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La charge mentale des femmes actives : comment gérer carrière et vie familiale ?

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23min |23/04/2023
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Description

Femme active, maman de trois enfants, chargée mentalement et multitâches, Louisa Renoux incarne le portrait de la superwoman moderne. Mais est-ce que cette vie effrénée sera le modèle adopté par les jeunes générations ? C'est ce que nous tenterons de découvrir dans cet épisode. 

Associée dans un cabinet de conseil international, Louisa Renoux est une figure clé de la finance. Mais son engagement ne s'arrête pas là : elle est également une fervente défenseure de l'égalité femmes-hommes, et s'investit activement dans des associations pour promouvoir cette cause. 

Pour Louisa Renoux, la charge mentale ne se limite pas à une simple to-do list. Dans son quotidien, elle doit constamment jongler entre des contraintes familiales et professionnelles, ainsi que des obligations financières et des projets à mener à bien. En matière de gestion de la charge mentale, tout est prioritaire, et chaque décision doit être minutieusement pesée.
Malgré les défis qu'elle doit relever au quotidien, Louisa Renoux reste convaincue que la clé du succès réside dans une prise de décision raisonnée et réfléchie, qui tient compte de sa situation personnelle et de son environnement. Mais avec la pandémie de Covid-10 qui a frappé de plein fouet les femmes dans le monde entier, la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale est devenue un défi de taille pour toutes celles qui souhaitent s'accomplir dans leur carrière sans sacrifier leur équilibre. 

Dans cet épisode, Louisa Renoux livre ses conseils avisés pour une carrière équilibrée et épanouissante, sans sacrifier sa vie de famille ou son bien-être. Ne manquez pas ce témoignage inspirant d'une femme qui a su tracer sa voie dans un monde professionnel exigeant !

Belle écoute ! 🌞

Si comme Louisa vous souhaitez partager votre expérience sur la charge mentale, vous pouvez nous écrire sur Facebook, Instagram ou sur l’adresse email presse@lilyfacilitelavie.com.

Pour poursuivre votre écoute, nous vous conseillons les épisodes suivants :

- Déconstruire la charge mentale : guérir les blessures de l'enfance pour mieux vivre au présent 

- Créer sa bulle de sérénité : l'importance de mettre en place une discipline 

- Se défaire de la pression du résultat et retrouver le plaisir de faire  

- OUI, vous avez le pouvoir de faire changer les choses  

"Stop à la charge mentale !" est un podcast de Magaly Siméon, experte QVT, charge mentale et conciliation, produit par Lily facilite la vie.

Si vous aimez le podcast, abonnez-vous, parlez-en, et donnez-nous la note maximale sur votre plateforme d’écoute.

Et si vous souhaitez soutenir Lily facilite la vie, n’hésitez pas à vous abonner à notre programme d’aide aux salariés. Vous y trouverez des conseils, des programmes d’accompagnement, un pool d’experts à votre service et bien plus encore.Pour ne rater aucune actualité, suivez-nous sur @Lilyfacilitelavie 🌸.     


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le podcast Stop à la charge mentale, le podcast qui décode le stress et ses sources dans l'entreprise. Chaque épisode est une opportunité de dire Stop à la charge mentale, une nécessité pour l'équilibre de chacun et la santé de tous. Je suis Magali Siméon, entrepreneur, experte du futur du travail et maman de trois enfants. Alors, le stress et la charge mentale, je connais bien. Bonjour, aujourd'hui je reçois Louisa Renaud. Louisa Renaud est une femme active avec une carrière, une femme engagée dans des associations, c'est aussi la maman de trois enfants. Louisa a beaucoup de charge mentale, beaucoup d'activité. Et une question, est-ce que finalement, c'est ce modèle-là que les plus jeunes vont adopter ? Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Louisa.

  • Speaker #1

    Bonjour Magali.

  • Speaker #0

    Louisa, est-ce que tu peux bien te présenter pour nos auditrices et nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Eh bien, donc moi c'est Louisa Renaud, j'ai 45 ans, je suis mère de trois enfants et je suis associée dans un cabinet de conseil international. Je travaille depuis un peu plus de 20 ans dans le même secteur, dans le secteur financier. Et j'ai aussi des engagements associatifs qui me donnent beaucoup d'énergie et qui me tiennent à cœur, au domaine notamment de l'égalité femmes-hommes.

  • Speaker #0

    Et alors ma première question rituelle pour toi Louisa, c'est quoi la charge mentale ?

  • Speaker #1

    Alors pour moi c'est quoi la charge mentale ? C'est quand dans la même journée ou dans la même heure, je dois traiter 4, 5, 6 sujets en même temps et que je n'ai pas vraiment le choix parce qu'en fait ils sont tous prioritaires. Donc la charge mentale c'est jongler entre les contraintes familiales, les obligations de mes enfants, les réunions de parents d'élèves, j'en ai trois. Trois fois les obligations, et c'est pourtant très important, des réunions impromptues professionnelles à des heures tardives et ou très matinales, et ou très pendant les vacances. Puis l'organisation de la vie courante, régler ses factures, gérer ses projets, c'est tout ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu dirais que tu as une grande charge mentale ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas comment on compare cette notion de charge mentale d'une personne à l'autre. Je ne sais pas dire si c'est grand ou pas, mais moi, en tout cas, je la ressens comme étant assez forte.

  • Speaker #0

    Et pourtant, dans l'introduction, tu nous as dit que tu étais engagée dans de l'associatif et très engagée, puisque tu étais même à l'ONU à New York il n'y a pas très longtemps. Finalement, quand tu prends des engagements supplémentaires comme ça, tu n'augmentes pas ta charge mentale ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai fait le tri dans ces engagements. Il y en a auxquels j'ai renoncé parce que je pensais que justement c'était beaucoup trop. Et puis il y en a que j'ai gardé parce que j'estimais que c'était important, que ça contribuait à me redonner de l'énergie et puis finalement de la clarté aussi dans ce que je fais. Parce que ce qui est aussi important pour moi c'est d'arriver à prioriser. Donc cette dimension-là elle m'équilibre en fait quelque part par rapport à d'autres activités où la charge mentale est vraiment quelque chose que je subis plus. C'est-à-dire... quand on a des obligations, en particulier des obligations administratives par exemple, mais incontournables. Il n'y a pas de plaisir comme aller défendre ses convictions et porter ses combats à l'ONU à New York. Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Et comment tu vois aujourd'hui l'évolution de la situation des femmes, et pas juste sur le sujet de la charge mentale plus largement ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'avec le Covid, la situation des femmes s'est détériorée. C'est-à-dire qu'on a quand même... On a vécu un bond en arrière à la fois sociétal, même dans les pays très développés, parce que la femme s'est retrouvée à nouveau dans toute sa dimension de je fais front à la maison, en lieu et place de l'autre Et en plus, si j'ai un travail, je dois aussi répondre à mes obligations professionnelles. Donc je pense que ça a été une période assez compliquée pour les femmes, et évidemment dans les pays où l'égalité était déjà un problème. Il y a aussi l'occasion pour certains gouvernements de réduire un peu plus, de restreindre un peu plus le droit des femmes. Donc aujourd'hui, il est en recul partout. Et même en France, on a vu les derniers résultats du Haut Conseil à l'égalité, les indicateurs sont mauvais, sont beaucoup moins bons. Et je pense que les femmes le ressentent aujourd'hui.

  • Speaker #0

    À quoi tu le vois ? Tu le constates où et comment que les femmes le ressentent ? Ça se manifeste comment ?

  • Speaker #1

    Il y a déjà des femmes dirigeantes qui démissionnent. Où ? et ou qui refusent des postes. Ça reste quand même quelque chose d'assez surprenant. Et puis il y a des femmes qui refusent des promotions. Et donc ça c'est quand même un signal assez fort du malaise qu'on peut ressentir et du fait que quand on est obligé d'arbitrer... Aujourd'hui, les choix ne se font pas forcément d'une manière aussi évidente qu'elles puissent le paraître.

  • Speaker #0

    Et de ton point de vue, quand je refuse une promotion, qu'est-ce que ça dit en fait de l'entreprise où je travaille, de moi en tant que femme ? Est-ce que c'est une régression ou est-ce que c'est un choix d'équilibre ? Tu vois ça comment ?

  • Speaker #1

    C'est une régression si par exemple on la refuse parce que forcément ça entraîne un déséquilibre tel que ce n'est pas compatible. Ça veut dire qu'on n'arrive toujours pas à nous proposer quelque chose qui permette de réduire les inégalités. Donc là, c'est une régression. Et je pense qu'assez souvent, quand on est dans cette situation, c'est effectivement parce qu'on ne veut pas choisir entre sa famille, son équilibre et son boulot. Donc je ne pense pas que ce soit qu'il y ait un manque d'ambition des femmes. Je pense que simplement, il y a des arbitrages à certains moments et il se trouve que pour les femmes, ça se fait plus dans un sens que pour les hommes.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu aurais envie de dire à ces femmes ? Parce que finalement, aujourd'hui, on a beaucoup de jeunes femmes qui revendiquent, entre autres... le possible non-désir de faire carrière, le possible non-désir de sacrifier. Toi, aujourd'hui, qui as une carrière, qui as des enfants, qui as des engagements, qu'est-ce que tu as envie de leur dire ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de leur dire de faire au mieux, que personne n'est parfait et que pas tout avoir. Même si j'aimais bien, j'en ai lu plein des livres, You can have it all etc. Ça fait rêver, mais la vérité, c'est que ce n'est pas complètement vrai. Pas tout à fait exact. Même si vraiment les femmes qui ont... qui ont raconté leurs histoires sont fantastiques, mais voilà, il faut accepter qu'on est en parfaite, qu'on ne peut pas tout faire. Et moi, j'ai travaillé à temps partiel quand deux de mes enfants étaient tout petits. C'est clair qu'à cette époque-là, j'ai beaucoup moins progressé dans ma carrière, mais je n'ai aucun regret. Et je pense qu'il n'y a aucune décision qu'on prend aujourd'hui pour son équilibre qui est néfaste demain, et pour sa carrière, et pour son équilibre. Je pense qu'en fait... Il faut s'écouter et puis il ne faut pas partir tête baissée dans un objectif qui n'est pas forcément un objectif de vie globale.

  • Speaker #0

    Et donc ça veut dire que nos arbitrages se font un peu en fonction de nos périodes de vie ? Oui. C'est plutôt comme ça qu'il faut qu'on les fasse ?

  • Speaker #1

    Oui. En tout cas, moi, je l'ai vécu comme ça. Après, ça ne veut pas dire, et en même temps, je dis ça, et puis en même temps, je fais de l'associative. Donc des fois, j'ai des after work, j'ai du temps perso qui est pris. Voilà, pour des engagements associatifs, donc c'est du temps où je ne suis pas avec mes enfants, avec ma famille, parce que souvent on est dans les extrêmes, on se dit, ben non, quand les enfants sont petits, on ne sort pas, on ne fait rien, on ne fait pas de réseautage, on ne fait pas d'associatif, etc. Donc non, tout n'est pas forcément extrême, mais après c'est des questions de dosage, et donc aujourd'hui si une femme ou un homme d'ailleurs me dit, voilà, mes enfants sont petits, j'ai envie de les voir grandir, donc je veux réduire un peu mon temps de travail, je veux partir plus tôt, je veux les emmener à la crèche, à l'école, etc. Ben ça ne me choque pas en fait. Et ça ne préjuge pas que ce n'est pas quelqu'un qui peut faire une grande carrière, être dirigeant, etc. Mais ça, je pense que ce sujet, il faudrait que ça s'aimante. Ce point-là, il change vraiment un peu partout.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le sentiment qu'on a quand même, c'est que dans l'entreprise française en tout cas, il y a encore une prime au présentéisme.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Mais après, moi, je suis optimiste sur le fait que ça va changer. C'est juste très long. Et puis, ça changera. Les hommes vont aussi être dans ce mouvement-là. Plus il y aura d'hommes qui vont revendiquer ce besoin, plus ça facilitera la voie pour les femmes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu vois les jeunes hommes dans tes équipes ? Est-ce que tu les vois bouger là-dessus ?

  • Speaker #1

    Oui, ils prennent leur congé-pathe, ils vont chercher leurs enfants à l'école. Moi, je trouve que le partage des tâches, par exemple, c'est de plus en plus réparti sur les plus jeunes. les jeunes couples. Donc ça, ça me rend optimiste.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça veut dire que notre génération de femmes actives est une génération, je n'aime pas ce terme, mais un peu sacrifiée, c'est-à-dire où nous, on nous a dit, c'est un peu comme la belle-mère de Cendrillon, oui, tu peux aller travailler, mais tes enfants doivent être équilibrés, bons à l'école, suivent les bonnes activités, et ça pèse quand même plus sur les épaules de la maman que du papa en termes d'attente ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que nous, pour le coup, on a... On nous a trop mis dans la tête que you can have it all et you are perfect On nous a donné trop d'injonctions contradictoires et c'est une grande partie de notre charge mentale. On ne peut pas être parent d'élève présent à toutes les réunions de parents sur quatre groupes WhatsApp différents par enfant. Ce n'est pas possible en fait. Moi, je reçois des messages WhatsApp quasiment 24 heures sur 24. Avec le groupe WhatsApp de mes trois enfants. À un moment, il y a une limite. Ceci dit, ils sont très utiles parce que parfois, j'oublie qu'il y a des sorties de classe, des goûters à préparer. d'un autre côté c'est quand même bien utile aussi et donc effectivement je pense que le sujet c'est qu'on arrive à décomplexer j'appelais ça être un peu une mère indigne voilà accepter que bah oui moi je le dis sans honte ça m'arrivait à l'époque je suis très honte mais ça m'arrivait d'oublier le goûter sur la sortie même le déjeuner sur la sortie scolaire de mes enfants et puis pas qu'une fois voilà c'est On n'est pas fiers, mais...

