- Speaker #0
Tout plein de gens vont me dire de ne pas y aller. Quand j'étais en Europe, ils me disaient N'y va pas en Thaïlande, on va t'éclater, on va t'aider le visage, il faut surtout pas aller au Cambodge, il faut surtout pas aller en Thaïlande. La vérité, à certains moments, parfois, à part moi, je vivais pour 200 euros, 300 euros le mois. Je vivais en camp, en entraînement, je boxais, je boxais, je boxais pour des patrons. Les gens peuvent regarder sur Internet, je suis vraiment le vrai champion du monde. On m'a déjà proposé de boxer pour la Thaïlande. J'ai été plus craint avant d'être respecté. Après, tu te fais respecter, ouais. Dans le monde de la compétition, il vaut mieux... J'ai été 22 fois champion du monde environ. Presque 300 combats, 280. À la différence de beaucoup, j'ai boxé pour manger. Tu vois, c'est super résilient. C'est bon pour l'âme, la boxe thaïlandaise. C'est bon pour le corps, c'est bon pour l'âme. Dans ta boxe, tu dois t'infliger des souffrances, te punir. Te punir, ça veut dire socialement, ne pas finir à 4h, 5h du matin, tous les jours en boîte. Tu n'es pas dur. Parce que moi déjà, quand j'étais en Belgique, je courais. Quand ils sortaient une boîte de nuit, moi je faisais déjà mon footing le matin. Je voyais sortir de boîte de nuit. J'ai jamais eu l'insolence, même le privilège d'avoir l'idée, d'avoir un idéau de champion, d'être le meilleur au monde. Je n'aurais pas venu ici si je n'avais pas la boxe irlandaise. Mais grâce à la boxe irlandaise, j'ai découvert une autre culture. J'ai découvert quelque chose qui m'a enrichi, qui m'a enrichi moi et grâce à ça, qui a pu enrichir tout mon social, mon entourage. L'école de la boxe, ça m'a sauvé, ça m'a retiré. des mauvaises récantations et certainement du grand banditisme, à coup sûr. Chaque combat ça devient de plus en plus dur, c'est normal, ton niveau il augmente, donc on essaie de te mettre des mecs en Thaïlande du même niveau que toi. C'est pour ça que c'est super dur, parce que quand tu boxes, tu boxes contre un mec du même niveau que toi, ça donne des combats titanesques. Même si les mecs sont d'un niveau petit, débutant, quand tu mets deux débutants du même niveau, t'as l'impression que c'est un combat de fou.
- Speaker #1
Youssef, quel est ton style de boxe ?
- Speaker #0
Moi j'ai un boxe agressif. J'ai une boxe de guérille, de qualité de guérille.
- Speaker #1
Salut à tous, Sabri Taï en direct de Thaïlande. Je suis à Pattaya et aujourd'hui j'ai l'immense honneur de rencontrer une légende du Muay Thai, un exemple de réussite, Youssef. Bonjour Usap, comment vas-tu ?
- Speaker #0
Ça va, merci.
- Speaker #1
Ça fait combien de temps que tu es en Thaïlande ?
- Speaker #0
14 ans.
- Speaker #1
Comment tu t'es retrouvé en Thaïlande ?
- Speaker #0
J'ai été séduit par la boxe Thaïlande déjà en Europe, à mon début d'adolescence, vers mes 12 ans. Ensuite, d'ici là, à 17 ans, je suis venu ici et j'y suis resté. Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. 33.
- Speaker #1
Joyeux anniversaire. Je suis venu par hasard et c'était ton anniversaire. Comment s'est fait ce choix de la Thaïlande ? Tu as toujours rêvé de ça ou est-ce que tu t'es dit l'occasion se présente et j'y vais ?
- Speaker #0
Par hasard ? Non, rien n'est hasard dans la vie. Après, il faut savoir que j'ai toujours aimé l'Asie, j'ai toujours aimé un peu l'esprit que ça a. En Asie, avec la boxe thaïlandaise, en Thaïlande, quel sport national ? Je dirais que mes décisions, j'avais presque à t'en voir quand je disais que je voulais venir défier ici. et grandir ici et dans le sport déjà. C'est une priorité déjà dans le sport, grandir et faire les choses. Après bon, Dieu m'a ramené aussi une famille et des enfants. Et j'en suis reconnaissant aussi. D'accord. Thaïlandaise. Ça fait
- Speaker #1
14 années alors, 14 années que t'es en Thaïlande maintenant.
- Speaker #0
14e, 15e je pense.
