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Sens & Vie Le Podcast

Episode #9 - Margaux Alamartine

Episode #9 - Margaux Alamartine

1h00 |20/10/2024
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Episode #9 - Margaux Alamartine

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Description

Voici le 9ème épisode dans lequel vous allez avoir le plaisir de découvrir Margaux Alamartine. Une arpenteuse du monde, qui a su se composer par sa capacité d’exploration, une palette large de talents autour de l’homme, de l’espace et de l’art. Écoutez comment Margaux a su faire émerger et cultiver son fil rouge de vie et de sens.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai

  • Speaker #1

    eu des problèmes de vie,

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Sens et Vie, le podcast qui croise deux regards, deux générations, celui d'une fille et de son père, de Sarah et de Laurent, sur des parcours de personnalités inspirantes, alignées, accomplies.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, croisons nos regards sur Margot à la Martine.

  • Speaker #0

    Partez avec nous à la découverte de cette arpenteuse du monde qui a su se composer par sa capacité d'exploration une palette large de talents autour de l'homme, de l'espace et de l'art.

  • Speaker #1

    Cette dimension artistique, présente depuis son plus jeune âge, lui permet d'aborder des thématiques liées aux ressources humaines de manière... innovantes en les explorant sous des angles créatifs.

  • Speaker #0

    Écoutez comment Margot a su faire émerger et cultiver son fil rouge de vie et de sens. Bonjour Margot.

  • Speaker #2

    Bonjour Sarah.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast Sens et Vie.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #0

    On est très content de t'accueillir avec nous aujourd'hui. Et peut-être pour nos auditeurs qui ne te connaissent pas encore, Margot, qui es-tu et d'où viens-tu ?

  • Speaker #2

    Alors, qui je suis ? Je dirais que je suis une jeune femme de... 38, bientôt 39 ans. Je viens de la région lyonnaise, Saint-Etienne, Lyon, le sud de la Saône-et-Loire. C'est mon fief. Et je suis de métier consultante, coach auprès d'entreprises. J'ai fait ça pendant un certain nombre d'années en cabinet et depuis, je dirais, 7 ans à peu près, maintenant je suis indépendante, toujours sur la même activité. C'est ça la question ?

  • Speaker #0

    Parfait, oui c'est parfait. On va du coup poursuivre sur ton parcours de vie.

  • Speaker #1

    Bonjour Margot.

  • Speaker #2

    Bonjour Laurent.

  • Speaker #1

    Alors on va en effet poursuivre et on va plutôt faire un feedback. On va t'inviter à te plonger un petit peu dans tes souvenirs. Quelle était la famille dans laquelle tu as grandi ?

  • Speaker #2

    La famille dans laquelle j'ai grandi, donc j'ai avec mes parents deux frères et soeurs, donc on est cinq. Donc ça c'est un cocon assez fort et serré. Je suis d'une famille plutôt bourgeoise, catholique, grande famille, avec des grands-parents, les tantes, plein de cousins. J'ai des souvenirs de fêtes de famille avec du monde et plutôt une vie de famille très riche et soudée.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous choisir une année ? Tu peux même fermer les yeux. Tu peux nous choisir une année, un moment particulier de cette vie familiale que tu viens de commencer à nous brosser. Est-ce que tu peux nous décrire ce que tu projettes dans ta mémoire à ce moment-là de ton enfance ? Décris-nous ta famille et pourquoi ce moment-là ?

  • Speaker #2

    Alors le moment qui me vient, c'est des trajets en voiture en famille. Les parents devant, les trois enfants derrière. Ça dit quelque chose. Avec derrière, il pleut aujourd'hui, le bruit des essuie-glaces. Il y a une certaine sonorité propre à ces moments-là qui... Je pense qu'il reste bien ancré dans la mémoire des musiques qui passaient aussi dans l'habitacle de l'automobile, où justement on partait en voyage, en vacances, sur ses fêtes de famille, etc. Donc cette bulle familiale en voyage pour retrouver des moments de famille, de vacances, etc. Donc quelle année, c'est répétitif, des années tout petits jusqu'à l'adolescence certainement. C'est ce moment-là qui me revient.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu as retiré de cet instant pour la personne que tu es aujourd'hui ? Tu dois faire le lien.

  • Speaker #2

    Je vois cette question. Le lien que je ferais, c'est en fait le cocon, la bulle familiale ou l'ancrage en fait, une forme de socle qui à mon sens est importante à avoir petit pour construire une personnalité, une confiance et pouvoir ensuite... Avoir les capacités à aller explorer le monde en sachant qu'il y a un lieu, un contexte familial ou autre, en tout cas, d'accueil initial qui est rassurant et qui permet d'explorer le monde ensuite. Je le vois plutôt comme une forme de bulle cocon qui est rassurant.

  • Speaker #0

    Donc à ce moment-là, à la personne que tu es aujourd'hui, si tu avais la possibilité de dire quelque chose à la personne que tu étais à l'époque ? Donc dans cette voiture, dans ta bulle, dans ta famille, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que je dirais à la petite fille de l'époque ? Je vous dirais de vraiment croire en ses rêves. Je pense que petit, il y a une forme d'insouciance. On n'a aucune notion des contraintes matérielles de la vie. On se laisse porter. On ne se pose pas la question de comment on va payer le loyer à la fin du mois, etc. Il y a une forme de vagabondage de l'esprit dans les trajets. Je suis capable de faire 7 heures de voiture juste en laissant vagabonder mon esprit. Je pense qu'à ce moment-là, chez l'enfant, il y a plein de rêves, d'envie. Tout est possible. S'il y a des choses qui émergent, c'est un peu la petite voix intérieure de l'écouter, d'y croire, d'y accrocher. Je pense qu'il y a beaucoup de joie, d'idées là-dedans qui sont plein de ressources intéressantes. Et de ne pas justement le faire éteindre avec le temps, l'étouffer.

  • Speaker #1

    Tu nous as décrit un cocon familial, cette bulle que tu as décrite, que t'ont transmis tes parents, ton papa, ta maman, l'essentiel ?

  • Speaker #2

    Ils m'ont transmis, je pense, beaucoup d'amour. C'était quand même un foyer apaisant, apaisé. Donc ils m'ont transmis ça. Le goût des choses bien faites et de l'attention. Je pense que j'ai des souvenirs où on allait au musée avec nos crayons et on se mettait assis devant une toile à aller l'art dessiner. Donc d'explorer un peu le monde, des voyages, aimer de regarder les choses attentivement. On était quand même dans un environnement plutôt calme, apaisé. Je trouve que dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui, d'avoir connu ça, je pense que c'est une chance.

  • Speaker #1

    Et les relations de fratrie, justement, qu'est-ce que ça t'a apporté pour la femme que tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Donc j'ai une petite sœur et un petit frère.

  • Speaker #1

    Donc tu es l'aînée ?

  • Speaker #2

    Je suis l'aînée.

  • Speaker #1

    Tu as tracé la route ?

  • Speaker #2

    J'ai tracé la route. J'ai tracé la route, oui. Je pense qu'il y a du vrai là-dedans, dans le fait d'ouvrir des voies à l'adolescence, dans le parcours professionnel, auprès des parents. Je pense qu'il y a de ça. C'est une chance d'avoir une fratrie. Je trouve que ça fait des liens, des repères. Alors il se trouve que moi, ça se passe dans son temps très bien, etc. C'est plutôt de la joie de la vie et puis un premier terrain de jeu aussi pour petit. On se chamaille, on crée des liens, on crée des histoires, on crée des souvenirs, on crée des clans. Un coup, c'est deux contre un, ça tourne. C'est un joli terrain de jeu.

  • Speaker #1

    Pour les futures relations sociales que tu as développées après ?

  • Speaker #2

    Oui, j'essaie de ne pas faire trop de clans.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des personnes qui t'ont aidé à grandir ? Et si oui, qui sont-elles ?

  • Speaker #2

    Je pense que tout le monde, tous les gens qu'on comptoie nous aident à grandir. Plus spécifiquement, petite, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, par exemple.

  • Speaker #1

    Sur les étapes clés de ton parcours de vie ?

  • Speaker #0

    S'il y a une personne en particulier à qui tu penses ?

  • Speaker #2

    Je pense que petit, c'est surtout l'environnement personnel, les proches, les grands-parents aussi, qui sont des figures quand même importantes. Je n'ai pas trop de souvenirs de... Il y a quelques profs à l'école, mais ce n'est pas ça qui m'a le plus marquée. Et puis après, bien sûr, professionnellement, il y a des gens aussi, des sortes de mentors, des gens qui vont nous porter, qui vont venir jalonner, des fois de façon très courte, des fois de façon plus longue.

  • Speaker #1

    Il y en a une plus que d'autres qui te vient à l'esprit ?

  • Speaker #2

    J'ai à l'esprit quand j'ai démarré en cabinet de conseil. Deux, trois personnes qui... Donc, j'ai démarré en cabinet de conseil tout de suite après. J'avais 23, 25 ans. Donc, très rapidement après mes études. Et ce qui était à l'époque, c'était 2010, assez atypique dans le monde du conseil. Souvent, il fallait plutôt avoir fait 20 ans de carrière, commencer à avoir les cheveux grisonnants pour dire Je vais pouvoir me conseiller. Ce qui n'est toujours pas le cas. Et pourtant, ça fait 15 ans que je fais ça. Et en fait, c'était dans un cabinet de conseil qui... avait vocation à accompagner des entreprises sur des grands projets, avec beaucoup d'employés concernés. Et donc, il fallait aussi faire un peu de pilotage de projet. Donc, le pari, c'était de se dire, on prend quelqu'un de très jeune qui va nous faire de la gestion de projet. Et en même temps, on va former cette personne. Et il y a eu beaucoup de levées de boucliers au sein du cabinet en disant, mais ce n'est pas du tout un profil adéquat. Ça ne va pas le faire, en gros. Et je me souviens vraiment de deux, trois personnes qui se sont battues pour en disant... Si, si, là il y a un potentiel, il y a quelque chose à faire, c'est une bonne stratégie. Et qui m'ont soutenue pendant plusieurs années, et qui m'ont formée. Et de sentir des gens comme ça, qui poussent derrière, qui croient en vous, ça fait pousser des ailes.

  • Speaker #1

    Alors, tu as commencé à esquisser un petit peu ton parcours de vie avec cette entrée dans ce cabinet conseil, qui a été une étape assez importante. Est-ce que tu peux nous décrire les grands jalons, entre guillemets, jusqu'à aujourd'hui, justement, de ce parcours de vie ?

  • Speaker #2

    Alors, il n'y a pas eu une fois. Il y a un petit peu, il y a fait une scolarité, somme toute, j'irais, assez classique. Voilà, l'école jusqu'au bac, toujours dans la moyenne, juste ce qu'il faut pour passer, mais sans en faire plus. Et puis je ne savais pas du tout ce que je voulais faire, donc j'ai pris la voie du milieu à l'école de commerce, en me disant c'est la voie éco. Je pense qu'à 18-20 ans, je me laissais un peu portée par la vie et les possibilités. J'ai fait une école de commerce, là j'ai commencé à me spécialiser en ressources humaines, à faire des formations en graphologie, en PNL, donc il y avait une dimension RH humaine qui m'intéressait. J'ai rejoint ensuite en stage de fin d'études et premier emploi un cabinet de recrutement. Il y avait la piste RH qui s'orientait. Et puis après, j'ai travaillé pour un éditeur de logiciels de gestion du recrutement. Et puis très vite, en fait, ça ne me convenait pas. Et donc, j'ai tout plaqué en me disant, je vais monter ma propre société de développement conseil personnel professionnel. Mais bon, voilà, j'avais 23, 25 ans. Je pense que je n'avais pas la moindre idée de ce que c'était ni de ce que je faisais. Et j'ai eu la chance d'avoir ce cabinet qui est Right Management, la branche conseil de Manpower, qui dans mon étude de marché m'a repéré et m'a dit tiens, viens travailler pour nous. Donc j'ai fait mes armes pendant 7-8 ans, quelque chose comme ça, dans ce cabinet.

  • Speaker #1

    Ce qui est déjà pas mal pour une première carrière en cabinet.

  • Speaker #2

    En commençant à Paris, donc là j'ai été formée sur les métiers, ce qu'on appelle... Dans le jargon, développement du leadership, talent management, donc des formations en coaching, évaluation de potentiel, formation managériale, à la fois dans du pilotage de projet, dans du design, et puis avec les années, dans de l'animation et de la prise en charge des programmes. Pour des grands comptes, surtout entreprises françaises, type Safran, Sanofi, Total, Schneider Electric, des grands groupes.

  • Speaker #1

    Pas connus.

  • Speaker #2

    Pas connus. Et donc ça pour moi ça a été un véritable emploi en professionnel, je me suis vraiment amusée. Et je pense que là où en école de commerce, je ne savais pas trop ce que je faisais là-bas, là je commençais à trouver, je prenais vraiment du plaisir à découvrir tout ça. Et puis j'ai eu envie de partir travailler à l'étranger. Donc on pourra peut-être y revenir, j'ai quand même beaucoup voyagé, même petite. Mes parents nous ont emmenés un an en Angleterre quand j'avais 8 ans. J'ai fait un stage de fin d'études aux Etats-Unis. J'ai quand même beaucoup voyagé. On pourra peut-être y revenir aussi beaucoup seul. Et avec le cabinet, j'ai commencé à accompagner des programmes dits de haut potentiel avec des expéditions un peu aux quatre coins du monde. Et là, j'ai commencé à me dire, tiens, il y a quand même des choses intéressantes. Il se passe des choses en dehors de nos frontières. J'aimerais bien les voir aussi. Et donc, j'ai commencé à chercher du travail étranger. Je voulais donc changer de cabinet et aller hors Europe. plutôt Amérique et Asie. Et en Asie, je voulais tout sauf la Chine. Parce que je pense que, comme beaucoup, j'avais une image... Enfin, je ne connaissais rien à la Chine. Et le seul poste que j'ai trouvé était bien sûr en Chine, dans le cabinet de conseil où j'étais. Et donc, j'ai pris l'option, parce que pour moi, la priorité, c'était de partir. Donc, en 2015, je suis partie en Chine, en tant que consultante chez Rite Management, au bureau de Shanghai.

  • Speaker #0

    Et tu avais quel âge à peu près à l'époque ?

  • Speaker #2

    Quand tu es partie en Chine ? J'avais 30 ans. Ok. J'avais 30 ans. Et je suis partie avec un contrat d'un an renouvelable. Donc aucune visibilité si j'allais y rester un an, deux ans ou plus. Pour moi, ça a été une bifurcation très importante de partir en Chine toute seule. Ce qui était super, c'était d'avoir un environnement professionnel, métier, entreprise que je connaissais. Ça me permet quand même d'atterrir, de ne pas changer tous les repères à la fois. Et très rapidement, pour rester dans le... la thématique du parcours, je me suis fait happer par l'esprit entrepreneurial, créatif de Shanghai et de la Chine. Au bout d'un an et demi, j'ai démissionné pour me mettre à mon compte. En fait, ce qui est en filigrane de... Si je reviens à la toute première fois où j'avais dit que je voulais... J'avais déjà tenté de me mettre à mon compte à 25 ans. J'avais l'idée de se dire comment est-ce qu'on peut accompagner des gens, mais on y a... apportant une autre dimension qu'uniquement business, entreprise, avec la partie artistique, créative, du récit, mais aussi de la recherche. J'étais un peu en ébullition de fouiller et donc quand j'ai démissionné en Chine, je me suis tournée vers la recherche terrain, l'anthropologie, la sociologie et à me questionner en disant tiens, en fait il y a des dimensions culturelles, territoriales, géographiques qui semblent venir percuter, en tout cas interagir dans les processus d'accompagnement. Et donc je suis partie pour explorer ces sujets. Donc là je me suis mis à mon compte pour travailler de façon un peu indépendante Donc en ayant quand même des missions toujours pour ce cabinet de façon indépendante Et puis petit à petit j'ai commencé à tricoter pour aller voir ce qui était possible Et donc pour terminer j'ai découvert en Chine un petit village D'abord de façon personnelle en week-end Mais en y allant je me suis dit il y a quelque chose d'incroyable qui se passe là-bas On pourra peut-être y venir plus longuement après. Et donc, dans mes idées d'exploration locale, territoriale, moi ce que j'aime, c'est vraiment m'immerger dans le vivant, dans la matière. Et quand le Covid est arrivé, donc j'étais toujours en Chine, j'y suis restée six ans. Quand le Covid est arrivé, j'ai décidé d'aller m'installer au village pour aller documenter la transformation qui se passait dans ce village, pour essayer de comprendre. Comment est-ce qu'ils font pour innover, pour créer, pour attirer des talents, pour avoir du leadership, pour gérer les dimensions économiques ? Et en me disant, tiens là, il y a peut-être des parallèles à faire avec l'entreprise, de façon détournée. Et donc je me retrouvais un peu de dire, il y a toujours la thématique de l'accompagnement, avec la notion de terrain et de récit. Et donc voilà, c'est un peu dans cette voie que j'explore aujourd'hui, que je mène mes travaux actuellement. Et donc je suis rentrée, j'ai passé un an au village. avec un sociologue chinois, on pourra peut-être y revenir, on a fait plein de choses très intéressantes. Et je suis rentrée en France il y a deux ans, début 2022, avec l'idée de mettre en place un doctorat, pour dire tiens, j'ai des idées, j'ai envie de tester d'autres choses. Deux ans d'une saga incroyable, un parcours du combattant, on pourra peut-être y revenir. Donc aujourd'hui, je reviens avec ce bagage, cabinet de conseil, expatriation en Chine. immersion terrain, et puis je mélange tout ça dans un grand sac pour faire un peu à ma sauce mes interventions aujourd'hui en tant que consultante.

  • Speaker #0

    Et donc, si tu prends la big picture de tout le parcours que tu viens de décrire, à quel moment selon toi se sont révélées tes aspirations ? Ce qui te fait vibrer aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    En fait, je pense que ça a toujours été là, quand je parlais de la petite fille dans la voiture qui avait des rêves, et je pense que ça a toujours été quelque chose qui était en moi. Encore à 25 ans, j'ai commencé à réfléchir, à monter mon propre cabinet. J'ai des notes aujourd'hui où je dis que je voudrais faire des expos photos sur des sujets RH en entreprise, je voudrais aller explorer certains sujets de façon artistique. Et puis après, je l'ai mis de côté pendant 7 ans et je pense que c'était salvateur que je sois formée en entreprise. Mais aujourd'hui, après en Chine, j'ai créé ma société en Chine avec ce même triptyque, donc études terrain, accompagnement et création artistique. Et en fait, je me disais, mais c'était déjà là il y a dix ans. Et donc, je pense que c'est un fil rouge qui, au travers de mon parcours, se révèle et je vais tester. Et puis, il y a des choses qui marchent, qui ne marchent pas. Donc, je pense que c'est comment est-ce que, dans le parcours de vie, moi, j'essaye d'aller réactiver, chercher où est-ce que ça me fait plaisir. Mais que je viens juste réveiller quelque chose, je pense, qui est là depuis toujours. Et je crois vraiment que chacun a une... Un fil intérieur qui le guide. Et l'idée, c'est d'arriver à l'écouter, de s'en saisir et de s'en rapprocher au plus près. Et quand on arrive à aligner ça, il y a une forme de plaisir parce qu'on fait quelque chose qui est à l'intérieur de soi. Et en plus, on le fait à l'extérieur et du coup, on le fait bien parce qu'avec plaisir. Donc, les gens, ils sont intéressés. Et donc, je pense à un impact assez important. Pour moi, c'est un fil conducteur. Ok,

  • Speaker #0

    très clair.

  • Speaker #1

    Quel frein ou croyance limitante as-tu du lever, justement, pour... arriver aujourd'hui à faire ce que tu aimes faire profondément ?

  • Speaker #2

    Alors il y a deux choses, je trouve qu'un des freins c'est de ne pas se regarder à sa juste valeur, d'arriver vraiment à se dire mais en fait j'ai toutes les compétences pour, j'ai toutes les idées, ça se construit, c'est pas mûr à 20 ans, c'est pas mûr là, mais d'avoir confiance dans le potentiel créateur qu'on a et de ne pas... Je pense que c'est un peu dramatique aujourd'hui avec le monde des réseaux, etc. On va tout le temps se comparer à d'autres. Et je pense que moi, pendant très longtemps, j'ai souvent été entourée de personnes beaucoup plus âgées aussi, des consultants avec des cheveux gris qui disaient mais tu es qui pour faire des coachings à ton âge ? Et du coup, de se dire mais en fait, je suis à ma place Donc ça, c'est un premier, je pense, gros frein à faire sauter, de se dire je suis légitime, je suis à ma place Donc il y a ça, je trouve que c'est une question de confiance en soi, et qui même avec un bagage familial sécurisant, c'est pas pour autant que ça se construit.

  • Speaker #1

    Parce que c'est renforcé par le cadre sociétal dans lequel tu t'inscris. Société française qui donne plus de voix aux personnes dites matures et mûres que aux jeunes. La voix des jeunes est très rare quand même dans notre société.

  • Speaker #2

    C'est une des raisons pour lesquelles aussi j'ai... pas réussi à faire aboutir mon projet de doctorat, c'est que je suis trop atypique, j'ai pas le curseur classique et du coup, on me renvoie à chaque fois à la case départ en disant redémarre au niveau master parce que t'es pas du serail. Ça, c'est quand même très français et donc, je pense qu'il y a une question de confiance en soi et en effet, l'autre pour moi, c'est de s'affranchir des codes de la société qui met quand même sur des rails et pour avoir travaillé pendant une dizaine d'années en entreprise, en cabinet, dans ces cercles-là. J'ai l'impression qu'il m'a fallu, ça fait 7 ans que je suis à mon compte, un peu près ce temps-là, pour m'en défaire en fait. De me dire que t'es pas obligé de travailler de 9h à 18h, t'es pas obligé d'avoir un mode de fonctionnement qui est induit par la société et qui pour moi, à titre personnel en tout cas, était très enfermant. Mais je trouve que c'est très difficile de s'en sortir. Donc de se sortir d'un cadre cadrant et de croyances limitantes personnelles, pour moi c'était les deux plus... les deux plus longues aventures. Et c'est certainement qu'on prend le cours.

  • Speaker #0

    Peut-être. Il y a un point que tu as mentionné qui attise ma curiosité. C'est le petit village dont tu parlais en Chine. Si j'ai bien compris, il s'est passé des choses pour toi, des éléments de compréhension où tu as découvert des choses. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ?

  • Speaker #2

    Oui, ça c'est vraiment une jolie histoire. Donc, j'ai découvert ça sur Airbnb parce que je voulais partir à la campagne. Après, Shanghai, c'est quand même 20... 4 millions d'habitants. Et donc j'ai trouvé sur Arvin Mi une petite maison avec des cabanes dans un arbre en fait. J'aime beaucoup la nature, de dormir une nuit dans un arbre. Donc j'y ai été et en fait j'ai découvert une femme chinoise qui s'appelle Zhang Yan, qui a une cinquantaine d'années et qui a décidé de transformer sa maison familiale en maison d'hôte, en créant dans son jardin des maisons très atypiques. Donc quand j'y étais, il y avait cette cabane et il y avait des anciennes maisons en pierre, je pense qu'elles devaient servir à la ferme ou des choses comme ça, qu'elle a rénovées. Et on est devenus très amis et en fait elle s'est mise à m'inviter, en gros elle m'a ouvert la porte de sa maison, ce qui est quand même en Chine absolument incroyable, de rentrer dans le cercle familial. Donc j'étais invitée à passer le nouvel an chinois avec eux. Et donc au début j'y allais tous les six mois, puis tous les trois mois, puis tous les mois, enfin voilà, j'ai commencé à... à prendre plaisir à y aller parce que je l'ai vu en fait construire ses maisons. Donc après, elle a construit ce qu'on appelle une maison lune, une maison hobbit, une autre cabane. Et donc, je la voyais. À la fin, il y avait huit maisonnettes. Donc, en 4-5 ans, je me suis dit, tiens, elle y va. Et elle m'a dit, en fait, Margot, mon objectif après, c'est de faire la même chose pour le village où elle est née, donc qui est à Tenant, qui était un village avec beaucoup d'histoire, un charme fou et qui avait un port fluvial. Quand je dis village en Chine, là, c'est 2-3 000 personnes, donc c'est vraiment tout petit.

  • Speaker #1

    Ça existe en Chine.

  • Speaker #2

    Voilà, ça existe en Chine, tout à fait. Et tous les jeunes sont partis vers les grandes villes. Il n'y a plus rien. Le village dort complètement. Et elle m'a dit, je vais faire ça pour le village. Sauf que moi, je l'ai vu faire quand même pour sa maison pendant 4-5 ans. Et je me suis dit, elle fait ce qu'elle dit, en gros. Et c'était plus ou moins co-committé avec l'arrivée du Covid. Mais en Chine, il y a des plans quinquennaux. Et donc, un des... La dimension stratégique, c'était la revitalisation des campagnes chinoises. Donc le gouvernement a injecté énormément d'argent partout en Chine pour aider les villages à sortir un peu et à redevenir attractifs. Et donc son plan, ça concordait avec le moment où l'État investissait de l'argent. Et alors je me suis dit, ça va être extraordinaire en fait. Et donc j'ai commencé à avoir le... Des travaux sur les routes, en fait ils ont rénové les routes, des berges, ils ont refait plutôt des structures publiques, des WC, un musée. Et connaissant la capacité de la Chine à créer, la vitesse d'exécution et le potentiel créatif de cet ami, je me suis dit non mais c'est vraiment fascinant. Et ça, c'est vraiment un driver, en tout cas pour moi, dans ma façon dont je prends des choix. Ce n'est pas du tout incohérent, en fait, de dire un coup du conseil, un coup de la Chine. C'est là où je prends du plaisir. Et je sentais qu'à force de faire des allers-retours à Shanghai, j'avais moins de plaisir à être à Shanghai. Et je me sentais vivante dans ce village avec ma caméra, avec mon micro, avec un ami sociologue chinois. Je lui ai dit, tu peux venir m'aider à affiner les interviews. Parce que bon, mon niveau, je pouvais me débrouiller, mais de là à comprendre sociologiquement ce qui se passe. Et en fait, il y a quand même quelque chose qui se monte comme ça. Et pour moi, c'était d'autant plus intéressant pour faire ce que je disais, la forme de documentaire, de dire comment est-ce que je vais pouvoir vraiment avoir du contenu pour faire écho avec des dirigeants d'entreprise qui se posent les mêmes questions. Donc j'ai suivi ce village pendant quatre ans à distance, plus ou moins, de Shanghai. Et après, je suis allée m'installer sur place pendant un an. Et après, bah... Quand on écoute, moi c'est vraiment ma façon de fonctionner, quand on écoute, des fois je parle du vent, le souffle, là où il y a des moments, je me suis sentie invitée, c'était le bon moment d'aller m'installer là-bas. Puis à un moment, on sent que c'est le moment de partir. Donc j'y suis restée un an et je pense que c'était très bien et que je n'aurais pas du tout fait ma vie plus longtemps là-bas, c'est quand même le bout du monde. Et donc là, je suis toujours en contact avec eux et j'ai un projet peut-être d'y retourner. Ce que je trouve très intéressant, c'est sur le long terme de voir. Parce que là, c'est juste une toute petite aperçue de ce qui s'est passé pendant cette année-là. Ou bien sûr, je vous ai parlé de transformation des routes, mais ça, c'était les prémices. Après, il y a eu un... Laurent, tu connais un petit peu l'histoire. Il y a eu des développements de sites touristiques, de restaurants, il y a eu l'arrivée d'étrangers. Ça a été incroyable.

  • Speaker #0

    Il y a eu un rédéveloppement qui s'est passé.

  • Speaker #2

    Mais d'une forme de parenthèse enchantée qui a fait flop. assez rapidement et donc voilà ce qui m'intéresse c'est de continuer à regarder ce qui se passe au long terme et surtout d'en dégager des formes d'analysé qu'est ce qui s'est passé qu'est ce qui fait que et donc mon coeur de réflexion dans mes dans mon travail perso mais aussi dans tout ce que je fais avec les entreprises les dirigeants avec lesquels je travaille c'est qu'est ce qui fait qu'on arrive ou non à aboutir à une transformation qu'elle soit personnelle qu'elle soit territorial qu'elle soit économique et c'est ce Je pense que la grande question que se posent beaucoup de dirigeants, c'est de se dire comment j'ai une entreprise qui produit de façon plus verte, comment est-ce que je produis toujours qualitatif mais moins. Cette question du comment faire, avec souvent un écart entre l'intention d'eux et toutes les contraintes de la vie réelle, financière, politique, publique, qui nous empêchent d'eux. Et donc moi, c'est cette bascule-là qui m'intéresse. Je trouve que le... Le pas de côté, le décalage, pour moi personnellement dans ce village, mais de regarder autrement les problématiques apporte beaucoup d'éclairage.

  • Speaker #1

    Donc tu dénoues quelque part les points de tension, les points de blocage, en comprenant globalement et de façon holistique les situations.

  • Speaker #2

    Oui, j'aime bien parler de corps territorial et de regarder chaque système, que ce soit une entreprise, un village, notre corps, comme un système vivant qui fonctionne d'une certaine façon. Et on voit bien quand on a mal au ventre, c'est qu'il y a un nœud et il faut faire quelque chose pour dénouer le nœud. En entreprise, c'est pareil, quand il y a quelque chose qui bloque, pourquoi ça bloque ? Est-ce que c'est bien que ça bloque parce que ça nous fait réorienter ailleurs ? Est-ce que ça bloque parce qu'il y a des non-dits ? Est-ce que ça bloque parce qu'il n'y a pas assez d'énergie, il n'y a pas assez d'argent et du coup on ne peut pas avancer ? D'analyser en effet comment ça circule et qu'est-ce qu'on peut faire pour... pour refaire circuler, pas forcément la façon dont on a envie, mais comment le système est censé évoluer et fonctionner.

  • Speaker #1

    C'est un mix entre l'analyse systémique et le Feng Shui.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est un bon... Entre l'Occident et l'Orient. C'est ça ? Tout à fait.

