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Rétines & pupilles

#14- La surface oculaire avec Dr Saunier

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22min |27/06/2025
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#14- La surface oculaire avec Dr Saunier

#14- La surface oculaire avec Dr Saunier

22min |27/06/2025
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Description

Bienvenue dans Rétines et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur

l’ophtalmologie ! Ce nouvel EP est consacré à la surface oculaire. Anatomie, pathologies, facteurs de risques, traitements et prévention : tous ces sujets sont abordés par le DR Valentine Saunier, ophtalmologiste spécialisée en surface oculaire, et plus particulièrement dans les problèmes de sécheresse oculaire. Sans tarder, je laisse donc la parole au Dr Saunier. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l’ophtalmologie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Rétine et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'ophtalmologie. Dans ce nouvel épisode, nous allons parler surface oculaire, anatomie, pathologie, facteurs de risque, traitement et prévention. Tous ces sujets sont abordés par le Dr Valentin Saunier, qui travaille au CHU de Bordeaux en tant qu'ophtalmologiste spécialisé en surface oculaire et plus particulièrement dans les problèmes de sécheresse oculaire. Sans tarder, je laisse la parole au Dr Saunier. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l'ophtalmologie. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de la saison 2 de Rétines et Pupilles. Aujourd'hui, nous abordons le sujet de la surface oculaire avec le Dr Valentin Saunier, qui est spécialiste de la sécheresse oculaire. Le Dr Saunier exerce au sein du service d'ophtalmologie du CHU de Bordeaux, dans l'unité Cornet Surface Oculaire, contactologie surgiré fractive. Bonjour Docteur Saunier.

  • Speaker #1

    Bonjour Fleur.

  • Speaker #0

    Alors pour commencer, est-ce que vous pourriez vous présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Alors tout d'abord, déjà, je vous remercie pour l'invitation sur ce podcast. Alors moi, je suis Valentine Saunier, je suis oftaloue au CHU de Bordeaux, dans l'unité plutôt spécialisée dans les pathologies de la surface oculaire et de la cornée, une unité qui est dirigée par le professeur David Touboul, et ça fait bientôt six ans que je travaille là-bas.

  • Speaker #0

    Alors justement, quand vous avez fait ce choix d'orientation, est-ce que c'était une vocation ou un choix de raison ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est toujours un petit peu des deux. Moi, j'ai connu l'ophtalmo parce que petite, j'y suis allée souvent et je suis tombée sur un ophtalmo qui était assez formidable, qui s'occupait des enfants. Donc, j'ai eu un parcours où j'ai beaucoup vu l'ophtalmo et ensuite, après, j'ai choisi les études de médecine. Donc ça, c'était plutôt un choix de raison qu'une vocation finalement et ça aboutit à la fin à un classement qui était... pas mal à l'internat et donc je suis repassée dans le service d'Oftalmo à ce moment-là pour confirmer que c'était une spécialité qui m'attire. Et effectivement, ça remplissait pas mal de critères, que ce soit pour la qualité de vie et pour l'intérêt de la spécialité. Donc finalement, je pense que comme souvent, c'est plutôt un mix entre un fond de vocation et bien sûr le choix de raison souvent qui prend le dessus.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, qu'est-ce qui vous fait vous lever chaque matin ? Qu'est-ce qui vous anime, qu'est-ce qui vous motive dans la pratique quotidienne de votre activité professionnelle ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai la chance de travailler dans un CHU, un centre hospitalier universitaire, qui fait que je travaille avec beaucoup d'internes, avec des professeurs d'université. On a une école d'orthopsie au CHU de Bordeaux. Et donc, moi, ce qui m'anime pas mal, en plus du côté patient, dont je reviendrai juste après, mais c'est le côté pédagogie, transmission avec les internes. C'est très stimulant. On a beaucoup de stables de service. Il y a un côté universitaire qui est assez stimulant au quotidien. Et bien sûr, d'avoir un métier utile, de soigner les gens, d'avoir beaucoup de reconnaissance, notamment sur le monde. On y reviendra aussi sur la sécheresse oculaire. Ce sont des patients qui ne sont parfois pas forcément écoutés par ailleurs. Et en fait, quand on les prend en charge, quand on les écoute, ce sont des patients qui sont très reconnaissants. Et donc, au quotidien, ça amène à continuer à les suivre, à se donner pour essayer de tout faire pour qu'ils aillent mieux. Donc voilà, c'est un mix entre le côté patient et leur reconnaissance et aussi ce côté très pédagogique, un peu recherche, aussi clinique lié à une activité en CHU.

  • Speaker #0

    Alors, on en vient maintenant au sujet de cet épisode. Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qu'est la surface oculaire et quels sont ses principaux composants anatomiques ?

  • Speaker #1

    La surface oculaire, c'est la partie avant de l'œil, la partie antérieure de l'œil et du globe oculaire. Ça constitue plusieurs organes. En partant de l'extérieur, il y a les paupières et surtout les glandes de mémomus qui sont conflues à l'intérieur des paupières. On a une vingtaine de glandes en bas et un peu plus en haut. Ce sont des glandes qui sécrètent la partie grasse et huileuse du film lacrymal. Ensuite, on a la cornée. C'est le petit hublot transparent qui est devant l'iris, devant la couleur de l'œil. Ensuite, la surface oculaire contient également la conjonctive. La conjonctive, c'est quoi ? C'est la petite membrane, une fine membrane qui recouvre le blanc de l'œil et qui tapisse aussi l'intérieur des paupières. Et bien sûr, la glande lacrymale. La glande lacrymale, elle est sur la paupière du haut, à la partie extérieure. Et c'est cette glande qui sécrète en continu la phase aqueuse, la partie haut du film lacrymal. Donc bien sûr, tout ça. Ça sert à quoi ? Ça sert à constituer le film lacrymal, donc aux larmes, ni plus ni moins, qui est composé de trois couches, avec sept couches huileuses ou lipidiques via les glandes de mébomus, donc dans les paupières, sept couches aqueuses via la glande lacrymale, la partie externe de la paupière supérieure, et une couche qu'on appelle mucineuse, qui permet au film lacrymal de s'accrocher à la surface de l'œil, qui est la couche la plus interne et qui sert à lubrifier la surface de l'œil.

  • Speaker #0

    Alors justement, quel est le rôle du film lacrymal dans le maintien de la santé de la surface oculaire ?

  • Speaker #1

    En fait, le film lacrymal, ce n'est pas anodin parce que ça a un rôle vraiment majeur de protection et de lubrification de la surface. De protection via les petites bactéries, les corps étrangers, par exemple. Vous savez, quand on se prend une poussière, un petit corps étranger, on a tendance à l'armoigner. L'œil crée des larmes justement pour l'évacuer plus facilement. Donc, c'est un rôle protecteur. Pareil vis-à-vis des bactéries ou des micro-organismes. Il sert également à la lubrification, que l'œil ne soit pas sec. Et le film lacrymal a un rôle majeur dans la vision. Parfois, on l'oublie un petit peu. On pense directement à la coronée. Le film lacrymal sert aussi à voir. Et si on a un film lacrymal de mauvaise qualité, on aura tendance à parfois avoir des fluctuations de vision ou une mauvaise qualité de vision. à cause de ce film lacrymal. Donc il ne faut pas du tout sous-estimer son rôle et c'est pourquoi c'est important de le prendre en charge.

  • Speaker #0

    À partir de quand un patient va justement devoir consulter et quels sont les examens que vous allez effectuer pour identifier un problème de surface oculaire ?

  • Speaker #1

    En fait, pour les patients, c'est ce qu'on appelle des symptômes qui ne sont pas très spécifiques. Alors ça englobe pas mal de choses. Un patient qui a une sensation de ce qu'on appelle de grains de sable, de corps étrangers un peu permanents, des brûlures au quotidien. des démangeaisons assez intenses, ça c'est des choses qu'on retrouve assez fréquemment. Ça peut aussi se compliquer même de rougeur au niveau du blanc de l'œil, voire d'une baisse de vision. Alors la rougeur et la baisse de vision font qu'il faut aller consulter un petit peu plus rapidement. Mais si le reste des symptômes, donc sensation de corps étranger, brûlure, démangeaisons, devient un peu chronique, récurrente au quotidien et invalidante, il ne faut pas hésiter à aller consulter son oestalmo. Et nous ce qu'on fera, c'est qu'on examinera avec notre appareil, la lampe à fente, la cornée et on regardera la qualité du film lacrymal. Pour ça, on s'aide d'une petite goutte. C'est une petite goutte orange. Vous l'aurez eu peut-être parfois dans certains de vos examens. Donc, c'est une goutte orange qui s'appelle la fluorescéine et qui colore, en fait, le film lacrymal. Et ça nous permet, nous, de savoir sa qualité. On arrive à mesurer au bout de combien de secondes il s'évapore entre deux plignements et savoir s'il y a des altérations, du coup, au niveau de ce film lacrymal. Et bien sûr, en plus, on regardera toujours l'intérieur des paupières et aura des cils là pour voir les petits orifices, les grandes mémomus qui sont importants pour cet examen du chumac humain.

  • Speaker #0

    Alors, concernant les problèmes de surface oculaire, est-ce qu'il y a un profil type de personnes qui présentent ces pathologies ? Peut-être des personnes qui sont plus susceptibles aussi de les développer ?

  • Speaker #1

    Alors, pour ce qui concerne plutôt la partie sécheresse oculaire, il y a quelques années, c'était surtout des femmes en taux ménopausé ou en pré-ménopause, donc il y a plus de 50 ans, qui est arrivé avec une sécheresse oculaire et d'ailleurs une sécheresse globale au niveau du corps. Mais on se rend compte de plus en plus qu'en fait, il y a de plus en plus de jeunes qui consultent. pour des soucis de sécheresse oculaire, notamment avec l'utilisation chronique des écrans, avec les polluants. C'est un mix multifactoriel, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs causes à ça, mais le profil des patients est de plus en plus hétérogène, avec à la fois des jeunes, des hommes, et toujours quand même, en majorité, ça reste des femmes de plus de 50 ans. Il y a des gens aussi plus susceptibles à ça, selon s'ils ont été opérés ou pas au niveau oculaire. Quand on a été opéré, par exemple, de la cataracte, on peut déclencher plus facilement une sécheresse oculaire. Au même titre, quand on a été opéré de chirurgie récréative de l'ASIC, par exemple, c'est normal au début d'avoir quelques mois une sécheresse oculaire. Et aussi, à ne pas oublier, c'est certaines pathologies dermatologiques des gens qui, au niveau du visage, ont des coupes roses, donc ces petites rougeurs au niveau des pommettes, qui augmentent par exemple quand on mange des épices, au niveau des émotions également. Ça, ça peut faire une atteinte oculaire et avoir une tendance de sécheresse oculaire également.

  • Speaker #0

    Si on devait résumer un petit peu les problèmes qui sont relatifs à la surface oculaire, lesquelles on peut aujourd'hui constater et surtout quels sont les différents symptômes qui témoignent d'un problème de surface oculaire ?

  • Speaker #1

    Alors les problèmes les plus courants, il y en a surtout deux. Donc c'est la sécheresse oculaire. Dans les études, ça peut aller jusqu'à 30%, voire un peu plus de la population, surtout si on se fie aux symptômes des gens justement. En fait, sinon c'est un petit peu moins si on se fie juste à l'examen ophtalmo. La sécheresse la plus fréquente, c'est ce qu'on appelle la sécheresse par blépharite ou par dysfonction des glandes de meibomus. Donc, c'est ces petites glandes dans les paupières qui sécrètent la partie huileuse des larmes qui sont dysfonctionnelles, c'est-à-dire que l'huile, au lieu d'être liquide et un peu plus épaisse, est de mauvaise qualité. Donc, les larmes n'ont pas cette petite protection et la partie aqueuse s'évapore plus vite. Et ça, c'est notamment accentué par l'environnement, par les écrans ou, comme je le disais avant, par des pathologies dermatologiques, notamment la rosacée ou la coupe rose. C'est quelque chose de relativement chronique. C'est des gens qui viennent pour... Donc, c'est des signes toujours pas très spécifiques. Il n'y a aucun symptôme. On est sûr que c'est vraiment exactement ça. Mais c'est souvent des gens qui ont des brûlures assez fréquentes, un larmoiement ou une irritation dès qu'on est en contact avec de la poussière, de la fumée, par exemple. Et une sensation un peu comme il y a un cil dans l'œil ou un corps étranger, un grain de sable en permanent. Donc, ça, c'est quelque chose, malheureusement, de chronique, qui dure des symptômes avec des crises de temps en temps. Mais voilà, il y a un fond chronique. et par ailleurs une autre... atteintes fréquentes de la surface, c'est les conjonctivites, et notamment les conjonctivites allergiques. Pareil, où ça peut être jusqu'à 30% de la population dans les études. Là, il y a le côté démangeaisons, l'ambit de gratter, qui est un peu plus fréquente que dans la blépharite. Et pareil, il peut y avoir des rougeurs, sensation de brûlure également. mais à cette sensation de démangeaison, d'irritation, et ça peut être aussi associé à ce qu'on appelle la rhinite, c'est-à-dire le nez qui coule, le nez qui est irrité, quand c'est lié à une allergie. Pareil, les allergies, ça peut être soit chronique, si par exemple on est allergique aux acariens, c'est perannuel, c'est-à-dire que c'est toute l'année, ou ça peut être par crise ou saisonnier, ce qu'on appelle les allergies saisonnières, quand c'est lié aux pollens, par exemple. À partir de mars jusqu'à juillet, selon la région où on habite, il y a certains pollens ou des graminées. Dans ces cas-là, on est tranquille, par exemple en hiver, et dès que le printemps arrive, on a la conjonctivite allergique qui arrive.

  • Speaker #0

    En termes de traitement, est-ce qu'on pourrait évoquer les traitements qui sont possibles ? Déjà dans le premier cas, on a évoqué la blépharite, la sécheresse des glandes de mébomus. Quelles solutions proposer aux patients dans ce cas-là ?

