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ReGeneration Koraï

5. Le Short Break : l'IPOS, pour accélérer l'action des États

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12min |06/05/2025
Play
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12min |06/05/2025
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Description

Pour information, l’épisode a été tourné en décembre 2024. Certains faits et dates mentionnées sont donc un peu décalés.


Un des problèmes qu’on peut souvent rencontrer souvent quand on veut passer à l’action et par exemple changer son mode de vie pour qu’il soit plus respectueux de l’environnement, c’est d’avoir accès à des informations fiables pour nous guider. On se perd souvent dans le flux d’infos parfois contradictoire, et cela peut-être difficile de prendre les bonnes décisions. Si cela est valable au niveau individuel, on peut facilement imaginer que cela est encore plus complexe au niveau des nations. C’est pour ça qu’il existe des consensus scientifiques, comme le rapport du GIEC, pour guider entre autres les politiques visant à lutter contre le réchauffement climatique. Mais malgré les recommandations de ce consensus, cela ne va pas assez vite. La mise en place de politiques efficaces peine à voir le jour et la santé de la planète et de l’océan continue de se dégrader. Comment accélérer la prise de décision des États et les aider à agir de manière efficace ? 


Aujourd’hui, on retrouve de nouveau Maxime de Lisle, que vous avez pu entendre dans le 4e épisode au sujet de son association Seastemik et des problématiques liés à l’élevage du saumon. Dans cet épisode, nous allons parler d’un sujet tout à fait différent, car il est aussi coordonnateur de l’IPOS - c’est à dire la “ International Platform for Ocean Sustainability”. L’idée de cette plateforme est d'accélérer l’action des états pour préserver l’océan, rétablir le dialogue entre les nations et leur proposer des solutions, tout ça basé bien évidemment sur le consensus scientifique. Une plateforme clés en main proposant des solutions aux États pour les guider vers l’action.


Bonne écoute !


Envie de suivre les avancées de l'IPOS ? Rendez-vous sur leur site internet : https://ipos.earth/


🎙️ Hôte et réalisation : Clarisse Gouby

🔉 Mixage et sound design : Alice Krief

🌊 Invité : Maxime De Lisle



💙 Soutenez le podcast ! Découvrez notre page HelloAsso pour financer les prochains épisodes (dons défiscalisés) : https://www.helloasso.com/associations/regeneration-korai/formulaires/2


📖 Pour aller plus loin : retrouvez nos articles et ressources sur notre blog : https://korai-africa.com/fr/lire/


Vous pouvez aussi me faire part de vos commentaires, retours ou idées de sujet en m'écrivant par mail : clarisse.gouby@korai-africa.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un des problèmes qu'on peut souvent rencontrer quand on veut passer à l'action, et par exemple changer son mode de vie pour qu'il soit plus respectueux de l'environnement, c'est d'avoir accès à des informations fiables pour nous guider. On peut se perdre dans le flux d'informations parfois contradictoires, et cela peut être difficile de prendre les bonnes décisions. Si cela est valable au niveau individuel, on peut facilement imaginer que cela est encore plus complexe au niveau des nations. C'est pour ça qu'il existe des consensus scientifiques, comme le rapport du GIEC, pour guider entre autres les politiques visant à lutter contre le réchauffement climatique. Mais malgré les recommandations de ce consensus, cela ne va pas assez vite. La mise en place de politiques efficaces peine à voir le jour et la santé de la planète et de l'océan continue à se dégrader. Comment accélérer la prise de décision des États et les aider à agir de manière efficace ? Aujourd'hui, on retrouve de nouveau Maxime Delisle, que vous avez pu entendre dans le quatrième épisode, au sujet de son association systémique et des problématiques liées à l'élevage du saumon. Dans cet épisode, nous allons parler d'un sujet tout à fait différent, car Maxime est aussi coordinateur de l'IPOS. c'est-à-dire la International Platform for Ocean Sustainability. L'idée de cette plateforme est d'accélérer l'action des États pour préserver l'océan, rétablir le dialogue entre les nations et leur proposer des solutions, tout ça basé évidemment sur le consensus scientifique. Une plateforme clé en main proposant des solutions aux États pour les guider vers l'action. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir cet épisode. Pour information, il a été tourné en décembre 2024. Certains faits et dates mentionnés sont donc un peu décalés. Bonne écoute ! Bon, les chiffres sont là. 50% des récifs coralliens ont disparu en 30 ans. Un tiers des stocks de poissons sont surexploités. Et nos océans se réchauffent à une vitesse alarmante. Notre économie est malade en fait. Elle a oublié sa plus grande alliée, la nature. Et parmi elles, les écosystèmes marins qui nous nourrissent, nous permettent de respirer et maintiennent l'équilibre de notre planète. Ok. On fait quoi ? Par où commencer ? Comment peut-on agir concrètement ? Je m'appelle Clarisse Goubi et je vous emmène à la rencontre de celles et ceux qui proposent des solutions et tentent de réintégrer la nature dans l'équation. Ici, c'est le podcast de Régénération Corail et ensemble, on passe à l'action. Rebonjour Maxime.

  • Speaker #1

    Rebonjour.

  • Speaker #0

    Pour les auditeurs, ça fait deux semaines pour nous, on se retrouve. Après avoir fini le dernier épisode sur Systemic, aujourd'hui, on va parler de l'IPOS, International Panel for Ocean Sustainability, si je le dis bien.

  • Speaker #1

    Ça vient de changer de nom. C'est International Platform for Ocean Sustainability. Ce n'est pas encore totalement officiel.

  • Speaker #0

    Platform, ok. Merci pour l'info. Donc, projet que tu coordonnes, est-ce que tu peux m'en dire plus ? Qu'est-ce que tu fais pour eux ?

  • Speaker #1

    Donc, l'IPOS, c'est un projet qui n'existe pas encore, ou c'est une institution qui n'existe pas encore, qui est en construction. Le constat de base, c'est que l'océan est vital. pour la planète, sa santé se dégrade de plus en plus, que les états de toute la planète ont pris des engagements assez forts les dernières années sur la création d'air marine protégé, la lutte contre la pollution plastique, la protection de la haute mer, etc. Et qu'en fait, malgré tous ces engagements, l'océan continue à aller de plus en plus mal. Et donc, il faut qu'on accélère et qu'il y a des acteurs qui ont une capacité de changement, de drive, qui est plus importante que d'autres, c'est les états, parce que c'est eux qui peuvent faire des changements systémiques dans leur zone géographique. et que des États, en fait, ils ne sont pas en capacité de prendre les bonnes décisions. Il y en a quelques-uns qui ont des problèmes de volonté politique, mais il y en a qui ont la volonté, parce qu'ils ont compris qu'ils sont totalement dépendants de la santé de l'océan pour leur population, ou plus largement pour la vie sur la planète. Et c'est juste que l'océan, c'est un système qui est tellement complexe qu'on a besoin d'avoir des gens qui vont agréger l'ensemble des savoirs, parce qu'il y a plein de sciences qui ont été faites sur la compréhension de l'océan, pour prendre tous ces savoirs qui sont faits par des instances comme le GIEC. ou comme des instances similaires sur d'autres sujets, et aussi prendre les savoirs des pêcheurs, les savoirs des entreprises, les savoirs des populations autochtones, etc. Et prendre ça pour les transformer en politiques publiques qui vont permettre aux États, de manière rapide et courageuse, d'aller implémenter les objectifs qui sont fixés, surtout de la réduction sur pêche, pollution plastique, protection des mangroves, des coraux, des baleines, des fonds marins, etc. Et même si c'est un peu fou, on est bientôt en 2025, mais ça, ça n'existe toujours pas. et donc on est une petite équipe d'une dizaine de personnes portées par deux femmes incroyables, Françoise Gagne qui est un peu le commandant costaud français qui est une océanographe française et Tania Brody-Rudolph qui est une juriste sud-africaine qui s'en dit il faut qu'on crée cette instance, il faut qu'elle soit sous les Nations Unies parce que c'est ce qui est le plus légitime, le plus universel pour aller accompagner les États et faire le lien entre toutes les connaissances qui existent déjà on ne va pas aller en créer des nouvelles connaissances mais juste... prendre les connaissances qui existent déjà, les digérer, les simplifier et les transformer en politique publique. Donc ça sera un organe qui, on l'espère, sera créé d'ici juin 2025 pour aller accompagner les États à implémenter les engagements qu'ils ont faits. C'est comme pour le climat, en fait, les États sont engagés pour le 1,5 degré pour le climat, on est à la ramasse, pour les océans c'est un peu la même chose, sauf qu'on n'a plus envie d'être à la ramasse, donc on a envie de créer quelque chose qui aide ces États.

