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Retail Sessions

Éric, le Vendée Globe et l’innovation : des valeurs inspirantes pour les retailers

Éric, le Vendée Globe et l’innovation : des valeurs inspirantes pour les retailers

18min |07/11/2024
Play
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Éric, le Vendée Globe et l’innovation : des valeurs inspirantes pour les retailers

Éric, le Vendée Globe et l’innovation : des valeurs inspirantes pour les retailers

18min |07/11/2024
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Description

“Essayer, c’est déjà réussir. L’échec n’est rien tant qu’on a tout donné. Ce qui fait mal, c’est de ne même pas avoir tenté.”

À l’approche du départ du Vendée Globe 2024, prévu le 10 novembre, Arnaud THIZY reçoit Éric BELLION, skipper de la course à bord du Stand As One. Dans cet épisode des Retail Sessions, ils explorent les parallèles entre l’aventure maritime et les défis du retail, mettant en lumière comment l’innovation et la résilience sont essentielles dans ces deux univers.


Éric partage sa philosophie : “Pour chaque problème, il existe toujours une solution, à condition de persévérer.” Il souligne l’importance du collectif, expliquant que les meilleures équipes se forment grâce à la complémentarité et aux valeurs communes. En tant que leader, il raconte comment équilibrer travail en équipe et moments d’introspection personnelle pour optimiser la performance collective.


Cet épisode nous embarque aussi dans les coulisses de la construction de son bateau – un exploit technique où chaque détail compte, tout comme dans le retail, où chaque choix stratégique peut faire la différence. Innovation, quête de performance et travail d’équipe : des valeurs partagées qui permettent de surmonter les défis et d’avancer avec audace, que ce soit en mer ou sur le marché.


Un épisode inspirant pour les professionnels du retail et ceux qui cherchent à naviguer avec succès dans un monde en constante évolution.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud THIZY

    Retail Sessions, c'est notre podcast des retail addicts qui veulent rester à l'affût des évolutions du commerce d'aujourd'hui et des tendances de demain. Le retail n'a jamais été autant chamboulé, comme tout le reste de l'industrie de la société, par les évolutions et les mutations actuelles. Plutôt que de rester sur un angle retailer pur et dur, aujourd'hui on a un épisode exceptionnel et on va faire un pas de côté. On va faire un pas de côté avec quelqu'un d'incroyable qui est à nos côtés, un ami de la famille, dans la famille Altavia, il s'appelle Éric, Éric BELLION, il est navigateur et on s'est dit que c'était certainement l'une des personnes les mieux placées pour nous parler de ses défis, de son quotidien. Pour se dire finalement aujourd'hui, plus que jamais, les retailers, les industriels, les communicants, bref nous, on doit réussir à oser vers l'inconnu, dans un monde qui est définitivement incertain et instable. Bienvenue Éric !

  • Éric BELLION

    Bonjour !

  • Arnaud THIZY

    Notre traditionnelle question initiale, qui es-tu ? Et pourquoi les gens, nos auditeurs, doivent te croire sur parole ?

  • Éric BELLION

    Qui suis-je ? Bon déjà, je m'appelle Éric BELLION, j'ai 48 ans, depuis peu, depuis le 15 mars. Et je suis... un mari, le père de la petite Léna, et je suis navigateur, ça c'est mon métier. Et pourquoi on doit me croire sur parole, je ne sais pas, il faut douter même de ce que je dis, il faut douter de tout. J'essaie de raconter ce que j'ai vécu avec beaucoup de sincérité. J'essaie de raconter toujours la vérité, parce que je pense que c'est la vérité qui est intéressante, avec tous ses angles possibles. Et je trouve que si on ne raconte pas la vérité, c'est-à-dire pas non plus les coups durs, les difficultés, les emmerdes, je pense que ça devient de la communication. Et pour moi, la communication est assez indigeste. Donc, en pensant ça, peut-être qu'on peut me croire un peu, je pense.

  • Arnaud THIZY

    C'est un de tes traits de personnalité que j'adore, c'est-à-dire que tu es... hyper transparent, assez cash. Donc, chers auditeurs, attendez-vous un épisode sans bullshit aujourd'hui.

  • Éric BELLION

    On va essayer.

  • Arnaud THIZY

    Raconte-nous un peu ton histoire et finalement, comment, au-delà de ton histoire, avec beaucoup d'anecdotes, je sais que tu en as énormément, comment tu arrives à te dire : "Tiens, dans ce monde inconnu et incertain, pourquoi et comment surtout tu oses ?" Tu as deux heures.

  • Éric BELLION

    Juste pour me présenter, ça fait 25 ans que je monte des aventures maritimes qui ont tout trait à la différence, à la notion de différence. J'ai réalisé un tour du monde à la voile avec deux copains et 45 jeunes adultes handicapés. Ensuite, j'étais le skipper du premier équipage au monde en Divali à détenir un record du monde. Et ensuite j'ai créé un équipage d'hommes et de femmes tous différents et qu'on a rendu performants sur des grandes courses au large. Et ensuite j'ai fait le Vendée Globe en 2016-2017, je suis arrivé 9e et 1er débutant de la course, et puis je suis à nouveau prétendant au prochain Vendée Globe avec un bateau qui s'appelle Stand As One Altavia. Pourquoi ? Qu'est ce mon rapport avec l'inconnu ? Moi j'aimerais bien te raconter une histoire qui n'a pas du tout trait à la voile, mais qui a trait à mon autre passion qui est la moto.

  • Arnaud THIZY

    Eh bien, vas-y.

  • Éric BELLION

    En fait, c'est une histoire qui est venue enfoncer les clous dans tout ce que je vis dans ma vie et qui m'a définitivement convaincu que dans la vie, il y aura toujours plus de solutions que d'emmerdes. On est le 13 juillet 2015 et je sors de la Défense, où je suis allé faire un rendez-vous pour trouver un sponsor. Je me suis encore une fois pris une porte et je suis assez déçu. Je descends récupérer ma moto qui est une vieille moto, une Honda de 1973... et puis il y a un PV sur la moto. Je me suis dit : "C'est pas vrai, on met des PV maintenant sur les motos !". C'était l'époque où Paris commençait à mettre des PV sur les motos, sur les trottoirs. Et d'un coup d'un seul, je me dis : "Écoute, ma vieille moto, même si elle ne démarre pas bien, même si elle grince dans tous les sens, les pneus sont dégonflés, etc., ç a fait déjà huit mois que j'ai déménagé en Bretagne et la seule chose qui reste à Paris, c'est cette moto", donc je vais en Bretagne. Je me dis : "Il y a de fortes chances que je n'y arrive pas", parce que ma moto est vieille et très très mal entretenue mais je l'amène en Bretagne, dans le Finistère, là où je vis. Donc je pars et on est le 13 juillet, je m'arrête sur la route pour prendre des gants parce que je n'en ai pas, des lunettes de soleil, de quoi boire, etc. et je pars en Bretagne. P uis je me retrouve le lendemain en forêt de Brocéliande, alors le 14 juillet il n'y a personne, c'est un jour très chaud et en forêt de Brocéliande... Ma moto tombe en panne. C'est-a-dire que la roue arrière se bloque et j'ai pas un outil, j'ai rien. Je suis bloqué, je suis vraiment au plein milieu de l'emmerde. Et une voiture passe, mais il n'y a personne qui passe dans ce trou paumé ! Et elle me dit : "Il y a peut-être à Campénéac", donc un bled, "un garagiste qui peut peut-être vous aider". Alors je sais pas, c'est à 10 kilomètres donc il me faut une heure pour aller à Campénéac. En me disant : "Mais qu'est-ce que je vais trouver ? Je vais trouver... un garagiste qui ne sait pas réparer les motos, qui est fermé, de toute façon, c'est le 14 juillet". Et il se trouve qu'à Campenayac il y a la plus grande succursale Honda Moto de Bretagne. Je me gare là, c'est fermé et tout à coup derrière moi se gare le patron, qui est venu travailler sur une moto, qu'il a en retard. Comme il voit ma moto et que c'est une vieille moto, il accepte de la prendre, il répare ma moto et il me dit : "Écoute, tu as le cul bordé de nouilles parce que j'ai un roulement à billes qui t'attend depuis 1974", il le remplace et il dit : "Voilà ça te coûte 23,70€, bonne route" et je finis ma route. Là je me dis : "B ah oui, effectivement dans la vie en allant dans l'inconnu, il y aura plein d'emmerdes mais toujours, toujours il y aura des solutions supplémentaires, toujours une de plus".

  • Arnaud THIZY

    Tu es vraiment incroyable, au-delà de tes talents sur les bateaux, j'en découvre à chaque fois des nouveaux et quand même le dénominateur commun c'est peut-être d'avoir le cul bordé de nouilles, mais surtout de réussir à provoquer la réussite. On parle pas de chance, on parle vraiment de réussite. T'es un entrepreneur dans l'âme. Comment t'arrives justement à créer autour de toi les bonnes conditions qui font que t'as pas le cul bordé de nouilles, mais tu arrives à tes objectifs ?

  • Éric BELLION

    Écoute je croise les doigts parce que pour l'instant tout marche, mais après ça m'arrive souvent d'être sur le fil. Et quand je suis dans les aventures, il y a plein de fois où je me dis que j'y arriverai pas. Donc je suis aussi sujet au désespoir, ça m'arrive. Après, j'ai ces convictions qui arrivent et où je me dis : "Écoute, continue. Si t'as toujours envie d'être dans cette aventure-là, si elle te convient toujours", et moi j'ai toujours un petit truc, un petit rappel, quand c'est vraiment difficile, je me dis : "Mais attends, si t'étais sur ton canapé à rien faire, qu'est-ce que tu voudrais faire et où tu voudrais être ?". Et à chaque fois la réponse c'est : "Là, maintenant, tout de suite, à vivre cette emmerde". Donc s'il y a cet équilibre-là, je m'accroche et j'ai très vite un antidote qui arrive en me disant : "Éric, souviens-toi, il y aura plus de solutions que de problèmes. Il faut juste essayer, essayer, essayer. Même si c'est difficile, même si ça semble impossible, essayer. Et si tu ne trouves pas la solution aujourd'hui, en essayant, tu trouves des possibilités pour avoir la solution demain". Et voilà.

