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Fidélisation client : stratégies innovantes pour un retail responsable et rentable

Fidélisation client : stratégies innovantes pour un retail responsable et rentable

21min |29/10/2024
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Fidélisation client : stratégies innovantes pour un retail responsable et rentable

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21min |29/10/2024
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Description

87 % des Français déclarent être inscrits à au moins un programme de fidélité, et ce chiffre dépasse les 94 % dans les secteurs de la grande distribution et de la restauration. Face à la hausse des coûts d’acquisition client, de nombreux retailers revoient leurs programmes et stratégies de fidélisation. Aux États-Unis, Walmart résiste efficacement à Amazon en expérimentant et déployant des services et initiatives innovants autour de la fidélisation, comme le programme Walmart+. Cette approche croise intelligemment fidélité, data et intelligence artificielle. En France, l’augmentation de la complexité dans ces domaines exige des choix stratégiques bien pensés et une pédagogie claire pour expliquer ces évolutions aux équipes sur le terrain. Ce sont eux, en effet, les premiers points de contact avec les clients et les garants du succès du programme de fidélité, qui peut devenir un levier de recrutement, d'activation commerciale et de génération de trafic en ligne et en magasin.

Aujourd’hui, Arnaud THIZY se fait un plaisir de recevoir Marlène BOURG, Fondatrice de MB STRATEGIES COMMERCE et experte en accompagnement des commerçants sur l’un des enjeux actuels des retailers : la fidélisation.
Dans un monde du retail en constante évolution, où les coûts d'acquisition des clients atteignent des sommets et où la concurrence se renforce, la fidélisation devient un enjeu stratégique incontournable. Marlène, nous éclaire sur l'importance cruciale des programmes de fidélité. Elle nous explique pourquoi un client fidèle coûte moins cher à acquérir et génère un chiffre d'affaires plus conséquent, faisant de la fidélisation un levier essentiel pour la rentabilité des marques.


Elle souligne la nécessité de définir des objectifs clairs et mesurables pour les programmes de fidélité. Elle insiste sur l'importance de comprendre le comportement des clients, afin de créer des offres sur mesure qui répondent à leurs attentes. De plus, l'implication des équipes de terrain dans la mise en œuvre de ces stratégies est primordiale pour garantir leur succès.


L'épisode aborde également les défis liés à la gestion des données clients, un aspect fondamental pour optimiser les programmes de fidélité. Marlène évoque l'importance de former les équipes pour qu'elles puissent tirer parti des solutions technologiques disponibles et ainsi maximiser l'activation commerciale.


Enfin, Marlène partage sa vision des tendances futures dans le domaine de la fidélisation. L'intégration de l'intelligence artificielle et des valeurs sociétales dans les programmes de fidélité sera déterminante pour créer des expériences client mémorables.


Ne manquez pas cet épisode riche en enseignements, où vous découvrirez comment la fidélisation peut transformer votre approche marketing et renforcer votre position sur le marché. Rejoignez-nous pour explorer ces thématiques passionnantes et découvrir les clés du succès dans le monde du retail !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud THIZY

    87% des français déclarent être inscrits, au moins, à un programme de fidélité. Et ce chiffre monte à plus de 94% dans la grande distribution et la restauration. A l'heure de l'explosion des coûts d'acquisition des clients, de nombreux retailers activent des refondes de leurs programmes et leurs stratégies de fidélisation. Aux USA, Walmart résiste formidablement bien à Amazon en testant et en activant de nombreux services et initiatives autour de la fid. Notamment comme le programme Walmart Plus, qui est extrêmement innovant et malin dans le croisement de la fidélité de la data et de l'IA. Avec cette complexité croissante, il est plus que jamais nécessaire de faire le bon choix, et ensuite de faire preuve de pédagogie pour expliquer ces choix et les porter au réseau. Car ce sont eux les premiers points de contact, ce sont eux qui sont les premiers garants de votre programme de fid pour en faire une arme de recrutement, pour en faire une arme d'activation et pour en faire une arme de trafic. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Marlène, Marlène BOURG, qui est spécialisée dans l'accompagnement des commerçants sur l'un des sujets du moment des retailers, la fid : la fidélisation. Bonjour Marlène.

  • Marlène BOURG

    Bonjour Arnaud. Merci beaucoup de m'accueillir sur ce podcast. Je suis ravie d'être présente pour parler de mes deux passions, le retail et la fidélisation.

  • Arnaud THIZY

    Et bien ça tombe bien, si tu devais te présenter en deux mots, en quelques mots, et surtout d'où viens-tu ? Mais pourquoi les gens doivent te croire sur parole ?

  • Marlène BOURG

    Alors, je viens d'où ? Je suis Marlène Bourg, j'ai fondé MB Stratégie Commerce il y a quelques temps maintenant. J'élabore des stratégies de fédéralisation pour les entreprises. Et l'objectif bien sûr c'est qu'ils gagnent du chiffre d'affaires, de la rentabilité et de nouveaux clients. Je viens de Saint-Etienne. Et oui, une jolie contrée que tu connais un petit peu d'ailleurs.

  • Arnaud THIZY

    À peine.

  • Marlène BOURG

    Mais avant tout ça, c'est très important pour le sujet qui nous intéresse, j'ai travaillé plus de 20 ans dans le milieu de la franchise, aux côtés des retailers, au quotidien, des franchisés, donc je connais plutôt bien le domaine.

  • Arnaud THIZY

    Donc on peut te faire confiance. Je crois. Et bien allez, c'est parti. Rentrons dans le vif du sujet. Est-ce que tu peux nous expliquer Marlène, pourquoi la fid aujourd'hui est plus que jamais cruciale ? Pour un réseau de distribution, qu'il soit franchisé ou succursal, dans le contexte actuel du retail ?

  • Marlène BOURG

    C'est une carte en plus dans un jeu qui se complexifie pour les retailers. Les coûts d'acquisition qui montent en flèche, les charges qui augmentent, le pouvoir d'achat aussi des clients qui est un peu à la baisse, la concurrence aussi qui est quand même assez féroce. On a déjà fait pas mal d'investissements post-Covid pour contrer l'avènement du e-commerce et s'en faire plutôt un allié. Dans tout ça, on cherche un peu des marges et la fidélisation, effectivement, c'est pour moi un des leviers les plus puissants pour atteindre cet objectif notamment.

  • Arnaud THIZY

    Super. Tu as la chance d'avoir été sur le carrelage, comme on dit dans le retail. Tu étais chef de secteur, tu étais animatrice de réseau, responsable du développement et de la promotion des ventes. Est-ce que tu peux nous dire quels sont les principaux arguments que tu utilises quand tu dois convaincre un réseau de distribution sur l'importance de mettre en place une stratégie de fidélisation ?

  • Marlène BOURG

    Alors je pourrais y passer des heures, mais j'en ai vraiment trois principaux qui parlent en général à peu près à tout le monde, quel que soit le secteur d'activité. C'est d'abord un client fidèle, c'est un client qui coûte 6 à 7 fois moins cher qu'un autre. Donc ça, ça veut dire : de la renta en plus. Un client fidèle, c'est en moyenne 67% d'achats en plus qu'un autre client. Donc ça, c'est du chiffre en plus. Et un client fidèle, il est susceptible de vous recommander jusqu'à plus 70% qu'un autre. Donc ça, ça veut dire des nouveaux clients presque gratuits. C'est rien qu'avec ces trois arguments-là, on a ce qu'il faut pour investir dans la stratégie de fidélisation pour moi. Il y en a plein d'autres, mais on n'a pas le temps.

  • Arnaud THIZY

    C'est très bien, on poursuivra dans une prochaine émission. En termes de méthodologie de mise en place, selon toi, c'est quoi les premières étapes à suivre pour réfléchir et mettre en place une strat de fidélisation quand tu es en tête de réseau ?

  • Marlène BOURG

    La première, c'est de fixer un objectif. On veut faire quoi ? C'est quoi l'objectif ? Augmenter le panier moyen, la renta indirectement ou directement, augmenter via le taux de fréquentation, il faut qu'il soit identifié, chiffré, mesurable, bien entendu. Ensuite, c'est d'aller fouiller dans son fichier client, il y a beaucoup de travail sur plein d'aspects, pour pouvoir à la fois le segmenter, pour bien comprendre ce que font les clients, leur comportement d'achat, pour nettoyer toute cette base de données, faire des segments, et puis aussi la questionner cette clientèle, en lui disant qu'est-ce qu'elle attend de nous, qu'est-ce qu'elle aimerait qu'on fasse en plus, ça peut quand même donner des orientations spécifiques, des insights hyper intéressants, et on le fait pas assez souvent, questionner ses clients. Une fois qu'on a fait ça, pour moi, il faut définir un plan d'action, le structurer, un rétro-planning, etc. On met en place, mais on ne déploie pas tout de suite. On le fait d'abord sur un pilote, par exemple, pour les franchisés, pour les réseaux de distribution intégrés, peut-être sur un ou deux magasins qui sont assez représentatifs de l'enseigne. Et puis, on voit ce que ça donne, on analyse les résultats. Une fois qu'on a vu les premiers résultats, éventuellement on ajuste, parce qu'on ne trouve pas le premier plan d'action parfait tout de suite. Il faut quand même ajuster, généralement. Et une fois qu'on a trouvé quelque chose qui marche bien, une bonne V1, on le met en place. On lance, on déploie, mais avant ça, très important, on forme. Il ne faut pas oublier de former les équipes, toutes les parties prenantes de l'expérience client. Et puis après, dans le temps, régulièrement, pas tous les deux jours, mais je dirais au moins une fois par an, on se repose la question de qu'est-ce qu'on pourrait faire de nouveau pour innover toujours au service de l'expérience client et de la fidélité du fichier.

  • Arnaud THIZY

    Tu as parlé de la mise en place de plans d'action. Dans ce cas-là, quels sont les indicateurs que tu suis ? Généralement, on pense tous au fameux RFM, le Ressence Fréquence Montant. Est-ce que, hormis cet indicateur-là, tu en as d'autres que tu suis de façon plus précise ou que tu conseilles de suivre quand on est un retailer ?

  • Marlène BOURG

    Bien sûr, le taux de rétention, le taux de réachat, le NPS score aussi, qui peut quand même vérifier justement si la stratégie permet d'alimenter le pipe de nouveaux clients. Le panier moyen, c'est un indicateur hyper précis qui permet quand même de vérifier si en fait les actions qu'on mène, notamment en termes d'utilisation des données pour être plus précis en termes d'offres personnalisées, permet d'augmenter justement ce panier moyen là. Et puis la valeur de durée de vie du client, bien entendu, sur la durée, ça va un peu avec l'ancienneté. Il y en a pas mal, mais c'est lié aux objectifs justement, donc ils peuvent varier dans le temps. Et ça, c'est plutôt sympa.

  • Arnaud THIZY

    Très bien. Quand tu étais à la tête des réseaux, quels ont été les principaux défis que tu as rencontrés lors de l'implémentation ? Et quand je dis défis, c'est difficultés. J'aimerais bien que tu me donnes quelques exemples concrets, histoire que nos auditeurs puissent bien comprendre ce qu'eux-mêmes sont en train de vivre certainement.

  • Marlène BOURG

    Probablement. Ce que j'allais dire, ça va bien leur parler, surtout les marketeux et le service informatique, parce que la première des difficultés, c'est probablement la gestion des bases de données clients, notamment. Parce que toutes les infos ne sont pas forcément centralisées, les systèmes d'information ne sont pas toujours centralisés. On a plusieurs logiciels qui travaillent ensemble, etc. Donc, un des premiers aspects, un des premiers défis, mais qui est super, comment dire, vertueux, pas que pour l'aspect fidélisation d'ailleurs, c'est vraiment d'unifier, de réconcilier toutes ces données pour avoir une base de données clean, propre, exploitable, au top. Et ça sert à tout le monde. Donc, à toute l'enseigne, pas que pour la fidélisation, je le dis, c'est vraiment de l'or en barre, les données, la data. Je pense à un autre défi quand on lance un projet, ça c'est vrai pour tous les types de projets, mais en particulier dans le domaine de la fidélisation, parce que c'est très transverse, tout le monde est impliqué. C'est aussi de concilier les attentes de tout le monde, à la fois du marketing, du service informatique, des prestataires extérieurs qui vont intégrer, évidemment, le terrain. Les équipes terrain, sur le terrain, elles attendent des choses. Donc il faut être quand même assez agile dans la gestion de ce type de projet, il faut être flex.

  • Arnaud THIZY

    Tu as parlé du terrain, crucial. Souvent, j'ai constaté pas mal de réticences, de résistances au changement, qui ne vient pas que du terrain, mais notamment du terrain. Et c'est hyper important d'embarquer un réseau de distribution lorsqu'il s'agit d'adapter une nouvelle stratégie de fid. Tu parlais de l'unification des données, c'est un des points clés, notamment sur les réseaux d'indépendants ou de franchisés. Comment toi, tu as réussi à surmonter cette résistance potentielle au changement, notamment dans les réseaux ?

  • Marlène BOURG

    Alors, plusieurs choses. La première, c'est vraiment d'impliquer. Que ce soit les équipes terrain intégrées ou défranchisées, il faut les impliquer dès le départ pour qu'ils soient partie prenante de la mise en œuvre de cette stratégie, qu'ils n'aient pas l'impression qu'on leur impose les choses, parce qu'ils ont quand même une expérience terrain qui est pleine de valeurs, ils ont des feedbacks à nous remonter, etc. Donc, c'est important de les impliquer dès le départ. Deuxièmement, je dirais, c'est de donner du sens. Comme pour tout, et quand on parle soit à des équipes terrain, soit à des franchisés, leur dire ce que ça va leur rapporter, un peu en sonnant trébuchant, je ais être un peu pragmatique, ça parle à tout le monde. Donc si on a testé avant sur un pilote ou sur un magasin témoin, si je puis dire, on a des chiffres à donner. Donc on monte carte blanche et on explique combien ça peut rapporter, si tu suis ça, si tu mets en place ça. Et puis très important, et j'insiste beaucoup pour les réseaux intégrés, mais aussi pour les franchisés, parce que c'est une étape qui est souvent sous-estimée, parce qu'il y a différents niveaux de perception de l'importance d'un projet, et de parcours pro aussi, d'expérience, de compétences tout court, c'est la formation. Et là, il faut vraiment passer du temps sur la formation, il faut qu'elle soit hyper quali, il faut donner les clés au terrain notamment, pour être le meilleur relais du nouvelle stratégie de fidélisation. Et il faut y passer du temps. Et ce que j'aimais bien faire, moi, c'était de trouver notamment en franchise, on a souvent des franchisés qui sont plus ambassadeurs, qui sont très corporate pour l'enseigne, qui sont à l'image de l'enseigne, les franchisés qu'on aime bien. Et bien ça existe aussi sur le terrain dans les réseaux intégrés, trouver des ambassadeurs en fait, qui deviennent des relais entre la tête de réseau et le terrain et qui font un peu le lien et généralement ça fonctionne bien.