  • Speaker #0

    C'est ça ce que tu ressentais à ce moment-là, c'était de la honte ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui, oui, quand même, parce que j'étais quand même la seule maman à avoir oublié.

  • Speaker #0

    C'est ça qui te faisait honte ? Parce que ton enfant, il n'allait pas m'avoir de faim, je suppose que la maîtresse trouvait une solution ?

  • Speaker #1

    Non, mon enfant n'est pas mort de faim. Néanmoins, c'était le seul enfant qui n'a pas ouvert son petit paquet, son petit goûter. Donc les autres enfants partageaient avec lui, évidemment, leur goûter. Il n'est pas du tout mort de faim. Mais voilà.

  • Speaker #0

    mais aujourd'hui j'en rigole beaucoup d'ailleurs je raconte cette histoire à toutes mes collaboratrices oui ma fille qui est partie une fois chez son parent et j'ai pas vérifié c'est pas moi qui fais la valise c'est la nounou et la femme de son parent qui est une vieille amie m'a appelée en me disant t'as mis une robe dans la valise sur laquelle il n'y a plus que deux boutons sur les 14 qu'elle devrait avoir et ma réponse a été dire t'as compté le nombre de boutons qu'il devrait y avoir et elle m'a dit ça te dérange pas Non, je remarque juste que tu n'as pas appelé son père. Et elle m'en parle encore aujourd'hui, c'est toujours une amie. Elle me dit, j'ai toujours... Alors elle, elle n'a pas le même choix d'équilibre de vie. Et c'est vrai que même entre femmes, on regarde l'autre mère et pas le père. On ne se dit pas, le père a oublié le pique-nique. On se dit, la maman a oublié le pique-nique. Ce n'est pas facile de lâcher prise sur ces attentes perçues qui existent. Elles ne sont pas juste dans nos têtes. Des fois, on nous dit qu'on met la barre trop, que... Ce n'est pas que dans nos têtes quand même. Et est-ce que ça veut dire que ce syndrome de la bonne élève, parce que c'est ça finalement qui joue à tous nos niveaux de vie, dans notre vie perso, dans notre vie pro, est-ce que tu as le sentiment que ce syndrome de la bonne élève est moins présent chez tes jeunes collaboratrices ?

  • Speaker #1

    Je le trouve encore un peu trop présent. Ce que je vois, c'est qu'elles ont un meilleur partage des tâches ménagères, des tâches relatives aux enfants, avec les papas. Je trouve que les papas, dans ce qu'on décrit, sont vraiment beaucoup plus présents. Mais je trouve en tout cas qu'elles ont encore le marquage bon élève.

  • Speaker #0

    Et donc ça, ça veut dire que c'est un sujet éducatif, sociétal, à l'école.

  • Speaker #1

    Et de rôle modèle. Il faut qu'elles aient des femmes rôle modèle qui existent.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire en fait des rôles modèles imparfaits.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Je comprends, c'est pour ça que moi aussi je partage largement sur ce que j'ai pu rater. Je partage plus sur ce que j'ai pu rater en tant que mère de famille, parce que je sentais plus de pression là-dessus. Mais c'est vrai que dans ma vie professionnelle, j'ai aussi fait des arbitrages, de réunions où je suis pas allée, de séminaires que j'ai manqué parce que ça tombait pas bien. Mais j'ai moins le sentiment que c'est de l'imperfection, j'ai plus le sentiment que c'est de l'alignement. Et donc les plus grands, quels regards ils portent sur la répartition des rôles à la maison, sur ton job, tes engagements associatifs et ton rôle de maman ? Tu as l'impression qu'ils ont quel regard là-dessus ?

  • Speaker #1

    Alors, comme ils n'ont pas le même âge, forcément ils n'ont pas le même. Mes ados, ils ont compris ce que c'était que l'engagement sociétal, le féminisme. J'ai droit à quelques blagues dessus parfois, mais je pense que c'est quelque chose qu'ils ont compris. Après, mon travail, pour eux, ça reste quelque chose qu'ils perçoivent comme quelque chose de beaucoup trop prenant et de beaucoup trop stressant. Donc typiquement, là, voilà, parce que plus tard, ils veulent faire la même chose que maman, réponse non. C'est très, très clair. Et puis, mon petit dernier, lui, il est encore dans la phase d'admiration. Je ne sais plus combien de temps ça va durer encore, mais voilà, j'en profite. Oui, profite. Découvre tout encore avec un regard très neuf. Et lui est beaucoup plus sensible. C'est marrant parce que je les éduque pareil. Mais j'ai remarqué qu'il est un peu plus sensible à la question associative. Alors que j'ai fait la même chose avec les trois. Et je dirais même que les deux aînés, je les ai... Je les ai beaucoup amenées dans des meetings UNICEF, etc. Parce que quand on est adolescent, on est un petit peu plus centré. Voilà, c'est l'âge où on…

  • Speaker #0

    Oui, c'est pas l'âge le plus tendre. Mais tu vois, par rapport au début de notre échange, où on parlait de ces femmes qui refusent des promotions, moi, mes filles, à l'adolescence, m'ont dit… on n'a pas envie de la vie que tu as. Donc moi, j'étais une wonderwoman, le job, les trois enfants, tout ça, la vie sociale, le 4-5e, mais tu fais quand même un job à temps complet, mais sur quatre jours. Et un jour, tes filles t'arrêtent dans ton élan en disant, mais nous, on n'a pas du tout envie de la vie que tu as. Est-ce que finalement, aujourd'hui, ce modèle qu'on a projeté, qui est un modèle de grand contrôle et de grande intensité, n'emmène pas des plus jeunes à se dire merci mais non merci.

  • Speaker #1

    Je me suis posé la question parce que ma fille, quand elle était toute petite, j'étais passante en partiel, donc j'avais les mercredis vraiment complètement consacrés à des sorties, à des activités avec mes deux grands qui étaient tout petits à l'époque. Et je me souviens qu'elle disait partout, moi plus tard j'aurai 25 enfants et puis je fais comme maman, j'appellerai la grand-mère pour m'aider à les garder. Mais c'était mignon, quoi. J'aurais 25 enfants. Aujourd'hui, elle ne dit pas ça. Aujourd'hui, elle dit, les enfants, je ne sais pas, dans la vie, il ne faut pas non plus trop se stresser. Donc, je vois que le schéma, en tout cas, les enfants, le schéma familial qu'on a, famille nombreuse, etc. Oui, effectivement, aujourd'hui, en tant qu'adolescente, ça ne la fait pas complètement rêver. J'espère que ça va changer.

  • Speaker #0

    Oui, mais comme tu le dis, et on le voit, les femmes refusent des promotions, et c'est vrai dans... pas mal d'entreprises, c'est compliqué d'emmener des femmes dans des parcours de dirigeants parce que c'est très prenant et parce qu'aujourd'hui les entreprises les imaginent quand même un peu à l'ancienne, c'est-à-dire que ça prend beaucoup de temps. Et finalement, la question qu'on peut se poser, que je n'avais jamais formulée comme ça, c'est est-ce que la génération des Wonder Woman qui ont fait le boulot, les enfants, avec des papas moins présents, n'ont pas finalement un peu altéré l'envie que peuvent avoir les plus jeunes ? en se disant mais finalement, ce n'est pas que je n'en suis pas capable, c'est que je n'en ai pas envie. Et si tu n'en as pas envie, c'est vachement dur de créer l'envie.

  • Speaker #1

    C'est possible. En tout cas, dans mon métier, les collaboratrices, quand on cherche justement à constituer des viviers de femmes pour les amener au grade ultime d'associés, on voit bien qu'on a ce questionnement de, en tout cas cette remarque qui remonte assez souvent, de... vous ne faites pas rêver. On voit comment vous travaillez, on voit bien que souvent vous devez en faire deux, trois fois plus, vous ne faites pas rêver. Et je pense que ce n'est pas facile de prendre ce message, mais voilà, il faut le prendre, il faut l'écouter et puis il faut se dire, ok, donc si je ne les fais pas rêver, du coup, qu'est-ce que je veux leur transmettre ? Et finalement, ouais, donc qu'est-ce que je veux leur transmettre comme valeur ? Donc moi, finalement, pour mon petit dernier... Il ne sait pas vraiment dire ce que je fais comme travail. J'aide les autres à résoudre des problèmes très, très compliqués. Donc, quand je rentre le soir, parfois, il me regarde et me dit Ah, c'est très compliqué, je pense, aujourd'hui. Je réponds Oui, c'est ça. Et par contre, il sait très bien expliquer mon activité associative alors qu'il a 8 ans. Donc, du coup, je pense que pour lui, cette dimension, elle est beaucoup plus facile à appréhender que mon travail. Donc je pense qu'effectivement, ce n'est pas un bilan forcément facile parce que comme tu dis, en même temps, pour arriver là, on a fait des sacrifices aussi. Il y a des loisirs qu'on n'a pas fait, des vacances qu'on n'a pas prises, des nuits blanches où on aurait pu aller danser, faire la fête et faire autre chose. Donc c'est vrai que ça pose la question à un moment donné de jusqu'où on va pour atteindre son ambition et décider de... Décider de s'arrêter un moment, ce n'est pas un renoncement, mais aussi, faut-il le vivre comme ça ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que les entreprises vont pouvoir évoluer pour proposer un modèle d'ambition et de réussite professionnelle qui remette plus de conciliation entre la vie privée et la vie pro ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'elles n'auront pas le choix. Elles n'auront pas le choix parce que si on veut vraiment avoir plus de femmes… c'est indispensable. Et je pense aussi que comme les hommes vont aussi avoir ces mêmes exigences dans les années qui viennent, que ça va s'accentuer, à partir du moment où ça ne va pas venir que d'un sexe, mais finalement des deux, ce ne sera plus du tout négociable.

  • Speaker #0

    Je vais te poser une dernière question qui est extrêmement provocante, mais que je réfléchis avant de te la poser, je te la pose quand même. Tu dis si on veut plus de femmes. Mais alors pourquoi est-ce qu'il faut avoir plus de femmes dans les entreprises ?

  • Speaker #1

    Pour avoir un peu plus de représentation. On est 50% de la planète, pourquoi on ne serait pas 50% de dirigeante, 50% de tout ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça rapporte à l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Ça lui rapporte... De manière générale, ce que toute la diversité humaine apporte à une entreprise, de la richesse, des points de vue différents, des manières de penser différentes, on a aujourd'hui des modèles avec beaucoup de copycat dans les entreprises, et c'est intéressant d'amener quelque chose de différent. Ça ne veut pas dire qu'après, nous-mêmes, on ne va pas devenir des copycat aussi, de quelque chose, mais... En tout cas, aujourd'hui, on est dans la société et on n'est pas toujours dans les entreprises représentées statistiquement de la même manière. Et donc, c'est un peu dommage.

  • Speaker #0

    Non, c'est clair. C'est pour ça que j'ai bien dit que ma question était un peu provocante. Est-ce que, et ça sera la question de la fin, est-ce que dans ce monde justement qui bouge beaucoup et qui change beaucoup, où les attentes des individus évoluent, où les modèles sociétaux évoluent, est-ce que tu penses que justement la diversité va devenir un atout essentiel justement pour s'adapter à l'évolution des personnes qui sont aussi des clients ou des consommateurs ou des représentants d'entreprises ?

  • Speaker #1

    Tu penses ça ? Moi je pense que ça l'est déjà. Et après je pense que pour que tout le monde le comprenne, il faut adhérer. Donc moi j'ai souvent eu des équipes Benetton, c'était les meilleures, vraiment les meilleures. Et après j'ai souvent eu des regards sur mes équipes avec beaucoup de questionnements, d'incompréhension. Mais pourquoi tu prends un senior dans ton équipe ? J'ai quand même eu ce genre de questions. Pourquoi tu as pris une sportive de haut niveau qui fait 50 cm de plus que toi, tu n'as pas peur qu'elle s'impose physiquement par rapport à toi ? Mais j'ai entendu des choses tellement ahurissantes. Et sincèrement je parle de cette équipe, c'était la meilleure que j'ai jamais eue. Et prendre... Et je le dis d'autant volontiers que quand j'étais plus jeune, au tout début de ma carrière, j'ai fait comme tout le monde des bonnes erreurs de recrutement. J'ai recruté des filles dont je trouvais qu'elles me ressemblaient 5 ans, 10 ans avant. Donc mes copies 4, et ça a été le plus mauvais recrutement que j'ai fait. Je ne dis pas que les filles étaient mauvaises, pas du tout. Mais en fait, ce n'est pas comme ça qu'on construit et qu'on a de la richesse et qu'on fait grandir en fait et se comporte comme projet dans l'entreprise et les équipes qu'on a. Et moi, je suis vraiment convaincue que c'est la diversité qui fait la différence. Et aussi, faut-il soi-même être convaincu ? Parce que derrière, on doit aussi convaincre ses clients, tout son écosystème. Et donc, je pense que là-dessus, tant que soi-même, on n'est pas intimement convaincu que c'est important, on ne peut pas forcément dérouler et convaincre les autres derrière.