  • Speaker #0

    Pour le moment, vous êtes encore au stade de consultation. Qui est impliqué dans ces consultations ? Qui contribue ? Comment est-ce que ça se passe ?

  • Speaker #1

    Comme c'est un projet qui est onusien, il faut que toutes les parties prenantes soient intégrées. Et donc, en effet, on travaille avec principalement des États, des scientifiques, parce que c'est le lien entre la science ou les connaissances et les États. Donc, on a beaucoup travaillé avec eux. On travaille aussi avec d'autres types de parties prenantes, des entreprises privées, pour savoir ce que disent les entreprises privées, la société civile, les ONG. Et il y a quelque chose qui est aussi fondamental pour nous, c'est la valeur d'équité, qui semble assez évidente maintenant, mais qui n'est pas dans les instances onusiennes, ou qui est beaucoup dite, mais qui est peu pratiquée. Et donc on travaille beaucoup avec l'intégration des jeunes, très rapidement, pour qu'elle soit aussi la vision de la jeunesse soit prise, et que ce ne soit pas simplement des vieux scientifiques aux cheveux blancs d'Europe de l'Ouest. Et un gros sujet aussi sur l'inclusion des savoirs autochtones, où en fait c'est d'autres types de savoirs qui sont assez... très différemment codifiées, qui ont pour l'instant pas été intégrées dans les rapports du GIEC, etc., mais qu'on pense que c'est absolument fondamental, si on veut trouver des solutions qui sont vraiment durables, il faut qu'on parle à tout le monde. On vient de finir cette consultation qui a duré quelques mois, on est en train de finaliser cette vision stratégique, et puis là, pendant les six mois à venir, ça sera plus dans l'adhésion, faire venir des États, des institutions scientifiques, pour dire... on a absolument besoin de l'IPOS. Oui, on a besoin de meilleures compréhensions de l'océan. Oui, on a besoin d'aide pour définir des politiques publiques qui sont faites avec l'ensemble des savoirs. Et donc voilà, on va rentrer dans cette dernière phase de six mois. C'est un long sprint, mais ça fait déjà trois ans que les équipes travaillent dessus. Et après, le but, c'est que ça dure quelques décennies.

  • Speaker #0

    Et du coup, le but, dès que ce soit en juin, ce soit officiellement lancé, prêt, comment est-ce que ça va fonctionner concrètement ? Comment est-ce que vous allez accompagner les États ? C'est quoi le plan ?

  • Speaker #1

    Le plan, c'est d'avoir plusieurs services à disposition. Il y a un premier service qui est, j'ai une question urgente, j'ai besoin d'une réponse urgente en quelques semaines, mais qui est évidemment bien documentée, qui a été revue par des scientifiques. Et donc là, on va avoir une équipe centrale qui va prendre des questions des États sur, OK, je me suis engagé à faire des aires marines protégées, mais je ne sais pas où est-ce que je dois les mettre dans mon réseau territorial. Est-ce que je dois les mettre proche des côtes, loin des côtes ? Est-ce que je dois les mettre... proche des rivières, loin des rivières, qui sortent dans l'océan, etc. Et donc, on va avoir une toute petite équipe qui va, grâce à l'intelligence artificielle, on est en train de créer un espèce de chat GPT des océans, qui va pouvoir digérer des montagnes de papiers scientifiques. On en a déjà 18 000 dans l'outil pour aller trouver les meilleures solutions basées sur la science et ensuite avoir une petite relecture de quelques scientifiques pour ensuite avoir une première compréhension. Donc ça, c'est quelques semaines qui, à l'échelle de... d'un État, l'échelle de temps d'un État est très courte. Et ça, ça permet de dire, je suis un État, je vais à une négociation internationale sur une COP, sur le traité plastique. En fait, j'ai une connaissance de ce qui se passe. J'ai une crise, des inondations, une tempête, ou je ne sais quoi dans mon État, qu'est-ce que je dois faire ? Donc il y a ça. Et l'autre, c'est un des problèmes qu'on a identifié, c'est que souvent, il y a plein de personnes dans le pays sur un problème donné qui ont les solutions, mais il n'y a pas de dialogue. Il n'y a pas de dialogue parce qu'il n'y a pas de confiance. Il n'y a pas de confiance parce qu'il n'y a pas de connaissances communes au centre. Chacun arrive avec son chiffre. Il y en a un qui va dire oui, il y a trop de surpêche. L'autre qui va dire non, mais ça va. Et donc, le but de l'IPO, c'est d'aller être au centre et de neutraliser le débat pour permettre à tout le monde, pendant une petite année, de discuter et de co-construire ensemble des politiques publiques. Donc, imaginons, on va travailler sur ce sujet du chalutage de fonds dans les armes marines protégées pour faire en sorte qu'il y ait une solution qui sorte. les pêcheurs qui soient là, les scientifiques qui soient là, les décideurs politiques qui soient là, les entreprises qui soient là, autour de la table avec un dialogue commun et des bases communes. C'est ce que va essayer de faire l'IPO, c'est de mettre tout le monde autour de la table avec des savoirs communs et ensuite, à partir du moment où on a une base de départ, on va pouvoir proposer des solutions.

  • Speaker #0

    D'une certaine façon, c'était un peu aussi ce que fait, ou est censé faire en tout cas, le GIEC, d'avoir une instance neutre de référence, ou pour toi c'est...

  • Speaker #1

    C'est assez différent. Le GIEC, il fait l'État. de santé, du climat, mais il ne va jamais proposer de politique publique. Il y a un GIEC de la biodiversité qui s'appelle l'IPPS, il y a un équivalent du GIEC de l'océan qui s'appelle le World Ocean Assessment, Et eux, leur rôle, c'est de faire l'état de la biodiversité, du climat, de l'océan. Nous, on va partir de ça. de ces travaux qui sont absolument incroyables, et prendre ça, ajouter d'autres sources de savoir, et ensuite en faire vraiment des options de politique commune, de politique commune, de politique publique. On va arriver devant l'État en disant, voilà l'état de ton océan, voilà option 1, 2, 3 pour aller réduire la surpêche, si on regarde l'exemple de la surpêche, et c'est presque clé en main, où l'État ne va pas dire, ok, je prends l'option B, je vais un peu l'amender, parce que x ou y raison, et ensuite je vais mettre ça en place.

  • Speaker #0

    Et vous travaillez avec eux, avec des États ?

  • Speaker #1

    Les principaux utilisateurs, ce sera des États. Mais on veut que le but, c'est de fluidifier cette interface entre la science ou les connaissances et l'État. Et on ne veut pas être uniquement au service des États ou aider des États, mais on veut aussi que toutes les parties prenantes, que ce soit la société civile, les scientifiques, puissent aussi en bénéficier. Et donc, j'ai présenté deux des premiers services, le service long, le service court, mais il y a aussi un forum qu'on va organiser qui va permettre à la société civile et aux scientifiques et aux entreprises de pouvoir pousser des idées. surtout dans les États où parfois il n'y a pas assez de volonté politique, où l'océan est un peu plus bas dans les priorités. Donc ça permettra à d'autres acteurs, à des acteurs non étatiques, de pousser des sujets et d'accélérer le changement aussi dans ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Pour terminer, du coup, en juin, a priori, on en saura plus, peut-être qu'on pourra refaire un épisode plus long là-dessus. Concrètement, en juin, si quelqu'un en État veut travailler avec vous, il fait comment ? Il vous suit ? Il vous contacte ?

  • Speaker #1

    Déjà en juin. Pourquoi c'est en juin ? C'est parce que c'est la conférence des Nations Unies pour l'océan. C'est un peu la COP des océans qui a lieu tous les trois ans et qui est cette année. Et c'est exceptionnel. Et en France, c'est un gros moment qui est pour nous notre rampe de lancement. Et après, parce que ça sera en fait au sein d'un programme des Nations Unies. Ça va être assez codifié au sein des Nations Unies pour se rapprocher de certaines instances. Donc, on sera très clairement identifiés et globalement, les États sauront comment faire parce qu'il y a les canaux qui sont déjà pré-identifiés.

  • Speaker #0

    Super. Merci beaucoup Maxime.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup à toi.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode de Régénération Corail jusqu'au bout. J'espère qu'il vous aura donné envie de passer à l'action et que vous en ressortez mieux équipés pour faire partie de la génération qui agit. On écrit aussi des articles sur le site internet de Corail que vous pouvez consulter gratuitement pour aller plus loin. Si cet épisode vous a plu, abonnez-vous, partagez-le autour de vous et parlez-en. N'hésitez pas à laisser des petites étoiles et commentaires sur votre plateforme d'écoute. ou à nous écrire sur contact.corail-africa.com si vous voulez faire un retour. Enfin, si vous souhaitez soutenir concrètement le podcast, vous pouvez faire un bon défiscalisé sur Eloasso. Vous trouverez tous les liens dans la description de l'épisode. Et à très vite pour le prochain !