  • Arnaud THIZY

    On a parlé des réticences du réseau à implanter une nouvelle strat de fid, mais j'aimerais que tu fasses l'autre côté de la pièce, c'est-à-dire en quoi le réseau peut avoir une opportunité, peut être clé dans le fait de mettre en place, animer un programme de fid et en quoi un magasin à un autre, tu peux avoir des différences fondamentales.

  • Marlène BOURG

    Pour moi, c'est surtout le magasin qui est partie prenante de cette expérience-là, parce qu'on est dans la relation humaine et c'est ce qui va faire toute la différence. D'ailleurs, c'est hyper visible, en particulier dans le milieu de la franchise, parce qu'entre un point de vente franchisé avec la même offre, à peu près la même chose, d'un magasin à un autre, on a de vraies grosses différences, concrètement, sur le panier moyen, par exemple, ou sur le nom d'article. dans le ticket, parce qu'ils sont quand même libres de leur prix. Donc on va plus parler du nombre d'articles sur le ticket, parce qu'on a des équipes qui sont, pour certaines, mieux formées, ou qui vont bien, qui fonctionnent bien, qui sont plus heureuses dans leur métier, et du coup, elles sont capables de vendre mieux, plus, et de faire que les clients reviennent. Et c'est vraiment, ça peut être du simple au double, d'un magasin à un autre. Donc ils sont clés, les magasins, dans l'expérience client.

  • Arnaud THIZY

    J'ai envie de te proposer un petit challenge, quand je t'écoute.

  • Marlène BOURG

    Aïe.

  • Arnaud THIZY

    Tu parles d'ambassadeurs. Imagine, tu es à la tête d'un réseau. Tu dois pitcher à ton réseau pour trouver tes ambassadeurs. Et en deux, trois minutes, tu dois leur raconter l'intérêt de mettre en place le nouveau programme de fid que tu proposes, toi, en tant que directrice marketing. Et tu devais leur faire un pitch. Tu acceptes mon challenge ?

  • Marlène BOURG

    Alors je l'accepte. Je ne sais pas si je vais le relever totalement, mais je vais essayer en tout cas. Alors, admettons, je suis devant les équipes.

  • Arnaud THIZY

    Convention.

  • Marlène BOURG

    Convention, ok. J'ai trouvé, j'ai un truc super intéressant à vous dire, j'ai trouvé le moyen de vous faire gagner plus de chiffre d'affaires, plus de rentabilité et plus de clients. Ce moyen-là, je suis sûre que vous l'attendez tous, si vous en avez marre de voir vos marges baisser, d'avoir à investir beaucoup pour faire venir de nouveaux clients dans vos magasins. Et en fait, il est hyper simple à mettre en place, pas forcément, mais il est assez vertueux pour plein d'autres aspects. Et ce système-là, c'est la fidélisation en fait. Alors vous allez me dire, oui je sais Marlène, j'essaie toujours de récupérer des avis, d'ailleurs j'ai 4,8 sur 5 sur Google, mais ça ne s'arrête pas du tout à ça en fait, ça va beaucoup plus loin que ça la fidélisation. Donc mettre en place une stratégie de fidélisation personnalisée, enchanter l'expérience de vos clients, ça va vous permettre de développer votre chiffre d'affaires, votre rentabilité, générer de nouveaux clients en faisant de vos clients actuels des ambassadeurs et surtout de vous différencier de la concurrence. Donc, qui a envie d'embarquer ? Qui a envie de se lancer avec moi ? J'ai besoin de vous. On est tous partie prenante de cette expérience client. Je ne sais pas, tu en penses quoi ?

  • Arnaud THIZY

    Bien, tu m'as embarqué.

  • Marlène BOURG

    Tant mieux.

  • Arnaud THIZY

    Super, super. Bon, challenge relevé.

  • Marlène BOURG

    Merci, c'est gentil.

  • Arnaud THIZY

    Si tu te projettes un petit peu, non pas aujourd'hui, mais plutôt demain, après-demain, selon toi, comment tu vois l'évolution des programmes de fid ? Quelles sont les grandes tendances qui vont émerger ? On parle aujourd'hui beaucoup d'IA, par exemple. Ce que j'aime bien dans ton propos juste avant, c'est que tu as plutôt insisté sur les basiques, plus que sur l'innovation. Mais selon toi, comment tout ça va évoluer ?

  • Marlène BOURG

    Alors effectivement, tu as raison, c'est un sujet que j'ai abordé dans le cadre d'un guide. de la fidélisation que je viens juste de sortir, donc c'est chouette. Et évidemment, il y a l'IA, on est obligé d'en parler parce que l'hyper personnalisation de la relation, ça fait partie vraiment de la relation client et c'est comme ça qu'on peut se différencier en analysant les comportements d'achat, les préférences d'achat, etc. La façon d'acheter du client et en lui proposant des offres hyper personnalisées qui lui parlent à lui. Et ça, c'est beaucoup plus possible, facile, aisé, entre guillemets, grâce à l'IA et à la big data. Et c'est important parce que personnaliser la relation, c'est aussi considérer son client. Et on est tous des êtres humains, on a besoin de considération. C'est ce qui fait la diff. Un autre point hyper important, c'est l'expérience client. Parce que juste offrir des remises, des points, cumuler des points, etc. Ce n'est pas extrêmement intéressant. C'est sympa d'avoir des offres, on apprécie tous. Mais c'est aussi créer une vraie expérience. Et pour le coup, le magasin physique a vraiment son épingle à tirer du jeu. Et il faut savoir faire vivre des choses, ressentir des émotions à nos clients parce que ça permet de créer une relation particulière qui nous aide un petit peu et c'est comme ça qu'on les fidélise je pense par exemple alors c'est pas tout nouveau mais à sephora qui propose des soirées gold à ses plus grands ses clients qui dépensent le plus je crois que pour arriver à l'avoir c'est 1500 euros par an quand même, c'est pas rien et voilà ils privatisent des points de vente pour faire venir leurs clients google comme il les appelle et on passe un chouette moment on a aussi des remises des promos mais on vit des on partage on voit un coup on mange un morceau ensemble, il ya des embattre ambassadrice de marque on peut tester des choses, on vit une expérience. Donc ça fidélise vachement. Un autre élément qui est important pour moi, c'est toute la partie d'intégrer dans les programmes de fidélisation les aspects sociétaux, type développement durable ou inclusivité. Ça, on le voit, c'est très important pour les nouvelles générations, donc nos consommateurs actuels et à venir, quand même, qui sont très sensibles à ces sujets-là. Et inciter, à travers le programme de fidélisation, les clients à mettre en valeur ces valeurs-là, eh bien, ça se fait de plus en plus. Il y a Zalando qui s'est mis déjà un peu dessus. Ce n'est pas un retailer, mais en termes de e-commerce, ça donne un exemple. Et les enseignes essayent de s'y mettre un petit peu plus. Alors attention au greenwashing ou à ce genre de... Parce que là, il faut que ça fasse partie des valeurs d'enseigne quand même et que ce soit pas juste à travers le programme de fidélité, soit plus largement imprégné dans la façon de travailler de l'enseigne. Et le dernier point qui me vient à l'esprit, c'est aussi des programmes qu'on appelle communautaires. Et notamment, je pense à un exemple très récent qui est sorti d'une évolution de programme de fidélité d'une marque française, Kiabi en l'occurence, qui a fait évoluer son programme de fidélité cet été pour faire en sorte que les points de fidélité puissent être partagés à tous les membres de la famille. C'est super chouette, c'est hyper pratique, c'est super smart aussi parce que du coup toute la famille doit prendre le programme de fidélité donc du coup c'est chouette et en plus ça crée ce côté communautaire où en fait Kiabi essaie d'être l'enseigne, prête à porter ou de vêtements. petit prix de toute la famille et là on crée une communauté qui est la famille. Il y a aussi Sport 2000 qui fait ça, dans leur programme de fidélité, on peut cumuler des points supplémentaires en relevant des challenges sportifs. Donc ils incitent leurs clients à pratiquer du sport, à se challenger, à se dépasser et du coup ils créent une communauté de vrais sportifs qui s'arrachent entre guillemets pour vraiment devenir des vrais sportifs, pas des athlètes forcément, des vrais sportifs, ça fait la différence, entre guillemets, avec Decathlon, qui est plutôt l'enseigne familiale, démocratisant, l'accès au sport. Voilà, c'est les quatre exemples principaux que j'ai en termes d'innovation et de tendance sur le marché de la fidélisation.

  • Arnaud THIZY

    Super, effectivement. Parmi beaucoup de nos clients également, aujourd'hui, ils se posent des questions sur l'évolution, la révolution autour des programmes de fid. À tous ceux qui se posent ces questions, tu leur donnerais quoi comme conseil avant de se lancer dans une refonte potentielle de leur programme de fid ?

  • Marlène BOURG

    De partir du départ, les clients. Vraiment d'aller questionner sa base client, de savoir ce qu'ils attendent de nous, dans le détail, dans la granularité, c'est vraiment bourré de valeur. Pas que pour cet aspect-là de la fidélisation, mais c'est eux qui vont orienter. les choix stratégiques potentiellement d'une enseigne. Et puis derrière, tout de suite, c'est de fixer des objectifs chiffrés. Parce que ça, il faut quand même qu'on puisse mesurer l'impact des choix qu'on fait. C'est hyper important, sinon on ne peut pas décider s'ils sont bien, on ne peut pas ajuster, on ne peut pas améliorer. Mais d'abord, partir du client, toujours avoir cette focus client.

  • Arnaud THIZY

    Donc ne pas faire un travail en chambre, comme on fait souvent, entre marketer, communiquer, partir du terrain et penser objectifs chiffrés. Toujours. Bon, super. Ok. J'ai une question qui nous a été soufflée par un auditeur. Les programmes de fid aujourd'hui sont effectivement massivement conçus par une enseigne. Il y a eu quelques tentatives de regroupement de plusieurs anciennes, plusieurs marques. Je pense au programme de Danone il y a quelques années, par exemple, pour faire des opé plutôt promotionnelles. Est-ce que toi tu vois un intérêt ou pas de mettre en place des programmes de fid multi-enseignes et multi-marques ?

  • Marlène BOURG

    Alors oui, évidemment. Quand on fait du marketing, on sait que le partenariat, le co-marketing, c'est toujours plus rentable. Associer ses audiences, ses fichiers clients, c'est toujours du bonus. Je pense qu'il y a des stratégies qui réfléchissent à ça, mais notamment la vraie problématique, en tout cas le défi technique, c'est plutôt un défi technique plutôt qu'un problème d'envie, dans la plupart des cas, c'est justement la gestion de ces données. Qui a fidélisé, qui a participé à la fidélisation et comment on redistribue du coup les gains de la fidélisation. Et c'est, il faut vraiment avoir au niveau technique le parcours client, par où il est passé, qui a payé pour l'avoir en premier et après le proposer à l'autre et globaliser, etc. Faire ces échanges d'informations et répartir en fait le bénéfice entre les différents acteurs, c'est là que se pose la plus grosse difficulté technique. Mais je suis pratiquement sûre qu'on trouvera des solutions. Je pense que c'est même un enjeu majeur pour les grands groupes. Pour gagner vraiment en rentabilité, ce serait une très bonne idée.

  • Arnaud THIZY

    Depuis 3-4 ans environ, il y a eu l'apparition de systèmes de cashback, donc digitaux, qui permettent finalement d'avoir des achats, de faire des achats et donc de constituer une cagnotte à dépenser dans d'autres retailers. Est-ce que tu as un avis sur la question, sur la généralisation potentielle de ce type de démarche ?

  • Marlène BOURG

    C'est sympa. Mais ça participera... Pour moi, c'est pas le meilleur... Comment dire ? Ça va chercher une partie de la population, des consommateurs par exemple, qui vont chercher toujours le prix. Ça ne va pas forcément servir des objectifs de relations durables, long terme avec une marque. Parce que là, on ne cherche que le prix, ce qui est très bien. Ça peut être une stratégie pour un certain nombre d'enseignes ou de marques. Mais si on veut créer une vraie fidélité, c'est un attachement particulier. Et là, il faut de l'expérience client, ce n'est pas que du prix. Donc pour moi, ça ne suffit pas. C'est un des leviers pour répéter, pour augmenter le taux de réachat peut-être. Mais ce n'est pas de la fidélité pour moi.

  • Arnaud THIZY

    Donc ça illustre bien finalement les deux grands pans de la fidélité. Souvent il y a des avantages transactionnels d'un côté, et de l'autre côté des avantages serviciels ou relationnels. Et c'est souvent le bon équilibre entre les deux qui permet de créer de la fidélité à long terme et pas à court terme.

  • Marlène BOURG

    Et c'est de passer, pour y arriver, il faut passer de ce que tu disais, de la partie transactionnelle à la partie émotionnelle. On n'achète pas que avec notre porte-monnaie, on achète beaucoup avec nos émotions. Et si on arrive à créer ça en tant qu'enseigne, on a tout gagné.

  • Arnaud THIZY

    Merci Marlène, ton éclairage a été très intéressant et complémentaire à tout ce qu'on peut apporter.

  • Marlène BOURG

    Merci à toi Arnaud pour l'invitation et à Altavia, c'était super sympa et j'ai hâte d'écouter les prochains épisodes à venir.

  • Arnaud THIZY

    Merci JS également, car ce podcast a été créé par Altavia Aura et produit avec la société Little Bird. On se retrouve bientôt pour un nouvel épisode des sessions retail ou digital. Merci de nous avoir écoutés, à très vite !

Chapters

  • Introduction et contexte de la fidélisation

    00:00

  • Pourquoi doit-on croire Marlène BOURG sur parole ?

    00:56

  • Pourquoi la fidélisation est-elle cruciale pour un réseau de distribution ?

    02:17

  • Comment convraincre son réseau de l'importance d'une stratégie de fidélisation ?

    03:09

  • Quelle méthodologie pour mettre en place une stratégie de fidélisation ?

    04:04

  • Quels indicateurs de succès suivre pour piloter sa stratégie de fidélisation ?

    05:51

  • Opportunités offertes par le réseau dans la fidélisation

    10:17

  • Quelles tendances émergent dans le domaine de la fidélisation ?

