#37.L’Escrime au Sommet : le Champion Olympique - Maxime Pauty cover
#37.L’Escrime au Sommet : le Champion Olympique - Maxime Pauty cover
SAUPI & FRIENDZ

#37.L’Escrime au Sommet : le Champion Olympique - Maxime Pauty

#37.L’Escrime au Sommet : le Champion Olympique - Maxime Pauty

45min |29/01/2025
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#37.L’Escrime au Sommet : le Champion Olympique - Maxime Pauty cover
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#37.L’Escrime au Sommet : le Champion Olympique - Maxime Pauty

#37.L’Escrime au Sommet : le Champion Olympique - Maxime Pauty

45min |29/01/2025
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Description

Extrait choisi :

“À 5 ans, inspiré par France 98, je savais déjà que je voulais être un champion.”


🎙️ Dans cet épisode de Saupi&Friendz, Maxime Pauty, champion olympique, nous invite à découvrir les secrets de l’escrime et de son parcours exceptionnel.

Au programme :

L’inspiration d’un enfant, bercé par France 98 et les héros comme Zorro.

Son ascension en escrime, des premiers entraînements aux médailles olympiques.

Les défis d’un champion, entre résilience, compétition, et aventure humaine.


Maxime partage avec générosité ses réflexions sur le sport, la vie et l’inspiration qu’il trouve dans chaque touche. 🌟


🎧 Disponible dès maintenant sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer et toutes vos plateformes favorites !



Maxime Pauty, un talentueux escrimeur français spécialisé dans le fleuret. Né le 20 juin 1993 à Clamart, Maxime a commencé l’escrime dès l’âge de cinq ans, inspiré par des héros tels que Zorro et d’Artagnan. 

Au fil des années, il s’est distingué par de nombreuses performances remarquables :

• Jeux Olympiques de Tokyo 2020 : Médaille d’or en fleuret par équipes.

• Championnats d’Europe 2019 à Düsseldorf : Médaille d’or en fleuret par équipes.

• Championnats du Monde 2019 à Budapest : Médaille d’argent en fleuret par équipes.

En dehors des pistes, Maxime est également passionné par le journalisme et a étudié la communication et le journalisme au Centre de Formation des Journalistes (CFJ) à Paris. 

Dans cet épisode, nous explorerons son parcours exceptionnel, ses sources d’inspiration et les défis qu’il a relevés pour atteindre le sommet de son art. Préparez-vous à une conversation riche en anecdotes et en enseignements sur la persévérance et la passion.


Réalisation du podcast par l'Agence Sans Limites

Présenté par Saupi

Producteurs : Franck Philoxène

Chargée de production : Franck Philoxène et Sabrina El Fahim

Visuels et communication : Cédric Cossi et Sabrina El Fahim

Générique : Franck Philoxène


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Maxime

    J'étais au pied de la tour Eiffel quand elle chante. J'étais au pied de la scène où Zidane récupère la flamme olympique. Pour le coup, tu vois, Génération 98, c'est l'enfant. Là, à ce moment-là, quand il y a Zidane qui prend la flamme, je suis avec tous les Français comme ça, c'est l'enfant de 5 ans. Je faisais Zizou, comme ça et après en fait il passe donc très sérieux avec la flamme et tout et puis à un moment il voit qu'on est comme des oufs et tout et il se retourne vers les français il nous fait juste un petit pouce et dans ma tête c'est là tiens moi qui l'a fait un pouce tiens moi voilà c'est ça qu'on veut comme ça et tout

  • Saupi

    Salut les friends et bienvenue dans ce nouvel épisode de Sopi & Friends. Moi c'est Sopi et dans chaque épisode j'ai une conversation amicale avec mon invité. Et nous verrons à la fin de cette interview si, oui ou non, j'ai un nouvel ami parce que bien sûr ce podcast a pour but de me faire des nouveaux amis. Et aujourd'hui c'est un champion olympique que je reçois. Il me regarde là, on dirait qu'il veut me défier. Et son nom, attention j'ai fait un petit genou, son nom il le signe à la... pointe de son fleuret d'un P qui veut dire poti. Il s'agit de monsieur Maxime

  • Maxime

    Poti. Salut Sophie.

  • Saupi

    Salut Maxime,

  • Maxime

    comment vas-tu ? Très bien, j'étais en Pouville-Nord-Athénis ce week-end. D'accord. Beaucoup de voyages, peu dormi.

  • Saupi

    Comment tu vas depuis les Jeux Olympiques de Paris 2024 ?

  • Maxime

    Trop bien. Trop bien ? Ouais, franchement trop bien. Les Jeux de Paris, c'était beaucoup de stress avant, beaucoup de pression aussi. Et c'est vrai que j'ai adoré, j'ai vécu un grand moment. Le voyage était sympa. Quand je dis le voyage, c'est la préparation, les qualifications. Et puis le moment était unique, incroyable. Donc très reconnaissant. Beaucoup apprécié l'après d'aller se coucher sans... d'avoir la boule au ventre, d'avoir les gens qui vous parlent d'autres choses que des Jeux Olympiques aussi. Donc non, je suis très reconnaissant de ce que j'ai vécu et là je suis très heureux de ce qui m'arrive maintenant depuis que c'est fini aussi.

  • Saupi

    C'est vrai ? T'es pas nostalgique un peu de cette quinzaine ?

  • Maxime

    Non, dans le sens où... Comment dire ? Très heureux. C'est-à-dire que pour moi, la nostalgie, c'est plus un petit feu dans lequel quand j'ai froid, je peux aller me réchauffer avec la nostalgie. Mais je suis quelqu'un après qui est très... C'est fait, c'est fait. Et j'ai plutôt des bons souvenirs dans ma vie. Comme tout le monde, j'ai déjà des souvenirs. Je suis plutôt un privilégié. Donc quand je repense à mon enfance, tout ça. Ouais. Donc là dessus, en fait, quand j'y repense, c'est cool. Ouais. Mais il ne faut pas y rester trop.

  • Saupi

    Oui, parce qu'après, on a l'alarme à l'œil.

  • Maxime

    Ouais ou même, moi, c'est plus, je le vois comme on ne profite pas de ce qu'on a là et des opportunités qu'on peut avoir. C'est vrai. Donc je suis reconnaissant de ce que j'ai vécu avec les Jeux et maintenant, je suis trop content de ce que je vis aujourd'hui et de ce que je vais vivre demain. Oui,

  • Saupi

    parce que tu as quand même fait deux Olympiades, un titre olympique. Une médaille de bronze, comme on dit en dernier jeu. Donc c'est quand même un beau palmarès olympique parce que tu as un palmarès énorme.

  • Maxime

    En général, il faut passer par les championnats d'Europe, les championnats de la Coupe du Monde avant les Jeux. Bien sûr. Donc ça va un peu.

  • Saupi

    Mais j'aimerais un peu connaître aussi ton parcours, ton histoire, parce que tu n'es pas arrivé là comme ça il n'y a pas longtemps en escrime. Ça fait un petit moment quand même que je pense que tu es dedans. Tu as commencé à quel âge ?

  • Maxime

    J'ai commencé à 5 ans. 5 ans ? Oui. Ah oui. Justement, je suis un enfant de la génération France 98 foot. Et en gros, j'avais 5 ans quand l'équipe de France fait championne du monde. Et en même temps, je regardais les d'Artagnan et Zorro.

  • Saupi

    D'accord.

  • Maxime

    J'avais un peu cette représentation du héros dans les films. Oui, d'accord. Et quand je vois France 98, je vois un stade rempli avec 80 000 personnes heureuses, inspirées, en communion grâce au sport. Je vois mes parents qui sont contents, les amis de mes parents qui viennent voir les matchs qui sont contents. Je vois un engouement populaire autour de ça. Et je me suis dit, en fait, c'est ça que je veux faire. Parce qu'avec mes yeux d'enfant de 5 ans, c'était... Les sportifs, c'est les héros des temps modernes. Pour moi, ce qui n'est pas vrai, c'est parce qu'il y a des gens qui font des choses très importantes au quotidien, qui sauvent des vies. Je ne me considère pas en tant que sportif comme un héros. Mais par contre, on travaille... En tout cas, moi, c'est ma mission en tant que sportif. au niveau du bien commun, je dirais. C'est de donner de l'énergie aux gens, de donner de la bonne humeur, aussi de donner de l'inspiration pour que justement, dans leur quotidien, ils puissent se dire, oui, allez, je peux aller épuiser au fond de moi des ressources que je ne pensais pas avoir. Donc, c'est vraiment cette représentation du héros, entre guillemets, à travers le sport et donc de France 98 qui m'a donné envie de faire du sport de haut niveau, d'être un champion. Je savais que je voulais être un champion. Oui, ça va,

  • Saupi

    t'as bien réussi,

  • Maxime

    j'ai l'impression. Et pourquoi les scrims ? Parce que... Quand je vais pour m'inscrire au foot, j'ai fait du foot jusqu'à 14 ans. Quand je vais pour m'inscrire au foot, ils me disent à 5 ans, il n'y a pas de compétition. Donc moi, je dis, je voulais devenir un champion, donc ça ne m'intéresse pas s'il n'y a pas de compétition. Et donc, ma mère, je lui dis, c'est quoi le truc ? Zorro d'Artagnan me dit, ça s'appelle l'escrime. J'ai dit, vas-y, je fais de l'escrime. Et donc, jusqu'à mes 13-14 ans, j'ai fait du foot et de l'escrime. Et j'ai commencé par l'escrime.

  • Saupi

    D'accord. Puis après, le foot. L'hiver, il fait froid dehors.

  • Maxime

    Non, c'est même pas ça. Le foot, ça s'est bien. Franchement, ça se passait bien. J'avais un haut niveau. Je n'avais pas été pris en centre de formation à 13 ans, mais j'avais été repris au niveau 14 fédéraux, qui est le niveau maximum national quand on a 14 ans. Sauf qu'il y a deux choses qui m'ont fait choisir les scrims. La première, c'est que le foot, c'est un monde compétitif où on dépend de la décision des coachs, des recruteurs. Parce qu'en fait, c'est sujet à interprétation. Un footballeur, c'est pour ça qu'il y a autant de débats. C'est un sport qu'on dit. Lui, il a bien joué. Il y en a qui disent non, il n'a pas bien joué. Et souvent, on se débat là. Alors que je me suis dit, en escrime, vu que mon but, c'est d'être un champion, je sais qu'en escrime, si je suis premier, on peut dire qu'il est bon, qu'il n'est pas bon, je m'en fous, je suis premier. Donc, je me suis dit, si je veux être un champion, j'ai plus de chances d'y arriver en escrime parce que c'est seulement mes résultats qui vont parler. Et l'autre chose qui m'a fait continuer l'escrime, enfin, choisir de rester en escrime, c'est que paradoxalement, j'avais rencontré une deuxième famille dans mon club d'escrime. L'escrime, c'est un sport individuel. Mais en fait, il y a une grande aventure collective à l'entraînement. D'accord. Parce qu'on est un sport d'opposition, mais aussi il y a des épreuves par équipe. Et donc j'avais plus un esprit d'équipe dans mon club d'escrime que dans mon club de foot, où là c'était hyper concurrentiel, beaucoup plus de chacun pour soi alors que c'est un sport co.

  • Saupi

    Donc il y a trois disciplines en escrime. Ouais. Toi t'es au fleuret.

  • Maxime

    Fleuret.

  • Saupi

    Et pourquoi le fleuret et pas les deux autres ?

  • Maxime

    Pour moi, qui vont mentir peut-être, 95% des réponses c'est qu'en fait quand on choisit un club, enfin quand on va dans un club d'escrime, le maître d'armes il a toujours une préférence. D'accord. Moi, mon maître d'armes, c'était un maître d'armes de fleuret. OK. Tous les escrimeurs de France commencent par le fleuret. C'est l'arme d'apprentissage. Et si vous êtes dans un club d'épée, très vite, vous allez basculer sur de l'épée. En général, c'est le maître d'armes épéiste. Si les sabreurs, vous allez basculer au sable. Et si les fleuretistes, vous allez rester au fleuret. Donc moi, je suis resté au fleuret parce que mon maître d'armes, c'était un maître d'armes de fleuret.

  • Saupi

    Pour ceux qui ne savent pas, le maître d'armes,

  • Maxime

    c'est ? L'entraîneur, oui. Voilà. Mon maître d'armes formateur, que je tutoie avec le temps maintenant. privilégié, c'est plus que juste un maître d'armes, mais je l'appelle toujours maître. Je l'appelle jamais par son nom. D'accord. C'est une marque de respect, de licenciement.

  • Saupi

    Tu aurais pu te demander de m'appeler maître.

  • Maxime

    Non, parce que t'es pas maître d'armes. Moi par contre, j'ai mon diplôme de maître d'armes, donc si un jour tu viens faire des coups avec moi, tu pourras m'appeler maître. D'accord,

  • Saupi

    ok, maître. Maître Maxime. Donc du coup, à partir de quel âge t'as commencé à devenir vraiment du sérieux ?

  • Maxime

    Pour moi, j'ai eu une démarche de haut niveau à l'âge de 14 ans, quand justement j'ai arrêté le foot. Parce que par exemple, avant, comme je faisais en gros… Lundi, j'avais les scrims. Mardi, j'avais le foot. Mercredi, j'avais les scrims. Jeudi, j'avais le foot. Vendredi, j'avais les scrims. Samedi, j'avais le match de foot. Dimanche, j'avais les compétitions des scrims. Ça, c'était ma semaine. D'accord. Donc, ma mère, elle me dit toujours, mais comment t'as fait à l'école pour... Je m'en suis sorti, j'avais des facilités, j'arrivais à bosser rapidement et tout. Mais donc, c'était vraiment, j'allais à l'école et tous les soirs, j'allais à un entraînement de sport. Et le week-end, j'avais des compétitions à tout va. Donc... Mon entraîneur d'escrime, typiquement, il me laissait beaucoup de liberté d'entraînement, il ne m'embêtait pas avec trop de fondamentaux, trop de trucs embêtants. Il fallait que ça reste divertissant pour moi. Un, parce que sinon il m'aurait perdu, parce que si je m'ennuyais, j'aurais arrêté. Et deux, parce qu'il comprenait les enjeux physiques et psychologiques qu'il pouvait y avoir. Et dès que j'ai arrêté le foot, il m'a dit, maintenant on va essayer de bosser un petit peu, de rentabiliser le temps qu'on a. Donc à partir de 14 ans, j'ai eu une démarche de haut niveau. Et c'est aussi là qu'on a notre premier championnat de France. D'accord. Et j'ai fait champion de France le même. enfin direct j'ai fait champion de France minime l'année où j'arrête le foot la saison d'après je fais champion de France minime peut-être que tu te dis c'est bon c'est ce que je veux faire mais j'avais la chance de faire partie de ce qu'on appelle la ligue de Versailles c'est à dire que l'île de France est coupée en trois côté sud-ouest on va dire de l'île de France et c'était une ligue mon maître d'armes m'avait dit qu'elle était très dense, très forte, c'était la meilleure ligue de France et donc en fait il arrivait tout de suite à me vendre il savait que moi mes objectifs ils étaient très élevés et il arrivait à me vendre ce truc de me dire tu sais si t'es meilleur de la région de France tu fais partie des meilleurs de France parce que c'est la région la plus forte de France et si t'es le meilleur de France vu que la France c'est l'une des meilleures nations au monde t'es peut-être le meilleur du monde Et donc, en fait, dès que mes premières compétitions que j'ai gagnées, on va dire au niveau régional, il arrivait à me vendre le truc. Ça se trouve, là, tu es le meilleur du monde. Et donc, du coup, je me disais, ouais, ça se trouve, je suis le meilleur du monde. Et donc, en fait, voilà.

  • Saupi

    Oui, tu n'en es pas loin quand même d'être le meilleur du monde.

  • Maxime

    Pour l'instant, je suis top 16 mondial et j'aspire à essayer de le devenir un jour. Et donc,

  • Saupi

    qu'est-ce que tu aimes en fait dans ce sport ? Qu'est-ce que ça te procure en fait ?

  • Maxime

    Avant de parler presque du technique. parce que ma vraie réponse qui me vient quand tu me parles de ça, moi, c'est l'aventure humaine que je vis depuis le début. C'est ce qui m'a fait continuer, comme j'ai dit, c'est les gens que j'ai rencontrés. Et ça marche toujours aujourd'hui. Le groupe France, on va dire maintenant, c'est une bande de potes. avec sa concurrence, mais ça reste hyper sain. On dit souvent entre nous qu'on ne gagne pas tout le temps, mais qu'on se marre tout le temps. Aussi, je ne sais pas, j'ai la chance de faire un sport où les gens, je ne sais pas, ils sont intéressants. J'aime parler avec les gens du monde de l'escrime. C'est un beau milieu. Fêter des médailles aussi, ça fait... Presque une fois, je me rappelle, on préparait un championnat d'Europe. C'était mon deuxième championnat d'Europe qualificatif pour les Jeux. Et trois semaines avant, je suis en grosse période de prépa, gros entraînement. et on vient de faire champion de France avec nos clubs dissimulés pour la première fois de notre vie en senior on a atteint le Graal et il y a une soirée festive et donc moi je suis à trois semaines des championnats d'Europe et je dis à mon coach national qui est au courant qui me dit fais gaffe ce soir on est en grosse période je dis non mais coach et 100% convaincu de ce que je dis je dis coach là je sais que je suis en prépa je bois un verre pour fêter le truc je rentre pas tard et tout puis en fait j'arrive et puis je bois un verre et puis l'ambiance est bonne et puis c'est sympa ouais J'ai fini à 2h du matin, j'avais un peu la tête qui tournait, je me suis dit, je ne me suis pas mis une murge non plus, ce n'est pas ça. Si je fais tout ça, c'est aussi pour après le partager avec les gens et faire la fête. Mais j'ai toujours ce truc de me dire de temps en temps, mais attends, si je gagne des médailles, c'est pour les fêter en fait aussi. C'est parce qu'une fois que tu as la médaille, le moment, il est fini. Mais aller faire la fête, profiter avec les gens, célébrer la victoire, ça fait partie pour moi de ce plaisir. Et après, dans le sport en lui-même, ce qui est génial, c'est que chaque touche est unique. C'est-à-dire que, je ne sais pas si je prends l'exemple du basket, tu es à ton endroit, tu es à ton spot, tu prends ton shoot, si ta mécanique ne change pas, si ta balle ne change pas, il y a plein de trucs comme ça qui ne changent pas, tu vas pouvoir répéter indéfiniment à la perfection ton geste et avoir tout le temps le même résultat. Nous, on est scrim, ton adversaire ne fait jamais la même taille, il ne fait jamais le même poids, il n'a jamais la même largeur d'épaule, la piste est différente au niveau des sensations tout le temps, les appareils, la norme de toucher. un petit peu différente. Tout change tout le temps, chaque touche est unique. L'adversaire que tu rencontres hier, il n'a pas dormi pareil aujourd'hui. Et en fait, il y a tellement de facteurs qui rentrent en compte que chaque moment est unique. Et il y a des exemples de compétitions où tu vas prendre quelqu'un, tu vas lui mettre 15-5, tu le reprends deux semaines après, il te met 15-5. Et voilà, c'est parce que les matchs sont rapides et tout. Moi, c'est ce que j'aime avec les scrims, c'est ce côté renouveau permanent qu'il faut cultiver et qui est sympa.

  • Saupi

    En tout cas, à regarder, c'est... c'est stressant en fait à regarder par contre c'est un sport de combat les gens passent parce qu'on se met pas des coups on s'en met mais ça se voit pas mais c'est stressant quand t'es spectateur t'es allez là en plus des fois je sais plus si c'est le fleuret où il y a des fois tu peux toucher en même temps il y a des touches des fois qui s'annulent ouais l'épée tu touches en même temps t'as le point pour les deux et le fleuret non ?

  • Maxime

    le fleuret c'est l'arbitre qui départage qui a la priorité mais nous on sait à peu près mais pareil moi ça fait partie du truc il y a du bluff un peu quand même En fonction de ton interprétation de la touche, vu que c'est un règlement écrit, mais qui laisse place à un peu d'interprétation, parce qu'il y a un œil humain qui regarde ce qui se passe, c'est comme au foot. Une faute, il y a un règlement, mais l'arbitre, il a sa sensibilité. Là, en escrime, c'est x1000. Et donc, du coup, moi, j'aime bien ça aussi, parce que c'est une métaphore de la vie. C'est-à-dire que dans la vie, tu n'es pas tout seul. Tu as un adversaire qui te pose des problèmes et tu as un juge, un arbitre, qui va déterminer qui fait quoi dans la légalité. Tu as des règles, tu as quelqu'un qui va les faire appliquer. Et la vie, ce n'est pas un chemin où tu es tout seul. Il y a des facteurs extérieurs, il faut s'adapter.

  • Saupi

    C'est une question que je vais te poser, un peu con. Tu préfères gagner en équipe ou en individuel ?

  • Maxime

    Tout le monde pose cette question, elle est posée de manière récurrente. Ah merde,

  • Saupi

    ce n'est pas une question.

  • Maxime

    Pardon, désolé, elle n'est pas si originale que ça. Non, mais ce n'est pas grave. Mais en individuel, c'est très puissant au niveau de ton égo. Parce que tu es le dernier survivant. J'étais à Tunis en Compte du Monde. La compétition commence, on est 240.

  • Saupi

    Ah ouais ?

  • Maxime

    240 parce qu'il y a des sélections. S'il y a une sélection, on serait 1000. Mais parce qu'il y a des contraintes de sélection, on est entre 200 et 300. Donc quand tu gagnes à la fin et que tu es le seul, c'est-à-dire que sur 240 ce week-end, il y en a 239. ils ont terminé sur une défaite t'es mort t'as cette sensation de un peu de mort voilà t'as perdu t'es mort on t'a tué il y en a un parmi tout ça qui est le survivant qui a gagné les Hunger Games et qui a ce petit goût d'invincibilité d'immortalité pendant un cours instant. Donc l'individuel c'est vraiment de l'ego et de la fierté de se dire j'ai réussi à traverser des choses. Il y a des gens qui t'ont aidé mais il y a un côté chemin solitaire un peu. L'équipe par contre c'est le plaisir de gagner ensemble, de construire un projet à plusieurs, de partager les échecs comme les victoires. Le plaisir quand il est partagé il est toujours plus beau. Donc gagner par équipe c'est génial. Après moi j'ai envie de répondre, je peux faire les deux. Ouais ouais.

  • Saupi

    Tu avais gagné la médaille d'or à Tokyo par équipe. Est-ce que c'était les mêmes quatre que Tokyo ? Non, ce n'était pas les mêmes.

  • Maxime

    Non, mais on en avait trois sur quatre.

  • Saupi

    Trois sur quatre, c'était ça.

  • Maxime

    Mais c'est un format totalement différent. En gros, on avait dit avant, parce qu'il y avait le Covid, on n'avait pas fait beaucoup de compétitions. On avait un format de compétition, une formation qui nous allait mieux. Sauf qu'au jeu, ton remplaçant, il ne tire pas l'individuel, il ne peut pas commencer l'épreuve par équipe. On est trois à commencer. On est trois à tirer l'individuel, il a commencé l'épreuve par équipe, et le quatrième, il est en remplaçant. Et dès qu'il rentre, le changement est définitif. Et nous, notre quatrième, c'était Erwann Lepéchoux, qui était historiquement notre finisseur. Et en fait, c'est un peu le capitaine finisseur, c'est un peu le taulier de l'équipe à un moment. C'est lui qui prend la responsabilité. Et il était quatrième dans la sélection. Mais le problème, c'est que pendant un an, avec le Covid, on n'a pas eu de compét'on n'a testé aucune formation différente, on n'avait aucune référence. Nous, on s'est réunis, je ne sais plus, un mois et demi avant les Jeux, et on a dit les gars, il y a trop d'inconnus. Et la formation qui marche et qu'on connaît, c'est celle où Erwann est finisseur. Bien, ouais. était remplaçant donc on s'est mis d'accord on a dit ben tu vas rentrer sur tu rentres changement est définitif et du coup avec on avait dit à enzo lefort toi tu restes et facteur x dans l'équipe n'a pas le droit de sortir et julien martin et moi on savait que l'un de nous deux allait devoir céder sa place en quart de finale sur le dernier relais pour qu'elle fasse la demi-finale en finisseur et qu'on ait une formation qu'on connaissait et jusqu'au dernier moment j'étais persuadé que j'allais être celui qui allait rester et en fait les coachs qu'on fait un choix tactique cohérent la veille manon que moi je vais sortir en quart. Ok. Donc j'ai fait deux relais, je suis sorti, j'ai passé ma journée à être supporter. J'étais près d'eux, j'essayais de les aider comme je pouvais. Mais je n'ai pas tiré la demi, je n'ai pas tiré la finale. Donc en fait, j'étais un peu sur le moment où je toque la quatrième roue du carrosse et à l'inverse, au jeu de Paris, c'est moi qui finis et qui mets la dernière touche. Donc tu vois, il y a plein de différences. C'est la même équipe sur le... Il y en a trois sur quatre, mais la dynamique a été un peu différente.

  • Saupi

    Et laquelle tu as préféré du coup ?

  • Maxime

    Ben... Non, mais le truc, c'est... Champion olympique, t'es marqué au fer rouge toute ta vie de champion olympique. Donc, je suis trop reconnaissant. L'idée de ne pas avoir Tokyo et de ne pas avoir cette médaille d'or, ça me rend très triste. Donc, non. Trop important, Tokyo. Maintenant, dans le moment vécu pur, est-ce que Tokyo, il n'y avait pas de spectateurs ? Comme je l'ai dit, je n'ai pas tiré la demi et la finale. Le moment vécu pur à Paris, personnellement, même si c'est une médaille de bronze, rentrer dans le Grand Palais, un public en folie, il y a des typhos, le bruit, le truc. Là, quand j'en parle, j'en ai encore des frissons. Le moment vécu, alors que c'est une médaille de bronze, une médaille de bronze, mais le moment vécu à Paris est exceptionnel.

  • Saupi

    Justement, quand tu rentres dans cette salle, avec tout le monde et tout, t'as pas... Est-ce que tu fais un vide dans ta tête ? Est-ce que tu prends l'énergie du public ? Comment t'arrives à gérer ça ?

  • Maxime

    Je pense que j'étais bâti mentalement pour le faire. Je travaille avec une préparatrice mentale aussi. D'accord, oui. Elle s'appelle Anaëlle... Je vais dire son nom Instagram, Anaëlle Prépamentale. Abonnez-vous. Voilà. Mais avec qui je travaille depuis 2018. Donc il y a beaucoup de projections. Je pense que l'avantage qu'on avait, nous les Français, par rapport aux autres, c'est qu'on avait pu se projeter énormément, on savait à quoi ressemblait le Grand Palais, on savait la ferveur populaire qu'il pouvait y avoir. Bon, moi, j'étais prêt et prêt à me faire surprendre aussi. C'était du plaisir, c'était exceptionnel.

  • Saupi

    L'ambiance était quand même exceptionnelle dans tous les endroits. Mais les screams, ça donnait vachement envie. Vous avez donné des frissons.

  • Maxime

    On en a reçu du public.

  • Saupi

    Non, mais je vous le dis, même les gens qui sont ici, là, dans le studio. Francky, t'as vu des frissons ? Ok. Constantin, tout pareil. Après les Jeux, tu as bien fait ça ?

  • Maxime

    ouais mais enfin ouais ouais t'as été à l'Elysée ? non on a été à l'Elysée après Tokyo et là c'était la remise des décorations autour de l'arc de triomphe c'était exceptionnel ah oui ça c'était comment alors ? c'était trop j'ai pu y aller il y a trop de monde c'était vraiment trop bien en plus j'ai pu emmener j'avais je sais plus 6 ou 8 invitations donc j'ai pu emmener des copains en fait je leur ai dit on va aller faire un concert parce que c'est des trucs en tant que sportif on vit des choses exceptionnelles mais on les raconte on essaie de les filmer mais les gens ils sont pas là et là c'est un truc Je peux dire venez, vous allez faire partie de mon cadre familial. Et donc, ils étaient entre guillemets en point protégé. Ils n'étaient pas avec les spectateurs. C'est notre truc. Donc, ils ont pu vivre l'expérience avec les athlètes. Je suis trop content d'avoir pu partager ça. C'était grandiose. Les gens sur les Champs-Elysées, tout cela, c'était trop touchant. L'énergie du public, elle est exceptionnelle. Tout le monde avait envie de vivre cette dernière fête. Le seul truc, c'est qu'en fait, quand tu fais champion olympique, tu as la Légion d'honneur. Quand tu es médaille olympique, tu as l'ordre du mérite. Et en fait, la Légion d'honneur... te donnent automatiquement l'ordre du mérite. Et du coup, moi, je pensais que j'allais avoir l'ordre du mérite parce que je n'avais pas eu, j'ai eu, entre guillemets, que la Légion d'honneur. Mais j'avais la Légion d'honneur, je pensais que j'allais avoir l'ordre du mérite. Donc j'étais là, je dis, maman, voilà, je regarde la télé, là, je vais être décorée sur l'arc de Prion, on fait tout le machin. Et là, on arrive et il y a une queue. Alors, ceux qui ont déjà une décoration, ils vont là-bas. Je fais quoi, quoi, quoi ? Et en fait, nous, on avait, entre guillemets, encore une fois, déjà la vie. Et donc, pour avoir une nouvelle décoration, il aurait fallu refaire champion olympique. Ce côté d'Iriner, par exemple. Ah, il est grand chevalier ou je ne sais plus quel niveau. Il a sa quatrième décoration de médaille d'or olympique ou je ne sais pas quoi. Et nous, en fait, à partir de maintenant, je peux faire encore quatre Jeux. Si je ne fais pas de médaille d'or, je n'aurai plus de décoration. Donc, c'est ça, c'est l'or au rien. Et du coup, c'était très bien, mais je n'ai pas été décoré cette année.

  • Saupi

    Tu as fait la cérémonie d'ouverture ?

  • Maxime

    Ça, c'est mon meilleur souvenir.

  • Saupi

    Oui, c'est...

