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Retail Sessions

Bomolet : la chaussette éco-responsable qui fait courir le retail !

Bomolet : la chaussette éco-responsable qui fait courir le retail !

24min |18/12/2024
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Bomolet : la chaussette éco-responsable qui fait courir le retail !

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24min |18/12/2024
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Description

"Changer le monde à coups de mollet" : quand la chaussette devient la pièce maîtresse du running engagé


Dans cet épisode des Retail Sessions, Arnaud THIZY échange avec Flavien THOUROUDE, fondateur de Bomolet, une marque qui fait bouger les lignes du running. À travers des chaussettes techniques, durables et fabriquées en France, Bomolet propose une approche unique mêlant innovation, impact et storytelling.


L'initiative est née d’une ambition claire : transformer la chaussette, souvent négligée, en un équipement clé pour les coureurs. En misant sur le Made in France et le circuit court, la marque défend une production éco-responsable, tout en répondant aux exigences des sportifs. Avec une distribution qui s’étend progressivement et une communauté engagée sur les réseaux sociaux, Bomolet incarne une nouvelle vision du retail sportif.


Flavien partage les défis et les succès de cette aventure entrepreneuriale : se concentrer sur les produits essentiels, écouter les retours des utilisateurs, et collaborer avec des athlètes comme Pierre-Ambroise BOSSE pour perfectionner ses créations. Il souligne également sur l’importance du storytelling pour construire une marque mémorable et inspirante, tout en restant fidèle à ses valeurs de durabilité et de performance.


Un épisode captivant qui montre comment une idée simple, bien exécutée, peut courir loin !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud THIZY

    Lancer une nouvelle marque de running, made in France, sur un segment de niche des chaussettes, réussir une croissance à deux chiffres, recruter un champion du monde comme égérie, créer une communauté de clients, diversifier ses canaux de distribution, se développer petit à petit dans le retail tout en communiquant de façon performante sur les réseaux sociaux, que ce soit Insta ou Linkedin, en 100% organique sans paid donc sans dépenser un euro. Aujourd'hui dans cet épisode j'ai le plaisir d'inaugurer une nouvelle série : "Les marques font bouger le retail, et donc j'ai la chance de recevoir Flavien THOUROUDE, qui est fondateur de la marque Bomolet, qui change le monde à coups de mollet. Bonjour Flavien.

  • Flavien THOUROUDE

    Bonjour Arnaud. Merci pour l'invitation.

  • Arnaud THIZY

    Merci d'être avec nous. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots, nous raconter l'histoire de cette marque B-O-M-O-L-E-T, donc Bomolet, et pourquoi nos auditeurs doivent te croire sur parole ?

  • Flavien THOUROUDE

    Wow, c'est une large mission que tu me donnes. Moi c'est Flavien, je suis originaire de Normandie. Je vais bientôt fêter mes 28 ans. Et après une expérience aux Philippines dans le cadre de mes études, j'ai eu l'opportunité de me diriger dans une ONG et de découvrir l'entrepreneuriat social. Et ça a été catalyseur pour un jeune en école de commerce, catalyseur de bonnes idées, de bonnes pratiques. Et je me suis dit en rentrant en France, : "Wow, j'ai vu plein de choses : à me donner aux autres, à découvrir la pauvreté, la pollution plastique à l'autre bout du globe." En rentrant en France, je me dis : "Wow, on a beaucoup de chance en France, beaucoup d'opportunités" et j'ai envie de mettre à l'épreuve de mes idées, de ce que j'ai vécu, une création de boîte, Bomolet, pour justement, évidemment, prendre au quotidien un max de plaisir et créer une boîte qui a de l'impact sur ce marché du running, qui est un marché qui est énorme, plus de 800 millions d'euros trail running rien qu'en France. Et on pense qu'il y a plein de choses à faire, notamment sur le segment de la chaussette.

  • Arnaud THIZY

    Je te crois sur parole, tu m'as convaincu. On a eu la chance de se rencontrer lors du dernier "Schneider Electric Marathon" de Paris. Nous, de notre côté, nous avions conçu un stand de 2000 m² pour Schneider Electric. Et c'est vrai que tout de suite, dès qu'on s'est rencontrés, moi j'ai tout de suite été attiré par la personnalité, le positionnement de cette marque. Toi qui te revendiques comme un dealer de chaussettes ultra respirante. Est-ce que tu peux justement me raconter un peu l'histoire de cette marque et sa raison d'être et pourquoi vous êtes là aujourd'hui ?

  • Flavien THOUROUDE

    Aujourd'hui notre mission c'est de changer le monde à coup de mollet parce qu'aujourd'hui il fallait bien commencer quelque part quand on se lance dans l'entrepreneuriat à partir d'un problème, un bon problème bien dur, douloureux, urgent, reconnu par l'ensemble des coureurs. Et aujourd'hui le marché du running est de plus en plus attractif, il y a de plus en plus de marques qui se positionnent, qui sont très dynamiques, de plus en plus tournées vers à la fois la technicité et le côté très fashion tendance. Mais paradoxalement le marché de la chaussette, on se rend compte que... Ça fabrique très très loin, la plupart des marques de chaussettes fabriquent à l'autre bout du globe. On était tombé sur cette statistique concernant les vêtements de sport qui viennent de l'autre bout du globe, 40 000 km, comme la distance moyenne parcourue de l'extraction de la matière jusqu'à vos mollets, en l'occurrence, et donc ça fait un paquet de kilomètres qui ne sont même pas encore parcourus par vous-même, en tant que coureur. Donc on s'est dit : "Ok, on va lancer Bomolet, fabriquer en circuit court parce que c'est une affaire de bon sens, et fabriquer des bons produits pour donner... Je ne peux même pas dire redonner, mais donner aux chaussettes leur lettre de noblesse et faire en sorte que les chaussettes ne soient pas vues comme un vulgaire accessoire, puisque c'est finalement le premier produit, vêtement, équipement qui est en lien avec nos pieds et qui va nous permettre d'avancer."

  • Arnaud THIZY

    Super, très belles chaussettes, alors que j'ai la chance d'utiliser et je confirme la qualité du produit. Et donc une belle marque, ça commence par un bon produit. Donc quand tu as lancé ta marque de chaussettes, ça a été effectivement cette évidence que tu viens de nous souligner et un acte fondateur. Puis après, tu me disais que tu as été tenté très rapidement de diversifier ton offre produit avant peut-être de faire un peu machine arrière et te recentrer sur ton "core project", comme on dit. La chaussette, est-ce que tu peux nous expliquer un peu ces revirements stratégico-marketing que tu as pu opérer dans la création et le développement de ton entreprise ?

  • Flavien THOUROUDE

    C'est assez paradoxal, mais quand on fait une école de commerce et qu'on est passionné notamment par les belles marques, on va regarder ce que les marques établies, abouties, sont capables de faire, mais avec des budgets marketing humains qui sont considérables. Et le piège dans lequel pour le coup je suis tombé, c'est de voir ce que les plus belles marques font. Donc les marques qui m'ont typiquement énormément inspiré dans le textile : je pense au "Slip français" par rapport à l'engagement. Je pense à "Opal" aussi, qui est une marque de surf qui a d'ailleurs pivoté depuis sur le milieu de l'outdoor, mais qui avait un acte... à la fois militantistes, qui m'inspiraient beaucoup de se battre pour quelque chose au quotidien et en même temps des bons produits. Et quand on regarde ces marques-là aujourd'hui, quand elles sortent un produit, quand elles sortent une campagne de communication, on se rend compte qu'elles ont toujours une tripotée de produits, avec des campagnes de communication qui sont à la fois sur le web, mais aussi dans le physique, et un déploiement qui est toujours très impressionnant. Donc quand on est arrivé, on a essayé de répliquer les bonnes pratiques. Mais sans expérience, on a fait le piège, enfin on est tombé dans le piège dans lequel beaucoup d'entrepreneurs peuvent tomber, et pas que dans le textile : c'est ce problème du défocus. Défocus sur les canaux d'acquisition, défocus sur le développement des produits, et si on parle donc, pour répondre à ta question sur le développement des produits, on a tout d suite vu les choses en très très grand, on s'est dit on va sortir des t-shirts, des shorts, des chaussettes, évidemment, mais aussi des leggings, des brassières, des kawais. Sauf que aujourd'hui, il faut le dire aussi, on a lancé la marque à la sortie des études. C'est 3000 euros qui ont été investis, on se doute très bien qu'entre le marketing et le développement produit déjà, 3000 euros ce n'est déjà pas beaucoup. Donc il a fallu trouver plein de fonctionnements, on a opté sur la précommande pour déjà nous soulager sur les dépenses liées à la production. Mais même s'il y avait cette bonne pratique de la précommande, on est quand même tombé dans le piège du défocus à lancer beaucoup de développement produit, à passer du temps avec les ateliers et le temps qu'on passe avec les ateliers. Certes ça permet de développer un bon produit mais ça c'est pas du temps qu'on est en train de passer sur le terrain auprès de nos clients ou de nos intermédiaires, nos revendeurs qui sont nos partenaires dans le développement de la marque. Et forcément c'est le premier facteur qui a freiné aussi notre croissance. On aurait fait bien mieux si on avait commencé seulement avec un seul chauvin, un seul truc, une bonne paire de chaussettes. Sauf qu'on a commencé avec t-shirt et puis on avait déjà très très vite développé t-shirt, short, chaussette. Et c'est très très dur de sortir des très bons produits qui sont à la fois fabriqués en circuit court, fabriqués à partir de matières durables, recyclées ou naturelles, et répondre à l'usage de faire un très bon produit pour les coureurs.

  • Arnaud THIZY

    Très bien, super. En tant qu'entrepreneur, du coup, autant tu t'es peut-être défocus d'un point de vue produit, autant tu t'es très rapidement focus sur le digital. sur internet, sur le site e-commerce et sur la communication sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui quand même tu comptes plus de 15 000 abonnés à titre personnel, la page Beaumolet en compte plus de 5 000, je parle sur LinkedIn, et tu utilises vraiment ce réseau social comme un vecteur d'image, un vecteur de storytelling, un vecteur de business, aussi de personal branding. Est-ce que tu peux m'expliquer, nous donner un petit retour d'expérience sur les raisons de ce choix qui, a priori, n'est pas forcément très instinctif ?

  • Flavien THOUROUDE

    Évidemment, on a tendance, quand on est entrepreneur ou en tout cas quand on est perfectionniste, à toujours voir ce qui ne va pas. Bien sûr, dans le lot, dans ce qu'on a fait, il y a évidemment plein de bonnes choses. On a bien chouchouté nos clients, bien développé des bons produits, ceux qui sont sortis en tout cas. Donc, il y a ce sujet du focus. Néanmoins, on a aussi évidemment tout ce qu'on a... entre guillemets "bien fait" ou sur lesquels on a trouvé des opportunités. Et forcément, si on regarde un peu nos zones de génie ou nos appétences personnelles, personnellement, j'ai grandi avec les réseaux sociaux. Donc j'ai suivi les marques par le biais des réseaux sociaux surtout. Clairement d'ailleurs, je pense que le point faible, il est plus sur le côté physique aujourd'hui, sur lequel je rattrape un retard. Là où sur le web, on est né avec et effectivement, ce qu'on a pu identifier, c'est que le web, c'est magique. Je pense notamment à LinkedIn, à Instagram, qui sont nos deux canaux d'acquisition principaux. Mais on se rend compte qu'avec un réseau social, on est capable de parler à beaucoup de monde. Et si on est capable vraiment d'aligner les planètes, on n'a plus vraiment de limite sur la... On va parler de zone de chalandise en physique, on n'a plus de limite sur l'audience, parce que l'audience est aussi large que la langue dans laquelle on prend la parole. En l'occurrence, moi, c'est le français, donc ça va être les pays francophones. Dans ce lot-là, si on est capable d'aller chercher des coureurs... de les identifier, de rentrer en contact avec eux, alors on a d'ores et déjà un potentiel, une audience qui est déjà beaucoup plus grande que le commerce au coin du quartier, qui pour le coup va être très dépendant de sa zone géographique, de son implantation, de son exposition.

  • Arnaud THIZY

    Donc dès le début, une marque très communautaire, une communication très communautaire. Et aujourd'hui, la distribution physique représente environ 20% de tes ventes. Tu es référencé dans une dizaine de points de vente avec des réseaux comme "Terre de Running" par exemple, mais tu as des ambitions fortes de tripler ton réseau l'année prochaine. Est-ce que tu peux me donner les clés pour développer ta présence dans les réseaux de distribution ?

  • Flavien THOUROUDE

    Wow, grosse question et on est en plein dans le sujet. Non mais écoute, ça a été de gommer toutes les imperfections qu'on a pu avoir par le passé. Les premiers vendeurs qu'on est allé voir, on est arrivé avec une offre qui était très restreinte. Des produits qui n'étaient peut-être pas suffisamment techniques par rapport aux concurrents. Et quand je dis aux concurrents, on se compare à des "Nike", des "Asics", des "Adidas", parce que c'est frontalement face à ces marques-là qu'on est comparé par les acheteurs, les responsables de boutique. Le but, ça a été depuis le day one, les premiers jours, noter toutes les objections qu'on avait sur nos produits. Donc on parlait de ce défocus au début du podcast sur t-shirt, sur chaussettes. On a vraiment choisi, et ça c'était dur aussi de dire, on arrête de vendre les shorts, même s'ils partent bien, les t-shirts, auprès de nos revendeurs en l'occurrence. Ça on le garde pour la boutique. On va mettre toute l'énergie sur nos chaussettes, puisque c'est ce qui est en lien avec l'ADN de la marque, omole, sur lequel on a une histoire qui est facile à véhiculer. Et on va essayer d'apporter de la clarté sur chaque maillon, sur chaque étape, et réduire, enlever les frictions, les objections. Donc très concrètement, Bomolet, chaussettes, comment on peut être un expert de la chaussette ? En faisant des collaborations avec des athlètes pour développer, améliorer nos chaussettes. Donc on met de la co-création pour développer ces chaussettes. On va approfondir la gamme, parce qu'au début on avait une paire de chaussettes hautes, une paire de chaussettes basses... C'est un peu restreint. Donc il faut approfondir la gamme pour celles et ceux qui ont envie de travailler le référencement, faire des descentes. Et puis derrière, de pouvoir réduire les frictions liées à la vente. Donc on avait par exemple un packaging, ça c'est une exclu au moment où je te parle. qui est sans ouverture. Aujourd'hui, nos plus gros concurrents français et étrangers ont des packagings avec ouverture, ce qui permet aux revendeurs de enlever la chaussette et d'être beaucoup plus dans la théâtralisation pour exposer le produit, le faire toucher au client. Bon ben, en fait, il ne s'agit pas de réinventer la roue, ce qu'on a peut-être essayé de faire au début, qui a pu permettre, avec un peu de panache, de trouver des bonnes pratiques, notamment sur le web, sur LinkedIn et compagnie. Mais il y a des choses où il faut quand même rester sur l'essentiel. Le monde du physique, en général, les réponses sont déjà toutes données par ceux qui sont sur le terrain et on a donc gommé toutes ces imperfections. Faire une bonne offre, beaucoup plus de clarté sur les catalogues, sur le déploiement, la PLV de comptoir, les packagings, les offres promotionnelles. Et puis voilà, écouter, parler beaucoup à nos clients en amont, nos revendeurs. Et puis voilà, s'adapter à ceux qui nous font déjà confiance, voir comment on peut... perfectionner tout ça et puis ensuite évidemment d'aller chercher les 250 autres spécialistes qu'on a identifié sur le territoire français à coup de panache de d'histoire de dotation voilà d'essayer de leur montrer que Bomolet vaut le coup et a une place à défendre sur le marché de la chaussette.