    13:18

  • Conseils pour une refonte des programmes de fidélité

    17:29

  • L'avis de notre expert sur les systèmes de cashback et leur impact

    19:56

Description

87 % des Français déclarent être inscrits à au moins un programme de fidélité, et ce chiffre dépasse les 94 % dans les secteurs de la grande distribution et de la restauration. Face à la hausse des coûts d’acquisition client, de nombreux retailers revoient leurs programmes et stratégies de fidélisation. Aux États-Unis, Walmart résiste efficacement à Amazon en expérimentant et déployant des services et initiatives innovants autour de la fidélisation, comme le programme Walmart+. Cette approche croise intelligemment fidélité, data et intelligence artificielle. En France, l’augmentation de la complexité dans ces domaines exige des choix stratégiques bien pensés et une pédagogie claire pour expliquer ces évolutions aux équipes sur le terrain. Ce sont eux, en effet, les premiers points de contact avec les clients et les garants du succès du programme de fidélité, qui peut devenir un levier de recrutement, d'activation commerciale et de génération de trafic en ligne et en magasin.

Aujourd’hui, Arnaud THIZY se fait un plaisir de recevoir Marlène BOURG, Fondatrice de MB STRATEGIES COMMERCE et experte en accompagnement des commerçants sur l’un des enjeux actuels des retailers : la fidélisation.
Dans un monde du retail en constante évolution, où les coûts d'acquisition des clients atteignent des sommets et où la concurrence se renforce, la fidélisation devient un enjeu stratégique incontournable. Marlène, nous éclaire sur l'importance cruciale des programmes de fidélité. Elle nous explique pourquoi un client fidèle coûte moins cher à acquérir et génère un chiffre d'affaires plus conséquent, faisant de la fidélisation un levier essentiel pour la rentabilité des marques.


Elle souligne la nécessité de définir des objectifs clairs et mesurables pour les programmes de fidélité. Elle insiste sur l'importance de comprendre le comportement des clients, afin de créer des offres sur mesure qui répondent à leurs attentes. De plus, l'implication des équipes de terrain dans la mise en œuvre de ces stratégies est primordiale pour garantir leur succès.


L'épisode aborde également les défis liés à la gestion des données clients, un aspect fondamental pour optimiser les programmes de fidélité. Marlène évoque l'importance de former les équipes pour qu'elles puissent tirer parti des solutions technologiques disponibles et ainsi maximiser l'activation commerciale.


Enfin, Marlène partage sa vision des tendances futures dans le domaine de la fidélisation. L'intégration de l'intelligence artificielle et des valeurs sociétales dans les programmes de fidélité sera déterminante pour créer des expériences client mémorables.


Ne manquez pas cet épisode riche en enseignements, où vous découvrirez comment la fidélisation peut transformer votre approche marketing et renforcer votre position sur le marché. Rejoignez-nous pour explorer ces thématiques passionnantes et découvrir les clés du succès dans le monde du retail !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud THIZY

    87% des français déclarent être inscrits, au moins, à un programme de fidélité. Et ce chiffre monte à plus de 94% dans la grande distribution et la restauration. A l'heure de l'explosion des coûts d'acquisition des clients, de nombreux retailers activent des refondes de leurs programmes et leurs stratégies de fidélisation. Aux USA, Walmart résiste formidablement bien à Amazon en testant et en activant de nombreux services et initiatives autour de la fid. Notamment comme le programme Walmart Plus, qui est extrêmement innovant et malin dans le croisement de la fidélité de la data et de l'IA. Avec cette complexité croissante, il est plus que jamais nécessaire de faire le bon choix, et ensuite de faire preuve de pédagogie pour expliquer ces choix et les porter au réseau. Car ce sont eux les premiers points de contact, ce sont eux qui sont les premiers garants de votre programme de fid pour en faire une arme de recrutement, pour en faire une arme d'activation et pour en faire une arme de trafic. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Marlène, Marlène BOURG, qui est spécialisée dans l'accompagnement des commerçants sur l'un des sujets du moment des retailers, la fid : la fidélisation. Bonjour Marlène.

  • Marlène BOURG

    Bonjour Arnaud. Merci beaucoup de m'accueillir sur ce podcast. Je suis ravie d'être présente pour parler de mes deux passions, le retail et la fidélisation.

  • Arnaud THIZY

    Et bien ça tombe bien, si tu devais te présenter en deux mots, en quelques mots, et surtout d'où viens-tu ? Mais pourquoi les gens doivent te croire sur parole ?

  • Marlène BOURG

    Alors, je viens d'où ? Je suis Marlène Bourg, j'ai fondé MB Stratégie Commerce il y a quelques temps maintenant. J'élabore des stratégies de fédéralisation pour les entreprises. Et l'objectif bien sûr c'est qu'ils gagnent du chiffre d'affaires, de la rentabilité et de nouveaux clients. Je viens de Saint-Etienne. Et oui, une jolie contrée que tu connais un petit peu d'ailleurs.

  • Arnaud THIZY

    À peine.

  • Marlène BOURG

    Mais avant tout ça, c'est très important pour le sujet qui nous intéresse, j'ai travaillé plus de 20 ans dans le milieu de la franchise, aux côtés des retailers, au quotidien, des franchisés, donc je connais plutôt bien le domaine.

  • Arnaud THIZY

    Donc on peut te faire confiance. Je crois. Et bien allez, c'est parti. Rentrons dans le vif du sujet. Est-ce que tu peux nous expliquer Marlène, pourquoi la fid aujourd'hui est plus que jamais cruciale ? Pour un réseau de distribution, qu'il soit franchisé ou succursal, dans le contexte actuel du retail ?

  • Marlène BOURG

    C'est une carte en plus dans un jeu qui se complexifie pour les retailers. Les coûts d'acquisition qui montent en flèche, les charges qui augmentent, le pouvoir d'achat aussi des clients qui est un peu à la baisse, la concurrence aussi qui est quand même assez féroce. On a déjà fait pas mal d'investissements post-Covid pour contrer l'avènement du e-commerce et s'en faire plutôt un allié. Dans tout ça, on cherche un peu des marges et la fidélisation, effectivement, c'est pour moi un des leviers les plus puissants pour atteindre cet objectif notamment.

  • Arnaud THIZY

    Super. Tu as la chance d'avoir été sur le carrelage, comme on dit dans le retail. Tu étais chef de secteur, tu étais animatrice de réseau, responsable du développement et de la promotion des ventes. Est-ce que tu peux nous dire quels sont les principaux arguments que tu utilises quand tu dois convaincre un réseau de distribution sur l'importance de mettre en place une stratégie de fidélisation ?

  • Marlène BOURG

    Alors je pourrais y passer des heures, mais j'en ai vraiment trois principaux qui parlent en général à peu près à tout le monde, quel que soit le secteur d'activité. C'est d'abord un client fidèle, c'est un client qui coûte 6 à 7 fois moins cher qu'un autre. Donc ça, ça veut dire : de la renta en plus. Un client fidèle, c'est en moyenne 67% d'achats en plus qu'un autre client. Donc ça, c'est du chiffre en plus. Et un client fidèle, il est susceptible de vous recommander jusqu'à plus 70% qu'un autre. Donc ça, ça veut dire des nouveaux clients presque gratuits. C'est rien qu'avec ces trois arguments-là, on a ce qu'il faut pour investir dans la stratégie de fidélisation pour moi. Il y en a plein d'autres, mais on n'a pas le temps.

  • Arnaud THIZY

    C'est très bien, on poursuivra dans une prochaine émission. En termes de méthodologie de mise en place, selon toi, c'est quoi les premières étapes à suivre pour réfléchir et mettre en place une strat de fidélisation quand tu es en tête de réseau ?

  • Marlène BOURG

    La première, c'est de fixer un objectif. On veut faire quoi ? C'est quoi l'objectif ? Augmenter le panier moyen, la renta indirectement ou directement, augmenter via le taux de fréquentation, il faut qu'il soit identifié, chiffré, mesurable, bien entendu. Ensuite, c'est d'aller fouiller dans son fichier client, il y a beaucoup de travail sur plein d'aspects, pour pouvoir à la fois le segmenter, pour bien comprendre ce que font les clients, leur comportement d'achat, pour nettoyer toute cette base de données, faire des segments, et puis aussi la questionner cette clientèle, en lui disant qu'est-ce qu'elle attend de nous, qu'est-ce qu'elle aimerait qu'on fasse en plus, ça peut quand même donner des orientations spécifiques, des insights hyper intéressants, et on le fait pas assez souvent, questionner ses clients. Une fois qu'on a fait ça, pour moi, il faut définir un plan d'action, le structurer, un rétro-planning, etc. On met en place, mais on ne déploie pas tout de suite. On le fait d'abord sur un pilote, par exemple, pour les franchisés, pour les réseaux de distribution intégrés, peut-être sur un ou deux magasins qui sont assez représentatifs de l'enseigne. Et puis, on voit ce que ça donne, on analyse les résultats. Une fois qu'on a vu les premiers résultats, éventuellement on ajuste, parce qu'on ne trouve pas le premier plan d'action parfait tout de suite. Il faut quand même ajuster, généralement. Et une fois qu'on a trouvé quelque chose qui marche bien, une bonne V1, on le met en place. On lance, on déploie, mais avant ça, très important, on forme. Il ne faut pas oublier de former les équipes, toutes les parties prenantes de l'expérience client. Et puis après, dans le temps, régulièrement, pas tous les deux jours, mais je dirais au moins une fois par an, on se repose la question de qu'est-ce qu'on pourrait faire de nouveau pour innover toujours au service de l'expérience client et de la fidélité du fichier.

  • Arnaud THIZY

    Tu as parlé de la mise en place de plans d'action. Dans ce cas-là, quels sont les indicateurs que tu suis ? Généralement, on pense tous au fameux RFM, le Ressence Fréquence Montant. Est-ce que, hormis cet indicateur-là, tu en as d'autres que tu suis de façon plus précise ou que tu conseilles de suivre quand on est un retailer ?

  • Marlène BOURG

    Bien sûr, le taux de rétention, le taux de réachat, le NPS score aussi, qui peut quand même vérifier justement si la stratégie permet d'alimenter le pipe de nouveaux clients. Le panier moyen, c'est un indicateur hyper précis qui permet quand même de vérifier si en fait les actions qu'on mène, notamment en termes d'utilisation des données pour être plus précis en termes d'offres personnalisées, permet d'augmenter justement ce panier moyen là. Et puis la valeur de durée de vie du client, bien entendu, sur la durée, ça va un peu avec l'ancienneté. Il y en a pas mal, mais c'est lié aux objectifs justement, donc ils peuvent varier dans le temps. Et ça, c'est plutôt sympa.

  • Arnaud THIZY

    Très bien. Quand tu étais à la tête des réseaux, quels ont été les principaux défis que tu as rencontrés lors de l'implémentation ? Et quand je dis défis, c'est difficultés. J'aimerais bien que tu me donnes quelques exemples concrets, histoire que nos auditeurs puissent bien comprendre ce qu'eux-mêmes sont en train de vivre certainement.

  • Marlène BOURG

    Probablement. Ce que j'allais dire, ça va bien leur parler, surtout les marketeux et le service informatique, parce que la première des difficultés, c'est probablement la gestion des bases de données clients, notamment. Parce que toutes les infos ne sont pas forcément centralisées, les systèmes d'information ne sont pas toujours centralisés. On a plusieurs logiciels qui travaillent ensemble, etc. Donc, un des premiers aspects, un des premiers défis, mais qui est super, comment dire, vertueux, pas que pour l'aspect fidélisation d'ailleurs, c'est vraiment d'unifier, de réconcilier toutes ces données pour avoir une base de données clean, propre, exploitable, au top. Et ça sert à tout le monde. Donc, à toute l'enseigne, pas que pour la fidélisation, je le dis, c'est vraiment de l'or en barre, les données, la data. Je pense à un autre défi quand on lance un projet, ça c'est vrai pour tous les types de projets, mais en particulier dans le domaine de la fidélisation, parce que c'est très transverse, tout le monde est impliqué. C'est aussi de concilier les attentes de tout le monde, à la fois du marketing, du service informatique, des prestataires extérieurs qui vont intégrer, évidemment, le terrain. Les équipes terrain, sur le terrain, elles attendent des choses. Donc il faut être quand même assez agile dans la gestion de ce type de projet, il faut être flex.

  • Arnaud THIZY

    Tu as parlé du terrain, crucial. Souvent, j'ai constaté pas mal de réticences, de résistances au changement, qui ne vient pas que du terrain, mais notamment du terrain. Et c'est hyper important d'embarquer un réseau de distribution lorsqu'il s'agit d'adapter une nouvelle stratégie de fid. Tu parlais de l'unification des données, c'est un des points clés, notamment sur les réseaux d'indépendants ou de franchisés. Comment toi, tu as réussi à surmonter cette résistance potentielle au changement, notamment dans les réseaux ?

  • Marlène BOURG

    Alors, plusieurs choses. La première, c'est vraiment d'impliquer. Que ce soit les équipes terrain intégrées ou défranchisées, il faut les impliquer dès le départ pour qu'ils soient partie prenante de la mise en œuvre de cette stratégie, qu'ils n'aient pas l'impression qu'on leur impose les choses, parce qu'ils ont quand même une expérience terrain qui est pleine de valeurs, ils ont des feedbacks à nous remonter, etc. Donc, c'est important de les impliquer dès le départ. Deuxièmement, je dirais, c'est de donner du sens. Comme pour tout, et quand on parle soit à des équipes terrain, soit à des franchisés, leur dire ce que ça va leur rapporter, un peu en sonnant trébuchant, je ais être un peu pragmatique, ça parle à tout le monde. Donc si on a testé avant sur un pilote ou sur un magasin témoin, si je puis dire, on a des chiffres à donner. Donc on monte carte blanche et on explique combien ça peut rapporter, si tu suis ça, si tu mets en place ça. Et puis très important, et j'insiste beaucoup pour les réseaux intégrés, mais aussi pour les franchisés, parce que c'est une étape qui est souvent sous-estimée, parce qu'il y a différents niveaux de perception de l'importance d'un projet, et de parcours pro aussi, d'expérience, de compétences tout court, c'est la formation. Et là, il faut vraiment passer du temps sur la formation, il faut qu'elle soit hyper quali, il faut donner les clés au terrain notamment, pour être le meilleur relais du nouvelle stratégie de fidélisation. Et il faut y passer du temps. Et ce que j'aimais bien faire, moi, c'était de trouver notamment en franchise, on a souvent des franchisés qui sont plus ambassadeurs, qui sont très corporate pour l'enseigne, qui sont à l'image de l'enseigne, les franchisés qu'on aime bien. Et bien ça existe aussi sur le terrain dans les réseaux intégrés, trouver des ambassadeurs en fait, qui deviennent des relais entre la tête de réseau et le terrain et qui font un peu le lien et généralement ça fonctionne bien.

