- Guillaume
À ce moment-là, je n'ai pas la conscience que cette minute, parce qu'on parle vraiment d'une minute, une minute absurde, va effectivement totalement changer le cours de ma vie d'une manière assez radicale. Je reçois un coup de fil du directeur de la tournée de Mathieu Chédid qui me dit texto, je ne sais pas ce que vous avez fait à Mathieu, mais il aimerait que vous fassiez sa première partie à Bercy.
- Clémentine
Bienvenue sur Si on m'avait dit. À travers ce podcast, j'aimerais vous partager des moments d'échange avec des invités dont le parcours m'a marqué. parce qu'atypiques ou insolites. Et vous l'aurez compris, qu'ils n'auraient pas forcément cru atterrir là où ils en sont aujourd'hui si on leur avait dit. J'espère que leurs histoires vont vous inspirer et vous montrer que l'impensable est souvent possible et qu'il suffit souvent d'un petit pas ou d'écouter son intuition pour changer radicalement une vie. Je suis Clémentine Heissat, coach, et tout de suite, je laisse place à ma conversation passionnante avec Guillaume de Tonquedec, alias Moche Pitt. Salut Guillaume de Tonquedec !
- Guillaume
Wow, ah ouais, quelle intro ! Quelle intro ! Incroyable, c'est vrai que c'est mon nom.
- Clémentine
Et il y en a deux, fallait le faire !
- Guillaume
Ouais, écoute, il y en a deux, le deuxième étant mon cousin.
- Clémentine
Ah donc en plus c'est de la même famille ?
- Guillaume
C'est la famille.
- Clémentine
C'est fou cette histoire ! Ouais. Ok. Guillaume, si on t'avait dit que tu deviendrais champion du monde de la guitare, est-ce que tu l'aurais cru ?
- Guillaume
Alors, déjà, petite précision. Je suis vice-champion du monde de la guitare.
- Clémentine
D'accord.
- Guillaume
Et je suis champion du monde en tant que coach.
- Clémentine
Ok, petite nuance, hyper intéressant. Donc tu as coaché quelqu'un qui était champion du monde.
- Guillaume
Double champion du monde.
- Clémentine
Oh la vache, tu nous racontes ça.
- Guillaume
Moi je suis le français le plus titré en air-guitar, voilà, c'est ça qu'on va retenir.
- Clémentine
Et bien voilà, c'est ça qu'on va retenir. Tu vas nous raconter un petit peu comment t'en es arrivé là, mais en gros comment tu te présentes quand on te dit, quand tu te présentes à quelqu'un qui ne te connaît pas ?
- Guillaume
Question qu'est-ce que tu fais ou à la question qui es-tu ?
- Clémentine
Qui es-tu ou qu'est-ce que tu fais ?
- Guillaume
C'est une question à laquelle j'ai du mal à répondre. Parce que, mais on y reviendra sans doute après, j'ai effectivement un parcours assez atypique. Et j'ai le syndrome de l'imposteur. Donc du coup, je ne sais pas vraiment quelle est mon activité principale. Si elle est artistique, plutôt orientée business ou autre. Donc j'ai souvent du mal à répondre à cette question.
- Clémentine
Donc tu dis je suis saltimbanque ?
- Guillaume
Non, je dis je suis... Je ne sais pas, mais je ne sais pas répondre à cette question. De la même manière, je ne sais pas répondre à la question d'où viens-tu. C'est-à-dire que j'ai des origines bretonnes, je suis né à Meaux mais je n'y ai jamais habité, j'ai passé ma petite enfance un peu au Mexique mais je n'ai aucun souvenir. J'ai grandi ensuite à Reims mais il m'en faut un peu. J'habite Paris. Mes parents ont beaucoup déménagé, donc je n'ai pas non plus de maison de famille, de ville de famille, d'endroit. Je ne suis pas un orphelin en fait.
- Clémentine
T'es sans attache, Guillaume ?
- Guillaume
Je suis sans attache.
- Clémentine
Ok, donc une enfance un peu de vadrouille, entre guillemets, parce que tes parents avaient un métier qui les bouge.
- Guillaume
Ouais, tout à fait.
- Clémentine
Ok. Qu'est-ce que tu voulais faire quand t'étais petit ?
- Guillaume
Ah, wow, ça c'est une question... En fait, je sais répondre à aucune question.
- Clémentine
Papa,
- Guillaume
on va bien s'agir. Ça va être long, ça va être long. Quand j'étais petit, franchement, j'avais pas vraiment d'idée. Et je suis globalement dans une famille plutôt aimante, ça se passe bien, on n'est pas dans le besoin. Et je fais un parcours scolaire plutôt basique, j'ai mon bac avec une mention passable.
- Clémentine
Donc à Reims,
- Guillaume
ça va être du coup un beau saut,
- Clémentine
j'aime bien. Bac S, ES ?
- Guillaume
Bac S, mais l'école ne m'inspire pas spécialement, je m'ennuie un peu, je ne suis pas du tout... Disons que j'ai besoin de plus de concret, plus de tangibilité. Et c'est vrai que l'école a un truc assez abstrait, on nous apprend un peu des dates ou des notions de philo ou des probabilités, mais finalement assez peu pratiques. Moi je reproche par exemple à l'école de ne pas... Au sort de l'école on devrait savoir cuisiner et démonter un moteur, ce qu'on ne sait pas faire. Et j'aurais adoré apprendre à ce stage-là.
- Clémentine
Et qu'est-ce que tu faisais de ton temps libre ?
- Guillaume
Manuel, non, un peu de sport, du tennis, du skate, des trucs d'ado qui essaient d'être un peu cool.
- Clémentine
Pas de musique ?
- Guillaume
Alors, j'ai commencé à jouer de la batterie vers l'âge de 13 ans, 14 ans, au déboire de mes parents, évidemment. C'est quand même pas l'instrument le plus discret.
- Clémentine
Et pourquoi batterie ?
- Guillaume
Et bien parce que j'avais un copain qui lui avait une batterie chez lui et lui jouait de la guitare et donc à un moment il joue de la guitare, il a une batterie, il fait un batteur, il met. Tu t'es obligé. Et puis je démarre comme ça.
- Clémentine
Et ça te plaît ?
- Guillaume
Et ça me plaît, ouais ouais, ça me plaît, totalement.
- Clémentine
Donc t'es plutôt le mec cool au collège ou t'es plutôt discret ?
- Guillaume
Non, on peut pas dire que je sois le mec cool au collège. Physique plutôt ingrat, des lunettes, éducation un peu stricte quand même. Je suis pas les meilleurs sables du collège.
- Clémentine
T'as des frères et des sœurs ?
- Guillaume
J'ai un frère et une sœur et surtout, je grandis dans un collège-lycée que de mecs. Alors ça c'est intéressant parce que je pense que du coup ça m'épargne toute cette phase un peu de harcèlement, le capitaine de l'équipe de foot, la drague, le truc. Moi je passe complètement à côté de ça dans mon adolescence. Donc évidemment on croise des filles par ailleurs. Mais en tout cas l'école c'est pas du tout une cour de séduction. La séduction n'existe pas dans ma construction jusqu'à l'âge de 18 ans. Ok,
- Clémentine
tu as pu te concentrer donc sur tes études. Et d'où la mention, bravo.
- Guillaume
Non, la mention passable. Oui, mais c'est une mention. Oui, c'est une mention, j'ai eu mon bac.
- Clémentine
Ok, cherté.
- Guillaume
Et sur les bons conseils de mes parents, je pars faire un DUT.
- Clémentine
Alors, bon conseil, ironie ou pas ?
- Guillaume
Non, j'ai la chance d'avoir des parents qui n'ont pas du tout de pression sociale sur les études. C'est-à-dire qu'il part du principe qu'un BTS, un DUT, c'est super et qu'au contraire, c'est des formations hyper pratiques et qui peuvent amener à tout. Et donc, je pars là-dedans. Je fais un DUT technique de commercialisation où là, en gros, c'est un programme. C'est du droit, c'est du commerce, c'est du marketing. C'est du concret. Et là, passion. Ok. Ouais. C'est-à-dire que je passe de... plutôt médiocre à major de promo. C'est-à-dire que d'un coup, je découvre que la théorie peut être mise en pratique et ça me passionne, ouais. J'adore. Je découvre le marketing, je découvre qu'une probabilité, en fait, elle peut être appliquée à autre chose de concret. Enfin, voilà. Donc, ça me plaît beaucoup. Et donc, je tire ce fil. Puis après, je rentre dans une école de commerce. J'ai fait sub de Corène.
- Clémentine
J'allais te demander une carrière.
- Guillaume
Donc je suis formaté, et après sub de Corène, il y a un programme d'échange et je pars faire un MBA aux Etats-Unis, à New Haven, dans le Connecticut. Donc je fais des études de commerce, de business, avec un master américain, et donc je suis formaté. pour mettre un costard, une cravate.
- Clémentine
Et la musique t'a laissé tomber à ce moment-là ?
- Guillaume
Non, et là j'ai toujours eu un peu en side project, de manière très amateur, des projets de musique, aux Etats-Unis d'ailleurs aussi. Quand j'étais là-bas, j'avais un petit groupe, j'étais batteur en fait. Je ne suis pas un batteur académique, je n'ai jamais vraiment pris de leçons. Mais comme j'ai commencé finalement assez jeune, on finit par batouiller. Et puis, sortie de diplôme... Donc MBA en poche, donc là mes parents sont fiers parce que je viens d'un DUT et puis je repars avec mon truc. Et je rentre en stage dans une boîte de packaging en finance, je démarre ma carrière en finance. Et j'aime bien. Je me passionne pour l'éthique. Non, je ne me passionne pas pour le truc mais je trouve, voilà, en tout cas je découvre le monde de l'entreprise. C'est une très grosse boîte américaine qui fait 8 ou 9 milliards d'euros.
- Clémentine
Là,
- Guillaume
tu arrives à Paris ? Oui, j'arrive à Paris, donc après les Etats-Unis. Et je pars assez vite pour cette boîte habitée à Oxford. Ils ont un centre de R&D là-bas.