  • Arnaud THIZY

    J'aime bien ce côté back to basic, finalement tu te sers du réseau pour avoir des insight, alors pas forcément client, mais vendeur, et pour améliorer ton packaging, améliorer ta stratégie commerciale, et vraiment cette logique de co-création dont tu parlais avec les athlètes, je le retrouve un peu en filigrane avec le réseau de distribution. En parlant d'athlètes, tu as réussi un tour de force de recruter, pas n'importe quel athlète, mais le champion du monde d'athlétisme de 800 mètres, Pierre-Ambroise BOSSE, comme égérie de ta marque. C'est bien l'histoire d'une rencontre humaine et professionnelle. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus, Flavien ? Et au-delà de l'histoire, quel bénéfice tu as pu en tirer ?

  • Flavien THOUROUDE

    Déjà, c'est une chance, effectivement, parce que pour moi, l'athlétisme, c'est quelque chose que j'ai beaucoup plus pu regarder à la télé que de le pratiquer, puisque je suis arrivé sur le tard, sur le running et vraiment sur les courses sur route, 10 kilomètres, semi, marathon. Pierre-Ambroise, je le connaissais comme beaucoup, je l'ai découvert comme beaucoup pour le grand grand public et pour le coup je m'inclus dans cette partie-là. En 2017, à l'occasion des Mondiaux à Londres, où il nous fait un départ et une course d'anthologie, champion du monde avec évidemment des interviews remplies de panache, sans langue de bois. Et coup de cœur évidemment comme beaucoup sur le personnage, mais on s'est resté assez loin sur le sujet. Et puis écoute... J'ai eu l'opportunité, finalement, 4, 5, 6 ans plus tard, de rencontrer son plus fidèle acolyte, Bryan CANTERO, qui est un ancien athlète sur 1 500 mètres. Et il se trouve que quand on a lancé Bomolet, la première année, on s'est mis à faire quelque chose qui est considéré comme un défocus d'ailleurs. C'est qu'on est allé, et nous, qui pour autant faisions du sens, à savoir faire des activités dans le physique, puisqu'on était une marque née sur le web. Et donc on... On allait courir et ramasser des déchets, donc faire ce qu'on appelle du plogging ou des eco-runs... E t avec Bryan, on s'est mis à faire ça des dizaines de fois, organiser des petits événements à 20, 30 sur la semaine. Donc c'est des choses qui prenaient du temps sur d'autres tâches dans le développement de la marque. Et puis, un sujet en appelant un autre, Brian a voulu professionnaliser, développer de façon beaucoup plus structurée ses plogging auquel on a toujours répondu présent. On était là quand on était que cinq au début et qu'en fait il y avait juste que nous. Puis on a réussi à faire grossir le mouvement, les actions notamment sur Lyon, on en a fait sur Paris etc. Et Brian a voulu en fait mettre en avant un athlète, faire venir un athlète pour les sensibiliser à cette cause. Il était ami de longue date avec Pierrot et lui a proposé de participer à cette édition et c'est là où on a eu une première rencontre qui a reposé sur le feeling, l'humain, l'action, la cause. Et ça a été un coup de cœur, un coup de cœur quasi immédiat de part et d'autre, je pense. Et le temps a passé en fait. On a laissé clairement faire les choses. Et à un moment donné, on a eu un alignement des planètes où Pierre n'avait plus de sponsor, en tout cas sur la partie chaussettes, textiles. Et on lui a proposé donc une collaboration. On n'avait pas grand-chose à lui offrir, clairement,q que ce soit financièrement, monétairement. On n'allait pas lui donner du succès. On l'avait fait. des fonds pour financer sa saison. Mais il était à une période où il a eu aussi envie de s'engager pour la planète. Et donc on a eu un alignement des planètes qui est difficilement... qui est dur à reproduire parce qu'effectivement il n'y avait pas d'agent, il n'y avait pas d'intermédiaire et c'était juste la rencontre. On a voulu vraiment écrire une belle histoire et effectivement avec Pierre, démocratiser ce savoir-faire français qu'on a pour faire des vêtements qui vont plus vite. Et si un champion est capable de porter du textile fabriqué en France à partir de... de bouteilles plastiques et d'une jeune marque, ça montre bien aussi que la performance ne résulte pas juste du textile comme les grandes marques le laissent penser, même si c'est de bonne guerre, j'ai envie de dire, mais aussi et surtout de ce que chaque individu peut faire sur le terrain, à savoir s'entraîner, bien manger, bien dormir. Et c'était aussi ce message-là qu'on avait envie de porter à travers Pierre et aussi à travers les partenaires qui nous font confiance pour développer nos produits. Et ce qu'on en retire évidemment, au-delà d'une belle aventure et d'une amitié, c'est d'un point de vue marque, une crédibilité. Quelles que soient les retombées business, les gens nous prennent forcément beaucoup plus au sérieux. On est les mêmes pourtant, mais on se rend bien compte que ça fait office de réassurance et que ça nous a bien aidé aussi par la suite pour véhiculer le message et peut-être crédibiliser ce qu'on faisait.

  • Arnaud THIZY

    Donc une belle histoire, une belle rencontre, des opportunités que tu es allé chercher, que tu as créées. Donc ça illustre bien, je pense et le parcours de Bomolet et ta personnalité, tu es très dynamique, tu incarnes cette marque, tu multiplies les initiatives, parfois un peu trop, mais c'est le défaut et tu es en train de te refocus. Une question d'un auditeur : Aujourd'hui, les chaussettes Bomolet sont sur un segment très précis, les runners. Comment demain tu comptes te développer pour... peut-être rester sur ce segment-là, mais j'imagine que si on est à trois paires par runner, c'est déjà pas mal. C'est un coût relativement élevé puisqu'on parle de chaussettes à 25 euros. Quelle est ta stratégie de développement autour de la chaussette ?

  • Flavien THOUROUDE

    Le marché de la chaussette, effectivement, il est énorme puisqu'il y a 13 millions de coureurs donc il y a autant de personnes qui, a priori, portent des chaussettes, sauf exception. On voit toujours des coureurs qui font un marathon nu-pied mais évidemment, toujours sur le segment du coureur, on se rend compte qu'il y a des sports qui sont complémentaires, des sports connexes. Je pense notamment au triathlon, je pense au cyclisme, purement et simplement. Je pense à la randonnée aussi, qui est un sport depuis toujours, mais qui est de plus en plus en vogue aussi. Bref, l'outdoor se porte très bien sur le marché français et le marché européen, donc la priorité pour nous aujourd'hui, évidemment, c'est de consolider cette expertise sur le running, parce que c'est quelque chose sur lequel... On pousse à rude épreuve nos textiles et j'aime bien me dire qu'avant d'aller chercher, on m'a déjà posé la question de faire du prêt-à-porter typiquement, la chaussette de ville. J'ai bien envie de dire que Bomolet aujourd'hui, on l'a collé à cette image-là et c'est dans notre ADN, le goût de l'effort, de la performance. Et en fait, plus on sera capable de pousser nos chaussettes dans leurs retranchements, plus on sera capable aussi de légitimer notre arrivée sur des marchés peut-être un peu moins "techniques". Donc vraiment, on est sur le marché de l'outdoor qui est dans le viseur à horizon 3 à 5 ans. Et d'élargir petit à petit parce qu'on se rend compte qu'on a des produits, typiquement, on a notre chaussette fine et ultra respirante qui est très pertinente et déjà portée par des coureurs sur le vélo. Parce que la chaussette ne descend pas, elle apporte toutes les propriétés qu'on peut attendre quand on est sur un vélo et d'une bonne paire de chaussettes. On a des coureurs qui l'utilisent sur la randonnée aussi et donc, entre le trail, la randonnée et le vélo on a déjà trois beaux terrains de jeu supplémentaires. Et après, effectivement... On verra où le vent nous mènera.

  • Arnaud THIZY

    Ormis la technicité des produits, qui est un argument de vente assez fort, tu as parlé des ambitions potentiellement européennes. Vous êtes une marque qui est made in France. Est-ce qu'aujourd'hui, le made in France est un facteur d'achat ? Et est-ce que demain, si tel est le cas, il pourrait devenir un facteur de préférence si vous souhaitez partir à la conquête du monde ?

  • Flavien THOUROUDE

    Aujourd'hui, 80% des gens qui sont sondés veulent consommer local. Maintenant, il y a quand même une dissonance entre ce que les gens disent et ce que les gens font. On se rend compte que le comportement d'achat ne se traduit pas autant que ce que les gens disent parce que forcément, si 80% des gens veulent consommer en circuit court, France ou même Europe, et c'est un critère de préférence, le prix va être là pour venir encadrer cette volonté d'achat et les gens sont globalement prêts à augmenter le prix. Le prix de 10%, 15%, 20% grand maximum pour acquérir un produit qui serait plus local, plus responsable en ce sens. Malheureusement aujourd'hui, produire en France par exemple, ça coûte beaucoup plus cher. Donc on se rend compte que dans l'équation, on ne va pas pouvoir satisfaire tout le monde par ce biais-là. Et on se rend compte aussi, et ça c'était une fausse croyance, parce qu'entre ce que nous on voulait faire, à savoir faire du circuit court et du Made in France une évidence. On s'est rendu compte à postériori que, notamment dans le sport, je ne vais pas dire qu'on s'en moque, mais évidemment il y a des convictions de chacun, mais ce que les gens veulent quand ils vont courir, c'est mettre du budget dans un produit qui va les suivre sur des kilomètres. Il n'y a rien d'autre. L'éco-responsabilité, oui, mais en fait, ce qui fait la durabilité du produit aussi, c'est une définition qui est tout à fait personnelle, ou en tout cas sur laquelle on peut débattre. Il y a le circuit court, effectivement, il y a le choix des matières, et il y a surtout la durabilité. La durabilité fonctionnelle du produit, est-ce que le produit va durer dans le temps ? Concrètement, comment on juge ça nous en tant que marque de chaussettes ? Combien de temps tu vas porter ta chaussette ? Sur combien de kilomètres tu vas pouvoir la porter avant qu'il puisse y avoir, comme n'importe quelle paire de chaussettes, des formes d'usure ? Et la durabilité émotionnelle. Et on essaie aussi de travailler sur cette durabilité émotionnelle tant auprès des revendeurs que de nos clients. C'est-à-dire dans une période où tout va vite et on clique, on achète et on reçoit nos produits en 24 heures. On se rend compte aussi qu'en fait on n'est pas vraiment dans le manque. En France on est quand même bien lotis. Évidemment il y a des inégalités, c'est pas simple pour tout le monde. Mais le textile si tu veux c'est un besoin qui est quand même assez rapidement assouvi. Et quand on regarde notre armoire, qui que ce soit, on va utiliser au maximum que 30% de notre armoire. Donc il s'agit de répondre à la question parmi ces 30%, quels sont les produits que tu vas vraiment porter ? Pourquoi tu les portes ? Pourquoi les autres tu ne les portes pas ? Et c'est ce qui aussi nous drive. à sortir les produits les plus techniques possibles et apporter à travers l'histoire et expliquer ce qu'on fait cette durabilité émotionnelle de créer un attachement aux chaussettes Bomolet. Pour l'instant, je touche du bois, mais pourvu que ça dure.

  • Arnaud THIZY

    Si on se projette dans plusieurs années, dans 5 ans, challenge, qu'est-ce que sera Beaumolet ? Question difficile.

  • Flavien THOUROUDE

    Écoute, en vrai on a vraiment envie d'accompagner les coureurs, de les équiper de la tête aux mollets mais surtout des mollets. Donc je ne vais pas essayer de reproduire le piège, de me laisser rêver jusqu'où on peut aller, notamment au niveau textile, parce que ça c'est plus le côté cœur. Mais ce que j'espère c'est qu'on sera déployé d'un point de vue distri dans l'intégralité des revendeurs spécialistes en France, de travailler main dans la main avec ces acteurs qui aujourd'hui... se battent et bataillent pour faire aussi découvrir des nouvelles marques et à qui on doit beaucoup sur les dix premières enseignes qui nous ont fait confiance. Évidemment, toucher de plus en plus de coureurs. Aujourd'hui, on a plus de 4 000 paires de mollets qui nous ont fait confiance. J'espère qu'on sera... Il y a 13 millions de coureurs en France d'après la FFA. Si on peut ne serait-ce en avoir que un million, ce sera déjà un bon début pour initier le changement.

  • Arnaud THIZY

    C'est tout ce que je te souhaite. Plus de retail, plus de distribution, toujours la même histoire. Plus de coureurs et plus de mollets affûtés. Merci Flavien pour cette interview. Merci de nous avoir fait découvrir cette marque, ses enjeux, notamment autour de la distribution et ce retour d'expérience. Ce podcast a été créé par Altavia Aura et produit par la société "Little Bird". On se retrouve bientôt pour découvrir d'autres marques, découvrir d'autres expériences, d'autres retours d'expérience sur le retail et un nouvel épisode des sessions Retail Sessions ou Digital. Merci, à bientôt.

  • Flavien THOUROUDE

    Merci Arnaud, à bientôt.

