- Speaker #0
Bienvenue dans ce nouvel épisode de Secrets de Polychinelle.
- Speaker #1
En fait, on est loyal à notre famille. Et quoi qu'il soit arrivé à notre famille, on y sera loyal. Ce qu'on voit souvent, par exemple, dans les familles où l'un des parents ou les deux parents ont beaucoup souffert, les enfants peuvent avoir une espèce de loyauté à cette souffrance en s'interdisant, par exemple, d'avoir du plaisir, de profiter de la vie, d'être heureux. Et parfois, c'est des gens qui vont enchaîner, enchaîner, enchaîner le boulot sans jamais s'arrêter, sans jamais se poser. Et quand ils prennent le temps de le faire en thérapie, ils se rendent compte que... Ils ne se donnent pas le droit d'être heureux parce que leurs parents ont été tellement malheureux que ce serait une forme de déloyauté.
- Speaker #2
Bonjour, je suis Laetitia. praticienne en thérapie brève. Ma mission, t'aider à dépasser tes phobies et tes peurs, celles qui deviennent bloquantes au quotidien et à mieux gérer le stress de nos vies modernes. Pour cela, j'ai plusieurs corps d'un monarque. Les thérapies brèves, comme le MDR, l'hypnose et la programmation neurolinguistique et aussi les neurosciences de l'accompagnement, la musique et le mouvement qui font partie de ma boîte à outils. Dans ce podcast, Je partage avec mes invités ou en solo des ressources, des astuces bien-être et des témoignages de choix de vie pour t'aider à dépasser tes peurs et alléger ta charge mentale. Si tu as envie de prendre soin de toi, tu es au bon endroit. J'espère que cet épisode te plaira et bien sûr, si c'est le cas, je t'invite à mettre un avis 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée et à le partager avec tes proches. Si tu souhaites en savoir plus sur mes accompagnements en tant que thérapeute, je t'invite à aller voir mon site web, le lien est disponible dans la description de cet épisode, et à réserver un appel découverte sans engagement de 20 minutes. Tu peux réserver directement sur le site. Bonne écoute !
- Speaker #0
Bonjour Sophie, bienvenue dans ce nouvel épisode de Secrets de Polychinelle.
- Speaker #1
Bonjour !
- Speaker #0
Aujourd'hui, j'ai me posé la question, je me disais, voilà, je vous parle souvent de... peurs en tant que thérapeute que je vous aide à dépasser et je me demande aussi si parfois certains de nos blocages, de nos peurs ou même de Ausha ne seraient pas influencés par l'histoire de nos ancêtres. Aujourd'hui dans Secrets de Polychinelle, je vous propose de plonger dans l'univers fascinant de la psychogénéalogie, un outil qui va nous inviter à explorer entre notre passé familial et notre vie actuelle, les liens qui peuvent se créer. Et c'est vrai que dans un monde de plus en plus en quête de sens, comprendre aussi d'où l'on vient, ce qui influence sur nos pensées, nos comportements, peut éclairer notre chemin. Alors aujourd'hui, je vous propose d'accueillir Sophie Duverne, qui est psychogénéalogiste. Justement, Sophie, pour commencer, on entend beaucoup parler de différents termes, de transgénérationnel, pour certains qui ont peut-être vu la série Le chemin de l'Olivier, de constellation familiale, et puis de psychogénéalogie. Alors c'est vrai que quand on n'est pas spécialiste, on est un petit peu perdu. Est-ce que vous pourriez m'indiquer un petit peu comment se référer ? Qu'est-ce que le transgénérationnel ? Est-ce que la psychogénéalogie en fait partie ? Est-ce que c'est la même chose que les constellations ? Pas du tout ?
- Speaker #1
Alors, le transgénérationnel, c'est disons un mot étiquette assez vaste pour désigner toutes les thérapies qui s'intéressent justement à l'histoire familiale et à ce qui se transmet. Dans le transgénérationnel, on trouve notamment les constellations familiales. et la psychogénéalogie, mais qui sont deux pratiques qui sont totalement différentes, mais qui toutes les deux s'appuient sur cette idée de transmission familiale.