- Clémentine
R&D,
- Guillaume
recherche et développement. Et je deviens un peu assistant product development, product development manager, marketing manager. Là, je switch, je passe au marketing. Donc là, tu passes en CDI et tu es venu dans la boîte. Je passe en CDI, je suis à Oxford et puis je gravis les échelons dans cette boîte jusqu'à devenir directeur marketing d'une des filières, donc Europe, Afrique, Moyen-Orient. Et donc voilà, je suis allé au bout de ma carrière de business. Tu aurais pu aller encore plus loin. J'aurais pu. Franchement, ça ne me déplaisait pas, mais je m'ennuyais quand même un peu. Je passais du coup pas mal de temps. On ne peut pas le dire à l'employeur de l'époque. Il ne le sera pas. Même s'il le sait, je pense qu'il le saura. Mais effectivement, 70% de mon temps en entreprise n'est pas consacré à l'entreprise.
- Clémentine
À quoi est-ce qu'il est consacré ?
- Guillaume
Il est plutôt consacré à des activités artistiques. J'ai notamment, effectivement, la musique se professionnalise un peu à ce moment-là. Et puis, il y a un jour ce fameux switch dans ma vie.
- Clémentine
Mais alors juste avant le switch, quand tu dis ça se professionnalise un peu, c'est-à-dire que tu as un groupe vraiment plus sérieux ?
- Guillaume
Non, c'est-à-dire qu'un groupe un peu plus sérieux qui est un projet qui s'appelle Sarah W. Pabson.
- Clémentine
Ah, ça date de cette époque-là ?
- Guillaume
Ouais, ça date de cette époque-là. D'accord.
- Clémentine
Et comment tu rencontres ? Donc ça, c'est un projet musical qui existe encore ?
- Guillaume
Un projet musical qui existe encore officiellement. Ouais. Voilà.
- Clémentine
Et ça, comment tu rencontres les gens avec qui tu fais le groupe ? C'est en Angleterre ?
- Guillaume
Non. Non, non, c'est un peu d'ailleurs la continuité des petits groupes de musique de potes de l'époque. C'est-à-dire que dans le groupe, il y a le chanteur qui s'appelle Erwan, que je connais depuis le CP.
- Clémentine
Ok.
- Guillaume
Donc, il y a Mille-Montfort. Et moi. Et moi. Et il y a un des guitaristes qui s'appelle Louis Germain, que je connais depuis la quatrième. Donc, c'est une amitié qui dure,
- Clémentine
qui déroule. Et tu fais les allers-retours, j'imagine, à Paris pour jouer ?
- Guillaume
Ouais, voilà, il y a un peu de ça. Et pour le coup, ça reste toujours un peu amateur, mais on commence un peu à enregistrer des disques, à faire des chansons, des trucs. Et notamment, Oxford est d'ailleurs assez déterminant aussi dans notre vision artistique. C'est-à-dire qu'il y a un jour, j'invite le fameux Erwan et Germain à venir à Oxford en week-end, et on découvre un groupe. qui s'appelle The Edmund Fitzgerald qui est un petit groupe de minots d'Oxford ils ont 14-15 ans, ils sont 3, il y a 2 mecs et une nana et ils font du post-rock, mat-rock une espèce de musique qu'on ne connait pas à l'époque qu'on découvre et qui est absolument fascinante et qui est d'autant plus fascinante qu'ils ont 14 ans nous on en a 21 et on se prend une claque gigantesque Et la petite histoire, c'est qu'aujourd'hui, et le batteur et le chanteur de The End of the Fitzgerald sont en fait les batteurs et chanteurs de Falls, qui est l'un des plus gros groupes anglais du monde. Donc on fait une carrière internationale assez extraordinaire. Et donc ça, c'est une révélation aussi pour nous dans notre musique. C'est-à-dire qu'on se dit, il y a des gamins qui ont 14 ans, ils ont une maturité musicale dans un genre, dans un style, un truc un peu post-rock, un peu dingue. où toutes les règles sont cassées, c'est-à-dire qu'on n'est plus sur des quatre mesures, on n'est plus sur des... C'est un monde qui s'ouvre, il nous ouvre une porte, et on s'embrèche un peu dans cette... On s'embrèche ? On s'embarque ?
- Clémentine
On s'engouffre ?
- Guillaume
On s'engouffre. On s'engouffre dans cette brèche. Et du coup, le projet Sarah Pabson devient au départ un projet plutôt post-rock, grâce à cette rencontre à Oxford.
- Clémentine
Ok. donc ça prend une partie de ton temps en parallèle de ton boulot et puis arrive le moment et puis voilà,
- Guillaume
il y a la minute qui change ma vie est-ce qu'il y a un jingle au moment où je dis je vais le faire et puis il y a la minute qui change ma vie jingle ouais exactement alors raconte ce switch alors ce qui se passe c'est que comme je fais de la musique donc je suis batteur et j'ai potes germain guitariste et un chanteur etc on est un peu abonné aux magazines de musique qui sont à l'époque guitare par rock sound etc et puis un jour dans un de ces magazines rock sound il ya un petit article sur les championnats du monde d'air guitar qui est donc on est en 2004 je pense donc j'ai 24 ans je suis dans 1980 donc c'était il ya vingt ans
- Clémentine
Il n'y a toujours pas Facebook, il faut remettre dans le contexte.
- Guillaume
Non, il n'y a pas Facebook, il y a l'émergence de MySpace un peu, mais c'est vraiment les tout débuts de MySpace. Donc ouais, c'était il y a 20 ans. Et on voit ce truc-là, ça nous fait marrer. Tu comprends ce que c'est que le air-guitar ? Oui, je comprends ce que c'est. Le air-guitar, c'est ce principe. Donc c'est des compétitions, championnat de France, championnat du monde. qui consiste à jouer de la guitare sans guitare. Ça s'appelle aussi du mime, dans un autre monde. Mais qui est ce principe assez surréaliste de faire exister quelque chose qui n'existe pas. Et c'est un peu tout le principe de cette compétition, c'est-à-dire que sur scène, il y a un jury. et qui effectivement juge à la fois le personnage, c'est-à-dire le personnage qu'on crée pour l'occasion de la performance, qui juge évidemment la technique, c'est-à-dire qu'on n'a pas de guitare mais on doit quand même placer ses doigts et faire exister cette guitare qui n'existe pas, et qui juge aussi ce qu'ils appellent le « Ernest » , qui est cette espèce de truc intangible qui consiste à faire passer une émotion au public. Donc c'est un peu la chimie de ces trois critères. Pour revenir à l'histoire, je crois qu'il y avait même un CD-ROM dans ce Roxand et il y avait des images. Et donc on voit une dizaine de débiles mentaux monter sur scène, faire semblant de jouer de la guitare et ça nous fait marrer. Ça nous fait marrer. J'ai jamais entendu parler de la guitare avant et ça nous fait marrer. Et ironiquement, quelques mois plus tard, on tombe sur un autre magazine. qui nous dit un petit article, vraiment un petit truc, qui dit « Championnat de Paris d'Air Guitar, inscription, renseignement, avec un numéro de téléphone, nouveau casino à Paris, machin. » Et donc, on tombe là-dessus avec mon pote. Et mon pote me dit « On va aller voir. » Comme Justin Clastres avant. Et moi, je lui dis « On va pas aller voir, on va s'inscrire. » Et lui me dit « Ok, on s'inscrit. »
- Clémentine
Mais t'as toujours eu ce petit truc de folie ?
- Guillaume
Non, mais c'est effectivement une blague entre potes. d'émulation, de se dire ok challenge, vas-y on s'inscrit au concours de R-Guitar et que le meilleur gagne, on va se marrer, c'est marrant on va faire semblant de jouer de la guitare, ça dure une minute c'est con, voilà c'est juste un truc marrant en fait, ça n'a pas d'autre prétention que d'être marrant et donc on appelle et on s'inscrit et donc le principe c'est qu'effectivement à partir de là il faut créer un personnage, il faut prendre une bande son qui dure une minute, qui peut être un montage, qui peut être ce qu'on veut évidemment le bosser chez soi Et puis derrière, le jour où j'y arrive, on joue 5 minutes de la guitare, et puis on a des notes, et puis il y a un classement, et ensuite il y a un deuxième round sur une musique imposée. Donc c'est un peu comme au patinage artistique, on est noté entre 4-0 et 6-0. Et puis après il y a un gagnant, et le gagnant de Paris va au championnat de France, et le gagnant français va au championnat du monde, et au championnat du monde il y a le champion du Japon, le champion américain, le champion de la Russie, enfin voilà, compétition internationale. Mais évidemment tout ça assez irrationnel. Et donc championnat de Paris, on s'inscrit. Et le matin de cette compétition...
- Clémentine
Mais tu prépares ton truc où tu y viens ?
- Guillaume
Ouais non non tu prépares ton truc.
- Clémentine
Ah donc tu le fais quand même, tu te dis attends tant qu'à le faire...
- Guillaume
Non mais t'es en battle avec ton pote.
- Clémentine
Ouais ok ok.
- Guillaume
Donc à un moment t'as prévenu tous tes potes qui sont dans la salle, donc l'idée quand même à un moment c'est que t'as envie de gagner. Je veux dire, en tout cas t'as envie de battre ton pote. Ok. Ok, enfin voilà c'est juste ça qui nous anime. Ouais. et puis d'aller faire les cons sur scène, d'avoir son quart d'heure warholien c'est au nouveau casino qui est quand même une petite salle plutôt sympa c'est toujours marrant au pire on a créé un bon souvenir et le matin de la compétition mon pote m'appelle et me dit je serai pas là ce soir j'ai fait une crise appendicite cette nuit, je me fais opérer tout à l'heure la tuile et donc le mec me plante le mec me plante Donc je me retrouve tout seul à aller à championnat. C'est plus du tout le même projet ? Non mais c'est plus du tout le même projet. Je me pose la question, je me dis est-ce que j'y vais, est-ce que j'y vais pas ? Je me dis bon bah je suis inscrit et puis j'avais prévenu des copains qui venaient supporter le truc. J'avais préparé ma musique de la guitare dans ma chambre et sous ma douche. Je me dis bon j'y vais.
