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Science en lumière

La Rage Mise au Point

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15min |22/12/2024|

20

Play
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Description

La rage est une maladie virale mortelle qui touche de nombreux pays, notamment en Asie et en Afrique. Transmise principalement par des morsures d'animaux infectés, elle demeure une préoccupation majeure en santé publique.


Ce podcast de Science en lumière vise à sensibiliser le public sur la rage, en abordant les aspects suivants :

  • Transmission : Comprendre comment le virus de la rage se propage, les espèces animales impliquées et les situations à risque.

  • Symptômes : Identifier les signes cliniques chez l'homme et l'animal, et l'évolution de la maladie.

  • Prévention : Mettre en lumière les mesures préventives, notamment la vaccination des animaux domestiques et des personnes à risque, ainsi que les actions à entreprendre en cas de morsure.

  • Traitement : Informer sur les protocoles de prise en charge post-exposition et l'importance d'une intervention rapide.

Public visé :

Ce podcast s'adresse aux professionnels de santé, aux voyageurs, aux propriétaires d'animaux domestiques et à toute personne souhaitant en savoir plus sur la rage et les moyens de s'en protéger.


En écoutant ce podcast, vous serez mieux informé sur la rage et les mesures essentielles pour vous protéger, ainsi que vos proches, contre cette maladie évitable mais potentiellement mortelle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Podcast. La rage, comprendre, prévenir et agir. Ce podcast est écrit et réalisé par le Dr Christophe Blin, sur une idée originale d'Amélie Blin-Latapie. Bienvenue dans cet épisode, où nous allons parler d'une maladie aussi ancienne que redoutable. La rage. Chaque année, cette zoonose cause près de 59 000 décès, principalement chez des enfants dans les régions les plus pauvres du monde. Pourtant, cette maladie est entièrement évitable grâce à la science et à la prévention. Alors, pourquoi la rage continue-t-elle à faire autant de victimes ? Aujourd'hui, nous explorerons son histoire fascinante, découvrirons ce que la science nous apprend sur ce virus et partagerons des conseils pratiques pour agir en cas de morsure. Ce podcast est inspiré par une idée originale d'Amélie Blin-Latapie, étudiante en école vétérinaire, que je remercie chaleureusement.

  • Speaker #1

    Pour commencer, plongeons dans une histoire qui a marqué la lutte contre la rage et la médecine en général. Parlons de Joseph Meister, le premier survivant.

  • Speaker #0

    En 1885, un garçon de 9 ans, Joseph Meister, est mordu par un chien enragé. À l'époque, la rage équivalait à une condamnation à mort. Ses parents désespérés se tournent alors vers Louis Pasteur, un scientifique visionnaire. Pasteur lui administre un vaccin expérimental, développé à partir de virus atténués. Et contre toute attente, Joseph survit. Cette histoire a non seulement sauvé une vie, mais a également marqué un tournant dans la lutte contre la rage. Elle a démontré qu'une maladie aussi mortelle pouvait être maîtrisée grâce à la science.

  • Speaker #1

    Mais pour mieux comprendre l'ennemi qu'affrontait Pasteur, intéressons-nous à la rage elle-même. La rage, un virus terrifiant ?

  • Speaker #0

    La rage est une maladie provoquée par un virus à ARN de la famille des rhabdoviridae et du genre Lysavirus. Transmise principalement par les morsures d'animaux infectés, elle s'attaque directement au système nerveux. Une fois dans le corps, Le virus remonte les nerfs jusqu'au cerveau, provoquant des symptômes terrifiants. Agitation, hallucination, paralysie et une peur viscérale de l'eau, appelée hydrophobie. Le plus effrayant ? Une fois que les symptômes apparaissent, la maladie est presque toujours fatale. Pourtant, la rage est entièrement évitable. Il existe des vaccins efficaces, mais encore faut-il y avoir accès. Et c'est ici que le combat contre la rage devient un défi mondial, un fléau enraciné dans l'histoire. Depuis des siècles, la rage a alimenté les peurs et les légendes. Les gens associaient cette maladie aux animaux possédés, et les récits de loups-garous ou de chiens enragés en sont des témoignages. Mais ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle, avec les travaux de Pasteur, que l'humanité a commencé à reprendre le dessus. Grâce à la vaccination canine et à la lutte contre les chiens errants, la rage a été éradiquée dans de nombreux pays, dont la France. Cependant, dans d'autres régions, notamment en Asie et en Afrique, la rage reste une menace quotidienne, surtout pour les enfants.

  • Speaker #1

    Que peut-on faire en cas de morsure ?

  • Speaker #0

    Si vous êtes confronté à une morsure suspecte, voici les gestes essentiels qui peuvent sauver une vie. Nettoyez immédiatement la plaie à l'eau et au savon pendant au moins 15 minutes. Ce geste simple réduit considérablement la quantité de virus dans la plaie. Consultez un médecin sans tarder. Même une morsure superficielle peut représenter un risque. Suivez les recommandations médicales qui peuvent inclure une vaccination post-exposition et, dans les cas graves, l'administration de sérum antirabique. Ces gestes simples, mais essentiels, sont détaillés dans des guides de référence comme ceux de la revue Prescrire. N'hésitez pas à les partager autour de vous.

  • Speaker #1

    Alors, pourquoi mourons-nous encore de la rage ?

  • Speaker #0

    principalement à cause du manque d'accès aux soins et à la vaccination dans certaines régions rurales, les vaccins sont souvent trop chers ou indisponibles pour ceux qui en ont le plus besoin. La lutte moderne contre la rage repose sur des stratégies de prévention et de traitement, soutenues par des initiatives internationales ambitieuses. Grâce à la science et à la collaboration mondiale, nous disposons aujourd'hui des outils nécessaires pour éradiquer cette maladie. Mais les défis restent nombreux.

  • Speaker #1

    Vaccination préventive et postexposition. Protéger avant et après l'exposition. Expliquons comment la vaccination est au cœur de la prévention.

  • Speaker #0

    Selon le guide Patients prescrire la vaccination préexposition est fortement recommandée pour les populations à risque. Cela inclut les professionnels fréquemment exposés, comme les vétérinaires, les chercheurs en laboratoire manipulant des spécimens infectieux ou les personnels des refuges pour animaux. Les voyageurs se rendant dans des zones endémiques, notamment en Afrique et en Asie, devraient également envisager une vaccination préventive. Votre médecin peut prescrire ces vaccinations en fonction des données actualisées de la zone de voyage sur les sites de l'Institut Pasteur. Le protocole pré-exposition se compose généralement de trois doses administrées au jour zéro, J-7 et J-21 ou J-28, offrant une protection durable qui peut être renforcée par des rappels en cas d'exposition ultérieure. En revanche, pour les personnes mordues ou griffées par un animal suspect, la prophylaxie post-exposition PPE devient crucial. Cette procédure repose sur un nettoyage immédiat et rigoureux de la plaie, suivi de la vaccination. Le calendrier classique en PPE inclut 4 doses au jour 0, jour 3, jour 7 et 14, après la morsure. Dans les cas graves, où la morsure est profonde, ou concerne des zones sensibles, visage, main, Le sérum antirabique est administré en complément des vaccins. Ce sérum fournit des anticorps prêts à l'emploi, particulièrement utiles si la vaccination n'est pas encore active. Ces protocoles sont d'une efficacité remarquable. Lorsqu'ils sont correctement suivis, ils préviennent quasiment tous les cas de rage humaine, même après une exposition avérée.

  • Speaker #1

    Quelles sont les initiatives mondiales ?

  • Speaker #0

    L'Organisation mondiale de la santé, OMS, a lancé une initiative ambitieuse visant à éradiquer les décès humains dus à la rage d'ici 2030. Cette stratégie repose sur plusieurs piliers.

