#38 Shaila Sahai : Mettre la finance consciente au service de la transition écologique et sociale cover
#38 Shaila Sahai : Mettre la finance consciente au service de la transition écologique et sociale cover
Sacrément Beau

#38 Shaila Sahai : Mettre la finance consciente au service de la transition écologique et sociale

#38 Shaila Sahai : Mettre la finance consciente au service de la transition écologique et sociale

51min |29/04/2024
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Sacrément Beau

#38 Shaila Sahai : Mettre la finance consciente au service de la transition écologique et sociale

#38 Shaila Sahai : Mettre la finance consciente au service de la transition écologique et sociale

51min |29/04/2024
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Description

L’argent ne fait pas le bonheur mais peut-il contribuer à un monde meilleur ?


Dans l’inconscient collectif tout semble opposer « écologie » et « économie ».

Pourtant, ces deux termes proviennent de la même racine sémantique en grec : Oikos ; signifiant respectivement  «  la science du foyer » et «  les règles à appliquer au sein du foyer ».

Malgré cet antagonisme naturel attribué à ces deux notions, l’écologie a besoin de l’économie  pour se déployer, quand la finance voit en elle  de nouvelle perspective d’investissement plus vertueux

Alors peut-on vraiment les lié et dépasser les désaccord idéologiques et d’objectifs ?

Rentabilité et principe de précaution peuvent-ils être associés ?

Et comment s’assurer d’investir consciemment ?

C’est ce que nous allons voir avec mon invité du jour.

Diplômée d’HEC Paris, elle est passionnée de finance durable et a conseillé pendant près de 8 ans des PME et start-up dans des secteurs variés.

Son ambition : fair de la finance durable un levier essentiel d’accélération de la croissance de l'économie verte.


Elle est aussi la fondatrice de WE TAKE PART, une plateforme de financement participatif dédiée à la green tech et à la climate tech, destinée à ouvrir la voie à une finance plus consciente.

J’ai la joie d’accueillir ce mois-ci dans Sacrément Beau, SHAILA SAHAI 🎤

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Sacrément Beau, le podcast pour voir le monde sous un autre angle. Je suis Leïla Fégoul, la créatrice de ce podcast et communicante au service du vivant. Sacrément Beau, c'est une invitation à la contemplation, une immersion profonde au cœur de notre intériorité pour faire l'expérience sensorielle et émotionnelle que nous offre la vie. Au fil des épisodes, je vous emmène avec moi faire la rencontre de personnalités engagées et porteuses de projets à sens pour explorer le monde sous un éclairage nouveau. Que ce soit à travers l'art, la nature, la culture, l'histoire, la science ou la philosophie, élargissons nos horizons pour réveiller notre âme et cheminons vers une conscience de ce qui nous entoure pour changer nos points de vue. L'argent ne fait pas le bonheur, mais peut-il contribuer à un monde meilleur ? Dans l'inconscient collectif, tout semble opposé écologie et économie. Pourtant, ces deux termes proviennent de la même racine sémantique en grec, ikos signifiant respectivement la science du foyer et les règles à appliquer au sang du foyer. Malgré cet antagonisme naturel attribué à ces deux notions, l'écologie a besoin de l'économie pour se déployer quand la finance voit en elle de nouvelles perspectives d'investissement plus vertueux. Alors, peut-on vraiment les lier et dépasser les désaccords idéologiques et d'objectifs ? Rentabilité et principes de précaution peuvent-ils être associés ? Et comment s'assurer d'investir consciemment ? C'est ce que nous allons voir aujourd'hui avec mon invitée du jour. Diplômée d'HEC Paris, elle est passionnée de finances durables et a conseillé pendant près de 8 ans des PME et start-up dans des secteurs variés. Son ambition aujourd'hui, faire de la finance durable un levier essentiel d'accélération de la croissance de l'économie verte. Elle est aussi la fondatrice de We Take Part, une plateforme de financement participatif dédiée à la Green Tech et à la Climate Tech, destinée à ouvrir la voie à une finance plus consciente. J'ai la joie d'accueillir dans Sacré-Mambo, Sheila Saé. Bonjour Sheila, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bonjour, je vais très très bien, merci.

  • Speaker #0

    Je suis absolument ravie de te recevoir aujourd'hui, surtout qu'on a mis un petit peu de temps à réussir à escaler une date ensemble, donc du coup je suis d'autant plus contente de te recevoir ce matin.

  • Speaker #1

    Moi aussi.

  • Speaker #0

    Alors je vais démarrer cette interview en te posant cette première question et j'aimerais savoir qu'est-ce qui t'a fait évoluer vers une finance durable ?

  • Speaker #1

    J'ai démarré ma carrière dans le monde de la finance, mais j'ai tout de même toujours ressenti le besoin de donner plus de sens à mon travail au quotidien. Et c'est ce qui m'avait poussée à un moment donné, après réflexion, à lancer un blog personnel sur les sujets du green living quand je vivais à Paris à cette époque-là. et pour partager mes pensées, mes astuces, pour trouver le moyen d'intégrer dans son quotidien des habitudes de vie plus responsables, comme par exemple le minimalisme, la consommation responsable, l'upcycling, etc. Ce sont des choses qui datent de 2007-2008. Petit à petit, l'idée d'intégrer tous ces principes dans mon travail a pris forme. Je suis repartie me former en finance durable pour pouvoir intégrer des principes de durabilité dans mon quotidien professionnel jusqu'à créer WeTechPart qui venait il y a quelques années concrétiser ce cheminement.

  • Speaker #0

    Alors justement, tu venais à l'instant de parler de finances. Moi, j'aimerais bien savoir quel est le rôle de la finance selon toi dans l'accélération de la transition écologique et sociale ?

  • Speaker #1

    Effectivement, selon moi, la finance joue un rôle crucial dans l'accélération de la transition écologique puisque c'est grâce à elle On pourra s'assurer que les ressources financières qui sont disponibles aujourd'hui vont effectivement être allouées au développement des solutions les plus durables. Pour que la transition écologique se concrétise, aboutisse à quelque chose, il faut soutenir l'émergence de ces solutions, il faut les financer. Ça signifie tout simplement financer des projets qui viennent répondre aux problématiques environnementales. tout en ayant, je le précise tout le temps, une démarche en tant qu'entreprise porteuse du projet, une démarche... socialement responsable et aussi sur le plan environnemental. Et c'est également en faisant évoluer la finance vers une finance durable qu'on va s'assurer qu'on intègre des critères d'analyse extra-financière de manière automatique. Je m'explique. Le but d'intégrer des critères extra-financiers dans l'analyse financière permet de sélectionner des projets qui sont véritablement verts et d'intégrer dans les processus de décision d'investissement des critères de durabilité de manière de plus en plus systématique. Donc sans une finance durable, sans une finance verte. on continuerait, par exemple, à allouer des ressources financières à tout type de projet, qu'il soit responsable ou pas, que la société est une véritable démarche responsable ou pas, et en fait, on continuerait à creuser le trou, j'ai envie de dire, qu'on creuse déjà depuis de nombreuses années, de manière un peu irresponsable.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que quand on pense à la finance, à l'économie en général, on sait très bien qu'il y a quand même des attentes d'objectifs, de performances, de profits, de rentabilité, tout ça. Est-ce qu'aujourd'hui, le monde de la finance, finalement, est prêt ? à faire concorder justement ces objectifs qui sont propres à cette matière-là avec ce que tu es en train de décrire, une préservation de l'environnement, mais aussi... une manière aussi de lutter contre les inégalités sociales, parce qu'on sait très bien qu'aujourd'hui l'écologie est directement liée aussi aux problèmes sociaux, sociétaux. Est-ce qu'aujourd'hui, on peut vraiment faire concorder ces deux notions quand on sait que la finance a quand même un objectif de rentabilité, de profit ? Est-ce que ça va ensemble véritablement ?

  • Speaker #1

    Eh bien, la question est très intéressante, Leïla. En réalité, de mon point de vue, la finance et l'écologie, et la transition écologique, en tout cas, sont interdépendantes, et c'est pour les raisons que j'ai évoquées tout à l'heure. La notion de rentabilité devient intéressante, surtout lorsqu'on pratique la finance verte, surtout lorsqu'on parle de rentabilité au long terme. Dans le contexte actuel écologique et climatique, la rentabilité à long terme est synonyme de durabilité. C'est-à-dire que les entreprises qui sont le mieux positionnées aujourd'hui pour répondre aux défis actuels et futurs et qui sont aptes à capter les opportunités liées à la transition verte vers une économie plus verte sont les mieux à même de répondre aux critères de rentabilité au long terme. Dans ce sens, la finance et la transition écologique sont compatibles. sont interdépendantes et on a tout intérêt aujourd'hui à faire évoluer les règles de finances vers une finance durable. Et je le dis de manière de plus en plus systématique, voire normalisée dans quelques années, je l'espère.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, ça suppose que finalement on change de paradigme parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, la finance a une vision, en tout cas de mon point de vue. Je dirais tout à fait novice parce que je ne suis pas spécialiste de la finance, mais il me semble que la finance a quand même une vision assez court-termiste de manière traditionnelle. Donc ça voudrait dire qu'il faudrait en fait effectuer un espèce de changement de paradigme du monde de la finance qui, du coup, verrait... plus long terme, si je peux dire ça comme ça. Et à ce moment-là, on peut se dire, effectivement, finance et écologie, étant donné qu'ils ont la même logique de voir sur le très long terme, ça peut fonctionner, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Alors, j'aimerais quand même apporter une petite précision. En finance, il est courant et il est tout à fait normal de considérer la rentabilité à court terme, moyen terme, long terme, pour justement diversifier la rentabilité de ces investissements. Il a toujours été... de mise normale de considérer les trois types de rentabilité. Maintenant, aujourd'hui, effectivement, dans le contexte actuel et face aux défis climatiques, écologiques que nous rencontrons, il est important d'élargir encore plus la vision de la finance durable et l'horizon temporel des investissements pour favoriser la rentabilité à long terme. Parce qu'aujourd'hui, alors ça en tout cas c'est mon positionnement aujourd'hui avec We Take Part et en tant qu'actrice de la finance durable, aujourd'hui il est important de considérer la valeur économique de l'impact. environnemental ou de l'impact sociétal d'une entreprise. Donc lorsqu'on considère la création de valeur en termes de développement durable au moins au même titre que la création de valeur financière, économique, on peut à ce moment-là avoir une vision plus long terme et plus équilibrée sur ce que signifie la rentabilité réellement d'une entreprise.

  • Speaker #0

    Ça veut dire aussi que, vu la direction qu'on est en train de prendre, ou en tout cas celle qu'on devrait prendre, est-ce que ça veut aussi dire que certaines entreprises ne pourront pas survivre ? C'est-à-dire que celles qui, effectivement, ne se positionneraient pas vers un avenir plus durable et vers un investissement plus durable, est-ce que ces entreprises-là... pourrait disparaître ou être plus en difficulté ? Ou est-ce que c'est finalement une idée un peu reçue qu'on dit tous comme ça parce qu'on a envie d'y croire, mais que finalement, ce n'est pas forcément ce qui va se passer ?

  • Speaker #1

    Effectivement, certaines entreprises pourraient se trouver en difficulté face aux changements de normes, face aux nouvelles exigences en termes de durabilité, de reporting, etc. Ceci dit, les choses se font quand même progressivement. Si on parle de reporting extra-financier... rapidement, aujourd'hui, les grandes entreprises qui ont plus de moyens sont déjà sous le coup de l'obligation des reportings extra-financiers.

  • Speaker #0

    Alors, excuse-moi, c'est quoi les reportings extra-financiers, peut-être pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec ces sujets-là ? Oui,

  • Speaker #1

    oui, pardon. Effectivement, c'est intéressant de clarifier. Ce qu'on appelle les reportings, ce sont tous les rapports en français, les rapports qui sont annuel que les entreprises doivent publier publiquement. Donc, parmi les plus classiques, il y a les rapports comptables, par exemple. Une entreprise doit établir ses bilans financiers, sa liasse fiscale, etc. chaque année. Et les grandes entreprises, je vais vraiment simplifier, doivent publier ces rapports publiquement sur le plan financier comptable. Et depuis quelques années, elles doivent également publier un rapport d'impact et un rapport sur leur impact environnemental, sociétal, de gouvernance aussi, c'est-à-dire la manière dont est dirigée. leur entreprise, la société. Donc, il s'agit de rapports extra-financiers. Et j'ai dit le mot reporting anglais qu'on utilise aussi couramment. Donc, ce sont des rapports qui doivent être non seulement établis dans le détail, avec transparence et intégrité en principe, et puis publiés publiquement. Donc, c'est une obligation pour les grandes entreprises. et petit à petit, la réglementation européenne aujourd'hui propose aux petites et moyennes entreprises de s'y mettre progressivement sur la base du volontariat pour s'approprier un petit peu ces nouvelles normes jusqu'à ce qu'elles deviennent une obligation d'ici quelques années. il y a quand même dans cet exemple que je prends il y a une notion de progression les petites entreprises qui ont moins de moyens aujourd'hui pour mettre en place une démarche d'impact une surveillance en interne de leur trajectoire d'impact etc ont le temps de s'y mettre d'implémenter progressivement et de s'approprier ces nouvelles normes de reporting C'est le cas pour également la mise en place de leur démarche ESG. Je vais expliquer ce que c'est la démarche ESG. Il s'agit d'une... d'une démarche qu'une entreprise peut mettre en place, devrait mettre en place sur le plan de son impact environnemental, sociétal et de gouvernance. Donc, j'expliquais tout à l'heure effectivement la gouvernance et la manière dont est dirigée l'entreprise, la manière dont sont prises les décisions en interne. Le but, l'objectif, le grand objectif de la démarche ESG c'est effectivement de faire attention à son impact, l'impact de la solution que l'on propose, l'impact de son entreprise, etc., dans sa globalité en termes de développement durable, au même titre que la recherche de la réalisation d'objectifs économiques. Voilà, donc les entreprises ont intérêt aujourd'hui pour survivre à mettre en place progressivement toutes ces démarches-là, toutes ces pratiques-là de manière à allier la performance financière et aussi un impact positif social et environnemental. Donc, ce que j'explique, ce que j'essaye d'expliquer, c'est que même si certaines entreprises pourraient se trouver en difficulté… il y a la notion de temps qui peut les aider, de temporalité qui peut les aider à mettre en place petit à petit. Il y a énormément d'outils et d'acteurs aujourd'hui qui arrivent sur le marché et qui ont pour... qui offre comme solution des outils de mise en place de toutes ces démarches et pratiques de durabilité en interne. Chez We Take Part, nous avons aussi des outils que nous mettons à la disposition des startups que nous souhaitons soutenir sur le plan financier pour qu'elles puissent mettre en place une trajectoire ESG, la suivre et également pouvoir rapporter. annuellement sur leur trajectoire.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des contrôles qui sont ou qui vont être mis en place face à tous ces reportings ? Ou est-ce qu'aujourd'hui, d'un point de vue de la réglementation, on est quand même assez, je dirais, léger ? Est-ce que ça a vocation à se renforcer les contrôles ? Parce que c'est vrai qu'il y a une attente de transparence, mais encore faut-il être contraint aussi à la transparence pour évaluer l'impact positif ou pas d'une entreprise. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Alors, les grandes entreprises qui sont soumises à l'obligation de reporting ESG sont effectivement soumises à des contrôles. c'est grâce à ces contrôles que de temps en temps, on entend dans les nouvelles, dans le journal, etc., on entend telle entreprise a été épinglée. parce qu'effectivement, les contrôles ont révélé qu'il y avait du greenwashing par-ci, par-là, ou alors qu'en réalité, ils n'appliquent pas telle ou telle règle, etc. C'est grâce aux contrôles qu'on peut détecter justement les fraudeurs, les entreprises qui pratiquent le greenwashing, etc. Le greenwashing, c'est une pratique trompeuse qui consiste à dire publiquement qu'on a telle ou telle pratique de durabilité ouverte, alors qu'en réalité, ce n'est pas le cas. Donc, généralement, ce sont des pratiques marketing ou de communication où on va jouer sur les mots, où on va présenter d'une certaine manière son produit, alors qu'en réalité… Après contrôle, il s'avère que ce n'est pas le cas.

  • Speaker #0

    Alors toi, tu es, comme je l'ai dit en introduction, tu es une spécialiste de la finance durable et climatique. Est-ce que tu pourrais nous expliquer ces concepts et quels sont finalement les principes de base de cette économie qu'on pourrait peut-être qualifier entre nous de plus consciente ?

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. Alors, la finance durable, elle vise… à concilier les objectifs financiers avec les objectifs environnementaux et sociaux. Elle repose sur trois piliers. J'ai cité tout à l'heure l'intégration des critères ESG dans les décisions d'investissement, l'engagement actionnarial pour promouvoir des pratiques durables au sein des entreprises, et le développement de produits et de services financiers qui contribuent réellement à la transition vers une économie durable. Donc les principes de base de cette économie plus consciente, comme tu l'as dit, incluent la transparence, la responsabilité et l'engagement, en plus de la mesure de l'impact.

  • Speaker #0

    Et alors justement, cet impact, comment on le mesure aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a une possibilité de mesurer concrètement l'impact environnemental d'une entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait Leïla. Effectivement, j'ai parlé de reporting extra-financier tout à l'heure. Pour pouvoir établir ces reporting, ces rapports annuels extra-financiers, il y a des normes qui ont été fixées sur le plan global, sur le plan européen également. On les appelle les GRI. Ces normes sont regroupées dans un document qui s'appelle le GRI, le Global Reporting Initiative. Donc, ce sont des références, ce sont des référentiels pour établir ces reporting extra-financiers. Donc, suivre ces normes, ces référentiels, permet d'établir justement les choses de manière standardisée Donc ça permet de mesurer de manière harmonisée l'impact extra-financier. Il y a également les objectifs de développement durable, qu'on appelle couramment les ODD, qui ont été fixés par les Nations Unies en 2015. Ce sont des objectifs qui sont au nombre de 17 et qui contiennent chacun des détails, des postes détaillés. Ces objectifs... ont pour grand objectif d'atteindre, d'ici à 2030, l'éradication de la pauvreté, la favorisation de la paix et également la transition écologique. Ces objectifs, quand on s'attache à les suivre en tant qu'entreprise, cela permet de mesurer son positionnement face aux objectifs de durabilité. Dans la finance durable, on a également des principes pour l'investissement responsable qu'on appelle des PRI, qui sont également des référentiels, donc de principes que l'on doit suivre pour favoriser l'investissement responsable. Bref, tout un tas de normes et de principes qui ont été fixés de manière standardisée. et que l'on doit suivre lorsqu'on veut parler de finances durables, d'impact mesurable, etc., pour pouvoir suivre des lignes directrices, des métriques qui sont communs à tous, de manière à vérifier l'impact social et environnemental des entreprises et des produits financiers.

  • Speaker #0

    Et alors, quand on est une entreprise ou un entrepreneur, comment fait-on pour se lancer dans la voie de l'impact positif ? Est-ce qu'il existerait, je ne sais pas moi, des guidelines ou des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Même pour les entreprises qui n'ont pas d'activité financière, les guidelines que je viens de citer pour l'investissement durable, donc les principes d'investissement responsable, les objectifs de développement durable qui ont été fixés par l'ONU, ou les standards de reporting comptables en termes d'ESG qui ont été fixés peuvent être des lignes directrices également pour toute société qui souhaite implémenter une démarche de durabilité en interne.

