- SUEUR D'ESPOIR
Je suis Martin Gauthier et dans Sueur d'espoir, je vous emmène découvrir l'histoire d'athlètes de haut niveau. A chaque épisode, un sport différent, alors mettez vos écouteurs pour vivre le sport autrement. Historiquement, en athlétisme, le 1500 mètres a toujours été une discipline qui a attiré. Entre les contacts pour se placer, les jeux de stratégie pour s'économiser et des allures de course complètement folles, Le 1500 mètres s'est assuré le spectacle. D'autant plus que cette discipline a connu des grands noms. On pense forcément à Hicham el Guerrouj, toujours détenteur du record du monde en 3 minutes 26, et ses duels face à Bernard Lagat. Désormais, Jakob Ingebrigtsen a pris le relais et se rapproche petit à petit du record du monde avec un record d'Europe en 3 minutes 26 et 73 centièmes. Mais penser un coureur indétrônable sur 1500 mètres, c'est se mettre le doigt dans l'œil. On l'a vu aux derniers Jeux Olympiques de Paris 2024, où Jakob s'est vu privé de médaille par un Cole Hocker déchaîné. Bref, à l'heure actuelle, le 1500 mètres connaît une densité rarement vue. Niveau français, Mehdi Baala, double champion d'europe, vice-champion du monde en 2003 et médaillé de bronze au JO de 2008, a longtemps été la figure française du 1500 mètres.
- Speaker
400 mètres à parcourir ! 400 mètres pour Mehdi Baala ! Peut-être pour essayer d'attaquer celui qu'on n'attaque jamais ! Hicham El Guerrouj !
- SUEUR D'ESPOIR
Avec un record de France qui, tenez-vous bien, aura tenu 22 ans. 22 ans avant qu'Azeddine Habz vienne s'emparer du record de France, Avec un temps de 3 minutes 27 et 49 centièmes, on est alors le 20 juin 2025, et ce jour-là, le 1500 mètres français s'emballe.
- Speaker
Les 100 derniers mètres ! Azeddine Habz est toujours en avance pour le record de France ! Avec Koech, qui le pousse dans les retranchements ! Azeddine Habz qui va aller chercher la victoire ! Le record de France qui va s'exposer ! Nouveau record de France ! Incroyable ! Quelle émotion ! Quelle sensation !
- SUEUR D'ESPOIR
Un chrono supersonique réalisé lors de l'étape de Diamond League à Paris, une course folle où 5 français ont intégré le top 10 des meilleures performances françaises de l'histoire sur la distance. Ils sont déjà 7 à avoir effectué les minima FFA pour les championnats du monde qui auront lieu à Tokyo en septembre. Or pour Tokyo, il n'y a que 3 places. C'est dans ce contexte qu'aujourd'hui je vous propose un épisode avec Flavien Schott. Troisième meilleur performeur français de l'histoire, juste derrière Asdinabz et Mehdi Baala, et ça à seulement 24 ans.
- Flavien SZOT
Je disais à Adrien, mon entraîneur en rigolant, que le jour où je faisais moins de 3'30, j'arrêtais l'athlé. Parce que je trouvais ça une belle... de finir sur ça, je trouvais ça beau. Et là du coup je fais 3'30" 74, et Adrien me dit on l'a échappé belle, pour que tu arrêtes l'athé. J'avais couru à Montreuil moins d'une semaine avant, où j'avais fait 32"27, en gagnant la course. Donc je bats mon record et les minima c'était 32"09. Donc avec mon coach et mon préparateur mental on s'était dit et j'ai 18 centimes à gagner donc en fait il faut juste que je sois à peine meilleur qu'en mon travail. Donc moi l'objectif c'était vraiment les minima. Je pensais pas du tout faire 3,30. Moi c'était 32,0, j'étais content quoi les minima. Et franchement c'était une course de fou, un public de fou. La métaux a été parfaite, la piste a été rapide, toutes les conditions sont venues pour faire une grande course. Cette année j'ai changé beaucoup de choses à l'entraînement avec Adrien, plus professionnel tout ça. Et je fasse 3'30 c'est bien et ça confirme que tout le travail que j'ai fait cette année, le travail que j'ai fait l'année dernière et le travail que j'ai fait avec mon premier coach Patrick Desprez, paye et c'est le fruit de beaucoup de travail.