- Clémentine
Est-ce qu'on a une vidéo de ça ?
- Guillaume
On a... Tu vas m'envoyer ? Eh il y a des... De Paris je sais pas. Si il y a des trucs. Il y a des trucs. Et donc, je fais ces championnats de Paris.
- Clémentine
C'est sérieux ?
- Guillaume
Non, alors c'est ça qui est très marrant. C'est-à-dire qu'il y a effectivement deux catégories de gens dans le air-guitar. Il y a vraiment les mecs qui sont très premier degré et qui jouent leur vie.
- Clémentine
Très, très drôle.
- Guillaume
Donc, qui sont des personnalités assez fantasques et qui vraiment… Enfin, on a rencontré des gens vraiment très premier degré dans le truc. Et puis, il y a l'école un peu plutôt second degré. dont tu fais partie ? En tout cas, j'espère. Voilà, effectivement, c'est vraiment un truc un peu... totalement décomplexé, marrant. Et donc, je gagne ces championnats de Paris.
- Clémentine
Mais t'as le track ?
- Guillaume
Bien sûr ! T'arrives, c'est sûr. Évidemment que t'as le track. Puis si tu veux, moi, à l'époque, j'ai pas l'habitude de monter sur scène. C'est pas mon... Je veux dire, le matin, je remets mon costard, ma cravate, et je... Voilà, tu vois, ma vie n'est pas du tout là-dedans. Je suis pas du tout... Ni artiste, ni je suis musicien amateur, éventuellement je joue à la fête de la musique.
- Clémentine
Deux mots, c'est-à-dire que là, tu attends ton tour, c'est comme il nous dit, tu stresses à mort, tu y vas, et là, est-ce que tu te dis, mais qu'est-ce que je fous là ?
- Guillaume
Tu te dis évidemment qu'est-ce que je fous là. À partir du moment où ton pote n'est plus là, tu te dis qu'est-ce que je fous là. C'est-à-dire que tu te dis, bon, et surtout, il y a vraiment des profils de gens qui sont... C'est leur vie. Ouais, tu te dis, non mais, qu'est-ce que je fous là ? Clairement.
- Clémentine
Et surtout que c'est quand même un mime, il faut mimer le truc devant tes potes et tout, je me mets à ta place, c'est pas évident.
- Guillaume
Dans l'absolu, c'est d'ailleurs ça qui est chouette dans l'air guitar, c'est qu'en fait c'est quelque chose que tout le monde peut faire. C'est un peu ça la philosophie géniale du truc d'ailleurs, c'est qu'en réalité il n'y a pas besoin d'instruments ni de rien du tout puisque c'est de l'air. Et voilà, c'est un peu l'ultime pas vers la liberté. C'est-à-dire que c'est... voilà. il n'y a pas d'électricité, il n'y a pas d'objet il n'y a rien et en même temps ce truc là fait passer une émotion à des gens et même les rend hystériques, c'est ça qui est fou c'est que voilà rendre quelque chose faire exister quelque chose avec rien t'avais choisi quel solo ? j'ai fait ça sur Are you gonna be my girl de Jet et donc je gagne
- Clémentine
Tu es combien de personnes ?
- Guillaume
Qui concourent ? Oui. Je ne sais pas, on doit être une quinzaine. Bravo. Et donc je deviens champion de Paris. Je deviens champion de Paris d'art guitar.
- Clémentine
J'adore.
- Guillaume
Donc c'est un peu marrant, je suis champion de Paris d'art guitar. Je suis trop content. Fin d'histoire. Mais je suis quand même qualifié pour les championnats de France, puisque je suis champion de Paris. Donc voilà.
- Clémentine
Tu rentres à Oxford ?
- Guillaume
Je rentre à Oxford, tout à fait, totalement. et je suis qualifié pour les championnats de France qui se font peut-être 3 ou 4 mois après c'est en 2006 les championnats de France et puis voilà fin de l'histoire et à ce moment là j'ai pas la conscience que cette minute on parle vraiment d'une minute, une minute absurde va effectivement totalement changer le cours de ma vie de manière assez radicale Jingle
- Clémentine
Deuxième moment important Deuxième moment clé Tu bosses un peu ?
- Guillaume
Donc ouais Pour le championnat de France Donc championnat de France Je rebosse J'affine le truc C'est une nouvelle Nouvelle chanson Enfin voilà On fait le truc On parle pas d'Erwann Mais lui il doit halluciner Non Germain C'était Germain Ah bah lui ouais Et d'ailleurs ce qui est marrant C'est que je pense très honnêtement Que s'il avait concouru Il aurait gagné Je pense qu'il était meilleur que moi
- Clémentine
Et tu penses que c'est quoi À ce moment là ? C'est parce que t'es en décalé Tu mets pas ta vie dans le truc Donc t'as une sorte de Je sais pas
- Guillaume
Je ne sais pas pourquoi je suis meilleur que les 14 autres. Il faut interviewer les juges, je n'en ai aucune idée.
- Clémentine
Mais je vais le faire.
- Guillaume
Je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas, c'est de l'énergie, c'est du... Franchement, j'en sais rien. Je ne peux pas dire. Et pour moi-même avoir été jury après, ce qui est certain, c'est qu'il y a des performances qui sautent aux yeux, qui sont au-dessus du lot. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui montent sur scène et au bout de 15 secondes, on est... Ouais, ouais. Il a fait exister un truc qui est dingue Avec rien Donc voilà Donc championnat de France
- Clémentine
A Paris
- Guillaume
Vous voulez la version longue ou la version courte ? Ah bah si elle est longue et sympa Moi je veux la version pas Si il y a des trucs un peu croustillants vas-y Non il n'y a pas de trucs croustillants Donc championnat de France 2006
- Clémentine
Tu t'es soutenu par tes potes ?
- Guillaume
Je suis soutenu par mes potes, machin, je fais le truc. Et là, je finis deuxième. Je suis vice-champion de France. Voilà, fin de l'histoire. Je remballe les gants, fin de carrière d'air guitariste. C'est terminé.
- Clémentine
T'es triste ou pas ?
- Guillaume
Je suis pas triste parce que c'est marrant. Mais je vais pas au championnat du monde.
- Clémentine
Parce qu'au fond, tu pensais à ça. Tu t'es dit tant qu'à faire.
- Guillaume
Non, mais c'est sûr que, bon, oui, tant qu'à faire, effectivement. Puis évidemment, tu fais ton truc à fond. Et je finis deuxième. Et donc, là, il se passe... quasiment une année où en fait, le hard guitar c'est terminé, ça m'a fait marrer.
- Clémentine
Et tu en avais parlé dans ton boulot ?
- Guillaume
Un peu, j'ai peut-être quelques collègues qui sont au courant, mais à ce moment-là pas vraiment, c'est un truc très anecdotique. Et puis il se trouve que j'ai un coup de fil, peut-être 8-9 mois après.
- Clémentine
Le coup de fil ?
- Guillaume
Le coup de fil. D'un pote qui m'appelle et qui me dit qu'il lui était au championnat, qui était le champion de l'île de l'année d'avant. et avec qui j'étais devenu copain entre temps et qui me dit je me suis requalifié cette année je retourne aux championnats de france putain le mec il me dit ça et j'ai un autre pote qui m'appelle pareil que je m'étais fait sur le sur le circuit Il me dit, moi je me suis qualifié dans je ne sais plus quelle ville, je serai au championnat de France. Et en fait, c'était le premier et le troisième. Et moi, j'étais le deuxième des championnats de France. Donc là, je me dis, il y a la revanche. Il faut que je me qualifie quelque part. Mais les championnats de Paris sont déjà passés. Je vais m'inscrire à Reims.
- Clémentine
J'adore, mais j'adore.
- Guillaume
Voilà, je pars m'inscrire à Reims. Et donc, je fais les championnats de Reims derrière la guitare.
- Clémentine
Mais t'en as vu,
- Guillaume
il y en avait d'autres. Il y en a de la France. Ah ben, je suis là aussi. Donc, je m'inscris au championnat de Reims d'Air Guitar et je gagne. Donc, me voilà qualifié pour les championnats de France 2007. Donc, je suis champion de Reims 2007. Donc, je suis champion de Paris 2005, vice-champion de France 2006, champion de Reims 2007. On arrive au championnat de France.
- Clémentine
C'est le même carrière. Attends.
- Guillaume
Championnat de France. Et là, ce qui est assez marrant, c'est que le air-guitar devient un peu un truc qui intéresse les médias. Il commence à y avoir un peu des reportages, on est un peu invité à droite à gauche pour faire un peu des showcases, on fait le grand journal avec Alain Chabat, on fait une démo d'air-guitar avec Chabat. Il commence à intéresser un peu les médias, ce truc un peu con mais marrant. Et du coup, sur les championnats de France, il y a une équipe de Canal+, qui décide, qui dit, on va filmer. les championnats de France et on va accompagner le champion de France au championnat du monde pour faire un documentaire sur le phénomène air-guitar bon, donc pour le moment j'ai cette info là mais on verra plus tard que ça a une importance donc championnat de France on remet en jeu les 1, 2, 3 places de l'année d'avant et je gagne enfin les championnats de France donc je deviens champion de France en 2007 et donc consécration et donc je pars représenter la France aux championnats du monde ça c'est un truc ils sont à Oulu en Finlande donc on est à 100 km au sud du cercle polaire Il faut savoir qu'en Finlande, il y a 4 heures de soleil l'hiver par jour, surtout qu'on est vraiment proche du nord. Et c'est effectivement, Oulu est une ville un peu austère, beaucoup de forêts, des aurores boréales, et des gens qui parlent un langage finnois. qui existe. Donc je me retrouve là-dedans, et je suis suivi par cette équipe de journalistes qui fait un docu sur le truc. Et évidemment, eux, le principe de la télévision et du journalisme, ce qui les intéresse, c'est que je me mette un peu à poil, dans le sens où ils veulent savoir qui sont mes parents, d'où je viens, quelle est mon éducation, qui je suis, etc. Et moi je leur dis, je ne vous donnerai pas... un centime de ça, c'est-à-dire que vous n'aurez que un personnage de fiction.