- Speaker #0
Et alors justement, la psychogénéalogie, est-ce que vous pouvez m'en dire un petit peu plus ? Alors déjà, peut-être par rapport à votre parcours aussi, mais peut-être ce que c'est exactement, en quoi ça peut nous aider, en quoi ça peut nous accompagner ? Est-ce que c'est donc un lien avec l'histoire de nos ancêtres aussi ?
- Speaker #1
La psychogénéalogie, c'est une approche thérapeutique. Elle a pour objectif d'identifier quelles sont les émotions, quelles sont les croyances, quels sont les schémas relationnels dont nous avons hérité de notre famille. Plus particulièrement, puisque c'est une thérapie, quelles sont ces émotions, ces croyances et ces schémas de fonctionnement qui peuvent nous poser problème dans notre vie actuelle, créer des freins, des blocages, parfois même des peurs ou des symptômes physiques ou psychiques. Et ensuite, une fois qu'on les a identifiés, C'est de dire qu'est-ce qu'on peut en faire ? Est-ce qu'on peut s'en libérer ? Est-ce qu'on peut les transformer ou leur donner du sens pour retrouver un maximum de libre-arbitre dans notre vie actuelle ?
- Speaker #0
D'accord, c'est très clair. Et alors vous Sophie, comment est-ce que vous en êtes venue à devenir psychogénéalogiste ? Quel est votre parcours ? Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ?
- Speaker #1
Alors moi je viens d'un milieu tout à fait différent. J'ai eu une première vie professionnelle qui s'est achevée plutôt dans les ressources humaines. Et c'est vrai que j'ai fait un burn-out vers mes 38 ans, que j'ai été accompagnée par une coach d'ailleurs, et j'ai retravaillé sur ce que j'avais envie de faire la seconde partie de ma vie. Et grâce à la psychogénéalogie que je pratiquais par ailleurs aussi, je me suis rendue compte que je ne m'étais pas du tout autorisée à faire ce que je voulais depuis toujours, que j'avais suivi le chemin qui était tracé pour moi, avec une histoire de famille un peu particulière. Et du coup, ça m'a semblé naturel de, finalement, de moi-même devenir psychogénéalogiste pour justement aider les autres à se libérer de leurs conditionnements familiaux.
- Speaker #0
Intéressant. Alors moi, j'ai mon hypothèse un peu sur les premiers signes qui pourraient nous montrer qu'une problématique que nous vivons aujourd'hui a des racines peut-être dans nos liens familiaux, dans notre arbre généalogique. Je pense notamment Ausha répétitif. Est-ce que justement, il y a quelques signes comme ça ou indices qui peuvent être intéressants ? Qu'est-ce qui a fait qu'à un moment donné, vous, ça vous a parlé finalement quand vous n'étiez pas encore dedans ?
- Speaker #1
Alors oui, du coup, en psychogénéalogie, on accompagne vraiment des... personnes et des situations très variées. Donc les signes, ils sont très vastes. Ça peut être déjà toutes les personnes qui apprennent un secret de famille, par exemple, qui sentent qu'ils sont sous le coup d'un secret de famille. Moi, ça a été mon cas. C'est intéressant ensuite d'aller traiter ça en thérapie pour essayer de comprendre quels ont été les effets sur moi et qu'est-ce que je peux faire de ce que je viens d'apprendre, comment faire pour retrouver du libre-arbitre. Mais ça peut être aussi toutes les personnes qui ont l'impression d'être envoyoutées à leur famille, de suivre des chemins tout tracés. Ça peut être aussi toutes les personnes qui ont fait plusieurs thérapies, mais qui, sans vraiment trouver l'origine de leurs difficultés. Donc, je trouve qu'à ce moment-là, c'est toujours intéressant d'aller explorer du côté du transgénérationnel. Ce sont parfois des symptômes physiques. Alors, bien sûr, ceux qui n'ont pas été expliqués médicalement, ça peut être intéressant de regarder si... Il n'y a pas quelque chose qui viendrait de l'histoire familiale. Voilà, en fait, il y a une multitude de situations ou de signes qui peuvent emmener vers le transgénérationnel. Et je pense même, moi en fait, ce que j'aurais aimé, c'est que tous les psychologues ou psychopracticiens soient formés au transgénérationnel, puisque ça me semble quand même une étape incontournable de toute thérapie.