  • Arnaud THIZY

    La plupart des gens qui nous écoutent sont confortablement assis dans leur canapé, dans leur voiture. Ce sont plutôt des personnes qui travaillent chez des retailers, des industriels, des cadres. Ils ont une vie quand même un peu aux antipodes de la tienne. Quels sont les conseils que tu pourrais leur donner tirant de tes expériences en disant : "Finalement, vous qui nous écoutez, comment vous pouvez aller oser, aller un cran plus loin pour réussir ou échouer ?"

  • Éric BELLION

    Déjà, je ne me sens pas éloigné de ces personnes-là parce que certes, il y a ma vie sur les bateaux. où c'est très marketé, etc. Mais moi, je suis un entrepreneur. J'ai une équipe de 20 personnes. Donc, j'ai des soucis d'entrepreneur, des soucis d'équipe et des succès d'équipe aussi. Le conseil que je peux donner, c'est un peu ce que je viens de dire. Il faut toujours essayer. Il faut toujours essayer. Et on peut échouer. Et c'est génial. de se dire, ok j'ai échoué mais j'ai tout essayé. Si t'échoues en n'ayant pas vraiment essayé, là tu portes des regrets toute ta vie. Alors que si t'as essayé vraiment avec tout ce que tu pouvais, y'a pas de regrets à échouer. Et donc c'est la seule chose que j'ai envie de dire, c'est surtout si c'est difficile et... Et encore plus, si ça semble impossible, il faut essayer. Il faut essayer. Parce que ce qui semble impossible, demain peut l'être. Et c'est ça qui crée l'espoir, à mon sens. C'est nous qui pouvons créer l'espoir en essayant. Parce que si tu ne sais rien, il ne se passera rien. Ça, c'est sûr.

  • Arnaud THIZY

    Un des points que tu viens juste de dire, c'est le nous Je sais que le collectif, chez toi, la notion de collectif, est quelque chose qui n'est pas crucial, qui est primordial, qui est central. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ? ces efforts collectifs et le fait de travailler ensemble ?

  • Éric BELLION

    C'est sûr, de toute façon, tout seul, il n'y a rien qui se passe. Surtout dans mes aventures, c'est des aventures hautement collectives. Alors, moi, j'ai un truc très spécial, parce que je ne sais pas si c'est du fait de mon éducation, du milieu dans lequel je suis né, je ne sais pas, ou mes parents, mais je me suis d'abord intéressé à la relation à l'autre et après à la relation à moi-même. Et c'est la relation à l'autre qui m'a ouvert à ma relation avec moi. Donc, ça a été ce chemin de découverte. Donc, sans l'autre, je ne me serais pas rencontré. Et sans faire des choses avec les autres, je ne peux pas me rencontrer. Et ça, je le sais toujours. C'est toujours quelque chose de très fort en moi. La seule chose, c'est que ça me prend énormément d'énergie de vivre et travailler avec les autres. Et je sais... en ayant monté toutes mes aventures, que pour vivre et travailler avec les autres, il faut que je les fuis. Et donc j'ai appris à fuir les autres pour vivre avec eux. Surtout quand on est patron, quand on est chef d'équipe, on est celui qui donne du carburant, qui nourrit, qui donne de l'énergie. Il faut avoir conscience qu'on se vide d'énergie en en donnant. Et je crois que la première chose à apprendre quand... quand on a ces responsabilités-là, c'est apprendre justement à fuir ses collaborateurs, à fuir les gens avec lesquels on vit, pour pouvoir se ressourcer, en tout cas, moi c'est ce que je fais, pour pouvoir donner cette dynamique, parce que s'il n'y a plus d'essence dans la voiture, ça n'avancera pas. Et c'est là où on commence à faire des erreurs dans les collectifs, c'est là où on commence à... à être stressé, à ne pas écouter. Et je pense que dans un collectif, il doit y avoir un leader, et un leader qui se connaît, qui connaît ses jauges d'énergie, et qui est capable de fuir ses équipes pour mieux travailler avec elles. Et surtout qui apprend à rien faire, juste à faire en sorte que les équipes marchent. Donc cette relation au collectif, pour moi, elle me permet vraiment de me rencontrer.

  • Arnaud THIZY

    Et quand tu parles de collectif, souvent la notion de différence et de complémentarité des personnes avec qui tu travailles est quelque chose dont tu me parlais, qui est quand même centrale chez toi. Comment tu fais ? Est-ce que tu as peut-être une ou deux anecdotes qui permettra à nos auditeurs de se dire finalement c'est bien de travailler avec des personnes différentes et sortir de vos habitudes et conventions ?

  • Éric BELLION

    La bonne nouvelle c'est qu'on est tous différents. et que notre cerveau, de temps en temps, il fait des choses idiotes, il met les gens dans des cases, parce que visiblement, on semble soit différent, soit identique. Mais pardon, mais c'est des conneries, puisqu'on est tous différents, et pour créer un collectif, il faut se désintéresser du visible, des différences visibles, ou des... des ressemblances visibles, pour juste s'intéresser aux ressemblances invisibles. C'est-à-dire en quoi telle ou telle personne partage avec moi le même fondamental. C'est-à-dire l'objectif ou la façon d'atteindre cet objectif, le sens de l'engagement, le sens du sacrifice, le respect de l'autre, tout ce qu'on doit lister tous pour savoir quelles sont les choses sur lesquelles on ne mégotera jamais, les choses qu'on ne jettera jamais. Et que si on veut travailler avec quelqu'un, cette personne doit avoir ce même fondamental. Donc, moi j'ai cette détestation des cases depuis très longtemps. J'ai eu la chance incroyable d'être élevé par un père qui est bègue et qui a vraiment dompté son handicap tout seul. Mais il m'a raconté, lui, le regard cruel des autres, du fait de son bégayement. Le mettez dans la case des imbéciles, des crétins, et c'est loin d'être un crétin. Et donc moi je déteste ça, je déteste mettre les gens dans les cases. Et donc, comme on est tous différents, je pense qu'on n'a qu'une seule chose à faire pour que chacun donne son maximum dans une équipe, c'est célébrer ses singularités. La seule chose c'est que c'est compliqué. Il est beaucoup plus facile de mettre les choses, les gens dans les cases pour se simplifier la vie. Mais si on veut vraiment tirer le maximum d'une équipe, il faut mettre en avant les singularités de chacun et mettre en avant le fait qu'ils adhèrent au même fondamental. Ça, c'est un vrai travail de manager. C'est fatigant, ça donne les cheveux blancs, parfois c'est désespérant, mais ça donne des résultats incroyables.

  • Arnaud THIZY

    Ne laissons pas la facilité agir, ne laissons pas les gens dans les cases, les collaborateurs, les partenaires dans les cases. Ouvrons-nous aux autres et ayons des objectifs ambitieux. Je crois que ton prochain objectif, sur lequel tu vas aller vraiment dans l'inconnu, c'est le prochain Vendée Globe qui aura lieu au mois de novembre. Qu'est-ce que tu peux nous dire de ce grand et bel objectif ?

  • Éric BELLION

    Le Vendée Globe, je connais, je l'ai fait en 2016-2017. après le Vendée Globe à venir je ne le connais pas puisque c'est vraiment comme tu le dis un saut total dans l'inconnu parce que je ne sais pas ce que la mer, ce que l'océan nous réserve avec le bateau le gros saut dans l'inconnu ça a été je suis déjà dedans en fait ça a été de construire ce bateau ces bateaux avec Jean Le Cam ça ça a été vraiment l'aventure totalement inconnue qui n'était pas faite pour nous Parce que les équipes aujourd'hui qui créent des bateaux neufs, c'est des équipes qui ont beaucoup plus d'argent, de moyens humains et financiers que nous. Et donc nous, on a décidé d'aller là-dedans sans en avoir les moyens sur le papier. Et ça a été une découverte extraordinaire, extraordinairement difficile. Et là, j'ai dû aller chercher des ressources incroyables. Donc pour moi, l'aventure, elle est déjà lancée. Le Vendée Globe n'est pas parti, mais je suis déjà dans l'inconnu à fond.

  • Arnaud THIZY

    Super, et nous on est ravis, chez Altavia, à notre petite échelle, de vous aider dans cette aventure qui est avant tout collective.

  • Éric BELLION

    C'est pas une petite échelle, c'est grâce à Altavia que les bateaux sont nés, parce qu'Altavia nous a fait confiance avec un projet qui était complètement fou à la base, parce qu'on est arrivé en voulant faire un bateau radicalement différent des autres. Pardon, mais on était un peu les cons de la soirée à vouloir faire différemment. Et là, on peut saluer Raphaël Palti qui a vu ce que ça pouvait donner et qui a pris le risque. Donc non, non, ce n'est pas un petit apport Altavia, vous êtes centraux dans la démarche. Humble.

  • Arnaud THIZY

    En tout cas, merci.

  • Éric BELLION

    C'est à votre honneur.

  • Arnaud THIZY

    Merci Eric pour ma tour.cours, pour avoir accepté de participer à ce podcast. Un peu spécial, un peu exceptionnel, qui sort un peu des clous, mais on a dit qu'on ne restait pas dans les cases, donc on essaie de se l'appliquer.

  • Éric BELLION

    Ah, ils sont les cases !

  • Arnaud THIZY

    Merci beaucoup !

  • Éric BELLION

    Merci !

  • Arnaud THIZY

    Qu'est-ce que c'est que ces carapules ?

Chapters

  • Introduction et mise en contexte : la course vers l'innovation

    00:00

  • Pourquoi doit-on croire Éric BELLION sur parole ?