- Clémentine
C'est une pudeur ?
- Guillaume
C'est pas une pudeur, c'est qu'à un moment, effectivement, je pars du principe déjà que ça n'intéresse personne de savoir ce que je fais, et d'ailleurs, je ne suis pas du tout en train de le raconter là. Et c'est surtout par principe de je me dis, il faut tirer le fil de cette comédie. Je veux dire, le personnage que j'incarne sur scène est un personnage de fiction, donc évidemment hors scène... ce personnage c'est pas moi c'est aussi un personnage de fiction et donc je les amène un peu dans ce truc où en gros ils m'interviewent quand je suis pas en costume mais c'est un faux moi et notamment mon personnage il est trader dans une grande banque d'affaires ce qui n'est pas du tout mon cas scalper opérationnel sur les marchés dérivés et donc je raconte un peu mon truc t'avais une scène d'ailleurs ou pas ? comment tu te présentes quand tu viens du monde à l'époque le personnage s'appelle Juanjo Juanjo Fonzo il est semi mexicain il y a du vrai il y a complètement du vrai et puis après il change, est-ce que c'est en 2007 quand je reviens en 2007 là il devient mosh pit il change
- Clémentine
Donc pour le championnat du monde t'es Mosh Pit ? Ouais pour le championnat du monde je suis Mosh Pit On fait une parenthèse sur Mosh Pit ? Ça vient d'où Mosh Pit ? Ça vient de Brad Pitt ?
- Guillaume
Pas du tout Non Tu me regardes à la caméra Ah ouais Tu n'as rien compris Non Mosh Pit ça vient de l'anglais Mosh Le moshing Qui est une Qui est en fait une danse punk C'est un peu un La traduction ça serait un pogo C'est-à-dire que c'est effectivement dans les années 80... les... mais ça existe encore d'ailleurs, si vous dites à un anglais mosh pit, il sait très bien de quoi ça veut dire et pit en fait c'est la fosse donc littéralement mosh pit c'est fausse apogo à mon idée de Brad Pitt dire qu'il est beau mosh pit ça va très bien c'était un peu ce qui moi me faisait marrer de jouer sur le double tableau c'est à dire qu'effectivement d'avoir quand même une référence qui soit un peu rock'n'roll, un truc mosh pit et puis d'amener les gens à penser que c'est autre chose puisqu'effectivement 97% des gens pensent que c'est moche pit-brat-pit au départ aucune intention enfin c'est pas ça le truc mais voilà vous aurez appris un truc aujourd'hui donc tu es en Finlande donc je suis en Finlande et championnat du monde d'air guitar donc là faut imaginer c'est une énorme scène, il y a des milliers de gens il y a le Japon, les Etats-Unis l'Espagne, le Brésil C'est un vrai championnat du monde, avec tous ces gens qui se sont fédérés autour de la même connerie ultime, qui est de « on va juste jouer de la musique sans instrument » . Donc c'est absurdissime, c'est ce qui anime un peu toute cette école-là, avec en plus, en filigrane, le message, en gros la Fédération Internationale d'Air Guitar, la devise, c'est « Make Air Not War » , qui est donc... l'ambition c'est de livrer un message de paix c'est de dire que toutes ces nations sont réunies autour d'un truc absurde et en fait ça fait du bien et avec l'idée aussi de dire que si tu as une air-guitar dans les mains tu n'as plus la place pour prendre un fusil et c'est vrai essayez chez vous, vous verrez et donc ça c'est quand même très marrant c'est à dire qu'on se dit ok la connerie locale cette espèce de truc un peu cinquième degré un peu subversif les dada de l'époque les trucs et tout, en fait on se rend compte que c'est un truc assez universel, il y a des mecs qui ont la même connerie aux Etats-Unis au Brésil, en Russie les Russes sont là aussi, on est en 2007 au Japon, enfin voilà et ça c'est formidable ... une espèce de délire international commun. Et le public, et ce qui est génial, c'est que le public fait partie du show. C'est-à-dire que c'est des faux groupies aussi. Le public devient hystérique. Quand il y a un mec qui est sur scène, qui fait une performance de la guitare, les gens sont dingues. Les gens eux-mêmes jouent le jeu du personnage groupie fan. Et puis, je finis deuxième. Vie championne du monde. Naturelle.
- Clémentine
Ce qui est quand même une belle prouesse. Ah,
- Guillaume
c'est une magnifique performance. Je finis deuxième derrière le japonais. Et là, il y a un peu la communauté internationale qui s'en prend au jury. Ça, je vous invite à voir le docu. Il y a plein de docu qui retracera. Je l'ai entendu. Un documentaire qui s'appelle Guitar Heroes. Voilà, qui est diffusé sur Canal. Et donc, c'est assez marrant parce qu'effectivement... Alors, ce qui est marrant, c'est qu'en plus... Tous les médias, du coup, retiennent ma performance et pas celle du japonais. Et donc, je me retrouve en une du Herald Tribune. J'ai la deuxième page du New York Times. C'est moi qui suis mis en avant, en fait, et pas du tout le japonais. Donc, je me retrouve sur la presse internationale, CNN, il y a des reportages et tout des machins. C'est surréaliste.
- Clémentine
Ton boss se dit, je ne sais pas qui est cette personne.
- Guillaume
Et, pour la petite histoire... Je me retrouve effectivement le lundi qui suit cette compétition, j'ai mon boss qui arrive avec le Herald Tribune, et donc je suis en couvre du truc, en mosh pit, air guitar, machin, et donc le mec vient me voir, donc le VP monte du truc, il me pose le truc, c'est une boîte américaine, qui disait ça, et il me dit un peu sarcastiquement, il me dit j'ai l'impression que t'as passé un bon week-end. Et donc voilà, donc là effectivement la boîte découvre que le mec... Les dimanches après-midi avec double vie ! et air guitariste à 16h perdu et donc la presse effectivement il y a pas mal de médias de trucs qui s'intéressent à tout ça et notamment aussi l'IB qui m'interview et du coup dans cette interview ils me disent vous faites quoi dans la vie, dans la vraie vie et donc je raconte le truc et donc je raconte que je suis trader et que pour une grande marque d'affaires, c'est une histoire toujours. Mais à ce moment-là, elle devient gravée dans le marbre, c'est-à-dire qu'elle est écrite dans un journal crédible et populaire. Ce qui fait que, pour la petite anecdote, je crois 18 mois plus tard, il y a l'affaire Carviel qui sort. Et donc je reçois un coup de fil un jour de France 3 National qui me dit « Est-ce que vous accepteriez d'être interviewé en tant que trader de banque d'affaires ? » pour nous parler de ce qu'est un scalper opérationnel, des marchés dérivés, du back-office et tout.
- Clémentine
Mais bien sûr !
- Guillaume
Puisque c'est là qu'on se dit, ok, la connerie et l'absurdité, à un moment, prend le pas dans le réel. Et effectivement, il y a une forme de manipulation, on se dit, ok, c'est où la limite ? À quel moment, la connerie qu'on raconte devient une réalité ? Apparemment, Libération a dit que c'était ça ma vie, France 3 se dit, on l'a vu dans Libé, donc dans les fichiers, je suis rangé comme tel, etc. donc voilà tout ça pour dire ne croyez pas tout ce que vous voyez et puis il n'y avait pas LinkedIn déjà à ce moment là il ne faut pas oublier et même Guitar Hero ça n'existait pas non non non le jeu arrive après le jeu n'existe pas d'ailleurs on a été après ambassadeur évidemment du jeu donc ça c'est la petite aparté un peu marrante effectivement en France 3 qui se dit on va appeler le gars parce qu'on pense qu'il est trader là du coup tu dis la vérité ou qu'est-ce que tu fais ? non là je me suis posé longuement la question je me suis dit est-ce que j'y vais ou pas Et puis j'y suis pas allé, mais juste par respect pour les gens qui regardent le truc, parce que j'aurais pu vraiment raconter n'importe quoi et être pris au sérieux. Donc je l'ai pas fait. Et donc, voilà, vice-champion du monde, et là où, donc très marrant, expérience très drôle, etc. Et c'est pareil, à ce moment-là, pour moi, le air-guitar est terminé, j'ai fait une carrière internationale. Sauf qu'il se trouve que le réalisateur du documentaire de Canal était en parallèle aussi le rédacteur en chef de la nouvelle star. Et que du coup, en marge de ces championnats de air guitare, la fédération française comme le air guitare était quand même un truc très masculin, ils avaient lancé aussi des compétitions de brosse à cheveux. C'est ça. qui consiste donc à faire du playback dans une brosse à cheveux et donc de mimer des chansons. Ce qui, pas forcément, c'est mixte, mais en tout cas l'idée c'était de démocratiser la connerie, dire pour les meufs. Et donc ils avaient lancé un peu des championnats de brosse à cheveux comme ça. Ce qui aujourd'hui est devenu ce qu'est TikTok aujourd'hui en fait. C'est le TikTok avant TikTok. A l'époque personne ne faisait vraiment ça de manière un peu sérieuse. Et donc du coup... Moi, dans la bande de copains, il y a les airs guitaristes. Et puis, il y a les copines qui font de la brosse à cheveux. Et ce rédacteur en chef de La Nouvelle Star, un jour, m'appelle et dit « J'aimerais qu'il y ait une des candidates de la brosse à cheveux qui vienne faire une blague au jury. » Au jury de La Nouvelle Star. Donc, gros, je vais venir chanter en playback un happening. Donc, le jury n'est pas prévenu. Donc, il y a Manoukian. Sinclair, Mariam, je ne sais plus qui sont les jurys, et Philippe Manoff. Et donc c'est Scotchbrite, qui on a après eu d'autres aventures, professionnelles notamment, qui débarque dans ce truc de nouvelle star, fait une blague aux jurys, donc chante dans une brosse à cheveux. Mais il n'y a même pas de bande-son derrière, c'est-à-dire qu'elle fait vraiment du... Il n'y a rien. Il n'y a rien qui sort. Ça fait marrer le jury, elle est presque qualifiée, machin, etc. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que du coup, ce passage deviendra le teaser de la saison. Donc en gros, sur M6, il y avait Ascogbrick qui fait son truc, et puis cette année, il y aura aussi des vrais chanteurs, machin, tout ça. Donc il y a eu un petit buzz autour de ça. Et du coup, le jour où c'est diffusé, le lendemain, elle est invitée dans le Morning Café. Ils faisaient ça, ils invitaient les candidats de la veille à l'époque N-Westar. Pour le Morning Café. Non, c'était la version d'après. C'était avec un mec qui s'appelait Zumeo. C'était après Michael Younes. C'était dans les années 2000 et 2004-2005. Et là, on est en 2007-2008.
