Speaker #0Relationnellement Votre, un podcast pour avancer sur le chemin de vos guérisons et améliorer vos relations. Hello, bienvenue sur ce 70e épisode de Relationnellement Votre. Nous poursuivons cette nouvelle saison du podcast sur la thématique des blessures profondes, des psychotraumatismes complexes, autrement appelés les traumas complexes. Dans l'épisode précédent, nous avons fait le point sur la différence entre le stress, l'anxiété et l'inquiétude. Cela nous a permis de voir que l'ensemble de notre être réagit lorsqu'une situation nous insécurise. Cela affecte nos pensées, nos émotions, notre corps. Et il en va de même dans le cas des traumatismes avec des répercussions d'autant plus étendues. Alors, qu'est-ce que le trauma complexe ? Depuis le temps que je vous en parle. Pour parler du trauma complexe, il est nécessaire d'expliquer ce qu'est un traumatisme. Contrairement à ce qu'on croit, un événement, une situation en soi, n'est pas forcément traumatisante. C'est la manière dont nous allons vivre un événement. ou la récurrence de l'événement, la manière dont nous allons y réagir, qui va créer le traumatisme. Or, pour une même situation vécue, il y a autant de manières de la vivre et d'y réagir qu'il y a de personnes présentes lors de cette situation, et donc différentes formes de traumatisme peuvent en découler. Comme le disait Gabor Meit, le traumatisme n'est pas ce qui vous arrive, le trauma est ce qui se passe en vous, en réponse à ce qui vous arrive. Ainsi, sur deux personnes exposées à... un même événement récurrent, à une même situation répétée, prolongée, l'une peut souffrir d'une forme de traumatisme complexe et l'autre pas. Ce qui fera la différence, cela va être, comme je vous le disais du coup, la réaction ou la réponse de la personne à cette situation, et notamment l'intensité des émotions qu'elle va ressentir, la possibilité ou l'impossibilité de parler de ce qu'elle a vécu, le fait de pouvoir se sentir écoutée, entendue, accueillie, de pouvoir être accompagnée. par rapport à son vécu de la situation. Sa manière d'exprimer les choses, le fait de pouvoir le dire librement ou au contraire, le fait d'avoir des blocages, des nœuds qui l'empêchent de pouvoir verbaliser, tout ça va avoir un impact. Et il y a aussi ce que cet événement répété, prolongé, va venir toucher en la personne, ce que ça va venir pointer dans son vécu, dans son histoire par rapport à son passé. Tous ces éléments-là, mis bout à bout, donneront... plus ou moins d'ampleur au traumatisme et les conséquences seront du coup plus ou moins importantes chez la personne confrontée à ces événements répétés. Il y a deux grandes catégories de trauma. On parle de traumatisme simple et de traumatisme complexe. Le trauma simple résulte du fait d'avoir été témoin ou d'avoir vécu un événement traumatique unique mettant la vie en danger. Il peut s'agir d'un accident, d'une agression, d'un attentat, d'une catastrophe naturelle, etc. Le trauma complexe, quant à lui, résulte d'expositions répétées, prolongées à des événements traumatiques, qu'il s'agisse de violences, d'abus, il peut aussi être question de négligence, d'exclusion ou de rupture, qui vont être répétées, prolongées. Et c'est ce type de trauma que nous développerons dans la saison actuelle du podcast. Alors certes, ce n'est pas la thématique la plus agréable à aborder, ni à écouter pour vous. Toutefois, il est indispensable d'accepter d'identifier ces traumas et de les soigner si vous voulez avancer. épanouie sur le chemin de votre vie. Vous l'aurez compris, un trauma complexe peut être vécu à n'importe quel âge, n'importe quelle période de la vie, que ce soit l'enfance, l'adolescence ou l'âge adulte et dans des circonstances vraiment variées. Les circonstances du trauma complexe affectent toutes les sphères de la vie de la personne qui en souffre. Il peut s'agir de la sphère psychique, cognitive, physique, intellectuelle, spirituelle, relationnelle, scolaire, professionnelle. Le traumatisme complexe