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Rétines & pupilles

#13- Les implants phaques avec Dr Lévy

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34min |28/05/2025
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#13- Les implants phaques avec Dr Lévy

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Description

Bienvenue dans Rétines et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’ophtalmologie !

Aujourd’hui nous explorons le domaine de la chirurgie par implants phaques avec le Dr Pierre Lévy, spécialisé en chirurgie réfractive.

Dans ce nouvel épisode, le Dr Lévy nous explique le principe de cette technique chirurgicale. Il nous parle des patients pour lesquels la chirurgie par implants phaques est particulièrement recommandée. Il évoque également le déroulé de l’opération, ses avantages et ses inconvénients.

Sans tarder, je laisse donc la parole au Dr Levy. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l’ophtalmologie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Rétines et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'ophtalmologie. Aujourd'hui, nous explorons le domaine de la chirurgie par implant phaque avec le Dr Pierre Lévy, qui est spécialisé en chirurgie réfractive. Dans ce nouvel épisode, le Dr Lévy nous explique le principe de cette technique chirurgicale, il nous parle des patients pour lesquels la chirurgie par implants phaques est particulièrement recommandée, il évoque également le déroulé de l'opération, ses avantages, et ses inconvénients. Sans tarder, je laisse donc la parole au Dr Lévy. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l'ophtalmologie. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Rétines et Pupilles. Aujourd'hui, nous allons parler de chirurgie réfractive à l'aide d'implants phaques. Pour évoquer ce sujet, nous recevons le Dr Pierre Lévy qui exerce au Centre Implant Laser de Montpellier. et qui est notamment spécialisé dans la chirurgie réfractive par laser et implants phaques et dans la chirurgie réfractive de la cataracte. Bonjour docteur Lévy.

  • Speaker #1

    Bonjour, merci de votre invitation, ça me fait plaisir d'être avec vous ce matin.

  • Speaker #0

    Plaisir partagé. Alors peut-être avant de parler des implants phaques, est-ce que vous pourriez vous présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Écoutez, je suis ophtalmologiste depuis plus de 30 ans, je suis ancien interne et ancien chef de clinique des hôpitaux de Montpellier. Et dès mon début dans la spécialité, je me suis orienté vers la chirurgie réfractive, c'est-à-dire la chirurgie des défauts de vision, ainsi que dans la chirurgie cataracte et surtout dans l'aspect chirurgie réfractive de la cataracte. J'ai 65 ans, mon activité principale est donc la chirurgie réfractive, quelle qu'en soit la sous-spécialité, laser, implant, etc.

  • Speaker #0

    Et pourquoi avez-vous choisi de devenir ophtalmologiste ? Est-ce que c'était une vocation ou est-ce que c'était un choix de raison ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était une vocation qu'on pourrait appeler une vocation familiale, puisque mon père était ophtalmologiste et que quand j'étais jeune et qu'il opérait en urgence, par exemple les week-ends, il m'emmenait avec lui au bloc opératoire. Et c'est quelque chose qui m'a toujours séduit. Ensuite, j'ai fait des études de médecine comme tout le monde. J'ai réussi l'internat et j'ai eu la chance. Du fait de mon classement à l'internat, de pouvoir choisir la spécialité que je voulais, qui était l'ophtalmo, et je me suis engagé très vite dans la carrière d'ophtalmologiste.

  • Speaker #0

    Donc l'ophtalmologie depuis l'enfance, dirons-nous ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était une vocation, un atavisme comme on dit. Ce n'était pas un poids de raison, c'était vraiment quelque chose dont je rêvais. J'avais envie de continuer l'histoire de mon père.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, qu'est-ce qui vous motive encore à exercer ce métier ? Qu'est-ce qui vous fait vous lever chaque matin ?

  • Speaker #1

    D'abord, la médecine, c'est un métier passionnant et qui est en constante évolution. Donc, c'est quand même une grande source de motivation. On apprend tous les jours. Et puis, ma spécialité de chirurgie réfractive est une activité qui est extrêmement valorisante. On rend les gens heureux. Je ne veux pas dénigrer mes confrères ou les autres spécialités, mais quand vous faites de la cancérologie ou de la diabétologie, Vous soignez des gens, mais vous avez toujours affaire à des gens qui sont extrêmement malades. Vous ne pouvez pas forcément leur régler leurs problèmes. Là, on est un petit peu, entre guillemets, des magiciens. Ça doit certainement satisfaire une partie de mon égo. En tout cas, c'est des frissons garantis depuis 30 ans. J'ai des frissons chaque fois que je vois mes patients en post-opératoire, parce que, sauf de très rares exceptions, on rend les gens heureux, on leur améliore leur qualité de vie. Et on leur transforme la vie. Et c'est quelque chose qui est extrêmement agréable.

  • Speaker #0

    Alors, cet épisode est consacré à la chirurgie par implants phaques. Est-ce que vous pourriez déjà nous expliquer ce qu'est un implant phaques ?

  • Speaker #1

    Alors, un implant phaque, c'est une lentille qu'on va mettre dans l'œil grossièrement pour les gens qui n'y connaissent rien. Le défaut de vision que vous avez, que ce soit la myopie, plus ou moins associé à l'astigmatisme, l'hypermétropie. La presbytie sont des défauts de vision qui peuvent être corrigés par des lentilles que l'on met sur l'œil. Et là, en l'occurrence, ce n'est pas une lentille qu'on met sur l'œil, mais c'est une lentille que l'on va mettre à l'intérieur de l'œil. Donc, c'est une chirurgie qui permet de se débarrasser à la fois des lunettes et à la fois des lentilles de contact. Il faut savoir que les lentilles de contact ont été une vraie révolution il y a, je ne sais pas, 40-50 ans à peu près, et que... L'évolution des mentalités fait qu'aujourd'hui, les jeunes à 18 ans vous disent « Ah mais les lentilles, c'est horrible, j'en peux plus, il faut les mettre le matin, il faut les enlever le soir. Quand je fais du wakeboard, du foil, je risque de les perdre dans l'eau, je vais me faire opérer, etc. » C'est vraiment une chirurgie qui permet de se débarrasser définitivement ou quasiment définitivement du port de lunettes ou de lentilles. Donc, on rajoute quelque chose à l'intérieur de l'œil.

  • Speaker #0

    Il existe aussi, on le sait, d'autres types d'implants, par exemple les implants intraoculaires pour la cataracte. Est-ce que vous pourriez nous expliquer justement quelle est la différence entre ces deux types d'implants, par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, on peut parler plutôt de différence entre les deux types d'intervention. La chirurgie de la cataracte et les implants que l'on va mettre au cours de la chirurgie de la cataracte, on traite d'abord une pathologie qui est la cataracte, qui ont des gens qui ont une baisse de vision parce qu'ils ont une cataracte, c'est-à-dire un cristallin opacifié. Donc on va enlever le cristallin opacifié et on va rajouter, en fin d'intervention, une lentille qui corrigera les défauts visuels aussi du patient, qui compensera le défaut visuel lié à l'ablation du cristallin, parce que le cristallin a un pouvoir réfractif. Donc déjà, ça compense le pouvoir réfractif du cristallin. Et si le patient est mis à op, il permet trop à stigmate, présumite, aujourd'hui, on a la chance d'avoir des implants qui permettent de corriger les défauts visuels que présente le patient grâce au calcul de la puissance des implants, en plus du problème de la transparence du cristallin qu'on a réglé. La chirurgie par implant phaque, ce n'est pas du tout la même chose. Ce n'est pas une chirurgie soustractive comme la chirurgie du cristallin, parce que Dans la chirurgie de la cataracte, on enlève le cristallin. Dans la chirurgie par implant phaque, on ne corrige que le défaut de vision par une chirurgie qui est dite additive. C'est-à-dire qu'on n'enlève aucune structure, on ne fragilise pas l'œil, on ne fait que rajouter une lentille qui ne corrige que le défaut visuel que le patient présente en préopératoire.

  • Speaker #0

    Justement, vous parlez donc du défaut visuel. Dans quel cas spécifique a-t-on recours à une chirurgie par implant phaque ? Et si je devais un peu préciser ma question, c'est aussi, est-ce qu'il y a des profils de patients qui sont plus ou moins éligibles ? Est-ce qu'il y a des contraintes, des limites pour bénéficier de ce type d'opération ?

  • Speaker #1

    Alors, on va segmenter la question. Dites-moi la première chose à laquelle vous aimeriez que je réponde.

  • Speaker #0

    Alors déjà, dans quel cas on va avoir recours à cette chirurgie par un plan phaque ?

  • Speaker #1

    Il s'agit d'une chirurgie dite répractive. C'est-à-dire que ce sont des patients qui viennent pour que l'on corrige leurs défauts de vision. Donc en fait... Tout le monde connaît la chirurgie par laser. Beaucoup de gens ne connaissent pas la chirurgie par implant phaque. Donc la chirurgie par implant phaque est une chirurgie qui est, en France et dans de nombreux pays, réservée aux gens qui ne peuvent pas être opérés par laser, quand il y a une contre-indication par la chirurgie par laser, et à condition qu'il soit aussi éligible aux implants phaques. Tout le monde n'est pas éligible à un implant phaque. Il y a des caractéristiques oculaires, notamment la... taille de l'œil et la distance qu'il y a entre la cornée et le cristallin, qui sont des facteurs prépondérants pour savoir si on peut mettre ou pas un implant phaque. Donc ça, c'est la première utilisation des implants phaque, c'est la contre-indication à la chirurgie laser. La deuxième indication, c'est qu'il y a des cas où les patients sont éligibles aux deux techniques, la chirurgie par laser et la chirurgie par implant phaque, mais on pense que la chirurgie par implant phaque donnera des résultats probablement meilleurs. qui seront plus qualitatifs que la chirurgie par laser. Par exemple, quand vous avez des patients qui sont éligibles au laser, mais qui ont un œil sec, ou quand il y a un défaut visuel qui est très important, encore possible, encore traitable par laser, mais on commence à être dans les limites. On sait par exemple qu'un myope aux alentours de moins 7, moins 8, dioptrie de myopie, on va être obligé de tellement lui aplatir la cornée qu'il risque d'avoir des défauts visuels qu'on appelle des aberrations optiques. qu'on ne retrouvera pas avec des implants FAC. Et là, on peut penser légitimement qu'un implant phaque donnera un meilleur résultat que le laser. Et dans ce cas-là, même si les patients sont éligibles au laser, on peut être amené à proposer un implant phaque.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez en fait répondu en partie aussi à la deuxième question qui concernait le profil des personnes, puisque finalement, vous avez évoqué le profil des pathologies et de la santé oculaire. Est-ce que, par exemple, il y a des limites ? d'âge ou des éléments de ce style à prendre en compte ?

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il y a des limites d'âge dans la mesure où il vaut mieux opérer quelqu'un dont le défaut visuel est stabilisé. Donc, autant l'hypermétropie est un défaut visuel qui est stabilisé à ces jeunes, autant la myopie, surtout quand il s'agit d'une myopie relativement forte et qu'elle a débuté relativement tôt, et vous savez que les myopies apparaissent de plus en plus tôt aujourd'hui. du fait des modes de vie des jeunes. Tant que cette myopie n'est pas stabilisée, il ne faut pas opérer, aussi bien par laser que par implant phaque. Donc, on considère que... En dehors d'exceptions, on attend que le défaut visuel soit stabilisé. Alors quelles sont les exceptions qui peuvent nous amener à poser un implant FAC chez des gens jeunes, 18 ans, 20 ans, ce qu'il faut si possible éviter ? Ça peut être des motivations professionnelles, par exemple quelqu'un dont le rêve est de rentrer dans l'armée, dans la police, et qui ne peut pas passer les concours du fait de son handicap visuel, on sera amené à l'opérer. pour qu'il puisse réaliser son rêve professionnel, par exemple, tout en le prévenant que sa myopie risque de ne pas être stabilisée et qu'on risque de devoir le réopérer ultérieurement. Ça peut être aussi des jeunes femmes, je dis jeunes femmes parce que c'est plus fréquent que chez les hommes, des jeunes femmes qui sont assez fortes myopes, ou très fortes myopes, et qui sont intolérantes aux lentilles, et qui pour des raisons esthétiques et pratiques, ne veulent pas porter des lunettes, qui sont des lunettes avec des verres lourds, très épais, inesthétiques. On va pouvoir opérer parce qu'elles ont un handicap social. Et ça peut être aussi lié à des activités sportives, des sportifs de haut niveau de compétition. Par exemple, quelqu'un qui fait de la natation, qui est formi up et qui ne peut pas nager avec ses lentilles parce qu'il perd ses lentilles, etc. On peut être amené à l'opérer avant que son défaut soit stabilisé. Mais dans la grande majorité des cas, on essaye de ne pas opérer les gens tant que leur défaut visuel n'est pas stabilisé. Et je dirais que dans le cadre de la myopie, si on peut attendre 28-30 ans, quand le patient supporte correctement ses lentilles, j'avoue qu'aller mettre un corps étranger à l'intérieur de l'œil, je n'aime pas le faire trop jeune. Maintenant, il n'y a pas une contre-indication formelle. Si quelqu'un a une myopie stabilisée, qu'il a 25 ans, qu'il supporte ses lentilles, qu'il vous supplie de se faire opérer, je vais l'opérer. Mais si on peut attendre 28-30 ans, ça me semble être une attitude raisonnable, dans la mesure où il n'y a pas d'handicap social ou handicap sportif ou autre. Après, au niveau des limites chez les gens plus âgés, je dirais qu'il n'y a pas réellement de limite. Un formiop de 60 ans, si on veut lui mettre un implant phaque, il n'y a pas de contre-indication. Maintenant, si ce patient a déjà un début de cataracte, il faut éviter de lui mettre un implant phaque qui risque de... de faire augmenter ou de faire flamber un peu sa cataracte. Et puis, ça ne sert à rien de faire une chirurgie réfractive, qui plus est, qui est onéreuse à 60 ans, si vous pensez qu'à ce point de deux ans, vous allez l'opérer d'une cataracte. Donc, il n'y a pas de conditions prédisposantes à une future chirurgie dans un délai court. Pour moi, il n'y a pas de limite d'âge. J'ai opéré des patients de 60-65 ans avec des fortes myopies, qui n'avaient aucune cataracte et qui ont leur implant depuis 10 ans et qui s'en portent très bien.

  • Speaker #0

    Justement, vous parlez de l'intervention. Est-ce que vous pourriez nous expliquer comment ça se déroule avant, pendant et après l'intervention, quand on décide d'avoir recours à une chirurgie par un implant phaque ?

  • Speaker #1

    Avant l'intervention, je dirais que c'est le moment le plus important. En fait, le plus compliqué, le plus challenging, c'est la consultation préopératoire. Parce que c'est là où on va déterminer le défaut réfractif du patient, avec le plus de précision possible. Et on va devoir décider... de l'implant qu'on va poser et notamment de la taille de l'implant. Or, nous ne disposons pas d'appareils qui puissent, avec une précision absolue, mesurer la taille de l'espace dans lequel va se loger l'implant. Donc on utilise des mesures, on va dire, externes à l'œil, avec des tables de calcul et des logiciels qui nous permettent de simuler la taille de l'implant à poser. Mais il y a des fois des cas où on est entre deux tailles d'implant, ce n'est pas toujours facile. de déterminer quel sera le meilleur implant ou la taille optimale à poser. Et ça nécessite pas mal de réflexion, pas mal de calcul, pas mal de travail et pas mal d'examens complémentaires. Donc, j'ai pour habitude de toujours voir mes patients au moins deux fois pour répéter, refaire les mesures et avoir le plus de fiabilité possible dans le choix de l'implant qu'on va poser. Ensuite, au point de vue de l'intervention chirurgicale, je dirais que c'est une chirurgie qui est... assez légère. On peut globalement la comparer à une chirurgie par laser, c'est un tout petit peu plus lourd. Normalement, je la fais sous anesthésie locale, sauf quand j'ai des patients qui sont hyper stressés et qui veulent ne rien voir, ne rien entendre. Dans ce cas-là, on le fait sous anesthésie générale. Mais habituellement, c'est une anesthésie locale, qui est une anesthésie uniquement par colire et pommade anesthésiante ophtalmique. Il n'y a pas d'injection autour de l'œil ou dans l'œil. La chirurgie dure à peu près un quart d'heure, 20 minutes par œil. Il consiste à faire une incision dans la cornée qui fait à peu près 2,8 à 3 mm, à introduire des produits viscoélastiques dans l'œil pour que l'œil ne se vide pas. et à injecter un implant qu'on aura au préalable positionné dans une cartouche qui aura été mise dans un injecteur. Et ensuite, on nettoie les produits visqueux qu'on a mis pour garder le volume de l'œil. Et on peut éventuellement, ce que je fais moi personnellement, je préfère le faire, mais tout le monde ne le fait pas, faire une suture cornéenne par un point, un seul point de cornée, qu'on enlève quelques semaines après. J'ai affaire souvent à des gens jeunes, sportifs, et j'ai toujours un petit peu peur qu'ils puissent y avoir... des frottements oculaires ou un choc, et je pense que mettre un point de suture, ça prend 30 secondes, et c'est quand même une garantie d'avoir une incision qui est étanche. Mais globalement, il y a des gens qui ne mettent pas de point de suture, car l'incision construite est une incision auto-étanche. Donc l'intervention dure à peu près 20 minutes. Quand j'opère sous anesthésie locale, je fais souvent les deux yeux le même jour. Un œil dans une salle avec une équipe, ensuite on sort le patient, et on opère le deuxième œil dans une autre salle. Donc, on va dire qu'en gros, ça nous prend trois quarts d'heure, une heure pour les deux yeux. Le patient passe ensuite deux heures en salle de repos et rentre chez lui, avec déjà une vision qui est tout à fait correcte. Pas parfaite, bien évidemment, mais avec une vision qui lui permet d'être absolument autonome.

  • Speaker #0

    Et après l'intervention, quel est le suivi ? Comment ça se passe pour le patient une fois qu'il est sorti, qu'il a subi cette intervention chirurgicale ?

