- Speaker #0
SEXEPLORATION sur RCN, Lucile Bach
- Speaker #1
Premiers orgasmes à 30, 40, 60 ans, oui c'est plus courant qu'on ne croit. Bienvenue dans SEXELORATION, le podcast qui t'aide à reprendre le contrôle sur ta sexualité. Salut Chloé.
- Speaker #0
Salut Lucile.
- Speaker #1
Tu te souviens, dans les précédents podcasts, on avait évoqué les sexualités après 60 ans, le rapport à l'érotisme. Aujourd'hui, je n'entends pas assez d'échanges sur les éveils sexuels tardifs. Donc les orgasmes qui ne ressemblent pas au cliché, les plaisirs hors pénétration, on va en parler un peu plus. On va prendre un temps pour casser ce mythe du corps, du désir qui s'éteint avec le temps et du coup redécouvrir le plaisir après 30, 40 ou même 60 ans. Est-ce que c'est un mythe ou une réalité ? Selon toi ? Pourquoi certaines personnes n'acceptent pas l'orgasme tout de suite et plus tard ?
- Speaker #0
Alors c'est pas forcément qu'elles ne l'acceptent même pas, c'est qu'elles ne se l'autorisent pas ou n'ont simplement juste pas découvert. Il faut savoir que forcément, quand on a des gens de plus de 50 ans, 60 ans, 70 ans, 80 ans, enfin bref, c'est des personnes qui vont effectivement avoir des visions déjà, une éducation qui va être totalement différente de la nôtre, même si on en est prêt, il y a quand même déjà une grande différence. on ne faisait pas déjà l'amour de la même manière. On n'avait pas forcément les mêmes approches non plus. On va dire les mariages, etc. La personne avec qui tu vivais ta vie, c'est pas sûr que ça se passait aussi bien que ce qui devait être fait. Donc ça, c'est des grosses idées générales, mais simplement pour dire que le rapport au corps n'était pas du tout le même. Souvent, on était plus dans l'aspect papa-maman plutôt qu'amant-amante. donc forcément cet orgasme peut arriver beaucoup plus tardivement et c'est souvent un choc justement pour ces femmes quand elles arrivent en 2025 où cette liberté sexuelle est ultra prônée et pour les hommes c'est pareil un homme doit être viril par son caleçon c'est ça...
- Speaker #1
justement tu parlais de tous ces problématiques sociétales et éducatives et même du coup... injonction sociale, je ne trouvais plus le mot. Quel rôle jouent l'éducation, les injonctions sociales et même la honte aujourd'hui qui nous dit qu'on peut encore aujourd'hui avoir un évêque tardif ? Et ce n'est pas une honte.
- Speaker #0
Effectivement, ça met une pression sur les hommes et les femmes de manière générale, mais encore plus quand tu ne l'as jamais découvert ou que tu as fait à ta manière, mais tu en étais très satisfait, mais tu ne t'es jamais finalement posé la question parce que pour toi tout allait bien. Et tu te rends compte en tombant sur des comptes Instagram, si tu es quelqu'un de plutôt connecté, etc. En lisant toujours les mêmes magazines, etc. Que finalement, on parle de ça, mais moi, je n'ai jamais fait ça. C'est bizarre. Et finalement, je vois ces gens en consultation, ce qu'ils disent, mais je ne comprends pas. J'ai 50 ans, mais moi, je n'ai jamais fait ça. Moi, je n'ai jamais crié comme ça. Et finalement, ça les enlève de la société en disant, mais finalement, parce que je n'ai pas vécu ça, j'ai loupé quelque chose. Alors que non, ils n'ont rien loupé du tout, c'est simplement se dire comment j'ai vécu ma vie de femme ou d'homme, comment moi j'ai pris les choses et aujourd'hui je me rends compte que j'ai peut-être envie de changement. Il faut simplement le mettre en action, ça prend effectivement du temps, c'est beaucoup d'apprentissage mais il n'y a jamais de réveil tardif.
- Speaker #1
Peut-on parler d'un éveil sexuel ? Justement, je vais reprendre quand même le mot parce que c'est un petit truc tardif. Ou est-ce que c'est une forme d'évolution naturelle ? Ça va un peu faire rebondir ce que tu viens de dire.
