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Charlotte DUMAS - Les moins de 2min en ligne de mire : La volonté de retrouver le maillot de l'Equipe de France dans son sport cover
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Sueur d'Espoir - Le sport raconté par les athlètes

Charlotte DUMAS - Les moins de 2min en ligne de mire : La volonté de retrouver le maillot de l'Equipe de France dans son sport

Charlotte DUMAS - Les moins de 2min en ligne de mire : La volonté de retrouver le maillot de l'Equipe de France dans son sport

28min |23/07/2025
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Sueur d'Espoir - Le sport raconté par les athlètes

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Description

10, c'est le nombre de jours restants avant les Championnats de France Elite d'athlétisme.
C'est aussi le nombre d'années qu'il a fallu à Charlotte Dumas pour connaître sa première sélection sous le maillot de l'Equipe de France.

L' athlétisme, ce sport aux multiples disciplines. Toutes ont leur difficulté et dans certaines vient s'ajouter une densité hors-normes.

C'est le cas du 800m femmes qui a complètement basculé cette année avec une densité encore jamais vue. Les minimas FFA pour les Championnats du Monde à Tokyo restent très exigeants mais plusieurs athlètes semblent en capacité de les réaliser.

Le problème ? Il n' y a que 3 places.
Ainsi, une course effrénée se lance, celle d'effectuer les minimas, à 1'58"51; celle de bien figurer dans le ranking mondial et enfin ... Celle d'intégrer la plus haute marche aux Championnats de France.


Dans cette longue course à la qualification, Charlotte parle dans cet épisode de comment sa carrière s'est construite, comment des doutes, elle s'est mise à croire en elle, en ses capacités.

Comment en faisant des choix forts, elle a su libérer son potentiel et se défaire des blessures.

Et surtout, son rêve d'enfin casser la mythique barrière des 2min au 800m.


Chaque carrière a sa propre dynamique, Charlotte a attendu plus de 10 ans avant de porter le maillot de l'Equipe de France. Elle veut croire en ses chances de porter à nouveau le maillot bleu blanc rouge, en septembre peut être, la patience elle en est armée, la volonté aussi.


Alors embarquez dans la belle aventure de Charlotte Dumas, pour qui 2025 est l'année de tous les records.


***

🎙️ Sueur d’Espoir, c’est le podcast sport qui vous plonge dans les coulisses du haut niveau à travers des récits inspirants.

Entre storytelling immersif et interviews d’athlètes, découvrez comment ces sportifs affrontent les défis, repoussent leurs limites et trouvent la motivation pour atteindre leurs rêves.

Chaque épisode explore un sport différent : des disciplines olympiques aux moins médiatisées.
Vous entendrez leurs doutes, leurs victoires, leurs conseils et surtout, cette passion qui les anime.

🎧 Sueur d’Espoir, c’est bien plus qu’un podcast : c’est une plongée dans le mental, l’entraînement et la vraie vie des athlètes, pour mieux comprendre ce qu'incombe de viser l'excellence.

Parce que nous avons tous à y gagner de nous inspirer du sport de haut niveau, bienvenue dans ce podcast !


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Transcription

  • SUEUR D'ESPOIR

    Quand on parle 800 mètres chez les femmes en athlétisme, forcément le premier nom qui vient en tête, c'est celui de Renelle Lamote. Et c'est normal puisque ça fait plus de 10 ans qu'elle mène la discipline. Mais cette année, l'800 mètres est en train de prendre un tournant. On pourrait citer Anaïs Bourgoin, médaillée de bronze aux derniers championnats d'Europe en 2024, mais il n'y a pas qu'elle. Si l'on regarde les bilans FFA, c'est assez parlant. En remontant jusqu'à 2015, 10 ans en arrière et 3 Olympiades plus loin, il faut attendre 2022 pour voir... plus de 3 française sous les 2 minutes, une barrière assez mythique chez les coureuses de cette distance. Sur la saison 2024, elles étaient 6 à réaliser au moins un chrono sous les 2 minutes, soit 3 fois plus qu'en 2022. Sur la saison 2025, elles sont déjà 5 à l'avoir fait et dans une année de championnat du monde, ce chiffre est clairement amené à augmenter.

  • Charlotte DUMAS

    Bien évidemment que les sub 2 sont très importants, mais on veut même aller chercher un peu plus loin, je pense.

  • SUEUR D'ESPOIR

    A l'heure où j'enregistre ce podcast, nous sommes mi-juillet et il y a 4 coureuses en dessous des 2 minutes 01, soit à quelques dixièmes de la mythique barre des 2 minutes. L'entraînement s'améliore, la technologie dépointe aussi, mais les critères se renforcent tout comme la densité. Avec des minima FFA fixés à 1 minute 58 et 51 centièmes pour espérer aller au championnat du monde à Tokyo, même une fois passée la barre des 2 minutes, le chemin reste encore long.

  • Charlotte DUMAS

    L'objectif est... est pas simple à atteindre, j'en suis consciente. Mais il faut que je l'ai dans un coin de ma tête. Et oui, j'y crois, j'y crois. Il faut y croire, parce que sinon, tu n'y arriveras pas.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Dans l'épisode d'aujourd'hui, vous allez écouter le parcours d'une de ces athlètes, toute proche des moins de deux minutes. Une athlète pour qui remise en question et ajustement au fil des années ont été salvateurs, puisque cette saison 2024-2025 est la meilleure de sa carrière.

  • Charlotte DUMAS

    C'est le parcours qui fait la beauté de la réussite aussi.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Prise de conscience, changement de discipline, changement de structure, que de changements qui ont amené Charlotte au niveau qu'elle visait depuis tout ce temps.

  • Charlotte DUMAS

    Ouais, je pense que j'étais pas prête et je comprenais pas vraiment ce que ça voulait dire et ce que ça impliquait aussi. Je vis complètement une autre manière de voir le sport actuellement.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Les efforts ont porté leur fruit puisque cette année, elle avait un rêve qu'elle a gardé secret. qualifie au championnat d'Europe Indoor sur 800 mètres. En s'affranchissant des minimas et en terminant vice-championne de France, elle s'est offert le droit d'ouvrir une porte qu'elle ne pensait plus possible ces dernières années, sa première sélection avec le maillot de l'équipe de France.

  • Charlotte DUMAS

    Je ne pensais pas faire une sélection en équipe de France à 27 ans, c'est moi qui ai dit ça quand j'avais 15 ans, 15-20 ans, jamais je l'aurais cru.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Désormais, Charlotte ne veut plus s'arrêter de rêver. En septembre, ce sera les championnats du monde à Tokyo. Le ticket d'entrée y est très élevé, elle le sait. Mais Charlotte n'a pas fait tous ses sacrifices pour regarder le train passer sans elle. Bienvenue dans le podcast Sueur d'Espoir. Le podcast qui parle du sport de haut niveau différemment. Entre récits narratifs et interviews, découvrez des parcours inspirants. Un épisode, un sport différent, toujours sur des athlètes qui rêvent grand. Aujourd'hui, c'est direction le double tour de piste avec Charlotte Dumas. Bon épisode.

  • Charlotte DUMAS

    J'ai fait quand même, je pense bien, 8-9 années sur 400 haies. C'était vraiment la discipline un peu passion, parce qu'en fait, de base quand j'étais jeune en cadette, c'était 2000 steeple et 400 haies. Donc moi, je faisais les deux aux championnats de France. Et tout le monde me disait... fais du 2000 steeple, t'as des qualités de foncier, fais ça, fais ça. Parce que moi, je suis très têtu et j'ai jamais voulu faire du 2000 steeple parce que ça ne m'amusait pas du tout. Et pour moi, aller à l'entraînement, il fallait que ce soit fun. Donc, j'ai fait du 400 haies, qui a aussi permis de développer toutes mes qualités de sprinteuse. Je pense que ça me sert énormément à l'heure actuelle. Mais bon, c'est vrai que sur le papier, je valais peut-être mieux sur 2000 steeple ou 3000 steeple, du coup, passée en junior. Moi j'étais dans l'académie de mes parents de la Loire, c'était plus Saint-Etienne où je devais aller et au final j'ai réussi à rentrer à Lyon. Ça m'a permis d'avoir des horaires un peu aménagés, de pouvoir partir en stage, de m'entraîner correctement. J'ai fait une licence staps 3 ans en entraînement. Une fois que je suis arrivée sur Lyon, je suis allée dans le groupe de Grégory Duval, c'est un groupe de sprinters. Maintenant il a des coureuses de 800. Mais c'est vrai que de base, tu as un coach de sprint. Et j'ai fait sept années, sept très belles années avec lui. Ils se sont très bien déroulés.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais début Covid, un manque de beaucoup de choses s'installe. Manque de vitesse pour performer au plus haut niveau, manque de temps pour s'entraîner, une spirale négative qui a bien failli tout faire basculer.

  • Charlotte DUMAS

    J'avais un peu fait le tour sur 400 mètres près, et c'est vrai que je suis limitée en vitesse, donc il fallait que j'essaye autre chose, c'était soit ça, soit j'arrêtais l'athlète. C'est vrai que ça, c'était courant de Covid, ça a été un peu un tournant dans ma carrière, et en fait, de base, je voulais arrêter l'athlétisme à ce moment-là. Parce que c'est vrai qu'avec les études, etc., je ne m'entraînais pas comme une sportive de haut niveau. Je m'entraînais cinq fois par semaine. Donc ce qui est déjà bien, à mon âge, j'étais encore jeune. Je suis passée à beaucoup plus à l'heure actuelle. Mais je n'étais peut-être pas assez dans une démarche haut niveau, je pense, à l'époque.

  • SUEUR D'ESPOIR

    En 2023, elle change de club pour rejoindre l'ASM Athlé, section du Clermont-Auvergne athlétisme. Nouveau coach, nouvelle structure. Une rampe de lancement pour s'engager pleinement dans cette nouvelle discipline du 800 mètres. Même si les haies ne sont jamais bien loin.

  • Charlotte DUMAS

    En fait, mon coach, mon nouveau coach, Jean-François Pontier, qui est sur Clermont-Ferrand. Je suis sur Clermont-Ferrand depuis un peu plus de deux ans maintenant. C'est un coach qui fait toutes les disciplines du demi-compte et même des disciplines du sprint. Il a travaillé à la fédé, c'est quelqu'un qui a vraiment un gros, gros bagage technique. Et donc, quand il voit des athlètes, il est capable de dire, toi, tu peux être forte là, là, là. Et c'est vrai que moi, quand je suis arrivée, j'ai dit, je veux faire du 800 mètres. Il m'a dit, tu pourrais être excellente sur 3000 steeple. Là, je lui ai dit, quoi ? Jamais de la vie.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Moins de deux minutes sur 800 mètres chez les femmes, c'est une barrière que peu d'athlètes ont déjà passée. Une performance que toute coureuse de 800 mètres espère un jour réaliser.

  • Charlotte DUMAS

    Faire moins de deux minutes, c'est clairement l'objectif depuis le début de saison. Je pense que j'en suis capable. Après, il faut le sortir, il faut avoir la bonne course. Et ça prendra le temps que ça prendra. Mais il ne faut pas être non plus trop pressé, je pense. Parce que sinon, c'est compliqué. Je pense qu'on n'approche pas les compétitions de la bonne manière si on se prend trop la tête avec ça.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Alors, comment Charlotte est passée d'un bout de souffle sur 400 haies à penser qu'elle peut passer sous les 2 minutes sur 800 mètres, et ça 13 ans après avoir commencé l'athlé. Tout d'abord, le très haut niveau demande de l'expérience. Il faut essayer, se tromper, recommencer. Atteindre le plus haut niveau demande aussi une démarche et une implication forte. Un plan de route avec des étapes à cocher. Et ça, ce n'est pas toujours chose aisée lorsque l'on fait ses études ou que l'on a un travail à côté.

  • Charlotte DUMAS

    Il faut vraiment prendre année par année, je pense. Prendre cette expérience parce qu'à côté, on fait nos études, derrière, on commence à travailler. Parce qu'il faut aussi gagner sa vie, il faut aussi se former au niveau professionnel. Et ça, ça fait partie du processus. Je pense que j'avais besoin d'avoir tout ça pour pouvoir me libérer au niveau sportif aussi. De me dire que pour l'après, c'est bon, j'ai quelque chose au niveau professionnel. En fait, j'avais besoin de cette assurance-là, je pense. Et deuxièmement, ce qui m'a permis. passer un cap c'est de m'entraîner plus. Donc moi je le suis allé sur Clermont-Ferrand il y a un peu plus de deux ans comme je disais tout à l'heure je suis passée donc avec un nouvel entraîneur François Pontier, pas que ça se passait mal avec mon ancien puisque j'ai fait mon record avec lui je progressais mais j'avais besoin de changement je pense parce qu'au bout de sept ans c'est vrai que c'est important aussi je pense de changer un peu de cadre et donc de voir comment on peut vous pouvez m'entraîner plus sur un secteur un peu plus court, un peu plus long du coup, voir ce que ça pouvait donner et voir autre chose en général. Et surtout voir ce que ça pouvait donner de m'entraîner comme des athlètes de haut niveau actuel sur 800 mètres. Ça fait quelques années maintenant que je partage ma vie avec un athlète de haut niveau aussi. Et pour moi, c'est aussi ce qui a fait la différence. C'est vrai que dans ma famille, ils sont très sport, mais multisport. On va faire de tout. Par contre, le haut niveau, ma maman connaît ce que c'est, parce que ses frères ont fait du haut niveau en vélo. Mais ils connaissaient sans connaître. Ils se rendaient pas compte de ce que ça demandait, ce que ça nécessitait. Donc c'est vrai que de partager ma vie avec une personne qui fait du haut niveau, ça m'a montré un peu la voie. Et je dirais que dans un premier temps, c'est ça qui m'a permis de commencer à y croire. Et je savais aussi que je faisais des bonnes séances, que j'avais quand même quelques qualités. Et dans un premier temps, on se compare beaucoup aussi aux autres. On se dit, bon, elle fait ça comme chrono, pourquoi moi je ne serais pas capable ? Si je passe ce cap-là, je serais peut-être capable de faire ça ? En fait, c'est toutes ces petites étapes qui nous permettent au fur et à mesure d'y croire. Et même si moi, j'ai 27 ans, je ne pensais pas faire une sélection en équipe de France à 27 ans. dit ça quand j'avais 15 ans 15 20 ans jamais je leur ai cru

  • SUEUR D'ESPOIR

    Nous sommes en 2023, Charlotte est donc lancée, diplôme en poche, nouvel entraîneur, une confiance en soi retrouvée et un cap clair. Aller chercher sa première sélection en équipe de France.

  • Charlotte DUMAS

    C'est vrai que la première année, ça a été difficile, mais j'ai fait mon premier gros chrono où je fais 2'02. Donc ça laisse présager quand même de belles choses. On dit toujours qu'il faut 8 mois pour s'adapter avec un nouvel entraîneur. Donc ces 8 mois, ils étaient à peine passés. parce que je suis arrivée en décembre avec lui. Et donc, je me suis dit, l'année prochaine, on y va, let's go. Et malheureusement, l'année prochaine, c'était l'année qui est passée, l'année dernière, c'est en 2023-2024, où j'ai eu pas mal de blessures. J'ai eu déchirure, essuie-glace, mollets un peu capricieux. J'ai quand même enchaîné toute la saison où j'ai galéré, et ça a été assez difficile.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Lorsqu'on veut, on peut, certes, mais malheureusement, ce n'est pas si simple que ça. Et les obstacles ne manquent pas de venir questionner si c'était le bon choix.

  • Charlotte DUMAS

    En plus, je me sentais super bien, mais j'avais une grosse fatigue à côté. Je travaillais à côté un CDI en mi-temps, j'étais en 25 heures. Et j'ai aussi monté ma boîte il y a deux ans, une autre entreprise. Donc ça faisait un peu beaucoup de lancer tout ça en même temps. Et ça a un peu pété. Donc cette année, ce qui a changé, c'est de lui dire " Tu veux faire du haut niveau ? Il faut que tu fasses comme les athlètes de haut niveau et que tu enlèves quelque chose sinon, ça ne fonctionnera pas. Il faut te libérer du temps et aussi de l'énergie." Et donc j'ai retiré le CDI et je me suis lancée à 100% dans ma boîte, c'était un parti pris, et ça a fonctionné.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Quitter son CDI contre... plus de temps pour s'entraîner, récupérer et gérer sa boîte en architecture, c'est le choix fort qu'a fait Charlotte pour la saison 2024-2025. Un investissement à la hauteur de ses ambitions qui a commencé par un stage en altitude au Kenya afin de préparer la saison indoor.

