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Sueur d'Espoir - Le sport raconté par les athlètes

Nicolas GOURDON - Pour un premier UTMB : L'ultra trail, ce sport qui fait rêver

Nicolas GOURDON - Pour un premier UTMB : L'ultra trail, ce sport qui fait rêver

27min |20/08/2025
Play
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27min |20/08/2025
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Description

A quelques jours de l’UTMB, course d’ultra trail la plus connue au monde, Nicolas Gourdon de la team New Balance raconte le parcours qui l’a mené à l’ultra trail.
Un parcours d'abord éloigné de la course à pied mais toujours proche des sommets grâce à ses parents.
Aventurier dans l’âme et amoureux de la montagne, il trouve dans ce sport une évidence, celle de vivre une aventure en nature.

Une discipline qui au fil des années a pris de plus en plus de place dans sa vie. Du côté d'Annecy, il partage une vie simple et équilibrée entre sentiers et transmission de sa passion comme professeur d’EPS.
L’aventure UTMB démarre en 2022 pour lui, sur la CCC, année d'une bataille incroyable entre Mathieu Blanchard et Kilian Jornet sur le format 170km.
Cette année c’est son tour. Après une 4ème place à la TDS en 2024, il s’élance cette année sur son premier UTMB, plein d'espoir et d' ambitions. Il en parle dans cet épisode, avec les frissons.


Bon épisode 🎧


***

🎙️ Sueur d’Espoir, c’est le podcast sport qui vous plonge dans les coulisses du haut niveau à travers des récits inspirants.

Entre storytelling immersif et interviews d’athlètes, découvrez comment ces sportifs affrontent les défis, repoussent leurs limites et trouvent la motivation pour atteindre leurs rêves.

Chaque épisode explore un sport différent : des disciplines olympiques aux moins médiatisées.
Vous entendrez leurs doutes, leurs victoires, leurs conseils et surtout, cette passion qui les anime.

🎧 Sueur d’Espoir, c’est bien plus qu’un podcast : c’est une plongée dans le mental, l’entraînement et la vraie vie des athlètes, pour mieux comprendre ce qu'incombe de viser l'excellence.

Parce que nous avons tous à y gagner de nous inspirer du sport de haut niveau, bienvenue dans ce podcast !


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Transcription

  • SUEUR D'ESPOIR

    En 2003, Chamonix voit naître un événement qui va marquer l'histoire du trail. Une course autour du Mont Blanc, appelée à devenir le rendez-vous incontournable de l'année. Sur ses sentiers mythiques, des légendes sont nées. Des victoires éclatantes jusqu'au dernier qui franchit la ligne, personne n'en sort indifférent. Chaque année, l'ambiance est unique, les rues débordent de spectateurs, les visages des coureurs sont tendus. Le départ presque religieux donne des frissons et rappelle à chacun l'ambleur de ce qui va se jouer. 4 lettres, 3 pays, 10 000 mètres de dénivelé, voici ce qu'est l'UTMB. Et aujourd'hui, je vous emmène aux côtés de Nicolas Gourdon, athlète de la team New Balance, qui s'apprête à vivre pour la toute première fois le départ de ce moment que tout le monde attend, l'Ultra Trail du Mont Blanc.

  • Nicolas GOURDON

    Rien que de penser à tout ça, ça donne un peu les frissons, et je pense que là, quel que soit le résultat, on va vivre un truc de fou.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je suis Martin Gauthier, et dans Sueur d'Espoir, je vous emmène découvrir l'histoire d'athlètes de haut niveau. A chaque épisode, un sport différent, alors mettez vos écouteurs pour vivre le sport autrement. Des profs d'EPS très sportifs, vous en avez eu beaucoup dans votre scolarité ? Moi, pas tant que ça. À Annemasse, certains élèves ne pourront pas en dire autant, car leur prof est trailer professionnel. Enfin, semi-pro, comme il aime le préciser. Et puisque son sens du partage ne s'arrête pas au mur du gymnase, en dehors de l'école il transmet aussi sa passion aux adultes, en coachant ceux qui veulent goûter à l'aventure du trail. Vainqueur de plusieurs ultras de renom, avec en 2023 une victoire sur le trail des Bourbons, il grappille chaque année des places face au plus grand nom du trail mondial. Pour ceux à qui ça ne parle pas, le trail du Bourbon c'est une course du Grand Raid de la Réunion, le format juste en dessous de la Diagonale des Fous. Plus proche de l'athlète aventurier que de l'athlète robotisé. Nicolas Gourdon nous raconte aujourd'hui ses débuts, bien loin de la course à pied, son amour de la montagne hérité de ses parents, et comment des années plus tard, il s'apprête à prendre, dans quelques jours seulement, le départ de l'UTMB. Une chose est sûre, plus de 10 ans après ses premiers pas en course à pied, sa pratique a bien évolué. Et ce dossard de l'UTMB a été beaucoup plus mûri que son tout premier.

  • Nicolas GOURDON

    J'habitais à Lyon, donc mes parents habitent... toujours à Lyon. Et en fait, à Lyon, je ne sais pas si c'est toujours le cas, mais à l'époque, en tout cas, la course qui attirait le plus, le défi que je trouvais fou à l'époque, c'était la SaintéLyon. Donc je me suis lancé ce défi de faire la SaintLyon en 2013. Donc ça fait un paquet d'années maintenant. Et bon, ce n'était pas une idée de génie parce que commencer par une course si longue de nuit, j'imagine bien que malgré mes quelques semaines d'entraînement, ça s'est pas très bien passé. Je courais un petit peu, peut-être 20 kilomètres, peut-être que j'avais déjà fait 25, mais pas plus, quoi. Et je m'entraînais très peu, sérieusement. Je faisais encore beaucoup la fête à Lyon. Donc ouais, ça a été compliqué. J'ai quand même réussi à rallier l'arrivée, mais j'ai marché énormément, j'avais des crampes terribles. Je pense que j'avais un équipement qu'il laissait à désirer pour... pour une course pareille. Mais bon, c'était une super aventure et c'est comme ça que ça a commencé en tout cas.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je vous l'accorde, peu de monde commence la course à pied par une course de presque 80 km, qui plus est de nuit et dans le froid. Mais bon, vous me direz, chacun ses délires. Plus qu'une vocation soudaine pour l'ultra, c'est avant tout l'aspect défi qui a animé Nicolas.

  • Nicolas GOURDON

    Enfin, à la base, en fait, quand je m'entraînais, c'était aussi pour me dire, bon, bah, plus rien n'est impossible, tu vois. C'était pas tant pour. Pour performer en course, à la base, je voulais m'entraîner pour me dire si on me propose tel projet, j'y vais parce que je vais en être capable et qu'on va partir à l'aventure et que ça va être génial. À la base, je ne m'entraînais pas vraiment pour monter sur le podium d'une course. C'est vrai que j'aime vraiment ce côté défi et aventure. Je pense que c'est aussi pour ça que je me suis tourné vers l'ultra. Il y a une énorme part d'incertitude. Tu prends le départ, mais tu ne sais pas dans quel état tu vas arriver. Tu ne sais pas déjà si tu vas arriver. Alors que sur du trail court, il y a quand même moins de facteurs qui viennent t'empêcher de rallier l'arrivée.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Bien que persuadé que les coureurs d'Ultra étaient épris d'une certaine folie, il est finalement tombé aussi dans la marmite.

  • Nicolas GOURDON

    À la base, quand j'étais à Lyon, il y avait cette histoire de SaintéLyon, mais je faisais aussi des petits trails par-ci, par-là. et qui était plutôt court et je faisais aussi quelques semi-marathons donc des distances quand même plutôt... enfin c'était plutôt explosif. Je me rappelle dire à la base, l'ultra quand même, ils sont fous de faire ça, ça doit pas être bon pour le corps, c'est un peu n'importe quoi. Donc non, à la base j'ai été quand même plutôt axé très court, mais bon, j'ai rapidement changé d'avis.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Même si la course à pied arrive tard dans sa vie, l'amour pour la montagne, lui, a commencé très tôt grâce à ses parents.

  • Nicolas GOURDON

    Mes parents m'ont emmené très jeune en montagne. j'ai fait par exemple mon premier 4000 mètres à 10 ans. Après, j'ai fait l'ascension du Mont Blanc à 15 ans avec mon père. Puis, il m'avait aussi emmené faire des projets à vélo. On avait fait la traversée des Alpes. Pareil, je devais avoir 14 ou 15 ans. Donc, j'ai fait quand même au final des sports d'endurance dès mon plus jeune âge.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Désormais installé à Annecy depuis presque 6 années, il s'épanouit dans un cadre qui ne permet pas de s'ennuyer.

  • Nicolas GOURDON

    Ouais, c'est vraiment chouette. parce que le terrain de jeu est quand même très varié. Si on veut faire des sorties plutôt roulantes, on a le Semnoz. De l'autre côté, le Veyrier, c'est complètement différent. C'est beaucoup plus raide, il y a plus de cailloux. Rien qu'aux portes de la maison, il y a déjà deux terrains de jeu très différents. Après, évidemment, il y a plein d'autres massifs qui ne sont pas si loin. Les Bauges, c'est beaucoup plus sauvage et il y a des super sommets à faire. Il y a aussi la Tournette. Dans la Tournette, il ne faut pas y aller en plein été parce que sinon, il y a encore plus de queue qu'au supermarché, mais sinon, hors saison, c'est un super sommet aussi. Les Aravis, c'est génial. C'est vrai qu'on a un peu l'embarras du choix autour d'Annecy.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Au départ, le parcours Nicolas en trail est assez classique. Une progression régulière, étape après étape, jusqu'à la fin 2021. Là, tout s'accélère. Victoire sur l'échappée belle avec une performance cotée à 870. Enchaînement de deux autres succès, puis cap sur la Réunion pour décrocher la tournée. troisième place du trail du Bourbon. De là les choses changent pour lui car suite à ses performances il est repéré par New Balance France et se voit proposer un contrat matériel. Ah oui et pour vous expliquer rapidement ce qu'est l'index UTMB il faut commencer par dire qu'après chaque course un score est calculé par un algorithme se basant sur plusieurs facteurs et permettant d'évaluer la performance de votre course. L'index UTMB ça représente donc votre performance globale en reprenant vos meilleurs scores de course. Par exemple, Kilian Jornet a un index UTMB à 941. Voilà, c'est dit.

  • Nicolas GOURDON

    C'est vrai qu'en 2021, d'un coup, j'ai passé un palier. Je ne sais pas exactement pourquoi. Peut-être que je pense que dans l'entraînement, il faut vraiment être patient et qu'il ne faut pas le voir comme du travail à court terme. C'est vraiment un travail à long terme. Et peut-être qu'on peut s'entraîner à fond pendant un an. et que ça va pas forcément payer tout de suite mais que d'année en année ben d'un coup tu peux tu peux débloquer un palier et progresser d'un coup sans trop comprendre pourquoi mais en fait c'est tout le travail que tu as fait les dernières années enfin moi je vois comme ça je pense que l'entraînement c'est vraiment vraiment patient voir sur le long. C'est suite à ma bonne performance au bourbon que j'avais été contacté par Vincent Viet à l'époque et c'est vrai que ben du coup C'était déjà un rêve en soi, d'un jour, d'être suivi par une marque. J'étais trop content et ça a commencé comme ça. Et puis, c'est vrai que de fil en aiguille, j'ai pu rester dans cette équipe. Et puis, New Balance, d'un coup, ils se sont rendus compte du potentiel, je pense, de la pratique. On peut le dire vraiment à la mode, maintenant, tout le monde veut faire du trail. Il y a un an, le team n'existait pas. On est parti d'une feuille blanche avec New Balance qui nous fait archi-confiance. Donc, nous, on construit. On ne fait que construire. Ils ont plus investi aussi sur cette partie-là de leur business et ça nous a permis de ne pas avoir que du matériel, d'avoir des aides financières et d'être professionnel, ou en tout cas semi-professionnel, je préfère dire semi-professionnel vu que je travaille quand même encore à côté en tant que prof d'EPS.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Fan des parcours techniques avec du caillou, il retourne l'année d'après sur le trail du Bourbon, qu'il remporte cette fois-ci haut la main. Je me suis d'ailleurs dit que ces deux participations étaient des étapes réfléchies pour préparer le terrain, en vue d'une participation à la Diagonale des Fous, mais en fait pas du tout.

  • Nicolas GOURDON

    Ah oui, c'est vraiment en lien avec le planning scolaire. C'est que le Bourbon, en fait, le départ, il me semble que c'était... Ouais, ça doit être le samedi, alors que la Diagonale des Fous, c'est le mercredi de la semaine avant les vacances. Et bon, à l'époque, j'étais pas encore à mi-temps. Et du coup, vu que la Diagrale des Fous, ça ne tombe pas pendant les vacances scolaires, je ne pouvais faire que le travail du Bourbon qui était en fin de semaine. Et je dormais dans l'avion, j'arrivais le jour même. C'était un peu n'importe quoi. Mais sinon, je pense que... D'ailleurs, c'est peut-être bien du coup ce planning scolaire, parce que peut-être que j'aurais fait comme la SaintéLyon, je me serais lancé directement sur le gros, et peut-être que ça ne serait pas forcément bien passé. Donc, ce n'est peut-être pas plus mal finalement.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Le monde du trail ces dernières années a vite évolué. La professionnalisation de la discipline aussi, et forcément, ça se ressent en termes de densité et de record d'épreuves qui ne font que tomber. Alors avec un travail à plein temps à côté, on peut certes réussir à performer, mais pour viser le trait au niveau pas de secret, il faut du temps. Cette réflexion, Nicolas commence à y penser lors d'un tournant pour New Balance. En effet, la marque souhaite augmenter sa présence dans le monde du trail et décide d'opérer un changement de dimension. D'abord en passant d'une team France à une team Europe, puis en devenant partenaire officiel du Marathon du Mont-Blanc, et ce depuis 2025 pour 5 ans. Et à partir de là, le changement est immédiat.

  • Nicolas GOURDON

    On n'était que des Français, et maintenant il y a vraiment, il y a beaucoup d'Italiens, il y a des Espagnols, donc ça s'est transformé en Team Europe. Donc il y a Jean-Michel qui gère la France, et c'est Andrea qui est le manager italien, Andrea Calera. C'est vrai que même des fois, j'entends dire Jean-Mi comme si il n'y avait pas d'avant, que ça avait été créé quand il est arrivé. Et c'est vrai, en fait, avant, il n'y avait pas de... parce que c'est incomparable. Avant, c'était vraiment un petit groupe qui se retrouvait une ou alors vraiment au maximum deux fois par an. Maintenant, il y a vraiment tout qui est mis en place pour qu'on soit dans les meilleures conditions pour performer. On a plusieurs stages dans l'année, on a un physio qui est vraiment un... véritable magicien et qui nous soigne quand on a des bobos, on a un cuisinier et une nutritionniste qui sont là pour nous régaler et nous aiguiller on a du coup les deux managers qui ont une expérience énorme c'est pas des lapins de trois semaines Jean-Mi et Andrea, loin de là donc c'est vrai qu'on est hyper bien entourés il y a tout le staff qui va autour et c'est super, cette année on avait un chalet à Chamonix entre du coup mai et fin août et on pouvait réserver des nuitées en plus des stages pour aller s'entraîner et reconnaître le parcours donc ouais on peut voit pas trop ce qu'on pourrait avoir de plus dans le trail maintenant enfin le niveau il est il ya tellement de gens qui font du très il ya tellement de gens qui s'entraînent comme des fous que tu es obligé en fait dit consacrer plus de temps qu'avant si tu veux rester au niveau Donc, je me suis dit que je n'arriverais plus à tout gérer en même temps. Et donc, en mettant à mi-temps, c'était un peu aussi le sujet de la négociation avec New Balance. Je me suis dit, je leur ai dit, maintenant, pour progresser, il va me falloir plus de temps. Donc, est-ce que vous pouvez compléter mon salaire de prof d'EPS ? C'est un peu comme ça que ça s'est fait.

  • SUEUR D'ESPOIR

    New Balance n'est pas le seul partenaire de Nicolas dans cette aventure. Le club des sports de Méribel l'aide aussi dans sa démarche de haut niveau. Une seconde maison où il essaye de se rendre le plus souvent possible afin de s'entraîner.

