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Je voulais que mon père "évolue". Il m’a montré que c’était moi qui devais grandir. cover
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SATORI

Je voulais que mon père "évolue". Il m’a montré que c’était moi qui devais grandir.

Je voulais que mon père "évolue". Il m’a montré que c’était moi qui devais grandir.

12min |22/05/2025
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Transcription

  • Speaker #0

    Mon père m'a donné une nouvelle leçon de vie incroyable, alors que je pensais à ce moment-là que c'était moi qui étais en train d'essayer de l'aider à évoluer. Et dans toute mon arrogance inconsciente, et c'est la pire je pense, j'étais là en mode, voilà, à ce moment-là, ces derniers temps, j'ai tellement travaillé sur moi, j'ai tellement compris. des choses que j'avais envie de partager, de lui faire goûter, de l'amener un peu sur ce nouveau terrain de jeu, ces nouvelles portes que j'avais ouvertes. Et mon père, avec ma relation avec mon père, c'est, comme beaucoup je pense, et surtout les mecs, toujours un peu compliqué. Ce n'est pas compliqué parce que mon père a toujours joué, c'est un mec génial qui a toujours été là pour moi quand j'en avais besoin. Mon père, c'est, je pense aujourd'hui, pouvoir mettre des mots, parce qu'avec tout ce qu'on commence à comprendre, c'est en gros un hypersensible qui a commencé à travailler à l'usine à 14 ans en tant qu'apprenti. Donc forcément, à l'époque, je peux t'assurer que quand tu es à l'usine, il y a un moment où toi tu te blindes, toi tu t'en prends plein la gueule. C'était un peu ça. Donc tu te renforces derrière une carapace, je dirais un bunker, une tour d'ivoire même, qui est infranchissable. Et mon père, c'est quelqu'un qui a quasiment jamais communiqué avec moi, avec ma famille, qui finalement tout se passe à l'intérieur. Et la vie familiale n'a pas favorisé ça. Et puis jusqu'à il y a deux ans où je m'étais dit j'ai 40 piges, je veux pas être le mec qui arrive à même avoir des conversations avec des papous alors que je parle pas deux mots en commun avec eux et rigoler avec eux, et pas arriver à vraiment connecter avec mon père. Donc j'ai eu cette conversation de... Et je lui ai dit toutes les choses que tu sais qui gambergeaient dans ma tête depuis 20 ans. Et ça s'est très bien passé. Moi qui n'arrive pas à pleurer, je peux t'assurer que ce jour-là, j'ai bien pleuré. Et depuis, on a cette nouvelle relation un peu plus proche. Je lui ai offert un téléphone, donc on s'échange des messages, on prend des news. Et du coup, forcément, moi, ça m'avait donné l'envie d'aller un peu plus loin dans l'échange. Et en fait, j'étais à table avec mon père. en tête à tête et je lui disais, j'essayais de prendre les plus grandes pincettes du monde, la plus grande douceur du monde, j'essayais de dire, tu sais, papa, ça serait bien peut-être que, je sais pas, tu sais, genre, peut-être des fois, je sais que t'aimes pas lire, parce que mon père, il ne lit pas, il n'a pas de projet, c'est quelqu'un de très simple, qui quand même fait du sport, mange bien et fait son jardin et du bricolage. Mais je lui disais, tu sais, ça serait bien peut-être, même si t'aimes pas lire, peut-être d'écouter des livres audio, je sais pas, regarder des documentaires, et puis ça nous permettrait peut-être de, je sais pas, de discuter, de débattre, d'échanger des idées sur ces sujets-là, plutôt qu'être là à table et se regarder un peu dans le blanc des yeux. Et puis, parce qu'en fait, le problème de cette génération-là aussi, c'est qu'ils discutent pas parce qu'ils posent pas de questions, parce que c'était un peu mal poli, faut pas, voilà, faut... Oh bah c'est mal poli de demander en fait, faut pas mettre mal à l'aise les gens. Donc en fait tu te parles de rien tu vois. Donc moi au bout d'un moment, j'ai un peu raconté mes actus, si la personne en face s'intéresse pas, c'est un peu tu vois, c'est pas très... Donc j'essaye de lui amener ça, et lui dire que j'aimerais bien aller un peu plus loin. Et en fait, mon père, il a une réaction que j'aurais mais jamais imaginée, il commence à avoir les larmes aux yeux. J'ai vu pleurer mon père trois fois dans ma vie. Et les seules fois, c'était depuis ces deux dernières années où il y a eu des changements familiaux et aussi j'ai eu une nouvelle relation avec lui, plus proche, etc. Mais là, te dire que c'est tes mots qui font pleurer ton père, je me suis retrouvé genre, merde, mais je suis un connard. Et en fait, il m'a dit un truc, mais incroyable. Il m'a dit, mais... T'es comme ta mère. Alors déjà ça, c'est pas un parpaing que tu prends, c'est un 33 tonnes lancé à 400 km heure. Ça fait toujours mal de te dire que t'es comme un autre parent, alors que tu te dis qu'il y a des trucs qui t'énervent chez l'autre, etc. Enfin, on connaît. Il me fait, vous voulez me changer. Il me fait, vous me faites sentir que je suis jamais assez. Que ce que je suis, c'est pas bien. Et je me suis dit, waouh. Moi qui voulais juste essayer, tu sais, de... Et bien en fait, je comprends que mon père en fait... Il m'a jamais rien demandé à moi. Il m'a toujours pris tel que j'étais. Que je sois là, que je sois pas là, je suis là, tant mieux, ça lui fait plaisir. Je suis pas là, ça lui fait plaisir aussi, tant que moi je fais mes trucs en fait. Et de toute façon, moi si j'ai besoin de mon père, il a toujours été là. Et en fait je m'aperçois que moi j'attends quelque chose de mon père. J'aurais aimé qu'il soit différemment, je le prends pas tel qu'il est. Alors que mon père il me dit juste derrière, tu sais moi, je suis quelqu'un de simple. Toi, tu as besoin de faire quatre fois le tour du monde pour comprendre des choses et être heureux. Moi, je suis heureux ici. Le contentement, c'est important. Moi, j'ai une vie simple, je suis un homme simple. Je suis heureux comme ça. Et ça me fait de la peine toujours que toi ou encore une fois, ma mère, vous faites ressentir qu'il faut être plus, il faut être différent, il faut apprendre ceci, il faut faire cela, sinon c'est chiant. Ça veut dire que ce que tu es, c'est chiant. Et en fait, Ce que je trouve fou, c'est que c'est clairement le sentiment que j'ai vis-à-vis de lui. C'est genre en mode, j'aimerais bien que, si un jour je pouvais faire ça. Et en fait, je veux le changer. Je veux lui faire faire des choses qu'il n'est pas, dont il n'a pas envie. Et surtout, ces derniers temps, dans ma grande évolution personnelle, oh my god, je suis sur une autre fréquence. Je suis sur vraiment la fréquence où il y a beaucoup plus de tolérance et d'amour. Et moi, j'arrive avec eux. Ma douceur, j'essaie de lui émettre des idées, mais sur