  • Maxime

    Franchement, mon meilleur souvenir, bien sûr, qu'il y a la médaille et tout. Les gens nous ont vus à la télé deux minutes pour la cérémonie de l'ouverture, pour le défilé. Sauf qu'en fait, nous, on a fait 45 minutes sur un bateau à défiler sur la scène. Mais c'était un truc de malade. Et en fait, là, on a vu que les jeux... Ça allait être quelque chose de grand parce que jusque-là, il y avait beaucoup de critiques, beaucoup de craintes. Et là, on arrive vraiment, on voit les gens, mais il y a le public déjà, il y avait des tribunes, mais on voit des gens sur des balcons. On se dit, les gens vont mourir en fait, parce que la norme de sécurité, elle n'est pas respectée. D'ailleurs, il y avait des craintes pour que les trucs tombent. Les gens, ils étaient assis sur des balcons à 10, ils dépassaient de la fenêtre comme ça. Ils étaient à 10 avec des drapeaux et tout machin. Il y avait un mec sur un toit, je l'ai vu, je l'ai filmé. Le mec, il est sur le toit, il tombe, il meurt. Il est sur le toit en train de sauter comme ça et tout. Et en fait, on s'est pris un espèce de stade géant pendant 45 minutes sur la scène comme ça, à prendre toute l'énergie du public. Moi, c'est mon meilleur souvenir. J'étais au pied de la tour Eiffel quand Céline Durel chante. J'étais au pied de la scène où Zidane y récupère la flamme olympique. Pour le coup, tu vois, Zidane sur 98, c'est l'enfant. Là, à ce moment-là, quand il y a Zidane qui prend la flamme, je suis avec tous les Français comme ça, c'est l'enfant de 5 ans. Je suis là, je faisais... Zizou, Zizou, Zizou ! Comme ça. Et après, en fait, il passe, donc très sérieux avec la flamme et tout. Et puis à un moment, il voit qu'on est comme des oufs et tout. Et il se retourne vers les Français, il nous fait juste un petit pouce. Et dans ma tête, c'est là, c'est à moi qu'il a fait un pouce ! C'est à moi, voilà ! C'est ça qu'on veut ! Comme ça et tout. Là, j'en ai vraiment raison. C'est mon meilleur souvenir. C'est le mieux de la histoire, c'est mon meilleur souvenir. J'étais au pied de la tour Eiffel quand c'est Néon et le Chant. J'étais au pied de... de la scène où Zidane récupère la flamme olympique. Ok. T'es d'accord. Pour le coup, tu vois, Zidane à 188, c'est l'enfant de... Là, à ce moment-là, quand il y a Zidane qui prend la flamme, je suis avec tous les Français comme ça, c'est l'enfant de 5 ans. Je faisais Zizou, Zizou ! Comme ça. Et après, en fait, il passe, donc très sérieux, avec la flamme et tout. Et puis à un moment, il voit qu'on est comme des oufs et tout. Et il se retourne vers les Français, il nous fait juste un petit pouce. Et dans ma tête, c'est là. C'est à moi qu'il a fait un pouce. C'est à moi, voilà. C'est ça qu'on veut. Comme ça et tout.

  • Saupi

    De France, vu de l'intérieur, pas vu de l'extérieur.

  • Maxime

    Ce que je disais dans la vidéo, c'est que l'un de mes rêves d'enfance, c'était d'être au Stade de France en tant qu'athlète. Vraiment, j'ai coché tout. J'ai coché tellement de cases de rêves que j'avais...

  • Saupi

    Il t'en reste ?

  • Maxime

    J'aimerais bien être champion olympique individuel, j'aimerais bien re-être champion olympique par équipe aussi. Il y a des championnats du monde aussi. J'ai jamais été champion du monde, que ce soit en individuel ou par équipe. Il y a encore plein de trucs. Mais après, c'est plus dans les rêves, dans les projections d'enfants. Pas dans le scoring, pas dans le résultat pur, dans le rêve de se dire... j'ai fait un défilé à la maison à Paris avec le public sur la scène je ne m'étais pas projeté mais c'est au delà de mes expériences j'ai défilé au Stade de France je suis allé à l'Elysée c'est des petits trucs, quand tu es jeune et que tu sais que ça existe tu te projettes tu te dis c'est une fierté d'être décoré par le public des trucs comme ça sur ça j'ai quasiment tout fait dans ma tout doux et c'est là où je me sens aussi très libéré pour la suite de ma carrière et que j'y crois c'est que Paris, il y avait un truc où...

  • Saupi

    Il ne fallait pas se louper.

  • Maxime

    Oui, il y avait une pression un tout petit peu malsaine de ne plus le faire pour moi, mais de le faire... Alors, il y a les gens aussi, parce qu'on emmène aussi des gens avec nous sur ce projet, mais c'était plus aussi, moi, je me rappelle, ce sentiment de devoir vis-à-vis de l'enfant que j'étais, de dire, en fait, tous les sacrifices que j'ai faits, je parlais de mon planning d'entraînement... quand j'étais petit. Et en fait, je me disais, je n'ai pas le droit vis-à-vis de moi plus jeune et tous les sacrifices, je n'ai pas le droit de louper ça. Donc, c'était une pression qui n'était pas très saine. Et là, après ces jeux-là, je me rappelle moi-même m'être dit, avoir fait le deuil tout seul de dire, maintenant, tu vas... tu vas laisser l'enfant. C'est bon, tu as régalé l'enfant, on va dire, tu as honoré le travail que tu as fait en tant qu'enfant et en tant qu'ado. Maintenant, tu vas vivre aussi un peu pour toi et c'est pour ta première question, comment tu te sens après les Jeux ? En fait, je me sens très bien aussi parce que j'ai mis ça de côté et là, je me sens plus adulte que jamais, entre guillemets.

  • Saupi

    Oui, je pense que le Sainte-Délaisse, on est bon là.

  • Maxime

    J'espère, c'est long quatre ans, mais en tout cas, je travaille pour.

  • Saupi

    Parce que c'est quand même beaucoup de sacrifices, une année olympique, tu me disais, c'est quand même plus de combien de temps ?

  • Maxime

    130 jours, on a été absent 133 jours.

  • Saupi

    130. en trois jours, c'est quand même énorme.

  • Maxime

    C'est énorme. Et après, j'en parlais avec une... On fait beaucoup de voyages. Le calendrier est très mal fait. Il n'y a aucun respect des athlètes, aucun respect écologique. D'accord. Je trouve que c'est assez honteux. Bref. Mais du coup, je me rappelle, j'étais avec une ancienne amie de l'équipe de France. Je lui disais, les voyages, j'en peux plus, machin. Elle m'a dit, tais-toi. Quand tu vas arrêter ta carrière, tu vas comprendre ce que c'est le prix du billet. Tu regretteras le moment où tu voyages dans le monde et que tu vois des trucs. Je suis très reconnaissant de faire ces 130 jours aussi. Mais oui, c'est un rythme où, au niveau familial, au niveau des amis, il faut créer une organisation.

  • Saupi

    Tu peux même faire physiquement. Tu dois avoir une hygiène quand même assez...

  • Maxime

    Surtout en vieillissant, oui.

  • Saupi

    Arrête encore, il commence à te dire, attention, ça pique.

  • Maxime

    Oui, je fais de plus en plus attention. Mais du coup, paradoxalement, je me sens plus en forme que jamais. Parce que je vieillis, mais comme je fais ma préparation physique, elle est encore meilleure, comme mon hygiène est encore meilleure, j'ai l'impression de progresser en vieillissant. Pour l'instant, ça va.

  • Saupi

    T'avais une préparatrice mentale. Comment ça se passe ? C'est des séances de psy ? C'est des échanges ? Comment ça se passe ?

  • Maxime

    Déjà, c'est très individualisé. La psychologie. Comment ça fonctionne ? C'est des rendez-vous d'une heure. Je ne suis pas le plus assidu, mais j'ai besoin de mes temps à moi d'assimilation. Je ne vais pas l'avoir toutes les semaines. Avant les Jeux, par exemple, deux mois avant, je lui dis Là, c'est fini. On a fait ce qu'on avait à faire. Ça fait six ans qu'on bosse ensemble. Ce n'est pas maintenant qu'on va changer quelque chose. Donc merci, on se retrouve après. Et elle, elle me dit Je suis là si tu as besoin. Donc elle me laisse beaucoup d'autonomie. où on va se voir et moi je suis quelqu'un qui a une bonne capacité d'introspection et d'analysé psychologique perso pas trop de mots compliqués dans ce poste non mais donc je suis pas mauvais mes forces. Donc en fait, quand je vais la voir, elle va m'amener des outils, je dirais presque... Déjà, elle m'apporte une oreille et aussi elle va m'amener des outils scientifiques de la connaissance que je n'ai pas. Et du coup, on fait une heure, je lui parle, je lui raconte des trucs, on parle beaucoup des scrims surtout. Et elle, elle va me dire, ok, on va essayer de mettre ça en place. Et elle va me donner des outils, des tips. Je te donne un exemple que j'aime bien donner. La couleur bleue me calme. On a fait des tests. La couleur bleue me calme, la couleur rouge m'excite. Ce qui a l'air... ce qui semble évident pour tout le monde, mais chacun réagit différemment. Le bleu et le rouge, ce n'est pas comme un taureau. Le bout de mon fleuret, il est bleu parce que je mets du chatterton. Du tissu au bout. Tu peux,

  • Saupi

    c'est intéressant.

  • Maxime

    Quand on touche, on a une cuirasse électrique. Si on n'a pas de chatterton au fleuret, c'est qu'au fleuret. Si on n'a pas de chatterton de tissu au bout, quand on va toucher, la lame va se plier. Ça va ouvrir le circuit parce que je ne suis pas très bon. Voilà. Bref, ça crée un truc qui fait que ça ne va pas allumer. Donc en fait, on met un tissu pour isoler la lame et permettre de toucher, que ça se plie, et que ça ne coupe pas le circuit électrique.

  • Saupi

    D'accord.

  • Maxime

    Et donc, il est bleu. Et donc, il est bleu pour moi. Et donc, en fait, si j'ai des moments de stress, je regarde le bleu. Enfin, des moments où je sens que je ne suis pas assez calme, je regarde le bleu. Je suis plus calme sur... Je suis plus stable et calme en étant plus sur des appuis arrière. Donc, avant de me remettre en garde, si je sens que je suis un peu nerveux ou quoi, plutôt que de laisser mon corps basculer vers l'avant, je me force à vraiment me mettre sur mes... Mais ça prend deux secondes. moment d'ancrage après j'y vais voilà des trucs comme ça ouais ouais ah non mais c'est important parce que nous on regarde quand tu regardes des matchs d'escrime ou peu importe le sport t'as pas tout ça en tête nous le spectateur on veut on veut on veut on veut le sang voilà vas-y plante le est-ce que tu t'as des plantes d'attaque avant ou en fonction de ton adversaire est-ce que tu étudies l'adversaire avant en fait est-ce que tu fais des vidéos enfin des sens vidéo ou est-ce que tu oui

  • Saupi

    et non oui et non c'est une réponse oui et non ça m'arrive de regarder de la vidéo mais en fait euh C'est marrant parce que j'ai dit ça aux copains de mon équipe ce week-end. Je leur ai dit que le haut niveau, c'est faire des actions simples, bien, au bon moment. En fait, on a souvent tendance à vouloir en faire trop. Les meilleurs du monde, ils font deux, trois actions à la perfection et ils choisissent parfaitement le bon moment. Trop d'infos, j'en ai. Mais parce que si j'ai trop d'infos, je tue mon instinct. Et moi, ma force, c'est mon instinct. Je ne suis pas un joueur d'échecs. Je suis un joueur de poker. Mais il y a une capacité d'adaptation à la situation et à gérer l'inconnu. Tu vois, aux échecs, tu as toutes les données. devant toi et le meilleur gagnera très logiquement. Tu as toutes les infos devant toi, c'est un monde fermé. Le poker t'arrive, tu ne sais pas quelle carte tu vas recevoir, tu ne sais pas combien d'argent tu as en stock. Enfin, tu le sais au fur et à mesure, mais ta partie, elle dépend de la chose et tu ne vois pas les cartes de ton adversaire et tu ne sais pas les cartes qui vont s'afficher. Moi, c'est un peu mon truc. Quand j'arrive, je peux avoir toutes les infos que je veux sur le mec en face. Ce jour-là, s'il a envie de faire autre chose, il peut faire autre chose. Ce jour-là, j'ai cet arbitre-là. La dernière fois, j'avais un autre arbitre. Il n'a pas la même vision d'escrime, je ne peux pas faire la même chose. Tout change tout le temps. Ce que je disais, que je trouve hyper enrichissant d'escrime. Je me dis, rappelle-toi sur lui. En défense, il faut plutôt aller vers ce truc-là. Et en attaque, c'est plutôt ici qu'il faut toucher. Ok, j'ai ma base, mais le reste... Ça, j'aimais bien aussi. C'était Muratoglou, le coach de tennis. Le coach de tennis, Patrick Muratoglou. Qui disait que pendant son coaching... En fait, il a 10 infos à donner à son athlète à un moment du coup. Mais s'il lui dit les 10, ça fait trop d'infos. L'athlète, il va en choisir. En fait, l'athlète, il ne peut pas en regarder 10. Il ne peut en regarder qu'une ou deux. Donc, il faut choisir la bonne information. Donc, lui, il ne donne toujours qu'un ou deux conseils, pas plus. Moi, je me l'applique à moi-même en tant qu'athlète. Je me donne un ou deux conseils, pas plus, parce que je ne peux pas retenir les 10.

  • Maxime

    Et maintenant, on va se projeter un peu pour les prochains jeux. Tu connais déjà un peu le programme. Je sais que c'est dans longtemps. C'est quand même un gros objectif, même parce qu'entre-temps, tu dois avoir le championnat du monde, le championnat d'Europe.

  • Saupi

    Nous, en fait, nos saisons, elles se ressemblent toutes. Il y a huit Coupes du monde dans l'année, cinq Coupes du monde et trois Grands Prix, mais c'est un peu le même format. On va sur un lieu, il y a des points à gagner, et une épreuve par équipe aussi. Il y a un classement Coupe du monde individuel, un classement Coupe du monde par équipe. On va sur les épreuves, on marque des points. À la fin de ces huit Coupes du monde, les coachs, ils choisissent. On part à douze Français, c'est le côté maximum. Donc, il y a douze Français et douze Italiens. 12 Américains. Ce qui fait qu'on fait des compétitions à 240. Et ensuite, pour les championnats d'Europe, championnats du monde, l'équipe de France ne peut inscrire que 4 athlètes. Et donc les coachs, après c'est 8 compétitions référentes. Deux références, c'est 8 compétitions de référence. Ils en gardent 4 pour faire les championnats d'Europe et les championnats du monde. Et c'est là qu'on construit notre palmarès. Moi, par exemple, j'ai déjà gagné une coupe du monde. Il y a les mêmes tireurs, voire plus de tireurs que sur un championnat du monde. Si j'avais gagné cette compétition-là le jour des championnats du monde, je serais champion du monde. Mais vu que j'ai gagné une Coupe du monde, entre guillemets, j'ai juste gagné une Coupe du monde et des points.

  • Maxime

    D'accord.

  • Saupi

    Donc, je ne suis pas champion du monde. Voilà. Pour faire ton palmarès, il faut gagner un championnat d'Europe pour être champion d'Europe. Il faut gagner un championnat du monde pour être champion d'Europe. Le but, c'est un peu comme en NBA. Il y a la saison régulière, c'est les huit Coupes du monde. Et les playoffs, c'est les championnats d'Europe et les championnats du monde. Tu as ça tous les ans. OK. Et l'année des Jeux, tu remplaces juste les championnats du monde par les Jeux.

  • Maxime

    OK.

  • Saupi

    C'est tout le temps le même format de saison un peu. Et donc là, je sais que je suis parti pour quatre saisons.

  • Maxime

    On va changer un peu de thème. Tu m'as dit tout à l'heure que tu avais fait une école de journalisme.

  • Saupi

    Oui, ça s'appelle Sportcom, qui a un partenariat entre le CFJ, qui est une très grosse école de journalisme, et l'INSEP. C'est Céline Giraud, qui était judokate, qui présentait l'histoire de l'île de la tentation. ok oui oui c'était pour la blague mais du coup en fait elle était judocate à l'INSEP je crois qu'elle venait de faire vice-champion du monde un truc comme ça et elle voulait faire du journalisme mais en fait elle s'est rendue compte qu'il n'y avait aucune école adaptée à son planning de sportive et donc l'INSEP a dit on va trouver une solution et ils ont créé Sportcom qui est une école de journalisme et de communication réservée aux sportifs de haut niveau pour nous permettre de concilier les deux j'ai eu mon diplôme ça va merci 18.

  • Maxime

    Ok, ouais. Parce que tu vas peut-être faire un peu de consultant.

  • Saupi

    Peut-être, peut-être, on verra. On verra, là, normalement, je vais... En tout cas, je vais faire ma première. Je sais pas quand l'épisode sort, mais je vais faire ma première, là, dimanche, dans une émission qui s'appelle Stephen Branch. Donc, je suis trop content. Je vais essayer de faire ça. On verra sur les quantités. Déjà, faut que je sois pas mauvais. Parce que sinon, aussi, je peux faire la première et les mecs peuvent me dire, écoute, Maxime, je pense que les jeux, c'est important. Il faut que tu t'entraînes, il faut que tu te prépares. On va pas t'embêter longtemps non plus, voilà. Donc, peut-être que je serai pas au... Comment dire ? À mon aise. En tout cas, ça se passe bien. J'aimerais bien faire ça de temps en temps, parce que c'est de la radio. Moi, la radio, ça m'éclate. Honnêtement, on m'aurait proposé un truc télé, je pense que j'aurais dit non. mais la radio c'est vraiment plus c'est plus libre ouais et puis je sais pas je trouve qu'il y a un imaginaire dans la voix d'ailleurs il y a des experts de la voix qui sont pas loin mais il y a un imaginaire dans la voix où typiquement moi j'adorais toujours dans la nostalgie j'aimais bien la radio qui était pas filmée même si aujourd'hui on est obligé de la filmer parce que c'est pour les réseaux sociaux les trucs mais ce truc d'avoir une voix sans imaginer sans savoir qui est derrière physiquement je trouve que c'est comme quand on lit un bouquin ça libère la créativité, l'imagination personnelle de chacun. Et la radio, moi, j'ai des souvenirs de radio. Le matin, mon père, enfin, ma mère, du coup, qui a chopé le pli, mon père mettait la radio au petit-déj. Moi, j'ai été élevé à la radio au petit-déj. Et typiquement, les matins de compétition, le dimanche, avant de partir avec mon pote, il y avait la radio. RTL ? C'était RTL. La valise ? La valise, c'était plus tard. Non, mais c'était les grosses têtes ce soir. Et puis, après, des grosses têtes, avec une blague bien grasse, en général, à 7h du mat, avec mon père à côté. moi qui ai 8 ans, comme ça. Mais du coup, non, c'est ce truc de ne pas voir. Enfin, la radio, je trouve que ça libère une imagination, une créativité.

  • Maxime

    Tu sauras quoi faire plus tard. Tout ce que je te souhaite, on va parler un peu nostalgie. Cites-moi, je sais ce que tu vas me dire, mais un événement sportif qui te rend nostalgique.

  • Saupi

    Non, moi, c'est le premier truc auquel je pense. C'est le Parc des Princes quand j'étais enfant, quand j'étais jeune. avec sa dose de controverse qui a pu avoir un temps. Mais moi, tu vois, typiquement, les fumigènes qui sont interdits dans les stades de foot, je trouve ça nul. Fumigène, ça fait partie de l'ambiance du foot. Oui, ça t'écarte peut-être, je sais pas, ça t'écarte les poumons à un moment ou je sais pas que c'est. Je m'en fous, en fait. Si j'ai pas envie de fumigène, je vais pas au stade de foot, ça fait partie du truc. L'odeur du frite merguez dégueulasse à 15 euros. Mais non, mais voilà, ça fait partie du truc. Et moi, quand je repense à la nostalgie, c'est le Parc des Princes. Alors, j'ai la chance aujourd'hui d'être invité une à deux fois par an par le PSG. Ça va ? Non, mais je les remercie d'ailleurs. Oui,

  • Maxime

    oui, oui. Si vous pouvez m'inviter aussi, je vous remercie.

  • Saupi

    Toujours mon club de cœur. Et puis maintenant, quand j'y vais, je suis un peu privilégié aussi. mais c'est vrai que ce truc un peu miteux que tu peux avoir des stades de foot très populaires moi ça c'est quelque chose que j'aime beaucoup et qui me rend un peu nostalgique dans le sens où on est à une époque où maintenant il faut des beaux stades bien propres, bien grands en plus là on est en plein dans le débat avec le départ potentiellement du Parc des Princes du PSG. Mais moi, j'aime bien le truc où je n'ai pas besoin que les chiottes soient propres à la perfection. Oui, c'est la rainure qui pue la pisse. Non, mais ça fait partie du truc. Ce stade de foot, l'ancienne Ligue 1, où il y avait des matchs pourris, ça faisait partie aussi. On était là avec Paul Eta qui faisait des appels de partout devant et qui ne recevait pas un ballon. Il disait, mais faites-lui la passe ! Mais ça symbolise un peu le foot actuel aussi. Tout est dans le contrôle. Tu vois, l'équipe d'Espagne qui fait championne d'Europe. et quand on dit elle jouait bien machin et tout moi j'aime pas cette équipe là parce que c'est très fort mais il n'y a aucune part d'improvisation il récupère le ballon ils peuvent partir en contre-attaque ils font mine de faire contre-attaque et puis finalement ils reviennent et ils refont tourner pendant 20 minutes et moi je suis là il est où le panache un peu donc aujourd'hui le sport moderne et le foot typiquement est beaucoup plus fort qu'avant c'est certain plus fort mais je trouve qu'il y a moins d'âme moins de côté créatif et ça c'est le truc qui me rend nostalgique Donc je pense au parc des Princes d'avant.

  • Maxime

    Tu vois, moi, je vais rebondir. Moi, je suis aussi supporter du Paris Saint-Germain, mais moi, c'est surtout le camp des loges. Moi, quand j'étais gamin, je n'habitais pas le monde du camp des loges. J'allais souvent au camp des loges.

  • Saupi

    Je suis allé aussi en plus que Ferry pour Alassane.

  • Maxime

    Et maintenant, je suis passé devant le nouveau camp de Poissy. Je me suis fait, ah oui, c'est une prison en fait. Tu ne peux plus. C'est différent. Moi, j'aimais bien aller. Avant, tu pouvais aller rentrer. Tu connaissais un peu le mec, il te faisait rentrer. Il te faisait des dédicaces. Maintenant, je comprends,

  • Saupi

    c'est mort.

  • Maxime

    c'est des enjeux financiers aussi pour des mecs ah bah oui c'est plus les mêmes moi j'y allais c'était en 95 16, 17, 18 donc il y avait pas les mêmes budgets mais tu pouvais côtoyer Rai ou Leonardo c'était pas c'était la bonne époque est-ce que t'as un film que tu vois

  • Saupi

    Film Nostalgie.

  • Maxime

    Quand tu le vois, tu te dis ça me rappelle mon enfance.

  • Saupi

    Non, mon vrai film. Je ne sais plus de quel. Les Ferrets de la Reine, Les Trois Mousquetaires, c'est vraiment mon film quand j'étais enfant que je regardais en boucle. Je crois que c'est la version... Merde, je n'ai plus le nom des acteurs. J'ai un peu honte parce qu'en plus, le d'Artagnan est décédé il n'y a pas longtemps. Je ne sais pas si quelqu'un peut m'aider.

  • Maxime

    Non, non, non. Tu vas te débrouiller.

  • Saupi

    Mais non, mais voilà, c'est une version des années 60. Ah oui. Je crois. C'est vraiment génial. Et sinon... En film comique, puisque je me rappelle l'avoir vu au cinéma, avoir rigolé et pas avoir compris toutes les blagues. À chaque fois que je le revois, maintenant, je comprends plus de blagues. C'est Obélix, Puissance Cléopâtre. Mais que j'ai vu en salle à 9 ans. Je crois que je devais avoir 9 ans, ouais. Donc bien évidemment, à 9 ans, Astérix, Puissance Cléopâtre, on comprend une blague sur 8. Mais c'était un bon moment quand même. Et ça l'est toujours aujourd'hui.

  • Maxime

    Et une chanson ? qui est trop nostalgique.

  • Saupi

    Moi, c'est un album. C'est l'album de Jean-Jacques Goldman en passant. D'accord. Qui s'appelle Encore. Qui est pour moi son meilleur album. C'est l'album de la maturité en plus. Je me demande si ce n'est pas son dernier album. Alors là. Vraiment, parce qu'après, il en a. Et après, il a fait des trucs, mais je ne suis pas sûr. Mais bref, c'est un album de 98, je crois. Et c'était à l'époque du CD de la cassette Dans la voiture. Ouais, ouais. Et moi, j'avais ma grand-mère qui était très malade et qui avait Alzheimer. Donc, elle était en Belgique. Et ça représente les peu de dimanches où je n'avais pas de compétition avec ma mère et mon père. Ou parfois même qu'avec ma mère, parce que mon père avait des matchs de foot, justement. On allait en Belgique pour voir ma grand-mère et on faisait deux heures et demie aller, deux heures et demie retour pour l'avoir deux heures. Et ce qui nous... Voilà le petit plaisir, on va dire, entre guillemets, de ce voyage à qui prenait tout le dimanche. Le peu de dimanche que j'avais de libre, entre guillemets, c'était la cassette ou le CD de Jean-Jacques Goldman, de la chanson 1 à la chanson 12. Le fameux moment où aussi, avant, on laissait vivre les albums, où c'était pas, tiens, cette chanson, je l'aime bien, la numéro 6, puis je change d'album et j'aime bien la numéro 4. Où il fallait laisser vivre l'album, la cassette. Et ce qu'on faisait, Jean-Jacques Goldman en passant. Dedans, il y a mes chansons, ma chanson préférée, je pense. Mes deux chansons préférées, il y en a une dans sa boite qui s'appelle Tout était dit, où en gros il raconte, il est à un café, c'est un café, et il voit une jeune fille, et il raconte en fait toute l'imagination. La créativité qu'il a à regarder cette femme, à imaginer sa vie, à imaginer qui elle pourrait être, pourquoi est-ce qu'elle est en retard, qu'est-ce qu'elle va faire. Il est tout seul dans son délire et puis il y a une forme de désir, d'attirance pour elle. Et puis ensuite, elle s'en va et c'est fini. Il ne la reverra jamais. Il a vécu un moment... Voilà, tout était dit. Je n'ai pas besoin qu'elle me raconte sa vie. J'ai fait mon truc. Et l'autre chanson, qui est pour moi un truc que je vis de manière très personnelle, elle s'appelle Le Coureur. Et elle raconte justement l'histoire d'un enfant en Afrique qui court par plaisir de la course sur une plage en Afrique et qui en fait se fait recruter par un agent et devient un sportif. Et elle raconte, c'est brillant. Et c'est la manière du... Comment en tant qu'athlète, ça a pu... changer sa perception du sport. Il dit des phrases du style On m'a fait courir sur un tapis, pisser dans un bocal, à un moment je cours pour la gloire et l'argent et puis la dernière phrase c'est Je courais sur la plage à liser, désabuser. Enfin voilà. sur ma plage tranquille et puis au final ça a changé ma vie alors que je voulais juste couler sur ma plage

  • Maxime

    Et tu écoutes ces chansons avant une compétition ? Est-ce que tu fais partie de ces sportifs qui écoutent la musique ?

  • Saupi

    Quand on a beaucoup d'avions, sur 12h d'avion moi je regarde pas tant que ça sur 12h d'avion, déjà j'essaie de dormir le plus possible mais sinon je vais écouter 90% du temps, c'est de la musique et 10% regarder un film ou un truc. Mais je ne regarde jamais un film en entier. Enfin, je dois passer 40 minutes à regarder quelque chose sur 12 heures de vol. Il reste de la musique et beaucoup d'imagination. En plus, les paysages en avion, moi, ça me bouleverse. J'adore ça, traverser des endroits. même les nuages, les couchers de soleil. Je suis là, on est un vol de nuit, si je vois la lune, je suis là, oh, il y a de la lune, c'est trop cool, c'est ma sensibilité. Et donc, typiquement, la chanson du coureur, je l'écoute souvent dans des moments, peut-être de perte de sens, ou pas d'ailleurs, ou même de recherche d'inspiration et d'émotion. Je vais l'écouter, et je suis là à 10 000 pieds, en train de survoler le Kazakhstan, parce que je pars en Asie, et puis je suis là, et je pense à ça.

  • Maxime

    Moi, Jean-Jacques, si tu nous écoutes... Je sais pas s'il nous écoute ou pas. Non, on sait pas.

  • Saupi

    Non, mais il a... Moi, j'ai beaucoup de respect pour tout ce qu'il a fait. Moi aussi. Et j'ai le respect pour l'arrêt de sa carrière aussi, de dire j'en ai marre et j'ai envie de privilégier ma famille. Merci pour ce qu'il a fait. Il a le droit de vivre sa vie aussi.

  • Maxime

    Ouais, ouais, ouais. Un sportif qui te rendrait... Un ancien sportif... Enfin, qui te rappellerait...

  • Saupi

    Un peu de nostalgie. Il appellerait un peu... Johan Cruyff.

  • Maxime

    Johan Cruyff. Ouais. D'accord. T'as connu Johan Cruyff ?

  • Saupi

    Non, j'ai pas connu Johan Cruyff. Bah oui, mais t'as 31 ans. Mais c'est le sport... Ouais, le sport, tu parlais du camp des loges, le côté plus simple. Moi, cette image de creuve dans le vestiaire en demi-finale de Coupe du Monde, on est en train de fumer, s'envoyer ses trois clopes à la mi-temps. Et ne fumez pas, c'est pas bon pour la santé, c'est pas bon, tout ça. Il n'y a pas de quoi. Mais c'est inimaginable aujourd'hui d'avoir un sportif qui fume dans un vestiaire, parce qu'aujourd'hui, comme je disais, tout est beaucoup plus cadré, on est beaucoup plus axé sur la perf. Et lui, quand je vois des trucs sur lui, c'est le mec libre qui court sur un terrain partout et qui est libre. Et moi, c'est ça qui me renvoie. C'est une autre époque où je pense qu'autant de liberté, ça n'aurait pas été possible. Pour moi, il dégage le sportif libre. C'était les Beatles de l'époque, les joueurs de l'Ajax.

  • Maxime

    Ça va, tu connais un peu l'histoire du sport.

  • Saupi

    Ça t'intéresse ? Un petit peu, un petit peu,

  • Maxime

    oui. Il faut s'intéresser.

  • Saupi

    C'était SoFoot qui avait fait un super... ils font des éditions spéciales un peu ils en avaient fait une excellente sur Cruyff que j'ai toujours chez moi et que je réouvre de temps en temps C'est une édition spéciale Cruyff.

  • Maxime

    T'as des anciens magazines que tu relis de temps en temps ?

  • Saupi

    Oui.

  • Maxime

    Tu refeuilles ?

  • Saupi

    Après, quand j'étais enfant, le truc de Sofou de Cruyff, c'est 2013, je crois. C'est un peu ce que j'ai de plus vieux. J'ai gardé le journal L'Équipe de la mort de Mohamed Ali. Je l'ai toujours. J'ai souligné de la mort de Cruyff aussi, je crois. Je garde des petits trucs comme ça.

  • Maxime

    On approche tout doucement de la fin de cette émission. Mais je pose quand même une question fatidique. de chaque émission qui est très important et t'as le droit de dire non t'as le droit de dire oui mais pas je sais pas par contre c'est ou oui ou non acceptes-tu d'être mon ami oui il a eu

  • Saupi

    peur deux jours d'avant si t'avais dû dire je réponds pas je réponds pas je viens de te parler de liberté sur Cruyff pendant deux minutes si tu crois que j'allais me coucher maintenant mais oui avec pas de problème voilà donc j'ai un nouvel ami donc mon anniversaire c'est le 8 juin

  • Maxime

    je suis très mauvais pour les anniversaires t'inquiète pas je te rappellerai mais je suis très heureux d'avoir pu t'interviewer et d'avoir partagé ce moment parce qu'on a appris plein de choses et j'espère que tu vas aller très très loin c'est gentil je te souhaite une bonne continuation et je te dis à bientôt mon ami j'ai un nouvel ami et surtout n'oubliez pas de vous abonner au podcast s'il vous plaît c'est très important Voilà, mon producteur, il m'a fait pouce en l'air. Il m'a dit, je sais que je ne fais pas assez de promos, mais je le fais. Et puis Maxime, il fera ma promo dans son club.