    01:09

  • Oser dans l'inconnu : le pari de l'aventure

    02:31

  • Créer les conditions de la réussite : l'art de provoquer la chance

    06:53

  • Sortir de sa zone de confort : conseils d'un aventurier pour braver l'inconnu

    08:35

  • L’union fait la force : la puissance du collectif

    10:18

  • La richesse des différences : travailler avec des talents complémentaires

    12:52

  • Briser les cases et viser l’horizon : un objectif audacieux vers le Vendée Globe

    15:26

Description

“Essayer, c’est déjà réussir. L’échec n’est rien tant qu’on a tout donné. Ce qui fait mal, c’est de ne même pas avoir tenté.”

À l’approche du départ du Vendée Globe 2024, prévu le 10 novembre, Arnaud THIZY reçoit Éric BELLION, skipper de la course à bord du Stand As One. Dans cet épisode des Retail Sessions, ils explorent les parallèles entre l’aventure maritime et les défis du retail, mettant en lumière comment l’innovation et la résilience sont essentielles dans ces deux univers.


Éric partage sa philosophie : “Pour chaque problème, il existe toujours une solution, à condition de persévérer.” Il souligne l’importance du collectif, expliquant que les meilleures équipes se forment grâce à la complémentarité et aux valeurs communes. En tant que leader, il raconte comment équilibrer travail en équipe et moments d’introspection personnelle pour optimiser la performance collective.


Cet épisode nous embarque aussi dans les coulisses de la construction de son bateau – un exploit technique où chaque détail compte, tout comme dans le retail, où chaque choix stratégique peut faire la différence. Innovation, quête de performance et travail d’équipe : des valeurs partagées qui permettent de surmonter les défis et d’avancer avec audace, que ce soit en mer ou sur le marché.


Un épisode inspirant pour les professionnels du retail et ceux qui cherchent à naviguer avec succès dans un monde en constante évolution.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud THIZY

    Retail Sessions, c'est notre podcast des retail addicts qui veulent rester à l'affût des évolutions du commerce d'aujourd'hui et des tendances de demain. Le retail n'a jamais été autant chamboulé, comme tout le reste de l'industrie de la société, par les évolutions et les mutations actuelles. Plutôt que de rester sur un angle retailer pur et dur, aujourd'hui on a un épisode exceptionnel et on va faire un pas de côté. On va faire un pas de côté avec quelqu'un d'incroyable qui est à nos côtés, un ami de la famille, dans la famille Altavia, il s'appelle Éric, Éric BELLION, il est navigateur et on s'est dit que c'était certainement l'une des personnes les mieux placées pour nous parler de ses défis, de son quotidien. Pour se dire finalement aujourd'hui, plus que jamais, les retailers, les industriels, les communicants, bref nous, on doit réussir à oser vers l'inconnu, dans un monde qui est définitivement incertain et instable. Bienvenue Éric !

  • Éric BELLION

    Bonjour !

  • Arnaud THIZY

    Notre traditionnelle question initiale, qui es-tu ? Et pourquoi les gens, nos auditeurs, doivent te croire sur parole ?

  • Éric BELLION

    Qui suis-je ? Bon déjà, je m'appelle Éric BELLION, j'ai 48 ans, depuis peu, depuis le 15 mars. Et je suis... un mari, le père de la petite Léna, et je suis navigateur, ça c'est mon métier. Et pourquoi on doit me croire sur parole, je ne sais pas, il faut douter même de ce que je dis, il faut douter de tout. J'essaie de raconter ce que j'ai vécu avec beaucoup de sincérité. J'essaie de raconter toujours la vérité, parce que je pense que c'est la vérité qui est intéressante, avec tous ses angles possibles. Et je trouve que si on ne raconte pas la vérité, c'est-à-dire pas non plus les coups durs, les difficultés, les emmerdes, je pense que ça devient de la communication. Et pour moi, la communication est assez indigeste. Donc, en pensant ça, peut-être qu'on peut me croire un peu, je pense.

  • Arnaud THIZY

    C'est un de tes traits de personnalité que j'adore, c'est-à-dire que tu es... hyper transparent, assez cash. Donc, chers auditeurs, attendez-vous un épisode sans bullshit aujourd'hui.

  • Éric BELLION

    On va essayer.

  • Arnaud THIZY

    Raconte-nous un peu ton histoire et finalement, comment, au-delà de ton histoire, avec beaucoup d'anecdotes, je sais que tu en as énormément, comment tu arrives à te dire : "Tiens, dans ce monde inconnu et incertain, pourquoi et comment surtout tu oses ?" Tu as deux heures.

  • Éric BELLION

    Juste pour me présenter, ça fait 25 ans que je monte des aventures maritimes qui ont tout trait à la différence, à la notion de différence. J'ai réalisé un tour du monde à la voile avec deux copains et 45 jeunes adultes handicapés. Ensuite, j'étais le skipper du premier équipage au monde en Divali à détenir un record du monde. Et ensuite j'ai créé un équipage d'hommes et de femmes tous différents et qu'on a rendu performants sur des grandes courses au large. Et ensuite j'ai fait le Vendée Globe en 2016-2017, je suis arrivé 9e et 1er débutant de la course, et puis je suis à nouveau prétendant au prochain Vendée Globe avec un bateau qui s'appelle Stand As One Altavia. Pourquoi ? Qu'est ce mon rapport avec l'inconnu ? Moi j'aimerais bien te raconter une histoire qui n'a pas du tout trait à la voile, mais qui a trait à mon autre passion qui est la moto.

  • Arnaud THIZY

    Eh bien, vas-y.

  • Éric BELLION

    En fait, c'est une histoire qui est venue enfoncer les clous dans tout ce que je vis dans ma vie et qui m'a définitivement convaincu que dans la vie, il y aura toujours plus de solutions que d'emmerdes. On est le 13 juillet 2015 et je sors de la Défense, où je suis allé faire un rendez-vous pour trouver un sponsor. Je me suis encore une fois pris une porte et je suis assez déçu. Je descends récupérer ma moto qui est une vieille moto, une Honda de 1973... et puis il y a un PV sur la moto. Je me suis dit : "C'est pas vrai, on met des PV maintenant sur les motos !". C'était l'époque où Paris commençait à mettre des PV sur les motos, sur les trottoirs. Et d'un coup d'un seul, je me dis : "Écoute, ma vieille moto, même si elle ne démarre pas bien, même si elle grince dans tous les sens, les pneus sont dégonflés, etc., ç a fait déjà huit mois que j'ai déménagé en Bretagne et la seule chose qui reste à Paris, c'est cette moto", donc je vais en Bretagne. Je me dis : "Il y a de fortes chances que je n'y arrive pas", parce que ma moto est vieille et très très mal entretenue mais je l'amène en Bretagne, dans le Finistère, là où je vis. Donc je pars et on est le 13 juillet, je m'arrête sur la route pour prendre des gants parce que je n'en ai pas, des lunettes de soleil, de quoi boire, etc. et je pars en Bretagne. P uis je me retrouve le lendemain en forêt de Brocéliande, alors le 14 juillet il n'y a personne, c'est un jour très chaud et en forêt de Brocéliande... Ma moto tombe en panne. C'est-a-dire que la roue arrière se bloque et j'ai pas un outil, j'ai rien. Je suis bloqué, je suis vraiment au plein milieu de l'emmerde. Et une voiture passe, mais il n'y a personne qui passe dans ce trou paumé ! Et elle me dit : "Il y a peut-être à Campénéac", donc un bled, "un garagiste qui peut peut-être vous aider". Alors je sais pas, c'est à 10 kilomètres donc il me faut une heure pour aller à Campénéac. En me disant : "Mais qu'est-ce que je vais trouver ? Je vais trouver... un garagiste qui ne sait pas réparer les motos, qui est fermé, de toute façon, c'est le 14 juillet". Et il se trouve qu'à Campenayac il y a la plus grande succursale Honda Moto de Bretagne. Je me gare là, c'est fermé et tout à coup derrière moi se gare le patron, qui est venu travailler sur une moto, qu'il a en retard. Comme il voit ma moto et que c'est une vieille moto, il accepte de la prendre, il répare ma moto et il me dit : "Écoute, tu as le cul bordé de nouilles parce que j'ai un roulement à billes qui t'attend depuis 1974", il le remplace et il dit : "Voilà ça te coûte 23,70€, bonne route" et je finis ma route. Là je me dis : "B ah oui, effectivement dans la vie en allant dans l'inconnu, il y aura plein d'emmerdes mais toujours, toujours il y aura des solutions supplémentaires, toujours une de plus".

  • Arnaud THIZY

    Tu es vraiment incroyable, au-delà de tes talents sur les bateaux, j'en découvre à chaque fois des nouveaux et quand même le dénominateur commun c'est peut-être d'avoir le cul bordé de nouilles, mais surtout de réussir à provoquer la réussite. On parle pas de chance, on parle vraiment de réussite. T'es un entrepreneur dans l'âme. Comment t'arrives justement à créer autour de toi les bonnes conditions qui font que t'as pas le cul bordé de nouilles, mais tu arrives à tes objectifs ?

  • Éric BELLION

    Écoute je croise les doigts parce que pour l'instant tout marche, mais après ça m'arrive souvent d'être sur le fil. Et quand je suis dans les aventures, il y a plein de fois où je me dis que j'y arriverai pas. Donc je suis aussi sujet au désespoir, ça m'arrive. Après, j'ai ces convictions qui arrivent et où je me dis : "Écoute, continue. Si t'as toujours envie d'être dans cette aventure-là, si elle te convient toujours", et moi j'ai toujours un petit truc, un petit rappel, quand c'est vraiment difficile, je me dis : "Mais attends, si t'étais sur ton canapé à rien faire, qu'est-ce que tu voudrais faire et où tu voudrais être ?". Et à chaque fois la réponse c'est : "Là, maintenant, tout de suite, à vivre cette emmerde". Donc s'il y a cet équilibre-là, je m'accroche et j'ai très vite un antidote qui arrive en me disant : "Éric, souviens-toi, il y aura plus de solutions que de problèmes. Il faut juste essayer, essayer, essayer. Même si c'est difficile, même si ça semble impossible, essayer. Et si tu ne trouves pas la solution aujourd'hui, en essayant, tu trouves des possibilités pour avoir la solution demain". Et voilà.