  • Speaker #1

    Alors, tu nous as parlé de moments difficiles également, dans ton parcours. Quel était le cadeau caché de ton moment difficile ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai eu beaucoup de moments difficiles, mais alors... On risque de paraître un peu maso. Les moments difficiles, pour moi, c'est ce qui vient nous pousser. En tout cas, si on le prend comme en disant, tiens, il y a quelque chose qui bloque. Pourquoi ça bloque ? Est-ce que c'est moi ? Et c'est ce qui fait que ça va nous... Quand on s'interroge dessus et qu'on arrive à outrepasser ça, ça ouvre, ça élargit le champ de pensée, le champ des possibles. Donc, tous les moments difficiles. C'est pas agréable quand on est dedans, c'est vraiment dur.

  • Speaker #0

    Mais en fait aujourd'hui, parce que j'en ai quand même vraiment eu beaucoup, les hivers au fin fond de la Chine, quand les VPN sont coupés, que le village à 5h il ne se passe plus rien, qu'il y a le Covid, que je ne suis pas rentrée chez moi depuis deux ans, il y a des moments un peu difficiles. Et en fait quand je regarde, je me retourne et le chemin parcouru, c'est que des petits moments. En fait moi je trouve que c'est ce qui nous fait sentir vivants. Le fait d'avoir perdu le contact avec la nature, en tout cas dans nos villes, dans l'entreprise, quand on est en contact avec la nature, tout de suite notre corps est alerte, parce qu'il va y avoir un orage, parce qu'il y a peut-être une bête, et tout de suite, c'est pas rassurant, mais moi je sens mon corps vivant. Et ce côté vivant, je trouve qu'il est extraordinaire. Et donc ces moments difficiles, ils sont pas agréables, mais pour moi ça veut dire que je suis vivante, que j'ai encore le système qui fonctionne bien pour être alerte, pour me défendre, pour réfléchir. et réagir. Donc l'idée, c'est comment arriver à grandir, évoluer, en ayant des obstacles, sans que ces obstacles soient trop difficiles. Enfin voilà, il faut que la vie reste un plaisir. Mais si c'est trop un long fleuve tranquille, en fait, moi je m'endors.

  • Speaker #1

    Il y a plein de craintes.

  • Speaker #0

    En tout cas, je me dis que je n'apprends plus rien. Donc, c'était quoi les cadeaux ? Le cadeau, c'est la chance d'être vivant et de continuer à apprendre et de grandir.

  • Speaker #1

    Et de te reconnecter au réel également.

  • Speaker #0

    Je peux peut-être te citer un exemple, pour moi très parlant. Quand je suis arrivée au village en Chine, je me suis trouvé une petite maison au bord de la rivière. J'étais très naïve parce que c'était la seule maison qui était disponible. Parce qu'au bord de la rivière, bien sûr, il y avait des inondations annuelles. Et ça, à tout le village, j'étais bien gardée de me le dire. Et donc j'étais là-bas depuis une semaine et j'avais 1m50 d'eau dans mon salon. Mais là vraiment, j'étais avec ma caméra, il y avait tout le village autour de moi, il y avait la télé, il y avait un côté document, il y avait un côté enthousiasme en fait. J'avais rien de précieux, c'est pas une maison que j'avais mis 20 ans à construire, donc c'était pas très très grave. Mais à ce moment-là, je me suis vraiment sentie de dire, c'est pour ça que je suis venue en fait. Je vis quelque chose. Ça, c'est à un moment donné, un an après, rebelote.

  • Speaker #1

    Logique. Logique. Crue annuelle.

  • Speaker #0

    Crue annuelle. J'ai 1m50 d'eau dans mon salon, sauf que cette fois-ci, elle ne m'a pas du tout fait rire. Et pour moi, c'était le signe de dire, c'est le moment du départ. Donc un même événement, je l'ai vécu et interprété de façon complètement différente. Et là, le deuxième, je me suis dit, je ne peux pas en vivre une troisième. Émotionnellement, physiquement, je ne tiendrai pas en fait. Et donc, c'est ce que j'essaye de... travailler et de réfléchir aussi avec des dirigeants des organisations. C'est jusqu'où je pousse le système et jusqu'où le système, il est capable de... Là, il faut pousser un peu et il va résister et il va apprendre. Et là, il ne faut pas pousser parce qu'il va s'effondrer. Et une troisième inondation, je pense que je me serais effondrée. Une, ça allait. Deux, c'était OK, j'ai compris le message, je m'en vais. Et en fait, j'essaie vraiment de regarder tous les événements. Il y a de l'eau, c'est bien, c'est pas bien. Des fois, c'est dramatique quand les gens perdent toute leur maison, etc. Mais à chaque fois, c'est une question de dans quelle mesure le système qui prend l'eau, il est capable de prendre l'eau. Et des fois, il ne faut pas. Et des fois, ce n'est pas grave.

  • Speaker #2

    Ok. Peut-être que ça va être en lien avec ce que tu viens de nous dire. Mais aujourd'hui, qu'est-ce qui te donne de l'inspiration ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui me donne de l'inspiration ? C'est une bonne question. Je prends beaucoup d'inspiration. En fait, j'aime m'évader par des films, la nature, des documentaires, du voyage. Et puis des temps de pause, en fait. Si je n'ai pas de... En fait, je pense à l'inspiration pour avoir des nouvelles idées ou pour faire retomber un peu la pression. Il faut que... Oui, je peux partir. Même un voyage en train de 7 heures. Je peux passer 7 heures à regarder par la fenêtre parce que je vais voir quelque chose passer par la fenêtre et ça va me donner de l'inspiration. Ça peut être très simple. Ou de ne pas avoir de contraintes mentales, de dire là j'ai 7 heures devant moi, où je ne suis pas obligée de penser. En fait, l'inspiration peut venir d'une forme de vide. Après, ça va venir... J'ai eu une période où j'ai beaucoup écouté des heures et des heures de podcast. J'ai beaucoup lu, je fais un peu moins ça en ce moment. mais les documentaires, des choses qui vont vider la tête. L'inspiration, pour moi, va venir par des moyens détournés, de faire des tours où il va y avoir un truc inattendu, mais ça ne va pas tant être... une personne spécifique dans un domaine précis, ça va être par vagues en fait. À un moment je vais suivre quelqu'un, à un autre un peu moins. Je regarde beaucoup sur les réseaux des sportifs aussi qui font du trail. Je trouve qu'il y a une notion de dépassement de soi, c'est des gens qui sont en pleine nature. Je trouve que ça c'est inspirant. Voilà, c'est ce qui me vient un peu comme ça.

  • Speaker #1

    Ça rejoint un petit peu la question que vient de poser Sarah, mais avec le recul, aujourd'hui, il y a l'inspiration, mais également en termes d'énergie, de quoi as-tu besoin pour avancer dans ta vie, être en cohérence surtout avec toi-même ?

  • Speaker #0

    En fait, moi j'ai besoin de projets enthousiasmants. Si demain il y a quelqu'un qui vient me chercher en me disant, j'ai cette idée-là et je sens qu'il y a vraiment quelque chose de... De plaisir à créer quelque chose. Il faut que ça reste cohérent avec ce que je construis, etc. Mais je veux vraiment fonctionner à l'enthousiasme, à l'énergie, à la rencontre aussi. Il y a d'autres pertes. De faire avec d'autres, c'est ce qui stimule. Donc les échanges, les interactions, le voyage, tout ce qui va venir percuter, bousculer et qui met en mouvement. Ça, moi, c'est quelque chose dont j'ai vraiment besoin pour avancer, de rester trop longtemps. isolé, enfermé dans une bulle, je trouve que ça appauvrit un peu. Enfin, j'ai l'impression qu'il y a un essoufflement, justement, de l'élan à faire. Donc de rencontres, je trouve, de rencontres, d'idées, de rêves. Ça, c'est ce qui me fait avancer.

  • Speaker #1

    Et le sens, aujourd'hui, pour toi ? Qu'est-ce qu'il y a du sens, aujourd'hui, qu'il n'y en avait pas hier ? Est-ce qu'il y a une transformation dans ce qui porte du sens, pour toi, justement ?

  • Speaker #0

    Pour moi, ce qui a du sens, c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Prenons la jeune femme qui sort d'école de commerce, qui a justement un peu un regard à 360 pour essayer de regarder où est sa voix, et la femme que tu es aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Le sens, je trouve que c'est une direction et un choix de vie qui est extrêmement personnel, mais qui est décidé. J'ai décidé, je décide moi-même de ce que je veux faire. Alors je pense qu'en effet, en fin d'école de commerce, c'est... Moi j'ai quoi comme choix, qu'est-ce qu'il y a dans les salons de l'emploi, les voies possibles, donc on s'inscrit un peu sur des rails, alors que là, pour moi, le sens et le plaisir de vivre de la façon dont j'aime, en faisant mes propres choix, et je pense que le sens il est dans le plaisir à faire des choses, et du coup je pense que ça se ressent autour. Les gens se disent, mais tiens, il y a quand même une possibilité de vivre dans le système, hors du système, parce que je ne suis pas du tout déconnectée. Je travaille avec des entreprises, je mets mon loyer comme tout le monde, je mets mon ado. Donc je suis très inscrite dans un mode de vie occidental qui me convient très bien. Et en même temps, je pense que je suis complètement à côté des codes. Et je pense que ce que j'ai envie de témoigner, c'est que c'est possible. Je suis enchantée de ça. Et mon sens, il est là. En fait, c'est de regrouper une vie qui a du sens. On se dit, ça vaut le coup d'être vécu. Et je ne pense pas ne pas regretter plus tard. J'avais ces rêves, je n'ai pas osé le faire. De vivre une vie vraiment riche et pleine à chaque instant. Je pense que c'est compliqué, mais c'est possible. Pour moi, le sens, il est là de pouvoir... et le témoigner et pouvoir aussi questionner, aider, accompagner dans leurs réflexions ceux qui se disent mais en fait, j'aimerais bien moi aussi gagner un peu en légèreté dans ce monde qui est quand même lourd.

  • Speaker #2

    Et du coup, j'ai une question qui est un petit peu liée. Comment tu te réalises finalement dans ton quotidien, dans ce que tu fais dans ton métier, dans ta vie personnelle aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu entends par comment je me réalise Comment tu te réalises ?

  • Speaker #2

    Réussir à concilier tes aspirations personnelles et professionnelles. Je ne sais pas si tu es d'accord.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, tu peux avoir des demandes, par exemple, de mission de la part d'entreprise qui sont un peu limites par rapport justement à ce qui a du sens pour toi, ce qui est dans la dynamique. Donc, comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Alors, aujourd'hui, je m'autorise à dire non. La dernière. Il n'y a pas plus tard qu'un mois, on m'a proposé des missions en cabinet d'assessment. l'évaluation de potentiel donc c'est des normes des processus qui sont assez normés avec des mises en situation, des grilles de tests de personnalité etc donc j'ai refusé parce que je l'ai fait il y a 15 ans je pense que je ne suis pas la meilleure personne, je peux le faire mais il faudrait que je me replonge dedans et ça me sort trop de ce que j'ai mis trop longtemps à construire en disant, moi il y a une dimension ce qui m'intéresse c'est la dimension spatiale géographique dans les interactions etc Et donc ça me dévie trop de mon chemin. Donc aujourd'hui, je me perds d'idées de nom, mais parce que j'ai suffisamment d'autres missions qui font que je peux payer mon loyer à la fin du mois. Et donc ça, ça a été... Je me suis mis à mon compte il y a 7 ans. Je dirais que j'ai mis à peu près 7 ans pour arriver à ce point de pivot. Parce qu'au début, on prend ce qu'il y a. Et ce que je fais un peu de plus en plus, j'espère que mes clients n'écoutent pas ce podcast, c'est d'arriver à infuser, à twister un petit peu. par exemple des formations en management très classiques, d'y mettre ma patte. Parce que, un, j'ai du plaisir à le faire, et deux, je pense que ça attire l'attention, en disant, ça, on ne l'a pas entendu dans les formats classiques.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que tes clients te choisissent.

  • Speaker #0

    C'est pour ça aussi que mes clients...

  • Speaker #1

    Ils savent que tu vas twister.

  • Speaker #0

    Oui. Donc, il y a cette partie de dire non, et pour moi, ce qui est primordial, il y a quelqu'un qui m'a dit ça, il y a sept semaines, je crois, en disant non, Je m'achète du temps. En fait, je vais dire, je vais prendre sur une semaine deux jours et demi de mission. Et il faut que j'ai deux jours et demi pour moi. Pour moi, c'est la construction, la créativité, la recherche. Et donc des fois, je vais dire non à des missions en disant j'ai assez... Alors du coup, je ne vis pas comme certains chefs d'entreprise, en tout cas pour l'instant. Mais j'achète ma... Et j'ai besoin de temps en fait, pour respirer, pour créer, pour aller... proposer quelque chose d'un peu nouveau et d'être bien et de me reposer donc je dis non aux projets qui ne me conviennent pas je dis oui quand ça ne me convient pas et que j'en ai besoin pour savoir aussi composer avec la réalité et je ma règle absolue c'est par exemple si j'ai un jour de séminaire le lendemain je n'ai pas un autre jour de séminaire ma matinée est pour moi si je n'ai pas de réveil donc autant de temps investi à faire quelque chose, j'ai autant de temps de décompensation ou de préparation avant.

  • Speaker #1

    Donc c'est ce qui te permet de garder l'équilibre dans ta vie.

  • Speaker #2

    J'ai juste une petite question sur ce que tu viens de dire. Tu disais que ce qui t'intéressait notamment, tu as parlé de configuration spatiale. Est-ce que tu peux nous en dire juste un petit peu plus pour que les auditeurs y comprennent ton intervention sur ces sujets-là ?

  • Speaker #0

    Après l'expérience en Chine, j'ai eu l'idée de faire un... où il m'a été suggéré. C'est peut-être intéressant, l'idée de faire un doctorat. Et après moult réflexions, est-ce que c'est un doctorat en sociologie, en anthropologie ? Je me suis orientée vers la géographie. Ça surprend beaucoup de monde parce qu'il y a la géographie physique et il y a la géographie sociale et culturelle. Le principe, c'est de se dire que l'espace dans lequel on est, ce n'est pas juste un contenant, une petite boîte dans laquelle les humains s'agitent. C'est un peu le cas aujourd'hui. On a oublié que c'est une composante matérielle du monde, active. Il y a des vibrations qui passent, il y a des champs électromagnétiques. Là, si les gens nous entendent dans le podcast, c'est parce qu'il y a des ondes, et ces ondes, on ne les voit pas. Et donc, dans les interactions sociales et humaines, il y a un jeu qui se joue entre les acteurs et l'espace. Il y a des échanges d'informations, de matière, d'énergie. Et donc, ça, c'est la géographie sociale et culturelle qui... traite de ce champ-là, en s'interrogeant, en disant est-ce que c'est l'homme qui fait l'espace dans lequel il est ? Est-ce que c'est la Chine qui est comme ça parce qu'il y a les Chinois ? Ou est-ce que c'est le territoire qui fait les hommes ? Est-ce que les Chinois sont comme ça parce que le territoire là-bas est d'une certaine façon ? Donc ça c'est une grande dualité en sciences sociales géographiques, le lien entre l'espace et l'homme, enfin le vivant. Et moi ce que... Là-dedans, ce qui m'intéresse, c'est la notion de déplacement. Et quand on porte une transformation, on se déplace. Donc, on se déplace physiquement. Des fois, il faut déménager une entreprise. Donc, il y a un déplacement de bureau. Il y a des réaménagements. Mais le plus grand sujet, c'est le déplacement mental des représentations. En disant, j'ai toujours fait ce geste métier. Il n'y a pas de raison que ça change. Donc là, il y a une résistance mentale. Mais on est de l'ordre quand même d'un déplacement. Et donc, les sujets, moi, que... que je traite, c'est les questions de résistance, mobilité, flexibilité, rigidité. Et du coup, le voyage est une merveilleuse métaphore. J'ai voulu partir en Chine parce que culturellement, j'ai étiré mon système. C'est un déplacement plus grand que de partir en Suisse. Et encore, on oublie, des fois on a l'impression que c'est la porte à côté. En fait, il y a quand même un écart. Ma sœur, j'en reviens là, elle est en Suisse. C'est moi qui revenais de Chine. On s'est tous dit, c'est à trois heures de route, c'est l'Europe, c'est pareil. Pas du tout. Et donc, spatialement, il se passe quelque chose, territorialement, il se passe quelque chose. Et c'est des dimensions qu'on a complètement oubliées, 100%. Et moi, c'est ce que je réinjecte dans ma façon de vivre. Le fait que quand je dis que je prends du temps, en fait, je crée de l'espace, je me laisse un temps pour me reposer, pour mon cerveau, pour faire un compte-rendu. Et aujourd'hui, tout ce qui est ce temps de pause, de décompensation, de préparation dans les entreprises, on enchaîne des rendez-vous sur des rendez-vous, il n'y a plus ces temps-là. Et je pense que c'est dramatique. Donc ça moi je le traite Souvent je parle de dimension spatiale C'est de cette façon là

  • Speaker #1

    Super intéressant Je pense que c'est Quand tu dis on est tous dans les boîtes En train de s'inviter Qu'on va justement mettre quelque chose dans une boîte dimanche Les boîtes dans les boîtes Quelle est ta devise Margot ?

  • Speaker #0

    Ma devise ? Est-ce que j'ai une devise ?

  • Speaker #1

    Elle ferme les yeux, elle est en train de réfléchir intensément.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si j'ai une devise. J'ai mon petit frère, une petite dédicace. Il est souvent petit, quand on veut, on peut. Je crois vraiment qu'il faut s'autoriser, vraiment si on veut quelque chose qui nous semble qui vient du fin fond des tripes, je crois vraiment que c'est possible, mais qu'il faut accepter qu'il faut des années, le temps long en fait. Parce qu'on veut tout de suite un peu dans l'immédiateté. Et moi, j'arrive sur mes 40 ans, et ça fait donc déjà 20 ans, et j'ai encore 20 ans, et je pense que je suis, j'espère 20 ans ou plus en tout cas, de travail devant moi. Et je pense qu'il y a encore plein de choses. Et en fait, de retrouver un plaisir à ce cheminement, de ne pas être tout de suite au bout, en fait, quand on est au bout, c'est que c'est fini. Donc moi, je suis contente que ce soit encore au milieu. Donc quand on le veut, on peut, c'est celle qui me vient comme ça.

  • Speaker #1

    Sur l'émergence également, par rapport à ce que tu évoques, sur les aspirations profondes, parce que la volonté, on peut... C'est très rationnel, alors que ce que tu évoques, c'est plus profond, peut-être plus à ta vie que la simple réflexion dans ce que tu évoques.

  • Speaker #0

    Et puis de savoir, en effet, garder un cap tout en restant mouvant et souple. Parce que moi, je vois bien que j'ai ce fil conducteur depuis le début. Et en fait, c'est accepter de faire des bifurcations, d'aller vivre un an dans un village, accepter de... De renoncer au doctorat, ça ne marche pas, j'ai passé deux ans d'énergie. Il faut aussi arriver à un moment de se dire...

  • Speaker #1

    C'était un moment difficile.

  • Speaker #0

    J'en ai eu quatre refus qui, à chaque fois, étaient des raisons différentes. Tu n'as pas de bon cursus. La personne qui devait signer se faisait licencier le matin même. À une personne à qui ça devait marcher qui disparaît, qui ne donne plus son puits d'image. Et donc une fois, deux fois, voilà, à chaque fois, on sait quand même six mois d'énergie, d'oraux, de préparation, d'écriture. Donc il faut se relever. Et puis en même temps, une fois que les messages de l'univers sont clairs, il faut savoir les entendre aussi. Et là, je reviens sur la notion d'espace. En fait, quand il y a quelque chose qui se ferme, il y a autre chose qui s'ouvre. Et d'arriver à switcher son regard, ça se travaille.

  • Speaker #2

    Comment tu fais pour te ressourcer ? Tu disais que tu aimais bien la nature. Peut-être qu'il y a des lieux qui te permettent de te ressourcer, des activités ?

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup la nature et la montagne. Là, typiquement, on n'est pas très loin. Des Alpes, de la Suisse, autour de Lyon, il y a les volcans d'Auvergne, il y a le Kéras un peu plus loin. Plutôt des lieux où il y a une puissance terrestre, des roches volcaniques, etc. Il y a un effort physique aussi de monter en haut. J'aime beaucoup la randonnée, le trail, la montagne, plus que la mer. La mer, c'est intéressant pour l'horizon aussi, mentalement. Ça peut faire beaucoup du bien à l'esprit. On est tout le temps devant des choses très près, les écrans, les bureaux. Donc la montagne... La montagne, le cinéma, et puis aussi tout ce qui est des saunas, les massages. Alors ça, je ramène ça de la Chine. Les massages, les moments de détente aussi, c'est très agréable. Et puis des fois, des moments aussi plus punchy, j'allais dire. Des concerts, d'être dans la vie aussi. Il y a l'Euro, d'aller voir des matchs de foot. Des choses qui relaxent complètement aussi. Ça fait du bien de temps en temps. Des choses joyeuses, vivantes.

  • Speaker #1

    Alors, tu nous as décrit ton parcours, ce que tu fais également. Est-ce que tu as des grands projets qui te mobilisent aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Grand projet, moi ce qui me mobilise c'est de réorganiser un petit voyage en terre chinoise pour aller maintenir le lien. Quand je sens qu'il y a quelque chose qui s'organise, je tire un peu le fil. Et puis ce à quoi je suis vraiment occupée en ce moment, c'est vraiment de construire un peu de façon rationnelle, en tout cas sous forme de grille de lecture, une forme de... de séminaires, de parcours d'accompagnement, d'outils pour les dirigeants d'entreprise en disant voilà comment je peux retranscrire un peu et ma façon d'être et ma façon de... Ce que j'ai observé en fait, ce que je tire de ces observations, c'est pas juste une façon de vivre, c'est vraiment des outils de gestion de vie ou de gestion d'équipe ou de gestion d'entreprise. Et donc pour l'instant mon projet c'est de... Donc c'est pas sous forme de doctorat mais c'est quand même de le structurer. Donc là, j'ai des premières publications d'articles, des premiers séminaires. Donc d'infuser tout ça dans l'entreprise. Et je crois un peu, c'est qu'il y a des ponts qui sont difficiles à faire entre le pont académique, le pont de l'entreprise, le monde artistique. Il y a des univers très silotés. Et voilà, mon ambition, c'est d'arriver un petit peu à créer des liens et à amener le récit documentaire, l'image. le rêve, l'imaginaire, l'action, le voyage dans l'organisation, mais de façon très ancrée, très concrète. Je pense que c'est un bel outil.

  • Speaker #2

    Et quel choix important pourrais-tu faire pour les années à venir ?

  • Speaker #0

    Eh bien de ne surtout pas laisser d'autres personnes ou la société venir se mettre en travers de ce que... je construis ou j'ai construit parce que ça peut être facile à un moment de se dire, enfin de se faire rattraper par le courant en fait, de dire je vieillis, il y a la retraite qui arrive, il faudrait que je rentre un peu dans les cases. Et ça, moi c'est ça, ce serait de surtout pas prendre cette décision, de rester sur ma lenteur, sur ce que je construis et de pas lâcher, on revient à la petite fille du début, de pas lâcher le rêve et le plaisir, donc ce serait plutôt ça en fait, de se sentir un peu détournée.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que tu t'y prends pour partager cette philosophie, un petit peu, de ce que tu as bâti au fur et à mesure que tu as avancé dans la vie ? Comment est-ce que tu fais pour partager cette philosophie autour de toi ? Ça ne peut pas être super évident, même en entreprise, par ailleurs.

  • Speaker #0

    Je pense que j'y arrive tout juste, en fait. Je pense que j'y arrive à ce moment où c'est suffisamment vécu, éclair et limpide pour pouvoir le retranscrire. Je pense que jusque-là, j'étais dans le... et d'où aussi toutes ces explorations un peu... dans le tâtonnement en disant c'est quoi la bonne piste, c'est quoi les bons outils. Et donc je pense que pour beaucoup de personnes de mon entourage, c'était, ça l'est encore, très flou, très farfelu, peut-être moins incohérent. Et donc je pense que j'arrive à ce moment de bascule où ça y est, là ça devient, donc je vais pouvoir le communiquer par des outils, des articles, des photos, des bouquins, des choses très concrètes. Et puis après je pense par simplement ma présence, la façon aussi... d'animer des séminaires, d'animer une réunion, de partager, de ne pas sous-estimer la façon d'être, les paroles, les gestes, une présence, ça peut aussi interpeller. Je pense que le piège serait de trop vouloir rationaliser, parce qu'on a tendance à faire ça, c'est quoi la baguette magique ? D'embarquer les gens dans un sillon sans trop le formaliser. Je pense que c'est un peu l'exercice subtil mais intéressant.

  • Speaker #1

    Donc c'est un mélange entre Descartes et Lao Tzu.

  • Speaker #0

    Je suis plus Lao Tzu que Descartes.

  • Speaker #1

    Cartésianisme de Descartes.

  • Speaker #2

    Peut-être une dernière question avant de passer à notre conclusion, parce qu'on arrive déjà à la fin de cet échange. Ce serait peut-être... Est-ce que tu aurais un conseil ou des conseils à donner à nos auditeurs qui, justement, se cherchent un petit peu, essayent de trouver la voie, essayent de trouver le sens dans leur vie ?

  • Speaker #0

    En fait, de rester en action tout le temps. Ça, c'est quelque chose que j'ai vraiment appris entre la France et la Chine. En fait, en tant que Français, voilà, Descartes, cartésianisme, etc., on pense, on repense, on tourne le truc dans tous les sens. Et tant que ce n'est pas parfait, blindé, on n'y va pas. Alors qu'en Chine, pas du tout. Et je vois que pendant six ans, moi, ça m'a d'une certaine façon libérée aussi de pouvoir tester des choses et d'être loin physiquement et mentalement de notre façon de penser. Et quand on revient en France, je vois bien que je retombe dans des... et qu'en fait il faut faire avec je suis dans un espace français donc je fais avec il faut faire avec l'espace dans lequel on est mais de quand on sent qu'on tourne en rond mentalement c'est que le cerveau reptilien prend le dessus et on n'est plus dans l'intuitif le conseil c'est d'arriver c'est pas facile je me remets en mouvement donc un tout petit pas que ce soit physique pour faire quelques exercices ou se dire bah j'ai le projet de lancer un podcast je fais cinq minutes enfin d'initier un mouvement parce que tout de suite ça redonne de l'envi du plaisir que ça donne des idées ça fait des rencontres donc ouais d'agir et puis de vraiment croire profondément s'il ya quelque chose qui vibre à l'intérieur de d'aller quoi je dirais ça ne trompe pas donc ça et puis de se mettre en mouvement prendre le petit bout de la pelote du fil et de commencer à tirer alors on arrive à la conclusion de cet échange nous

  • Speaker #1

    allons te demander de fermer les yeux Elle le fait vraiment, je le connais.

  • Speaker #0

    Oui, je le fais.

  • Speaker #1

    Et on va te demander de te prêter un petit exercice de projection mentale, un petit peu comme tout à l'heure. Mais là, cette fois-ci, dans le futur, donc tu te projettes dans dix ans, dans un lieu inspirant pour toi. Quel est-il et qu'est-ce que tu y fais ?

  • Speaker #0

    Alors je pense à des montagnes tibétaines et donc j'y vis pas mais j'y suis en voyages. Pour moi j'y fais une forme de recharge et donc ça veut dire que je suis toujours pleinement vivante et en action dans le tumulte de la vie mais que j'ai toujours ces temps de pause pour aller me... Me ressourcer, me reconnecter dans des lieux qui sont un peu magiques, mystérieux. Je pense au Mont Kailash, qui est une des montagnes sacrées des Tibétains. Voilà, donc à mettre sur la liste pendant 10 ans ou avant. Superbe image. Un grand merci Margot pour ce moment de partage. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Un moment très riche.

  • Speaker #0

    Très inspirant. Et peut-être une dernière question pour nos auditeurs, si jamais ils voulaient te joindre, est-ce que peut-être ils peuvent te joindre sur ta page LinkedIn ou peut-être ce que tu préférerais par mail ? Oui, sur LinkedIn, j'y suis. J'ai aussi un site internet, c'est margotalamartine.com Parfait, on le communique. Et puis les réseaux. Ok, parfait. Un grand merci, Margot. Merci à vous. Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Merci. Chers auditeurs, que retient-on de cet échange avec Margot ? Pour toi, Sarah, qu'est-ce qui te parle dans le retour d'expérience de Margot ?

  • Speaker #0

    Tout d'abord, sa conviction qu'il faut croire en ses rêves, message qu'elle adresse à l'enfant qu'elle était. Et liée à cela, sa capacité à laisser son esprit vagabonder pour permettre l'émergence d'idées, de pensées, qui représentent autant de ressources intéressantes pour se projeter. Et d'ailleurs, elle le fait particulièrement lorsqu'elle est en voyage, en train ou en voiture.

  • Speaker #1

    Il y a un autre point qui est lié, c'est celui de la confiance, avec cette difficulté de la croyance de ne pas être légitime dans ce qu'on fait. Ce fameux symptôme de l'imposteur, renforcé, nous dit-elle, par les réseaux sociaux. Et ce verrou ne saute pas de lui-même, même lorsqu'on capitalise. comme pour Margot, sur un bagage familial sécurisant ou des expériences réussies. C'est quelque chose qui se construit, qui demande du temps. Notamment lorsqu'on développe de nouvelles méthodes pour des entreprises, ce qui est un gros challenge. Il lui a fallu s'affranchir d'un cadre formaté d'intervention.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, elle a été aidée en cela par le choc culturel chinois qui lui a fait prendre conscience des différences de lecture d'une même situation. Margot a ainsi fait la jonction avec Agilité entre le mode de vie occidental et oriental en initiant sa propre grille de lecture. L'illustration concrète de cette hybridation se traduit dans sa vision des difficultés, source de stimulation pour mettre à l'épreuve ses capacités de déplacement mental, de flexibilité, de mobilité, de résistance, principe qu'elle traduit dans ses accompagnements.

  • Speaker #1

    Enfin, sens et plaisir sont intimement liés pour Margot. C'est un véritable carburant de sa dynamique personnelle et professionnelle. Elle se nourrit des rencontres et de l'énergie des relations nouées pour vivre une vie riche à chaque instant. Merci à vous qui nous avez écoutés jusqu'au bout. Si vous avez des questions, des remarques ou des suggestions d'invités, écrivez-nous à senséville.lepodcast.gmail.com. Nous serons ravis de vous répondre.

  • Speaker #0

    Retrouvez-nous également sur nos réseaux Instagram et LinkedIn pour suivre nos actualités.