  • Nicolas GOURDON

    Oui, c'est mon club de ski alpinisme l'hiver. Du coup, je passe pas mal de temps avec toutes les personnes qui gravitent autour du club pendant l'hiver. C'est vraiment une chouette équipe. C'est un club qui est hyper dynamique. Il propose des stages de ski alpi dès le mois de novembre en altitude. Après, il y a des stages trail, des stages... des stages vélo. Donc c'est un club qui est vraiment hyper dynamique et qui depuis, du coup, cette année me sponsorise et participe au soutien de ma carrière.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Cet amour pour la montagne, il essaye de le transmettre à ses élèves, qui sont eux, très loin de cette effervescence autour de l'UTMB. Une notoriété qui ne passe pas le pas de la porte. À cet âge-là, les élèves n'en ont que faire de l'index UTMB. Quand ils voient Nicolas, c'est pas pour les photos, mais bien pour se dépenser.

  • Nicolas GOURDON

    Du coup, moi, je suis... prof d'EPS à Annemasse, c'est pas la banlieue parisienne, mais c'est quand même un public assez défavorisé. Par exemple, l'hiver, quand on les emmène faire du ski de fond, ils sont à 25 minutes des premières stations, et pour certains, c'est la première fois qu'ils voient la neige en montagne, quoi. Alors qu'ils sont en cinquième. Donc ouais, c'est un public plutôt défavorisé, et le trail, en fait, ça leur parle pas trop, voire pas du tout. Ils ne comprennent pas trop ce que c'est de courir plusieurs heures en montagne, le dénivelé, tout ça, c'est un peu abstrait pour eux. Mais bon, par contre, ils aiment bien le côté sponsoring, le fait que je sois toujours habillé en New Balance, ils adorent ça. Mais sinon, la pratique en elle-même, je ne suis pas sûr qu'ils comprennent vraiment à quoi ça correspond.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Cet équilibre entre sa vie de prof d'EPS et celle de sportif, il ne souhaite pas le troquer. Il a trouvé un rythme et une balance qui lui convient. Passer à 100% en tant qu'athlète peut certes donner envie de vue de l'extérieur, mais ce choix entraîne aussi une part d'inconnu.

  • Nicolas GOURDON

    Évidemment que ça fait rêver d'être à 100% professionnel, mais d'un côté en termes de pression, là je sais que j'ai encore un pied dans la vie. dans la vie professionnelle, dans la vie du travail. Quand tu n'as plus du tout de travail, que tu ne fais que ça, si jamais tu te blesses, par exemple, je me dis que tu dois vraiment passer des mois compliqués. Ça doit être vraiment anxiogène et ça ne doit vraiment pas être facile. Ou même quand tu fais des contre-performances. Mais oui, ça fait rêver de vivre que de ça. Mais pour l'instant, en tout cas, l'équilibre me convient bien. En tant que prof de PS à mi-temps, j'ai quand même énormément de temps pour m'entraîner. Donc je ne pense pas être limité en termes de progression par mon travail.

  • SUEUR D'ESPOIR

    L'UTMB, c'est désormais plusieurs formats de course qui rassemblent presque 10 000 coureurs et pas loin de 30 000 personnes dans les rues de Chamonix. Mais au départ, lors de la naissance de l'événement en 2003, l'UTMB n'existe que sous un seul format, l'Ultra Trail du Mont-Blanc. Un tour de 170 km et 10 000 m de dénivelé positif qui fait le tour du Mont-Blanc en passant par trois pays. Encore aujourd'hui, c'est la course la plus attendue, la plus prestigieuse et la plus relevée du calendrier. Un championnat du monde officieux de la discipline comme l'est le championnat du monde Ironman pour le triathlon longue distance.

  • Nicolas GOURDON

    L'UTMB, c'est un peu particulier parce que pour y participer, ce n'est quand même pas si facile que ça. La plupart des courses, j'envoie un mail et... en me présentant et en demandant est-ce que c'est possible d'avoir un dossard. Et voilà, j'ai souvent une réponse positive. L'UTMB, il y a tout ce système de qualification. Du coup, j'avais commencé par la CCC parce que j'avais fait le trial Restonica en Corse, d'ailleurs exceptionnel. J'avais fait un podium sur cette course. Du coup, j'avais commencé par la CCC parce que j'étais qualifié sur cette course-là et qu'à l'époque, tu n'avais pas le système du plus 1. Maintenant, si tu te qualifies sur un 100K... tu peux faire plus 1 et faire l'UTMB, mais à l'époque ça n'existait pas. Et les années suivantes, je crois que je n'avais pas de qualification. Et la TDS, en fait, c'est une course aussi qui me correspond bien, parce que c'est une course qui est technique, où il y a quand même beaucoup de cailloux, et dans les terrains techniques, je suis quand même plutôt performant. Par exemple, à l'échappée belge, j'avais fait une très bonne course. Donc là, l'UTMB, c'est vrai que... Ça m'a demandé de changer un petit peu mes habitudes et de travailler plus la course à pied à plat, les relances, et de passer un peu moins de temps en montagne à quatre pattes.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Lors de sa première participation à une course de l'UTMB, la CCC, on est en 2022. Et en 2022, c'est la magnifique bataille entre Kilian Jornet et Mathieu Blanchard.

  • Nicolas GOURDON

    Là, franchement, maintenant, j'ai vraiment hâte d'y être. Puis c'est vrai que j'ai tendance, par moments, on avait tendance à passer à des endroits un peu clés et rien que d'imaginer un petit peu l'ambiance qu'il peut y avoir parce qu'on a quand même vu des images, on a vécu des choses en vrai. Comme tu disais, l'arrivée de Mathieu et Kilian, j'étais sur place. Et c'est vrai que rien que de penser à tout ça, ça donne un peu les frissons. Et enfin, ouais, ce que... Ce qu'on recherche aussi, je pense, en ultra-trail, c'est vivre des émotions hyper intenses. Et je pense que là, quel que soit le résultat, on va vivre un truc de fou. Donc évidemment que là, les jours qui restent, ça va être long de patienter.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Pour s'attaquer à telle aventure, il faut être conscient que les 20 heures et quelques de course ne seront pas toutes faites d'adrénaline et de bonheur intense. Il faut être prêt à affronter les bas qui arriveront forcément à un moment.

  • Nicolas GOURDON

    Ouais, il n'y a pas de doute, il faut aimer se faire mal quand même, parce qu'on se met dans des états qui sont... C'est dur, c'est dur physiquement, c'est dur mentalement aussi, parce que je pense que l'ultra, c'est bien beau d'avoir des jambes affûtées comme jamais, mais si tu n'es pas prêt dans la tête à traverser des moments difficiles, c'est compliqué. Il faut se battre aussi avec sa tête, pas que avec ses jambes. Heureusement,

  • SUEUR D'ESPOIR

    Nicolas pourra compter sur un entourage qui l'attend. toujours accompagné dans ses courses. Ultra fait partie des rares sports où le rôle de l'entourage se prolonge, même pendant la course, quand ils assurent les ravitaillements. Sur cet UTMB, les objectifs sont élevés pour Nicolas. Avec sa team, ils ont tous optimisés durant la prépa, et cette pression-là, il ne veut pas la faire subir à ses proches. Ils joueront tout de même un rôle clé, celui de supporters de feu. Un rôle qui permettra aussi à Nicolas de les croiser plusieurs fois durant cette longue boucle. Et ça, dans un ultra, ça compte beaucoup.

  • Nicolas GOURDON

    De voir des têtes connues, ou même des gens que tu connais pas forcément, qui t'encouragent, en ultra, c'est tellement important. Je m'en rappelle sur la TDS... J'étais arrivé au Signal, j'avais l'impression de vraiment plus avancer, j'étais complètement cuit, j'étais dans un coin de ma tête, j'avais un peu envie d'abandonner. Et il y a mon père qui était monté en VTT, et rien que de voir mon père, je m'étais dit, allez, c'est reparti. Il m'avait dit, mais tu sais, tu souffres, mais tous les autres aussi, c'est la fin de parcours, t'es encore super bien classé. Chose bête, mais des mots que... Tu ne t'en rends même pas compte qu'il n'y a pas que toi qui en galère, que tout le monde souffre en fin de parcours. Il avait trouvé les bons mots et il m'avait vraiment repoussé pour la fin de parcours.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Les deux premiers de l'édition 2024 de l'UTMB ne seront pas présents cette année, car leur objectif, ce sont les championnats du monde de trail avec le maillot de l'équipe de France. Et forcément... Nicolas aussi aimerait un jour avoir la fierté de porter ce maillot tricolore. Mais en ultra, il faut réussir à ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. C'est aussi ça avoir une démarche de haut niveau. Accepter de parfois renoncer à des envies pour rester concentré sur un objectif planifié depuis des années.

  • Nicolas GOURDON

    Moi c'est vraiment un rêve d'avoir le maillot de ton pays sur les épaules. Je trouve ça incroyable. Et d'ailleurs j'avais vraiment le projet cette année d'y participer au championnat de France parce que souvent c'était des parcours. plutôt roulant, qui ne m'attirait pas forcément en montagne. Et là, cette année, c'était un parcours en altitude. Et moi, l'altitude, ça ne me pose pas trop de problèmes. C'était un vrai parcours montagne avec un bon ratio des cailloux, comme j'aime bien. J'avais vraiment envie de le faire, mais dans une saison de trail, tu ne peux pas tout faire. Et 15 jours après le 90 du Mont-Blanc, Jean-Mi avait raison. C'était trop proche. Je ne pouvais pas être un nouveau performant. Il y avait trop de chances que je me blesse et que je fasse une mauvaise performance. donc du coup J'ai renoncé à l'idée d'y participer cette année, mais dans les années futures, évidemment, si jamais il y a une opportunité comme ça, qu'il y a à nouveau un beau parcours montagne qui est au programme pour la qualification, je pense que j'essaierai d'y participer.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Une si longue et exigeante prépa gagne beaucoup en saveur lorsqu'elle est partagée. Et pour partager ce plaisir, il a passé pas mal de temps en montagne avec son collègue Théo Détienne, de la Team New Balance également. et qui sera aussi sur l'UTMB pour la première fois cet été.

  • Nicolas GOURDON

    On en parlait encore aujourd'hui avec Théo. On a préparé un peu l'UTMB ensemble depuis plusieurs mois. Et je pense que si tu fais la même chose tout seul à l'entraînement, tu ne prends pas le même plaisir et tu ne te pousses pas autant. Et je pense que ça nous a vraiment tirés vers le haut tous les deux de passer autant de temps ensemble à préparer l'UTMB.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Des heures en montagne et une reco complète de l'UTMB plus tard, l'heure est désormais au repos. L'occasion de se rendre compte des progrès faits et du chemin parcouru. Même si ce sera une première sur le format 170 km, celui qui a fini 4e l'année dernière sur la TDS n'a pas peur de le dire, il a des ambitions sur cette UTMB.

  • Nicolas GOURDON

    Ouais, ouais, non, je me dis pas c'est mon premier, j'ai le droit de me louper quoi, parce que des courses longues j'en ai déjà fait plusieurs, j'ai fait deux fois la TDS. Comme tu disais tout à l'heure, la TDS, il y a quelques kilomètres en moins, mais je ne suis pas sûr qu'elle soit beaucoup plus facile parce que le ratio est plus élevé, c'est plus technique, donc c'est des courses très longues et difficiles aussi. Puis comme tu dis, j'ai fait une prépa quand même, j'ai passé énormément d'heures dehors en montagne, que ce soit en vélo ou à pied. Donc là je sens que mon corps il est prêt, on a fait des séances de descente où on a enchaîné plusieurs milliers de mètres de dénivelé négatif et on n'a pas eu des courbatures extrêmes le lendemain, donc je pense qu'on est vraiment bien préparé. Et après c'est sûr que malheureusement, et c'est aussi la magie de l'ultra, c'est qu'il peut se passer plein de choses, mais le rêve ça serait... Le podium c'est le top 10 donc déjà intégrer ce top 10 ce serait vraiment... Et du coup il faut... Dans l'idée il faut mettre moins de 22h, l'année dernière le 10ème il met 21h45. Donc voilà ça serait déjà vraiment super chouette. Il faut croire en soi parce que si on le fait pas, personne le fera à notre place. Et puis voilà, en ultra, tout peut arriver. Et puis c'est ça qui fait aussi la magie de l'ultra. C'est que rien n'est écrit d'avance. Et chaque année, il y a énormément d'abandon. Il y a énormément de défaillances. Donc après, à nous de tirer notre épingle du jeu et d'essayer de faire la course la plus aboutie possible. Et je pense que, en tout cas, moi, c'est ma vision des choses. Je vais essayer d'être le plus régulier possible. Parce qu'en ultra, de lisser ton effort, c'est quand même une des clés. Je pense que je me connais vraiment bien et je sais parfaitement quand je peux accélérer ou quand il faut que je temporise et que je laisse passer l'orage. Ça va paraître peut-être pas très pro de ma part, mais je n'utilise aucun, par exemple, cardio-fréquence-mètre. Je ne regarde pas du tout les données comme beaucoup le font.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Plein d'humilité, il se présentera vendredi 29 août à 17h45 sur la ligne de départ. Serein sur le fait qu'il a mis en place tout ce qu'il pouvait, peut-être aussi un peu impressionné de se retrouver à côté de celui qui lui a donné le goût de l'ultra.

  • Nicolas GOURDON

    Et cette année, nous avons suivi un autre monstre de la discipline, François D'Haene, en quête d'une quatrième victoire dans une des courses les plus difficiles au monde, qu'est cette fameuse diagonale des fous. Ce qui me faisait plus rêver quand j'étais à Lyon, au-delà de la SaintéLyon, c'était la Diagonale des Fous, parce que j'avais découvert cette course à travers l'intérieur sport, sur François D'Haene, que depuis j'ai dû regarder peut-être 15 fois. Mais oui, la Réunion, c'est une île qui me fascine. Je trouve que les reliefs sont incroyables. Quand tu es dans Mafate et que tu lèves la tête et que tu vois cette muraille, tu ltee dis mais comment on va sortir de là ? Est-ce qu'il y a vraiment un chemin ? Enfin, c'est vraiment... L'île intense, elle porte vraiment bien son nom.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Une course de cœur dont il rêve, et qu'il fera un jour, c'est certain. Mais en attendant de retourner sur l'île intense, c'est une bataille intense qu'il devra livrer dans quelques jours. Une bataille contre les autres, mais contre soi-même avant tout. Lui qui a commencé l'Ultra pour le défi, s'apprête à relever sûrement l'un des plus grandes sans encore jeune carrière de trailer. Alors rendez-vous à Chamonix vendredi. pour assister au plus gros, au plus bel événement de trade de l'année. J'espère que cet épisode vous aura donné envie d'enfiler les chaussures et d'aller dehors, peut-être pas pour faire le tour du Mont Blanc, mais déjà pour prendre le temps, le temps d'apprécier ces mois d'été où tout va plus lentement. Merci pour votre écoute, c'était Sueur d'Espoir. Pensez à vous abonner au podcast pour être informé des prochains épisodes. Et si ça vous a plu, n'hésitez pas à l'évaluer sur vos plateformes d'écoute préférées.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Présentation de Nicolas

    01:13

  • Ses débuts en trail, ce qu'il aime dans l'ultra

    02:24

  • Son amour pour la montagne et sa vie à Annecy

    05:17

  • Une progression linéaire jusqu'en 2021 ...

    06:40

  • Son premier contrat d'athlète avec New Balance

    08:14

  • Pourquoi le Trail de Bourbon et pas La Diagonale des Fous

    09:11

  • Le développement du monde du trail

    10:11

  • La nouvelle dimension que prend la Team New Balance

    11:10

  • Le passage à mi-temps en tant que professeur d'EPS

    12:17

  • Le Club des sports de Meribel comme autre partenaire

    12:52

  • Le regard que porte ses élèves sur sa pratique du trail

    13:40

  • Un équilibre qui lui convient

    14:44

  • L'UTMB et l'ambiance particulière sur la course

    15:53

  • Le rôle de l'entourage

    18:49

  • Porter le maillot de l'Equipe de France un jour

    20:55

  • Le fait de partager une si longue prépa à plusieurs

    22:26

  • Ses ambitions sur l'UTMB

    23:03

  • L'incertitude de l'ultra

    24:45

  • François D'Haene et La Diagonale des Fous

    25:41

  • Conclusion

    26:45

Description

A quelques jours de l’UTMB, course d’ultra trail la plus connue au monde, Nicolas Gourdon de la team New Balance raconte le parcours qui l’a mené à l’ultra trail.
Un parcours d'abord éloigné de la course à pied mais toujours proche des sommets grâce à ses parents.
Aventurier dans l’âme et amoureux de la montagne, il trouve dans ce sport une évidence, celle de vivre une aventure en nature.

