- Speaker #0
Bonjour à toi chère auditrice, cher auditeur, bonjour Chloé,
- Speaker #1
bonjour Lucile.
- Speaker #0
Bienvenue dans Sexeploration, le podcast qui t'aide à reprendre le contrôle sur ta sexualité. Ici, on parle sans gêne, sans détour et sans excuses. Moi, c'est Lucie Hélélé, on va discuter ensemble dans ce tout nouveau podcast. Les fantasmes nourrissent notre désir, mais quand ils deviennent des injonctions ou des comparaisons, ça peut vite te coincer. Aujourd'hui, on plonge dans ce grand bain d'images, d'envies et de projections. On va parler fantasmes, pornos, mais surtout plaisir partagé et communication sincère. Dans un premier temps, dis-moi Chloé, c'est quoi exactement un fantasme sexuel ?
- Speaker #1
Alors un fantasme sexuel, ça va être quelque chose que tu vas imaginer, désirer et que tu n'as pas forcément réalisé. Donc ça peut être une idée qui va être dans le champ érotique, ça peut être très large. C'est vraiment quelque chose que tu as envie d'expérimenter, que tu travailles dans ton esprit et qui va peut-être ou pas prendre vie.
- Speaker #0
Est-ce que tout le monde peut avoir et a des fantasmes ?
- Speaker #1
Alors ça, c'est une question très difficile. Je n'ai pas ma petite boule de cristal, mais je pense honnêtement, de mon point de vue, que oui.
- Speaker #0
Dans la globalité ? Oui. Pourquoi fantasmer peut réveiller ou booster notre libido ?
- Speaker #1
Parce que justement, si tu as l'opportunité d'avoir de l'espace mental pour avoir ce moment où tu vas fantasmer, rêvasser là-dessus, c'est que tu as une énergie qui est disponible, c'est que ton quotidien est assez, on va dire, cool avec toi. pour qu'effectivement, tu aies l'énergie nécessaire pour avoir le temps de prendre le temps.
- Speaker #0
Et quand on peut dire que les fantasmes sont, on va dire, extravagants, est-ce que c'est grave si mes fantasmes ne collent pas forcément à ma réalité ?
- Speaker #1
Non, moi j'ai bien appris avec mon moulot que finalement, tant que tu l'imagines, c'est possible, et encore ton imagination n'est pas assez grande, parce qu'on a vraiment tous des capacités d'imagination, d'extrapolation de situations. qui est très unique et je pense vraiment que ça peut aller au-delà. Moi, les seules choses que je dis toujours, c'est que tout le monde peut fantasmer de tout et n'importe quoi tant qu'on reste dans les limites de la légalité et du consentement ou le reste. On s'en fout.
- Speaker #0
Exact. Tant qu'il y a du respect, j'ai envie de dire, c'est le général principal. Est-ce qu'on peut assumer ces fantasmes sans culpabiliser ?
- Speaker #1
Alors ça va dépendre de beaucoup de choses. C'est-à-dire qu'effectivement, ça va déjà dépendre de ta région, de ton pays. Est-ce que tu as aussi une éducation religieuse ou pas ? C'est-à-dire qu'il faut savoir que de toute façon, le sexe est politique, est normé, qu'on le veuille ou non. Donc effectivement, si tu vas avoir des fantasmes qui ne vont pas coller aux normes de ton pays ou de ta religion, là ça va être problématique et c'est là que tu vas avoir un peu cette dualité en toi qui va dire mais... je fantasme de ça, mais si j'en parlerais à mon prêtre ou à ma mère ou à mon conjoint, je crois que là, je passerais pour un fou ou une folle.
- Speaker #0
Je me ferais tacler. Faut-il forcément les réaliser pour être épanoui ?
- Speaker #1
Pas forcément. Des fois, cet univers du fantasme, il est bien dans l'imagination. En fait, la réalisation peut être très décevante. C'est-à-dire qu'on se fait une image de la chose et à la réalisation, on se dit bon... C'est pas si ouf que ça.
- Speaker #0
C'est comme si on avait un grand rêve et on arrivait à aboutissement. Au final, on fait quoi maintenant ?