quelqu'un en fait, qui me dit, qui m'a déjà dit, qu'il n'a pas envie, qui me le dit une fois ou deux fois, et que j'essaie de le tourner autrement, d'amener les choses. En fait, ce n'est pas de l'amour ça en fait. Je veux modeler mon père à ce qui m'intéresse moi, plutôt que de me dire, mon père de toute façon ce sera toujours ça. C'est ce personnage. Je n'aurai jamais X et X avec lui. même si j'adorerais, c'est pas lui. Mais j'ai quand même réussi à avoir X ou Y à côté, alors que c'était quand même dans le coffret de base que tous les pères n'ont pas. Et ça m'a vraiment mis une claque de me dire, écoute, je lui ai dit, je me suis levé, je lui ai dit écoute, je m'excuse sincèrement, je le referai plus jamais. Et là, il me dit une phrase, pareil, béquille, coup de tête, balayette, manchette, il me dit ouais mais tu dis ça à chaque fois. Quand ton père il te dit ça avec les larmes aux yeux alors que j'ai vu déjà toute ma vie un peu sévère, genre le mec fermé, le gars comme ça, et qu'aujourd'hui il accepte de dire les choses qu'il ressent vraiment, avec sincérité, et que justement sa sincérité elle est en mode, frérot, tu me fais de la peine en fait, enfin pas frérot parce que je suis quand même son fils, mais... Et ça m'a vraiment fait une leçon de vie incroyable sur le fait de se dire, l'amour de quelqu'un... Et l'amour, je pense aussi, de soi, c'est vraiment accepter les choses telles qu'on est, sans chercher à changer les autres en face, et faire la paix avec ça. Parce qu'on dit « je t'accepte, mais on fait un peu chier, on casse quand même les couilles, ok, mais bon, non. » Le côté genre « ok, faites le paramètre, un vélo, tu le feras jamais voler. » Mais c'est cool un vélo, tu vois ? Ouais, mais moi je voudrais voler, je voudrais un avion. Tu veux pas essayer de mettre des ailes sur les côtés de tes roues ? Non, en fait, je suis un vélo. Et tant que tu essaieras de voler avec le vélo, tu seras malheureux, tu vois. Et inversement, si en fait tu prends du plaisir à juste te dire « Ah, le vélo c'est cool, ça fait pas de bruit, je suis bien, je suis en silence. » Et je pense que ça s'applique aussi à nous-mêmes. Moi, je pense que c'est important de s'aimer tel qu'on est et d'aimer vouloir évoluer là où on a envie. Et ça c'est différent de vouloir évoluer là où on s'imagine que c'est bien d'évoluer. Parce qu'on voit les autres qui font du sport, alors je vais m'être au sport. Je vais avoir des muscles parce que c'est stylé. Alors qu'en fait, toi tu t'en fous. Tu es bien déjà dans ta peau et ça te crée de l'insécurité. Et toi tu n'es pas un sportif, tu es un artiste qui aime plutôt peindre, qui aime sculpter, qui aime coder, qui aime jouer aux jeux vidéo. Et en fait c'est t'aimer pour ça, plutôt que de te sentir coupable d'être ça. mais tout en disant que vu que toi tu as un artiste bah tu vas essayer de t'améliorer en tant qu'artiste avec tous les trucs qui te font kiffer d'évoluer et de l'aimer vraiment pas le faire parce que c'est chiant je pense sincèrement que l'évolution est douloureuse parce que quand tu sortes ta zone de confort bah c'est dur parce que tout à coup tu te retrouves dans un rôle où tu n'y arrives pas où c'est compliqué mais faut qu'elle soit choisie et aimée en fait c'est à dire que ça va être douloureux et dur mais c'est un plaisir parce que j'ai senti que c'était un appel pas C'est dur, c'est douloureux parce qu'en plus c'est chiant et c'est contre mon identité, mon essence, etc. Et franchement, je me suis dit, mais plus jamais, je ferai une remarque à mon père. Alors évidemment, moi donneur de leçons et moi qui aime bien, je me suis vraiment dit... Je me suis fait la promesse, je me suis fait, il est comme ça, et c'est tout. Et peu importe en fait si ça me fait de la peine, si ça me fait de la peine, c'est-à-dire que moi j'ai des attentes en fait. Lui, il est comme il est en fait. Et vraiment, si finalement dans le besoin primaire de, ben il est là, au cas où il est là en fait, il n'y a pas besoin. Je lui ai dit, mais ça te dirait, même si je te paye un billet d'avion, tu viens me voir à l'autre bout du monde, Bali, Colombie non, j'ai pas envie, j'ai plus envie de voyager Donc toi t'es là en mode merde, mon père il s'intéresse pas à moi, il veut pas me voir, c'est pas comme ça qu'il le voit lui. Il dit ben non je suis fidèle à moi-même, et j'essaie de lui faire comprendre, je dis mais regarde moi si moi j'ai pas envie de venir là dans notre ville, là où t'habites, comment on fait on se voit plus ? Il dit ouais, ouais c'est chiant mais... Donc c'est vraiment dur je trouve d'arriver à profondément aimer les gens. sans leur mettre des étiquettes et des attentes et finalement de les projeter sur une image qu'on aimerait d'eux et sur une image, des actions et des comportements qu'on aimerait d'eux. Je pense que quand ça ne matche pas avec des amis notamment, c'est le moment de ne pas changer d'amis mais de passer moins de temps avec ses amis et passer du temps avec des amis qui nourrissent plus des comportements dont tu as besoin à un chapitre de ta vie. Le plus dur, c'est évidemment avec sa famille, parce que... On peut pas se dire, je passe moins de temps avec ce père-là, je vais avec un autre père. Non, t'en as qu'un, potentiellement, si tu l'as encore, ou ta mère et tes frères et sœurs, etc. Et je me suis dit, waouh, j'arrive toujours, et j'ai eu tendance à voir mon père comme, bah voilà, la génération qui se pose pas de questions, qui se met devant la télé après le travail, qui va faire son petit sport, etc., et puis terminer, et de se dire, merde, mais t'es esclave, en fait, était juste un mouton qui ingurgite tout ce qu'on lui dit. Et en fait, tu me retrouves à chaque fois à me dire, mais putain, mais... Ah ouais, j'ai compris des trucs qu'il n'a pas compris. Mais alors lui, il a compris des trucs que je n'ai pas encore réussi à comprendre et surtout à absorber dans mon corps. Et c'était une belle leçon de se dire, vis-à-vis des gens et vis-à-vis de soi-même, s'aimer pour ce qu'on est et accepter de ne faire que ce qu'on aime vraiment faire et ce qui est nous. Et d'accepter, entre guillemets, de souffrir dans des choses où vraiment, on aime ça. Et le reste, parce que mon père, il fait du sport, où il a fait des marathons, il fait du truc, il fait du jardinage, donc des fois c'est... Il veut même parce qu'il aime ça. Il va pas souffrir sur un truc genre 24 heures d'avion pour aller à Belgique, non, pas de problème. Et je trouve que c'est vachement être authentique et vrai, et finalement montrer beaucoup de respect à la personne en face, parce qu'au moins tu fais pas semblant. et dans ce monde des faux-semblances, ça fait du bien.

