- Speaker #0
Hello à tous, aujourd'hui c'est le premier épisode de Feedback, on est avec Manon, bonjour, bienvenue, on est ravis de te recevoir. Aujourd'hui, on va parler de management, une zone qu'on connaît bien tous les deux. Parle-nous un peu de toi.
- Speaker #1
Alors, moi, je m'appelle Manon. J'ai 33 ans. Ça fait 10 ans que je suis manager au sein d'une grande entreprise d'ameublement. J'évolue dans le département logistique de cette entreprise. En management direct, je gère 17 collaborateurs, mais dans mon département, on est 50 collaborateurs.
- Speaker #0
C'est quoi que tu préfères, toi, dans ta fonction de manager ?
- Speaker #1
Alors déjà, sur un poste de manager, ce que je trouve très intéressant, c'est qu'on ne s'ennuie jamais. On est en perpétuel renouvellement parce qu'on est constamment dans l'échange avec des nouvelles personnes, etc. Ça vraiment, c'est ce que j'apprécie dans le métier. Après, moi, ce que j'adore, c'est vraiment l'échange avec les collaborateurs, pouvoir prendre le temps de les développer, de les accompagner, d'être à l'écoute de leurs besoins. Il y a vraiment cette notion aussi de challenge. qui est super importante. Et l'idée d'emmener avec moi l'équipe pour qu'on atteigne les objectifs, c'est vraiment ce qui est motivant au quotidien.
- Speaker #0
Le challenge, tu veux dire, pour atteindre l'objectif.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et le challenge de développement. Aussi. Comment tu définirais vraiment ton métier ? Est-ce que tu penses que c'est avant tout de la gestion ? humain ou vraiment de la gestion d'objectifs ? Comment tu vois le management pur ?
- Speaker #1
Alors, moi, je pense qu'en fait, tout est lié à l'humain et c'est en accompagnant les collaborateurs au mieux et en les développant, en leur donnant tout ce qui est les outils, en leur mettant les outils à leur disposition à travers des formations, à travers des e-learnings, en leur donnant la connaissance et la reconnaissance pour pouvoir les motiver, qu'on arrivera à atteindre les objectifs. Et bien évidemment, il faut être complètement conscient que dans une équipe, il y a une pluralité de personnes et qu'il faut savoir s'adapter et jongler en fonction des profils. Par exemple, on va avoir des collaborateurs qui seront experts sur leur poste. Alors eux, ils auront un peu moins besoin qu'on leur donne les connaissances, mais qu'on leur donne des missions sur lesquelles ils auront une liberté pour justement les mener à bien. Parce que de par leur expertise, ils ont de nombreuses compétences et aptitudes qui leur permettront d'atteindre les résultats. et des collaborateurs qui sont un petit peu moins anciens mais qui ont certaines aptitudes, il faudra leur apporter un peu plus de connaissances et aussi la confiance en eux pour qu'ils y arrivent.
- Speaker #0
Toi, ton management est plutôt proche des équipes. Tu travailles avec 17 personnes, tu nous as dit, au quotidien. Complètement. Comment tu définirais un peu ton management ? Est-ce que tu es très proche ? Est-ce que tu prends de la distance ? Explique-nous un petit peu.
- Speaker #1
Alors moi déjà, je suis quelqu'un de très enthousiaste et positive et j'ai vraiment besoin d'être proche des collaborateurs pour comprendre au mieux leurs besoins. Donc ça, c'est super important. L'opérationnel, c'est quelque chose aussi. Moi, j'aime quand ça bouge, tout ça. Après, c'est vrai qu'il est important de savoir prendre du recul pour pouvoir avoir parfois une vision un petit peu plus stratégique, se poser et mettre en place les actions nécessaires pour atteindre les objectifs.
- Speaker #0
Comment ça se passe, toi, ton quotidien ? C'est-à-dire qu'au quotidien, c'est quoi tes missions vis-à-vis de tes collaborateurs ? Et dans la logistique, qui est un domaine un peu abstrait, je pense, pour beaucoup de gens qui nous regardent ou qui nous écoutent, comment ça se passe, dis-nous ?
- Speaker #1
Alors bien évidemment, il y a des suivis d'indicateurs pour obtenir les résultats. Notre but, c'est vraiment d'assurer le réapprovisionnement du magasin en marchandises, avoir une certaine conscience et une maîtrise des coûts, et également d'assurer les flux sortants de marchandises pour, par exemple, offrir la marchandise, enfin offrir, délivrer la marchandise à nos clients à travers les livraisons, le cliquet emporté, etc.
