- Clémentine
Bienvenue sur le premier épisode de Si on m'avait dit. À travers ce podcast, j'aimerais vous partager des moments d'échange avec des invités dont le parcours m'a marquée, parce qu'atypique ou insolite. Et vous l'aurez compris, qu'ils n'auraient pas forcément cru atterrir là où ils en sont aujourd'hui si on leur avait dit. J'espère que leurs histoires vont vous inspirer et vous montrer que l'impensable est souvent possible. Il suffit souvent d'un petit pas ou d'écouter son intuition pour changer radicalement une vie. Je suis Clémentine Heissat, coach, mais tout de suite, je vous laisse en compagnie de Thomas Mekhiche, présentateur sportif, journaliste téléfoot, et j'espère que notre conversation va vous passionner.
- Thomas
Bonjour ! Je prends les devants.
- Clémentine
On va bien rigoler. Ça va Thomas ?
- Thomas
Ça va très bien, merci. Et très content de participer à ce podcast. C'est un rêve de gosse, c'est simplement.
- Clémentine
Ça me fait bien plaisir.
- Thomas
Et donc là, c'est un rêve qui se réalise. Donc après ce podcast, je peux le dire.
- Clémentine
j'arrête tout t'as réussi ta vie sache que ça me fait bien plaisir pour me lancer dans l'import-export voilà très bien alors la question de commencement assez simple si on t'avait dit Thomas que tu serais journaliste en direct sur TF1 dans le foot petit est-ce que tu y aurais cru ?
- Thomas
non et c'est marrant que tu me poses cette question très bonne première question je tiens à le signaler c'est une bonne question pour commencer J'ai déjà dit avec des amis pour rigoler et ce qui m'ennuie c'est qu'ils étaient d'accord avec moi que pour moi j'avais plus de chance quand j'étais petit de gagner à l'euro million ou au loto que de faire ce que je fais aujourd'hui. Tu vois si on m'avait dit écoute dans ta vie il va se passer soit sur TF1 à faire des émissions blablabla soit tu gagnes 100 millions j'aurais dit 100 millions jamais de la vie ça n'arrivera vraiment vraiment vraiment vraiment et je le pense vraiment. Donc voilà, si on m'avait dit tout ce que tu viens de dire, j'aurais dit taisez-vous.
- Clémentine
Pas possible.
- Thomas
Non.
- Clémentine
Donc tu es plutôt fier de toi.
- Thomas
Fier de moi, oui. Oui, parce que c'est bien aussi parfois de prendre un peu de hauteur sur ce qu'on a fait et prendre du recul et de se dire c'est cool quand même. C'est beaucoup de boulot. Il n'y a pas eu spécialement de cadeaux ou autre. Mais oui, fier du chemin parcouru, ouais, faut le dire aussi des fois. C'est cool. C'est cool sans trop se jeter des fleurs, parce que mine de rien, la route, elle est encore longue. Et il faut pas se croire arrivé parce qu'on a fait ceci ou cela. Non, dans ce métier, je suis encore jeune. Donc il faut garder la tête bien vissée sur les épaules. Mais tu as raison. C'est bien de se dire des fois aussi, c'est cool, bien joué, mais continue. Mais continue. Mais c'est cool. Mais continue. Je peux le faire pendant une heure.
- Clémentine
Ok, alors pour qu'on comprenne justement pourquoi tu n'aurais pas cru, on part un petit peu... Où tu viens ?
- Thomas
Dreux. Dreux. Ouais, c'est une ville à 80 kilomètres de Paris. En France, tout ce qu'il y a de plus classique. Je suis allé à l'école très tôt parce que j'avais des capacités un peu au-dessus de la moyenne. À un an, j'étais en CE2. Ah non ! Non, je viens d'une ville en fait... C'est ce que certains appellent de manière assez péjorative, et je ne suis pas trop fan du terme, une ville un peu dortoire. C'est à 80 km de Paris, tu as une ligne de train qui t'emmène directement de la gare de Dreux à la gare de Paris. Donc il y a beaucoup de gens qui vont à Dreux pour se loger, parce que les logements coûtent effectivement beaucoup moins cher, ça coûte beaucoup moins cher de se loger à Dreux qu'à Paris. Donc souvent les gens disent « Ah oui, c'est une ville dortoire » . Moi c'est une ville où j'ai grandi et où je suis très heureux d'avoir grandi, là où je me suis construit avec ma famille, avec mes copains de l'époque. Et... Et c'est vrai que, je ne sais pas, je pense que c'est un peu différent de Paris dans l'approche de ce que tu peux faire dans ta vie, tout simplement. Moi, quand j'étais petit, personne ne m'a jamais dit, tu sais, que j'ai toujours aimé le foot. Et je savais très vite que je ne deviendrais pas footballeur. Mais personne ne m'a jamais dit, tu sais, que si tu veux faire des études pour devenir journaliste, pour faire des... Personne ne me l'a jamais dit ça. Et ça, je l'ai découvert plus tard en faisant une école de commerce classique sur Paris, justement. Moi, j'ai mis les pieds pour la première fois à Paris dans un cadre pro. J'y étais déjà les plus jeunes, mais en école de commerce où je venais à Paris tous les jours. Et là, j'ai commencé à rencontrer des gens qui faisaient plein de choses, qui faisaient des écoles de théâtre parce qu'ils voulaient devenir comédiens, qui faisaient des écoles de journalisme parce qu'ils voulaient devenir journalistes. Voilà, et je me suis dit, ah oui, il y a plein de choses à faire, en fait. Il n'y a pas que le commerce, la communication. Et c'est là où j'ai commencé à me dire, bah...
- Clémentine
Mais petit, tu avais conscience que tu avais une éloquence ?
- Thomas
Non, bah pas spécialement.
- Clémentine
Que tu communiquais bien ou...
- Thomas
Bah, en fait, la matière où j'ai toujours été le meilleur, même si ça ne se voit pas tout de suite comme ça, c'est le français. Je n'étais pas du tout scientifique. En fait, c'est les matières littéraires où je me plaisais le plus. J'adorais lire, j'adorais écrire, j'avais pas de problème pour m'exprimer. Donc c'est vraiment là où j'étais le plus à l'aise. Et effectivement, on m'a... Typiquement, le métier que je fais aujourd'hui, journaliste, dans le sport, que ce soit dans le sport ou pas d'ailleurs, on m'a jamais dit « Eh, tu sais que c'est quelque chose que tu peux faire si tu fais tel cursus, telle école. » Après, j'en veux à personne. Peut-être que moi aussi, j'ai pas fait les démarches. quand j'avais 15 16 17 ans d'aller voir des conseillers d'aller dire mais vous savez moi je pas trop envie de faire le commerce la vente enfin tout ce que tout le monde faisait la plupart faisait à l'époque donc même si tu avais été voir quelqu'un peut-être que ça je sais pas ouais peut-être peut-être à bas même c'est quasiment sûr après il ya un point sur lequel je tiens à insister c'est que je jette la pierre à personne les choses se sont passées comme elles se sont passées et aujourd'hui si je devais changer une virgule dans mon parcours je la changerai
- Clémentine
pas en fait. Ok. Et le foot ? Parce que là, on a fait des grands sauts, mais le foot, il arrive à quel moment dans ta vie ?
- Thomas
Le foot, il arrive... Alors, tu sais, je pourrais te faire la classique Coupe du Monde 98.
- Clémentine
Mais fais-la.
- Thomas
Bah, même pas, en fait. Moi, c'est plus l'Euro 2000. Donc, tu vois, il y a aujourd'hui les...
- Clémentine
98, ça t'a pas marqué ? T'étais pas fou de foot à cette époque là ?
- Thomas
Non, voilà, je l'ai vécu, j'ai trouvé ça cool, mais je suis pas rentré dedans vraiment à ce moment-là. C'est plus l'Euro 2000, bizarrement, qu'on a remporté aussi, où là, vraiment, j'étais tombé dedans. En absolu, c'est deux ans plus tard, tu vois, c'est pas dix ans plus tard, mais aujourd'hui, les petits, ils ont six ans, ils sont déjà, ils connaissent tout, parce que c'est plus pareil. Nous, quand on était petits, pour regarder du foot, il y avait une émission par semaine. Et c'était le dimanche matin téléfoot. Aujourd'hui, tu as 8 ans, tu aimes le foot, tu peux en bouffer toute la journée. Nous, ce n'était pas pareil. Si je voulais voir les buts de l'équipe de France, peu importe, de l'OM, du PSG, il fallait le dimanche matin être bien présent à 11h devant la télé. Aujourd'hui, un petit 10 ans, tu lui dis, montre-moi le but de Messi en 2016. En une seconde, nous, ce n'était pas pareil. Donc, on n'y venait pas de la même manière.
- Clémentine
Tu jouais à l'école ?
- Thomas
Je jouais, évidemment que je jouais à l'école, je jouais en club aussi. Ok.
- Clémentine
À partir de quel âge ?
- Thomas
À partir de... Alors j'ai... Tu sais, moi j'ai eu des problèmes à une jambe en fait, petite. J'ai eu... Alors rien de grave, la preuve je suis encore là, mais j'ai eu une tumeur en fait sur la hanche vers l'âge de 10 ans qui m'a vraiment coupé du monde en quelque sorte parce que j'étais hospitalisé très longtemps et à plusieurs reprises pendant 2-3 ans. Donc moi le foot je l'ai commencé à 13 ans, pas avant, en club. Je jouais avant dans la cour normale avec les copains, mais je l'ai vraiment commencé en club à partir de 13 ans. Et c'est à ce moment-là aussi, 13 ans, c'est pour moi l'Euro 2000, où je suis vraiment tombé dedans. Mais je considère que j'ai toujours aimé ça parce que même petit, évidemment que j'aimais le foot, mais je n'étais pas aussi assidu que plus tard. Mais ouais, le foot a toujours fait partie de ma vie, comme beaucoup de gens. Ça, ce n'est pas un scoop et ce n'est pas... c'est pas quelque chose de voilà on ne voit jamais mais le footway a toujours fait partie de ma vie.
- Clémentine
Gibril Cissé a été ta passion ?
- Thomas
Ah mais non mais c'est marrant que tu parles de Gibril Cissé parce que j'étais tellement fan tellement fan de Gibril Cissé que j'ai eu la chance de rencontrer depuis plusieurs fois que j'ai interviewé et quand il est à son époque au Serroise C'était quelque chose. J'ai encore ses buts en tête et j'en ai parlé avec lui. Il était choqué parce que je lui ressortais. J'en ai parlé avec lui il y a peut-être même pas six mois. Je lui ressortais des buts qu'il avait marqués, lui. Et il me disait « Mais comment tu sais ça ? Je lui sors le match, l'action, comment il marque et tout. » Et puis on en parlait et tout. Il me dit « Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu et tout. Viens, on va le voir sur YouTube. » dans ces moments là tu repenses à toi petit justement devant la télé en train de regarder ses buts tu te dis putain là je suis quand même en train de regarder ses buts avec lui c'est des petits trucs assez marrants quand tu recroises les joueurs que t'as connus quand t'étais petit, quand t'étais fan c'est toujours drôle et souvent je les surprends parce que j'ai pas une mémoire de dingue
- Clémentine
Si ça c'est quand même une de tes qualités,
- Thomas
t'as une bonne mémoire. Mais je peux me souvenir de choses qui peuvent être anodines pour certaines personnes, et moi j'ai un souvenir très précis du moment, et parfois je croise des joueurs, pareil avec Bichente, où je lui ressors des phases vraiment de match ou de vie de groupe, où ils me disent... Comment tu sais ça en fait ? Je ne sais pas. Je ne serais pas capable de te dire la liste complète des clubs dans lesquels il a joué, mais je peux te dire que le 14 mai 2002, tel match a fait ça. Ah ouais ? C'est des... Toi aussi. Alors pas non plus parce que j'ai trop peur que tu me demandes une date là. Non, non, non. Mais sur certains faits, je peux retenir des moments qui m'ont marqué.
- Clémentine
J'ai un petit sentiment quand même de bien-être où je vais pouvoir enfin étaler ma culture
- Thomas
Allez !
- Clémentine
Puisque t'es fan de la Géocère, rappelons-le. Et rappelons que je viens d'Auxerre.
- Thomas
C'est pas vrai !
- Clémentine
Je sais que tu sais que j'ai quand même vu des matchs à mon avis plus jeunes que toi.
- Thomas
Ah bah probablement, si il y a 6 ans j'étais au stade, alors oui je peux te dire que t'es allé à la Baie des Champs bien avant moi. J'adore ce stade d'ailleurs, c'est vraiment le football que j'aime en fait. C'est hyper populaire, ils ne se prennent pas pour... Et tu as eu des, je me souviens, tu as eu des Auxerre-Réal-Madrid à la Bédéchant. Je rappelle que Cristiano Ronaldo a foulé la pelouse de la Bédéchant lors d'un Auxerre-Réal-Madrid. Et ça, il ne faut pas l'oublier.
- Clémentine
Est-ce que je peux rappeler que quasiment la moitié de l'équipe de France... tu vas me dire l'année, parce que moi je ne l'ai pas, c'était des joueurs d'Auxerre. L'époque Djibril, Mexès, Wissou.
- Thomas
Exactement. Il y avait même eu Olivier Capot, je crois. Et Akhliou. Kanga Akhliou n'était pas français, et Kalou non plus. Mais c'est cette même époque.