- Speaker #1
15e année ? 15e. Est-ce que c'était difficile ? T'as eu des galères ?
- Speaker #0
Bien sûr, le choc des cultures il est énorme. Les premiers instants, les premières journées ici, t'as l'impression que... Tu vois, tu sais, t'as plein de choses, t'as des peurs infondées, t'as des... Tu as des moments de doute, tu as des moments... Tu as des palettes d'émotions différentes. Après ce qu'il faut savoir aussi c'est que... Ça m'a plu, tu vois. Je voulais, tu vois, par dessus tout, même si c'était un peu difficile. Ça m'a plu. Le choc des cultures il est difficile parce qu'ils parlent pas ta langue. Ouais. Ils ont pas les mêmes codes. Ils ont pas la même façon de traiter. Ils sont pas aux antipodes de toi. Mais le oui il est pas tout à fait le même oui que chez nous. Le non ici il est pas tout à fait le même non que chez nous. D'accord. Tu vois, rien que le oui et non il est différent donc. Tu imagines la palette, toi aussi, d'avoir le temps que tu as là pour prendre un petit peu.
- Speaker #1
Beaucoup d'incompréhension. Donc, tu es venu en fait, et directement, tu as commencé à boxer, tu as eu des opportunités de boxe rapidement ou pas ?
- Speaker #0
Oui, j'avais déjà 45 combats, j'étais pas mal déjà, tu vois, j'étais un boxeur professionnel à 17 ans. Oui, directement, j'ai boxé. Après, j'ai boxé, à la différence de beaucoup, j'ai boxé pour manger. J'ai pris mon petit frère avec moi parce qu'on était, voilà, on a eu un petit... Un petit malheur familial, ce qui fait que je me suis retrouvé avec mon petit frère qui était mineur, il avait 13 ans. On est retourné à Paris, mais il est resté ici jusqu'à 28 ans.
- Speaker #1
Donc tu t'es occupé du frangin ?
- Speaker #0
Indirectement, ouais. On est obligé de s'occuper de son frère. Après, tu comprends que directement, il faut prendre soin de lui et qu'il faut grandir ensemble. Lui, il me dit, on va faire quoi là-bas ? Je lui dis, viens, on va y aller. Tu vas manger ce que je mange et moi, je mangerai ce que tu manges et on va grandir ensemble. On ira ailleurs, tu vois, pour ce qui se passe. Et voilà, puis lui aussi, il a aussi bloqué et il m'a aussi beaucoup aidé, soutenu dans ma carrière. Je le remercie beaucoup à mon créateur Yassine Mouganem.
- Speaker #1
Est-ce que les Thaïlandais t'ont facilité la tâche au départ ? Tu es un pharaon qui veut te lancer dans la boxe, qui veut faire une carrière pro ?
- Speaker #0
Certaines personnes, comme dans toute société, font semblant de t'aider, mais t'aider concrètement, je pense que j'ai un peu forcé. J'ai réussi dans un pays qui ne voulait pas forcément ma réussite. C'est une vérité indéniable. Je pense que voilà, c'est comme ça.
- Speaker #1
Tu n'as pas eu de combat facilement ?
- Speaker #0
Je n'ai pas mis de boxeur difficile. On peut croire que ce sont des mecs faciles. J'ai environ une quarantaine de défaites.
- Speaker #1
Quelle est l'impression des Thaïlandais quand ils voient un pharaon débarquer et commencer à réussir ? Parce que tu es un pharaon.
- Speaker #0
Culturellement, les Thaïlandais ne sont pas dans des analyses comme chez nous en Occident. Ils sont plus dans une culture de constat. Mais leur sourire, il ne veut pas dire la même chose que chez nous. Chez nous, sourire, ça peut parfois être péjoratif. Ici, c'est le pays du sourire, comme le surnom l'indique du pays. Ils l'acceptent, ils sont surpris et ils sont curieux.
- Speaker #1
Est-ce qu'ils te respectent pour ça ou pas ?
- Speaker #0
Moi, je pense que j'ai été plus craint. avant d'être respecté. Après tu te fais respecter, ouais. Dans le monde de la compétition, il vaut mieux... J'ai été 22 fois champion du monde environ. J'ai... presque 300 combats. 280. Combien de KO ? 150.
- Speaker #1
150 KO. Quelle est l'impression quand ils voient que tu mets plein de KO ? Est-ce qu'ils essayent après de te faciliter la tâche ou pas ?