- Speaker #1
C'est un peu ça. Au-delà de ça, c'est se dire finalement si on réalise tout, qu'on fait tout, on se retrouve quoi après ?
- Speaker #0
Dans le vide.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Peut-on fantasmer sur quelque chose sans vouloir le vivre finalement ?
- Speaker #1
Oui, il y a beaucoup de sujets, comme on va dire les catégories de sites pornos. Ça ne veut pas dire que je vais extrapoler la chose. Une personne qui fait l'amour en pleine nature, qu'on a forcément envie d'aller en rando, se mettre tout nu et faire l'amour en rando.
- Speaker #0
On va tâter le terrain. Est-ce que certains fantasment ? doivent rester dans notre tête justement.
- Speaker #1
Si on sait qu'ils ne vont pas coller à notre norme sociale, et qu'on peut choquer, il vaut mieux se le garder. Ce n'est pas une question de « je suis bizarre, il faut que je garde ça » , c'est plutôt les esprits qui peuvent ne pas être ouverts quand on va raconter notre fantasme, et du coup nous reclasser encore plus dans le bizarre, alors qu'on ne l'est pas, c'est juste qu'on a des fantasmes différents. Encore une fois, même si j'ai envie de dire que... Ça touche à la limite des fois de la légalité. Tant qu'on y reste, on s'en fout, on garde pour nous, il n'y a pas de problème à ça. On peut vraiment avoir des fantasmes qui peuvent être choquants. Tant qu'on les garde pour soi et qu'on ne les réalise pas, on reste dans la norme.
- Speaker #0
C'est simplement qu'il y a certains fantasmes qui ont des limites, des limites légales, juridiques, qu'importe. Mais il y en a, ils vont très très très loin. Puis d'autres, c'est simplement en termes de communication et d'échanger avec la personne en fait.
- Speaker #1
C'est ça, parce qu'il y a des choses qui peuvent choquer en France sur les fantasmes. Par contre, dans notre pays, c'est un peu la norme, j'ai envie de dire.
- Speaker #0
Est-ce que... On peut voir aussi une différence entre un fantasme solitaire et partagé en couple.
- Speaker #1
Je pense que ça reste du même champ. Que tu veux le réaliser avec ton ou ta conjointe ou seul, il n'y a pas vraiment de différence. Ça reste encore une fois cet esprit de l'imaginaire. Et moi, j'aime bien ça. Des gens qui ont des fantasmes, quand on parle de fantasmes, il n'y a rien d'extravagant. Ça peut être des choses toutes simples. Mais avoir cet imaginaire, justement, de se dire, tiens, on peut se mettre en situation comme ça, puis on peut se rejoindre à l'hôtel, des choses qui ne sortent pas forcément de Saint-Cyr. Mais ça veut dire qu'on a une imagination, on a une créativité dans l'érotisme qui marche bien.
- Speaker #0
On va viser un peu la spontanéité, finalement, dans ce cas de figure, où ça peut stimuler plus qu'autre chose.
- Speaker #1
C'est ça. En fait, c'est théâtraliser aussi ces moments. Donc pour moi, la fantasmagorie est très importante.
- Speaker #0
Je voulais voir aussi un peu... On a parlé de porno il y a très peu de temps. Je vais rebondir sur ça. En quoi le porno façonne nos représentations aujourd'hui du sexe ?
- Speaker #1
Ça va être un petit peu comme... Je prends toujours cette comparaison de quand on a été élevé au Disney ou après on regarde Desperate Housewives et finalement on a envie d'être Bri Van De Kamp ou un autre personnage. On va finalement essayer de s'identifier ou d'aller dans cet univers pour se dire finalement... c'est chouette, moi aussi j'aimerais bien être comme ça, etc. Là, il fait ça comme ça, ça veut dire que forcément c'est possible, parce que sinon ce ne serait pas à l'image, on dirait que ce serait sur le dark web. Si c'est possible de le voir sur ces sites pornos-là, c'est que c'est réalisable, on peut le faire, etc. Pour moi, je ne suis pas contre le porno du tout, parce que ça peut être quelque chose qui est très bien, c'est notre univers à nous, tant qu'on ne l'impose pas aux autres, on s'en fiche. C'est simplement le faire avec intelligence. c'est se dire qu'effectivement il y a des choses qu'on voit qui sont réalisables d'autres pas du tout et que c'est pas parce qu'eux font comme ça que nous on doit faire pareil totalement quelles images du désir sont surreprésentées et lesquelles sont absentes ? on a les catégories un petit peu classiques de la femme un peu soumise qui va être en pluridisciplinarité en sandwich où cette dame va être très occupée, etc. On va vraiment avoir des images où ça va être des fois rabaissant. Quand je dis rabaissant, je prends encore une fois des pincettes parce que ça peut plaire à des femmes aussi. Tout est possible. C'est simplement qu'il faut se dire que ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup de contenu où la femme va être dans cette position soumise, que c'est le cas pour toutes les femmes.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Parce qu'il y a un rapport domination-soumission qui est exposé, que c'est forcément...