  • Speaker #0

    Alors du coup, moi ça m'amène à te poser une question, notamment sur la croissance verte, puisque je suis allée faire un petit tour sur le site internet qui va bientôt arriver, le site internet de WeTakePart. Alors, est-ce que tu pourrais nous expliquer ce qu'est la croissance verte ? Et surtout, quelle est la différence avec la décroissance ? Parce que c'est vrai que ce sont des termes qui, parfois, peuvent paraître comme étant génériques. Mais est-ce qu'il existe une différence entre ces deux éléments ? Est-ce que tu peux nous expliquer ?

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. C'est très intéressant de préciser la différence. Alors, la croissance verte, elle va favoriser le développement de secteurs. et d'activités qui génèrent un impact positif sur l'environnement. Donc, on parle de favoriser la croissance économique et la préservation de l'environnement à la fois. La décroissance, quant à elle, elle va prôner une réduction de la consommation et de la production en général. pour réduire drastiquement la pression sur les ressources naturelles et préserver des écosystèmes bien précis. Donc d'une part, on a la croissance verte qui cherche à favoriser la croissance dans des secteurs verts et à rendre plus durable le modèle économique actuel. Et d'autre part, on a la décroissance qui va remettre catégoriquement en question le modèle économique actuel et qui va donc… insister et prôner une réduction de la consommation et de la production telles qu'elles sont faites actuellement.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je serais curieuse de connaître peut-être ton point de vue sur cet aspect de la décroissance, parce que c'est vrai que pour mettre un petit peu documenté, avoir écouté les avis des uns et des autres, finalement c'est assez mitigé, mais je note quand même que... Beaucoup de spécialistes de l'économie et de la finance, en tout cas qui sont très engagés, prônent finalement aujourd'hui une décroissance comme si finalement en fait aujourd'hui on n'avait plus vraiment le choix et qu'il fallait cesser de vouloir faire toujours plus. Je serais simplement curieuse de connaître un petit peu ton ressenti toi sur cette notion de décroissance.

  • Speaker #1

    Écoute, je vais te répondre en te disant que je suis partisane de la croissance verte. en ce qui me concerne, parce qu'elle ne remet pas totalement en question les fondements du modèle économique actuel. Il y a eu, à mon sens, des erreurs de commise dans la mise en place du système économique actuel et l'erreur fondamentale a été de ne pas… valoriser suffisamment l'impact environnemental, de ne pas prendre en compte les questions, justement, sociétales et environnementales. suffisamment dans la création des modèles économiques. Et aujourd'hui, je suis pour encourager l'adoption de pratiques plus respectueuses, de rééquilibrer justement les effets de la croissance économique sur l'environnement et je suis pour encourager l'innovation. pour atténuer les effets néfastes de la croissance économique telle qu'elle existe aujourd'hui, pour continuer à créer de nouvelles opportunités, toujours économiques, d'emplois, etc., mais en favorisant une économie verte, en favorisant la transition verte. et en donnant plus d'importance à la durabilité pour arriver enfin à normaliser cela.

  • Speaker #0

    Et pourtant aujourd'hui on entend quand même des personnes ou des groupes de personnes qui critiquent cette croissance verte je pense par exemple je donne un exemple hyper basique les voitures électriques ça entre dans une forme de croissance verte pourtant c'est parfois décrié quel est ton sentiment toi sur ce sujet qu'est-ce que peut-être Comment tu analyses cette critique de la croissance verte ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est tout à fait compréhensible. Moi-même, je suis face souvent à des dilemmes dans les prises de décisions, dans la sélection de projets. En réalité, on veut mieux faire, mais avec ce qui existe aujourd'hui, parce qu'on ne peut pas, là tout de suite, tout refaire. Donc effectivement, si on veut... tout refaire en étant parfait. D'abord, je ne suis pas sûre que ça soit réalisable dans l'absolu, mais il faudrait effectivement aller directement dans la décroissance dont on parlait tout à l'heure. Effectivement, tous ces sujets sont tout à fait compréhensibles. On est face à des situations où on va d'une part innover, trouver une super solution pour un problème environnemental qu'on a clairement identifié. Et puis, on va se rendre compte à un moment donné qu'on essaye de solutionner ce problème en créant un autre. Alors, toute la difficulté et tout le challenge réside dans le fait d'apprendre à faire, à mettre en place, à créer des solutions. en ayant conscience dès le départ de l'impact environnemental, sociétal, du développement de la solution, donc dès le départ.

  • Speaker #0

    C'est aujourd'hui un apprentissage, je pense, pour tout le monde. Et je pense qu'il faut avoir une certaine... tolérance au départ, une certaine, parce qu'on n'est pas là pour refaire n'importe quoi, si je peux me permettre, et faire les choses de manière inconsciente. Mais je pense que c'est un apprentissage. Il faut aussi être capable de dire non aux solutions dont l'impact global que l'on peut mesurer aujourd'hui est négatif, même si la solution a pour objectif final de résoudre un problème environnemental. si on se rend compte qu'elle crée des dégâts ou qu'elle n'est pas respectueuse de l'environnement dans sa globalité, il faut savoir dire non dans certains cas. Maintenant, c'est vrai que le challenge, il est réel. la critique, elle est facile, on le sait, chez l'humain, mais on est là pour trouver des solutions aujourd'hui. Il faut tous s'y mettre. les industriels, les financiers, les écologistes, les scientifiques, les agriculteurs, avec une part humaine de compréhension des enjeux. Donc, si on est, on s'arrête, alors je dis humaine, parce qu'effectivement, je parle d'humain là, parce qu'on est là pour résoudre des problèmes, mais si on reste uniquement dans l'analyse, j'ai envie de dire, tout le temps systématiquement mathématique, justement sans raisonner, eh bien, on va droit au mur, encore une fois.

  • Speaker #1

    Hum. Alors justement, à l'instant, tu disais qu'il fallait tous qu'on s'y mette. Tu as cité différents acteurs. Et alors, moi, j'ai envie de te poser la question de quelle est la place du citoyen et du consommateur lambda là-dedans, puisque notre sujet de podcast, c'est particulièrement l'économie, la finance consciente. Aujourd'hui, comment bien investir quand on est un citoyen ou un consommateur lambda ?

  • Speaker #0

    Effectivement, Leïla, ta question est très intéressante et me touche tout particulièrement. parce que tu l'as cité, j'ai créé cette société We Take Part, qui est une société de financement participatif sous forme d'investissement. Donc nous sommes en cours de lancement, tu l'as dit tout à l'heure, notre site internet annonce notre lancement. Et le sujet de l'implication du citoyen, effectivement, est mon grand sujet. Je considère que... La véritable croissance économique Elle doit profiter à tous. Ça, c'est déjà une chose. Et ça, ça touche à l'impact sociétal de l'économie. Aujourd'hui, parce qu'on parle de transition verte, on parle d'économie verte, on parle de finances durables, etc. Effectivement, le citoyen qui veut prendre part à cette transition écologique, qui veut prendre part aussi... à l'économie verte qui est en train de se mettre en place, doit devenir un investisseur conscient, et je dirais même éco-conscient. Alors pour cela, ça passe par des actions d'éducation financière sur le sujet, et c'est ce qu'on s'attache à faire chez We Take Part, pour mieux comprendre non seulement les enjeux économiques et écologiques actuels, Pour comprendre aussi comment mieux utiliser ou utiliser en tout cas son épargne. dans cette nouvelle économie et également pour mieux comprendre justement ce qui est une activité verte, ce qui ne l'est pas, ce qui est du greenwashing, ce qui ne l'est pas, ce qui vaut la peine d'être encouragé sur le plan financier en tant que projet vert et ce qui ne l'est pas. Donc, comment se lancer ? C'est en se renseignant, en faisant preuve de diligence lorsqu'il s'agit de prendre des décisions d'investissement. Il s'agit de privilégier justement l'investissement dans des entreprises qui partagent des valeurs environnementales et sociales positives et privilégier également l'investissement dans des entreprises qui sont transparentes quant à leur impact.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que quand je t'écoute sur cette réponse, Sheila, moi, ce qui me traverse l'esprit en premier lieu, c'est que ça pose aussi le sujet de est-ce que nous sommes finalement tous à égalité, je dirais, sur cette éducation financière ? Je peux remarquer que le sujet de la finance, de la gestion de son argent, finalement où mettre son argent, on n'est franchement pas tous égalitaires là-dessus. Et même d'un point de vue familial, on n'a pas tous reçu la même éducation financière. Donc, ça pose aussi un problème déjà de base qui est, est-ce qu'on est vraiment tous égaux pour être bien armés, bien outillés derrière ? Même si on va chercher l'information, il y a quand même une histoire aussi de presque un peu de mindset, j'ai l'impression. Qu'est-ce que tu en penses ?

  • Speaker #0

    Écoute, je confirme, on n'est pas tous égaux en termes d'éducation financière, c'est clair. Comme tu l'as dit toi-même à l'instant, on ne part pas avec le même bagage d'éducation financière déjà dans la vie. Et puis ensuite, selon son domaine d'activité ou ses centres d'intérêt, on peut effectivement être plus ou moins éduqué sur la question. Alors, l'enjeu, il est réel. Il y a des sondages. Alors, je ne vais pas citer de chiffres parce que je ne les ai pas en tête, malheureusement. Mais il y a des chiffres tout à fait récents sur le manque d'éducation financière, des Français notamment. Il y a un vrai sujet. C'est la raison pour laquelle, non seulement... Mon entreprise va proposer à tout un chacun, aux citoyens, d'investir dans des projets durables, mais nous mettons en place régulièrement, parce qu'on a bien compris que c'est un vrai problème, des webinaires sur le sujet de l'éducation financière éco-consciente, tous les mois. On participe également à d'autres événements sur le sujet. nos réseaux sociaux, donc LinkedIn, Instagram, ont pour seul objectif de vulgariser justement les principes, les concepts de finances durables, de green tech, etc., d'innovation verte, etc., parce qu'il y a un manquement sur ce plan. Et nous, on fait partie des acteurs qui ont compris qu'il faut participer à la vulgarisation de ces sujets et à la sensibilisation du grand public sur les sujets. Sans éducation financière, tout simplement, on peut rater le coche de l'investissement. toute personne qui souhaite se construire un patrimoine financier et se lancer dans l'investissement doit passer par la phase éducation financière. Sinon, on se retrouve à écouter tout simplement le conseil rapide de son banquier lorsqu'on n'a pas un conseil, on va dire... Je pèse mes mots parce que certains banquiers prennent le temps de bien conseiller leurs clients. Je ne parle pas d'eux, mais je parle des conseils tout à fait rapides, des suggestions d'investissement superficielles, etc. Étant donné qu'on ne sait pas de quoi on parle, on va suivre le conseil parce qu'on a envie d'épargner. Ou alors, on va placer son argent sur un livret tout simplement parce qu'on n'en sait pas plus. On fait comme les grands-parents ont fait, tout simplement. et du coup encore une fois on va rater le coche de la croissance verte. Donc voilà, il est vraiment crucial de s'informer, d'aller chercher les acteurs de l'éducation financière. Il est vraiment très très important d'aller chercher l'information.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je me permets de rebondir sur ce que tu disais juste avant de donner ta réponse, c'est-à-dire que cet investissement financier, il est pour soutenir cette transition écologique et sociale, et techniquement en tout cas dans... Dans l'ambition, c'est aussi que ça profite à tout le monde. Donc effectivement, si déjà de base, on a des inégalités de compréhension des enjeux financiers, ça ne répond finalement même plus à l'objectif de base, qui est de participer à la réduction des inégalités sociales aussi.

  • Speaker #0

    Mais exactement, absolument. Et c'est très important. J'apprécie beaucoup qu'on aborde ce sujet, parce que... Aujourd'hui, avec tous les outils d'information que l'on a, je parle d'Internet, les réseaux sociaux, etc., on a beaucoup plus accès à l'information qu'auparavant. Donc, on n'a plus d'excuses aujourd'hui pour ne pas faire partie de ceux qui profitent de la croissance économique. J'insiste, auparavant on avait une élite qui avait accès à l'éducation financière et qui pouvait saisir les opportunités d'investissement, qui comprenait que pour se construire un patrimoine financier, pour soi-même et pour les générations à venir, il fallait allier rentabilité court terme, moyen terme, long terme, diversifier ses portefeuilles d'investissement, etc. Aujourd'hui ce sont des choses que l'on explique. de nombreux acteurs, encore une fois, jouent le jeu de l'éducation financière. Il y a aussi une part à jouer de la part de tout un chacun pour aller chercher l'information, parce qu'elle est disponible. Et de manière à mieux comprendre les enjeux, effectivement, comme tu le dis, je le souligne et j'insiste encore, eh bien, prendre part... à ces opportunités de croissance économique verte qui sont en train déjà d'arriver et qui, je l'espère, vont devenir une norme, vont devenir le monde de demain. Ces opportunités de croissance économique vont devenir l'économie de demain.

  • Speaker #1

    Alors, si on revient un instant sur, je dirais, l'investissement conscient. Alors toi, du coup, tu nous as expliqué un petit peu ton parcours et comment tu en es arrivé aujourd'hui à t'intéresser à la finance durable. Faut-il passer par un cheminement personnel avant d'en arriver là ? Comment ça s'est passé pour toi ?

  • Speaker #0

    Je pense... qu'il faut passer par un cheminement personnel, plus ou moins long. Ça peut être rapide, je pense que les conditions actuelles, les nouvelles que l'on entend tous les jours, favorisent l'accélération de ce cheminement personnel. Quand on comprend, on entend les enjeux et qu'on prend conscience des enjeux climatiques et de la nécessité de poursuivre les efforts de plus en plus rapidement vers l'atteinte des objectifs qui ont été fixés de réduction de la température. globales, par exemple, eh bien, on comprend qu'il faut faire quelque chose. Il faut agir et il faut faire partie de ceux qui contribuent au renversement du changement climatique. Il faut faire partie de ceux qui favorisent l'accélération de solutions durables, etc. Je pense que les conditions actuelles permettent de faire un peu ce... de prendre le temps de cette réflexion et de choisir ses actions. Pour te parler de mon cheminement à moi, effectivement, il a été progressif, mais pas depuis les dernières années. Il se trouve qu'avant de devenir une professionnelle de la finance et une spécialiste de la finance durable, j'étais déjà une écologiste. et ça part en fait de mon enfance puisque j'ai été élevée aux Antilles mais dans la campagne, aux Antilles parce qu'on n'a pas que la mer mais on a aussi un côté montagne, forêt tropicale, etc. et j'ai été élevée plutôt dans ce contexte-là, en pleine nature, par des parents et des grands-parents très très proches de la nature. Donc j'ai cet amour de la nature ancré en moi et c'est avec ce bagage-là que je suis partie vivre à l'étranger et vivre en France également, métropolitaine. Et il a fallu que je trouve moi une manière de rester ancrée dedans tout en vivant en ville, tout en vivant dans des grandes métropoles. que ce cheminement qui a abouti aujourd'hui dans mon monde professionnel à la finance durable a commencé finalement en tant que jeune adulte vivant en ville et cherchant tous les jours à vivre le plus naturellement possible et de la manière la plus écologiquement responsable possible. Et puis, il y a un moment donné où il m'a paru logique d'aligner non seulement mes pratiques professionnelles, mais également mes pratiques de consommation et également la direction de mon argent à moi vers... des entreprises, des solutions, des commerçants qui ont des pratiques environnementales responsables. Et ça, c'est vrai que je l'ai fait tout au long de ma vie d'adulte jusqu'à aujourd'hui. Donc, c'est vrai que même dans mon cas, il s'agit d'un cheminement personnel, de prise de conscience de l'importance de chacun de nos gestes.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, quelles solutions se dessinent pour aller vers cette finance plus consciente ? Est-ce que tu peux nous donner un aperçu des moyens qui pourraient être mis en œuvre aujourd'hui et demain ? Et est-ce qu'il y a des domaines où des améliorations sont encore nécessaires ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, effectivement. De nombreuses solutions aujourd'hui émergent pour aller vers une finance plus consciente. Alors, d'abord... Je parlerai de l'émergence de solutions durables qui est de plus en plus forte. Ensuite, sur le plan strictement financier, je peux citer le développement de produits financiers durables, c'est-à-dire de produits financiers que l'on va vendre que ce soit au grand public ou aux professionnels et qui ne seront constitués que d'activités réellement vertes et responsables. Je peux parler des obligations vertes. Dans les grandes lignes, une obligation, c'est un outil financier qui consiste à octroyer un prêt. à une entreprise, par exemple. Donc, lorsqu'on va parler d'obligation verte, on va parler de prêt à une entreprise qui a une activité verte. On peut parler également de fonds d'investissement socialement responsables. J'ai cité tout à l'heure l'intégration des considérations ESG dans les processus de sélection d'investissement. J'ai parlé également de l'engagement actionnarial au sein des entreprises pour promouvoir des pratiques durables en interne. Tout ça, ce sont des solutions, ce sont des pratiques qui sont aujourd'hui mises en place pour aller vers une finance plus consciente. Bien sûr, des améliorations sont encore nécessaires. Par exemple, l'authenticité, la transparence, la normalisation dans les reportings extra-financiers dont j'ai parlé tout à l'heure, la sensibilisation du grand public justement sur l'investissement durable, la promotion d'une culture de responsabilité au sein des entreprises et au sein du secteur financier. et également l'amélioration de l'intégration des pratiques ESG lorsqu'il s'agit d'innover et de développer de nouvelles solutions.

  • Speaker #1

    Alors, nous arrivons à la fin de cet épisode de podcast. Du coup, j'arrive à mes dernières questions. Alors, si tu avais des recommandations à faire pour des investisseurs individuels qui souhaitent… Aligner leurs valeurs personnelles avec leur choix d'investissement, qu'est-ce que tu pourrais leur dire ? Comment pourraient-ils contribuer aussi à promouvoir cette finance plus consciente ?

  • Speaker #0

    Oui, écoute, mes recommandations aux investisseurs aujourd'hui, ce serait de chercher de plus en plus à aligner leurs valeurs personnelles. après avoir fait justement leur cheminement personnel et de réflexion sur le sujet de l'investissement durable, avec leur choix d'investissement. Donc pour cela, il faut se renseigner. sur l'impact social et environnemental de la société dans laquelle vous souhaitez investir, choisir des produits d'investissement alignés avec les valeurs que vous avez déterminées qui sont les vôtres, demander des informations détaillées sur l'impact des entreprises, aller chercher l'information encore et encore, faire preuve de diligence raisonnable. aller vers des acteurs de la finance durable qui participent à la promotion uniquement de solutions vertes, choisir consciemment de soutenir des initiatives responsables. Tout ça, ce sont des manières pour les investisseurs individuels, les citoyens, de contribuer à une économie plus verte, de promouvoir la finance durable et éco-consciente et d'aller vers leur propre croissance financière et la construction d'un patrimoine financier durable.

  • Speaker #1

    Quel message souhaites-tu faire passer à nos auditeurs et à nos auditrices, Sheila ?

  • Speaker #0

    Que chacun de nous a réellement le pouvoir de contribuer au changement positif aujourd'hui, au travers de nos choix financiers et de nos choix d'épargne. Et en investissant de manière responsable, en soutenant des initiatives durables, nous pouvons tous... tout autant que nous sommes, jouer un rôle dans la construction d'un avenir plus responsable pour nous aujourd'hui et aussi pour les générations à venir. Il est possible de faire une différence, mais pour cela, il faut qu'on soit le plus nombreux possible et aussi pour pouvoir construire... et bien finalement un équilibre et retrouver une équité aussi dans l'investissement.