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  • Speaker #0

    Mon père m'a donné une nouvelle leçon de vie incroyable, alors que je pensais à ce moment-là que c'était moi qui étais en train d'essayer de l'aider à évoluer. Et dans toute mon arrogance inconsciente, et c'est la pire je pense, j'étais là en mode, voilà, à ce moment-là, ces derniers temps, j'ai tellement travaillé sur moi, j'ai tellement compris. des choses que j'avais envie de partager, de lui faire goûter, de l'amener un peu sur ce nouveau terrain de jeu, ces nouvelles portes que j'avais ouvertes. Et mon père, avec ma relation avec mon père, c'est, comme beaucoup je pense, et surtout les mecs, toujours un peu compliqué. Ce n'est pas compliqué parce que mon père a toujours joué, c'est un mec génial qui a toujours été là pour moi quand j'en avais besoin. Mon père, c'est, je pense aujourd'hui, pouvoir mettre des mots, parce qu'avec tout ce qu'on commence à comprendre, c'est en gros un hypersensible qui a commencé à travailler à l'usine à 14 ans en tant qu'apprenti. Donc forcément, à l'époque, je peux t'assurer que quand tu es à l'usine, il y a un moment où toi tu te blindes, toi tu t'en prends plein la gueule. C'était un peu ça. Donc tu te renforces derrière une carapace, je dirais un bunker, une tour d'ivoire même, qui est infranchissable. Et mon père, c'est quelqu'un qui a quasiment jamais communiqué avec moi, avec ma famille, qui finalement tout se passe à l'intérieur. Et la vie familiale n'a pas favorisé ça. Et puis jusqu'à il y a deux ans où je m'étais dit j'ai 40 piges, je veux pas être le mec qui arrive à même avoir des conversations avec des papous alors que je parle pas deux mots en commun avec eux et rigoler avec eux, et pas arriver à vraiment connecter avec mon père. Donc j'ai eu cette conversation de... Et je lui ai dit toutes les choses que tu sais qui gambergeaient dans ma tête depuis 20 ans. Et ça s'est très bien passé. Moi qui n'arrive pas à pleurer, je peux t'assurer que ce jour-là, j'ai bien pleuré. Et depuis, on a cette nouvelle relation un peu plus proche. Je lui ai offert un téléphone, donc on s'échange des messages, on prend des news. Et du coup, forcément, moi, ça m'avait donné l'envie d'aller un peu plus loin dans l'échange. Et en fait, j'étais à table avec mon père. en tête à tête et je lui disais, j'essayais de prendre les plus grandes pincettes du monde, la plus grande douceur du monde, j'essayais de dire, tu sais, papa, ça serait bien peut-être que, je sais pas, tu sais, genre, peut-être des fois, je sais que t'aimes pas lire, parce que mon père, il ne lit pas, il n'a pas de projet, c'est quelqu'un de très simple, qui quand même fait du sport, mange bien et fait son jardin et du bricolage. Mais je lui disais, tu sais, ça serait bien peut-être, même si t'aimes pas lire, peut-être d'écouter des livres audio, je sais pas, regarder des documentaires, et puis ça nous permettrait peut-être de, je sais pas, de discuter, de débattre, d'échanger des idées sur ces sujets-là, plutôt qu'être là à table et se regarder un peu dans le blanc des yeux. Et puis, parce qu'en fait, le problème de cette génération-là aussi, c'est qu'ils discutent pas parce qu'ils posent pas de questions, parce que c'était un peu mal poli, faut pas, voilà, faut... Oh bah c'est mal poli de demander en fait, faut pas mettre mal à l'aise les gens. Donc en fait tu te parles de rien tu vois. Donc moi au bout d'un moment, j'ai un peu raconté mes actus, si la personne en face s'intéresse pas, c'est un peu tu vois, c'est pas très... Donc j'essaye de lui amener ça, et lui dire que j'aimerais bien aller un peu plus loin. Et en fait, mon père, il a une réaction que j'aurais mais jamais imaginée, il commence à avoir les larmes aux yeux. J'ai vu pleurer mon père trois fois dans ma vie. Et les seules fois, c'était depuis ces deux dernières années où il y a eu des changements familiaux et aussi j'ai eu une nouvelle relation avec lui, plus proche, etc. Mais là, te dire que c'est tes mots qui font pleurer ton père, je me suis retrouvé genre, merde, mais je suis un connard. Et en fait, il m'a dit un truc, mais incroyable. Il m'a dit, mais... T'es comme ta mère. Alors déjà ça, c'est pas un parpaing que tu prends, c'est un 33 tonnes lancé à 400 km heure. Ça fait toujours mal de te dire que t'es comme un autre parent, alors que tu te dis qu'il y a des trucs qui t'énervent chez l'autre, etc. Enfin, on connaît. Il me fait, vous voulez me changer. Il me fait, vous me faites sentir que je suis jamais assez. Que ce que je suis, c'est pas bien. Et je me suis dit, waouh. Moi qui voulais juste essayer, tu sais, de... Et bien en fait, je comprends que mon père en fait... Il m'a jamais rien demandé à moi. Il m'a toujours pris tel que j'étais. Que je sois là, que je sois pas là, je suis là, tant mieux, ça lui fait plaisir. Je suis pas là, ça lui fait plaisir aussi, tant que moi je fais mes trucs en fait. Et de toute façon, moi si j'ai besoin de mon père, il a toujours été là. Et en fait je m'aperçois que moi j'attends quelque chose de mon père. J'aurais aimé qu'il soit différemment, je le prends pas tel qu'il est. Alors que mon père il me dit juste derrière, tu sais moi, je suis quelqu'un de simple. Toi, tu as besoin de faire quatre fois le tour du monde pour comprendre des choses et être heureux. Moi, je suis heureux ici. Le contentement, c'est important. Moi, j'ai une vie simple, je suis un homme simple. Je suis heureux comme ça. Et ça me fait de la peine toujours que toi ou encore une fois, ma mère, vous faites ressentir qu'il faut être plus, il faut être différent, il faut apprendre ceci, il faut faire cela, sinon c'est chiant. Ça veut dire que ce que tu es, c'est chiant. Et en fait, Ce que je trouve fou, c'est que c'est clairement le sentiment que j'ai vis-à-vis de lui. C'est genre en mode, j'aimerais bien que, si un jour je pouvais faire ça. Et en fait, je veux le changer. Je veux lui faire faire des choses qu'il n'est pas, dont il n'a pas envie. Et surtout, ces derniers temps, dans ma grande évolution personnelle, oh my god, je suis sur une autre fréquence. Je suis sur vraiment la fréquence où il y a beaucoup plus de tolérance et d'amour. Et moi, j'arrive avec eux. Ma douceur, j'essaie de lui émettre des idées, mais sur quelqu'un en fait, qui me dit, qui m'a déjà dit, qu'il n'a pas envie, qui me le dit une fois ou deux fois, et que j'essaie de le tourner autrement, d'amener les choses. En fait, ce n'est pas de l'amour