- Speaker #0
C'est quoi le profil d'équipier ou partenaire ou collaborateur que tu as autour de toi ? Le profil type, ils sont quasiment tous pareils, ils sont tous différents ? Explique-nous un petit peu.
- Speaker #1
Alors bien évidemment, ils sont tous différents. Après, j'ai des profils assez divers, parce que j'ai des personnes qui sont très anciennes dans l'entreprise. J'ai des experts, des personnes qui viennent d'arriver depuis quelques temps. J'ai aussi plusieurs générations, donc des personnes qui sont là depuis 20 ans, d'autres qui sont rentrées il y a... Deux ans, j'ai des temps partiels, des temps complets.
- Speaker #0
Je voulais savoir un petit peu ce que tu aimais le moins dans cette fonction.
- Speaker #1
Ce que j'aime le moins, c'est la partie un petit peu plus directive, dans le sens où on est là pour faire, à partir du moment où on travaille en équipe, il peut y avoir des points de vue différents, etc. On évolue également au sein d'une entreprise dans laquelle il y a un cadre, dans laquelle il y a des règles. Notre rôle, c'est aussi de s'assurer que les règles soient appliquées. Il peut y avoir parfois des conflits qui vont émerger entre les collaborateurs. Et notre rôle, c'est parfois de devoir trancher ou prendre des décisions qui ne font pas toujours plaisir. Après, ça fait partie du rôle. Je ne dis pas que j'ai des difficultés à le faire, mais aujourd'hui, ce n'est pas ce que je préfère dans mon métier. Par exemple, je parle d'un... Je ne sais pas, la gestion des congés. Tu peux partir en congé en même temps. Moi, je voudrais bien que tout le monde parte en congé en même temps. Mais à un moment donné, je ne suis pas là pour faire plaisir tout le temps. Je suis là pour faire respecter certaines règles. On parle aussi des retards, des petits trucs comme ça, qui viennent un petit peu polluer le quotidien.
- Speaker #0
Oui, parce qu'on est un peu le manager des équipes, mais en même temps, on a une espèce de ventouse aussi, parce qu'on a quand même des objectifs vis-à-vis de notre siège. des gens au-dessus de nous c'est ça c'est un peu compliqué ce que t'aimes pas c'est justement c'est de devoir trancher pourquoi t'aimes pas ça ? est-ce que c'est parce que tu es j'allais dire trop humaine parce que du coup tu gères des gens au quotidien et t'as pas forcément envie de blesser qui que ce soit qu'est-ce qui te dérange dans ce truc-là ? Est-ce que c'est plus de se dire il y a quelqu'un qui va être déçu parce que quand tu refuses des vacances à quelqu'un qui a envie de partir en été parce qu'on est proche de l'été en août en même temps quelqu'un que tu dis tu peux pas parce que c'est comme ça parce qu'il y en a d'autres au dessus de toi qui sont plus anciens, qui sont mariés, qui ont des enfants qu'est-ce qui te dérange ? C'est de savoir que tu vas faire de la peine ?
- Speaker #1
Oui, parce qu'en fait, on n'a pas envie de... Quand on a des collaborateurs qui sont engagés au quotidien, c'est vrai qu'on aimerait pouvoir leur faire plaisir. Après, ça fait partie aussi des règles. Il y a parfois un aspect un peu plus disciplinaire de la fonction. Et ça ne fait jamais plaisir, en fait. Parce que quand on est proche de ses équipes, quand on a envie d'accompagner les gens, quand on est, comme je le suis, de nature très positive et enthousiaste, ce n'est jamais la partie du métier qui fait plaisir. Nous, ce qu'on veut, c'est vraiment... voilà, accompagner, développer les gens, qu'on réussisse ensemble, cette notion, ce que je disais tout à l'heure de challenge et cette partie-là, bon, c'est pas partie du métier.
- Speaker #0
Mais est-ce que tu définirais ton management comment du coup ? Parce que tu as l'air plutôt du coup dans la cohésion de groupe, enfin, c'est ça ?
- Speaker #1
Ouais, moi je suis très,
- Speaker #0
T'es pas trop dans le directif ?
- Speaker #1
Je pense qu'il faut savoir parfois l'être aussi, c'est en fonction des profils. Certains collaborateurs ont besoin d'avoir un cadre très défini, d'avoir une fiche de mission bien établie, parce qu'ils viennent peut-être d'arriver dans l'entreprise et du coup, ça les rassure d'avoir ce cadre-là. Et d'autres, parce qu'ils ont l'expertise, etc., ils sont plus à même de prendre une certaine liberté dans leur façon de faire les choses.
- Speaker #0
C'est quoi les plus gros défis auxquels tu as été confrontée ?