  • Speaker #0

    Louisa, merci. Ce sera le mot de la fin.

  • Speaker #1

    Merci Magali.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui. Cet épisode vous a plu ? N'hésitez pas à me laisser une note. Envie d'en savoir plus ? Abonnez-vous directement depuis votre appli de podcast préférée. Et si vous souhaitez me confier votre histoire sur le stress en entreprise, contactez-moi via notre site. Lili facilite la vie. Le lien est dans la description. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de... Top à la charge mentale. Merci et à bientôt.

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Femme active, maman de trois enfants, chargée mentalement et multitâches, Louisa Renoux incarne le portrait de la superwoman moderne. Mais est-ce que cette vie effrénée sera le modèle adopté par les jeunes générations ? C'est ce que nous tenterons de découvrir dans cet épisode. 

Associée dans un cabinet de conseil international, Louisa Renoux est une figure clé de la finance. Mais son engagement ne s'arrête pas là : elle est également une fervente défenseure de l'égalité femmes-hommes, et s'investit activement dans des associations pour promouvoir cette cause. 

Pour Louisa Renoux, la charge mentale ne se limite pas à une simple to-do list. Dans son quotidien, elle doit constamment jongler entre des contraintes familiales et professionnelles, ainsi que des obligations financières et des projets à mener à bien. En matière de gestion de la charge mentale, tout est prioritaire, et chaque décision doit être minutieusement pesée.
Malgré les défis qu'elle doit relever au quotidien, Louisa Renoux reste convaincue que la clé du succès réside dans une prise de décision raisonnée et réfléchie, qui tient compte de sa situation personnelle et de son environnement. Mais avec la pandémie de Covid-10 qui a frappé de plein fouet les femmes dans le monde entier, la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale est devenue un défi de taille pour toutes celles qui souhaitent s'accomplir dans leur carrière sans sacrifier leur équilibre. 

Dans cet épisode, Louisa Renoux livre ses conseils avisés pour une carrière équilibrée et épanouissante, sans sacrifier sa vie de famille ou son bien-être. Ne manquez pas ce témoignage inspirant d'une femme qui a su tracer sa voie dans un monde professionnel exigeant !

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  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le podcast Stop à la charge mentale, le podcast qui décode le stress et ses sources dans l'entreprise. Chaque épisode est une opportunité de dire Stop à la charge mentale, une nécessité pour l'équilibre de chacun et la santé de tous. Je suis Magali Siméon, entrepreneur, experte du futur du travail et maman de trois enfants. Alors, le stress et la charge mentale, je connais bien. Bonjour, aujourd'hui je reçois Louisa Renaud. Louisa Renaud est une femme active avec une carrière, une femme engagée dans des associations, c'est aussi la maman de trois enfants. Louisa a beaucoup de charge mentale, beaucoup d'activité. Et une question, est-ce que finalement, c'est ce modèle-là que les plus jeunes vont adopter ? Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Louisa.

  • Speaker #1

    Bonjour Magali.

  • Speaker #0

    Louisa, est-ce que tu peux bien te présenter pour nos auditrices et nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Eh bien, donc moi c'est Louisa Renaud, j'ai 45 ans, je suis mère de trois enfants et je suis associée dans un cabinet de conseil international. Je travaille depuis un peu plus de 20 ans dans le même secteur, dans le secteur financier. Et j'ai aussi des engagements associatifs qui me donnent beaucoup d'énergie et qui me tiennent à cœur, au domaine notamment de l'égalité femmes-hommes.

  • Speaker #0

    Et alors ma première question rituelle pour toi Louisa, c'est quoi la charge mentale ?

  • Speaker #1

    Alors pour moi c'est quoi la charge mentale ? C'est quand dans la même journée ou dans la même heure, je dois traiter 4, 5, 6 sujets en même temps et que je n'ai pas vraiment le choix parce qu'en fait ils sont tous prioritaires. Donc la charge mentale c'est jongler entre les contraintes familiales, les obligations de mes enfants, les réunions de parents d'élèves, j'en ai trois. Trois fois les obligations, et c'est pourtant très important, des réunions impromptues professionnelles à des heures tardives et ou très matinales, et ou très pendant les vacances. Puis l'organisation de la vie courante, régler ses factures, gérer ses projets, c'est tout ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu dirais que tu as une grande charge mentale ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas comment on compare cette notion de charge mentale d'une personne à l'autre. Je ne sais pas dire si c'est grand ou pas, mais moi, en tout cas, je la ressens comme étant assez forte.

  • Speaker #0

    Et pourtant, dans l'introduction, tu nous as dit que tu étais engagée dans de l'associatif et très engagée, puisque tu étais même à l'ONU à New York il n'y a pas très longtemps. Finalement, quand tu prends des engagements supplémentaires comme ça, tu n'augmentes pas ta charge mentale ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai fait le tri dans ces engagements. Il y en a auxquels j'ai renoncé parce que je pensais que justement c'était beaucoup trop. Et puis il y en a que j'ai gardé parce que j'estimais que c'était important, que ça contribuait à me redonner de l'énergie et puis finalement de la clarté aussi dans ce que je fais. Parce que ce qui est aussi important pour moi c'est d'arriver à prioriser. Donc cette dimension-là elle m'équilibre en fait quelque part par rapport à d'autres activités où la charge mentale est vraiment quelque chose que je subis plus. C'est-à-dire... quand on a des obligations, en particulier des obligations administratives par exemple, mais incontournables. Il n'y a pas de plaisir comme aller défendre ses convictions et porter ses combats à l'ONU à New York. Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Et comment tu vois aujourd'hui l'évolution de la situation des femmes, et pas juste sur le sujet de la charge mentale plus largement ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'avec le Covid, la situation des femmes s'est détériorée. C'est-à-dire qu'on a quand même... On a vécu un bond en arrière à la fois sociétal, même dans les pays très développés, parce que la femme s'est retrouvée à nouveau dans toute sa dimension de je fais front à la maison, en lieu et place de l'autre Et en plus, si j'ai un travail, je dois aussi répondre à mes obligations professionnelles. Donc je pense que ça a été une période assez compliquée pour les femmes, et évidemment dans les pays où l'égalité était déjà un problème. Il y a aussi l'occasion pour certains gouvernements de réduire un peu plus, de restreindre un peu plus le droit des femmes. Donc aujourd'hui, il est en recul partout. Et même en France, on a vu les derniers résultats du Haut Conseil à l'égalité, les indicateurs sont mauvais, sont beaucoup moins bons. Et je pense que les femmes le ressentent aujourd'hui.

  • Speaker #0

    À quoi tu le vois ? Tu le constates où et comment que les femmes le ressentent ? Ça se manifeste comment ?

  • Speaker #1

    Il y a déjà des femmes dirigeantes qui démissionnent. Où ? et ou qui refusent des postes. Ça reste quand même quelque chose d'assez surprenant. Et puis il y a des femmes qui refusent des promotions. Et donc ça c'est quand même un signal assez fort du malaise qu'on peut ressentir et du fait que quand on est obligé d'arbitrer... Aujourd'hui, les choix ne se font pas forcément d'une manière aussi évidente qu'elles puissent le paraître.

  • Speaker #0

    Et de ton point de vue, quand je refuse une promotion, qu'est-ce que ça dit en fait de l'entreprise où je travaille, de moi en tant que femme ? Est-ce que c'est une régression ou est-ce que c'est un choix d'équilibre ? Tu vois ça comment ?

  • Speaker #1

    C'est une régression si par exemple on la refuse parce que forcément ça entraîne un déséquilibre tel que ce n'est pas compatible. Ça veut dire qu'on n'arrive toujours pas à nous proposer quelque chose qui permette de réduire les inégalités. Donc là, c'est une régression. Et je pense qu'assez souvent, quand on est dans cette situation, c'est effectivement parce qu'on ne veut pas choisir entre sa famille, son équilibre et son boulot. Donc je ne pense pas que ce soit qu'il y ait un manque d'ambition des femmes. Je pense que simplement, il y a des arbitrages à certains moments et il se trouve que pour les femmes, ça se fait plus dans un sens que pour les hommes.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu aurais envie de dire à ces femmes ? Parce que finalement, aujourd'hui, on a beaucoup de jeunes femmes qui revendiquent, entre autres... le possible non-désir de faire carrière, le possible non-désir de sacrifier. Toi, aujourd'hui, qui as une carrière, qui as des enfants, qui as des engagements, qu'est-ce que tu as envie de leur dire ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de leur dire de faire au mieux, que personne n'est parfait et que pas tout avoir. Même si j'aimais bien, j'en ai lu plein des livres, You can have it all etc. Ça fait rêver, mais la vérité, c'est que ce n'est pas complètement vrai. Pas tout à fait exact. Même si vraiment les femmes qui ont... qui ont raconté leurs histoires sont fantastiques, mais voilà, il faut accepter qu'on est en parfaite, qu'on ne peut pas tout faire. Et moi, j'ai travaillé à temps partiel quand deux de mes enfants étaient tout petits. C'est clair qu'à cette époque-là, j'ai beaucoup moins progressé dans ma carrière, mais je n'ai aucun regret. Et je pense qu'il n'y a aucune décision qu'on prend aujourd'hui pour son équilibre qui est néfaste demain, et pour sa carrière, et pour son équilibre. Je pense qu'en fait... Il faut s'écouter et puis il ne faut pas partir tête baissée dans un objectif qui n'est pas forcément un objectif de vie globale.

  • Speaker #0

    Et donc ça veut dire que nos arbitrages se font un peu en fonction de nos périodes de vie ? Oui. C'est plutôt comme ça qu'il faut qu'on les fasse ?

  • Speaker #1

    Oui. En tout cas, moi, je l'ai vécu comme ça. Après, ça ne veut pas dire, et en même temps, je dis ça, et puis en même temps, je fais de l'associative. Donc des fois, j'ai des after work, j'ai du temps perso qui est pris. Voilà, pour des engagements associatifs, donc c'est du temps où je ne suis pas avec mes enfants, avec ma famille, parce que souvent on est dans les extrêmes, on se dit, ben non, quand les enfants sont petits, on ne sort pas, on ne fait rien, on ne fait pas de réseautage, on ne fait pas d'associatif, etc. Donc non, tout n'est pas forcément extrême, mais après c'est des questions de dosage, et donc aujourd'hui si une femme ou un homme d'ailleurs me dit, voilà, mes enfants sont petits, j'ai envie de les voir grandir, donc je veux réduire un peu mon temps de travail, je veux partir plus tôt, je veux les emmener à la crèche, à l'école, etc. Ben ça ne me choque pas en fait. Et ça ne préjuge pas que ce n'est pas quelqu'un qui peut faire une grande carrière, être dirigeant, etc. Mais ça, je pense que ce sujet, il faudrait que ça s'aimante. Ce point-là, il change vraiment un peu partout.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le sentiment qu'on a quand même, c'est que dans l'entreprise française en tout cas, il y a encore une prime au présentéisme.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Mais après, moi, je suis optimiste sur le fait que ça va changer. C'est juste très long. Et puis, ça changera. Les hommes vont aussi être dans ce mouvement-là. Plus il y aura d'hommes qui vont revendiquer ce besoin, plus ça facilitera la voie pour les femmes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu vois les jeunes hommes dans tes équipes ? Est-ce que tu les vois bouger là-dessus ?

  • Speaker #1

    Oui, ils prennent leur congé-pathe, ils vont chercher leurs enfants à l'école. Moi, je trouve que le partage des tâches, par exemple, c'est de plus en plus réparti sur les plus jeunes. les jeunes couples. Donc ça, ça me rend optimiste.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça veut dire que notre génération de femmes actives est une génération, je n'aime pas ce terme, mais un peu sacrifiée, c'est-à-dire où nous, on nous a dit, c'est un peu comme la belle-mère de Cendrillon, oui, tu peux aller travailler, mais tes enfants doivent être équilibrés, bons à l'école, suivent les bonnes activités, et ça pèse quand même plus sur les épaules de la maman que du papa en termes d'attente ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que nous, pour le coup, on a... On nous a trop mis dans la tête que you can have it all et you are perfect On nous a donné trop d'injonctions contradictoires et c'est une grande partie de notre charge mentale. On ne peut pas être parent d'élève présent à toutes les réunions de parents sur quatre groupes WhatsApp différents par enfant. Ce n'est pas possible en fait. Moi, je reçois des messages WhatsApp quasiment 24 heures sur 24. Avec le groupe WhatsApp de mes trois enfants. À un moment, il y a une limite. Ceci dit, ils sont très utiles parce que parfois, j'oublie qu'il y a des sorties de classe, des goûters à préparer. d'un autre côté c'est quand même bien utile aussi et donc effectivement je pense que le sujet c'est qu'on arrive à décomplexer j'appelais ça être un peu une mère indigne voilà accepter que bah oui moi je le dis sans honte ça m'arrivait à l'époque je suis très honte mais ça m'arrivait d'oublier le goûter sur la sortie même le déjeuner sur la sortie scolaire de mes enfants et puis pas qu'une fois voilà c'est On n'est pas fiers, mais...