  • Speaker #1

    Merci Sheila, j'ai été absolument ravie de te recevoir sur le podcast aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Écoute, ça a été un plaisir pour moi aussi, vraiment ravie. Merci beaucoup pour ton invitation.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Quant à nous, nous nous retrouvons dans un prochain épisode avec un ou une invitée experte dans son domaine. N'hésitez pas si vous avez apprécié cet épisode à le noter 5 étoiles sur Spotify ou Apple Podcast et à vous abonner. Évidemment, vous pouvez également le partager. Je vous souhaite une très belle soirée ou une très belle journée.

Description

L’argent ne fait pas le bonheur mais peut-il contribuer à un monde meilleur ?


Dans l’inconscient collectif tout semble opposer « écologie » et « économie ».

Pourtant, ces deux termes proviennent de la même racine sémantique en grec : Oikos ; signifiant respectivement  «  la science du foyer » et «  les règles à appliquer au sein du foyer ».

Malgré cet antagonisme naturel attribué à ces deux notions, l’écologie a besoin de l’économie  pour se déployer, quand la finance voit en elle  de nouvelle perspective d’investissement plus vertueux

Alors peut-on vraiment les lié et dépasser les désaccord idéologiques et d’objectifs ?

Rentabilité et principe de précaution peuvent-ils être associés ?

Et comment s’assurer d’investir consciemment ?

C’est ce que nous allons voir avec mon invité du jour.

Diplômée d’HEC Paris, elle est passionnée de finance durable et a conseillé pendant près de 8 ans des PME et start-up dans des secteurs variés.

Son ambition : fair de la finance durable un levier essentiel d’accélération de la croissance de l'économie verte.


Elle est aussi la fondatrice de WE TAKE PART, une plateforme de financement participatif dédiée à la green tech et à la climate tech, destinée à ouvrir la voie à une finance plus consciente.

J’ai la joie d’accueillir ce mois-ci dans Sacrément Beau, SHAILA SAHAI 🎤

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Sacrément Beau, le podcast pour voir le monde sous un autre angle. Je suis Leïla Fégoul, la créatrice de ce podcast et communicante au service du vivant. Sacrément Beau, c'est une invitation à la contemplation, une immersion profonde au cœur de notre intériorité pour faire l'expérience sensorielle et émotionnelle que nous offre la vie. Au fil des épisodes, je vous emmène avec moi faire la rencontre de personnalités engagées et porteuses de projets à sens pour explorer le monde sous un éclairage nouveau. Que ce soit à travers l'art, la nature, la culture, l'histoire, la science ou la philosophie, élargissons nos horizons pour réveiller notre âme et cheminons vers une conscience de ce qui nous entoure pour changer nos points de vue. L'argent ne fait pas le bonheur, mais peut-il contribuer à un monde meilleur ? Dans l'inconscient collectif, tout semble opposé écologie et économie. Pourtant, ces deux termes proviennent de la même racine sémantique en grec, ikos signifiant respectivement la science du foyer et les règles à appliquer au sang du foyer. Malgré cet antagonisme naturel attribué à ces deux notions, l'écologie a besoin de l'économie pour se déployer quand la finance voit en elle de nouvelles perspectives d'investissement plus vertueux. Alors, peut-on vraiment les lier et dépasser les désaccords idéologiques et d'objectifs ? Rentabilité et principes de précaution peuvent-ils être associés ? Et comment s'assurer d'investir consciemment ? C'est ce que nous allons voir aujourd'hui avec mon invitée du jour. Diplômée d'HEC Paris, elle est passionnée de finances durables et a conseillé pendant près de 8 ans des PME et start-up dans des secteurs variés. Son ambition aujourd'hui, faire de la finance durable un levier essentiel d'accélération de la croissance de l'économie verte. Elle est aussi la fondatrice de We Take Part, une plateforme de financement participatif dédiée à la Green Tech et à la Climate Tech, destinée à ouvrir la voie à une finance plus consciente. J'ai la joie d'accueillir dans Sacré-Mambo, Sheila Saé. Bonjour Sheila, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bonjour, je vais très très bien, merci.

  • Speaker #0

    Je suis absolument ravie de te recevoir aujourd'hui, surtout qu'on a mis un petit peu de temps à réussir à escaler une date ensemble, donc du coup je suis d'autant plus contente de te recevoir ce matin.

  • Speaker #1

    Moi aussi.

  • Speaker #0

    Alors je vais démarrer cette interview en te posant cette première question et j'aimerais savoir qu'est-ce qui t'a fait évoluer vers une finance durable ?

  • Speaker #1

    J'ai démarré ma carrière dans le monde de la finance, mais j'ai tout de même toujours ressenti le besoin de donner plus de sens à mon travail au quotidien. Et c'est ce qui m'avait poussée à un moment donné, après réflexion, à lancer un blog personnel sur les sujets du green living quand je vivais à Paris à cette époque-là. et pour partager mes pensées, mes astuces, pour trouver le moyen d'intégrer dans son quotidien des habitudes de vie plus responsables, comme par exemple le minimalisme, la consommation responsable, l'upcycling, etc. Ce sont des choses qui datent de 2007-2008. Petit à petit, l'idée d'intégrer tous ces principes dans mon travail a pris forme. Je suis repartie me former en finance durable pour pouvoir intégrer des principes de durabilité dans mon quotidien professionnel jusqu'à créer WeTechPart qui venait il y a quelques années concrétiser ce cheminement.

  • Speaker #0

    Alors justement, tu venais à l'instant de parler de finances. Moi, j'aimerais bien savoir quel est le rôle de la finance selon toi dans l'accélération de la transition écologique et sociale ?

  • Speaker #1

    Effectivement, selon moi, la finance joue un rôle crucial dans l'accélération de la transition écologique puisque c'est grâce à elle On pourra s'assurer que les ressources financières qui sont disponibles aujourd'hui vont effectivement être allouées au développement des solutions les plus durables. Pour que la transition écologique se concrétise, aboutisse à quelque chose, il faut soutenir l'émergence de ces solutions, il faut les financer. Ça signifie tout simplement financer des projets qui viennent répondre aux problématiques environnementales. tout en ayant, je le précise tout le temps, une démarche en tant qu'entreprise porteuse du projet, une démarche... socialement responsable et aussi sur le plan environnemental. Et c'est également en faisant évoluer la finance vers une finance durable qu'on va s'assurer qu'on intègre des critères d'analyse extra-financière de manière automatique. Je m'explique. Le but d'intégrer des critères extra-financiers dans l'analyse financière permet de sélectionner des projets qui sont véritablement verts et d'intégrer dans les processus de décision d'investissement des critères de durabilité de manière de plus en plus systématique. Donc sans une finance durable, sans une finance verte. on continuerait, par exemple, à allouer des ressources financières à tout type de projet, qu'il soit responsable ou pas, que la société est une véritable démarche responsable ou pas, et en fait, on continuerait à creuser le trou, j'ai envie de dire, qu'on creuse déjà depuis de nombreuses années, de manière un peu irresponsable.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que quand on pense à la finance, à l'économie en général, on sait très bien qu'il y a quand même des attentes d'objectifs, de performances, de profits, de rentabilité, tout ça. Est-ce qu'aujourd'hui, le monde de la finance, finalement, est prêt ? à faire concorder justement ces objectifs qui sont propres à cette matière-là avec ce que tu es en train de décrire, une préservation de l'environnement, mais aussi... une manière aussi de lutter contre les inégalités sociales, parce qu'on sait très bien qu'aujourd'hui l'écologie est directement liée aussi aux problèmes sociaux, sociétaux. Est-ce qu'aujourd'hui, on peut vraiment faire concorder ces deux notions quand on sait que la finance a quand même un objectif de rentabilité, de profit ? Est-ce que ça va ensemble véritablement ?

  • Speaker #1

    Eh bien, la question est très intéressante, Leïla. En réalité, de mon point de vue, la finance et l'écologie, et la transition écologique, en tout cas, sont interdépendantes, et c'est pour les raisons que j'ai évoquées tout à l'heure. La notion de rentabilité devient intéressante, surtout lorsqu'on pratique la finance verte, surtout lorsqu'on parle de rentabilité au long terme. Dans le contexte actuel écologique et climatique, la rentabilité à long terme est synonyme de durabilité. C'est-à-dire que les entreprises qui sont le mieux positionnées aujourd'hui pour répondre aux défis actuels et futurs et qui sont aptes à capter les opportunités liées à la transition verte vers une économie plus verte sont les mieux à même de répondre aux critères de rentabilité au long terme. Dans ce sens, la finance et la transition écologique sont compatibles. sont interdépendantes et on a tout intérêt aujourd'hui à faire évoluer les règles de finances vers une finance durable. Et je le dis de manière de plus en plus systématique, voire normalisée dans quelques années, je l'espère.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, ça suppose que finalement on change de paradigme parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, la finance a une vision, en tout cas de mon point de vue. Je dirais tout à fait novice parce que je ne suis pas spécialiste de la finance, mais il me semble que la finance a quand même une vision assez court-termiste de manière traditionnelle. Donc ça voudrait dire qu'il faudrait en fait effectuer un espèce de changement de paradigme du monde de la finance qui, du coup, verrait... plus long terme, si je peux dire ça comme ça. Et à ce moment-là, on peut se dire, effectivement, finance et écologie, étant donné qu'ils ont la même logique de voir sur le très long terme, ça peut fonctionner, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Alors, j'aimerais quand même apporter une petite précision. En finance, il est courant et il est tout à fait normal de considérer la rentabilité à court terme, moyen terme, long terme, pour justement diversifier la rentabilité de ces investissements. Il a toujours été... de mise normale de considérer les trois types de rentabilité. Maintenant, aujourd'hui, effectivement, dans le contexte actuel et face aux défis climatiques, écologiques que nous rencontrons, il est important d'élargir encore plus la vision de la finance durable et l'horizon temporel des investissements pour favoriser la rentabilité à long terme. Parce qu'aujourd'hui, alors ça en tout cas c'est mon positionnement aujourd'hui avec We Take Part et en tant qu'actrice de la finance durable, aujourd'hui il est important de considérer la valeur économique de l'impact. environnemental ou de l'impact sociétal d'une entreprise. Donc lorsqu'on considère la création de valeur en termes de développement durable au moins au même titre que la création de valeur financière, économique, on peut à ce moment-là avoir une vision plus long terme et plus équilibrée sur ce que signifie la rentabilité réellement d'une entreprise.

  • Speaker #0

    Ça veut dire aussi que, vu la direction qu'on est en train de prendre, ou en tout cas celle qu'on devrait prendre, est-ce que ça veut aussi dire que certaines entreprises ne pourront pas survivre ? C'est-à-dire que celles qui, effectivement, ne se positionneraient pas vers un avenir plus durable et vers un investissement plus durable, est-ce que ces entreprises-là... pourrait disparaître ou être plus en difficulté ? Ou est-ce que c'est finalement une idée un peu reçue qu'on dit tous comme ça parce qu'on a envie d'y croire, mais que finalement, ce n'est pas forcément ce qui va se passer ?

  • Speaker #1

    Effectivement, certaines entreprises pourraient se trouver en difficulté face aux changements de normes, face aux nouvelles exigences en termes de durabilité, de reporting, etc. Ceci dit, les choses se font quand même progressivement. Si on parle de reporting extra-financier... rapidement, aujourd'hui, les grandes entreprises qui ont plus de moyens sont déjà sous le coup de l'obligation des reportings extra-financiers.

  • Speaker #0

    Alors, excuse-moi, c'est quoi les reportings extra-financiers, peut-être pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec ces sujets-là ? Oui,

  • Speaker #1

    oui, pardon. Effectivement, c'est intéressant de clarifier. Ce qu'on appelle les reportings, ce sont tous les rapports en français, les rapports qui sont annuel que les entreprises doivent publier publiquement. Donc, parmi les plus classiques, il y a les rapports comptables, par exemple. Une entreprise doit établir ses bilans financiers, sa liasse fiscale, etc. chaque année. Et les grandes entreprises, je vais vraiment simplifier, doivent publier ces rapports publiquement sur le plan financier comptable. Et depuis quelques années, elles doivent également publier un rapport d'impact et un rapport sur leur impact environnemental, sociétal, de gouvernance aussi, c'est-à-dire la manière dont est dirigée. leur entreprise, la société. Donc, il s'agit de rapports extra-financiers. Et j'ai dit le mot reporting anglais qu'on utilise aussi couramment. Donc, ce sont des rapports qui doivent être non seulement établis dans le détail, avec transparence et intégrité en principe, et puis publiés publiquement. Donc, c'est une obligation pour les grandes entreprises. et petit à petit, la réglementation européenne aujourd'hui propose aux petites et moyennes entreprises de s'y mettre progressivement sur la base du volontariat pour s'approprier un petit peu ces nouvelles normes jusqu'à ce qu'elles deviennent une obligation d'ici quelques années. il y a quand même dans cet exemple que je prends il y a une notion de progression les petites entreprises qui ont moins de moyens aujourd'hui pour mettre en place une démarche d'impact une surveillance en interne de leur trajectoire d'impact etc ont le temps de s'y mettre d'implémenter progressivement et de s'approprier ces nouvelles normes de reporting C'est le cas pour également la mise en place de leur démarche ESG. Je vais expliquer ce que c'est la démarche ESG. Il s'agit d'une... d'une démarche qu'une entreprise peut mettre en place, devrait mettre en place sur le plan de son impact environnemental, sociétal et de gouvernance. Donc, j'expliquais tout à l'heure effectivement la gouvernance et la manière dont est dirigée l'entreprise, la manière dont sont prises les décisions en interne. Le but, l'objectif, le grand objectif de la démarche ESG c'est effectivement de faire attention à son impact, l'impact de la solution que l'on propose, l'impact de son entreprise, etc., dans sa globalité en termes de développement durable, au même titre que la recherche de la réalisation d'objectifs économiques. Voilà, donc les entreprises ont intérêt aujourd'hui pour survivre à mettre en place progressivement toutes ces démarches-là, toutes ces pratiques-là de manière à allier la performance financière et aussi un impact positif social et environnemental. Donc, ce que j'explique, ce que j'essaye d'expliquer, c'est que même si certaines entreprises pourraient se trouver en difficulté… il y a la notion de temps qui peut les aider, de temporalité qui peut les aider à mettre en place petit à petit. Il y a énormément d'outils et d'acteurs aujourd'hui qui arrivent sur le marché et qui ont pour... qui offre comme solution des outils de mise en place de toutes ces démarches et pratiques de durabilité en interne. Chez We Take Part, nous avons aussi des outils que nous mettons à la disposition des startups que nous souhaitons soutenir sur le plan financier pour qu'elles puissent mettre en place une trajectoire ESG, la suivre et également pouvoir rapporter. annuellement sur leur trajectoire.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des contrôles qui sont ou qui vont être mis en place face à tous ces reportings ? Ou est-ce qu'aujourd'hui, d'un point de vue de la réglementation, on est quand même assez, je dirais, léger ? Est-ce que ça a vocation à se renforcer les contrôles ? Parce que c'est vrai qu'il y a une attente de transparence, mais encore faut-il être contraint aussi à la transparence pour évaluer l'impact positif ou pas d'une entreprise. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Alors, les grandes entreprises qui sont soumises à l'obligation de reporting ESG sont effectivement soumises à des contrôles. c'est grâce à ces contrôles que de temps en temps, on entend dans les nouvelles, dans le journal, etc., on entend telle entreprise a été épinglée. parce qu'effectivement, les contrôles ont révélé qu'il y avait du greenwashing par-ci, par-là, ou alors qu'en réalité, ils n'appliquent pas telle ou telle règle, etc. C'est grâce aux contrôles qu'on peut détecter justement les fraudeurs, les entreprises qui pratiquent le greenwashing, etc. Le greenwashing, c'est une pratique trompeuse qui consiste à dire publiquement qu'on a telle ou telle pratique de durabilité ouverte, alors qu'en réalité, ce n'est pas le cas. Donc, généralement, ce sont des pratiques marketing ou de communication où on va jouer sur les mots, où on va présenter d'une certaine manière son produit, alors qu'en réalité… Après contrôle, il s'avère que ce n'est pas le cas.

  • Speaker #0

    Alors toi, tu es, comme je l'ai dit en introduction, tu es une spécialiste de la finance durable et climatique. Est-ce que tu pourrais nous expliquer ces concepts et quels sont finalement les principes de base de cette économie qu'on pourrait peut-être qualifier entre nous de plus consciente ?

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. Alors, la finance durable, elle vise… à concilier les objectifs financiers avec les objectifs environnementaux et sociaux. Elle repose sur trois piliers. J'ai cité tout à l'heure l'intégration des critères ESG dans les décisions d'investissement, l'engagement actionnarial pour promouvoir des pratiques durables au sein des entreprises, et le développement de produits et de services financiers qui contribuent réellement à la transition vers une économie durable. Donc les principes de base de cette économie plus consciente, comme tu l'as dit, incluent la transparence, la responsabilité et l'engagement, en plus de la mesure de l'impact.

  • Speaker #0

    Et alors justement, cet impact, comment on le mesure aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a une possibilité de mesurer concrètement l'impact environnemental d'une entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait Leïla. Effectivement, j'ai parlé de reporting extra-financier tout à l'heure. Pour pouvoir établir ces reporting, ces rapports annuels extra-financiers, il y a des normes qui ont été fixées sur le plan global, sur le plan européen également. On les appelle les GRI. Ces normes sont regroupées dans un document qui s'appelle le GRI, le Global Reporting Initiative. Donc, ce sont des références, ce sont des référentiels pour établir ces reporting extra-financiers. Donc, suivre ces normes, ces référentiels, permet d'établir justement les choses de manière standardisée Donc ça permet de mesurer de manière harmonisée l'impact extra-financier. Il y a également les objectifs de développement durable, qu'on appelle couramment les ODD, qui ont été fixés par les Nations Unies en 2015. Ce sont des objectifs qui sont au nombre de 17 et qui contiennent chacun des détails, des postes détaillés. Ces objectifs... ont pour grand objectif d'atteindre, d'ici à 2030, l'éradication de la pauvreté, la favorisation de la paix et également la transition écologique. Ces objectifs, quand on s'attache à les suivre en tant qu'entreprise, cela permet de mesurer son positionnement face aux objectifs de durabilité. Dans la finance durable, on a également des principes pour l'investissement responsable qu'on appelle des PRI, qui sont également des référentiels, donc de principes que l'on doit suivre pour favoriser l'investissement responsable. Bref, tout un tas de normes et de principes qui ont été fixés de manière standardisée. et que l'on doit suivre lorsqu'on veut parler de finances durables, d'impact mesurable, etc., pour pouvoir suivre des lignes directrices, des métriques qui sont communs à tous, de manière à vérifier l'impact social et environnemental des entreprises et des produits financiers.

  • Speaker #0

    Et alors, quand on est une entreprise ou un entrepreneur, comment fait-on pour se lancer dans la voie de l'impact positif ? Est-ce qu'il existerait, je ne sais pas moi, des guidelines ou des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Même pour les entreprises qui n'ont pas d'activité financière, les guidelines que je viens de citer pour l'investissement durable, donc les principes d'investissement responsable, les objectifs de développement durable qui ont été fixés par l'ONU, ou les standards de reporting comptables en termes d'ESG qui ont été fixés peuvent être des lignes directrices également pour toute société qui souhaite implémenter une démarche de durabilité en interne.