  • Speaker #1

    Le premier pilier est la vaccination canine de masse. Est-ce vraiment utile ?

  • Speaker #0

    Les chiens sont responsables de 99% des cas de rage transmis à l'humain. La vaccination des chiens est donc essentielle pour interrompre la chaîne de transmission. Des programmes en Tanzanie au Mexique et en Inde montrent que des campagnes régulières peuvent réduire significativement les cas humains. Renforcement des systèmes de santé. L'objectif est de garantir un accès rapide aux vaccins et sérums antirhabiques, particulièrement dans les zones rurales où les infrastructures médicales sont limitées. Sensibilisation communautaire. En éduquant les populations sur les gestes à adopter après une morsure et sur l'importance de la vaccination animale, il devient possible de réduire les comportements à risque. Voyons à présent les défis actuels. Le combat contre la rage reste inégal. En effet, malgré les progrès, des obstacles majeurs freinent la lutte contre la rage. Il persiste effectivement un accès limité aux vaccins et traitements dans certaines contrées, Dans les régions rurales d'Afrique et d'Asie, où se concentre la majorité des décès, les vaccins sont souvent rares ou difficiles à obtenir. Cela est particulièrement problématique pour la PPE, qui nécessite des doses rapides et consécutives. Le coût des traitements. Le prix d'une série de vaccins post-exposition peut atteindre 100 à 200 dollars, ce qui est prohibitif pour de nombreuses familles vivant dans des zones endémiques. Le sérum antirabique, encore plus coûteux. est souvent inaccessible pour les hôpitaux locaux.

  • Speaker #1

    Cela veut-il dire qu'il existe un manque de coordination mondiale ?

  • Speaker #0

    Bien que des programmes nationaux existent, les efforts pour vacciner les chiens ou sensibiliser les populations sont souvent fragmentés. Les financements restent insuffisants pour couvrir les besoins. L'espoir doit rester réaliste. Malgré ces défis, les perspectives d'éradication de la rage sont réelles. Des campagnes de vaccination canine dans des pays comme les Philippines et le Sri Lanka ont montré qu'il est possible de réduire drastiquement les cas humains avec des efforts coordonnés. Pour atteindre l'objectif zéro décès humain d'ici 2030 il est important de continuer à soutenir ces initiatives, à renforcer les capacités locales et à rendre les vaccins plus abordables et disponibles. La rage, bien qu'encore redoutable, est une maladie que nous pouvons éliminer si nous unissons nos efforts. Nous avons parlé des chiens et des renards, et les chauves-souris dans tout ça. Si les chiens sont responsables de la majorité des transmissions de la rage à l'humain, comme nous venons de le voir, les chauves-souris occupent également une place importante dans cette histoire, notamment dans certaines régions du monde. Contrairement aux idées reçues, la rage ne se limite pas aux animaux domestiques. Elle circule également chez de nombreux animaux sauvages, et parmi eux, les chauves-souris sont des acteurs majeurs. En Amérique du Nord et du Sud, par exemple, les chauves-souris insectivores et frugivores sont des réservoirs naturels du virus. Elles peuvent transmettre la rage directement à l'humain par une morsure, même légère. Le cas de décès humain dû à la rage après une exposition non détectée à des chauves-souris est bien documenté. En effet, leurs morsures sont souvent indolores et passent inaperçues. Ce rôle des chauves-souris est particulièrement préoccupant dans les régions rurales où elles vivent à proximité des habitations. ou lorsqu'elles interagissent avec des animaux d'élevage. En Amérique du Sud, les chauves-souris vampires, qui se nourrissent de sang, peuvent transmettre le virus aux bovins, causant des épidémies coûteuses dans le secteur agricole.

  • Speaker #1

    Mais alors, comment gérer ce risque ?

  • Speaker #0

    La prévention passe par plusieurs mesures clés. Éviter tout contact avec les chauves-souris. Il est essentiel de ne jamais manipuler une chauve-souris, vivante ou morte, à main nue. Vaccination préventive. Les personnes qui travaillent dans des grottes, les chercheurs ou les spéléologues doivent envisager une vaccination pré-exposition.

  • Speaker #1

    Qu'en est-il du contrôle de la rage chez les animaux sauvages ?

  • Speaker #0

    Dans certaines régions, des appâts contenant des vaccins antirabiques sont utilisés pour immuniser les populations d'animaux sauvages, y compris les chauves-souris. Les chauves-souris, bien qu'importantes dans les écosystèmes, pollinisation, régulation des insectes, restent des vecteurs potentiels de la rage. Leur présence nous rappelle que la lutte contre cette maladie doit être globale, englobant la santé humaine, animale et environnementale dans une approche dite one health Pour mieux comprendre les défis actuels, j'ai rencontré le Dr Claire Martin, vétérinaire spécialisé en zoonoses. Elle partage avec nous son expérience.

  • Speaker #1

    Sur le terrain, le plus difficile est de sensibiliser les populations rurales. Beaucoup de gens ignorent encore qu'il est possible de prévenir la rage grâce à la vaccination de leurs chiens. Pourtant, lorsqu'un programme de vaccination est bien organisé, les résultats sont spectaculaires. Mais cela demande du temps, des ressources et beaucoup de pédagogie.

  • Speaker #0

    Un témoignage qui illustre à quel point la sensibilisation est cruciale pour éliminer la rage.

  • Speaker #1

    Revenons sur la vaccination.

  • Speaker #0

    La lutte contre la rage repose sur des vaccins spécifiques, qui sont efficaces pour sauver des vies. Lorsqu'une morsure suspecte survient, comme nous l'avons vu, le protocole de prophylaxie post-exposition, PPE, est déclenché. Ce protocole combine un nettoyage rigoureux de la plaie, l'administration de sérum antirabique dans certains cas graves, et une série de doses vaccinales. Le calendrier recommandé pour les vaccins, comme le rabipur ou le verorab, suit généralement un schéma de quatre doses administrées au jour zéro, le jour 3, ensuite J7 et J14 après la morsure. Ce délai permet au vaccin de stimuler une réponse immunitaire rapide avant que le virus ne progresse vers le système nerveux central, où il devient presque toujours fatal. Les vaccins antirabiques modernes sont inactivés. Ils contiennent un virus de la rage tuée, incapable de provoquer la maladie, mais suffisamment intact pour déclencher une réponse immunitaire. Chez l'humain, ces vaccins agissent en stimulant la production d'anticorps capables de neutraliser le virus. Chez les animaux domestiques, comme les chiens et les Ausha, des vaccins tels que le Nobivac Rabies fonctionnent de manière préventive en créant une immunité durable avant toute exposition. Pour les animaux sauvages, des vaccins oraux comme le Rabigen-Sac2 sont utilisés dans des campagnes ciblées. Placés dans des appâts, ils permettent d'immuniser massivement les populations de renards ou de ratons laveurs, limitant ainsi la propagation du virus à la faune et, par extension, aux humains. Ce système, basé sur la vaccination humaine, animale et les campagnes de terrain, constitue une véritable stratégie intégrée pour enrayer la rage. Mais sa réussite dépend d'un accès rapide aux soins et d'une coordination efficace entre santé humaine et vétérinaire. Ensemble, éradiquons la rage. La rage est une maladie terrifiante, mais nous avons toutes les armes nécessaires pour l'éradiquer. En vaccinant nos animaux, En partageant les gestes de prévention et en soutenant les initiatives locales et internationales, nous pouvons faire une différence. Merci d'avoir écouté cet épisode. Ce podcast a été écrit et réalisé par Christophe Blin et piloté par la CPTS sudoise, sur une idée originale d'Amélie Blin-Latapie. Si vous avez des questions ou des suggestions, n'hésitez pas à nous les envoyer. Et surtout, partagez cet épisode autour de vous pour sensibiliser le plus grand nombre. À très bientôt pour un nouvel épisode. où la science éclaire notre quotidien.

