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Retour au réel

En finir avec la religion molasse et poisseuse - Entretien avec Raphaël Pomey

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53min |28/06/2024
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53min |28/06/2024
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Description

"Pour en finir avec la religion mollasse et poisseuse" - Un entretien philosophique percutant sur la foi et la société


Dans ce nouvel épisode du podcast philosophique, développement personnel et cohérence, "Le Retour au réel", Victor Aubert reçoit Raphaël Pomey, philosophe, journaliste et écrivain suisse de renom.


Raphaël Pomey est né dans une famille protestant, convertit au catholicisme, il est marié, père de deux enfants, et dirige aujourd'hui le média Le Peuple : https://lepeuple.ch


Ensemble, ils plongent dans une discussion sans concession sur la philosophie catholique, la virilité spirituelle et l'authenticité religieuse dans notre société moderne.


Thèmes abordés dans ce podcast sur la pensée critique :


  • Le parcours spirituel de Raphaël Pomey : du protestantisme au catholicisme traditionnel

  • Critique de l'Église contemporaine et ses dérives : vers une philosophie et religion plus authentique

  • L'importance d'une spiritualité forte et engagée dans la philosophie moderne

  • Réflexions sur le catholicisme traditionnel et son rôle dans les débats philosophiques actuels

  • Analyse de la politique française à travers un prisme de philosophie et éthique

  • La place du sport et de l'esthétisme dans une vie spirituelle équilibrée : philosophie et culture du corps

  • Philosophie et littérature catholique


Cet épisode offre des réflexions sur la religion, la culture et la société, nourries par les pensées de grands auteurs catholiques. Victor Aubert et Raphaël Pomey explorent comment vivre sa foi de manière cohérente et engagée dans le monde contemporain, tout en questionnant les valeurs et les pratiques religieuses actuelles.


Un podcast essentiel pour ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension de la philosophie catholique, de l'éthique et de la spiritualité dans un contexte moderne. Que vous soyez croyant, agnostique ou simplement intéressé par la philosophie et société, cet épisode vous offrira matière à réflexion et à discussion.


Retrouvez ici la chaine Youtube du podcast Le Peuple :

https://www.youtube.com/@lepeuplemedias


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Retour au Réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. J'ai la joie aujourd'hui d'accueillir Raphaël Pommet. Je suis très heureux de te recevoir aujourd'hui sur mon podcast, Raphaël. Bonjour.

  • Speaker #1

    Salut Victor, merci beaucoup de me recevoir.

  • Speaker #0

    On va aujourd'hui parler de religion, de virilité, d'être au monde, de qu'a-t-elle belle, de frites sur les pizzas pendant toute une petite heure. Et chers auditeurs, vous allez pouvoir savourer l'accent suisse. Raphaël tient un podcast qui s'intitule Le Peuple, qui est aussi un média. J'ai rencontré Raphaël Paumet il y a trois ans dans les colonnes du journal Élément, puis sur le podcast Méridien Zéro. Je t'ai invité à l'Academia Christiana la première fois en 2021. Tu avais écrit à l'époque un livre qui s'intitule Danser l'effondrement qui dénonce un petit peu, sur un ton léger et aussi un peu piquant, toutes les aberrations contemporaines en matière de pastoral et de liturgie promues à la fois par les pasteurs protestants, mais aussi par les prêtres catholiques. et j'ai l'impression un petit peu que tes chroniques, tes analyses se situent souvent à la fois sur le spectre de la religion, de l'éthique, mais aussi une dimension esthétique. Alors est-ce que dans un premier temps, tu pourrais nous parler un petit peu de ton parcours ? Tu viens du protestantisme, tu es aujourd'hui catholique. Quels ont été les grands éléments qui ont été marquants dans ce cheminement ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi j'ai grandi à Valorbe, près de la frontière française. disons près de Pontarlier, pour faire simple. Et puis, c'est des régions où sont présentes de nombreuses églises évangéliques, notamment. Et donc c'était un peu l'environnement dominant autour de moi. Moi je viens d'une famille mixte, ce qui est assez fréquent en Suisse, donc avec un père protestant et une mère catholique. J'ai fréquenté toutes ces communautés, y compris la communauté catholique, mais celle que j'ai le plus fréquentée quand j'étais enfant, c'était l'armée du salut. Et puis je garde une certaine amitié d'ailleurs, et un certain respect pour l'armée du salut, pour sa présence, son côté intransigeant. Et puis j'ai grandi dans ce monde-là, vers 14-15 ans, un peu comme tous les gamins des années 90. Il y a eu le punk, la rébellion était encore possible à cet âge-là. C'est-à-dire que la rébellion n'était pas encore devenue la norme. Et donc là, j'ai un peu tout abandonné. Donc, formellement, je n'ai pas été baptisé. Quand j'étais gamin, j'ai fait des préparations au baptême. On va dire qu'elles n'ont pas abouti. Et puis, après toujours en étant quand même pas mal révolté, j'ai commencé à... J'ai fait philo, je suis philosophe de formation. et durant tout ce parcours la question religieuse m'a jamais abandonné donc j'ai aussi fait sciences des religions à l'Uni, j'ai suivi toutes ces choses là et puis de fil en aiguille je suis revenu au catholicisme donc à l'âge de 26 ans quand même et j'y suis revenu je dirais même essentiellement par esthétique puisque je devais choisir entre plusieurs communautés dont je me sentais proche à certains égards et c'est vraiment l'esthétique qui m'a qui m'a fait me décider en faveur du catholicisme, je trouvais que le... Oui, je trouvais qu'il y avait... En fait, c'est un peu con, mais dans ma famille, il y avait des enterrements catholiques et protestants. Et les enterrements protestants, tu avais toujours un vague sandwich avec un peu de jambon, du beurre et de la moutarde. Enfin, c'est plus sobre. Alors qu'un enterrement catholique, tout le monde se déchire. Il y a du jambon cru. Donc, ça intégrait un peu plus mes grandes préoccupations de l'existence.

  • Speaker #0

    Et alors, qu'est-ce que tu gardes de ton éducation protestante comme on pourrait dire chose qui semble quand même néanmoins des valeurs louables,

  • Speaker #1

    nobles que tu as reçues un petit peu du côté protestant de ta famille en fait j'ai une grande admiration pour ma famille protestante ma grand-mère que j'ai perdue l'année passée si je ne dis pas de conneries il y a deux ans le temps passe vite était pour moi un modèle c'est un modèle de rigueur, c'est un modèle de tenue aussi Des gens qui ne se plaignaient pas, des gens qui étaient à l'heure, des gens qui... Ouais, une éthique du travail aussi. Donc ouais, il y a énormément de choses. une certaine pudeur aussi malgré tout donc oui il y a de nombreuses choses que je tiens de mon côté protestant et que vraiment je n'ai pas renié en devenant catholique alors après quand je tiens ce genre de discours c'est clair qu'on va dire c'est bien il est parfaitement occuménique qu'est-ce qu'il fait chez des tradis mais en fait c'est pas ça c'est à dire que il y a de nombreuses valeurs, je cultive un sens de l'amitié avec le monde protestant et le monde évangélique, et je n'ai jamais eu envie de diviser là où il faut créer l'unité. Après, je suis catholique pour des raisons de foi, pour des raisons liturgiques aussi, mais il y a une simplicité, et même sur le plan culinaire, parce que c'est quand même important dans ma vie. Par exemple, on ne mange pas les mêmes desserts selon qu'on est catholique ou protestant. Les desserts catholiques sont mous, ils tombent, etc. Chez les protestants, c'est un peu exigeant. C'est un peu des trucs où on casse des noix. tu vois, on fout pas trop de sucre sans ça c'est trop facile donc ouais, il y a une certaine exigence pour le monde protestant que j'aime bien et du coup,

  • Speaker #0

    à part les desserts en entrant dans l'église catholique, est-ce qu'il y a d'autres choses qui t'ont un peu déçu ?

  • Speaker #1

    en fait, j'ai pas été, c'est pas comme si j'étais si j'avais l'ardeur du nouveau converti qui découvre plutôt le vide et qui se dit, mais mon dieu dans quoi je suis entré c'est pas comme ça que ça a procédé donc bon moi j'ai demandé le baptême donc c'était dans le cadre de mon mariage mais c'est pas comme si je suis devenu extrêmement pratiquant juste derrière c'était plus des raisons formelles que les choses soient bien faites disons et puis donc je me suis assez rapidement retrouvé face à quand même une structure finalement qui était peu exigeante et qui était euh Faites de pas mal de conventions. Je me souviens encore, quand on a fait le baptême de mon premier gamin, les gens qui savaient parler catholique, si tu veux, qui te lâchaient des monsieur l'abbé, des choses comme ça, en fait, c'était les Français qu'on avait en Suisse. Mais nous, on ne sait pas faire ça. Et donc, ce qui m'a plu... D'abord, j'ai été quand même plutôt séduit par... Quand on est dans le monde évangélique, souvent on se retrouve à prier dans des garages. Donc tout à coup, tu as quand même une église avec un toit qui est un peu élevé. Enfin, c'est joli. Et déjà à cette échelle, il y avait quand même plus de fastes que dans ce que j'avais connu jusque-là. En revanche, avec le temps, les choses sont un peu fissurées, avec notamment l'entrée très forte de la politique dans l'église. c'est-à-dire qu'on a eu une campagne, par exemple, il y a quelques années, pour des multinationales responsables en Suisse. Que les multinationales soient responsables et ne pillent pas la moitié de la planète, dans un certain sens, ce n'est pas quelque chose qui m'est fondamentalement hostile, sauf qu'on se retrouvait, pour rentrer dans l'église, on devait passer devant une banderole où c'était marqué Multinationales, je vote oui quelque chose comme ça. Et puis il se trouve que dans ma communauté, il y a des gens qui avaient des entreprises, des gens qui allaient voter, non, voilà, et qu'ils avaient le choix, ils avaient un droit démocratique en Suisse, puisqu'on a une démocratie directe, à dire qu'ils ne voulaient pas ce système, enfin ils ne voulaient pas cette loi. Or ces gens, pour aller prier tous les dimanches, devaient marcher sous les fourches codines en s'associant à des objets politiques avec lesquels ils étaient en désaccord. Et je trouvais que cet engagement très fort de l'Église sur des enjeux... qui était en tout cas discutable, qui n'était pas au cœur de la foi, je trouve qu'il était très fort, alors que sur des enjeux moraux, par exemple, où là, normalement, il n'y a pas de discussion, on était beaucoup plus prudent. Et peu à peu, effectivement, j'ai été déçu de voir qu'on avait une église qui voulait essentiellement aller dans l'air du temps, avec le courant. et j'y ai vu peu à peu une forme de stérilité qui vient je pense de sa volonté de devancer toujours les évolutions sociétales c'est-à-dire que comme les églises sont subventionnées sauf leur argent de l'État en fait le catholicisme est une église d'État dans ma région et bien j'ai eu le sentiment qu'effectivement pour ne pas se prendre une... Un objet politique, combien de temps on devra continuer à financer une entreprise rétrograde où les femmes ne peuvent pas exercer comme prêtres, ce genre de choses, on a toujours voulu montrer que non, non, c'est parce qu'on croit qu'on est autant, voire plus progressiste que vous. Et puis moi qui ne le suis pas, progressiste, peu à peu ça a commencé à me fatiguer. je dirais que c'est là où peu à peu il y a eu chez moi le sentiment qu'il fallait trouver une expression de la foi qui me mettait un peu à l'abri du temporel et c'est vrai que ce que j'ai trouvé de mieux de ce point de vue c'est quand même la tradition moi

  • Speaker #0

    je me souviens que la première fois que je t'avais écouté le chroniqueur avec qui tu étais en entretien, te demandait justement ce que tu pensais des tradis. À l'époque, tu avais un a priori, je crois, un petit peu négatif. Il me semble que tu évoquais un peu le côté très BCBG qu'il peut y avoir chez les cathos tradis, avec les serre-têtes, les jupes à carreaux, etc. Je ne sais pas comment est-ce que tu as découvert vraiment la tradition. Moi, j'avais lu et on avait parlé de... tu avais découvert l'abbaye du Barou, comment s'est faite pour toi un petit peu cette rencontre avec à la fois le monde tradi et le Baroux en particulier ? Est-ce que ça a changé quelque chose dans ton rapport, on va dire, à... à cette notion un peu de tradition dans l'église.

  • Speaker #1

    Bon, quand même, les serre-têtes et les jupes à carreaux, je trouve ça plutôt joli. Pas non plus... Non, en fait, je trouve ça plutôt charmant. D'ailleurs, c'est un truc que j'aime bien quand je viens à l'Academia, c'est que les gens sont charmants. Autant les garçons que les filles, j'entends. Les gens présentent bien, ils sont différents. C'est quelque chose à quoi je suis très sensible. D'autant plus que moi, je suis quand même un paysan. enfin je vis à la campagne j'ai grandi à la campagne, j'ai grandi en gardant les vaches donc c'est plus que le côté guindé, le côté BCBG etc là où il y avait un choc des cultures pour moi c'est qu'en fait le monde de la tradition en Suisse est quand même très français en fait c'est beaucoup des Oui, c'est beaucoup des familles françaises. Et donc, c'est vrai que là, je me sens très rural. Alors aujourd'hui, un peu moins, parce qu'avec le boulot que je fais, avec la visibilité que j'ai, ce côté un peu de... C'est un peu présomptueux, mais le côté leader d'opinion miniature, disons que je suis aujourd'hui plutôt surpris, en fait, souvent de représenter quelque chose. Moi, je me sens toujours comme un paysan. Et puis, d'ailleurs, je ne m'en porte pas plus mal. Mais c'est vrai que de voir, d'un coup, dans ces milieux où tu as des gens qui sont habillés comme dans un ballet en Autriche en 1913, de voir que ces gens ont très envie de voir ce que je vais leur dire sur tel ou tel sujet, ça m'impressionne toujours. Donc, voilà, le rapport à la tradition, à la sociologie qui a un petit peu évolué. Maintenant, par rapport au Baro, il se trouve que c'est venu d'abord par la politique. Certains politiciens m'ont mis en relation avec des personnes qui étaient à l'origine du combat pour la tradition dans les années 70. Et puis, le Barou rayonne pas mal en Suisse. Ça, c'est peut-être un truc qu'on ne sait pas beaucoup. Mais par exemple, là, j'ai un ami très, très proche qui m'a donné beaucoup de coups de main avec mon journal qui va y entrer au Barou. il y a quand même des liens il y a eu pas mal de conférences qui ont été données à Lausanne dans les années 70 évidemment Mgr Lefebvre était quand même toujours un peu dans les 16 mètres dans les années notamment 70 il était dans la région ça créait des liens alors après l'histoire a été douloureuse il y a eu des déchirements il y a eu des gens qui ont regretté qu'effectivement le Barousse se rallie il y a eu toute cette histoire qui finalement intéressent assez peu notre génération, mais il y a toujours eu des liens entre la Suisse et ce coin de Provence. Bon, par ailleurs, ce n'est pas si loin. Moi, je déteste conduire, donc je n'y vais pas en bagnole, mais ce n'est pas non plus à des années-lumières pour aller au Barou. Et puis bon, quand j'y suis allé la première fois, j'étais un peu impressionné. Je ne savais pas comment me tenir. En plus, j'avais une pratique quand même assez limitée de la messe traditionnelle. Et en fait, ça a été un choc de trouver... C'était un choc esthétique. Ça n'a pas été très agréable les premiers jours pour moi au Barou. Je dors très très mal les premiers jours. J'ai l'impression qu'il va toujours m'arriver une saloperie pendant la nuit. Il y a un truc où je me sens un peu pressé. Et puis, il y a toujours un moment de déclic au milieu de ma retraite. Et puis, je suis chez moi. Un truc qui m'avait frappé quand j'y suis allé, c'est qu'il y a un frère, le frère Etienne, qui est le responsable de la boulangerie. qui est un peu un combattant de la première heure. Et puis, on me le fait rencontrer tout de suite quand j'avais au barreau. Et moi, je lui dis, écoutez, vous savez, moi, je ne sais pas me tenir. Je n'ai pas les usages. Je pense que je vais faire une connerie. Je vais faire une connerie toutes les deux secondes. Et là, le frère Etienne me prend les deux, me prend les avant-bras tout calmement. Puis il me dit, mais relaxe, vous êtes ici dans votre famille. Puis ça a été, enfin, c'est trois mots, mais pour moi, ça a été... Ben oui, c'était ma famille. J'ai découvert une famille. Puis j'ai aussi découvert un patrimoine littéraire. Ça, ça a aussi été très important. Je me suis senti... J'ai reçu, je crois, deux cartons de bouquins quand j'y suis allé la première fois. Et puis, je me suis senti dépositaire d'un héritage, un héritage littéraire avec les auteurs qui sont un peu au cœur de notre famille de pensée. et qui sont d'ailleurs sur une fresque au Barou puisqu'on voit Peggy Saint-Exupéry il y a tout au Thibon il y a toutes ces grandes figures qui nous sont chères

  • Speaker #0

    Alors justement tu parles de littérature c'est quoi un petit peu pour toi les grands auteurs qui ont compté dans ton parcours ?

  • Speaker #1

    Celui qui a été vraiment l'électrochoc ça a été Chesterton pour la joie parce que je trouvais chez Chesterton un catholicisme bon déjà un catholicisme de combat mais un catholicisme de combat dans la joie c'est à dire que Chesterton un des principaux obstacles à sa canonisation ça serait qu'il faisait 150 kilos qu'il picolait tout le temps il ne se maîtrisait pas et je trouve ça déjà assez sympathique Donc oui, il y a eu Chesterton pour ce côté, déjà cette nostalgie du Moyen-Âge, une certaine défiance vis-à-vis de la technique, et puis un idéal de catholicisme un peu chaleureux, un catholicisme un peu houblonné. Donc il y a eu Chesterton qui a été le grand choc, il y a eu Bernanos qui est très important dans ma vie. Et puis, peu à peu, j'ai redécouvert Saint-Exupéry, qui a une image malheureusement très éloignée de ce qu'il était réellement. C'est-à-dire qu'on en fait en gros un auteur pour gamins, un auteur niais, etc. Alors que Saint-Exupéry, c'est tout l'inverse. Par exemple, on va trouver dans à peu près n'importe quel petit journal pour fillettes de 13 ans s'aimer, se regarder dans la même direction, ce genre de trucs-là. Alors que... Saint-Exupéry, quand il écrit là-dessus, il parle des camarades qui sont unis vers un but commun qui les dépasse. C'est quelque chose même d'assez aristotélicien, dans le fond. Donc, ce n'est pas un auteur niais. Citadel, c'est tout sauf niais. Il y a la redécouverte de ces auteurs-là dans la compréhension, disons, de la farce, de ce que j'ai envie d'appeler l'empire du mou dans lequel on vit. Je pense que Philippe Muray est aussi un auteur qui a été très important, enfin qui le reste très important dans ma vie. Et puis, il y en a tellement que c'est difficile, mais je dirais Bernanos, oui, je dirais Bern...

  • Speaker #0

    la liberté pour quoi faire la France contre les robots ça a été quelque chose de fondamental pour moi Raphaël on te voit souvent sur les réseaux sociaux pousser de la fonte quelle place joue le sport dans ta vie ?

  • Speaker #1

    il m'est arrivé quelques saloperies quand j'étais gamin ce qui fait que j'ai dû me reconstruire en gros j'ai dû redevenir un homme Enfin, j'ai dû devenir un homme un peu plus tôt. Et puis, la musculation, disons la fonte, l'effort, de ce point de vue-là, ça a quand même été quelque chose d'extrêmement précieux. Et puis bon, par ailleurs, j'étais de constitution assez malingre et c'était un peu compliqué quand je faisais du basket, de me faire bouger dans tous les sens. Et donc j'ai découvert la fonte quand j'avais 20 ans, enfin un peu comme tous les gamins aujourd'hui. Aujourd'hui, il me semble que n'importe quel gamin fait de la muscu, c'est assez étonnant. Mais j'ai eu un parcours assez classique de ce point de vue-là jusqu'au moment où ma femme a été enceinte de mon premier enfant. Et puis là, je n'avais plus le courage de passer 3 heures par jour à la muscu et je voulais tout bêtement m'entraîner chez moi. Et puis à ce moment-là, on avait... J'ai découvert cet outil, surtout dans des vidéos de préparation au combat libre, cet outil qu'on appelle les kettlebells. Je me suis dit, tiens, c'est vachement bien ce machin, je peux aller m'entraîner dehors, je n'ai pas besoin d'écouter une musique complètement dégénérée au fitness, je suis seul avec mon effort, ça m'allait bien. Et puis peu à peu, j'ai découvert qu'il existait un sport des kettlebells, un sport qui est d'origine russe. et puis c'est un mélange de force et d'endurance et en endurance j'ai toujours été bon j'avais quelques prédispositions parce que je viens d'une famille de coureurs et puis j'ai commencé à m'entraîner assez dur sur ce truc et je crois qu'à 29 ans je fais un premier titre bon c'était pas très difficile à avoir comme titre mais je fais je crois champion d'Europe amateur ou quelque chose comme ça donc moi je pratiquais une discipline qui s'appelle le long cycle qui est l'équivalent de l'épaule éjetée et donc... en altéro, et je soulevais pendant 10 minutes des poids, enfin deux kettlebells, de façon cyclique. Et puis j'ai tiré en amateur quelques années, et puis après j'ai commencé à tirer en pro, c'est-à-dire que mes kettlebells faisaient 32 kilos chacune. et je les développais à peu près 50 fois enfin au pic quand j'étais au sommet je les ai soulevés 50 fois en 10 minutes ce qui fait 3 tonnes ça fait 3 tonnes 4 en 10 minutes et puis surtout au delà du tonnage il y a la pose en fait le repos entre les reps est déjà un effort puisque tu ne peux pas les avoir à bout de bras posés sur les épaules tu dois les tenir et donc j'ai fait ce sport des kettlebells pendant une dizaine d'années avec des résultats assez corrects. J'ai fait ce qu'on appelle le Master of Sport, c'est-à-dire la ceinture noire d'après les standards russes. Et ça, c'était quand même un assez bel accomplissement. Donc ça, c'est quand j'ai fait 50 reps en 2017 au championnat du monde en Californie. Et puis, en fait, mon vrai chemin vers la foi, ça a été ça. C'est-à-dire que quand tu fais ce sport, tu... tu es prêt à mourir, à peu près comme quand tu rentres dans un ring ou quand tu pars en croisade, j'imagine. Enfin, tu es prêt à mourir. Et puis, chaque seconde aussi trouvait un sens dans ce que je faisais puisque, évidemment, comme l'effort durait 10 minutes, je devais gérer mon effort en fonction de la seconde dans laquelle on était dans la minute, etc. Donc, il y avait un rapport au temps qui évoluait et il y avait un rapport à… Oui, il y avait un sens de ce qu'on faisait. Tout ça m'a vraiment rapproché de la… de la foi, c'est vraiment à travers le sport que je suis devenu pratiquant. C'est-à-dire que comme j'étais prêt à mourir, comme dans une certaine mesure, j'étais déjà mort avant de monter sur la plateforme, il y avait quelque chose qui était de l'expérience mystique. Quand je dis que j'étais déjà mort, c'est que moi, ma posture avant d'entrer sur une plateforme, c'est que j'étais très agité pendant les heures qui menaient à la compétition. et puis je dirais que les 20 dernières minutes avant ma série, avant mon passage sur la plateforme, d'un coup je me sentais mort, j'avais plus aucune expression, j'avais plus rien je trouvais un calme absolu et donc c'était vraiment de l'ordre de la mystique et puis je pense qu'effectivement les jeunes catholiques aujourd'hui les garçons en particulier gagneraient à à se confronter à ça. Alors pas forcément dans ce sport-là, d'autant plus qu'il n'y a rien à y gagner, à part une épaule foutue à 40 ans. Mais oui, à chercher le dépassement. Il faut être exigeant avec soi-même. et donc bon là c'est vrai que j'ai fait 10 ans de compétition j'ai un peu les épaules en vrac mais j'essaie de pas me laisser aller je continue à m'entraîner très dur même si c'est plus vraiment dans ce sport, j'utilise encore les kettlebell mais plus vraiment comme avant je fais surtout des entraînements mélangés avec de la corde à sauter et tout ça mais mais voilà, je me maintiens.

  • Speaker #0

    Toi justement, tu parles de cette église, de cette société molle, et quand tu vois l'église, ou même on pourrait dire les églises aujourd'hui, t'envisages comment un peu l'avenir, les solutions ?