Chapters

  • Introduction à Bomolet et à Flavien Thouroude

    00:00

  • L'histoire de Bomolet et ses valeurs fondamentales

    00:55

  • Défis et stratégies de développement produit

    02:38

  • Focus sur le digital et l'importance des réseaux sociaux

    07:15

  • Stratégies de distribution et collaborations avec des athlètes

    09:54

  • Vision future et ambitions de Bomolet

    17:45

Description

"Changer le monde à coups de mollet" : quand la chaussette devient la pièce maîtresse du running engagé


Dans cet épisode des Retail Sessions, Arnaud THIZY échange avec Flavien THOUROUDE, fondateur de Bomolet, une marque qui fait bouger les lignes du running. À travers des chaussettes techniques, durables et fabriquées en France, Bomolet propose une approche unique mêlant innovation, impact et storytelling.


L'initiative est née d’une ambition claire : transformer la chaussette, souvent négligée, en un équipement clé pour les coureurs. En misant sur le Made in France et le circuit court, la marque défend une production éco-responsable, tout en répondant aux exigences des sportifs. Avec une distribution qui s’étend progressivement et une communauté engagée sur les réseaux sociaux, Bomolet incarne une nouvelle vision du retail sportif.


Flavien partage les défis et les succès de cette aventure entrepreneuriale : se concentrer sur les produits essentiels, écouter les retours des utilisateurs, et collaborer avec des athlètes comme Pierre-Ambroise BOSSE pour perfectionner ses créations. Il souligne également sur l’importance du storytelling pour construire une marque mémorable et inspirante, tout en restant fidèle à ses valeurs de durabilité et de performance.


Un épisode captivant qui montre comment une idée simple, bien exécutée, peut courir loin !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud THIZY

    Lancer une nouvelle marque de running, made in France, sur un segment de niche des chaussettes, réussir une croissance à deux chiffres, recruter un champion du monde comme égérie, créer une communauté de clients, diversifier ses canaux de distribution, se développer petit à petit dans le retail tout en communiquant de façon performante sur les réseaux sociaux, que ce soit Insta ou Linkedin, en 100% organique sans paid donc sans dépenser un euro. Aujourd'hui dans cet épisode j'ai le plaisir d'inaugurer une nouvelle série : "Les marques font bouger le retail, et donc j'ai la chance de recevoir Flavien THOUROUDE, qui est fondateur de la marque Bomolet, qui change le monde à coups de mollet. Bonjour Flavien.

  • Flavien THOUROUDE

    Bonjour Arnaud. Merci pour l'invitation.

  • Arnaud THIZY

    Merci d'être avec nous. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots, nous raconter l'histoire de cette marque B-O-M-O-L-E-T, donc Bomolet, et pourquoi nos auditeurs doivent te croire sur parole ?

  • Flavien THOUROUDE

    Wow, c'est une large mission que tu me donnes. Moi c'est Flavien, je suis originaire de Normandie. Je vais bientôt fêter mes 28 ans. Et après une expérience aux Philippines dans le cadre de mes études, j'ai eu l'opportunité de me diriger dans une ONG et de découvrir l'entrepreneuriat social. Et ça a été catalyseur pour un jeune en école de commerce, catalyseur de bonnes idées, de bonnes pratiques. Et je me suis dit en rentrant en France, : "Wow, j'ai vu plein de choses : à me donner aux autres, à découvrir la pauvreté, la pollution plastique à l'autre bout du globe." En rentrant en France, je me dis : "Wow, on a beaucoup de chance en France, beaucoup d'opportunités" et j'ai envie de mettre à l'épreuve de mes idées, de ce que j'ai vécu, une création de boîte, Bomolet, pour justement, évidemment, prendre au quotidien un max de plaisir et créer une boîte qui a de l'impact sur ce marché du running, qui est un marché qui est énorme, plus de 800 millions d'euros trail running rien qu'en France. Et on pense qu'il y a plein de choses à faire, notamment sur le segment de la chaussette.

  • Arnaud THIZY

    Je te crois sur parole, tu m'as convaincu. On a eu la chance de se rencontrer lors du dernier "Schneider Electric Marathon" de Paris. Nous, de notre côté, nous avions conçu un stand de 2000 m² pour Schneider Electric. Et c'est vrai que tout de suite, dès qu'on s'est rencontrés, moi j'ai tout de suite été attiré par la personnalité, le positionnement de cette marque. Toi qui te revendiques comme un dealer de chaussettes ultra respirante. Est-ce que tu peux justement me raconter un peu l'histoire de cette marque et sa raison d'être et pourquoi vous êtes là aujourd'hui ?

  • Flavien THOUROUDE

    Aujourd'hui notre mission c'est de changer le monde à coup de mollet parce qu'aujourd'hui il fallait bien commencer quelque part quand on se lance dans l'entrepreneuriat à partir d'un problème, un bon problème bien dur, douloureux, urgent, reconnu par l'ensemble des coureurs. Et aujourd'hui le marché du running est de plus en plus attractif, il y a de plus en plus de marques qui se positionnent, qui sont très dynamiques, de plus en plus tournées vers à la fois la technicité et le côté très fashion tendance. Mais paradoxalement le marché de la chaussette, on se rend compte que... Ça fabrique très très loin, la plupart des marques de chaussettes fabriquent à l'autre bout du globe. On était tombé sur cette statistique concernant les vêtements de sport qui viennent de l'autre bout du globe, 40 000 km, comme la distance moyenne parcourue de l'extraction de la matière jusqu'à vos mollets, en l'occurrence, et donc ça fait un paquet de kilomètres qui ne sont même pas encore parcourus par vous-même, en tant que coureur. Donc on s'est dit : "Ok, on va lancer Bomolet, fabriquer en circuit court parce que c'est une affaire de bon sens, et fabriquer des bons produits pour donner... Je ne peux même pas dire redonner, mais donner aux chaussettes leur lettre de noblesse et faire en sorte que les chaussettes ne soient pas vues comme un vulgaire accessoire, puisque c'est finalement le premier produit, vêtement, équipement qui est en lien avec nos pieds et qui va nous permettre d'avancer."

  • Arnaud THIZY

    Super, très belles chaussettes, alors que j'ai la chance d'utiliser et je confirme la qualité du produit. Et donc une belle marque, ça commence par un bon produit. Donc quand tu as lancé ta marque de chaussettes, ça a été effectivement cette évidence que tu viens de nous souligner et un acte fondateur. Puis après, tu me disais que tu as été tenté très rapidement de diversifier ton offre produit avant peut-être de faire un peu machine arrière et te recentrer sur ton "core project", comme on dit. La chaussette, est-ce que tu peux nous expliquer un peu ces revirements stratégico-marketing que tu as pu opérer dans la création et le développement de ton entreprise ?

  • Flavien THOUROUDE

    C'est assez paradoxal, mais quand on fait une école de commerce et qu'on est passionné notamment par les belles marques, on va regarder ce que les marques établies, abouties, sont capables de faire, mais avec des budgets marketing humains qui sont considérables. Et le piège dans lequel pour le coup je suis tombé, c'est de voir ce que les plus belles marques font. Donc les marques qui m'ont typiquement énormément inspiré dans le textile : je pense au "Slip français" par rapport à l'engagement. Je pense à "Opal" aussi, qui est une marque de surf qui a d'ailleurs pivoté depuis sur le milieu de l'outdoor, mais qui avait un acte... à la fois militantistes, qui m'inspiraient beaucoup de se battre pour quelque chose au quotidien et en même temps des bons produits. Et quand on regarde ces marques-là aujourd'hui, quand elles sortent un produit, quand elles sortent une campagne de communication, on se rend compte qu'elles ont toujours une tripotée de produits, avec des campagnes de communication qui sont à la fois sur le web, mais aussi dans le physique, et un déploiement qui est toujours très impressionnant. Donc quand on est arrivé, on a essayé de répliquer les bonnes pratiques. Mais sans expérience, on a fait le piège, enfin on est tombé dans le piège dans lequel beaucoup d'entrepreneurs peuvent tomber, et pas que dans le textile : c'est ce problème du défocus. Défocus sur les canaux d'acquisition, défocus sur le développement des produits, et si on parle donc, pour répondre à ta question sur le développement des produits, on a tout d suite vu les choses en très très grand, on s'est dit on va sortir des t-shirts, des shorts, des chaussettes, évidemment, mais aussi des leggings, des brassières, des kawais. Sauf que aujourd'hui, il faut le dire aussi, on a lancé la marque à la sortie des études. C'est 3000 euros qui ont été investis, on se doute très bien qu'entre le marketing et le développement produit déjà, 3000 euros ce n'est déjà pas beaucoup. Donc il a fallu trouver plein de fonctionnements, on a opté sur la précommande pour déjà nous soulager sur les dépenses liées à la production. Mais même s'il y avait cette bonne pratique de la précommande, on est quand même tombé dans le piège du défocus à lancer beaucoup de développement produit, à passer du temps avec les ateliers et le temps qu'on passe avec les ateliers. Certes ça permet de développer un bon produit mais ça c'est pas du temps qu'on est en train de passer sur le terrain auprès de nos clients ou de nos intermédiaires, nos revendeurs qui sont nos partenaires dans le développement de la marque. Et forcément c'est le premier facteur qui a freiné aussi notre croissance. On aurait fait bien mieux si on avait commencé seulement avec un seul chauvin, un seul truc, une bonne paire de chaussettes. Sauf qu'on a commencé avec t-shirt et puis on avait déjà très très vite développé t-shirt, short, chaussette. Et c'est très très dur de sortir des très bons produits qui sont à la fois fabriqués en circuit court, fabriqués à partir de matières durables, recyclées ou naturelles, et répondre à l'usage de faire un très bon produit pour les coureurs.

  • Arnaud THIZY

    Très bien, super. En tant qu'entrepreneur, du coup, autant tu t'es peut-être défocus d'un point de vue produit, autant tu t'es très rapidement focus sur le digital. sur internet, sur le site e-commerce et sur la communication sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui quand même tu comptes plus de 15 000 abonnés à titre personnel, la page Beaumolet en compte plus de 5 000, je parle sur LinkedIn, et tu utilises vraiment ce réseau social comme un vecteur d'image, un vecteur de storytelling, un vecteur de business, aussi de personal branding. Est-ce que tu peux m'expliquer, nous donner un petit retour d'expérience sur les raisons de ce choix qui, a priori, n'est pas forcément très instinctif ?

  • Flavien THOUROUDE

    Évidemment, on a tendance, quand on est entrepreneur ou en tout cas quand on est perfectionniste, à toujours voir ce qui ne va pas. Bien sûr, dans le lot, dans ce qu'on a fait, il y a évidemment plein de bonnes choses. On a bien chouchouté nos clients, bien développé des bons produits, ceux qui sont sortis en tout cas. Donc, il y a ce sujet du focus. Néanmoins, on a aussi évidemment tout ce qu'on a... entre guillemets "bien fait" ou sur lesquels on a trouvé des opportunités. Et forcément, si on regarde un peu nos zones de génie ou nos appétences personnelles, personnellement, j'ai grandi avec les réseaux sociaux. Donc j'ai suivi les marques par le biais des réseaux sociaux surtout. Clairement d'ailleurs, je pense que le point faible, il est plus sur le côté physique aujourd'hui, sur lequel je rattrape un retard. Là où sur le web, on est né avec et effectivement, ce qu'on a pu identifier, c'est que le web, c'est magique. Je pense notamment à LinkedIn, à Instagram, qui sont nos deux canaux d'acquisition principaux. Mais on se rend compte qu'avec un réseau social, on est capable de parler à beaucoup de monde. Et si on est capable vraiment d'aligner les planètes, on n'a plus vraiment de limite sur la... On va parler de zone de chalandise en physique, on n'a plus de limite sur l'audience, parce que l'audience est aussi large que la langue dans laquelle on prend la parole. En l'occurrence, moi, c'est le français, donc ça va être les pays francophones. Dans ce lot-là, si on est capable d'aller chercher des coureurs... de les identifier, de rentrer en contact avec eux, alors on a d'ores et déjà un potentiel, une audience qui est déjà beaucoup plus grande que le commerce au coin du quartier, qui pour le coup va être très dépendant de sa zone géographique, de son implantation, de son exposition.

  • Arnaud THIZY

    Donc dès le début, une marque très communautaire, une communication très communautaire. Et aujourd'hui, la distribution physique représente environ 20% de tes ventes. Tu es référencé dans une dizaine de points de vente avec des réseaux comme "Terre de Running" par exemple, mais tu as des ambitions fortes de tripler ton réseau l'année prochaine. Est-ce que tu peux me donner les clés pour développer ta présence dans les réseaux de distribution ?

  • Flavien THOUROUDE

    Wow, grosse question et on est en plein dans le sujet. Non mais écoute, ça a été de gommer toutes les imperfections qu'on a pu avoir par le passé. Les premiers vendeurs qu'on est allé voir, on est arrivé avec une offre qui était très restreinte. Des produits qui n'étaient peut-être pas suffisamment techniques par rapport aux concurrents. Et quand je dis aux concurrents, on se compare à des "Nike", des "Asics", des "Adidas", parce que c'est frontalement face à ces marques-là qu'on est comparé par les acheteurs, les responsables de boutique. Le but, ça a été depuis le day one, les premiers jours, noter toutes les objections qu'on avait sur nos produits. Donc on parlait de ce défocus au début du podcast sur t-shirt, sur chaussettes. On a vraiment choisi, et ça c'était dur aussi de dire, on arrête de vendre les shorts, même s'ils partent bien, les t-shirts, auprès de nos revendeurs en l'occurrence. Ça on le garde pour la boutique. On va mettre toute l'énergie sur nos chaussettes, puisque c'est ce qui est en lien avec l'ADN de la marque, omole, sur lequel on a une histoire qui est facile à véhiculer. Et on va essayer d'apporter de la clarté sur chaque maillon, sur chaque étape, et réduire, enlever les frictions, les objections. Donc très concrètement, Bomolet, chaussettes, comment on peut être un expert de la chaussette ? En faisant des collaborations avec des athlètes pour développer, améliorer nos chaussettes. Donc on met de la co-création pour développer ces chaussettes. On va approfondir la gamme, parce qu'au début on avait une paire de chaussettes hautes, une paire de chaussettes basses... C'est un peu restreint. Donc il faut approfondir la gamme pour celles et ceux qui ont envie de travailler le référencement, faire des descentes. Et puis derrière, de pouvoir réduire les frictions liées à la vente. Donc on avait par exemple un packaging, ça c'est une exclu au moment où je te parle. qui est sans ouverture. Aujourd'hui, nos plus gros concurrents français et étrangers ont des packagings avec ouverture, ce qui permet aux revendeurs de enlever la chaussette et d'être beaucoup plus dans la théâtralisation pour exposer le produit, le faire toucher au client. Bon ben, en fait, il ne s'agit pas de réinventer la roue, ce qu'on a peut-être essayé de faire au début, qui a pu permettre, avec un peu de panache, de trouver des bonnes pratiques, notamment sur le web, sur LinkedIn et compagnie. Mais il y a des choses où il faut quand même rester sur l'essentiel. Le monde du physique, en général, les réponses sont déjà toutes données par ceux qui sont sur le terrain et on a donc gommé toutes ces imperfections. Faire une bonne offre, beaucoup plus de clarté sur les catalogues, sur le déploiement, la PLV de comptoir, les packagings, les offres promotionnelles. Et puis voilà, écouter, parler beaucoup à nos clients en amont, nos revendeurs. Et puis voilà, s'adapter à ceux qui nous font déjà confiance, voir comment on peut... perfectionner tout ça et puis ensuite évidemment d'aller chercher les 250 autres spécialistes qu'on a identifié sur le territoire français à coup de panache de d'histoire de dotation voilà d'essayer de leur montrer que Bomolet vaut le coup et a une place à défendre sur le marché de la chaussette.

