- Clémentine
Bienvenue sur Si on m'avait dit. À travers ce podcast, j'aimerais vous partager des moments d'échange avec des invités dont le parcours m'a marquée, parce qu'atypique ou insolite. Et vous l'aurez compris, qu'ils n'auraient pas forcément cru atterrir là où ils en sont aujourd'hui si on leur avait dit. J'espère que leurs histoires vont vous inspirer et vous montrer que l'impensable est souvent possible, qu'il suffit souvent d'un petit pas ou d'écouter son intuition pour changer radicalement une vie. Je suis Clémentine Heissat, coach, et tout de suite, je laisse place à mon échange avec Jeanne Casimir qui nous raconte son changement de vie pour devenir aujourd'hui une référence dans le massage du visage.
- Jeanne
Ah, ça doit faire 15 ans que je n'ai pas fait d'entretien.
- Clémentine
Eh bien, justement, on est repartis. Merci Jeanne d'être avec moi ce matin. Merci à toi. Je suis très contente de te voir. Si on m'avait dit qu'on allait se retrouver là toutes les deux quand on était au lycée, je n'aurais peut-être pas cru.
- Jeanne
C'est pas mal de se rencontrer 20 ans après. Ouais, exactement. Même plus en fait, non plus.
- Clémentine
Je sais pas, mais ce que je sais, c'est que j'ai essayé de te chasser pas mal de fois et j'ai jamais réussi. Donc là , on se voit pour une autre façon, on va en reparler. Est-ce que, en gros, tu peux juste nous dire quelques mots pour te présenter et après, on partira sur ton parcours.
- Jeanne
Ok. Eh bien, merci déjà de m'accueillir devant ton micro. Donc, je m'appelle Jeanne Casimir. J'explore les visages depuis 4 ans. et j'ai toujours travaillé dans l'industrie cosmétique. Je vais plus loin si tu veux.
- Clémentine
D'oĂą viens-tu si on prend le commencement ?
- Jeanne
Alors le commencement, j'ai passé mes 18 premières années en Bourgogne dans une petite ville de 3800 habitants qui s'appelle Apoigny et j'y ai passé ma vie dans une maison entourée de nature et d'animaux avant d'arriver à Paris à 18 ans.
- Clémentine
Ok et aujourd'hui tu as deux enfants.
- Jeanne
J'ai deux enfants, j'ai un mari et voilĂ et c'est cool.
- Clémentine
Et on va parler de ton parcours parce que tu as eu une sorte de reconversion, en tout cas tu as eu un switch assez intéressant. Mais juste avant qu'on parle de ton parcours, est-ce qu'on peut repartir parce qu'il faut quand même savoir qu'à Poigny c'est à côté d'Auxerre et c'est là qu'on s'est rencontrés au lycée. Qu'on parle un peu de ton enfance, donc ta famille, tu es née dans une famille de...
- Jeanne
Alors je suis née à Auxerre. J'ai grandi à Auxerre et j'ai une grande soeur qui a trois ans de plus que moi et mes parents sont toujours là -bas. J'ai toujours mes grands-mères, mes oncles, mes tantes, j'y retourne souvent.
- Clémentine
Ok. Pour le plaisir ?
- Jeanne
Le plaisir, c'est un peu mon échappatoire et mon escape de verdure, de cocon familial. Et maintenant Adrien, mon mari, a besoin aussi de rentrer à la maison régulièrement. Et non, on est toujours dans la même maison. J'ai grandi dans une maison avec un jardin, avec des chiens, des cochons d'Inde. Même un moment, il y avait un poney. C'est drôle parce que quand j'en parle avec les enfants, ils me disent « Mais tu avais un poney dans ton jardin ? » Et pour eux, ça semble complètement dingue. Et c'est ça aussi que j'essaye de leur transmettre, cette connexion avec la nature qui, moi, m'a façonnée, m'a fait grandir et qui est tellement importante. et pour eux du coup c'est les ancrer dans une vie aussi à la campagne.
- Clémentine
Ok.
- Jeanne
Moi-mĂŞme tu sais.
- Clémentine
Moi-même je sais, évidemment. Donc tu fais ton école à Auxerre, ton collège, ton lycée. C'était quoi tes passions quand t'étais plus jeune ? Poney, tu faisais de l'équitation ?
- Jeanne
Ouais, je faisais beaucoup de sport. J'ai fait de la danse depuis jeune ado, danse moderne. J'ai fait du tennis, j'ai fait de l'équitation et beaucoup en fait. C'était plusieurs fois par semaine. le week-end donc ouais le sport m'a bien accompagné toute mon enfance c'est un peu la magie d'habiter à la campagne, c'est plus accessible d'aller au centre équestre le mercredi, le samedi et le dimanche.
- Clémentine
Ok et quand tu jouais quand tu étais petite ?
- Jeanne
Tu jouais à quoi ? Quand je jouais, ah c'est marrant, je jouais avec mes chiens dehors et ma soeur, la ponette c'était la ponette de ma soeur et je me souviens quand on avait entre 8 et 12 ans On préparait des parcours de saut d'obstacles et on était avec notre ponette et j'ai jamais eu de barbie ou de trucs comme ça. Je faisais des tresses à notre ponette et j'avais deux cochons d'Inde. Il y avait des poules dans le jardin, il y avait des lapins. Donc en fait, je me souviens pas d'un jouet.
- Clémentine
Tu jouais pas à la marchande ou t'étais plutôt dans l'organisation ?
- Jeanne
J'étais dans le soin de mes animaux. Je passais mais... Mon temps avec eux en fait. Je me souviens que j'étais toute seule dans le jardin. Il y avait toujours mon grand-père qui était quelque part dans le potager et moi j'étais avec mes animaux.
- Clémentine
Ok.
- Jeanne
Donc ça a pas mal défini mes occupations.
- Clémentine
Ok, donc bac S et derrière, qu'est-ce qui se passe ?
- Jeanne
Alors, bac S et derrière, je suis arrivée à Paris et j'ai fait à l'université Paris-Dauphine.
- Clémentine
Paris, parce que pour information, quand on est en Bourgogne,
- Jeanne
on va Ă Dijon.
- Clémentine
Donc pourquoi Paris ?
- Jeanne
Et en terminale, j'étais un peu, je ne savais pas trop. quoi faire en fait et c'est ma mère qui m'a un peu tiré de là où elle m'a invitée à faire un dossier pour dauphine je savais pas ce que c'était et je les fais remplir à mes profs c'était la première fois qu'ils remplissaient un dossier pour cette fac et c'était une fac hyper général éco gestion avec plein de matières et du coup très généraliste et et j'étais pas bonne en maths donc je me suis À l'époque, je vais faire philo, donc j'avais fait aussi des dossiers pour Hippocagne, mais je n'étais pas plus littéraire ou philo. Et au final, je me dis heureusement que je suis allée dans une filière très généraliste. La prépa, j'aurais pu faire prépa à l'école de co, mais je pense que psychologiquement, ça ne m'aurait pas du tout convenu. Et donc, je remercie mes parents de m'avoir donné l'idée d'aller à Dauphine. Et donc quand je suis arrivée, j'avais mon studio à 10 minutes de la fac et j'étais un peu, les premières années, c'est la mère d'une copine qui nous appelait les oies blanches.
- Clémentine
Parce que t'es partie avec une copine de ça ?
- Jeanne
J'ai retrouvé, coucou Marion, j'ai retrouvé Marion qui était aussi à Paris juste après son bac. et on était les deux provinciales qui arrivent à Paris, qui vivent toutes seules et qui découvrent un peu la vie. Donc c'est les deux oies blanches à Paris. Et la première année, c'était... J'ai pas beaucoup bossé, je suis beaucoup sortie et j'ai découvert Paris. Donc je suis allée au rattrapage en première année.
- Clémentine
Bien joué.
- Jeanne
Et après, je me suis vraiment mise à bosser en deuxième année, où c'était un peu, bon, arrête tes conneries, on y va. C'était la liberté de la découverte. Voilà , on y va. Et aussi, il y a... En deuxième année, c'était l'année qui comptait pour aller en Erasmus en troisième année. Donc au niveau licence, je pouvais faire une année à l'étranger. Et ça, ça m'a énormément motivée pour bosser, pour avoir le dossier qui me permettait d'aller où je veux. Et à ce moment-là , ma sœur pouvait aussi aller faire un semestre en Erasmus. Et on avait un choix commun qui était Valence en Espagne. Et on s'est dit mais génial, on y va toutes les deux. Et du coup, j'avais là une motivation pour accéder à un bon dossier et pour choisir ma fac. Et je me suis mise à bosser à ce moment-là , en fait. Et ensuite, en L3, j'ai passé ma licence en Espagne, à Valence. Après, je suis arrivée en quatrième année à Dauphine. Je suis revenue et là , j'ai pris une spécialité marketing. Et là , j'ai commencé à m'éclater, en gros. C'était beaucoup de cas de groupe.
- Clémentine
Pourquoi le marketing, tu sais, aujourd'hui ou Ă ce moment-lĂ ? Ou jusqu'Ă autre chose ?
- Jeanne
ça devait être évidemment je vais pas faire finance je sais pas ça a été un peu c'était plus par bon bah je vais pas faire ça je vais pas faire ça ah bah ça ça l'a réduit par des boulots ouais c'est pas ce moment je suis créative puisque non et et là c'était et pareil pour le m1 il fallait avoir le dossier pour accéder au m2 qui n'était pas automatique fallait faire des et des dossiers et je voulais pas aller dans une autre école. Pour moi, c'était Dauphine. Je ferai ma cinquième année à Dauphine pour le M2 Market. Et là , pareil, j'ai eu une motivation pour bosser.
- Clémentine
Et donc, ton premier stage, parce que j'ai vu que tu avais fait un stage chez Nux. Ça, c'est en quatrième année ?