- Speaker #1
Je pense que c'est vraiment la conduite du changement. Alors autant, ce n'est pas forcément difficile pour moi, mais quand on est dans des équipes qui ont évolué depuis très longtemps de la même manière, ça peut être assez compliqué. Et dans cette conduite du changement, je vais faire écho au Covid, et à la crise Covid, qui a entraîné, qui nous a... obligé à nous réinventer complètement, à revoir nos façons de travailler, nos routines, nos habitudes, à inspirer la confiance auprès des collaborateurs, notamment en les rassurant, en étant une oreille bienveillante. Je crois que ça a été vraiment le plus gros défi et la plus grosse fierté aussi de voir ce qu'on a pu sortir de cette crise, où on a pu mettre en place plein de choses. Et en fait, ça a fonctionné. plus grosses difficultés et la plus grosse fierté.
- Speaker #0
Plus grosse réussite en même temps.
- Speaker #1
C'est ça. Après, aujourd'hui, je pense que le manager... il doit pouvoir naviguer dans l'inconnu. On est dans un monde qui est instable, la situation économique également. Et ça fait partie intégralement de notre rôle d'être capable de venir inspirer les équipes sur le fait qu'un jour, ça sera blanc, le lendemain, ça sera noir, peut-être que dans dix jours, ça sera gris.
- Speaker #0
De toute façon, la vision du manager, elle a changé drastiquement après le Covid. Même la partie directive, les managers sont de moins en moins directifs. On a déjà discuté une fois, parce qu'on se connaît, et du coup... du système, moi je trouvais que le système pyramidal n'existait plus du tout, maintenant c'était vraiment quelque chose de circulaire, qu'est-ce que tu en penses là-dessus ?
- Speaker #1
Je pense qu'effectivement les mentalités sont en train d'évoluer les générations qui arrivent nous poussent aussi à repenser la manière de manager d'avant donc ça c'est un fait après il ne faut pas généraliser parce que je pense qu'il y a encore de nombreuses entreprises dans lesquelles le système pyramidal est encore en place Et effectivement, il faut encourager vers un management un peu plus peut-être coopératif.
- Speaker #0
Est-ce que toi, tu as toujours eu envie de faire ce métier ?
- Speaker #1
Alors franchement, j'étais à mille lieues d'imaginer que je ferais ce métier-là. Il n'y a rien qui me prédestinait à être manager. J'ai fait des études de droit, donc rien à voir. Après, la vie est faite d'opportunités et je pense qu'elle est bien faite. Et quand on m'a proposé justement une mission de manager...
- Speaker #0
Tu étais déjà dans cette boîte ? Oui,
- Speaker #1
tout à fait. Quand on m'a proposé cette mission de manager, je n'ai pas hésité. Je me suis dit, why not ?
- Speaker #0
et voilà ça fait 10 ans que je fais ça ça fait 10 ans que je m'en lasse pas ça fait 10 ans que je m'éclate et t'as changé de moi je connais un peu ton parcours mais t'as changé de poste t'es toujours manager mais t'as changé de poste dans cette même boîte avant t'étais pas à la logistique l'avantage
- Speaker #1
de cette boîte c'est qu'on peut évoluer en tant que manager en interne en verticalement mais horizontalement puisque du coup moi au sud j'ai également deux responsables qui ont un statut carrément. Et on peut également évoluer de manière plus transversale en découvrant de nouveaux services, de nouveaux domaines. Et en fait, juste avant, j'étais sur la partie service après-vente. Donc là où j'étais vraiment confrontée régulièrement aux clients.
- Speaker #0
Et comment t'as vécu la transition du coup ? Parce que gérer des partenaires face client et gérer des partenaires qui ne sont pas face client, c'est sûrement deux choses différentes. Complètement. Comment toi t'as vécu ce changement, ce bouleversement, un petit peu ce passage du tout au tout ?
- Speaker #1
Alors plutôt bien, parce que c'était moi qui avais besoin vraiment de... de me challenger aussi sur un autre département.
- Speaker #0
Après,
- Speaker #1
c'était mon souhait. J'ai toujours tendance un petit peu à douter de moi. Mais quand je parle de douter, ce n'est pas le doute qui paralyse, c'est vraiment le doute moteur.
- Speaker #0
Remise en question.
- Speaker #1
Remise en question, exactement. Donc voilà, ça s'est super bien passé. Ça fait un an que j'y suis maintenant et que je me régale.
- Speaker #0
Je voulais... Parce que du coup, étant donné que tu es une femme manager, je voulais qu'on aborde un peu ce sujet-là. Oui. Selon toi, étant donné que tu es une femme, est-ce que tu trouves que c'est plus dur de manager ?