  • Arnaud THIZY

    J'aime bien ce côté back to basic, finalement tu te sers du réseau pour avoir des insight, alors pas forcément client, mais vendeur, et pour améliorer ton packaging, améliorer ta stratégie commerciale, et vraiment cette logique de co-création dont tu parlais avec les athlètes, je le retrouve un peu en filigrane avec le réseau de distribution. En parlant d'athlètes, tu as réussi un tour de force de recruter, pas n'importe quel athlète, mais le champion du monde d'athlétisme de 800 mètres, Pierre-Ambroise BOSSE, comme égérie de ta marque. C'est bien l'histoire d'une rencontre humaine et professionnelle. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus, Flavien ? Et au-delà de l'histoire, quel bénéfice tu as pu en tirer ?

  • Flavien THOUROUDE

    Déjà, c'est une chance, effectivement, parce que pour moi, l'athlétisme, c'est quelque chose que j'ai beaucoup plus pu regarder à la télé que de le pratiquer, puisque je suis arrivé sur le tard, sur le running et vraiment sur les courses sur route, 10 kilomètres, semi, marathon. Pierre-Ambroise, je le connaissais comme beaucoup, je l'ai découvert comme beaucoup pour le grand grand public et pour le coup je m'inclus dans cette partie-là. En 2017, à l'occasion des Mondiaux à Londres, où il nous fait un départ et une course d'anthologie, champion du monde avec évidemment des interviews remplies de panache, sans langue de bois. Et coup de cœur évidemment comme beaucoup sur le personnage, mais on s'est resté assez loin sur le sujet. Et puis écoute... J'ai eu l'opportunité, finalement, 4, 5, 6 ans plus tard, de rencontrer son plus fidèle acolyte, Bryan CANTERO, qui est un ancien athlète sur 1 500 mètres. Et il se trouve que quand on a lancé Bomolet, la première année, on s'est mis à faire quelque chose qui est considéré comme un défocus d'ailleurs. C'est qu'on est allé, et nous, qui pour autant faisions du sens, à savoir faire des activités dans le physique, puisqu'on était une marque née sur le web. Et donc on... On allait courir et ramasser des déchets, donc faire ce qu'on appelle du plogging ou des eco-runs... E t avec Bryan, on s'est mis à faire ça des dizaines de fois, organiser des petits événements à 20, 30 sur la semaine. Donc c'est des choses qui prenaient du temps sur d'autres tâches dans le développement de la marque. Et puis, un sujet en appelant un autre, Brian a voulu professionnaliser, développer de façon beaucoup plus structurée ses plogging auquel on a toujours répondu présent. On était là quand on était que cinq au début et qu'en fait il y avait juste que nous. Puis on a réussi à faire grossir le mouvement, les actions notamment sur Lyon, on en a fait sur Paris etc. Et Brian a voulu en fait mettre en avant un athlète, faire venir un athlète pour les sensibiliser à cette cause. Il était ami de longue date avec Pierrot et lui a proposé de participer à cette édition et c'est là où on a eu une première rencontre qui a reposé sur le feeling, l'humain, l'action, la cause. Et ça a été un coup de cœur, un coup de cœur quasi immédiat de part et d'autre, je pense. Et le temps a passé en fait. On a laissé clairement faire les choses. Et à un moment donné, on a eu un alignement des planètes où Pierre n'avait plus de sponsor, en tout cas sur la partie chaussettes, textiles. Et on lui a proposé donc une collaboration. On n'avait pas grand-chose à lui offrir, clairement,q que ce soit financièrement, monétairement. On n'allait pas lui donner du succès. On l'avait fait. des fonds pour financer sa saison. Mais il était à une période où il a eu aussi envie de s'engager pour la planète. Et donc on a eu un alignement des planètes qui est difficilement... qui est dur à reproduire parce qu'effectivement il n'y avait pas d'agent, il n'y avait pas d'intermédiaire et c'était juste la rencontre. On a voulu vraiment écrire une belle histoire et effectivement avec Pierre, démocratiser ce savoir-faire français qu'on a pour faire des vêtements qui vont plus vite. Et si un champion est capable de porter du textile fabriqué en France à partir de... de bouteilles plastiques et d'une jeune marque, ça montre bien aussi que la performance ne résulte pas juste du textile comme les grandes marques le laissent penser, même si c'est de bonne guerre, j'ai envie de dire, mais aussi et surtout de ce que chaque individu peut faire sur le terrain, à savoir s'entraîner, bien manger, bien dormir. Et c'était aussi ce message-là qu'on avait envie de porter à travers Pierre et aussi à travers les partenaires qui nous font confiance pour développer nos produits. Et ce qu'on en retire évidemment, au-delà d'une belle aventure et d'une amitié, c'est d'un point de vue marque, une crédibilité. Quelles que soient les retombées business, les gens nous prennent forcément beaucoup plus au sérieux. On est les mêmes pourtant, mais on se rend bien compte que ça fait office de réassurance et que ça nous a bien aidé aussi par la suite pour véhiculer le message et peut-être crédibiliser ce qu'on faisait.

  • Arnaud THIZY

    Donc une belle histoire, une belle rencontre, des opportunités que tu es allé chercher, que tu as créées. Donc ça illustre bien, je pense et le parcours de Bomolet et ta personnalité, tu es très dynamique, tu incarnes cette marque, tu multiplies les initiatives, parfois un peu trop, mais c'est le défaut et tu es en train de te refocus. Une question d'un auditeur : Aujourd'hui, les chaussettes Bomolet sont sur un segment très précis, les runners. Comment demain tu comptes te développer pour... peut-être rester sur ce segment-là, mais j'imagine que si on est à trois paires par runner, c'est déjà pas mal. C'est un coût relativement élevé puisqu'on parle de chaussettes à 25 euros. Quelle est ta stratégie de développement autour de la chaussette ?

  • Flavien THOUROUDE

    Le marché de la chaussette, effectivement, il est énorme puisqu'il y a 13 millions de coureurs donc il y a autant de personnes qui, a priori, portent des chaussettes, sauf exception. On voit toujours des coureurs qui font un marathon nu-pied mais évidemment, toujours sur le segment du coureur, on se rend compte qu'il y a des sports qui sont complémentaires, des sports connexes. Je pense notamment au triathlon, je pense au cyclisme, purement et simplement. Je pense à la randonnée aussi, qui est un sport depuis toujours, mais qui est de plus en plus en vogue aussi. Bref, l'outdoor se porte très bien sur le marché français et le marché européen, donc la priorité pour nous aujourd'hui, évidemment, c'est de consolider cette expertise sur le running, parce que c'est quelque chose sur lequel... On pousse à rude épreuve nos textiles et j'aime bien me dire qu'avant d'aller chercher, on m'a déjà posé la question de faire du prêt-à-porter typiquement, la chaussette de ville. J'ai bien envie de dire que Bomolet aujourd'hui, on l'a collé à cette image-là et c'est dans notre ADN, le goût de l'effort, de la performance. Et en fait, plus on sera capable de pousser nos chaussettes dans leurs retranchements, plus on sera capable aussi de légitimer notre arrivée sur des marchés peut-être un peu moins "techniques". Donc vraiment, on est sur le marché de l'outdoor qui est dans le viseur à horizon 3 à 5 ans. Et d'élargir petit à petit parce qu'on se rend compte qu'on a des produits, typiquement, on a notre chaussette fine et ultra respirante qui est très pertinente et déjà portée par des coureurs sur le vélo. Parce que la chaussette ne descend pas, elle apporte toutes les propriétés qu'on peut attendre quand on est sur un vélo et d'une bonne paire de chaussettes. On a des coureurs qui l'utilisent sur la randonnée aussi et donc, entre le trail, la randonnée et le vélo on a déjà trois beaux terrains de jeu supplémentaires. Et après, effectivement... On verra où le vent nous mènera.

  • Arnaud THIZY

    Ormis la technicité des produits, qui est un argument de vente assez fort, tu as parlé des ambitions potentiellement européennes. Vous êtes une marque qui est made in France. Est-ce qu'aujourd'hui, le made in France est un facteur d'achat ? Et est-ce que demain, si tel est le cas, il pourrait devenir un facteur de préférence si vous souhaitez partir à la conquête du monde ?

  • Flavien THOUROUDE

    Aujourd'hui, 80% des gens qui sont sondés veulent consommer local. Maintenant, il y a quand même une dissonance entre ce que les gens disent et ce que les gens font. On se rend compte que le comportement d'achat ne se traduit pas autant que ce que les gens disent parce que forcément, si 80% des gens veulent consommer en circuit court, France ou même Europe, et c'est un critère de préférence, le prix va être là pour venir encadrer cette volonté d'achat et les gens sont globalement prêts à augmenter le prix. Le prix de 10%, 15%, 20% grand maximum pour acquérir un produit qui serait plus local, plus responsable en ce sens. Malheureusement aujourd'hui, produire en France par exemple, ça coûte beaucoup plus cher. Donc on se rend compte que dans l'équation, on ne va pas pouvoir satisfaire tout le monde par ce biais-là. Et on se rend compte aussi, et ça c'était une fausse croyance, parce qu'entre ce que nous on voulait faire, à savoir faire du circuit court et du Made in France une évidence. On s'est rendu compte à postériori que, notamment dans le sport, je ne vais pas dire qu'on s'en moque, mais évidemment il y a des convictions de chacun, mais ce que les gens veulent quand ils vont courir, c'est mettre du budget dans un produit qui va les suivre sur des kilomètres. Il n'y a rien d'autre. L'éco-responsabilité, oui, mais en fait, ce qui fait la durabilité du produit aussi, c'est une définition qui est tout à fait personnelle, ou en tout cas sur laquelle on peut débattre. Il y a le circuit court, effectivement, il y a le choix des matières, et il y a surtout la durabilité. La durabilité fonctionnelle du produit, est-ce que le produit va durer dans le temps ? Concrètement, comment on juge ça nous en tant que marque de chaussettes ? Combien de temps tu vas porter ta chaussette ? Sur combien de kilomètres tu vas pouvoir la porter avant qu'il puisse y avoir, comme n'importe quelle paire de chaussettes, des formes d'usure ? Et la durabilité émotionnelle. Et on essaie aussi de travailler sur cette durabilité émotionnelle tant auprès des revendeurs que de nos clients. C'est-à-dire dans une période où tout va vite et on clique, on achète et on reçoit nos produits en 24 heures. On se rend compte aussi qu'en fait on n'est pas vraiment dans le manque. En France on est quand même bien lotis. Évidemment il y a des inégalités, c'est pas simple pour tout le monde. Mais le textile si tu veux c'est un besoin qui est quand même assez rapidement assouvi. Et quand on regarde notre armoire, qui que ce soit, on va utiliser au maximum que 30% de notre armoire. Donc il s'agit de répondre à la question parmi ces 30%, quels sont les produits que tu vas vraiment porter ? Pourquoi tu les portes ? Pourquoi les autres tu ne les portes pas ? Et c'est ce qui aussi nous drive. à sortir les produits les plus techniques possibles et apporter à travers l'histoire et expliquer ce qu'on fait cette durabilité émotionnelle de créer un attachement aux chaussettes Bomolet. Pour l'instant, je touche du bois, mais pourvu que ça dure.

  • Arnaud THIZY

    Si on se projette dans plusieurs années, dans 5 ans, challenge, qu'est-ce que sera Beaumolet ? Question difficile.

  • Flavien THOUROUDE

    Écoute, en vrai on a vraiment envie d'accompagner les coureurs, de les équiper de la tête aux mollets mais surtout des mollets. Donc je ne vais pas essayer de reproduire le piège, de me laisser rêver jusqu'où on peut aller, notamment au niveau textile, parce que ça c'est plus le côté cœur. Mais ce que j'espère c'est qu'on sera déployé d'un point de vue distri dans l'intégralité des revendeurs spécialistes en France, de travailler main dans la main avec ces acteurs qui aujourd'hui... se battent et bataillent pour faire aussi découvrir des nouvelles marques et à qui on doit beaucoup sur les dix premières enseignes qui nous ont fait confiance. Évidemment, toucher de plus en plus de coureurs. Aujourd'hui, on a plus de 4 000 paires de mollets qui nous ont fait confiance. J'espère qu'on sera... Il y a 13 millions de coureurs en France d'après la FFA. Si on peut ne serait-ce en avoir que un million, ce sera déjà un bon début pour initier le changement.

  • Arnaud THIZY

    C'est tout ce que je te souhaite. Plus de retail, plus de distribution, toujours la même histoire. Plus de coureurs et plus de mollets affûtés. Merci Flavien pour cette interview. Merci de nous avoir fait découvrir cette marque, ses enjeux, notamment autour de la distribution et ce retour d'expérience. Ce podcast a été créé par Altavia Aura et produit par la société "Little Bird". On se retrouve bientôt pour découvrir d'autres marques, découvrir d'autres expériences, d'autres retours d'expérience sur le retail et un nouvel épisode des sessions Retail Sessions ou Digital. Merci, à bientôt.

  • Flavien THOUROUDE

    Merci Arnaud, à bientôt.