- Speaker #0
Oui, là où je suis d'accord avec ce terme tardif, c'est qu'effectivement c'est comme ça que c'est perçu par tout le monde. Donc c'est très bien de prendre ce terme-là. Le fait qu'effectivement on sacralise ou pas cette sexualité, c'est vraiment très personnel et il faut encore une fois essayer de se détacher de cet enseignement général. et surtout cet enseignement qu'on a pu avoir de justement s'équiper des chastes c'est finalement qu'est-ce que moi je veux, qu'est-ce qui me plaît qu'est-ce que je dessine de tout ça qu'est-ce que je veux changer ou qu'est-ce que je ne veux pas changer et essayer de rester fidèle à ça c'est vraiment très important de se dire je prends l'exemple tout bête mais si j'ai pas envie d'une levrette à 30 ans et que j'en ai toujours pas envie à 50 ou à 60 quel est le problème ? même si de... Il y a un grand pourcentage de la population qui pourrait aimer, et encore j'extrapole totalement, pourquoi moi je me l'imposerais si ça ne me provoque rien ?
- Speaker #1
On parlait il y a quelques instants des schémas typiques de couples qui avaient une sexualité dont c'était principalement un but, on va dire, d'avoir des enfants. Quelle place jouent les relations précédentes, voire même l'absence de relations aujourd'hui chez nous ?
- Speaker #0
L'absence de relations en soi n'est pas forcément un problème. C'est-à-dire que tu peux... avoir une découverte sexuelle qui va se faire n'importe quand, ça dépend de ta curiosité à ce moment-là. Le fait, effectivement, par contre, d'avoir eu un mariage qui a duré une période de veuvage, par exemple, quand tu as... tout a pris avec quelqu'un que tu t'es conformé à cette sexualité qui t'allait très bien, finalement quand tu rencontres d'autres personnes même de ton âge, ils peuvent être très différents, avec des aspirations différentes, des envies différentes, donc forcément tu vas être un petit peu, oula, on n'a jamais fait ça avec mon mari ou avec ma femme, et être un peu, oula, où je mets les pieds, qu'est-ce que je fais, et ne pas savoir. Et c'est encore une fois normal, on ne peut pas savoir. Comme tu le disais, c'est on apprend à peu près. à savoir faire des bébés, et encore je trouve qu'on n'est pas plus doué que des pandas finalement, mais après ça, l'érotisme, toute la sensualité, on ne l'apprend pas. Nos parents ne nous prennent pas pour la main pour nous apprendre à être érotique. Non, c'est bonjour, merci, au revoir, mais à 18 ans, on te met un grand coup de pied dans le dos et c'est débrouille-toi mon grand ou ma grande. Donc forcément, il faut apprendre et ce n'est pas quelque chose de naturel. L'érotique n'est pas naturel.
- Speaker #1
C'est tout ça, c'est tabou souvent, cette partie-là. Comment on peut accueillir un plaisir retardé sans culpabiliser ?
- Speaker #0
C'est simplement se dire, ok, je me rends compte que finalement, pour moi, je me suis peut-être fourveillée, je me suis peut-être passée à côté d'expériences que j'aurais aimé faire. Mais si on se sent encore en forme, il n'y a pas de barrière à ce que je le fasse. Et il n'y a pas d'injonction non plus. Il faut s'éloigner de ça en disant, parce que je passe 50 ans, je dois avoir cette image sage de femme ou d'homme bien rangée, etc. C'est plutôt à ces moments-là, au contraire, qu'on dit souvent la crise de la 40, de la 50, etc. C'est juste qu'au bout d'un moment, on tape du poing sur la table et on fait ce qu'on a envie avec ces possibilités. Mais c'est toujours avoir à l'idée qu'effectivement, on peut avoir cette liberté, de cette liberté, mais... Cette liberté a forcément un coût quelque part, donc ça va être dans l'énergie, etc. Et on a ses possibilités propres avec ses normes, son éducation, etc. Et tout ça, on ne pourra pas outrepasser non plus. C'est-à-dire qu'il ne faut pas se perdre non plus dans une recherche à tout prix de sexualité parce que tout le monde se réveille en 2025. Alors que finalement, ça c'est mon avis propre, mais pour moi en 2025, on n'a absolument pas inventé l'eau chaude là-dessus.
- Speaker #1
On parlait un petit peu d'expérience, donc moi je vais juste simplement évoquer tout ce qui est maturité du désir. On l'apprend que ce soit par des expériences ou même les connaissances qu'on se fait, parce que simplement, je pense qu'il y a une chose à se dire, c'est que quand on a parfois un manque d'expérience, on va dire sur cette thématique-là, c'est pas parce qu'on a un manque d'expérience qu'on ne connaît pas forcément son corps, ni qu'on ne connaît pas le corps de sa partenaire. Si on a appris à connaître, par exemple, imaginons, je suis un homme et je veux connaître le... Ma partenaire, si j'ai appris à connaître ses limites, ses besoins, son corps en lui-même, ce qui lui fait plaisir, même si je n'ai pas eu beaucoup d'expérience, je n'ai pas à me mettre autant de pression. Donc je pense qu'il est faisable d'avoir une certaine maturité du désir et d'avoir des avantages, qu'elles se soient par des expériences ou par ses connaissances. Qu'est-ce que tu en penses ?