Description

Pour information, l’épisode a été tourné en décembre 2024. Certains faits et dates mentionnées sont donc un peu décalés.


Un des problèmes qu’on peut souvent rencontrer souvent quand on veut passer à l’action et par exemple changer son mode de vie pour qu’il soit plus respectueux de l’environnement, c’est d’avoir accès à des informations fiables pour nous guider. On se perd souvent dans le flux d’infos parfois contradictoire, et cela peut-être difficile de prendre les bonnes décisions. Si cela est valable au niveau individuel, on peut facilement imaginer que cela est encore plus complexe au niveau des nations. C’est pour ça qu’il existe des consensus scientifiques, comme le rapport du GIEC, pour guider entre autres les politiques visant à lutter contre le réchauffement climatique. Mais malgré les recommandations de ce consensus, cela ne va pas assez vite. La mise en place de politiques efficaces peine à voir le jour et la santé de la planète et de l’océan continue de se dégrader. Comment accélérer la prise de décision des États et les aider à agir de manière efficace ? 


Aujourd’hui, on retrouve de nouveau Maxime de Lisle, que vous avez pu entendre dans le 4e épisode au sujet de son association Seastemik et des problématiques liés à l’élevage du saumon. Dans cet épisode, nous allons parler d’un sujet tout à fait différent, car il est aussi coordonnateur de l’IPOS - c’est à dire la “ International Platform for Ocean Sustainability”. L’idée de cette plateforme est d'accélérer l’action des états pour préserver l’océan, rétablir le dialogue entre les nations et leur proposer des solutions, tout ça basé bien évidemment sur le consensus scientifique. Une plateforme clés en main proposant des solutions aux États pour les guider vers l’action.


Bonne écoute !


Envie de suivre les avancées de l'IPOS ? Rendez-vous sur leur site internet : https://ipos.earth/


🎙️ Hôte et réalisation : Clarisse Gouby

🔉 Mixage et sound design : Alice Krief

🌊 Invité : Maxime De Lisle



💙 Soutenez le podcast ! Découvrez notre page HelloAsso pour financer les prochains épisodes (dons défiscalisés) : https://www.helloasso.com/associations/regeneration-korai/formulaires/2


📖 Pour aller plus loin : retrouvez nos articles et ressources sur notre blog : https://korai-africa.com/fr/lire/


Vous pouvez aussi me faire part de vos commentaires, retours ou idées de sujet en m'écrivant par mail : clarisse.gouby@korai-africa.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un des problèmes qu'on peut souvent rencontrer quand on veut passer à l'action, et par exemple changer son mode de vie pour qu'il soit plus respectueux de l'environnement, c'est d'avoir accès à des informations fiables pour nous guider. On peut se perdre dans le flux d'informations parfois contradictoires, et cela peut être difficile de prendre les bonnes décisions. Si cela est valable au niveau individuel, on peut facilement imaginer que cela est encore plus complexe au niveau des nations. C'est pour ça qu'il existe des consensus scientifiques, comme le rapport du GIEC, pour guider entre autres les politiques visant à lutter contre le réchauffement climatique. Mais malgré les recommandations de ce consensus, cela ne va pas assez vite. La mise en place de politiques efficaces peine à voir le jour et la santé de la planète et de l'océan continue à se dégrader. Comment accélérer la prise de décision des États et les aider à agir de manière efficace ? Aujourd'hui, on retrouve de nouveau Maxime Delisle, que vous avez pu entendre dans le quatrième épisode, au sujet de son association systémique et des problématiques liées à l'élevage du saumon. Dans cet épisode, nous allons parler d'un sujet tout à fait différent, car Maxime est aussi coordinateur de l'IPOS. c'est-à-dire la International Platform for Ocean Sustainability. L'idée de cette plateforme est d'accélérer l'action des États pour préserver l'océan, rétablir le dialogue entre les nations et leur proposer des solutions, tout ça basé évidemment sur le consensus scientifique. Une plateforme clé en main proposant des solutions aux États pour les guider vers l'action. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir cet épisode. Pour information, il a été tourné en décembre 2024. Certains faits et dates mentionnés sont donc un peu décalés. Bonne écoute ! Bon, les chiffres sont là. 50% des récifs coralliens ont disparu en 30 ans. Un tiers des stocks de poissons sont surexploités. Et nos océans se réchauffent à une vitesse alarmante. Notre économie est malade en fait. Elle a oublié sa plus grande alliée, la nature. Et parmi elles, les écosystèmes marins qui nous nourrissent, nous permettent de respirer et maintiennent l'équilibre de notre planète. Ok. On fait quoi ? Par où commencer ? Comment peut-on agir concrètement ? Je m'appelle Clarisse Goubi et je vous emmène à la rencontre de celles et ceux qui proposent des solutions et tentent de réintégrer la nature dans l'équation. Ici, c'est le podcast de Régénération Corail et ensemble, on passe à l'action. Rebonjour Maxime.

  • Speaker #1

    Rebonjour.

  • Speaker #0

    Pour les auditeurs, ça fait deux semaines pour nous, on se retrouve. Après avoir fini le dernier épisode sur Systemic, aujourd'hui, on va parler de l'IPOS, International Panel for Ocean Sustainability, si je le dis bien.

  • Speaker #1

    Ça vient de changer de nom. C'est International Platform for Ocean Sustainability. Ce n'est pas encore totalement officiel.

  • Speaker #0

    Platform, ok. Merci pour l'info. Donc, projet que tu coordonnes, est-ce que tu peux m'en dire plus ? Qu'est-ce que tu fais pour eux ?

  • Speaker #1

    Donc, l'IPOS, c'est un projet qui n'existe pas encore, ou c'est une institution qui n'existe pas encore, qui est en construction. Le constat de base, c'est que l'océan est vital. pour la planète, sa santé se dégrade de plus en plus, que les états de toute la planète ont pris des engagements assez forts les dernières années sur la création d'air marine protégé, la lutte contre la pollution plastique, la protection de la haute mer, etc. Et qu'en fait, malgré tous ces engagements, l'océan continue à aller de plus en plus mal. Et donc, il faut qu'on accélère et qu'il y a des acteurs qui ont une capacité de changement, de drive, qui est plus importante que d'autres, c'est les états, parce que c'est eux qui peuvent faire des changements systémiques dans leur zone géographique. et que des États, en fait, ils ne sont pas en capacité de prendre les bonnes décisions. Il y en a quelques-uns qui ont des problèmes de volonté politique, mais il y en a qui ont la volonté, parce qu'ils ont compris qu'ils sont totalement dépendants de la santé de l'océan pour leur population, ou plus largement pour la vie sur la planète. Et c'est juste que l'océan, c'est un système qui est tellement complexe qu'on a besoin d'avoir des gens qui vont agréger l'ensemble des savoirs, parce qu'il y a plein de sciences qui ont été faites sur la compréhension de l'océan, pour prendre tous ces savoirs qui sont faits par des instances comme le GIEC. ou comme des instances similaires sur d'autres sujets, et aussi prendre les savoirs des pêcheurs, les savoirs des entreprises, les savoirs des populations autochtones, etc. Et prendre ça pour les transformer en politiques publiques qui vont permettre aux États, de manière rapide et courageuse, d'aller implémenter les objectifs qui sont fixés, surtout de la réduction sur pêche, pollution plastique, protection des mangroves, des coraux, des baleines, des fonds marins, etc. Et même si c'est un peu fou, on est bientôt en 2025, mais ça, ça n'existe toujours pas. et donc on est une petite équipe d'une dizaine de personnes portées par deux femmes incroyables, Françoise Gagne qui est un peu le commandant costaud français qui est une océanographe française et Tania Brody-Rudolph qui est une juriste sud-africaine qui s'en dit il faut qu'on crée cette instance, il faut qu'elle soit sous les Nations Unies parce que c'est ce qui est le plus légitime, le plus universel pour aller accompagner les États et faire le lien entre toutes les connaissances qui existent déjà on ne va pas aller en créer des nouvelles connaissances mais juste... prendre les connaissances qui existent déjà, les digérer, les simplifier et les transformer en politique publique. Donc ça sera un organe qui, on l'espère, sera créé d'ici juin 2025 pour aller accompagner les États à implémenter les engagements qu'ils ont faits. C'est comme pour le climat, en fait, les États sont engagés pour le 1,5 degré pour le climat, on est à la ramasse, pour les océans c'est un peu la même chose, sauf qu'on n'a plus envie d'être à la ramasse, donc on a envie de créer quelque chose qui aide ces États.

  • Speaker #0

    Pour le moment, vous êtes encore au stade de consultation. Qui est impliqué dans ces consultations ? Qui contribue ? Comment est-ce que ça se passe ?