- Speaker #1
Alors, je ne peux pas faire une généralité. Je ne peux pas parler pour celles qui ont des propres propres différents du mien. Moi, je n'ai vu aucun obstacle au fait d'être une femme manager. J'évolue actuellement dans un département qui est encore assez masculin. Je n'ai pas du tout eu le sentiment... d'être remise en question, de manquer de légitimité envers les équipes ou envers mes responsables directs. Donc, vraiment, aucun obstacle de mon côté sur ce point de vue-là.
- Speaker #0
Après, est-ce que la boîte véhicule des valeurs qui sont dans l'égalité ? Je pense qu'entre ta boîte et la mienne, on a deux... dans le même sens des valeurs vis-à-vis de l'égalité complètement les valeurs sont très présentes dans l'entreprise dans laquelle je travaille donc je pense que je vois de quoi tu parles mais est-ce que vis-à-vis du coup de tes partenaires en bas c'est ça que je voulais savoir est-ce que t'as été mise en difficulté parce que t'étais une femme ? pas du tout,
- Speaker #1
jamais et pourtant voilà j'évolue dans un milieu très masculin encore masculin même si on tend à j'ai quelques-uns en plus de filles et c'est vraiment super non,
- Speaker #0
jamais qu'est-ce qui le différencie selon toi ? est-ce que tu penses qu'il y a une différence déjà entre un homme et une femme qui managent ?
- Speaker #1
alors je pense que Il ne faut pas sombrer dans le stéréotype et le cliché que toutes les femmes ne managent pas de la même façon, comme tous les hommes ne managent pas de la même façon. Je pense d'ailleurs vraiment qu'il y a autant de managers que de façons de manager. Après, peut-être que les femmes sont plus prises à... A de l'empathie, avoir une capacité d'anticipation, toute cette dimension, une forme de bienveillance et d'écoute. Je dirais plus ça.
- Speaker #0
Je pense qu'il n'y a pas trop de distinguo. Moi, je pense que ce n'est pas parce que tu es un homme ou une femme que tu manages mieux. Je pense qu'au contraire, c'est vraiment une question de perception. On a déjà échangé là-dessus, mais je pense qu'on a un peu la même perception du management et de l'humain, etc. Moi, ce que je voulais vraiment... Toi, du coup, tu me dis que tu n'as jamais été confronté à ça. Moi, j'ai une stat que je voulais te partager, du coup, plus générale, du coup, moins terre-à-terre vis-à-vis de nos sociétés respectives où on travaille, qui sont plus dans des valeurs d'équité. Mais les hommes ont 1,75 fois plus de chances de devenir 4 supérieurs dans la fonction managériale. C'est une stat qui date de 2017. Et en pourcentage, il y a 60% d'hommes et 40% de femmes managers en France. Comment ça te fait réagir cette stat ?
- Speaker #1
Ça fait réagir sur le fait qu'on a encore du chemin à parcourir.
- Speaker #0
Dans l'égalité homme-femme ?
- Speaker #1
Complètement. Je pense que le leadership au féminin, c'est vraiment une question... qui renvoie à la mixité et à l'égalité homme-femme dans ce milieu-là. Je pense que peut-être que les femmes aussi, ça reste parfois un petit peu compliqué en termes d'évolution, de faire croire des enfants, ou peut-être que le parcours peut être un petit peu ralenti du fait justement des congés maternités. Et puis, ce qu'on disait tout à l'heure aussi, c'est que... Pas dans toutes les entreprises, on a passé le cap du management directif, du management très compétitif, de l'hyper contrôle. Et je pense qu'il faut bouger ce schéma-là. On a la chance d'être dans des entreprises où aujourd'hui, les valeurs d'égalité sont très présentes, où le management tel qu'il est basé sur l'accompagnement, sur l'humain, sur le développement.
- Speaker #0
c'est pas le cas dans toutes les boîtes en fait encore aujourd'hui parce que le grand Gémat c'est un sujet important toi t'as des enfants est-ce que tu t'es dit est-ce que tu t'es posé la question de ton retour le doute que t'as eu ou pas peut-être tu t'es dit je vais revenir tout sera normal comment ça s'est passé ?
