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EPISODE 38 - Olivia Moore -  “Faire de son coeur une île à peupler” cover
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Sans pluie pas d'arc-en-ciel par Sarah Pébereau

EPISODE 38 - Olivia Moore - “Faire de son coeur une île à peupler”

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59min |30/06/2025
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Sans pluie pas d'arc-en-ciel par Sarah Pébereau

EPISODE 38 - Olivia Moore - “Faire de son coeur une île à peupler”

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59min |30/06/2025
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Description

🌈Aujourd'hui je reçois Olivia Moore. Olivia est humoriste depuis 15 ans. Elle a, comme elle le dit, fabriqué 3 enfants et en a éduqué 5 car elle a été mère et belle-mère. Elle joue actuellement en tournée son spectacle “Oui, je sais” après plusieurs dates à l'Européen.


☔ Olivia vient nous parler de sa tempête, son TDAH, un trouble déficitaire de l'attention avec et sans hyperactivité, qui a été diagnostiqué il y a peu, à 46 ans. Un diagnostic rassurant car ce qu’elle vivait portait un nom mais aussi perturbant car on ne peut pas y faire grand chose. Ses 3 enfants ont été diagnostiqués depuis, ce qui lui permet aujourd'hui de pouvoir les rassurer et les accompagner sur ce chemin. Un TDAH nous dit Olivia, c’est un cerveau qui a besoin de discipline et qui n'en a aucune envie. On est performant quand on a envie de faire les choses et d’ajouter, si ça nous intéresse, on peut focuser pendant 5h et faire ce que quelqu'un ferait en 5 jours. Il n'y pas d’accompagnement particulier mais Olivia est en recherche permanente des meilleures façons de faire avec. 1ère méthode : le dire très vite - “j’ai besoin d’être honnête avec les gens, qu'ils n’attendent pas de moi des choses que je peux pas donner comme retenir leur prénom du premier coup et c’est pas faute de se concentrer, parfois mon cerveau est comme une ardoise magique, nous dit-elle.


🌈 Son arc-en-ciel, c’est le chemin de la vulnérabilité et des relations authentiques. Elle est obligée de faire son coming out mental, ce qui favorise un rapport authentique avec les individus, et aide à faire le tri pour les gens qui ne pourraient pas accueillir - même si elle ajoute que la plupart des gens sont bienveillants donc c’est aussi un cadeau.


🩵 Son conseil à quelqu'un dans la tempête : “la patience, parfois c’est dur, parfois on se dit c’est dur, ça ne va jamais se terminer. Mais si, ça se termine un jour. J'ai vraiment traversé beaucoup de crises dans ma vie, ça s'est toujours terminé à un moment et d’une certaine façon, à un moment quelque chose va changer, va bouger”


Olivia Moore - “Faire de son coeur une île à peupler”


Merci Olivia pour ton généreux témoignage 💛 le partage est essentiel c'est une grande force comme tu le dis si bien, il permet de faire mieux connaitre un handicap invisible qui concerne tant de personnes et permettra peut-être à certaines personnes de se faire diagnostiquer et à tous.tes d'être sensibilisés à la santé mentale et ainsi plus à l'écoute pour une plus grande bienveillance dans nos rapports humains.


Bonne écoute!


✍️ Si vous aimez le podcast et voulez me soutenir : prenez 1 minute pour mettre une super note 5/5 sur la plateforme d'écoute sur laquelle vous suivez les épisodes. Et envoyez le lien à vos proches, vos collègues, toute personne qu'il pourrait inspirer ou aider. Merci à tous! 💟


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Sans pluie,

  • Speaker #1

    pas d'arc-en-ciel. Un podcast dédié aux femmes inspirantes qui se sont révélées et ont trouvé leur voie suite à une épreuve. L'arc-en-ciel,

  • Speaker #0

    c'est le bonheur après l'épreuve. Bonheur que l'on apprécie justement davantage grâce aux obstacles rencontrés sur son chemin.

  • Speaker #1

    Je suis Sarah Pebro,

  • Speaker #0

    comédienne,

  • Speaker #1

    humoriste et auteure. J'ai eu un cancer du sein à 30 ans. J'en ai fait un spectacle. qui s'appelle K,

  • Speaker #0

    surprise, après avoir publié un livre,

  • Speaker #1

    Sarah, 30 ans, mon cancer, même pas peur. Suite à mon cancer, j'ai eu mon plus bel arc-en-ciel,

  • Speaker #0

    un bébé.

  • Speaker #1

    Sans pluie, pas d'arc-en-ciel, un titre inspiré de ma grand-mère adorée,

  • Speaker #0

    Mamé.

  • Speaker #1

    Grâce au récit de mes invités, vous serez, je l'espère, inspirés, reboostés,

  • Speaker #0

    emplis d'espoir.

  • Speaker #1

    Pour ne plus attendre, vous affirmez dans votre voix et donnez tout pour réaliser vos rêves. Ronsard écrivait

  • Speaker #0

    « C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière » .

  • Speaker #1

    L'épreuve est une occasion donnée pour donner une nouvelle direction à sa vie et réaliser ses rêves.

  • Speaker #0

    Sans pluie, pas d'arc-en-ciel.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je reçois Olivia Moore. Olivia est humoriste depuis 15 ans.

  • Speaker #0

    Elle a, comme elle le dit,

  • Speaker #1

    fabriqué trois enfants et en a éduqué cinq, car elle a été mère et belle-mère. Elle joue actuellement en tournée son spectacle « Oui, je sais » après plusieurs dates à l'Européen. Olivia vient nous parler de sa tempête, son TDAH, un trouble déficitaire de l'attention avec et sans hyperactivité, qui a été diagnostiqué il y a peu, à 46 ans. Un diagnostic rassurant, car ce qu'elle vivait portait un nom. mais aussi perturbant, car on ne peut pas y faire grand-chose. Ces trois enfants ont été diagnostiqués depuis, ce qui lui permet aujourd'hui de pouvoir les rassurer et les accompagner sur ce chemin. Un TDAH, nous dit Olivia, c'est un cerveau qui a besoin de discipline et qui n'en a aucune envie. On est performant quand on a envie de faire les choses. Et d'ajouter, si ça nous intéresse, on peut focusser pendant 5 heures et faire ce que quelqu'un ferait en 5 jours. Il n'y a pas d'accompagnement particulier. mais Olivia est en recherche permanente des meilleures façons de faire avec. Première méthode, le dire très vite. J'ai besoin d'être honnête avec les gens, qu'ils n'attendent pas de moi des choses que je ne peux pas donner, comme retenir leur prénom du premier coup. Et c'est pas faute de se concentrer. Parfois, mon cerveau est comme une ardoise magique, nous dit-elle. Son arc-en-ciel, c'est le chemin de la vulnérabilité et des relations authentiques. Elle est obligée de faire son coming-out mental, ce qui favorise un rapport authentique avec les individus et aide à faire le tri pour des gens qui ne pourraient pas accueillir. Même si elle ajoute que la plupart des gens sont bienveillants. Donc c'est aussi un cadeau. Son conseil à quelqu'un dans la tempête ? La patience. Parfois c'est dur. Parfois on se dit c'est dur, ça ne va jamais se terminer. Mais si, ça se termine un jour. J'ai vraiment traversé beaucoup de crises dans ma vie. Ça s'est toujours terminé à un moment et d'une certaine façon. À un moment, quelque chose va changer, va bouger. Olivia Moore, faire de son cœur une île apeuplée.

  • Speaker #0

    Bonjour Olivia.

  • Speaker #2

    Salut Sarah.

  • Speaker #0

    Alors est-ce que pour commencer, je peux te demander de te présenter ?

  • Speaker #2

    Oh mon Dieu ! Oui. Ça dépend sous quelle langue je me présente. Tu veux quoi ? Tu veux mon métier ?

  • Speaker #0

    Oui, par exemple, pour les personnes qui ne te connaîtraient pas ou qui voudraient en savoir plus.

  • Speaker #2

    Je suis Olivia Moore, je suis humoriste depuis 14-15 ans maintenant, quelque chose comme ça. Par ailleurs, je me suis beaucoup reproduite. J'ai fabriqué trois enfants et j'en ai en tout éduqué cinq, puisque mère est belle-mère. Je pratique un humour plutôt introspectif. Mon spectacle actuel parle de la vulnérabilité. Donc... Je ne dirais pas que je suis le sujet qui m'intéresse le plus, mais je trouve que ce qui m'arrive, c'est des sujets intéressants à traiter. Puis parfois, je me dis que ça peut être utile à d'autres. Donc, on est sur tout ce qui est comique et égocentrique, finalement.

  • Speaker #0

    Ok. Et tu es à l'affiche en ce moment ?

  • Speaker #2

    Je viens de terminer plusieurs dates à l'Européen, à Paris, et j'attends de voir si je reprends à Paris à la rentrée ou pas.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #2

    Et je suis en tournée. Ah oui. Et je suis un peu en tournée aussi. Oui, je suis en tournée aussi.

  • Speaker #0

    Complètement. Alors avant qu'on parle de Ta Tempête, est-ce qu'on peut retourner un petit peu en arrière pour ton enfance ? Est-ce que tu peux nous dire, partager avec nous, si tu te rappelles, à quoi tu jouais quand tu étais enfant ?

  • Speaker #2

    Non, je ne me rappelle pas du tout à quoi je jouais. Je pense que je jouais peu... Si, je me souviens que j'avais un arbre magique. C'était mon grand truc. C'est vraiment une grosse passion pour cet arbre magique. Et j'ai un souvenir de maternelle où on nous a fait planter des tulipes et je trouvais que c'était un moment extraordinaire. Alors que vraiment, tout ce qui est jardinage chez moi, aujourd'hui, c'est catastrophique. Bon, je n'ai pas de jardin, ça tombe bien, mais...

  • Speaker #0

    J'allais dire, parfois, il y a un lien entre l'arc-en-ciel et l'enfance, pas forcément.

  • Speaker #2

    Pas forcément, je ne sais pas. En tout cas, j'aimais beaucoup l'arbre magique et je pense que j'aimais beaucoup le concept de vivre dans un arbre un peu en dehors du monde.

  • Speaker #0

    Oui, un petit Robinson, une petite Robinson.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    On aime bien les dés. Et est-ce que tu avais des rêves, enfant ? Est-ce que tu rêvais de quelque chose pour plus tard ?

  • Speaker #2

    Je pense que je rêvais de voyage, beaucoup. Je rêvais beaucoup de voyage parce que... Je me souviens que j'aimais les chansons qui parlaient de voyage, de liberté, tout ça. Genre, j'étais petite quand c'est sorti, mais genre, vieille chanson, genre, Il est libre, Max. Il y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler. Voilà, je ne sais pas, j'avais ça en tête. Alors qu'en fait, cette chanson parle d'un mec super toxique. Mais bon, et...

  • Speaker #0

    On a mis du temps à comprendre les paroles de cette chanson.

  • Speaker #2

    On a mis du temps, voilà. Il y avait Paul Naref aussi, genre... qui disait « Je te donnerai tous les oiseaux, tous les bateaux, tous les soleils, petite fille de ma rue » . Alors bon, là aussi, tu te dis « Tiens, ce n'est pas un peu problématique ces paroles-là » . Mais moi, ce que j'ai entendu surtout, c'est le côté bateau, partir, tout ça. J'aimais bien aussi, dans Émilie Jolie, il y avait la chanson où elle disait qu'elle voulait partir. Tu sais, « Je voudrais voler avec vous dans le ciel, sur vos ailes, et je voudrais vivre avec vous ma vie » . Et ça, ça m'a jamais marquée. Ça m'avait marquée. Je pense que j'ai toujours eu des rêves de voyage et d'évasion.

  • Speaker #0

    Alors, tu vois, il y a peut-être plus un lien avec l'arc. En tout cas, la suite.

  • Speaker #2

    C'est possible, c'est possible.

  • Speaker #0

    Ça va, la théorie tient sur l'enfance un peu. Et on va passer à ta tempête. Qu'est-ce que tu souhaites partager avec nous de ta tempête ? Quelle est-elle et qu'est-ce que tu souhaites partager avec nous ?

  • Speaker #2

    À vrai dire, ma vie est un carreau permanent. Parce que j'ai un trouble déficitaire de l'attention, qui est très prononcé. Avec et sans hyperactivité, ce qui est vraiment complètement formidable, puisque j'ai une hyperactivité mentale et une hypoactivité physique. Ce qui revient à faire, j'ai tellement d'idées pour sauver le monde, c'est tellement génial, je vais pouvoir aider toute l'humanité. Qu'est-ce qu'on aime bien dans ce canapé ? Ça, c'est moi. Donc, j'ai une espèce de chaos mental permanent. Et de ce fait, j'ai effectivement des... J'ai jamais la sensation d'être complètement tranquille. Alors après, en tempête, dans ma vie, j'en ai vraiment une collection qui va du stress post-traumatique au burn-out, en passant par un divorce. En fait, j'ai une grosse expérience des tempêtes. Et je trouve que le scénariste de ma vie est très, très en forme. Donc, en choisissant une en particulier, c'est difficile pour moi, j'avoue. Parce que c'est une collection que j'ai. Deux périodes, deux crises, deux choses qui me sont tombées dessus, c'est pas de chance. Peut-être deux choses que j'ai provoquées moi aussi, pas forcément exprès.

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'on peut pas forcément exprès.

  • Speaker #2

    Si tu en veux une précise, on peut en prendre une, mais sinon on peut en parler en général.

  • Speaker #0

    Et bien,

  • Speaker #2

    je ne sais pas, qu'est-ce que tu n'as pas encore eu comme sujet ?

  • Speaker #0

    Après, ton diagnostic aussi.

  • Speaker #2

    Le diagnostic du TDAH ? Si tu veux en parler d'autre,

  • Speaker #0

    mais on n'a pas eu. Je trouve que c'est intéressant parce que je trouve qu'on ne parle pas encore assez de ces sujets et que c'est important d'en parler. Et puis, je pense que du coup, les gens ont une idée très vague. Oui,

  • Speaker #2

    ça marche. Je les comprends, parce que moi, avant ça, vraiment, je voyais passer des reels sur le sujet et tout et vraiment, je les appelais. Je ne voyais pas en quoi c'était intéressant. C'est-à-dire qu'Instagram a su que j'avais un TDAH avant moi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Ce qui est quand même un tout petit peu agaçant.

  • Speaker #0

    C'est pas faux. Et comment ça s'est passé pour toi, du coup ?

  • Speaker #2

    Je l'ai appris grâce à mes spectateurs et spectatrices de vidéos sur les réseaux. Parce qu'en fait, j'ai fait une vidéo qui portait sur l'introversion. Et puis, quelques temps après, j'ai fait une vidéo qui portait sur l'hypersensibilité.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, j'ai plein de gens, mais vraiment plein de gens qui m'ont écrit pour me dire... Ah, mais est-ce que vous êtes sûre que vous n'avez pas un trouble du spectre autistique ? Ah, super ! Et donc, j'en parle à ma psychothérapeute. Et je lui dis, ben voilà, les gens me disent ça, qu'est-ce que tu en penses ? Et elle me dit, alors, le TSA, c'est possible, mais moi, en priorité, je pencherais pour un TDAH. Et je dis, de quoi s'agit-il ? Un trouble de l'attention ? Donc, on commence à l'évoquer. Et donc, c'est elle qui m'a recommandé, en fait, de trouver une psychiatre pour avoir un diagnostic. Et effectivement, j'ai mis du temps à trouver une praticienne. Je l'ai eue par une autre amie humoriste qui, elle aussi, a un TDAH. Et voilà, le diagnostic a été entamé comme ça. C'était à la fois rassérénant, et j'en parle dans mon spectacle, rassurant en fait. De dire, ah ok, donc en fait, ce que je vis porte un nom. En même temps, ça m'a beaucoup perturbée. Je ne pensais pas que ça me perturberait à ce point-là. Parce que j'ai réalisé que je ne pourrais pas y faire grand-chose. C'est-à-dire que vraiment, il fallait que je fasse avec. C'est comme tout à coup, tu n'étais pas consciente, mais il te manquait un pied. où tu as les pieds palmés depuis le début. Et c'est ni bien ni mal, c'est juste un état de fait.

  • Speaker #0

    C'est juste qu'en effet, c'est un état qui reste. Oui,

  • Speaker #2

    en fait, c'est de fait un état de vulnérabilité par rapport à la société dans laquelle on vit. C'est-à-dire qu'on est dans une société qui va vite, mais qui a tout un tas d'exigences qu'on ne peut pas satisfaire quand on a un TDAH. Première exigence de la société actuelle, c'est la discipline. Assez paradoxalement, mais c'est vrai. Tu vois, tu demandes aux gens qui sont salariés, tu leur demandes d'arriver à l'heure au bureau, tu leur demandes d'effectuer un certain nombre de tâches sans trop se poser de questions, d'être capable d'être uniquement dans l'exécution sans remettre tout en cause du début à la fin, etc.

  • Speaker #0

    Faire vraiment donner son avis.

  • Speaker #2

    Voilà. Et moi, clairement, je ne suis pas équipée pour. C'est-à-dire que moi, déjà, être régulière dans mon emploi du temps, c'est pratiquement impossible. Je n'ai pas deux jours qui se ressemblent. Et puis, faire les choses sans me poser de questions, ce n'est pas non plus dans mes compétences. Mais parce que cérébralement, je ne suis pas câblée comme ça. Et il y a par ailleurs ce truc un peu agaçant que j'ai découvert par la suite, qui est qu'il y a certes de la sensibilisation sur la santé mentale, mais il y a encore beaucoup de gens que ça amuse ou qui ont la paresse de dire « Ah ouais, le TDAH, c'est encore une mode, c'est pour les gens qui ne font pas d'efforts. » Oui,

  • Speaker #0

    c'est fatigant ça de plaquer des clauses.

  • Speaker #2

    Il me manquait un petit bien, tu me dirais aussi que je ne fais pas d'efforts. Qu'est-ce que tu racontes ?

  • Speaker #0

    C'est ce que je trouve dur, c'est que ce qui n'est pas connu, on plaque quelque chose dessus et puis on le dénigre. Parce que, en fait, pour moi aussi, c'est parce que c'est vrai que c'est des sujets sur lesquels j'ai pu intervenir et de tourner en entreprise avec d'autres comédiens, mais c'est surtout ce qui sont les handicaps invisibles.

  • Speaker #2

    Absolument. En fait,

  • Speaker #0

    ça ne te voit pas. Tu n'es pas en fait un peu roulant et en même temps, c'est plus 80% des situations de handicap. Ce sont des situations de handicap invisibles. Mais comme ça ne se voit pas, tu n'as pas de problème. en effet, soit c'est de ta faute, soit... Oui,

  • Speaker #2

    et puis ça arrange... Et je comprends comment le modèle économique s'est développé, mais c'est de standardiser le salariat. Le problème, c'est qu'en fait, ça n'est pas si standardisable que ça. Et que si on rassemble tous les troubles du neurodéveloppement, on va se rendre compte qu'il y a peu de gens qui ne sont pas affectés par un ou un autre trouble du neurodéveloppement. On est vraiment très nombreux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Tu as une idée d'ailleurs ? D'ailleurs, est-ce qu'ils ont donné des chiffres ?

  • Speaker #2

    Pour le PDH, il commence à y avoir des chiffres. D'accord. Le dépistage, là, s'est beaucoup accéléré parce qu'on détectait beaucoup le TDAH chez les garçons et chez les hommes. D'accord. Parce qu'ils se manifestaient beaucoup plus socialement. Parce que notamment l'hyperactivité physique se manifestait plus socialement chez les garçons. Notamment parce que les filles sont socialisées à ne pas se manifester physiquement.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc là, il y a beaucoup de diagnostics, beaucoup de diagnostics adultes. On parle de grosso modo 5% de la population. Mais en réalité, c'est probablement plus.

  • Speaker #0

    C'est plus, oui, c'est ça.

  • Speaker #2

    Probablement plus, voilà. Et donc il y a beaucoup d'études qui sont en cours actuellement, parce qu'on se rend compte que c'est beaucoup, à tel point que même ce qu'on appelle trouble du neurodéveloppement, en fait, c'est une vision politique de la chose. C'est-à-dire qu'en réalité, ça tendrait à dire qu'il y a des gens qui sont troublés et des gens qui ne sont pas troublés, alors qu'on est aussi en train de se dire, et c'est le cas par rapport au trouble du spectre autistique par exemple, que c'est juste un fonctionnement différent. C'est un fonctionnement qui n'est peut-être pas majoritaire, mais c'est un fonctionnement différent. et c'est donc... C'est en ça que même la question du handicap invisible, en fait, tout ça, c'est une vision politique de la chose qui est destinée à dire qu'il y a une population qu'on considère comme standard et une population qu'on considère comme pas standard. Mais en réalité, si ça se trouve, la neurodiversité est telle que les groupes ne sont peut-être pas aussi bien définis que ça.

  • Speaker #0

    Oui, et puis je pense que si on pouvait avoir... Chaque personne en consultation est posée un diagnostic, il y aurait beaucoup plus.

  • Speaker #2

    Si plus de gens allaient en psychothérapie et étaient suivis pour leur santé mentale, il y aurait plus de diagnostics.

  • Speaker #0

    Oui, et puis de se dire aussi qu'à priori, il y a une personne sur deux qui est concernée en tout cas par une situation de handicap dans sa vie. Donc, j'ai envie de dire, on est un peu tous concernés. Et en fait, c'est aussi de se dire, enfin de normaliser, si je puis dire, je n'aime même pas le terme de normaliser, mais je veux juste dire ce qui paraît anormal pour d'autres personnes, normaliser. parce qu'en fait... C'est juste une différence. Tout comme il y en a qui sont très ordonnés, d'autres pas. Il y en a qui sont du matin, d'autres plutôt du soir. Je ne sais pas, il y en a qui adorent travailler avec les gens. Il y en a qui préfèrent le télétravail. On est tous différents et heureusement, c'est la richesse. Et quand tout à coup, on voit cette situation, entre guillemets, de handicap, qui est juste une situation qui est différenciante. On est juste différents les uns des autres tous. Là, tout à coup, chacun s'amènerait, je pense, plus de tolérance. Et ça serait plus riche pour chacun, en fait, de voir.

  • Speaker #2

    Oui, probablement.

  • Speaker #0

    Juste qu'on est différents, c'est normal, en fait.

  • Speaker #2

    Probablement. Après, il y a des gens que ça ne rassure pas du tout et qui préfèrent avoir une existence qualifiée de standard. Pas sortir des cases, mais je pense que malheureusement, le vivant n'est pas comme ça.

  • Speaker #0

    Non, pas du tout.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas des plantes normales et des plantes pas normales. Il n'y a pas des animaux normaux et des animaux pas normaux. Ce n'est pas ça le point. Non.

  • Speaker #0

    Et puis, ce n'est pas ça l'intérêt non plus. Et pour des personnes, pour le coup, à contrario, qui se demanderaient peut-être si elles ont besoin de consulter, peut-être qu'elles se demandent si elles l'ont ou pas. Est-ce que toi, il y a des conseils que tu pourrais donner sur des choses ? Donc, toi, c'est grâce aux vidéos qu'on t'a...

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'on m'a fait un recours.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas s'il y a certaines choses où on peut...

  • Speaker #2

    Ce qui peut aider probablement, c'est effectivement de confronter son ressenti au monde extérieur. Par exemple, dire quand on me raconte quelque chose, assez rapidement, mon attention s'évade. Au bout de même parfois 15 secondes, mon attention s'évade, je ne suis plus là. Je ne sais même pas trop où je suis, mais je suis ailleurs et j'arrive éventuellement à raccrocher les wagons ou même pas du tout. Je pense qu'il faut être, pour avoir une bonne connaissance de soi, c'est important d'abord de bien s'observer, d'essayer d'être lucide sur ce qui se passe en nous. Et ensuite, une fois qu'on s'est bien observé, arriver à se dire la vérité, pas trop se mentir, et donc aussi arriver à dire sa vulnérabilité, dire sa vérité, et donc sa vulnérabilité à son entourage. Alors, à des gens de confiance, pas à n'importe qui, évidemment, mais partager sa vulnérabilité, déjà, en général, mais un peu de lubrifiant dans les relations, et surtout, peut aider, effectivement, à se diagnostiquer. Parce que, quand j'ai fait des vidéos sur l'hypersensibilité, par exemple, ou sur l'introversion, c'était aussi une façon de partager ma propre vulnérabilité avec le monde extérieur. Et c'est le partage de cette vulnérabilité qui m'a amené des retours. Retours qui, finalement, m'ont été très utiles.

  • Speaker #0

    Oui. Comme quoi, finalement, quand on s'ouvre aux autres, comme tu dis...

  • Speaker #2

    Ça met du lubricant, en fait. Le partage est une grande force. C'est bien pour ça que les humains se sont mis à vivre en société. On l'a un petit peu oublié, mais on ne s'est pas juste mis à vivre en société pour faire des économies d'échelle sur le prix de l'électricité. On s'est mis à vivre en société parce que le partage était ce qui nous conservait en vie. Pas seulement au bas de l'échelle, c'est-à-dire pas juste en vie pour exister, mais aussi en vie au sens vivant et évolutif ou évolutive en tant qu'être humain.

  • Speaker #0

    Et toi, qu'est-ce que ça a changé ? Tu as eu l'impression que tu as eu un temps d'acceptation qui a été un peu long ? Enfin, tu vois comment ça s'est passé ?

  • Speaker #2

    Encore dans ce temps d'acceptation. J'ai vraiment des... Oui, et encore, je ne sais pas si j'accepterais totalement. Je ne pense pas qu'il y ait un jour où il n'y aura zéro frustration. La seule chose que je peux faire, c'est essayer d'être douce avec moi-même en arrêtant de me dire « Oh là là, qu'est-ce que t'es conne, t'as encore oublié ce rendez-vous ? » Et voilà, arrêter de m'insulter moi-même parce que je ne le ferai pas avec quelqu'un d'autre. Mes trois enfants ont un TDAH et je ne les insulte pas parce qu'ils font des conneries. J'ai une preuve de douceur et de compréhension. Donc, voilà, le plus dur, c'est de... pour moi en tout cas, que ma frustration ne devienne pas quelque chose qui me plombe. D'arriver à passer à autre chose très vite. Je peux effectivement arriver à la fin de la journée et à la fin de la journée me rappeler de ce truc hyper important que je voulais faire, que pourtant j'ai noté, écrit, etc. Puis bon, mon cerveau est parti ailleurs. Et donc, je vais blâmer le trouble. Mais je vais éviter de me blâmer moi. Et puis oui, parfois je vais me sentir en colère et frustrée. J'en ai ras le cul d'avoir ça. Ce qui ne va pas changer grand-chose. Donc, je vais extérioriser ma colère, mais peut-être pas sur moi en tant qu'être humain. Oui. Parce que moi, en tant qu'être humain, je fais ce que je peux, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, complètement, oui. Après, ça doit faire du bien d'extérioriser aussi, parce que je pense qu'il y a une frustration. C'est vrai que parfois, dans ce podcast, on a des tempêtes où tu as la tempête et après, elle s'arrête. Enfin, si je puis dire, même si tu peux avoir des suivis. Là, c'est des tempêtes. On avait eu aussi Anna Valder qui était venue parler de son diabète. de type 2 et c'est vrai qu'on en parlait, c'est en continu. Donc elle avait elle aussi, par moments, des problèmes que ce soit. Et en fait, d'apprendre à faire avec, comme tu dis, prend du temps. Et je pense que c'est normal et que c'est être une vie de faire avec.

  • Speaker #2

    Oui, c'est une vie, clairement. Je pense que c'est une vraie... Là, je digère petit à petit ce que ça raconte de moi avant. Moi, j'ai eu mon diagnostic à 46 ans. Ça veut dire quand même que ça fait... Admettons que l'âge conscient, c'est à partir de 6 ans, 7 ans. Ça fait... 40 ans que je confonds mes symptômes et ma personnalité. C'est quand même vertigineux. J'ai donc passé en revue tout mon passé professionnel. Je me suis rendu compte que, bah oui, j'ai fait un burn-out pour des raisons tout à fait valables, mais aussi en grande partie à cause du TDAH. Parce qu'un TDAH non diagnostiqué, déjà diagnostiqué, ça rend sujet au burn-out, mais encore plus quand il est non diagnostiqué. Donc, vraiment, toutes les grandes orientations de ma vie sont liées à ça. Donc, c'est comme... Moi, j'ai dû faire un vrai travail d'acceptation. Je ne suis pas sûre qu'il soit complet aujourd'hui et peut-être qu'il ne le sera jamais. Puisque c'est par définition quelque chose que je n'ai pas choisi, qui est plus ou moins biologique, plus ou moins héréditaire. Les causes ne sont pas entièrement certaines. Et par ailleurs, j'ai des comorbidités comme par exemple un stress post-traumatique qui est très marqué aussi. Donc en plus, faire la part des choses entre le TDAH et le stress post-traumatique est une énigme en soi. donc ouais c'est un... Voilà, je dois faire avec tous les jours.

  • Speaker #0

    Et tu te fais accompagner du coup ? Tu disais tout à l'heure que tu avais vu une psychothérapeute à un moment. Est-ce que c'est quelqu'un que tu vois par moment ou qui te suit pour ton besoin peut-être ?

  • Speaker #2

    Je n'ai pas d'accompagnement précis pour le TDAH. J'ai été en psychothérapie très longtemps parce que j'avais vraiment beaucoup de choses qui ne me permettaient pas de tenir debout dans ma vie. Donc il était vraiment nécessaire de... Moi, j'ai vécu une forme de rééducation psychologique et dont je suis ravie. Aujourd'hui, je n'ai pas un accompagnement spécifique, mais je suis quand même sans arrêt en recherche de méthode pour ne pas être seule avec ça. Alors, je dirais que ma première méthode, c'est de le dire très vite. On va dire que le positif là-dedans, c'est que ça m'oblige à assumer ma vulnérabilité très vite vis-à-vis de nouveaux interlocuteurs ou de nouvelles interlocutrices. Je fais mon coming out mental hyper rapidement parce que je ne me vois pas faire autrement. Je n'ai pas envie de composer, je n'ai pas envie de mentir. Maintenant que je suis au courant, ça me semble même honnête de le dire aux gens. qui n'attendent pas de moi des choses que je ne peux pas leur donner, comme retenir leur prénom du premier coup. Complètement désolée. Et pourtant, je vous jure, ce n'est pas faute de se concentrer. Mais parfois, mon cerveau est comme une ardoise magique. Donc, je leur dis. Je vous préviens, j'ai une ardoise magique à la place du cerveau. Il y a des choses que vous allez me dire. Et il est possible que je vous repose la même question. Et je me souviendrai que je vous ai déjà posé la question. Mais en revanche, la réponse n'est plus là. Elle n'est pas imprimée. Donc, voilà. Moi, ça me semble de la politesse. Mais très clairement, c'est aussi afficher et assumer ma vulnérabilité devant les autres. Complètement. le vivre parce qu'on ne croise pas dans sa vie que des gens en face de qui on se sent en sécurité.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire, c'est ça aussi parce que comme tu disais tout à l'heure, les gens avec lesquels on peut partager, qu'on se dit peut-être est-ce qu'on a un trouble ou autre, etc. Il faut le faire, comme tu disais, avec des gens où on sait que ça va être bien reçu. Et là, en fait, en plus, dans ta carrière, avec toutes les personnes que tu dois rencontrer dans le côté pro. C'est vrai que du coup, c'est ouvrir face à des personnes où tu ne sais pas toujours. Après, je me dis, peut-être que quand même, ça favorise un rapport. C'est peut-être bête de dire ça, mais voilà, c'est ça.

  • Speaker #2

    Alors, ça dépend qui. Le point positif, encore une fois, c'est que ça m'oblige à fréquenter plutôt des gens sains. Ce qui était quand même aussi plutôt ma tendance. C'est-à-dire que moi, si je détecte que quelqu'un n'est pas très sain, que je sens qu'on ne va pas se comprendre, que ça ne va pas accrocher. Et ce n'est même pas un truc de cette personne n'est pas bien. ça ne va pas coller avec moi c'est pas forcément la valeur de la personne en face qui est en cause, il y a des gens très très bien mais avec qui ça ne va pas coller mais je dirais que si par hasard, puisque la vraie zone de risque elle est d'avoir quelqu'un qui effectivement n'est pas capable de recevoir ça et qui va se mettre à dire des trucs idiots ou basiques ça m'a appris à développer enfin j'avais déjà un peu de répartie mais ça m'a appris à développer certaines réparties ou même à savoir glisser dessus. Voilà. Il y a quelqu'un qui m'avait donné une indication sur quelque chose. Je n'ai pas envie que cette personne ne me reconnaisse. Et puis, j'ai dit, je suis désolée, je ne m'en souviens pas. Ah bon ? Mais pourtant, tu es humoriste et tu retiens des tonnes de pages de texte et ça, tu n'es pas capable de retenir. Et en fait, ce n'est pas une mauvaise personne. C'est juste quelqu'un qui n'est pas très mûr émotionnellement. C'est quelqu'un qui n'est pas relationnel, en fait. C'est quelqu'un qui est centré sur lui. et sur ce qu'il a à dire et comment il veut s'affirmer. Et donc, il n'est pas dans un lien empathique. Et donc, une personne qui n'est pas dans un lien, dans une connexion qui est réelle, malheureusement, elle ne peut pas saisir la confidence d'une vulnérabilité pour ce qu'elle est. À savoir, une confidence est quelque chose de précieux. En fait, quelqu'un qui va être dans une espèce de ping-pong relationnel, il y a plein de gens comme ça. Donc, en général, moi, je les évite. Et si je ne peux pas les éviter, je fais avec. Et par exemple, ça m'a appris un truc. que je faisais beaucoup et maintenant j'ai appris à arrêter de me justifier. Je me justifiais beaucoup avant et je me justifie moins, nettement moins. Donc là, j'ai répondu, ah bah oui, c'est dommage, mais c'est comme ça. Et je ne me suis pas justifiée, en fait, parce que j'ai estimé que j'ai déjà un TDAH, je ne veux pas faire éduquer tout le monde.

  • Speaker #1

    Ah bah non,

  • Speaker #0

    tu ne peux pas.

  • Speaker #2

    Surtout si je ne sens pas...

  • Speaker #0

    Oui, sinon pas réceptif, c'est pas... Autant comme tu dis, je trouve ça super et bravo d'en parler, parce que tu dois aider plein de personnes à se sentir moins seule. surtout face aux réactions des autres, parfois.

  • Speaker #2

    C'est comme quand je dis que je prends des antidépresseurs au milieu d'un dîner. Ça aussi, je le dis, parce que j'en parle aussi dans mon spectacle. Et l'expérience est hyper drôle. Il faut le tenter. Si vous prenez des antidépresseurs, vous vous dînez avec des gens, dites-le vers la fin du dîner et vous allez vous apercevoir que, franchement, au moins les deux tiers de la table, surtout si vous vivez à Paris, en prennent ou en ont déjà pris. C'est impressionnant. Et je finis par le dire. La dernière fois que j'ai fait ça, c'était dans un festival de... de dessin d'humour politique. Et vraiment, c'était frappant. J'étais pratiquement la seule femme et plein d'hommes autour de la table. Et là, c'était carrément les trois quarts de la table avaient pris ou prenaient des antidépresseurs. C'est aussi un exercice que moi, j'aime bien. Je ne le fais pas par défi. Je le fais vraiment en toute simplicité pour dire là où j'en suis dans ma vie. Et ça vient dans le fil de la conversation. Ce n'est pas non plus quelque chose que je prépare, mais j'aime beaucoup effectivement ce à quoi ça donne lieu, c'est-à-dire un échange réel.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis que toi, en affichant, comme tu le dis, ta vulnérabilité, en fait, chacun peut s'ouvrir. Et quel que soit ce qu'il traverse, quel que soit, par exemple, pour les antidépresseurs, la raison pour laquelle il en prend, tout à coup, en effet, tu es dans du vrai. Tu n'es pas dans de la discussion de dîner un peu mondain qui ne nous apporte pas grand-chose. Ce n'est pas très intéressant et enrichissant. Ça apporte de la distraction. Oui, oui,

  • Speaker #2

    du divertissement.

  • Speaker #0

    C'est bien pour changer les idées.

  • Speaker #2

    Mais la vie n'est pas faite que de ça.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça. Et avec tes enfants, comment ça s'est passé ? C'est toi qui as été diagnostiquée ?

  • Speaker #2

    C'est moi qui ai été diagnostiquée. Et donc, en repérant, en ayant les idées beaucoup plus claires sur ce qui était caractéristique du TDAH chez moi, j'ai observé mes enfants et je me suis dit « Oh mon Dieu ! » Et donc, je me suis rendu compte qu'effectivement, tout le monde était concerné. Donc, les trois ont été diagnostiqués. Chacun trouve son équilibre ou pas avec ça. En revanche, le fait de moi avoir été diagnostiqué et d'avoir des souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse et de ce que ça a pu générer chez moi, fait qu'aujourd'hui, je peux les rassurer. Par exemple, le fait que quand on est TDAH, un, ça ne se voit pas, et deux, les gens, en fait... Même pensent qu'on fait exprès. C'est-à-dire que moi, j'ai été harcelée à l'école pendant trois ans. Et un des facteurs de harcèlement, c'était « Ah, de toute façon, toi, tu ne fais jamais tes exercices. Toi, tu travailles mal. Toi, tu machins, etc. » Et en fait, « Et toi, tu fais les trucs au talent. » Donc, ça suscitait une espèce de jalousie. Parce qu'il se trouve que oui, j'avais un cerveau qui me permettait de compenser. Il y avait une compensation intellectuelle. Et j'ai notamment une de mes filles... Enfin non, même mes... Non, mes trois enfants ont vécu ça. Mes trois enfants ont vécu ce Ausha. Et moi, avant d'être diagnostiquée et de lire des choses là-dessus, je ne savais pas que c'était lié au TDAH et que c'était un motif très fréquent de harcèlement. Cette sensation que l'enfant ou l'adolescent ne fait pas d'efforts, parfois réussit sans effort et quand il ne réussit pas, c'est que de toute façon, il s'en fout, il est négligent, négligente, ne fait rien, etc. et ça, ça m'a permis de rassurer en fait. À chaque fois qu'un de mes enfants m'a parlé de ça, j'ai dit, alors, j'entends et le côté, oui, machine, elle est nulle, et n'y a rien, c'est très dur. Vraiment, c'est très dur à vivre. On se sent nulle et les autres viennent vous le confirmer. Donc, c'est vraiment quelque chose de très douloureux.