  • Speaker #0

    Alors du coup, moi ça m'amène à te poser une question, notamment sur la croissance verte, puisque je suis allée faire un petit tour sur le site internet qui va bientôt arriver, le site internet de WeTakePart. Alors, est-ce que tu pourrais nous expliquer ce qu'est la croissance verte ? Et surtout, quelle est la différence avec la décroissance ? Parce que c'est vrai que ce sont des termes qui, parfois, peuvent paraître comme étant génériques. Mais est-ce qu'il existe une différence entre ces deux éléments ? Est-ce que tu peux nous expliquer ?

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. C'est très intéressant de préciser la différence. Alors, la croissance verte, elle va favoriser le développement de secteurs. et d'activités qui génèrent un impact positif sur l'environnement. Donc, on parle de favoriser la croissance économique et la préservation de l'environnement à la fois. La décroissance, quant à elle, elle va prôner une réduction de la consommation et de la production en général. pour réduire drastiquement la pression sur les ressources naturelles et préserver des écosystèmes bien précis. Donc d'une part, on a la croissance verte qui cherche à favoriser la croissance dans des secteurs verts et à rendre plus durable le modèle économique actuel. Et d'autre part, on a la décroissance qui va remettre catégoriquement en question le modèle économique actuel et qui va donc… insister et prôner une réduction de la consommation et de la production telles qu'elles sont faites actuellement.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je serais curieuse de connaître peut-être ton point de vue sur cet aspect de la décroissance, parce que c'est vrai que pour mettre un petit peu documenté, avoir écouté les avis des uns et des autres, finalement c'est assez mitigé, mais je note quand même que... Beaucoup de spécialistes de l'économie et de la finance, en tout cas qui sont très engagés, prônent finalement aujourd'hui une décroissance comme si finalement en fait aujourd'hui on n'avait plus vraiment le choix et qu'il fallait cesser de vouloir faire toujours plus. Je serais simplement curieuse de connaître un petit peu ton ressenti toi sur cette notion de décroissance.

  • Speaker #1

    Écoute, je vais te répondre en te disant que je suis partisane de la croissance verte. en ce qui me concerne, parce qu'elle ne remet pas totalement en question les fondements du modèle économique actuel. Il y a eu, à mon sens, des erreurs de commise dans la mise en place du système économique actuel et l'erreur fondamentale a été de ne pas… valoriser suffisamment l'impact environnemental, de ne pas prendre en compte les questions, justement, sociétales et environnementales. suffisamment dans la création des modèles économiques. Et aujourd'hui, je suis pour encourager l'adoption de pratiques plus respectueuses, de rééquilibrer justement les effets de la croissance économique sur l'environnement et je suis pour encourager l'innovation. pour atténuer les effets néfastes de la croissance économique telle qu'elle existe aujourd'hui, pour continuer à créer de nouvelles opportunités, toujours économiques, d'emplois, etc., mais en favorisant une économie verte, en favorisant la transition verte. et en donnant plus d'importance à la durabilité pour arriver enfin à normaliser cela.

  • Speaker #0

    Et pourtant aujourd'hui on entend quand même des personnes ou des groupes de personnes qui critiquent cette croissance verte je pense par exemple je donne un exemple hyper basique les voitures électriques ça entre dans une forme de croissance verte pourtant c'est parfois décrié quel est ton sentiment toi sur ce sujet qu'est-ce que peut-être Comment tu analyses cette critique de la croissance verte ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est tout à fait compréhensible. Moi-même, je suis face souvent à des dilemmes dans les prises de décisions, dans la sélection de projets. En réalité, on veut mieux faire, mais avec ce qui existe aujourd'hui, parce qu'on ne peut pas, là tout de suite, tout refaire. Donc effectivement, si on veut... tout refaire en étant parfait. D'abord, je ne suis pas sûre que ça soit réalisable dans l'absolu, mais il faudrait effectivement aller directement dans la décroissance dont on parlait tout à l'heure. Effectivement, tous ces sujets sont tout à fait compréhensibles. On est face à des situations où on va d'une part innover, trouver une super solution pour un problème environnemental qu'on a clairement identifié. Et puis, on va se rendre compte à un moment donné qu'on essaye de solutionner ce problème en créant un autre. Alors, toute la difficulté et tout le challenge réside dans le fait d'apprendre à faire, à mettre en place, à créer des solutions. en ayant conscience dès le départ de l'impact environnemental, sociétal, du développement de la solution, donc dès le départ.

  • Speaker #0

    C'est aujourd'hui un apprentissage, je pense, pour tout le monde. Et je pense qu'il faut avoir une certaine... tolérance au départ, une certaine, parce qu'on n'est pas là pour refaire n'importe quoi, si je peux me permettre, et faire les choses de manière inconsciente. Mais je pense que c'est un apprentissage. Il faut aussi être capable de dire non aux solutions dont l'impact global que l'on peut mesurer aujourd'hui est négatif, même si la solution a pour objectif final de résoudre un problème environnemental. si on se rend compte qu'elle crée des dégâts ou qu'elle n'est pas respectueuse de l'environnement dans sa globalité, il faut savoir dire non dans certains cas. Maintenant, c'est vrai que le challenge, il est réel. la critique, elle est facile, on le sait, chez l'humain, mais on est là pour trouver des solutions aujourd'hui. Il faut tous s'y mettre. les industriels, les financiers, les écologistes, les scientifiques, les agriculteurs, avec une part humaine de compréhension des enjeux. Donc, si on est, on s'arrête, alors je dis humaine, parce qu'effectivement, je parle d'humain là, parce qu'on est là pour résoudre des problèmes, mais si on reste uniquement dans l'analyse, j'ai envie de dire, tout le temps systématiquement mathématique, justement sans raisonner, eh bien, on va droit au mur, encore une fois.

  • Speaker #1

    Hum. Alors justement, à l'instant, tu disais qu'il fallait tous qu'on s'y mette. Tu as cité différents acteurs. Et alors, moi, j'ai envie de te poser la question de quelle est la place du citoyen et du consommateur lambda là-dedans, puisque notre sujet de podcast, c'est particulièrement l'économie, la finance consciente. Aujourd'hui, comment bien investir quand on est un citoyen ou un consommateur lambda ?

  • Speaker #0

    Effectivement, Leïla, ta question est très intéressante et me touche tout particulièrement. parce que tu l'as cité, j'ai créé cette société We Take Part, qui est une société de financement participatif sous forme d'investissement. Donc nous sommes en cours de lancement, tu l'as dit tout à l'heure, notre site internet annonce notre lancement. Et le sujet de l'implication du citoyen, effectivement, est mon grand sujet. Je considère que... La véritable croissance économique Elle doit profiter à tous. Ça, c'est déjà une chose. Et ça, ça touche à l'impact sociétal de l'économie. Aujourd'hui, parce qu'on parle de transition verte, on parle d'économie verte, on parle de finances durables, etc. Effectivement, le citoyen qui veut prendre part à cette transition écologique, qui veut prendre part aussi... à l'économie verte qui est en train de se mettre en place, doit devenir un investisseur conscient, et je dirais même éco-conscient. Alors pour cela, ça passe par des actions d'éducation financière sur le sujet, et c'est ce qu'on s'attache à faire chez We Take Part, pour mieux comprendre non seulement les enjeux économiques et écologiques actuels, Pour comprendre aussi comment mieux utiliser ou utiliser en tout cas son épargne. dans cette nouvelle économie et également pour mieux comprendre justement ce qui est une activité verte, ce qui ne l'est pas, ce qui est du greenwashing, ce qui ne l'est pas, ce qui vaut la peine d'être encouragé sur le plan financier en tant que projet vert et ce qui ne l'est pas. Donc, comment se lancer ? C'est en se renseignant, en faisant preuve de diligence lorsqu'il s'agit de prendre des décisions d'investissement. Il s'agit de privilégier justement l'investissement dans des entreprises qui partagent des valeurs environnementales et sociales positives et privilégier également l'investissement dans des entreprises qui sont transparentes quant à leur impact.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que quand je t'écoute sur cette réponse, Sheila, moi, ce qui me traverse l'esprit en premier lieu, c'est que ça pose aussi le sujet de est-ce que nous sommes finalement tous à égalité, je dirais, sur cette éducation financière ? Je peux remarquer que le sujet de la finance, de la gestion de son argent, finalement où mettre son argent, on n'est franchement pas tous égalitaires là-dessus. Et même d'un point de vue familial, on n'a pas tous reçu la même éducation financière. Donc, ça pose aussi un problème déjà de base qui est, est-ce qu'on est vraiment tous égaux pour être bien armés, bien outillés derrière ? Même si on va chercher l'information, il y a quand même une histoire aussi de presque un peu de mindset, j'ai l'impression. Qu'est-ce que tu en penses ?

  • Speaker #0

    Écoute, je confirme, on n'est pas tous égaux en termes d'éducation financière, c'est clair. Comme tu l'as dit toi-même à l'instant, on ne part pas avec le même bagage d'éducation financière déjà dans la vie. Et puis ensuite, selon son domaine d'activité ou ses centres d'intérêt, on peut effectivement être plus ou moins éduqué sur la question. Alors, l'enjeu, il est réel. Il y a des sondages. Alors, je ne vais pas citer de chiffres parce que je ne les ai pas en tête, malheureusement. Mais il y a des chiffres tout à fait récents sur le manque d'éducation financière, des Français notamment. Il y a un vrai sujet. C'est la raison pour laquelle, non seulement... Mon entreprise va proposer à tout un chacun, aux citoyens, d'investir dans des projets durables, mais nous mettons en place régulièrement, parce qu'on a bien compris que c'est un vrai problème, des webinaires sur le sujet de l'éducation financière éco-consciente, tous les mois. On participe également à d'autres événements sur le sujet. nos réseaux sociaux, donc LinkedIn, Instagram, ont pour seul objectif de vulgariser justement les principes, les concepts de finances durables, de green tech, etc., d'innovation verte, etc., parce qu'il y a un manquement sur ce plan. Et nous, on fait partie des acteurs qui ont compris qu'il faut participer à la vulgarisation de ces sujets et à la sensibilisation du grand public sur les sujets. Sans éducation financière, tout simplement, on peut rater le coche de l'investissement. toute personne qui souhaite se construire un patrimoine financier et se lancer dans l'investissement doit passer par la phase éducation financière. Sinon, on se retrouve à écouter tout simplement le conseil rapide de son banquier lorsqu'on n'a pas un conseil, on va dire... Je pèse mes mots parce que certains banquiers prennent le temps de bien conseiller leurs clients. Je ne parle pas d'eux, mais je parle des conseils tout à fait rapides, des suggestions d'investissement superficielles, etc. Étant donné qu'on ne sait pas de quoi on parle, on va suivre le conseil parce qu'on a envie d'épargner. Ou alors, on va placer son argent sur un livret tout simplement parce qu'on n'en sait pas plus. On fait comme les grands-parents ont fait, tout simplement. et du coup encore une fois on va rater le coche de la croissance verte. Donc voilà, il est vraiment crucial de s'informer, d'aller chercher les acteurs de l'éducation financière. Il est vraiment très très important d'aller chercher l'information.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je me permets de rebondir sur ce que tu disais juste avant de donner ta réponse, c'est-à-dire que cet investissement financier, il est pour soutenir cette transition écologique et sociale, et techniquement en tout cas dans... Dans l'ambition, c'est aussi que ça profite à tout le monde. Donc effectivement, si déjà de base, on a des inégalités de compréhension des enjeux financiers, ça ne répond finalement même plus à l'objectif de base, qui est de participer à la réduction des inégalités sociales aussi.

  • Speaker #0

    Mais exactement, absolument. Et c'est très important. J'apprécie beaucoup qu'on aborde ce sujet, parce que... Aujourd'hui, avec tous les outils d'information que l'on a, je parle d'Internet, les réseaux sociaux, etc., on a beaucoup plus accès à l'information qu'auparavant. Donc, on n'a plus d'excuses aujourd'hui pour ne pas faire partie de ceux qui profitent de la croissance économique. J'insiste, auparavant on avait une élite qui avait accès à l'éducation financière et qui pouvait saisir les opportunités d'investissement, qui comprenait que pour se construire un patrimoine financier, pour soi-même et pour les générations à venir, il fallait allier rentabilité court terme, moyen terme, long terme, diversifier ses portefeuilles d'investissement, etc. Aujourd'hui ce sont des choses que l'on explique. de nombreux acteurs, encore une fois, jouent le jeu de l'éducation financière. Il y a aussi une part à jouer de la part de tout un chacun pour aller chercher l'information, parce qu'elle est disponible. Et de manière à mieux comprendre les enjeux, effectivement, comme tu le dis, je le souligne et j'insiste encore, eh bien, prendre part... à ces opportunités de croissance économique verte qui sont en train déjà d'arriver et qui, je l'espère, vont devenir une norme, vont devenir le monde de demain. Ces opportunités de croissance économique vont devenir l'économie de demain.

  • Speaker #1

    Alors, si on revient un instant sur, je dirais, l'investissement conscient. Alors toi, du coup, tu nous as expliqué un petit peu ton parcours et comment tu en es arrivé aujourd'hui à t'intéresser à la finance durable. Faut-il passer par un cheminement personnel avant d'en arriver là ? Comment ça s'est passé pour toi ?

  • Speaker #0

    Je pense... qu'il faut passer par un cheminement personnel, plus ou moins long. Ça peut être rapide, je pense que les conditions actuelles, les nouvelles que l'on entend tous les jours, favorisent l'accélération de ce cheminement personnel. Quand on comprend, on entend les enjeux et qu'on prend conscience des enjeux climatiques et de la nécessité de poursuivre les efforts de plus en plus rapidement vers l'atteinte des objectifs qui ont été fixés de réduction de la température. globales, par exemple, eh bien, on comprend qu'il faut faire quelque chose. Il faut agir et il faut faire partie de ceux qui contribuent au renversement du changement climatique. Il faut faire partie de ceux qui favorisent l'accélération de solutions durables, etc. Je pense que les conditions actuelles permettent de faire un peu ce... de prendre le temps de cette réflexion et de choisir ses actions. Pour te parler de mon cheminement à moi, effectivement, il a été progressif, mais pas depuis les dernières années. Il se trouve qu'avant de devenir une professionnelle de la finance et une spécialiste de la finance durable, j'étais déjà une écologiste. et ça part en fait de mon enfance puisque j'ai été élevée aux Antilles mais dans la campagne, aux Antilles parce qu'on n'a pas que la mer mais on a aussi un côté montagne, forêt tropicale, etc. et j'ai été élevée plutôt dans ce contexte-là, en pleine nature, par des parents et des grands-parents très très proches de la nature. Donc j'ai cet amour de la nature ancré en moi et c'est avec ce bagage-là que je suis partie vivre à l'étranger et vivre en France également, métropolitaine. Et il a fallu que je trouve moi une manière de rester ancrée dedans tout en vivant en ville, tout en vivant dans des grandes métropoles. que ce cheminement qui a abouti aujourd'hui dans mon monde professionnel à la finance durable a commencé finalement en tant que jeune adulte vivant en ville et cherchant tous les jours à vivre le plus naturellement possible et de la manière la plus écologiquement responsable possible. Et puis, il y a un moment donné où il m'a paru logique d'aligner non seulement mes pratiques professionnelles, mais également mes pratiques de consommation et également la direction de mon argent à moi vers... des entreprises, des solutions, des commerçants qui ont des pratiques environnementales responsables. Et ça, c'est vrai que je l'ai fait tout au long de ma vie d'adulte jusqu'à aujourd'hui. Donc, c'est vrai que même dans mon cas, il s'agit d'un cheminement personnel, de prise de conscience de l'importance de chacun de nos gestes.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, quelles solutions se dessinent pour aller vers cette finance plus consciente ? Est-ce que tu peux nous donner un aperçu des moyens qui pourraient être mis en œuvre aujourd'hui et demain ? Et est-ce qu'il y a des domaines où des améliorations sont encore nécessaires ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, effectivement. De nombreuses solutions aujourd'hui émergent pour aller vers une finance plus consciente. Alors, d'abord... Je parlerai de l'émergence de solutions durables qui est de plus en plus forte. Ensuite, sur le plan strictement financier, je peux citer le développement de produits financiers durables, c'est-à-dire de produits financiers que l'on va vendre que ce soit au grand public ou aux professionnels et qui ne seront constitués que d'activités réellement vertes et responsables. Je peux parler des obligations vertes. Dans les grandes lignes, une obligation, c'est un outil financier qui consiste à octroyer un prêt. à une entreprise, par exemple. Donc, lorsqu'on va parler d'obligation verte, on va parler de prêt à une entreprise qui a une activité verte. On peut parler également de fonds d'investissement socialement responsables. J'ai cité tout à l'heure l'intégration des considérations ESG dans les processus de sélection d'investissement. J'ai parlé également de l'engagement actionnarial au sein des entreprises pour promouvoir des pratiques durables en interne. Tout ça, ce sont des solutions, ce sont des pratiques qui sont aujourd'hui mises en place pour aller vers une finance plus consciente. Bien sûr, des améliorations sont encore nécessaires. Par exemple, l'authenticité, la transparence, la normalisation dans les reportings extra-financiers dont j'ai parlé tout à l'heure, la sensibilisation du grand public justement sur l'investissement durable, la promotion d'une culture de responsabilité au sein des entreprises et au sein du secteur financier. et également l'amélioration de l'intégration des pratiques ESG lorsqu'il s'agit d'innover et de développer de nouvelles solutions.

  • Speaker #1

    Alors, nous arrivons à la fin de cet épisode de podcast. Du coup, j'arrive à mes dernières questions. Alors, si tu avais des recommandations à faire pour des investisseurs individuels qui souhaitent… Aligner leurs valeurs personnelles avec leur choix d'investissement, qu'est-ce que tu pourrais leur dire ? Comment pourraient-ils contribuer aussi à promouvoir cette finance plus consciente ?

  • Speaker #0

    Oui, écoute, mes recommandations aux investisseurs aujourd'hui, ce serait de chercher de plus en plus à aligner leurs valeurs personnelles. après avoir fait justement leur cheminement personnel et de réflexion sur le sujet de l'investissement durable, avec leur choix d'investissement. Donc pour cela, il faut se renseigner. sur l'impact social et environnemental de la société dans laquelle vous souhaitez investir, choisir des produits d'investissement alignés avec les valeurs que vous avez déterminées qui sont les vôtres, demander des informations détaillées sur l'impact des entreprises, aller chercher l'information encore et encore, faire preuve de diligence raisonnable. aller vers des acteurs de la finance durable qui participent à la promotion uniquement de solutions vertes, choisir consciemment de soutenir des initiatives responsables. Tout ça, ce sont des manières pour les investisseurs individuels, les citoyens, de contribuer à une économie plus verte, de promouvoir la finance durable et éco-consciente et d'aller vers leur propre croissance financière et la construction d'un patrimoine financier durable.

  • Speaker #1

    Quel message souhaites-tu faire passer à nos auditeurs et à nos auditrices, Sheila ?

  • Speaker #0

    Que chacun de nous a réellement le pouvoir de contribuer au changement positif aujourd'hui, au travers de nos choix financiers et de nos choix d'épargne. Et en investissant de manière responsable, en soutenant des initiatives durables, nous pouvons tous... tout autant que nous sommes, jouer un rôle dans la construction d'un avenir plus responsable pour nous aujourd'hui et aussi pour les générations à venir. Il est possible de faire une différence, mais pour cela, il faut qu'on soit le plus nombreux possible et aussi pour pouvoir construire... et bien finalement un équilibre et retrouver une équité aussi dans l'investissement.