  • Speaker #1

    Comme c'est un projet qui est onusien, il faut que toutes les parties prenantes soient intégrées. Et donc, en effet, on travaille avec principalement des États, des scientifiques, parce que c'est le lien entre la science ou les connaissances et les États. Donc, on a beaucoup travaillé avec eux. On travaille aussi avec d'autres types de parties prenantes, des entreprises privées, pour savoir ce que disent les entreprises privées, la société civile, les ONG. Et il y a quelque chose qui est aussi fondamental pour nous, c'est la valeur d'équité, qui semble assez évidente maintenant, mais qui n'est pas dans les instances onusiennes, ou qui est beaucoup dite, mais qui est peu pratiquée. Et donc on travaille beaucoup avec l'intégration des jeunes, très rapidement, pour qu'elle soit aussi la vision de la jeunesse soit prise, et que ce ne soit pas simplement des vieux scientifiques aux cheveux blancs d'Europe de l'Ouest. Et un gros sujet aussi sur l'inclusion des savoirs autochtones, où en fait c'est d'autres types de savoirs qui sont assez... très différemment codifiées, qui ont pour l'instant pas été intégrées dans les rapports du GIEC, etc., mais qu'on pense que c'est absolument fondamental, si on veut trouver des solutions qui sont vraiment durables, il faut qu'on parle à tout le monde. On vient de finir cette consultation qui a duré quelques mois, on est en train de finaliser cette vision stratégique, et puis là, pendant les six mois à venir, ça sera plus dans l'adhésion, faire venir des États, des institutions scientifiques, pour dire... on a absolument besoin de l'IPOS. Oui, on a besoin de meilleures compréhensions de l'océan. Oui, on a besoin d'aide pour définir des politiques publiques qui sont faites avec l'ensemble des savoirs. Et donc voilà, on va rentrer dans cette dernière phase de six mois. C'est un long sprint, mais ça fait déjà trois ans que les équipes travaillent dessus. Et après, le but, c'est que ça dure quelques décennies.

  • Speaker #0

    Et du coup, le but, dès que ce soit en juin, ce soit officiellement lancé, prêt, comment est-ce que ça va fonctionner concrètement ? Comment est-ce que vous allez accompagner les États ? C'est quoi le plan ?

  • Speaker #1

    Le plan, c'est d'avoir plusieurs services à disposition. Il y a un premier service qui est, j'ai une question urgente, j'ai besoin d'une réponse urgente en quelques semaines, mais qui est évidemment bien documentée, qui a été revue par des scientifiques. Et donc là, on va avoir une équipe centrale qui va prendre des questions des États sur, OK, je me suis engagé à faire des aires marines protégées, mais je ne sais pas où est-ce que je dois les mettre dans mon réseau territorial. Est-ce que je dois les mettre proche des côtes, loin des côtes ? Est-ce que je dois les mettre... proche des rivières, loin des rivières, qui sortent dans l'océan, etc. Et donc, on va avoir une toute petite équipe qui va, grâce à l'intelligence artificielle, on est en train de créer un espèce de chat GPT des océans, qui va pouvoir digérer des montagnes de papiers scientifiques. On en a déjà 18 000 dans l'outil pour aller trouver les meilleures solutions basées sur la science et ensuite avoir une petite relecture de quelques scientifiques pour ensuite avoir une première compréhension. Donc ça, c'est quelques semaines qui, à l'échelle de... d'un État, l'échelle de temps d'un État est très courte. Et ça, ça permet de dire, je suis un État, je vais à une négociation internationale sur une COP, sur le traité plastique. En fait, j'ai une connaissance de ce qui se passe. J'ai une crise, des inondations, une tempête, ou je ne sais quoi dans mon État, qu'est-ce que je dois faire ? Donc il y a ça. Et l'autre, c'est un des problèmes qu'on a identifié, c'est que souvent, il y a plein de personnes dans le pays sur un problème donné qui ont les solutions, mais il n'y a pas de dialogue. Il n'y a pas de dialogue parce qu'il n'y a pas de confiance. Il n'y a pas de confiance parce qu'il n'y a pas de connaissances communes au centre. Chacun arrive avec son chiffre. Il y en a un qui va dire oui, il y a trop de surpêche. L'autre qui va dire non, mais ça va. Et donc, le but de l'IPO, c'est d'aller être au centre et de neutraliser le débat pour permettre à tout le monde, pendant une petite année, de discuter et de co-construire ensemble des politiques publiques. Donc, imaginons, on va travailler sur ce sujet du chalutage de fonds dans les armes marines protégées pour faire en sorte qu'il y ait une solution qui sorte. les pêcheurs qui soient là, les scientifiques qui soient là, les décideurs politiques qui soient là, les entreprises qui soient là, autour de la table avec un dialogue commun et des bases communes. C'est ce que va essayer de faire l'IPO, c'est de mettre tout le monde autour de la table avec des savoirs communs et ensuite, à partir du moment où on a une base de départ, on va pouvoir proposer des solutions.

  • Speaker #0

    D'une certaine façon, c'était un peu aussi ce que fait, ou est censé faire en tout cas, le GIEC, d'avoir une instance neutre de référence, ou pour toi c'est...

  • Speaker #1

    C'est assez différent. Le GIEC, il fait l'État. de santé, du climat, mais il ne va jamais proposer de politique publique. Il y a un GIEC de la biodiversité qui s'appelle l'IPPS, il y a un équivalent du GIEC de l'océan qui s'appelle le World Ocean Assessment, Et eux, leur rôle, c'est de faire l'état de la biodiversité, du climat, de l'océan. Nous, on va partir de ça. de ces travaux qui sont absolument incroyables, et prendre ça, ajouter d'autres sources de savoir, et ensuite en faire vraiment des options de politique commune, de politique commune, de politique publique. On va arriver devant l'État en disant, voilà l'état de ton océan, voilà option 1, 2, 3 pour aller réduire la surpêche, si on regarde l'exemple de la surpêche, et c'est presque clé en main, où l'État ne va pas dire, ok, je prends l'option B, je vais un peu l'amender, parce que x ou y raison, et ensuite je vais mettre ça en place.

  • Speaker #0

    Et vous travaillez avec eux, avec des États ?

  • Speaker #1

    Les principaux utilisateurs, ce sera des États. Mais on veut que le but, c'est de fluidifier cette interface entre la science ou les connaissances et l'État. Et on ne veut pas être uniquement au service des États ou aider des États, mais on veut aussi que toutes les parties prenantes, que ce soit la société civile, les scientifiques, puissent aussi en bénéficier. Et donc, j'ai présenté deux des premiers services, le service long, le service court, mais il y a aussi un forum qu'on va organiser qui va permettre à la société civile et aux scientifiques et aux entreprises de pouvoir pousser des idées. surtout dans les États où parfois il n'y a pas assez de volonté politique, où l'océan est un peu plus bas dans les priorités. Donc ça permettra à d'autres acteurs, à des acteurs non étatiques, de pousser des sujets et d'accélérer le changement aussi dans ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Pour terminer, du coup, en juin, a priori, on en saura plus, peut-être qu'on pourra refaire un épisode plus long là-dessus. Concrètement, en juin, si quelqu'un en État veut travailler avec vous, il fait comment ? Il vous suit ? Il vous contacte ?

  • Speaker #1

    Déjà en juin. Pourquoi c'est en juin ? C'est parce que c'est la conférence des Nations Unies pour l'océan. C'est un peu la COP des océans qui a lieu tous les trois ans et qui est cette année. Et c'est exceptionnel. Et en France, c'est un gros moment qui est pour nous notre rampe de lancement. Et après, parce que ça sera en fait au sein d'un programme des Nations Unies. Ça va être assez codifié au sein des Nations Unies pour se rapprocher de certaines instances. Donc, on sera très clairement identifiés et globalement, les États sauront comment faire parce qu'il y a les canaux qui sont déjà pré-identifiés.

  • Speaker #0

    Super. Merci beaucoup Maxime.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup à toi.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode de Régénération Corail jusqu'au bout. J'espère qu'il vous aura donné envie de passer à l'action et que vous en ressortez mieux équipés pour faire partie de la génération qui agit. On écrit aussi des articles sur le site internet de Corail que vous pouvez consulter gratuitement pour aller plus loin. Si cet épisode vous a plu, abonnez-vous, partagez-le autour de vous et parlez-en. N'hésitez pas à laisser des petites étoiles et commentaires sur votre plateforme d'écoute. ou à nous écrire sur contact.corail-africa.com si vous voulez faire un retour. Enfin, si vous souhaitez soutenir concrètement le podcast, vous pouvez faire un bon défiscalisé sur Eloasso. Vous trouverez tous les liens dans la description de l'épisode. Et à très vite pour le prochain !