  • Speaker #1

    Si ce podcast a répondu à vos attentes, c'est ce que nous espérons, faites-le savoir en nous laissant un avis étoilé et en le partageant autour de vous. Merci encore de votre écoute et à très bientôt.

Description

Voici le 9ème épisode dans lequel vous allez avoir le plaisir de découvrir Margaux Alamartine. Une arpenteuse du monde, qui a su se composer par sa capacité d’exploration, une palette large de talents autour de l’homme, de l’espace et de l’art. Écoutez comment Margaux a su faire émerger et cultiver son fil rouge de vie et de sens.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai

  • Speaker #1

    eu des problèmes de vie,

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Sens et Vie, le podcast qui croise deux regards, deux générations, celui d'une fille et de son père, de Sarah et de Laurent, sur des parcours de personnalités inspirantes, alignées, accomplies.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, croisons nos regards sur Margot à la Martine.

  • Speaker #0

    Partez avec nous à la découverte de cette arpenteuse du monde qui a su se composer par sa capacité d'exploration une palette large de talents autour de l'homme, de l'espace et de l'art.

  • Speaker #1

    Cette dimension artistique, présente depuis son plus jeune âge, lui permet d'aborder des thématiques liées aux ressources humaines de manière... innovantes en les explorant sous des angles créatifs.

  • Speaker #0

    Écoutez comment Margot a su faire émerger et cultiver son fil rouge de vie et de sens. Bonjour Margot.

  • Speaker #2

    Bonjour Sarah.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast Sens et Vie.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #0

    On est très content de t'accueillir avec nous aujourd'hui. Et peut-être pour nos auditeurs qui ne te connaissent pas encore, Margot, qui es-tu et d'où viens-tu ?

  • Speaker #2

    Alors, qui je suis ? Je dirais que je suis une jeune femme de... 38, bientôt 39 ans. Je viens de la région lyonnaise, Saint-Etienne, Lyon, le sud de la Saône-et-Loire. C'est mon fief. Et je suis de métier consultante, coach auprès d'entreprises. J'ai fait ça pendant un certain nombre d'années en cabinet et depuis, je dirais, 7 ans à peu près, maintenant je suis indépendante, toujours sur la même activité. C'est ça la question ?

  • Speaker #0

    Parfait, oui c'est parfait. On va du coup poursuivre sur ton parcours de vie.

  • Speaker #1

    Bonjour Margot.

  • Speaker #2

    Bonjour Laurent.

  • Speaker #1

    Alors on va en effet poursuivre et on va plutôt faire un feedback. On va t'inviter à te plonger un petit peu dans tes souvenirs. Quelle était la famille dans laquelle tu as grandi ?

  • Speaker #2

    La famille dans laquelle j'ai grandi, donc j'ai avec mes parents deux frères et soeurs, donc on est cinq. Donc ça c'est un cocon assez fort et serré. Je suis d'une famille plutôt bourgeoise, catholique, grande famille, avec des grands-parents, les tantes, plein de cousins. J'ai des souvenirs de fêtes de famille avec du monde et plutôt une vie de famille très riche et soudée.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous choisir une année ? Tu peux même fermer les yeux. Tu peux nous choisir une année, un moment particulier de cette vie familiale que tu viens de commencer à nous brosser. Est-ce que tu peux nous décrire ce que tu projettes dans ta mémoire à ce moment-là de ton enfance ? Décris-nous ta famille et pourquoi ce moment-là ?

  • Speaker #2

    Alors le moment qui me vient, c'est des trajets en voiture en famille. Les parents devant, les trois enfants derrière. Ça dit quelque chose. Avec derrière, il pleut aujourd'hui, le bruit des essuie-glaces. Il y a une certaine sonorité propre à ces moments-là qui... Je pense qu'il reste bien ancré dans la mémoire des musiques qui passaient aussi dans l'habitacle de l'automobile, où justement on partait en voyage, en vacances, sur ses fêtes de famille, etc. Donc cette bulle familiale en voyage pour retrouver des moments de famille, de vacances, etc. Donc quelle année, c'est répétitif, des années tout petits jusqu'à l'adolescence certainement. C'est ce moment-là qui me revient.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu as retiré de cet instant pour la personne que tu es aujourd'hui ? Tu dois faire le lien.

  • Speaker #2

    Je vois cette question. Le lien que je ferais, c'est en fait le cocon, la bulle familiale ou l'ancrage en fait, une forme de socle qui à mon sens est importante à avoir petit pour construire une personnalité, une confiance et pouvoir ensuite... Avoir les capacités à aller explorer le monde en sachant qu'il y a un lieu, un contexte familial ou autre, en tout cas, d'accueil initial qui est rassurant et qui permet d'explorer le monde ensuite. Je le vois plutôt comme une forme de bulle cocon qui est rassurant.

  • Speaker #0

    Donc à ce moment-là, à la personne que tu es aujourd'hui, si tu avais la possibilité de dire quelque chose à la personne que tu étais à l'époque ? Donc dans cette voiture, dans ta bulle, dans ta famille, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que je dirais à la petite fille de l'époque ? Je vous dirais de vraiment croire en ses rêves. Je pense que petit, il y a une forme d'insouciance. On n'a aucune notion des contraintes matérielles de la vie. On se laisse porter. On ne se pose pas la question de comment on va payer le loyer à la fin du mois, etc. Il y a une forme de vagabondage de l'esprit dans les trajets. Je suis capable de faire 7 heures de voiture juste en laissant vagabonder mon esprit. Je pense qu'à ce moment-là, chez l'enfant, il y a plein de rêves, d'envie. Tout est possible. S'il y a des choses qui émergent, c'est un peu la petite voix intérieure de l'écouter, d'y croire, d'y accrocher. Je pense qu'il y a beaucoup de joie, d'idées là-dedans qui sont plein de ressources intéressantes. Et de ne pas justement le faire éteindre avec le temps, l'étouffer.

  • Speaker #1

    Tu nous as décrit un cocon familial, cette bulle que tu as décrite, que t'ont transmis tes parents, ton papa, ta maman, l'essentiel ?

  • Speaker #2

    Ils m'ont transmis, je pense, beaucoup d'amour. C'était quand même un foyer apaisant, apaisé. Donc ils m'ont transmis ça. Le goût des choses bien faites et de l'attention. Je pense que j'ai des souvenirs où on allait au musée avec nos crayons et on se mettait assis devant une toile à aller l'art dessiner. Donc d'explorer un peu le monde, des voyages, aimer de regarder les choses attentivement. On était quand même dans un environnement plutôt calme, apaisé. Je trouve que dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui, d'avoir connu ça, je pense que c'est une chance.

  • Speaker #1

    Et les relations de fratrie, justement, qu'est-ce que ça t'a apporté pour la femme que tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Donc j'ai une petite sœur et un petit frère.

  • Speaker #1

    Donc tu es l'aînée ?

  • Speaker #2

    Je suis l'aînée.

  • Speaker #1

    Tu as tracé la route ?

  • Speaker #2

    J'ai tracé la route. J'ai tracé la route, oui. Je pense qu'il y a du vrai là-dedans, dans le fait d'ouvrir des voies à l'adolescence, dans le parcours professionnel, auprès des parents. Je pense qu'il y a de ça. C'est une chance d'avoir une fratrie. Je trouve que ça fait des liens, des repères. Alors il se trouve que moi, ça se passe dans son temps très bien, etc. C'est plutôt de la joie de la vie et puis un premier terrain de jeu aussi pour petit. On se chamaille, on crée des liens, on crée des histoires, on crée des souvenirs, on crée des clans. Un coup, c'est deux contre un, ça tourne. C'est un joli terrain de jeu.

  • Speaker #1

    Pour les futures relations sociales que tu as développées après ?

  • Speaker #2

    Oui, j'essaie de ne pas faire trop de clans.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des personnes qui t'ont aidé à grandir ? Et si oui, qui sont-elles ?

  • Speaker #2

    Je pense que tout le monde, tous les gens qu'on comptoie nous aident à grandir. Plus spécifiquement, petite, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, par exemple.

  • Speaker #1

    Sur les étapes clés de ton parcours de vie ?

  • Speaker #0

    S'il y a une personne en particulier à qui tu penses ?

  • Speaker #2

    Je pense que petit, c'est surtout l'environnement personnel, les proches, les grands-parents aussi, qui sont des figures quand même importantes. Je n'ai pas trop de souvenirs de... Il y a quelques profs à l'école, mais ce n'est pas ça qui m'a le plus marquée. Et puis après, bien sûr, professionnellement, il y a des gens aussi, des sortes de mentors, des gens qui vont nous porter, qui vont venir jalonner, des fois de façon très courte, des fois de façon plus longue.

  • Speaker #1

    Il y en a une plus que d'autres qui te vient à l'esprit ?

  • Speaker #2

    J'ai à l'esprit quand j'ai démarré en cabinet de conseil. Deux, trois personnes qui... Donc, j'ai démarré en cabinet de conseil tout de suite après. J'avais 23, 25 ans. Donc, très rapidement après mes études. Et ce qui était à l'époque, c'était 2010, assez atypique dans le monde du conseil. Souvent, il fallait plutôt avoir fait 20 ans de carrière, commencer à avoir les cheveux grisonnants pour dire Je vais pouvoir me conseiller. Ce qui n'est toujours pas le cas. Et pourtant, ça fait 15 ans que je fais ça. Et en fait, c'était dans un cabinet de conseil qui... avait vocation à accompagner des entreprises sur des grands projets, avec beaucoup d'employés concernés. Et donc, il fallait aussi faire un peu de pilotage de projet. Donc, le pari, c'était de se dire, on prend quelqu'un de très jeune qui va nous faire de la gestion de projet. Et en même temps, on va former cette personne. Et il y a eu beaucoup de levées de boucliers au sein du cabinet en disant, mais ce n'est pas du tout un profil adéquat. Ça ne va pas le faire, en gros. Et je me souviens vraiment de deux, trois personnes qui se sont battues pour en disant... Si, si, là il y a un potentiel, il y a quelque chose à faire, c'est une bonne stratégie. Et qui m'ont soutenue pendant plusieurs années, et qui m'ont formée. Et de sentir des gens comme ça, qui poussent derrière, qui croient en vous, ça fait pousser des ailes.

  • Speaker #1

    Alors, tu as commencé à esquisser un petit peu ton parcours de vie avec cette entrée dans ce cabinet conseil, qui a été une étape assez importante. Est-ce que tu peux nous décrire les grands jalons, entre guillemets, jusqu'à aujourd'hui, justement, de ce parcours de vie ?

  • Speaker #2

    Alors, il n'y a pas eu une fois. Il y a un petit peu, il y a fait une scolarité, somme toute, j'irais, assez classique. Voilà, l'école jusqu'au bac, toujours dans la moyenne, juste ce qu'il faut pour passer, mais sans en faire plus. Et puis je ne savais pas du tout ce que je voulais faire, donc j'ai pris la voie du milieu à l'école de commerce, en me disant c'est la voie éco. Je pense qu'à 18-20 ans, je me laissais un peu portée par la vie et les possibilités. J'ai fait une école de commerce, là j'ai commencé à me spécialiser en ressources humaines, à faire des formations en graphologie, en PNL, donc il y avait une dimension RH humaine qui m'intéressait. J'ai rejoint ensuite en stage de fin d'études et premier emploi un cabinet de recrutement. Il y avait la piste RH qui s'orientait. Et puis après, j'ai travaillé pour un éditeur de logiciels de gestion du recrutement. Et puis très vite, en fait, ça ne me convenait pas. Et donc, j'ai tout plaqué en me disant, je vais monter ma propre société de développement conseil personnel professionnel. Mais bon, voilà, j'avais 23, 25 ans. Je pense que je n'avais pas la moindre idée de ce que c'était ni de ce que je faisais. Et j'ai eu la chance d'avoir ce cabinet qui est Right Management, la branche conseil de Manpower, qui dans mon étude de marché m'a repéré et m'a dit tiens, viens travailler pour nous. Donc j'ai fait mes armes pendant 7-8 ans, quelque chose comme ça, dans ce cabinet.

  • Speaker #1

    Ce qui est déjà pas mal pour une première carrière en cabinet.

  • Speaker #2

    En commençant à Paris, donc là j'ai été formée sur les métiers, ce qu'on appelle... Dans le jargon, développement du leadership, talent management, donc des formations en coaching, évaluation de potentiel, formation managériale, à la fois dans du pilotage de projet, dans du design, et puis avec les années, dans de l'animation et de la prise en charge des programmes. Pour des grands comptes, surtout entreprises françaises, type Safran, Sanofi, Total, Schneider Electric, des grands groupes.

  • Speaker #1

    Pas connus.

  • Speaker #2

    Pas connus. Et donc ça pour moi ça a été un véritable emploi en professionnel, je me suis vraiment amusée. Et je pense que là où en école de commerce, je ne savais pas trop ce que je faisais là-bas, là je commençais à trouver, je prenais vraiment du plaisir à découvrir tout ça. Et puis j'ai eu envie de partir travailler à l'étranger. Donc on pourra peut-être y revenir, j'ai quand même beaucoup voyagé, même petite. Mes parents nous ont emmenés un an en Angleterre quand j'avais 8 ans. J'ai fait un stage de fin d'études aux Etats-Unis. J'ai quand même beaucoup voyagé. On pourra peut-être y revenir aussi beaucoup seul. Et avec le cabinet, j'ai commencé à accompagner des programmes dits de haut potentiel avec des expéditions un peu aux quatre coins du monde. Et là, j'ai commencé à me dire, tiens, il y a quand même des choses intéressantes. Il se passe des choses en dehors de nos frontières. J'aimerais bien les voir aussi. Et donc, j'ai commencé à chercher du travail étranger. Je voulais donc changer de cabinet et aller hors Europe. plutôt Amérique et Asie. Et en Asie, je voulais tout sauf la Chine. Parce que je pense que, comme beaucoup, j'avais une image... Enfin, je ne connaissais rien à la Chine. Et le seul poste que j'ai trouvé était bien sûr en Chine, dans le cabinet de conseil où j'étais. Et donc, j'ai pris l'option, parce que pour moi, la priorité, c'était de partir. Donc, en 2015, je suis partie en Chine, en tant que consultante chez Rite Management, au bureau de Shanghai.

  • Speaker #0

    Et tu avais quel âge à peu près à l'époque ?

  • Speaker #2

    Quand tu es partie en Chine ? J'avais 30 ans. Ok. J'avais 30 ans. Et je suis partie avec un contrat d'un an renouvelable. Donc aucune visibilité si j'allais y rester un an, deux ans ou plus. Pour moi, ça a été une bifurcation très importante de partir en Chine toute seule. Ce qui était super, c'était d'avoir un environnement professionnel, métier, entreprise que je connaissais. Ça me permet quand même d'atterrir, de ne pas changer tous les repères à la fois. Et très rapidement, pour rester dans le... la thématique du parcours, je me suis fait happer par l'esprit entrepreneurial, créatif de Shanghai et de la Chine. Au bout d'un an et demi, j'ai démissionné pour me mettre à mon compte. En fait, ce qui est en filigrane de... Si je reviens à la toute première fois où j'avais dit que je voulais... J'avais déjà tenté de me mettre à mon compte à 25 ans. J'avais l'idée de se dire comment est-ce qu'on peut accompagner des gens, mais on y a... apportant une autre dimension qu'uniquement business, entreprise, avec la partie artistique, créative, du récit, mais aussi de la recherche. J'étais un peu en ébullition de fouiller et donc quand j'ai démissionné en Chine, je me suis tournée vers la recherche terrain, l'anthropologie, la sociologie et à me questionner en disant tiens, en fait il y a des dimensions culturelles, territoriales, géographiques qui semblent venir percuter, en tout cas interagir dans les processus d'accompagnement. Et donc je suis partie pour explorer ces sujets. Donc là je me suis mis à mon compte pour travailler de façon un peu indépendante Donc en ayant quand même des missions toujours pour ce cabinet de façon indépendante Et puis petit à petit j'ai commencé à tricoter pour aller voir ce qui était possible Et donc pour terminer j'ai découvert en Chine un petit village D'abord de façon personnelle en week-end Mais en y allant je me suis dit il y a quelque chose d'incroyable qui se passe là-bas On pourra peut-être y venir plus longuement après. Et donc, dans mes idées d'exploration locale, territoriale, moi ce que j'aime, c'est vraiment m'immerger dans le vivant, dans la matière. Et quand le Covid est arrivé, donc j'étais toujours en Chine, j'y suis restée six ans. Quand le Covid est arrivé, j'ai décidé d'aller m'installer au village pour aller documenter la transformation qui se passait dans ce village, pour essayer de comprendre. Comment est-ce qu'ils font pour innover, pour créer, pour attirer des talents, pour avoir du leadership, pour gérer les dimensions économiques ? Et en me disant, tiens là, il y a peut-être des parallèles à faire avec l'entreprise, de façon détournée. Et donc je me retrouvais un peu de dire, il y a toujours la thématique de l'accompagnement, avec la notion de terrain et de récit. Et donc voilà, c'est un peu dans cette voie que j'explore aujourd'hui, que je mène mes travaux actuellement. Et donc je suis rentrée, j'ai passé un an au village. avec un sociologue chinois, on pourra peut-être y revenir, on a fait plein de choses très intéressantes. Et je suis rentrée en France il y a deux ans, début 2022, avec l'idée de mettre en place un doctorat, pour dire tiens, j'ai des idées, j'ai envie de tester d'autres choses. Deux ans d'une saga incroyable, un parcours du combattant, on pourra peut-être y revenir. Donc aujourd'hui, je reviens avec ce bagage, cabinet de conseil, expatriation en Chine. immersion terrain, et puis je mélange tout ça dans un grand sac pour faire un peu à ma sauce mes interventions aujourd'hui en tant que consultante.

  • Speaker #0

    Et donc, si tu prends la big picture de tout le parcours que tu viens de décrire, à quel moment selon toi se sont révélées tes aspirations ? Ce qui te fait vibrer aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    En fait, je pense que ça a toujours été là, quand je parlais de la petite fille dans la voiture qui avait des rêves, et je pense que ça a toujours été quelque chose qui était en moi. Encore à 25 ans, j'ai commencé à réfléchir, à monter mon propre cabinet. J'ai des notes aujourd'hui où je dis que je voudrais faire des expos photos sur des sujets RH en entreprise, je voudrais aller explorer certains sujets de façon artistique. Et puis après, je l'ai mis de côté pendant 7 ans et je pense que c'était salvateur que je sois formée en entreprise. Mais aujourd'hui, après en Chine, j'ai créé ma société en Chine avec ce même triptyque, donc études terrain, accompagnement et création artistique. Et en fait, je me disais, mais c'était déjà là il y a dix ans. Et donc, je pense que c'est un fil rouge qui, au travers de mon parcours, se révèle et je vais tester. Et puis, il y a des choses qui marchent, qui ne marchent pas. Donc, je pense que c'est comment est-ce que, dans le parcours de vie, moi, j'essaye d'aller réactiver, chercher où est-ce que ça me fait plaisir. Mais que je viens juste réveiller quelque chose, je pense, qui est là depuis toujours. Et je crois vraiment que chacun a une... Un fil intérieur qui le guide. Et l'idée, c'est d'arriver à l'écouter, de s'en saisir et de s'en rapprocher au plus près. Et quand on arrive à aligner ça, il y a une forme de plaisir parce qu'on fait quelque chose qui est à l'intérieur de soi. Et en plus, on le fait à l'extérieur et du coup, on le fait bien parce qu'avec plaisir. Donc, les gens, ils sont intéressés. Et donc, je pense à un impact assez important. Pour moi, c'est un fil conducteur. Ok,

  • Speaker #0

    très clair.

  • Speaker #1

    Quel frein ou croyance limitante as-tu du lever, justement, pour... arriver aujourd'hui à faire ce que tu aimes faire profondément ?

  • Speaker #2

    Alors il y a deux choses, je trouve qu'un des freins c'est de ne pas se regarder à sa juste valeur, d'arriver vraiment à se dire mais en fait j'ai toutes les compétences pour, j'ai toutes les idées, ça se construit, c'est pas mûr à 20 ans, c'est pas mûr là, mais d'avoir confiance dans le potentiel créateur qu'on a et de ne pas... Je pense que c'est un peu dramatique aujourd'hui avec le monde des réseaux, etc. On va tout le temps se comparer à d'autres. Et je pense que moi, pendant très longtemps, j'ai souvent été entourée de personnes beaucoup plus âgées aussi, des consultants avec des cheveux gris qui disaient mais tu es qui pour faire des coachings à ton âge ? Et du coup, de se dire mais en fait, je suis à ma place Donc ça, c'est un premier, je pense, gros frein à faire sauter, de se dire je suis légitime, je suis à ma place Donc il y a ça, je trouve que c'est une question de confiance en soi, et qui même avec un bagage familial sécurisant, c'est pas pour autant que ça se construit.

  • Speaker #1

    Parce que c'est renforcé par le cadre sociétal dans lequel tu t'inscris. Société française qui donne plus de voix aux personnes dites matures et mûres que aux jeunes. La voix des jeunes est très rare quand même dans notre société.

  • Speaker #2

    C'est une des raisons pour lesquelles aussi j'ai... pas réussi à faire aboutir mon projet de doctorat, c'est que je suis trop atypique, j'ai pas le curseur classique et du coup, on me renvoie à chaque fois à la case départ en disant redémarre au niveau master parce que t'es pas du serail. Ça, c'est quand même très français et donc, je pense qu'il y a une question de confiance en soi et en effet, l'autre pour moi, c'est de s'affranchir des codes de la société qui met quand même sur des rails et pour avoir travaillé pendant une dizaine d'années en entreprise, en cabinet, dans ces cercles-là. J'ai l'impression qu'il m'a fallu, ça fait 7 ans que je suis à mon compte, un peu près ce temps-là, pour m'en défaire en fait. De me dire que t'es pas obligé de travailler de 9h à 18h, t'es pas obligé d'avoir un mode de fonctionnement qui est induit par la société et qui pour moi, à titre personnel en tout cas, était très enfermant. Mais je trouve que c'est très difficile de s'en sortir. Donc de se sortir d'un cadre cadrant et de croyances limitantes personnelles, pour moi c'était les deux plus... les deux plus longues aventures. Et c'est certainement qu'on prend le cours.

  • Speaker #0

    Peut-être. Il y a un point que tu as mentionné qui attise ma curiosité. C'est le petit village dont tu parlais en Chine. Si j'ai bien compris, il s'est passé des choses pour toi, des éléments de compréhension où tu as découvert des choses. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ?

  • Speaker #2

    Oui, ça c'est vraiment une jolie histoire. Donc, j'ai découvert ça sur Airbnb parce que je voulais partir à la campagne. Après, Shanghai, c'est quand même 20... 4 millions d'habitants. Et donc j'ai trouvé sur Arvin Mi une petite maison avec des cabanes dans un arbre en fait. J'aime beaucoup la nature, de dormir une nuit dans un arbre. Donc j'y ai été et en fait j'ai découvert une femme chinoise qui s'appelle Zhang Yan, qui a une cinquantaine d'années et qui a décidé de transformer sa maison familiale en maison d'hôte, en créant dans son jardin des maisons très atypiques. Donc quand j'y étais, il y avait cette cabane et il y avait des anciennes maisons en pierre, je pense qu'elles devaient servir à la ferme ou des choses comme ça, qu'elle a rénovées. Et on est devenus très amis et en fait elle s'est mise à m'inviter, en gros elle m'a ouvert la porte de sa maison, ce qui est quand même en Chine absolument incroyable, de rentrer dans le cercle familial. Donc j'étais invitée à passer le nouvel an chinois avec eux. Et donc au début j'y allais tous les six mois, puis tous les trois mois, puis tous les mois, enfin voilà, j'ai commencé à... à prendre plaisir à y aller parce que je l'ai vu en fait construire ses maisons. Donc après, elle a construit ce qu'on appelle une maison lune, une maison hobbit, une autre cabane. Et donc, je la voyais. À la fin, il y avait huit maisonnettes. Donc, en 4-5 ans, je me suis dit, tiens, elle y va. Et elle m'a dit, en fait, Margot, mon objectif après, c'est de faire la même chose pour le village où elle est née, donc qui est à Tenant, qui était un village avec beaucoup d'histoire, un charme fou et qui avait un port fluvial. Quand je dis village en Chine, là, c'est 2-3 000 personnes, donc c'est vraiment tout petit.

  • Speaker #1

    Ça existe en Chine.

  • Speaker #2

    Voilà, ça existe en Chine, tout à fait. Et tous les jeunes sont partis vers les grandes villes. Il n'y a plus rien. Le village dort complètement. Et elle m'a dit, je vais faire ça pour le village. Sauf que moi, je l'ai vu faire quand même pour sa maison pendant 4-5 ans. Et je me suis dit, elle fait ce qu'elle dit, en gros. Et c'était plus ou moins co-committé avec l'arrivée du Covid. Mais en Chine, il y a des plans quinquennaux. Et donc, un des... La dimension stratégique, c'était la revitalisation des campagnes chinoises. Donc le gouvernement a injecté énormément d'argent partout en Chine pour aider les villages à sortir un peu et à redevenir attractifs. Et donc son plan, ça concordait avec le moment où l'État investissait de l'argent. Et alors je me suis dit, ça va être extraordinaire en fait. Et donc j'ai commencé à avoir le... Des travaux sur les routes, en fait ils ont rénové les routes, des berges, ils ont refait plutôt des structures publiques, des WC, un musée. Et connaissant la capacité de la Chine à créer, la vitesse d'exécution et le potentiel créatif de cet ami, je me suis dit non mais c'est vraiment fascinant. Et ça, c'est vraiment un driver, en tout cas pour moi, dans ma façon dont je prends des choix. Ce n'est pas du tout incohérent, en fait, de dire un coup du conseil, un coup de la Chine. C'est là où je prends du plaisir. Et je sentais qu'à force de faire des allers-retours à Shanghai, j'avais moins de plaisir à être à Shanghai. Et je me sentais vivante dans ce village avec ma caméra, avec mon micro, avec un ami sociologue chinois. Je lui ai dit, tu peux venir m'aider à affiner les interviews. Parce que bon, mon niveau, je pouvais me débrouiller, mais de là à comprendre sociologiquement ce qui se passe. Et en fait, il y a quand même quelque chose qui se monte comme ça. Et pour moi, c'était d'autant plus intéressant pour faire ce que je disais, la forme de documentaire, de dire comment est-ce que je vais pouvoir vraiment avoir du contenu pour faire écho avec des dirigeants d'entreprise qui se posent les mêmes questions. Donc j'ai suivi ce village pendant quatre ans à distance, plus ou moins, de Shanghai. Et après, je suis allée m'installer sur place pendant un an. Et après, bah... Quand on écoute, moi c'est vraiment ma façon de fonctionner, quand on écoute, des fois je parle du vent, le souffle, là où il y a des moments, je me suis sentie invitée, c'était le bon moment d'aller m'installer là-bas. Puis à un moment, on sent que c'est le moment de partir. Donc j'y suis restée un an et je pense que c'était très bien et que je n'aurais pas du tout fait ma vie plus longtemps là-bas, c'est quand même le bout du monde. Et donc là, je suis toujours en contact avec eux et j'ai un projet peut-être d'y retourner. Ce que je trouve très intéressant, c'est sur le long terme de voir. Parce que là, c'est juste une toute petite aperçue de ce qui s'est passé pendant cette année-là. Ou bien sûr, je vous ai parlé de transformation des routes, mais ça, c'était les prémices. Après, il y a eu un... Laurent, tu connais un petit peu l'histoire. Il y a eu des développements de sites touristiques, de restaurants, il y a eu l'arrivée d'étrangers. Ça a été incroyable.

  • Speaker #0

    Il y a eu un rédéveloppement qui s'est passé.

  • Speaker #2

    Mais d'une forme de parenthèse enchantée qui a fait flop. assez rapidement et donc voilà ce qui m'intéresse c'est de continuer à regarder ce qui se passe au long terme et surtout d'en dégager des formes d'analysé qu'est ce qui s'est passé qu'est ce qui fait que et donc mon coeur de réflexion dans mes dans mon travail perso mais aussi dans tout ce que je fais avec les entreprises les dirigeants avec lesquels je travaille c'est qu'est ce qui fait qu'on arrive ou non à aboutir à une transformation qu'elle soit personnelle qu'elle soit territorial qu'elle soit économique et c'est ce Je pense que la grande question que se posent beaucoup de dirigeants, c'est de se dire comment j'ai une entreprise qui produit de façon plus verte, comment est-ce que je produis toujours qualitatif mais moins. Cette question du comment faire, avec souvent un écart entre l'intention d'eux et toutes les contraintes de la vie réelle, financière, politique, publique, qui nous empêchent d'eux. Et donc moi, c'est cette bascule-là qui m'intéresse. Je trouve que le... Le pas de côté, le décalage, pour moi personnellement dans ce village, mais de regarder autrement les problématiques apporte beaucoup d'éclairage.

  • Speaker #1

    Donc tu dénoues quelque part les points de tension, les points de blocage, en comprenant globalement et de façon holistique les situations.

  • Speaker #2

    Oui, j'aime bien parler de corps territorial et de regarder chaque système, que ce soit une entreprise, un village, notre corps, comme un système vivant qui fonctionne d'une certaine façon. Et on voit bien quand on a mal au ventre, c'est qu'il y a un nœud et il faut faire quelque chose pour dénouer le nœud. En entreprise, c'est pareil, quand il y a quelque chose qui bloque, pourquoi ça bloque ? Est-ce que c'est bien que ça bloque parce que ça nous fait réorienter ailleurs ? Est-ce que ça bloque parce qu'il y a des non-dits ? Est-ce que ça bloque parce qu'il n'y a pas assez d'énergie, il n'y a pas assez d'argent et du coup on ne peut pas avancer ? D'analyser en effet comment ça circule et qu'est-ce qu'on peut faire pour... pour refaire circuler, pas forcément la façon dont on a envie, mais comment le système est censé évoluer et fonctionner.

  • Speaker #1

    C'est un mix entre l'analyse systémique et le Feng Shui.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est un bon... Entre l'Occident et l'Orient. C'est ça ? Tout à fait.

  • Speaker #1

    Alors, tu nous as parlé de moments difficiles également, dans ton parcours. Quel était le cadeau caché de ton moment difficile ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai eu beaucoup de moments difficiles, mais alors... On risque de paraître un peu maso. Les moments difficiles, pour moi, c'est ce qui vient nous pousser. En tout cas, si on le prend comme en disant, tiens, il y a quelque chose qui bloque. Pourquoi ça bloque ? Est-ce que c'est moi ? Et c'est ce qui fait que ça va nous... Quand on s'interroge dessus et qu'on arrive à outrepasser ça, ça ouvre, ça élargit le champ de pensée, le champ des possibles. Donc, tous les moments difficiles. C'est pas agréable quand on est dedans, c'est vraiment dur.