  • Charlotte DUMAS

    J'ai innové cette année parce que j'ai fait mon premier stage d'altitude au Kenya en janvier, pendant trois semaines. Mais mon coach est pro-Kenya, il fait conscrire sa maison au Kenya, donc forcément... Non, je pense que ça fait vraiment du bien de voir comment s'entraînent d'autres athlètes dans des situations plus compliquées, plus difficiles, et puis sortir de sa zone de confort. Ça fait du bien, vraiment. 2'02"46, on vient de vivre un 800 mètres exceptionnel. Je n'avais pas vu Charlotte Dumas, le 2'02"02 de Charlotte Dumas, qui est excellent. Elle explose son record de 3 secondes. C'est vraiment très impressionnant. Il me semble qu'elle a été en stage au Kenya et ça a dû payer.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Ça a dû payer. Le 800 mètres, c'est à la frontière entre sprint et endurance. Il faut partir vite et résister le plus longtemps possible. Alors comment on s'entraîne pour ce genre de distance ? Et surtout, combien ça représente de kilomètres par semaine de se préparer à courir un 800 mètres à fond ?

  • Charlotte DUMAS

    Je dirais que moi, une semaine type, en semaine de prépa, je suis à 9 entraînements par semaine. La semaine type, ça va être le lundi midi, on va faire du 1080, c'est du sprint. C'est une machine qui permet de travailler avec de la résistance. Le soir, ça va être plutôt un footing récup. Le mardi, on va faire, le matin, je vais faire ce qu'on appelle du double seuil. Ça, c'est un peu nouveau dans l'entraînement. Le matin, on va faire une séance de footing avec du seuil dedans. Le soir, VMA. Le lendemain, ça va être muscu. Je vais faire deux muscu dans la semaine. Je vais faire deux footings longs aussi et une séance spécifique de 800 mètres ou qui s'en rapproche. Soit du plus long, plutôt spécifique 15 ou 1000, soit du plus court, spécifique 4-600. Je dirais que je suis entre 70 et 80. J'avais des objectifs. en début de saison. qui était donc une sélection, championnat de'europe, une sélection dont je parlais à très très peu de gens parce que je savais que ça fait quand même plus de dix ans que je fais de l'athlé, etc. Si tu commences à dire au bout de dix ans « je veux faire ça » , si ce n'est pas toujours très bien vu et on peut vite te montrer du doigt. Donc c'est vrai que je l'avais en tête et je l'avais quand même très très fort en tête. Je ne l'avais pas dit à beaucoup de monde. Je sais que j'en parlais beaucoup avec une copine Et elle y croyait aussi beaucoup. Donc, c'est vrai que ça aide, je trouve, aussi d'avoir des gens qui croient en toi, évidemment. Mais j'avais ce petit truc en plus cette année où je m'en sentais capable, largement capable. Sur le papier, c'était dur quand même parce qu'on était cinq à avoir fait les minimas pour les championnats d'Europe. Et c'était un pari à prendre. Mais bon, ça fait partie du jeu. Et sur 800 mètres, comme tu as dit tout à l'heure, en France... La densité est folle et ça ne va pas en s'améliorant. Donc c'est bien. Honnêtement, c'est super cette densité parce que c'est aussi ce qui nous permet de passer des caps et de progresser. Mais par contre, ce serait que pour les sélections internationales, je pense que dans les 8 meilleures françaises, on est pratiquement toutes capables de faire une sélection. Donc c'est là où c'est délicat parce qu'il y a trois places à chaque fois.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Lors des championnats de France Indoor, l'hiver dernier, en plus de réaliser les minimas européen athletics, il fallait terminer sur le podium pour aller aux championnats d'Europe en salle à Apeldoorn.

  • Charlotte DUMAS

    Ce qui m'a permis d'y croire, c'est surtout que déjà dans un premier temps, faire les minimas, c'est à partir de là où tu te dis, peut-être que c'est possible. Donc moi, je l'ai vraiment fait progressivement, j'ai fait les minimas FFA. Il fallait faire les minima european athletics pour être sûr d'être dans la top list. Moi, j'ai fait une course de course et ça s'est passé comme ça. Et après, je savais qu'au France, c'était un peu la roulette russe. Ça allait être compliqué. Et les séries se sont très bien passées. Donc, je suis arrivée quand même avec un peu plus de confiance. Et la finale, il y avait beaucoup, beaucoup de pression.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Bien s'entraîner est un ingrédient évident pour réussir, mais pour accéder au plus haut niveau,

  • Charlotte DUMAS

    ça ne suffit pas au delà de ça c'est bien t'entourer mais t'entourer au niveau familial amical etc mais aussi au niveau professionnel c'est à dire tout ce qui va autour de la performance un préparateur physique un très bon kiné ostéopathe un prépa mental ça c'est nouveau pour moi je l'ai pris cette année et je pense que c'est hyper important c'est très très important voilà c'est des petits trucs qui font que tu peux tu peux tu peux passer les capes plus facilement. J'ai rajouté une prépa mentale, qui est psychologue du sport, pas prépa mentale. Et ça m'aide quand même beaucoup. J'aimerais bien l'avoir un peu plus, mais c'est vrai qu'au niveau budget, c'est un peu compliqué. Mais je vais me servir aussi de cette année pour débloquer des partenaires, chercher un peu des aides à droite, à gauche, qui pourront m'aider aussi à améliorer tout ce qui touche à la prépa mentale, à la récupération, etc.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Dans l'800 mètres, la stratégie de course pèse énormément sur l'issue finale. Pour le petit point culture aussi, courir en indoor ou à l'extérieur est vraiment différent. Piste de 200 mètres contre 400, piste inclinée contre piste plate, conditions météo, etc. Beaucoup de points qui font qu'un chrono sur 800 indoors est bien distinct d'un chrono sur 800 mètres extérieur.

  • Charlotte DUMAS

    Il y a vraiment ce truc de tu as les compétitions de meeting où tu vas pour faire un chronomètre et les compétitions... plus stratégique, donc de championnat. Il faut être capable de courir les deux parce que si tu es un super athlète de meeting, tu sais faire des gros chronos, c'est super bien. Mais il faut être capable de courir dans d'autres conditions. Si ça part moussement, tu fais un peu d'extérieur, si ça part vite. Donc, il faut vraiment prendre les 800 mètres course après course sur ta saison actuelle. Moi, c'est ce que je fais depuis le début de saison, où je vois comment j'ai couru déjà sur les trois premiers. Je sais ce qu'il me reste à faire si je veux atteindre... C'est bon, j'ai fait trois courses, maintenant je sais. La maturité, je pense que ça fait tout, honnêtement. Je pense que ça fait vraiment tout sur 800 mètres. Moi, ma maturité, elle est arrivée, je pense, cette année.

  • SUEUR D'ESPOIR

    On dit souvent que le 800 mètres est l'une des disciplines les plus compliquées. En tout cas, à l'heure actuelle, chez les femmes, c'est la discipline la plus dense de l'athlète français. Alors avec plusieurs athlètes en capacité de faire des gros chronos, il faut aussi réussir à trouver la bonne course, celle qui permettra de faire les minimums.

  • Charlotte DUMAS

    Je pense sincèrement qu'avoir la bonne course, ça aide énormément. Mais avant de rentrer dans des gros meetings, il faut être capable de sortir un gros chrono et rentrer dans une start-list qui est élevée. Donc pour le moment, avec mon chrono actuel de 2'00"99, je peux rentrer dans des bonnes courses, mais pas des courses où je vais me faire emmener.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais même s'il ne faut pas vouloir tout trop vite, il faut quand même croire en ses chances. Et les championnats du monde à Tokyo, Charlotte aimerait bien s'y qualifier. La route est longue, car en plus de devoir faire les minimas, il n'y a que trois places maximum. Ainsi, tout compte. Les places dans chaque gros meeting pour le classement mondial, son meilleur chrono sur la saison, mais aussi sa place aux championnats de France Elite qui auront lieu début août.

  • Charlotte DUMAS

    Bien sûr, j'y pense. L'objectif n'est pas simple à atteindre, j'en suis consciente. Mais il faut que je l'ai dans un coin de ma tête. Et oui, j'y crois, j'y crois. Il faut y croire, parce que sinon, tu n'y arriveras pas. Mais dans un premier temps, il faut que je passe le cap des 1'59 pour me libérer et me dire que je suis capable de descendre plus bas et de sortir la course qui me fera faire les minima. Je le prends quand même assez tranquillement, parce que je ne veux pas mettre la pression. Je prends quand même énormément de plaisir à sortir en compétition dernièrement. Il faut garder ce plaisir-là et ne pas s'entêter à faire absolument les minimas sur chaque sortie. Sinon, tu te rends trop la tête sur toute ta saison et tu bouffes un jeu incroyable. On a jusqu'à fin août pour faire les minimas, donc ça nous laisse quand même une petite marge. La saison est longue et il faut aussi tenir sur la durée. Et ça, c'est important de ne pas se cramer dès le mois de juin. Ça fait aussi partie des capes que j'ai appris à passer. c'est qu'avant j'étais incapable de... de m'arrêter, de me dire, là, t'as mal, tu stoppes. Avant l'année dernière, je ne savais pas faire. Donc c'est vrai que l'année dernière a été très difficile. J'ai remis en cause pas mal d'eau chaude. Et au final, je pense que ça a été une année qui m'a énormément servi.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je vous avais laissé quelques minutes plus tôt sur la ligne de départ de la finale des championnats de France Indoor. Charlotte y a terminé deuxième, vice-championne de France. et l'officialisation d'une première fois sous le maillot tricolore qui a eu lieu au championnat d'Europe en salle.

  • Charlotte DUMAS

    C'est au niveau stratégique, j'ai plutôt très bien géré et je suis contente de ça. Et j'ai réussi à le répéter un peu sur les courses de championnat aux Europes pour arriver jusqu'en demi. Il faut vraiment se conditionner, se mettre dans des états sans non plus que ça te desserve ton stress. Mais c'est des états particuliers.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Réussir après plus de 10 ans de haut niveau à réaliser un de ses rêves d'athlète, ce sont forcément des sensations particulières, encore plus après une saison décevante qui l'obligeait à prendre des choix forts sans aucune garantie de résultat.

  • Charlotte DUMAS

    Ah t'es plus la même personne, t'es en mode guerrière. Tu te mets dans un... Je ne saurais pas trop décrire cette sensation, mais j'ai l'impression que tu joues un peu ta vie dans ces moments-là et que rien n'a d'importance à part cette échéance-là. Et tu te mets tellement, tu te conditionnes tellement. Tu te dis, mais c'est horrible ce que je suis en train de vivre. Ce niveau de stress, ce niveau de pression. C'est dur, c'est dur. Et en même temps, c'est incroyable parce que tu te sens tellement vivant quand tu vis des trucs comme ça. Moi, je pense que j'en avais besoin pour m'accomplir en tant que femme. Je pense que j'avais besoin de ça. C'est des trucs bêtes, mais des fois, tu as tellement un objectif dans ta tête depuis que t'es gamin. Tu ne dis pas que je l'ai depuis que je suis petite, que je me dis à tout moment que je vais en équipe de France, etc. Non, je ne pense pas que tout ça soit vraiment arrivé. Mais par contre, je dirais que ces deux dernières années, je commençais à l'avoir sérieusement en tête. Et ça devenait un peu une obsession.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Des doutes, comme tout le monde, elle en a traversé. Et même si parfois, ils peuvent refaire surface de temps à autre. Elle ne veut plus regarder derrière.

  • Charlotte DUMAS

    C'est compliqué de se dire, c'est bon, j'ai confiance là. Non, c'est vraiment un processus sur la durée. Et moi, je pense qu'il m'a fallu énormément de temps pour me dire, aujourd'hui, tu as fait ça, tu as tout ce bagage-là, c'est bon, tu en es capable en fait. Tu en es capable, donc juste, même si tu n'en es pas capable, vas-y, fais-le, tente. Et là, tu n'auras pas de regrets si tu l'attends bien. Et c'est surtout ça que je me suis dit aussi, c'est pas de regrets. On ne veut pas de regrets dans le vivant. Vas-y, let's go. On n'a qu'une vie, voilà.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Toute grande ambition ne peut se faire sans rançon, et bien souvent les sacrifices sont du côté du temps passé avec ses proches. Et cet aspect-là, dans une vie d'athlète, c'est pesant.

  • Charlotte DUMAS

    Oui, et puis au-delà de ça, en fait, ce qui est difficile, moi, ce que j'ai trouvé difficile à gérer, c'était toutes ces années où tu dis comment tu t'entraînes à ton ouvrage, qui ne font pas de sport, enfin, pas de sport comme nous on fait. Tu leur expliques, tu fais ces concessions-là, que tu ne peux pas être là ce jour-là, que là, tu as une compétition, que tes vacances, tu les décales, etc. C'est des choses que les gens ne comprennent pas. Et c'est vrai que quand tu concrétises un peu tout ça avec juste le maillot bleu blanc rouge, ça te libère un peu de pas mal de choses et d'un poids quand même qui est assez conséquent.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Maintenant que le premier objectif des championnats d'Europe a été coché. C'est désormais direction les championnats du monde que Charlotte se met à regarder. Elle l'a dit, elle y croit et il le faut. Pour ça, il faudra passer sous les deux minutes, et même plus que ça, les minimas FFA étant à 1 minute 58 secondes et 51 centièmes.

  • Charlotte DUMAS

    Cet hiver, je ne me suis pas dit que je vais faire moins de sub 2. Cet hiver, je voulais juste faire les minimas et pouvoir partir au championnat de Pomme. Là, oui, par contre, à chaque compétition, je me le dis. Je ne me dis pas que tu n'as pas réussi ta compétition si tu ne le fais pas. Parce que ça reste que j'ai fait trois sorties en compétition. Par rapport à l'année dernière, c'est trois de mes records. Donc, c'était déjà très bien. Mais par rapport au niveau français, il faut s'élever et ce n'est pas suffisant. Donc, bien évidemment que les sub 2 sont très importants. Mais on veut même aller chercher un peu plus loin, je pense, que les sub 2.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Pour ça, il faudra trouver la juste balance sur le nombre de dossards accrochés et réussir à s'écouter, même si la course au minima est une course effrénée. Comme vous l'avez entendu dans cet épisode, la dynamique d'une carrière d'athlète est propre à chacun. Chaque histoire est personnelle et unique. Il n'y a pas de bon ou mauvais moment pour atteindre son meilleur niveau. Pour Charlotte, ça a pris plus de 10 ans. En 10 ans, elle a énormément appris sur elle, sur sa discipline, sur l'équilibre dont elle avait besoin. son approche du haut niveau et la structure qui lui convenait. Chaque échec a été salvateur et porteur d'un nouveau souffle à donner à sa pratique. Aujourd'hui, Charlotte semble avoir réussi à aligner toutes les planètes. Ses objectifs, elle ne veut pas tous les dévoiler, mais elle ne se refuse pas à rêver grand. Toutes sont des étapes à cocher, la prochaine, passer sous les deux minutes. Qui sait à quelle vitesse cela va arriver, en tout cas en 10 ans de haut niveau, la patience elle en est armée. En voyant son début de saison, une chose est sûre, Lorsque l'on se sent aligné, les objectifs s'accomplissent à vitesse grand V. C'est la fin de cet épisode, j'espère qu'il vous aura plu. Peu de chance de voir ici un épisode de moins de 2 minutes, mais pour les amateurs de vitesse, allez suivre Charlotte Dumas dans sa belle aventure. Et si vous n'avez pas vu le temps passer, vous pouvez soutenir le podcast en vous abonnant et en l'évaluant sur vos plateformes d'écoute préférées. Merci pour votre écoute et à bientôt pour le prochain épisode. C'était Sueur d'Espoir.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le 400 haies comme premier amour

    03:19

  • L'envie d'arrêter l'athlétisme

    04:59

  • Nouvelle structure pour un nouveau départ

    05:50

  • Les moins de 2min sur 800m

    06:47

  • Le besoin d'assurer son avenir

    07:49

  • Nouvelle vie à Clermont

    08:25

  • Partager sa vie avec un athlète de haut niveau

    09:15

  • La comparaison aux autres

    10:00

  • Objectif Equipe de France

    10:26

  • Une année de galères

    11:04

  • Ce qui a changé cette année

    11:56

  • Première fois au Kenya

    12:33

  • La difficulté du 800m

    13:25

  • Un secret bien gardé

    14:41

  • Les premiers espoirs

    16:12

  • Comment elle s'est structurée

    17:03

  • La stratégie de course sur 800m

    18:07

  • Trouver LA bonne course

    19:21

  • Les Championnats du Monde à Tokyo

    20:07

  • Tenir sur la durée

    21:28

  • Sa première sélection en Equipe de France

    21:57

  • Pas de regrets dans 10 ans

    23:56

  • Les sacrifices

    24:38

  • Ses objectifs

    25:30

  • Conclusion

    26:46

Description

10, c'est le nombre de jours restants avant les Championnats de France Elite d'athlétisme.
C'est aussi le nombre d'années qu'il a fallu à Charlotte Dumas pour connaître sa première sélection sous le maillot de l'Equipe de France.