- Clémentine
C'est une émission à la télé, en tout cas, le matin.
- Guillaume
C'est un truc un peu drôle. C'est un peu comme le Morning Live, mais version... Elle est invitée dans l'émission et du coup elle est interviewée, donc elle est dans son personnage, pareil de fiction, de scotch-brite et tout. Et là le journaliste lui dit, ça va vous n'êtes pas trop déçu, qu'est-ce que... Et elle, elle dit, parce qu'elle se dit, il faut toujours avoir une actu. Et donc, elle dit, non, mais moi, je ne suis pas déçu. Avec mes amis air-guitaristes, on a monté un groupe, ça s'appelle les Hernadettes. Et donc, on n'a pas besoin de gagner la Nouvelle Star pour faire carrière. Fin du truc.
- Clémentine
Pavé dans la mare.
- Guillaume
Pavé dans la mare. Fin d'émission. Derrière, elles nous appellent tous. Elles disent, bon, j'ai un annoncé sur M6. On a créé les Hernadettes. Voilà. Bon, blague, van, ça nous fait marrer. Moi, je suis toujours avec mon costard. Il faut le remettre, j'ai un ordi. Je suis toujours dans ma boîte de packaging.
- Clémentine
À Oxford ?
- Guillaume
Non, là, je suis revenu à Paris. Et effectivement, à ce moment-là, je suis marketing. Je suis directeur marketing. J'ai un gros poste, je suis cadre dirigeant. On arrête les conneries. Non, on n'arrête pas les conneries. Non, je ne dois pas. Quel âge tu as ? J'ai 27, 28 ans.
- Clémentine
OK.
- Guillaume
Et il se trouve qu'un peu par hasard... Peut-être deux mois après cette annonce, on a un pote qui organise une soirée dans un endroit et qui nous dit « vous voulez pas venir faire une démo d'Air Guitar ? » Et là, moi je lui dis « on va faire le premier show d'Air Nadette » , qui est une blague. Donc le show d'Air Nadette, en gros, par rapport à un truc d'Air Guitar, c'est que c'est la même chose mais on est en groupe. Donc il y a un Air guitariste, mais il y a aussi un Air batteur, un Air bandiste, et il y a effectivement le chanteur qui est avec sa brosse à cheveux. C'est un Air groupe. Et donc on invente un peu le concept du Air band à ce moment-là. Là vous êtes combien ? On est, alors à l'époque on doit être 5, et en gros ce qui est marrant c'est qu'elle a appelé un peu les gens en disant est-ce que vous êtes dispo, on a cette date là, et puis on répond du présent ceux qui pouvaient, et puis ceux qui pouvaient pas en fait c'est un peu comme le Beatles. Et notamment, une histoire un peu marrante parce qu'on en a retrouvé un beaucoup plus tard, mais ça arrive bientôt au jingle. Et donc... On fait ce premier show d'Ernadette en 2008 On est en 2008 A l'alimentation générale Qui est un petit bar à côté d'Aubercanf Qui existe toujours Et une fois de plus ce truc là n'a pas vocation A durer plus qu'un soir C'est une connerie entre copains, on a 20 potes dans la salle On fait ce truc, on se marre Mais on prend pas mal de plaisir à faire ce truc d'airband Ça nous fait bien marrer Et il y a de la comédie qui naît de ça Parce que Passer d'un Lara Fabian à un System of a Dorn, en réalité c'est très marrant. Et donc on a créé une bande-son où on met un peu en anachronisme des époques et des genres musicaux qui font que les gens kiffent parce que déjà tout le monde se met à chanter, c'est tu préférais. Et en même temps il y a de la comédie parce que quand Céline Dion se fait pousser par System of a Dorn, c'est marrant. C'est assez con mais ça marche. Donc on fait ce premier show d'Ernadette. et puis en fait je pense qu'un mois plus tard on a une autre opportunité, on le refait et il se trouve que je crois que ça est au bout du troisième ou quatrième show, on a Camille, la chanteuse qui nous appelle et qui dit j'aimerais que ma première partie soit du air guitar et nous on lui dit bah non, Camille Camille, on va pas faire du air guitar on va jouer avec les Arnadettes et là elle dit bon c'est quoi machin on lui explique, elle dit ok Et donc la meuf nous offre 5 soirs, sa première partie à la cigale. Et là, il y a 1300 personnes dans la salle à chaque fois, et ça cartonne, les gens sont hystéraux. C'est-à-dire que les gens, à un moment, ils voient cette espèce de show musical qui dure 15-20 minutes à l'époque, et ça les chauffe, ça les met en joie, Camille ça la fait marrer, c'est complètement con. C'est-à-dire que Camille,
- Clémentine
à ce moment-là, elle cartonne avec son tube, enfin je veux dire qu'il passe partout, c'est un peu la star d'une génération. Mais est-ce qu'à un moment tu te dis mais où est-ce qu'on va ? Enfin je veux dire quelle imposture ? Parce que là t'as toujours ton boulot.
- Guillaume
J'ai toujours mon boulot.
- Clémentine
Est-ce que tu te dis ça n'a pas de sens cette histoire ?
- Guillaume
C'est effectivement une imposture mais qui fait marre. On ment pas aux gens, les gens captent que c'est du playback et tout. Mais en fait je pense qu'ils se prennent à ce moment-là un peu une espèce de boule d'énergie qui fait du bien à tout le monde. À un moment ils se disent putain merde en fait c'est con mais c'est marrant, moi aussi je peux le faire, ils le font bien. Et donc c'est là qu'on prend la conscience. que ce spectacle qu'on fait avec des copains dans un bar finalement fonctionne dans une salle de spectacle dans une cigale pleine à craquer et les gens applaudissent, ils kiffent, ils se marrent, ils chantent et donc Hernadette devient un peu suite à ça, on est un peu bouqué dans des trucs de marque on est un peu le petit groupe un peu hipster que dans les soirées parisiennes un peu cool il y a Hernadette, donc on enchaîne un peu les shows privés comme ça Et puis à un moment, comme il y avait Canal qui avait tourné ce docu et tout, on va voir Canal et on leur dit qu'on aimerait faire une tournée aux États-Unis. et filmer tout ça. Et Canal nous dit, ok, on nous donne un budget et donc on part faire une tournée aux Etats-Unis, qui n'existe pas au départ, c'est-à-dire qu'on a un peu sur un coup de bluff dit à Canal, on a une tournée et tout, on va la filmer, une fois qu'on a eu l'argent, avec l'argent, on n'a pas de date, on n'a pas de tourneur, avec l'argent, on a créé une tournée. Donc on a pris un fixeur aux Etats-Unis, on a monté une tournée en deux mois. Un fixeur, c'est quelqu'un, en gros, quand on est journaliste ou... qu'on fait comme ça des docus, il y a une personne dans le pays dans lequel on se déplace qui connaît très bien le pays.
- Clémentine
Et qui va organiser.
- Guillaume
Et qui organise les choses, qui connaît la logistique, qui connaît les endroits, qui connaît les coutumes, la loi, etc. Et donc on a ce fixeur qui devient notre booker en fait. On l'appelle et le gars il dit, mais attendez, moi j'ai fait pendant 20 ans la teuf aux Etats-Unis, je connais tous les spots. Et donc il nous montre une tournée comme ça. Et donc moi c'est sur mes vacances. Je pose 15 jours de vacances pour aller tourner aux Etats-Unis avec Arnaudette, jouer de la guitare sans guitare. Et de la batterie sans baguette et sans batterie.
- Clémentine
Et les autres étaient comme toi, avaient des boulots à côté ?
- Guillaume
Alors, dans le lot, il y a des comédiens et puis d'autres qui ont des boulots comme moi. Il y a quand même toute une partie de gens qui sont quand même comédiens. Donc c'est plutôt le métier, ce qui n'est pas du tout mon cas.
- Clémentine
Parce que tu n'avais jamais fait de théâtre, toi ?
- Guillaume
J'avais fait du théâtre amateur.
- Clémentine
Collège, tu sais ?
- Guillaume
Non, même après.
- Clémentine
Tu vois, tu ne me l'as pas dit, ça.
- Guillaume
Ah ouais. Non, mais oui, théâtre amateur. Ok. Et donc, on part faire cette tournée aux Etats-Unis, qui est dingue. On fait deux shows à New York, on joue à Woodstock, à l'endroit où la scène mythique de Woodstock était montée, on va à Memphis, on va à Détroit, on joue à Détroit, on fait un festival à Détroit de musique. Un festival à Détroit de musique, on débarque, on arrive sur scène, les mecs nous mettent des micros, et nous, on va voir le gars, on dit non, non, non. Et donc, on a des images du mec qui dévisse les micros. C'est surréaliste. On joue à la Nouvelle Orléans, on joue à Las Vegas. Il y a du monde, il y a des endroits où il n'y a pas de monde. Mais oui, globalement, il y a du monde. Et vous êtes filmé. Et on est filmé. On joue à Las Vegas et dernier soir à Los Angeles. Et la veille de ce dernier soir à Los Angeles, on sort, il reste deux jours de tournée. Et sachant qu'on fait cette tournée dans le tourbus de Metallica, on se met comme si... Le principe de ce docu, c'est de dire qu'on est des fucking rockstars et on part à la conquête des Etats-Unis.
- Clémentine
Et vous jouez votre rôle.