Chapters

  • Introduction à Bomolet et à Flavien Thouroude

    00:00

  • L'histoire de Bomolet et ses valeurs fondamentales

    00:55

  • Défis et stratégies de développement produit

    02:38

  • Focus sur le digital et l'importance des réseaux sociaux

    07:15

  • Stratégies de distribution et collaborations avec des athlètes

    09:54

  • Vision future et ambitions de Bomolet

    17:45

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Description

"Changer le monde à coups de mollet" : quand la chaussette devient la pièce maîtresse du running engagé


Dans cet épisode des Retail Sessions, Arnaud THIZY échange avec Flavien THOUROUDE, fondateur de Bomolet, une marque qui fait bouger les lignes du running. À travers des chaussettes techniques, durables et fabriquées en France, Bomolet propose une approche unique mêlant innovation, impact et storytelling.


L'initiative est née d’une ambition claire : transformer la chaussette, souvent négligée, en un équipement clé pour les coureurs. En misant sur le Made in France et le circuit court, la marque défend une production éco-responsable, tout en répondant aux exigences des sportifs. Avec une distribution qui s’étend progressivement et une communauté engagée sur les réseaux sociaux, Bomolet incarne une nouvelle vision du retail sportif.


Flavien partage les défis et les succès de cette aventure entrepreneuriale : se concentrer sur les produits essentiels, écouter les retours des utilisateurs, et collaborer avec des athlètes comme Pierre-Ambroise BOSSE pour perfectionner ses créations. Il souligne également sur l’importance du storytelling pour construire une marque mémorable et inspirante, tout en restant fidèle à ses valeurs de durabilité et de performance.


Un épisode captivant qui montre comment une idée simple, bien exécutée, peut courir loin !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud THIZY

    Lancer une nouvelle marque de running, made in France, sur un segment de niche des chaussettes, réussir une croissance à deux chiffres, recruter un champion du monde comme égérie, créer une communauté de clients, diversifier ses canaux de distribution, se développer petit à petit dans le retail tout en communiquant de façon performante sur les réseaux sociaux, que ce soit Insta ou Linkedin, en 100% organique sans paid donc sans dépenser un euro. Aujourd'hui dans cet épisode j'ai le plaisir d'inaugurer une nouvelle série : "Les marques font bouger le retail, et donc j'ai la chance de recevoir Flavien THOUROUDE, qui est fondateur de la marque Bomolet, qui change le monde à coups de mollet. Bonjour Flavien.

  • Flavien THOUROUDE

    Bonjour Arnaud. Merci pour l'invitation.

  • Arnaud THIZY

    Merci d'être avec nous. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots, nous raconter l'histoire de cette marque B-O-M-O-L-E-T, donc Bomolet, et pourquoi nos auditeurs doivent te croire sur parole ?

  • Flavien THOUROUDE

    Wow, c'est une large mission que tu me donnes. Moi c'est Flavien, je suis originaire de Normandie. Je vais bientôt fêter mes 28 ans. Et après une expérience aux Philippines dans le cadre de mes études, j'ai eu l'opportunité de me diriger dans une ONG et de découvrir l'entrepreneuriat social. Et ça a été catalyseur pour un jeune en école de commerce, catalyseur de bonnes idées, de bonnes pratiques. Et je me suis dit en rentrant en France, : "Wow, j'ai vu plein de choses : à me donner aux autres, à découvrir la pauvreté, la pollution plastique à l'autre bout du globe." En rentrant en France, je me dis : "Wow, on a beaucoup de chance en France, beaucoup d'opportunités" et j'ai envie de mettre à l'épreuve de mes idées, de ce que j'ai vécu, une création de boîte, Bomolet, pour justement, évidemment, prendre au quotidien un max de plaisir et créer une boîte qui a de l'impact sur ce marché du running, qui est un marché qui est énorme, plus de 800 millions d'euros trail running rien qu'en France. Et on pense qu'il y a plein de choses à faire, notamment sur le segment de la chaussette.

  • Arnaud THIZY

    Je te crois sur parole, tu m'as convaincu. On a eu la chance de se rencontrer lors du dernier "Schneider Electric Marathon" de Paris. Nous, de notre côté, nous avions conçu un stand de 2000 m² pour Schneider Electric. Et c'est vrai que tout de suite, dès qu'on s'est rencontrés, moi j'ai tout de suite été attiré par la personnalité, le positionnement de cette marque. Toi qui te revendiques comme un dealer de chaussettes ultra respirante. Est-ce que tu peux justement me raconter un peu l'histoire de cette marque et sa raison d'être et pourquoi vous êtes là aujourd'hui ?

  • Flavien THOUROUDE

    Aujourd'hui notre mission c'est de changer le monde à coup de mollet parce qu'aujourd'hui il fallait bien commencer quelque part quand on se lance dans l'entrepreneuriat à partir d'un problème, un bon problème bien dur, douloureux, urgent, reconnu par l'ensemble des coureurs. Et aujourd'hui le marché du running est de plus en plus attractif, il y a de plus en plus de marques qui se positionnent, qui sont très dynamiques, de plus en plus tournées vers à la fois la technicité et le côté très fashion tendance. Mais paradoxalement le marché de la chaussette, on se rend compte que... Ça fabrique très très loin, la plupart des marques de chaussettes fabriquent à l'autre bout du globe. On était tombé sur cette statistique concernant les vêtements de sport qui viennent de l'autre bout du globe, 40 000 km, comme la distance moyenne parcourue de l'extraction de la matière jusqu'à vos mollets, en l'occurrence, et donc ça fait un paquet de kilomètres qui ne sont même pas encore parcourus par vous-même, en tant que coureur. Donc on s'est dit : "Ok, on va lancer Bomolet, fabriquer en circuit court parce que c'est une affaire de bon sens, et fabriquer des bons produits pour donner... Je ne peux même pas dire redonner, mais donner aux chaussettes leur lettre de noblesse et faire en sorte que les chaussettes ne soient pas vues comme un vulgaire accessoire, puisque c'est finalement le premier produit, vêtement, équipement qui est en lien avec nos pieds et qui va nous permettre d'avancer."

  • Arnaud THIZY

    Super, très belles chaussettes, alors que j'ai la chance d'utiliser et je confirme la qualité du produit. Et donc une belle marque, ça commence par un bon produit. Donc quand tu as lancé ta marque de chaussettes, ça a été effectivement cette évidence que tu viens de nous souligner et un acte fondateur. Puis après, tu me disais que tu as été tenté très rapidement de diversifier ton offre produit avant peut-être de faire un peu machine arrière et te recentrer sur ton "core project", comme on dit. La chaussette, est-ce que tu peux nous expliquer un peu ces revirements stratégico-marketing que tu as pu opérer dans la création et le développement de ton entreprise ?

  • Flavien THOUROUDE

    C'est assez paradoxal, mais quand on fait une école de commerce et qu'on est passionné notamment par les belles marques, on va regarder ce que les marques établies, abouties, sont capables de faire, mais avec des budgets marketing humains qui sont considérables. Et le piège dans lequel pour le coup je suis tombé, c'est de voir ce que les plus belles marques font. Donc les marques qui m'ont typiquement énormément inspiré dans le textile : je pense au "Slip français" par rapport à l'engagement. Je pense à "Opal" aussi, qui est une marque de surf qui a d'ailleurs pivoté depuis sur le milieu de l'outdoor, mais qui avait un acte... à la fois militantistes, qui m'inspiraient beaucoup de se battre pour quelque chose au quotidien et en même temps des bons produits. Et quand on regarde ces marques-là aujourd'hui, quand elles sortent un produit, quand elles sortent une campagne de communication, on se rend compte qu'elles ont toujours une tripotée de produits, avec des campagnes de communication qui sont à la fois sur le web, mais aussi dans le physique, et un déploiement qui est toujours très impressionnant. Donc quand on est arrivé, on a essayé de répliquer les bonnes pratiques. Mais sans expérience, on a fait le piège, enfin on est tombé dans le piège dans lequel beaucoup d'entrepreneurs peuvent tomber, et pas que dans le textile : c'est ce problème du défocus. Défocus sur les canaux d'acquisition, défocus sur le développement des produits, et si on parle donc, pour répondre à ta question sur le développement des produits, on a tout d suite vu les choses en très très grand, on s'est dit on va sortir des t-shirts, des shorts, des chaussettes, évidemment, mais aussi des leggings, des brassières, des kawais. Sauf que aujourd'hui, il faut le dire aussi, on a lancé la marque à la sortie des études. C'est 3000 euros qui ont été investis, on se doute très bien qu'entre le marketing et le développement produit déjà, 3000 euros ce n'est déjà pas beaucoup. Donc il a fallu trouver plein de fonctionnements, on a opté sur la précommande pour déjà nous soulager sur les dépenses liées à la production. Mais même s'il y avait cette bonne pratique de la précommande, on est quand même tombé dans le piège du défocus à lancer beaucoup de développement produit, à passer du temps avec les ateliers et le temps qu'on passe avec les ateliers. Certes ça permet de développer un bon produit mais ça c'est pas du temps qu'on est en train de passer sur le terrain auprès de nos clients ou de nos intermédiaires, nos revendeurs qui sont nos partenaires dans le développement de la marque. Et forcément c'est le premier facteur qui a freiné aussi notre croissance. On aurait fait bien mieux si on avait commencé seulement avec un seul chauvin, un seul truc, une bonne paire de chaussettes. Sauf qu'on a commencé avec t-shirt et puis on avait déjà très très vite développé t-shirt, short, chaussette. Et c'est très très dur de sortir des très bons produits qui sont à la fois fabriqués en circuit court, fabriqués à partir de matières durables, recyclées ou naturelles, et répondre à l'usage de faire un très bon produit pour les coureurs.

  • Arnaud THIZY

    Très bien, super. En tant qu'entrepreneur, du coup, autant tu t'es peut-être défocus d'un point de vue produit, autant tu t'es très rapidement focus sur le digital. sur internet, sur le site e-commerce et sur la communication sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui quand même tu comptes plus de 15 000 abonnés à titre personnel, la page Beaumolet en compte plus de 5 000, je parle sur LinkedIn, et tu utilises vraiment ce réseau social comme un vecteur d'image, un vecteur de storytelling, un vecteur de business, aussi de personal branding. Est-ce que tu peux m'expliquer, nous donner un petit retour d'expérience sur les raisons de ce choix qui, a priori, n'est pas forcément très instinctif ?

  • Flavien THOUROUDE

    Évidemment, on a tendance, quand on est entrepreneur ou en tout cas quand on est perfectionniste, à toujours voir ce qui ne va pas. Bien sûr, dans le lot, dans ce qu'on a fait, il y a évidemment plein de bonnes choses. On a bien chouchouté nos clients, bien développé des bons produits, ceux qui sont sortis en tout cas. Donc, il y a ce sujet du focus. Néanmoins, on a aussi évidemment tout ce qu'on a... entre guillemets "bien fait" ou sur lesquels on a trouvé des opportunités. Et forcément, si on regarde un peu nos zones de génie ou nos appétences personnelles, personnellement, j'ai grandi avec les réseaux sociaux. Donc j'ai suivi les marques par le biais des réseaux sociaux surtout. Clairement d'ailleurs, je pense que le point faible, il est plus sur le côté physique aujourd'hui, sur lequel je rattrape un retard. Là où sur le web, on est né avec et effectivement, ce qu'on a pu identifier, c'est que le web, c'est magique. Je pense notamment à LinkedIn, à Instagram, qui sont nos deux canaux d'acquisition principaux. Mais on se rend compte qu'avec un réseau social, on est capable de parler à beaucoup de monde. Et si on est capable vraiment d'aligner les planètes, on n'a plus vraiment de limite sur la... On va parler de zone de chalandise en physique, on n'a plus de limite sur l'audience, parce que l'audience est aussi large que la langue dans laquelle on prend la parole. En l'occurrence, moi, c'est le français, donc ça va être les pays francophones. Dans ce lot-là, si on est capable d'aller chercher des coureurs... de les identifier, de rentrer en contact avec eux, alors on a d'ores et déjà un potentiel, une audience qui est déjà beaucoup plus grande que le commerce au coin du quartier, qui pour le coup va être très dépendant de sa zone géographique, de son implantation, de son exposition.

  • Arnaud THIZY

    Donc dès le début, une marque très communautaire, une communication très communautaire. Et aujourd'hui, la distribution physique représente environ 20% de tes ventes. Tu es référencé dans une dizaine de points de vente avec des réseaux comme "Terre de Running" par exemple, mais tu as des ambitions fortes de tripler ton réseau l'année prochaine. Est-ce que tu peux me donner les clés pour développer ta présence dans les réseaux de distribution ?

  • Flavien THOUROUDE

    Wow, grosse question et on est en plein dans le sujet. Non mais écoute, ça a été de gommer toutes les imperfections qu'on a pu avoir par le passé. Les premiers vendeurs qu'on est allé voir, on est arrivé avec une offre qui était très restreinte. Des produits qui n'étaient peut-être pas suffisamment techniques par rapport aux concurrents. Et quand je dis aux concurrents, on se compare à des "Nike", des "Asics", des "Adidas", parce que c'est frontalement face à ces marques-là qu'on est comparé par les acheteurs, les responsables de boutique. Le but, ça a été depuis le day one, les premiers jours, noter toutes les objections qu'on avait sur nos produits. Donc on parlait de ce défocus au début du podcast sur t-shirt, sur chaussettes. On a vraiment choisi, et ça c'était dur aussi de dire, on arrête de vendre les shorts, même s'ils partent bien, les t-shirts, auprès de nos revendeurs en l'occurrence. Ça on le garde pour la boutique. On va mettre toute l'énergie sur nos chaussettes, puisque c'est ce qui est en lien avec l'ADN de la marque, omole, sur lequel on a une histoire qui est facile à véhiculer. Et on va essayer d'apporter de la clarté sur chaque maillon, sur chaque étape, et réduire, enlever les frictions, les objections. Donc très concrètement, Bomolet, chaussettes, comment on peut être un expert de la chaussette ? En faisant des collaborations avec des athlètes pour développer, améliorer nos chaussettes. Donc on met de la co-création pour développer ces chaussettes. On va approfondir la gamme, parce qu'au début on avait une paire de chaussettes hautes, une paire de chaussettes basses... C'est un peu restreint. Donc il faut approfondir la gamme pour celles et ceux qui ont envie de travailler le référencement, faire des descentes. Et puis derrière, de pouvoir réduire les frictions liées à la vente. Donc on avait par exemple un packaging, ça c'est une exclu au moment où je te parle. qui est sans ouverture. Aujourd'hui, nos plus gros concurrents français et étrangers ont des packagings avec ouverture, ce qui permet aux revendeurs de enlever la chaussette et d'être beaucoup plus dans la théâtralisation pour exposer le produit, le faire toucher au client. Bon ben, en fait, il ne s'agit pas de réinventer la roue, ce qu'on a peut-être essayé de faire au début, qui a pu permettre, avec un peu de panache, de trouver des bonnes pratiques, notamment sur le web, sur LinkedIn et compagnie. Mais il y a des choses où il faut quand même rester sur l'essentiel. Le monde du physique, en général, les réponses sont déjà toutes données par ceux qui sont sur le terrain et on a donc gommé toutes ces imperfections. Faire une bonne offre, beaucoup plus de clarté sur les catalogues, sur le déploiement, la PLV de comptoir, les packagings, les offres promotionnelles. Et puis voilà, écouter, parler beaucoup à nos clients en amont, nos revendeurs. Et puis voilà, s'adapter à ceux qui nous font déjà confiance, voir comment on peut... perfectionner tout ça et puis ensuite évidemment d'aller chercher les 250 autres spécialistes qu'on a identifié sur le territoire français à coup de panache de d'histoire de dotation voilà d'essayer de leur montrer que Bomolet vaut le coup et a une place à défendre sur le marché de la chaussette.