  • Speaker #1

    Merci Sheila, j'ai été absolument ravie de te recevoir sur le podcast aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Écoute, ça a été un plaisir pour moi aussi, vraiment ravie. Merci beaucoup pour ton invitation.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Quant à nous, nous nous retrouvons dans un prochain épisode avec un ou une invitée experte dans son domaine. N'hésitez pas si vous avez apprécié cet épisode à le noter 5 étoiles sur Spotify ou Apple Podcast et à vous abonner. Évidemment, vous pouvez également le partager. Je vous souhaite une très belle soirée ou une très belle journée.

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L’argent ne fait pas le bonheur mais peut-il contribuer à un monde meilleur ?


Dans l’inconscient collectif tout semble opposer « écologie » et « économie ».

Pourtant, ces deux termes proviennent de la même racine sémantique en grec : Oikos ; signifiant respectivement  «  la science du foyer » et «  les règles à appliquer au sein du foyer ».

Malgré cet antagonisme naturel attribué à ces deux notions, l’écologie a besoin de l’économie  pour se déployer, quand la finance voit en elle  de nouvelle perspective d’investissement plus vertueux

Alors peut-on vraiment les lié et dépasser les désaccord idéologiques et d’objectifs ?

Rentabilité et principe de précaution peuvent-ils être associés ?

Et comment s’assurer d’investir consciemment ?

C’est ce que nous allons voir avec mon invité du jour.

Diplômée d’HEC Paris, elle est passionnée de finance durable et a conseillé pendant près de 8 ans des PME et start-up dans des secteurs variés.

Son ambition : fair de la finance durable un levier essentiel d’accélération de la croissance de l'économie verte.


Elle est aussi la fondatrice de WE TAKE PART, une plateforme de financement participatif dédiée à la green tech et à la climate tech, destinée à ouvrir la voie à une finance plus consciente.

J’ai la joie d’accueillir ce mois-ci dans Sacrément Beau, SHAILA SAHAI 🎤

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Sacrément Beau, le podcast pour voir le monde sous un autre angle. Je suis Leïla Fégoul, la créatrice de ce podcast et communicante au service du vivant. Sacrément Beau, c'est une invitation à la contemplation, une immersion profonde au cœur de notre intériorité pour faire l'expérience sensorielle et émotionnelle que nous offre la vie. Au fil des épisodes, je vous emmène avec moi faire la rencontre de personnalités engagées et porteuses de projets à sens pour explorer le monde sous un éclairage nouveau. Que ce soit à travers l'art, la nature, la culture, l'histoire, la science ou la philosophie, élargissons nos horizons pour réveiller notre âme et cheminons vers une conscience de ce qui nous entoure pour changer nos points de vue. L'argent ne fait pas le bonheur, mais peut-il contribuer à un monde meilleur ? Dans l'inconscient collectif, tout semble opposé écologie et économie. Pourtant, ces deux termes proviennent de la même racine sémantique en grec, ikos signifiant respectivement la science du foyer et les règles à appliquer au sang du foyer. Malgré cet antagonisme naturel attribué à ces deux notions, l'écologie a besoin de l'économie pour se déployer quand la finance voit en elle de nouvelles perspectives d'investissement plus vertueux. Alors, peut-on vraiment les lier et dépasser les désaccords idéologiques et d'objectifs ? Rentabilité et principes de précaution peuvent-ils être associés ? Et comment s'assurer d'investir consciemment ? C'est ce que nous allons voir aujourd'hui avec mon invitée du jour. Diplômée d'HEC Paris, elle est passionnée de finances durables et a conseillé pendant près de 8 ans des PME et start-up dans des secteurs variés. Son ambition aujourd'hui, faire de la finance durable un levier essentiel d'accélération de la croissance de l'économie verte. Elle est aussi la fondatrice de We Take Part, une plateforme de financement participatif dédiée à la Green Tech et à la Climate Tech, destinée à ouvrir la voie à une finance plus consciente. J'ai la joie d'accueillir dans Sacré-Mambo, Sheila Saé. Bonjour Sheila, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bonjour, je vais très très bien, merci.

  • Speaker #0

    Je suis absolument ravie de te recevoir aujourd'hui, surtout qu'on a mis un petit peu de temps à réussir à escaler une date ensemble, donc du coup je suis d'autant plus contente de te recevoir ce matin.

  • Speaker #1

    Moi aussi.

  • Speaker #0

    Alors je vais démarrer cette interview en te posant cette première question et j'aimerais savoir qu'est-ce qui t'a fait évoluer vers une finance durable ?

  • Speaker #1

    J'ai démarré ma carrière dans le monde de la finance, mais j'ai tout de même toujours ressenti le besoin de donner plus de sens à mon travail au quotidien. Et c'est ce qui m'avait poussée à un moment donné, après réflexion, à lancer un blog personnel sur les sujets du green living quand je vivais à Paris à cette époque-là. et pour partager mes pensées, mes astuces, pour trouver le moyen d'intégrer dans son quotidien des habitudes de vie plus responsables, comme par exemple le minimalisme, la consommation responsable, l'upcycling, etc. Ce sont des choses qui datent de 2007-2008. Petit à petit, l'idée d'intégrer tous ces principes dans mon travail a pris forme. Je suis repartie me former en finance durable pour pouvoir intégrer des principes de durabilité dans mon quotidien professionnel jusqu'à créer WeTechPart qui venait il y a quelques années concrétiser ce cheminement.

  • Speaker #0

    Alors justement, tu venais à l'instant de parler de finances. Moi, j'aimerais bien savoir quel est le rôle de la finance selon toi dans l'accélération de la transition écologique et sociale ?

  • Speaker #1

    Effectivement, selon moi, la finance joue un rôle crucial dans l'accélération de la transition écologique puisque c'est grâce à elle On pourra s'assurer que les ressources financières qui sont disponibles aujourd'hui vont effectivement être allouées au développement des solutions les plus durables. Pour que la transition écologique se concrétise, aboutisse à quelque chose, il faut soutenir l'émergence de ces solutions, il faut les financer. Ça signifie tout simplement financer des projets qui viennent répondre aux problématiques environnementales. tout en ayant, je le précise tout le temps, une démarche en tant qu'entreprise porteuse du projet, une démarche... socialement responsable et aussi sur le plan environnemental. Et c'est également en faisant évoluer la finance vers une finance durable qu'on va s'assurer qu'on intègre des critères d'analyse extra-financière de manière automatique. Je m'explique. Le but d'intégrer des critères extra-financiers dans l'analyse financière permet de sélectionner des projets qui sont véritablement verts et d'intégrer dans les processus de décision d'investissement des critères de durabilité de manière de plus en plus systématique. Donc sans une finance durable, sans une finance verte. on continuerait, par exemple, à allouer des ressources financières à tout type de projet, qu'il soit responsable ou pas, que la société est une véritable démarche responsable ou pas, et en fait, on continuerait à creuser le trou, j'ai envie de dire, qu'on creuse déjà depuis de nombreuses années, de manière un peu irresponsable.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que quand on pense à la finance, à l'économie en général, on sait très bien qu'il y a quand même des attentes d'objectifs, de performances, de profits, de rentabilité, tout ça. Est-ce qu'aujourd'hui, le monde de la finance, finalement, est prêt ? à faire concorder justement ces objectifs qui sont propres à cette matière-là avec ce que tu es en train de décrire, une préservation de l'environnement, mais aussi... une manière aussi de lutter contre les inégalités sociales, parce qu'on sait très bien qu'aujourd'hui l'écologie est directement liée aussi aux problèmes sociaux, sociétaux. Est-ce qu'aujourd'hui, on peut vraiment faire concorder ces deux notions quand on sait que la finance a quand même un objectif de rentabilité, de profit ? Est-ce que ça va ensemble véritablement ?

  • Speaker #1

    Eh bien, la question est très intéressante, Leïla. En réalité, de mon point de vue, la finance et l'écologie, et la transition écologique, en tout cas, sont interdépendantes, et c'est pour les raisons que j'ai évoquées tout à l'heure. La notion de rentabilité devient intéressante, surtout lorsqu'on pratique la finance verte, surtout lorsqu'on parle de rentabilité au long terme. Dans le contexte actuel écologique et climatique, la rentabilité à long terme est synonyme de durabilité. C'est-à-dire que les entreprises qui sont le mieux positionnées aujourd'hui pour répondre aux défis actuels et futurs et qui sont aptes à capter les opportunités liées à la transition verte vers une économie plus verte sont les mieux à même de répondre aux critères de rentabilité au long terme. Dans ce sens, la finance et la transition écologique sont compatibles. sont interdépendantes et on a tout intérêt aujourd'hui à faire évoluer les règles de finances vers une finance durable. Et je le dis de manière de plus en plus systématique, voire normalisée dans quelques années, je l'espère.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, ça suppose que finalement on change de paradigme parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, la finance a une vision, en tout cas de mon point de vue. Je dirais tout à fait novice parce que je ne suis pas spécialiste de la finance, mais il me semble que la finance a quand même une vision assez court-termiste de manière traditionnelle. Donc ça voudrait dire qu'il faudrait en fait effectuer un espèce de changement de paradigme du monde de la finance qui, du coup, verrait... plus long terme, si je peux dire ça comme ça. Et à ce moment-là, on peut se dire, effectivement, finance et écologie, étant donné qu'ils ont la même logique de voir sur le très long terme, ça peut fonctionner, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Alors, j'aimerais quand même apporter une petite précision. En finance, il est courant et il est tout à fait normal de considérer la rentabilité à court terme, moyen terme, long terme, pour justement diversifier la rentabilité de ces investissements. Il a toujours été... de mise normale de considérer les trois types de rentabilité. Maintenant, aujourd'hui, effectivement, dans le contexte actuel et face aux défis climatiques, écologiques que nous rencontrons, il est important d'élargir encore plus la vision de la finance durable et l'horizon temporel des investissements pour favoriser la rentabilité à long terme. Parce qu'aujourd'hui, alors ça en tout cas c'est mon positionnement aujourd'hui avec We Take Part et en tant qu'actrice de la finance durable, aujourd'hui il est important de considérer la valeur économique de l'impact. environnemental ou de l'impact sociétal d'une entreprise. Donc lorsqu'on considère la création de valeur en termes de développement durable au moins au même titre que la création de valeur financière, économique, on peut à ce moment-là avoir une vision plus long terme et plus équilibrée sur ce que signifie la rentabilité réellement d'une entreprise.

  • Speaker #0

    Ça veut dire aussi que, vu la direction qu'on est en train de prendre, ou en tout cas celle qu'on devrait prendre, est-ce que ça veut aussi dire que certaines entreprises ne pourront pas survivre ? C'est-à-dire que celles qui, effectivement, ne se positionneraient pas vers un avenir plus durable et vers un investissement plus durable, est-ce que ces entreprises-là... pourrait disparaître ou être plus en difficulté ? Ou est-ce que c'est finalement une idée un peu reçue qu'on dit tous comme ça parce qu'on a envie d'y croire, mais que finalement, ce n'est pas forcément ce qui va se passer ?

  • Speaker #1

    Effectivement, certaines entreprises pourraient se trouver en difficulté face aux changements de normes, face aux nouvelles exigences en termes de durabilité, de reporting, etc. Ceci dit, les choses se font quand même progressivement. Si on parle de reporting extra-financier... rapidement, aujourd'hui, les grandes entreprises qui ont plus de moyens sont déjà sous le coup de l'obligation des reportings extra-financiers.

  • Speaker #0

    Alors, excuse-moi, c'est quoi les reportings extra-financiers, peut-être pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec ces sujets-là ? Oui,

  • Speaker #1

    oui, pardon. Effectivement, c'est intéressant de clarifier. Ce qu'on appelle les reportings, ce sont tous les rapports en français, les rapports qui sont annuel que les entreprises doivent publier publiquement. Donc, parmi les plus classiques, il y a les rapports comptables, par exemple. Une entreprise doit établir ses bilans financiers, sa liasse fiscale, etc. chaque année. Et les grandes entreprises, je vais vraiment simplifier, doivent publier ces rapports publiquement sur le plan financier comptable. Et depuis quelques années, elles doivent également publier un rapport d'impact et un rapport sur leur impact environnemental, sociétal, de gouvernance aussi, c'est-à-dire la manière dont est dirigée. leur entreprise, la société. Donc, il s'agit de rapports extra-financiers. Et j'ai dit le mot reporting anglais qu'on utilise aussi couramment. Donc, ce sont des rapports qui doivent être non seulement établis dans le détail, avec transparence et intégrité en principe, et puis publiés publiquement. Donc, c'est une obligation pour les grandes entreprises. et petit à petit, la réglementation européenne aujourd'hui propose aux petites et moyennes entreprises de s'y mettre progressivement sur la base du volontariat pour s'approprier un petit peu ces nouvelles normes jusqu'à ce qu'elles deviennent une obligation d'ici quelques années. il y a quand même dans cet exemple que je prends il y a une notion de progression les petites entreprises qui ont moins de moyens aujourd'hui pour mettre en place une démarche d'impact une surveillance en interne de leur trajectoire d'impact etc ont le temps de s'y mettre d'implémenter progressivement et de s'approprier ces nouvelles normes de reporting C'est le cas pour également la mise en place de leur démarche ESG. Je vais expliquer ce que c'est la démarche ESG. Il s'agit d'une... d'une démarche qu'une entreprise peut mettre en place, devrait mettre en place sur le plan de son impact environnemental, sociétal et de gouvernance. Donc, j'expliquais tout à l'heure effectivement la gouvernance et la manière dont est dirigée l'entreprise, la manière dont sont prises les décisions en interne. Le but, l'objectif, le grand objectif de la démarche ESG c'est effectivement de faire attention à son impact, l'impact de la solution que l'on propose, l'impact de son entreprise, etc., dans sa globalité en termes de développement durable, au même titre que la recherche de la réalisation d'objectifs économiques. Voilà, donc les entreprises ont intérêt aujourd'hui pour survivre à mettre en place progressivement toutes ces démarches-là, toutes ces pratiques-là de manière à allier la performance financière et aussi un impact positif social et environnemental. Donc, ce que j'explique, ce que j'essaye d'expliquer, c'est que même si certaines entreprises pourraient se trouver en difficulté… il y a la notion de temps qui peut les aider, de temporalité qui peut les aider à mettre en place petit à petit. Il y a énormément d'outils et d'acteurs aujourd'hui qui arrivent sur le marché et qui ont pour... qui offre comme solution des outils de mise en place de toutes ces démarches et pratiques de durabilité en interne. Chez We Take Part, nous avons aussi des outils que nous mettons à la disposition des startups que nous souhaitons soutenir sur le plan financier pour qu'elles puissent mettre en place une trajectoire ESG, la suivre et également pouvoir rapporter. annuellement sur leur trajectoire.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des contrôles qui sont ou qui vont être mis en place face à tous ces reportings ? Ou est-ce qu'aujourd'hui, d'un point de vue de la réglementation, on est quand même assez, je dirais, léger ? Est-ce que ça a vocation à se renforcer les contrôles ? Parce que c'est vrai qu'il y a une attente de transparence, mais encore faut-il être contraint aussi à la transparence pour évaluer l'impact positif ou pas d'une entreprise. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Alors, les grandes entreprises qui sont soumises à l'obligation de reporting ESG sont effectivement soumises à des contrôles. c'est grâce à ces contrôles que de temps en temps, on entend dans les nouvelles, dans le journal, etc., on entend telle entreprise a été épinglée. parce qu'effectivement, les contrôles ont révélé qu'il y avait du greenwashing par-ci, par-là, ou alors qu'en réalité, ils n'appliquent pas telle ou telle règle, etc. C'est grâce aux contrôles qu'on peut détecter justement les fraudeurs, les entreprises qui pratiquent le greenwashing, etc. Le greenwashing, c'est une pratique trompeuse qui consiste à dire publiquement qu'on a telle ou telle pratique de durabilité ouverte, alors qu'en réalité, ce n'est pas le cas. Donc, généralement, ce sont des pratiques marketing ou de communication où on va jouer sur les mots, où on va présenter d'une certaine manière son produit, alors qu'en réalité… Après contrôle, il s'avère que ce n'est pas le cas.

  • Speaker #0

    Alors toi, tu es, comme je l'ai dit en introduction, tu es une spécialiste de la finance durable et climatique. Est-ce que tu pourrais nous expliquer ces concepts et quels sont finalement les principes de base de cette économie qu'on pourrait peut-être qualifier entre nous de plus consciente ?

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. Alors, la finance durable, elle vise… à concilier les objectifs financiers avec les objectifs environnementaux et sociaux. Elle repose sur trois piliers. J'ai cité tout à l'heure l'intégration des critères ESG dans les décisions d'investissement, l'engagement actionnarial pour promouvoir des pratiques durables au sein des entreprises, et le développement de produits et de services financiers qui contribuent réellement à la transition vers une économie durable. Donc les principes de base de cette économie plus consciente, comme tu l'as dit, incluent la transparence, la responsabilité et l'engagement, en plus de la mesure de l'impact.

  • Speaker #0

    Et alors justement, cet impact, comment on le mesure aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a une possibilité de mesurer concrètement l'impact environnemental d'une entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait Leïla. Effectivement, j'ai parlé de reporting extra-financier tout à l'heure. Pour pouvoir établir ces reporting, ces rapports annuels extra-financiers, il y a des normes qui ont été fixées sur le plan global, sur le plan européen également. On les appelle les GRI. Ces normes sont regroupées dans un document qui s'appelle le GRI, le Global Reporting Initiative. Donc, ce sont des références, ce sont des référentiels pour établir ces reporting extra-financiers. Donc, suivre ces normes, ces référentiels, permet d'établir justement les choses de manière standardisée Donc ça permet de mesurer de manière harmonisée l'impact extra-financier. Il y a également les objectifs de développement durable, qu'on appelle couramment les ODD, qui ont été fixés par les Nations Unies en 2015. Ce sont des objectifs qui sont au nombre de 17 et qui contiennent chacun des détails, des postes détaillés. Ces objectifs... ont pour grand objectif d'atteindre, d'ici à 2030, l'éradication de la pauvreté, la favorisation de la paix et également la transition écologique. Ces objectifs, quand on s'attache à les suivre en tant qu'entreprise, cela permet de mesurer son positionnement face aux objectifs de durabilité. Dans la finance durable, on a également des principes pour l'investissement responsable qu'on appelle des PRI, qui sont également des référentiels, donc de principes que l'on doit suivre pour favoriser l'investissement responsable. Bref, tout un tas de normes et de principes qui ont été fixés de manière standardisée. et que l'on doit suivre lorsqu'on veut parler de finances durables, d'impact mesurable, etc., pour pouvoir suivre des lignes directrices, des métriques qui sont communs à tous, de manière à vérifier l'impact social et environnemental des entreprises et des produits financiers.

  • Speaker #0

    Et alors, quand on est une entreprise ou un entrepreneur, comment fait-on pour se lancer dans la voie de l'impact positif ? Est-ce qu'il existerait, je ne sais pas moi, des guidelines ou des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Même pour les entreprises qui n'ont pas d'activité financière, les guidelines que je viens de citer pour l'investissement durable, donc les principes d'investissement responsable, les objectifs de développement durable qui ont été fixés par l'ONU, ou les standards de reporting comptables en termes d'ESG qui ont été fixés peuvent être des lignes directrices également pour toute société qui souhaite implémenter une démarche de durabilité en interne.

  • Speaker #0

    Alors du coup, moi ça m'amène à te poser une question, notamment sur la croissance verte, puisque je suis allée faire un petit tour sur le site internet qui va bientôt arriver, le site internet de WeTakePart. Alors, est-ce que tu pourrais nous expliquer ce qu'est la croissance verte ? Et surtout, quelle est la différence avec la décroissance ? Parce que c'est vrai que ce sont des termes qui, parfois, peuvent paraître comme étant génériques. Mais est-ce qu'il existe une différence entre ces deux éléments ? Est-ce que tu peux nous expliquer ?