Description

La rage est une maladie virale mortelle qui touche de nombreux pays, notamment en Asie et en Afrique. Transmise principalement par des morsures d'animaux infectés, elle demeure une préoccupation majeure en santé publique.


Ce podcast de Science en lumière vise à sensibiliser le public sur la rage, en abordant les aspects suivants :

  • Transmission : Comprendre comment le virus de la rage se propage, les espèces animales impliquées et les situations à risque.

  • Symptômes : Identifier les signes cliniques chez l'homme et l'animal, et l'évolution de la maladie.

  • Prévention : Mettre en lumière les mesures préventives, notamment la vaccination des animaux domestiques et des personnes à risque, ainsi que les actions à entreprendre en cas de morsure.

  • Traitement : Informer sur les protocoles de prise en charge post-exposition et l'importance d'une intervention rapide.

Public visé :

Ce podcast s'adresse aux professionnels de santé, aux voyageurs, aux propriétaires d'animaux domestiques et à toute personne souhaitant en savoir plus sur la rage et les moyens de s'en protéger.


En écoutant ce podcast, vous serez mieux informé sur la rage et les mesures essentielles pour vous protéger, ainsi que vos proches, contre cette maladie évitable mais potentiellement mortelle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Podcast. La rage, comprendre, prévenir et agir. Ce podcast est écrit et réalisé par le Dr Christophe Blin, sur une idée originale d'Amélie Blin-Latapie. Bienvenue dans cet épisode, où nous allons parler d'une maladie aussi ancienne que redoutable. La rage. Chaque année, cette zoonose cause près de 59 000 décès, principalement chez des enfants dans les régions les plus pauvres du monde. Pourtant, cette maladie est entièrement évitable grâce à la science et à la prévention. Alors, pourquoi la rage continue-t-elle à faire autant de victimes ? Aujourd'hui, nous explorerons son histoire fascinante, découvrirons ce que la science nous apprend sur ce virus et partagerons des conseils pratiques pour agir en cas de morsure. Ce podcast est inspiré par une idée originale d'Amélie Blin-Latapie, étudiante en école vétérinaire, que je remercie chaleureusement.

  • Speaker #1

    Pour commencer, plongeons dans une histoire qui a marqué la lutte contre la rage et la médecine en général. Parlons de Joseph Meister, le premier survivant.

  • Speaker #0

    En 1885, un garçon de 9 ans, Joseph Meister, est mordu par un chien enragé. À l'époque, la rage équivalait à une condamnation à mort. Ses parents désespérés se tournent alors vers Louis Pasteur, un scientifique visionnaire. Pasteur lui administre un vaccin expérimental, développé à partir de virus atténués. Et contre toute attente, Joseph survit. Cette histoire a non seulement sauvé une vie, mais a également marqué un tournant dans la lutte contre la rage. Elle a démontré qu'une maladie aussi mortelle pouvait être maîtrisée grâce à la science.

  • Speaker #1

    Mais pour mieux comprendre l'ennemi qu'affrontait Pasteur, intéressons-nous à la rage elle-même. La rage, un virus terrifiant ?

  • Speaker #0

    La rage est une maladie provoquée par un virus à ARN de la famille des rhabdoviridae et du genre Lysavirus. Transmise principalement par les morsures d'animaux infectés, elle s'attaque directement au système nerveux. Une fois dans le corps, Le virus remonte les nerfs jusqu'au cerveau, provoquant des symptômes terrifiants. Agitation, hallucination, paralysie et une peur viscérale de l'eau, appelée hydrophobie. Le plus effrayant ? Une fois que les symptômes apparaissent, la maladie est presque toujours fatale. Pourtant, la rage est entièrement évitable. Il existe des vaccins efficaces, mais encore faut-il y avoir accès. Et c'est ici que le combat contre la rage devient un défi mondial, un fléau enraciné dans l'histoire. Depuis des siècles, la rage a alimenté les peurs et les légendes. Les gens associaient cette maladie aux animaux possédés, et les récits de loups-garous ou de chiens enragés en sont des témoignages. Mais ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle, avec les travaux de Pasteur, que l'humanité a commencé à reprendre le dessus. Grâce à la vaccination canine et à la lutte contre les chiens errants, la rage a été éradiquée dans de nombreux pays, dont la France. Cependant, dans d'autres régions, notamment en Asie et en Afrique, la rage reste une menace quotidienne, surtout pour les enfants.

  • Speaker #1

    Que peut-on faire en cas de morsure ?

  • Speaker #0

    Si vous êtes confronté à une morsure suspecte, voici les gestes essentiels qui peuvent sauver une vie. Nettoyez immédiatement la plaie à l'eau et au savon pendant au moins 15 minutes. Ce geste simple réduit considérablement la quantité de virus dans la plaie. Consultez un médecin sans tarder. Même une morsure superficielle peut représenter un risque. Suivez les recommandations médicales qui peuvent inclure une vaccination post-exposition et, dans les cas graves, l'administration de sérum antirabique. Ces gestes simples, mais essentiels, sont détaillés dans des guides de référence comme ceux de la revue Prescrire. N'hésitez pas à les partager autour de vous.

  • Speaker #1

    Alors, pourquoi mourons-nous encore de la rage ?

  • Speaker #0

    principalement à cause du manque d'accès aux soins et à la vaccination dans certaines régions rurales, les vaccins sont souvent trop chers ou indisponibles pour ceux qui en ont le plus besoin. La lutte moderne contre la rage repose sur des stratégies de prévention et de traitement, soutenues par des initiatives internationales ambitieuses. Grâce à la science et à la collaboration mondiale, nous disposons aujourd'hui des outils nécessaires pour éradiquer cette maladie. Mais les défis restent nombreux.

  • Speaker #1

    Vaccination préventive et postexposition. Protéger avant et après l'exposition. Expliquons comment la vaccination est au cœur de la prévention.

  • Speaker #0

    Selon le guide Patients prescrire la vaccination préexposition est fortement recommandée pour les populations à risque. Cela inclut les professionnels fréquemment exposés, comme les vétérinaires, les chercheurs en laboratoire manipulant des spécimens infectieux ou les personnels des refuges pour animaux. Les voyageurs se rendant dans des zones endémiques, notamment en Afrique et en Asie, devraient également envisager une vaccination préventive. Votre médecin peut prescrire ces vaccinations en fonction des données actualisées de la zone de voyage sur les sites de l'Institut Pasteur. Le protocole pré-exposition se compose généralement de trois doses administrées au jour zéro, J-7 et J-21 ou J-28, offrant une protection durable qui peut être renforcée par des rappels en cas d'exposition ultérieure. En revanche, pour les personnes mordues ou griffées par un animal suspect, la prophylaxie post-exposition PPE devient crucial. Cette procédure repose sur un nettoyage immédiat et rigoureux de la plaie, suivi de la vaccination. Le calendrier classique en PPE inclut 4 doses au jour 0, jour 3, jour 7 et 14, après la morsure. Dans les cas graves, où la morsure est profonde, ou concerne des zones sensibles, visage, main, Le sérum antirabique est administré en complément des vaccins. Ce sérum fournit des anticorps prêts à l'emploi, particulièrement utiles si la vaccination n'est pas encore active. Ces protocoles sont d'une efficacité remarquable. Lorsqu'ils sont correctement suivis, ils préviennent quasiment tous les cas de rage humaine, même après une exposition avérée.

  • Speaker #1

    Quelles sont les initiatives mondiales ?

  • Speaker #0

    L'Organisation mondiale de la santé, OMS, a lancé une initiative ambitieuse visant à éradiquer les décès humains dus à la rage d'ici 2030. Cette stratégie repose sur plusieurs piliers.