ça en fait. Je veux modeler mon père à ce qui m'intéresse moi, plutôt que de me dire, mon père de toute façon ce sera toujours ça. C'est ce personnage. Je n'aurai jamais X et X avec lui. même si j'adorerais, c'est pas lui. Mais j'ai quand même réussi à avoir X ou Y à côté, alors que c'était quand même dans le coffret de base que tous les pères n'ont pas. Et ça m'a vraiment mis une claque de me dire, écoute, je lui ai dit, je me suis levé, je lui ai dit écoute, je m'excuse sincèrement, je le referai plus jamais. Et là, il me dit une phrase, pareil, béquille, coup de tête, balayette, manchette, il me dit ouais mais tu dis ça à chaque fois. Quand ton père il te dit ça avec les larmes aux yeux alors que j'ai vu déjà toute ma vie un peu sévère, genre le mec fermé, le gars comme ça, et qu'aujourd'hui il accepte de dire les choses qu'il ressent vraiment, avec sincérité, et que justement sa sincérité elle est en mode, frérot, tu me fais de la peine en fait, enfin pas frérot parce que je suis quand même son fils, mais... Et ça m'a vraiment fait une leçon de vie incroyable sur le fait de se dire, l'amour de quelqu'un... Et l'amour, je pense aussi, de soi, c'est vraiment accepter les choses telles qu'on est, sans chercher à changer les autres en face, et faire la paix avec ça. Parce qu'on dit « je t'accepte, mais on fait un peu chier, on casse quand même les couilles, ok, mais bon, non. » Le côté genre « ok, faites le paramètre, un vélo, tu le feras jamais voler. » Mais c'est cool un vélo, tu vois ? Ouais, mais moi je voudrais voler, je voudrais un avion. Tu veux pas essayer de mettre des ailes sur les côtés de tes roues ? Non, en fait, je suis un vélo. Et tant que tu essaieras de voler avec le vélo, tu seras malheureux, tu vois. Et inversement, si en fait tu prends du plaisir à juste te dire « Ah, le vélo c'est cool, ça fait pas de bruit, je suis bien, je suis en silence. » Et je pense que ça s'applique aussi à nous-mêmes. Moi, je pense que c'est important de s'aimer tel qu'on est et d'aimer vouloir évoluer là où on a envie. Et ça c'est différent de vouloir évoluer là où on s'imagine que c'est bien d'évoluer. Parce qu'on voit les autres qui font du sport, alors je vais m'être au sport. Je vais avoir des muscles parce que c'est stylé. Alors qu'en fait, toi tu t'en fous. Tu es bien déjà dans ta peau et ça te crée de l'insécurité. Et toi tu n'es pas un sportif, tu es un artiste qui aime plutôt peindre, qui aime sculpter, qui aime coder, qui aime jouer aux jeux vidéo. Et en fait c'est t'aimer pour ça, plutôt que de te sentir coupable d'être ça. mais tout en disant que vu que toi tu as un artiste bah tu vas essayer de t'améliorer en tant qu'artiste avec tous les trucs qui te font kiffer d'évoluer et de l'aimer vraiment pas le faire parce que c'est chiant je pense sincèrement que l'évolution est douloureuse parce que quand tu sortes ta zone de confort bah c'est dur parce que tout à coup tu te retrouves dans un rôle où tu n'y arrives pas où c'est compliqué mais faut qu'elle soit choisie et aimée en fait c'est à dire que ça va être douloureux et dur mais c'est un plaisir parce que j'ai senti que c'était un appel pas C'est dur, c'est douloureux parce qu'en plus c'est chiant et c'est contre mon identité, mon essence, etc. Et franchement, je me suis dit, mais plus jamais, je ferai une remarque à mon père. Alors évidemment, moi donneur de leçons et moi qui aime bien, je me suis vraiment dit... Je me suis fait la promesse, je me suis fait, il est comme ça, et c'est tout. Et peu importe en fait si ça me fait de la peine, si ça me fait de la peine, c'est-à-dire que moi j'ai des attentes en fait. Lui, il est comme il est en fait. Et vraiment, si finalement dans le besoin primaire de, ben il est là, au cas où il est là en fait, il n'y a pas besoin. Je lui ai dit, mais ça te dirait, même si je te paye un billet d'avion, tu viens me voir à l'autre bout du monde, Bali, Colombie non, j'ai pas envie, j'ai plus envie de voyager Donc toi t'es là en mode merde, mon père il s'intéresse pas à moi, il veut pas me voir, c'est pas comme ça qu'il le voit lui. Il dit ben non je suis fidèle à moi-même, et j'essaie de lui faire comprendre, je dis mais regarde moi si moi j'ai pas envie de venir là dans notre ville, là où t'habites, comment on fait on se voit plus ? Il dit ouais, ouais c'est chiant mais... Donc c'est vraiment dur je trouve d'arriver à profondément aimer les gens. sans leur mettre des étiquettes et des attentes et finalement de les projeter sur une image qu'on aimerait d'eux et sur une image, des actions et des comportements qu'on aimerait d'eux. Je pense que quand ça ne matche pas avec des amis notamment, c'est le moment de ne pas changer d'amis mais de passer moins de temps avec ses amis et passer du temps avec des amis qui nourrissent plus des comportements dont tu as besoin à un chapitre de ta vie. Le plus dur, c'est évidemment avec sa famille, parce que... On peut pas se dire, je passe moins de temps avec ce père-là, je vais avec un autre père. Non, t'en as qu'un, potentiellement, si tu l'as encore, ou ta mère et tes frères et sœurs, etc. Et je me suis dit, waouh, j'arrive toujours, et j'ai eu tendance à voir mon père comme, bah voilà, la génération qui se pose pas de questions, qui se met devant la télé après le travail, qui va faire son petit sport, etc., et puis terminer, et de se dire, merde, mais t'es esclave, en fait, était juste un mouton qui ingurgite tout ce qu'on lui dit. Et en fait, tu me retrouves à chaque fois à me dire, mais putain, mais... Ah ouais, j'ai compris des trucs qu'il n'a pas compris. Mais alors lui, il a compris des trucs que je n'ai pas encore réussi à comprendre et surtout à absorber dans mon corps. Et c'était une belle leçon de se dire, vis-à-vis des gens et vis-à-vis de soi-même, s'aimer pour ce qu'on est et accepter de ne faire que ce qu'on aime vraiment faire et ce qui est nous. Et d'accepter, entre guillemets, de souffrir dans des choses où vraiment, on aime ça. Et le reste, parce que mon père, il fait du sport, où il a fait des marathons, il fait du truc, il fait du jardinage, donc des fois c'est... Il veut même parce qu'il aime ça. Il va pas souffrir sur un truc genre 24 heures d'avion pour aller à Belgique, non, pas de problème. Et je trouve que c'est vachement être authentique et vrai, et finalement montrer beaucoup de respect à la personne en face, parce qu'au moins tu fais pas semblant. et dans ce monde des faux-semblances, ça fait du bien.