- Jeanne
En quatrième année, oui. On avait l'option de faire une année de césure. Et pour moi, c'était évident que j'allais aller... je ferai cette année de césure et j'ai fait deux stages. Le premier chez Nestlé. À l'époque, c'était... Donc attends, j'étais à Dauphine en M1, je ne sais pas, en 2006. Donc c'était le marketing, la grande conso, c'était la passion des supermarchés. Moi, j'étais à fond là -dedans. Donc évidemment, je vais faire du marketing chez Nestlé en développement de produits.
- Clémentine
J'étais à fond là -dedans, c'est-à -dire dans les supermarchés. Explique-moi comment ça t'es à fond là -dedans.
- Jeanne
J'étais à fond dans les supermarchés, fascinée par ces rayonnages, ces marques. C'était le début des MDD, le marketing du produit, vraiment du produit de grande conso. C'était ma passion à l'époque, donc je suis allée chez Nestlé et je bossais sur les soupes déshydratées magiques. Et là , je me suis rendu compte que pas du tout. Si je n'étais pas profondément passionnée par le produit sur lequel je travaillais, je ne pouvais pas. Pour moi, je me retrouvais en dégustation de soupe déshydratée. J'ai adoré mon expérience chez Nestlé parce que j'ai rencontré des gens géniaux. Mais quand j'étais en dégustation sur des soupes déshydratées à la tomate où c'était plein de glutamate parce qu'il fallait que c'est du goût... Et moi, j'ai grandi avec un exhausteur de goût. Ce n'est pas bon.
- Clémentine
Ce n'est pas nécessaire.
- Jeanne
Ça ne se trouve pas dans un potager. Et moi, j'ai grandi avec des soupes faites par ma grand-mère, avec les légumes du potager que mon grand-père faisait pousser. Donc, je buguais, en fait. Et je me suis dit, mais non, le marketing, pour moi, c'est une action, c'est un métier. Il faut que je sois passionnée. Il faut que je crois. en ce que je fais. Et c'est comme ça que je suis arrivée dans la cosmétique. Ou après, je suis allée chez Nuxe, où c'est pas que j'étais passionnée par le skincare, mais j'utilisais des soins cosmétiques et l'industrie me plaisait. Et à l'époque, Nuxe était tout petit. Il y avait une cinquantaine de personnes dans le bureau. On n'était qu'à stagiaire et je me suis occupée des...
- Clémentine
Tu choisis la marque ou c'est au hasard ? LĂ ,
- Jeanne
je choisis. Là , je choisis. Et je m'occupais du service client. Problème de fidélité, il n'y avait pas de site internet encore à l'époque.
- Clémentine
C'était distribué en grande surface ? En pharmacie.
- Jeanne
C'était vraiment l'époque du début des jolies marques un peu glamour dans les pharmacies. C'était un premier tournant dans l'industrie où tu avais le début de Nuxe, Caudalie, donc des jolis packs. Oui, rajouter un petit peu de glamour et de luxe en pharmacie. Et un de mes projets... était de construire le programme de fidélité Spanux. À l'époque, il y avait le 32 rue Montorgueil. C'était un endroit ultra joli, moderne pour l'époque. Et c'est drôle parce qu'un de mes derniers projets, c'était de présenter ce programme de fid aux esthéticiennes du Spanux. Et la personne qui s'occupait du spa à l'époque... et est une femme que je vois toujours aujourd'hui, que j'ai retrouvée au bon marché. C'est la première que j'ai massée quand j'ai un peu bifurqué. Et c'est elle qui m'avait dit à l'époque, oui, c'est toi qui vas le présenter. C'est toi, c'est toi qui l'as fait, c'est toi qui vas le présenter. C'est comme si elle m'avait donné un peu confiance et envie en fait. C'était un peu ma première, mon premier pas dans un spa.
- Clémentine
Donc pas déjà un stage café.
- Jeanne
Clairement pas !
- Clémentine
Donc un stage à responsabilité où tu travaillais vraiment sur la création de...
- Jeanne
On était quatre stagiaires et c'est drôle parce que ces deux sont toujours mes amis aujourd'hui et on avait des vraies missions.
- Clémentine
Trop intéressant ! Donc là tu te dis je commence à aimer la beauté ?
- Jeanne
Je commence à aimer la... Je touche du doigt ce que ça peut être de bosser en cosmétique, en marketing dans l'industrie cosmétique. Ensuite, je rentre à Dauphine, je fais mon M2, marketing et stats. Stats pour ? C'est appliqué au marketing, donc c'est études. Et ensuite, en stage de fin d'études, je vais là où tu dois aller quand tu fais... Voilà , chez L'Oréal. Où à l'époque, c'était... Quand tu faisais du marketing, il fallait aller chez L'Oréal. Et je m'éclate.
- Clémentine
Alors déjà , entretien L'Oréal. Tu t'y prépares, tu y vas, la fleur au fusil ?
- Jeanne
Je crois qu'en M2, on avait un espace, ça s'appelait le L'Oréal Brainstorm. Et on était des équipes et on bossait sur un projet, je crois que c'était sur les crèmes solaires Vichy. Et donc, on rencontre certains des RH L'Oréal. Et je ne sais pas, j'ai dû appliquer à ce moment-là . Et je ne me souviens plus de mes entretiens,
- Clémentine
j'avoue. Mais, pas de problème.
- Jeanne
pas de problème et j'arrive dans une équipe donc dans la là c'était dans la division des produits professionnels sur l'Oréal professionnel et les shampoings et j'arrive dans l'équipe de formation internationale où notre mission c'était de créer les books de formation à destination des coiffeurs pour les aider à développer leur business donc il y avait aussi cette touche de métier de main et là j'avais 3 personnes en 3 mètres de stage et c'était des gens exceptionnels ... Ouais, j'ai vécu un L'Oréal très bienveillant. C'est drôle parce que mon maître de stage de l'époque m'a rappelé il n'y a pas longtemps pour une mission. Et c'était, ouais, c'est vraiment des...
- Clémentine
Ă€ chaque fois, tu restes en lien, en tout cas,
- Jeanne
avec les gens que tu rencontres. C'est quand tu me demandais si j'avais eu des mentors dans ma vie. À chaque fois, je ne sais pas si je les appelle vraiment mes mentors, mais à chaque fois, j'ai des personnes qui me guident un peu, mes petites étoiles qui me donnent envie, qui me nourrissent, qui me donnent confiance. Et là , après, chez les Ops, on en reparlera, mais ça a été une...
- Clémentine
un autre niveau. Ok, donc stage, 6 mois, j'imagine.
- Jeanne
Oui, je fais 6 mois là -bas, ça se passe hyper bien. Et ensuite, il me propose de rester en CDD sur une marque qui n'existe plus aujourd'hui, mais qui était une marque à destination des esthéticiennes. Une marque de produits professionnels où je me retrouve sur des protocoles de soins, des formations. Mais j'y reste 2 mois parce que entre-temps, je rencontre Aesop et je démissionne.
- Clémentine
Tu rencontres par hasard ? Tu postules ?
- Jeanne
Alors, Aesop, je l'ai... Ça a été une longue histoire parce que pour mon stage de césure, j'avais déjà envoyé une candidature en Australie, une bouteille à la mer. Et c'est des années avant, ma soeur était partie en Australie faire un voyage études là -bas et m'avait dit il y a deux marques de cosmétiques superbes en Australie, c'est Aesop et une autre. Je regarde et là , je suis complètement fascinée par Aesop. Donc,
- Clémentine
super packaging à l'époque, marquis.
- Jeanne
Le concept est complètement différent de ce que je pouvais connaître du marché actuel. Et je me dis, OK, c'est là -bas que je veux aller. Donc, j'envoie une bouteille à la mer, je n'ai jamais de réponse. Donc, je fais ma vie autrement pour mes sages de césure. Et là , ensuite, entre-temps... Une première boutique ouvre rue Bonaparte à Paris dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés au milieu des galeries d'art et j'y étais allée pour essayer un produit. J'avais eu l'expérience de la consultation au lavabo absolument phénoménale par Anna qui a passé 17 ans chez Aesop et qui m'a beaucoup accompagnée pendant mon expérience. Mais c'est elle qui m'avait fait cette consultation où... où j'étais ressortie choquée en fait. J'avais acheté mon premier soin pour le nettoyant pour le visage, le gel nettoyant fabuleux et là je m'étais dit wow. Mais bon.
- Clémentine
Donc super expérience client, des boutiques belles.
- Jeanne
La boutique, c'est pas tant la boutique qui m'avait impressionnée à l'époque, c'était vraiment l'expérience que j'avais vécue une fois dans la boutique. Et quand j'étais chez L'Oréal... Aesop a ouvert sa deuxième boutique, rue du Faubourg Saint-Honoré. Rue Saint-Honoré, pardon. Plus vers Palais-Royal. Et je décide d'aller faire un tour un soir. Et là , je refais une consultation au lavabo. Tout ça pour acheter un baume pour les lèvres. Et en fait, cette histoire, je l'adore. Parce que la personne qui manquait, c'est une personne différente. Qui galère un petit peu avec la machine à cartes. Et je me dis, tiens, lui, je ne sais pas. Et je me suis lancée. Il est nouveau. Et je lui dis, mais comment on fait pour travailler chez vous ? J'ai déjà postulé il y a deux ans, je n'avais jamais eu de réponse. Bon, ben, comment on fait ?
- Clémentine
Comment on fait ?
- Jeanne
Expliquez-moi. Et là , cet homme me regarde avec des yeux tout ronds. Il me dit, mais qui es-tu ? Et donc, on discute et il finit par me donner sa carte en me disant, je suis le General Manager Europe, envoyez-moi votre CV. Un mois après, je commençais chez Aesop. Le coup de chance.
- Clémentine
Le coup de chance.
- Jeanne
C'est un peu... C'est ces petites magies de la vie où je réfléchis pas trop, mais à un moment, je sens qu'il y a un truc et je me mets on. Voilà , ça, c'est un peu un exemple.
- Clémentine
OK, donc t'envoies un mail.