  • Speaker #1

    Alors, des solutions en termes de réforme de l'église tout entière, etc., ça j'y crois absolument pas, mais ça ne veut pas dire que je suis pessimiste, en fait je crois que la vérité, enfin le... La vérité des sociétés, c'est toujours la démographie. La démographie au sens de combien de gamins on fait, mais aussi de ce qu'on transmet. qui transmet aujourd'hui. Parfois, quand je suis un peu sévère avec certaines expressions de la foi dans le monde qu'on appelle à tort ou à raison moderniste, c'est assez rigolo parce que je reçois des messages de gens qui sont tout à fait blessés par ce que j'ai dit et qui me disent que ça les blesse d'autant plus qu'eux-mêmes ont 20 petits-enfants dont aucun n'a gardé la foi. Et je dis, bah oui, bah écoutez, on reconnaît l'arbre à ses fruits, quoi. Et effectivement, ce qu'on voit, c'est que si on veut des jeunes qui sont sains, des jeunes qui ne font pas les choses uniquement par conformisme, et qui vont tout abandonner à 16 ans, eh bien, il faut plutôt se tourner du côté de la tradition. Alors après, quand on dit la tradition, on a tendance à l'opposer à l'Église moderniste, dominante, etc. Or, ce qu'on voit, c'est que les jeunes prêtres, un peu partout, sont conservateurs. Des jeunes prêtres libéraux... ou progressistes, moi j'en connais pas enfin je sais pas, il y en a peut-être mais j'en connais pas et donc sur le long terme je pense qu'effectivement l'opposition entre rite moderne et rite extraordinaire je pense que cette opposition va s'estomper simplement parce que ce qu'on... dans le fond on a peut-être une préférence c'est le cas mais on ne va pas mourir sur cette colline là ce qui compte pour nous c'est la transmission c'est la transmission d'un héritage civilisationnel c'est la transmission de Je ne sais pas, mais ça se fait à un niveau... On voit des grands combats, on voit des grandes oppositions, alors que souvent les choses se font à un niveau très simple. Ma femme, par exemple, lit chaque soir à mes gamins, dans un bouquin dont j'ignore le nom, elle va leur lire simplement une vie de saint, tout bêtement. C'est cinq minutes dans une vie. Mais ça transmet un imaginaire qui est un peu plus élevé que... je ne sais pas, j'allais dire que l'Eurovision. Donc oui, je suis optimiste, même si je pense que ce n'est pas réformable. Enfin, c'est un peu paradoxal. Je pense qu'il y a un effondrement qui vient, je pense qu'il est inéluctable. De ce que je lis, là, on risque d'avoir encore le dernier coup de boutoir des boomers, c'est-à-dire vouloir interdire la messe traditionnelle dans l'église. Et je crois que ces gens ne réalisent pas qu'en fait, ils nous font un cadeau. parce que les gens vont dire écoutez très bien Monsieur et Dame on ne va pas aller pour autant dans vos messes à guitare mais après il faut faire attention à garder aussi une certaine prudence sur le plan humain c'est à dire que il y a des gens qui ont peu de sens liturgique ou qui doivent ménager la chèvre et le chou avec des assemblées qui demandent majoritairement parce qu'elles sont vieillissantes qui demandent majoritairement des trucs complètement innovants disons des innovations du passé et Je trouve qu'il faut veiller à garder un rapport humain avec ces gens-là. Il ne faut pas leur dire, voilà, écoutez, moi, je suis dans la vérité, vous avez tout perdu. Moi, j'essaye de veiller à ça, mais ce n'est pas facile. Surtout qu'avec les positions que j'ai, on va souvent m'assimiler à quelque chose de tout à fait extrémiste. Déjà, rien que le fait que je participe à ce podcast, certaines personnes... Enfin, je ne sais pas, si je regarde ce qui s'est passé avec David Lepay, qui s'est fait attaquer par l'IB, parce qu'il allait donner une conférence pour l'ERN. Voilà, on sait que de tendre... d'être réellement plus réaliste sur sa droite, eh bien, on sait que ça nous vaut généralement plus de soucis qu'autre chose. Mais il faut tenir le cap. Et le temps nous donnera raison. Ça, j'en suis intimement persuadé.

  • Speaker #0

    Espérons. Et du coup, quand tu regardes un peu aussi côté français, la politique, je ne sais pas, quand on est suisse, comment est-ce qu'on voit la politique française ?

  • Speaker #1

    Avec amusement. Mais bon, avec amusement, avec un espoir quand même. J'ai l'impression que, pour peu qu'on croit à la démocratie, je ne suis pas certain de croire au type de démocratie que vous avez. Mais ce qui est intéressant dans la nouvelle configuration qui est la vôtre, c'est que cet extrême centre hégémonique depuis des années, ce progressisme qui tire dans les yeux des prolos sur les ronds-points, bon, ils s'effondrent. Et donc, il y aura un retour de la politique. C'est-à-dire que vous aurez de nouveau un truc hyper polarisé entre d'un côté une gauche réellement radicale et de l'autre une droite... Je ne sais pas si elle est radicale, mais enfin, elle est authentiquement de droite, disons. Maintenant, je n'ai aucun espoir au niveau des partis. Je pense que le seul fait de vouloir être représenté par quelqu'un dans un hémicycle est quelque chose qui me... Ouais... Euh... Je pense beaucoup de mal à la professionnalisation de la politique, qui est vraiment au cœur de votre système. Donc c'est vrai que j'ai très peu d'enthousiasme. Le RN a fait un joli score, Zemmour s'effondre. Ça va être rigolo, mais je ne crois pas à ce truc-là. Je pense que le choix que vous avez fait à l'Academia, qui est finalement de suivre un projet politique par d'autres moyens, c'est-à-dire plus dans un sens communautaire, je pense que c'est comme ça qu'on transmet. Il y a une politique du haut, peut-être qu'il faut choisir le moindre mal. mais ce qui compte c'est ce qu'on transmet à notre niveau c'est transmettre un sens esthétique c'est transmettre un sens liturgique un sens de l'héritage et ça ça se fait pas non plus ça c'est un point qui est important chez moi c'est que moi j'ai la particularité d'un côté d'avoir ce discours qui est très identitaire, compatible et puis par ailleurs je suis pluraliste je veux dire moi le Ouais, le côté l'extrême droite boomer qui dit Soit tu manges du cochon, soit tu quittes la France avec des mimes avec Astérix dessus, ça me touche assez peu. Ce côté rance ne m'intéresse pas.

  • Speaker #0

    donc moi ce qui m'intéresse c'est ce qu'on transmet c'est de transmettre aussi des je crois que c'est Davila Nicolas Gomez Davila qui dit qu'éduquer c'est transmettre des répulsions naturelles je trouve que c'est assez vrai aussi par exemple si je suis dans une dans une messe où on commence à lâcher des conneries turbo progressistes et tout ça moi je sais que mes gamins ils vont se tourner vers moi avec un sourire parce qu'ils savent que ça me fait ils savent que ça me rend dingue Et puis finalement, ça me fait plutôt marrer. Et puis aussi, ça me rassure parce que finalement, mes gamins ont déjà compris que c'est de la connerie. Et je trouve que finalement, transmettre ça, c'est beaucoup plus intéressant que de dire Oui, écoute, il faut voter pour tel ou tel parti. Je préférerais des corporations à des partis. Voilà. Le système suisse, cela dit, est quand même un peu plus sain, parce qu'il résiste à la professionnalisation de la politique. Donc, dans une certaine mesure, les gens qui représentent le peuple représentent des corps de métier. ou des lobbies, des camionneurs. Et ça, je trouve que c'est assez sain. Je pense que ça évite cette paralysie, ce sentiment d'une hyper classe déconnectée que vous pouvez avoir en France. Ça nous amuse toujours d'avoir des élus, des présidents qui ne savent pas quel est le prix du ticket de métro en France, alors que chez nous, ils prennent le train, ils sont sur le même quai de gare que nous. donc il y a un côté nous on est des paysans et c'est ce qui fait que notre système tient la route il y a ce côté et puis bon c'est une démocratie qui est aussi contrebalancée par beaucoup de niveaux de pouvoir c'est à dire que la Suisse implémente on va dire le principe de subsidiarité alors que là où la France est centralisatrice centralisme qui me va quand il y a un roi, mais qui me paraît un peu plus compliqué quand il y a une ersatz de démocratie.

  • Speaker #1

    Intéressant comme regard du côté suisse, mais je sais que vous avez un modèle qui semble finalement durer, être assez paisible, mais qui est très difficile, je pense, à implanter en France, et en même temps, on est bien conscients, nous, Français, d'être dans une... dans une crise sans grande solution, mais comme tu dis, c'est effectivement un spectacle amusant. Enfin, au moins, on peut en rire plutôt que d'en pleurer.

  • Speaker #0

    Oui, on peut en rire avec une sorte de... Mais avec une distance, je veux dire... Je ne condamne pas du tout le fait qu'on s'engage dans tel ou tel parti parce que c'est celui qui correspond le mieux à nos idées, etc. Ce qui m'étonne toujours, c'est qu'on y mette tant d'espoir, qui sont forcément déçus quand on voit l'utilisation des comptes de campagne, ce genre de choses-là, parce que c'est la nature de la politique. La politique, en tout cas en France, c'est fait pour se servir, pas pour servir. Alors que nous, on a une tradition de miliciens. qui est né aussi du fait qu'on a le... Je ne sais pas, nous, on peut avoir des élus dans un conseil communal, donc dans toutes nos localités, il y a un conseil, tu peux avoir un élu qui est en habit militaire, c'est quelque chose. Je ne dis pas que c'est hyper courant, mais ce n'est pas quelque chose qui va choquer. Le jour où vous aurez dans une assemblée... je ne sais même pas quel est le niveau de pouvoir mais lorsque vous aurez un arrondissement une assemblée dans un arrondissement de Paris avec un mec qui revient de l'armée je pense que les poules ont des dents ah c'est vrai alors si on parle un peu d'enfants de famille,

  • Speaker #1

    tu as évoqué que père de famille, marié, tu as combien d'enfants actuellement ? comme je suis un moderniste j'en ai que deux et alors moi ce qui me faisait toujours rire c'est je publiais de temps en temps une fameuse photo d'une pizza avec des frites dessus et je te fais ces questions un peu sur le ton de la blague mais comment est-ce que toi tu concilierais un peu l'esthétisme avec aussi une certaine forme de détente et de second degré c'est à dire que

  • Speaker #0

    Bon alors en fait il y a quand même une histoire plus sérieuse que ça avec ce truc là, c'est que la première fois qu'on est allé, il y a deux restaurants dans la ville à côté de laquelle je vis qui servent ça, la première fois où mes gamins ont demandé ça, moi j'ai complètement pété les plombs, j'ai dit non mais c'est pas possible, je voulais pas laisser faire, puis après je crois que les gamins avaient ramené des bonnes notes et tout ça, puis j'ai dit vas-y mange ta pizza frite, et puis en fait c'est devenu, comme ils savaient qu'à chaque fois ça m'énervait un peu, c'est devenu un petit rituel. Et puis de fil en aiguille, aujourd'hui ça me manque quand ils ne se comprennent pas. Mais là où la question est un peu plus sérieuse, c'est sur la question des combats qu'il faut mener et des combats qu'il ne faut pas mener. À l'Academia, chaque année, vous faites emmerder parce que vous faites une fête bavaroise. Puis on vous dit, en gros, les nations françaises qui se déguisent comme à la fête de la bière à Munich, c'est pas sérieux, etc. Et puis justement, c'est cet esprit de sérieux qui nous fait terriblement du mal. On gagne à être un petit peu détendu, à ne pas vouloir mener tous les combats. L'exigence de pureté absolue, c'est souvent une connerie. on n'est pas obligé d'être une caricature et donc oui la pizza frite effectivement je dois avouer que j'ai goûté c'était pas si mal honnêtement c'était pas dégueulasse je commanderais pas ça pour moi mais quand ils n'arrivent pas à la finir je suis comme toujours assez content ça c'est le scoop que je te donne pour ce podcast mais surtout derrière ce qui est important c'est de rappeler que tout n'est pas combat. Et même, à la rigueur, pour qu'un combat soit efficace, un combat pour la transmission, il faut des soupapes. Les gamins doivent savoir qu'il y a des choses avec lesquelles on est complètement intransigeants, il n'y a pas de négociation possible, et puis il y a des choses où, voilà, il y a l'amusement, il y a le jeu, il y a un peu... il y a une part de provoque gentillette, des choses comme ça. mais je trouve que c'est important de pas toujours être dans ce côté... Moi, j'avais une cousine qui était entrée dans un truc qui la préparait à devenir bonne sœur, et je me souviens que tous les gars avaient l'air de tirer la gueule. À ce moment-là, je n'étais pas catholique, j'avais 18 ans, 20 ans, et tous les gars autour d'elle avaient l'air de tirer la gueule, ils avaient tous l'air de sortir d'une division SS, et je me disais, putain, c'est compliqué, quoi. et quand j'ai découvert le mantra d'I, une chose qui m'a plu c'est que les gens se marraient les gens picolaient, les gens rigolaient, les gens bouffaient de la viande enfin on vivait quoi et donc ce côté de lâcher du lest sur certaines choses qui ne sont pas centrales je pense qu'elles sont vraiment importantes donc oui sur la question esthétique Je ne sais pas, moi j'aime bien faire à manger, pour moi c'est important d'avoir l'ingrédient exact avec lequel tel ou tel plat se fait, je suis assez méticuleux sur ce plan-là, mais il y a aussi une vérité dans le relâchement. Et d'ailleurs c'est même d'ailleurs assez évangélique dans le fond, puisque l'Ecclésiaste, qui est un des livres les plus sombres qu'il soit, peut-être le plus sombre de l'Ancien Testament, voire de la Bible en général, et l'Ecclésiaste finit quand même par dire que dans tous nos jours de vanité, ce qu'il faut faire c'est de boire ton vin et manger ton pain d'un cœur joyeux, et profiter de la vie avec la femme que tu aimes, alors j'y ajoute les enfants, parce que c'est en gros... ta consolation sous le soleil c'est quelque chose comme ça, c'est Ecclesiastes 9-10 et donc Oui, il y a une vérité plus profonde derrière ce truc de pizza frites qui fait toujours... Puis bon, ça fait toujours réagir les gens, donc ça me plaît beaucoup. Alors,

  • Speaker #1

    aujourd'hui, finalement, la réalité d'un homme marié après la quarantaine, ça devient quelque chose de plus en plus rare. Je crois qu'en France, on doit être à peu près à deux couples sur trois qui divorcent, ou en tout cas dans des proportions un peu de la sorte. Comment est-ce que toi, justement, t'envisages le mariage en 2024 ? Euh...

  • Speaker #0

    et voilà avec l'acceptation des contraintes et des joies en fait c'est des questions en réalité c'est des questions que je me pose jamais vraiment beaucoup dans le sens où moi j'ai jamais perçu le mariage ou la manière dont je vis comme quelque chose de politique, c'est à dire que moi ça fait 20 ans que je suis avec la même femme on s'est rencontré on avait 20 ans il n'y a jamais ce côté on résiste,

  • Speaker #1

    on est encore marié je pense que c'est la meilleure manière de foutre son mariage en l'air non mais tu vois ce que je veux dire c'est que j'ai quand même l'impression aussi parfois que nos choix de vie traduisent quand même une manière d'être au monde et qu'en fait aujourd'hui cette manière d'être au monde elle n'est pas forcément en soi politique mais bon ça touche quand même un peu l'air de notre époque il y a quand même des même si pour le coup typiquement tu vois politiquement enfin en France je pense que 90 voire presque 100% des politiciens qui incarnent on va dire des idées conservatrices sont divorcés ouais ouais et une autre statistique intéressante c'est que tu

  • Speaker #0

    sais qu'en Suisse les gens qui nous dirigent ultimement c'est-à-dire le conseil fédéral qui est un conseil de ministre la proportion si tu mets les gamins ensemble de tous ces élus, il doit y en avoir deux pour cette Non mais voilà, ça montre aussi qu'effectivement il y a un rejet de la transmission, mais est-ce que c'est vraiment politique ou est-ce que ce n'est pas sociétal si on doit dire ? Enfin je veux dire, on fait des fêtes du divorce aujourd'hui. Aujourd'hui on doit davantage convaincre les gens, enfin moi je me souviens quand on s'est mariés avec ma femme, La plupart des choses qu'on entendait, c'est mais pourquoi vous faites ça ? Il y a deux coupes sur trois qui divorcent. Alors qu'aujourd'hui, si j'allais voir quiconque pour dire ouais, avec ma femme, ça ne va plus du tout, on va se divorcer, mais c'est super, on s'entend bien, on va faire une grande fête. D'ailleurs, on va ce week-end ensemble au salon du divorce pour vraiment faire le truc le mieux possible. On va trouver ça extrêmement responsable, génial et très enthousiasmant. Et ça, c'est vraiment la pente, enfin c'est vraiment le côté suicidaire de l'époque. Je veux dire, on a une époque. on vit une époque qui glorifie l'effondrement, la mort. Ça, vous l'avez eu en France avec l'inscription de l'avortement dans la Constitution, qui est quand même un truc complètement délirant. On en fait une valeur centrale du pays. Je pense qu'effectivement... Je pense que le mariage est une sorte de résistance de tous les jours, de ce point de vue-là, mais simplement, il ne faut pas la vivre comme telle. Il faut le vivre dans la joie, c'est-à-dire qu'il faut se dire Tiens, les gamins, ils sont au pieu, on va se servir une absinthe, voir plus l'infinité. C'est tout bête, mais il faut juste continuer à renouveler la joie. Après, il y a des choses qui, à mon avis, aident, c'est-à-dire le fait qu'un homme reste un homme, qu'il ne se laisse pas complètement aller, qu'un homme ait de l'exigence vis-à-vis de lui-même, qu'il continue à lire. Être marié aujourd'hui... En soi, ce n'est pas tant un défi parce qu'on peut se marier 50 fois si on veut. C'est le rester, c'est rester fidèle dans l'effort, rester fidèle dans les difficultés. Tout ça, oui, ça c'est la part du combat, mais moi c'est un combat que j'ai toujours mené dans la joie avec ma femme. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle me suit partout où je vais. Quand je donne une conférence, je n'aime pas quand ma femme n'est pas là. pas que j'arrive pas à le faire mais simplement le chemin que j'ai pris cette vie de combat que j'ai décidé de mener depuis 2-3 ans c'est aussi un choix de couple donc les femmes sont aussi des combattantes mais elles ont besoin d'ailleurs elles le sont plus que nous si on a déjà assisté à la naissance d'un gamin mais elles ont aussi besoin d'hommes qui fuient pas leurs responsabilités d'hommes qui n'ont pas honte qui n'ont pas honte d'être ce qu'ils sont. Et c'est très simple, mais c'est si difficile à trouver.

  • Speaker #1

    Alors, tu as lancé un média. Avant, tu étais journaliste, je crois, pour le service public suisse, c'est ça ? Est-ce que tu peux un petit peu nous en parler et me dire où est-ce que tu en aigues ? Comment tu vois un petit peu l'avenir et le développement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors effectivement, j'étais un journaliste du circuit classique. Et puis après, pendant quatre ans, j'ai été porte-parole. J'étais porte-parole de la police de Lausanne. Et ensuite, je suis revenu à mon métier. mais peu à peu, il y avait une idée qui germait en moi, et la sortie de mon bouquin a fait bouger pas mal de gens dans différents milieux, d'ailleurs autant évangéliques que... La sortie du bouquin autour duquel tu m'avais invité en 2021 a généré autour de moi une sorte de documentisme conservateur, si on doit parler comme Dreher dans le Paris bénédictin. et de fil en aiguille plusieurs milieux enfin on parle de milieux conservateurs se sont dit ouais mais quand même en Suisse il nous manque un journal et puis c'était des grandes discussions etc. et puis je me suis lancé j'avais trouvé un financement donc j'avais trouvé un business angel et je me suis dit ok bon bah voilà départ alors après je pensais que ça serait beaucoup plus facile je pensais que comme il n'y aurait rien du jour au lendemain j'allais avoir un million à gérer Non, j'exagère un peu, mais je pensais que ce serait plus facile. Et puis, en gros, on a créé un titre, donc le peuple. On l'a créé à partir de rien. Et là, ça fait quoi ? Deux ans ? Oui, bientôt deux ans et demi que je tourne. deux ans et demi, enfin trois ans que je suis sur le projet, depuis mai 2022 que je sors des éditions, à quoi s'est ajoutée une chaîne YouTube l'année passée, qui parfois marche, enfin certaines vidéos marchent assez bien, après je ne fais pas non plus la chasse aux abonnés non plus, je suis content d'avoir des gens qui s'intéressent à ce que je raconte, tant mieux s'il reste. Alors voilà, sortir un média conservateur en Suisse, en fait, c'est beaucoup plus difficile qu'en France. C'est-à-dire qu'en France, le monde conservateur, ce monde est structuré autour de choses qui se retrouvent un peu partout. Oui, il y a eu des divisions. Si on prend l'exemple du Front National, à l'époque, il y avait une division entre une aile un peu... une aile plutôt cathotradie et puis une aile qui représentait maigret qui était un peu plus païenne ça restait majoritairement les gens se reconnaissent dans un héritage on va dire post-catholique en France alors qu'en Suisse on a des conservateurs protestants qui sont plutôt libéraux on a des catholiques qui sur le plan économique sont beaucoup moins libéraux et puis il faut trouver une parole qui qui transcende un peu ça. Ensuite, il y a l'origine religieuse du truc, puis après, il y a effectivement le côté libéral avec l'émergence de ce courant un peu libéral anti-woke. Et puis de l'autre, un conservatisme qui parfois se perd dans le complotisme, des choses qui ne sont finalement pas très nourrissantes intellectuellement. et donc moi j'essaye de transcender un peu tout ça en simplement disant du bien des uns et des autres de ne pas choisir un camp même si je ne cache pas ce que je suis je ne cache pas quelle est ma sensibilité liturgique quelle est ma foi etc mais j'essaye d'avoir une parole qui est à peu près audible par tout le monde et c'est ce qui fait que mon projet reste quand même assez stable et sain financièrement depuis deux ans et demi maintenant ce qu'il faut voir c'est que le travail que je fais ce n'est pas le travail qui me nourrit Donc moi je bosse à 120-150% pour un titre qui me rapporte un salaire quand même assez marginal. Ce qui me paye c'est des travaux de communication et des choses comme ça par ailleurs. Donc l'avenir à ce titre, c'est des grandes questions actuelles en fait. Est-ce que j'ai l'énergie ? Alors il y a une part de passion, mais est-ce que j'ai l'énergie de faire ça pendant 30 ans ? C'est-à-dire de mettre autant d'énergie pour... de travailler autant pour un projet qui n'est pas mon gagne-pain, finalement. Ça pose des questions. Il y a toujours le rêve, en Suisse romande, qui est un petit marché aussi, ça c'est un autre aspect. Il y a toujours le rêve du grand média conservateur qui viendrait un peu transcender tout ça et réunir tout le monde. Et puis, ça ne marche pas tellement. Alors là, il y a peut-être une possibilité en ce moment. J'ai déjà commencé à faire quelques rencontres. donc j'explore prudemment une autre possibilité à laquelle on a souvent pensé notamment parce que des gens qui me sont proches en Suisse et qui aiment ma parole sont souvent des gens qui viennent de France et bien ça aurait été d'explorer avec différents titres français je ne sais pas, le incorrect, JDD, etc de réfléchir à un partenariat avec une sorte d'antenne en Suisse ça pose d'autres défis moi je ne sais pas pour le moment je travaille énormément j'ai du plaisir à faire ce que je fais je ne peux pas garantir que ça sera le cas pendant 30 ans mais en même temps je n'ai pas envie de laisser tomber d'une part mes abonnés parce que j'en ai quelques-uns et puis J'ai le sentiment que le courant d'idées que je représente a besoin d'une voix qui soit pondérée, qui n'insulte pas les gens, qui ait le sens de la mesure et qui ne sombre pas dans tous les délires du moment. C'est-à-dire que moi, je n'ai pas envie que le cœur de mon combat, ce soit des réflexions sur le vaccin d'il y a quatre ans. Ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est les ombres éternelles sur les collines sacrées, comme dit Davila. donc c'est plutôt de ça que j'ai envie de parler excellent,

  • Speaker #1

    écoute Raphaël il est malheureusement l'heure un petit peu de nous quitter un petit mot pour conclure notre podcast et puis j'espère qu'on aura d'autres occasions de t'écouter en France petit mot,

  • Speaker #0

    déjà je suis toujours très content de venir en France ça m'a beaucoup de gens en fait, beaucoup de jeunes en Suisse me disent ça me fait tellement plaisir de vous voir, je vous ai vu à l'Academia sur une vidéo etc donc c'est un truc qui me touche par ailleurs effectivement chez les jeunes beaucoup regardent la vidéo c'est pour ça que j'en fais même si je suis un boomer qui ne sait pas vraiment faire de montage et qui n'est pas très bon techniquement donc voilà j'espère que ça intéresse aussi en France d'avoir un regard suisse, un regard avec vraiment les deux pieds dans la terre dans la glaise je pense que c'est précieux aussi d'avoir le regard de ce qu'une démocratie à peu près directe peut apporter à un pays, aussi un regard peut-être un peu moins... déchiré, je dirais, sur les différentes dénominations chrétiennes. donc voilà, c'est quelque chose que j'aime apporter en France, maintenant j'aime la France on est quand même tourné vers la France quand on est suisse romand même nos grands auteurs nationaux ont fait un bout à Paris avant de revenir si je pense à Ramu qui est une autre figure assez forte chez certains proches du Barou et bien c'est des gens voilà c'est ce ce côté terrien moi j'ai à coeur de l'apporter en France et je me réjouis aussi beaucoup je pense que le podcast aura été mis en ligne peut-être d'ici là mais je me réjouis aussi de revenir au Barou et de trouver tous ces jeunes qui vous suivent à l'Academia que je trouve toujours admirables dans leur politesse, dans leur enthousiasme, dans leur énergie. Et puis, je suis content que vous ayez survécu aux tentatives un peu maladroites de la politique de vous faire taire l'année passée.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Raphaël. Je te dis à bientôt, on se verra effectivement cet été. Je remercie aussi tous les auditeurs du Retour au Réel. N'hésitez pas à nous faire part de vos... commentaires, de la manière dont vous avez reçu les différents podcasts, et puis n'hésitez pas aussi à aller faire un tour sur le média, le peuple, est-ce que tu peux nous rappeler un petit peu sur quelle plateforme on peut te retrouver ?

  • Speaker #0

    Alors bon, il y a un site, lepeuple.ch. Donc là, si on est en France, le mieux pour moi, c'est de faire un abonnement web. Comme ça, je n'ai pas besoin d'envoyer le journal, auquel cas je ne gagnerais absolument plus rien. Donc il y a le site. Il y a aussi possibilité de simplement... Il y a un espace blog. Mais surtout, pour des auditeurs plus jeunes, il y a une chaîne YouTube. Alors, je ne prétends pas régater avec les superstars qui vous vendent des formations à 600 balles et des coup de téléphone à 300 balles la demi-heure. Là, je pense à Thaïs. Donc, je ne prétends pas régater avec ça sur le plan technique. Par contre, je pense qu'il y a un regard différent et généralement, je crois, relativement bien articulé. Donc, ça, c'est la chaîne YouTube Le Peuple. D'ailleurs, je vais mettre un truc en ligne juste après ce... ce podcast, je vais vite regarder je ne sais même plus si ma chaîne c'est le peuple média ou le peuple, c'est at le peuple média au pluriel donc c'est une petite pastille on mettra les liens dans la description et donc là je pense que c'est effectivement la meilleure manière de me suivre pour des plus jeunes avec la possibilité de soutenir la chaîne via Tipeee

  • Speaker #1

    excellent bah écoute merci beaucoup Raphaël et chers amis du retour au réel je vous dis au revoir et à la semaine prochaine

Description

"Pour en finir avec la religion mollasse et poisseuse" - Un entretien philosophique percutant sur la foi et la société


Dans ce nouvel épisode du podcast philosophique, développement personnel et cohérence, "Le Retour au réel", Victor Aubert reçoit Raphaël Pomey, philosophe, journaliste et écrivain suisse de renom.