  • Speaker #1

    Avant qu'il quitte la clinique, on fait un examen rapide pour être sûr que tout aille bien, mais c'est exceptionnel qu'il y ait le moindre problème. Personnellement, je donne toujours mon numéro de téléphone portable à mes patients, parce que si jamais il y a un incident, quelque chose qui les angoisse, c'est quand même une chirurgie qui est un petit peu angoissante pour les patients. Donc je reste toujours joignable. Je revois toujours mes patients le lendemain de l'intervention, parce que je pense que c'est capital de voir les gens le lendemain de l'intervention, pour être sûr qu'il n'y ait pas de... d'augmentation de la pression intraoculaire, pour les rassurer si la vision n'est pas encore parfaite, parce que ce n'est pas un miracle, c'est une chirurgie. Donc la courbe d'évolution de la vision est très rapide dans les premières heures, mais on n'a pas une vision forcément parfaite le lendemain. Il peut y avoir des petites irritations, il peut y avoir une surface oculaire qui a été un petit peu abîmée par les produits anesthésiants, donc il peut y avoir des petits inconforts ou des gènes visuels qui existent, et c'est important de rassurer les patients. ensuite je les revois un mois après après, où je leur enlève leur point de suture. Et ensuite, c'est une visite de contrôle à peu près tous les deux ans, qui semble importante pour deux raisons. La première, pour surveiller l'implant, mais il n'y a quasiment jamais de complications. Je dirais que ce n'est pas la raison principale. La raison principale, c'est qu'on a corrigé un défaut visuel qui est le plus souvent la myopie, et que ce sont donc des yeux qui restent myopes. Les gens ne voient plus comme des myopes, mais ils ont toujours les fragilités de la myopie, et comme vous le savez, les myopies fortes. peuvent avoir des complications de type rétinienne notamment ou glaucome. Et donc, ce sont des patients qu'il faut toujours surveiller d'un point de vue ophtalmologique, même s'ils ont une vision parfaite.

  • Speaker #0

    Et est-ce que l'opération est définitive ? C'est-à-dire, on a l'implant, on l'a à vie et on est obligé de le garder quoi qu'il advienne ?

  • Speaker #1

    Alors, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, c'est une chirurgie additive. Ça veut dire que c'est une chirurgie... Le fait de mettre quelque chose sans rien enlever, ça a deux avantages. les premiers... c'est qu'on ne fragilise pas l'œil, qu'on n'amincit pas la cornée comme avec le laser. Il n'y a aucune fragilisation de l'œil. Et le deuxième avantage, c'est que c'est réversible. Donc, on peut enlever l'implant trois mois après, mais 30 ans après aussi. Et ça m'arrive très régulièrement d'enlever des implants parce que ça fait 35 ans que je fais des implants phaque et qu'il y a beaucoup de mes patients qui aujourd'hui ont une cataracte. Et donc, quand je les opère de la cataracte, j'enlève l'implant phaque que j'ai mis dans le même temps que... On va dire au premier temps de la chirurgie de la cataracte, qui consiste à enlever l'implant, et ensuite à faire une chirurgie de cataracte classique. Il faut savoir aussi que le défaut de vision est souvent évolutif quand même. Même si on opère les gens à 28-30 ans, les très fortes myopies ont toujours une possibilité d'avoir une évolution de leur myopie. Ou si on a opéré des gens très jeunes tout à l'heure, comme je vous disais, pour des raisons particulières, on est quasiment sûr qu'un jour ou l'autre, il faudra les réopérer de leur myopie. Donc là, on a deux possibilités. Parfois, on a la possibilité de faire un laser et de ne pas changer l'implant. Et c'est une option que je privilégie parce que réouvrir un œil plusieurs fois, changer l'implant, ça expose toujours à un risque supérieur d'apparition de cataractes précocement. Donc quand on peut traiter un défaut visuel qui est réapparu, en général, c'est un défaut qui n'est pas important. Donc très souvent, on peut l'opérer par laser. Maintenant, s'il y a une contre-indication absolue à toute chirurgie au laser, On a la possibilité d'enlever l'implant et de remettre un implant adapté à la vision du patient. Mais ce n'est pas quelque chose qu'on va faire trois fois, cinq fois, dix fois. On peut changer un implant une fois, mais on va s'arrêter là après.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il peut y avoir un rejet de l'implant ?

  • Speaker #1

    Non, il y a une biocompatibilité qui est parfaite à 100%. Il peut y avoir, dans de très rares cas, une petite inflammation, mais qui médicalement est traitée très rapidement. C'est exceptionnel d'ailleurs, mais il n'y a aucun rejet possible.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez quand même bien listé une bonne partie des avantages qui sont liés à cette opération, notamment par rapport à la qualité de vision que l'on va obtenir, surtout si on a... des problématiques de santé oculaire qui ne permettent pas d'avoir une chirurgie laser plus classique. Également, vous avez évoqué le fait de préserver la structure de l'œil. Est-ce qu'on pourrait évoquer les inconvénients de cette opération ?

  • Speaker #1

    Je vais juste revenir sur les avantages, parce que c'est vraiment quelque chose d'important. Donc, je vous ai dit chirurgie aditif, pas de fragilisation, réversibilité. Mais il n'y a pas que ça comme avantage. Il y a le fait qu'on ne modifie pas la forme de la cornée. comme on peut le faire avec un laser. Et quand, par exemple, vous allez opérer une myopie de moins 8 avec un laser, vous allez complètement aplatir la cornée et ça va créer des aberrations optiques qui peuvent jouer dans la qualité de vision. Ils peuvent diminuer la qualité de vision, notamment les contrastes qui sont moins bons. Il peut y avoir des petits dédoublements autour des lettres, des objets, etc. Et ça, c'est des choses qu'on ne peut pas corriger après avec des lunettes. Le fait de ne pas changer la forme de la cornée va préserver la qualité de vision. On ne va pas induire d'aberrations optiques. donc La préservation de la qualité de la vision est quelque chose qui est extrêmement important. Il y a aussi quelque chose qui est très important, c'est que la sécheresse oculaire est aggravée par la chirurgie au laser. Et les gens qui ont des yeux très secs en préopératoire, et malheureusement on l'envoie de plus en plus du fait du port des lentilles de plus en plus jeune et du fait de l'utilisation et de l'usage des téléphones et des écrans qui sont responsables de sécheresse oculaire, la chirurgie par laser va aggraver la sécheresse oculaire et peut-être une contre-indication. Quand il y a une sécheresse, ça peut être une contre-indication à une chirurgie laser, alors que la chirurgie par implant phaque ne va absolument pas, ou quasiment pas modifier la sécheresse oculaire. Donc c'est quelque chose qui est aussi extrêmement important. Et le dernier point, je dirais, un avantage aussi qui est important, c'est que la zone optique qui va être traitée par un implant est de taille beaucoup plus grande que celle traitée par un laser. Or, les gens jeunes ont souvent des pupilles qui dilatent énormément la nuit, et Quand vous avez une pupille qui dilate énormément à la nuit, le fait d'avoir une zone optique qui est plus petite que la taille de cornet qui va être exposée par la dilatation pupillaire, ça entraîne aussi des aberrations, des éblouissements nocturnes, etc. Et l'implant faisant un traitement sur une surface beaucoup plus grande est responsable d'une meilleure qualité de vision à la nuit, surtout quand on a affaire à des myopies relativement importantes. Alors les inconvénients, j'y reviens. le premier inconvénient c'est un inconvénient, on va dire, psychologique. On va commencer par le psychologique. En France, contrairement à d'autres pays, contrairement notamment au continent asiatique et aux Etats-Unis, l'implant phaque est beaucoup moins connu et les anciennes générations d'ophtalmo, c'est en train de changer, mais les anciennes générations d'ophtalmo étaient plutôt réticents par rapport à ce type de chirurgie. Donc, psychologiquement, les patients ne sont pas très au courant et première réaction, oh là là, un corps étranger dans l'œil, mais jamais, je ne veux pas, etc. Après... On arrive à les faire changer d'avis, mais globalement, psychologiquement, c'est des fois un peu difficile. Deuxièmement, financièrement, c'est quand même une intervention qui revient à peu près au double d'une intervention chirurgicale par laser, parce que ça se fait dans une clinique conventionnée, il y a un anesthésiste, il y a un implant à payer, il y a un chirurgien à payer, donc c'est beaucoup plus lourd au point de vue financier, c'est à peu près le double. Ensuite, il y a... quelques cas, mais on est à moins de 0,5% de cataractes précoces. Aujourd'hui, ce qui n'était pas le cas des implants de première génération, les complications type cataractes précoces sont extrêmement rares, mais peuvent exister. Après, comme dans toute chirurgie, vous avez des risques infectieux, qui sont rarissimes aussi, mais qui existent. On ne peut pas le nier. Il peut y avoir dans quelques cas, mais archi-exceptionnels, des baisses de la densité cellulaire au niveau des cellules de la cornée, mais aujourd'hui, ça n'existe pas. quasiment plus avec les implants qu'on utilise. Je ne vois pas trop d'autres inconvénients. Je ne vois pas grand-chose d'autre.

  • Speaker #0

    Vous parlez un petit peu de ces inconvénients, ce qui prouve qu'on a quand même un retour d'expérience sur cette technique chirurgicale. Ce que je voulais savoir, c'est depuis combien de temps ça existe et de quelle manière c'est répandu, puisque vous venez de l'évoquer, c'est une technique qui est peut-être moins... moins connu que le laser en France, mais ça commence à évoluer. Mais pour autant, elle existe certainement depuis quelques années pour que vous ayez ce retour d'expérience.

  • Speaker #1

    Les implants phaques sont pratiqués de plus en plus régulièrement depuis les années 92-93. Je pense que ma première intervention était en 93 ou en 94, je crois, ou en 95. J'ai commencé vraiment au tout début de l'aventure. Il y a eu des catastrophes au niveau des implants phaques, parce que, comme toujours, il y a des gens qui sortent des implants farfelus. Et les implants, pendant toute une époque, ont été placés devant l'iris, donc quasiment au contact de la cornée, et il y a eu des gros problèmes avec le temps de perte cellulaire au niveau de la cornée et qui ont nécessité des grèves de cornée. Mais l'implant que j'utilise, qui est un implant fabriqué aux Etats-Unis, d'une société qui s'appelle la société Star, dont le premier implant a été posé en 1993, est une société dont l'implant a montré... Vraiment sa sécurité. Alors il a évolué dans le temps, il n'a évolué pas dans le matériau, le matériau n'a quasiment pas évolué. Donc on a un recul de plus de 30 ans sur le matériau utilisé. Et aujourd'hui, on a pratiquement 4 millions de gens dans le monde qui sont porteurs de cet implant phaque de cette société. Aujourd'hui, il existe pratiquement plus que deux implants phaques. Il existe cet implant phaque de cette société américaine, STAR, et un implant FAC qui existe depuis... peut-être 5 ans ou 7 ans, qui est un implant d'une société indienne qui est un ersatz de cet implant FAC. C'est aussi un implant qu'on met derrière l'iris contre le cristallin. Et le matériau est différent et on n'a pas du tout le background, le recul qu'on a avec l'implant phaque ICL puisque l'implant phaque de référence que j'utilise, on a des centaines de publications internationales et je vous dis, on a près de 4 millions de gens dans le monde qui ont été opérés. Donc aujourd'hui, Merci. C'est une procédure sur laquelle on a un énorme recul. Il n'y a pas beaucoup de chirurgie dans le monde, quel que soit l'organe, sur lequel on fait pratiquement la même chose depuis 30 ans. Donc c'est plutôt rassurant, ça veut dire qu'a priori ça marche quand même. La croissance est très importante, on a pratiquement 20%, 25% de croissance annuelle du nombre d'implants fac posés dans le monde. En France, ça reste... On va dire pas confidentiel, ça augmente quand même maintenant beaucoup, mais on a mis, par exemple, en 2023, je crois, il y avait à peu près 2500 implants phaques qui ont été posés en France, ce qui n'est pas énorme. Mais globalement, 60% du marché des implants phaque se fait sur le continent asiatique, et je crois que c'est à peu près 34% sur la Chine. Et 17% du reste du marché se fait aux Etats-Unis, et le reste se fait dans les pays comme... L'Inde, le Brésil, Japon, Allemagne, Angleterre, France, Italie. Le monde entier pose des implants FAC aujourd'hui. J'ai vu des centres en Chine où ils en posent plus de 150 par jour. C'est quelque chose sur lequel on a un énorme recul, donc une sécurité qui est exceptionnelle.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, docteur Lévy. Alors, comme nous avons l'habitude de le faire dans ce podcast, je vais tenter une synthèse de notre échange. L'implant FAC, c'est une lentille que l'on rajoute dans l'œil en général pour compenser une forte amétropie. C'est une technique qui est principalement destinée aux patients qui ne peuvent pas bénéficier d'une chirurgie laser cornéenne, soit parce que la cornée est trop fine, ou alors en raison d'une myopie qui est très élevée, ou encore parce qu'il y a d'autres contre-indications relatives à la santé oculaire des patients. Parmi les avantages de cette chirurgie par implant phaque, On note notamment le fait de récupérer une très bonne qualité de vision, le fait également de préserver la structure de l'œil puisqu'on ne modifie pas la cornée et on va également éviter les cas de sécheresse oculaire qui sont assez courants avec la chirurgie laser. Mais c'est aussi une technique qui va être rassurante pour les patients car c'est une technique réversible, c'est-à-dire que l'implant peut être remplacé, l'implant peut également être retiré. Parmi les inconvénients, alors il n'y en a pas beaucoup vous l'avez dit, Mais le principal inconvénient, c'est l'inconvénient du budget, puisque c'est une technique qui est plus chère que la chirurgie laser, notamment par le fait qu'elle ne soit pas remboursée par la Sécurité sociale. Alors, concernant l'acte chirurgical, en lui-même, c'est un acte qui est relativement rapide. Vous l'avez dit, entre 15 et 20 minutes par œil. Il s'agit donc d'inciser puis d'introduire une lentille entre l'iris et le cristallin. L'examen préopératoire, vous l'avez également souligné, c'est une étape qui est... particulièrement importante, voire l'étape la plus importante, puisqu'elle va permettre de valider l'éligibilité du patient, de bien définir quel est son défaut réfractif, et évidemment de choisir l'implant qui est le mieux adapté, tout ça pour garantir le succès de l'opération. Enfin, cette technique chirurgicale de l'implant FAC, vous l'avez dit, existe depuis 30 ans. Aujourd'hui, c'est une technique qui est bien maîtrisée, qui est assez répandue, et c'est une technique pour laquelle les risques de complications sont rarissimes. Alors, est-ce que cette synthèse vous semble complète ? Est-ce que vous auriez des choses à ajouter ?

  • Speaker #1

    Écoutez, oui, vous m'inquiétez, vous allez devenir une concurrente, tellement vous connaissez bien l'implant phaque. Si je peux, je ferai deux petites rajouts. Vous dites que l'implant phaque est une lentille... qui va compenser une forte amétropie, c'est vrai, mais ça peut aussi compenser une faible amétropie. Il n'y a pas de contre-indication à opérer un patient myope de moins 1 ou moins 2, ce qui est pratiquement rien, par un implant phaque, quand il n'est pas éligible à une chirurgie par laser. Donc la plupart du temps, c'est pour des fortes myopies ou des fortes hypermétropies, mais ça peut être aussi pour un défaut minime quand il y a une contre-indication. Sur le deuxième point, Vous dites quand est-ce que c'est indiqué. Et je dirais aussi, je rajouterais simplement qu'il y a des cas, et on en a assez souvent, de patients qui sont éligibles aux deux techniques. Mais on peut penser dans certaines situations que l'implant phaque donnera un meilleur résultat. Et dans ce cas-là, l'implant FAC est une très bonne indication plutôt que le laser. Ensuite, dans les inconvénients, vous avez tout à fait raison de dire que ce n'est pas remboursé par la Sécurité sociale. mais selon les contrats, les mutuelles prennent souvent en charge. une grande partie de la dépense, peuvent prendre une partie des honoraires et du prix de l'intervention. Et il y a certains cas où j'ai réussi à obtenir des remboursements exceptionnels de la Sécurité sociale, car quand on opère des patients qui sont myopes de moins 18, moins 25, etc., on n'est pas dans la coquetterie, on est dans le réel handicap visuel. Et quand ce sont des gens qui ne supportent plus les lentilles, ce qui est souvent le cas, ils en ont mis très tôt parce que leur défaut visuel est extrêmement important. Ils ne les supportent plus à l'âge de 30, 40 ans. Ils vivraient avec des lunettes de moins 18 ou moins 20 ou moins 25. C'est l'assurance de ne pas pouvoir vivre normalement, de ne pas pouvoir conduire. Et c'est un véritable handicap physique, social, tout ce que vous voulez. Donc, il y a des cas où on a réussi à avoir des remboursements par la Sécurité sociale. Et enfin, dernier point, vous dites effectivement qu'on a un recul de 30 ans, que c'est très bien maîtrisé. Et l'avenir est tout à fait enthousiasmant. puisque vous savez que nous vivons une époque qui est une époque d'épidémie mondiale de la myopie. Bientôt, dans les années 2050, on aura probablement plus de 50% de la population mondiale qui sera myope. Aujourd'hui, du fait des comportements des jeunes et des modes de vie avec les écrans, les gens sont myopes de plus en plus tôt. Plus vous êtes myope tôt, plus vous allez devenir myope fort. Et plus vous êtes myope fort, moins vous avez de chances d'être opérable au laser et plus vous avez de chances d'être opérable par un plan FAC. Donc, la croissance du marché des implants phaques est énorme et est pratiquement de 20 à 25 % dans chaque pays, chaque année actuellement. Sinon, votre synthèse était parfaite.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci beaucoup pour toutes ces précisions et surtout merci pour cette interview qui était très riche.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Fleur. Merci, c'était un plaisir.

  • Speaker #0

    Merci, docteur Lévy.

  • Speaker #1

    Bonne journée, au revoir.

  • Speaker #0

    Au revoir. Tout d'abord, un grand merci au Dr Lévy pour son partage d'expertise sur les implants phaques. Nous espérons que cet épisode vous a permis de mieux connaître cette technique chirurgicale en plein essor, de comprendre sa différence et sa complémentarité avec la chirurgie laser, mais également d'identifier tous les cas pour lesquels les implants phaques peuvent apporter de nouvelles perspectives. Pour ne pas manquer le prochain épisode, n'hésitez pas à vous abonner à Rétines et Pupilles. Sinon, retrouvez-nous sur vos applis. et plateforme de podcast. Ce podcast vous est proposé par Téo, opérateur de cabinet d'ophtalmologie partout sur le territoire. Pour plus d'infos, retrouvez-nous sur teo-med.fr Il a été conçu et réalisé par Fleur Chrétien avec l'agence UM à la post-production.