- Speaker #1
Comme ça que ça doit se passer dans un couple, dans la vie réelle.
- Speaker #0
Complètement. Et justement, ces images sont aussi certaines absentes. Ce seraient lesquelles ?
- Speaker #1
Alors, des images absentes, ça va être souvent des corps normaux. Il faut savoir quand même que sur les tournages de pornographie, il y a des maquilleurs d'effets spéciaux. Il y a des gaines de pénis, où ce n'est pas des vrais pénis qu'on voit à l'écran. Ça peut être aussi des vulves qui vont être liftées. Ça peut être des anus blanchis. C'est vraiment finalement encore une chose. On maquille des acteurs, ça reste des acteurs.
- Speaker #0
Ça scénarise de toute façon.
- Speaker #1
Exactement. Donc il peut y avoir des cris, il peut y avoir des corps qui sont plus ou moins toujours beaux. on a des membres d'une certaine taille, c'est finalement reprendre la base des choses, mais c'est des castings qui passent. Donc les castings, c'est le même que Bri Vandecamp, mais sur d'autres terrains.
- Speaker #0
Le porno, est-ce qu'il met justement trop de pression sur la performance ?
- Speaker #1
Oui, parce que les hommes vont s'identifier, vont dire, regarde les pénis qu'ils ont, le mien n'est pas si grand. La femme, elle jouit 30 000 fois. Le plus souvent qui revient, c'est femme fontaine. Je ne suis pas fontaine, mais quel malheur, etc. Fontaine, oui, mais ça, encore une fois, ça peut être des effets spéciaux dans ces tournages-là. Et il faut reprendre, moi j'aime bien dire toujours, la base des choses. Qu'est-ce que le porno ? le porno finalement ça ne servait qu'à des images commerciales pendant la guerre pour que les soldats voient un petit peu ce qui se passait dans la maison close c'était un petit peu le line up on va dire ça comme ça Ce qui pouvait être retrouvé comme d'âme à l'intérieur. C'était ni plus ni moins que l'image promotionnelle.
- Speaker #0
Complètement, oui. Est-ce qu'on peut distinguer le fantasme pornographique de la réalité intime ? Bon, il y a déjà un peu la réponse dans la question, mais sur ta conception à toi ?
- Speaker #1
Sur ma conception à moi, c'est est-ce que j'en ai vraiment envie ? Ou c'est parce que je l'ai vu et que finalement je pense que ça peut être bien ? C'est vraiment encore une fois se poser la question de manière personnelle en se disant mais j'ai vu ça, est-ce que moi j'en ai vraiment envie ? que ça... m'excite vraiment ? Est-ce que ça me provoque quelque chose ? Ou je le fais parce que ça fait viril ou ça fait d'un attrait libre de le faire, etc. C'est toujours se poser des questions de ses propres limites et besoins.
- Speaker #0
Est-ce qu'un couple peut regarder du porno ensemble, mais de façon saine en l'occurrence ?
- Speaker #1
Bien sûr. Comme des personnes seules, mais les couples peuvent totalement regarder un... un porno pour s'exciter, etc. Ça reste... Enfin, tout est possible dans la sexualité et la sexualité. C'est ce qui, vraiment, est très libre, mais en se disant que forcément il y a, encore une fois, des barrières de normes sociales, juridiques, etc. Mais, outre ça, chacun fait son lit comme il se compte.
- Speaker #0
On n'est pas obligé d'être forcément seul quand on regarde un porno, on peut le faire à deux.