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. C'est très intéressant de préciser la différence. Alors, la croissance verte, elle va favoriser le développement de secteurs. et d'activités qui génèrent un impact positif sur l'environnement. Donc, on parle de favoriser la croissance économique et la préservation de l'environnement à la fois. La décroissance, quant à elle, elle va prôner une réduction de la consommation et de la production en général. pour réduire drastiquement la pression sur les ressources naturelles et préserver des écosystèmes bien précis. Donc d'une part, on a la croissance verte qui cherche à favoriser la croissance dans des secteurs verts et à rendre plus durable le modèle économique actuel. Et d'autre part, on a la décroissance qui va remettre catégoriquement en question le modèle économique actuel et qui va donc… insister et prôner une réduction de la consommation et de la production telles qu'elles sont faites actuellement.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je serais curieuse de connaître peut-être ton point de vue sur cet aspect de la décroissance, parce que c'est vrai que pour mettre un petit peu documenté, avoir écouté les avis des uns et des autres, finalement c'est assez mitigé, mais je note quand même que... Beaucoup de spécialistes de l'économie et de la finance, en tout cas qui sont très engagés, prônent finalement aujourd'hui une décroissance comme si finalement en fait aujourd'hui on n'avait plus vraiment le choix et qu'il fallait cesser de vouloir faire toujours plus. Je serais simplement curieuse de connaître un petit peu ton ressenti toi sur cette notion de décroissance.

  • Speaker #1

    Écoute, je vais te répondre en te disant que je suis partisane de la croissance verte. en ce qui me concerne, parce qu'elle ne remet pas totalement en question les fondements du modèle économique actuel. Il y a eu, à mon sens, des erreurs de commise dans la mise en place du système économique actuel et l'erreur fondamentale a été de ne pas… valoriser suffisamment l'impact environnemental, de ne pas prendre en compte les questions, justement, sociétales et environnementales. suffisamment dans la création des modèles économiques. Et aujourd'hui, je suis pour encourager l'adoption de pratiques plus respectueuses, de rééquilibrer justement les effets de la croissance économique sur l'environnement et je suis pour encourager l'innovation. pour atténuer les effets néfastes de la croissance économique telle qu'elle existe aujourd'hui, pour continuer à créer de nouvelles opportunités, toujours économiques, d'emplois, etc., mais en favorisant une économie verte, en favorisant la transition verte. et en donnant plus d'importance à la durabilité pour arriver enfin à normaliser cela.

  • Speaker #0

    Et pourtant aujourd'hui on entend quand même des personnes ou des groupes de personnes qui critiquent cette croissance verte je pense par exemple je donne un exemple hyper basique les voitures électriques ça entre dans une forme de croissance verte pourtant c'est parfois décrié quel est ton sentiment toi sur ce sujet qu'est-ce que peut-être Comment tu analyses cette critique de la croissance verte ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est tout à fait compréhensible. Moi-même, je suis face souvent à des dilemmes dans les prises de décisions, dans la sélection de projets. En réalité, on veut mieux faire, mais avec ce qui existe aujourd'hui, parce qu'on ne peut pas, là tout de suite, tout refaire. Donc effectivement, si on veut... tout refaire en étant parfait. D'abord, je ne suis pas sûre que ça soit réalisable dans l'absolu, mais il faudrait effectivement aller directement dans la décroissance dont on parlait tout à l'heure. Effectivement, tous ces sujets sont tout à fait compréhensibles. On est face à des situations où on va d'une part innover, trouver une super solution pour un problème environnemental qu'on a clairement identifié. Et puis, on va se rendre compte à un moment donné qu'on essaye de solutionner ce problème en créant un autre. Alors, toute la difficulté et tout le challenge réside dans le fait d'apprendre à faire, à mettre en place, à créer des solutions. en ayant conscience dès le départ de l'impact environnemental, sociétal, du développement de la solution, donc dès le départ.

  • Speaker #0

    C'est aujourd'hui un apprentissage, je pense, pour tout le monde. Et je pense qu'il faut avoir une certaine... tolérance au départ, une certaine, parce qu'on n'est pas là pour refaire n'importe quoi, si je peux me permettre, et faire les choses de manière inconsciente. Mais je pense que c'est un apprentissage. Il faut aussi être capable de dire non aux solutions dont l'impact global que l'on peut mesurer aujourd'hui est négatif, même si la solution a pour objectif final de résoudre un problème environnemental. si on se rend compte qu'elle crée des dégâts ou qu'elle n'est pas respectueuse de l'environnement dans sa globalité, il faut savoir dire non dans certains cas. Maintenant, c'est vrai que le challenge, il est réel. la critique, elle est facile, on le sait, chez l'humain, mais on est là pour trouver des solutions aujourd'hui. Il faut tous s'y mettre. les industriels, les financiers, les écologistes, les scientifiques, les agriculteurs, avec une part humaine de compréhension des enjeux. Donc, si on est, on s'arrête, alors je dis humaine, parce qu'effectivement, je parle d'humain là, parce qu'on est là pour résoudre des problèmes, mais si on reste uniquement dans l'analyse, j'ai envie de dire, tout le temps systématiquement mathématique, justement sans raisonner, eh bien, on va droit au mur, encore une fois.

  • Speaker #1

    Hum. Alors justement, à l'instant, tu disais qu'il fallait tous qu'on s'y mette. Tu as cité différents acteurs. Et alors, moi, j'ai envie de te poser la question de quelle est la place du citoyen et du consommateur lambda là-dedans, puisque notre sujet de podcast, c'est particulièrement l'économie, la finance consciente. Aujourd'hui, comment bien investir quand on est un citoyen ou un consommateur lambda ?

  • Speaker #0

    Effectivement, Leïla, ta question est très intéressante et me touche tout particulièrement. parce que tu l'as cité, j'ai créé cette société We Take Part, qui est une société de financement participatif sous forme d'investissement. Donc nous sommes en cours de lancement, tu l'as dit tout à l'heure, notre site internet annonce notre lancement. Et le sujet de l'implication du citoyen, effectivement, est mon grand sujet. Je considère que... La véritable croissance économique Elle doit profiter à tous. Ça, c'est déjà une chose. Et ça, ça touche à l'impact sociétal de l'économie. Aujourd'hui, parce qu'on parle de transition verte, on parle d'économie verte, on parle de finances durables, etc. Effectivement, le citoyen qui veut prendre part à cette transition écologique, qui veut prendre part aussi... à l'économie verte qui est en train de se mettre en place, doit devenir un investisseur conscient, et je dirais même éco-conscient. Alors pour cela, ça passe par des actions d'éducation financière sur le sujet, et c'est ce qu'on s'attache à faire chez We Take Part, pour mieux comprendre non seulement les enjeux économiques et écologiques actuels, Pour comprendre aussi comment mieux utiliser ou utiliser en tout cas son épargne. dans cette nouvelle économie et également pour mieux comprendre justement ce qui est une activité verte, ce qui ne l'est pas, ce qui est du greenwashing, ce qui ne l'est pas, ce qui vaut la peine d'être encouragé sur le plan financier en tant que projet vert et ce qui ne l'est pas. Donc, comment se lancer ? C'est en se renseignant, en faisant preuve de diligence lorsqu'il s'agit de prendre des décisions d'investissement. Il s'agit de privilégier justement l'investissement dans des entreprises qui partagent des valeurs environnementales et sociales positives et privilégier également l'investissement dans des entreprises qui sont transparentes quant à leur impact.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que quand je t'écoute sur cette réponse, Sheila, moi, ce qui me traverse l'esprit en premier lieu, c'est que ça pose aussi le sujet de est-ce que nous sommes finalement tous à égalité, je dirais, sur cette éducation financière ? Je peux remarquer que le sujet de la finance, de la gestion de son argent, finalement où mettre son argent, on n'est franchement pas tous égalitaires là-dessus. Et même d'un point de vue familial, on n'a pas tous reçu la même éducation financière. Donc, ça pose aussi un problème déjà de base qui est, est-ce qu'on est vraiment tous égaux pour être bien armés, bien outillés derrière ? Même si on va chercher l'information, il y a quand même une histoire aussi de presque un peu de mindset, j'ai l'impression. Qu'est-ce que tu en penses ?

  • Speaker #0

    Écoute, je confirme, on n'est pas tous égaux en termes d'éducation financière, c'est clair. Comme tu l'as dit toi-même à l'instant, on ne part pas avec le même bagage d'éducation financière déjà dans la vie. Et puis ensuite, selon son domaine d'activité ou ses centres d'intérêt, on peut effectivement être plus ou moins éduqué sur la question. Alors, l'enjeu, il est réel. Il y a des sondages. Alors, je ne vais pas citer de chiffres parce que je ne les ai pas en tête, malheureusement. Mais il y a des chiffres tout à fait récents sur le manque d'éducation financière, des Français notamment. Il y a un vrai sujet. C'est la raison pour laquelle, non seulement... Mon entreprise va proposer à tout un chacun, aux citoyens, d'investir dans des projets durables, mais nous mettons en place régulièrement, parce qu'on a bien compris que c'est un vrai problème, des webinaires sur le sujet de l'éducation financière éco-consciente, tous les mois. On participe également à d'autres événements sur le sujet. nos réseaux sociaux, donc LinkedIn, Instagram, ont pour seul objectif de vulgariser justement les principes, les concepts de finances durables, de green tech, etc., d'innovation verte, etc., parce qu'il y a un manquement sur ce plan. Et nous, on fait partie des acteurs qui ont compris qu'il faut participer à la vulgarisation de ces sujets et à la sensibilisation du grand public sur les sujets. Sans éducation financière, tout simplement, on peut rater le coche de l'investissement. toute personne qui souhaite se construire un patrimoine financier et se lancer dans l'investissement doit passer par la phase éducation financière. Sinon, on se retrouve à écouter tout simplement le conseil rapide de son banquier lorsqu'on n'a pas un conseil, on va dire... Je pèse mes mots parce que certains banquiers prennent le temps de bien conseiller leurs clients. Je ne parle pas d'eux, mais je parle des conseils tout à fait rapides, des suggestions d'investissement superficielles, etc. Étant donné qu'on ne sait pas de quoi on parle, on va suivre le conseil parce qu'on a envie d'épargner. Ou alors, on va placer son argent sur un livret tout simplement parce qu'on n'en sait pas plus. On fait comme les grands-parents ont fait, tout simplement. et du coup encore une fois on va rater le coche de la croissance verte. Donc voilà, il est vraiment crucial de s'informer, d'aller chercher les acteurs de l'éducation financière. Il est vraiment très très important d'aller chercher l'information.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je me permets de rebondir sur ce que tu disais juste avant de donner ta réponse, c'est-à-dire que cet investissement financier, il est pour soutenir cette transition écologique et sociale, et techniquement en tout cas dans... Dans l'ambition, c'est aussi que ça profite à tout le monde. Donc effectivement, si déjà de base, on a des inégalités de compréhension des enjeux financiers, ça ne répond finalement même plus à l'objectif de base, qui est de participer à la réduction des inégalités sociales aussi.

  • Speaker #0

    Mais exactement, absolument. Et c'est très important. J'apprécie beaucoup qu'on aborde ce sujet, parce que... Aujourd'hui, avec tous les outils d'information que l'on a, je parle d'Internet, les réseaux sociaux, etc., on a beaucoup plus accès à l'information qu'auparavant. Donc, on n'a plus d'excuses aujourd'hui pour ne pas faire partie de ceux qui profitent de la croissance économique. J'insiste, auparavant on avait une élite qui avait accès à l'éducation financière et qui pouvait saisir les opportunités d'investissement, qui comprenait que pour se construire un patrimoine financier, pour soi-même et pour les générations à venir, il fallait allier rentabilité court terme, moyen terme, long terme, diversifier ses portefeuilles d'investissement, etc. Aujourd'hui ce sont des choses que l'on explique. de nombreux acteurs, encore une fois, jouent le jeu de l'éducation financière. Il y a aussi une part à jouer de la part de tout un chacun pour aller chercher l'information, parce qu'elle est disponible. Et de manière à mieux comprendre les enjeux, effectivement, comme tu le dis, je le souligne et j'insiste encore, eh bien, prendre part... à ces opportunités de croissance économique verte qui sont en train déjà d'arriver et qui, je l'espère, vont devenir une norme, vont devenir le monde de demain. Ces opportunités de croissance économique vont devenir l'économie de demain.

  • Speaker #1

    Alors, si on revient un instant sur, je dirais, l'investissement conscient. Alors toi, du coup, tu nous as expliqué un petit peu ton parcours et comment tu en es arrivé aujourd'hui à t'intéresser à la finance durable. Faut-il passer par un cheminement personnel avant d'en arriver là ? Comment ça s'est passé pour toi ?

  • Speaker #0

    Je pense... qu'il faut passer par un cheminement personnel, plus ou moins long. Ça peut être rapide, je pense que les conditions actuelles, les nouvelles que l'on entend tous les jours, favorisent l'accélération de ce cheminement personnel. Quand on comprend, on entend les enjeux et qu'on prend conscience des enjeux climatiques et de la nécessité de poursuivre les efforts de plus en plus rapidement vers l'atteinte des objectifs qui ont été fixés de réduction de la température. globales, par exemple, eh bien, on comprend qu'il faut faire quelque chose. Il faut agir et il faut faire partie de ceux qui contribuent au renversement du changement climatique. Il faut faire partie de ceux qui favorisent l'accélération de solutions durables, etc. Je pense que les conditions actuelles permettent de faire un peu ce... de prendre le temps de cette réflexion et de choisir ses actions. Pour te parler de mon cheminement à moi, effectivement, il a été progressif, mais pas depuis les dernières années. Il se trouve qu'avant de devenir une professionnelle de la finance et une spécialiste de la finance durable, j'étais déjà une écologiste. et ça part en fait de mon enfance puisque j'ai été élevée aux Antilles mais dans la campagne, aux Antilles parce qu'on n'a pas que la mer mais on a aussi un côté montagne, forêt tropicale, etc. et j'ai été élevée plutôt dans ce contexte-là, en pleine nature, par des parents et des grands-parents très très proches de la nature. Donc j'ai cet amour de la nature ancré en moi et c'est avec ce bagage-là que je suis partie vivre à l'étranger et vivre en France également, métropolitaine. Et il a fallu que je trouve moi une manière de rester ancrée dedans tout en vivant en ville, tout en vivant dans des grandes métropoles. que ce cheminement qui a abouti aujourd'hui dans mon monde professionnel à la finance durable a commencé finalement en tant que jeune adulte vivant en ville et cherchant tous les jours à vivre le plus naturellement possible et de la manière la plus écologiquement responsable possible. Et puis, il y a un moment donné où il m'a paru logique d'aligner non seulement mes pratiques professionnelles, mais également mes pratiques de consommation et également la direction de mon argent à moi vers... des entreprises, des solutions, des commerçants qui ont des pratiques environnementales responsables. Et ça, c'est vrai que je l'ai fait tout au long de ma vie d'adulte jusqu'à aujourd'hui. Donc, c'est vrai que même dans mon cas, il s'agit d'un cheminement personnel, de prise de conscience de l'importance de chacun de nos gestes.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, quelles solutions se dessinent pour aller vers cette finance plus consciente ? Est-ce que tu peux nous donner un aperçu des moyens qui pourraient être mis en œuvre aujourd'hui et demain ? Et est-ce qu'il y a des domaines où des améliorations sont encore nécessaires ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, effectivement. De nombreuses solutions aujourd'hui émergent pour aller vers une finance plus consciente. Alors, d'abord... Je parlerai de l'émergence de solutions durables qui est de plus en plus forte. Ensuite, sur le plan strictement financier, je peux citer le développement de produits financiers durables, c'est-à-dire de produits financiers que l'on va vendre que ce soit au grand public ou aux professionnels et qui ne seront constitués que d'activités réellement vertes et responsables. Je peux parler des obligations vertes. Dans les grandes lignes, une obligation, c'est un outil financier qui consiste à octroyer un prêt. à une entreprise, par exemple. Donc, lorsqu'on va parler d'obligation verte, on va parler de prêt à une entreprise qui a une activité verte. On peut parler également de fonds d'investissement socialement responsables. J'ai cité tout à l'heure l'intégration des considérations ESG dans les processus de sélection d'investissement. J'ai parlé également de l'engagement actionnarial au sein des entreprises pour promouvoir des pratiques durables en interne. Tout ça, ce sont des solutions, ce sont des pratiques qui sont aujourd'hui mises en place pour aller vers une finance plus consciente. Bien sûr, des améliorations sont encore nécessaires. Par exemple, l'authenticité, la transparence, la normalisation dans les reportings extra-financiers dont j'ai parlé tout à l'heure, la sensibilisation du grand public justement sur l'investissement durable, la promotion d'une culture de responsabilité au sein des entreprises et au sein du secteur financier. et également l'amélioration de l'intégration des pratiques ESG lorsqu'il s'agit d'innover et de développer de nouvelles solutions.

  • Speaker #1

    Alors, nous arrivons à la fin de cet épisode de podcast. Du coup, j'arrive à mes dernières questions. Alors, si tu avais des recommandations à faire pour des investisseurs individuels qui souhaitent… Aligner leurs valeurs personnelles avec leur choix d'investissement, qu'est-ce que tu pourrais leur dire ? Comment pourraient-ils contribuer aussi à promouvoir cette finance plus consciente ?

  • Speaker #0

    Oui, écoute, mes recommandations aux investisseurs aujourd'hui, ce serait de chercher de plus en plus à aligner leurs valeurs personnelles. après avoir fait justement leur cheminement personnel et de réflexion sur le sujet de l'investissement durable, avec leur choix d'investissement. Donc pour cela, il faut se renseigner. sur l'impact social et environnemental de la société dans laquelle vous souhaitez investir, choisir des produits d'investissement alignés avec les valeurs que vous avez déterminées qui sont les vôtres, demander des informations détaillées sur l'impact des entreprises, aller chercher l'information encore et encore, faire preuve de diligence raisonnable. aller vers des acteurs de la finance durable qui participent à la promotion uniquement de solutions vertes, choisir consciemment de soutenir des initiatives responsables. Tout ça, ce sont des manières pour les investisseurs individuels, les citoyens, de contribuer à une économie plus verte, de promouvoir la finance durable et éco-consciente et d'aller vers leur propre croissance financière et la construction d'un patrimoine financier durable.

  • Speaker #1

    Quel message souhaites-tu faire passer à nos auditeurs et à nos auditrices, Sheila ?

  • Speaker #0

    Que chacun de nous a réellement le pouvoir de contribuer au changement positif aujourd'hui, au travers de nos choix financiers et de nos choix d'épargne. Et en investissant de manière responsable, en soutenant des initiatives durables, nous pouvons tous... tout autant que nous sommes, jouer un rôle dans la construction d'un avenir plus responsable pour nous aujourd'hui et aussi pour les générations à venir. Il est possible de faire une différence, mais pour cela, il faut qu'on soit le plus nombreux possible et aussi pour pouvoir construire... et bien finalement un équilibre et retrouver une équité aussi dans l'investissement.

  • Speaker #1

    Merci Sheila, j'ai été absolument ravie de te recevoir sur le podcast aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Écoute, ça a été un plaisir pour moi aussi, vraiment ravie. Merci beaucoup pour ton invitation.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Quant à nous, nous nous retrouvons dans un prochain épisode avec un ou une invitée experte dans son domaine. N'hésitez pas si vous avez apprécié cet épisode à le noter 5 étoiles sur Spotify ou Apple Podcast et à vous abonner. Évidemment, vous pouvez également le partager. Je vous souhaite une très belle soirée ou une très belle journée.