Description

Bienvenue dans Rétines et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’ophtalmologie !

Aujourd’hui nous explorons le domaine de la chirurgie par implants phaques avec le Dr Pierre Lévy, spécialisé en chirurgie réfractive.

Dans ce nouvel épisode, le Dr Lévy nous explique le principe de cette technique chirurgicale. Il nous parle des patients pour lesquels la chirurgie par implants phaques est particulièrement recommandée. Il évoque également le déroulé de l’opération, ses avantages et ses inconvénients.

Sans tarder, je laisse donc la parole au Dr Levy. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l’ophtalmologie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Rétines et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'ophtalmologie. Aujourd'hui, nous explorons le domaine de la chirurgie par implant phaque avec le Dr Pierre Lévy, qui est spécialisé en chirurgie réfractive. Dans ce nouvel épisode, le Dr Lévy nous explique le principe de cette technique chirurgicale, il nous parle des patients pour lesquels la chirurgie par implants phaques est particulièrement recommandée, il évoque également le déroulé de l'opération, ses avantages, et ses inconvénients. Sans tarder, je laisse donc la parole au Dr Lévy. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l'ophtalmologie. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Rétines et Pupilles. Aujourd'hui, nous allons parler de chirurgie réfractive à l'aide d'implants phaques. Pour évoquer ce sujet, nous recevons le Dr Pierre Lévy qui exerce au Centre Implant Laser de Montpellier. et qui est notamment spécialisé dans la chirurgie réfractive par laser et implants phaques et dans la chirurgie réfractive de la cataracte. Bonjour docteur Lévy.

  • Speaker #1

    Bonjour, merci de votre invitation, ça me fait plaisir d'être avec vous ce matin.

  • Speaker #0

    Plaisir partagé. Alors peut-être avant de parler des implants phaques, est-ce que vous pourriez vous présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Écoutez, je suis ophtalmologiste depuis plus de 30 ans, je suis ancien interne et ancien chef de clinique des hôpitaux de Montpellier. Et dès mon début dans la spécialité, je me suis orienté vers la chirurgie réfractive, c'est-à-dire la chirurgie des défauts de vision, ainsi que dans la chirurgie cataracte et surtout dans l'aspect chirurgie réfractive de la cataracte. J'ai 65 ans, mon activité principale est donc la chirurgie réfractive, quelle qu'en soit la sous-spécialité, laser, implant, etc.

  • Speaker #0

    Et pourquoi avez-vous choisi de devenir ophtalmologiste ? Est-ce que c'était une vocation ou est-ce que c'était un choix de raison ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était une vocation qu'on pourrait appeler une vocation familiale, puisque mon père était ophtalmologiste et que quand j'étais jeune et qu'il opérait en urgence, par exemple les week-ends, il m'emmenait avec lui au bloc opératoire. Et c'est quelque chose qui m'a toujours séduit. Ensuite, j'ai fait des études de médecine comme tout le monde. J'ai réussi l'internat et j'ai eu la chance. Du fait de mon classement à l'internat, de pouvoir choisir la spécialité que je voulais, qui était l'ophtalmo, et je me suis engagé très vite dans la carrière d'ophtalmologiste.

  • Speaker #0

    Donc l'ophtalmologie depuis l'enfance, dirons-nous ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était une vocation, un atavisme comme on dit. Ce n'était pas un poids de raison, c'était vraiment quelque chose dont je rêvais. J'avais envie de continuer l'histoire de mon père.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, qu'est-ce qui vous motive encore à exercer ce métier ? Qu'est-ce qui vous fait vous lever chaque matin ?

  • Speaker #1

    D'abord, la médecine, c'est un métier passionnant et qui est en constante évolution. Donc, c'est quand même une grande source de motivation. On apprend tous les jours. Et puis, ma spécialité de chirurgie réfractive est une activité qui est extrêmement valorisante. On rend les gens heureux. Je ne veux pas dénigrer mes confrères ou les autres spécialités, mais quand vous faites de la cancérologie ou de la diabétologie, Vous soignez des gens, mais vous avez toujours affaire à des gens qui sont extrêmement malades. Vous ne pouvez pas forcément leur régler leurs problèmes. Là, on est un petit peu, entre guillemets, des magiciens. Ça doit certainement satisfaire une partie de mon égo. En tout cas, c'est des frissons garantis depuis 30 ans. J'ai des frissons chaque fois que je vois mes patients en post-opératoire, parce que, sauf de très rares exceptions, on rend les gens heureux, on leur améliore leur qualité de vie. Et on leur transforme la vie. Et c'est quelque chose qui est extrêmement agréable.

  • Speaker #0

    Alors, cet épisode est consacré à la chirurgie par implants phaques. Est-ce que vous pourriez déjà nous expliquer ce qu'est un implant phaques ?

  • Speaker #1

    Alors, un implant phaque, c'est une lentille qu'on va mettre dans l'œil grossièrement pour les gens qui n'y connaissent rien. Le défaut de vision que vous avez, que ce soit la myopie, plus ou moins associé à l'astigmatisme, l'hypermétropie. La presbytie sont des défauts de vision qui peuvent être corrigés par des lentilles que l'on met sur l'œil. Et là, en l'occurrence, ce n'est pas une lentille qu'on met sur l'œil, mais c'est une lentille que l'on va mettre à l'intérieur de l'œil. Donc, c'est une chirurgie qui permet de se débarrasser à la fois des lunettes et à la fois des lentilles de contact. Il faut savoir que les lentilles de contact ont été une vraie révolution il y a, je ne sais pas, 40-50 ans à peu près, et que... L'évolution des mentalités fait qu'aujourd'hui, les jeunes à 18 ans vous disent « Ah mais les lentilles, c'est horrible, j'en peux plus, il faut les mettre le matin, il faut les enlever le soir. Quand je fais du wakeboard, du foil, je risque de les perdre dans l'eau, je vais me faire opérer, etc. » C'est vraiment une chirurgie qui permet de se débarrasser définitivement ou quasiment définitivement du port de lunettes ou de lentilles. Donc, on rajoute quelque chose à l'intérieur de l'œil.

  • Speaker #0

    Il existe aussi, on le sait, d'autres types d'implants, par exemple les implants intraoculaires pour la cataracte. Est-ce que vous pourriez nous expliquer justement quelle est la différence entre ces deux types d'implants, par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, on peut parler plutôt de différence entre les deux types d'intervention. La chirurgie de la cataracte et les implants que l'on va mettre au cours de la chirurgie de la cataracte, on traite d'abord une pathologie qui est la cataracte, qui ont des gens qui ont une baisse de vision parce qu'ils ont une cataracte, c'est-à-dire un cristallin opacifié. Donc on va enlever le cristallin opacifié et on va rajouter, en fin d'intervention, une lentille qui corrigera les défauts visuels aussi du patient, qui compensera le défaut visuel lié à l'ablation du cristallin, parce que le cristallin a un pouvoir réfractif. Donc déjà, ça compense le pouvoir réfractif du cristallin. Et si le patient est mis à op, il permet trop à stigmate, présumite, aujourd'hui, on a la chance d'avoir des implants qui permettent de corriger les défauts visuels que présente le patient grâce au calcul de la puissance des implants, en plus du problème de la transparence du cristallin qu'on a réglé. La chirurgie par implant phaque, ce n'est pas du tout la même chose. Ce n'est pas une chirurgie soustractive comme la chirurgie du cristallin, parce que Dans la chirurgie de la cataracte, on enlève le cristallin. Dans la chirurgie par implant phaque, on ne corrige que le défaut de vision par une chirurgie qui est dite additive. C'est-à-dire qu'on n'enlève aucune structure, on ne fragilise pas l'œil, on ne fait que rajouter une lentille qui ne corrige que le défaut visuel que le patient présente en préopératoire.

  • Speaker #0

    Justement, vous parlez donc du défaut visuel. Dans quel cas spécifique a-t-on recours à une chirurgie par implant phaque ? Et si je devais un peu préciser ma question, c'est aussi, est-ce qu'il y a des profils de patients qui sont plus ou moins éligibles ? Est-ce qu'il y a des contraintes, des limites pour bénéficier de ce type d'opération ?

  • Speaker #1

    Alors, on va segmenter la question. Dites-moi la première chose à laquelle vous aimeriez que je réponde.

  • Speaker #0

    Alors déjà, dans quel cas on va avoir recours à cette chirurgie par un plan phaque ?

  • Speaker #1

    Il s'agit d'une chirurgie dite répractive. C'est-à-dire que ce sont des patients qui viennent pour que l'on corrige leurs défauts de vision. Donc en fait... Tout le monde connaît la chirurgie par laser. Beaucoup de gens ne connaissent pas la chirurgie par implant phaque. Donc la chirurgie par implant phaque est une chirurgie qui est, en France et dans de nombreux pays, réservée aux gens qui ne peuvent pas être opérés par laser, quand il y a une contre-indication par la chirurgie par laser, et à condition qu'il soit aussi éligible aux implants phaques. Tout le monde n'est pas éligible à un implant phaque. Il y a des caractéristiques oculaires, notamment la... taille de l'œil et la distance qu'il y a entre la cornée et le cristallin, qui sont des facteurs prépondérants pour savoir si on peut mettre ou pas un implant phaque. Donc ça, c'est la première utilisation des implants phaque, c'est la contre-indication à la chirurgie laser. La deuxième indication, c'est qu'il y a des cas où les patients sont éligibles aux deux techniques, la chirurgie par laser et la chirurgie par implant phaque, mais on pense que la chirurgie par implant phaque donnera des résultats probablement meilleurs. qui seront plus qualitatifs que la chirurgie par laser. Par exemple, quand vous avez des patients qui sont éligibles au laser, mais qui ont un œil sec, ou quand il y a un défaut visuel qui est très important, encore possible, encore traitable par laser, mais on commence à être dans les limites. On sait par exemple qu'un myope aux alentours de moins 7, moins 8, dioptrie de myopie, on va être obligé de tellement lui aplatir la cornée qu'il risque d'avoir des défauts visuels qu'on appelle des aberrations optiques. qu'on ne retrouvera pas avec des implants FAC. Et là, on peut penser légitimement qu'un implant phaque donnera un meilleur résultat que le laser. Et dans ce cas-là, même si les patients sont éligibles au laser, on peut être amené à proposer un implant phaque.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez en fait répondu en partie aussi à la deuxième question qui concernait le profil des personnes, puisque finalement, vous avez évoqué le profil des pathologies et de la santé oculaire. Est-ce que, par exemple, il y a des limites ? d'âge ou des éléments de ce style à prendre en compte ?

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il y a des limites d'âge dans la mesure où il vaut mieux opérer quelqu'un dont le défaut visuel est stabilisé. Donc, autant l'hypermétropie est un défaut visuel qui est stabilisé à ces jeunes, autant la myopie, surtout quand il s'agit d'une myopie relativement forte et qu'elle a débuté relativement tôt, et vous savez que les myopies apparaissent de plus en plus tôt aujourd'hui. du fait des modes de vie des jeunes. Tant que cette myopie n'est pas stabilisée, il ne faut pas opérer, aussi bien par laser que par implant phaque. Donc, on considère que... En dehors d'exceptions, on attend que le défaut visuel soit stabilisé. Alors quelles sont les exceptions qui peuvent nous amener à poser un implant FAC chez des gens jeunes, 18 ans, 20 ans, ce qu'il faut si possible éviter ? Ça peut être des motivations professionnelles, par exemple quelqu'un dont le rêve est de rentrer dans l'armée, dans la police, et qui ne peut pas passer les concours du fait de son handicap visuel, on sera amené à l'opérer. pour qu'il puisse réaliser son rêve professionnel, par exemple, tout en le prévenant que sa myopie risque de ne pas être stabilisée et qu'on risque de devoir le réopérer ultérieurement. Ça peut être aussi des jeunes femmes, je dis jeunes femmes parce que c'est plus fréquent que chez les hommes, des jeunes femmes qui sont assez fortes myopes, ou très fortes myopes, et qui sont intolérantes aux lentilles, et qui pour des raisons esthétiques et pratiques, ne veulent pas porter des lunettes, qui sont des lunettes avec des verres lourds, très épais, inesthétiques. On va pouvoir opérer parce qu'elles ont un handicap social. Et ça peut être aussi lié à des activités sportives, des sportifs de haut niveau de compétition. Par exemple, quelqu'un qui fait de la natation, qui est formi up et qui ne peut pas nager avec ses lentilles parce qu'il perd ses lentilles, etc. On peut être amené à l'opérer avant que son défaut soit stabilisé. Mais dans la grande majorité des cas, on essaye de ne pas opérer les gens tant que leur défaut visuel n'est pas stabilisé. Et je dirais que dans le cadre de la myopie, si on peut attendre 28-30 ans, quand le patient supporte correctement ses lentilles, j'avoue qu'aller mettre un corps étranger à l'intérieur de l'œil, je n'aime pas le faire trop jeune. Maintenant, il n'y a pas une contre-indication formelle. Si quelqu'un a une myopie stabilisée, qu'il a 25 ans, qu'il supporte ses lentilles, qu'il vous supplie de se faire opérer, je vais l'opérer. Mais si on peut attendre 28-30 ans, ça me semble être une attitude raisonnable, dans la mesure où il n'y a pas d'handicap social ou handicap sportif ou autre. Après, au niveau des limites chez les gens plus âgés, je dirais qu'il n'y a pas réellement de limite. Un formiop de 60 ans, si on veut lui mettre un implant phaque, il n'y a pas de contre-indication. Maintenant, si ce patient a déjà un début de cataracte, il faut éviter de lui mettre un implant phaque qui risque de... de faire augmenter ou de faire flamber un peu sa cataracte. Et puis, ça ne sert à rien de faire une chirurgie réfractive, qui plus est, qui est onéreuse à 60 ans, si vous pensez qu'à ce point de deux ans, vous allez l'opérer d'une cataracte. Donc, il n'y a pas de conditions prédisposantes à une future chirurgie dans un délai court. Pour moi, il n'y a pas de limite d'âge. J'ai opéré des patients de 60-65 ans avec des fortes myopies, qui n'avaient aucune cataracte et qui ont leur implant depuis 10 ans et qui s'en portent très bien.

  • Speaker #0

    Justement, vous parlez de l'intervention. Est-ce que vous pourriez nous expliquer comment ça se déroule avant, pendant et après l'intervention, quand on décide d'avoir recours à une chirurgie par un implant phaque ?

  • Speaker #1

    Avant l'intervention, je dirais que c'est le moment le plus important. En fait, le plus compliqué, le plus challenging, c'est la consultation préopératoire. Parce que c'est là où on va déterminer le défaut réfractif du patient, avec le plus de précision possible. Et on va devoir décider... de l'implant qu'on va poser et notamment de la taille de l'implant. Or, nous ne disposons pas d'appareils qui puissent, avec une précision absolue, mesurer la taille de l'espace dans lequel va se loger l'implant. Donc on utilise des mesures, on va dire, externes à l'œil, avec des tables de calcul et des logiciels qui nous permettent de simuler la taille de l'implant à poser. Mais il y a des fois des cas où on est entre deux tailles d'implant, ce n'est pas toujours facile. de déterminer quel sera le meilleur implant ou la taille optimale à poser. Et ça nécessite pas mal de réflexion, pas mal de calcul, pas mal de travail et pas mal d'examens complémentaires. Donc, j'ai pour habitude de toujours voir mes patients au moins deux fois pour répéter, refaire les mesures et avoir le plus de fiabilité possible dans le choix de l'implant qu'on va poser. Ensuite, au point de vue de l'intervention chirurgicale, je dirais que c'est une chirurgie qui est... assez légère. On peut globalement la comparer à une chirurgie par laser, c'est un tout petit peu plus lourd. Normalement, je la fais sous anesthésie locale, sauf quand j'ai des patients qui sont hyper stressés et qui veulent ne rien voir, ne rien entendre. Dans ce cas-là, on le fait sous anesthésie générale. Mais habituellement, c'est une anesthésie locale, qui est une anesthésie uniquement par colire et pommade anesthésiante ophtalmique. Il n'y a pas d'injection autour de l'œil ou dans l'œil. La chirurgie dure à peu près un quart d'heure, 20 minutes par œil. Il consiste à faire une incision dans la cornée qui fait à peu près 2,8 à 3 mm, à introduire des produits viscoélastiques dans l'œil pour que l'œil ne se vide pas. et à injecter un implant qu'on aura au préalable positionné dans une cartouche qui aura été mise dans un injecteur. Et ensuite, on nettoie les produits visqueux qu'on a mis pour garder le volume de l'œil. Et on peut éventuellement, ce que je fais moi personnellement, je préfère le faire, mais tout le monde ne le fait pas, faire une suture cornéenne par un point, un seul point de cornée, qu'on enlève quelques semaines après. J'ai affaire souvent à des gens jeunes, sportifs, et j'ai toujours un petit peu peur qu'ils puissent y avoir... des frottements oculaires ou un choc, et je pense que mettre un point de suture, ça prend 30 secondes, et c'est quand même une garantie d'avoir une incision qui est étanche. Mais globalement, il y a des gens qui ne mettent pas de point de suture, car l'incision construite est une incision auto-étanche. Donc l'intervention dure à peu près 20 minutes. Quand j'opère sous anesthésie locale, je fais souvent les deux yeux le même jour. Un œil dans une salle avec une équipe, ensuite on sort le patient, et on opère le deuxième œil dans une autre salle. Donc, on va dire qu'en gros, ça nous prend trois quarts d'heure, une heure pour les deux yeux. Le patient passe ensuite deux heures en salle de repos et rentre chez lui, avec déjà une vision qui est tout à fait correcte. Pas parfaite, bien évidemment, mais avec une vision qui lui permet d'être absolument autonome.

  • Speaker #0

    Et après l'intervention, quel est le suivi ? Comment ça se passe pour le patient une fois qu'il est sorti, qu'il a subi cette intervention chirurgicale ?