  • Arnaud THIZY

    On a parlé des réticences du réseau à implanter une nouvelle strat de fid, mais j'aimerais que tu fasses l'autre côté de la pièce, c'est-à-dire en quoi le réseau peut avoir une opportunité, peut être clé dans le fait de mettre en place, animer un programme de fid et en quoi un magasin à un autre, tu peux avoir des différences fondamentales.

  • Marlène BOURG

    Pour moi, c'est surtout le magasin qui est partie prenante de cette expérience-là, parce qu'on est dans la relation humaine et c'est ce qui va faire toute la différence. D'ailleurs, c'est hyper visible, en particulier dans le milieu de la franchise, parce qu'entre un point de vente franchisé avec la même offre, à peu près la même chose, d'un magasin à un autre, on a de vraies grosses différences, concrètement, sur le panier moyen, par exemple, ou sur le nom d'article. dans le ticket, parce qu'ils sont quand même libres de leur prix. Donc on va plus parler du nombre d'articles sur le ticket, parce qu'on a des équipes qui sont, pour certaines, mieux formées, ou qui vont bien, qui fonctionnent bien, qui sont plus heureuses dans leur métier, et du coup, elles sont capables de vendre mieux, plus, et de faire que les clients reviennent. Et c'est vraiment, ça peut être du simple au double, d'un magasin à un autre. Donc ils sont clés, les magasins, dans l'expérience client.

  • Arnaud THIZY

    J'ai envie de te proposer un petit challenge, quand je t'écoute.

  • Marlène BOURG

    Aïe.

  • Arnaud THIZY

    Tu parles d'ambassadeurs. Imagine, tu es à la tête d'un réseau. Tu dois pitcher à ton réseau pour trouver tes ambassadeurs. Et en deux, trois minutes, tu dois leur raconter l'intérêt de mettre en place le nouveau programme de fid que tu proposes, toi, en tant que directrice marketing. Et tu devais leur faire un pitch. Tu acceptes mon challenge ?

  • Marlène BOURG

    Alors je l'accepte. Je ne sais pas si je vais le relever totalement, mais je vais essayer en tout cas. Alors, admettons, je suis devant les équipes.

  • Arnaud THIZY

    Convention.

  • Marlène BOURG

    Convention, ok. J'ai trouvé, j'ai un truc super intéressant à vous dire, j'ai trouvé le moyen de vous faire gagner plus de chiffre d'affaires, plus de rentabilité et plus de clients. Ce moyen-là, je suis sûre que vous l'attendez tous, si vous en avez marre de voir vos marges baisser, d'avoir à investir beaucoup pour faire venir de nouveaux clients dans vos magasins. Et en fait, il est hyper simple à mettre en place, pas forcément, mais il est assez vertueux pour plein d'autres aspects. Et ce système-là, c'est la fidélisation en fait. Alors vous allez me dire, oui je sais Marlène, j'essaie toujours de récupérer des avis, d'ailleurs j'ai 4,8 sur 5 sur Google, mais ça ne s'arrête pas du tout à ça en fait, ça va beaucoup plus loin que ça la fidélisation. Donc mettre en place une stratégie de fidélisation personnalisée, enchanter l'expérience de vos clients, ça va vous permettre de développer votre chiffre d'affaires, votre rentabilité, générer de nouveaux clients en faisant de vos clients actuels des ambassadeurs et surtout de vous différencier de la concurrence. Donc, qui a envie d'embarquer ? Qui a envie de se lancer avec moi ? J'ai besoin de vous. On est tous partie prenante de cette expérience client. Je ne sais pas, tu en penses quoi ?

  • Arnaud THIZY

    Bien, tu m'as embarqué.

  • Marlène BOURG

    Tant mieux.

  • Arnaud THIZY

    Super, super. Bon, challenge relevé.

  • Marlène BOURG

    Merci, c'est gentil.

  • Arnaud THIZY

    Si tu te projettes un petit peu, non pas aujourd'hui, mais plutôt demain, après-demain, selon toi, comment tu vois l'évolution des programmes de fid ? Quelles sont les grandes tendances qui vont émerger ? On parle aujourd'hui beaucoup d'IA, par exemple. Ce que j'aime bien dans ton propos juste avant, c'est que tu as plutôt insisté sur les basiques, plus que sur l'innovation. Mais selon toi, comment tout ça va évoluer ?

  • Marlène BOURG

    Alors effectivement, tu as raison, c'est un sujet que j'ai abordé dans le cadre d'un guide. de la fidélisation que je viens juste de sortir, donc c'est chouette. Et évidemment, il y a l'IA, on est obligé d'en parler parce que l'hyper personnalisation de la relation, ça fait partie vraiment de la relation client et c'est comme ça qu'on peut se différencier en analysant les comportements d'achat, les préférences d'achat, etc. La façon d'acheter du client et en lui proposant des offres hyper personnalisées qui lui parlent à lui. Et ça, c'est beaucoup plus possible, facile, aisé, entre guillemets, grâce à l'IA et à la big data. Et c'est important parce que personnaliser la relation, c'est aussi considérer son client. Et on est tous des êtres humains, on a besoin de considération. C'est ce qui fait la diff. Un autre point hyper important, c'est l'expérience client. Parce que juste offrir des remises, des points, cumuler des points, etc. Ce n'est pas extrêmement intéressant. C'est sympa d'avoir des offres, on apprécie tous. Mais c'est aussi créer une vraie expérience. Et pour le coup, le magasin physique a vraiment son épingle à tirer du jeu. Et il faut savoir faire vivre des choses, ressentir des émotions à nos clients parce que ça permet de créer une relation particulière qui nous aide un petit peu et c'est comme ça qu'on les fidélise je pense par exemple alors c'est pas tout nouveau mais à sephora qui propose des soirées gold à ses plus grands ses clients qui dépensent le plus je crois que pour arriver à l'avoir c'est 1500 euros par an quand même, c'est pas rien et voilà ils privatisent des points de vente pour faire venir leurs clients google comme il les appelle et on passe un chouette moment on a aussi des remises des promos mais on vit des on partage on voit un coup on mange un morceau ensemble, il ya des embattre ambassadrice de marque on peut tester des choses, on vit une expérience. Donc ça fidélise vachement. Un autre élément qui est important pour moi, c'est toute la partie d'intégrer dans les programmes de fidélisation les aspects sociétaux, type développement durable ou inclusivité. Ça, on le voit, c'est très important pour les nouvelles générations, donc nos consommateurs actuels et à venir, quand même, qui sont très sensibles à ces sujets-là. Et inciter, à travers le programme de fidélisation, les clients à mettre en valeur ces valeurs-là, eh bien, ça se fait de plus en plus. Il y a Zalando qui s'est mis déjà un peu dessus. Ce n'est pas un retailer, mais en termes de e-commerce, ça donne un exemple. Et les enseignes essayent de s'y mettre un petit peu plus. Alors attention au greenwashing ou à ce genre de... Parce que là, il faut que ça fasse partie des valeurs d'enseigne quand même et que ce soit pas juste à travers le programme de fidélité, soit plus largement imprégné dans la façon de travailler de l'enseigne. Et le dernier point qui me vient à l'esprit, c'est aussi des programmes qu'on appelle communautaires. Et notamment, je pense à un exemple très récent qui est sorti d'une évolution de programme de fidélité d'une marque française, Kiabi en l'occurence, qui a fait évoluer son programme de fidélité cet été pour faire en sorte que les points de fidélité puissent être partagés à tous les membres de la famille. C'est super chouette, c'est hyper pratique, c'est super smart aussi parce que du coup toute la famille doit prendre le programme de fidélité donc du coup c'est chouette et en plus ça crée ce côté communautaire où en fait Kiabi essaie d'être l'enseigne, prête à porter ou de vêtements. petit prix de toute la famille et là on crée une communauté qui est la famille. Il y a aussi Sport 2000 qui fait ça, dans leur programme de fidélité, on peut cumuler des points supplémentaires en relevant des challenges sportifs. Donc ils incitent leurs clients à pratiquer du sport, à se challenger, à se dépasser et du coup ils créent une communauté de vrais sportifs qui s'arrachent entre guillemets pour vraiment devenir des vrais sportifs, pas des athlètes forcément, des vrais sportifs, ça fait la différence, entre guillemets, avec Decathlon, qui est plutôt l'enseigne familiale, démocratisant, l'accès au sport. Voilà, c'est les quatre exemples principaux que j'ai en termes d'innovation et de tendance sur le marché de la fidélisation.

  • Arnaud THIZY

    Super, effectivement. Parmi beaucoup de nos clients également, aujourd'hui, ils se posent des questions sur l'évolution, la révolution autour des programmes de fid. À tous ceux qui se posent ces questions, tu leur donnerais quoi comme conseil avant de se lancer dans une refonte potentielle de leur programme de fid ?

  • Marlène BOURG

    De partir du départ, les clients. Vraiment d'aller questionner sa base client, de savoir ce qu'ils attendent de nous, dans le détail, dans la granularité, c'est vraiment bourré de valeur. Pas que pour cet aspect-là de la fidélisation, mais c'est eux qui vont orienter. les choix stratégiques potentiellement d'une enseigne. Et puis derrière, tout de suite, c'est de fixer des objectifs chiffrés. Parce que ça, il faut quand même qu'on puisse mesurer l'impact des choix qu'on fait. C'est hyper important, sinon on ne peut pas décider s'ils sont bien, on ne peut pas ajuster, on ne peut pas améliorer. Mais d'abord, partir du client, toujours avoir cette focus client.

  • Arnaud THIZY

    Donc ne pas faire un travail en chambre, comme on fait souvent, entre marketer, communiquer, partir du terrain et penser objectifs chiffrés. Toujours. Bon, super. Ok. J'ai une question qui nous a été soufflée par un auditeur. Les programmes de fid aujourd'hui sont effectivement massivement conçus par une enseigne. Il y a eu quelques tentatives de regroupement de plusieurs anciennes, plusieurs marques. Je pense au programme de Danone il y a quelques années, par exemple, pour faire des opé plutôt promotionnelles. Est-ce que toi tu vois un intérêt ou pas de mettre en place des programmes de fid multi-enseignes et multi-marques ?

  • Marlène BOURG

    Alors oui, évidemment. Quand on fait du marketing, on sait que le partenariat, le co-marketing, c'est toujours plus rentable. Associer ses audiences, ses fichiers clients, c'est toujours du bonus. Je pense qu'il y a des stratégies qui réfléchissent à ça, mais notamment la vraie problématique, en tout cas le défi technique, c'est plutôt un défi technique plutôt qu'un problème d'envie, dans la plupart des cas, c'est justement la gestion de ces données. Qui a fidélisé, qui a participé à la fidélisation et comment on redistribue du coup les gains de la fidélisation. Et c'est, il faut vraiment avoir au niveau technique le parcours client, par où il est passé, qui a payé pour l'avoir en premier et après le proposer à l'autre et globaliser, etc. Faire ces échanges d'informations et répartir en fait le bénéfice entre les différents acteurs, c'est là que se pose la plus grosse difficulté technique. Mais je suis pratiquement sûre qu'on trouvera des solutions. Je pense que c'est même un enjeu majeur pour les grands groupes. Pour gagner vraiment en rentabilité, ce serait une très bonne idée.

  • Arnaud THIZY

    Depuis 3-4 ans environ, il y a eu l'apparition de systèmes de cashback, donc digitaux, qui permettent finalement d'avoir des achats, de faire des achats et donc de constituer une cagnotte à dépenser dans d'autres retailers. Est-ce que tu as un avis sur la question, sur la généralisation potentielle de ce type de démarche ?

  • Marlène BOURG

    C'est sympa. Mais ça participera... Pour moi, c'est pas le meilleur... Comment dire ? Ça va chercher une partie de la population, des consommateurs par exemple, qui vont chercher toujours le prix. Ça ne va pas forcément servir des objectifs de relations durables, long terme avec une marque. Parce que là, on ne cherche que le prix, ce qui est très bien. Ça peut être une stratégie pour un certain nombre d'enseignes ou de marques. Mais si on veut créer une vraie fidélité, c'est un attachement particulier. Et là, il faut de l'expérience client, ce n'est pas que du prix. Donc pour moi, ça ne suffit pas. C'est un des leviers pour répéter, pour augmenter le taux de réachat peut-être. Mais ce n'est pas de la fidélité pour moi.

  • Arnaud THIZY

    Donc ça illustre bien finalement les deux grands pans de la fidélité. Souvent il y a des avantages transactionnels d'un côté, et de l'autre côté des avantages serviciels ou relationnels. Et c'est souvent le bon équilibre entre les deux qui permet de créer de la fidélité à long terme et pas à court terme.

  • Marlène BOURG

    Et c'est de passer, pour y arriver, il faut passer de ce que tu disais, de la partie transactionnelle à la partie émotionnelle. On n'achète pas que avec notre porte-monnaie, on achète beaucoup avec nos émotions. Et si on arrive à créer ça en tant qu'enseigne, on a tout gagné.

  • Arnaud THIZY

    Merci Marlène, ton éclairage a été très intéressant et complémentaire à tout ce qu'on peut apporter.

  • Marlène BOURG

    Merci à toi Arnaud pour l'invitation et à Altavia, c'était super sympa et j'ai hâte d'écouter les prochains épisodes à venir.

  • Arnaud THIZY

    Merci JS également, car ce podcast a été créé par Altavia Aura et produit avec la société Little Bird. On se retrouve bientôt pour un nouvel épisode des sessions retail ou digital. Merci de nous avoir écoutés, à très vite !

Chapters

  • Introduction et contexte de la fidélisation

    00:00

  • Pourquoi doit-on croire Marlène BOURG sur parole ?

    00:56

  • Pourquoi la fidélisation est-elle cruciale pour un réseau de distribution ?

    02:17

  • Comment convraincre son réseau de l'importance d'une stratégie de fidélisation ?

    03:09

  • Quelle méthodologie pour mettre en place une stratégie de fidélisation ?

    04:04

  • Quels indicateurs de succès suivre pour piloter sa stratégie de fidélisation ?

    05:51

  • Opportunités offertes par le réseau dans la fidélisation

    10:17

  • Quelles tendances émergent dans le domaine de la fidélisation ?