- Jeanne
J'envoie ma candidature. Je démissionne de chez L'Oréal et j'arrive chez Aesop et c'était un moment où Aesop était en plein essor. Il y avait une boutique à Londres, deux boutiques à Paris et ma mission c'était de développer la marque sur le marché français d'un point de vue marketing, com, PR, presse, partenariat avec l'idée de ne pas trop formater marketing parce que tu n'as passé que six mois chez L'Oréal. Donc tout ce que tu as appris, tu l'oublies et tu fais autrement, tu as zéro de budget, tu proposes des choses et des idées.
- Clémentine
Et tu te portes Ă qui Ă ce moment-lĂ ?
- Jeanne
Je reporte à la directrice marketing Europe et c'était fou en fait parce que c'était très entrepreneurial tout en étant dans une boîte. J'avais une démarche, tu as une idée le matin, tu la mets en oeuvre l'après-midi et très active, tournée dans l'action. plein de boutiques à ouvrir, une marque à installer, personne connaissait les hommes. Quand je suis partie de chez L'Oréal, c'était un peu mais que fais-tu ? Pourquoi tu fais ça ? Toi,
- Clémentine
tu étais un peu stressée ou au final pas du tout parce que c'était quand même une marque que tu targettais depuis un certain moment ?
- Jeanne
Le seul truc qui me stressait, c'était de parler aux Australiens le matin tôt où je ne comprenais rien à leur accent. Mais sinon, je vivais le truc. Et en fait, toute mon expérience pendant ces dix années, ça a été de... Je buvais Aesop, je mangeais Aesop, je respirais Aesop. J'étais devenue... Enfin, il n'y avait plus de frontière entre Jeanne et Aesop, Aesop et Jeanne. Et je vivais la marque. C'était... Elle faisait... Enfin, ma mission faisait partie de mon quotidien. Je me suis éclatée dans les premières années d'expérience professionnelle. C'était génial. Responsabilité totale avec une équipe ultra bienveillante, très inspirante. Quand je te parlais d'un peu mes petites étoiles qui me guidaient là -bas, chaque personne était une petite étoile. Et l'équipe avec laquelle j'ai commencé, c'est une équipe qui est restée au moins pendant dix ans. Donc on s'est construit, on a grandi ensemble. Et après, une fois que la France était un peu plus installée... Je m'occupais du marketing d'ouverture des pays. Quand on ouvrait l'Allemagne, j'allais en Allemagne. Donc avec les fondements d'ouverture de marché qu'on avait mis en place pour la France. Et en Allemagne, c'était rigolo, ce que tu fais à Stuttgart et ce que tu fais à Berlin, c'est pas tout à fait pareil. Et donc à chaque fois, c'était comme des mini ouvertures. Donc moi, j'ai beaucoup voyagé à ce moment-là . À un moment, quand j'ouvrais la Scandinavie, j'ai passé ma vie à Copenhague où à un moment, Adrien se demandait ce soir. Mais tu y vas toutes les semaines. Mais c'était tellement dynamique dans l'action de rencontrer des gens, d'avoir des idées pour implanter cette marque et de connecter avec les bonnes personnes. Mais ce n'était pas tant réfléchi, en fait. C'était...
- Clémentine
C'est naturel. C'est go with the flow.
- Jeanne
Ouais.
- Clémentine
Et Adrien, tu le rencontres Ă quel moment ?
- Jeanne
J'étais chez ESOP.
- Clémentine
T'étais chez ESOP. Ouais. OK. Donc là , tu... Gravis un petit peu les échelons parce que tu es quand même restée 11 ans. Oui,
- Jeanne
donc les premières années, c'était du marketing de pays avec beaucoup de marketing d'ouverture. Une fois que le pays était assez grand pour recruter un marketer en local, moi, je passais sur un autre pays et j'avais toujours un pied en France. Et ensuite, je suis passée dans les... Donc, j'ai fait ça pour l'Allemagne, la Scandinavie, l'Italie. Après, je suis passée dans les équipes européennes où j'accompagnais les marketers en local. Donc là , c'était beaucoup plus de... de strat, de budget, je perdais un petit peu le côté très ancré dans l'opérationnel.
- Clémentine
Je me permets de te couper, tu as des fonctions, des petits inputs que tu donnes dans l'expérience en boutique, sur... il n'y avait pas de spa.
- Jeanne
Il n'y avait pas de... ça s'appellera jamais des spas, mais c'était des treatment rooms et ça c'était que en Australie et en Asie, on n'avait pas en Europe, donc c'était boutique. Après, quand le marketing, j'avais un pied en retail parce que tout était très lié et je passais ma vie en boutique. Il y avait une culture de boîte très forte où en décembre, toute l'équipe office était dans les boutiques pour soutenir le staff retail. Donc en gros, un staff office devait être capable de vendre un produit, de recevoir un client, de faire une consultation au lavabo de la même façon qu'un vendeur full time. Et ça, je trouve que ça a vraiment aussi marqué ma façon de travailler la marque. Où la première année, il y avait peu de staff. Toutes mes pauses-déj, je remplaçais le vendeur de la boutique de la rue Saint-Honoré pendant sa pause-déj. Donc pendant une heure, tous les jours, j'étais vendeuse en boutique. Et ça, c'est fou quand tu travailles une marque, d'avoir un tel entourage avec les clients. J'avais pas besoin de faire des études, mes études je les faisais tout le temps, les post-déjeuner en fait, j'avais un contact direct avec le client. Et tout ça pour te dire...
- Clémentine
Que tu gravisses, je te dis, tu évolues.
- Jeanne
Je passe en marketing Europe. Que t'es chassée,
- Clémentine
il n'y a pas que moi qui t'a chassée pour aller ailleurs.
- Jeanne
Ah ouais mais les messages restés non lus sur LinkedIn, c'était même pas un sujet. Parce que t'es tellement bien. Ouais, j'ai évolué très vite. je me suis pas trop posé de questions j'étais tellement passionnée aussi par ce que je faisais j'avais même pas l'idée de regarder ailleurs et qu'est-ce qui te passionnait foncièrement ? Mes journées ne se ressemblaient pas. J'avais une dimension créative dans mes actions, où un gros pôle de mes missions, c'était les partenariats, où ESOP faisait des partenariats avec des lieux culturels pour communiquer avec une cible particulière. Et du coup, mon quotidien, c'était d'aller rencontrer les directeurs de... comme du musée d'orsay du de la fiac du musée du jeu de paume et donc j'avais des interlocuteurs passionnant voilà et du coup je me disais ah tiens il ya un festival qui arrive je vais aller voir si on y a un intérêt et ma monnaie d'échangé c'était les produits il n'y avait pas d'échangé financier enfin je ne sais pas qui
- Clémentine
Tout reposait sur toi et sur ta passion.
- Jeanne
C'était passionnant parce qu'il y avait une grande dimension culturelle. Et surtout, certains projets, c'était « et si on faisait ça ? » Et mes managers qui me disaient « ok, vas-y » . Et donc, je n'étais pas dans une dynamique où il fallait faire des présentations, du reporting. Moi, c'est le genre de mission qui peut me faire flétrir très vite. Et du coup... Je me suis aussi un peu construit mon rôle parce que quand la marre grandissait, je pouvais plus tout faire. Donc à un moment, on en discute, qu'est-ce que tu veux garder, qu'est-ce que tu veux laisser. Et à chaque fois, je laissais ce qui ne me passionnait pas. Donc je gardais toujours ce qui m'animait. Quand j'arrivais le matin, j'étais complètement on en me disant, je ne le mentalisais même pas, mais je ne faisais que ce que j'aimais. Génial. Donc très privilégiée, ouais.
- Clémentine
Et l'arrivée de ton premier enfant ?
- Jeanne
Eh bien j'étais dans les équipes marketing européennes.
- Clémentine
Donc là c'est au bout de combien de temps à peu près ?
- Jeanne
C'était il y a six ans donc c'était à peu près il y a six ans. Enfin j'avais six ans d'ancienneté et là j'étais le retour donc là il s'est passé plein de trucs dans ma tête où quand je suis revenue J'avais ce truc, je n'assumais pas vraiment d'être mère. Tu avais toujours voulu être maman ? Non, pas du tout.
- Clémentine
Ça a été un hasard ?
- Jeanne
Pas un hasard, ça a été voulu, mais je ne m'étais pas du tout projetée dans ce nouveau rôle. Et j'avais un espèce de bug mental de... Non mais la Jeanne n'a pas changé.
- Clémentine
Tu dis ça parce qu'on essayait de t'arranger ton planning et toi tu t'étais... Pas du tout,
- Jeanne
pas du tout. En fait, j'avais... peur d'être cataloguée. Jeanne est devenue moins efficace au travail. Ou Jeanne part plus tôt. Je sais pas, j'ai buggé et quand je repense à la Jeanne d'il y a six ans, je me regarde avec un petit peu de tendresse et de... T'avais pas les neurones vraiment connectés. Et en fait, quand je suis rentrée, j'avais une peur bleue de me... de m'asseoir un petit peu dans une routine et dans une zone de confort. Mon métier, je le gérais à fond. Et du coup, à ce moment-là , quand je reviens, les équipes retail étaient complètement déstabilisées. Sur six personnes, il y en a cinq qui sont parties, donc il ne restait plus qu'une retail business manager. Et en fait, je vois ça sur le marché français et je me dis, je vais aller en retail. Je vais demander de bouger dans les équipes retail. Ça me met complètement dans un métier que je ne connaissais pas. Un moment où les équipes n'étaient pas du tout stables, c'était trois mois avant Noël. Mais je l'ai demandé et j'étais en mode, je veux aller dans les équipes retail. Et j'y suis allée.
- Clémentine
J'avais besoin de me mettre en danger pour me sentir... Ça, c'est quelque chose à te prouver. Ouais, clairement, me prouver à moi-même. Bon, ça, je l'ai compris bien. Tu trouvais quoi ?
- Jeanne
Que tu étais capable d'aller en retail ?