- Speaker #0
Non, au contraire. En fait, il faut savoir que sur un ring, tu vois, il y a une culture qui arrive en Thaïlande. Il y a le coin bleu et le coin rouge. Il y a un favori et un gars qui n'est pas favori. Donc il y a un challenger et un mec qui tient la cote. Et t'as le mec qui va remonter la cote. Donc ça va jouer en temps réel comme au foot un peu. Au premier round, ça peut aller neutre. Et après, il y a quand même une cote. Tu vois, suivant les actions qui se passent et le match, l'engouement qu'il prend. On dirait que là, les bêtes nous ennuient.
- Speaker #1
Il y a pas mal de bouches.
- Speaker #0
Ouais, c'est l'ambiance.
- Speaker #1
Donc il y a un challenger, un challenger.
- Speaker #0
Pourtant j'ai pris ma douche. Ouais, donc voilà. Quand t'es bon et que t'as les codes de la boxe thaïlandaise, t'es très vite accepté. La plupart des gens, le problème des pharaons, qu'ils arrivent à se faire accepter, c'est qu'ils ont pas les codes, ils connaissent pas. Ils connaissent pas les codes, ils savent pas comment faire pour aborder les combats, ils ont pas les rituels. Il faut plein d'erreurs sur le ring et... Et bon, maintenant il y a moins ce problème-là parce qu'on leur a facilité les shows, on leur a fait des shows en 3x3. Donc 3 rondes de 3 minutes sur des organisations comme l'Axe Mouet Paris. Et ces trucs là donc... Moi j'étais plus à l'époque, il y a 14 ans, c'était 5 rondes, 3 minutes. Je boxais dans la campagne, je boxais dans une fête, tu vois. Je boxais dans des événements bien précis. Les temples aussi ? Les temples aussi, ouais bien sûr. C'est culturel. En général les fêtes, ils les font dans les temples. Pour répondre à la question, comme il joue, comme tu joues, tu vois... Il ne voit pas le pharaon et le taille. Il voit le coin bleu et le coin rouge. Voilà, c'est économique.
- Speaker #1
C'est économique. Il y a plein de pharaons qui ont tenté, qui ont échoué. Toi, tu es un exemple de réussite. Qu'est-ce qui fait la différence ? La discipline, c'est quoi ?
- Speaker #0
La persévérance et les idées. Rester bien dans un idéal. Toujours être positif et toujours essayer de réussir. Dans la persévérance, on persévère. Si tu ne persévères pas, tu ne réussis pas.
- Speaker #1
Tu fais quoi dans ton quotidien ?
- Speaker #0
l'entraînement et le repos.
- Speaker #1
C'est-à-dire ?
- Speaker #0
L'entraînement, il faut s'exercer, et le repos, il faut se reposer, faire des siestes, bien manger, bien dormir.
- Speaker #1
En entraînement tous les jours ?
- Speaker #0
Ouais, six fois par... six jours sur sept, deux fois par jour. Le matin et le soir, c'est une routine de camp d'entraînement. J'ai vécu des années dans les camps d'entraînement, j'ai vécu avec les Thaïs pendant des années, donc quand je dis en immersion avec eux, par terre, dans les conditions des camps d'entraînement les plus régimentaires de Thaïlande.
- Speaker #1
D'accord, donc tu n'as pas été traîné avec des pharens en fait ?
- Speaker #0
Non, non, non, je n'étais plus sur un... Je suis allé, j'étais sur un retrait avec moi-même. où j'avais des buts, où je voulais réussir dans... comme je dis tout à l'heure, dans un domaine qui ne veut pas qu'un farang réussisse.
- Speaker #1
Est-ce qu'aujourd'hui, tu sens que tu es intégré parmi les Thaïs ? Est-ce que tu es considéré comme un Thaï ?
- Speaker #0
Non, je suis un farang et je suis content. Je le rappelle souvent aux Thaïs. Je suis content d'être un farang. Vraiment content. Parce que ça t'épargne des choses. Et sois fier de ce que tu es. Si ton désigné est pharaon, je reste pharaon jusqu'à la fin. Même si j'ai Tamien Ban, même si j'ai Serre, même si j'ai une carte de séjour ou peut-être prochainement aussi une carrière d'entité parce qu'ils me parlent de ça. Ils ont sélectionné 500 pharaons. Même s'ils me donnent le passeport thaï, je suis pharaon. On m'a déjà proposé de boxer pour la Thaïlande. Le patron du Thai Fight, il m'a proposé de représenter. Il m'a dit tellement que le niveau est haut de la boxe thaïlandaise. Il m'a dit que je suis un grand guerrier thaïlandais. Pas rire hein ! Un grand guerrier thaïlandais réincarné en parent qui est venu rentrer chez lui à la maison en Thaïlande. C'est pour ça qu'il m'appelle le fils du pays quoi maintenant.