    13:18

  • Conseils pour une refonte des programmes de fidélité

    17:29

  • L'avis de notre expert sur les systèmes de cashback et leur impact

    19:56

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Description

87 % des Français déclarent être inscrits à au moins un programme de fidélité, et ce chiffre dépasse les 94 % dans les secteurs de la grande distribution et de la restauration. Face à la hausse des coûts d’acquisition client, de nombreux retailers revoient leurs programmes et stratégies de fidélisation. Aux États-Unis, Walmart résiste efficacement à Amazon en expérimentant et déployant des services et initiatives innovants autour de la fidélisation, comme le programme Walmart+. Cette approche croise intelligemment fidélité, data et intelligence artificielle. En France, l’augmentation de la complexité dans ces domaines exige des choix stratégiques bien pensés et une pédagogie claire pour expliquer ces évolutions aux équipes sur le terrain. Ce sont eux, en effet, les premiers points de contact avec les clients et les garants du succès du programme de fidélité, qui peut devenir un levier de recrutement, d'activation commerciale et de génération de trafic en ligne et en magasin.

Aujourd’hui, Arnaud THIZY se fait un plaisir de recevoir Marlène BOURG, Fondatrice de MB STRATEGIES COMMERCE et experte en accompagnement des commerçants sur l’un des enjeux actuels des retailers : la fidélisation.
Dans un monde du retail en constante évolution, où les coûts d'acquisition des clients atteignent des sommets et où la concurrence se renforce, la fidélisation devient un enjeu stratégique incontournable. Marlène, nous éclaire sur l'importance cruciale des programmes de fidélité. Elle nous explique pourquoi un client fidèle coûte moins cher à acquérir et génère un chiffre d'affaires plus conséquent, faisant de la fidélisation un levier essentiel pour la rentabilité des marques.


Elle souligne la nécessité de définir des objectifs clairs et mesurables pour les programmes de fidélité. Elle insiste sur l'importance de comprendre le comportement des clients, afin de créer des offres sur mesure qui répondent à leurs attentes. De plus, l'implication des équipes de terrain dans la mise en œuvre de ces stratégies est primordiale pour garantir leur succès.


L'épisode aborde également les défis liés à la gestion des données clients, un aspect fondamental pour optimiser les programmes de fidélité. Marlène évoque l'importance de former les équipes pour qu'elles puissent tirer parti des solutions technologiques disponibles et ainsi maximiser l'activation commerciale.


Enfin, Marlène partage sa vision des tendances futures dans le domaine de la fidélisation. L'intégration de l'intelligence artificielle et des valeurs sociétales dans les programmes de fidélité sera déterminante pour créer des expériences client mémorables.


Ne manquez pas cet épisode riche en enseignements, où vous découvrirez comment la fidélisation peut transformer votre approche marketing et renforcer votre position sur le marché. Rejoignez-nous pour explorer ces thématiques passionnantes et découvrir les clés du succès dans le monde du retail !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud THIZY

    87% des français déclarent être inscrits, au moins, à un programme de fidélité. Et ce chiffre monte à plus de 94% dans la grande distribution et la restauration. A l'heure de l'explosion des coûts d'acquisition des clients, de nombreux retailers activent des refondes de leurs programmes et leurs stratégies de fidélisation. Aux USA, Walmart résiste formidablement bien à Amazon en testant et en activant de nombreux services et initiatives autour de la fid. Notamment comme le programme Walmart Plus, qui est extrêmement innovant et malin dans le croisement de la fidélité de la data et de l'IA. Avec cette complexité croissante, il est plus que jamais nécessaire de faire le bon choix, et ensuite de faire preuve de pédagogie pour expliquer ces choix et les porter au réseau. Car ce sont eux les premiers points de contact, ce sont eux qui sont les premiers garants de votre programme de fid pour en faire une arme de recrutement, pour en faire une arme d'activation et pour en faire une arme de trafic. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Marlène, Marlène BOURG, qui est spécialisée dans l'accompagnement des commerçants sur l'un des sujets du moment des retailers, la fid : la fidélisation. Bonjour Marlène.

  • Marlène BOURG

    Bonjour Arnaud. Merci beaucoup de m'accueillir sur ce podcast. Je suis ravie d'être présente pour parler de mes deux passions, le retail et la fidélisation.

  • Arnaud THIZY

    Et bien ça tombe bien, si tu devais te présenter en deux mots, en quelques mots, et surtout d'où viens-tu ? Mais pourquoi les gens doivent te croire sur parole ?

  • Marlène BOURG

    Alors, je viens d'où ? Je suis Marlène Bourg, j'ai fondé MB Stratégie Commerce il y a quelques temps maintenant. J'élabore des stratégies de fédéralisation pour les entreprises. Et l'objectif bien sûr c'est qu'ils gagnent du chiffre d'affaires, de la rentabilité et de nouveaux clients. Je viens de Saint-Etienne. Et oui, une jolie contrée que tu connais un petit peu d'ailleurs.

  • Arnaud THIZY

    À peine.

  • Marlène BOURG

    Mais avant tout ça, c'est très important pour le sujet qui nous intéresse, j'ai travaillé plus de 20 ans dans le milieu de la franchise, aux côtés des retailers, au quotidien, des franchisés, donc je connais plutôt bien le domaine.

  • Arnaud THIZY

    Donc on peut te faire confiance. Je crois. Et bien allez, c'est parti. Rentrons dans le vif du sujet. Est-ce que tu peux nous expliquer Marlène, pourquoi la fid aujourd'hui est plus que jamais cruciale ? Pour un réseau de distribution, qu'il soit franchisé ou succursal, dans le contexte actuel du retail ?

  • Marlène BOURG

    C'est une carte en plus dans un jeu qui se complexifie pour les retailers. Les coûts d'acquisition qui montent en flèche, les charges qui augmentent, le pouvoir d'achat aussi des clients qui est un peu à la baisse, la concurrence aussi qui est quand même assez féroce. On a déjà fait pas mal d'investissements post-Covid pour contrer l'avènement du e-commerce et s'en faire plutôt un allié. Dans tout ça, on cherche un peu des marges et la fidélisation, effectivement, c'est pour moi un des leviers les plus puissants pour atteindre cet objectif notamment.

  • Arnaud THIZY

    Super. Tu as la chance d'avoir été sur le carrelage, comme on dit dans le retail. Tu étais chef de secteur, tu étais animatrice de réseau, responsable du développement et de la promotion des ventes. Est-ce que tu peux nous dire quels sont les principaux arguments que tu utilises quand tu dois convaincre un réseau de distribution sur l'importance de mettre en place une stratégie de fidélisation ?

  • Marlène BOURG

    Alors je pourrais y passer des heures, mais j'en ai vraiment trois principaux qui parlent en général à peu près à tout le monde, quel que soit le secteur d'activité. C'est d'abord un client fidèle, c'est un client qui coûte 6 à 7 fois moins cher qu'un autre. Donc ça, ça veut dire : de la renta en plus. Un client fidèle, c'est en moyenne 67% d'achats en plus qu'un autre client. Donc ça, c'est du chiffre en plus. Et un client fidèle, il est susceptible de vous recommander jusqu'à plus 70% qu'un autre. Donc ça, ça veut dire des nouveaux clients presque gratuits. C'est rien qu'avec ces trois arguments-là, on a ce qu'il faut pour investir dans la stratégie de fidélisation pour moi. Il y en a plein d'autres, mais on n'a pas le temps.

  • Arnaud THIZY

    C'est très bien, on poursuivra dans une prochaine émission. En termes de méthodologie de mise en place, selon toi, c'est quoi les premières étapes à suivre pour réfléchir et mettre en place une strat de fidélisation quand tu es en tête de réseau ?

  • Marlène BOURG

    La première, c'est de fixer un objectif. On veut faire quoi ? C'est quoi l'objectif ? Augmenter le panier moyen, la renta indirectement ou directement, augmenter via le taux de fréquentation, il faut qu'il soit identifié, chiffré, mesurable, bien entendu. Ensuite, c'est d'aller fouiller dans son fichier client, il y a beaucoup de travail sur plein d'aspects, pour pouvoir à la fois le segmenter, pour bien comprendre ce que font les clients, leur comportement d'achat, pour nettoyer toute cette base de données, faire des segments, et puis aussi la questionner cette clientèle, en lui disant qu'est-ce qu'elle attend de nous, qu'est-ce qu'elle aimerait qu'on fasse en plus, ça peut quand même donner des orientations spécifiques, des insights hyper intéressants, et on le fait pas assez souvent, questionner ses clients. Une fois qu'on a fait ça, pour moi, il faut définir un plan d'action, le structurer, un rétro-planning, etc. On met en place, mais on ne déploie pas tout de suite. On le fait d'abord sur un pilote, par exemple, pour les franchisés, pour les réseaux de distribution intégrés, peut-être sur un ou deux magasins qui sont assez représentatifs de l'enseigne. Et puis, on voit ce que ça donne, on analyse les résultats. Une fois qu'on a vu les premiers résultats, éventuellement on ajuste, parce qu'on ne trouve pas le premier plan d'action parfait tout de suite. Il faut quand même ajuster, généralement. Et une fois qu'on a trouvé quelque chose qui marche bien, une bonne V1, on le met en place. On lance, on déploie, mais avant ça, très important, on forme. Il ne faut pas oublier de former les équipes, toutes les parties prenantes de l'expérience client. Et puis après, dans le temps, régulièrement, pas tous les deux jours, mais je dirais au moins une fois par an, on se repose la question de qu'est-ce qu'on pourrait faire de nouveau pour innover toujours au service de l'expérience client et de la fidélité du fichier.

  • Arnaud THIZY

    Tu as parlé de la mise en place de plans d'action. Dans ce cas-là, quels sont les indicateurs que tu suis ? Généralement, on pense tous au fameux RFM, le Ressence Fréquence Montant. Est-ce que, hormis cet indicateur-là, tu en as d'autres que tu suis de façon plus précise ou que tu conseilles de suivre quand on est un retailer ?

  • Marlène BOURG

    Bien sûr, le taux de rétention, le taux de réachat, le NPS score aussi, qui peut quand même vérifier justement si la stratégie permet d'alimenter le pipe de nouveaux clients. Le panier moyen, c'est un indicateur hyper précis qui permet quand même de vérifier si en fait les actions qu'on mène, notamment en termes d'utilisation des données pour être plus précis en termes d'offres personnalisées, permet d'augmenter justement ce panier moyen là. Et puis la valeur de durée de vie du client, bien entendu, sur la durée, ça va un peu avec l'ancienneté. Il y en a pas mal, mais c'est lié aux objectifs justement, donc ils peuvent varier dans le temps. Et ça, c'est plutôt sympa.

  • Arnaud THIZY

    Très bien. Quand tu étais à la tête des réseaux, quels ont été les principaux défis que tu as rencontrés lors de l'implémentation ? Et quand je dis défis, c'est difficultés. J'aimerais bien que tu me donnes quelques exemples concrets, histoire que nos auditeurs puissent bien comprendre ce qu'eux-mêmes sont en train de vivre certainement.

  • Marlène BOURG

    Probablement. Ce que j'allais dire, ça va bien leur parler, surtout les marketeux et le service informatique, parce que la première des difficultés, c'est probablement la gestion des bases de données clients, notamment. Parce que toutes les infos ne sont pas forcément centralisées, les systèmes d'information ne sont pas toujours centralisés. On a plusieurs logiciels qui travaillent ensemble, etc. Donc, un des premiers aspects, un des premiers défis, mais qui est super, comment dire, vertueux, pas que pour l'aspect fidélisation d'ailleurs, c'est vraiment d'unifier, de réconcilier toutes ces données pour avoir une base de données clean, propre, exploitable, au top. Et ça sert à tout le monde. Donc, à toute l'enseigne, pas que pour la fidélisation, je le dis, c'est vraiment de l'or en barre, les données, la data. Je pense à un autre défi quand on lance un projet, ça c'est vrai pour tous les types de projets, mais en particulier dans le domaine de la fidélisation, parce que c'est très transverse, tout le monde est impliqué. C'est aussi de concilier les attentes de tout le monde, à la fois du marketing, du service informatique, des prestataires extérieurs qui vont intégrer, évidemment, le terrain. Les équipes terrain, sur le terrain, elles attendent des choses. Donc il faut être quand même assez agile dans la gestion de ce type de projet, il faut être flex.

  • Arnaud THIZY

    Tu as parlé du terrain, crucial. Souvent, j'ai constaté pas mal de réticences, de résistances au changement, qui ne vient pas que du terrain, mais notamment du terrain. Et c'est hyper important d'embarquer un réseau de distribution lorsqu'il s'agit d'adapter une nouvelle stratégie de fid. Tu parlais de l'unification des données, c'est un des points clés, notamment sur les réseaux d'indépendants ou de franchisés. Comment toi, tu as réussi à surmonter cette résistance potentielle au changement, notamment dans les réseaux ?

  • Marlène BOURG

    Alors, plusieurs choses. La première, c'est vraiment d'impliquer. Que ce soit les équipes terrain intégrées ou défranchisées, il faut les impliquer dès le départ pour qu'ils soient partie prenante de la mise en œuvre de cette stratégie, qu'ils n'aient pas l'impression qu'on leur impose les choses, parce qu'ils ont quand même une expérience terrain qui est pleine de valeurs, ils ont des feedbacks à nous remonter, etc. Donc, c'est important de les impliquer dès le départ. Deuxièmement, je dirais, c'est de donner du sens. Comme pour tout, et quand on parle soit à des équipes terrain, soit à des franchisés, leur dire ce que ça va leur rapporter, un peu en sonnant trébuchant, je ais être un peu pragmatique, ça parle à tout le monde. Donc si on a testé avant sur un pilote ou sur un magasin témoin, si je puis dire, on a des chiffres à donner. Donc on monte carte blanche et on explique combien ça peut rapporter, si tu suis ça, si tu mets en place ça. Et puis très important, et j'insiste beaucoup pour les réseaux intégrés, mais aussi pour les franchisés, parce que c'est une étape qui est souvent sous-estimée, parce qu'il y a différents niveaux de perception de l'importance d'un projet, et de parcours pro aussi, d'expérience, de compétences tout court, c'est la formation. Et là, il faut vraiment passer du temps sur la formation, il faut qu'elle soit hyper quali, il faut donner les clés au terrain notamment, pour être le meilleur relais du nouvelle stratégie de fidélisation. Et il faut y passer du temps. Et ce que j'aimais bien faire, moi, c'était de trouver notamment en franchise, on a souvent des franchisés qui sont plus ambassadeurs, qui sont très corporate pour l'enseigne, qui sont à l'image de l'enseigne, les franchisés qu'on aime bien. Et bien ça existe aussi sur le terrain dans les réseaux intégrés, trouver des ambassadeurs en fait, qui deviennent des relais entre la tête de réseau et le terrain et qui font un peu le lien et généralement ça fonctionne bien.