- Clémentine
J'étais toujours capable, même si j'étais mère. Voilà . Ok. Maintenant, je peux l'assumer. Et expérience complètement dingue de préparer des boutiques, un pays. On a ouvert aussi la Belgique à ce moment-là , juste avant Noël, ou dans une dynamique de retail. Le vœu, ça se met complètement dingue. Donc là , je découvre les opérations, toutes les commandes de produits, l'approvisionnement, le management de personnes. Ça, je ne savais pas faire.
- Jeanne
Ça s'est passé. C'est dur.
- Clémentine
L'enfer. Horrible. Ça a été très, très, très dur. Mais tellement formateur.
- Jeanne
Qu'est-ce qui a été dur ?
- Clémentine
Alors ça, je crois que... Ça a été très dur de... La gestion humaine. Oui, la gestion humaine et tout gérer de front. En fait... A deux, on faisait le métier de six personnes où moi, je ne connaissais pas le métier. Donc, la personne avec qui j'étais en duo a été fantastique. Elle m'a tout appris. Elle m'a pris sous son aile et on l'a fait. Mais avec des cas RH, je n'étais pas du tout préparée. Je ne savais pas.
- Jeanne
Ce n'est pas inné.
- Clémentine
Et c'est très dur. Mais tellement, tellement enrichissant. Et je pense que je suis sortie de cette expérience retail. J'ai vraiment évolué après ça. Et donc j'ai fait ça pendant deux ans et là j'ai eu mon deuxième enfant. Donc au retour de mon deuxième congé maternité, j'ai à nouveau changé de poste. Donc j'ai quitté les équipes retail, je suis retournée dans les équipes européennes où j'étais en management de projet et je reportais au GM, au General Manager, où là je m'occupais du market entry des OPs en Espagne ou de projets annexes. Et l'un des projets c'était... Si Aesop ouvrait des spas à grande échelle, ce serait quoi ?
- Jeanne
On y arrive.
- Clémentine
Le moment où tout a commencé.
- Jeanne
Donc ça, c'est là où ça commence. Mais avant qu'on parle du déclic, est-ce que toi, tes deux grossesses ont changé quelque chose ? Ta maternité ou le fait d'avoir deux enfants ? Sur ta vision du travail, sur ton engouement, sur tes aspirations ?
- Clémentine
Non, non. Je pense que je me suis un... voilé la face de la charge que ça allait représenter. Parce que j'ai toujours vécu moi avec une angoisse de planifier les choses. Avant mes grossesses, je planifiais rien. J'étais l'électron libre qui volait tout le temps, qui sortait tout le temps, qui faisait ce que je voulais. Je rentrais à l'heure que je voulais. Et la première année, j'avais des œillères parce que je me suis dit... Ok, je suis maman, mais ça, ça ne va pas changer. Parce que je n'avais pas compris qu'en fait, une fois qu'il y a quelqu'un à la maison et que tu dois rentrer pour t'occuper de cette personne, si ton planning n'est pas millimétré et anticipé, c'est justement là que tu ne vas rien faire. Et là , j'ai mis quelques mois, voire un an ou deux, à reprendre, à changer d'état d'esprit, à me dire que planifier les choses... structurer mes moments où j'étais libre. C'était justement ça qui allait me faire retrouver une forme de liberté. Donc voilà , je suis un peu partie sur la mauvaise route au début et après j'ai compris comment je pouvais mieux m'orienter.
- Jeanne
Ok, donc les spas chez ESOP, c'est là que ça commence.
- Clémentine
Oui, c'est là que ça commence où je travaillais avec les équipes australiennes. sur la stratégie à mettre en place au niveau européen et au niveau global. Et ça mettait un peu de temps au niveau business. Mais ce projet me motivait à fond.
- Jeanne
Plus que les autres ?
- Clémentine
Plus que les autres, clairement. Toi,
- Jeanne
t'aimais aller au spa, t'allais dans des spas, tu te faisais...
- Clémentine
Pas tant que ça, mais j'avais bossé sur un projet quelques années auparavant, juste avant ma première grossesse. Ouais. Dans le cadre d'un projet design, on a, avec Jean-Philippe Bonnefoy, qui est l'architecte d'ESOP, révolutionné les bureaux ESOP en les transformant en un lieu où on pouvait accueillir des clients et leur offrir une expérience de soins du visage. Ce projet est parti d'une discussion avec Benjamin Paulin et Alice Lemoyne. Pourquoi ?
- Jeanne
Benjamin Follien et Alice Le Monde Ă ce moment-lĂ .
- Clémentine
On avait bossé avec eux sur un autre projet et on se retrouvait en disant... qu'est-ce qu'on peut préparer pour... On était sur un événement de Paris Design Week ou autre, je m'en souviens plus. Et c'est le genre de discussion où t'as des cerveaux qui ne se mettent aucune barrière, qui ont juste envie de travailler ensemble. Et on se dit, bah, on pourrait faire un truc ici. C'était 80 mètres carrés, rue Saint-Honoré.
- Jeanne
Et donc lĂ , quand tu dis Ă destination des clients,
- Clémentine
si tu parles des clients...
- Jeanne
B2C, pas B2B, on est d'accord.
- Clémentine
Purement B2C. Deux, le client qui va en boutique Aesop, là , on lui propose de venir faire un soin du visage pour avoir l'expérience des produits Aesop sur son visage.
- Jeanne
Et gratuitement ?
- Clémentine
Non, non, comme si c'était en mode pop-up spa. Spa particulier parce que tu as 80 mètres carrés qui sont dédiés à toi. Et là , on commence à s'animer sur ce projet. Et le soir même, on va présenter ce projet à notre general manager qui nous dit « Vous êtes... » taré, j'adore, on y va. Et là , ça a été le projet de notre... Enfin, moi, ça a été un peu le projet de mon expérience ESOP, où pendant des mois, on a travaillé sur le concept, sur le marketing, la com, la commercialisation, tout, tout, tout. Mais moi, en gros, j'ai tout fait, sauf le fait de prendre soin et de faire le soin aux clients. Et ça a dû faire un tilt dans ma tête. ou peut-être que j'étais un peu frustrée de ne pas recevoir le public.
- Jeanne
Pas aller au bout de l'expérience.
- Clémentine
Pas aller au bout de l'expérience, oui. Mais je n'en avais pas du tout conscience à l'époque. Et quand je retravaille sur la stratégie SPA quelques années après, je me dis, tiens, et si j'apprenais à masser, comme ça j'aurais la vision 360. J'avais quand même observé qu'il y avait un manque d'alignement entre les visions. des personnes qui étaient dans les bureaux et les visions des esthéticiennes qui travaillaient dans les spas. Et je me suis dit si j'apprends le métier, j'aurai la vision globale. Et je pourrais vraiment apporter quelque chose peut-être de différent, mais en tout cas d'efficace. Et je m'inscris au CAP. Je passe mon CAP esthétique.
- Jeanne
C'est totalement toi,
- Clémentine
c'est pas du tout ESOP qui te dit ce que ce serait pas mal. Et je l'ai fait, j'ai prévenu ESOP. mais je l'ai fait indépendamment. C'était pour ma culture perso, en gros. Mais là , j'ai commencé à masser et j'ai adoré.
- Jeanne
Comment ça se passe ? Ton CAP, c'est le soir ? Tu prends sur tes jours de boulot ?
- Clémentine
Je prends sur mes jours de boulot. J'avais cet accord avec Aesop que je ne posais pas de jour pour aller me former, mais c'était quelques jours dans l'année. Et j'apprends à masser, je m'inscris dans une école où j'apprends le massage. Je commence à travailler le CAP. Après, j'avais une base de... tout ce qui est soins de la peau, je l'avais en bagage Aesop. Donc toute cette partie-là qui est un gros morceau du CAP, je l'avais déjà , mais j'ai appris à épiler, à faire des manucures. Et ça, pour le coup, c'était nouveau.
- Jeanne
Et sur le moment, ça te fait rire ? Comment tu vis la chose ? Faire un maillot, Jeanne, ce n'est pas la même chose.
- Clémentine
Je ne me pose pas trop de questions, juste je kiffe. J'apprends des nouvelles choses. Je me dis que... Et c'est drôle que tu dis est-ce que ça te fait rire parce que quand je disais, tu rencontres des potes ou ta famille, ah je me suis inscrite au CAP, j'ai eu pas mal de personnes qui rigolaient, ah c'est drôle ! Et dans ma tête j'étais, bah non c'est pas drôle en fait, c'est un choix, je suis fière de faire ça, donc non c'est pas drôle.
- Jeanne
Quand tu dis ça te fait rire, c'est parce que dans ton recul,
- Clémentine
tu sais... Aujourd'hui je me dis oui bah j'ai fait une Jeanne. J'ai fait une du jour au lendemain, je fais un truc où on m'attend pas, où ça crée la surprise. Mais sur le coup, j'adore en fait. Et j'adore à un point où à un moment je me suis dit, tout ce que je suis en train de faire, là je vais le faire, mais toute seule. Et je voyais aussi que chez Aesop, ça a commencé à ... Ça prenait du temps, ça prenait trop de temps, je commençais un peu à m'ennuyer, je me suis dit, allez go, ça fait dix ans, c'est un signe, post-deconjémat, post-covid, je pense que j'ai...
- Jeanne
Est-ce que tu te rappelles d'un moment d'épiphanie où tu t'es dit, mais attends, mais c'est ça que je veux faire ? Est-ce que c'est un moment donné où tu passes ?
- Clémentine
Oui, en fait, j'étais tellement passionnée quand je massais, ma main, elle était complètement novice, et je massais, j'explorais, je savais rien faire, mais je kiffais. J'avais cette espèce de lumière qui s'allumait, où j'étais on. T'étais dans le flot,
- Jeanne
tu voyais pas le temps passer.
- Clémentine
J'étais dans le flot, j'adorais. Et je bossais, je bossais mes protocoles, et je m'étais fait un petit groupe de potes où je te masse dans la régularité, comme ça tu peux me faire des feedbacks et tu me suis sur la durée. Et je kiffais trop. C'est ça aussi, c'est qui a nourri le « Allez, go ! » Et puis moi, il faut que ça bouge. Et là , en parallèle, j'étais un peu en train de me... Je n'étais plus autant animée du début. Et puis Aesop avait énormément grandi par ailleurs. Ou les projets d'ampleur que j'avais pu sortir avant sur « T'as une idée, tu la pitches et go ! » Là , maintenant, il fallait faire des business case. Il fallait faire des presse pour montrer que machin. Moi, ça, ça tue ma créativité. Donc j'étais aussi... J'avais plus la liberté de faire sans justifier avec tellement de rip-off. Ça m'a...