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Description

Pour information, l’épisode a été tourné en décembre 2024. Certains faits et dates mentionnées sont donc un peu décalés.


Un des problèmes qu’on peut souvent rencontrer souvent quand on veut passer à l’action et par exemple changer son mode de vie pour qu’il soit plus respectueux de l’environnement, c’est d’avoir accès à des informations fiables pour nous guider. On se perd souvent dans le flux d’infos parfois contradictoire, et cela peut-être difficile de prendre les bonnes décisions. Si cela est valable au niveau individuel, on peut facilement imaginer que cela est encore plus complexe au niveau des nations. C’est pour ça qu’il existe des consensus scientifiques, comme le rapport du GIEC, pour guider entre autres les politiques visant à lutter contre le réchauffement climatique. Mais malgré les recommandations de ce consensus, cela ne va pas assez vite. La mise en place de politiques efficaces peine à voir le jour et la santé de la planète et de l’océan continue de se dégrader. Comment accélérer la prise de décision des États et les aider à agir de manière efficace ? 


Aujourd’hui, on retrouve de nouveau Maxime de Lisle, que vous avez pu entendre dans le 4e épisode au sujet de son association Seastemik et des problématiques liés à l’élevage du saumon. Dans cet épisode, nous allons parler d’un sujet tout à fait différent, car il est aussi coordonnateur de l’IPOS - c’est à dire la “ International Platform for Ocean Sustainability”. L’idée de cette plateforme est d'accélérer l’action des états pour préserver l’océan, rétablir le dialogue entre les nations et leur proposer des solutions, tout ça basé bien évidemment sur le consensus scientifique. Une plateforme clés en main proposant des solutions aux États pour les guider vers l’action.


Bonne écoute !


Envie de suivre les avancées de l'IPOS ? Rendez-vous sur leur site internet : https://ipos.earth/


🎙️ Hôte et réalisation : Clarisse Gouby

🔉 Mixage et sound design : Alice Krief

🌊 Invité : Maxime De Lisle



💙 Soutenez le podcast ! Découvrez notre page HelloAsso pour financer les prochains épisodes (dons défiscalisés) : https://www.helloasso.com/associations/regeneration-korai/formulaires/2


📖 Pour aller plus loin : retrouvez nos articles et ressources sur notre blog : https://korai-africa.com/fr/lire/


Vous pouvez aussi me faire part de vos commentaires, retours ou idées de sujet en m'écrivant par mail : clarisse.gouby@korai-africa.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un des problèmes qu'on peut souvent rencontrer quand on veut passer à l'action, et par exemple changer son mode de vie pour qu'il soit plus respectueux de l'environnement, c'est d'avoir accès à des informations fiables pour nous guider. On peut se perdre dans le flux d'informations parfois contradictoires, et cela peut être difficile de prendre les bonnes décisions. Si cela est valable au niveau individuel, on peut facilement imaginer que cela est encore plus complexe au niveau des nations. C'est pour ça qu'il existe des consensus scientifiques, comme le rapport du GIEC, pour guider entre autres les politiques visant à lutter contre le réchauffement climatique. Mais malgré les recommandations de ce consensus, cela ne va pas assez vite. La mise en place de politiques efficaces peine à voir le jour et la santé de la planète et de l'océan continue à se dégrader. Comment accélérer la prise de décision des États et les aider à agir de manière efficace ? Aujourd'hui, on retrouve de nouveau Maxime Delisle, que vous avez pu entendre dans le quatrième épisode, au sujet de son association systémique et des problématiques liées à l'élevage du saumon. Dans cet épisode, nous allons parler d'un sujet tout à fait différent, car Maxime est aussi coordinateur de l'IPOS. c'est-à-dire la International Platform for Ocean Sustainability. L'idée de cette plateforme est d'accélérer l'action des États pour préserver l'océan, rétablir le dialogue entre les nations et leur proposer des solutions, tout ça basé évidemment sur le consensus scientifique. Une plateforme clé en main proposant des solutions aux États pour les guider vers l'action. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir cet épisode. Pour information, il a été tourné en décembre 2024. Certains faits et dates mentionnés sont donc un peu décalés. Bonne écoute ! Bon, les chiffres sont là. 50% des récifs coralliens ont disparu en 30 ans. Un tiers des stocks de poissons sont surexploités. Et nos océans se réchauffent à une vitesse alarmante. Notre économie est malade en fait. Elle a oublié sa plus grande alliée, la nature. Et parmi elles, les écosystèmes marins qui nous nourrissent, nous permettent de respirer et maintiennent l'équilibre de notre planète. Ok. On fait quoi ? Par où commencer ? Comment peut-on agir concrètement ? Je m'appelle Clarisse Goubi et je vous emmène à la rencontre de celles et ceux qui proposent des solutions et tentent de réintégrer la nature dans l'équation. Ici, c'est le podcast de Régénération Corail et ensemble, on passe à l'action. Rebonjour Maxime.

  • Speaker #1

    Rebonjour.

  • Speaker #0

    Pour les auditeurs, ça fait deux semaines pour nous, on se retrouve. Après avoir fini le dernier épisode sur Systemic, aujourd'hui, on va parler de l'IPOS, International Panel for Ocean Sustainability, si je le dis bien.

  • Speaker #1

    Ça vient de changer de nom. C'est International Platform for Ocean Sustainability. Ce n'est pas encore totalement officiel.

  • Speaker #0

    Platform, ok. Merci pour l'info. Donc, projet que tu coordonnes, est-ce que tu peux m'en dire plus ? Qu'est-ce que tu fais pour eux ?

  • Speaker #1

    Donc, l'IPOS, c'est un projet qui n'existe pas encore, ou c'est une institution qui n'existe pas encore, qui est en construction. Le constat de base, c'est que l'océan est vital. pour la planète, sa santé se dégrade de plus en plus, que les états de toute la planète ont pris des engagements assez forts les dernières années sur la création d'air marine protégé, la lutte contre la pollution plastique, la protection de la haute mer, etc. Et qu'en fait, malgré tous ces engagements, l'océan continue à aller de plus en plus mal. Et donc, il faut qu'on accélère et qu'il y a des acteurs qui ont une capacité de changement, de drive, qui est plus importante que d'autres, c'est les états, parce que c'est eux qui peuvent faire des changements systémiques dans leur zone géographique. et que des États, en fait, ils ne sont pas en capacité de prendre les bonnes décisions. Il y en a quelques-uns qui ont des problèmes de volonté politique, mais il y en a qui ont la volonté, parce qu'ils ont compris qu'ils sont totalement dépendants de la santé de l'océan pour leur population, ou plus largement pour la vie sur la planète. Et c'est juste que l'océan, c'est un système qui est tellement complexe qu'on a besoin d'avoir des gens qui vont agréger l'ensemble des savoirs, parce qu'il y a plein de sciences qui ont été faites sur la compréhension de l'océan, pour prendre tous ces savoirs qui sont faits par des instances comme le GIEC. ou comme des instances similaires sur d'autres sujets, et aussi prendre les savoirs des pêcheurs, les savoirs des entreprises, les savoirs des populations autochtones, etc. Et prendre ça pour les transformer en politiques publiques qui vont permettre aux États, de manière rapide et courageuse, d'aller implémenter les objectifs qui sont fixés, surtout de la réduction sur pêche, pollution plastique, protection des mangroves, des coraux, des baleines, des fonds marins, etc. Et même si c'est un peu fou, on est bientôt en 2025, mais ça, ça n'existe toujours pas. et donc on est une petite équipe d'une dizaine de personnes portées par deux femmes incroyables, Françoise Gagne qui est un peu le commandant costaud français qui est une océanographe française et Tania Brody-Rudolph qui est une juriste sud-africaine qui s'en dit il faut qu'on crée cette instance, il faut qu'elle soit sous les Nations Unies parce que c'est ce qui est le plus légitime, le plus universel pour aller accompagner les États et faire le lien entre toutes les connaissances qui existent déjà on ne va pas aller en créer des nouvelles connaissances mais juste... prendre les connaissances qui existent déjà, les digérer, les simplifier et les transformer en politique publique. Donc ça sera un organe qui, on l'espère, sera créé d'ici juin 2025 pour aller accompagner les États à implémenter les engagements qu'ils ont faits. C'est comme pour le climat, en fait, les États sont engagés pour le 1,5 degré pour le climat, on est à la ramasse, pour les océans c'est un peu la même chose, sauf qu'on n'a plus envie d'être à la ramasse, donc on a envie de créer quelque chose qui aide ces États.

  • Speaker #0

    Pour le moment, vous êtes encore au stade de consultation. Qui est impliqué dans ces consultations ? Qui contribue ? Comment est-ce que ça se passe ?