  • Arnaud THIZY

    On a parlé des réticences du réseau à implanter une nouvelle strat de fid, mais j'aimerais que tu fasses l'autre côté de la pièce, c'est-à-dire en quoi le réseau peut avoir une opportunité, peut être clé dans le fait de mettre en place, animer un programme de fid et en quoi un magasin à un autre, tu peux avoir des différences fondamentales.

  • Marlène BOURG

    Pour moi, c'est surtout le magasin qui est partie prenante de cette expérience-là, parce qu'on est dans la relation humaine et c'est ce qui va faire toute la différence. D'ailleurs, c'est hyper visible, en particulier dans le milieu de la franchise, parce qu'entre un point de vente franchisé avec la même offre, à peu près la même chose, d'un magasin à un autre, on a de vraies grosses différences, concrètement, sur le panier moyen, par exemple, ou sur le nom d'article. dans le ticket, parce qu'ils sont quand même libres de leur prix. Donc on va plus parler du nombre d'articles sur le ticket, parce qu'on a des équipes qui sont, pour certaines, mieux formées, ou qui vont bien, qui fonctionnent bien, qui sont plus heureuses dans leur métier, et du coup, elles sont capables de vendre mieux, plus, et de faire que les clients reviennent. Et c'est vraiment, ça peut être du simple au double, d'un magasin à un autre. Donc ils sont clés, les magasins, dans l'expérience client.

  • Arnaud THIZY

    J'ai envie de te proposer un petit challenge, quand je t'écoute.

  • Marlène BOURG

    Aïe.

  • Arnaud THIZY

    Tu parles d'ambassadeurs. Imagine, tu es à la tête d'un réseau. Tu dois pitcher à ton réseau pour trouver tes ambassadeurs. Et en deux, trois minutes, tu dois leur raconter l'intérêt de mettre en place le nouveau programme de fid que tu proposes, toi, en tant que directrice marketing. Et tu devais leur faire un pitch. Tu acceptes mon challenge ?

  • Marlène BOURG

    Alors je l'accepte. Je ne sais pas si je vais le relever totalement, mais je vais essayer en tout cas. Alors, admettons, je suis devant les équipes.

  • Arnaud THIZY

    Convention.

  • Marlène BOURG

    Convention, ok. J'ai trouvé, j'ai un truc super intéressant à vous dire, j'ai trouvé le moyen de vous faire gagner plus de chiffre d'affaires, plus de rentabilité et plus de clients. Ce moyen-là, je suis sûre que vous l'attendez tous, si vous en avez marre de voir vos marges baisser, d'avoir à investir beaucoup pour faire venir de nouveaux clients dans vos magasins. Et en fait, il est hyper simple à mettre en place, pas forcément, mais il est assez vertueux pour plein d'autres aspects. Et ce système-là, c'est la fidélisation en fait. Alors vous allez me dire, oui je sais Marlène, j'essaie toujours de récupérer des avis, d'ailleurs j'ai 4,8 sur 5 sur Google, mais ça ne s'arrête pas du tout à ça en fait, ça va beaucoup plus loin que ça la fidélisation. Donc mettre en place une stratégie de fidélisation personnalisée, enchanter l'expérience de vos clients, ça va vous permettre de développer votre chiffre d'affaires, votre rentabilité, générer de nouveaux clients en faisant de vos clients actuels des ambassadeurs et surtout de vous différencier de la concurrence. Donc, qui a envie d'embarquer ? Qui a envie de se lancer avec moi ? J'ai besoin de vous. On est tous partie prenante de cette expérience client. Je ne sais pas, tu en penses quoi ?

  • Arnaud THIZY

    Bien, tu m'as embarqué.

  • Marlène BOURG

    Tant mieux.

  • Arnaud THIZY

    Super, super. Bon, challenge relevé.

  • Marlène BOURG

    Merci, c'est gentil.

  • Arnaud THIZY

    Si tu te projettes un petit peu, non pas aujourd'hui, mais plutôt demain, après-demain, selon toi, comment tu vois l'évolution des programmes de fid ? Quelles sont les grandes tendances qui vont émerger ? On parle aujourd'hui beaucoup d'IA, par exemple. Ce que j'aime bien dans ton propos juste avant, c'est que tu as plutôt insisté sur les basiques, plus que sur l'innovation. Mais selon toi, comment tout ça va évoluer ?

  • Marlène BOURG

    Alors effectivement, tu as raison, c'est un sujet que j'ai abordé dans le cadre d'un guide. de la fidélisation que je viens juste de sortir, donc c'est chouette. Et évidemment, il y a l'IA, on est obligé d'en parler parce que l'hyper personnalisation de la relation, ça fait partie vraiment de la relation client et c'est comme ça qu'on peut se différencier en analysant les comportements d'achat, les préférences d'achat, etc. La façon d'acheter du client et en lui proposant des offres hyper personnalisées qui lui parlent à lui. Et ça, c'est beaucoup plus possible, facile, aisé, entre guillemets, grâce à l'IA et à la big data. Et c'est important parce que personnaliser la relation, c'est aussi considérer son client. Et on est tous des êtres humains, on a besoin de considération. C'est ce qui fait la diff. Un autre point hyper important, c'est l'expérience client. Parce que juste offrir des remises, des points, cumuler des points, etc. Ce n'est pas extrêmement intéressant. C'est sympa d'avoir des offres, on apprécie tous. Mais c'est aussi créer une vraie expérience. Et pour le coup, le magasin physique a vraiment son épingle à tirer du jeu. Et il faut savoir faire vivre des choses, ressentir des émotions à nos clients parce que ça permet de créer une relation particulière qui nous aide un petit peu et c'est comme ça qu'on les fidélise je pense par exemple alors c'est pas tout nouveau mais à sephora qui propose des soirées gold à ses plus grands ses clients qui dépensent le plus je crois que pour arriver à l'avoir c'est 1500 euros par an quand même, c'est pas rien et voilà ils privatisent des points de vente pour faire venir leurs clients google comme il les appelle et on passe un chouette moment on a aussi des remises des promos mais on vit des on partage on voit un coup on mange un morceau ensemble, il ya des embattre ambassadrice de marque on peut tester des choses, on vit une expérience. Donc ça fidélise vachement. Un autre élément qui est important pour moi, c'est toute la partie d'intégrer dans les programmes de fidélisation les aspects sociétaux, type développement durable ou inclusivité. Ça, on le voit, c'est très important pour les nouvelles générations, donc nos consommateurs actuels et à venir, quand même, qui sont très sensibles à ces sujets-là. Et inciter, à travers le programme de fidélisation, les clients à mettre en valeur ces valeurs-là, eh bien, ça se fait de plus en plus. Il y a Zalando qui s'est mis déjà un peu dessus. Ce n'est pas un retailer, mais en termes de e-commerce, ça donne un exemple. Et les enseignes essayent de s'y mettre un petit peu plus. Alors attention au greenwashing ou à ce genre de... Parce que là, il faut que ça fasse partie des valeurs d'enseigne quand même et que ce soit pas juste à travers le programme de fidélité, soit plus largement imprégné dans la façon de travailler de l'enseigne. Et le dernier point qui me vient à l'esprit, c'est aussi des programmes qu'on appelle communautaires. Et notamment, je pense à un exemple très récent qui est sorti d'une évolution de programme de fidélité d'une marque française, Kiabi en l'occurence, qui a fait évoluer son programme de fidélité cet été pour faire en sorte que les points de fidélité puissent être partagés à tous les membres de la famille. C'est super chouette, c'est hyper pratique, c'est super smart aussi parce que du coup toute la famille doit prendre le programme de fidélité donc du coup c'est chouette et en plus ça crée ce côté communautaire où en fait Kiabi essaie d'être l'enseigne, prête à porter ou de vêtements. petit prix de toute la famille et là on crée une communauté qui est la famille. Il y a aussi Sport 2000 qui fait ça, dans leur programme de fidélité, on peut cumuler des points supplémentaires en relevant des challenges sportifs. Donc ils incitent leurs clients à pratiquer du sport, à se challenger, à se dépasser et du coup ils créent une communauté de vrais sportifs qui s'arrachent entre guillemets pour vraiment devenir des vrais sportifs, pas des athlètes forcément, des vrais sportifs, ça fait la différence, entre guillemets, avec Decathlon, qui est plutôt l'enseigne familiale, démocratisant, l'accès au sport. Voilà, c'est les quatre exemples principaux que j'ai en termes d'innovation et de tendance sur le marché de la fidélisation.

  • Arnaud THIZY

    Super, effectivement. Parmi beaucoup de nos clients également, aujourd'hui, ils se posent des questions sur l'évolution, la révolution autour des programmes de fid. À tous ceux qui se posent ces questions, tu leur donnerais quoi comme conseil avant de se lancer dans une refonte potentielle de leur programme de fid ?

  • Marlène BOURG

    De partir du départ, les clients. Vraiment d'aller questionner sa base client, de savoir ce qu'ils attendent de nous, dans le détail, dans la granularité, c'est vraiment bourré de valeur. Pas que pour cet aspect-là de la fidélisation, mais c'est eux qui vont orienter. les choix stratégiques potentiellement d'une enseigne. Et puis derrière, tout de suite, c'est de fixer des objectifs chiffrés. Parce que ça, il faut quand même qu'on puisse mesurer l'impact des choix qu'on fait. C'est hyper important, sinon on ne peut pas décider s'ils sont bien, on ne peut pas ajuster, on ne peut pas améliorer. Mais d'abord, partir du client, toujours avoir cette focus client.

  • Arnaud THIZY

    Donc ne pas faire un travail en chambre, comme on fait souvent, entre marketer, communiquer, partir du terrain et penser objectifs chiffrés. Toujours. Bon, super. Ok. J'ai une question qui nous a été soufflée par un auditeur. Les programmes de fid aujourd'hui sont effectivement massivement conçus par une enseigne. Il y a eu quelques tentatives de regroupement de plusieurs anciennes, plusieurs marques. Je pense au programme de Danone il y a quelques années, par exemple, pour faire des opé plutôt promotionnelles. Est-ce que toi tu vois un intérêt ou pas de mettre en place des programmes de fid multi-enseignes et multi-marques ?

  • Marlène BOURG

    Alors oui, évidemment. Quand on fait du marketing, on sait que le partenariat, le co-marketing, c'est toujours plus rentable. Associer ses audiences, ses fichiers clients, c'est toujours du bonus. Je pense qu'il y a des stratégies qui réfléchissent à ça, mais notamment la vraie problématique, en tout cas le défi technique, c'est plutôt un défi technique plutôt qu'un problème d'envie, dans la plupart des cas, c'est justement la gestion de ces données. Qui a fidélisé, qui a participé à la fidélisation et comment on redistribue du coup les gains de la fidélisation. Et c'est, il faut vraiment avoir au niveau technique le parcours client, par où il est passé, qui a payé pour l'avoir en premier et après le proposer à l'autre et globaliser, etc. Faire ces échanges d'informations et répartir en fait le bénéfice entre les différents acteurs, c'est là que se pose la plus grosse difficulté technique. Mais je suis pratiquement sûre qu'on trouvera des solutions. Je pense que c'est même un enjeu majeur pour les grands groupes. Pour gagner vraiment en rentabilité, ce serait une très bonne idée.

  • Arnaud THIZY

    Depuis 3-4 ans environ, il y a eu l'apparition de systèmes de cashback, donc digitaux, qui permettent finalement d'avoir des achats, de faire des achats et donc de constituer une cagnotte à dépenser dans d'autres retailers. Est-ce que tu as un avis sur la question, sur la généralisation potentielle de ce type de démarche ?

  • Marlène BOURG

    C'est sympa. Mais ça participera... Pour moi, c'est pas le meilleur... Comment dire ? Ça va chercher une partie de la population, des consommateurs par exemple, qui vont chercher toujours le prix. Ça ne va pas forcément servir des objectifs de relations durables, long terme avec une marque. Parce que là, on ne cherche que le prix, ce qui est très bien. Ça peut être une stratégie pour un certain nombre d'enseignes ou de marques. Mais si on veut créer une vraie fidélité, c'est un attachement particulier. Et là, il faut de l'expérience client, ce n'est pas que du prix. Donc pour moi, ça ne suffit pas. C'est un des leviers pour répéter, pour augmenter le taux de réachat peut-être. Mais ce n'est pas de la fidélité pour moi.

  • Arnaud THIZY

    Donc ça illustre bien finalement les deux grands pans de la fidélité. Souvent il y a des avantages transactionnels d'un côté, et de l'autre côté des avantages serviciels ou relationnels. Et c'est souvent le bon équilibre entre les deux qui permet de créer de la fidélité à long terme et pas à court terme.

  • Marlène BOURG

    Et c'est de passer, pour y arriver, il faut passer de ce que tu disais, de la partie transactionnelle à la partie émotionnelle. On n'achète pas que avec notre porte-monnaie, on achète beaucoup avec nos émotions. Et si on arrive à créer ça en tant qu'enseigne, on a tout gagné.

  • Arnaud THIZY

    Merci Marlène, ton éclairage a été très intéressant et complémentaire à tout ce qu'on peut apporter.

  • Marlène BOURG

    Merci à toi Arnaud pour l'invitation et à Altavia, c'était super sympa et j'ai hâte d'écouter les prochains épisodes à venir.

  • Arnaud THIZY

    Merci JS également, car ce podcast a été créé par Altavia Aura et produit avec la société Little Bird. On se retrouve bientôt pour un nouvel épisode des sessions retail ou digital. Merci de nous avoir écoutés, à très vite !

Chapters

  • Introduction et contexte de la fidélisation

    00:00

  • Pourquoi doit-on croire Marlène BOURG sur parole ?

    00:56

  • Pourquoi la fidélisation est-elle cruciale pour un réseau de distribution ?

    02:17

  • Comment convraincre son réseau de l'importance d'une stratégie de fidélisation ?

    03:09

  • Quelle méthodologie pour mettre en place une stratégie de fidélisation ?

    04:04

  • Quels indicateurs de succès suivre pour piloter sa stratégie de fidélisation ?

    05:51

  • Opportunités offertes par le réseau dans la fidélisation

    10:17

  • Quelles tendances émergent dans le domaine de la fidélisation ?