  • Speaker #0

    Et en plus, c'est un moment où la validation des autres...

  • Speaker #2

    Et on représente 100% du vécu, clairement. Et bon, ça m'a permis au moins d'accompagner un peu mes enfants sur ce chemin-là en disant alors, oui, les gens te perçoivent comme ça et ta nullité, entre guillemets, n'est pas même si toi t'as le sentiment d'être nul et que les autres le disent aussi. Ça n'est pas la réalité. Ce qui se passe, en revanche, c'est que ce sont les conséquences d'un handicap qui est invisible. Et ce handicap, il a ça et ça et ça comme conséquences. Et donc, tu ne vas pas pouvoir jongler avec la perception des autres. En revanche, je peux déjà avertir tes enseignants, il peut y avoir un protocole qui est mis en place, etc. Mais ça me permet d'être une meilleure accompagnante.

  • Speaker #0

    C'est génial pour eux. J'espère,

  • Speaker #2

    ça ne leur épargne pas les épreuves du jugement.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr, mais je me dis que d'être armée déjà, de savoir ce que c'est, de savoir que tu l'as aussi. Moi,

  • Speaker #2

    j'aurais préféré savoir ce que j'avais, j'aurais préféré qu'on me réconforte.

  • Speaker #0

    Je me dis que ça leur fait gagner du temps aussi. Tu vois, ça va leur éviter d'autres épreuves. Enfin, tu vois, toutes les épreuves par lesquelles tu as dû passer, ça va leur...

  • Speaker #2

    Moi, je trouve que de toute façon, c'est notre rôle de parents, je trouve, d'asseoir nos enfants sur nos épaules. C'est une belle image. C'est leur permettre qu'ils voient le monde. en étant nourris un petit peu de notre expérience. Un petit peu, parce qu'après, on ne peut pas tout leur... Je rêverais de les truffer avec toutes mes expériences, et qu'ils aient déjà accru à 49 ans. Mais bon, ce n'est pas le cas. Mais s'ils peuvent en avoir un petit peu, s'ils peuvent partir déjà, et voilà, je trouve que la mission, c'est ça, c'est qu'ils soient assis sur nos épaules.

  • Speaker #0

    Comme ça, le jour où on disparaît, ils peuvent se tenir debout et ils sont déjà très solides.

  • Speaker #1

    Oui, ça me paraît une très belle image.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu dirais que tu as un arc-en-ciel qui est lié à cette tempête-là ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que ce que ça a généré vraiment, c'est un chemin sur lequel j'étais engagée, mais effectivement, ça m'oblige à le booster, c'est le chemin de la vulnérabilité des relations authentiques. C'est-à-dire que... Comme j'ai une vulnérabilité qui est vraiment existante, qui a des vraies conséquences quotidiennes sur ma vie, et que je suis donc obligée de faire ce coming out, ça m'oblige à être dans un rapport quand même plutôt authentique avec les individus. Ça m'aide à faire le tri aussi. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui peuvent accueillir, il y a des gens qui ne peuvent pas accueillir. Mais la plupart des gens accueillent. La plupart des gens sont bienveillants, donc c'est aussi un cadeau. Ça m'a vraiment... Je te dis que c'était déjà le chemin, mais ça oblige encore plus. Comme c'est une difficulté qui est quotidienne, ça m'oblige à pratiquer tous les jours. Ça m'a obligée à travailler encore plus fort sur comment je me suis construite narcissiquement. Ce que je veux dire par là, c'est que j'ai eu l'impression, peut-être comme d'autres, que j'ai passé une partie de ma vie à essayer de construire une image présentable, socialement parlant, ce qui n'a donc pas été facile avec un TDAH, je répète. Et maintenant, en fait, j'ai besoin de... comment dire... d'être sûr que cette image, elle correspond à la réalité. C'est-à-dire que parfois, on se construit un peu ce qu'on appelle un faux self, c'est-à-dire qu'on se donne l'allure de celle qui va toujours bien, tu vois. Celle qui est toujours super dynamique, qui raconte pas ses problèmes, qui avance, qui est un rouleau compresseur, etc. Et là, de fait, compte tenu de ce handicap... Déjà la position en vieillissant, elle est de moins en moins tenable parce qu'on fatigue aussi, parce qu'on a moins envie de paratiner. J'en parle dans mon spectacle en disant non, c'est pas la maturité émotionnelle, c'est la flemme. Moi maintenant, j'ai même la flemme d'être de mauvaise foi, c'est vous dire. Et c'est vrai, j'ai la flemme d'être de mauvaise foi. Si tu me rapproches un truc et que c'est réel, je vais faire... Hein ? Ouais, non, t'as raison. C'est-à-dire que maintenant, je n'ai même plus l'énergie mentale de paratiner, d'essayer de trouver un truc, même quand j'ai très honte. c'est-à-dire que en fait je préfère dire ouais en fait j'ai honte voilà Alors du coup je suis une très mauvaise personne à qui demander conseil Parce que ça fait deux fois qu'on me demande conseil Genre on m'a prêté tel fringue et j'ai fait un trou dedans Ou j'ai fait une tâche, est-ce que tu crois que je le dis à la personne Et moi je suis là, ce serait moi, moi je vous le dirais Parce que oui certes j'aurais honte A ta place mais ça me complique moins la vie De le dire Et ça le TDAH Le TDAH a joué un rôle D'accélérateur là-dedans Parce que des conneries j'en fais plein Donc voilà Et donc je le dis Oui, oui. Justement, moi-même, j'anime un podcast, alors que c'est quand même un podcast... Enfin, je le sais, je l'ai créé, mais créé quand même. Je le sais qu'il faut que j'imprime les feuilles de conducteur, avec les questions dessus. Une fois sur deux, j'oublie. Alors que c'est mon podcast. Et j'oublie, parce qu'il y a eu plein d'autres trucs qui se sont mis dans ma tête à ce moment-là. Et ce n'est pas une histoire de faire des listes. C'est le syndrome de l'ardoise magique. C'est comme ça. Et donc... Pareil, ça m'oblige à être en vulnérabilité réelle, c'est-à-dire à prévenir les gens à qui je travaille que je peux oublier. Donc, à être hyper reconnaissante quand on m'y fait penser. Et puis, à arriver à demander pardon sans que ce soit trop coûteux émotionnellement pour moi. En étant à la fois sincère, mais sans non plus me dire « t'as une merde, t'as une merde, t'as vraiment une grosse merde » .

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, oui. C'est plus factuel, fin.

  • Speaker #0

    Je dirais que l'art corporel, c'est que ça m'oblige à être un être humain un peu plus relationnel.

  • Speaker #1

    Et que ça t'a peut-être enrichi, de changer comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça m'a enrichi et ça continue.

  • Speaker #1

    Et puis même dans les relations avec les autres, comme tu disais, ça fait des relations tout de suite beaucoup plus vraies.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait des relations plus vraies. J'ai encore du mal à me pardonner d'avoir envie et besoin de me reposer, mais au moins les autres, eux, me pardonnent d'avoir envie et besoin de me reposer, donc c'est déjà ça.

  • Speaker #1

    C'est une bonne étape vers celle où ce sera correctement.

  • Speaker #0

    On va dire que voilà, exactement. On en boucle le rein. Oui, c'est ça. Je suis en chemin.

  • Speaker #1

    C'est déjà bien. en bon chemin je dirais et qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à quelqu'un qui serait dans une tempête et qui n'aurait pas encore trouvé son arc-en-ciel voire

  • Speaker #0

    qui n'aurait pas son phare un conseil à une personne qui traverse une tempête et qui n'a pas encore trouvé ni son phare ni son arc-en-ciel ça tombe bien puisque je viens d'en traverser une patience parfois c'est dur d'être patient. Parfois, on se dit, c'est pas possible. Jamais ça va se terminer. Si ça se termine un jour, j'ai traversé vraiment beaucoup de crises dans ma vie, ça s'est toujours terminé à un moment et d'une certaine façon. En fait, à un moment, quelque chose va changer. À un moment, quelque chose va bouger. Et il faut garder confiance en ça. C'est en ça que je garde confiance. Je sais qu'à un moment, même si la lumière paraît vraiment très très loin au fond du tunnel, en fait, il y en a une même si on ne la voit pas. Ça, ce serait mon premier conseil. Après, j'en ai 10 000 parce que j'ai eu besoin de tellement de ressources.

  • Speaker #1

    Vas-y, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Ok. Quoi d'autre ? Quand je suis au milieu d'une crise, il y a un moment où ça finit par percuter que... j'ai besoin aussi d'avoir de la gratitude. Alors pas dans un premier temps de la gratitude pour la crise, parce que c'est super, moi, sur le moment, c'est vraiment extrêmement pénible. En revanche, par exemple, je ne sais pas, si j'ai des soucis financiers, penser à un moment à me reconcentrer sur ce que j'ai. Et me dire, j'ai ça, j'ai ça. Et ça peut être même des petits trucs, même si on a peu de choses. Ouais, mais j'ai ce super bouquin auquel je tiens énormément. J'ai ça. Je sais que quand ça ne va pas, quand j'ai l'impression d'avoir des tas de difficultés, j'ai oui mais mes enfants sont en bonne santé, parce que c'est un truc qui est hyper important pour moi. Mais si vos enfants ne sont pas en bonne santé, il y a certainement d'autres choses que vous avez dans votre vie et qui sont en fait des motifs de gratitude. Ça, c'est la deuxième chose. Puis la troisième chose, c'est que ça vient d'une citation que j'aime bien, qui est « la seule façon d'accomplir est d'être » , et qui est une citation qui, pour moi, incite à revenir sur soi, sur qui on est, qu'est-ce qu'on aime dans la vie, qu'est-ce qu'on a accompli jusqu'à présent. vers quoi on a envie d'aller, en fait, c'est une espèce de retour sur soi, parce que finalement, cette citation, pour moi, elle dit que tout ce qu'on fait, c'est la conséquence de qui on est. Et que même quand on ne va pas bien, ça ne fait pas de nous des mauvaises personnes, ou des personnes nulles, ou des personnes pas acceptables, ça fait juste de nous des personnes humaines. Tout le monde, mais vraiment tout le monde, a des passages difficiles, voire très difficiles, on ne les voit pas toujours. Et donc, vraiment, la bouée ou le phare... c'est de revenir à soi. Et aussi d'avoir de la gratitude vis-à-vis de soi, je pense.

  • Speaker #1

    Merci pour tous ces bons conseils.

  • Speaker #0

    Mais je t'en prie.

  • Speaker #1

    Je reviens sur quand tu disais de se... C'est vrai de focaliser sur ce qu'on a, ce qui va bien dans sa vie. Parce que c'est vrai que... J'en parlais avec une invitée aussi, où tu sais, quand tu es focalisée sur quelque chose que tu aimerais avoir dans ta vie. Bon, en l'occurrence, pour elle, à l'époque, c'était un enfant. Et je suis trop contente parce que ça y est, il va avoir son deuxième enfant. C'est un beau... à ces mots de Bettina Marie.

  • Speaker #0

    Ah ouais, génial !

  • Speaker #1

    Donc j'étais hyper heureuse parce qu'elle était venue dans le podcast et voilà, elle était dans ce chemin vers ce deuxième enfant. Donc je suis très heureuse. Je touche du bois. Je pense qu'elle doit être dans son dernier mois de grossesse. Mais ça avait beaucoup résonné en moi, ce qu'elle avait dit. C'était un peu ça. C'est-à-dire qu'elle s'était rendue compte qu'on focalise tellement sur ce qu'on voudrait avoir, ce qu'on n'a pas encore, qu'on oublie ce qu'on a. Oui,

  • Speaker #0

    absolument.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'en tout à coup, tu penses dans ces moments-là, particulièrement, comme tu le disais, je te dis, de... De se dire, bah oui, mais j'ai ça. Comme tu dis, mes enfants vont bien, sont en bonne santé ou dans mon boulot. Moi,

  • Speaker #0

    ça peut aller plus qu'à avoir un cahier pour noter ça. C'est génial. J'ai déjà écrit sur un cahier la liste de toutes les personnes super dans ma vie. Et avec ce qu'elles m'apportent. Voilà, la liste des voyages que j'ai eu la chance de faire. Je me souviens très bien à une époque, avec le TDAH. Et puis, j'ai d'autres trucs super. Donc, je traverse des phases de burn-out ou même de dépression. Je me souviens, dans une phase de dépression comme ça, je me sentais vraiment glissée. Je me suis mise à écrire tous les jours trois trucs, mais même ridicules, trois trucs chouettes qui m'étaient arrivés dans la journée. J'avais des jours, même sans y croire, même sans être très enthousiaste, mais de dire, ah oui, c'est vrai, quand j'ai traversé, on m'a laissé traverser au passage piéton et le gars m'a fait un sourire. Et donc, j'ai noté ça. Et c'est vrai que je pense que c'est bêtement cérébral. Ce n'est pas juste psychologique. c'est-à-dire que Bon, les épreuves m'ont appris qu'effectivement, il y a vraiment beaucoup de choses qui dépendent du câblage du cerveau. Et donc, faire ça, recréer des câblages, ce n'est pas juste du wishful thinking. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas juste faire de la pensée magique. Au contraire, c'est très factuel d'ailleurs. Ce n'est pas juste se dire, non mais tout va aller mieux, il y a de la lumière au bord du tunnel. C'est plus acté. Aujourd'hui, ce qui s'est bien passé, et même se lever en ayant mal nulle part, c'est super. Manger un truc qui nous fait plaisir, dans le positif de ma journée, j'ai mangé des chouquettes. Et je trouve que, comme être humain, incarné, manger des chouquettes, c'est super. Je suis contente d'avoir un corps qui me permet de bouffer des chouquettes, au sens où je n'ai pas de problème de digestion, je ne complexe pas sur le sucre. Donc, voilà. Après, personne ne nous a dit que vivre, exister, Ce serait un truc facile et simple.

  • Speaker #1

    Oui, non.

  • Speaker #0

    En revanche, il y a pas mal de gens qui ont dit que le but ultime, c'est quand même la joie.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Donc, l'idée, c'est peut-être de cultiver de la joie, quelles que soient les circonstances, même quand les circonstances sont très, très dures. Et je dis ça avec vraiment toute la compassion dont je suis possible, parce que des choses très dures, j'en ai traversé, j'en traverse encore. Mais l'idée est quand même probablement d'essayer de rechercher la joie.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup ton idée de carnet de gratitude. J'avais déjà vu en plus, je ne sais plus où, j'ai vu les carnets, si on te met les trucs, les boulettes journal.

  • Speaker #0

    Les boulettes journal, tout.

  • Speaker #1

    Non mais du coup, j'ai vu récemment et c'était un carnet de gratitude. Et en fait, je trouve ça super. Grâce à toi, je pense que je m'en prendrai. Enfin, prendre un carnet. Oui,

  • Speaker #0

    n'importe quel carnet. Moi, je n'ai pas obligé, mais je me dis j'en ai marre d'aller là. J'en ai marre de Paris-Goukid, j'en ai marre de la chaîne. et donc je me mets à noter des chouettes. Et je ne suis pas toujours très régulière. Parfois, on me dit, il faut penser à trois choses positives. Elle est notée tous les soirs avant d'aller se couper. Oui, mais j'y pense franchement une fois sur dix. J'ai pas entendu ça aussi,

  • Speaker #1

    mais oui.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai, c'est des petites recettes. Après, quand on a un TDAH, on a un problème de régularité. C'est-à-dire que même si je mets un ruban rouge sur ma table de nuit ou un post-it, à un moment, mon cerveau ne va pas le voir. C'est vraiment, c'est une sable de l'hypnose. une hallucination négative, c'est-à-dire le truc est là et on ne le voit pas. L'hallucination négative, ça c'était avant d'avoir un TDAH. Je l'ai appris quand j'ai appris un peu à faire de l'hypnose. C'est que tu cherches quelque chose, c'est sous ton nez et tu le vois pas. Ça arrive à plein de gens. Ça s'appelle une hallucination négative. Et donc, c'est en fait qu'on est trop tendu sur ce truc-là. Il y a trop d'influx nerveux et donc le cerveau ne voit pas l'objet. Donc la solution, c'est vraiment fermer les yeux, respirer, se calmer et ensuite nommer tous les objets qu'on a sous les yeux, et là, on va voir apparaître le truc.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce que c'est un phénomène de protection, un peu ? Justement, c'est par exemple quelque chose qui te stresse, et que du coup, tu t'auto-protectes ?

  • Speaker #0

    Possiblement, mais c'est peut-être juste une manifestation du stress. Le stress, ce n'est pas très bon pour le cerveau quand c'est de la panique. En fait, le cerveau, quand on est paniqué, il va à l'essentiel. Donc, il pompe du sang à toute vitesse, il nous donne envie de courir, il nous fait transpirer. C'est des réflexes de survie. donc c'est que le cerveau à ce moment là il estime que c'est pas la peine moi je me souviens d'avoir fait ça avec un sac à main d'avoir passé 20 minutes à chercher un sac à main qui était à mes pieds.

  • Speaker #1

    Vraiment.

  • Speaker #0

    La vie,

  • Speaker #1

    quoi ! Mais au moins, c'est bien, parce que, tu vois, merci de partager tout ça, parce qu'il y a certaines personnes aussi qui ont... Enfin, je pense que vraiment, ça aide beaucoup. Donc, merci de le partager avec nous, parce que...

  • Speaker #0

    Je vous en prie.

  • Speaker #1

    Il y a des personnes qui écoutent et qui, voilà, sans doute grâce à toi, pourront soit se diagnostiquer, soit peut-être moins proches, et pourront lui dire, tiens, tu sais que...

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. J'ai fait des vidéos marrantes sur le TDAH et c'est vrai que j'ai des gens maintenant qui m'écrivent en me disant « j'ai vu vos vidéos, je pense que je vais aller me faire diagnostiquer » . Ça me touche beaucoup à chaque fois quand on m'écrit ça. Et il y a une chose que je tiens à dire à propos du TDAH, si vous vous reconnaissez dans les symptômes, que vous n'êtes pas diagnostiqué, etc. Déjà, il y a beaucoup de littérature, il y a beaucoup de vidéos, donc vous pouvez déjà vous cultiver là-dessus. Il y a une association des gens qui sont neurodivergents et notamment au TDAH, une association qui s'appelle Hyper Super. Vous allez trouver leur site internet qui est très bien fait, qui peut vous recommander des praticiens pour le diagnostic. Et pour avoir assisté notamment à un congrès auquel j'étais invitée sur le sujet, la clé numéro un pour faire avec un TDAH, c'est ce qu'on appelle la psychoéducation. C'est-à-dire très bien connaître son trouble à soi, très bien se connaître et mettre en œuvre des stratégies pour faire avec. Donc voilà, c'est ce que je recommande le plus, au-delà même des médicaments. Les médicaments, c'est dans un second temps en fait.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, est-ce qu'il y a, on en avait parlé sur notre sujet sur le diabète et tout, est-ce qu'il y a des associations ou pas encore trop ?

  • Speaker #0

    Il y a pas mal d'associations avec en plus des relais en région maintenant. Ah super. Parce que ça se développe de plus en plus et pas seulement chez les enfants. Enfin, le diagnostic se développe de plus en plus, donc de plus en plus d'adultes sont concernés. Et c'est très bien. Et donc, à mes yeux, la plus grosse à mes yeux, c'est hyper super. Peut-être qu'il y en a d'autres. N'hésitez pas à chercher sur les réseaux.

  • Speaker #1

    Pour se rencontrer, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Oui, mais tout à fait. Il y a des groupes de parole, il y a des groupes d'accompagnement, notamment chez Hyper Super. Je sais qu'ils ont des groupes d'accompagnement. Non, mais c'est vraiment une association qui est extrêmement active et qui est composée de médecins, qui organise des colloques. Je vous dis, le colloque où j'étais, moi, était l'année dernière au ministère de la Santé. Et c'était vraiment, c'était très, très bien avec des interlocuteurs de très haut niveau. Donc, non, c'est vraiment... Il y a toute une... Il y a une communauté, il y a tout un monde qui se développe autour de ça. et vraiment intéressez-vous. Et puis, les humoristes, honnêtement, si je dis la moitié, je ne suis pas assez généreuse, je pense, mais au moins la moitié d'entre nous a un TDAH. Parce que les métiers artistiques nous permettent de bien exploiter nos compétences. Parce qu'à côté de ça, on a des compétences. On est des gens très créatifs en général, très bons en situation de crise. Parce que comme nous, c'est chaotique en permanence. Du coup, franchement, la situation de crise des autres, pour nous, c'est un jour normal. Ça, ça vient lundi. Donc, on est... On rebondit vite sur les choses, on est en général très réactifs. Si ça nous intéresse, alors par contre, on peut focusser pendant 5 heures et faire en 5 heures ce que quelqu'un va faire en 5 jours. Il y a plein de compétences qui s'attachent aussi au TDAH. C'est pour ça que dire que c'est un peu sujet à caution, mais aujourd'hui, c'est comme ça, mais ça va peut-être évoluer. En revanche, c'est vrai, oui, il faut trouver sa place pour pouvoir faire avec. La vie artistique, effectivement, me met plus à ma place que la vie de bureau.

  • Speaker #1

    Oui, ce que j'allais dire. De toute façon, comme ce que tu disais tout à l'heure sur le truc très automatique et ne pas donner son avis et puis faire tout droit, tourner les lignes dans le cadre.

  • Speaker #0

    Un des meilleurs résumés du TDAH, c'est que c'est un cerveau qui a besoin de discipline et qui n'en a aucune envie. Et le problème, c'est qu'on est performant quand on a un TDAH parce qu'on a envie de faire les choses. donc c'est pour ça que la discipline enfin Je sais bien que la discipline est justement faite pour quand on n'a pas envie. Mais en fait, c'est la quadrature du sexe. C'est le paradoxe des gens qui ont un TDAH. Et paradoxe dans lequel on se débat en permanence. C'est comme un cassette que tu ne pourrais pas résoudre. C'est comme ça. Tu sais que tu as besoin de discipline. Parfois, tu arrives à en avoir. Des fois pendant 10 minutes, des fois pendant 24 heures d'affilée. C'est incroyable. Et puis des fois, jamais. En fait, ce qui compte, c'est surtout d'éviter de s'en vouloir et de tourner la page. Et page blanche le lendemain, on recommence.

  • Speaker #1

    Oui, d'accepter en fait, comme tu dis, c'est ce qui est le plus long et d'avoir ton idée de carnet de gratitude que je trouve super dans un jour où c'est plus compliqué. Oui,

  • Speaker #0

    et me féliciter. J'ai lu un tip que je trouvais génial parce que je n'avais pas donné ce nom-là et en fait, je le faisais aussi. Parce que les gens te disent, ah, mais tu n'as qu'à faire une to-do list, mon pauvre ami, si tu savais combien j'en ai. Et surtout, les supports possibles et imaginables et collés au mur et dans l'ordinateur, dans le téléphone, sur papier, avec des bullet points et tout. et il y a un truc que je faisais qui était Parce que j'ai tendance à oublier ce que j'ai déjà fait.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est ça aussi qui fait que quand on a un TDAH, on a une estime de soi qui est assez fragile. Donc, j'ai commencé à faire une liste de ce que j'avais déjà réalisé. Et il y a quelqu'un qui a appelé ça la TADA liste. Donc, il y a la TO DO liste et la TA liste. Je trouve ça génial d'avoir appelé le TADA liste. Et donc, vraiment, c'est ce que... Ça, c'est vraiment pour les moments, je trouve, où quand l'anxiété prend le pas, parce qu'on a beaucoup d'anxiété en général. Quand il y a l'anxiété, qu'on commence à se trouver nul, etc., faites la tada liste. C'est-à-dire, c'est comme la to-do liste, mais avec ce que vous avez déjà fait. Et forcez-vous à vous rappeler de ce que vous avez fait depuis ce matin. Ou même, notez-le. Dès que vous avez fait un truc, vous le notez. Mais même juste, j'ai fait un repas sain à midi, c'est déjà, c'est beaucoup quand on a un TDAH. De se nourrir sainement et de dormir correctement, c'est déjà une énorme discipline pour nous.

  • Speaker #1

    Oui, et puis du coup, c'est gratifiant de le noter, de se dire voilà, j'ai fait le but et d'apprendre aussi à ce... À ce qu'on ferait, à être son meilleur ami, ce qui est bête à dire, mais je pense que c'est...

  • Speaker #0

    Moi, je suis retombée sur une tada liste qui m'a fait très plaisir.

  • Speaker #1

    Et garder les tada listes pas loin.

  • Speaker #0

    Bien sûr ! Tu peux faire un carnet avec tes tada listes. C'est ça. Ouvrir du visu carnet, commencer avec des tada listes à des époques différentes, on s'en fout.

  • Speaker #1

    C'est pas grave.

  • Speaker #0

    Commencer du visu carnet, par exemple, il faut arrêter de s'en vouloir. C'est normal. C'est comme ça.

  • Speaker #1

    C'est bon, on fait avec.

  • Speaker #0

    Oui, on fait avec.

  • Speaker #1

    Et puis, c'est très bien.

  • Speaker #0

    C'est comme ça.

  • Speaker #1

    C'est là, en fait.

  • Speaker #0

    Dans la maison, il n'y a pas le choix.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, oui.

  • Speaker #0

    Moi, je fais ce que je peux, voilà, en forme de psychoéducation et de médicaments quand c'est nécessaire. Oui. Il n'y a rien que je puisse faire de mieux. Voilà, je cherche les meilleures façons de faire avec.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je trouve ça super, d'une, que tu en parles, que tu partages tout ça, et puis aussi de parler de l'association. Les personnes trouvent aussi, moi, je trouve ça super qu'il y ait des groupes de paroles pour s'échanger. Des stratégies, ce qu'on a pu mettre en place, ce qui a marché, pas marché, parce que je pense que selon les uns ou les autres, il y a beaucoup de choses qui doivent être en commun. Oui,

  • Speaker #0

    je crois que c'est aussi très utile pour les gens qui ont un TDAH et ou ont des enfants TDAH et qui ne l'ont pas eux-mêmes. Moi, je suis un parent TDAH qui a des enfants TDAH, donc chez moi, c'est vraiment très souple comme fonctionnement. Mais par exemple, moi, je ne pouvais pas apprendre à mes enfants une discipline que je ne peux pas pas moi-même appliquée.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc, il a fallu que je trouve d'autres façons d'éduquer mes enfants et d'en faire des adultes responsables et fonctionnels. Et ça, voilà, il faut l'accepter. C'est comme ça. Même si ça me fout des complexes par rapport aux autres. Mais bon, comme ça, c'est la vie.

  • Speaker #1

    Je pense qu'en termes de parents, on doit tous avoir des complexes. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr. Oui, on s'évalue tous. Non, mais je pense à ça parce que je discutais avec une de mes filles hier qui me disait qu'elle avait fait tourner des nounous en bourrique. E3 avait fait tourner des nounous en bourrique. Et j'étais là, oh mon Dieu, j'ai tellement honte. J'ai tellement honte que mes enfants soient mal comportés avec les gens qui s'occupent d'eux. Vraiment, elle me dit, c'est plus le moment de m'engueuler. Et l'ado, elle dit, c'est plus le moment de m'engueuler. Non, mais en fait, je n'ai pas envie de te gronder. C'est juste que moi, je me sens honteuse que vous vous soyez mal comportée avec cette personne, que vous lui ayez fait ou de la peine, donc vous l'étiez mise en colère. En plus de ne pas l'avoir vue, je ne pouvais même pas être là pour soutenir cette personne.

  • Speaker #1

    Tu veux dire de ne pas avoir pu lui expliquer la situation ? Oui,

  • Speaker #0

    et pour cause. Après,

  • Speaker #1

    je ne savais pas qu'ils avaient un CH.

  • Speaker #0

    Je ne savais pas que j'en avais un non plus. Mais il n'empêche, ce n'est pas une excuse.

  • Speaker #1

    Mais je comprends, oui, avec le recul.

  • Speaker #0

    J'aurais pu faire aussi une forme de compensation auprès d'elle. Ou même si cette personne s'était plaint des enfants, elle m'avait dit qu'ils sont vraiment infernaux, j'aurais pu aussi parler à mes enfants, recadrer des choses.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et de voir qu'en dehors de mes yeux, ils se sont mal comportés, c'est vrai que c'est difficile aujourd'hui. Je ressens de la honte par rapport à ça. Mais bon, j'en parle. Ça fait partie des choses malencontreuses de nos existences.

  • Speaker #1

    Et puis voilà, en le partageant grâce à toi, il y a d'autres personnes qui se sentirent moins seules. J'espère,

  • Speaker #0

    mais on n'est pas seules, vraiment. J'ai un catalogue d'emmerdements pas possible et vraiment, il n'y en a aucun dans lequel je sois seule. Donc je peux vous dire que tout le monde a des emmerdements de taille et de fréquence.

  • Speaker #1

    On ne partage pas, mais il y a des moins envers. N'ayez pas de doute.

  • Speaker #0

    C'est bien réparti.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Est-ce que tu pourrais partager avec nous ton mantra préféré ?

  • Speaker #0

    Alors, ça a été difficile de faire le tri ? Oui. parce que j'en ai plein après ils étaient tous très blancs celui que j'ai choisi est tiré d'une chanson de Gaëlle Fay que je cite à chaque fois qui s'appelle Tôt le matin et c'est tout un vers et c'est la fin c'est rechercher la lumière peut-être un jour trouver la clarté en nous le bout du monde faire de son cœur une île à peupler et Ça, c'est l'ensemble du mantra. Et si je dois retenir qu'un mot, c'est faire de son cœur une île à peupler. Ça, c'est mon vrai mantra.

  • Speaker #1

    Très beau.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire s'il y a un livre qui a changé ta vie ? Qui n'est pas forcément lié à ta tempête. Il y a une autre tempête, en tout cas, qui t'a marqué à un moment ?

  • Speaker #0

    Il y en a plein, plein, plein. Alors, il y a lire sur les... constellation familiale qui s'appelle L'amour dans le couple et la famille. Ça porte sur les constellations familiales. C'est un bouquin de Bert Hellinger. Il était en rupture et je l'ai prêté à quelqu'un qui ne me l'a jamais rendu. Donc, je suis désespérée. Si jamais quelqu'un a ce livre et veut me le passer, je veux bien. Il y a Ces femmes qui aiment trop sur la codépendance. Il y a La puissance de la joie de Frédéric Lenoir. Ça, c'est super. Je trouve pour les gens que la psychothérapie n'intéresse pas trop. qui n'aiment pas trop, qui préfèrent la philo, etc. Je trouve que la puissance de la joie, c'est super bien. Parce que c'est sur un plan philosophique, mais en réalité, il y a un vrai rapport avec la santé mentale et comment gérer sa vie. Voilà. Il y en a vraiment beaucoup, mais on va dire que ceux-là sont ceux qui me viennent. Et puis, à part ça, je suis très fan de littérature sud-américaine. Je suis très fan de réalisme magique. C'est vraiment ce que je préfère lire, c'est aussi ce que je préfère voir. Donc cinématographiquement, ça va être les films de Wes Anderson. Oui, c'est-à-dire des choses qui sont à la fois très figuratives et en même temps totalement en dehors de la réalité. Donc en littérature, ça va être à s'entendre solitude et toute la littérature qui naît de ce courant littéraire, ça c'est vraiment ma grande passion.

  • Speaker #1

    Bon, grâce à toi, la bibliothèque de Sans plus pas d'arc-en-ciel va grandir. Parce qu'après, je partage les photos à tous pour donner des idées pas mal à l'approche des vacances ou des moments. Ok.

  • Speaker #0

    J'aime bien faire un petit récap.

  • Speaker #1

    Et on a aussi la playlist Sans plus pas d'arc-en-ciel sur Spotify. Est-ce que tu peux partager avec nous la musique qui te donne la pêche, qui pourra rejoindre la playlist, qui est très éclectique pour te mettre très à l'aise ? Oui.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plein de trucs. qui me donne la pêche, en fait, j'ai même une playlist sur Deezer qui s'appelle, je ne sais plus quoi, genre Bonne Humeur du Matin ou Fiesta du Matin. Ah,

  • Speaker #1

    génial ! Voilà,

  • Speaker #0

    dans laquelle il y a vraiment tout. Je pense que les chansons qui me donnent le plus la pêche, c'est des chansons d'Aba, en général. Enfin, il y a beaucoup de disco.

  • Speaker #1

    J'avoue, c'est efficace, Aba.

  • Speaker #0

    Aba, c'est une efficacité. En fait, j'ai vu tout un documentaire et c'est normal. Aba, c'est aussi très juste pour les gens qui sont neurodivergents parce qu'en fait, il y a plein de lignes mélodiques dedans. Ça fait le même effet que Mozart un peu. C'est-à-dire que l'accumulation des lignes médiodiques, de tempos qui se répondent, qui changent, etc. est très excitant pour notre cerveau. Ça envoie énormément de dopamine. Donc voilà, Mozart et Abba, grosso modo.

  • Speaker #1

    Ça vaut Mozart aussi.

  • Speaker #0

    En sachant que plein de références. J'ai fait quelques playlists sur Deezer, donc je fais ma pub. Il y a celle qui est sur playlist du matin et il y a aussi la plaisir d'attendre de mon spectacle Oui, je sais. Sur la vulnérabilité, dans laquelle il y a aussi pas mal de morceaux qui se rapportent au sujet de la vulnérabilité, mais qui donnent la pêche également.

  • Speaker #1

    Parfait, comme ça, ça va bien. On va avoir celle qu'on ajoute dans son plus grand arc-en-ciel. Et écoutez les prévices d'Olivia, abonnez-vous pour avoir la pêche dès le réveil et pour tout le reste de la journée. Est-ce que tu pourrais partager avec nous ta vision du bonheur aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ma vision du bonheur aujourd'hui ? Genre c'est quoi le bonheur ?

  • Speaker #1

    Est-ce que ça a changé par rapport à ta tempête, par rapport à d'autres tempêtes de ta vie ? Est-ce que ça a évolué aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense que ma vision du bonheur, c'est la capacité à trouver de la joie n'importe où et n'importe quand. C'est pas juste voir le positif, c'est vraiment trouver de la joie. C'est-à-dire arriver à me connecter avec quelque chose que je trouve vraiment chouette et qui va faire naître quelque chose en moi. Donc, c'est pas intellectuel, c'est plus ressenti ou corporel. Mais en sachant que cette joie n'est pas toujours difficile à trouver. Parfois, ça peut être juste de faire des étirements et de me sentir particulièrement bien après. Je dis ça pour tous les gens qui avancent en âge. Faire des étirements, vraiment. Si vous cherchez la clé du bonheur, déjà d'un bonheur physique, c'est... S'étirer le plus possible et fabriquer ses étirements pour être bien. Je crois que c'est ça, oui. Trouver de la joie, entre guillemets, en tout, en sachant que trouver la joie, c'est quelque chose d'actif. Ça ne vient pas toujours à soi.

  • Speaker #1

    Oui, il faut arriver à le créer. Et comme tu dis, parfois sur de petites choses, on s'imagine que c'est forcément des grands trucs.

  • Speaker #0

    La joie, parfois, c'est un verre d'eau quand on crève de chaleur. Et vraiment, c'est une joie profonde. Et oui, c'est un... Voilà.

  • Speaker #1

    Accumuler les moments de joie.

  • Speaker #0

    Oui, accumuler les moments de joie. Oui, c'est ça. C'est chercher les moments de joie, et en particulier quand ça ne va pas. On parlait d'une autre citation que j'aime bien, que j'ai trouvée sur une carte postale. C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière. Il y a une très belle scène là-dedans. Que j'aime beaucoup. Justement, c'est des petites joies aussi. C'est-à-dire que c'est posé quelque part chez moi. Je mets des cartes comme ça avec des citations dessus. C'est posé quelque part chez moi. et puis par moments, mon œil tombe dessus, je fais « Ah ouais ! » Et parfois, je me dis, vas-y, c'est de la merde.

  • Speaker #1

    Je comprends.

  • Speaker #0

    Non, mais voilà, ça dépend des moments. Mais il y a toujours un moment où ça m'apporte une petite joie.

  • Speaker #1

    C'est un autre moyen de se faire de la joie. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on n'a pas partagé ensemble que tu voudrais partager avec nous ? Ou un petit mot de la fin ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelque chose que j'aurais envie de dire en plus ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Continuer à aller voir des humoristes dans les salles. C'est super de les regarder sur Netflix. Moi-même, je regarde beaucoup de choses sur Netflix, mais vous ne vivrez pas la même chose en étant dans une salle de spectacle. Et je dirais humoriste, mais même tous les spectacles. J'ai envie de dire aux gens, n'ayez pas peur de vous mélanger avec d'autres gens. On vit dans un monde où ça fait peur, en fait, de se mélanger aux autres, de se confronter aux autres. En plus, les confrontations qu'on vit, elles sont souvent violentes, brutales, douloureuses, que ce soit dans la rue ou sur les réseaux sociaux. et essayez, si vous pouvez, de conserver la joie de rencontrer des nouvelles personnes et d'aller notamment dans des salles de spectacle. Mais voilà, essayez de conserver la joie de vous mélanger avec d'autres gens. On l'a vu pendant le confinement où on était tous enfermés chez nous. C'était quand même pas très bon pour la santé mentale d'éviter le reste de l'humanité.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    continuons à fréquenter l'humanité et continuons à cultiver une forme de joie ensemble.

  • Speaker #1

    D'être dans le lien. Oui. Merci beaucoup, Lélia.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Merci pour ton invitation.