Une discipline qui au fil des années a pris de plus en plus de place dans sa vie. Du côté d'Annecy, il partage une vie simple et équilibrée entre sentiers et transmission de sa passion comme professeur d’EPS.
L’aventure UTMB démarre en 2022 pour lui, sur la CCC, année d'une bataille incroyable entre Mathieu Blanchard et Kilian Jornet sur le format 170km.
Cette année c’est son tour. Après une 4ème place à la TDS en 2024, il s’élance cette année sur son premier UTMB, plein d'espoir et d' ambitions. Il en parle dans cet épisode, avec les frissons.


Bon épisode 🎧


***

🎙️ Sueur d’Espoir, c’est le podcast sport qui vous plonge dans les coulisses du haut niveau à travers des récits inspirants.

Entre storytelling immersif et interviews d’athlètes, découvrez comment ces sportifs affrontent les défis, repoussent leurs limites et trouvent la motivation pour atteindre leurs rêves.

Chaque épisode explore un sport différent : des disciplines olympiques aux moins médiatisées.
Vous entendrez leurs doutes, leurs victoires, leurs conseils et surtout, cette passion qui les anime.

🎧 Sueur d’Espoir, c’est bien plus qu’un podcast : c’est une plongée dans le mental, l’entraînement et la vraie vie des athlètes, pour mieux comprendre ce qu'incombe de viser l'excellence.

Parce que nous avons tous à y gagner de nous inspirer du sport de haut niveau, bienvenue dans ce podcast !


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Transcription

  • SUEUR D'ESPOIR

    En 2003, Chamonix voit naître un événement qui va marquer l'histoire du trail. Une course autour du Mont Blanc, appelée à devenir le rendez-vous incontournable de l'année. Sur ses sentiers mythiques, des légendes sont nées. Des victoires éclatantes jusqu'au dernier qui franchit la ligne, personne n'en sort indifférent. Chaque année, l'ambiance est unique, les rues débordent de spectateurs, les visages des coureurs sont tendus. Le départ presque religieux donne des frissons et rappelle à chacun l'ambleur de ce qui va se jouer. 4 lettres, 3 pays, 10 000 mètres de dénivelé, voici ce qu'est l'UTMB. Et aujourd'hui, je vous emmène aux côtés de Nicolas Gourdon, athlète de la team New Balance, qui s'apprête à vivre pour la toute première fois le départ de ce moment que tout le monde attend, l'Ultra Trail du Mont Blanc.

  • Nicolas GOURDON

    Rien que de penser à tout ça, ça donne un peu les frissons, et je pense que là, quel que soit le résultat, on va vivre un truc de fou.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je suis Martin Gauthier, et dans Sueur d'Espoir, je vous emmène découvrir l'histoire d'athlètes de haut niveau. A chaque épisode, un sport différent, alors mettez vos écouteurs pour vivre le sport autrement. Des profs d'EPS très sportifs, vous en avez eu beaucoup dans votre scolarité ? Moi, pas tant que ça. À Annemasse, certains élèves ne pourront pas en dire autant, car leur prof est trailer professionnel. Enfin, semi-pro, comme il aime le préciser. Et puisque son sens du partage ne s'arrête pas au mur du gymnase, en dehors de l'école il transmet aussi sa passion aux adultes, en coachant ceux qui veulent goûter à l'aventure du trail. Vainqueur de plusieurs ultras de renom, avec en 2023 une victoire sur le trail des Bourbons, il grappille chaque année des places face au plus grand nom du trail mondial. Pour ceux à qui ça ne parle pas, le trail du Bourbon c'est une course du Grand Raid de la Réunion, le format juste en dessous de la Diagonale des Fous. Plus proche de l'athlète aventurier que de l'athlète robotisé. Nicolas Gourdon nous raconte aujourd'hui ses débuts, bien loin de la course à pied, son amour de la montagne hérité de ses parents, et comment des années plus tard, il s'apprête à prendre, dans quelques jours seulement, le départ de l'UTMB. Une chose est sûre, plus de 10 ans après ses premiers pas en course à pied, sa pratique a bien évolué. Et ce dossard de l'UTMB a été beaucoup plus mûri que son tout premier.

  • Nicolas GOURDON

    J'habitais à Lyon, donc mes parents habitent... toujours à Lyon. Et en fait, à Lyon, je ne sais pas si c'est toujours le cas, mais à l'époque, en tout cas, la course qui attirait le plus, le défi que je trouvais fou à l'époque, c'était la SaintéLyon. Donc je me suis lancé ce défi de faire la SaintLyon en 2013. Donc ça fait un paquet d'années maintenant. Et bon, ce n'était pas une idée de génie parce que commencer par une course si longue de nuit, j'imagine bien que malgré mes quelques semaines d'entraînement, ça s'est pas très bien passé. Je courais un petit peu, peut-être 20 kilomètres, peut-être que j'avais déjà fait 25, mais pas plus, quoi. Et je m'entraînais très peu, sérieusement. Je faisais encore beaucoup la fête à Lyon. Donc ouais, ça a été compliqué. J'ai quand même réussi à rallier l'arrivée, mais j'ai marché énormément, j'avais des crampes terribles. Je pense que j'avais un équipement qu'il laissait à désirer pour... pour une course pareille. Mais bon, c'était une super aventure et c'est comme ça que ça a commencé en tout cas.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je vous l'accorde, peu de monde commence la course à pied par une course de presque 80 km, qui plus est de nuit et dans le froid. Mais bon, vous me direz, chacun ses délires. Plus qu'une vocation soudaine pour l'ultra, c'est avant tout l'aspect défi qui a animé Nicolas.

  • Nicolas GOURDON

    Enfin, à la base, en fait, quand je m'entraînais, c'était aussi pour me dire, bon, bah, plus rien n'est impossible, tu vois. C'était pas tant pour. Pour performer en course, à la base, je voulais m'entraîner pour me dire si on me propose tel projet, j'y vais parce que je vais en être capable et qu'on va partir à l'aventure et que ça va être génial. À la base, je ne m'entraînais pas vraiment pour monter sur le podium d'une course. C'est vrai que j'aime vraiment ce côté défi et aventure. Je pense que c'est aussi pour ça que je me suis tourné vers l'ultra. Il y a une énorme part d'incertitude. Tu prends le départ, mais tu ne sais pas dans quel état tu vas arriver. Tu ne sais pas déjà si tu vas arriver. Alors que sur du trail court, il y a quand même moins de facteurs qui viennent t'empêcher de rallier l'arrivée.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Bien que persuadé que les coureurs d'Ultra étaient épris d'une certaine folie, il est finalement tombé aussi dans la marmite.

  • Nicolas GOURDON

    À la base, quand j'étais à Lyon, il y avait cette histoire de SaintéLyon, mais je faisais aussi des petits trails par-ci, par-là. et qui était plutôt court et je faisais aussi quelques semi-marathons donc des distances quand même plutôt... enfin c'était plutôt explosif. Je me rappelle dire à la base, l'ultra quand même, ils sont fous de faire ça, ça doit pas être bon pour le corps, c'est un peu n'importe quoi. Donc non, à la base j'ai été quand même plutôt axé très court, mais bon, j'ai rapidement changé d'avis.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Même si la course à pied arrive tard dans sa vie, l'amour pour la montagne, lui, a commencé très tôt grâce à ses parents.

  • Nicolas GOURDON

    Mes parents m'ont emmené très jeune en montagne. j'ai fait par exemple mon premier 4000 mètres à 10 ans. Après, j'ai fait l'ascension du Mont Blanc à 15 ans avec mon père. Puis, il m'avait aussi emmené faire des projets à vélo. On avait fait la traversée des Alpes. Pareil, je devais avoir 14 ou 15 ans. Donc, j'ai fait quand même au final des sports d'endurance dès mon plus jeune âge.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Désormais installé à Annecy depuis presque 6 années, il s'épanouit dans un cadre qui ne permet pas de s'ennuyer.

  • Nicolas GOURDON

    Ouais, c'est vraiment chouette. parce que le terrain de jeu est quand même très varié. Si on veut faire des sorties plutôt roulantes, on a le Semnoz. De l'autre côté, le Veyrier, c'est complètement différent. C'est beaucoup plus raide, il y a plus de cailloux. Rien qu'aux portes de la maison, il y a déjà deux terrains de jeu très différents. Après, évidemment, il y a plein d'autres massifs qui ne sont pas si loin. Les Bauges, c'est beaucoup plus sauvage et il y a des super sommets à faire. Il y a aussi la Tournette. Dans la Tournette, il ne faut pas y aller en plein été parce que sinon, il y a encore plus de queue qu'au supermarché, mais sinon, hors saison, c'est un super sommet aussi. Les Aravis, c'est génial. C'est vrai qu'on a un peu l'embarras du choix autour d'Annecy.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Au départ, le parcours Nicolas en trail est assez classique. Une progression régulière, étape après étape, jusqu'à la fin 2021. Là, tout s'accélère. Victoire sur l'échappée belle avec une performance cotée à 870. Enchaînement de deux autres succès, puis cap sur la Réunion pour décrocher la tournée. troisième place du trail du Bourbon. De là les choses changent pour lui car suite à ses performances il est repéré par New Balance France et se voit proposer un contrat matériel. Ah oui et pour vous expliquer rapidement ce qu'est l'index UTMB il faut commencer par dire qu'après chaque course un score est calculé par un algorithme se basant sur plusieurs facteurs et permettant d'évaluer la performance de votre course. L'index UTMB ça représente donc votre performance globale en reprenant vos meilleurs scores de course. Par exemple, Kilian Jornet a un index UTMB à 941. Voilà, c'est dit.

  • Nicolas GOURDON

    C'est vrai qu'en 2021, d'un coup, j'ai passé un palier. Je ne sais pas exactement pourquoi. Peut-être que je pense que dans l'entraînement, il faut vraiment être patient et qu'il ne faut pas le voir comme du travail à court terme. C'est vraiment un travail à long terme. Et peut-être qu'on peut s'entraîner à fond pendant un an. et que ça va pas forcément payer tout de suite mais que d'année en année ben d'un coup tu peux tu peux débloquer un palier et progresser d'un coup sans trop comprendre pourquoi mais en fait c'est tout le travail que tu as fait les dernières années enfin moi je vois comme ça je pense que l'entraînement c'est vraiment vraiment patient voir sur le long. C'est suite à ma bonne performance au bourbon que j'avais été contacté par Vincent Viet à l'époque et c'est vrai que ben du coup C'était déjà un rêve en soi, d'un jour, d'être suivi par une marque. J'étais trop content et ça a commencé comme ça. Et puis, c'est vrai que de fil en aiguille, j'ai pu rester dans cette équipe. Et puis, New Balance, d'un coup, ils se sont rendus compte du potentiel, je pense, de la pratique. On peut le dire vraiment à la mode, maintenant, tout le monde veut faire du trail. Il y a un an, le team n'existait pas. On est parti d'une feuille blanche avec New Balance qui nous fait archi-confiance. Donc, nous, on construit. On ne fait que construire. Ils ont plus investi aussi sur cette partie-là de leur business et ça nous a permis de ne pas avoir que du matériel, d'avoir des aides financières et d'être professionnel, ou en tout cas semi-professionnel, je préfère dire semi-professionnel vu que je travaille quand même encore à côté en tant que prof d'EPS.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Fan des parcours techniques avec du caillou, il retourne l'année d'après sur le trail du Bourbon, qu'il remporte cette fois-ci haut la main. Je me suis d'ailleurs dit que ces deux participations étaient des étapes réfléchies pour préparer le terrain, en vue d'une participation à la Diagonale des Fous, mais en fait pas du tout.

  • Nicolas GOURDON

    Ah oui, c'est vraiment en lien avec le planning scolaire. C'est que le Bourbon, en fait, le départ, il me semble que c'était... Ouais, ça doit être le samedi, alors que la Diagonale des Fous, c'est le mercredi de la semaine avant les vacances. Et bon, à l'époque, j'étais pas encore à mi-temps. Et du coup, vu que la Diagrale des Fous, ça ne tombe pas pendant les vacances scolaires, je ne pouvais faire que le travail du Bourbon qui était en fin de semaine. Et je dormais dans l'avion, j'arrivais le jour même. C'était un peu n'importe quoi. Mais sinon, je pense que... D'ailleurs, c'est peut-être bien du coup ce planning scolaire, parce que peut-être que j'aurais fait comme la SaintéLyon, je me serais lancé directement sur le gros, et peut-être que ça ne serait pas forcément bien passé. Donc, ce n'est peut-être pas plus mal finalement.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Le monde du trail ces dernières années a vite évolué. La professionnalisation de la discipline aussi, et forcément, ça se ressent en termes de densité et de record d'épreuves qui ne font que tomber. Alors avec un travail à plein temps à côté, on peut certes réussir à performer, mais pour viser le trait au niveau pas de secret, il faut du temps. Cette réflexion, Nicolas commence à y penser lors d'un tournant pour New Balance. En effet, la marque souhaite augmenter sa présence dans le monde du trail et décide d'opérer un changement de dimension. D'abord en passant d'une team France à une team Europe, puis en devenant partenaire officiel du Marathon du Mont-Blanc, et ce depuis 2025 pour 5 ans. Et à partir de là, le changement est immédiat.

  • Nicolas GOURDON

    On n'était que des Français, et maintenant il y a vraiment, il y a beaucoup d'Italiens, il y a des Espagnols, donc ça s'est transformé en Team Europe. Donc il y a Jean-Michel qui gère la France, et c'est Andrea qui est le manager italien, Andrea Calera. C'est vrai que même des fois, j'entends dire Jean-Mi comme si il n'y avait pas d'avant, que ça avait été créé quand il est arrivé. Et c'est vrai, en fait, avant, il n'y avait pas de... parce que c'est incomparable. Avant, c'était vraiment un petit groupe qui se retrouvait une ou alors vraiment au maximum deux fois par an. Maintenant, il y a vraiment tout qui est mis en place pour qu'on soit dans les meilleures conditions pour performer. On a plusieurs stages dans l'année, on a un physio qui est vraiment un... véritable magicien et qui nous soigne quand on a des bobos, on a un cuisinier et une nutritionniste qui sont là pour nous régaler et nous aiguiller on a du coup les deux managers qui ont une expérience énorme c'est pas des lapins de trois semaines Jean-Mi et Andrea, loin de là donc c'est vrai qu'on est hyper bien entourés il y a tout le staff qui va autour et c'est super, cette année on avait un chalet à Chamonix entre du coup mai et fin août et on pouvait réserver des nuitées en plus des stages pour aller s'entraîner et reconnaître le parcours donc ouais on peut voit pas trop ce qu'on pourrait avoir de plus dans le trail maintenant enfin le niveau il est il ya tellement de gens qui font du très il ya tellement de gens qui s'entraînent comme des fous que tu es obligé en fait dit consacrer plus de temps qu'avant si tu veux rester au niveau Donc, je me suis dit que je n'arriverais plus à tout gérer en même temps. Et donc, en mettant à mi-temps, c'était un peu aussi le sujet de la négociation avec New Balance. Je me suis dit, je leur ai dit, maintenant, pour progresser, il va me falloir plus de temps. Donc, est-ce que vous pouvez compléter mon salaire de prof d'EPS ? C'est un peu comme ça que ça s'est fait.

  • SUEUR D'ESPOIR

    New Balance n'est pas le seul partenaire de Nicolas dans cette aventure. Le club des sports de Méribel l'aide aussi dans sa démarche de haut niveau. Une seconde maison où il essaye de se rendre le plus souvent possible afin de s'entraîner.