- SUEUR D'ESPOIR
Avec son chrono réalisé à Paris, Flavien a donc tapé un grand coup. Un chrono qui le classe 3ème meilleur performeur français de l'histoire. Mais au bilan mondial cette saison, il ne figure que 19ème. c'est dire le niveau stratosphérique sur la distance.
- Flavien SZOT
La densité cette année sur 1500 mètres, elle est exceptionnelle. Il n'y a jamais eu ça depuis, je pense, depuis toujours. Donc l'année dernière, les jeux, les minimas, c'était 33"50. Il n'y a que deux personnes qui les ont faits, Maël et Azeddine. Là, cette année, c'est 32"0. En début de saison, on se disait, mais personne ne va les faire, c'est n'importe quoi. Et au final, on est six ou sept à les avoir faits. Donc c'est vrai que c'est incroyable. Franchement, c'est trop bien.
- SUEUR D'ESPOIR
Depuis 2024, il évolue à l'INSEP. temple de la performance française, là où tous les plus grands sportifs français ont déjà mis les pieds.
- Speaker
On est vraiment chez nous, c'est notre petit cocon, c'est l'antre de tous les sportifs.
- Flavien SZOT
Moi je suis à l'INSEP depuis septembre 2024. En fait l'INSEP c'est du coup un gros centre d'entraînement. C'est une petite ville en fait, où on a une petite ville sportive avec tout. On a un espace de restauration, un coiffeur, des médecins, des kinés. Un espace d'imagerie avec radio, IRM, échographie, enfin tout ça, un scanner. On a une piste extérieure de 400 mètres, une piste intérieure de 340 mètres. On a un espace de réathlétisation pour la prévention des blessures, on a des bains froids, bains chauds, salon de massage, on a vraiment tout. Et en fait, c'est vraiment professionnalisé pour ça, on ne fait que ça. Et notre seul... là-bas, ici on est choyé, on a des femmes de ménage qui nous font... qui nous font tout le ménage, qui nous changent les draps. Notre seul objectif, c'est de performer. C'est vraiment génial et tout est tourné vers le sportif pour qu'on performe et pour qu'on réussisse à avoir des résultats. En fait, quand t'es ici, t'as pas trop le droit à l'échec parce que des fois, tu vas manger à la restauration, tu croises les frères Lebrun, ça m'est arrivé de croiser Teddy Riner, tu peux croiser des... Antoine Dupont était venu en stage, il n'y a que des tops sportifs. Tu n'as pas trop droit à l'erreur. Tu te dis que si tu mérites ta place ici, si tu veux ta place ici, il faut performer. Donc il faut s'entraîner dur pour réussir. Ça fait une émulation de voir que des sportifs qui réussissent. Si tu as envie de réussir comme eux, tu ne sais pas où il faut passer.
- SUEUR D'ESPOIR
Là-bas, il s'entraîne avec le groupe d'Adrien Taouji, son entraîneur depuis 2024, dont fait partie notamment Jimmy Gressier.
- Flavien SZOT
Moi, j'ai du mal à m'entraîner tout seul. Du coup, il me fallait un groupe. Et le groupe, en demi-fond en France, que je pense qu'il me correspondait le plus, c'était le groupe d'Adrien. Du coup, j'ai quitté Sophoe et je suis encore en très bon terme avec elle. On s'appelle régulièrement, on se donne souvent des nouvelles, on se voit sur les compétitions. Mais c'est vrai que moi, le plus important, c'est le groupe. Il y en a qui s'entraînent seuls. Moi, j'ai vraiment du mal avec ça. Et là, il y a un groupe, on est sur Paris et tout ça. Franchement, c'est top.
- SUEUR D'ESPOIR
Flavien connaît sa première sélection en équipe de France chez les jeunes pour les championnats d'Europe de cross à Lisbonne en 2019. Dixième européen et premier français, on peut le dire, il sait soigner ses entrées. Mais les années jeunes pour Flavien n'ont pas été à l'image de cette magnifique performance. La raison a des études prenantes et une démarche de haut niveau pas aussi forte qu'à l'heure actuelle.