  • Speaker #0

    Mais en fait aujourd'hui, parce que j'en ai quand même vraiment eu beaucoup, les hivers au fin fond de la Chine, quand les VPN sont coupés, que le village à 5h il ne se passe plus rien, qu'il y a le Covid, que je ne suis pas rentrée chez moi depuis deux ans, il y a des moments un peu difficiles. Et en fait quand je regarde, je me retourne et le chemin parcouru, c'est que des petits moments. En fait moi je trouve que c'est ce qui nous fait sentir vivants. Le fait d'avoir perdu le contact avec la nature, en tout cas dans nos villes, dans l'entreprise, quand on est en contact avec la nature, tout de suite notre corps est alerte, parce qu'il va y avoir un orage, parce qu'il y a peut-être une bête, et tout de suite, c'est pas rassurant, mais moi je sens mon corps vivant. Et ce côté vivant, je trouve qu'il est extraordinaire. Et donc ces moments difficiles, ils sont pas agréables, mais pour moi ça veut dire que je suis vivante, que j'ai encore le système qui fonctionne bien pour être alerte, pour me défendre, pour réfléchir. et réagir. Donc l'idée, c'est comment arriver à grandir, évoluer, en ayant des obstacles, sans que ces obstacles soient trop difficiles. Enfin voilà, il faut que la vie reste un plaisir. Mais si c'est trop un long fleuve tranquille, en fait, moi je m'endors.

  • Speaker #1

    Il y a plein de craintes.

  • Speaker #0

    En tout cas, je me dis que je n'apprends plus rien. Donc, c'était quoi les cadeaux ? Le cadeau, c'est la chance d'être vivant et de continuer à apprendre et de grandir.

  • Speaker #1

    Et de te reconnecter au réel également.

  • Speaker #0

    Je peux peut-être te citer un exemple, pour moi très parlant. Quand je suis arrivée au village en Chine, je me suis trouvé une petite maison au bord de la rivière. J'étais très naïve parce que c'était la seule maison qui était disponible. Parce qu'au bord de la rivière, bien sûr, il y avait des inondations annuelles. Et ça, à tout le village, j'étais bien gardée de me le dire. Et donc j'étais là-bas depuis une semaine et j'avais 1m50 d'eau dans mon salon. Mais là vraiment, j'étais avec ma caméra, il y avait tout le village autour de moi, il y avait la télé, il y avait un côté document, il y avait un côté enthousiasme en fait. J'avais rien de précieux, c'est pas une maison que j'avais mis 20 ans à construire, donc c'était pas très très grave. Mais à ce moment-là, je me suis vraiment sentie de dire, c'est pour ça que je suis venue en fait. Je vis quelque chose. Ça, c'est à un moment donné, un an après, rebelote.

  • Speaker #1

    Logique. Logique. Crue annuelle.

  • Speaker #0

    Crue annuelle. J'ai 1m50 d'eau dans mon salon, sauf que cette fois-ci, elle ne m'a pas du tout fait rire. Et pour moi, c'était le signe de dire, c'est le moment du départ. Donc un même événement, je l'ai vécu et interprété de façon complètement différente. Et là, le deuxième, je me suis dit, je ne peux pas en vivre une troisième. Émotionnellement, physiquement, je ne tiendrai pas en fait. Et donc, c'est ce que j'essaye de... travailler et de réfléchir aussi avec des dirigeants des organisations. C'est jusqu'où je pousse le système et jusqu'où le système, il est capable de... Là, il faut pousser un peu et il va résister et il va apprendre. Et là, il ne faut pas pousser parce qu'il va s'effondrer. Et une troisième inondation, je pense que je me serais effondrée. Une, ça allait. Deux, c'était OK, j'ai compris le message, je m'en vais. Et en fait, j'essaie vraiment de regarder tous les événements. Il y a de l'eau, c'est bien, c'est pas bien. Des fois, c'est dramatique quand les gens perdent toute leur maison, etc. Mais à chaque fois, c'est une question de dans quelle mesure le système qui prend l'eau, il est capable de prendre l'eau. Et des fois, il ne faut pas. Et des fois, ce n'est pas grave.

  • Speaker #2

    Ok. Peut-être que ça va être en lien avec ce que tu viens de nous dire. Mais aujourd'hui, qu'est-ce qui te donne de l'inspiration ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui me donne de l'inspiration ? C'est une bonne question. Je prends beaucoup d'inspiration. En fait, j'aime m'évader par des films, la nature, des documentaires, du voyage. Et puis des temps de pause, en fait. Si je n'ai pas de... En fait, je pense à l'inspiration pour avoir des nouvelles idées ou pour faire retomber un peu la pression. Il faut que... Oui, je peux partir. Même un voyage en train de 7 heures. Je peux passer 7 heures à regarder par la fenêtre parce que je vais voir quelque chose passer par la fenêtre et ça va me donner de l'inspiration. Ça peut être très simple. Ou de ne pas avoir de contraintes mentales, de dire là j'ai 7 heures devant moi, où je ne suis pas obligée de penser. En fait, l'inspiration peut venir d'une forme de vide. Après, ça va venir... J'ai eu une période où j'ai beaucoup écouté des heures et des heures de podcast. J'ai beaucoup lu, je fais un peu moins ça en ce moment. mais les documentaires, des choses qui vont vider la tête. L'inspiration, pour moi, va venir par des moyens détournés, de faire des tours où il va y avoir un truc inattendu, mais ça ne va pas tant être... une personne spécifique dans un domaine précis, ça va être par vagues en fait. À un moment je vais suivre quelqu'un, à un autre un peu moins. Je regarde beaucoup sur les réseaux des sportifs aussi qui font du trail. Je trouve qu'il y a une notion de dépassement de soi, c'est des gens qui sont en pleine nature. Je trouve que ça c'est inspirant. Voilà, c'est ce qui me vient un peu comme ça.

  • Speaker #1

    Ça rejoint un petit peu la question que vient de poser Sarah, mais avec le recul, aujourd'hui, il y a l'inspiration, mais également en termes d'énergie, de quoi as-tu besoin pour avancer dans ta vie, être en cohérence surtout avec toi-même ?

  • Speaker #0

    En fait, moi j'ai besoin de projets enthousiasmants. Si demain il y a quelqu'un qui vient me chercher en me disant, j'ai cette idée-là et je sens qu'il y a vraiment quelque chose de... De plaisir à créer quelque chose. Il faut que ça reste cohérent avec ce que je construis, etc. Mais je veux vraiment fonctionner à l'enthousiasme, à l'énergie, à la rencontre aussi. Il y a d'autres pertes. De faire avec d'autres, c'est ce qui stimule. Donc les échanges, les interactions, le voyage, tout ce qui va venir percuter, bousculer et qui met en mouvement. Ça, moi, c'est quelque chose dont j'ai vraiment besoin pour avancer, de rester trop longtemps. isolé, enfermé dans une bulle, je trouve que ça appauvrit un peu. Enfin, j'ai l'impression qu'il y a un essoufflement, justement, de l'élan à faire. Donc de rencontres, je trouve, de rencontres, d'idées, de rêves. Ça, c'est ce qui me fait avancer.

  • Speaker #1

    Et le sens, aujourd'hui, pour toi ? Qu'est-ce qu'il y a du sens, aujourd'hui, qu'il n'y en avait pas hier ? Est-ce qu'il y a une transformation dans ce qui porte du sens, pour toi, justement ?

  • Speaker #0

    Pour moi, ce qui a du sens, c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Prenons la jeune femme qui sort d'école de commerce, qui a justement un peu un regard à 360 pour essayer de regarder où est sa voix, et la femme que tu es aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Le sens, je trouve que c'est une direction et un choix de vie qui est extrêmement personnel, mais qui est décidé. J'ai décidé, je décide moi-même de ce que je veux faire. Alors je pense qu'en effet, en fin d'école de commerce, c'est... Moi j'ai quoi comme choix, qu'est-ce qu'il y a dans les salons de l'emploi, les voies possibles, donc on s'inscrit un peu sur des rails, alors que là, pour moi, le sens et le plaisir de vivre de la façon dont j'aime, en faisant mes propres choix, et je pense que le sens il est dans le plaisir à faire des choses, et du coup je pense que ça se ressent autour. Les gens se disent, mais tiens, il y a quand même une possibilité de vivre dans le système, hors du système, parce que je ne suis pas du tout déconnectée. Je travaille avec des entreprises, je mets mon loyer comme tout le monde, je mets mon ado. Donc je suis très inscrite dans un mode de vie occidental qui me convient très bien. Et en même temps, je pense que je suis complètement à côté des codes. Et je pense que ce que j'ai envie de témoigner, c'est que c'est possible. Je suis enchantée de ça. Et mon sens, il est là. En fait, c'est de regrouper une vie qui a du sens. On se dit, ça vaut le coup d'être vécu. Et je ne pense pas ne pas regretter plus tard. J'avais ces rêves, je n'ai pas osé le faire. De vivre une vie vraiment riche et pleine à chaque instant. Je pense que c'est compliqué, mais c'est possible. Pour moi, le sens, il est là de pouvoir... et le témoigner et pouvoir aussi questionner, aider, accompagner dans leurs réflexions ceux qui se disent mais en fait, j'aimerais bien moi aussi gagner un peu en légèreté dans ce monde qui est quand même lourd.

  • Speaker #2

    Et du coup, j'ai une question qui est un petit peu liée. Comment tu te réalises finalement dans ton quotidien, dans ce que tu fais dans ton métier, dans ta vie personnelle aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu entends par comment je me réalise Comment tu te réalises ?

  • Speaker #2

    Réussir à concilier tes aspirations personnelles et professionnelles. Je ne sais pas si tu es d'accord.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, tu peux avoir des demandes, par exemple, de mission de la part d'entreprise qui sont un peu limites par rapport justement à ce qui a du sens pour toi, ce qui est dans la dynamique. Donc, comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Alors, aujourd'hui, je m'autorise à dire non. La dernière. Il n'y a pas plus tard qu'un mois, on m'a proposé des missions en cabinet d'assessment. l'évaluation de potentiel donc c'est des normes des processus qui sont assez normés avec des mises en situation, des grilles de tests de personnalité etc donc j'ai refusé parce que je l'ai fait il y a 15 ans je pense que je ne suis pas la meilleure personne, je peux le faire mais il faudrait que je me replonge dedans et ça me sort trop de ce que j'ai mis trop longtemps à construire en disant, moi il y a une dimension ce qui m'intéresse c'est la dimension spatiale géographique dans les interactions etc Et donc ça me dévie trop de mon chemin. Donc aujourd'hui, je me perds d'idées de nom, mais parce que j'ai suffisamment d'autres missions qui font que je peux payer mon loyer à la fin du mois. Et donc ça, ça a été... Je me suis mis à mon compte il y a 7 ans. Je dirais que j'ai mis à peu près 7 ans pour arriver à ce point de pivot. Parce qu'au début, on prend ce qu'il y a. Et ce que je fais un peu de plus en plus, j'espère que mes clients n'écoutent pas ce podcast, c'est d'arriver à infuser, à twister un petit peu. par exemple des formations en management très classiques, d'y mettre ma patte. Parce que, un, j'ai du plaisir à le faire, et deux, je pense que ça attire l'attention, en disant, ça, on ne l'a pas entendu dans les formats classiques.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que tes clients te choisissent.

  • Speaker #0

    C'est pour ça aussi que mes clients...

  • Speaker #1

    Ils savent que tu vas twister.

  • Speaker #0

    Oui. Donc, il y a cette partie de dire non, et pour moi, ce qui est primordial, il y a quelqu'un qui m'a dit ça, il y a sept semaines, je crois, en disant non, Je m'achète du temps. En fait, je vais dire, je vais prendre sur une semaine deux jours et demi de mission. Et il faut que j'ai deux jours et demi pour moi. Pour moi, c'est la construction, la créativité, la recherche. Et donc des fois, je vais dire non à des missions en disant j'ai assez... Alors du coup, je ne vis pas comme certains chefs d'entreprise, en tout cas pour l'instant. Mais j'achète ma... Et j'ai besoin de temps en fait, pour respirer, pour créer, pour aller... proposer quelque chose d'un peu nouveau et d'être bien et de me reposer donc je dis non aux projets qui ne me conviennent pas je dis oui quand ça ne me convient pas et que j'en ai besoin pour savoir aussi composer avec la réalité et je ma règle absolue c'est par exemple si j'ai un jour de séminaire le lendemain je n'ai pas un autre jour de séminaire ma matinée est pour moi si je n'ai pas de réveil donc autant de temps investi à faire quelque chose, j'ai autant de temps de décompensation ou de préparation avant.

  • Speaker #1

    Donc c'est ce qui te permet de garder l'équilibre dans ta vie.

  • Speaker #2

    J'ai juste une petite question sur ce que tu viens de dire. Tu disais que ce qui t'intéressait notamment, tu as parlé de configuration spatiale. Est-ce que tu peux nous en dire juste un petit peu plus pour que les auditeurs y comprennent ton intervention sur ces sujets-là ?

  • Speaker #0

    Après l'expérience en Chine, j'ai eu l'idée de faire un... où il m'a été suggéré. C'est peut-être intéressant, l'idée de faire un doctorat. Et après moult réflexions, est-ce que c'est un doctorat en sociologie, en anthropologie ? Je me suis orientée vers la géographie. Ça surprend beaucoup de monde parce qu'il y a la géographie physique et il y a la géographie sociale et culturelle. Le principe, c'est de se dire que l'espace dans lequel on est, ce n'est pas juste un contenant, une petite boîte dans laquelle les humains s'agitent. C'est un peu le cas aujourd'hui. On a oublié que c'est une composante matérielle du monde, active. Il y a des vibrations qui passent, il y a des champs électromagnétiques. Là, si les gens nous entendent dans le podcast, c'est parce qu'il y a des ondes, et ces ondes, on ne les voit pas. Et donc, dans les interactions sociales et humaines, il y a un jeu qui se joue entre les acteurs et l'espace. Il y a des échanges d'informations, de matière, d'énergie. Et donc, ça, c'est la géographie sociale et culturelle qui... traite de ce champ-là, en s'interrogeant, en disant est-ce que c'est l'homme qui fait l'espace dans lequel il est ? Est-ce que c'est la Chine qui est comme ça parce qu'il y a les Chinois ? Ou est-ce que c'est le territoire qui fait les hommes ? Est-ce que les Chinois sont comme ça parce que le territoire là-bas est d'une certaine façon ? Donc ça c'est une grande dualité en sciences sociales géographiques, le lien entre l'espace et l'homme, enfin le vivant. Et moi ce que... Là-dedans, ce qui m'intéresse, c'est la notion de déplacement. Et quand on porte une transformation, on se déplace. Donc, on se déplace physiquement. Des fois, il faut déménager une entreprise. Donc, il y a un déplacement de bureau. Il y a des réaménagements. Mais le plus grand sujet, c'est le déplacement mental des représentations. En disant, j'ai toujours fait ce geste métier. Il n'y a pas de raison que ça change. Donc là, il y a une résistance mentale. Mais on est de l'ordre quand même d'un déplacement. Et donc, les sujets, moi, que... que je traite, c'est les questions de résistance, mobilité, flexibilité, rigidité. Et du coup, le voyage est une merveilleuse métaphore. J'ai voulu partir en Chine parce que culturellement, j'ai étiré mon système. C'est un déplacement plus grand que de partir en Suisse. Et encore, on oublie, des fois on a l'impression que c'est la porte à côté. En fait, il y a quand même un écart. Ma sœur, j'en reviens là, elle est en Suisse. C'est moi qui revenais de Chine. On s'est tous dit, c'est à trois heures de route, c'est l'Europe, c'est pareil. Pas du tout. Et donc, spatialement, il se passe quelque chose, territorialement, il se passe quelque chose. Et c'est des dimensions qu'on a complètement oubliées, 100%. Et moi, c'est ce que je réinjecte dans ma façon de vivre. Le fait que quand je dis que je prends du temps, en fait, je crée de l'espace, je me laisse un temps pour me reposer, pour mon cerveau, pour faire un compte-rendu. Et aujourd'hui, tout ce qui est ce temps de pause, de décompensation, de préparation dans les entreprises, on enchaîne des rendez-vous sur des rendez-vous, il n'y a plus ces temps-là. Et je pense que c'est dramatique. Donc ça moi je le traite Souvent je parle de dimension spatiale C'est de cette façon là

  • Speaker #1

    Super intéressant Je pense que c'est Quand tu dis on est tous dans les boîtes En train de s'inviter Qu'on va justement mettre quelque chose dans une boîte dimanche Les boîtes dans les boîtes Quelle est ta devise Margot ?

  • Speaker #0

    Ma devise ? Est-ce que j'ai une devise ?

  • Speaker #1

    Elle ferme les yeux, elle est en train de réfléchir intensément.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si j'ai une devise. J'ai mon petit frère, une petite dédicace. Il est souvent petit, quand on veut, on peut. Je crois vraiment qu'il faut s'autoriser, vraiment si on veut quelque chose qui nous semble qui vient du fin fond des tripes, je crois vraiment que c'est possible, mais qu'il faut accepter qu'il faut des années, le temps long en fait. Parce qu'on veut tout de suite un peu dans l'immédiateté. Et moi, j'arrive sur mes 40 ans, et ça fait donc déjà 20 ans, et j'ai encore 20 ans, et je pense que je suis, j'espère 20 ans ou plus en tout cas, de travail devant moi. Et je pense qu'il y a encore plein de choses. Et en fait, de retrouver un plaisir à ce cheminement, de ne pas être tout de suite au bout, en fait, quand on est au bout, c'est que c'est fini. Donc moi, je suis contente que ce soit encore au milieu. Donc quand on le veut, on peut, c'est celle qui me vient comme ça.

  • Speaker #1

    Sur l'émergence également, par rapport à ce que tu évoques, sur les aspirations profondes, parce que la volonté, on peut... C'est très rationnel, alors que ce que tu évoques, c'est plus profond, peut-être plus à ta vie que la simple réflexion dans ce que tu évoques.

  • Speaker #0

    Et puis de savoir, en effet, garder un cap tout en restant mouvant et souple. Parce que moi, je vois bien que j'ai ce fil conducteur depuis le début. Et en fait, c'est accepter de faire des bifurcations, d'aller vivre un an dans un village, accepter de... De renoncer au doctorat, ça ne marche pas, j'ai passé deux ans d'énergie. Il faut aussi arriver à un moment de se dire...

  • Speaker #1

    C'était un moment difficile.

  • Speaker #0

    J'en ai eu quatre refus qui, à chaque fois, étaient des raisons différentes. Tu n'as pas de bon cursus. La personne qui devait signer se faisait licencier le matin même. À une personne à qui ça devait marcher qui disparaît, qui ne donne plus son puits d'image. Et donc une fois, deux fois, voilà, à chaque fois, on sait quand même six mois d'énergie, d'oraux, de préparation, d'écriture. Donc il faut se relever. Et puis en même temps, une fois que les messages de l'univers sont clairs, il faut savoir les entendre aussi. Et là, je reviens sur la notion d'espace. En fait, quand il y a quelque chose qui se ferme, il y a autre chose qui s'ouvre. Et d'arriver à switcher son regard, ça se travaille.

  • Speaker #2

    Comment tu fais pour te ressourcer ? Tu disais que tu aimais bien la nature. Peut-être qu'il y a des lieux qui te permettent de te ressourcer, des activités ?

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup la nature et la montagne. Là, typiquement, on n'est pas très loin. Des Alpes, de la Suisse, autour de Lyon, il y a les volcans d'Auvergne, il y a le Kéras un peu plus loin. Plutôt des lieux où il y a une puissance terrestre, des roches volcaniques, etc. Il y a un effort physique aussi de monter en haut. J'aime beaucoup la randonnée, le trail, la montagne, plus que la mer. La mer, c'est intéressant pour l'horizon aussi, mentalement. Ça peut faire beaucoup du bien à l'esprit. On est tout le temps devant des choses très près, les écrans, les bureaux. Donc la montagne... La montagne, le cinéma, et puis aussi tout ce qui est des saunas, les massages. Alors ça, je ramène ça de la Chine. Les massages, les moments de détente aussi, c'est très agréable. Et puis des fois, des moments aussi plus punchy, j'allais dire. Des concerts, d'être dans la vie aussi. Il y a l'Euro, d'aller voir des matchs de foot. Des choses qui relaxent complètement aussi. Ça fait du bien de temps en temps. Des choses joyeuses, vivantes.

  • Speaker #1

    Alors, tu nous as décrit ton parcours, ce que tu fais également. Est-ce que tu as des grands projets qui te mobilisent aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Grand projet, moi ce qui me mobilise c'est de réorganiser un petit voyage en terre chinoise pour aller maintenir le lien. Quand je sens qu'il y a quelque chose qui s'organise, je tire un peu le fil. Et puis ce à quoi je suis vraiment occupée en ce moment, c'est vraiment de construire un peu de façon rationnelle, en tout cas sous forme de grille de lecture, une forme de... de séminaires, de parcours d'accompagnement, d'outils pour les dirigeants d'entreprise en disant voilà comment je peux retranscrire un peu et ma façon d'être et ma façon de... Ce que j'ai observé en fait, ce que je tire de ces observations, c'est pas juste une façon de vivre, c'est vraiment des outils de gestion de vie ou de gestion d'équipe ou de gestion d'entreprise. Et donc pour l'instant mon projet c'est de... Donc c'est pas sous forme de doctorat mais c'est quand même de le structurer. Donc là, j'ai des premières publications d'articles, des premiers séminaires. Donc d'infuser tout ça dans l'entreprise. Et je crois un peu, c'est qu'il y a des ponts qui sont difficiles à faire entre le pont académique, le pont de l'entreprise, le monde artistique. Il y a des univers très silotés. Et voilà, mon ambition, c'est d'arriver un petit peu à créer des liens et à amener le récit documentaire, l'image. le rêve, l'imaginaire, l'action, le voyage dans l'organisation, mais de façon très ancrée, très concrète. Je pense que c'est un bel outil.

  • Speaker #2

    Et quel choix important pourrais-tu faire pour les années à venir ?

  • Speaker #0

    Eh bien de ne surtout pas laisser d'autres personnes ou la société venir se mettre en travers de ce que... je construis ou j'ai construit parce que ça peut être facile à un moment de se dire, enfin de se faire rattraper par le courant en fait, de dire je vieillis, il y a la retraite qui arrive, il faudrait que je rentre un peu dans les cases. Et ça, moi c'est ça, ce serait de surtout pas prendre cette décision, de rester sur ma lenteur, sur ce que je construis et de pas lâcher, on revient à la petite fille du début, de pas lâcher le rêve et le plaisir, donc ce serait plutôt ça en fait, de se sentir un peu détournée.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que tu t'y prends pour partager cette philosophie, un petit peu, de ce que tu as bâti au fur et à mesure que tu as avancé dans la vie ? Comment est-ce que tu fais pour partager cette philosophie autour de toi ? Ça ne peut pas être super évident, même en entreprise, par ailleurs.

  • Speaker #0

    Je pense que j'y arrive tout juste, en fait. Je pense que j'y arrive à ce moment où c'est suffisamment vécu, éclair et limpide pour pouvoir le retranscrire. Je pense que jusque-là, j'étais dans le... et d'où aussi toutes ces explorations un peu... dans le tâtonnement en disant c'est quoi la bonne piste, c'est quoi les bons outils. Et donc je pense que pour beaucoup de personnes de mon entourage, c'était, ça l'est encore, très flou, très farfelu, peut-être moins incohérent. Et donc je pense que j'arrive à ce moment de bascule où ça y est, là ça devient, donc je vais pouvoir le communiquer par des outils, des articles, des photos, des bouquins, des choses très concrètes. Et puis après je pense par simplement ma présence, la façon aussi... d'animer des séminaires, d'animer une réunion, de partager, de ne pas sous-estimer la façon d'être, les paroles, les gestes, une présence, ça peut aussi interpeller. Je pense que le piège serait de trop vouloir rationaliser, parce qu'on a tendance à faire ça, c'est quoi la baguette magique ? D'embarquer les gens dans un sillon sans trop le formaliser. Je pense que c'est un peu l'exercice subtil mais intéressant.

  • Speaker #1

    Donc c'est un mélange entre Descartes et Lao Tzu.

  • Speaker #0

    Je suis plus Lao Tzu que Descartes.

  • Speaker #1

    Cartésianisme de Descartes.

  • Speaker #2

    Peut-être une dernière question avant de passer à notre conclusion, parce qu'on arrive déjà à la fin de cet échange. Ce serait peut-être... Est-ce que tu aurais un conseil ou des conseils à donner à nos auditeurs qui, justement, se cherchent un petit peu, essayent de trouver la voie, essayent de trouver le sens dans leur vie ?

  • Speaker #0

    En fait, de rester en action tout le temps. Ça, c'est quelque chose que j'ai vraiment appris entre la France et la Chine. En fait, en tant que Français, voilà, Descartes, cartésianisme, etc., on pense, on repense, on tourne le truc dans tous les sens. Et tant que ce n'est pas parfait, blindé, on n'y va pas. Alors qu'en Chine, pas du tout. Et je vois que pendant six ans, moi, ça m'a d'une certaine façon libérée aussi de pouvoir tester des choses et d'être loin physiquement et mentalement de notre façon de penser. Et quand on revient en France, je vois bien que je retombe dans des... et qu'en fait il faut faire avec je suis dans un espace français donc je fais avec il faut faire avec l'espace dans lequel on est mais de quand on sent qu'on tourne en rond mentalement c'est que le cerveau reptilien prend le dessus et on n'est plus dans l'intuitif le conseil c'est d'arriver c'est pas facile je me remets en mouvement donc un tout petit pas que ce soit physique pour faire quelques exercices ou se dire bah j'ai le projet de lancer un podcast je fais cinq minutes enfin d'initier un mouvement parce que tout de suite ça redonne de l'envi du plaisir que ça donne des idées ça fait des rencontres donc ouais d'agir et puis de vraiment croire profondément s'il ya quelque chose qui vibre à l'intérieur de d'aller quoi je dirais ça ne trompe pas donc ça et puis de se mettre en mouvement prendre le petit bout de la pelote du fil et de commencer à tirer alors on arrive à la conclusion de cet échange nous

  • Speaker #1

    allons te demander de fermer les yeux Elle le fait vraiment, je le connais.

  • Speaker #0

    Oui, je le fais.

  • Speaker #1

    Et on va te demander de te prêter un petit exercice de projection mentale, un petit peu comme tout à l'heure. Mais là, cette fois-ci, dans le futur, donc tu te projettes dans dix ans, dans un lieu inspirant pour toi. Quel est-il et qu'est-ce que tu y fais ?

  • Speaker #0

    Alors je pense à des montagnes tibétaines et donc j'y vis pas mais j'y suis en voyages. Pour moi j'y fais une forme de recharge et donc ça veut dire que je suis toujours pleinement vivante et en action dans le tumulte de la vie mais que j'ai toujours ces temps de pause pour aller me... Me ressourcer, me reconnecter dans des lieux qui sont un peu magiques, mystérieux. Je pense au Mont Kailash, qui est une des montagnes sacrées des Tibétains. Voilà, donc à mettre sur la liste pendant 10 ans ou avant. Superbe image. Un grand merci Margot pour ce moment de partage. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Un moment très riche.

  • Speaker #0

    Très inspirant. Et peut-être une dernière question pour nos auditeurs, si jamais ils voulaient te joindre, est-ce que peut-être ils peuvent te joindre sur ta page LinkedIn ou peut-être ce que tu préférerais par mail ? Oui, sur LinkedIn, j'y suis. J'ai aussi un site internet, c'est margotalamartine.com Parfait, on le communique. Et puis les réseaux. Ok, parfait. Un grand merci, Margot. Merci à vous. Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Merci. Chers auditeurs, que retient-on de cet échange avec Margot ? Pour toi, Sarah, qu'est-ce qui te parle dans le retour d'expérience de Margot ?

  • Speaker #0

    Tout d'abord, sa conviction qu'il faut croire en ses rêves, message qu'elle adresse à l'enfant qu'elle était. Et liée à cela, sa capacité à laisser son esprit vagabonder pour permettre l'émergence d'idées, de pensées, qui représentent autant de ressources intéressantes pour se projeter. Et d'ailleurs, elle le fait particulièrement lorsqu'elle est en voyage, en train ou en voiture.

  • Speaker #1

    Il y a un autre point qui est lié, c'est celui de la confiance, avec cette difficulté de la croyance de ne pas être légitime dans ce qu'on fait. Ce fameux symptôme de l'imposteur, renforcé, nous dit-elle, par les réseaux sociaux. Et ce verrou ne saute pas de lui-même, même lorsqu'on capitalise. comme pour Margot, sur un bagage familial sécurisant ou des expériences réussies. C'est quelque chose qui se construit, qui demande du temps. Notamment lorsqu'on développe de nouvelles méthodes pour des entreprises, ce qui est un gros challenge. Il lui a fallu s'affranchir d'un cadre formaté d'intervention.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, elle a été aidée en cela par le choc culturel chinois qui lui a fait prendre conscience des différences de lecture d'une même situation. Margot a ainsi fait la jonction avec Agilité entre le mode de vie occidental et oriental en initiant sa propre grille de lecture. L'illustration concrète de cette hybridation se traduit dans sa vision des difficultés, source de stimulation pour mettre à l'épreuve ses capacités de déplacement mental, de flexibilité, de mobilité, de résistance, principe qu'elle traduit dans ses accompagnements.

  • Speaker #1

    Enfin, sens et plaisir sont intimement liés pour Margot. C'est un véritable carburant de sa dynamique personnelle et professionnelle. Elle se nourrit des rencontres et de l'énergie des relations nouées pour vivre une vie riche à chaque instant. Merci à vous qui nous avez écoutés jusqu'au bout. Si vous avez des questions, des remarques ou des suggestions d'invités, écrivez-nous à senséville.lepodcast.gmail.com. Nous serons ravis de vous répondre.

  • Speaker #0

    Retrouvez-nous également sur nos réseaux Instagram et LinkedIn pour suivre nos actualités.