- Clémentine
Bien tenté Clémentine, mais au final... Non,
- Thomas
mais attends. Tu dois être en 2003, peut-être. 2002-2003. Et ouais, quelle époque. Auxerre, ils ont eu une équipe... Des équipes même, bien solides. Moi, j'adorais les regarder. Ils avaient des joueurs de dingue. Effectivement, tu parles de les Mexes, les Bumsons, les Capos, les Akalé, Kalilou Fadiga. C'était super. Mais aujourd'hui… On revient. Non, mais attends. Quand je dis aujourd'hui, c'est quand tu vois où le club est descendu et où il est aujourd'hui. C'est super. Moi, je suis ravi de voir le Hausser en Ligue 1. C'est génial. c'est des clubs qu'on a besoin d'avoir en Ligue 1 je suis désolé quand je vois Auxerre, quand je vois Lens regarde Lens en Ligue 1 c'est des clubs qui font vivre le championnat historique, il y a toujours des choses à dire il y a toujours des choses à raconter avec eux, sur eux c'est super, c'est comme le Havre le Havre pour moi ils doivent rester en Ligue 1 super stade super public il y a des clubs comme ça, ça me faisait vachement mal de les voir en Ligue 2, en National pour certains Et au CERF, depuis qu'ils sont revenus en Ligue 1, je suis très très content. On voit Guirou de temps en temps. Ça fait toujours plaisir de voir Guirou.
- Clémentine
Que t'as interviewé ou pas ?
- Thomas
Oui. C'est vrai ? Oui, j'ai même travaillé avec lui parce que sur l'équipe 21, à l'époque, il était consultant. Et on a fait quelques émissions à l'époque. Quel homme ! C'est une bible du football. C'est un monument du foot français, Guirou. On l'a suivi pour Téléfoot. trois semaines on est allé à un match de la GIA pour faire un reportage autour du match et notre personnage du reportage c'était c'était Giroud et je peux te dire que Giroud qui arrive à la baie des champs ça prend du temps pour qu'il aille s'asseoir dans sa tribune parce qu'il se fait arrêter par toute la ville et des petits quoi tu vois des petits de 8 ans des petits de 8 ans qui courent vers Giroud, on peut faire une photo tu te dis attends quand tu es né toi Giroud il avait déjà 70 ans voire plus et il avait déjà arrêté sa carrière d'entraîneur et tu le connais comme si c'était... Ouais.
- Clémentine
Alors revenons à toi, parce qu'il y a assez d'ausserres. Donc école de commerce quand t'arrives à Paris. École qui te plaît, thème de tes études, comment ça se passe ?
- Thomas
Alors, ça me plaît pas du tout. Ok. Je m'ennuyais fermement, mais ça faisait plaisir à mon père, tout simplement. Et donc je faisais des études pour faire des études, clairement je savais pas où j'allais. Je validais mes diplômes tous les ans. Je suis surdoué. C'était vraiment facile pour moi.
- Clémentine
On va en parler.
- Thomas
Donc, j'ai validé tous mes échelons. Et en première année de Master 2, ma première année de Bac plus 5...
- Clémentine
Tu avais besoin de le spécifier. Il y a peut-être un truc là-dessous. Non,
- Thomas
même pas. Je ne sais pas. C'est toujours comme ça aujourd'hui. Je parle comme un vieux maintenant. Il existe toujours le M2. En première année, j'ai perdu mon père. Donc ça arrive à plein de gens, tu vois. Voilà, pas de... Donc drame un peu de vie perso. Et derrière, derrière ça, je me dis... autant que je fasse quelque chose qui me plaît maintenant parce que bon tu viens de perdre un membre de ta famille, tu es malheureux par la force des choses et si en plus de ça tu es dans une voie qui te gonfle au possible, je me suis dit bah foutu pour foutu autant essayer de faire quelque chose qui me plaira dans la vie et dans laquelle je vais prendre du plaisir parce que je me voyais plus du tout. Avant je faisais ces études parce que ça faisait plaisir à ma famille, parce que ça faisait plaisir à mon père. Là, j'avais vraiment plus aucune source de motivation. Donc je me suis dit pourquoi pas tenter. Et je me souviens très bien, un soir j'étais dans ma chambre. Donc j'étais encore en école de commerce. C'était peut-être un mois après la disparition de mon père. J'étais dans ma chambre et je me suis dit « Allez, je vais regarder les annonces, s'il y a des stages dans des rédactions de sport, quoi. » Tu vois, j'avais même pas journaliste en tête. J'avais que des noms. TF1, RMC, Europe 1, L'Équipe. Et j'allais voir, je tapais stage RMC. Pourquoi ?
- Clémentine
Parce que tu écoutais vachement de...
- Thomas
Parce que j'écoutais vachement, j'étais un grand consommateur des programmes foot à la télé. Vraiment, ouais, j'étais à l'époque incollable. J'allais sur le plateau de téléfoot dans le public. J'allais sur le plateau du... J'allais sur le plateau du Canal Football Club dans le public, avec mes potes, c'était notre sortie. Tu sais, les mecs, ils allaient, à cet âge-là, ils allaient en boîte, ils allaient... Nous, c'était... Genre, notre week-end, c'était, oh, les mecs, dimanche, on va à téléfoot. Ou alors, oh, les mecs, dimanche, on va au Canal Football Club. Et vraiment, j'étais à fond et je me suis dit, on ne sait jamais s'il y en a qui cherchent un stagiaire pour écrire les fiches, pour servir des cafés, je m'en foutais. Je voulais juste mettre un pied en fait dans ce milieu.
- Clémentine
Et tu te rappelles de ce moment de révélation un peu ? Parce qu'on dit toujours que quand on vit une grosse souffrance, au plus bas, c'est dans ces moments-là où on a des révélations. Justement, tu viens d'en parler, mais est-ce que tu te rappelles de ce moment où tu t'es dit, tu sais quoi, je fais ce que je veux ?
- Thomas
Je ne vais pas te dire que ça s'est fait d'une seconde sur l'autre. pas du tout, mais c'est arrivé mine de rien assez rapidement parce que je te dis, j'ai perdu mon père en avril et au mois de mai est arrivé ce fameux soir où j'étais dans mon lit avec mon ordinateur et donc c'est une réflexion j'ai même pas eu besoin d'y réfléchir longtemps, c'est ouais à un moment tu te dis je peux plus faire ça en fait j'arriverai plus à me lever, tu sais que je prenais ma voiture tous les matins, je partais de Reux pour aller dans mon école de commerce qui était dans le 19ème arrondissement ... Ah oui, je n'avais pas d'appart sur Paris. Donc, tous les jours, je me tapais deux heures de route le matin, deux heures de route pour rentrer le soir.
- Clémentine
Donc, tu finis pas de route ?
- Thomas
Non, pour aller faire quelque chose que je n'aimais pas. Donc, ouais, à un moment, j'ai pris l'ordi et je me suis dit, allez. Ça,
- Clémentine
c'est cool parce qu'il ne te restait que quelques mois pour finir ton M1.
- Thomas
Effectivement, il ne me restait que quelques mois. Non, alors, il ne me restait pas que quelques mois parce que ça, c'est à la fin du M1. C'est dans mon année de M1. Et donc là, à ce moment-là, j'envoie des candidatures un soir dans mon lit. Je tape, je te dis, je tape stage RMC. Et à l'époque, vu que je tapais 4 heures de bagnole par jour, j'écoutais beaucoup RMC. Et j'adorais, j'adorais leurs émissions. À l'époque, j'écoutais Louis Satake, l'émission de Louis Fernandez, le Moscato Show. J'adorais vraiment ce qu'ils faisaient. Et offre de stage à RMC. Ou il y aurait cherché quelqu'un pour alimenter les blogs de l'émission, des émissions. c'est à dire que chaque émission, le Moscato Show Louis Satak, l'Afterfoot, avait un blog où il relayait le contenu des émissions je me dis je tente ma chance, on verra bien, je m'en m'aime pas dans ce que j'envoie, je leur dis je suis en école de commerce mais passionné par votre radio passionné par ce que vous faites, ainsi de suite et là mon téléphone sonne,
- Clémentine
quelques jours plus tard évidemment t'envoies un CV ou tu vas juste comme ça ?
- Thomas
j'envoie un CV et je mets un message quand même dans le mail en guise de motivation et et Et quelques jours plus tard, un mec d'RMC m'appelle. Là, je me dis,
- Clémentine
c'est pratique.
- Thomas
On est au mois de mai, donc un truc comme ça. Il me dit, on a mis l'annonce maintenant, mais ce serait éventuellement pour la rentrée et tout. Donc, on verra. C'est les seuls qui m'avaient répondu. C'est les seuls qui m'avaient appelé. L'été se passe et tout. Je n'ai pas de nouvelles. Je renvoie des mails, on ne me répond pas. Je recommence mon année de M2 en me disant, je retenterai ma chance sur autre chose plus tard et tout. Et ils me rappellent, peut-être en septembre ou quelque chose comme ça, pour me dire... Et c'est trop bizarre parce que vraiment, je m'en souviens encore, ils m'ont vraiment appelé pour me dire « Salut, c'était par rapport au stage, tu commences... » Ça allait hyper vite, genre vraiment hyper vite. « Envoie-nous des papiers et tout, tu commences la semaine prochaine, un truc comme ça. » Donc j'étais en école de commerce et on m'annonce qu'une semaine après, je vais faire mon stage. Je vais commencer un stage à la radio de six mois RMC pour bosser sur les émissions que j'écoutais tous les jours comme un dingue et voilà donc j'étais je me suis dit waouh enfin enfin enfin non genre il va se passer quelque chose Genre ouais, il peut se passer quelque chose de dingue parce que j'étais motivé, mais comme jamais j'ai été motivé dans ma vie. Et je me dis, ça peut être une porte d'entrée pour une carrière là-dedans. Donc je suis allé, j'ai commencé mon stage et en fait, j'ai arrêté l'école. Parce que le stage, c'était du 5 jours sur 7. Et j'ai décidé d'arrêter l'école pour me concentrer pleinement sur ce stage parce que c'est ce que je voulais faire de ma vie. C'est-à-dire que le jour où je suis arrivé là-bas, je me souviens, c'était au sixième étage. L'ascenseur s'est ouvert, j'ai mis un pied, j'ai vu tous les mecs que j'écoutais. Vraiment, je te jure. C'est dingue,
- Clémentine
les filles.
- Thomas
Tout le monde, ouais. Et je me suis dit, mais OK, ils vont m'avoir sur le dos. Ils ne sont pas prêts là, en fait. Je ne vais pas les lâcher. Ça va être un truc de dingue.
- Clémentine
Ça, tu l'as senti.
- Thomas
Mais ce n'est pas que je l'ai senti, c'est que je l'ai pensé. Ah ouais, je l'ai pensé très, très fort. Et je me suis dit, je vais les... Je me souviens, à l'époque, je me disais, je vais les saouler, en fait, parce que je ne vais pas les lâcher. Enfin, je vais... Et donc, je décide d'arrêter l'école. Paris, j'allais dire oser, mais en vrai même pas. Je me suis pas dit...
- Clémentine
Qu'est-ce qu'il y a quand même ? Mais toi, t'étais sûr de ton coup.
- Thomas
J'étais tellement sûr de mon coup. Et donc, début d'une nouvelle vie et d'une nouvelle aventure, en fait. Parce que j'arrête ce que je faisais depuis toujours, en fait. Depuis toujours, pour me lancer dans un truc complètement différent.
- Clémentine
Et en stage ! parce que t'as pas de garantie derrière zéro garantie,
- Thomas
zéro promesse zéro garantie, rien, tu fais tes 6 mois de stage et logiquement à la fin tu t'en vas donc plus d'école je fais mon stage tous les jours pas d'argent, pas un euro en poche et je vois qu'ils recherchaient un standardiste pour leurs émissions du week-end j'ai même pas eu à postuler je prends toute la semaine c'est pour moi j'ai même pas eu à postuler, je suis allé les voir direct j'aurais dit mais attendez moi je suis là du lundi au vendredi pour mon stage, s'il vous faut quelqu'un le samedi dimanche je viens, il n'y a pas de soucis standard, ok il n'y a même pas eu de discussion tout de suite, enfin ils me connaissaient du coup ok c'est bon, donc j'étais 7 sur 7 à la radio à RMC mais comme un fou j'adorais ça donc là tu te sens hyper heureux, t'es à ta place je suis à ma place, totalement, enfin je me dis ouais ok, ça ça me plaît ça c'est ce que je veux faire au bout de deux jours de stage je m'enfermais dans des cabines euh... pour commenter des matchs tout seul, sans qu'on me le demande. Tu vois, je suis enregistré, je rejoue des matchs que j'enregistrais et je faisais écouter au rédacteur en chef de la radio. J'écrivais des articles sur des matchs. Il y avait un match à 21h à 23h. Le match est fini en semaine. Moi, j'étais encore là parce que mes horaires, c'était 15h minuit. Donc j'étais encore là. J'écrivais un article sur le match. J'imprimais, je la ramène au rédacteur en chef. Est ce que tu peux dire ça ? Est ce que tu peux me corriger mon truc et tout ? OK,
- Clémentine
donc pour le blog.
- Thomas
Non, ça c'était en plus.
- Clémentine
C'était vraiment en plus ?
- Thomas
Ah ça c'était en plus, ça c'était parce que, évidemment que, pendant mon stage, on m'a pas dit tu vas aller commenter un match ou tu vas écrire des articles, voilà. J'étais stagiaire, j'avais 22 ans, donc...
- Clémentine
Qu'est-ce que t'en fais de ces articles ?
- Thomas
Rien, c'était juste pour, comme si c'était des devoirs d'école en fait. Comme les matchs que j'allais m'enfermer ou que j'allais commenter en m'enfermant dans une cabine, c'était... Je le faisais pour qu'on me corrige et pour progresser et pour qu'un jour on me dise... Ah ça c'était bien, on a quelque chose, là tu tiens quelque chose et que tu puisses leur dire, eh ben mettez-moi pour commenter un match. Voilà, donc c'est ce qui s'est passé en fait. Figure-toi que ça a marché.
- Clémentine
Au bout de combien de temps ?
- Thomas
Le mec fait des plans et oublie qu'en fait ses plans avaient marché.
- Clémentine
Et surtout avait un but.