L' athlétisme, ce sport aux multiples disciplines. Toutes ont leur difficulté et dans certaines vient s'ajouter une densité hors-normes.

C'est le cas du 800m femmes qui a complètement basculé cette année avec une densité encore jamais vue. Les minimas FFA pour les Championnats du Monde à Tokyo restent très exigeants mais plusieurs athlètes semblent en capacité de les réaliser.

Le problème ? Il n' y a que 3 places.
Ainsi, une course effrénée se lance, celle d'effectuer les minimas, à 1'58"51; celle de bien figurer dans le ranking mondial et enfin ... Celle d'intégrer la plus haute marche aux Championnats de France.


Dans cette longue course à la qualification, Charlotte parle dans cet épisode de comment sa carrière s'est construite, comment des doutes, elle s'est mise à croire en elle, en ses capacités.

Comment en faisant des choix forts, elle a su libérer son potentiel et se défaire des blessures.

Et surtout, son rêve d'enfin casser la mythique barrière des 2min au 800m.


Chaque carrière a sa propre dynamique, Charlotte a attendu plus de 10 ans avant de porter le maillot de l'Equipe de France. Elle veut croire en ses chances de porter à nouveau le maillot bleu blanc rouge, en septembre peut être, la patience elle en est armée, la volonté aussi.


Alors embarquez dans la belle aventure de Charlotte Dumas, pour qui 2025 est l'année de tous les records.


***

🎙️ Sueur d’Espoir, c’est le podcast sport qui vous plonge dans les coulisses du haut niveau à travers des récits inspirants.

Entre storytelling immersif et interviews d’athlètes, découvrez comment ces sportifs affrontent les défis, repoussent leurs limites et trouvent la motivation pour atteindre leurs rêves.

Chaque épisode explore un sport différent : des disciplines olympiques aux moins médiatisées.
Vous entendrez leurs doutes, leurs victoires, leurs conseils et surtout, cette passion qui les anime.

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Transcription

  • SUEUR D'ESPOIR

    Quand on parle 800 mètres chez les femmes en athlétisme, forcément le premier nom qui vient en tête, c'est celui de Renelle Lamote. Et c'est normal puisque ça fait plus de 10 ans qu'elle mène la discipline. Mais cette année, l'800 mètres est en train de prendre un tournant. On pourrait citer Anaïs Bourgoin, médaillée de bronze aux derniers championnats d'Europe en 2024, mais il n'y a pas qu'elle. Si l'on regarde les bilans FFA, c'est assez parlant. En remontant jusqu'à 2015, 10 ans en arrière et 3 Olympiades plus loin, il faut attendre 2022 pour voir... plus de 3 française sous les 2 minutes, une barrière assez mythique chez les coureuses de cette distance. Sur la saison 2024, elles étaient 6 à réaliser au moins un chrono sous les 2 minutes, soit 3 fois plus qu'en 2022. Sur la saison 2025, elles sont déjà 5 à l'avoir fait et dans une année de championnat du monde, ce chiffre est clairement amené à augmenter.

  • Charlotte DUMAS

    Bien évidemment que les sub 2 sont très importants, mais on veut même aller chercher un peu plus loin, je pense.

  • SUEUR D'ESPOIR

    A l'heure où j'enregistre ce podcast, nous sommes mi-juillet et il y a 4 coureuses en dessous des 2 minutes 01, soit à quelques dixièmes de la mythique barre des 2 minutes. L'entraînement s'améliore, la technologie dépointe aussi, mais les critères se renforcent tout comme la densité. Avec des minima FFA fixés à 1 minute 58 et 51 centièmes pour espérer aller au championnat du monde à Tokyo, même une fois passée la barre des 2 minutes, le chemin reste encore long.

  • Charlotte DUMAS

    L'objectif est... est pas simple à atteindre, j'en suis consciente. Mais il faut que je l'ai dans un coin de ma tête. Et oui, j'y crois, j'y crois. Il faut y croire, parce que sinon, tu n'y arriveras pas.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Dans l'épisode d'aujourd'hui, vous allez écouter le parcours d'une de ces athlètes, toute proche des moins de deux minutes. Une athlète pour qui remise en question et ajustement au fil des années ont été salvateurs, puisque cette saison 2024-2025 est la meilleure de sa carrière.

  • Charlotte DUMAS

    C'est le parcours qui fait la beauté de la réussite aussi.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Prise de conscience, changement de discipline, changement de structure, que de changements qui ont amené Charlotte au niveau qu'elle visait depuis tout ce temps.

  • Charlotte DUMAS

    Ouais, je pense que j'étais pas prête et je comprenais pas vraiment ce que ça voulait dire et ce que ça impliquait aussi. Je vis complètement une autre manière de voir le sport actuellement.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Les efforts ont porté leur fruit puisque cette année, elle avait un rêve qu'elle a gardé secret. qualifie au championnat d'Europe Indoor sur 800 mètres. En s'affranchissant des minimas et en terminant vice-championne de France, elle s'est offert le droit d'ouvrir une porte qu'elle ne pensait plus possible ces dernières années, sa première sélection avec le maillot de l'équipe de France.

  • Charlotte DUMAS

    Je ne pensais pas faire une sélection en équipe de France à 27 ans, c'est moi qui ai dit ça quand j'avais 15 ans, 15-20 ans, jamais je l'aurais cru.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Désormais, Charlotte ne veut plus s'arrêter de rêver. En septembre, ce sera les championnats du monde à Tokyo. Le ticket d'entrée y est très élevé, elle le sait. Mais Charlotte n'a pas fait tous ses sacrifices pour regarder le train passer sans elle. Bienvenue dans le podcast Sueur d'Espoir. Le podcast qui parle du sport de haut niveau différemment. Entre récits narratifs et interviews, découvrez des parcours inspirants. Un épisode, un sport différent, toujours sur des athlètes qui rêvent grand. Aujourd'hui, c'est direction le double tour de piste avec Charlotte Dumas. Bon épisode.

  • Charlotte DUMAS

    J'ai fait quand même, je pense bien, 8-9 années sur 400 haies. C'était vraiment la discipline un peu passion, parce qu'en fait, de base quand j'étais jeune en cadette, c'était 2000 steeple et 400 haies. Donc moi, je faisais les deux aux championnats de France. Et tout le monde me disait... fais du 2000 steeple, t'as des qualités de foncier, fais ça, fais ça. Parce que moi, je suis très têtu et j'ai jamais voulu faire du 2000 steeple parce que ça ne m'amusait pas du tout. Et pour moi, aller à l'entraînement, il fallait que ce soit fun. Donc, j'ai fait du 400 haies, qui a aussi permis de développer toutes mes qualités de sprinteuse. Je pense que ça me sert énormément à l'heure actuelle. Mais bon, c'est vrai que sur le papier, je valais peut-être mieux sur 2000 steeple ou 3000 steeple, du coup, passée en junior. Moi j'étais dans l'académie de mes parents de la Loire, c'était plus Saint-Etienne où je devais aller et au final j'ai réussi à rentrer à Lyon. Ça m'a permis d'avoir des horaires un peu aménagés, de pouvoir partir en stage, de m'entraîner correctement. J'ai fait une licence staps 3 ans en entraînement. Une fois que je suis arrivée sur Lyon, je suis allée dans le groupe de Grégory Duval, c'est un groupe de sprinters. Maintenant il a des coureuses de 800. Mais c'est vrai que de base, tu as un coach de sprint. Et j'ai fait sept années, sept très belles années avec lui. Ils se sont très bien déroulés.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais début Covid, un manque de beaucoup de choses s'installe. Manque de vitesse pour performer au plus haut niveau, manque de temps pour s'entraîner, une spirale négative qui a bien failli tout faire basculer.

  • Charlotte DUMAS

    J'avais un peu fait le tour sur 400 mètres près, et c'est vrai que je suis limitée en vitesse, donc il fallait que j'essaye autre chose, c'était soit ça, soit j'arrêtais l'athlète. C'est vrai que ça, c'était courant de Covid, ça a été un peu un tournant dans ma carrière, et en fait, de base, je voulais arrêter l'athlétisme à ce moment-là. Parce que c'est vrai qu'avec les études, etc., je ne m'entraînais pas comme une sportive de haut niveau. Je m'entraînais cinq fois par semaine. Donc ce qui est déjà bien, à mon âge, j'étais encore jeune. Je suis passée à beaucoup plus à l'heure actuelle. Mais je n'étais peut-être pas assez dans une démarche haut niveau, je pense, à l'époque.

  • SUEUR D'ESPOIR

    En 2023, elle change de club pour rejoindre l'ASM Athlé, section du Clermont-Auvergne athlétisme. Nouveau coach, nouvelle structure. Une rampe de lancement pour s'engager pleinement dans cette nouvelle discipline du 800 mètres. Même si les haies ne sont jamais bien loin.

  • Charlotte DUMAS

    En fait, mon coach, mon nouveau coach, Jean-François Pontier, qui est sur Clermont-Ferrand. Je suis sur Clermont-Ferrand depuis un peu plus de deux ans maintenant. C'est un coach qui fait toutes les disciplines du demi-compte et même des disciplines du sprint. Il a travaillé à la fédé, c'est quelqu'un qui a vraiment un gros, gros bagage technique. Et donc, quand il voit des athlètes, il est capable de dire, toi, tu peux être forte là, là, là. Et c'est vrai que moi, quand je suis arrivée, j'ai dit, je veux faire du 800 mètres. Il m'a dit, tu pourrais être excellente sur 3000 steeple. Là, je lui ai dit, quoi ? Jamais de la vie.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Moins de deux minutes sur 800 mètres chez les femmes, c'est une barrière que peu d'athlètes ont déjà passée. Une performance que toute coureuse de 800 mètres espère un jour réaliser.

  • Charlotte DUMAS

    Faire moins de deux minutes, c'est clairement l'objectif depuis le début de saison. Je pense que j'en suis capable. Après, il faut le sortir, il faut avoir la bonne course. Et ça prendra le temps que ça prendra. Mais il ne faut pas être non plus trop pressé, je pense. Parce que sinon, c'est compliqué. Je pense qu'on n'approche pas les compétitions de la bonne manière si on se prend trop la tête avec ça.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Alors, comment Charlotte est passée d'un bout de souffle sur 400 haies à penser qu'elle peut passer sous les 2 minutes sur 800 mètres, et ça 13 ans après avoir commencé l'athlé. Tout d'abord, le très haut niveau demande de l'expérience. Il faut essayer, se tromper, recommencer. Atteindre le plus haut niveau demande aussi une démarche et une implication forte. Un plan de route avec des étapes à cocher. Et ça, ce n'est pas toujours chose aisée lorsque l'on fait ses études ou que l'on a un travail à côté.

  • Charlotte DUMAS

    Il faut vraiment prendre année par année, je pense. Prendre cette expérience parce qu'à côté, on fait nos études, derrière, on commence à travailler. Parce qu'il faut aussi gagner sa vie, il faut aussi se former au niveau professionnel. Et ça, ça fait partie du processus. Je pense que j'avais besoin d'avoir tout ça pour pouvoir me libérer au niveau sportif aussi. De me dire que pour l'après, c'est bon, j'ai quelque chose au niveau professionnel. En fait, j'avais besoin de cette assurance-là, je pense. Et deuxièmement, ce qui m'a permis. passer un cap c'est de m'entraîner plus. Donc moi je le suis allé sur Clermont-Ferrand il y a un peu plus de deux ans comme je disais tout à l'heure je suis passée donc avec un nouvel entraîneur François Pontier, pas que ça se passait mal avec mon ancien puisque j'ai fait mon record avec lui je progressais mais j'avais besoin de changement je pense parce qu'au bout de sept ans c'est vrai que c'est important aussi je pense de changer un peu de cadre et donc de voir comment on peut vous pouvez m'entraîner plus sur un secteur un peu plus court, un peu plus long du coup, voir ce que ça pouvait donner et voir autre chose en général. Et surtout voir ce que ça pouvait donner de m'entraîner comme des athlètes de haut niveau actuel sur 800 mètres. Ça fait quelques années maintenant que je partage ma vie avec un athlète de haut niveau aussi. Et pour moi, c'est aussi ce qui a fait la différence. C'est vrai que dans ma famille, ils sont très sport, mais multisport. On va faire de tout. Par contre, le haut niveau, ma maman connaît ce que c'est, parce que ses frères ont fait du haut niveau en vélo. Mais ils connaissaient sans connaître. Ils se rendaient pas compte de ce que ça demandait, ce que ça nécessitait. Donc c'est vrai que de partager ma vie avec une personne qui fait du haut niveau, ça m'a montré un peu la voie. Et je dirais que dans un premier temps, c'est ça qui m'a permis de commencer à y croire. Et je savais aussi que je faisais des bonnes séances, que j'avais quand même quelques qualités. Et dans un premier temps, on se compare beaucoup aussi aux autres. On se dit, bon, elle fait ça comme chrono, pourquoi moi je ne serais pas capable ? Si je passe ce cap-là, je serais peut-être capable de faire ça ? En fait, c'est toutes ces petites étapes qui nous permettent au fur et à mesure d'y croire. Et même si moi, j'ai 27 ans, je ne pensais pas faire une sélection en équipe de France à 27 ans. dit ça quand j'avais 15 ans 15 20 ans jamais je leur ai cru

  • SUEUR D'ESPOIR

    Nous sommes en 2023, Charlotte est donc lancée, diplôme en poche, nouvel entraîneur, une confiance en soi retrouvée et un cap clair. Aller chercher sa première sélection en équipe de France.

  • Charlotte DUMAS

    C'est vrai que la première année, ça a été difficile, mais j'ai fait mon premier gros chrono où je fais 2'02. Donc ça laisse présager quand même de belles choses. On dit toujours qu'il faut 8 mois pour s'adapter avec un nouvel entraîneur. Donc ces 8 mois, ils étaient à peine passés. parce que je suis arrivée en décembre avec lui. Et donc, je me suis dit, l'année prochaine, on y va, let's go. Et malheureusement, l'année prochaine, c'était l'année qui est passée, l'année dernière, c'est en 2023-2024, où j'ai eu pas mal de blessures. J'ai eu déchirure, essuie-glace, mollets un peu capricieux. J'ai quand même enchaîné toute la saison où j'ai galéré, et ça a été assez difficile.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Lorsqu'on veut, on peut, certes, mais malheureusement, ce n'est pas si simple que ça. Et les obstacles ne manquent pas de venir questionner si c'était le bon choix.

  • Charlotte DUMAS

    En plus, je me sentais super bien, mais j'avais une grosse fatigue à côté. Je travaillais à côté un CDI en mi-temps, j'étais en 25 heures. Et j'ai aussi monté ma boîte il y a deux ans, une autre entreprise. Donc ça faisait un peu beaucoup de lancer tout ça en même temps. Et ça a un peu pété. Donc cette année, ce qui a changé, c'est de lui dire " Tu veux faire du haut niveau ? Il faut que tu fasses comme les athlètes de haut niveau et que tu enlèves quelque chose sinon, ça ne fonctionnera pas. Il faut te libérer du temps et aussi de l'énergie." Et donc j'ai retiré le CDI et je me suis lancée à 100% dans ma boîte, c'était un parti pris, et ça a fonctionné.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Quitter son CDI contre... plus de temps pour s'entraîner, récupérer et gérer sa boîte en architecture, c'est le choix fort qu'a fait Charlotte pour la saison 2024-2025. Un investissement à la hauteur de ses ambitions qui a commencé par un stage en altitude au Kenya afin de préparer la saison indoor.