  • Speaker #1

    Si ce podcast a répondu à vos attentes, c'est ce que nous espérons, faites-le savoir en nous laissant un avis étoilé et en le partageant autour de vous. Merci encore de votre écoute et à très bientôt.

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Description

Voici le 9ème épisode dans lequel vous allez avoir le plaisir de découvrir Margaux Alamartine. Une arpenteuse du monde, qui a su se composer par sa capacité d’exploration, une palette large de talents autour de l’homme, de l’espace et de l’art. Écoutez comment Margaux a su faire émerger et cultiver son fil rouge de vie et de sens.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai

  • Speaker #1

    eu des problèmes de vie,

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Sens et Vie, le podcast qui croise deux regards, deux générations, celui d'une fille et de son père, de Sarah et de Laurent, sur des parcours de personnalités inspirantes, alignées, accomplies.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, croisons nos regards sur Margot à la Martine.

  • Speaker #0

    Partez avec nous à la découverte de cette arpenteuse du monde qui a su se composer par sa capacité d'exploration une palette large de talents autour de l'homme, de l'espace et de l'art.

  • Speaker #1

    Cette dimension artistique, présente depuis son plus jeune âge, lui permet d'aborder des thématiques liées aux ressources humaines de manière... innovantes en les explorant sous des angles créatifs.

  • Speaker #0

    Écoutez comment Margot a su faire émerger et cultiver son fil rouge de vie et de sens. Bonjour Margot.

  • Speaker #2

    Bonjour Sarah.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast Sens et Vie.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #0

    On est très content de t'accueillir avec nous aujourd'hui. Et peut-être pour nos auditeurs qui ne te connaissent pas encore, Margot, qui es-tu et d'où viens-tu ?

  • Speaker #2

    Alors, qui je suis ? Je dirais que je suis une jeune femme de... 38, bientôt 39 ans. Je viens de la région lyonnaise, Saint-Etienne, Lyon, le sud de la Saône-et-Loire. C'est mon fief. Et je suis de métier consultante, coach auprès d'entreprises. J'ai fait ça pendant un certain nombre d'années en cabinet et depuis, je dirais, 7 ans à peu près, maintenant je suis indépendante, toujours sur la même activité. C'est ça la question ?

  • Speaker #0

    Parfait, oui c'est parfait. On va du coup poursuivre sur ton parcours de vie.

  • Speaker #1

    Bonjour Margot.

  • Speaker #2

    Bonjour Laurent.

  • Speaker #1

    Alors on va en effet poursuivre et on va plutôt faire un feedback. On va t'inviter à te plonger un petit peu dans tes souvenirs. Quelle était la famille dans laquelle tu as grandi ?

  • Speaker #2

    La famille dans laquelle j'ai grandi, donc j'ai avec mes parents deux frères et soeurs, donc on est cinq. Donc ça c'est un cocon assez fort et serré. Je suis d'une famille plutôt bourgeoise, catholique, grande famille, avec des grands-parents, les tantes, plein de cousins. J'ai des souvenirs de fêtes de famille avec du monde et plutôt une vie de famille très riche et soudée.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous choisir une année ? Tu peux même fermer les yeux. Tu peux nous choisir une année, un moment particulier de cette vie familiale que tu viens de commencer à nous brosser. Est-ce que tu peux nous décrire ce que tu projettes dans ta mémoire à ce moment-là de ton enfance ? Décris-nous ta famille et pourquoi ce moment-là ?

  • Speaker #2

    Alors le moment qui me vient, c'est des trajets en voiture en famille. Les parents devant, les trois enfants derrière. Ça dit quelque chose. Avec derrière, il pleut aujourd'hui, le bruit des essuie-glaces. Il y a une certaine sonorité propre à ces moments-là qui... Je pense qu'il reste bien ancré dans la mémoire des musiques qui passaient aussi dans l'habitacle de l'automobile, où justement on partait en voyage, en vacances, sur ses fêtes de famille, etc. Donc cette bulle familiale en voyage pour retrouver des moments de famille, de vacances, etc. Donc quelle année, c'est répétitif, des années tout petits jusqu'à l'adolescence certainement. C'est ce moment-là qui me revient.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu as retiré de cet instant pour la personne que tu es aujourd'hui ? Tu dois faire le lien.

  • Speaker #2

    Je vois cette question. Le lien que je ferais, c'est en fait le cocon, la bulle familiale ou l'ancrage en fait, une forme de socle qui à mon sens est importante à avoir petit pour construire une personnalité, une confiance et pouvoir ensuite... Avoir les capacités à aller explorer le monde en sachant qu'il y a un lieu, un contexte familial ou autre, en tout cas, d'accueil initial qui est rassurant et qui permet d'explorer le monde ensuite. Je le vois plutôt comme une forme de bulle cocon qui est rassurant.

  • Speaker #0

    Donc à ce moment-là, à la personne que tu es aujourd'hui, si tu avais la possibilité de dire quelque chose à la personne que tu étais à l'époque ? Donc dans cette voiture, dans ta bulle, dans ta famille, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que je dirais à la petite fille de l'époque ? Je vous dirais de vraiment croire en ses rêves. Je pense que petit, il y a une forme d'insouciance. On n'a aucune notion des contraintes matérielles de la vie. On se laisse porter. On ne se pose pas la question de comment on va payer le loyer à la fin du mois, etc. Il y a une forme de vagabondage de l'esprit dans les trajets. Je suis capable de faire 7 heures de voiture juste en laissant vagabonder mon esprit. Je pense qu'à ce moment-là, chez l'enfant, il y a plein de rêves, d'envie. Tout est possible. S'il y a des choses qui émergent, c'est un peu la petite voix intérieure de l'écouter, d'y croire, d'y accrocher. Je pense qu'il y a beaucoup de joie, d'idées là-dedans qui sont plein de ressources intéressantes. Et de ne pas justement le faire éteindre avec le temps, l'étouffer.

  • Speaker #1

    Tu nous as décrit un cocon familial, cette bulle que tu as décrite, que t'ont transmis tes parents, ton papa, ta maman, l'essentiel ?

  • Speaker #2

    Ils m'ont transmis, je pense, beaucoup d'amour. C'était quand même un foyer apaisant, apaisé. Donc ils m'ont transmis ça. Le goût des choses bien faites et de l'attention. Je pense que j'ai des souvenirs où on allait au musée avec nos crayons et on se mettait assis devant une toile à aller l'art dessiner. Donc d'explorer un peu le monde, des voyages, aimer de regarder les choses attentivement. On était quand même dans un environnement plutôt calme, apaisé. Je trouve que dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui, d'avoir connu ça, je pense que c'est une chance.

  • Speaker #1

    Et les relations de fratrie, justement, qu'est-ce que ça t'a apporté pour la femme que tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Donc j'ai une petite sœur et un petit frère.

  • Speaker #1

    Donc tu es l'aînée ?

  • Speaker #2

    Je suis l'aînée.

  • Speaker #1

    Tu as tracé la route ?

  • Speaker #2

    J'ai tracé la route. J'ai tracé la route, oui. Je pense qu'il y a du vrai là-dedans, dans le fait d'ouvrir des voies à l'adolescence, dans le parcours professionnel, auprès des parents. Je pense qu'il y a de ça. C'est une chance d'avoir une fratrie. Je trouve que ça fait des liens, des repères. Alors il se trouve que moi, ça se passe dans son temps très bien, etc. C'est plutôt de la joie de la vie et puis un premier terrain de jeu aussi pour petit. On se chamaille, on crée des liens, on crée des histoires, on crée des souvenirs, on crée des clans. Un coup, c'est deux contre un, ça tourne. C'est un joli terrain de jeu.

  • Speaker #1

    Pour les futures relations sociales que tu as développées après ?

  • Speaker #2

    Oui, j'essaie de ne pas faire trop de clans.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des personnes qui t'ont aidé à grandir ? Et si oui, qui sont-elles ?

  • Speaker #2

    Je pense que tout le monde, tous les gens qu'on comptoie nous aident à grandir. Plus spécifiquement, petite, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, par exemple.

  • Speaker #1

    Sur les étapes clés de ton parcours de vie ?

  • Speaker #0

    S'il y a une personne en particulier à qui tu penses ?

  • Speaker #2

    Je pense que petit, c'est surtout l'environnement personnel, les proches, les grands-parents aussi, qui sont des figures quand même importantes. Je n'ai pas trop de souvenirs de... Il y a quelques profs à l'école, mais ce n'est pas ça qui m'a le plus marquée. Et puis après, bien sûr, professionnellement, il y a des gens aussi, des sortes de mentors, des gens qui vont nous porter, qui vont venir jalonner, des fois de façon très courte, des fois de façon plus longue.

  • Speaker #1

    Il y en a une plus que d'autres qui te vient à l'esprit ?

  • Speaker #2

    J'ai à l'esprit quand j'ai démarré en cabinet de conseil. Deux, trois personnes qui... Donc, j'ai démarré en cabinet de conseil tout de suite après. J'avais 23, 25 ans. Donc, très rapidement après mes études. Et ce qui était à l'époque, c'était 2010, assez atypique dans le monde du conseil. Souvent, il fallait plutôt avoir fait 20 ans de carrière, commencer à avoir les cheveux grisonnants pour dire Je vais pouvoir me conseiller. Ce qui n'est toujours pas le cas. Et pourtant, ça fait 15 ans que je fais ça. Et en fait, c'était dans un cabinet de conseil qui... avait vocation à accompagner des entreprises sur des grands projets, avec beaucoup d'employés concernés. Et donc, il fallait aussi faire un peu de pilotage de projet. Donc, le pari, c'était de se dire, on prend quelqu'un de très jeune qui va nous faire de la gestion de projet. Et en même temps, on va former cette personne. Et il y a eu beaucoup de levées de boucliers au sein du cabinet en disant, mais ce n'est pas du tout un profil adéquat. Ça ne va pas le faire, en gros. Et je me souviens vraiment de deux, trois personnes qui se sont battues pour en disant... Si, si, là il y a un potentiel, il y a quelque chose à faire, c'est une bonne stratégie. Et qui m'ont soutenue pendant plusieurs années, et qui m'ont formée. Et de sentir des gens comme ça, qui poussent derrière, qui croient en vous, ça fait pousser des ailes.

  • Speaker #1

    Alors, tu as commencé à esquisser un petit peu ton parcours de vie avec cette entrée dans ce cabinet conseil, qui a été une étape assez importante. Est-ce que tu peux nous décrire les grands jalons, entre guillemets, jusqu'à aujourd'hui, justement, de ce parcours de vie ?

  • Speaker #2

    Alors, il n'y a pas eu une fois. Il y a un petit peu, il y a fait une scolarité, somme toute, j'irais, assez classique. Voilà, l'école jusqu'au bac, toujours dans la moyenne, juste ce qu'il faut pour passer, mais sans en faire plus. Et puis je ne savais pas du tout ce que je voulais faire, donc j'ai pris la voie du milieu à l'école de commerce, en me disant c'est la voie éco. Je pense qu'à 18-20 ans, je me laissais un peu portée par la vie et les possibilités. J'ai fait une école de commerce, là j'ai commencé à me spécialiser en ressources humaines, à faire des formations en graphologie, en PNL, donc il y avait une dimension RH humaine qui m'intéressait. J'ai rejoint ensuite en stage de fin d'études et premier emploi un cabinet de recrutement. Il y avait la piste RH qui s'orientait. Et puis après, j'ai travaillé pour un éditeur de logiciels de gestion du recrutement. Et puis très vite, en fait, ça ne me convenait pas. Et donc, j'ai tout plaqué en me disant, je vais monter ma propre société de développement conseil personnel professionnel. Mais bon, voilà, j'avais 23, 25 ans. Je pense que je n'avais pas la moindre idée de ce que c'était ni de ce que je faisais. Et j'ai eu la chance d'avoir ce cabinet qui est Right Management, la branche conseil de Manpower, qui dans mon étude de marché m'a repéré et m'a dit tiens, viens travailler pour nous. Donc j'ai fait mes armes pendant 7-8 ans, quelque chose comme ça, dans ce cabinet.

  • Speaker #1

    Ce qui est déjà pas mal pour une première carrière en cabinet.

  • Speaker #2

    En commençant à Paris, donc là j'ai été formée sur les métiers, ce qu'on appelle... Dans le jargon, développement du leadership, talent management, donc des formations en coaching, évaluation de potentiel, formation managériale, à la fois dans du pilotage de projet, dans du design, et puis avec les années, dans de l'animation et de la prise en charge des programmes. Pour des grands comptes, surtout entreprises françaises, type Safran, Sanofi, Total, Schneider Electric, des grands groupes.

  • Speaker #1

    Pas connus.

  • Speaker #2

    Pas connus. Et donc ça pour moi ça a été un véritable emploi en professionnel, je me suis vraiment amusée. Et je pense que là où en école de commerce, je ne savais pas trop ce que je faisais là-bas, là je commençais à trouver, je prenais vraiment du plaisir à découvrir tout ça. Et puis j'ai eu envie de partir travailler à l'étranger. Donc on pourra peut-être y revenir, j'ai quand même beaucoup voyagé, même petite. Mes parents nous ont emmenés un an en Angleterre quand j'avais 8 ans. J'ai fait un stage de fin d'études aux Etats-Unis. J'ai quand même beaucoup voyagé. On pourra peut-être y revenir aussi beaucoup seul. Et avec le cabinet, j'ai commencé à accompagner des programmes dits de haut potentiel avec des expéditions un peu aux quatre coins du monde. Et là, j'ai commencé à me dire, tiens, il y a quand même des choses intéressantes. Il se passe des choses en dehors de nos frontières. J'aimerais bien les voir aussi. Et donc, j'ai commencé à chercher du travail étranger. Je voulais donc changer de cabinet et aller hors Europe. plutôt Amérique et Asie. Et en Asie, je voulais tout sauf la Chine. Parce que je pense que, comme beaucoup, j'avais une image... Enfin, je ne connaissais rien à la Chine. Et le seul poste que j'ai trouvé était bien sûr en Chine, dans le cabinet de conseil où j'étais. Et donc, j'ai pris l'option, parce que pour moi, la priorité, c'était de partir. Donc, en 2015, je suis partie en Chine, en tant que consultante chez Rite Management, au bureau de Shanghai.

  • Speaker #0

    Et tu avais quel âge à peu près à l'époque ?

  • Speaker #2

    Quand tu es partie en Chine ? J'avais 30 ans. Ok. J'avais 30 ans. Et je suis partie avec un contrat d'un an renouvelable. Donc aucune visibilité si j'allais y rester un an, deux ans ou plus. Pour moi, ça a été une bifurcation très importante de partir en Chine toute seule. Ce qui était super, c'était d'avoir un environnement professionnel, métier, entreprise que je connaissais. Ça me permet quand même d'atterrir, de ne pas changer tous les repères à la fois. Et très rapidement, pour rester dans le... la thématique du parcours, je me suis fait happer par l'esprit entrepreneurial, créatif de Shanghai et de la Chine. Au bout d'un an et demi, j'ai démissionné pour me mettre à mon compte. En fait, ce qui est en filigrane de... Si je reviens à la toute première fois où j'avais dit que je voulais... J'avais déjà tenté de me mettre à mon compte à 25 ans. J'avais l'idée de se dire comment est-ce qu'on peut accompagner des gens, mais on y a... apportant une autre dimension qu'uniquement business, entreprise, avec la partie artistique, créative, du récit, mais aussi de la recherche. J'étais un peu en ébullition de fouiller et donc quand j'ai démissionné en Chine, je me suis tournée vers la recherche terrain, l'anthropologie, la sociologie et à me questionner en disant tiens, en fait il y a des dimensions culturelles, territoriales, géographiques qui semblent venir percuter, en tout cas interagir dans les processus d'accompagnement. Et donc je suis partie pour explorer ces sujets. Donc là je me suis mis à mon compte pour travailler de façon un peu indépendante Donc en ayant quand même des missions toujours pour ce cabinet de façon indépendante Et puis petit à petit j'ai commencé à tricoter pour aller voir ce qui était possible Et donc pour terminer j'ai découvert en Chine un petit village D'abord de façon personnelle en week-end Mais en y allant je me suis dit il y a quelque chose d'incroyable qui se passe là-bas On pourra peut-être y venir plus longuement après. Et donc, dans mes idées d'exploration locale, territoriale, moi ce que j'aime, c'est vraiment m'immerger dans le vivant, dans la matière. Et quand le Covid est arrivé, donc j'étais toujours en Chine, j'y suis restée six ans. Quand le Covid est arrivé, j'ai décidé d'aller m'installer au village pour aller documenter la transformation qui se passait dans ce village, pour essayer de comprendre. Comment est-ce qu'ils font pour innover, pour créer, pour attirer des talents, pour avoir du leadership, pour gérer les dimensions économiques ? Et en me disant, tiens là, il y a peut-être des parallèles à faire avec l'entreprise, de façon détournée. Et donc je me retrouvais un peu de dire, il y a toujours la thématique de l'accompagnement, avec la notion de terrain et de récit. Et donc voilà, c'est un peu dans cette voie que j'explore aujourd'hui, que je mène mes travaux actuellement. Et donc je suis rentrée, j'ai passé un an au village. avec un sociologue chinois, on pourra peut-être y revenir, on a fait plein de choses très intéressantes. Et je suis rentrée en France il y a deux ans, début 2022, avec l'idée de mettre en place un doctorat, pour dire tiens, j'ai des idées, j'ai envie de tester d'autres choses. Deux ans d'une saga incroyable, un parcours du combattant, on pourra peut-être y revenir. Donc aujourd'hui, je reviens avec ce bagage, cabinet de conseil, expatriation en Chine. immersion terrain, et puis je mélange tout ça dans un grand sac pour faire un peu à ma sauce mes interventions aujourd'hui en tant que consultante.

  • Speaker #0

    Et donc, si tu prends la big picture de tout le parcours que tu viens de décrire, à quel moment selon toi se sont révélées tes aspirations ? Ce qui te fait vibrer aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    En fait, je pense que ça a toujours été là, quand je parlais de la petite fille dans la voiture qui avait des rêves, et je pense que ça a toujours été quelque chose qui était en moi. Encore à 25 ans, j'ai commencé à réfléchir, à monter mon propre cabinet. J'ai des notes aujourd'hui où je dis que je voudrais faire des expos photos sur des sujets RH en entreprise, je voudrais aller explorer certains sujets de façon artistique. Et puis après, je l'ai mis de côté pendant 7 ans et je pense que c'était salvateur que je sois formée en entreprise. Mais aujourd'hui, après en Chine, j'ai créé ma société en Chine avec ce même triptyque, donc études terrain, accompagnement et création artistique. Et en fait, je me disais, mais c'était déjà là il y a dix ans. Et donc, je pense que c'est un fil rouge qui, au travers de mon parcours, se révèle et je vais tester. Et puis, il y a des choses qui marchent, qui ne marchent pas. Donc, je pense que c'est comment est-ce que, dans le parcours de vie, moi, j'essaye d'aller réactiver, chercher où est-ce que ça me fait plaisir. Mais que je viens juste réveiller quelque chose, je pense, qui est là depuis toujours. Et je crois vraiment que chacun a une... Un fil intérieur qui le guide. Et l'idée, c'est d'arriver à l'écouter, de s'en saisir et de s'en rapprocher au plus près. Et quand on arrive à aligner ça, il y a une forme de plaisir parce qu'on fait quelque chose qui est à l'intérieur de soi. Et en plus, on le fait à l'extérieur et du coup, on le fait bien parce qu'avec plaisir. Donc, les gens, ils sont intéressés. Et donc, je pense à un impact assez important. Pour moi, c'est un fil conducteur. Ok,

  • Speaker #0

    très clair.

  • Speaker #1

    Quel frein ou croyance limitante as-tu du lever, justement, pour... arriver aujourd'hui à faire ce que tu aimes faire profondément ?

  • Speaker #2

    Alors il y a deux choses, je trouve qu'un des freins c'est de ne pas se regarder à sa juste valeur, d'arriver vraiment à se dire mais en fait j'ai toutes les compétences pour, j'ai toutes les idées, ça se construit, c'est pas mûr à 20 ans, c'est pas mûr là, mais d'avoir confiance dans le potentiel créateur qu'on a et de ne pas... Je pense que c'est un peu dramatique aujourd'hui avec le monde des réseaux, etc. On va tout le temps se comparer à d'autres. Et je pense que moi, pendant très longtemps, j'ai souvent été entourée de personnes beaucoup plus âgées aussi, des consultants avec des cheveux gris qui disaient mais tu es qui pour faire des coachings à ton âge ? Et du coup, de se dire mais en fait, je suis à ma place Donc ça, c'est un premier, je pense, gros frein à faire sauter, de se dire je suis légitime, je suis à ma place Donc il y a ça, je trouve que c'est une question de confiance en soi, et qui même avec un bagage familial sécurisant, c'est pas pour autant que ça se construit.

  • Speaker #1

    Parce que c'est renforcé par le cadre sociétal dans lequel tu t'inscris. Société française qui donne plus de voix aux personnes dites matures et mûres que aux jeunes. La voix des jeunes est très rare quand même dans notre société.

  • Speaker #2

    C'est une des raisons pour lesquelles aussi j'ai... pas réussi à faire aboutir mon projet de doctorat, c'est que je suis trop atypique, j'ai pas le curseur classique et du coup, on me renvoie à chaque fois à la case départ en disant redémarre au niveau master parce que t'es pas du serail. Ça, c'est quand même très français et donc, je pense qu'il y a une question de confiance en soi et en effet, l'autre pour moi, c'est de s'affranchir des codes de la société qui met quand même sur des rails et pour avoir travaillé pendant une dizaine d'années en entreprise, en cabinet, dans ces cercles-là. J'ai l'impression qu'il m'a fallu, ça fait 7 ans que je suis à mon compte, un peu près ce temps-là, pour m'en défaire en fait. De me dire que t'es pas obligé de travailler de 9h à 18h, t'es pas obligé d'avoir un mode de fonctionnement qui est induit par la société et qui pour moi, à titre personnel en tout cas, était très enfermant. Mais je trouve que c'est très difficile de s'en sortir. Donc de se sortir d'un cadre cadrant et de croyances limitantes personnelles, pour moi c'était les deux plus... les deux plus longues aventures. Et c'est certainement qu'on prend le cours.

  • Speaker #0

    Peut-être. Il y a un point que tu as mentionné qui attise ma curiosité. C'est le petit village dont tu parlais en Chine. Si j'ai bien compris, il s'est passé des choses pour toi, des éléments de compréhension où tu as découvert des choses. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ?

  • Speaker #2

    Oui, ça c'est vraiment une jolie histoire. Donc, j'ai découvert ça sur Airbnb parce que je voulais partir à la campagne. Après, Shanghai, c'est quand même 20... 4 millions d'habitants. Et donc j'ai trouvé sur Arvin Mi une petite maison avec des cabanes dans un arbre en fait. J'aime beaucoup la nature, de dormir une nuit dans un arbre. Donc j'y ai été et en fait j'ai découvert une femme chinoise qui s'appelle Zhang Yan, qui a une cinquantaine d'années et qui a décidé de transformer sa maison familiale en maison d'hôte, en créant dans son jardin des maisons très atypiques. Donc quand j'y étais, il y avait cette cabane et il y avait des anciennes maisons en pierre, je pense qu'elles devaient servir à la ferme ou des choses comme ça, qu'elle a rénovées. Et on est devenus très amis et en fait elle s'est mise à m'inviter, en gros elle m'a ouvert la porte de sa maison, ce qui est quand même en Chine absolument incroyable, de rentrer dans le cercle familial. Donc j'étais invitée à passer le nouvel an chinois avec eux. Et donc au début j'y allais tous les six mois, puis tous les trois mois, puis tous les mois, enfin voilà, j'ai commencé à... à prendre plaisir à y aller parce que je l'ai vu en fait construire ses maisons. Donc après, elle a construit ce qu'on appelle une maison lune, une maison hobbit, une autre cabane. Et donc, je la voyais. À la fin, il y avait huit maisonnettes. Donc, en 4-5 ans, je me suis dit, tiens, elle y va. Et elle m'a dit, en fait, Margot, mon objectif après, c'est de faire la même chose pour le village où elle est née, donc qui est à Tenant, qui était un village avec beaucoup d'histoire, un charme fou et qui avait un port fluvial. Quand je dis village en Chine, là, c'est 2-3 000 personnes, donc c'est vraiment tout petit.

  • Speaker #1

    Ça existe en Chine.

  • Speaker #2

    Voilà, ça existe en Chine, tout à fait. Et tous les jeunes sont partis vers les grandes villes. Il n'y a plus rien. Le village dort complètement. Et elle m'a dit, je vais faire ça pour le village. Sauf que moi, je l'ai vu faire quand même pour sa maison pendant 4-5 ans. Et je me suis dit, elle fait ce qu'elle dit, en gros. Et c'était plus ou moins co-committé avec l'arrivée du Covid. Mais en Chine, il y a des plans quinquennaux. Et donc, un des... La dimension stratégique, c'était la revitalisation des campagnes chinoises. Donc le gouvernement a injecté énormément d'argent partout en Chine pour aider les villages à sortir un peu et à redevenir attractifs. Et donc son plan, ça concordait avec le moment où l'État investissait de l'argent. Et alors je me suis dit, ça va être extraordinaire en fait. Et donc j'ai commencé à avoir le... Des travaux sur les routes, en fait ils ont rénové les routes, des berges, ils ont refait plutôt des structures publiques, des WC, un musée. Et connaissant la capacité de la Chine à créer, la vitesse d'exécution et le potentiel créatif de cet ami, je me suis dit non mais c'est vraiment fascinant. Et ça, c'est vraiment un driver, en tout cas pour moi, dans ma façon dont je prends des choix. Ce n'est pas du tout incohérent, en fait, de dire un coup du conseil, un coup de la Chine. C'est là où je prends du plaisir. Et je sentais qu'à force de faire des allers-retours à Shanghai, j'avais moins de plaisir à être à Shanghai. Et je me sentais vivante dans ce village avec ma caméra, avec mon micro, avec un ami sociologue chinois. Je lui ai dit, tu peux venir m'aider à affiner les interviews. Parce que bon, mon niveau, je pouvais me débrouiller, mais de là à comprendre sociologiquement ce qui se passe. Et en fait, il y a quand même quelque chose qui se monte comme ça. Et pour moi, c'était d'autant plus intéressant pour faire ce que je disais, la forme de documentaire, de dire comment est-ce que je vais pouvoir vraiment avoir du contenu pour faire écho avec des dirigeants d'entreprise qui se posent les mêmes questions. Donc j'ai suivi ce village pendant quatre ans à distance, plus ou moins, de Shanghai. Et après, je suis allée m'installer sur place pendant un an. Et après, bah... Quand on écoute, moi c'est vraiment ma façon de fonctionner, quand on écoute, des fois je parle du vent, le souffle, là où il y a des moments, je me suis sentie invitée, c'était le bon moment d'aller m'installer là-bas. Puis à un moment, on sent que c'est le moment de partir. Donc j'y suis restée un an et je pense que c'était très bien et que je n'aurais pas du tout fait ma vie plus longtemps là-bas, c'est quand même le bout du monde. Et donc là, je suis toujours en contact avec eux et j'ai un projet peut-être d'y retourner. Ce que je trouve très intéressant, c'est sur le long terme de voir. Parce que là, c'est juste une toute petite aperçue de ce qui s'est passé pendant cette année-là. Ou bien sûr, je vous ai parlé de transformation des routes, mais ça, c'était les prémices. Après, il y a eu un... Laurent, tu connais un petit peu l'histoire. Il y a eu des développements de sites touristiques, de restaurants, il y a eu l'arrivée d'étrangers. Ça a été incroyable.

  • Speaker #0

    Il y a eu un rédéveloppement qui s'est passé.

  • Speaker #2

    Mais d'une forme de parenthèse enchantée qui a fait flop. assez rapidement et donc voilà ce qui m'intéresse c'est de continuer à regarder ce qui se passe au long terme et surtout d'en dégager des formes d'analysé qu'est ce qui s'est passé qu'est ce qui fait que et donc mon coeur de réflexion dans mes dans mon travail perso mais aussi dans tout ce que je fais avec les entreprises les dirigeants avec lesquels je travaille c'est qu'est ce qui fait qu'on arrive ou non à aboutir à une transformation qu'elle soit personnelle qu'elle soit territorial qu'elle soit économique et c'est ce Je pense que la grande question que se posent beaucoup de dirigeants, c'est de se dire comment j'ai une entreprise qui produit de façon plus verte, comment est-ce que je produis toujours qualitatif mais moins. Cette question du comment faire, avec souvent un écart entre l'intention d'eux et toutes les contraintes de la vie réelle, financière, politique, publique, qui nous empêchent d'eux. Et donc moi, c'est cette bascule-là qui m'intéresse. Je trouve que le... Le pas de côté, le décalage, pour moi personnellement dans ce village, mais de regarder autrement les problématiques apporte beaucoup d'éclairage.

  • Speaker #1

    Donc tu dénoues quelque part les points de tension, les points de blocage, en comprenant globalement et de façon holistique les situations.

  • Speaker #2

    Oui, j'aime bien parler de corps territorial et de regarder chaque système, que ce soit une entreprise, un village, notre corps, comme un système vivant qui fonctionne d'une certaine façon. Et on voit bien quand on a mal au ventre, c'est qu'il y a un nœud et il faut faire quelque chose pour dénouer le nœud. En entreprise, c'est pareil, quand il y a quelque chose qui bloque, pourquoi ça bloque ? Est-ce que c'est bien que ça bloque parce que ça nous fait réorienter ailleurs ? Est-ce que ça bloque parce qu'il y a des non-dits ? Est-ce que ça bloque parce qu'il n'y a pas assez d'énergie, il n'y a pas assez d'argent et du coup on ne peut pas avancer ? D'analyser en effet comment ça circule et qu'est-ce qu'on peut faire pour... pour refaire circuler, pas forcément la façon dont on a envie, mais comment le système est censé évoluer et fonctionner.

  • Speaker #1

    C'est un mix entre l'analyse systémique et le Feng Shui.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est un bon... Entre l'Occident et l'Orient. C'est ça ? Tout à fait.

  • Speaker #1

    Alors, tu nous as parlé de moments difficiles également, dans ton parcours. Quel était le cadeau caché de ton moment difficile ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai eu beaucoup de moments difficiles, mais alors... On risque de paraître un peu maso. Les moments difficiles, pour moi, c'est ce qui vient nous pousser. En tout cas, si on le prend comme en disant, tiens, il y a quelque chose qui bloque. Pourquoi ça bloque ? Est-ce que c'est moi ? Et c'est ce qui fait que ça va nous... Quand on s'interroge dessus et qu'on arrive à outrepasser ça, ça ouvre, ça élargit le champ de pensée, le champ des possibles. Donc, tous les moments difficiles. C'est pas agréable quand on est dedans, c'est vraiment dur.