  • Arnaud THIZY

    La plupart des gens qui nous écoutent sont confortablement assis dans leur canapé, dans leur voiture. Ce sont plutôt des personnes qui travaillent chez des retailers, des industriels, des cadres. Ils ont une vie quand même un peu aux antipodes de la tienne. Quels sont les conseils que tu pourrais leur donner tirant de tes expériences en disant : "Finalement, vous qui nous écoutez, comment vous pouvez aller oser, aller un cran plus loin pour réussir ou échouer ?"

  • Éric BELLION

    Déjà, je ne me sens pas éloigné de ces personnes-là parce que certes, il y a ma vie sur les bateaux. où c'est très marketé, etc. Mais moi, je suis un entrepreneur. J'ai une équipe de 20 personnes. Donc, j'ai des soucis d'entrepreneur, des soucis d'équipe et des succès d'équipe aussi. Le conseil que je peux donner, c'est un peu ce que je viens de dire. Il faut toujours essayer. Il faut toujours essayer. Et on peut échouer. Et c'est génial. de se dire, ok j'ai échoué mais j'ai tout essayé. Si t'échoues en n'ayant pas vraiment essayé, là tu portes des regrets toute ta vie. Alors que si t'as essayé vraiment avec tout ce que tu pouvais, y'a pas de regrets à échouer. Et donc c'est la seule chose que j'ai envie de dire, c'est surtout si c'est difficile et... Et encore plus, si ça semble impossible, il faut essayer. Il faut essayer. Parce que ce qui semble impossible, demain peut l'être. Et c'est ça qui crée l'espoir, à mon sens. C'est nous qui pouvons créer l'espoir en essayant. Parce que si tu ne sais rien, il ne se passera rien. Ça, c'est sûr.

  • Arnaud THIZY

    Un des points que tu viens juste de dire, c'est le nous Je sais que le collectif, chez toi, la notion de collectif, est quelque chose qui n'est pas crucial, qui est primordial, qui est central. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ? ces efforts collectifs et le fait de travailler ensemble ?

  • Éric BELLION

    C'est sûr, de toute façon, tout seul, il n'y a rien qui se passe. Surtout dans mes aventures, c'est des aventures hautement collectives. Alors, moi, j'ai un truc très spécial, parce que je ne sais pas si c'est du fait de mon éducation, du milieu dans lequel je suis né, je ne sais pas, ou mes parents, mais je me suis d'abord intéressé à la relation à l'autre et après à la relation à moi-même. Et c'est la relation à l'autre qui m'a ouvert à ma relation avec moi. Donc, ça a été ce chemin de découverte. Donc, sans l'autre, je ne me serais pas rencontré. Et sans faire des choses avec les autres, je ne peux pas me rencontrer. Et ça, je le sais toujours. C'est toujours quelque chose de très fort en moi. La seule chose, c'est que ça me prend énormément d'énergie de vivre et travailler avec les autres. Et je sais... en ayant monté toutes mes aventures, que pour vivre et travailler avec les autres, il faut que je les fuis. Et donc j'ai appris à fuir les autres pour vivre avec eux. Surtout quand on est patron, quand on est chef d'équipe, on est celui qui donne du carburant, qui nourrit, qui donne de l'énergie. Il faut avoir conscience qu'on se vide d'énergie en en donnant. Et je crois que la première chose à apprendre quand... quand on a ces responsabilités-là, c'est apprendre justement à fuir ses collaborateurs, à fuir les gens avec lesquels on vit, pour pouvoir se ressourcer, en tout cas, moi c'est ce que je fais, pour pouvoir donner cette dynamique, parce que s'il n'y a plus d'essence dans la voiture, ça n'avancera pas. Et c'est là où on commence à faire des erreurs dans les collectifs, c'est là où on commence à... à être stressé, à ne pas écouter. Et je pense que dans un collectif, il doit y avoir un leader, et un leader qui se connaît, qui connaît ses jauges d'énergie, et qui est capable de fuir ses équipes pour mieux travailler avec elles. Et surtout qui apprend à rien faire, juste à faire en sorte que les équipes marchent. Donc cette relation au collectif, pour moi, elle me permet vraiment de me rencontrer.

  • Arnaud THIZY

    Et quand tu parles de collectif, souvent la notion de différence et de complémentarité des personnes avec qui tu travailles est quelque chose dont tu me parlais, qui est quand même centrale chez toi. Comment tu fais ? Est-ce que tu as peut-être une ou deux anecdotes qui permettra à nos auditeurs de se dire finalement c'est bien de travailler avec des personnes différentes et sortir de vos habitudes et conventions ?

  • Éric BELLION

    La bonne nouvelle c'est qu'on est tous différents. et que notre cerveau, de temps en temps, il fait des choses idiotes, il met les gens dans des cases, parce que visiblement, on semble soit différent, soit identique. Mais pardon, mais c'est des conneries, puisqu'on est tous différents, et pour créer un collectif, il faut se désintéresser du visible, des différences visibles, ou des... des ressemblances visibles, pour juste s'intéresser aux ressemblances invisibles. C'est-à-dire en quoi telle ou telle personne partage avec moi le même fondamental. C'est-à-dire l'objectif ou la façon d'atteindre cet objectif, le sens de l'engagement, le sens du sacrifice, le respect de l'autre, tout ce qu'on doit lister tous pour savoir quelles sont les choses sur lesquelles on ne mégotera jamais, les choses qu'on ne jettera jamais. Et que si on veut travailler avec quelqu'un, cette personne doit avoir ce même fondamental. Donc, moi j'ai cette détestation des cases depuis très longtemps. J'ai eu la chance incroyable d'être élevé par un père qui est bègue et qui a vraiment dompté son handicap tout seul. Mais il m'a raconté, lui, le regard cruel des autres, du fait de son bégayement. Le mettez dans la case des imbéciles, des crétins, et c'est loin d'être un crétin. Et donc moi je déteste ça, je déteste mettre les gens dans les cases. Et donc, comme on est tous différents, je pense qu'on n'a qu'une seule chose à faire pour que chacun donne son maximum dans une équipe, c'est célébrer ses singularités. La seule chose c'est que c'est compliqué. Il est beaucoup plus facile de mettre les choses, les gens dans les cases pour se simplifier la vie. Mais si on veut vraiment tirer le maximum d'une équipe, il faut mettre en avant les singularités de chacun et mettre en avant le fait qu'ils adhèrent au même fondamental. Ça, c'est un vrai travail de manager. C'est fatigant, ça donne les cheveux blancs, parfois c'est désespérant, mais ça donne des résultats incroyables.

  • Arnaud THIZY

    Ne laissons pas la facilité agir, ne laissons pas les gens dans les cases, les collaborateurs, les partenaires dans les cases. Ouvrons-nous aux autres et ayons des objectifs ambitieux. Je crois que ton prochain objectif, sur lequel tu vas aller vraiment dans l'inconnu, c'est le prochain Vendée Globe qui aura lieu au mois de novembre. Qu'est-ce que tu peux nous dire de ce grand et bel objectif ?

  • Éric BELLION

    Le Vendée Globe, je connais, je l'ai fait en 2016-2017. après le Vendée Globe à venir je ne le connais pas puisque c'est vraiment comme tu le dis un saut total dans l'inconnu parce que je ne sais pas ce que la mer, ce que l'océan nous réserve avec le bateau le gros saut dans l'inconnu ça a été je suis déjà dedans en fait ça a été de construire ce bateau ces bateaux avec Jean Le Cam ça ça a été vraiment l'aventure totalement inconnue qui n'était pas faite pour nous Parce que les équipes aujourd'hui qui créent des bateaux neufs, c'est des équipes qui ont beaucoup plus d'argent, de moyens humains et financiers que nous. Et donc nous, on a décidé d'aller là-dedans sans en avoir les moyens sur le papier. Et ça a été une découverte extraordinaire, extraordinairement difficile. Et là, j'ai dû aller chercher des ressources incroyables. Donc pour moi, l'aventure, elle est déjà lancée. Le Vendée Globe n'est pas parti, mais je suis déjà dans l'inconnu à fond.

  • Arnaud THIZY

    Super, et nous on est ravis, chez Altavia, à notre petite échelle, de vous aider dans cette aventure qui est avant tout collective.

  • Éric BELLION

    C'est pas une petite échelle, c'est grâce à Altavia que les bateaux sont nés, parce qu'Altavia nous a fait confiance avec un projet qui était complètement fou à la base, parce qu'on est arrivé en voulant faire un bateau radicalement différent des autres. Pardon, mais on était un peu les cons de la soirée à vouloir faire différemment. Et là, on peut saluer Raphaël Palti qui a vu ce que ça pouvait donner et qui a pris le risque. Donc non, non, ce n'est pas un petit apport Altavia, vous êtes centraux dans la démarche. Humble.

  • Arnaud THIZY

    En tout cas, merci.

  • Éric BELLION

    C'est à votre honneur.

  • Arnaud THIZY

    Merci Eric pour ma tour.cours, pour avoir accepté de participer à ce podcast. Un peu spécial, un peu exceptionnel, qui sort un peu des clous, mais on a dit qu'on ne restait pas dans les cases, donc on essaie de se l'appliquer.

  • Éric BELLION

    Ah, ils sont les cases !

  • Arnaud THIZY

    Merci beaucoup !

  • Éric BELLION

    Merci !

  • Arnaud THIZY

    Qu'est-ce que c'est que ces carapules ?

Chapters

  • Introduction et mise en contexte : la course vers l'innovation

    00:00

  • Pourquoi doit-on croire Éric BELLION sur parole ?