- Thomas
Voilà, et donc à force d'en faire, à force d'en faire, à force d'en faire. D'ailleurs ce fameux rédacteur en chef pour la petite histoire que j'allais voir et que j'embêtais à l'époque, figurez-vous. qu'un peu plus tard dans sa carrière, il est devenu rédacteur en chef de Téléfoot. Et il est toujours rédacteur en chef de Téléfoot aujourd'hui. Donc potentiellement, le premier mec que je suis allé voir à RMC pour lui dire « Tiens, est-ce que vous pouvez me corriger ça, s'il vous plaît ? » Aujourd'hui, c'est mon chef à TF1 et je suis plus stagiaire. Il était plus stagiaire. Voilà, il est de l'eau à couler sous les ponts. Donc voilà, mais ouais, au début, ça s'est passé comme ça. Donc j'allais les voir jusqu'au jour où ils se sont dit « Ok, Il a bossé, il y a quand même quelque chose, parce que j'y mettais mais vraiment toute mon énergie. C'est-à-dire que, je te dis, c'était 15h minuit tous les jours, donc j'arrivais à 14h, je restais jusqu'à 1h du mat à peu près, je rentrais à Dreux, 1h de route, parce que ça roule bien le soir, je partais de la radio, je rentrais chez moi, je dormais, je me levais le matin, 10h, 11h, je me levais, petite douche, je repartais à la radio. Le seul moment que je passais chez moi à Dreux, c'était vraiment... pour dormir. J'arrivais, je sautais dans le lit, je dormais, je me relevais, je suis tracé à la radio.
- Clémentine
Donc tu ne sortais pas le week-end comme la plupart des...
- Thomas
Non, mais de base, je n'ai jamais été quelqu'un qui sort le week-end. Je te dis, moi, mon excitation du week-end, quand j'étais encore à l'école et tout, ce n'était pas d'aller en boîte ou quoi, c'était d'aller sur le plateau des émissions télé que j'ai écumé pendant 3-4 ans avec mes potes, dès que j'ai eu le permis en fait. On était une bande de 4-5 potes adreux, pareil, passionnés de foot et tout. Et on s'inscrivait à tous les trucs pour aller dans le public, des émissions de sport, de foot et tout. Donc de base, je n'ai jamais été quelqu'un qui sort. Pour moi, une sortie hyper excitante du week-end, c'était si on allait voir un match de foot à Paris, à Marseille, parce qu'on bougeait. Donc ça ne me dérangeait pas du tout. Au contraire, je te jure, moi quand je voyais les gens de mon entourage le week-end sortir et tout, je me disais mais ma vie elle est tellement mieux ! Vraiment en fait ! Alors que moi le week-end, à 6h du match, j'étais standardiste dans les émissions d'RMC qui s'appelaient « Votre auto, vos animaux, votre maison » . Donc les gens appelaient, j'étais là au standard. J'aimerais refaire ma toiture et j'aimerais un conseil. On avait des spécialistes, tu sais, dans les émissions. Et voilà, émission suivante à 9h. Alors, mon chat a vomi ce matin. J'aimerais bien savoir si je dois l'amener chez le vétérinaire ou si je le pique. Tu vois, des trucs comme ça. Et moi, je disais OK. Je notais. Ils avaient tous des fiches, tu sais. J'ai noté la fiche et tout. Et puis après, les producteurs décidaient de les passer à l'antenne ou pas. Et je trouvais ça... J'étais à la radio en fait, donc je m'en foutais. J'étais là, j'étais avec eux, j'étais là où je voulais être. Donc ils auraient pu me dire « balaye » . Je pense que j'aurais balayé à l'époque.
- Clémentine
Donc le travail paye. C'est le conseil que tu donnerais aux jeunes qui veulent réaliser leurs rêves.
- Thomas
Ça, je le répète partout où je vais, que ce soit dans les écoles, quand je fais des choses comme avec toi et tout. C'est cool d'avoir des rêves, tu vois. Mais ce qui est important, c'est ce que tu fais quand tu te réveilles le matin. Surtout aujourd'hui, il n'y a rien qui va te tomber tout cul dans le bec. sauf si t'es le plus chanceux du monde mais sinon non il faut bosser bosser bosser et tous les objectifs que je me suis fixé jusqu'à maintenant alors je les ai pas tous atteints j'ai pas la prétention de genre tout ce que je voulais faire dans ma vie c'est là non c'est pas vrai en revanche je sais que tout ce que j'ai eu c'est parce que j'ai beaucoup beaucoup beaucoup travaillé pour l'avoir énormément travaillé pour l'avoir il n'y a pas d'autres secrets tu peux inventer tous les conseils que tu veux lève toi 5 heures fait de la méditation lire un livre fait une heure de sport super super mais En vrai, il n'y a qu'un seul truc, parce que tout ça, je ne l'ai pas fait. Me lever à 5 heures, lire des livres et faire de la méditation. En revanche, quand on me disait, viens bosser à 15 heures, j'étais là à 14 heures. Oui,
- Clémentine
c'est ça. Tu allais plus loin.
- Thomas
Voilà. Et quand on me disait, tu finis à minuit, à 1 heure du matin, j'étais encore là pour écrire un article sur un mat que j'avais vu. Et les fils à mon rédacteur en chef, la première fois, je les saoulais. La deuxième fois, je les saoulais. La troisième, il s'est dit, il est motivé quand même. La quatrième, il a vraiment lu ce que j'avais écrit. Et puis, il s'est dit, il sait écrire finalement. Allez, vas-y, on va te tester. t'es arrivé comme ça en fait, tout est arrivé comme ça, donc que le travail c'est cool d'avoir des rêves mais tu les réaliseras pas sur Instagram ou en soirée avec tes potes et donc est-ce que tu peux nous parler de ce moment, je me dis que là c'est la consécration où il te dit ok test c'est mon premier alors le test ça a été un match en cabine et qu'on commentait, ça s'appelait le multi-live.
- Clémentine
C'est quoi un match en cabine ?
- Thomas
Un match en cabine, c'est un match que tu fais à la radio, tu ne vas pas au stade en fait. Tu es à la radio dans une cabine.
- Clémentine
Et tu le regardes à la télé ?
- Thomas
Tu as un micro comme ça, tu as une télé devant toi. Et sur le site d'RMC, tu avais tous les matchs du soir et on était une dizaine de commentateurs. Une dizaine de commentateurs et chacun avait son match. Et sur le site internet, l'appli mobile, tu pouvais cliquer sur le match de ton choix. Et quand tu cliquais sur Auxerre-Toulouse, c'était moi qui était en train de le commenter. Donc j'étais comme ça dans une cabine avec une télé devant moi, et je commentais le match. Mais c'était déjà un truc de fou. Pour moi, la première fois que j'ai fait ça, j'envoyais le lien, je leur disais, je ne sais plus quel match c'était, mais admettons Auxerre-Toulouse. J'étais là genre, le Auxerre-Toulouse là. Vous allez tous me l'écouter aujourd'hui ce match.
- Clémentine
Évidemment !
- Thomas
Et c'était un truc de dingue. Et ouais, même pour ma mère qui m'a vu arrêter l'école, qui m'a vu... Enfin, voilà, qui... probablement...
- Clémentine
Elle a dû avoir super peur.
- Thomas
Ouais, mais elle ne m'a jamais... Tu vois, il n'y a jamais eu ne serait-ce qu'une réflexion négative ou un point d'interrogation. Elle a toujours soutenu. Suivie, fais ce que t'as à faire. Elle savait que je bossais. Donc, vas-y, pense que t'as un but et un objectif. Vas-y, fonce. Je suis derrière toi. Donc, ouais, la première fois, c'était incroyable. Et encore, c'était sur le digital. Et la première fois que j'ai fait un vrai passage radio, ça, je ne l'ai jamais raconté. tu vois tout de moi premier passage radio sur RMC donc la première fois en gros que quelqu'un a pu m'entendre dans sa voiture parce que c'était pas la télé mon premier passage Eh ben c'était pour... J'étais là un soir à minuit.
- Clémentine
Et ils m'ont dit, vas dans le studio, c'est toi qui va lancer les infos. Et en fait, je me souviens encore exactement de la phrase que j'ai écrite sur un papier quand même. Il fallait dire...
- Thomas
En plus, ils te prennent à bruit de pourpoint.
- Clémentine
Ouais, enfin, dix minutes avant. Dix minutes avant. Le stress. Et non, mais je devais dire, RMC, il est minuit, tout de suite les infos. Je l'ai écrite sur un papier. Genre, RMC... Ah mais, j'ai écrit RMC, il est minuit. J'ai tiré un trait en dessous. Genre, fin de la première phrase. parce qu'il y avait un jingle entre les deux genre RMC il est minuit tout de suite les infos ils m'ont dit va dans le studio et c'est toi qui va dire RMC il est minuit tout de suite les infos pour te faire plaisir ou parce que le mec était pas là pour me faire plaisir donc vraiment j'étais dans le studio j'étais comme ça avec ma feuille devant moi faut pas que j'oublie ce que je dois dire et tout et je dis de moi parce qu'on me l'a dit 10 minutes avant en 10 minutes j'ai eu le temps de prévenir tous mes potes
- Thomas
Mais c'est mignon !
- Clémentine
Prends chez vous sur RMC, les mecs ! Vous allez entendre quelqu'un dire « RMC, il est minuit ! » Et c'est one ! Donc ça, c'était mon premier vrai passage sur RMC. Et bah oui, je pense que je m'en rappellerai toute ma vie, parce que déjà, l'histoire, elle est drôle, parce que je me suis pas planté. J'ai bien fait d'avoir des notes. Et parce que oui, donc j'ai lu ma... J'aurais pu lire et faire ça à RMC les minuites. Non, je tremblais pas, mais je me disais... tu joues gros mec. C'était ton moment. Donc j'avais ma feuille comme ça. Et vraiment, quand j'ai entendu, quand j'ai vu le mec me faire le truc pour RMC les Minis, j'étais, ok, RMC les Minis, jingle, tout de suite les infos. Et tout le monde s'est foutu de moi. Parce que mes potes, quand je leur envoyais le message et tout, avaient cru que j'allais faire les infos. Que c'est moi qui allais présenter. Donc moi, je sors du studio, derrière tout, trop clair de moi. Genre, ouais, ça y est, c'est bon et tout. et il m'appelle et tout et il se fout de moi genre mais mec t'as juste dit RMC il est minuit en fait je dis mais ouais c'est ce que je vous avais dit ah mais on pensait que t'allais faire les infos nous il s'attendait à m'entendre parler pendant 10 minutes faire le flash info pas du tout en fait donc voilà moi j'étais hyper fier de moi et eux ils se foutaient de moi et ce jour là je me suis dit ok vous le regretterez un jour ok donc ça c'est à peu près milieu stage fin stage Ouais, on doit être au milieu du stage. Ouais, on doit être au milieu du stage. Après, le stage se poursuit. On arrive à la fin du stage. Je suis dépité parce que je suis encore un jeune. Personne ne connaît, mais vraiment personne ne connaît à part deux, trois mecs à RMC. Donc, je me dis qu'est-ce que je vais faire ? Et par chance, ils m'ont proposé de prolonger mon stage. C'est-à-dire que mon stage était fini. Plutôt que de remettre une annonce, d'aller rechercher quelqu'un qu'ils n'allaient pas connaître, qu'ils allaient devoir former. Moi, je leur ai dit, oh, je suis là.
- Thomas
Même mission, on repart.
- Clémentine
On repart, même mission, sauf qu'il me fallait des conventions de stage. Et je n'en avais pas. Donc, je voulais tellement poursuivre ce stage que je suis allé m'inscrire dans une formation bidon sur Paris.
- Thomas
Ça, il faudrait vraiment que ça change.
- Clémentine
Je ne sais pas si c'est encore comme ça aujourd'hui. Écoute, c'est ce que j'ai dû faire à l'époque. Ça m'avait coûté, pour l'époque, j'avais dû lâcher, je ne sais pas, 1000 euros, quelque chose comme ça. Mais pour moi, 1000 euros, c'était... C'était deux mois de standard à RMC. Mais ça allait me permettre de continuer de...
- Thomas
De payer pour bosser.
- Clémentine
J'ai payé pour avoir un pauvre papier avec un tampon. Et je suis allé le faire. Je suis allé le faire. Je me suis inscrit à cette formation. En ligne digitale, marketing, machin,
- Thomas
blabla. Une formation qui t'a beaucoup plu, d'ailleurs.
- Clémentine
J'ai adoré. Major de promotion. Mais j'ai eu mon attestation. Ils étaient d'accord avec ça, parce que c'est juste légalement, en fait, c'est pas de la faute de l'RMC pour l'époque. C'est la loi qui est comme ça. Eux, il leur fallait une attestation d'un organisme de formation qui dise, ok, ce qu'il y a chez nous.
- Thomas
Voilà,
- Clémentine
donc je suis allé payer la formation, effectivement, pour les assurances, le truc. Je suis retourné à l'RMC, j'avais le papier, ils m'ont dit, let's go, c'est reparti pour six mois.
- Thomas
Back !