- Speaker #1
Et comme on n'est pas obligé d'avoir un sextoy parce qu'on regarde un porno, ou qu'on fait l'amour, etc.
- Speaker #0
Exactement. Comment on déconstruit les stéréotypes pornographiques, justement ?
- Speaker #1
Je pense que le meilleur exercice pour ça, c'est d'en regarder quand on n'est pas du tout excité et qu'on n'est pas du tout dans l'ambiance. On regarde le film et en général, c'est là qu'on voit un peu tous les trucs un peu aberrants. Des femmes qui hurlent alors qu'il ne se passe pas grand-chose, des hommes qui vont lâcher trois litres de sperme alors que c'est clairement physiologiquement impossible à faire. Il y a toujours effectivement dans une éjaculation une différence entre un homme ou l'autre. On n'a pas tous le même liquide qui va sortir. Mais ça montre bien que c'est parfois ridicule finalement le porno. C'est surjoué, des fois très mal joué. Ce n'est pas du tout la réalité. Alors, il y a quand même du porno amateur, mais la règle en général, c'est que ce n'est pas si incroyable que ça.
- Speaker #0
Oui, et puis souvent... et... présente des contextes ou des scènes complètement décalées, avec par exemple ce rapport un peu toxique qu'a la domination de l'homme sur la femme durant l'acte. où on va, entre guillemets, forcer ce rapport. Et ça, par exemple, je trouve que c'est beaucoup dans les films aussi, notamment sur les scènes de sexe, etc. Je trouve des fois, c'est un peu trop forcé.
- Speaker #1
Alors, c'est trop forcé, le trait est trop forcé. Mais encore une fois...
- Speaker #0
C'est bad boy, tu vois.
- Speaker #1
Exactement. Il y en a beaucoup, effectivement. Peut-être trop. C'est vrai que le porno, on dit qu'il n'est toujours pas assez féministe. Mais il ne faut pas oublier qu'il y a des femmes à qui ça plaît.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Cette... dominance, cette violence. Le sado et le masochisme existent aussi bien pour la femme. Et c'est au contraire plutôt féministe de dire que c'est possible, ça existe. Mais encore une fois, il faut voir avec qui c'est tourné, quels acteurs et dans quelles conditions. Et une fois que les choses là sont réunies, où finalement c'est un bon porno, qui a bien été tourné, avec vraiment un grand respect de l'actrice et tout ça, si l'actrice, elle, a vécu un très bon moment, qu'elle est contente de sa performance, correcteur à respecter et qui a été très bon dans sa performance, on ne peut pas non plus les brider.
- Speaker #0
Oh mais complètement ! Est-ce que le porno altère notre capacité à ressentir du désir, mais dans la vraie vie cette fois ?
- Speaker #1
Plus on va haut dans tout ce qui est images, etc., dans les façons de faire, plus finalement on va vouloir aller haut, haut, haut, en se déconnectant, juste en se disant « Tiens, ça, ça me fait ressentir encore plus » . C'est un petit peu... Quelqu'un qui va avoir le permis moto, moi je vois ça avec la moto par exemple, au départ on a envie de faire le fou comme avec le permis, on a envie de faire un 200 sur l'autoroute, on sait que c'est pas bien, on sait qu'on se met en danger mais c'est cette espèce d'adrénaline, comme quelqu'un qui monte sur le ring, il sait qu'il y a un risque mais il le prend ce risque effectivement. Le porno c'est exactement la même chose, c'est qu'on va toujours aller chercher plus loin, plus loin, plus loin, donc ça c'est à prendre en compte que plus on va aller loin... Après, quand on roule la moto en 200, on ne va clairement pas aller rouler en Clio 2.
- Speaker #0
Non, on risque de clamer ses hanches. Justement, ça m'évoque un peu tout ce qui va être relié à la frustration au niveau des fantasmes qu'on peut avoir. Parce qu'à force de vouloir aller trop loin, soit on ne va pas pouvoir y aller, justement, et ça va créer des freins. Et là, on va un peu créer et générer une sorte de frustration avec soi-même. voire parfois avec le ou la partenaire. Pourquoi la réalité sexuelle ne ressemble-t-elle pas souvent à nos fantasmes ?