- Speaker #0
Oui, je suis tout à fait d'accord. D'ailleurs, nous, on nous forme un minimum, enfin voilà, avec des bases. Je ne sais pas si c'est vraiment dans la psychogénéalogie aussi, parce que nous, on le regroupe sous une autre appellation, avec le génogramme, avec quelques aspects, déjà en termes de contexte familial aussi. Parce que c'est vrai que ça peut mettre le doigt sur certaines choses, certains comportements.
- Speaker #1
C'est ça. C'est qu'en fait, l'idée, c'est qu'on ne vient pas de nulle part. Donc, on est forcément quelque part sous influence. Et je trouve que c'est intéressant de le visiter à un moment de sa vie.
- Speaker #0
Tout à fait. Et j'ai aussi envie de rassurer les gens qui nous écoutent. Si votre thérapeute vous pose quelques questions sur le contexte familial, sur l'histoire, c'est tout à fait normal, c'est même plutôt bon signe, en fait, effectivement. Et puis, quand on a envie de creuser un peu plus, d'aller voir un psychogénéalogiste, ça peut être tout à fait intéressant. J'aimerais qu'on revienne sur le sujet, justement, des loyautés familiales, qui est celui qui va nous intéresser aujourd'hui. Alors, qu'est-ce que c'est que la loyauté familiale ? On s'imagine un peu que c'est... Oui, alors on entend bien le terme loyauté, mais est-ce que, selon vous, en psychogénéalogie, qu'est-ce que c'est ?
- Speaker #1
En psychogénéalogie, on s'intéresse beaucoup à la loyauté familiale, puisque c'est celle qui fait qu'on est poussé à adhérer à notre clan et à refaire la même chose que notre clan. La loyauté prend racine, on ne sait pas exactement comment ni à quel endroit, mais en tout cas, dès les temps préhistoriques, être exclu du clan, c'était vraiment risquer la mort. Il fallait toujours être admis dans le clan. Donc ce qui a poussé les hommes et les femmes à toujours aller dans le sens du clan pour ne pas risquer l'exclusion. Donc on pense que c'est là qu'elle prend racine. Et puis il y a aussi un second aspect, c'est que l'être humain, quand il naît, il est très dépendant de ses parents. Et donc il y a quand même une nécessité pour l'enfant d'être accepté et aimé par ses parents pour ne pas risquer d'être abandonné à nouveau. Donc ce sont des forces qui s'accumulent et qui font que chacun d'entre nous... d'une manière ou d'une autre, plus ou moins consciente, va avoir tendance à être loyale à ce que ses parents, mais au sens plus large, son clan, attendent de lui.
- Speaker #0
Et est-ce que justement, ça voudrait dire que certaines personnes peuvent être plus loyales que d'autres ? Alors, est-ce que c'est forcément conscient ? Non, justement, si on vient vous voir, j'imagine.
- Speaker #1
Ce n'est pas toujours conscient. En tout cas, il me semble que dans la première partie de vie, jusqu'à 20-25 ans, ce n'est pas forcément conscientisé. C'est quand même des choses qui se posent plus autour d'eux. 30 ou au moment de la crise de la quarantaine, quand les gens s'arrêtent, se retournent et se disent « mais voilà, je suis en milieu de vie, qu'est-ce que j'ai fait de ma vie ? Est-ce que j'ai fait de ma vie ce que je voulais faire ? » Et pour certains, la réponse est « mais en fait non, j'ai fait ce que mes parents attendaient de moi » . Alors ça peut être en termes de métier, et ça peut être aussi en termes de choix de lieu de vie, choix de mode de vie, choix du conjoint. Ça se pose à différents niveaux.