- Speaker #0
C'est ça, ce n'est pas se voiler la face ou essayer de se mettre dans un rôle, c'est ne pas se mentir à soi-même, dire je sais que j'ai à peu près ça comme expérience. Par contre... Le fait d'avoir cette envie de découverte du corps, de savoir les limites, etc., c'est déjà une expérience et c'est déjà une intelligence. On sait se dire, mais finalement, on n'est pas si paumé que ça et on ne s'est pas mis finalement dans un placard autant que ça. Finalement, on a ces capacités-là, on ne les a juste pas utilisées, mais si elles sont là, c'est déjà génial. Parce qu'il peut y avoir effectivement un comparatif qui va être fait, c'est qu'il y a des personnes qui couchent ensemble depuis 30 ans, mais finalement, elles ne se sont jamais posé la question de ce qui pouvait fonctionner ou faire plaisir. C'est finalement, on le fait bêtement en regardant le plafond et on ne se pose pas de questions. Donc finalement, cette personne qui a moins d'expérience est beaucoup plus intelligente sur le sujet parce qu'elle va se poser des vraies questions. Donc finalement, la satisfaction globale va être beaucoup plus forte chez cette personne un peu moins expérimentée que l'inverse.
- Speaker #1
Et justement, pour les personnes qui décousent tout sur le tard, par exemple après une longue relation comme tu évoquais, comment on peut apporter son soutien en tant que partenaire ?
- Speaker #0
C'est ne pas brusquer. y aller doucement, écouter c'est vraiment se dire à chaque fois qu'on repart dans une nouvelle relation je vois toujours ça un peu c'est un peu lyrique mais comme une danse des oiseaux il y a ce moment où voilà on danse un petit peu ensemble on parade comment le plumage peut nous plaire on essaie de mettre des choses en place on essaie aussi d'avoir un quotidien qui va être partagé avec une nouvelle personne donc des nouvelles habitudes, un nouveau corps une nouvelle façon de réagir On ne réagit plus comme la personne avec laquelle on était avant. La personne en face ne réagit pas comme notre partenaire avant. Donc, tout ça, c'est toujours encore une redécouverte à chaque fois. C'est une remise à zéro. C'est des nouveaux rituels qui s'installent, un nouveau rythme. Donc, c'est se dire, finalement, tout le monde revient au point zéro à chaque nouvelle relation.
- Speaker #1
On parle souvent de différences, de mythes, voire même de réalité pour le coup, sur tout ce qui est la différence entre l'orgasme féminin et l'orgasme masculin. Pourquoi il y a autant de clichés autour de l'orgasme facile chez l'homme et que le féminin c'est souvent plus complexe, mal compris ?
- Speaker #0
Parce qu'effectivement, souvent, très souvent, l'orgasme masculin va s'accompagner d'éjaculation. Donc on associe forcément en débutant blanc les deux. Sauf que c'est pas forcément ça. C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de plaisir, il y a des hommes qui se retrouvent avec énormément de plaisir sans avoir cette éjaculation. Qui peuvent être bien plus fortes, bien plus orgasmiques que s'il y avait seulement une éjaculation. On va dire que l'éjaculation, elle va se faire de toute façon de façon physiologique au bout d'un moment. C'est un... Voilà, c'est un... Automatique. Sauf si le corps s'ennuie ou en a marre, ou se sent stressé dans un besoin de performance, soit il va éteindre, soit il va faire en sorte que l'éjaculation se passe le plus rapidement possible pour ne plus négocier le moment. Donc ça, c'est un peu déjà les mythes qu'on a. Et l'orgasme féminin, plus dur à atteindre, c'est pareil, ça peut être des mythes aussi, ça dépend de chaque femme, et ça dépend aussi de sa connaissance de son corps et du partenaire, du connaissance du corps de sa partenaire. Exactement. C'est pas... Parce qu'elle a un clitoris ou parce qu'elle a un vagin fait comme ça, que forcément, moi, ça va être la même chose, que je vais devoir appuyer de la même manière, faire exactement les mêmes gestes. Pas du tout. C'est encore une fois un nouveau rituel.