  • Speaker #0

    C'est ça ce que tu ressentais à ce moment-là, c'était de la honte ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui, oui, quand même, parce que j'étais quand même la seule maman à avoir oublié.

  • Speaker #0

    C'est ça qui te faisait honte ? Parce que ton enfant, il n'allait pas m'avoir de faim, je suppose que la maîtresse trouvait une solution ?

  • Speaker #1

    Non, mon enfant n'est pas mort de faim. Néanmoins, c'était le seul enfant qui n'a pas ouvert son petit paquet, son petit goûter. Donc les autres enfants partageaient avec lui, évidemment, leur goûter. Il n'est pas du tout mort de faim. Mais voilà.

  • Speaker #0

    mais aujourd'hui j'en rigole beaucoup d'ailleurs je raconte cette histoire à toutes mes collaboratrices oui ma fille qui est partie une fois chez son parent et j'ai pas vérifié c'est pas moi qui fais la valise c'est la nounou et la femme de son parent qui est une vieille amie m'a appelée en me disant t'as mis une robe dans la valise sur laquelle il n'y a plus que deux boutons sur les 14 qu'elle devrait avoir et ma réponse a été dire t'as compté le nombre de boutons qu'il devrait y avoir et elle m'a dit ça te dérange pas Non, je remarque juste que tu n'as pas appelé son père. Et elle m'en parle encore aujourd'hui, c'est toujours une amie. Elle me dit, j'ai toujours... Alors elle, elle n'a pas le même choix d'équilibre de vie. Et c'est vrai que même entre femmes, on regarde l'autre mère et pas le père. On ne se dit pas, le père a oublié le pique-nique. On se dit, la maman a oublié le pique-nique. Ce n'est pas facile de lâcher prise sur ces attentes perçues qui existent. Elles ne sont pas juste dans nos têtes. Des fois, on nous dit qu'on met la barre trop, que... Ce n'est pas que dans nos têtes quand même. Et est-ce que ça veut dire que ce syndrome de la bonne élève, parce que c'est ça finalement qui joue à tous nos niveaux de vie, dans notre vie perso, dans notre vie pro, est-ce que tu as le sentiment que ce syndrome de la bonne élève est moins présent chez tes jeunes collaboratrices ?

  • Speaker #1

    Je le trouve encore un peu trop présent. Ce que je vois, c'est qu'elles ont un meilleur partage des tâches ménagères, des tâches relatives aux enfants, avec les papas. Je trouve que les papas, dans ce qu'on décrit, sont vraiment beaucoup plus présents. Mais je trouve en tout cas qu'elles ont encore le marquage bon élève.

  • Speaker #0

    Et donc ça, ça veut dire que c'est un sujet éducatif, sociétal, à l'école.

  • Speaker #1

    Et de rôle modèle. Il faut qu'elles aient des femmes rôle modèle qui existent.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire en fait des rôles modèles imparfaits.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Je comprends, c'est pour ça que moi aussi je partage largement sur ce que j'ai pu rater. Je partage plus sur ce que j'ai pu rater en tant que mère de famille, parce que je sentais plus de pression là-dessus. Mais c'est vrai que dans ma vie professionnelle, j'ai aussi fait des arbitrages, de réunions où je suis pas allée, de séminaires que j'ai manqué parce que ça tombait pas bien. Mais j'ai moins le sentiment que c'est de l'imperfection, j'ai plus le sentiment que c'est de l'alignement. Et donc les plus grands, quels regards ils portent sur la répartition des rôles à la maison, sur ton job, tes engagements associatifs et ton rôle de maman ? Tu as l'impression qu'ils ont quel regard là-dessus ?

  • Speaker #1

    Alors, comme ils n'ont pas le même âge, forcément ils n'ont pas le même. Mes ados, ils ont compris ce que c'était que l'engagement sociétal, le féminisme. J'ai droit à quelques blagues dessus parfois, mais je pense que c'est quelque chose qu'ils ont compris. Après, mon travail, pour eux, ça reste quelque chose qu'ils perçoivent comme quelque chose de beaucoup trop prenant et de beaucoup trop stressant. Donc typiquement, là, voilà, parce que plus tard, ils veulent faire la même chose que maman, réponse non. C'est très, très clair. Et puis, mon petit dernier, lui, il est encore dans la phase d'admiration. Je ne sais plus combien de temps ça va durer encore, mais voilà, j'en profite. Oui, profite. Découvre tout encore avec un regard très neuf. Et lui est beaucoup plus sensible. C'est marrant parce que je les éduque pareil. Mais j'ai remarqué qu'il est un peu plus sensible à la question associative. Alors que j'ai fait la même chose avec les trois. Et je dirais même que les deux aînés, je les ai... Je les ai beaucoup amenées dans des meetings UNICEF, etc. Parce que quand on est adolescent, on est un petit peu plus centré. Voilà, c'est l'âge où on…

  • Speaker #0

    Oui, c'est pas l'âge le plus tendre. Mais tu vois, par rapport au début de notre échange, où on parlait de ces femmes qui refusent des promotions, moi, mes filles, à l'adolescence, m'ont dit… on n'a pas envie de la vie que tu as. Donc moi, j'étais une wonderwoman, le job, les trois enfants, tout ça, la vie sociale, le 4-5e, mais tu fais quand même un job à temps complet, mais sur quatre jours. Et un jour, tes filles t'arrêtent dans ton élan en disant, mais nous, on n'a pas du tout envie de la vie que tu as. Est-ce que finalement, aujourd'hui, ce modèle qu'on a projeté, qui est un modèle de grand contrôle et de grande intensité, n'emmène pas des plus jeunes à se dire merci mais non merci.

  • Speaker #1

    Je me suis posé la question parce que ma fille, quand elle était toute petite, j'étais passante en partiel, donc j'avais les mercredis vraiment complètement consacrés à des sorties, à des activités avec mes deux grands qui étaient tout petits à l'époque. Et je me souviens qu'elle disait partout, moi plus tard j'aurai 25 enfants et puis je fais comme maman, j'appellerai la grand-mère pour m'aider à les garder. Mais c'était mignon, quoi. J'aurais 25 enfants. Aujourd'hui, elle ne dit pas ça. Aujourd'hui, elle dit, les enfants, je ne sais pas, dans la vie, il ne faut pas non plus trop se stresser. Donc, je vois que le schéma, en tout cas, les enfants, le schéma familial qu'on a, famille nombreuse, etc. Oui, effectivement, aujourd'hui, en tant qu'adolescente, ça ne la fait pas complètement rêver. J'espère que ça va changer.

  • Speaker #0

    Oui, mais comme tu le dis, et on le voit, les femmes refusent des promotions, et c'est vrai dans... pas mal d'entreprises, c'est compliqué d'emmener des femmes dans des parcours de dirigeants parce que c'est très prenant et parce qu'aujourd'hui les entreprises les imaginent quand même un peu à l'ancienne, c'est-à-dire que ça prend beaucoup de temps. Et finalement, la question qu'on peut se poser, que je n'avais jamais formulée comme ça, c'est est-ce que la génération des Wonder Woman qui ont fait le boulot, les enfants, avec des papas moins présents, n'ont pas finalement un peu altéré l'envie que peuvent avoir les plus jeunes ? en se disant mais finalement, ce n'est pas que je n'en suis pas capable, c'est que je n'en ai pas envie. Et si tu n'en as pas envie, c'est vachement dur de créer l'envie.

  • Speaker #1

    C'est possible. En tout cas, dans mon métier, les collaboratrices, quand on cherche justement à constituer des viviers de femmes pour les amener au grade ultime d'associés, on voit bien qu'on a ce questionnement de, en tout cas cette remarque qui remonte assez souvent, de... vous ne faites pas rêver. On voit comment vous travaillez, on voit bien que souvent vous devez en faire deux, trois fois plus, vous ne faites pas rêver. Et je pense que ce n'est pas facile de prendre ce message, mais voilà, il faut le prendre, il faut l'écouter et puis il faut se dire, ok, donc si je ne les fais pas rêver, du coup, qu'est-ce que je veux leur transmettre ? Et finalement, ouais, donc qu'est-ce que je veux leur transmettre comme valeur ? Donc moi, finalement, pour mon petit dernier... Il ne sait pas vraiment dire ce que je fais comme travail. J'aide les autres à résoudre des problèmes très, très compliqués. Donc, quand je rentre le soir, parfois, il me regarde et me dit Ah, c'est très compliqué, je pense, aujourd'hui. Je réponds Oui, c'est ça. Et par contre, il sait très bien expliquer mon activité associative alors qu'il a 8 ans. Donc, du coup, je pense que pour lui, cette dimension, elle est beaucoup plus facile à appréhender que mon travail. Donc je pense qu'effectivement, ce n'est pas un bilan forcément facile parce que comme tu dis, en même temps, pour arriver là, on a fait des sacrifices aussi. Il y a des loisirs qu'on n'a pas fait, des vacances qu'on n'a pas prises, des nuits blanches où on aurait pu aller danser, faire la fête et faire autre chose. Donc c'est vrai que ça pose la question à un moment donné de jusqu'où on va pour atteindre son ambition et décider de... Décider de s'arrêter un moment, ce n'est pas un renoncement, mais aussi, faut-il le vivre comme ça ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que les entreprises vont pouvoir évoluer pour proposer un modèle d'ambition et de réussite professionnelle qui remette plus de conciliation entre la vie privée et la vie pro ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'elles n'auront pas le choix. Elles n'auront pas le choix parce que si on veut vraiment avoir plus de femmes… c'est indispensable. Et je pense aussi que comme les hommes vont aussi avoir ces mêmes exigences dans les années qui viennent, que ça va s'accentuer, à partir du moment où ça ne va pas venir que d'un sexe, mais finalement des deux, ce ne sera plus du tout négociable.

  • Speaker #0

    Je vais te poser une dernière question qui est extrêmement provocante, mais que je réfléchis avant de te la poser, je te la pose quand même. Tu dis si on veut plus de femmes. Mais alors pourquoi est-ce qu'il faut avoir plus de femmes dans les entreprises ?

  • Speaker #1

    Pour avoir un peu plus de représentation. On est 50% de la planète, pourquoi on ne serait pas 50% de dirigeante, 50% de tout ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça rapporte à l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Ça lui rapporte... De manière générale, ce que toute la diversité humaine apporte à une entreprise, de la richesse, des points de vue différents, des manières de penser différentes, on a aujourd'hui des modèles avec beaucoup de copycat dans les entreprises, et c'est intéressant d'amener quelque chose de différent. Ça ne veut pas dire qu'après, nous-mêmes, on ne va pas devenir des copycat aussi, de quelque chose, mais... En tout cas, aujourd'hui, on est dans la société et on n'est pas toujours dans les entreprises représentées statistiquement de la même manière. Et donc, c'est un peu dommage.

  • Speaker #0

    Non, c'est clair. C'est pour ça que j'ai bien dit que ma question était un peu provocante. Est-ce que, et ça sera la question de la fin, est-ce que dans ce monde justement qui bouge beaucoup et qui change beaucoup, où les attentes des individus évoluent, où les modèles sociétaux évoluent, est-ce que tu penses que justement la diversité va devenir un atout essentiel justement pour s'adapter à l'évolution des personnes qui sont aussi des clients ou des consommateurs ou des représentants d'entreprises ?

  • Speaker #1

    Tu penses ça ? Moi je pense que ça l'est déjà. Et après je pense que pour que tout le monde le comprenne, il faut adhérer. Donc moi j'ai souvent eu des équipes Benetton, c'était les meilleures, vraiment les meilleures. Et après j'ai souvent eu des regards sur mes équipes avec beaucoup de questionnements, d'incompréhension. Mais pourquoi tu prends un senior dans ton équipe ? J'ai quand même eu ce genre de questions. Pourquoi tu as pris une sportive de haut niveau qui fait 50 cm de plus que toi, tu n'as pas peur qu'elle s'impose physiquement par rapport à toi ? Mais j'ai entendu des choses tellement ahurissantes. Et sincèrement je parle de cette équipe, c'était la meilleure que j'ai jamais eue. Et prendre... Et je le dis d'autant volontiers que quand j'étais plus jeune, au tout début de ma carrière, j'ai fait comme tout le monde des bonnes erreurs de recrutement. J'ai recruté des filles dont je trouvais qu'elles me ressemblaient 5 ans, 10 ans avant. Donc mes copies 4, et ça a été le plus mauvais recrutement que j'ai fait. Je ne dis pas que les filles étaient mauvaises, pas du tout. Mais en fait, ce n'est pas comme ça qu'on construit et qu'on a de la richesse et qu'on fait grandir en fait et se comporte comme projet dans l'entreprise et les équipes qu'on a. Et moi, je suis vraiment convaincue que c'est la diversité qui fait la différence. Et aussi, faut-il soi-même être convaincu ? Parce que derrière, on doit aussi convaincre ses clients, tout son écosystème. Et donc, je pense que là-dessus, tant que soi-même, on n'est pas intimement convaincu que c'est important, on ne peut pas forcément dérouler et convaincre les autres derrière.

  • Speaker #0

    Louisa, merci. Ce sera le mot de la fin.

  • Speaker #1

    Merci Magali.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui. Cet épisode vous a plu ? N'hésitez pas à me laisser une note. Envie d'en savoir plus ? Abonnez-vous directement depuis votre appli de podcast préférée. Et si vous souhaitez me confier votre histoire sur le stress en entreprise, contactez-moi via notre site. Lili facilite la vie. Le lien est dans la description. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de... Top à la charge mentale. Merci et à bientôt.