Raphaël Pomey est né dans une famille protestant, convertit au catholicisme, il est marié, père de deux enfants, et dirige aujourd'hui le média Le Peuple : https://lepeuple.ch


Ensemble, ils plongent dans une discussion sans concession sur la philosophie catholique, la virilité spirituelle et l'authenticité religieuse dans notre société moderne.


Thèmes abordés dans ce podcast sur la pensée critique :


  • Le parcours spirituel de Raphaël Pomey : du protestantisme au catholicisme traditionnel

  • Critique de l'Église contemporaine et ses dérives : vers une philosophie et religion plus authentique

  • L'importance d'une spiritualité forte et engagée dans la philosophie moderne

  • Réflexions sur le catholicisme traditionnel et son rôle dans les débats philosophiques actuels

  • Analyse de la politique française à travers un prisme de philosophie et éthique

  • La place du sport et de l'esthétisme dans une vie spirituelle équilibrée : philosophie et culture du corps

  • Philosophie et littérature catholique


Cet épisode offre des réflexions sur la religion, la culture et la société, nourries par les pensées de grands auteurs catholiques. Victor Aubert et Raphaël Pomey explorent comment vivre sa foi de manière cohérente et engagée dans le monde contemporain, tout en questionnant les valeurs et les pratiques religieuses actuelles.


Un podcast essentiel pour ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension de la philosophie catholique, de l'éthique et de la spiritualité dans un contexte moderne. Que vous soyez croyant, agnostique ou simplement intéressé par la philosophie et société, cet épisode vous offrira matière à réflexion et à discussion.


Retrouvez ici la chaine Youtube du podcast Le Peuple :

https://www.youtube.com/@lepeuplemedias


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Retour au Réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. J'ai la joie aujourd'hui d'accueillir Raphaël Pommet. Je suis très heureux de te recevoir aujourd'hui sur mon podcast, Raphaël. Bonjour.

  • Speaker #1

    Salut Victor, merci beaucoup de me recevoir.

  • Speaker #0

    On va aujourd'hui parler de religion, de virilité, d'être au monde, de qu'a-t-elle belle, de frites sur les pizzas pendant toute une petite heure. Et chers auditeurs, vous allez pouvoir savourer l'accent suisse. Raphaël tient un podcast qui s'intitule Le Peuple, qui est aussi un média. J'ai rencontré Raphaël Paumet il y a trois ans dans les colonnes du journal Élément, puis sur le podcast Méridien Zéro. Je t'ai invité à l'Academia Christiana la première fois en 2021. Tu avais écrit à l'époque un livre qui s'intitule Danser l'effondrement qui dénonce un petit peu, sur un ton léger et aussi un peu piquant, toutes les aberrations contemporaines en matière de pastoral et de liturgie promues à la fois par les pasteurs protestants, mais aussi par les prêtres catholiques. et j'ai l'impression un petit peu que tes chroniques, tes analyses se situent souvent à la fois sur le spectre de la religion, de l'éthique, mais aussi une dimension esthétique. Alors est-ce que dans un premier temps, tu pourrais nous parler un petit peu de ton parcours ? Tu viens du protestantisme, tu es aujourd'hui catholique. Quels ont été les grands éléments qui ont été marquants dans ce cheminement ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi j'ai grandi à Valorbe, près de la frontière française. disons près de Pontarlier, pour faire simple. Et puis, c'est des régions où sont présentes de nombreuses églises évangéliques, notamment. Et donc c'était un peu l'environnement dominant autour de moi. Moi je viens d'une famille mixte, ce qui est assez fréquent en Suisse, donc avec un père protestant et une mère catholique. J'ai fréquenté toutes ces communautés, y compris la communauté catholique, mais celle que j'ai le plus fréquentée quand j'étais enfant, c'était l'armée du salut. Et puis je garde une certaine amitié d'ailleurs, et un certain respect pour l'armée du salut, pour sa présence, son côté intransigeant. Et puis j'ai grandi dans ce monde-là, vers 14-15 ans, un peu comme tous les gamins des années 90. Il y a eu le punk, la rébellion était encore possible à cet âge-là. C'est-à-dire que la rébellion n'était pas encore devenue la norme. Et donc là, j'ai un peu tout abandonné. Donc, formellement, je n'ai pas été baptisé. Quand j'étais gamin, j'ai fait des préparations au baptême. On va dire qu'elles n'ont pas abouti. Et puis, après toujours en étant quand même pas mal révolté, j'ai commencé à... J'ai fait philo, je suis philosophe de formation. et durant tout ce parcours la question religieuse m'a jamais abandonné donc j'ai aussi fait sciences des religions à l'Uni, j'ai suivi toutes ces choses là et puis de fil en aiguille je suis revenu au catholicisme donc à l'âge de 26 ans quand même et j'y suis revenu je dirais même essentiellement par esthétique puisque je devais choisir entre plusieurs communautés dont je me sentais proche à certains égards et c'est vraiment l'esthétique qui m'a qui m'a fait me décider en faveur du catholicisme, je trouvais que le... Oui, je trouvais qu'il y avait... En fait, c'est un peu con, mais dans ma famille, il y avait des enterrements catholiques et protestants. Et les enterrements protestants, tu avais toujours un vague sandwich avec un peu de jambon, du beurre et de la moutarde. Enfin, c'est plus sobre. Alors qu'un enterrement catholique, tout le monde se déchire. Il y a du jambon cru. Donc, ça intégrait un peu plus mes grandes préoccupations de l'existence.

  • Speaker #0

    Et alors, qu'est-ce que tu gardes de ton éducation protestante comme on pourrait dire chose qui semble quand même néanmoins des valeurs louables,

  • Speaker #1

    nobles que tu as reçues un petit peu du côté protestant de ta famille en fait j'ai une grande admiration pour ma famille protestante ma grand-mère que j'ai perdue l'année passée si je ne dis pas de conneries il y a deux ans le temps passe vite était pour moi un modèle c'est un modèle de rigueur, c'est un modèle de tenue aussi Des gens qui ne se plaignaient pas, des gens qui étaient à l'heure, des gens qui... Ouais, une éthique du travail aussi. Donc ouais, il y a énormément de choses. une certaine pudeur aussi malgré tout donc oui il y a de nombreuses choses que je tiens de mon côté protestant et que vraiment je n'ai pas renié en devenant catholique alors après quand je tiens ce genre de discours c'est clair qu'on va dire c'est bien il est parfaitement occuménique qu'est-ce qu'il fait chez des tradis mais en fait c'est pas ça c'est à dire que il y a de nombreuses valeurs, je cultive un sens de l'amitié avec le monde protestant et le monde évangélique, et je n'ai jamais eu envie de diviser là où il faut créer l'unité. Après, je suis catholique pour des raisons de foi, pour des raisons liturgiques aussi, mais il y a une simplicité, et même sur le plan culinaire, parce que c'est quand même important dans ma vie. Par exemple, on ne mange pas les mêmes desserts selon qu'on est catholique ou protestant. Les desserts catholiques sont mous, ils tombent, etc. Chez les protestants, c'est un peu exigeant. C'est un peu des trucs où on casse des noix. tu vois, on fout pas trop de sucre sans ça c'est trop facile donc ouais, il y a une certaine exigence pour le monde protestant que j'aime bien et du coup,

  • Speaker #0

    à part les desserts en entrant dans l'église catholique, est-ce qu'il y a d'autres choses qui t'ont un peu déçu ?

  • Speaker #1

    en fait, j'ai pas été, c'est pas comme si j'étais si j'avais l'ardeur du nouveau converti qui découvre plutôt le vide et qui se dit, mais mon dieu dans quoi je suis entré c'est pas comme ça que ça a procédé donc bon moi j'ai demandé le baptême donc c'était dans le cadre de mon mariage mais c'est pas comme si je suis devenu extrêmement pratiquant juste derrière c'était plus des raisons formelles que les choses soient bien faites disons et puis donc je me suis assez rapidement retrouvé face à quand même une structure finalement qui était peu exigeante et qui était euh Faites de pas mal de conventions. Je me souviens encore, quand on a fait le baptême de mon premier gamin, les gens qui savaient parler catholique, si tu veux, qui te lâchaient des monsieur l'abbé, des choses comme ça, en fait, c'était les Français qu'on avait en Suisse. Mais nous, on ne sait pas faire ça. Et donc, ce qui m'a plu... D'abord, j'ai été quand même plutôt séduit par... Quand on est dans le monde évangélique, souvent on se retrouve à prier dans des garages. Donc tout à coup, tu as quand même une église avec un toit qui est un peu élevé. Enfin, c'est joli. Et déjà à cette échelle, il y avait quand même plus de fastes que dans ce que j'avais connu jusque-là. En revanche, avec le temps, les choses sont un peu fissurées, avec notamment l'entrée très forte de la politique dans l'église. c'est-à-dire qu'on a eu une campagne, par exemple, il y a quelques années, pour des multinationales responsables en Suisse. Que les multinationales soient responsables et ne pillent pas la moitié de la planète, dans un certain sens, ce n'est pas quelque chose qui m'est fondamentalement hostile, sauf qu'on se retrouvait, pour rentrer dans l'église, on devait passer devant une banderole où c'était marqué Multinationales, je vote oui quelque chose comme ça. Et puis il se trouve que dans ma communauté, il y a des gens qui avaient des entreprises, des gens qui allaient voter, non, voilà, et qu'ils avaient le choix, ils avaient un droit démocratique en Suisse, puisqu'on a une démocratie directe, à dire qu'ils ne voulaient pas ce système, enfin ils ne voulaient pas cette loi. Or ces gens, pour aller prier tous les dimanches, devaient marcher sous les fourches codines en s'associant à des objets politiques avec lesquels ils étaient en désaccord. Et je trouvais que cet engagement très fort de l'Église sur des enjeux... qui était en tout cas discutable, qui n'était pas au cœur de la foi, je trouve qu'il était très fort, alors que sur des enjeux moraux, par exemple, où là, normalement, il n'y a pas de discussion, on était beaucoup plus prudent. Et peu à peu, effectivement, j'ai été déçu de voir qu'on avait une église qui voulait essentiellement aller dans l'air du temps, avec le courant. et j'y ai vu peu à peu une forme de stérilité qui vient je pense de sa volonté de devancer toujours les évolutions sociétales c'est-à-dire que comme les églises sont subventionnées sauf leur argent de l'État en fait le catholicisme est une église d'État dans ma région et bien j'ai eu le sentiment qu'effectivement pour ne pas se prendre une... Un objet politique, combien de temps on devra continuer à financer une entreprise rétrograde où les femmes ne peuvent pas exercer comme prêtres, ce genre de choses, on a toujours voulu montrer que non, non, c'est parce qu'on croit qu'on est autant, voire plus progressiste que vous. Et puis moi qui ne le suis pas, progressiste, peu à peu ça a commencé à me fatiguer. je dirais que c'est là où peu à peu il y a eu chez moi le sentiment qu'il fallait trouver une expression de la foi qui me mettait un peu à l'abri du temporel et c'est vrai que ce que j'ai trouvé de mieux de ce point de vue c'est quand même la tradition moi

  • Speaker #0

    je me souviens que la première fois que je t'avais écouté le chroniqueur avec qui tu étais en entretien, te demandait justement ce que tu pensais des tradis. À l'époque, tu avais un a priori, je crois, un petit peu négatif. Il me semble que tu évoquais un peu le côté très BCBG qu'il peut y avoir chez les cathos tradis, avec les serre-têtes, les jupes à carreaux, etc. Je ne sais pas comment est-ce que tu as découvert vraiment la tradition. Moi, j'avais lu et on avait parlé de... tu avais découvert l'abbaye du Barou, comment s'est faite pour toi un petit peu cette rencontre avec à la fois le monde tradi et le Baroux en particulier ? Est-ce que ça a changé quelque chose dans ton rapport, on va dire, à... à cette notion un peu de tradition dans l'église.

  • Speaker #1

    Bon, quand même, les serre-têtes et les jupes à carreaux, je trouve ça plutôt joli. Pas non plus... Non, en fait, je trouve ça plutôt charmant. D'ailleurs, c'est un truc que j'aime bien quand je viens à l'Academia, c'est que les gens sont charmants. Autant les garçons que les filles, j'entends. Les gens présentent bien, ils sont différents. C'est quelque chose à quoi je suis très sensible. D'autant plus que moi, je suis quand même un paysan. enfin je vis à la campagne j'ai grandi à la campagne, j'ai grandi en gardant les vaches donc c'est plus que le côté guindé, le côté BCBG etc là où il y avait un choc des cultures pour moi c'est qu'en fait le monde de la tradition en Suisse est quand même très français en fait c'est beaucoup des Oui, c'est beaucoup des familles françaises. Et donc, c'est vrai que là, je me sens très rural. Alors aujourd'hui, un peu moins, parce qu'avec le boulot que je fais, avec la visibilité que j'ai, ce côté un peu de... C'est un peu présomptueux, mais le côté leader d'opinion miniature, disons que je suis aujourd'hui plutôt surpris, en fait, souvent de représenter quelque chose. Moi, je me sens toujours comme un paysan. Et puis, d'ailleurs, je ne m'en porte pas plus mal. Mais c'est vrai que de voir, d'un coup, dans ces milieux où tu as des gens qui sont habillés comme dans un ballet en Autriche en 1913, de voir que ces gens ont très envie de voir ce que je vais leur dire sur tel ou tel sujet, ça m'impressionne toujours. Donc, voilà, le rapport à la tradition, à la sociologie qui a un petit peu évolué. Maintenant, par rapport au Baro, il se trouve que c'est venu d'abord par la politique. Certains politiciens m'ont mis en relation avec des personnes qui étaient à l'origine du combat pour la tradition dans les années 70. Et puis, le Barou rayonne pas mal en Suisse. Ça, c'est peut-être un truc qu'on ne sait pas beaucoup. Mais par exemple, là, j'ai un ami très, très proche qui m'a donné beaucoup de coups de main avec mon journal qui va y entrer au Barou. il y a quand même des liens il y a eu pas mal de conférences qui ont été données à Lausanne dans les années 70 évidemment Mgr Lefebvre était quand même toujours un peu dans les 16 mètres dans les années notamment 70 il était dans la région ça créait des liens alors après l'histoire a été douloureuse il y a eu des déchirements il y a eu des gens qui ont regretté qu'effectivement le Barousse se rallie il y a eu toute cette histoire qui finalement intéressent assez peu notre génération, mais il y a toujours eu des liens entre la Suisse et ce coin de Provence. Bon, par ailleurs, ce n'est pas si loin. Moi, je déteste conduire, donc je n'y vais pas en bagnole, mais ce n'est pas non plus à des années-lumières pour aller au Barou. Et puis bon, quand j'y suis allé la première fois, j'étais un peu impressionné. Je ne savais pas comment me tenir. En plus, j'avais une pratique quand même assez limitée de la messe traditionnelle. Et en fait, ça a été un choc de trouver... C'était un choc esthétique. Ça n'a pas été très agréable les premiers jours pour moi au Barou. Je dors très très mal les premiers jours. J'ai l'impression qu'il va toujours m'arriver une saloperie pendant la nuit. Il y a un truc où je me sens un peu pressé. Et puis, il y a toujours un moment de déclic au milieu de ma retraite. Et puis, je suis chez moi. Un truc qui m'avait frappé quand j'y suis allé, c'est qu'il y a un frère, le frère Etienne, qui est le responsable de la boulangerie. qui est un peu un combattant de la première heure. Et puis, on me le fait rencontrer tout de suite quand j'avais au barreau. Et moi, je lui dis, écoutez, vous savez, moi, je ne sais pas me tenir. Je n'ai pas les usages. Je pense que je vais faire une connerie. Je vais faire une connerie toutes les deux secondes. Et là, le frère Etienne me prend les deux, me prend les avant-bras tout calmement. Puis il me dit, mais relaxe, vous êtes ici dans votre famille. Puis ça a été, enfin, c'est trois mots, mais pour moi, ça a été... Ben oui, c'était ma famille. J'ai découvert une famille. Puis j'ai aussi découvert un patrimoine littéraire. Ça, ça a aussi été très important. Je me suis senti... J'ai reçu, je crois, deux cartons de bouquins quand j'y suis allé la première fois. Et puis, je me suis senti dépositaire d'un héritage, un héritage littéraire avec les auteurs qui sont un peu au cœur de notre famille de pensée. et qui sont d'ailleurs sur une fresque au Barou puisqu'on voit Peggy Saint-Exupéry il y a tout au Thibon il y a toutes ces grandes figures qui nous sont chères

  • Speaker #0

    Alors justement tu parles de littérature c'est quoi un petit peu pour toi les grands auteurs qui ont compté dans ton parcours ?

  • Speaker #1

    Celui qui a été vraiment l'électrochoc ça a été Chesterton pour la joie parce que je trouvais chez Chesterton un catholicisme bon déjà un catholicisme de combat mais un catholicisme de combat dans la joie c'est à dire que Chesterton un des principaux obstacles à sa canonisation ça serait qu'il faisait 150 kilos qu'il picolait tout le temps il ne se maîtrisait pas et je trouve ça déjà assez sympathique Donc oui, il y a eu Chesterton pour ce côté, déjà cette nostalgie du Moyen-Âge, une certaine défiance vis-à-vis de la technique, et puis un idéal de catholicisme un peu chaleureux, un catholicisme un peu houblonné. Donc il y a eu Chesterton qui a été le grand choc, il y a eu Bernanos qui est très important dans ma vie. Et puis, peu à peu, j'ai redécouvert Saint-Exupéry, qui a une image malheureusement très éloignée de ce qu'il était réellement. C'est-à-dire qu'on en fait en gros un auteur pour gamins, un auteur niais, etc. Alors que Saint-Exupéry, c'est tout l'inverse. Par exemple, on va trouver dans à peu près n'importe quel petit journal pour fillettes de 13 ans s'aimer, se regarder dans la même direction, ce genre de trucs-là. Alors que... Saint-Exupéry, quand il écrit là-dessus, il parle des camarades qui sont unis vers un but commun qui les dépasse. C'est quelque chose même d'assez aristotélicien, dans le fond. Donc, ce n'est pas un auteur niais. Citadel, c'est tout sauf niais. Il y a la redécouverte de ces auteurs-là dans la compréhension, disons, de la farce, de ce que j'ai envie d'appeler l'empire du mou dans lequel on vit. Je pense que Philippe Muray est aussi un auteur qui a été très important, enfin qui le reste très important dans ma vie. Et puis, il y en a tellement que c'est difficile, mais je dirais Bernanos, oui, je dirais Bern...

  • Speaker #0

    la liberté pour quoi faire la France contre les robots ça a été quelque chose de fondamental pour moi Raphaël on te voit souvent sur les réseaux sociaux pousser de la fonte quelle place joue le sport dans ta vie ?

  • Speaker #1

    il m'est arrivé quelques saloperies quand j'étais gamin ce qui fait que j'ai dû me reconstruire en gros j'ai dû redevenir un homme Enfin, j'ai dû devenir un homme un peu plus tôt. Et puis, la musculation, disons la fonte, l'effort, de ce point de vue-là, ça a quand même été quelque chose d'extrêmement précieux. Et puis bon, par ailleurs, j'étais de constitution assez malingre et c'était un peu compliqué quand je faisais du basket, de me faire bouger dans tous les sens. Et donc j'ai découvert la fonte quand j'avais 20 ans, enfin un peu comme tous les gamins aujourd'hui. Aujourd'hui, il me semble que n'importe quel gamin fait de la muscu, c'est assez étonnant. Mais j'ai eu un parcours assez classique de ce point de vue-là jusqu'au moment où ma femme a été enceinte de mon premier enfant. Et puis là, je n'avais plus le courage de passer 3 heures par jour à la muscu et je voulais tout bêtement m'entraîner chez moi. Et puis à ce moment-là, on avait... J'ai découvert cet outil, surtout dans des vidéos de préparation au combat libre, cet outil qu'on appelle les kettlebells. Je me suis dit, tiens, c'est vachement bien ce machin, je peux aller m'entraîner dehors, je n'ai pas besoin d'écouter une musique complètement dégénérée au fitness, je suis seul avec mon effort, ça m'allait bien. Et puis peu à peu, j'ai découvert qu'il existait un sport des kettlebells, un sport qui est d'origine russe. et puis c'est un mélange de force et d'endurance et en endurance j'ai toujours été bon j'avais quelques prédispositions parce que je viens d'une famille de coureurs et puis j'ai commencé à m'entraîner assez dur sur ce truc et je crois qu'à 29 ans je fais un premier titre bon c'était pas très difficile à avoir comme titre mais je fais je crois champion d'Europe amateur ou quelque chose comme ça donc moi je pratiquais une discipline qui s'appelle le long cycle qui est l'équivalent de l'épaule éjetée et donc... en altéro, et je soulevais pendant 10 minutes des poids, enfin deux kettlebells, de façon cyclique. Et puis j'ai tiré en amateur quelques années, et puis après j'ai commencé à tirer en pro, c'est-à-dire que mes kettlebells faisaient 32 kilos chacune. et je les développais à peu près 50 fois enfin au pic quand j'étais au sommet je les ai soulevés 50 fois en 10 minutes ce qui fait 3 tonnes ça fait 3 tonnes 4 en 10 minutes et puis surtout au delà du tonnage il y a la pose en fait le repos entre les reps est déjà un effort puisque tu ne peux pas les avoir à bout de bras posés sur les épaules tu dois les tenir et donc j'ai fait ce sport des kettlebells pendant une dizaine d'années avec des résultats assez corrects. J'ai fait ce qu'on appelle le Master of Sport, c'est-à-dire la ceinture noire d'après les standards russes. Et ça, c'était quand même un assez bel accomplissement. Donc ça, c'est quand j'ai fait 50 reps en 2017 au championnat du monde en Californie. Et puis, en fait, mon vrai chemin vers la foi, ça a été ça. C'est-à-dire que quand tu fais ce sport, tu... tu es prêt à mourir, à peu près comme quand tu rentres dans un ring ou quand tu pars en croisade, j'imagine. Enfin, tu es prêt à mourir. Et puis, chaque seconde aussi trouvait un sens dans ce que je faisais puisque, évidemment, comme l'effort durait 10 minutes, je devais gérer mon effort en fonction de la seconde dans laquelle on était dans la minute, etc. Donc, il y avait un rapport au temps qui évoluait et il y avait un rapport à… Oui, il y avait un sens de ce qu'on faisait. Tout ça m'a vraiment rapproché de la… de la foi, c'est vraiment à travers le sport que je suis devenu pratiquant. C'est-à-dire que comme j'étais prêt à mourir, comme dans une certaine mesure, j'étais déjà mort avant de monter sur la plateforme, il y avait quelque chose qui était de l'expérience mystique. Quand je dis que j'étais déjà mort, c'est que moi, ma posture avant d'entrer sur une plateforme, c'est que j'étais très agité pendant les heures qui menaient à la compétition. et puis je dirais que les 20 dernières minutes avant ma série, avant mon passage sur la plateforme, d'un coup je me sentais mort, j'avais plus aucune expression, j'avais plus rien je trouvais un calme absolu et donc c'était vraiment de l'ordre de la mystique et puis je pense qu'effectivement les jeunes catholiques aujourd'hui les garçons en particulier gagneraient à à se confronter à ça. Alors pas forcément dans ce sport-là, d'autant plus qu'il n'y a rien à y gagner, à part une épaule foutue à 40 ans. Mais oui, à chercher le dépassement. Il faut être exigeant avec soi-même. et donc bon là c'est vrai que j'ai fait 10 ans de compétition j'ai un peu les épaules en vrac mais j'essaie de pas me laisser aller je continue à m'entraîner très dur même si c'est plus vraiment dans ce sport, j'utilise encore les kettlebell mais plus vraiment comme avant je fais surtout des entraînements mélangés avec de la corde à sauter et tout ça mais mais voilà, je me maintiens.

  • Speaker #0

    Toi justement, tu parles de cette église, de cette société molle, et quand tu vois l'église, ou même on pourrait dire les églises aujourd'hui, t'envisages comment un peu l'avenir, les solutions ?