- Speaker #1
On a tendance en plus à dire, ça me rappelle quelque chose qu'on avait évoqué une fois, que souvent, c'est dans la tête, c'est mental pour une femme pour qu'elle atteigne un orgasme et que c'est plus physique quand c'est pour l'homme. Je pense qu'en vrai de vrai, qu'est-ce que tu en penses ? Parce que pour moi, c'est les deux qui sont mentales finalement.
- Speaker #0
Mais totalement. C'est-à-dire que de toute façon, sans excitation mentale, il ne se passera rien et c'est beaucoup plus visuel justement chez un homme parce qu'il va y avoir cette perte d'érection, etc. Une femme, j'aime pas ce terme, peut encore mentir sur le fait d'avoir encore cette pression de devoir conjugal, etc. Dire qu'elle en a envie et rester pénétrable. Un homme, s'il n'a pas envie, s'il y a un stress, il y a quoi que ce soit. il peut avoir au début une érection, il peut superfugier quelques rapports, mais au bout d'un moment, l'habitude et son cerveau vont stopper et là, on va visuellement voir qu'il n'y aura rien. Ça ne veut pas dire que parce qu'il y a une perte d'érection, il n'y a pas de plaisir ou de désir non plus. Il faut faire un petit parallèle, il y a plusieurs causes. Mais là, dans le désir, ça ne peut pas être attaché qu'à ça.
- Speaker #1
On évoquait un peu les orgasmes plus compliqués chez les femmes, par exemple, simplement parce que c'était moins compris, moins connue parce qu'on apprend moins à savoir ce qu'on a besoin, ce qu'on aime bien. Et on le remarque souvent dans les couples hétéros. Pourquoi le taux d'orgasme est plus bas chez les femmes dans les couples hétéros, justement ?
- Speaker #0
Parce que les femmes vont avoir tendance à se connaître physiologiquement mieux. C'est totalement un autre jeu d'avoir un rapport homosexuel. C'est-à-dire que là, on est dans le champ érotique. On est dans justement... le moment très très sexuel de la chose sans avoir forcément de pénétration par sexe, de choses comme ça c'est vraiment tout un rituel qui se met en place donc forcément il y a un taux de satisfaction entre guillemets global qui va être plus fort mais en prenant un peu des pincettes avec ce genre de choses parce que la réalité de terrain aussi sur les couples homosexuels c'est qu'ils ont d'autres difficultés qu'un couple hétéro pour le coup n'a pas, parce qu'effectivement ça mérite beaucoup plus de travail pour moi d'être en couple Merci. homo qu'hétéro. C'est mon propre avis personnel. Mais pour moi, c'est beaucoup plus de travail parce que c'est beaucoup d'émotionnel, c'est justement beaucoup de relationnel, alors qu'un couple hétéro, je dis pas qu'il n'y en faut pas, au contraire, mais ça va être des choses qui vont être beaucoup plus instinctives, animales, où effectivement, il y a pénétration, donc on fait le rapport comme ça, et pour nous, c'est ça faire l'amour.
- Speaker #1
Oui, on a plus de connaissances finalement sur le schéma classique, si je peux dire.
- Speaker #0
totalement animal et détaché de l'intelligence humaine un couple hétéro peut très bien faire l'amour très bêtement pour un couple homo c'est beaucoup plus dur je pense de mon avis de faire l'amour bêtement on parlait
- Speaker #1
il y a quelques instants des veilles tardives, d'orgasme est-ce que les orgasmes changent avec l'âge ?
- Speaker #0
oui bien sûr il y a tellement de façons déjà d'apprendre et d'approcher son corps comme tu disais on peut... finalement connaître sa vulve qu'à 60 ans. Ou son pénis et sa façon de fonctionner qu'à 60, 50. C'est vraiment... Il n'y a pas eu d'éducation là-dessus. On le voit déjà nous qu'on n'a pas forcément d'éducation. Alors forcément, avant, on n'en parlait pas de tout ça. C'était... On peut voir, ne serait-ce qu'avec nos parents, je veux dire, moi, si je discute avec ma propre mère de tout ça, elle n'avait pas les conseils d'aller voir sa vulve devant un miroir, ce genre de conseils un peu généralistes. Ça, c'était... absolument pas vrai. C'était de la découverte seule, avec ses propres envies, ses propres façons de faire. Les parents qui étaient aussi beaucoup plus à l'affût, ne touche pas ça, c'est sale. Forcément, quand tu dis à un enfant ne touche pas ça, c'est sale, ou ne fais pas ça, on ne montre pas. Le fait de ne pas montrer son zizi, par exemple, c'est totalement normal. Mais ce que je veux dire, c'est le fait d'avoir une nudité qui va être présente. pas. Le fait d'avoir une certaine liberté sur les discussions ou pas fait la résultante de ce que tu es adulte et de ce que tu peux tolérer ou pas. Donc forcément, on sera toujours différent et on ne sera pas sur le même piédestal et d'égalité à chaque fois.