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Description

Femme active, maman de trois enfants, chargée mentalement et multitâches, Louisa Renoux incarne le portrait de la superwoman moderne. Mais est-ce que cette vie effrénée sera le modèle adopté par les jeunes générations ? C'est ce que nous tenterons de découvrir dans cet épisode. 

Associée dans un cabinet de conseil international, Louisa Renoux est une figure clé de la finance. Mais son engagement ne s'arrête pas là : elle est également une fervente défenseure de l'égalité femmes-hommes, et s'investit activement dans des associations pour promouvoir cette cause. 

Pour Louisa Renoux, la charge mentale ne se limite pas à une simple to-do list. Dans son quotidien, elle doit constamment jongler entre des contraintes familiales et professionnelles, ainsi que des obligations financières et des projets à mener à bien. En matière de gestion de la charge mentale, tout est prioritaire, et chaque décision doit être minutieusement pesée.
Malgré les défis qu'elle doit relever au quotidien, Louisa Renoux reste convaincue que la clé du succès réside dans une prise de décision raisonnée et réfléchie, qui tient compte de sa situation personnelle et de son environnement. Mais avec la pandémie de Covid-10 qui a frappé de plein fouet les femmes dans le monde entier, la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale est devenue un défi de taille pour toutes celles qui souhaitent s'accomplir dans leur carrière sans sacrifier leur équilibre. 

Dans cet épisode, Louisa Renoux livre ses conseils avisés pour une carrière équilibrée et épanouissante, sans sacrifier sa vie de famille ou son bien-être. Ne manquez pas ce témoignage inspirant d'une femme qui a su tracer sa voie dans un monde professionnel exigeant !

Belle écoute ! 🌞

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Pour poursuivre votre écoute, nous vous conseillons les épisodes suivants :

- Déconstruire la charge mentale : guérir les blessures de l'enfance pour mieux vivre au présent 

- Créer sa bulle de sérénité : l'importance de mettre en place une discipline 

- Se défaire de la pression du résultat et retrouver le plaisir de faire  

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  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le podcast Stop à la charge mentale, le podcast qui décode le stress et ses sources dans l'entreprise. Chaque épisode est une opportunité de dire Stop à la charge mentale, une nécessité pour l'équilibre de chacun et la santé de tous. Je suis Magali Siméon, entrepreneur, experte du futur du travail et maman de trois enfants. Alors, le stress et la charge mentale, je connais bien. Bonjour, aujourd'hui je reçois Louisa Renaud. Louisa Renaud est une femme active avec une carrière, une femme engagée dans des associations, c'est aussi la maman de trois enfants. Louisa a beaucoup de charge mentale, beaucoup d'activité. Et une question, est-ce que finalement, c'est ce modèle-là que les plus jeunes vont adopter ? Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Louisa.

  • Speaker #1

    Bonjour Magali.

  • Speaker #0

    Louisa, est-ce que tu peux bien te présenter pour nos auditrices et nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Eh bien, donc moi c'est Louisa Renaud, j'ai 45 ans, je suis mère de trois enfants et je suis associée dans un cabinet de conseil international. Je travaille depuis un peu plus de 20 ans dans le même secteur, dans le secteur financier. Et j'ai aussi des engagements associatifs qui me donnent beaucoup d'énergie et qui me tiennent à cœur, au domaine notamment de l'égalité femmes-hommes.

  • Speaker #0

    Et alors ma première question rituelle pour toi Louisa, c'est quoi la charge mentale ?

  • Speaker #1

    Alors pour moi c'est quoi la charge mentale ? C'est quand dans la même journée ou dans la même heure, je dois traiter 4, 5, 6 sujets en même temps et que je n'ai pas vraiment le choix parce qu'en fait ils sont tous prioritaires. Donc la charge mentale c'est jongler entre les contraintes familiales, les obligations de mes enfants, les réunions de parents d'élèves, j'en ai trois. Trois fois les obligations, et c'est pourtant très important, des réunions impromptues professionnelles à des heures tardives et ou très matinales, et ou très pendant les vacances. Puis l'organisation de la vie courante, régler ses factures, gérer ses projets, c'est tout ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu dirais que tu as une grande charge mentale ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas comment on compare cette notion de charge mentale d'une personne à l'autre. Je ne sais pas dire si c'est grand ou pas, mais moi, en tout cas, je la ressens comme étant assez forte.

  • Speaker #0

    Et pourtant, dans l'introduction, tu nous as dit que tu étais engagée dans de l'associatif et très engagée, puisque tu étais même à l'ONU à New York il n'y a pas très longtemps. Finalement, quand tu prends des engagements supplémentaires comme ça, tu n'augmentes pas ta charge mentale ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai fait le tri dans ces engagements. Il y en a auxquels j'ai renoncé parce que je pensais que justement c'était beaucoup trop. Et puis il y en a que j'ai gardé parce que j'estimais que c'était important, que ça contribuait à me redonner de l'énergie et puis finalement de la clarté aussi dans ce que je fais. Parce que ce qui est aussi important pour moi c'est d'arriver à prioriser. Donc cette dimension-là elle m'équilibre en fait quelque part par rapport à d'autres activités où la charge mentale est vraiment quelque chose que je subis plus. C'est-à-dire... quand on a des obligations, en particulier des obligations administratives par exemple, mais incontournables. Il n'y a pas de plaisir comme aller défendre ses convictions et porter ses combats à l'ONU à New York. Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Et comment tu vois aujourd'hui l'évolution de la situation des femmes, et pas juste sur le sujet de la charge mentale plus largement ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'avec le Covid, la situation des femmes s'est détériorée. C'est-à-dire qu'on a quand même... On a vécu un bond en arrière à la fois sociétal, même dans les pays très développés, parce que la femme s'est retrouvée à nouveau dans toute sa dimension de je fais front à la maison, en lieu et place de l'autre Et en plus, si j'ai un travail, je dois aussi répondre à mes obligations professionnelles. Donc je pense que ça a été une période assez compliquée pour les femmes, et évidemment dans les pays où l'égalité était déjà un problème. Il y a aussi l'occasion pour certains gouvernements de réduire un peu plus, de restreindre un peu plus le droit des femmes. Donc aujourd'hui, il est en recul partout. Et même en France, on a vu les derniers résultats du Haut Conseil à l'égalité, les indicateurs sont mauvais, sont beaucoup moins bons. Et je pense que les femmes le ressentent aujourd'hui.

  • Speaker #0

    À quoi tu le vois ? Tu le constates où et comment que les femmes le ressentent ? Ça se manifeste comment ?

  • Speaker #1

    Il y a déjà des femmes dirigeantes qui démissionnent. Où ? et ou qui refusent des postes. Ça reste quand même quelque chose d'assez surprenant. Et puis il y a des femmes qui refusent des promotions. Et donc ça c'est quand même un signal assez fort du malaise qu'on peut ressentir et du fait que quand on est obligé d'arbitrer... Aujourd'hui, les choix ne se font pas forcément d'une manière aussi évidente qu'elles puissent le paraître.

  • Speaker #0

    Et de ton point de vue, quand je refuse une promotion, qu'est-ce que ça dit en fait de l'entreprise où je travaille, de moi en tant que femme ? Est-ce que c'est une régression ou est-ce que c'est un choix d'équilibre ? Tu vois ça comment ?

  • Speaker #1

    C'est une régression si par exemple on la refuse parce que forcément ça entraîne un déséquilibre tel que ce n'est pas compatible. Ça veut dire qu'on n'arrive toujours pas à nous proposer quelque chose qui permette de réduire les inégalités. Donc là, c'est une régression. Et je pense qu'assez souvent, quand on est dans cette situation, c'est effectivement parce qu'on ne veut pas choisir entre sa famille, son équilibre et son boulot. Donc je ne pense pas que ce soit qu'il y ait un manque d'ambition des femmes. Je pense que simplement, il y a des arbitrages à certains moments et il se trouve que pour les femmes, ça se fait plus dans un sens que pour les hommes.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu aurais envie de dire à ces femmes ? Parce que finalement, aujourd'hui, on a beaucoup de jeunes femmes qui revendiquent, entre autres... le possible non-désir de faire carrière, le possible non-désir de sacrifier. Toi, aujourd'hui, qui as une carrière, qui as des enfants, qui as des engagements, qu'est-ce que tu as envie de leur dire ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de leur dire de faire au mieux, que personne n'est parfait et que pas tout avoir. Même si j'aimais bien, j'en ai lu plein des livres, You can have it all etc. Ça fait rêver, mais la vérité, c'est que ce n'est pas complètement vrai. Pas tout à fait exact. Même si vraiment les femmes qui ont... qui ont raconté leurs histoires sont fantastiques, mais voilà, il faut accepter qu'on est en parfaite, qu'on ne peut pas tout faire. Et moi, j'ai travaillé à temps partiel quand deux de mes enfants étaient tout petits. C'est clair qu'à cette époque-là, j'ai beaucoup moins progressé dans ma carrière, mais je n'ai aucun regret. Et je pense qu'il n'y a aucune décision qu'on prend aujourd'hui pour son équilibre qui est néfaste demain, et pour sa carrière, et pour son équilibre. Je pense qu'en fait... Il faut s'écouter et puis il ne faut pas partir tête baissée dans un objectif qui n'est pas forcément un objectif de vie globale.

  • Speaker #0

    Et donc ça veut dire que nos arbitrages se font un peu en fonction de nos périodes de vie ? Oui. C'est plutôt comme ça qu'il faut qu'on les fasse ?

  • Speaker #1

    Oui. En tout cas, moi, je l'ai vécu comme ça. Après, ça ne veut pas dire, et en même temps, je dis ça, et puis en même temps, je fais de l'associative. Donc des fois, j'ai des after work, j'ai du temps perso qui est pris. Voilà, pour des engagements associatifs, donc c'est du temps où je ne suis pas avec mes enfants, avec ma famille, parce que souvent on est dans les extrêmes, on se dit, ben non, quand les enfants sont petits, on ne sort pas, on ne fait rien, on ne fait pas de réseautage, on ne fait pas d'associatif, etc. Donc non, tout n'est pas forcément extrême, mais après c'est des questions de dosage, et donc aujourd'hui si une femme ou un homme d'ailleurs me dit, voilà, mes enfants sont petits, j'ai envie de les voir grandir, donc je veux réduire un peu mon temps de travail, je veux partir plus tôt, je veux les emmener à la crèche, à l'école, etc. Ben ça ne me choque pas en fait. Et ça ne préjuge pas que ce n'est pas quelqu'un qui peut faire une grande carrière, être dirigeant, etc. Mais ça, je pense que ce sujet, il faudrait que ça s'aimante. Ce point-là, il change vraiment un peu partout.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le sentiment qu'on a quand même, c'est que dans l'entreprise française en tout cas, il y a encore une prime au présentéisme.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Mais après, moi, je suis optimiste sur le fait que ça va changer. C'est juste très long. Et puis, ça changera. Les hommes vont aussi être dans ce mouvement-là. Plus il y aura d'hommes qui vont revendiquer ce besoin, plus ça facilitera la voie pour les femmes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu vois les jeunes hommes dans tes équipes ? Est-ce que tu les vois bouger là-dessus ?

  • Speaker #1

    Oui, ils prennent leur congé-pathe, ils vont chercher leurs enfants à l'école. Moi, je trouve que le partage des tâches, par exemple, c'est de plus en plus réparti sur les plus jeunes. les jeunes couples. Donc ça, ça me rend optimiste.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça veut dire que notre génération de femmes actives est une génération, je n'aime pas ce terme, mais un peu sacrifiée, c'est-à-dire où nous, on nous a dit, c'est un peu comme la belle-mère de Cendrillon, oui, tu peux aller travailler, mais tes enfants doivent être équilibrés, bons à l'école, suivent les bonnes activités, et ça pèse quand même plus sur les épaules de la maman que du papa en termes d'attente ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que nous, pour le coup, on a... On nous a trop mis dans la tête que you can have it all et you are perfect On nous a donné trop d'injonctions contradictoires et c'est une grande partie de notre charge mentale. On ne peut pas être parent d'élève présent à toutes les réunions de parents sur quatre groupes WhatsApp différents par enfant. Ce n'est pas possible en fait. Moi, je reçois des messages WhatsApp quasiment 24 heures sur 24. Avec le groupe WhatsApp de mes trois enfants. À un moment, il y a une limite. Ceci dit, ils sont très utiles parce que parfois, j'oublie qu'il y a des sorties de classe, des goûters à préparer. d'un autre côté c'est quand même bien utile aussi et donc effectivement je pense que le sujet c'est qu'on arrive à décomplexer j'appelais ça être un peu une mère indigne voilà accepter que bah oui moi je le dis sans honte ça m'arrivait à l'époque je suis très honte mais ça m'arrivait d'oublier le goûter sur la sortie même le déjeuner sur la sortie scolaire de mes enfants et puis pas qu'une fois voilà c'est On n'est pas fiers, mais...

  • Speaker #0

    C'est ça ce que tu ressentais à ce moment-là, c'était de la honte ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui, oui, quand même, parce que j'étais quand même la seule maman à avoir oublié.

  • Speaker #0

    C'est ça qui te faisait honte ? Parce que ton enfant, il n'allait pas m'avoir de faim, je suppose que la maîtresse trouvait une solution ?