  • Saupi

    Tu as raison.

  • Maxime

    Voilà. Merci, Maxime.

  • Saupi

    Plaisir, merci à toi.

  • Maxime

    À bientôt. Ciao.

Description

Extrait choisi :

“À 5 ans, inspiré par France 98, je savais déjà que je voulais être un champion.”


🎙️ Dans cet épisode de Saupi&Friendz, Maxime Pauty, champion olympique, nous invite à découvrir les secrets de l’escrime et de son parcours exceptionnel.

Au programme :

L’inspiration d’un enfant, bercé par France 98 et les héros comme Zorro.

Son ascension en escrime, des premiers entraînements aux médailles olympiques.

Les défis d’un champion, entre résilience, compétition, et aventure humaine.


Maxime partage avec générosité ses réflexions sur le sport, la vie et l’inspiration qu’il trouve dans chaque touche. 🌟


🎧 Disponible dès maintenant sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer et toutes vos plateformes favorites !



Maxime Pauty, un talentueux escrimeur français spécialisé dans le fleuret. Né le 20 juin 1993 à Clamart, Maxime a commencé l’escrime dès l’âge de cinq ans, inspiré par des héros tels que Zorro et d’Artagnan. 

Au fil des années, il s’est distingué par de nombreuses performances remarquables :

• Jeux Olympiques de Tokyo 2020 : Médaille d’or en fleuret par équipes.

• Championnats d’Europe 2019 à Düsseldorf : Médaille d’or en fleuret par équipes.

• Championnats du Monde 2019 à Budapest : Médaille d’argent en fleuret par équipes.

En dehors des pistes, Maxime est également passionné par le journalisme et a étudié la communication et le journalisme au Centre de Formation des Journalistes (CFJ) à Paris. 

Dans cet épisode, nous explorerons son parcours exceptionnel, ses sources d’inspiration et les défis qu’il a relevés pour atteindre le sommet de son art. Préparez-vous à une conversation riche en anecdotes et en enseignements sur la persévérance et la passion.


Réalisation du podcast par l'Agence Sans Limites

Présenté par Saupi

Producteurs : Franck Philoxène

Chargée de production : Franck Philoxène et Sabrina El Fahim

Visuels et communication : Cédric Cossi et Sabrina El Fahim

Générique : Franck Philoxène


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Maxime

    J'étais au pied de la tour Eiffel quand elle chante. J'étais au pied de la scène où Zidane récupère la flamme olympique. Pour le coup, tu vois, Génération 98, c'est l'enfant. Là, à ce moment-là, quand il y a Zidane qui prend la flamme, je suis avec tous les Français comme ça, c'est l'enfant de 5 ans. Je faisais Zizou, comme ça et après en fait il passe donc très sérieux avec la flamme et tout et puis à un moment il voit qu'on est comme des oufs et tout et il se retourne vers les français il nous fait juste un petit pouce et dans ma tête c'est là tiens moi qui l'a fait un pouce tiens moi voilà c'est ça qu'on veut comme ça et tout

  • Saupi

    Salut les friends et bienvenue dans ce nouvel épisode de Sopi & Friends. Moi c'est Sopi et dans chaque épisode j'ai une conversation amicale avec mon invité. Et nous verrons à la fin de cette interview si, oui ou non, j'ai un nouvel ami parce que bien sûr ce podcast a pour but de me faire des nouveaux amis. Et aujourd'hui c'est un champion olympique que je reçois. Il me regarde là, on dirait qu'il veut me défier. Et son nom, attention j'ai fait un petit genou, son nom il le signe à la... pointe de son fleuret d'un P qui veut dire poti. Il s'agit de monsieur Maxime

  • Maxime

    Poti. Salut Sophie.

  • Saupi

    Salut Maxime,

  • Maxime

    comment vas-tu ? Très bien, j'étais en Pouville-Nord-Athénis ce week-end. D'accord. Beaucoup de voyages, peu dormi.

  • Saupi

    Comment tu vas depuis les Jeux Olympiques de Paris 2024 ?

  • Maxime

    Trop bien. Trop bien ? Ouais, franchement trop bien. Les Jeux de Paris, c'était beaucoup de stress avant, beaucoup de pression aussi. Et c'est vrai que j'ai adoré, j'ai vécu un grand moment. Le voyage était sympa. Quand je dis le voyage, c'est la préparation, les qualifications. Et puis le moment était unique, incroyable. Donc très reconnaissant. Beaucoup apprécié l'après d'aller se coucher sans... d'avoir la boule au ventre, d'avoir les gens qui vous parlent d'autres choses que des Jeux Olympiques aussi. Donc non, je suis très reconnaissant de ce que j'ai vécu et là je suis très heureux de ce qui m'arrive maintenant depuis que c'est fini aussi.

  • Saupi

    C'est vrai ? T'es pas nostalgique un peu de cette quinzaine ?

  • Maxime

    Non, dans le sens où... Comment dire ? Très heureux. C'est-à-dire que pour moi, la nostalgie, c'est plus un petit feu dans lequel quand j'ai froid, je peux aller me réchauffer avec la nostalgie. Mais je suis quelqu'un après qui est très... C'est fait, c'est fait. Et j'ai plutôt des bons souvenirs dans ma vie. Comme tout le monde, j'ai déjà des souvenirs. Je suis plutôt un privilégié. Donc quand je repense à mon enfance, tout ça. Ouais. Donc là dessus, en fait, quand j'y repense, c'est cool. Ouais. Mais il ne faut pas y rester trop.

  • Saupi

    Oui, parce qu'après, on a l'alarme à l'œil.

  • Maxime

    Ouais ou même, moi, c'est plus, je le vois comme on ne profite pas de ce qu'on a là et des opportunités qu'on peut avoir. C'est vrai. Donc je suis reconnaissant de ce que j'ai vécu avec les Jeux et maintenant, je suis trop content de ce que je vis aujourd'hui et de ce que je vais vivre demain. Oui,

  • Saupi

    parce que tu as quand même fait deux Olympiades, un titre olympique. Une médaille de bronze, comme on dit en dernier jeu. Donc c'est quand même un beau palmarès olympique parce que tu as un palmarès énorme.

  • Maxime

    En général, il faut passer par les championnats d'Europe, les championnats de la Coupe du Monde avant les Jeux. Bien sûr. Donc ça va un peu.

  • Saupi

    Mais j'aimerais un peu connaître aussi ton parcours, ton histoire, parce que tu n'es pas arrivé là comme ça il n'y a pas longtemps en escrime. Ça fait un petit moment quand même que je pense que tu es dedans. Tu as commencé à quel âge ?

  • Maxime

    J'ai commencé à 5 ans. 5 ans ? Oui. Ah oui. Justement, je suis un enfant de la génération France 98 foot. Et en gros, j'avais 5 ans quand l'équipe de France fait championne du monde. Et en même temps, je regardais les d'Artagnan et Zorro.

  • Saupi

    D'accord.

  • Maxime

    J'avais un peu cette représentation du héros dans les films. Oui, d'accord. Et quand je vois France 98, je vois un stade rempli avec 80 000 personnes heureuses, inspirées, en communion grâce au sport. Je vois mes parents qui sont contents, les amis de mes parents qui viennent voir les matchs qui sont contents. Je vois un engouement populaire autour de ça. Et je me suis dit, en fait, c'est ça que je veux faire. Parce qu'avec mes yeux d'enfant de 5 ans, c'était... Les sportifs, c'est les héros des temps modernes. Pour moi, ce qui n'est pas vrai, c'est parce qu'il y a des gens qui font des choses très importantes au quotidien, qui sauvent des vies. Je ne me considère pas en tant que sportif comme un héros. Mais par contre, on travaille... En tout cas, moi, c'est ma mission en tant que sportif. au niveau du bien commun, je dirais. C'est de donner de l'énergie aux gens, de donner de la bonne humeur, aussi de donner de l'inspiration pour que justement, dans leur quotidien, ils puissent se dire, oui, allez, je peux aller épuiser au fond de moi des ressources que je ne pensais pas avoir. Donc, c'est vraiment cette représentation du héros, entre guillemets, à travers le sport et donc de France 98 qui m'a donné envie de faire du sport de haut niveau, d'être un champion. Je savais que je voulais être un champion. Oui, ça va,

  • Saupi

    t'as bien réussi,

  • Maxime

    j'ai l'impression. Et pourquoi les scrims ? Parce que... Quand je vais pour m'inscrire au foot, j'ai fait du foot jusqu'à 14 ans. Quand je vais pour m'inscrire au foot, ils me disent à 5 ans, il n'y a pas de compétition. Donc moi, je dis, je voulais devenir un champion, donc ça ne m'intéresse pas s'il n'y a pas de compétition. Et donc, ma mère, je lui dis, c'est quoi le truc ? Zorro d'Artagnan me dit, ça s'appelle l'escrime. J'ai dit, vas-y, je fais de l'escrime. Et donc, jusqu'à mes 13-14 ans, j'ai fait du foot et de l'escrime. Et j'ai commencé par l'escrime.

  • Saupi

    D'accord. Puis après, le foot. L'hiver, il fait froid dehors.

  • Maxime

    Non, c'est même pas ça. Le foot, ça s'est bien. Franchement, ça se passait bien. J'avais un haut niveau. Je n'avais pas été pris en centre de formation à 13 ans, mais j'avais été repris au niveau 14 fédéraux, qui est le niveau maximum national quand on a 14 ans. Sauf qu'il y a deux choses qui m'ont fait choisir les scrims. La première, c'est que le foot, c'est un monde compétitif où on dépend de la décision des coachs, des recruteurs. Parce qu'en fait, c'est sujet à interprétation. Un footballeur, c'est pour ça qu'il y a autant de débats. C'est un sport qu'on dit. Lui, il a bien joué. Il y en a qui disent non, il n'a pas bien joué. Et souvent, on se débat là. Alors que je me suis dit, en escrime, vu que mon but, c'est d'être un champion, je sais qu'en escrime, si je suis premier, on peut dire qu'il est bon, qu'il n'est pas bon, je m'en fous, je suis premier. Donc, je me suis dit, si je veux être un champion, j'ai plus de chances d'y arriver en escrime parce que c'est seulement mes résultats qui vont parler. Et l'autre chose qui m'a fait continuer l'escrime, enfin, choisir de rester en escrime, c'est que paradoxalement, j'avais rencontré une deuxième famille dans mon club d'escrime. L'escrime, c'est un sport individuel. Mais en fait, il y a une grande aventure collective à l'entraînement. D'accord. Parce qu'on est un sport d'opposition, mais aussi il y a des épreuves par équipe. Et donc j'avais plus un esprit d'équipe dans mon club d'escrime que dans mon club de foot, où là c'était hyper concurrentiel, beaucoup plus de chacun pour soi alors que c'est un sport co.

  • Saupi

    Donc il y a trois disciplines en escrime. Ouais. Toi t'es au fleuret.

  • Maxime

    Fleuret.

  • Saupi

    Et pourquoi le fleuret et pas les deux autres ?

  • Maxime

    Pour moi, qui vont mentir peut-être, 95% des réponses c'est qu'en fait quand on choisit un club, enfin quand on va dans un club d'escrime, le maître d'armes il a toujours une préférence. D'accord. Moi, mon maître d'armes, c'était un maître d'armes de fleuret. OK. Tous les escrimeurs de France commencent par le fleuret. C'est l'arme d'apprentissage. Et si vous êtes dans un club d'épée, très vite, vous allez basculer sur de l'épée. En général, c'est le maître d'armes épéiste. Si les sabreurs, vous allez basculer au sable. Et si les fleuretistes, vous allez rester au fleuret. Donc moi, je suis resté au fleuret parce que mon maître d'armes, c'était un maître d'armes de fleuret.

  • Saupi

    Pour ceux qui ne savent pas, le maître d'armes,

  • Maxime

    c'est ? L'entraîneur, oui. Voilà. Mon maître d'armes formateur, que je tutoie avec le temps maintenant. privilégié, c'est plus que juste un maître d'armes, mais je l'appelle toujours maître. Je l'appelle jamais par son nom. D'accord. C'est une marque de respect, de licenciement.

  • Saupi

    Tu aurais pu te demander de m'appeler maître.

  • Maxime

    Non, parce que t'es pas maître d'armes. Moi par contre, j'ai mon diplôme de maître d'armes, donc si un jour tu viens faire des coups avec moi, tu pourras m'appeler maître. D'accord,

  • Saupi

    ok, maître. Maître Maxime. Donc du coup, à partir de quel âge t'as commencé à devenir vraiment du sérieux ?

  • Maxime

    Pour moi, j'ai eu une démarche de haut niveau à l'âge de 14 ans, quand justement j'ai arrêté le foot. Parce que par exemple, avant, comme je faisais en gros… Lundi, j'avais les scrims. Mardi, j'avais le foot. Mercredi, j'avais les scrims. Jeudi, j'avais le foot. Vendredi, j'avais les scrims. Samedi, j'avais le match de foot. Dimanche, j'avais les compétitions des scrims. Ça, c'était ma semaine. D'accord. Donc, ma mère, elle me dit toujours, mais comment t'as fait à l'école pour... Je m'en suis sorti, j'avais des facilités, j'arrivais à bosser rapidement et tout. Mais donc, c'était vraiment, j'allais à l'école et tous les soirs, j'allais à un entraînement de sport. Et le week-end, j'avais des compétitions à tout va. Donc... Mon entraîneur d'escrime, typiquement, il me laissait beaucoup de liberté d'entraînement, il ne m'embêtait pas avec trop de fondamentaux, trop de trucs embêtants. Il fallait que ça reste divertissant pour moi. Un, parce que sinon il m'aurait perdu, parce que si je m'ennuyais, j'aurais arrêté. Et deux, parce qu'il comprenait les enjeux physiques et psychologiques qu'il pouvait y avoir. Et dès que j'ai arrêté le foot, il m'a dit, maintenant on va essayer de bosser un petit peu, de rentabiliser le temps qu'on a. Donc à partir de 14 ans, j'ai eu une démarche de haut niveau. Et c'est aussi là qu'on a notre premier championnat de France. D'accord. Et j'ai fait champion de France le même. enfin direct j'ai fait champion de France minime l'année où j'arrête le foot la saison d'après je fais champion de France minime peut-être que tu te dis c'est bon c'est ce que je veux faire mais j'avais la chance de faire partie de ce qu'on appelle la ligue de Versailles c'est à dire que l'île de France est coupée en trois côté sud-ouest on va dire de l'île de France et c'était une ligue mon maître d'armes m'avait dit qu'elle était très dense, très forte, c'était la meilleure ligue de France et donc en fait il arrivait tout de suite à me vendre il savait que moi mes objectifs ils étaient très élevés et il arrivait à me vendre ce truc de me dire tu sais si t'es meilleur de la région de France tu fais partie des meilleurs de France parce que c'est la région la plus forte de France et si t'es le meilleur de France vu que la France c'est l'une des meilleures nations au monde t'es peut-être le meilleur du monde Et donc, en fait, dès que mes premières compétitions que j'ai gagnées, on va dire au niveau régional, il arrivait à me vendre le truc. Ça se trouve, là, tu es le meilleur du monde. Et donc, du coup, je me disais, ouais, ça se trouve, je suis le meilleur du monde. Et donc, en fait, voilà.

  • Saupi

    Oui, tu n'en es pas loin quand même d'être le meilleur du monde.

  • Maxime

    Pour l'instant, je suis top 16 mondial et j'aspire à essayer de le devenir un jour. Et donc,

  • Saupi

    qu'est-ce que tu aimes en fait dans ce sport ? Qu'est-ce que ça te procure en fait ?

  • Maxime

    Avant de parler presque du technique. parce que ma vraie réponse qui me vient quand tu me parles de ça, moi, c'est l'aventure humaine que je vis depuis le début. C'est ce qui m'a fait continuer, comme j'ai dit, c'est les gens que j'ai rencontrés. Et ça marche toujours aujourd'hui. Le groupe France, on va dire maintenant, c'est une bande de potes. avec sa concurrence, mais ça reste hyper sain. On dit souvent entre nous qu'on ne gagne pas tout le temps, mais qu'on se marre tout le temps. Aussi, je ne sais pas, j'ai la chance de faire un sport où les gens, je ne sais pas, ils sont intéressants. J'aime parler avec les gens du monde de l'escrime. C'est un beau milieu. Fêter des médailles aussi, ça fait... Presque une fois, je me rappelle, on préparait un championnat d'Europe. C'était mon deuxième championnat d'Europe qualificatif pour les Jeux. Et trois semaines avant, je suis en grosse période de prépa, gros entraînement. et on vient de faire champion de France avec nos clubs dissimulés pour la première fois de notre vie en senior on a atteint le Graal et il y a une soirée festive et donc moi je suis à trois semaines des championnats d'Europe et je dis à mon coach national qui est au courant qui me dit fais gaffe ce soir on est en grosse période je dis non mais coach et 100% convaincu de ce que je dis je dis coach là je sais que je suis en prépa je bois un verre pour fêter le truc je rentre pas tard et tout puis en fait j'arrive et puis je bois un verre et puis l'ambiance est bonne et puis c'est sympa ouais J'ai fini à 2h du matin, j'avais un peu la tête qui tournait, je me suis dit, je ne me suis pas mis une murge non plus, ce n'est pas ça. Si je fais tout ça, c'est aussi pour après le partager avec les gens et faire la fête. Mais j'ai toujours ce truc de me dire de temps en temps, mais attends, si je gagne des médailles, c'est pour les fêter en fait aussi. C'est parce qu'une fois que tu as la médaille, le moment, il est fini. Mais aller faire la fête, profiter avec les gens, célébrer la victoire, ça fait partie pour moi de ce plaisir. Et après, dans le sport en lui-même, ce qui est génial, c'est que chaque touche est unique. C'est-à-dire que, je ne sais pas si je prends l'exemple du basket, tu es à ton endroit, tu es à ton spot, tu prends ton shoot, si ta mécanique ne change pas, si ta balle ne change pas, il y a plein de trucs comme ça qui ne changent pas, tu vas pouvoir répéter indéfiniment à la perfection ton geste et avoir tout le temps le même résultat. Nous, on est scrim, ton adversaire ne fait jamais la même taille, il ne fait jamais le même poids, il n'a jamais la même largeur d'épaule, la piste est différente au niveau des sensations tout le temps, les appareils, la norme de toucher. un petit peu différente. Tout change tout le temps, chaque touche est unique. L'adversaire que tu rencontres hier, il n'a pas dormi pareil aujourd'hui. Et en fait, il y a tellement de facteurs qui rentrent en compte que chaque moment est unique. Et il y a des exemples de compétitions où tu vas prendre quelqu'un, tu vas lui mettre 15-5, tu le reprends deux semaines après, il te met 15-5. Et voilà, c'est parce que les matchs sont rapides et tout. Moi, c'est ce que j'aime avec les scrims, c'est ce côté renouveau permanent qu'il faut cultiver et qui est sympa.

  • Saupi

    En tout cas, à regarder, c'est... c'est stressant en fait à regarder par contre c'est un sport de combat les gens passent parce qu'on se met pas des coups on s'en met mais ça se voit pas mais c'est stressant quand t'es spectateur t'es allez là en plus des fois je sais plus si c'est le fleuret où il y a des fois tu peux toucher en même temps il y a des touches des fois qui s'annulent ouais l'épée tu touches en même temps t'as le point pour les deux et le fleuret non ?

  • Maxime

    le fleuret c'est l'arbitre qui départage qui a la priorité mais nous on sait à peu près mais pareil moi ça fait partie du truc il y a du bluff un peu quand même En fonction de ton interprétation de la touche, vu que c'est un règlement écrit, mais qui laisse place à un peu d'interprétation, parce qu'il y a un œil humain qui regarde ce qui se passe, c'est comme au foot. Une faute, il y a un règlement, mais l'arbitre, il a sa sensibilité. Là, en escrime, c'est x1000. Et donc, du coup, moi, j'aime bien ça aussi, parce que c'est une métaphore de la vie. C'est-à-dire que dans la vie, tu n'es pas tout seul. Tu as un adversaire qui te pose des problèmes et tu as un juge, un arbitre, qui va déterminer qui fait quoi dans la légalité. Tu as des règles, tu as quelqu'un qui va les faire appliquer. Et la vie, ce n'est pas un chemin où tu es tout seul. Il y a des facteurs extérieurs, il faut s'adapter.

  • Saupi

    C'est une question que je vais te poser, un peu con. Tu préfères gagner en équipe ou en individuel ?

  • Maxime

    Tout le monde pose cette question, elle est posée de manière récurrente. Ah merde,

  • Saupi

    ce n'est pas une question.

  • Maxime

    Pardon, désolé, elle n'est pas si originale que ça. Non, mais ce n'est pas grave. Mais en individuel, c'est très puissant au niveau de ton égo. Parce que tu es le dernier survivant. J'étais à Tunis en Compte du Monde. La compétition commence, on est 240.

  • Saupi

    Ah ouais ?

  • Maxime

    240 parce qu'il y a des sélections. S'il y a une sélection, on serait 1000. Mais parce qu'il y a des contraintes de sélection, on est entre 200 et 300. Donc quand tu gagnes à la fin et que tu es le seul, c'est-à-dire que sur 240 ce week-end, il y en a 239. ils ont terminé sur une défaite t'es mort t'as cette sensation de un peu de mort voilà t'as perdu t'es mort on t'a tué il y en a un parmi tout ça qui est le survivant qui a gagné les Hunger Games et qui a ce petit goût d'invincibilité d'immortalité pendant un cours instant. Donc l'individuel c'est vraiment de l'ego et de la fierté de se dire j'ai réussi à traverser des choses. Il y a des gens qui t'ont aidé mais il y a un côté chemin solitaire un peu. L'équipe par contre c'est le plaisir de gagner ensemble, de construire un projet à plusieurs, de partager les échecs comme les victoires. Le plaisir quand il est partagé il est toujours plus beau. Donc gagner par équipe c'est génial. Après moi j'ai envie de répondre, je peux faire les deux. Ouais ouais.

  • Saupi

    Tu avais gagné la médaille d'or à Tokyo par équipe. Est-ce que c'était les mêmes quatre que Tokyo ? Non, ce n'était pas les mêmes.

  • Maxime

    Non, mais on en avait trois sur quatre.

  • Saupi

    Trois sur quatre, c'était ça.

  • Maxime

    Mais c'est un format totalement différent. En gros, on avait dit avant, parce qu'il y avait le Covid, on n'avait pas fait beaucoup de compétitions. On avait un format de compétition, une formation qui nous allait mieux. Sauf qu'au jeu, ton remplaçant, il ne tire pas l'individuel, il ne peut pas commencer l'épreuve par équipe. On est trois à commencer. On est trois à tirer l'individuel, il a commencé l'épreuve par équipe, et le quatrième, il est en remplaçant. Et dès qu'il rentre, le changement est définitif. Et nous, notre quatrième, c'était Erwann Lepéchoux, qui était historiquement notre finisseur. Et en fait, c'est un peu le capitaine finisseur, c'est un peu le taulier de l'équipe à un moment. C'est lui qui prend la responsabilité. Et il était quatrième dans la sélection. Mais le problème, c'est que pendant un an, avec le Covid, on n'a pas eu de compét'on n'a testé aucune formation différente, on n'avait aucune référence. Nous, on s'est réunis, je ne sais plus, un mois et demi avant les Jeux, et on a dit les gars, il y a trop d'inconnus. Et la formation qui marche et qu'on connaît, c'est celle où Erwann est finisseur. Bien, ouais. était remplaçant donc on s'est mis d'accord on a dit ben tu vas rentrer sur tu rentres changement est définitif et du coup avec on avait dit à enzo lefort toi tu restes et facteur x dans l'équipe n'a pas le droit de sortir et julien martin et moi on savait que l'un de nous deux allait devoir céder sa place en quart de finale sur le dernier relais pour qu'elle fasse la demi-finale en finisseur et qu'on ait une formation qu'on connaissait et jusqu'au dernier moment j'étais persuadé que j'allais être celui qui allait rester et en fait les coachs qu'on fait un choix tactique cohérent la veille manon que moi je vais sortir en quart. Ok. Donc j'ai fait deux relais, je suis sorti, j'ai passé ma journée à être supporter. J'étais près d'eux, j'essayais de les aider comme je pouvais. Mais je n'ai pas tiré la demi, je n'ai pas tiré la finale. Donc en fait, j'étais un peu sur le moment où je toque la quatrième roue du carrosse et à l'inverse, au jeu de Paris, c'est moi qui finis et qui mets la dernière touche. Donc tu vois, il y a plein de différences. C'est la même équipe sur le... Il y en a trois sur quatre, mais la dynamique a été un peu différente.

  • Saupi

    Et laquelle tu as préféré du coup ?

  • Maxime

    Ben... Non, mais le truc, c'est... Champion olympique, t'es marqué au fer rouge toute ta vie de champion olympique. Donc, je suis trop reconnaissant. L'idée de ne pas avoir Tokyo et de ne pas avoir cette médaille d'or, ça me rend très triste. Donc, non. Trop important, Tokyo. Maintenant, dans le moment vécu pur, est-ce que Tokyo, il n'y avait pas de spectateurs ? Comme je l'ai dit, je n'ai pas tiré la demi et la finale. Le moment vécu pur à Paris, personnellement, même si c'est une médaille de bronze, rentrer dans le Grand Palais, un public en folie, il y a des typhos, le bruit, le truc. Là, quand j'en parle, j'en ai encore des frissons. Le moment vécu, alors que c'est une médaille de bronze, une médaille de bronze, mais le moment vécu à Paris est exceptionnel.

  • Saupi

    Justement, quand tu rentres dans cette salle, avec tout le monde et tout, t'as pas... Est-ce que tu fais un vide dans ta tête ? Est-ce que tu prends l'énergie du public ? Comment t'arrives à gérer ça ?

  • Maxime

    Je pense que j'étais bâti mentalement pour le faire. Je travaille avec une préparatrice mentale aussi. D'accord, oui. Elle s'appelle Anaëlle... Je vais dire son nom Instagram, Anaëlle Prépamentale. Abonnez-vous. Voilà. Mais avec qui je travaille depuis 2018. Donc il y a beaucoup de projections. Je pense que l'avantage qu'on avait, nous les Français, par rapport aux autres, c'est qu'on avait pu se projeter énormément, on savait à quoi ressemblait le Grand Palais, on savait la ferveur populaire qu'il pouvait y avoir. Bon, moi, j'étais prêt et prêt à me faire surprendre aussi. C'était du plaisir, c'était exceptionnel.

  • Saupi

    L'ambiance était quand même exceptionnelle dans tous les endroits. Mais les screams, ça donnait vachement envie. Vous avez donné des frissons.

  • Maxime

    On en a reçu du public.

  • Saupi

    Non, mais je vous le dis, même les gens qui sont ici, là, dans le studio. Francky, t'as vu des frissons ? Ok. Constantin, tout pareil. Après les Jeux, tu as bien fait ça ?

  • Maxime

    ouais mais enfin ouais ouais t'as été à l'Elysée ? non on a été à l'Elysée après Tokyo et là c'était la remise des décorations autour de l'arc de triomphe c'était exceptionnel ah oui ça c'était comment alors ? c'était trop j'ai pu y aller il y a trop de monde c'était vraiment trop bien en plus j'ai pu emmener j'avais je sais plus 6 ou 8 invitations donc j'ai pu emmener des copains en fait je leur ai dit on va aller faire un concert parce que c'est des trucs en tant que sportif on vit des choses exceptionnelles mais on les raconte on essaie de les filmer mais les gens ils sont pas là et là c'est un truc Je peux dire venez, vous allez faire partie de mon cadre familial. Et donc, ils étaient entre guillemets en point protégé. Ils n'étaient pas avec les spectateurs. C'est notre truc. Donc, ils ont pu vivre l'expérience avec les athlètes. Je suis trop content d'avoir pu partager ça. C'était grandiose. Les gens sur les Champs-Elysées, tout cela, c'était trop touchant. L'énergie du public, elle est exceptionnelle. Tout le monde avait envie de vivre cette dernière fête. Le seul truc, c'est qu'en fait, quand tu fais champion olympique, tu as la Légion d'honneur. Quand tu es médaille olympique, tu as l'ordre du mérite. Et en fait, la Légion d'honneur... te donnent automatiquement l'ordre du mérite. Et du coup, moi, je pensais que j'allais avoir l'ordre du mérite parce que je n'avais pas eu, j'ai eu, entre guillemets, que la Légion d'honneur. Mais j'avais la Légion d'honneur, je pensais que j'allais avoir l'ordre du mérite. Donc j'étais là, je dis, maman, voilà, je regarde la télé, là, je vais être décorée sur l'arc de Prion, on fait tout le machin. Et là, on arrive et il y a une queue. Alors, ceux qui ont déjà une décoration, ils vont là-bas. Je fais quoi, quoi, quoi ? Et en fait, nous, on avait, entre guillemets, encore une fois, déjà la vie. Et donc, pour avoir une nouvelle décoration, il aurait fallu refaire champion olympique. Ce côté d'Iriner, par exemple. Ah, il est grand chevalier ou je ne sais plus quel niveau. Il a sa quatrième décoration de médaille d'or olympique ou je ne sais pas quoi. Et nous, en fait, à partir de maintenant, je peux faire encore quatre Jeux. Si je ne fais pas de médaille d'or, je n'aurai plus de décoration. Donc, c'est ça, c'est l'or au rien. Et du coup, c'était très bien, mais je n'ai pas été décoré cette année.

  • Saupi

    Tu as fait la cérémonie d'ouverture ?

  • Maxime

    Ça, c'est mon meilleur souvenir.

  • Saupi

    Oui, c'est...