  • Speaker #1

    Il y a des choses d'abord qui sont non médicales. C'est toujours intéressant avant de prendre des traitements. Quand on a un travail, par exemple sur l'ordinateur, de façon assez prolongée, et qui ne finissent pas. soit pas assez des yeux, parce que sur ordinateur, on cligne 4 à 5 fois moins que la normale, ça a été montré, on peut faire de la rééducation au clignement, c'est-à-dire que de temps en temps, on regarde au loin, on fait des pauses, ou même, peu importe le travail sur écran, mais dans la journée, on fait des petites pauses, on regarde au loin et on serre très fort les yeux, on cligne de façon forcée, on compte 1, 2, 3 les paupières fermées et après on réouvre et on refait comme ça des petites séances de clignement qui permettent d'exprimer les glandes, ça appuie sur les glands et ça permet de les vider de leur huile pour éviter qu'elles se bouchent. Il y a aussi des masques chauffants. Ce qu'on a dit que la dysfonction des glandes de mébomus, c'est que l'huile, la partie huileuse, elle est un petit peu trop épaisse. Elle est plutôt pâteuse. Et donc, des masques qu'on met, soit au micro-ondes, soit des masques électriques, par exemple, qu'on peut acheter sur Internet, on les met à une température, c'est plus de 45 degrés. C'est assez chaud, mais c'est plutôt confortable. Et ça permet de fluidifier, de rendre plus fluide cette partie grasse. Et après, à la fin du masque, on fait soit des cliniques renforcées, que ce soit des petits massages de paupières. pour pareil vider ses glandes et éviter qu'elles se bouchent. Donc ça, c'est tout ce qui est non médicamenteux. Et après, on passe à des colliers, et notamment la supplémentation avec des larmes artificielles, souvent qui contiennent éventuellement de l'acide hyaluronique. C'est pour restaurer la partie aqueuse et la partie lipidique pour augmenter la qualité des larmes. Il y a des gens qui ont besoin d'en mettre assez souvent dans la journée. D'autres personnes avec une à deux gouttes par jour, ça leur suffit. Mais c'est un petit peu la base du traitement, la dysfonction des glandes des mévomus. Si elle n'est pas trop sévère, c'est la base de traitement. également faire attention à l'alimentation, ça a été montré que le régime méditerranéen, donc avec consommation d'huile d'olive, beaucoup de légumes, c'était un bon régime pour restaurer un film lacrymal de bonne qualité, éventuellement même des compléments alimentaires peuvent être utiles.

  • Speaker #0

    Et concernant les conjonctivites, quels vont être les traitements ?

  • Speaker #1

    Alors les conjonctivites, on a parlé des conjonctivites allergiques, mais il y a aussi les conjonctivites infectieuses. conjonctivite infectieuse, donc c'est la conjonctivite de l'enfant banal, la conjonctivite virale. Souvent, le germe responsable, ça s'appelle de l'adénovirus. C'est un germe qui est assez épidémique. C'est-à-dire qu'on peut l'attraper facilement si on ne se lave pas bien les mains. Donc, si vous avez quelqu'un autour de vous qui a une conjonctivite, faites attention, il faut vraiment bien bien se laver les mains tout le temps. Et quand c'est viral, du coup, il n'y a pas d'antibiotiques à mettre, comme n'importe quelle infection virale. Et donc, c'est surtout des lavages au sérum physiologique. Parce qu'en fait, en diluant les larmes, on enlève un petit peu la particule virale à la surface de l'œil. donc on lave au sérum physiologique, on met des antiseptiques et aussi des larmes artificielles. Il y a les conjonctivites aussi bactériennes qui sont bien plus rares. avec des sécrétions très jaunâtres, très sales. Et ça, dans ces cas-là, on met un traitement antibiotique pour les conjonctivites bactériennes, si on a un doute. Donc, c'est des collires, toujours, c'est jamais par la bouche, mais c'est des collires antibiotiques, et toujours, voilà, rinçage avec du sérum physiologique. Et pour tout ce qui est allergique, donc les conjonctivites allergiques, dans ces cas-là, c'est pareil. Il y a toujours de base, en fait, une importance du rinçage au sérum physiologique, c'est pour diluer, en fait, que ce soit la charge virale ou la quantité d'allergènes à la surface des larmes. si on a des pollens, par exemple si on a fait une balade en forêt On peut avoir beaucoup de pollen à la surface des larmes qui augmente un petit peu la sensation de démangeaisons. Et dans ces cas-là, il faut rincer au sérum physiologique pour bien diluer les larmes et évacuer ce pollen. Larmes artificielles également pour la même chose et aussi pour la partie allergique, des antihistaminiques en gouttes. En plus d'éventuellement un traitement par voie générale si on a d'autres atteintes comme la rhinique, le rhume des foins ou d'autres atteintes de la conjonctivite allergique.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez beaucoup évoqué les allergies. Est-ce que les problèmes comme l'eczéma ou l'asthme peuvent également avoir un impact ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, ça peut faire des choses parfois même assez sévères. Alors ça, c'est ce qu'on appelle plutôt l'atopie, l'asthme, l'eczéma. Et on peut avoir des keratoconjonctivites atopiques chez l'adulte. Ça s'appelle aussi des keratoconjonctivites vernales chez l'enfant, où c'est des formes assez sévères, avec des enfants qui ont des yeux rouges en permanence. D'ailleurs, on leur demande de mettre des casquettes, des lunettes de soleil, parce que dans ces cas-là, il y a une inflammation un peu chronique de la conjonctive, de la petite peau qui recouvre le blanc de l'œil et l'intérieur des paupières, avec une rougeur qui est assez permanente. Et ces enfants-là, on peut faire même des complications. On peut avoir des petites cicatrices à la surface de l'œil, des kératites. Donc, c'est une irritation de la cornée de façon chronique. Parce qu'en fait, quand on a une conjonctivite allergique, peu importe la cause, finalement, sous les paupières, quand on regarde la peau des paupières à l'intérieur, normalement, c'est assez lisse. Et dans ces cas-là, c'est très granuleux, très irrégulier. Et donc, à chaque clignement, on vient irriter, en fait, avec ces petites irrégularités, on vient irriter la surface de l'œil. Et donc, ça fait des kératites. Et c'est pour rien de complication, et même parfois de baisse de vision. Donc, ça peut faire les kératoconjonctivites vernales chez l'enfant ou atopiques chez l'adulte. Ça peut faire des choses assez sévères, où dans ces cas-là, on met des traitements même un peu plus forts, où on met de la cortisone en goutte, voire par voie orale. On peut mettre un traitement par immunosuppresseur en colire, ça s'appelle de la cyclosporine. Voilà, on n'hésitera pas à mettre des traitements assez forts,

  • Speaker #0

    De façon générale, quels conseils donneriez-vous pour prévenir tous ces problèmes de surface oculaire ?

  • Speaker #1

    Pour des conseils généraux, dans tous les cas, toujours bien faire attention, se laver les mains. Comme je disais, par exemple, pour les conjonctivites minérales, c'est important pour éviter la contagiosité. C'est important également de ne pas se frotter les yeux parce qu'on peut un peu aggraver la situation avec le frottement chronique. On recrée de l'inflammation en se frottant les yeux et donc ça fait un cercle vicieux. De base, il y a toujours un traitement de base par des collières avec des larmes artificielles. pour essayer d'hydrater la surface de l'œil. Pour les patients qui sont atteints d'allergies, il faut avoir un bilan allergologique, savoir à quoi on est allergique. Par exemple, si c'est les poils de chat et qu'on a un chat à la maison, il faut se reposer la question du chat à la maison, si c'est une atteinte qui est assez sévère ou si c'est une atteinte avec des allergies aux acariens. Il y a des choses à prendre en charge, faire attention au tapis, de bien aérer sa maison, des choses comme ça. Donc voilà, avoir vraiment un bilan allergique pour faire le point sur le plan général. L'alimentation, je vous ai dit, également, ça c'est pour tout, mais notamment pour la sécheresse oculaire, une bonne alimentation avec un régime plutôt méditerranéen. Et il y a des petites recommandations particulières. Pour les gens qui travaillent sur écran, le poste de travail peut être adapté pour prévenir sur du long terme les risques notamment de sécheresse. Donc toujours l'écran qui est un petit peu plus bas que les yeux, comme ça la paupière recouvre un petit peu la partie haute de l'œil. Faire des pauses, donc normalement c'est regarder à 20 mètres au loin toutes les 20 minutes et faire des séances de clignement forcé. et ne pas hésiter parfois même à mettre des filtres pour éviter les lumières bleues sur les écrans. Ces filtres-là, pour éviter les radicaux libres qui peuvent se créer avec la lumière bleue. Il y a même des applications qui existent sur les ordinateurs, notamment Aineo, E-Y-E-L-E-O. C'est un petit léopard qui vient vous faire penser qu'il faut cligner. Et vous allez voir qu'en fait, si vous mettez cette application, on se rend compte à ce moment-là qu'on ne cligne vraiment pas beaucoup parce que ça revient assez fréquemment. Voilà, donc ça, c'est des petites règles de base d'hygiène de la surface oculaire.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des innovations récentes dans les traitements qui sont proposés aux patients ?

  • Speaker #1

    Oui, et heureusement, c'est rassurant, parce que c'est vrai que comme l'atteinte est assez diffuse, avec des personnes maintenant un peu de tout âge et une prévalence élevée, je vous dis parfois jusqu'à 30% de la population dans certaines études, il y a beaucoup de recherche qui est faite dessus. Il y a des nouvelles formulations de l'arme artificielle, avec parfois des coulisses à base de certains types lipidiques, qui rajoutent aussi des molécules anti-inflammatoires. avec l'acide déluronique pour le côté hydratant. Comme ça, ça fait un effet un peu mixte. Et depuis quelques années aussi, il y a pas mal de thérapies plutôt biologiques, comme ce qu'on appelle IPL ou lumière pulsée. Voilà, c'est des séances. Donc, ce n'est pas des gouttes à mettre, mais c'est des séances qu'on fait avec son ophtalmo. Souvent, c'est l'assistant qui le fait. C'est trois séances à deux semaines d'intervalle. Et c'est des petites plages de lumière pulsée, comme peuvent se servir les dermatos, par exemple, pour la peau, qui ont une activité anti-inflammatoire, qui permettent de restaurer un petit peu la fonction des glandes de mébomus, antimicrobiennes également. On a aussi des dispositifs de chauffage et de compression un peu mécaniques des paupières pour bien vider les glandes. On fait une séance ou plusieurs séances. Il y a de plus en plus de traitements ciblés qui permettent d'améliorer la sécheresse oculaire. Il y a beaucoup de recherches aussi sur les molécules anti-inflammatoires. Par exemple, aux États-Unis, il y a beaucoup de molécules qu'on n'a pas en France. Il y a beaucoup de recherches dessus et peut-être qu'un jour, on aura encore plus de traitements disponibles. Mais l'arsenal thérapeutique est déjà assez étoffé pour la sécheresse oculaire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour toutes ces explications, docteur Saunier. Comme nous avons l'habitude de le faire dans ce podcast, je vais me prêter à l'exercice de la synthèse. Pour résumer notre échange, on a parlé de ce que c'était que la surface oculaire. La surface oculaire, c'est la partie de l'œil qui est en contact direct avec l'environnement extérieur et qui joue un rôle crucial dans la protection et la lubrification de l'œil. Des problèmes de surface oculaire peuvent survenir notamment chez les femmes de plus de 50 ans en raison des changements hormonaux, mais on constate aussi des problèmes de sécheresse oculaire chez les personnes qui ont été opérées, par exemple de la chirurgie réfractive ou de la chirurgie de la cataracte, et de plus en plus chez les personnes qui sont exposées aux écrans de façon prolongée. On l'a évoqué, la sécheresse oculaire dans tous les problèmes de surface oculaire, c'est la pathologie la plus fréquente, La surface oculaire peut également être affectée par des problèmes de conjonctivite, d'atopie ou d'allergie. Tous ces problèmes aujourd'hui peuvent être gérés par des traitements adaptés en fonction de l'origine du problème. On a par exemple les larmes artificielles, on a des traitements médicamenteux. Mais parfois, on peut aussi avoir recours à des solutions non médicamenteuses comme la rééducation par le clignement, les masques chauffants, les compléments alimentaires et puis évidemment le régime alimentaire qui joue également un rôle crucial. Enfin, les avancées médicales aujourd'hui offrent de nouvelles perspectives et de nouvelles thérapies pour améliorer la qualité de vie des patients. Est-ce que vous auriez des choses à ajouter par rapport à ce petit résumé ?

  • Speaker #1

    Merci, il est très didactique et ça fait un petit... résumé sur ce podcast. Non, c'était surtout les conseils un peu d'hygiène de vie pour essayer le côté prévention, parce que souvent, on arrive et c'est déjà installé, donc c'est dommage. Et aussi le côté où il ne faut pas hésiter non plus à aller consulter en cas de symptômes chroniques, parce que parfois, on voit les patients un peu tard. Il faut se dire que c'était normal d'avoir toujours les yeux qui brûlent, que c'était comme ça. Mais en fait, une fois que c'est enregistré, c'est un peu plus dur à traiter. Donc, il faut mieux consulter un petit peu trop précocement que d'attendre longtemps où finalement, nous, au niveau médical, on a plus de mal à... à traiter dans ces cas-là.

  • Speaker #0

    Très bien. Merci beaucoup, Dr Saunier, pour cet échange et à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, Fleur. À bientôt.

  • Speaker #0

    Tout d'abord, un grand merci au Dr Saunier pour son partage d'expertise. Nous espérons que cet épisode vous a permis de mieux comprendre l'origine et les différents traitements possibles pour soigner les problèmes de surface oculaire, mais aussi de sensibiliser à l'importance de la prévention, de l'hygiène de vie et à la nécessité de consulter rapidement ou cas de doute. Pour les personnes qui souhaiteraient en savoir davantage sur les paupières et la surface oculaire, nous vous invitons à écouter ou à réécouter l'épisode 8 de la saison 1 avec le docteur Sherif. Et pour ne pas manquer le prochain épisode, n'hésitez pas à vous abonner à Rétines et Pupilles. Sinon, retrouvez-nous sur vos applis et plateformes de podcast. Ce podcast vous est proposé par Théo, opérateur de cabinet d'ophtalmologie partout sur le territoire. Pour plus d'infos, retrouvez-nous sur to-med.fr. Il a été conçu et réalisé par Fleur Chrétien, avec l'agence Aume à la post-production.