  • Speaker #1

    merci je suis très contente de te retrouver voilà très heureuse que tu sois avec nous merci Sarah merci à toi ensemble toi toi aussi merci d'avoir écouté cet épisode si vous aimez le podcast mettez une super note 5 sur 5 sur les plateformes d'écoute envoyez le lien à une ou deux personnes que le podcast pourrait intéresser et aider et partagez sur les réseaux sociaux Merci pour votre soutien. Tant qu'on est en vie, tout est possible. L'épreuve est une occasion donnée de se révéler et de réaliser ses rêves. Si un bébé après un cancer c'est possible, alors tout est possible. Croyons vos rêves les plus fous et donnez tout pour les réaliser. Sans pluie, pas d'arc-en-ciel.

Description

🌈Aujourd'hui je reçois Olivia Moore. Olivia est humoriste depuis 15 ans. Elle a, comme elle le dit, fabriqué 3 enfants et en a éduqué 5 car elle a été mère et belle-mère. Elle joue actuellement en tournée son spectacle “Oui, je sais” après plusieurs dates à l'Européen.


☔ Olivia vient nous parler de sa tempête, son TDAH, un trouble déficitaire de l'attention avec et sans hyperactivité, qui a été diagnostiqué il y a peu, à 46 ans. Un diagnostic rassurant car ce qu’elle vivait portait un nom mais aussi perturbant car on ne peut pas y faire grand chose. Ses 3 enfants ont été diagnostiqués depuis, ce qui lui permet aujourd'hui de pouvoir les rassurer et les accompagner sur ce chemin. Un TDAH nous dit Olivia, c’est un cerveau qui a besoin de discipline et qui n'en a aucune envie. On est performant quand on a envie de faire les choses et d’ajouter, si ça nous intéresse, on peut focuser pendant 5h et faire ce que quelqu'un ferait en 5 jours. Il n'y pas d’accompagnement particulier mais Olivia est en recherche permanente des meilleures façons de faire avec. 1ère méthode : le dire très vite - “j’ai besoin d’être honnête avec les gens, qu'ils n’attendent pas de moi des choses que je peux pas donner comme retenir leur prénom du premier coup et c’est pas faute de se concentrer, parfois mon cerveau est comme une ardoise magique, nous dit-elle.


🌈 Son arc-en-ciel, c’est le chemin de la vulnérabilité et des relations authentiques. Elle est obligée de faire son coming out mental, ce qui favorise un rapport authentique avec les individus, et aide à faire le tri pour les gens qui ne pourraient pas accueillir - même si elle ajoute que la plupart des gens sont bienveillants donc c’est aussi un cadeau.


🩵 Son conseil à quelqu'un dans la tempête : “la patience, parfois c’est dur, parfois on se dit c’est dur, ça ne va jamais se terminer. Mais si, ça se termine un jour. J'ai vraiment traversé beaucoup de crises dans ma vie, ça s'est toujours terminé à un moment et d’une certaine façon, à un moment quelque chose va changer, va bouger”


Olivia Moore - “Faire de son coeur une île à peupler”


Merci Olivia pour ton généreux témoignage 💛 le partage est essentiel c'est une grande force comme tu le dis si bien, il permet de faire mieux connaitre un handicap invisible qui concerne tant de personnes et permettra peut-être à certaines personnes de se faire diagnostiquer et à tous.tes d'être sensibilisés à la santé mentale et ainsi plus à l'écoute pour une plus grande bienveillance dans nos rapports humains.


Bonne écoute!


✍️ Si vous aimez le podcast et voulez me soutenir : prenez 1 minute pour mettre une super note 5/5 sur la plateforme d'écoute sur laquelle vous suivez les épisodes. Et envoyez le lien à vos proches, vos collègues, toute personne qu'il pourrait inspirer ou aider. Merci à tous! 💟


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Sans pluie,

  • Speaker #1

    pas d'arc-en-ciel. Un podcast dédié aux femmes inspirantes qui se sont révélées et ont trouvé leur voie suite à une épreuve. L'arc-en-ciel,

  • Speaker #0

    c'est le bonheur après l'épreuve. Bonheur que l'on apprécie justement davantage grâce aux obstacles rencontrés sur son chemin.

  • Speaker #1

    Je suis Sarah Pebro,

  • Speaker #0

    comédienne,

  • Speaker #1

    humoriste et auteure. J'ai eu un cancer du sein à 30 ans. J'en ai fait un spectacle. qui s'appelle K,

  • Speaker #0

    surprise, après avoir publié un livre,

  • Speaker #1

    Sarah, 30 ans, mon cancer, même pas peur. Suite à mon cancer, j'ai eu mon plus bel arc-en-ciel,

  • Speaker #0

    un bébé.

  • Speaker #1

    Sans pluie, pas d'arc-en-ciel, un titre inspiré de ma grand-mère adorée,

  • Speaker #0

    Mamé.

  • Speaker #1

    Grâce au récit de mes invités, vous serez, je l'espère, inspirés, reboostés,

  • Speaker #0

    emplis d'espoir.

  • Speaker #1

    Pour ne plus attendre, vous affirmez dans votre voix et donnez tout pour réaliser vos rêves. Ronsard écrivait

  • Speaker #0

    « C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière » .

  • Speaker #1

    L'épreuve est une occasion donnée pour donner une nouvelle direction à sa vie et réaliser ses rêves.

  • Speaker #0

    Sans pluie, pas d'arc-en-ciel.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je reçois Olivia Moore. Olivia est humoriste depuis 15 ans.

  • Speaker #0

    Elle a, comme elle le dit,

  • Speaker #1

    fabriqué trois enfants et en a éduqué cinq, car elle a été mère et belle-mère. Elle joue actuellement en tournée son spectacle « Oui, je sais » après plusieurs dates à l'Européen. Olivia vient nous parler de sa tempête, son TDAH, un trouble déficitaire de l'attention avec et sans hyperactivité, qui a été diagnostiqué il y a peu, à 46 ans. Un diagnostic rassurant, car ce qu'elle vivait portait un nom. mais aussi perturbant, car on ne peut pas y faire grand-chose. Ces trois enfants ont été diagnostiqués depuis, ce qui lui permet aujourd'hui de pouvoir les rassurer et les accompagner sur ce chemin. Un TDAH, nous dit Olivia, c'est un cerveau qui a besoin de discipline et qui n'en a aucune envie. On est performant quand on a envie de faire les choses. Et d'ajouter, si ça nous intéresse, on peut focusser pendant 5 heures et faire ce que quelqu'un ferait en 5 jours. Il n'y a pas d'accompagnement particulier. mais Olivia est en recherche permanente des meilleures façons de faire avec. Première méthode, le dire très vite. J'ai besoin d'être honnête avec les gens, qu'ils n'attendent pas de moi des choses que je ne peux pas donner, comme retenir leur prénom du premier coup. Et c'est pas faute de se concentrer. Parfois, mon cerveau est comme une ardoise magique, nous dit-elle. Son arc-en-ciel, c'est le chemin de la vulnérabilité et des relations authentiques. Elle est obligée de faire son coming-out mental, ce qui favorise un rapport authentique avec les individus et aide à faire le tri pour des gens qui ne pourraient pas accueillir. Même si elle ajoute que la plupart des gens sont bienveillants. Donc c'est aussi un cadeau. Son conseil à quelqu'un dans la tempête ? La patience. Parfois c'est dur. Parfois on se dit c'est dur, ça ne va jamais se terminer. Mais si, ça se termine un jour. J'ai vraiment traversé beaucoup de crises dans ma vie. Ça s'est toujours terminé à un moment et d'une certaine façon. À un moment, quelque chose va changer, va bouger. Olivia Moore, faire de son cœur une île apeuplée.

  • Speaker #0

    Bonjour Olivia.

  • Speaker #2

    Salut Sarah.

  • Speaker #0

    Alors est-ce que pour commencer, je peux te demander de te présenter ?

  • Speaker #2

    Oh mon Dieu ! Oui. Ça dépend sous quelle langue je me présente. Tu veux quoi ? Tu veux mon métier ?

  • Speaker #0

    Oui, par exemple, pour les personnes qui ne te connaîtraient pas ou qui voudraient en savoir plus.

  • Speaker #2

    Je suis Olivia Moore, je suis humoriste depuis 14-15 ans maintenant, quelque chose comme ça. Par ailleurs, je me suis beaucoup reproduite. J'ai fabriqué trois enfants et j'en ai en tout éduqué cinq, puisque mère est belle-mère. Je pratique un humour plutôt introspectif. Mon spectacle actuel parle de la vulnérabilité. Donc... Je ne dirais pas que je suis le sujet qui m'intéresse le plus, mais je trouve que ce qui m'arrive, c'est des sujets intéressants à traiter. Puis parfois, je me dis que ça peut être utile à d'autres. Donc, on est sur tout ce qui est comique et égocentrique, finalement.

  • Speaker #0

    Ok. Et tu es à l'affiche en ce moment ?

  • Speaker #2

    Je viens de terminer plusieurs dates à l'Européen, à Paris, et j'attends de voir si je reprends à Paris à la rentrée ou pas.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #2

    Et je suis en tournée. Ah oui. Et je suis un peu en tournée aussi. Oui, je suis en tournée aussi.

  • Speaker #0

    Complètement. Alors avant qu'on parle de Ta Tempête, est-ce qu'on peut retourner un petit peu en arrière pour ton enfance ? Est-ce que tu peux nous dire, partager avec nous, si tu te rappelles, à quoi tu jouais quand tu étais enfant ?

  • Speaker #2

    Non, je ne me rappelle pas du tout à quoi je jouais. Je pense que je jouais peu... Si, je me souviens que j'avais un arbre magique. C'était mon grand truc. C'est vraiment une grosse passion pour cet arbre magique. Et j'ai un souvenir de maternelle où on nous a fait planter des tulipes et je trouvais que c'était un moment extraordinaire. Alors que vraiment, tout ce qui est jardinage chez moi, aujourd'hui, c'est catastrophique. Bon, je n'ai pas de jardin, ça tombe bien, mais...

  • Speaker #0

    J'allais dire, parfois, il y a un lien entre l'arc-en-ciel et l'enfance, pas forcément.

  • Speaker #2

    Pas forcément, je ne sais pas. En tout cas, j'aimais beaucoup l'arbre magique et je pense que j'aimais beaucoup le concept de vivre dans un arbre un peu en dehors du monde.

  • Speaker #0

    Oui, un petit Robinson, une petite Robinson.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    On aime bien les dés. Et est-ce que tu avais des rêves, enfant ? Est-ce que tu rêvais de quelque chose pour plus tard ?

  • Speaker #2

    Je pense que je rêvais de voyage, beaucoup. Je rêvais beaucoup de voyage parce que... Je me souviens que j'aimais les chansons qui parlaient de voyage, de liberté, tout ça. Genre, j'étais petite quand c'est sorti, mais genre, vieille chanson, genre, Il est libre, Max. Il y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler. Voilà, je ne sais pas, j'avais ça en tête. Alors qu'en fait, cette chanson parle d'un mec super toxique. Mais bon, et...

  • Speaker #0

    On a mis du temps à comprendre les paroles de cette chanson.

  • Speaker #2

    On a mis du temps, voilà. Il y avait Paul Naref aussi, genre... qui disait « Je te donnerai tous les oiseaux, tous les bateaux, tous les soleils, petite fille de ma rue » . Alors bon, là aussi, tu te dis « Tiens, ce n'est pas un peu problématique ces paroles-là » . Mais moi, ce que j'ai entendu surtout, c'est le côté bateau, partir, tout ça. J'aimais bien aussi, dans Émilie Jolie, il y avait la chanson où elle disait qu'elle voulait partir. Tu sais, « Je voudrais voler avec vous dans le ciel, sur vos ailes, et je voudrais vivre avec vous ma vie » . Et ça, ça m'a jamais marquée. Ça m'avait marquée. Je pense que j'ai toujours eu des rêves de voyage et d'évasion.

  • Speaker #0

    Alors, tu vois, il y a peut-être plus un lien avec l'arc. En tout cas, la suite.

  • Speaker #2

    C'est possible, c'est possible.

  • Speaker #0

    Ça va, la théorie tient sur l'enfance un peu. Et on va passer à ta tempête. Qu'est-ce que tu souhaites partager avec nous de ta tempête ? Quelle est-elle et qu'est-ce que tu souhaites partager avec nous ?

  • Speaker #2

    À vrai dire, ma vie est un carreau permanent. Parce que j'ai un trouble déficitaire de l'attention, qui est très prononcé. Avec et sans hyperactivité, ce qui est vraiment complètement formidable, puisque j'ai une hyperactivité mentale et une hypoactivité physique. Ce qui revient à faire, j'ai tellement d'idées pour sauver le monde, c'est tellement génial, je vais pouvoir aider toute l'humanité. Qu'est-ce qu'on aime bien dans ce canapé ? Ça, c'est moi. Donc, j'ai une espèce de chaos mental permanent. Et de ce fait, j'ai effectivement des... J'ai jamais la sensation d'être complètement tranquille. Alors après, en tempête, dans ma vie, j'en ai vraiment une collection qui va du stress post-traumatique au burn-out, en passant par un divorce. En fait, j'ai une grosse expérience des tempêtes. Et je trouve que le scénariste de ma vie est très, très en forme. Donc, en choisissant une en particulier, c'est difficile pour moi, j'avoue. Parce que c'est une collection que j'ai. Deux périodes, deux crises, deux choses qui me sont tombées dessus, c'est pas de chance. Peut-être deux choses que j'ai provoquées moi aussi, pas forcément exprès.

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'on peut pas forcément exprès.

  • Speaker #2

    Si tu en veux une précise, on peut en prendre une, mais sinon on peut en parler en général.

  • Speaker #0

    Et bien,

  • Speaker #2

    je ne sais pas, qu'est-ce que tu n'as pas encore eu comme sujet ?

  • Speaker #0

    Après, ton diagnostic aussi.

  • Speaker #2

    Le diagnostic du TDAH ? Si tu veux en parler d'autre,

  • Speaker #0

    mais on n'a pas eu. Je trouve que c'est intéressant parce que je trouve qu'on ne parle pas encore assez de ces sujets et que c'est important d'en parler. Et puis, je pense que du coup, les gens ont une idée très vague. Oui,

  • Speaker #2

    ça marche. Je les comprends, parce que moi, avant ça, vraiment, je voyais passer des reels sur le sujet et tout et vraiment, je les appelais. Je ne voyais pas en quoi c'était intéressant. C'est-à-dire qu'Instagram a su que j'avais un TDAH avant moi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Ce qui est quand même un tout petit peu agaçant.

  • Speaker #0

    C'est pas faux. Et comment ça s'est passé pour toi, du coup ?

  • Speaker #2

    Je l'ai appris grâce à mes spectateurs et spectatrices de vidéos sur les réseaux. Parce qu'en fait, j'ai fait une vidéo qui portait sur l'introversion. Et puis, quelques temps après, j'ai fait une vidéo qui portait sur l'hypersensibilité.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, j'ai plein de gens, mais vraiment plein de gens qui m'ont écrit pour me dire... Ah, mais est-ce que vous êtes sûre que vous n'avez pas un trouble du spectre autistique ? Ah, super ! Et donc, j'en parle à ma psychothérapeute. Et je lui dis, ben voilà, les gens me disent ça, qu'est-ce que tu en penses ? Et elle me dit, alors, le TSA, c'est possible, mais moi, en priorité, je pencherais pour un TDAH. Et je dis, de quoi s'agit-il ? Un trouble de l'attention ? Donc, on commence à l'évoquer. Et donc, c'est elle qui m'a recommandé, en fait, de trouver une psychiatre pour avoir un diagnostic. Et effectivement, j'ai mis du temps à trouver une praticienne. Je l'ai eue par une autre amie humoriste qui, elle aussi, a un TDAH. Et voilà, le diagnostic a été entamé comme ça. C'était à la fois rassérénant, et j'en parle dans mon spectacle, rassurant en fait. De dire, ah ok, donc en fait, ce que je vis porte un nom. En même temps, ça m'a beaucoup perturbée. Je ne pensais pas que ça me perturberait à ce point-là. Parce que j'ai réalisé que je ne pourrais pas y faire grand-chose. C'est-à-dire que vraiment, il fallait que je fasse avec. C'est comme tout à coup, tu n'étais pas consciente, mais il te manquait un pied. où tu as les pieds palmés depuis le début. Et c'est ni bien ni mal, c'est juste un état de fait.

  • Speaker #0

    C'est juste qu'en effet, c'est un état qui reste. Oui,

  • Speaker #2

    en fait, c'est de fait un état de vulnérabilité par rapport à la société dans laquelle on vit. C'est-à-dire qu'on est dans une société qui va vite, mais qui a tout un tas d'exigences qu'on ne peut pas satisfaire quand on a un TDAH. Première exigence de la société actuelle, c'est la discipline. Assez paradoxalement, mais c'est vrai. Tu vois, tu demandes aux gens qui sont salariés, tu leur demandes d'arriver à l'heure au bureau, tu leur demandes d'effectuer un certain nombre de tâches sans trop se poser de questions, d'être capable d'être uniquement dans l'exécution sans remettre tout en cause du début à la fin, etc.

  • Speaker #0

    Faire vraiment donner son avis.

  • Speaker #2

    Voilà. Et moi, clairement, je ne suis pas équipée pour. C'est-à-dire que moi, déjà, être régulière dans mon emploi du temps, c'est pratiquement impossible. Je n'ai pas deux jours qui se ressemblent. Et puis, faire les choses sans me poser de questions, ce n'est pas non plus dans mes compétences. Mais parce que cérébralement, je ne suis pas câblée comme ça. Et il y a par ailleurs ce truc un peu agaçant que j'ai découvert par la suite, qui est qu'il y a certes de la sensibilisation sur la santé mentale, mais il y a encore beaucoup de gens que ça amuse ou qui ont la paresse de dire « Ah ouais, le TDAH, c'est encore une mode, c'est pour les gens qui ne font pas d'efforts. » Oui,

  • Speaker #0

    c'est fatigant ça de plaquer des clauses.

  • Speaker #2

    Il me manquait un petit bien, tu me dirais aussi que je ne fais pas d'efforts. Qu'est-ce que tu racontes ?

  • Speaker #0

    C'est ce que je trouve dur, c'est que ce qui n'est pas connu, on plaque quelque chose dessus et puis on le dénigre. Parce que, en fait, pour moi aussi, c'est parce que c'est vrai que c'est des sujets sur lesquels j'ai pu intervenir et de tourner en entreprise avec d'autres comédiens, mais c'est surtout ce qui sont les handicaps invisibles.

  • Speaker #2

    Absolument. En fait,

  • Speaker #0

    ça ne te voit pas. Tu n'es pas en fait un peu roulant et en même temps, c'est plus 80% des situations de handicap. Ce sont des situations de handicap invisibles. Mais comme ça ne se voit pas, tu n'as pas de problème. en effet, soit c'est de ta faute, soit... Oui,

  • Speaker #2

    et puis ça arrange... Et je comprends comment le modèle économique s'est développé, mais c'est de standardiser le salariat. Le problème, c'est qu'en fait, ça n'est pas si standardisable que ça. Et que si on rassemble tous les troubles du neurodéveloppement, on va se rendre compte qu'il y a peu de gens qui ne sont pas affectés par un ou un autre trouble du neurodéveloppement. On est vraiment très nombreux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Tu as une idée d'ailleurs ? D'ailleurs, est-ce qu'ils ont donné des chiffres ?

  • Speaker #2

    Pour le PDH, il commence à y avoir des chiffres. D'accord. Le dépistage, là, s'est beaucoup accéléré parce qu'on détectait beaucoup le TDAH chez les garçons et chez les hommes. D'accord. Parce qu'ils se manifestaient beaucoup plus socialement. Parce que notamment l'hyperactivité physique se manifestait plus socialement chez les garçons. Notamment parce que les filles sont socialisées à ne pas se manifester physiquement.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc là, il y a beaucoup de diagnostics, beaucoup de diagnostics adultes. On parle de grosso modo 5% de la population. Mais en réalité, c'est probablement plus.

  • Speaker #0

    C'est plus, oui, c'est ça.

  • Speaker #2

    Probablement plus, voilà. Et donc il y a beaucoup d'études qui sont en cours actuellement, parce qu'on se rend compte que c'est beaucoup, à tel point que même ce qu'on appelle trouble du neurodéveloppement, en fait, c'est une vision politique de la chose. C'est-à-dire qu'en réalité, ça tendrait à dire qu'il y a des gens qui sont troublés et des gens qui ne sont pas troublés, alors qu'on est aussi en train de se dire, et c'est le cas par rapport au trouble du spectre autistique par exemple, que c'est juste un fonctionnement différent. C'est un fonctionnement qui n'est peut-être pas majoritaire, mais c'est un fonctionnement différent. et c'est donc... C'est en ça que même la question du handicap invisible, en fait, tout ça, c'est une vision politique de la chose qui est destinée à dire qu'il y a une population qu'on considère comme standard et une population qu'on considère comme pas standard. Mais en réalité, si ça se trouve, la neurodiversité est telle que les groupes ne sont peut-être pas aussi bien définis que ça.

  • Speaker #0

    Oui, et puis je pense que si on pouvait avoir... Chaque personne en consultation est posée un diagnostic, il y aurait beaucoup plus.

  • Speaker #2

    Si plus de gens allaient en psychothérapie et étaient suivis pour leur santé mentale, il y aurait plus de diagnostics.

  • Speaker #0

    Oui, et puis de se dire aussi qu'à priori, il y a une personne sur deux qui est concernée en tout cas par une situation de handicap dans sa vie. Donc, j'ai envie de dire, on est un peu tous concernés. Et en fait, c'est aussi de se dire, enfin de normaliser, si je puis dire, je n'aime même pas le terme de normaliser, mais je veux juste dire ce qui paraît anormal pour d'autres personnes, normaliser. parce qu'en fait... C'est juste une différence. Tout comme il y en a qui sont très ordonnés, d'autres pas. Il y en a qui sont du matin, d'autres plutôt du soir. Je ne sais pas, il y en a qui adorent travailler avec les gens. Il y en a qui préfèrent le télétravail. On est tous différents et heureusement, c'est la richesse. Et quand tout à coup, on voit cette situation, entre guillemets, de handicap, qui est juste une situation qui est différenciante. On est juste différents les uns des autres tous. Là, tout à coup, chacun s'amènerait, je pense, plus de tolérance. Et ça serait plus riche pour chacun, en fait, de voir.

  • Speaker #2

    Oui, probablement.

  • Speaker #0

    Juste qu'on est différents, c'est normal, en fait.

  • Speaker #2

    Probablement. Après, il y a des gens que ça ne rassure pas du tout et qui préfèrent avoir une existence qualifiée de standard. Pas sortir des cases, mais je pense que malheureusement, le vivant n'est pas comme ça.

  • Speaker #0

    Non, pas du tout.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas des plantes normales et des plantes pas normales. Il n'y a pas des animaux normaux et des animaux pas normaux. Ce n'est pas ça le point. Non.

  • Speaker #0

    Et puis, ce n'est pas ça l'intérêt non plus. Et pour des personnes, pour le coup, à contrario, qui se demanderaient peut-être si elles ont besoin de consulter, peut-être qu'elles se demandent si elles l'ont ou pas. Est-ce que toi, il y a des conseils que tu pourrais donner sur des choses ? Donc, toi, c'est grâce aux vidéos qu'on t'a...

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'on m'a fait un recours.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas s'il y a certaines choses où on peut...

  • Speaker #2

    Ce qui peut aider probablement, c'est effectivement de confronter son ressenti au monde extérieur. Par exemple, dire quand on me raconte quelque chose, assez rapidement, mon attention s'évade. Au bout de même parfois 15 secondes, mon attention s'évade, je ne suis plus là. Je ne sais même pas trop où je suis, mais je suis ailleurs et j'arrive éventuellement à raccrocher les wagons ou même pas du tout. Je pense qu'il faut être, pour avoir une bonne connaissance de soi, c'est important d'abord de bien s'observer, d'essayer d'être lucide sur ce qui se passe en nous. Et ensuite, une fois qu'on s'est bien observé, arriver à se dire la vérité, pas trop se mentir, et donc aussi arriver à dire sa vulnérabilité, dire sa vérité, et donc sa vulnérabilité à son entourage. Alors, à des gens de confiance, pas à n'importe qui, évidemment, mais partager sa vulnérabilité, déjà, en général, mais un peu de lubrifiant dans les relations, et surtout, peut aider, effectivement, à se diagnostiquer. Parce que, quand j'ai fait des vidéos sur l'hypersensibilité, par exemple, ou sur l'introversion, c'était aussi une façon de partager ma propre vulnérabilité avec le monde extérieur. Et c'est le partage de cette vulnérabilité qui m'a amené des retours. Retours qui, finalement, m'ont été très utiles.

  • Speaker #0

    Oui. Comme quoi, finalement, quand on s'ouvre aux autres, comme tu dis...

  • Speaker #2

    Ça met du lubricant, en fait. Le partage est une grande force. C'est bien pour ça que les humains se sont mis à vivre en société. On l'a un petit peu oublié, mais on ne s'est pas juste mis à vivre en société pour faire des économies d'échelle sur le prix de l'électricité. On s'est mis à vivre en société parce que le partage était ce qui nous conservait en vie. Pas seulement au bas de l'échelle, c'est-à-dire pas juste en vie pour exister, mais aussi en vie au sens vivant et évolutif ou évolutive en tant qu'être humain.

  • Speaker #0

    Et toi, qu'est-ce que ça a changé ? Tu as eu l'impression que tu as eu un temps d'acceptation qui a été un peu long ? Enfin, tu vois comment ça s'est passé ?

  • Speaker #2

    Encore dans ce temps d'acceptation. J'ai vraiment des... Oui, et encore, je ne sais pas si j'accepterais totalement. Je ne pense pas qu'il y ait un jour où il n'y aura zéro frustration. La seule chose que je peux faire, c'est essayer d'être douce avec moi-même en arrêtant de me dire « Oh là là, qu'est-ce que t'es conne, t'as encore oublié ce rendez-vous ? » Et voilà, arrêter de m'insulter moi-même parce que je ne le ferai pas avec quelqu'un d'autre. Mes trois enfants ont un TDAH et je ne les insulte pas parce qu'ils font des conneries. J'ai une preuve de douceur et de compréhension. Donc, voilà, le plus dur, c'est de... pour moi en tout cas, que ma frustration ne devienne pas quelque chose qui me plombe. D'arriver à passer à autre chose très vite. Je peux effectivement arriver à la fin de la journée et à la fin de la journée me rappeler de ce truc hyper important que je voulais faire, que pourtant j'ai noté, écrit, etc. Puis bon, mon cerveau est parti ailleurs. Et donc, je vais blâmer le trouble. Mais je vais éviter de me blâmer moi. Et puis oui, parfois je vais me sentir en colère et frustrée. J'en ai ras le cul d'avoir ça. Ce qui ne va pas changer grand-chose. Donc, je vais extérioriser ma colère, mais peut-être pas sur moi en tant qu'être humain. Oui. Parce que moi, en tant qu'être humain, je fais ce que je peux, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, complètement, oui. Après, ça doit faire du bien d'extérioriser aussi, parce que je pense qu'il y a une frustration. C'est vrai que parfois, dans ce podcast, on a des tempêtes où tu as la tempête et après, elle s'arrête. Enfin, si je puis dire, même si tu peux avoir des suivis. Là, c'est des tempêtes. On avait eu aussi Anna Valder qui était venue parler de son diabète. de type 2 et c'est vrai qu'on en parlait, c'est en continu. Donc elle avait elle aussi, par moments, des problèmes que ce soit. Et en fait, d'apprendre à faire avec, comme tu dis, prend du temps. Et je pense que c'est normal et que c'est être une vie de faire avec.

  • Speaker #2

    Oui, c'est une vie, clairement. Je pense que c'est une vraie... Là, je digère petit à petit ce que ça raconte de moi avant. Moi, j'ai eu mon diagnostic à 46 ans. Ça veut dire quand même que ça fait... Admettons que l'âge conscient, c'est à partir de 6 ans, 7 ans. Ça fait... 40 ans que je confonds mes symptômes et ma personnalité. C'est quand même vertigineux. J'ai donc passé en revue tout mon passé professionnel. Je me suis rendu compte que, bah oui, j'ai fait un burn-out pour des raisons tout à fait valables, mais aussi en grande partie à cause du TDAH. Parce qu'un TDAH non diagnostiqué, déjà diagnostiqué, ça rend sujet au burn-out, mais encore plus quand il est non diagnostiqué. Donc, vraiment, toutes les grandes orientations de ma vie sont liées à ça. Donc, c'est comme... Moi, j'ai dû faire un vrai travail d'acceptation. Je ne suis pas sûre qu'il soit complet aujourd'hui et peut-être qu'il ne le sera jamais. Puisque c'est par définition quelque chose que je n'ai pas choisi, qui est plus ou moins biologique, plus ou moins héréditaire. Les causes ne sont pas entièrement certaines. Et par ailleurs, j'ai des comorbidités comme par exemple un stress post-traumatique qui est très marqué aussi. Donc en plus, faire la part des choses entre le TDAH et le stress post-traumatique est une énigme en soi. donc ouais c'est un... Voilà, je dois faire avec tous les jours.

  • Speaker #0

    Et tu te fais accompagner du coup ? Tu disais tout à l'heure que tu avais vu une psychothérapeute à un moment. Est-ce que c'est quelqu'un que tu vois par moment ou qui te suit pour ton besoin peut-être ?

  • Speaker #2

    Je n'ai pas d'accompagnement précis pour le TDAH. J'ai été en psychothérapie très longtemps parce que j'avais vraiment beaucoup de choses qui ne me permettaient pas de tenir debout dans ma vie. Donc il était vraiment nécessaire de... Moi, j'ai vécu une forme de rééducation psychologique et dont je suis ravie. Aujourd'hui, je n'ai pas un accompagnement spécifique, mais je suis quand même sans arrêt en recherche de méthode pour ne pas être seule avec ça. Alors, je dirais que ma première méthode, c'est de le dire très vite. On va dire que le positif là-dedans, c'est que ça m'oblige à assumer ma vulnérabilité très vite vis-à-vis de nouveaux interlocuteurs ou de nouvelles interlocutrices. Je fais mon coming out mental hyper rapidement parce que je ne me vois pas faire autrement. Je n'ai pas envie de composer, je n'ai pas envie de mentir. Maintenant que je suis au courant, ça me semble même honnête de le dire aux gens. qui n'attendent pas de moi des choses que je ne peux pas leur donner, comme retenir leur prénom du premier coup. Complètement désolée. Et pourtant, je vous jure, ce n'est pas faute de se concentrer. Mais parfois, mon cerveau est comme une ardoise magique. Donc, je leur dis. Je vous préviens, j'ai une ardoise magique à la place du cerveau. Il y a des choses que vous allez me dire. Et il est possible que je vous repose la même question. Et je me souviendrai que je vous ai déjà posé la question. Mais en revanche, la réponse n'est plus là. Elle n'est pas imprimée. Donc, voilà. Moi, ça me semble de la politesse. Mais très clairement, c'est aussi afficher et assumer ma vulnérabilité devant les autres. Complètement. le vivre parce qu'on ne croise pas dans sa vie que des gens en face de qui on se sent en sécurité.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire, c'est ça aussi parce que comme tu disais tout à l'heure, les gens avec lesquels on peut partager, qu'on se dit peut-être est-ce qu'on a un trouble ou autre, etc. Il faut le faire, comme tu disais, avec des gens où on sait que ça va être bien reçu. Et là, en fait, en plus, dans ta carrière, avec toutes les personnes que tu dois rencontrer dans le côté pro. C'est vrai que du coup, c'est ouvrir face à des personnes où tu ne sais pas toujours. Après, je me dis, peut-être que quand même, ça favorise un rapport. C'est peut-être bête de dire ça, mais voilà, c'est ça.

  • Speaker #2

    Alors, ça dépend qui. Le point positif, encore une fois, c'est que ça m'oblige à fréquenter plutôt des gens sains. Ce qui était quand même aussi plutôt ma tendance. C'est-à-dire que moi, si je détecte que quelqu'un n'est pas très sain, que je sens qu'on ne va pas se comprendre, que ça ne va pas accrocher. Et ce n'est même pas un truc de cette personne n'est pas bien. ça ne va pas coller avec moi c'est pas forcément la valeur de la personne en face qui est en cause, il y a des gens très très bien mais avec qui ça ne va pas coller mais je dirais que si par hasard, puisque la vraie zone de risque elle est d'avoir quelqu'un qui effectivement n'est pas capable de recevoir ça et qui va se mettre à dire des trucs idiots ou basiques ça m'a appris à développer enfin j'avais déjà un peu de répartie mais ça m'a appris à développer certaines réparties ou même à savoir glisser dessus. Voilà. Il y a quelqu'un qui m'avait donné une indication sur quelque chose. Je n'ai pas envie que cette personne ne me reconnaisse. Et puis, j'ai dit, je suis désolée, je ne m'en souviens pas. Ah bon ? Mais pourtant, tu es humoriste et tu retiens des tonnes de pages de texte et ça, tu n'es pas capable de retenir. Et en fait, ce n'est pas une mauvaise personne. C'est juste quelqu'un qui n'est pas très mûr émotionnellement. C'est quelqu'un qui n'est pas relationnel, en fait. C'est quelqu'un qui est centré sur lui. et sur ce qu'il a à dire et comment il veut s'affirmer. Et donc, il n'est pas dans un lien empathique. Et donc, une personne qui n'est pas dans un lien, dans une connexion qui est réelle, malheureusement, elle ne peut pas saisir la confidence d'une vulnérabilité pour ce qu'elle est. À savoir, une confidence est quelque chose de précieux. En fait, quelqu'un qui va être dans une espèce de ping-pong relationnel, il y a plein de gens comme ça. Donc, en général, moi, je les évite. Et si je ne peux pas les éviter, je fais avec. Et par exemple, ça m'a appris un truc. que je faisais beaucoup et maintenant j'ai appris à arrêter de me justifier. Je me justifiais beaucoup avant et je me justifie moins, nettement moins. Donc là, j'ai répondu, ah bah oui, c'est dommage, mais c'est comme ça. Et je ne me suis pas justifiée, en fait, parce que j'ai estimé que j'ai déjà un TDAH, je ne veux pas faire éduquer tout le monde.

  • Speaker #1

    Ah bah non,

  • Speaker #0

    tu ne peux pas.

  • Speaker #2

    Surtout si je ne sens pas...

  • Speaker #0

    Oui, sinon pas réceptif, c'est pas... Autant comme tu dis, je trouve ça super et bravo d'en parler, parce que tu dois aider plein de personnes à se sentir moins seule. surtout face aux réactions des autres, parfois.

  • Speaker #2

    C'est comme quand je dis que je prends des antidépresseurs au milieu d'un dîner. Ça aussi, je le dis, parce que j'en parle aussi dans mon spectacle. Et l'expérience est hyper drôle. Il faut le tenter. Si vous prenez des antidépresseurs, vous vous dînez avec des gens, dites-le vers la fin du dîner et vous allez vous apercevoir que, franchement, au moins les deux tiers de la table, surtout si vous vivez à Paris, en prennent ou en ont déjà pris. C'est impressionnant. Et je finis par le dire. La dernière fois que j'ai fait ça, c'était dans un festival de... de dessin d'humour politique. Et vraiment, c'était frappant. J'étais pratiquement la seule femme et plein d'hommes autour de la table. Et là, c'était carrément les trois quarts de la table avaient pris ou prenaient des antidépresseurs. C'est aussi un exercice que moi, j'aime bien. Je ne le fais pas par défi. Je le fais vraiment en toute simplicité pour dire là où j'en suis dans ma vie. Et ça vient dans le fil de la conversation. Ce n'est pas non plus quelque chose que je prépare, mais j'aime beaucoup effectivement ce à quoi ça donne lieu, c'est-à-dire un échange réel.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis que toi, en affichant, comme tu le dis, ta vulnérabilité, en fait, chacun peut s'ouvrir. Et quel que soit ce qu'il traverse, quel que soit, par exemple, pour les antidépresseurs, la raison pour laquelle il en prend, tout à coup, en effet, tu es dans du vrai. Tu n'es pas dans de la discussion de dîner un peu mondain qui ne nous apporte pas grand-chose. Ce n'est pas très intéressant et enrichissant. Ça apporte de la distraction. Oui, oui,

  • Speaker #2

    du divertissement.

  • Speaker #0

    C'est bien pour changer les idées.

  • Speaker #2

    Mais la vie n'est pas faite que de ça.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça. Et avec tes enfants, comment ça s'est passé ? C'est toi qui as été diagnostiquée ?

  • Speaker #2

    C'est moi qui ai été diagnostiquée. Et donc, en repérant, en ayant les idées beaucoup plus claires sur ce qui était caractéristique du TDAH chez moi, j'ai observé mes enfants et je me suis dit « Oh mon Dieu ! » Et donc, je me suis rendu compte qu'effectivement, tout le monde était concerné. Donc, les trois ont été diagnostiqués. Chacun trouve son équilibre ou pas avec ça. En revanche, le fait de moi avoir été diagnostiqué et d'avoir des souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse et de ce que ça a pu générer chez moi, fait qu'aujourd'hui, je peux les rassurer. Par exemple, le fait que quand on est TDAH, un, ça ne se voit pas, et deux, les gens, en fait... Même pensent qu'on fait exprès. C'est-à-dire que moi, j'ai été harcelée à l'école pendant trois ans. Et un des facteurs de harcèlement, c'était « Ah, de toute façon, toi, tu ne fais jamais tes exercices. Toi, tu travailles mal. Toi, tu machins, etc. » Et en fait, « Et toi, tu fais les trucs au talent. » Donc, ça suscitait une espèce de jalousie. Parce qu'il se trouve que oui, j'avais un cerveau qui me permettait de compenser. Il y avait une compensation intellectuelle. Et j'ai notamment une de mes filles... Enfin non, même mes... Non, mes trois enfants ont vécu ça. Mes trois enfants ont vécu ce Ausha. Et moi, avant d'être diagnostiquée et de lire des choses là-dessus, je ne savais pas que c'était lié au TDAH et que c'était un motif très fréquent de harcèlement. Cette sensation que l'enfant ou l'adolescent ne fait pas d'efforts, parfois réussit sans effort et quand il ne réussit pas, c'est que de toute façon, il s'en fout, il est négligent, négligente, ne fait rien, etc. et ça, ça m'a permis de rassurer en fait. À chaque fois qu'un de mes enfants m'a parlé de ça, j'ai dit, alors, j'entends et le côté, oui, machine, elle est nulle, et n'y a rien, c'est très dur. Vraiment, c'est très dur à vivre. On se sent nulle et les autres viennent vous le confirmer. Donc, c'est vraiment quelque chose de très douloureux.