  • Maxime

    Franchement, mon meilleur souvenir, bien sûr, qu'il y a la médaille et tout. Les gens nous ont vus à la télé deux minutes pour la cérémonie de l'ouverture, pour le défilé. Sauf qu'en fait, nous, on a fait 45 minutes sur un bateau à défiler sur la scène. Mais c'était un truc de malade. Et en fait, là, on a vu que les jeux... Ça allait être quelque chose de grand parce que jusque-là, il y avait beaucoup de critiques, beaucoup de craintes. Et là, on arrive vraiment, on voit les gens, mais il y a le public déjà, il y avait des tribunes, mais on voit des gens sur des balcons. On se dit, les gens vont mourir en fait, parce que la norme de sécurité, elle n'est pas respectée. D'ailleurs, il y avait des craintes pour que les trucs tombent. Les gens, ils étaient assis sur des balcons à 10, ils dépassaient de la fenêtre comme ça. Ils étaient à 10 avec des drapeaux et tout machin. Il y avait un mec sur un toit, je l'ai vu, je l'ai filmé. Le mec, il est sur le toit, il tombe, il meurt. Il est sur le toit en train de sauter comme ça et tout. Et en fait, on s'est pris un espèce de stade géant pendant 45 minutes sur la scène comme ça, à prendre toute l'énergie du public. Moi, c'est mon meilleur souvenir. J'étais au pied de la tour Eiffel quand Céline Durel chante. J'étais au pied de la scène où Zidane y récupère la flamme olympique. Pour le coup, tu vois, Zidane sur 98, c'est l'enfant. Là, à ce moment-là, quand il y a Zidane qui prend la flamme, je suis avec tous les Français comme ça, c'est l'enfant de 5 ans. Je suis là, je faisais... Zizou, Zizou, Zizou ! Comme ça. Et après, en fait, il passe, donc très sérieux avec la flamme et tout. Et puis à un moment, il voit qu'on est comme des oufs et tout. Et il se retourne vers les Français, il nous fait juste un petit pouce. Et dans ma tête, c'est là, c'est à moi qu'il a fait un pouce ! C'est à moi, voilà ! C'est ça qu'on veut ! Comme ça et tout. Là, j'en ai vraiment raison. C'est mon meilleur souvenir. C'est le mieux de la histoire, c'est mon meilleur souvenir. J'étais au pied de la tour Eiffel quand c'est Néon et le Chant. J'étais au pied de... de la scène où Zidane récupère la flamme olympique. Ok. T'es d'accord. Pour le coup, tu vois, Zidane à 188, c'est l'enfant de... Là, à ce moment-là, quand il y a Zidane qui prend la flamme, je suis avec tous les Français comme ça, c'est l'enfant de 5 ans. Je faisais Zizou, Zizou ! Comme ça. Et après, en fait, il passe, donc très sérieux, avec la flamme et tout. Et puis à un moment, il voit qu'on est comme des oufs et tout. Et il se retourne vers les Français, il nous fait juste un petit pouce. Et dans ma tête, c'est là. C'est à moi qu'il a fait un pouce. C'est à moi, voilà. C'est ça qu'on veut. Comme ça et tout.

  • Saupi

    De France, vu de l'intérieur, pas vu de l'extérieur.

  • Maxime

    Ce que je disais dans la vidéo, c'est que l'un de mes rêves d'enfance, c'était d'être au Stade de France en tant qu'athlète. Vraiment, j'ai coché tout. J'ai coché tellement de cases de rêves que j'avais...

  • Saupi

    Il t'en reste ?

  • Maxime

    J'aimerais bien être champion olympique individuel, j'aimerais bien re-être champion olympique par équipe aussi. Il y a des championnats du monde aussi. J'ai jamais été champion du monde, que ce soit en individuel ou par équipe. Il y a encore plein de trucs. Mais après, c'est plus dans les rêves, dans les projections d'enfants. Pas dans le scoring, pas dans le résultat pur, dans le rêve de se dire... j'ai fait un défilé à la maison à Paris avec le public sur la scène je ne m'étais pas projeté mais c'est au delà de mes expériences j'ai défilé au Stade de France je suis allé à l'Elysée c'est des petits trucs, quand tu es jeune et que tu sais que ça existe tu te projettes tu te dis c'est une fierté d'être décoré par le public des trucs comme ça sur ça j'ai quasiment tout fait dans ma tout doux et c'est là où je me sens aussi très libéré pour la suite de ma carrière et que j'y crois c'est que Paris, il y avait un truc où...

  • Saupi

    Il ne fallait pas se louper.

  • Maxime

    Oui, il y avait une pression un tout petit peu malsaine de ne plus le faire pour moi, mais de le faire... Alors, il y a les gens aussi, parce qu'on emmène aussi des gens avec nous sur ce projet, mais c'était plus aussi, moi, je me rappelle, ce sentiment de devoir vis-à-vis de l'enfant que j'étais, de dire, en fait, tous les sacrifices que j'ai faits, je parlais de mon planning d'entraînement... quand j'étais petit. Et en fait, je me disais, je n'ai pas le droit vis-à-vis de moi plus jeune et tous les sacrifices, je n'ai pas le droit de louper ça. Donc, c'était une pression qui n'était pas très saine. Et là, après ces jeux-là, je me rappelle moi-même m'être dit, avoir fait le deuil tout seul de dire, maintenant, tu vas... tu vas laisser l'enfant. C'est bon, tu as régalé l'enfant, on va dire, tu as honoré le travail que tu as fait en tant qu'enfant et en tant qu'ado. Maintenant, tu vas vivre aussi un peu pour toi et c'est pour ta première question, comment tu te sens après les Jeux ? En fait, je me sens très bien aussi parce que j'ai mis ça de côté et là, je me sens plus adulte que jamais, entre guillemets.

  • Saupi

    Oui, je pense que le Sainte-Délaisse, on est bon là.

  • Maxime

    J'espère, c'est long quatre ans, mais en tout cas, je travaille pour.

  • Saupi

    Parce que c'est quand même beaucoup de sacrifices, une année olympique, tu me disais, c'est quand même plus de combien de temps ?

  • Maxime

    130 jours, on a été absent 133 jours.

  • Saupi

    130. en trois jours, c'est quand même énorme.

  • Maxime

    C'est énorme. Et après, j'en parlais avec une... On fait beaucoup de voyages. Le calendrier est très mal fait. Il n'y a aucun respect des athlètes, aucun respect écologique. D'accord. Je trouve que c'est assez honteux. Bref. Mais du coup, je me rappelle, j'étais avec une ancienne amie de l'équipe de France. Je lui disais, les voyages, j'en peux plus, machin. Elle m'a dit, tais-toi. Quand tu vas arrêter ta carrière, tu vas comprendre ce que c'est le prix du billet. Tu regretteras le moment où tu voyages dans le monde et que tu vois des trucs. Je suis très reconnaissant de faire ces 130 jours aussi. Mais oui, c'est un rythme où, au niveau familial, au niveau des amis, il faut créer une organisation.

  • Saupi

    Tu peux même faire physiquement. Tu dois avoir une hygiène quand même assez...

  • Maxime

    Surtout en vieillissant, oui.

  • Saupi

    Arrête encore, il commence à te dire, attention, ça pique.

  • Maxime

    Oui, je fais de plus en plus attention. Mais du coup, paradoxalement, je me sens plus en forme que jamais. Parce que je vieillis, mais comme je fais ma préparation physique, elle est encore meilleure, comme mon hygiène est encore meilleure, j'ai l'impression de progresser en vieillissant. Pour l'instant, ça va.

  • Saupi

    T'avais une préparatrice mentale. Comment ça se passe ? C'est des séances de psy ? C'est des échanges ? Comment ça se passe ?

  • Maxime

    Déjà, c'est très individualisé. La psychologie. Comment ça fonctionne ? C'est des rendez-vous d'une heure. Je ne suis pas le plus assidu, mais j'ai besoin de mes temps à moi d'assimilation. Je ne vais pas l'avoir toutes les semaines. Avant les Jeux, par exemple, deux mois avant, je lui dis Là, c'est fini. On a fait ce qu'on avait à faire. Ça fait six ans qu'on bosse ensemble. Ce n'est pas maintenant qu'on va changer quelque chose. Donc merci, on se retrouve après. Et elle, elle me dit Je suis là si tu as besoin. Donc elle me laisse beaucoup d'autonomie. où on va se voir et moi je suis quelqu'un qui a une bonne capacité d'introspection et d'analysé psychologique perso pas trop de mots compliqués dans ce poste non mais donc je suis pas mauvais mes forces. Donc en fait, quand je vais la voir, elle va m'amener des outils, je dirais presque... Déjà, elle m'apporte une oreille et aussi elle va m'amener des outils scientifiques de la connaissance que je n'ai pas. Et du coup, on fait une heure, je lui parle, je lui raconte des trucs, on parle beaucoup des scrims surtout. Et elle, elle va me dire, ok, on va essayer de mettre ça en place. Et elle va me donner des outils, des tips. Je te donne un exemple que j'aime bien donner. La couleur bleue me calme. On a fait des tests. La couleur bleue me calme, la couleur rouge m'excite. Ce qui a l'air... ce qui semble évident pour tout le monde, mais chacun réagit différemment. Le bleu et le rouge, ce n'est pas comme un taureau. Le bout de mon fleuret, il est bleu parce que je mets du chatterton. Du tissu au bout. Tu peux,

  • Saupi

    c'est intéressant.

  • Maxime

    Quand on touche, on a une cuirasse électrique. Si on n'a pas de chatterton au fleuret, c'est qu'au fleuret. Si on n'a pas de chatterton de tissu au bout, quand on va toucher, la lame va se plier. Ça va ouvrir le circuit parce que je ne suis pas très bon. Voilà. Bref, ça crée un truc qui fait que ça ne va pas allumer. Donc en fait, on met un tissu pour isoler la lame et permettre de toucher, que ça se plie, et que ça ne coupe pas le circuit électrique.

  • Saupi

    D'accord.

  • Maxime

    Et donc, il est bleu. Et donc, il est bleu pour moi. Et donc, en fait, si j'ai des moments de stress, je regarde le bleu. Enfin, des moments où je sens que je ne suis pas assez calme, je regarde le bleu. Je suis plus calme sur... Je suis plus stable et calme en étant plus sur des appuis arrière. Donc, avant de me remettre en garde, si je sens que je suis un peu nerveux ou quoi, plutôt que de laisser mon corps basculer vers l'avant, je me force à vraiment me mettre sur mes... Mais ça prend deux secondes. moment d'ancrage après j'y vais voilà des trucs comme ça ouais ouais ah non mais c'est important parce que nous on regarde quand tu regardes des matchs d'escrime ou peu importe le sport t'as pas tout ça en tête nous le spectateur on veut on veut on veut on veut le sang voilà vas-y plante le est-ce que tu t'as des plantes d'attaque avant ou en fonction de ton adversaire est-ce que tu étudies l'adversaire avant en fait est-ce que tu fais des vidéos enfin des sens vidéo ou est-ce que tu oui

  • Saupi

    et non oui et non c'est une réponse oui et non ça m'arrive de regarder de la vidéo mais en fait euh C'est marrant parce que j'ai dit ça aux copains de mon équipe ce week-end. Je leur ai dit que le haut niveau, c'est faire des actions simples, bien, au bon moment. En fait, on a souvent tendance à vouloir en faire trop. Les meilleurs du monde, ils font deux, trois actions à la perfection et ils choisissent parfaitement le bon moment. Trop d'infos, j'en ai. Mais parce que si j'ai trop d'infos, je tue mon instinct. Et moi, ma force, c'est mon instinct. Je ne suis pas un joueur d'échecs. Je suis un joueur de poker. Mais il y a une capacité d'adaptation à la situation et à gérer l'inconnu. Tu vois, aux échecs, tu as toutes les données. devant toi et le meilleur gagnera très logiquement. Tu as toutes les infos devant toi, c'est un monde fermé. Le poker t'arrive, tu ne sais pas quelle carte tu vas recevoir, tu ne sais pas combien d'argent tu as en stock. Enfin, tu le sais au fur et à mesure, mais ta partie, elle dépend de la chose et tu ne vois pas les cartes de ton adversaire et tu ne sais pas les cartes qui vont s'afficher. Moi, c'est un peu mon truc. Quand j'arrive, je peux avoir toutes les infos que je veux sur le mec en face. Ce jour-là, s'il a envie de faire autre chose, il peut faire autre chose. Ce jour-là, j'ai cet arbitre-là. La dernière fois, j'avais un autre arbitre. Il n'a pas la même vision d'escrime, je ne peux pas faire la même chose. Tout change tout le temps. Ce que je disais, que je trouve hyper enrichissant d'escrime. Je me dis, rappelle-toi sur lui. En défense, il faut plutôt aller vers ce truc-là. Et en attaque, c'est plutôt ici qu'il faut toucher. Ok, j'ai ma base, mais le reste... Ça, j'aimais bien aussi. C'était Muratoglou, le coach de tennis. Le coach de tennis, Patrick Muratoglou. Qui disait que pendant son coaching... En fait, il a 10 infos à donner à son athlète à un moment du coup. Mais s'il lui dit les 10, ça fait trop d'infos. L'athlète, il va en choisir. En fait, l'athlète, il ne peut pas en regarder 10. Il ne peut en regarder qu'une ou deux. Donc, il faut choisir la bonne information. Donc, lui, il ne donne toujours qu'un ou deux conseils, pas plus. Moi, je me l'applique à moi-même en tant qu'athlète. Je me donne un ou deux conseils, pas plus, parce que je ne peux pas retenir les 10.

  • Maxime

    Et maintenant, on va se projeter un peu pour les prochains jeux. Tu connais déjà un peu le programme. Je sais que c'est dans longtemps. C'est quand même un gros objectif, même parce qu'entre-temps, tu dois avoir le championnat du monde, le championnat d'Europe.

  • Saupi

    Nous, en fait, nos saisons, elles se ressemblent toutes. Il y a huit Coupes du monde dans l'année, cinq Coupes du monde et trois Grands Prix, mais c'est un peu le même format. On va sur un lieu, il y a des points à gagner, et une épreuve par équipe aussi. Il y a un classement Coupe du monde individuel, un classement Coupe du monde par équipe. On va sur les épreuves, on marque des points. À la fin de ces huit Coupes du monde, les coachs, ils choisissent. On part à douze Français, c'est le côté maximum. Donc, il y a douze Français et douze Italiens. 12 Américains. Ce qui fait qu'on fait des compétitions à 240. Et ensuite, pour les championnats d'Europe, championnats du monde, l'équipe de France ne peut inscrire que 4 athlètes. Et donc les coachs, après c'est 8 compétitions référentes. Deux références, c'est 8 compétitions de référence. Ils en gardent 4 pour faire les championnats d'Europe et les championnats du monde. Et c'est là qu'on construit notre palmarès. Moi, par exemple, j'ai déjà gagné une coupe du monde. Il y a les mêmes tireurs, voire plus de tireurs que sur un championnat du monde. Si j'avais gagné cette compétition-là le jour des championnats du monde, je serais champion du monde. Mais vu que j'ai gagné une Coupe du monde, entre guillemets, j'ai juste gagné une Coupe du monde et des points.

  • Maxime

    D'accord.

  • Saupi

    Donc, je ne suis pas champion du monde. Voilà. Pour faire ton palmarès, il faut gagner un championnat d'Europe pour être champion d'Europe. Il faut gagner un championnat du monde pour être champion d'Europe. Le but, c'est un peu comme en NBA. Il y a la saison régulière, c'est les huit Coupes du monde. Et les playoffs, c'est les championnats d'Europe et les championnats du monde. Tu as ça tous les ans. OK. Et l'année des Jeux, tu remplaces juste les championnats du monde par les Jeux.

  • Maxime

    OK.

  • Saupi

    C'est tout le temps le même format de saison un peu. Et donc là, je sais que je suis parti pour quatre saisons.

  • Maxime

    On va changer un peu de thème. Tu m'as dit tout à l'heure que tu avais fait une école de journalisme.

  • Saupi

    Oui, ça s'appelle Sportcom, qui a un partenariat entre le CFJ, qui est une très grosse école de journalisme, et l'INSEP. C'est Céline Giraud, qui était judokate, qui présentait l'histoire de l'île de la tentation. ok oui oui c'était pour la blague mais du coup en fait elle était judocate à l'INSEP je crois qu'elle venait de faire vice-champion du monde un truc comme ça et elle voulait faire du journalisme mais en fait elle s'est rendue compte qu'il n'y avait aucune école adaptée à son planning de sportive et donc l'INSEP a dit on va trouver une solution et ils ont créé Sportcom qui est une école de journalisme et de communication réservée aux sportifs de haut niveau pour nous permettre de concilier les deux j'ai eu mon diplôme ça va merci 18.

  • Maxime

    Ok, ouais. Parce que tu vas peut-être faire un peu de consultant.

  • Saupi

    Peut-être, peut-être, on verra. On verra, là, normalement, je vais... En tout cas, je vais faire ma première. Je sais pas quand l'épisode sort, mais je vais faire ma première, là, dimanche, dans une émission qui s'appelle Stephen Branch. Donc, je suis trop content. Je vais essayer de faire ça. On verra sur les quantités. Déjà, faut que je sois pas mauvais. Parce que sinon, aussi, je peux faire la première et les mecs peuvent me dire, écoute, Maxime, je pense que les jeux, c'est important. Il faut que tu t'entraînes, il faut que tu te prépares. On va pas t'embêter longtemps non plus, voilà. Donc, peut-être que je serai pas au... Comment dire ? À mon aise. En tout cas, ça se passe bien. J'aimerais bien faire ça de temps en temps, parce que c'est de la radio. Moi, la radio, ça m'éclate. Honnêtement, on m'aurait proposé un truc télé, je pense que j'aurais dit non. mais la radio c'est vraiment plus c'est plus libre ouais et puis je sais pas je trouve qu'il y a un imaginaire dans la voix d'ailleurs il y a des experts de la voix qui sont pas loin mais il y a un imaginaire dans la voix où typiquement moi j'adorais toujours dans la nostalgie j'aimais bien la radio qui était pas filmée même si aujourd'hui on est obligé de la filmer parce que c'est pour les réseaux sociaux les trucs mais ce truc d'avoir une voix sans imaginer sans savoir qui est derrière physiquement je trouve que c'est comme quand on lit un bouquin ça libère la créativité, l'imagination personnelle de chacun. Et la radio, moi, j'ai des souvenirs de radio. Le matin, mon père, enfin, ma mère, du coup, qui a chopé le pli, mon père mettait la radio au petit-déj. Moi, j'ai été élevé à la radio au petit-déj. Et typiquement, les matins de compétition, le dimanche, avant de partir avec mon pote, il y avait la radio. RTL ? C'était RTL. La valise ? La valise, c'était plus tard. Non, mais c'était les grosses têtes ce soir. Et puis, après, des grosses têtes, avec une blague bien grasse, en général, à 7h du mat, avec mon père à côté. moi qui ai 8 ans, comme ça. Mais du coup, non, c'est ce truc de ne pas voir. Enfin, la radio, je trouve que ça libère une imagination, une créativité.

  • Maxime

    Tu sauras quoi faire plus tard. Tout ce que je te souhaite, on va parler un peu nostalgie. Cites-moi, je sais ce que tu vas me dire, mais un événement sportif qui te rend nostalgique.

  • Saupi

    Non, moi, c'est le premier truc auquel je pense. C'est le Parc des Princes quand j'étais enfant, quand j'étais jeune. avec sa dose de controverse qui a pu avoir un temps. Mais moi, tu vois, typiquement, les fumigènes qui sont interdits dans les stades de foot, je trouve ça nul. Fumigène, ça fait partie de l'ambiance du foot. Oui, ça t'écarte peut-être, je sais pas, ça t'écarte les poumons à un moment ou je sais pas que c'est. Je m'en fous, en fait. Si j'ai pas envie de fumigène, je vais pas au stade de foot, ça fait partie du truc. L'odeur du frite merguez dégueulasse à 15 euros. Mais non, mais voilà, ça fait partie du truc. Et moi, quand je repense à la nostalgie, c'est le Parc des Princes. Alors, j'ai la chance aujourd'hui d'être invité une à deux fois par an par le PSG. Ça va ? Non, mais je les remercie d'ailleurs. Oui,

  • Maxime

    oui, oui. Si vous pouvez m'inviter aussi, je vous remercie.

  • Saupi

    Toujours mon club de cœur. Et puis maintenant, quand j'y vais, je suis un peu privilégié aussi. mais c'est vrai que ce truc un peu miteux que tu peux avoir des stades de foot très populaires moi ça c'est quelque chose que j'aime beaucoup et qui me rend un peu nostalgique dans le sens où on est à une époque où maintenant il faut des beaux stades bien propres, bien grands en plus là on est en plein dans le débat avec le départ potentiellement du Parc des Princes du PSG. Mais moi, j'aime bien le truc où je n'ai pas besoin que les chiottes soient propres à la perfection. Oui, c'est la rainure qui pue la pisse. Non, mais ça fait partie du truc. Ce stade de foot, l'ancienne Ligue 1, où il y avait des matchs pourris, ça faisait partie aussi. On était là avec Paul Eta qui faisait des appels de partout devant et qui ne recevait pas un ballon. Il disait, mais faites-lui la passe ! Mais ça symbolise un peu le foot actuel aussi. Tout est dans le contrôle. Tu vois, l'équipe d'Espagne qui fait championne d'Europe. et quand on dit elle jouait bien machin et tout moi j'aime pas cette équipe là parce que c'est très fort mais il n'y a aucune part d'improvisation il récupère le ballon ils peuvent partir en contre-attaque ils font mine de faire contre-attaque et puis finalement ils reviennent et ils refont tourner pendant 20 minutes et moi je suis là il est où le panache un peu donc aujourd'hui le sport moderne et le foot typiquement est beaucoup plus fort qu'avant c'est certain plus fort mais je trouve qu'il y a moins d'âme moins de côté créatif et ça c'est le truc qui me rend nostalgique Donc je pense au parc des Princes d'avant.

  • Maxime

    Tu vois, moi, je vais rebondir. Moi, je suis aussi supporter du Paris Saint-Germain, mais moi, c'est surtout le camp des loges. Moi, quand j'étais gamin, je n'habitais pas le monde du camp des loges. J'allais souvent au camp des loges.

  • Saupi

    Je suis allé aussi en plus que Ferry pour Alassane.

  • Maxime

    Et maintenant, je suis passé devant le nouveau camp de Poissy. Je me suis fait, ah oui, c'est une prison en fait. Tu ne peux plus. C'est différent. Moi, j'aimais bien aller. Avant, tu pouvais aller rentrer. Tu connaissais un peu le mec, il te faisait rentrer. Il te faisait des dédicaces. Maintenant, je comprends,

  • Saupi

    c'est mort.

  • Maxime

    c'est des enjeux financiers aussi pour des mecs ah bah oui c'est plus les mêmes moi j'y allais c'était en 95 16, 17, 18 donc il y avait pas les mêmes budgets mais tu pouvais côtoyer Rai ou Leonardo c'était pas c'était la bonne époque est-ce que t'as un film que tu vois

  • Saupi

    Film Nostalgie.

  • Maxime

    Quand tu le vois, tu te dis ça me rappelle mon enfance.

  • Saupi

    Non, mon vrai film. Je ne sais plus de quel. Les Ferrets de la Reine, Les Trois Mousquetaires, c'est vraiment mon film quand j'étais enfant que je regardais en boucle. Je crois que c'est la version... Merde, je n'ai plus le nom des acteurs. J'ai un peu honte parce qu'en plus, le d'Artagnan est décédé il n'y a pas longtemps. Je ne sais pas si quelqu'un peut m'aider.

  • Maxime

    Non, non, non. Tu vas te débrouiller.

  • Saupi

    Mais non, mais voilà, c'est une version des années 60. Ah oui. Je crois. C'est vraiment génial. Et sinon... En film comique, puisque je me rappelle l'avoir vu au cinéma, avoir rigolé et pas avoir compris toutes les blagues. À chaque fois que je le revois, maintenant, je comprends plus de blagues. C'est Obélix, Puissance Cléopâtre. Mais que j'ai vu en salle à 9 ans. Je crois que je devais avoir 9 ans, ouais. Donc bien évidemment, à 9 ans, Astérix, Puissance Cléopâtre, on comprend une blague sur 8. Mais c'était un bon moment quand même. Et ça l'est toujours aujourd'hui.

  • Maxime

    Et une chanson ? qui est trop nostalgique.

  • Saupi

    Moi, c'est un album. C'est l'album de Jean-Jacques Goldman en passant. D'accord. Qui s'appelle Encore. Qui est pour moi son meilleur album. C'est l'album de la maturité en plus. Je me demande si ce n'est pas son dernier album. Alors là. Vraiment, parce qu'après, il en a. Et après, il a fait des trucs, mais je ne suis pas sûr. Mais bref, c'est un album de 98, je crois. Et c'était à l'époque du CD de la cassette Dans la voiture. Ouais, ouais. Et moi, j'avais ma grand-mère qui était très malade et qui avait Alzheimer. Donc, elle était en Belgique. Et ça représente les peu de dimanches où je n'avais pas de compétition avec ma mère et mon père. Ou parfois même qu'avec ma mère, parce que mon père avait des matchs de foot, justement. On allait en Belgique pour voir ma grand-mère et on faisait deux heures et demie aller, deux heures et demie retour pour l'avoir deux heures. Et ce qui nous... Voilà le petit plaisir, on va dire, entre guillemets, de ce voyage à qui prenait tout le dimanche. Le peu de dimanche que j'avais de libre, entre guillemets, c'était la cassette ou le CD de Jean-Jacques Goldman, de la chanson 1 à la chanson 12. Le fameux moment où aussi, avant, on laissait vivre les albums, où c'était pas, tiens, cette chanson, je l'aime bien, la numéro 6, puis je change d'album et j'aime bien la numéro 4. Où il fallait laisser vivre l'album, la cassette. Et ce qu'on faisait, Jean-Jacques Goldman en passant. Dedans, il y a mes chansons, ma chanson préférée, je pense. Mes deux chansons préférées, il y en a une dans sa boite qui s'appelle Tout était dit, où en gros il raconte, il est à un café, c'est un café, et il voit une jeune fille, et il raconte en fait toute l'imagination. La créativité qu'il a à regarder cette femme, à imaginer sa vie, à imaginer qui elle pourrait être, pourquoi est-ce qu'elle est en retard, qu'est-ce qu'elle va faire. Il est tout seul dans son délire et puis il y a une forme de désir, d'attirance pour elle. Et puis ensuite, elle s'en va et c'est fini. Il ne la reverra jamais. Il a vécu un moment... Voilà, tout était dit. Je n'ai pas besoin qu'elle me raconte sa vie. J'ai fait mon truc. Et l'autre chanson, qui est pour moi un truc que je vis de manière très personnelle, elle s'appelle Le Coureur. Et elle raconte justement l'histoire d'un enfant en Afrique qui court par plaisir de la course sur une plage en Afrique et qui en fait se fait recruter par un agent et devient un sportif. Et elle raconte, c'est brillant. Et c'est la manière du... Comment en tant qu'athlète, ça a pu... changer sa perception du sport. Il dit des phrases du style On m'a fait courir sur un tapis, pisser dans un bocal, à un moment je cours pour la gloire et l'argent et puis la dernière phrase c'est Je courais sur la plage à liser, désabuser. Enfin voilà. sur ma plage tranquille et puis au final ça a changé ma vie alors que je voulais juste couler sur ma plage

  • Maxime

    Et tu écoutes ces chansons avant une compétition ? Est-ce que tu fais partie de ces sportifs qui écoutent la musique ?

  • Saupi

    Quand on a beaucoup d'avions, sur 12h d'avion moi je regarde pas tant que ça sur 12h d'avion, déjà j'essaie de dormir le plus possible mais sinon je vais écouter 90% du temps, c'est de la musique et 10% regarder un film ou un truc. Mais je ne regarde jamais un film en entier. Enfin, je dois passer 40 minutes à regarder quelque chose sur 12 heures de vol. Il reste de la musique et beaucoup d'imagination. En plus, les paysages en avion, moi, ça me bouleverse. J'adore ça, traverser des endroits. même les nuages, les couchers de soleil. Je suis là, on est un vol de nuit, si je vois la lune, je suis là, oh, il y a de la lune, c'est trop cool, c'est ma sensibilité. Et donc, typiquement, la chanson du coureur, je l'écoute souvent dans des moments, peut-être de perte de sens, ou pas d'ailleurs, ou même de recherche d'inspiration et d'émotion. Je vais l'écouter, et je suis là à 10 000 pieds, en train de survoler le Kazakhstan, parce que je pars en Asie, et puis je suis là, et je pense à ça.

  • Maxime

    Moi, Jean-Jacques, si tu nous écoutes... Je sais pas s'il nous écoute ou pas. Non, on sait pas.

  • Saupi

    Non, mais il a... Moi, j'ai beaucoup de respect pour tout ce qu'il a fait. Moi aussi. Et j'ai le respect pour l'arrêt de sa carrière aussi, de dire j'en ai marre et j'ai envie de privilégier ma famille. Merci pour ce qu'il a fait. Il a le droit de vivre sa vie aussi.

  • Maxime

    Ouais, ouais, ouais. Un sportif qui te rendrait... Un ancien sportif... Enfin, qui te rappellerait...

  • Saupi

    Un peu de nostalgie. Il appellerait un peu... Johan Cruyff.

  • Maxime

    Johan Cruyff. Ouais. D'accord. T'as connu Johan Cruyff ?

  • Saupi

    Non, j'ai pas connu Johan Cruyff. Bah oui, mais t'as 31 ans. Mais c'est le sport... Ouais, le sport, tu parlais du camp des loges, le côté plus simple. Moi, cette image de creuve dans le vestiaire en demi-finale de Coupe du Monde, on est en train de fumer, s'envoyer ses trois clopes à la mi-temps. Et ne fumez pas, c'est pas bon pour la santé, c'est pas bon, tout ça. Il n'y a pas de quoi. Mais c'est inimaginable aujourd'hui d'avoir un sportif qui fume dans un vestiaire, parce qu'aujourd'hui, comme je disais, tout est beaucoup plus cadré, on est beaucoup plus axé sur la perf. Et lui, quand je vois des trucs sur lui, c'est le mec libre qui court sur un terrain partout et qui est libre. Et moi, c'est ça qui me renvoie. C'est une autre époque où je pense qu'autant de liberté, ça n'aurait pas été possible. Pour moi, il dégage le sportif libre. C'était les Beatles de l'époque, les joueurs de l'Ajax.

  • Maxime

    Ça va, tu connais un peu l'histoire du sport.

  • Saupi

    Ça t'intéresse ? Un petit peu, un petit peu,

  • Maxime

    oui. Il faut s'intéresser.

  • Saupi

    C'était SoFoot qui avait fait un super... ils font des éditions spéciales un peu ils en avaient fait une excellente sur Cruyff que j'ai toujours chez moi et que je réouvre de temps en temps C'est une édition spéciale Cruyff.

  • Maxime

    T'as des anciens magazines que tu relis de temps en temps ?

  • Saupi

    Oui.

  • Maxime

    Tu refeuilles ?

  • Saupi

    Après, quand j'étais enfant, le truc de Sofou de Cruyff, c'est 2013, je crois. C'est un peu ce que j'ai de plus vieux. J'ai gardé le journal L'Équipe de la mort de Mohamed Ali. Je l'ai toujours. J'ai souligné de la mort de Cruyff aussi, je crois. Je garde des petits trucs comme ça.

  • Maxime

    On approche tout doucement de la fin de cette émission. Mais je pose quand même une question fatidique. de chaque émission qui est très important et t'as le droit de dire non t'as le droit de dire oui mais pas je sais pas par contre c'est ou oui ou non acceptes-tu d'être mon ami oui il a eu

  • Saupi

    peur deux jours d'avant si t'avais dû dire je réponds pas je réponds pas je viens de te parler de liberté sur Cruyff pendant deux minutes si tu crois que j'allais me coucher maintenant mais oui avec pas de problème voilà donc j'ai un nouvel ami donc mon anniversaire c'est le 8 juin

  • Maxime

    je suis très mauvais pour les anniversaires t'inquiète pas je te rappellerai mais je suis très heureux d'avoir pu t'interviewer et d'avoir partagé ce moment parce qu'on a appris plein de choses et j'espère que tu vas aller très très loin c'est gentil je te souhaite une bonne continuation et je te dis à bientôt mon ami j'ai un nouvel ami et surtout n'oubliez pas de vous abonner au podcast s'il vous plaît c'est très important Voilà, mon producteur, il m'a fait pouce en l'air. Il m'a dit, je sais que je ne fais pas assez de promos, mais je le fais. Et puis Maxime, il fera ma promo dans son club.