- Flavien SZOT
En fait moi c'était très simple, mes parents ont voulu que je fasse des études à tout prix. Moi aussi je voulais parce que je trouve ça assez compliqué de faire que de l'athlé, parce qu'une blessure ça peut arriver n'importe quand, même pour un équilibre d'une santé mentale. Du coup moi jusqu'en senior 1, jusqu'à l'année dernière, je ne m'entrainais pas énormément. c'est à dire que toutes les performances que j'ai fait je les ai fait sur des entraînements juste de qualité et pas de quantité. Du coup, quand j'ai fait mes études, j'ai fait un master en école de commerce à Toulouse. Pendant mon bachelor, je n'avais pas trop d'aménagement. Du coup, j'allais courir le matin aux alentours de 6h, 6h30 avant les cours. Et quand je doublais, ça arrivait quelques fois, j'allais courir le soir. Donc du coup, je faisais un footing en général le matin, toute la journée de cours. Et le soir, j'allais faire ma séance. Donc ça, ça arrivait pas mal de fois. Et j'ai eu des aménagements que à partir de l'année dernière. Et avant, je devais composer entre les cours et les entraînements. Donc du coup, c'était compliqué, mais je ne regrette pas parce que, en plus de ça, je ravoutais les soirées parce que je suis un petit peu fêtard. Après, j'étais trop jeune pour me mettre à fond dans la pratique parce que je n'ai jamais trop aimé ça l'athlète. Je fais ça parce que j'avais des résultats et j'étais trop jeune pour me mettre à fond dedans. Et du coup, c'est vrai que pendant mes études, quand j'ai fait ma licence, mon bachelor, Entre aller m'entraîner et aller en soirée, mon choix c'était d'aller en soirée. Et je suis peut-être passé à côté de certaines choses quand j'étais jeune, en termes de résultats, de sélection, des choses comme ça. Mais là, à l'heure actuelle, qu'est-ce que je fais maintenant, je ne regrette pas. Donc, je n'ai pas fait de grosses perfs jeune, c'est sûr. Mais je ne regrette pas parce qu'aujourd'hui, j'arrive à faire des performances correctes en ayant fait ça jeune et je n'ai pas brûlé des étapes. Et je pense que je ne suis pas passé à côté de... D'entrer dans ma jeunesse, moi j'ai fait mes études à Toulouse, c'est vraiment une ville festive, et j'ai fait toutes les soirées qu'il fallait faire, j'ai fait tout ce que j'aurais voulu faire quand j'étais plus jeune, quand je suis encore jeune, j'ai le temps, mais c'est vrai que j'ai rien fait, et comme on dit j'ai kiffé ma vie, et là je suis dans une démarche de haut niveau, donc c'est vrai que je sors beaucoup moins, je suis beaucoup plus sérieux, Mais ça... J'ai vu ce que c'était, je vois ce que c'est le haut niveau et ça me permet de ne pas avoir de regrets, de me dire Ah bah peut-être que quand j'étais jeune j'aurais dû faire ça Enfin des trucs comme ça
- SUEUR D'ESPOIR
Depuis 2024 et son passage chez les seniors, il vise sa première sélection avec le maillot tricolore. Et en septembre, ce sont les championnats du monde à Tokyo. Avec un début de saison tonitruant en effectuant la deuxième meilleure performance française de la saison, les ambitions pour Flavien sont légitimes. Avec des minima FFA effacés de plus d'une seconde, pour s'envoler à Tokyo, il fallait finir parmi les deux premiers aux championnats de France Elite.
- Speaker
Allez, c'est parti pour ce 1500, cette finale du 1500, maîtres, messieurs, avec Théo Dabos en commande, avec Azzedine Habs en deuxième position, avec également la présence de tous ceux qui ont réalisé l'Imminima, à savoir Azeddine Habz, Flavien Szot, Maël Gouyette, Anicet Kozar qui était donc en repêchage, Pierrick Jocteur-Monrozier, Paul Anselmini, Romain Mornell, le champion de France de l'an passé, et Anas Lagtiy Chahoudar.