- Speaker #1
C'est une super distinction quand même, c'est un super respect non ? T'as un grand respect quand même.
- Speaker #0
Ouais, on peut appeler ça un peu après c'est... Quand c'est dit par des gens sages, des gens un peu aisés et tout, qui sont en élite, qui te disent ouais. Ça fait plaisir ouais.
- Speaker #1
Ça fait plaisir.
- Speaker #0
Et voilà, c'est une bonne distinction.
- Speaker #1
De façon générale, quand on est parent, on ne sera jamais considéré comme un Thaï.
- Speaker #0
Non, jamais. Indéniablement, jamais. Jamais, parce que c'est comme ça, c'est culturel. Le chien est plus thaïlandais qu'un étranger. C'est le peuple qui juge.
- Speaker #1
Même si tu es marié, que tu as des enfants ?
- Speaker #0
Même si tu parles le Thaï que les Thaïs. Même si tu parles le Thaï... Le crape, pas le cap, le crape. Le crape, oui. L'élégance et que tu aies la classe et tout. Tu as toujours cette distance. C'est comme le japonais. Le japonais à l'étranger, il ne sera jamais japonais. Tu as eu des enfants, on les appelle les mi, on les appelle pas les tai. C'est révélateur. Il faut l'accepter, c'est très bien comme ça. Et en Thaïlande, c'est important. C'est important. C'est important parce que les Thaïlandais sont des gens très généreux. C'est des gens qui ont vraiment grand cœur. C'est des gens qui partagent, j'ai une culture, tout ce qui est en dehors de la ville, je parle. C'est des gens qui m'ont invité à manger chez eux à la maison, qui m'ont invité à manger. C'est des gens qui ont la main sur le cœur. Ça porte bien sûr sur nous, c'est le pays du sourire. J'ai fait beaucoup de pays, j'ai pu voyager avec la boxe, mais c'est l'un des plus beaux pays.
- Speaker #1
T'as fait quoi ton pays ?
- Speaker #0
Asiatique ? Je fais tout.
- Speaker #1
T'as fait toute l'Asie ?
- Speaker #0
Pratiquement tout. En Mongolie, dans toutes les régions de Chine, le Cambodge. J'ai fait la hausse, tout parti. D'accord. Toutes les pays, toute l'Indochine, je l'ai fait déjà, ça c'est sûr. C'est bien, t'as les paysages qui diffèrent de l'un de l'autre, mais le savoir vivre et le savoir être en Thaïlande, il est unique.
- Speaker #1
Mais au départ, quand t'es venu en Thaïlande, tu connaissais rien de la culture asiatique. Comment t'as fait pour t'adapter en fait ?
- Speaker #0
Regarder des vidéos de boxe thaïlandaise.
- Speaker #1
C'est tout ?
- Speaker #0
Ouais, c'est tout. Moi je suis venu pour un travail, pour boxer.
- Speaker #1
Et à partir de combien de temps tu t'es mis à parler de Thaï ?
- Speaker #0
L'anglais déjà, je ne parlais pas l'anglais.
- Speaker #1
Tu parlais pas l'anglais ?
- Speaker #0
L'anglais, j'ai mis un petit 5-6 mois. L'aélandais, j'ai commencé à avoir des bases 2 ans. Un an, deux ans, je commençais déjà à avoir plus que les bases. Donc déjà en 6 mois, un an, j'arrivais déjà à commander, à manger, à avoir les formes de politesse de base, comme tout venturiste qui se respecte.
- Speaker #1
Est-ce que financièrement, c'était facile de subvenir à ces besoins au départ ?
- Speaker #0
Non. C'est difficile parce que moi, je n'ai personne qui m'envoie les westerns ou qui m'envoie des z, comme les gens. Je n'ai pas de famille. Comme je disais tout à l'heure au début de la vidéo, j'ai eu un petit malheur. On n'a pratiquement pas de famille. Tout le monde est passé dans l'au-delà. Tout le monde n'est plus de ce monde. C'est difficile, mais bon. Parfois, même quand tu pleures, il faut sourire. Je l'ai bien appris en Thaïlande. Même quand ton cœur pleure, il faut sourire.
- Speaker #1
Aujourd'hui, il y en a plein qui veulent avoir une carrière professionnelle en botte thaï. ici en Thaïlande, quel serait ton conseil ?