    13:18

  • Conseils pour une refonte des programmes de fidélité

    17:29

  • L'avis de notre expert sur les systèmes de cashback et leur impact

    19:56

Description

87 % des Français déclarent être inscrits à au moins un programme de fidélité, et ce chiffre dépasse les 94 % dans les secteurs de la grande distribution et de la restauration. Face à la hausse des coûts d’acquisition client, de nombreux retailers revoient leurs programmes et stratégies de fidélisation. Aux États-Unis, Walmart résiste efficacement à Amazon en expérimentant et déployant des services et initiatives innovants autour de la fidélisation, comme le programme Walmart+. Cette approche croise intelligemment fidélité, data et intelligence artificielle. En France, l’augmentation de la complexité dans ces domaines exige des choix stratégiques bien pensés et une pédagogie claire pour expliquer ces évolutions aux équipes sur le terrain. Ce sont eux, en effet, les premiers points de contact avec les clients et les garants du succès du programme de fidélité, qui peut devenir un levier de recrutement, d'activation commerciale et de génération de trafic en ligne et en magasin.

Aujourd’hui, Arnaud THIZY se fait un plaisir de recevoir Marlène BOURG, Fondatrice de MB STRATEGIES COMMERCE et experte en accompagnement des commerçants sur l’un des enjeux actuels des retailers : la fidélisation.
Dans un monde du retail en constante évolution, où les coûts d'acquisition des clients atteignent des sommets et où la concurrence se renforce, la fidélisation devient un enjeu stratégique incontournable. Marlène, nous éclaire sur l'importance cruciale des programmes de fidélité. Elle nous explique pourquoi un client fidèle coûte moins cher à acquérir et génère un chiffre d'affaires plus conséquent, faisant de la fidélisation un levier essentiel pour la rentabilité des marques.


Elle souligne la nécessité de définir des objectifs clairs et mesurables pour les programmes de fidélité. Elle insiste sur l'importance de comprendre le comportement des clients, afin de créer des offres sur mesure qui répondent à leurs attentes. De plus, l'implication des équipes de terrain dans la mise en œuvre de ces stratégies est primordiale pour garantir leur succès.


L'épisode aborde également les défis liés à la gestion des données clients, un aspect fondamental pour optimiser les programmes de fidélité. Marlène évoque l'importance de former les équipes pour qu'elles puissent tirer parti des solutions technologiques disponibles et ainsi maximiser l'activation commerciale.


Enfin, Marlène partage sa vision des tendances futures dans le domaine de la fidélisation. L'intégration de l'intelligence artificielle et des valeurs sociétales dans les programmes de fidélité sera déterminante pour créer des expériences client mémorables.


Ne manquez pas cet épisode riche en enseignements, où vous découvrirez comment la fidélisation peut transformer votre approche marketing et renforcer votre position sur le marché. Rejoignez-nous pour explorer ces thématiques passionnantes et découvrir les clés du succès dans le monde du retail !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud THIZY

    87% des français déclarent être inscrits, au moins, à un programme de fidélité. Et ce chiffre monte à plus de 94% dans la grande distribution et la restauration. A l'heure de l'explosion des coûts d'acquisition des clients, de nombreux retailers activent des refondes de leurs programmes et leurs stratégies de fidélisation. Aux USA, Walmart résiste formidablement bien à Amazon en testant et en activant de nombreux services et initiatives autour de la fid. Notamment comme le programme Walmart Plus, qui est extrêmement innovant et malin dans le croisement de la fidélité de la data et de l'IA. Avec cette complexité croissante, il est plus que jamais nécessaire de faire le bon choix, et ensuite de faire preuve de pédagogie pour expliquer ces choix et les porter au réseau. Car ce sont eux les premiers points de contact, ce sont eux qui sont les premiers garants de votre programme de fid pour en faire une arme de recrutement, pour en faire une arme d'activation et pour en faire une arme de trafic. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Marlène, Marlène BOURG, qui est spécialisée dans l'accompagnement des commerçants sur l'un des sujets du moment des retailers, la fid : la fidélisation. Bonjour Marlène.

  • Marlène BOURG

    Bonjour Arnaud. Merci beaucoup de m'accueillir sur ce podcast. Je suis ravie d'être présente pour parler de mes deux passions, le retail et la fidélisation.

  • Arnaud THIZY

    Et bien ça tombe bien, si tu devais te présenter en deux mots, en quelques mots, et surtout d'où viens-tu ? Mais pourquoi les gens doivent te croire sur parole ?

  • Marlène BOURG

    Alors, je viens d'où ? Je suis Marlène Bourg, j'ai fondé MB Stratégie Commerce il y a quelques temps maintenant. J'élabore des stratégies de fédéralisation pour les entreprises. Et l'objectif bien sûr c'est qu'ils gagnent du chiffre d'affaires, de la rentabilité et de nouveaux clients. Je viens de Saint-Etienne. Et oui, une jolie contrée que tu connais un petit peu d'ailleurs.

  • Arnaud THIZY

    À peine.

  • Marlène BOURG

    Mais avant tout ça, c'est très important pour le sujet qui nous intéresse, j'ai travaillé plus de 20 ans dans le milieu de la franchise, aux côtés des retailers, au quotidien, des franchisés, donc je connais plutôt bien le domaine.

  • Arnaud THIZY

    Donc on peut te faire confiance. Je crois. Et bien allez, c'est parti. Rentrons dans le vif du sujet. Est-ce que tu peux nous expliquer Marlène, pourquoi la fid aujourd'hui est plus que jamais cruciale ? Pour un réseau de distribution, qu'il soit franchisé ou succursal, dans le contexte actuel du retail ?

  • Marlène BOURG

    C'est une carte en plus dans un jeu qui se complexifie pour les retailers. Les coûts d'acquisition qui montent en flèche, les charges qui augmentent, le pouvoir d'achat aussi des clients qui est un peu à la baisse, la concurrence aussi qui est quand même assez féroce. On a déjà fait pas mal d'investissements post-Covid pour contrer l'avènement du e-commerce et s'en faire plutôt un allié. Dans tout ça, on cherche un peu des marges et la fidélisation, effectivement, c'est pour moi un des leviers les plus puissants pour atteindre cet objectif notamment.

  • Arnaud THIZY

    Super. Tu as la chance d'avoir été sur le carrelage, comme on dit dans le retail. Tu étais chef de secteur, tu étais animatrice de réseau, responsable du développement et de la promotion des ventes. Est-ce que tu peux nous dire quels sont les principaux arguments que tu utilises quand tu dois convaincre un réseau de distribution sur l'importance de mettre en place une stratégie de fidélisation ?

  • Marlène BOURG

    Alors je pourrais y passer des heures, mais j'en ai vraiment trois principaux qui parlent en général à peu près à tout le monde, quel que soit le secteur d'activité. C'est d'abord un client fidèle, c'est un client qui coûte 6 à 7 fois moins cher qu'un autre. Donc ça, ça veut dire : de la renta en plus. Un client fidèle, c'est en moyenne 67% d'achats en plus qu'un autre client. Donc ça, c'est du chiffre en plus. Et un client fidèle, il est susceptible de vous recommander jusqu'à plus 70% qu'un autre. Donc ça, ça veut dire des nouveaux clients presque gratuits. C'est rien qu'avec ces trois arguments-là, on a ce qu'il faut pour investir dans la stratégie de fidélisation pour moi. Il y en a plein d'autres, mais on n'a pas le temps.

  • Arnaud THIZY

    C'est très bien, on poursuivra dans une prochaine émission. En termes de méthodologie de mise en place, selon toi, c'est quoi les premières étapes à suivre pour réfléchir et mettre en place une strat de fidélisation quand tu es en tête de réseau ?

  • Marlène BOURG

    La première, c'est de fixer un objectif. On veut faire quoi ? C'est quoi l'objectif ? Augmenter le panier moyen, la renta indirectement ou directement, augmenter via le taux de fréquentation, il faut qu'il soit identifié, chiffré, mesurable, bien entendu. Ensuite, c'est d'aller fouiller dans son fichier client, il y a beaucoup de travail sur plein d'aspects, pour pouvoir à la fois le segmenter, pour bien comprendre ce que font les clients, leur comportement d'achat, pour nettoyer toute cette base de données, faire des segments, et puis aussi la questionner cette clientèle, en lui disant qu'est-ce qu'elle attend de nous, qu'est-ce qu'elle aimerait qu'on fasse en plus, ça peut quand même donner des orientations spécifiques, des insights hyper intéressants, et on le fait pas assez souvent, questionner ses clients. Une fois qu'on a fait ça, pour moi, il faut définir un plan d'action, le structurer, un rétro-planning, etc. On met en place, mais on ne déploie pas tout de suite. On le fait d'abord sur un pilote, par exemple, pour les franchisés, pour les réseaux de distribution intégrés, peut-être sur un ou deux magasins qui sont assez représentatifs de l'enseigne. Et puis, on voit ce que ça donne, on analyse les résultats. Une fois qu'on a vu les premiers résultats, éventuellement on ajuste, parce qu'on ne trouve pas le premier plan d'action parfait tout de suite. Il faut quand même ajuster, généralement. Et une fois qu'on a trouvé quelque chose qui marche bien, une bonne V1, on le met en place. On lance, on déploie, mais avant ça, très important, on forme. Il ne faut pas oublier de former les équipes, toutes les parties prenantes de l'expérience client. Et puis après, dans le temps, régulièrement, pas tous les deux jours, mais je dirais au moins une fois par an, on se repose la question de qu'est-ce qu'on pourrait faire de nouveau pour innover toujours au service de l'expérience client et de la fidélité du fichier.

  • Arnaud THIZY

    Tu as parlé de la mise en place de plans d'action. Dans ce cas-là, quels sont les indicateurs que tu suis ? Généralement, on pense tous au fameux RFM, le Ressence Fréquence Montant. Est-ce que, hormis cet indicateur-là, tu en as d'autres que tu suis de façon plus précise ou que tu conseilles de suivre quand on est un retailer ?

  • Marlène BOURG

    Bien sûr, le taux de rétention, le taux de réachat, le NPS score aussi, qui peut quand même vérifier justement si la stratégie permet d'alimenter le pipe de nouveaux clients. Le panier moyen, c'est un indicateur hyper précis qui permet quand même de vérifier si en fait les actions qu'on mène, notamment en termes d'utilisation des données pour être plus précis en termes d'offres personnalisées, permet d'augmenter justement ce panier moyen là. Et puis la valeur de durée de vie du client, bien entendu, sur la durée, ça va un peu avec l'ancienneté. Il y en a pas mal, mais c'est lié aux objectifs justement, donc ils peuvent varier dans le temps. Et ça, c'est plutôt sympa.

  • Arnaud THIZY

    Très bien. Quand tu étais à la tête des réseaux, quels ont été les principaux défis que tu as rencontrés lors de l'implémentation ? Et quand je dis défis, c'est difficultés. J'aimerais bien que tu me donnes quelques exemples concrets, histoire que nos auditeurs puissent bien comprendre ce qu'eux-mêmes sont en train de vivre certainement.

  • Marlène BOURG

    Probablement. Ce que j'allais dire, ça va bien leur parler, surtout les marketeux et le service informatique, parce que la première des difficultés, c'est probablement la gestion des bases de données clients, notamment. Parce que toutes les infos ne sont pas forcément centralisées, les systèmes d'information ne sont pas toujours centralisés. On a plusieurs logiciels qui travaillent ensemble, etc. Donc, un des premiers aspects, un des premiers défis, mais qui est super, comment dire, vertueux, pas que pour l'aspect fidélisation d'ailleurs, c'est vraiment d'unifier, de réconcilier toutes ces données pour avoir une base de données clean, propre, exploitable, au top. Et ça sert à tout le monde. Donc, à toute l'enseigne, pas que pour la fidélisation, je le dis, c'est vraiment de l'or en barre, les données, la data. Je pense à un autre défi quand on lance un projet, ça c'est vrai pour tous les types de projets, mais en particulier dans le domaine de la fidélisation, parce que c'est très transverse, tout le monde est impliqué. C'est aussi de concilier les attentes de tout le monde, à la fois du marketing, du service informatique, des prestataires extérieurs qui vont intégrer, évidemment, le terrain. Les équipes terrain, sur le terrain, elles attendent des choses. Donc il faut être quand même assez agile dans la gestion de ce type de projet, il faut être flex.

  • Arnaud THIZY

    Tu as parlé du terrain, crucial. Souvent, j'ai constaté pas mal de réticences, de résistances au changement, qui ne vient pas que du terrain, mais notamment du terrain. Et c'est hyper important d'embarquer un réseau de distribution lorsqu'il s'agit d'adapter une nouvelle stratégie de fid. Tu parlais de l'unification des données, c'est un des points clés, notamment sur les réseaux d'indépendants ou de franchisés. Comment toi, tu as réussi à surmonter cette résistance potentielle au changement, notamment dans les réseaux ?

  • Marlène BOURG

    Alors, plusieurs choses. La première, c'est vraiment d'impliquer. Que ce soit les équipes terrain intégrées ou défranchisées, il faut les impliquer dès le départ pour qu'ils soient partie prenante de la mise en œuvre de cette stratégie, qu'ils n'aient pas l'impression qu'on leur impose les choses, parce qu'ils ont quand même une expérience terrain qui est pleine de valeurs, ils ont des feedbacks à nous remonter, etc. Donc, c'est important de les impliquer dès le départ. Deuxièmement, je dirais, c'est de donner du sens. Comme pour tout, et quand on parle soit à des équipes terrain, soit à des franchisés, leur dire ce que ça va leur rapporter, un peu en sonnant trébuchant, je ais être un peu pragmatique, ça parle à tout le monde. Donc si on a testé avant sur un pilote ou sur un magasin témoin, si je puis dire, on a des chiffres à donner. Donc on monte carte blanche et on explique combien ça peut rapporter, si tu suis ça, si tu mets en place ça. Et puis très important, et j'insiste beaucoup pour les réseaux intégrés, mais aussi pour les franchisés, parce que c'est une étape qui est souvent sous-estimée, parce qu'il y a différents niveaux de perception de l'importance d'un projet, et de parcours pro aussi, d'expérience, de compétences tout court, c'est la formation. Et là, il faut vraiment passer du temps sur la formation, il faut qu'elle soit hyper quali, il faut donner les clés au terrain notamment, pour être le meilleur relais du nouvelle stratégie de fidélisation. Et il faut y passer du temps. Et ce que j'aimais bien faire, moi, c'était de trouver notamment en franchise, on a souvent des franchisés qui sont plus ambassadeurs, qui sont très corporate pour l'enseigne, qui sont à l'image de l'enseigne, les franchisés qu'on aime bien. Et bien ça existe aussi sur le terrain dans les réseaux intégrés, trouver des ambassadeurs en fait, qui deviennent des relais entre la tête de réseau et le terrain et qui font un peu le lien et généralement ça fonctionne bien.