- SUEUR D'ESPOIR
Une finale aussi somptueuse qu'irrespirable dans laquelle Azeddine Habz est venu asseoir sa domination. Flavien dans l'emballage final jusqu'au 25 dernier mètre vient échouer à la 5ème place.
- Speaker
La déception aussi pour Flavien Szot ça va être certain parce que Flavien Szot et Pierrick... Jocteur-Monrozier qui avaient aussi fait les minimas, eux se retrouvent en 5ème et 6ème position, donc pour eux c'est les gros perdants de cette course.
- SUEUR D'ESPOIR
Se plaindre de ne pas aller au Mondiaux alors qu'il a le 2ème meilleur temps français, très peu pour lui. Il est venu, il s'est battu, ça n'a pas suffit cette fois-ci, tant pis. De retour au travail, dans sa quête d'être le meilleur possible.
- Flavien SZOT
C'est ça que j'aime bien aux Etats-Unis, ils font des trials. Et là-bas, c'est les trois premiers qui partent, point. C'est juste ça la règle. Et chaque année, il y a des top athlètes qui sont sortis. Cette année, il y a Nuguse qui a fait cinquième, qui fait vice champion olympique. Enfin, plein d'histoires comme ça. Et j'aime bien, c'est qu'il faut être présent le jour J. Et si t'es pas présent, bah tant pis. Nous, en France, c'est les deux premiers plus un et tout ça. Là, moi, au Championnat de France, je fais cinquième. Le jour J, il y en a quatre qui ont été meilleurs que moi. j'accepte et je vais pas m'entraîner pour l'année prochaine essayer d'inverser la tendance et je pense que c'est ce qu'il faudrait que ça soit sur toutes les disciplines, mettre des minimas plus faciles, pas les premiers minimas français. On se prépare pour les France, au France on fait dans les trois premiers et après on s'en va au point final. Mine de rien sur le plan mondial on fait un sport élitiste. Nous en demi-fond on a tout le continent africain qui est présent. Si on veut faire des médailles il faut être présent le jour J. Donc moi si on veut faire un sport élitiste si on veut avoir des résultats mondial. Il faut être prêt. Et si par exemple une personne est au championnat de France et fait 6e, 7e, 8e, et je ne vois pas comment elle peut espérer faire une médaille au championnat du monde, donc je pense qu'il faut faire comme aux US, des minimas, les 3 meilleurs qui partent, point final. Et si tu n'es pas prêt le jour J, tant pis pour toi.
- SUEUR D'ESPOIR
Une mentalité de compétiteur assumée, qui l'a d'ailleurs amené à changer la manière de construire sa saison.
- Flavien SZOT
Quand j'étais en jeune... je faisais que des courses dans ma région donc je gagnais toutes les courses vraiment en jeune je gagnais vraiment toutes les courses dans la région et quand tu arrives à courir mon premier meeting c'était le meeting de Montreuil où j'ai fini je crois 10e et en fait ça fait mal parce que tu fais Montreuil 10e après tu vas courir je fais les courses en Suisse tu fais 8e et à chaque course tu ramasses un petit peu et mentalement ça fait mal de ne plus gagner et l'année dernière L'année dernière, je n'ai pas trop gagné de course non plus. Du coup, cette année avec Adrien, on s'est dit que l'objectif, c'est de gagner des courses. Et du coup, cette année, c'était mieux parce que j'ai gagné le meeting de Montreuil, j'ai gagné à Marseille le 3000 mètres, j'ai gagné cet hiver en salle sur un 2000 mètres. Et en fait, c'est beaucoup mieux de, moi je préfère ça, de courir pour gagner que de courir pour les chronos parce qu'on oublie la base du sport. La base de ce sport, c'est de gagner, c'est le premier qui franchit la ligne d'arrivée. Et du coup, la transition, moi j'essaie de la faire comme ça, de arrêter de courir pour le chrono, de me dire, il faut que je fasse ça, il faut que je fasse ça. Là, c'est gagner. Et si je ne peux pas gagner, j'essaie de faire la meilleure passe possible. Comme ça, ça me permet de me battre jusqu'au bout et de donner le maximum sans me prendre la tête sur des histoires de chrono et tout ça.
- SUEUR D'ESPOIR
D'ailleurs, la compétition, c'est justement ce qui a fait que Flavien s'est mis au demi-fond.