    01:09

  • Oser dans l'inconnu : le pari de l'aventure

    02:31

  • Créer les conditions de la réussite : l'art de provoquer la chance

    06:53

  • Sortir de sa zone de confort : conseils d'un aventurier pour braver l'inconnu

    08:35

  • L’union fait la force : la puissance du collectif

    10:18

  • La richesse des différences : travailler avec des talents complémentaires

    12:52

  • Briser les cases et viser l’horizon : un objectif audacieux vers le Vendée Globe

    15:26

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Description

“Essayer, c’est déjà réussir. L’échec n’est rien tant qu’on a tout donné. Ce qui fait mal, c’est de ne même pas avoir tenté.”

À l’approche du départ du Vendée Globe 2024, prévu le 10 novembre, Arnaud THIZY reçoit Éric BELLION, skipper de la course à bord du Stand As One. Dans cet épisode des Retail Sessions, ils explorent les parallèles entre l’aventure maritime et les défis du retail, mettant en lumière comment l’innovation et la résilience sont essentielles dans ces deux univers.


Éric partage sa philosophie : “Pour chaque problème, il existe toujours une solution, à condition de persévérer.” Il souligne l’importance du collectif, expliquant que les meilleures équipes se forment grâce à la complémentarité et aux valeurs communes. En tant que leader, il raconte comment équilibrer travail en équipe et moments d’introspection personnelle pour optimiser la performance collective.


Cet épisode nous embarque aussi dans les coulisses de la construction de son bateau – un exploit technique où chaque détail compte, tout comme dans le retail, où chaque choix stratégique peut faire la différence. Innovation, quête de performance et travail d’équipe : des valeurs partagées qui permettent de surmonter les défis et d’avancer avec audace, que ce soit en mer ou sur le marché.


Un épisode inspirant pour les professionnels du retail et ceux qui cherchent à naviguer avec succès dans un monde en constante évolution.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud THIZY

    Retail Sessions, c'est notre podcast des retail addicts qui veulent rester à l'affût des évolutions du commerce d'aujourd'hui et des tendances de demain. Le retail n'a jamais été autant chamboulé, comme tout le reste de l'industrie de la société, par les évolutions et les mutations actuelles. Plutôt que de rester sur un angle retailer pur et dur, aujourd'hui on a un épisode exceptionnel et on va faire un pas de côté. On va faire un pas de côté avec quelqu'un d'incroyable qui est à nos côtés, un ami de la famille, dans la famille Altavia, il s'appelle Éric, Éric BELLION, il est navigateur et on s'est dit que c'était certainement l'une des personnes les mieux placées pour nous parler de ses défis, de son quotidien. Pour se dire finalement aujourd'hui, plus que jamais, les retailers, les industriels, les communicants, bref nous, on doit réussir à oser vers l'inconnu, dans un monde qui est définitivement incertain et instable. Bienvenue Éric !

  • Éric BELLION

    Bonjour !

  • Arnaud THIZY

    Notre traditionnelle question initiale, qui es-tu ? Et pourquoi les gens, nos auditeurs, doivent te croire sur parole ?

  • Éric BELLION

    Qui suis-je ? Bon déjà, je m'appelle Éric BELLION, j'ai 48 ans, depuis peu, depuis le 15 mars. Et je suis... un mari, le père de la petite Léna, et je suis navigateur, ça c'est mon métier. Et pourquoi on doit me croire sur parole, je ne sais pas, il faut douter même de ce que je dis, il faut douter de tout. J'essaie de raconter ce que j'ai vécu avec beaucoup de sincérité. J'essaie de raconter toujours la vérité, parce que je pense que c'est la vérité qui est intéressante, avec tous ses angles possibles. Et je trouve que si on ne raconte pas la vérité, c'est-à-dire pas non plus les coups durs, les difficultés, les emmerdes, je pense que ça devient de la communication. Et pour moi, la communication est assez indigeste. Donc, en pensant ça, peut-être qu'on peut me croire un peu, je pense.

  • Arnaud THIZY

    C'est un de tes traits de personnalité que j'adore, c'est-à-dire que tu es... hyper transparent, assez cash. Donc, chers auditeurs, attendez-vous un épisode sans bullshit aujourd'hui.

  • Éric BELLION

    On va essayer.

  • Arnaud THIZY

    Raconte-nous un peu ton histoire et finalement, comment, au-delà de ton histoire, avec beaucoup d'anecdotes, je sais que tu en as énormément, comment tu arrives à te dire : "Tiens, dans ce monde inconnu et incertain, pourquoi et comment surtout tu oses ?" Tu as deux heures.

  • Éric BELLION

    Juste pour me présenter, ça fait 25 ans que je monte des aventures maritimes qui ont tout trait à la différence, à la notion de différence. J'ai réalisé un tour du monde à la voile avec deux copains et 45 jeunes adultes handicapés. Ensuite, j'étais le skipper du premier équipage au monde en Divali à détenir un record du monde. Et ensuite j'ai créé un équipage d'hommes et de femmes tous différents et qu'on a rendu performants sur des grandes courses au large. Et ensuite j'ai fait le Vendée Globe en 2016-2017, je suis arrivé 9e et 1er débutant de la course, et puis je suis à nouveau prétendant au prochain Vendée Globe avec un bateau qui s'appelle Stand As One Altavia. Pourquoi ? Qu'est ce mon rapport avec l'inconnu ? Moi j'aimerais bien te raconter une histoire qui n'a pas du tout trait à la voile, mais qui a trait à mon autre passion qui est la moto.

  • Arnaud THIZY

    Eh bien, vas-y.

  • Éric BELLION

    En fait, c'est une histoire qui est venue enfoncer les clous dans tout ce que je vis dans ma vie et qui m'a définitivement convaincu que dans la vie, il y aura toujours plus de solutions que d'emmerdes. On est le 13 juillet 2015 et je sors de la Défense, où je suis allé faire un rendez-vous pour trouver un sponsor. Je me suis encore une fois pris une porte et je suis assez déçu. Je descends récupérer ma moto qui est une vieille moto, une Honda de 1973... et puis il y a un PV sur la moto. Je me suis dit : "C'est pas vrai, on met des PV maintenant sur les motos !". C'était l'époque où Paris commençait à mettre des PV sur les motos, sur les trottoirs. Et d'un coup d'un seul, je me dis : "Écoute, ma vieille moto, même si elle ne démarre pas bien, même si elle grince dans tous les sens, les pneus sont dégonflés, etc., ç a fait déjà huit mois que j'ai déménagé en Bretagne et la seule chose qui reste à Paris, c'est cette moto", donc je vais en Bretagne. Je me dis : "Il y a de fortes chances que je n'y arrive pas", parce que ma moto est vieille et très très mal entretenue mais je l'amène en Bretagne, dans le Finistère, là où je vis. Donc je pars et on est le 13 juillet, je m'arrête sur la route pour prendre des gants parce que je n'en ai pas, des lunettes de soleil, de quoi boire, etc. et je pars en Bretagne. P uis je me retrouve le lendemain en forêt de Brocéliande, alors le 14 juillet il n'y a personne, c'est un jour très chaud et en forêt de Brocéliande... Ma moto tombe en panne. C'est-a-dire que la roue arrière se bloque et j'ai pas un outil, j'ai rien. Je suis bloqué, je suis vraiment au plein milieu de l'emmerde. Et une voiture passe, mais il n'y a personne qui passe dans ce trou paumé ! Et elle me dit : "Il y a peut-être à Campénéac", donc un bled, "un garagiste qui peut peut-être vous aider". Alors je sais pas, c'est à 10 kilomètres donc il me faut une heure pour aller à Campénéac. En me disant : "Mais qu'est-ce que je vais trouver ? Je vais trouver... un garagiste qui ne sait pas réparer les motos, qui est fermé, de toute façon, c'est le 14 juillet". Et il se trouve qu'à Campenayac il y a la plus grande succursale Honda Moto de Bretagne. Je me gare là, c'est fermé et tout à coup derrière moi se gare le patron, qui est venu travailler sur une moto, qu'il a en retard. Comme il voit ma moto et que c'est une vieille moto, il accepte de la prendre, il répare ma moto et il me dit : "Écoute, tu as le cul bordé de nouilles parce que j'ai un roulement à billes qui t'attend depuis 1974", il le remplace et il dit : "Voilà ça te coûte 23,70€, bonne route" et je finis ma route. Là je me dis : "B ah oui, effectivement dans la vie en allant dans l'inconnu, il y aura plein d'emmerdes mais toujours, toujours il y aura des solutions supplémentaires, toujours une de plus".

  • Arnaud THIZY

    Tu es vraiment incroyable, au-delà de tes talents sur les bateaux, j'en découvre à chaque fois des nouveaux et quand même le dénominateur commun c'est peut-être d'avoir le cul bordé de nouilles, mais surtout de réussir à provoquer la réussite. On parle pas de chance, on parle vraiment de réussite. T'es un entrepreneur dans l'âme. Comment t'arrives justement à créer autour de toi les bonnes conditions qui font que t'as pas le cul bordé de nouilles, mais tu arrives à tes objectifs ?

  • Éric BELLION

    Écoute je croise les doigts parce que pour l'instant tout marche, mais après ça m'arrive souvent d'être sur le fil. Et quand je suis dans les aventures, il y a plein de fois où je me dis que j'y arriverai pas. Donc je suis aussi sujet au désespoir, ça m'arrive. Après, j'ai ces convictions qui arrivent et où je me dis : "Écoute, continue. Si t'as toujours envie d'être dans cette aventure-là, si elle te convient toujours", et moi j'ai toujours un petit truc, un petit rappel, quand c'est vraiment difficile, je me dis : "Mais attends, si t'étais sur ton canapé à rien faire, qu'est-ce que tu voudrais faire et où tu voudrais être ?". Et à chaque fois la réponse c'est : "Là, maintenant, tout de suite, à vivre cette emmerde". Donc s'il y a cet équilibre-là, je m'accroche et j'ai très vite un antidote qui arrive en me disant : "Éric, souviens-toi, il y aura plus de solutions que de problèmes. Il faut juste essayer, essayer, essayer. Même si c'est difficile, même si ça semble impossible, essayer. Et si tu ne trouves pas la solution aujourd'hui, en essayant, tu trouves des possibilités pour avoir la solution demain". Et voilà.