  • Speaker #1

    Non, mon enfant n'est pas mort de faim. Néanmoins, c'était le seul enfant qui n'a pas ouvert son petit paquet, son petit goûter. Donc les autres enfants partageaient avec lui, évidemment, leur goûter. Il n'est pas du tout mort de faim. Mais voilà.

  • Speaker #0

    mais aujourd'hui j'en rigole beaucoup d'ailleurs je raconte cette histoire à toutes mes collaboratrices oui ma fille qui est partie une fois chez son parent et j'ai pas vérifié c'est pas moi qui fais la valise c'est la nounou et la femme de son parent qui est une vieille amie m'a appelée en me disant t'as mis une robe dans la valise sur laquelle il n'y a plus que deux boutons sur les 14 qu'elle devrait avoir et ma réponse a été dire t'as compté le nombre de boutons qu'il devrait y avoir et elle m'a dit ça te dérange pas Non, je remarque juste que tu n'as pas appelé son père. Et elle m'en parle encore aujourd'hui, c'est toujours une amie. Elle me dit, j'ai toujours... Alors elle, elle n'a pas le même choix d'équilibre de vie. Et c'est vrai que même entre femmes, on regarde l'autre mère et pas le père. On ne se dit pas, le père a oublié le pique-nique. On se dit, la maman a oublié le pique-nique. Ce n'est pas facile de lâcher prise sur ces attentes perçues qui existent. Elles ne sont pas juste dans nos têtes. Des fois, on nous dit qu'on met la barre trop, que... Ce n'est pas que dans nos têtes quand même. Et est-ce que ça veut dire que ce syndrome de la bonne élève, parce que c'est ça finalement qui joue à tous nos niveaux de vie, dans notre vie perso, dans notre vie pro, est-ce que tu as le sentiment que ce syndrome de la bonne élève est moins présent chez tes jeunes collaboratrices ?

  • Speaker #1

    Je le trouve encore un peu trop présent. Ce que je vois, c'est qu'elles ont un meilleur partage des tâches ménagères, des tâches relatives aux enfants, avec les papas. Je trouve que les papas, dans ce qu'on décrit, sont vraiment beaucoup plus présents. Mais je trouve en tout cas qu'elles ont encore le marquage bon élève.

  • Speaker #0

    Et donc ça, ça veut dire que c'est un sujet éducatif, sociétal, à l'école.

  • Speaker #1

    Et de rôle modèle. Il faut qu'elles aient des femmes rôle modèle qui existent.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire en fait des rôles modèles imparfaits.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Je comprends, c'est pour ça que moi aussi je partage largement sur ce que j'ai pu rater. Je partage plus sur ce que j'ai pu rater en tant que mère de famille, parce que je sentais plus de pression là-dessus. Mais c'est vrai que dans ma vie professionnelle, j'ai aussi fait des arbitrages, de réunions où je suis pas allée, de séminaires que j'ai manqué parce que ça tombait pas bien. Mais j'ai moins le sentiment que c'est de l'imperfection, j'ai plus le sentiment que c'est de l'alignement. Et donc les plus grands, quels regards ils portent sur la répartition des rôles à la maison, sur ton job, tes engagements associatifs et ton rôle de maman ? Tu as l'impression qu'ils ont quel regard là-dessus ?

  • Speaker #1

    Alors, comme ils n'ont pas le même âge, forcément ils n'ont pas le même. Mes ados, ils ont compris ce que c'était que l'engagement sociétal, le féminisme. J'ai droit à quelques blagues dessus parfois, mais je pense que c'est quelque chose qu'ils ont compris. Après, mon travail, pour eux, ça reste quelque chose qu'ils perçoivent comme quelque chose de beaucoup trop prenant et de beaucoup trop stressant. Donc typiquement, là, voilà, parce que plus tard, ils veulent faire la même chose que maman, réponse non. C'est très, très clair. Et puis, mon petit dernier, lui, il est encore dans la phase d'admiration. Je ne sais plus combien de temps ça va durer encore, mais voilà, j'en profite. Oui, profite. Découvre tout encore avec un regard très neuf. Et lui est beaucoup plus sensible. C'est marrant parce que je les éduque pareil. Mais j'ai remarqué qu'il est un peu plus sensible à la question associative. Alors que j'ai fait la même chose avec les trois. Et je dirais même que les deux aînés, je les ai... Je les ai beaucoup amenées dans des meetings UNICEF, etc. Parce que quand on est adolescent, on est un petit peu plus centré. Voilà, c'est l'âge où on…

  • Speaker #0

    Oui, c'est pas l'âge le plus tendre. Mais tu vois, par rapport au début de notre échange, où on parlait de ces femmes qui refusent des promotions, moi, mes filles, à l'adolescence, m'ont dit… on n'a pas envie de la vie que tu as. Donc moi, j'étais une wonderwoman, le job, les trois enfants, tout ça, la vie sociale, le 4-5e, mais tu fais quand même un job à temps complet, mais sur quatre jours. Et un jour, tes filles t'arrêtent dans ton élan en disant, mais nous, on n'a pas du tout envie de la vie que tu as. Est-ce que finalement, aujourd'hui, ce modèle qu'on a projeté, qui est un modèle de grand contrôle et de grande intensité, n'emmène pas des plus jeunes à se dire merci mais non merci.

  • Speaker #1

    Je me suis posé la question parce que ma fille, quand elle était toute petite, j'étais passante en partiel, donc j'avais les mercredis vraiment complètement consacrés à des sorties, à des activités avec mes deux grands qui étaient tout petits à l'époque. Et je me souviens qu'elle disait partout, moi plus tard j'aurai 25 enfants et puis je fais comme maman, j'appellerai la grand-mère pour m'aider à les garder. Mais c'était mignon, quoi. J'aurais 25 enfants. Aujourd'hui, elle ne dit pas ça. Aujourd'hui, elle dit, les enfants, je ne sais pas, dans la vie, il ne faut pas non plus trop se stresser. Donc, je vois que le schéma, en tout cas, les enfants, le schéma familial qu'on a, famille nombreuse, etc. Oui, effectivement, aujourd'hui, en tant qu'adolescente, ça ne la fait pas complètement rêver. J'espère que ça va changer.

  • Speaker #0

    Oui, mais comme tu le dis, et on le voit, les femmes refusent des promotions, et c'est vrai dans... pas mal d'entreprises, c'est compliqué d'emmener des femmes dans des parcours de dirigeants parce que c'est très prenant et parce qu'aujourd'hui les entreprises les imaginent quand même un peu à l'ancienne, c'est-à-dire que ça prend beaucoup de temps. Et finalement, la question qu'on peut se poser, que je n'avais jamais formulée comme ça, c'est est-ce que la génération des Wonder Woman qui ont fait le boulot, les enfants, avec des papas moins présents, n'ont pas finalement un peu altéré l'envie que peuvent avoir les plus jeunes ? en se disant mais finalement, ce n'est pas que je n'en suis pas capable, c'est que je n'en ai pas envie. Et si tu n'en as pas envie, c'est vachement dur de créer l'envie.

  • Speaker #1

    C'est possible. En tout cas, dans mon métier, les collaboratrices, quand on cherche justement à constituer des viviers de femmes pour les amener au grade ultime d'associés, on voit bien qu'on a ce questionnement de, en tout cas cette remarque qui remonte assez souvent, de... vous ne faites pas rêver. On voit comment vous travaillez, on voit bien que souvent vous devez en faire deux, trois fois plus, vous ne faites pas rêver. Et je pense que ce n'est pas facile de prendre ce message, mais voilà, il faut le prendre, il faut l'écouter et puis il faut se dire, ok, donc si je ne les fais pas rêver, du coup, qu'est-ce que je veux leur transmettre ? Et finalement, ouais, donc qu'est-ce que je veux leur transmettre comme valeur ? Donc moi, finalement, pour mon petit dernier... Il ne sait pas vraiment dire ce que je fais comme travail. J'aide les autres à résoudre des problèmes très, très compliqués. Donc, quand je rentre le soir, parfois, il me regarde et me dit Ah, c'est très compliqué, je pense, aujourd'hui. Je réponds Oui, c'est ça. Et par contre, il sait très bien expliquer mon activité associative alors qu'il a 8 ans. Donc, du coup, je pense que pour lui, cette dimension, elle est beaucoup plus facile à appréhender que mon travail. Donc je pense qu'effectivement, ce n'est pas un bilan forcément facile parce que comme tu dis, en même temps, pour arriver là, on a fait des sacrifices aussi. Il y a des loisirs qu'on n'a pas fait, des vacances qu'on n'a pas prises, des nuits blanches où on aurait pu aller danser, faire la fête et faire autre chose. Donc c'est vrai que ça pose la question à un moment donné de jusqu'où on va pour atteindre son ambition et décider de... Décider de s'arrêter un moment, ce n'est pas un renoncement, mais aussi, faut-il le vivre comme ça ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que les entreprises vont pouvoir évoluer pour proposer un modèle d'ambition et de réussite professionnelle qui remette plus de conciliation entre la vie privée et la vie pro ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'elles n'auront pas le choix. Elles n'auront pas le choix parce que si on veut vraiment avoir plus de femmes… c'est indispensable. Et je pense aussi que comme les hommes vont aussi avoir ces mêmes exigences dans les années qui viennent, que ça va s'accentuer, à partir du moment où ça ne va pas venir que d'un sexe, mais finalement des deux, ce ne sera plus du tout négociable.

  • Speaker #0

    Je vais te poser une dernière question qui est extrêmement provocante, mais que je réfléchis avant de te la poser, je te la pose quand même. Tu dis si on veut plus de femmes. Mais alors pourquoi est-ce qu'il faut avoir plus de femmes dans les entreprises ?

  • Speaker #1

    Pour avoir un peu plus de représentation. On est 50% de la planète, pourquoi on ne serait pas 50% de dirigeante, 50% de tout ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça rapporte à l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Ça lui rapporte... De manière générale, ce que toute la diversité humaine apporte à une entreprise, de la richesse, des points de vue différents, des manières de penser différentes, on a aujourd'hui des modèles avec beaucoup de copycat dans les entreprises, et c'est intéressant d'amener quelque chose de différent. Ça ne veut pas dire qu'après, nous-mêmes, on ne va pas devenir des copycat aussi, de quelque chose, mais... En tout cas, aujourd'hui, on est dans la société et on n'est pas toujours dans les entreprises représentées statistiquement de la même manière. Et donc, c'est un peu dommage.

  • Speaker #0

    Non, c'est clair. C'est pour ça que j'ai bien dit que ma question était un peu provocante. Est-ce que, et ça sera la question de la fin, est-ce que dans ce monde justement qui bouge beaucoup et qui change beaucoup, où les attentes des individus évoluent, où les modèles sociétaux évoluent, est-ce que tu penses que justement la diversité va devenir un atout essentiel justement pour s'adapter à l'évolution des personnes qui sont aussi des clients ou des consommateurs ou des représentants d'entreprises ?

  • Speaker #1

    Tu penses ça ? Moi je pense que ça l'est déjà. Et après je pense que pour que tout le monde le comprenne, il faut adhérer. Donc moi j'ai souvent eu des équipes Benetton, c'était les meilleures, vraiment les meilleures. Et après j'ai souvent eu des regards sur mes équipes avec beaucoup de questionnements, d'incompréhension. Mais pourquoi tu prends un senior dans ton équipe ? J'ai quand même eu ce genre de questions. Pourquoi tu as pris une sportive de haut niveau qui fait 50 cm de plus que toi, tu n'as pas peur qu'elle s'impose physiquement par rapport à toi ? Mais j'ai entendu des choses tellement ahurissantes. Et sincèrement je parle de cette équipe, c'était la meilleure que j'ai jamais eue. Et prendre... Et je le dis d'autant volontiers que quand j'étais plus jeune, au tout début de ma carrière, j'ai fait comme tout le monde des bonnes erreurs de recrutement. J'ai recruté des filles dont je trouvais qu'elles me ressemblaient 5 ans, 10 ans avant. Donc mes copies 4, et ça a été le plus mauvais recrutement que j'ai fait. Je ne dis pas que les filles étaient mauvaises, pas du tout. Mais en fait, ce n'est pas comme ça qu'on construit et qu'on a de la richesse et qu'on fait grandir en fait et se comporte comme projet dans l'entreprise et les équipes qu'on a. Et moi, je suis vraiment convaincue que c'est la diversité qui fait la différence. Et aussi, faut-il soi-même être convaincu ? Parce que derrière, on doit aussi convaincre ses clients, tout son écosystème. Et donc, je pense que là-dessus, tant que soi-même, on n'est pas intimement convaincu que c'est important, on ne peut pas forcément dérouler et convaincre les autres derrière.

  • Speaker #0

    Louisa, merci. Ce sera le mot de la fin.

  • Speaker #1

    Merci Magali.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui. Cet épisode vous a plu ? N'hésitez pas à me laisser une note. Envie d'en savoir plus ? Abonnez-vous directement depuis votre appli de podcast préférée. Et si vous souhaitez me confier votre histoire sur le stress en entreprise, contactez-moi via notre site. Lili facilite la vie. Le lien est dans la description. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de... Top à la charge mentale. Merci et à bientôt.