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Bienvenue dans Rétines et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur

l’ophtalmologie ! Ce nouvel EP est consacré à la surface oculaire. Anatomie, pathologies, facteurs de risques, traitements et prévention : tous ces sujets sont abordés par le DR Valentine Saunier, ophtalmologiste spécialisée en surface oculaire, et plus particulièrement dans les problèmes de sécheresse oculaire. Sans tarder, je laisse donc la parole au Dr Saunier. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l’ophtalmologie.


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  • Speaker #0

    Bienvenue dans Rétine et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'ophtalmologie. Dans ce nouvel épisode, nous allons parler surface oculaire, anatomie, pathologie, facteurs de risque, traitement et prévention. Tous ces sujets sont abordés par le Dr Valentin Saunier, qui travaille au CHU de Bordeaux en tant qu'ophtalmologiste spécialisé en surface oculaire et plus particulièrement dans les problèmes de sécheresse oculaire. Sans tarder, je laisse la parole au Dr Saunier. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l'ophtalmologie. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de la saison 2 de Rétines et Pupilles. Aujourd'hui, nous abordons le sujet de la surface oculaire avec le Dr Valentin Saunier, qui est spécialiste de la sécheresse oculaire. Le Dr Saunier exerce au sein du service d'ophtalmologie du CHU de Bordeaux, dans l'unité Cornet Surface Oculaire, contactologie surgiré fractive. Bonjour Docteur Saunier.

  • Speaker #1

    Bonjour Fleur.

  • Speaker #0

    Alors pour commencer, est-ce que vous pourriez vous présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Alors tout d'abord, déjà, je vous remercie pour l'invitation sur ce podcast. Alors moi, je suis Valentine Saunier, je suis oftaloue au CHU de Bordeaux, dans l'unité plutôt spécialisée dans les pathologies de la surface oculaire et de la cornée, une unité qui est dirigée par le professeur David Touboul, et ça fait bientôt six ans que je travaille là-bas.

  • Speaker #0

    Alors justement, quand vous avez fait ce choix d'orientation, est-ce que c'était une vocation ou un choix de raison ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est toujours un petit peu des deux. Moi, j'ai connu l'ophtalmo parce que petite, j'y suis allée souvent et je suis tombée sur un ophtalmo qui était assez formidable, qui s'occupait des enfants. Donc, j'ai eu un parcours où j'ai beaucoup vu l'ophtalmo et ensuite, après, j'ai choisi les études de médecine. Donc ça, c'était plutôt un choix de raison qu'une vocation finalement et ça aboutit à la fin à un classement qui était... pas mal à l'internat et donc je suis repassée dans le service d'Oftalmo à ce moment-là pour confirmer que c'était une spécialité qui m'attire. Et effectivement, ça remplissait pas mal de critères, que ce soit pour la qualité de vie et pour l'intérêt de la spécialité. Donc finalement, je pense que comme souvent, c'est plutôt un mix entre un fond de vocation et bien sûr le choix de raison souvent qui prend le dessus.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, qu'est-ce qui vous fait vous lever chaque matin ? Qu'est-ce qui vous anime, qu'est-ce qui vous motive dans la pratique quotidienne de votre activité professionnelle ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai la chance de travailler dans un CHU, un centre hospitalier universitaire, qui fait que je travaille avec beaucoup d'internes, avec des professeurs d'université. On a une école d'orthopsie au CHU de Bordeaux. Et donc, moi, ce qui m'anime pas mal, en plus du côté patient, dont je reviendrai juste après, mais c'est le côté pédagogie, transmission avec les internes. C'est très stimulant. On a beaucoup de stables de service. Il y a un côté universitaire qui est assez stimulant au quotidien. Et bien sûr, d'avoir un métier utile, de soigner les gens, d'avoir beaucoup de reconnaissance, notamment sur le monde. On y reviendra aussi sur la sécheresse oculaire. Ce sont des patients qui ne sont parfois pas forcément écoutés par ailleurs. Et en fait, quand on les prend en charge, quand on les écoute, ce sont des patients qui sont très reconnaissants. Et donc, au quotidien, ça amène à continuer à les suivre, à se donner pour essayer de tout faire pour qu'ils aillent mieux. Donc voilà, c'est un mix entre le côté patient et leur reconnaissance et aussi ce côté très pédagogique, un peu recherche, aussi clinique lié à une activité en CHU.

  • Speaker #0

    Alors, on en vient maintenant au sujet de cet épisode. Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qu'est la surface oculaire et quels sont ses principaux composants anatomiques ?

  • Speaker #1

    La surface oculaire, c'est la partie avant de l'œil, la partie antérieure de l'œil et du globe oculaire. Ça constitue plusieurs organes. En partant de l'extérieur, il y a les paupières et surtout les glandes de mémomus qui sont conflues à l'intérieur des paupières. On a une vingtaine de glandes en bas et un peu plus en haut. Ce sont des glandes qui sécrètent la partie grasse et huileuse du film lacrymal. Ensuite, on a la cornée. C'est le petit hublot transparent qui est devant l'iris, devant la couleur de l'œil. Ensuite, la surface oculaire contient également la conjonctive. La conjonctive, c'est quoi ? C'est la petite membrane, une fine membrane qui recouvre le blanc de l'œil et qui tapisse aussi l'intérieur des paupières. Et bien sûr, la glande lacrymale. La glande lacrymale, elle est sur la paupière du haut, à la partie extérieure. Et c'est cette glande qui sécrète en continu la phase aqueuse, la partie haut du film lacrymal. Donc bien sûr, tout ça. Ça sert à quoi ? Ça sert à constituer le film lacrymal, donc aux larmes, ni plus ni moins, qui est composé de trois couches, avec sept couches huileuses ou lipidiques via les glandes de mébomus, donc dans les paupières, sept couches aqueuses via la glande lacrymale, la partie externe de la paupière supérieure, et une couche qu'on appelle mucineuse, qui permet au film lacrymal de s'accrocher à la surface de l'œil, qui est la couche la plus interne et qui sert à lubrifier la surface de l'œil.

  • Speaker #0

    Alors justement, quel est le rôle du film lacrymal dans le maintien de la santé de la surface oculaire ?

  • Speaker #1

    En fait, le film lacrymal, ce n'est pas anodin parce que ça a un rôle vraiment majeur de protection et de lubrification de la surface. De protection via les petites bactéries, les corps étrangers, par exemple. Vous savez, quand on se prend une poussière, un petit corps étranger, on a tendance à l'armoigner. L'œil crée des larmes justement pour l'évacuer plus facilement. Donc, c'est un rôle protecteur. Pareil vis-à-vis des bactéries ou des micro-organismes. Il sert également à la lubrification, que l'œil ne soit pas sec. Et le film lacrymal a un rôle majeur dans la vision. Parfois, on l'oublie un petit peu. On pense directement à la coronée. Le film lacrymal sert aussi à voir. Et si on a un film lacrymal de mauvaise qualité, on aura tendance à parfois avoir des fluctuations de vision ou une mauvaise qualité de vision. à cause de ce film lacrymal. Donc il ne faut pas du tout sous-estimer son rôle et c'est pourquoi c'est important de le prendre en charge.

  • Speaker #0

    À partir de quand un patient va justement devoir consulter et quels sont les examens que vous allez effectuer pour identifier un problème de surface oculaire ?

  • Speaker #1

    En fait, pour les patients, c'est ce qu'on appelle des symptômes qui ne sont pas très spécifiques. Alors ça englobe pas mal de choses. Un patient qui a une sensation de ce qu'on appelle de grains de sable, de corps étrangers un peu permanents, des brûlures au quotidien. des démangeaisons assez intenses, ça c'est des choses qu'on retrouve assez fréquemment. Ça peut aussi se compliquer même de rougeur au niveau du blanc de l'œil, voire d'une baisse de vision. Alors la rougeur et la baisse de vision font qu'il faut aller consulter un petit peu plus rapidement. Mais si le reste des symptômes, donc sensation de corps étranger, brûlure, démangeaisons, devient un peu chronique, récurrente au quotidien et invalidante, il ne faut pas hésiter à aller consulter son oestalmo. Et nous ce qu'on fera, c'est qu'on examinera avec notre appareil, la lampe à fente, la cornée et on regardera la qualité du film lacrymal. Pour ça, on s'aide d'une petite goutte. C'est une petite goutte orange. Vous l'aurez eu peut-être parfois dans certains de vos examens. Donc, c'est une goutte orange qui s'appelle la fluorescéine et qui colore, en fait, le film lacrymal. Et ça nous permet, nous, de savoir sa qualité. On arrive à mesurer au bout de combien de secondes il s'évapore entre deux plignements et savoir s'il y a des altérations, du coup, au niveau de ce film lacrymal. Et bien sûr, en plus, on regardera toujours l'intérieur des paupières et aura des cils là pour voir les petits orifices, les grandes mémomus qui sont importants pour cet examen du chumac humain.

  • Speaker #0

    Alors, concernant les problèmes de surface oculaire, est-ce qu'il y a un profil type de personnes qui présentent ces pathologies ? Peut-être des personnes qui sont plus susceptibles aussi de les développer ?

  • Speaker #1

    Alors, pour ce qui concerne plutôt la partie sécheresse oculaire, il y a quelques années, c'était surtout des femmes en taux ménopausé ou en pré-ménopause, donc il y a plus de 50 ans, qui est arrivé avec une sécheresse oculaire et d'ailleurs une sécheresse globale au niveau du corps. Mais on se rend compte de plus en plus qu'en fait, il y a de plus en plus de jeunes qui consultent. pour des soucis de sécheresse oculaire, notamment avec l'utilisation chronique des écrans, avec les polluants. C'est un mix multifactoriel, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs causes à ça, mais le profil des patients est de plus en plus hétérogène, avec à la fois des jeunes, des hommes, et toujours quand même, en majorité, ça reste des femmes de plus de 50 ans. Il y a des gens aussi plus susceptibles à ça, selon s'ils ont été opérés ou pas au niveau oculaire. Quand on a été opéré, par exemple, de la cataracte, on peut déclencher plus facilement une sécheresse oculaire. Au même titre, quand on a été opéré de chirurgie récréative de l'ASIC, par exemple, c'est normal au début d'avoir quelques mois une sécheresse oculaire. Et aussi, à ne pas oublier, c'est certaines pathologies dermatologiques des gens qui, au niveau du visage, ont des coupes roses, donc ces petites rougeurs au niveau des pommettes, qui augmentent par exemple quand on mange des épices, au niveau des émotions également. Ça, ça peut faire une atteinte oculaire et avoir une tendance de sécheresse oculaire également.

  • Speaker #0

    Si on devait résumer un petit peu les problèmes qui sont relatifs à la surface oculaire, lesquelles on peut aujourd'hui constater et surtout quels sont les différents symptômes qui témoignent d'un problème de surface oculaire ?

  • Speaker #1

    Alors les problèmes les plus courants, il y en a surtout deux. Donc c'est la sécheresse oculaire. Dans les études, ça peut aller jusqu'à 30%, voire un peu plus de la population, surtout si on se fie aux symptômes des gens justement. En fait, sinon c'est un petit peu moins si on se fie juste à l'examen ophtalmo. La sécheresse la plus fréquente, c'est ce qu'on appelle la sécheresse par blépharite ou par dysfonction des glandes de meibomus. Donc, c'est ces petites glandes dans les paupières qui sécrètent la partie huileuse des larmes qui sont dysfonctionnelles, c'est-à-dire que l'huile, au lieu d'être liquide et un peu plus épaisse, est de mauvaise qualité. Donc, les larmes n'ont pas cette petite protection et la partie aqueuse s'évapore plus vite. Et ça, c'est notamment accentué par l'environnement, par les écrans ou, comme je le disais avant, par des pathologies dermatologiques, notamment la rosacée ou la coupe rose. C'est quelque chose de relativement chronique. C'est des gens qui viennent pour... Donc, c'est des signes toujours pas très spécifiques. Il n'y a aucun symptôme. On est sûr que c'est vraiment exactement ça. Mais c'est souvent des gens qui ont des brûlures assez fréquentes, un larmoiement ou une irritation dès qu'on est en contact avec de la poussière, de la fumée, par exemple. Et une sensation un peu comme il y a un cil dans l'œil ou un corps étranger, un grain de sable en permanent. Donc, ça, c'est quelque chose, malheureusement, de chronique, qui dure des symptômes avec des crises de temps en temps. Mais voilà, il y a un fond chronique. et par ailleurs une autre... atteintes fréquentes de la surface, c'est les conjonctivites, et notamment les conjonctivites allergiques. Pareil, où ça peut être jusqu'à 30% de la population dans les études. Là, il y a le côté démangeaisons, l'ambit de gratter, qui est un peu plus fréquente que dans la blépharite. Et pareil, il peut y avoir des rougeurs, sensation de brûlure également. mais à cette sensation de démangeaison, d'irritation, et ça peut être aussi associé à ce qu'on appelle la rhinite, c'est-à-dire le nez qui coule, le nez qui est irrité, quand c'est lié à une allergie. Pareil, les allergies, ça peut être soit chronique, si par exemple on est allergique aux acariens, c'est perannuel, c'est-à-dire que c'est toute l'année, ou ça peut être par crise ou saisonnier, ce qu'on appelle les allergies saisonnières, quand c'est lié aux pollens, par exemple. À partir de mars jusqu'à juillet, selon la région où on habite, il y a certains pollens ou des graminées. Dans ces cas-là, on est tranquille, par exemple en hiver, et dès que le printemps arrive, on a la conjonctivite allergique qui arrive.

  • Speaker #0

    En termes de traitement, est-ce qu'on pourrait évoquer les traitements qui sont possibles ? Déjà dans le premier cas, on a évoqué la blépharite, la sécheresse des glandes de mébomus. Quelles solutions proposer aux patients dans ce cas-là ?