  • Speaker #1

    Le premier pilier est la vaccination canine de masse. Est-ce vraiment utile ?

  • Speaker #0

    Les chiens sont responsables de 99% des cas de rage transmis à l'humain. La vaccination des chiens est donc essentielle pour interrompre la chaîne de transmission. Des programmes en Tanzanie au Mexique et en Inde montrent que des campagnes régulières peuvent réduire significativement les cas humains. Renforcement des systèmes de santé. L'objectif est de garantir un accès rapide aux vaccins et sérums antirhabiques, particulièrement dans les zones rurales où les infrastructures médicales sont limitées. Sensibilisation communautaire. En éduquant les populations sur les gestes à adopter après une morsure et sur l'importance de la vaccination animale, il devient possible de réduire les comportements à risque. Voyons à présent les défis actuels. Le combat contre la rage reste inégal. En effet, malgré les progrès, des obstacles majeurs freinent la lutte contre la rage. Il persiste effectivement un accès limité aux vaccins et traitements dans certaines contrées, Dans les régions rurales d'Afrique et d'Asie, où se concentre la majorité des décès, les vaccins sont souvent rares ou difficiles à obtenir. Cela est particulièrement problématique pour la PPE, qui nécessite des doses rapides et consécutives. Le coût des traitements. Le prix d'une série de vaccins post-exposition peut atteindre 100 à 200 dollars, ce qui est prohibitif pour de nombreuses familles vivant dans des zones endémiques. Le sérum antirabique, encore plus coûteux. est souvent inaccessible pour les hôpitaux locaux.

  • Speaker #1

    Cela veut-il dire qu'il existe un manque de coordination mondiale ?

  • Speaker #0

    Bien que des programmes nationaux existent, les efforts pour vacciner les chiens ou sensibiliser les populations sont souvent fragmentés. Les financements restent insuffisants pour couvrir les besoins. L'espoir doit rester réaliste. Malgré ces défis, les perspectives d'éradication de la rage sont réelles. Des campagnes de vaccination canine dans des pays comme les Philippines et le Sri Lanka ont montré qu'il est possible de réduire drastiquement les cas humains avec des efforts coordonnés. Pour atteindre l'objectif zéro décès humain d'ici 2030 il est important de continuer à soutenir ces initiatives, à renforcer les capacités locales et à rendre les vaccins plus abordables et disponibles. La rage, bien qu'encore redoutable, est une maladie que nous pouvons éliminer si nous unissons nos efforts. Nous avons parlé des chiens et des renards, et les chauves-souris dans tout ça. Si les chiens sont responsables de la majorité des transmissions de la rage à l'humain, comme nous venons de le voir, les chauves-souris occupent également une place importante dans cette histoire, notamment dans certaines régions du monde. Contrairement aux idées reçues, la rage ne se limite pas aux animaux domestiques. Elle circule également chez de nombreux animaux sauvages, et parmi eux, les chauves-souris sont des acteurs majeurs. En Amérique du Nord et du Sud, par exemple, les chauves-souris insectivores et frugivores sont des réservoirs naturels du virus. Elles peuvent transmettre la rage directement à l'humain par une morsure, même légère. Le cas de décès humain dû à la rage après une exposition non détectée à des chauves-souris est bien documenté. En effet, leurs morsures sont souvent indolores et passent inaperçues. Ce rôle des chauves-souris est particulièrement préoccupant dans les régions rurales où elles vivent à proximité des habitations. ou lorsqu'elles interagissent avec des animaux d'élevage. En Amérique du Sud, les chauves-souris vampires, qui se nourrissent de sang, peuvent transmettre le virus aux bovins, causant des épidémies coûteuses dans le secteur agricole.

  • Speaker #1

    Mais alors, comment gérer ce risque ?

  • Speaker #0

    La prévention passe par plusieurs mesures clés. Éviter tout contact avec les chauves-souris. Il est essentiel de ne jamais manipuler une chauve-souris, vivante ou morte, à main nue. Vaccination préventive. Les personnes qui travaillent dans des grottes, les chercheurs ou les spéléologues doivent envisager une vaccination pré-exposition.

  • Speaker #1

    Qu'en est-il du contrôle de la rage chez les animaux sauvages ?

  • Speaker #0

    Dans certaines régions, des appâts contenant des vaccins antirabiques sont utilisés pour immuniser les populations d'animaux sauvages, y compris les chauves-souris. Les chauves-souris, bien qu'importantes dans les écosystèmes, pollinisation, régulation des insectes, restent des vecteurs potentiels de la rage. Leur présence nous rappelle que la lutte contre cette maladie doit être globale, englobant la santé humaine, animale et environnementale dans une approche dite one health Pour mieux comprendre les défis actuels, j'ai rencontré le Dr Claire Martin, vétérinaire spécialisé en zoonoses. Elle partage avec nous son expérience.

  • Speaker #1

    Sur le terrain, le plus difficile est de sensibiliser les populations rurales. Beaucoup de gens ignorent encore qu'il est possible de prévenir la rage grâce à la vaccination de leurs chiens. Pourtant, lorsqu'un programme de vaccination est bien organisé, les résultats sont spectaculaires. Mais cela demande du temps, des ressources et beaucoup de pédagogie.

  • Speaker #0

    Un témoignage qui illustre à quel point la sensibilisation est cruciale pour éliminer la rage.

  • Speaker #1

    Revenons sur la vaccination.

  • Speaker #0

    La lutte contre la rage repose sur des vaccins spécifiques, qui sont efficaces pour sauver des vies. Lorsqu'une morsure suspecte survient, comme nous l'avons vu, le protocole de prophylaxie post-exposition, PPE, est déclenché. Ce protocole combine un nettoyage rigoureux de la plaie, l'administration de sérum antirabique dans certains cas graves, et une série de doses vaccinales. Le calendrier recommandé pour les vaccins, comme le rabipur ou le verorab, suit généralement un schéma de quatre doses administrées au jour zéro, le jour 3, ensuite J7 et J14 après la morsure. Ce délai permet au vaccin de stimuler une réponse immunitaire rapide avant que le virus ne progresse vers le système nerveux central, où il devient presque toujours fatal. Les vaccins antirabiques modernes sont inactivés. Ils contiennent un virus de la rage tuée, incapable de provoquer la maladie, mais suffisamment intact pour déclencher une réponse immunitaire. Chez l'humain, ces vaccins agissent en stimulant la production d'anticorps capables de neutraliser le virus. Chez les animaux domestiques, comme les chiens et les Ausha, des vaccins tels que le Nobivac Rabies fonctionnent de manière préventive en créant une immunité durable avant toute exposition. Pour les animaux sauvages, des vaccins oraux comme le Rabigen-Sac2 sont utilisés dans des campagnes ciblées. Placés dans des appâts, ils permettent d'immuniser massivement les populations de renards ou de ratons laveurs, limitant ainsi la propagation du virus à la faune et, par extension, aux humains. Ce système, basé sur la vaccination humaine, animale et les campagnes de terrain, constitue une véritable stratégie intégrée pour enrayer la rage. Mais sa réussite dépend d'un accès rapide aux soins et d'une coordination efficace entre santé humaine et vétérinaire. Ensemble, éradiquons la rage. La rage est une maladie terrifiante, mais nous avons toutes les armes nécessaires pour l'éradiquer. En vaccinant nos animaux, En partageant les gestes de prévention et en soutenant les initiatives locales et internationales, nous pouvons faire une différence. Merci d'avoir écouté cet épisode. Ce podcast a été écrit et réalisé par Christophe Blin et piloté par la CPTS sudoise, sur une idée originale d'Amélie Blin-Latapie. Si vous avez des questions ou des suggestions, n'hésitez pas à nous les envoyer. Et surtout, partagez cet épisode autour de vous pour sensibiliser le plus grand nombre. À très bientôt pour un nouvel épisode. où la science éclaire notre quotidien.