  • Speaker #1

    Comme c'est un projet qui est onusien, il faut que toutes les parties prenantes soient intégrées. Et donc, en effet, on travaille avec principalement des États, des scientifiques, parce que c'est le lien entre la science ou les connaissances et les États. Donc, on a beaucoup travaillé avec eux. On travaille aussi avec d'autres types de parties prenantes, des entreprises privées, pour savoir ce que disent les entreprises privées, la société civile, les ONG. Et il y a quelque chose qui est aussi fondamental pour nous, c'est la valeur d'équité, qui semble assez évidente maintenant, mais qui n'est pas dans les instances onusiennes, ou qui est beaucoup dite, mais qui est peu pratiquée. Et donc on travaille beaucoup avec l'intégration des jeunes, très rapidement, pour qu'elle soit aussi la vision de la jeunesse soit prise, et que ce ne soit pas simplement des vieux scientifiques aux cheveux blancs d'Europe de l'Ouest. Et un gros sujet aussi sur l'inclusion des savoirs autochtones, où en fait c'est d'autres types de savoirs qui sont assez... très différemment codifiées, qui ont pour l'instant pas été intégrées dans les rapports du GIEC, etc., mais qu'on pense que c'est absolument fondamental, si on veut trouver des solutions qui sont vraiment durables, il faut qu'on parle à tout le monde. On vient de finir cette consultation qui a duré quelques mois, on est en train de finaliser cette vision stratégique, et puis là, pendant les six mois à venir, ça sera plus dans l'adhésion, faire venir des États, des institutions scientifiques, pour dire... on a absolument besoin de l'IPOS. Oui, on a besoin de meilleures compréhensions de l'océan. Oui, on a besoin d'aide pour définir des politiques publiques qui sont faites avec l'ensemble des savoirs. Et donc voilà, on va rentrer dans cette dernière phase de six mois. C'est un long sprint, mais ça fait déjà trois ans que les équipes travaillent dessus. Et après, le but, c'est que ça dure quelques décennies.

  • Speaker #0

    Et du coup, le but, dès que ce soit en juin, ce soit officiellement lancé, prêt, comment est-ce que ça va fonctionner concrètement ? Comment est-ce que vous allez accompagner les États ? C'est quoi le plan ?

  • Speaker #1

    Le plan, c'est d'avoir plusieurs services à disposition. Il y a un premier service qui est, j'ai une question urgente, j'ai besoin d'une réponse urgente en quelques semaines, mais qui est évidemment bien documentée, qui a été revue par des scientifiques. Et donc là, on va avoir une équipe centrale qui va prendre des questions des États sur, OK, je me suis engagé à faire des aires marines protégées, mais je ne sais pas où est-ce que je dois les mettre dans mon réseau territorial. Est-ce que je dois les mettre proche des côtes, loin des côtes ? Est-ce que je dois les mettre... proche des rivières, loin des rivières, qui sortent dans l'océan, etc. Et donc, on va avoir une toute petite équipe qui va, grâce à l'intelligence artificielle, on est en train de créer un espèce de chat GPT des océans, qui va pouvoir digérer des montagnes de papiers scientifiques. On en a déjà 18 000 dans l'outil pour aller trouver les meilleures solutions basées sur la science et ensuite avoir une petite relecture de quelques scientifiques pour ensuite avoir une première compréhension. Donc ça, c'est quelques semaines qui, à l'échelle de... d'un État, l'échelle de temps d'un État est très courte. Et ça, ça permet de dire, je suis un État, je vais à une négociation internationale sur une COP, sur le traité plastique. En fait, j'ai une connaissance de ce qui se passe. J'ai une crise, des inondations, une tempête, ou je ne sais quoi dans mon État, qu'est-ce que je dois faire ? Donc il y a ça. Et l'autre, c'est un des problèmes qu'on a identifié, c'est que souvent, il y a plein de personnes dans le pays sur un problème donné qui ont les solutions, mais il n'y a pas de dialogue. Il n'y a pas de dialogue parce qu'il n'y a pas de confiance. Il n'y a pas de confiance parce qu'il n'y a pas de connaissances communes au centre. Chacun arrive avec son chiffre. Il y en a un qui va dire oui, il y a trop de surpêche. L'autre qui va dire non, mais ça va. Et donc, le but de l'IPO, c'est d'aller être au centre et de neutraliser le débat pour permettre à tout le monde, pendant une petite année, de discuter et de co-construire ensemble des politiques publiques. Donc, imaginons, on va travailler sur ce sujet du chalutage de fonds dans les armes marines protégées pour faire en sorte qu'il y ait une solution qui sorte. les pêcheurs qui soient là, les scientifiques qui soient là, les décideurs politiques qui soient là, les entreprises qui soient là, autour de la table avec un dialogue commun et des bases communes. C'est ce que va essayer de faire l'IPO, c'est de mettre tout le monde autour de la table avec des savoirs communs et ensuite, à partir du moment où on a une base de départ, on va pouvoir proposer des solutions.

  • Speaker #0

    D'une certaine façon, c'était un peu aussi ce que fait, ou est censé faire en tout cas, le GIEC, d'avoir une instance neutre de référence, ou pour toi c'est...

  • Speaker #1

    C'est assez différent. Le GIEC, il fait l'État. de santé, du climat, mais il ne va jamais proposer de politique publique. Il y a un GIEC de la biodiversité qui s'appelle l'IPPS, il y a un équivalent du GIEC de l'océan qui s'appelle le World Ocean Assessment, Et eux, leur rôle, c'est de faire l'état de la biodiversité, du climat, de l'océan. Nous, on va partir de ça. de ces travaux qui sont absolument incroyables, et prendre ça, ajouter d'autres sources de savoir, et ensuite en faire vraiment des options de politique commune, de politique commune, de politique publique. On va arriver devant l'État en disant, voilà l'état de ton océan, voilà option 1, 2, 3 pour aller réduire la surpêche, si on regarde l'exemple de la surpêche, et c'est presque clé en main, où l'État ne va pas dire, ok, je prends l'option B, je vais un peu l'amender, parce que x ou y raison, et ensuite je vais mettre ça en place.

  • Speaker #0

    Et vous travaillez avec eux, avec des États ?

  • Speaker #1

    Les principaux utilisateurs, ce sera des États. Mais on veut que le but, c'est de fluidifier cette interface entre la science ou les connaissances et l'État. Et on ne veut pas être uniquement au service des États ou aider des États, mais on veut aussi que toutes les parties prenantes, que ce soit la société civile, les scientifiques, puissent aussi en bénéficier. Et donc, j'ai présenté deux des premiers services, le service long, le service court, mais il y a aussi un forum qu'on va organiser qui va permettre à la société civile et aux scientifiques et aux entreprises de pouvoir pousser des idées. surtout dans les États où parfois il n'y a pas assez de volonté politique, où l'océan est un peu plus bas dans les priorités. Donc ça permettra à d'autres acteurs, à des acteurs non étatiques, de pousser des sujets et d'accélérer le changement aussi dans ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Pour terminer, du coup, en juin, a priori, on en saura plus, peut-être qu'on pourra refaire un épisode plus long là-dessus. Concrètement, en juin, si quelqu'un en État veut travailler avec vous, il fait comment ? Il vous suit ? Il vous contacte ?

  • Speaker #1

    Déjà en juin. Pourquoi c'est en juin ? C'est parce que c'est la conférence des Nations Unies pour l'océan. C'est un peu la COP des océans qui a lieu tous les trois ans et qui est cette année. Et c'est exceptionnel. Et en France, c'est un gros moment qui est pour nous notre rampe de lancement. Et après, parce que ça sera en fait au sein d'un programme des Nations Unies. Ça va être assez codifié au sein des Nations Unies pour se rapprocher de certaines instances. Donc, on sera très clairement identifiés et globalement, les États sauront comment faire parce qu'il y a les canaux qui sont déjà pré-identifiés.

  • Speaker #0

    Super. Merci beaucoup Maxime.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup à toi.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode de Régénération Corail jusqu'au bout. J'espère qu'il vous aura donné envie de passer à l'action et que vous en ressortez mieux équipés pour faire partie de la génération qui agit. On écrit aussi des articles sur le site internet de Corail que vous pouvez consulter gratuitement pour aller plus loin. Si cet épisode vous a plu, abonnez-vous, partagez-le autour de vous et parlez-en. N'hésitez pas à laisser des petites étoiles et commentaires sur votre plateforme d'écoute. ou à nous écrire sur contact.corail-africa.com si vous voulez faire un retour. Enfin, si vous souhaitez soutenir concrètement le podcast, vous pouvez faire un bon défiscalisé sur Eloasso. Vous trouverez tous les liens dans la description de l'épisode. Et à très vite pour le prochain !