  • Speaker #1

    Il y a des choses d'abord qui sont non médicales. C'est toujours intéressant avant de prendre des traitements. Quand on a un travail, par exemple sur l'ordinateur, de façon assez prolongée, et qui ne finissent pas. soit pas assez des yeux, parce que sur ordinateur, on cligne 4 à 5 fois moins que la normale, ça a été montré, on peut faire de la rééducation au clignement, c'est-à-dire que de temps en temps, on regarde au loin, on fait des pauses, ou même, peu importe le travail sur écran, mais dans la journée, on fait des petites pauses, on regarde au loin et on serre très fort les yeux, on cligne de façon forcée, on compte 1, 2, 3 les paupières fermées et après on réouvre et on refait comme ça des petites séances de clignement qui permettent d'exprimer les glandes, ça appuie sur les glands et ça permet de les vider de leur huile pour éviter qu'elles se bouchent. Il y a aussi des masques chauffants. Ce qu'on a dit que la dysfonction des glandes de mébomus, c'est que l'huile, la partie huileuse, elle est un petit peu trop épaisse. Elle est plutôt pâteuse. Et donc, des masques qu'on met, soit au micro-ondes, soit des masques électriques, par exemple, qu'on peut acheter sur Internet, on les met à une température, c'est plus de 45 degrés. C'est assez chaud, mais c'est plutôt confortable. Et ça permet de fluidifier, de rendre plus fluide cette partie grasse. Et après, à la fin du masque, on fait soit des cliniques renforcées, que ce soit des petits massages de paupières. pour pareil vider ses glandes et éviter qu'elles se bouchent. Donc ça, c'est tout ce qui est non médicamenteux. Et après, on passe à des colliers, et notamment la supplémentation avec des larmes artificielles, souvent qui contiennent éventuellement de l'acide hyaluronique. C'est pour restaurer la partie aqueuse et la partie lipidique pour augmenter la qualité des larmes. Il y a des gens qui ont besoin d'en mettre assez souvent dans la journée. D'autres personnes avec une à deux gouttes par jour, ça leur suffit. Mais c'est un petit peu la base du traitement, la dysfonction des glandes des mévomus. Si elle n'est pas trop sévère, c'est la base de traitement. également faire attention à l'alimentation, ça a été montré que le régime méditerranéen, donc avec consommation d'huile d'olive, beaucoup de légumes, c'était un bon régime pour restaurer un film lacrymal de bonne qualité, éventuellement même des compléments alimentaires peuvent être utiles.

  • Speaker #0

    Et concernant les conjonctivites, quels vont être les traitements ?

  • Speaker #1

    Alors les conjonctivites, on a parlé des conjonctivites allergiques, mais il y a aussi les conjonctivites infectieuses. conjonctivite infectieuse, donc c'est la conjonctivite de l'enfant banal, la conjonctivite virale. Souvent, le germe responsable, ça s'appelle de l'adénovirus. C'est un germe qui est assez épidémique. C'est-à-dire qu'on peut l'attraper facilement si on ne se lave pas bien les mains. Donc, si vous avez quelqu'un autour de vous qui a une conjonctivite, faites attention, il faut vraiment bien bien se laver les mains tout le temps. Et quand c'est viral, du coup, il n'y a pas d'antibiotiques à mettre, comme n'importe quelle infection virale. Et donc, c'est surtout des lavages au sérum physiologique. Parce qu'en fait, en diluant les larmes, on enlève un petit peu la particule virale à la surface de l'œil. donc on lave au sérum physiologique, on met des antiseptiques et aussi des larmes artificielles. Il y a les conjonctivites aussi bactériennes qui sont bien plus rares. avec des sécrétions très jaunâtres, très sales. Et ça, dans ces cas-là, on met un traitement antibiotique pour les conjonctivites bactériennes, si on a un doute. Donc, c'est des collires, toujours, c'est jamais par la bouche, mais c'est des collires antibiotiques, et toujours, voilà, rinçage avec du sérum physiologique. Et pour tout ce qui est allergique, donc les conjonctivites allergiques, dans ces cas-là, c'est pareil. Il y a toujours de base, en fait, une importance du rinçage au sérum physiologique, c'est pour diluer, en fait, que ce soit la charge virale ou la quantité d'allergènes à la surface des larmes. si on a des pollens, par exemple si on a fait une balade en forêt On peut avoir beaucoup de pollen à la surface des larmes qui augmente un petit peu la sensation de démangeaisons. Et dans ces cas-là, il faut rincer au sérum physiologique pour bien diluer les larmes et évacuer ce pollen. Larmes artificielles également pour la même chose et aussi pour la partie allergique, des antihistaminiques en gouttes. En plus d'éventuellement un traitement par voie générale si on a d'autres atteintes comme la rhinique, le rhume des foins ou d'autres atteintes de la conjonctivite allergique.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez beaucoup évoqué les allergies. Est-ce que les problèmes comme l'eczéma ou l'asthme peuvent également avoir un impact ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, ça peut faire des choses parfois même assez sévères. Alors ça, c'est ce qu'on appelle plutôt l'atopie, l'asthme, l'eczéma. Et on peut avoir des keratoconjonctivites atopiques chez l'adulte. Ça s'appelle aussi des keratoconjonctivites vernales chez l'enfant, où c'est des formes assez sévères, avec des enfants qui ont des yeux rouges en permanence. D'ailleurs, on leur demande de mettre des casquettes, des lunettes de soleil, parce que dans ces cas-là, il y a une inflammation un peu chronique de la conjonctive, de la petite peau qui recouvre le blanc de l'œil et l'intérieur des paupières, avec une rougeur qui est assez permanente. Et ces enfants-là, on peut faire même des complications. On peut avoir des petites cicatrices à la surface de l'œil, des kératites. Donc, c'est une irritation de la cornée de façon chronique. Parce qu'en fait, quand on a une conjonctivite allergique, peu importe la cause, finalement, sous les paupières, quand on regarde la peau des paupières à l'intérieur, normalement, c'est assez lisse. Et dans ces cas-là, c'est très granuleux, très irrégulier. Et donc, à chaque clignement, on vient irriter, en fait, avec ces petites irrégularités, on vient irriter la surface de l'œil. Et donc, ça fait des kératites. Et c'est pour rien de complication, et même parfois de baisse de vision. Donc, ça peut faire les kératoconjonctivites vernales chez l'enfant ou atopiques chez l'adulte. Ça peut faire des choses assez sévères, où dans ces cas-là, on met des traitements même un peu plus forts, où on met de la cortisone en goutte, voire par voie orale. On peut mettre un traitement par immunosuppresseur en colire, ça s'appelle de la cyclosporine. Voilà, on n'hésitera pas à mettre des traitements assez forts,

  • Speaker #0

    De façon générale, quels conseils donneriez-vous pour prévenir tous ces problèmes de surface oculaire ?

  • Speaker #1

    Pour des conseils généraux, dans tous les cas, toujours bien faire attention, se laver les mains. Comme je disais, par exemple, pour les conjonctivites minérales, c'est important pour éviter la contagiosité. C'est important également de ne pas se frotter les yeux parce qu'on peut un peu aggraver la situation avec le frottement chronique. On recrée de l'inflammation en se frottant les yeux et donc ça fait un cercle vicieux. De base, il y a toujours un traitement de base par des collières avec des larmes artificielles. pour essayer d'hydrater la surface de l'œil. Pour les patients qui sont atteints d'allergies, il faut avoir un bilan allergologique, savoir à quoi on est allergique. Par exemple, si c'est les poils de chat et qu'on a un chat à la maison, il faut se reposer la question du chat à la maison, si c'est une atteinte qui est assez sévère ou si c'est une atteinte avec des allergies aux acariens. Il y a des choses à prendre en charge, faire attention au tapis, de bien aérer sa maison, des choses comme ça. Donc voilà, avoir vraiment un bilan allergique pour faire le point sur le plan général. L'alimentation, je vous ai dit, également, ça c'est pour tout, mais notamment pour la sécheresse oculaire, une bonne alimentation avec un régime plutôt méditerranéen. Et il y a des petites recommandations particulières. Pour les gens qui travaillent sur écran, le poste de travail peut être adapté pour prévenir sur du long terme les risques notamment de sécheresse. Donc toujours l'écran qui est un petit peu plus bas que les yeux, comme ça la paupière recouvre un petit peu la partie haute de l'œil. Faire des pauses, donc normalement c'est regarder à 20 mètres au loin toutes les 20 minutes et faire des séances de clignement forcé. et ne pas hésiter parfois même à mettre des filtres pour éviter les lumières bleues sur les écrans. Ces filtres-là, pour éviter les radicaux libres qui peuvent se créer avec la lumière bleue. Il y a même des applications qui existent sur les ordinateurs, notamment Aineo, E-Y-E-L-E-O. C'est un petit léopard qui vient vous faire penser qu'il faut cligner. Et vous allez voir qu'en fait, si vous mettez cette application, on se rend compte à ce moment-là qu'on ne cligne vraiment pas beaucoup parce que ça revient assez fréquemment. Voilà, donc ça, c'est des petites règles de base d'hygiène de la surface oculaire.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des innovations récentes dans les traitements qui sont proposés aux patients ?

  • Speaker #1

    Oui, et heureusement, c'est rassurant, parce que c'est vrai que comme l'atteinte est assez diffuse, avec des personnes maintenant un peu de tout âge et une prévalence élevée, je vous dis parfois jusqu'à 30% de la population dans certaines études, il y a beaucoup de recherche qui est faite dessus. Il y a des nouvelles formulations de l'arme artificielle, avec parfois des coulisses à base de certains types lipidiques, qui rajoutent aussi des molécules anti-inflammatoires. avec l'acide déluronique pour le côté hydratant. Comme ça, ça fait un effet un peu mixte. Et depuis quelques années aussi, il y a pas mal de thérapies plutôt biologiques, comme ce qu'on appelle IPL ou lumière pulsée. Voilà, c'est des séances. Donc, ce n'est pas des gouttes à mettre, mais c'est des séances qu'on fait avec son ophtalmo. Souvent, c'est l'assistant qui le fait. C'est trois séances à deux semaines d'intervalle. Et c'est des petites plages de lumière pulsée, comme peuvent se servir les dermatos, par exemple, pour la peau, qui ont une activité anti-inflammatoire, qui permettent de restaurer un petit peu la fonction des glandes de mébomus, antimicrobiennes également. On a aussi des dispositifs de chauffage et de compression un peu mécaniques des paupières pour bien vider les glandes. On fait une séance ou plusieurs séances. Il y a de plus en plus de traitements ciblés qui permettent d'améliorer la sécheresse oculaire. Il y a beaucoup de recherches aussi sur les molécules anti-inflammatoires. Par exemple, aux États-Unis, il y a beaucoup de molécules qu'on n'a pas en France. Il y a beaucoup de recherches dessus et peut-être qu'un jour, on aura encore plus de traitements disponibles. Mais l'arsenal thérapeutique est déjà assez étoffé pour la sécheresse oculaire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour toutes ces explications, docteur Saunier. Comme nous avons l'habitude de le faire dans ce podcast, je vais me prêter à l'exercice de la synthèse. Pour résumer notre échange, on a parlé de ce que c'était que la surface oculaire. La surface oculaire, c'est la partie de l'œil qui est en contact direct avec l'environnement extérieur et qui joue un rôle crucial dans la protection et la lubrification de l'œil. Des problèmes de surface oculaire peuvent survenir notamment chez les femmes de plus de 50 ans en raison des changements hormonaux, mais on constate aussi des problèmes de sécheresse oculaire chez les personnes qui ont été opérées, par exemple de la chirurgie réfractive ou de la chirurgie de la cataracte, et de plus en plus chez les personnes qui sont exposées aux écrans de façon prolongée. On l'a évoqué, la sécheresse oculaire dans tous les problèmes de surface oculaire, c'est la pathologie la plus fréquente, La surface oculaire peut également être affectée par des problèmes de conjonctivite, d'atopie ou d'allergie. Tous ces problèmes aujourd'hui peuvent être gérés par des traitements adaptés en fonction de l'origine du problème. On a par exemple les larmes artificielles, on a des traitements médicamenteux. Mais parfois, on peut aussi avoir recours à des solutions non médicamenteuses comme la rééducation par le clignement, les masques chauffants, les compléments alimentaires et puis évidemment le régime alimentaire qui joue également un rôle crucial. Enfin, les avancées médicales aujourd'hui offrent de nouvelles perspectives et de nouvelles thérapies pour améliorer la qualité de vie des patients. Est-ce que vous auriez des choses à ajouter par rapport à ce petit résumé ?

  • Speaker #1

    Merci, il est très didactique et ça fait un petit... résumé sur ce podcast. Non, c'était surtout les conseils un peu d'hygiène de vie pour essayer le côté prévention, parce que souvent, on arrive et c'est déjà installé, donc c'est dommage. Et aussi le côté où il ne faut pas hésiter non plus à aller consulter en cas de symptômes chroniques, parce que parfois, on voit les patients un peu tard. Il faut se dire que c'était normal d'avoir toujours les yeux qui brûlent, que c'était comme ça. Mais en fait, une fois que c'est enregistré, c'est un peu plus dur à traiter. Donc, il faut mieux consulter un petit peu trop précocement que d'attendre longtemps où finalement, nous, au niveau médical, on a plus de mal à... à traiter dans ces cas-là.

  • Speaker #0

    Très bien. Merci beaucoup, Dr Saunier, pour cet échange et à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, Fleur. À bientôt.

  • Speaker #0

    Tout d'abord, un grand merci au Dr Saunier pour son partage d'expertise. Nous espérons que cet épisode vous a permis de mieux comprendre l'origine et les différents traitements possibles pour soigner les problèmes de surface oculaire, mais aussi de sensibiliser à l'importance de la prévention, de l'hygiène de vie et à la nécessité de consulter rapidement ou cas de doute. Pour les personnes qui souhaiteraient en savoir davantage sur les paupières et la surface oculaire, nous vous invitons à écouter ou à réécouter l'épisode 8 de la saison 1 avec le docteur Sherif. Et pour ne pas manquer le prochain épisode, n'hésitez pas à vous abonner à Rétines et Pupilles. Sinon, retrouvez-nous sur vos applis et plateformes de podcast. Ce podcast vous est proposé par Théo, opérateur de cabinet d'ophtalmologie partout sur le territoire. Pour plus d'infos, retrouvez-nous sur to-med.fr. Il a été conçu et réalisé par Fleur Chrétien, avec l'agence Aume à la post-production.