- Speaker #0
Et donc, comme vous disiez, ces loyautés d'où elles viennent, ça peut être tout simplement parce qu'on a un attachement et qu'on grandit avec nos parents, notre famille, et que ce sont nos premiers modèles quelque part. Il peut y avoir aussi des événements plus marquants ou des traumatismes qui peuvent les créer aussi. Est-ce que ça peut amplifier le phénomène ? Oui,
- Speaker #1
c'est-à-dire qu'en fait, on est loyal à notre famille. Et quoi qu'il soit arrivé à notre famille, on y sera loyal. Donc, ce qu'on voit souvent, par exemple, dans les familles où... Par exemple, l'un des parents ou les deux parents ont beaucoup souffert. Les enfants peuvent avoir une espèce de loyauté à cette souffrance en s'interdisant par exemple d'avoir du plaisir, de profiter de la vie, d'être heureux. Et parfois, c'est des gens qui vont enchaîner, enchaîner, enchaîner le boulot sans jamais s'arrêter, sans jamais se poser. Et quand ils prennent le temps de le faire en thérapie, ils se rendent compte qu'ils ne se donnent pas le droit d'être heureux parce que leurs parents ont été tellement malheureux que ce serait une forme de déloyauté.
- Speaker #0
Tout à fait. Est-ce que vous avez, Sophie, un exemple de personnes que vous avez aidées sur ce sujet des loyautés familiales, du type de transformation que ça a pu apporter, de la situation ?
- Speaker #1
Alors, je n'aurai pas d'exemple précis là qui me vient en tête, mais en général, prendre conscience qu'on a été loyal à sa famille et réussir à se donner le droit d'être déloyal. Donc, finalement, de « trahir » sa famille pour ne pas se trahir soi-même, souvent. Ça peut aboutir à des formes de libération émotionnelle notamment, ou de libération dans sa façon de vivre, et donc de changements radicals de vie, par exemple changement de métier, changement de pays, changement de conjoint. Souvent, ça peut permettre de se donner des autorisations à faire ce qu'on ne s'autorisait pas à faire avant. Mais avec le risque, c'est vrai qu'on n'en a pas encore parlé, mais le risque de la déloyauté, en fait, c'est l'autosabotage. C'est-à-dire ? Si je suis déloyale à mes parents, mais que je n'ai pas suffisamment travaillé, mis en conscience ce choix d'être déloyale, je risque de me sentir coupable et du coup de m'auto-saboter. Typiquement, par exemple, l'exemple qui est souvent utilisé, c'est quelqu'un qui épouserait un conjoint qui n'est pas du tout admis par sa famille. Donc, ce faisant, cette personne fait preuve de déloyauté. Finalement, elle se sent tellement coupable et tellement déloyale qu'inconsciemment, elle va tout faire. pour faire échouer son mariage. Oui. Elle va rentrer dans des conduites d'autosabotage.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Et d'où l'intérêt d'aller voir un ou une psychogénéalogiste pour pouvoir aller travailler là-dessus.
- Speaker #1
Oui, c'est intéressant d'avoir réfléchi à sa loyauté et à l'endroit où elle se situe et avec quelle personne elle se situe avant de décider d'être déloyale. Ça peut être par exemple des personnes qui partent vivre à l'autre bout du monde mais qui se sentent coupables, qui se sentent avoir abandonné leur clan. et qui, du coup, finalement, ont accompli leur rêve de vivre à l'autre bout de la planète, mais sont en permanence malheureux parce qu'ils se sentent déloyales et ils se sentent obligés d'appeler tous les trois jours, d'être hyper investis émotionnellement dans la vie de leurs parents, d'être tout le temps en soutien, en support, et qui, finalement, d'une manière différente, mais passent aussi à côté de leur vie et de leur choix de vie.