- Jeanne
Et ça le massage c'est une surprise. Je reprends ce que tu me disais tout à l'heure, mais quand t'étais petite et que tu jouais, tu massais le poney, tu massais ta soeur, c'est des choses qui sont... Pas du tout, j'ai jamais massé.
- Clémentine
C'est vraiment nouveau. C'est vraiment nouveau. Je pense que j'avais ce truc avec les métiers de main. de tu fais avec tes mains que j'avais pas exploré avant ni dans une activité artistique ni dans une passion et ça a dû se manifester à ce moment là ok donc là et
- Jeanne
donc là je veux pas mais t'en parle avec ta famille tu dis est ce que c'est très clair pour toi ou est ce que c'est c'est difficile de partir chez tu te poses la question en temps où non je ne faisais pas la question
- Clémentine
Non, ce qui m'a animée, c'est que je découvrais une nouvelle pratique qui me transcendait. Et je me suis dit, mais go, c'est le moment. Et aussi, j'avais eu mes deux enfants. C'était après le Covid. Et il y a eu un peu ce chamboulement de besoin de changement, de besoin de renouveau.
- Jeanne
Et là , ton mari te suit. Tu n'as pas de peur de dire, attends, mais là , repartir de zéro. Comment tu vis cette transition ?
- Clémentine
Très bien. Je viens d'une famille d'entrepreneurs, mon mari est entrepreneur aussi, où lui il a commencé avant moi. Quand on s'est rencontrés, il bossait en cabinet de conseil et à un moment il a aussi changé de vie et monté sa boîte. Et on avait eu cette discussion au début où lui me demandait « est-ce que tu es ok avec l'idée que je devienne entrepreneur avec l'instabilité que ça entraîne ? » et moi je lui dis « mais évidemment ! » J'ai grandi avec cet état d'esprit entrepreneurial. Donc pour moi, c'était évident. Et donc là , c'était plus...
- Jeanne
Ça t'a inspiré d'ailleurs, tu penses, de le voir, lui, monter son...
- Clémentine
Ah ouais, à fond, à fond. Et aussi... En fait, je ne me suis même pas posé la question. C'était go, on y va. Et puis, ça ne marche pas, c'est pas grave.
- Jeanne
Ok. Donc pas de peur Ă ce moment-lĂ , pas de croyance limitante, bravo.
- Clémentine
Non, non. croyance limitante, il y en a plein d'autres mais à ce moment là pour partir non il n'y a rien qui me retient et j'avais juste envie de bouger, de faire, de créer autre chose, je savais pas où j'allais mais vu que j'étais dédiée à l'apprentissage, à la pratique, je massais énormément je suis allée rencontrer beaucoup de personnes pour leur dire bon bah là j'entame une nouvelle vie, je masse, bah je te masse et après on discute Et c'est comme ça que je me suis construit aussi, que j'ai rencontré mes premières clientes et que j'ai commencé. J'ai commencé en fait dans l'action. Je ne suis pas du tout restée en me disant Adrien, il était... Mais attends, tu as un plan ? Tu as un business plan ? Ben non. Non. Voilà .
- Jeanne
J'adore. Donc tu te lances. Et là , c'est très clair pour toi de te dire je prends mon nom, Jeanne Casimir, et je... En fait, comment tu te marquais de toi ?
- Clémentine
Alors ça, ça a été un vrai sujet parce que j'avais un peu une phobie d'Instagram. Je ne voulais pas du tout me montrer. C'était à la base, j'avais fait une espèce de carte de visite sur Insta en me disant là , ça, c'est mes données, mes contacts, mais je ne veux pas du tout aller sur Insta. Bon, après, j'ai vite compris que...
- Jeanne
C'est le nerf de la guerre.
- Clémentine
Pas en fait. Enfin, faire l'impasse quand tu es dans une pratique où en fait, c'est toi qui masse. Donc, ton produit, c'est toi. Et donc, m'appeler Jeanne Casimir, c'était évident parce que c'est Jeanne Casimir que tu bookes. Donc, c'est la personne. Et du coup, quand tu es dans une dynamique de soins, c'est quelqu'un qui prend soin de toi. On a besoin de te connaître. Au début, je ne massais que des gens que je connaissais et qui me recommandaient. Ah, attends, je te prends une carte cadeau pour ma sœur. Ah, là , on a un cadeau de dernière sœur des potes. Donc, au début, c'était en...
- Jeanne
Et tu massais oĂą ?
- Clémentine
Chez les gens. Chez les gens. J'allais chez les gens et je vais toujours chez les gens. Et c'est comme ça que je me suis construite en fait. Et pareil, c'était go with the flow. J'ai eu une cliente, deux clientes, trois clientes, beaucoup de clientes. Bouche à oreille. Bouche à oreille, voilà . Et en fait, je suis arrivée sur Instagram parce que t'as pas trop le choix en fait, si tu veux te montrer un peu ta pratique. Je trouve que quand tu bookes quelqu'un pour un soin, t'as besoin de voir si t'es alignée avec la vibe de cette personne. Donc fallait aussi un peu sortir du bois.
- Jeanne
Sortir du bois, ok. Et là , comment tu te sens ? Tu te sens ? épanouie, tu te sens... Tu me parlais au moment où tu faisais le CAP, je suis dans le flot, enfin ce que j'appelle moi être dans le flot, c'est-à -dire que je suis hyper épanouie et je sais que je suis au bon endroit au bon moment. Est-ce que là , quand tu vas chez les gens et que tu masses, tu te dis mais trop bien, j'ai trouvé le truc ?
- Clémentine
Oui, je kiffe parce que je suis nourrie de l'énergie des personnes que je rencontre. J'adore ces petits rendez-vous soit ponctuels, soit dans la durée. des personnes que je vois très régulièrement ou quelquefois par... c'était... j'arrive dans un rythme et dans un... en fait je suis nourrie par les personnes que je rencontre, soit celles que je rencontre très ponctuellement ou celles que je rencontre régulièrement et après d'un côté c'est allé très vite parce que au début je vais à domicile donc je rencontre mes clientes chez elles et assez rapidement j'ai ouvert un lieu dans le Marais
- Jeanne
Qu'est-ce qui t'a poussé à ouvrir un lieu ?
- Clémentine
L'opportunité. Ok. L'opportunité se présente sur une durée temporaire. Et je me dis go ! Opportunité géniale, on y va. Ça a duré huit mois et je l'ai pris dans une dynamique de pop-up.
- Jeanne
Donc lĂ , il fallait que tu communiques.
- Clémentine
Oui, il fallait que je communique. Donc j'ai continué à communiquer sur Instagram. Mais surtout, j'ai habité ce lieu. où je recevais mes clientes là -bas. J'en ai gardé quelques-unes à domicile. Je faisais un peu les deux, mais beaucoup dans le lieu. Et après, je l'ai animée avec des événements parce que c'était ma façon de travailler déjà chez Aesop, les événements en boutique, toujours sur le faire vivre ce lieu de plein de façons différentes. Et je me suis éclatée. J'ai fait des ateliers avec des amis. On dit, on fait ça, on a ce lieu, on y va, on fait ça.
- Jeanne
Combien de temps il a duré le lieu ?
- Clémentine
Huit mois. c'était long dans un rythme pop-up c'était long 8 mois mais ce que tu oublies de dire c'est que tu l'as investi ce lieu tu l'as mis à ton image complète oui oui oui t'as ce talent j'ai ce talent j'ai eu aussi la chance de pouvoir m'affranchir sur ce lieu de toute ce lieu c'était aussi une façon d'exprimer par la façon dont je l'ai façonné oui Ma sensibilité autour des massages, ça passe beaucoup par les sens que je pouvais stimuler, la vue par cette couleur un peu de terre battue où je plongeais la personne. Là , je me suis amusée sur tous les curseurs qui participent à offrir une expérience exceptionnelle.
- Jeanne
Pas que ça, il y avait de la musique, tu choisissais la musique.
- Clémentine
Ah oui, avant ça, la musique, c'est ma passion. Mes playlists, je les crée avec toutes les musiques qui m'accompagnent, soit depuis toujours, soit récemment, mais dans une démarche de travailler le cerveau de la personne que je masse. Tu as touché les cinq sens. Oui, complètement. Ça, c'est ce qui me drive. Le massage, c'est la technique, c'est l'essentiel, c'est la pièce maîtresse. Tout ce qu'il y a autour, j'y fais très attention.
- Jeanne
Ok, donc huit mois.
- Clémentine
Donc huit mois. Tu t'éclates ? Je m'éclate, je m'épuise aussi un peu, on va pas se mentir. Qu'est-ce que tu dirais ?
- Jeanne
Avec le recul, tu ferais moins ?
- Clémentine
Avec le recul, je me dirais que ça va durer huit mois et que c'est plus tout à fait un pop-up. C'est pas un pop-up qui dure un mois et tu y vas pleine balle matin, midi, soir, nuit.
- Jeanne
Sachant que t'as tes deux enfants. Ouais,
- Clémentine
ouais, ouais. Et puis que je fais un métier physique où t'es debout, tu prends l'énergie de la personne. Donc ouais, je serais peut-être un peu plus réfléchie sur le rythme à mettre en place. Mais je referais tout pareil sinon. Et en fait, juste après, j'ai commencé ma résidence au bon marché. Où pendant que j'étais dans ce lieu, dans le marais... je revois les équipes du bon marché. C'est l'équipe avec laquelle je travaillais quand j'étais chez ESOP. Je me disais, mais Jeanne, tu as changé de vie, mais que fais-tu maintenant ? On se rencontre ?
- Jeanne
Par hasard total ou tu les contactes ?