  • Speaker #1

    Avant qu'il quitte la clinique, on fait un examen rapide pour être sûr que tout aille bien, mais c'est exceptionnel qu'il y ait le moindre problème. Personnellement, je donne toujours mon numéro de téléphone portable à mes patients, parce que si jamais il y a un incident, quelque chose qui les angoisse, c'est quand même une chirurgie qui est un petit peu angoissante pour les patients. Donc je reste toujours joignable. Je revois toujours mes patients le lendemain de l'intervention, parce que je pense que c'est capital de voir les gens le lendemain de l'intervention, pour être sûr qu'il n'y ait pas de... d'augmentation de la pression intraoculaire, pour les rassurer si la vision n'est pas encore parfaite, parce que ce n'est pas un miracle, c'est une chirurgie. Donc la courbe d'évolution de la vision est très rapide dans les premières heures, mais on n'a pas une vision forcément parfaite le lendemain. Il peut y avoir des petites irritations, il peut y avoir une surface oculaire qui a été un petit peu abîmée par les produits anesthésiants, donc il peut y avoir des petits inconforts ou des gènes visuels qui existent, et c'est important de rassurer les patients. ensuite je les revois un mois après après, où je leur enlève leur point de suture. Et ensuite, c'est une visite de contrôle à peu près tous les deux ans, qui semble importante pour deux raisons. La première, pour surveiller l'implant, mais il n'y a quasiment jamais de complications. Je dirais que ce n'est pas la raison principale. La raison principale, c'est qu'on a corrigé un défaut visuel qui est le plus souvent la myopie, et que ce sont donc des yeux qui restent myopes. Les gens ne voient plus comme des myopes, mais ils ont toujours les fragilités de la myopie, et comme vous le savez, les myopies fortes. peuvent avoir des complications de type rétinienne notamment ou glaucome. Et donc, ce sont des patients qu'il faut toujours surveiller d'un point de vue ophtalmologique, même s'ils ont une vision parfaite.

  • Speaker #0

    Et est-ce que l'opération est définitive ? C'est-à-dire, on a l'implant, on l'a à vie et on est obligé de le garder quoi qu'il advienne ?

  • Speaker #1

    Alors, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, c'est une chirurgie additive. Ça veut dire que c'est une chirurgie... Le fait de mettre quelque chose sans rien enlever, ça a deux avantages. les premiers... c'est qu'on ne fragilise pas l'œil, qu'on n'amincit pas la cornée comme avec le laser. Il n'y a aucune fragilisation de l'œil. Et le deuxième avantage, c'est que c'est réversible. Donc, on peut enlever l'implant trois mois après, mais 30 ans après aussi. Et ça m'arrive très régulièrement d'enlever des implants parce que ça fait 35 ans que je fais des implants phaque et qu'il y a beaucoup de mes patients qui aujourd'hui ont une cataracte. Et donc, quand je les opère de la cataracte, j'enlève l'implant phaque que j'ai mis dans le même temps que... On va dire au premier temps de la chirurgie de la cataracte, qui consiste à enlever l'implant, et ensuite à faire une chirurgie de cataracte classique. Il faut savoir aussi que le défaut de vision est souvent évolutif quand même. Même si on opère les gens à 28-30 ans, les très fortes myopies ont toujours une possibilité d'avoir une évolution de leur myopie. Ou si on a opéré des gens très jeunes tout à l'heure, comme je vous disais, pour des raisons particulières, on est quasiment sûr qu'un jour ou l'autre, il faudra les réopérer de leur myopie. Donc là, on a deux possibilités. Parfois, on a la possibilité de faire un laser et de ne pas changer l'implant. Et c'est une option que je privilégie parce que réouvrir un œil plusieurs fois, changer l'implant, ça expose toujours à un risque supérieur d'apparition de cataractes précocement. Donc quand on peut traiter un défaut visuel qui est réapparu, en général, c'est un défaut qui n'est pas important. Donc très souvent, on peut l'opérer par laser. Maintenant, s'il y a une contre-indication absolue à toute chirurgie au laser, On a la possibilité d'enlever l'implant et de remettre un implant adapté à la vision du patient. Mais ce n'est pas quelque chose qu'on va faire trois fois, cinq fois, dix fois. On peut changer un implant une fois, mais on va s'arrêter là après.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il peut y avoir un rejet de l'implant ?

  • Speaker #1

    Non, il y a une biocompatibilité qui est parfaite à 100%. Il peut y avoir, dans de très rares cas, une petite inflammation, mais qui médicalement est traitée très rapidement. C'est exceptionnel d'ailleurs, mais il n'y a aucun rejet possible.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez quand même bien listé une bonne partie des avantages qui sont liés à cette opération, notamment par rapport à la qualité de vision que l'on va obtenir, surtout si on a... des problématiques de santé oculaire qui ne permettent pas d'avoir une chirurgie laser plus classique. Également, vous avez évoqué le fait de préserver la structure de l'œil. Est-ce qu'on pourrait évoquer les inconvénients de cette opération ?

  • Speaker #1

    Je vais juste revenir sur les avantages, parce que c'est vraiment quelque chose d'important. Donc, je vous ai dit chirurgie aditif, pas de fragilisation, réversibilité. Mais il n'y a pas que ça comme avantage. Il y a le fait qu'on ne modifie pas la forme de la cornée. comme on peut le faire avec un laser. Et quand, par exemple, vous allez opérer une myopie de moins 8 avec un laser, vous allez complètement aplatir la cornée et ça va créer des aberrations optiques qui peuvent jouer dans la qualité de vision. Ils peuvent diminuer la qualité de vision, notamment les contrastes qui sont moins bons. Il peut y avoir des petits dédoublements autour des lettres, des objets, etc. Et ça, c'est des choses qu'on ne peut pas corriger après avec des lunettes. Le fait de ne pas changer la forme de la cornée va préserver la qualité de vision. On ne va pas induire d'aberrations optiques. donc La préservation de la qualité de la vision est quelque chose qui est extrêmement important. Il y a aussi quelque chose qui est très important, c'est que la sécheresse oculaire est aggravée par la chirurgie au laser. Et les gens qui ont des yeux très secs en préopératoire, et malheureusement on l'envoie de plus en plus du fait du port des lentilles de plus en plus jeune et du fait de l'utilisation et de l'usage des téléphones et des écrans qui sont responsables de sécheresse oculaire, la chirurgie par laser va aggraver la sécheresse oculaire et peut-être une contre-indication. Quand il y a une sécheresse, ça peut être une contre-indication à une chirurgie laser, alors que la chirurgie par implant phaque ne va absolument pas, ou quasiment pas modifier la sécheresse oculaire. Donc c'est quelque chose qui est aussi extrêmement important. Et le dernier point, je dirais, un avantage aussi qui est important, c'est que la zone optique qui va être traitée par un implant est de taille beaucoup plus grande que celle traitée par un laser. Or, les gens jeunes ont souvent des pupilles qui dilatent énormément la nuit, et Quand vous avez une pupille qui dilate énormément à la nuit, le fait d'avoir une zone optique qui est plus petite que la taille de cornet qui va être exposée par la dilatation pupillaire, ça entraîne aussi des aberrations, des éblouissements nocturnes, etc. Et l'implant faisant un traitement sur une surface beaucoup plus grande est responsable d'une meilleure qualité de vision à la nuit, surtout quand on a affaire à des myopies relativement importantes. Alors les inconvénients, j'y reviens. le premier inconvénient c'est un inconvénient, on va dire, psychologique. On va commencer par le psychologique. En France, contrairement à d'autres pays, contrairement notamment au continent asiatique et aux Etats-Unis, l'implant phaque est beaucoup moins connu et les anciennes générations d'ophtalmo, c'est en train de changer, mais les anciennes générations d'ophtalmo étaient plutôt réticents par rapport à ce type de chirurgie. Donc, psychologiquement, les patients ne sont pas très au courant et première réaction, oh là là, un corps étranger dans l'œil, mais jamais, je ne veux pas, etc. Après... On arrive à les faire changer d'avis, mais globalement, psychologiquement, c'est des fois un peu difficile. Deuxièmement, financièrement, c'est quand même une intervention qui revient à peu près au double d'une intervention chirurgicale par laser, parce que ça se fait dans une clinique conventionnée, il y a un anesthésiste, il y a un implant à payer, il y a un chirurgien à payer, donc c'est beaucoup plus lourd au point de vue financier, c'est à peu près le double. Ensuite, il y a... quelques cas, mais on est à moins de 0,5% de cataractes précoces. Aujourd'hui, ce qui n'était pas le cas des implants de première génération, les complications type cataractes précoces sont extrêmement rares, mais peuvent exister. Après, comme dans toute chirurgie, vous avez des risques infectieux, qui sont rarissimes aussi, mais qui existent. On ne peut pas le nier. Il peut y avoir dans quelques cas, mais archi-exceptionnels, des baisses de la densité cellulaire au niveau des cellules de la cornée, mais aujourd'hui, ça n'existe pas. quasiment plus avec les implants qu'on utilise. Je ne vois pas trop d'autres inconvénients. Je ne vois pas grand-chose d'autre.

  • Speaker #0

    Vous parlez un petit peu de ces inconvénients, ce qui prouve qu'on a quand même un retour d'expérience sur cette technique chirurgicale. Ce que je voulais savoir, c'est depuis combien de temps ça existe et de quelle manière c'est répandu, puisque vous venez de l'évoquer, c'est une technique qui est peut-être moins... moins connu que le laser en France, mais ça commence à évoluer. Mais pour autant, elle existe certainement depuis quelques années pour que vous ayez ce retour d'expérience.

  • Speaker #1

    Les implants phaques sont pratiqués de plus en plus régulièrement depuis les années 92-93. Je pense que ma première intervention était en 93 ou en 94, je crois, ou en 95. J'ai commencé vraiment au tout début de l'aventure. Il y a eu des catastrophes au niveau des implants phaques, parce que, comme toujours, il y a des gens qui sortent des implants farfelus. Et les implants, pendant toute une époque, ont été placés devant l'iris, donc quasiment au contact de la cornée, et il y a eu des gros problèmes avec le temps de perte cellulaire au niveau de la cornée et qui ont nécessité des grèves de cornée. Mais l'implant que j'utilise, qui est un implant fabriqué aux Etats-Unis, d'une société qui s'appelle la société Star, dont le premier implant a été posé en 1993, est une société dont l'implant a montré... Vraiment sa sécurité. Alors il a évolué dans le temps, il n'a évolué pas dans le matériau, le matériau n'a quasiment pas évolué. Donc on a un recul de plus de 30 ans sur le matériau utilisé. Et aujourd'hui, on a pratiquement 4 millions de gens dans le monde qui sont porteurs de cet implant phaque de cette société. Aujourd'hui, il existe pratiquement plus que deux implants phaques. Il existe cet implant phaque de cette société américaine, STAR, et un implant FAC qui existe depuis... peut-être 5 ans ou 7 ans, qui est un implant d'une société indienne qui est un ersatz de cet implant FAC. C'est aussi un implant qu'on met derrière l'iris contre le cristallin. Et le matériau est différent et on n'a pas du tout le background, le recul qu'on a avec l'implant phaque ICL puisque l'implant phaque de référence que j'utilise, on a des centaines de publications internationales et je vous dis, on a près de 4 millions de gens dans le monde qui ont été opérés. Donc aujourd'hui, Merci. C'est une procédure sur laquelle on a un énorme recul. Il n'y a pas beaucoup de chirurgie dans le monde, quel que soit l'organe, sur lequel on fait pratiquement la même chose depuis 30 ans. Donc c'est plutôt rassurant, ça veut dire qu'a priori ça marche quand même. La croissance est très importante, on a pratiquement 20%, 25% de croissance annuelle du nombre d'implants fac posés dans le monde. En France, ça reste... On va dire pas confidentiel, ça augmente quand même maintenant beaucoup, mais on a mis, par exemple, en 2023, je crois, il y avait à peu près 2500 implants phaques qui ont été posés en France, ce qui n'est pas énorme. Mais globalement, 60% du marché des implants phaque se fait sur le continent asiatique, et je crois que c'est à peu près 34% sur la Chine. Et 17% du reste du marché se fait aux Etats-Unis, et le reste se fait dans les pays comme... L'Inde, le Brésil, Japon, Allemagne, Angleterre, France, Italie. Le monde entier pose des implants FAC aujourd'hui. J'ai vu des centres en Chine où ils en posent plus de 150 par jour. C'est quelque chose sur lequel on a un énorme recul, donc une sécurité qui est exceptionnelle.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, docteur Lévy. Alors, comme nous avons l'habitude de le faire dans ce podcast, je vais tenter une synthèse de notre échange. L'implant FAC, c'est une lentille que l'on rajoute dans l'œil en général pour compenser une forte amétropie. C'est une technique qui est principalement destinée aux patients qui ne peuvent pas bénéficier d'une chirurgie laser cornéenne, soit parce que la cornée est trop fine, ou alors en raison d'une myopie qui est très élevée, ou encore parce qu'il y a d'autres contre-indications relatives à la santé oculaire des patients. Parmi les avantages de cette chirurgie par implant phaque, On note notamment le fait de récupérer une très bonne qualité de vision, le fait également de préserver la structure de l'œil puisqu'on ne modifie pas la cornée et on va également éviter les cas de sécheresse oculaire qui sont assez courants avec la chirurgie laser. Mais c'est aussi une technique qui va être rassurante pour les patients car c'est une technique réversible, c'est-à-dire que l'implant peut être remplacé, l'implant peut également être retiré. Parmi les inconvénients, alors il n'y en a pas beaucoup vous l'avez dit, Mais le principal inconvénient, c'est l'inconvénient du budget, puisque c'est une technique qui est plus chère que la chirurgie laser, notamment par le fait qu'elle ne soit pas remboursée par la Sécurité sociale. Alors, concernant l'acte chirurgical, en lui-même, c'est un acte qui est relativement rapide. Vous l'avez dit, entre 15 et 20 minutes par œil. Il s'agit donc d'inciser puis d'introduire une lentille entre l'iris et le cristallin. L'examen préopératoire, vous l'avez également souligné, c'est une étape qui est... particulièrement importante, voire l'étape la plus importante, puisqu'elle va permettre de valider l'éligibilité du patient, de bien définir quel est son défaut réfractif, et évidemment de choisir l'implant qui est le mieux adapté, tout ça pour garantir le succès de l'opération. Enfin, cette technique chirurgicale de l'implant FAC, vous l'avez dit, existe depuis 30 ans. Aujourd'hui, c'est une technique qui est bien maîtrisée, qui est assez répandue, et c'est une technique pour laquelle les risques de complications sont rarissimes. Alors, est-ce que cette synthèse vous semble complète ? Est-ce que vous auriez des choses à ajouter ?

  • Speaker #1

    Écoutez, oui, vous m'inquiétez, vous allez devenir une concurrente, tellement vous connaissez bien l'implant phaque. Si je peux, je ferai deux petites rajouts. Vous dites que l'implant phaque est une lentille... qui va compenser une forte amétropie, c'est vrai, mais ça peut aussi compenser une faible amétropie. Il n'y a pas de contre-indication à opérer un patient myope de moins 1 ou moins 2, ce qui est pratiquement rien, par un implant phaque, quand il n'est pas éligible à une chirurgie par laser. Donc la plupart du temps, c'est pour des fortes myopies ou des fortes hypermétropies, mais ça peut être aussi pour un défaut minime quand il y a une contre-indication. Sur le deuxième point, Vous dites quand est-ce que c'est indiqué. Et je dirais aussi, je rajouterais simplement qu'il y a des cas, et on en a assez souvent, de patients qui sont éligibles aux deux techniques. Mais on peut penser dans certaines situations que l'implant phaque donnera un meilleur résultat. Et dans ce cas-là, l'implant FAC est une très bonne indication plutôt que le laser. Ensuite, dans les inconvénients, vous avez tout à fait raison de dire que ce n'est pas remboursé par la Sécurité sociale. mais selon les contrats, les mutuelles prennent souvent en charge. une grande partie de la dépense, peuvent prendre une partie des honoraires et du prix de l'intervention. Et il y a certains cas où j'ai réussi à obtenir des remboursements exceptionnels de la Sécurité sociale, car quand on opère des patients qui sont myopes de moins 18, moins 25, etc., on n'est pas dans la coquetterie, on est dans le réel handicap visuel. Et quand ce sont des gens qui ne supportent plus les lentilles, ce qui est souvent le cas, ils en ont mis très tôt parce que leur défaut visuel est extrêmement important. Ils ne les supportent plus à l'âge de 30, 40 ans. Ils vivraient avec des lunettes de moins 18 ou moins 20 ou moins 25. C'est l'assurance de ne pas pouvoir vivre normalement, de ne pas pouvoir conduire. Et c'est un véritable handicap physique, social, tout ce que vous voulez. Donc, il y a des cas où on a réussi à avoir des remboursements par la Sécurité sociale. Et enfin, dernier point, vous dites effectivement qu'on a un recul de 30 ans, que c'est très bien maîtrisé. Et l'avenir est tout à fait enthousiasmant. puisque vous savez que nous vivons une époque qui est une époque d'épidémie mondiale de la myopie. Bientôt, dans les années 2050, on aura probablement plus de 50% de la population mondiale qui sera myope. Aujourd'hui, du fait des comportements des jeunes et des modes de vie avec les écrans, les gens sont myopes de plus en plus tôt. Plus vous êtes myope tôt, plus vous allez devenir myope fort. Et plus vous êtes myope fort, moins vous avez de chances d'être opérable au laser et plus vous avez de chances d'être opérable par un plan FAC. Donc, la croissance du marché des implants phaques est énorme et est pratiquement de 20 à 25 % dans chaque pays, chaque année actuellement. Sinon, votre synthèse était parfaite.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci beaucoup pour toutes ces précisions et surtout merci pour cette interview qui était très riche.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Fleur. Merci, c'était un plaisir.

  • Speaker #0

    Merci, docteur Lévy.

  • Speaker #1

    Bonne journée, au revoir.

  • Speaker #0

    Au revoir. Tout d'abord, un grand merci au Dr Lévy pour son partage d'expertise sur les implants phaques. Nous espérons que cet épisode vous a permis de mieux connaître cette technique chirurgicale en plein essor, de comprendre sa différence et sa complémentarité avec la chirurgie laser, mais également d'identifier tous les cas pour lesquels les implants phaques peuvent apporter de nouvelles perspectives. Pour ne pas manquer le prochain épisode, n'hésitez pas à vous abonner à Rétines et Pupilles. Sinon, retrouvez-nous sur vos applis. et plateforme de podcast. Ce podcast vous est proposé par Téo, opérateur de cabinet d'ophtalmologie partout sur le territoire. Pour plus d'infos, retrouvez-nous sur teo-med.fr Il a été conçu et réalisé par Fleur Chrétien avec l'agence UM à la post-production.