  • Arnaud THIZY

    J'aime bien ce côté back to basic, finalement tu te sers du réseau pour avoir des insight, alors pas forcément client, mais vendeur, et pour améliorer ton packaging, améliorer ta stratégie commerciale, et vraiment cette logique de co-création dont tu parlais avec les athlètes, je le retrouve un peu en filigrane avec le réseau de distribution. En parlant d'athlètes, tu as réussi un tour de force de recruter, pas n'importe quel athlète, mais le champion du monde d'athlétisme de 800 mètres, Pierre-Ambroise BOSSE, comme égérie de ta marque. C'est bien l'histoire d'une rencontre humaine et professionnelle. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus, Flavien ? Et au-delà de l'histoire, quel bénéfice tu as pu en tirer ?

  • Flavien THOUROUDE

    Déjà, c'est une chance, effectivement, parce que pour moi, l'athlétisme, c'est quelque chose que j'ai beaucoup plus pu regarder à la télé que de le pratiquer, puisque je suis arrivé sur le tard, sur le running et vraiment sur les courses sur route, 10 kilomètres, semi, marathon. Pierre-Ambroise, je le connaissais comme beaucoup, je l'ai découvert comme beaucoup pour le grand grand public et pour le coup je m'inclus dans cette partie-là. En 2017, à l'occasion des Mondiaux à Londres, où il nous fait un départ et une course d'anthologie, champion du monde avec évidemment des interviews remplies de panache, sans langue de bois. Et coup de cœur évidemment comme beaucoup sur le personnage, mais on s'est resté assez loin sur le sujet. Et puis écoute... J'ai eu l'opportunité, finalement, 4, 5, 6 ans plus tard, de rencontrer son plus fidèle acolyte, Bryan CANTERO, qui est un ancien athlète sur 1 500 mètres. Et il se trouve que quand on a lancé Bomolet, la première année, on s'est mis à faire quelque chose qui est considéré comme un défocus d'ailleurs. C'est qu'on est allé, et nous, qui pour autant faisions du sens, à savoir faire des activités dans le physique, puisqu'on était une marque née sur le web. Et donc on... On allait courir et ramasser des déchets, donc faire ce qu'on appelle du plogging ou des eco-runs... E t avec Bryan, on s'est mis à faire ça des dizaines de fois, organiser des petits événements à 20, 30 sur la semaine. Donc c'est des choses qui prenaient du temps sur d'autres tâches dans le développement de la marque. Et puis, un sujet en appelant un autre, Brian a voulu professionnaliser, développer de façon beaucoup plus structurée ses plogging auquel on a toujours répondu présent. On était là quand on était que cinq au début et qu'en fait il y avait juste que nous. Puis on a réussi à faire grossir le mouvement, les actions notamment sur Lyon, on en a fait sur Paris etc. Et Brian a voulu en fait mettre en avant un athlète, faire venir un athlète pour les sensibiliser à cette cause. Il était ami de longue date avec Pierrot et lui a proposé de participer à cette édition et c'est là où on a eu une première rencontre qui a reposé sur le feeling, l'humain, l'action, la cause. Et ça a été un coup de cœur, un coup de cœur quasi immédiat de part et d'autre, je pense. Et le temps a passé en fait. On a laissé clairement faire les choses. Et à un moment donné, on a eu un alignement des planètes où Pierre n'avait plus de sponsor, en tout cas sur la partie chaussettes, textiles. Et on lui a proposé donc une collaboration. On n'avait pas grand-chose à lui offrir, clairement,q que ce soit financièrement, monétairement. On n'allait pas lui donner du succès. On l'avait fait. des fonds pour financer sa saison. Mais il était à une période où il a eu aussi envie de s'engager pour la planète. Et donc on a eu un alignement des planètes qui est difficilement... qui est dur à reproduire parce qu'effectivement il n'y avait pas d'agent, il n'y avait pas d'intermédiaire et c'était juste la rencontre. On a voulu vraiment écrire une belle histoire et effectivement avec Pierre, démocratiser ce savoir-faire français qu'on a pour faire des vêtements qui vont plus vite. Et si un champion est capable de porter du textile fabriqué en France à partir de... de bouteilles plastiques et d'une jeune marque, ça montre bien aussi que la performance ne résulte pas juste du textile comme les grandes marques le laissent penser, même si c'est de bonne guerre, j'ai envie de dire, mais aussi et surtout de ce que chaque individu peut faire sur le terrain, à savoir s'entraîner, bien manger, bien dormir. Et c'était aussi ce message-là qu'on avait envie de porter à travers Pierre et aussi à travers les partenaires qui nous font confiance pour développer nos produits. Et ce qu'on en retire évidemment, au-delà d'une belle aventure et d'une amitié, c'est d'un point de vue marque, une crédibilité. Quelles que soient les retombées business, les gens nous prennent forcément beaucoup plus au sérieux. On est les mêmes pourtant, mais on se rend bien compte que ça fait office de réassurance et que ça nous a bien aidé aussi par la suite pour véhiculer le message et peut-être crédibiliser ce qu'on faisait.

  • Arnaud THIZY

    Donc une belle histoire, une belle rencontre, des opportunités que tu es allé chercher, que tu as créées. Donc ça illustre bien, je pense et le parcours de Bomolet et ta personnalité, tu es très dynamique, tu incarnes cette marque, tu multiplies les initiatives, parfois un peu trop, mais c'est le défaut et tu es en train de te refocus. Une question d'un auditeur : Aujourd'hui, les chaussettes Bomolet sont sur un segment très précis, les runners. Comment demain tu comptes te développer pour... peut-être rester sur ce segment-là, mais j'imagine que si on est à trois paires par runner, c'est déjà pas mal. C'est un coût relativement élevé puisqu'on parle de chaussettes à 25 euros. Quelle est ta stratégie de développement autour de la chaussette ?

  • Flavien THOUROUDE

    Le marché de la chaussette, effectivement, il est énorme puisqu'il y a 13 millions de coureurs donc il y a autant de personnes qui, a priori, portent des chaussettes, sauf exception. On voit toujours des coureurs qui font un marathon nu-pied mais évidemment, toujours sur le segment du coureur, on se rend compte qu'il y a des sports qui sont complémentaires, des sports connexes. Je pense notamment au triathlon, je pense au cyclisme, purement et simplement. Je pense à la randonnée aussi, qui est un sport depuis toujours, mais qui est de plus en plus en vogue aussi. Bref, l'outdoor se porte très bien sur le marché français et le marché européen, donc la priorité pour nous aujourd'hui, évidemment, c'est de consolider cette expertise sur le running, parce que c'est quelque chose sur lequel... On pousse à rude épreuve nos textiles et j'aime bien me dire qu'avant d'aller chercher, on m'a déjà posé la question de faire du prêt-à-porter typiquement, la chaussette de ville. J'ai bien envie de dire que Bomolet aujourd'hui, on l'a collé à cette image-là et c'est dans notre ADN, le goût de l'effort, de la performance. Et en fait, plus on sera capable de pousser nos chaussettes dans leurs retranchements, plus on sera capable aussi de légitimer notre arrivée sur des marchés peut-être un peu moins "techniques". Donc vraiment, on est sur le marché de l'outdoor qui est dans le viseur à horizon 3 à 5 ans. Et d'élargir petit à petit parce qu'on se rend compte qu'on a des produits, typiquement, on a notre chaussette fine et ultra respirante qui est très pertinente et déjà portée par des coureurs sur le vélo. Parce que la chaussette ne descend pas, elle apporte toutes les propriétés qu'on peut attendre quand on est sur un vélo et d'une bonne paire de chaussettes. On a des coureurs qui l'utilisent sur la randonnée aussi et donc, entre le trail, la randonnée et le vélo on a déjà trois beaux terrains de jeu supplémentaires. Et après, effectivement... On verra où le vent nous mènera.

  • Arnaud THIZY

    Ormis la technicité des produits, qui est un argument de vente assez fort, tu as parlé des ambitions potentiellement européennes. Vous êtes une marque qui est made in France. Est-ce qu'aujourd'hui, le made in France est un facteur d'achat ? Et est-ce que demain, si tel est le cas, il pourrait devenir un facteur de préférence si vous souhaitez partir à la conquête du monde ?

  • Flavien THOUROUDE

    Aujourd'hui, 80% des gens qui sont sondés veulent consommer local. Maintenant, il y a quand même une dissonance entre ce que les gens disent et ce que les gens font. On se rend compte que le comportement d'achat ne se traduit pas autant que ce que les gens disent parce que forcément, si 80% des gens veulent consommer en circuit court, France ou même Europe, et c'est un critère de préférence, le prix va être là pour venir encadrer cette volonté d'achat et les gens sont globalement prêts à augmenter le prix. Le prix de 10%, 15%, 20% grand maximum pour acquérir un produit qui serait plus local, plus responsable en ce sens. Malheureusement aujourd'hui, produire en France par exemple, ça coûte beaucoup plus cher. Donc on se rend compte que dans l'équation, on ne va pas pouvoir satisfaire tout le monde par ce biais-là. Et on se rend compte aussi, et ça c'était une fausse croyance, parce qu'entre ce que nous on voulait faire, à savoir faire du circuit court et du Made in France une évidence. On s'est rendu compte à postériori que, notamment dans le sport, je ne vais pas dire qu'on s'en moque, mais évidemment il y a des convictions de chacun, mais ce que les gens veulent quand ils vont courir, c'est mettre du budget dans un produit qui va les suivre sur des kilomètres. Il n'y a rien d'autre. L'éco-responsabilité, oui, mais en fait, ce qui fait la durabilité du produit aussi, c'est une définition qui est tout à fait personnelle, ou en tout cas sur laquelle on peut débattre. Il y a le circuit court, effectivement, il y a le choix des matières, et il y a surtout la durabilité. La durabilité fonctionnelle du produit, est-ce que le produit va durer dans le temps ? Concrètement, comment on juge ça nous en tant que marque de chaussettes ? Combien de temps tu vas porter ta chaussette ? Sur combien de kilomètres tu vas pouvoir la porter avant qu'il puisse y avoir, comme n'importe quelle paire de chaussettes, des formes d'usure ? Et la durabilité émotionnelle. Et on essaie aussi de travailler sur cette durabilité émotionnelle tant auprès des revendeurs que de nos clients. C'est-à-dire dans une période où tout va vite et on clique, on achète et on reçoit nos produits en 24 heures. On se rend compte aussi qu'en fait on n'est pas vraiment dans le manque. En France on est quand même bien lotis. Évidemment il y a des inégalités, c'est pas simple pour tout le monde. Mais le textile si tu veux c'est un besoin qui est quand même assez rapidement assouvi. Et quand on regarde notre armoire, qui que ce soit, on va utiliser au maximum que 30% de notre armoire. Donc il s'agit de répondre à la question parmi ces 30%, quels sont les produits que tu vas vraiment porter ? Pourquoi tu les portes ? Pourquoi les autres tu ne les portes pas ? Et c'est ce qui aussi nous drive. à sortir les produits les plus techniques possibles et apporter à travers l'histoire et expliquer ce qu'on fait cette durabilité émotionnelle de créer un attachement aux chaussettes Bomolet. Pour l'instant, je touche du bois, mais pourvu que ça dure.

  • Arnaud THIZY

    Si on se projette dans plusieurs années, dans 5 ans, challenge, qu'est-ce que sera Beaumolet ? Question difficile.

  • Flavien THOUROUDE

    Écoute, en vrai on a vraiment envie d'accompagner les coureurs, de les équiper de la tête aux mollets mais surtout des mollets. Donc je ne vais pas essayer de reproduire le piège, de me laisser rêver jusqu'où on peut aller, notamment au niveau textile, parce que ça c'est plus le côté cœur. Mais ce que j'espère c'est qu'on sera déployé d'un point de vue distri dans l'intégralité des revendeurs spécialistes en France, de travailler main dans la main avec ces acteurs qui aujourd'hui... se battent et bataillent pour faire aussi découvrir des nouvelles marques et à qui on doit beaucoup sur les dix premières enseignes qui nous ont fait confiance. Évidemment, toucher de plus en plus de coureurs. Aujourd'hui, on a plus de 4 000 paires de mollets qui nous ont fait confiance. J'espère qu'on sera... Il y a 13 millions de coureurs en France d'après la FFA. Si on peut ne serait-ce en avoir que un million, ce sera déjà un bon début pour initier le changement.

  • Arnaud THIZY

    C'est tout ce que je te souhaite. Plus de retail, plus de distribution, toujours la même histoire. Plus de coureurs et plus de mollets affûtés. Merci Flavien pour cette interview. Merci de nous avoir fait découvrir cette marque, ses enjeux, notamment autour de la distribution et ce retour d'expérience. Ce podcast a été créé par Altavia Aura et produit par la société "Little Bird". On se retrouve bientôt pour découvrir d'autres marques, découvrir d'autres expériences, d'autres retours d'expérience sur le retail et un nouvel épisode des sessions Retail Sessions ou Digital. Merci, à bientôt.

  • Flavien THOUROUDE

    Merci Arnaud, à bientôt.