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La rage est une maladie virale mortelle qui touche de nombreux pays, notamment en Asie et en Afrique. Transmise principalement par des morsures d'animaux infectés, elle demeure une préoccupation majeure en santé publique.


Ce podcast de Science en lumière vise à sensibiliser le public sur la rage, en abordant les aspects suivants :

  • Transmission : Comprendre comment le virus de la rage se propage, les espèces animales impliquées et les situations à risque.

  • Symptômes : Identifier les signes cliniques chez l'homme et l'animal, et l'évolution de la maladie.

  • Prévention : Mettre en lumière les mesures préventives, notamment la vaccination des animaux domestiques et des personnes à risque, ainsi que les actions à entreprendre en cas de morsure.

  • Traitement : Informer sur les protocoles de prise en charge post-exposition et l'importance d'une intervention rapide.

Public visé :

Ce podcast s'adresse aux professionnels de santé, aux voyageurs, aux propriétaires d'animaux domestiques et à toute personne souhaitant en savoir plus sur la rage et les moyens de s'en protéger.


En écoutant ce podcast, vous serez mieux informé sur la rage et les mesures essentielles pour vous protéger, ainsi que vos proches, contre cette maladie évitable mais potentiellement mortelle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Podcast. La rage, comprendre, prévenir et agir. Ce podcast est écrit et réalisé par le Dr Christophe Blin, sur une idée originale d'Amélie Blin-Latapie. Bienvenue dans cet épisode, où nous allons parler d'une maladie aussi ancienne que redoutable. La rage. Chaque année, cette zoonose cause près de 59 000 décès, principalement chez des enfants dans les régions les plus pauvres du monde. Pourtant, cette maladie est entièrement évitable grâce à la science et à la prévention. Alors, pourquoi la rage continue-t-elle à faire autant de victimes ? Aujourd'hui, nous explorerons son histoire fascinante, découvrirons ce que la science nous apprend sur ce virus et partagerons des conseils pratiques pour agir en cas de morsure. Ce podcast est inspiré par une idée originale d'Amélie Blin-Latapie, étudiante en école vétérinaire, que je remercie chaleureusement.

  • Speaker #1

    Pour commencer, plongeons dans une histoire qui a marqué la lutte contre la rage et la médecine en général. Parlons de Joseph Meister, le premier survivant.

  • Speaker #0

    En 1885, un garçon de 9 ans, Joseph Meister, est mordu par un chien enragé. À l'époque, la rage équivalait à une condamnation à mort. Ses parents désespérés se tournent alors vers Louis Pasteur, un scientifique visionnaire. Pasteur lui administre un vaccin expérimental, développé à partir de virus atténués. Et contre toute attente, Joseph survit. Cette histoire a non seulement sauvé une vie, mais a également marqué un tournant dans la lutte contre la rage. Elle a démontré qu'une maladie aussi mortelle pouvait être maîtrisée grâce à la science.

  • Speaker #1

    Mais pour mieux comprendre l'ennemi qu'affrontait Pasteur, intéressons-nous à la rage elle-même. La rage, un virus terrifiant ?

  • Speaker #0

    La rage est une maladie provoquée par un virus à ARN de la famille des rhabdoviridae et du genre Lysavirus. Transmise principalement par les morsures d'animaux infectés, elle s'attaque directement au système nerveux. Une fois dans le corps, Le virus remonte les nerfs jusqu'au cerveau, provoquant des symptômes terrifiants. Agitation, hallucination, paralysie et une peur viscérale de l'eau, appelée hydrophobie. Le plus effrayant ? Une fois que les symptômes apparaissent, la maladie est presque toujours fatale. Pourtant, la rage est entièrement évitable. Il existe des vaccins efficaces, mais encore faut-il y avoir accès. Et c'est ici que le combat contre la rage devient un défi mondial, un fléau enraciné dans l'histoire. Depuis des siècles, la rage a alimenté les peurs et les légendes. Les gens associaient cette maladie aux animaux possédés, et les récits de loups-garous ou de chiens enragés en sont des témoignages. Mais ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle, avec les travaux de Pasteur, que l'humanité a commencé à reprendre le dessus. Grâce à la vaccination canine et à la lutte contre les chiens errants, la rage a été éradiquée dans de nombreux pays, dont la France. Cependant, dans d'autres régions, notamment en Asie et en Afrique, la rage reste une menace quotidienne, surtout pour les enfants.

  • Speaker #1

    Que peut-on faire en cas de morsure ?

  • Speaker #0

    Si vous êtes confronté à une morsure suspecte, voici les gestes essentiels qui peuvent sauver une vie. Nettoyez immédiatement la plaie à l'eau et au savon pendant au moins 15 minutes. Ce geste simple réduit considérablement la quantité de virus dans la plaie. Consultez un médecin sans tarder. Même une morsure superficielle peut représenter un risque. Suivez les recommandations médicales qui peuvent inclure une vaccination post-exposition et, dans les cas graves, l'administration de sérum antirabique. Ces gestes simples, mais essentiels, sont détaillés dans des guides de référence comme ceux de la revue Prescrire. N'hésitez pas à les partager autour de vous.

  • Speaker #1

    Alors, pourquoi mourons-nous encore de la rage ?

  • Speaker #0

    principalement à cause du manque d'accès aux soins et à la vaccination dans certaines régions rurales, les vaccins sont souvent trop chers ou indisponibles pour ceux qui en ont le plus besoin. La lutte moderne contre la rage repose sur des stratégies de prévention et de traitement, soutenues par des initiatives internationales ambitieuses. Grâce à la science et à la collaboration mondiale, nous disposons aujourd'hui des outils nécessaires pour éradiquer cette maladie. Mais les défis restent nombreux.

  • Speaker #1

    Vaccination préventive et postexposition. Protéger avant et après l'exposition. Expliquons comment la vaccination est au cœur de la prévention.

  • Speaker #0

    Selon le guide Patients prescrire la vaccination préexposition est fortement recommandée pour les populations à risque. Cela inclut les professionnels fréquemment exposés, comme les vétérinaires, les chercheurs en laboratoire manipulant des spécimens infectieux ou les personnels des refuges pour animaux. Les voyageurs se rendant dans des zones endémiques, notamment en Afrique et en Asie, devraient également envisager une vaccination préventive. Votre médecin peut prescrire ces vaccinations en fonction des données actualisées de la zone de voyage sur les sites de l'Institut Pasteur. Le protocole pré-exposition se compose généralement de trois doses administrées au jour zéro, J-7 et J-21 ou J-28, offrant une protection durable qui peut être renforcée par des rappels en cas d'exposition ultérieure. En revanche, pour les personnes mordues ou griffées par un animal suspect, la prophylaxie post-exposition PPE devient crucial. Cette procédure repose sur un nettoyage immédiat et rigoureux de la plaie, suivi de la vaccination. Le calendrier classique en PPE inclut 4 doses au jour 0, jour 3, jour 7 et 14, après la morsure. Dans les cas graves, où la morsure est profonde, ou concerne des zones sensibles, visage, main, Le sérum antirabique est administré en complément des vaccins. Ce sérum fournit des anticorps prêts à l'emploi, particulièrement utiles si la vaccination n'est pas encore active. Ces protocoles sont d'une efficacité remarquable. Lorsqu'ils sont correctement suivis, ils préviennent quasiment tous les cas de rage humaine, même après une exposition avérée.

  • Speaker #1

    Quelles sont les initiatives mondiales ?

  • Speaker #0

    L'Organisation mondiale de la santé, OMS, a lancé une initiative ambitieuse visant à éradiquer les décès humains dus à la rage d'ici 2030. Cette stratégie repose sur plusieurs piliers.

  • Speaker #1

    Le premier pilier est la vaccination canine de masse. Est-ce vraiment utile ?