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Description

Bienvenue dans Rétines et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’ophtalmologie !

Aujourd’hui nous explorons le domaine de la chirurgie par implants phaques avec le Dr Pierre Lévy, spécialisé en chirurgie réfractive.

Dans ce nouvel épisode, le Dr Lévy nous explique le principe de cette technique chirurgicale. Il nous parle des patients pour lesquels la chirurgie par implants phaques est particulièrement recommandée. Il évoque également le déroulé de l’opération, ses avantages et ses inconvénients.

Sans tarder, je laisse donc la parole au Dr Levy. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l’ophtalmologie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Rétines et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'ophtalmologie. Aujourd'hui, nous explorons le domaine de la chirurgie par implant phaque avec le Dr Pierre Lévy, qui est spécialisé en chirurgie réfractive. Dans ce nouvel épisode, le Dr Lévy nous explique le principe de cette technique chirurgicale, il nous parle des patients pour lesquels la chirurgie par implants phaques est particulièrement recommandée, il évoque également le déroulé de l'opération, ses avantages, et ses inconvénients. Sans tarder, je laisse donc la parole au Dr Lévy. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l'ophtalmologie. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Rétines et Pupilles. Aujourd'hui, nous allons parler de chirurgie réfractive à l'aide d'implants phaques. Pour évoquer ce sujet, nous recevons le Dr Pierre Lévy qui exerce au Centre Implant Laser de Montpellier. et qui est notamment spécialisé dans la chirurgie réfractive par laser et implants phaques et dans la chirurgie réfractive de la cataracte. Bonjour docteur Lévy.

  • Speaker #1

    Bonjour, merci de votre invitation, ça me fait plaisir d'être avec vous ce matin.

  • Speaker #0

    Plaisir partagé. Alors peut-être avant de parler des implants phaques, est-ce que vous pourriez vous présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Écoutez, je suis ophtalmologiste depuis plus de 30 ans, je suis ancien interne et ancien chef de clinique des hôpitaux de Montpellier. Et dès mon début dans la spécialité, je me suis orienté vers la chirurgie réfractive, c'est-à-dire la chirurgie des défauts de vision, ainsi que dans la chirurgie cataracte et surtout dans l'aspect chirurgie réfractive de la cataracte. J'ai 65 ans, mon activité principale est donc la chirurgie réfractive, quelle qu'en soit la sous-spécialité, laser, implant, etc.

  • Speaker #0

    Et pourquoi avez-vous choisi de devenir ophtalmologiste ? Est-ce que c'était une vocation ou est-ce que c'était un choix de raison ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était une vocation qu'on pourrait appeler une vocation familiale, puisque mon père était ophtalmologiste et que quand j'étais jeune et qu'il opérait en urgence, par exemple les week-ends, il m'emmenait avec lui au bloc opératoire. Et c'est quelque chose qui m'a toujours séduit. Ensuite, j'ai fait des études de médecine comme tout le monde. J'ai réussi l'internat et j'ai eu la chance. Du fait de mon classement à l'internat, de pouvoir choisir la spécialité que je voulais, qui était l'ophtalmo, et je me suis engagé très vite dans la carrière d'ophtalmologiste.

  • Speaker #0

    Donc l'ophtalmologie depuis l'enfance, dirons-nous ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était une vocation, un atavisme comme on dit. Ce n'était pas un poids de raison, c'était vraiment quelque chose dont je rêvais. J'avais envie de continuer l'histoire de mon père.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, qu'est-ce qui vous motive encore à exercer ce métier ? Qu'est-ce qui vous fait vous lever chaque matin ?

  • Speaker #1

    D'abord, la médecine, c'est un métier passionnant et qui est en constante évolution. Donc, c'est quand même une grande source de motivation. On apprend tous les jours. Et puis, ma spécialité de chirurgie réfractive est une activité qui est extrêmement valorisante. On rend les gens heureux. Je ne veux pas dénigrer mes confrères ou les autres spécialités, mais quand vous faites de la cancérologie ou de la diabétologie, Vous soignez des gens, mais vous avez toujours affaire à des gens qui sont extrêmement malades. Vous ne pouvez pas forcément leur régler leurs problèmes. Là, on est un petit peu, entre guillemets, des magiciens. Ça doit certainement satisfaire une partie de mon égo. En tout cas, c'est des frissons garantis depuis 30 ans. J'ai des frissons chaque fois que je vois mes patients en post-opératoire, parce que, sauf de très rares exceptions, on rend les gens heureux, on leur améliore leur qualité de vie. Et on leur transforme la vie. Et c'est quelque chose qui est extrêmement agréable.

  • Speaker #0

    Alors, cet épisode est consacré à la chirurgie par implants phaques. Est-ce que vous pourriez déjà nous expliquer ce qu'est un implant phaques ?

  • Speaker #1

    Alors, un implant phaque, c'est une lentille qu'on va mettre dans l'œil grossièrement pour les gens qui n'y connaissent rien. Le défaut de vision que vous avez, que ce soit la myopie, plus ou moins associé à l'astigmatisme, l'hypermétropie. La presbytie sont des défauts de vision qui peuvent être corrigés par des lentilles que l'on met sur l'œil. Et là, en l'occurrence, ce n'est pas une lentille qu'on met sur l'œil, mais c'est une lentille que l'on va mettre à l'intérieur de l'œil. Donc, c'est une chirurgie qui permet de se débarrasser à la fois des lunettes et à la fois des lentilles de contact. Il faut savoir que les lentilles de contact ont été une vraie révolution il y a, je ne sais pas, 40-50 ans à peu près, et que... L'évolution des mentalités fait qu'aujourd'hui, les jeunes à 18 ans vous disent « Ah mais les lentilles, c'est horrible, j'en peux plus, il faut les mettre le matin, il faut les enlever le soir. Quand je fais du wakeboard, du foil, je risque de les perdre dans l'eau, je vais me faire opérer, etc. » C'est vraiment une chirurgie qui permet de se débarrasser définitivement ou quasiment définitivement du port de lunettes ou de lentilles. Donc, on rajoute quelque chose à l'intérieur de l'œil.

  • Speaker #0

    Il existe aussi, on le sait, d'autres types d'implants, par exemple les implants intraoculaires pour la cataracte. Est-ce que vous pourriez nous expliquer justement quelle est la différence entre ces deux types d'implants, par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, on peut parler plutôt de différence entre les deux types d'intervention. La chirurgie de la cataracte et les implants que l'on va mettre au cours de la chirurgie de la cataracte, on traite d'abord une pathologie qui est la cataracte, qui ont des gens qui ont une baisse de vision parce qu'ils ont une cataracte, c'est-à-dire un cristallin opacifié. Donc on va enlever le cristallin opacifié et on va rajouter, en fin d'intervention, une lentille qui corrigera les défauts visuels aussi du patient, qui compensera le défaut visuel lié à l'ablation du cristallin, parce que le cristallin a un pouvoir réfractif. Donc déjà, ça compense le pouvoir réfractif du cristallin. Et si le patient est mis à op, il permet trop à stigmate, présumite, aujourd'hui, on a la chance d'avoir des implants qui permettent de corriger les défauts visuels que présente le patient grâce au calcul de la puissance des implants, en plus du problème de la transparence du cristallin qu'on a réglé. La chirurgie par implant phaque, ce n'est pas du tout la même chose. Ce n'est pas une chirurgie soustractive comme la chirurgie du cristallin, parce que Dans la chirurgie de la cataracte, on enlève le cristallin. Dans la chirurgie par implant phaque, on ne corrige que le défaut de vision par une chirurgie qui est dite additive. C'est-à-dire qu'on n'enlève aucune structure, on ne fragilise pas l'œil, on ne fait que rajouter une lentille qui ne corrige que le défaut visuel que le patient présente en préopératoire.

  • Speaker #0

    Justement, vous parlez donc du défaut visuel. Dans quel cas spécifique a-t-on recours à une chirurgie par implant phaque ? Et si je devais un peu préciser ma question, c'est aussi, est-ce qu'il y a des profils de patients qui sont plus ou moins éligibles ? Est-ce qu'il y a des contraintes, des limites pour bénéficier de ce type d'opération ?

  • Speaker #1

    Alors, on va segmenter la question. Dites-moi la première chose à laquelle vous aimeriez que je réponde.

  • Speaker #0

    Alors déjà, dans quel cas on va avoir recours à cette chirurgie par un plan phaque ?

  • Speaker #1

    Il s'agit d'une chirurgie dite répractive. C'est-à-dire que ce sont des patients qui viennent pour que l'on corrige leurs défauts de vision. Donc en fait... Tout le monde connaît la chirurgie par laser. Beaucoup de gens ne connaissent pas la chirurgie par implant phaque. Donc la chirurgie par implant phaque est une chirurgie qui est, en France et dans de nombreux pays, réservée aux gens qui ne peuvent pas être opérés par laser, quand il y a une contre-indication par la chirurgie par laser, et à condition qu'il soit aussi éligible aux implants phaques. Tout le monde n'est pas éligible à un implant phaque. Il y a des caractéristiques oculaires, notamment la... taille de l'œil et la distance qu'il y a entre la cornée et le cristallin, qui sont des facteurs prépondérants pour savoir si on peut mettre ou pas un implant phaque. Donc ça, c'est la première utilisation des implants phaque, c'est la contre-indication à la chirurgie laser. La deuxième indication, c'est qu'il y a des cas où les patients sont éligibles aux deux techniques, la chirurgie par laser et la chirurgie par implant phaque, mais on pense que la chirurgie par implant phaque donnera des résultats probablement meilleurs. qui seront plus qualitatifs que la chirurgie par laser. Par exemple, quand vous avez des patients qui sont éligibles au laser, mais qui ont un œil sec, ou quand il y a un défaut visuel qui est très important, encore possible, encore traitable par laser, mais on commence à être dans les limites. On sait par exemple qu'un myope aux alentours de moins 7, moins 8, dioptrie de myopie, on va être obligé de tellement lui aplatir la cornée qu'il risque d'avoir des défauts visuels qu'on appelle des aberrations optiques. qu'on ne retrouvera pas avec des implants FAC. Et là, on peut penser légitimement qu'un implant phaque donnera un meilleur résultat que le laser. Et dans ce cas-là, même si les patients sont éligibles au laser, on peut être amené à proposer un implant phaque.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez en fait répondu en partie aussi à la deuxième question qui concernait le profil des personnes, puisque finalement, vous avez évoqué le profil des pathologies et de la santé oculaire. Est-ce que, par exemple, il y a des limites ? d'âge ou des éléments de ce style à prendre en compte ?

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il y a des limites d'âge dans la mesure où il vaut mieux opérer quelqu'un dont le défaut visuel est stabilisé. Donc, autant l'hypermétropie est un défaut visuel qui est stabilisé à ces jeunes, autant la myopie, surtout quand il s'agit d'une myopie relativement forte et qu'elle a débuté relativement tôt, et vous savez que les myopies apparaissent de plus en plus tôt aujourd'hui. du fait des modes de vie des jeunes. Tant que cette myopie n'est pas stabilisée, il ne faut pas opérer, aussi bien par laser que par implant phaque. Donc, on considère que... En dehors d'exceptions, on attend que le défaut visuel soit stabilisé. Alors quelles sont les exceptions qui peuvent nous amener à poser un implant FAC chez des gens jeunes, 18 ans, 20 ans, ce qu'il faut si possible éviter ? Ça peut être des motivations professionnelles, par exemple quelqu'un dont le rêve est de rentrer dans l'armée, dans la police, et qui ne peut pas passer les concours du fait de son handicap visuel, on sera amené à l'opérer. pour qu'il puisse réaliser son rêve professionnel, par exemple, tout en le prévenant que sa myopie risque de ne pas être stabilisée et qu'on risque de devoir le réopérer ultérieurement. Ça peut être aussi des jeunes femmes, je dis jeunes femmes parce que c'est plus fréquent que chez les hommes, des jeunes femmes qui sont assez fortes myopes, ou très fortes myopes, et qui sont intolérantes aux lentilles, et qui pour des raisons esthétiques et pratiques, ne veulent pas porter des lunettes, qui sont des lunettes avec des verres lourds, très épais, inesthétiques. On va pouvoir opérer parce qu'elles ont un handicap social. Et ça peut être aussi lié à des activités sportives, des sportifs de haut niveau de compétition. Par exemple, quelqu'un qui fait de la natation, qui est formi up et qui ne peut pas nager avec ses lentilles parce qu'il perd ses lentilles, etc. On peut être amené à l'opérer avant que son défaut soit stabilisé. Mais dans la grande majorité des cas, on essaye de ne pas opérer les gens tant que leur défaut visuel n'est pas stabilisé. Et je dirais que dans le cadre de la myopie, si on peut attendre 28-30 ans, quand le patient supporte correctement ses lentilles, j'avoue qu'aller mettre un corps étranger à l'intérieur de l'œil, je n'aime pas le faire trop jeune. Maintenant, il n'y a pas une contre-indication formelle. Si quelqu'un a une myopie stabilisée, qu'il a 25 ans, qu'il supporte ses lentilles, qu'il vous supplie de se faire opérer, je vais l'opérer. Mais si on peut attendre 28-30 ans, ça me semble être une attitude raisonnable, dans la mesure où il n'y a pas d'handicap social ou handicap sportif ou autre. Après, au niveau des limites chez les gens plus âgés, je dirais qu'il n'y a pas réellement de limite. Un formiop de 60 ans, si on veut lui mettre un implant phaque, il n'y a pas de contre-indication. Maintenant, si ce patient a déjà un début de cataracte, il faut éviter de lui mettre un implant phaque qui risque de... de faire augmenter ou de faire flamber un peu sa cataracte. Et puis, ça ne sert à rien de faire une chirurgie réfractive, qui plus est, qui est onéreuse à 60 ans, si vous pensez qu'à ce point de deux ans, vous allez l'opérer d'une cataracte. Donc, il n'y a pas de conditions prédisposantes à une future chirurgie dans un délai court. Pour moi, il n'y a pas de limite d'âge. J'ai opéré des patients de 60-65 ans avec des fortes myopies, qui n'avaient aucune cataracte et qui ont leur implant depuis 10 ans et qui s'en portent très bien.

  • Speaker #0

    Justement, vous parlez de l'intervention. Est-ce que vous pourriez nous expliquer comment ça se déroule avant, pendant et après l'intervention, quand on décide d'avoir recours à une chirurgie par un implant phaque ?

  • Speaker #1

    Avant l'intervention, je dirais que c'est le moment le plus important. En fait, le plus compliqué, le plus challenging, c'est la consultation préopératoire. Parce que c'est là où on va déterminer le défaut réfractif du patient, avec le plus de précision possible. Et on va devoir décider... de l'implant qu'on va poser et notamment de la taille de l'implant. Or, nous ne disposons pas d'appareils qui puissent, avec une précision absolue, mesurer la taille de l'espace dans lequel va se loger l'implant. Donc on utilise des mesures, on va dire, externes à l'œil, avec des tables de calcul et des logiciels qui nous permettent de simuler la taille de l'implant à poser. Mais il y a des fois des cas où on est entre deux tailles d'implant, ce n'est pas toujours facile. de déterminer quel sera le meilleur implant ou la taille optimale à poser. Et ça nécessite pas mal de réflexion, pas mal de calcul, pas mal de travail et pas mal d'examens complémentaires. Donc, j'ai pour habitude de toujours voir mes patients au moins deux fois pour répéter, refaire les mesures et avoir le plus de fiabilité possible dans le choix de l'implant qu'on va poser. Ensuite, au point de vue de l'intervention chirurgicale, je dirais que c'est une chirurgie qui est... assez légère. On peut globalement la comparer à une chirurgie par laser, c'est un tout petit peu plus lourd. Normalement, je la fais sous anesthésie locale, sauf quand j'ai des patients qui sont hyper stressés et qui veulent ne rien voir, ne rien entendre. Dans ce cas-là, on le fait sous anesthésie générale. Mais habituellement, c'est une anesthésie locale, qui est une anesthésie uniquement par colire et pommade anesthésiante ophtalmique. Il n'y a pas d'injection autour de l'œil ou dans l'œil. La chirurgie dure à peu près un quart d'heure, 20 minutes par œil. Il consiste à faire une incision dans la cornée qui fait à peu près 2,8 à 3 mm, à introduire des produits viscoélastiques dans l'œil pour que l'œil ne se vide pas. et à injecter un implant qu'on aura au préalable positionné dans une cartouche qui aura été mise dans un injecteur. Et ensuite, on nettoie les produits visqueux qu'on a mis pour garder le volume de l'œil. Et on peut éventuellement, ce que je fais moi personnellement, je préfère le faire, mais tout le monde ne le fait pas, faire une suture cornéenne par un point, un seul point de cornée, qu'on enlève quelques semaines après. J'ai affaire souvent à des gens jeunes, sportifs, et j'ai toujours un petit peu peur qu'ils puissent y avoir... des frottements oculaires ou un choc, et je pense que mettre un point de suture, ça prend 30 secondes, et c'est quand même une garantie d'avoir une incision qui est étanche. Mais globalement, il y a des gens qui ne mettent pas de point de suture, car l'incision construite est une incision auto-étanche. Donc l'intervention dure à peu près 20 minutes. Quand j'opère sous anesthésie locale, je fais souvent les deux yeux le même jour. Un œil dans une salle avec une équipe, ensuite on sort le patient, et on opère le deuxième œil dans une autre salle. Donc, on va dire qu'en gros, ça nous prend trois quarts d'heure, une heure pour les deux yeux. Le patient passe ensuite deux heures en salle de repos et rentre chez lui, avec déjà une vision qui est tout à fait correcte. Pas parfaite, bien évidemment, mais avec une vision qui lui permet d'être absolument autonome.

  • Speaker #0

    Et après l'intervention, quel est le suivi ? Comment ça se passe pour le patient une fois qu'il est sorti, qu'il a subi cette intervention chirurgicale ?