- Speaker #1
Tout simplement parce que c'est hors sol ce qui se passe. La réalité de terrain, c'est que eux, c'est leur métier. Ils font ça. Ils sont payés pour, ils sont performants là-dedans. Et à côté, ils ne travaillent pas à la caisse de chez Auchan, où ils ne déplacent pas 100 kilos par jour, où ils ne font pas 30 000 bornes aller-retour par jour, si c'est un métier où tu prends ta bagnole. Donc effectivement, la réalité de terrain, elle est déjà là. C'est qu'il y a l'épuisement des corps, il y a une relation d'amour dans un couple, ou avec des partenaires, mais il y a quand même du respect, etc. Il y a vraiment des sentiments. Les acteurs, il n'y a pas de sentiments. On peut bien s'entendre, on peut être... de potes en dehors du plateau, mais c'est tout. Donc il y a ces limites-là, il y a les limites physiques aussi, où on ne pourra jamais de toute façon être comme des acteurs pornos. C'est vraiment, encore une fois, se dire que c'est des gens qui ont un rôle en fait. Oui, c'est comme des sportifs finalement, ils se sont entraînés là-dedans. Ils ont fait des... Je l'extrapole un peu, mais des cours de théâtre, ils ont fait vraiment de la scène pour se dire finalement je suis performant. Et c'est pour ça que ça fonctionne et que personne ne peut... Parce que tu arrives et que tu te mets nue, être forcément actrice porno. C'est pour ça qu'on a 30 milliards de comptes My Only Fan qui ne fonctionnent pas et qu'il n'y en a que quelques-uns qui sortent du lot parce qu'il y a la performance qui doit être là.
- Speaker #0
Et justement, on va poursuivre dans cet esprit, comment on peut faire quand l'excitation mentale n'est pas celui du plaisir physique ? Alors là, je parle pour toute personne, tout un début du lambda.
- Speaker #1
Donc tu peux un petit peu développer ta question ? Peut-être.
- Speaker #0
Là, en l'occurrence, quand tu vois, par exemple, que tu es dans un rapport sexuel avec ton partenaire, tu as l'excitation mentale, mais tu n'as pas le corps qui suit.
- Speaker #1
Là, c'est qu'il y a un gros travail de... On enlève la plot et on tire fil par fil. Parce que c'est qu'il y a quelque chose qui... Si tu as une excitation mentale et que le corps ne suit pas... effectivement comme on l'a déjà dit dans des épisodes précédents soit il y a un handicap, soit il y a quelque chose qui est vraiment la physique la dissociation, exactement où là on a des douleurs corporelles etc, donc ça c'est différent et c'est encore une fois finalement cette excitation mentale, qu'est-ce que je peux en faire c'est pas rester dans sa frustration et c'est essayer d'avancer avec ses limites bien évidemment, limites et besoins mais c'est toujours se dire, je dois pas me contenter de me dire je suis pas capable de, on est toujours capable de faire quelque chose dans l'érotisme La sexualité pénétrative, encore une fois, c'est pour elle qu'il va donner... Pour mettre un peu l'église au milieu du village, la pénétration, elle est possible que par excitation. Donc si on n'a pas toute cette excitation que le corps ne veut pas, ça ne sert à rien de forcer, ça ne marchera pas de toute façon.
- Speaker #0
Est-ce qu'un fantasme non partagé, il peut devenir un poids dans la relation, justement ?
- Speaker #1
Oui, parce qu'on va se dire, entre guillemets, je ne comprends pas pourquoi il regarde des trucs comme ça. Moi, je regarde ça quand je suis toute seule et finalement, s'il le voyait, là, ça n'irait pas. On prend des termes et exemples, ça va être un homme qui aime bien se travestir quand sa conjointe n'est pas là. S'il savait qu'elle tombait dessus, je ne suis pas sûre qu'il se dirait, « Oh, t'es trop beau, mon chéri, il va y avoir un choc, il va y avoir une discussion. » Ça peut être accepté, bien évidemment. ça va prendre un cheminement un peu choqué dans ce qu'on va dire.