- Clémentine
Non, je ne les contacte pas. C'est eux qui me contactent parce qu'ils voient sur LinkedIn ou sur Insta ce que je fais maintenant. Et là , après, j'ai commencé à masser à l'Institut du bon marché où j'y masse toujours. Ça dépend quand tu lances le podcast. Donc j'ai commencé à masser au bon marché au printemps 2023.
- Jeanne
Et alors attends, parce que ça va très vite. Juste avant que tu nous racontes cette expérience au bon marché, tes massages, parce qu'en fait on n'en a pas parlé, et moi ça me paraît évident, mais peut-être qu'on explique. C'est quoi ta pâte ? C'est quoi tes massages en fait ? Qu'est-ce que tu développes ?
- Clémentine
Il est social ? Non, la base. Donc en fait, moi je masse les visages. Où je m'occupe de tout ce qu'il y a sous la peau. La peau. peau, c'est ce qui se voit et c'est quand on fait un soin du visage dans un institut, l'esthéticienne va travailler la peau, l'épiderme. Et moi, je vais aller travailler ce qu'il y a sous la peau. Donc sous la peau, on a une cinquantaine de muscles entremêlés les uns aux autres, on a une circulation sanguine, une circulation lymphatique, on a des... on a tout un tas de trucs qui agissent. Et du coup, moi, quand j'ai réalisé après... tant d'années où je m'occupais que de ma peau, qu'il y avait tout un écosystème sous ma peau, je me suis dit mais fascinant en fait. Donc le massage aussi ça a été un wow moment, enfin un moment de prise de conscience de mais j'avais complètement mis de côté les muscles, la circulation du sang, de la lymphe de mon visage. Et du coup avec le massage du visage ça permet d'étendre un muscle qu'on va contracter quand on vit, quand on s'exprime, quand on est traversé par des émotions, bah notre visage bouge et c'est les muscles qui bougent et à la longue si on a une émotion qui est répétée ou si on a une mimique qui se répète le muscle reste en position contractée et avec le massage ça permet de délier les tensions d'apaiser le et d'apaiser l'esprit est ce que je viens ce que j'adore dans une séance de massage c'est quand on me dit que le cerveau a disjoncté là je me dis ok la séance elle est elle est elle est réussie parce que c'est pas tant Le côté, oui, ça a un effet préventif, anti-âge, anti-irides. On a un glow de dingue en sortant. Donc ça, oui, mais pour moi, ça, c'est la base.
- Jeanne
Et ça, comment tu l'expliques, ce glow de dingue ? C'est quoi ? C'est juste parce que les muscles ont été...
- Clémentine
On détend les muscles. En stimulant la circulation du sang, le muscle va se gorger de sang. Donc ça donne cet effet un peu plumpy, rempli au visage. Tu draines la lymphe, donc tu libères les toxines. Tu évacues les toxines. Et tu sculptes le visage, tu lui donnes une forme, tu le réouvres en fait. Et le glow, c'est, tu as les tissus qui ont été oxygénés, qui sont gorgés de sang, qui sont libérés de leurs toxines. Donc oui, tu as un effet glow. Parce que là ,
- Jeanne
je ne sais pas, tout le monde ne voit peut-être pas la vidéo, mais Jeanne met des complexes. Il faut le dire.
- Clémentine
Jeanne se masse tous les jours. Jeanne a un visage parfait il n'y a pas de ride c'est quand même exceptionnel en gros c'est pas quand on masse un visage on n'est pas magicien donc s'il y a une ride qui est installée depuis 30 ans on ne va pas la faire disparaître en revanche c'est plus de se sentir bien dans son visage là si tu t'écoutes tu vas peut-être te surprendre à la mâchoire serrée ou l'entre-sourcil contracté parce que Parce que la vie fait qu'on se contracte les muscles du visage en fait. Et le visage, c'est ce qui nous permet de nous présenter au monde. C'est ce qui nous définit. C'est là où on renferme beaucoup de, potentiellement, de colère ou d'aigreur. Et ça marque le visage dans le temps. Je trouve que quand on se fait masser le visage, c'est comme si on faisait un bouchon dans une bouteille. Ça fait poc et on se libère de tout ça. Et ça nous permet d'accéder à un bien-être où on a l'impression de se faire masser tout le corps. Ça, c'est quand ça marche. Parfois, la personne ne va rien sentir et ça n'aura pas marché. Moi, c'est quand on me dit « Oh là là , mais tu m'as emmenée dans une aventure » . En fait, c'est quand on me décrit des émotions internes plutôt que quand on se regarde devant l'usage en disant « Ah oui, j'ai la peau maître remontée » . Moi, là , j'ai loupé ma séance, en fait, quand on me dit ça. En revanche, quand on me dit, mais j'ai disjoncté, ou j'ai plané, ou j'ai rêvé, ou j'ai oublié.
- Jeanne
Je confirme. Moi, pour avoir testé plusieurs fois, j'ai disjoncté. On déconnecte complètement. Tu fais en plus de l'intrabucale. Alors, je n'ai pas encore testé, mais ça viendra.
- Clémentine
On sera prĂŞtes.
- Jeanne
Et ça, pareil, c'est une... Enfin, je veux dire, ça n'arrive pas tous les jours.
- Clémentine
Oui, c'est une technique qui est ultra puissante pour détendre. le muscle du masséter qui est un muscle ultra puissant qu'on peut contracter notamment quand on fait du bruxisme ou quand on graisse des dents ou juste quand on est anxieux ou quand on est stressé c'est la mâchoire qui prend et en fait l'intrabucale c'est une technique où bah Passer la première étape où je mets mes gants et j'introduis un doigt dans la bouche, c'est une façon de se détendre qui est ultra efficace. Le premier côté, une fois qu'on se dit « Ah tiens, oui, marrant » , et le deuxième côté, on est déjà très très loin dans la détente. Donc non, c'est une des techniques, mais en fait, les techniques, je me suis formée avec plein de personnes différentes. qui avait des courants, des techniques très différentes pour m'en faire, pour en faire mon approche. Je prends... et j'ai pas de protocole. Ça c'est ça que j'aime bien.
- Jeanne
C'est Ă l'instant ?
- Clémentine
C'est... j'ai tellement travaillé ma technique que je me dis avec cette personne, si on se connaît pas, je lui pose quelques questions au début pour essayer de comprendre où elle en est et ce qu'elle veut. et je vais lui faire un espèce de chemin pour l'emmener là où... pour accéder à ses attentes. Si c'est quelqu'un que je connais bien, plus ça va, plus je sais les moments où ça va la faire, je dis là parce que j'ai essentiellement des clients de femmes, la faire complètement déconnectée ou qui va lui faire du bien, ou sinon si elle arrive ultra stressée ou si elle arrive détendue. Souvent, je n'ai plus trop besoin de me poser des questions. C'est « Jeanne, tu fais ce que tu veux. » Et la façon dont on s'est dit bonjour, je sais dans quel état elle est. Et du coup, je m'amuse. Et c'est ça aussi qui me permet de faire un massage aussi dans la durée. C'est de me dire, à chaque fois, j'ai une page blanche. Et je vais m'amuser à créer quelque chose qui, moi, me challenge, me stimule. Mon angoisse serait de tomber dans une routine très protocolaire. où je fais ça machinalement, sans intention, sans être là en pleine présence. Et aussi, les massages, ça a été pour moi une découverte de la pleine présence. Je ne m'étais jamais posée la question de ce que c'était. Je ne fais pas de yoga, je ne médite pas, je ne fais pas de tout ça. Et j'ai découvert la pleine présence avec mes massages. Parce que si je ne suis pas full connectée à ce que je fais, à un moment, je me dis, on est où là ? Et c'est un super exercice de déconnexion. C'est un moment où je suis... pas perturbée par le téléphone ou par des tâches, machin, je suis pendant une heure dédiée au visage. Et ça, c'est génial parce que moi, j'en ressors aussi hyper bien, en fait, après un massage.
- Jeanne
Quand on a fait du moment présent, c'est sûr qu'on se sent un petit peu détendu. Et donc, je reviens sur ta pratique. Tu dis, j'ai pas de technique particulière. C'est vrai qu'on connaît beaucoup le cobi-dos parce que c'est un peu la tendance. Est-ce que t'en mets dedans ?
- Clémentine
Moi, je suis contre le Kobido.
- Jeanne
Alors raconte-le.
- Clémentine
C'est une technique...
- Jeanne
Qu'est-ce que le Kobido déjà ?
- Clémentine
En France, c'est vendu comme une technique de massage japonaise. Au Japon, ils n'ont jamais entendu parler du Kobido. C'est un mot qui a buzzé à fond et qui fait vendre.
- Jeanne
En tout cas, tu ne fais pas de toi de Kobido. C'est tes techniques et ce que tu as mis en place et ton protocole.
- Clémentine
Oui.
- Jeanne
ok on revient donc au bon marché qui marque un tournant aussi dans ta carrière d'exploratrice du visage si j'ai juste avant ça une question est-ce que tu dirais quand tu masses t'arrives à voir les émotions des gens ou voir tu sais souvent quand on masse certains vont dire j'ai senti une énergie ou il y a beaucoup de tension il y a beaucoup de nœuds peut-être que vous êtes stressée en ce moment est-ce que toi t'arrives à le ressentir avec le visage oui mais je vais je dis jamais ce que je ressens ou ce que je ressens pas
- Clémentine
Mais j'adore, parce que j'ai pas envie d'aller sur le terrain énergétique. Mais ce que j'adore, c'est quand j'ai quelqu'un qui arrive dans une émotion, dans une énergie très stressée ou très speed. Je vais me... Après la séance, cette personne, de la voir sortir apaisée, souriante, détendue. c'est un bonheur en fait de voir le je fais jamais de photo avant après ou tout ça j'aime pas mais moi de voir la personne de me dire la façon dont elle est arrivée et la façon dont elle ressort ce n'est plus la même personne c'est génial Donc bon marché.