Description

Femme active, maman de trois enfants, chargée mentalement et multitâches, Louisa Renoux incarne le portrait de la superwoman moderne. Mais est-ce que cette vie effrénée sera le modèle adopté par les jeunes générations ? C'est ce que nous tenterons de découvrir dans cet épisode. 

Associée dans un cabinet de conseil international, Louisa Renoux est une figure clé de la finance. Mais son engagement ne s'arrête pas là : elle est également une fervente défenseure de l'égalité femmes-hommes, et s'investit activement dans des associations pour promouvoir cette cause. 

Pour Louisa Renoux, la charge mentale ne se limite pas à une simple to-do list. Dans son quotidien, elle doit constamment jongler entre des contraintes familiales et professionnelles, ainsi que des obligations financières et des projets à mener à bien. En matière de gestion de la charge mentale, tout est prioritaire, et chaque décision doit être minutieusement pesée.
Malgré les défis qu'elle doit relever au quotidien, Louisa Renoux reste convaincue que la clé du succès réside dans une prise de décision raisonnée et réfléchie, qui tient compte de sa situation personnelle et de son environnement. Mais avec la pandémie de Covid-10 qui a frappé de plein fouet les femmes dans le monde entier, la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale est devenue un défi de taille pour toutes celles qui souhaitent s'accomplir dans leur carrière sans sacrifier leur équilibre. 

Dans cet épisode, Louisa Renoux livre ses conseils avisés pour une carrière équilibrée et épanouissante, sans sacrifier sa vie de famille ou son bien-être. Ne manquez pas ce témoignage inspirant d'une femme qui a su tracer sa voie dans un monde professionnel exigeant !

Belle écoute ! 🌞

Si comme Louisa vous souhaitez partager votre expérience sur la charge mentale, vous pouvez nous écrire sur Facebook, Instagram ou sur l’adresse email presse@lilyfacilitelavie.com.

Pour poursuivre votre écoute, nous vous conseillons les épisodes suivants :

- Déconstruire la charge mentale : guérir les blessures de l'enfance pour mieux vivre au présent 

- Créer sa bulle de sérénité : l'importance de mettre en place une discipline 

- Se défaire de la pression du résultat et retrouver le plaisir de faire  

- OUI, vous avez le pouvoir de faire changer les choses  

"Stop à la charge mentale !" est un podcast de Magaly Siméon, experte QVT, charge mentale et conciliation, produit par Lily facilite la vie.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le podcast Stop à la charge mentale, le podcast qui décode le stress et ses sources dans l'entreprise. Chaque épisode est une opportunité de dire Stop à la charge mentale, une nécessité pour l'équilibre de chacun et la santé de tous. Je suis Magali Siméon, entrepreneur, experte du futur du travail et maman de trois enfants. Alors, le stress et la charge mentale, je connais bien. Bonjour, aujourd'hui je reçois Louisa Renaud. Louisa Renaud est une femme active avec une carrière, une femme engagée dans des associations, c'est aussi la maman de trois enfants. Louisa a beaucoup de charge mentale, beaucoup d'activité. Et une question, est-ce que finalement, c'est ce modèle-là que les plus jeunes vont adopter ? Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Louisa.

  • Speaker #1

    Bonjour Magali.

  • Speaker #0

    Louisa, est-ce que tu peux bien te présenter pour nos auditrices et nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Eh bien, donc moi c'est Louisa Renaud, j'ai 45 ans, je suis mère de trois enfants et je suis associée dans un cabinet de conseil international. Je travaille depuis un peu plus de 20 ans dans le même secteur, dans le secteur financier. Et j'ai aussi des engagements associatifs qui me donnent beaucoup d'énergie et qui me tiennent à cœur, au domaine notamment de l'égalité femmes-hommes.

  • Speaker #0

    Et alors ma première question rituelle pour toi Louisa, c'est quoi la charge mentale ?

  • Speaker #1

    Alors pour moi c'est quoi la charge mentale ? C'est quand dans la même journée ou dans la même heure, je dois traiter 4, 5, 6 sujets en même temps et que je n'ai pas vraiment le choix parce qu'en fait ils sont tous prioritaires. Donc la charge mentale c'est jongler entre les contraintes familiales, les obligations de mes enfants, les réunions de parents d'élèves, j'en ai trois. Trois fois les obligations, et c'est pourtant très important, des réunions impromptues professionnelles à des heures tardives et ou très matinales, et ou très pendant les vacances. Puis l'organisation de la vie courante, régler ses factures, gérer ses projets, c'est tout ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu dirais que tu as une grande charge mentale ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas comment on compare cette notion de charge mentale d'une personne à l'autre. Je ne sais pas dire si c'est grand ou pas, mais moi, en tout cas, je la ressens comme étant assez forte.

  • Speaker #0

    Et pourtant, dans l'introduction, tu nous as dit que tu étais engagée dans de l'associatif et très engagée, puisque tu étais même à l'ONU à New York il n'y a pas très longtemps. Finalement, quand tu prends des engagements supplémentaires comme ça, tu n'augmentes pas ta charge mentale ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai fait le tri dans ces engagements. Il y en a auxquels j'ai renoncé parce que je pensais que justement c'était beaucoup trop. Et puis il y en a que j'ai gardé parce que j'estimais que c'était important, que ça contribuait à me redonner de l'énergie et puis finalement de la clarté aussi dans ce que je fais. Parce que ce qui est aussi important pour moi c'est d'arriver à prioriser. Donc cette dimension-là elle m'équilibre en fait quelque part par rapport à d'autres activités où la charge mentale est vraiment quelque chose que je subis plus. C'est-à-dire... quand on a des obligations, en particulier des obligations administratives par exemple, mais incontournables. Il n'y a pas de plaisir comme aller défendre ses convictions et porter ses combats à l'ONU à New York. Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Et comment tu vois aujourd'hui l'évolution de la situation des femmes, et pas juste sur le sujet de la charge mentale plus largement ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'avec le Covid, la situation des femmes s'est détériorée. C'est-à-dire qu'on a quand même... On a vécu un bond en arrière à la fois sociétal, même dans les pays très développés, parce que la femme s'est retrouvée à nouveau dans toute sa dimension de je fais front à la maison, en lieu et place de l'autre Et en plus, si j'ai un travail, je dois aussi répondre à mes obligations professionnelles. Donc je pense que ça a été une période assez compliquée pour les femmes, et évidemment dans les pays où l'égalité était déjà un problème. Il y a aussi l'occasion pour certains gouvernements de réduire un peu plus, de restreindre un peu plus le droit des femmes. Donc aujourd'hui, il est en recul partout. Et même en France, on a vu les derniers résultats du Haut Conseil à l'égalité, les indicateurs sont mauvais, sont beaucoup moins bons. Et je pense que les femmes le ressentent aujourd'hui.

  • Speaker #0

    À quoi tu le vois ? Tu le constates où et comment que les femmes le ressentent ? Ça se manifeste comment ?

  • Speaker #1

    Il y a déjà des femmes dirigeantes qui démissionnent. Où ? et ou qui refusent des postes. Ça reste quand même quelque chose d'assez surprenant. Et puis il y a des femmes qui refusent des promotions. Et donc ça c'est quand même un signal assez fort du malaise qu'on peut ressentir et du fait que quand on est obligé d'arbitrer... Aujourd'hui, les choix ne se font pas forcément d'une manière aussi évidente qu'elles puissent le paraître.

  • Speaker #0

    Et de ton point de vue, quand je refuse une promotion, qu'est-ce que ça dit en fait de l'entreprise où je travaille, de moi en tant que femme ? Est-ce que c'est une régression ou est-ce que c'est un choix d'équilibre ? Tu vois ça comment ?

  • Speaker #1

    C'est une régression si par exemple on la refuse parce que forcément ça entraîne un déséquilibre tel que ce n'est pas compatible. Ça veut dire qu'on n'arrive toujours pas à nous proposer quelque chose qui permette de réduire les inégalités. Donc là, c'est une régression. Et je pense qu'assez souvent, quand on est dans cette situation, c'est effectivement parce qu'on ne veut pas choisir entre sa famille, son équilibre et son boulot. Donc je ne pense pas que ce soit qu'il y ait un manque d'ambition des femmes. Je pense que simplement, il y a des arbitrages à certains moments et il se trouve que pour les femmes, ça se fait plus dans un sens que pour les hommes.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu aurais envie de dire à ces femmes ? Parce que finalement, aujourd'hui, on a beaucoup de jeunes femmes qui revendiquent, entre autres... le possible non-désir de faire carrière, le possible non-désir de sacrifier. Toi, aujourd'hui, qui as une carrière, qui as des enfants, qui as des engagements, qu'est-ce que tu as envie de leur dire ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de leur dire de faire au mieux, que personne n'est parfait et que pas tout avoir. Même si j'aimais bien, j'en ai lu plein des livres, You can have it all etc. Ça fait rêver, mais la vérité, c'est que ce n'est pas complètement vrai. Pas tout à fait exact. Même si vraiment les femmes qui ont... qui ont raconté leurs histoires sont fantastiques, mais voilà, il faut accepter qu'on est en parfaite, qu'on ne peut pas tout faire. Et moi, j'ai travaillé à temps partiel quand deux de mes enfants étaient tout petits. C'est clair qu'à cette époque-là, j'ai beaucoup moins progressé dans ma carrière, mais je n'ai aucun regret. Et je pense qu'il n'y a aucune décision qu'on prend aujourd'hui pour son équilibre qui est néfaste demain, et pour sa carrière, et pour son équilibre. Je pense qu'en fait... Il faut s'écouter et puis il ne faut pas partir tête baissée dans un objectif qui n'est pas forcément un objectif de vie globale.

  • Speaker #0

    Et donc ça veut dire que nos arbitrages se font un peu en fonction de nos périodes de vie ? Oui. C'est plutôt comme ça qu'il faut qu'on les fasse ?

  • Speaker #1

    Oui. En tout cas, moi, je l'ai vécu comme ça. Après, ça ne veut pas dire, et en même temps, je dis ça, et puis en même temps, je fais de l'associative. Donc des fois, j'ai des after work, j'ai du temps perso qui est pris. Voilà, pour des engagements associatifs, donc c'est du temps où je ne suis pas avec mes enfants, avec ma famille, parce que souvent on est dans les extrêmes, on se dit, ben non, quand les enfants sont petits, on ne sort pas, on ne fait rien, on ne fait pas de réseautage, on ne fait pas d'associatif, etc. Donc non, tout n'est pas forcément extrême, mais après c'est des questions de dosage, et donc aujourd'hui si une femme ou un homme d'ailleurs me dit, voilà, mes enfants sont petits, j'ai envie de les voir grandir, donc je veux réduire un peu mon temps de travail, je veux partir plus tôt, je veux les emmener à la crèche, à l'école, etc. Ben ça ne me choque pas en fait. Et ça ne préjuge pas que ce n'est pas quelqu'un qui peut faire une grande carrière, être dirigeant, etc. Mais ça, je pense que ce sujet, il faudrait que ça s'aimante. Ce point-là, il change vraiment un peu partout.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le sentiment qu'on a quand même, c'est que dans l'entreprise française en tout cas, il y a encore une prime au présentéisme.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Mais après, moi, je suis optimiste sur le fait que ça va changer. C'est juste très long. Et puis, ça changera. Les hommes vont aussi être dans ce mouvement-là. Plus il y aura d'hommes qui vont revendiquer ce besoin, plus ça facilitera la voie pour les femmes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu vois les jeunes hommes dans tes équipes ? Est-ce que tu les vois bouger là-dessus ?

  • Speaker #1

    Oui, ils prennent leur congé-pathe, ils vont chercher leurs enfants à l'école. Moi, je trouve que le partage des tâches, par exemple, c'est de plus en plus réparti sur les plus jeunes. les jeunes couples. Donc ça, ça me rend optimiste.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça veut dire que notre génération de femmes actives est une génération, je n'aime pas ce terme, mais un peu sacrifiée, c'est-à-dire où nous, on nous a dit, c'est un peu comme la belle-mère de Cendrillon, oui, tu peux aller travailler, mais tes enfants doivent être équilibrés, bons à l'école, suivent les bonnes activités, et ça pèse quand même plus sur les épaules de la maman que du papa en termes d'attente ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que nous, pour le coup, on a... On nous a trop mis dans la tête que you can have it all et you are perfect On nous a donné trop d'injonctions contradictoires et c'est une grande partie de notre charge mentale. On ne peut pas être parent d'élève présent à toutes les réunions de parents sur quatre groupes WhatsApp différents par enfant. Ce n'est pas possible en fait. Moi, je reçois des messages WhatsApp quasiment 24 heures sur 24. Avec le groupe WhatsApp de mes trois enfants. À un moment, il y a une limite. Ceci dit, ils sont très utiles parce que parfois, j'oublie qu'il y a des sorties de classe, des goûters à préparer. d'un autre côté c'est quand même bien utile aussi et donc effectivement je pense que le sujet c'est qu'on arrive à décomplexer j'appelais ça être un peu une mère indigne voilà accepter que bah oui moi je le dis sans honte ça m'arrivait à l'époque je suis très honte mais ça m'arrivait d'oublier le goûter sur la sortie même le déjeuner sur la sortie scolaire de mes enfants et puis pas qu'une fois voilà c'est On n'est pas fiers, mais...

  • Speaker #0

    C'est ça ce que tu ressentais à ce moment-là, c'était de la honte ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui, oui, quand même, parce que j'étais quand même la seule maman à avoir oublié.