  • Speaker #0

    Mais en fait aujourd'hui, parce que j'en ai quand même vraiment eu beaucoup, les hivers au fin fond de la Chine, quand les VPN sont coupés, que le village à 5h il ne se passe plus rien, qu'il y a le Covid, que je ne suis pas rentrée chez moi depuis deux ans, il y a des moments un peu difficiles. Et en fait quand je regarde, je me retourne et le chemin parcouru, c'est que des petits moments. En fait moi je trouve que c'est ce qui nous fait sentir vivants. Le fait d'avoir perdu le contact avec la nature, en tout cas dans nos villes, dans l'entreprise, quand on est en contact avec la nature, tout de suite notre corps est alerte, parce qu'il va y avoir un orage, parce qu'il y a peut-être une bête, et tout de suite, c'est pas rassurant, mais moi je sens mon corps vivant. Et ce côté vivant, je trouve qu'il est extraordinaire. Et donc ces moments difficiles, ils sont pas agréables, mais pour moi ça veut dire que je suis vivante, que j'ai encore le système qui fonctionne bien pour être alerte, pour me défendre, pour réfléchir. et réagir. Donc l'idée, c'est comment arriver à grandir, évoluer, en ayant des obstacles, sans que ces obstacles soient trop difficiles. Enfin voilà, il faut que la vie reste un plaisir. Mais si c'est trop un long fleuve tranquille, en fait, moi je m'endors.

  • Speaker #1

    Il y a plein de craintes.

  • Speaker #0

    En tout cas, je me dis que je n'apprends plus rien. Donc, c'était quoi les cadeaux ? Le cadeau, c'est la chance d'être vivant et de continuer à apprendre et de grandir.

  • Speaker #1

    Et de te reconnecter au réel également.

  • Speaker #0

    Je peux peut-être te citer un exemple, pour moi très parlant. Quand je suis arrivée au village en Chine, je me suis trouvé une petite maison au bord de la rivière. J'étais très naïve parce que c'était la seule maison qui était disponible. Parce qu'au bord de la rivière, bien sûr, il y avait des inondations annuelles. Et ça, à tout le village, j'étais bien gardée de me le dire. Et donc j'étais là-bas depuis une semaine et j'avais 1m50 d'eau dans mon salon. Mais là vraiment, j'étais avec ma caméra, il y avait tout le village autour de moi, il y avait la télé, il y avait un côté document, il y avait un côté enthousiasme en fait. J'avais rien de précieux, c'est pas une maison que j'avais mis 20 ans à construire, donc c'était pas très très grave. Mais à ce moment-là, je me suis vraiment sentie de dire, c'est pour ça que je suis venue en fait. Je vis quelque chose. Ça, c'est à un moment donné, un an après, rebelote.

  • Speaker #1

    Logique. Logique. Crue annuelle.

  • Speaker #0

    Crue annuelle. J'ai 1m50 d'eau dans mon salon, sauf que cette fois-ci, elle ne m'a pas du tout fait rire. Et pour moi, c'était le signe de dire, c'est le moment du départ. Donc un même événement, je l'ai vécu et interprété de façon complètement différente. Et là, le deuxième, je me suis dit, je ne peux pas en vivre une troisième. Émotionnellement, physiquement, je ne tiendrai pas en fait. Et donc, c'est ce que j'essaye de... travailler et de réfléchir aussi avec des dirigeants des organisations. C'est jusqu'où je pousse le système et jusqu'où le système, il est capable de... Là, il faut pousser un peu et il va résister et il va apprendre. Et là, il ne faut pas pousser parce qu'il va s'effondrer. Et une troisième inondation, je pense que je me serais effondrée. Une, ça allait. Deux, c'était OK, j'ai compris le message, je m'en vais. Et en fait, j'essaie vraiment de regarder tous les événements. Il y a de l'eau, c'est bien, c'est pas bien. Des fois, c'est dramatique quand les gens perdent toute leur maison, etc. Mais à chaque fois, c'est une question de dans quelle mesure le système qui prend l'eau, il est capable de prendre l'eau. Et des fois, il ne faut pas. Et des fois, ce n'est pas grave.

  • Speaker #2

    Ok. Peut-être que ça va être en lien avec ce que tu viens de nous dire. Mais aujourd'hui, qu'est-ce qui te donne de l'inspiration ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui me donne de l'inspiration ? C'est une bonne question. Je prends beaucoup d'inspiration. En fait, j'aime m'évader par des films, la nature, des documentaires, du voyage. Et puis des temps de pause, en fait. Si je n'ai pas de... En fait, je pense à l'inspiration pour avoir des nouvelles idées ou pour faire retomber un peu la pression. Il faut que... Oui, je peux partir. Même un voyage en train de 7 heures. Je peux passer 7 heures à regarder par la fenêtre parce que je vais voir quelque chose passer par la fenêtre et ça va me donner de l'inspiration. Ça peut être très simple. Ou de ne pas avoir de contraintes mentales, de dire là j'ai 7 heures devant moi, où je ne suis pas obligée de penser. En fait, l'inspiration peut venir d'une forme de vide. Après, ça va venir... J'ai eu une période où j'ai beaucoup écouté des heures et des heures de podcast. J'ai beaucoup lu, je fais un peu moins ça en ce moment. mais les documentaires, des choses qui vont vider la tête. L'inspiration, pour moi, va venir par des moyens détournés, de faire des tours où il va y avoir un truc inattendu, mais ça ne va pas tant être... une personne spécifique dans un domaine précis, ça va être par vagues en fait. À un moment je vais suivre quelqu'un, à un autre un peu moins. Je regarde beaucoup sur les réseaux des sportifs aussi qui font du trail. Je trouve qu'il y a une notion de dépassement de soi, c'est des gens qui sont en pleine nature. Je trouve que ça c'est inspirant. Voilà, c'est ce qui me vient un peu comme ça.

  • Speaker #1

    Ça rejoint un petit peu la question que vient de poser Sarah, mais avec le recul, aujourd'hui, il y a l'inspiration, mais également en termes d'énergie, de quoi as-tu besoin pour avancer dans ta vie, être en cohérence surtout avec toi-même ?

  • Speaker #0

    En fait, moi j'ai besoin de projets enthousiasmants. Si demain il y a quelqu'un qui vient me chercher en me disant, j'ai cette idée-là et je sens qu'il y a vraiment quelque chose de... De plaisir à créer quelque chose. Il faut que ça reste cohérent avec ce que je construis, etc. Mais je veux vraiment fonctionner à l'enthousiasme, à l'énergie, à la rencontre aussi. Il y a d'autres pertes. De faire avec d'autres, c'est ce qui stimule. Donc les échanges, les interactions, le voyage, tout ce qui va venir percuter, bousculer et qui met en mouvement. Ça, moi, c'est quelque chose dont j'ai vraiment besoin pour avancer, de rester trop longtemps. isolé, enfermé dans une bulle, je trouve que ça appauvrit un peu. Enfin, j'ai l'impression qu'il y a un essoufflement, justement, de l'élan à faire. Donc de rencontres, je trouve, de rencontres, d'idées, de rêves. Ça, c'est ce qui me fait avancer.

  • Speaker #1

    Et le sens, aujourd'hui, pour toi ? Qu'est-ce qu'il y a du sens, aujourd'hui, qu'il n'y en avait pas hier ? Est-ce qu'il y a une transformation dans ce qui porte du sens, pour toi, justement ?

  • Speaker #0

    Pour moi, ce qui a du sens, c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Prenons la jeune femme qui sort d'école de commerce, qui a justement un peu un regard à 360 pour essayer de regarder où est sa voix, et la femme que tu es aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Le sens, je trouve que c'est une direction et un choix de vie qui est extrêmement personnel, mais qui est décidé. J'ai décidé, je décide moi-même de ce que je veux faire. Alors je pense qu'en effet, en fin d'école de commerce, c'est... Moi j'ai quoi comme choix, qu'est-ce qu'il y a dans les salons de l'emploi, les voies possibles, donc on s'inscrit un peu sur des rails, alors que là, pour moi, le sens et le plaisir de vivre de la façon dont j'aime, en faisant mes propres choix, et je pense que le sens il est dans le plaisir à faire des choses, et du coup je pense que ça se ressent autour. Les gens se disent, mais tiens, il y a quand même une possibilité de vivre dans le système, hors du système, parce que je ne suis pas du tout déconnectée. Je travaille avec des entreprises, je mets mon loyer comme tout le monde, je mets mon ado. Donc je suis très inscrite dans un mode de vie occidental qui me convient très bien. Et en même temps, je pense que je suis complètement à côté des codes. Et je pense que ce que j'ai envie de témoigner, c'est que c'est possible. Je suis enchantée de ça. Et mon sens, il est là. En fait, c'est de regrouper une vie qui a du sens. On se dit, ça vaut le coup d'être vécu. Et je ne pense pas ne pas regretter plus tard. J'avais ces rêves, je n'ai pas osé le faire. De vivre une vie vraiment riche et pleine à chaque instant. Je pense que c'est compliqué, mais c'est possible. Pour moi, le sens, il est là de pouvoir... et le témoigner et pouvoir aussi questionner, aider, accompagner dans leurs réflexions ceux qui se disent mais en fait, j'aimerais bien moi aussi gagner un peu en légèreté dans ce monde qui est quand même lourd.

  • Speaker #2

    Et du coup, j'ai une question qui est un petit peu liée. Comment tu te réalises finalement dans ton quotidien, dans ce que tu fais dans ton métier, dans ta vie personnelle aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu entends par comment je me réalise Comment tu te réalises ?

  • Speaker #2

    Réussir à concilier tes aspirations personnelles et professionnelles. Je ne sais pas si tu es d'accord.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, tu peux avoir des demandes, par exemple, de mission de la part d'entreprise qui sont un peu limites par rapport justement à ce qui a du sens pour toi, ce qui est dans la dynamique. Donc, comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Alors, aujourd'hui, je m'autorise à dire non. La dernière. Il n'y a pas plus tard qu'un mois, on m'a proposé des missions en cabinet d'assessment. l'évaluation de potentiel donc c'est des normes des processus qui sont assez normés avec des mises en situation, des grilles de tests de personnalité etc donc j'ai refusé parce que je l'ai fait il y a 15 ans je pense que je ne suis pas la meilleure personne, je peux le faire mais il faudrait que je me replonge dedans et ça me sort trop de ce que j'ai mis trop longtemps à construire en disant, moi il y a une dimension ce qui m'intéresse c'est la dimension spatiale géographique dans les interactions etc Et donc ça me dévie trop de mon chemin. Donc aujourd'hui, je me perds d'idées de nom, mais parce que j'ai suffisamment d'autres missions qui font que je peux payer mon loyer à la fin du mois. Et donc ça, ça a été... Je me suis mis à mon compte il y a 7 ans. Je dirais que j'ai mis à peu près 7 ans pour arriver à ce point de pivot. Parce qu'au début, on prend ce qu'il y a. Et ce que je fais un peu de plus en plus, j'espère que mes clients n'écoutent pas ce podcast, c'est d'arriver à infuser, à twister un petit peu. par exemple des formations en management très classiques, d'y mettre ma patte. Parce que, un, j'ai du plaisir à le faire, et deux, je pense que ça attire l'attention, en disant, ça, on ne l'a pas entendu dans les formats classiques.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que tes clients te choisissent.

  • Speaker #0

    C'est pour ça aussi que mes clients...

  • Speaker #1

    Ils savent que tu vas twister.

  • Speaker #0

    Oui. Donc, il y a cette partie de dire non, et pour moi, ce qui est primordial, il y a quelqu'un qui m'a dit ça, il y a sept semaines, je crois, en disant non, Je m'achète du temps. En fait, je vais dire, je vais prendre sur une semaine deux jours et demi de mission. Et il faut que j'ai deux jours et demi pour moi. Pour moi, c'est la construction, la créativité, la recherche. Et donc des fois, je vais dire non à des missions en disant j'ai assez... Alors du coup, je ne vis pas comme certains chefs d'entreprise, en tout cas pour l'instant. Mais j'achète ma... Et j'ai besoin de temps en fait, pour respirer, pour créer, pour aller... proposer quelque chose d'un peu nouveau et d'être bien et de me reposer donc je dis non aux projets qui ne me conviennent pas je dis oui quand ça ne me convient pas et que j'en ai besoin pour savoir aussi composer avec la réalité et je ma règle absolue c'est par exemple si j'ai un jour de séminaire le lendemain je n'ai pas un autre jour de séminaire ma matinée est pour moi si je n'ai pas de réveil donc autant de temps investi à faire quelque chose, j'ai autant de temps de décompensation ou de préparation avant.

  • Speaker #1

    Donc c'est ce qui te permet de garder l'équilibre dans ta vie.

  • Speaker #2

    J'ai juste une petite question sur ce que tu viens de dire. Tu disais que ce qui t'intéressait notamment, tu as parlé de configuration spatiale. Est-ce que tu peux nous en dire juste un petit peu plus pour que les auditeurs y comprennent ton intervention sur ces sujets-là ?

  • Speaker #0

    Après l'expérience en Chine, j'ai eu l'idée de faire un... où il m'a été suggéré. C'est peut-être intéressant, l'idée de faire un doctorat. Et après moult réflexions, est-ce que c'est un doctorat en sociologie, en anthropologie ? Je me suis orientée vers la géographie. Ça surprend beaucoup de monde parce qu'il y a la géographie physique et il y a la géographie sociale et culturelle. Le principe, c'est de se dire que l'espace dans lequel on est, ce n'est pas juste un contenant, une petite boîte dans laquelle les humains s'agitent. C'est un peu le cas aujourd'hui. On a oublié que c'est une composante matérielle du monde, active. Il y a des vibrations qui passent, il y a des champs électromagnétiques. Là, si les gens nous entendent dans le podcast, c'est parce qu'il y a des ondes, et ces ondes, on ne les voit pas. Et donc, dans les interactions sociales et humaines, il y a un jeu qui se joue entre les acteurs et l'espace. Il y a des échanges d'informations, de matière, d'énergie. Et donc, ça, c'est la géographie sociale et culturelle qui... traite de ce champ-là, en s'interrogeant, en disant est-ce que c'est l'homme qui fait l'espace dans lequel il est ? Est-ce que c'est la Chine qui est comme ça parce qu'il y a les Chinois ? Ou est-ce que c'est le territoire qui fait les hommes ? Est-ce que les Chinois sont comme ça parce que le territoire là-bas est d'une certaine façon ? Donc ça c'est une grande dualité en sciences sociales géographiques, le lien entre l'espace et l'homme, enfin le vivant. Et moi ce que... Là-dedans, ce qui m'intéresse, c'est la notion de déplacement. Et quand on porte une transformation, on se déplace. Donc, on se déplace physiquement. Des fois, il faut déménager une entreprise. Donc, il y a un déplacement de bureau. Il y a des réaménagements. Mais le plus grand sujet, c'est le déplacement mental des représentations. En disant, j'ai toujours fait ce geste métier. Il n'y a pas de raison que ça change. Donc là, il y a une résistance mentale. Mais on est de l'ordre quand même d'un déplacement. Et donc, les sujets, moi, que... que je traite, c'est les questions de résistance, mobilité, flexibilité, rigidité. Et du coup, le voyage est une merveilleuse métaphore. J'ai voulu partir en Chine parce que culturellement, j'ai étiré mon système. C'est un déplacement plus grand que de partir en Suisse. Et encore, on oublie, des fois on a l'impression que c'est la porte à côté. En fait, il y a quand même un écart. Ma sœur, j'en reviens là, elle est en Suisse. C'est moi qui revenais de Chine. On s'est tous dit, c'est à trois heures de route, c'est l'Europe, c'est pareil. Pas du tout. Et donc, spatialement, il se passe quelque chose, territorialement, il se passe quelque chose. Et c'est des dimensions qu'on a complètement oubliées, 100%. Et moi, c'est ce que je réinjecte dans ma façon de vivre. Le fait que quand je dis que je prends du temps, en fait, je crée de l'espace, je me laisse un temps pour me reposer, pour mon cerveau, pour faire un compte-rendu. Et aujourd'hui, tout ce qui est ce temps de pause, de décompensation, de préparation dans les entreprises, on enchaîne des rendez-vous sur des rendez-vous, il n'y a plus ces temps-là. Et je pense que c'est dramatique. Donc ça moi je le traite Souvent je parle de dimension spatiale C'est de cette façon là

  • Speaker #1

    Super intéressant Je pense que c'est Quand tu dis on est tous dans les boîtes En train de s'inviter Qu'on va justement mettre quelque chose dans une boîte dimanche Les boîtes dans les boîtes Quelle est ta devise Margot ?

  • Speaker #0

    Ma devise ? Est-ce que j'ai une devise ?

  • Speaker #1

    Elle ferme les yeux, elle est en train de réfléchir intensément.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si j'ai une devise. J'ai mon petit frère, une petite dédicace. Il est souvent petit, quand on veut, on peut. Je crois vraiment qu'il faut s'autoriser, vraiment si on veut quelque chose qui nous semble qui vient du fin fond des tripes, je crois vraiment que c'est possible, mais qu'il faut accepter qu'il faut des années, le temps long en fait. Parce qu'on veut tout de suite un peu dans l'immédiateté. Et moi, j'arrive sur mes 40 ans, et ça fait donc déjà 20 ans, et j'ai encore 20 ans, et je pense que je suis, j'espère 20 ans ou plus en tout cas, de travail devant moi. Et je pense qu'il y a encore plein de choses. Et en fait, de retrouver un plaisir à ce cheminement, de ne pas être tout de suite au bout, en fait, quand on est au bout, c'est que c'est fini. Donc moi, je suis contente que ce soit encore au milieu. Donc quand on le veut, on peut, c'est celle qui me vient comme ça.

  • Speaker #1

    Sur l'émergence également, par rapport à ce que tu évoques, sur les aspirations profondes, parce que la volonté, on peut... C'est très rationnel, alors que ce que tu évoques, c'est plus profond, peut-être plus à ta vie que la simple réflexion dans ce que tu évoques.

  • Speaker #0

    Et puis de savoir, en effet, garder un cap tout en restant mouvant et souple. Parce que moi, je vois bien que j'ai ce fil conducteur depuis le début. Et en fait, c'est accepter de faire des bifurcations, d'aller vivre un an dans un village, accepter de... De renoncer au doctorat, ça ne marche pas, j'ai passé deux ans d'énergie. Il faut aussi arriver à un moment de se dire...

  • Speaker #1

    C'était un moment difficile.

  • Speaker #0

    J'en ai eu quatre refus qui, à chaque fois, étaient des raisons différentes. Tu n'as pas de bon cursus. La personne qui devait signer se faisait licencier le matin même. À une personne à qui ça devait marcher qui disparaît, qui ne donne plus son puits d'image. Et donc une fois, deux fois, voilà, à chaque fois, on sait quand même six mois d'énergie, d'oraux, de préparation, d'écriture. Donc il faut se relever. Et puis en même temps, une fois que les messages de l'univers sont clairs, il faut savoir les entendre aussi. Et là, je reviens sur la notion d'espace. En fait, quand il y a quelque chose qui se ferme, il y a autre chose qui s'ouvre. Et d'arriver à switcher son regard, ça se travaille.

  • Speaker #2

    Comment tu fais pour te ressourcer ? Tu disais que tu aimais bien la nature. Peut-être qu'il y a des lieux qui te permettent de te ressourcer, des activités ?

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup la nature et la montagne. Là, typiquement, on n'est pas très loin. Des Alpes, de la Suisse, autour de Lyon, il y a les volcans d'Auvergne, il y a le Kéras un peu plus loin. Plutôt des lieux où il y a une puissance terrestre, des roches volcaniques, etc. Il y a un effort physique aussi de monter en haut. J'aime beaucoup la randonnée, le trail, la montagne, plus que la mer. La mer, c'est intéressant pour l'horizon aussi, mentalement. Ça peut faire beaucoup du bien à l'esprit. On est tout le temps devant des choses très près, les écrans, les bureaux. Donc la montagne... La montagne, le cinéma, et puis aussi tout ce qui est des saunas, les massages. Alors ça, je ramène ça de la Chine. Les massages, les moments de détente aussi, c'est très agréable. Et puis des fois, des moments aussi plus punchy, j'allais dire. Des concerts, d'être dans la vie aussi. Il y a l'Euro, d'aller voir des matchs de foot. Des choses qui relaxent complètement aussi. Ça fait du bien de temps en temps. Des choses joyeuses, vivantes.

  • Speaker #1

    Alors, tu nous as décrit ton parcours, ce que tu fais également. Est-ce que tu as des grands projets qui te mobilisent aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Grand projet, moi ce qui me mobilise c'est de réorganiser un petit voyage en terre chinoise pour aller maintenir le lien. Quand je sens qu'il y a quelque chose qui s'organise, je tire un peu le fil. Et puis ce à quoi je suis vraiment occupée en ce moment, c'est vraiment de construire un peu de façon rationnelle, en tout cas sous forme de grille de lecture, une forme de... de séminaires, de parcours d'accompagnement, d'outils pour les dirigeants d'entreprise en disant voilà comment je peux retranscrire un peu et ma façon d'être et ma façon de... Ce que j'ai observé en fait, ce que je tire de ces observations, c'est pas juste une façon de vivre, c'est vraiment des outils de gestion de vie ou de gestion d'équipe ou de gestion d'entreprise. Et donc pour l'instant mon projet c'est de... Donc c'est pas sous forme de doctorat mais c'est quand même de le structurer. Donc là, j'ai des premières publications d'articles, des premiers séminaires. Donc d'infuser tout ça dans l'entreprise. Et je crois un peu, c'est qu'il y a des ponts qui sont difficiles à faire entre le pont académique, le pont de l'entreprise, le monde artistique. Il y a des univers très silotés. Et voilà, mon ambition, c'est d'arriver un petit peu à créer des liens et à amener le récit documentaire, l'image. le rêve, l'imaginaire, l'action, le voyage dans l'organisation, mais de façon très ancrée, très concrète. Je pense que c'est un bel outil.

  • Speaker #2

    Et quel choix important pourrais-tu faire pour les années à venir ?

  • Speaker #0

    Eh bien de ne surtout pas laisser d'autres personnes ou la société venir se mettre en travers de ce que... je construis ou j'ai construit parce que ça peut être facile à un moment de se dire, enfin de se faire rattraper par le courant en fait, de dire je vieillis, il y a la retraite qui arrive, il faudrait que je rentre un peu dans les cases. Et ça, moi c'est ça, ce serait de surtout pas prendre cette décision, de rester sur ma lenteur, sur ce que je construis et de pas lâcher, on revient à la petite fille du début, de pas lâcher le rêve et le plaisir, donc ce serait plutôt ça en fait, de se sentir un peu détournée.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que tu t'y prends pour partager cette philosophie, un petit peu, de ce que tu as bâti au fur et à mesure que tu as avancé dans la vie ? Comment est-ce que tu fais pour partager cette philosophie autour de toi ? Ça ne peut pas être super évident, même en entreprise, par ailleurs.

  • Speaker #0

    Je pense que j'y arrive tout juste, en fait. Je pense que j'y arrive à ce moment où c'est suffisamment vécu, éclair et limpide pour pouvoir le retranscrire. Je pense que jusque-là, j'étais dans le... et d'où aussi toutes ces explorations un peu... dans le tâtonnement en disant c'est quoi la bonne piste, c'est quoi les bons outils. Et donc je pense que pour beaucoup de personnes de mon entourage, c'était, ça l'est encore, très flou, très farfelu, peut-être moins incohérent. Et donc je pense que j'arrive à ce moment de bascule où ça y est, là ça devient, donc je vais pouvoir le communiquer par des outils, des articles, des photos, des bouquins, des choses très concrètes. Et puis après je pense par simplement ma présence, la façon aussi... d'animer des séminaires, d'animer une réunion, de partager, de ne pas sous-estimer la façon d'être, les paroles, les gestes, une présence, ça peut aussi interpeller. Je pense que le piège serait de trop vouloir rationaliser, parce qu'on a tendance à faire ça, c'est quoi la baguette magique ? D'embarquer les gens dans un sillon sans trop le formaliser. Je pense que c'est un peu l'exercice subtil mais intéressant.

  • Speaker #1

    Donc c'est un mélange entre Descartes et Lao Tzu.

  • Speaker #0

    Je suis plus Lao Tzu que Descartes.

  • Speaker #1

    Cartésianisme de Descartes.

  • Speaker #2

    Peut-être une dernière question avant de passer à notre conclusion, parce qu'on arrive déjà à la fin de cet échange. Ce serait peut-être... Est-ce que tu aurais un conseil ou des conseils à donner à nos auditeurs qui, justement, se cherchent un petit peu, essayent de trouver la voie, essayent de trouver le sens dans leur vie ?

  • Speaker #0

    En fait, de rester en action tout le temps. Ça, c'est quelque chose que j'ai vraiment appris entre la France et la Chine. En fait, en tant que Français, voilà, Descartes, cartésianisme, etc., on pense, on repense, on tourne le truc dans tous les sens. Et tant que ce n'est pas parfait, blindé, on n'y va pas. Alors qu'en Chine, pas du tout. Et je vois que pendant six ans, moi, ça m'a d'une certaine façon libérée aussi de pouvoir tester des choses et d'être loin physiquement et mentalement de notre façon de penser. Et quand on revient en France, je vois bien que je retombe dans des... et qu'en fait il faut faire avec je suis dans un espace français donc je fais avec il faut faire avec l'espace dans lequel on est mais de quand on sent qu'on tourne en rond mentalement c'est que le cerveau reptilien prend le dessus et on n'est plus dans l'intuitif le conseil c'est d'arriver c'est pas facile je me remets en mouvement donc un tout petit pas que ce soit physique pour faire quelques exercices ou se dire bah j'ai le projet de lancer un podcast je fais cinq minutes enfin d'initier un mouvement parce que tout de suite ça redonne de l'envi du plaisir que ça donne des idées ça fait des rencontres donc ouais d'agir et puis de vraiment croire profondément s'il ya quelque chose qui vibre à l'intérieur de d'aller quoi je dirais ça ne trompe pas donc ça et puis de se mettre en mouvement prendre le petit bout de la pelote du fil et de commencer à tirer alors on arrive à la conclusion de cet échange nous

  • Speaker #1

    allons te demander de fermer les yeux Elle le fait vraiment, je le connais.

  • Speaker #0

    Oui, je le fais.

  • Speaker #1

    Et on va te demander de te prêter un petit exercice de projection mentale, un petit peu comme tout à l'heure. Mais là, cette fois-ci, dans le futur, donc tu te projettes dans dix ans, dans un lieu inspirant pour toi. Quel est-il et qu'est-ce que tu y fais ?

  • Speaker #0

    Alors je pense à des montagnes tibétaines et donc j'y vis pas mais j'y suis en voyages. Pour moi j'y fais une forme de recharge et donc ça veut dire que je suis toujours pleinement vivante et en action dans le tumulte de la vie mais que j'ai toujours ces temps de pause pour aller me... Me ressourcer, me reconnecter dans des lieux qui sont un peu magiques, mystérieux. Je pense au Mont Kailash, qui est une des montagnes sacrées des Tibétains. Voilà, donc à mettre sur la liste pendant 10 ans ou avant. Superbe image. Un grand merci Margot pour ce moment de partage. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Un moment très riche.

  • Speaker #0

    Très inspirant. Et peut-être une dernière question pour nos auditeurs, si jamais ils voulaient te joindre, est-ce que peut-être ils peuvent te joindre sur ta page LinkedIn ou peut-être ce que tu préférerais par mail ? Oui, sur LinkedIn, j'y suis. J'ai aussi un site internet, c'est margotalamartine.com Parfait, on le communique. Et puis les réseaux. Ok, parfait. Un grand merci, Margot. Merci à vous. Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Merci. Chers auditeurs, que retient-on de cet échange avec Margot ? Pour toi, Sarah, qu'est-ce qui te parle dans le retour d'expérience de Margot ?

  • Speaker #0

    Tout d'abord, sa conviction qu'il faut croire en ses rêves, message qu'elle adresse à l'enfant qu'elle était. Et liée à cela, sa capacité à laisser son esprit vagabonder pour permettre l'émergence d'idées, de pensées, qui représentent autant de ressources intéressantes pour se projeter. Et d'ailleurs, elle le fait particulièrement lorsqu'elle est en voyage, en train ou en voiture.

  • Speaker #1

    Il y a un autre point qui est lié, c'est celui de la confiance, avec cette difficulté de la croyance de ne pas être légitime dans ce qu'on fait. Ce fameux symptôme de l'imposteur, renforcé, nous dit-elle, par les réseaux sociaux. Et ce verrou ne saute pas de lui-même, même lorsqu'on capitalise. comme pour Margot, sur un bagage familial sécurisant ou des expériences réussies. C'est quelque chose qui se construit, qui demande du temps. Notamment lorsqu'on développe de nouvelles méthodes pour des entreprises, ce qui est un gros challenge. Il lui a fallu s'affranchir d'un cadre formaté d'intervention.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, elle a été aidée en cela par le choc culturel chinois qui lui a fait prendre conscience des différences de lecture d'une même situation. Margot a ainsi fait la jonction avec Agilité entre le mode de vie occidental et oriental en initiant sa propre grille de lecture. L'illustration concrète de cette hybridation se traduit dans sa vision des difficultés, source de stimulation pour mettre à l'épreuve ses capacités de déplacement mental, de flexibilité, de mobilité, de résistance, principe qu'elle traduit dans ses accompagnements.

  • Speaker #1

    Enfin, sens et plaisir sont intimement liés pour Margot. C'est un véritable carburant de sa dynamique personnelle et professionnelle. Elle se nourrit des rencontres et de l'énergie des relations nouées pour vivre une vie riche à chaque instant. Merci à vous qui nous avez écoutés jusqu'au bout. Si vous avez des questions, des remarques ou des suggestions d'invités, écrivez-nous à senséville.lepodcast.gmail.com. Nous serons ravis de vous répondre.

  • Speaker #0

    Retrouvez-nous également sur nos réseaux Instagram et LinkedIn pour suivre nos actualités.