- Clémentine
Voilà, je te jure, vraiment, je suis parti une demi-journée. J'y vais, mais à temps, on était vraiment la porte ouverte. Voilà, donc... Donc je suis reparti pour six mois, et là ça a été plus sérieux après, parce que j'avais déjà mes six premiers mois de stage, où j'étais finalement au contact, et c'est ce que je dis toujours, j'ai fait six mois de stage au contact de journalistes, aussi bien hommes que femmes, qui sont profs dans les écoles de journalisme partout dans Paris. Moi j'étais avec eux, quasi 7 jours sur 7, 12 heures sur 24. Donc mon métier, je l'ai appris. Voilà, mon rédacteur en chef que j'allais voir tous les jours, qui je disais, tiens, regarde, et il me disait, assieds-toi, on va reprendre. J'avais du cours particulier tous les jours. Donc moi, je considère que mon école, je l'ai faite en fait. Et je n'ai jamais eu encore aujourd'hui. Quand je te dis tout à l'heure, si je devais changer une virgule de mon parcours, je ne la changerais pas. C'est que je suis très fier et heureux d'avoir appris mon métier comme ça, sur le terrain, avec des journalistes, d'autres journalistes. Et de ne pas être allé dans une école. Après, j'encourage évidemment tous ceux qui veulent faire une école à la faire, évidemment. Je ne crache pas du tout sur le système éducatif et ainsi de suite. Mais moi, mon parcours, il est comme ça et je suis. très heureux qu'il se soit passé comme ça. J'ai passé, si tu savais, le nombre d'heures que j'ai passées juste assis à regarder les émissions que j'écoutais à la radio, mais cette fois les mecs étaient devant moi, et je les regardais, j'observais comment ils travaillaient, j'observais leur ton, je regardais leur écriture, je leur demandais leurs feuilles à la fin des flashs des JT Sports, et ainsi de suite, les présentateurs des émissions, je leur demandais leurs fiches, où je m'en imprégnais, je regardais et je refaisais avec ma patte à moi derrière. Et je considère que ça vaut toutes les écoles du monde ça en fait. Donc, comme je te disais, les six mois suivants, ça a été un peu plus sérieux, dans le sens où là, j'ai commencé à faire de la vraie antenne. C'est-à-dire qu'il y avait une émission qui s'appelait les Paris RMC à l'époque, c'est tu donnais des conseils à ceux qui parient sur les matchs. Le soir, tu avais Real, Barça, voilà. Et bien juste avant le match, pendant l'émission, tu as un mec qui venait et qui disait « Ce soir, le Barça est favori, la cote est à 2-20. Je vous conseille de miser sur une victoire du Barça avec un but de Lionel Messi. » Et bien on m'a dit de faire ça, en fait. Un jour, on m'a dit, ils m'ont testé d'abord. Ils m'ont dit « On aimerait bien que tu fasses les paris RMC. » On était plusieurs dans la cellule. Évidemment que ce n'est pas moi qui le faisais tous les jours sur chaque match. Mais...
- Thomas
C'est toi qui écrivais vraiment ou on te disait « Tu dis ça ? »
- Clémentine
Ah non, on me disait... Non, non, non, non. On me disait « Ce soir, il y a Real Barça. » C'est toi qui fais les paris RMC. Tu vas sur le site du PMU. C'était le partenaire à l'époque. Tu regardes les cotes, les machins et tout. Et tu choisis selon ton ressenti qui va gagner, qui... Et c'est toi qui dis ce que tu veux. Donc, il y avait déjà un travail d'écriture. Je vous conseille ce soir de nous aider sur machin. Mais pour moi, c'était ouf. C'était génial d'aller faire ça. Donc, ça, c'était au bout du 8 ou 9e mois. Toujours en stage en tout cas. Oui, toujours en stage. Et derrière, ils m'ont dit, mais quand mon stage s'est terminé, du coup, on te garde pour faire ça. Donc, mes stages étaient terminés et j'ai commencé à faire ce qu'on appelle des piges. C'est des contrats à la journée. C'est comme ça que je suis rentré dans la vie active, en fait, du journalisme. C'est en faisant cette émission qui s'appelait les Paris RMC.
- Thomas
Génial.
- Clémentine
Et où ils me donnaient deux, trois dates par semaine. Donc, deux, trois jours par semaine, j'allais à la radio. Ça m'a fait bizarre au début parce que j'y étais vraiment sept sur sept. J'y étais tout le temps, tout le temps.
- Thomas
Là, tu arrêtes du coup le boulot du week-end ?
- Clémentine
Le stage est terminé, le boulot du week-end, c'est fini. Parce que je veux me concentrer aussi, je veux chercher du boulot, moi, ailleurs en fait. Enfin, je me dis que, ok, le standard pendant mon stage et tout, c'était cool, ça faisait de l'argent, ça me permettait de mettre de l'essence. En vrai, moi, le standard du week-end, c'était pour me payer l'essence de la semaine pour venir au taf tous les jours. Donc, tout ça, je me dis, ok, fini maintenant, j'ai fini mes stages. Je veux bosser comme un vrai journaliste, que je n'étais pas du tout. Mais je me dis, maintenant que je fais les paris RMC, pourquoi pas me vendre ailleurs pour faire autre chose. C'est le début de ma vraie carrière, entre guillemets, qui, après un an de stage, a démarré, tout simplement.
- Thomas
Et tu restes combien de temps chez RMC ?
- Clémentine
Jusqu'en 2013. Parce que... Donc, je me fais mes petits... Je continue de commenter des matchs aussi. Ah oui, je faisais des paris RMC. Le week-end, après, il y avait des matchs. Je faisais aussi des matchs. On m'a confié aussi sur ce fameux multi-live. Après, j'en ai fait quelques-uns à l'antenne aussi. La vraie et à la radio. Après avoir fait une tonne de trucs d'Internet, ils m'ont dit, OK, on va te mettre sur des matchs. Donc ça, j'étais ravi aussi. Et je commence à postuler ailleurs. Et avec le petit réseau que je m'étais fait, on me prend à l'équipe 21. A l'époque, il s'appelait l'équipe 21. Aujourd'hui, la chaîne d'équipe. Et Eurosport. Donc d'un coup, au bout de quelques mois aussi, je me retrouve avec trois employeurs. Je partais de RMC1, qui me faisait bosser deux, trois jours par semaine, à trois employeurs, où maintenant, je suis full. Et trop bien, à l'équipe 21, je fais des sujets pour les émissions. Donc là, vrai travail d'écriture.
- Thomas
En tout cas, tu n'es pas encore à l'antenne, mais tu écris.
- Clémentine
Je ne suis pas encore à l'antenne.
- Thomas
Et tu te rends compte que c'est un talent ?
- Clémentine
Je me rends compte que je suis à l'aise dans l'exercice J'ai appris très vite Je voudrais pas réécouter mes premiers sujets Parce que je pense que je pourrais avoir des bouffées de chaleur à me réécouter Non mais vraiment je pense que Mais comme tout le monde en vrai Sauf que je suis assez autodidacte Et j'ai pas besoin d'une plombe pour assimiler les choses Et dans ce métier là en tout cas Peut-être que dans un autre métier je serais très nul Et quand je dis que je suis autodidacte C'est dans ce que je fais aujourd'hui Étant donné que c'est ma passion, que c'est ce que j'aime C'est vrai que j'ai quand même appris assez vite et j'ai progressé assez rapidement. Et donc, je fais des sujets qui sont, je pense, assez corrects à mesure du temps. Sur Eurosport, pareil, ils me font faire des sujets. Je me mets à commenter des matchs sur Eurosport aussi. Je leur dis, vous savez, moi, j'ai commenté à la radio sur RMT. Je pourrais très bien commenter en télé, sachant que pour moi, la télé, c'est un exercice un peu différent. Tu as beaucoup moins besoin de parler qu'en radio. En radio, tu dois tout décrire. Les gens n'ont pas l'image. Pendant un match, tu dois dire que le ballon est à gauche, dans le rond central. Tu dois tout décrire en télé, les gens en images, tu peux prendre ton temps. D'ailleurs, mes premiers matchs en télé, on me disait calme-toi, tais-toi un peu. Parce que j'avais mes réflexes de radio où je disais tout ce que je voyais.
- Thomas
T'as accepté les petites…
- Clémentine
Complètement. Je n'ai jamais bronché face à une critique ou un conseil ou du tout, s'ils viennent des bonnes personnes.
- Thomas
Si je respecte la personne.
- Clémentine
Et donc, oui, j'ai commencé à commenter un peu en télé. C'était ton but ? Pas du tout. OK. Pas du tout.
- Thomas
À la télé,
- Clémentine
tu t'en jouais ? Ah oui ! Il y avait un côté excitant de se dire... Parce qu'encore une fois, quand tu te retournes sur ta carrière, sur ce que tu as fait, et tu te dis « je viens quand même de loin » , te dire « il y a peut-être une chance que je fasse un truc en télé » , c'était quand même un challenge assez excitant. Mais ce n'était pas mon objectif principal, on va dire. Et finalement, je te dis, on est en 2014 là maintenant, sachant que j'ai commencé moi en 2010-2011. On est en 2014 et je suis sur l'équipe 21, Eurosport et RMC. Et moi, je faisais les matinales à l'équipe 21. Je faisais les sujets pour les matinales. Donc le vendredi, samedi, dimanche, je me levais à 2h du matin pour aller au boulot. Enfin, je me levais, si on veut vraiment dire se lever, parce que tu ne te couches pas vraiment quand tu dois te lever à 2h du mat. Tu es là en train de comater, enfin... Et je préparais les sujets pour les émissions du matin. Et il s'avère qu'un jour, juin... Mai ! Mai 2014, le chroniqueur foot de la matinale, à 3h du matin, appelle et dit genre « Je suis malade, je ne vais pas venir. » Et ils viennent me voir.
- Thomas
Meilleur jour ! Thomas ! Le mec était trop content ! Vous étiez où ?
- Clémentine
Vous étiez où ?
- Thomas
À vous, tu as mis un truc dans le café lui-même ?
- Clémentine
Même pas, c'est chez lui. Je ne sais même pas ce qu'il avait. Mais je n'appelle pas ça de la chance, moi. On en reparlera après. Et donc, ils viennent me voir et me disent qu'ils nous font un chroniqueur foot. On n'a personne pour le foot. Moi, j'étais en train de préparer les petits sujets qui allaient être diffusés. Et je leur dis que j'étais potentiellement habillé comme ça avec ce t-shirt que je n'ai pas enlevé depuis. et je leur dis ok mais je suis comme ça et ils me disent mais t'inquiète on a des vestes de costume des chemises et tout je suis là genre je dis bah ok il me dit il faut que tu prépares des chroniques quand même vas-y et tout machin je prépare des trucs sur lesquels je vais là t'es en stress total je suis un peu en stress je crois que je préviens personne là pour le coup parce que si je me dis on sait jamais si je me crache en direct c'est en direct l'émission Je me dis si...
- Thomas
C'est fou le stress, t'en as jamais fait.
- Clémentine
Ouais, ouais, mais je te jure que c'est bizarre en fait, parce que j'étais tellement programmé à cette époque. C'était tellement... T'étais dans le flot. Ouais, j'étais tellement dans un truc, j'étais une machine en fait. Quand je dis une machine, c'est... Genre je savais exactement ce que je voulais faire, où je voulais aller, et je te jure que ça laissait même pas de place au... J'avais pas le temps de stresser, j'avais pas le temps d'angoisser, j'avais pas le temps... Si on me l'avait dit deux semaines avant, peut-être que j'aurais eu des nuits avec les yeux ouverts à me dire, ok, donc va falloir être bon. Là, on vient me chercher. On me dit, dans trois heures, en fait, tu fais le direct. Tu n'as pas trop. Et je te dis, au final, c'est quelque chose que je voulais parce que je me sentais prêt. Ça m'excitait, moi, à chaque fois, les nouveaux challenges. Quand tu me donnes ça, tout de suite, je me dis, OK, c'est quoi l'étape suivante ? Donc, j'ai toujours été comme ça. Et je me disais, pourquoi pas ? C'est quelque chose que j'aimerais faire dans ma vie. Donc, let's go, quoi. Je suis allé préparer une chronique. On m'a aidé parce qu'il y a des mécanismes, évidemment, quand tu es en direct, que tu ne connais pas, que tu ne maîtrises pas. Donc on m'a expliqué, voilà, t'auras une oreillette pour qu'on te parle, t'auras ton micro ici, machin. Une heure avant l'émission, on me dit, bah va te faire maquiller maintenant. J'étais là genre, waouh, ok.
- Thomas
Surtout que c'est pas du tout facile d'avoir une oreillette en réalité qu'on te parle pendant que t'es en direct.
- Clémentine
Ouais, bah après tu l'y fais, moi je m'y suis fait aujourd'hui.
- Thomas
Direct, oui, aujourd'hui, mais sur le moment.
- Clémentine
Bon, après, tu bosses avec des gens intelligents qui savent que pour ta première télé, pendant que t'es en train de parler, ils vont pas être là. Ok, donc c'est super ce que t'es en train de faire, Thomas, vas-y, continue, lâche Encore que ça pourrait te mettre du baume au cœur Ouais mais Il se contentait de Cool ok Direct Et donc arrive ce fameux moment Du direct Où je me trouve sur le plateau Sur le plateau de l'équipe 21 pour la matinale Je suis autour de la table avec le présentateur La présentatrice, une chroniqueuse en face de moi Et moi de l'autre côté Qui est là genre expert foot Et ouais lunaire vraiment tu regardes autour de toi tu te dis qu'est-ce que je fous là vraiment genre il y a un bug dans la matrice comment je me retrouve ici et et bah l'émission s'est bien passée il me lance je fais ma chronique trop bizarre trop bizarre dans le sens où j'ai pas bugué, j'étais totalement détendu. C'est-à-dire que, et ça quand je y repense, je trouve ça bizarre, j'ai beaucoup beaucoup plus stressé pour des émissions que j'ai pu faire après que pour la première. J'ai déjà fait des émissions en étant hyper stressé. Parce que t'es pas hyper bien dans ta tête à ce moment-là, parce que t'as très très mal dormi les deux jours suivants, t'es KO, t'as pas mangé, t'es pas... Donc tout se mélange et tu fais des émissions parfois dans des états où... comme tout le monde en vrai, comme des gens qui vont bosser et tous les jours tu peux aller au boulot et il y a des fois où t'es mal donc j'ai aimé cette première la première fois de ma vie que j'ai fait de la télé, j'étais zen mais comme j'ai jamais été zen quoi comme si genre c'était évident en fait et donc je fais mon truc, je déroule et tout, et bah trop bien en fait à la fin on me dit c'était super mec et tout machin tu sors t'es dans un état d'excitation ouais de ouf vraiment parce que là après t'as le téléphone qui commence à sonner t'as les messages, tu vois les messages de tout le monde t'as les gens dans la rédac les autres journalistes qui te disent super mec donc ouais ça fait quelque chose tu te dis ouais il vient de se passer un truc vraiment un truc de ouf quand même enfin mon talent est reconnu ouais voilà ça fait que vous avez quand même attendu 3 ans bande de boloss donc non non mais ouais et surtout tu vas peut-être me prendre pour un fou mais très vite je me dis ok prochaine étape maintenant en fait
- Thomas
Quand t'avais de l'ambition, enfin t'as tout.