- Speaker #1
alors pour le coup j'ai deux enfants les deux je les ai eus j'étais manager je suis revenue d'un congé parental donc à deux reprises à temps partiel tout en étant manager je suis aujourd'hui encore à temps partiel et en fait je suis revenue comme si j'étais jamais partie t'as pas ressenti quoi que ce soit ? j'ai rien ressenti vraiment de la part de mes encadrants déjà ni des équipes qui m'ont accueillie vraiment avec beaucoup d'enthousiasme. Donc ça, c'était vraiment super. Je n'ai pas senti non plus de retard dans mon évolution du fait que j'étais revenue à temps partiel, etc. J'ai même changé de département à temps partiel pour congé parental. Donc moi, je n'ai pas vraiment vécu ça. Après, je ne peux pas me positionner pour... Je pense que dans d'autres situations, ça peut être un peu plus compliqué. Il y a des décisions qui sont prises, bien évidemment. La vie de l'entreprise peut-être continuer pendant qu'on est en congé parental.
- Speaker #0
Mais avant ton congé mat, tu ne t'es pas posé cette question ? Non. Tu ne t'es pas dit ? Non.
- Speaker #1
Non, mais parce que j'étais en confiance.
- Speaker #0
Oui, voilà, tu étais en confiance. On te mettait en confiance aussi.
- Speaker #1
Donc voilà, je suis complètement en confiance par rapport à ça.
- Speaker #0
Comment tu fais pour gérer ton boulot avec des gens qui te demandent, qui te sollicitent ? et ton rôle de mère avec des enfants qui te sollicitent et ton rôle de femme avec ton mari qui te sollicite et ton rôle de femme seule aussi comment tu fais pour gérer tout ça ? est-ce que la charge mentale et tout ?
- Speaker #1
évidemment, on va en parler c'est le grand sujet du moment mais je pense qu'effectivement les femmes ont une grande capacité d'anticipation, d'organisation entre vie professionnelle et vie personnelle Après, moi, je suis encore à temps partiel, donc c'est vrai que je peux ressentir une certaine, pour le coup, culpabilité, parfois, de devoir laisser l'équipe, être un petit peu moins présente. Voilà, alors, je n'ai pas forcément le sentiment de mal faire mon travail, de bâcler ou quoi que ce soit, ce n'est pas du tout ça. C'est vraiment plus une culpabilité de les laisser, parfois, ou parce qu'à temps partiel, je suis obligée de ne pas faire des heures à gogo, et du coup, de devoir... de pouvoir être moins présente parfois sur l'opérationnel alors qu'il y en a besoin, etc. Donc pour le coup, même si je sais que j'ai le droit à la déconnexion, la déconnexion est un peu compliquée parfois.
- Speaker #0
Le droit à la déconnexion, oui.
- Speaker #1
Voilà, mais bon, ça on me le dit souvent. Mais après, c'est mon choix. C'est aussi le choix que je fais d'être encore connectée quand je suis à la maison,
- Speaker #0
parfois. Pendant tes vacances, par exemple, tu te connectes ?
- Speaker #1
Non, pas forcément pendant mes vacances. Mais les jours où je ne suis pas présente parce que je suis à temps partiel, peut-être que j'aurais tendance à lire les mails, regarder un petit peu ça pour pouvoir...
- Speaker #0
Pour rester branchée.
- Speaker #1
Pour rester branchée.
- Speaker #0
La fonction manageriale, elle a évolué ? Oui. On en a parlé tout à l'heure, mais elle a vachement évolué. Pour toi, c'est quoi le manager de demain ? Le vrai profil type du manager de demain, qui manage les équipes ? On va parler de génération. Oui. Comment tu vois un peu ça ?
- Speaker #1
Alors c'est un gros sujet, je pense effectivement qu'avant le manager c'était peut-être celui qui avait vraiment l'expertise, les compétences et la technicité en fait. On devenait manager parce qu'on avait passé tous les échelons et que du coup on était capable de passer manager. Mais pour moi il y a quand même une dimension humaine dans le... Dans la fonction de manager, et quand on a la technicité sur un métier, ça ne veut pas dire qu'on a les compétences humaines et réciproquement. Je pense vraiment que le manager de The Mince, c'est vraiment quelqu'un qui a ses capacités, ses aptitudes de leader. et quand j'entends leader c'est la capacité à venir encourager les équipes à atteindre les objectifs, à leur donner du sens à faire preuve d'humilité aussi, ça c'est important en étant valeur d'exemple et vraiment encourager cette dimension je développe, j'encourage la prise d'initiative comment on demande aux équipes d'être fortes de proposition moi je parle vraiment du principe que j'ai pas la science infuse, j'ai pas réponse à tout et qu'en fait dans leur quotidien c'est eux qui ont les meilleures réponses. Et du coup, c'est ensemble qu'on arrivera à atteindre les objectifs. Alors bien évidemment, s'ils ont des questions, s'ils ont des besoins, moi je suis là aussi pour les accompagner et aller les chercher avec eux, les réponses. Mais j'encourage vraiment cette dimension d'entrepreneuriat, de prise d'initiative.