  • Speaker #1

    Avant qu'il quitte la clinique, on fait un examen rapide pour être sûr que tout aille bien, mais c'est exceptionnel qu'il y ait le moindre problème. Personnellement, je donne toujours mon numéro de téléphone portable à mes patients, parce que si jamais il y a un incident, quelque chose qui les angoisse, c'est quand même une chirurgie qui est un petit peu angoissante pour les patients. Donc je reste toujours joignable. Je revois toujours mes patients le lendemain de l'intervention, parce que je pense que c'est capital de voir les gens le lendemain de l'intervention, pour être sûr qu'il n'y ait pas de... d'augmentation de la pression intraoculaire, pour les rassurer si la vision n'est pas encore parfaite, parce que ce n'est pas un miracle, c'est une chirurgie. Donc la courbe d'évolution de la vision est très rapide dans les premières heures, mais on n'a pas une vision forcément parfaite le lendemain. Il peut y avoir des petites irritations, il peut y avoir une surface oculaire qui a été un petit peu abîmée par les produits anesthésiants, donc il peut y avoir des petits inconforts ou des gènes visuels qui existent, et c'est important de rassurer les patients. ensuite je les revois un mois après après, où je leur enlève leur point de suture. Et ensuite, c'est une visite de contrôle à peu près tous les deux ans, qui semble importante pour deux raisons. La première, pour surveiller l'implant, mais il n'y a quasiment jamais de complications. Je dirais que ce n'est pas la raison principale. La raison principale, c'est qu'on a corrigé un défaut visuel qui est le plus souvent la myopie, et que ce sont donc des yeux qui restent myopes. Les gens ne voient plus comme des myopes, mais ils ont toujours les fragilités de la myopie, et comme vous le savez, les myopies fortes. peuvent avoir des complications de type rétinienne notamment ou glaucome. Et donc, ce sont des patients qu'il faut toujours surveiller d'un point de vue ophtalmologique, même s'ils ont une vision parfaite.

  • Speaker #0

    Et est-ce que l'opération est définitive ? C'est-à-dire, on a l'implant, on l'a à vie et on est obligé de le garder quoi qu'il advienne ?

  • Speaker #1

    Alors, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, c'est une chirurgie additive. Ça veut dire que c'est une chirurgie... Le fait de mettre quelque chose sans rien enlever, ça a deux avantages. les premiers... c'est qu'on ne fragilise pas l'œil, qu'on n'amincit pas la cornée comme avec le laser. Il n'y a aucune fragilisation de l'œil. Et le deuxième avantage, c'est que c'est réversible. Donc, on peut enlever l'implant trois mois après, mais 30 ans après aussi. Et ça m'arrive très régulièrement d'enlever des implants parce que ça fait 35 ans que je fais des implants phaque et qu'il y a beaucoup de mes patients qui aujourd'hui ont une cataracte. Et donc, quand je les opère de la cataracte, j'enlève l'implant phaque que j'ai mis dans le même temps que... On va dire au premier temps de la chirurgie de la cataracte, qui consiste à enlever l'implant, et ensuite à faire une chirurgie de cataracte classique. Il faut savoir aussi que le défaut de vision est souvent évolutif quand même. Même si on opère les gens à 28-30 ans, les très fortes myopies ont toujours une possibilité d'avoir une évolution de leur myopie. Ou si on a opéré des gens très jeunes tout à l'heure, comme je vous disais, pour des raisons particulières, on est quasiment sûr qu'un jour ou l'autre, il faudra les réopérer de leur myopie. Donc là, on a deux possibilités. Parfois, on a la possibilité de faire un laser et de ne pas changer l'implant. Et c'est une option que je privilégie parce que réouvrir un œil plusieurs fois, changer l'implant, ça expose toujours à un risque supérieur d'apparition de cataractes précocement. Donc quand on peut traiter un défaut visuel qui est réapparu, en général, c'est un défaut qui n'est pas important. Donc très souvent, on peut l'opérer par laser. Maintenant, s'il y a une contre-indication absolue à toute chirurgie au laser, On a la possibilité d'enlever l'implant et de remettre un implant adapté à la vision du patient. Mais ce n'est pas quelque chose qu'on va faire trois fois, cinq fois, dix fois. On peut changer un implant une fois, mais on va s'arrêter là après.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il peut y avoir un rejet de l'implant ?

  • Speaker #1

    Non, il y a une biocompatibilité qui est parfaite à 100%. Il peut y avoir, dans de très rares cas, une petite inflammation, mais qui médicalement est traitée très rapidement. C'est exceptionnel d'ailleurs, mais il n'y a aucun rejet possible.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez quand même bien listé une bonne partie des avantages qui sont liés à cette opération, notamment par rapport à la qualité de vision que l'on va obtenir, surtout si on a... des problématiques de santé oculaire qui ne permettent pas d'avoir une chirurgie laser plus classique. Également, vous avez évoqué le fait de préserver la structure de l'œil. Est-ce qu'on pourrait évoquer les inconvénients de cette opération ?

  • Speaker #1

    Je vais juste revenir sur les avantages, parce que c'est vraiment quelque chose d'important. Donc, je vous ai dit chirurgie aditif, pas de fragilisation, réversibilité. Mais il n'y a pas que ça comme avantage. Il y a le fait qu'on ne modifie pas la forme de la cornée. comme on peut le faire avec un laser. Et quand, par exemple, vous allez opérer une myopie de moins 8 avec un laser, vous allez complètement aplatir la cornée et ça va créer des aberrations optiques qui peuvent jouer dans la qualité de vision. Ils peuvent diminuer la qualité de vision, notamment les contrastes qui sont moins bons. Il peut y avoir des petits dédoublements autour des lettres, des objets, etc. Et ça, c'est des choses qu'on ne peut pas corriger après avec des lunettes. Le fait de ne pas changer la forme de la cornée va préserver la qualité de vision. On ne va pas induire d'aberrations optiques. donc La préservation de la qualité de la vision est quelque chose qui est extrêmement important. Il y a aussi quelque chose qui est très important, c'est que la sécheresse oculaire est aggravée par la chirurgie au laser. Et les gens qui ont des yeux très secs en préopératoire, et malheureusement on l'envoie de plus en plus du fait du port des lentilles de plus en plus jeune et du fait de l'utilisation et de l'usage des téléphones et des écrans qui sont responsables de sécheresse oculaire, la chirurgie par laser va aggraver la sécheresse oculaire et peut-être une contre-indication. Quand il y a une sécheresse, ça peut être une contre-indication à une chirurgie laser, alors que la chirurgie par implant phaque ne va absolument pas, ou quasiment pas modifier la sécheresse oculaire. Donc c'est quelque chose qui est aussi extrêmement important. Et le dernier point, je dirais, un avantage aussi qui est important, c'est que la zone optique qui va être traitée par un implant est de taille beaucoup plus grande que celle traitée par un laser. Or, les gens jeunes ont souvent des pupilles qui dilatent énormément la nuit, et Quand vous avez une pupille qui dilate énormément à la nuit, le fait d'avoir une zone optique qui est plus petite que la taille de cornet qui va être exposée par la dilatation pupillaire, ça entraîne aussi des aberrations, des éblouissements nocturnes, etc. Et l'implant faisant un traitement sur une surface beaucoup plus grande est responsable d'une meilleure qualité de vision à la nuit, surtout quand on a affaire à des myopies relativement importantes. Alors les inconvénients, j'y reviens. le premier inconvénient c'est un inconvénient, on va dire, psychologique. On va commencer par le psychologique. En France, contrairement à d'autres pays, contrairement notamment au continent asiatique et aux Etats-Unis, l'implant phaque est beaucoup moins connu et les anciennes générations d'ophtalmo, c'est en train de changer, mais les anciennes générations d'ophtalmo étaient plutôt réticents par rapport à ce type de chirurgie. Donc, psychologiquement, les patients ne sont pas très au courant et première réaction, oh là là, un corps étranger dans l'œil, mais jamais, je ne veux pas, etc. Après... On arrive à les faire changer d'avis, mais globalement, psychologiquement, c'est des fois un peu difficile. Deuxièmement, financièrement, c'est quand même une intervention qui revient à peu près au double d'une intervention chirurgicale par laser, parce que ça se fait dans une clinique conventionnée, il y a un anesthésiste, il y a un implant à payer, il y a un chirurgien à payer, donc c'est beaucoup plus lourd au point de vue financier, c'est à peu près le double. Ensuite, il y a... quelques cas, mais on est à moins de 0,5% de cataractes précoces. Aujourd'hui, ce qui n'était pas le cas des implants de première génération, les complications type cataractes précoces sont extrêmement rares, mais peuvent exister. Après, comme dans toute chirurgie, vous avez des risques infectieux, qui sont rarissimes aussi, mais qui existent. On ne peut pas le nier. Il peut y avoir dans quelques cas, mais archi-exceptionnels, des baisses de la densité cellulaire au niveau des cellules de la cornée, mais aujourd'hui, ça n'existe pas. quasiment plus avec les implants qu'on utilise. Je ne vois pas trop d'autres inconvénients. Je ne vois pas grand-chose d'autre.

  • Speaker #0

    Vous parlez un petit peu de ces inconvénients, ce qui prouve qu'on a quand même un retour d'expérience sur cette technique chirurgicale. Ce que je voulais savoir, c'est depuis combien de temps ça existe et de quelle manière c'est répandu, puisque vous venez de l'évoquer, c'est une technique qui est peut-être moins... moins connu que le laser en France, mais ça commence à évoluer. Mais pour autant, elle existe certainement depuis quelques années pour que vous ayez ce retour d'expérience.

  • Speaker #1

    Les implants phaques sont pratiqués de plus en plus régulièrement depuis les années 92-93. Je pense que ma première intervention était en 93 ou en 94, je crois, ou en 95. J'ai commencé vraiment au tout début de l'aventure. Il y a eu des catastrophes au niveau des implants phaques, parce que, comme toujours, il y a des gens qui sortent des implants farfelus. Et les implants, pendant toute une époque, ont été placés devant l'iris, donc quasiment au contact de la cornée, et il y a eu des gros problèmes avec le temps de perte cellulaire au niveau de la cornée et qui ont nécessité des grèves de cornée. Mais l'implant que j'utilise, qui est un implant fabriqué aux Etats-Unis, d'une société qui s'appelle la société Star, dont le premier implant a été posé en 1993, est une société dont l'implant a montré... Vraiment sa sécurité. Alors il a évolué dans le temps, il n'a évolué pas dans le matériau, le matériau n'a quasiment pas évolué. Donc on a un recul de plus de 30 ans sur le matériau utilisé. Et aujourd'hui, on a pratiquement 4 millions de gens dans le monde qui sont porteurs de cet implant phaque de cette société. Aujourd'hui, il existe pratiquement plus que deux implants phaques. Il existe cet implant phaque de cette société américaine, STAR, et un implant FAC qui existe depuis... peut-être 5 ans ou 7 ans, qui est un implant d'une société indienne qui est un ersatz de cet implant FAC. C'est aussi un implant qu'on met derrière l'iris contre le cristallin. Et le matériau est différent et on n'a pas du tout le background, le recul qu'on a avec l'implant phaque ICL puisque l'implant phaque de référence que j'utilise, on a des centaines de publications internationales et je vous dis, on a près de 4 millions de gens dans le monde qui ont été opérés. Donc aujourd'hui, Merci. C'est une procédure sur laquelle on a un énorme recul. Il n'y a pas beaucoup de chirurgie dans le monde, quel que soit l'organe, sur lequel on fait pratiquement la même chose depuis 30 ans. Donc c'est plutôt rassurant, ça veut dire qu'a priori ça marche quand même. La croissance est très importante, on a pratiquement 20%, 25% de croissance annuelle du nombre d'implants fac posés dans le monde. En France, ça reste... On va dire pas confidentiel, ça augmente quand même maintenant beaucoup, mais on a mis, par exemple, en 2023, je crois, il y avait à peu près 2500 implants phaques qui ont été posés en France, ce qui n'est pas énorme. Mais globalement, 60% du marché des implants phaque se fait sur le continent asiatique, et je crois que c'est à peu près 34% sur la Chine. Et 17% du reste du marché se fait aux Etats-Unis, et le reste se fait dans les pays comme... L'Inde, le Brésil, Japon, Allemagne, Angleterre, France, Italie. Le monde entier pose des implants FAC aujourd'hui. J'ai vu des centres en Chine où ils en posent plus de 150 par jour. C'est quelque chose sur lequel on a un énorme recul, donc une sécurité qui est exceptionnelle.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, docteur Lévy. Alors, comme nous avons l'habitude de le faire dans ce podcast, je vais tenter une synthèse de notre échange. L'implant FAC, c'est une lentille que l'on rajoute dans l'œil en général pour compenser une forte amétropie. C'est une technique qui est principalement destinée aux patients qui ne peuvent pas bénéficier d'une chirurgie laser cornéenne, soit parce que la cornée est trop fine, ou alors en raison d'une myopie qui est très élevée, ou encore parce qu'il y a d'autres contre-indications relatives à la santé oculaire des patients. Parmi les avantages de cette chirurgie par implant phaque, On note notamment le fait de récupérer une très bonne qualité de vision, le fait également de préserver la structure de l'œil puisqu'on ne modifie pas la cornée et on va également éviter les cas de sécheresse oculaire qui sont assez courants avec la chirurgie laser. Mais c'est aussi une technique qui va être rassurante pour les patients car c'est une technique réversible, c'est-à-dire que l'implant peut être remplacé, l'implant peut également être retiré. Parmi les inconvénients, alors il n'y en a pas beaucoup vous l'avez dit, Mais le principal inconvénient, c'est l'inconvénient du budget, puisque c'est une technique qui est plus chère que la chirurgie laser, notamment par le fait qu'elle ne soit pas remboursée par la Sécurité sociale. Alors, concernant l'acte chirurgical, en lui-même, c'est un acte qui est relativement rapide. Vous l'avez dit, entre 15 et 20 minutes par œil. Il s'agit donc d'inciser puis d'introduire une lentille entre l'iris et le cristallin. L'examen préopératoire, vous l'avez également souligné, c'est une étape qui est... particulièrement importante, voire l'étape la plus importante, puisqu'elle va permettre de valider l'éligibilité du patient, de bien définir quel est son défaut réfractif, et évidemment de choisir l'implant qui est le mieux adapté, tout ça pour garantir le succès de l'opération. Enfin, cette technique chirurgicale de l'implant FAC, vous l'avez dit, existe depuis 30 ans. Aujourd'hui, c'est une technique qui est bien maîtrisée, qui est assez répandue, et c'est une technique pour laquelle les risques de complications sont rarissimes. Alors, est-ce que cette synthèse vous semble complète ? Est-ce que vous auriez des choses à ajouter ?

  • Speaker #1

    Écoutez, oui, vous m'inquiétez, vous allez devenir une concurrente, tellement vous connaissez bien l'implant phaque. Si je peux, je ferai deux petites rajouts. Vous dites que l'implant phaque est une lentille... qui va compenser une forte amétropie, c'est vrai, mais ça peut aussi compenser une faible amétropie. Il n'y a pas de contre-indication à opérer un patient myope de moins 1 ou moins 2, ce qui est pratiquement rien, par un implant phaque, quand il n'est pas éligible à une chirurgie par laser. Donc la plupart du temps, c'est pour des fortes myopies ou des fortes hypermétropies, mais ça peut être aussi pour un défaut minime quand il y a une contre-indication. Sur le deuxième point, Vous dites quand est-ce que c'est indiqué. Et je dirais aussi, je rajouterais simplement qu'il y a des cas, et on en a assez souvent, de patients qui sont éligibles aux deux techniques. Mais on peut penser dans certaines situations que l'implant phaque donnera un meilleur résultat. Et dans ce cas-là, l'implant FAC est une très bonne indication plutôt que le laser. Ensuite, dans les inconvénients, vous avez tout à fait raison de dire que ce n'est pas remboursé par la Sécurité sociale. mais selon les contrats, les mutuelles prennent souvent en charge. une grande partie de la dépense, peuvent prendre une partie des honoraires et du prix de l'intervention. Et il y a certains cas où j'ai réussi à obtenir des remboursements exceptionnels de la Sécurité sociale, car quand on opère des patients qui sont myopes de moins 18, moins 25, etc., on n'est pas dans la coquetterie, on est dans le réel handicap visuel. Et quand ce sont des gens qui ne supportent plus les lentilles, ce qui est souvent le cas, ils en ont mis très tôt parce que leur défaut visuel est extrêmement important. Ils ne les supportent plus à l'âge de 30, 40 ans. Ils vivraient avec des lunettes de moins 18 ou moins 20 ou moins 25. C'est l'assurance de ne pas pouvoir vivre normalement, de ne pas pouvoir conduire. Et c'est un véritable handicap physique, social, tout ce que vous voulez. Donc, il y a des cas où on a réussi à avoir des remboursements par la Sécurité sociale. Et enfin, dernier point, vous dites effectivement qu'on a un recul de 30 ans, que c'est très bien maîtrisé. Et l'avenir est tout à fait enthousiasmant. puisque vous savez que nous vivons une époque qui est une époque d'épidémie mondiale de la myopie. Bientôt, dans les années 2050, on aura probablement plus de 50% de la population mondiale qui sera myope. Aujourd'hui, du fait des comportements des jeunes et des modes de vie avec les écrans, les gens sont myopes de plus en plus tôt. Plus vous êtes myope tôt, plus vous allez devenir myope fort. Et plus vous êtes myope fort, moins vous avez de chances d'être opérable au laser et plus vous avez de chances d'être opérable par un plan FAC. Donc, la croissance du marché des implants phaques est énorme et est pratiquement de 20 à 25 % dans chaque pays, chaque année actuellement. Sinon, votre synthèse était parfaite.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci beaucoup pour toutes ces précisions et surtout merci pour cette interview qui était très riche.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Fleur. Merci, c'était un plaisir.

  • Speaker #0

    Merci, docteur Lévy.

  • Speaker #1

    Bonne journée, au revoir.

  • Speaker #0

    Au revoir. Tout d'abord, un grand merci au Dr Lévy pour son partage d'expertise sur les implants phaques. Nous espérons que cet épisode vous a permis de mieux connaître cette technique chirurgicale en plein essor, de comprendre sa différence et sa complémentarité avec la chirurgie laser, mais également d'identifier tous les cas pour lesquels les implants phaques peuvent apporter de nouvelles perspectives. Pour ne pas manquer le prochain épisode, n'hésitez pas à vous abonner à Rétines et Pupilles. Sinon, retrouvez-nous sur vos applis. et plateforme de podcast. Ce podcast vous est proposé par Téo, opérateur de cabinet d'ophtalmologie partout sur le territoire. Pour plus d'infos, retrouvez-nous sur teo-med.fr Il a été conçu et réalisé par Fleur Chrétien avec l'agence UM à la post-production.

Description

Bienvenue dans Rétines et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’ophtalmologie !