  • Nicolas GOURDON

    Oui, c'est mon club de ski alpinisme l'hiver. Du coup, je passe pas mal de temps avec toutes les personnes qui gravitent autour du club pendant l'hiver. C'est vraiment une chouette équipe. C'est un club qui est hyper dynamique. Il propose des stages de ski alpi dès le mois de novembre en altitude. Après, il y a des stages trail, des stages... des stages vélo. Donc c'est un club qui est vraiment hyper dynamique et qui depuis, du coup, cette année me sponsorise et participe au soutien de ma carrière.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Cet amour pour la montagne, il essaye de le transmettre à ses élèves, qui sont eux, très loin de cette effervescence autour de l'UTMB. Une notoriété qui ne passe pas le pas de la porte. À cet âge-là, les élèves n'en ont que faire de l'index UTMB. Quand ils voient Nicolas, c'est pas pour les photos, mais bien pour se dépenser.

  • Nicolas GOURDON

    Du coup, moi, je suis... prof d'EPS à Annemasse, c'est pas la banlieue parisienne, mais c'est quand même un public assez défavorisé. Par exemple, l'hiver, quand on les emmène faire du ski de fond, ils sont à 25 minutes des premières stations, et pour certains, c'est la première fois qu'ils voient la neige en montagne, quoi. Alors qu'ils sont en cinquième. Donc ouais, c'est un public plutôt défavorisé, et le trail, en fait, ça leur parle pas trop, voire pas du tout. Ils ne comprennent pas trop ce que c'est de courir plusieurs heures en montagne, le dénivelé, tout ça, c'est un peu abstrait pour eux. Mais bon, par contre, ils aiment bien le côté sponsoring, le fait que je sois toujours habillé en New Balance, ils adorent ça. Mais sinon, la pratique en elle-même, je ne suis pas sûr qu'ils comprennent vraiment à quoi ça correspond.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Cet équilibre entre sa vie de prof d'EPS et celle de sportif, il ne souhaite pas le troquer. Il a trouvé un rythme et une balance qui lui convient. Passer à 100% en tant qu'athlète peut certes donner envie de vue de l'extérieur, mais ce choix entraîne aussi une part d'inconnu.

  • Nicolas GOURDON

    Évidemment que ça fait rêver d'être à 100% professionnel, mais d'un côté en termes de pression, là je sais que j'ai encore un pied dans la vie. dans la vie professionnelle, dans la vie du travail. Quand tu n'as plus du tout de travail, que tu ne fais que ça, si jamais tu te blesses, par exemple, je me dis que tu dois vraiment passer des mois compliqués. Ça doit être vraiment anxiogène et ça ne doit vraiment pas être facile. Ou même quand tu fais des contre-performances. Mais oui, ça fait rêver de vivre que de ça. Mais pour l'instant, en tout cas, l'équilibre me convient bien. En tant que prof de PS à mi-temps, j'ai quand même énormément de temps pour m'entraîner. Donc je ne pense pas être limité en termes de progression par mon travail.

  • SUEUR D'ESPOIR

    L'UTMB, c'est désormais plusieurs formats de course qui rassemblent presque 10 000 coureurs et pas loin de 30 000 personnes dans les rues de Chamonix. Mais au départ, lors de la naissance de l'événement en 2003, l'UTMB n'existe que sous un seul format, l'Ultra Trail du Mont-Blanc. Un tour de 170 km et 10 000 m de dénivelé positif qui fait le tour du Mont-Blanc en passant par trois pays. Encore aujourd'hui, c'est la course la plus attendue, la plus prestigieuse et la plus relevée du calendrier. Un championnat du monde officieux de la discipline comme l'est le championnat du monde Ironman pour le triathlon longue distance.

  • Nicolas GOURDON

    L'UTMB, c'est un peu particulier parce que pour y participer, ce n'est quand même pas si facile que ça. La plupart des courses, j'envoie un mail et... en me présentant et en demandant est-ce que c'est possible d'avoir un dossard. Et voilà, j'ai souvent une réponse positive. L'UTMB, il y a tout ce système de qualification. Du coup, j'avais commencé par la CCC parce que j'avais fait le trial Restonica en Corse, d'ailleurs exceptionnel. J'avais fait un podium sur cette course. Du coup, j'avais commencé par la CCC parce que j'étais qualifié sur cette course-là et qu'à l'époque, tu n'avais pas le système du plus 1. Maintenant, si tu te qualifies sur un 100K... tu peux faire plus 1 et faire l'UTMB, mais à l'époque ça n'existait pas. Et les années suivantes, je crois que je n'avais pas de qualification. Et la TDS, en fait, c'est une course aussi qui me correspond bien, parce que c'est une course qui est technique, où il y a quand même beaucoup de cailloux, et dans les terrains techniques, je suis quand même plutôt performant. Par exemple, à l'échappée belge, j'avais fait une très bonne course. Donc là, l'UTMB, c'est vrai que... Ça m'a demandé de changer un petit peu mes habitudes et de travailler plus la course à pied à plat, les relances, et de passer un peu moins de temps en montagne à quatre pattes.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Lors de sa première participation à une course de l'UTMB, la CCC, on est en 2022. Et en 2022, c'est la magnifique bataille entre Kilian Jornet et Mathieu Blanchard.

  • Nicolas GOURDON

    Là, franchement, maintenant, j'ai vraiment hâte d'y être. Puis c'est vrai que j'ai tendance, par moments, on avait tendance à passer à des endroits un peu clés et rien que d'imaginer un petit peu l'ambiance qu'il peut y avoir parce qu'on a quand même vu des images, on a vécu des choses en vrai. Comme tu disais, l'arrivée de Mathieu et Kilian, j'étais sur place. Et c'est vrai que rien que de penser à tout ça, ça donne un peu les frissons. Et enfin, ouais, ce que... Ce qu'on recherche aussi, je pense, en ultra-trail, c'est vivre des émotions hyper intenses. Et je pense que là, quel que soit le résultat, on va vivre un truc de fou. Donc évidemment que là, les jours qui restent, ça va être long de patienter.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Pour s'attaquer à telle aventure, il faut être conscient que les 20 heures et quelques de course ne seront pas toutes faites d'adrénaline et de bonheur intense. Il faut être prêt à affronter les bas qui arriveront forcément à un moment.

  • Nicolas GOURDON

    Ouais, il n'y a pas de doute, il faut aimer se faire mal quand même, parce qu'on se met dans des états qui sont... C'est dur, c'est dur physiquement, c'est dur mentalement aussi, parce que je pense que l'ultra, c'est bien beau d'avoir des jambes affûtées comme jamais, mais si tu n'es pas prêt dans la tête à traverser des moments difficiles, c'est compliqué. Il faut se battre aussi avec sa tête, pas que avec ses jambes. Heureusement,

  • SUEUR D'ESPOIR

    Nicolas pourra compter sur un entourage qui l'attend. toujours accompagné dans ses courses. Ultra fait partie des rares sports où le rôle de l'entourage se prolonge, même pendant la course, quand ils assurent les ravitaillements. Sur cet UTMB, les objectifs sont élevés pour Nicolas. Avec sa team, ils ont tous optimisés durant la prépa, et cette pression-là, il ne veut pas la faire subir à ses proches. Ils joueront tout de même un rôle clé, celui de supporters de feu. Un rôle qui permettra aussi à Nicolas de les croiser plusieurs fois durant cette longue boucle. Et ça, dans un ultra, ça compte beaucoup.

  • Nicolas GOURDON

    De voir des têtes connues, ou même des gens que tu connais pas forcément, qui t'encouragent, en ultra, c'est tellement important. Je m'en rappelle sur la TDS... J'étais arrivé au Signal, j'avais l'impression de vraiment plus avancer, j'étais complètement cuit, j'étais dans un coin de ma tête, j'avais un peu envie d'abandonner. Et il y a mon père qui était monté en VTT, et rien que de voir mon père, je m'étais dit, allez, c'est reparti. Il m'avait dit, mais tu sais, tu souffres, mais tous les autres aussi, c'est la fin de parcours, t'es encore super bien classé. Chose bête, mais des mots que... Tu ne t'en rends même pas compte qu'il n'y a pas que toi qui en galère, que tout le monde souffre en fin de parcours. Il avait trouvé les bons mots et il m'avait vraiment repoussé pour la fin de parcours.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Les deux premiers de l'édition 2024 de l'UTMB ne seront pas présents cette année, car leur objectif, ce sont les championnats du monde de trail avec le maillot de l'équipe de France. Et forcément... Nicolas aussi aimerait un jour avoir la fierté de porter ce maillot tricolore. Mais en ultra, il faut réussir à ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. C'est aussi ça avoir une démarche de haut niveau. Accepter de parfois renoncer à des envies pour rester concentré sur un objectif planifié depuis des années.

  • Nicolas GOURDON

    Moi c'est vraiment un rêve d'avoir le maillot de ton pays sur les épaules. Je trouve ça incroyable. Et d'ailleurs j'avais vraiment le projet cette année d'y participer au championnat de France parce que souvent c'était des parcours. plutôt roulant, qui ne m'attirait pas forcément en montagne. Et là, cette année, c'était un parcours en altitude. Et moi, l'altitude, ça ne me pose pas trop de problèmes. C'était un vrai parcours montagne avec un bon ratio des cailloux, comme j'aime bien. J'avais vraiment envie de le faire, mais dans une saison de trail, tu ne peux pas tout faire. Et 15 jours après le 90 du Mont-Blanc, Jean-Mi avait raison. C'était trop proche. Je ne pouvais pas être un nouveau performant. Il y avait trop de chances que je me blesse et que je fasse une mauvaise performance. donc du coup J'ai renoncé à l'idée d'y participer cette année, mais dans les années futures, évidemment, si jamais il y a une opportunité comme ça, qu'il y a à nouveau un beau parcours montagne qui est au programme pour la qualification, je pense que j'essaierai d'y participer.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Une si longue et exigeante prépa gagne beaucoup en saveur lorsqu'elle est partagée. Et pour partager ce plaisir, il a passé pas mal de temps en montagne avec son collègue Théo Détienne, de la Team New Balance également. et qui sera aussi sur l'UTMB pour la première fois cet été.

  • Nicolas GOURDON

    On en parlait encore aujourd'hui avec Théo. On a préparé un peu l'UTMB ensemble depuis plusieurs mois. Et je pense que si tu fais la même chose tout seul à l'entraînement, tu ne prends pas le même plaisir et tu ne te pousses pas autant. Et je pense que ça nous a vraiment tirés vers le haut tous les deux de passer autant de temps ensemble à préparer l'UTMB.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Des heures en montagne et une reco complète de l'UTMB plus tard, l'heure est désormais au repos. L'occasion de se rendre compte des progrès faits et du chemin parcouru. Même si ce sera une première sur le format 170 km, celui qui a fini 4e l'année dernière sur la TDS n'a pas peur de le dire, il a des ambitions sur cette UTMB.

  • Nicolas GOURDON

    Ouais, ouais, non, je me dis pas c'est mon premier, j'ai le droit de me louper quoi, parce que des courses longues j'en ai déjà fait plusieurs, j'ai fait deux fois la TDS. Comme tu disais tout à l'heure, la TDS, il y a quelques kilomètres en moins, mais je ne suis pas sûr qu'elle soit beaucoup plus facile parce que le ratio est plus élevé, c'est plus technique, donc c'est des courses très longues et difficiles aussi. Puis comme tu dis, j'ai fait une prépa quand même, j'ai passé énormément d'heures dehors en montagne, que ce soit en vélo ou à pied. Donc là je sens que mon corps il est prêt, on a fait des séances de descente où on a enchaîné plusieurs milliers de mètres de dénivelé négatif et on n'a pas eu des courbatures extrêmes le lendemain, donc je pense qu'on est vraiment bien préparé. Et après c'est sûr que malheureusement, et c'est aussi la magie de l'ultra, c'est qu'il peut se passer plein de choses, mais le rêve ça serait... Le podium c'est le top 10 donc déjà intégrer ce top 10 ce serait vraiment... Et du coup il faut... Dans l'idée il faut mettre moins de 22h, l'année dernière le 10ème il met 21h45. Donc voilà ça serait déjà vraiment super chouette. Il faut croire en soi parce que si on le fait pas, personne le fera à notre place. Et puis voilà, en ultra, tout peut arriver. Et puis c'est ça qui fait aussi la magie de l'ultra. C'est que rien n'est écrit d'avance. Et chaque année, il y a énormément d'abandon. Il y a énormément de défaillances. Donc après, à nous de tirer notre épingle du jeu et d'essayer de faire la course la plus aboutie possible. Et je pense que, en tout cas, moi, c'est ma vision des choses. Je vais essayer d'être le plus régulier possible. Parce qu'en ultra, de lisser ton effort, c'est quand même une des clés. Je pense que je me connais vraiment bien et je sais parfaitement quand je peux accélérer ou quand il faut que je temporise et que je laisse passer l'orage. Ça va paraître peut-être pas très pro de ma part, mais je n'utilise aucun, par exemple, cardio-fréquence-mètre. Je ne regarde pas du tout les données comme beaucoup le font.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Plein d'humilité, il se présentera vendredi 29 août à 17h45 sur la ligne de départ. Serein sur le fait qu'il a mis en place tout ce qu'il pouvait, peut-être aussi un peu impressionné de se retrouver à côté de celui qui lui a donné le goût de l'ultra.

  • Nicolas GOURDON

    Et cette année, nous avons suivi un autre monstre de la discipline, François D'Haene, en quête d'une quatrième victoire dans une des courses les plus difficiles au monde, qu'est cette fameuse diagonale des fous. Ce qui me faisait plus rêver quand j'étais à Lyon, au-delà de la SaintéLyon, c'était la Diagonale des Fous, parce que j'avais découvert cette course à travers l'intérieur sport, sur François D'Haene, que depuis j'ai dû regarder peut-être 15 fois. Mais oui, la Réunion, c'est une île qui me fascine. Je trouve que les reliefs sont incroyables. Quand tu es dans Mafate et que tu lèves la tête et que tu vois cette muraille, tu ltee dis mais comment on va sortir de là ? Est-ce qu'il y a vraiment un chemin ? Enfin, c'est vraiment... L'île intense, elle porte vraiment bien son nom.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Une course de cœur dont il rêve, et qu'il fera un jour, c'est certain. Mais en attendant de retourner sur l'île intense, c'est une bataille intense qu'il devra livrer dans quelques jours. Une bataille contre les autres, mais contre soi-même avant tout. Lui qui a commencé l'Ultra pour le défi, s'apprête à relever sûrement l'un des plus grandes sans encore jeune carrière de trailer. Alors rendez-vous à Chamonix vendredi. pour assister au plus gros, au plus bel événement de trade de l'année. J'espère que cet épisode vous aura donné envie d'enfiler les chaussures et d'aller dehors, peut-être pas pour faire le tour du Mont Blanc, mais déjà pour prendre le temps, le temps d'apprécier ces mois d'été où tout va plus lentement. Merci pour votre écoute, c'était Sueur d'Espoir. Pensez à vous abonner au podcast pour être informé des prochains épisodes. Et si ça vous a plu, n'hésitez pas à l'évaluer sur vos plateformes d'écoute préférées.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Présentation de Nicolas

    01:13

  • Ses débuts en trail, ce qu'il aime dans l'ultra

    02:24

  • Son amour pour la montagne et sa vie à Annecy

    05:17

  • Une progression linéaire jusqu'en 2021 ...

    06:40

  • Son premier contrat d'athlète avec New Balance

    08:14

  • Pourquoi le Trail de Bourbon et pas La Diagonale des Fous

    09:11

  • Le développement du monde du trail

    10:11

  • La nouvelle dimension que prend la Team New Balance

    11:10

  • Le passage à mi-temps en tant que professeur d'EPS

    12:17

  • Le Club des sports de Meribel comme autre partenaire

    12:52

  • Le regard que porte ses élèves sur sa pratique du trail

    13:40

  • Un équilibre qui lui convient

    14:44

  • L'UTMB et l'ambiance particulière sur la course

    15:53

  • Le rôle de l'entourage

    18:49

  • Porter le maillot de l'Equipe de France un jour

    20:55

  • Le fait de partager une si longue prépa à plusieurs

    22:26

  • Ses ambitions sur l'UTMB

    23:03

  • L'incertitude de l'ultra

    24:45

  • François D'Haene et La Diagonale des Fous

    25:41

  • Conclusion

    26:45

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Description

A quelques jours de l’UTMB, course d’ultra trail la plus connue au monde, Nicolas Gourdon de la team New Balance raconte le parcours qui l’a mené à l’ultra trail.
Un parcours d'abord éloigné de la course à pied mais toujours proche des sommets grâce à ses parents.
Aventurier dans l’âme et amoureux de la montagne, il trouve dans ce sport une évidence, celle de vivre une aventure en nature.