Description

Pour information, l’épisode a été tourné en décembre 2024. Certains faits et dates mentionnées sont donc un peu décalés.


Un des problèmes qu’on peut souvent rencontrer souvent quand on veut passer à l’action et par exemple changer son mode de vie pour qu’il soit plus respectueux de l’environnement, c’est d’avoir accès à des informations fiables pour nous guider. On se perd souvent dans le flux d’infos parfois contradictoire, et cela peut-être difficile de prendre les bonnes décisions. Si cela est valable au niveau individuel, on peut facilement imaginer que cela est encore plus complexe au niveau des nations. C’est pour ça qu’il existe des consensus scientifiques, comme le rapport du GIEC, pour guider entre autres les politiques visant à lutter contre le réchauffement climatique. Mais malgré les recommandations de ce consensus, cela ne va pas assez vite. La mise en place de politiques efficaces peine à voir le jour et la santé de la planète et de l’océan continue de se dégrader. Comment accélérer la prise de décision des États et les aider à agir de manière efficace ? 


Aujourd’hui, on retrouve de nouveau Maxime de Lisle, que vous avez pu entendre dans le 4e épisode au sujet de son association Seastemik et des problématiques liés à l’élevage du saumon. Dans cet épisode, nous allons parler d’un sujet tout à fait différent, car il est aussi coordonnateur de l’IPOS - c’est à dire la “ International Platform for Ocean Sustainability”. L’idée de cette plateforme est d'accélérer l’action des états pour préserver l’océan, rétablir le dialogue entre les nations et leur proposer des solutions, tout ça basé bien évidemment sur le consensus scientifique. Une plateforme clés en main proposant des solutions aux États pour les guider vers l’action.


Bonne écoute !


Envie de suivre les avancées de l'IPOS ? Rendez-vous sur leur site internet : https://ipos.earth/


🎙️ Hôte et réalisation : Clarisse Gouby

🔉 Mixage et sound design : Alice Krief

🌊 Invité : Maxime De Lisle



💙 Soutenez le podcast ! Découvrez notre page HelloAsso pour financer les prochains épisodes (dons défiscalisés) : https://www.helloasso.com/associations/regeneration-korai/formulaires/2


📖 Pour aller plus loin : retrouvez nos articles et ressources sur notre blog : https://korai-africa.com/fr/lire/


Vous pouvez aussi me faire part de vos commentaires, retours ou idées de sujet en m'écrivant par mail : clarisse.gouby@korai-africa.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un des problèmes qu'on peut souvent rencontrer quand on veut passer à l'action, et par exemple changer son mode de vie pour qu'il soit plus respectueux de l'environnement, c'est d'avoir accès à des informations fiables pour nous guider. On peut se perdre dans le flux d'informations parfois contradictoires, et cela peut être difficile de prendre les bonnes décisions. Si cela est valable au niveau individuel, on peut facilement imaginer que cela est encore plus complexe au niveau des nations. C'est pour ça qu'il existe des consensus scientifiques, comme le rapport du GIEC, pour guider entre autres les politiques visant à lutter contre le réchauffement climatique. Mais malgré les recommandations de ce consensus, cela ne va pas assez vite. La mise en place de politiques efficaces peine à voir le jour et la santé de la planète et de l'océan continue à se dégrader. Comment accélérer la prise de décision des États et les aider à agir de manière efficace ? Aujourd'hui, on retrouve de nouveau Maxime Delisle, que vous avez pu entendre dans le quatrième épisode, au sujet de son association systémique et des problématiques liées à l'élevage du saumon. Dans cet épisode, nous allons parler d'un sujet tout à fait différent, car Maxime est aussi coordinateur de l'IPOS. c'est-à-dire la International Platform for Ocean Sustainability. L'idée de cette plateforme est d'accélérer l'action des États pour préserver l'océan, rétablir le dialogue entre les nations et leur proposer des solutions, tout ça basé évidemment sur le consensus scientifique. Une plateforme clé en main proposant des solutions aux États pour les guider vers l'action. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir cet épisode. Pour information, il a été tourné en décembre 2024. Certains faits et dates mentionnés sont donc un peu décalés. Bonne écoute ! Bon, les chiffres sont là. 50% des récifs coralliens ont disparu en 30 ans. Un tiers des stocks de poissons sont surexploités. Et nos océans se réchauffent à une vitesse alarmante. Notre économie est malade en fait. Elle a oublié sa plus grande alliée, la nature. Et parmi elles, les écosystèmes marins qui nous nourrissent, nous permettent de respirer et maintiennent l'équilibre de notre planète. Ok. On fait quoi ? Par où commencer ? Comment peut-on agir concrètement ? Je m'appelle Clarisse Goubi et je vous emmène à la rencontre de celles et ceux qui proposent des solutions et tentent de réintégrer la nature dans l'équation. Ici, c'est le podcast de Régénération Corail et ensemble, on passe à l'action. Rebonjour Maxime.

  • Speaker #1

    Rebonjour.

  • Speaker #0

    Pour les auditeurs, ça fait deux semaines pour nous, on se retrouve. Après avoir fini le dernier épisode sur Systemic, aujourd'hui, on va parler de l'IPOS, International Panel for Ocean Sustainability, si je le dis bien.

  • Speaker #1

    Ça vient de changer de nom. C'est International Platform for Ocean Sustainability. Ce n'est pas encore totalement officiel.

  • Speaker #0

    Platform, ok. Merci pour l'info. Donc, projet que tu coordonnes, est-ce que tu peux m'en dire plus ? Qu'est-ce que tu fais pour eux ?

  • Speaker #1

    Donc, l'IPOS, c'est un projet qui n'existe pas encore, ou c'est une institution qui n'existe pas encore, qui est en construction. Le constat de base, c'est que l'océan est vital. pour la planète, sa santé se dégrade de plus en plus, que les états de toute la planète ont pris des engagements assez forts les dernières années sur la création d'air marine protégé, la lutte contre la pollution plastique, la protection de la haute mer, etc. Et qu'en fait, malgré tous ces engagements, l'océan continue à aller de plus en plus mal. Et donc, il faut qu'on accélère et qu'il y a des acteurs qui ont une capacité de changement, de drive, qui est plus importante que d'autres, c'est les états, parce que c'est eux qui peuvent faire des changements systémiques dans leur zone géographique. et que des États, en fait, ils ne sont pas en capacité de prendre les bonnes décisions. Il y en a quelques-uns qui ont des problèmes de volonté politique, mais il y en a qui ont la volonté, parce qu'ils ont compris qu'ils sont totalement dépendants de la santé de l'océan pour leur population, ou plus largement pour la vie sur la planète. Et c'est juste que l'océan, c'est un système qui est tellement complexe qu'on a besoin d'avoir des gens qui vont agréger l'ensemble des savoirs, parce qu'il y a plein de sciences qui ont été faites sur la compréhension de l'océan, pour prendre tous ces savoirs qui sont faits par des instances comme le GIEC. ou comme des instances similaires sur d'autres sujets, et aussi prendre les savoirs des pêcheurs, les savoirs des entreprises, les savoirs des populations autochtones, etc. Et prendre ça pour les transformer en politiques publiques qui vont permettre aux États, de manière rapide et courageuse, d'aller implémenter les objectifs qui sont fixés, surtout de la réduction sur pêche, pollution plastique, protection des mangroves, des coraux, des baleines, des fonds marins, etc. Et même si c'est un peu fou, on est bientôt en 2025, mais ça, ça n'existe toujours pas. et donc on est une petite équipe d'une dizaine de personnes portées par deux femmes incroyables, Françoise Gagne qui est un peu le commandant costaud français qui est une océanographe française et Tania Brody-Rudolph qui est une juriste sud-africaine qui s'en dit il faut qu'on crée cette instance, il faut qu'elle soit sous les Nations Unies parce que c'est ce qui est le plus légitime, le plus universel pour aller accompagner les États et faire le lien entre toutes les connaissances qui existent déjà on ne va pas aller en créer des nouvelles connaissances mais juste... prendre les connaissances qui existent déjà, les digérer, les simplifier et les transformer en politique publique. Donc ça sera un organe qui, on l'espère, sera créé d'ici juin 2025 pour aller accompagner les États à implémenter les engagements qu'ils ont faits. C'est comme pour le climat, en fait, les États sont engagés pour le 1,5 degré pour le climat, on est à la ramasse, pour les océans c'est un peu la même chose, sauf qu'on n'a plus envie d'être à la ramasse, donc on a envie de créer quelque chose qui aide ces États.

  • Speaker #0

    Pour le moment, vous êtes encore au stade de consultation. Qui est impliqué dans ces consultations ? Qui contribue ? Comment est-ce que ça se passe ?