- Speaker #0
Pour le développement. Moi je travaillais beaucoup plus avec la Gen Z que la génération X, nous on fait partie de la génération Y. Mais comment tu vois la différence ? Donc la génération X, pour rappel, je dis que c'est la génération 61-80, la génération Y c'est la nôtre, qui va à peu près jusqu'en 96. Et 96-2010 c'est la génération Z, c'est la nouvelle génération de travailleurs actuellement. Comment toi, tu qui as travaillé avec les deux générations, tu vois les différences ?
- Speaker #1
En fait, on voit qu'il y a des...
- Speaker #0
Tu sais, en ce moment, il y a des clichés où on dit que la jeune Z, elle ne bosse pas, elle ne va pas bosser, elle n'est jamais là, elle n'est jamais fiable.
- Speaker #1
Effectivement, il y a des conflits de générations au sein des équipes. Ça, il faut vraiment le savoir et c'est vraiment assez marqué. Alors, il faut le voir plutôt... Ces différences, il faut plutôt en tirer une force. Et que les entreprises en tirent une force. La génération X a acquéri avec le temps de nombreuses compétences, des compétences solides, une certaine expertise qu'ils peuvent transmettre du coup. Et la génération Z, par exemple, elle a cette capacité à se renouveler, à être assez autodidacte, assez autonome. Ils veulent être polyvalents, ils n'ont pas envie de s'ennuyer. Les codes du travail et les codes d'entreprise viennent les bouleverser. Ils veulent de l'autonomie dans leurs horaires, du télétravail, etc. Donc effectivement, ça peut faire des conflits. Mais il faut voir comment l'entreprise peut aider ces générations à travailler de manière complémentaire. par exemple par des systèmes de parrainage. Les anciens vont paraitre les nouveaux. Donc ça, ça peut être intéressant pour pouvoir assurer la continuité et la transmission au sein des équipes. Et la nouvelle génération peut notamment, par exemple, favoriser l'accès aux nouvelles technologies, l'utilisation des nouvelles technologies, au plus en plus de learning.
- Speaker #0
Est-ce que tu vois aussi une différence ? mais plus dans le côté négatif des générations. Est-ce que tu vois des distinguos ? Parce qu'il y avait un sondage qui avait été fait. Dans le travail, la génération Z, elle recherche en premier le temps libre, par exemple. Donc elle a besoin de liberté. C'est un sujet vraiment... Moi, j'en ai parlé avec... et beaucoup d'autres managers, voilà, beaucoup plus besoin de liberté.
- Speaker #1
En fait, cette génération, elle est vraiment axée sur le bien-être au travail et elle n'aura pas de scrupules à quitter une entreprise avec laquelle elle n'est pas en adéquation avec les valeurs ou les modes de vie. Donc en fait, ça vient vraiment parfois créer des conflits, notamment avec l'ancienne génération qui est habituée à une certaine rigueur dans les codes de l'entreprise, etc. et puis cette génération elle n'est pas forcément attachée à l'entreprise dans laquelle elle va venir travailler si à un moment donné ça ne lui convient pas elle n'aura pas ce que plus à changer d'entreprise les autres générations sont plutôt basées sur la méritocratie et toute cette dimension là le respect du procès le respect d'évolution etc donc ça peut venir effectivement perturber un peu les codes et ce turnover cette En fait, le fait de pouvoir changer de métier pour ces nouvelles générations, ça peut vraiment être déstabilisant, notamment pour les managers, parce qu'il y a du turnover qui se crée, il faut qu'on se réinvente constamment, il faut qu'on trouve comment on va pouvoir attirer au sein des entreprises ces nouvelles générations sans trop frustrer celles qui sont en poste.
- Speaker #0
Parce qu'il y a un sentiment de... En fait, moi, le distinguo que j'ai vu, par exemple, tu vois, la Gen Z, c'est le sentiment d'appartenance, le désir du pourquoi on va le faire. même nous on était dans une transition déjà parce que quand on a commencé à travailler on faisait aussi des choses mais on ne comprenait pas forcément mais on les faisait quand même,
- Speaker #1
on était vraiment dans une bascule aujourd'hui la Gen Z on voit qu'elle a besoin d'un pourquoi oui et elle a besoin d'un pourquoi c'est à dire qu'à un moment donné il y a les règles mais les règles pour des règles ça ils ont du mal à le comprendre exactement on a beau expliquer que c'est comme le code de la route des fois il y a des règles, bon bah eux ils ne voient pas forcément le sens donc ils ont vraiment besoin que nous en tant que manager on leur donne du sens qu'on soit aussi beaucoup à leur écoute. C'est-à-dire qu'en fait, ils veulent de la liberté, ils veulent une certaine autonomie, ils veulent des règles et des objectifs, par exemple, clairs, mais qu'ils soient libres de les mettre en œuvre et ils veulent être libres d'atteindre leurs objectifs. Donc ça, c'est vraiment une réalité aujourd'hui.