Une discipline qui au fil des années a pris de plus en plus de place dans sa vie. Du côté d'Annecy, il partage une vie simple et équilibrée entre sentiers et transmission de sa passion comme professeur d’EPS.
L’aventure UTMB démarre en 2022 pour lui, sur la CCC, année d'une bataille incroyable entre Mathieu Blanchard et Kilian Jornet sur le format 170km.
Cette année c’est son tour. Après une 4ème place à la TDS en 2024, il s’élance cette année sur son premier UTMB, plein d'espoir et d' ambitions. Il en parle dans cet épisode, avec les frissons.


Bon épisode 🎧


***

🎙️ Sueur d’Espoir, c’est le podcast sport qui vous plonge dans les coulisses du haut niveau à travers des récits inspirants.

Entre storytelling immersif et interviews d’athlètes, découvrez comment ces sportifs affrontent les défis, repoussent leurs limites et trouvent la motivation pour atteindre leurs rêves.

Chaque épisode explore un sport différent : des disciplines olympiques aux moins médiatisées.
Vous entendrez leurs doutes, leurs victoires, leurs conseils et surtout, cette passion qui les anime.

🎧 Sueur d’Espoir, c’est bien plus qu’un podcast : c’est une plongée dans le mental, l’entraînement et la vraie vie des athlètes, pour mieux comprendre ce qu'incombe de viser l'excellence.

Parce que nous avons tous à y gagner de nous inspirer du sport de haut niveau, bienvenue dans ce podcast !


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Transcription

  • SUEUR D'ESPOIR

    En 2003, Chamonix voit naître un événement qui va marquer l'histoire du trail. Une course autour du Mont Blanc, appelée à devenir le rendez-vous incontournable de l'année. Sur ses sentiers mythiques, des légendes sont nées. Des victoires éclatantes jusqu'au dernier qui franchit la ligne, personne n'en sort indifférent. Chaque année, l'ambiance est unique, les rues débordent de spectateurs, les visages des coureurs sont tendus. Le départ presque religieux donne des frissons et rappelle à chacun l'ambleur de ce qui va se jouer. 4 lettres, 3 pays, 10 000 mètres de dénivelé, voici ce qu'est l'UTMB. Et aujourd'hui, je vous emmène aux côtés de Nicolas Gourdon, athlète de la team New Balance, qui s'apprête à vivre pour la toute première fois le départ de ce moment que tout le monde attend, l'Ultra Trail du Mont Blanc.

  • Nicolas GOURDON

    Rien que de penser à tout ça, ça donne un peu les frissons, et je pense que là, quel que soit le résultat, on va vivre un truc de fou.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je suis Martin Gauthier, et dans Sueur d'Espoir, je vous emmène découvrir l'histoire d'athlètes de haut niveau. A chaque épisode, un sport différent, alors mettez vos écouteurs pour vivre le sport autrement. Des profs d'EPS très sportifs, vous en avez eu beaucoup dans votre scolarité ? Moi, pas tant que ça. À Annemasse, certains élèves ne pourront pas en dire autant, car leur prof est trailer professionnel. Enfin, semi-pro, comme il aime le préciser. Et puisque son sens du partage ne s'arrête pas au mur du gymnase, en dehors de l'école il transmet aussi sa passion aux adultes, en coachant ceux qui veulent goûter à l'aventure du trail. Vainqueur de plusieurs ultras de renom, avec en 2023 une victoire sur le trail des Bourbons, il grappille chaque année des places face au plus grand nom du trail mondial. Pour ceux à qui ça ne parle pas, le trail du Bourbon c'est une course du Grand Raid de la Réunion, le format juste en dessous de la Diagonale des Fous. Plus proche de l'athlète aventurier que de l'athlète robotisé. Nicolas Gourdon nous raconte aujourd'hui ses débuts, bien loin de la course à pied, son amour de la montagne hérité de ses parents, et comment des années plus tard, il s'apprête à prendre, dans quelques jours seulement, le départ de l'UTMB. Une chose est sûre, plus de 10 ans après ses premiers pas en course à pied, sa pratique a bien évolué. Et ce dossard de l'UTMB a été beaucoup plus mûri que son tout premier.

  • Nicolas GOURDON

    J'habitais à Lyon, donc mes parents habitent... toujours à Lyon. Et en fait, à Lyon, je ne sais pas si c'est toujours le cas, mais à l'époque, en tout cas, la course qui attirait le plus, le défi que je trouvais fou à l'époque, c'était la SaintéLyon. Donc je me suis lancé ce défi de faire la SaintLyon en 2013. Donc ça fait un paquet d'années maintenant. Et bon, ce n'était pas une idée de génie parce que commencer par une course si longue de nuit, j'imagine bien que malgré mes quelques semaines d'entraînement, ça s'est pas très bien passé. Je courais un petit peu, peut-être 20 kilomètres, peut-être que j'avais déjà fait 25, mais pas plus, quoi. Et je m'entraînais très peu, sérieusement. Je faisais encore beaucoup la fête à Lyon. Donc ouais, ça a été compliqué. J'ai quand même réussi à rallier l'arrivée, mais j'ai marché énormément, j'avais des crampes terribles. Je pense que j'avais un équipement qu'il laissait à désirer pour... pour une course pareille. Mais bon, c'était une super aventure et c'est comme ça que ça a commencé en tout cas.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je vous l'accorde, peu de monde commence la course à pied par une course de presque 80 km, qui plus est de nuit et dans le froid. Mais bon, vous me direz, chacun ses délires. Plus qu'une vocation soudaine pour l'ultra, c'est avant tout l'aspect défi qui a animé Nicolas.

  • Nicolas GOURDON

    Enfin, à la base, en fait, quand je m'entraînais, c'était aussi pour me dire, bon, bah, plus rien n'est impossible, tu vois. C'était pas tant pour. Pour performer en course, à la base, je voulais m'entraîner pour me dire si on me propose tel projet, j'y vais parce que je vais en être capable et qu'on va partir à l'aventure et que ça va être génial. À la base, je ne m'entraînais pas vraiment pour monter sur le podium d'une course. C'est vrai que j'aime vraiment ce côté défi et aventure. Je pense que c'est aussi pour ça que je me suis tourné vers l'ultra. Il y a une énorme part d'incertitude. Tu prends le départ, mais tu ne sais pas dans quel état tu vas arriver. Tu ne sais pas déjà si tu vas arriver. Alors que sur du trail court, il y a quand même moins de facteurs qui viennent t'empêcher de rallier l'arrivée.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Bien que persuadé que les coureurs d'Ultra étaient épris d'une certaine folie, il est finalement tombé aussi dans la marmite.

  • Nicolas GOURDON

    À la base, quand j'étais à Lyon, il y avait cette histoire de SaintéLyon, mais je faisais aussi des petits trails par-ci, par-là. et qui était plutôt court et je faisais aussi quelques semi-marathons donc des distances quand même plutôt... enfin c'était plutôt explosif. Je me rappelle dire à la base, l'ultra quand même, ils sont fous de faire ça, ça doit pas être bon pour le corps, c'est un peu n'importe quoi. Donc non, à la base j'ai été quand même plutôt axé très court, mais bon, j'ai rapidement changé d'avis.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Même si la course à pied arrive tard dans sa vie, l'amour pour la montagne, lui, a commencé très tôt grâce à ses parents.

  • Nicolas GOURDON

    Mes parents m'ont emmené très jeune en montagne. j'ai fait par exemple mon premier 4000 mètres à 10 ans. Après, j'ai fait l'ascension du Mont Blanc à 15 ans avec mon père. Puis, il m'avait aussi emmené faire des projets à vélo. On avait fait la traversée des Alpes. Pareil, je devais avoir 14 ou 15 ans. Donc, j'ai fait quand même au final des sports d'endurance dès mon plus jeune âge.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Désormais installé à Annecy depuis presque 6 années, il s'épanouit dans un cadre qui ne permet pas de s'ennuyer.

  • Nicolas GOURDON

    Ouais, c'est vraiment chouette. parce que le terrain de jeu est quand même très varié. Si on veut faire des sorties plutôt roulantes, on a le Semnoz. De l'autre côté, le Veyrier, c'est complètement différent. C'est beaucoup plus raide, il y a plus de cailloux. Rien qu'aux portes de la maison, il y a déjà deux terrains de jeu très différents. Après, évidemment, il y a plein d'autres massifs qui ne sont pas si loin. Les Bauges, c'est beaucoup plus sauvage et il y a des super sommets à faire. Il y a aussi la Tournette. Dans la Tournette, il ne faut pas y aller en plein été parce que sinon, il y a encore plus de queue qu'au supermarché, mais sinon, hors saison, c'est un super sommet aussi. Les Aravis, c'est génial. C'est vrai qu'on a un peu l'embarras du choix autour d'Annecy.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Au départ, le parcours Nicolas en trail est assez classique. Une progression régulière, étape après étape, jusqu'à la fin 2021. Là, tout s'accélère. Victoire sur l'échappée belle avec une performance cotée à 870. Enchaînement de deux autres succès, puis cap sur la Réunion pour décrocher la tournée. troisième place du trail du Bourbon. De là les choses changent pour lui car suite à ses performances il est repéré par New Balance France et se voit proposer un contrat matériel. Ah oui et pour vous expliquer rapidement ce qu'est l'index UTMB il faut commencer par dire qu'après chaque course un score est calculé par un algorithme se basant sur plusieurs facteurs et permettant d'évaluer la performance de votre course. L'index UTMB ça représente donc votre performance globale en reprenant vos meilleurs scores de course. Par exemple, Kilian Jornet a un index UTMB à 941. Voilà, c'est dit.

  • Nicolas GOURDON

    C'est vrai qu'en 2021, d'un coup, j'ai passé un palier. Je ne sais pas exactement pourquoi. Peut-être que je pense que dans l'entraînement, il faut vraiment être patient et qu'il ne faut pas le voir comme du travail à court terme. C'est vraiment un travail à long terme. Et peut-être qu'on peut s'entraîner à fond pendant un an. et que ça va pas forcément payer tout de suite mais que d'année en année ben d'un coup tu peux tu peux débloquer un palier et progresser d'un coup sans trop comprendre pourquoi mais en fait c'est tout le travail que tu as fait les dernières années enfin moi je vois comme ça je pense que l'entraînement c'est vraiment vraiment patient voir sur le long. C'est suite à ma bonne performance au bourbon que j'avais été contacté par Vincent Viet à l'époque et c'est vrai que ben du coup C'était déjà un rêve en soi, d'un jour, d'être suivi par une marque. J'étais trop content et ça a commencé comme ça. Et puis, c'est vrai que de fil en aiguille, j'ai pu rester dans cette équipe. Et puis, New Balance, d'un coup, ils se sont rendus compte du potentiel, je pense, de la pratique. On peut le dire vraiment à la mode, maintenant, tout le monde veut faire du trail. Il y a un an, le team n'existait pas. On est parti d'une feuille blanche avec New Balance qui nous fait archi-confiance. Donc, nous, on construit. On ne fait que construire. Ils ont plus investi aussi sur cette partie-là de leur business et ça nous a permis de ne pas avoir que du matériel, d'avoir des aides financières et d'être professionnel, ou en tout cas semi-professionnel, je préfère dire semi-professionnel vu que je travaille quand même encore à côté en tant que prof d'EPS.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Fan des parcours techniques avec du caillou, il retourne l'année d'après sur le trail du Bourbon, qu'il remporte cette fois-ci haut la main. Je me suis d'ailleurs dit que ces deux participations étaient des étapes réfléchies pour préparer le terrain, en vue d'une participation à la Diagonale des Fous, mais en fait pas du tout.

  • Nicolas GOURDON

    Ah oui, c'est vraiment en lien avec le planning scolaire. C'est que le Bourbon, en fait, le départ, il me semble que c'était... Ouais, ça doit être le samedi, alors que la Diagonale des Fous, c'est le mercredi de la semaine avant les vacances. Et bon, à l'époque, j'étais pas encore à mi-temps. Et du coup, vu que la Diagrale des Fous, ça ne tombe pas pendant les vacances scolaires, je ne pouvais faire que le travail du Bourbon qui était en fin de semaine. Et je dormais dans l'avion, j'arrivais le jour même. C'était un peu n'importe quoi. Mais sinon, je pense que... D'ailleurs, c'est peut-être bien du coup ce planning scolaire, parce que peut-être que j'aurais fait comme la SaintéLyon, je me serais lancé directement sur le gros, et peut-être que ça ne serait pas forcément bien passé. Donc, ce n'est peut-être pas plus mal finalement.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Le monde du trail ces dernières années a vite évolué. La professionnalisation de la discipline aussi, et forcément, ça se ressent en termes de densité et de record d'épreuves qui ne font que tomber. Alors avec un travail à plein temps à côté, on peut certes réussir à performer, mais pour viser le trait au niveau pas de secret, il faut du temps. Cette réflexion, Nicolas commence à y penser lors d'un tournant pour New Balance. En effet, la marque souhaite augmenter sa présence dans le monde du trail et décide d'opérer un changement de dimension. D'abord en passant d'une team France à une team Europe, puis en devenant partenaire officiel du Marathon du Mont-Blanc, et ce depuis 2025 pour 5 ans. Et à partir de là, le changement est immédiat.

  • Nicolas GOURDON

    On n'était que des Français, et maintenant il y a vraiment, il y a beaucoup d'Italiens, il y a des Espagnols, donc ça s'est transformé en Team Europe. Donc il y a Jean-Michel qui gère la France, et c'est Andrea qui est le manager italien, Andrea Calera. C'est vrai que même des fois, j'entends dire Jean-Mi comme si il n'y avait pas d'avant, que ça avait été créé quand il est arrivé. Et c'est vrai, en fait, avant, il n'y avait pas de... parce que c'est incomparable. Avant, c'était vraiment un petit groupe qui se retrouvait une ou alors vraiment au maximum deux fois par an. Maintenant, il y a vraiment tout qui est mis en place pour qu'on soit dans les meilleures conditions pour performer. On a plusieurs stages dans l'année, on a un physio qui est vraiment un... véritable magicien et qui nous soigne quand on a des bobos, on a un cuisinier et une nutritionniste qui sont là pour nous régaler et nous aiguiller on a du coup les deux managers qui ont une expérience énorme c'est pas des lapins de trois semaines Jean-Mi et Andrea, loin de là donc c'est vrai qu'on est hyper bien entourés il y a tout le staff qui va autour et c'est super, cette année on avait un chalet à Chamonix entre du coup mai et fin août et on pouvait réserver des nuitées en plus des stages pour aller s'entraîner et reconnaître le parcours donc ouais on peut voit pas trop ce qu'on pourrait avoir de plus dans le trail maintenant enfin le niveau il est il ya tellement de gens qui font du très il ya tellement de gens qui s'entraînent comme des fous que tu es obligé en fait dit consacrer plus de temps qu'avant si tu veux rester au niveau Donc, je me suis dit que je n'arriverais plus à tout gérer en même temps. Et donc, en mettant à mi-temps, c'était un peu aussi le sujet de la négociation avec New Balance. Je me suis dit, je leur ai dit, maintenant, pour progresser, il va me falloir plus de temps. Donc, est-ce que vous pouvez compléter mon salaire de prof d'EPS ? C'est un peu comme ça que ça s'est fait.

  • SUEUR D'ESPOIR

    New Balance n'est pas le seul partenaire de Nicolas dans cette aventure. Le club des sports de Méribel l'aide aussi dans sa démarche de haut niveau. Une seconde maison où il essaye de se rendre le plus souvent possible afin de s'entraîner.