  • Speaker #1

    Alors, des solutions en termes de réforme de l'église tout entière, etc., ça j'y crois absolument pas, mais ça ne veut pas dire que je suis pessimiste, en fait je crois que la vérité, enfin le... La vérité des sociétés, c'est toujours la démographie. La démographie au sens de combien de gamins on fait, mais aussi de ce qu'on transmet. qui transmet aujourd'hui. Parfois, quand je suis un peu sévère avec certaines expressions de la foi dans le monde qu'on appelle à tort ou à raison moderniste, c'est assez rigolo parce que je reçois des messages de gens qui sont tout à fait blessés par ce que j'ai dit et qui me disent que ça les blesse d'autant plus qu'eux-mêmes ont 20 petits-enfants dont aucun n'a gardé la foi. Et je dis, bah oui, bah écoutez, on reconnaît l'arbre à ses fruits, quoi. Et effectivement, ce qu'on voit, c'est que si on veut des jeunes qui sont sains, des jeunes qui ne font pas les choses uniquement par conformisme, et qui vont tout abandonner à 16 ans, eh bien, il faut plutôt se tourner du côté de la tradition. Alors après, quand on dit la tradition, on a tendance à l'opposer à l'Église moderniste, dominante, etc. Or, ce qu'on voit, c'est que les jeunes prêtres, un peu partout, sont conservateurs. Des jeunes prêtres libéraux... ou progressistes, moi j'en connais pas enfin je sais pas, il y en a peut-être mais j'en connais pas et donc sur le long terme je pense qu'effectivement l'opposition entre rite moderne et rite extraordinaire je pense que cette opposition va s'estomper simplement parce que ce qu'on... dans le fond on a peut-être une préférence c'est le cas mais on ne va pas mourir sur cette colline là ce qui compte pour nous c'est la transmission c'est la transmission d'un héritage civilisationnel c'est la transmission de Je ne sais pas, mais ça se fait à un niveau... On voit des grands combats, on voit des grandes oppositions, alors que souvent les choses se font à un niveau très simple. Ma femme, par exemple, lit chaque soir à mes gamins, dans un bouquin dont j'ignore le nom, elle va leur lire simplement une vie de saint, tout bêtement. C'est cinq minutes dans une vie. Mais ça transmet un imaginaire qui est un peu plus élevé que... je ne sais pas, j'allais dire que l'Eurovision. Donc oui, je suis optimiste, même si je pense que ce n'est pas réformable. Enfin, c'est un peu paradoxal. Je pense qu'il y a un effondrement qui vient, je pense qu'il est inéluctable. De ce que je lis, là, on risque d'avoir encore le dernier coup de boutoir des boomers, c'est-à-dire vouloir interdire la messe traditionnelle dans l'église. Et je crois que ces gens ne réalisent pas qu'en fait, ils nous font un cadeau. parce que les gens vont dire écoutez très bien Monsieur et Dame on ne va pas aller pour autant dans vos messes à guitare mais après il faut faire attention à garder aussi une certaine prudence sur le plan humain c'est à dire que il y a des gens qui ont peu de sens liturgique ou qui doivent ménager la chèvre et le chou avec des assemblées qui demandent majoritairement parce qu'elles sont vieillissantes qui demandent majoritairement des trucs complètement innovants disons des innovations du passé et Je trouve qu'il faut veiller à garder un rapport humain avec ces gens-là. Il ne faut pas leur dire, voilà, écoutez, moi, je suis dans la vérité, vous avez tout perdu. Moi, j'essaye de veiller à ça, mais ce n'est pas facile. Surtout qu'avec les positions que j'ai, on va souvent m'assimiler à quelque chose de tout à fait extrémiste. Déjà, rien que le fait que je participe à ce podcast, certaines personnes... Enfin, je ne sais pas, si je regarde ce qui s'est passé avec David Lepay, qui s'est fait attaquer par l'IB, parce qu'il allait donner une conférence pour l'ERN. Voilà, on sait que de tendre... d'être réellement plus réaliste sur sa droite, eh bien, on sait que ça nous vaut généralement plus de soucis qu'autre chose. Mais il faut tenir le cap. Et le temps nous donnera raison. Ça, j'en suis intimement persuadé.

  • Speaker #0

    Espérons. Et du coup, quand tu regardes un peu aussi côté français, la politique, je ne sais pas, quand on est suisse, comment est-ce qu'on voit la politique française ?

  • Speaker #1

    Avec amusement. Mais bon, avec amusement, avec un espoir quand même. J'ai l'impression que, pour peu qu'on croit à la démocratie, je ne suis pas certain de croire au type de démocratie que vous avez. Mais ce qui est intéressant dans la nouvelle configuration qui est la vôtre, c'est que cet extrême centre hégémonique depuis des années, ce progressisme qui tire dans les yeux des prolos sur les ronds-points, bon, ils s'effondrent. Et donc, il y aura un retour de la politique. C'est-à-dire que vous aurez de nouveau un truc hyper polarisé entre d'un côté une gauche réellement radicale et de l'autre une droite... Je ne sais pas si elle est radicale, mais enfin, elle est authentiquement de droite, disons. Maintenant, je n'ai aucun espoir au niveau des partis. Je pense que le seul fait de vouloir être représenté par quelqu'un dans un hémicycle est quelque chose qui me... Ouais... Euh... Je pense beaucoup de mal à la professionnalisation de la politique, qui est vraiment au cœur de votre système. Donc c'est vrai que j'ai très peu d'enthousiasme. Le RN a fait un joli score, Zemmour s'effondre. Ça va être rigolo, mais je ne crois pas à ce truc-là. Je pense que le choix que vous avez fait à l'Academia, qui est finalement de suivre un projet politique par d'autres moyens, c'est-à-dire plus dans un sens communautaire, je pense que c'est comme ça qu'on transmet. Il y a une politique du haut, peut-être qu'il faut choisir le moindre mal. mais ce qui compte c'est ce qu'on transmet à notre niveau c'est transmettre un sens esthétique c'est transmettre un sens liturgique un sens de l'héritage et ça ça se fait pas non plus ça c'est un point qui est important chez moi c'est que moi j'ai la particularité d'un côté d'avoir ce discours qui est très identitaire, compatible et puis par ailleurs je suis pluraliste je veux dire moi le Ouais, le côté l'extrême droite boomer qui dit Soit tu manges du cochon, soit tu quittes la France avec des mimes avec Astérix dessus, ça me touche assez peu. Ce côté rance ne m'intéresse pas.

  • Speaker #0

    donc moi ce qui m'intéresse c'est ce qu'on transmet c'est de transmettre aussi des je crois que c'est Davila Nicolas Gomez Davila qui dit qu'éduquer c'est transmettre des répulsions naturelles je trouve que c'est assez vrai aussi par exemple si je suis dans une dans une messe où on commence à lâcher des conneries turbo progressistes et tout ça moi je sais que mes gamins ils vont se tourner vers moi avec un sourire parce qu'ils savent que ça me fait ils savent que ça me rend dingue Et puis finalement, ça me fait plutôt marrer. Et puis aussi, ça me rassure parce que finalement, mes gamins ont déjà compris que c'est de la connerie. Et je trouve que finalement, transmettre ça, c'est beaucoup plus intéressant que de dire Oui, écoute, il faut voter pour tel ou tel parti. Je préférerais des corporations à des partis. Voilà. Le système suisse, cela dit, est quand même un peu plus sain, parce qu'il résiste à la professionnalisation de la politique. Donc, dans une certaine mesure, les gens qui représentent le peuple représentent des corps de métier. ou des lobbies, des camionneurs. Et ça, je trouve que c'est assez sain. Je pense que ça évite cette paralysie, ce sentiment d'une hyper classe déconnectée que vous pouvez avoir en France. Ça nous amuse toujours d'avoir des élus, des présidents qui ne savent pas quel est le prix du ticket de métro en France, alors que chez nous, ils prennent le train, ils sont sur le même quai de gare que nous. donc il y a un côté nous on est des paysans et c'est ce qui fait que notre système tient la route il y a ce côté et puis bon c'est une démocratie qui est aussi contrebalancée par beaucoup de niveaux de pouvoir c'est à dire que la Suisse implémente on va dire le principe de subsidiarité alors que là où la France est centralisatrice centralisme qui me va quand il y a un roi, mais qui me paraît un peu plus compliqué quand il y a une ersatz de démocratie.

  • Speaker #1

    Intéressant comme regard du côté suisse, mais je sais que vous avez un modèle qui semble finalement durer, être assez paisible, mais qui est très difficile, je pense, à implanter en France, et en même temps, on est bien conscients, nous, Français, d'être dans une... dans une crise sans grande solution, mais comme tu dis, c'est effectivement un spectacle amusant. Enfin, au moins, on peut en rire plutôt que d'en pleurer.

  • Speaker #0

    Oui, on peut en rire avec une sorte de... Mais avec une distance, je veux dire... Je ne condamne pas du tout le fait qu'on s'engage dans tel ou tel parti parce que c'est celui qui correspond le mieux à nos idées, etc. Ce qui m'étonne toujours, c'est qu'on y mette tant d'espoir, qui sont forcément déçus quand on voit l'utilisation des comptes de campagne, ce genre de choses-là, parce que c'est la nature de la politique. La politique, en tout cas en France, c'est fait pour se servir, pas pour servir. Alors que nous, on a une tradition de miliciens. qui est né aussi du fait qu'on a le... Je ne sais pas, nous, on peut avoir des élus dans un conseil communal, donc dans toutes nos localités, il y a un conseil, tu peux avoir un élu qui est en habit militaire, c'est quelque chose. Je ne dis pas que c'est hyper courant, mais ce n'est pas quelque chose qui va choquer. Le jour où vous aurez dans une assemblée... je ne sais même pas quel est le niveau de pouvoir mais lorsque vous aurez un arrondissement une assemblée dans un arrondissement de Paris avec un mec qui revient de l'armée je pense que les poules ont des dents ah c'est vrai alors si on parle un peu d'enfants de famille,

  • Speaker #1

    tu as évoqué que père de famille, marié, tu as combien d'enfants actuellement ? comme je suis un moderniste j'en ai que deux et alors moi ce qui me faisait toujours rire c'est je publiais de temps en temps une fameuse photo d'une pizza avec des frites dessus et je te fais ces questions un peu sur le ton de la blague mais comment est-ce que toi tu concilierais un peu l'esthétisme avec aussi une certaine forme de détente et de second degré c'est à dire que

  • Speaker #0

    Bon alors en fait il y a quand même une histoire plus sérieuse que ça avec ce truc là, c'est que la première fois qu'on est allé, il y a deux restaurants dans la ville à côté de laquelle je vis qui servent ça, la première fois où mes gamins ont demandé ça, moi j'ai complètement pété les plombs, j'ai dit non mais c'est pas possible, je voulais pas laisser faire, puis après je crois que les gamins avaient ramené des bonnes notes et tout ça, puis j'ai dit vas-y mange ta pizza frite, et puis en fait c'est devenu, comme ils savaient qu'à chaque fois ça m'énervait un peu, c'est devenu un petit rituel. Et puis de fil en aiguille, aujourd'hui ça me manque quand ils ne se comprennent pas. Mais là où la question est un peu plus sérieuse, c'est sur la question des combats qu'il faut mener et des combats qu'il ne faut pas mener. À l'Academia, chaque année, vous faites emmerder parce que vous faites une fête bavaroise. Puis on vous dit, en gros, les nations françaises qui se déguisent comme à la fête de la bière à Munich, c'est pas sérieux, etc. Et puis justement, c'est cet esprit de sérieux qui nous fait terriblement du mal. On gagne à être un petit peu détendu, à ne pas vouloir mener tous les combats. L'exigence de pureté absolue, c'est souvent une connerie. on n'est pas obligé d'être une caricature et donc oui la pizza frite effectivement je dois avouer que j'ai goûté c'était pas si mal honnêtement c'était pas dégueulasse je commanderais pas ça pour moi mais quand ils n'arrivent pas à la finir je suis comme toujours assez content ça c'est le scoop que je te donne pour ce podcast mais surtout derrière ce qui est important c'est de rappeler que tout n'est pas combat. Et même, à la rigueur, pour qu'un combat soit efficace, un combat pour la transmission, il faut des soupapes. Les gamins doivent savoir qu'il y a des choses avec lesquelles on est complètement intransigeants, il n'y a pas de négociation possible, et puis il y a des choses où, voilà, il y a l'amusement, il y a le jeu, il y a un peu... il y a une part de provoque gentillette, des choses comme ça. mais je trouve que c'est important de pas toujours être dans ce côté... Moi, j'avais une cousine qui était entrée dans un truc qui la préparait à devenir bonne sœur, et je me souviens que tous les gars avaient l'air de tirer la gueule. À ce moment-là, je n'étais pas catholique, j'avais 18 ans, 20 ans, et tous les gars autour d'elle avaient l'air de tirer la gueule, ils avaient tous l'air de sortir d'une division SS, et je me disais, putain, c'est compliqué, quoi. et quand j'ai découvert le mantra d'I, une chose qui m'a plu c'est que les gens se marraient les gens picolaient, les gens rigolaient, les gens bouffaient de la viande enfin on vivait quoi et donc ce côté de lâcher du lest sur certaines choses qui ne sont pas centrales je pense qu'elles sont vraiment importantes donc oui sur la question esthétique Je ne sais pas, moi j'aime bien faire à manger, pour moi c'est important d'avoir l'ingrédient exact avec lequel tel ou tel plat se fait, je suis assez méticuleux sur ce plan-là, mais il y a aussi une vérité dans le relâchement. Et d'ailleurs c'est même d'ailleurs assez évangélique dans le fond, puisque l'Ecclésiaste, qui est un des livres les plus sombres qu'il soit, peut-être le plus sombre de l'Ancien Testament, voire de la Bible en général, et l'Ecclésiaste finit quand même par dire que dans tous nos jours de vanité, ce qu'il faut faire c'est de boire ton vin et manger ton pain d'un cœur joyeux, et profiter de la vie avec la femme que tu aimes, alors j'y ajoute les enfants, parce que c'est en gros... ta consolation sous le soleil c'est quelque chose comme ça, c'est Ecclesiastes 9-10 et donc Oui, il y a une vérité plus profonde derrière ce truc de pizza frites qui fait toujours... Puis bon, ça fait toujours réagir les gens, donc ça me plaît beaucoup. Alors,

  • Speaker #1

    aujourd'hui, finalement, la réalité d'un homme marié après la quarantaine, ça devient quelque chose de plus en plus rare. Je crois qu'en France, on doit être à peu près à deux couples sur trois qui divorcent, ou en tout cas dans des proportions un peu de la sorte. Comment est-ce que toi, justement, t'envisages le mariage en 2024 ? Euh...

  • Speaker #0

    et voilà avec l'acceptation des contraintes et des joies en fait c'est des questions en réalité c'est des questions que je me pose jamais vraiment beaucoup dans le sens où moi j'ai jamais perçu le mariage ou la manière dont je vis comme quelque chose de politique, c'est à dire que moi ça fait 20 ans que je suis avec la même femme on s'est rencontré on avait 20 ans il n'y a jamais ce côté on résiste,

  • Speaker #1

    on est encore marié je pense que c'est la meilleure manière de foutre son mariage en l'air non mais tu vois ce que je veux dire c'est que j'ai quand même l'impression aussi parfois que nos choix de vie traduisent quand même une manière d'être au monde et qu'en fait aujourd'hui cette manière d'être au monde elle n'est pas forcément en soi politique mais bon ça touche quand même un peu l'air de notre époque il y a quand même des même si pour le coup typiquement tu vois politiquement enfin en France je pense que 90 voire presque 100% des politiciens qui incarnent on va dire des idées conservatrices sont divorcés ouais ouais et une autre statistique intéressante c'est que tu

  • Speaker #0

    sais qu'en Suisse les gens qui nous dirigent ultimement c'est-à-dire le conseil fédéral qui est un conseil de ministre la proportion si tu mets les gamins ensemble de tous ces élus, il doit y en avoir deux pour cette Non mais voilà, ça montre aussi qu'effectivement il y a un rejet de la transmission, mais est-ce que c'est vraiment politique ou est-ce que ce n'est pas sociétal si on doit dire ? Enfin je veux dire, on fait des fêtes du divorce aujourd'hui. Aujourd'hui on doit davantage convaincre les gens, enfin moi je me souviens quand on s'est mariés avec ma femme, La plupart des choses qu'on entendait, c'est mais pourquoi vous faites ça ? Il y a deux coupes sur trois qui divorcent. Alors qu'aujourd'hui, si j'allais voir quiconque pour dire ouais, avec ma femme, ça ne va plus du tout, on va se divorcer, mais c'est super, on s'entend bien, on va faire une grande fête. D'ailleurs, on va ce week-end ensemble au salon du divorce pour vraiment faire le truc le mieux possible. On va trouver ça extrêmement responsable, génial et très enthousiasmant. Et ça, c'est vraiment la pente, enfin c'est vraiment le côté suicidaire de l'époque. Je veux dire, on a une époque. on vit une époque qui glorifie l'effondrement, la mort. Ça, vous l'avez eu en France avec l'inscription de l'avortement dans la Constitution, qui est quand même un truc complètement délirant. On en fait une valeur centrale du pays. Je pense qu'effectivement... Je pense que le mariage est une sorte de résistance de tous les jours, de ce point de vue-là, mais simplement, il ne faut pas la vivre comme telle. Il faut le vivre dans la joie, c'est-à-dire qu'il faut se dire Tiens, les gamins, ils sont au pieu, on va se servir une absinthe, voir plus l'infinité. C'est tout bête, mais il faut juste continuer à renouveler la joie. Après, il y a des choses qui, à mon avis, aident, c'est-à-dire le fait qu'un homme reste un homme, qu'il ne se laisse pas complètement aller, qu'un homme ait de l'exigence vis-à-vis de lui-même, qu'il continue à lire. Être marié aujourd'hui... En soi, ce n'est pas tant un défi parce qu'on peut se marier 50 fois si on veut. C'est le rester, c'est rester fidèle dans l'effort, rester fidèle dans les difficultés. Tout ça, oui, ça c'est la part du combat, mais moi c'est un combat que j'ai toujours mené dans la joie avec ma femme. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle me suit partout où je vais. Quand je donne une conférence, je n'aime pas quand ma femme n'est pas là. pas que j'arrive pas à le faire mais simplement le chemin que j'ai pris cette vie de combat que j'ai décidé de mener depuis 2-3 ans c'est aussi un choix de couple donc les femmes sont aussi des combattantes mais elles ont besoin d'ailleurs elles le sont plus que nous si on a déjà assisté à la naissance d'un gamin mais elles ont aussi besoin d'hommes qui fuient pas leurs responsabilités d'hommes qui n'ont pas honte qui n'ont pas honte d'être ce qu'ils sont. Et c'est très simple, mais c'est si difficile à trouver.

  • Speaker #1

    Alors, tu as lancé un média. Avant, tu étais journaliste, je crois, pour le service public suisse, c'est ça ? Est-ce que tu peux un petit peu nous en parler et me dire où est-ce que tu en aigues ? Comment tu vois un petit peu l'avenir et le développement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors effectivement, j'étais un journaliste du circuit classique. Et puis après, pendant quatre ans, j'ai été porte-parole. J'étais porte-parole de la police de Lausanne. Et ensuite, je suis revenu à mon métier. mais peu à peu, il y avait une idée qui germait en moi, et la sortie de mon bouquin a fait bouger pas mal de gens dans différents milieux, d'ailleurs autant évangéliques que... La sortie du bouquin autour duquel tu m'avais invité en 2021 a généré autour de moi une sorte de documentisme conservateur, si on doit parler comme Dreher dans le Paris bénédictin. et de fil en aiguille plusieurs milieux enfin on parle de milieux conservateurs se sont dit ouais mais quand même en Suisse il nous manque un journal et puis c'était des grandes discussions etc. et puis je me suis lancé j'avais trouvé un financement donc j'avais trouvé un business angel et je me suis dit ok bon bah voilà départ alors après je pensais que ça serait beaucoup plus facile je pensais que comme il n'y aurait rien du jour au lendemain j'allais avoir un million à gérer Non, j'exagère un peu, mais je pensais que ce serait plus facile. Et puis, en gros, on a créé un titre, donc le peuple. On l'a créé à partir de rien. Et là, ça fait quoi ? Deux ans ? Oui, bientôt deux ans et demi que je tourne. deux ans et demi, enfin trois ans que je suis sur le projet, depuis mai 2022 que je sors des éditions, à quoi s'est ajoutée une chaîne YouTube l'année passée, qui parfois marche, enfin certaines vidéos marchent assez bien, après je ne fais pas non plus la chasse aux abonnés non plus, je suis content d'avoir des gens qui s'intéressent à ce que je raconte, tant mieux s'il reste. Alors voilà, sortir un média conservateur en Suisse, en fait, c'est beaucoup plus difficile qu'en France. C'est-à-dire qu'en France, le monde conservateur, ce monde est structuré autour de choses qui se retrouvent un peu partout. Oui, il y a eu des divisions. Si on prend l'exemple du Front National, à l'époque, il y avait une division entre une aile un peu... une aile plutôt cathotradie et puis une aile qui représentait maigret qui était un peu plus païenne ça restait majoritairement les gens se reconnaissent dans un héritage on va dire post-catholique en France alors qu'en Suisse on a des conservateurs protestants qui sont plutôt libéraux on a des catholiques qui sur le plan économique sont beaucoup moins libéraux et puis il faut trouver une parole qui qui transcende un peu ça. Ensuite, il y a l'origine religieuse du truc, puis après, il y a effectivement le côté libéral avec l'émergence de ce courant un peu libéral anti-woke. Et puis de l'autre, un conservatisme qui parfois se perd dans le complotisme, des choses qui ne sont finalement pas très nourrissantes intellectuellement. et donc moi j'essaye de transcender un peu tout ça en simplement disant du bien des uns et des autres de ne pas choisir un camp même si je ne cache pas ce que je suis je ne cache pas quelle est ma sensibilité liturgique quelle est ma foi etc mais j'essaye d'avoir une parole qui est à peu près audible par tout le monde et c'est ce qui fait que mon projet reste quand même assez stable et sain financièrement depuis deux ans et demi maintenant ce qu'il faut voir c'est que le travail que je fais ce n'est pas le travail qui me nourrit Donc moi je bosse à 120-150% pour un titre qui me rapporte un salaire quand même assez marginal. Ce qui me paye c'est des travaux de communication et des choses comme ça par ailleurs. Donc l'avenir à ce titre, c'est des grandes questions actuelles en fait. Est-ce que j'ai l'énergie ? Alors il y a une part de passion, mais est-ce que j'ai l'énergie de faire ça pendant 30 ans ? C'est-à-dire de mettre autant d'énergie pour... de travailler autant pour un projet qui n'est pas mon gagne-pain, finalement. Ça pose des questions. Il y a toujours le rêve, en Suisse romande, qui est un petit marché aussi, ça c'est un autre aspect. Il y a toujours le rêve du grand média conservateur qui viendrait un peu transcender tout ça et réunir tout le monde. Et puis, ça ne marche pas tellement. Alors là, il y a peut-être une possibilité en ce moment. J'ai déjà commencé à faire quelques rencontres. donc j'explore prudemment une autre possibilité à laquelle on a souvent pensé notamment parce que des gens qui me sont proches en Suisse et qui aiment ma parole sont souvent des gens qui viennent de France et bien ça aurait été d'explorer avec différents titres français je ne sais pas, le incorrect, JDD, etc de réfléchir à un partenariat avec une sorte d'antenne en Suisse ça pose d'autres défis moi je ne sais pas pour le moment je travaille énormément j'ai du plaisir à faire ce que je fais je ne peux pas garantir que ça sera le cas pendant 30 ans mais en même temps je n'ai pas envie de laisser tomber d'une part mes abonnés parce que j'en ai quelques-uns et puis J'ai le sentiment que le courant d'idées que je représente a besoin d'une voix qui soit pondérée, qui n'insulte pas les gens, qui ait le sens de la mesure et qui ne sombre pas dans tous les délires du moment. C'est-à-dire que moi, je n'ai pas envie que le cœur de mon combat, ce soit des réflexions sur le vaccin d'il y a quatre ans. Ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est les ombres éternelles sur les collines sacrées, comme dit Davila. donc c'est plutôt de ça que j'ai envie de parler excellent,

  • Speaker #1

    écoute Raphaël il est malheureusement l'heure un petit peu de nous quitter un petit mot pour conclure notre podcast et puis j'espère qu'on aura d'autres occasions de t'écouter en France petit mot,

  • Speaker #0

    déjà je suis toujours très content de venir en France ça m'a beaucoup de gens en fait, beaucoup de jeunes en Suisse me disent ça me fait tellement plaisir de vous voir, je vous ai vu à l'Academia sur une vidéo etc donc c'est un truc qui me touche par ailleurs effectivement chez les jeunes beaucoup regardent la vidéo c'est pour ça que j'en fais même si je suis un boomer qui ne sait pas vraiment faire de montage et qui n'est pas très bon techniquement donc voilà j'espère que ça intéresse aussi en France d'avoir un regard suisse, un regard avec vraiment les deux pieds dans la terre dans la glaise je pense que c'est précieux aussi d'avoir le regard de ce qu'une démocratie à peu près directe peut apporter à un pays, aussi un regard peut-être un peu moins... déchiré, je dirais, sur les différentes dénominations chrétiennes. donc voilà, c'est quelque chose que j'aime apporter en France, maintenant j'aime la France on est quand même tourné vers la France quand on est suisse romand même nos grands auteurs nationaux ont fait un bout à Paris avant de revenir si je pense à Ramu qui est une autre figure assez forte chez certains proches du Barou et bien c'est des gens voilà c'est ce ce côté terrien moi j'ai à coeur de l'apporter en France et je me réjouis aussi beaucoup je pense que le podcast aura été mis en ligne peut-être d'ici là mais je me réjouis aussi de revenir au Barou et de trouver tous ces jeunes qui vous suivent à l'Academia que je trouve toujours admirables dans leur politesse, dans leur enthousiasme, dans leur énergie. Et puis, je suis content que vous ayez survécu aux tentatives un peu maladroites de la politique de vous faire taire l'année passée.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Raphaël. Je te dis à bientôt, on se verra effectivement cet été. Je remercie aussi tous les auditeurs du Retour au Réel. N'hésitez pas à nous faire part de vos... commentaires, de la manière dont vous avez reçu les différents podcasts, et puis n'hésitez pas aussi à aller faire un tour sur le média, le peuple, est-ce que tu peux nous rappeler un petit peu sur quelle plateforme on peut te retrouver ?

  • Speaker #0

    Alors bon, il y a un site, lepeuple.ch. Donc là, si on est en France, le mieux pour moi, c'est de faire un abonnement web. Comme ça, je n'ai pas besoin d'envoyer le journal, auquel cas je ne gagnerais absolument plus rien. Donc il y a le site. Il y a aussi possibilité de simplement... Il y a un espace blog. Mais surtout, pour des auditeurs plus jeunes, il y a une chaîne YouTube. Alors, je ne prétends pas régater avec les superstars qui vous vendent des formations à 600 balles et des coup de téléphone à 300 balles la demi-heure. Là, je pense à Thaïs. Donc, je ne prétends pas régater avec ça sur le plan technique. Par contre, je pense qu'il y a un regard différent et généralement, je crois, relativement bien articulé. Donc, ça, c'est la chaîne YouTube Le Peuple. D'ailleurs, je vais mettre un truc en ligne juste après ce... ce podcast, je vais vite regarder je ne sais même plus si ma chaîne c'est le peuple média ou le peuple, c'est at le peuple média au pluriel donc c'est une petite pastille on mettra les liens dans la description et donc là je pense que c'est effectivement la meilleure manière de me suivre pour des plus jeunes avec la possibilité de soutenir la chaîne via Tipeee

  • Speaker #1

    excellent bah écoute merci beaucoup Raphaël et chers amis du retour au réel je vous dis au revoir et à la semaine prochaine

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Description

"Pour en finir avec la religion mollasse et poisseuse" - Un entretien philosophique percutant sur la foi et la société


Dans ce nouvel épisode du podcast philosophique, développement personnel et cohérence, "Le Retour au réel", Victor Aubert reçoit Raphaël Pomey, philosophe, journaliste et écrivain suisse de renom.