  • Speaker #1

    Si ce podcast a répondu à vos attentes, c'est ce que nous espérons, faites-le savoir en nous laissant un avis étoilé et en le partageant autour de vous. Merci encore de votre écoute et à très bientôt.

Description

Voici le 9ème épisode dans lequel vous allez avoir le plaisir de découvrir Margaux Alamartine. Une arpenteuse du monde, qui a su se composer par sa capacité d’exploration, une palette large de talents autour de l’homme, de l’espace et de l’art. Écoutez comment Margaux a su faire émerger et cultiver son fil rouge de vie et de sens.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai

  • Speaker #1

    eu des problèmes de vie,

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Sens et Vie, le podcast qui croise deux regards, deux générations, celui d'une fille et de son père, de Sarah et de Laurent, sur des parcours de personnalités inspirantes, alignées, accomplies.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, croisons nos regards sur Margot à la Martine.

  • Speaker #0

    Partez avec nous à la découverte de cette arpenteuse du monde qui a su se composer par sa capacité d'exploration une palette large de talents autour de l'homme, de l'espace et de l'art.

  • Speaker #1

    Cette dimension artistique, présente depuis son plus jeune âge, lui permet d'aborder des thématiques liées aux ressources humaines de manière... innovantes en les explorant sous des angles créatifs.

  • Speaker #0

    Écoutez comment Margot a su faire émerger et cultiver son fil rouge de vie et de sens. Bonjour Margot.

  • Speaker #2

    Bonjour Sarah.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast Sens et Vie.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #0

    On est très content de t'accueillir avec nous aujourd'hui. Et peut-être pour nos auditeurs qui ne te connaissent pas encore, Margot, qui es-tu et d'où viens-tu ?

  • Speaker #2

    Alors, qui je suis ? Je dirais que je suis une jeune femme de... 38, bientôt 39 ans. Je viens de la région lyonnaise, Saint-Etienne, Lyon, le sud de la Saône-et-Loire. C'est mon fief. Et je suis de métier consultante, coach auprès d'entreprises. J'ai fait ça pendant un certain nombre d'années en cabinet et depuis, je dirais, 7 ans à peu près, maintenant je suis indépendante, toujours sur la même activité. C'est ça la question ?

  • Speaker #0

    Parfait, oui c'est parfait. On va du coup poursuivre sur ton parcours de vie.

  • Speaker #1

    Bonjour Margot.

  • Speaker #2

    Bonjour Laurent.

  • Speaker #1

    Alors on va en effet poursuivre et on va plutôt faire un feedback. On va t'inviter à te plonger un petit peu dans tes souvenirs. Quelle était la famille dans laquelle tu as grandi ?

  • Speaker #2

    La famille dans laquelle j'ai grandi, donc j'ai avec mes parents deux frères et soeurs, donc on est cinq. Donc ça c'est un cocon assez fort et serré. Je suis d'une famille plutôt bourgeoise, catholique, grande famille, avec des grands-parents, les tantes, plein de cousins. J'ai des souvenirs de fêtes de famille avec du monde et plutôt une vie de famille très riche et soudée.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous choisir une année ? Tu peux même fermer les yeux. Tu peux nous choisir une année, un moment particulier de cette vie familiale que tu viens de commencer à nous brosser. Est-ce que tu peux nous décrire ce que tu projettes dans ta mémoire à ce moment-là de ton enfance ? Décris-nous ta famille et pourquoi ce moment-là ?

  • Speaker #2

    Alors le moment qui me vient, c'est des trajets en voiture en famille. Les parents devant, les trois enfants derrière. Ça dit quelque chose. Avec derrière, il pleut aujourd'hui, le bruit des essuie-glaces. Il y a une certaine sonorité propre à ces moments-là qui... Je pense qu'il reste bien ancré dans la mémoire des musiques qui passaient aussi dans l'habitacle de l'automobile, où justement on partait en voyage, en vacances, sur ses fêtes de famille, etc. Donc cette bulle familiale en voyage pour retrouver des moments de famille, de vacances, etc. Donc quelle année, c'est répétitif, des années tout petits jusqu'à l'adolescence certainement. C'est ce moment-là qui me revient.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu as retiré de cet instant pour la personne que tu es aujourd'hui ? Tu dois faire le lien.

  • Speaker #2

    Je vois cette question. Le lien que je ferais, c'est en fait le cocon, la bulle familiale ou l'ancrage en fait, une forme de socle qui à mon sens est importante à avoir petit pour construire une personnalité, une confiance et pouvoir ensuite... Avoir les capacités à aller explorer le monde en sachant qu'il y a un lieu, un contexte familial ou autre, en tout cas, d'accueil initial qui est rassurant et qui permet d'explorer le monde ensuite. Je le vois plutôt comme une forme de bulle cocon qui est rassurant.

  • Speaker #0

    Donc à ce moment-là, à la personne que tu es aujourd'hui, si tu avais la possibilité de dire quelque chose à la personne que tu étais à l'époque ? Donc dans cette voiture, dans ta bulle, dans ta famille, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que je dirais à la petite fille de l'époque ? Je vous dirais de vraiment croire en ses rêves. Je pense que petit, il y a une forme d'insouciance. On n'a aucune notion des contraintes matérielles de la vie. On se laisse porter. On ne se pose pas la question de comment on va payer le loyer à la fin du mois, etc. Il y a une forme de vagabondage de l'esprit dans les trajets. Je suis capable de faire 7 heures de voiture juste en laissant vagabonder mon esprit. Je pense qu'à ce moment-là, chez l'enfant, il y a plein de rêves, d'envie. Tout est possible. S'il y a des choses qui émergent, c'est un peu la petite voix intérieure de l'écouter, d'y croire, d'y accrocher. Je pense qu'il y a beaucoup de joie, d'idées là-dedans qui sont plein de ressources intéressantes. Et de ne pas justement le faire éteindre avec le temps, l'étouffer.

  • Speaker #1

    Tu nous as décrit un cocon familial, cette bulle que tu as décrite, que t'ont transmis tes parents, ton papa, ta maman, l'essentiel ?

  • Speaker #2

    Ils m'ont transmis, je pense, beaucoup d'amour. C'était quand même un foyer apaisant, apaisé. Donc ils m'ont transmis ça. Le goût des choses bien faites et de l'attention. Je pense que j'ai des souvenirs où on allait au musée avec nos crayons et on se mettait assis devant une toile à aller l'art dessiner. Donc d'explorer un peu le monde, des voyages, aimer de regarder les choses attentivement. On était quand même dans un environnement plutôt calme, apaisé. Je trouve que dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui, d'avoir connu ça, je pense que c'est une chance.

  • Speaker #1

    Et les relations de fratrie, justement, qu'est-ce que ça t'a apporté pour la femme que tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Donc j'ai une petite sœur et un petit frère.

  • Speaker #1

    Donc tu es l'aînée ?

  • Speaker #2

    Je suis l'aînée.

  • Speaker #1

    Tu as tracé la route ?

  • Speaker #2

    J'ai tracé la route. J'ai tracé la route, oui. Je pense qu'il y a du vrai là-dedans, dans le fait d'ouvrir des voies à l'adolescence, dans le parcours professionnel, auprès des parents. Je pense qu'il y a de ça. C'est une chance d'avoir une fratrie. Je trouve que ça fait des liens, des repères. Alors il se trouve que moi, ça se passe dans son temps très bien, etc. C'est plutôt de la joie de la vie et puis un premier terrain de jeu aussi pour petit. On se chamaille, on crée des liens, on crée des histoires, on crée des souvenirs, on crée des clans. Un coup, c'est deux contre un, ça tourne. C'est un joli terrain de jeu.

  • Speaker #1

    Pour les futures relations sociales que tu as développées après ?

  • Speaker #2

    Oui, j'essaie de ne pas faire trop de clans.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des personnes qui t'ont aidé à grandir ? Et si oui, qui sont-elles ?

  • Speaker #2

    Je pense que tout le monde, tous les gens qu'on comptoie nous aident à grandir. Plus spécifiquement, petite, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, par exemple.

  • Speaker #1

    Sur les étapes clés de ton parcours de vie ?

  • Speaker #0

    S'il y a une personne en particulier à qui tu penses ?

  • Speaker #2

    Je pense que petit, c'est surtout l'environnement personnel, les proches, les grands-parents aussi, qui sont des figures quand même importantes. Je n'ai pas trop de souvenirs de... Il y a quelques profs à l'école, mais ce n'est pas ça qui m'a le plus marquée. Et puis après, bien sûr, professionnellement, il y a des gens aussi, des sortes de mentors, des gens qui vont nous porter, qui vont venir jalonner, des fois de façon très courte, des fois de façon plus longue.

  • Speaker #1

    Il y en a une plus que d'autres qui te vient à l'esprit ?

  • Speaker #2

    J'ai à l'esprit quand j'ai démarré en cabinet de conseil. Deux, trois personnes qui... Donc, j'ai démarré en cabinet de conseil tout de suite après. J'avais 23, 25 ans. Donc, très rapidement après mes études. Et ce qui était à l'époque, c'était 2010, assez atypique dans le monde du conseil. Souvent, il fallait plutôt avoir fait 20 ans de carrière, commencer à avoir les cheveux grisonnants pour dire Je vais pouvoir me conseiller. Ce qui n'est toujours pas le cas. Et pourtant, ça fait 15 ans que je fais ça. Et en fait, c'était dans un cabinet de conseil qui... avait vocation à accompagner des entreprises sur des grands projets, avec beaucoup d'employés concernés. Et donc, il fallait aussi faire un peu de pilotage de projet. Donc, le pari, c'était de se dire, on prend quelqu'un de très jeune qui va nous faire de la gestion de projet. Et en même temps, on va former cette personne. Et il y a eu beaucoup de levées de boucliers au sein du cabinet en disant, mais ce n'est pas du tout un profil adéquat. Ça ne va pas le faire, en gros. Et je me souviens vraiment de deux, trois personnes qui se sont battues pour en disant... Si, si, là il y a un potentiel, il y a quelque chose à faire, c'est une bonne stratégie. Et qui m'ont soutenue pendant plusieurs années, et qui m'ont formée. Et de sentir des gens comme ça, qui poussent derrière, qui croient en vous, ça fait pousser des ailes.

  • Speaker #1

    Alors, tu as commencé à esquisser un petit peu ton parcours de vie avec cette entrée dans ce cabinet conseil, qui a été une étape assez importante. Est-ce que tu peux nous décrire les grands jalons, entre guillemets, jusqu'à aujourd'hui, justement, de ce parcours de vie ?

  • Speaker #2

    Alors, il n'y a pas eu une fois. Il y a un petit peu, il y a fait une scolarité, somme toute, j'irais, assez classique. Voilà, l'école jusqu'au bac, toujours dans la moyenne, juste ce qu'il faut pour passer, mais sans en faire plus. Et puis je ne savais pas du tout ce que je voulais faire, donc j'ai pris la voie du milieu à l'école de commerce, en me disant c'est la voie éco. Je pense qu'à 18-20 ans, je me laissais un peu portée par la vie et les possibilités. J'ai fait une école de commerce, là j'ai commencé à me spécialiser en ressources humaines, à faire des formations en graphologie, en PNL, donc il y avait une dimension RH humaine qui m'intéressait. J'ai rejoint ensuite en stage de fin d'études et premier emploi un cabinet de recrutement. Il y avait la piste RH qui s'orientait. Et puis après, j'ai travaillé pour un éditeur de logiciels de gestion du recrutement. Et puis très vite, en fait, ça ne me convenait pas. Et donc, j'ai tout plaqué en me disant, je vais monter ma propre société de développement conseil personnel professionnel. Mais bon, voilà, j'avais 23, 25 ans. Je pense que je n'avais pas la moindre idée de ce que c'était ni de ce que je faisais. Et j'ai eu la chance d'avoir ce cabinet qui est Right Management, la branche conseil de Manpower, qui dans mon étude de marché m'a repéré et m'a dit tiens, viens travailler pour nous. Donc j'ai fait mes armes pendant 7-8 ans, quelque chose comme ça, dans ce cabinet.

  • Speaker #1

    Ce qui est déjà pas mal pour une première carrière en cabinet.

  • Speaker #2

    En commençant à Paris, donc là j'ai été formée sur les métiers, ce qu'on appelle... Dans le jargon, développement du leadership, talent management, donc des formations en coaching, évaluation de potentiel, formation managériale, à la fois dans du pilotage de projet, dans du design, et puis avec les années, dans de l'animation et de la prise en charge des programmes. Pour des grands comptes, surtout entreprises françaises, type Safran, Sanofi, Total, Schneider Electric, des grands groupes.

  • Speaker #1

    Pas connus.

  • Speaker #2

    Pas connus. Et donc ça pour moi ça a été un véritable emploi en professionnel, je me suis vraiment amusée. Et je pense que là où en école de commerce, je ne savais pas trop ce que je faisais là-bas, là je commençais à trouver, je prenais vraiment du plaisir à découvrir tout ça. Et puis j'ai eu envie de partir travailler à l'étranger. Donc on pourra peut-être y revenir, j'ai quand même beaucoup voyagé, même petite. Mes parents nous ont emmenés un an en Angleterre quand j'avais 8 ans. J'ai fait un stage de fin d'études aux Etats-Unis. J'ai quand même beaucoup voyagé. On pourra peut-être y revenir aussi beaucoup seul. Et avec le cabinet, j'ai commencé à accompagner des programmes dits de haut potentiel avec des expéditions un peu aux quatre coins du monde. Et là, j'ai commencé à me dire, tiens, il y a quand même des choses intéressantes. Il se passe des choses en dehors de nos frontières. J'aimerais bien les voir aussi. Et donc, j'ai commencé à chercher du travail étranger. Je voulais donc changer de cabinet et aller hors Europe. plutôt Amérique et Asie. Et en Asie, je voulais tout sauf la Chine. Parce que je pense que, comme beaucoup, j'avais une image... Enfin, je ne connaissais rien à la Chine. Et le seul poste que j'ai trouvé était bien sûr en Chine, dans le cabinet de conseil où j'étais. Et donc, j'ai pris l'option, parce que pour moi, la priorité, c'était de partir. Donc, en 2015, je suis partie en Chine, en tant que consultante chez Rite Management, au bureau de Shanghai.

  • Speaker #0

    Et tu avais quel âge à peu près à l'époque ?

  • Speaker #2

    Quand tu es partie en Chine ? J'avais 30 ans. Ok. J'avais 30 ans. Et je suis partie avec un contrat d'un an renouvelable. Donc aucune visibilité si j'allais y rester un an, deux ans ou plus. Pour moi, ça a été une bifurcation très importante de partir en Chine toute seule. Ce qui était super, c'était d'avoir un environnement professionnel, métier, entreprise que je connaissais. Ça me permet quand même d'atterrir, de ne pas changer tous les repères à la fois. Et très rapidement, pour rester dans le... la thématique du parcours, je me suis fait happer par l'esprit entrepreneurial, créatif de Shanghai et de la Chine. Au bout d'un an et demi, j'ai démissionné pour me mettre à mon compte. En fait, ce qui est en filigrane de... Si je reviens à la toute première fois où j'avais dit que je voulais... J'avais déjà tenté de me mettre à mon compte à 25 ans. J'avais l'idée de se dire comment est-ce qu'on peut accompagner des gens, mais on y a... apportant une autre dimension qu'uniquement business, entreprise, avec la partie artistique, créative, du récit, mais aussi de la recherche. J'étais un peu en ébullition de fouiller et donc quand j'ai démissionné en Chine, je me suis tournée vers la recherche terrain, l'anthropologie, la sociologie et à me questionner en disant tiens, en fait il y a des dimensions culturelles, territoriales, géographiques qui semblent venir percuter, en tout cas interagir dans les processus d'accompagnement. Et donc je suis partie pour explorer ces sujets. Donc là je me suis mis à mon compte pour travailler de façon un peu indépendante Donc en ayant quand même des missions toujours pour ce cabinet de façon indépendante Et puis petit à petit j'ai commencé à tricoter pour aller voir ce qui était possible Et donc pour terminer j'ai découvert en Chine un petit village D'abord de façon personnelle en week-end Mais en y allant je me suis dit il y a quelque chose d'incroyable qui se passe là-bas On pourra peut-être y venir plus longuement après. Et donc, dans mes idées d'exploration locale, territoriale, moi ce que j'aime, c'est vraiment m'immerger dans le vivant, dans la matière. Et quand le Covid est arrivé, donc j'étais toujours en Chine, j'y suis restée six ans. Quand le Covid est arrivé, j'ai décidé d'aller m'installer au village pour aller documenter la transformation qui se passait dans ce village, pour essayer de comprendre. Comment est-ce qu'ils font pour innover, pour créer, pour attirer des talents, pour avoir du leadership, pour gérer les dimensions économiques ? Et en me disant, tiens là, il y a peut-être des parallèles à faire avec l'entreprise, de façon détournée. Et donc je me retrouvais un peu de dire, il y a toujours la thématique de l'accompagnement, avec la notion de terrain et de récit. Et donc voilà, c'est un peu dans cette voie que j'explore aujourd'hui, que je mène mes travaux actuellement. Et donc je suis rentrée, j'ai passé un an au village. avec un sociologue chinois, on pourra peut-être y revenir, on a fait plein de choses très intéressantes. Et je suis rentrée en France il y a deux ans, début 2022, avec l'idée de mettre en place un doctorat, pour dire tiens, j'ai des idées, j'ai envie de tester d'autres choses. Deux ans d'une saga incroyable, un parcours du combattant, on pourra peut-être y revenir. Donc aujourd'hui, je reviens avec ce bagage, cabinet de conseil, expatriation en Chine. immersion terrain, et puis je mélange tout ça dans un grand sac pour faire un peu à ma sauce mes interventions aujourd'hui en tant que consultante.

  • Speaker #0

    Et donc, si tu prends la big picture de tout le parcours que tu viens de décrire, à quel moment selon toi se sont révélées tes aspirations ? Ce qui te fait vibrer aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    En fait, je pense que ça a toujours été là, quand je parlais de la petite fille dans la voiture qui avait des rêves, et je pense que ça a toujours été quelque chose qui était en moi. Encore à 25 ans, j'ai commencé à réfléchir, à monter mon propre cabinet. J'ai des notes aujourd'hui où je dis que je voudrais faire des expos photos sur des sujets RH en entreprise, je voudrais aller explorer certains sujets de façon artistique. Et puis après, je l'ai mis de côté pendant 7 ans et je pense que c'était salvateur que je sois formée en entreprise. Mais aujourd'hui, après en Chine, j'ai créé ma société en Chine avec ce même triptyque, donc études terrain, accompagnement et création artistique. Et en fait, je me disais, mais c'était déjà là il y a dix ans. Et donc, je pense que c'est un fil rouge qui, au travers de mon parcours, se révèle et je vais tester. Et puis, il y a des choses qui marchent, qui ne marchent pas. Donc, je pense que c'est comment est-ce que, dans le parcours de vie, moi, j'essaye d'aller réactiver, chercher où est-ce que ça me fait plaisir. Mais que je viens juste réveiller quelque chose, je pense, qui est là depuis toujours. Et je crois vraiment que chacun a une... Un fil intérieur qui le guide. Et l'idée, c'est d'arriver à l'écouter, de s'en saisir et de s'en rapprocher au plus près. Et quand on arrive à aligner ça, il y a une forme de plaisir parce qu'on fait quelque chose qui est à l'intérieur de soi. Et en plus, on le fait à l'extérieur et du coup, on le fait bien parce qu'avec plaisir. Donc, les gens, ils sont intéressés. Et donc, je pense à un impact assez important. Pour moi, c'est un fil conducteur. Ok,

  • Speaker #0

    très clair.

  • Speaker #1

    Quel frein ou croyance limitante as-tu du lever, justement, pour... arriver aujourd'hui à faire ce que tu aimes faire profondément ?

  • Speaker #2

    Alors il y a deux choses, je trouve qu'un des freins c'est de ne pas se regarder à sa juste valeur, d'arriver vraiment à se dire mais en fait j'ai toutes les compétences pour, j'ai toutes les idées, ça se construit, c'est pas mûr à 20 ans, c'est pas mûr là, mais d'avoir confiance dans le potentiel créateur qu'on a et de ne pas... Je pense que c'est un peu dramatique aujourd'hui avec le monde des réseaux, etc. On va tout le temps se comparer à d'autres. Et je pense que moi, pendant très longtemps, j'ai souvent été entourée de personnes beaucoup plus âgées aussi, des consultants avec des cheveux gris qui disaient mais tu es qui pour faire des coachings à ton âge ? Et du coup, de se dire mais en fait, je suis à ma place Donc ça, c'est un premier, je pense, gros frein à faire sauter, de se dire je suis légitime, je suis à ma place Donc il y a ça, je trouve que c'est une question de confiance en soi, et qui même avec un bagage familial sécurisant, c'est pas pour autant que ça se construit.

  • Speaker #1

    Parce que c'est renforcé par le cadre sociétal dans lequel tu t'inscris. Société française qui donne plus de voix aux personnes dites matures et mûres que aux jeunes. La voix des jeunes est très rare quand même dans notre société.

  • Speaker #2

    C'est une des raisons pour lesquelles aussi j'ai... pas réussi à faire aboutir mon projet de doctorat, c'est que je suis trop atypique, j'ai pas le curseur classique et du coup, on me renvoie à chaque fois à la case départ en disant redémarre au niveau master parce que t'es pas du serail. Ça, c'est quand même très français et donc, je pense qu'il y a une question de confiance en soi et en effet, l'autre pour moi, c'est de s'affranchir des codes de la société qui met quand même sur des rails et pour avoir travaillé pendant une dizaine d'années en entreprise, en cabinet, dans ces cercles-là. J'ai l'impression qu'il m'a fallu, ça fait 7 ans que je suis à mon compte, un peu près ce temps-là, pour m'en défaire en fait. De me dire que t'es pas obligé de travailler de 9h à 18h, t'es pas obligé d'avoir un mode de fonctionnement qui est induit par la société et qui pour moi, à titre personnel en tout cas, était très enfermant. Mais je trouve que c'est très difficile de s'en sortir. Donc de se sortir d'un cadre cadrant et de croyances limitantes personnelles, pour moi c'était les deux plus... les deux plus longues aventures. Et c'est certainement qu'on prend le cours.

  • Speaker #0

    Peut-être. Il y a un point que tu as mentionné qui attise ma curiosité. C'est le petit village dont tu parlais en Chine. Si j'ai bien compris, il s'est passé des choses pour toi, des éléments de compréhension où tu as découvert des choses. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ?

  • Speaker #2

    Oui, ça c'est vraiment une jolie histoire. Donc, j'ai découvert ça sur Airbnb parce que je voulais partir à la campagne. Après, Shanghai, c'est quand même 20... 4 millions d'habitants. Et donc j'ai trouvé sur Arvin Mi une petite maison avec des cabanes dans un arbre en fait. J'aime beaucoup la nature, de dormir une nuit dans un arbre. Donc j'y ai été et en fait j'ai découvert une femme chinoise qui s'appelle Zhang Yan, qui a une cinquantaine d'années et qui a décidé de transformer sa maison familiale en maison d'hôte, en créant dans son jardin des maisons très atypiques. Donc quand j'y étais, il y avait cette cabane et il y avait des anciennes maisons en pierre, je pense qu'elles devaient servir à la ferme ou des choses comme ça, qu'elle a rénovées. Et on est devenus très amis et en fait elle s'est mise à m'inviter, en gros elle m'a ouvert la porte de sa maison, ce qui est quand même en Chine absolument incroyable, de rentrer dans le cercle familial. Donc j'étais invitée à passer le nouvel an chinois avec eux. Et donc au début j'y allais tous les six mois, puis tous les trois mois, puis tous les mois, enfin voilà, j'ai commencé à... à prendre plaisir à y aller parce que je l'ai vu en fait construire ses maisons. Donc après, elle a construit ce qu'on appelle une maison lune, une maison hobbit, une autre cabane. Et donc, je la voyais. À la fin, il y avait huit maisonnettes. Donc, en 4-5 ans, je me suis dit, tiens, elle y va. Et elle m'a dit, en fait, Margot, mon objectif après, c'est de faire la même chose pour le village où elle est née, donc qui est à Tenant, qui était un village avec beaucoup d'histoire, un charme fou et qui avait un port fluvial. Quand je dis village en Chine, là, c'est 2-3 000 personnes, donc c'est vraiment tout petit.

  • Speaker #1

    Ça existe en Chine.

  • Speaker #2

    Voilà, ça existe en Chine, tout à fait. Et tous les jeunes sont partis vers les grandes villes. Il n'y a plus rien. Le village dort complètement. Et elle m'a dit, je vais faire ça pour le village. Sauf que moi, je l'ai vu faire quand même pour sa maison pendant 4-5 ans. Et je me suis dit, elle fait ce qu'elle dit, en gros. Et c'était plus ou moins co-committé avec l'arrivée du Covid. Mais en Chine, il y a des plans quinquennaux. Et donc, un des... La dimension stratégique, c'était la revitalisation des campagnes chinoises. Donc le gouvernement a injecté énormément d'argent partout en Chine pour aider les villages à sortir un peu et à redevenir attractifs. Et donc son plan, ça concordait avec le moment où l'État investissait de l'argent. Et alors je me suis dit, ça va être extraordinaire en fait. Et donc j'ai commencé à avoir le... Des travaux sur les routes, en fait ils ont rénové les routes, des berges, ils ont refait plutôt des structures publiques, des WC, un musée. Et connaissant la capacité de la Chine à créer, la vitesse d'exécution et le potentiel créatif de cet ami, je me suis dit non mais c'est vraiment fascinant. Et ça, c'est vraiment un driver, en tout cas pour moi, dans ma façon dont je prends des choix. Ce n'est pas du tout incohérent, en fait, de dire un coup du conseil, un coup de la Chine. C'est là où je prends du plaisir. Et je sentais qu'à force de faire des allers-retours à Shanghai, j'avais moins de plaisir à être à Shanghai. Et je me sentais vivante dans ce village avec ma caméra, avec mon micro, avec un ami sociologue chinois. Je lui ai dit, tu peux venir m'aider à affiner les interviews. Parce que bon, mon niveau, je pouvais me débrouiller, mais de là à comprendre sociologiquement ce qui se passe. Et en fait, il y a quand même quelque chose qui se monte comme ça. Et pour moi, c'était d'autant plus intéressant pour faire ce que je disais, la forme de documentaire, de dire comment est-ce que je vais pouvoir vraiment avoir du contenu pour faire écho avec des dirigeants d'entreprise qui se posent les mêmes questions. Donc j'ai suivi ce village pendant quatre ans à distance, plus ou moins, de Shanghai. Et après, je suis allée m'installer sur place pendant un an. Et après, bah... Quand on écoute, moi c'est vraiment ma façon de fonctionner, quand on écoute, des fois je parle du vent, le souffle, là où il y a des moments, je me suis sentie invitée, c'était le bon moment d'aller m'installer là-bas. Puis à un moment, on sent que c'est le moment de partir. Donc j'y suis restée un an et je pense que c'était très bien et que je n'aurais pas du tout fait ma vie plus longtemps là-bas, c'est quand même le bout du monde. Et donc là, je suis toujours en contact avec eux et j'ai un projet peut-être d'y retourner. Ce que je trouve très intéressant, c'est sur le long terme de voir. Parce que là, c'est juste une toute petite aperçue de ce qui s'est passé pendant cette année-là. Ou bien sûr, je vous ai parlé de transformation des routes, mais ça, c'était les prémices. Après, il y a eu un... Laurent, tu connais un petit peu l'histoire. Il y a eu des développements de sites touristiques, de restaurants, il y a eu l'arrivée d'étrangers. Ça a été incroyable.

  • Speaker #0

    Il y a eu un rédéveloppement qui s'est passé.

  • Speaker #2

    Mais d'une forme de parenthèse enchantée qui a fait flop. assez rapidement et donc voilà ce qui m'intéresse c'est de continuer à regarder ce qui se passe au long terme et surtout d'en dégager des formes d'analysé qu'est ce qui s'est passé qu'est ce qui fait que et donc mon coeur de réflexion dans mes dans mon travail perso mais aussi dans tout ce que je fais avec les entreprises les dirigeants avec lesquels je travaille c'est qu'est ce qui fait qu'on arrive ou non à aboutir à une transformation qu'elle soit personnelle qu'elle soit territorial qu'elle soit économique et c'est ce Je pense que la grande question que se posent beaucoup de dirigeants, c'est de se dire comment j'ai une entreprise qui produit de façon plus verte, comment est-ce que je produis toujours qualitatif mais moins. Cette question du comment faire, avec souvent un écart entre l'intention d'eux et toutes les contraintes de la vie réelle, financière, politique, publique, qui nous empêchent d'eux. Et donc moi, c'est cette bascule-là qui m'intéresse. Je trouve que le... Le pas de côté, le décalage, pour moi personnellement dans ce village, mais de regarder autrement les problématiques apporte beaucoup d'éclairage.

  • Speaker #1

    Donc tu dénoues quelque part les points de tension, les points de blocage, en comprenant globalement et de façon holistique les situations.

  • Speaker #2

    Oui, j'aime bien parler de corps territorial et de regarder chaque système, que ce soit une entreprise, un village, notre corps, comme un système vivant qui fonctionne d'une certaine façon. Et on voit bien quand on a mal au ventre, c'est qu'il y a un nœud et il faut faire quelque chose pour dénouer le nœud. En entreprise, c'est pareil, quand il y a quelque chose qui bloque, pourquoi ça bloque ? Est-ce que c'est bien que ça bloque parce que ça nous fait réorienter ailleurs ? Est-ce que ça bloque parce qu'il y a des non-dits ? Est-ce que ça bloque parce qu'il n'y a pas assez d'énergie, il n'y a pas assez d'argent et du coup on ne peut pas avancer ? D'analyser en effet comment ça circule et qu'est-ce qu'on peut faire pour... pour refaire circuler, pas forcément la façon dont on a envie, mais comment le système est censé évoluer et fonctionner.

  • Speaker #1

    C'est un mix entre l'analyse systémique et le Feng Shui.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est un bon... Entre l'Occident et l'Orient. C'est ça ? Tout à fait.

  • Speaker #1

    Alors, tu nous as parlé de moments difficiles également, dans ton parcours. Quel était le cadeau caché de ton moment difficile ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai eu beaucoup de moments difficiles, mais alors... On risque de paraître un peu maso. Les moments difficiles, pour moi, c'est ce qui vient nous pousser. En tout cas, si on le prend comme en disant, tiens, il y a quelque chose qui bloque. Pourquoi ça bloque ? Est-ce que c'est moi ? Et c'est ce qui fait que ça va nous... Quand on s'interroge dessus et qu'on arrive à outrepasser ça, ça ouvre, ça élargit le champ de pensée, le champ des possibles. Donc, tous les moments difficiles. C'est pas agréable quand on est dedans, c'est vraiment dur.