- Speaker #0
La persévérance, être aussi dans l'écoute, pas toujours croire que l'erreur c'est les autres, croire aussi parfois que c'est l'erreur de soi-même aussi, et indifférence culturelle. Et la pratique, recommencer mille fois ce qu'on n'arrive pas à faire jusqu'à savoir le faire. La persévérance, la passion c'est la persévérance. Avoir le cœur froid, c'est ce que j'ai aussi appris en Thaïlande, le cœur froid, parce qu'avoir le cœur chaud c'est bien, mais agir avec le cœur froid, c'est boxer avec le cœur bien glacé. sans être un fleur de peau sur tout ce qui va arriver, tout interponible. Il y a beaucoup d'expatriés qui n'appliquent pas ça, ils n'ont pas le corps froid. Ils n'ont pas le
- Speaker #1
Chaïem. Est-ce qu'ils sont violents les Thaïlandais quand ils boxent ? Comment tu comparerais la boxe en Thaïlande et en Europe ? En Hollande, en France ?
- Speaker #0
En Thaïlande, ils ont tous un âge où ils sont vraiment super forts. Il y a des mecs, c'est rare qu'ils soient forts pendant 10, 15, 20 ans. Il y en a qui sont forts pendant 2, 3 ans, puis tu as un grand pic de ces mecs. Les boxeurs qui sont redoutables, qui sont parfois imbattables pendant 5 ans, 4 ans, 3 ans. Tu as un certain nombre de mecs qui sont parfois imbattables pendant 10 ans. Mais c'est plus rare. La boxe irlandaise a des codes plus durs. Elle est influencée économiquement aussi par des paris. C'est comme le PMU, vulgairement. C'est de la boxe difficile. Si tu n'es pas apte, tu te mets sur le côté. Tu fais une ou deux ou trois défaites d'affilée, ou quatre défaites d'affilée, tu te mets sur le côté. Tu es comme un cheval de course, il faut toujours être en forme.
- Speaker #1
C'est toujours la confiance.
- Speaker #0
Ouais. Après, c'est indépendamment de faire de la pratique en loisir dans un camp d'entraînement. Aujourd'hui, tu as des endroits qui ne sont que super bien, que les gens sont super heureux, épanouis pour apprendre et développer les techniques. Aujourd'hui, on cache moins les techniques qu'il y a 15 ans ou il y a 20 ans. C'est sûr, ou peut-être même plus, parce que je n'y étais pas. Mais dans ces 14 dernières années, il y a une pédagogie qui s'installe dans la boxe thaïlandaise, des Thaïlandais ouverts pour les étrangers. Il n'y avait pas ça avant.
- Speaker #1
en cachant des techniques un petit peu.
- Speaker #0
C'est pas qu'on te cachait, c'est pour que tu le disais pas. Parce que déjà, ils veulent pas perdre la face, et même quand ils te montrent dans leur culture, ils te corrigent pas devant tout le monde, tu vois. Et même entre eux, ils le font pas. Donc c'est leur pédagogie différente de la nôtre. Nous, il y a une classe, tu peux dire que ton aile, tu vois, dans un camp de boxe, tu peux dire... Dans un club de boxe en Europe, ils peuvent te dire que tu te trompes devant tout le monde. Ici, ils te le disent pas. Ils te le disent différemment, ils te le disent en souriant, en rigolant...
- Speaker #1
Tes coachs, ça a toujours été des Thaïs ?
- Speaker #0
Oui, je travaille toujours avec les Thaïlandais. Pour moi, la nationalité, c'est... Il y a beaucoup de gens qui sont dans l'hierarchie. La Thaïlande en première, qui est un pays, un monarchie, qui a une histoire incroyable. Ils sont obligés d'hierarchiser. Tout le monde hiérarchise tout le monde. Même les patrie, quand ils viennent ici, ils pensent qu'il est parfois intouchable, parce qu'il y a un trop gros semblant de liberté. Mais culturellement, c'est différent. la Thaïlande est très structurée et très sûre aussi. On peut voyager sans problème. Même pour une femme seule, elle peut venir visiter la Thaïlande, aller dans des endroits... aller dans des endroits... on va spécial, même la nuit sortir. Alors que par exemple, dans certains quartiers en Europe, tu peux pas.
- Speaker #1
Est-ce que t'as déjà eu des embrouilles en Thaïlande ?