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Bienvenue dans Rétines et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur

l’ophtalmologie ! Ce nouvel EP est consacré à la surface oculaire. Anatomie, pathologies, facteurs de risques, traitements et prévention : tous ces sujets sont abordés par le DR Valentine Saunier, ophtalmologiste spécialisée en surface oculaire, et plus particulièrement dans les problèmes de sécheresse oculaire. Sans tarder, je laisse donc la parole au Dr Saunier. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l’ophtalmologie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Rétine et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'ophtalmologie. Dans ce nouvel épisode, nous allons parler surface oculaire, anatomie, pathologie, facteurs de risque, traitement et prévention. Tous ces sujets sont abordés par le Dr Valentin Saunier, qui travaille au CHU de Bordeaux en tant qu'ophtalmologiste spécialisé en surface oculaire et plus particulièrement dans les problèmes de sécheresse oculaire. Sans tarder, je laisse la parole au Dr Saunier. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l'ophtalmologie. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de la saison 2 de Rétines et Pupilles. Aujourd'hui, nous abordons le sujet de la surface oculaire avec le Dr Valentin Saunier, qui est spécialiste de la sécheresse oculaire. Le Dr Saunier exerce au sein du service d'ophtalmologie du CHU de Bordeaux, dans l'unité Cornet Surface Oculaire, contactologie surgiré fractive. Bonjour Docteur Saunier.

  • Speaker #1

    Bonjour Fleur.

  • Speaker #0

    Alors pour commencer, est-ce que vous pourriez vous présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Alors tout d'abord, déjà, je vous remercie pour l'invitation sur ce podcast. Alors moi, je suis Valentine Saunier, je suis oftaloue au CHU de Bordeaux, dans l'unité plutôt spécialisée dans les pathologies de la surface oculaire et de la cornée, une unité qui est dirigée par le professeur David Touboul, et ça fait bientôt six ans que je travaille là-bas.

  • Speaker #0

    Alors justement, quand vous avez fait ce choix d'orientation, est-ce que c'était une vocation ou un choix de raison ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est toujours un petit peu des deux. Moi, j'ai connu l'ophtalmo parce que petite, j'y suis allée souvent et je suis tombée sur un ophtalmo qui était assez formidable, qui s'occupait des enfants. Donc, j'ai eu un parcours où j'ai beaucoup vu l'ophtalmo et ensuite, après, j'ai choisi les études de médecine. Donc ça, c'était plutôt un choix de raison qu'une vocation finalement et ça aboutit à la fin à un classement qui était... pas mal à l'internat et donc je suis repassée dans le service d'Oftalmo à ce moment-là pour confirmer que c'était une spécialité qui m'attire. Et effectivement, ça remplissait pas mal de critères, que ce soit pour la qualité de vie et pour l'intérêt de la spécialité. Donc finalement, je pense que comme souvent, c'est plutôt un mix entre un fond de vocation et bien sûr le choix de raison souvent qui prend le dessus.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, qu'est-ce qui vous fait vous lever chaque matin ? Qu'est-ce qui vous anime, qu'est-ce qui vous motive dans la pratique quotidienne de votre activité professionnelle ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai la chance de travailler dans un CHU, un centre hospitalier universitaire, qui fait que je travaille avec beaucoup d'internes, avec des professeurs d'université. On a une école d'orthopsie au CHU de Bordeaux. Et donc, moi, ce qui m'anime pas mal, en plus du côté patient, dont je reviendrai juste après, mais c'est le côté pédagogie, transmission avec les internes. C'est très stimulant. On a beaucoup de stables de service. Il y a un côté universitaire qui est assez stimulant au quotidien. Et bien sûr, d'avoir un métier utile, de soigner les gens, d'avoir beaucoup de reconnaissance, notamment sur le monde. On y reviendra aussi sur la sécheresse oculaire. Ce sont des patients qui ne sont parfois pas forcément écoutés par ailleurs. Et en fait, quand on les prend en charge, quand on les écoute, ce sont des patients qui sont très reconnaissants. Et donc, au quotidien, ça amène à continuer à les suivre, à se donner pour essayer de tout faire pour qu'ils aillent mieux. Donc voilà, c'est un mix entre le côté patient et leur reconnaissance et aussi ce côté très pédagogique, un peu recherche, aussi clinique lié à une activité en CHU.

  • Speaker #0

    Alors, on en vient maintenant au sujet de cet épisode. Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qu'est la surface oculaire et quels sont ses principaux composants anatomiques ?

  • Speaker #1

    La surface oculaire, c'est la partie avant de l'œil, la partie antérieure de l'œil et du globe oculaire. Ça constitue plusieurs organes. En partant de l'extérieur, il y a les paupières et surtout les glandes de mémomus qui sont conflues à l'intérieur des paupières. On a une vingtaine de glandes en bas et un peu plus en haut. Ce sont des glandes qui sécrètent la partie grasse et huileuse du film lacrymal. Ensuite, on a la cornée. C'est le petit hublot transparent qui est devant l'iris, devant la couleur de l'œil. Ensuite, la surface oculaire contient également la conjonctive. La conjonctive, c'est quoi ? C'est la petite membrane, une fine membrane qui recouvre le blanc de l'œil et qui tapisse aussi l'intérieur des paupières. Et bien sûr, la glande lacrymale. La glande lacrymale, elle est sur la paupière du haut, à la partie extérieure. Et c'est cette glande qui sécrète en continu la phase aqueuse, la partie haut du film lacrymal. Donc bien sûr, tout ça. Ça sert à quoi ? Ça sert à constituer le film lacrymal, donc aux larmes, ni plus ni moins, qui est composé de trois couches, avec sept couches huileuses ou lipidiques via les glandes de mébomus, donc dans les paupières, sept couches aqueuses via la glande lacrymale, la partie externe de la paupière supérieure, et une couche qu'on appelle mucineuse, qui permet au film lacrymal de s'accrocher à la surface de l'œil, qui est la couche la plus interne et qui sert à lubrifier la surface de l'œil.

  • Speaker #0

    Alors justement, quel est le rôle du film lacrymal dans le maintien de la santé de la surface oculaire ?

  • Speaker #1

    En fait, le film lacrymal, ce n'est pas anodin parce que ça a un rôle vraiment majeur de protection et de lubrification de la surface. De protection via les petites bactéries, les corps étrangers, par exemple. Vous savez, quand on se prend une poussière, un petit corps étranger, on a tendance à l'armoigner. L'œil crée des larmes justement pour l'évacuer plus facilement. Donc, c'est un rôle protecteur. Pareil vis-à-vis des bactéries ou des micro-organismes. Il sert également à la lubrification, que l'œil ne soit pas sec. Et le film lacrymal a un rôle majeur dans la vision. Parfois, on l'oublie un petit peu. On pense directement à la coronée. Le film lacrymal sert aussi à voir. Et si on a un film lacrymal de mauvaise qualité, on aura tendance à parfois avoir des fluctuations de vision ou une mauvaise qualité de vision. à cause de ce film lacrymal. Donc il ne faut pas du tout sous-estimer son rôle et c'est pourquoi c'est important de le prendre en charge.

  • Speaker #0

    À partir de quand un patient va justement devoir consulter et quels sont les examens que vous allez effectuer pour identifier un problème de surface oculaire ?

  • Speaker #1

    En fait, pour les patients, c'est ce qu'on appelle des symptômes qui ne sont pas très spécifiques. Alors ça englobe pas mal de choses. Un patient qui a une sensation de ce qu'on appelle de grains de sable, de corps étrangers un peu permanents, des brûlures au quotidien. des démangeaisons assez intenses, ça c'est des choses qu'on retrouve assez fréquemment. Ça peut aussi se compliquer même de rougeur au niveau du blanc de l'œil, voire d'une baisse de vision. Alors la rougeur et la baisse de vision font qu'il faut aller consulter un petit peu plus rapidement. Mais si le reste des symptômes, donc sensation de corps étranger, brûlure, démangeaisons, devient un peu chronique, récurrente au quotidien et invalidante, il ne faut pas hésiter à aller consulter son oestalmo. Et nous ce qu'on fera, c'est qu'on examinera avec notre appareil, la lampe à fente, la cornée et on regardera la qualité du film lacrymal. Pour ça, on s'aide d'une petite goutte. C'est une petite goutte orange. Vous l'aurez eu peut-être parfois dans certains de vos examens. Donc, c'est une goutte orange qui s'appelle la fluorescéine et qui colore, en fait, le film lacrymal. Et ça nous permet, nous, de savoir sa qualité. On arrive à mesurer au bout de combien de secondes il s'évapore entre deux plignements et savoir s'il y a des altérations, du coup, au niveau de ce film lacrymal. Et bien sûr, en plus, on regardera toujours l'intérieur des paupières et aura des cils là pour voir les petits orifices, les grandes mémomus qui sont importants pour cet examen du chumac humain.

  • Speaker #0

    Alors, concernant les problèmes de surface oculaire, est-ce qu'il y a un profil type de personnes qui présentent ces pathologies ? Peut-être des personnes qui sont plus susceptibles aussi de les développer ?

  • Speaker #1

    Alors, pour ce qui concerne plutôt la partie sécheresse oculaire, il y a quelques années, c'était surtout des femmes en taux ménopausé ou en pré-ménopause, donc il y a plus de 50 ans, qui est arrivé avec une sécheresse oculaire et d'ailleurs une sécheresse globale au niveau du corps. Mais on se rend compte de plus en plus qu'en fait, il y a de plus en plus de jeunes qui consultent. pour des soucis de sécheresse oculaire, notamment avec l'utilisation chronique des écrans, avec les polluants. C'est un mix multifactoriel, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs causes à ça, mais le profil des patients est de plus en plus hétérogène, avec à la fois des jeunes, des hommes, et toujours quand même, en majorité, ça reste des femmes de plus de 50 ans. Il y a des gens aussi plus susceptibles à ça, selon s'ils ont été opérés ou pas au niveau oculaire. Quand on a été opéré, par exemple, de la cataracte, on peut déclencher plus facilement une sécheresse oculaire. Au même titre, quand on a été opéré de chirurgie récréative de l'ASIC, par exemple, c'est normal au début d'avoir quelques mois une sécheresse oculaire. Et aussi, à ne pas oublier, c'est certaines pathologies dermatologiques des gens qui, au niveau du visage, ont des coupes roses, donc ces petites rougeurs au niveau des pommettes, qui augmentent par exemple quand on mange des épices, au niveau des émotions également. Ça, ça peut faire une atteinte oculaire et avoir une tendance de sécheresse oculaire également.

  • Speaker #0

    Si on devait résumer un petit peu les problèmes qui sont relatifs à la surface oculaire, lesquelles on peut aujourd'hui constater et surtout quels sont les différents symptômes qui témoignent d'un problème de surface oculaire ?

  • Speaker #1

    Alors les problèmes les plus courants, il y en a surtout deux. Donc c'est la sécheresse oculaire. Dans les études, ça peut aller jusqu'à 30%, voire un peu plus de la population, surtout si on se fie aux symptômes des gens justement. En fait, sinon c'est un petit peu moins si on se fie juste à l'examen ophtalmo. La sécheresse la plus fréquente, c'est ce qu'on appelle la sécheresse par blépharite ou par dysfonction des glandes de meibomus. Donc, c'est ces petites glandes dans les paupières qui sécrètent la partie huileuse des larmes qui sont dysfonctionnelles, c'est-à-dire que l'huile, au lieu d'être liquide et un peu plus épaisse, est de mauvaise qualité. Donc, les larmes n'ont pas cette petite protection et la partie aqueuse s'évapore plus vite. Et ça, c'est notamment accentué par l'environnement, par les écrans ou, comme je le disais avant, par des pathologies dermatologiques, notamment la rosacée ou la coupe rose. C'est quelque chose de relativement chronique. C'est des gens qui viennent pour... Donc, c'est des signes toujours pas très spécifiques. Il n'y a aucun symptôme. On est sûr que c'est vraiment exactement ça. Mais c'est souvent des gens qui ont des brûlures assez fréquentes, un larmoiement ou une irritation dès qu'on est en contact avec de la poussière, de la fumée, par exemple. Et une sensation un peu comme il y a un cil dans l'œil ou un corps étranger, un grain de sable en permanent. Donc, ça, c'est quelque chose, malheureusement, de chronique, qui dure des symptômes avec des crises de temps en temps. Mais voilà, il y a un fond chronique. et par ailleurs une autre... atteintes fréquentes de la surface, c'est les conjonctivites, et notamment les conjonctivites allergiques. Pareil, où ça peut être jusqu'à 30% de la population dans les études. Là, il y a le côté démangeaisons, l'ambit de gratter, qui est un peu plus fréquente que dans la blépharite. Et pareil, il peut y avoir des rougeurs, sensation de brûlure également. mais à cette sensation de démangeaison, d'irritation, et ça peut être aussi associé à ce qu'on appelle la rhinite, c'est-à-dire le nez qui coule, le nez qui est irrité, quand c'est lié à une allergie. Pareil, les allergies, ça peut être soit chronique, si par exemple on est allergique aux acariens, c'est perannuel, c'est-à-dire que c'est toute l'année, ou ça peut être par crise ou saisonnier, ce qu'on appelle les allergies saisonnières, quand c'est lié aux pollens, par exemple. À partir de mars jusqu'à juillet, selon la région où on habite, il y a certains pollens ou des graminées. Dans ces cas-là, on est tranquille, par exemple en hiver, et dès que le printemps arrive, on a la conjonctivite allergique qui arrive.

  • Speaker #0

    En termes de traitement, est-ce qu'on pourrait évoquer les traitements qui sont possibles ? Déjà dans le premier cas, on a évoqué la blépharite, la sécheresse des glandes de mébomus. Quelles solutions proposer aux patients dans ce cas-là ?