Raphaël Pomey est né dans une famille protestant, convertit au catholicisme, il est marié, père de deux enfants, et dirige aujourd'hui le média Le Peuple : https://lepeuple.ch


Ensemble, ils plongent dans une discussion sans concession sur la philosophie catholique, la virilité spirituelle et l'authenticité religieuse dans notre société moderne.


Thèmes abordés dans ce podcast sur la pensée critique :


  • Le parcours spirituel de Raphaël Pomey : du protestantisme au catholicisme traditionnel

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  • L'importance d'une spiritualité forte et engagée dans la philosophie moderne

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  • Analyse de la politique française à travers un prisme de philosophie et éthique

  • La place du sport et de l'esthétisme dans une vie spirituelle équilibrée : philosophie et culture du corps

  • Philosophie et littérature catholique


Cet épisode offre des réflexions sur la religion, la culture et la société, nourries par les pensées de grands auteurs catholiques. Victor Aubert et Raphaël Pomey explorent comment vivre sa foi de manière cohérente et engagée dans le monde contemporain, tout en questionnant les valeurs et les pratiques religieuses actuelles.


Un podcast essentiel pour ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension de la philosophie catholique, de l'éthique et de la spiritualité dans un contexte moderne. Que vous soyez croyant, agnostique ou simplement intéressé par la philosophie et société, cet épisode vous offrira matière à réflexion et à discussion.


Retrouvez ici la chaine Youtube du podcast Le Peuple :

https://www.youtube.com/@lepeuplemedias


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Retour au Réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. J'ai la joie aujourd'hui d'accueillir Raphaël Pommet. Je suis très heureux de te recevoir aujourd'hui sur mon podcast, Raphaël. Bonjour.

  • Speaker #1

    Salut Victor, merci beaucoup de me recevoir.

  • Speaker #0

    On va aujourd'hui parler de religion, de virilité, d'être au monde, de qu'a-t-elle belle, de frites sur les pizzas pendant toute une petite heure. Et chers auditeurs, vous allez pouvoir savourer l'accent suisse. Raphaël tient un podcast qui s'intitule Le Peuple, qui est aussi un média. J'ai rencontré Raphaël Paumet il y a trois ans dans les colonnes du journal Élément, puis sur le podcast Méridien Zéro. Je t'ai invité à l'Academia Christiana la première fois en 2021. Tu avais écrit à l'époque un livre qui s'intitule Danser l'effondrement qui dénonce un petit peu, sur un ton léger et aussi un peu piquant, toutes les aberrations contemporaines en matière de pastoral et de liturgie promues à la fois par les pasteurs protestants, mais aussi par les prêtres catholiques. et j'ai l'impression un petit peu que tes chroniques, tes analyses se situent souvent à la fois sur le spectre de la religion, de l'éthique, mais aussi une dimension esthétique. Alors est-ce que dans un premier temps, tu pourrais nous parler un petit peu de ton parcours ? Tu viens du protestantisme, tu es aujourd'hui catholique. Quels ont été les grands éléments qui ont été marquants dans ce cheminement ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi j'ai grandi à Valorbe, près de la frontière française. disons près de Pontarlier, pour faire simple. Et puis, c'est des régions où sont présentes de nombreuses églises évangéliques, notamment. Et donc c'était un peu l'environnement dominant autour de moi. Moi je viens d'une famille mixte, ce qui est assez fréquent en Suisse, donc avec un père protestant et une mère catholique. J'ai fréquenté toutes ces communautés, y compris la communauté catholique, mais celle que j'ai le plus fréquentée quand j'étais enfant, c'était l'armée du salut. Et puis je garde une certaine amitié d'ailleurs, et un certain respect pour l'armée du salut, pour sa présence, son côté intransigeant. Et puis j'ai grandi dans ce monde-là, vers 14-15 ans, un peu comme tous les gamins des années 90. Il y a eu le punk, la rébellion était encore possible à cet âge-là. C'est-à-dire que la rébellion n'était pas encore devenue la norme. Et donc là, j'ai un peu tout abandonné. Donc, formellement, je n'ai pas été baptisé. Quand j'étais gamin, j'ai fait des préparations au baptême. On va dire qu'elles n'ont pas abouti. Et puis, après toujours en étant quand même pas mal révolté, j'ai commencé à... J'ai fait philo, je suis philosophe de formation. et durant tout ce parcours la question religieuse m'a jamais abandonné donc j'ai aussi fait sciences des religions à l'Uni, j'ai suivi toutes ces choses là et puis de fil en aiguille je suis revenu au catholicisme donc à l'âge de 26 ans quand même et j'y suis revenu je dirais même essentiellement par esthétique puisque je devais choisir entre plusieurs communautés dont je me sentais proche à certains égards et c'est vraiment l'esthétique qui m'a qui m'a fait me décider en faveur du catholicisme, je trouvais que le... Oui, je trouvais qu'il y avait... En fait, c'est un peu con, mais dans ma famille, il y avait des enterrements catholiques et protestants. Et les enterrements protestants, tu avais toujours un vague sandwich avec un peu de jambon, du beurre et de la moutarde. Enfin, c'est plus sobre. Alors qu'un enterrement catholique, tout le monde se déchire. Il y a du jambon cru. Donc, ça intégrait un peu plus mes grandes préoccupations de l'existence.

  • Speaker #0

    Et alors, qu'est-ce que tu gardes de ton éducation protestante comme on pourrait dire chose qui semble quand même néanmoins des valeurs louables,

  • Speaker #1

    nobles que tu as reçues un petit peu du côté protestant de ta famille en fait j'ai une grande admiration pour ma famille protestante ma grand-mère que j'ai perdue l'année passée si je ne dis pas de conneries il y a deux ans le temps passe vite était pour moi un modèle c'est un modèle de rigueur, c'est un modèle de tenue aussi Des gens qui ne se plaignaient pas, des gens qui étaient à l'heure, des gens qui... Ouais, une éthique du travail aussi. Donc ouais, il y a énormément de choses. une certaine pudeur aussi malgré tout donc oui il y a de nombreuses choses que je tiens de mon côté protestant et que vraiment je n'ai pas renié en devenant catholique alors après quand je tiens ce genre de discours c'est clair qu'on va dire c'est bien il est parfaitement occuménique qu'est-ce qu'il fait chez des tradis mais en fait c'est pas ça c'est à dire que il y a de nombreuses valeurs, je cultive un sens de l'amitié avec le monde protestant et le monde évangélique, et je n'ai jamais eu envie de diviser là où il faut créer l'unité. Après, je suis catholique pour des raisons de foi, pour des raisons liturgiques aussi, mais il y a une simplicité, et même sur le plan culinaire, parce que c'est quand même important dans ma vie. Par exemple, on ne mange pas les mêmes desserts selon qu'on est catholique ou protestant. Les desserts catholiques sont mous, ils tombent, etc. Chez les protestants, c'est un peu exigeant. C'est un peu des trucs où on casse des noix. tu vois, on fout pas trop de sucre sans ça c'est trop facile donc ouais, il y a une certaine exigence pour le monde protestant que j'aime bien et du coup,

  • Speaker #0

    à part les desserts en entrant dans l'église catholique, est-ce qu'il y a d'autres choses qui t'ont un peu déçu ?

  • Speaker #1

    en fait, j'ai pas été, c'est pas comme si j'étais si j'avais l'ardeur du nouveau converti qui découvre plutôt le vide et qui se dit, mais mon dieu dans quoi je suis entré c'est pas comme ça que ça a procédé donc bon moi j'ai demandé le baptême donc c'était dans le cadre de mon mariage mais c'est pas comme si je suis devenu extrêmement pratiquant juste derrière c'était plus des raisons formelles que les choses soient bien faites disons et puis donc je me suis assez rapidement retrouvé face à quand même une structure finalement qui était peu exigeante et qui était euh Faites de pas mal de conventions. Je me souviens encore, quand on a fait le baptême de mon premier gamin, les gens qui savaient parler catholique, si tu veux, qui te lâchaient des monsieur l'abbé, des choses comme ça, en fait, c'était les Français qu'on avait en Suisse. Mais nous, on ne sait pas faire ça. Et donc, ce qui m'a plu... D'abord, j'ai été quand même plutôt séduit par... Quand on est dans le monde évangélique, souvent on se retrouve à prier dans des garages. Donc tout à coup, tu as quand même une église avec un toit qui est un peu élevé. Enfin, c'est joli. Et déjà à cette échelle, il y avait quand même plus de fastes que dans ce que j'avais connu jusque-là. En revanche, avec le temps, les choses sont un peu fissurées, avec notamment l'entrée très forte de la politique dans l'église. c'est-à-dire qu'on a eu une campagne, par exemple, il y a quelques années, pour des multinationales responsables en Suisse. Que les multinationales soient responsables et ne pillent pas la moitié de la planète, dans un certain sens, ce n'est pas quelque chose qui m'est fondamentalement hostile, sauf qu'on se retrouvait, pour rentrer dans l'église, on devait passer devant une banderole où c'était marqué Multinationales, je vote oui quelque chose comme ça. Et puis il se trouve que dans ma communauté, il y a des gens qui avaient des entreprises, des gens qui allaient voter, non, voilà, et qu'ils avaient le choix, ils avaient un droit démocratique en Suisse, puisqu'on a une démocratie directe, à dire qu'ils ne voulaient pas ce système, enfin ils ne voulaient pas cette loi. Or ces gens, pour aller prier tous les dimanches, devaient marcher sous les fourches codines en s'associant à des objets politiques avec lesquels ils étaient en désaccord. Et je trouvais que cet engagement très fort de l'Église sur des enjeux... qui était en tout cas discutable, qui n'était pas au cœur de la foi, je trouve qu'il était très fort, alors que sur des enjeux moraux, par exemple, où là, normalement, il n'y a pas de discussion, on était beaucoup plus prudent. Et peu à peu, effectivement, j'ai été déçu de voir qu'on avait une église qui voulait essentiellement aller dans l'air du temps, avec le courant. et j'y ai vu peu à peu une forme de stérilité qui vient je pense de sa volonté de devancer toujours les évolutions sociétales c'est-à-dire que comme les églises sont subventionnées sauf leur argent de l'État en fait le catholicisme est une église d'État dans ma région et bien j'ai eu le sentiment qu'effectivement pour ne pas se prendre une... Un objet politique, combien de temps on devra continuer à financer une entreprise rétrograde où les femmes ne peuvent pas exercer comme prêtres, ce genre de choses, on a toujours voulu montrer que non, non, c'est parce qu'on croit qu'on est autant, voire plus progressiste que vous. Et puis moi qui ne le suis pas, progressiste, peu à peu ça a commencé à me fatiguer. je dirais que c'est là où peu à peu il y a eu chez moi le sentiment qu'il fallait trouver une expression de la foi qui me mettait un peu à l'abri du temporel et c'est vrai que ce que j'ai trouvé de mieux de ce point de vue c'est quand même la tradition moi

  • Speaker #0

    je me souviens que la première fois que je t'avais écouté le chroniqueur avec qui tu étais en entretien, te demandait justement ce que tu pensais des tradis. À l'époque, tu avais un a priori, je crois, un petit peu négatif. Il me semble que tu évoquais un peu le côté très BCBG qu'il peut y avoir chez les cathos tradis, avec les serre-têtes, les jupes à carreaux, etc. Je ne sais pas comment est-ce que tu as découvert vraiment la tradition. Moi, j'avais lu et on avait parlé de... tu avais découvert l'abbaye du Barou, comment s'est faite pour toi un petit peu cette rencontre avec à la fois le monde tradi et le Baroux en particulier ? Est-ce que ça a changé quelque chose dans ton rapport, on va dire, à... à cette notion un peu de tradition dans l'église.

  • Speaker #1

    Bon, quand même, les serre-têtes et les jupes à carreaux, je trouve ça plutôt joli. Pas non plus... Non, en fait, je trouve ça plutôt charmant. D'ailleurs, c'est un truc que j'aime bien quand je viens à l'Academia, c'est que les gens sont charmants. Autant les garçons que les filles, j'entends. Les gens présentent bien, ils sont différents. C'est quelque chose à quoi je suis très sensible. D'autant plus que moi, je suis quand même un paysan. enfin je vis à la campagne j'ai grandi à la campagne, j'ai grandi en gardant les vaches donc c'est plus que le côté guindé, le côté BCBG etc là où il y avait un choc des cultures pour moi c'est qu'en fait le monde de la tradition en Suisse est quand même très français en fait c'est beaucoup des Oui, c'est beaucoup des familles françaises. Et donc, c'est vrai que là, je me sens très rural. Alors aujourd'hui, un peu moins, parce qu'avec le boulot que je fais, avec la visibilité que j'ai, ce côté un peu de... C'est un peu présomptueux, mais le côté leader d'opinion miniature, disons que je suis aujourd'hui plutôt surpris, en fait, souvent de représenter quelque chose. Moi, je me sens toujours comme un paysan. Et puis, d'ailleurs, je ne m'en porte pas plus mal. Mais c'est vrai que de voir, d'un coup, dans ces milieux où tu as des gens qui sont habillés comme dans un ballet en Autriche en 1913, de voir que ces gens ont très envie de voir ce que je vais leur dire sur tel ou tel sujet, ça m'impressionne toujours. Donc, voilà, le rapport à la tradition, à la sociologie qui a un petit peu évolué. Maintenant, par rapport au Baro, il se trouve que c'est venu d'abord par la politique. Certains politiciens m'ont mis en relation avec des personnes qui étaient à l'origine du combat pour la tradition dans les années 70. Et puis, le Barou rayonne pas mal en Suisse. Ça, c'est peut-être un truc qu'on ne sait pas beaucoup. Mais par exemple, là, j'ai un ami très, très proche qui m'a donné beaucoup de coups de main avec mon journal qui va y entrer au Barou. il y a quand même des liens il y a eu pas mal de conférences qui ont été données à Lausanne dans les années 70 évidemment Mgr Lefebvre était quand même toujours un peu dans les 16 mètres dans les années notamment 70 il était dans la région ça créait des liens alors après l'histoire a été douloureuse il y a eu des déchirements il y a eu des gens qui ont regretté qu'effectivement le Barousse se rallie il y a eu toute cette histoire qui finalement intéressent assez peu notre génération, mais il y a toujours eu des liens entre la Suisse et ce coin de Provence. Bon, par ailleurs, ce n'est pas si loin. Moi, je déteste conduire, donc je n'y vais pas en bagnole, mais ce n'est pas non plus à des années-lumières pour aller au Barou. Et puis bon, quand j'y suis allé la première fois, j'étais un peu impressionné. Je ne savais pas comment me tenir. En plus, j'avais une pratique quand même assez limitée de la messe traditionnelle. Et en fait, ça a été un choc de trouver... C'était un choc esthétique. Ça n'a pas été très agréable les premiers jours pour moi au Barou. Je dors très très mal les premiers jours. J'ai l'impression qu'il va toujours m'arriver une saloperie pendant la nuit. Il y a un truc où je me sens un peu pressé. Et puis, il y a toujours un moment de déclic au milieu de ma retraite. Et puis, je suis chez moi. Un truc qui m'avait frappé quand j'y suis allé, c'est qu'il y a un frère, le frère Etienne, qui est le responsable de la boulangerie. qui est un peu un combattant de la première heure. Et puis, on me le fait rencontrer tout de suite quand j'avais au barreau. Et moi, je lui dis, écoutez, vous savez, moi, je ne sais pas me tenir. Je n'ai pas les usages. Je pense que je vais faire une connerie. Je vais faire une connerie toutes les deux secondes. Et là, le frère Etienne me prend les deux, me prend les avant-bras tout calmement. Puis il me dit, mais relaxe, vous êtes ici dans votre famille. Puis ça a été, enfin, c'est trois mots, mais pour moi, ça a été... Ben oui, c'était ma famille. J'ai découvert une famille. Puis j'ai aussi découvert un patrimoine littéraire. Ça, ça a aussi été très important. Je me suis senti... J'ai reçu, je crois, deux cartons de bouquins quand j'y suis allé la première fois. Et puis, je me suis senti dépositaire d'un héritage, un héritage littéraire avec les auteurs qui sont un peu au cœur de notre famille de pensée. et qui sont d'ailleurs sur une fresque au Barou puisqu'on voit Peggy Saint-Exupéry il y a tout au Thibon il y a toutes ces grandes figures qui nous sont chères

  • Speaker #0

    Alors justement tu parles de littérature c'est quoi un petit peu pour toi les grands auteurs qui ont compté dans ton parcours ?

  • Speaker #1

    Celui qui a été vraiment l'électrochoc ça a été Chesterton pour la joie parce que je trouvais chez Chesterton un catholicisme bon déjà un catholicisme de combat mais un catholicisme de combat dans la joie c'est à dire que Chesterton un des principaux obstacles à sa canonisation ça serait qu'il faisait 150 kilos qu'il picolait tout le temps il ne se maîtrisait pas et je trouve ça déjà assez sympathique Donc oui, il y a eu Chesterton pour ce côté, déjà cette nostalgie du Moyen-Âge, une certaine défiance vis-à-vis de la technique, et puis un idéal de catholicisme un peu chaleureux, un catholicisme un peu houblonné. Donc il y a eu Chesterton qui a été le grand choc, il y a eu Bernanos qui est très important dans ma vie. Et puis, peu à peu, j'ai redécouvert Saint-Exupéry, qui a une image malheureusement très éloignée de ce qu'il était réellement. C'est-à-dire qu'on en fait en gros un auteur pour gamins, un auteur niais, etc. Alors que Saint-Exupéry, c'est tout l'inverse. Par exemple, on va trouver dans à peu près n'importe quel petit journal pour fillettes de 13 ans s'aimer, se regarder dans la même direction, ce genre de trucs-là. Alors que... Saint-Exupéry, quand il écrit là-dessus, il parle des camarades qui sont unis vers un but commun qui les dépasse. C'est quelque chose même d'assez aristotélicien, dans le fond. Donc, ce n'est pas un auteur niais. Citadel, c'est tout sauf niais. Il y a la redécouverte de ces auteurs-là dans la compréhension, disons, de la farce, de ce que j'ai envie d'appeler l'empire du mou dans lequel on vit. Je pense que Philippe Muray est aussi un auteur qui a été très important, enfin qui le reste très important dans ma vie. Et puis, il y en a tellement que c'est difficile, mais je dirais Bernanos, oui, je dirais Bern...

  • Speaker #0

    la liberté pour quoi faire la France contre les robots ça a été quelque chose de fondamental pour moi Raphaël on te voit souvent sur les réseaux sociaux pousser de la fonte quelle place joue le sport dans ta vie ?

  • Speaker #1

    il m'est arrivé quelques saloperies quand j'étais gamin ce qui fait que j'ai dû me reconstruire en gros j'ai dû redevenir un homme Enfin, j'ai dû devenir un homme un peu plus tôt. Et puis, la musculation, disons la fonte, l'effort, de ce point de vue-là, ça a quand même été quelque chose d'extrêmement précieux. Et puis bon, par ailleurs, j'étais de constitution assez malingre et c'était un peu compliqué quand je faisais du basket, de me faire bouger dans tous les sens. Et donc j'ai découvert la fonte quand j'avais 20 ans, enfin un peu comme tous les gamins aujourd'hui. Aujourd'hui, il me semble que n'importe quel gamin fait de la muscu, c'est assez étonnant. Mais j'ai eu un parcours assez classique de ce point de vue-là jusqu'au moment où ma femme a été enceinte de mon premier enfant. Et puis là, je n'avais plus le courage de passer 3 heures par jour à la muscu et je voulais tout bêtement m'entraîner chez moi. Et puis à ce moment-là, on avait... J'ai découvert cet outil, surtout dans des vidéos de préparation au combat libre, cet outil qu'on appelle les kettlebells. Je me suis dit, tiens, c'est vachement bien ce machin, je peux aller m'entraîner dehors, je n'ai pas besoin d'écouter une musique complètement dégénérée au fitness, je suis seul avec mon effort, ça m'allait bien. Et puis peu à peu, j'ai découvert qu'il existait un sport des kettlebells, un sport qui est d'origine russe. et puis c'est un mélange de force et d'endurance et en endurance j'ai toujours été bon j'avais quelques prédispositions parce que je viens d'une famille de coureurs et puis j'ai commencé à m'entraîner assez dur sur ce truc et je crois qu'à 29 ans je fais un premier titre bon c'était pas très difficile à avoir comme titre mais je fais je crois champion d'Europe amateur ou quelque chose comme ça donc moi je pratiquais une discipline qui s'appelle le long cycle qui est l'équivalent de l'épaule éjetée et donc... en altéro, et je soulevais pendant 10 minutes des poids, enfin deux kettlebells, de façon cyclique. Et puis j'ai tiré en amateur quelques années, et puis après j'ai commencé à tirer en pro, c'est-à-dire que mes kettlebells faisaient 32 kilos chacune. et je les développais à peu près 50 fois enfin au pic quand j'étais au sommet je les ai soulevés 50 fois en 10 minutes ce qui fait 3 tonnes ça fait 3 tonnes 4 en 10 minutes et puis surtout au delà du tonnage il y a la pose en fait le repos entre les reps est déjà un effort puisque tu ne peux pas les avoir à bout de bras posés sur les épaules tu dois les tenir et donc j'ai fait ce sport des kettlebells pendant une dizaine d'années avec des résultats assez corrects. J'ai fait ce qu'on appelle le Master of Sport, c'est-à-dire la ceinture noire d'après les standards russes. Et ça, c'était quand même un assez bel accomplissement. Donc ça, c'est quand j'ai fait 50 reps en 2017 au championnat du monde en Californie. Et puis, en fait, mon vrai chemin vers la foi, ça a été ça. C'est-à-dire que quand tu fais ce sport, tu... tu es prêt à mourir, à peu près comme quand tu rentres dans un ring ou quand tu pars en croisade, j'imagine. Enfin, tu es prêt à mourir. Et puis, chaque seconde aussi trouvait un sens dans ce que je faisais puisque, évidemment, comme l'effort durait 10 minutes, je devais gérer mon effort en fonction de la seconde dans laquelle on était dans la minute, etc. Donc, il y avait un rapport au temps qui évoluait et il y avait un rapport à… Oui, il y avait un sens de ce qu'on faisait. Tout ça m'a vraiment rapproché de la… de la foi, c'est vraiment à travers le sport que je suis devenu pratiquant. C'est-à-dire que comme j'étais prêt à mourir, comme dans une certaine mesure, j'étais déjà mort avant de monter sur la plateforme, il y avait quelque chose qui était de l'expérience mystique. Quand je dis que j'étais déjà mort, c'est que moi, ma posture avant d'entrer sur une plateforme, c'est que j'étais très agité pendant les heures qui menaient à la compétition. et puis je dirais que les 20 dernières minutes avant ma série, avant mon passage sur la plateforme, d'un coup je me sentais mort, j'avais plus aucune expression, j'avais plus rien je trouvais un calme absolu et donc c'était vraiment de l'ordre de la mystique et puis je pense qu'effectivement les jeunes catholiques aujourd'hui les garçons en particulier gagneraient à à se confronter à ça. Alors pas forcément dans ce sport-là, d'autant plus qu'il n'y a rien à y gagner, à part une épaule foutue à 40 ans. Mais oui, à chercher le dépassement. Il faut être exigeant avec soi-même. et donc bon là c'est vrai que j'ai fait 10 ans de compétition j'ai un peu les épaules en vrac mais j'essaie de pas me laisser aller je continue à m'entraîner très dur même si c'est plus vraiment dans ce sport, j'utilise encore les kettlebell mais plus vraiment comme avant je fais surtout des entraînements mélangés avec de la corde à sauter et tout ça mais mais voilà, je me maintiens.

  • Speaker #0

    Toi justement, tu parles de cette église, de cette société molle, et quand tu vois l'église, ou même on pourrait dire les églises aujourd'hui, t'envisages comment un peu l'avenir, les solutions ?