- Speaker #0
Oui, et puis un peu des fois aussi, ce que moi j'entends le plus souvent dans mon entourage malheureusement, il y a ce côté un peu réfractaire aussi du « mon compagnon » parce qu'en l'occurrence moi je suis une femme, donc majoritairement hétéro au niveau des couples qui m'entourent, « mon compagnon il fait souvent ça, seul, à regarder du porno, je comprends pas, je le satisfais pas » et ça, ça revient souvent. mais c'est pas parce qu'on regarde du porno qu'on n'est pas satisfait au lien avec son ou sa compagne en fait Non pas du tout,
- Speaker #1
c'est encore une fois c'est besoin et puis c'est aussi des fois une conversation avec son conjoint à avoir, à dire mais pourquoi tu regardes ça et c'est de comprendre ce qui se passe pour qu'effectivement il y ait cette consommation de porno qui est là, combien de temps il regarde finalement par jour ou par semaine qu'est-ce que ça représente, pourquoi il le fait on parle souvent je sais que ce terme là n'est pas forcément apprécié par tout le monde et ça c'est vraiment Merci. une idée personnelle, mais moi j'appelle ça de la masturbation d'ennui. C'est-à-dire que les hommes vont avoir un peu plus tendance à avoir des masturbations d'ennui. Je ne sais pas trop quoi faire. Je regarde un porno, je me masturbe, je me suis fait du bien, j'ai pris mon plaisir un peu fast-food, et puis on passe à autre chose. C'est pas être dénigrant ou caser les choses de façon, toi t'es un homme, donc forcément tu fais ça, et toi t'es une femme, forcément tu fais ça. C'est simplement qu'on est différents. dans notre conception. C'est-à-dire, si on est deux sexes différents, c'est qu'il y a bien des différences. Et on n'a pas forcément toujours ces mêmes façons de marcher. On dit souvent, alors ça c'est encore pareil, c'est de façon généraliste, encore une fois, on dit souvent que les femmes sont plus émotionnelles, quand un homme, lui, est un peu plus...
- Speaker #0
Dans le physique, on va dire, dans l'action.
- Speaker #1
Ouais, mais je dirais même pas ça, c'est cartésien logique. Donc un homme, lui, va être dans sa logique. Il a envie, porno, masturbation, fini, on passe à autre chose. Une femme, pas forcément, ça va être beaucoup plus dans l'émotionnel. Si elle a envie, si le stress est là, ça ne va pas pouvoir forcément le faire. Un homme, souvent, c'est Paul Deswandres qui dit ça, et j'adore cette phrase, c'est les femmes font l'amour quand elles sont détendues, quand les hommes font l'amour pour se détendre. Ça montre bien que c'est une méthode complètement différente. Si ça nous plaît pas que notre compagnon regarde du porno, si on ne peut pas accepter, il faut absolument débunker la situation, savoir pourquoi et remettre un peu l'église au milieu du village en se disant mais quelle connaissance il a de ce porno quand il le regarde ? Est-ce que vraiment c'est des choses que lui l'excite quand il regarde ou c'est juste du scrollage un peu à la TikTok ou quoi et je fais pas attention, c'est juste comme ça ?
- Speaker #0
Ouais, c'est un shoot de dopamine quoi on va dire.
- Speaker #1
Pourquoi ça ? Qu'est-ce qu'il pourrait faire d'autre à la limite ?
- Speaker #0
Et encore, cette vision-là, je trouve que c'est très appliqué par la norme sociétale qui nous a été imposée sur le schéma du, comme tu viens de dire, l'homme agit dans l'acte sexuel, parce qu'il a envie, et puis nous, on est plus reliés aux émotions. Au final, quand on regarde, on reste des individus à part entière, on a chacun nos propres émotions, et là, on rentre dans le sujet sur, en fait, on oublie qu'on a aussi des sentiments, chacun, homme ou femme.