  • Speaker #1

    Il y a des choses d'abord qui sont non médicales. C'est toujours intéressant avant de prendre des traitements. Quand on a un travail, par exemple sur l'ordinateur, de façon assez prolongée, et qui ne finissent pas. soit pas assez des yeux, parce que sur ordinateur, on cligne 4 à 5 fois moins que la normale, ça a été montré, on peut faire de la rééducation au clignement, c'est-à-dire que de temps en temps, on regarde au loin, on fait des pauses, ou même, peu importe le travail sur écran, mais dans la journée, on fait des petites pauses, on regarde au loin et on serre très fort les yeux, on cligne de façon forcée, on compte 1, 2, 3 les paupières fermées et après on réouvre et on refait comme ça des petites séances de clignement qui permettent d'exprimer les glandes, ça appuie sur les glands et ça permet de les vider de leur huile pour éviter qu'elles se bouchent. Il y a aussi des masques chauffants. Ce qu'on a dit que la dysfonction des glandes de mébomus, c'est que l'huile, la partie huileuse, elle est un petit peu trop épaisse. Elle est plutôt pâteuse. Et donc, des masques qu'on met, soit au micro-ondes, soit des masques électriques, par exemple, qu'on peut acheter sur Internet, on les met à une température, c'est plus de 45 degrés. C'est assez chaud, mais c'est plutôt confortable. Et ça permet de fluidifier, de rendre plus fluide cette partie grasse. Et après, à la fin du masque, on fait soit des cliniques renforcées, que ce soit des petits massages de paupières. pour pareil vider ses glandes et éviter qu'elles se bouchent. Donc ça, c'est tout ce qui est non médicamenteux. Et après, on passe à des colliers, et notamment la supplémentation avec des larmes artificielles, souvent qui contiennent éventuellement de l'acide hyaluronique. C'est pour restaurer la partie aqueuse et la partie lipidique pour augmenter la qualité des larmes. Il y a des gens qui ont besoin d'en mettre assez souvent dans la journée. D'autres personnes avec une à deux gouttes par jour, ça leur suffit. Mais c'est un petit peu la base du traitement, la dysfonction des glandes des mévomus. Si elle n'est pas trop sévère, c'est la base de traitement. également faire attention à l'alimentation, ça a été montré que le régime méditerranéen, donc avec consommation d'huile d'olive, beaucoup de légumes, c'était un bon régime pour restaurer un film lacrymal de bonne qualité, éventuellement même des compléments alimentaires peuvent être utiles.

  • Speaker #0

    Et concernant les conjonctivites, quels vont être les traitements ?

  • Speaker #1

    Alors les conjonctivites, on a parlé des conjonctivites allergiques, mais il y a aussi les conjonctivites infectieuses. conjonctivite infectieuse, donc c'est la conjonctivite de l'enfant banal, la conjonctivite virale. Souvent, le germe responsable, ça s'appelle de l'adénovirus. C'est un germe qui est assez épidémique. C'est-à-dire qu'on peut l'attraper facilement si on ne se lave pas bien les mains. Donc, si vous avez quelqu'un autour de vous qui a une conjonctivite, faites attention, il faut vraiment bien bien se laver les mains tout le temps. Et quand c'est viral, du coup, il n'y a pas d'antibiotiques à mettre, comme n'importe quelle infection virale. Et donc, c'est surtout des lavages au sérum physiologique. Parce qu'en fait, en diluant les larmes, on enlève un petit peu la particule virale à la surface de l'œil. donc on lave au sérum physiologique, on met des antiseptiques et aussi des larmes artificielles. Il y a les conjonctivites aussi bactériennes qui sont bien plus rares. avec des sécrétions très jaunâtres, très sales. Et ça, dans ces cas-là, on met un traitement antibiotique pour les conjonctivites bactériennes, si on a un doute. Donc, c'est des collires, toujours, c'est jamais par la bouche, mais c'est des collires antibiotiques, et toujours, voilà, rinçage avec du sérum physiologique. Et pour tout ce qui est allergique, donc les conjonctivites allergiques, dans ces cas-là, c'est pareil. Il y a toujours de base, en fait, une importance du rinçage au sérum physiologique, c'est pour diluer, en fait, que ce soit la charge virale ou la quantité d'allergènes à la surface des larmes. si on a des pollens, par exemple si on a fait une balade en forêt On peut avoir beaucoup de pollen à la surface des larmes qui augmente un petit peu la sensation de démangeaisons. Et dans ces cas-là, il faut rincer au sérum physiologique pour bien diluer les larmes et évacuer ce pollen. Larmes artificielles également pour la même chose et aussi pour la partie allergique, des antihistaminiques en gouttes. En plus d'éventuellement un traitement par voie générale si on a d'autres atteintes comme la rhinique, le rhume des foins ou d'autres atteintes de la conjonctivite allergique.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez beaucoup évoqué les allergies. Est-ce que les problèmes comme l'eczéma ou l'asthme peuvent également avoir un impact ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, ça peut faire des choses parfois même assez sévères. Alors ça, c'est ce qu'on appelle plutôt l'atopie, l'asthme, l'eczéma. Et on peut avoir des keratoconjonctivites atopiques chez l'adulte. Ça s'appelle aussi des keratoconjonctivites vernales chez l'enfant, où c'est des formes assez sévères, avec des enfants qui ont des yeux rouges en permanence. D'ailleurs, on leur demande de mettre des casquettes, des lunettes de soleil, parce que dans ces cas-là, il y a une inflammation un peu chronique de la conjonctive, de la petite peau qui recouvre le blanc de l'œil et l'intérieur des paupières, avec une rougeur qui est assez permanente. Et ces enfants-là, on peut faire même des complications. On peut avoir des petites cicatrices à la surface de l'œil, des kératites. Donc, c'est une irritation de la cornée de façon chronique. Parce qu'en fait, quand on a une conjonctivite allergique, peu importe la cause, finalement, sous les paupières, quand on regarde la peau des paupières à l'intérieur, normalement, c'est assez lisse. Et dans ces cas-là, c'est très granuleux, très irrégulier. Et donc, à chaque clignement, on vient irriter, en fait, avec ces petites irrégularités, on vient irriter la surface de l'œil. Et donc, ça fait des kératites. Et c'est pour rien de complication, et même parfois de baisse de vision. Donc, ça peut faire les kératoconjonctivites vernales chez l'enfant ou atopiques chez l'adulte. Ça peut faire des choses assez sévères, où dans ces cas-là, on met des traitements même un peu plus forts, où on met de la cortisone en goutte, voire par voie orale. On peut mettre un traitement par immunosuppresseur en colire, ça s'appelle de la cyclosporine. Voilà, on n'hésitera pas à mettre des traitements assez forts,

  • Speaker #0

    De façon générale, quels conseils donneriez-vous pour prévenir tous ces problèmes de surface oculaire ?

  • Speaker #1

    Pour des conseils généraux, dans tous les cas, toujours bien faire attention, se laver les mains. Comme je disais, par exemple, pour les conjonctivites minérales, c'est important pour éviter la contagiosité. C'est important également de ne pas se frotter les yeux parce qu'on peut un peu aggraver la situation avec le frottement chronique. On recrée de l'inflammation en se frottant les yeux et donc ça fait un cercle vicieux. De base, il y a toujours un traitement de base par des collières avec des larmes artificielles. pour essayer d'hydrater la surface de l'œil. Pour les patients qui sont atteints d'allergies, il faut avoir un bilan allergologique, savoir à quoi on est allergique. Par exemple, si c'est les poils de chat et qu'on a un chat à la maison, il faut se reposer la question du chat à la maison, si c'est une atteinte qui est assez sévère ou si c'est une atteinte avec des allergies aux acariens. Il y a des choses à prendre en charge, faire attention au tapis, de bien aérer sa maison, des choses comme ça. Donc voilà, avoir vraiment un bilan allergique pour faire le point sur le plan général. L'alimentation, je vous ai dit, également, ça c'est pour tout, mais notamment pour la sécheresse oculaire, une bonne alimentation avec un régime plutôt méditerranéen. Et il y a des petites recommandations particulières. Pour les gens qui travaillent sur écran, le poste de travail peut être adapté pour prévenir sur du long terme les risques notamment de sécheresse. Donc toujours l'écran qui est un petit peu plus bas que les yeux, comme ça la paupière recouvre un petit peu la partie haute de l'œil. Faire des pauses, donc normalement c'est regarder à 20 mètres au loin toutes les 20 minutes et faire des séances de clignement forcé. et ne pas hésiter parfois même à mettre des filtres pour éviter les lumières bleues sur les écrans. Ces filtres-là, pour éviter les radicaux libres qui peuvent se créer avec la lumière bleue. Il y a même des applications qui existent sur les ordinateurs, notamment Aineo, E-Y-E-L-E-O. C'est un petit léopard qui vient vous faire penser qu'il faut cligner. Et vous allez voir qu'en fait, si vous mettez cette application, on se rend compte à ce moment-là qu'on ne cligne vraiment pas beaucoup parce que ça revient assez fréquemment. Voilà, donc ça, c'est des petites règles de base d'hygiène de la surface oculaire.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des innovations récentes dans les traitements qui sont proposés aux patients ?

  • Speaker #1

    Oui, et heureusement, c'est rassurant, parce que c'est vrai que comme l'atteinte est assez diffuse, avec des personnes maintenant un peu de tout âge et une prévalence élevée, je vous dis parfois jusqu'à 30% de la population dans certaines études, il y a beaucoup de recherche qui est faite dessus. Il y a des nouvelles formulations de l'arme artificielle, avec parfois des coulisses à base de certains types lipidiques, qui rajoutent aussi des molécules anti-inflammatoires. avec l'acide déluronique pour le côté hydratant. Comme ça, ça fait un effet un peu mixte. Et depuis quelques années aussi, il y a pas mal de thérapies plutôt biologiques, comme ce qu'on appelle IPL ou lumière pulsée. Voilà, c'est des séances. Donc, ce n'est pas des gouttes à mettre, mais c'est des séances qu'on fait avec son ophtalmo. Souvent, c'est l'assistant qui le fait. C'est trois séances à deux semaines d'intervalle. Et c'est des petites plages de lumière pulsée, comme peuvent se servir les dermatos, par exemple, pour la peau, qui ont une activité anti-inflammatoire, qui permettent de restaurer un petit peu la fonction des glandes de mébomus, antimicrobiennes également. On a aussi des dispositifs de chauffage et de compression un peu mécaniques des paupières pour bien vider les glandes. On fait une séance ou plusieurs séances. Il y a de plus en plus de traitements ciblés qui permettent d'améliorer la sécheresse oculaire. Il y a beaucoup de recherches aussi sur les molécules anti-inflammatoires. Par exemple, aux États-Unis, il y a beaucoup de molécules qu'on n'a pas en France. Il y a beaucoup de recherches dessus et peut-être qu'un jour, on aura encore plus de traitements disponibles. Mais l'arsenal thérapeutique est déjà assez étoffé pour la sécheresse oculaire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour toutes ces explications, docteur Saunier. Comme nous avons l'habitude de le faire dans ce podcast, je vais me prêter à l'exercice de la synthèse. Pour résumer notre échange, on a parlé de ce que c'était que la surface oculaire. La surface oculaire, c'est la partie de l'œil qui est en contact direct avec l'environnement extérieur et qui joue un rôle crucial dans la protection et la lubrification de l'œil. Des problèmes de surface oculaire peuvent survenir notamment chez les femmes de plus de 50 ans en raison des changements hormonaux, mais on constate aussi des problèmes de sécheresse oculaire chez les personnes qui ont été opérées, par exemple de la chirurgie réfractive ou de la chirurgie de la cataracte, et de plus en plus chez les personnes qui sont exposées aux écrans de façon prolongée. On l'a évoqué, la sécheresse oculaire dans tous les problèmes de surface oculaire, c'est la pathologie la plus fréquente, La surface oculaire peut également être affectée par des problèmes de conjonctivite, d'atopie ou d'allergie. Tous ces problèmes aujourd'hui peuvent être gérés par des traitements adaptés en fonction de l'origine du problème. On a par exemple les larmes artificielles, on a des traitements médicamenteux. Mais parfois, on peut aussi avoir recours à des solutions non médicamenteuses comme la rééducation par le clignement, les masques chauffants, les compléments alimentaires et puis évidemment le régime alimentaire qui joue également un rôle crucial. Enfin, les avancées médicales aujourd'hui offrent de nouvelles perspectives et de nouvelles thérapies pour améliorer la qualité de vie des patients. Est-ce que vous auriez des choses à ajouter par rapport à ce petit résumé ?

  • Speaker #1

    Merci, il est très didactique et ça fait un petit... résumé sur ce podcast. Non, c'était surtout les conseils un peu d'hygiène de vie pour essayer le côté prévention, parce que souvent, on arrive et c'est déjà installé, donc c'est dommage. Et aussi le côté où il ne faut pas hésiter non plus à aller consulter en cas de symptômes chroniques, parce que parfois, on voit les patients un peu tard. Il faut se dire que c'était normal d'avoir toujours les yeux qui brûlent, que c'était comme ça. Mais en fait, une fois que c'est enregistré, c'est un peu plus dur à traiter. Donc, il faut mieux consulter un petit peu trop précocement que d'attendre longtemps où finalement, nous, au niveau médical, on a plus de mal à... à traiter dans ces cas-là.

  • Speaker #0

    Très bien. Merci beaucoup, Dr Saunier, pour cet échange et à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, Fleur. À bientôt.

  • Speaker #0

    Tout d'abord, un grand merci au Dr Saunier pour son partage d'expertise. Nous espérons que cet épisode vous a permis de mieux comprendre l'origine et les différents traitements possibles pour soigner les problèmes de surface oculaire, mais aussi de sensibiliser à l'importance de la prévention, de l'hygiène de vie et à la nécessité de consulter rapidement ou cas de doute. Pour les personnes qui souhaiteraient en savoir davantage sur les paupières et la surface oculaire, nous vous invitons à écouter ou à réécouter l'épisode 8 de la saison 1 avec le docteur Sherif. Et pour ne pas manquer le prochain épisode, n'hésitez pas à vous abonner à Rétines et Pupilles. Sinon, retrouvez-nous sur vos applis et plateformes de podcast. Ce podcast vous est proposé par Théo, opérateur de cabinet d'ophtalmologie partout sur le territoire. Pour plus d'infos, retrouvez-nous sur to-med.fr. Il a été conçu et réalisé par Fleur Chrétien, avec l'agence Aume à la post-production.