  • Speaker #1

    Alors, des solutions en termes de réforme de l'église tout entière, etc., ça j'y crois absolument pas, mais ça ne veut pas dire que je suis pessimiste, en fait je crois que la vérité, enfin le... La vérité des sociétés, c'est toujours la démographie. La démographie au sens de combien de gamins on fait, mais aussi de ce qu'on transmet. qui transmet aujourd'hui. Parfois, quand je suis un peu sévère avec certaines expressions de la foi dans le monde qu'on appelle à tort ou à raison moderniste, c'est assez rigolo parce que je reçois des messages de gens qui sont tout à fait blessés par ce que j'ai dit et qui me disent que ça les blesse d'autant plus qu'eux-mêmes ont 20 petits-enfants dont aucun n'a gardé la foi. Et je dis, bah oui, bah écoutez, on reconnaît l'arbre à ses fruits, quoi. Et effectivement, ce qu'on voit, c'est que si on veut des jeunes qui sont sains, des jeunes qui ne font pas les choses uniquement par conformisme, et qui vont tout abandonner à 16 ans, eh bien, il faut plutôt se tourner du côté de la tradition. Alors après, quand on dit la tradition, on a tendance à l'opposer à l'Église moderniste, dominante, etc. Or, ce qu'on voit, c'est que les jeunes prêtres, un peu partout, sont conservateurs. Des jeunes prêtres libéraux... ou progressistes, moi j'en connais pas enfin je sais pas, il y en a peut-être mais j'en connais pas et donc sur le long terme je pense qu'effectivement l'opposition entre rite moderne et rite extraordinaire je pense que cette opposition va s'estomper simplement parce que ce qu'on... dans le fond on a peut-être une préférence c'est le cas mais on ne va pas mourir sur cette colline là ce qui compte pour nous c'est la transmission c'est la transmission d'un héritage civilisationnel c'est la transmission de Je ne sais pas, mais ça se fait à un niveau... On voit des grands combats, on voit des grandes oppositions, alors que souvent les choses se font à un niveau très simple. Ma femme, par exemple, lit chaque soir à mes gamins, dans un bouquin dont j'ignore le nom, elle va leur lire simplement une vie de saint, tout bêtement. C'est cinq minutes dans une vie. Mais ça transmet un imaginaire qui est un peu plus élevé que... je ne sais pas, j'allais dire que l'Eurovision. Donc oui, je suis optimiste, même si je pense que ce n'est pas réformable. Enfin, c'est un peu paradoxal. Je pense qu'il y a un effondrement qui vient, je pense qu'il est inéluctable. De ce que je lis, là, on risque d'avoir encore le dernier coup de boutoir des boomers, c'est-à-dire vouloir interdire la messe traditionnelle dans l'église. Et je crois que ces gens ne réalisent pas qu'en fait, ils nous font un cadeau. parce que les gens vont dire écoutez très bien Monsieur et Dame on ne va pas aller pour autant dans vos messes à guitare mais après il faut faire attention à garder aussi une certaine prudence sur le plan humain c'est à dire que il y a des gens qui ont peu de sens liturgique ou qui doivent ménager la chèvre et le chou avec des assemblées qui demandent majoritairement parce qu'elles sont vieillissantes qui demandent majoritairement des trucs complètement innovants disons des innovations du passé et Je trouve qu'il faut veiller à garder un rapport humain avec ces gens-là. Il ne faut pas leur dire, voilà, écoutez, moi, je suis dans la vérité, vous avez tout perdu. Moi, j'essaye de veiller à ça, mais ce n'est pas facile. Surtout qu'avec les positions que j'ai, on va souvent m'assimiler à quelque chose de tout à fait extrémiste. Déjà, rien que le fait que je participe à ce podcast, certaines personnes... Enfin, je ne sais pas, si je regarde ce qui s'est passé avec David Lepay, qui s'est fait attaquer par l'IB, parce qu'il allait donner une conférence pour l'ERN. Voilà, on sait que de tendre... d'être réellement plus réaliste sur sa droite, eh bien, on sait que ça nous vaut généralement plus de soucis qu'autre chose. Mais il faut tenir le cap. Et le temps nous donnera raison. Ça, j'en suis intimement persuadé.

  • Speaker #0

    Espérons. Et du coup, quand tu regardes un peu aussi côté français, la politique, je ne sais pas, quand on est suisse, comment est-ce qu'on voit la politique française ?

  • Speaker #1

    Avec amusement. Mais bon, avec amusement, avec un espoir quand même. J'ai l'impression que, pour peu qu'on croit à la démocratie, je ne suis pas certain de croire au type de démocratie que vous avez. Mais ce qui est intéressant dans la nouvelle configuration qui est la vôtre, c'est que cet extrême centre hégémonique depuis des années, ce progressisme qui tire dans les yeux des prolos sur les ronds-points, bon, ils s'effondrent. Et donc, il y aura un retour de la politique. C'est-à-dire que vous aurez de nouveau un truc hyper polarisé entre d'un côté une gauche réellement radicale et de l'autre une droite... Je ne sais pas si elle est radicale, mais enfin, elle est authentiquement de droite, disons. Maintenant, je n'ai aucun espoir au niveau des partis. Je pense que le seul fait de vouloir être représenté par quelqu'un dans un hémicycle est quelque chose qui me... Ouais... Euh... Je pense beaucoup de mal à la professionnalisation de la politique, qui est vraiment au cœur de votre système. Donc c'est vrai que j'ai très peu d'enthousiasme. Le RN a fait un joli score, Zemmour s'effondre. Ça va être rigolo, mais je ne crois pas à ce truc-là. Je pense que le choix que vous avez fait à l'Academia, qui est finalement de suivre un projet politique par d'autres moyens, c'est-à-dire plus dans un sens communautaire, je pense que c'est comme ça qu'on transmet. Il y a une politique du haut, peut-être qu'il faut choisir le moindre mal. mais ce qui compte c'est ce qu'on transmet à notre niveau c'est transmettre un sens esthétique c'est transmettre un sens liturgique un sens de l'héritage et ça ça se fait pas non plus ça c'est un point qui est important chez moi c'est que moi j'ai la particularité d'un côté d'avoir ce discours qui est très identitaire, compatible et puis par ailleurs je suis pluraliste je veux dire moi le Ouais, le côté l'extrême droite boomer qui dit Soit tu manges du cochon, soit tu quittes la France avec des mimes avec Astérix dessus, ça me touche assez peu. Ce côté rance ne m'intéresse pas.

  • Speaker #0

    donc moi ce qui m'intéresse c'est ce qu'on transmet c'est de transmettre aussi des je crois que c'est Davila Nicolas Gomez Davila qui dit qu'éduquer c'est transmettre des répulsions naturelles je trouve que c'est assez vrai aussi par exemple si je suis dans une dans une messe où on commence à lâcher des conneries turbo progressistes et tout ça moi je sais que mes gamins ils vont se tourner vers moi avec un sourire parce qu'ils savent que ça me fait ils savent que ça me rend dingue Et puis finalement, ça me fait plutôt marrer. Et puis aussi, ça me rassure parce que finalement, mes gamins ont déjà compris que c'est de la connerie. Et je trouve que finalement, transmettre ça, c'est beaucoup plus intéressant que de dire Oui, écoute, il faut voter pour tel ou tel parti. Je préférerais des corporations à des partis. Voilà. Le système suisse, cela dit, est quand même un peu plus sain, parce qu'il résiste à la professionnalisation de la politique. Donc, dans une certaine mesure, les gens qui représentent le peuple représentent des corps de métier. ou des lobbies, des camionneurs. Et ça, je trouve que c'est assez sain. Je pense que ça évite cette paralysie, ce sentiment d'une hyper classe déconnectée que vous pouvez avoir en France. Ça nous amuse toujours d'avoir des élus, des présidents qui ne savent pas quel est le prix du ticket de métro en France, alors que chez nous, ils prennent le train, ils sont sur le même quai de gare que nous. donc il y a un côté nous on est des paysans et c'est ce qui fait que notre système tient la route il y a ce côté et puis bon c'est une démocratie qui est aussi contrebalancée par beaucoup de niveaux de pouvoir c'est à dire que la Suisse implémente on va dire le principe de subsidiarité alors que là où la France est centralisatrice centralisme qui me va quand il y a un roi, mais qui me paraît un peu plus compliqué quand il y a une ersatz de démocratie.

  • Speaker #1

    Intéressant comme regard du côté suisse, mais je sais que vous avez un modèle qui semble finalement durer, être assez paisible, mais qui est très difficile, je pense, à implanter en France, et en même temps, on est bien conscients, nous, Français, d'être dans une... dans une crise sans grande solution, mais comme tu dis, c'est effectivement un spectacle amusant. Enfin, au moins, on peut en rire plutôt que d'en pleurer.

  • Speaker #0

    Oui, on peut en rire avec une sorte de... Mais avec une distance, je veux dire... Je ne condamne pas du tout le fait qu'on s'engage dans tel ou tel parti parce que c'est celui qui correspond le mieux à nos idées, etc. Ce qui m'étonne toujours, c'est qu'on y mette tant d'espoir, qui sont forcément déçus quand on voit l'utilisation des comptes de campagne, ce genre de choses-là, parce que c'est la nature de la politique. La politique, en tout cas en France, c'est fait pour se servir, pas pour servir. Alors que nous, on a une tradition de miliciens. qui est né aussi du fait qu'on a le... Je ne sais pas, nous, on peut avoir des élus dans un conseil communal, donc dans toutes nos localités, il y a un conseil, tu peux avoir un élu qui est en habit militaire, c'est quelque chose. Je ne dis pas que c'est hyper courant, mais ce n'est pas quelque chose qui va choquer. Le jour où vous aurez dans une assemblée... je ne sais même pas quel est le niveau de pouvoir mais lorsque vous aurez un arrondissement une assemblée dans un arrondissement de Paris avec un mec qui revient de l'armée je pense que les poules ont des dents ah c'est vrai alors si on parle un peu d'enfants de famille,

  • Speaker #1

    tu as évoqué que père de famille, marié, tu as combien d'enfants actuellement ? comme je suis un moderniste j'en ai que deux et alors moi ce qui me faisait toujours rire c'est je publiais de temps en temps une fameuse photo d'une pizza avec des frites dessus et je te fais ces questions un peu sur le ton de la blague mais comment est-ce que toi tu concilierais un peu l'esthétisme avec aussi une certaine forme de détente et de second degré c'est à dire que

  • Speaker #0

    Bon alors en fait il y a quand même une histoire plus sérieuse que ça avec ce truc là, c'est que la première fois qu'on est allé, il y a deux restaurants dans la ville à côté de laquelle je vis qui servent ça, la première fois où mes gamins ont demandé ça, moi j'ai complètement pété les plombs, j'ai dit non mais c'est pas possible, je voulais pas laisser faire, puis après je crois que les gamins avaient ramené des bonnes notes et tout ça, puis j'ai dit vas-y mange ta pizza frite, et puis en fait c'est devenu, comme ils savaient qu'à chaque fois ça m'énervait un peu, c'est devenu un petit rituel. Et puis de fil en aiguille, aujourd'hui ça me manque quand ils ne se comprennent pas. Mais là où la question est un peu plus sérieuse, c'est sur la question des combats qu'il faut mener et des combats qu'il ne faut pas mener. À l'Academia, chaque année, vous faites emmerder parce que vous faites une fête bavaroise. Puis on vous dit, en gros, les nations françaises qui se déguisent comme à la fête de la bière à Munich, c'est pas sérieux, etc. Et puis justement, c'est cet esprit de sérieux qui nous fait terriblement du mal. On gagne à être un petit peu détendu, à ne pas vouloir mener tous les combats. L'exigence de pureté absolue, c'est souvent une connerie. on n'est pas obligé d'être une caricature et donc oui la pizza frite effectivement je dois avouer que j'ai goûté c'était pas si mal honnêtement c'était pas dégueulasse je commanderais pas ça pour moi mais quand ils n'arrivent pas à la finir je suis comme toujours assez content ça c'est le scoop que je te donne pour ce podcast mais surtout derrière ce qui est important c'est de rappeler que tout n'est pas combat. Et même, à la rigueur, pour qu'un combat soit efficace, un combat pour la transmission, il faut des soupapes. Les gamins doivent savoir qu'il y a des choses avec lesquelles on est complètement intransigeants, il n'y a pas de négociation possible, et puis il y a des choses où, voilà, il y a l'amusement, il y a le jeu, il y a un peu... il y a une part de provoque gentillette, des choses comme ça. mais je trouve que c'est important de pas toujours être dans ce côté... Moi, j'avais une cousine qui était entrée dans un truc qui la préparait à devenir bonne sœur, et je me souviens que tous les gars avaient l'air de tirer la gueule. À ce moment-là, je n'étais pas catholique, j'avais 18 ans, 20 ans, et tous les gars autour d'elle avaient l'air de tirer la gueule, ils avaient tous l'air de sortir d'une division SS, et je me disais, putain, c'est compliqué, quoi. et quand j'ai découvert le mantra d'I, une chose qui m'a plu c'est que les gens se marraient les gens picolaient, les gens rigolaient, les gens bouffaient de la viande enfin on vivait quoi et donc ce côté de lâcher du lest sur certaines choses qui ne sont pas centrales je pense qu'elles sont vraiment importantes donc oui sur la question esthétique Je ne sais pas, moi j'aime bien faire à manger, pour moi c'est important d'avoir l'ingrédient exact avec lequel tel ou tel plat se fait, je suis assez méticuleux sur ce plan-là, mais il y a aussi une vérité dans le relâchement. Et d'ailleurs c'est même d'ailleurs assez évangélique dans le fond, puisque l'Ecclésiaste, qui est un des livres les plus sombres qu'il soit, peut-être le plus sombre de l'Ancien Testament, voire de la Bible en général, et l'Ecclésiaste finit quand même par dire que dans tous nos jours de vanité, ce qu'il faut faire c'est de boire ton vin et manger ton pain d'un cœur joyeux, et profiter de la vie avec la femme que tu aimes, alors j'y ajoute les enfants, parce que c'est en gros... ta consolation sous le soleil c'est quelque chose comme ça, c'est Ecclesiastes 9-10 et donc Oui, il y a une vérité plus profonde derrière ce truc de pizza frites qui fait toujours... Puis bon, ça fait toujours réagir les gens, donc ça me plaît beaucoup. Alors,

  • Speaker #1

    aujourd'hui, finalement, la réalité d'un homme marié après la quarantaine, ça devient quelque chose de plus en plus rare. Je crois qu'en France, on doit être à peu près à deux couples sur trois qui divorcent, ou en tout cas dans des proportions un peu de la sorte. Comment est-ce que toi, justement, t'envisages le mariage en 2024 ? Euh...

  • Speaker #0

    et voilà avec l'acceptation des contraintes et des joies en fait c'est des questions en réalité c'est des questions que je me pose jamais vraiment beaucoup dans le sens où moi j'ai jamais perçu le mariage ou la manière dont je vis comme quelque chose de politique, c'est à dire que moi ça fait 20 ans que je suis avec la même femme on s'est rencontré on avait 20 ans il n'y a jamais ce côté on résiste,

  • Speaker #1

    on est encore marié je pense que c'est la meilleure manière de foutre son mariage en l'air non mais tu vois ce que je veux dire c'est que j'ai quand même l'impression aussi parfois que nos choix de vie traduisent quand même une manière d'être au monde et qu'en fait aujourd'hui cette manière d'être au monde elle n'est pas forcément en soi politique mais bon ça touche quand même un peu l'air de notre époque il y a quand même des même si pour le coup typiquement tu vois politiquement enfin en France je pense que 90 voire presque 100% des politiciens qui incarnent on va dire des idées conservatrices sont divorcés ouais ouais et une autre statistique intéressante c'est que tu

  • Speaker #0

    sais qu'en Suisse les gens qui nous dirigent ultimement c'est-à-dire le conseil fédéral qui est un conseil de ministre la proportion si tu mets les gamins ensemble de tous ces élus, il doit y en avoir deux pour cette Non mais voilà, ça montre aussi qu'effectivement il y a un rejet de la transmission, mais est-ce que c'est vraiment politique ou est-ce que ce n'est pas sociétal si on doit dire ? Enfin je veux dire, on fait des fêtes du divorce aujourd'hui. Aujourd'hui on doit davantage convaincre les gens, enfin moi je me souviens quand on s'est mariés avec ma femme, La plupart des choses qu'on entendait, c'est mais pourquoi vous faites ça ? Il y a deux coupes sur trois qui divorcent. Alors qu'aujourd'hui, si j'allais voir quiconque pour dire ouais, avec ma femme, ça ne va plus du tout, on va se divorcer, mais c'est super, on s'entend bien, on va faire une grande fête. D'ailleurs, on va ce week-end ensemble au salon du divorce pour vraiment faire le truc le mieux possible. On va trouver ça extrêmement responsable, génial et très enthousiasmant. Et ça, c'est vraiment la pente, enfin c'est vraiment le côté suicidaire de l'époque. Je veux dire, on a une époque. on vit une époque qui glorifie l'effondrement, la mort. Ça, vous l'avez eu en France avec l'inscription de l'avortement dans la Constitution, qui est quand même un truc complètement délirant. On en fait une valeur centrale du pays. Je pense qu'effectivement... Je pense que le mariage est une sorte de résistance de tous les jours, de ce point de vue-là, mais simplement, il ne faut pas la vivre comme telle. Il faut le vivre dans la joie, c'est-à-dire qu'il faut se dire Tiens, les gamins, ils sont au pieu, on va se servir une absinthe, voir plus l'infinité. C'est tout bête, mais il faut juste continuer à renouveler la joie. Après, il y a des choses qui, à mon avis, aident, c'est-à-dire le fait qu'un homme reste un homme, qu'il ne se laisse pas complètement aller, qu'un homme ait de l'exigence vis-à-vis de lui-même, qu'il continue à lire. Être marié aujourd'hui... En soi, ce n'est pas tant un défi parce qu'on peut se marier 50 fois si on veut. C'est le rester, c'est rester fidèle dans l'effort, rester fidèle dans les difficultés. Tout ça, oui, ça c'est la part du combat, mais moi c'est un combat que j'ai toujours mené dans la joie avec ma femme. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle me suit partout où je vais. Quand je donne une conférence, je n'aime pas quand ma femme n'est pas là. pas que j'arrive pas à le faire mais simplement le chemin que j'ai pris cette vie de combat que j'ai décidé de mener depuis 2-3 ans c'est aussi un choix de couple donc les femmes sont aussi des combattantes mais elles ont besoin d'ailleurs elles le sont plus que nous si on a déjà assisté à la naissance d'un gamin mais elles ont aussi besoin d'hommes qui fuient pas leurs responsabilités d'hommes qui n'ont pas honte qui n'ont pas honte d'être ce qu'ils sont. Et c'est très simple, mais c'est si difficile à trouver.

  • Speaker #1

    Alors, tu as lancé un média. Avant, tu étais journaliste, je crois, pour le service public suisse, c'est ça ? Est-ce que tu peux un petit peu nous en parler et me dire où est-ce que tu en aigues ? Comment tu vois un petit peu l'avenir et le développement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors effectivement, j'étais un journaliste du circuit classique. Et puis après, pendant quatre ans, j'ai été porte-parole. J'étais porte-parole de la police de Lausanne. Et ensuite, je suis revenu à mon métier. mais peu à peu, il y avait une idée qui germait en moi, et la sortie de mon bouquin a fait bouger pas mal de gens dans différents milieux, d'ailleurs autant évangéliques que... La sortie du bouquin autour duquel tu m'avais invité en 2021 a généré autour de moi une sorte de documentisme conservateur, si on doit parler comme Dreher dans le Paris bénédictin. et de fil en aiguille plusieurs milieux enfin on parle de milieux conservateurs se sont dit ouais mais quand même en Suisse il nous manque un journal et puis c'était des grandes discussions etc. et puis je me suis lancé j'avais trouvé un financement donc j'avais trouvé un business angel et je me suis dit ok bon bah voilà départ alors après je pensais que ça serait beaucoup plus facile je pensais que comme il n'y aurait rien du jour au lendemain j'allais avoir un million à gérer Non, j'exagère un peu, mais je pensais que ce serait plus facile. Et puis, en gros, on a créé un titre, donc le peuple. On l'a créé à partir de rien. Et là, ça fait quoi ? Deux ans ? Oui, bientôt deux ans et demi que je tourne. deux ans et demi, enfin trois ans que je suis sur le projet, depuis mai 2022 que je sors des éditions, à quoi s'est ajoutée une chaîne YouTube l'année passée, qui parfois marche, enfin certaines vidéos marchent assez bien, après je ne fais pas non plus la chasse aux abonnés non plus, je suis content d'avoir des gens qui s'intéressent à ce que je raconte, tant mieux s'il reste. Alors voilà, sortir un média conservateur en Suisse, en fait, c'est beaucoup plus difficile qu'en France. C'est-à-dire qu'en France, le monde conservateur, ce monde est structuré autour de choses qui se retrouvent un peu partout. Oui, il y a eu des divisions. Si on prend l'exemple du Front National, à l'époque, il y avait une division entre une aile un peu... une aile plutôt cathotradie et puis une aile qui représentait maigret qui était un peu plus païenne ça restait majoritairement les gens se reconnaissent dans un héritage on va dire post-catholique en France alors qu'en Suisse on a des conservateurs protestants qui sont plutôt libéraux on a des catholiques qui sur le plan économique sont beaucoup moins libéraux et puis il faut trouver une parole qui qui transcende un peu ça. Ensuite, il y a l'origine religieuse du truc, puis après, il y a effectivement le côté libéral avec l'émergence de ce courant un peu libéral anti-woke. Et puis de l'autre, un conservatisme qui parfois se perd dans le complotisme, des choses qui ne sont finalement pas très nourrissantes intellectuellement. et donc moi j'essaye de transcender un peu tout ça en simplement disant du bien des uns et des autres de ne pas choisir un camp même si je ne cache pas ce que je suis je ne cache pas quelle est ma sensibilité liturgique quelle est ma foi etc mais j'essaye d'avoir une parole qui est à peu près audible par tout le monde et c'est ce qui fait que mon projet reste quand même assez stable et sain financièrement depuis deux ans et demi maintenant ce qu'il faut voir c'est que le travail que je fais ce n'est pas le travail qui me nourrit Donc moi je bosse à 120-150% pour un titre qui me rapporte un salaire quand même assez marginal. Ce qui me paye c'est des travaux de communication et des choses comme ça par ailleurs. Donc l'avenir à ce titre, c'est des grandes questions actuelles en fait. Est-ce que j'ai l'énergie ? Alors il y a une part de passion, mais est-ce que j'ai l'énergie de faire ça pendant 30 ans ? C'est-à-dire de mettre autant d'énergie pour... de travailler autant pour un projet qui n'est pas mon gagne-pain, finalement. Ça pose des questions. Il y a toujours le rêve, en Suisse romande, qui est un petit marché aussi, ça c'est un autre aspect. Il y a toujours le rêve du grand média conservateur qui viendrait un peu transcender tout ça et réunir tout le monde. Et puis, ça ne marche pas tellement. Alors là, il y a peut-être une possibilité en ce moment. J'ai déjà commencé à faire quelques rencontres. donc j'explore prudemment une autre possibilité à laquelle on a souvent pensé notamment parce que des gens qui me sont proches en Suisse et qui aiment ma parole sont souvent des gens qui viennent de France et bien ça aurait été d'explorer avec différents titres français je ne sais pas, le incorrect, JDD, etc de réfléchir à un partenariat avec une sorte d'antenne en Suisse ça pose d'autres défis moi je ne sais pas pour le moment je travaille énormément j'ai du plaisir à faire ce que je fais je ne peux pas garantir que ça sera le cas pendant 30 ans mais en même temps je n'ai pas envie de laisser tomber d'une part mes abonnés parce que j'en ai quelques-uns et puis J'ai le sentiment que le courant d'idées que je représente a besoin d'une voix qui soit pondérée, qui n'insulte pas les gens, qui ait le sens de la mesure et qui ne sombre pas dans tous les délires du moment. C'est-à-dire que moi, je n'ai pas envie que le cœur de mon combat, ce soit des réflexions sur le vaccin d'il y a quatre ans. Ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est les ombres éternelles sur les collines sacrées, comme dit Davila. donc c'est plutôt de ça que j'ai envie de parler excellent,

  • Speaker #1

    écoute Raphaël il est malheureusement l'heure un petit peu de nous quitter un petit mot pour conclure notre podcast et puis j'espère qu'on aura d'autres occasions de t'écouter en France petit mot,

  • Speaker #0

    déjà je suis toujours très content de venir en France ça m'a beaucoup de gens en fait, beaucoup de jeunes en Suisse me disent ça me fait tellement plaisir de vous voir, je vous ai vu à l'Academia sur une vidéo etc donc c'est un truc qui me touche par ailleurs effectivement chez les jeunes beaucoup regardent la vidéo c'est pour ça que j'en fais même si je suis un boomer qui ne sait pas vraiment faire de montage et qui n'est pas très bon techniquement donc voilà j'espère que ça intéresse aussi en France d'avoir un regard suisse, un regard avec vraiment les deux pieds dans la terre dans la glaise je pense que c'est précieux aussi d'avoir le regard de ce qu'une démocratie à peu près directe peut apporter à un pays, aussi un regard peut-être un peu moins... déchiré, je dirais, sur les différentes dénominations chrétiennes. donc voilà, c'est quelque chose que j'aime apporter en France, maintenant j'aime la France on est quand même tourné vers la France quand on est suisse romand même nos grands auteurs nationaux ont fait un bout à Paris avant de revenir si je pense à Ramu qui est une autre figure assez forte chez certains proches du Barou et bien c'est des gens voilà c'est ce ce côté terrien moi j'ai à coeur de l'apporter en France et je me réjouis aussi beaucoup je pense que le podcast aura été mis en ligne peut-être d'ici là mais je me réjouis aussi de revenir au Barou et de trouver tous ces jeunes qui vous suivent à l'Academia que je trouve toujours admirables dans leur politesse, dans leur enthousiasme, dans leur énergie. Et puis, je suis content que vous ayez survécu aux tentatives un peu maladroites de la politique de vous faire taire l'année passée.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Raphaël. Je te dis à bientôt, on se verra effectivement cet été. Je remercie aussi tous les auditeurs du Retour au Réel. N'hésitez pas à nous faire part de vos... commentaires, de la manière dont vous avez reçu les différents podcasts, et puis n'hésitez pas aussi à aller faire un tour sur le média, le peuple, est-ce que tu peux nous rappeler un petit peu sur quelle plateforme on peut te retrouver ?

  • Speaker #0

    Alors bon, il y a un site, lepeuple.ch. Donc là, si on est en France, le mieux pour moi, c'est de faire un abonnement web. Comme ça, je n'ai pas besoin d'envoyer le journal, auquel cas je ne gagnerais absolument plus rien. Donc il y a le site. Il y a aussi possibilité de simplement... Il y a un espace blog. Mais surtout, pour des auditeurs plus jeunes, il y a une chaîne YouTube. Alors, je ne prétends pas régater avec les superstars qui vous vendent des formations à 600 balles et des coup de téléphone à 300 balles la demi-heure. Là, je pense à Thaïs. Donc, je ne prétends pas régater avec ça sur le plan technique. Par contre, je pense qu'il y a un regard différent et généralement, je crois, relativement bien articulé. Donc, ça, c'est la chaîne YouTube Le Peuple. D'ailleurs, je vais mettre un truc en ligne juste après ce... ce podcast, je vais vite regarder je ne sais même plus si ma chaîne c'est le peuple média ou le peuple, c'est at le peuple média au pluriel donc c'est une petite pastille on mettra les liens dans la description et donc là je pense que c'est effectivement la meilleure manière de me suivre pour des plus jeunes avec la possibilité de soutenir la chaîne via Tipeee

  • Speaker #1

    excellent bah écoute merci beaucoup Raphaël et chers amis du retour au réel je vous dis au revoir et à la semaine prochaine

Description

"Pour en finir avec la religion mollasse et poisseuse" - Un entretien philosophique percutant sur la foi et la société


Dans ce nouvel épisode du podcast philosophique, développement personnel et cohérence, "Le Retour au réel", Victor Aubert reçoit Raphaël Pomey, philosophe, journaliste et écrivain suisse de renom.