Description

L’argent ne fait pas le bonheur mais peut-il contribuer à un monde meilleur ?


Dans l’inconscient collectif tout semble opposer « écologie » et « économie ».

Pourtant, ces deux termes proviennent de la même racine sémantique en grec : Oikos ; signifiant respectivement  «  la science du foyer » et «  les règles à appliquer au sein du foyer ».

Malgré cet antagonisme naturel attribué à ces deux notions, l’écologie a besoin de l’économie  pour se déployer, quand la finance voit en elle  de nouvelle perspective d’investissement plus vertueux

Alors peut-on vraiment les lié et dépasser les désaccord idéologiques et d’objectifs ?

Rentabilité et principe de précaution peuvent-ils être associés ?

Et comment s’assurer d’investir consciemment ?

C’est ce que nous allons voir avec mon invité du jour.

Diplômée d’HEC Paris, elle est passionnée de finance durable et a conseillé pendant près de 8 ans des PME et start-up dans des secteurs variés.

Son ambition : fair de la finance durable un levier essentiel d’accélération de la croissance de l'économie verte.


Elle est aussi la fondatrice de WE TAKE PART, une plateforme de financement participatif dédiée à la green tech et à la climate tech, destinée à ouvrir la voie à une finance plus consciente.

J’ai la joie d’accueillir ce mois-ci dans Sacrément Beau, SHAILA SAHAI 🎤

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Sacrément Beau, le podcast pour voir le monde sous un autre angle. Je suis Leïla Fégoul, la créatrice de ce podcast et communicante au service du vivant. Sacrément Beau, c'est une invitation à la contemplation, une immersion profonde au cœur de notre intériorité pour faire l'expérience sensorielle et émotionnelle que nous offre la vie. Au fil des épisodes, je vous emmène avec moi faire la rencontre de personnalités engagées et porteuses de projets à sens pour explorer le monde sous un éclairage nouveau. Que ce soit à travers l'art, la nature, la culture, l'histoire, la science ou la philosophie, élargissons nos horizons pour réveiller notre âme et cheminons vers une conscience de ce qui nous entoure pour changer nos points de vue. L'argent ne fait pas le bonheur, mais peut-il contribuer à un monde meilleur ? Dans l'inconscient collectif, tout semble opposé écologie et économie. Pourtant, ces deux termes proviennent de la même racine sémantique en grec, ikos signifiant respectivement la science du foyer et les règles à appliquer au sang du foyer. Malgré cet antagonisme naturel attribué à ces deux notions, l'écologie a besoin de l'économie pour se déployer quand la finance voit en elle de nouvelles perspectives d'investissement plus vertueux. Alors, peut-on vraiment les lier et dépasser les désaccords idéologiques et d'objectifs ? Rentabilité et principes de précaution peuvent-ils être associés ? Et comment s'assurer d'investir consciemment ? C'est ce que nous allons voir aujourd'hui avec mon invitée du jour. Diplômée d'HEC Paris, elle est passionnée de finances durables et a conseillé pendant près de 8 ans des PME et start-up dans des secteurs variés. Son ambition aujourd'hui, faire de la finance durable un levier essentiel d'accélération de la croissance de l'économie verte. Elle est aussi la fondatrice de We Take Part, une plateforme de financement participatif dédiée à la Green Tech et à la Climate Tech, destinée à ouvrir la voie à une finance plus consciente. J'ai la joie d'accueillir dans Sacré-Mambo, Sheila Saé. Bonjour Sheila, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bonjour, je vais très très bien, merci.

  • Speaker #0

    Je suis absolument ravie de te recevoir aujourd'hui, surtout qu'on a mis un petit peu de temps à réussir à escaler une date ensemble, donc du coup je suis d'autant plus contente de te recevoir ce matin.

  • Speaker #1

    Moi aussi.

  • Speaker #0

    Alors je vais démarrer cette interview en te posant cette première question et j'aimerais savoir qu'est-ce qui t'a fait évoluer vers une finance durable ?

  • Speaker #1

    J'ai démarré ma carrière dans le monde de la finance, mais j'ai tout de même toujours ressenti le besoin de donner plus de sens à mon travail au quotidien. Et c'est ce qui m'avait poussée à un moment donné, après réflexion, à lancer un blog personnel sur les sujets du green living quand je vivais à Paris à cette époque-là. et pour partager mes pensées, mes astuces, pour trouver le moyen d'intégrer dans son quotidien des habitudes de vie plus responsables, comme par exemple le minimalisme, la consommation responsable, l'upcycling, etc. Ce sont des choses qui datent de 2007-2008. Petit à petit, l'idée d'intégrer tous ces principes dans mon travail a pris forme. Je suis repartie me former en finance durable pour pouvoir intégrer des principes de durabilité dans mon quotidien professionnel jusqu'à créer WeTechPart qui venait il y a quelques années concrétiser ce cheminement.

  • Speaker #0

    Alors justement, tu venais à l'instant de parler de finances. Moi, j'aimerais bien savoir quel est le rôle de la finance selon toi dans l'accélération de la transition écologique et sociale ?

  • Speaker #1

    Effectivement, selon moi, la finance joue un rôle crucial dans l'accélération de la transition écologique puisque c'est grâce à elle On pourra s'assurer que les ressources financières qui sont disponibles aujourd'hui vont effectivement être allouées au développement des solutions les plus durables. Pour que la transition écologique se concrétise, aboutisse à quelque chose, il faut soutenir l'émergence de ces solutions, il faut les financer. Ça signifie tout simplement financer des projets qui viennent répondre aux problématiques environnementales. tout en ayant, je le précise tout le temps, une démarche en tant qu'entreprise porteuse du projet, une démarche... socialement responsable et aussi sur le plan environnemental. Et c'est également en faisant évoluer la finance vers une finance durable qu'on va s'assurer qu'on intègre des critères d'analyse extra-financière de manière automatique. Je m'explique. Le but d'intégrer des critères extra-financiers dans l'analyse financière permet de sélectionner des projets qui sont véritablement verts et d'intégrer dans les processus de décision d'investissement des critères de durabilité de manière de plus en plus systématique. Donc sans une finance durable, sans une finance verte. on continuerait, par exemple, à allouer des ressources financières à tout type de projet, qu'il soit responsable ou pas, que la société est une véritable démarche responsable ou pas, et en fait, on continuerait à creuser le trou, j'ai envie de dire, qu'on creuse déjà depuis de nombreuses années, de manière un peu irresponsable.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que quand on pense à la finance, à l'économie en général, on sait très bien qu'il y a quand même des attentes d'objectifs, de performances, de profits, de rentabilité, tout ça. Est-ce qu'aujourd'hui, le monde de la finance, finalement, est prêt ? à faire concorder justement ces objectifs qui sont propres à cette matière-là avec ce que tu es en train de décrire, une préservation de l'environnement, mais aussi... une manière aussi de lutter contre les inégalités sociales, parce qu'on sait très bien qu'aujourd'hui l'écologie est directement liée aussi aux problèmes sociaux, sociétaux. Est-ce qu'aujourd'hui, on peut vraiment faire concorder ces deux notions quand on sait que la finance a quand même un objectif de rentabilité, de profit ? Est-ce que ça va ensemble véritablement ?

  • Speaker #1

    Eh bien, la question est très intéressante, Leïla. En réalité, de mon point de vue, la finance et l'écologie, et la transition écologique, en tout cas, sont interdépendantes, et c'est pour les raisons que j'ai évoquées tout à l'heure. La notion de rentabilité devient intéressante, surtout lorsqu'on pratique la finance verte, surtout lorsqu'on parle de rentabilité au long terme. Dans le contexte actuel écologique et climatique, la rentabilité à long terme est synonyme de durabilité. C'est-à-dire que les entreprises qui sont le mieux positionnées aujourd'hui pour répondre aux défis actuels et futurs et qui sont aptes à capter les opportunités liées à la transition verte vers une économie plus verte sont les mieux à même de répondre aux critères de rentabilité au long terme. Dans ce sens, la finance et la transition écologique sont compatibles. sont interdépendantes et on a tout intérêt aujourd'hui à faire évoluer les règles de finances vers une finance durable. Et je le dis de manière de plus en plus systématique, voire normalisée dans quelques années, je l'espère.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, ça suppose que finalement on change de paradigme parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, la finance a une vision, en tout cas de mon point de vue. Je dirais tout à fait novice parce que je ne suis pas spécialiste de la finance, mais il me semble que la finance a quand même une vision assez court-termiste de manière traditionnelle. Donc ça voudrait dire qu'il faudrait en fait effectuer un espèce de changement de paradigme du monde de la finance qui, du coup, verrait... plus long terme, si je peux dire ça comme ça. Et à ce moment-là, on peut se dire, effectivement, finance et écologie, étant donné qu'ils ont la même logique de voir sur le très long terme, ça peut fonctionner, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Alors, j'aimerais quand même apporter une petite précision. En finance, il est courant et il est tout à fait normal de considérer la rentabilité à court terme, moyen terme, long terme, pour justement diversifier la rentabilité de ces investissements. Il a toujours été... de mise normale de considérer les trois types de rentabilité. Maintenant, aujourd'hui, effectivement, dans le contexte actuel et face aux défis climatiques, écologiques que nous rencontrons, il est important d'élargir encore plus la vision de la finance durable et l'horizon temporel des investissements pour favoriser la rentabilité à long terme. Parce qu'aujourd'hui, alors ça en tout cas c'est mon positionnement aujourd'hui avec We Take Part et en tant qu'actrice de la finance durable, aujourd'hui il est important de considérer la valeur économique de l'impact. environnemental ou de l'impact sociétal d'une entreprise. Donc lorsqu'on considère la création de valeur en termes de développement durable au moins au même titre que la création de valeur financière, économique, on peut à ce moment-là avoir une vision plus long terme et plus équilibrée sur ce que signifie la rentabilité réellement d'une entreprise.

  • Speaker #0

    Ça veut dire aussi que, vu la direction qu'on est en train de prendre, ou en tout cas celle qu'on devrait prendre, est-ce que ça veut aussi dire que certaines entreprises ne pourront pas survivre ? C'est-à-dire que celles qui, effectivement, ne se positionneraient pas vers un avenir plus durable et vers un investissement plus durable, est-ce que ces entreprises-là... pourrait disparaître ou être plus en difficulté ? Ou est-ce que c'est finalement une idée un peu reçue qu'on dit tous comme ça parce qu'on a envie d'y croire, mais que finalement, ce n'est pas forcément ce qui va se passer ?

  • Speaker #1

    Effectivement, certaines entreprises pourraient se trouver en difficulté face aux changements de normes, face aux nouvelles exigences en termes de durabilité, de reporting, etc. Ceci dit, les choses se font quand même progressivement. Si on parle de reporting extra-financier... rapidement, aujourd'hui, les grandes entreprises qui ont plus de moyens sont déjà sous le coup de l'obligation des reportings extra-financiers.

  • Speaker #0

    Alors, excuse-moi, c'est quoi les reportings extra-financiers, peut-être pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec ces sujets-là ? Oui,

  • Speaker #1

    oui, pardon. Effectivement, c'est intéressant de clarifier. Ce qu'on appelle les reportings, ce sont tous les rapports en français, les rapports qui sont annuel que les entreprises doivent publier publiquement. Donc, parmi les plus classiques, il y a les rapports comptables, par exemple. Une entreprise doit établir ses bilans financiers, sa liasse fiscale, etc. chaque année. Et les grandes entreprises, je vais vraiment simplifier, doivent publier ces rapports publiquement sur le plan financier comptable. Et depuis quelques années, elles doivent également publier un rapport d'impact et un rapport sur leur impact environnemental, sociétal, de gouvernance aussi, c'est-à-dire la manière dont est dirigée. leur entreprise, la société. Donc, il s'agit de rapports extra-financiers. Et j'ai dit le mot reporting anglais qu'on utilise aussi couramment. Donc, ce sont des rapports qui doivent être non seulement établis dans le détail, avec transparence et intégrité en principe, et puis publiés publiquement. Donc, c'est une obligation pour les grandes entreprises. et petit à petit, la réglementation européenne aujourd'hui propose aux petites et moyennes entreprises de s'y mettre progressivement sur la base du volontariat pour s'approprier un petit peu ces nouvelles normes jusqu'à ce qu'elles deviennent une obligation d'ici quelques années. il y a quand même dans cet exemple que je prends il y a une notion de progression les petites entreprises qui ont moins de moyens aujourd'hui pour mettre en place une démarche d'impact une surveillance en interne de leur trajectoire d'impact etc ont le temps de s'y mettre d'implémenter progressivement et de s'approprier ces nouvelles normes de reporting C'est le cas pour également la mise en place de leur démarche ESG. Je vais expliquer ce que c'est la démarche ESG. Il s'agit d'une... d'une démarche qu'une entreprise peut mettre en place, devrait mettre en place sur le plan de son impact environnemental, sociétal et de gouvernance. Donc, j'expliquais tout à l'heure effectivement la gouvernance et la manière dont est dirigée l'entreprise, la manière dont sont prises les décisions en interne. Le but, l'objectif, le grand objectif de la démarche ESG c'est effectivement de faire attention à son impact, l'impact de la solution que l'on propose, l'impact de son entreprise, etc., dans sa globalité en termes de développement durable, au même titre que la recherche de la réalisation d'objectifs économiques. Voilà, donc les entreprises ont intérêt aujourd'hui pour survivre à mettre en place progressivement toutes ces démarches-là, toutes ces pratiques-là de manière à allier la performance financière et aussi un impact positif social et environnemental. Donc, ce que j'explique, ce que j'essaye d'expliquer, c'est que même si certaines entreprises pourraient se trouver en difficulté… il y a la notion de temps qui peut les aider, de temporalité qui peut les aider à mettre en place petit à petit. Il y a énormément d'outils et d'acteurs aujourd'hui qui arrivent sur le marché et qui ont pour... qui offre comme solution des outils de mise en place de toutes ces démarches et pratiques de durabilité en interne. Chez We Take Part, nous avons aussi des outils que nous mettons à la disposition des startups que nous souhaitons soutenir sur le plan financier pour qu'elles puissent mettre en place une trajectoire ESG, la suivre et également pouvoir rapporter. annuellement sur leur trajectoire.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des contrôles qui sont ou qui vont être mis en place face à tous ces reportings ? Ou est-ce qu'aujourd'hui, d'un point de vue de la réglementation, on est quand même assez, je dirais, léger ? Est-ce que ça a vocation à se renforcer les contrôles ? Parce que c'est vrai qu'il y a une attente de transparence, mais encore faut-il être contraint aussi à la transparence pour évaluer l'impact positif ou pas d'une entreprise. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Alors, les grandes entreprises qui sont soumises à l'obligation de reporting ESG sont effectivement soumises à des contrôles. c'est grâce à ces contrôles que de temps en temps, on entend dans les nouvelles, dans le journal, etc., on entend telle entreprise a été épinglée. parce qu'effectivement, les contrôles ont révélé qu'il y avait du greenwashing par-ci, par-là, ou alors qu'en réalité, ils n'appliquent pas telle ou telle règle, etc. C'est grâce aux contrôles qu'on peut détecter justement les fraudeurs, les entreprises qui pratiquent le greenwashing, etc. Le greenwashing, c'est une pratique trompeuse qui consiste à dire publiquement qu'on a telle ou telle pratique de durabilité ouverte, alors qu'en réalité, ce n'est pas le cas. Donc, généralement, ce sont des pratiques marketing ou de communication où on va jouer sur les mots, où on va présenter d'une certaine manière son produit, alors qu'en réalité… Après contrôle, il s'avère que ce n'est pas le cas.

  • Speaker #0

    Alors toi, tu es, comme je l'ai dit en introduction, tu es une spécialiste de la finance durable et climatique. Est-ce que tu pourrais nous expliquer ces concepts et quels sont finalement les principes de base de cette économie qu'on pourrait peut-être qualifier entre nous de plus consciente ?

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. Alors, la finance durable, elle vise… à concilier les objectifs financiers avec les objectifs environnementaux et sociaux. Elle repose sur trois piliers. J'ai cité tout à l'heure l'intégration des critères ESG dans les décisions d'investissement, l'engagement actionnarial pour promouvoir des pratiques durables au sein des entreprises, et le développement de produits et de services financiers qui contribuent réellement à la transition vers une économie durable. Donc les principes de base de cette économie plus consciente, comme tu l'as dit, incluent la transparence, la responsabilité et l'engagement, en plus de la mesure de l'impact.

  • Speaker #0

    Et alors justement, cet impact, comment on le mesure aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a une possibilité de mesurer concrètement l'impact environnemental d'une entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait Leïla. Effectivement, j'ai parlé de reporting extra-financier tout à l'heure. Pour pouvoir établir ces reporting, ces rapports annuels extra-financiers, il y a des normes qui ont été fixées sur le plan global, sur le plan européen également. On les appelle les GRI. Ces normes sont regroupées dans un document qui s'appelle le GRI, le Global Reporting Initiative. Donc, ce sont des références, ce sont des référentiels pour établir ces reporting extra-financiers. Donc, suivre ces normes, ces référentiels, permet d'établir justement les choses de manière standardisée Donc ça permet de mesurer de manière harmonisée l'impact extra-financier. Il y a également les objectifs de développement durable, qu'on appelle couramment les ODD, qui ont été fixés par les Nations Unies en 2015. Ce sont des objectifs qui sont au nombre de 17 et qui contiennent chacun des détails, des postes détaillés. Ces objectifs... ont pour grand objectif d'atteindre, d'ici à 2030, l'éradication de la pauvreté, la favorisation de la paix et également la transition écologique. Ces objectifs, quand on s'attache à les suivre en tant qu'entreprise, cela permet de mesurer son positionnement face aux objectifs de durabilité. Dans la finance durable, on a également des principes pour l'investissement responsable qu'on appelle des PRI, qui sont également des référentiels, donc de principes que l'on doit suivre pour favoriser l'investissement responsable. Bref, tout un tas de normes et de principes qui ont été fixés de manière standardisée. et que l'on doit suivre lorsqu'on veut parler de finances durables, d'impact mesurable, etc., pour pouvoir suivre des lignes directrices, des métriques qui sont communs à tous, de manière à vérifier l'impact social et environnemental des entreprises et des produits financiers.

  • Speaker #0

    Et alors, quand on est une entreprise ou un entrepreneur, comment fait-on pour se lancer dans la voie de l'impact positif ? Est-ce qu'il existerait, je ne sais pas moi, des guidelines ou des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Même pour les entreprises qui n'ont pas d'activité financière, les guidelines que je viens de citer pour l'investissement durable, donc les principes d'investissement responsable, les objectifs de développement durable qui ont été fixés par l'ONU, ou les standards de reporting comptables en termes d'ESG qui ont été fixés peuvent être des lignes directrices également pour toute société qui souhaite implémenter une démarche de durabilité en interne.

  • Speaker #0

    Alors du coup, moi ça m'amène à te poser une question, notamment sur la croissance verte, puisque je suis allée faire un petit tour sur le site internet qui va bientôt arriver, le site internet de WeTakePart. Alors, est-ce que tu pourrais nous expliquer ce qu'est la croissance verte ? Et surtout, quelle est la différence avec la décroissance ? Parce que c'est vrai que ce sont des termes qui, parfois, peuvent paraître comme étant génériques. Mais est-ce qu'il existe une différence entre ces deux éléments ? Est-ce que tu peux nous expliquer ?