- Speaker #1
On parlait un peu aussi d'expérience, de maturité du désir. Est-ce qu'on peut ressentir des orgasmes plus puissants avec de l'expérience ?
- Speaker #0
Ou qu'importe ? Oui, parce qu'on se connaît mieux. Et ça, on a beau le dire, mais c'est pas connaître mieux sa vue ou connaître mieux son corps pur. C'est finalement s'autoriser des fois à avoir des fantasmes un peu plus... libérer, se dire finalement c'est mon espace, ça m'appartient, c'est s'affirmer aussi dans ces moments-là en disant je suis une femme, j'ai envie de me faire plaisir, je le fais. Je suis un homme, j'ai envie de me faire plaisir, finalement je le fais. C'est légitimer finalement son désir et plus on va le légitimer, plus on va lui laisser une place parce qu'effectivement on a le droit de le faire, plus finalement on a le temps, on a le temps d'extrapoler, on a le temps de rêvasser, on a le temps de fantasmer, donc ce qui donne forcément une réponse émotionnelle beaucoup plus haute. des orgasmes des fois plus forts.
- Speaker #1
On disait aussi que c'est plus dans la tête pour avoir de l'excitation, du désir. on n'est pas obligé d'avoir une stimulation uniquement par la pénétration, en l'occurrence, et qu'on peut explorer dans d'autres formes de plaisir. Pourquoi la pénétration reste-t-elle si souvent centrale dans l'imaginaire sexuel ?
- Speaker #0
C'est vraiment notre instinct primaire qui va jouer le temps principal. C'est-à-dire que dans l'imaginaire commun, effectivement, on a cette part animale en nous. donc moi je compare souvent ça parce que voilà J'adore l'histoire des singes, etc. Ça me passionne. C'est un singe et une guenon, par exemple, dans la forêt amazonienne tropicale. On va les voir, ils vont s'accoupler que pendant les périodes propices. Si le mâle a la mauvaise intention d'aller voir la guenon au moment où elle n'est pas dans sa période, elle le tue. C'est très simple, il n'y a pas d'entre-deux. C'est la partie efficace. Heureusement, on ne se comporte pas comme ça, on ne se rencontre pas en être humain que pour de la procréation. Donc c'est qu'il y a forcément autre chose que cet instinct primaire animal. Il y a justement toute l'intelligence humaine, parce qu'on est la seule espèce à s'interdire des choses par plaisir. On ne va pas voir un singe s'interdire des bananes dans la forêt parce que ça lui fait plaisir, ça lui montre son excitation. Pas du tout. On va avoir ces comportements-là qui sont propres à nous. Donc il faut les utiliser. C'est le fait de pouvoir se priver, le fait de pouvoir avoir des jeux sensoriels, le fait d'avoir des émotions. Moi je reste partisane des émotions animales quand même, mais sous une autre forme, sous une intelligence qui nous est vraiment propre et il faut y aller. C'est dans tout ça, c'est dans toute cette fantasmagorie, dans tout ce fait d'avoir un jeu qui nous permet d'avoir une sexualité qui n'est pas juste procréative. Donc c'est forcément l'issue.
- Speaker #1
On a tendance à mettre la pénétration comme norme simplement dans la relation sexuelle. Comment on va réinventer la sensualité sans pénétration dans un couple ? longue durée ou même de façon générale en fait ?
- Speaker #0
Déjà c'est comprendre sa place et pourquoi finalement elle n'est pas si importante que ça. Alors je ne suis pas en train de dire qu'il faut sucrer la pénétration, c'est pas du tout ce que je dis, mais c'est simplement des fois la remettre... à sa place même, remettre l'aigle au milieu du village, il y a un exercice que je vous recommande à faire. C'est, quand vous allez aller dans votre rapport avec votre amoureux ou votre amoureuse, c'est attendre vraiment de ressentir un creux dans le creux du ventre pour la femme et d'avoir une envie irrépressible de pénétration. Et pour l'homme, c'est pareil. C'est avoir cette envie, pas juste une envie, une envie vraiment irrépressible d'avoir cette pénétration. Et c'est qu'à partir de ce moment-là, qu'elle est souhaitée et qu'elle a une certaine valeur. Et vous verrez que finalement, le moment où vous allez attendre ce creux, il n'arrive pas si souvent qu'on croit. C'est simplement se dire, si la pénétration est tolérable et agréable pour moi aujourd'hui, c'est parce que mon corps s'est mis dans une certaine disposition pour que ça fonctionne. Donc qui a mis mon corps dans une certaine disposition pour que ça fonctionne ? C'est mon cerveau, parce qu'il y a de l'excitation, parce qu'il y a tout un jeu. C'est se dire finalement, si on était privés de tous nos sens, dans une boîte sans aucun bruit, sans rien, et qu'on ne parlait pas, est-ce qu'on aurait envie ? Je ne suis pas sûre.
