, c'est ça.
- Julien
Si aujourd'hui, tu n'es pas bien, est-ce que plus tard, même si ça ne se passe pas comme tu l'imaginais, est-ce qu'au final, ça ne peut pas être mieux ?
- Chloë
Avec l'échec qu'on se fait.
- Julien
Au moins, tu seras sorti de cette situation anxiogène et difficile.
- Chloë
Bien sûr, oui. Et puis au moins, on aura essayé. Je pense qu'il ne va plus y avoir des remords que des regrets.
- Julien
Super. C'était super intéressant. Merci. Ça a été un super échange. Merci beaucoup de t'être prêté au jeu.
- Chloë
Merci à toi.
- Julien
Merci à toutes celles et ceux qui nous écoutent. N'hésitez pas à vous abonner, à mettre un j'aime, à suivre, à commenter le podcast, à le partager, pourquoi pas, parce que ça peut encourager d'autres personnes. C'est ce qu'on souhaite, en tout cas avec Léo, à travers ce podcast, c'est donner peut-être le courage à certaines personnes d'entamer quelque chose de nouveau. C'était super intéressant, je suis très content qu'on ait pu avoir cet échange.
- Chloë
Merci beaucoup, merci à toi.
- Julien
A très bientôt.
- Chloë
A très bientôt.