- Speaker #0
C'est quoi le meilleur conseil qu'on t'ait donné en management ?
- Speaker #1
Le meilleur conseil qu'on m'ait donné...
- Speaker #0
Et le meilleur conseil que tu te donnerais ?
- Speaker #1
Ça pourrait être le même. Pour le coup, il va peut-être un peu surprendre, mais on a le droit à l'erreur. Alors que les collaborateurs ont le droit à l'erreur, mais que nous, en tant que manager, on a aussi le droit à l'erreur. On a le droit de se tromper, on a le droit de ne pas savoir, on a le droit de dire je ne sais pas Et c'est super important pour à un moment donné ne pas dire des choses qui pourraient être erronées, etc. et qui pourraient entraîner des frustrations. Donc vraiment s'assurer que ce qu'on dit, on en est sûr. Et après, si on s'est trompé, c'est qu'on a le droit à l'erreur. Je pense que c'est important. De prendre du recul aussi sur les situations. De ne pas faire preuve d'impulsivité. Souvent, la gestion des émotions entraîne cette impulsivité. Et notre rôle implique qu'à un moment donné, on sache prendre ce recul-là.
- Speaker #0
il y a beaucoup de gens genre aujourd'hui par exemple si tu as besoin d'un site internet tu appelles quelqu'un qui crée un site internet tu ne vas pas le faire par toi même le plus tard du temps mais pourquoi il y a plein de sociétés selon toi qui n'appellent pas de gens extérieurs pour venir aider leur manager à
- Speaker #1
augmenter leurs skills parce que je pense que déjà en fait le modèle de management tel qu'il était l'ancien modèle de management est encore fortement présent oui et que tout le monde n'est pas encore capable peut-être de se remettre en question sur ce sujet-là. Aujourd'hui, il y a beaucoup... Oui, je pense que vraiment, c'est ça, qu'on est persuadé qu'on est dans le bon modèle et que ça ne peut pas se travailler, alors qu'en vérité, à travers certains ateliers, à travers des workshops, à travers des formations, on peut justement apprendre à être un meilleur manager.
- Speaker #0
Du coup, toi, comment tu fais pour développer des gens à ce poste-là, par exemple ? Je pense... dans des sociétés, on sait qu'on peut évoluer énormément. Dans la mienne aussi, j'ai fait évoluer plein de gens en tant que manager. Mais comment toi, tu as fait pour trouver des techniques, des outils que tu as utilisés pour les faire monter à ce poste-là ?
- Speaker #1
Alors, ce n'est pas forcément moi, mais je pense qu'il y a aussi vraiment une volonté des fois de certaines entreprises d'aller chercher des successeurs et de travailler vraiment un plan de succession. Aujourd'hui, c'est aussi de se dire comment je peux travailler le leadership chez les collaborateurs et à travers des ateliers. Et en se disant qu'à un moment donné, les aptitudes de leadership, par exemple, ne sont pas spécifiques aux managers. Et comment on va justement encourager la prise d'initiative, la prise de décision, l'accompagnement. Les anciens accompagnent les nouveaux. C'est vraiment sur cette dimension-là. Ouvrir les portes aussi à notre métier, c'est-à-dire de vraiment être transparent avec nos collaborateurs en leur montrant ce qu'on fait, quelles sont nos tâches, en n'hésitant pas à leur déléguer certaines de nos tâches. Alors ce n'est pas de la délégation poubelle, pas du tout, c'est au contraire leur montrer qu'à un moment donné, c'est complètement à leur portée et ça permet vraiment d'être transparent sur ce qu'on fait. Je pense qu'après, nos décisions et tout ce qu'on fait est analysé. Donc, c'est important que...
- Speaker #0
Le côté mimétisme, c'est des collaborateurs qui veulent aussi faire comme toi et qui, du coup, se développent plus vite. Comment, toi, tu fais pour te développer au-delà de ça ? Du coup, personnellement, parce que dans notre fonction, on a toujours des gens au-dessus de nous, mais étant donné qu'après, on est nombreux, forcément, il faut aussi prendre le temps. Comment tu fais pour te développer au quotidien, toi ?