- Speaker #1
On parle au-delà de la pénétration, des veilles tardives et donc d'âge aussi. Pourquoi les corps dits vieillissants, je mets des gros guillemets, ou différents tout simplement, ont parfois besoin d'autres formes de stimulation ?
- Speaker #0
D'autres formes de stimulation parce qu'effectivement ils changent. Ils peuvent avoir été blessés par une césarienne, par des cicatrices, etc. Et c'est important de toucher. La personne de se toucher, de se dire, on a un corps qui est différent, mais on l'aime tout autant. C'est en prendre soin, que ce soit soi-même ou le partenaire prenne soin du corps de l'autre, pour lui donner une importance, une certaine beauté. C'est essayer de le vêtir d'une certaine manière pour se faire plaisir. C'est encore une fois, pas pour le... C'est pas pour le paraître pour les gens qu'il faut faire tout ça, quand on parle de lingerie, etc. On s'en fout finalement. C'est si on a envie de mettre son ensemble au batte qui nous a coûté 400 balles, juste pour aller au bureau, mais on le fait si on en a envie. C'est vraiment pour nous qu'on le fait. Et une fois qu'on part dans ce principe-là, que ce soit pour un homme ou pour une femme, de se dire... Mon corps, j'en fais ce que je veux et même si effectivement il n'est pas parfait, tant pis parce qu'aucun corps n'est parfait, tant mieux. Au moins ça fait que je suis unique et je ne ressemble pas à la voisine.
- Speaker #1
Et on parlait de stimuler sans pénétration, se faire plaisir, se reconnecter à soi. J'entends beaucoup l'expression tout ce qui est slow sex. Je ne sais pas si tu n'as pas, on en a un petit peu évoqué déjà précédemment dans un autre podcast, mais est-ce que le slow sex peut favoriser des orgasmes dits plus profonds ?
- Speaker #0
Le slow sex, finalement, c'est un petit peu ce qu'on défend, toi et moi, depuis le début. C'est le fait de mettre la pénétration en dernier plan, pas sacraliser cet acte-là encore une fois. Donc le slow sex, c'est effectivement prendre son temps dans ce qu'on fait. Alors j'ai une image de mon prof qui m'avait dit quelque chose que j'ai retenu, c'est... On peut faire l'amour à l'arrière d'une voiture, une belle Rolls Royce, il avait dit à l'époque. Et c'est finalement pourquoi pas s'autoriser dans le moment une pause avec son petit brandy, son petit jean, son petit scotch. Et c'est finalement, l'image paraît très grossière, très luxe des années 70, mais finalement, ça réfléchit à une autre chose. C'est, ben oui, finalement, qui nous dit qu'on est obligé de commencer, terminer là ? On s'en fout, ça peut même durer une journée de plaisir si on en a envie, sans qu'on soit dans la pénétration ou l'acte sexuel. C'est se donner envie, c'est avoir un jeu, c'est théâtraliser ce moment-là qui va finalement être le vrai sauveteur d'une satisfaction sexuelle pour l'homme ou pour la femme, parce que nos organes sont voués à décliner au bout d'un moment, que ce soit par vieillesse, par maladie, par autre. On ne pourra plus compter dessus parce qu'il y aura des douleurs, il y aura des choses qui vont faire. Donc si on ne compte que sur ça, c'est-à-dire qu'effectivement, là, la sexualité... Pure et dure, elle a une date de péremption. L'érotisme, lui, il n'y en a aucune. La seule date de péremption qu'il a, c'est un cerveau qui s'éteint.
- Speaker #1
Maintenant, on va écouter Noé Bayol de Bad Bunny. On se retrouve dans quelques minutes.
- Speaker #2
Si tu veux se divertir, tu peux faire ce que tu veux. Tu n'as qu'à finir. Tu ne peux pas le faire. Tu ne peux pas le faire. Non mais Wanda, vête-le-vous, ok ? Ou est-ce que t'as le rythme ?