Raphaël Pomey est né dans une famille protestant, convertit au catholicisme, il est marié, père de deux enfants, et dirige aujourd'hui le média Le Peuple : https://lepeuple.ch


Ensemble, ils plongent dans une discussion sans concession sur la philosophie catholique, la virilité spirituelle et l'authenticité religieuse dans notre société moderne.


Thèmes abordés dans ce podcast sur la pensée critique :


  • Le parcours spirituel de Raphaël Pomey : du protestantisme au catholicisme traditionnel

  • Critique de l'Église contemporaine et ses dérives : vers une philosophie et religion plus authentique

  • L'importance d'une spiritualité forte et engagée dans la philosophie moderne

  • Réflexions sur le catholicisme traditionnel et son rôle dans les débats philosophiques actuels

  • Analyse de la politique française à travers un prisme de philosophie et éthique

  • La place du sport et de l'esthétisme dans une vie spirituelle équilibrée : philosophie et culture du corps

  • Philosophie et littérature catholique


Cet épisode offre des réflexions sur la religion, la culture et la société, nourries par les pensées de grands auteurs catholiques. Victor Aubert et Raphaël Pomey explorent comment vivre sa foi de manière cohérente et engagée dans le monde contemporain, tout en questionnant les valeurs et les pratiques religieuses actuelles.


Un podcast essentiel pour ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension de la philosophie catholique, de l'éthique et de la spiritualité dans un contexte moderne. Que vous soyez croyant, agnostique ou simplement intéressé par la philosophie et société, cet épisode vous offrira matière à réflexion et à discussion.


Retrouvez ici la chaine Youtube du podcast Le Peuple :

https://www.youtube.com/@lepeuplemedias


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Retour au Réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. J'ai la joie aujourd'hui d'accueillir Raphaël Pommet. Je suis très heureux de te recevoir aujourd'hui sur mon podcast, Raphaël. Bonjour.

  • Speaker #1

    Salut Victor, merci beaucoup de me recevoir.

  • Speaker #0

    On va aujourd'hui parler de religion, de virilité, d'être au monde, de qu'a-t-elle belle, de frites sur les pizzas pendant toute une petite heure. Et chers auditeurs, vous allez pouvoir savourer l'accent suisse. Raphaël tient un podcast qui s'intitule Le Peuple, qui est aussi un média. J'ai rencontré Raphaël Paumet il y a trois ans dans les colonnes du journal Élément, puis sur le podcast Méridien Zéro. Je t'ai invité à l'Academia Christiana la première fois en 2021. Tu avais écrit à l'époque un livre qui s'intitule Danser l'effondrement qui dénonce un petit peu, sur un ton léger et aussi un peu piquant, toutes les aberrations contemporaines en matière de pastoral et de liturgie promues à la fois par les pasteurs protestants, mais aussi par les prêtres catholiques. et j'ai l'impression un petit peu que tes chroniques, tes analyses se situent souvent à la fois sur le spectre de la religion, de l'éthique, mais aussi une dimension esthétique. Alors est-ce que dans un premier temps, tu pourrais nous parler un petit peu de ton parcours ? Tu viens du protestantisme, tu es aujourd'hui catholique. Quels ont été les grands éléments qui ont été marquants dans ce cheminement ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi j'ai grandi à Valorbe, près de la frontière française. disons près de Pontarlier, pour faire simple. Et puis, c'est des régions où sont présentes de nombreuses églises évangéliques, notamment. Et donc c'était un peu l'environnement dominant autour de moi. Moi je viens d'une famille mixte, ce qui est assez fréquent en Suisse, donc avec un père protestant et une mère catholique. J'ai fréquenté toutes ces communautés, y compris la communauté catholique, mais celle que j'ai le plus fréquentée quand j'étais enfant, c'était l'armée du salut. Et puis je garde une certaine amitié d'ailleurs, et un certain respect pour l'armée du salut, pour sa présence, son côté intransigeant. Et puis j'ai grandi dans ce monde-là, vers 14-15 ans, un peu comme tous les gamins des années 90. Il y a eu le punk, la rébellion était encore possible à cet âge-là. C'est-à-dire que la rébellion n'était pas encore devenue la norme. Et donc là, j'ai un peu tout abandonné. Donc, formellement, je n'ai pas été baptisé. Quand j'étais gamin, j'ai fait des préparations au baptême. On va dire qu'elles n'ont pas abouti. Et puis, après toujours en étant quand même pas mal révolté, j'ai commencé à... J'ai fait philo, je suis philosophe de formation. et durant tout ce parcours la question religieuse m'a jamais abandonné donc j'ai aussi fait sciences des religions à l'Uni, j'ai suivi toutes ces choses là et puis de fil en aiguille je suis revenu au catholicisme donc à l'âge de 26 ans quand même et j'y suis revenu je dirais même essentiellement par esthétique puisque je devais choisir entre plusieurs communautés dont je me sentais proche à certains égards et c'est vraiment l'esthétique qui m'a qui m'a fait me décider en faveur du catholicisme, je trouvais que le... Oui, je trouvais qu'il y avait... En fait, c'est un peu con, mais dans ma famille, il y avait des enterrements catholiques et protestants. Et les enterrements protestants, tu avais toujours un vague sandwich avec un peu de jambon, du beurre et de la moutarde. Enfin, c'est plus sobre. Alors qu'un enterrement catholique, tout le monde se déchire. Il y a du jambon cru. Donc, ça intégrait un peu plus mes grandes préoccupations de l'existence.

  • Speaker #0

    Et alors, qu'est-ce que tu gardes de ton éducation protestante comme on pourrait dire chose qui semble quand même néanmoins des valeurs louables,

  • Speaker #1

    nobles que tu as reçues un petit peu du côté protestant de ta famille en fait j'ai une grande admiration pour ma famille protestante ma grand-mère que j'ai perdue l'année passée si je ne dis pas de conneries il y a deux ans le temps passe vite était pour moi un modèle c'est un modèle de rigueur, c'est un modèle de tenue aussi Des gens qui ne se plaignaient pas, des gens qui étaient à l'heure, des gens qui... Ouais, une éthique du travail aussi. Donc ouais, il y a énormément de choses. une certaine pudeur aussi malgré tout donc oui il y a de nombreuses choses que je tiens de mon côté protestant et que vraiment je n'ai pas renié en devenant catholique alors après quand je tiens ce genre de discours c'est clair qu'on va dire c'est bien il est parfaitement occuménique qu'est-ce qu'il fait chez des tradis mais en fait c'est pas ça c'est à dire que il y a de nombreuses valeurs, je cultive un sens de l'amitié avec le monde protestant et le monde évangélique, et je n'ai jamais eu envie de diviser là où il faut créer l'unité. Après, je suis catholique pour des raisons de foi, pour des raisons liturgiques aussi, mais il y a une simplicité, et même sur le plan culinaire, parce que c'est quand même important dans ma vie. Par exemple, on ne mange pas les mêmes desserts selon qu'on est catholique ou protestant. Les desserts catholiques sont mous, ils tombent, etc. Chez les protestants, c'est un peu exigeant. C'est un peu des trucs où on casse des noix. tu vois, on fout pas trop de sucre sans ça c'est trop facile donc ouais, il y a une certaine exigence pour le monde protestant que j'aime bien et du coup,

  • Speaker #0

    à part les desserts en entrant dans l'église catholique, est-ce qu'il y a d'autres choses qui t'ont un peu déçu ?

  • Speaker #1

    en fait, j'ai pas été, c'est pas comme si j'étais si j'avais l'ardeur du nouveau converti qui découvre plutôt le vide et qui se dit, mais mon dieu dans quoi je suis entré c'est pas comme ça que ça a procédé donc bon moi j'ai demandé le baptême donc c'était dans le cadre de mon mariage mais c'est pas comme si je suis devenu extrêmement pratiquant juste derrière c'était plus des raisons formelles que les choses soient bien faites disons et puis donc je me suis assez rapidement retrouvé face à quand même une structure finalement qui était peu exigeante et qui était euh Faites de pas mal de conventions. Je me souviens encore, quand on a fait le baptême de mon premier gamin, les gens qui savaient parler catholique, si tu veux, qui te lâchaient des monsieur l'abbé, des choses comme ça, en fait, c'était les Français qu'on avait en Suisse. Mais nous, on ne sait pas faire ça. Et donc, ce qui m'a plu... D'abord, j'ai été quand même plutôt séduit par... Quand on est dans le monde évangélique, souvent on se retrouve à prier dans des garages. Donc tout à coup, tu as quand même une église avec un toit qui est un peu élevé. Enfin, c'est joli. Et déjà à cette échelle, il y avait quand même plus de fastes que dans ce que j'avais connu jusque-là. En revanche, avec le temps, les choses sont un peu fissurées, avec notamment l'entrée très forte de la politique dans l'église. c'est-à-dire qu'on a eu une campagne, par exemple, il y a quelques années, pour des multinationales responsables en Suisse. Que les multinationales soient responsables et ne pillent pas la moitié de la planète, dans un certain sens, ce n'est pas quelque chose qui m'est fondamentalement hostile, sauf qu'on se retrouvait, pour rentrer dans l'église, on devait passer devant une banderole où c'était marqué Multinationales, je vote oui quelque chose comme ça. Et puis il se trouve que dans ma communauté, il y a des gens qui avaient des entreprises, des gens qui allaient voter, non, voilà, et qu'ils avaient le choix, ils avaient un droit démocratique en Suisse, puisqu'on a une démocratie directe, à dire qu'ils ne voulaient pas ce système, enfin ils ne voulaient pas cette loi. Or ces gens, pour aller prier tous les dimanches, devaient marcher sous les fourches codines en s'associant à des objets politiques avec lesquels ils étaient en désaccord. Et je trouvais que cet engagement très fort de l'Église sur des enjeux... qui était en tout cas discutable, qui n'était pas au cœur de la foi, je trouve qu'il était très fort, alors que sur des enjeux moraux, par exemple, où là, normalement, il n'y a pas de discussion, on était beaucoup plus prudent. Et peu à peu, effectivement, j'ai été déçu de voir qu'on avait une église qui voulait essentiellement aller dans l'air du temps, avec le courant. et j'y ai vu peu à peu une forme de stérilité qui vient je pense de sa volonté de devancer toujours les évolutions sociétales c'est-à-dire que comme les églises sont subventionnées sauf leur argent de l'État en fait le catholicisme est une église d'État dans ma région et bien j'ai eu le sentiment qu'effectivement pour ne pas se prendre une... Un objet politique, combien de temps on devra continuer à financer une entreprise rétrograde où les femmes ne peuvent pas exercer comme prêtres, ce genre de choses, on a toujours voulu montrer que non, non, c'est parce qu'on croit qu'on est autant, voire plus progressiste que vous. Et puis moi qui ne le suis pas, progressiste, peu à peu ça a commencé à me fatiguer. je dirais que c'est là où peu à peu il y a eu chez moi le sentiment qu'il fallait trouver une expression de la foi qui me mettait un peu à l'abri du temporel et c'est vrai que ce que j'ai trouvé de mieux de ce point de vue c'est quand même la tradition moi

  • Speaker #0

    je me souviens que la première fois que je t'avais écouté le chroniqueur avec qui tu étais en entretien, te demandait justement ce que tu pensais des tradis. À l'époque, tu avais un a priori, je crois, un petit peu négatif. Il me semble que tu évoquais un peu le côté très BCBG qu'il peut y avoir chez les cathos tradis, avec les serre-têtes, les jupes à carreaux, etc. Je ne sais pas comment est-ce que tu as découvert vraiment la tradition. Moi, j'avais lu et on avait parlé de... tu avais découvert l'abbaye du Barou, comment s'est faite pour toi un petit peu cette rencontre avec à la fois le monde tradi et le Baroux en particulier ? Est-ce que ça a changé quelque chose dans ton rapport, on va dire, à... à cette notion un peu de tradition dans l'église.

  • Speaker #1

    Bon, quand même, les serre-têtes et les jupes à carreaux, je trouve ça plutôt joli. Pas non plus... Non, en fait, je trouve ça plutôt charmant. D'ailleurs, c'est un truc que j'aime bien quand je viens à l'Academia, c'est que les gens sont charmants. Autant les garçons que les filles, j'entends. Les gens présentent bien, ils sont différents. C'est quelque chose à quoi je suis très sensible. D'autant plus que moi, je suis quand même un paysan. enfin je vis à la campagne j'ai grandi à la campagne, j'ai grandi en gardant les vaches donc c'est plus que le côté guindé, le côté BCBG etc là où il y avait un choc des cultures pour moi c'est qu'en fait le monde de la tradition en Suisse est quand même très français en fait c'est beaucoup des Oui, c'est beaucoup des familles françaises. Et donc, c'est vrai que là, je me sens très rural. Alors aujourd'hui, un peu moins, parce qu'avec le boulot que je fais, avec la visibilité que j'ai, ce côté un peu de... C'est un peu présomptueux, mais le côté leader d'opinion miniature, disons que je suis aujourd'hui plutôt surpris, en fait, souvent de représenter quelque chose. Moi, je me sens toujours comme un paysan. Et puis, d'ailleurs, je ne m'en porte pas plus mal. Mais c'est vrai que de voir, d'un coup, dans ces milieux où tu as des gens qui sont habillés comme dans un ballet en Autriche en 1913, de voir que ces gens ont très envie de voir ce que je vais leur dire sur tel ou tel sujet, ça m'impressionne toujours. Donc, voilà, le rapport à la tradition, à la sociologie qui a un petit peu évolué. Maintenant, par rapport au Baro, il se trouve que c'est venu d'abord par la politique. Certains politiciens m'ont mis en relation avec des personnes qui étaient à l'origine du combat pour la tradition dans les années 70. Et puis, le Barou rayonne pas mal en Suisse. Ça, c'est peut-être un truc qu'on ne sait pas beaucoup. Mais par exemple, là, j'ai un ami très, très proche qui m'a donné beaucoup de coups de main avec mon journal qui va y entrer au Barou. il y a quand même des liens il y a eu pas mal de conférences qui ont été données à Lausanne dans les années 70 évidemment Mgr Lefebvre était quand même toujours un peu dans les 16 mètres dans les années notamment 70 il était dans la région ça créait des liens alors après l'histoire a été douloureuse il y a eu des déchirements il y a eu des gens qui ont regretté qu'effectivement le Barousse se rallie il y a eu toute cette histoire qui finalement intéressent assez peu notre génération, mais il y a toujours eu des liens entre la Suisse et ce coin de Provence. Bon, par ailleurs, ce n'est pas si loin. Moi, je déteste conduire, donc je n'y vais pas en bagnole, mais ce n'est pas non plus à des années-lumières pour aller au Barou. Et puis bon, quand j'y suis allé la première fois, j'étais un peu impressionné. Je ne savais pas comment me tenir. En plus, j'avais une pratique quand même assez limitée de la messe traditionnelle. Et en fait, ça a été un choc de trouver... C'était un choc esthétique. Ça n'a pas été très agréable les premiers jours pour moi au Barou. Je dors très très mal les premiers jours. J'ai l'impression qu'il va toujours m'arriver une saloperie pendant la nuit. Il y a un truc où je me sens un peu pressé. Et puis, il y a toujours un moment de déclic au milieu de ma retraite. Et puis, je suis chez moi. Un truc qui m'avait frappé quand j'y suis allé, c'est qu'il y a un frère, le frère Etienne, qui est le responsable de la boulangerie. qui est un peu un combattant de la première heure. Et puis, on me le fait rencontrer tout de suite quand j'avais au barreau. Et moi, je lui dis, écoutez, vous savez, moi, je ne sais pas me tenir. Je n'ai pas les usages. Je pense que je vais faire une connerie. Je vais faire une connerie toutes les deux secondes. Et là, le frère Etienne me prend les deux, me prend les avant-bras tout calmement. Puis il me dit, mais relaxe, vous êtes ici dans votre famille. Puis ça a été, enfin, c'est trois mots, mais pour moi, ça a été... Ben oui, c'était ma famille. J'ai découvert une famille. Puis j'ai aussi découvert un patrimoine littéraire. Ça, ça a aussi été très important. Je me suis senti... J'ai reçu, je crois, deux cartons de bouquins quand j'y suis allé la première fois. Et puis, je me suis senti dépositaire d'un héritage, un héritage littéraire avec les auteurs qui sont un peu au cœur de notre famille de pensée. et qui sont d'ailleurs sur une fresque au Barou puisqu'on voit Peggy Saint-Exupéry il y a tout au Thibon il y a toutes ces grandes figures qui nous sont chères

  • Speaker #0

    Alors justement tu parles de littérature c'est quoi un petit peu pour toi les grands auteurs qui ont compté dans ton parcours ?

  • Speaker #1

    Celui qui a été vraiment l'électrochoc ça a été Chesterton pour la joie parce que je trouvais chez Chesterton un catholicisme bon déjà un catholicisme de combat mais un catholicisme de combat dans la joie c'est à dire que Chesterton un des principaux obstacles à sa canonisation ça serait qu'il faisait 150 kilos qu'il picolait tout le temps il ne se maîtrisait pas et je trouve ça déjà assez sympathique Donc oui, il y a eu Chesterton pour ce côté, déjà cette nostalgie du Moyen-Âge, une certaine défiance vis-à-vis de la technique, et puis un idéal de catholicisme un peu chaleureux, un catholicisme un peu houblonné. Donc il y a eu Chesterton qui a été le grand choc, il y a eu Bernanos qui est très important dans ma vie. Et puis, peu à peu, j'ai redécouvert Saint-Exupéry, qui a une image malheureusement très éloignée de ce qu'il était réellement. C'est-à-dire qu'on en fait en gros un auteur pour gamins, un auteur niais, etc. Alors que Saint-Exupéry, c'est tout l'inverse. Par exemple, on va trouver dans à peu près n'importe quel petit journal pour fillettes de 13 ans s'aimer, se regarder dans la même direction, ce genre de trucs-là. Alors que... Saint-Exupéry, quand il écrit là-dessus, il parle des camarades qui sont unis vers un but commun qui les dépasse. C'est quelque chose même d'assez aristotélicien, dans le fond. Donc, ce n'est pas un auteur niais. Citadel, c'est tout sauf niais. Il y a la redécouverte de ces auteurs-là dans la compréhension, disons, de la farce, de ce que j'ai envie d'appeler l'empire du mou dans lequel on vit. Je pense que Philippe Muray est aussi un auteur qui a été très important, enfin qui le reste très important dans ma vie. Et puis, il y en a tellement que c'est difficile, mais je dirais Bernanos, oui, je dirais Bern...

  • Speaker #0

    la liberté pour quoi faire la France contre les robots ça a été quelque chose de fondamental pour moi Raphaël on te voit souvent sur les réseaux sociaux pousser de la fonte quelle place joue le sport dans ta vie ?

  • Speaker #1

    il m'est arrivé quelques saloperies quand j'étais gamin ce qui fait que j'ai dû me reconstruire en gros j'ai dû redevenir un homme Enfin, j'ai dû devenir un homme un peu plus tôt. Et puis, la musculation, disons la fonte, l'effort, de ce point de vue-là, ça a quand même été quelque chose d'extrêmement précieux. Et puis bon, par ailleurs, j'étais de constitution assez malingre et c'était un peu compliqué quand je faisais du basket, de me faire bouger dans tous les sens. Et donc j'ai découvert la fonte quand j'avais 20 ans, enfin un peu comme tous les gamins aujourd'hui. Aujourd'hui, il me semble que n'importe quel gamin fait de la muscu, c'est assez étonnant. Mais j'ai eu un parcours assez classique de ce point de vue-là jusqu'au moment où ma femme a été enceinte de mon premier enfant. Et puis là, je n'avais plus le courage de passer 3 heures par jour à la muscu et je voulais tout bêtement m'entraîner chez moi. Et puis à ce moment-là, on avait... J'ai découvert cet outil, surtout dans des vidéos de préparation au combat libre, cet outil qu'on appelle les kettlebells. Je me suis dit, tiens, c'est vachement bien ce machin, je peux aller m'entraîner dehors, je n'ai pas besoin d'écouter une musique complètement dégénérée au fitness, je suis seul avec mon effort, ça m'allait bien. Et puis peu à peu, j'ai découvert qu'il existait un sport des kettlebells, un sport qui est d'origine russe. et puis c'est un mélange de force et d'endurance et en endurance j'ai toujours été bon j'avais quelques prédispositions parce que je viens d'une famille de coureurs et puis j'ai commencé à m'entraîner assez dur sur ce truc et je crois qu'à 29 ans je fais un premier titre bon c'était pas très difficile à avoir comme titre mais je fais je crois champion d'Europe amateur ou quelque chose comme ça donc moi je pratiquais une discipline qui s'appelle le long cycle qui est l'équivalent de l'épaule éjetée et donc... en altéro, et je soulevais pendant 10 minutes des poids, enfin deux kettlebells, de façon cyclique. Et puis j'ai tiré en amateur quelques années, et puis après j'ai commencé à tirer en pro, c'est-à-dire que mes kettlebells faisaient 32 kilos chacune. et je les développais à peu près 50 fois enfin au pic quand j'étais au sommet je les ai soulevés 50 fois en 10 minutes ce qui fait 3 tonnes ça fait 3 tonnes 4 en 10 minutes et puis surtout au delà du tonnage il y a la pose en fait le repos entre les reps est déjà un effort puisque tu ne peux pas les avoir à bout de bras posés sur les épaules tu dois les tenir et donc j'ai fait ce sport des kettlebells pendant une dizaine d'années avec des résultats assez corrects. J'ai fait ce qu'on appelle le Master of Sport, c'est-à-dire la ceinture noire d'après les standards russes. Et ça, c'était quand même un assez bel accomplissement. Donc ça, c'est quand j'ai fait 50 reps en 2017 au championnat du monde en Californie. Et puis, en fait, mon vrai chemin vers la foi, ça a été ça. C'est-à-dire que quand tu fais ce sport, tu... tu es prêt à mourir, à peu près comme quand tu rentres dans un ring ou quand tu pars en croisade, j'imagine. Enfin, tu es prêt à mourir. Et puis, chaque seconde aussi trouvait un sens dans ce que je faisais puisque, évidemment, comme l'effort durait 10 minutes, je devais gérer mon effort en fonction de la seconde dans laquelle on était dans la minute, etc. Donc, il y avait un rapport au temps qui évoluait et il y avait un rapport à… Oui, il y avait un sens de ce qu'on faisait. Tout ça m'a vraiment rapproché de la… de la foi, c'est vraiment à travers le sport que je suis devenu pratiquant. C'est-à-dire que comme j'étais prêt à mourir, comme dans une certaine mesure, j'étais déjà mort avant de monter sur la plateforme, il y avait quelque chose qui était de l'expérience mystique. Quand je dis que j'étais déjà mort, c'est que moi, ma posture avant d'entrer sur une plateforme, c'est que j'étais très agité pendant les heures qui menaient à la compétition. et puis je dirais que les 20 dernières minutes avant ma série, avant mon passage sur la plateforme, d'un coup je me sentais mort, j'avais plus aucune expression, j'avais plus rien je trouvais un calme absolu et donc c'était vraiment de l'ordre de la mystique et puis je pense qu'effectivement les jeunes catholiques aujourd'hui les garçons en particulier gagneraient à à se confronter à ça. Alors pas forcément dans ce sport-là, d'autant plus qu'il n'y a rien à y gagner, à part une épaule foutue à 40 ans. Mais oui, à chercher le dépassement. Il faut être exigeant avec soi-même. et donc bon là c'est vrai que j'ai fait 10 ans de compétition j'ai un peu les épaules en vrac mais j'essaie de pas me laisser aller je continue à m'entraîner très dur même si c'est plus vraiment dans ce sport, j'utilise encore les kettlebell mais plus vraiment comme avant je fais surtout des entraînements mélangés avec de la corde à sauter et tout ça mais mais voilà, je me maintiens.

  • Speaker #0

    Toi justement, tu parles de cette église, de cette société molle, et quand tu vois l'église, ou même on pourrait dire les églises aujourd'hui, t'envisages comment un peu l'avenir, les solutions ?