  • Saupi

    Tu as raison.

  • Maxime

    Voilà. Merci, Maxime.

  • Saupi

    Plaisir, merci à toi.

  • Maxime

    À bientôt. Ciao.

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Description

Extrait choisi :

“À 5 ans, inspiré par France 98, je savais déjà que je voulais être un champion.”


🎙️ Dans cet épisode de Saupi&Friendz, Maxime Pauty, champion olympique, nous invite à découvrir les secrets de l’escrime et de son parcours exceptionnel.

Au programme :

L’inspiration d’un enfant, bercé par France 98 et les héros comme Zorro.

Son ascension en escrime, des premiers entraînements aux médailles olympiques.

Les défis d’un champion, entre résilience, compétition, et aventure humaine.


Maxime partage avec générosité ses réflexions sur le sport, la vie et l’inspiration qu’il trouve dans chaque touche. 🌟


🎧 Disponible dès maintenant sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer et toutes vos plateformes favorites !



Maxime Pauty, un talentueux escrimeur français spécialisé dans le fleuret. Né le 20 juin 1993 à Clamart, Maxime a commencé l’escrime dès l’âge de cinq ans, inspiré par des héros tels que Zorro et d’Artagnan. 

Au fil des années, il s’est distingué par de nombreuses performances remarquables :

• Jeux Olympiques de Tokyo 2020 : Médaille d’or en fleuret par équipes.

• Championnats d’Europe 2019 à Düsseldorf : Médaille d’or en fleuret par équipes.

• Championnats du Monde 2019 à Budapest : Médaille d’argent en fleuret par équipes.

En dehors des pistes, Maxime est également passionné par le journalisme et a étudié la communication et le journalisme au Centre de Formation des Journalistes (CFJ) à Paris. 

Dans cet épisode, nous explorerons son parcours exceptionnel, ses sources d’inspiration et les défis qu’il a relevés pour atteindre le sommet de son art. Préparez-vous à une conversation riche en anecdotes et en enseignements sur la persévérance et la passion.


Réalisation du podcast par l'Agence Sans Limites

Présenté par Saupi

Producteurs : Franck Philoxène

Chargée de production : Franck Philoxène et Sabrina El Fahim

Visuels et communication : Cédric Cossi et Sabrina El Fahim

Générique : Franck Philoxène


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Maxime

    J'étais au pied de la tour Eiffel quand elle chante. J'étais au pied de la scène où Zidane récupère la flamme olympique. Pour le coup, tu vois, Génération 98, c'est l'enfant. Là, à ce moment-là, quand il y a Zidane qui prend la flamme, je suis avec tous les Français comme ça, c'est l'enfant de 5 ans. Je faisais Zizou, comme ça et après en fait il passe donc très sérieux avec la flamme et tout et puis à un moment il voit qu'on est comme des oufs et tout et il se retourne vers les français il nous fait juste un petit pouce et dans ma tête c'est là tiens moi qui l'a fait un pouce tiens moi voilà c'est ça qu'on veut comme ça et tout

  • Saupi

    Salut les friends et bienvenue dans ce nouvel épisode de Sopi & Friends. Moi c'est Sopi et dans chaque épisode j'ai une conversation amicale avec mon invité. Et nous verrons à la fin de cette interview si, oui ou non, j'ai un nouvel ami parce que bien sûr ce podcast a pour but de me faire des nouveaux amis. Et aujourd'hui c'est un champion olympique que je reçois. Il me regarde là, on dirait qu'il veut me défier. Et son nom, attention j'ai fait un petit genou, son nom il le signe à la... pointe de son fleuret d'un P qui veut dire poti. Il s'agit de monsieur Maxime

  • Maxime

    Poti. Salut Sophie.

  • Saupi

    Salut Maxime,

  • Maxime

    comment vas-tu ? Très bien, j'étais en Pouville-Nord-Athénis ce week-end. D'accord. Beaucoup de voyages, peu dormi.

  • Saupi

    Comment tu vas depuis les Jeux Olympiques de Paris 2024 ?

  • Maxime

    Trop bien. Trop bien ? Ouais, franchement trop bien. Les Jeux de Paris, c'était beaucoup de stress avant, beaucoup de pression aussi. Et c'est vrai que j'ai adoré, j'ai vécu un grand moment. Le voyage était sympa. Quand je dis le voyage, c'est la préparation, les qualifications. Et puis le moment était unique, incroyable. Donc très reconnaissant. Beaucoup apprécié l'après d'aller se coucher sans... d'avoir la boule au ventre, d'avoir les gens qui vous parlent d'autres choses que des Jeux Olympiques aussi. Donc non, je suis très reconnaissant de ce que j'ai vécu et là je suis très heureux de ce qui m'arrive maintenant depuis que c'est fini aussi.

  • Saupi

    C'est vrai ? T'es pas nostalgique un peu de cette quinzaine ?

  • Maxime

    Non, dans le sens où... Comment dire ? Très heureux. C'est-à-dire que pour moi, la nostalgie, c'est plus un petit feu dans lequel quand j'ai froid, je peux aller me réchauffer avec la nostalgie. Mais je suis quelqu'un après qui est très... C'est fait, c'est fait. Et j'ai plutôt des bons souvenirs dans ma vie. Comme tout le monde, j'ai déjà des souvenirs. Je suis plutôt un privilégié. Donc quand je repense à mon enfance, tout ça. Ouais. Donc là dessus, en fait, quand j'y repense, c'est cool. Ouais. Mais il ne faut pas y rester trop.

  • Saupi

    Oui, parce qu'après, on a l'alarme à l'œil.

  • Maxime

    Ouais ou même, moi, c'est plus, je le vois comme on ne profite pas de ce qu'on a là et des opportunités qu'on peut avoir. C'est vrai. Donc je suis reconnaissant de ce que j'ai vécu avec les Jeux et maintenant, je suis trop content de ce que je vis aujourd'hui et de ce que je vais vivre demain. Oui,

  • Saupi

    parce que tu as quand même fait deux Olympiades, un titre olympique. Une médaille de bronze, comme on dit en dernier jeu. Donc c'est quand même un beau palmarès olympique parce que tu as un palmarès énorme.

  • Maxime

    En général, il faut passer par les championnats d'Europe, les championnats de la Coupe du Monde avant les Jeux. Bien sûr. Donc ça va un peu.

  • Saupi

    Mais j'aimerais un peu connaître aussi ton parcours, ton histoire, parce que tu n'es pas arrivé là comme ça il n'y a pas longtemps en escrime. Ça fait un petit moment quand même que je pense que tu es dedans. Tu as commencé à quel âge ?

  • Maxime

    J'ai commencé à 5 ans. 5 ans ? Oui. Ah oui. Justement, je suis un enfant de la génération France 98 foot. Et en gros, j'avais 5 ans quand l'équipe de France fait championne du monde. Et en même temps, je regardais les d'Artagnan et Zorro.

  • Saupi

    D'accord.

  • Maxime

    J'avais un peu cette représentation du héros dans les films. Oui, d'accord. Et quand je vois France 98, je vois un stade rempli avec 80 000 personnes heureuses, inspirées, en communion grâce au sport. Je vois mes parents qui sont contents, les amis de mes parents qui viennent voir les matchs qui sont contents. Je vois un engouement populaire autour de ça. Et je me suis dit, en fait, c'est ça que je veux faire. Parce qu'avec mes yeux d'enfant de 5 ans, c'était... Les sportifs, c'est les héros des temps modernes. Pour moi, ce qui n'est pas vrai, c'est parce qu'il y a des gens qui font des choses très importantes au quotidien, qui sauvent des vies. Je ne me considère pas en tant que sportif comme un héros. Mais par contre, on travaille... En tout cas, moi, c'est ma mission en tant que sportif. au niveau du bien commun, je dirais. C'est de donner de l'énergie aux gens, de donner de la bonne humeur, aussi de donner de l'inspiration pour que justement, dans leur quotidien, ils puissent se dire, oui, allez, je peux aller épuiser au fond de moi des ressources que je ne pensais pas avoir. Donc, c'est vraiment cette représentation du héros, entre guillemets, à travers le sport et donc de France 98 qui m'a donné envie de faire du sport de haut niveau, d'être un champion. Je savais que je voulais être un champion. Oui, ça va,

  • Saupi

    t'as bien réussi,

  • Maxime

    j'ai l'impression. Et pourquoi les scrims ? Parce que... Quand je vais pour m'inscrire au foot, j'ai fait du foot jusqu'à 14 ans. Quand je vais pour m'inscrire au foot, ils me disent à 5 ans, il n'y a pas de compétition. Donc moi, je dis, je voulais devenir un champion, donc ça ne m'intéresse pas s'il n'y a pas de compétition. Et donc, ma mère, je lui dis, c'est quoi le truc ? Zorro d'Artagnan me dit, ça s'appelle l'escrime. J'ai dit, vas-y, je fais de l'escrime. Et donc, jusqu'à mes 13-14 ans, j'ai fait du foot et de l'escrime. Et j'ai commencé par l'escrime.

  • Saupi

    D'accord. Puis après, le foot. L'hiver, il fait froid dehors.

  • Maxime

    Non, c'est même pas ça. Le foot, ça s'est bien. Franchement, ça se passait bien. J'avais un haut niveau. Je n'avais pas été pris en centre de formation à 13 ans, mais j'avais été repris au niveau 14 fédéraux, qui est le niveau maximum national quand on a 14 ans. Sauf qu'il y a deux choses qui m'ont fait choisir les scrims. La première, c'est que le foot, c'est un monde compétitif où on dépend de la décision des coachs, des recruteurs. Parce qu'en fait, c'est sujet à interprétation. Un footballeur, c'est pour ça qu'il y a autant de débats. C'est un sport qu'on dit. Lui, il a bien joué. Il y en a qui disent non, il n'a pas bien joué. Et souvent, on se débat là. Alors que je me suis dit, en escrime, vu que mon but, c'est d'être un champion, je sais qu'en escrime, si je suis premier, on peut dire qu'il est bon, qu'il n'est pas bon, je m'en fous, je suis premier. Donc, je me suis dit, si je veux être un champion, j'ai plus de chances d'y arriver en escrime parce que c'est seulement mes résultats qui vont parler. Et l'autre chose qui m'a fait continuer l'escrime, enfin, choisir de rester en escrime, c'est que paradoxalement, j'avais rencontré une deuxième famille dans mon club d'escrime. L'escrime, c'est un sport individuel. Mais en fait, il y a une grande aventure collective à l'entraînement. D'accord. Parce qu'on est un sport d'opposition, mais aussi il y a des épreuves par équipe. Et donc j'avais plus un esprit d'équipe dans mon club d'escrime que dans mon club de foot, où là c'était hyper concurrentiel, beaucoup plus de chacun pour soi alors que c'est un sport co.

  • Saupi

    Donc il y a trois disciplines en escrime. Ouais. Toi t'es au fleuret.

  • Maxime

    Fleuret.

  • Saupi

    Et pourquoi le fleuret et pas les deux autres ?

  • Maxime

    Pour moi, qui vont mentir peut-être, 95% des réponses c'est qu'en fait quand on choisit un club, enfin quand on va dans un club d'escrime, le maître d'armes il a toujours une préférence. D'accord. Moi, mon maître d'armes, c'était un maître d'armes de fleuret. OK. Tous les escrimeurs de France commencent par le fleuret. C'est l'arme d'apprentissage. Et si vous êtes dans un club d'épée, très vite, vous allez basculer sur de l'épée. En général, c'est le maître d'armes épéiste. Si les sabreurs, vous allez basculer au sable. Et si les fleuretistes, vous allez rester au fleuret. Donc moi, je suis resté au fleuret parce que mon maître d'armes, c'était un maître d'armes de fleuret.

  • Saupi

    Pour ceux qui ne savent pas, le maître d'armes,

  • Maxime

    c'est ? L'entraîneur, oui. Voilà. Mon maître d'armes formateur, que je tutoie avec le temps maintenant. privilégié, c'est plus que juste un maître d'armes, mais je l'appelle toujours maître. Je l'appelle jamais par son nom. D'accord. C'est une marque de respect, de licenciement.

  • Saupi

    Tu aurais pu te demander de m'appeler maître.

  • Maxime

    Non, parce que t'es pas maître d'armes. Moi par contre, j'ai mon diplôme de maître d'armes, donc si un jour tu viens faire des coups avec moi, tu pourras m'appeler maître. D'accord,

  • Saupi

    ok, maître. Maître Maxime. Donc du coup, à partir de quel âge t'as commencé à devenir vraiment du sérieux ?

  • Maxime

    Pour moi, j'ai eu une démarche de haut niveau à l'âge de 14 ans, quand justement j'ai arrêté le foot. Parce que par exemple, avant, comme je faisais en gros… Lundi, j'avais les scrims. Mardi, j'avais le foot. Mercredi, j'avais les scrims. Jeudi, j'avais le foot. Vendredi, j'avais les scrims. Samedi, j'avais le match de foot. Dimanche, j'avais les compétitions des scrims. Ça, c'était ma semaine. D'accord. Donc, ma mère, elle me dit toujours, mais comment t'as fait à l'école pour... Je m'en suis sorti, j'avais des facilités, j'arrivais à bosser rapidement et tout. Mais donc, c'était vraiment, j'allais à l'école et tous les soirs, j'allais à un entraînement de sport. Et le week-end, j'avais des compétitions à tout va. Donc... Mon entraîneur d'escrime, typiquement, il me laissait beaucoup de liberté d'entraînement, il ne m'embêtait pas avec trop de fondamentaux, trop de trucs embêtants. Il fallait que ça reste divertissant pour moi. Un, parce que sinon il m'aurait perdu, parce que si je m'ennuyais, j'aurais arrêté. Et deux, parce qu'il comprenait les enjeux physiques et psychologiques qu'il pouvait y avoir. Et dès que j'ai arrêté le foot, il m'a dit, maintenant on va essayer de bosser un petit peu, de rentabiliser le temps qu'on a. Donc à partir de 14 ans, j'ai eu une démarche de haut niveau. Et c'est aussi là qu'on a notre premier championnat de France. D'accord. Et j'ai fait champion de France le même. enfin direct j'ai fait champion de France minime l'année où j'arrête le foot la saison d'après je fais champion de France minime peut-être que tu te dis c'est bon c'est ce que je veux faire mais j'avais la chance de faire partie de ce qu'on appelle la ligue de Versailles c'est à dire que l'île de France est coupée en trois côté sud-ouest on va dire de l'île de France et c'était une ligue mon maître d'armes m'avait dit qu'elle était très dense, très forte, c'était la meilleure ligue de France et donc en fait il arrivait tout de suite à me vendre il savait que moi mes objectifs ils étaient très élevés et il arrivait à me vendre ce truc de me dire tu sais si t'es meilleur de la région de France tu fais partie des meilleurs de France parce que c'est la région la plus forte de France et si t'es le meilleur de France vu que la France c'est l'une des meilleures nations au monde t'es peut-être le meilleur du monde Et donc, en fait, dès que mes premières compétitions que j'ai gagnées, on va dire au niveau régional, il arrivait à me vendre le truc. Ça se trouve, là, tu es le meilleur du monde. Et donc, du coup, je me disais, ouais, ça se trouve, je suis le meilleur du monde. Et donc, en fait, voilà.

  • Saupi

    Oui, tu n'en es pas loin quand même d'être le meilleur du monde.

  • Maxime

    Pour l'instant, je suis top 16 mondial et j'aspire à essayer de le devenir un jour. Et donc,

  • Saupi

    qu'est-ce que tu aimes en fait dans ce sport ? Qu'est-ce que ça te procure en fait ?

  • Maxime

    Avant de parler presque du technique. parce que ma vraie réponse qui me vient quand tu me parles de ça, moi, c'est l'aventure humaine que je vis depuis le début. C'est ce qui m'a fait continuer, comme j'ai dit, c'est les gens que j'ai rencontrés. Et ça marche toujours aujourd'hui. Le groupe France, on va dire maintenant, c'est une bande de potes. avec sa concurrence, mais ça reste hyper sain. On dit souvent entre nous qu'on ne gagne pas tout le temps, mais qu'on se marre tout le temps. Aussi, je ne sais pas, j'ai la chance de faire un sport où les gens, je ne sais pas, ils sont intéressants. J'aime parler avec les gens du monde de l'escrime. C'est un beau milieu. Fêter des médailles aussi, ça fait... Presque une fois, je me rappelle, on préparait un championnat d'Europe. C'était mon deuxième championnat d'Europe qualificatif pour les Jeux. Et trois semaines avant, je suis en grosse période de prépa, gros entraînement. et on vient de faire champion de France avec nos clubs dissimulés pour la première fois de notre vie en senior on a atteint le Graal et il y a une soirée festive et donc moi je suis à trois semaines des championnats d'Europe et je dis à mon coach national qui est au courant qui me dit fais gaffe ce soir on est en grosse période je dis non mais coach et 100% convaincu de ce que je dis je dis coach là je sais que je suis en prépa je bois un verre pour fêter le truc je rentre pas tard et tout puis en fait j'arrive et puis je bois un verre et puis l'ambiance est bonne et puis c'est sympa ouais J'ai fini à 2h du matin, j'avais un peu la tête qui tournait, je me suis dit, je ne me suis pas mis une murge non plus, ce n'est pas ça. Si je fais tout ça, c'est aussi pour après le partager avec les gens et faire la fête. Mais j'ai toujours ce truc de me dire de temps en temps, mais attends, si je gagne des médailles, c'est pour les fêter en fait aussi. C'est parce qu'une fois que tu as la médaille, le moment, il est fini. Mais aller faire la fête, profiter avec les gens, célébrer la victoire, ça fait partie pour moi de ce plaisir. Et après, dans le sport en lui-même, ce qui est génial, c'est que chaque touche est unique. C'est-à-dire que, je ne sais pas si je prends l'exemple du basket, tu es à ton endroit, tu es à ton spot, tu prends ton shoot, si ta mécanique ne change pas, si ta balle ne change pas, il y a plein de trucs comme ça qui ne changent pas, tu vas pouvoir répéter indéfiniment à la perfection ton geste et avoir tout le temps le même résultat. Nous, on est scrim, ton adversaire ne fait jamais la même taille, il ne fait jamais le même poids, il n'a jamais la même largeur d'épaule, la piste est différente au niveau des sensations tout le temps, les appareils, la norme de toucher. un petit peu différente. Tout change tout le temps, chaque touche est unique. L'adversaire que tu rencontres hier, il n'a pas dormi pareil aujourd'hui. Et en fait, il y a tellement de facteurs qui rentrent en compte que chaque moment est unique. Et il y a des exemples de compétitions où tu vas prendre quelqu'un, tu vas lui mettre 15-5, tu le reprends deux semaines après, il te met 15-5. Et voilà, c'est parce que les matchs sont rapides et tout. Moi, c'est ce que j'aime avec les scrims, c'est ce côté renouveau permanent qu'il faut cultiver et qui est sympa.

  • Saupi

    En tout cas, à regarder, c'est... c'est stressant en fait à regarder par contre c'est un sport de combat les gens passent parce qu'on se met pas des coups on s'en met mais ça se voit pas mais c'est stressant quand t'es spectateur t'es allez là en plus des fois je sais plus si c'est le fleuret où il y a des fois tu peux toucher en même temps il y a des touches des fois qui s'annulent ouais l'épée tu touches en même temps t'as le point pour les deux et le fleuret non ?

  • Maxime

    le fleuret c'est l'arbitre qui départage qui a la priorité mais nous on sait à peu près mais pareil moi ça fait partie du truc il y a du bluff un peu quand même En fonction de ton interprétation de la touche, vu que c'est un règlement écrit, mais qui laisse place à un peu d'interprétation, parce qu'il y a un œil humain qui regarde ce qui se passe, c'est comme au foot. Une faute, il y a un règlement, mais l'arbitre, il a sa sensibilité. Là, en escrime, c'est x1000. Et donc, du coup, moi, j'aime bien ça aussi, parce que c'est une métaphore de la vie. C'est-à-dire que dans la vie, tu n'es pas tout seul. Tu as un adversaire qui te pose des problèmes et tu as un juge, un arbitre, qui va déterminer qui fait quoi dans la légalité. Tu as des règles, tu as quelqu'un qui va les faire appliquer. Et la vie, ce n'est pas un chemin où tu es tout seul. Il y a des facteurs extérieurs, il faut s'adapter.

  • Saupi

    C'est une question que je vais te poser, un peu con. Tu préfères gagner en équipe ou en individuel ?

  • Maxime

    Tout le monde pose cette question, elle est posée de manière récurrente. Ah merde,

  • Saupi

    ce n'est pas une question.

  • Maxime

    Pardon, désolé, elle n'est pas si originale que ça. Non, mais ce n'est pas grave. Mais en individuel, c'est très puissant au niveau de ton égo. Parce que tu es le dernier survivant. J'étais à Tunis en Compte du Monde. La compétition commence, on est 240.

  • Saupi

    Ah ouais ?

  • Maxime

    240 parce qu'il y a des sélections. S'il y a une sélection, on serait 1000. Mais parce qu'il y a des contraintes de sélection, on est entre 200 et 300. Donc quand tu gagnes à la fin et que tu es le seul, c'est-à-dire que sur 240 ce week-end, il y en a 239. ils ont terminé sur une défaite t'es mort t'as cette sensation de un peu de mort voilà t'as perdu t'es mort on t'a tué il y en a un parmi tout ça qui est le survivant qui a gagné les Hunger Games et qui a ce petit goût d'invincibilité d'immortalité pendant un cours instant. Donc l'individuel c'est vraiment de l'ego et de la fierté de se dire j'ai réussi à traverser des choses. Il y a des gens qui t'ont aidé mais il y a un côté chemin solitaire un peu. L'équipe par contre c'est le plaisir de gagner ensemble, de construire un projet à plusieurs, de partager les échecs comme les victoires. Le plaisir quand il est partagé il est toujours plus beau. Donc gagner par équipe c'est génial. Après moi j'ai envie de répondre, je peux faire les deux. Ouais ouais.

  • Saupi

    Tu avais gagné la médaille d'or à Tokyo par équipe. Est-ce que c'était les mêmes quatre que Tokyo ? Non, ce n'était pas les mêmes.

  • Maxime

    Non, mais on en avait trois sur quatre.

  • Saupi

    Trois sur quatre, c'était ça.

  • Maxime

    Mais c'est un format totalement différent. En gros, on avait dit avant, parce qu'il y avait le Covid, on n'avait pas fait beaucoup de compétitions. On avait un format de compétition, une formation qui nous allait mieux. Sauf qu'au jeu, ton remplaçant, il ne tire pas l'individuel, il ne peut pas commencer l'épreuve par équipe. On est trois à commencer. On est trois à tirer l'individuel, il a commencé l'épreuve par équipe, et le quatrième, il est en remplaçant. Et dès qu'il rentre, le changement est définitif. Et nous, notre quatrième, c'était Erwann Lepéchoux, qui était historiquement notre finisseur. Et en fait, c'est un peu le capitaine finisseur, c'est un peu le taulier de l'équipe à un moment. C'est lui qui prend la responsabilité. Et il était quatrième dans la sélection. Mais le problème, c'est que pendant un an, avec le Covid, on n'a pas eu de compét'on n'a testé aucune formation différente, on n'avait aucune référence. Nous, on s'est réunis, je ne sais plus, un mois et demi avant les Jeux, et on a dit les gars, il y a trop d'inconnus. Et la formation qui marche et qu'on connaît, c'est celle où Erwann est finisseur. Bien, ouais. était remplaçant donc on s'est mis d'accord on a dit ben tu vas rentrer sur tu rentres changement est définitif et du coup avec on avait dit à enzo lefort toi tu restes et facteur x dans l'équipe n'a pas le droit de sortir et julien martin et moi on savait que l'un de nous deux allait devoir céder sa place en quart de finale sur le dernier relais pour qu'elle fasse la demi-finale en finisseur et qu'on ait une formation qu'on connaissait et jusqu'au dernier moment j'étais persuadé que j'allais être celui qui allait rester et en fait les coachs qu'on fait un choix tactique cohérent la veille manon que moi je vais sortir en quart. Ok. Donc j'ai fait deux relais, je suis sorti, j'ai passé ma journée à être supporter. J'étais près d'eux, j'essayais de les aider comme je pouvais. Mais je n'ai pas tiré la demi, je n'ai pas tiré la finale. Donc en fait, j'étais un peu sur le moment où je toque la quatrième roue du carrosse et à l'inverse, au jeu de Paris, c'est moi qui finis et qui mets la dernière touche. Donc tu vois, il y a plein de différences. C'est la même équipe sur le... Il y en a trois sur quatre, mais la dynamique a été un peu différente.

  • Saupi

    Et laquelle tu as préféré du coup ?

  • Maxime

    Ben... Non, mais le truc, c'est... Champion olympique, t'es marqué au fer rouge toute ta vie de champion olympique. Donc, je suis trop reconnaissant. L'idée de ne pas avoir Tokyo et de ne pas avoir cette médaille d'or, ça me rend très triste. Donc, non. Trop important, Tokyo. Maintenant, dans le moment vécu pur, est-ce que Tokyo, il n'y avait pas de spectateurs ? Comme je l'ai dit, je n'ai pas tiré la demi et la finale. Le moment vécu pur à Paris, personnellement, même si c'est une médaille de bronze, rentrer dans le Grand Palais, un public en folie, il y a des typhos, le bruit, le truc. Là, quand j'en parle, j'en ai encore des frissons. Le moment vécu, alors que c'est une médaille de bronze, une médaille de bronze, mais le moment vécu à Paris est exceptionnel.

  • Saupi

    Justement, quand tu rentres dans cette salle, avec tout le monde et tout, t'as pas... Est-ce que tu fais un vide dans ta tête ? Est-ce que tu prends l'énergie du public ? Comment t'arrives à gérer ça ?

  • Maxime

    Je pense que j'étais bâti mentalement pour le faire. Je travaille avec une préparatrice mentale aussi. D'accord, oui. Elle s'appelle Anaëlle... Je vais dire son nom Instagram, Anaëlle Prépamentale. Abonnez-vous. Voilà. Mais avec qui je travaille depuis 2018. Donc il y a beaucoup de projections. Je pense que l'avantage qu'on avait, nous les Français, par rapport aux autres, c'est qu'on avait pu se projeter énormément, on savait à quoi ressemblait le Grand Palais, on savait la ferveur populaire qu'il pouvait y avoir. Bon, moi, j'étais prêt et prêt à me faire surprendre aussi. C'était du plaisir, c'était exceptionnel.

  • Saupi

    L'ambiance était quand même exceptionnelle dans tous les endroits. Mais les screams, ça donnait vachement envie. Vous avez donné des frissons.

  • Maxime

    On en a reçu du public.

  • Saupi

    Non, mais je vous le dis, même les gens qui sont ici, là, dans le studio. Francky, t'as vu des frissons ? Ok. Constantin, tout pareil. Après les Jeux, tu as bien fait ça ?

  • Maxime

    ouais mais enfin ouais ouais t'as été à l'Elysée ? non on a été à l'Elysée après Tokyo et là c'était la remise des décorations autour de l'arc de triomphe c'était exceptionnel ah oui ça c'était comment alors ? c'était trop j'ai pu y aller il y a trop de monde c'était vraiment trop bien en plus j'ai pu emmener j'avais je sais plus 6 ou 8 invitations donc j'ai pu emmener des copains en fait je leur ai dit on va aller faire un concert parce que c'est des trucs en tant que sportif on vit des choses exceptionnelles mais on les raconte on essaie de les filmer mais les gens ils sont pas là et là c'est un truc Je peux dire venez, vous allez faire partie de mon cadre familial. Et donc, ils étaient entre guillemets en point protégé. Ils n'étaient pas avec les spectateurs. C'est notre truc. Donc, ils ont pu vivre l'expérience avec les athlètes. Je suis trop content d'avoir pu partager ça. C'était grandiose. Les gens sur les Champs-Elysées, tout cela, c'était trop touchant. L'énergie du public, elle est exceptionnelle. Tout le monde avait envie de vivre cette dernière fête. Le seul truc, c'est qu'en fait, quand tu fais champion olympique, tu as la Légion d'honneur. Quand tu es médaille olympique, tu as l'ordre du mérite. Et en fait, la Légion d'honneur... te donnent automatiquement l'ordre du mérite. Et du coup, moi, je pensais que j'allais avoir l'ordre du mérite parce que je n'avais pas eu, j'ai eu, entre guillemets, que la Légion d'honneur. Mais j'avais la Légion d'honneur, je pensais que j'allais avoir l'ordre du mérite. Donc j'étais là, je dis, maman, voilà, je regarde la télé, là, je vais être décorée sur l'arc de Prion, on fait tout le machin. Et là, on arrive et il y a une queue. Alors, ceux qui ont déjà une décoration, ils vont là-bas. Je fais quoi, quoi, quoi ? Et en fait, nous, on avait, entre guillemets, encore une fois, déjà la vie. Et donc, pour avoir une nouvelle décoration, il aurait fallu refaire champion olympique. Ce côté d'Iriner, par exemple. Ah, il est grand chevalier ou je ne sais plus quel niveau. Il a sa quatrième décoration de médaille d'or olympique ou je ne sais pas quoi. Et nous, en fait, à partir de maintenant, je peux faire encore quatre Jeux. Si je ne fais pas de médaille d'or, je n'aurai plus de décoration. Donc, c'est ça, c'est l'or au rien. Et du coup, c'était très bien, mais je n'ai pas été décoré cette année.

  • Saupi

    Tu as fait la cérémonie d'ouverture ?

  • Maxime

    Ça, c'est mon meilleur souvenir.

  • Saupi

    Oui, c'est...

  • Maxime

    Franchement, mon meilleur souvenir, bien sûr, qu'il y a la médaille et tout. Les gens nous ont vus à la télé deux minutes pour la cérémonie de l'ouverture, pour le défilé. Sauf qu'en fait, nous, on a fait 45 minutes sur un bateau à défiler sur la scène. Mais c'était un truc de malade. Et en fait, là, on a vu que les jeux... Ça allait être quelque chose de grand parce que jusque-là, il y avait beaucoup de critiques, beaucoup de craintes. Et là, on arrive vraiment, on voit les gens, mais il y a le public déjà, il y avait des tribunes, mais on voit des gens sur des balcons. On se dit, les gens vont mourir en fait, parce que la norme de sécurité, elle n'est pas respectée. D'ailleurs, il y avait des craintes pour que les trucs tombent. Les gens, ils étaient assis sur des balcons à 10, ils dépassaient de la fenêtre comme ça. Ils étaient à 10 avec des drapeaux et tout machin. Il y avait un mec sur un toit, je l'ai vu, je l'ai filmé. Le mec, il est sur le toit, il tombe, il meurt. Il est sur le toit en train de sauter comme ça et tout. Et en fait, on s'est pris un espèce de stade géant pendant 45 minutes sur la scène comme ça, à prendre toute l'énergie du public. Moi, c'est mon meilleur souvenir. J'étais au pied de la tour Eiffel quand Céline Durel chante. J'étais au pied de la scène où Zidane y récupère la flamme olympique. Pour le coup, tu vois, Zidane sur 98, c'est l'enfant. Là, à ce moment-là, quand il y a Zidane qui prend la flamme, je suis avec tous les Français comme ça, c'est l'enfant de 5 ans. Je suis là, je faisais... Zizou, Zizou, Zizou ! Comme ça. Et après, en fait, il passe, donc très sérieux avec la flamme et tout. Et puis à un moment, il voit qu'on est comme des oufs et tout. Et il se retourne vers les Français, il nous fait juste un petit pouce. Et dans ma tête, c'est là, c'est à moi qu'il a fait un pouce ! C'est à moi, voilà ! C'est ça qu'on veut ! Comme ça et tout. Là, j'en ai vraiment raison. C'est mon meilleur souvenir. C'est le mieux de la histoire, c'est mon meilleur souvenir. J'étais au pied de la tour Eiffel quand c'est Néon et le Chant. J'étais au pied de... de la scène où Zidane récupère la flamme olympique. Ok. T'es d'accord. Pour le coup, tu vois, Zidane à 188, c'est l'enfant de... Là, à ce moment-là, quand il y a Zidane qui prend la flamme, je suis avec tous les Français comme ça, c'est l'enfant de 5 ans. Je faisais Zizou, Zizou ! Comme ça. Et après, en fait, il passe, donc très sérieux, avec la flamme et tout. Et puis à un moment, il voit qu'on est comme des oufs et tout. Et il se retourne vers les Français, il nous fait juste un petit pouce. Et dans ma tête, c'est là. C'est à moi qu'il a fait un pouce. C'est à moi, voilà. C'est ça qu'on veut. Comme ça et tout.