  • Speaker #0

    Et en plus, c'est un moment où la validation des autres...

  • Speaker #2

    Et on représente 100% du vécu, clairement. Et bon, ça m'a permis au moins d'accompagner un peu mes enfants sur ce chemin-là en disant alors, oui, les gens te perçoivent comme ça et ta nullité, entre guillemets, n'est pas même si toi t'as le sentiment d'être nul et que les autres le disent aussi. Ça n'est pas la réalité. Ce qui se passe, en revanche, c'est que ce sont les conséquences d'un handicap qui est invisible. Et ce handicap, il a ça et ça et ça comme conséquences. Et donc, tu ne vas pas pouvoir jongler avec la perception des autres. En revanche, je peux déjà avertir tes enseignants, il peut y avoir un protocole qui est mis en place, etc. Mais ça me permet d'être une meilleure accompagnante.

  • Speaker #0

    C'est génial pour eux. J'espère,

  • Speaker #2

    ça ne leur épargne pas les épreuves du jugement.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr, mais je me dis que d'être armée déjà, de savoir ce que c'est, de savoir que tu l'as aussi. Moi,

  • Speaker #2

    j'aurais préféré savoir ce que j'avais, j'aurais préféré qu'on me réconforte.

  • Speaker #0

    Je me dis que ça leur fait gagner du temps aussi. Tu vois, ça va leur éviter d'autres épreuves. Enfin, tu vois, toutes les épreuves par lesquelles tu as dû passer, ça va leur...

  • Speaker #2

    Moi, je trouve que de toute façon, c'est notre rôle de parents, je trouve, d'asseoir nos enfants sur nos épaules. C'est une belle image. C'est leur permettre qu'ils voient le monde. en étant nourris un petit peu de notre expérience. Un petit peu, parce qu'après, on ne peut pas tout leur... Je rêverais de les truffer avec toutes mes expériences, et qu'ils aient déjà accru à 49 ans. Mais bon, ce n'est pas le cas. Mais s'ils peuvent en avoir un petit peu, s'ils peuvent partir déjà, et voilà, je trouve que la mission, c'est ça, c'est qu'ils soient assis sur nos épaules.

  • Speaker #0

    Comme ça, le jour où on disparaît, ils peuvent se tenir debout et ils sont déjà très solides.

  • Speaker #1

    Oui, ça me paraît une très belle image.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu dirais que tu as un arc-en-ciel qui est lié à cette tempête-là ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que ce que ça a généré vraiment, c'est un chemin sur lequel j'étais engagée, mais effectivement, ça m'oblige à le booster, c'est le chemin de la vulnérabilité des relations authentiques. C'est-à-dire que... Comme j'ai une vulnérabilité qui est vraiment existante, qui a des vraies conséquences quotidiennes sur ma vie, et que je suis donc obligée de faire ce coming out, ça m'oblige à être dans un rapport quand même plutôt authentique avec les individus. Ça m'aide à faire le tri aussi. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui peuvent accueillir, il y a des gens qui ne peuvent pas accueillir. Mais la plupart des gens accueillent. La plupart des gens sont bienveillants, donc c'est aussi un cadeau. Ça m'a vraiment... Je te dis que c'était déjà le chemin, mais ça oblige encore plus. Comme c'est une difficulté qui est quotidienne, ça m'oblige à pratiquer tous les jours. Ça m'a obligée à travailler encore plus fort sur comment je me suis construite narcissiquement. Ce que je veux dire par là, c'est que j'ai eu l'impression, peut-être comme d'autres, que j'ai passé une partie de ma vie à essayer de construire une image présentable, socialement parlant, ce qui n'a donc pas été facile avec un TDAH, je répète. Et maintenant, en fait, j'ai besoin de... comment dire... d'être sûr que cette image, elle correspond à la réalité. C'est-à-dire que parfois, on se construit un peu ce qu'on appelle un faux self, c'est-à-dire qu'on se donne l'allure de celle qui va toujours bien, tu vois. Celle qui est toujours super dynamique, qui raconte pas ses problèmes, qui avance, qui est un rouleau compresseur, etc. Et là, de fait, compte tenu de ce handicap... Déjà la position en vieillissant, elle est de moins en moins tenable parce qu'on fatigue aussi, parce qu'on a moins envie de paratiner. J'en parle dans mon spectacle en disant non, c'est pas la maturité émotionnelle, c'est la flemme. Moi maintenant, j'ai même la flemme d'être de mauvaise foi, c'est vous dire. Et c'est vrai, j'ai la flemme d'être de mauvaise foi. Si tu me rapproches un truc et que c'est réel, je vais faire... Hein ? Ouais, non, t'as raison. C'est-à-dire que maintenant, je n'ai même plus l'énergie mentale de paratiner, d'essayer de trouver un truc, même quand j'ai très honte. c'est-à-dire que en fait je préfère dire ouais en fait j'ai honte voilà Alors du coup je suis une très mauvaise personne à qui demander conseil Parce que ça fait deux fois qu'on me demande conseil Genre on m'a prêté tel fringue et j'ai fait un trou dedans Ou j'ai fait une tâche, est-ce que tu crois que je le dis à la personne Et moi je suis là, ce serait moi, moi je vous le dirais Parce que oui certes j'aurais honte A ta place mais ça me complique moins la vie De le dire Et ça le TDAH Le TDAH a joué un rôle D'accélérateur là-dedans Parce que des conneries j'en fais plein Donc voilà Et donc je le dis Oui, oui. Justement, moi-même, j'anime un podcast, alors que c'est quand même un podcast... Enfin, je le sais, je l'ai créé, mais créé quand même. Je le sais qu'il faut que j'imprime les feuilles de conducteur, avec les questions dessus. Une fois sur deux, j'oublie. Alors que c'est mon podcast. Et j'oublie, parce qu'il y a eu plein d'autres trucs qui se sont mis dans ma tête à ce moment-là. Et ce n'est pas une histoire de faire des listes. C'est le syndrome de l'ardoise magique. C'est comme ça. Et donc... Pareil, ça m'oblige à être en vulnérabilité réelle, c'est-à-dire à prévenir les gens à qui je travaille que je peux oublier. Donc, à être hyper reconnaissante quand on m'y fait penser. Et puis, à arriver à demander pardon sans que ce soit trop coûteux émotionnellement pour moi. En étant à la fois sincère, mais sans non plus me dire « t'as une merde, t'as une merde, t'as vraiment une grosse merde » .

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, oui. C'est plus factuel, fin.

  • Speaker #0

    Je dirais que l'art corporel, c'est que ça m'oblige à être un être humain un peu plus relationnel.

  • Speaker #1

    Et que ça t'a peut-être enrichi, de changer comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça m'a enrichi et ça continue.

  • Speaker #1

    Et puis même dans les relations avec les autres, comme tu disais, ça fait des relations tout de suite beaucoup plus vraies.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait des relations plus vraies. J'ai encore du mal à me pardonner d'avoir envie et besoin de me reposer, mais au moins les autres, eux, me pardonnent d'avoir envie et besoin de me reposer, donc c'est déjà ça.

  • Speaker #1

    C'est une bonne étape vers celle où ce sera correctement.

  • Speaker #0

    On va dire que voilà, exactement. On en boucle le rein. Oui, c'est ça. Je suis en chemin.

  • Speaker #1

    C'est déjà bien. en bon chemin je dirais et qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à quelqu'un qui serait dans une tempête et qui n'aurait pas encore trouvé son arc-en-ciel voire

  • Speaker #0

    qui n'aurait pas son phare un conseil à une personne qui traverse une tempête et qui n'a pas encore trouvé ni son phare ni son arc-en-ciel ça tombe bien puisque je viens d'en traverser une patience parfois c'est dur d'être patient. Parfois, on se dit, c'est pas possible. Jamais ça va se terminer. Si ça se termine un jour, j'ai traversé vraiment beaucoup de crises dans ma vie, ça s'est toujours terminé à un moment et d'une certaine façon. En fait, à un moment, quelque chose va changer. À un moment, quelque chose va bouger. Et il faut garder confiance en ça. C'est en ça que je garde confiance. Je sais qu'à un moment, même si la lumière paraît vraiment très très loin au fond du tunnel, en fait, il y en a une même si on ne la voit pas. Ça, ce serait mon premier conseil. Après, j'en ai 10 000 parce que j'ai eu besoin de tellement de ressources.

  • Speaker #1

    Vas-y, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Ok. Quoi d'autre ? Quand je suis au milieu d'une crise, il y a un moment où ça finit par percuter que... j'ai besoin aussi d'avoir de la gratitude. Alors pas dans un premier temps de la gratitude pour la crise, parce que c'est super, moi, sur le moment, c'est vraiment extrêmement pénible. En revanche, par exemple, je ne sais pas, si j'ai des soucis financiers, penser à un moment à me reconcentrer sur ce que j'ai. Et me dire, j'ai ça, j'ai ça. Et ça peut être même des petits trucs, même si on a peu de choses. Ouais, mais j'ai ce super bouquin auquel je tiens énormément. J'ai ça. Je sais que quand ça ne va pas, quand j'ai l'impression d'avoir des tas de difficultés, j'ai oui mais mes enfants sont en bonne santé, parce que c'est un truc qui est hyper important pour moi. Mais si vos enfants ne sont pas en bonne santé, il y a certainement d'autres choses que vous avez dans votre vie et qui sont en fait des motifs de gratitude. Ça, c'est la deuxième chose. Puis la troisième chose, c'est que ça vient d'une citation que j'aime bien, qui est « la seule façon d'accomplir est d'être » , et qui est une citation qui, pour moi, incite à revenir sur soi, sur qui on est, qu'est-ce qu'on aime dans la vie, qu'est-ce qu'on a accompli jusqu'à présent. vers quoi on a envie d'aller, en fait, c'est une espèce de retour sur soi, parce que finalement, cette citation, pour moi, elle dit que tout ce qu'on fait, c'est la conséquence de qui on est. Et que même quand on ne va pas bien, ça ne fait pas de nous des mauvaises personnes, ou des personnes nulles, ou des personnes pas acceptables, ça fait juste de nous des personnes humaines. Tout le monde, mais vraiment tout le monde, a des passages difficiles, voire très difficiles, on ne les voit pas toujours. Et donc, vraiment, la bouée ou le phare... c'est de revenir à soi. Et aussi d'avoir de la gratitude vis-à-vis de soi, je pense.

  • Speaker #1

    Merci pour tous ces bons conseils.

  • Speaker #0

    Mais je t'en prie.

  • Speaker #1

    Je reviens sur quand tu disais de se... C'est vrai de focaliser sur ce qu'on a, ce qui va bien dans sa vie. Parce que c'est vrai que... J'en parlais avec une invitée aussi, où tu sais, quand tu es focalisée sur quelque chose que tu aimerais avoir dans ta vie. Bon, en l'occurrence, pour elle, à l'époque, c'était un enfant. Et je suis trop contente parce que ça y est, il va avoir son deuxième enfant. C'est un beau... à ces mots de Bettina Marie.

  • Speaker #0

    Ah ouais, génial !

  • Speaker #1

    Donc j'étais hyper heureuse parce qu'elle était venue dans le podcast et voilà, elle était dans ce chemin vers ce deuxième enfant. Donc je suis très heureuse. Je touche du bois. Je pense qu'elle doit être dans son dernier mois de grossesse. Mais ça avait beaucoup résonné en moi, ce qu'elle avait dit. C'était un peu ça. C'est-à-dire qu'elle s'était rendue compte qu'on focalise tellement sur ce qu'on voudrait avoir, ce qu'on n'a pas encore, qu'on oublie ce qu'on a. Oui,

  • Speaker #0

    absolument.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'en tout à coup, tu penses dans ces moments-là, particulièrement, comme tu le disais, je te dis, de... De se dire, bah oui, mais j'ai ça. Comme tu dis, mes enfants vont bien, sont en bonne santé ou dans mon boulot. Moi,

  • Speaker #0

    ça peut aller plus qu'à avoir un cahier pour noter ça. C'est génial. J'ai déjà écrit sur un cahier la liste de toutes les personnes super dans ma vie. Et avec ce qu'elles m'apportent. Voilà, la liste des voyages que j'ai eu la chance de faire. Je me souviens très bien à une époque, avec le TDAH. Et puis, j'ai d'autres trucs super. Donc, je traverse des phases de burn-out ou même de dépression. Je me souviens, dans une phase de dépression comme ça, je me sentais vraiment glissée. Je me suis mise à écrire tous les jours trois trucs, mais même ridicules, trois trucs chouettes qui m'étaient arrivés dans la journée. J'avais des jours, même sans y croire, même sans être très enthousiaste, mais de dire, ah oui, c'est vrai, quand j'ai traversé, on m'a laissé traverser au passage piéton et le gars m'a fait un sourire. Et donc, j'ai noté ça. Et c'est vrai que je pense que c'est bêtement cérébral. Ce n'est pas juste psychologique. c'est-à-dire que Bon, les épreuves m'ont appris qu'effectivement, il y a vraiment beaucoup de choses qui dépendent du câblage du cerveau. Et donc, faire ça, recréer des câblages, ce n'est pas juste du wishful thinking. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas juste faire de la pensée magique. Au contraire, c'est très factuel d'ailleurs. Ce n'est pas juste se dire, non mais tout va aller mieux, il y a de la lumière au bord du tunnel. C'est plus acté. Aujourd'hui, ce qui s'est bien passé, et même se lever en ayant mal nulle part, c'est super. Manger un truc qui nous fait plaisir, dans le positif de ma journée, j'ai mangé des chouquettes. Et je trouve que, comme être humain, incarné, manger des chouquettes, c'est super. Je suis contente d'avoir un corps qui me permet de bouffer des chouquettes, au sens où je n'ai pas de problème de digestion, je ne complexe pas sur le sucre. Donc, voilà. Après, personne ne nous a dit que vivre, exister, Ce serait un truc facile et simple.

  • Speaker #1

    Oui, non.

  • Speaker #0

    En revanche, il y a pas mal de gens qui ont dit que le but ultime, c'est quand même la joie.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Donc, l'idée, c'est peut-être de cultiver de la joie, quelles que soient les circonstances, même quand les circonstances sont très, très dures. Et je dis ça avec vraiment toute la compassion dont je suis possible, parce que des choses très dures, j'en ai traversé, j'en traverse encore. Mais l'idée est quand même probablement d'essayer de rechercher la joie.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup ton idée de carnet de gratitude. J'avais déjà vu en plus, je ne sais plus où, j'ai vu les carnets, si on te met les trucs, les boulettes journal.

  • Speaker #0

    Les boulettes journal, tout.

  • Speaker #1

    Non mais du coup, j'ai vu récemment et c'était un carnet de gratitude. Et en fait, je trouve ça super. Grâce à toi, je pense que je m'en prendrai. Enfin, prendre un carnet. Oui,

  • Speaker #0

    n'importe quel carnet. Moi, je n'ai pas obligé, mais je me dis j'en ai marre d'aller là. J'en ai marre de Paris-Goukid, j'en ai marre de la chaîne. et donc je me mets à noter des chouettes. Et je ne suis pas toujours très régulière. Parfois, on me dit, il faut penser à trois choses positives. Elle est notée tous les soirs avant d'aller se couper. Oui, mais j'y pense franchement une fois sur dix. J'ai pas entendu ça aussi,

  • Speaker #1

    mais oui.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai, c'est des petites recettes. Après, quand on a un TDAH, on a un problème de régularité. C'est-à-dire que même si je mets un ruban rouge sur ma table de nuit ou un post-it, à un moment, mon cerveau ne va pas le voir. C'est vraiment, c'est une sable de l'hypnose. une hallucination négative, c'est-à-dire le truc est là et on ne le voit pas. L'hallucination négative, ça c'était avant d'avoir un TDAH. Je l'ai appris quand j'ai appris un peu à faire de l'hypnose. C'est que tu cherches quelque chose, c'est sous ton nez et tu le vois pas. Ça arrive à plein de gens. Ça s'appelle une hallucination négative. Et donc, c'est en fait qu'on est trop tendu sur ce truc-là. Il y a trop d'influx nerveux et donc le cerveau ne voit pas l'objet. Donc la solution, c'est vraiment fermer les yeux, respirer, se calmer et ensuite nommer tous les objets qu'on a sous les yeux, et là, on va voir apparaître le truc.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce que c'est un phénomène de protection, un peu ? Justement, c'est par exemple quelque chose qui te stresse, et que du coup, tu t'auto-protectes ?

  • Speaker #0

    Possiblement, mais c'est peut-être juste une manifestation du stress. Le stress, ce n'est pas très bon pour le cerveau quand c'est de la panique. En fait, le cerveau, quand on est paniqué, il va à l'essentiel. Donc, il pompe du sang à toute vitesse, il nous donne envie de courir, il nous fait transpirer. C'est des réflexes de survie. donc c'est que le cerveau à ce moment là il estime que c'est pas la peine moi je me souviens d'avoir fait ça avec un sac à main d'avoir passé 20 minutes à chercher un sac à main qui était à mes pieds.

  • Speaker #1

    Vraiment.

  • Speaker #0

    La vie,

  • Speaker #1

    quoi ! Mais au moins, c'est bien, parce que, tu vois, merci de partager tout ça, parce qu'il y a certaines personnes aussi qui ont... Enfin, je pense que vraiment, ça aide beaucoup. Donc, merci de le partager avec nous, parce que...

  • Speaker #0

    Je vous en prie.

  • Speaker #1

    Il y a des personnes qui écoutent et qui, voilà, sans doute grâce à toi, pourront soit se diagnostiquer, soit peut-être moins proches, et pourront lui dire, tiens, tu sais que...

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. J'ai fait des vidéos marrantes sur le TDAH et c'est vrai que j'ai des gens maintenant qui m'écrivent en me disant « j'ai vu vos vidéos, je pense que je vais aller me faire diagnostiquer » . Ça me touche beaucoup à chaque fois quand on m'écrit ça. Et il y a une chose que je tiens à dire à propos du TDAH, si vous vous reconnaissez dans les symptômes, que vous n'êtes pas diagnostiqué, etc. Déjà, il y a beaucoup de littérature, il y a beaucoup de vidéos, donc vous pouvez déjà vous cultiver là-dessus. Il y a une association des gens qui sont neurodivergents et notamment au TDAH, une association qui s'appelle Hyper Super. Vous allez trouver leur site internet qui est très bien fait, qui peut vous recommander des praticiens pour le diagnostic. Et pour avoir assisté notamment à un congrès auquel j'étais invitée sur le sujet, la clé numéro un pour faire avec un TDAH, c'est ce qu'on appelle la psychoéducation. C'est-à-dire très bien connaître son trouble à soi, très bien se connaître et mettre en œuvre des stratégies pour faire avec. Donc voilà, c'est ce que je recommande le plus, au-delà même des médicaments. Les médicaments, c'est dans un second temps en fait.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, est-ce qu'il y a, on en avait parlé sur notre sujet sur le diabète et tout, est-ce qu'il y a des associations ou pas encore trop ?

  • Speaker #0

    Il y a pas mal d'associations avec en plus des relais en région maintenant. Ah super. Parce que ça se développe de plus en plus et pas seulement chez les enfants. Enfin, le diagnostic se développe de plus en plus, donc de plus en plus d'adultes sont concernés. Et c'est très bien. Et donc, à mes yeux, la plus grosse à mes yeux, c'est hyper super. Peut-être qu'il y en a d'autres. N'hésitez pas à chercher sur les réseaux.

  • Speaker #1

    Pour se rencontrer, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Oui, mais tout à fait. Il y a des groupes de parole, il y a des groupes d'accompagnement, notamment chez Hyper Super. Je sais qu'ils ont des groupes d'accompagnement. Non, mais c'est vraiment une association qui est extrêmement active et qui est composée de médecins, qui organise des colloques. Je vous dis, le colloque où j'étais, moi, était l'année dernière au ministère de la Santé. Et c'était vraiment, c'était très, très bien avec des interlocuteurs de très haut niveau. Donc, non, c'est vraiment... Il y a toute une... Il y a une communauté, il y a tout un monde qui se développe autour de ça. et vraiment intéressez-vous. Et puis, les humoristes, honnêtement, si je dis la moitié, je ne suis pas assez généreuse, je pense, mais au moins la moitié d'entre nous a un TDAH. Parce que les métiers artistiques nous permettent de bien exploiter nos compétences. Parce qu'à côté de ça, on a des compétences. On est des gens très créatifs en général, très bons en situation de crise. Parce que comme nous, c'est chaotique en permanence. Du coup, franchement, la situation de crise des autres, pour nous, c'est un jour normal. Ça, ça vient lundi. Donc, on est... On rebondit vite sur les choses, on est en général très réactifs. Si ça nous intéresse, alors par contre, on peut focusser pendant 5 heures et faire en 5 heures ce que quelqu'un va faire en 5 jours. Il y a plein de compétences qui s'attachent aussi au TDAH. C'est pour ça que dire que c'est un peu sujet à caution, mais aujourd'hui, c'est comme ça, mais ça va peut-être évoluer. En revanche, c'est vrai, oui, il faut trouver sa place pour pouvoir faire avec. La vie artistique, effectivement, me met plus à ma place que la vie de bureau.

  • Speaker #1

    Oui, ce que j'allais dire. De toute façon, comme ce que tu disais tout à l'heure sur le truc très automatique et ne pas donner son avis et puis faire tout droit, tourner les lignes dans le cadre.

  • Speaker #0

    Un des meilleurs résumés du TDAH, c'est que c'est un cerveau qui a besoin de discipline et qui n'en a aucune envie. Et le problème, c'est qu'on est performant quand on a un TDAH parce qu'on a envie de faire les choses. donc c'est pour ça que la discipline enfin Je sais bien que la discipline est justement faite pour quand on n'a pas envie. Mais en fait, c'est la quadrature du sexe. C'est le paradoxe des gens qui ont un TDAH. Et paradoxe dans lequel on se débat en permanence. C'est comme un cassette que tu ne pourrais pas résoudre. C'est comme ça. Tu sais que tu as besoin de discipline. Parfois, tu arrives à en avoir. Des fois pendant 10 minutes, des fois pendant 24 heures d'affilée. C'est incroyable. Et puis des fois, jamais. En fait, ce qui compte, c'est surtout d'éviter de s'en vouloir et de tourner la page. Et page blanche le lendemain, on recommence.

  • Speaker #1

    Oui, d'accepter en fait, comme tu dis, c'est ce qui est le plus long et d'avoir ton idée de carnet de gratitude que je trouve super dans un jour où c'est plus compliqué. Oui,

  • Speaker #0

    et me féliciter. J'ai lu un tip que je trouvais génial parce que je n'avais pas donné ce nom-là et en fait, je le faisais aussi. Parce que les gens te disent, ah, mais tu n'as qu'à faire une to-do list, mon pauvre ami, si tu savais combien j'en ai. Et surtout, les supports possibles et imaginables et collés au mur et dans l'ordinateur, dans le téléphone, sur papier, avec des bullet points et tout. et il y a un truc que je faisais qui était Parce que j'ai tendance à oublier ce que j'ai déjà fait.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est ça aussi qui fait que quand on a un TDAH, on a une estime de soi qui est assez fragile. Donc, j'ai commencé à faire une liste de ce que j'avais déjà réalisé. Et il y a quelqu'un qui a appelé ça la TADA liste. Donc, il y a la TO DO liste et la TA liste. Je trouve ça génial d'avoir appelé le TADA liste. Et donc, vraiment, c'est ce que... Ça, c'est vraiment pour les moments, je trouve, où quand l'anxiété prend le pas, parce qu'on a beaucoup d'anxiété en général. Quand il y a l'anxiété, qu'on commence à se trouver nul, etc., faites la tada liste. C'est-à-dire, c'est comme la to-do liste, mais avec ce que vous avez déjà fait. Et forcez-vous à vous rappeler de ce que vous avez fait depuis ce matin. Ou même, notez-le. Dès que vous avez fait un truc, vous le notez. Mais même juste, j'ai fait un repas sain à midi, c'est déjà, c'est beaucoup quand on a un TDAH. De se nourrir sainement et de dormir correctement, c'est déjà une énorme discipline pour nous.

  • Speaker #1

    Oui, et puis du coup, c'est gratifiant de le noter, de se dire voilà, j'ai fait le but et d'apprendre aussi à ce... À ce qu'on ferait, à être son meilleur ami, ce qui est bête à dire, mais je pense que c'est...

  • Speaker #0

    Moi, je suis retombée sur une tada liste qui m'a fait très plaisir.

  • Speaker #1

    Et garder les tada listes pas loin.

  • Speaker #0

    Bien sûr ! Tu peux faire un carnet avec tes tada listes. C'est ça. Ouvrir du visu carnet, commencer avec des tada listes à des époques différentes, on s'en fout.

  • Speaker #1

    C'est pas grave.

  • Speaker #0

    Commencer du visu carnet, par exemple, il faut arrêter de s'en vouloir. C'est normal. C'est comme ça.

  • Speaker #1

    C'est bon, on fait avec.

  • Speaker #0

    Oui, on fait avec.

  • Speaker #1

    Et puis, c'est très bien.

  • Speaker #0

    C'est comme ça.

  • Speaker #1

    C'est là, en fait.

  • Speaker #0

    Dans la maison, il n'y a pas le choix.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, oui.

  • Speaker #0

    Moi, je fais ce que je peux, voilà, en forme de psychoéducation et de médicaments quand c'est nécessaire. Oui. Il n'y a rien que je puisse faire de mieux. Voilà, je cherche les meilleures façons de faire avec.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je trouve ça super, d'une, que tu en parles, que tu partages tout ça, et puis aussi de parler de l'association. Les personnes trouvent aussi, moi, je trouve ça super qu'il y ait des groupes de paroles pour s'échanger. Des stratégies, ce qu'on a pu mettre en place, ce qui a marché, pas marché, parce que je pense que selon les uns ou les autres, il y a beaucoup de choses qui doivent être en commun. Oui,

  • Speaker #0

    je crois que c'est aussi très utile pour les gens qui ont un TDAH et ou ont des enfants TDAH et qui ne l'ont pas eux-mêmes. Moi, je suis un parent TDAH qui a des enfants TDAH, donc chez moi, c'est vraiment très souple comme fonctionnement. Mais par exemple, moi, je ne pouvais pas apprendre à mes enfants une discipline que je ne peux pas pas moi-même appliquée.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc, il a fallu que je trouve d'autres façons d'éduquer mes enfants et d'en faire des adultes responsables et fonctionnels. Et ça, voilà, il faut l'accepter. C'est comme ça. Même si ça me fout des complexes par rapport aux autres. Mais bon, comme ça, c'est la vie.

  • Speaker #1

    Je pense qu'en termes de parents, on doit tous avoir des complexes. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr. Oui, on s'évalue tous. Non, mais je pense à ça parce que je discutais avec une de mes filles hier qui me disait qu'elle avait fait tourner des nounous en bourrique. E3 avait fait tourner des nounous en bourrique. Et j'étais là, oh mon Dieu, j'ai tellement honte. J'ai tellement honte que mes enfants soient mal comportés avec les gens qui s'occupent d'eux. Vraiment, elle me dit, c'est plus le moment de m'engueuler. Et l'ado, elle dit, c'est plus le moment de m'engueuler. Non, mais en fait, je n'ai pas envie de te gronder. C'est juste que moi, je me sens honteuse que vous vous soyez mal comportée avec cette personne, que vous lui ayez fait ou de la peine, donc vous l'étiez mise en colère. En plus de ne pas l'avoir vue, je ne pouvais même pas être là pour soutenir cette personne.

  • Speaker #1

    Tu veux dire de ne pas avoir pu lui expliquer la situation ? Oui,

  • Speaker #0

    et pour cause. Après,

  • Speaker #1

    je ne savais pas qu'ils avaient un CH.

  • Speaker #0

    Je ne savais pas que j'en avais un non plus. Mais il n'empêche, ce n'est pas une excuse.

  • Speaker #1

    Mais je comprends, oui, avec le recul.

  • Speaker #0

    J'aurais pu faire aussi une forme de compensation auprès d'elle. Ou même si cette personne s'était plaint des enfants, elle m'avait dit qu'ils sont vraiment infernaux, j'aurais pu aussi parler à mes enfants, recadrer des choses.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et de voir qu'en dehors de mes yeux, ils se sont mal comportés, c'est vrai que c'est difficile aujourd'hui. Je ressens de la honte par rapport à ça. Mais bon, j'en parle. Ça fait partie des choses malencontreuses de nos existences.

  • Speaker #1

    Et puis voilà, en le partageant grâce à toi, il y a d'autres personnes qui se sentirent moins seules. J'espère,

  • Speaker #0

    mais on n'est pas seules, vraiment. J'ai un catalogue d'emmerdements pas possible et vraiment, il n'y en a aucun dans lequel je sois seule. Donc je peux vous dire que tout le monde a des emmerdements de taille et de fréquence.

  • Speaker #1

    On ne partage pas, mais il y a des moins envers. N'ayez pas de doute.

  • Speaker #0

    C'est bien réparti.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Est-ce que tu pourrais partager avec nous ton mantra préféré ?

  • Speaker #0

    Alors, ça a été difficile de faire le tri ? Oui. parce que j'en ai plein après ils étaient tous très blancs celui que j'ai choisi est tiré d'une chanson de Gaëlle Fay que je cite à chaque fois qui s'appelle Tôt le matin et c'est tout un vers et c'est la fin c'est rechercher la lumière peut-être un jour trouver la clarté en nous le bout du monde faire de son cœur une île à peupler et Ça, c'est l'ensemble du mantra. Et si je dois retenir qu'un mot, c'est faire de son cœur une île à peupler. Ça, c'est mon vrai mantra.

  • Speaker #1

    Très beau.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire s'il y a un livre qui a changé ta vie ? Qui n'est pas forcément lié à ta tempête. Il y a une autre tempête, en tout cas, qui t'a marqué à un moment ?

  • Speaker #0

    Il y en a plein, plein, plein. Alors, il y a lire sur les... constellation familiale qui s'appelle L'amour dans le couple et la famille. Ça porte sur les constellations familiales. C'est un bouquin de Bert Hellinger. Il était en rupture et je l'ai prêté à quelqu'un qui ne me l'a jamais rendu. Donc, je suis désespérée. Si jamais quelqu'un a ce livre et veut me le passer, je veux bien. Il y a Ces femmes qui aiment trop sur la codépendance. Il y a La puissance de la joie de Frédéric Lenoir. Ça, c'est super. Je trouve pour les gens que la psychothérapie n'intéresse pas trop. qui n'aiment pas trop, qui préfèrent la philo, etc. Je trouve que la puissance de la joie, c'est super bien. Parce que c'est sur un plan philosophique, mais en réalité, il y a un vrai rapport avec la santé mentale et comment gérer sa vie. Voilà. Il y en a vraiment beaucoup, mais on va dire que ceux-là sont ceux qui me viennent. Et puis, à part ça, je suis très fan de littérature sud-américaine. Je suis très fan de réalisme magique. C'est vraiment ce que je préfère lire, c'est aussi ce que je préfère voir. Donc cinématographiquement, ça va être les films de Wes Anderson. Oui, c'est-à-dire des choses qui sont à la fois très figuratives et en même temps totalement en dehors de la réalité. Donc en littérature, ça va être à s'entendre solitude et toute la littérature qui naît de ce courant littéraire, ça c'est vraiment ma grande passion.

  • Speaker #1

    Bon, grâce à toi, la bibliothèque de Sans plus pas d'arc-en-ciel va grandir. Parce qu'après, je partage les photos à tous pour donner des idées pas mal à l'approche des vacances ou des moments. Ok.

  • Speaker #0

    J'aime bien faire un petit récap.

  • Speaker #1

    Et on a aussi la playlist Sans plus pas d'arc-en-ciel sur Spotify. Est-ce que tu peux partager avec nous la musique qui te donne la pêche, qui pourra rejoindre la playlist, qui est très éclectique pour te mettre très à l'aise ? Oui.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plein de trucs. qui me donne la pêche, en fait, j'ai même une playlist sur Deezer qui s'appelle, je ne sais plus quoi, genre Bonne Humeur du Matin ou Fiesta du Matin. Ah,

  • Speaker #1

    génial ! Voilà,

  • Speaker #0

    dans laquelle il y a vraiment tout. Je pense que les chansons qui me donnent le plus la pêche, c'est des chansons d'Aba, en général. Enfin, il y a beaucoup de disco.

  • Speaker #1

    J'avoue, c'est efficace, Aba.

  • Speaker #0

    Aba, c'est une efficacité. En fait, j'ai vu tout un documentaire et c'est normal. Aba, c'est aussi très juste pour les gens qui sont neurodivergents parce qu'en fait, il y a plein de lignes mélodiques dedans. Ça fait le même effet que Mozart un peu. C'est-à-dire que l'accumulation des lignes médiodiques, de tempos qui se répondent, qui changent, etc. est très excitant pour notre cerveau. Ça envoie énormément de dopamine. Donc voilà, Mozart et Abba, grosso modo.

  • Speaker #1

    Ça vaut Mozart aussi.

  • Speaker #0

    En sachant que plein de références. J'ai fait quelques playlists sur Deezer, donc je fais ma pub. Il y a celle qui est sur playlist du matin et il y a aussi la plaisir d'attendre de mon spectacle Oui, je sais. Sur la vulnérabilité, dans laquelle il y a aussi pas mal de morceaux qui se rapportent au sujet de la vulnérabilité, mais qui donnent la pêche également.

  • Speaker #1

    Parfait, comme ça, ça va bien. On va avoir celle qu'on ajoute dans son plus grand arc-en-ciel. Et écoutez les prévices d'Olivia, abonnez-vous pour avoir la pêche dès le réveil et pour tout le reste de la journée. Est-ce que tu pourrais partager avec nous ta vision du bonheur aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ma vision du bonheur aujourd'hui ? Genre c'est quoi le bonheur ?

  • Speaker #1

    Est-ce que ça a changé par rapport à ta tempête, par rapport à d'autres tempêtes de ta vie ? Est-ce que ça a évolué aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense que ma vision du bonheur, c'est la capacité à trouver de la joie n'importe où et n'importe quand. C'est pas juste voir le positif, c'est vraiment trouver de la joie. C'est-à-dire arriver à me connecter avec quelque chose que je trouve vraiment chouette et qui va faire naître quelque chose en moi. Donc, c'est pas intellectuel, c'est plus ressenti ou corporel. Mais en sachant que cette joie n'est pas toujours difficile à trouver. Parfois, ça peut être juste de faire des étirements et de me sentir particulièrement bien après. Je dis ça pour tous les gens qui avancent en âge. Faire des étirements, vraiment. Si vous cherchez la clé du bonheur, déjà d'un bonheur physique, c'est... S'étirer le plus possible et fabriquer ses étirements pour être bien. Je crois que c'est ça, oui. Trouver de la joie, entre guillemets, en tout, en sachant que trouver la joie, c'est quelque chose d'actif. Ça ne vient pas toujours à soi.

  • Speaker #1

    Oui, il faut arriver à le créer. Et comme tu dis, parfois sur de petites choses, on s'imagine que c'est forcément des grands trucs.

  • Speaker #0

    La joie, parfois, c'est un verre d'eau quand on crève de chaleur. Et vraiment, c'est une joie profonde. Et oui, c'est un... Voilà.

  • Speaker #1

    Accumuler les moments de joie.

  • Speaker #0

    Oui, accumuler les moments de joie. Oui, c'est ça. C'est chercher les moments de joie, et en particulier quand ça ne va pas. On parlait d'une autre citation que j'aime bien, que j'ai trouvée sur une carte postale. C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière. Il y a une très belle scène là-dedans. Que j'aime beaucoup. Justement, c'est des petites joies aussi. C'est-à-dire que c'est posé quelque part chez moi. Je mets des cartes comme ça avec des citations dessus. C'est posé quelque part chez moi. et puis par moments, mon œil tombe dessus, je fais « Ah ouais ! » Et parfois, je me dis, vas-y, c'est de la merde.

  • Speaker #1

    Je comprends.

  • Speaker #0

    Non, mais voilà, ça dépend des moments. Mais il y a toujours un moment où ça m'apporte une petite joie.

  • Speaker #1

    C'est un autre moyen de se faire de la joie. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on n'a pas partagé ensemble que tu voudrais partager avec nous ? Ou un petit mot de la fin ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelque chose que j'aurais envie de dire en plus ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Continuer à aller voir des humoristes dans les salles. C'est super de les regarder sur Netflix. Moi-même, je regarde beaucoup de choses sur Netflix, mais vous ne vivrez pas la même chose en étant dans une salle de spectacle. Et je dirais humoriste, mais même tous les spectacles. J'ai envie de dire aux gens, n'ayez pas peur de vous mélanger avec d'autres gens. On vit dans un monde où ça fait peur, en fait, de se mélanger aux autres, de se confronter aux autres. En plus, les confrontations qu'on vit, elles sont souvent violentes, brutales, douloureuses, que ce soit dans la rue ou sur les réseaux sociaux. et essayez, si vous pouvez, de conserver la joie de rencontrer des nouvelles personnes et d'aller notamment dans des salles de spectacle. Mais voilà, essayez de conserver la joie de vous mélanger avec d'autres gens. On l'a vu pendant le confinement où on était tous enfermés chez nous. C'était quand même pas très bon pour la santé mentale d'éviter le reste de l'humanité.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    continuons à fréquenter l'humanité et continuons à cultiver une forme de joie ensemble.

  • Speaker #1

    D'être dans le lien. Oui. Merci beaucoup, Lélia.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Merci pour ton invitation.