  • Nicolas GOURDON

    Oui, c'est mon club de ski alpinisme l'hiver. Du coup, je passe pas mal de temps avec toutes les personnes qui gravitent autour du club pendant l'hiver. C'est vraiment une chouette équipe. C'est un club qui est hyper dynamique. Il propose des stages de ski alpi dès le mois de novembre en altitude. Après, il y a des stages trail, des stages... des stages vélo. Donc c'est un club qui est vraiment hyper dynamique et qui depuis, du coup, cette année me sponsorise et participe au soutien de ma carrière.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Cet amour pour la montagne, il essaye de le transmettre à ses élèves, qui sont eux, très loin de cette effervescence autour de l'UTMB. Une notoriété qui ne passe pas le pas de la porte. À cet âge-là, les élèves n'en ont que faire de l'index UTMB. Quand ils voient Nicolas, c'est pas pour les photos, mais bien pour se dépenser.

  • Nicolas GOURDON

    Du coup, moi, je suis... prof d'EPS à Annemasse, c'est pas la banlieue parisienne, mais c'est quand même un public assez défavorisé. Par exemple, l'hiver, quand on les emmène faire du ski de fond, ils sont à 25 minutes des premières stations, et pour certains, c'est la première fois qu'ils voient la neige en montagne, quoi. Alors qu'ils sont en cinquième. Donc ouais, c'est un public plutôt défavorisé, et le trail, en fait, ça leur parle pas trop, voire pas du tout. Ils ne comprennent pas trop ce que c'est de courir plusieurs heures en montagne, le dénivelé, tout ça, c'est un peu abstrait pour eux. Mais bon, par contre, ils aiment bien le côté sponsoring, le fait que je sois toujours habillé en New Balance, ils adorent ça. Mais sinon, la pratique en elle-même, je ne suis pas sûr qu'ils comprennent vraiment à quoi ça correspond.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Cet équilibre entre sa vie de prof d'EPS et celle de sportif, il ne souhaite pas le troquer. Il a trouvé un rythme et une balance qui lui convient. Passer à 100% en tant qu'athlète peut certes donner envie de vue de l'extérieur, mais ce choix entraîne aussi une part d'inconnu.

  • Nicolas GOURDON

    Évidemment que ça fait rêver d'être à 100% professionnel, mais d'un côté en termes de pression, là je sais que j'ai encore un pied dans la vie. dans la vie professionnelle, dans la vie du travail. Quand tu n'as plus du tout de travail, que tu ne fais que ça, si jamais tu te blesses, par exemple, je me dis que tu dois vraiment passer des mois compliqués. Ça doit être vraiment anxiogène et ça ne doit vraiment pas être facile. Ou même quand tu fais des contre-performances. Mais oui, ça fait rêver de vivre que de ça. Mais pour l'instant, en tout cas, l'équilibre me convient bien. En tant que prof de PS à mi-temps, j'ai quand même énormément de temps pour m'entraîner. Donc je ne pense pas être limité en termes de progression par mon travail.

  • SUEUR D'ESPOIR

    L'UTMB, c'est désormais plusieurs formats de course qui rassemblent presque 10 000 coureurs et pas loin de 30 000 personnes dans les rues de Chamonix. Mais au départ, lors de la naissance de l'événement en 2003, l'UTMB n'existe que sous un seul format, l'Ultra Trail du Mont-Blanc. Un tour de 170 km et 10 000 m de dénivelé positif qui fait le tour du Mont-Blanc en passant par trois pays. Encore aujourd'hui, c'est la course la plus attendue, la plus prestigieuse et la plus relevée du calendrier. Un championnat du monde officieux de la discipline comme l'est le championnat du monde Ironman pour le triathlon longue distance.

  • Nicolas GOURDON

    L'UTMB, c'est un peu particulier parce que pour y participer, ce n'est quand même pas si facile que ça. La plupart des courses, j'envoie un mail et... en me présentant et en demandant est-ce que c'est possible d'avoir un dossard. Et voilà, j'ai souvent une réponse positive. L'UTMB, il y a tout ce système de qualification. Du coup, j'avais commencé par la CCC parce que j'avais fait le trial Restonica en Corse, d'ailleurs exceptionnel. J'avais fait un podium sur cette course. Du coup, j'avais commencé par la CCC parce que j'étais qualifié sur cette course-là et qu'à l'époque, tu n'avais pas le système du plus 1. Maintenant, si tu te qualifies sur un 100K... tu peux faire plus 1 et faire l'UTMB, mais à l'époque ça n'existait pas. Et les années suivantes, je crois que je n'avais pas de qualification. Et la TDS, en fait, c'est une course aussi qui me correspond bien, parce que c'est une course qui est technique, où il y a quand même beaucoup de cailloux, et dans les terrains techniques, je suis quand même plutôt performant. Par exemple, à l'échappée belge, j'avais fait une très bonne course. Donc là, l'UTMB, c'est vrai que... Ça m'a demandé de changer un petit peu mes habitudes et de travailler plus la course à pied à plat, les relances, et de passer un peu moins de temps en montagne à quatre pattes.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Lors de sa première participation à une course de l'UTMB, la CCC, on est en 2022. Et en 2022, c'est la magnifique bataille entre Kilian Jornet et Mathieu Blanchard.

  • Nicolas GOURDON

    Là, franchement, maintenant, j'ai vraiment hâte d'y être. Puis c'est vrai que j'ai tendance, par moments, on avait tendance à passer à des endroits un peu clés et rien que d'imaginer un petit peu l'ambiance qu'il peut y avoir parce qu'on a quand même vu des images, on a vécu des choses en vrai. Comme tu disais, l'arrivée de Mathieu et Kilian, j'étais sur place. Et c'est vrai que rien que de penser à tout ça, ça donne un peu les frissons. Et enfin, ouais, ce que... Ce qu'on recherche aussi, je pense, en ultra-trail, c'est vivre des émotions hyper intenses. Et je pense que là, quel que soit le résultat, on va vivre un truc de fou. Donc évidemment que là, les jours qui restent, ça va être long de patienter.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Pour s'attaquer à telle aventure, il faut être conscient que les 20 heures et quelques de course ne seront pas toutes faites d'adrénaline et de bonheur intense. Il faut être prêt à affronter les bas qui arriveront forcément à un moment.

  • Nicolas GOURDON

    Ouais, il n'y a pas de doute, il faut aimer se faire mal quand même, parce qu'on se met dans des états qui sont... C'est dur, c'est dur physiquement, c'est dur mentalement aussi, parce que je pense que l'ultra, c'est bien beau d'avoir des jambes affûtées comme jamais, mais si tu n'es pas prêt dans la tête à traverser des moments difficiles, c'est compliqué. Il faut se battre aussi avec sa tête, pas que avec ses jambes. Heureusement,

  • SUEUR D'ESPOIR

    Nicolas pourra compter sur un entourage qui l'attend. toujours accompagné dans ses courses. Ultra fait partie des rares sports où le rôle de l'entourage se prolonge, même pendant la course, quand ils assurent les ravitaillements. Sur cet UTMB, les objectifs sont élevés pour Nicolas. Avec sa team, ils ont tous optimisés durant la prépa, et cette pression-là, il ne veut pas la faire subir à ses proches. Ils joueront tout de même un rôle clé, celui de supporters de feu. Un rôle qui permettra aussi à Nicolas de les croiser plusieurs fois durant cette longue boucle. Et ça, dans un ultra, ça compte beaucoup.

  • Nicolas GOURDON

    De voir des têtes connues, ou même des gens que tu connais pas forcément, qui t'encouragent, en ultra, c'est tellement important. Je m'en rappelle sur la TDS... J'étais arrivé au Signal, j'avais l'impression de vraiment plus avancer, j'étais complètement cuit, j'étais dans un coin de ma tête, j'avais un peu envie d'abandonner. Et il y a mon père qui était monté en VTT, et rien que de voir mon père, je m'étais dit, allez, c'est reparti. Il m'avait dit, mais tu sais, tu souffres, mais tous les autres aussi, c'est la fin de parcours, t'es encore super bien classé. Chose bête, mais des mots que... Tu ne t'en rends même pas compte qu'il n'y a pas que toi qui en galère, que tout le monde souffre en fin de parcours. Il avait trouvé les bons mots et il m'avait vraiment repoussé pour la fin de parcours.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Les deux premiers de l'édition 2024 de l'UTMB ne seront pas présents cette année, car leur objectif, ce sont les championnats du monde de trail avec le maillot de l'équipe de France. Et forcément... Nicolas aussi aimerait un jour avoir la fierté de porter ce maillot tricolore. Mais en ultra, il faut réussir à ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. C'est aussi ça avoir une démarche de haut niveau. Accepter de parfois renoncer à des envies pour rester concentré sur un objectif planifié depuis des années.

  • Nicolas GOURDON

    Moi c'est vraiment un rêve d'avoir le maillot de ton pays sur les épaules. Je trouve ça incroyable. Et d'ailleurs j'avais vraiment le projet cette année d'y participer au championnat de France parce que souvent c'était des parcours. plutôt roulant, qui ne m'attirait pas forcément en montagne. Et là, cette année, c'était un parcours en altitude. Et moi, l'altitude, ça ne me pose pas trop de problèmes. C'était un vrai parcours montagne avec un bon ratio des cailloux, comme j'aime bien. J'avais vraiment envie de le faire, mais dans une saison de trail, tu ne peux pas tout faire. Et 15 jours après le 90 du Mont-Blanc, Jean-Mi avait raison. C'était trop proche. Je ne pouvais pas être un nouveau performant. Il y avait trop de chances que je me blesse et que je fasse une mauvaise performance. donc du coup J'ai renoncé à l'idée d'y participer cette année, mais dans les années futures, évidemment, si jamais il y a une opportunité comme ça, qu'il y a à nouveau un beau parcours montagne qui est au programme pour la qualification, je pense que j'essaierai d'y participer.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Une si longue et exigeante prépa gagne beaucoup en saveur lorsqu'elle est partagée. Et pour partager ce plaisir, il a passé pas mal de temps en montagne avec son collègue Théo Détienne, de la Team New Balance également. et qui sera aussi sur l'UTMB pour la première fois cet été.

  • Nicolas GOURDON

    On en parlait encore aujourd'hui avec Théo. On a préparé un peu l'UTMB ensemble depuis plusieurs mois. Et je pense que si tu fais la même chose tout seul à l'entraînement, tu ne prends pas le même plaisir et tu ne te pousses pas autant. Et je pense que ça nous a vraiment tirés vers le haut tous les deux de passer autant de temps ensemble à préparer l'UTMB.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Des heures en montagne et une reco complète de l'UTMB plus tard, l'heure est désormais au repos. L'occasion de se rendre compte des progrès faits et du chemin parcouru. Même si ce sera une première sur le format 170 km, celui qui a fini 4e l'année dernière sur la TDS n'a pas peur de le dire, il a des ambitions sur cette UTMB.

  • Nicolas GOURDON

    Ouais, ouais, non, je me dis pas c'est mon premier, j'ai le droit de me louper quoi, parce que des courses longues j'en ai déjà fait plusieurs, j'ai fait deux fois la TDS. Comme tu disais tout à l'heure, la TDS, il y a quelques kilomètres en moins, mais je ne suis pas sûr qu'elle soit beaucoup plus facile parce que le ratio est plus élevé, c'est plus technique, donc c'est des courses très longues et difficiles aussi. Puis comme tu dis, j'ai fait une prépa quand même, j'ai passé énormément d'heures dehors en montagne, que ce soit en vélo ou à pied. Donc là je sens que mon corps il est prêt, on a fait des séances de descente où on a enchaîné plusieurs milliers de mètres de dénivelé négatif et on n'a pas eu des courbatures extrêmes le lendemain, donc je pense qu'on est vraiment bien préparé. Et après c'est sûr que malheureusement, et c'est aussi la magie de l'ultra, c'est qu'il peut se passer plein de choses, mais le rêve ça serait... Le podium c'est le top 10 donc déjà intégrer ce top 10 ce serait vraiment... Et du coup il faut... Dans l'idée il faut mettre moins de 22h, l'année dernière le 10ème il met 21h45. Donc voilà ça serait déjà vraiment super chouette. Il faut croire en soi parce que si on le fait pas, personne le fera à notre place. Et puis voilà, en ultra, tout peut arriver. Et puis c'est ça qui fait aussi la magie de l'ultra. C'est que rien n'est écrit d'avance. Et chaque année, il y a énormément d'abandon. Il y a énormément de défaillances. Donc après, à nous de tirer notre épingle du jeu et d'essayer de faire la course la plus aboutie possible. Et je pense que, en tout cas, moi, c'est ma vision des choses. Je vais essayer d'être le plus régulier possible. Parce qu'en ultra, de lisser ton effort, c'est quand même une des clés. Je pense que je me connais vraiment bien et je sais parfaitement quand je peux accélérer ou quand il faut que je temporise et que je laisse passer l'orage. Ça va paraître peut-être pas très pro de ma part, mais je n'utilise aucun, par exemple, cardio-fréquence-mètre. Je ne regarde pas du tout les données comme beaucoup le font.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Plein d'humilité, il se présentera vendredi 29 août à 17h45 sur la ligne de départ. Serein sur le fait qu'il a mis en place tout ce qu'il pouvait, peut-être aussi un peu impressionné de se retrouver à côté de celui qui lui a donné le goût de l'ultra.

  • Nicolas GOURDON

    Et cette année, nous avons suivi un autre monstre de la discipline, François D'Haene, en quête d'une quatrième victoire dans une des courses les plus difficiles au monde, qu'est cette fameuse diagonale des fous. Ce qui me faisait plus rêver quand j'étais à Lyon, au-delà de la SaintéLyon, c'était la Diagonale des Fous, parce que j'avais découvert cette course à travers l'intérieur sport, sur François D'Haene, que depuis j'ai dû regarder peut-être 15 fois. Mais oui, la Réunion, c'est une île qui me fascine. Je trouve que les reliefs sont incroyables. Quand tu es dans Mafate et que tu lèves la tête et que tu vois cette muraille, tu ltee dis mais comment on va sortir de là ? Est-ce qu'il y a vraiment un chemin ? Enfin, c'est vraiment... L'île intense, elle porte vraiment bien son nom.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Une course de cœur dont il rêve, et qu'il fera un jour, c'est certain. Mais en attendant de retourner sur l'île intense, c'est une bataille intense qu'il devra livrer dans quelques jours. Une bataille contre les autres, mais contre soi-même avant tout. Lui qui a commencé l'Ultra pour le défi, s'apprête à relever sûrement l'un des plus grandes sans encore jeune carrière de trailer. Alors rendez-vous à Chamonix vendredi. pour assister au plus gros, au plus bel événement de trade de l'année. J'espère que cet épisode vous aura donné envie d'enfiler les chaussures et d'aller dehors, peut-être pas pour faire le tour du Mont Blanc, mais déjà pour prendre le temps, le temps d'apprécier ces mois d'été où tout va plus lentement. Merci pour votre écoute, c'était Sueur d'Espoir. Pensez à vous abonner au podcast pour être informé des prochains épisodes. Et si ça vous a plu, n'hésitez pas à l'évaluer sur vos plateformes d'écoute préférées.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Présentation de Nicolas

    01:13

  • Ses débuts en trail, ce qu'il aime dans l'ultra

    02:24

  • Son amour pour la montagne et sa vie à Annecy

    05:17

  • Une progression linéaire jusqu'en 2021 ...

    06:40

  • Son premier contrat d'athlète avec New Balance

    08:14

  • Pourquoi le Trail de Bourbon et pas La Diagonale des Fous

    09:11

  • Le développement du monde du trail

    10:11

  • La nouvelle dimension que prend la Team New Balance

    11:10

  • Le passage à mi-temps en tant que professeur d'EPS

    12:17

  • Le Club des sports de Meribel comme autre partenaire

    12:52

  • Le regard que porte ses élèves sur sa pratique du trail

    13:40

  • Un équilibre qui lui convient

    14:44

  • L'UTMB et l'ambiance particulière sur la course

    15:53

  • Le rôle de l'entourage

    18:49

  • Porter le maillot de l'Equipe de France un jour

    20:55

  • Le fait de partager une si longue prépa à plusieurs

    22:26

  • Ses ambitions sur l'UTMB

    23:03

  • L'incertitude de l'ultra

    24:45

  • François D'Haene et La Diagonale des Fous

    25:41

  • Conclusion

    26:45

Description

A quelques jours de l’UTMB, course d’ultra trail la plus connue au monde, Nicolas Gourdon de la team New Balance raconte le parcours qui l’a mené à l’ultra trail.
Un parcours d'abord éloigné de la course à pied mais toujours proche des sommets grâce à ses parents.
Aventurier dans l’âme et amoureux de la montagne, il trouve dans ce sport une évidence, celle de vivre une aventure en nature.