  • Speaker #0

    Mais en fait aujourd'hui, parce que j'en ai quand même vraiment eu beaucoup, les hivers au fin fond de la Chine, quand les VPN sont coupés, que le village à 5h il ne se passe plus rien, qu'il y a le Covid, que je ne suis pas rentrée chez moi depuis deux ans, il y a des moments un peu difficiles. Et en fait quand je regarde, je me retourne et le chemin parcouru, c'est que des petits moments. En fait moi je trouve que c'est ce qui nous fait sentir vivants. Le fait d'avoir perdu le contact avec la nature, en tout cas dans nos villes, dans l'entreprise, quand on est en contact avec la nature, tout de suite notre corps est alerte, parce qu'il va y avoir un orage, parce qu'il y a peut-être une bête, et tout de suite, c'est pas rassurant, mais moi je sens mon corps vivant. Et ce côté vivant, je trouve qu'il est extraordinaire. Et donc ces moments difficiles, ils sont pas agréables, mais pour moi ça veut dire que je suis vivante, que j'ai encore le système qui fonctionne bien pour être alerte, pour me défendre, pour réfléchir. et réagir. Donc l'idée, c'est comment arriver à grandir, évoluer, en ayant des obstacles, sans que ces obstacles soient trop difficiles. Enfin voilà, il faut que la vie reste un plaisir. Mais si c'est trop un long fleuve tranquille, en fait, moi je m'endors.

  • Speaker #1

    Il y a plein de craintes.

  • Speaker #0

    En tout cas, je me dis que je n'apprends plus rien. Donc, c'était quoi les cadeaux ? Le cadeau, c'est la chance d'être vivant et de continuer à apprendre et de grandir.

  • Speaker #1

    Et de te reconnecter au réel également.

  • Speaker #0

    Je peux peut-être te citer un exemple, pour moi très parlant. Quand je suis arrivée au village en Chine, je me suis trouvé une petite maison au bord de la rivière. J'étais très naïve parce que c'était la seule maison qui était disponible. Parce qu'au bord de la rivière, bien sûr, il y avait des inondations annuelles. Et ça, à tout le village, j'étais bien gardée de me le dire. Et donc j'étais là-bas depuis une semaine et j'avais 1m50 d'eau dans mon salon. Mais là vraiment, j'étais avec ma caméra, il y avait tout le village autour de moi, il y avait la télé, il y avait un côté document, il y avait un côté enthousiasme en fait. J'avais rien de précieux, c'est pas une maison que j'avais mis 20 ans à construire, donc c'était pas très très grave. Mais à ce moment-là, je me suis vraiment sentie de dire, c'est pour ça que je suis venue en fait. Je vis quelque chose. Ça, c'est à un moment donné, un an après, rebelote.

  • Speaker #1

    Logique. Logique. Crue annuelle.

  • Speaker #0

    Crue annuelle. J'ai 1m50 d'eau dans mon salon, sauf que cette fois-ci, elle ne m'a pas du tout fait rire. Et pour moi, c'était le signe de dire, c'est le moment du départ. Donc un même événement, je l'ai vécu et interprété de façon complètement différente. Et là, le deuxième, je me suis dit, je ne peux pas en vivre une troisième. Émotionnellement, physiquement, je ne tiendrai pas en fait. Et donc, c'est ce que j'essaye de... travailler et de réfléchir aussi avec des dirigeants des organisations. C'est jusqu'où je pousse le système et jusqu'où le système, il est capable de... Là, il faut pousser un peu et il va résister et il va apprendre. Et là, il ne faut pas pousser parce qu'il va s'effondrer. Et une troisième inondation, je pense que je me serais effondrée. Une, ça allait. Deux, c'était OK, j'ai compris le message, je m'en vais. Et en fait, j'essaie vraiment de regarder tous les événements. Il y a de l'eau, c'est bien, c'est pas bien. Des fois, c'est dramatique quand les gens perdent toute leur maison, etc. Mais à chaque fois, c'est une question de dans quelle mesure le système qui prend l'eau, il est capable de prendre l'eau. Et des fois, il ne faut pas. Et des fois, ce n'est pas grave.

  • Speaker #2

    Ok. Peut-être que ça va être en lien avec ce que tu viens de nous dire. Mais aujourd'hui, qu'est-ce qui te donne de l'inspiration ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui me donne de l'inspiration ? C'est une bonne question. Je prends beaucoup d'inspiration. En fait, j'aime m'évader par des films, la nature, des documentaires, du voyage. Et puis des temps de pause, en fait. Si je n'ai pas de... En fait, je pense à l'inspiration pour avoir des nouvelles idées ou pour faire retomber un peu la pression. Il faut que... Oui, je peux partir. Même un voyage en train de 7 heures. Je peux passer 7 heures à regarder par la fenêtre parce que je vais voir quelque chose passer par la fenêtre et ça va me donner de l'inspiration. Ça peut être très simple. Ou de ne pas avoir de contraintes mentales, de dire là j'ai 7 heures devant moi, où je ne suis pas obligée de penser. En fait, l'inspiration peut venir d'une forme de vide. Après, ça va venir... J'ai eu une période où j'ai beaucoup écouté des heures et des heures de podcast. J'ai beaucoup lu, je fais un peu moins ça en ce moment. mais les documentaires, des choses qui vont vider la tête. L'inspiration, pour moi, va venir par des moyens détournés, de faire des tours où il va y avoir un truc inattendu, mais ça ne va pas tant être... une personne spécifique dans un domaine précis, ça va être par vagues en fait. À un moment je vais suivre quelqu'un, à un autre un peu moins. Je regarde beaucoup sur les réseaux des sportifs aussi qui font du trail. Je trouve qu'il y a une notion de dépassement de soi, c'est des gens qui sont en pleine nature. Je trouve que ça c'est inspirant. Voilà, c'est ce qui me vient un peu comme ça.

  • Speaker #1

    Ça rejoint un petit peu la question que vient de poser Sarah, mais avec le recul, aujourd'hui, il y a l'inspiration, mais également en termes d'énergie, de quoi as-tu besoin pour avancer dans ta vie, être en cohérence surtout avec toi-même ?

  • Speaker #0

    En fait, moi j'ai besoin de projets enthousiasmants. Si demain il y a quelqu'un qui vient me chercher en me disant, j'ai cette idée-là et je sens qu'il y a vraiment quelque chose de... De plaisir à créer quelque chose. Il faut que ça reste cohérent avec ce que je construis, etc. Mais je veux vraiment fonctionner à l'enthousiasme, à l'énergie, à la rencontre aussi. Il y a d'autres pertes. De faire avec d'autres, c'est ce qui stimule. Donc les échanges, les interactions, le voyage, tout ce qui va venir percuter, bousculer et qui met en mouvement. Ça, moi, c'est quelque chose dont j'ai vraiment besoin pour avancer, de rester trop longtemps. isolé, enfermé dans une bulle, je trouve que ça appauvrit un peu. Enfin, j'ai l'impression qu'il y a un essoufflement, justement, de l'élan à faire. Donc de rencontres, je trouve, de rencontres, d'idées, de rêves. Ça, c'est ce qui me fait avancer.

  • Speaker #1

    Et le sens, aujourd'hui, pour toi ? Qu'est-ce qu'il y a du sens, aujourd'hui, qu'il n'y en avait pas hier ? Est-ce qu'il y a une transformation dans ce qui porte du sens, pour toi, justement ?

  • Speaker #0

    Pour moi, ce qui a du sens, c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Prenons la jeune femme qui sort d'école de commerce, qui a justement un peu un regard à 360 pour essayer de regarder où est sa voix, et la femme que tu es aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Le sens, je trouve que c'est une direction et un choix de vie qui est extrêmement personnel, mais qui est décidé. J'ai décidé, je décide moi-même de ce que je veux faire. Alors je pense qu'en effet, en fin d'école de commerce, c'est... Moi j'ai quoi comme choix, qu'est-ce qu'il y a dans les salons de l'emploi, les voies possibles, donc on s'inscrit un peu sur des rails, alors que là, pour moi, le sens et le plaisir de vivre de la façon dont j'aime, en faisant mes propres choix, et je pense que le sens il est dans le plaisir à faire des choses, et du coup je pense que ça se ressent autour. Les gens se disent, mais tiens, il y a quand même une possibilité de vivre dans le système, hors du système, parce que je ne suis pas du tout déconnectée. Je travaille avec des entreprises, je mets mon loyer comme tout le monde, je mets mon ado. Donc je suis très inscrite dans un mode de vie occidental qui me convient très bien. Et en même temps, je pense que je suis complètement à côté des codes. Et je pense que ce que j'ai envie de témoigner, c'est que c'est possible. Je suis enchantée de ça. Et mon sens, il est là. En fait, c'est de regrouper une vie qui a du sens. On se dit, ça vaut le coup d'être vécu. Et je ne pense pas ne pas regretter plus tard. J'avais ces rêves, je n'ai pas osé le faire. De vivre une vie vraiment riche et pleine à chaque instant. Je pense que c'est compliqué, mais c'est possible. Pour moi, le sens, il est là de pouvoir... et le témoigner et pouvoir aussi questionner, aider, accompagner dans leurs réflexions ceux qui se disent mais en fait, j'aimerais bien moi aussi gagner un peu en légèreté dans ce monde qui est quand même lourd.

  • Speaker #2

    Et du coup, j'ai une question qui est un petit peu liée. Comment tu te réalises finalement dans ton quotidien, dans ce que tu fais dans ton métier, dans ta vie personnelle aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu entends par comment je me réalise Comment tu te réalises ?

  • Speaker #2

    Réussir à concilier tes aspirations personnelles et professionnelles. Je ne sais pas si tu es d'accord.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, tu peux avoir des demandes, par exemple, de mission de la part d'entreprise qui sont un peu limites par rapport justement à ce qui a du sens pour toi, ce qui est dans la dynamique. Donc, comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Alors, aujourd'hui, je m'autorise à dire non. La dernière. Il n'y a pas plus tard qu'un mois, on m'a proposé des missions en cabinet d'assessment. l'évaluation de potentiel donc c'est des normes des processus qui sont assez normés avec des mises en situation, des grilles de tests de personnalité etc donc j'ai refusé parce que je l'ai fait il y a 15 ans je pense que je ne suis pas la meilleure personne, je peux le faire mais il faudrait que je me replonge dedans et ça me sort trop de ce que j'ai mis trop longtemps à construire en disant, moi il y a une dimension ce qui m'intéresse c'est la dimension spatiale géographique dans les interactions etc Et donc ça me dévie trop de mon chemin. Donc aujourd'hui, je me perds d'idées de nom, mais parce que j'ai suffisamment d'autres missions qui font que je peux payer mon loyer à la fin du mois. Et donc ça, ça a été... Je me suis mis à mon compte il y a 7 ans. Je dirais que j'ai mis à peu près 7 ans pour arriver à ce point de pivot. Parce qu'au début, on prend ce qu'il y a. Et ce que je fais un peu de plus en plus, j'espère que mes clients n'écoutent pas ce podcast, c'est d'arriver à infuser, à twister un petit peu. par exemple des formations en management très classiques, d'y mettre ma patte. Parce que, un, j'ai du plaisir à le faire, et deux, je pense que ça attire l'attention, en disant, ça, on ne l'a pas entendu dans les formats classiques.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que tes clients te choisissent.

  • Speaker #0

    C'est pour ça aussi que mes clients...

  • Speaker #1

    Ils savent que tu vas twister.

  • Speaker #0

    Oui. Donc, il y a cette partie de dire non, et pour moi, ce qui est primordial, il y a quelqu'un qui m'a dit ça, il y a sept semaines, je crois, en disant non, Je m'achète du temps. En fait, je vais dire, je vais prendre sur une semaine deux jours et demi de mission. Et il faut que j'ai deux jours et demi pour moi. Pour moi, c'est la construction, la créativité, la recherche. Et donc des fois, je vais dire non à des missions en disant j'ai assez... Alors du coup, je ne vis pas comme certains chefs d'entreprise, en tout cas pour l'instant. Mais j'achète ma... Et j'ai besoin de temps en fait, pour respirer, pour créer, pour aller... proposer quelque chose d'un peu nouveau et d'être bien et de me reposer donc je dis non aux projets qui ne me conviennent pas je dis oui quand ça ne me convient pas et que j'en ai besoin pour savoir aussi composer avec la réalité et je ma règle absolue c'est par exemple si j'ai un jour de séminaire le lendemain je n'ai pas un autre jour de séminaire ma matinée est pour moi si je n'ai pas de réveil donc autant de temps investi à faire quelque chose, j'ai autant de temps de décompensation ou de préparation avant.

  • Speaker #1

    Donc c'est ce qui te permet de garder l'équilibre dans ta vie.

  • Speaker #2

    J'ai juste une petite question sur ce que tu viens de dire. Tu disais que ce qui t'intéressait notamment, tu as parlé de configuration spatiale. Est-ce que tu peux nous en dire juste un petit peu plus pour que les auditeurs y comprennent ton intervention sur ces sujets-là ?

  • Speaker #0

    Après l'expérience en Chine, j'ai eu l'idée de faire un... où il m'a été suggéré. C'est peut-être intéressant, l'idée de faire un doctorat. Et après moult réflexions, est-ce que c'est un doctorat en sociologie, en anthropologie ? Je me suis orientée vers la géographie. Ça surprend beaucoup de monde parce qu'il y a la géographie physique et il y a la géographie sociale et culturelle. Le principe, c'est de se dire que l'espace dans lequel on est, ce n'est pas juste un contenant, une petite boîte dans laquelle les humains s'agitent. C'est un peu le cas aujourd'hui. On a oublié que c'est une composante matérielle du monde, active. Il y a des vibrations qui passent, il y a des champs électromagnétiques. Là, si les gens nous entendent dans le podcast, c'est parce qu'il y a des ondes, et ces ondes, on ne les voit pas. Et donc, dans les interactions sociales et humaines, il y a un jeu qui se joue entre les acteurs et l'espace. Il y a des échanges d'informations, de matière, d'énergie. Et donc, ça, c'est la géographie sociale et culturelle qui... traite de ce champ-là, en s'interrogeant, en disant est-ce que c'est l'homme qui fait l'espace dans lequel il est ? Est-ce que c'est la Chine qui est comme ça parce qu'il y a les Chinois ? Ou est-ce que c'est le territoire qui fait les hommes ? Est-ce que les Chinois sont comme ça parce que le territoire là-bas est d'une certaine façon ? Donc ça c'est une grande dualité en sciences sociales géographiques, le lien entre l'espace et l'homme, enfin le vivant. Et moi ce que... Là-dedans, ce qui m'intéresse, c'est la notion de déplacement. Et quand on porte une transformation, on se déplace. Donc, on se déplace physiquement. Des fois, il faut déménager une entreprise. Donc, il y a un déplacement de bureau. Il y a des réaménagements. Mais le plus grand sujet, c'est le déplacement mental des représentations. En disant, j'ai toujours fait ce geste métier. Il n'y a pas de raison que ça change. Donc là, il y a une résistance mentale. Mais on est de l'ordre quand même d'un déplacement. Et donc, les sujets, moi, que... que je traite, c'est les questions de résistance, mobilité, flexibilité, rigidité. Et du coup, le voyage est une merveilleuse métaphore. J'ai voulu partir en Chine parce que culturellement, j'ai étiré mon système. C'est un déplacement plus grand que de partir en Suisse. Et encore, on oublie, des fois on a l'impression que c'est la porte à côté. En fait, il y a quand même un écart. Ma sœur, j'en reviens là, elle est en Suisse. C'est moi qui revenais de Chine. On s'est tous dit, c'est à trois heures de route, c'est l'Europe, c'est pareil. Pas du tout. Et donc, spatialement, il se passe quelque chose, territorialement, il se passe quelque chose. Et c'est des dimensions qu'on a complètement oubliées, 100%. Et moi, c'est ce que je réinjecte dans ma façon de vivre. Le fait que quand je dis que je prends du temps, en fait, je crée de l'espace, je me laisse un temps pour me reposer, pour mon cerveau, pour faire un compte-rendu. Et aujourd'hui, tout ce qui est ce temps de pause, de décompensation, de préparation dans les entreprises, on enchaîne des rendez-vous sur des rendez-vous, il n'y a plus ces temps-là. Et je pense que c'est dramatique. Donc ça moi je le traite Souvent je parle de dimension spatiale C'est de cette façon là

  • Speaker #1

    Super intéressant Je pense que c'est Quand tu dis on est tous dans les boîtes En train de s'inviter Qu'on va justement mettre quelque chose dans une boîte dimanche Les boîtes dans les boîtes Quelle est ta devise Margot ?

  • Speaker #0

    Ma devise ? Est-ce que j'ai une devise ?

  • Speaker #1

    Elle ferme les yeux, elle est en train de réfléchir intensément.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si j'ai une devise. J'ai mon petit frère, une petite dédicace. Il est souvent petit, quand on veut, on peut. Je crois vraiment qu'il faut s'autoriser, vraiment si on veut quelque chose qui nous semble qui vient du fin fond des tripes, je crois vraiment que c'est possible, mais qu'il faut accepter qu'il faut des années, le temps long en fait. Parce qu'on veut tout de suite un peu dans l'immédiateté. Et moi, j'arrive sur mes 40 ans, et ça fait donc déjà 20 ans, et j'ai encore 20 ans, et je pense que je suis, j'espère 20 ans ou plus en tout cas, de travail devant moi. Et je pense qu'il y a encore plein de choses. Et en fait, de retrouver un plaisir à ce cheminement, de ne pas être tout de suite au bout, en fait, quand on est au bout, c'est que c'est fini. Donc moi, je suis contente que ce soit encore au milieu. Donc quand on le veut, on peut, c'est celle qui me vient comme ça.

  • Speaker #1

    Sur l'émergence également, par rapport à ce que tu évoques, sur les aspirations profondes, parce que la volonté, on peut... C'est très rationnel, alors que ce que tu évoques, c'est plus profond, peut-être plus à ta vie que la simple réflexion dans ce que tu évoques.

  • Speaker #0

    Et puis de savoir, en effet, garder un cap tout en restant mouvant et souple. Parce que moi, je vois bien que j'ai ce fil conducteur depuis le début. Et en fait, c'est accepter de faire des bifurcations, d'aller vivre un an dans un village, accepter de... De renoncer au doctorat, ça ne marche pas, j'ai passé deux ans d'énergie. Il faut aussi arriver à un moment de se dire...

  • Speaker #1

    C'était un moment difficile.

  • Speaker #0

    J'en ai eu quatre refus qui, à chaque fois, étaient des raisons différentes. Tu n'as pas de bon cursus. La personne qui devait signer se faisait licencier le matin même. À une personne à qui ça devait marcher qui disparaît, qui ne donne plus son puits d'image. Et donc une fois, deux fois, voilà, à chaque fois, on sait quand même six mois d'énergie, d'oraux, de préparation, d'écriture. Donc il faut se relever. Et puis en même temps, une fois que les messages de l'univers sont clairs, il faut savoir les entendre aussi. Et là, je reviens sur la notion d'espace. En fait, quand il y a quelque chose qui se ferme, il y a autre chose qui s'ouvre. Et d'arriver à switcher son regard, ça se travaille.

  • Speaker #2

    Comment tu fais pour te ressourcer ? Tu disais que tu aimais bien la nature. Peut-être qu'il y a des lieux qui te permettent de te ressourcer, des activités ?

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup la nature et la montagne. Là, typiquement, on n'est pas très loin. Des Alpes, de la Suisse, autour de Lyon, il y a les volcans d'Auvergne, il y a le Kéras un peu plus loin. Plutôt des lieux où il y a une puissance terrestre, des roches volcaniques, etc. Il y a un effort physique aussi de monter en haut. J'aime beaucoup la randonnée, le trail, la montagne, plus que la mer. La mer, c'est intéressant pour l'horizon aussi, mentalement. Ça peut faire beaucoup du bien à l'esprit. On est tout le temps devant des choses très près, les écrans, les bureaux. Donc la montagne... La montagne, le cinéma, et puis aussi tout ce qui est des saunas, les massages. Alors ça, je ramène ça de la Chine. Les massages, les moments de détente aussi, c'est très agréable. Et puis des fois, des moments aussi plus punchy, j'allais dire. Des concerts, d'être dans la vie aussi. Il y a l'Euro, d'aller voir des matchs de foot. Des choses qui relaxent complètement aussi. Ça fait du bien de temps en temps. Des choses joyeuses, vivantes.

  • Speaker #1

    Alors, tu nous as décrit ton parcours, ce que tu fais également. Est-ce que tu as des grands projets qui te mobilisent aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Grand projet, moi ce qui me mobilise c'est de réorganiser un petit voyage en terre chinoise pour aller maintenir le lien. Quand je sens qu'il y a quelque chose qui s'organise, je tire un peu le fil. Et puis ce à quoi je suis vraiment occupée en ce moment, c'est vraiment de construire un peu de façon rationnelle, en tout cas sous forme de grille de lecture, une forme de... de séminaires, de parcours d'accompagnement, d'outils pour les dirigeants d'entreprise en disant voilà comment je peux retranscrire un peu et ma façon d'être et ma façon de... Ce que j'ai observé en fait, ce que je tire de ces observations, c'est pas juste une façon de vivre, c'est vraiment des outils de gestion de vie ou de gestion d'équipe ou de gestion d'entreprise. Et donc pour l'instant mon projet c'est de... Donc c'est pas sous forme de doctorat mais c'est quand même de le structurer. Donc là, j'ai des premières publications d'articles, des premiers séminaires. Donc d'infuser tout ça dans l'entreprise. Et je crois un peu, c'est qu'il y a des ponts qui sont difficiles à faire entre le pont académique, le pont de l'entreprise, le monde artistique. Il y a des univers très silotés. Et voilà, mon ambition, c'est d'arriver un petit peu à créer des liens et à amener le récit documentaire, l'image. le rêve, l'imaginaire, l'action, le voyage dans l'organisation, mais de façon très ancrée, très concrète. Je pense que c'est un bel outil.

  • Speaker #2

    Et quel choix important pourrais-tu faire pour les années à venir ?

  • Speaker #0

    Eh bien de ne surtout pas laisser d'autres personnes ou la société venir se mettre en travers de ce que... je construis ou j'ai construit parce que ça peut être facile à un moment de se dire, enfin de se faire rattraper par le courant en fait, de dire je vieillis, il y a la retraite qui arrive, il faudrait que je rentre un peu dans les cases. Et ça, moi c'est ça, ce serait de surtout pas prendre cette décision, de rester sur ma lenteur, sur ce que je construis et de pas lâcher, on revient à la petite fille du début, de pas lâcher le rêve et le plaisir, donc ce serait plutôt ça en fait, de se sentir un peu détournée.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que tu t'y prends pour partager cette philosophie, un petit peu, de ce que tu as bâti au fur et à mesure que tu as avancé dans la vie ? Comment est-ce que tu fais pour partager cette philosophie autour de toi ? Ça ne peut pas être super évident, même en entreprise, par ailleurs.

  • Speaker #0

    Je pense que j'y arrive tout juste, en fait. Je pense que j'y arrive à ce moment où c'est suffisamment vécu, éclair et limpide pour pouvoir le retranscrire. Je pense que jusque-là, j'étais dans le... et d'où aussi toutes ces explorations un peu... dans le tâtonnement en disant c'est quoi la bonne piste, c'est quoi les bons outils. Et donc je pense que pour beaucoup de personnes de mon entourage, c'était, ça l'est encore, très flou, très farfelu, peut-être moins incohérent. Et donc je pense que j'arrive à ce moment de bascule où ça y est, là ça devient, donc je vais pouvoir le communiquer par des outils, des articles, des photos, des bouquins, des choses très concrètes. Et puis après je pense par simplement ma présence, la façon aussi... d'animer des séminaires, d'animer une réunion, de partager, de ne pas sous-estimer la façon d'être, les paroles, les gestes, une présence, ça peut aussi interpeller. Je pense que le piège serait de trop vouloir rationaliser, parce qu'on a tendance à faire ça, c'est quoi la baguette magique ? D'embarquer les gens dans un sillon sans trop le formaliser. Je pense que c'est un peu l'exercice subtil mais intéressant.

  • Speaker #1

    Donc c'est un mélange entre Descartes et Lao Tzu.

  • Speaker #0

    Je suis plus Lao Tzu que Descartes.

  • Speaker #1

    Cartésianisme de Descartes.

  • Speaker #2

    Peut-être une dernière question avant de passer à notre conclusion, parce qu'on arrive déjà à la fin de cet échange. Ce serait peut-être... Est-ce que tu aurais un conseil ou des conseils à donner à nos auditeurs qui, justement, se cherchent un petit peu, essayent de trouver la voie, essayent de trouver le sens dans leur vie ?

  • Speaker #0

    En fait, de rester en action tout le temps. Ça, c'est quelque chose que j'ai vraiment appris entre la France et la Chine. En fait, en tant que Français, voilà, Descartes, cartésianisme, etc., on pense, on repense, on tourne le truc dans tous les sens. Et tant que ce n'est pas parfait, blindé, on n'y va pas. Alors qu'en Chine, pas du tout. Et je vois que pendant six ans, moi, ça m'a d'une certaine façon libérée aussi de pouvoir tester des choses et d'être loin physiquement et mentalement de notre façon de penser. Et quand on revient en France, je vois bien que je retombe dans des... et qu'en fait il faut faire avec je suis dans un espace français donc je fais avec il faut faire avec l'espace dans lequel on est mais de quand on sent qu'on tourne en rond mentalement c'est que le cerveau reptilien prend le dessus et on n'est plus dans l'intuitif le conseil c'est d'arriver c'est pas facile je me remets en mouvement donc un tout petit pas que ce soit physique pour faire quelques exercices ou se dire bah j'ai le projet de lancer un podcast je fais cinq minutes enfin d'initier un mouvement parce que tout de suite ça redonne de l'envi du plaisir que ça donne des idées ça fait des rencontres donc ouais d'agir et puis de vraiment croire profondément s'il ya quelque chose qui vibre à l'intérieur de d'aller quoi je dirais ça ne trompe pas donc ça et puis de se mettre en mouvement prendre le petit bout de la pelote du fil et de commencer à tirer alors on arrive à la conclusion de cet échange nous

  • Speaker #1

    allons te demander de fermer les yeux Elle le fait vraiment, je le connais.

  • Speaker #0

    Oui, je le fais.

  • Speaker #1

    Et on va te demander de te prêter un petit exercice de projection mentale, un petit peu comme tout à l'heure. Mais là, cette fois-ci, dans le futur, donc tu te projettes dans dix ans, dans un lieu inspirant pour toi. Quel est-il et qu'est-ce que tu y fais ?

  • Speaker #0

    Alors je pense à des montagnes tibétaines et donc j'y vis pas mais j'y suis en voyages. Pour moi j'y fais une forme de recharge et donc ça veut dire que je suis toujours pleinement vivante et en action dans le tumulte de la vie mais que j'ai toujours ces temps de pause pour aller me... Me ressourcer, me reconnecter dans des lieux qui sont un peu magiques, mystérieux. Je pense au Mont Kailash, qui est une des montagnes sacrées des Tibétains. Voilà, donc à mettre sur la liste pendant 10 ans ou avant. Superbe image. Un grand merci Margot pour ce moment de partage. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Un moment très riche.

  • Speaker #0

    Très inspirant. Et peut-être une dernière question pour nos auditeurs, si jamais ils voulaient te joindre, est-ce que peut-être ils peuvent te joindre sur ta page LinkedIn ou peut-être ce que tu préférerais par mail ? Oui, sur LinkedIn, j'y suis. J'ai aussi un site internet, c'est margotalamartine.com Parfait, on le communique. Et puis les réseaux. Ok, parfait. Un grand merci, Margot. Merci à vous. Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Merci. Chers auditeurs, que retient-on de cet échange avec Margot ? Pour toi, Sarah, qu'est-ce qui te parle dans le retour d'expérience de Margot ?

  • Speaker #0

    Tout d'abord, sa conviction qu'il faut croire en ses rêves, message qu'elle adresse à l'enfant qu'elle était. Et liée à cela, sa capacité à laisser son esprit vagabonder pour permettre l'émergence d'idées, de pensées, qui représentent autant de ressources intéressantes pour se projeter. Et d'ailleurs, elle le fait particulièrement lorsqu'elle est en voyage, en train ou en voiture.

  • Speaker #1

    Il y a un autre point qui est lié, c'est celui de la confiance, avec cette difficulté de la croyance de ne pas être légitime dans ce qu'on fait. Ce fameux symptôme de l'imposteur, renforcé, nous dit-elle, par les réseaux sociaux. Et ce verrou ne saute pas de lui-même, même lorsqu'on capitalise. comme pour Margot, sur un bagage familial sécurisant ou des expériences réussies. C'est quelque chose qui se construit, qui demande du temps. Notamment lorsqu'on développe de nouvelles méthodes pour des entreprises, ce qui est un gros challenge. Il lui a fallu s'affranchir d'un cadre formaté d'intervention.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, elle a été aidée en cela par le choc culturel chinois qui lui a fait prendre conscience des différences de lecture d'une même situation. Margot a ainsi fait la jonction avec Agilité entre le mode de vie occidental et oriental en initiant sa propre grille de lecture. L'illustration concrète de cette hybridation se traduit dans sa vision des difficultés, source de stimulation pour mettre à l'épreuve ses capacités de déplacement mental, de flexibilité, de mobilité, de résistance, principe qu'elle traduit dans ses accompagnements.

  • Speaker #1

    Enfin, sens et plaisir sont intimement liés pour Margot. C'est un véritable carburant de sa dynamique personnelle et professionnelle. Elle se nourrit des rencontres et de l'énergie des relations nouées pour vivre une vie riche à chaque instant. Merci à vous qui nous avez écoutés jusqu'au bout. Si vous avez des questions, des remarques ou des suggestions d'invités, écrivez-nous à senséville.lepodcast.gmail.com. Nous serons ravis de vous répondre.

  • Speaker #0

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  • Speaker #1

    Si ce podcast a répondu à vos attentes, c'est ce que nous espérons, faites-le savoir en nous laissant un avis étoilé et en le partageant autour de vous. Merci encore de votre écoute et à très bientôt.

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