  • Charlotte DUMAS

    J'ai innové cette année parce que j'ai fait mon premier stage d'altitude au Kenya en janvier, pendant trois semaines. Mais mon coach est pro-Kenya, il fait conscrire sa maison au Kenya, donc forcément... Non, je pense que ça fait vraiment du bien de voir comment s'entraînent d'autres athlètes dans des situations plus compliquées, plus difficiles, et puis sortir de sa zone de confort. Ça fait du bien, vraiment. 2'02"46, on vient de vivre un 800 mètres exceptionnel. Je n'avais pas vu Charlotte Dumas, le 2'02"02 de Charlotte Dumas, qui est excellent. Elle explose son record de 3 secondes. C'est vraiment très impressionnant. Il me semble qu'elle a été en stage au Kenya et ça a dû payer.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Ça a dû payer. Le 800 mètres, c'est à la frontière entre sprint et endurance. Il faut partir vite et résister le plus longtemps possible. Alors comment on s'entraîne pour ce genre de distance ? Et surtout, combien ça représente de kilomètres par semaine de se préparer à courir un 800 mètres à fond ?

  • Charlotte DUMAS

    Je dirais que moi, une semaine type, en semaine de prépa, je suis à 9 entraînements par semaine. La semaine type, ça va être le lundi midi, on va faire du 1080, c'est du sprint. C'est une machine qui permet de travailler avec de la résistance. Le soir, ça va être plutôt un footing récup. Le mardi, on va faire, le matin, je vais faire ce qu'on appelle du double seuil. Ça, c'est un peu nouveau dans l'entraînement. Le matin, on va faire une séance de footing avec du seuil dedans. Le soir, VMA. Le lendemain, ça va être muscu. Je vais faire deux muscu dans la semaine. Je vais faire deux footings longs aussi et une séance spécifique de 800 mètres ou qui s'en rapproche. Soit du plus long, plutôt spécifique 15 ou 1000, soit du plus court, spécifique 4-600. Je dirais que je suis entre 70 et 80. J'avais des objectifs. en début de saison. qui était donc une sélection, championnat de'europe, une sélection dont je parlais à très très peu de gens parce que je savais que ça fait quand même plus de dix ans que je fais de l'athlé, etc. Si tu commences à dire au bout de dix ans « je veux faire ça » , si ce n'est pas toujours très bien vu et on peut vite te montrer du doigt. Donc c'est vrai que je l'avais en tête et je l'avais quand même très très fort en tête. Je ne l'avais pas dit à beaucoup de monde. Je sais que j'en parlais beaucoup avec une copine Et elle y croyait aussi beaucoup. Donc, c'est vrai que ça aide, je trouve, aussi d'avoir des gens qui croient en toi, évidemment. Mais j'avais ce petit truc en plus cette année où je m'en sentais capable, largement capable. Sur le papier, c'était dur quand même parce qu'on était cinq à avoir fait les minimas pour les championnats d'Europe. Et c'était un pari à prendre. Mais bon, ça fait partie du jeu. Et sur 800 mètres, comme tu as dit tout à l'heure, en France... La densité est folle et ça ne va pas en s'améliorant. Donc c'est bien. Honnêtement, c'est super cette densité parce que c'est aussi ce qui nous permet de passer des caps et de progresser. Mais par contre, ce serait que pour les sélections internationales, je pense que dans les 8 meilleures françaises, on est pratiquement toutes capables de faire une sélection. Donc c'est là où c'est délicat parce qu'il y a trois places à chaque fois.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Lors des championnats de France Indoor, l'hiver dernier, en plus de réaliser les minimas européen athletics, il fallait terminer sur le podium pour aller aux championnats d'Europe en salle à Apeldoorn.

  • Charlotte DUMAS

    Ce qui m'a permis d'y croire, c'est surtout que déjà dans un premier temps, faire les minimas, c'est à partir de là où tu te dis, peut-être que c'est possible. Donc moi, je l'ai vraiment fait progressivement, j'ai fait les minimas FFA. Il fallait faire les minima european athletics pour être sûr d'être dans la top list. Moi, j'ai fait une course de course et ça s'est passé comme ça. Et après, je savais qu'au France, c'était un peu la roulette russe. Ça allait être compliqué. Et les séries se sont très bien passées. Donc, je suis arrivée quand même avec un peu plus de confiance. Et la finale, il y avait beaucoup, beaucoup de pression.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Bien s'entraîner est un ingrédient évident pour réussir, mais pour accéder au plus haut niveau,

  • Charlotte DUMAS

    ça ne suffit pas au delà de ça c'est bien t'entourer mais t'entourer au niveau familial amical etc mais aussi au niveau professionnel c'est à dire tout ce qui va autour de la performance un préparateur physique un très bon kiné ostéopathe un prépa mental ça c'est nouveau pour moi je l'ai pris cette année et je pense que c'est hyper important c'est très très important voilà c'est des petits trucs qui font que tu peux tu peux tu peux passer les capes plus facilement. J'ai rajouté une prépa mentale, qui est psychologue du sport, pas prépa mentale. Et ça m'aide quand même beaucoup. J'aimerais bien l'avoir un peu plus, mais c'est vrai qu'au niveau budget, c'est un peu compliqué. Mais je vais me servir aussi de cette année pour débloquer des partenaires, chercher un peu des aides à droite, à gauche, qui pourront m'aider aussi à améliorer tout ce qui touche à la prépa mentale, à la récupération, etc.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Dans l'800 mètres, la stratégie de course pèse énormément sur l'issue finale. Pour le petit point culture aussi, courir en indoor ou à l'extérieur est vraiment différent. Piste de 200 mètres contre 400, piste inclinée contre piste plate, conditions météo, etc. Beaucoup de points qui font qu'un chrono sur 800 indoors est bien distinct d'un chrono sur 800 mètres extérieur.

  • Charlotte DUMAS

    Il y a vraiment ce truc de tu as les compétitions de meeting où tu vas pour faire un chronomètre et les compétitions... plus stratégique, donc de championnat. Il faut être capable de courir les deux parce que si tu es un super athlète de meeting, tu sais faire des gros chronos, c'est super bien. Mais il faut être capable de courir dans d'autres conditions. Si ça part moussement, tu fais un peu d'extérieur, si ça part vite. Donc, il faut vraiment prendre les 800 mètres course après course sur ta saison actuelle. Moi, c'est ce que je fais depuis le début de saison, où je vois comment j'ai couru déjà sur les trois premiers. Je sais ce qu'il me reste à faire si je veux atteindre... C'est bon, j'ai fait trois courses, maintenant je sais. La maturité, je pense que ça fait tout, honnêtement. Je pense que ça fait vraiment tout sur 800 mètres. Moi, ma maturité, elle est arrivée, je pense, cette année.

  • SUEUR D'ESPOIR

    On dit souvent que le 800 mètres est l'une des disciplines les plus compliquées. En tout cas, à l'heure actuelle, chez les femmes, c'est la discipline la plus dense de l'athlète français. Alors avec plusieurs athlètes en capacité de faire des gros chronos, il faut aussi réussir à trouver la bonne course, celle qui permettra de faire les minimums.

  • Charlotte DUMAS

    Je pense sincèrement qu'avoir la bonne course, ça aide énormément. Mais avant de rentrer dans des gros meetings, il faut être capable de sortir un gros chrono et rentrer dans une start-list qui est élevée. Donc pour le moment, avec mon chrono actuel de 2'00"99, je peux rentrer dans des bonnes courses, mais pas des courses où je vais me faire emmener.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais même s'il ne faut pas vouloir tout trop vite, il faut quand même croire en ses chances. Et les championnats du monde à Tokyo, Charlotte aimerait bien s'y qualifier. La route est longue, car en plus de devoir faire les minimas, il n'y a que trois places maximum. Ainsi, tout compte. Les places dans chaque gros meeting pour le classement mondial, son meilleur chrono sur la saison, mais aussi sa place aux championnats de France Elite qui auront lieu début août.

  • Charlotte DUMAS

    Bien sûr, j'y pense. L'objectif n'est pas simple à atteindre, j'en suis consciente. Mais il faut que je l'ai dans un coin de ma tête. Et oui, j'y crois, j'y crois. Il faut y croire, parce que sinon, tu n'y arriveras pas. Mais dans un premier temps, il faut que je passe le cap des 1'59 pour me libérer et me dire que je suis capable de descendre plus bas et de sortir la course qui me fera faire les minima. Je le prends quand même assez tranquillement, parce que je ne veux pas mettre la pression. Je prends quand même énormément de plaisir à sortir en compétition dernièrement. Il faut garder ce plaisir-là et ne pas s'entêter à faire absolument les minimas sur chaque sortie. Sinon, tu te rends trop la tête sur toute ta saison et tu bouffes un jeu incroyable. On a jusqu'à fin août pour faire les minimas, donc ça nous laisse quand même une petite marge. La saison est longue et il faut aussi tenir sur la durée. Et ça, c'est important de ne pas se cramer dès le mois de juin. Ça fait aussi partie des capes que j'ai appris à passer. c'est qu'avant j'étais incapable de... de m'arrêter, de me dire, là, t'as mal, tu stoppes. Avant l'année dernière, je ne savais pas faire. Donc c'est vrai que l'année dernière a été très difficile. J'ai remis en cause pas mal d'eau chaude. Et au final, je pense que ça a été une année qui m'a énormément servi.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je vous avais laissé quelques minutes plus tôt sur la ligne de départ de la finale des championnats de France Indoor. Charlotte y a terminé deuxième, vice-championne de France. et l'officialisation d'une première fois sous le maillot tricolore qui a eu lieu au championnat d'Europe en salle.

  • Charlotte DUMAS

    C'est au niveau stratégique, j'ai plutôt très bien géré et je suis contente de ça. Et j'ai réussi à le répéter un peu sur les courses de championnat aux Europes pour arriver jusqu'en demi. Il faut vraiment se conditionner, se mettre dans des états sans non plus que ça te desserve ton stress. Mais c'est des états particuliers.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Réussir après plus de 10 ans de haut niveau à réaliser un de ses rêves d'athlète, ce sont forcément des sensations particulières, encore plus après une saison décevante qui l'obligeait à prendre des choix forts sans aucune garantie de résultat.

  • Charlotte DUMAS

    Ah t'es plus la même personne, t'es en mode guerrière. Tu te mets dans un... Je ne saurais pas trop décrire cette sensation, mais j'ai l'impression que tu joues un peu ta vie dans ces moments-là et que rien n'a d'importance à part cette échéance-là. Et tu te mets tellement, tu te conditionnes tellement. Tu te dis, mais c'est horrible ce que je suis en train de vivre. Ce niveau de stress, ce niveau de pression. C'est dur, c'est dur. Et en même temps, c'est incroyable parce que tu te sens tellement vivant quand tu vis des trucs comme ça. Moi, je pense que j'en avais besoin pour m'accomplir en tant que femme. Je pense que j'avais besoin de ça. C'est des trucs bêtes, mais des fois, tu as tellement un objectif dans ta tête depuis que t'es gamin. Tu ne dis pas que je l'ai depuis que je suis petite, que je me dis à tout moment que je vais en équipe de France, etc. Non, je ne pense pas que tout ça soit vraiment arrivé. Mais par contre, je dirais que ces deux dernières années, je commençais à l'avoir sérieusement en tête. Et ça devenait un peu une obsession.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Des doutes, comme tout le monde, elle en a traversé. Et même si parfois, ils peuvent refaire surface de temps à autre. Elle ne veut plus regarder derrière.

  • Charlotte DUMAS

    C'est compliqué de se dire, c'est bon, j'ai confiance là. Non, c'est vraiment un processus sur la durée. Et moi, je pense qu'il m'a fallu énormément de temps pour me dire, aujourd'hui, tu as fait ça, tu as tout ce bagage-là, c'est bon, tu en es capable en fait. Tu en es capable, donc juste, même si tu n'en es pas capable, vas-y, fais-le, tente. Et là, tu n'auras pas de regrets si tu l'attends bien. Et c'est surtout ça que je me suis dit aussi, c'est pas de regrets. On ne veut pas de regrets dans le vivant. Vas-y, let's go. On n'a qu'une vie, voilà.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Toute grande ambition ne peut se faire sans rançon, et bien souvent les sacrifices sont du côté du temps passé avec ses proches. Et cet aspect-là, dans une vie d'athlète, c'est pesant.

  • Charlotte DUMAS

    Oui, et puis au-delà de ça, en fait, ce qui est difficile, moi, ce que j'ai trouvé difficile à gérer, c'était toutes ces années où tu dis comment tu t'entraînes à ton ouvrage, qui ne font pas de sport, enfin, pas de sport comme nous on fait. Tu leur expliques, tu fais ces concessions-là, que tu ne peux pas être là ce jour-là, que là, tu as une compétition, que tes vacances, tu les décales, etc. C'est des choses que les gens ne comprennent pas. Et c'est vrai que quand tu concrétises un peu tout ça avec juste le maillot bleu blanc rouge, ça te libère un peu de pas mal de choses et d'un poids quand même qui est assez conséquent.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Maintenant que le premier objectif des championnats d'Europe a été coché. C'est désormais direction les championnats du monde que Charlotte se met à regarder. Elle l'a dit, elle y croit et il le faut. Pour ça, il faudra passer sous les deux minutes, et même plus que ça, les minimas FFA étant à 1 minute 58 secondes et 51 centièmes.

  • Charlotte DUMAS

    Cet hiver, je ne me suis pas dit que je vais faire moins de sub 2. Cet hiver, je voulais juste faire les minimas et pouvoir partir au championnat de Pomme. Là, oui, par contre, à chaque compétition, je me le dis. Je ne me dis pas que tu n'as pas réussi ta compétition si tu ne le fais pas. Parce que ça reste que j'ai fait trois sorties en compétition. Par rapport à l'année dernière, c'est trois de mes records. Donc, c'était déjà très bien. Mais par rapport au niveau français, il faut s'élever et ce n'est pas suffisant. Donc, bien évidemment que les sub 2 sont très importants. Mais on veut même aller chercher un peu plus loin, je pense, que les sub 2.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Pour ça, il faudra trouver la juste balance sur le nombre de dossards accrochés et réussir à s'écouter, même si la course au minima est une course effrénée. Comme vous l'avez entendu dans cet épisode, la dynamique d'une carrière d'athlète est propre à chacun. Chaque histoire est personnelle et unique. Il n'y a pas de bon ou mauvais moment pour atteindre son meilleur niveau. Pour Charlotte, ça a pris plus de 10 ans. En 10 ans, elle a énormément appris sur elle, sur sa discipline, sur l'équilibre dont elle avait besoin. son approche du haut niveau et la structure qui lui convenait. Chaque échec a été salvateur et porteur d'un nouveau souffle à donner à sa pratique. Aujourd'hui, Charlotte semble avoir réussi à aligner toutes les planètes. Ses objectifs, elle ne veut pas tous les dévoiler, mais elle ne se refuse pas à rêver grand. Toutes sont des étapes à cocher, la prochaine, passer sous les deux minutes. Qui sait à quelle vitesse cela va arriver, en tout cas en 10 ans de haut niveau, la patience elle en est armée. En voyant son début de saison, une chose est sûre, Lorsque l'on se sent aligné, les objectifs s'accomplissent à vitesse grand V. C'est la fin de cet épisode, j'espère qu'il vous aura plu. Peu de chance de voir ici un épisode de moins de 2 minutes, mais pour les amateurs de vitesse, allez suivre Charlotte Dumas dans sa belle aventure. Et si vous n'avez pas vu le temps passer, vous pouvez soutenir le podcast en vous abonnant et en l'évaluant sur vos plateformes d'écoute préférées. Merci pour votre écoute et à bientôt pour le prochain épisode. C'était Sueur d'Espoir.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le 400 haies comme premier amour

    03:19

  • L'envie d'arrêter l'athlétisme

    04:59

  • Nouvelle structure pour un nouveau départ

    05:50

  • Les moins de 2min sur 800m

    06:47

  • Le besoin d'assurer son avenir

    07:49

  • Nouvelle vie à Clermont

    08:25

  • Partager sa vie avec un athlète de haut niveau

    09:15

  • La comparaison aux autres

    10:00

  • Objectif Equipe de France

    10:26

  • Une année de galères

    11:04

  • Ce qui a changé cette année

    11:56

  • Première fois au Kenya

    12:33

  • La difficulté du 800m

    13:25

  • Un secret bien gardé

    14:41

  • Les premiers espoirs

    16:12

  • Comment elle s'est structurée

    17:03

  • La stratégie de course sur 800m

    18:07

  • Trouver LA bonne course

    19:21

  • Les Championnats du Monde à Tokyo

    20:07

  • Tenir sur la durée

    21:28

  • Sa première sélection en Equipe de France

    21:57

  • Pas de regrets dans 10 ans

    23:56

  • Les sacrifices

    24:38

  • Ses objectifs

    25:30

  • Conclusion

    26:46

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Description

10, c'est le nombre de jours restants avant les Championnats de France Elite d'athlétisme.
C'est aussi le nombre d'années qu'il a fallu à Charlotte Dumas pour connaître sa première sélection sous le maillot de l'Equipe de France.