Une discipline qui au fil des années a pris de plus en plus de place dans sa vie. Du côté d'Annecy, il partage une vie simple et équilibrée entre sentiers et transmission de sa passion comme professeur d’EPS.
L’aventure UTMB démarre en 2022 pour lui, sur la CCC, année d'une bataille incroyable entre Mathieu Blanchard et Kilian Jornet sur le format 170km.
Cette année c’est son tour. Après une 4ème place à la TDS en 2024, il s’élance cette année sur son premier UTMB, plein d'espoir et d' ambitions. Il en parle dans cet épisode, avec les frissons.


Bon épisode 🎧


***

🎙️ Sueur d’Espoir, c’est le podcast sport qui vous plonge dans les coulisses du haut niveau à travers des récits inspirants.

Entre storytelling immersif et interviews d’athlètes, découvrez comment ces sportifs affrontent les défis, repoussent leurs limites et trouvent la motivation pour atteindre leurs rêves.

Chaque épisode explore un sport différent : des disciplines olympiques aux moins médiatisées.
Vous entendrez leurs doutes, leurs victoires, leurs conseils et surtout, cette passion qui les anime.

🎧 Sueur d’Espoir, c’est bien plus qu’un podcast : c’est une plongée dans le mental, l’entraînement et la vraie vie des athlètes, pour mieux comprendre ce qu'incombe de viser l'excellence.

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Transcription

  • SUEUR D'ESPOIR

    En 2003, Chamonix voit naître un événement qui va marquer l'histoire du trail. Une course autour du Mont Blanc, appelée à devenir le rendez-vous incontournable de l'année. Sur ses sentiers mythiques, des légendes sont nées. Des victoires éclatantes jusqu'au dernier qui franchit la ligne, personne n'en sort indifférent. Chaque année, l'ambiance est unique, les rues débordent de spectateurs, les visages des coureurs sont tendus. Le départ presque religieux donne des frissons et rappelle à chacun l'ambleur de ce qui va se jouer. 4 lettres, 3 pays, 10 000 mètres de dénivelé, voici ce qu'est l'UTMB. Et aujourd'hui, je vous emmène aux côtés de Nicolas Gourdon, athlète de la team New Balance, qui s'apprête à vivre pour la toute première fois le départ de ce moment que tout le monde attend, l'Ultra Trail du Mont Blanc.

  • Nicolas GOURDON

    Rien que de penser à tout ça, ça donne un peu les frissons, et je pense que là, quel que soit le résultat, on va vivre un truc de fou.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je suis Martin Gauthier, et dans Sueur d'Espoir, je vous emmène découvrir l'histoire d'athlètes de haut niveau. A chaque épisode, un sport différent, alors mettez vos écouteurs pour vivre le sport autrement. Des profs d'EPS très sportifs, vous en avez eu beaucoup dans votre scolarité ? Moi, pas tant que ça. À Annemasse, certains élèves ne pourront pas en dire autant, car leur prof est trailer professionnel. Enfin, semi-pro, comme il aime le préciser. Et puisque son sens du partage ne s'arrête pas au mur du gymnase, en dehors de l'école il transmet aussi sa passion aux adultes, en coachant ceux qui veulent goûter à l'aventure du trail. Vainqueur de plusieurs ultras de renom, avec en 2023 une victoire sur le trail des Bourbons, il grappille chaque année des places face au plus grand nom du trail mondial. Pour ceux à qui ça ne parle pas, le trail du Bourbon c'est une course du Grand Raid de la Réunion, le format juste en dessous de la Diagonale des Fous. Plus proche de l'athlète aventurier que de l'athlète robotisé. Nicolas Gourdon nous raconte aujourd'hui ses débuts, bien loin de la course à pied, son amour de la montagne hérité de ses parents, et comment des années plus tard, il s'apprête à prendre, dans quelques jours seulement, le départ de l'UTMB. Une chose est sûre, plus de 10 ans après ses premiers pas en course à pied, sa pratique a bien évolué. Et ce dossard de l'UTMB a été beaucoup plus mûri que son tout premier.

  • Nicolas GOURDON

    J'habitais à Lyon, donc mes parents habitent... toujours à Lyon. Et en fait, à Lyon, je ne sais pas si c'est toujours le cas, mais à l'époque, en tout cas, la course qui attirait le plus, le défi que je trouvais fou à l'époque, c'était la SaintéLyon. Donc je me suis lancé ce défi de faire la SaintLyon en 2013. Donc ça fait un paquet d'années maintenant. Et bon, ce n'était pas une idée de génie parce que commencer par une course si longue de nuit, j'imagine bien que malgré mes quelques semaines d'entraînement, ça s'est pas très bien passé. Je courais un petit peu, peut-être 20 kilomètres, peut-être que j'avais déjà fait 25, mais pas plus, quoi. Et je m'entraînais très peu, sérieusement. Je faisais encore beaucoup la fête à Lyon. Donc ouais, ça a été compliqué. J'ai quand même réussi à rallier l'arrivée, mais j'ai marché énormément, j'avais des crampes terribles. Je pense que j'avais un équipement qu'il laissait à désirer pour... pour une course pareille. Mais bon, c'était une super aventure et c'est comme ça que ça a commencé en tout cas.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je vous l'accorde, peu de monde commence la course à pied par une course de presque 80 km, qui plus est de nuit et dans le froid. Mais bon, vous me direz, chacun ses délires. Plus qu'une vocation soudaine pour l'ultra, c'est avant tout l'aspect défi qui a animé Nicolas.

  • Nicolas GOURDON

    Enfin, à la base, en fait, quand je m'entraînais, c'était aussi pour me dire, bon, bah, plus rien n'est impossible, tu vois. C'était pas tant pour. Pour performer en course, à la base, je voulais m'entraîner pour me dire si on me propose tel projet, j'y vais parce que je vais en être capable et qu'on va partir à l'aventure et que ça va être génial. À la base, je ne m'entraînais pas vraiment pour monter sur le podium d'une course. C'est vrai que j'aime vraiment ce côté défi et aventure. Je pense que c'est aussi pour ça que je me suis tourné vers l'ultra. Il y a une énorme part d'incertitude. Tu prends le départ, mais tu ne sais pas dans quel état tu vas arriver. Tu ne sais pas déjà si tu vas arriver. Alors que sur du trail court, il y a quand même moins de facteurs qui viennent t'empêcher de rallier l'arrivée.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Bien que persuadé que les coureurs d'Ultra étaient épris d'une certaine folie, il est finalement tombé aussi dans la marmite.

  • Nicolas GOURDON

    À la base, quand j'étais à Lyon, il y avait cette histoire de SaintéLyon, mais je faisais aussi des petits trails par-ci, par-là. et qui était plutôt court et je faisais aussi quelques semi-marathons donc des distances quand même plutôt... enfin c'était plutôt explosif. Je me rappelle dire à la base, l'ultra quand même, ils sont fous de faire ça, ça doit pas être bon pour le corps, c'est un peu n'importe quoi. Donc non, à la base j'ai été quand même plutôt axé très court, mais bon, j'ai rapidement changé d'avis.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Même si la course à pied arrive tard dans sa vie, l'amour pour la montagne, lui, a commencé très tôt grâce à ses parents.

  • Nicolas GOURDON

    Mes parents m'ont emmené très jeune en montagne. j'ai fait par exemple mon premier 4000 mètres à 10 ans. Après, j'ai fait l'ascension du Mont Blanc à 15 ans avec mon père. Puis, il m'avait aussi emmené faire des projets à vélo. On avait fait la traversée des Alpes. Pareil, je devais avoir 14 ou 15 ans. Donc, j'ai fait quand même au final des sports d'endurance dès mon plus jeune âge.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Désormais installé à Annecy depuis presque 6 années, il s'épanouit dans un cadre qui ne permet pas de s'ennuyer.

  • Nicolas GOURDON

    Ouais, c'est vraiment chouette. parce que le terrain de jeu est quand même très varié. Si on veut faire des sorties plutôt roulantes, on a le Semnoz. De l'autre côté, le Veyrier, c'est complètement différent. C'est beaucoup plus raide, il y a plus de cailloux. Rien qu'aux portes de la maison, il y a déjà deux terrains de jeu très différents. Après, évidemment, il y a plein d'autres massifs qui ne sont pas si loin. Les Bauges, c'est beaucoup plus sauvage et il y a des super sommets à faire. Il y a aussi la Tournette. Dans la Tournette, il ne faut pas y aller en plein été parce que sinon, il y a encore plus de queue qu'au supermarché, mais sinon, hors saison, c'est un super sommet aussi. Les Aravis, c'est génial. C'est vrai qu'on a un peu l'embarras du choix autour d'Annecy.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Au départ, le parcours Nicolas en trail est assez classique. Une progression régulière, étape après étape, jusqu'à la fin 2021. Là, tout s'accélère. Victoire sur l'échappée belle avec une performance cotée à 870. Enchaînement de deux autres succès, puis cap sur la Réunion pour décrocher la tournée. troisième place du trail du Bourbon. De là les choses changent pour lui car suite à ses performances il est repéré par New Balance France et se voit proposer un contrat matériel. Ah oui et pour vous expliquer rapidement ce qu'est l'index UTMB il faut commencer par dire qu'après chaque course un score est calculé par un algorithme se basant sur plusieurs facteurs et permettant d'évaluer la performance de votre course. L'index UTMB ça représente donc votre performance globale en reprenant vos meilleurs scores de course. Par exemple, Kilian Jornet a un index UTMB à 941. Voilà, c'est dit.

  • Nicolas GOURDON

    C'est vrai qu'en 2021, d'un coup, j'ai passé un palier. Je ne sais pas exactement pourquoi. Peut-être que je pense que dans l'entraînement, il faut vraiment être patient et qu'il ne faut pas le voir comme du travail à court terme. C'est vraiment un travail à long terme. Et peut-être qu'on peut s'entraîner à fond pendant un an. et que ça va pas forcément payer tout de suite mais que d'année en année ben d'un coup tu peux tu peux débloquer un palier et progresser d'un coup sans trop comprendre pourquoi mais en fait c'est tout le travail que tu as fait les dernières années enfin moi je vois comme ça je pense que l'entraînement c'est vraiment vraiment patient voir sur le long. C'est suite à ma bonne performance au bourbon que j'avais été contacté par Vincent Viet à l'époque et c'est vrai que ben du coup C'était déjà un rêve en soi, d'un jour, d'être suivi par une marque. J'étais trop content et ça a commencé comme ça. Et puis, c'est vrai que de fil en aiguille, j'ai pu rester dans cette équipe. Et puis, New Balance, d'un coup, ils se sont rendus compte du potentiel, je pense, de la pratique. On peut le dire vraiment à la mode, maintenant, tout le monde veut faire du trail. Il y a un an, le team n'existait pas. On est parti d'une feuille blanche avec New Balance qui nous fait archi-confiance. Donc, nous, on construit. On ne fait que construire. Ils ont plus investi aussi sur cette partie-là de leur business et ça nous a permis de ne pas avoir que du matériel, d'avoir des aides financières et d'être professionnel, ou en tout cas semi-professionnel, je préfère dire semi-professionnel vu que je travaille quand même encore à côté en tant que prof d'EPS.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Fan des parcours techniques avec du caillou, il retourne l'année d'après sur le trail du Bourbon, qu'il remporte cette fois-ci haut la main. Je me suis d'ailleurs dit que ces deux participations étaient des étapes réfléchies pour préparer le terrain, en vue d'une participation à la Diagonale des Fous, mais en fait pas du tout.

  • Nicolas GOURDON

    Ah oui, c'est vraiment en lien avec le planning scolaire. C'est que le Bourbon, en fait, le départ, il me semble que c'était... Ouais, ça doit être le samedi, alors que la Diagonale des Fous, c'est le mercredi de la semaine avant les vacances. Et bon, à l'époque, j'étais pas encore à mi-temps. Et du coup, vu que la Diagrale des Fous, ça ne tombe pas pendant les vacances scolaires, je ne pouvais faire que le travail du Bourbon qui était en fin de semaine. Et je dormais dans l'avion, j'arrivais le jour même. C'était un peu n'importe quoi. Mais sinon, je pense que... D'ailleurs, c'est peut-être bien du coup ce planning scolaire, parce que peut-être que j'aurais fait comme la SaintéLyon, je me serais lancé directement sur le gros, et peut-être que ça ne serait pas forcément bien passé. Donc, ce n'est peut-être pas plus mal finalement.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Le monde du trail ces dernières années a vite évolué. La professionnalisation de la discipline aussi, et forcément, ça se ressent en termes de densité et de record d'épreuves qui ne font que tomber. Alors avec un travail à plein temps à côté, on peut certes réussir à performer, mais pour viser le trait au niveau pas de secret, il faut du temps. Cette réflexion, Nicolas commence à y penser lors d'un tournant pour New Balance. En effet, la marque souhaite augmenter sa présence dans le monde du trail et décide d'opérer un changement de dimension. D'abord en passant d'une team France à une team Europe, puis en devenant partenaire officiel du Marathon du Mont-Blanc, et ce depuis 2025 pour 5 ans. Et à partir de là, le changement est immédiat.

  • Nicolas GOURDON

    On n'était que des Français, et maintenant il y a vraiment, il y a beaucoup d'Italiens, il y a des Espagnols, donc ça s'est transformé en Team Europe. Donc il y a Jean-Michel qui gère la France, et c'est Andrea qui est le manager italien, Andrea Calera. C'est vrai que même des fois, j'entends dire Jean-Mi comme si il n'y avait pas d'avant, que ça avait été créé quand il est arrivé. Et c'est vrai, en fait, avant, il n'y avait pas de... parce que c'est incomparable. Avant, c'était vraiment un petit groupe qui se retrouvait une ou alors vraiment au maximum deux fois par an. Maintenant, il y a vraiment tout qui est mis en place pour qu'on soit dans les meilleures conditions pour performer. On a plusieurs stages dans l'année, on a un physio qui est vraiment un... véritable magicien et qui nous soigne quand on a des bobos, on a un cuisinier et une nutritionniste qui sont là pour nous régaler et nous aiguiller on a du coup les deux managers qui ont une expérience énorme c'est pas des lapins de trois semaines Jean-Mi et Andrea, loin de là donc c'est vrai qu'on est hyper bien entourés il y a tout le staff qui va autour et c'est super, cette année on avait un chalet à Chamonix entre du coup mai et fin août et on pouvait réserver des nuitées en plus des stages pour aller s'entraîner et reconnaître le parcours donc ouais on peut voit pas trop ce qu'on pourrait avoir de plus dans le trail maintenant enfin le niveau il est il ya tellement de gens qui font du très il ya tellement de gens qui s'entraînent comme des fous que tu es obligé en fait dit consacrer plus de temps qu'avant si tu veux rester au niveau Donc, je me suis dit que je n'arriverais plus à tout gérer en même temps. Et donc, en mettant à mi-temps, c'était un peu aussi le sujet de la négociation avec New Balance. Je me suis dit, je leur ai dit, maintenant, pour progresser, il va me falloir plus de temps. Donc, est-ce que vous pouvez compléter mon salaire de prof d'EPS ? C'est un peu comme ça que ça s'est fait.

  • SUEUR D'ESPOIR

    New Balance n'est pas le seul partenaire de Nicolas dans cette aventure. Le club des sports de Méribel l'aide aussi dans sa démarche de haut niveau. Une seconde maison où il essaye de se rendre le plus souvent possible afin de s'entraîner.