  • Arnaud THIZY

    On a parlé des réticences du réseau à implanter une nouvelle strat de fid, mais j'aimerais que tu fasses l'autre côté de la pièce, c'est-à-dire en quoi le réseau peut avoir une opportunité, peut être clé dans le fait de mettre en place, animer un programme de fid et en quoi un magasin à un autre, tu peux avoir des différences fondamentales.

  • Marlène BOURG

    Pour moi, c'est surtout le magasin qui est partie prenante de cette expérience-là, parce qu'on est dans la relation humaine et c'est ce qui va faire toute la différence. D'ailleurs, c'est hyper visible, en particulier dans le milieu de la franchise, parce qu'entre un point de vente franchisé avec la même offre, à peu près la même chose, d'un magasin à un autre, on a de vraies grosses différences, concrètement, sur le panier moyen, par exemple, ou sur le nom d'article. dans le ticket, parce qu'ils sont quand même libres de leur prix. Donc on va plus parler du nombre d'articles sur le ticket, parce qu'on a des équipes qui sont, pour certaines, mieux formées, ou qui vont bien, qui fonctionnent bien, qui sont plus heureuses dans leur métier, et du coup, elles sont capables de vendre mieux, plus, et de faire que les clients reviennent. Et c'est vraiment, ça peut être du simple au double, d'un magasin à un autre. Donc ils sont clés, les magasins, dans l'expérience client.

  • Arnaud THIZY

    J'ai envie de te proposer un petit challenge, quand je t'écoute.

  • Marlène BOURG

    Aïe.

  • Arnaud THIZY

    Tu parles d'ambassadeurs. Imagine, tu es à la tête d'un réseau. Tu dois pitcher à ton réseau pour trouver tes ambassadeurs. Et en deux, trois minutes, tu dois leur raconter l'intérêt de mettre en place le nouveau programme de fid que tu proposes, toi, en tant que directrice marketing. Et tu devais leur faire un pitch. Tu acceptes mon challenge ?

  • Marlène BOURG

    Alors je l'accepte. Je ne sais pas si je vais le relever totalement, mais je vais essayer en tout cas. Alors, admettons, je suis devant les équipes.

  • Arnaud THIZY

    Convention.

  • Marlène BOURG

    Convention, ok. J'ai trouvé, j'ai un truc super intéressant à vous dire, j'ai trouvé le moyen de vous faire gagner plus de chiffre d'affaires, plus de rentabilité et plus de clients. Ce moyen-là, je suis sûre que vous l'attendez tous, si vous en avez marre de voir vos marges baisser, d'avoir à investir beaucoup pour faire venir de nouveaux clients dans vos magasins. Et en fait, il est hyper simple à mettre en place, pas forcément, mais il est assez vertueux pour plein d'autres aspects. Et ce système-là, c'est la fidélisation en fait. Alors vous allez me dire, oui je sais Marlène, j'essaie toujours de récupérer des avis, d'ailleurs j'ai 4,8 sur 5 sur Google, mais ça ne s'arrête pas du tout à ça en fait, ça va beaucoup plus loin que ça la fidélisation. Donc mettre en place une stratégie de fidélisation personnalisée, enchanter l'expérience de vos clients, ça va vous permettre de développer votre chiffre d'affaires, votre rentabilité, générer de nouveaux clients en faisant de vos clients actuels des ambassadeurs et surtout de vous différencier de la concurrence. Donc, qui a envie d'embarquer ? Qui a envie de se lancer avec moi ? J'ai besoin de vous. On est tous partie prenante de cette expérience client. Je ne sais pas, tu en penses quoi ?

  • Arnaud THIZY

    Bien, tu m'as embarqué.

  • Marlène BOURG

    Tant mieux.

  • Arnaud THIZY

    Super, super. Bon, challenge relevé.

  • Marlène BOURG

    Merci, c'est gentil.

  • Arnaud THIZY

    Si tu te projettes un petit peu, non pas aujourd'hui, mais plutôt demain, après-demain, selon toi, comment tu vois l'évolution des programmes de fid ? Quelles sont les grandes tendances qui vont émerger ? On parle aujourd'hui beaucoup d'IA, par exemple. Ce que j'aime bien dans ton propos juste avant, c'est que tu as plutôt insisté sur les basiques, plus que sur l'innovation. Mais selon toi, comment tout ça va évoluer ?

  • Marlène BOURG

    Alors effectivement, tu as raison, c'est un sujet que j'ai abordé dans le cadre d'un guide. de la fidélisation que je viens juste de sortir, donc c'est chouette. Et évidemment, il y a l'IA, on est obligé d'en parler parce que l'hyper personnalisation de la relation, ça fait partie vraiment de la relation client et c'est comme ça qu'on peut se différencier en analysant les comportements d'achat, les préférences d'achat, etc. La façon d'acheter du client et en lui proposant des offres hyper personnalisées qui lui parlent à lui. Et ça, c'est beaucoup plus possible, facile, aisé, entre guillemets, grâce à l'IA et à la big data. Et c'est important parce que personnaliser la relation, c'est aussi considérer son client. Et on est tous des êtres humains, on a besoin de considération. C'est ce qui fait la diff. Un autre point hyper important, c'est l'expérience client. Parce que juste offrir des remises, des points, cumuler des points, etc. Ce n'est pas extrêmement intéressant. C'est sympa d'avoir des offres, on apprécie tous. Mais c'est aussi créer une vraie expérience. Et pour le coup, le magasin physique a vraiment son épingle à tirer du jeu. Et il faut savoir faire vivre des choses, ressentir des émotions à nos clients parce que ça permet de créer une relation particulière qui nous aide un petit peu et c'est comme ça qu'on les fidélise je pense par exemple alors c'est pas tout nouveau mais à sephora qui propose des soirées gold à ses plus grands ses clients qui dépensent le plus je crois que pour arriver à l'avoir c'est 1500 euros par an quand même, c'est pas rien et voilà ils privatisent des points de vente pour faire venir leurs clients google comme il les appelle et on passe un chouette moment on a aussi des remises des promos mais on vit des on partage on voit un coup on mange un morceau ensemble, il ya des embattre ambassadrice de marque on peut tester des choses, on vit une expérience. Donc ça fidélise vachement. Un autre élément qui est important pour moi, c'est toute la partie d'intégrer dans les programmes de fidélisation les aspects sociétaux, type développement durable ou inclusivité. Ça, on le voit, c'est très important pour les nouvelles générations, donc nos consommateurs actuels et à venir, quand même, qui sont très sensibles à ces sujets-là. Et inciter, à travers le programme de fidélisation, les clients à mettre en valeur ces valeurs-là, eh bien, ça se fait de plus en plus. Il y a Zalando qui s'est mis déjà un peu dessus. Ce n'est pas un retailer, mais en termes de e-commerce, ça donne un exemple. Et les enseignes essayent de s'y mettre un petit peu plus. Alors attention au greenwashing ou à ce genre de... Parce que là, il faut que ça fasse partie des valeurs d'enseigne quand même et que ce soit pas juste à travers le programme de fidélité, soit plus largement imprégné dans la façon de travailler de l'enseigne. Et le dernier point qui me vient à l'esprit, c'est aussi des programmes qu'on appelle communautaires. Et notamment, je pense à un exemple très récent qui est sorti d'une évolution de programme de fidélité d'une marque française, Kiabi en l'occurence, qui a fait évoluer son programme de fidélité cet été pour faire en sorte que les points de fidélité puissent être partagés à tous les membres de la famille. C'est super chouette, c'est hyper pratique, c'est super smart aussi parce que du coup toute la famille doit prendre le programme de fidélité donc du coup c'est chouette et en plus ça crée ce côté communautaire où en fait Kiabi essaie d'être l'enseigne, prête à porter ou de vêtements. petit prix de toute la famille et là on crée une communauté qui est la famille. Il y a aussi Sport 2000 qui fait ça, dans leur programme de fidélité, on peut cumuler des points supplémentaires en relevant des challenges sportifs. Donc ils incitent leurs clients à pratiquer du sport, à se challenger, à se dépasser et du coup ils créent une communauté de vrais sportifs qui s'arrachent entre guillemets pour vraiment devenir des vrais sportifs, pas des athlètes forcément, des vrais sportifs, ça fait la différence, entre guillemets, avec Decathlon, qui est plutôt l'enseigne familiale, démocratisant, l'accès au sport. Voilà, c'est les quatre exemples principaux que j'ai en termes d'innovation et de tendance sur le marché de la fidélisation.

  • Arnaud THIZY

    Super, effectivement. Parmi beaucoup de nos clients également, aujourd'hui, ils se posent des questions sur l'évolution, la révolution autour des programmes de fid. À tous ceux qui se posent ces questions, tu leur donnerais quoi comme conseil avant de se lancer dans une refonte potentielle de leur programme de fid ?

  • Marlène BOURG

    De partir du départ, les clients. Vraiment d'aller questionner sa base client, de savoir ce qu'ils attendent de nous, dans le détail, dans la granularité, c'est vraiment bourré de valeur. Pas que pour cet aspect-là de la fidélisation, mais c'est eux qui vont orienter. les choix stratégiques potentiellement d'une enseigne. Et puis derrière, tout de suite, c'est de fixer des objectifs chiffrés. Parce que ça, il faut quand même qu'on puisse mesurer l'impact des choix qu'on fait. C'est hyper important, sinon on ne peut pas décider s'ils sont bien, on ne peut pas ajuster, on ne peut pas améliorer. Mais d'abord, partir du client, toujours avoir cette focus client.

  • Arnaud THIZY

    Donc ne pas faire un travail en chambre, comme on fait souvent, entre marketer, communiquer, partir du terrain et penser objectifs chiffrés. Toujours. Bon, super. Ok. J'ai une question qui nous a été soufflée par un auditeur. Les programmes de fid aujourd'hui sont effectivement massivement conçus par une enseigne. Il y a eu quelques tentatives de regroupement de plusieurs anciennes, plusieurs marques. Je pense au programme de Danone il y a quelques années, par exemple, pour faire des opé plutôt promotionnelles. Est-ce que toi tu vois un intérêt ou pas de mettre en place des programmes de fid multi-enseignes et multi-marques ?

  • Marlène BOURG

    Alors oui, évidemment. Quand on fait du marketing, on sait que le partenariat, le co-marketing, c'est toujours plus rentable. Associer ses audiences, ses fichiers clients, c'est toujours du bonus. Je pense qu'il y a des stratégies qui réfléchissent à ça, mais notamment la vraie problématique, en tout cas le défi technique, c'est plutôt un défi technique plutôt qu'un problème d'envie, dans la plupart des cas, c'est justement la gestion de ces données. Qui a fidélisé, qui a participé à la fidélisation et comment on redistribue du coup les gains de la fidélisation. Et c'est, il faut vraiment avoir au niveau technique le parcours client, par où il est passé, qui a payé pour l'avoir en premier et après le proposer à l'autre et globaliser, etc. Faire ces échanges d'informations et répartir en fait le bénéfice entre les différents acteurs, c'est là que se pose la plus grosse difficulté technique. Mais je suis pratiquement sûre qu'on trouvera des solutions. Je pense que c'est même un enjeu majeur pour les grands groupes. Pour gagner vraiment en rentabilité, ce serait une très bonne idée.

  • Arnaud THIZY

    Depuis 3-4 ans environ, il y a eu l'apparition de systèmes de cashback, donc digitaux, qui permettent finalement d'avoir des achats, de faire des achats et donc de constituer une cagnotte à dépenser dans d'autres retailers. Est-ce que tu as un avis sur la question, sur la généralisation potentielle de ce type de démarche ?

  • Marlène BOURG

    C'est sympa. Mais ça participera... Pour moi, c'est pas le meilleur... Comment dire ? Ça va chercher une partie de la population, des consommateurs par exemple, qui vont chercher toujours le prix. Ça ne va pas forcément servir des objectifs de relations durables, long terme avec une marque. Parce que là, on ne cherche que le prix, ce qui est très bien. Ça peut être une stratégie pour un certain nombre d'enseignes ou de marques. Mais si on veut créer une vraie fidélité, c'est un attachement particulier. Et là, il faut de l'expérience client, ce n'est pas que du prix. Donc pour moi, ça ne suffit pas. C'est un des leviers pour répéter, pour augmenter le taux de réachat peut-être. Mais ce n'est pas de la fidélité pour moi.

  • Arnaud THIZY

    Donc ça illustre bien finalement les deux grands pans de la fidélité. Souvent il y a des avantages transactionnels d'un côté, et de l'autre côté des avantages serviciels ou relationnels. Et c'est souvent le bon équilibre entre les deux qui permet de créer de la fidélité à long terme et pas à court terme.

  • Marlène BOURG

    Et c'est de passer, pour y arriver, il faut passer de ce que tu disais, de la partie transactionnelle à la partie émotionnelle. On n'achète pas que avec notre porte-monnaie, on achète beaucoup avec nos émotions. Et si on arrive à créer ça en tant qu'enseigne, on a tout gagné.

  • Arnaud THIZY

    Merci Marlène, ton éclairage a été très intéressant et complémentaire à tout ce qu'on peut apporter.

  • Marlène BOURG

    Merci à toi Arnaud pour l'invitation et à Altavia, c'était super sympa et j'ai hâte d'écouter les prochains épisodes à venir.

  • Arnaud THIZY

    Merci JS également, car ce podcast a été créé par Altavia Aura et produit avec la société Little Bird. On se retrouve bientôt pour un nouvel épisode des sessions retail ou digital. Merci de nous avoir écoutés, à très vite !

Chapters

  • Introduction et contexte de la fidélisation

    00:00

  • Pourquoi doit-on croire Marlène BOURG sur parole ?

    00:56

  • Pourquoi la fidélisation est-elle cruciale pour un réseau de distribution ?

    02:17

  • Comment convraincre son réseau de l'importance d'une stratégie de fidélisation ?

    03:09

  • Quelle méthodologie pour mettre en place une stratégie de fidélisation ?

    04:04

  • Quels indicateurs de succès suivre pour piloter sa stratégie de fidélisation ?

    05:51

  • Opportunités offertes par le réseau dans la fidélisation

    10:17

  • Quelles tendances émergent dans le domaine de la fidélisation ?

    13:18

  • Conseils pour une refonte des programmes de fidélité

    17:29

  • L'avis de notre expert sur les systèmes de cashback et leur impact

    19:56

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