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. C'est très intéressant de préciser la différence. Alors, la croissance verte, elle va favoriser le développement de secteurs. et d'activités qui génèrent un impact positif sur l'environnement. Donc, on parle de favoriser la croissance économique et la préservation de l'environnement à la fois. La décroissance, quant à elle, elle va prôner une réduction de la consommation et de la production en général. pour réduire drastiquement la pression sur les ressources naturelles et préserver des écosystèmes bien précis. Donc d'une part, on a la croissance verte qui cherche à favoriser la croissance dans des secteurs verts et à rendre plus durable le modèle économique actuel. Et d'autre part, on a la décroissance qui va remettre catégoriquement en question le modèle économique actuel et qui va donc… insister et prôner une réduction de la consommation et de la production telles qu'elles sont faites actuellement.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je serais curieuse de connaître peut-être ton point de vue sur cet aspect de la décroissance, parce que c'est vrai que pour mettre un petit peu documenté, avoir écouté les avis des uns et des autres, finalement c'est assez mitigé, mais je note quand même que... Beaucoup de spécialistes de l'économie et de la finance, en tout cas qui sont très engagés, prônent finalement aujourd'hui une décroissance comme si finalement en fait aujourd'hui on n'avait plus vraiment le choix et qu'il fallait cesser de vouloir faire toujours plus. Je serais simplement curieuse de connaître un petit peu ton ressenti toi sur cette notion de décroissance.

  • Speaker #1

    Écoute, je vais te répondre en te disant que je suis partisane de la croissance verte. en ce qui me concerne, parce qu'elle ne remet pas totalement en question les fondements du modèle économique actuel. Il y a eu, à mon sens, des erreurs de commise dans la mise en place du système économique actuel et l'erreur fondamentale a été de ne pas… valoriser suffisamment l'impact environnemental, de ne pas prendre en compte les questions, justement, sociétales et environnementales. suffisamment dans la création des modèles économiques. Et aujourd'hui, je suis pour encourager l'adoption de pratiques plus respectueuses, de rééquilibrer justement les effets de la croissance économique sur l'environnement et je suis pour encourager l'innovation. pour atténuer les effets néfastes de la croissance économique telle qu'elle existe aujourd'hui, pour continuer à créer de nouvelles opportunités, toujours économiques, d'emplois, etc., mais en favorisant une économie verte, en favorisant la transition verte. et en donnant plus d'importance à la durabilité pour arriver enfin à normaliser cela.

  • Speaker #0

    Et pourtant aujourd'hui on entend quand même des personnes ou des groupes de personnes qui critiquent cette croissance verte je pense par exemple je donne un exemple hyper basique les voitures électriques ça entre dans une forme de croissance verte pourtant c'est parfois décrié quel est ton sentiment toi sur ce sujet qu'est-ce que peut-être Comment tu analyses cette critique de la croissance verte ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est tout à fait compréhensible. Moi-même, je suis face souvent à des dilemmes dans les prises de décisions, dans la sélection de projets. En réalité, on veut mieux faire, mais avec ce qui existe aujourd'hui, parce qu'on ne peut pas, là tout de suite, tout refaire. Donc effectivement, si on veut... tout refaire en étant parfait. D'abord, je ne suis pas sûre que ça soit réalisable dans l'absolu, mais il faudrait effectivement aller directement dans la décroissance dont on parlait tout à l'heure. Effectivement, tous ces sujets sont tout à fait compréhensibles. On est face à des situations où on va d'une part innover, trouver une super solution pour un problème environnemental qu'on a clairement identifié. Et puis, on va se rendre compte à un moment donné qu'on essaye de solutionner ce problème en créant un autre. Alors, toute la difficulté et tout le challenge réside dans le fait d'apprendre à faire, à mettre en place, à créer des solutions. en ayant conscience dès le départ de l'impact environnemental, sociétal, du développement de la solution, donc dès le départ.

  • Speaker #0

    C'est aujourd'hui un apprentissage, je pense, pour tout le monde. Et je pense qu'il faut avoir une certaine... tolérance au départ, une certaine, parce qu'on n'est pas là pour refaire n'importe quoi, si je peux me permettre, et faire les choses de manière inconsciente. Mais je pense que c'est un apprentissage. Il faut aussi être capable de dire non aux solutions dont l'impact global que l'on peut mesurer aujourd'hui est négatif, même si la solution a pour objectif final de résoudre un problème environnemental. si on se rend compte qu'elle crée des dégâts ou qu'elle n'est pas respectueuse de l'environnement dans sa globalité, il faut savoir dire non dans certains cas. Maintenant, c'est vrai que le challenge, il est réel. la critique, elle est facile, on le sait, chez l'humain, mais on est là pour trouver des solutions aujourd'hui. Il faut tous s'y mettre. les industriels, les financiers, les écologistes, les scientifiques, les agriculteurs, avec une part humaine de compréhension des enjeux. Donc, si on est, on s'arrête, alors je dis humaine, parce qu'effectivement, je parle d'humain là, parce qu'on est là pour résoudre des problèmes, mais si on reste uniquement dans l'analyse, j'ai envie de dire, tout le temps systématiquement mathématique, justement sans raisonner, eh bien, on va droit au mur, encore une fois.

  • Speaker #1

    Hum. Alors justement, à l'instant, tu disais qu'il fallait tous qu'on s'y mette. Tu as cité différents acteurs. Et alors, moi, j'ai envie de te poser la question de quelle est la place du citoyen et du consommateur lambda là-dedans, puisque notre sujet de podcast, c'est particulièrement l'économie, la finance consciente. Aujourd'hui, comment bien investir quand on est un citoyen ou un consommateur lambda ?

  • Speaker #0

    Effectivement, Leïla, ta question est très intéressante et me touche tout particulièrement. parce que tu l'as cité, j'ai créé cette société We Take Part, qui est une société de financement participatif sous forme d'investissement. Donc nous sommes en cours de lancement, tu l'as dit tout à l'heure, notre site internet annonce notre lancement. Et le sujet de l'implication du citoyen, effectivement, est mon grand sujet. Je considère que... La véritable croissance économique Elle doit profiter à tous. Ça, c'est déjà une chose. Et ça, ça touche à l'impact sociétal de l'économie. Aujourd'hui, parce qu'on parle de transition verte, on parle d'économie verte, on parle de finances durables, etc. Effectivement, le citoyen qui veut prendre part à cette transition écologique, qui veut prendre part aussi... à l'économie verte qui est en train de se mettre en place, doit devenir un investisseur conscient, et je dirais même éco-conscient. Alors pour cela, ça passe par des actions d'éducation financière sur le sujet, et c'est ce qu'on s'attache à faire chez We Take Part, pour mieux comprendre non seulement les enjeux économiques et écologiques actuels, Pour comprendre aussi comment mieux utiliser ou utiliser en tout cas son épargne. dans cette nouvelle économie et également pour mieux comprendre justement ce qui est une activité verte, ce qui ne l'est pas, ce qui est du greenwashing, ce qui ne l'est pas, ce qui vaut la peine d'être encouragé sur le plan financier en tant que projet vert et ce qui ne l'est pas. Donc, comment se lancer ? C'est en se renseignant, en faisant preuve de diligence lorsqu'il s'agit de prendre des décisions d'investissement. Il s'agit de privilégier justement l'investissement dans des entreprises qui partagent des valeurs environnementales et sociales positives et privilégier également l'investissement dans des entreprises qui sont transparentes quant à leur impact.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que quand je t'écoute sur cette réponse, Sheila, moi, ce qui me traverse l'esprit en premier lieu, c'est que ça pose aussi le sujet de est-ce que nous sommes finalement tous à égalité, je dirais, sur cette éducation financière ? Je peux remarquer que le sujet de la finance, de la gestion de son argent, finalement où mettre son argent, on n'est franchement pas tous égalitaires là-dessus. Et même d'un point de vue familial, on n'a pas tous reçu la même éducation financière. Donc, ça pose aussi un problème déjà de base qui est, est-ce qu'on est vraiment tous égaux pour être bien armés, bien outillés derrière ? Même si on va chercher l'information, il y a quand même une histoire aussi de presque un peu de mindset, j'ai l'impression. Qu'est-ce que tu en penses ?

  • Speaker #0

    Écoute, je confirme, on n'est pas tous égaux en termes d'éducation financière, c'est clair. Comme tu l'as dit toi-même à l'instant, on ne part pas avec le même bagage d'éducation financière déjà dans la vie. Et puis ensuite, selon son domaine d'activité ou ses centres d'intérêt, on peut effectivement être plus ou moins éduqué sur la question. Alors, l'enjeu, il est réel. Il y a des sondages. Alors, je ne vais pas citer de chiffres parce que je ne les ai pas en tête, malheureusement. Mais il y a des chiffres tout à fait récents sur le manque d'éducation financière, des Français notamment. Il y a un vrai sujet. C'est la raison pour laquelle, non seulement... Mon entreprise va proposer à tout un chacun, aux citoyens, d'investir dans des projets durables, mais nous mettons en place régulièrement, parce qu'on a bien compris que c'est un vrai problème, des webinaires sur le sujet de l'éducation financière éco-consciente, tous les mois. On participe également à d'autres événements sur le sujet. nos réseaux sociaux, donc LinkedIn, Instagram, ont pour seul objectif de vulgariser justement les principes, les concepts de finances durables, de green tech, etc., d'innovation verte, etc., parce qu'il y a un manquement sur ce plan. Et nous, on fait partie des acteurs qui ont compris qu'il faut participer à la vulgarisation de ces sujets et à la sensibilisation du grand public sur les sujets. Sans éducation financière, tout simplement, on peut rater le coche de l'investissement. toute personne qui souhaite se construire un patrimoine financier et se lancer dans l'investissement doit passer par la phase éducation financière. Sinon, on se retrouve à écouter tout simplement le conseil rapide de son banquier lorsqu'on n'a pas un conseil, on va dire... Je pèse mes mots parce que certains banquiers prennent le temps de bien conseiller leurs clients. Je ne parle pas d'eux, mais je parle des conseils tout à fait rapides, des suggestions d'investissement superficielles, etc. Étant donné qu'on ne sait pas de quoi on parle, on va suivre le conseil parce qu'on a envie d'épargner. Ou alors, on va placer son argent sur un livret tout simplement parce qu'on n'en sait pas plus. On fait comme les grands-parents ont fait, tout simplement. et du coup encore une fois on va rater le coche de la croissance verte. Donc voilà, il est vraiment crucial de s'informer, d'aller chercher les acteurs de l'éducation financière. Il est vraiment très très important d'aller chercher l'information.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je me permets de rebondir sur ce que tu disais juste avant de donner ta réponse, c'est-à-dire que cet investissement financier, il est pour soutenir cette transition écologique et sociale, et techniquement en tout cas dans... Dans l'ambition, c'est aussi que ça profite à tout le monde. Donc effectivement, si déjà de base, on a des inégalités de compréhension des enjeux financiers, ça ne répond finalement même plus à l'objectif de base, qui est de participer à la réduction des inégalités sociales aussi.

  • Speaker #0

    Mais exactement, absolument. Et c'est très important. J'apprécie beaucoup qu'on aborde ce sujet, parce que... Aujourd'hui, avec tous les outils d'information que l'on a, je parle d'Internet, les réseaux sociaux, etc., on a beaucoup plus accès à l'information qu'auparavant. Donc, on n'a plus d'excuses aujourd'hui pour ne pas faire partie de ceux qui profitent de la croissance économique. J'insiste, auparavant on avait une élite qui avait accès à l'éducation financière et qui pouvait saisir les opportunités d'investissement, qui comprenait que pour se construire un patrimoine financier, pour soi-même et pour les générations à venir, il fallait allier rentabilité court terme, moyen terme, long terme, diversifier ses portefeuilles d'investissement, etc. Aujourd'hui ce sont des choses que l'on explique. de nombreux acteurs, encore une fois, jouent le jeu de l'éducation financière. Il y a aussi une part à jouer de la part de tout un chacun pour aller chercher l'information, parce qu'elle est disponible. Et de manière à mieux comprendre les enjeux, effectivement, comme tu le dis, je le souligne et j'insiste encore, eh bien, prendre part... à ces opportunités de croissance économique verte qui sont en train déjà d'arriver et qui, je l'espère, vont devenir une norme, vont devenir le monde de demain. Ces opportunités de croissance économique vont devenir l'économie de demain.

  • Speaker #1

    Alors, si on revient un instant sur, je dirais, l'investissement conscient. Alors toi, du coup, tu nous as expliqué un petit peu ton parcours et comment tu en es arrivé aujourd'hui à t'intéresser à la finance durable. Faut-il passer par un cheminement personnel avant d'en arriver là ? Comment ça s'est passé pour toi ?

  • Speaker #0

    Je pense... qu'il faut passer par un cheminement personnel, plus ou moins long. Ça peut être rapide, je pense que les conditions actuelles, les nouvelles que l'on entend tous les jours, favorisent l'accélération de ce cheminement personnel. Quand on comprend, on entend les enjeux et qu'on prend conscience des enjeux climatiques et de la nécessité de poursuivre les efforts de plus en plus rapidement vers l'atteinte des objectifs qui ont été fixés de réduction de la température. globales, par exemple, eh bien, on comprend qu'il faut faire quelque chose. Il faut agir et il faut faire partie de ceux qui contribuent au renversement du changement climatique. Il faut faire partie de ceux qui favorisent l'accélération de solutions durables, etc. Je pense que les conditions actuelles permettent de faire un peu ce... de prendre le temps de cette réflexion et de choisir ses actions. Pour te parler de mon cheminement à moi, effectivement, il a été progressif, mais pas depuis les dernières années. Il se trouve qu'avant de devenir une professionnelle de la finance et une spécialiste de la finance durable, j'étais déjà une écologiste. et ça part en fait de mon enfance puisque j'ai été élevée aux Antilles mais dans la campagne, aux Antilles parce qu'on n'a pas que la mer mais on a aussi un côté montagne, forêt tropicale, etc. et j'ai été élevée plutôt dans ce contexte-là, en pleine nature, par des parents et des grands-parents très très proches de la nature. Donc j'ai cet amour de la nature ancré en moi et c'est avec ce bagage-là que je suis partie vivre à l'étranger et vivre en France également, métropolitaine. Et il a fallu que je trouve moi une manière de rester ancrée dedans tout en vivant en ville, tout en vivant dans des grandes métropoles. que ce cheminement qui a abouti aujourd'hui dans mon monde professionnel à la finance durable a commencé finalement en tant que jeune adulte vivant en ville et cherchant tous les jours à vivre le plus naturellement possible et de la manière la plus écologiquement responsable possible. Et puis, il y a un moment donné où il m'a paru logique d'aligner non seulement mes pratiques professionnelles, mais également mes pratiques de consommation et également la direction de mon argent à moi vers... des entreprises, des solutions, des commerçants qui ont des pratiques environnementales responsables. Et ça, c'est vrai que je l'ai fait tout au long de ma vie d'adulte jusqu'à aujourd'hui. Donc, c'est vrai que même dans mon cas, il s'agit d'un cheminement personnel, de prise de conscience de l'importance de chacun de nos gestes.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, quelles solutions se dessinent pour aller vers cette finance plus consciente ? Est-ce que tu peux nous donner un aperçu des moyens qui pourraient être mis en œuvre aujourd'hui et demain ? Et est-ce qu'il y a des domaines où des améliorations sont encore nécessaires ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, effectivement. De nombreuses solutions aujourd'hui émergent pour aller vers une finance plus consciente. Alors, d'abord... Je parlerai de l'émergence de solutions durables qui est de plus en plus forte. Ensuite, sur le plan strictement financier, je peux citer le développement de produits financiers durables, c'est-à-dire de produits financiers que l'on va vendre que ce soit au grand public ou aux professionnels et qui ne seront constitués que d'activités réellement vertes et responsables. Je peux parler des obligations vertes. Dans les grandes lignes, une obligation, c'est un outil financier qui consiste à octroyer un prêt. à une entreprise, par exemple. Donc, lorsqu'on va parler d'obligation verte, on va parler de prêt à une entreprise qui a une activité verte. On peut parler également de fonds d'investissement socialement responsables. J'ai cité tout à l'heure l'intégration des considérations ESG dans les processus de sélection d'investissement. J'ai parlé également de l'engagement actionnarial au sein des entreprises pour promouvoir des pratiques durables en interne. Tout ça, ce sont des solutions, ce sont des pratiques qui sont aujourd'hui mises en place pour aller vers une finance plus consciente. Bien sûr, des améliorations sont encore nécessaires. Par exemple, l'authenticité, la transparence, la normalisation dans les reportings extra-financiers dont j'ai parlé tout à l'heure, la sensibilisation du grand public justement sur l'investissement durable, la promotion d'une culture de responsabilité au sein des entreprises et au sein du secteur financier. et également l'amélioration de l'intégration des pratiques ESG lorsqu'il s'agit d'innover et de développer de nouvelles solutions.

  • Speaker #1

    Alors, nous arrivons à la fin de cet épisode de podcast. Du coup, j'arrive à mes dernières questions. Alors, si tu avais des recommandations à faire pour des investisseurs individuels qui souhaitent… Aligner leurs valeurs personnelles avec leur choix d'investissement, qu'est-ce que tu pourrais leur dire ? Comment pourraient-ils contribuer aussi à promouvoir cette finance plus consciente ?

  • Speaker #0

    Oui, écoute, mes recommandations aux investisseurs aujourd'hui, ce serait de chercher de plus en plus à aligner leurs valeurs personnelles. après avoir fait justement leur cheminement personnel et de réflexion sur le sujet de l'investissement durable, avec leur choix d'investissement. Donc pour cela, il faut se renseigner. sur l'impact social et environnemental de la société dans laquelle vous souhaitez investir, choisir des produits d'investissement alignés avec les valeurs que vous avez déterminées qui sont les vôtres, demander des informations détaillées sur l'impact des entreprises, aller chercher l'information encore et encore, faire preuve de diligence raisonnable. aller vers des acteurs de la finance durable qui participent à la promotion uniquement de solutions vertes, choisir consciemment de soutenir des initiatives responsables. Tout ça, ce sont des manières pour les investisseurs individuels, les citoyens, de contribuer à une économie plus verte, de promouvoir la finance durable et éco-consciente et d'aller vers leur propre croissance financière et la construction d'un patrimoine financier durable.

  • Speaker #1

    Quel message souhaites-tu faire passer à nos auditeurs et à nos auditrices, Sheila ?

  • Speaker #0

    Que chacun de nous a réellement le pouvoir de contribuer au changement positif aujourd'hui, au travers de nos choix financiers et de nos choix d'épargne. Et en investissant de manière responsable, en soutenant des initiatives durables, nous pouvons tous... tout autant que nous sommes, jouer un rôle dans la construction d'un avenir plus responsable pour nous aujourd'hui et aussi pour les générations à venir. Il est possible de faire une différence, mais pour cela, il faut qu'on soit le plus nombreux possible et aussi pour pouvoir construire... et bien finalement un équilibre et retrouver une équité aussi dans l'investissement.

  • Speaker #1

    Merci Sheila, j'ai été absolument ravie de te recevoir sur le podcast aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Écoute, ça a été un plaisir pour moi aussi, vraiment ravie. Merci beaucoup pour ton invitation.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Quant à nous, nous nous retrouvons dans un prochain épisode avec un ou une invitée experte dans son domaine. N'hésitez pas si vous avez apprécié cet épisode à le noter 5 étoiles sur Spotify ou Apple Podcast et à vous abonner. Évidemment, vous pouvez également le partager. Je vous souhaite une très belle soirée ou une très belle journée.

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