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  • Speaker #0

    Mon père m'a donné une nouvelle leçon de vie incroyable, alors que je pensais à ce moment-là que c'était moi qui étais en train d'essayer de l'aider à évoluer. Et dans toute mon arrogance inconsciente, et c'est la pire je pense, j'étais là en mode, voilà, à ce moment-là, ces derniers temps, j'ai tellement travaillé sur moi, j'ai tellement compris. des choses que j'avais envie de partager, de lui faire goûter, de l'amener un peu sur ce nouveau terrain de jeu, ces nouvelles portes que j'avais ouvertes. Et mon père, avec ma relation avec mon père, c'est, comme beaucoup je pense, et surtout les mecs, toujours un peu compliqué. Ce n'est pas compliqué parce que mon père a toujours joué, c'est un mec génial qui a toujours été là pour moi quand j'en avais besoin. Mon père, c'est, je pense aujourd'hui, pouvoir mettre des mots, parce qu'avec tout ce qu'on commence à comprendre, c'est en gros un hypersensible qui a commencé à travailler à l'usine à 14 ans en tant qu'apprenti. Donc forcément, à l'époque, je peux t'assurer que quand tu es à l'usine, il y a un moment où toi tu te blindes, toi tu t'en prends plein la gueule. C'était un peu ça. Donc tu te renforces derrière une carapace, je dirais un bunker, une tour d'ivoire même, qui est infranchissable. Et mon père, c'est quelqu'un qui a quasiment jamais communiqué avec moi, avec ma famille, qui finalement tout se passe à l'intérieur. Et la vie familiale n'a pas favorisé ça. Et puis jusqu'à il y a deux ans où je m'étais dit j'ai 40 piges, je veux pas être le mec qui arrive à même avoir des conversations avec des papous alors que je parle pas deux mots en commun avec eux et rigoler avec eux, et pas arriver à vraiment connecter avec mon père. Donc j'ai eu cette conversation de... Et je lui ai dit toutes les choses que tu sais qui gambergeaient dans ma tête depuis 20 ans. Et ça s'est très bien passé. Moi qui n'arrive pas à pleurer, je peux t'assurer que ce jour-là, j'ai bien pleuré. Et depuis, on a cette nouvelle relation un peu plus proche. Je lui ai offert un téléphone, donc on s'échange des messages, on prend des news. Et du coup, forcément, moi, ça m'avait donné l'envie d'aller un peu plus loin dans l'échange. Et en fait, j'étais à table avec mon père. en tête à tête et je lui disais, j'essayais de prendre les plus grandes pincettes du monde, la plus grande douceur du monde, j'essayais de dire, tu sais, papa, ça serait bien peut-être que, je sais pas, tu sais, genre, peut-être des fois, je sais que t'aimes pas lire, parce que mon père, il ne lit pas, il n'a pas de projet, c'est quelqu'un de très simple, qui quand même fait du sport, mange bien et fait son jardin et du bricolage. Mais je lui disais, tu sais, ça serait bien peut-être, même si t'aimes pas lire, peut-être d'écouter des livres audio, je sais pas, regarder des documentaires, et puis ça nous permettrait peut-être de, je sais pas, de discuter, de débattre, d'échanger des idées sur ces sujets-là, plutôt qu'être là à table et se regarder un peu dans le blanc des yeux. Et puis, parce qu'en fait, le problème de cette génération-là aussi, c'est qu'ils discutent pas parce qu'ils posent pas de questions, parce que c'était un peu mal poli, faut pas, voilà, faut... Oh bah c'est mal poli de demander en fait, faut pas mettre mal à l'aise les gens. Donc en fait tu te parles de rien tu vois. Donc moi au bout d'un moment, j'ai un peu raconté mes actus, si la personne en face s'intéresse pas, c'est un peu tu vois, c'est pas très... Donc j'essaye de lui amener ça, et lui dire que j'aimerais bien aller un peu plus loin. Et en fait, mon père, il a une réaction que j'aurais mais jamais imaginée, il commence à avoir les larmes aux yeux. J'ai vu pleurer mon père trois fois dans ma vie. Et les seules fois, c'était depuis ces deux dernières années où il y a eu des changements familiaux et aussi j'ai eu une nouvelle relation avec lui, plus proche, etc. Mais là, te dire que c'est tes mots qui font pleurer ton père, je me suis retrouvé genre, merde, mais je suis un connard. Et en fait, il m'a dit un truc, mais incroyable. Il m'a dit, mais... T'es comme ta mère. Alors déjà ça, c'est pas un parpaing que tu prends, c'est un 33 tonnes lancé à 400 km heure. Ça fait toujours mal de te dire que t'es comme un autre parent, alors que tu te dis qu'il y a des trucs qui t'énervent chez l'autre, etc. Enfin, on connaît. Il me fait, vous voulez me changer. Il me fait, vous me faites sentir que je suis jamais assez. Que ce que je suis, c'est pas bien. Et je me suis dit, waouh. Moi qui voulais juste essayer, tu sais, de... Et bien en fait, je comprends que mon père en fait... Il m'a jamais rien demandé à moi. Il m'a toujours pris tel que j'étais. Que je sois là, que je sois pas là, je suis là, tant mieux, ça lui fait plaisir. Je suis pas là, ça lui fait plaisir aussi, tant que moi je fais mes trucs en fait. Et de toute façon, moi si j'ai besoin de mon père, il a toujours été là. Et en fait je m'aperçois que moi j'attends quelque chose de mon père. J'aurais aimé qu'il soit différemment, je le prends pas tel qu'il est. Alors que mon père il me dit juste derrière, tu sais moi, je suis quelqu'un de simple. Toi, tu as besoin de faire quatre fois le tour du monde pour comprendre des choses et être heureux. Moi, je suis heureux ici. Le contentement, c'est important. Moi, j'ai une vie simple, je suis un homme simple. Je suis heureux comme ça. Et ça me fait de la peine toujours que toi ou encore une fois, ma mère, vous faites ressentir qu'il faut être plus, il faut être différent, il faut apprendre ceci, il faut faire cela, sinon c'est chiant. Ça veut dire que ce que tu es, c'est chiant. Et en fait, Ce que je trouve fou, c'est que c'est clairement le sentiment que j'ai vis-à-vis de lui. C'est genre en mode, j'aimerais bien que, si un jour je pouvais faire ça. Et en fait, je veux le changer. Je veux lui faire faire des choses qu'il n'est pas, dont il n'a pas envie. Et surtout, ces derniers temps, dans ma grande évolution personnelle, oh my god, je suis sur une autre fréquence. Je suis sur vraiment la fréquence où il y a beaucoup plus de tolérance et d'amour. Et moi, j'arrive avec eux. Ma douceur, j'essaie de lui émettre des idées, mais sur quelqu'un en fait, qui me dit, qui m'a déjà dit, qu'il n'a pas envie, qui me le dit une fois ou deux fois, et que j'essaie de le tourner autrement, d'amener les choses. En fait, ce n'est pas de l'amour