  • Speaker #0

    Les chiens sont responsables de 99% des cas de rage transmis à l'humain. La vaccination des chiens est donc essentielle pour interrompre la chaîne de transmission. Des programmes en Tanzanie au Mexique et en Inde montrent que des campagnes régulières peuvent réduire significativement les cas humains. Renforcement des systèmes de santé. L'objectif est de garantir un accès rapide aux vaccins et sérums antirhabiques, particulièrement dans les zones rurales où les infrastructures médicales sont limitées. Sensibilisation communautaire. En éduquant les populations sur les gestes à adopter après une morsure et sur l'importance de la vaccination animale, il devient possible de réduire les comportements à risque. Voyons à présent les défis actuels. Le combat contre la rage reste inégal. En effet, malgré les progrès, des obstacles majeurs freinent la lutte contre la rage. Il persiste effectivement un accès limité aux vaccins et traitements dans certaines contrées, Dans les régions rurales d'Afrique et d'Asie, où se concentre la majorité des décès, les vaccins sont souvent rares ou difficiles à obtenir. Cela est particulièrement problématique pour la PPE, qui nécessite des doses rapides et consécutives. Le coût des traitements. Le prix d'une série de vaccins post-exposition peut atteindre 100 à 200 dollars, ce qui est prohibitif pour de nombreuses familles vivant dans des zones endémiques. Le sérum antirabique, encore plus coûteux. est souvent inaccessible pour les hôpitaux locaux.

  • Speaker #1

    Cela veut-il dire qu'il existe un manque de coordination mondiale ?

  • Speaker #0

    Bien que des programmes nationaux existent, les efforts pour vacciner les chiens ou sensibiliser les populations sont souvent fragmentés. Les financements restent insuffisants pour couvrir les besoins. L'espoir doit rester réaliste. Malgré ces défis, les perspectives d'éradication de la rage sont réelles. Des campagnes de vaccination canine dans des pays comme les Philippines et le Sri Lanka ont montré qu'il est possible de réduire drastiquement les cas humains avec des efforts coordonnés. Pour atteindre l'objectif zéro décès humain d'ici 2030 il est important de continuer à soutenir ces initiatives, à renforcer les capacités locales et à rendre les vaccins plus abordables et disponibles. La rage, bien qu'encore redoutable, est une maladie que nous pouvons éliminer si nous unissons nos efforts. Nous avons parlé des chiens et des renards, et les chauves-souris dans tout ça. Si les chiens sont responsables de la majorité des transmissions de la rage à l'humain, comme nous venons de le voir, les chauves-souris occupent également une place importante dans cette histoire, notamment dans certaines régions du monde. Contrairement aux idées reçues, la rage ne se limite pas aux animaux domestiques. Elle circule également chez de nombreux animaux sauvages, et parmi eux, les chauves-souris sont des acteurs majeurs. En Amérique du Nord et du Sud, par exemple, les chauves-souris insectivores et frugivores sont des réservoirs naturels du virus. Elles peuvent transmettre la rage directement à l'humain par une morsure, même légère. Le cas de décès humain dû à la rage après une exposition non détectée à des chauves-souris est bien documenté. En effet, leurs morsures sont souvent indolores et passent inaperçues. Ce rôle des chauves-souris est particulièrement préoccupant dans les régions rurales où elles vivent à proximité des habitations. ou lorsqu'elles interagissent avec des animaux d'élevage. En Amérique du Sud, les chauves-souris vampires, qui se nourrissent de sang, peuvent transmettre le virus aux bovins, causant des épidémies coûteuses dans le secteur agricole.

  • Speaker #1

    Mais alors, comment gérer ce risque ?

  • Speaker #0

    La prévention passe par plusieurs mesures clés. Éviter tout contact avec les chauves-souris. Il est essentiel de ne jamais manipuler une chauve-souris, vivante ou morte, à main nue. Vaccination préventive. Les personnes qui travaillent dans des grottes, les chercheurs ou les spéléologues doivent envisager une vaccination pré-exposition.

  • Speaker #1

    Qu'en est-il du contrôle de la rage chez les animaux sauvages ?

  • Speaker #0

    Dans certaines régions, des appâts contenant des vaccins antirabiques sont utilisés pour immuniser les populations d'animaux sauvages, y compris les chauves-souris. Les chauves-souris, bien qu'importantes dans les écosystèmes, pollinisation, régulation des insectes, restent des vecteurs potentiels de la rage. Leur présence nous rappelle que la lutte contre cette maladie doit être globale, englobant la santé humaine, animale et environnementale dans une approche dite one health Pour mieux comprendre les défis actuels, j'ai rencontré le Dr Claire Martin, vétérinaire spécialisé en zoonoses. Elle partage avec nous son expérience.

  • Speaker #1

    Sur le terrain, le plus difficile est de sensibiliser les populations rurales. Beaucoup de gens ignorent encore qu'il est possible de prévenir la rage grâce à la vaccination de leurs chiens. Pourtant, lorsqu'un programme de vaccination est bien organisé, les résultats sont spectaculaires. Mais cela demande du temps, des ressources et beaucoup de pédagogie.

  • Speaker #0

    Un témoignage qui illustre à quel point la sensibilisation est cruciale pour éliminer la rage.

  • Speaker #1

    Revenons sur la vaccination.

  • Speaker #0

    La lutte contre la rage repose sur des vaccins spécifiques, qui sont efficaces pour sauver des vies. Lorsqu'une morsure suspecte survient, comme nous l'avons vu, le protocole de prophylaxie post-exposition, PPE, est déclenché. Ce protocole combine un nettoyage rigoureux de la plaie, l'administration de sérum antirabique dans certains cas graves, et une série de doses vaccinales. Le calendrier recommandé pour les vaccins, comme le rabipur ou le verorab, suit généralement un schéma de quatre doses administrées au jour zéro, le jour 3, ensuite J7 et J14 après la morsure. Ce délai permet au vaccin de stimuler une réponse immunitaire rapide avant que le virus ne progresse vers le système nerveux central, où il devient presque toujours fatal. Les vaccins antirabiques modernes sont inactivés. Ils contiennent un virus de la rage tuée, incapable de provoquer la maladie, mais suffisamment intact pour déclencher une réponse immunitaire. Chez l'humain, ces vaccins agissent en stimulant la production d'anticorps capables de neutraliser le virus. Chez les animaux domestiques, comme les chiens et les Ausha, des vaccins tels que le Nobivac Rabies fonctionnent de manière préventive en créant une immunité durable avant toute exposition. Pour les animaux sauvages, des vaccins oraux comme le Rabigen-Sac2 sont utilisés dans des campagnes ciblées. Placés dans des appâts, ils permettent d'immuniser massivement les populations de renards ou de ratons laveurs, limitant ainsi la propagation du virus à la faune et, par extension, aux humains. Ce système, basé sur la vaccination humaine, animale et les campagnes de terrain, constitue une véritable stratégie intégrée pour enrayer la rage. Mais sa réussite dépend d'un accès rapide aux soins et d'une coordination efficace entre santé humaine et vétérinaire. Ensemble, éradiquons la rage. La rage est une maladie terrifiante, mais nous avons toutes les armes nécessaires pour l'éradiquer. En vaccinant nos animaux, En partageant les gestes de prévention et en soutenant les initiatives locales et internationales, nous pouvons faire une différence. Merci d'avoir écouté cet épisode. Ce podcast a été écrit et réalisé par Christophe Blin et piloté par la CPTS sudoise, sur une idée originale d'Amélie Blin-Latapie. Si vous avez des questions ou des suggestions, n'hésitez pas à nous les envoyer. Et surtout, partagez cet épisode autour de vous pour sensibiliser le plus grand nombre. À très bientôt pour un nouvel épisode. où la science éclaire notre quotidien.