  • Speaker #0

    C'est ça qui te faisait honte ? Parce que ton enfant, il n'allait pas m'avoir de faim, je suppose que la maîtresse trouvait une solution ?

  • Speaker #1

    Non, mon enfant n'est pas mort de faim. Néanmoins, c'était le seul enfant qui n'a pas ouvert son petit paquet, son petit goûter. Donc les autres enfants partageaient avec lui, évidemment, leur goûter. Il n'est pas du tout mort de faim. Mais voilà.

  • Speaker #0

    mais aujourd'hui j'en rigole beaucoup d'ailleurs je raconte cette histoire à toutes mes collaboratrices oui ma fille qui est partie une fois chez son parent et j'ai pas vérifié c'est pas moi qui fais la valise c'est la nounou et la femme de son parent qui est une vieille amie m'a appelée en me disant t'as mis une robe dans la valise sur laquelle il n'y a plus que deux boutons sur les 14 qu'elle devrait avoir et ma réponse a été dire t'as compté le nombre de boutons qu'il devrait y avoir et elle m'a dit ça te dérange pas Non, je remarque juste que tu n'as pas appelé son père. Et elle m'en parle encore aujourd'hui, c'est toujours une amie. Elle me dit, j'ai toujours... Alors elle, elle n'a pas le même choix d'équilibre de vie. Et c'est vrai que même entre femmes, on regarde l'autre mère et pas le père. On ne se dit pas, le père a oublié le pique-nique. On se dit, la maman a oublié le pique-nique. Ce n'est pas facile de lâcher prise sur ces attentes perçues qui existent. Elles ne sont pas juste dans nos têtes. Des fois, on nous dit qu'on met la barre trop, que... Ce n'est pas que dans nos têtes quand même. Et est-ce que ça veut dire que ce syndrome de la bonne élève, parce que c'est ça finalement qui joue à tous nos niveaux de vie, dans notre vie perso, dans notre vie pro, est-ce que tu as le sentiment que ce syndrome de la bonne élève est moins présent chez tes jeunes collaboratrices ?

  • Speaker #1

    Je le trouve encore un peu trop présent. Ce que je vois, c'est qu'elles ont un meilleur partage des tâches ménagères, des tâches relatives aux enfants, avec les papas. Je trouve que les papas, dans ce qu'on décrit, sont vraiment beaucoup plus présents. Mais je trouve en tout cas qu'elles ont encore le marquage bon élève.

  • Speaker #0

    Et donc ça, ça veut dire que c'est un sujet éducatif, sociétal, à l'école.

  • Speaker #1

    Et de rôle modèle. Il faut qu'elles aient des femmes rôle modèle qui existent.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire en fait des rôles modèles imparfaits.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Je comprends, c'est pour ça que moi aussi je partage largement sur ce que j'ai pu rater. Je partage plus sur ce que j'ai pu rater en tant que mère de famille, parce que je sentais plus de pression là-dessus. Mais c'est vrai que dans ma vie professionnelle, j'ai aussi fait des arbitrages, de réunions où je suis pas allée, de séminaires que j'ai manqué parce que ça tombait pas bien. Mais j'ai moins le sentiment que c'est de l'imperfection, j'ai plus le sentiment que c'est de l'alignement. Et donc les plus grands, quels regards ils portent sur la répartition des rôles à la maison, sur ton job, tes engagements associatifs et ton rôle de maman ? Tu as l'impression qu'ils ont quel regard là-dessus ?

  • Speaker #1

    Alors, comme ils n'ont pas le même âge, forcément ils n'ont pas le même. Mes ados, ils ont compris ce que c'était que l'engagement sociétal, le féminisme. J'ai droit à quelques blagues dessus parfois, mais je pense que c'est quelque chose qu'ils ont compris. Après, mon travail, pour eux, ça reste quelque chose qu'ils perçoivent comme quelque chose de beaucoup trop prenant et de beaucoup trop stressant. Donc typiquement, là, voilà, parce que plus tard, ils veulent faire la même chose que maman, réponse non. C'est très, très clair. Et puis, mon petit dernier, lui, il est encore dans la phase d'admiration. Je ne sais plus combien de temps ça va durer encore, mais voilà, j'en profite. Oui, profite. Découvre tout encore avec un regard très neuf. Et lui est beaucoup plus sensible. C'est marrant parce que je les éduque pareil. Mais j'ai remarqué qu'il est un peu plus sensible à la question associative. Alors que j'ai fait la même chose avec les trois. Et je dirais même que les deux aînés, je les ai... Je les ai beaucoup amenées dans des meetings UNICEF, etc. Parce que quand on est adolescent, on est un petit peu plus centré. Voilà, c'est l'âge où on…

  • Speaker #0

    Oui, c'est pas l'âge le plus tendre. Mais tu vois, par rapport au début de notre échange, où on parlait de ces femmes qui refusent des promotions, moi, mes filles, à l'adolescence, m'ont dit… on n'a pas envie de la vie que tu as. Donc moi, j'étais une wonderwoman, le job, les trois enfants, tout ça, la vie sociale, le 4-5e, mais tu fais quand même un job à temps complet, mais sur quatre jours. Et un jour, tes filles t'arrêtent dans ton élan en disant, mais nous, on n'a pas du tout envie de la vie que tu as. Est-ce que finalement, aujourd'hui, ce modèle qu'on a projeté, qui est un modèle de grand contrôle et de grande intensité, n'emmène pas des plus jeunes à se dire merci mais non merci.

  • Speaker #1

    Je me suis posé la question parce que ma fille, quand elle était toute petite, j'étais passante en partiel, donc j'avais les mercredis vraiment complètement consacrés à des sorties, à des activités avec mes deux grands qui étaient tout petits à l'époque. Et je me souviens qu'elle disait partout, moi plus tard j'aurai 25 enfants et puis je fais comme maman, j'appellerai la grand-mère pour m'aider à les garder. Mais c'était mignon, quoi. J'aurais 25 enfants. Aujourd'hui, elle ne dit pas ça. Aujourd'hui, elle dit, les enfants, je ne sais pas, dans la vie, il ne faut pas non plus trop se stresser. Donc, je vois que le schéma, en tout cas, les enfants, le schéma familial qu'on a, famille nombreuse, etc. Oui, effectivement, aujourd'hui, en tant qu'adolescente, ça ne la fait pas complètement rêver. J'espère que ça va changer.

  • Speaker #0

    Oui, mais comme tu le dis, et on le voit, les femmes refusent des promotions, et c'est vrai dans... pas mal d'entreprises, c'est compliqué d'emmener des femmes dans des parcours de dirigeants parce que c'est très prenant et parce qu'aujourd'hui les entreprises les imaginent quand même un peu à l'ancienne, c'est-à-dire que ça prend beaucoup de temps. Et finalement, la question qu'on peut se poser, que je n'avais jamais formulée comme ça, c'est est-ce que la génération des Wonder Woman qui ont fait le boulot, les enfants, avec des papas moins présents, n'ont pas finalement un peu altéré l'envie que peuvent avoir les plus jeunes ? en se disant mais finalement, ce n'est pas que je n'en suis pas capable, c'est que je n'en ai pas envie. Et si tu n'en as pas envie, c'est vachement dur de créer l'envie.

  • Speaker #1

    C'est possible. En tout cas, dans mon métier, les collaboratrices, quand on cherche justement à constituer des viviers de femmes pour les amener au grade ultime d'associés, on voit bien qu'on a ce questionnement de, en tout cas cette remarque qui remonte assez souvent, de... vous ne faites pas rêver. On voit comment vous travaillez, on voit bien que souvent vous devez en faire deux, trois fois plus, vous ne faites pas rêver. Et je pense que ce n'est pas facile de prendre ce message, mais voilà, il faut le prendre, il faut l'écouter et puis il faut se dire, ok, donc si je ne les fais pas rêver, du coup, qu'est-ce que je veux leur transmettre ? Et finalement, ouais, donc qu'est-ce que je veux leur transmettre comme valeur ? Donc moi, finalement, pour mon petit dernier... Il ne sait pas vraiment dire ce que je fais comme travail. J'aide les autres à résoudre des problèmes très, très compliqués. Donc, quand je rentre le soir, parfois, il me regarde et me dit Ah, c'est très compliqué, je pense, aujourd'hui. Je réponds Oui, c'est ça. Et par contre, il sait très bien expliquer mon activité associative alors qu'il a 8 ans. Donc, du coup, je pense que pour lui, cette dimension, elle est beaucoup plus facile à appréhender que mon travail. Donc je pense qu'effectivement, ce n'est pas un bilan forcément facile parce que comme tu dis, en même temps, pour arriver là, on a fait des sacrifices aussi. Il y a des loisirs qu'on n'a pas fait, des vacances qu'on n'a pas prises, des nuits blanches où on aurait pu aller danser, faire la fête et faire autre chose. Donc c'est vrai que ça pose la question à un moment donné de jusqu'où on va pour atteindre son ambition et décider de... Décider de s'arrêter un moment, ce n'est pas un renoncement, mais aussi, faut-il le vivre comme ça ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que les entreprises vont pouvoir évoluer pour proposer un modèle d'ambition et de réussite professionnelle qui remette plus de conciliation entre la vie privée et la vie pro ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'elles n'auront pas le choix. Elles n'auront pas le choix parce que si on veut vraiment avoir plus de femmes… c'est indispensable. Et je pense aussi que comme les hommes vont aussi avoir ces mêmes exigences dans les années qui viennent, que ça va s'accentuer, à partir du moment où ça ne va pas venir que d'un sexe, mais finalement des deux, ce ne sera plus du tout négociable.

  • Speaker #0

    Je vais te poser une dernière question qui est extrêmement provocante, mais que je réfléchis avant de te la poser, je te la pose quand même. Tu dis si on veut plus de femmes. Mais alors pourquoi est-ce qu'il faut avoir plus de femmes dans les entreprises ?

  • Speaker #1

    Pour avoir un peu plus de représentation. On est 50% de la planète, pourquoi on ne serait pas 50% de dirigeante, 50% de tout ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça rapporte à l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Ça lui rapporte... De manière générale, ce que toute la diversité humaine apporte à une entreprise, de la richesse, des points de vue différents, des manières de penser différentes, on a aujourd'hui des modèles avec beaucoup de copycat dans les entreprises, et c'est intéressant d'amener quelque chose de différent. Ça ne veut pas dire qu'après, nous-mêmes, on ne va pas devenir des copycat aussi, de quelque chose, mais... En tout cas, aujourd'hui, on est dans la société et on n'est pas toujours dans les entreprises représentées statistiquement de la même manière. Et donc, c'est un peu dommage.

  • Speaker #0

    Non, c'est clair. C'est pour ça que j'ai bien dit que ma question était un peu provocante. Est-ce que, et ça sera la question de la fin, est-ce que dans ce monde justement qui bouge beaucoup et qui change beaucoup, où les attentes des individus évoluent, où les modèles sociétaux évoluent, est-ce que tu penses que justement la diversité va devenir un atout essentiel justement pour s'adapter à l'évolution des personnes qui sont aussi des clients ou des consommateurs ou des représentants d'entreprises ?

  • Speaker #1

    Tu penses ça ? Moi je pense que ça l'est déjà. Et après je pense que pour que tout le monde le comprenne, il faut adhérer. Donc moi j'ai souvent eu des équipes Benetton, c'était les meilleures, vraiment les meilleures. Et après j'ai souvent eu des regards sur mes équipes avec beaucoup de questionnements, d'incompréhension. Mais pourquoi tu prends un senior dans ton équipe ? J'ai quand même eu ce genre de questions. Pourquoi tu as pris une sportive de haut niveau qui fait 50 cm de plus que toi, tu n'as pas peur qu'elle s'impose physiquement par rapport à toi ? Mais j'ai entendu des choses tellement ahurissantes. Et sincèrement je parle de cette équipe, c'était la meilleure que j'ai jamais eue. Et prendre... Et je le dis d'autant volontiers que quand j'étais plus jeune, au tout début de ma carrière, j'ai fait comme tout le monde des bonnes erreurs de recrutement. J'ai recruté des filles dont je trouvais qu'elles me ressemblaient 5 ans, 10 ans avant. Donc mes copies 4, et ça a été le plus mauvais recrutement que j'ai fait. Je ne dis pas que les filles étaient mauvaises, pas du tout. Mais en fait, ce n'est pas comme ça qu'on construit et qu'on a de la richesse et qu'on fait grandir en fait et se comporte comme projet dans l'entreprise et les équipes qu'on a. Et moi, je suis vraiment convaincue que c'est la diversité qui fait la différence. Et aussi, faut-il soi-même être convaincu ? Parce que derrière, on doit aussi convaincre ses clients, tout son écosystème. Et donc, je pense que là-dessus, tant que soi-même, on n'est pas intimement convaincu que c'est important, on ne peut pas forcément dérouler et convaincre les autres derrière.

  • Speaker #0

    Louisa, merci. Ce sera le mot de la fin.

  • Speaker #1

    Merci Magali.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui. Cet épisode vous a plu ? N'hésitez pas à me laisser une note. Envie d'en savoir plus ? Abonnez-vous directement depuis votre appli de podcast préférée. Et si vous souhaitez me confier votre histoire sur le stress en entreprise, contactez-moi via notre site. Lili facilite la vie. Le lien est dans la description. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de... Top à la charge mentale. Merci et à bientôt.

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