- Speaker #0
Au début, ouais. Au début, quand tu es jeune, tu as 18, 19, 20 ans, tu peux taper des gens, tu peux te retrouver dans des bagarres, tu peux corriger des gens parce que tu ne connais pas. Tu es dans un... c'est le choc des cultures. Un pibaï. Tu ne parles pas ? Wa alaikum. Ça fait 10 ans qu'il est avec nous. 10 années plus. C'est un ancien boxeur professionnel. Il est tout le temps avec moi, c'est comme mon rentrée spirituelle. C'est l'un des premiers qui m'a aidé quand je n'avais rien. Aujourd'hui, j'estime que j'ai de quoi vivre. Il est là avec moi et il en profite avec moi. D'accord.
- Speaker #1
C'est indéfectible.
- Speaker #0
Indéniable et indéfectible. Il bâille. Sourd et muet, mais un grand champion de boxe. Quand il était boxeur, il coachait aussi et était superviseur chez moi. On travaille ensemble.
- Speaker #1
Tu as été longtemps au trône, est-ce que c'est quelque chose qui t'a servi ?
- Speaker #0
Je le suis toujours. Je suis toujours considéré comme l'un des meilleurs. Et voilà, je continue à l'être.
- Speaker #1
Est-ce que vu ton palmarès, on te refuse de combattre ? Parce que j'ai entendu ça aussi. On te refuse de combattre contre toi.
- Speaker #0
Beaucoup, c'est difficile pour moi, surtout en Thaïlande avec les côtes de boxe Thaïlandaises en Thaïlande. Boxer contre moi, c'est... Bon, ils seraient fiers d'eux, ce qu'ils gagnent quoi. Après tant d'années, ouais. Et là,
- Speaker #1
pour tous ceux qui s'intéressent à la boxe Thaï, qui veulent venir dans un camp de boxe Thaï en Thaïlande, Yusef Bourhanam est en train d'ouvrir un nouveau camp ici. Si vous aimez ce type de vidéo, n'hésitez pas à vous abonner à la chaîne, à me suivre sur Instagram. Comment tu surnommes en Thaïlande ?
- Speaker #0
J'ai deux surnoms. L'homme en fer.
- Speaker #1
L'homme en fer ?
- Speaker #0
Oui, personnalité en fer. Khunlek.
- Speaker #1
Khunlek. Oui.
- Speaker #0
Alors, raconte. C'est un homme chaper de chacun. C'est l'alarme du tueur.
- Speaker #1
L'alarme du tueur. Ok,
- Speaker #0
très bien. Aucun des deux. Mais j'aime bien Terminator parce que c'était le dernier cadeau que mon père m'a fait quand j'étais petit. J'avais 9 ans. Qu'est-ce que c'est le Terminator 2 avec le livre de la jungle ? Donc ça me... Ça m'a ému quelque part. Parfois, je crois en leur truc. Comme tu t'es fait réincarner par un grand guerrier thaïlandais, tu es un parent, tu es revenu chez toi, tu rentres à la maison. Parfois, je les crois pendant quelques secondes. Je me rappelle que non. Mais chacun ses croyances. C'est ça la tolérance. Tu aimes tout le monde et tout le monde t'aime. Parfois, on ne t'aime pas. Toi, tu n'aimes pas. Mais c'est la tolérance qui fait que tu te tiens debout. Thaïlandais tolèrent beaucoup. Culturellement, ils tolèrent beaucoup. Ils sont moins stricts que... Allez, tu peux être un pharaon ici et pas parler le Thaïlandais pendant 30 ans, 20 ans, t'as personne qui va te le dire, qui va te dire pourquoi tu ne parles pas le Thaïlandais. T'as certaines personnes avec ton entourage qui vont te dire, mais ils ne vont pas te le dire de façon comme chez nous. Ouais, il faut l'expulser, il n'est pas naturalisé, il ne mange pas de fromage, il ne boit pas de vin, tu vois, tu comprends ? C'est moins dur, tu vois, c'est freedom, mais c'est un semblant de liberté.
- Speaker #1
On te dira pas les choses frontalement, par exemple, c'est sûr. On te dira jamais les choses...
- Speaker #0
Que tu remontes, c'est perdre la face quand tu fais ça. Donc, tu vois, t'as l'embête, fais pas un truc que t'aimerais pas que tu lui fasses.
- Speaker #1
Donc, en fait, il te dira rien. Il essaiera même pas de te le faire comprendre.