provoque vraiment une... Une recherche instinctive de sécurité, le besoin de rester sain et sauf à tout prix. Donc notre cerveau va se verrouiller sur l'objectif de nous protéger, même si une situation n'est pas dangereuse. Cela va affecter Ausha, la manière dont nous nous voyons, ça affecte aussi nos habitudes et nos réactions face aux situations ou circonstances vécues. Et nous allons donc inconsciemment développer des manières d'être, de faire aussi, en réponse aux traumatismes vécus. Par exemple, des caractéristiques. telles que l'hyper-responsabilité, le fait de se sentir responsable de pratiquement tout ce qui se passe autour de nous, même des choses dont on n'est pas du tout responsable, le perfectionnisme aussi, l'overthinking, le fait de sur-réfléchir, de réfléchir à l'excès, l'hyper-vigilance ou encore l'hyper-réactivité émotionnelle. On utilise parfois le terme d'hypersensibilité, mais là, en l'occurrence, il s'agit vraiment d'hyper-réactivité émotionnelle. Eh bien, tous ces mécanismes-là peuvent être des... conséquences du trauma complexe, c'est-à-dire des modes de fonctionnement développés pour survivre à l'insécurité et au stress prolongé répété au sein de notre environnement, qu'il soit familial, scolaire, amical, professionnel ou associatif. Je tiens à préciser que ce n'est pas parce que vous avez certaines des caractéristiques citées que vous souffrez forcément d'un trauma complexe. Toutefois, les informations partagées peuvent entraîner des prises de conscience. Je vous invite donc à en parler avec des professionnels. Si vous ne savez pas par où commencer, vous pouvez envoyer un mail à relationnellementvotre.com Nous verrons ensemble quelle orientation est la mieux adaptée à votre situation. Je vous propose de vraiment garder en tête qu'il s'agit de mieux vous comprendre afin de poser les actes nécessaires à vos guérisons. Vous vous souvenez, je l'ai expliqué dans l'épisode précédent, on parle de guérison au pluriel parce qu'il y a des guérisons qui s'opèrent dans les différentes sphères de votre vie, que ce soit sur le plan physique, psycho-affectif, spirituel, relationnel, il y a vraiment différents types de guérisons. Une chose est sûre, vous n'êtes pas responsable des violences que vous avez pu vivre ou subir, ni des abus, encore moins des négligences ou des exclusions. ni des ruptures brutales dont vous avez pu souffrir. En tout cas, si vous en avez marre des conséquences de tout ça dans votre vie, vous pouvez vous en libérer. Il est possible d'en guérir. Et ça, nous le verrons prochainement. Nous ne choisissons pas les modes de fonctionnement, les stratégies de coping, c'est-à-dire les manières de faire face aux situations, ni les modèles relationnels que nous utilisons. Tout cela se construit et se fait de manière inconsciente, involontaire, et donc incontrôlée. Toutefois, lorsque nous en prenons conscience, lorsque nous réalisons la manière dont nous fonctionnons, nous pouvons agir dessus. Le mot traumatisme peut être perçu comme un terme fort et ça fait parfois peur. Quand j'en parle en séance, certains patients me disent mais non, je n'ai pas de traumatisme, non, je ne suis pas concernée, je n'ai pas vécu des choses dramatiques comme certaines personnes Puis quand on creuse, on s'aperçoit que certains traumas complexes sont nés de manière très subtile sans que ces personnes ne réalisent que leur souffrance était rattachée à ça. Et les conséquences ? sont vraiment dommageables. Le trauma complexe se vit dans des situations qui rassemblent les deux paramètres suivants. Tout d'abord, ils se produisent dans une relation, dans un cadre interpersonnel. Le deuxième paramètre, c'est le fait de se sentir obligé de subir la situation, de se trouver dans l'impossibilité ou l'incapacité de fuir la relation ou la situation qui génère le trauma. Par exemple, dans le cas d'une relation familiale, amicale ou ecclésiale, un enfant... Un ado ou un adulte peut se retrouver à subir des abus, qu'ils soient