  • Arnaud THIZY

    La plupart des gens qui nous écoutent sont confortablement assis dans leur canapé, dans leur voiture. Ce sont plutôt des personnes qui travaillent chez des retailers, des industriels, des cadres. Ils ont une vie quand même un peu aux antipodes de la tienne. Quels sont les conseils que tu pourrais leur donner tirant de tes expériences en disant : "Finalement, vous qui nous écoutez, comment vous pouvez aller oser, aller un cran plus loin pour réussir ou échouer ?"

  • Éric BELLION

    Déjà, je ne me sens pas éloigné de ces personnes-là parce que certes, il y a ma vie sur les bateaux. où c'est très marketé, etc. Mais moi, je suis un entrepreneur. J'ai une équipe de 20 personnes. Donc, j'ai des soucis d'entrepreneur, des soucis d'équipe et des succès d'équipe aussi. Le conseil que je peux donner, c'est un peu ce que je viens de dire. Il faut toujours essayer. Il faut toujours essayer. Et on peut échouer. Et c'est génial. de se dire, ok j'ai échoué mais j'ai tout essayé. Si t'échoues en n'ayant pas vraiment essayé, là tu portes des regrets toute ta vie. Alors que si t'as essayé vraiment avec tout ce que tu pouvais, y'a pas de regrets à échouer. Et donc c'est la seule chose que j'ai envie de dire, c'est surtout si c'est difficile et... Et encore plus, si ça semble impossible, il faut essayer. Il faut essayer. Parce que ce qui semble impossible, demain peut l'être. Et c'est ça qui crée l'espoir, à mon sens. C'est nous qui pouvons créer l'espoir en essayant. Parce que si tu ne sais rien, il ne se passera rien. Ça, c'est sûr.

  • Arnaud THIZY

    Un des points que tu viens juste de dire, c'est le nous Je sais que le collectif, chez toi, la notion de collectif, est quelque chose qui n'est pas crucial, qui est primordial, qui est central. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ? ces efforts collectifs et le fait de travailler ensemble ?

  • Éric BELLION

    C'est sûr, de toute façon, tout seul, il n'y a rien qui se passe. Surtout dans mes aventures, c'est des aventures hautement collectives. Alors, moi, j'ai un truc très spécial, parce que je ne sais pas si c'est du fait de mon éducation, du milieu dans lequel je suis né, je ne sais pas, ou mes parents, mais je me suis d'abord intéressé à la relation à l'autre et après à la relation à moi-même. Et c'est la relation à l'autre qui m'a ouvert à ma relation avec moi. Donc, ça a été ce chemin de découverte. Donc, sans l'autre, je ne me serais pas rencontré. Et sans faire des choses avec les autres, je ne peux pas me rencontrer. Et ça, je le sais toujours. C'est toujours quelque chose de très fort en moi. La seule chose, c'est que ça me prend énormément d'énergie de vivre et travailler avec les autres. Et je sais... en ayant monté toutes mes aventures, que pour vivre et travailler avec les autres, il faut que je les fuis. Et donc j'ai appris à fuir les autres pour vivre avec eux. Surtout quand on est patron, quand on est chef d'équipe, on est celui qui donne du carburant, qui nourrit, qui donne de l'énergie. Il faut avoir conscience qu'on se vide d'énergie en en donnant. Et je crois que la première chose à apprendre quand... quand on a ces responsabilités-là, c'est apprendre justement à fuir ses collaborateurs, à fuir les gens avec lesquels on vit, pour pouvoir se ressourcer, en tout cas, moi c'est ce que je fais, pour pouvoir donner cette dynamique, parce que s'il n'y a plus d'essence dans la voiture, ça n'avancera pas. Et c'est là où on commence à faire des erreurs dans les collectifs, c'est là où on commence à... à être stressé, à ne pas écouter. Et je pense que dans un collectif, il doit y avoir un leader, et un leader qui se connaît, qui connaît ses jauges d'énergie, et qui est capable de fuir ses équipes pour mieux travailler avec elles. Et surtout qui apprend à rien faire, juste à faire en sorte que les équipes marchent. Donc cette relation au collectif, pour moi, elle me permet vraiment de me rencontrer.

  • Arnaud THIZY

    Et quand tu parles de collectif, souvent la notion de différence et de complémentarité des personnes avec qui tu travailles est quelque chose dont tu me parlais, qui est quand même centrale chez toi. Comment tu fais ? Est-ce que tu as peut-être une ou deux anecdotes qui permettra à nos auditeurs de se dire finalement c'est bien de travailler avec des personnes différentes et sortir de vos habitudes et conventions ?

  • Éric BELLION

    La bonne nouvelle c'est qu'on est tous différents. et que notre cerveau, de temps en temps, il fait des choses idiotes, il met les gens dans des cases, parce que visiblement, on semble soit différent, soit identique. Mais pardon, mais c'est des conneries, puisqu'on est tous différents, et pour créer un collectif, il faut se désintéresser du visible, des différences visibles, ou des... des ressemblances visibles, pour juste s'intéresser aux ressemblances invisibles. C'est-à-dire en quoi telle ou telle personne partage avec moi le même fondamental. C'est-à-dire l'objectif ou la façon d'atteindre cet objectif, le sens de l'engagement, le sens du sacrifice, le respect de l'autre, tout ce qu'on doit lister tous pour savoir quelles sont les choses sur lesquelles on ne mégotera jamais, les choses qu'on ne jettera jamais. Et que si on veut travailler avec quelqu'un, cette personne doit avoir ce même fondamental. Donc, moi j'ai cette détestation des cases depuis très longtemps. J'ai eu la chance incroyable d'être élevé par un père qui est bègue et qui a vraiment dompté son handicap tout seul. Mais il m'a raconté, lui, le regard cruel des autres, du fait de son bégayement. Le mettez dans la case des imbéciles, des crétins, et c'est loin d'être un crétin. Et donc moi je déteste ça, je déteste mettre les gens dans les cases. Et donc, comme on est tous différents, je pense qu'on n'a qu'une seule chose à faire pour que chacun donne son maximum dans une équipe, c'est célébrer ses singularités. La seule chose c'est que c'est compliqué. Il est beaucoup plus facile de mettre les choses, les gens dans les cases pour se simplifier la vie. Mais si on veut vraiment tirer le maximum d'une équipe, il faut mettre en avant les singularités de chacun et mettre en avant le fait qu'ils adhèrent au même fondamental. Ça, c'est un vrai travail de manager. C'est fatigant, ça donne les cheveux blancs, parfois c'est désespérant, mais ça donne des résultats incroyables.

  • Arnaud THIZY

    Ne laissons pas la facilité agir, ne laissons pas les gens dans les cases, les collaborateurs, les partenaires dans les cases. Ouvrons-nous aux autres et ayons des objectifs ambitieux. Je crois que ton prochain objectif, sur lequel tu vas aller vraiment dans l'inconnu, c'est le prochain Vendée Globe qui aura lieu au mois de novembre. Qu'est-ce que tu peux nous dire de ce grand et bel objectif ?

  • Éric BELLION

    Le Vendée Globe, je connais, je l'ai fait en 2016-2017. après le Vendée Globe à venir je ne le connais pas puisque c'est vraiment comme tu le dis un saut total dans l'inconnu parce que je ne sais pas ce que la mer, ce que l'océan nous réserve avec le bateau le gros saut dans l'inconnu ça a été je suis déjà dedans en fait ça a été de construire ce bateau ces bateaux avec Jean Le Cam ça ça a été vraiment l'aventure totalement inconnue qui n'était pas faite pour nous Parce que les équipes aujourd'hui qui créent des bateaux neufs, c'est des équipes qui ont beaucoup plus d'argent, de moyens humains et financiers que nous. Et donc nous, on a décidé d'aller là-dedans sans en avoir les moyens sur le papier. Et ça a été une découverte extraordinaire, extraordinairement difficile. Et là, j'ai dû aller chercher des ressources incroyables. Donc pour moi, l'aventure, elle est déjà lancée. Le Vendée Globe n'est pas parti, mais je suis déjà dans l'inconnu à fond.

  • Arnaud THIZY

    Super, et nous on est ravis, chez Altavia, à notre petite échelle, de vous aider dans cette aventure qui est avant tout collective.

  • Éric BELLION

    C'est pas une petite échelle, c'est grâce à Altavia que les bateaux sont nés, parce qu'Altavia nous a fait confiance avec un projet qui était complètement fou à la base, parce qu'on est arrivé en voulant faire un bateau radicalement différent des autres. Pardon, mais on était un peu les cons de la soirée à vouloir faire différemment. Et là, on peut saluer Raphaël Palti qui a vu ce que ça pouvait donner et qui a pris le risque. Donc non, non, ce n'est pas un petit apport Altavia, vous êtes centraux dans la démarche. Humble.

  • Arnaud THIZY

    En tout cas, merci.

  • Éric BELLION

    C'est à votre honneur.

  • Arnaud THIZY

    Merci Eric pour ma tour.cours, pour avoir accepté de participer à ce podcast. Un peu spécial, un peu exceptionnel, qui sort un peu des clous, mais on a dit qu'on ne restait pas dans les cases, donc on essaie de se l'appliquer.

  • Éric BELLION

    Ah, ils sont les cases !

  • Arnaud THIZY

    Merci beaucoup !

  • Éric BELLION

    Merci !

  • Arnaud THIZY

    Qu'est-ce que c'est que ces carapules ?

Chapters

  • Introduction et mise en contexte : la course vers l'innovation

    00:00

  • Pourquoi doit-on croire Éric BELLION sur parole ?

    01:09

  • Oser dans l'inconnu : le pari de l'aventure

    02:31

  • Créer les conditions de la réussite : l'art de provoquer la chance

    06:53

  • Sortir de sa zone de confort : conseils d'un aventurier pour braver l'inconnu

    08:35

  • L’union fait la force : la puissance du collectif

    10:18

  • La richesse des différences : travailler avec des talents complémentaires

    12:52

  • Briser les cases et viser l’horizon : un objectif audacieux vers le Vendée Globe

    15:26

Description

“Essayer, c’est déjà réussir. L’échec n’est rien tant qu’on a tout donné. Ce qui fait mal, c’est de ne même pas avoir tenté.”