- Speaker #0
Il peut te le dire, mais il te le dit différemment, tu vois. Je veux dire, par là, c'est ta liberté. C'est pas en France, t'es arrivé... Regarde, il y a des gens qui viennent, ils disent qu'ils sont expatriés. Déjà, non, c'est immigrés. Faut l'appeler un chat, un chat, tu vois. Quand les mecs, ils viennent ici, ils sont immigrés. On ne leur impose pas de parler une certaine langue ou d'avoir un certain discours ou de connaître une nationale par cœur parce qu'ils sont nationalistes. Dans d'autres pays, on t'oblige. Donc il y a une différence, il y a une tolérance naturelle. Thaïlande, c'est le pays où tu peux devenir ce que tu veux. Tu veux être trans, t'es trans. Tu veux être asexuel, t'es asexuel.
- Speaker #1
Et si tu veux être un grand champion boxeur, tu peux être un grand champion.
- Speaker #0
Il faut travailler ça. Voilà.
- Speaker #1
C'était une discipline énorme pour toi. Est-ce que tu en as réunifié ou c'est rigoureux ?
- Speaker #0
Après, oui, j'ai des souvenirs. Le problème, tu emmagasines tout, le mauvais, le bien. Voilà, c'est une grande escalade. Tu montes, être champion de boxe, c'est plus dur de construire pour y arriver parce qu'il faut beaucoup se détruire pour se construire.
- Speaker #1
C'est-à-dire ?
- Speaker #0
C'est-à-dire que déjà, le muscle doit se détruire. Ça doit avoir un effet catabolique pour le rendurcir, pour qu'il se reconstruise en étant plus fort. Tu comprends ce que je veux dire ? Dans ta boxe, tu dois t'infliger des souffrances, te punir. Te punir, ça veut dire socialement, ne pas finir à 4h, 5h du matin tous les jours en boîte. La majorité des athlètes, quand ils viennent, ils s'oublient, ils vont dans ça. Il faut s'installer une rigueur et une persévérance.
- Speaker #1
Est-ce que parfois tu n'étais pas envieux quand tu voyais des jeunes de ton âge aller en boîte, profiter avec des Thaïlandaises, etc. ?
- Speaker #0
Non, non, non. Après tu vois, ce n'était pas dur. Parce que moi déjà, quand j'étais en Belgique, je courais. Quand ils sortaient une boîte de nuit, moi je faisais déjà mon footing le matin. Je voyais sortir une boîte de nuit, je n'en pensais rien. Je baissais la tête et je continuais ma course.
- Speaker #1
Est-ce que tu savais, tu voulais devenir un champion depuis toujours ou pas ?
- Speaker #0
Non, je voulais défier les meilleurs. J'ai jamais eu l'insolence, le privilège d'avoir l'idée, d'avoir l'idéal de champion, d'être le meilleur au monde. J'étais, et je le suis encore, très respecté dans mon travail, dans la boxe. Mais je ne me considère pas comme le meilleur. Les gens peuvent regarder sur Internet, je suis vraiment le vrai champion du monde.
- Speaker #1
Mais tu ne te considères pas comme le meilleur ?
- Speaker #0
Non. Pourquoi ? C'est comme ça, c'est comme ça. Tu grandis dans la vie, tu es ce que tu es, toi. C'est peut-être quelque chose, c'est dans l'éducation, quelque chose où j'étais petit ou en grandissant. Je n'ai pas... Je suis pas occupé à faire de l'excès d'humilité, je suis pas en train de faire le mec le super humble, non. Je suis occupé à dire la vérité, ce que je ressens, je te dis naturellement. Il est toujours meilleur que toi, tu vois. Même si t'es meilleur, t'as ton époque.
- Speaker #1
Est-ce que tu conseilles à des jeunes boxeurs en France ou en Belgique, ou peu importe en Europe, de venir en Thaïlande pour faire carrière aujourd'hui ou pas ?
- Speaker #0
Bien sûr, bien sûr. Déjà, le voyage, c'est l'une des meilleures choses. C'est une sunna dans l'islam. Voyager, t'apprends à connaître, tu remplis ton cerveau, tu remplis ta tête, ton esprit, ton âme. Que ce soit une réussite ou un échec, faire un voyage, avoir un but, c'est honorable, c'est beau. Je préfère ça que boire ma bière, tu vois, dès l'horizon, tu vois, qu'il soit tropical ou grisailleux, tu vois. Je préfère ça, mille fois, mille fois, j'encourage ces gens-là à se challenger et à se donner à fond. Je respecte beaucoup les gens qui font des longues distances pour venir s'entraîner. D'ailleurs, j'essaie toujours de les accueillir du mieux possible. Depuis longtemps, j'ai un camp de boxe depuis plusieurs années. Avant, quand je vivais en immersion dans les camps thaïlandais, quand quelqu'un d'étranger venait, il fallait bien l'accueillir. C'est peut-être le côté marocain, tu vois, l'hospitalité.