- Speaker #0
Oui, souvent, ça peut être un signe pour aller en savoir plus quand on a l'impression de passer à côté de sa vie, peut-être, finalement.
- Speaker #1
Ah oui, ça c'est un des signes, tout à fait. Le sentiment souvent de ne pas être à sa place, de ne pas être au bon endroit, de ne pas être aligné. Voilà, ça aussi c'est des signes qui indiquent qu'il y aurait peut-être un travail à faire sur la loyauté au clan.
- Speaker #0
Alors ça peut être un peu violent comme prise de conscience peut-être aussi. J'imagine là aussi, vous êtes là pour accompagner, quand on a vécu sa vie, toute sa vie en loyauté familiale et que tout d'un coup on prend conscience de cela.
- Speaker #1
Oui, alors après, comme c'est dans un cadre thérapeutique en principe, les personnes sont accompagnées. Et puis, je crois que c'est vraiment plutôt très libérateur que ça arrive à n'importe quel âge de la vie. Ça fait du bien, en fait, de se rendre compte qu'on a été loyal et qu'on dispose, en fait, d'une grande marge de liberté. Mais ce n'est pas un processus qui se fait en… Ça dépend des personnes, mais c'est un processus qui peut être assez long aussi, puisque c'est quelque chose qu'on a… intégrées depuis notre plus tendre enfance. C'est-à-dire que tout ce que nos parents ou notre famille ont projeté sur nous, toutes les attentes qu'ils ont eues pour nous, qui ont été verbalisées ou pas forcément verbalisées, on les a intégrées jusqu'au plus profond de nous-mêmes. Donc, c'est tout un processus quand même pour s'en détacher.
- Speaker #0
Et finalement, l'idée, c'est de se dire que finalement, on peut quand même honorer notre famille sans pour autant... respecter ces loyautés-là. C'est un peu ça aussi l'idée. C'est de se dire... Parce que quand vous parliez de culpabilité tout à l'heure, oui, on peut avoir l'impression quelque part de les laisser tomber ou d'être un peu ingrat par rapport à l'éducation qu'on a reçue. Alors qu'en fait, non, c'est un lien qui se poursuit différemment. C'est un peu ça l'idée.
- Speaker #1
Oui, c'est exactement ça, en fait. Après, dans la thérapie, il y a vraiment deux orientations. Il y a des thérapeutes qui pensent qu'il faut s'autoriser à déloyer le point barre et que c'est comme ça et qu'on se libère de ces chaînes. Et puis, il y en a d'autres avec lesquels je suis quand même plus en accord qui disent, en fait, la déloyauté totale sans culpabilité, elle n'existe pas. Et puis d'abord, elle n'est pas forcément souhaitable parce que la loyauté, ça peut être aussi une force assez constructive. Mais par contre, ce qui est intéressant, c'est... que chacun s'interroge sur son degré de loyauté. C'est-à-dire se dire, tiens, mais comment est-ce que je pourrais être loyal à mes parents ou à ma famille de manière différente ? Ou comment est-ce que je pourrais être loyal sans culpabiliser ? Par exemple, pour quelqu'un qui vivrait à l'étranger, je vais reprendre cet exemple, ce serait de se dire, au lieu d'appeler tous les trois jours, d'être tout le temps un souci pour mes parents, est-ce que si je me dis, tiens, je rentre une semaine tous les trois mois, Est-ce que ça me suffit pour me sentir en loyauté, pour me sentir suffisamment présent, mais pour me permettre aussi de m'autoriser à vivre ma vie telle que je l'ai rêvée à l'étranger ? Vous voyez, c'est à chaque fois, c'est comme une sorte de négociation avec soi-même, un espèce de pacte qu'on passerait avec soi-même en se disant, tiens, si je fais ça, j'estime que je remplis ce que je pense être mes obligations en tant qu'enfant, et j'estime que je reste loyale à mon clan, et c'est quelque chose qui va me permettre de vivre ma vie sereinement.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. L'idée, ce n'est pas forcément de couper complètement les ponts. Ce n'est pas l'idée de pouvoir revoir les choses et de faire les choses un peu différemment, parce qu'on sait très bien que si on veut une transformation, un changement, il faut forcément qu'il y ait une action un peu différente, tenter quelque chose de différent pour s'attendre à un résultat différent.