L' athlétisme, ce sport aux multiples disciplines. Toutes ont leur difficulté et dans certaines vient s'ajouter une densité hors-normes.

C'est le cas du 800m femmes qui a complètement basculé cette année avec une densité encore jamais vue. Les minimas FFA pour les Championnats du Monde à Tokyo restent très exigeants mais plusieurs athlètes semblent en capacité de les réaliser.

Le problème ? Il n' y a que 3 places.
Ainsi, une course effrénée se lance, celle d'effectuer les minimas, à 1'58"51; celle de bien figurer dans le ranking mondial et enfin ... Celle d'intégrer la plus haute marche aux Championnats de France.


Dans cette longue course à la qualification, Charlotte parle dans cet épisode de comment sa carrière s'est construite, comment des doutes, elle s'est mise à croire en elle, en ses capacités.

Comment en faisant des choix forts, elle a su libérer son potentiel et se défaire des blessures.

Et surtout, son rêve d'enfin casser la mythique barrière des 2min au 800m.


Chaque carrière a sa propre dynamique, Charlotte a attendu plus de 10 ans avant de porter le maillot de l'Equipe de France. Elle veut croire en ses chances de porter à nouveau le maillot bleu blanc rouge, en septembre peut être, la patience elle en est armée, la volonté aussi.


Alors embarquez dans la belle aventure de Charlotte Dumas, pour qui 2025 est l'année de tous les records.


***

🎙️ Sueur d’Espoir, c’est le podcast sport qui vous plonge dans les coulisses du haut niveau à travers des récits inspirants.

Entre storytelling immersif et interviews d’athlètes, découvrez comment ces sportifs affrontent les défis, repoussent leurs limites et trouvent la motivation pour atteindre leurs rêves.

Chaque épisode explore un sport différent : des disciplines olympiques aux moins médiatisées.
Vous entendrez leurs doutes, leurs victoires, leurs conseils et surtout, cette passion qui les anime.

🎧 Sueur d’Espoir, c’est bien plus qu’un podcast : c’est une plongée dans le mental, l’entraînement et la vraie vie des athlètes, pour mieux comprendre ce qu'incombe de viser l'excellence.

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Transcription

  • SUEUR D'ESPOIR

    Quand on parle 800 mètres chez les femmes en athlétisme, forcément le premier nom qui vient en tête, c'est celui de Renelle Lamote. Et c'est normal puisque ça fait plus de 10 ans qu'elle mène la discipline. Mais cette année, l'800 mètres est en train de prendre un tournant. On pourrait citer Anaïs Bourgoin, médaillée de bronze aux derniers championnats d'Europe en 2024, mais il n'y a pas qu'elle. Si l'on regarde les bilans FFA, c'est assez parlant. En remontant jusqu'à 2015, 10 ans en arrière et 3 Olympiades plus loin, il faut attendre 2022 pour voir... plus de 3 française sous les 2 minutes, une barrière assez mythique chez les coureuses de cette distance. Sur la saison 2024, elles étaient 6 à réaliser au moins un chrono sous les 2 minutes, soit 3 fois plus qu'en 2022. Sur la saison 2025, elles sont déjà 5 à l'avoir fait et dans une année de championnat du monde, ce chiffre est clairement amené à augmenter.

  • Charlotte DUMAS

    Bien évidemment que les sub 2 sont très importants, mais on veut même aller chercher un peu plus loin, je pense.

  • SUEUR D'ESPOIR

    A l'heure où j'enregistre ce podcast, nous sommes mi-juillet et il y a 4 coureuses en dessous des 2 minutes 01, soit à quelques dixièmes de la mythique barre des 2 minutes. L'entraînement s'améliore, la technologie dépointe aussi, mais les critères se renforcent tout comme la densité. Avec des minima FFA fixés à 1 minute 58 et 51 centièmes pour espérer aller au championnat du monde à Tokyo, même une fois passée la barre des 2 minutes, le chemin reste encore long.

  • Charlotte DUMAS

    L'objectif est... est pas simple à atteindre, j'en suis consciente. Mais il faut que je l'ai dans un coin de ma tête. Et oui, j'y crois, j'y crois. Il faut y croire, parce que sinon, tu n'y arriveras pas.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Dans l'épisode d'aujourd'hui, vous allez écouter le parcours d'une de ces athlètes, toute proche des moins de deux minutes. Une athlète pour qui remise en question et ajustement au fil des années ont été salvateurs, puisque cette saison 2024-2025 est la meilleure de sa carrière.

  • Charlotte DUMAS

    C'est le parcours qui fait la beauté de la réussite aussi.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Prise de conscience, changement de discipline, changement de structure, que de changements qui ont amené Charlotte au niveau qu'elle visait depuis tout ce temps.

  • Charlotte DUMAS

    Ouais, je pense que j'étais pas prête et je comprenais pas vraiment ce que ça voulait dire et ce que ça impliquait aussi. Je vis complètement une autre manière de voir le sport actuellement.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Les efforts ont porté leur fruit puisque cette année, elle avait un rêve qu'elle a gardé secret. qualifie au championnat d'Europe Indoor sur 800 mètres. En s'affranchissant des minimas et en terminant vice-championne de France, elle s'est offert le droit d'ouvrir une porte qu'elle ne pensait plus possible ces dernières années, sa première sélection avec le maillot de l'équipe de France.

  • Charlotte DUMAS

    Je ne pensais pas faire une sélection en équipe de France à 27 ans, c'est moi qui ai dit ça quand j'avais 15 ans, 15-20 ans, jamais je l'aurais cru.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Désormais, Charlotte ne veut plus s'arrêter de rêver. En septembre, ce sera les championnats du monde à Tokyo. Le ticket d'entrée y est très élevé, elle le sait. Mais Charlotte n'a pas fait tous ses sacrifices pour regarder le train passer sans elle. Bienvenue dans le podcast Sueur d'Espoir. Le podcast qui parle du sport de haut niveau différemment. Entre récits narratifs et interviews, découvrez des parcours inspirants. Un épisode, un sport différent, toujours sur des athlètes qui rêvent grand. Aujourd'hui, c'est direction le double tour de piste avec Charlotte Dumas. Bon épisode.

  • Charlotte DUMAS

    J'ai fait quand même, je pense bien, 8-9 années sur 400 haies. C'était vraiment la discipline un peu passion, parce qu'en fait, de base quand j'étais jeune en cadette, c'était 2000 steeple et 400 haies. Donc moi, je faisais les deux aux championnats de France. Et tout le monde me disait... fais du 2000 steeple, t'as des qualités de foncier, fais ça, fais ça. Parce que moi, je suis très têtu et j'ai jamais voulu faire du 2000 steeple parce que ça ne m'amusait pas du tout. Et pour moi, aller à l'entraînement, il fallait que ce soit fun. Donc, j'ai fait du 400 haies, qui a aussi permis de développer toutes mes qualités de sprinteuse. Je pense que ça me sert énormément à l'heure actuelle. Mais bon, c'est vrai que sur le papier, je valais peut-être mieux sur 2000 steeple ou 3000 steeple, du coup, passée en junior. Moi j'étais dans l'académie de mes parents de la Loire, c'était plus Saint-Etienne où je devais aller et au final j'ai réussi à rentrer à Lyon. Ça m'a permis d'avoir des horaires un peu aménagés, de pouvoir partir en stage, de m'entraîner correctement. J'ai fait une licence staps 3 ans en entraînement. Une fois que je suis arrivée sur Lyon, je suis allée dans le groupe de Grégory Duval, c'est un groupe de sprinters. Maintenant il a des coureuses de 800. Mais c'est vrai que de base, tu as un coach de sprint. Et j'ai fait sept années, sept très belles années avec lui. Ils se sont très bien déroulés.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais début Covid, un manque de beaucoup de choses s'installe. Manque de vitesse pour performer au plus haut niveau, manque de temps pour s'entraîner, une spirale négative qui a bien failli tout faire basculer.

  • Charlotte DUMAS

    J'avais un peu fait le tour sur 400 mètres près, et c'est vrai que je suis limitée en vitesse, donc il fallait que j'essaye autre chose, c'était soit ça, soit j'arrêtais l'athlète. C'est vrai que ça, c'était courant de Covid, ça a été un peu un tournant dans ma carrière, et en fait, de base, je voulais arrêter l'athlétisme à ce moment-là. Parce que c'est vrai qu'avec les études, etc., je ne m'entraînais pas comme une sportive de haut niveau. Je m'entraînais cinq fois par semaine. Donc ce qui est déjà bien, à mon âge, j'étais encore jeune. Je suis passée à beaucoup plus à l'heure actuelle. Mais je n'étais peut-être pas assez dans une démarche haut niveau, je pense, à l'époque.

  • SUEUR D'ESPOIR

    En 2023, elle change de club pour rejoindre l'ASM Athlé, section du Clermont-Auvergne athlétisme. Nouveau coach, nouvelle structure. Une rampe de lancement pour s'engager pleinement dans cette nouvelle discipline du 800 mètres. Même si les haies ne sont jamais bien loin.

  • Charlotte DUMAS

    En fait, mon coach, mon nouveau coach, Jean-François Pontier, qui est sur Clermont-Ferrand. Je suis sur Clermont-Ferrand depuis un peu plus de deux ans maintenant. C'est un coach qui fait toutes les disciplines du demi-compte et même des disciplines du sprint. Il a travaillé à la fédé, c'est quelqu'un qui a vraiment un gros, gros bagage technique. Et donc, quand il voit des athlètes, il est capable de dire, toi, tu peux être forte là, là, là. Et c'est vrai que moi, quand je suis arrivée, j'ai dit, je veux faire du 800 mètres. Il m'a dit, tu pourrais être excellente sur 3000 steeple. Là, je lui ai dit, quoi ? Jamais de la vie.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Moins de deux minutes sur 800 mètres chez les femmes, c'est une barrière que peu d'athlètes ont déjà passée. Une performance que toute coureuse de 800 mètres espère un jour réaliser.

  • Charlotte DUMAS

    Faire moins de deux minutes, c'est clairement l'objectif depuis le début de saison. Je pense que j'en suis capable. Après, il faut le sortir, il faut avoir la bonne course. Et ça prendra le temps que ça prendra. Mais il ne faut pas être non plus trop pressé, je pense. Parce que sinon, c'est compliqué. Je pense qu'on n'approche pas les compétitions de la bonne manière si on se prend trop la tête avec ça.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Alors, comment Charlotte est passée d'un bout de souffle sur 400 haies à penser qu'elle peut passer sous les 2 minutes sur 800 mètres, et ça 13 ans après avoir commencé l'athlé. Tout d'abord, le très haut niveau demande de l'expérience. Il faut essayer, se tromper, recommencer. Atteindre le plus haut niveau demande aussi une démarche et une implication forte. Un plan de route avec des étapes à cocher. Et ça, ce n'est pas toujours chose aisée lorsque l'on fait ses études ou que l'on a un travail à côté.

  • Charlotte DUMAS

    Il faut vraiment prendre année par année, je pense. Prendre cette expérience parce qu'à côté, on fait nos études, derrière, on commence à travailler. Parce qu'il faut aussi gagner sa vie, il faut aussi se former au niveau professionnel. Et ça, ça fait partie du processus. Je pense que j'avais besoin d'avoir tout ça pour pouvoir me libérer au niveau sportif aussi. De me dire que pour l'après, c'est bon, j'ai quelque chose au niveau professionnel. En fait, j'avais besoin de cette assurance-là, je pense. Et deuxièmement, ce qui m'a permis. passer un cap c'est de m'entraîner plus. Donc moi je le suis allé sur Clermont-Ferrand il y a un peu plus de deux ans comme je disais tout à l'heure je suis passée donc avec un nouvel entraîneur François Pontier, pas que ça se passait mal avec mon ancien puisque j'ai fait mon record avec lui je progressais mais j'avais besoin de changement je pense parce qu'au bout de sept ans c'est vrai que c'est important aussi je pense de changer un peu de cadre et donc de voir comment on peut vous pouvez m'entraîner plus sur un secteur un peu plus court, un peu plus long du coup, voir ce que ça pouvait donner et voir autre chose en général. Et surtout voir ce que ça pouvait donner de m'entraîner comme des athlètes de haut niveau actuel sur 800 mètres. Ça fait quelques années maintenant que je partage ma vie avec un athlète de haut niveau aussi. Et pour moi, c'est aussi ce qui a fait la différence. C'est vrai que dans ma famille, ils sont très sport, mais multisport. On va faire de tout. Par contre, le haut niveau, ma maman connaît ce que c'est, parce que ses frères ont fait du haut niveau en vélo. Mais ils connaissaient sans connaître. Ils se rendaient pas compte de ce que ça demandait, ce que ça nécessitait. Donc c'est vrai que de partager ma vie avec une personne qui fait du haut niveau, ça m'a montré un peu la voie. Et je dirais que dans un premier temps, c'est ça qui m'a permis de commencer à y croire. Et je savais aussi que je faisais des bonnes séances, que j'avais quand même quelques qualités. Et dans un premier temps, on se compare beaucoup aussi aux autres. On se dit, bon, elle fait ça comme chrono, pourquoi moi je ne serais pas capable ? Si je passe ce cap-là, je serais peut-être capable de faire ça ? En fait, c'est toutes ces petites étapes qui nous permettent au fur et à mesure d'y croire. Et même si moi, j'ai 27 ans, je ne pensais pas faire une sélection en équipe de France à 27 ans. dit ça quand j'avais 15 ans 15 20 ans jamais je leur ai cru

  • SUEUR D'ESPOIR

    Nous sommes en 2023, Charlotte est donc lancée, diplôme en poche, nouvel entraîneur, une confiance en soi retrouvée et un cap clair. Aller chercher sa première sélection en équipe de France.

  • Charlotte DUMAS

    C'est vrai que la première année, ça a été difficile, mais j'ai fait mon premier gros chrono où je fais 2'02. Donc ça laisse présager quand même de belles choses. On dit toujours qu'il faut 8 mois pour s'adapter avec un nouvel entraîneur. Donc ces 8 mois, ils étaient à peine passés. parce que je suis arrivée en décembre avec lui. Et donc, je me suis dit, l'année prochaine, on y va, let's go. Et malheureusement, l'année prochaine, c'était l'année qui est passée, l'année dernière, c'est en 2023-2024, où j'ai eu pas mal de blessures. J'ai eu déchirure, essuie-glace, mollets un peu capricieux. J'ai quand même enchaîné toute la saison où j'ai galéré, et ça a été assez difficile.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Lorsqu'on veut, on peut, certes, mais malheureusement, ce n'est pas si simple que ça. Et les obstacles ne manquent pas de venir questionner si c'était le bon choix.

  • Charlotte DUMAS

    En plus, je me sentais super bien, mais j'avais une grosse fatigue à côté. Je travaillais à côté un CDI en mi-temps, j'étais en 25 heures. Et j'ai aussi monté ma boîte il y a deux ans, une autre entreprise. Donc ça faisait un peu beaucoup de lancer tout ça en même temps. Et ça a un peu pété. Donc cette année, ce qui a changé, c'est de lui dire " Tu veux faire du haut niveau ? Il faut que tu fasses comme les athlètes de haut niveau et que tu enlèves quelque chose sinon, ça ne fonctionnera pas. Il faut te libérer du temps et aussi de l'énergie." Et donc j'ai retiré le CDI et je me suis lancée à 100% dans ma boîte, c'était un parti pris, et ça a fonctionné.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Quitter son CDI contre... plus de temps pour s'entraîner, récupérer et gérer sa boîte en architecture, c'est le choix fort qu'a fait Charlotte pour la saison 2024-2025. Un investissement à la hauteur de ses ambitions qui a commencé par un stage en altitude au Kenya afin de préparer la saison indoor.