- Speaker #1
L'hospitalité marocaine. Ce que je voulais savoir, c'est est-ce que la boxe thaïlandaise, ça aide dans le quotidien ?
- Speaker #0
Tu te challenges, tu découvres des choses que tu ne savais pas de toi-même. Tu refais connaissance avec toi-même quand tu boxes. Tous les amateurs qui sont hésitants à vouloir se lancer, la boxe thaïlandaise, comme la boxe féminine par exemple en Europe ou en Thaïlande, est en plein tremplin, en pleine évolution. C'est super, c'est super résilient. C'est bon pour l'âme la boxe thaïlandaise. C'est bon pour le corps, c'est bon pour l'âme. Ça libère toutes sortes de choses. de bienveillance à son propre égard. Vaut mieux ça que de couler dans une bière tout le après-midi. Tu as des mecs qui se lèvent, ils boivent une bière, ils restent toute la journée en train de boire des bières. Le sport, ça fait du bien. Je leur conseille le sport. Les mecs, par exemple, qui sont hésitants, qui ne prennent pas des bonnes décisions, le sport, ça aide aussi de choisir. Les filles qui ont peur, qui veulent se défendre, ça les aide aussi. Il n'y a pas qu'une recherche professionnelle et lucratif de ça. Il y a aussi une découverte du développement personnel. en cette quête.
- Speaker #1
Est-ce que c'est la boxe thaïlandaise qui t'a permis de venir en Thaïlande ?
- Speaker #0
Ouais, je ne suis pas quelqu'un qui aime beaucoup les vacanciers ou un truc comme ça, je ne suis pas fêtard non plus, donc ouais, c'est la boxe thaïlandaise. Je n'aurais pas venu ici si je n'avais pas la boxe thaïlandaise. Mais grâce à la boxe thaïlandaise, j'ai découvert une autre culture, j'ai découvert quelque chose qui m'a enrichi, qui m'a enrichi moi, et grâce à ça, qui a pu enrichir tout mon social, mon entourage. Ma soeur est venue, mon frère est venu, j'ai des amis qui sont venus. Quand je dis que c'est de la famille, je considère certains amis comme de la famille qui sont venus. Ça ne les a pas laissés indifférents en Thaïlande. C'est une belle destination, et on sort que grandit des voyages.
- Speaker #1
Tu aimes le Thai Boxing ?
- Speaker #0
Oui Parce que mon père aussi le fait Donc je veux être fort en même temps
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu veux apprendre de ton père ?
- Speaker #0
Muay Thai Comme un bon kick Et KO
- Speaker #1
Est-ce que tu as été surpris parfois ? Bien sûr,
- Speaker #0
j'ai pris des coups, je suis tombé KO Je me suis relevé dans le combat J'ai déjà eu des ouvertures dans le visage, ça se voit. C'est un combat, dans un combat tu donnes beaucoup mais tu reçois aussi parfois l'équivalent. Tu essaies de recevoir le moins possible mais tu reçois quand même. On est devant mon camp. On est en construction, ça va super vite. On aura un espace pour la boxe irlandaise, un espace cardio, un espace crossfit. On aura des chambres. et tout ce qu'il faut pour faire des champions, des bons boxeurs et des gens motivés.
- Speaker #1
Merci beaucoup en tout cas à Youssef, merci infiniment. Si vous aimez ce type de vidéos, n'hésitez pas à vous abonner, à me suivre sur Instagram, et je vous dis à très bientôt.
- Speaker #0
Au revoir à tous, grande dédicace à toute la francophonie, à tous ceux de part et d'autre qui suivent le monde de la boxe et l'actualité sociale, avec Sabri Taï, et voilà, très chouette rencontre et à poursuivre. Il faut regarder parce que quand tu suis, tu sais.
- Speaker #1
Merci beaucoup, Lysias. À très bientôt.
- Speaker #0
Ciao, ciao.
- Speaker #1
Merci beaucoup d'avoir suivi cet épisode. Si la Thaïlande, l'expatriation t'intéresse, je t'invite à télécharger mon guide sur l'expatriation en Thaïlande. Il est offert, tu peux le télécharger gratuitement. Tu trouveras le lien dans la description. Il y a plus de 100 pages d'informations de valeur concernant les visas, les assurances, les appartements. toutes les instructions à faire en Thaïlande et également plein d'informations sur les opportunités d'emploi. Le lien est dans la description.