Aujourd’hui nous explorons le domaine de la chirurgie par implants phaques avec le Dr Pierre Lévy, spécialisé en chirurgie réfractive.

Dans ce nouvel épisode, le Dr Lévy nous explique le principe de cette technique chirurgicale. Il nous parle des patients pour lesquels la chirurgie par implants phaques est particulièrement recommandée. Il évoque également le déroulé de l’opération, ses avantages et ses inconvénients.

Sans tarder, je laisse donc la parole au Dr Levy. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l’ophtalmologie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Rétines et Pupilles, le podcast dédié à ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'ophtalmologie. Aujourd'hui, nous explorons le domaine de la chirurgie par implant phaque avec le Dr Pierre Lévy, qui est spécialisé en chirurgie réfractive. Dans ce nouvel épisode, le Dr Lévy nous explique le principe de cette technique chirurgicale, il nous parle des patients pour lesquels la chirurgie par implants phaques est particulièrement recommandée, il évoque également le déroulé de l'opération, ses avantages, et ses inconvénients. Sans tarder, je laisse donc la parole au Dr Lévy. Je vous souhaite une bonne écoute et une bonne immersion dans le monde passionnant de l'ophtalmologie. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Rétines et Pupilles. Aujourd'hui, nous allons parler de chirurgie réfractive à l'aide d'implants phaques. Pour évoquer ce sujet, nous recevons le Dr Pierre Lévy qui exerce au Centre Implant Laser de Montpellier. et qui est notamment spécialisé dans la chirurgie réfractive par laser et implants phaques et dans la chirurgie réfractive de la cataracte. Bonjour docteur Lévy.

  • Speaker #1

    Bonjour, merci de votre invitation, ça me fait plaisir d'être avec vous ce matin.

  • Speaker #0

    Plaisir partagé. Alors peut-être avant de parler des implants phaques, est-ce que vous pourriez vous présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Écoutez, je suis ophtalmologiste depuis plus de 30 ans, je suis ancien interne et ancien chef de clinique des hôpitaux de Montpellier. Et dès mon début dans la spécialité, je me suis orienté vers la chirurgie réfractive, c'est-à-dire la chirurgie des défauts de vision, ainsi que dans la chirurgie cataracte et surtout dans l'aspect chirurgie réfractive de la cataracte. J'ai 65 ans, mon activité principale est donc la chirurgie réfractive, quelle qu'en soit la sous-spécialité, laser, implant, etc.

  • Speaker #0

    Et pourquoi avez-vous choisi de devenir ophtalmologiste ? Est-ce que c'était une vocation ou est-ce que c'était un choix de raison ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était une vocation qu'on pourrait appeler une vocation familiale, puisque mon père était ophtalmologiste et que quand j'étais jeune et qu'il opérait en urgence, par exemple les week-ends, il m'emmenait avec lui au bloc opératoire. Et c'est quelque chose qui m'a toujours séduit. Ensuite, j'ai fait des études de médecine comme tout le monde. J'ai réussi l'internat et j'ai eu la chance. Du fait de mon classement à l'internat, de pouvoir choisir la spécialité que je voulais, qui était l'ophtalmo, et je me suis engagé très vite dans la carrière d'ophtalmologiste.

  • Speaker #0

    Donc l'ophtalmologie depuis l'enfance, dirons-nous ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était une vocation, un atavisme comme on dit. Ce n'était pas un poids de raison, c'était vraiment quelque chose dont je rêvais. J'avais envie de continuer l'histoire de mon père.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, qu'est-ce qui vous motive encore à exercer ce métier ? Qu'est-ce qui vous fait vous lever chaque matin ?

  • Speaker #1

    D'abord, la médecine, c'est un métier passionnant et qui est en constante évolution. Donc, c'est quand même une grande source de motivation. On apprend tous les jours. Et puis, ma spécialité de chirurgie réfractive est une activité qui est extrêmement valorisante. On rend les gens heureux. Je ne veux pas dénigrer mes confrères ou les autres spécialités, mais quand vous faites de la cancérologie ou de la diabétologie, Vous soignez des gens, mais vous avez toujours affaire à des gens qui sont extrêmement malades. Vous ne pouvez pas forcément leur régler leurs problèmes. Là, on est un petit peu, entre guillemets, des magiciens. Ça doit certainement satisfaire une partie de mon égo. En tout cas, c'est des frissons garantis depuis 30 ans. J'ai des frissons chaque fois que je vois mes patients en post-opératoire, parce que, sauf de très rares exceptions, on rend les gens heureux, on leur améliore leur qualité de vie. Et on leur transforme la vie. Et c'est quelque chose qui est extrêmement agréable.

  • Speaker #0

    Alors, cet épisode est consacré à la chirurgie par implants phaques. Est-ce que vous pourriez déjà nous expliquer ce qu'est un implant phaques ?

  • Speaker #1

    Alors, un implant phaque, c'est une lentille qu'on va mettre dans l'œil grossièrement pour les gens qui n'y connaissent rien. Le défaut de vision que vous avez, que ce soit la myopie, plus ou moins associé à l'astigmatisme, l'hypermétropie. La presbytie sont des défauts de vision qui peuvent être corrigés par des lentilles que l'on met sur l'œil. Et là, en l'occurrence, ce n'est pas une lentille qu'on met sur l'œil, mais c'est une lentille que l'on va mettre à l'intérieur de l'œil. Donc, c'est une chirurgie qui permet de se débarrasser à la fois des lunettes et à la fois des lentilles de contact. Il faut savoir que les lentilles de contact ont été une vraie révolution il y a, je ne sais pas, 40-50 ans à peu près, et que... L'évolution des mentalités fait qu'aujourd'hui, les jeunes à 18 ans vous disent « Ah mais les lentilles, c'est horrible, j'en peux plus, il faut les mettre le matin, il faut les enlever le soir. Quand je fais du wakeboard, du foil, je risque de les perdre dans l'eau, je vais me faire opérer, etc. » C'est vraiment une chirurgie qui permet de se débarrasser définitivement ou quasiment définitivement du port de lunettes ou de lentilles. Donc, on rajoute quelque chose à l'intérieur de l'œil.

  • Speaker #0

    Il existe aussi, on le sait, d'autres types d'implants, par exemple les implants intraoculaires pour la cataracte. Est-ce que vous pourriez nous expliquer justement quelle est la différence entre ces deux types d'implants, par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, on peut parler plutôt de différence entre les deux types d'intervention. La chirurgie de la cataracte et les implants que l'on va mettre au cours de la chirurgie de la cataracte, on traite d'abord une pathologie qui est la cataracte, qui ont des gens qui ont une baisse de vision parce qu'ils ont une cataracte, c'est-à-dire un cristallin opacifié. Donc on va enlever le cristallin opacifié et on va rajouter, en fin d'intervention, une lentille qui corrigera les défauts visuels aussi du patient, qui compensera le défaut visuel lié à l'ablation du cristallin, parce que le cristallin a un pouvoir réfractif. Donc déjà, ça compense le pouvoir réfractif du cristallin. Et si le patient est mis à op, il permet trop à stigmate, présumite, aujourd'hui, on a la chance d'avoir des implants qui permettent de corriger les défauts visuels que présente le patient grâce au calcul de la puissance des implants, en plus du problème de la transparence du cristallin qu'on a réglé. La chirurgie par implant phaque, ce n'est pas du tout la même chose. Ce n'est pas une chirurgie soustractive comme la chirurgie du cristallin, parce que Dans la chirurgie de la cataracte, on enlève le cristallin. Dans la chirurgie par implant phaque, on ne corrige que le défaut de vision par une chirurgie qui est dite additive. C'est-à-dire qu'on n'enlève aucune structure, on ne fragilise pas l'œil, on ne fait que rajouter une lentille qui ne corrige que le défaut visuel que le patient présente en préopératoire.

  • Speaker #0

    Justement, vous parlez donc du défaut visuel. Dans quel cas spécifique a-t-on recours à une chirurgie par implant phaque ? Et si je devais un peu préciser ma question, c'est aussi, est-ce qu'il y a des profils de patients qui sont plus ou moins éligibles ? Est-ce qu'il y a des contraintes, des limites pour bénéficier de ce type d'opération ?

  • Speaker #1

    Alors, on va segmenter la question. Dites-moi la première chose à laquelle vous aimeriez que je réponde.

  • Speaker #0

    Alors déjà, dans quel cas on va avoir recours à cette chirurgie par un plan phaque ?

  • Speaker #1

    Il s'agit d'une chirurgie dite répractive. C'est-à-dire que ce sont des patients qui viennent pour que l'on corrige leurs défauts de vision. Donc en fait... Tout le monde connaît la chirurgie par laser. Beaucoup de gens ne connaissent pas la chirurgie par implant phaque. Donc la chirurgie par implant phaque est une chirurgie qui est, en France et dans de nombreux pays, réservée aux gens qui ne peuvent pas être opérés par laser, quand il y a une contre-indication par la chirurgie par laser, et à condition qu'il soit aussi éligible aux implants phaques. Tout le monde n'est pas éligible à un implant phaque. Il y a des caractéristiques oculaires, notamment la... taille de l'œil et la distance qu'il y a entre la cornée et le cristallin, qui sont des facteurs prépondérants pour savoir si on peut mettre ou pas un implant phaque. Donc ça, c'est la première utilisation des implants phaque, c'est la contre-indication à la chirurgie laser. La deuxième indication, c'est qu'il y a des cas où les patients sont éligibles aux deux techniques, la chirurgie par laser et la chirurgie par implant phaque, mais on pense que la chirurgie par implant phaque donnera des résultats probablement meilleurs. qui seront plus qualitatifs que la chirurgie par laser. Par exemple, quand vous avez des patients qui sont éligibles au laser, mais qui ont un œil sec, ou quand il y a un défaut visuel qui est très important, encore possible, encore traitable par laser, mais on commence à être dans les limites. On sait par exemple qu'un myope aux alentours de moins 7, moins 8, dioptrie de myopie, on va être obligé de tellement lui aplatir la cornée qu'il risque d'avoir des défauts visuels qu'on appelle des aberrations optiques. qu'on ne retrouvera pas avec des implants FAC. Et là, on peut penser légitimement qu'un implant phaque donnera un meilleur résultat que le laser. Et dans ce cas-là, même si les patients sont éligibles au laser, on peut être amené à proposer un implant phaque.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez en fait répondu en partie aussi à la deuxième question qui concernait le profil des personnes, puisque finalement, vous avez évoqué le profil des pathologies et de la santé oculaire. Est-ce que, par exemple, il y a des limites ? d'âge ou des éléments de ce style à prendre en compte ?

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il y a des limites d'âge dans la mesure où il vaut mieux opérer quelqu'un dont le défaut visuel est stabilisé. Donc, autant l'hypermétropie est un défaut visuel qui est stabilisé à ces jeunes, autant la myopie, surtout quand il s'agit d'une myopie relativement forte et qu'elle a débuté relativement tôt, et vous savez que les myopies apparaissent de plus en plus tôt aujourd'hui. du fait des modes de vie des jeunes. Tant que cette myopie n'est pas stabilisée, il ne faut pas opérer, aussi bien par laser que par implant phaque. Donc, on considère que... En dehors d'exceptions, on attend que le défaut visuel soit stabilisé. Alors quelles sont les exceptions qui peuvent nous amener à poser un implant FAC chez des gens jeunes, 18 ans, 20 ans, ce qu'il faut si possible éviter ? Ça peut être des motivations professionnelles, par exemple quelqu'un dont le rêve est de rentrer dans l'armée, dans la police, et qui ne peut pas passer les concours du fait de son handicap visuel, on sera amené à l'opérer. pour qu'il puisse réaliser son rêve professionnel, par exemple, tout en le prévenant que sa myopie risque de ne pas être stabilisée et qu'on risque de devoir le réopérer ultérieurement. Ça peut être aussi des jeunes femmes, je dis jeunes femmes parce que c'est plus fréquent que chez les hommes, des jeunes femmes qui sont assez fortes myopes, ou très fortes myopes, et qui sont intolérantes aux lentilles, et qui pour des raisons esthétiques et pratiques, ne veulent pas porter des lunettes, qui sont des lunettes avec des verres lourds, très épais, inesthétiques. On va pouvoir opérer parce qu'elles ont un handicap social. Et ça peut être aussi lié à des activités sportives, des sportifs de haut niveau de compétition. Par exemple, quelqu'un qui fait de la natation, qui est formi up et qui ne peut pas nager avec ses lentilles parce qu'il perd ses lentilles, etc. On peut être amené à l'opérer avant que son défaut soit stabilisé. Mais dans la grande majorité des cas, on essaye de ne pas opérer les gens tant que leur défaut visuel n'est pas stabilisé. Et je dirais que dans le cadre de la myopie, si on peut attendre 28-30 ans, quand le patient supporte correctement ses lentilles, j'avoue qu'aller mettre un corps étranger à l'intérieur de l'œil, je n'aime pas le faire trop jeune. Maintenant, il n'y a pas une contre-indication formelle. Si quelqu'un a une myopie stabilisée, qu'il a 25 ans, qu'il supporte ses lentilles, qu'il vous supplie de se faire opérer, je vais l'opérer. Mais si on peut attendre 28-30 ans, ça me semble être une attitude raisonnable, dans la mesure où il n'y a pas d'handicap social ou handicap sportif ou autre. Après, au niveau des limites chez les gens plus âgés, je dirais qu'il n'y a pas réellement de limite. Un formiop de 60 ans, si on veut lui mettre un implant phaque, il n'y a pas de contre-indication. Maintenant, si ce patient a déjà un début de cataracte, il faut éviter de lui mettre un implant phaque qui risque de... de faire augmenter ou de faire flamber un peu sa cataracte. Et puis, ça ne sert à rien de faire une chirurgie réfractive, qui plus est, qui est onéreuse à 60 ans, si vous pensez qu'à ce point de deux ans, vous allez l'opérer d'une cataracte. Donc, il n'y a pas de conditions prédisposantes à une future chirurgie dans un délai court. Pour moi, il n'y a pas de limite d'âge. J'ai opéré des patients de 60-65 ans avec des fortes myopies, qui n'avaient aucune cataracte et qui ont leur implant depuis 10 ans et qui s'en portent très bien.

  • Speaker #0

    Justement, vous parlez de l'intervention. Est-ce que vous pourriez nous expliquer comment ça se déroule avant, pendant et après l'intervention, quand on décide d'avoir recours à une chirurgie par un implant phaque ?

  • Speaker #1

    Avant l'intervention, je dirais que c'est le moment le plus important. En fait, le plus compliqué, le plus challenging, c'est la consultation préopératoire. Parce que c'est là où on va déterminer le défaut réfractif du patient, avec le plus de précision possible. Et on va devoir décider... de l'implant qu'on va poser et notamment de la taille de l'implant. Or, nous ne disposons pas d'appareils qui puissent, avec une précision absolue, mesurer la taille de l'espace dans lequel va se loger l'implant. Donc on utilise des mesures, on va dire, externes à l'œil, avec des tables de calcul et des logiciels qui nous permettent de simuler la taille de l'implant à poser. Mais il y a des fois des cas où on est entre deux tailles d'implant, ce n'est pas toujours facile. de déterminer quel sera le meilleur implant ou la taille optimale à poser. Et ça nécessite pas mal de réflexion, pas mal de calcul, pas mal de travail et pas mal d'examens complémentaires. Donc, j'ai pour habitude de toujours voir mes patients au moins deux fois pour répéter, refaire les mesures et avoir le plus de fiabilité possible dans le choix de l'implant qu'on va poser. Ensuite, au point de vue de l'intervention chirurgicale, je dirais que c'est une chirurgie qui est... assez légère. On peut globalement la comparer à une chirurgie par laser, c'est un tout petit peu plus lourd. Normalement, je la fais sous anesthésie locale, sauf quand j'ai des patients qui sont hyper stressés et qui veulent ne rien voir, ne rien entendre. Dans ce cas-là, on le fait sous anesthésie générale. Mais habituellement, c'est une anesthésie locale, qui est une anesthésie uniquement par colire et pommade anesthésiante ophtalmique. Il n'y a pas d'injection autour de l'œil ou dans l'œil. La chirurgie dure à peu près un quart d'heure, 20 minutes par œil. Il consiste à faire une incision dans la cornée qui fait à peu près 2,8 à 3 mm, à introduire des produits viscoélastiques dans l'œil pour que l'œil ne se vide pas. et à injecter un implant qu'on aura au préalable positionné dans une cartouche qui aura été mise dans un injecteur. Et ensuite, on nettoie les produits visqueux qu'on a mis pour garder le volume de l'œil. Et on peut éventuellement, ce que je fais moi personnellement, je préfère le faire, mais tout le monde ne le fait pas, faire une suture cornéenne par un point, un seul point de cornée, qu'on enlève quelques semaines après. J'ai affaire souvent à des gens jeunes, sportifs, et j'ai toujours un petit peu peur qu'ils puissent y avoir... des frottements oculaires ou un choc, et je pense que mettre un point de suture, ça prend 30 secondes, et c'est quand même une garantie d'avoir une incision qui est étanche. Mais globalement, il y a des gens qui ne mettent pas de point de suture, car l'incision construite est une incision auto-étanche. Donc l'intervention dure à peu près 20 minutes. Quand j'opère sous anesthésie locale, je fais souvent les deux yeux le même jour. Un œil dans une salle avec une équipe, ensuite on sort le patient, et on opère le deuxième œil dans une autre salle. Donc, on va dire qu'en gros, ça nous prend trois quarts d'heure, une heure pour les deux yeux. Le patient passe ensuite deux heures en salle de repos et rentre chez lui, avec déjà une vision qui est tout à fait correcte. Pas parfaite, bien évidemment, mais avec une vision qui lui permet d'être absolument autonome.

  • Speaker #0

    Et après l'intervention, quel est le suivi ? Comment ça se passe pour le patient une fois qu'il est sorti, qu'il a subi cette intervention chirurgicale ?