ça en fait. Je veux modeler mon père à ce qui m'intéresse moi, plutôt que de me dire, mon père de toute façon ce sera toujours ça. C'est ce personnage. Je n'aurai jamais X et X avec lui. même si j'adorerais, c'est pas lui. Mais j'ai quand même réussi à avoir X ou Y à côté, alors que c'était quand même dans le coffret de base que tous les pères n'ont pas. Et ça m'a vraiment mis une claque de me dire, écoute, je lui ai dit, je me suis levé, je lui ai dit écoute, je m'excuse sincèrement, je le referai plus jamais. Et là, il me dit une phrase, pareil, béquille, coup de tête, balayette, manchette, il me dit ouais mais tu dis ça à chaque fois. Quand ton père il te dit ça avec les larmes aux yeux alors que j'ai vu déjà toute ma vie un peu sévère, genre le mec fermé, le gars comme ça, et qu'aujourd'hui il accepte de dire les choses qu'il ressent vraiment, avec sincérité, et que justement sa sincérité elle est en mode, frérot, tu me fais de la peine en fait, enfin pas frérot parce que je suis quand même son fils, mais... Et ça m'a vraiment fait une leçon de vie incroyable sur le fait de se dire, l'amour de quelqu'un... Et l'amour, je pense aussi, de soi, c'est vraiment accepter les choses telles qu'on est, sans chercher à changer les autres en face, et faire la paix avec ça. Parce qu'on dit « je t'accepte, mais on fait un peu chier, on casse quand même les couilles, ok, mais bon, non. » Le côté genre « ok, faites le paramètre, un vélo, tu le feras jamais voler. » Mais c'est cool un vélo, tu vois ? Ouais, mais moi je voudrais voler, je voudrais un avion. Tu veux pas essayer de mettre des ailes sur les côtés de tes roues ? Non, en fait, je suis un vélo. Et tant que tu essaieras de voler avec le vélo, tu seras malheureux, tu vois. Et inversement, si en fait tu prends du plaisir à juste te dire « Ah, le vélo c'est cool, ça fait pas de bruit, je suis bien, je suis en silence. » Et je pense que ça s'applique aussi à nous-mêmes. Moi, je pense que c'est important de s'aimer tel qu'on est et d'aimer vouloir évoluer là où on a envie. Et ça c'est différent de vouloir évoluer là où on s'imagine que c'est bien d'évoluer. Parce qu'on voit les autres qui font du sport, alors je vais m'être au sport. Je vais avoir des muscles parce que c'est stylé. Alors qu'en fait, toi tu t'en fous. Tu es bien déjà dans ta peau et ça te crée de l'insécurité. Et toi tu n'es pas un sportif, tu es un artiste qui aime plutôt peindre, qui aime sculpter, qui aime coder, qui aime jouer aux jeux vidéo. Et en fait c'est t'aimer pour ça, plutôt que de te sentir coupable d'être ça. mais tout en disant que vu que toi tu as un artiste bah tu vas essayer de t'améliorer en tant qu'artiste avec tous les trucs qui te font kiffer d'évoluer et de l'aimer vraiment pas le faire parce que c'est chiant je pense sincèrement que l'évolution est douloureuse parce que quand tu sortes ta zone de confort bah c'est dur parce que tout à coup tu te retrouves dans un rôle où tu n'y arrives pas où c'est compliqué mais faut qu'elle soit choisie et aimée en fait c'est à dire que ça va être douloureux et dur mais c'est un plaisir parce que j'ai senti que c'était un appel pas C'est dur, c'est douloureux parce qu'en plus c'est chiant et c'est contre mon identité, mon essence, etc. Et franchement, je me suis dit, mais plus jamais, je ferai une remarque à mon père. Alors évidemment, moi donneur de leçons et moi qui aime bien, je me suis vraiment dit... Je me suis fait la promesse, je me suis fait, il est comme ça, et c'est tout. Et peu importe en fait si ça me fait de la peine, si ça me fait de la peine, c'est-à-dire que moi j'ai des attentes en fait. Lui, il est comme il est en fait. Et vraiment, si finalement dans le besoin primaire de, ben il est là, au cas où il est là en fait, il n'y a pas besoin. Je lui ai dit, mais ça te dirait, même si je te paye un billet d'avion, tu viens me voir à l'autre bout du monde, Bali, Colombie non, j'ai pas envie, j'ai plus envie de voyager Donc toi t'es là en mode merde, mon père il s'intéresse pas à moi, il veut pas me voir, c'est pas comme ça qu'il le voit lui. Il dit ben non je suis fidèle à moi-même, et j'essaie de lui faire comprendre, je dis mais regarde moi si moi j'ai pas envie de venir là dans notre ville, là où t'habites, comment on fait on se voit plus ? Il dit ouais, ouais c'est chiant mais... Donc c'est vraiment dur je trouve d'arriver à profondément aimer les gens. sans leur mettre des étiquettes et des attentes et finalement de les projeter sur une image qu'on aimerait d'eux et sur une image, des actions et des comportements qu'on aimerait d'eux. Je pense que quand ça ne matche pas avec des amis notamment, c'est le moment de ne pas changer d'amis mais de passer moins de temps avec ses amis et passer du temps avec des amis qui nourrissent plus des comportements dont tu as besoin à un chapitre de ta vie. Le plus dur, c'est évidemment avec sa famille, parce que... On peut pas se dire, je passe moins de temps avec ce père-là, je vais avec un autre père. Non, t'en as qu'un, potentiellement, si tu l'as encore, ou ta mère et tes frères et sœurs, etc. Et je me suis dit, waouh, j'arrive toujours, et j'ai eu tendance à voir mon père comme, bah voilà, la génération qui se pose pas de questions, qui se met devant la télé après le travail, qui va faire son petit sport, etc., et puis terminer, et de se dire, merde, mais t'es esclave, en fait, était juste un mouton qui ingurgite tout ce qu'on lui dit. Et en fait, tu me retrouves à chaque fois à me dire, mais putain, mais... Ah ouais, j'ai compris des trucs qu'il n'a pas compris. Mais alors lui, il a compris des trucs que je n'ai pas encore réussi à comprendre et surtout à absorber dans mon corps. Et c'était une belle leçon de se dire, vis-à-vis des gens et vis-à-vis de soi-même, s'aimer pour ce qu'on est et accepter de ne faire que ce qu'on aime vraiment faire et ce qui est nous. Et d'accepter, entre guillemets, de souffrir dans des choses où vraiment, on aime ça. Et le reste, parce que mon père, il fait du sport, où il a fait des marathons, il fait du truc, il fait du jardinage, donc des fois c'est... Il veut même parce qu'il aime ça. Il va pas souffrir sur un truc genre 24 heures d'avion pour aller à Belgique, non, pas de problème. Et je trouve que c'est vachement être authentique et vrai, et finalement montrer beaucoup de respect à la personne en face, parce qu'au moins tu fais pas semblant. et dans ce monde des faux-semblances, ça fait du bien.