psychologiques, physiques, sexuels ou spirituels, de la part d'un parent, d'un proche ou même d'un leader spirituel. Il y a aussi le cas d'un enfant ou d'un ado qui est livré à lui-même, qui est confronté à des négligences parentales. Et oui, les négligences aussi peuvent créer du traumatisme. Il n'y a pas que les abus. Ça peut aussi être le cas d'une rupture, d'une perte, des situations d'abandon, de mise à l'adoption, des situations de... pertes répétées créent aussi du traumatisme. Un autre exemple de situation propice au trauma complexe, c'est une relation de couple lorsqu'une femme ou un homme est confronté à des violences conjugales. Il y a aussi lorsqu'un élève est victime de harcèlement scolaire ou quand un employé subit des maltraitances managériales ou du harcèlement professionnel. Vous voyez, chacune de ces situations se passe bien dans un cadre interpersonnel, donc au sein d'une relation, et la personne qui subit la situation bien souvent se sent coincée. se sent obligée de devoir prendre sur elle parce qu'elle est consciente qu'il y a une menace, un danger omniprésent, que ce soit verbalisé, que ce soit une menace ouverte, ou que ce soit plus implicite par rapport au risque qu'elle encourt si elle parle, si elle essaie de se sortir de cette situation. En tout cas, comme je vous le disais précédemment, certains comportements sont caractéristiques d'un trauma complexe, et on parle d'ailleurs de troubles de stress post-traumatique complexes, le TSPT-C, Et je tiens à souligner que le diagnostic appartient au corps médical, à des médecins. Les éléments que je vais vous partager dans les minutes qui vont suivre ne sont pas pour vous aider à vous autodiagnostiquer. Le but est vraiment de pouvoir mettre en lumière certains comportements, certains symptômes, pour vous encourager à vous tourner vers des professionnels afin de pouvoir être accompagné si vous souffrez vraiment de ce type de traumatisme. Alors, on retrouve deux triades dites symptomatiques chez les personnes souffrant d'un trauma complexe. Je vous les cite et nous aurons l'occasion d'y revenir prochainement. Comme j'ai pu vous le dire dans l'épisode précédent, le trauma complexe est un vaste sujet qui sera développé sur plusieurs mois. Donc je peux vous citer certains éléments dans un épisode et revenir dessus en détail quelques épisodes plus tard. La première triade symptomatique est composée de l'intrusion de souvenirs des événements de manière répétée. Vous avez donc des souvenirs comme ça qui s'imposent à vous de manière récurrente. et qui vous rappellent, qui ramènent à votre mémoire des éléments du passé, des éléments douloureux de ces circonstances qui ont généré du stress chronique, de l'insécurité dans vos relations. Il y a aussi le sentiment d'une menace persistante, cette impression d'être constamment en danger. Et enfin, le troisième symptôme, c'est l'évitement de ce qui peut rappeler le trauma. Par exemple, un élève ou un employé victime de harcèlement peut avoir des flashs répétés des situations d'humiliation, de pression, avec le sentiment constant que quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, le risque que cela se reproduise demeure. Et il y aura donc une volonté de fuir le milieu scolaire, d'où certaines phobies scolaires suite à. à du harcèlement, ou encore d'éviter d'avoir à retourner au travail. Certaines personnes se retrouvent en arrêt de travail prolongé après avoir subi du harcèlement professionnel. Donc dans la reconstruction, il y a aussi le fait de soigner le trauma pour oser faire face à nouveau à la situation dans laquelle ce trauma a pu être vécu. La deuxième triade symptomatique touche à l'organisation de soi, avec un impact sur la régulation des émotions. Il y a parfois ce sentiment... d'anesthésie émotionnelle, l'impression de ne plus rien ressentir ou d'être coupé de ses émotions. Il y a aussi de l'impulsivité chez certaines personnes, une difficulté à canaliser les émotions, à les contenir temporairement ou un manque d'outils pour