- Clémentine
Voilà, je me dis ok, c'était cool de remplacer ce gars, mais quelle est la prochaine étape quoi ? Et il s'avère que donc je fais une émission, la semaine d'après il décide de pas venir non plus, je refais une émission. Mais il décide... Parce qu'il avait un souci où on lui disait il te faut du repos, il te faut rien de... Ce gars va très bien aujourd'hui, je vous rassure, mais son médecin lui avait dit, mollo, les matinales, te lever à 2 du mat pour aller bosser.
- Thomas
Parce que le rythme c'est chaud quand même, comment tu tenais ?
- Clémentine
Moi ça m'a déréglé totalement. On va y venir après. Laisse-moi mener mon interview comme on le demande.
- Thomas
C'est pas une chance, j'ai pas oublié.
- Clémentine
Ouais, ouais. Alors, juste, vas-y, si tu veux. Ok, donc, c'est le bon moment pour en parler.
- Thomas
Je te remercie. Non,
- Clémentine
mais tu me dis, hein. Non, c'est que très souvent, on m'a dit la chance, quand même. Et même moi, on a réussi à me mettre ça dans la tête. La chance, la chance, la chance. Faut être là à 2h du mat. On n'était pas beaucoup à vouloir aller bosser à 2h du mat, en fait. Je t'assure. C'est... J'aurais pu choisir de leur dire non, parce qu'il y avait un autre shift qui consistait à venir bosser à 10h et à partir à 18h. Et ça, tout le monde voulait le faire. Et moi, j'avais choisi le 2h du mat parce que je savais que ça allait m'assurer du boulot. Vu que personne ne voulait le faire, je savais que j'allais tout le temps bosser. Et ceux qui voulaient bosser qu'en journée, il y avait un turnover parce qu'ils étaient vains à vouloir le faire. Et moi, je savais qu'en faisant les matinales, j'allais bosser tout le temps, tout le temps, tout le temps. Donc, c'est pour ça que j'ai choisi les matinales. Et on était deux à le faire. Et c'était tout le temps moi et un autre mec. Et on était les seuls à vouloir le faire. Et quand il y en a eu deux qui n'étaient pas là, personne ne voulait nous remplacer. Et donc c'est pour ça qu'un jour on est venu me voir à 3h du matin pour me dire « Le chroniqueur foot de la matinée n'avait pas là, je vais le remplacer. » Et là tout le monde te dit « La chance, la chance, la chance. » Et toi « Mais non, mais attends, le pire c'est que moi pendant des années, je me suis dit « Putain ouais, la chance que j'ai quand même, la chance. » Et un jour tu réfléchis, tu te poses, tu prends de la hauteur et tu te dis « Mais non, en fait c'était pas de la chance, c'est juste que j'ai bossé et moi j'ai accepté de me lever à 1h30 le matin pour être au boulot à 2h du mat. » C'est pas de la chance en fait, c'est juste que j'ai accepté des choses que d'autres n'acceptaient pas. Et je me suis retrouvé, j'étais pas au bon endroit au bon moment, non, je me suis retrouvé là parce que j'étais là tout le temps en fait. Donc c'était pas un hasard, je me suis pas retrouvé sur le quai d'une gare et on est venu me chercher pour me dire non, j'étais là tout le temps. Donc voilà, c'était juste par rapport à la chance, la parenthèse que je voulais faire et le message que je veux faire passer surtout aux jeunes que je rencontre aujourd'hui et tout. Le délire de « il faut de la chance » . ta chance, c'est toi qui va la provoquer, en fait. Tout ce qui va t'arriver, c'est parce que t'auras été là et pas un autre, en fait. Donc, tranquille. Chance. Donc, le mec était malade la semaine d'après. Il veut pas revenir. Enfin, il dit qu'il sera pas là. Et ben, on me dit... Ben, forcément, je l'ai fait le week-end d'avant. Ça s'est bien passé. On me dit, ben, tu vas faire vendredi, samedi, dimanche, cette fois-ci. OK, pas de problème. Et on était en fin de saison. Donc, je te dis, ma première télé, c'est en mai. Juin, c'est la fin des émissions. Et en juin, ce gars dit... la saison prochaine, je ne la fais pas. Je veux arrêter, j'en ai marre de me lever. Et je l'entends totalement. Il avait fait ça pendant deux ans, trois ans. Le mec n'en pouvait plus. Et je l'entends totalement, parce qu'au final, moi, ça, je l'ai fait pendant un an après, parce qu'on m'a proposé son poste. Du coup, on me dit, est-ce que tu veux être le titulaire pour une saison ? Tu fais tous les vendredis, samedi, dimanche. Donc, évidemment que je dis oui. Donc, c'est comme ça que je me suis installé entre guillemets à la télé de manière régulière, en me devenant un vrai chroniqueur et plus juste un remplaçant. Et j'ai fait ça pendant un an et c'est très très usant en fait. Parce que moi je ne sais pas... Tu vois, tu te lèves à 1h30, 2h du mat pour aller bosser. Tu rentres chez toi le matin, il est 10h, 11h. Je sais pas me dire tu dors deux heures, après tu vas faire du sport, non. Moi je me couchais à 10h30-11h, je me levais il était 18h. Fais ça au mois de novembre. Au mois de novembre, tu rentres chez toi le matin, t'es éclaté, tu manges un steak haché à 10h du mat. Parce que t'es levé depuis une heure, donc t'as une dalle. Tu manges un steak haché, tu te couches, tu te lèves, il fait nuit, il pleut. Donc tu sors pas du tout de chez toi. Donc de 18h à 21h-22h... j'étais chez moi à regarder la télé à jouer à la console et tout et à 22h tu commences à stresser parce que tu regardes ta montre et tu te dis dans quatre heures faut que je sois au taf en fait là et pendant un an j'étais déréglé mais quand je te dis déréglé et pour te dire moi à la fin de l'année l'émission s'est arrêtée définitivement parce qu'ils changeaient les concepts et tout mais quoi qu'il en soit moi j'avais prévu de leur dire je suis désolé en fait ça m'a témis et ça me touche trop ma santé il ya des gens qui sont faits pour ça les matinales et tout Il y a des gens qui ne sont pas faits pour ça. Et moi, je sais que je ne suis pas fait pour ça. Moi, c'est l'inverse. Je n'ai aucun problème à aller au boulot à midi et à rester au boulot jusqu'à 1h, 2h du matin. Aucun problème. À bosser jusqu'à pas d'heure. Je le fais régulièrement pour préparer Téléfoot le samedi soir. On reste jusqu'à 1h, 2h du mat. Le lendemain, je me relève à 8h. Je le vis très bien. Je pourrais le faire tous les jours. En revanche, le se lever à 1h30 du matin, se coucher à 10h, mon corps ne l'accepte pas. Plus de sport, nourriture. à l'arrache, tu vois plus personne, tu vois plus ta famille, tu deviens un zombie, une ombre pour tout le monde, t'es un coup de fil de temps en temps, tu sais, ça va ? Ouais, ça va, salut, enfin tu vois, c'est lunaire, lunaire. Donc quoi qu'il en soit, moi je voulais arrêter, les missions s'arrêtaient, ils sont partis sur autre chose, mais je suis resté sur la chaîne jusqu'en 2014 à 2016, je présentais le journal, j'adorais ça, je présente en journée, en soirée. jusqu'à minuit, tu vois, je présentais le journal jusqu'à minuit. Le dernier, on l'enregistrait de minuit à minuit et demi. Et j'adorais ça, tu vois, je terminais tard et tout, mais j'avais aucun problème avec ça. Et ça me permettait de faire autre chose, tu vois, j'avais fait au final deux ans de matinale et j'avais vraiment besoin de retrouver une vie à peu près normale. Et en parallèle, je continuais à faire des piges à Eurosport, des sujets, ainsi de suite, et je m'éclatais, je m'éclatais. Parce que je continuais de faire des sujets au sport, donc j'avais ce côté écriture que je continuais. Je commentais des matchs et sur l'équipe 21, je présentais le journal. Je présentais des émissions en remplacement de présentateurs qui n'étaient pas là. Et ouais, c'était des années incroyables. Je me suis éclaté, vraiment. Ça nous emmène à 2016.
- Thomas
J'allais y venir. 2016.
- Clémentine
Je reçois un coup de fil un jour. Je suis à l'équipe 21, toujours. Eurosport toujours, RMC c'est fini et je reçois un coup de fil d'un contact que je connaissais à TF1 qui me dit, on recherche des mecs pour faire des sujets, là il y a la coupe du monde de rugby qui arrive, et pour faire des sujets sur le digital des portraits de rugbymen et ainsi de suite, je ne connais rien au rugby mais TF1 on est à TF1, c'est pour TF1 tu vas venir bosser dans la tour TF1 je dis mais pas de problème, moi le rugby c'est pas un problème pour moi à part savoir que le ballon est ovale voilà ... Et il me dit, ok, parfait, tu commences la semaine prochaine, je ne sais plus, quelques jours plus tard. Ok, let's go. J'y suis allé et c'est comme ça que j'ai mis un pied pour la première fois à TF1, en 2016, quelque chose comme ça. Et donc, je fais mes sujets pour la Coupe du Monde de rugby et tout. Et là, j'apprends que mon fameux rédacteur en chef, l'ADRMC, celui du début, et bien maintenant, c'est lui le patron de téléfoot. Je me dis, vu que je suis à TF1, tant qu'à faire, je vais aller toquer à son bureau. je vais le voir il se souvient vaguement de moi il sait qui je suis mais nos années RMC notre passage en commun RMC il s'en souvient plus trop bref je lui dis écoute depuis qu'on s'est vu j'ai fait ça ça ça si t'as besoin de quelqu'un un jour pour téléfoot tu peux compter sur moi j'adorerais il me dit ok pas de soucis savoir planter les graines moi je force pas le truc et c'est peut-être 3 mois plus tard qui m'a rappelé. Pas vraiment. J'ai un besoin. J'ai un besoin. Il faudrait que tu viennes là pour nous faire un sujet. J'y suis allé. Et c'est comme ça que j'ai commencé un téléfoot.
- Thomas
Donc c'est-à-dire un sujet au départ, c'est juste d'écrire ? Ou c'est passé...
- Clémentine
Écriture. Pas du tout incarnant télé ou quoi. Rien à voir. C'était vraiment que de l'écriture. Donc les sujets, ça se passe bien. J'ai commencé par en faire un. Ils m'en ont confié d'autres. Et un jour, j'ai été convoqué par le producteur de l'émission, qui est donc au-dessus du rédacteur en chef, qui me dit qu'on veut lancer une quotidienne de téléfoot. sur le digital tous les jours et on aimerait que ce soit toi qui l'incarne. On partait d'une feuille blanche. On ne sait pas à quoi ça va ressembler, on ne sait pas ce qu'on veut faire. On veut qu'il y ait une quotidienne de téléfoot. On veut que la marque, elle existe tous les jours sur le digital. Et donc, ça te fera du boulot tous les jours, du lundi au vendredi. Très bien. Voilà. Donc, TF1, téléfoot, boulot du lundi au vendredi. J'arrête tout le reste. J'arrête l'équipe de 21, j'arrête Eurosport et je me dis, OK, il faut que j'arrive. à faire un truc à TF1. Comme le premier jour où je suis arrivé à RMC, quand j'ai mis un pied à TF1, je me suis dit « Ok, eux aussi, il ne faut pas que je les lâche. »
- Thomas
Ils vont me voir tous les jours.
- Clémentine
En fait, TF1, il n'y a rien en termes de télévision. Il n'y a rien au-dessus, en fait. Par rapport au foot, TF1, c'est quand même la chaîne historique des Bleus. C'est quelque chose, quoi. Téléfoot, l'émission, elle a 47 ans. C'est 40 ans à l'époque.
- Thomas
Toujours sur le même créneau,
- Clémentine
c'est quand même dingue. À l'époque où moi, je débarque l'émission à 40 ans. Et il me dit, on veut lancer une quotidienne, là on est en 2017, et on veut que tu l'incarnes, on part d'une feuille blanche, débrouille-toi, tu nous fais un truc tous les jours. J'ai dit, ok, trop bien, je me concentre à 100% dans ce projet, et ça a été un vrai truc de dingue, la quotidienne de téléfoot. Ça pour le coup, tout à l'heure tu me parlais de fierté, là je peux le dire, ce qu'on a fait avec l'équipe de la quotidienne, parce que j'étais pas tout seul, j'étais l'incarnant, mais il y avait mon teur, il y avait du monde à l'édito autour, ce qu'on a fait c'est un truc de dingue. Quand on a lancé la quotidienne, la chaîne YouTube de Téléfoot avait 15 000 abonnés. Même pas deux ans après, on recevait le trophée du million d'abonnés sur YouTube. On a été diffusé en télé sur TMC.
- Thomas
Ça a duré combien de temps ?
- Clémentine
Ça s'est arrêté là, cette saison. Après, ce n'est plus moi qui l'incarnais.
- Thomas
Mais en termes de la durée de l'émission ?