- Speaker #1
C'est ça. Sachant qu'il y a quand même aussi, mais je ne l'ai pas dit, des situations où la coupure avec la famille est absolument nécessaire, notamment dans le cas des familles qui sont toxiques. Mais ça, c'est un cas un petit peu différent dans ces cas-là. C'est jamais souhaitable de couper avec sa famille, sauf dans ces cas particuliers.
- Speaker #0
Alors justement, les fameux liens toxiques, on en entend beaucoup parler. C'est d'autant plus difficile, j'imagine que ce sont nos propres parents potentiellement, notre propre famille proche. Là aussi, ça va passer par des symptômes, parce que finalement, au départ, avant d'en arriver à cette conscience de potentiel lien toxique, alors il peut y avoir des lectures, il peut y avoir des discussions qui font qu'on se pose des questions. Est-ce que l'idée, c'est aussi d'être à l'écoute de son corps, de ses réactions, de ses sensations dans ces cas-là ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Moi, ça, je crois que c'est quelque chose qu'on aborde tout au long de la thérapie. C'est-à-dire, comment est-ce que je me sens quand je suis en présence de ma famille ? Comment est-ce que je me sens psychiquement, mais aussi physiquement ? C'est vrai que s'il y a un mal-être psychique et physique en présence de la famille, ça vient quand même révéler qu'il y a quelque chose qui est toxique dans le lien. Ça ne veut pas toujours dire que les parents sont toxiques. Mais ça veut dire qu'il y a quelque chose à revoir dans le lien aux parents.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Effectivement, là aussi, en retravaillant le lien aux parents, ça peut changer la donne sans pour autant l'idée, une fois de plus. Parce que je sais que c'est des choses que j'entends aussi souvent en séance et ces histoires de culpabilité parce que le lien est tellement fort, parce que parfois, il y a une forme d'emprise aussi qui fait que ça complique la donne. Et donc oui, dans certains cas, il y a une nécessité d'aller peut-être plus loin dans la redéfinition du lien pour se préserver soi.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et je crois que dans le passage à l'âge adulte, de toute façon, il y a vraiment quelque chose à redéfinir du lien avec ses parents, qui n'ont plus le rôle, la mission de parents, mais qui deviennent en fait des adultes avec lesquels on choisit d'être ou de ne pas être en relation.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Et c'est souvent ce passage-là qui coince, notamment pour les enfants qui ont été parentifiés, c'est-à-dire qu'ils ont toujours été les parents de leurs parents, ce qui fait que c'est des personnes qui sont encore plus loyales parce qu'elles ne peuvent absolument pas abandonner. leurs parents qui ont entre guillemets pris la place de leurs enfants. Donc ça peut être très très difficile de revisiter la relation, parfois même impossible quand vous avez vraiment des parents qui sont dépendants de vous. Ça se réfléchit, voilà, il faut réfléchir à comment faire pour diminuer cette dépendance et souvent ça va passer par peut-être inclure d'autres personnes dans le dispositif. Voilà, et puis le problème se pose aussi quand les enfants sont... infantilisés par des parents qui ne les laissent pas devenir adultes.