  • Charlotte DUMAS

    J'ai innové cette année parce que j'ai fait mon premier stage d'altitude au Kenya en janvier, pendant trois semaines. Mais mon coach est pro-Kenya, il fait conscrire sa maison au Kenya, donc forcément... Non, je pense que ça fait vraiment du bien de voir comment s'entraînent d'autres athlètes dans des situations plus compliquées, plus difficiles, et puis sortir de sa zone de confort. Ça fait du bien, vraiment. 2'02"46, on vient de vivre un 800 mètres exceptionnel. Je n'avais pas vu Charlotte Dumas, le 2'02"02 de Charlotte Dumas, qui est excellent. Elle explose son record de 3 secondes. C'est vraiment très impressionnant. Il me semble qu'elle a été en stage au Kenya et ça a dû payer.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Ça a dû payer. Le 800 mètres, c'est à la frontière entre sprint et endurance. Il faut partir vite et résister le plus longtemps possible. Alors comment on s'entraîne pour ce genre de distance ? Et surtout, combien ça représente de kilomètres par semaine de se préparer à courir un 800 mètres à fond ?

  • Charlotte DUMAS

    Je dirais que moi, une semaine type, en semaine de prépa, je suis à 9 entraînements par semaine. La semaine type, ça va être le lundi midi, on va faire du 1080, c'est du sprint. C'est une machine qui permet de travailler avec de la résistance. Le soir, ça va être plutôt un footing récup. Le mardi, on va faire, le matin, je vais faire ce qu'on appelle du double seuil. Ça, c'est un peu nouveau dans l'entraînement. Le matin, on va faire une séance de footing avec du seuil dedans. Le soir, VMA. Le lendemain, ça va être muscu. Je vais faire deux muscu dans la semaine. Je vais faire deux footings longs aussi et une séance spécifique de 800 mètres ou qui s'en rapproche. Soit du plus long, plutôt spécifique 15 ou 1000, soit du plus court, spécifique 4-600. Je dirais que je suis entre 70 et 80. J'avais des objectifs. en début de saison. qui était donc une sélection, championnat de'europe, une sélection dont je parlais à très très peu de gens parce que je savais que ça fait quand même plus de dix ans que je fais de l'athlé, etc. Si tu commences à dire au bout de dix ans « je veux faire ça » , si ce n'est pas toujours très bien vu et on peut vite te montrer du doigt. Donc c'est vrai que je l'avais en tête et je l'avais quand même très très fort en tête. Je ne l'avais pas dit à beaucoup de monde. Je sais que j'en parlais beaucoup avec une copine Et elle y croyait aussi beaucoup. Donc, c'est vrai que ça aide, je trouve, aussi d'avoir des gens qui croient en toi, évidemment. Mais j'avais ce petit truc en plus cette année où je m'en sentais capable, largement capable. Sur le papier, c'était dur quand même parce qu'on était cinq à avoir fait les minimas pour les championnats d'Europe. Et c'était un pari à prendre. Mais bon, ça fait partie du jeu. Et sur 800 mètres, comme tu as dit tout à l'heure, en France... La densité est folle et ça ne va pas en s'améliorant. Donc c'est bien. Honnêtement, c'est super cette densité parce que c'est aussi ce qui nous permet de passer des caps et de progresser. Mais par contre, ce serait que pour les sélections internationales, je pense que dans les 8 meilleures françaises, on est pratiquement toutes capables de faire une sélection. Donc c'est là où c'est délicat parce qu'il y a trois places à chaque fois.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Lors des championnats de France Indoor, l'hiver dernier, en plus de réaliser les minimas européen athletics, il fallait terminer sur le podium pour aller aux championnats d'Europe en salle à Apeldoorn.

  • Charlotte DUMAS

    Ce qui m'a permis d'y croire, c'est surtout que déjà dans un premier temps, faire les minimas, c'est à partir de là où tu te dis, peut-être que c'est possible. Donc moi, je l'ai vraiment fait progressivement, j'ai fait les minimas FFA. Il fallait faire les minima european athletics pour être sûr d'être dans la top list. Moi, j'ai fait une course de course et ça s'est passé comme ça. Et après, je savais qu'au France, c'était un peu la roulette russe. Ça allait être compliqué. Et les séries se sont très bien passées. Donc, je suis arrivée quand même avec un peu plus de confiance. Et la finale, il y avait beaucoup, beaucoup de pression.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Bien s'entraîner est un ingrédient évident pour réussir, mais pour accéder au plus haut niveau,

  • Charlotte DUMAS

    ça ne suffit pas au delà de ça c'est bien t'entourer mais t'entourer au niveau familial amical etc mais aussi au niveau professionnel c'est à dire tout ce qui va autour de la performance un préparateur physique un très bon kiné ostéopathe un prépa mental ça c'est nouveau pour moi je l'ai pris cette année et je pense que c'est hyper important c'est très très important voilà c'est des petits trucs qui font que tu peux tu peux tu peux passer les capes plus facilement. J'ai rajouté une prépa mentale, qui est psychologue du sport, pas prépa mentale. Et ça m'aide quand même beaucoup. J'aimerais bien l'avoir un peu plus, mais c'est vrai qu'au niveau budget, c'est un peu compliqué. Mais je vais me servir aussi de cette année pour débloquer des partenaires, chercher un peu des aides à droite, à gauche, qui pourront m'aider aussi à améliorer tout ce qui touche à la prépa mentale, à la récupération, etc.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Dans l'800 mètres, la stratégie de course pèse énormément sur l'issue finale. Pour le petit point culture aussi, courir en indoor ou à l'extérieur est vraiment différent. Piste de 200 mètres contre 400, piste inclinée contre piste plate, conditions météo, etc. Beaucoup de points qui font qu'un chrono sur 800 indoors est bien distinct d'un chrono sur 800 mètres extérieur.

  • Charlotte DUMAS

    Il y a vraiment ce truc de tu as les compétitions de meeting où tu vas pour faire un chronomètre et les compétitions... plus stratégique, donc de championnat. Il faut être capable de courir les deux parce que si tu es un super athlète de meeting, tu sais faire des gros chronos, c'est super bien. Mais il faut être capable de courir dans d'autres conditions. Si ça part moussement, tu fais un peu d'extérieur, si ça part vite. Donc, il faut vraiment prendre les 800 mètres course après course sur ta saison actuelle. Moi, c'est ce que je fais depuis le début de saison, où je vois comment j'ai couru déjà sur les trois premiers. Je sais ce qu'il me reste à faire si je veux atteindre... C'est bon, j'ai fait trois courses, maintenant je sais. La maturité, je pense que ça fait tout, honnêtement. Je pense que ça fait vraiment tout sur 800 mètres. Moi, ma maturité, elle est arrivée, je pense, cette année.

  • SUEUR D'ESPOIR

    On dit souvent que le 800 mètres est l'une des disciplines les plus compliquées. En tout cas, à l'heure actuelle, chez les femmes, c'est la discipline la plus dense de l'athlète français. Alors avec plusieurs athlètes en capacité de faire des gros chronos, il faut aussi réussir à trouver la bonne course, celle qui permettra de faire les minimums.

  • Charlotte DUMAS

    Je pense sincèrement qu'avoir la bonne course, ça aide énormément. Mais avant de rentrer dans des gros meetings, il faut être capable de sortir un gros chrono et rentrer dans une start-list qui est élevée. Donc pour le moment, avec mon chrono actuel de 2'00"99, je peux rentrer dans des bonnes courses, mais pas des courses où je vais me faire emmener.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais même s'il ne faut pas vouloir tout trop vite, il faut quand même croire en ses chances. Et les championnats du monde à Tokyo, Charlotte aimerait bien s'y qualifier. La route est longue, car en plus de devoir faire les minimas, il n'y a que trois places maximum. Ainsi, tout compte. Les places dans chaque gros meeting pour le classement mondial, son meilleur chrono sur la saison, mais aussi sa place aux championnats de France Elite qui auront lieu début août.

  • Charlotte DUMAS

    Bien sûr, j'y pense. L'objectif n'est pas simple à atteindre, j'en suis consciente. Mais il faut que je l'ai dans un coin de ma tête. Et oui, j'y crois, j'y crois. Il faut y croire, parce que sinon, tu n'y arriveras pas. Mais dans un premier temps, il faut que je passe le cap des 1'59 pour me libérer et me dire que je suis capable de descendre plus bas et de sortir la course qui me fera faire les minima. Je le prends quand même assez tranquillement, parce que je ne veux pas mettre la pression. Je prends quand même énormément de plaisir à sortir en compétition dernièrement. Il faut garder ce plaisir-là et ne pas s'entêter à faire absolument les minimas sur chaque sortie. Sinon, tu te rends trop la tête sur toute ta saison et tu bouffes un jeu incroyable. On a jusqu'à fin août pour faire les minimas, donc ça nous laisse quand même une petite marge. La saison est longue et il faut aussi tenir sur la durée. Et ça, c'est important de ne pas se cramer dès le mois de juin. Ça fait aussi partie des capes que j'ai appris à passer. c'est qu'avant j'étais incapable de... de m'arrêter, de me dire, là, t'as mal, tu stoppes. Avant l'année dernière, je ne savais pas faire. Donc c'est vrai que l'année dernière a été très difficile. J'ai remis en cause pas mal d'eau chaude. Et au final, je pense que ça a été une année qui m'a énormément servi.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je vous avais laissé quelques minutes plus tôt sur la ligne de départ de la finale des championnats de France Indoor. Charlotte y a terminé deuxième, vice-championne de France. et l'officialisation d'une première fois sous le maillot tricolore qui a eu lieu au championnat d'Europe en salle.

  • Charlotte DUMAS

    C'est au niveau stratégique, j'ai plutôt très bien géré et je suis contente de ça. Et j'ai réussi à le répéter un peu sur les courses de championnat aux Europes pour arriver jusqu'en demi. Il faut vraiment se conditionner, se mettre dans des états sans non plus que ça te desserve ton stress. Mais c'est des états particuliers.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Réussir après plus de 10 ans de haut niveau à réaliser un de ses rêves d'athlète, ce sont forcément des sensations particulières, encore plus après une saison décevante qui l'obligeait à prendre des choix forts sans aucune garantie de résultat.

  • Charlotte DUMAS

    Ah t'es plus la même personne, t'es en mode guerrière. Tu te mets dans un... Je ne saurais pas trop décrire cette sensation, mais j'ai l'impression que tu joues un peu ta vie dans ces moments-là et que rien n'a d'importance à part cette échéance-là. Et tu te mets tellement, tu te conditionnes tellement. Tu te dis, mais c'est horrible ce que je suis en train de vivre. Ce niveau de stress, ce niveau de pression. C'est dur, c'est dur. Et en même temps, c'est incroyable parce que tu te sens tellement vivant quand tu vis des trucs comme ça. Moi, je pense que j'en avais besoin pour m'accomplir en tant que femme. Je pense que j'avais besoin de ça. C'est des trucs bêtes, mais des fois, tu as tellement un objectif dans ta tête depuis que t'es gamin. Tu ne dis pas que je l'ai depuis que je suis petite, que je me dis à tout moment que je vais en équipe de France, etc. Non, je ne pense pas que tout ça soit vraiment arrivé. Mais par contre, je dirais que ces deux dernières années, je commençais à l'avoir sérieusement en tête. Et ça devenait un peu une obsession.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Des doutes, comme tout le monde, elle en a traversé. Et même si parfois, ils peuvent refaire surface de temps à autre. Elle ne veut plus regarder derrière.

  • Charlotte DUMAS

    C'est compliqué de se dire, c'est bon, j'ai confiance là. Non, c'est vraiment un processus sur la durée. Et moi, je pense qu'il m'a fallu énormément de temps pour me dire, aujourd'hui, tu as fait ça, tu as tout ce bagage-là, c'est bon, tu en es capable en fait. Tu en es capable, donc juste, même si tu n'en es pas capable, vas-y, fais-le, tente. Et là, tu n'auras pas de regrets si tu l'attends bien. Et c'est surtout ça que je me suis dit aussi, c'est pas de regrets. On ne veut pas de regrets dans le vivant. Vas-y, let's go. On n'a qu'une vie, voilà.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Toute grande ambition ne peut se faire sans rançon, et bien souvent les sacrifices sont du côté du temps passé avec ses proches. Et cet aspect-là, dans une vie d'athlète, c'est pesant.

  • Charlotte DUMAS

    Oui, et puis au-delà de ça, en fait, ce qui est difficile, moi, ce que j'ai trouvé difficile à gérer, c'était toutes ces années où tu dis comment tu t'entraînes à ton ouvrage, qui ne font pas de sport, enfin, pas de sport comme nous on fait. Tu leur expliques, tu fais ces concessions-là, que tu ne peux pas être là ce jour-là, que là, tu as une compétition, que tes vacances, tu les décales, etc. C'est des choses que les gens ne comprennent pas. Et c'est vrai que quand tu concrétises un peu tout ça avec juste le maillot bleu blanc rouge, ça te libère un peu de pas mal de choses et d'un poids quand même qui est assez conséquent.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Maintenant que le premier objectif des championnats d'Europe a été coché. C'est désormais direction les championnats du monde que Charlotte se met à regarder. Elle l'a dit, elle y croit et il le faut. Pour ça, il faudra passer sous les deux minutes, et même plus que ça, les minimas FFA étant à 1 minute 58 secondes et 51 centièmes.

  • Charlotte DUMAS

    Cet hiver, je ne me suis pas dit que je vais faire moins de sub 2. Cet hiver, je voulais juste faire les minimas et pouvoir partir au championnat de Pomme. Là, oui, par contre, à chaque compétition, je me le dis. Je ne me dis pas que tu n'as pas réussi ta compétition si tu ne le fais pas. Parce que ça reste que j'ai fait trois sorties en compétition. Par rapport à l'année dernière, c'est trois de mes records. Donc, c'était déjà très bien. Mais par rapport au niveau français, il faut s'élever et ce n'est pas suffisant. Donc, bien évidemment que les sub 2 sont très importants. Mais on veut même aller chercher un peu plus loin, je pense, que les sub 2.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Pour ça, il faudra trouver la juste balance sur le nombre de dossards accrochés et réussir à s'écouter, même si la course au minima est une course effrénée. Comme vous l'avez entendu dans cet épisode, la dynamique d'une carrière d'athlète est propre à chacun. Chaque histoire est personnelle et unique. Il n'y a pas de bon ou mauvais moment pour atteindre son meilleur niveau. Pour Charlotte, ça a pris plus de 10 ans. En 10 ans, elle a énormément appris sur elle, sur sa discipline, sur l'équilibre dont elle avait besoin. son approche du haut niveau et la structure qui lui convenait. Chaque échec a été salvateur et porteur d'un nouveau souffle à donner à sa pratique. Aujourd'hui, Charlotte semble avoir réussi à aligner toutes les planètes. Ses objectifs, elle ne veut pas tous les dévoiler, mais elle ne se refuse pas à rêver grand. Toutes sont des étapes à cocher, la prochaine, passer sous les deux minutes. Qui sait à quelle vitesse cela va arriver, en tout cas en 10 ans de haut niveau, la patience elle en est armée. En voyant son début de saison, une chose est sûre, Lorsque l'on se sent aligné, les objectifs s'accomplissent à vitesse grand V. C'est la fin de cet épisode, j'espère qu'il vous aura plu. Peu de chance de voir ici un épisode de moins de 2 minutes, mais pour les amateurs de vitesse, allez suivre Charlotte Dumas dans sa belle aventure. Et si vous n'avez pas vu le temps passer, vous pouvez soutenir le podcast en vous abonnant et en l'évaluant sur vos plateformes d'écoute préférées. Merci pour votre écoute et à bientôt pour le prochain épisode. C'était Sueur d'Espoir.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le 400 haies comme premier amour

    03:19

  • L'envie d'arrêter l'athlétisme

    04:59

  • Nouvelle structure pour un nouveau départ

    05:50

  • Les moins de 2min sur 800m

    06:47

  • Le besoin d'assurer son avenir

    07:49

  • Nouvelle vie à Clermont

    08:25

  • Partager sa vie avec un athlète de haut niveau

    09:15

  • La comparaison aux autres

    10:00

  • Objectif Equipe de France

    10:26

  • Une année de galères

    11:04

  • Ce qui a changé cette année

    11:56

  • Première fois au Kenya

    12:33

  • La difficulté du 800m

    13:25

  • Un secret bien gardé

    14:41

  • Les premiers espoirs

    16:12

  • Comment elle s'est structurée

    17:03

  • La stratégie de course sur 800m

    18:07

  • Trouver LA bonne course

    19:21

  • Les Championnats du Monde à Tokyo

    20:07

  • Tenir sur la durée

    21:28

  • Sa première sélection en Equipe de France

    21:57

  • Pas de regrets dans 10 ans

    23:56

  • Les sacrifices

    24:38

  • Ses objectifs

    25:30

  • Conclusion

    26:46

Description

10, c'est le nombre de jours restants avant les Championnats de France Elite d'athlétisme.
C'est aussi le nombre d'années qu'il a fallu à Charlotte Dumas pour connaître sa première sélection sous le maillot de l'Equipe de France.