- Jeanne
Oui, alors le bon marché, je masse à l'Institut du bon marché en résidence. J'ai des capsules d'entre 5 et 12 jours là -bas.
- Clémentine
Et ça, c'est extraordinaire. Pour ceux qui ne connaissent pas tout en haut du bon marché, parce qu'en fait, on le voit peu.
- Jeanne
On y a accès uniquement si on a rendez-vous. C'est au troisième étage du magasin. Et c'est un institut où il y a six cabines. Trois sont en résidence permanente avec Dior Guerlain et Biologique Recherche. Et trois sont... à dispo des marques ou des indépendants comme moi et là c'est exceptionnel de pouvoir recevoir mes clientes dans un lieu au bon marché et surtout l'institut il a été fait de telle sorte à ce qu'on oublie totalement qu'on est dans un grand magasin et on n'a pas besoin de traverser le magasin pour accéder à l'institut l'ascenseur il est juste à côté d'une porte d'entrée et donc on est très préservé par le magasin la charge que peut représenter un grand magasin. Et non, j'adore recevoir là -bas. Et en fait, à chaque fois que j'y vais, je prends quelqu'un, un partenaire, et j'embarque avec moi quelqu'un pour habiller ma cabine. Ce que j'aime bien, c'est être dans la surprise à chaque fois. Et de me dire, certaines clientes me suivent sur chaque résidence. Et à chaque fois, je les surprends avec un... un invité différent. Et quand je parle d'invité, c'est... Les cabines, elles sont très jolies au bon marché. C'est avec du zélie, soit beige, soit dans les tons verts bleus. Et il y a des étagères. Et donc, moi, j'ai un espace d'expression, de décoration au niveau du lavabo, où il y a deux étagères, le lavabo et un espèce de petit endroit où la personne se pose son sac, machin. Et là ... J'ai décidé, mais je ne l'ai pas vraiment réfléchi, ça s'est fait inconsciemment parce que la première fois j'ai voulu décorer la cabine d'une certaine façon, puis la deuxième fois je me suis dit comment je pourrais faire différent. Et en fait je me suis ressurprise au début à venir avec mes potes qui, bon bah toi t'as ce talent là , je t'emmène avec moi et machin. Et maintenant je suis dans une sphère où c'est plus mes amis mais c'est souvent... C'est un pire ? C'est drôle parce que c'est aussi souvent mes clientes qui me disent... « Ah mais attends, j'ai quelqu'un, ou sinon c'est mes propres clientes. » Quand ma prochaine résidence sur le bon marché, j'y vais avec une de mes clientes qui a un talent qu'on découvrira. Et je trouve ça génial. Donc le bon marché me laisse cet espace d'expression où à chaque fois, il valide le concept, l'idée, la personne. Mais ça me permet de raconter une histoire différente et d'avoir une discussion aussi avec mes clientes particulières. Ça sort du massage. et de la peau.
- Clémentine
Donc on reste toujours dans une expérience 360 où tu aimes faire que les sens soient tous en éveil. Donc tu enchaînes les résidences au bon marché, quelle chance, de plus en plus de clientes. Il faut savoir que c'est booké à l'avance.
- Jeanne
Oui, j'ai peu de créneaux au final parce que dans une journée je fais entre 4 et 5 massages et sur 5 à 10 jours, ça fait pas beaucoup de créneaux au final. Donc oui, c'est assez frustrant pour mes clientes et pour moi. de pas être dispo tout le temps mais je joue avec une liste d'attente où le massage c'est quand même ce qui saute le premier quand on a un imprévu donc ça me permet quand même de pouvoir recevoir celles qui m'ont écrit une fois, deux fois et donc j'arrive à ... mais oui, c'est... un créneau c'est précieux mais ça va avec les métiers de soins en fait je peux pas faire dix massages par jour sinon ma... la qualité de mon travail, de ce que je donne, de mon intention, elle ne serait plus du tout la même.
- Clémentine
Ok. Tu as d'autres projets à côté ? Donc tu m'as dit que tu continuais à masser à domicile ?
- Jeanne
Je continue à masser à domicile et au bon marché. J'ai aussi commencé cette année des partenariats avec des marques que j'aime, qui sont complètement différentes les unes des autres, mais ça me permet d'explorer un autre type de... Une autre façon de faire mon métier, où je les accompagne sur du développement de gestuelle, où là , il y a une tendance de fond qui commence à s'installer, c'est de se dire que quand on applique nos soins, on se touche le visage deux fois par jour. Quand tu te laves le visage le matin et que tu mets ta crème, et pareil le soir. Donc si on le fait avec un geste, même s'il est très petit, mais si c'est le bon geste qui va nous permettre de faire telle ou telle chose, mais c'est hyper puissant. Moi, par exemple, je me masse. Quand je me nettoie l'usage et quand je mets ma crème hydratante...
- Clémentine
Ça veut dire que tu te nettoies à l'eau ?
- Jeanne
Oui, moi je suis pro, on se nettoie Ă grande eau.
- Clémentine
Eau et savon ?
- Jeanne
Eau, avec un baume nettoyant ou avec un lait nettoyant ou avec un gel nettoyant, mais en tout cas quelque chose qui se rince à l'eau. Là , il y a plusieurs écoles là -dessus. Moi, je suis team eau. Mais en tout cas, je masse ce produit et ensuite, quand je mets ma crème, je la mets d'une telle façon. Si on se met la crème comme ça tous les matins vers le bas, ça n'aura pas le même effet que si on ouvre le visage et qu'on se remonte un petit peu les... les traits.
- Clémentine
Donc ça, c'est le conseil Jeanne. Sachez-le. On remonte chaque geste.
- Jeanne
En fait, si on le fait de façon très assidue tous les jours, voire deux fois par jour, sur le long terme, ça fait un impact.
- Clémentine
Merci.
- Jeanne
Merci beaucoup. Et donc,
- Clémentine
à côté du bon marché, qu'est-ce qui t'anime ? Est-ce que tu as des projets en cours ou est-ce que tu as des projets qui vont venir ? On a envie de nous parler.
- Jeanne
Alors, pour la suite, a priori... l'ouverture d'un nouveau lieu oĂą je peux accueillir Ă nouveau mes clientes.
- Clémentine
En pop-up ?
- Jeanne
Non, en vrai.
- Clémentine
En vrai. Ça, c'est la nouvelle.
- Jeanne
To be confirmed. To be continued.
- Clémentine
Ok. Donc là , tu aurais ton lieu à toi. Donc les partenariats de marque, tu formes aussi à des protocoles ? Pas encore ? Ce n'est peut-être pas une volonté ?
- Jeanne
C'est quelque chose qu'on me demande pas mal, que je vais peut-être explorer parce que je peux répondre à la demande toute seule donc peut-être qu'à un moment je le ferai à voir je vous en fait je me ferme jamais de porte et je laisse tout ouvert donc pourquoi pas à vos propositions ok est ce que tu dirais aujourd'hui que tu as trouvé ta vocation et ben c'est rigolo parce que je réfléchissais à ce concept quand tu m'as proposé de faire ce podcast et je me suis dit Qu'est-ce que m'inspire ce mot vocation ? Et en fait, tout de suite, j'ai vu... Je sais pas comment tu vas résoudre ça. Non,
- Clémentine
non, non.
- Jeanne
J'ai vu des notions d'enfermement. Et moi, je me dis plus qu'aujourd'hui, ce que je fais aujourd'hui, ça nourrit ce que je vais faire demain. Et du coup, je sais pas si j'ai trouvé ma vocation. Ou si je pense à ... Si je te dis ça, ça m'enfermerait dans... Je dois continuer dans cette voie-là . Parce que si je change... Je vais...
- Clémentine
Tout dépend de ce qu'on met derrière le mot vocation. Mais si on le prend en fil rouge, est-ce que tu as trouvé ton flot ? Moi, en tout cas, quand je parle de vocation, c'est est-ce que tu as trouvé ton état où tu te sens heureuse, épanouie dans ton travail ? Oui. C'est ça, c'est travailler dans quelque chose qui t'inspire, où tu ne t'ennuies pas.
- Jeanne
En fait, je crois qu'à chaque fois que je me suis ennuyée sur quelque chose, moi, je pars. Je ne peux pas. En fait, quand je fais quelque chose, je le fais de façon entière. Très intensément. Donc si j'ai plus cette flamme qui m'anime pour faire ce que je fais, je fais pas. Donc je pense que je suis continuellement dans un flot de vocation. Sinon j'arrête ou je change ou je fais pas.
- Clémentine
Et ça c'est une belle leçon. Tu t'es toujours écoutée pour être bien dans tes baskets et dans ton boulot. Et la vie à deux entrepreneurs c'est comment ?
- Jeanne
Intense. Non, c'est génial parce qu'on est tous les deux passionnés par ce qu'on fait, avec tout ce que ça implique. Donc parfois, il y a des périodes où les deux sont ultra up à fond, mais dans une dynamique ultra stable et positive. Et parfois, il y en a un où il est en trauma total parce que c'est dur. Parce que oui, c'est pas... Quand je te dis que je suis épanouie dans mon flot passionné avec la flamme, machin... Ça ne veut pas dire qu'il y a des jours où je me dis « Oh là là , comment je vais y arriver ? » « Et comment ? Et comment ? Et comment ? » « Où c'est dur ? Où je doute ? » Évidemment, il y a tous ces moments-là , mais la vision d'ensemble est positive. Mais du coup, quand on est à deux dans le même état entrepreneurial, ce qui est génial, c'est qu'on parle énormément de nos quotidiens, et de nos boîtes, et de nos projets. Et on se pose des questions, on se challenge. On est un peu tous les deux en advisor. Attends, je peux te parler d'un projet. Je me pose une question, machin. Et l'autre vient avec... Nourrir la réflexion, machin. Et souvent, ce qui est drôle, c'est qu'on... Attends, je crois qu'on n'a pas trop eu de période où on était tous les deux down. Où je pense qu'on sait que s'il y en a un qui ne va pas, l'autre, il est le... piliers et parce qu'on a la vie de famille et l'énergie de la famille à gérer on peut pas être tous les deux en stress total en insomnie on a les enfants à consciemment ça doit s'équilibrer ouais c'est ce que je me dis je l'avais jamais conscientisé mais là le fait de te le dire je me dis que ouais
- Clémentine
Il y a des énergies qui font que. Et à aucun moment depuis que tu es entrepreneur, tu t'es dit, en fait, c'est trop compliqué. Je vais me reprendre un boulot salarié, pas de pression.