Chapters

  • Introduction à Bomolet et à Flavien Thouroude

    00:00

  • L'histoire de Bomolet et ses valeurs fondamentales

    00:55

  • Défis et stratégies de développement produit

    02:38

  • Focus sur le digital et l'importance des réseaux sociaux

    07:15

  • Stratégies de distribution et collaborations avec des athlètes

    09:54

  • Vision future et ambitions de Bomolet

    17:45

Description

"Changer le monde à coups de mollet" : quand la chaussette devient la pièce maîtresse du running engagé


Dans cet épisode des Retail Sessions, Arnaud THIZY échange avec Flavien THOUROUDE, fondateur de Bomolet, une marque qui fait bouger les lignes du running. À travers des chaussettes techniques, durables et fabriquées en France, Bomolet propose une approche unique mêlant innovation, impact et storytelling.


L'initiative est née d’une ambition claire : transformer la chaussette, souvent négligée, en un équipement clé pour les coureurs. En misant sur le Made in France et le circuit court, la marque défend une production éco-responsable, tout en répondant aux exigences des sportifs. Avec une distribution qui s’étend progressivement et une communauté engagée sur les réseaux sociaux, Bomolet incarne une nouvelle vision du retail sportif.


Flavien partage les défis et les succès de cette aventure entrepreneuriale : se concentrer sur les produits essentiels, écouter les retours des utilisateurs, et collaborer avec des athlètes comme Pierre-Ambroise BOSSE pour perfectionner ses créations. Il souligne également sur l’importance du storytelling pour construire une marque mémorable et inspirante, tout en restant fidèle à ses valeurs de durabilité et de performance.


Un épisode captivant qui montre comment une idée simple, bien exécutée, peut courir loin !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud THIZY

    Lancer une nouvelle marque de running, made in France, sur un segment de niche des chaussettes, réussir une croissance à deux chiffres, recruter un champion du monde comme égérie, créer une communauté de clients, diversifier ses canaux de distribution, se développer petit à petit dans le retail tout en communiquant de façon performante sur les réseaux sociaux, que ce soit Insta ou Linkedin, en 100% organique sans paid donc sans dépenser un euro. Aujourd'hui dans cet épisode j'ai le plaisir d'inaugurer une nouvelle série : "Les marques font bouger le retail, et donc j'ai la chance de recevoir Flavien THOUROUDE, qui est fondateur de la marque Bomolet, qui change le monde à coups de mollet. Bonjour Flavien.

  • Flavien THOUROUDE

    Bonjour Arnaud. Merci pour l'invitation.

  • Arnaud THIZY

    Merci d'être avec nous. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots, nous raconter l'histoire de cette marque B-O-M-O-L-E-T, donc Bomolet, et pourquoi nos auditeurs doivent te croire sur parole ?

  • Flavien THOUROUDE

    Wow, c'est une large mission que tu me donnes. Moi c'est Flavien, je suis originaire de Normandie. Je vais bientôt fêter mes 28 ans. Et après une expérience aux Philippines dans le cadre de mes études, j'ai eu l'opportunité de me diriger dans une ONG et de découvrir l'entrepreneuriat social. Et ça a été catalyseur pour un jeune en école de commerce, catalyseur de bonnes idées, de bonnes pratiques. Et je me suis dit en rentrant en France, : "Wow, j'ai vu plein de choses : à me donner aux autres, à découvrir la pauvreté, la pollution plastique à l'autre bout du globe." En rentrant en France, je me dis : "Wow, on a beaucoup de chance en France, beaucoup d'opportunités" et j'ai envie de mettre à l'épreuve de mes idées, de ce que j'ai vécu, une création de boîte, Bomolet, pour justement, évidemment, prendre au quotidien un max de plaisir et créer une boîte qui a de l'impact sur ce marché du running, qui est un marché qui est énorme, plus de 800 millions d'euros trail running rien qu'en France. Et on pense qu'il y a plein de choses à faire, notamment sur le segment de la chaussette.

  • Arnaud THIZY

    Je te crois sur parole, tu m'as convaincu. On a eu la chance de se rencontrer lors du dernier "Schneider Electric Marathon" de Paris. Nous, de notre côté, nous avions conçu un stand de 2000 m² pour Schneider Electric. Et c'est vrai que tout de suite, dès qu'on s'est rencontrés, moi j'ai tout de suite été attiré par la personnalité, le positionnement de cette marque. Toi qui te revendiques comme un dealer de chaussettes ultra respirante. Est-ce que tu peux justement me raconter un peu l'histoire de cette marque et sa raison d'être et pourquoi vous êtes là aujourd'hui ?

  • Flavien THOUROUDE

    Aujourd'hui notre mission c'est de changer le monde à coup de mollet parce qu'aujourd'hui il fallait bien commencer quelque part quand on se lance dans l'entrepreneuriat à partir d'un problème, un bon problème bien dur, douloureux, urgent, reconnu par l'ensemble des coureurs. Et aujourd'hui le marché du running est de plus en plus attractif, il y a de plus en plus de marques qui se positionnent, qui sont très dynamiques, de plus en plus tournées vers à la fois la technicité et le côté très fashion tendance. Mais paradoxalement le marché de la chaussette, on se rend compte que... Ça fabrique très très loin, la plupart des marques de chaussettes fabriquent à l'autre bout du globe. On était tombé sur cette statistique concernant les vêtements de sport qui viennent de l'autre bout du globe, 40 000 km, comme la distance moyenne parcourue de l'extraction de la matière jusqu'à vos mollets, en l'occurrence, et donc ça fait un paquet de kilomètres qui ne sont même pas encore parcourus par vous-même, en tant que coureur. Donc on s'est dit : "Ok, on va lancer Bomolet, fabriquer en circuit court parce que c'est une affaire de bon sens, et fabriquer des bons produits pour donner... Je ne peux même pas dire redonner, mais donner aux chaussettes leur lettre de noblesse et faire en sorte que les chaussettes ne soient pas vues comme un vulgaire accessoire, puisque c'est finalement le premier produit, vêtement, équipement qui est en lien avec nos pieds et qui va nous permettre d'avancer."

  • Arnaud THIZY

    Super, très belles chaussettes, alors que j'ai la chance d'utiliser et je confirme la qualité du produit. Et donc une belle marque, ça commence par un bon produit. Donc quand tu as lancé ta marque de chaussettes, ça a été effectivement cette évidence que tu viens de nous souligner et un acte fondateur. Puis après, tu me disais que tu as été tenté très rapidement de diversifier ton offre produit avant peut-être de faire un peu machine arrière et te recentrer sur ton "core project", comme on dit. La chaussette, est-ce que tu peux nous expliquer un peu ces revirements stratégico-marketing que tu as pu opérer dans la création et le développement de ton entreprise ?

  • Flavien THOUROUDE

    C'est assez paradoxal, mais quand on fait une école de commerce et qu'on est passionné notamment par les belles marques, on va regarder ce que les marques établies, abouties, sont capables de faire, mais avec des budgets marketing humains qui sont considérables. Et le piège dans lequel pour le coup je suis tombé, c'est de voir ce que les plus belles marques font. Donc les marques qui m'ont typiquement énormément inspiré dans le textile : je pense au "Slip français" par rapport à l'engagement. Je pense à "Opal" aussi, qui est une marque de surf qui a d'ailleurs pivoté depuis sur le milieu de l'outdoor, mais qui avait un acte... à la fois militantistes, qui m'inspiraient beaucoup de se battre pour quelque chose au quotidien et en même temps des bons produits. Et quand on regarde ces marques-là aujourd'hui, quand elles sortent un produit, quand elles sortent une campagne de communication, on se rend compte qu'elles ont toujours une tripotée de produits, avec des campagnes de communication qui sont à la fois sur le web, mais aussi dans le physique, et un déploiement qui est toujours très impressionnant. Donc quand on est arrivé, on a essayé de répliquer les bonnes pratiques. Mais sans expérience, on a fait le piège, enfin on est tombé dans le piège dans lequel beaucoup d'entrepreneurs peuvent tomber, et pas que dans le textile : c'est ce problème du défocus. Défocus sur les canaux d'acquisition, défocus sur le développement des produits, et si on parle donc, pour répondre à ta question sur le développement des produits, on a tout d suite vu les choses en très très grand, on s'est dit on va sortir des t-shirts, des shorts, des chaussettes, évidemment, mais aussi des leggings, des brassières, des kawais. Sauf que aujourd'hui, il faut le dire aussi, on a lancé la marque à la sortie des études. C'est 3000 euros qui ont été investis, on se doute très bien qu'entre le marketing et le développement produit déjà, 3000 euros ce n'est déjà pas beaucoup. Donc il a fallu trouver plein de fonctionnements, on a opté sur la précommande pour déjà nous soulager sur les dépenses liées à la production. Mais même s'il y avait cette bonne pratique de la précommande, on est quand même tombé dans le piège du défocus à lancer beaucoup de développement produit, à passer du temps avec les ateliers et le temps qu'on passe avec les ateliers. Certes ça permet de développer un bon produit mais ça c'est pas du temps qu'on est en train de passer sur le terrain auprès de nos clients ou de nos intermédiaires, nos revendeurs qui sont nos partenaires dans le développement de la marque. Et forcément c'est le premier facteur qui a freiné aussi notre croissance. On aurait fait bien mieux si on avait commencé seulement avec un seul chauvin, un seul truc, une bonne paire de chaussettes. Sauf qu'on a commencé avec t-shirt et puis on avait déjà très très vite développé t-shirt, short, chaussette. Et c'est très très dur de sortir des très bons produits qui sont à la fois fabriqués en circuit court, fabriqués à partir de matières durables, recyclées ou naturelles, et répondre à l'usage de faire un très bon produit pour les coureurs.

  • Arnaud THIZY

    Très bien, super. En tant qu'entrepreneur, du coup, autant tu t'es peut-être défocus d'un point de vue produit, autant tu t'es très rapidement focus sur le digital. sur internet, sur le site e-commerce et sur la communication sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui quand même tu comptes plus de 15 000 abonnés à titre personnel, la page Beaumolet en compte plus de 5 000, je parle sur LinkedIn, et tu utilises vraiment ce réseau social comme un vecteur d'image, un vecteur de storytelling, un vecteur de business, aussi de personal branding. Est-ce que tu peux m'expliquer, nous donner un petit retour d'expérience sur les raisons de ce choix qui, a priori, n'est pas forcément très instinctif ?

  • Flavien THOUROUDE

    Évidemment, on a tendance, quand on est entrepreneur ou en tout cas quand on est perfectionniste, à toujours voir ce qui ne va pas. Bien sûr, dans le lot, dans ce qu'on a fait, il y a évidemment plein de bonnes choses. On a bien chouchouté nos clients, bien développé des bons produits, ceux qui sont sortis en tout cas. Donc, il y a ce sujet du focus. Néanmoins, on a aussi évidemment tout ce qu'on a... entre guillemets "bien fait" ou sur lesquels on a trouvé des opportunités. Et forcément, si on regarde un peu nos zones de génie ou nos appétences personnelles, personnellement, j'ai grandi avec les réseaux sociaux. Donc j'ai suivi les marques par le biais des réseaux sociaux surtout. Clairement d'ailleurs, je pense que le point faible, il est plus sur le côté physique aujourd'hui, sur lequel je rattrape un retard. Là où sur le web, on est né avec et effectivement, ce qu'on a pu identifier, c'est que le web, c'est magique. Je pense notamment à LinkedIn, à Instagram, qui sont nos deux canaux d'acquisition principaux. Mais on se rend compte qu'avec un réseau social, on est capable de parler à beaucoup de monde. Et si on est capable vraiment d'aligner les planètes, on n'a plus vraiment de limite sur la... On va parler de zone de chalandise en physique, on n'a plus de limite sur l'audience, parce que l'audience est aussi large que la langue dans laquelle on prend la parole. En l'occurrence, moi, c'est le français, donc ça va être les pays francophones. Dans ce lot-là, si on est capable d'aller chercher des coureurs... de les identifier, de rentrer en contact avec eux, alors on a d'ores et déjà un potentiel, une audience qui est déjà beaucoup plus grande que le commerce au coin du quartier, qui pour le coup va être très dépendant de sa zone géographique, de son implantation, de son exposition.

  • Arnaud THIZY

    Donc dès le début, une marque très communautaire, une communication très communautaire. Et aujourd'hui, la distribution physique représente environ 20% de tes ventes. Tu es référencé dans une dizaine de points de vente avec des réseaux comme "Terre de Running" par exemple, mais tu as des ambitions fortes de tripler ton réseau l'année prochaine. Est-ce que tu peux me donner les clés pour développer ta présence dans les réseaux de distribution ?

  • Flavien THOUROUDE

    Wow, grosse question et on est en plein dans le sujet. Non mais écoute, ça a été de gommer toutes les imperfections qu'on a pu avoir par le passé. Les premiers vendeurs qu'on est allé voir, on est arrivé avec une offre qui était très restreinte. Des produits qui n'étaient peut-être pas suffisamment techniques par rapport aux concurrents. Et quand je dis aux concurrents, on se compare à des "Nike", des "Asics", des "Adidas", parce que c'est frontalement face à ces marques-là qu'on est comparé par les acheteurs, les responsables de boutique. Le but, ça a été depuis le day one, les premiers jours, noter toutes les objections qu'on avait sur nos produits. Donc on parlait de ce défocus au début du podcast sur t-shirt, sur chaussettes. On a vraiment choisi, et ça c'était dur aussi de dire, on arrête de vendre les shorts, même s'ils partent bien, les t-shirts, auprès de nos revendeurs en l'occurrence. Ça on le garde pour la boutique. On va mettre toute l'énergie sur nos chaussettes, puisque c'est ce qui est en lien avec l'ADN de la marque, omole, sur lequel on a une histoire qui est facile à véhiculer. Et on va essayer d'apporter de la clarté sur chaque maillon, sur chaque étape, et réduire, enlever les frictions, les objections. Donc très concrètement, Bomolet, chaussettes, comment on peut être un expert de la chaussette ? En faisant des collaborations avec des athlètes pour développer, améliorer nos chaussettes. Donc on met de la co-création pour développer ces chaussettes. On va approfondir la gamme, parce qu'au début on avait une paire de chaussettes hautes, une paire de chaussettes basses... C'est un peu restreint. Donc il faut approfondir la gamme pour celles et ceux qui ont envie de travailler le référencement, faire des descentes. Et puis derrière, de pouvoir réduire les frictions liées à la vente. Donc on avait par exemple un packaging, ça c'est une exclu au moment où je te parle. qui est sans ouverture. Aujourd'hui, nos plus gros concurrents français et étrangers ont des packagings avec ouverture, ce qui permet aux revendeurs de enlever la chaussette et d'être beaucoup plus dans la théâtralisation pour exposer le produit, le faire toucher au client. Bon ben, en fait, il ne s'agit pas de réinventer la roue, ce qu'on a peut-être essayé de faire au début, qui a pu permettre, avec un peu de panache, de trouver des bonnes pratiques, notamment sur le web, sur LinkedIn et compagnie. Mais il y a des choses où il faut quand même rester sur l'essentiel. Le monde du physique, en général, les réponses sont déjà toutes données par ceux qui sont sur le terrain et on a donc gommé toutes ces imperfections. Faire une bonne offre, beaucoup plus de clarté sur les catalogues, sur le déploiement, la PLV de comptoir, les packagings, les offres promotionnelles. Et puis voilà, écouter, parler beaucoup à nos clients en amont, nos revendeurs. Et puis voilà, s'adapter à ceux qui nous font déjà confiance, voir comment on peut... perfectionner tout ça et puis ensuite évidemment d'aller chercher les 250 autres spécialistes qu'on a identifié sur le territoire français à coup de panache de d'histoire de dotation voilà d'essayer de leur montrer que Bomolet vaut le coup et a une place à défendre sur le marché de la chaussette.