Description

Bienvenue dans Rétines et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur

l’ophtalmologie ! Ce nouvel EP est consacré à la surface oculaire. Anatomie, pathologies, facteurs de risques, traitements et prévention : tous ces sujets sont abordés par le DR Valentine Saunier, ophtalmologiste spécialisée en surface oculaire, et plus particulièrement dans les problèmes de sécheresse oculaire. Sans tarder, je laisse donc la parole au Dr Saunier. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l’ophtalmologie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Rétine et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'ophtalmologie. Dans ce nouvel épisode, nous allons parler surface oculaire, anatomie, pathologie, facteurs de risque, traitement et prévention. Tous ces sujets sont abordés par le Dr Valentin Saunier, qui travaille au CHU de Bordeaux en tant qu'ophtalmologiste spécialisé en surface oculaire et plus particulièrement dans les problèmes de sécheresse oculaire. Sans tarder, je laisse la parole au Dr Saunier. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l'ophtalmologie. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de la saison 2 de Rétines et Pupilles. Aujourd'hui, nous abordons le sujet de la surface oculaire avec le Dr Valentin Saunier, qui est spécialiste de la sécheresse oculaire. Le Dr Saunier exerce au sein du service d'ophtalmologie du CHU de Bordeaux, dans l'unité Cornet Surface Oculaire, contactologie surgiré fractive. Bonjour Docteur Saunier.

  • Speaker #1

    Bonjour Fleur.

  • Speaker #0

    Alors pour commencer, est-ce que vous pourriez vous présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Alors tout d'abord, déjà, je vous remercie pour l'invitation sur ce podcast. Alors moi, je suis Valentine Saunier, je suis oftaloue au CHU de Bordeaux, dans l'unité plutôt spécialisée dans les pathologies de la surface oculaire et de la cornée, une unité qui est dirigée par le professeur David Touboul, et ça fait bientôt six ans que je travaille là-bas.

  • Speaker #0

    Alors justement, quand vous avez fait ce choix d'orientation, est-ce que c'était une vocation ou un choix de raison ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est toujours un petit peu des deux. Moi, j'ai connu l'ophtalmo parce que petite, j'y suis allée souvent et je suis tombée sur un ophtalmo qui était assez formidable, qui s'occupait des enfants. Donc, j'ai eu un parcours où j'ai beaucoup vu l'ophtalmo et ensuite, après, j'ai choisi les études de médecine. Donc ça, c'était plutôt un choix de raison qu'une vocation finalement et ça aboutit à la fin à un classement qui était... pas mal à l'internat et donc je suis repassée dans le service d'Oftalmo à ce moment-là pour confirmer que c'était une spécialité qui m'attire. Et effectivement, ça remplissait pas mal de critères, que ce soit pour la qualité de vie et pour l'intérêt de la spécialité. Donc finalement, je pense que comme souvent, c'est plutôt un mix entre un fond de vocation et bien sûr le choix de raison souvent qui prend le dessus.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, qu'est-ce qui vous fait vous lever chaque matin ? Qu'est-ce qui vous anime, qu'est-ce qui vous motive dans la pratique quotidienne de votre activité professionnelle ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai la chance de travailler dans un CHU, un centre hospitalier universitaire, qui fait que je travaille avec beaucoup d'internes, avec des professeurs d'université. On a une école d'orthopsie au CHU de Bordeaux. Et donc, moi, ce qui m'anime pas mal, en plus du côté patient, dont je reviendrai juste après, mais c'est le côté pédagogie, transmission avec les internes. C'est très stimulant. On a beaucoup de stables de service. Il y a un côté universitaire qui est assez stimulant au quotidien. Et bien sûr, d'avoir un métier utile, de soigner les gens, d'avoir beaucoup de reconnaissance, notamment sur le monde. On y reviendra aussi sur la sécheresse oculaire. Ce sont des patients qui ne sont parfois pas forcément écoutés par ailleurs. Et en fait, quand on les prend en charge, quand on les écoute, ce sont des patients qui sont très reconnaissants. Et donc, au quotidien, ça amène à continuer à les suivre, à se donner pour essayer de tout faire pour qu'ils aillent mieux. Donc voilà, c'est un mix entre le côté patient et leur reconnaissance et aussi ce côté très pédagogique, un peu recherche, aussi clinique lié à une activité en CHU.

  • Speaker #0

    Alors, on en vient maintenant au sujet de cet épisode. Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qu'est la surface oculaire et quels sont ses principaux composants anatomiques ?

  • Speaker #1

    La surface oculaire, c'est la partie avant de l'œil, la partie antérieure de l'œil et du globe oculaire. Ça constitue plusieurs organes. En partant de l'extérieur, il y a les paupières et surtout les glandes de mémomus qui sont conflues à l'intérieur des paupières. On a une vingtaine de glandes en bas et un peu plus en haut. Ce sont des glandes qui sécrètent la partie grasse et huileuse du film lacrymal. Ensuite, on a la cornée. C'est le petit hublot transparent qui est devant l'iris, devant la couleur de l'œil. Ensuite, la surface oculaire contient également la conjonctive. La conjonctive, c'est quoi ? C'est la petite membrane, une fine membrane qui recouvre le blanc de l'œil et qui tapisse aussi l'intérieur des paupières. Et bien sûr, la glande lacrymale. La glande lacrymale, elle est sur la paupière du haut, à la partie extérieure. Et c'est cette glande qui sécrète en continu la phase aqueuse, la partie haut du film lacrymal. Donc bien sûr, tout ça. Ça sert à quoi ? Ça sert à constituer le film lacrymal, donc aux larmes, ni plus ni moins, qui est composé de trois couches, avec sept couches huileuses ou lipidiques via les glandes de mébomus, donc dans les paupières, sept couches aqueuses via la glande lacrymale, la partie externe de la paupière supérieure, et une couche qu'on appelle mucineuse, qui permet au film lacrymal de s'accrocher à la surface de l'œil, qui est la couche la plus interne et qui sert à lubrifier la surface de l'œil.

  • Speaker #0

    Alors justement, quel est le rôle du film lacrymal dans le maintien de la santé de la surface oculaire ?

  • Speaker #1

    En fait, le film lacrymal, ce n'est pas anodin parce que ça a un rôle vraiment majeur de protection et de lubrification de la surface. De protection via les petites bactéries, les corps étrangers, par exemple. Vous savez, quand on se prend une poussière, un petit corps étranger, on a tendance à l'armoigner. L'œil crée des larmes justement pour l'évacuer plus facilement. Donc, c'est un rôle protecteur. Pareil vis-à-vis des bactéries ou des micro-organismes. Il sert également à la lubrification, que l'œil ne soit pas sec. Et le film lacrymal a un rôle majeur dans la vision. Parfois, on l'oublie un petit peu. On pense directement à la coronée. Le film lacrymal sert aussi à voir. Et si on a un film lacrymal de mauvaise qualité, on aura tendance à parfois avoir des fluctuations de vision ou une mauvaise qualité de vision. à cause de ce film lacrymal. Donc il ne faut pas du tout sous-estimer son rôle et c'est pourquoi c'est important de le prendre en charge.

  • Speaker #0

    À partir de quand un patient va justement devoir consulter et quels sont les examens que vous allez effectuer pour identifier un problème de surface oculaire ?

  • Speaker #1

    En fait, pour les patients, c'est ce qu'on appelle des symptômes qui ne sont pas très spécifiques. Alors ça englobe pas mal de choses. Un patient qui a une sensation de ce qu'on appelle de grains de sable, de corps étrangers un peu permanents, des brûlures au quotidien. des démangeaisons assez intenses, ça c'est des choses qu'on retrouve assez fréquemment. Ça peut aussi se compliquer même de rougeur au niveau du blanc de l'œil, voire d'une baisse de vision. Alors la rougeur et la baisse de vision font qu'il faut aller consulter un petit peu plus rapidement. Mais si le reste des symptômes, donc sensation de corps étranger, brûlure, démangeaisons, devient un peu chronique, récurrente au quotidien et invalidante, il ne faut pas hésiter à aller consulter son oestalmo. Et nous ce qu'on fera, c'est qu'on examinera avec notre appareil, la lampe à fente, la cornée et on regardera la qualité du film lacrymal. Pour ça, on s'aide d'une petite goutte. C'est une petite goutte orange. Vous l'aurez eu peut-être parfois dans certains de vos examens. Donc, c'est une goutte orange qui s'appelle la fluorescéine et qui colore, en fait, le film lacrymal. Et ça nous permet, nous, de savoir sa qualité. On arrive à mesurer au bout de combien de secondes il s'évapore entre deux plignements et savoir s'il y a des altérations, du coup, au niveau de ce film lacrymal. Et bien sûr, en plus, on regardera toujours l'intérieur des paupières et aura des cils là pour voir les petits orifices, les grandes mémomus qui sont importants pour cet examen du chumac humain.

  • Speaker #0

    Alors, concernant les problèmes de surface oculaire, est-ce qu'il y a un profil type de personnes qui présentent ces pathologies ? Peut-être des personnes qui sont plus susceptibles aussi de les développer ?

  • Speaker #1

    Alors, pour ce qui concerne plutôt la partie sécheresse oculaire, il y a quelques années, c'était surtout des femmes en taux ménopausé ou en pré-ménopause, donc il y a plus de 50 ans, qui est arrivé avec une sécheresse oculaire et d'ailleurs une sécheresse globale au niveau du corps. Mais on se rend compte de plus en plus qu'en fait, il y a de plus en plus de jeunes qui consultent. pour des soucis de sécheresse oculaire, notamment avec l'utilisation chronique des écrans, avec les polluants. C'est un mix multifactoriel, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs causes à ça, mais le profil des patients est de plus en plus hétérogène, avec à la fois des jeunes, des hommes, et toujours quand même, en majorité, ça reste des femmes de plus de 50 ans. Il y a des gens aussi plus susceptibles à ça, selon s'ils ont été opérés ou pas au niveau oculaire. Quand on a été opéré, par exemple, de la cataracte, on peut déclencher plus facilement une sécheresse oculaire. Au même titre, quand on a été opéré de chirurgie récréative de l'ASIC, par exemple, c'est normal au début d'avoir quelques mois une sécheresse oculaire. Et aussi, à ne pas oublier, c'est certaines pathologies dermatologiques des gens qui, au niveau du visage, ont des coupes roses, donc ces petites rougeurs au niveau des pommettes, qui augmentent par exemple quand on mange des épices, au niveau des émotions également. Ça, ça peut faire une atteinte oculaire et avoir une tendance de sécheresse oculaire également.

  • Speaker #0

    Si on devait résumer un petit peu les problèmes qui sont relatifs à la surface oculaire, lesquelles on peut aujourd'hui constater et surtout quels sont les différents symptômes qui témoignent d'un problème de surface oculaire ?

  • Speaker #1

    Alors les problèmes les plus courants, il y en a surtout deux. Donc c'est la sécheresse oculaire. Dans les études, ça peut aller jusqu'à 30%, voire un peu plus de la population, surtout si on se fie aux symptômes des gens justement. En fait, sinon c'est un petit peu moins si on se fie juste à l'examen ophtalmo. La sécheresse la plus fréquente, c'est ce qu'on appelle la sécheresse par blépharite ou par dysfonction des glandes de meibomus. Donc, c'est ces petites glandes dans les paupières qui sécrètent la partie huileuse des larmes qui sont dysfonctionnelles, c'est-à-dire que l'huile, au lieu d'être liquide et un peu plus épaisse, est de mauvaise qualité. Donc, les larmes n'ont pas cette petite protection et la partie aqueuse s'évapore plus vite. Et ça, c'est notamment accentué par l'environnement, par les écrans ou, comme je le disais avant, par des pathologies dermatologiques, notamment la rosacée ou la coupe rose. C'est quelque chose de relativement chronique. C'est des gens qui viennent pour... Donc, c'est des signes toujours pas très spécifiques. Il n'y a aucun symptôme. On est sûr que c'est vraiment exactement ça. Mais c'est souvent des gens qui ont des brûlures assez fréquentes, un larmoiement ou une irritation dès qu'on est en contact avec de la poussière, de la fumée, par exemple. Et une sensation un peu comme il y a un cil dans l'œil ou un corps étranger, un grain de sable en permanent. Donc, ça, c'est quelque chose, malheureusement, de chronique, qui dure des symptômes avec des crises de temps en temps. Mais voilà, il y a un fond chronique. et par ailleurs une autre... atteintes fréquentes de la surface, c'est les conjonctivites, et notamment les conjonctivites allergiques. Pareil, où ça peut être jusqu'à 30% de la population dans les études. Là, il y a le côté démangeaisons, l'ambit de gratter, qui est un peu plus fréquente que dans la blépharite. Et pareil, il peut y avoir des rougeurs, sensation de brûlure également. mais à cette sensation de démangeaison, d'irritation, et ça peut être aussi associé à ce qu'on appelle la rhinite, c'est-à-dire le nez qui coule, le nez qui est irrité, quand c'est lié à une allergie. Pareil, les allergies, ça peut être soit chronique, si par exemple on est allergique aux acariens, c'est perannuel, c'est-à-dire que c'est toute l'année, ou ça peut être par crise ou saisonnier, ce qu'on appelle les allergies saisonnières, quand c'est lié aux pollens, par exemple. À partir de mars jusqu'à juillet, selon la région où on habite, il y a certains pollens ou des graminées. Dans ces cas-là, on est tranquille, par exemple en hiver, et dès que le printemps arrive, on a la conjonctivite allergique qui arrive.

  • Speaker #0

    En termes de traitement, est-ce qu'on pourrait évoquer les traitements qui sont possibles ? Déjà dans le premier cas, on a évoqué la blépharite, la sécheresse des glandes de mébomus. Quelles solutions proposer aux patients dans ce cas-là ?