  • Nicolas GOURDON

    Oui, c'est mon club de ski alpinisme l'hiver. Du coup, je passe pas mal de temps avec toutes les personnes qui gravitent autour du club pendant l'hiver. C'est vraiment une chouette équipe. C'est un club qui est hyper dynamique. Il propose des stages de ski alpi dès le mois de novembre en altitude. Après, il y a des stages trail, des stages... des stages vélo. Donc c'est un club qui est vraiment hyper dynamique et qui depuis, du coup, cette année me sponsorise et participe au soutien de ma carrière.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Cet amour pour la montagne, il essaye de le transmettre à ses élèves, qui sont eux, très loin de cette effervescence autour de l'UTMB. Une notoriété qui ne passe pas le pas de la porte. À cet âge-là, les élèves n'en ont que faire de l'index UTMB. Quand ils voient Nicolas, c'est pas pour les photos, mais bien pour se dépenser.

  • Nicolas GOURDON

    Du coup, moi, je suis... prof d'EPS à Annemasse, c'est pas la banlieue parisienne, mais c'est quand même un public assez défavorisé. Par exemple, l'hiver, quand on les emmène faire du ski de fond, ils sont à 25 minutes des premières stations, et pour certains, c'est la première fois qu'ils voient la neige en montagne, quoi. Alors qu'ils sont en cinquième. Donc ouais, c'est un public plutôt défavorisé, et le trail, en fait, ça leur parle pas trop, voire pas du tout. Ils ne comprennent pas trop ce que c'est de courir plusieurs heures en montagne, le dénivelé, tout ça, c'est un peu abstrait pour eux. Mais bon, par contre, ils aiment bien le côté sponsoring, le fait que je sois toujours habillé en New Balance, ils adorent ça. Mais sinon, la pratique en elle-même, je ne suis pas sûr qu'ils comprennent vraiment à quoi ça correspond.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Cet équilibre entre sa vie de prof d'EPS et celle de sportif, il ne souhaite pas le troquer. Il a trouvé un rythme et une balance qui lui convient. Passer à 100% en tant qu'athlète peut certes donner envie de vue de l'extérieur, mais ce choix entraîne aussi une part d'inconnu.

  • Nicolas GOURDON

    Évidemment que ça fait rêver d'être à 100% professionnel, mais d'un côté en termes de pression, là je sais que j'ai encore un pied dans la vie. dans la vie professionnelle, dans la vie du travail. Quand tu n'as plus du tout de travail, que tu ne fais que ça, si jamais tu te blesses, par exemple, je me dis que tu dois vraiment passer des mois compliqués. Ça doit être vraiment anxiogène et ça ne doit vraiment pas être facile. Ou même quand tu fais des contre-performances. Mais oui, ça fait rêver de vivre que de ça. Mais pour l'instant, en tout cas, l'équilibre me convient bien. En tant que prof de PS à mi-temps, j'ai quand même énormément de temps pour m'entraîner. Donc je ne pense pas être limité en termes de progression par mon travail.

  • SUEUR D'ESPOIR

    L'UTMB, c'est désormais plusieurs formats de course qui rassemblent presque 10 000 coureurs et pas loin de 30 000 personnes dans les rues de Chamonix. Mais au départ, lors de la naissance de l'événement en 2003, l'UTMB n'existe que sous un seul format, l'Ultra Trail du Mont-Blanc. Un tour de 170 km et 10 000 m de dénivelé positif qui fait le tour du Mont-Blanc en passant par trois pays. Encore aujourd'hui, c'est la course la plus attendue, la plus prestigieuse et la plus relevée du calendrier. Un championnat du monde officieux de la discipline comme l'est le championnat du monde Ironman pour le triathlon longue distance.

  • Nicolas GOURDON

    L'UTMB, c'est un peu particulier parce que pour y participer, ce n'est quand même pas si facile que ça. La plupart des courses, j'envoie un mail et... en me présentant et en demandant est-ce que c'est possible d'avoir un dossard. Et voilà, j'ai souvent une réponse positive. L'UTMB, il y a tout ce système de qualification. Du coup, j'avais commencé par la CCC parce que j'avais fait le trial Restonica en Corse, d'ailleurs exceptionnel. J'avais fait un podium sur cette course. Du coup, j'avais commencé par la CCC parce que j'étais qualifié sur cette course-là et qu'à l'époque, tu n'avais pas le système du plus 1. Maintenant, si tu te qualifies sur un 100K... tu peux faire plus 1 et faire l'UTMB, mais à l'époque ça n'existait pas. Et les années suivantes, je crois que je n'avais pas de qualification. Et la TDS, en fait, c'est une course aussi qui me correspond bien, parce que c'est une course qui est technique, où il y a quand même beaucoup de cailloux, et dans les terrains techniques, je suis quand même plutôt performant. Par exemple, à l'échappée belge, j'avais fait une très bonne course. Donc là, l'UTMB, c'est vrai que... Ça m'a demandé de changer un petit peu mes habitudes et de travailler plus la course à pied à plat, les relances, et de passer un peu moins de temps en montagne à quatre pattes.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Lors de sa première participation à une course de l'UTMB, la CCC, on est en 2022. Et en 2022, c'est la magnifique bataille entre Kilian Jornet et Mathieu Blanchard.

  • Nicolas GOURDON

    Là, franchement, maintenant, j'ai vraiment hâte d'y être. Puis c'est vrai que j'ai tendance, par moments, on avait tendance à passer à des endroits un peu clés et rien que d'imaginer un petit peu l'ambiance qu'il peut y avoir parce qu'on a quand même vu des images, on a vécu des choses en vrai. Comme tu disais, l'arrivée de Mathieu et Kilian, j'étais sur place. Et c'est vrai que rien que de penser à tout ça, ça donne un peu les frissons. Et enfin, ouais, ce que... Ce qu'on recherche aussi, je pense, en ultra-trail, c'est vivre des émotions hyper intenses. Et je pense que là, quel que soit le résultat, on va vivre un truc de fou. Donc évidemment que là, les jours qui restent, ça va être long de patienter.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Pour s'attaquer à telle aventure, il faut être conscient que les 20 heures et quelques de course ne seront pas toutes faites d'adrénaline et de bonheur intense. Il faut être prêt à affronter les bas qui arriveront forcément à un moment.

  • Nicolas GOURDON

    Ouais, il n'y a pas de doute, il faut aimer se faire mal quand même, parce qu'on se met dans des états qui sont... C'est dur, c'est dur physiquement, c'est dur mentalement aussi, parce que je pense que l'ultra, c'est bien beau d'avoir des jambes affûtées comme jamais, mais si tu n'es pas prêt dans la tête à traverser des moments difficiles, c'est compliqué. Il faut se battre aussi avec sa tête, pas que avec ses jambes. Heureusement,

  • SUEUR D'ESPOIR

    Nicolas pourra compter sur un entourage qui l'attend. toujours accompagné dans ses courses. Ultra fait partie des rares sports où le rôle de l'entourage se prolonge, même pendant la course, quand ils assurent les ravitaillements. Sur cet UTMB, les objectifs sont élevés pour Nicolas. Avec sa team, ils ont tous optimisés durant la prépa, et cette pression-là, il ne veut pas la faire subir à ses proches. Ils joueront tout de même un rôle clé, celui de supporters de feu. Un rôle qui permettra aussi à Nicolas de les croiser plusieurs fois durant cette longue boucle. Et ça, dans un ultra, ça compte beaucoup.

  • Nicolas GOURDON

    De voir des têtes connues, ou même des gens que tu connais pas forcément, qui t'encouragent, en ultra, c'est tellement important. Je m'en rappelle sur la TDS... J'étais arrivé au Signal, j'avais l'impression de vraiment plus avancer, j'étais complètement cuit, j'étais dans un coin de ma tête, j'avais un peu envie d'abandonner. Et il y a mon père qui était monté en VTT, et rien que de voir mon père, je m'étais dit, allez, c'est reparti. Il m'avait dit, mais tu sais, tu souffres, mais tous les autres aussi, c'est la fin de parcours, t'es encore super bien classé. Chose bête, mais des mots que... Tu ne t'en rends même pas compte qu'il n'y a pas que toi qui en galère, que tout le monde souffre en fin de parcours. Il avait trouvé les bons mots et il m'avait vraiment repoussé pour la fin de parcours.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Les deux premiers de l'édition 2024 de l'UTMB ne seront pas présents cette année, car leur objectif, ce sont les championnats du monde de trail avec le maillot de l'équipe de France. Et forcément... Nicolas aussi aimerait un jour avoir la fierté de porter ce maillot tricolore. Mais en ultra, il faut réussir à ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. C'est aussi ça avoir une démarche de haut niveau. Accepter de parfois renoncer à des envies pour rester concentré sur un objectif planifié depuis des années.

  • Nicolas GOURDON

    Moi c'est vraiment un rêve d'avoir le maillot de ton pays sur les épaules. Je trouve ça incroyable. Et d'ailleurs j'avais vraiment le projet cette année d'y participer au championnat de France parce que souvent c'était des parcours. plutôt roulant, qui ne m'attirait pas forcément en montagne. Et là, cette année, c'était un parcours en altitude. Et moi, l'altitude, ça ne me pose pas trop de problèmes. C'était un vrai parcours montagne avec un bon ratio des cailloux, comme j'aime bien. J'avais vraiment envie de le faire, mais dans une saison de trail, tu ne peux pas tout faire. Et 15 jours après le 90 du Mont-Blanc, Jean-Mi avait raison. C'était trop proche. Je ne pouvais pas être un nouveau performant. Il y avait trop de chances que je me blesse et que je fasse une mauvaise performance. donc du coup J'ai renoncé à l'idée d'y participer cette année, mais dans les années futures, évidemment, si jamais il y a une opportunité comme ça, qu'il y a à nouveau un beau parcours montagne qui est au programme pour la qualification, je pense que j'essaierai d'y participer.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Une si longue et exigeante prépa gagne beaucoup en saveur lorsqu'elle est partagée. Et pour partager ce plaisir, il a passé pas mal de temps en montagne avec son collègue Théo Détienne, de la Team New Balance également. et qui sera aussi sur l'UTMB pour la première fois cet été.

  • Nicolas GOURDON

    On en parlait encore aujourd'hui avec Théo. On a préparé un peu l'UTMB ensemble depuis plusieurs mois. Et je pense que si tu fais la même chose tout seul à l'entraînement, tu ne prends pas le même plaisir et tu ne te pousses pas autant. Et je pense que ça nous a vraiment tirés vers le haut tous les deux de passer autant de temps ensemble à préparer l'UTMB.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Des heures en montagne et une reco complète de l'UTMB plus tard, l'heure est désormais au repos. L'occasion de se rendre compte des progrès faits et du chemin parcouru. Même si ce sera une première sur le format 170 km, celui qui a fini 4e l'année dernière sur la TDS n'a pas peur de le dire, il a des ambitions sur cette UTMB.

  • Nicolas GOURDON

    Ouais, ouais, non, je me dis pas c'est mon premier, j'ai le droit de me louper quoi, parce que des courses longues j'en ai déjà fait plusieurs, j'ai fait deux fois la TDS. Comme tu disais tout à l'heure, la TDS, il y a quelques kilomètres en moins, mais je ne suis pas sûr qu'elle soit beaucoup plus facile parce que le ratio est plus élevé, c'est plus technique, donc c'est des courses très longues et difficiles aussi. Puis comme tu dis, j'ai fait une prépa quand même, j'ai passé énormément d'heures dehors en montagne, que ce soit en vélo ou à pied. Donc là je sens que mon corps il est prêt, on a fait des séances de descente où on a enchaîné plusieurs milliers de mètres de dénivelé négatif et on n'a pas eu des courbatures extrêmes le lendemain, donc je pense qu'on est vraiment bien préparé. Et après c'est sûr que malheureusement, et c'est aussi la magie de l'ultra, c'est qu'il peut se passer plein de choses, mais le rêve ça serait... Le podium c'est le top 10 donc déjà intégrer ce top 10 ce serait vraiment... Et du coup il faut... Dans l'idée il faut mettre moins de 22h, l'année dernière le 10ème il met 21h45. Donc voilà ça serait déjà vraiment super chouette. Il faut croire en soi parce que si on le fait pas, personne le fera à notre place. Et puis voilà, en ultra, tout peut arriver. Et puis c'est ça qui fait aussi la magie de l'ultra. C'est que rien n'est écrit d'avance. Et chaque année, il y a énormément d'abandon. Il y a énormément de défaillances. Donc après, à nous de tirer notre épingle du jeu et d'essayer de faire la course la plus aboutie possible. Et je pense que, en tout cas, moi, c'est ma vision des choses. Je vais essayer d'être le plus régulier possible. Parce qu'en ultra, de lisser ton effort, c'est quand même une des clés. Je pense que je me connais vraiment bien et je sais parfaitement quand je peux accélérer ou quand il faut que je temporise et que je laisse passer l'orage. Ça va paraître peut-être pas très pro de ma part, mais je n'utilise aucun, par exemple, cardio-fréquence-mètre. Je ne regarde pas du tout les données comme beaucoup le font.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Plein d'humilité, il se présentera vendredi 29 août à 17h45 sur la ligne de départ. Serein sur le fait qu'il a mis en place tout ce qu'il pouvait, peut-être aussi un peu impressionné de se retrouver à côté de celui qui lui a donné le goût de l'ultra.

  • Nicolas GOURDON

    Et cette année, nous avons suivi un autre monstre de la discipline, François D'Haene, en quête d'une quatrième victoire dans une des courses les plus difficiles au monde, qu'est cette fameuse diagonale des fous. Ce qui me faisait plus rêver quand j'étais à Lyon, au-delà de la SaintéLyon, c'était la Diagonale des Fous, parce que j'avais découvert cette course à travers l'intérieur sport, sur François D'Haene, que depuis j'ai dû regarder peut-être 15 fois. Mais oui, la Réunion, c'est une île qui me fascine. Je trouve que les reliefs sont incroyables. Quand tu es dans Mafate et que tu lèves la tête et que tu vois cette muraille, tu ltee dis mais comment on va sortir de là ? Est-ce qu'il y a vraiment un chemin ? Enfin, c'est vraiment... L'île intense, elle porte vraiment bien son nom.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Une course de cœur dont il rêve, et qu'il fera un jour, c'est certain. Mais en attendant de retourner sur l'île intense, c'est une bataille intense qu'il devra livrer dans quelques jours. Une bataille contre les autres, mais contre soi-même avant tout. Lui qui a commencé l'Ultra pour le défi, s'apprête à relever sûrement l'un des plus grandes sans encore jeune carrière de trailer. Alors rendez-vous à Chamonix vendredi. pour assister au plus gros, au plus bel événement de trade de l'année. J'espère que cet épisode vous aura donné envie d'enfiler les chaussures et d'aller dehors, peut-être pas pour faire le tour du Mont Blanc, mais déjà pour prendre le temps, le temps d'apprécier ces mois d'été où tout va plus lentement. Merci pour votre écoute, c'était Sueur d'Espoir. Pensez à vous abonner au podcast pour être informé des prochains épisodes. Et si ça vous a plu, n'hésitez pas à l'évaluer sur vos plateformes d'écoute préférées.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Présentation de Nicolas

    01:13

  • Ses débuts en trail, ce qu'il aime dans l'ultra

    02:24

  • Son amour pour la montagne et sa vie à Annecy

    05:17

  • Une progression linéaire jusqu'en 2021 ...

    06:40

  • Son premier contrat d'athlète avec New Balance

    08:14

  • Pourquoi le Trail de Bourbon et pas La Diagonale des Fous

    09:11

  • Le développement du monde du trail

    10:11

  • La nouvelle dimension que prend la Team New Balance

    11:10

  • Le passage à mi-temps en tant que professeur d'EPS

    12:17

  • Le Club des sports de Meribel comme autre partenaire

    12:52

  • Le regard que porte ses élèves sur sa pratique du trail

    13:40

  • Un équilibre qui lui convient

    14:44

  • L'UTMB et l'ambiance particulière sur la course

    15:53

  • Le rôle de l'entourage

    18:49

  • Porter le maillot de l'Equipe de France un jour

    20:55

  • Le fait de partager une si longue prépa à plusieurs

    22:26

  • Ses ambitions sur l'UTMB

    23:03

  • L'incertitude de l'ultra

    24:45

  • François D'Haene et La Diagonale des Fous

    25:41

  • Conclusion

    26:45

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