  • Saupi

    De France, vu de l'intérieur, pas vu de l'extérieur.

  • Maxime

    Ce que je disais dans la vidéo, c'est que l'un de mes rêves d'enfance, c'était d'être au Stade de France en tant qu'athlète. Vraiment, j'ai coché tout. J'ai coché tellement de cases de rêves que j'avais...

  • Saupi

    Il t'en reste ?

  • Maxime

    J'aimerais bien être champion olympique individuel, j'aimerais bien re-être champion olympique par équipe aussi. Il y a des championnats du monde aussi. J'ai jamais été champion du monde, que ce soit en individuel ou par équipe. Il y a encore plein de trucs. Mais après, c'est plus dans les rêves, dans les projections d'enfants. Pas dans le scoring, pas dans le résultat pur, dans le rêve de se dire... j'ai fait un défilé à la maison à Paris avec le public sur la scène je ne m'étais pas projeté mais c'est au delà de mes expériences j'ai défilé au Stade de France je suis allé à l'Elysée c'est des petits trucs, quand tu es jeune et que tu sais que ça existe tu te projettes tu te dis c'est une fierté d'être décoré par le public des trucs comme ça sur ça j'ai quasiment tout fait dans ma tout doux et c'est là où je me sens aussi très libéré pour la suite de ma carrière et que j'y crois c'est que Paris, il y avait un truc où...

  • Saupi

    Il ne fallait pas se louper.

  • Maxime

    Oui, il y avait une pression un tout petit peu malsaine de ne plus le faire pour moi, mais de le faire... Alors, il y a les gens aussi, parce qu'on emmène aussi des gens avec nous sur ce projet, mais c'était plus aussi, moi, je me rappelle, ce sentiment de devoir vis-à-vis de l'enfant que j'étais, de dire, en fait, tous les sacrifices que j'ai faits, je parlais de mon planning d'entraînement... quand j'étais petit. Et en fait, je me disais, je n'ai pas le droit vis-à-vis de moi plus jeune et tous les sacrifices, je n'ai pas le droit de louper ça. Donc, c'était une pression qui n'était pas très saine. Et là, après ces jeux-là, je me rappelle moi-même m'être dit, avoir fait le deuil tout seul de dire, maintenant, tu vas... tu vas laisser l'enfant. C'est bon, tu as régalé l'enfant, on va dire, tu as honoré le travail que tu as fait en tant qu'enfant et en tant qu'ado. Maintenant, tu vas vivre aussi un peu pour toi et c'est pour ta première question, comment tu te sens après les Jeux ? En fait, je me sens très bien aussi parce que j'ai mis ça de côté et là, je me sens plus adulte que jamais, entre guillemets.

  • Saupi

    Oui, je pense que le Sainte-Délaisse, on est bon là.

  • Maxime

    J'espère, c'est long quatre ans, mais en tout cas, je travaille pour.

  • Saupi

    Parce que c'est quand même beaucoup de sacrifices, une année olympique, tu me disais, c'est quand même plus de combien de temps ?

  • Maxime

    130 jours, on a été absent 133 jours.

  • Saupi

    130. en trois jours, c'est quand même énorme.

  • Maxime

    C'est énorme. Et après, j'en parlais avec une... On fait beaucoup de voyages. Le calendrier est très mal fait. Il n'y a aucun respect des athlètes, aucun respect écologique. D'accord. Je trouve que c'est assez honteux. Bref. Mais du coup, je me rappelle, j'étais avec une ancienne amie de l'équipe de France. Je lui disais, les voyages, j'en peux plus, machin. Elle m'a dit, tais-toi. Quand tu vas arrêter ta carrière, tu vas comprendre ce que c'est le prix du billet. Tu regretteras le moment où tu voyages dans le monde et que tu vois des trucs. Je suis très reconnaissant de faire ces 130 jours aussi. Mais oui, c'est un rythme où, au niveau familial, au niveau des amis, il faut créer une organisation.

  • Saupi

    Tu peux même faire physiquement. Tu dois avoir une hygiène quand même assez...

  • Maxime

    Surtout en vieillissant, oui.

  • Saupi

    Arrête encore, il commence à te dire, attention, ça pique.

  • Maxime

    Oui, je fais de plus en plus attention. Mais du coup, paradoxalement, je me sens plus en forme que jamais. Parce que je vieillis, mais comme je fais ma préparation physique, elle est encore meilleure, comme mon hygiène est encore meilleure, j'ai l'impression de progresser en vieillissant. Pour l'instant, ça va.

  • Saupi

    T'avais une préparatrice mentale. Comment ça se passe ? C'est des séances de psy ? C'est des échanges ? Comment ça se passe ?

  • Maxime

    Déjà, c'est très individualisé. La psychologie. Comment ça fonctionne ? C'est des rendez-vous d'une heure. Je ne suis pas le plus assidu, mais j'ai besoin de mes temps à moi d'assimilation. Je ne vais pas l'avoir toutes les semaines. Avant les Jeux, par exemple, deux mois avant, je lui dis Là, c'est fini. On a fait ce qu'on avait à faire. Ça fait six ans qu'on bosse ensemble. Ce n'est pas maintenant qu'on va changer quelque chose. Donc merci, on se retrouve après. Et elle, elle me dit Je suis là si tu as besoin. Donc elle me laisse beaucoup d'autonomie. où on va se voir et moi je suis quelqu'un qui a une bonne capacité d'introspection et d'analysé psychologique perso pas trop de mots compliqués dans ce poste non mais donc je suis pas mauvais mes forces. Donc en fait, quand je vais la voir, elle va m'amener des outils, je dirais presque... Déjà, elle m'apporte une oreille et aussi elle va m'amener des outils scientifiques de la connaissance que je n'ai pas. Et du coup, on fait une heure, je lui parle, je lui raconte des trucs, on parle beaucoup des scrims surtout. Et elle, elle va me dire, ok, on va essayer de mettre ça en place. Et elle va me donner des outils, des tips. Je te donne un exemple que j'aime bien donner. La couleur bleue me calme. On a fait des tests. La couleur bleue me calme, la couleur rouge m'excite. Ce qui a l'air... ce qui semble évident pour tout le monde, mais chacun réagit différemment. Le bleu et le rouge, ce n'est pas comme un taureau. Le bout de mon fleuret, il est bleu parce que je mets du chatterton. Du tissu au bout. Tu peux,

  • Saupi

    c'est intéressant.

  • Maxime

    Quand on touche, on a une cuirasse électrique. Si on n'a pas de chatterton au fleuret, c'est qu'au fleuret. Si on n'a pas de chatterton de tissu au bout, quand on va toucher, la lame va se plier. Ça va ouvrir le circuit parce que je ne suis pas très bon. Voilà. Bref, ça crée un truc qui fait que ça ne va pas allumer. Donc en fait, on met un tissu pour isoler la lame et permettre de toucher, que ça se plie, et que ça ne coupe pas le circuit électrique.

  • Saupi

    D'accord.

  • Maxime

    Et donc, il est bleu. Et donc, il est bleu pour moi. Et donc, en fait, si j'ai des moments de stress, je regarde le bleu. Enfin, des moments où je sens que je ne suis pas assez calme, je regarde le bleu. Je suis plus calme sur... Je suis plus stable et calme en étant plus sur des appuis arrière. Donc, avant de me remettre en garde, si je sens que je suis un peu nerveux ou quoi, plutôt que de laisser mon corps basculer vers l'avant, je me force à vraiment me mettre sur mes... Mais ça prend deux secondes. moment d'ancrage après j'y vais voilà des trucs comme ça ouais ouais ah non mais c'est important parce que nous on regarde quand tu regardes des matchs d'escrime ou peu importe le sport t'as pas tout ça en tête nous le spectateur on veut on veut on veut on veut le sang voilà vas-y plante le est-ce que tu t'as des plantes d'attaque avant ou en fonction de ton adversaire est-ce que tu étudies l'adversaire avant en fait est-ce que tu fais des vidéos enfin des sens vidéo ou est-ce que tu oui

  • Saupi

    et non oui et non c'est une réponse oui et non ça m'arrive de regarder de la vidéo mais en fait euh C'est marrant parce que j'ai dit ça aux copains de mon équipe ce week-end. Je leur ai dit que le haut niveau, c'est faire des actions simples, bien, au bon moment. En fait, on a souvent tendance à vouloir en faire trop. Les meilleurs du monde, ils font deux, trois actions à la perfection et ils choisissent parfaitement le bon moment. Trop d'infos, j'en ai. Mais parce que si j'ai trop d'infos, je tue mon instinct. Et moi, ma force, c'est mon instinct. Je ne suis pas un joueur d'échecs. Je suis un joueur de poker. Mais il y a une capacité d'adaptation à la situation et à gérer l'inconnu. Tu vois, aux échecs, tu as toutes les données. devant toi et le meilleur gagnera très logiquement. Tu as toutes les infos devant toi, c'est un monde fermé. Le poker t'arrive, tu ne sais pas quelle carte tu vas recevoir, tu ne sais pas combien d'argent tu as en stock. Enfin, tu le sais au fur et à mesure, mais ta partie, elle dépend de la chose et tu ne vois pas les cartes de ton adversaire et tu ne sais pas les cartes qui vont s'afficher. Moi, c'est un peu mon truc. Quand j'arrive, je peux avoir toutes les infos que je veux sur le mec en face. Ce jour-là, s'il a envie de faire autre chose, il peut faire autre chose. Ce jour-là, j'ai cet arbitre-là. La dernière fois, j'avais un autre arbitre. Il n'a pas la même vision d'escrime, je ne peux pas faire la même chose. Tout change tout le temps. Ce que je disais, que je trouve hyper enrichissant d'escrime. Je me dis, rappelle-toi sur lui. En défense, il faut plutôt aller vers ce truc-là. Et en attaque, c'est plutôt ici qu'il faut toucher. Ok, j'ai ma base, mais le reste... Ça, j'aimais bien aussi. C'était Muratoglou, le coach de tennis. Le coach de tennis, Patrick Muratoglou. Qui disait que pendant son coaching... En fait, il a 10 infos à donner à son athlète à un moment du coup. Mais s'il lui dit les 10, ça fait trop d'infos. L'athlète, il va en choisir. En fait, l'athlète, il ne peut pas en regarder 10. Il ne peut en regarder qu'une ou deux. Donc, il faut choisir la bonne information. Donc, lui, il ne donne toujours qu'un ou deux conseils, pas plus. Moi, je me l'applique à moi-même en tant qu'athlète. Je me donne un ou deux conseils, pas plus, parce que je ne peux pas retenir les 10.

  • Maxime

    Et maintenant, on va se projeter un peu pour les prochains jeux. Tu connais déjà un peu le programme. Je sais que c'est dans longtemps. C'est quand même un gros objectif, même parce qu'entre-temps, tu dois avoir le championnat du monde, le championnat d'Europe.

  • Saupi

    Nous, en fait, nos saisons, elles se ressemblent toutes. Il y a huit Coupes du monde dans l'année, cinq Coupes du monde et trois Grands Prix, mais c'est un peu le même format. On va sur un lieu, il y a des points à gagner, et une épreuve par équipe aussi. Il y a un classement Coupe du monde individuel, un classement Coupe du monde par équipe. On va sur les épreuves, on marque des points. À la fin de ces huit Coupes du monde, les coachs, ils choisissent. On part à douze Français, c'est le côté maximum. Donc, il y a douze Français et douze Italiens. 12 Américains. Ce qui fait qu'on fait des compétitions à 240. Et ensuite, pour les championnats d'Europe, championnats du monde, l'équipe de France ne peut inscrire que 4 athlètes. Et donc les coachs, après c'est 8 compétitions référentes. Deux références, c'est 8 compétitions de référence. Ils en gardent 4 pour faire les championnats d'Europe et les championnats du monde. Et c'est là qu'on construit notre palmarès. Moi, par exemple, j'ai déjà gagné une coupe du monde. Il y a les mêmes tireurs, voire plus de tireurs que sur un championnat du monde. Si j'avais gagné cette compétition-là le jour des championnats du monde, je serais champion du monde. Mais vu que j'ai gagné une Coupe du monde, entre guillemets, j'ai juste gagné une Coupe du monde et des points.

  • Maxime

    D'accord.

  • Saupi

    Donc, je ne suis pas champion du monde. Voilà. Pour faire ton palmarès, il faut gagner un championnat d'Europe pour être champion d'Europe. Il faut gagner un championnat du monde pour être champion d'Europe. Le but, c'est un peu comme en NBA. Il y a la saison régulière, c'est les huit Coupes du monde. Et les playoffs, c'est les championnats d'Europe et les championnats du monde. Tu as ça tous les ans. OK. Et l'année des Jeux, tu remplaces juste les championnats du monde par les Jeux.

  • Maxime

    OK.

  • Saupi

    C'est tout le temps le même format de saison un peu. Et donc là, je sais que je suis parti pour quatre saisons.

  • Maxime

    On va changer un peu de thème. Tu m'as dit tout à l'heure que tu avais fait une école de journalisme.

  • Saupi

    Oui, ça s'appelle Sportcom, qui a un partenariat entre le CFJ, qui est une très grosse école de journalisme, et l'INSEP. C'est Céline Giraud, qui était judokate, qui présentait l'histoire de l'île de la tentation. ok oui oui c'était pour la blague mais du coup en fait elle était judocate à l'INSEP je crois qu'elle venait de faire vice-champion du monde un truc comme ça et elle voulait faire du journalisme mais en fait elle s'est rendue compte qu'il n'y avait aucune école adaptée à son planning de sportive et donc l'INSEP a dit on va trouver une solution et ils ont créé Sportcom qui est une école de journalisme et de communication réservée aux sportifs de haut niveau pour nous permettre de concilier les deux j'ai eu mon diplôme ça va merci 18.

  • Maxime

    Ok, ouais. Parce que tu vas peut-être faire un peu de consultant.

  • Saupi

    Peut-être, peut-être, on verra. On verra, là, normalement, je vais... En tout cas, je vais faire ma première. Je sais pas quand l'épisode sort, mais je vais faire ma première, là, dimanche, dans une émission qui s'appelle Stephen Branch. Donc, je suis trop content. Je vais essayer de faire ça. On verra sur les quantités. Déjà, faut que je sois pas mauvais. Parce que sinon, aussi, je peux faire la première et les mecs peuvent me dire, écoute, Maxime, je pense que les jeux, c'est important. Il faut que tu t'entraînes, il faut que tu te prépares. On va pas t'embêter longtemps non plus, voilà. Donc, peut-être que je serai pas au... Comment dire ? À mon aise. En tout cas, ça se passe bien. J'aimerais bien faire ça de temps en temps, parce que c'est de la radio. Moi, la radio, ça m'éclate. Honnêtement, on m'aurait proposé un truc télé, je pense que j'aurais dit non. mais la radio c'est vraiment plus c'est plus libre ouais et puis je sais pas je trouve qu'il y a un imaginaire dans la voix d'ailleurs il y a des experts de la voix qui sont pas loin mais il y a un imaginaire dans la voix où typiquement moi j'adorais toujours dans la nostalgie j'aimais bien la radio qui était pas filmée même si aujourd'hui on est obligé de la filmer parce que c'est pour les réseaux sociaux les trucs mais ce truc d'avoir une voix sans imaginer sans savoir qui est derrière physiquement je trouve que c'est comme quand on lit un bouquin ça libère la créativité, l'imagination personnelle de chacun. Et la radio, moi, j'ai des souvenirs de radio. Le matin, mon père, enfin, ma mère, du coup, qui a chopé le pli, mon père mettait la radio au petit-déj. Moi, j'ai été élevé à la radio au petit-déj. Et typiquement, les matins de compétition, le dimanche, avant de partir avec mon pote, il y avait la radio. RTL ? C'était RTL. La valise ? La valise, c'était plus tard. Non, mais c'était les grosses têtes ce soir. Et puis, après, des grosses têtes, avec une blague bien grasse, en général, à 7h du mat, avec mon père à côté. moi qui ai 8 ans, comme ça. Mais du coup, non, c'est ce truc de ne pas voir. Enfin, la radio, je trouve que ça libère une imagination, une créativité.

  • Maxime

    Tu sauras quoi faire plus tard. Tout ce que je te souhaite, on va parler un peu nostalgie. Cites-moi, je sais ce que tu vas me dire, mais un événement sportif qui te rend nostalgique.

  • Saupi

    Non, moi, c'est le premier truc auquel je pense. C'est le Parc des Princes quand j'étais enfant, quand j'étais jeune. avec sa dose de controverse qui a pu avoir un temps. Mais moi, tu vois, typiquement, les fumigènes qui sont interdits dans les stades de foot, je trouve ça nul. Fumigène, ça fait partie de l'ambiance du foot. Oui, ça t'écarte peut-être, je sais pas, ça t'écarte les poumons à un moment ou je sais pas que c'est. Je m'en fous, en fait. Si j'ai pas envie de fumigène, je vais pas au stade de foot, ça fait partie du truc. L'odeur du frite merguez dégueulasse à 15 euros. Mais non, mais voilà, ça fait partie du truc. Et moi, quand je repense à la nostalgie, c'est le Parc des Princes. Alors, j'ai la chance aujourd'hui d'être invité une à deux fois par an par le PSG. Ça va ? Non, mais je les remercie d'ailleurs. Oui,

  • Maxime

    oui, oui. Si vous pouvez m'inviter aussi, je vous remercie.

  • Saupi

    Toujours mon club de cœur. Et puis maintenant, quand j'y vais, je suis un peu privilégié aussi. mais c'est vrai que ce truc un peu miteux que tu peux avoir des stades de foot très populaires moi ça c'est quelque chose que j'aime beaucoup et qui me rend un peu nostalgique dans le sens où on est à une époque où maintenant il faut des beaux stades bien propres, bien grands en plus là on est en plein dans le débat avec le départ potentiellement du Parc des Princes du PSG. Mais moi, j'aime bien le truc où je n'ai pas besoin que les chiottes soient propres à la perfection. Oui, c'est la rainure qui pue la pisse. Non, mais ça fait partie du truc. Ce stade de foot, l'ancienne Ligue 1, où il y avait des matchs pourris, ça faisait partie aussi. On était là avec Paul Eta qui faisait des appels de partout devant et qui ne recevait pas un ballon. Il disait, mais faites-lui la passe ! Mais ça symbolise un peu le foot actuel aussi. Tout est dans le contrôle. Tu vois, l'équipe d'Espagne qui fait championne d'Europe. et quand on dit elle jouait bien machin et tout moi j'aime pas cette équipe là parce que c'est très fort mais il n'y a aucune part d'improvisation il récupère le ballon ils peuvent partir en contre-attaque ils font mine de faire contre-attaque et puis finalement ils reviennent et ils refont tourner pendant 20 minutes et moi je suis là il est où le panache un peu donc aujourd'hui le sport moderne et le foot typiquement est beaucoup plus fort qu'avant c'est certain plus fort mais je trouve qu'il y a moins d'âme moins de côté créatif et ça c'est le truc qui me rend nostalgique Donc je pense au parc des Princes d'avant.

  • Maxime

    Tu vois, moi, je vais rebondir. Moi, je suis aussi supporter du Paris Saint-Germain, mais moi, c'est surtout le camp des loges. Moi, quand j'étais gamin, je n'habitais pas le monde du camp des loges. J'allais souvent au camp des loges.

  • Saupi

    Je suis allé aussi en plus que Ferry pour Alassane.

  • Maxime

    Et maintenant, je suis passé devant le nouveau camp de Poissy. Je me suis fait, ah oui, c'est une prison en fait. Tu ne peux plus. C'est différent. Moi, j'aimais bien aller. Avant, tu pouvais aller rentrer. Tu connaissais un peu le mec, il te faisait rentrer. Il te faisait des dédicaces. Maintenant, je comprends,

  • Saupi

    c'est mort.

  • Maxime

    c'est des enjeux financiers aussi pour des mecs ah bah oui c'est plus les mêmes moi j'y allais c'était en 95 16, 17, 18 donc il y avait pas les mêmes budgets mais tu pouvais côtoyer Rai ou Leonardo c'était pas c'était la bonne époque est-ce que t'as un film que tu vois

  • Saupi

    Film Nostalgie.

  • Maxime

    Quand tu le vois, tu te dis ça me rappelle mon enfance.

  • Saupi

    Non, mon vrai film. Je ne sais plus de quel. Les Ferrets de la Reine, Les Trois Mousquetaires, c'est vraiment mon film quand j'étais enfant que je regardais en boucle. Je crois que c'est la version... Merde, je n'ai plus le nom des acteurs. J'ai un peu honte parce qu'en plus, le d'Artagnan est décédé il n'y a pas longtemps. Je ne sais pas si quelqu'un peut m'aider.

  • Maxime

    Non, non, non. Tu vas te débrouiller.

  • Saupi

    Mais non, mais voilà, c'est une version des années 60. Ah oui. Je crois. C'est vraiment génial. Et sinon... En film comique, puisque je me rappelle l'avoir vu au cinéma, avoir rigolé et pas avoir compris toutes les blagues. À chaque fois que je le revois, maintenant, je comprends plus de blagues. C'est Obélix, Puissance Cléopâtre. Mais que j'ai vu en salle à 9 ans. Je crois que je devais avoir 9 ans, ouais. Donc bien évidemment, à 9 ans, Astérix, Puissance Cléopâtre, on comprend une blague sur 8. Mais c'était un bon moment quand même. Et ça l'est toujours aujourd'hui.

  • Maxime

    Et une chanson ? qui est trop nostalgique.

  • Saupi

    Moi, c'est un album. C'est l'album de Jean-Jacques Goldman en passant. D'accord. Qui s'appelle Encore. Qui est pour moi son meilleur album. C'est l'album de la maturité en plus. Je me demande si ce n'est pas son dernier album. Alors là. Vraiment, parce qu'après, il en a. Et après, il a fait des trucs, mais je ne suis pas sûr. Mais bref, c'est un album de 98, je crois. Et c'était à l'époque du CD de la cassette Dans la voiture. Ouais, ouais. Et moi, j'avais ma grand-mère qui était très malade et qui avait Alzheimer. Donc, elle était en Belgique. Et ça représente les peu de dimanches où je n'avais pas de compétition avec ma mère et mon père. Ou parfois même qu'avec ma mère, parce que mon père avait des matchs de foot, justement. On allait en Belgique pour voir ma grand-mère et on faisait deux heures et demie aller, deux heures et demie retour pour l'avoir deux heures. Et ce qui nous... Voilà le petit plaisir, on va dire, entre guillemets, de ce voyage à qui prenait tout le dimanche. Le peu de dimanche que j'avais de libre, entre guillemets, c'était la cassette ou le CD de Jean-Jacques Goldman, de la chanson 1 à la chanson 12. Le fameux moment où aussi, avant, on laissait vivre les albums, où c'était pas, tiens, cette chanson, je l'aime bien, la numéro 6, puis je change d'album et j'aime bien la numéro 4. Où il fallait laisser vivre l'album, la cassette. Et ce qu'on faisait, Jean-Jacques Goldman en passant. Dedans, il y a mes chansons, ma chanson préférée, je pense. Mes deux chansons préférées, il y en a une dans sa boite qui s'appelle Tout était dit, où en gros il raconte, il est à un café, c'est un café, et il voit une jeune fille, et il raconte en fait toute l'imagination. La créativité qu'il a à regarder cette femme, à imaginer sa vie, à imaginer qui elle pourrait être, pourquoi est-ce qu'elle est en retard, qu'est-ce qu'elle va faire. Il est tout seul dans son délire et puis il y a une forme de désir, d'attirance pour elle. Et puis ensuite, elle s'en va et c'est fini. Il ne la reverra jamais. Il a vécu un moment... Voilà, tout était dit. Je n'ai pas besoin qu'elle me raconte sa vie. J'ai fait mon truc. Et l'autre chanson, qui est pour moi un truc que je vis de manière très personnelle, elle s'appelle Le Coureur. Et elle raconte justement l'histoire d'un enfant en Afrique qui court par plaisir de la course sur une plage en Afrique et qui en fait se fait recruter par un agent et devient un sportif. Et elle raconte, c'est brillant. Et c'est la manière du... Comment en tant qu'athlète, ça a pu... changer sa perception du sport. Il dit des phrases du style On m'a fait courir sur un tapis, pisser dans un bocal, à un moment je cours pour la gloire et l'argent et puis la dernière phrase c'est Je courais sur la plage à liser, désabuser. Enfin voilà. sur ma plage tranquille et puis au final ça a changé ma vie alors que je voulais juste couler sur ma plage

  • Maxime

    Et tu écoutes ces chansons avant une compétition ? Est-ce que tu fais partie de ces sportifs qui écoutent la musique ?

  • Saupi

    Quand on a beaucoup d'avions, sur 12h d'avion moi je regarde pas tant que ça sur 12h d'avion, déjà j'essaie de dormir le plus possible mais sinon je vais écouter 90% du temps, c'est de la musique et 10% regarder un film ou un truc. Mais je ne regarde jamais un film en entier. Enfin, je dois passer 40 minutes à regarder quelque chose sur 12 heures de vol. Il reste de la musique et beaucoup d'imagination. En plus, les paysages en avion, moi, ça me bouleverse. J'adore ça, traverser des endroits. même les nuages, les couchers de soleil. Je suis là, on est un vol de nuit, si je vois la lune, je suis là, oh, il y a de la lune, c'est trop cool, c'est ma sensibilité. Et donc, typiquement, la chanson du coureur, je l'écoute souvent dans des moments, peut-être de perte de sens, ou pas d'ailleurs, ou même de recherche d'inspiration et d'émotion. Je vais l'écouter, et je suis là à 10 000 pieds, en train de survoler le Kazakhstan, parce que je pars en Asie, et puis je suis là, et je pense à ça.

  • Maxime

    Moi, Jean-Jacques, si tu nous écoutes... Je sais pas s'il nous écoute ou pas. Non, on sait pas.

  • Saupi

    Non, mais il a... Moi, j'ai beaucoup de respect pour tout ce qu'il a fait. Moi aussi. Et j'ai le respect pour l'arrêt de sa carrière aussi, de dire j'en ai marre et j'ai envie de privilégier ma famille. Merci pour ce qu'il a fait. Il a le droit de vivre sa vie aussi.

  • Maxime

    Ouais, ouais, ouais. Un sportif qui te rendrait... Un ancien sportif... Enfin, qui te rappellerait...

  • Saupi

    Un peu de nostalgie. Il appellerait un peu... Johan Cruyff.

  • Maxime

    Johan Cruyff. Ouais. D'accord. T'as connu Johan Cruyff ?

  • Saupi

    Non, j'ai pas connu Johan Cruyff. Bah oui, mais t'as 31 ans. Mais c'est le sport... Ouais, le sport, tu parlais du camp des loges, le côté plus simple. Moi, cette image de creuve dans le vestiaire en demi-finale de Coupe du Monde, on est en train de fumer, s'envoyer ses trois clopes à la mi-temps. Et ne fumez pas, c'est pas bon pour la santé, c'est pas bon, tout ça. Il n'y a pas de quoi. Mais c'est inimaginable aujourd'hui d'avoir un sportif qui fume dans un vestiaire, parce qu'aujourd'hui, comme je disais, tout est beaucoup plus cadré, on est beaucoup plus axé sur la perf. Et lui, quand je vois des trucs sur lui, c'est le mec libre qui court sur un terrain partout et qui est libre. Et moi, c'est ça qui me renvoie. C'est une autre époque où je pense qu'autant de liberté, ça n'aurait pas été possible. Pour moi, il dégage le sportif libre. C'était les Beatles de l'époque, les joueurs de l'Ajax.

  • Maxime

    Ça va, tu connais un peu l'histoire du sport.

  • Saupi

    Ça t'intéresse ? Un petit peu, un petit peu,

  • Maxime

    oui. Il faut s'intéresser.

  • Saupi

    C'était SoFoot qui avait fait un super... ils font des éditions spéciales un peu ils en avaient fait une excellente sur Cruyff que j'ai toujours chez moi et que je réouvre de temps en temps C'est une édition spéciale Cruyff.

  • Maxime

    T'as des anciens magazines que tu relis de temps en temps ?

  • Saupi

    Oui.

  • Maxime

    Tu refeuilles ?

  • Saupi

    Après, quand j'étais enfant, le truc de Sofou de Cruyff, c'est 2013, je crois. C'est un peu ce que j'ai de plus vieux. J'ai gardé le journal L'Équipe de la mort de Mohamed Ali. Je l'ai toujours. J'ai souligné de la mort de Cruyff aussi, je crois. Je garde des petits trucs comme ça.

  • Maxime

    On approche tout doucement de la fin de cette émission. Mais je pose quand même une question fatidique. de chaque émission qui est très important et t'as le droit de dire non t'as le droit de dire oui mais pas je sais pas par contre c'est ou oui ou non acceptes-tu d'être mon ami oui il a eu

  • Saupi

    peur deux jours d'avant si t'avais dû dire je réponds pas je réponds pas je viens de te parler de liberté sur Cruyff pendant deux minutes si tu crois que j'allais me coucher maintenant mais oui avec pas de problème voilà donc j'ai un nouvel ami donc mon anniversaire c'est le 8 juin

  • Maxime

    je suis très mauvais pour les anniversaires t'inquiète pas je te rappellerai mais je suis très heureux d'avoir pu t'interviewer et d'avoir partagé ce moment parce qu'on a appris plein de choses et j'espère que tu vas aller très très loin c'est gentil je te souhaite une bonne continuation et je te dis à bientôt mon ami j'ai un nouvel ami et surtout n'oubliez pas de vous abonner au podcast s'il vous plaît c'est très important Voilà, mon producteur, il m'a fait pouce en l'air. Il m'a dit, je sais que je ne fais pas assez de promos, mais je le fais. Et puis Maxime, il fera ma promo dans son club.

  • Saupi

    Tu as raison.