- Speaker #1
Je pense que déjà, ça relève de l'envie. Quand on a envie de se développer, déjà, et qu'on est curieux, ça va entraîner effectivement peut-être certaines choses. J'ai tendance à me remettre très souvent en question et à remettre en cause les manières dont je fais les choses. Donc ça, ça y fait beaucoup. Après, c'est de participation à des workshops, participation à des formations.
- Speaker #0
lire et faire des soft skills etc etc on va faire un petit jeu on va arrêter un peu de parler de management c'est un petit jeu rapide plus perso pour savoir un peu comment tu es toi pour te connaître un peu plus c'est un petit quiz d'une minute avec 20 questions tu réponds du tac au tac si t'as envie maintenant ton passe temps favori c'est quoi ? manger ton plus beau souvenir
- Speaker #1
Mon plus beau souvenir ? J'en ai deux. C'est la naissance de mes enfants. Même si c'était un beau souvenir, mais bon...
- Speaker #0
C'est mon pire souvenir. Ne me dis pas la naissance de mes enfants, du coup.
- Speaker #1
Non, mon pire souvenir... Franchement, j'ai rien qui me m'inquiète.
- Speaker #0
C'est que tout va bien. Mon film préféré ?
- Speaker #1
Mon film préféré... Alors c'est un livre en fait à la base, il est un peu batou, mais c'est mon troisième.
- Speaker #0
Ok. Ta couleur de management ?
- Speaker #1
Ma couleur de management ? Mon profil disque. Mon profil disque ? Alors, normalement, ça serait jaune.
- Speaker #0
Pas étonné. Ton artiste ou groupe préféré ?
- Speaker #1
Mon artiste ou groupe préféré... Fénix un de tes rêves pas encore réalisés un de mes rêves pas encore alors pour le coup c'est de voyager parce qu'aujourd'hui je prends pas l'avion ah oui donc ça ferme la porte voilà c'est ça donc voilà j'ai des choses à aller voir un petit peu l'animal que tu préfères le
- Speaker #0
beagle ce que tu ne supportes pas chez les autres
- Speaker #1
La mauvaise foi.
- Speaker #0
Et ce que tu ne supportes pas chez toi ?
- Speaker #1
Ce que je ne supporte pas chez moi, c'est mon sens du détail en fait.
- Speaker #0
Trop méticuleuse ?
- Speaker #1
Ouais, trop méticuleuse.
- Speaker #0
Ton poids fort ?
- Speaker #1
Mon enthousiasme.
- Speaker #0
Ta plus grande fierté au travail ?
- Speaker #1
Moi je suis fière de mon équipe.
- Speaker #0
En un mot, tu définirais comment le monde d'aujourd'hui ?
- Speaker #1
Instable.
- Speaker #0
Est-ce que tu aurais aimé vivre à une autre époque ? 70's t'as plus grande peur c'est quoi ? les araignées et l'avion et l'avion c'est quoi la richesse selon toi ?
- Speaker #1
c'est quoi la richesse selon moi c'est vraiment de alors c'est pas la richesse en termes de matériel mais c'est vraiment la richesse de l'âme et des âmes qui m'entourent qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour l'avenir ?
- Speaker #0
le meilleur et qu'est-ce que c'est le truc que t'as compris en vieillissant ? tourner cette fois sa langue dans la bouche merci Manon est-ce que tu as des trucs à conseiller pour la fin des trucs que tu as envie de partager je pense qu'il faut pas quand
- Speaker #1
on veut être manager il faut pas non plus mettre une pression est-ce que je dois dire ça, est-ce que je dois dire ça il faut rester naturel et voilà rester soi-même c'est un peu bateau comme conseil merci mais voilà les valeurs humaines elles sont importantes dans ce métier là et voilà rester soi-même humble, valeur d'exemple c'est ce qui est le plus important je pense et est-ce que tu as une citation que tu as envie de nous partager ? alors c'est pas une citation de quelqu'un mais c'est quelque chose que j'utilise beaucoup un mantra qui est test and learn c'est de se dire qu'on essaye qu'on apprend et en fait rien n'est gravé dans le marbre donc quand on prend des décisions quand on essaie des choses c'est de se dire que si ça ne fonctionne pas ce n'est qu'un apprentissage pour demain ok, maintenant merci à toi merci à toi moi aussi,
- Speaker #0
je suis content merci à tous les gens qui nous ont regardé ou qui nous écoutent c'est le premier épisode, il y en aura d'autres merci à ceux qui m'ont permis de faire l'émission aussi à Olivier qui est derrière la caméra on se revoit bientôt et puis à la prochaine merci beaucoup