- Speaker #1
C'est ça, c'est-à-dire que je suis née... pro-homme ou pro-femme, c'est-à-dire que pour moi, l'équilibre, il se passe déjà dans le respect des deux sexes. Et c'est se dire, mais finalement, pourquoi déjà un homme va aussi me demander beaucoup plus de faire l'amour ? Pourquoi, quand il va avoir une panne d'érection, ça va être le monde qui s'effondre ? En fait, il faut simplement reprendre l'histoire, c'est que les hommes, on leur a dit « Maintenant, toi, t'es un bonhomme, tu fais du sport, c'est un édit de préto à sortie de musique où tu seras viril, mon kid. » finalement, c'est comme ça qu'on a élevé un homme. Donc, le patriarcat et tout ça, il vient de quelque part. Donc, ça ne prend pas dix ans à s'enlever. Donc, il y a encore tous ces rituels, ces gestuels-là, qui ont été hérédités, qui ont été philo-hérédités. Ah,
- Speaker #0
mais complètement !
- Speaker #1
Donc, on ne peut pas demander tout et n'importe quoi. Et effectivement, les hommes aussi, et là, je sais que je vais fâcher du monde quand je vais dire ça, mais les hommes aussi sont victimes d'une représentation qui leur est fausse, induite. Ou quand ils ont une panne d'érection, c'est compliqué pour eux de la gérer parce qu'on leur a dit « tu seras toujours viril » . Oui,
- Speaker #0
et puis il faut les écouter simplement. Eux aussi, ils ont des instructions et eux aussi, ils ont à dire des choses. Effectivement. Est-ce que justement, certains fantasmes viennent nourrir nos insécurités du coup ?
- Speaker #1
Bien évidemment, parce qu'on va se dire, je vais prendre un exemple, un homme qui va vouloir un plan A3, par exemple.
- Speaker #0
Le classique.
- Speaker #1
Le classico-classique. va vouloir un plan A3. Il veut réaliser son tasme là et au moment T, grosse panne d'érection, il n'y arrive pas. Panique. Il va se dire, finalement, je suis impuissant. Mais non, ce n'est pas une question d'impuissance. Ce n'est pas parce qu'on a une panne qu'on n'est plus un homme. On n'est plus viril, qu'on ne peut plus être érotique. C'est simplement décoder pourquoi mon corps... Finalement, c'est peut-être beaucoup d'émotions d'un coup. Mon cerveau se mélange un peu les pinceaux parce qu'il y a trop d'excitation d'un coup. Qu'est-ce que je fais ? Et finalement, le cerveau va surréagir dès qu'il y a un stress. il va tout éteindre finalement, parce qu'on n'est plus dans le schéma, encore une fois, du plaisir.
- Speaker #0
Merci Chloé. Maintenant, on va écouter You Are The One du groupe AA. On se retrouve dans quelques minutes.
- Speaker #2
tu as oui qu'est-ce que star oh oh t'en as oui oh Merci.
- Speaker #1
S.N.S. Exploration
- Speaker #0
Précédemment, nous échangeons sur le fait que quand fantasme rime avec frustration, il est temps d'ouvrir le dialogue et donc d'inventer un terrain de jeu qui nous ressemble vraiment. On va se pencher un petit peu justement sur cette sphère en termes de communication, comment on peut créer un espace sécurisant pour se livrer.
- Speaker #1
Ça va vraiment être mes désirs, mes fantasmes ne sont pas bizarres, ne sont pas trop ou pas assez, c'est simplement se dire est-ce qu'avec mon compagnon on peut les explorer ou pas. Donc ça va être vraiment un peu du jeu à avoir. Il y a beaucoup de jeux de cartes, etc. Comme dans Complice, Shop, Serve, ce genre de choses. Ou le cahier d'exploration de Capucine Moreau, pour moi, qui est un bon moyen de communiquer là-dessus.
- Speaker #0
Et justement, comment on peut explorer ensemble sans se forcer ni se juger ?
- Speaker #1
Ça va être... Pas forcément les mettre en application, pour savoir. Ça va effectivement être en parler. De jouer justement avec ses jeux de cartes, etc. pour pouvoir en discuter, savoir si ça va bien être perçu, si c'est possible ou non. Et si ça ne l'est pas, se dire qu'on fait entre guillemets deuil de ce fantasme et que ce n'est pas très grave.
- Speaker #0
Justement, on va essayer de se trouver son propre langage érotique, le partager avec son ou sa partenaire. Comment co-construire un imaginaire érotique avec son conjoint, sa conjointe ?