- Speaker #0
Chut ! OUI DAH !
- Speaker #2
Tu t'es bien, tu
- Speaker #0
S.N. Sexploration Lucille Bach
- Speaker #1
Précédemment, Chloé, tu nous expliquais qu'avoir un report au-delà de la pénétration pouvait être tout aussi fun. Est-ce qu'on grimpe au rideau, toujours au rideau quand le corps vieillit ?
- Speaker #0
Oui, heureusement ! On grimpe au rideau peut-être des fois de manière complètement différente, mais ça ne veut pas dire qu'elles sont moins qualitatives, bien au contraire. C'est un moment de ta vie aussi où tu t'affirmes, où tu n'as plus envie de faire semblant ou de faire pour faire plaisir. Au bout d'un moment, tu le fais pour toi. Déjà, ça change absolument tout parce que tu ne t'imposes plus rien, tu ne t'imposes aucun rythme et tu te rends compte finalement que la vie s'affile. Tu as un peu cette sagesse, ça pour le coup, j'y crois vraiment, cette sagesse qui s'installe sur la vision globale de la vie, mais par contre, c'est cette sagesse qui te rend des fois un petit peu plus diabolique.
- Speaker #1
Parfois, on a tout l'inverse, c'est-à-dire qu'on peut continuer à culpabiliser et à rejeter son corps. Justement, comment tu peux nous dire, pour renouer avec notre corps, qu'on a appris à le rejeter ?
- Speaker #0
C'est justement pas s'enfermer dans cette vision de parce que j'ai 60 ans, je dois mettre le pantalon noir et les petites chaussures à réaux qui vont me mettre les pieds confortables, etc. Le petit Ausha paillettes, j'extrapole totalement, mais c'est juste pour dire que finalement, on ne se doit pas de rentrer dans un rôle qu'on ne veut pas. C'est-à-dire que si on n'a pas envie de regarder Slam le midi parce qu'on a 70 ans, 80 ans, on regarde. pas slam, c'est simplement être libre de danser si on a envie de danser, le fait d'écouter ce qu'on a envie, cette pause musicale tu vois, c'est un petit clin d'oeil aussi pour dire mais finalement on dit que c'est des musiques qui sont jeunes, quoi qui a mis ce terme là si voilà aujourd'hui on voit que la danse pour moi c'est quelque chose qui est très important, si on a envie de danser là dessus parce qu'on ressent des émotions, parce qu'on a envie de sortir avec ses copines, parce qu'on préfère être en terrasse ... avec un verre et regarder le soleil plutôt que d'être chez soi enfermé, il faut se l'autoriser. S'enfermer dans un rôle qu'on ne veut pas.
- Speaker #1
C'est ça, un peu cassé, l'image un peu vieillotte de la personne qui, dépassant un certain âge, ne fait plus d'activités fun, en fonction de ses possibilités, bien sûr, mais ne s'habille plus de façon, pas qu'élégante, mais même un peu sexy, etc. On n'est pas obligé de rester dans ce côté un peu... comment dire, pilou-pilou en permanence, si je peux dire ça comme ça. C'est ça,
- Speaker #0
c'est le bon compromis entre effectivement son confort, parce que ça, on ne doit pas le négliger, son confort, mais ce qu'on a envie de mettre en tant que femme. Effectivement, si nous, ça nous va très bien de mettre des choses larges, de ne pas montrer son corps, etc. Tant mieux. Il faut toujours se dire, c'est pour moi que je dois le faire, et pas pour les autres. Les autres,
- Speaker #1
on s'en fout. Voilà, tout simplement. Quel frein culturel nous fait croire que le plaisir a une date d'expiration ?
- Speaker #0
Parce que justement... on a tendance à sacraliser certains âges effectivement il y a un des âges qu'on sacralise c'est le fait d'avoir après 50 ans si nos parents font l'amour c'est dégoûtant le commun des mortels on est né dans les choux et il n'y a jamais rien eu entre nos parents on est né par magie ça montre simplement que finalement on assagit beaucoup trop à partir de 50 ans c'est à dire qu'effectivement il y a des rythmes qui changent qu'il y a des choses qui se mettent en place ... Mais ça ne veut pas pour autant dire qu'on ne fait pas l'amour. Quand on voit des couples de personnes âgées qui font chambre à part, tout de suite, dans l'esprit du commun, c'est négatif. Maintenant, c'est des fois prendre soin de l'autre parce qu'on ronge, parce qu'on est inconfortable. On fait chambre à part. Mais qui dit qu'avant cette chambre à part, ils ne se prennent pas ce petit brandy au coin du lit ? Personne ne le sait.