Description

La rage est une maladie virale mortelle qui touche de nombreux pays, notamment en Asie et en Afrique. Transmise principalement par des morsures d'animaux infectés, elle demeure une préoccupation majeure en santé publique.


Ce podcast de Science en lumière vise à sensibiliser le public sur la rage, en abordant les aspects suivants :

  • Transmission : Comprendre comment le virus de la rage se propage, les espèces animales impliquées et les situations à risque.

  • Symptômes : Identifier les signes cliniques chez l'homme et l'animal, et l'évolution de la maladie.

  • Prévention : Mettre en lumière les mesures préventives, notamment la vaccination des animaux domestiques et des personnes à risque, ainsi que les actions à entreprendre en cas de morsure.

  • Traitement : Informer sur les protocoles de prise en charge post-exposition et l'importance d'une intervention rapide.

Public visé :

Ce podcast s'adresse aux professionnels de santé, aux voyageurs, aux propriétaires d'animaux domestiques et à toute personne souhaitant en savoir plus sur la rage et les moyens de s'en protéger.


En écoutant ce podcast, vous serez mieux informé sur la rage et les mesures essentielles pour vous protéger, ainsi que vos proches, contre cette maladie évitable mais potentiellement mortelle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Podcast. La rage, comprendre, prévenir et agir. Ce podcast est écrit et réalisé par le Dr Christophe Blin, sur une idée originale d'Amélie Blin-Latapie. Bienvenue dans cet épisode, où nous allons parler d'une maladie aussi ancienne que redoutable. La rage. Chaque année, cette zoonose cause près de 59 000 décès, principalement chez des enfants dans les régions les plus pauvres du monde. Pourtant, cette maladie est entièrement évitable grâce à la science et à la prévention. Alors, pourquoi la rage continue-t-elle à faire autant de victimes ? Aujourd'hui, nous explorerons son histoire fascinante, découvrirons ce que la science nous apprend sur ce virus et partagerons des conseils pratiques pour agir en cas de morsure. Ce podcast est inspiré par une idée originale d'Amélie Blin-Latapie, étudiante en école vétérinaire, que je remercie chaleureusement.

  • Speaker #1

    Pour commencer, plongeons dans une histoire qui a marqué la lutte contre la rage et la médecine en général. Parlons de Joseph Meister, le premier survivant.

  • Speaker #0

    En 1885, un garçon de 9 ans, Joseph Meister, est mordu par un chien enragé. À l'époque, la rage équivalait à une condamnation à mort. Ses parents désespérés se tournent alors vers Louis Pasteur, un scientifique visionnaire. Pasteur lui administre un vaccin expérimental, développé à partir de virus atténués. Et contre toute attente, Joseph survit. Cette histoire a non seulement sauvé une vie, mais a également marqué un tournant dans la lutte contre la rage. Elle a démontré qu'une maladie aussi mortelle pouvait être maîtrisée grâce à la science.

  • Speaker #1

    Mais pour mieux comprendre l'ennemi qu'affrontait Pasteur, intéressons-nous à la rage elle-même. La rage, un virus terrifiant ?

  • Speaker #0

    La rage est une maladie provoquée par un virus à ARN de la famille des rhabdoviridae et du genre Lysavirus. Transmise principalement par les morsures d'animaux infectés, elle s'attaque directement au système nerveux. Une fois dans le corps, Le virus remonte les nerfs jusqu'au cerveau, provoquant des symptômes terrifiants. Agitation, hallucination, paralysie et une peur viscérale de l'eau, appelée hydrophobie. Le plus effrayant ? Une fois que les symptômes apparaissent, la maladie est presque toujours fatale. Pourtant, la rage est entièrement évitable. Il existe des vaccins efficaces, mais encore faut-il y avoir accès. Et c'est ici que le combat contre la rage devient un défi mondial, un fléau enraciné dans l'histoire. Depuis des siècles, la rage a alimenté les peurs et les légendes. Les gens associaient cette maladie aux animaux possédés, et les récits de loups-garous ou de chiens enragés en sont des témoignages. Mais ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle, avec les travaux de Pasteur, que l'humanité a commencé à reprendre le dessus. Grâce à la vaccination canine et à la lutte contre les chiens errants, la rage a été éradiquée dans de nombreux pays, dont la France. Cependant, dans d'autres régions, notamment en Asie et en Afrique, la rage reste une menace quotidienne, surtout pour les enfants.

  • Speaker #1

    Que peut-on faire en cas de morsure ?

  • Speaker #0

    Si vous êtes confronté à une morsure suspecte, voici les gestes essentiels qui peuvent sauver une vie. Nettoyez immédiatement la plaie à l'eau et au savon pendant au moins 15 minutes. Ce geste simple réduit considérablement la quantité de virus dans la plaie. Consultez un médecin sans tarder. Même une morsure superficielle peut représenter un risque. Suivez les recommandations médicales qui peuvent inclure une vaccination post-exposition et, dans les cas graves, l'administration de sérum antirabique. Ces gestes simples, mais essentiels, sont détaillés dans des guides de référence comme ceux de la revue Prescrire. N'hésitez pas à les partager autour de vous.

  • Speaker #1

    Alors, pourquoi mourons-nous encore de la rage ?

  • Speaker #0

    principalement à cause du manque d'accès aux soins et à la vaccination dans certaines régions rurales, les vaccins sont souvent trop chers ou indisponibles pour ceux qui en ont le plus besoin. La lutte moderne contre la rage repose sur des stratégies de prévention et de traitement, soutenues par des initiatives internationales ambitieuses. Grâce à la science et à la collaboration mondiale, nous disposons aujourd'hui des outils nécessaires pour éradiquer cette maladie. Mais les défis restent nombreux.

  • Speaker #1

    Vaccination préventive et postexposition. Protéger avant et après l'exposition. Expliquons comment la vaccination est au cœur de la prévention.

  • Speaker #0

    Selon le guide Patients prescrire la vaccination préexposition est fortement recommandée pour les populations à risque. Cela inclut les professionnels fréquemment exposés, comme les vétérinaires, les chercheurs en laboratoire manipulant des spécimens infectieux ou les personnels des refuges pour animaux. Les voyageurs se rendant dans des zones endémiques, notamment en Afrique et en Asie, devraient également envisager une vaccination préventive. Votre médecin peut prescrire ces vaccinations en fonction des données actualisées de la zone de voyage sur les sites de l'Institut Pasteur. Le protocole pré-exposition se compose généralement de trois doses administrées au jour zéro, J-7 et J-21 ou J-28, offrant une protection durable qui peut être renforcée par des rappels en cas d'exposition ultérieure. En revanche, pour les personnes mordues ou griffées par un animal suspect, la prophylaxie post-exposition PPE devient crucial. Cette procédure repose sur un nettoyage immédiat et rigoureux de la plaie, suivi de la vaccination. Le calendrier classique en PPE inclut 4 doses au jour 0, jour 3, jour 7 et 14, après la morsure. Dans les cas graves, où la morsure est profonde, ou concerne des zones sensibles, visage, main, Le sérum antirabique est administré en complément des vaccins. Ce sérum fournit des anticorps prêts à l'emploi, particulièrement utiles si la vaccination n'est pas encore active. Ces protocoles sont d'une efficacité remarquable. Lorsqu'ils sont correctement suivis, ils préviennent quasiment tous les cas de rage humaine, même après une exposition avérée.

  • Speaker #1

    Quelles sont les initiatives mondiales ?

  • Speaker #0

    L'Organisation mondiale de la santé, OMS, a lancé une initiative ambitieuse visant à éradiquer les décès humains dus à la rage d'ici 2030. Cette stratégie repose sur plusieurs piliers.

  • Speaker #1

    Le premier pilier est la vaccination canine de masse. Est-ce vraiment utile ?