  • Speaker #1

    merci je suis très contente de te retrouver voilà très heureuse que tu sois avec nous merci Sarah merci à toi ensemble toi toi aussi merci d'avoir écouté cet épisode si vous aimez le podcast mettez une super note 5 sur 5 sur les plateformes d'écoute envoyez le lien à une ou deux personnes que le podcast pourrait intéresser et aider et partagez sur les réseaux sociaux Merci pour votre soutien. Tant qu'on est en vie, tout est possible. L'épreuve est une occasion donnée de se révéler et de réaliser ses rêves. Si un bébé après un cancer c'est possible, alors tout est possible. Croyons vos rêves les plus fous et donnez tout pour les réaliser. Sans pluie, pas d'arc-en-ciel.

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Description

🌈Aujourd'hui je reçois Olivia Moore. Olivia est humoriste depuis 15 ans. Elle a, comme elle le dit, fabriqué 3 enfants et en a éduqué 5 car elle a été mère et belle-mère. Elle joue actuellement en tournée son spectacle “Oui, je sais” après plusieurs dates à l'Européen.


☔ Olivia vient nous parler de sa tempête, son TDAH, un trouble déficitaire de l'attention avec et sans hyperactivité, qui a été diagnostiqué il y a peu, à 46 ans. Un diagnostic rassurant car ce qu’elle vivait portait un nom mais aussi perturbant car on ne peut pas y faire grand chose. Ses 3 enfants ont été diagnostiqués depuis, ce qui lui permet aujourd'hui de pouvoir les rassurer et les accompagner sur ce chemin. Un TDAH nous dit Olivia, c’est un cerveau qui a besoin de discipline et qui n'en a aucune envie. On est performant quand on a envie de faire les choses et d’ajouter, si ça nous intéresse, on peut focuser pendant 5h et faire ce que quelqu'un ferait en 5 jours. Il n'y pas d’accompagnement particulier mais Olivia est en recherche permanente des meilleures façons de faire avec. 1ère méthode : le dire très vite - “j’ai besoin d’être honnête avec les gens, qu'ils n’attendent pas de moi des choses que je peux pas donner comme retenir leur prénom du premier coup et c’est pas faute de se concentrer, parfois mon cerveau est comme une ardoise magique, nous dit-elle.


🌈 Son arc-en-ciel, c’est le chemin de la vulnérabilité et des relations authentiques. Elle est obligée de faire son coming out mental, ce qui favorise un rapport authentique avec les individus, et aide à faire le tri pour les gens qui ne pourraient pas accueillir - même si elle ajoute que la plupart des gens sont bienveillants donc c’est aussi un cadeau.


🩵 Son conseil à quelqu'un dans la tempête : “la patience, parfois c’est dur, parfois on se dit c’est dur, ça ne va jamais se terminer. Mais si, ça se termine un jour. J'ai vraiment traversé beaucoup de crises dans ma vie, ça s'est toujours terminé à un moment et d’une certaine façon, à un moment quelque chose va changer, va bouger”


Olivia Moore - “Faire de son coeur une île à peupler”


Merci Olivia pour ton généreux témoignage 💛 le partage est essentiel c'est une grande force comme tu le dis si bien, il permet de faire mieux connaitre un handicap invisible qui concerne tant de personnes et permettra peut-être à certaines personnes de se faire diagnostiquer et à tous.tes d'être sensibilisés à la santé mentale et ainsi plus à l'écoute pour une plus grande bienveillance dans nos rapports humains.


Bonne écoute!


✍️ Si vous aimez le podcast et voulez me soutenir : prenez 1 minute pour mettre une super note 5/5 sur la plateforme d'écoute sur laquelle vous suivez les épisodes. Et envoyez le lien à vos proches, vos collègues, toute personne qu'il pourrait inspirer ou aider. Merci à tous! 💟


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Sans pluie,

  • Speaker #1

    pas d'arc-en-ciel. Un podcast dédié aux femmes inspirantes qui se sont révélées et ont trouvé leur voie suite à une épreuve. L'arc-en-ciel,

  • Speaker #0

    c'est le bonheur après l'épreuve. Bonheur que l'on apprécie justement davantage grâce aux obstacles rencontrés sur son chemin.

  • Speaker #1

    Je suis Sarah Pebro,

  • Speaker #0

    comédienne,

  • Speaker #1

    humoriste et auteure. J'ai eu un cancer du sein à 30 ans. J'en ai fait un spectacle. qui s'appelle K,

  • Speaker #0

    surprise, après avoir publié un livre,

  • Speaker #1

    Sarah, 30 ans, mon cancer, même pas peur. Suite à mon cancer, j'ai eu mon plus bel arc-en-ciel,

  • Speaker #0

    un bébé.

  • Speaker #1

    Sans pluie, pas d'arc-en-ciel, un titre inspiré de ma grand-mère adorée,

  • Speaker #0

    Mamé.

  • Speaker #1

    Grâce au récit de mes invités, vous serez, je l'espère, inspirés, reboostés,

  • Speaker #0

    emplis d'espoir.

  • Speaker #1

    Pour ne plus attendre, vous affirmez dans votre voix et donnez tout pour réaliser vos rêves. Ronsard écrivait

  • Speaker #0

    « C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière » .

  • Speaker #1

    L'épreuve est une occasion donnée pour donner une nouvelle direction à sa vie et réaliser ses rêves.

  • Speaker #0

    Sans pluie, pas d'arc-en-ciel.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je reçois Olivia Moore. Olivia est humoriste depuis 15 ans.

  • Speaker #0

    Elle a, comme elle le dit,

  • Speaker #1

    fabriqué trois enfants et en a éduqué cinq, car elle a été mère et belle-mère. Elle joue actuellement en tournée son spectacle « Oui, je sais » après plusieurs dates à l'Européen. Olivia vient nous parler de sa tempête, son TDAH, un trouble déficitaire de l'attention avec et sans hyperactivité, qui a été diagnostiqué il y a peu, à 46 ans. Un diagnostic rassurant, car ce qu'elle vivait portait un nom. mais aussi perturbant, car on ne peut pas y faire grand-chose. Ces trois enfants ont été diagnostiqués depuis, ce qui lui permet aujourd'hui de pouvoir les rassurer et les accompagner sur ce chemin. Un TDAH, nous dit Olivia, c'est un cerveau qui a besoin de discipline et qui n'en a aucune envie. On est performant quand on a envie de faire les choses. Et d'ajouter, si ça nous intéresse, on peut focusser pendant 5 heures et faire ce que quelqu'un ferait en 5 jours. Il n'y a pas d'accompagnement particulier. mais Olivia est en recherche permanente des meilleures façons de faire avec. Première méthode, le dire très vite. J'ai besoin d'être honnête avec les gens, qu'ils n'attendent pas de moi des choses que je ne peux pas donner, comme retenir leur prénom du premier coup. Et c'est pas faute de se concentrer. Parfois, mon cerveau est comme une ardoise magique, nous dit-elle. Son arc-en-ciel, c'est le chemin de la vulnérabilité et des relations authentiques. Elle est obligée de faire son coming-out mental, ce qui favorise un rapport authentique avec les individus et aide à faire le tri pour des gens qui ne pourraient pas accueillir. Même si elle ajoute que la plupart des gens sont bienveillants. Donc c'est aussi un cadeau. Son conseil à quelqu'un dans la tempête ? La patience. Parfois c'est dur. Parfois on se dit c'est dur, ça ne va jamais se terminer. Mais si, ça se termine un jour. J'ai vraiment traversé beaucoup de crises dans ma vie. Ça s'est toujours terminé à un moment et d'une certaine façon. À un moment, quelque chose va changer, va bouger. Olivia Moore, faire de son cœur une île apeuplée.

  • Speaker #0

    Bonjour Olivia.

  • Speaker #2

    Salut Sarah.

  • Speaker #0

    Alors est-ce que pour commencer, je peux te demander de te présenter ?

  • Speaker #2

    Oh mon Dieu ! Oui. Ça dépend sous quelle langue je me présente. Tu veux quoi ? Tu veux mon métier ?

  • Speaker #0

    Oui, par exemple, pour les personnes qui ne te connaîtraient pas ou qui voudraient en savoir plus.

  • Speaker #2

    Je suis Olivia Moore, je suis humoriste depuis 14-15 ans maintenant, quelque chose comme ça. Par ailleurs, je me suis beaucoup reproduite. J'ai fabriqué trois enfants et j'en ai en tout éduqué cinq, puisque mère est belle-mère. Je pratique un humour plutôt introspectif. Mon spectacle actuel parle de la vulnérabilité. Donc... Je ne dirais pas que je suis le sujet qui m'intéresse le plus, mais je trouve que ce qui m'arrive, c'est des sujets intéressants à traiter. Puis parfois, je me dis que ça peut être utile à d'autres. Donc, on est sur tout ce qui est comique et égocentrique, finalement.

  • Speaker #0

    Ok. Et tu es à l'affiche en ce moment ?

  • Speaker #2

    Je viens de terminer plusieurs dates à l'Européen, à Paris, et j'attends de voir si je reprends à Paris à la rentrée ou pas.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #2

    Et je suis en tournée. Ah oui. Et je suis un peu en tournée aussi. Oui, je suis en tournée aussi.

  • Speaker #0

    Complètement. Alors avant qu'on parle de Ta Tempête, est-ce qu'on peut retourner un petit peu en arrière pour ton enfance ? Est-ce que tu peux nous dire, partager avec nous, si tu te rappelles, à quoi tu jouais quand tu étais enfant ?

  • Speaker #2

    Non, je ne me rappelle pas du tout à quoi je jouais. Je pense que je jouais peu... Si, je me souviens que j'avais un arbre magique. C'était mon grand truc. C'est vraiment une grosse passion pour cet arbre magique. Et j'ai un souvenir de maternelle où on nous a fait planter des tulipes et je trouvais que c'était un moment extraordinaire. Alors que vraiment, tout ce qui est jardinage chez moi, aujourd'hui, c'est catastrophique. Bon, je n'ai pas de jardin, ça tombe bien, mais...

  • Speaker #0

    J'allais dire, parfois, il y a un lien entre l'arc-en-ciel et l'enfance, pas forcément.

  • Speaker #2

    Pas forcément, je ne sais pas. En tout cas, j'aimais beaucoup l'arbre magique et je pense que j'aimais beaucoup le concept de vivre dans un arbre un peu en dehors du monde.

  • Speaker #0

    Oui, un petit Robinson, une petite Robinson.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    On aime bien les dés. Et est-ce que tu avais des rêves, enfant ? Est-ce que tu rêvais de quelque chose pour plus tard ?

  • Speaker #2

    Je pense que je rêvais de voyage, beaucoup. Je rêvais beaucoup de voyage parce que... Je me souviens que j'aimais les chansons qui parlaient de voyage, de liberté, tout ça. Genre, j'étais petite quand c'est sorti, mais genre, vieille chanson, genre, Il est libre, Max. Il y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler. Voilà, je ne sais pas, j'avais ça en tête. Alors qu'en fait, cette chanson parle d'un mec super toxique. Mais bon, et...

  • Speaker #0

    On a mis du temps à comprendre les paroles de cette chanson.

  • Speaker #2

    On a mis du temps, voilà. Il y avait Paul Naref aussi, genre... qui disait « Je te donnerai tous les oiseaux, tous les bateaux, tous les soleils, petite fille de ma rue » . Alors bon, là aussi, tu te dis « Tiens, ce n'est pas un peu problématique ces paroles-là » . Mais moi, ce que j'ai entendu surtout, c'est le côté bateau, partir, tout ça. J'aimais bien aussi, dans Émilie Jolie, il y avait la chanson où elle disait qu'elle voulait partir. Tu sais, « Je voudrais voler avec vous dans le ciel, sur vos ailes, et je voudrais vivre avec vous ma vie » . Et ça, ça m'a jamais marquée. Ça m'avait marquée. Je pense que j'ai toujours eu des rêves de voyage et d'évasion.

  • Speaker #0

    Alors, tu vois, il y a peut-être plus un lien avec l'arc. En tout cas, la suite.

  • Speaker #2

    C'est possible, c'est possible.

  • Speaker #0

    Ça va, la théorie tient sur l'enfance un peu. Et on va passer à ta tempête. Qu'est-ce que tu souhaites partager avec nous de ta tempête ? Quelle est-elle et qu'est-ce que tu souhaites partager avec nous ?

  • Speaker #2

    À vrai dire, ma vie est un carreau permanent. Parce que j'ai un trouble déficitaire de l'attention, qui est très prononcé. Avec et sans hyperactivité, ce qui est vraiment complètement formidable, puisque j'ai une hyperactivité mentale et une hypoactivité physique. Ce qui revient à faire, j'ai tellement d'idées pour sauver le monde, c'est tellement génial, je vais pouvoir aider toute l'humanité. Qu'est-ce qu'on aime bien dans ce canapé ? Ça, c'est moi. Donc, j'ai une espèce de chaos mental permanent. Et de ce fait, j'ai effectivement des... J'ai jamais la sensation d'être complètement tranquille. Alors après, en tempête, dans ma vie, j'en ai vraiment une collection qui va du stress post-traumatique au burn-out, en passant par un divorce. En fait, j'ai une grosse expérience des tempêtes. Et je trouve que le scénariste de ma vie est très, très en forme. Donc, en choisissant une en particulier, c'est difficile pour moi, j'avoue. Parce que c'est une collection que j'ai. Deux périodes, deux crises, deux choses qui me sont tombées dessus, c'est pas de chance. Peut-être deux choses que j'ai provoquées moi aussi, pas forcément exprès.

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'on peut pas forcément exprès.

  • Speaker #2

    Si tu en veux une précise, on peut en prendre une, mais sinon on peut en parler en général.

  • Speaker #0

    Et bien,

  • Speaker #2

    je ne sais pas, qu'est-ce que tu n'as pas encore eu comme sujet ?

  • Speaker #0

    Après, ton diagnostic aussi.

  • Speaker #2

    Le diagnostic du TDAH ? Si tu veux en parler d'autre,

  • Speaker #0

    mais on n'a pas eu. Je trouve que c'est intéressant parce que je trouve qu'on ne parle pas encore assez de ces sujets et que c'est important d'en parler. Et puis, je pense que du coup, les gens ont une idée très vague. Oui,

  • Speaker #2

    ça marche. Je les comprends, parce que moi, avant ça, vraiment, je voyais passer des reels sur le sujet et tout et vraiment, je les appelais. Je ne voyais pas en quoi c'était intéressant. C'est-à-dire qu'Instagram a su que j'avais un TDAH avant moi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Ce qui est quand même un tout petit peu agaçant.

  • Speaker #0

    C'est pas faux. Et comment ça s'est passé pour toi, du coup ?

  • Speaker #2

    Je l'ai appris grâce à mes spectateurs et spectatrices de vidéos sur les réseaux. Parce qu'en fait, j'ai fait une vidéo qui portait sur l'introversion. Et puis, quelques temps après, j'ai fait une vidéo qui portait sur l'hypersensibilité.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, j'ai plein de gens, mais vraiment plein de gens qui m'ont écrit pour me dire... Ah, mais est-ce que vous êtes sûre que vous n'avez pas un trouble du spectre autistique ? Ah, super ! Et donc, j'en parle à ma psychothérapeute. Et je lui dis, ben voilà, les gens me disent ça, qu'est-ce que tu en penses ? Et elle me dit, alors, le TSA, c'est possible, mais moi, en priorité, je pencherais pour un TDAH. Et je dis, de quoi s'agit-il ? Un trouble de l'attention ? Donc, on commence à l'évoquer. Et donc, c'est elle qui m'a recommandé, en fait, de trouver une psychiatre pour avoir un diagnostic. Et effectivement, j'ai mis du temps à trouver une praticienne. Je l'ai eue par une autre amie humoriste qui, elle aussi, a un TDAH. Et voilà, le diagnostic a été entamé comme ça. C'était à la fois rassérénant, et j'en parle dans mon spectacle, rassurant en fait. De dire, ah ok, donc en fait, ce que je vis porte un nom. En même temps, ça m'a beaucoup perturbée. Je ne pensais pas que ça me perturberait à ce point-là. Parce que j'ai réalisé que je ne pourrais pas y faire grand-chose. C'est-à-dire que vraiment, il fallait que je fasse avec. C'est comme tout à coup, tu n'étais pas consciente, mais il te manquait un pied. où tu as les pieds palmés depuis le début. Et c'est ni bien ni mal, c'est juste un état de fait.

  • Speaker #0

    C'est juste qu'en effet, c'est un état qui reste. Oui,

  • Speaker #2

    en fait, c'est de fait un état de vulnérabilité par rapport à la société dans laquelle on vit. C'est-à-dire qu'on est dans une société qui va vite, mais qui a tout un tas d'exigences qu'on ne peut pas satisfaire quand on a un TDAH. Première exigence de la société actuelle, c'est la discipline. Assez paradoxalement, mais c'est vrai. Tu vois, tu demandes aux gens qui sont salariés, tu leur demandes d'arriver à l'heure au bureau, tu leur demandes d'effectuer un certain nombre de tâches sans trop se poser de questions, d'être capable d'être uniquement dans l'exécution sans remettre tout en cause du début à la fin, etc.

  • Speaker #0

    Faire vraiment donner son avis.

  • Speaker #2

    Voilà. Et moi, clairement, je ne suis pas équipée pour. C'est-à-dire que moi, déjà, être régulière dans mon emploi du temps, c'est pratiquement impossible. Je n'ai pas deux jours qui se ressemblent. Et puis, faire les choses sans me poser de questions, ce n'est pas non plus dans mes compétences. Mais parce que cérébralement, je ne suis pas câblée comme ça. Et il y a par ailleurs ce truc un peu agaçant que j'ai découvert par la suite, qui est qu'il y a certes de la sensibilisation sur la santé mentale, mais il y a encore beaucoup de gens que ça amuse ou qui ont la paresse de dire « Ah ouais, le TDAH, c'est encore une mode, c'est pour les gens qui ne font pas d'efforts. » Oui,

  • Speaker #0

    c'est fatigant ça de plaquer des clauses.

  • Speaker #2

    Il me manquait un petit bien, tu me dirais aussi que je ne fais pas d'efforts. Qu'est-ce que tu racontes ?

  • Speaker #0

    C'est ce que je trouve dur, c'est que ce qui n'est pas connu, on plaque quelque chose dessus et puis on le dénigre. Parce que, en fait, pour moi aussi, c'est parce que c'est vrai que c'est des sujets sur lesquels j'ai pu intervenir et de tourner en entreprise avec d'autres comédiens, mais c'est surtout ce qui sont les handicaps invisibles.

  • Speaker #2

    Absolument. En fait,

  • Speaker #0

    ça ne te voit pas. Tu n'es pas en fait un peu roulant et en même temps, c'est plus 80% des situations de handicap. Ce sont des situations de handicap invisibles. Mais comme ça ne se voit pas, tu n'as pas de problème. en effet, soit c'est de ta faute, soit... Oui,

  • Speaker #2

    et puis ça arrange... Et je comprends comment le modèle économique s'est développé, mais c'est de standardiser le salariat. Le problème, c'est qu'en fait, ça n'est pas si standardisable que ça. Et que si on rassemble tous les troubles du neurodéveloppement, on va se rendre compte qu'il y a peu de gens qui ne sont pas affectés par un ou un autre trouble du neurodéveloppement. On est vraiment très nombreux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Tu as une idée d'ailleurs ? D'ailleurs, est-ce qu'ils ont donné des chiffres ?

  • Speaker #2

    Pour le PDH, il commence à y avoir des chiffres. D'accord. Le dépistage, là, s'est beaucoup accéléré parce qu'on détectait beaucoup le TDAH chez les garçons et chez les hommes. D'accord. Parce qu'ils se manifestaient beaucoup plus socialement. Parce que notamment l'hyperactivité physique se manifestait plus socialement chez les garçons. Notamment parce que les filles sont socialisées à ne pas se manifester physiquement.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc là, il y a beaucoup de diagnostics, beaucoup de diagnostics adultes. On parle de grosso modo 5% de la population. Mais en réalité, c'est probablement plus.

  • Speaker #0

    C'est plus, oui, c'est ça.

  • Speaker #2

    Probablement plus, voilà. Et donc il y a beaucoup d'études qui sont en cours actuellement, parce qu'on se rend compte que c'est beaucoup, à tel point que même ce qu'on appelle trouble du neurodéveloppement, en fait, c'est une vision politique de la chose. C'est-à-dire qu'en réalité, ça tendrait à dire qu'il y a des gens qui sont troublés et des gens qui ne sont pas troublés, alors qu'on est aussi en train de se dire, et c'est le cas par rapport au trouble du spectre autistique par exemple, que c'est juste un fonctionnement différent. C'est un fonctionnement qui n'est peut-être pas majoritaire, mais c'est un fonctionnement différent. et c'est donc... C'est en ça que même la question du handicap invisible, en fait, tout ça, c'est une vision politique de la chose qui est destinée à dire qu'il y a une population qu'on considère comme standard et une population qu'on considère comme pas standard. Mais en réalité, si ça se trouve, la neurodiversité est telle que les groupes ne sont peut-être pas aussi bien définis que ça.

  • Speaker #0

    Oui, et puis je pense que si on pouvait avoir... Chaque personne en consultation est posée un diagnostic, il y aurait beaucoup plus.

  • Speaker #2

    Si plus de gens allaient en psychothérapie et étaient suivis pour leur santé mentale, il y aurait plus de diagnostics.

  • Speaker #0

    Oui, et puis de se dire aussi qu'à priori, il y a une personne sur deux qui est concernée en tout cas par une situation de handicap dans sa vie. Donc, j'ai envie de dire, on est un peu tous concernés. Et en fait, c'est aussi de se dire, enfin de normaliser, si je puis dire, je n'aime même pas le terme de normaliser, mais je veux juste dire ce qui paraît anormal pour d'autres personnes, normaliser. parce qu'en fait... C'est juste une différence. Tout comme il y en a qui sont très ordonnés, d'autres pas. Il y en a qui sont du matin, d'autres plutôt du soir. Je ne sais pas, il y en a qui adorent travailler avec les gens. Il y en a qui préfèrent le télétravail. On est tous différents et heureusement, c'est la richesse. Et quand tout à coup, on voit cette situation, entre guillemets, de handicap, qui est juste une situation qui est différenciante. On est juste différents les uns des autres tous. Là, tout à coup, chacun s'amènerait, je pense, plus de tolérance. Et ça serait plus riche pour chacun, en fait, de voir.

  • Speaker #2

    Oui, probablement.

  • Speaker #0

    Juste qu'on est différents, c'est normal, en fait.

  • Speaker #2

    Probablement. Après, il y a des gens que ça ne rassure pas du tout et qui préfèrent avoir une existence qualifiée de standard. Pas sortir des cases, mais je pense que malheureusement, le vivant n'est pas comme ça.

  • Speaker #0

    Non, pas du tout.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas des plantes normales et des plantes pas normales. Il n'y a pas des animaux normaux et des animaux pas normaux. Ce n'est pas ça le point. Non.

  • Speaker #0

    Et puis, ce n'est pas ça l'intérêt non plus. Et pour des personnes, pour le coup, à contrario, qui se demanderaient peut-être si elles ont besoin de consulter, peut-être qu'elles se demandent si elles l'ont ou pas. Est-ce que toi, il y a des conseils que tu pourrais donner sur des choses ? Donc, toi, c'est grâce aux vidéos qu'on t'a...

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'on m'a fait un recours.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas s'il y a certaines choses où on peut...

  • Speaker #2

    Ce qui peut aider probablement, c'est effectivement de confronter son ressenti au monde extérieur. Par exemple, dire quand on me raconte quelque chose, assez rapidement, mon attention s'évade. Au bout de même parfois 15 secondes, mon attention s'évade, je ne suis plus là. Je ne sais même pas trop où je suis, mais je suis ailleurs et j'arrive éventuellement à raccrocher les wagons ou même pas du tout. Je pense qu'il faut être, pour avoir une bonne connaissance de soi, c'est important d'abord de bien s'observer, d'essayer d'être lucide sur ce qui se passe en nous. Et ensuite, une fois qu'on s'est bien observé, arriver à se dire la vérité, pas trop se mentir, et donc aussi arriver à dire sa vulnérabilité, dire sa vérité, et donc sa vulnérabilité à son entourage. Alors, à des gens de confiance, pas à n'importe qui, évidemment, mais partager sa vulnérabilité, déjà, en général, mais un peu de lubrifiant dans les relations, et surtout, peut aider, effectivement, à se diagnostiquer. Parce que, quand j'ai fait des vidéos sur l'hypersensibilité, par exemple, ou sur l'introversion, c'était aussi une façon de partager ma propre vulnérabilité avec le monde extérieur. Et c'est le partage de cette vulnérabilité qui m'a amené des retours. Retours qui, finalement, m'ont été très utiles.

  • Speaker #0

    Oui. Comme quoi, finalement, quand on s'ouvre aux autres, comme tu dis...

  • Speaker #2

    Ça met du lubricant, en fait. Le partage est une grande force. C'est bien pour ça que les humains se sont mis à vivre en société. On l'a un petit peu oublié, mais on ne s'est pas juste mis à vivre en société pour faire des économies d'échelle sur le prix de l'électricité. On s'est mis à vivre en société parce que le partage était ce qui nous conservait en vie. Pas seulement au bas de l'échelle, c'est-à-dire pas juste en vie pour exister, mais aussi en vie au sens vivant et évolutif ou évolutive en tant qu'être humain.

  • Speaker #0

    Et toi, qu'est-ce que ça a changé ? Tu as eu l'impression que tu as eu un temps d'acceptation qui a été un peu long ? Enfin, tu vois comment ça s'est passé ?

  • Speaker #2

    Encore dans ce temps d'acceptation. J'ai vraiment des... Oui, et encore, je ne sais pas si j'accepterais totalement. Je ne pense pas qu'il y ait un jour où il n'y aura zéro frustration. La seule chose que je peux faire, c'est essayer d'être douce avec moi-même en arrêtant de me dire « Oh là là, qu'est-ce que t'es conne, t'as encore oublié ce rendez-vous ? » Et voilà, arrêter de m'insulter moi-même parce que je ne le ferai pas avec quelqu'un d'autre. Mes trois enfants ont un TDAH et je ne les insulte pas parce qu'ils font des conneries. J'ai une preuve de douceur et de compréhension. Donc, voilà, le plus dur, c'est de... pour moi en tout cas, que ma frustration ne devienne pas quelque chose qui me plombe. D'arriver à passer à autre chose très vite. Je peux effectivement arriver à la fin de la journée et à la fin de la journée me rappeler de ce truc hyper important que je voulais faire, que pourtant j'ai noté, écrit, etc. Puis bon, mon cerveau est parti ailleurs. Et donc, je vais blâmer le trouble. Mais je vais éviter de me blâmer moi. Et puis oui, parfois je vais me sentir en colère et frustrée. J'en ai ras le cul d'avoir ça. Ce qui ne va pas changer grand-chose. Donc, je vais extérioriser ma colère, mais peut-être pas sur moi en tant qu'être humain. Oui. Parce que moi, en tant qu'être humain, je fais ce que je peux, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, complètement, oui. Après, ça doit faire du bien d'extérioriser aussi, parce que je pense qu'il y a une frustration. C'est vrai que parfois, dans ce podcast, on a des tempêtes où tu as la tempête et après, elle s'arrête. Enfin, si je puis dire, même si tu peux avoir des suivis. Là, c'est des tempêtes. On avait eu aussi Anna Valder qui était venue parler de son diabète. de type 2 et c'est vrai qu'on en parlait, c'est en continu. Donc elle avait elle aussi, par moments, des problèmes que ce soit. Et en fait, d'apprendre à faire avec, comme tu dis, prend du temps. Et je pense que c'est normal et que c'est être une vie de faire avec.

  • Speaker #2

    Oui, c'est une vie, clairement. Je pense que c'est une vraie... Là, je digère petit à petit ce que ça raconte de moi avant. Moi, j'ai eu mon diagnostic à 46 ans. Ça veut dire quand même que ça fait... Admettons que l'âge conscient, c'est à partir de 6 ans, 7 ans. Ça fait... 40 ans que je confonds mes symptômes et ma personnalité. C'est quand même vertigineux. J'ai donc passé en revue tout mon passé professionnel. Je me suis rendu compte que, bah oui, j'ai fait un burn-out pour des raisons tout à fait valables, mais aussi en grande partie à cause du TDAH. Parce qu'un TDAH non diagnostiqué, déjà diagnostiqué, ça rend sujet au burn-out, mais encore plus quand il est non diagnostiqué. Donc, vraiment, toutes les grandes orientations de ma vie sont liées à ça. Donc, c'est comme... Moi, j'ai dû faire un vrai travail d'acceptation. Je ne suis pas sûre qu'il soit complet aujourd'hui et peut-être qu'il ne le sera jamais. Puisque c'est par définition quelque chose que je n'ai pas choisi, qui est plus ou moins biologique, plus ou moins héréditaire. Les causes ne sont pas entièrement certaines. Et par ailleurs, j'ai des comorbidités comme par exemple un stress post-traumatique qui est très marqué aussi. Donc en plus, faire la part des choses entre le TDAH et le stress post-traumatique est une énigme en soi. donc ouais c'est un... Voilà, je dois faire avec tous les jours.

  • Speaker #0

    Et tu te fais accompagner du coup ? Tu disais tout à l'heure que tu avais vu une psychothérapeute à un moment. Est-ce que c'est quelqu'un que tu vois par moment ou qui te suit pour ton besoin peut-être ?

  • Speaker #2

    Je n'ai pas d'accompagnement précis pour le TDAH. J'ai été en psychothérapie très longtemps parce que j'avais vraiment beaucoup de choses qui ne me permettaient pas de tenir debout dans ma vie. Donc il était vraiment nécessaire de... Moi, j'ai vécu une forme de rééducation psychologique et dont je suis ravie. Aujourd'hui, je n'ai pas un accompagnement spécifique, mais je suis quand même sans arrêt en recherche de méthode pour ne pas être seule avec ça. Alors, je dirais que ma première méthode, c'est de le dire très vite. On va dire que le positif là-dedans, c'est que ça m'oblige à assumer ma vulnérabilité très vite vis-à-vis de nouveaux interlocuteurs ou de nouvelles interlocutrices. Je fais mon coming out mental hyper rapidement parce que je ne me vois pas faire autrement. Je n'ai pas envie de composer, je n'ai pas envie de mentir. Maintenant que je suis au courant, ça me semble même honnête de le dire aux gens. qui n'attendent pas de moi des choses que je ne peux pas leur donner, comme retenir leur prénom du premier coup. Complètement désolée. Et pourtant, je vous jure, ce n'est pas faute de se concentrer. Mais parfois, mon cerveau est comme une ardoise magique. Donc, je leur dis. Je vous préviens, j'ai une ardoise magique à la place du cerveau. Il y a des choses que vous allez me dire. Et il est possible que je vous repose la même question. Et je me souviendrai que je vous ai déjà posé la question. Mais en revanche, la réponse n'est plus là. Elle n'est pas imprimée. Donc, voilà. Moi, ça me semble de la politesse. Mais très clairement, c'est aussi afficher et assumer ma vulnérabilité devant les autres. Complètement. le vivre parce qu'on ne croise pas dans sa vie que des gens en face de qui on se sent en sécurité.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire, c'est ça aussi parce que comme tu disais tout à l'heure, les gens avec lesquels on peut partager, qu'on se dit peut-être est-ce qu'on a un trouble ou autre, etc. Il faut le faire, comme tu disais, avec des gens où on sait que ça va être bien reçu. Et là, en fait, en plus, dans ta carrière, avec toutes les personnes que tu dois rencontrer dans le côté pro. C'est vrai que du coup, c'est ouvrir face à des personnes où tu ne sais pas toujours. Après, je me dis, peut-être que quand même, ça favorise un rapport. C'est peut-être bête de dire ça, mais voilà, c'est ça.

  • Speaker #2

    Alors, ça dépend qui. Le point positif, encore une fois, c'est que ça m'oblige à fréquenter plutôt des gens sains. Ce qui était quand même aussi plutôt ma tendance. C'est-à-dire que moi, si je détecte que quelqu'un n'est pas très sain, que je sens qu'on ne va pas se comprendre, que ça ne va pas accrocher. Et ce n'est même pas un truc de cette personne n'est pas bien. ça ne va pas coller avec moi c'est pas forcément la valeur de la personne en face qui est en cause, il y a des gens très très bien mais avec qui ça ne va pas coller mais je dirais que si par hasard, puisque la vraie zone de risque elle est d'avoir quelqu'un qui effectivement n'est pas capable de recevoir ça et qui va se mettre à dire des trucs idiots ou basiques ça m'a appris à développer enfin j'avais déjà un peu de répartie mais ça m'a appris à développer certaines réparties ou même à savoir glisser dessus. Voilà. Il y a quelqu'un qui m'avait donné une indication sur quelque chose. Je n'ai pas envie que cette personne ne me reconnaisse. Et puis, j'ai dit, je suis désolée, je ne m'en souviens pas. Ah bon ? Mais pourtant, tu es humoriste et tu retiens des tonnes de pages de texte et ça, tu n'es pas capable de retenir. Et en fait, ce n'est pas une mauvaise personne. C'est juste quelqu'un qui n'est pas très mûr émotionnellement. C'est quelqu'un qui n'est pas relationnel, en fait. C'est quelqu'un qui est centré sur lui. et sur ce qu'il a à dire et comment il veut s'affirmer. Et donc, il n'est pas dans un lien empathique. Et donc, une personne qui n'est pas dans un lien, dans une connexion qui est réelle, malheureusement, elle ne peut pas saisir la confidence d'une vulnérabilité pour ce qu'elle est. À savoir, une confidence est quelque chose de précieux. En fait, quelqu'un qui va être dans une espèce de ping-pong relationnel, il y a plein de gens comme ça. Donc, en général, moi, je les évite. Et si je ne peux pas les éviter, je fais avec. Et par exemple, ça m'a appris un truc. que je faisais beaucoup et maintenant j'ai appris à arrêter de me justifier. Je me justifiais beaucoup avant et je me justifie moins, nettement moins. Donc là, j'ai répondu, ah bah oui, c'est dommage, mais c'est comme ça. Et je ne me suis pas justifiée, en fait, parce que j'ai estimé que j'ai déjà un TDAH, je ne veux pas faire éduquer tout le monde.

  • Speaker #1

    Ah bah non,

  • Speaker #0

    tu ne peux pas.

  • Speaker #2

    Surtout si je ne sens pas...

  • Speaker #0

    Oui, sinon pas réceptif, c'est pas... Autant comme tu dis, je trouve ça super et bravo d'en parler, parce que tu dois aider plein de personnes à se sentir moins seule. surtout face aux réactions des autres, parfois.

  • Speaker #2

    C'est comme quand je dis que je prends des antidépresseurs au milieu d'un dîner. Ça aussi, je le dis, parce que j'en parle aussi dans mon spectacle. Et l'expérience est hyper drôle. Il faut le tenter. Si vous prenez des antidépresseurs, vous vous dînez avec des gens, dites-le vers la fin du dîner et vous allez vous apercevoir que, franchement, au moins les deux tiers de la table, surtout si vous vivez à Paris, en prennent ou en ont déjà pris. C'est impressionnant. Et je finis par le dire. La dernière fois que j'ai fait ça, c'était dans un festival de... de dessin d'humour politique. Et vraiment, c'était frappant. J'étais pratiquement la seule femme et plein d'hommes autour de la table. Et là, c'était carrément les trois quarts de la table avaient pris ou prenaient des antidépresseurs. C'est aussi un exercice que moi, j'aime bien. Je ne le fais pas par défi. Je le fais vraiment en toute simplicité pour dire là où j'en suis dans ma vie. Et ça vient dans le fil de la conversation. Ce n'est pas non plus quelque chose que je prépare, mais j'aime beaucoup effectivement ce à quoi ça donne lieu, c'est-à-dire un échange réel.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis que toi, en affichant, comme tu le dis, ta vulnérabilité, en fait, chacun peut s'ouvrir. Et quel que soit ce qu'il traverse, quel que soit, par exemple, pour les antidépresseurs, la raison pour laquelle il en prend, tout à coup, en effet, tu es dans du vrai. Tu n'es pas dans de la discussion de dîner un peu mondain qui ne nous apporte pas grand-chose. Ce n'est pas très intéressant et enrichissant. Ça apporte de la distraction. Oui, oui,

  • Speaker #2

    du divertissement.

  • Speaker #0

    C'est bien pour changer les idées.

  • Speaker #2

    Mais la vie n'est pas faite que de ça.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça. Et avec tes enfants, comment ça s'est passé ? C'est toi qui as été diagnostiquée ?

  • Speaker #2

    C'est moi qui ai été diagnostiquée. Et donc, en repérant, en ayant les idées beaucoup plus claires sur ce qui était caractéristique du TDAH chez moi, j'ai observé mes enfants et je me suis dit « Oh mon Dieu ! » Et donc, je me suis rendu compte qu'effectivement, tout le monde était concerné. Donc, les trois ont été diagnostiqués. Chacun trouve son équilibre ou pas avec ça. En revanche, le fait de moi avoir été diagnostiqué et d'avoir des souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse et de ce que ça a pu générer chez moi, fait qu'aujourd'hui, je peux les rassurer. Par exemple, le fait que quand on est TDAH, un, ça ne se voit pas, et deux, les gens, en fait... Même pensent qu'on fait exprès. C'est-à-dire que moi, j'ai été harcelée à l'école pendant trois ans. Et un des facteurs de harcèlement, c'était « Ah, de toute façon, toi, tu ne fais jamais tes exercices. Toi, tu travailles mal. Toi, tu machins, etc. » Et en fait, « Et toi, tu fais les trucs au talent. » Donc, ça suscitait une espèce de jalousie. Parce qu'il se trouve que oui, j'avais un cerveau qui me permettait de compenser. Il y avait une compensation intellectuelle. Et j'ai notamment une de mes filles... Enfin non, même mes... Non, mes trois enfants ont vécu ça. Mes trois enfants ont vécu ce Ausha. Et moi, avant d'être diagnostiquée et de lire des choses là-dessus, je ne savais pas que c'était lié au TDAH et que c'était un motif très fréquent de harcèlement. Cette sensation que l'enfant ou l'adolescent ne fait pas d'efforts, parfois réussit sans effort et quand il ne réussit pas, c'est que de toute façon, il s'en fout, il est négligent, négligente, ne fait rien, etc. et ça, ça m'a permis de rassurer en fait. À chaque fois qu'un de mes enfants m'a parlé de ça, j'ai dit, alors, j'entends et le côté, oui, machine, elle est nulle, et n'y a rien, c'est très dur. Vraiment, c'est très dur à vivre. On se sent nulle et les autres viennent vous le confirmer. Donc, c'est vraiment quelque chose de très douloureux.

