- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans le Shot de Philo, le podcast proposé par Science Piste et animé par moi-même, Stéphania, et mon camarade Alexandre.
- Speaker #1
Salut à tous !
- Speaker #0
On est là pour vous faire réviser le bac de philo en traitant une des notions de programme en 5 minutes chrono. C'est parti !
- Speaker #1
Aujourd'hui, nous allons aborder le thème du bonheur.
- Speaker #0
Thème qui revient à la mode en ce moment, on peut le voir en librairie, où il y a plus en plus de livres de développement personnel qui sont commercialisés, comme celui de l'ENA Situation par exemple.
- Speaker #1
Et alors, puisqu'on nous le promet à tout va, on va se demander, comment pouvons-nous le définir ? Alors évidemment, si plus de 2000 ans de philosophie n'ont pas su donner de réponse claire, on ne vous demandera pas de le faire le jour du bac. L'enjeu, c'est vraiment de montrer qu'il y a différentes définitions du terme et différentes tensions. Dans ce cas, les tensions concernent vraiment les liens entre bonheur, désir et devoirs moraux. Globalement, le bonheur, on peut le dire, c'est à la fois un état qu'on peut ressentir à un moment donné, mais aussi un but qu'on peut choisir ou non de poursuivre. Ainsi, le bonheur renvoie-t-il à une satisfaction de ses désirs personnels, ou bien un respect des devoirs moraux ? Doit-il être notre principal but dans l'existence ?
- Speaker #0
On peut d'abord penser que le bonheur, c'est vraiment le fait d'exaucer tous ses désirs et ses envies. C'est la thèse hédoniste, avancée notamment par Aristide de Sirène. Le bonheur passerait donc directement par le plaisir que l'on ressent lorsqu'on exauce ses désirs.
- Speaker #1
Donc si j'ai très envie de m'acheter le dernier iPhone et que je l'achète, l'état que j'éprouve c'est du bonheur ?
- Speaker #0
Selon les hédonistes, oui. Et cela vaut aussi pour les plaisirs charnels, par exemple, comme nous pouvons le voir chez Molière avec le personnage de Don Juan. L'hédonisme, c'est vraiment une philosophie individualiste, puisqu'on pense à nos désirs avant tout, pour notre bonheur personnel, afin d'éviter toute forme de déplaisir. C'est une philosophie de bon vivant égoïste, disons.
- Speaker #1
Mais pourtant, certains désirs sont inatteignables, c'est pas parce que j'ai vraiment vraiment pas envie de vieillir. qu'il est possible de ne pas veillir, pour l'instant. Mais alors, est-ce que la poursuite de certains désirs peut nous condamner à être malheureux ?
- Speaker #0
Justement. L'école stoïcienne, qui est un peu la rivale des hédonistes, met en garde contre leur pensée. Pour les stoïciens, comme Sénèque ou Aristote, le bonheur c'est trop important dans la vie pour que ce soit seulement déterminé par des éléments comme la sortie du dernier iPhone. Pour eux, le bonheur c'est quelque chose d'intérieur, qu'on peut maîtriser et qui ne dépend que de nous et de notre attitude face aux événements. Ils prennent la vie comme elle est et se satisfont en fait de cette vie-là. Ils visent ce qu'on appelle le démonie qui peut être traduit par le bonheur ou le fleurissement humain. Et pour fleurir en tant qu'humain et donc être heureux, il faut accomplir des bonnes actions qu'ils appellent les vertus. Kant partage ce sens du devoir. Aussi, selon lui, le bonheur ne peut être parfaitement défini. Comment l'atteindre alors si on ne peut même pas correctement le définir ? Kant met vraiment en avant l'importance de la raison, qui à défaut de pouvoir nous rendre heureux, nous évite le malheur. Mais contrairement aux stoïciens, c'est vraiment la morale qui est au cœur de sa philosophie. Le bonheur n'est pour lui pas le principal but de l'existence.
- Speaker #1
Mais alors, sommes-nous coincés ? Est-ce qu'il n'est pas possible de classer ces désirs et de séparer les désirs nocifs de ceux bénéfiques pour l'homme ?
- Speaker #0
C'est ce que propose Épicure. Puisque malgré l'expression souvent utilisée à tort, Épicure ne prône pas une satisfaction aveugle des désirs, mais un classement. Une satisfaction uniquement de ce qu'il appelle les désirs primaires et nécessaires, comme bien manger ou bien dormir. Les mauvais désirs sont écartés. Ainsi, si la satisfaction des désirs est importante pour être heureux, ce n'est pas l'unique moyen d'y parvenir. C'est un hédonisme raisonné. Kant, s'il met en avant autant le devoir dans la vie terrestre au détriment du bonheur, c'est parce qu'il croit en Dieu. Pour Kant, agir en accord avec la morale nous permet ensuite, dans la vie de l'au-delà, d'avoir le bonheur éternel.
- Speaker #1
Très bien, donc pour résumer, si la satisfaction des désirs individuels est importante dans l'atteinte du bonheur,
- Speaker #0
ça c'est l'école cyranéique.
- Speaker #1
Cependant, il ne faut pas que ces désirs soient la source principale de notre bonheur. Et de plus, afin de fleurir en tant qu'homme, nous devons penser à faire le bien moralement, ce qui va parfois à l'encontre de nos plaisirs individuels.
- Speaker #0
Ça c'est les stoïciens et Kant.
- Speaker #1
Mais dès lors, on peut distinguer plusieurs types de désirs, et considérer que seuls les désirs primaires sont essentiels à satisfaire.
- Speaker #0
Ça ce sont les épicuriens.
- Speaker #1
Et alors on peut ici faire le lien avec la notion de l'état aussi présente au programme et se demander si l'état doit ou non intervenir dans le bonheur des individus. Voilà c'est tout pour aujourd'hui, n'hésitez pas à partager ce podcast avec vos amis qui sont en train de réviser, n'oubliez pas de faire un tour sur notre instagram at science pistes pour enregistrer la mini fiche de synthèse associée à ce podcast et à vous abonner !