  • Speaker #0

    Les chiens sont responsables de 99% des cas de rage transmis à l'humain. La vaccination des chiens est donc essentielle pour interrompre la chaîne de transmission. Des programmes en Tanzanie au Mexique et en Inde montrent que des campagnes régulières peuvent réduire significativement les cas humains. Renforcement des systèmes de santé. L'objectif est de garantir un accès rapide aux vaccins et sérums antirhabiques, particulièrement dans les zones rurales où les infrastructures médicales sont limitées. Sensibilisation communautaire. En éduquant les populations sur les gestes à adopter après une morsure et sur l'importance de la vaccination animale, il devient possible de réduire les comportements à risque. Voyons à présent les défis actuels. Le combat contre la rage reste inégal. En effet, malgré les progrès, des obstacles majeurs freinent la lutte contre la rage. Il persiste effectivement un accès limité aux vaccins et traitements dans certaines contrées, Dans les régions rurales d'Afrique et d'Asie, où se concentre la majorité des décès, les vaccins sont souvent rares ou difficiles à obtenir. Cela est particulièrement problématique pour la PPE, qui nécessite des doses rapides et consécutives. Le coût des traitements. Le prix d'une série de vaccins post-exposition peut atteindre 100 à 200 dollars, ce qui est prohibitif pour de nombreuses familles vivant dans des zones endémiques. Le sérum antirabique, encore plus coûteux. est souvent inaccessible pour les hôpitaux locaux.

  • Speaker #1

    Cela veut-il dire qu'il existe un manque de coordination mondiale ?

  • Speaker #0

    Bien que des programmes nationaux existent, les efforts pour vacciner les chiens ou sensibiliser les populations sont souvent fragmentés. Les financements restent insuffisants pour couvrir les besoins. L'espoir doit rester réaliste. Malgré ces défis, les perspectives d'éradication de la rage sont réelles. Des campagnes de vaccination canine dans des pays comme les Philippines et le Sri Lanka ont montré qu'il est possible de réduire drastiquement les cas humains avec des efforts coordonnés. Pour atteindre l'objectif zéro décès humain d'ici 2030 il est important de continuer à soutenir ces initiatives, à renforcer les capacités locales et à rendre les vaccins plus abordables et disponibles. La rage, bien qu'encore redoutable, est une maladie que nous pouvons éliminer si nous unissons nos efforts. Nous avons parlé des chiens et des renards, et les chauves-souris dans tout ça. Si les chiens sont responsables de la majorité des transmissions de la rage à l'humain, comme nous venons de le voir, les chauves-souris occupent également une place importante dans cette histoire, notamment dans certaines régions du monde. Contrairement aux idées reçues, la rage ne se limite pas aux animaux domestiques. Elle circule également chez de nombreux animaux sauvages, et parmi eux, les chauves-souris sont des acteurs majeurs. En Amérique du Nord et du Sud, par exemple, les chauves-souris insectivores et frugivores sont des réservoirs naturels du virus. Elles peuvent transmettre la rage directement à l'humain par une morsure, même légère. Le cas de décès humain dû à la rage après une exposition non détectée à des chauves-souris est bien documenté. En effet, leurs morsures sont souvent indolores et passent inaperçues. Ce rôle des chauves-souris est particulièrement préoccupant dans les régions rurales où elles vivent à proximité des habitations. ou lorsqu'elles interagissent avec des animaux d'élevage. En Amérique du Sud, les chauves-souris vampires, qui se nourrissent de sang, peuvent transmettre le virus aux bovins, causant des épidémies coûteuses dans le secteur agricole.

  • Speaker #1

    Mais alors, comment gérer ce risque ?

  • Speaker #0

    La prévention passe par plusieurs mesures clés. Éviter tout contact avec les chauves-souris. Il est essentiel de ne jamais manipuler une chauve-souris, vivante ou morte, à main nue. Vaccination préventive. Les personnes qui travaillent dans des grottes, les chercheurs ou les spéléologues doivent envisager une vaccination pré-exposition.

  • Speaker #1

    Qu'en est-il du contrôle de la rage chez les animaux sauvages ?

  • Speaker #0

    Dans certaines régions, des appâts contenant des vaccins antirabiques sont utilisés pour immuniser les populations d'animaux sauvages, y compris les chauves-souris. Les chauves-souris, bien qu'importantes dans les écosystèmes, pollinisation, régulation des insectes, restent des vecteurs potentiels de la rage. Leur présence nous rappelle que la lutte contre cette maladie doit être globale, englobant la santé humaine, animale et environnementale dans une approche dite one health Pour mieux comprendre les défis actuels, j'ai rencontré le Dr Claire Martin, vétérinaire spécialisé en zoonoses. Elle partage avec nous son expérience.

  • Speaker #1

    Sur le terrain, le plus difficile est de sensibiliser les populations rurales. Beaucoup de gens ignorent encore qu'il est possible de prévenir la rage grâce à la vaccination de leurs chiens. Pourtant, lorsqu'un programme de vaccination est bien organisé, les résultats sont spectaculaires. Mais cela demande du temps, des ressources et beaucoup de pédagogie.

  • Speaker #0

    Un témoignage qui illustre à quel point la sensibilisation est cruciale pour éliminer la rage.

  • Speaker #1

    Revenons sur la vaccination.

  • Speaker #0

    La lutte contre la rage repose sur des vaccins spécifiques, qui sont efficaces pour sauver des vies. Lorsqu'une morsure suspecte survient, comme nous l'avons vu, le protocole de prophylaxie post-exposition, PPE, est déclenché. Ce protocole combine un nettoyage rigoureux de la plaie, l'administration de sérum antirabique dans certains cas graves, et une série de doses vaccinales. Le calendrier recommandé pour les vaccins, comme le rabipur ou le verorab, suit généralement un schéma de quatre doses administrées au jour zéro, le jour 3, ensuite J7 et J14 après la morsure. Ce délai permet au vaccin de stimuler une réponse immunitaire rapide avant que le virus ne progresse vers le système nerveux central, où il devient presque toujours fatal. Les vaccins antirabiques modernes sont inactivés. Ils contiennent un virus de la rage tuée, incapable de provoquer la maladie, mais suffisamment intact pour déclencher une réponse immunitaire. Chez l'humain, ces vaccins agissent en stimulant la production d'anticorps capables de neutraliser le virus. Chez les animaux domestiques, comme les chiens et les Ausha, des vaccins tels que le Nobivac Rabies fonctionnent de manière préventive en créant une immunité durable avant toute exposition. Pour les animaux sauvages, des vaccins oraux comme le Rabigen-Sac2 sont utilisés dans des campagnes ciblées. Placés dans des appâts, ils permettent d'immuniser massivement les populations de renards ou de ratons laveurs, limitant ainsi la propagation du virus à la faune et, par extension, aux humains. Ce système, basé sur la vaccination humaine, animale et les campagnes de terrain, constitue une véritable stratégie intégrée pour enrayer la rage. Mais sa réussite dépend d'un accès rapide aux soins et d'une coordination efficace entre santé humaine et vétérinaire. Ensemble, éradiquons la rage. La rage est une maladie terrifiante, mais nous avons toutes les armes nécessaires pour l'éradiquer. En vaccinant nos animaux, En partageant les gestes de prévention et en soutenant les initiatives locales et internationales, nous pouvons faire une différence. Merci d'avoir écouté cet épisode. Ce podcast a été écrit et réalisé par Christophe Blin et piloté par la CPTS sudoise, sur une idée originale d'Amélie Blin-Latapie. Si vous avez des questions ou des suggestions, n'hésitez pas à nous les envoyer. Et surtout, partagez cet épisode autour de vous pour sensibiliser le plus grand nombre. À très bientôt pour un nouvel épisode. où la science éclaire notre quotidien.

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