- Guillaume
Et on joue notre rôle. Et donc, c'est pareil, je vous invite à aller voir ce deuxième documentaire qui s'appelle United States of Bernadette qui raconte cette épopée de ce groupe de musique qui part à la conquête de l'Amérique sans instrument. Qui est un objet très marrant, très drôle et qui en même temps raconte plein de choses aussi sur les Etats-Unis, sur l'Amérique, sur la musique. C'est vraiment un chouette document. Et donc, la veille de ce dernier show, On sort, on va dans un strip club à Los Angeles et on croise totalement de manière fortuite par hasard, Mathieu Chédid. Le mec est là. Je ne pourrais peut-être pas le dire.
- Clémentine
C'est ce que j'allais te dire.
- Guillaume
Non mais c'est un strip club.
- Clémentine
En même temps que vous êtes là,
- Guillaume
c'est pour se marier. En vrai, c'est un strip club très à l'américaine. C'est-à-dire qu'en gros, c'est plutôt un endroit où il y a du show burlesque. Ce n'est pas du tout un strip club comme on peut l'imaginer. C'est genre à Madame Arthur, je dirais.
- Clémentine
Oui, d'accord.
- Guillaume
Pour ceux qui connaissent la parole. C'est très gentil. Non mais voilà, c'est pas du... En gros, c'est un club un peu marrant où il y a des effeuilleuses et des effeuilleurs. Bref. Et donc on croise Mathieu Chédid, on tchatche un peu avec lui. Et lui, à ce moment-là, il est à Los Angeles, il enregistre l'album de Johnny. Et puis on lui raconte, il dit mais qu'est-ce que vous faites là ? On dit, on va voir une théière à Las Vegas, machin et tout. Il dit, mais il n'y a aucun groupe français qui tourne comme ça, qui fait qu'à 15 dates à travers les Etats-Unis, ça n'existe pas en fait. Et donc voilà, puis on lui dit, on joue demain à tel endroit à Los Angeles. Il vient nous voir. Il vient nous voir. Il dit, bon, ok, pourquoi pas, machin. Bon, évidemment, la nuit suit son cours. On rentre le lendemain à l'hôtel et tout. Et du principe que jamais le gars va venir. On devait jouer vers 21h ou 21h30. 21h. À 20h58, le mec débarque avec toute sa clique de Warner. Donc il y avait Maxime Lucci, Odélis. Enfin, il y avait toute la clique. Et ils viennent donc voir le show des Arnaudette, des mecs qui jouent de la musique sans instrument. Et là, Mathieu, il se passe un truc. Il voit le truc, il ne comprend pas ce qu'il voit, mais ça lui plaît.
- Clémentine
Mais il a un peu la même folie que vous.
- Guillaume
Ouais, sans doute. Et c'est ça qui est chouette aussi. Du coup, le docus termine par, on est adoubé par le mec. La ref. La ref en guitare, en France. à ce moment là et toujours aujourd'hui d'ailleurs qui en gros dit ben voilà je viens de voir des mecs qui n'ont pas de guitare mais en fait ils sont plus généreux et plus énergiques et plus puissants que moi et c'est cool Donc ça c'est fou. Et c'est tellement fou que deux mois plus tard, je reçois, donc là je suis toujours à mon bureau, on est en 2008, et je reçois un coup de fil du directeur de la tournée de Mathieu Chédid qui me dit texto, je ne sais pas ce que vous avez fait à Mathieu, mais il aimerait que vous fassiez sa première partie à Bercy. Trois soirs. Donc là, évidemment, on annule tout ce qu'on fait, on dit d'accord. Et donc on se retrouve à faire avec Arnaudette la première partie de Mathieu Chédy d'Abercy, sachant qu'il avait déjà booké lui en première partie, Sean Lennon. Donc Sean Lennon se retrouve à faire la première partie d'Arnaudette. C'est énorme. D'accord ? Donc on a quand même un Lennon qui fait la première partie d'Arnaudette à Bercy. Cette phrase n'a aucun sens. Et donc on se retrouve à faire Bercy. Premier soir de Bercy, c'est dingue, il y a Johnny qui est en guest, c'est une énorme scène, il y a 17 000 personnes, c'est un délire. On fait la première partie et on revient après sur un des morceaux de Mathieu, c'est assez fou. Et on a 17 000 personnes hystéro qui voient les Arnett, qui disent... C'est même très drôle, c'est tellement grand la salle que les gens qui sont au fond ne captent même pas qu'on est en playback et qu'on n'a pas d'instrument, ils ne voient pas. Et donc on a notamment ces phrases qui disent « c'est dingue, tu as la même voix que Lara Fabian » . De fait, c'était la rafaleur. Mais là,
- Clémentine
tu ne me parles pas de ça, mais Bercy, c'est un track de fou.
- Guillaume
Oui,
- Clémentine
c'est un truc de dingue.
- Guillaume
C'est un truc de dingue. Et la folie du truc, c'est que moi, j'ai toujours mon taf, je suis toujours directeur marketing, et le lendemain du premier Bercy, j'ai un rendez-vous avec Heineken à Oxford. Donc, qu'est-ce que je fais ? Il y a l'after show, le machin. À 4h du match, je rentre. coucher, 5h15 réveil, première Eurostar 6h23, celui que je connais par cœur, que je prends une fois par semaine, je file à Londres puis Oxford, dans le fameux centre de R&D dans lequel je bossais 4-5 ans plus tôt. Je fais ma réunion, des paillettes plein les yeux, je viens de me faire Bercy, et puis j'en ai rien à foutre de ce qui se passe en face, et de toute façon je m'en fous parce que je refais Bercy ce soir. Mais tempête de neige qui s'abat sur l'Europe. Et je suis coincé en Angleterre. Jingle. Ça,
- Clémentine
c'est atroce.
- Guillaume
C'est atroce. Je suis coincé en Angleterre. Je le vis, mais comme une... Je suis dégoûté, quoi. C'est-à-dire qu'on a ce truc qui est évidemment une blague, mais c'est un kiff tellement dingue de jouer dans une salle comme ça, de faire cette première partie de Mathieu, puis même le collectif vis-à-vis même des autres. Je suis dégoûté, quoi. Je les plante. Je les appelle, je dis, je ne suis pas là ce soir. Il va falloir faire sans moi. et donc je suis effectivement je me dis bon heureusement il y en a un autre après demain puisqu'on en faisait trois et en fait c'est ce soir là que je prends la décision de quitter mon
- Clémentine
job dans la société privée juste qu'on comprenne bien à ce moment là toi t'es pas du tout rémunéré de quoi que ce soit pour tout ce que tu fais Les premières parties,
- Guillaume
on est d'accord. Non, on n'est pas rémunéré. On prend peut-être 100 balles ou 150 balles à droite à gauche quand on est booké dans les teufs.
- Clémentine
Mais ce n'est pas ce qui va te faire ton revenu. Il y a un risque derrière tout ça au moment où tu prends ta décision.
- Guillaume
Et là, effectivement, il y a le troisième Bercy, c'est la fête, c'est génial, machin et tout. Et là, je pense qu'assez rapidement derrière, je vais voir mon boss et je dis, je me casse à la fin de l'année.
- Clémentine
C'est facile à prendre comme décision ? C'est une évidence pour toi ? Tu as des allers-retours d'hésitation.
- Guillaume
Comment tu te sens en ce moment-là ? C'est assez facile, c'est assez évident. En fait, si tu veux, déjà, on a la chance dans le système français quand même, aussi de... Je fais une rupture conventionnelle. J'arrive à dealer ça avec ma boîte. Donc, j'ai quand même deux ans de chômage. C'est quand même un truc extraordinaire. Il y a quand même assez peu de pays qui offrent ça. ou en gros, qui te permet de faire une reconversion quelle qu'elle soit. Moi, j'ai choisi d'être artiste, mais j'aurais pu faire un CAP pâtisserie ou ce qui importe. Et ça, c'est quand même extraordinaire de se dire qu'on a pu cotiser pendant plusieurs années et d'avoir une assurance chômage. C'est quand même un truc aussi qui te permet de faire ça. Franchement, sans ça, je pense que je n'aurais pas pu le faire parce que tu ne te retrouves pas du jour au lendemain sans revenu. Donc là, je sais que j'ai deux ans devant moi pour développer le truc. On a amorcé quelque chose où je me dis, Il y a un potentiel, j'ai un désir et une envie d'y aller. J'ai 30 ans, je ne me pose pas la question en fait. C'est maintenant ou jamais. Tu plonges et tout. Je plonge, on verra bien. Et au pire, dans deux ans, je retrouve un job. Je fais des études, des trucs, j'ai une expérience. Je n'ai plus 22 ans, je peux y retourner. Et donc voilà, je démissionne. Et là, on rentre dans une nouvelle aventure. Donc, Hernadette...
- Clémentine
Tu as un poids qui se libère ou...
- Guillaume
Je suis un poids qui se libère et en même temps, un poids qui se crée aussi. C'est-à-dire que d'un coup, ta connerie du week-end doit devenir une source de revenus ou en tout cas, un truc pérenne dans l'avenir. Et donc... Et surtout, ça devient ton job full-time du jour au lendemain. Tu te dis, c'est long 24 heures quand même, il faut les remplir. Et en même temps, c'est le champ des possibles qui s'ouvre. Et donc c'est à ce moment-là qu'on se met à écrire, on fait rentrer du coup dans ce concept de air-band, toute la partie cinéma et phrases de films, ou en tout cas phrases cultes. Et donc on crée des dialogues à partir de phrases ou d'extraits cultes de cinéma, radio, web, discours politique, pub.
- Clémentine
Ça devient un vrai show.