  • Speaker #1

    Avant qu'il quitte la clinique, on fait un examen rapide pour être sûr que tout aille bien, mais c'est exceptionnel qu'il y ait le moindre problème. Personnellement, je donne toujours mon numéro de téléphone portable à mes patients, parce que si jamais il y a un incident, quelque chose qui les angoisse, c'est quand même une chirurgie qui est un petit peu angoissante pour les patients. Donc je reste toujours joignable. Je revois toujours mes patients le lendemain de l'intervention, parce que je pense que c'est capital de voir les gens le lendemain de l'intervention, pour être sûr qu'il n'y ait pas de... d'augmentation de la pression intraoculaire, pour les rassurer si la vision n'est pas encore parfaite, parce que ce n'est pas un miracle, c'est une chirurgie. Donc la courbe d'évolution de la vision est très rapide dans les premières heures, mais on n'a pas une vision forcément parfaite le lendemain. Il peut y avoir des petites irritations, il peut y avoir une surface oculaire qui a été un petit peu abîmée par les produits anesthésiants, donc il peut y avoir des petits inconforts ou des gènes visuels qui existent, et c'est important de rassurer les patients. ensuite je les revois un mois après après, où je leur enlève leur point de suture. Et ensuite, c'est une visite de contrôle à peu près tous les deux ans, qui semble importante pour deux raisons. La première, pour surveiller l'implant, mais il n'y a quasiment jamais de complications. Je dirais que ce n'est pas la raison principale. La raison principale, c'est qu'on a corrigé un défaut visuel qui est le plus souvent la myopie, et que ce sont donc des yeux qui restent myopes. Les gens ne voient plus comme des myopes, mais ils ont toujours les fragilités de la myopie, et comme vous le savez, les myopies fortes. peuvent avoir des complications de type rétinienne notamment ou glaucome. Et donc, ce sont des patients qu'il faut toujours surveiller d'un point de vue ophtalmologique, même s'ils ont une vision parfaite.

  • Speaker #0

    Et est-ce que l'opération est définitive ? C'est-à-dire, on a l'implant, on l'a à vie et on est obligé de le garder quoi qu'il advienne ?

  • Speaker #1

    Alors, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, c'est une chirurgie additive. Ça veut dire que c'est une chirurgie... Le fait de mettre quelque chose sans rien enlever, ça a deux avantages. les premiers... c'est qu'on ne fragilise pas l'œil, qu'on n'amincit pas la cornée comme avec le laser. Il n'y a aucune fragilisation de l'œil. Et le deuxième avantage, c'est que c'est réversible. Donc, on peut enlever l'implant trois mois après, mais 30 ans après aussi. Et ça m'arrive très régulièrement d'enlever des implants parce que ça fait 35 ans que je fais des implants phaque et qu'il y a beaucoup de mes patients qui aujourd'hui ont une cataracte. Et donc, quand je les opère de la cataracte, j'enlève l'implant phaque que j'ai mis dans le même temps que... On va dire au premier temps de la chirurgie de la cataracte, qui consiste à enlever l'implant, et ensuite à faire une chirurgie de cataracte classique. Il faut savoir aussi que le défaut de vision est souvent évolutif quand même. Même si on opère les gens à 28-30 ans, les très fortes myopies ont toujours une possibilité d'avoir une évolution de leur myopie. Ou si on a opéré des gens très jeunes tout à l'heure, comme je vous disais, pour des raisons particulières, on est quasiment sûr qu'un jour ou l'autre, il faudra les réopérer de leur myopie. Donc là, on a deux possibilités. Parfois, on a la possibilité de faire un laser et de ne pas changer l'implant. Et c'est une option que je privilégie parce que réouvrir un œil plusieurs fois, changer l'implant, ça expose toujours à un risque supérieur d'apparition de cataractes précocement. Donc quand on peut traiter un défaut visuel qui est réapparu, en général, c'est un défaut qui n'est pas important. Donc très souvent, on peut l'opérer par laser. Maintenant, s'il y a une contre-indication absolue à toute chirurgie au laser, On a la possibilité d'enlever l'implant et de remettre un implant adapté à la vision du patient. Mais ce n'est pas quelque chose qu'on va faire trois fois, cinq fois, dix fois. On peut changer un implant une fois, mais on va s'arrêter là après.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il peut y avoir un rejet de l'implant ?

  • Speaker #1

    Non, il y a une biocompatibilité qui est parfaite à 100%. Il peut y avoir, dans de très rares cas, une petite inflammation, mais qui médicalement est traitée très rapidement. C'est exceptionnel d'ailleurs, mais il n'y a aucun rejet possible.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez quand même bien listé une bonne partie des avantages qui sont liés à cette opération, notamment par rapport à la qualité de vision que l'on va obtenir, surtout si on a... des problématiques de santé oculaire qui ne permettent pas d'avoir une chirurgie laser plus classique. Également, vous avez évoqué le fait de préserver la structure de l'œil. Est-ce qu'on pourrait évoquer les inconvénients de cette opération ?

  • Speaker #1

    Je vais juste revenir sur les avantages, parce que c'est vraiment quelque chose d'important. Donc, je vous ai dit chirurgie aditif, pas de fragilisation, réversibilité. Mais il n'y a pas que ça comme avantage. Il y a le fait qu'on ne modifie pas la forme de la cornée. comme on peut le faire avec un laser. Et quand, par exemple, vous allez opérer une myopie de moins 8 avec un laser, vous allez complètement aplatir la cornée et ça va créer des aberrations optiques qui peuvent jouer dans la qualité de vision. Ils peuvent diminuer la qualité de vision, notamment les contrastes qui sont moins bons. Il peut y avoir des petits dédoublements autour des lettres, des objets, etc. Et ça, c'est des choses qu'on ne peut pas corriger après avec des lunettes. Le fait de ne pas changer la forme de la cornée va préserver la qualité de vision. On ne va pas induire d'aberrations optiques. donc La préservation de la qualité de la vision est quelque chose qui est extrêmement important. Il y a aussi quelque chose qui est très important, c'est que la sécheresse oculaire est aggravée par la chirurgie au laser. Et les gens qui ont des yeux très secs en préopératoire, et malheureusement on l'envoie de plus en plus du fait du port des lentilles de plus en plus jeune et du fait de l'utilisation et de l'usage des téléphones et des écrans qui sont responsables de sécheresse oculaire, la chirurgie par laser va aggraver la sécheresse oculaire et peut-être une contre-indication. Quand il y a une sécheresse, ça peut être une contre-indication à une chirurgie laser, alors que la chirurgie par implant phaque ne va absolument pas, ou quasiment pas modifier la sécheresse oculaire. Donc c'est quelque chose qui est aussi extrêmement important. Et le dernier point, je dirais, un avantage aussi qui est important, c'est que la zone optique qui va être traitée par un implant est de taille beaucoup plus grande que celle traitée par un laser. Or, les gens jeunes ont souvent des pupilles qui dilatent énormément la nuit, et Quand vous avez une pupille qui dilate énormément à la nuit, le fait d'avoir une zone optique qui est plus petite que la taille de cornet qui va être exposée par la dilatation pupillaire, ça entraîne aussi des aberrations, des éblouissements nocturnes, etc. Et l'implant faisant un traitement sur une surface beaucoup plus grande est responsable d'une meilleure qualité de vision à la nuit, surtout quand on a affaire à des myopies relativement importantes. Alors les inconvénients, j'y reviens. le premier inconvénient c'est un inconvénient, on va dire, psychologique. On va commencer par le psychologique. En France, contrairement à d'autres pays, contrairement notamment au continent asiatique et aux Etats-Unis, l'implant phaque est beaucoup moins connu et les anciennes générations d'ophtalmo, c'est en train de changer, mais les anciennes générations d'ophtalmo étaient plutôt réticents par rapport à ce type de chirurgie. Donc, psychologiquement, les patients ne sont pas très au courant et première réaction, oh là là, un corps étranger dans l'œil, mais jamais, je ne veux pas, etc. Après... On arrive à les faire changer d'avis, mais globalement, psychologiquement, c'est des fois un peu difficile. Deuxièmement, financièrement, c'est quand même une intervention qui revient à peu près au double d'une intervention chirurgicale par laser, parce que ça se fait dans une clinique conventionnée, il y a un anesthésiste, il y a un implant à payer, il y a un chirurgien à payer, donc c'est beaucoup plus lourd au point de vue financier, c'est à peu près le double. Ensuite, il y a... quelques cas, mais on est à moins de 0,5% de cataractes précoces. Aujourd'hui, ce qui n'était pas le cas des implants de première génération, les complications type cataractes précoces sont extrêmement rares, mais peuvent exister. Après, comme dans toute chirurgie, vous avez des risques infectieux, qui sont rarissimes aussi, mais qui existent. On ne peut pas le nier. Il peut y avoir dans quelques cas, mais archi-exceptionnels, des baisses de la densité cellulaire au niveau des cellules de la cornée, mais aujourd'hui, ça n'existe pas. quasiment plus avec les implants qu'on utilise. Je ne vois pas trop d'autres inconvénients. Je ne vois pas grand-chose d'autre.

  • Speaker #0

    Vous parlez un petit peu de ces inconvénients, ce qui prouve qu'on a quand même un retour d'expérience sur cette technique chirurgicale. Ce que je voulais savoir, c'est depuis combien de temps ça existe et de quelle manière c'est répandu, puisque vous venez de l'évoquer, c'est une technique qui est peut-être moins... moins connu que le laser en France, mais ça commence à évoluer. Mais pour autant, elle existe certainement depuis quelques années pour que vous ayez ce retour d'expérience.

  • Speaker #1

    Les implants phaques sont pratiqués de plus en plus régulièrement depuis les années 92-93. Je pense que ma première intervention était en 93 ou en 94, je crois, ou en 95. J'ai commencé vraiment au tout début de l'aventure. Il y a eu des catastrophes au niveau des implants phaques, parce que, comme toujours, il y a des gens qui sortent des implants farfelus. Et les implants, pendant toute une époque, ont été placés devant l'iris, donc quasiment au contact de la cornée, et il y a eu des gros problèmes avec le temps de perte cellulaire au niveau de la cornée et qui ont nécessité des grèves de cornée. Mais l'implant que j'utilise, qui est un implant fabriqué aux Etats-Unis, d'une société qui s'appelle la société Star, dont le premier implant a été posé en 1993, est une société dont l'implant a montré... Vraiment sa sécurité. Alors il a évolué dans le temps, il n'a évolué pas dans le matériau, le matériau n'a quasiment pas évolué. Donc on a un recul de plus de 30 ans sur le matériau utilisé. Et aujourd'hui, on a pratiquement 4 millions de gens dans le monde qui sont porteurs de cet implant phaque de cette société. Aujourd'hui, il existe pratiquement plus que deux implants phaques. Il existe cet implant phaque de cette société américaine, STAR, et un implant FAC qui existe depuis... peut-être 5 ans ou 7 ans, qui est un implant d'une société indienne qui est un ersatz de cet implant FAC. C'est aussi un implant qu'on met derrière l'iris contre le cristallin. Et le matériau est différent et on n'a pas du tout le background, le recul qu'on a avec l'implant phaque ICL puisque l'implant phaque de référence que j'utilise, on a des centaines de publications internationales et je vous dis, on a près de 4 millions de gens dans le monde qui ont été opérés. Donc aujourd'hui, Merci. C'est une procédure sur laquelle on a un énorme recul. Il n'y a pas beaucoup de chirurgie dans le monde, quel que soit l'organe, sur lequel on fait pratiquement la même chose depuis 30 ans. Donc c'est plutôt rassurant, ça veut dire qu'a priori ça marche quand même. La croissance est très importante, on a pratiquement 20%, 25% de croissance annuelle du nombre d'implants fac posés dans le monde. En France, ça reste... On va dire pas confidentiel, ça augmente quand même maintenant beaucoup, mais on a mis, par exemple, en 2023, je crois, il y avait à peu près 2500 implants phaques qui ont été posés en France, ce qui n'est pas énorme. Mais globalement, 60% du marché des implants phaque se fait sur le continent asiatique, et je crois que c'est à peu près 34% sur la Chine. Et 17% du reste du marché se fait aux Etats-Unis, et le reste se fait dans les pays comme... L'Inde, le Brésil, Japon, Allemagne, Angleterre, France, Italie. Le monde entier pose des implants FAC aujourd'hui. J'ai vu des centres en Chine où ils en posent plus de 150 par jour. C'est quelque chose sur lequel on a un énorme recul, donc une sécurité qui est exceptionnelle.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, docteur Lévy. Alors, comme nous avons l'habitude de le faire dans ce podcast, je vais tenter une synthèse de notre échange. L'implant FAC, c'est une lentille que l'on rajoute dans l'œil en général pour compenser une forte amétropie. C'est une technique qui est principalement destinée aux patients qui ne peuvent pas bénéficier d'une chirurgie laser cornéenne, soit parce que la cornée est trop fine, ou alors en raison d'une myopie qui est très élevée, ou encore parce qu'il y a d'autres contre-indications relatives à la santé oculaire des patients. Parmi les avantages de cette chirurgie par implant phaque, On note notamment le fait de récupérer une très bonne qualité de vision, le fait également de préserver la structure de l'œil puisqu'on ne modifie pas la cornée et on va également éviter les cas de sécheresse oculaire qui sont assez courants avec la chirurgie laser. Mais c'est aussi une technique qui va être rassurante pour les patients car c'est une technique réversible, c'est-à-dire que l'implant peut être remplacé, l'implant peut également être retiré. Parmi les inconvénients, alors il n'y en a pas beaucoup vous l'avez dit, Mais le principal inconvénient, c'est l'inconvénient du budget, puisque c'est une technique qui est plus chère que la chirurgie laser, notamment par le fait qu'elle ne soit pas remboursée par la Sécurité sociale. Alors, concernant l'acte chirurgical, en lui-même, c'est un acte qui est relativement rapide. Vous l'avez dit, entre 15 et 20 minutes par œil. Il s'agit donc d'inciser puis d'introduire une lentille entre l'iris et le cristallin. L'examen préopératoire, vous l'avez également souligné, c'est une étape qui est... particulièrement importante, voire l'étape la plus importante, puisqu'elle va permettre de valider l'éligibilité du patient, de bien définir quel est son défaut réfractif, et évidemment de choisir l'implant qui est le mieux adapté, tout ça pour garantir le succès de l'opération. Enfin, cette technique chirurgicale de l'implant FAC, vous l'avez dit, existe depuis 30 ans. Aujourd'hui, c'est une technique qui est bien maîtrisée, qui est assez répandue, et c'est une technique pour laquelle les risques de complications sont rarissimes. Alors, est-ce que cette synthèse vous semble complète ? Est-ce que vous auriez des choses à ajouter ?

  • Speaker #1

    Écoutez, oui, vous m'inquiétez, vous allez devenir une concurrente, tellement vous connaissez bien l'implant phaque. Si je peux, je ferai deux petites rajouts. Vous dites que l'implant phaque est une lentille... qui va compenser une forte amétropie, c'est vrai, mais ça peut aussi compenser une faible amétropie. Il n'y a pas de contre-indication à opérer un patient myope de moins 1 ou moins 2, ce qui est pratiquement rien, par un implant phaque, quand il n'est pas éligible à une chirurgie par laser. Donc la plupart du temps, c'est pour des fortes myopies ou des fortes hypermétropies, mais ça peut être aussi pour un défaut minime quand il y a une contre-indication. Sur le deuxième point, Vous dites quand est-ce que c'est indiqué. Et je dirais aussi, je rajouterais simplement qu'il y a des cas, et on en a assez souvent, de patients qui sont éligibles aux deux techniques. Mais on peut penser dans certaines situations que l'implant phaque donnera un meilleur résultat. Et dans ce cas-là, l'implant FAC est une très bonne indication plutôt que le laser. Ensuite, dans les inconvénients, vous avez tout à fait raison de dire que ce n'est pas remboursé par la Sécurité sociale. mais selon les contrats, les mutuelles prennent souvent en charge. une grande partie de la dépense, peuvent prendre une partie des honoraires et du prix de l'intervention. Et il y a certains cas où j'ai réussi à obtenir des remboursements exceptionnels de la Sécurité sociale, car quand on opère des patients qui sont myopes de moins 18, moins 25, etc., on n'est pas dans la coquetterie, on est dans le réel handicap visuel. Et quand ce sont des gens qui ne supportent plus les lentilles, ce qui est souvent le cas, ils en ont mis très tôt parce que leur défaut visuel est extrêmement important. Ils ne les supportent plus à l'âge de 30, 40 ans. Ils vivraient avec des lunettes de moins 18 ou moins 20 ou moins 25. C'est l'assurance de ne pas pouvoir vivre normalement, de ne pas pouvoir conduire. Et c'est un véritable handicap physique, social, tout ce que vous voulez. Donc, il y a des cas où on a réussi à avoir des remboursements par la Sécurité sociale. Et enfin, dernier point, vous dites effectivement qu'on a un recul de 30 ans, que c'est très bien maîtrisé. Et l'avenir est tout à fait enthousiasmant. puisque vous savez que nous vivons une époque qui est une époque d'épidémie mondiale de la myopie. Bientôt, dans les années 2050, on aura probablement plus de 50% de la population mondiale qui sera myope. Aujourd'hui, du fait des comportements des jeunes et des modes de vie avec les écrans, les gens sont myopes de plus en plus tôt. Plus vous êtes myope tôt, plus vous allez devenir myope fort. Et plus vous êtes myope fort, moins vous avez de chances d'être opérable au laser et plus vous avez de chances d'être opérable par un plan FAC. Donc, la croissance du marché des implants phaques est énorme et est pratiquement de 20 à 25 % dans chaque pays, chaque année actuellement. Sinon, votre synthèse était parfaite.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci beaucoup pour toutes ces précisions et surtout merci pour cette interview qui était très riche.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Fleur. Merci, c'était un plaisir.

  • Speaker #0

    Merci, docteur Lévy.

  • Speaker #1

    Bonne journée, au revoir.

  • Speaker #0

    Au revoir. Tout d'abord, un grand merci au Dr Lévy pour son partage d'expertise sur les implants phaques. Nous espérons que cet épisode vous a permis de mieux connaître cette technique chirurgicale en plein essor, de comprendre sa différence et sa complémentarité avec la chirurgie laser, mais également d'identifier tous les cas pour lesquels les implants phaques peuvent apporter de nouvelles perspectives. Pour ne pas manquer le prochain épisode, n'hésitez pas à vous abonner à Rétines et Pupilles. Sinon, retrouvez-nous sur vos applis. et plateforme de podcast. Ce podcast vous est proposé par Téo, opérateur de cabinet d'ophtalmologie partout sur le territoire. Pour plus d'infos, retrouvez-nous sur teo-med.fr Il a été conçu et réalisé par Fleur Chrétien avec l'agence UM à la post-production.

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