réussir à les exprimer de manière adaptée, appropriée. Et puis il y a aussi parfois ce qu'on appelle une hyper-réactivité émotionnelle, ce mécanisme d'être submergé par les émotions et d'avoir vraiment du mal à savoir comment les libérer, une fois de plus, de manière appropriée. Un deuxième élément de la deuxième triade symptomatique, ce sont des difficultés dans les relations avec les autres. Il y a cette difficulté à faire confiance aux autres, cette appréhension de la relation avec une volonté de s'isoler, un retrait social. Et puis, dernier élément, c'est une perception de soi endommagée, une image de soi négative, un sentiment de honte, de culpabilité presque omniprésent. C'est ainsi qu'une personne ayant subi des viols répétés dans le cadre de son activité sportive ou artistique peut avoir l'impression de ne plus rien ressentir, d'être devenue insensible à ce qu'elle peut vivre ou même à ce que les autres peuvent vivre. Et pour elle, se retrouver dans un groupe sera terriblement inconfortable. Cette personne cherchera certainement à être seule tout en étant en lutte avec une image dégradée d'elle-même et un sentiment de honte, de culpabilité qui accompagne cette image. Si ces exemples vous plaisent, parle. Sentez-vous libre de solliciter une écoute auprès d'une personne qualifiée. Et j'insiste vraiment là-dessus, auprès d'une personne qualifiée. Parfois, se tourner vers un proche peut rajouter de la souffrance à la blessure existante parce que le proche en question ne sait pas comment accueillir ce que vous avez à exprimer, à libérer. Et certaines maladresses font bien plus mal qu'on ne le pense. Si vous avez besoin d'aide pour vous orienter, il suffit d'envoyer un petit mail à relationnellementvotre Ausha gmail.com. Rassurez-vous, vous recevrez une réponse dans les meilleurs délais. L'objectif est vraiment de vous aider, pas de vous tendre des perches pour ensuite vous laisser sans réponse. Le temps passe vite et nous approchons de la fin de cet épisode, mais avant de m'arrêter, j'aimerais vraiment vous laisser un petit conseil, en bonus. En prenant conscience des blessures et des traumas, il est possible que vous ayez l'impression qu'il y a un immense chantier devant vous. Vous ne voyez ni où il commence, ni où il finit, et encore moins comment mener à bien ce travail qui vous semble colossal. Regarder la situation sous cet angle est juste décourageant avant même d'avoir commencé. Par contre, si vous acceptez d'avancer un pas à la fois, une problématique après l'autre. Une fois le premier élément travaillé, vous pouvez passer à un autre avec la satisfaction d'avoir avancé et ainsi de suite. Du coup, vous avez le choix entre voir une montagne en travers de votre chemin de guérison ou voir une succession de ralentisseurs qui certes vous freinent mais qui demeurent surmontables. Notre manière de voir la situation déterminera la dynamique de notre marche sur le chemin des guérisons. Et d'un côté, on peut croire qu'on ne peut plus avancer, on peut avoir le sentiment d'être bloqué, quand de l'autre, on peut accepter que ça prendra du temps, mais que l'essentiel, c'est d'en sortir. Alors, on avance ensemble ? Voilà, ce 70e épisode de Relationnellement Votre est terminé. Vos avis, vos idées, vos questions et vos témoignages sont les bienvenus. vous pouvez les poser, les partager à l'adresse que j'ai pu vous citer durant l'épisode, à savoir relationnellementvotre.com. Nous en avons pour quelques semaines, voire quelques mois, à approfondir la thématique du trauma complexe. Donc, pensez à vous abonner à la chaîne YouTube si vous voulez être informé de la mise en ligne des épisodes au fur et à mesure de leur diffusion. Si vous souhaitez avoir accès à la newsletter avec quelques petits bonus, vous pouvez vous inscrire, le lien se trouve en description. de l'épisode. On se retrouve donc dans deux semaines pour la suite de cette thématique sur le trauma complexe et d'ici là... Continuez à prendre bien soin de vous, relationnellement vôtre.