À l’approche du départ du Vendée Globe 2024, prévu le 10 novembre, Arnaud THIZY reçoit Éric BELLION, skipper de la course à bord du Stand As One. Dans cet épisode des Retail Sessions, ils explorent les parallèles entre l’aventure maritime et les défis du retail, mettant en lumière comment l’innovation et la résilience sont essentielles dans ces deux univers.


Éric partage sa philosophie : “Pour chaque problème, il existe toujours une solution, à condition de persévérer.” Il souligne l’importance du collectif, expliquant que les meilleures équipes se forment grâce à la complémentarité et aux valeurs communes. En tant que leader, il raconte comment équilibrer travail en équipe et moments d’introspection personnelle pour optimiser la performance collective.


Cet épisode nous embarque aussi dans les coulisses de la construction de son bateau – un exploit technique où chaque détail compte, tout comme dans le retail, où chaque choix stratégique peut faire la différence. Innovation, quête de performance et travail d’équipe : des valeurs partagées qui permettent de surmonter les défis et d’avancer avec audace, que ce soit en mer ou sur le marché.


Un épisode inspirant pour les professionnels du retail et ceux qui cherchent à naviguer avec succès dans un monde en constante évolution.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud THIZY

    Retail Sessions, c'est notre podcast des retail addicts qui veulent rester à l'affût des évolutions du commerce d'aujourd'hui et des tendances de demain. Le retail n'a jamais été autant chamboulé, comme tout le reste de l'industrie de la société, par les évolutions et les mutations actuelles. Plutôt que de rester sur un angle retailer pur et dur, aujourd'hui on a un épisode exceptionnel et on va faire un pas de côté. On va faire un pas de côté avec quelqu'un d'incroyable qui est à nos côtés, un ami de la famille, dans la famille Altavia, il s'appelle Éric, Éric BELLION, il est navigateur et on s'est dit que c'était certainement l'une des personnes les mieux placées pour nous parler de ses défis, de son quotidien. Pour se dire finalement aujourd'hui, plus que jamais, les retailers, les industriels, les communicants, bref nous, on doit réussir à oser vers l'inconnu, dans un monde qui est définitivement incertain et instable. Bienvenue Éric !

  • Éric BELLION

    Bonjour !

  • Arnaud THIZY

    Notre traditionnelle question initiale, qui es-tu ? Et pourquoi les gens, nos auditeurs, doivent te croire sur parole ?

  • Éric BELLION

    Qui suis-je ? Bon déjà, je m'appelle Éric BELLION, j'ai 48 ans, depuis peu, depuis le 15 mars. Et je suis... un mari, le père de la petite Léna, et je suis navigateur, ça c'est mon métier. Et pourquoi on doit me croire sur parole, je ne sais pas, il faut douter même de ce que je dis, il faut douter de tout. J'essaie de raconter ce que j'ai vécu avec beaucoup de sincérité. J'essaie de raconter toujours la vérité, parce que je pense que c'est la vérité qui est intéressante, avec tous ses angles possibles. Et je trouve que si on ne raconte pas la vérité, c'est-à-dire pas non plus les coups durs, les difficultés, les emmerdes, je pense que ça devient de la communication. Et pour moi, la communication est assez indigeste. Donc, en pensant ça, peut-être qu'on peut me croire un peu, je pense.

  • Arnaud THIZY

    C'est un de tes traits de personnalité que j'adore, c'est-à-dire que tu es... hyper transparent, assez cash. Donc, chers auditeurs, attendez-vous un épisode sans bullshit aujourd'hui.

  • Éric BELLION

    On va essayer.

  • Arnaud THIZY

    Raconte-nous un peu ton histoire et finalement, comment, au-delà de ton histoire, avec beaucoup d'anecdotes, je sais que tu en as énormément, comment tu arrives à te dire : "Tiens, dans ce monde inconnu et incertain, pourquoi et comment surtout tu oses ?" Tu as deux heures.

  • Éric BELLION

    Juste pour me présenter, ça fait 25 ans que je monte des aventures maritimes qui ont tout trait à la différence, à la notion de différence. J'ai réalisé un tour du monde à la voile avec deux copains et 45 jeunes adultes handicapés. Ensuite, j'étais le skipper du premier équipage au monde en Divali à détenir un record du monde. Et ensuite j'ai créé un équipage d'hommes et de femmes tous différents et qu'on a rendu performants sur des grandes courses au large. Et ensuite j'ai fait le Vendée Globe en 2016-2017, je suis arrivé 9e et 1er débutant de la course, et puis je suis à nouveau prétendant au prochain Vendée Globe avec un bateau qui s'appelle Stand As One Altavia. Pourquoi ? Qu'est ce mon rapport avec l'inconnu ? Moi j'aimerais bien te raconter une histoire qui n'a pas du tout trait à la voile, mais qui a trait à mon autre passion qui est la moto.

  • Arnaud THIZY

    Eh bien, vas-y.

  • Éric BELLION

    En fait, c'est une histoire qui est venue enfoncer les clous dans tout ce que je vis dans ma vie et qui m'a définitivement convaincu que dans la vie, il y aura toujours plus de solutions que d'emmerdes. On est le 13 juillet 2015 et je sors de la Défense, où je suis allé faire un rendez-vous pour trouver un sponsor. Je me suis encore une fois pris une porte et je suis assez déçu. Je descends récupérer ma moto qui est une vieille moto, une Honda de 1973... et puis il y a un PV sur la moto. Je me suis dit : "C'est pas vrai, on met des PV maintenant sur les motos !". C'était l'époque où Paris commençait à mettre des PV sur les motos, sur les trottoirs. Et d'un coup d'un seul, je me dis : "Écoute, ma vieille moto, même si elle ne démarre pas bien, même si elle grince dans tous les sens, les pneus sont dégonflés, etc., ç a fait déjà huit mois que j'ai déménagé en Bretagne et la seule chose qui reste à Paris, c'est cette moto", donc je vais en Bretagne. Je me dis : "Il y a de fortes chances que je n'y arrive pas", parce que ma moto est vieille et très très mal entretenue mais je l'amène en Bretagne, dans le Finistère, là où je vis. Donc je pars et on est le 13 juillet, je m'arrête sur la route pour prendre des gants parce que je n'en ai pas, des lunettes de soleil, de quoi boire, etc. et je pars en Bretagne. P uis je me retrouve le lendemain en forêt de Brocéliande, alors le 14 juillet il n'y a personne, c'est un jour très chaud et en forêt de Brocéliande... Ma moto tombe en panne. C'est-a-dire que la roue arrière se bloque et j'ai pas un outil, j'ai rien. Je suis bloqué, je suis vraiment au plein milieu de l'emmerde. Et une voiture passe, mais il n'y a personne qui passe dans ce trou paumé ! Et elle me dit : "Il y a peut-être à Campénéac", donc un bled, "un garagiste qui peut peut-être vous aider". Alors je sais pas, c'est à 10 kilomètres donc il me faut une heure pour aller à Campénéac. En me disant : "Mais qu'est-ce que je vais trouver ? Je vais trouver... un garagiste qui ne sait pas réparer les motos, qui est fermé, de toute façon, c'est le 14 juillet". Et il se trouve qu'à Campenayac il y a la plus grande succursale Honda Moto de Bretagne. Je me gare là, c'est fermé et tout à coup derrière moi se gare le patron, qui est venu travailler sur une moto, qu'il a en retard. Comme il voit ma moto et que c'est une vieille moto, il accepte de la prendre, il répare ma moto et il me dit : "Écoute, tu as le cul bordé de nouilles parce que j'ai un roulement à billes qui t'attend depuis 1974", il le remplace et il dit : "Voilà ça te coûte 23,70€, bonne route" et je finis ma route. Là je me dis : "B ah oui, effectivement dans la vie en allant dans l'inconnu, il y aura plein d'emmerdes mais toujours, toujours il y aura des solutions supplémentaires, toujours une de plus".

  • Arnaud THIZY

    Tu es vraiment incroyable, au-delà de tes talents sur les bateaux, j'en découvre à chaque fois des nouveaux et quand même le dénominateur commun c'est peut-être d'avoir le cul bordé de nouilles, mais surtout de réussir à provoquer la réussite. On parle pas de chance, on parle vraiment de réussite. T'es un entrepreneur dans l'âme. Comment t'arrives justement à créer autour de toi les bonnes conditions qui font que t'as pas le cul bordé de nouilles, mais tu arrives à tes objectifs ?

  • Éric BELLION

    Écoute je croise les doigts parce que pour l'instant tout marche, mais après ça m'arrive souvent d'être sur le fil. Et quand je suis dans les aventures, il y a plein de fois où je me dis que j'y arriverai pas. Donc je suis aussi sujet au désespoir, ça m'arrive. Après, j'ai ces convictions qui arrivent et où je me dis : "Écoute, continue. Si t'as toujours envie d'être dans cette aventure-là, si elle te convient toujours", et moi j'ai toujours un petit truc, un petit rappel, quand c'est vraiment difficile, je me dis : "Mais attends, si t'étais sur ton canapé à rien faire, qu'est-ce que tu voudrais faire et où tu voudrais être ?". Et à chaque fois la réponse c'est : "Là, maintenant, tout de suite, à vivre cette emmerde". Donc s'il y a cet équilibre-là, je m'accroche et j'ai très vite un antidote qui arrive en me disant : "Éric, souviens-toi, il y aura plus de solutions que de problèmes. Il faut juste essayer, essayer, essayer. Même si c'est difficile, même si ça semble impossible, essayer. Et si tu ne trouves pas la solution aujourd'hui, en essayant, tu trouves des possibilités pour avoir la solution demain". Et voilà.