Transcription

  • Speaker #0

    Mon père m'a donné une nouvelle leçon de vie incroyable, alors que je pensais à ce moment-là que c'était moi qui étais en train d'essayer de l'aider à évoluer. Et dans toute mon arrogance inconsciente, et c'est la pire je pense, j'étais là en mode, voilà, à ce moment-là, ces derniers temps, j'ai tellement travaillé sur moi, j'ai tellement compris. des choses que j'avais envie de partager, de lui faire goûter, de l'amener un peu sur ce nouveau terrain de jeu, ces nouvelles portes que j'avais ouvertes. Et mon père, avec ma relation avec mon père, c'est, comme beaucoup je pense, et surtout les mecs, toujours un peu compliqué. Ce n'est pas compliqué parce que mon père a toujours joué, c'est un mec génial qui a toujours été là pour moi quand j'en avais besoin. Mon père, c'est, je pense aujourd'hui, pouvoir mettre des mots, parce qu'avec tout ce qu'on commence à comprendre, c'est en gros un hypersensible qui a commencé à travailler à l'usine à 14 ans en tant qu'apprenti. Donc forcément, à l'époque, je peux t'assurer que quand tu es à l'usine, il y a un moment où toi tu te blindes, toi tu t'en prends plein la gueule. C'était un peu ça. Donc tu te renforces derrière une carapace, je dirais un bunker, une tour d'ivoire même, qui est infranchissable. Et mon père, c'est quelqu'un qui a quasiment jamais communiqué avec moi, avec ma famille, qui finalement tout se passe à l'intérieur. Et la vie familiale n'a pas favorisé ça. Et puis jusqu'à il y a deux ans où je m'étais dit j'ai 40 piges, je veux pas être le mec qui arrive à même avoir des conversations avec des papous alors que je parle pas deux mots en commun avec eux et rigoler avec eux, et pas arriver à vraiment connecter avec mon père. Donc j'ai eu cette conversation de... Et je lui ai dit toutes les choses que tu sais qui gambergeaient dans ma tête depuis 20 ans. Et ça s'est très bien passé. Moi qui n'arrive pas à pleurer, je peux t'assurer que ce jour-là, j'ai bien pleuré. Et depuis, on a cette nouvelle relation un peu plus proche. Je lui ai offert un téléphone, donc on s'échange des messages, on prend des news. Et du coup, forcément, moi, ça m'avait donné l'envie d'aller un peu plus loin dans l'échange. Et en fait, j'étais à table avec mon père. en tête à tête et je lui disais, j'essayais de prendre les plus grandes pincettes du monde, la plus grande douceur du monde, j'essayais de dire, tu sais, papa, ça serait bien peut-être que, je sais pas, tu sais, genre, peut-être des fois, je sais que t'aimes pas lire, parce que mon père, il ne lit pas, il n'a pas de projet, c'est quelqu'un de très simple, qui quand même fait du sport, mange bien et fait son jardin et du bricolage. Mais je lui disais, tu sais, ça serait bien peut-être, même si t'aimes pas lire, peut-être d'écouter des livres audio, je sais pas, regarder des documentaires, et puis ça nous permettrait peut-être de, je sais pas, de discuter, de débattre, d'échanger des idées sur ces sujets-là, plutôt qu'être là à table et se regarder un peu dans le blanc des yeux. Et puis, parce qu'en fait, le problème de cette génération-là aussi, c'est qu'ils discutent pas parce qu'ils posent pas de questions, parce que c'était un peu mal poli, faut pas, voilà, faut... Oh bah c'est mal poli de demander en fait, faut pas mettre mal à l'aise les gens. Donc en fait tu te parles de rien tu vois. Donc moi au bout d'un moment, j'ai un peu raconté mes actus, si la personne en face s'intéresse pas, c'est un peu tu vois, c'est pas très... Donc j'essaye de lui amener ça, et lui dire que j'aimerais bien aller un peu plus loin. Et en fait, mon père, il a une réaction que j'aurais mais jamais imaginée, il commence à avoir les larmes aux yeux. J'ai vu pleurer mon père trois fois dans ma vie. Et les seules fois, c'était depuis ces deux dernières années où il y a eu des changements familiaux et aussi j'ai eu une nouvelle relation avec lui, plus proche, etc. Mais là, te dire que c'est tes mots qui font pleurer ton père, je me suis retrouvé genre, merde, mais je suis un connard. Et en fait, il m'a dit un truc, mais incroyable. Il m'a dit, mais... T'es comme ta mère. Alors déjà ça, c'est pas un parpaing que tu prends, c'est un 33 tonnes lancé à 400 km heure. Ça fait toujours mal de te dire que t'es comme un autre parent, alors que tu te dis qu'il y a des trucs qui t'énervent chez l'autre, etc. Enfin, on connaît. Il me fait, vous voulez me changer. Il me fait, vous me faites sentir que je suis jamais assez. Que ce que je suis, c'est pas bien. Et je me suis dit, waouh. Moi qui voulais juste essayer, tu sais, de... Et bien en fait, je comprends que mon père en fait... Il m'a jamais rien demandé à moi. Il m'a toujours pris tel que j'étais. Que je sois là, que je sois pas là, je suis là, tant mieux, ça lui fait plaisir. Je suis pas là, ça lui fait plaisir aussi, tant que moi je fais mes trucs en fait. Et de toute façon, moi si j'ai besoin de mon père, il a toujours été là. Et en fait je m'aperçois que moi j'attends quelque chose de mon père. J'aurais aimé qu'il soit différemment, je le prends pas tel qu'il est. Alors que mon père il me dit juste derrière, tu sais moi, je suis quelqu'un de simple. Toi, tu as besoin de faire quatre fois le tour du monde pour comprendre des choses et être heureux. Moi, je suis heureux ici. Le contentement, c'est important. Moi, j'ai une vie simple, je suis un homme simple. Je suis heureux comme ça. Et ça me fait de la peine toujours que toi ou encore une fois, ma mère, vous faites ressentir qu'il faut être plus, il faut être différent, il faut apprendre ceci, il faut faire cela, sinon c'est chiant. Ça veut dire que ce que tu es, c'est chiant. Et en fait, Ce que je trouve fou, c'est que c'est clairement le sentiment que j'ai vis-à-vis de lui. C'est genre en mode, j'aimerais bien que, si un jour je pouvais faire ça. Et en fait, je veux le changer. Je veux lui faire faire des choses qu'il n'est pas, dont il n'a pas envie. Et surtout, ces derniers temps, dans ma grande évolution personnelle, oh my god, je suis sur une autre fréquence. Je suis sur vraiment la fréquence où il y a beaucoup plus de tolérance et d'amour. Et moi, j'arrive avec eux. Ma douceur, j'essaie de lui émettre des idées, mais sur quelqu'un en fait, qui me dit, qui m'a déjà dit, qu'il n'a pas envie, qui me le dit une fois ou deux fois, et que j'essaie de le tourner autrement, d'amener les choses. En fait, ce n'est pas de l'amour ça en fait. Je veux modeler mon père à ce qui