- Speaker #1
Et pourquoi on a tendance justement à associer le désir à la jeunesse ?
- Speaker #0
Parce qu'on l'associe à la vitalité, ce qui n'est pas forcément faux. Mais ça ne veut pas dire que parce qu'on est jeune, on n'est plus en forme que des personnes de 60 ans. On l'a bien vu, il y a le marathon du Mont-Blanc qui vient de passer, j'ai un de mes amis qui vient de le faire. Des personnes de 60 balais qui font 80 bornes dans le Mont-Blanc, désolé, moi j'ai la moitié de son âge, mais je ne suis pas capable de le faire. Donc ça montre bien que la vitalité, ça dépend totalement de ce qu'on fait de sa vie aussi.
- Speaker #1
Pour un petit peu alimenter tout ça, cet imaginaire érotique, le libérer, retrouver son propre chemin et le partager avec son partenaire, est-ce qu'on peut dire quel rôle peut jouer la masturbation dans cet éveil tardif, déjà dans un premier temps ?
- Speaker #0
Si on a envie d'explorer et d'essayer, il faut le faire. C'est-à-dire qu'il faut vraiment essayer de faire tomber cette image du sale, du pas propre qu'on a pu nous inculquer. Si on a envie de le faire, on le fait. Si on a envie de la regarder, on regarde. Même un homme, s'il a envie d'explorer toute cette zone-là qu'il n'a jamais fait, il peut le faire. Mais il ne doit pas non plus se forcer à le faire parce que c'est maintenant entre guillemets commun. C'est la masturbation, toutes ces choses-là restent. pour nous. Donc si effectivement on rentre après dans un jeu où on s'énerve avec la masturbation parce qu'on n'y arrive pas, on ne comprend pas, ça ne nous donne pas de désir, ça n'a aucun intérêt. Ça n'a aucun intérêt parce qu'on va aller dans le négatif, donc on laisse tomber. C'est que c'est autre chose qui nous va, c'est un autre réveil qui nous attend.
- Speaker #1
Et quand on est en couple, comment on peut s'ouvrir à nouveau plaisir ?
- Speaker #0
Non, ça va dépendre du rythme de chacun. Est-ce que cette découverte se fait... D'un seul côté, est-ce que les deux sont en réflexion sur la même chose ? C'est vraiment un peu prendre la température du couple. Si par exemple, un homme ou une femme se réveillent à 60 ans en disant « moi j'ai ma copine qui fait ça et puis finalement j'ai vu ça, etc. Moi j'ai envie d'essayer. » Alors que le mari ou la femme disent « non, j'ai pas très envie. » Ça va être aller dans la négociation. Qu'est-ce qui est possible de mettre en place ? On se respecte tous les deux, que personne ne se laisse sur le banc de touche, mais en même temps, qu'on fasse un pas en avant tous les deux qui nous va. Donc ça peut être, tout bêtement, aller dans l'érotisme qu'on ne faisait pas, c'est prendre des douches nues, c'est des choses qu'on faisait... Quand on avait 20-30 ans, parce qu'on avait encore cette image de sa vitalité, pourquoi on se l'interdit maintenant ? Et finalement, est-ce qu'on ne peut pas non plus encore faire le shampoing de sa femme et de la prendre dans ses bras nus à 60-80 ans ? Si, si on se sent capable de le faire, pourquoi pas le faire ?
- Speaker #1
Et inversement, quand on est tout seul, par où on peut commencer pour retrouver, renouer ses nouveaux plaisirs ?
- Speaker #0
Ça va être dans la lecture, l'information. Moi, j'aime beaucoup reprendre un petit peu cet éveil sensoriel par les audios. par vraiment la lecture érotique. La Musardine à Paris, qui est une très très belle librairie justement érotique, on trouve vraiment pour tous les goûts, ça peut être de la BD, du roman, vraiment des choses, et sur plusieurs, on va dire, températures. Donc ça nous permet de ne pas non plus aller nous choquer ou ne pas aller dans ce qu'on aime, c'est finalement rester un petit peu à l'aise avec ce qu'on a, mais à l'explorer un peu des choses nouvelles. Ce qui permet des fois d'aller dans le fantasme, dans l'imaginaire, sans pour autant le négocier finalement en réel.
- Speaker #1
En tout cas, merci Chloé pour ce bel échange.
- Speaker #0
Merci à toi Lucile.
- Speaker #1
Le prochain sujet est à découvrir sur Instagram, Sexeploration.lucile.bach
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