  • Arnaud THIZY

    La plupart des gens qui nous écoutent sont confortablement assis dans leur canapé, dans leur voiture. Ce sont plutôt des personnes qui travaillent chez des retailers, des industriels, des cadres. Ils ont une vie quand même un peu aux antipodes de la tienne. Quels sont les conseils que tu pourrais leur donner tirant de tes expériences en disant : "Finalement, vous qui nous écoutez, comment vous pouvez aller oser, aller un cran plus loin pour réussir ou échouer ?"

  • Éric BELLION

    Déjà, je ne me sens pas éloigné de ces personnes-là parce que certes, il y a ma vie sur les bateaux. où c'est très marketé, etc. Mais moi, je suis un entrepreneur. J'ai une équipe de 20 personnes. Donc, j'ai des soucis d'entrepreneur, des soucis d'équipe et des succès d'équipe aussi. Le conseil que je peux donner, c'est un peu ce que je viens de dire. Il faut toujours essayer. Il faut toujours essayer. Et on peut échouer. Et c'est génial. de se dire, ok j'ai échoué mais j'ai tout essayé. Si t'échoues en n'ayant pas vraiment essayé, là tu portes des regrets toute ta vie. Alors que si t'as essayé vraiment avec tout ce que tu pouvais, y'a pas de regrets à échouer. Et donc c'est la seule chose que j'ai envie de dire, c'est surtout si c'est difficile et... Et encore plus, si ça semble impossible, il faut essayer. Il faut essayer. Parce que ce qui semble impossible, demain peut l'être. Et c'est ça qui crée l'espoir, à mon sens. C'est nous qui pouvons créer l'espoir en essayant. Parce que si tu ne sais rien, il ne se passera rien. Ça, c'est sûr.

  • Arnaud THIZY

    Un des points que tu viens juste de dire, c'est le nous Je sais que le collectif, chez toi, la notion de collectif, est quelque chose qui n'est pas crucial, qui est primordial, qui est central. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ? ces efforts collectifs et le fait de travailler ensemble ?

  • Éric BELLION

    C'est sûr, de toute façon, tout seul, il n'y a rien qui se passe. Surtout dans mes aventures, c'est des aventures hautement collectives. Alors, moi, j'ai un truc très spécial, parce que je ne sais pas si c'est du fait de mon éducation, du milieu dans lequel je suis né, je ne sais pas, ou mes parents, mais je me suis d'abord intéressé à la relation à l'autre et après à la relation à moi-même. Et c'est la relation à l'autre qui m'a ouvert à ma relation avec moi. Donc, ça a été ce chemin de découverte. Donc, sans l'autre, je ne me serais pas rencontré. Et sans faire des choses avec les autres, je ne peux pas me rencontrer. Et ça, je le sais toujours. C'est toujours quelque chose de très fort en moi. La seule chose, c'est que ça me prend énormément d'énergie de vivre et travailler avec les autres. Et je sais... en ayant monté toutes mes aventures, que pour vivre et travailler avec les autres, il faut que je les fuis. Et donc j'ai appris à fuir les autres pour vivre avec eux. Surtout quand on est patron, quand on est chef d'équipe, on est celui qui donne du carburant, qui nourrit, qui donne de l'énergie. Il faut avoir conscience qu'on se vide d'énergie en en donnant. Et je crois que la première chose à apprendre quand... quand on a ces responsabilités-là, c'est apprendre justement à fuir ses collaborateurs, à fuir les gens avec lesquels on vit, pour pouvoir se ressourcer, en tout cas, moi c'est ce que je fais, pour pouvoir donner cette dynamique, parce que s'il n'y a plus d'essence dans la voiture, ça n'avancera pas. Et c'est là où on commence à faire des erreurs dans les collectifs, c'est là où on commence à... à être stressé, à ne pas écouter. Et je pense que dans un collectif, il doit y avoir un leader, et un leader qui se connaît, qui connaît ses jauges d'énergie, et qui est capable de fuir ses équipes pour mieux travailler avec elles. Et surtout qui apprend à rien faire, juste à faire en sorte que les équipes marchent. Donc cette relation au collectif, pour moi, elle me permet vraiment de me rencontrer.

  • Arnaud THIZY

    Et quand tu parles de collectif, souvent la notion de différence et de complémentarité des personnes avec qui tu travailles est quelque chose dont tu me parlais, qui est quand même centrale chez toi. Comment tu fais ? Est-ce que tu as peut-être une ou deux anecdotes qui permettra à nos auditeurs de se dire finalement c'est bien de travailler avec des personnes différentes et sortir de vos habitudes et conventions ?

  • Éric BELLION

    La bonne nouvelle c'est qu'on est tous différents. et que notre cerveau, de temps en temps, il fait des choses idiotes, il met les gens dans des cases, parce que visiblement, on semble soit différent, soit identique. Mais pardon, mais c'est des conneries, puisqu'on est tous différents, et pour créer un collectif, il faut se désintéresser du visible, des différences visibles, ou des... des ressemblances visibles, pour juste s'intéresser aux ressemblances invisibles. C'est-à-dire en quoi telle ou telle personne partage avec moi le même fondamental. C'est-à-dire l'objectif ou la façon d'atteindre cet objectif, le sens de l'engagement, le sens du sacrifice, le respect de l'autre, tout ce qu'on doit lister tous pour savoir quelles sont les choses sur lesquelles on ne mégotera jamais, les choses qu'on ne jettera jamais. Et que si on veut travailler avec quelqu'un, cette personne doit avoir ce même fondamental. Donc, moi j'ai cette détestation des cases depuis très longtemps. J'ai eu la chance incroyable d'être élevé par un père qui est bègue et qui a vraiment dompté son handicap tout seul. Mais il m'a raconté, lui, le regard cruel des autres, du fait de son bégayement. Le mettez dans la case des imbéciles, des crétins, et c'est loin d'être un crétin. Et donc moi je déteste ça, je déteste mettre les gens dans les cases. Et donc, comme on est tous différents, je pense qu'on n'a qu'une seule chose à faire pour que chacun donne son maximum dans une équipe, c'est célébrer ses singularités. La seule chose c'est que c'est compliqué. Il est beaucoup plus facile de mettre les choses, les gens dans les cases pour se simplifier la vie. Mais si on veut vraiment tirer le maximum d'une équipe, il faut mettre en avant les singularités de chacun et mettre en avant le fait qu'ils adhèrent au même fondamental. Ça, c'est un vrai travail de manager. C'est fatigant, ça donne les cheveux blancs, parfois c'est désespérant, mais ça donne des résultats incroyables.

  • Arnaud THIZY

    Ne laissons pas la facilité agir, ne laissons pas les gens dans les cases, les collaborateurs, les partenaires dans les cases. Ouvrons-nous aux autres et ayons des objectifs ambitieux. Je crois que ton prochain objectif, sur lequel tu vas aller vraiment dans l'inconnu, c'est le prochain Vendée Globe qui aura lieu au mois de novembre. Qu'est-ce que tu peux nous dire de ce grand et bel objectif ?

  • Éric BELLION

    Le Vendée Globe, je connais, je l'ai fait en 2016-2017. après le Vendée Globe à venir je ne le connais pas puisque c'est vraiment comme tu le dis un saut total dans l'inconnu parce que je ne sais pas ce que la mer, ce que l'océan nous réserve avec le bateau le gros saut dans l'inconnu ça a été je suis déjà dedans en fait ça a été de construire ce bateau ces bateaux avec Jean Le Cam ça ça a été vraiment l'aventure totalement inconnue qui n'était pas faite pour nous Parce que les équipes aujourd'hui qui créent des bateaux neufs, c'est des équipes qui ont beaucoup plus d'argent, de moyens humains et financiers que nous. Et donc nous, on a décidé d'aller là-dedans sans en avoir les moyens sur le papier. Et ça a été une découverte extraordinaire, extraordinairement difficile. Et là, j'ai dû aller chercher des ressources incroyables. Donc pour moi, l'aventure, elle est déjà lancée. Le Vendée Globe n'est pas parti, mais je suis déjà dans l'inconnu à fond.

  • Arnaud THIZY

    Super, et nous on est ravis, chez Altavia, à notre petite échelle, de vous aider dans cette aventure qui est avant tout collective.

  • Éric BELLION

    C'est pas une petite échelle, c'est grâce à Altavia que les bateaux sont nés, parce qu'Altavia nous a fait confiance avec un projet qui était complètement fou à la base, parce qu'on est arrivé en voulant faire un bateau radicalement différent des autres. Pardon, mais on était un peu les cons de la soirée à vouloir faire différemment. Et là, on peut saluer Raphaël Palti qui a vu ce que ça pouvait donner et qui a pris le risque. Donc non, non, ce n'est pas un petit apport Altavia, vous êtes centraux dans la démarche. Humble.

  • Arnaud THIZY

    En tout cas, merci.

  • Éric BELLION

    C'est à votre honneur.

  • Arnaud THIZY

    Merci Eric pour ma tour.cours, pour avoir accepté de participer à ce podcast. Un peu spécial, un peu exceptionnel, qui sort un peu des clous, mais on a dit qu'on ne restait pas dans les cases, donc on essaie de se l'appliquer.

  • Éric BELLION

    Ah, ils sont les cases !

  • Arnaud THIZY

    Merci beaucoup !

  • Éric BELLION

    Merci !

  • Arnaud THIZY

    Qu'est-ce que c'est que ces carapules ?

Chapters

  • Introduction et mise en contexte : la course vers l'innovation

    00:00

  • Pourquoi doit-on croire Éric BELLION sur parole ?

    01:09

  • Oser dans l'inconnu : le pari de l'aventure

    02:31

  • Créer les conditions de la réussite : l'art de provoquer la chance

    06:53

  • Sortir de sa zone de confort : conseils d'un aventurier pour braver l'inconnu

    08:35

  • L’union fait la force : la puissance du collectif

    10:18

  • La richesse des différences : travailler avec des talents complémentaires

    12:52

  • Briser les cases et viser l’horizon : un objectif audacieux vers le Vendée Globe

    15:26

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