- Clémentine
Ah pardon, ça a duré cinq minutes en moyenne. Une pastille de cinq minutes, moi face à une caméra comme ça. Et on parlait de l'actu au foot. sur un ton décalé, avec des petites mises en scène, des montages drôles, des musiques, on montrait les buts, une rubrique qu'on appelait le football vrai, c'était des buts en D3 polonaise, en D4 indienne, des scènes de dingue dans des matchs et tout, c'était une histoire de dingue en fait, et on est parti de zéro, elle a très vite été sponsorisée par FIFA, par Universal, ça a été un truc vraiment dans les stades quand on nous croisait c'était la quotidienne, la quotidienne, je veux passer dans la quotidienne vraiment on a réussi à créer, à fédérer énormément de monde autour de ça et ça pour le coup j'en suis fier de ce qu'on a fait à Téléfoot sur la quotidienne je crois que c'est le truc, professionnellement c'est l'un des trucs les plus dingues que j'ai pu faire Donc ça a cartonné pendant des années et des années. Là, ça a été un choix de l'arrêter. Donc ça aura duré 7 ans. Ils ont choisi de l'arrêter cette année parce qu'il y a une autre stratégie. Parce que ce n'est plus la même manière de consommer maintenant sur YouTube. En 2017, quand on lance la quotidienne, YouTube est au sommet. Aujourd'hui, pour les vidéos, il y a beaucoup de TikTok. Ça a complètement changé le paysage. Donc on continue d'alimenter YouTube. Mais ils font beaucoup aussi d'Instagram, de TikTok. Plutôt que de faire un seul format tous les jours, ils en font plein de petits. qui balance partout et moi je suis plus dans ce circuit là sachant que je suis beaucoup plus sollicité quasi à 100% par l'antenne maintenant à TF1 mais ça aurait été une vraie aventure et en parallèle vu que la quotidienne se passait bien dès 2017 je le faisais avec mon ton un peu décalé le producteur de téléfoot me dit ce que tu fais dans la quotidienne tu vas venir le faire sur le plateau de téléfoot t'auras une chronique tous les dimanches t'as 4 minutes sur le plateau de téléfoot Et c'est comme ça qu'en septembre 2017, je suis devenu chroniqueur dans l'émission Téléfoot.
- Thomas
Haute consécration, tu dirais ?
- Clémentine
Ouais, la première fois que tu arrives sur le plateau de Téléfoot, c'est un truc de dingue. Tu penses à Thierry Roland, tu penses à... Moi, à l'époque, c'était Christian Jean-Pierre, le présentateur, celui juste avant Grégoire Margoton. Et tu te dis, ouais, c'est un truc de fou quand même. Le jour où tu arrives sur le plateau...
- Thomas
J'étais dans le public si on m'avait dit !
- Clémentine
que je passerai du public mais pareil tu vois même quand j'avais 18 ans et que j'étais dans le public de téléfoot tu vois si on m'avait dit tu seras un jour dans cette émission ou tu vas gagner à l'euro million à ton avis qu'est-ce qui va se passer je t'aurais dit mais à 100% je vais gagner à l'euro million je pense que j'aurais été content aussi mais finalement t'es content d'être chez téléfoot mais non mais c'est génial quand t'arrives sur ce plateau tu sens tu vois j'avais fait de la télé à Eurosport j'avais fait de la télé à l'équipe 21 J'ai déjà fait de la télé aussi un peu sur RMC. T'arrives sur le plateau de téléfoot... Tu te sens comment ?
- Thomas
Ok, tu te sens petit. T'as un peu le poids de l'histoire sur les épaules. T'es dans la tour TF1, puisque le plateau de téléfoot est dans la tour TF1. Et ouais, tu te dis, t'as le poids de l'histoire quand même. Là, vraiment, j'ai jamais ressenti ça avant. Là, tu te dis, pour la première fois de ma vie, je me suis dit, ok, là, je suis chez les grands. Et là, ce fameux stress que j'avais pas ailleurs, là, j'ai commencé à me dire, là, tu te rates pas. Là, tu te rates pas, parce que c'est des mignons de téléspectateurs qui te regardent. et il n'y a qu'une crise c'est du direct et puis se planter sur TF1 c'est pas pareil que se planter sur une chaîne de la TNT ça reste un peu plus longtemps dans les annales on va dire c'est quoi les audiences d'un téléfoot ? on va dire qu'une bonne audience téléfoot aujourd'hui on est autour du million donc c'est beaucoup tu te rappelles de ta première émission ? ouais c'était en plateau Arsene Wenger pas mal pour une première Arsene Wenger hein
- Clémentine
T'es content de ton passage ?
- Thomas
Ouais, très content, très content, c'était cool. Parce que c'était décalé, c'était une rubrique un peu de humeur et tout, et sur ça je prends beaucoup de plaisir quand même à le faire. Et c'est vrai que le moment où j'arrivais, c'était le moment où tout le monde se détendait en fait. Parce que vu que j'arrivais pour faire du spectacle, entre guillemets.
- Clémentine
C'était ton objectif de faire rire,
- Thomas
Thomas ? Pas faire rire, détendre l'atmosphère. Avoir le producteur de l'émission à jacques-faits, ce petit pas de côté. Voilà, ces petits pas de côté. Donc, je savais qu'on allait passer un moment...
- Clémentine
Un peu fun.
- Thomas
Voilà.
- Clémentine
Décontracté.
- Thomas
Voilà. Donc, non, non, c'était trop bien. Donc, j'ai fait ça pendant un an, chroniqueur dans l'émission. Et au bout d'un an, ils m'ont dit, tu vas intégrer le plateau... Full time. En plein, full time. Voilà. Parce qu'entre temps, donc ça, c'était saison 2017-2018. Après, j'ai fait la Coupe du Monde 2018, chroniqueur dans le mag de Denis Brognard. Vrai événement, on est champions du monde donc ça facilite la vie pour faire des bonnes émissions. Donc ça aussi ça m'a pas mal aidé entre guillemets.
- Clémentine
Donc là quoi, t'as interviewé les joueurs ?
- Thomas
Non, j'étais en plateau dans le mag de Denis, je venais, je faisais une chronique, pareil, sur l'actu, ce que vous n'avez pas vu, les images insolites de la coupe du monde, les supporters un peu fous, plein de trucs, je racontais tout.
- Clémentine
C'est toi qui fais ta chronique ? Enfin j'imagine que tu as de l'aide mais... Non,
- Thomas
je la faisais tout seul. Tu la faisais tout seul ? Ouais, j'allais chercher mes images, je montais, j'écrivais, vrai taf. Vrai taf, mais en vrai... Kiff. Ouais, voilà. À quel moment tu comptes tes heures ou quoi, je m'en foutais. Donc ça, c'est pendant la Coupe du Monde 2018. Et après, je deviens chroniqueur à temps plein dans l'émission, en fait. On me dit t'intègres le plateau, mais t'es là du début à la fin de l'émission.
- Clémentine
J'ai vu, j'ai été visé à vous.
- Thomas
Ouais, depuis le début. Quand je suis arrivé, Bichent, il était déjà là.
- Clémentine
Parce que là, tu te retrouves quand même à ton joueur. Enfin, pas ton joueur, mais un joueur.
- Thomas
Il était vachement impressionné. Ouais. Mais... Pouf !
- Clémentine
Écoute, Michelin T m'a regardé et il s'est dit ok, là vraiment on va parler. Là tu passes à un vrai journaliste.
- Thomas
Il tient quelque chose. Bon il était un peu timide au début.
- Clémentine
Ouais normal, bah normal. Tu l'as détendu.
- Thomas
Et toi ça t'a fait quoi ? Non super, pareil. Les mecs que tu regardes quand t'étais petit, tu les as vus être champions du monde, tu les as vus être champions d'Europe et tu te dis ok maintenant c'est moi qui vais parler foot avec lui. Mais pas genre autour d'un café, sur le plot de la télé.
- Clémentine
Ok, là je suis là.
- Thomas
Donc encore une fois tu te dis ok, on est chez les grands. Et non, mais tout ce... Chroniqueur pendant l'émission depuis 2018.
- Clémentine
Et t'avais deux...
- Thomas
La quotidienne en parallèle. Ouais. Je faisais la quotidienne la semaine.
- Clémentine
Donc là, tu bossais quand même pas mal.
- Thomas
Ouais, mais...
- Clémentine
Mais encore une fois...
- Thomas
Ouais. Voilà, c'est tout ce que je voulais faire en fait. Donc, quand tu fais... Quand t'es là où tu veux être et que tu te dis que t'es au bon endroit et en plus t'es payé pour faire ça, parce que là, du coup, j'avais un vrai salaire. C'était plus... Un jour ou deux jours par semaine, je travaillais tout le temps, donc je t'ai payé tout le temps. Donc, quand en plus de ça, tu as le fruit de ton travail, tu te dis OK, c'est bon, nickel. Donc là, vrai rythme de croisière, du coup. 2019, il m'embauche. TF1.
- Clémentine
Raconte-nous un peu dans les débuts, ton pire moment, la bourre de toi.
- Thomas
Il n'y a pas eu. Non, vraiment. Mais non, je te jure, il n'y a jamais eu de...
- Clémentine
Pas un moment où tu te dis, j'ai été arraché.
- Thomas
Non, en plus, tu vas me porter la poisse.
- Clémentine
Je te jure.
- Thomas
J'ai une émission demain soir, je te jure, si je me plante, ma parole c'est pour toi. Non mais vraiment, je crois que je rigole, ton téléphone il va sonner à une heure du mat', tu vas voir.
- Clémentine
Non mais alors,
- Thomas
il y a un meilleur moment. J'ai jamais eu de moment d'effondrement ou de malaise ou de gêne. Non, c'est trop carré sur TF1 pour que ça arrive en fait. Si ça arrive, ce sera de ma faute, tu vois. Si je me plante, si je perds tous mes moyens ou quoi. Mais ce qui ne peut plus arriver aujourd'hui, j'imagine, parce que j'ai franchi ce cap, enfin, tu vois, avec les années, l'expérience, quand même, t'es, voilà. Mais si t'arrives quelque chose, je pense que c'est pour toi. C'est pas, donc non, j'ai jamais eu de... Non, il y a déjà eu des petits impairs, un élément qui part pas au bon moment, mais c'est des trucs que tu rattrapes hyper facilement. Enfin, c'est pas, mais être désemparé avec la caméra devant toi et être là, genre...
- Clémentine
Non, alors je ne pensais pas à ça, mais genre tu fais une vanne, elle ne prend pas, tu vois.
- Thomas
Ah oui, ok, je pensais que tu parlais d'un moment genre très dur à vivre.
- Clémentine
Tu balances une vanne, c'est le moment où personne ne rigole.
- Thomas
Ah non, ce n'est pas que personne ne rigole, mais il y a eu un truc marrant récemment, c'était sur le plateau de l'après-match, c'est une émission que j'anime aussi maintenant, c'est après les matchs des Bleus, on a une émission en direct, et elle se fait au bord de la pelouse.
- Clémentine
Ah bah je l'ai vu, c'est quand tu dis au mec...
- Thomas
À Klaus, sa mère.
- Clémentine
Qui est cette femme ?
- Thomas
Voilà, dans l'oreillette, on me dit, on est en train de filmer la maman de Jonathan Klaus, c'est lui qui regarde l'écran et qui nous dit que c'est sa maman dans les tribunes. Donc je dis, ah bah on a quelqu'un à vous montrer, Jonathan, cette personne et tout. Apparemment, il est avec son micro, il regarde l'écran et il dit, je ne sais pas qui c'est. En fait, le caméraman, il ne filmait pas la bonne personne. Mais tu vois, voilà, moment drôle, en fait. Parce que dans ces moments-là, à aucun moment, je me dis genre « Qu'est-ce qu'on fait ? » « Bah non, j'en rigole aussi. » Et tout le monde parle.
- Clémentine
Pichente, il est en fouille.
- Thomas
Pichente qui m'aide pas du tout. T'as lâché la rampe,
- Clémentine
quoi. Voilà,
- Thomas
le mec m'enfonce. Donc, oui, oui, ça, c'est des super moments. Mais tu sais quoi ? Si je dois changer quelque chose là-dedans, je changerai, je le garderai. Et je l'ai revu, Jonathan Close, depuis. Et pareil, voilà, il me dit mais tout le monde m'en parle et moi c'est pareil. Moi tu sais que des fois je suis dans des taxis, je monte dans un taxi, il me dit alors vous l'avez trouvé la mère de Jonathan Clowes ? Et tout ça genre, vous êtes chaud. Donc ouais, ça c'était le moment le plus drôle.
- Clémentine
Je rebondis parce que c'est le moment je pense de le passer. Est-ce que tu penses que tu as un talent, je t'explique pourquoi, mais est-ce que tu penses que tu as un talent justement qui fait que tu es bon dans ce que tu fais aujourd'hui ? Ouais.
- Thomas
C'est quoi ton talent ? Bah, de rester naturel, je pense. De ne pas rentrer dans un personnage. Je pense qu'une des qualités qui font que j'en suis là aujourd'hui, c'est qu'il y ait une caméra ou pas de caméra, je vais rester le même bonhomme. Je ne vais pas m'inventer un rôle. Et les interlocuteurs aiment ça, en fait. Quand un joueur marque un beau but et qu'il vient dans les missions qu'on fait après le match, Je ne vais pas lui dire, c'est un très beau but que vous avez marqué ce soir. Je vais le regarder et je vais lui dire, ce but ? Et ils aiment ça, en fait. Je ne lui pose même pas de questions. Genre, il y a Ousmane Dembélé qui a mis un but de dingue. Dernier match de l'équipe de France. Il vient dans notre émission après. Je ne lui dis pas, Ousmane, vous avez marqué un super but ce soir. Je dis, le but que vous avez mis, pourquoi vous ne le mettez pas plus souvent, celui-là ? Parce que c'est vraiment ce que je pense, en fait. Parce qu'on lui reproche de ne pas s'étirer à ce mec. Et là, il sourit et il dit, mon coach, il me le dit tout le temps. Tire, tire, tire, tire. Et en fait, ça se retrouvait une conversation qu'on pourrait avoir au comptoir d'un bar ou assis dans un canapé. Et tu vois, je ne suis pas dans un truc hyper scripté où chaque phrase doit être hyper bien tournée. Quand j'ai envie de dire au mec que j'ai en face de moi, ce que tu as fait là, je vais le dire exactement comme ça. Je ne vais pas dire, vous nous avez quand même livré une prestation de très belle façon. Voilà, et je pense que c'est ma force, entre guillemets, aujourd'hui, sans vouloir en faire. Parce que moi,
- Clémentine
j'ai appelé TF, je leur ai demandé, c'est une blague, j'ai parlé à Nicolas et Marianne, qu'on faisait avec toi, je leur ai dit, c'est quoi le talent de Thomas, est-ce qu'il y a un truc comme ça qui fait mieux que les autres ?