  • Arnaud THIZY

    J'aime bien ce côté back to basic, finalement tu te sers du réseau pour avoir des insight, alors pas forcément client, mais vendeur, et pour améliorer ton packaging, améliorer ta stratégie commerciale, et vraiment cette logique de co-création dont tu parlais avec les athlètes, je le retrouve un peu en filigrane avec le réseau de distribution. En parlant d'athlètes, tu as réussi un tour de force de recruter, pas n'importe quel athlète, mais le champion du monde d'athlétisme de 800 mètres, Pierre-Ambroise BOSSE, comme égérie de ta marque. C'est bien l'histoire d'une rencontre humaine et professionnelle. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus, Flavien ? Et au-delà de l'histoire, quel bénéfice tu as pu en tirer ?

  • Flavien THOUROUDE

    Déjà, c'est une chance, effectivement, parce que pour moi, l'athlétisme, c'est quelque chose que j'ai beaucoup plus pu regarder à la télé que de le pratiquer, puisque je suis arrivé sur le tard, sur le running et vraiment sur les courses sur route, 10 kilomètres, semi, marathon. Pierre-Ambroise, je le connaissais comme beaucoup, je l'ai découvert comme beaucoup pour le grand grand public et pour le coup je m'inclus dans cette partie-là. En 2017, à l'occasion des Mondiaux à Londres, où il nous fait un départ et une course d'anthologie, champion du monde avec évidemment des interviews remplies de panache, sans langue de bois. Et coup de cœur évidemment comme beaucoup sur le personnage, mais on s'est resté assez loin sur le sujet. Et puis écoute... J'ai eu l'opportunité, finalement, 4, 5, 6 ans plus tard, de rencontrer son plus fidèle acolyte, Bryan CANTERO, qui est un ancien athlète sur 1 500 mètres. Et il se trouve que quand on a lancé Bomolet, la première année, on s'est mis à faire quelque chose qui est considéré comme un défocus d'ailleurs. C'est qu'on est allé, et nous, qui pour autant faisions du sens, à savoir faire des activités dans le physique, puisqu'on était une marque née sur le web. Et donc on... On allait courir et ramasser des déchets, donc faire ce qu'on appelle du plogging ou des eco-runs... E t avec Bryan, on s'est mis à faire ça des dizaines de fois, organiser des petits événements à 20, 30 sur la semaine. Donc c'est des choses qui prenaient du temps sur d'autres tâches dans le développement de la marque. Et puis, un sujet en appelant un autre, Brian a voulu professionnaliser, développer de façon beaucoup plus structurée ses plogging auquel on a toujours répondu présent. On était là quand on était que cinq au début et qu'en fait il y avait juste que nous. Puis on a réussi à faire grossir le mouvement, les actions notamment sur Lyon, on en a fait sur Paris etc. Et Brian a voulu en fait mettre en avant un athlète, faire venir un athlète pour les sensibiliser à cette cause. Il était ami de longue date avec Pierrot et lui a proposé de participer à cette édition et c'est là où on a eu une première rencontre qui a reposé sur le feeling, l'humain, l'action, la cause. Et ça a été un coup de cœur, un coup de cœur quasi immédiat de part et d'autre, je pense. Et le temps a passé en fait. On a laissé clairement faire les choses. Et à un moment donné, on a eu un alignement des planètes où Pierre n'avait plus de sponsor, en tout cas sur la partie chaussettes, textiles. Et on lui a proposé donc une collaboration. On n'avait pas grand-chose à lui offrir, clairement,q que ce soit financièrement, monétairement. On n'allait pas lui donner du succès. On l'avait fait. des fonds pour financer sa saison. Mais il était à une période où il a eu aussi envie de s'engager pour la planète. Et donc on a eu un alignement des planètes qui est difficilement... qui est dur à reproduire parce qu'effectivement il n'y avait pas d'agent, il n'y avait pas d'intermédiaire et c'était juste la rencontre. On a voulu vraiment écrire une belle histoire et effectivement avec Pierre, démocratiser ce savoir-faire français qu'on a pour faire des vêtements qui vont plus vite. Et si un champion est capable de porter du textile fabriqué en France à partir de... de bouteilles plastiques et d'une jeune marque, ça montre bien aussi que la performance ne résulte pas juste du textile comme les grandes marques le laissent penser, même si c'est de bonne guerre, j'ai envie de dire, mais aussi et surtout de ce que chaque individu peut faire sur le terrain, à savoir s'entraîner, bien manger, bien dormir. Et c'était aussi ce message-là qu'on avait envie de porter à travers Pierre et aussi à travers les partenaires qui nous font confiance pour développer nos produits. Et ce qu'on en retire évidemment, au-delà d'une belle aventure et d'une amitié, c'est d'un point de vue marque, une crédibilité. Quelles que soient les retombées business, les gens nous prennent forcément beaucoup plus au sérieux. On est les mêmes pourtant, mais on se rend bien compte que ça fait office de réassurance et que ça nous a bien aidé aussi par la suite pour véhiculer le message et peut-être crédibiliser ce qu'on faisait.

  • Arnaud THIZY

    Donc une belle histoire, une belle rencontre, des opportunités que tu es allé chercher, que tu as créées. Donc ça illustre bien, je pense et le parcours de Bomolet et ta personnalité, tu es très dynamique, tu incarnes cette marque, tu multiplies les initiatives, parfois un peu trop, mais c'est le défaut et tu es en train de te refocus. Une question d'un auditeur : Aujourd'hui, les chaussettes Bomolet sont sur un segment très précis, les runners. Comment demain tu comptes te développer pour... peut-être rester sur ce segment-là, mais j'imagine que si on est à trois paires par runner, c'est déjà pas mal. C'est un coût relativement élevé puisqu'on parle de chaussettes à 25 euros. Quelle est ta stratégie de développement autour de la chaussette ?

  • Flavien THOUROUDE

    Le marché de la chaussette, effectivement, il est énorme puisqu'il y a 13 millions de coureurs donc il y a autant de personnes qui, a priori, portent des chaussettes, sauf exception. On voit toujours des coureurs qui font un marathon nu-pied mais évidemment, toujours sur le segment du coureur, on se rend compte qu'il y a des sports qui sont complémentaires, des sports connexes. Je pense notamment au triathlon, je pense au cyclisme, purement et simplement. Je pense à la randonnée aussi, qui est un sport depuis toujours, mais qui est de plus en plus en vogue aussi. Bref, l'outdoor se porte très bien sur le marché français et le marché européen, donc la priorité pour nous aujourd'hui, évidemment, c'est de consolider cette expertise sur le running, parce que c'est quelque chose sur lequel... On pousse à rude épreuve nos textiles et j'aime bien me dire qu'avant d'aller chercher, on m'a déjà posé la question de faire du prêt-à-porter typiquement, la chaussette de ville. J'ai bien envie de dire que Bomolet aujourd'hui, on l'a collé à cette image-là et c'est dans notre ADN, le goût de l'effort, de la performance. Et en fait, plus on sera capable de pousser nos chaussettes dans leurs retranchements, plus on sera capable aussi de légitimer notre arrivée sur des marchés peut-être un peu moins "techniques". Donc vraiment, on est sur le marché de l'outdoor qui est dans le viseur à horizon 3 à 5 ans. Et d'élargir petit à petit parce qu'on se rend compte qu'on a des produits, typiquement, on a notre chaussette fine et ultra respirante qui est très pertinente et déjà portée par des coureurs sur le vélo. Parce que la chaussette ne descend pas, elle apporte toutes les propriétés qu'on peut attendre quand on est sur un vélo et d'une bonne paire de chaussettes. On a des coureurs qui l'utilisent sur la randonnée aussi et donc, entre le trail, la randonnée et le vélo on a déjà trois beaux terrains de jeu supplémentaires. Et après, effectivement... On verra où le vent nous mènera.

  • Arnaud THIZY

    Ormis la technicité des produits, qui est un argument de vente assez fort, tu as parlé des ambitions potentiellement européennes. Vous êtes une marque qui est made in France. Est-ce qu'aujourd'hui, le made in France est un facteur d'achat ? Et est-ce que demain, si tel est le cas, il pourrait devenir un facteur de préférence si vous souhaitez partir à la conquête du monde ?

  • Flavien THOUROUDE

    Aujourd'hui, 80% des gens qui sont sondés veulent consommer local. Maintenant, il y a quand même une dissonance entre ce que les gens disent et ce que les gens font. On se rend compte que le comportement d'achat ne se traduit pas autant que ce que les gens disent parce que forcément, si 80% des gens veulent consommer en circuit court, France ou même Europe, et c'est un critère de préférence, le prix va être là pour venir encadrer cette volonté d'achat et les gens sont globalement prêts à augmenter le prix. Le prix de 10%, 15%, 20% grand maximum pour acquérir un produit qui serait plus local, plus responsable en ce sens. Malheureusement aujourd'hui, produire en France par exemple, ça coûte beaucoup plus cher. Donc on se rend compte que dans l'équation, on ne va pas pouvoir satisfaire tout le monde par ce biais-là. Et on se rend compte aussi, et ça c'était une fausse croyance, parce qu'entre ce que nous on voulait faire, à savoir faire du circuit court et du Made in France une évidence. On s'est rendu compte à postériori que, notamment dans le sport, je ne vais pas dire qu'on s'en moque, mais évidemment il y a des convictions de chacun, mais ce que les gens veulent quand ils vont courir, c'est mettre du budget dans un produit qui va les suivre sur des kilomètres. Il n'y a rien d'autre. L'éco-responsabilité, oui, mais en fait, ce qui fait la durabilité du produit aussi, c'est une définition qui est tout à fait personnelle, ou en tout cas sur laquelle on peut débattre. Il y a le circuit court, effectivement, il y a le choix des matières, et il y a surtout la durabilité. La durabilité fonctionnelle du produit, est-ce que le produit va durer dans le temps ? Concrètement, comment on juge ça nous en tant que marque de chaussettes ? Combien de temps tu vas porter ta chaussette ? Sur combien de kilomètres tu vas pouvoir la porter avant qu'il puisse y avoir, comme n'importe quelle paire de chaussettes, des formes d'usure ? Et la durabilité émotionnelle. Et on essaie aussi de travailler sur cette durabilité émotionnelle tant auprès des revendeurs que de nos clients. C'est-à-dire dans une période où tout va vite et on clique, on achète et on reçoit nos produits en 24 heures. On se rend compte aussi qu'en fait on n'est pas vraiment dans le manque. En France on est quand même bien lotis. Évidemment il y a des inégalités, c'est pas simple pour tout le monde. Mais le textile si tu veux c'est un besoin qui est quand même assez rapidement assouvi. Et quand on regarde notre armoire, qui que ce soit, on va utiliser au maximum que 30% de notre armoire. Donc il s'agit de répondre à la question parmi ces 30%, quels sont les produits que tu vas vraiment porter ? Pourquoi tu les portes ? Pourquoi les autres tu ne les portes pas ? Et c'est ce qui aussi nous drive. à sortir les produits les plus techniques possibles et apporter à travers l'histoire et expliquer ce qu'on fait cette durabilité émotionnelle de créer un attachement aux chaussettes Bomolet. Pour l'instant, je touche du bois, mais pourvu que ça dure.

  • Arnaud THIZY

    Si on se projette dans plusieurs années, dans 5 ans, challenge, qu'est-ce que sera Beaumolet ? Question difficile.

  • Flavien THOUROUDE

    Écoute, en vrai on a vraiment envie d'accompagner les coureurs, de les équiper de la tête aux mollets mais surtout des mollets. Donc je ne vais pas essayer de reproduire le piège, de me laisser rêver jusqu'où on peut aller, notamment au niveau textile, parce que ça c'est plus le côté cœur. Mais ce que j'espère c'est qu'on sera déployé d'un point de vue distri dans l'intégralité des revendeurs spécialistes en France, de travailler main dans la main avec ces acteurs qui aujourd'hui... se battent et bataillent pour faire aussi découvrir des nouvelles marques et à qui on doit beaucoup sur les dix premières enseignes qui nous ont fait confiance. Évidemment, toucher de plus en plus de coureurs. Aujourd'hui, on a plus de 4 000 paires de mollets qui nous ont fait confiance. J'espère qu'on sera... Il y a 13 millions de coureurs en France d'après la FFA. Si on peut ne serait-ce en avoir que un million, ce sera déjà un bon début pour initier le changement.

  • Arnaud THIZY

    C'est tout ce que je te souhaite. Plus de retail, plus de distribution, toujours la même histoire. Plus de coureurs et plus de mollets affûtés. Merci Flavien pour cette interview. Merci de nous avoir fait découvrir cette marque, ses enjeux, notamment autour de la distribution et ce retour d'expérience. Ce podcast a été créé par Altavia Aura et produit par la société "Little Bird". On se retrouve bientôt pour découvrir d'autres marques, découvrir d'autres expériences, d'autres retours d'expérience sur le retail et un nouvel épisode des sessions Retail Sessions ou Digital. Merci, à bientôt.

  • Flavien THOUROUDE

    Merci Arnaud, à bientôt.

Chapters

  • Introduction à Bomolet et à Flavien Thouroude

    00:00

  • L'histoire de Bomolet et ses valeurs fondamentales

    00:55

  • Défis et stratégies de développement produit

    02:38

  • Focus sur le digital et l'importance des réseaux sociaux

    07:15

  • Stratégies de distribution et collaborations avec des athlètes

    09:54

  • Vision future et ambitions de Bomolet

    17:45

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