- Speaker #0
Tout à fait, effectivement. Et c'est vrai qu'il y a aussi cette prise de conscience. Finalement, une fois qu'on est adulte, on ne doit rien à ses parents. Après, c'est un lien à redéfinir, effectivement, comment on se place en tant qu'adulte par rapport à un autre adulte qui, certes, nous a éduqués, mais après, on est là aussi pour vivre notre propre vie d'adulte.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. Mais parfois, ce passage, il peut y avoir des perturbations. dans ce passage qui doit se faire en principe entre, disons, 20 et 30 ans. Oui. Mais il peut y avoir soit des habitudes de fonctionnement, comme j'ai dit, parentification, infantilisation, ou alors des traumatismes, des maladies, des événements qui surviennent au moment où ce passage aurait dû se faire et qui viennent perturber ce passage et qui se fera plus tard.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. D'autant plus en plus dans une société où finalement on part de plus en plus tard du cocon familial. Parfois, on y revient. J'imagine que ça peut aussi avoir une incidence sur ces loyautés familiales.
- Speaker #1
Oui, bien sûr.
- Speaker #0
Pour quelqu'un qui n'a pas encore, parfois avant de venir en consultation, en séance, besoin d'infos, d'aller creuser un peu plus loin, est-ce qu'il y a des ressources que vous aimeriez partager, que ce soit via des émissions, via des livres ? Il y a aussi votre livre, Sophie, dont nous allons parler aussi. Pour quelqu'un qui a envie de s'intéresser un peu, de mieux comprendre ce que c'est, la psychogénéalogie ?
- Speaker #1
Ce que je proposerais, peut-être, c'est d'écouter les podcasts. que j'ai fait justement sur la psychogénéalogie puisque j'ai vraiment repris toutes les bases depuis le début. Sinon, bien sûr, donc mon podcast, pardon, il s'appelle le Psychogénéalogie et compagnie.
- Speaker #0
Je le mettrai en description.
- Speaker #1
Et puis, il y a le livre de Anans Lachut-Sönberger qui s'appelle Aïe mes aïeux qui est la fondatrice de la psychogénéalogie. Voilà, mais bon, c'est un livre qui a été écrit dans les années 90. Depuis, il y a eu quand même pas mal de choses qui ont évolué.
- Speaker #0
Ça a bougé.
- Speaker #1
Donc c'est elle vraiment qui a, c'est une psychothérapeute française, qui a vraiment formalisé la psychogénéalogie fin des années 80. Et tout est parti d'elle. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, depuis, la thérapie a beaucoup bougé. Il y a eu beaucoup d'apports d'autres personnes, comme Serge Tisseron qui a beaucoup travaillé sur les secrets de famille, par exemple. Boris Cyrulnik a parlé aussi beaucoup des liens avec l'histoire familiale. Donc depuis, ça s'est largement enrichi.
- Speaker #0
Ok, ça donne déjà des ressources pour les personnes qui ont envie d'aller creuser un peu plus loin. Je suis moi-même thérapeute et j'accompagne beaucoup les personnes qui viennent me voir à dépasser leur peur bloquante, pouvoir se remettre dans l'action, dans le mouvement. Et retrouver un mieux-être au quotidien. Donc, j'avais envie de vous demander aussi, Sophie, si vous avez encore une peur que vous aimeriez surmonter ou une peur que vous avez réussi à surmonter, de pouvoir nous raconter un petit peu ce que c'est, de quoi il s'agit et comment vous êtes parvenue à la surmonter.
- Speaker #1
Moi, assez classiquement, j'avais très peur des araignées, mais je pense que c'était peut-être pas loin de la phobie. Peut-être pas tout à fait, mais j'avais très peur des araignées. Alors, je ne pourrais pas dire exactement comment c'est passé, en fait, mais petit à petit, à force de... d'essayer de les regarder différemment, en fait, et de me dire que c'était des insectes qui, finalement, avaient aussi droit à avoir leur place, y compris dans ma maison, petit à petit, en m'approchant d'elles, en les prenant dans un verre, toujours vraiment, je ne les touche pas avec mes doigts, mais voilà, j'ai réussi à m'habituer, et aujourd'hui, ça va beaucoup mieux. Et là, pendant que je vous parle, j'en ai une dans mon bureau, et je crois même que je vais la laisser. Voilà.