  • Speaker #0

    Et en plus, c'est un moment où la validation des autres...

  • Speaker #2

    Et on représente 100% du vécu, clairement. Et bon, ça m'a permis au moins d'accompagner un peu mes enfants sur ce chemin-là en disant alors, oui, les gens te perçoivent comme ça et ta nullité, entre guillemets, n'est pas même si toi t'as le sentiment d'être nul et que les autres le disent aussi. Ça n'est pas la réalité. Ce qui se passe, en revanche, c'est que ce sont les conséquences d'un handicap qui est invisible. Et ce handicap, il a ça et ça et ça comme conséquences. Et donc, tu ne vas pas pouvoir jongler avec la perception des autres. En revanche, je peux déjà avertir tes enseignants, il peut y avoir un protocole qui est mis en place, etc. Mais ça me permet d'être une meilleure accompagnante.

  • Speaker #0

    C'est génial pour eux. J'espère,

  • Speaker #2

    ça ne leur épargne pas les épreuves du jugement.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr, mais je me dis que d'être armée déjà, de savoir ce que c'est, de savoir que tu l'as aussi. Moi,

  • Speaker #2

    j'aurais préféré savoir ce que j'avais, j'aurais préféré qu'on me réconforte.

  • Speaker #0

    Je me dis que ça leur fait gagner du temps aussi. Tu vois, ça va leur éviter d'autres épreuves. Enfin, tu vois, toutes les épreuves par lesquelles tu as dû passer, ça va leur...

  • Speaker #2

    Moi, je trouve que de toute façon, c'est notre rôle de parents, je trouve, d'asseoir nos enfants sur nos épaules. C'est une belle image. C'est leur permettre qu'ils voient le monde. en étant nourris un petit peu de notre expérience. Un petit peu, parce qu'après, on ne peut pas tout leur... Je rêverais de les truffer avec toutes mes expériences, et qu'ils aient déjà accru à 49 ans. Mais bon, ce n'est pas le cas. Mais s'ils peuvent en avoir un petit peu, s'ils peuvent partir déjà, et voilà, je trouve que la mission, c'est ça, c'est qu'ils soient assis sur nos épaules.

  • Speaker #0

    Comme ça, le jour où on disparaît, ils peuvent se tenir debout et ils sont déjà très solides.

  • Speaker #1

    Oui, ça me paraît une très belle image.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu dirais que tu as un arc-en-ciel qui est lié à cette tempête-là ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que ce que ça a généré vraiment, c'est un chemin sur lequel j'étais engagée, mais effectivement, ça m'oblige à le booster, c'est le chemin de la vulnérabilité des relations authentiques. C'est-à-dire que... Comme j'ai une vulnérabilité qui est vraiment existante, qui a des vraies conséquences quotidiennes sur ma vie, et que je suis donc obligée de faire ce coming out, ça m'oblige à être dans un rapport quand même plutôt authentique avec les individus. Ça m'aide à faire le tri aussi. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui peuvent accueillir, il y a des gens qui ne peuvent pas accueillir. Mais la plupart des gens accueillent. La plupart des gens sont bienveillants, donc c'est aussi un cadeau. Ça m'a vraiment... Je te dis que c'était déjà le chemin, mais ça oblige encore plus. Comme c'est une difficulté qui est quotidienne, ça m'oblige à pratiquer tous les jours. Ça m'a obligée à travailler encore plus fort sur comment je me suis construite narcissiquement. Ce que je veux dire par là, c'est que j'ai eu l'impression, peut-être comme d'autres, que j'ai passé une partie de ma vie à essayer de construire une image présentable, socialement parlant, ce qui n'a donc pas été facile avec un TDAH, je répète. Et maintenant, en fait, j'ai besoin de... comment dire... d'être sûr que cette image, elle correspond à la réalité. C'est-à-dire que parfois, on se construit un peu ce qu'on appelle un faux self, c'est-à-dire qu'on se donne l'allure de celle qui va toujours bien, tu vois. Celle qui est toujours super dynamique, qui raconte pas ses problèmes, qui avance, qui est un rouleau compresseur, etc. Et là, de fait, compte tenu de ce handicap... Déjà la position en vieillissant, elle est de moins en moins tenable parce qu'on fatigue aussi, parce qu'on a moins envie de paratiner. J'en parle dans mon spectacle en disant non, c'est pas la maturité émotionnelle, c'est la flemme. Moi maintenant, j'ai même la flemme d'être de mauvaise foi, c'est vous dire. Et c'est vrai, j'ai la flemme d'être de mauvaise foi. Si tu me rapproches un truc et que c'est réel, je vais faire... Hein ? Ouais, non, t'as raison. C'est-à-dire que maintenant, je n'ai même plus l'énergie mentale de paratiner, d'essayer de trouver un truc, même quand j'ai très honte. c'est-à-dire que en fait je préfère dire ouais en fait j'ai honte voilà Alors du coup je suis une très mauvaise personne à qui demander conseil Parce que ça fait deux fois qu'on me demande conseil Genre on m'a prêté tel fringue et j'ai fait un trou dedans Ou j'ai fait une tâche, est-ce que tu crois que je le dis à la personne Et moi je suis là, ce serait moi, moi je vous le dirais Parce que oui certes j'aurais honte A ta place mais ça me complique moins la vie De le dire Et ça le TDAH Le TDAH a joué un rôle D'accélérateur là-dedans Parce que des conneries j'en fais plein Donc voilà Et donc je le dis Oui, oui. Justement, moi-même, j'anime un podcast, alors que c'est quand même un podcast... Enfin, je le sais, je l'ai créé, mais créé quand même. Je le sais qu'il faut que j'imprime les feuilles de conducteur, avec les questions dessus. Une fois sur deux, j'oublie. Alors que c'est mon podcast. Et j'oublie, parce qu'il y a eu plein d'autres trucs qui se sont mis dans ma tête à ce moment-là. Et ce n'est pas une histoire de faire des listes. C'est le syndrome de l'ardoise magique. C'est comme ça. Et donc... Pareil, ça m'oblige à être en vulnérabilité réelle, c'est-à-dire à prévenir les gens à qui je travaille que je peux oublier. Donc, à être hyper reconnaissante quand on m'y fait penser. Et puis, à arriver à demander pardon sans que ce soit trop coûteux émotionnellement pour moi. En étant à la fois sincère, mais sans non plus me dire « t'as une merde, t'as une merde, t'as vraiment une grosse merde » .

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, oui. C'est plus factuel, fin.

  • Speaker #0

    Je dirais que l'art corporel, c'est que ça m'oblige à être un être humain un peu plus relationnel.

  • Speaker #1

    Et que ça t'a peut-être enrichi, de changer comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça m'a enrichi et ça continue.

  • Speaker #1

    Et puis même dans les relations avec les autres, comme tu disais, ça fait des relations tout de suite beaucoup plus vraies.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait des relations plus vraies. J'ai encore du mal à me pardonner d'avoir envie et besoin de me reposer, mais au moins les autres, eux, me pardonnent d'avoir envie et besoin de me reposer, donc c'est déjà ça.

  • Speaker #1

    C'est une bonne étape vers celle où ce sera correctement.

  • Speaker #0

    On va dire que voilà, exactement. On en boucle le rein. Oui, c'est ça. Je suis en chemin.

  • Speaker #1

    C'est déjà bien. en bon chemin je dirais et qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à quelqu'un qui serait dans une tempête et qui n'aurait pas encore trouvé son arc-en-ciel voire

  • Speaker #0

    qui n'aurait pas son phare un conseil à une personne qui traverse une tempête et qui n'a pas encore trouvé ni son phare ni son arc-en-ciel ça tombe bien puisque je viens d'en traverser une patience parfois c'est dur d'être patient. Parfois, on se dit, c'est pas possible. Jamais ça va se terminer. Si ça se termine un jour, j'ai traversé vraiment beaucoup de crises dans ma vie, ça s'est toujours terminé à un moment et d'une certaine façon. En fait, à un moment, quelque chose va changer. À un moment, quelque chose va bouger. Et il faut garder confiance en ça. C'est en ça que je garde confiance. Je sais qu'à un moment, même si la lumière paraît vraiment très très loin au fond du tunnel, en fait, il y en a une même si on ne la voit pas. Ça, ce serait mon premier conseil. Après, j'en ai 10 000 parce que j'ai eu besoin de tellement de ressources.

  • Speaker #1

    Vas-y, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Ok. Quoi d'autre ? Quand je suis au milieu d'une crise, il y a un moment où ça finit par percuter que... j'ai besoin aussi d'avoir de la gratitude. Alors pas dans un premier temps de la gratitude pour la crise, parce que c'est super, moi, sur le moment, c'est vraiment extrêmement pénible. En revanche, par exemple, je ne sais pas, si j'ai des soucis financiers, penser à un moment à me reconcentrer sur ce que j'ai. Et me dire, j'ai ça, j'ai ça. Et ça peut être même des petits trucs, même si on a peu de choses. Ouais, mais j'ai ce super bouquin auquel je tiens énormément. J'ai ça. Je sais que quand ça ne va pas, quand j'ai l'impression d'avoir des tas de difficultés, j'ai oui mais mes enfants sont en bonne santé, parce que c'est un truc qui est hyper important pour moi. Mais si vos enfants ne sont pas en bonne santé, il y a certainement d'autres choses que vous avez dans votre vie et qui sont en fait des motifs de gratitude. Ça, c'est la deuxième chose. Puis la troisième chose, c'est que ça vient d'une citation que j'aime bien, qui est « la seule façon d'accomplir est d'être » , et qui est une citation qui, pour moi, incite à revenir sur soi, sur qui on est, qu'est-ce qu'on aime dans la vie, qu'est-ce qu'on a accompli jusqu'à présent. vers quoi on a envie d'aller, en fait, c'est une espèce de retour sur soi, parce que finalement, cette citation, pour moi, elle dit que tout ce qu'on fait, c'est la conséquence de qui on est. Et que même quand on ne va pas bien, ça ne fait pas de nous des mauvaises personnes, ou des personnes nulles, ou des personnes pas acceptables, ça fait juste de nous des personnes humaines. Tout le monde, mais vraiment tout le monde, a des passages difficiles, voire très difficiles, on ne les voit pas toujours. Et donc, vraiment, la bouée ou le phare... c'est de revenir à soi. Et aussi d'avoir de la gratitude vis-à-vis de soi, je pense.

  • Speaker #1

    Merci pour tous ces bons conseils.

  • Speaker #0

    Mais je t'en prie.

  • Speaker #1

    Je reviens sur quand tu disais de se... C'est vrai de focaliser sur ce qu'on a, ce qui va bien dans sa vie. Parce que c'est vrai que... J'en parlais avec une invitée aussi, où tu sais, quand tu es focalisée sur quelque chose que tu aimerais avoir dans ta vie. Bon, en l'occurrence, pour elle, à l'époque, c'était un enfant. Et je suis trop contente parce que ça y est, il va avoir son deuxième enfant. C'est un beau... à ces mots de Bettina Marie.

  • Speaker #0

    Ah ouais, génial !

  • Speaker #1

    Donc j'étais hyper heureuse parce qu'elle était venue dans le podcast et voilà, elle était dans ce chemin vers ce deuxième enfant. Donc je suis très heureuse. Je touche du bois. Je pense qu'elle doit être dans son dernier mois de grossesse. Mais ça avait beaucoup résonné en moi, ce qu'elle avait dit. C'était un peu ça. C'est-à-dire qu'elle s'était rendue compte qu'on focalise tellement sur ce qu'on voudrait avoir, ce qu'on n'a pas encore, qu'on oublie ce qu'on a. Oui,

  • Speaker #0

    absolument.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'en tout à coup, tu penses dans ces moments-là, particulièrement, comme tu le disais, je te dis, de... De se dire, bah oui, mais j'ai ça. Comme tu dis, mes enfants vont bien, sont en bonne santé ou dans mon boulot. Moi,

  • Speaker #0

    ça peut aller plus qu'à avoir un cahier pour noter ça. C'est génial. J'ai déjà écrit sur un cahier la liste de toutes les personnes super dans ma vie. Et avec ce qu'elles m'apportent. Voilà, la liste des voyages que j'ai eu la chance de faire. Je me souviens très bien à une époque, avec le TDAH. Et puis, j'ai d'autres trucs super. Donc, je traverse des phases de burn-out ou même de dépression. Je me souviens, dans une phase de dépression comme ça, je me sentais vraiment glissée. Je me suis mise à écrire tous les jours trois trucs, mais même ridicules, trois trucs chouettes qui m'étaient arrivés dans la journée. J'avais des jours, même sans y croire, même sans être très enthousiaste, mais de dire, ah oui, c'est vrai, quand j'ai traversé, on m'a laissé traverser au passage piéton et le gars m'a fait un sourire. Et donc, j'ai noté ça. Et c'est vrai que je pense que c'est bêtement cérébral. Ce n'est pas juste psychologique. c'est-à-dire que Bon, les épreuves m'ont appris qu'effectivement, il y a vraiment beaucoup de choses qui dépendent du câblage du cerveau. Et donc, faire ça, recréer des câblages, ce n'est pas juste du wishful thinking. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas juste faire de la pensée magique. Au contraire, c'est très factuel d'ailleurs. Ce n'est pas juste se dire, non mais tout va aller mieux, il y a de la lumière au bord du tunnel. C'est plus acté. Aujourd'hui, ce qui s'est bien passé, et même se lever en ayant mal nulle part, c'est super. Manger un truc qui nous fait plaisir, dans le positif de ma journée, j'ai mangé des chouquettes. Et je trouve que, comme être humain, incarné, manger des chouquettes, c'est super. Je suis contente d'avoir un corps qui me permet de bouffer des chouquettes, au sens où je n'ai pas de problème de digestion, je ne complexe pas sur le sucre. Donc, voilà. Après, personne ne nous a dit que vivre, exister, Ce serait un truc facile et simple.

  • Speaker #1

    Oui, non.

  • Speaker #0

    En revanche, il y a pas mal de gens qui ont dit que le but ultime, c'est quand même la joie.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Donc, l'idée, c'est peut-être de cultiver de la joie, quelles que soient les circonstances, même quand les circonstances sont très, très dures. Et je dis ça avec vraiment toute la compassion dont je suis possible, parce que des choses très dures, j'en ai traversé, j'en traverse encore. Mais l'idée est quand même probablement d'essayer de rechercher la joie.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup ton idée de carnet de gratitude. J'avais déjà vu en plus, je ne sais plus où, j'ai vu les carnets, si on te met les trucs, les boulettes journal.

  • Speaker #0

    Les boulettes journal, tout.

  • Speaker #1

    Non mais du coup, j'ai vu récemment et c'était un carnet de gratitude. Et en fait, je trouve ça super. Grâce à toi, je pense que je m'en prendrai. Enfin, prendre un carnet. Oui,

  • Speaker #0

    n'importe quel carnet. Moi, je n'ai pas obligé, mais je me dis j'en ai marre d'aller là. J'en ai marre de Paris-Goukid, j'en ai marre de la chaîne. et donc je me mets à noter des chouettes. Et je ne suis pas toujours très régulière. Parfois, on me dit, il faut penser à trois choses positives. Elle est notée tous les soirs avant d'aller se couper. Oui, mais j'y pense franchement une fois sur dix. J'ai pas entendu ça aussi,

  • Speaker #1

    mais oui.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai, c'est des petites recettes. Après, quand on a un TDAH, on a un problème de régularité. C'est-à-dire que même si je mets un ruban rouge sur ma table de nuit ou un post-it, à un moment, mon cerveau ne va pas le voir. C'est vraiment, c'est une sable de l'hypnose. une hallucination négative, c'est-à-dire le truc est là et on ne le voit pas. L'hallucination négative, ça c'était avant d'avoir un TDAH. Je l'ai appris quand j'ai appris un peu à faire de l'hypnose. C'est que tu cherches quelque chose, c'est sous ton nez et tu le vois pas. Ça arrive à plein de gens. Ça s'appelle une hallucination négative. Et donc, c'est en fait qu'on est trop tendu sur ce truc-là. Il y a trop d'influx nerveux et donc le cerveau ne voit pas l'objet. Donc la solution, c'est vraiment fermer les yeux, respirer, se calmer et ensuite nommer tous les objets qu'on a sous les yeux, et là, on va voir apparaître le truc.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce que c'est un phénomène de protection, un peu ? Justement, c'est par exemple quelque chose qui te stresse, et que du coup, tu t'auto-protectes ?

  • Speaker #0

    Possiblement, mais c'est peut-être juste une manifestation du stress. Le stress, ce n'est pas très bon pour le cerveau quand c'est de la panique. En fait, le cerveau, quand on est paniqué, il va à l'essentiel. Donc, il pompe du sang à toute vitesse, il nous donne envie de courir, il nous fait transpirer. C'est des réflexes de survie. donc c'est que le cerveau à ce moment là il estime que c'est pas la peine moi je me souviens d'avoir fait ça avec un sac à main d'avoir passé 20 minutes à chercher un sac à main qui était à mes pieds.

  • Speaker #1

    Vraiment.

  • Speaker #0

    La vie,

  • Speaker #1

    quoi ! Mais au moins, c'est bien, parce que, tu vois, merci de partager tout ça, parce qu'il y a certaines personnes aussi qui ont... Enfin, je pense que vraiment, ça aide beaucoup. Donc, merci de le partager avec nous, parce que...

  • Speaker #0

    Je vous en prie.

  • Speaker #1

    Il y a des personnes qui écoutent et qui, voilà, sans doute grâce à toi, pourront soit se diagnostiquer, soit peut-être moins proches, et pourront lui dire, tiens, tu sais que...

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. J'ai fait des vidéos marrantes sur le TDAH et c'est vrai que j'ai des gens maintenant qui m'écrivent en me disant « j'ai vu vos vidéos, je pense que je vais aller me faire diagnostiquer » . Ça me touche beaucoup à chaque fois quand on m'écrit ça. Et il y a une chose que je tiens à dire à propos du TDAH, si vous vous reconnaissez dans les symptômes, que vous n'êtes pas diagnostiqué, etc. Déjà, il y a beaucoup de littérature, il y a beaucoup de vidéos, donc vous pouvez déjà vous cultiver là-dessus. Il y a une association des gens qui sont neurodivergents et notamment au TDAH, une association qui s'appelle Hyper Super. Vous allez trouver leur site internet qui est très bien fait, qui peut vous recommander des praticiens pour le diagnostic. Et pour avoir assisté notamment à un congrès auquel j'étais invitée sur le sujet, la clé numéro un pour faire avec un TDAH, c'est ce qu'on appelle la psychoéducation. C'est-à-dire très bien connaître son trouble à soi, très bien se connaître et mettre en œuvre des stratégies pour faire avec. Donc voilà, c'est ce que je recommande le plus, au-delà même des médicaments. Les médicaments, c'est dans un second temps en fait.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, est-ce qu'il y a, on en avait parlé sur notre sujet sur le diabète et tout, est-ce qu'il y a des associations ou pas encore trop ?

  • Speaker #0

    Il y a pas mal d'associations avec en plus des relais en région maintenant. Ah super. Parce que ça se développe de plus en plus et pas seulement chez les enfants. Enfin, le diagnostic se développe de plus en plus, donc de plus en plus d'adultes sont concernés. Et c'est très bien. Et donc, à mes yeux, la plus grosse à mes yeux, c'est hyper super. Peut-être qu'il y en a d'autres. N'hésitez pas à chercher sur les réseaux.

  • Speaker #1

    Pour se rencontrer, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Oui, mais tout à fait. Il y a des groupes de parole, il y a des groupes d'accompagnement, notamment chez Hyper Super. Je sais qu'ils ont des groupes d'accompagnement. Non, mais c'est vraiment une association qui est extrêmement active et qui est composée de médecins, qui organise des colloques. Je vous dis, le colloque où j'étais, moi, était l'année dernière au ministère de la Santé. Et c'était vraiment, c'était très, très bien avec des interlocuteurs de très haut niveau. Donc, non, c'est vraiment... Il y a toute une... Il y a une communauté, il y a tout un monde qui se développe autour de ça. et vraiment intéressez-vous. Et puis, les humoristes, honnêtement, si je dis la moitié, je ne suis pas assez généreuse, je pense, mais au moins la moitié d'entre nous a un TDAH. Parce que les métiers artistiques nous permettent de bien exploiter nos compétences. Parce qu'à côté de ça, on a des compétences. On est des gens très créatifs en général, très bons en situation de crise. Parce que comme nous, c'est chaotique en permanence. Du coup, franchement, la situation de crise des autres, pour nous, c'est un jour normal. Ça, ça vient lundi. Donc, on est... On rebondit vite sur les choses, on est en général très réactifs. Si ça nous intéresse, alors par contre, on peut focusser pendant 5 heures et faire en 5 heures ce que quelqu'un va faire en 5 jours. Il y a plein de compétences qui s'attachent aussi au TDAH. C'est pour ça que dire que c'est un peu sujet à caution, mais aujourd'hui, c'est comme ça, mais ça va peut-être évoluer. En revanche, c'est vrai, oui, il faut trouver sa place pour pouvoir faire avec. La vie artistique, effectivement, me met plus à ma place que la vie de bureau.

  • Speaker #1

    Oui, ce que j'allais dire. De toute façon, comme ce que tu disais tout à l'heure sur le truc très automatique et ne pas donner son avis et puis faire tout droit, tourner les lignes dans le cadre.

  • Speaker #0

    Un des meilleurs résumés du TDAH, c'est que c'est un cerveau qui a besoin de discipline et qui n'en a aucune envie. Et le problème, c'est qu'on est performant quand on a un TDAH parce qu'on a envie de faire les choses. donc c'est pour ça que la discipline enfin Je sais bien que la discipline est justement faite pour quand on n'a pas envie. Mais en fait, c'est la quadrature du sexe. C'est le paradoxe des gens qui ont un TDAH. Et paradoxe dans lequel on se débat en permanence. C'est comme un cassette que tu ne pourrais pas résoudre. C'est comme ça. Tu sais que tu as besoin de discipline. Parfois, tu arrives à en avoir. Des fois pendant 10 minutes, des fois pendant 24 heures d'affilée. C'est incroyable. Et puis des fois, jamais. En fait, ce qui compte, c'est surtout d'éviter de s'en vouloir et de tourner la page. Et page blanche le lendemain, on recommence.

  • Speaker #1

    Oui, d'accepter en fait, comme tu dis, c'est ce qui est le plus long et d'avoir ton idée de carnet de gratitude que je trouve super dans un jour où c'est plus compliqué. Oui,

  • Speaker #0

    et me féliciter. J'ai lu un tip que je trouvais génial parce que je n'avais pas donné ce nom-là et en fait, je le faisais aussi. Parce que les gens te disent, ah, mais tu n'as qu'à faire une to-do list, mon pauvre ami, si tu savais combien j'en ai. Et surtout, les supports possibles et imaginables et collés au mur et dans l'ordinateur, dans le téléphone, sur papier, avec des bullet points et tout. et il y a un truc que je faisais qui était Parce que j'ai tendance à oublier ce que j'ai déjà fait.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est ça aussi qui fait que quand on a un TDAH, on a une estime de soi qui est assez fragile. Donc, j'ai commencé à faire une liste de ce que j'avais déjà réalisé. Et il y a quelqu'un qui a appelé ça la TADA liste. Donc, il y a la TO DO liste et la TA liste. Je trouve ça génial d'avoir appelé le TADA liste. Et donc, vraiment, c'est ce que... Ça, c'est vraiment pour les moments, je trouve, où quand l'anxiété prend le pas, parce qu'on a beaucoup d'anxiété en général. Quand il y a l'anxiété, qu'on commence à se trouver nul, etc., faites la tada liste. C'est-à-dire, c'est comme la to-do liste, mais avec ce que vous avez déjà fait. Et forcez-vous à vous rappeler de ce que vous avez fait depuis ce matin. Ou même, notez-le. Dès que vous avez fait un truc, vous le notez. Mais même juste, j'ai fait un repas sain à midi, c'est déjà, c'est beaucoup quand on a un TDAH. De se nourrir sainement et de dormir correctement, c'est déjà une énorme discipline pour nous.

  • Speaker #1

    Oui, et puis du coup, c'est gratifiant de le noter, de se dire voilà, j'ai fait le but et d'apprendre aussi à ce... À ce qu'on ferait, à être son meilleur ami, ce qui est bête à dire, mais je pense que c'est...

  • Speaker #0

    Moi, je suis retombée sur une tada liste qui m'a fait très plaisir.

  • Speaker #1

    Et garder les tada listes pas loin.

  • Speaker #0

    Bien sûr ! Tu peux faire un carnet avec tes tada listes. C'est ça. Ouvrir du visu carnet, commencer avec des tada listes à des époques différentes, on s'en fout.

  • Speaker #1

    C'est pas grave.

  • Speaker #0

    Commencer du visu carnet, par exemple, il faut arrêter de s'en vouloir. C'est normal. C'est comme ça.

  • Speaker #1

    C'est bon, on fait avec.

  • Speaker #0

    Oui, on fait avec.

  • Speaker #1

    Et puis, c'est très bien.

  • Speaker #0

    C'est comme ça.

  • Speaker #1

    C'est là, en fait.

  • Speaker #0

    Dans la maison, il n'y a pas le choix.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, oui.

  • Speaker #0

    Moi, je fais ce que je peux, voilà, en forme de psychoéducation et de médicaments quand c'est nécessaire. Oui. Il n'y a rien que je puisse faire de mieux. Voilà, je cherche les meilleures façons de faire avec.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je trouve ça super, d'une, que tu en parles, que tu partages tout ça, et puis aussi de parler de l'association. Les personnes trouvent aussi, moi, je trouve ça super qu'il y ait des groupes de paroles pour s'échanger. Des stratégies, ce qu'on a pu mettre en place, ce qui a marché, pas marché, parce que je pense que selon les uns ou les autres, il y a beaucoup de choses qui doivent être en commun. Oui,

  • Speaker #0

    je crois que c'est aussi très utile pour les gens qui ont un TDAH et ou ont des enfants TDAH et qui ne l'ont pas eux-mêmes. Moi, je suis un parent TDAH qui a des enfants TDAH, donc chez moi, c'est vraiment très souple comme fonctionnement. Mais par exemple, moi, je ne pouvais pas apprendre à mes enfants une discipline que je ne peux pas pas moi-même appliquée.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc, il a fallu que je trouve d'autres façons d'éduquer mes enfants et d'en faire des adultes responsables et fonctionnels. Et ça, voilà, il faut l'accepter. C'est comme ça. Même si ça me fout des complexes par rapport aux autres. Mais bon, comme ça, c'est la vie.

  • Speaker #1

    Je pense qu'en termes de parents, on doit tous avoir des complexes. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr. Oui, on s'évalue tous. Non, mais je pense à ça parce que je discutais avec une de mes filles hier qui me disait qu'elle avait fait tourner des nounous en bourrique. E3 avait fait tourner des nounous en bourrique. Et j'étais là, oh mon Dieu, j'ai tellement honte. J'ai tellement honte que mes enfants soient mal comportés avec les gens qui s'occupent d'eux. Vraiment, elle me dit, c'est plus le moment de m'engueuler. Et l'ado, elle dit, c'est plus le moment de m'engueuler. Non, mais en fait, je n'ai pas envie de te gronder. C'est juste que moi, je me sens honteuse que vous vous soyez mal comportée avec cette personne, que vous lui ayez fait ou de la peine, donc vous l'étiez mise en colère. En plus de ne pas l'avoir vue, je ne pouvais même pas être là pour soutenir cette personne.

  • Speaker #1

    Tu veux dire de ne pas avoir pu lui expliquer la situation ? Oui,

  • Speaker #0

    et pour cause. Après,

  • Speaker #1

    je ne savais pas qu'ils avaient un CH.

  • Speaker #0

    Je ne savais pas que j'en avais un non plus. Mais il n'empêche, ce n'est pas une excuse.

  • Speaker #1

    Mais je comprends, oui, avec le recul.

  • Speaker #0

    J'aurais pu faire aussi une forme de compensation auprès d'elle. Ou même si cette personne s'était plaint des enfants, elle m'avait dit qu'ils sont vraiment infernaux, j'aurais pu aussi parler à mes enfants, recadrer des choses.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et de voir qu'en dehors de mes yeux, ils se sont mal comportés, c'est vrai que c'est difficile aujourd'hui. Je ressens de la honte par rapport à ça. Mais bon, j'en parle. Ça fait partie des choses malencontreuses de nos existences.

  • Speaker #1

    Et puis voilà, en le partageant grâce à toi, il y a d'autres personnes qui se sentirent moins seules. J'espère,

  • Speaker #0

    mais on n'est pas seules, vraiment. J'ai un catalogue d'emmerdements pas possible et vraiment, il n'y en a aucun dans lequel je sois seule. Donc je peux vous dire que tout le monde a des emmerdements de taille et de fréquence.

  • Speaker #1

    On ne partage pas, mais il y a des moins envers. N'ayez pas de doute.

  • Speaker #0

    C'est bien réparti.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Est-ce que tu pourrais partager avec nous ton mantra préféré ?

  • Speaker #0

    Alors, ça a été difficile de faire le tri ? Oui. parce que j'en ai plein après ils étaient tous très blancs celui que j'ai choisi est tiré d'une chanson de Gaëlle Fay que je cite à chaque fois qui s'appelle Tôt le matin et c'est tout un vers et c'est la fin c'est rechercher la lumière peut-être un jour trouver la clarté en nous le bout du monde faire de son cœur une île à peupler et Ça, c'est l'ensemble du mantra. Et si je dois retenir qu'un mot, c'est faire de son cœur une île à peupler. Ça, c'est mon vrai mantra.

  • Speaker #1

    Très beau.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire s'il y a un livre qui a changé ta vie ? Qui n'est pas forcément lié à ta tempête. Il y a une autre tempête, en tout cas, qui t'a marqué à un moment ?

  • Speaker #0

    Il y en a plein, plein, plein. Alors, il y a lire sur les... constellation familiale qui s'appelle L'amour dans le couple et la famille. Ça porte sur les constellations familiales. C'est un bouquin de Bert Hellinger. Il était en rupture et je l'ai prêté à quelqu'un qui ne me l'a jamais rendu. Donc, je suis désespérée. Si jamais quelqu'un a ce livre et veut me le passer, je veux bien. Il y a Ces femmes qui aiment trop sur la codépendance. Il y a La puissance de la joie de Frédéric Lenoir. Ça, c'est super. Je trouve pour les gens que la psychothérapie n'intéresse pas trop. qui n'aiment pas trop, qui préfèrent la philo, etc. Je trouve que la puissance de la joie, c'est super bien. Parce que c'est sur un plan philosophique, mais en réalité, il y a un vrai rapport avec la santé mentale et comment gérer sa vie. Voilà. Il y en a vraiment beaucoup, mais on va dire que ceux-là sont ceux qui me viennent. Et puis, à part ça, je suis très fan de littérature sud-américaine. Je suis très fan de réalisme magique. C'est vraiment ce que je préfère lire, c'est aussi ce que je préfère voir. Donc cinématographiquement, ça va être les films de Wes Anderson. Oui, c'est-à-dire des choses qui sont à la fois très figuratives et en même temps totalement en dehors de la réalité. Donc en littérature, ça va être à s'entendre solitude et toute la littérature qui naît de ce courant littéraire, ça c'est vraiment ma grande passion.

  • Speaker #1

    Bon, grâce à toi, la bibliothèque de Sans plus pas d'arc-en-ciel va grandir. Parce qu'après, je partage les photos à tous pour donner des idées pas mal à l'approche des vacances ou des moments. Ok.

  • Speaker #0

    J'aime bien faire un petit récap.

  • Speaker #1

    Et on a aussi la playlist Sans plus pas d'arc-en-ciel sur Spotify. Est-ce que tu peux partager avec nous la musique qui te donne la pêche, qui pourra rejoindre la playlist, qui est très éclectique pour te mettre très à l'aise ? Oui.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plein de trucs. qui me donne la pêche, en fait, j'ai même une playlist sur Deezer qui s'appelle, je ne sais plus quoi, genre Bonne Humeur du Matin ou Fiesta du Matin. Ah,

  • Speaker #1

    génial ! Voilà,

  • Speaker #0

    dans laquelle il y a vraiment tout. Je pense que les chansons qui me donnent le plus la pêche, c'est des chansons d'Aba, en général. Enfin, il y a beaucoup de disco.

  • Speaker #1

    J'avoue, c'est efficace, Aba.

  • Speaker #0

    Aba, c'est une efficacité. En fait, j'ai vu tout un documentaire et c'est normal. Aba, c'est aussi très juste pour les gens qui sont neurodivergents parce qu'en fait, il y a plein de lignes mélodiques dedans. Ça fait le même effet que Mozart un peu. C'est-à-dire que l'accumulation des lignes médiodiques, de tempos qui se répondent, qui changent, etc. est très excitant pour notre cerveau. Ça envoie énormément de dopamine. Donc voilà, Mozart et Abba, grosso modo.

  • Speaker #1

    Ça vaut Mozart aussi.

  • Speaker #0

    En sachant que plein de références. J'ai fait quelques playlists sur Deezer, donc je fais ma pub. Il y a celle qui est sur playlist du matin et il y a aussi la plaisir d'attendre de mon spectacle Oui, je sais. Sur la vulnérabilité, dans laquelle il y a aussi pas mal de morceaux qui se rapportent au sujet de la vulnérabilité, mais qui donnent la pêche également.

  • Speaker #1

    Parfait, comme ça, ça va bien. On va avoir celle qu'on ajoute dans son plus grand arc-en-ciel. Et écoutez les prévices d'Olivia, abonnez-vous pour avoir la pêche dès le réveil et pour tout le reste de la journée. Est-ce que tu pourrais partager avec nous ta vision du bonheur aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ma vision du bonheur aujourd'hui ? Genre c'est quoi le bonheur ?

  • Speaker #1

    Est-ce que ça a changé par rapport à ta tempête, par rapport à d'autres tempêtes de ta vie ? Est-ce que ça a évolué aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense que ma vision du bonheur, c'est la capacité à trouver de la joie n'importe où et n'importe quand. C'est pas juste voir le positif, c'est vraiment trouver de la joie. C'est-à-dire arriver à me connecter avec quelque chose que je trouve vraiment chouette et qui va faire naître quelque chose en moi. Donc, c'est pas intellectuel, c'est plus ressenti ou corporel. Mais en sachant que cette joie n'est pas toujours difficile à trouver. Parfois, ça peut être juste de faire des étirements et de me sentir particulièrement bien après. Je dis ça pour tous les gens qui avancent en âge. Faire des étirements, vraiment. Si vous cherchez la clé du bonheur, déjà d'un bonheur physique, c'est... S'étirer le plus possible et fabriquer ses étirements pour être bien. Je crois que c'est ça, oui. Trouver de la joie, entre guillemets, en tout, en sachant que trouver la joie, c'est quelque chose d'actif. Ça ne vient pas toujours à soi.

  • Speaker #1

    Oui, il faut arriver à le créer. Et comme tu dis, parfois sur de petites choses, on s'imagine que c'est forcément des grands trucs.

  • Speaker #0

    La joie, parfois, c'est un verre d'eau quand on crève de chaleur. Et vraiment, c'est une joie profonde. Et oui, c'est un... Voilà.

  • Speaker #1

    Accumuler les moments de joie.

  • Speaker #0

    Oui, accumuler les moments de joie. Oui, c'est ça. C'est chercher les moments de joie, et en particulier quand ça ne va pas. On parlait d'une autre citation que j'aime bien, que j'ai trouvée sur une carte postale. C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière. Il y a une très belle scène là-dedans. Que j'aime beaucoup. Justement, c'est des petites joies aussi. C'est-à-dire que c'est posé quelque part chez moi. Je mets des cartes comme ça avec des citations dessus. C'est posé quelque part chez moi. et puis par moments, mon œil tombe dessus, je fais « Ah ouais ! » Et parfois, je me dis, vas-y, c'est de la merde.

  • Speaker #1

    Je comprends.

  • Speaker #0

    Non, mais voilà, ça dépend des moments. Mais il y a toujours un moment où ça m'apporte une petite joie.

  • Speaker #1

    C'est un autre moyen de se faire de la joie. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on n'a pas partagé ensemble que tu voudrais partager avec nous ? Ou un petit mot de la fin ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelque chose que j'aurais envie de dire en plus ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Continuer à aller voir des humoristes dans les salles. C'est super de les regarder sur Netflix. Moi-même, je regarde beaucoup de choses sur Netflix, mais vous ne vivrez pas la même chose en étant dans une salle de spectacle. Et je dirais humoriste, mais même tous les spectacles. J'ai envie de dire aux gens, n'ayez pas peur de vous mélanger avec d'autres gens. On vit dans un monde où ça fait peur, en fait, de se mélanger aux autres, de se confronter aux autres. En plus, les confrontations qu'on vit, elles sont souvent violentes, brutales, douloureuses, que ce soit dans la rue ou sur les réseaux sociaux. et essayez, si vous pouvez, de conserver la joie de rencontrer des nouvelles personnes et d'aller notamment dans des salles de spectacle. Mais voilà, essayez de conserver la joie de vous mélanger avec d'autres gens. On l'a vu pendant le confinement où on était tous enfermés chez nous. C'était quand même pas très bon pour la santé mentale d'éviter le reste de l'humanité.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    continuons à fréquenter l'humanité et continuons à cultiver une forme de joie ensemble.

  • Speaker #1

    D'être dans le lien. Oui. Merci beaucoup, Lélia.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Merci pour ton invitation.

  • Speaker #1

    merci je suis très contente de te retrouver voilà très heureuse que tu sois avec nous merci Sarah merci à toi ensemble toi toi aussi merci d'avoir écouté cet épisode si vous aimez le podcast mettez une super note 5 sur 5 sur les plateformes d'écoute envoyez le lien à une ou deux personnes que le podcast pourrait intéresser et aider et partagez sur les réseaux sociaux Merci pour votre soutien. Tant qu'on est en vie, tout est possible. L'épreuve est une occasion donnée de se révéler et de réaliser ses rêves. Si un bébé après un cancer c'est possible, alors tout est possible. Croyons vos rêves les plus fous et donnez tout pour les réaliser. Sans pluie, pas d'arc-en-ciel.