  • Maxime

    Voilà. Merci, Maxime.

  • Saupi

    Plaisir, merci à toi.

  • Maxime

    À bientôt. Ciao.

Description

Extrait choisi :

“À 5 ans, inspiré par France 98, je savais déjà que je voulais être un champion.”


🎙️ Dans cet épisode de Saupi&Friendz, Maxime Pauty, champion olympique, nous invite à découvrir les secrets de l’escrime et de son parcours exceptionnel.

Au programme :

L’inspiration d’un enfant, bercé par France 98 et les héros comme Zorro.

Son ascension en escrime, des premiers entraînements aux médailles olympiques.

Les défis d’un champion, entre résilience, compétition, et aventure humaine.


Maxime partage avec générosité ses réflexions sur le sport, la vie et l’inspiration qu’il trouve dans chaque touche. 🌟


🎧 Disponible dès maintenant sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer et toutes vos plateformes favorites !



Maxime Pauty, un talentueux escrimeur français spécialisé dans le fleuret. Né le 20 juin 1993 à Clamart, Maxime a commencé l’escrime dès l’âge de cinq ans, inspiré par des héros tels que Zorro et d’Artagnan. 

Au fil des années, il s’est distingué par de nombreuses performances remarquables :

• Jeux Olympiques de Tokyo 2020 : Médaille d’or en fleuret par équipes.

• Championnats d’Europe 2019 à Düsseldorf : Médaille d’or en fleuret par équipes.

• Championnats du Monde 2019 à Budapest : Médaille d’argent en fleuret par équipes.

En dehors des pistes, Maxime est également passionné par le journalisme et a étudié la communication et le journalisme au Centre de Formation des Journalistes (CFJ) à Paris. 

Dans cet épisode, nous explorerons son parcours exceptionnel, ses sources d’inspiration et les défis qu’il a relevés pour atteindre le sommet de son art. Préparez-vous à une conversation riche en anecdotes et en enseignements sur la persévérance et la passion.


Réalisation du podcast par l'Agence Sans Limites

Présenté par Saupi

Producteurs : Franck Philoxène

Chargée de production : Franck Philoxène et Sabrina El Fahim

Visuels et communication : Cédric Cossi et Sabrina El Fahim

Générique : Franck Philoxène


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Maxime

    J'étais au pied de la tour Eiffel quand elle chante. J'étais au pied de la scène où Zidane récupère la flamme olympique. Pour le coup, tu vois, Génération 98, c'est l'enfant. Là, à ce moment-là, quand il y a Zidane qui prend la flamme, je suis avec tous les Français comme ça, c'est l'enfant de 5 ans. Je faisais Zizou, comme ça et après en fait il passe donc très sérieux avec la flamme et tout et puis à un moment il voit qu'on est comme des oufs et tout et il se retourne vers les français il nous fait juste un petit pouce et dans ma tête c'est là tiens moi qui l'a fait un pouce tiens moi voilà c'est ça qu'on veut comme ça et tout

  • Saupi

    Salut les friends et bienvenue dans ce nouvel épisode de Sopi & Friends. Moi c'est Sopi et dans chaque épisode j'ai une conversation amicale avec mon invité. Et nous verrons à la fin de cette interview si, oui ou non, j'ai un nouvel ami parce que bien sûr ce podcast a pour but de me faire des nouveaux amis. Et aujourd'hui c'est un champion olympique que je reçois. Il me regarde là, on dirait qu'il veut me défier. Et son nom, attention j'ai fait un petit genou, son nom il le signe à la... pointe de son fleuret d'un P qui veut dire poti. Il s'agit de monsieur Maxime

  • Maxime

    Poti. Salut Sophie.

  • Saupi

    Salut Maxime,

  • Maxime

    comment vas-tu ? Très bien, j'étais en Pouville-Nord-Athénis ce week-end. D'accord. Beaucoup de voyages, peu dormi.

  • Saupi

    Comment tu vas depuis les Jeux Olympiques de Paris 2024 ?

  • Maxime

    Trop bien. Trop bien ? Ouais, franchement trop bien. Les Jeux de Paris, c'était beaucoup de stress avant, beaucoup de pression aussi. Et c'est vrai que j'ai adoré, j'ai vécu un grand moment. Le voyage était sympa. Quand je dis le voyage, c'est la préparation, les qualifications. Et puis le moment était unique, incroyable. Donc très reconnaissant. Beaucoup apprécié l'après d'aller se coucher sans... d'avoir la boule au ventre, d'avoir les gens qui vous parlent d'autres choses que des Jeux Olympiques aussi. Donc non, je suis très reconnaissant de ce que j'ai vécu et là je suis très heureux de ce qui m'arrive maintenant depuis que c'est fini aussi.

  • Saupi

    C'est vrai ? T'es pas nostalgique un peu de cette quinzaine ?

  • Maxime

    Non, dans le sens où... Comment dire ? Très heureux. C'est-à-dire que pour moi, la nostalgie, c'est plus un petit feu dans lequel quand j'ai froid, je peux aller me réchauffer avec la nostalgie. Mais je suis quelqu'un après qui est très... C'est fait, c'est fait. Et j'ai plutôt des bons souvenirs dans ma vie. Comme tout le monde, j'ai déjà des souvenirs. Je suis plutôt un privilégié. Donc quand je repense à mon enfance, tout ça. Ouais. Donc là dessus, en fait, quand j'y repense, c'est cool. Ouais. Mais il ne faut pas y rester trop.

  • Saupi

    Oui, parce qu'après, on a l'alarme à l'œil.

  • Maxime

    Ouais ou même, moi, c'est plus, je le vois comme on ne profite pas de ce qu'on a là et des opportunités qu'on peut avoir. C'est vrai. Donc je suis reconnaissant de ce que j'ai vécu avec les Jeux et maintenant, je suis trop content de ce que je vis aujourd'hui et de ce que je vais vivre demain. Oui,

  • Saupi

    parce que tu as quand même fait deux Olympiades, un titre olympique. Une médaille de bronze, comme on dit en dernier jeu. Donc c'est quand même un beau palmarès olympique parce que tu as un palmarès énorme.

  • Maxime

    En général, il faut passer par les championnats d'Europe, les championnats de la Coupe du Monde avant les Jeux. Bien sûr. Donc ça va un peu.

  • Saupi

    Mais j'aimerais un peu connaître aussi ton parcours, ton histoire, parce que tu n'es pas arrivé là comme ça il n'y a pas longtemps en escrime. Ça fait un petit moment quand même que je pense que tu es dedans. Tu as commencé à quel âge ?

  • Maxime

    J'ai commencé à 5 ans. 5 ans ? Oui. Ah oui. Justement, je suis un enfant de la génération France 98 foot. Et en gros, j'avais 5 ans quand l'équipe de France fait championne du monde. Et en même temps, je regardais les d'Artagnan et Zorro.

  • Saupi

    D'accord.

  • Maxime

    J'avais un peu cette représentation du héros dans les films. Oui, d'accord. Et quand je vois France 98, je vois un stade rempli avec 80 000 personnes heureuses, inspirées, en communion grâce au sport. Je vois mes parents qui sont contents, les amis de mes parents qui viennent voir les matchs qui sont contents. Je vois un engouement populaire autour de ça. Et je me suis dit, en fait, c'est ça que je veux faire. Parce qu'avec mes yeux d'enfant de 5 ans, c'était... Les sportifs, c'est les héros des temps modernes. Pour moi, ce qui n'est pas vrai, c'est parce qu'il y a des gens qui font des choses très importantes au quotidien, qui sauvent des vies. Je ne me considère pas en tant que sportif comme un héros. Mais par contre, on travaille... En tout cas, moi, c'est ma mission en tant que sportif. au niveau du bien commun, je dirais. C'est de donner de l'énergie aux gens, de donner de la bonne humeur, aussi de donner de l'inspiration pour que justement, dans leur quotidien, ils puissent se dire, oui, allez, je peux aller épuiser au fond de moi des ressources que je ne pensais pas avoir. Donc, c'est vraiment cette représentation du héros, entre guillemets, à travers le sport et donc de France 98 qui m'a donné envie de faire du sport de haut niveau, d'être un champion. Je savais que je voulais être un champion. Oui, ça va,

  • Saupi

    t'as bien réussi,

  • Maxime

    j'ai l'impression. Et pourquoi les scrims ? Parce que... Quand je vais pour m'inscrire au foot, j'ai fait du foot jusqu'à 14 ans. Quand je vais pour m'inscrire au foot, ils me disent à 5 ans, il n'y a pas de compétition. Donc moi, je dis, je voulais devenir un champion, donc ça ne m'intéresse pas s'il n'y a pas de compétition. Et donc, ma mère, je lui dis, c'est quoi le truc ? Zorro d'Artagnan me dit, ça s'appelle l'escrime. J'ai dit, vas-y, je fais de l'escrime. Et donc, jusqu'à mes 13-14 ans, j'ai fait du foot et de l'escrime. Et j'ai commencé par l'escrime.

  • Saupi

    D'accord. Puis après, le foot. L'hiver, il fait froid dehors.

  • Maxime

    Non, c'est même pas ça. Le foot, ça s'est bien. Franchement, ça se passait bien. J'avais un haut niveau. Je n'avais pas été pris en centre de formation à 13 ans, mais j'avais été repris au niveau 14 fédéraux, qui est le niveau maximum national quand on a 14 ans. Sauf qu'il y a deux choses qui m'ont fait choisir les scrims. La première, c'est que le foot, c'est un monde compétitif où on dépend de la décision des coachs, des recruteurs. Parce qu'en fait, c'est sujet à interprétation. Un footballeur, c'est pour ça qu'il y a autant de débats. C'est un sport qu'on dit. Lui, il a bien joué. Il y en a qui disent non, il n'a pas bien joué. Et souvent, on se débat là. Alors que je me suis dit, en escrime, vu que mon but, c'est d'être un champion, je sais qu'en escrime, si je suis premier, on peut dire qu'il est bon, qu'il n'est pas bon, je m'en fous, je suis premier. Donc, je me suis dit, si je veux être un champion, j'ai plus de chances d'y arriver en escrime parce que c'est seulement mes résultats qui vont parler. Et l'autre chose qui m'a fait continuer l'escrime, enfin, choisir de rester en escrime, c'est que paradoxalement, j'avais rencontré une deuxième famille dans mon club d'escrime. L'escrime, c'est un sport individuel. Mais en fait, il y a une grande aventure collective à l'entraînement. D'accord. Parce qu'on est un sport d'opposition, mais aussi il y a des épreuves par équipe. Et donc j'avais plus un esprit d'équipe dans mon club d'escrime que dans mon club de foot, où là c'était hyper concurrentiel, beaucoup plus de chacun pour soi alors que c'est un sport co.

  • Saupi

    Donc il y a trois disciplines en escrime. Ouais. Toi t'es au fleuret.

  • Maxime

    Fleuret.

  • Saupi

    Et pourquoi le fleuret et pas les deux autres ?

  • Maxime

    Pour moi, qui vont mentir peut-être, 95% des réponses c'est qu'en fait quand on choisit un club, enfin quand on va dans un club d'escrime, le maître d'armes il a toujours une préférence. D'accord. Moi, mon maître d'armes, c'était un maître d'armes de fleuret. OK. Tous les escrimeurs de France commencent par le fleuret. C'est l'arme d'apprentissage. Et si vous êtes dans un club d'épée, très vite, vous allez basculer sur de l'épée. En général, c'est le maître d'armes épéiste. Si les sabreurs, vous allez basculer au sable. Et si les fleuretistes, vous allez rester au fleuret. Donc moi, je suis resté au fleuret parce que mon maître d'armes, c'était un maître d'armes de fleuret.

  • Saupi

    Pour ceux qui ne savent pas, le maître d'armes,

  • Maxime

    c'est ? L'entraîneur, oui. Voilà. Mon maître d'armes formateur, que je tutoie avec le temps maintenant. privilégié, c'est plus que juste un maître d'armes, mais je l'appelle toujours maître. Je l'appelle jamais par son nom. D'accord. C'est une marque de respect, de licenciement.

  • Saupi

    Tu aurais pu te demander de m'appeler maître.

  • Maxime

    Non, parce que t'es pas maître d'armes. Moi par contre, j'ai mon diplôme de maître d'armes, donc si un jour tu viens faire des coups avec moi, tu pourras m'appeler maître. D'accord,

  • Saupi

    ok, maître. Maître Maxime. Donc du coup, à partir de quel âge t'as commencé à devenir vraiment du sérieux ?

  • Maxime

    Pour moi, j'ai eu une démarche de haut niveau à l'âge de 14 ans, quand justement j'ai arrêté le foot. Parce que par exemple, avant, comme je faisais en gros… Lundi, j'avais les scrims. Mardi, j'avais le foot. Mercredi, j'avais les scrims. Jeudi, j'avais le foot. Vendredi, j'avais les scrims. Samedi, j'avais le match de foot. Dimanche, j'avais les compétitions des scrims. Ça, c'était ma semaine. D'accord. Donc, ma mère, elle me dit toujours, mais comment t'as fait à l'école pour... Je m'en suis sorti, j'avais des facilités, j'arrivais à bosser rapidement et tout. Mais donc, c'était vraiment, j'allais à l'école et tous les soirs, j'allais à un entraînement de sport. Et le week-end, j'avais des compétitions à tout va. Donc... Mon entraîneur d'escrime, typiquement, il me laissait beaucoup de liberté d'entraînement, il ne m'embêtait pas avec trop de fondamentaux, trop de trucs embêtants. Il fallait que ça reste divertissant pour moi. Un, parce que sinon il m'aurait perdu, parce que si je m'ennuyais, j'aurais arrêté. Et deux, parce qu'il comprenait les enjeux physiques et psychologiques qu'il pouvait y avoir. Et dès que j'ai arrêté le foot, il m'a dit, maintenant on va essayer de bosser un petit peu, de rentabiliser le temps qu'on a. Donc à partir de 14 ans, j'ai eu une démarche de haut niveau. Et c'est aussi là qu'on a notre premier championnat de France. D'accord. Et j'ai fait champion de France le même. enfin direct j'ai fait champion de France minime l'année où j'arrête le foot la saison d'après je fais champion de France minime peut-être que tu te dis c'est bon c'est ce que je veux faire mais j'avais la chance de faire partie de ce qu'on appelle la ligue de Versailles c'est à dire que l'île de France est coupée en trois côté sud-ouest on va dire de l'île de France et c'était une ligue mon maître d'armes m'avait dit qu'elle était très dense, très forte, c'était la meilleure ligue de France et donc en fait il arrivait tout de suite à me vendre il savait que moi mes objectifs ils étaient très élevés et il arrivait à me vendre ce truc de me dire tu sais si t'es meilleur de la région de France tu fais partie des meilleurs de France parce que c'est la région la plus forte de France et si t'es le meilleur de France vu que la France c'est l'une des meilleures nations au monde t'es peut-être le meilleur du monde Et donc, en fait, dès que mes premières compétitions que j'ai gagnées, on va dire au niveau régional, il arrivait à me vendre le truc. Ça se trouve, là, tu es le meilleur du monde. Et donc, du coup, je me disais, ouais, ça se trouve, je suis le meilleur du monde. Et donc, en fait, voilà.

  • Saupi

    Oui, tu n'en es pas loin quand même d'être le meilleur du monde.

  • Maxime

    Pour l'instant, je suis top 16 mondial et j'aspire à essayer de le devenir un jour. Et donc,

  • Saupi

    qu'est-ce que tu aimes en fait dans ce sport ? Qu'est-ce que ça te procure en fait ?

  • Maxime

    Avant de parler presque du technique. parce que ma vraie réponse qui me vient quand tu me parles de ça, moi, c'est l'aventure humaine que je vis depuis le début. C'est ce qui m'a fait continuer, comme j'ai dit, c'est les gens que j'ai rencontrés. Et ça marche toujours aujourd'hui. Le groupe France, on va dire maintenant, c'est une bande de potes. avec sa concurrence, mais ça reste hyper sain. On dit souvent entre nous qu'on ne gagne pas tout le temps, mais qu'on se marre tout le temps. Aussi, je ne sais pas, j'ai la chance de faire un sport où les gens, je ne sais pas, ils sont intéressants. J'aime parler avec les gens du monde de l'escrime. C'est un beau milieu. Fêter des médailles aussi, ça fait... Presque une fois, je me rappelle, on préparait un championnat d'Europe. C'était mon deuxième championnat d'Europe qualificatif pour les Jeux. Et trois semaines avant, je suis en grosse période de prépa, gros entraînement. et on vient de faire champion de France avec nos clubs dissimulés pour la première fois de notre vie en senior on a atteint le Graal et il y a une soirée festive et donc moi je suis à trois semaines des championnats d'Europe et je dis à mon coach national qui est au courant qui me dit fais gaffe ce soir on est en grosse période je dis non mais coach et 100% convaincu de ce que je dis je dis coach là je sais que je suis en prépa je bois un verre pour fêter le truc je rentre pas tard et tout puis en fait j'arrive et puis je bois un verre et puis l'ambiance est bonne et puis c'est sympa ouais J'ai fini à 2h du matin, j'avais un peu la tête qui tournait, je me suis dit, je ne me suis pas mis une murge non plus, ce n'est pas ça. Si je fais tout ça, c'est aussi pour après le partager avec les gens et faire la fête. Mais j'ai toujours ce truc de me dire de temps en temps, mais attends, si je gagne des médailles, c'est pour les fêter en fait aussi. C'est parce qu'une fois que tu as la médaille, le moment, il est fini. Mais aller faire la fête, profiter avec les gens, célébrer la victoire, ça fait partie pour moi de ce plaisir. Et après, dans le sport en lui-même, ce qui est génial, c'est que chaque touche est unique. C'est-à-dire que, je ne sais pas si je prends l'exemple du basket, tu es à ton endroit, tu es à ton spot, tu prends ton shoot, si ta mécanique ne change pas, si ta balle ne change pas, il y a plein de trucs comme ça qui ne changent pas, tu vas pouvoir répéter indéfiniment à la perfection ton geste et avoir tout le temps le même résultat. Nous, on est scrim, ton adversaire ne fait jamais la même taille, il ne fait jamais le même poids, il n'a jamais la même largeur d'épaule, la piste est différente au niveau des sensations tout le temps, les appareils, la norme de toucher. un petit peu différente. Tout change tout le temps, chaque touche est unique. L'adversaire que tu rencontres hier, il n'a pas dormi pareil aujourd'hui. Et en fait, il y a tellement de facteurs qui rentrent en compte que chaque moment est unique. Et il y a des exemples de compétitions où tu vas prendre quelqu'un, tu vas lui mettre 15-5, tu le reprends deux semaines après, il te met 15-5. Et voilà, c'est parce que les matchs sont rapides et tout. Moi, c'est ce que j'aime avec les scrims, c'est ce côté renouveau permanent qu'il faut cultiver et qui est sympa.

  • Saupi

    En tout cas, à regarder, c'est... c'est stressant en fait à regarder par contre c'est un sport de combat les gens passent parce qu'on se met pas des coups on s'en met mais ça se voit pas mais c'est stressant quand t'es spectateur t'es allez là en plus des fois je sais plus si c'est le fleuret où il y a des fois tu peux toucher en même temps il y a des touches des fois qui s'annulent ouais l'épée tu touches en même temps t'as le point pour les deux et le fleuret non ?

  • Maxime

    le fleuret c'est l'arbitre qui départage qui a la priorité mais nous on sait à peu près mais pareil moi ça fait partie du truc il y a du bluff un peu quand même En fonction de ton interprétation de la touche, vu que c'est un règlement écrit, mais qui laisse place à un peu d'interprétation, parce qu'il y a un œil humain qui regarde ce qui se passe, c'est comme au foot. Une faute, il y a un règlement, mais l'arbitre, il a sa sensibilité. Là, en escrime, c'est x1000. Et donc, du coup, moi, j'aime bien ça aussi, parce que c'est une métaphore de la vie. C'est-à-dire que dans la vie, tu n'es pas tout seul. Tu as un adversaire qui te pose des problèmes et tu as un juge, un arbitre, qui va déterminer qui fait quoi dans la légalité. Tu as des règles, tu as quelqu'un qui va les faire appliquer. Et la vie, ce n'est pas un chemin où tu es tout seul. Il y a des facteurs extérieurs, il faut s'adapter.

  • Saupi

    C'est une question que je vais te poser, un peu con. Tu préfères gagner en équipe ou en individuel ?

  • Maxime

    Tout le monde pose cette question, elle est posée de manière récurrente. Ah merde,

  • Saupi

    ce n'est pas une question.

  • Maxime

    Pardon, désolé, elle n'est pas si originale que ça. Non, mais ce n'est pas grave. Mais en individuel, c'est très puissant au niveau de ton égo. Parce que tu es le dernier survivant. J'étais à Tunis en Compte du Monde. La compétition commence, on est 240.

  • Saupi

    Ah ouais ?

  • Maxime

    240 parce qu'il y a des sélections. S'il y a une sélection, on serait 1000. Mais parce qu'il y a des contraintes de sélection, on est entre 200 et 300. Donc quand tu gagnes à la fin et que tu es le seul, c'est-à-dire que sur 240 ce week-end, il y en a 239. ils ont terminé sur une défaite t'es mort t'as cette sensation de un peu de mort voilà t'as perdu t'es mort on t'a tué il y en a un parmi tout ça qui est le survivant qui a gagné les Hunger Games et qui a ce petit goût d'invincibilité d'immortalité pendant un cours instant. Donc l'individuel c'est vraiment de l'ego et de la fierté de se dire j'ai réussi à traverser des choses. Il y a des gens qui t'ont aidé mais il y a un côté chemin solitaire un peu. L'équipe par contre c'est le plaisir de gagner ensemble, de construire un projet à plusieurs, de partager les échecs comme les victoires. Le plaisir quand il est partagé il est toujours plus beau. Donc gagner par équipe c'est génial. Après moi j'ai envie de répondre, je peux faire les deux. Ouais ouais.

  • Saupi

    Tu avais gagné la médaille d'or à Tokyo par équipe. Est-ce que c'était les mêmes quatre que Tokyo ? Non, ce n'était pas les mêmes.

  • Maxime

    Non, mais on en avait trois sur quatre.

  • Saupi

    Trois sur quatre, c'était ça.

  • Maxime

    Mais c'est un format totalement différent. En gros, on avait dit avant, parce qu'il y avait le Covid, on n'avait pas fait beaucoup de compétitions. On avait un format de compétition, une formation qui nous allait mieux. Sauf qu'au jeu, ton remplaçant, il ne tire pas l'individuel, il ne peut pas commencer l'épreuve par équipe. On est trois à commencer. On est trois à tirer l'individuel, il a commencé l'épreuve par équipe, et le quatrième, il est en remplaçant. Et dès qu'il rentre, le changement est définitif. Et nous, notre quatrième, c'était Erwann Lepéchoux, qui était historiquement notre finisseur. Et en fait, c'est un peu le capitaine finisseur, c'est un peu le taulier de l'équipe à un moment. C'est lui qui prend la responsabilité. Et il était quatrième dans la sélection. Mais le problème, c'est que pendant un an, avec le Covid, on n'a pas eu de compét'on n'a testé aucune formation différente, on n'avait aucune référence. Nous, on s'est réunis, je ne sais plus, un mois et demi avant les Jeux, et on a dit les gars, il y a trop d'inconnus. Et la formation qui marche et qu'on connaît, c'est celle où Erwann est finisseur. Bien, ouais. était remplaçant donc on s'est mis d'accord on a dit ben tu vas rentrer sur tu rentres changement est définitif et du coup avec on avait dit à enzo lefort toi tu restes et facteur x dans l'équipe n'a pas le droit de sortir et julien martin et moi on savait que l'un de nous deux allait devoir céder sa place en quart de finale sur le dernier relais pour qu'elle fasse la demi-finale en finisseur et qu'on ait une formation qu'on connaissait et jusqu'au dernier moment j'étais persuadé que j'allais être celui qui allait rester et en fait les coachs qu'on fait un choix tactique cohérent la veille manon que moi je vais sortir en quart. Ok. Donc j'ai fait deux relais, je suis sorti, j'ai passé ma journée à être supporter. J'étais près d'eux, j'essayais de les aider comme je pouvais. Mais je n'ai pas tiré la demi, je n'ai pas tiré la finale. Donc en fait, j'étais un peu sur le moment où je toque la quatrième roue du carrosse et à l'inverse, au jeu de Paris, c'est moi qui finis et qui mets la dernière touche. Donc tu vois, il y a plein de différences. C'est la même équipe sur le... Il y en a trois sur quatre, mais la dynamique a été un peu différente.

  • Saupi

    Et laquelle tu as préféré du coup ?

  • Maxime

    Ben... Non, mais le truc, c'est... Champion olympique, t'es marqué au fer rouge toute ta vie de champion olympique. Donc, je suis trop reconnaissant. L'idée de ne pas avoir Tokyo et de ne pas avoir cette médaille d'or, ça me rend très triste. Donc, non. Trop important, Tokyo. Maintenant, dans le moment vécu pur, est-ce que Tokyo, il n'y avait pas de spectateurs ? Comme je l'ai dit, je n'ai pas tiré la demi et la finale. Le moment vécu pur à Paris, personnellement, même si c'est une médaille de bronze, rentrer dans le Grand Palais, un public en folie, il y a des typhos, le bruit, le truc. Là, quand j'en parle, j'en ai encore des frissons. Le moment vécu, alors que c'est une médaille de bronze, une médaille de bronze, mais le moment vécu à Paris est exceptionnel.

  • Saupi

    Justement, quand tu rentres dans cette salle, avec tout le monde et tout, t'as pas... Est-ce que tu fais un vide dans ta tête ? Est-ce que tu prends l'énergie du public ? Comment t'arrives à gérer ça ?

  • Maxime

    Je pense que j'étais bâti mentalement pour le faire. Je travaille avec une préparatrice mentale aussi. D'accord, oui. Elle s'appelle Anaëlle... Je vais dire son nom Instagram, Anaëlle Prépamentale. Abonnez-vous. Voilà. Mais avec qui je travaille depuis 2018. Donc il y a beaucoup de projections. Je pense que l'avantage qu'on avait, nous les Français, par rapport aux autres, c'est qu'on avait pu se projeter énormément, on savait à quoi ressemblait le Grand Palais, on savait la ferveur populaire qu'il pouvait y avoir. Bon, moi, j'étais prêt et prêt à me faire surprendre aussi. C'était du plaisir, c'était exceptionnel.

  • Saupi

    L'ambiance était quand même exceptionnelle dans tous les endroits. Mais les screams, ça donnait vachement envie. Vous avez donné des frissons.

  • Maxime

    On en a reçu du public.

  • Saupi

    Non, mais je vous le dis, même les gens qui sont ici, là, dans le studio. Francky, t'as vu des frissons ? Ok. Constantin, tout pareil. Après les Jeux, tu as bien fait ça ?

  • Maxime

    ouais mais enfin ouais ouais t'as été à l'Elysée ? non on a été à l'Elysée après Tokyo et là c'était la remise des décorations autour de l'arc de triomphe c'était exceptionnel ah oui ça c'était comment alors ? c'était trop j'ai pu y aller il y a trop de monde c'était vraiment trop bien en plus j'ai pu emmener j'avais je sais plus 6 ou 8 invitations donc j'ai pu emmener des copains en fait je leur ai dit on va aller faire un concert parce que c'est des trucs en tant que sportif on vit des choses exceptionnelles mais on les raconte on essaie de les filmer mais les gens ils sont pas là et là c'est un truc Je peux dire venez, vous allez faire partie de mon cadre familial. Et donc, ils étaient entre guillemets en point protégé. Ils n'étaient pas avec les spectateurs. C'est notre truc. Donc, ils ont pu vivre l'expérience avec les athlètes. Je suis trop content d'avoir pu partager ça. C'était grandiose. Les gens sur les Champs-Elysées, tout cela, c'était trop touchant. L'énergie du public, elle est exceptionnelle. Tout le monde avait envie de vivre cette dernière fête. Le seul truc, c'est qu'en fait, quand tu fais champion olympique, tu as la Légion d'honneur. Quand tu es médaille olympique, tu as l'ordre du mérite. Et en fait, la Légion d'honneur... te donnent automatiquement l'ordre du mérite. Et du coup, moi, je pensais que j'allais avoir l'ordre du mérite parce que je n'avais pas eu, j'ai eu, entre guillemets, que la Légion d'honneur. Mais j'avais la Légion d'honneur, je pensais que j'allais avoir l'ordre du mérite. Donc j'étais là, je dis, maman, voilà, je regarde la télé, là, je vais être décorée sur l'arc de Prion, on fait tout le machin. Et là, on arrive et il y a une queue. Alors, ceux qui ont déjà une décoration, ils vont là-bas. Je fais quoi, quoi, quoi ? Et en fait, nous, on avait, entre guillemets, encore une fois, déjà la vie. Et donc, pour avoir une nouvelle décoration, il aurait fallu refaire champion olympique. Ce côté d'Iriner, par exemple. Ah, il est grand chevalier ou je ne sais plus quel niveau. Il a sa quatrième décoration de médaille d'or olympique ou je ne sais pas quoi. Et nous, en fait, à partir de maintenant, je peux faire encore quatre Jeux. Si je ne fais pas de médaille d'or, je n'aurai plus de décoration. Donc, c'est ça, c'est l'or au rien. Et du coup, c'était très bien, mais je n'ai pas été décoré cette année.

  • Saupi

    Tu as fait la cérémonie d'ouverture ?

  • Maxime

    Ça, c'est mon meilleur souvenir.

  • Saupi

    Oui, c'est...

  • Maxime

    Franchement, mon meilleur souvenir, bien sûr, qu'il y a la médaille et tout. Les gens nous ont vus à la télé deux minutes pour la cérémonie de l'ouverture, pour le défilé. Sauf qu'en fait, nous, on a fait 45 minutes sur un bateau à défiler sur la scène. Mais c'était un truc de malade. Et en fait, là, on a vu que les jeux... Ça allait être quelque chose de grand parce que jusque-là, il y avait beaucoup de critiques, beaucoup de craintes. Et là, on arrive vraiment, on voit les gens, mais il y a le public déjà, il y avait des tribunes, mais on voit des gens sur des balcons. On se dit, les gens vont mourir en fait, parce que la norme de sécurité, elle n'est pas respectée. D'ailleurs, il y avait des craintes pour que les trucs tombent. Les gens, ils étaient assis sur des balcons à 10, ils dépassaient de la fenêtre comme ça. Ils étaient à 10 avec des drapeaux et tout machin. Il y avait un mec sur un toit, je l'ai vu, je l'ai filmé. Le mec, il est sur le toit, il tombe, il meurt. Il est sur le toit en train de sauter comme ça et tout. Et en fait, on s'est pris un espèce de stade géant pendant 45 minutes sur la scène comme ça, à prendre toute l'énergie du public. Moi, c'est mon meilleur souvenir. J'étais au pied de la tour Eiffel quand Céline Durel chante. J'étais au pied de la scène où Zidane y récupère la flamme olympique. Pour le coup, tu vois, Zidane sur 98, c'est l'enfant. Là, à ce moment-là, quand il y a Zidane qui prend la flamme, je suis avec tous les Français comme ça, c'est l'enfant de 5 ans. Je suis là, je faisais... Zizou, Zizou, Zizou ! Comme ça. Et après, en fait, il passe, donc très sérieux avec la flamme et tout. Et puis à un moment, il voit qu'on est comme des oufs et tout. Et il se retourne vers les Français, il nous fait juste un petit pouce. Et dans ma tête, c'est là, c'est à moi qu'il a fait un pouce ! C'est à moi, voilà ! C'est ça qu'on veut ! Comme ça et tout. Là, j'en ai vraiment raison. C'est mon meilleur souvenir. C'est le mieux de la histoire, c'est mon meilleur souvenir. J'étais au pied de la tour Eiffel quand c'est Néon et le Chant. J'étais au pied de... de la scène où Zidane récupère la flamme olympique. Ok. T'es d'accord. Pour le coup, tu vois, Zidane à 188, c'est l'enfant de... Là, à ce moment-là, quand il y a Zidane qui prend la flamme, je suis avec tous les Français comme ça, c'est l'enfant de 5 ans. Je faisais Zizou, Zizou ! Comme ça. Et après, en fait, il passe, donc très sérieux, avec la flamme et tout. Et puis à un moment, il voit qu'on est comme des oufs et tout. Et il se retourne vers les Français, il nous fait juste un petit pouce. Et dans ma tête, c'est là. C'est à moi qu'il a fait un pouce. C'est à moi, voilà. C'est ça qu'on veut. Comme ça et tout.