- Jeanne
Je ne suis jamais. Jamais. Non, après, je me dis que je suis un peu maintenant esclave de ma liberté. Ou c'est très dur. Et si tu choisis pendant un mois de partir en vacances avec tes enfants, pendant un mois, il ne se passe rien. Ou... tu acceptes le fait de quand tu es en vacances tu bosses aussi un peu ou le week-end tu bosses aussi un peu et moi je me suis je me suis fait une dynamique ou qui me va donc c'est ok de bosser un peu pendant les vacances pendant les siestes des enfants ou de revenir à paris mi-août pour faire un tournage ou ouais donc je me suis organisé un planning donc tu attends tout ça pour te dire que non jamais jamais j'espère j'espère que j'aurai pas à revenir ou sinon pour un projet dingue mais maintenant je suis j'étais déjà un électron libre je pense que maintenant je le suis encore plus voilà est ce que tu as un mantra alors oui c'est de me dire qu'est ce que je peux changer aujourd'hui pour éviter d'avoir des regrets dans quelques années et ça je les découvert ce mantra il ya pas longtemps parce que Je me suis surprise à avoir un moment de réveil en me disant, mes enfants à l'époque, 3 et 5 ans, donc c'était l'année dernière ou il y a deux ans, j'étais jamais allée les chercher à l'école. Et une galère de nounou m'a fait, je suis allée les chercher à l'école. Et ce moment était tellement beau, je me suis dit mais t'es passée à côté de ça pendant tellement d'années et dans quelques années c'est fini. en fait ils voudront rentrer avec leurs potes ou il faudra que je les attende au coin de rue mais ils auront pu je vais pleurer mais ça tu le comprends j'aurais pu cette petite tête qui se lève et qui voit la personne qui est la plus importante à leurs yeux et là je me suis dit mais on va changer ça tout de suite et j'étais déjà dans un mode où je bossais pour moi en fait donc j'ai réorganisé tout mon planning et toutes mes journées ...
- Clémentine
T'as eu une révélation.
- Jeanne
J'ai eu une révélation.
- Clémentine
Comme si tu n'avais pas réfléchi à ça avant.
- Jeanne
Pas du tout, parce qu'avant j'étais dans une dynamique de, quand j'étais chez les Ops, il fallait que je taffe, que je prouve, que je sois là et que machin. Après, au tout début de l'aventure, pendant un an, j'ai bossé mais comme une forcenée parce qu'il fallait que je… Il fallait que… Il y a beaucoup de choses qu'il fallait que… Mais bon bref, il fallait que je prouve, que je sors du truc. que je... Donc j'étais dans un rythme dingue. J'ai adoré. Et là , c'est comme si j'étais... Ça va très très vite. Et maintenant, cette réflexion que j'ai eue, je vais changer ça tout de suite parce que sinon, dans 4 ans, quand mon aîné va être « Tu m'attends au coin de la rue » , je vais tellement le regretter. Et du coup, j'ai changé ça.
- Clémentine
Donc tu essaies d'en profiter.
- Jeanne
Et j'en profite de... Et du coup, sur toute ma vie, je me dis, ça, est-ce que ça t'apporte de la joie ? Est-ce que ça t'apporte du bien-être ? Est-ce que t'es contente ? Est-ce que t'es bien ? Est-ce que ça te nourrit ? Et puis si le tableau est non, non, non, bon bah ok, on change quoi ? Donc ouais, j'ai beaucoup de remises en question tout le temps. C'est pas vraiment dans une quête de toujours plus ou un bonheur inaccessible, mais c'est plus pour être... aligné.
- Clémentine
Et je rebondis sur ce mot aligné parce que moi j'aime beaucoup cette idée de connecting the dots et ce qui s'est passé, c'est j'ai eu une expérience chez Aesop, j'ai découvert ci, j'ai découvert ça et je fais tout relier pour créer ce que je suis aujourd'hui. Est-ce qu'il y a des choses que tu changerais ? Est-ce qu'il y a des choses que t'as pas encore été voir ou creuser qui te font envie ?
- Jeanne
Je pense qu'il y en a énormément. Mais je n'ai pas trop de plans. Je fais les choses comme elles viennent. Mais après, je ne reste pas sur mon canapé à attendre que ça vienne. Je suis hyper proactive dans mes rencontres, dans mes tests, dans mes actions. Et donc, l'action crée l'action. Je suis dans cette dynamique-là . Mais il n'y a pas de plan. Après, on verra où le vent nous mène.
- Clémentine
Et c'est très bien. Et tu parlais tout à l'heure, quand tu parlais de ta résidence au bon marché, que tu aimais mettre en avant les talents. Toi, tu en as un. que moi, je sais, et on en a un petit peu parlé, mais où tu aimes faire vivre des expériences et je partage ça avec toi. Et je vous invite vraiment à aller au bon marché.
- Jeanne
Je suis Ă l'aise d'attendre.
- Clémentine
J'imagine, mais en tout cas, à aller dans ton prochain lieu et à vous faire un massé par Jeanne parce que c'est une expérience extraordinaire à la fois pour les oreilles, à la fois pour les yeux. C'est vraiment 360 et c'est top. Mais est-ce que toi, tu as pu identifier un autre de tes talents ? Et quand je parle de tes talents, c'est qu'on a tous des talents. mais un talent inné que tu... On ne va pas en parler là , mais quand on fait la recherche de son ikigai, on parle de son talent naturel à faire des choses que les autres ne font pas forcément. Est-ce que toi, tu as pu en identifier un chez toi ?
- Jeanne
C'était une... Oui, réfléchir. Non, mais c'était une super question. Ça m'a occupée toute une journée à me dire, mais c'est quoi ? Au début, bien sûr, j'étais là , mais je n'en ai pas. Elle me fout la pression. Et en fait, je crois que c'est la... la capacité à m'animer sur une idée ou un projet et à créer la surprise, à être là où on ne m'attend pas. Pour donner des exemples, la première idée c'était par exemple quand on s'est mariés, on a fait une cérémonie laïque et à l'époque il y avait une espèce de couvercle sur mes sentiments et mes émotions, incapable de faire un discours. Adrien devant tout le monde ou voilà et je suis partie dans j'arriverai pas à le dire en français je vais le dire dans une autre langue et la moitié de la famille d'adrien et du liban donc son père ses grands parents ses oncles et tantes parlent arabe adrien le parle pas et je me suis dit je vais apprendre l'arabe et je vais faire mon discours en arabe pour en hommage à sa famille et mais j'ai pas fait un texte je n'ai pas traduit Pour le dire en arabe, j'ai pris 4 heures de cours par semaine pendant 4 mois pour... J'ai appris l'alphabet, j'ai appris à écrire, j'ai appris à lire, j'ai appris à conjuguer, jusqu'à avoir les capacités de construire mon discours toute seule. C'est extraordinaire. Et donc j'ai commencé mon discours en français, et à un moment je lui ai dit que j'allais lui dire... Je ne sais plus comment j'avais tourné ça, et j'ai... Mais personne ne parle arabe dans l'Assemblée, sauf son père en fait. Et donc je disais une phrase en arabe, je la disais en français. Et là c'était mes meufs, mais d'où tu sors ça ? Et quand Adrien a réalisé que j'avais appris dans son dos l'arabe pendant quatre mois, où toutes mes pauses d'âge, je travaillais, où je retrouvais mes notes, où j'écris. Mais bon, c'est dommage, je n'ai pas de quelque chose. J'ai... J'ai tout oublié aussi vite que je l'ai appris. Mais voilà , je me suis chauffée. Pareil, passer mon CAP sur un coup de tête comme ça, ce n'était pas du tout attendu, ce n'était pas prémédité.
- Clémentine
Jeanne est une femme de défis.
- Jeanne
Je pense que ça peut être simple. Ok,
- Clémentine
génial. Est-ce qu'il y a quelqu'un, ça c'est une question que je vais poser à chaque fois, mais qui t'inspire par son parcours atypique ? C'est peut-être deux questions. soit tu l'as réuni en une, soit il y en a deux. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui t'a inspirée ou qui continue de t'inspirer ?
- Jeanne
Alors, pas quelqu'un en particulier, mais ce serait les parcours ou les personnes qui sont motivées par l'envie de faire, par l'énergie déployée pour faire. Ça, ça m'inspire, ouais. Quelqu'un complètement passionné qui va créer par l'envie. Ça me fascine. Mais je n'ai pas de... Enfin, je ne pourrais pas...
- Clémentine
Tu n'as pas quelqu'un en tête ou un parcours atypique qui t'a inspirée. Toi, c'est vraiment au fur et à mesure de tes expériences, de tes rencontres et des projets. Tu es aussi une femme de projet. Merci Jeanne. Est-ce qu'il y a une question que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose ? Un sujet qu'on n'a pas abordé et qui te semble important à souligner ?
- Jeanne
Je ne crois pas. C'était pas mal.
- Clémentine
On a passé beaucoup plus d'une heure ensemble. Donc on se retrouve au Bon Marché ou dans un lieu secret. Donc il faut qu'on te suive sur les réseaux. Je mettrai le lien de ton compte là . Et à très vite pour suivre tes projets.
- Jeanne
Merci beaucoup.
- Clémentine
Merci Jeanne. Merci de nous avoir écoutés. J'espère que vous avez passé un bon moment. En tout cas, moi j'ai pris énormément de plaisir à échanger avec Jeanne. Alors n'hésitez pas à la suivre sur les réseaux. Mais surtout... Je vous invite à aller tester un soin avec elle, à domicile ou au bon marché, vous ne le regretterez pas. Et moi je vous dis à très bientôt.