Description

🌈Aujourd'hui je reçois Olivia Moore. Olivia est humoriste depuis 15 ans. Elle a, comme elle le dit, fabriqué 3 enfants et en a éduqué 5 car elle a été mère et belle-mère. Elle joue actuellement en tournée son spectacle “Oui, je sais” après plusieurs dates à l'Européen.


☔ Olivia vient nous parler de sa tempête, son TDAH, un trouble déficitaire de l'attention avec et sans hyperactivité, qui a été diagnostiqué il y a peu, à 46 ans. Un diagnostic rassurant car ce qu’elle vivait portait un nom mais aussi perturbant car on ne peut pas y faire grand chose. Ses 3 enfants ont été diagnostiqués depuis, ce qui lui permet aujourd'hui de pouvoir les rassurer et les accompagner sur ce chemin. Un TDAH nous dit Olivia, c’est un cerveau qui a besoin de discipline et qui n'en a aucune envie. On est performant quand on a envie de faire les choses et d’ajouter, si ça nous intéresse, on peut focuser pendant 5h et faire ce que quelqu'un ferait en 5 jours. Il n'y pas d’accompagnement particulier mais Olivia est en recherche permanente des meilleures façons de faire avec. 1ère méthode : le dire très vite - “j’ai besoin d’être honnête avec les gens, qu'ils n’attendent pas de moi des choses que je peux pas donner comme retenir leur prénom du premier coup et c’est pas faute de se concentrer, parfois mon cerveau est comme une ardoise magique, nous dit-elle.


🌈 Son arc-en-ciel, c’est le chemin de la vulnérabilité et des relations authentiques. Elle est obligée de faire son coming out mental, ce qui favorise un rapport authentique avec les individus, et aide à faire le tri pour les gens qui ne pourraient pas accueillir - même si elle ajoute que la plupart des gens sont bienveillants donc c’est aussi un cadeau.


🩵 Son conseil à quelqu'un dans la tempête : “la patience, parfois c’est dur, parfois on se dit c’est dur, ça ne va jamais se terminer. Mais si, ça se termine un jour. J'ai vraiment traversé beaucoup de crises dans ma vie, ça s'est toujours terminé à un moment et d’une certaine façon, à un moment quelque chose va changer, va bouger”


Olivia Moore - “Faire de son coeur une île à peupler”


Merci Olivia pour ton généreux témoignage 💛 le partage est essentiel c'est une grande force comme tu le dis si bien, il permet de faire mieux connaitre un handicap invisible qui concerne tant de personnes et permettra peut-être à certaines personnes de se faire diagnostiquer et à tous.tes d'être sensibilisés à la santé mentale et ainsi plus à l'écoute pour une plus grande bienveillance dans nos rapports humains.


Bonne écoute!


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Sans pluie,

  • Speaker #1

    pas d'arc-en-ciel. Un podcast dédié aux femmes inspirantes qui se sont révélées et ont trouvé leur voie suite à une épreuve. L'arc-en-ciel,

  • Speaker #0

    c'est le bonheur après l'épreuve. Bonheur que l'on apprécie justement davantage grâce aux obstacles rencontrés sur son chemin.

  • Speaker #1

    Je suis Sarah Pebro,

  • Speaker #0

    comédienne,

  • Speaker #1

    humoriste et auteure. J'ai eu un cancer du sein à 30 ans. J'en ai fait un spectacle. qui s'appelle K,

  • Speaker #0

    surprise, après avoir publié un livre,

  • Speaker #1

    Sarah, 30 ans, mon cancer, même pas peur. Suite à mon cancer, j'ai eu mon plus bel arc-en-ciel,

  • Speaker #0

    un bébé.

  • Speaker #1

    Sans pluie, pas d'arc-en-ciel, un titre inspiré de ma grand-mère adorée,

  • Speaker #0

    Mamé.

  • Speaker #1

    Grâce au récit de mes invités, vous serez, je l'espère, inspirés, reboostés,

  • Speaker #0

    emplis d'espoir.

  • Speaker #1

    Pour ne plus attendre, vous affirmez dans votre voix et donnez tout pour réaliser vos rêves. Ronsard écrivait

  • Speaker #0

    « C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière » .

  • Speaker #1

    L'épreuve est une occasion donnée pour donner une nouvelle direction à sa vie et réaliser ses rêves.

  • Speaker #0

    Sans pluie, pas d'arc-en-ciel.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je reçois Olivia Moore. Olivia est humoriste depuis 15 ans.

  • Speaker #0

    Elle a, comme elle le dit,

  • Speaker #1

    fabriqué trois enfants et en a éduqué cinq, car elle a été mère et belle-mère. Elle joue actuellement en tournée son spectacle « Oui, je sais » après plusieurs dates à l'Européen. Olivia vient nous parler de sa tempête, son TDAH, un trouble déficitaire de l'attention avec et sans hyperactivité, qui a été diagnostiqué il y a peu, à 46 ans. Un diagnostic rassurant, car ce qu'elle vivait portait un nom. mais aussi perturbant, car on ne peut pas y faire grand-chose. Ces trois enfants ont été diagnostiqués depuis, ce qui lui permet aujourd'hui de pouvoir les rassurer et les accompagner sur ce chemin. Un TDAH, nous dit Olivia, c'est un cerveau qui a besoin de discipline et qui n'en a aucune envie. On est performant quand on a envie de faire les choses. Et d'ajouter, si ça nous intéresse, on peut focusser pendant 5 heures et faire ce que quelqu'un ferait en 5 jours. Il n'y a pas d'accompagnement particulier. mais Olivia est en recherche permanente des meilleures façons de faire avec. Première méthode, le dire très vite. J'ai besoin d'être honnête avec les gens, qu'ils n'attendent pas de moi des choses que je ne peux pas donner, comme retenir leur prénom du premier coup. Et c'est pas faute de se concentrer. Parfois, mon cerveau est comme une ardoise magique, nous dit-elle. Son arc-en-ciel, c'est le chemin de la vulnérabilité et des relations authentiques. Elle est obligée de faire son coming-out mental, ce qui favorise un rapport authentique avec les individus et aide à faire le tri pour des gens qui ne pourraient pas accueillir. Même si elle ajoute que la plupart des gens sont bienveillants. Donc c'est aussi un cadeau. Son conseil à quelqu'un dans la tempête ? La patience. Parfois c'est dur. Parfois on se dit c'est dur, ça ne va jamais se terminer. Mais si, ça se termine un jour. J'ai vraiment traversé beaucoup de crises dans ma vie. Ça s'est toujours terminé à un moment et d'une certaine façon. À un moment, quelque chose va changer, va bouger. Olivia Moore, faire de son cœur une île apeuplée.

  • Speaker #0

    Bonjour Olivia.

  • Speaker #2

    Salut Sarah.

  • Speaker #0

    Alors est-ce que pour commencer, je peux te demander de te présenter ?

  • Speaker #2

    Oh mon Dieu ! Oui. Ça dépend sous quelle langue je me présente. Tu veux quoi ? Tu veux mon métier ?

  • Speaker #0

    Oui, par exemple, pour les personnes qui ne te connaîtraient pas ou qui voudraient en savoir plus.

  • Speaker #2

    Je suis Olivia Moore, je suis humoriste depuis 14-15 ans maintenant, quelque chose comme ça. Par ailleurs, je me suis beaucoup reproduite. J'ai fabriqué trois enfants et j'en ai en tout éduqué cinq, puisque mère est belle-mère. Je pratique un humour plutôt introspectif. Mon spectacle actuel parle de la vulnérabilité. Donc... Je ne dirais pas que je suis le sujet qui m'intéresse le plus, mais je trouve que ce qui m'arrive, c'est des sujets intéressants à traiter. Puis parfois, je me dis que ça peut être utile à d'autres. Donc, on est sur tout ce qui est comique et égocentrique, finalement.

  • Speaker #0

    Ok. Et tu es à l'affiche en ce moment ?

  • Speaker #2

    Je viens de terminer plusieurs dates à l'Européen, à Paris, et j'attends de voir si je reprends à Paris à la rentrée ou pas.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #2

    Et je suis en tournée. Ah oui. Et je suis un peu en tournée aussi. Oui, je suis en tournée aussi.

  • Speaker #0

    Complètement. Alors avant qu'on parle de Ta Tempête, est-ce qu'on peut retourner un petit peu en arrière pour ton enfance ? Est-ce que tu peux nous dire, partager avec nous, si tu te rappelles, à quoi tu jouais quand tu étais enfant ?

  • Speaker #2

    Non, je ne me rappelle pas du tout à quoi je jouais. Je pense que je jouais peu... Si, je me souviens que j'avais un arbre magique. C'était mon grand truc. C'est vraiment une grosse passion pour cet arbre magique. Et j'ai un souvenir de maternelle où on nous a fait planter des tulipes et je trouvais que c'était un moment extraordinaire. Alors que vraiment, tout ce qui est jardinage chez moi, aujourd'hui, c'est catastrophique. Bon, je n'ai pas de jardin, ça tombe bien, mais...

  • Speaker #0

    J'allais dire, parfois, il y a un lien entre l'arc-en-ciel et l'enfance, pas forcément.

  • Speaker #2

    Pas forcément, je ne sais pas. En tout cas, j'aimais beaucoup l'arbre magique et je pense que j'aimais beaucoup le concept de vivre dans un arbre un peu en dehors du monde.

  • Speaker #0

    Oui, un petit Robinson, une petite Robinson.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    On aime bien les dés. Et est-ce que tu avais des rêves, enfant ? Est-ce que tu rêvais de quelque chose pour plus tard ?

  • Speaker #2

    Je pense que je rêvais de voyage, beaucoup. Je rêvais beaucoup de voyage parce que... Je me souviens que j'aimais les chansons qui parlaient de voyage, de liberté, tout ça. Genre, j'étais petite quand c'est sorti, mais genre, vieille chanson, genre, Il est libre, Max. Il y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler. Voilà, je ne sais pas, j'avais ça en tête. Alors qu'en fait, cette chanson parle d'un mec super toxique. Mais bon, et...

  • Speaker #0

    On a mis du temps à comprendre les paroles de cette chanson.

  • Speaker #2

    On a mis du temps, voilà. Il y avait Paul Naref aussi, genre... qui disait « Je te donnerai tous les oiseaux, tous les bateaux, tous les soleils, petite fille de ma rue » . Alors bon, là aussi, tu te dis « Tiens, ce n'est pas un peu problématique ces paroles-là » . Mais moi, ce que j'ai entendu surtout, c'est le côté bateau, partir, tout ça. J'aimais bien aussi, dans Émilie Jolie, il y avait la chanson où elle disait qu'elle voulait partir. Tu sais, « Je voudrais voler avec vous dans le ciel, sur vos ailes, et je voudrais vivre avec vous ma vie » . Et ça, ça m'a jamais marquée. Ça m'avait marquée. Je pense que j'ai toujours eu des rêves de voyage et d'évasion.

  • Speaker #0

    Alors, tu vois, il y a peut-être plus un lien avec l'arc. En tout cas, la suite.

  • Speaker #2

    C'est possible, c'est possible.

  • Speaker #0

    Ça va, la théorie tient sur l'enfance un peu. Et on va passer à ta tempête. Qu'est-ce que tu souhaites partager avec nous de ta tempête ? Quelle est-elle et qu'est-ce que tu souhaites partager avec nous ?

  • Speaker #2

    À vrai dire, ma vie est un carreau permanent. Parce que j'ai un trouble déficitaire de l'attention, qui est très prononcé. Avec et sans hyperactivité, ce qui est vraiment complètement formidable, puisque j'ai une hyperactivité mentale et une hypoactivité physique. Ce qui revient à faire, j'ai tellement d'idées pour sauver le monde, c'est tellement génial, je vais pouvoir aider toute l'humanité. Qu'est-ce qu'on aime bien dans ce canapé ? Ça, c'est moi. Donc, j'ai une espèce de chaos mental permanent. Et de ce fait, j'ai effectivement des... J'ai jamais la sensation d'être complètement tranquille. Alors après, en tempête, dans ma vie, j'en ai vraiment une collection qui va du stress post-traumatique au burn-out, en passant par un divorce. En fait, j'ai une grosse expérience des tempêtes. Et je trouve que le scénariste de ma vie est très, très en forme. Donc, en choisissant une en particulier, c'est difficile pour moi, j'avoue. Parce que c'est une collection que j'ai. Deux périodes, deux crises, deux choses qui me sont tombées dessus, c'est pas de chance. Peut-être deux choses que j'ai provoquées moi aussi, pas forcément exprès.

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'on peut pas forcément exprès.

  • Speaker #2

    Si tu en veux une précise, on peut en prendre une, mais sinon on peut en parler en général.

  • Speaker #0

    Et bien,

  • Speaker #2

    je ne sais pas, qu'est-ce que tu n'as pas encore eu comme sujet ?

  • Speaker #0

    Après, ton diagnostic aussi.

  • Speaker #2

    Le diagnostic du TDAH ? Si tu veux en parler d'autre,

  • Speaker #0

    mais on n'a pas eu. Je trouve que c'est intéressant parce que je trouve qu'on ne parle pas encore assez de ces sujets et que c'est important d'en parler. Et puis, je pense que du coup, les gens ont une idée très vague. Oui,

  • Speaker #2

    ça marche. Je les comprends, parce que moi, avant ça, vraiment, je voyais passer des reels sur le sujet et tout et vraiment, je les appelais. Je ne voyais pas en quoi c'était intéressant. C'est-à-dire qu'Instagram a su que j'avais un TDAH avant moi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Ce qui est quand même un tout petit peu agaçant.

  • Speaker #0

    C'est pas faux. Et comment ça s'est passé pour toi, du coup ?

  • Speaker #2

    Je l'ai appris grâce à mes spectateurs et spectatrices de vidéos sur les réseaux. Parce qu'en fait, j'ai fait une vidéo qui portait sur l'introversion. Et puis, quelques temps après, j'ai fait une vidéo qui portait sur l'hypersensibilité.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, j'ai plein de gens, mais vraiment plein de gens qui m'ont écrit pour me dire... Ah, mais est-ce que vous êtes sûre que vous n'avez pas un trouble du spectre autistique ? Ah, super ! Et donc, j'en parle à ma psychothérapeute. Et je lui dis, ben voilà, les gens me disent ça, qu'est-ce que tu en penses ? Et elle me dit, alors, le TSA, c'est possible, mais moi, en priorité, je pencherais pour un TDAH. Et je dis, de quoi s'agit-il ? Un trouble de l'attention ? Donc, on commence à l'évoquer. Et donc, c'est elle qui m'a recommandé, en fait, de trouver une psychiatre pour avoir un diagnostic. Et effectivement, j'ai mis du temps à trouver une praticienne. Je l'ai eue par une autre amie humoriste qui, elle aussi, a un TDAH. Et voilà, le diagnostic a été entamé comme ça. C'était à la fois rassérénant, et j'en parle dans mon spectacle, rassurant en fait. De dire, ah ok, donc en fait, ce que je vis porte un nom. En même temps, ça m'a beaucoup perturbée. Je ne pensais pas que ça me perturberait à ce point-là. Parce que j'ai réalisé que je ne pourrais pas y faire grand-chose. C'est-à-dire que vraiment, il fallait que je fasse avec. C'est comme tout à coup, tu n'étais pas consciente, mais il te manquait un pied. où tu as les pieds palmés depuis le début. Et c'est ni bien ni mal, c'est juste un état de fait.

  • Speaker #0

    C'est juste qu'en effet, c'est un état qui reste. Oui,

  • Speaker #2

    en fait, c'est de fait un état de vulnérabilité par rapport à la société dans laquelle on vit. C'est-à-dire qu'on est dans une société qui va vite, mais qui a tout un tas d'exigences qu'on ne peut pas satisfaire quand on a un TDAH. Première exigence de la société actuelle, c'est la discipline. Assez paradoxalement, mais c'est vrai. Tu vois, tu demandes aux gens qui sont salariés, tu leur demandes d'arriver à l'heure au bureau, tu leur demandes d'effectuer un certain nombre de tâches sans trop se poser de questions, d'être capable d'être uniquement dans l'exécution sans remettre tout en cause du début à la fin, etc.

  • Speaker #0

    Faire vraiment donner son avis.

  • Speaker #2

    Voilà. Et moi, clairement, je ne suis pas équipée pour. C'est-à-dire que moi, déjà, être régulière dans mon emploi du temps, c'est pratiquement impossible. Je n'ai pas deux jours qui se ressemblent. Et puis, faire les choses sans me poser de questions, ce n'est pas non plus dans mes compétences. Mais parce que cérébralement, je ne suis pas câblée comme ça. Et il y a par ailleurs ce truc un peu agaçant que j'ai découvert par la suite, qui est qu'il y a certes de la sensibilisation sur la santé mentale, mais il y a encore beaucoup de gens que ça amuse ou qui ont la paresse de dire « Ah ouais, le TDAH, c'est encore une mode, c'est pour les gens qui ne font pas d'efforts. » Oui,

  • Speaker #0

    c'est fatigant ça de plaquer des clauses.

  • Speaker #2

    Il me manquait un petit bien, tu me dirais aussi que je ne fais pas d'efforts. Qu'est-ce que tu racontes ?

  • Speaker #0

    C'est ce que je trouve dur, c'est que ce qui n'est pas connu, on plaque quelque chose dessus et puis on le dénigre. Parce que, en fait, pour moi aussi, c'est parce que c'est vrai que c'est des sujets sur lesquels j'ai pu intervenir et de tourner en entreprise avec d'autres comédiens, mais c'est surtout ce qui sont les handicaps invisibles.

  • Speaker #2

    Absolument. En fait,

  • Speaker #0

    ça ne te voit pas. Tu n'es pas en fait un peu roulant et en même temps, c'est plus 80% des situations de handicap. Ce sont des situations de handicap invisibles. Mais comme ça ne se voit pas, tu n'as pas de problème. en effet, soit c'est de ta faute, soit... Oui,

  • Speaker #2

    et puis ça arrange... Et je comprends comment le modèle économique s'est développé, mais c'est de standardiser le salariat. Le problème, c'est qu'en fait, ça n'est pas si standardisable que ça. Et que si on rassemble tous les troubles du neurodéveloppement, on va se rendre compte qu'il y a peu de gens qui ne sont pas affectés par un ou un autre trouble du neurodéveloppement. On est vraiment très nombreux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Tu as une idée d'ailleurs ? D'ailleurs, est-ce qu'ils ont donné des chiffres ?

  • Speaker #2

    Pour le PDH, il commence à y avoir des chiffres. D'accord. Le dépistage, là, s'est beaucoup accéléré parce qu'on détectait beaucoup le TDAH chez les garçons et chez les hommes. D'accord. Parce qu'ils se manifestaient beaucoup plus socialement. Parce que notamment l'hyperactivité physique se manifestait plus socialement chez les garçons. Notamment parce que les filles sont socialisées à ne pas se manifester physiquement.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc là, il y a beaucoup de diagnostics, beaucoup de diagnostics adultes. On parle de grosso modo 5% de la population. Mais en réalité, c'est probablement plus.

  • Speaker #0

    C'est plus, oui, c'est ça.

  • Speaker #2

    Probablement plus, voilà. Et donc il y a beaucoup d'études qui sont en cours actuellement, parce qu'on se rend compte que c'est beaucoup, à tel point que même ce qu'on appelle trouble du neurodéveloppement, en fait, c'est une vision politique de la chose. C'est-à-dire qu'en réalité, ça tendrait à dire qu'il y a des gens qui sont troublés et des gens qui ne sont pas troublés, alors qu'on est aussi en train de se dire, et c'est le cas par rapport au trouble du spectre autistique par exemple, que c'est juste un fonctionnement différent. C'est un fonctionnement qui n'est peut-être pas majoritaire, mais c'est un fonctionnement différent. et c'est donc... C'est en ça que même la question du handicap invisible, en fait, tout ça, c'est une vision politique de la chose qui est destinée à dire qu'il y a une population qu'on considère comme standard et une population qu'on considère comme pas standard. Mais en réalité, si ça se trouve, la neurodiversité est telle que les groupes ne sont peut-être pas aussi bien définis que ça.

  • Speaker #0

    Oui, et puis je pense que si on pouvait avoir... Chaque personne en consultation est posée un diagnostic, il y aurait beaucoup plus.

  • Speaker #2

    Si plus de gens allaient en psychothérapie et étaient suivis pour leur santé mentale, il y aurait plus de diagnostics.

  • Speaker #0

    Oui, et puis de se dire aussi qu'à priori, il y a une personne sur deux qui est concernée en tout cas par une situation de handicap dans sa vie. Donc, j'ai envie de dire, on est un peu tous concernés. Et en fait, c'est aussi de se dire, enfin de normaliser, si je puis dire, je n'aime même pas le terme de normaliser, mais je veux juste dire ce qui paraît anormal pour d'autres personnes, normaliser. parce qu'en fait... C'est juste une différence. Tout comme il y en a qui sont très ordonnés, d'autres pas. Il y en a qui sont du matin, d'autres plutôt du soir. Je ne sais pas, il y en a qui adorent travailler avec les gens. Il y en a qui préfèrent le télétravail. On est tous différents et heureusement, c'est la richesse. Et quand tout à coup, on voit cette situation, entre guillemets, de handicap, qui est juste une situation qui est différenciante. On est juste différents les uns des autres tous. Là, tout à coup, chacun s'amènerait, je pense, plus de tolérance. Et ça serait plus riche pour chacun, en fait, de voir.

  • Speaker #2

    Oui, probablement.

  • Speaker #0

    Juste qu'on est différents, c'est normal, en fait.

  • Speaker #2

    Probablement. Après, il y a des gens que ça ne rassure pas du tout et qui préfèrent avoir une existence qualifiée de standard. Pas sortir des cases, mais je pense que malheureusement, le vivant n'est pas comme ça.

  • Speaker #0

    Non, pas du tout.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas des plantes normales et des plantes pas normales. Il n'y a pas des animaux normaux et des animaux pas normaux. Ce n'est pas ça le point. Non.

  • Speaker #0

    Et puis, ce n'est pas ça l'intérêt non plus. Et pour des personnes, pour le coup, à contrario, qui se demanderaient peut-être si elles ont besoin de consulter, peut-être qu'elles se demandent si elles l'ont ou pas. Est-ce que toi, il y a des conseils que tu pourrais donner sur des choses ? Donc, toi, c'est grâce aux vidéos qu'on t'a...

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'on m'a fait un recours.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas s'il y a certaines choses où on peut...

  • Speaker #2

    Ce qui peut aider probablement, c'est effectivement de confronter son ressenti au monde extérieur. Par exemple, dire quand on me raconte quelque chose, assez rapidement, mon attention s'évade. Au bout de même parfois 15 secondes, mon attention s'évade, je ne suis plus là. Je ne sais même pas trop où je suis, mais je suis ailleurs et j'arrive éventuellement à raccrocher les wagons ou même pas du tout. Je pense qu'il faut être, pour avoir une bonne connaissance de soi, c'est important d'abord de bien s'observer, d'essayer d'être lucide sur ce qui se passe en nous. Et ensuite, une fois qu'on s'est bien observé, arriver à se dire la vérité, pas trop se mentir, et donc aussi arriver à dire sa vulnérabilité, dire sa vérité, et donc sa vulnérabilité à son entourage. Alors, à des gens de confiance, pas à n'importe qui, évidemment, mais partager sa vulnérabilité, déjà, en général, mais un peu de lubrifiant dans les relations, et surtout, peut aider, effectivement, à se diagnostiquer. Parce que, quand j'ai fait des vidéos sur l'hypersensibilité, par exemple, ou sur l'introversion, c'était aussi une façon de partager ma propre vulnérabilité avec le monde extérieur. Et c'est le partage de cette vulnérabilité qui m'a amené des retours. Retours qui, finalement, m'ont été très utiles.

  • Speaker #0

    Oui. Comme quoi, finalement, quand on s'ouvre aux autres, comme tu dis...

  • Speaker #2

    Ça met du lubricant, en fait. Le partage est une grande force. C'est bien pour ça que les humains se sont mis à vivre en société. On l'a un petit peu oublié, mais on ne s'est pas juste mis à vivre en société pour faire des économies d'échelle sur le prix de l'électricité. On s'est mis à vivre en société parce que le partage était ce qui nous conservait en vie. Pas seulement au bas de l'échelle, c'est-à-dire pas juste en vie pour exister, mais aussi en vie au sens vivant et évolutif ou évolutive en tant qu'être humain.

  • Speaker #0

    Et toi, qu'est-ce que ça a changé ? Tu as eu l'impression que tu as eu un temps d'acceptation qui a été un peu long ? Enfin, tu vois comment ça s'est passé ?

  • Speaker #2

    Encore dans ce temps d'acceptation. J'ai vraiment des... Oui, et encore, je ne sais pas si j'accepterais totalement. Je ne pense pas qu'il y ait un jour où il n'y aura zéro frustration. La seule chose que je peux faire, c'est essayer d'être douce avec moi-même en arrêtant de me dire « Oh là là, qu'est-ce que t'es conne, t'as encore oublié ce rendez-vous ? » Et voilà, arrêter de m'insulter moi-même parce que je ne le ferai pas avec quelqu'un d'autre. Mes trois enfants ont un TDAH et je ne les insulte pas parce qu'ils font des conneries. J'ai une preuve de douceur et de compréhension. Donc, voilà, le plus dur, c'est de... pour moi en tout cas, que ma frustration ne devienne pas quelque chose qui me plombe. D'arriver à passer à autre chose très vite. Je peux effectivement arriver à la fin de la journée et à la fin de la journée me rappeler de ce truc hyper important que je voulais faire, que pourtant j'ai noté, écrit, etc. Puis bon, mon cerveau est parti ailleurs. Et donc, je vais blâmer le trouble. Mais je vais éviter de me blâmer moi. Et puis oui, parfois je vais me sentir en colère et frustrée. J'en ai ras le cul d'avoir ça. Ce qui ne va pas changer grand-chose. Donc, je vais extérioriser ma colère, mais peut-être pas sur moi en tant qu'être humain. Oui. Parce que moi, en tant qu'être humain, je fais ce que je peux, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, complètement, oui. Après, ça doit faire du bien d'extérioriser aussi, parce que je pense qu'il y a une frustration. C'est vrai que parfois, dans ce podcast, on a des tempêtes où tu as la tempête et après, elle s'arrête. Enfin, si je puis dire, même si tu peux avoir des suivis. Là, c'est des tempêtes. On avait eu aussi Anna Valder qui était venue parler de son diabète. de type 2 et c'est vrai qu'on en parlait, c'est en continu. Donc elle avait elle aussi, par moments, des problèmes que ce soit. Et en fait, d'apprendre à faire avec, comme tu dis, prend du temps. Et je pense que c'est normal et que c'est être une vie de faire avec.

  • Speaker #2

    Oui, c'est une vie, clairement. Je pense que c'est une vraie... Là, je digère petit à petit ce que ça raconte de moi avant. Moi, j'ai eu mon diagnostic à 46 ans. Ça veut dire quand même que ça fait... Admettons que l'âge conscient, c'est à partir de 6 ans, 7 ans. Ça fait... 40 ans que je confonds mes symptômes et ma personnalité. C'est quand même vertigineux. J'ai donc passé en revue tout mon passé professionnel. Je me suis rendu compte que, bah oui, j'ai fait un burn-out pour des raisons tout à fait valables, mais aussi en grande partie à cause du TDAH. Parce qu'un TDAH non diagnostiqué, déjà diagnostiqué, ça rend sujet au burn-out, mais encore plus quand il est non diagnostiqué. Donc, vraiment, toutes les grandes orientations de ma vie sont liées à ça. Donc, c'est comme... Moi, j'ai dû faire un vrai travail d'acceptation. Je ne suis pas sûre qu'il soit complet aujourd'hui et peut-être qu'il ne le sera jamais. Puisque c'est par définition quelque chose que je n'ai pas choisi, qui est plus ou moins biologique, plus ou moins héréditaire. Les causes ne sont pas entièrement certaines. Et par ailleurs, j'ai des comorbidités comme par exemple un stress post-traumatique qui est très marqué aussi. Donc en plus, faire la part des choses entre le TDAH et le stress post-traumatique est une énigme en soi. donc ouais c'est un... Voilà, je dois faire avec tous les jours.

  • Speaker #0

    Et tu te fais accompagner du coup ? Tu disais tout à l'heure que tu avais vu une psychothérapeute à un moment. Est-ce que c'est quelqu'un que tu vois par moment ou qui te suit pour ton besoin peut-être ?

  • Speaker #2

    Je n'ai pas d'accompagnement précis pour le TDAH. J'ai été en psychothérapie très longtemps parce que j'avais vraiment beaucoup de choses qui ne me permettaient pas de tenir debout dans ma vie. Donc il était vraiment nécessaire de... Moi, j'ai vécu une forme de rééducation psychologique et dont je suis ravie. Aujourd'hui, je n'ai pas un accompagnement spécifique, mais je suis quand même sans arrêt en recherche de méthode pour ne pas être seule avec ça. Alors, je dirais que ma première méthode, c'est de le dire très vite. On va dire que le positif là-dedans, c'est que ça m'oblige à assumer ma vulnérabilité très vite vis-à-vis de nouveaux interlocuteurs ou de nouvelles interlocutrices. Je fais mon coming out mental hyper rapidement parce que je ne me vois pas faire autrement. Je n'ai pas envie de composer, je n'ai pas envie de mentir. Maintenant que je suis au courant, ça me semble même honnête de le dire aux gens. qui n'attendent pas de moi des choses que je ne peux pas leur donner, comme retenir leur prénom du premier coup. Complètement désolée. Et pourtant, je vous jure, ce n'est pas faute de se concentrer. Mais parfois, mon cerveau est comme une ardoise magique. Donc, je leur dis. Je vous préviens, j'ai une ardoise magique à la place du cerveau. Il y a des choses que vous allez me dire. Et il est possible que je vous repose la même question. Et je me souviendrai que je vous ai déjà posé la question. Mais en revanche, la réponse n'est plus là. Elle n'est pas imprimée. Donc, voilà. Moi, ça me semble de la politesse. Mais très clairement, c'est aussi afficher et assumer ma vulnérabilité devant les autres. Complètement. le vivre parce qu'on ne croise pas dans sa vie que des gens en face de qui on se sent en sécurité.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire, c'est ça aussi parce que comme tu disais tout à l'heure, les gens avec lesquels on peut partager, qu'on se dit peut-être est-ce qu'on a un trouble ou autre, etc. Il faut le faire, comme tu disais, avec des gens où on sait que ça va être bien reçu. Et là, en fait, en plus, dans ta carrière, avec toutes les personnes que tu dois rencontrer dans le côté pro. C'est vrai que du coup, c'est ouvrir face à des personnes où tu ne sais pas toujours. Après, je me dis, peut-être que quand même, ça favorise un rapport. C'est peut-être bête de dire ça, mais voilà, c'est ça.

  • Speaker #2

    Alors, ça dépend qui. Le point positif, encore une fois, c'est que ça m'oblige à fréquenter plutôt des gens sains. Ce qui était quand même aussi plutôt ma tendance. C'est-à-dire que moi, si je détecte que quelqu'un n'est pas très sain, que je sens qu'on ne va pas se comprendre, que ça ne va pas accrocher. Et ce n'est même pas un truc de cette personne n'est pas bien. ça ne va pas coller avec moi c'est pas forcément la valeur de la personne en face qui est en cause, il y a des gens très très bien mais avec qui ça ne va pas coller mais je dirais que si par hasard, puisque la vraie zone de risque elle est d'avoir quelqu'un qui effectivement n'est pas capable de recevoir ça et qui va se mettre à dire des trucs idiots ou basiques ça m'a appris à développer enfin j'avais déjà un peu de répartie mais ça m'a appris à développer certaines réparties ou même à savoir glisser dessus. Voilà. Il y a quelqu'un qui m'avait donné une indication sur quelque chose. Je n'ai pas envie que cette personne ne me reconnaisse. Et puis, j'ai dit, je suis désolée, je ne m'en souviens pas. Ah bon ? Mais pourtant, tu es humoriste et tu retiens des tonnes de pages de texte et ça, tu n'es pas capable de retenir. Et en fait, ce n'est pas une mauvaise personne. C'est juste quelqu'un qui n'est pas très mûr émotionnellement. C'est quelqu'un qui n'est pas relationnel, en fait. C'est quelqu'un qui est centré sur lui. et sur ce qu'il a à dire et comment il veut s'affirmer. Et donc, il n'est pas dans un lien empathique. Et donc, une personne qui n'est pas dans un lien, dans une connexion qui est réelle, malheureusement, elle ne peut pas saisir la confidence d'une vulnérabilité pour ce qu'elle est. À savoir, une confidence est quelque chose de précieux. En fait, quelqu'un qui va être dans une espèce de ping-pong relationnel, il y a plein de gens comme ça. Donc, en général, moi, je les évite. Et si je ne peux pas les éviter, je fais avec. Et par exemple, ça m'a appris un truc. que je faisais beaucoup et maintenant j'ai appris à arrêter de me justifier. Je me justifiais beaucoup avant et je me justifie moins, nettement moins. Donc là, j'ai répondu, ah bah oui, c'est dommage, mais c'est comme ça. Et je ne me suis pas justifiée, en fait, parce que j'ai estimé que j'ai déjà un TDAH, je ne veux pas faire éduquer tout le monde.

  • Speaker #1

    Ah bah non,

  • Speaker #0

    tu ne peux pas.

  • Speaker #2

    Surtout si je ne sens pas...

  • Speaker #0

    Oui, sinon pas réceptif, c'est pas... Autant comme tu dis, je trouve ça super et bravo d'en parler, parce que tu dois aider plein de personnes à se sentir moins seule. surtout face aux réactions des autres, parfois.

  • Speaker #2

    C'est comme quand je dis que je prends des antidépresseurs au milieu d'un dîner. Ça aussi, je le dis, parce que j'en parle aussi dans mon spectacle. Et l'expérience est hyper drôle. Il faut le tenter. Si vous prenez des antidépresseurs, vous vous dînez avec des gens, dites-le vers la fin du dîner et vous allez vous apercevoir que, franchement, au moins les deux tiers de la table, surtout si vous vivez à Paris, en prennent ou en ont déjà pris. C'est impressionnant. Et je finis par le dire. La dernière fois que j'ai fait ça, c'était dans un festival de... de dessin d'humour politique. Et vraiment, c'était frappant. J'étais pratiquement la seule femme et plein d'hommes autour de la table. Et là, c'était carrément les trois quarts de la table avaient pris ou prenaient des antidépresseurs. C'est aussi un exercice que moi, j'aime bien. Je ne le fais pas par défi. Je le fais vraiment en toute simplicité pour dire là où j'en suis dans ma vie. Et ça vient dans le fil de la conversation. Ce n'est pas non plus quelque chose que je prépare, mais j'aime beaucoup effectivement ce à quoi ça donne lieu, c'est-à-dire un échange réel.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis que toi, en affichant, comme tu le dis, ta vulnérabilité, en fait, chacun peut s'ouvrir. Et quel que soit ce qu'il traverse, quel que soit, par exemple, pour les antidépresseurs, la raison pour laquelle il en prend, tout à coup, en effet, tu es dans du vrai. Tu n'es pas dans de la discussion de dîner un peu mondain qui ne nous apporte pas grand-chose. Ce n'est pas très intéressant et enrichissant. Ça apporte de la distraction. Oui, oui,

  • Speaker #2

    du divertissement.

  • Speaker #0

    C'est bien pour changer les idées.

  • Speaker #2

    Mais la vie n'est pas faite que de ça.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça. Et avec tes enfants, comment ça s'est passé ? C'est toi qui as été diagnostiquée ?

  • Speaker #2

    C'est moi qui ai été diagnostiquée. Et donc, en repérant, en ayant les idées beaucoup plus claires sur ce qui était caractéristique du TDAH chez moi, j'ai observé mes enfants et je me suis dit « Oh mon Dieu ! » Et donc, je me suis rendu compte qu'effectivement, tout le monde était concerné. Donc, les trois ont été diagnostiqués. Chacun trouve son équilibre ou pas avec ça. En revanche, le fait de moi avoir été diagnostiqué et d'avoir des souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse et de ce que ça a pu générer chez moi, fait qu'aujourd'hui, je peux les rassurer. Par exemple, le fait que quand on est TDAH, un, ça ne se voit pas, et deux, les gens, en fait... Même pensent qu'on fait exprès. C'est-à-dire que moi, j'ai été harcelée à l'école pendant trois ans. Et un des facteurs de harcèlement, c'était « Ah, de toute façon, toi, tu ne fais jamais tes exercices. Toi, tu travailles mal. Toi, tu machins, etc. » Et en fait, « Et toi, tu fais les trucs au talent. » Donc, ça suscitait une espèce de jalousie. Parce qu'il se trouve que oui, j'avais un cerveau qui me permettait de compenser. Il y avait une compensation intellectuelle. Et j'ai notamment une de mes filles... Enfin non, même mes... Non, mes trois enfants ont vécu ça. Mes trois enfants ont vécu ce Ausha. Et moi, avant d'être diagnostiquée et de lire des choses là-dessus, je ne savais pas que c'était lié au TDAH et que c'était un motif très fréquent de harcèlement. Cette sensation que l'enfant ou l'adolescent ne fait pas d'efforts, parfois réussit sans effort et quand il ne réussit pas, c'est que de toute façon, il s'en fout, il est négligent, négligente, ne fait rien, etc. et ça, ça m'a permis de rassurer en fait. À chaque fois qu'un de mes enfants m'a parlé de ça, j'ai dit, alors, j'entends et le côté, oui, machine, elle est nulle, et n'y a rien, c'est très dur. Vraiment, c'est très dur à vivre. On se sent nulle et les autres viennent vous le confirmer. Donc, c'est vraiment quelque chose de très douloureux.