  • Speaker #1

    Comme c'est un projet qui est onusien, il faut que toutes les parties prenantes soient intégrées. Et donc, en effet, on travaille avec principalement des États, des scientifiques, parce que c'est le lien entre la science ou les connaissances et les États. Donc, on a beaucoup travaillé avec eux. On travaille aussi avec d'autres types de parties prenantes, des entreprises privées, pour savoir ce que disent les entreprises privées, la société civile, les ONG. Et il y a quelque chose qui est aussi fondamental pour nous, c'est la valeur d'équité, qui semble assez évidente maintenant, mais qui n'est pas dans les instances onusiennes, ou qui est beaucoup dite, mais qui est peu pratiquée. Et donc on travaille beaucoup avec l'intégration des jeunes, très rapidement, pour qu'elle soit aussi la vision de la jeunesse soit prise, et que ce ne soit pas simplement des vieux scientifiques aux cheveux blancs d'Europe de l'Ouest. Et un gros sujet aussi sur l'inclusion des savoirs autochtones, où en fait c'est d'autres types de savoirs qui sont assez... très différemment codifiées, qui ont pour l'instant pas été intégrées dans les rapports du GIEC, etc., mais qu'on pense que c'est absolument fondamental, si on veut trouver des solutions qui sont vraiment durables, il faut qu'on parle à tout le monde. On vient de finir cette consultation qui a duré quelques mois, on est en train de finaliser cette vision stratégique, et puis là, pendant les six mois à venir, ça sera plus dans l'adhésion, faire venir des États, des institutions scientifiques, pour dire... on a absolument besoin de l'IPOS. Oui, on a besoin de meilleures compréhensions de l'océan. Oui, on a besoin d'aide pour définir des politiques publiques qui sont faites avec l'ensemble des savoirs. Et donc voilà, on va rentrer dans cette dernière phase de six mois. C'est un long sprint, mais ça fait déjà trois ans que les équipes travaillent dessus. Et après, le but, c'est que ça dure quelques décennies.

  • Speaker #0

    Et du coup, le but, dès que ce soit en juin, ce soit officiellement lancé, prêt, comment est-ce que ça va fonctionner concrètement ? Comment est-ce que vous allez accompagner les États ? C'est quoi le plan ?

  • Speaker #1

    Le plan, c'est d'avoir plusieurs services à disposition. Il y a un premier service qui est, j'ai une question urgente, j'ai besoin d'une réponse urgente en quelques semaines, mais qui est évidemment bien documentée, qui a été revue par des scientifiques. Et donc là, on va avoir une équipe centrale qui va prendre des questions des États sur, OK, je me suis engagé à faire des aires marines protégées, mais je ne sais pas où est-ce que je dois les mettre dans mon réseau territorial. Est-ce que je dois les mettre proche des côtes, loin des côtes ? Est-ce que je dois les mettre... proche des rivières, loin des rivières, qui sortent dans l'océan, etc. Et donc, on va avoir une toute petite équipe qui va, grâce à l'intelligence artificielle, on est en train de créer un espèce de chat GPT des océans, qui va pouvoir digérer des montagnes de papiers scientifiques. On en a déjà 18 000 dans l'outil pour aller trouver les meilleures solutions basées sur la science et ensuite avoir une petite relecture de quelques scientifiques pour ensuite avoir une première compréhension. Donc ça, c'est quelques semaines qui, à l'échelle de... d'un État, l'échelle de temps d'un État est très courte. Et ça, ça permet de dire, je suis un État, je vais à une négociation internationale sur une COP, sur le traité plastique. En fait, j'ai une connaissance de ce qui se passe. J'ai une crise, des inondations, une tempête, ou je ne sais quoi dans mon État, qu'est-ce que je dois faire ? Donc il y a ça. Et l'autre, c'est un des problèmes qu'on a identifié, c'est que souvent, il y a plein de personnes dans le pays sur un problème donné qui ont les solutions, mais il n'y a pas de dialogue. Il n'y a pas de dialogue parce qu'il n'y a pas de confiance. Il n'y a pas de confiance parce qu'il n'y a pas de connaissances communes au centre. Chacun arrive avec son chiffre. Il y en a un qui va dire oui, il y a trop de surpêche. L'autre qui va dire non, mais ça va. Et donc, le but de l'IPO, c'est d'aller être au centre et de neutraliser le débat pour permettre à tout le monde, pendant une petite année, de discuter et de co-construire ensemble des politiques publiques. Donc, imaginons, on va travailler sur ce sujet du chalutage de fonds dans les armes marines protégées pour faire en sorte qu'il y ait une solution qui sorte. les pêcheurs qui soient là, les scientifiques qui soient là, les décideurs politiques qui soient là, les entreprises qui soient là, autour de la table avec un dialogue commun et des bases communes. C'est ce que va essayer de faire l'IPO, c'est de mettre tout le monde autour de la table avec des savoirs communs et ensuite, à partir du moment où on a une base de départ, on va pouvoir proposer des solutions.

  • Speaker #0

    D'une certaine façon, c'était un peu aussi ce que fait, ou est censé faire en tout cas, le GIEC, d'avoir une instance neutre de référence, ou pour toi c'est...

  • Speaker #1

    C'est assez différent. Le GIEC, il fait l'État. de santé, du climat, mais il ne va jamais proposer de politique publique. Il y a un GIEC de la biodiversité qui s'appelle l'IPPS, il y a un équivalent du GIEC de l'océan qui s'appelle le World Ocean Assessment, Et eux, leur rôle, c'est de faire l'état de la biodiversité, du climat, de l'océan. Nous, on va partir de ça. de ces travaux qui sont absolument incroyables, et prendre ça, ajouter d'autres sources de savoir, et ensuite en faire vraiment des options de politique commune, de politique commune, de politique publique. On va arriver devant l'État en disant, voilà l'état de ton océan, voilà option 1, 2, 3 pour aller réduire la surpêche, si on regarde l'exemple de la surpêche, et c'est presque clé en main, où l'État ne va pas dire, ok, je prends l'option B, je vais un peu l'amender, parce que x ou y raison, et ensuite je vais mettre ça en place.

  • Speaker #0

    Et vous travaillez avec eux, avec des États ?

  • Speaker #1

    Les principaux utilisateurs, ce sera des États. Mais on veut que le but, c'est de fluidifier cette interface entre la science ou les connaissances et l'État. Et on ne veut pas être uniquement au service des États ou aider des États, mais on veut aussi que toutes les parties prenantes, que ce soit la société civile, les scientifiques, puissent aussi en bénéficier. Et donc, j'ai présenté deux des premiers services, le service long, le service court, mais il y a aussi un forum qu'on va organiser qui va permettre à la société civile et aux scientifiques et aux entreprises de pouvoir pousser des idées. surtout dans les États où parfois il n'y a pas assez de volonté politique, où l'océan est un peu plus bas dans les priorités. Donc ça permettra à d'autres acteurs, à des acteurs non étatiques, de pousser des sujets et d'accélérer le changement aussi dans ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Pour terminer, du coup, en juin, a priori, on en saura plus, peut-être qu'on pourra refaire un épisode plus long là-dessus. Concrètement, en juin, si quelqu'un en État veut travailler avec vous, il fait comment ? Il vous suit ? Il vous contacte ?

  • Speaker #1

    Déjà en juin. Pourquoi c'est en juin ? C'est parce que c'est la conférence des Nations Unies pour l'océan. C'est un peu la COP des océans qui a lieu tous les trois ans et qui est cette année. Et c'est exceptionnel. Et en France, c'est un gros moment qui est pour nous notre rampe de lancement. Et après, parce que ça sera en fait au sein d'un programme des Nations Unies. Ça va être assez codifié au sein des Nations Unies pour se rapprocher de certaines instances. Donc, on sera très clairement identifiés et globalement, les États sauront comment faire parce qu'il y a les canaux qui sont déjà pré-identifiés.

  • Speaker #0

    Super. Merci beaucoup Maxime.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup à toi.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode de Régénération Corail jusqu'au bout. J'espère qu'il vous aura donné envie de passer à l'action et que vous en ressortez mieux équipés pour faire partie de la génération qui agit. On écrit aussi des articles sur le site internet de Corail que vous pouvez consulter gratuitement pour aller plus loin. Si cet épisode vous a plu, abonnez-vous, partagez-le autour de vous et parlez-en. N'hésitez pas à laisser des petites étoiles et commentaires sur votre plateforme d'écoute. ou à nous écrire sur contact.corail-africa.com si vous voulez faire un retour. Enfin, si vous souhaitez soutenir concrètement le podcast, vous pouvez faire un bon défiscalisé sur Eloasso. Vous trouverez tous les liens dans la description de l'épisode. Et à très vite pour le prochain !

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