  • Speaker #1

    Il y a des choses d'abord qui sont non médicales. C'est toujours intéressant avant de prendre des traitements. Quand on a un travail, par exemple sur l'ordinateur, de façon assez prolongée, et qui ne finissent pas. soit pas assez des yeux, parce que sur ordinateur, on cligne 4 à 5 fois moins que la normale, ça a été montré, on peut faire de la rééducation au clignement, c'est-à-dire que de temps en temps, on regarde au loin, on fait des pauses, ou même, peu importe le travail sur écran, mais dans la journée, on fait des petites pauses, on regarde au loin et on serre très fort les yeux, on cligne de façon forcée, on compte 1, 2, 3 les paupières fermées et après on réouvre et on refait comme ça des petites séances de clignement qui permettent d'exprimer les glandes, ça appuie sur les glands et ça permet de les vider de leur huile pour éviter qu'elles se bouchent. Il y a aussi des masques chauffants. Ce qu'on a dit que la dysfonction des glandes de mébomus, c'est que l'huile, la partie huileuse, elle est un petit peu trop épaisse. Elle est plutôt pâteuse. Et donc, des masques qu'on met, soit au micro-ondes, soit des masques électriques, par exemple, qu'on peut acheter sur Internet, on les met à une température, c'est plus de 45 degrés. C'est assez chaud, mais c'est plutôt confortable. Et ça permet de fluidifier, de rendre plus fluide cette partie grasse. Et après, à la fin du masque, on fait soit des cliniques renforcées, que ce soit des petits massages de paupières. pour pareil vider ses glandes et éviter qu'elles se bouchent. Donc ça, c'est tout ce qui est non médicamenteux. Et après, on passe à des colliers, et notamment la supplémentation avec des larmes artificielles, souvent qui contiennent éventuellement de l'acide hyaluronique. C'est pour restaurer la partie aqueuse et la partie lipidique pour augmenter la qualité des larmes. Il y a des gens qui ont besoin d'en mettre assez souvent dans la journée. D'autres personnes avec une à deux gouttes par jour, ça leur suffit. Mais c'est un petit peu la base du traitement, la dysfonction des glandes des mévomus. Si elle n'est pas trop sévère, c'est la base de traitement. également faire attention à l'alimentation, ça a été montré que le régime méditerranéen, donc avec consommation d'huile d'olive, beaucoup de légumes, c'était un bon régime pour restaurer un film lacrymal de bonne qualité, éventuellement même des compléments alimentaires peuvent être utiles.

  • Speaker #0

    Et concernant les conjonctivites, quels vont être les traitements ?

  • Speaker #1

    Alors les conjonctivites, on a parlé des conjonctivites allergiques, mais il y a aussi les conjonctivites infectieuses. conjonctivite infectieuse, donc c'est la conjonctivite de l'enfant banal, la conjonctivite virale. Souvent, le germe responsable, ça s'appelle de l'adénovirus. C'est un germe qui est assez épidémique. C'est-à-dire qu'on peut l'attraper facilement si on ne se lave pas bien les mains. Donc, si vous avez quelqu'un autour de vous qui a une conjonctivite, faites attention, il faut vraiment bien bien se laver les mains tout le temps. Et quand c'est viral, du coup, il n'y a pas d'antibiotiques à mettre, comme n'importe quelle infection virale. Et donc, c'est surtout des lavages au sérum physiologique. Parce qu'en fait, en diluant les larmes, on enlève un petit peu la particule virale à la surface de l'œil. donc on lave au sérum physiologique, on met des antiseptiques et aussi des larmes artificielles. Il y a les conjonctivites aussi bactériennes qui sont bien plus rares. avec des sécrétions très jaunâtres, très sales. Et ça, dans ces cas-là, on met un traitement antibiotique pour les conjonctivites bactériennes, si on a un doute. Donc, c'est des collires, toujours, c'est jamais par la bouche, mais c'est des collires antibiotiques, et toujours, voilà, rinçage avec du sérum physiologique. Et pour tout ce qui est allergique, donc les conjonctivites allergiques, dans ces cas-là, c'est pareil. Il y a toujours de base, en fait, une importance du rinçage au sérum physiologique, c'est pour diluer, en fait, que ce soit la charge virale ou la quantité d'allergènes à la surface des larmes. si on a des pollens, par exemple si on a fait une balade en forêt On peut avoir beaucoup de pollen à la surface des larmes qui augmente un petit peu la sensation de démangeaisons. Et dans ces cas-là, il faut rincer au sérum physiologique pour bien diluer les larmes et évacuer ce pollen. Larmes artificielles également pour la même chose et aussi pour la partie allergique, des antihistaminiques en gouttes. En plus d'éventuellement un traitement par voie générale si on a d'autres atteintes comme la rhinique, le rhume des foins ou d'autres atteintes de la conjonctivite allergique.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez beaucoup évoqué les allergies. Est-ce que les problèmes comme l'eczéma ou l'asthme peuvent également avoir un impact ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, ça peut faire des choses parfois même assez sévères. Alors ça, c'est ce qu'on appelle plutôt l'atopie, l'asthme, l'eczéma. Et on peut avoir des keratoconjonctivites atopiques chez l'adulte. Ça s'appelle aussi des keratoconjonctivites vernales chez l'enfant, où c'est des formes assez sévères, avec des enfants qui ont des yeux rouges en permanence. D'ailleurs, on leur demande de mettre des casquettes, des lunettes de soleil, parce que dans ces cas-là, il y a une inflammation un peu chronique de la conjonctive, de la petite peau qui recouvre le blanc de l'œil et l'intérieur des paupières, avec une rougeur qui est assez permanente. Et ces enfants-là, on peut faire même des complications. On peut avoir des petites cicatrices à la surface de l'œil, des kératites. Donc, c'est une irritation de la cornée de façon chronique. Parce qu'en fait, quand on a une conjonctivite allergique, peu importe la cause, finalement, sous les paupières, quand on regarde la peau des paupières à l'intérieur, normalement, c'est assez lisse. Et dans ces cas-là, c'est très granuleux, très irrégulier. Et donc, à chaque clignement, on vient irriter, en fait, avec ces petites irrégularités, on vient irriter la surface de l'œil. Et donc, ça fait des kératites. Et c'est pour rien de complication, et même parfois de baisse de vision. Donc, ça peut faire les kératoconjonctivites vernales chez l'enfant ou atopiques chez l'adulte. Ça peut faire des choses assez sévères, où dans ces cas-là, on met des traitements même un peu plus forts, où on met de la cortisone en goutte, voire par voie orale. On peut mettre un traitement par immunosuppresseur en colire, ça s'appelle de la cyclosporine. Voilà, on n'hésitera pas à mettre des traitements assez forts,

  • Speaker #0

    De façon générale, quels conseils donneriez-vous pour prévenir tous ces problèmes de surface oculaire ?

  • Speaker #1

    Pour des conseils généraux, dans tous les cas, toujours bien faire attention, se laver les mains. Comme je disais, par exemple, pour les conjonctivites minérales, c'est important pour éviter la contagiosité. C'est important également de ne pas se frotter les yeux parce qu'on peut un peu aggraver la situation avec le frottement chronique. On recrée de l'inflammation en se frottant les yeux et donc ça fait un cercle vicieux. De base, il y a toujours un traitement de base par des collières avec des larmes artificielles. pour essayer d'hydrater la surface de l'œil. Pour les patients qui sont atteints d'allergies, il faut avoir un bilan allergologique, savoir à quoi on est allergique. Par exemple, si c'est les poils de chat et qu'on a un chat à la maison, il faut se reposer la question du chat à la maison, si c'est une atteinte qui est assez sévère ou si c'est une atteinte avec des allergies aux acariens. Il y a des choses à prendre en charge, faire attention au tapis, de bien aérer sa maison, des choses comme ça. Donc voilà, avoir vraiment un bilan allergique pour faire le point sur le plan général. L'alimentation, je vous ai dit, également, ça c'est pour tout, mais notamment pour la sécheresse oculaire, une bonne alimentation avec un régime plutôt méditerranéen. Et il y a des petites recommandations particulières. Pour les gens qui travaillent sur écran, le poste de travail peut être adapté pour prévenir sur du long terme les risques notamment de sécheresse. Donc toujours l'écran qui est un petit peu plus bas que les yeux, comme ça la paupière recouvre un petit peu la partie haute de l'œil. Faire des pauses, donc normalement c'est regarder à 20 mètres au loin toutes les 20 minutes et faire des séances de clignement forcé. et ne pas hésiter parfois même à mettre des filtres pour éviter les lumières bleues sur les écrans. Ces filtres-là, pour éviter les radicaux libres qui peuvent se créer avec la lumière bleue. Il y a même des applications qui existent sur les ordinateurs, notamment Aineo, E-Y-E-L-E-O. C'est un petit léopard qui vient vous faire penser qu'il faut cligner. Et vous allez voir qu'en fait, si vous mettez cette application, on se rend compte à ce moment-là qu'on ne cligne vraiment pas beaucoup parce que ça revient assez fréquemment. Voilà, donc ça, c'est des petites règles de base d'hygiène de la surface oculaire.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des innovations récentes dans les traitements qui sont proposés aux patients ?

  • Speaker #1

    Oui, et heureusement, c'est rassurant, parce que c'est vrai que comme l'atteinte est assez diffuse, avec des personnes maintenant un peu de tout âge et une prévalence élevée, je vous dis parfois jusqu'à 30% de la population dans certaines études, il y a beaucoup de recherche qui est faite dessus. Il y a des nouvelles formulations de l'arme artificielle, avec parfois des coulisses à base de certains types lipidiques, qui rajoutent aussi des molécules anti-inflammatoires. avec l'acide déluronique pour le côté hydratant. Comme ça, ça fait un effet un peu mixte. Et depuis quelques années aussi, il y a pas mal de thérapies plutôt biologiques, comme ce qu'on appelle IPL ou lumière pulsée. Voilà, c'est des séances. Donc, ce n'est pas des gouttes à mettre, mais c'est des séances qu'on fait avec son ophtalmo. Souvent, c'est l'assistant qui le fait. C'est trois séances à deux semaines d'intervalle. Et c'est des petites plages de lumière pulsée, comme peuvent se servir les dermatos, par exemple, pour la peau, qui ont une activité anti-inflammatoire, qui permettent de restaurer un petit peu la fonction des glandes de mébomus, antimicrobiennes également. On a aussi des dispositifs de chauffage et de compression un peu mécaniques des paupières pour bien vider les glandes. On fait une séance ou plusieurs séances. Il y a de plus en plus de traitements ciblés qui permettent d'améliorer la sécheresse oculaire. Il y a beaucoup de recherches aussi sur les molécules anti-inflammatoires. Par exemple, aux États-Unis, il y a beaucoup de molécules qu'on n'a pas en France. Il y a beaucoup de recherches dessus et peut-être qu'un jour, on aura encore plus de traitements disponibles. Mais l'arsenal thérapeutique est déjà assez étoffé pour la sécheresse oculaire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour toutes ces explications, docteur Saunier. Comme nous avons l'habitude de le faire dans ce podcast, je vais me prêter à l'exercice de la synthèse. Pour résumer notre échange, on a parlé de ce que c'était que la surface oculaire. La surface oculaire, c'est la partie de l'œil qui est en contact direct avec l'environnement extérieur et qui joue un rôle crucial dans la protection et la lubrification de l'œil. Des problèmes de surface oculaire peuvent survenir notamment chez les femmes de plus de 50 ans en raison des changements hormonaux, mais on constate aussi des problèmes de sécheresse oculaire chez les personnes qui ont été opérées, par exemple de la chirurgie réfractive ou de la chirurgie de la cataracte, et de plus en plus chez les personnes qui sont exposées aux écrans de façon prolongée. On l'a évoqué, la sécheresse oculaire dans tous les problèmes de surface oculaire, c'est la pathologie la plus fréquente, La surface oculaire peut également être affectée par des problèmes de conjonctivite, d'atopie ou d'allergie. Tous ces problèmes aujourd'hui peuvent être gérés par des traitements adaptés en fonction de l'origine du problème. On a par exemple les larmes artificielles, on a des traitements médicamenteux. Mais parfois, on peut aussi avoir recours à des solutions non médicamenteuses comme la rééducation par le clignement, les masques chauffants, les compléments alimentaires et puis évidemment le régime alimentaire qui joue également un rôle crucial. Enfin, les avancées médicales aujourd'hui offrent de nouvelles perspectives et de nouvelles thérapies pour améliorer la qualité de vie des patients. Est-ce que vous auriez des choses à ajouter par rapport à ce petit résumé ?

  • Speaker #1

    Merci, il est très didactique et ça fait un petit... résumé sur ce podcast. Non, c'était surtout les conseils un peu d'hygiène de vie pour essayer le côté prévention, parce que souvent, on arrive et c'est déjà installé, donc c'est dommage. Et aussi le côté où il ne faut pas hésiter non plus à aller consulter en cas de symptômes chroniques, parce que parfois, on voit les patients un peu tard. Il faut se dire que c'était normal d'avoir toujours les yeux qui brûlent, que c'était comme ça. Mais en fait, une fois que c'est enregistré, c'est un peu plus dur à traiter. Donc, il faut mieux consulter un petit peu trop précocement que d'attendre longtemps où finalement, nous, au niveau médical, on a plus de mal à... à traiter dans ces cas-là.

  • Speaker #0

    Très bien. Merci beaucoup, Dr Saunier, pour cet échange et à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, Fleur. À bientôt.

  • Speaker #0

    Tout d'abord, un grand merci au Dr Saunier pour son partage d'expertise. Nous espérons que cet épisode vous a permis de mieux comprendre l'origine et les différents traitements possibles pour soigner les problèmes de surface oculaire, mais aussi de sensibiliser à l'importance de la prévention, de l'hygiène de vie et à la nécessité de consulter rapidement ou cas de doute. Pour les personnes qui souhaiteraient en savoir davantage sur les paupières et la surface oculaire, nous vous invitons à écouter ou à réécouter l'épisode 8 de la saison 1 avec le docteur Sherif. Et pour ne pas manquer le prochain épisode, n'hésitez pas à vous abonner à Rétines et Pupilles. Sinon, retrouvez-nous sur vos applis et plateformes de podcast. Ce podcast vous est proposé par Théo, opérateur de cabinet d'ophtalmologie partout sur le territoire. Pour plus d'infos, retrouvez-nous sur to-med.fr. Il a été conçu et réalisé par Fleur Chrétien, avec l'agence Aume à la post-production.

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