- Guillaume
Et donc là on écrit, et donc là pendant un an en fait, on se met à écrire un vrai spectacle, qui a une trame, un début, un milieu, une fin. et vrai spectacle qu'on jouera je crois pour la première fois en 2011 ou 12 spectacle qui s'appelle donc la comédie musiculte qui a été mis en scène par Pef des Robins des Bois donc c'est pareil à un moment on rencontre sur notre route un peu par hasard Pef des Robins des Bois et le gars accepte de nous mettre en scène pour nous Pef c'est la référence de l'absurde et du génie absolu et c'est lui qui se retrouve à nous mettre en scène ce qui pour nous est une forme aussi de consécration absolument géniale et puis après on tire le fil d'Arnaudette et puis après avec Arnaudette on a fait je sais pas combien de centaines de shows on a fait Glastonbury le show a été adapté en anglais on a joué au Canada, on a joué en Pologne on a joué en Allemagne,
- Clémentine
en Espagne à quel moment vous êtes signé en tournée c'est à dire qu'un tourneur vous approche c'est vous ?
- Guillaume
on crée ce spectacle le tourneur de Mathieu Chédy qui est au Gurry Productions qui est un très gros tourneur qui fait un peu toutes les grosses comme c'est lui qui est le tourneur de Mathieu on le rencontre sur cette première partie de Mathieu les gars ça les fait marrer et puis quand derrière on leur dit un an après on a un spectacle qui est prêt ils s'intéressent au truc, on a les contacts et puis ils viennent voir on fait la première autoproduite et puis à la fin du premier spectacle ils disent non mais le truc est génial on vous signe
- Clémentine
jusqu'au bout vous poussez levé il faut savoir que dans la musique un artiste a envie d'être signé chez Augury il n'y a pas que mais c'est effectivement une deuxième consécration et surtout il y a énormément de musiciens à ce moment là qui nous détestent c'est
- Guillaume
à dire qu'on est les mecs on n'est pas des musiciens même si on l'est tous de fait par ailleurs mais d'un coup les gens ont la sensation qu'on prend la place de quelqu'un d'autre et puis finalement le show c'est le public qui a un moment qui décide et donc le show a vraiment on va être humble bien fonctionné cartonné non mais ça a très bien fonctionné et on a eu par exemple sur le premier spectacle il y a un soir il y a Jean-Michel Rib qui vient donc Jean-Michel Rib qui est vraiment la référence du théâtre en France théâtre du rond-point qui est un mec et il se met au premier rang comme ça et on le voit il vient parce que sans doute quelqu'un lui a parlé du truc Et on le voit pendant tout le show être entre la scène et regarder le public comme ça. Et il vient nous voir en loge à la fin, on ne le connaît pas. Et il nous dit, je ne pensais pas qu'à mon âge, je découvrirais une nouvelle forme de théâtre. De la part de Jean-Michel Rive, c'est-à-dire que le mec nous dit, voilà, vous avez créé un truc, je ne sais pas ce que c'est, je ne sais pas ce que j'ai vu. Mais j'ai vu un public hystéro-dingue, j'ai vu des gens avec une énergie de fou. Et donc, voilà. et donc il nous a programmé au rond-point derrière donc on a joué au rond-point, on a joué à Marigny on a fait l'Olympia, on a fait le Bataclan on a fait tous les... on a joué au Grand Rex on a joué à la Lambra on a fait toutes les salles à Paris derrière et puis en tournée tous les festivals les Solidays, Paléo Glastonbury on a joué à Glastonbury, quand même extraordinaire donc voilà une espèce d'aventure assez dingue et qui... qui n'est liée qu'à 7 minutes dans ma vie c'est à dire sans 7 minutes il n'y a pas ce fil qui se tire, ce temps qui se distord et cette aventure humaine qui se crée ça se joue à un article aussi si on remonte ça se joue à un abonnement mais c'est sûr que moi ça a complètement changé mon destin et puis après Arnaudette on a fait ça pendant 15 ans on a arrêté l'année dernière On a fait deux trianons en décembre dernier. Et puis, fin de l'aventure. Et puis après, autour d'Hernadette, il y a eu... Des millions de choses, il y a eu un livre pour enfants, on a sorti un album chez IMI, on a fait plein de collages.
- Clémentine
Vous avez Spoon Story, confinement, je me rappelle, un micro, non ?
- Guillaume
Voilà, il y a un Big Mike qu'on a fait. verser au Secours Populaire les bénéfices, qui est un micro karaoké. Il y a eu tout un tas de produits dérivés. On a fait des collabs avec Puma, des collabs avec plein de marques absurdes. On a sorti des brosses à cheveux à Hernadette qui étaient vendues dans les supermarchés. Ça a été un délire sans fin de conneries universelles. Et ce qui est génial, en fait, c'est que tous les gens qu'on a rencontrés sur notre route... C'est que des gens qui ont voulu s'amuser avec nous. Et on se rend compte qu'en fait, quand on fait des choses dans l'amusement, c'est vertueux.
- Clémentine
C'est quoi qui t'a le plus, j'allais dire pas étonné, mais qui t'a le plus, le plus grand succès pour toi dans toute cette histoire, c'est quoi ?
- Guillaume
C'est l'aventure humaine. En vrai, je veux dire, c'est 15 années de kiff absolu. On s'est éclaté, c'est-à-dire qu'on a vraiment, on s'est éclaté. Et ce qui est génial, c'est qu'il y a eu ce premier show de la Comédie Musiqueulte, il y en a eu un second qui s'appelait Le Pire Contre-Attaque. Là, c'est pareil, Le Pire Contre-Attaque, on est chorégraphié par Julien Derouaux, qui est le mec de Pietragala, la compagnie Derouaux-Pietragala. C'est-à-dire que c'est un danseur étoile qui nous chorégraphie, nous, Hernadette, qui sommes les plus mauvais danseurs de l'histoire. Donc c'est que ça, en fait, Hernadette, c'est que des rencontres. paradoxal, d'un Mathieu Chédy, d'une Camille, un Julien Derouault, un Pef, qui à un moment, rencontrent, même pas mises, juste ont envie de s'amuser. En fait, les gens s'ennuient tellement dans leur quotidien qu'à un moment, ils disent, ouais, là, on a une porte ouverte pour rigoler, on fonce, on saute dedans. Mais même aux gurys, les tourneurs, tous ceux qui nous ont bookés, le tourneur sur la fin sur le dernier spectacle, on était au Radeville, donc c'est un gars qui s'appelle Alain Lahana. Lui, c'est le tourneur de Phil Collins, Patti Smith, Iggy Pop, et c'était un proche de David Bowie. Le mec, il signe les Hernadettes. C'est surréaliste.
- Clémentine
Et alors, on a passé, je reviens en arrière pour ne pas oublier, tu m'as dit, j'ai été coach.
- Guillaume
Ouais, alors, effectivement. Donc, je suis vice-champion du monde. Non, mais je suis vice-champion du monde d'air-guitar. Je suis donc passé à côté du titre suprême. Mais il se trouve que, comme j'avais toujours mon taf, et que les Arnadettes, c'est au début de l'aventure Arnadettes, mais Arnadettes existe, il y a un moment où je ne pouvais pas faire tous les shows. Et je rencontre un peu au hasard de la vie un mec qui s'appelle à l'époque, enfin toujours aujourd'hui, Sylvain Kimen, que je rencontre à un festival, on bossait ensemble en fait sur une pub. Et je rencontre ce gars, je me dis, putain mais il a une énergie de malade ce mec. Et je vais le voir, je lui dis tu connais l'Air Guitar, il ne connaissait pas.
- Clémentine
On est ensemble sur une pub.
- Guillaume
En fait on est bookés, lui il est comédien et nous on est Air Guitariste, on est bookés par Puma et donc je le rencontre aux Eurocon de Belfort. Et en fait on doit travailler ensemble en tant que comédien sur un projet. Et puis donc il découvre l'Air Guitar et je lui dis écoute, je trouve que tu as une énergie de dingue, tu as le potentiel de ouf, c'est un mec qui faisait des backflips, c'est un mec complètement dingue. Et je lui dis, voilà, je te coach et je t'emmène. Tu es le futur champion du monde quand on y va ensemble. Il me dit, OK. Et donc, je l'ai coaché. Je lui ai fait ses bandes-sons, ses trucs. Je lui ai raconté, moi, mon expérience, etc. Et il se trouve que Gunther... Gunther, c'est son nom de scène. Gunther Love est donc devenu champion du monde en 2009 ou 10. 2009. et re-champion du monde en 2010. Et du coup, Gunther est aussi rentré dans les Hernadettes. Au départ, c'était ma doublure, puisque comme moi je bossais, je ne pouvais pas faire tous les shows, et donc Gunther était ma doublure. Puis à un moment, il était tellement bon, l'élève a dépassé le maître et de très très loin. Et donc il a été titulaire après dans les Hernadettes, et on a vécu cette aventure assez folle derrière pendant 15 ans ensemble.
- Clémentine
Et aujourd'hui d'ailleurs, vous avez un groupe.
- Guillaume
Aujourd'hui, on continue de travailler ensemble, mais voilà, on a rangé le air guitar, c'est terminé. Enfin en tout cas, pour l'instant. Et aujourd'hui, on fait de la musique électronique ensemble. Un projet qui s'appelle Chambre Noire, qui est un laboratoire musical dans lequel on invite des gens, des artistes qui ne sont pas forcément issus de la musique électronique à collaborer avec nous. On fait des featuring. En chant, nous, on fait la musique et les artistes viennent chanter dessus. Et donc, on a fait un morceau avec Cécile Cassel, on a fait un morceau avec James The Prophet. On sort un morceau la semaine prochaine, je ne sais pas quand c'est diffusé. On a sorti un morceau. On a sorti un morceau il n'y a pas longtemps avec Flavia Coelho, qui est une géniale artiste brésilienne. et puis on travaille là avec Camilla Jordana en ce moment avec Joey Star vous pouvez aller écouter tout ça, c'est vraiment chouette et on fait aussi du remix, on a fait un remix de Parolé d'Alida avec Nicolas Duvauchel qui fait les voix de Delon et Zoé Colotis qui est la chanteuse de Carven Palace qui fait d'Alida projet très sympa, très chouette
- Clémentine
Ok, et t'as aussi fait, alors on a passé sur plein de trucs, t'as aussi fait du théâtre, moi j'étais venue vous voir.