  • Speaker #0

    Et en plus, c'est un moment où la validation des autres...

  • Speaker #2

    Et on représente 100% du vécu, clairement. Et bon, ça m'a permis au moins d'accompagner un peu mes enfants sur ce chemin-là en disant alors, oui, les gens te perçoivent comme ça et ta nullité, entre guillemets, n'est pas même si toi t'as le sentiment d'être nul et que les autres le disent aussi. Ça n'est pas la réalité. Ce qui se passe, en revanche, c'est que ce sont les conséquences d'un handicap qui est invisible. Et ce handicap, il a ça et ça et ça comme conséquences. Et donc, tu ne vas pas pouvoir jongler avec la perception des autres. En revanche, je peux déjà avertir tes enseignants, il peut y avoir un protocole qui est mis en place, etc. Mais ça me permet d'être une meilleure accompagnante.

  • Speaker #0

    C'est génial pour eux. J'espère,

  • Speaker #2

    ça ne leur épargne pas les épreuves du jugement.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr, mais je me dis que d'être armée déjà, de savoir ce que c'est, de savoir que tu l'as aussi. Moi,

  • Speaker #2

    j'aurais préféré savoir ce que j'avais, j'aurais préféré qu'on me réconforte.

  • Speaker #0

    Je me dis que ça leur fait gagner du temps aussi. Tu vois, ça va leur éviter d'autres épreuves. Enfin, tu vois, toutes les épreuves par lesquelles tu as dû passer, ça va leur...

  • Speaker #2

    Moi, je trouve que de toute façon, c'est notre rôle de parents, je trouve, d'asseoir nos enfants sur nos épaules. C'est une belle image. C'est leur permettre qu'ils voient le monde. en étant nourris un petit peu de notre expérience. Un petit peu, parce qu'après, on ne peut pas tout leur... Je rêverais de les truffer avec toutes mes expériences, et qu'ils aient déjà accru à 49 ans. Mais bon, ce n'est pas le cas. Mais s'ils peuvent en avoir un petit peu, s'ils peuvent partir déjà, et voilà, je trouve que la mission, c'est ça, c'est qu'ils soient assis sur nos épaules.

  • Speaker #0

    Comme ça, le jour où on disparaît, ils peuvent se tenir debout et ils sont déjà très solides.

  • Speaker #1

    Oui, ça me paraît une très belle image.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu dirais que tu as un arc-en-ciel qui est lié à cette tempête-là ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que ce que ça a généré vraiment, c'est un chemin sur lequel j'étais engagée, mais effectivement, ça m'oblige à le booster, c'est le chemin de la vulnérabilité des relations authentiques. C'est-à-dire que... Comme j'ai une vulnérabilité qui est vraiment existante, qui a des vraies conséquences quotidiennes sur ma vie, et que je suis donc obligée de faire ce coming out, ça m'oblige à être dans un rapport quand même plutôt authentique avec les individus. Ça m'aide à faire le tri aussi. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui peuvent accueillir, il y a des gens qui ne peuvent pas accueillir. Mais la plupart des gens accueillent. La plupart des gens sont bienveillants, donc c'est aussi un cadeau. Ça m'a vraiment... Je te dis que c'était déjà le chemin, mais ça oblige encore plus. Comme c'est une difficulté qui est quotidienne, ça m'oblige à pratiquer tous les jours. Ça m'a obligée à travailler encore plus fort sur comment je me suis construite narcissiquement. Ce que je veux dire par là, c'est que j'ai eu l'impression, peut-être comme d'autres, que j'ai passé une partie de ma vie à essayer de construire une image présentable, socialement parlant, ce qui n'a donc pas été facile avec un TDAH, je répète. Et maintenant, en fait, j'ai besoin de... comment dire... d'être sûr que cette image, elle correspond à la réalité. C'est-à-dire que parfois, on se construit un peu ce qu'on appelle un faux self, c'est-à-dire qu'on se donne l'allure de celle qui va toujours bien, tu vois. Celle qui est toujours super dynamique, qui raconte pas ses problèmes, qui avance, qui est un rouleau compresseur, etc. Et là, de fait, compte tenu de ce handicap... Déjà la position en vieillissant, elle est de moins en moins tenable parce qu'on fatigue aussi, parce qu'on a moins envie de paratiner. J'en parle dans mon spectacle en disant non, c'est pas la maturité émotionnelle, c'est la flemme. Moi maintenant, j'ai même la flemme d'être de mauvaise foi, c'est vous dire. Et c'est vrai, j'ai la flemme d'être de mauvaise foi. Si tu me rapproches un truc et que c'est réel, je vais faire... Hein ? Ouais, non, t'as raison. C'est-à-dire que maintenant, je n'ai même plus l'énergie mentale de paratiner, d'essayer de trouver un truc, même quand j'ai très honte. c'est-à-dire que en fait je préfère dire ouais en fait j'ai honte voilà Alors du coup je suis une très mauvaise personne à qui demander conseil Parce que ça fait deux fois qu'on me demande conseil Genre on m'a prêté tel fringue et j'ai fait un trou dedans Ou j'ai fait une tâche, est-ce que tu crois que je le dis à la personne Et moi je suis là, ce serait moi, moi je vous le dirais Parce que oui certes j'aurais honte A ta place mais ça me complique moins la vie De le dire Et ça le TDAH Le TDAH a joué un rôle D'accélérateur là-dedans Parce que des conneries j'en fais plein Donc voilà Et donc je le dis Oui, oui. Justement, moi-même, j'anime un podcast, alors que c'est quand même un podcast... Enfin, je le sais, je l'ai créé, mais créé quand même. Je le sais qu'il faut que j'imprime les feuilles de conducteur, avec les questions dessus. Une fois sur deux, j'oublie. Alors que c'est mon podcast. Et j'oublie, parce qu'il y a eu plein d'autres trucs qui se sont mis dans ma tête à ce moment-là. Et ce n'est pas une histoire de faire des listes. C'est le syndrome de l'ardoise magique. C'est comme ça. Et donc... Pareil, ça m'oblige à être en vulnérabilité réelle, c'est-à-dire à prévenir les gens à qui je travaille que je peux oublier. Donc, à être hyper reconnaissante quand on m'y fait penser. Et puis, à arriver à demander pardon sans que ce soit trop coûteux émotionnellement pour moi. En étant à la fois sincère, mais sans non plus me dire « t'as une merde, t'as une merde, t'as vraiment une grosse merde » .

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, oui. C'est plus factuel, fin.

  • Speaker #0

    Je dirais que l'art corporel, c'est que ça m'oblige à être un être humain un peu plus relationnel.

  • Speaker #1

    Et que ça t'a peut-être enrichi, de changer comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça m'a enrichi et ça continue.

  • Speaker #1

    Et puis même dans les relations avec les autres, comme tu disais, ça fait des relations tout de suite beaucoup plus vraies.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait des relations plus vraies. J'ai encore du mal à me pardonner d'avoir envie et besoin de me reposer, mais au moins les autres, eux, me pardonnent d'avoir envie et besoin de me reposer, donc c'est déjà ça.

  • Speaker #1

    C'est une bonne étape vers celle où ce sera correctement.

  • Speaker #0

    On va dire que voilà, exactement. On en boucle le rein. Oui, c'est ça. Je suis en chemin.

  • Speaker #1

    C'est déjà bien. en bon chemin je dirais et qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à quelqu'un qui serait dans une tempête et qui n'aurait pas encore trouvé son arc-en-ciel voire

  • Speaker #0

    qui n'aurait pas son phare un conseil à une personne qui traverse une tempête et qui n'a pas encore trouvé ni son phare ni son arc-en-ciel ça tombe bien puisque je viens d'en traverser une patience parfois c'est dur d'être patient. Parfois, on se dit, c'est pas possible. Jamais ça va se terminer. Si ça se termine un jour, j'ai traversé vraiment beaucoup de crises dans ma vie, ça s'est toujours terminé à un moment et d'une certaine façon. En fait, à un moment, quelque chose va changer. À un moment, quelque chose va bouger. Et il faut garder confiance en ça. C'est en ça que je garde confiance. Je sais qu'à un moment, même si la lumière paraît vraiment très très loin au fond du tunnel, en fait, il y en a une même si on ne la voit pas. Ça, ce serait mon premier conseil. Après, j'en ai 10 000 parce que j'ai eu besoin de tellement de ressources.

  • Speaker #1

    Vas-y, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Ok. Quoi d'autre ? Quand je suis au milieu d'une crise, il y a un moment où ça finit par percuter que... j'ai besoin aussi d'avoir de la gratitude. Alors pas dans un premier temps de la gratitude pour la crise, parce que c'est super, moi, sur le moment, c'est vraiment extrêmement pénible. En revanche, par exemple, je ne sais pas, si j'ai des soucis financiers, penser à un moment à me reconcentrer sur ce que j'ai. Et me dire, j'ai ça, j'ai ça. Et ça peut être même des petits trucs, même si on a peu de choses. Ouais, mais j'ai ce super bouquin auquel je tiens énormément. J'ai ça. Je sais que quand ça ne va pas, quand j'ai l'impression d'avoir des tas de difficultés, j'ai oui mais mes enfants sont en bonne santé, parce que c'est un truc qui est hyper important pour moi. Mais si vos enfants ne sont pas en bonne santé, il y a certainement d'autres choses que vous avez dans votre vie et qui sont en fait des motifs de gratitude. Ça, c'est la deuxième chose. Puis la troisième chose, c'est que ça vient d'une citation que j'aime bien, qui est « la seule façon d'accomplir est d'être » , et qui est une citation qui, pour moi, incite à revenir sur soi, sur qui on est, qu'est-ce qu'on aime dans la vie, qu'est-ce qu'on a accompli jusqu'à présent. vers quoi on a envie d'aller, en fait, c'est une espèce de retour sur soi, parce que finalement, cette citation, pour moi, elle dit que tout ce qu'on fait, c'est la conséquence de qui on est. Et que même quand on ne va pas bien, ça ne fait pas de nous des mauvaises personnes, ou des personnes nulles, ou des personnes pas acceptables, ça fait juste de nous des personnes humaines. Tout le monde, mais vraiment tout le monde, a des passages difficiles, voire très difficiles, on ne les voit pas toujours. Et donc, vraiment, la bouée ou le phare... c'est de revenir à soi. Et aussi d'avoir de la gratitude vis-à-vis de soi, je pense.

  • Speaker #1

    Merci pour tous ces bons conseils.

  • Speaker #0

    Mais je t'en prie.

  • Speaker #1

    Je reviens sur quand tu disais de se... C'est vrai de focaliser sur ce qu'on a, ce qui va bien dans sa vie. Parce que c'est vrai que... J'en parlais avec une invitée aussi, où tu sais, quand tu es focalisée sur quelque chose que tu aimerais avoir dans ta vie. Bon, en l'occurrence, pour elle, à l'époque, c'était un enfant. Et je suis trop contente parce que ça y est, il va avoir son deuxième enfant. C'est un beau... à ces mots de Bettina Marie.

  • Speaker #0

    Ah ouais, génial !

  • Speaker #1

    Donc j'étais hyper heureuse parce qu'elle était venue dans le podcast et voilà, elle était dans ce chemin vers ce deuxième enfant. Donc je suis très heureuse. Je touche du bois. Je pense qu'elle doit être dans son dernier mois de grossesse. Mais ça avait beaucoup résonné en moi, ce qu'elle avait dit. C'était un peu ça. C'est-à-dire qu'elle s'était rendue compte qu'on focalise tellement sur ce qu'on voudrait avoir, ce qu'on n'a pas encore, qu'on oublie ce qu'on a. Oui,

  • Speaker #0

    absolument.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'en tout à coup, tu penses dans ces moments-là, particulièrement, comme tu le disais, je te dis, de... De se dire, bah oui, mais j'ai ça. Comme tu dis, mes enfants vont bien, sont en bonne santé ou dans mon boulot. Moi,

  • Speaker #0

    ça peut aller plus qu'à avoir un cahier pour noter ça. C'est génial. J'ai déjà écrit sur un cahier la liste de toutes les personnes super dans ma vie. Et avec ce qu'elles m'apportent. Voilà, la liste des voyages que j'ai eu la chance de faire. Je me souviens très bien à une époque, avec le TDAH. Et puis, j'ai d'autres trucs super. Donc, je traverse des phases de burn-out ou même de dépression. Je me souviens, dans une phase de dépression comme ça, je me sentais vraiment glissée. Je me suis mise à écrire tous les jours trois trucs, mais même ridicules, trois trucs chouettes qui m'étaient arrivés dans la journée. J'avais des jours, même sans y croire, même sans être très enthousiaste, mais de dire, ah oui, c'est vrai, quand j'ai traversé, on m'a laissé traverser au passage piéton et le gars m'a fait un sourire. Et donc, j'ai noté ça. Et c'est vrai que je pense que c'est bêtement cérébral. Ce n'est pas juste psychologique. c'est-à-dire que Bon, les épreuves m'ont appris qu'effectivement, il y a vraiment beaucoup de choses qui dépendent du câblage du cerveau. Et donc, faire ça, recréer des câblages, ce n'est pas juste du wishful thinking. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas juste faire de la pensée magique. Au contraire, c'est très factuel d'ailleurs. Ce n'est pas juste se dire, non mais tout va aller mieux, il y a de la lumière au bord du tunnel. C'est plus acté. Aujourd'hui, ce qui s'est bien passé, et même se lever en ayant mal nulle part, c'est super. Manger un truc qui nous fait plaisir, dans le positif de ma journée, j'ai mangé des chouquettes. Et je trouve que, comme être humain, incarné, manger des chouquettes, c'est super. Je suis contente d'avoir un corps qui me permet de bouffer des chouquettes, au sens où je n'ai pas de problème de digestion, je ne complexe pas sur le sucre. Donc, voilà. Après, personne ne nous a dit que vivre, exister, Ce serait un truc facile et simple.

  • Speaker #1

    Oui, non.

  • Speaker #0

    En revanche, il y a pas mal de gens qui ont dit que le but ultime, c'est quand même la joie.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Donc, l'idée, c'est peut-être de cultiver de la joie, quelles que soient les circonstances, même quand les circonstances sont très, très dures. Et je dis ça avec vraiment toute la compassion dont je suis possible, parce que des choses très dures, j'en ai traversé, j'en traverse encore. Mais l'idée est quand même probablement d'essayer de rechercher la joie.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup ton idée de carnet de gratitude. J'avais déjà vu en plus, je ne sais plus où, j'ai vu les carnets, si on te met les trucs, les boulettes journal.

  • Speaker #0

    Les boulettes journal, tout.

  • Speaker #1

    Non mais du coup, j'ai vu récemment et c'était un carnet de gratitude. Et en fait, je trouve ça super. Grâce à toi, je pense que je m'en prendrai. Enfin, prendre un carnet. Oui,

  • Speaker #0

    n'importe quel carnet. Moi, je n'ai pas obligé, mais je me dis j'en ai marre d'aller là. J'en ai marre de Paris-Goukid, j'en ai marre de la chaîne. et donc je me mets à noter des chouettes. Et je ne suis pas toujours très régulière. Parfois, on me dit, il faut penser à trois choses positives. Elle est notée tous les soirs avant d'aller se couper. Oui, mais j'y pense franchement une fois sur dix. J'ai pas entendu ça aussi,

  • Speaker #1

    mais oui.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai, c'est des petites recettes. Après, quand on a un TDAH, on a un problème de régularité. C'est-à-dire que même si je mets un ruban rouge sur ma table de nuit ou un post-it, à un moment, mon cerveau ne va pas le voir. C'est vraiment, c'est une sable de l'hypnose. une hallucination négative, c'est-à-dire le truc est là et on ne le voit pas. L'hallucination négative, ça c'était avant d'avoir un TDAH. Je l'ai appris quand j'ai appris un peu à faire de l'hypnose. C'est que tu cherches quelque chose, c'est sous ton nez et tu le vois pas. Ça arrive à plein de gens. Ça s'appelle une hallucination négative. Et donc, c'est en fait qu'on est trop tendu sur ce truc-là. Il y a trop d'influx nerveux et donc le cerveau ne voit pas l'objet. Donc la solution, c'est vraiment fermer les yeux, respirer, se calmer et ensuite nommer tous les objets qu'on a sous les yeux, et là, on va voir apparaître le truc.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce que c'est un phénomène de protection, un peu ? Justement, c'est par exemple quelque chose qui te stresse, et que du coup, tu t'auto-protectes ?

  • Speaker #0

    Possiblement, mais c'est peut-être juste une manifestation du stress. Le stress, ce n'est pas très bon pour le cerveau quand c'est de la panique. En fait, le cerveau, quand on est paniqué, il va à l'essentiel. Donc, il pompe du sang à toute vitesse, il nous donne envie de courir, il nous fait transpirer. C'est des réflexes de survie. donc c'est que le cerveau à ce moment là il estime que c'est pas la peine moi je me souviens d'avoir fait ça avec un sac à main d'avoir passé 20 minutes à chercher un sac à main qui était à mes pieds.

  • Speaker #1

    Vraiment.

  • Speaker #0

    La vie,

  • Speaker #1

    quoi ! Mais au moins, c'est bien, parce que, tu vois, merci de partager tout ça, parce qu'il y a certaines personnes aussi qui ont... Enfin, je pense que vraiment, ça aide beaucoup. Donc, merci de le partager avec nous, parce que...

  • Speaker #0

    Je vous en prie.

  • Speaker #1

    Il y a des personnes qui écoutent et qui, voilà, sans doute grâce à toi, pourront soit se diagnostiquer, soit peut-être moins proches, et pourront lui dire, tiens, tu sais que...

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. J'ai fait des vidéos marrantes sur le TDAH et c'est vrai que j'ai des gens maintenant qui m'écrivent en me disant « j'ai vu vos vidéos, je pense que je vais aller me faire diagnostiquer » . Ça me touche beaucoup à chaque fois quand on m'écrit ça. Et il y a une chose que je tiens à dire à propos du TDAH, si vous vous reconnaissez dans les symptômes, que vous n'êtes pas diagnostiqué, etc. Déjà, il y a beaucoup de littérature, il y a beaucoup de vidéos, donc vous pouvez déjà vous cultiver là-dessus. Il y a une association des gens qui sont neurodivergents et notamment au TDAH, une association qui s'appelle Hyper Super. Vous allez trouver leur site internet qui est très bien fait, qui peut vous recommander des praticiens pour le diagnostic. Et pour avoir assisté notamment à un congrès auquel j'étais invitée sur le sujet, la clé numéro un pour faire avec un TDAH, c'est ce qu'on appelle la psychoéducation. C'est-à-dire très bien connaître son trouble à soi, très bien se connaître et mettre en œuvre des stratégies pour faire avec. Donc voilà, c'est ce que je recommande le plus, au-delà même des médicaments. Les médicaments, c'est dans un second temps en fait.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, est-ce qu'il y a, on en avait parlé sur notre sujet sur le diabète et tout, est-ce qu'il y a des associations ou pas encore trop ?

  • Speaker #0

    Il y a pas mal d'associations avec en plus des relais en région maintenant. Ah super. Parce que ça se développe de plus en plus et pas seulement chez les enfants. Enfin, le diagnostic se développe de plus en plus, donc de plus en plus d'adultes sont concernés. Et c'est très bien. Et donc, à mes yeux, la plus grosse à mes yeux, c'est hyper super. Peut-être qu'il y en a d'autres. N'hésitez pas à chercher sur les réseaux.

  • Speaker #1

    Pour se rencontrer, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Oui, mais tout à fait. Il y a des groupes de parole, il y a des groupes d'accompagnement, notamment chez Hyper Super. Je sais qu'ils ont des groupes d'accompagnement. Non, mais c'est vraiment une association qui est extrêmement active et qui est composée de médecins, qui organise des colloques. Je vous dis, le colloque où j'étais, moi, était l'année dernière au ministère de la Santé. Et c'était vraiment, c'était très, très bien avec des interlocuteurs de très haut niveau. Donc, non, c'est vraiment... Il y a toute une... Il y a une communauté, il y a tout un monde qui se développe autour de ça. et vraiment intéressez-vous. Et puis, les humoristes, honnêtement, si je dis la moitié, je ne suis pas assez généreuse, je pense, mais au moins la moitié d'entre nous a un TDAH. Parce que les métiers artistiques nous permettent de bien exploiter nos compétences. Parce qu'à côté de ça, on a des compétences. On est des gens très créatifs en général, très bons en situation de crise. Parce que comme nous, c'est chaotique en permanence. Du coup, franchement, la situation de crise des autres, pour nous, c'est un jour normal. Ça, ça vient lundi. Donc, on est... On rebondit vite sur les choses, on est en général très réactifs. Si ça nous intéresse, alors par contre, on peut focusser pendant 5 heures et faire en 5 heures ce que quelqu'un va faire en 5 jours. Il y a plein de compétences qui s'attachent aussi au TDAH. C'est pour ça que dire que c'est un peu sujet à caution, mais aujourd'hui, c'est comme ça, mais ça va peut-être évoluer. En revanche, c'est vrai, oui, il faut trouver sa place pour pouvoir faire avec. La vie artistique, effectivement, me met plus à ma place que la vie de bureau.

  • Speaker #1

    Oui, ce que j'allais dire. De toute façon, comme ce que tu disais tout à l'heure sur le truc très automatique et ne pas donner son avis et puis faire tout droit, tourner les lignes dans le cadre.

  • Speaker #0

    Un des meilleurs résumés du TDAH, c'est que c'est un cerveau qui a besoin de discipline et qui n'en a aucune envie. Et le problème, c'est qu'on est performant quand on a un TDAH parce qu'on a envie de faire les choses. donc c'est pour ça que la discipline enfin Je sais bien que la discipline est justement faite pour quand on n'a pas envie. Mais en fait, c'est la quadrature du sexe. C'est le paradoxe des gens qui ont un TDAH. Et paradoxe dans lequel on se débat en permanence. C'est comme un cassette que tu ne pourrais pas résoudre. C'est comme ça. Tu sais que tu as besoin de discipline. Parfois, tu arrives à en avoir. Des fois pendant 10 minutes, des fois pendant 24 heures d'affilée. C'est incroyable. Et puis des fois, jamais. En fait, ce qui compte, c'est surtout d'éviter de s'en vouloir et de tourner la page. Et page blanche le lendemain, on recommence.

  • Speaker #1

    Oui, d'accepter en fait, comme tu dis, c'est ce qui est le plus long et d'avoir ton idée de carnet de gratitude que je trouve super dans un jour où c'est plus compliqué. Oui,

  • Speaker #0

    et me féliciter. J'ai lu un tip que je trouvais génial parce que je n'avais pas donné ce nom-là et en fait, je le faisais aussi. Parce que les gens te disent, ah, mais tu n'as qu'à faire une to-do list, mon pauvre ami, si tu savais combien j'en ai. Et surtout, les supports possibles et imaginables et collés au mur et dans l'ordinateur, dans le téléphone, sur papier, avec des bullet points et tout. et il y a un truc que je faisais qui était Parce que j'ai tendance à oublier ce que j'ai déjà fait.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est ça aussi qui fait que quand on a un TDAH, on a une estime de soi qui est assez fragile. Donc, j'ai commencé à faire une liste de ce que j'avais déjà réalisé. Et il y a quelqu'un qui a appelé ça la TADA liste. Donc, il y a la TO DO liste et la TA liste. Je trouve ça génial d'avoir appelé le TADA liste. Et donc, vraiment, c'est ce que... Ça, c'est vraiment pour les moments, je trouve, où quand l'anxiété prend le pas, parce qu'on a beaucoup d'anxiété en général. Quand il y a l'anxiété, qu'on commence à se trouver nul, etc., faites la tada liste. C'est-à-dire, c'est comme la to-do liste, mais avec ce que vous avez déjà fait. Et forcez-vous à vous rappeler de ce que vous avez fait depuis ce matin. Ou même, notez-le. Dès que vous avez fait un truc, vous le notez. Mais même juste, j'ai fait un repas sain à midi, c'est déjà, c'est beaucoup quand on a un TDAH. De se nourrir sainement et de dormir correctement, c'est déjà une énorme discipline pour nous.

  • Speaker #1

    Oui, et puis du coup, c'est gratifiant de le noter, de se dire voilà, j'ai fait le but et d'apprendre aussi à ce... À ce qu'on ferait, à être son meilleur ami, ce qui est bête à dire, mais je pense que c'est...

  • Speaker #0

    Moi, je suis retombée sur une tada liste qui m'a fait très plaisir.

  • Speaker #1

    Et garder les tada listes pas loin.

  • Speaker #0

    Bien sûr ! Tu peux faire un carnet avec tes tada listes. C'est ça. Ouvrir du visu carnet, commencer avec des tada listes à des époques différentes, on s'en fout.

  • Speaker #1

    C'est pas grave.

  • Speaker #0

    Commencer du visu carnet, par exemple, il faut arrêter de s'en vouloir. C'est normal. C'est comme ça.

  • Speaker #1

    C'est bon, on fait avec.

  • Speaker #0

    Oui, on fait avec.

  • Speaker #1

    Et puis, c'est très bien.

  • Speaker #0

    C'est comme ça.

  • Speaker #1

    C'est là, en fait.

  • Speaker #0

    Dans la maison, il n'y a pas le choix.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, oui.

  • Speaker #0

    Moi, je fais ce que je peux, voilà, en forme de psychoéducation et de médicaments quand c'est nécessaire. Oui. Il n'y a rien que je puisse faire de mieux. Voilà, je cherche les meilleures façons de faire avec.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je trouve ça super, d'une, que tu en parles, que tu partages tout ça, et puis aussi de parler de l'association. Les personnes trouvent aussi, moi, je trouve ça super qu'il y ait des groupes de paroles pour s'échanger. Des stratégies, ce qu'on a pu mettre en place, ce qui a marché, pas marché, parce que je pense que selon les uns ou les autres, il y a beaucoup de choses qui doivent être en commun. Oui,

  • Speaker #0

    je crois que c'est aussi très utile pour les gens qui ont un TDAH et ou ont des enfants TDAH et qui ne l'ont pas eux-mêmes. Moi, je suis un parent TDAH qui a des enfants TDAH, donc chez moi, c'est vraiment très souple comme fonctionnement. Mais par exemple, moi, je ne pouvais pas apprendre à mes enfants une discipline que je ne peux pas pas moi-même appliquée.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc, il a fallu que je trouve d'autres façons d'éduquer mes enfants et d'en faire des adultes responsables et fonctionnels. Et ça, voilà, il faut l'accepter. C'est comme ça. Même si ça me fout des complexes par rapport aux autres. Mais bon, comme ça, c'est la vie.

  • Speaker #1

    Je pense qu'en termes de parents, on doit tous avoir des complexes. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr. Oui, on s'évalue tous. Non, mais je pense à ça parce que je discutais avec une de mes filles hier qui me disait qu'elle avait fait tourner des nounous en bourrique. E3 avait fait tourner des nounous en bourrique. Et j'étais là, oh mon Dieu, j'ai tellement honte. J'ai tellement honte que mes enfants soient mal comportés avec les gens qui s'occupent d'eux. Vraiment, elle me dit, c'est plus le moment de m'engueuler. Et l'ado, elle dit, c'est plus le moment de m'engueuler. Non, mais en fait, je n'ai pas envie de te gronder. C'est juste que moi, je me sens honteuse que vous vous soyez mal comportée avec cette personne, que vous lui ayez fait ou de la peine, donc vous l'étiez mise en colère. En plus de ne pas l'avoir vue, je ne pouvais même pas être là pour soutenir cette personne.

  • Speaker #1

    Tu veux dire de ne pas avoir pu lui expliquer la situation ? Oui,

  • Speaker #0

    et pour cause. Après,

  • Speaker #1

    je ne savais pas qu'ils avaient un CH.

  • Speaker #0

    Je ne savais pas que j'en avais un non plus. Mais il n'empêche, ce n'est pas une excuse.

  • Speaker #1

    Mais je comprends, oui, avec le recul.

  • Speaker #0

    J'aurais pu faire aussi une forme de compensation auprès d'elle. Ou même si cette personne s'était plaint des enfants, elle m'avait dit qu'ils sont vraiment infernaux, j'aurais pu aussi parler à mes enfants, recadrer des choses.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et de voir qu'en dehors de mes yeux, ils se sont mal comportés, c'est vrai que c'est difficile aujourd'hui. Je ressens de la honte par rapport à ça. Mais bon, j'en parle. Ça fait partie des choses malencontreuses de nos existences.

  • Speaker #1

    Et puis voilà, en le partageant grâce à toi, il y a d'autres personnes qui se sentirent moins seules. J'espère,

  • Speaker #0

    mais on n'est pas seules, vraiment. J'ai un catalogue d'emmerdements pas possible et vraiment, il n'y en a aucun dans lequel je sois seule. Donc je peux vous dire que tout le monde a des emmerdements de taille et de fréquence.

  • Speaker #1

    On ne partage pas, mais il y a des moins envers. N'ayez pas de doute.

  • Speaker #0

    C'est bien réparti.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Est-ce que tu pourrais partager avec nous ton mantra préféré ?

  • Speaker #0

    Alors, ça a été difficile de faire le tri ? Oui. parce que j'en ai plein après ils étaient tous très blancs celui que j'ai choisi est tiré d'une chanson de Gaëlle Fay que je cite à chaque fois qui s'appelle Tôt le matin et c'est tout un vers et c'est la fin c'est rechercher la lumière peut-être un jour trouver la clarté en nous le bout du monde faire de son cœur une île à peupler et Ça, c'est l'ensemble du mantra. Et si je dois retenir qu'un mot, c'est faire de son cœur une île à peupler. Ça, c'est mon vrai mantra.

  • Speaker #1

    Très beau.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire s'il y a un livre qui a changé ta vie ? Qui n'est pas forcément lié à ta tempête. Il y a une autre tempête, en tout cas, qui t'a marqué à un moment ?

  • Speaker #0

    Il y en a plein, plein, plein. Alors, il y a lire sur les... constellation familiale qui s'appelle L'amour dans le couple et la famille. Ça porte sur les constellations familiales. C'est un bouquin de Bert Hellinger. Il était en rupture et je l'ai prêté à quelqu'un qui ne me l'a jamais rendu. Donc, je suis désespérée. Si jamais quelqu'un a ce livre et veut me le passer, je veux bien. Il y a Ces femmes qui aiment trop sur la codépendance. Il y a La puissance de la joie de Frédéric Lenoir. Ça, c'est super. Je trouve pour les gens que la psychothérapie n'intéresse pas trop. qui n'aiment pas trop, qui préfèrent la philo, etc. Je trouve que la puissance de la joie, c'est super bien. Parce que c'est sur un plan philosophique, mais en réalité, il y a un vrai rapport avec la santé mentale et comment gérer sa vie. Voilà. Il y en a vraiment beaucoup, mais on va dire que ceux-là sont ceux qui me viennent. Et puis, à part ça, je suis très fan de littérature sud-américaine. Je suis très fan de réalisme magique. C'est vraiment ce que je préfère lire, c'est aussi ce que je préfère voir. Donc cinématographiquement, ça va être les films de Wes Anderson. Oui, c'est-à-dire des choses qui sont à la fois très figuratives et en même temps totalement en dehors de la réalité. Donc en littérature, ça va être à s'entendre solitude et toute la littérature qui naît de ce courant littéraire, ça c'est vraiment ma grande passion.

  • Speaker #1

    Bon, grâce à toi, la bibliothèque de Sans plus pas d'arc-en-ciel va grandir. Parce qu'après, je partage les photos à tous pour donner des idées pas mal à l'approche des vacances ou des moments. Ok.

  • Speaker #0

    J'aime bien faire un petit récap.

  • Speaker #1

    Et on a aussi la playlist Sans plus pas d'arc-en-ciel sur Spotify. Est-ce que tu peux partager avec nous la musique qui te donne la pêche, qui pourra rejoindre la playlist, qui est très éclectique pour te mettre très à l'aise ? Oui.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plein de trucs. qui me donne la pêche, en fait, j'ai même une playlist sur Deezer qui s'appelle, je ne sais plus quoi, genre Bonne Humeur du Matin ou Fiesta du Matin. Ah,

  • Speaker #1

    génial ! Voilà,

  • Speaker #0

    dans laquelle il y a vraiment tout. Je pense que les chansons qui me donnent le plus la pêche, c'est des chansons d'Aba, en général. Enfin, il y a beaucoup de disco.

  • Speaker #1

    J'avoue, c'est efficace, Aba.

  • Speaker #0

    Aba, c'est une efficacité. En fait, j'ai vu tout un documentaire et c'est normal. Aba, c'est aussi très juste pour les gens qui sont neurodivergents parce qu'en fait, il y a plein de lignes mélodiques dedans. Ça fait le même effet que Mozart un peu. C'est-à-dire que l'accumulation des lignes médiodiques, de tempos qui se répondent, qui changent, etc. est très excitant pour notre cerveau. Ça envoie énormément de dopamine. Donc voilà, Mozart et Abba, grosso modo.

  • Speaker #1

    Ça vaut Mozart aussi.

  • Speaker #0

    En sachant que plein de références. J'ai fait quelques playlists sur Deezer, donc je fais ma pub. Il y a celle qui est sur playlist du matin et il y a aussi la plaisir d'attendre de mon spectacle Oui, je sais. Sur la vulnérabilité, dans laquelle il y a aussi pas mal de morceaux qui se rapportent au sujet de la vulnérabilité, mais qui donnent la pêche également.

  • Speaker #1

    Parfait, comme ça, ça va bien. On va avoir celle qu'on ajoute dans son plus grand arc-en-ciel. Et écoutez les prévices d'Olivia, abonnez-vous pour avoir la pêche dès le réveil et pour tout le reste de la journée. Est-ce que tu pourrais partager avec nous ta vision du bonheur aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ma vision du bonheur aujourd'hui ? Genre c'est quoi le bonheur ?

  • Speaker #1

    Est-ce que ça a changé par rapport à ta tempête, par rapport à d'autres tempêtes de ta vie ? Est-ce que ça a évolué aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense que ma vision du bonheur, c'est la capacité à trouver de la joie n'importe où et n'importe quand. C'est pas juste voir le positif, c'est vraiment trouver de la joie. C'est-à-dire arriver à me connecter avec quelque chose que je trouve vraiment chouette et qui va faire naître quelque chose en moi. Donc, c'est pas intellectuel, c'est plus ressenti ou corporel. Mais en sachant que cette joie n'est pas toujours difficile à trouver. Parfois, ça peut être juste de faire des étirements et de me sentir particulièrement bien après. Je dis ça pour tous les gens qui avancent en âge. Faire des étirements, vraiment. Si vous cherchez la clé du bonheur, déjà d'un bonheur physique, c'est... S'étirer le plus possible et fabriquer ses étirements pour être bien. Je crois que c'est ça, oui. Trouver de la joie, entre guillemets, en tout, en sachant que trouver la joie, c'est quelque chose d'actif. Ça ne vient pas toujours à soi.

  • Speaker #1

    Oui, il faut arriver à le créer. Et comme tu dis, parfois sur de petites choses, on s'imagine que c'est forcément des grands trucs.

  • Speaker #0

    La joie, parfois, c'est un verre d'eau quand on crève de chaleur. Et vraiment, c'est une joie profonde. Et oui, c'est un... Voilà.

  • Speaker #1

    Accumuler les moments de joie.

  • Speaker #0

    Oui, accumuler les moments de joie. Oui, c'est ça. C'est chercher les moments de joie, et en particulier quand ça ne va pas. On parlait d'une autre citation que j'aime bien, que j'ai trouvée sur une carte postale. C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière. Il y a une très belle scène là-dedans. Que j'aime beaucoup. Justement, c'est des petites joies aussi. C'est-à-dire que c'est posé quelque part chez moi. Je mets des cartes comme ça avec des citations dessus. C'est posé quelque part chez moi. et puis par moments, mon œil tombe dessus, je fais « Ah ouais ! » Et parfois, je me dis, vas-y, c'est de la merde.

  • Speaker #1

    Je comprends.

  • Speaker #0

    Non, mais voilà, ça dépend des moments. Mais il y a toujours un moment où ça m'apporte une petite joie.

  • Speaker #1

    C'est un autre moyen de se faire de la joie. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on n'a pas partagé ensemble que tu voudrais partager avec nous ? Ou un petit mot de la fin ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelque chose que j'aurais envie de dire en plus ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Continuer à aller voir des humoristes dans les salles. C'est super de les regarder sur Netflix. Moi-même, je regarde beaucoup de choses sur Netflix, mais vous ne vivrez pas la même chose en étant dans une salle de spectacle. Et je dirais humoriste, mais même tous les spectacles. J'ai envie de dire aux gens, n'ayez pas peur de vous mélanger avec d'autres gens. On vit dans un monde où ça fait peur, en fait, de se mélanger aux autres, de se confronter aux autres. En plus, les confrontations qu'on vit, elles sont souvent violentes, brutales, douloureuses, que ce soit dans la rue ou sur les réseaux sociaux. et essayez, si vous pouvez, de conserver la joie de rencontrer des nouvelles personnes et d'aller notamment dans des salles de spectacle. Mais voilà, essayez de conserver la joie de vous mélanger avec d'autres gens. On l'a vu pendant le confinement où on était tous enfermés chez nous. C'était quand même pas très bon pour la santé mentale d'éviter le reste de l'humanité.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    continuons à fréquenter l'humanité et continuons à cultiver une forme de joie ensemble.

  • Speaker #1

    D'être dans le lien. Oui. Merci beaucoup, Lélia.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Merci pour ton invitation.

  • Speaker #1

    merci je suis très contente de te retrouver voilà très heureuse que tu sois avec nous merci Sarah merci à toi ensemble toi toi aussi merci d'avoir écouté cet épisode si vous aimez le podcast mettez une super note 5 sur 5 sur les plateformes d'écoute envoyez le lien à une ou deux personnes que le podcast pourrait intéresser et aider et partagez sur les réseaux sociaux Merci pour votre soutien. Tant qu'on est en vie, tout est possible. L'épreuve est une occasion donnée de se révéler et de réaliser ses rêves. Si un bébé après un cancer c'est possible, alors tout est possible. Croyons vos rêves les plus fous et donnez tout pour les réaliser. Sans pluie, pas d'arc-en-ciel.

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