m'intéresse moi, plutôt que de me dire, mon père de toute façon ce sera toujours ça. C'est ce personnage. Je n'aurai jamais X et X avec lui. même si j'adorerais, c'est pas lui. Mais j'ai quand même réussi à avoir X ou Y à côté, alors que c'était quand même dans le coffret de base que tous les pères n'ont pas. Et ça m'a vraiment mis une claque de me dire, écoute, je lui ai dit, je me suis levé, je lui ai dit écoute, je m'excuse sincèrement, je le referai plus jamais. Et là, il me dit une phrase, pareil, béquille, coup de tête, balayette, manchette, il me dit ouais mais tu dis ça à chaque fois. Quand ton père il te dit ça avec les larmes aux yeux alors que j'ai vu déjà toute ma vie un peu sévère, genre le mec fermé, le gars comme ça, et qu'aujourd'hui il accepte de dire les choses qu'il ressent vraiment, avec sincérité, et que justement sa sincérité elle est en mode, frérot, tu me fais de la peine en fait, enfin pas frérot parce que je suis quand même son fils, mais... Et ça m'a vraiment fait une leçon de vie incroyable sur le fait de se dire, l'amour de quelqu'un... Et l'amour, je pense aussi, de soi, c'est vraiment accepter les choses telles qu'on est, sans chercher à changer les autres en face, et faire la paix avec ça. Parce qu'on dit « je t'accepte, mais on fait un peu chier, on casse quand même les couilles, ok, mais bon, non. » Le côté genre « ok, faites le paramètre, un vélo, tu le feras jamais voler. » Mais c'est cool un vélo, tu vois ? Ouais, mais moi je voudrais voler, je voudrais un avion. Tu veux pas essayer de mettre des ailes sur les côtés de tes roues ? Non, en fait, je suis un vélo. Et tant que tu essaieras de voler avec le vélo, tu seras malheureux, tu vois. Et inversement, si en fait tu prends du plaisir à juste te dire « Ah, le vélo c'est cool, ça fait pas de bruit, je suis bien, je suis en silence. » Et je pense que ça s'applique aussi à nous-mêmes. Moi, je pense que c'est important de s'aimer tel qu'on est et d'aimer vouloir évoluer là où on a envie. Et ça c'est différent de vouloir évoluer là où on s'imagine que c'est bien d'évoluer. Parce qu'on voit les autres qui font du sport, alors je vais m'être au sport. Je vais avoir des muscles parce que c'est stylé. Alors qu'en fait, toi tu t'en fous. Tu es bien déjà dans ta peau et ça te crée de l'insécurité. Et toi tu n'es pas un sportif, tu es un artiste qui aime plutôt peindre, qui aime sculpter, qui aime coder, qui aime jouer aux jeux vidéo. Et en fait c'est t'aimer pour ça, plutôt que de te sentir coupable d'être ça. mais tout en disant que vu que toi tu as un artiste bah tu vas essayer de t'améliorer en tant qu'artiste avec tous les trucs qui te font kiffer d'évoluer et de l'aimer vraiment pas le faire parce que c'est chiant je pense sincèrement que l'évolution est douloureuse parce que quand tu sortes ta zone de confort bah c'est dur parce que tout à coup tu te retrouves dans un rôle où tu n'y arrives pas où c'est compliqué mais faut qu'elle soit choisie et aimée en fait c'est à dire que ça va être douloureux et dur mais c'est un plaisir parce que j'ai senti que c'était un appel pas C'est dur, c'est douloureux parce qu'en plus c'est chiant et c'est contre mon identité, mon essence, etc. Et franchement, je me suis dit, mais plus jamais, je ferai une remarque à mon père. Alors évidemment, moi donneur de leçons et moi qui aime bien, je me suis vraiment dit... Je me suis fait la promesse, je me suis fait, il est comme ça, et c'est tout. Et peu importe en fait si ça me fait de la peine, si ça me fait de la peine, c'est-à-dire que moi j'ai des attentes en fait. Lui, il est comme il est en fait. Et vraiment, si finalement dans le besoin primaire de, ben il est là, au cas où il est là en fait, il n'y a pas besoin. Je lui ai dit, mais ça te dirait, même si je te paye un billet d'avion, tu viens me voir à l'autre bout du monde, Bali, Colombie non, j'ai pas envie, j'ai plus envie de voyager Donc toi t'es là en mode merde, mon père il s'intéresse pas à moi, il veut pas me voir, c'est pas comme ça qu'il le voit lui. Il dit ben non je suis fidèle à moi-même, et j'essaie de lui faire comprendre, je dis mais regarde moi si moi j'ai pas envie de venir là dans notre ville, là où t'habites, comment on fait on se voit plus ? Il dit ouais, ouais c'est chiant mais... Donc c'est vraiment dur je trouve d'arriver à profondément aimer les gens. sans leur mettre des étiquettes et des attentes et finalement de les projeter sur une image qu'on aimerait d'eux et sur une image, des actions et des comportements qu'on aimerait d'eux. Je pense que quand ça ne matche pas avec des amis notamment, c'est le moment de ne pas changer d'amis mais de passer moins de temps avec ses amis et passer du temps avec des amis qui nourrissent plus des comportements dont tu as besoin à un chapitre de ta vie. Le plus dur, c'est évidemment avec sa famille, parce que... On peut pas se dire, je passe moins de temps avec ce père-là, je vais avec un autre père. Non, t'en as qu'un, potentiellement, si tu l'as encore, ou ta mère et tes frères et sœurs, etc. Et je me suis dit, waouh, j'arrive toujours, et j'ai eu tendance à voir mon père comme, bah voilà, la génération qui se pose pas de questions, qui se met devant la télé après le travail, qui va faire son petit sport, etc., et puis terminer, et de se dire, merde, mais t'es esclave, en fait, était juste un mouton qui ingurgite tout ce qu'on lui dit. Et en fait, tu me retrouves à chaque fois à me dire, mais putain, mais... Ah ouais, j'ai compris des trucs qu'il n'a pas compris. Mais alors lui, il a compris des trucs que je n'ai pas encore réussi à comprendre et surtout à absorber dans mon corps. Et c'était une belle leçon de se dire, vis-à-vis des gens et vis-à-vis de soi-même, s'aimer pour ce qu'on est et accepter de ne faire que ce qu'on aime vraiment faire et ce qui est nous. Et d'accepter, entre guillemets, de souffrir dans des choses où vraiment, on aime ça. Et le reste, parce que mon père, il fait du sport, où il a fait des marathons, il fait du truc, il fait du jardinage, donc des fois c'est... Il veut même parce qu'il aime ça. Il va pas souffrir sur un truc genre 24 heures d'avion pour aller à Belgique, non, pas de problème. Et je trouve que c'est vachement être authentique et vrai, et finalement montrer beaucoup de respect à la personne en face, parce qu'au moins tu fais pas semblant. et dans ce monde des faux-semblances, ça fait du bien.

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