  • Speaker #1

    Alors, des solutions en termes de réforme de l'église tout entière, etc., ça j'y crois absolument pas, mais ça ne veut pas dire que je suis pessimiste, en fait je crois que la vérité, enfin le... La vérité des sociétés, c'est toujours la démographie. La démographie au sens de combien de gamins on fait, mais aussi de ce qu'on transmet. qui transmet aujourd'hui. Parfois, quand je suis un peu sévère avec certaines expressions de la foi dans le monde qu'on appelle à tort ou à raison moderniste, c'est assez rigolo parce que je reçois des messages de gens qui sont tout à fait blessés par ce que j'ai dit et qui me disent que ça les blesse d'autant plus qu'eux-mêmes ont 20 petits-enfants dont aucun n'a gardé la foi. Et je dis, bah oui, bah écoutez, on reconnaît l'arbre à ses fruits, quoi. Et effectivement, ce qu'on voit, c'est que si on veut des jeunes qui sont sains, des jeunes qui ne font pas les choses uniquement par conformisme, et qui vont tout abandonner à 16 ans, eh bien, il faut plutôt se tourner du côté de la tradition. Alors après, quand on dit la tradition, on a tendance à l'opposer à l'Église moderniste, dominante, etc. Or, ce qu'on voit, c'est que les jeunes prêtres, un peu partout, sont conservateurs. Des jeunes prêtres libéraux... ou progressistes, moi j'en connais pas enfin je sais pas, il y en a peut-être mais j'en connais pas et donc sur le long terme je pense qu'effectivement l'opposition entre rite moderne et rite extraordinaire je pense que cette opposition va s'estomper simplement parce que ce qu'on... dans le fond on a peut-être une préférence c'est le cas mais on ne va pas mourir sur cette colline là ce qui compte pour nous c'est la transmission c'est la transmission d'un héritage civilisationnel c'est la transmission de Je ne sais pas, mais ça se fait à un niveau... On voit des grands combats, on voit des grandes oppositions, alors que souvent les choses se font à un niveau très simple. Ma femme, par exemple, lit chaque soir à mes gamins, dans un bouquin dont j'ignore le nom, elle va leur lire simplement une vie de saint, tout bêtement. C'est cinq minutes dans une vie. Mais ça transmet un imaginaire qui est un peu plus élevé que... je ne sais pas, j'allais dire que l'Eurovision. Donc oui, je suis optimiste, même si je pense que ce n'est pas réformable. Enfin, c'est un peu paradoxal. Je pense qu'il y a un effondrement qui vient, je pense qu'il est inéluctable. De ce que je lis, là, on risque d'avoir encore le dernier coup de boutoir des boomers, c'est-à-dire vouloir interdire la messe traditionnelle dans l'église. Et je crois que ces gens ne réalisent pas qu'en fait, ils nous font un cadeau. parce que les gens vont dire écoutez très bien Monsieur et Dame on ne va pas aller pour autant dans vos messes à guitare mais après il faut faire attention à garder aussi une certaine prudence sur le plan humain c'est à dire que il y a des gens qui ont peu de sens liturgique ou qui doivent ménager la chèvre et le chou avec des assemblées qui demandent majoritairement parce qu'elles sont vieillissantes qui demandent majoritairement des trucs complètement innovants disons des innovations du passé et Je trouve qu'il faut veiller à garder un rapport humain avec ces gens-là. Il ne faut pas leur dire, voilà, écoutez, moi, je suis dans la vérité, vous avez tout perdu. Moi, j'essaye de veiller à ça, mais ce n'est pas facile. Surtout qu'avec les positions que j'ai, on va souvent m'assimiler à quelque chose de tout à fait extrémiste. Déjà, rien que le fait que je participe à ce podcast, certaines personnes... Enfin, je ne sais pas, si je regarde ce qui s'est passé avec David Lepay, qui s'est fait attaquer par l'IB, parce qu'il allait donner une conférence pour l'ERN. Voilà, on sait que de tendre... d'être réellement plus réaliste sur sa droite, eh bien, on sait que ça nous vaut généralement plus de soucis qu'autre chose. Mais il faut tenir le cap. Et le temps nous donnera raison. Ça, j'en suis intimement persuadé.

  • Speaker #0

    Espérons. Et du coup, quand tu regardes un peu aussi côté français, la politique, je ne sais pas, quand on est suisse, comment est-ce qu'on voit la politique française ?

  • Speaker #1

    Avec amusement. Mais bon, avec amusement, avec un espoir quand même. J'ai l'impression que, pour peu qu'on croit à la démocratie, je ne suis pas certain de croire au type de démocratie que vous avez. Mais ce qui est intéressant dans la nouvelle configuration qui est la vôtre, c'est que cet extrême centre hégémonique depuis des années, ce progressisme qui tire dans les yeux des prolos sur les ronds-points, bon, ils s'effondrent. Et donc, il y aura un retour de la politique. C'est-à-dire que vous aurez de nouveau un truc hyper polarisé entre d'un côté une gauche réellement radicale et de l'autre une droite... Je ne sais pas si elle est radicale, mais enfin, elle est authentiquement de droite, disons. Maintenant, je n'ai aucun espoir au niveau des partis. Je pense que le seul fait de vouloir être représenté par quelqu'un dans un hémicycle est quelque chose qui me... Ouais... Euh... Je pense beaucoup de mal à la professionnalisation de la politique, qui est vraiment au cœur de votre système. Donc c'est vrai que j'ai très peu d'enthousiasme. Le RN a fait un joli score, Zemmour s'effondre. Ça va être rigolo, mais je ne crois pas à ce truc-là. Je pense que le choix que vous avez fait à l'Academia, qui est finalement de suivre un projet politique par d'autres moyens, c'est-à-dire plus dans un sens communautaire, je pense que c'est comme ça qu'on transmet. Il y a une politique du haut, peut-être qu'il faut choisir le moindre mal. mais ce qui compte c'est ce qu'on transmet à notre niveau c'est transmettre un sens esthétique c'est transmettre un sens liturgique un sens de l'héritage et ça ça se fait pas non plus ça c'est un point qui est important chez moi c'est que moi j'ai la particularité d'un côté d'avoir ce discours qui est très identitaire, compatible et puis par ailleurs je suis pluraliste je veux dire moi le Ouais, le côté l'extrême droite boomer qui dit Soit tu manges du cochon, soit tu quittes la France avec des mimes avec Astérix dessus, ça me touche assez peu. Ce côté rance ne m'intéresse pas.

  • Speaker #0

    donc moi ce qui m'intéresse c'est ce qu'on transmet c'est de transmettre aussi des je crois que c'est Davila Nicolas Gomez Davila qui dit qu'éduquer c'est transmettre des répulsions naturelles je trouve que c'est assez vrai aussi par exemple si je suis dans une dans une messe où on commence à lâcher des conneries turbo progressistes et tout ça moi je sais que mes gamins ils vont se tourner vers moi avec un sourire parce qu'ils savent que ça me fait ils savent que ça me rend dingue Et puis finalement, ça me fait plutôt marrer. Et puis aussi, ça me rassure parce que finalement, mes gamins ont déjà compris que c'est de la connerie. Et je trouve que finalement, transmettre ça, c'est beaucoup plus intéressant que de dire Oui, écoute, il faut voter pour tel ou tel parti. Je préférerais des corporations à des partis. Voilà. Le système suisse, cela dit, est quand même un peu plus sain, parce qu'il résiste à la professionnalisation de la politique. Donc, dans une certaine mesure, les gens qui représentent le peuple représentent des corps de métier. ou des lobbies, des camionneurs. Et ça, je trouve que c'est assez sain. Je pense que ça évite cette paralysie, ce sentiment d'une hyper classe déconnectée que vous pouvez avoir en France. Ça nous amuse toujours d'avoir des élus, des présidents qui ne savent pas quel est le prix du ticket de métro en France, alors que chez nous, ils prennent le train, ils sont sur le même quai de gare que nous. donc il y a un côté nous on est des paysans et c'est ce qui fait que notre système tient la route il y a ce côté et puis bon c'est une démocratie qui est aussi contrebalancée par beaucoup de niveaux de pouvoir c'est à dire que la Suisse implémente on va dire le principe de subsidiarité alors que là où la France est centralisatrice centralisme qui me va quand il y a un roi, mais qui me paraît un peu plus compliqué quand il y a une ersatz de démocratie.

  • Speaker #1

    Intéressant comme regard du côté suisse, mais je sais que vous avez un modèle qui semble finalement durer, être assez paisible, mais qui est très difficile, je pense, à implanter en France, et en même temps, on est bien conscients, nous, Français, d'être dans une... dans une crise sans grande solution, mais comme tu dis, c'est effectivement un spectacle amusant. Enfin, au moins, on peut en rire plutôt que d'en pleurer.

  • Speaker #0

    Oui, on peut en rire avec une sorte de... Mais avec une distance, je veux dire... Je ne condamne pas du tout le fait qu'on s'engage dans tel ou tel parti parce que c'est celui qui correspond le mieux à nos idées, etc. Ce qui m'étonne toujours, c'est qu'on y mette tant d'espoir, qui sont forcément déçus quand on voit l'utilisation des comptes de campagne, ce genre de choses-là, parce que c'est la nature de la politique. La politique, en tout cas en France, c'est fait pour se servir, pas pour servir. Alors que nous, on a une tradition de miliciens. qui est né aussi du fait qu'on a le... Je ne sais pas, nous, on peut avoir des élus dans un conseil communal, donc dans toutes nos localités, il y a un conseil, tu peux avoir un élu qui est en habit militaire, c'est quelque chose. Je ne dis pas que c'est hyper courant, mais ce n'est pas quelque chose qui va choquer. Le jour où vous aurez dans une assemblée... je ne sais même pas quel est le niveau de pouvoir mais lorsque vous aurez un arrondissement une assemblée dans un arrondissement de Paris avec un mec qui revient de l'armée je pense que les poules ont des dents ah c'est vrai alors si on parle un peu d'enfants de famille,

  • Speaker #1

    tu as évoqué que père de famille, marié, tu as combien d'enfants actuellement ? comme je suis un moderniste j'en ai que deux et alors moi ce qui me faisait toujours rire c'est je publiais de temps en temps une fameuse photo d'une pizza avec des frites dessus et je te fais ces questions un peu sur le ton de la blague mais comment est-ce que toi tu concilierais un peu l'esthétisme avec aussi une certaine forme de détente et de second degré c'est à dire que

  • Speaker #0

    Bon alors en fait il y a quand même une histoire plus sérieuse que ça avec ce truc là, c'est que la première fois qu'on est allé, il y a deux restaurants dans la ville à côté de laquelle je vis qui servent ça, la première fois où mes gamins ont demandé ça, moi j'ai complètement pété les plombs, j'ai dit non mais c'est pas possible, je voulais pas laisser faire, puis après je crois que les gamins avaient ramené des bonnes notes et tout ça, puis j'ai dit vas-y mange ta pizza frite, et puis en fait c'est devenu, comme ils savaient qu'à chaque fois ça m'énervait un peu, c'est devenu un petit rituel. Et puis de fil en aiguille, aujourd'hui ça me manque quand ils ne se comprennent pas. Mais là où la question est un peu plus sérieuse, c'est sur la question des combats qu'il faut mener et des combats qu'il ne faut pas mener. À l'Academia, chaque année, vous faites emmerder parce que vous faites une fête bavaroise. Puis on vous dit, en gros, les nations françaises qui se déguisent comme à la fête de la bière à Munich, c'est pas sérieux, etc. Et puis justement, c'est cet esprit de sérieux qui nous fait terriblement du mal. On gagne à être un petit peu détendu, à ne pas vouloir mener tous les combats. L'exigence de pureté absolue, c'est souvent une connerie. on n'est pas obligé d'être une caricature et donc oui la pizza frite effectivement je dois avouer que j'ai goûté c'était pas si mal honnêtement c'était pas dégueulasse je commanderais pas ça pour moi mais quand ils n'arrivent pas à la finir je suis comme toujours assez content ça c'est le scoop que je te donne pour ce podcast mais surtout derrière ce qui est important c'est de rappeler que tout n'est pas combat. Et même, à la rigueur, pour qu'un combat soit efficace, un combat pour la transmission, il faut des soupapes. Les gamins doivent savoir qu'il y a des choses avec lesquelles on est complètement intransigeants, il n'y a pas de négociation possible, et puis il y a des choses où, voilà, il y a l'amusement, il y a le jeu, il y a un peu... il y a une part de provoque gentillette, des choses comme ça. mais je trouve que c'est important de pas toujours être dans ce côté... Moi, j'avais une cousine qui était entrée dans un truc qui la préparait à devenir bonne sœur, et je me souviens que tous les gars avaient l'air de tirer la gueule. À ce moment-là, je n'étais pas catholique, j'avais 18 ans, 20 ans, et tous les gars autour d'elle avaient l'air de tirer la gueule, ils avaient tous l'air de sortir d'une division SS, et je me disais, putain, c'est compliqué, quoi. et quand j'ai découvert le mantra d'I, une chose qui m'a plu c'est que les gens se marraient les gens picolaient, les gens rigolaient, les gens bouffaient de la viande enfin on vivait quoi et donc ce côté de lâcher du lest sur certaines choses qui ne sont pas centrales je pense qu'elles sont vraiment importantes donc oui sur la question esthétique Je ne sais pas, moi j'aime bien faire à manger, pour moi c'est important d'avoir l'ingrédient exact avec lequel tel ou tel plat se fait, je suis assez méticuleux sur ce plan-là, mais il y a aussi une vérité dans le relâchement. Et d'ailleurs c'est même d'ailleurs assez évangélique dans le fond, puisque l'Ecclésiaste, qui est un des livres les plus sombres qu'il soit, peut-être le plus sombre de l'Ancien Testament, voire de la Bible en général, et l'Ecclésiaste finit quand même par dire que dans tous nos jours de vanité, ce qu'il faut faire c'est de boire ton vin et manger ton pain d'un cœur joyeux, et profiter de la vie avec la femme que tu aimes, alors j'y ajoute les enfants, parce que c'est en gros... ta consolation sous le soleil c'est quelque chose comme ça, c'est Ecclesiastes 9-10 et donc Oui, il y a une vérité plus profonde derrière ce truc de pizza frites qui fait toujours... Puis bon, ça fait toujours réagir les gens, donc ça me plaît beaucoup. Alors,

  • Speaker #1

    aujourd'hui, finalement, la réalité d'un homme marié après la quarantaine, ça devient quelque chose de plus en plus rare. Je crois qu'en France, on doit être à peu près à deux couples sur trois qui divorcent, ou en tout cas dans des proportions un peu de la sorte. Comment est-ce que toi, justement, t'envisages le mariage en 2024 ? Euh...

  • Speaker #0

    et voilà avec l'acceptation des contraintes et des joies en fait c'est des questions en réalité c'est des questions que je me pose jamais vraiment beaucoup dans le sens où moi j'ai jamais perçu le mariage ou la manière dont je vis comme quelque chose de politique, c'est à dire que moi ça fait 20 ans que je suis avec la même femme on s'est rencontré on avait 20 ans il n'y a jamais ce côté on résiste,

  • Speaker #1

    on est encore marié je pense que c'est la meilleure manière de foutre son mariage en l'air non mais tu vois ce que je veux dire c'est que j'ai quand même l'impression aussi parfois que nos choix de vie traduisent quand même une manière d'être au monde et qu'en fait aujourd'hui cette manière d'être au monde elle n'est pas forcément en soi politique mais bon ça touche quand même un peu l'air de notre époque il y a quand même des même si pour le coup typiquement tu vois politiquement enfin en France je pense que 90 voire presque 100% des politiciens qui incarnent on va dire des idées conservatrices sont divorcés ouais ouais et une autre statistique intéressante c'est que tu

  • Speaker #0

    sais qu'en Suisse les gens qui nous dirigent ultimement c'est-à-dire le conseil fédéral qui est un conseil de ministre la proportion si tu mets les gamins ensemble de tous ces élus, il doit y en avoir deux pour cette Non mais voilà, ça montre aussi qu'effectivement il y a un rejet de la transmission, mais est-ce que c'est vraiment politique ou est-ce que ce n'est pas sociétal si on doit dire ? Enfin je veux dire, on fait des fêtes du divorce aujourd'hui. Aujourd'hui on doit davantage convaincre les gens, enfin moi je me souviens quand on s'est mariés avec ma femme, La plupart des choses qu'on entendait, c'est mais pourquoi vous faites ça ? Il y a deux coupes sur trois qui divorcent. Alors qu'aujourd'hui, si j'allais voir quiconque pour dire ouais, avec ma femme, ça ne va plus du tout, on va se divorcer, mais c'est super, on s'entend bien, on va faire une grande fête. D'ailleurs, on va ce week-end ensemble au salon du divorce pour vraiment faire le truc le mieux possible. On va trouver ça extrêmement responsable, génial et très enthousiasmant. Et ça, c'est vraiment la pente, enfin c'est vraiment le côté suicidaire de l'époque. Je veux dire, on a une époque. on vit une époque qui glorifie l'effondrement, la mort. Ça, vous l'avez eu en France avec l'inscription de l'avortement dans la Constitution, qui est quand même un truc complètement délirant. On en fait une valeur centrale du pays. Je pense qu'effectivement... Je pense que le mariage est une sorte de résistance de tous les jours, de ce point de vue-là, mais simplement, il ne faut pas la vivre comme telle. Il faut le vivre dans la joie, c'est-à-dire qu'il faut se dire Tiens, les gamins, ils sont au pieu, on va se servir une absinthe, voir plus l'infinité. C'est tout bête, mais il faut juste continuer à renouveler la joie. Après, il y a des choses qui, à mon avis, aident, c'est-à-dire le fait qu'un homme reste un homme, qu'il ne se laisse pas complètement aller, qu'un homme ait de l'exigence vis-à-vis de lui-même, qu'il continue à lire. Être marié aujourd'hui... En soi, ce n'est pas tant un défi parce qu'on peut se marier 50 fois si on veut. C'est le rester, c'est rester fidèle dans l'effort, rester fidèle dans les difficultés. Tout ça, oui, ça c'est la part du combat, mais moi c'est un combat que j'ai toujours mené dans la joie avec ma femme. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle me suit partout où je vais. Quand je donne une conférence, je n'aime pas quand ma femme n'est pas là. pas que j'arrive pas à le faire mais simplement le chemin que j'ai pris cette vie de combat que j'ai décidé de mener depuis 2-3 ans c'est aussi un choix de couple donc les femmes sont aussi des combattantes mais elles ont besoin d'ailleurs elles le sont plus que nous si on a déjà assisté à la naissance d'un gamin mais elles ont aussi besoin d'hommes qui fuient pas leurs responsabilités d'hommes qui n'ont pas honte qui n'ont pas honte d'être ce qu'ils sont. Et c'est très simple, mais c'est si difficile à trouver.

  • Speaker #1

    Alors, tu as lancé un média. Avant, tu étais journaliste, je crois, pour le service public suisse, c'est ça ? Est-ce que tu peux un petit peu nous en parler et me dire où est-ce que tu en aigues ? Comment tu vois un petit peu l'avenir et le développement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors effectivement, j'étais un journaliste du circuit classique. Et puis après, pendant quatre ans, j'ai été porte-parole. J'étais porte-parole de la police de Lausanne. Et ensuite, je suis revenu à mon métier. mais peu à peu, il y avait une idée qui germait en moi, et la sortie de mon bouquin a fait bouger pas mal de gens dans différents milieux, d'ailleurs autant évangéliques que... La sortie du bouquin autour duquel tu m'avais invité en 2021 a généré autour de moi une sorte de documentisme conservateur, si on doit parler comme Dreher dans le Paris bénédictin. et de fil en aiguille plusieurs milieux enfin on parle de milieux conservateurs se sont dit ouais mais quand même en Suisse il nous manque un journal et puis c'était des grandes discussions etc. et puis je me suis lancé j'avais trouvé un financement donc j'avais trouvé un business angel et je me suis dit ok bon bah voilà départ alors après je pensais que ça serait beaucoup plus facile je pensais que comme il n'y aurait rien du jour au lendemain j'allais avoir un million à gérer Non, j'exagère un peu, mais je pensais que ce serait plus facile. Et puis, en gros, on a créé un titre, donc le peuple. On l'a créé à partir de rien. Et là, ça fait quoi ? Deux ans ? Oui, bientôt deux ans et demi que je tourne. deux ans et demi, enfin trois ans que je suis sur le projet, depuis mai 2022 que je sors des éditions, à quoi s'est ajoutée une chaîne YouTube l'année passée, qui parfois marche, enfin certaines vidéos marchent assez bien, après je ne fais pas non plus la chasse aux abonnés non plus, je suis content d'avoir des gens qui s'intéressent à ce que je raconte, tant mieux s'il reste. Alors voilà, sortir un média conservateur en Suisse, en fait, c'est beaucoup plus difficile qu'en France. C'est-à-dire qu'en France, le monde conservateur, ce monde est structuré autour de choses qui se retrouvent un peu partout. Oui, il y a eu des divisions. Si on prend l'exemple du Front National, à l'époque, il y avait une division entre une aile un peu... une aile plutôt cathotradie et puis une aile qui représentait maigret qui était un peu plus païenne ça restait majoritairement les gens se reconnaissent dans un héritage on va dire post-catholique en France alors qu'en Suisse on a des conservateurs protestants qui sont plutôt libéraux on a des catholiques qui sur le plan économique sont beaucoup moins libéraux et puis il faut trouver une parole qui qui transcende un peu ça. Ensuite, il y a l'origine religieuse du truc, puis après, il y a effectivement le côté libéral avec l'émergence de ce courant un peu libéral anti-woke. Et puis de l'autre, un conservatisme qui parfois se perd dans le complotisme, des choses qui ne sont finalement pas très nourrissantes intellectuellement. et donc moi j'essaye de transcender un peu tout ça en simplement disant du bien des uns et des autres de ne pas choisir un camp même si je ne cache pas ce que je suis je ne cache pas quelle est ma sensibilité liturgique quelle est ma foi etc mais j'essaye d'avoir une parole qui est à peu près audible par tout le monde et c'est ce qui fait que mon projet reste quand même assez stable et sain financièrement depuis deux ans et demi maintenant ce qu'il faut voir c'est que le travail que je fais ce n'est pas le travail qui me nourrit Donc moi je bosse à 120-150% pour un titre qui me rapporte un salaire quand même assez marginal. Ce qui me paye c'est des travaux de communication et des choses comme ça par ailleurs. Donc l'avenir à ce titre, c'est des grandes questions actuelles en fait. Est-ce que j'ai l'énergie ? Alors il y a une part de passion, mais est-ce que j'ai l'énergie de faire ça pendant 30 ans ? C'est-à-dire de mettre autant d'énergie pour... de travailler autant pour un projet qui n'est pas mon gagne-pain, finalement. Ça pose des questions. Il y a toujours le rêve, en Suisse romande, qui est un petit marché aussi, ça c'est un autre aspect. Il y a toujours le rêve du grand média conservateur qui viendrait un peu transcender tout ça et réunir tout le monde. Et puis, ça ne marche pas tellement. Alors là, il y a peut-être une possibilité en ce moment. J'ai déjà commencé à faire quelques rencontres. donc j'explore prudemment une autre possibilité à laquelle on a souvent pensé notamment parce que des gens qui me sont proches en Suisse et qui aiment ma parole sont souvent des gens qui viennent de France et bien ça aurait été d'explorer avec différents titres français je ne sais pas, le incorrect, JDD, etc de réfléchir à un partenariat avec une sorte d'antenne en Suisse ça pose d'autres défis moi je ne sais pas pour le moment je travaille énormément j'ai du plaisir à faire ce que je fais je ne peux pas garantir que ça sera le cas pendant 30 ans mais en même temps je n'ai pas envie de laisser tomber d'une part mes abonnés parce que j'en ai quelques-uns et puis J'ai le sentiment que le courant d'idées que je représente a besoin d'une voix qui soit pondérée, qui n'insulte pas les gens, qui ait le sens de la mesure et qui ne sombre pas dans tous les délires du moment. C'est-à-dire que moi, je n'ai pas envie que le cœur de mon combat, ce soit des réflexions sur le vaccin d'il y a quatre ans. Ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est les ombres éternelles sur les collines sacrées, comme dit Davila. donc c'est plutôt de ça que j'ai envie de parler excellent,

  • Speaker #1

    écoute Raphaël il est malheureusement l'heure un petit peu de nous quitter un petit mot pour conclure notre podcast et puis j'espère qu'on aura d'autres occasions de t'écouter en France petit mot,

  • Speaker #0

    déjà je suis toujours très content de venir en France ça m'a beaucoup de gens en fait, beaucoup de jeunes en Suisse me disent ça me fait tellement plaisir de vous voir, je vous ai vu à l'Academia sur une vidéo etc donc c'est un truc qui me touche par ailleurs effectivement chez les jeunes beaucoup regardent la vidéo c'est pour ça que j'en fais même si je suis un boomer qui ne sait pas vraiment faire de montage et qui n'est pas très bon techniquement donc voilà j'espère que ça intéresse aussi en France d'avoir un regard suisse, un regard avec vraiment les deux pieds dans la terre dans la glaise je pense que c'est précieux aussi d'avoir le regard de ce qu'une démocratie à peu près directe peut apporter à un pays, aussi un regard peut-être un peu moins... déchiré, je dirais, sur les différentes dénominations chrétiennes. donc voilà, c'est quelque chose que j'aime apporter en France, maintenant j'aime la France on est quand même tourné vers la France quand on est suisse romand même nos grands auteurs nationaux ont fait un bout à Paris avant de revenir si je pense à Ramu qui est une autre figure assez forte chez certains proches du Barou et bien c'est des gens voilà c'est ce ce côté terrien moi j'ai à coeur de l'apporter en France et je me réjouis aussi beaucoup je pense que le podcast aura été mis en ligne peut-être d'ici là mais je me réjouis aussi de revenir au Barou et de trouver tous ces jeunes qui vous suivent à l'Academia que je trouve toujours admirables dans leur politesse, dans leur enthousiasme, dans leur énergie. Et puis, je suis content que vous ayez survécu aux tentatives un peu maladroites de la politique de vous faire taire l'année passée.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Raphaël. Je te dis à bientôt, on se verra effectivement cet été. Je remercie aussi tous les auditeurs du Retour au Réel. N'hésitez pas à nous faire part de vos... commentaires, de la manière dont vous avez reçu les différents podcasts, et puis n'hésitez pas aussi à aller faire un tour sur le média, le peuple, est-ce que tu peux nous rappeler un petit peu sur quelle plateforme on peut te retrouver ?

  • Speaker #0

    Alors bon, il y a un site, lepeuple.ch. Donc là, si on est en France, le mieux pour moi, c'est de faire un abonnement web. Comme ça, je n'ai pas besoin d'envoyer le journal, auquel cas je ne gagnerais absolument plus rien. Donc il y a le site. Il y a aussi possibilité de simplement... Il y a un espace blog. Mais surtout, pour des auditeurs plus jeunes, il y a une chaîne YouTube. Alors, je ne prétends pas régater avec les superstars qui vous vendent des formations à 600 balles et des coup de téléphone à 300 balles la demi-heure. Là, je pense à Thaïs. Donc, je ne prétends pas régater avec ça sur le plan technique. Par contre, je pense qu'il y a un regard différent et généralement, je crois, relativement bien articulé. Donc, ça, c'est la chaîne YouTube Le Peuple. D'ailleurs, je vais mettre un truc en ligne juste après ce... ce podcast, je vais vite regarder je ne sais même plus si ma chaîne c'est le peuple média ou le peuple, c'est at le peuple média au pluriel donc c'est une petite pastille on mettra les liens dans la description et donc là je pense que c'est effectivement la meilleure manière de me suivre pour des plus jeunes avec la possibilité de soutenir la chaîne via Tipeee

  • Speaker #1

    excellent bah écoute merci beaucoup Raphaël et chers amis du retour au réel je vous dis au revoir et à la semaine prochaine

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