L' athlétisme, ce sport aux multiples disciplines. Toutes ont leur difficulté et dans certaines vient s'ajouter une densité hors-normes.

C'est le cas du 800m femmes qui a complètement basculé cette année avec une densité encore jamais vue. Les minimas FFA pour les Championnats du Monde à Tokyo restent très exigeants mais plusieurs athlètes semblent en capacité de les réaliser.

Le problème ? Il n' y a que 3 places.
Ainsi, une course effrénée se lance, celle d'effectuer les minimas, à 1'58"51; celle de bien figurer dans le ranking mondial et enfin ... Celle d'intégrer la plus haute marche aux Championnats de France.


Dans cette longue course à la qualification, Charlotte parle dans cet épisode de comment sa carrière s'est construite, comment des doutes, elle s'est mise à croire en elle, en ses capacités.

Comment en faisant des choix forts, elle a su libérer son potentiel et se défaire des blessures.

Et surtout, son rêve d'enfin casser la mythique barrière des 2min au 800m.


Chaque carrière a sa propre dynamique, Charlotte a attendu plus de 10 ans avant de porter le maillot de l'Equipe de France. Elle veut croire en ses chances de porter à nouveau le maillot bleu blanc rouge, en septembre peut être, la patience elle en est armée, la volonté aussi.


Alors embarquez dans la belle aventure de Charlotte Dumas, pour qui 2025 est l'année de tous les records.


***

🎙️ Sueur d’Espoir, c’est le podcast sport qui vous plonge dans les coulisses du haut niveau à travers des récits inspirants.

Entre storytelling immersif et interviews d’athlètes, découvrez comment ces sportifs affrontent les défis, repoussent leurs limites et trouvent la motivation pour atteindre leurs rêves.

Chaque épisode explore un sport différent : des disciplines olympiques aux moins médiatisées.
Vous entendrez leurs doutes, leurs victoires, leurs conseils et surtout, cette passion qui les anime.

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Transcription

  • SUEUR D'ESPOIR

    Quand on parle 800 mètres chez les femmes en athlétisme, forcément le premier nom qui vient en tête, c'est celui de Renelle Lamote. Et c'est normal puisque ça fait plus de 10 ans qu'elle mène la discipline. Mais cette année, l'800 mètres est en train de prendre un tournant. On pourrait citer Anaïs Bourgoin, médaillée de bronze aux derniers championnats d'Europe en 2024, mais il n'y a pas qu'elle. Si l'on regarde les bilans FFA, c'est assez parlant. En remontant jusqu'à 2015, 10 ans en arrière et 3 Olympiades plus loin, il faut attendre 2022 pour voir... plus de 3 française sous les 2 minutes, une barrière assez mythique chez les coureuses de cette distance. Sur la saison 2024, elles étaient 6 à réaliser au moins un chrono sous les 2 minutes, soit 3 fois plus qu'en 2022. Sur la saison 2025, elles sont déjà 5 à l'avoir fait et dans une année de championnat du monde, ce chiffre est clairement amené à augmenter.

  • Charlotte DUMAS

    Bien évidemment que les sub 2 sont très importants, mais on veut même aller chercher un peu plus loin, je pense.

  • SUEUR D'ESPOIR

    A l'heure où j'enregistre ce podcast, nous sommes mi-juillet et il y a 4 coureuses en dessous des 2 minutes 01, soit à quelques dixièmes de la mythique barre des 2 minutes. L'entraînement s'améliore, la technologie dépointe aussi, mais les critères se renforcent tout comme la densité. Avec des minima FFA fixés à 1 minute 58 et 51 centièmes pour espérer aller au championnat du monde à Tokyo, même une fois passée la barre des 2 minutes, le chemin reste encore long.

  • Charlotte DUMAS

    L'objectif est... est pas simple à atteindre, j'en suis consciente. Mais il faut que je l'ai dans un coin de ma tête. Et oui, j'y crois, j'y crois. Il faut y croire, parce que sinon, tu n'y arriveras pas.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Dans l'épisode d'aujourd'hui, vous allez écouter le parcours d'une de ces athlètes, toute proche des moins de deux minutes. Une athlète pour qui remise en question et ajustement au fil des années ont été salvateurs, puisque cette saison 2024-2025 est la meilleure de sa carrière.

  • Charlotte DUMAS

    C'est le parcours qui fait la beauté de la réussite aussi.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Prise de conscience, changement de discipline, changement de structure, que de changements qui ont amené Charlotte au niveau qu'elle visait depuis tout ce temps.

  • Charlotte DUMAS

    Ouais, je pense que j'étais pas prête et je comprenais pas vraiment ce que ça voulait dire et ce que ça impliquait aussi. Je vis complètement une autre manière de voir le sport actuellement.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Les efforts ont porté leur fruit puisque cette année, elle avait un rêve qu'elle a gardé secret. qualifie au championnat d'Europe Indoor sur 800 mètres. En s'affranchissant des minimas et en terminant vice-championne de France, elle s'est offert le droit d'ouvrir une porte qu'elle ne pensait plus possible ces dernières années, sa première sélection avec le maillot de l'équipe de France.

  • Charlotte DUMAS

    Je ne pensais pas faire une sélection en équipe de France à 27 ans, c'est moi qui ai dit ça quand j'avais 15 ans, 15-20 ans, jamais je l'aurais cru.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Désormais, Charlotte ne veut plus s'arrêter de rêver. En septembre, ce sera les championnats du monde à Tokyo. Le ticket d'entrée y est très élevé, elle le sait. Mais Charlotte n'a pas fait tous ses sacrifices pour regarder le train passer sans elle. Bienvenue dans le podcast Sueur d'Espoir. Le podcast qui parle du sport de haut niveau différemment. Entre récits narratifs et interviews, découvrez des parcours inspirants. Un épisode, un sport différent, toujours sur des athlètes qui rêvent grand. Aujourd'hui, c'est direction le double tour de piste avec Charlotte Dumas. Bon épisode.

  • Charlotte DUMAS

    J'ai fait quand même, je pense bien, 8-9 années sur 400 haies. C'était vraiment la discipline un peu passion, parce qu'en fait, de base quand j'étais jeune en cadette, c'était 2000 steeple et 400 haies. Donc moi, je faisais les deux aux championnats de France. Et tout le monde me disait... fais du 2000 steeple, t'as des qualités de foncier, fais ça, fais ça. Parce que moi, je suis très têtu et j'ai jamais voulu faire du 2000 steeple parce que ça ne m'amusait pas du tout. Et pour moi, aller à l'entraînement, il fallait que ce soit fun. Donc, j'ai fait du 400 haies, qui a aussi permis de développer toutes mes qualités de sprinteuse. Je pense que ça me sert énormément à l'heure actuelle. Mais bon, c'est vrai que sur le papier, je valais peut-être mieux sur 2000 steeple ou 3000 steeple, du coup, passée en junior. Moi j'étais dans l'académie de mes parents de la Loire, c'était plus Saint-Etienne où je devais aller et au final j'ai réussi à rentrer à Lyon. Ça m'a permis d'avoir des horaires un peu aménagés, de pouvoir partir en stage, de m'entraîner correctement. J'ai fait une licence staps 3 ans en entraînement. Une fois que je suis arrivée sur Lyon, je suis allée dans le groupe de Grégory Duval, c'est un groupe de sprinters. Maintenant il a des coureuses de 800. Mais c'est vrai que de base, tu as un coach de sprint. Et j'ai fait sept années, sept très belles années avec lui. Ils se sont très bien déroulés.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais début Covid, un manque de beaucoup de choses s'installe. Manque de vitesse pour performer au plus haut niveau, manque de temps pour s'entraîner, une spirale négative qui a bien failli tout faire basculer.

  • Charlotte DUMAS

    J'avais un peu fait le tour sur 400 mètres près, et c'est vrai que je suis limitée en vitesse, donc il fallait que j'essaye autre chose, c'était soit ça, soit j'arrêtais l'athlète. C'est vrai que ça, c'était courant de Covid, ça a été un peu un tournant dans ma carrière, et en fait, de base, je voulais arrêter l'athlétisme à ce moment-là. Parce que c'est vrai qu'avec les études, etc., je ne m'entraînais pas comme une sportive de haut niveau. Je m'entraînais cinq fois par semaine. Donc ce qui est déjà bien, à mon âge, j'étais encore jeune. Je suis passée à beaucoup plus à l'heure actuelle. Mais je n'étais peut-être pas assez dans une démarche haut niveau, je pense, à l'époque.

  • SUEUR D'ESPOIR

    En 2023, elle change de club pour rejoindre l'ASM Athlé, section du Clermont-Auvergne athlétisme. Nouveau coach, nouvelle structure. Une rampe de lancement pour s'engager pleinement dans cette nouvelle discipline du 800 mètres. Même si les haies ne sont jamais bien loin.

  • Charlotte DUMAS

    En fait, mon coach, mon nouveau coach, Jean-François Pontier, qui est sur Clermont-Ferrand. Je suis sur Clermont-Ferrand depuis un peu plus de deux ans maintenant. C'est un coach qui fait toutes les disciplines du demi-compte et même des disciplines du sprint. Il a travaillé à la fédé, c'est quelqu'un qui a vraiment un gros, gros bagage technique. Et donc, quand il voit des athlètes, il est capable de dire, toi, tu peux être forte là, là, là. Et c'est vrai que moi, quand je suis arrivée, j'ai dit, je veux faire du 800 mètres. Il m'a dit, tu pourrais être excellente sur 3000 steeple. Là, je lui ai dit, quoi ? Jamais de la vie.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Moins de deux minutes sur 800 mètres chez les femmes, c'est une barrière que peu d'athlètes ont déjà passée. Une performance que toute coureuse de 800 mètres espère un jour réaliser.

  • Charlotte DUMAS

    Faire moins de deux minutes, c'est clairement l'objectif depuis le début de saison. Je pense que j'en suis capable. Après, il faut le sortir, il faut avoir la bonne course. Et ça prendra le temps que ça prendra. Mais il ne faut pas être non plus trop pressé, je pense. Parce que sinon, c'est compliqué. Je pense qu'on n'approche pas les compétitions de la bonne manière si on se prend trop la tête avec ça.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Alors, comment Charlotte est passée d'un bout de souffle sur 400 haies à penser qu'elle peut passer sous les 2 minutes sur 800 mètres, et ça 13 ans après avoir commencé l'athlé. Tout d'abord, le très haut niveau demande de l'expérience. Il faut essayer, se tromper, recommencer. Atteindre le plus haut niveau demande aussi une démarche et une implication forte. Un plan de route avec des étapes à cocher. Et ça, ce n'est pas toujours chose aisée lorsque l'on fait ses études ou que l'on a un travail à côté.

  • Charlotte DUMAS

    Il faut vraiment prendre année par année, je pense. Prendre cette expérience parce qu'à côté, on fait nos études, derrière, on commence à travailler. Parce qu'il faut aussi gagner sa vie, il faut aussi se former au niveau professionnel. Et ça, ça fait partie du processus. Je pense que j'avais besoin d'avoir tout ça pour pouvoir me libérer au niveau sportif aussi. De me dire que pour l'après, c'est bon, j'ai quelque chose au niveau professionnel. En fait, j'avais besoin de cette assurance-là, je pense. Et deuxièmement, ce qui m'a permis. passer un cap c'est de m'entraîner plus. Donc moi je le suis allé sur Clermont-Ferrand il y a un peu plus de deux ans comme je disais tout à l'heure je suis passée donc avec un nouvel entraîneur François Pontier, pas que ça se passait mal avec mon ancien puisque j'ai fait mon record avec lui je progressais mais j'avais besoin de changement je pense parce qu'au bout de sept ans c'est vrai que c'est important aussi je pense de changer un peu de cadre et donc de voir comment on peut vous pouvez m'entraîner plus sur un secteur un peu plus court, un peu plus long du coup, voir ce que ça pouvait donner et voir autre chose en général. Et surtout voir ce que ça pouvait donner de m'entraîner comme des athlètes de haut niveau actuel sur 800 mètres. Ça fait quelques années maintenant que je partage ma vie avec un athlète de haut niveau aussi. Et pour moi, c'est aussi ce qui a fait la différence. C'est vrai que dans ma famille, ils sont très sport, mais multisport. On va faire de tout. Par contre, le haut niveau, ma maman connaît ce que c'est, parce que ses frères ont fait du haut niveau en vélo. Mais ils connaissaient sans connaître. Ils se rendaient pas compte de ce que ça demandait, ce que ça nécessitait. Donc c'est vrai que de partager ma vie avec une personne qui fait du haut niveau, ça m'a montré un peu la voie. Et je dirais que dans un premier temps, c'est ça qui m'a permis de commencer à y croire. Et je savais aussi que je faisais des bonnes séances, que j'avais quand même quelques qualités. Et dans un premier temps, on se compare beaucoup aussi aux autres. On se dit, bon, elle fait ça comme chrono, pourquoi moi je ne serais pas capable ? Si je passe ce cap-là, je serais peut-être capable de faire ça ? En fait, c'est toutes ces petites étapes qui nous permettent au fur et à mesure d'y croire. Et même si moi, j'ai 27 ans, je ne pensais pas faire une sélection en équipe de France à 27 ans. dit ça quand j'avais 15 ans 15 20 ans jamais je leur ai cru

  • SUEUR D'ESPOIR

    Nous sommes en 2023, Charlotte est donc lancée, diplôme en poche, nouvel entraîneur, une confiance en soi retrouvée et un cap clair. Aller chercher sa première sélection en équipe de France.

  • Charlotte DUMAS

    C'est vrai que la première année, ça a été difficile, mais j'ai fait mon premier gros chrono où je fais 2'02. Donc ça laisse présager quand même de belles choses. On dit toujours qu'il faut 8 mois pour s'adapter avec un nouvel entraîneur. Donc ces 8 mois, ils étaient à peine passés. parce que je suis arrivée en décembre avec lui. Et donc, je me suis dit, l'année prochaine, on y va, let's go. Et malheureusement, l'année prochaine, c'était l'année qui est passée, l'année dernière, c'est en 2023-2024, où j'ai eu pas mal de blessures. J'ai eu déchirure, essuie-glace, mollets un peu capricieux. J'ai quand même enchaîné toute la saison où j'ai galéré, et ça a été assez difficile.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Lorsqu'on veut, on peut, certes, mais malheureusement, ce n'est pas si simple que ça. Et les obstacles ne manquent pas de venir questionner si c'était le bon choix.

  • Charlotte DUMAS

    En plus, je me sentais super bien, mais j'avais une grosse fatigue à côté. Je travaillais à côté un CDI en mi-temps, j'étais en 25 heures. Et j'ai aussi monté ma boîte il y a deux ans, une autre entreprise. Donc ça faisait un peu beaucoup de lancer tout ça en même temps. Et ça a un peu pété. Donc cette année, ce qui a changé, c'est de lui dire " Tu veux faire du haut niveau ? Il faut que tu fasses comme les athlètes de haut niveau et que tu enlèves quelque chose sinon, ça ne fonctionnera pas. Il faut te libérer du temps et aussi de l'énergie." Et donc j'ai retiré le CDI et je me suis lancée à 100% dans ma boîte, c'était un parti pris, et ça a fonctionné.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Quitter son CDI contre... plus de temps pour s'entraîner, récupérer et gérer sa boîte en architecture, c'est le choix fort qu'a fait Charlotte pour la saison 2024-2025. Un investissement à la hauteur de ses ambitions qui a commencé par un stage en altitude au Kenya afin de préparer la saison indoor.