- Speaker #0
Ah, très bien ! Il y a une forme d'exposition progressive qui a fonctionné au secours. D'accord. Ok, super. Ça donne de l'espoir. Je sais qu'il y a beaucoup de personnes, effectivement, qui ont cette peur, qui parfois est une phobie, parce que la phobie, vraiment, quand elle fige ou quand elle nous oblige à fuir, et c'est effectivement, en thérapie brève, on a plein de protocoles, d'outils qui peuvent accompagner. Ce n'est pas une fatalité. C'est vrai que suivant l'endroit où on vit, alors moi, je dis toujours aux gens, moi, j'ai vécu en Australie, donc les gens qui ont envie d'aller en vacances en Australie ou d'y vivre, vraiment, je leur conseille d'adresser ça avant, parce que ça peut être un sujet sur place. Comment on fait ? Alors évidemment, on peut vous contacter, déjà je vais commencer par là. Si on a envie de vous contacter, on a parlé tout à l'heure de votre podcast que je remettrai en description. Sinon, sur Instagram, c'est ça ? Qu'est-ce qui est le plus simple ? Vous avez un site web aussi, j'imagine ?
- Speaker #1
Oui, j'ai un site internet, sophieduverne.com et toutes les informations sont sur le site.
- Speaker #0
Parfait. Donc ça, je le remettrai aussi en description. Donc le plus simple, c'est plutôt soit en allant vous écouter, soit en allant... Après, il y a toujours une question de feeling quand on choisit son thérapeute. Il y a des formations en particulier ou est-ce que comment c'est structuré actuellement ? Ou est-ce qu'il y a des personnes qui peuvent tout à fait... Enfin voilà, pour comprendre un petit peu comment les personnes se sont formées, parce que c'est des questions que j'ai parfois aussi.
- Speaker #1
La psychogénéalogie, en tout cas le titre de psychogénéalogiste, il n'est pas reconnu par l'État. Ce qui veut dire que les formations sont diverses et variées. Donc moi, le conseil que je donnerais aux personnes qui veulent consulter un psychogénéalogiste, c'est de vérifier sa formation.
- Speaker #0
J'ai aussi une tradition dans ce podcast qui est de demander à mon invité quel autre secret de polychinelle vous aimeriez voir abordé dans un prochain épisode. Alors, je ne sais pas si vous avez eu l'occasion d'y réfléchir.
- Speaker #1
Alors oui, en ce moment, je m'intéresse à la question de la régulation émotionnelle, notamment à la méthode TIPI. Voilà, donc ça m'intéresserait d'en savoir plus.
- Speaker #0
Très bien, je note. C'est vrai qu'on a l'habitude de, voilà, j'ai l'habitude de donner la parole à différents praticiens du bien-être. Et c'est une thématique qu'on n'a pas forcément abordée telle qu'elle. Donc, ça pourrait être très intéressant, effectivement, d'interviewer un praticien sur ce sujet. Très bien. Merci beaucoup Sophie, c'était très intéressant, ça donne envie de creuser davantage le sujet et c'est une série que j'ouvre sur ce podcast autour de tout ce qui touche au transgénérationnel. Je serai amenée à reparler de psychogénéalogie et puis d'autres thématiques comme les constellations familiales parce que je sais qu'elles intéressent beaucoup de monde parmi les auditeurs et les auditrices. Merci Sophie.
- Speaker #1
Merci beaucoup à vous.
- Speaker #2
Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de Secrets de Polychinelle. Si l'épisode t'a plu, je t'invite à mettre un avis 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée, à me laisser un commentaire ou à le partager avec tes proches. Si tu souhaites aller plus loin, je t'invite à t'inscrire à ma newsletter pour recevoir plus de conseils bien-être dans ta boîte mail. Tu trouveras le lien en description de cet épisode et également dans la bio de mon compte Instagram Laetitia's Escapes. À bientôt pour un nouvel épisode.