- Thomas
Ça devait être interminable en réponse. C'est bon, je te cache pas,
- Clémentine
mais si je dois retenir une chose ? ils m'ont dit c'est sa répartie il a une répartie de dingue et même dans le perso,
- Thomas
je veux pas t'envoyer des fleurs mais c'est vrai que t'as une bonne répartie t'as toujours un truc à dire le mec ne la boucle jamais non mais dans le bon sens c'est pas évident ouais bah écoute tant mieux j'étais nul en maths mais si j'ai ce talent de la répartie tu vois c'est hyper important bah ça aide. C'est-à-dire que encore une fois, je vais en revenir, c'est le cas le plus basique, t'es en direct avec quelqu'un en face de toi avec qui t'es en train de parler, s'il a décidé d'être nul, s'il a décidé de pas répondre à tes questions, s'il a décidé de t'envoyer dans les cordes à chaque réponse...
- Clémentine
Ça t'est arrivé ?
- Thomas
Ouais, évidemment. Évidemment que ça m'est arrivé. Mais ils en ont pas après toi, c'est juste que ils viennent de perdre un match, ça va mal dans leur vie privée, et ben là, moi, sans être... Sans leur rentrer dedans ou devenir méchant, ou parce que je peux comprendre que tu viens de te prendre 3-0, tu n'as pas envie d'aller parler à un pélo au bord de la pelouse et lui raconter ta vie, je l'entends totalement. Mais ça permet de pouvoir rebondir quand même assez rapidement, soit sur autre chose, soit de m'en sortir avec une petite boutade, soit c'est plutôt cool, comme tu dis, d'avoir toujours quelque chose à dire.
- Clémentine
Et on voit qu'il y a une vraie complicité entre Bichente et toi.
- Thomas
Parce qu'il prend beaucoup de plaisir dans l'exercice.
- Clémentine
Oui, je le connais bien, je l'appelle Bichente.
- Thomas
Tu ne vas pas l'appeler Monsieur Lys d'Arazou, on ne me penche. Parce qu'il prend beaucoup de plaisir dans l'exercice. Il adore ça, les après-matchs qu'on fait ensemble. Parce qu'il a une proximité avec les joueurs. Et je pense que lui, en tant qu'ancien joueur, c'est quelque chose dont il a besoin aussi. C'est de parler au gars. Parce qu'ils se comprennent, les anciens footballeurs. Bichente, quand on reçoit un joueur, il sait exactement... Lui, il a commenté le match du mec. Donc il sait exactement comment il est dans sa tête à ce moment-là. S'il est content de son match, si ceci, cela. Donc l'avoir à côté de lui, c'est... C'est un moment premium en fait pour lui. Il est hyper content parce que ça lui permet de pouvoir échanger. Et c'est vrai que parfois, il va chercher les joueurs sur des trucs. Moi, je me considère comme un passe-plat dans cette émission. C'est à toi, ok, à toi, ok, sujet, pub, à toi, ok, voilà. C'est mon rôle, il me va très bien. Et parfois, Bichent pose des questions où je me dis où est-ce qu'il allait chercher ça ? Malgré toutes les connaissances que je peux avoir, qui sont toutes relatives, je n'ai pas été joueur, mais je regarde les matchs. Donc voilà, lui... Il va quand même les chercher sur des choses, des fois, où tu te dis, OK, il n'y a qu'un ancien joueur qui peut poser une question comme ça. Et il adore ça. Et il adore ça parce que mine de rien, que ce soit dans Téléfoot ou quand il commente un match, il n'échange pas avec les joueurs. Sur le plateau de Téléfoot, il ne parle pas aux joueurs. Et quand il commente un match, il décrit ce qu'ils sont en train de faire, mais il ne leur parle pas. Et là, dans cette émission, il les a. Il a Didier Deschamps tout de suite après un match, qui est son ami, au passage. Il l'a à côté de lui et il peut lui dire. Qu'est-ce que t'as fait là ? Pourquoi t'as choisi de faire ça à ce moment-là ? Et effectivement, ça passe beaucoup mieux, c'est cette bichette qui pose la question, que si c'est moi qui regarde Didier Deschamps et qui dit « Mais qu'est-ce que t'as fait là ? » Donc il adore, et quand il adore, il prend du plaisir, et prendre du plaisir, mine de rien, on en prend, lui et moi, à bosser ensemble depuis un certain temps. La complicité, évidemment, qu'elle est là, parce qu'on passe, mine de rien, beaucoup de temps ensemble. En déplacement, on a fait les Coupes du Monde ensemble, Euro. tous les matchs des Bleus, là on part à Budapest ce soir ensemble, ça crée forcément des liens. Et tant mieux, je suis très content que tu me dises que ça se ressent et que c'est ce qui te dégage à l'antenne, parce que c'est la finalité de notre métier, c'est ce qu'on veut, c'est que les gens qui sont devant la télé se disent « c'est cool » . On passe un bon moment parce qu'ils passent aussi un bon moment et on sent qu'il y a une vraie complicité entre eux. C'est un peu notre objectif.
- Clémentine
C'est un peu ton Yermi.
- Thomas
Non, je n'ai pas d'amis. Je n'ai pas d'amis. J'ai deux ou trois connaissances. Si, si, arrête, j'ai des amis. C'est des amis d'enfance. J'ai du mal à me faire des nouveaux amis, mais j'ai des amis d'enfance.
- Clémentine
Ok. Là, ça fait combien de temps maintenant que tu es sur ce live ?
- Thomas
Un an et demi qu'on l'a lancé, les après-matchs. Donc ça, c'est en plus de Téléfoot maintenant. Pareil, TF1, l'idée se dit, ok, on a les matchs de l'équipe de France. comment on pourrait capitaliser encore plus, parce que c'est les bleus, ça intéresse tout le monde, on fait des super audiences sur les matchs de l'équipe de France, on les a à disposition, ce qui est rare, on a eu Mbappé dans cette émission, on a eu Griezmann, tu les entends quand même très rarement, et TF1 se disait mais comment capitaliser sur les matchs des bleus ?
- Clémentine
C'est génial ! C'est génial !
- Thomas
C'est un truc de malade ! Et donc ils se sont dit, on va lancer une émission après les matchs. J'ai été convoqué par mon producteur, Julien Milreux, qui me dit « On va lancer cette émission après les matchs, on aimerait que ce soit toi, est-ce que tu veux le faire ? »
- Clémentine
Ouais, j'hésite un peu !
- Thomas
Évidemment que je dis oui ! Première au Stade de France, juin 2023.
- Clémentine
Ta plus belle interview, c'est qui ?
- Thomas
Celle que j'ai préférée ? Alors, je ne dirais pas que c'était la plus belle, mais la plus marquante, c'était Mbappé, je pense. Parce qu'il te dit qu'il pense qu'il mérite d'avoir le ballon d'or. il te dit plein de choses et il est tellement rare dans les médias. Tu n'entends jamais d'interviews, tu ne vois jamais d'interviews de Kylian Mbappé à la télé aujourd'hui. C'est hyper, hyper rare.
- Clémentine
Et là, dans ces moments-là, tu stresses ?
- Thomas
Non. Non ? Non, parce que je sais de quoi je parle. En fait, c'est ça qui est bien dans mon métier aujourd'hui. C'est ce qui me plaît dans ce que je fais. Je sais tellement de quoi je parle quand tu es... Quand tu fais ce que t'aimes, encore une fois, on en revient à faire ce qu'on aime, c'est quand même beaucoup plus facile. Et que j'ai Mbappé en face de moi ou n'importe qui, c'est un footballeur, je connais sa carrière, je sais ce qu'il fait, je connais à peu près ses statistiques. Donc les questions, elles viennent naturellement, ses réponses, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, comme tu disais tout à l'heure, je vais rebondir dessus. Donc non, après, le stress, je l'ai toujours avant une émission. Tu vois, demain soir, j'ai une grosse émission après le match des Bleus à Budapest. Je sais que 30 secondes avant l'antenne, quand on me dit 30 secondes,
- Clémentine
il y a toujours une. C'est l'adrénaline.
- Thomas
Évidemment. Mais ça, j'espère le garder toute ma vie. C'est trop important. Ça te permet de rester en alerte. On n'est jamais aussi bon et autant que quand nos sens sont tous en alerte et que le cerveau pompe deux fois plus, même si le cerveau ne pompe pas, mais que le cerveau est deux fois plus alimenté que d'habitude. Justement, c'est là que toute ta répartie te vient. Si j'arrive en dilettante, je connais mon métier, les mecs. C'est là que t'arrives des problèmes généralement, c'est quand t'es trop sûr de toi. Donc je suis très content d'avoir cette petite boule au ventre et parfois de me dire « Ok, bon, j'espère que ça va aller là, machin. » Parce que c'est ce qui me permet, je pense, de faire correctement mon travail aussi aujourd'hui.
- Clémentine
Et ton équipe préférée ?
- Thomas
Je ne l'ai même pas préparée.
- Clémentine
Je l'avais lue. C'est le talent ! Quelle est ton équipe aujourd'hui que tu supportes ou que tu...
- Thomas
Je suis... Alors tu vas dire bateau, facile, machin. Je suis très équipe de France.
- Clémentine
J'ai cru que tu allais me dire PSG.
- Thomas
Non, je suis très équipe de France. Après, dans les équipes, je n'ai jamais été un ultra d'un club ou quoi, mais j'ai toujours aimé regarder les matchs de l'OM par rapport à leurs supporters. En fait, quand j'étais petit, le premier stade dans lequel je suis allé, c'est le stade Vélodrome. Je devais avoir 12 ans. Avec tout ça ? Avec de la famille et tout, en vacances. Et c'était un truc de dingue. Et ça m'a marqué, en fait, à l'époque. Et on m'avait donné un maillot de l'OM. Un ami de mon père m'avait donné un maillot de l'OM à l'époque. Que je dois toujours avoir, qu'il doit dans un placard, adoreux. Donc je ne suis jamais devenu fan, ultra ou quoi, mais j'ai toujours eu envie de regarder les matchs de l'OM, de la fiction, j'ai toujours suivi leurs résultats. Après de là à te dire, je suis fan, je fais les déplacements, non au final je suis allé voir autant de matchs au Parc des Princes qu'au Stade Vélodrome. Mais c'est vrai qu'une équipe qui m'a marqué dans ma jeunesse et en grandissant, où j'adorais regarder les matchs, c'était l'OM. Mais de là à me coller une étiquette de supporter fan de l'OM, non. Mais j'ai de l'affection pour ce club, son histoire, et ses supporters qui font quand même des trucs. Le stade Vélodrome un soir d'OM-PSG, t'en prends plein la vue quand même. Moi j'aime les expériences en fait. J'adore aller voir des... J'étais au stade pour les 120 ans du club de l'OM, c'était un OM-OL. C'était un match de fou, l'OM avait gagné et il y avait une ambiance dans le stade, mais parfois, genre vraiment, à te mettre les mains comme ça, parce que tes oreilles commencent à siffler, tellement il y a un brouhaha autour de toi et c'est des expériences de fou.
- Clémentine
Merci Thomas. Alors, j'ai préparé, visiblement, je ne suis pas du tout originale.
- Thomas
Non, parce que je savais ce que tu allais faire à l'avance.
- Clémentine
Je vais travailler un peu plus.
- Thomas
puisque tu présentes une chronique dans Téléfoot qui s'appelle Oui Non c'est une rubrique de Téléfoot qu'on fait encore de temps en temps d'ailleurs j'essaie d'en faire de temps en temps on pose des questions aux joueurs aux entraîneurs, aux personnalités du foot et mon droit de répondre que par oui ou par non très bien donc je t'ai préparé quelques petites questions vas-y j'ai le droit à un joker ou pas ? moi je donne le droit à un joker aux gens qui le font voilà Après, tu fais ce que tu veux. Tu décides d'être quelqu'un de bien ou de rester égal à toi-même.
- Clémentine
Je te donne un joker. Tu nous as dit que tu étais quand même très érudit.
- Thomas
Érudit, c'est la culture. Je dirais sans limite.
- Clémentine
Sans limite. Thomas, le grand concours des animateurs, c'était si difficile que ça ?
- Thomas
Oui. Tu dis ça parce que j'étais arrivé dans les derniers. J'ai beaucoup de culture, mais si tu me demandes de compléter les paroles de la chanson Les Lacs du Connemara, très vite séché. c'était beaucoup de questions de musique de choses comme ça et rap US rap US, il faut le préciser surtout parce qu'il y a plusieurs formes de rap parce qu'avant je lui ai demandé s'il était plus rap US ou rap français donc c'était quoi la réponse à la question ?
- Clémentine
est-ce que c'était si difficile que le question ? très difficile les audiences ça te stresse ?
- Thomas
oui Ouais, parce que c'est comme la finalité de notre métier aussi, c'est de faire de l'urgence. Donc je ne mets pas des nœuds à l'estomac pour ça, mais en fait, elle tombe tous les matins à 9h. Et quand j'ai une émission la veille, généralement, je n'ai pas besoin de réveil le lendemain matin. Automatiquement, même si je me couche, généralement, quand on a des émissions le soir, je vais me coucher vers 3-4h du mat' parce que j'ai beaucoup d'adrénaline. Et encore après une émission, j'arrive vraiment pas à m'endormir. Et même si je me couche à 4h, vers 8h je commence à... Genre, oh, il va se passer un truc là, tu vois.