  • Saupi

    De France, vu de l'intérieur, pas vu de l'extérieur.

  • Maxime

    Ce que je disais dans la vidéo, c'est que l'un de mes rêves d'enfance, c'était d'être au Stade de France en tant qu'athlète. Vraiment, j'ai coché tout. J'ai coché tellement de cases de rêves que j'avais...

  • Saupi

    Il t'en reste ?

  • Maxime

    J'aimerais bien être champion olympique individuel, j'aimerais bien re-être champion olympique par équipe aussi. Il y a des championnats du monde aussi. J'ai jamais été champion du monde, que ce soit en individuel ou par équipe. Il y a encore plein de trucs. Mais après, c'est plus dans les rêves, dans les projections d'enfants. Pas dans le scoring, pas dans le résultat pur, dans le rêve de se dire... j'ai fait un défilé à la maison à Paris avec le public sur la scène je ne m'étais pas projeté mais c'est au delà de mes expériences j'ai défilé au Stade de France je suis allé à l'Elysée c'est des petits trucs, quand tu es jeune et que tu sais que ça existe tu te projettes tu te dis c'est une fierté d'être décoré par le public des trucs comme ça sur ça j'ai quasiment tout fait dans ma tout doux et c'est là où je me sens aussi très libéré pour la suite de ma carrière et que j'y crois c'est que Paris, il y avait un truc où...

  • Saupi

    Il ne fallait pas se louper.

  • Maxime

    Oui, il y avait une pression un tout petit peu malsaine de ne plus le faire pour moi, mais de le faire... Alors, il y a les gens aussi, parce qu'on emmène aussi des gens avec nous sur ce projet, mais c'était plus aussi, moi, je me rappelle, ce sentiment de devoir vis-à-vis de l'enfant que j'étais, de dire, en fait, tous les sacrifices que j'ai faits, je parlais de mon planning d'entraînement... quand j'étais petit. Et en fait, je me disais, je n'ai pas le droit vis-à-vis de moi plus jeune et tous les sacrifices, je n'ai pas le droit de louper ça. Donc, c'était une pression qui n'était pas très saine. Et là, après ces jeux-là, je me rappelle moi-même m'être dit, avoir fait le deuil tout seul de dire, maintenant, tu vas... tu vas laisser l'enfant. C'est bon, tu as régalé l'enfant, on va dire, tu as honoré le travail que tu as fait en tant qu'enfant et en tant qu'ado. Maintenant, tu vas vivre aussi un peu pour toi et c'est pour ta première question, comment tu te sens après les Jeux ? En fait, je me sens très bien aussi parce que j'ai mis ça de côté et là, je me sens plus adulte que jamais, entre guillemets.

  • Saupi

    Oui, je pense que le Sainte-Délaisse, on est bon là.

  • Maxime

    J'espère, c'est long quatre ans, mais en tout cas, je travaille pour.

  • Saupi

    Parce que c'est quand même beaucoup de sacrifices, une année olympique, tu me disais, c'est quand même plus de combien de temps ?

  • Maxime

    130 jours, on a été absent 133 jours.

  • Saupi

    130. en trois jours, c'est quand même énorme.

  • Maxime

    C'est énorme. Et après, j'en parlais avec une... On fait beaucoup de voyages. Le calendrier est très mal fait. Il n'y a aucun respect des athlètes, aucun respect écologique. D'accord. Je trouve que c'est assez honteux. Bref. Mais du coup, je me rappelle, j'étais avec une ancienne amie de l'équipe de France. Je lui disais, les voyages, j'en peux plus, machin. Elle m'a dit, tais-toi. Quand tu vas arrêter ta carrière, tu vas comprendre ce que c'est le prix du billet. Tu regretteras le moment où tu voyages dans le monde et que tu vois des trucs. Je suis très reconnaissant de faire ces 130 jours aussi. Mais oui, c'est un rythme où, au niveau familial, au niveau des amis, il faut créer une organisation.

  • Saupi

    Tu peux même faire physiquement. Tu dois avoir une hygiène quand même assez...

  • Maxime

    Surtout en vieillissant, oui.

  • Saupi

    Arrête encore, il commence à te dire, attention, ça pique.

  • Maxime

    Oui, je fais de plus en plus attention. Mais du coup, paradoxalement, je me sens plus en forme que jamais. Parce que je vieillis, mais comme je fais ma préparation physique, elle est encore meilleure, comme mon hygiène est encore meilleure, j'ai l'impression de progresser en vieillissant. Pour l'instant, ça va.

  • Saupi

    T'avais une préparatrice mentale. Comment ça se passe ? C'est des séances de psy ? C'est des échanges ? Comment ça se passe ?

  • Maxime

    Déjà, c'est très individualisé. La psychologie. Comment ça fonctionne ? C'est des rendez-vous d'une heure. Je ne suis pas le plus assidu, mais j'ai besoin de mes temps à moi d'assimilation. Je ne vais pas l'avoir toutes les semaines. Avant les Jeux, par exemple, deux mois avant, je lui dis Là, c'est fini. On a fait ce qu'on avait à faire. Ça fait six ans qu'on bosse ensemble. Ce n'est pas maintenant qu'on va changer quelque chose. Donc merci, on se retrouve après. Et elle, elle me dit Je suis là si tu as besoin. Donc elle me laisse beaucoup d'autonomie. où on va se voir et moi je suis quelqu'un qui a une bonne capacité d'introspection et d'analysé psychologique perso pas trop de mots compliqués dans ce poste non mais donc je suis pas mauvais mes forces. Donc en fait, quand je vais la voir, elle va m'amener des outils, je dirais presque... Déjà, elle m'apporte une oreille et aussi elle va m'amener des outils scientifiques de la connaissance que je n'ai pas. Et du coup, on fait une heure, je lui parle, je lui raconte des trucs, on parle beaucoup des scrims surtout. Et elle, elle va me dire, ok, on va essayer de mettre ça en place. Et elle va me donner des outils, des tips. Je te donne un exemple que j'aime bien donner. La couleur bleue me calme. On a fait des tests. La couleur bleue me calme, la couleur rouge m'excite. Ce qui a l'air... ce qui semble évident pour tout le monde, mais chacun réagit différemment. Le bleu et le rouge, ce n'est pas comme un taureau. Le bout de mon fleuret, il est bleu parce que je mets du chatterton. Du tissu au bout. Tu peux,

  • Saupi

    c'est intéressant.

  • Maxime

    Quand on touche, on a une cuirasse électrique. Si on n'a pas de chatterton au fleuret, c'est qu'au fleuret. Si on n'a pas de chatterton de tissu au bout, quand on va toucher, la lame va se plier. Ça va ouvrir le circuit parce que je ne suis pas très bon. Voilà. Bref, ça crée un truc qui fait que ça ne va pas allumer. Donc en fait, on met un tissu pour isoler la lame et permettre de toucher, que ça se plie, et que ça ne coupe pas le circuit électrique.

  • Saupi

    D'accord.

  • Maxime

    Et donc, il est bleu. Et donc, il est bleu pour moi. Et donc, en fait, si j'ai des moments de stress, je regarde le bleu. Enfin, des moments où je sens que je ne suis pas assez calme, je regarde le bleu. Je suis plus calme sur... Je suis plus stable et calme en étant plus sur des appuis arrière. Donc, avant de me remettre en garde, si je sens que je suis un peu nerveux ou quoi, plutôt que de laisser mon corps basculer vers l'avant, je me force à vraiment me mettre sur mes... Mais ça prend deux secondes. moment d'ancrage après j'y vais voilà des trucs comme ça ouais ouais ah non mais c'est important parce que nous on regarde quand tu regardes des matchs d'escrime ou peu importe le sport t'as pas tout ça en tête nous le spectateur on veut on veut on veut on veut le sang voilà vas-y plante le est-ce que tu t'as des plantes d'attaque avant ou en fonction de ton adversaire est-ce que tu étudies l'adversaire avant en fait est-ce que tu fais des vidéos enfin des sens vidéo ou est-ce que tu oui

  • Saupi

    et non oui et non c'est une réponse oui et non ça m'arrive de regarder de la vidéo mais en fait euh C'est marrant parce que j'ai dit ça aux copains de mon équipe ce week-end. Je leur ai dit que le haut niveau, c'est faire des actions simples, bien, au bon moment. En fait, on a souvent tendance à vouloir en faire trop. Les meilleurs du monde, ils font deux, trois actions à la perfection et ils choisissent parfaitement le bon moment. Trop d'infos, j'en ai. Mais parce que si j'ai trop d'infos, je tue mon instinct. Et moi, ma force, c'est mon instinct. Je ne suis pas un joueur d'échecs. Je suis un joueur de poker. Mais il y a une capacité d'adaptation à la situation et à gérer l'inconnu. Tu vois, aux échecs, tu as toutes les données. devant toi et le meilleur gagnera très logiquement. Tu as toutes les infos devant toi, c'est un monde fermé. Le poker t'arrive, tu ne sais pas quelle carte tu vas recevoir, tu ne sais pas combien d'argent tu as en stock. Enfin, tu le sais au fur et à mesure, mais ta partie, elle dépend de la chose et tu ne vois pas les cartes de ton adversaire et tu ne sais pas les cartes qui vont s'afficher. Moi, c'est un peu mon truc. Quand j'arrive, je peux avoir toutes les infos que je veux sur le mec en face. Ce jour-là, s'il a envie de faire autre chose, il peut faire autre chose. Ce jour-là, j'ai cet arbitre-là. La dernière fois, j'avais un autre arbitre. Il n'a pas la même vision d'escrime, je ne peux pas faire la même chose. Tout change tout le temps. Ce que je disais, que je trouve hyper enrichissant d'escrime. Je me dis, rappelle-toi sur lui. En défense, il faut plutôt aller vers ce truc-là. Et en attaque, c'est plutôt ici qu'il faut toucher. Ok, j'ai ma base, mais le reste... Ça, j'aimais bien aussi. C'était Muratoglou, le coach de tennis. Le coach de tennis, Patrick Muratoglou. Qui disait que pendant son coaching... En fait, il a 10 infos à donner à son athlète à un moment du coup. Mais s'il lui dit les 10, ça fait trop d'infos. L'athlète, il va en choisir. En fait, l'athlète, il ne peut pas en regarder 10. Il ne peut en regarder qu'une ou deux. Donc, il faut choisir la bonne information. Donc, lui, il ne donne toujours qu'un ou deux conseils, pas plus. Moi, je me l'applique à moi-même en tant qu'athlète. Je me donne un ou deux conseils, pas plus, parce que je ne peux pas retenir les 10.

  • Maxime

    Et maintenant, on va se projeter un peu pour les prochains jeux. Tu connais déjà un peu le programme. Je sais que c'est dans longtemps. C'est quand même un gros objectif, même parce qu'entre-temps, tu dois avoir le championnat du monde, le championnat d'Europe.

  • Saupi

    Nous, en fait, nos saisons, elles se ressemblent toutes. Il y a huit Coupes du monde dans l'année, cinq Coupes du monde et trois Grands Prix, mais c'est un peu le même format. On va sur un lieu, il y a des points à gagner, et une épreuve par équipe aussi. Il y a un classement Coupe du monde individuel, un classement Coupe du monde par équipe. On va sur les épreuves, on marque des points. À la fin de ces huit Coupes du monde, les coachs, ils choisissent. On part à douze Français, c'est le côté maximum. Donc, il y a douze Français et douze Italiens. 12 Américains. Ce qui fait qu'on fait des compétitions à 240. Et ensuite, pour les championnats d'Europe, championnats du monde, l'équipe de France ne peut inscrire que 4 athlètes. Et donc les coachs, après c'est 8 compétitions référentes. Deux références, c'est 8 compétitions de référence. Ils en gardent 4 pour faire les championnats d'Europe et les championnats du monde. Et c'est là qu'on construit notre palmarès. Moi, par exemple, j'ai déjà gagné une coupe du monde. Il y a les mêmes tireurs, voire plus de tireurs que sur un championnat du monde. Si j'avais gagné cette compétition-là le jour des championnats du monde, je serais champion du monde. Mais vu que j'ai gagné une Coupe du monde, entre guillemets, j'ai juste gagné une Coupe du monde et des points.

  • Maxime

    D'accord.

  • Saupi

    Donc, je ne suis pas champion du monde. Voilà. Pour faire ton palmarès, il faut gagner un championnat d'Europe pour être champion d'Europe. Il faut gagner un championnat du monde pour être champion d'Europe. Le but, c'est un peu comme en NBA. Il y a la saison régulière, c'est les huit Coupes du monde. Et les playoffs, c'est les championnats d'Europe et les championnats du monde. Tu as ça tous les ans. OK. Et l'année des Jeux, tu remplaces juste les championnats du monde par les Jeux.

  • Maxime

    OK.

  • Saupi

    C'est tout le temps le même format de saison un peu. Et donc là, je sais que je suis parti pour quatre saisons.

  • Maxime

    On va changer un peu de thème. Tu m'as dit tout à l'heure que tu avais fait une école de journalisme.

  • Saupi

    Oui, ça s'appelle Sportcom, qui a un partenariat entre le CFJ, qui est une très grosse école de journalisme, et l'INSEP. C'est Céline Giraud, qui était judokate, qui présentait l'histoire de l'île de la tentation. ok oui oui c'était pour la blague mais du coup en fait elle était judocate à l'INSEP je crois qu'elle venait de faire vice-champion du monde un truc comme ça et elle voulait faire du journalisme mais en fait elle s'est rendue compte qu'il n'y avait aucune école adaptée à son planning de sportive et donc l'INSEP a dit on va trouver une solution et ils ont créé Sportcom qui est une école de journalisme et de communication réservée aux sportifs de haut niveau pour nous permettre de concilier les deux j'ai eu mon diplôme ça va merci 18.

  • Maxime

    Ok, ouais. Parce que tu vas peut-être faire un peu de consultant.

  • Saupi

    Peut-être, peut-être, on verra. On verra, là, normalement, je vais... En tout cas, je vais faire ma première. Je sais pas quand l'épisode sort, mais je vais faire ma première, là, dimanche, dans une émission qui s'appelle Stephen Branch. Donc, je suis trop content. Je vais essayer de faire ça. On verra sur les quantités. Déjà, faut que je sois pas mauvais. Parce que sinon, aussi, je peux faire la première et les mecs peuvent me dire, écoute, Maxime, je pense que les jeux, c'est important. Il faut que tu t'entraînes, il faut que tu te prépares. On va pas t'embêter longtemps non plus, voilà. Donc, peut-être que je serai pas au... Comment dire ? À mon aise. En tout cas, ça se passe bien. J'aimerais bien faire ça de temps en temps, parce que c'est de la radio. Moi, la radio, ça m'éclate. Honnêtement, on m'aurait proposé un truc télé, je pense que j'aurais dit non. mais la radio c'est vraiment plus c'est plus libre ouais et puis je sais pas je trouve qu'il y a un imaginaire dans la voix d'ailleurs il y a des experts de la voix qui sont pas loin mais il y a un imaginaire dans la voix où typiquement moi j'adorais toujours dans la nostalgie j'aimais bien la radio qui était pas filmée même si aujourd'hui on est obligé de la filmer parce que c'est pour les réseaux sociaux les trucs mais ce truc d'avoir une voix sans imaginer sans savoir qui est derrière physiquement je trouve que c'est comme quand on lit un bouquin ça libère la créativité, l'imagination personnelle de chacun. Et la radio, moi, j'ai des souvenirs de radio. Le matin, mon père, enfin, ma mère, du coup, qui a chopé le pli, mon père mettait la radio au petit-déj. Moi, j'ai été élevé à la radio au petit-déj. Et typiquement, les matins de compétition, le dimanche, avant de partir avec mon pote, il y avait la radio. RTL ? C'était RTL. La valise ? La valise, c'était plus tard. Non, mais c'était les grosses têtes ce soir. Et puis, après, des grosses têtes, avec une blague bien grasse, en général, à 7h du mat, avec mon père à côté. moi qui ai 8 ans, comme ça. Mais du coup, non, c'est ce truc de ne pas voir. Enfin, la radio, je trouve que ça libère une imagination, une créativité.

  • Maxime

    Tu sauras quoi faire plus tard. Tout ce que je te souhaite, on va parler un peu nostalgie. Cites-moi, je sais ce que tu vas me dire, mais un événement sportif qui te rend nostalgique.

  • Saupi

    Non, moi, c'est le premier truc auquel je pense. C'est le Parc des Princes quand j'étais enfant, quand j'étais jeune. avec sa dose de controverse qui a pu avoir un temps. Mais moi, tu vois, typiquement, les fumigènes qui sont interdits dans les stades de foot, je trouve ça nul. Fumigène, ça fait partie de l'ambiance du foot. Oui, ça t'écarte peut-être, je sais pas, ça t'écarte les poumons à un moment ou je sais pas que c'est. Je m'en fous, en fait. Si j'ai pas envie de fumigène, je vais pas au stade de foot, ça fait partie du truc. L'odeur du frite merguez dégueulasse à 15 euros. Mais non, mais voilà, ça fait partie du truc. Et moi, quand je repense à la nostalgie, c'est le Parc des Princes. Alors, j'ai la chance aujourd'hui d'être invité une à deux fois par an par le PSG. Ça va ? Non, mais je les remercie d'ailleurs. Oui,

  • Maxime

    oui, oui. Si vous pouvez m'inviter aussi, je vous remercie.

  • Saupi

    Toujours mon club de cœur. Et puis maintenant, quand j'y vais, je suis un peu privilégié aussi. mais c'est vrai que ce truc un peu miteux que tu peux avoir des stades de foot très populaires moi ça c'est quelque chose que j'aime beaucoup et qui me rend un peu nostalgique dans le sens où on est à une époque où maintenant il faut des beaux stades bien propres, bien grands en plus là on est en plein dans le débat avec le départ potentiellement du Parc des Princes du PSG. Mais moi, j'aime bien le truc où je n'ai pas besoin que les chiottes soient propres à la perfection. Oui, c'est la rainure qui pue la pisse. Non, mais ça fait partie du truc. Ce stade de foot, l'ancienne Ligue 1, où il y avait des matchs pourris, ça faisait partie aussi. On était là avec Paul Eta qui faisait des appels de partout devant et qui ne recevait pas un ballon. Il disait, mais faites-lui la passe ! Mais ça symbolise un peu le foot actuel aussi. Tout est dans le contrôle. Tu vois, l'équipe d'Espagne qui fait championne d'Europe. et quand on dit elle jouait bien machin et tout moi j'aime pas cette équipe là parce que c'est très fort mais il n'y a aucune part d'improvisation il récupère le ballon ils peuvent partir en contre-attaque ils font mine de faire contre-attaque et puis finalement ils reviennent et ils refont tourner pendant 20 minutes et moi je suis là il est où le panache un peu donc aujourd'hui le sport moderne et le foot typiquement est beaucoup plus fort qu'avant c'est certain plus fort mais je trouve qu'il y a moins d'âme moins de côté créatif et ça c'est le truc qui me rend nostalgique Donc je pense au parc des Princes d'avant.

  • Maxime

    Tu vois, moi, je vais rebondir. Moi, je suis aussi supporter du Paris Saint-Germain, mais moi, c'est surtout le camp des loges. Moi, quand j'étais gamin, je n'habitais pas le monde du camp des loges. J'allais souvent au camp des loges.

  • Saupi

    Je suis allé aussi en plus que Ferry pour Alassane.

  • Maxime

    Et maintenant, je suis passé devant le nouveau camp de Poissy. Je me suis fait, ah oui, c'est une prison en fait. Tu ne peux plus. C'est différent. Moi, j'aimais bien aller. Avant, tu pouvais aller rentrer. Tu connaissais un peu le mec, il te faisait rentrer. Il te faisait des dédicaces. Maintenant, je comprends,

  • Saupi

    c'est mort.

  • Maxime

    c'est des enjeux financiers aussi pour des mecs ah bah oui c'est plus les mêmes moi j'y allais c'était en 95 16, 17, 18 donc il y avait pas les mêmes budgets mais tu pouvais côtoyer Rai ou Leonardo c'était pas c'était la bonne époque est-ce que t'as un film que tu vois

  • Saupi

    Film Nostalgie.

  • Maxime

    Quand tu le vois, tu te dis ça me rappelle mon enfance.

  • Saupi

    Non, mon vrai film. Je ne sais plus de quel. Les Ferrets de la Reine, Les Trois Mousquetaires, c'est vraiment mon film quand j'étais enfant que je regardais en boucle. Je crois que c'est la version... Merde, je n'ai plus le nom des acteurs. J'ai un peu honte parce qu'en plus, le d'Artagnan est décédé il n'y a pas longtemps. Je ne sais pas si quelqu'un peut m'aider.

  • Maxime

    Non, non, non. Tu vas te débrouiller.

  • Saupi

    Mais non, mais voilà, c'est une version des années 60. Ah oui. Je crois. C'est vraiment génial. Et sinon... En film comique, puisque je me rappelle l'avoir vu au cinéma, avoir rigolé et pas avoir compris toutes les blagues. À chaque fois que je le revois, maintenant, je comprends plus de blagues. C'est Obélix, Puissance Cléopâtre. Mais que j'ai vu en salle à 9 ans. Je crois que je devais avoir 9 ans, ouais. Donc bien évidemment, à 9 ans, Astérix, Puissance Cléopâtre, on comprend une blague sur 8. Mais c'était un bon moment quand même. Et ça l'est toujours aujourd'hui.

  • Maxime

    Et une chanson ? qui est trop nostalgique.

  • Saupi

    Moi, c'est un album. C'est l'album de Jean-Jacques Goldman en passant. D'accord. Qui s'appelle Encore. Qui est pour moi son meilleur album. C'est l'album de la maturité en plus. Je me demande si ce n'est pas son dernier album. Alors là. Vraiment, parce qu'après, il en a. Et après, il a fait des trucs, mais je ne suis pas sûr. Mais bref, c'est un album de 98, je crois. Et c'était à l'époque du CD de la cassette Dans la voiture. Ouais, ouais. Et moi, j'avais ma grand-mère qui était très malade et qui avait Alzheimer. Donc, elle était en Belgique. Et ça représente les peu de dimanches où je n'avais pas de compétition avec ma mère et mon père. Ou parfois même qu'avec ma mère, parce que mon père avait des matchs de foot, justement. On allait en Belgique pour voir ma grand-mère et on faisait deux heures et demie aller, deux heures et demie retour pour l'avoir deux heures. Et ce qui nous... Voilà le petit plaisir, on va dire, entre guillemets, de ce voyage à qui prenait tout le dimanche. Le peu de dimanche que j'avais de libre, entre guillemets, c'était la cassette ou le CD de Jean-Jacques Goldman, de la chanson 1 à la chanson 12. Le fameux moment où aussi, avant, on laissait vivre les albums, où c'était pas, tiens, cette chanson, je l'aime bien, la numéro 6, puis je change d'album et j'aime bien la numéro 4. Où il fallait laisser vivre l'album, la cassette. Et ce qu'on faisait, Jean-Jacques Goldman en passant. Dedans, il y a mes chansons, ma chanson préférée, je pense. Mes deux chansons préférées, il y en a une dans sa boite qui s'appelle Tout était dit, où en gros il raconte, il est à un café, c'est un café, et il voit une jeune fille, et il raconte en fait toute l'imagination. La créativité qu'il a à regarder cette femme, à imaginer sa vie, à imaginer qui elle pourrait être, pourquoi est-ce qu'elle est en retard, qu'est-ce qu'elle va faire. Il est tout seul dans son délire et puis il y a une forme de désir, d'attirance pour elle. Et puis ensuite, elle s'en va et c'est fini. Il ne la reverra jamais. Il a vécu un moment... Voilà, tout était dit. Je n'ai pas besoin qu'elle me raconte sa vie. J'ai fait mon truc. Et l'autre chanson, qui est pour moi un truc que je vis de manière très personnelle, elle s'appelle Le Coureur. Et elle raconte justement l'histoire d'un enfant en Afrique qui court par plaisir de la course sur une plage en Afrique et qui en fait se fait recruter par un agent et devient un sportif. Et elle raconte, c'est brillant. Et c'est la manière du... Comment en tant qu'athlète, ça a pu... changer sa perception du sport. Il dit des phrases du style On m'a fait courir sur un tapis, pisser dans un bocal, à un moment je cours pour la gloire et l'argent et puis la dernière phrase c'est Je courais sur la plage à liser, désabuser. Enfin voilà. sur ma plage tranquille et puis au final ça a changé ma vie alors que je voulais juste couler sur ma plage

  • Maxime

    Et tu écoutes ces chansons avant une compétition ? Est-ce que tu fais partie de ces sportifs qui écoutent la musique ?

  • Saupi

    Quand on a beaucoup d'avions, sur 12h d'avion moi je regarde pas tant que ça sur 12h d'avion, déjà j'essaie de dormir le plus possible mais sinon je vais écouter 90% du temps, c'est de la musique et 10% regarder un film ou un truc. Mais je ne regarde jamais un film en entier. Enfin, je dois passer 40 minutes à regarder quelque chose sur 12 heures de vol. Il reste de la musique et beaucoup d'imagination. En plus, les paysages en avion, moi, ça me bouleverse. J'adore ça, traverser des endroits. même les nuages, les couchers de soleil. Je suis là, on est un vol de nuit, si je vois la lune, je suis là, oh, il y a de la lune, c'est trop cool, c'est ma sensibilité. Et donc, typiquement, la chanson du coureur, je l'écoute souvent dans des moments, peut-être de perte de sens, ou pas d'ailleurs, ou même de recherche d'inspiration et d'émotion. Je vais l'écouter, et je suis là à 10 000 pieds, en train de survoler le Kazakhstan, parce que je pars en Asie, et puis je suis là, et je pense à ça.

  • Maxime

    Moi, Jean-Jacques, si tu nous écoutes... Je sais pas s'il nous écoute ou pas. Non, on sait pas.

  • Saupi

    Non, mais il a... Moi, j'ai beaucoup de respect pour tout ce qu'il a fait. Moi aussi. Et j'ai le respect pour l'arrêt de sa carrière aussi, de dire j'en ai marre et j'ai envie de privilégier ma famille. Merci pour ce qu'il a fait. Il a le droit de vivre sa vie aussi.

  • Maxime

    Ouais, ouais, ouais. Un sportif qui te rendrait... Un ancien sportif... Enfin, qui te rappellerait...

  • Saupi

    Un peu de nostalgie. Il appellerait un peu... Johan Cruyff.

  • Maxime

    Johan Cruyff. Ouais. D'accord. T'as connu Johan Cruyff ?

  • Saupi

    Non, j'ai pas connu Johan Cruyff. Bah oui, mais t'as 31 ans. Mais c'est le sport... Ouais, le sport, tu parlais du camp des loges, le côté plus simple. Moi, cette image de creuve dans le vestiaire en demi-finale de Coupe du Monde, on est en train de fumer, s'envoyer ses trois clopes à la mi-temps. Et ne fumez pas, c'est pas bon pour la santé, c'est pas bon, tout ça. Il n'y a pas de quoi. Mais c'est inimaginable aujourd'hui d'avoir un sportif qui fume dans un vestiaire, parce qu'aujourd'hui, comme je disais, tout est beaucoup plus cadré, on est beaucoup plus axé sur la perf. Et lui, quand je vois des trucs sur lui, c'est le mec libre qui court sur un terrain partout et qui est libre. Et moi, c'est ça qui me renvoie. C'est une autre époque où je pense qu'autant de liberté, ça n'aurait pas été possible. Pour moi, il dégage le sportif libre. C'était les Beatles de l'époque, les joueurs de l'Ajax.

  • Maxime

    Ça va, tu connais un peu l'histoire du sport.

  • Saupi

    Ça t'intéresse ? Un petit peu, un petit peu,

  • Maxime

    oui. Il faut s'intéresser.

  • Saupi

    C'était SoFoot qui avait fait un super... ils font des éditions spéciales un peu ils en avaient fait une excellente sur Cruyff que j'ai toujours chez moi et que je réouvre de temps en temps C'est une édition spéciale Cruyff.

  • Maxime

    T'as des anciens magazines que tu relis de temps en temps ?

  • Saupi

    Oui.

  • Maxime

    Tu refeuilles ?

  • Saupi

    Après, quand j'étais enfant, le truc de Sofou de Cruyff, c'est 2013, je crois. C'est un peu ce que j'ai de plus vieux. J'ai gardé le journal L'Équipe de la mort de Mohamed Ali. Je l'ai toujours. J'ai souligné de la mort de Cruyff aussi, je crois. Je garde des petits trucs comme ça.

  • Maxime

    On approche tout doucement de la fin de cette émission. Mais je pose quand même une question fatidique. de chaque émission qui est très important et t'as le droit de dire non t'as le droit de dire oui mais pas je sais pas par contre c'est ou oui ou non acceptes-tu d'être mon ami oui il a eu

  • Saupi

    peur deux jours d'avant si t'avais dû dire je réponds pas je réponds pas je viens de te parler de liberté sur Cruyff pendant deux minutes si tu crois que j'allais me coucher maintenant mais oui avec pas de problème voilà donc j'ai un nouvel ami donc mon anniversaire c'est le 8 juin

  • Maxime

    je suis très mauvais pour les anniversaires t'inquiète pas je te rappellerai mais je suis très heureux d'avoir pu t'interviewer et d'avoir partagé ce moment parce qu'on a appris plein de choses et j'espère que tu vas aller très très loin c'est gentil je te souhaite une bonne continuation et je te dis à bientôt mon ami j'ai un nouvel ami et surtout n'oubliez pas de vous abonner au podcast s'il vous plaît c'est très important Voilà, mon producteur, il m'a fait pouce en l'air. Il m'a dit, je sais que je ne fais pas assez de promos, mais je le fais. Et puis Maxime, il fera ma promo dans son club.

  • Saupi

    Tu as raison.

  • Maxime

    Voilà. Merci, Maxime.

  • Saupi

    Plaisir, merci à toi.

  • Maxime

    À bientôt. Ciao.

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