- Speaker #1
Alors forcément avec du temps, des espaces un petit peu rituels pour le couple. Et c'est se dire, dans ces moments-là, on a le droit d'y aller à fond. C'est-à-dire qu'on a le droit de théâtraliser un petit peu notre endroit. On a le droit de sortir un petit peu du cadre et se dire, voilà, on a déjà bien parlé des limites et possibilités de chacun. Maintenant, on fait ce qu'on veut et on s'en fout. Il n'y a personne qui vous regarde dans le placard, promis.
- Speaker #0
Il n'y a pas de caméra, sauf si vous avez envie. Voilà,
- Speaker #1
exactement.
- Speaker #0
Comment cultiver une sexualité alignée avec ses valeurs et ses désirs profonds ?
- Speaker #1
C'est justement s'éloigner un peu de tous ces clichés pornographiques, etc. Du bon porno, il n'y en a pas beaucoup.
- Speaker #0
Non, c'est vrai.
- Speaker #1
Je ne vais pas faire de jaloux, donc je ne citerai aucune actrice ou acteur porno. Mais il y a vraiment des très bons acteurs, où pour moi, là, c'est quelque chose de qualité. Il y a vraiment des réalisateurs qui font des bonnes choses. C'est toujours le prendre avec intelligence. C'est encore une fois se mettre un petit peu en arrière et se dire... Qu'est-ce qu'on fait de ce porno ? Est-ce que c'est vraiment bénéfique pour moi ? Est-ce que c'est de la pornographie ou c'est juste vulgaire ?
- Speaker #0
Oui, sauvage.
- Speaker #1
Ça peut être sauvage, ça peut être bien quand même.
- Speaker #0
Peut-on guérir ou transformer notre imaginaire sexuel avec le temps ?
- Speaker #1
Bien sûr. Pour moi, la sexualité, c'est une bouteille de vin.
- Speaker #0
On est d'accord.
- Speaker #1
On prend vraiment le temps d'explorer, de savoir ce qu'on aime, ce qu'on n'aime pas, et tout bouge. C'est-à-dire que vraiment, c'est pas parce que... on va parler cru, mais c'est pas parce qu'on a adoré la levrette pendant dix ans que dix ans après, on aimera toujours ça. C'est vraiment, encore une fois, toujours du tatache de terrain pour savoir ce qu'on aime, ce qu'on n'aime pas, ce qu'on garde, ce qu'on garde pas.
- Speaker #0
On renouvelle un petit peu le panèble et tout ça.
- Speaker #1
Et même si des fois, on fait comme ça depuis 40 ans et que ça nous va très bien, c'est parfait.
- Speaker #0
Et quel rôle joue l'amour de soi dans l'épanouissement sexuel ? On terminera par cette question.
- Speaker #1
L'amour de soi, il va être dans surtout ne pas se laisser faire. C'est, je ne mérite pas forcément, donc il aime ça, je le trouve trop beau, je la trouve trop belle, donc je vais accepter. Et en fait, accepter des choses qu'on n'est pas du tout d'accord finalement. Et on s'en rend compte plus tard parce que sur le coup, on n'a pas été assez lucide parce qu'on s'est laissé aveugler. Et finalement, on se dit, tiens, j'ai tourné cette vidéo, cette tape que je voulais faire avec lui sur le moment où on était tous les deux. plus ou moins consentant. Et finalement, je me rends compte que je regrette.
- Speaker #0
Savoir poser ses limites et ses besoins, parce que c'est dans les deux sens.
- Speaker #1
Ce n'est pas parce qu'on n'a pas confiance en soi que tout nous interdit. On a les mêmes droits que tout le monde, et c'est surtout se dire, justement, je sais que je n'ai pas confiance en moi, donc je dois être encore plus vigilante à ce qu'on ne m'impose rien, ou je ne suis pas consentante ou consentant dedans.
- Speaker #0
On est bien d'accord. En tout cas, merci Chloé pour ce bel échange sur ce sujet.
- Speaker #1
Mais de rien.
- Speaker #0
Ça vous a plu, chers auditeurs ? Surprise, ce n'est que le début. Si cet épisode t'a fait vibrer, alors fonce, partage-le, note-le, parle-en. On se retrouve chaque jeudi pour casser la routine avec Sexeploration. On se dit à bientôt dans un prochain épisode. Bisous,