- Clémentine
C'est ton réflexe, tu regardes les éditions ? Ah,
- Thomas
les lendemains d'émission, totalement. C'est la première chose que je fais. Bah t'as envie de voir si ce que tu as fait a marché, tout simplement. Donc ouais, je suis très attentif à ça. Ça m'intéresse vachement. J'analyse et tout, je regarde les courbes, à quel moment ça marche bien, à quel moment ça marche moins bien.
- Clémentine
Est-ce que tu fais des rapports en proactivité ?
- Thomas
Ce qui est cool à TF1, c'est qu'il y a des gens dont c'est le métier de faire ça. Donc on a des rapports par rapport à toutes nos émissions, sur qui regarde, comment les jeunes, si les jeunes ont aimé, par rapport aux tranches d'âge, hommes, femmes, tout ça. C'est hyper bien. Et moi, ça me passionne de me dire, OK, à cette heure-ci, on a parlé de ça. Et là, à ce moment-là, les 15-24, c'est parti. Ils ont changé de chaîne. Ça m'intéresse de savoir pourquoi, en fait.
- Clémentine
Est-ce que tu te regardes en replay ?
- Thomas
Joker ? Non, pas du tout. Ah, j'ai aucun problème. Non, non, non. Oui, oui. Oui. Pendant des années, je ne l'ai pas fait. T'es dur avec toi ? Ouais, hyper. Et c'est pour ça que je ne le faisais pas pendant des années. C'est que je pouvais m'énerver des fois, en fait.
- Clémentine
Ah ouais ? Ouais.
- Thomas
Sur des tics de langage, sur des « euh » qui n'ont pas lieu d'être. Et vraiment, je débaffe. Donc, je ne l'ai pas fait pendant longtemps.
- Clémentine
Et tu as travaillé pour essayer d'enlever ces tics ?
- Thomas
Non, parce que c'est des remarques que je me fais à moi-même. Si un jour on vient me voir, tu vois un jour on est venu me voir pour me dire, pendant une émission en fait j'ai mis une main dans la poche, j'avais le micro et une main dans la poche, et je sais pas si c'était un truc pour me détendre ou tu vois un truc de stress, mais on est venu me le dire et j'ai arrêté de le faire tout de suite. Et si demain on me dit fais gaffe, tu fais, bah j'adapterai aussi. Mais c'est plus des réflexions potentiellement aussi qui n'ont pas lieu d'être, on est toujours plus dur avec soi quand on se regarde. Et donc, j'étais très dur pendant des années, donc je préférais ne plus regarder. Je me disais, s'il y a quelque chose qui ne va pas, à la limite, on viendra me le dire. Et depuis quelques temps, j'avoue que sur TF1+, je vais re-regarder les émissions d'après-match et tout. Parce qu'on me dit, ça, c'était super. Et je veux justement voir sur quoi on a été bon, sur quoi on a été moins bon. Ça me permet de corriger certaines choses sur les émissions d'après.
- Clémentine
Et à parté, les audiences, elles ne prennent pas en compte le replay si vous les avez le lendemain.
- Thomas
Alors. Il y a l'audience du lendemain à 9h, l'audience brute des gens qui t'ont regardé pendant le direct. Et à J plus 7, il y a ce qu'on appelle l'audience consolidée, où ça prend en compte les replays.
- Clémentine
Et c'est fou le nombre de replays ?
- Thomas
Non, parce que sur du foot, c'est ce qu'on appelle un peu de l'actu chaude. C'est-à-dire que le lendemain, tu connais le résultat du match, t'as pas besoin d'aller... Voilà, t'as lu les réactions à droite à gauche, totalement différent d'un Koh-Lanta ou d'un The Voice, où t'as envie d'aller revoir la prestation d'un chanteur, d'une chanteuse. Nous, le foot, on n'a pas vocation à être énormément consommé en replay. C'est pour ça qu'on essaie de tout péter pendant les directs.
- Clémentine
Est-ce que tu es émotif ?
- Thomas
Milieu. Un bon curseur.
- Clémentine
Ce n'est pas milieu.
- Thomas
C'est oui ou non. Oui.
- Clémentine
Alors là, je vais te piquer ta question. Parce que régulièrement, je dis, c'est quoi ta dernière chialade ?
- Thomas
C'est vrai en plus.
- Clémentine
J'ai bien fait mon boulot.
- Thomas
OK. Donc ça, c'est ta question ?
- Clémentine
Oui. Donc là, je sors du contexte.
- Thomas
C'est quoi ta dernière Ausha ?
- Clémentine
Non, justement,
- Thomas
c'est quoi ta dernière Ausha ? Dans le côté pro, alors.
- Clémentine
Tu me dis ce que tu veux. T'as eu une émotion devant un match ?
- Thomas
Je devais avoir 11 ans.
- Clémentine
Ah oui,
- Thomas
donc il y a très longtemps. Non, parce que j'aimerais être le plus honnête possible. La dernière fois que j'ai été vraiment ému... Coupe du Monde 2022, peut-être ? La finale ? Ou quand Mbappé illégalise ? J'ai eu une montée de... Pas de larmes, mais ouais, il s'est passé un truc où j'ai été ému, mais vraiment ému. Je me dis, ouais, on perdait 2-0, on revient à 2-2, on va le gagner ce match. Et après 2018, on va enchaîner, back to back, on va gagner la Coupe du Monde 2022. J'ai eu un truc vraiment où... Parce qu'à 2-0, pour moi, c'était terminé. On jouait mal, on était nuls. J'étais au stade. à la finale à Doha, donc on était avec les collègues et tout, et on se disait, on va se faire plier, en fait. Là, on revient de nulle part. Et le but de l'égalisation d'Mbappé, qui est magnifique au passage, ouais, il y a un truc qui pète. Ouais, j'y m'aime. Il y a les yeux un peu mouillés, tu vois. Tu te dis, au final, on perd le match. Donc là, de nouveau, envie de pleurer, mais pour d'autres raisons.
- Clémentine
L'ascenseur.
- Thomas
Voilà. Mais je pense, ouais, c'est la dernière fois où vraiment j'ai eu une poussée d'émotion très, très forte. Très très très très fort. Et généralement, ça arrive avec l'effet de groupe. C'est-à-dire que tout seul, je ne vais pas trop... Mais quand tu es avec tes collègues, avec qui tu viens de passer un mois, H24, où ça se prend dans les bras, tu vois, là, il se passe un truc. Mais quand tu es tout seul devant ta télé et tout, tu ne ressens pas spécialement ça.
- Clémentine
Ok, et là t'as parlé de Coupe du Monde, ça me fait penser à Zidane, tu l'as interviewé ?
- Thomas
Pas interviewé, déjà rencontré plusieurs fois. Et alors ?
- Clémentine
J'aurais dû te demander ça, c'est quoi ta meilleure rencontre ? C'est vrai que c'est pas forcément une interview, mais c'est quoi ta plus belle rencontre avec un joueur ?
- Thomas
Ma plus belle rencontre avec un joueur ? C'est pas très vendeur en fait, c'est un joueur qui s'appelle Lorik Sana, qui jouait à l'OM quand j'étais petit, et c'était vraiment un guerrier. Mais quand je te dis un guerrier, et lui j'ai été fan de ce mec. J'ai vraiment été fan. J'avais son maillot, j'avais acheté un maillot. Il avait une boutique à Cassis, à côté de Marseille. Je savais que c'était sa boutique. J'y étais allé en espérant le croiser quand j'avais 18 ans, tu vois. Ouais, ouais, vraiment, j'étais fan de ce mec parce que même, tu vois, à l'époque, tu traversais des périodes un peu difficiles et tout. Et je te jure que voir jouer ce mec qui, à chaque tacle, à chaque truc qu'il faisait, il faisait se lever et tu... Il disait, OK, le mec te donnait de la force, en fait. À le voir jouer au foot, moi, ce mec me donnait de la force. Et vraiment, c'est un joueur qui a marqué ma jeunesse. Et je l'ai croisé un jour sur un match. Je bossais pour Eurosport à l'époque. Et chose que je ne fais jamais. J'étais allé le voir et je lui avais serré la main. Et je lui avais dit, juste, Laurie, que je sache que j'étais vraiment fan de toi. Et tu es un joueur qui m'a marqué et tout. Et vraiment, il m'avait juste dit, c'est cool, merci. Et il est parti. Et j'étais là, genre...
- Clémentine
Ça y est, je l'ai fait.
- Thomas
Je lui ai demandé un petit câlin, tu vois.
- Clémentine
Un petit truc.
- Thomas
Et non, rien. Mais normal en même temps, parce que ça, ça leur arrive potentiellement 200 fois par jour. Donc je comprends totalement sa réaction. Mais ouais, innocemment, j'imaginais peut-être un truc. Ou au moins genre...
- Clémentine
File-moi ton baillot. Rien.
- Thomas
Mais au moins, c'est la seule fois de ma vie où je suis allé voir un footballeur pour lui dire t'es quelqu'un qui m'a... qui m'a marqué. Bichene t'attend que je le fasse avec lui et il attendra encore longtemps.
- Clémentine
J'ai vu que tu ne l'avais même pas classé en début, quand tu as fait ton clashement des joueurs.
- Thomas
Si, je l'ai mis !
- Clémentine
Oui, mais tu l'as mis 7e,
- Thomas
je crois. C'est sa place !
- Clémentine
Donc là, j'ai fini. Ah si, j'en ai une ! T'es hypochondriaque ou pas ?
- Thomas
Totalement. Je voyage avec des... J'ai Doliprane, j'ai Myrophène. J'ai pour les mots de gorge aussi, j'ai pour la toux, j'ai les cachets pour dormir en cas d'insomnie, je sais pas, je sais pas. Quand je pars à l'étranger, je prends tout le temps une boîte d'antibiotiques avec moi, j'ai de la moxiciline, toujours, parce que s'il m'arrive un truc, je me dis au moins...
- Clémentine
Ne faites pas comme Thomas, ne prenez pas de la moxiciline sans prescription.
- Thomas
Sans avis médical, ouais. Ah non, mais c'est vrai, je suis un peu toqué. Ça,
- Clémentine
je peux pas le dire. C'est un peu pareil. J'ai traité le truc quand même. Ah ouais ?
- Thomas
Avec quel médicament ?
- Clémentine
Ah non mais j'ai consulté j'ai fait une consultation, ça va beaucoup mieux Ok Quelques petites questions de la fin Est-ce que déjà il y a un sujet qu'on n'a pas abordé et qui te paraît important de souligner ? Bah non on a fait le tour On a quand même pas mal fait le tour T'as un mantra ?
- Thomas
Je te l'ai dit dès le début je pense c'est bien d'avoir des rêves ce qui est important c'est ce que tu fais quand tu te réveilles
- Clémentine
Ok, est-ce que tu as un mentor ?
- Thomas
Pas spécialement. J'ai rencontré des gens qui m'ont aidé, dont je me suis inspiré. Mais de là à dire qu'une personne a fait la différence ou m'a... Non, non. En revanche, j'ai rencontré des gens à qui... qui m'ont fait confiance et envers qui je serai reconnaissant toute ma vie, qui m'ont... Je vais pas dire aidé, parce qu'on m'a pas aidé. mais qui ont dit « Ok, tu bosses bien, on te fait confiance, tu vas aller à l'échelon supérieur. » Ça, il y en a quelques-uns envers qui je suis très reconnaissant et à qui je n'hésite pas à le dire. Mais une personne en particulier à qui je dois, non.
- Clémentine
Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter alors ? Maintenant que tu as atteint le Graal d'être sur TF1 ?
- Thomas
Non, ce n'est pas le Graal. C'est bien, c'est cool. Il faut me souhaiter de… De continuer d'avoir envie, tout simplement. Parce que tout ce qu'on a fait, tout ce que j'ai pu faire jusqu'aujourd'hui, c'est parce que j'étais très motivé à l'idée de le faire. Et c'est un métier de passion que je fais aujourd'hui. Et si la passion ou la motivation n'est plus là, ça devient très très difficile. Parce que c'est un métier quand même prenant. Il y a beaucoup de déplacements, c'est des amplitudes horaires qui sont larges. Mais quand tu fais ce que t'aimes, encore une fois, c'est beaucoup plus facile. Donc, il faut me souhaiter d'avoir tout le temps... cette flamme à l'intérieur qui me dit c'est quand même super cool ce que tu fais il ya beaucoup de gens qui voudraient le faire donc lâche rien continue de de
- Clémentine
d'avancer et d'avoir cette motivation pour toujours aller chercher le petit échelon du dessus. C'est quoi l'échelon du dessus ?
- Thomas
Non, j'allais même pas te l'avouer, mais il y a une réponse ?
- Clémentine
Écoute, aujourd'hui, non, l'échelon du dessus, c'est qu'on continue de me faire confiance, surtout. Qu'on continue de me faire confiance et que je continue de faire ce que j'aime. Ouais, parce que je vois pas aujourd'hui... J'ai la chance de pouvoir présenter des émissions sur TF1. certes parce que j'ai travaillé mais il y a des gens aussi qui travaillent énormément et qui n'auront pas cette possibilité donc l'échelon du dessus c'est de réussir à m'installer et qu'on se dise c'est toujours la bonne personne pour faire ces choses là et il va y rester et si c'est pas le cas...
- Thomas
Et si on propose demain de présenter Koh-Lanta ?
- Clémentine
Il faudra en discuter,
- Thomas
je pense qu'on en est très très loin et si on t'avait dit si on t'avait dit que tu présentais Koh-Lanta ?
- Clémentine
Ah ouais effectivement ! Bah tu sais quoi ? Je vais te dire que je pense que j'ai plus de chances de gagner à l'euro million. Une présente décollante. Voilà, avec plaisir.
- Thomas
Merci Thomas.
- Clémentine
C'était cool, un grand plaisir.
- Speaker #2
Merci. Merci de nous avoir écoutés. J'espère que vous avez passé un bon moment. En tout cas, j'ai pris énormément de plaisir à échanger avec Thomas. Laissez-nous en commentaire ce que vous en avez pensé. Et je vous dis à très bientôt.