  • Charlotte DUMAS

    J'ai innové cette année parce que j'ai fait mon premier stage d'altitude au Kenya en janvier, pendant trois semaines. Mais mon coach est pro-Kenya, il fait conscrire sa maison au Kenya, donc forcément... Non, je pense que ça fait vraiment du bien de voir comment s'entraînent d'autres athlètes dans des situations plus compliquées, plus difficiles, et puis sortir de sa zone de confort. Ça fait du bien, vraiment. 2'02"46, on vient de vivre un 800 mètres exceptionnel. Je n'avais pas vu Charlotte Dumas, le 2'02"02 de Charlotte Dumas, qui est excellent. Elle explose son record de 3 secondes. C'est vraiment très impressionnant. Il me semble qu'elle a été en stage au Kenya et ça a dû payer.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Ça a dû payer. Le 800 mètres, c'est à la frontière entre sprint et endurance. Il faut partir vite et résister le plus longtemps possible. Alors comment on s'entraîne pour ce genre de distance ? Et surtout, combien ça représente de kilomètres par semaine de se préparer à courir un 800 mètres à fond ?

  • Charlotte DUMAS

    Je dirais que moi, une semaine type, en semaine de prépa, je suis à 9 entraînements par semaine. La semaine type, ça va être le lundi midi, on va faire du 1080, c'est du sprint. C'est une machine qui permet de travailler avec de la résistance. Le soir, ça va être plutôt un footing récup. Le mardi, on va faire, le matin, je vais faire ce qu'on appelle du double seuil. Ça, c'est un peu nouveau dans l'entraînement. Le matin, on va faire une séance de footing avec du seuil dedans. Le soir, VMA. Le lendemain, ça va être muscu. Je vais faire deux muscu dans la semaine. Je vais faire deux footings longs aussi et une séance spécifique de 800 mètres ou qui s'en rapproche. Soit du plus long, plutôt spécifique 15 ou 1000, soit du plus court, spécifique 4-600. Je dirais que je suis entre 70 et 80. J'avais des objectifs. en début de saison. qui était donc une sélection, championnat de'europe, une sélection dont je parlais à très très peu de gens parce que je savais que ça fait quand même plus de dix ans que je fais de l'athlé, etc. Si tu commences à dire au bout de dix ans « je veux faire ça » , si ce n'est pas toujours très bien vu et on peut vite te montrer du doigt. Donc c'est vrai que je l'avais en tête et je l'avais quand même très très fort en tête. Je ne l'avais pas dit à beaucoup de monde. Je sais que j'en parlais beaucoup avec une copine Et elle y croyait aussi beaucoup. Donc, c'est vrai que ça aide, je trouve, aussi d'avoir des gens qui croient en toi, évidemment. Mais j'avais ce petit truc en plus cette année où je m'en sentais capable, largement capable. Sur le papier, c'était dur quand même parce qu'on était cinq à avoir fait les minimas pour les championnats d'Europe. Et c'était un pari à prendre. Mais bon, ça fait partie du jeu. Et sur 800 mètres, comme tu as dit tout à l'heure, en France... La densité est folle et ça ne va pas en s'améliorant. Donc c'est bien. Honnêtement, c'est super cette densité parce que c'est aussi ce qui nous permet de passer des caps et de progresser. Mais par contre, ce serait que pour les sélections internationales, je pense que dans les 8 meilleures françaises, on est pratiquement toutes capables de faire une sélection. Donc c'est là où c'est délicat parce qu'il y a trois places à chaque fois.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Lors des championnats de France Indoor, l'hiver dernier, en plus de réaliser les minimas européen athletics, il fallait terminer sur le podium pour aller aux championnats d'Europe en salle à Apeldoorn.

  • Charlotte DUMAS

    Ce qui m'a permis d'y croire, c'est surtout que déjà dans un premier temps, faire les minimas, c'est à partir de là où tu te dis, peut-être que c'est possible. Donc moi, je l'ai vraiment fait progressivement, j'ai fait les minimas FFA. Il fallait faire les minima european athletics pour être sûr d'être dans la top list. Moi, j'ai fait une course de course et ça s'est passé comme ça. Et après, je savais qu'au France, c'était un peu la roulette russe. Ça allait être compliqué. Et les séries se sont très bien passées. Donc, je suis arrivée quand même avec un peu plus de confiance. Et la finale, il y avait beaucoup, beaucoup de pression.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Bien s'entraîner est un ingrédient évident pour réussir, mais pour accéder au plus haut niveau,

  • Charlotte DUMAS

    ça ne suffit pas au delà de ça c'est bien t'entourer mais t'entourer au niveau familial amical etc mais aussi au niveau professionnel c'est à dire tout ce qui va autour de la performance un préparateur physique un très bon kiné ostéopathe un prépa mental ça c'est nouveau pour moi je l'ai pris cette année et je pense que c'est hyper important c'est très très important voilà c'est des petits trucs qui font que tu peux tu peux tu peux passer les capes plus facilement. J'ai rajouté une prépa mentale, qui est psychologue du sport, pas prépa mentale. Et ça m'aide quand même beaucoup. J'aimerais bien l'avoir un peu plus, mais c'est vrai qu'au niveau budget, c'est un peu compliqué. Mais je vais me servir aussi de cette année pour débloquer des partenaires, chercher un peu des aides à droite, à gauche, qui pourront m'aider aussi à améliorer tout ce qui touche à la prépa mentale, à la récupération, etc.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Dans l'800 mètres, la stratégie de course pèse énormément sur l'issue finale. Pour le petit point culture aussi, courir en indoor ou à l'extérieur est vraiment différent. Piste de 200 mètres contre 400, piste inclinée contre piste plate, conditions météo, etc. Beaucoup de points qui font qu'un chrono sur 800 indoors est bien distinct d'un chrono sur 800 mètres extérieur.

  • Charlotte DUMAS

    Il y a vraiment ce truc de tu as les compétitions de meeting où tu vas pour faire un chronomètre et les compétitions... plus stratégique, donc de championnat. Il faut être capable de courir les deux parce que si tu es un super athlète de meeting, tu sais faire des gros chronos, c'est super bien. Mais il faut être capable de courir dans d'autres conditions. Si ça part moussement, tu fais un peu d'extérieur, si ça part vite. Donc, il faut vraiment prendre les 800 mètres course après course sur ta saison actuelle. Moi, c'est ce que je fais depuis le début de saison, où je vois comment j'ai couru déjà sur les trois premiers. Je sais ce qu'il me reste à faire si je veux atteindre... C'est bon, j'ai fait trois courses, maintenant je sais. La maturité, je pense que ça fait tout, honnêtement. Je pense que ça fait vraiment tout sur 800 mètres. Moi, ma maturité, elle est arrivée, je pense, cette année.

  • SUEUR D'ESPOIR

    On dit souvent que le 800 mètres est l'une des disciplines les plus compliquées. En tout cas, à l'heure actuelle, chez les femmes, c'est la discipline la plus dense de l'athlète français. Alors avec plusieurs athlètes en capacité de faire des gros chronos, il faut aussi réussir à trouver la bonne course, celle qui permettra de faire les minimums.

  • Charlotte DUMAS

    Je pense sincèrement qu'avoir la bonne course, ça aide énormément. Mais avant de rentrer dans des gros meetings, il faut être capable de sortir un gros chrono et rentrer dans une start-list qui est élevée. Donc pour le moment, avec mon chrono actuel de 2'00"99, je peux rentrer dans des bonnes courses, mais pas des courses où je vais me faire emmener.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais même s'il ne faut pas vouloir tout trop vite, il faut quand même croire en ses chances. Et les championnats du monde à Tokyo, Charlotte aimerait bien s'y qualifier. La route est longue, car en plus de devoir faire les minimas, il n'y a que trois places maximum. Ainsi, tout compte. Les places dans chaque gros meeting pour le classement mondial, son meilleur chrono sur la saison, mais aussi sa place aux championnats de France Elite qui auront lieu début août.

  • Charlotte DUMAS

    Bien sûr, j'y pense. L'objectif n'est pas simple à atteindre, j'en suis consciente. Mais il faut que je l'ai dans un coin de ma tête. Et oui, j'y crois, j'y crois. Il faut y croire, parce que sinon, tu n'y arriveras pas. Mais dans un premier temps, il faut que je passe le cap des 1'59 pour me libérer et me dire que je suis capable de descendre plus bas et de sortir la course qui me fera faire les minima. Je le prends quand même assez tranquillement, parce que je ne veux pas mettre la pression. Je prends quand même énormément de plaisir à sortir en compétition dernièrement. Il faut garder ce plaisir-là et ne pas s'entêter à faire absolument les minimas sur chaque sortie. Sinon, tu te rends trop la tête sur toute ta saison et tu bouffes un jeu incroyable. On a jusqu'à fin août pour faire les minimas, donc ça nous laisse quand même une petite marge. La saison est longue et il faut aussi tenir sur la durée. Et ça, c'est important de ne pas se cramer dès le mois de juin. Ça fait aussi partie des capes que j'ai appris à passer. c'est qu'avant j'étais incapable de... de m'arrêter, de me dire, là, t'as mal, tu stoppes. Avant l'année dernière, je ne savais pas faire. Donc c'est vrai que l'année dernière a été très difficile. J'ai remis en cause pas mal d'eau chaude. Et au final, je pense que ça a été une année qui m'a énormément servi.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je vous avais laissé quelques minutes plus tôt sur la ligne de départ de la finale des championnats de France Indoor. Charlotte y a terminé deuxième, vice-championne de France. et l'officialisation d'une première fois sous le maillot tricolore qui a eu lieu au championnat d'Europe en salle.

  • Charlotte DUMAS

    C'est au niveau stratégique, j'ai plutôt très bien géré et je suis contente de ça. Et j'ai réussi à le répéter un peu sur les courses de championnat aux Europes pour arriver jusqu'en demi. Il faut vraiment se conditionner, se mettre dans des états sans non plus que ça te desserve ton stress. Mais c'est des états particuliers.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Réussir après plus de 10 ans de haut niveau à réaliser un de ses rêves d'athlète, ce sont forcément des sensations particulières, encore plus après une saison décevante qui l'obligeait à prendre des choix forts sans aucune garantie de résultat.

  • Charlotte DUMAS

    Ah t'es plus la même personne, t'es en mode guerrière. Tu te mets dans un... Je ne saurais pas trop décrire cette sensation, mais j'ai l'impression que tu joues un peu ta vie dans ces moments-là et que rien n'a d'importance à part cette échéance-là. Et tu te mets tellement, tu te conditionnes tellement. Tu te dis, mais c'est horrible ce que je suis en train de vivre. Ce niveau de stress, ce niveau de pression. C'est dur, c'est dur. Et en même temps, c'est incroyable parce que tu te sens tellement vivant quand tu vis des trucs comme ça. Moi, je pense que j'en avais besoin pour m'accomplir en tant que femme. Je pense que j'avais besoin de ça. C'est des trucs bêtes, mais des fois, tu as tellement un objectif dans ta tête depuis que t'es gamin. Tu ne dis pas que je l'ai depuis que je suis petite, que je me dis à tout moment que je vais en équipe de France, etc. Non, je ne pense pas que tout ça soit vraiment arrivé. Mais par contre, je dirais que ces deux dernières années, je commençais à l'avoir sérieusement en tête. Et ça devenait un peu une obsession.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Des doutes, comme tout le monde, elle en a traversé. Et même si parfois, ils peuvent refaire surface de temps à autre. Elle ne veut plus regarder derrière.

  • Charlotte DUMAS

    C'est compliqué de se dire, c'est bon, j'ai confiance là. Non, c'est vraiment un processus sur la durée. Et moi, je pense qu'il m'a fallu énormément de temps pour me dire, aujourd'hui, tu as fait ça, tu as tout ce bagage-là, c'est bon, tu en es capable en fait. Tu en es capable, donc juste, même si tu n'en es pas capable, vas-y, fais-le, tente. Et là, tu n'auras pas de regrets si tu l'attends bien. Et c'est surtout ça que je me suis dit aussi, c'est pas de regrets. On ne veut pas de regrets dans le vivant. Vas-y, let's go. On n'a qu'une vie, voilà.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Toute grande ambition ne peut se faire sans rançon, et bien souvent les sacrifices sont du côté du temps passé avec ses proches. Et cet aspect-là, dans une vie d'athlète, c'est pesant.

  • Charlotte DUMAS

    Oui, et puis au-delà de ça, en fait, ce qui est difficile, moi, ce que j'ai trouvé difficile à gérer, c'était toutes ces années où tu dis comment tu t'entraînes à ton ouvrage, qui ne font pas de sport, enfin, pas de sport comme nous on fait. Tu leur expliques, tu fais ces concessions-là, que tu ne peux pas être là ce jour-là, que là, tu as une compétition, que tes vacances, tu les décales, etc. C'est des choses que les gens ne comprennent pas. Et c'est vrai que quand tu concrétises un peu tout ça avec juste le maillot bleu blanc rouge, ça te libère un peu de pas mal de choses et d'un poids quand même qui est assez conséquent.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Maintenant que le premier objectif des championnats d'Europe a été coché. C'est désormais direction les championnats du monde que Charlotte se met à regarder. Elle l'a dit, elle y croit et il le faut. Pour ça, il faudra passer sous les deux minutes, et même plus que ça, les minimas FFA étant à 1 minute 58 secondes et 51 centièmes.

  • Charlotte DUMAS

    Cet hiver, je ne me suis pas dit que je vais faire moins de sub 2. Cet hiver, je voulais juste faire les minimas et pouvoir partir au championnat de Pomme. Là, oui, par contre, à chaque compétition, je me le dis. Je ne me dis pas que tu n'as pas réussi ta compétition si tu ne le fais pas. Parce que ça reste que j'ai fait trois sorties en compétition. Par rapport à l'année dernière, c'est trois de mes records. Donc, c'était déjà très bien. Mais par rapport au niveau français, il faut s'élever et ce n'est pas suffisant. Donc, bien évidemment que les sub 2 sont très importants. Mais on veut même aller chercher un peu plus loin, je pense, que les sub 2.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Pour ça, il faudra trouver la juste balance sur le nombre de dossards accrochés et réussir à s'écouter, même si la course au minima est une course effrénée. Comme vous l'avez entendu dans cet épisode, la dynamique d'une carrière d'athlète est propre à chacun. Chaque histoire est personnelle et unique. Il n'y a pas de bon ou mauvais moment pour atteindre son meilleur niveau. Pour Charlotte, ça a pris plus de 10 ans. En 10 ans, elle a énormément appris sur elle, sur sa discipline, sur l'équilibre dont elle avait besoin. son approche du haut niveau et la structure qui lui convenait. Chaque échec a été salvateur et porteur d'un nouveau souffle à donner à sa pratique. Aujourd'hui, Charlotte semble avoir réussi à aligner toutes les planètes. Ses objectifs, elle ne veut pas tous les dévoiler, mais elle ne se refuse pas à rêver grand. Toutes sont des étapes à cocher, la prochaine, passer sous les deux minutes. Qui sait à quelle vitesse cela va arriver, en tout cas en 10 ans de haut niveau, la patience elle en est armée. En voyant son début de saison, une chose est sûre, Lorsque l'on se sent aligné, les objectifs s'accomplissent à vitesse grand V. C'est la fin de cet épisode, j'espère qu'il vous aura plu. Peu de chance de voir ici un épisode de moins de 2 minutes, mais pour les amateurs de vitesse, allez suivre Charlotte Dumas dans sa belle aventure. Et si vous n'avez pas vu le temps passer, vous pouvez soutenir le podcast en vous abonnant et en l'évaluant sur vos plateformes d'écoute préférées. Merci pour votre écoute et à bientôt pour le prochain épisode. C'était Sueur d'Espoir.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le 400 haies comme premier amour

    03:19

  • L'envie d'arrêter l'athlétisme

    04:59

  • Nouvelle structure pour un nouveau départ

    05:50

  • Les moins de 2min sur 800m

    06:47

  • Le besoin d'assurer son avenir

    07:49

  • Nouvelle vie à Clermont

    08:25

  • Partager sa vie avec un athlète de haut niveau

    09:15

  • La comparaison aux autres

    10:00

  • Objectif Equipe de France

    10:26

  • Une année de galères

    11:04

  • Ce qui a changé cette année

    11:56

  • Première fois au Kenya

    12:33

  • La difficulté du 800m

    13:25

  • Un secret bien gardé

    14:41

  • Les premiers espoirs

    16:12

  • Comment elle s'est structurée

    17:03

  • La stratégie de course sur 800m

    18:07

  • Trouver LA bonne course

    19:21

  • Les Championnats du Monde à Tokyo

    20:07

  • Tenir sur la durée

    21:28

  • Sa première sélection en Equipe de France

    21:57

  • Pas de regrets dans 10 ans

    23:56

  • Les sacrifices

    24:38

  • Ses objectifs

    25:30

  • Conclusion

    26:46

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