- Guillaume
Oui, effectivement, cette aventure à Arnadet, après m'a mis le pied dans un monde artistique où on a aussi avec Arnadet développé toute une scène et notamment des spectacles. Et donc on avait notamment un spectacle qui s'appelait la Comédie Presque Française. C'était une collection et on reprenait des classiques du théâtre et qu'on détournait, c'est le texte original, mais qu'on détournait dans la mise en scène et dans le contexte. et donc notamment moi j'ai fait plusieurs saisons dans une pièce qui s'appelait
- Clémentine
Les Feux de l'amour et du hasard ça passe plus ?
- Guillaume
on a fait deux saisons au Palace une saison au Grand Point Virgule et une saison à la Comédie de Paris ça a tourné pendant 4 ans génial aventure et donc avec le même collectif
- Clémentine
Et comment tu faisais, comment tu fais aujourd'hui pour vaincre ton symptôme de l'imposteur ?
- Guillaume
Alors ça c'est une très bonne question. C'est sûr que ça a été un sujet assez important pour moi, mais ça l'est toujours un peu. C'est-à-dire que je fais beaucoup de choses et finalement rarement dans l'aboutissement total. C'est-à-dire que je ne suis expert en rien. Ce qui parfois crée potentiellement des questions sur cette question de l'imposteur. Et puis après, il y a aussi les questions de la place dans le groupe, de personnages de fiction, la réalité. Tout ça, c'est des mondes qui se mélangent. Et le syndrome de l'imposteur, c'est sûr que... ce sentiment parfois de voler la place à des gens qui ont peut-être plus de talent mais finalement qui ont un autre talent parce que nous on en avait forcément un aussi sinon on n'aurait pas fait autant de shows et ça n'aurait pas marché comme ça donc je pense que c'est des questions qu'il faut se poser aujourd'hui franchement j'ai un peu fait le tour du truc je crois que je me fous un peu de ce que pensent les gens en réalité ouais c'est la maturité
- Clémentine
Et qu'est-ce qui fait que vous avez arrêté en deux mots, Hernadette ?
- Guillaume
On a arrêté, en fait, pour continuer, il fallait écrire un nouveau spectacle. Puisque, en gros, un spectacle, ça a une durée de vie de 3-4 ans. Et puis après, le tourneur dit, pour rejouer dans toutes ces salles, remonter une tournée, rejouer à Paris, il faut un nouveau spectacle. Même pour les médias, etc. Et du coup, on avait tous envie de continuer. mais personne n'avait envie d'écrire. C'est-à-dire que tout le monde fait autre chose. Écrire un spectacle, ça prend entre 7 et 8 mois juste d'écriture pour la bande-son. La bonne image, c'est vous prenez 500 puzzles de 1000 pièces, vous les jetez dans une pièce, et il faut recréer une image qui marche, qui fait un sens, avec les pièces qui s'imbriquent bien. C'est vraiment ça notre travail. C'est-à-dire qu'on va prendre une phrase de Jacques Chouard. Non, il y a un travail sur la bande-son qui est... Franchement, aujourd'hui, on est les seuls dans le monde à faire ça ou à avoir fait ça, mais je mets au défi quelqu'un de le faire. En fait, le travail, il est titanesque. Il faut être complètement malade. Il faut être à la fois... Enfin, c'est une... On en a fait des cauchemars. C'est vraiment ce truc de puzzle infini. jamais arrivé. C'est à un moment prendre une phrase de Jacques Chirac et il faut qu'elle réponde exactement à la phrase de Squeezie, il faut qu'elle réponde exactement à la phrase culte des Bronzés font du ski et qu'en même temps soit intelligible et en même temps que ce soit drôle et en même temps il faut insérer de la musique.
- Clémentine
Parce que ça parlait à tout le monde on en a pas parlé.
- Guillaume
Ouais ouais c'est vraiment un spectacle de culture culte où et ce qui était marrant dans la salle c'est qu'on voyait, il y avait des familles et on voyait des parents pleurer de rire sur des répliques avec les enfants qui étaient complètement largués. Et inversement, les enfants pleuraient de rire sur des répliques avec les parents. Et puis avec cet échange de culture, c'est ça qui était génial. Du coup, les parents disaient à leurs gamins, mais pourquoi tu... Qu'est-ce qui est marrant ? Ouais, ça c'est parce que c'est Nabila, c'est Squeezie, c'est machin. Et donc, c'est ça aussi nous qui nous a fait vraiment kiffer. C'est qu'on a été des vecteurs ou des distributeurs de culture, quelle qu'elle soit. Et dans un partage avec le public. Donc ça, c'était formidable.
- Clémentine
Il y a quelque chose que tu ferais différemment ?
- Guillaume
Est-ce qu'il y a quelque chose que je ferais différemment ? Il y a des moments où effectivement, on aurait peut-être dû mettre un peu plus de légèreté. C'est-à-dire qu'à un moment, on se fait rattraper aussi par cette machine de taf, de trucs. Moi, je portais quand même beaucoup l'écriture, la prod. C'est sûr que j'aurais peut-être aimé, par moment, mettre plus de légèreté dans le truc. Mais ce que je fais aujourd'hui, pour être plus zen. Non, mais c'est-à-dire qu'à un moment, pendant 15 ans, c'est quand même une dizaine de personnes. C'est un collectif, c'est un groupe, il faut gérer les gens, il faut se gérer soi aussi là-dedans.
- Clémentine
Un petit peu la question de la fin, il y en a deux ou trois. Mais si on t'avait dit alors que tu tournerais, que tu ferais un groupe, L'Air d'Honnête, quand tu étais à Rhin, c'est ce que tu aurais cru ?
- Guillaume
Non, franchement, rien ne me prédestinait à ça, ni culturellement dans ma famille, pas vraiment une famille d'artistes. Je n'ai jamais vraiment écouté de musique quand j'étais petit, je n'ai pas vraiment énormément, pas beaucoup de culture, je ne grandis pas dans un environnement très ouvert sur le monde. Voilà, ça se passe bien, mais il n'y a pas de... Je fais des études plutôt classiques qui n'ont rien à voir avec le truc. Le seul... Voilà, je pense que j'ai toujours eu la curiosité, en fait. Mais non, franchement, quand je... Et l'autre truc, c'est que je ne regrette à aucun moment. de m'être d'avoir quitté la boîte, c'est-à-dire que j'ai une qualité de vie aujourd'hui qui est exceptionnelle. On a tiré le fil de tout ça. Bernadette n'existe plus, mais voilà, on a tous d'autres aventures, aussi bien artistiques. Et je continue, moi je fais de la prod aussi, je travaille sur plein de sujets passionnants. Donc voilà, ça c'est...
- Clémentine
C'est quoi le conseil que tu donnerais à des gens qui ont comme ça une petite envie ?
- Guillaume
Ouais ! C'est un fil que j'ai tiré. Je l'ai provoqué et puis à un moment après, il y a eu un fil. Non, mais le conseil, c'est faites les choses avec désir, plaisir et amusement. Et à partir du moment où il y a ça, vous irez au bout de ce que vous voulez. Je pense que c'est ça le truc qui m'a animé. C'est de dire, ça, ça me fait marrer, donc c'est ça que j'ai envie de faire. Les choses sous contrainte, je pense que c'est une connerie. Ça marche un temps, mais c'est bon. pour tout dans la vie, pour le boulot, pour les expériences humaines. Il faut aller vers les choses qui nous épanouissent. Sinon, c'est relou.
- Clémentine
Si on termine en musique, je te demande le titre ou le concert qui t'a le plus marqué.
- Guillaume
J'en ai parlé tout à l'heure. Zienmoun Fitzgerald. Il doit y avoir 40 vues. Je ne sais même pas s'il y a des vidéos qui existent. C'est Fools. mais en tout cas Falls, vous pouvez écouter notamment le premier album Antidote qui est absolument dingue, qui doit déjà avoir 15 ou 20 ans aussi mais The End Moon Feed Gerald, c'est fou c'est une espèce de révélation de se dire ok, et c'est pareil, c'est des jeunes ils ont 14 ans, ils s'affranchissent de tout code ils disent non, c'est ça qui nous plaît, on s'en fout de la critique du truc, ils font le truc ils bossent, et puis voilà, l'autre conseil aussi que je peux donner, mais c'est il faut travailler on n'a rien sans rien On peut avoir effectivement un peu du talent, avoir des capacités ou des facilités, mais il faut bosser et évidemment, quand il y a du plaisir, travailler n'est pas une contrainte.
- Clémentine
Il y a un sujet qu'on n'a pas abordé, que tu aurais voulu, une question que tu aurais aimé que je te pose ?
- Guillaume
Non, je ne crois pas, je ne crois pas, c'est très long. Non, puis évidemment, il y a dix mille anecdotes, dix mille trucs que je pourrais raconter encore, parce que c'est vrai que l'aventure, elle a été folle. On a d'ailleurs le projet de faire un docu sur cette aventure. qui est en développement donc voilà peut-être qu'un jour vous en saurez plus mais allez voir les docus on a fait aussi un truc assez marrant on a couvert aussi si vous voulez comprendre ce que c'est que le Air Guitar on a aussi couvert pour Canal+, les championnats du monde d'Air Guitar et où en fait c'est un programme où en gros moi je suis en cabine speak avec Gunther Château Brutale fait le Nelson Montfort il interview les gens sortis de trucs programme absurdissime où on commente des performances de mecs en direct qui n'ont pas de guitare, mais on fait comme s'ils en avaient. C'est très marrant. Ça s'appelle ? Ça s'appelle Air Guitar World Championship by Arnaudette. AGWC by Arnaudette. Ok. Je mettrai le lien aussi. Et ça, franchement, si vous avez deux heures devant vous, c'est très marrant, très con. Génial.
- Clémentine
Merci, Guillaume, d'avoir partagé cette magnifique histoire avec nous. Et bravo encore pour toutes ces performances.
- Guillaume
Merci.
- Clémentine
Et je mets tous les liens et bon courage pour la suite. Et on va suivre Chambre Noire.
- Guillaume
Oui, surtout.
- Clémentine
Merci.
- Guillaume
Salut.
- Clémentine
Merci de nous avoir écoutés jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous aura donné envie de faire des faux nids. Je vous dis à très bientôt.