- Flavien SZOT
En fait, j'avais mon grand-père paternel qui était président de club athlétisme pendant 15 ans. Du coup, mon père qui courait un petit peu, qui avait un très bon niveau. Et forcément, je le voyais courir quand j'étais petit, donc ça m'inspirait un peu. Et comme mon grand-père était président de club, chaque année, il organisait un cross. Et chaque année, je faisais le cross parce que j'avais l'âge. En ben, jamais en poussin, je l'ai gagné deux fois d'affilée. Et du coup, je me suis inscrit à l'athlète. Je m'inscris, je m'inscris je crois le lundi, le samedi je fais un autre cross, je gagne. Et du coup je me suis dit bon ben avant on part sur ça.
- SUEUR D'ESPOIR
Car l'athlé, même s'il y est très performant, ce n'est pas forcément son sport préféré.
- Flavien SZOT
Complètement, moi je ne suis pas du tout un passionné d'athlée. Je ne regarde pas l'athlé, je n'ai pas regardé les jeux, pas du tout, aucune épreuve. À part les épreuves des gens que je connaissais. Sinon je n'ai pas regardé, je ne suis pas un amoureux de l'athlé, ça ne m'intéresse pas trop. Je préfère regarder un match de rugby qu'une finale d'athlé mais c'est plus, c'est ça, amoureux de la perf, amoureux des bons moments. Je préfère, ça peut paraître bizarre, mais je préfère aller voir mon pote Anthony faire un 400 mètres plutôt qu'aller voir la finale des Jeux sur 400 mètres où je connais personne.
- SUEUR D'ESPOIR
Derrière cette déclaration qui peut paraître étonnante si l'on n'a jamais fait de haut niveau, ils font comprendre plusieurs choses. Quand le commun des mortels enfile le costume de travail pendant 7 à 10 heures par jour, en tant qu'athlète de haut niveau, le costume, vous le portez tout le temps. Être athlète ne s'arrête jamais vraiment. Un mode de vie rigoureux, obligatoire si l'on vise le plus haut niveau. Dans l'imperceptible à nos yeux, le sommeil, l'alimentation, la récupération font partie intégrante de ce chemin vers l'excellence.
- Flavien SZOT
Après, j'aime ce que je fais, forcément. Mais c'est vrai que des fois, quand les résultats ne suivent pas, on en a plein les bottes et il faut quand même garder le cap. Et moi, le seul petit défaut à l'athlé, c'est que quand je finis l'entraînement, ce n'est pas fini parce qu'il faut bien manger et bien dormir. Alors que je vois mes potes qui travaillent, quand ils ont fini le taf, le vendredi soir, ils peuvent aller en ville boire des coups, sortir en boite de nuit, rentrer à 4h du matin. Et il n'y a pas de problème. Moi, si je fais ça, il y a des problèmes.
- SUEUR D'ESPOIR
Pour comprendre cette vie exigeante, il peut compter sur sa compagne Berenice, elle aussi athlète de haut niveau sur 1500 mètres et qui partage les mêmes ambitions que Flavien.
- Flavien SZOT
En fait, c'est cool parce que, tu vois, par exemple, quand on part en stage, on part ensemble. Là, on est allé au Kenya, ça nous permet de faire... de vivre des expériences ensemble donc c'est vraiment cool et c'est comme je partage ma vie avec elle quand je rentre de l'entraînement et je dis ah j'ai loupé ma séance elle me dit pourquoi ? j'ai fait ça ça ça et elle comprend directement donc vraiment c'est important et je pense que c'est important de bien s'entourer moi j'ai elle qui m'entoure, je fais mon préparatoire mental, je suis aussi très proche de mon agent tout ça donc franchement c'est important d'avoir un entourage parce que ce qu'on fait c'est pas facile Et quand il y a des hauts, il faut avoir du monde. Et quand il y a des bas, il faut avoir les mêmes personnes.
- SUEUR D'ESPOIR
Des rêves, il en a des grands. Chaque jour, pour y arriver, il s'entraîne, dur, pour ne nourrir aucun regret. Une démarche de haut niveau qu'il veut équilibrer. Quand il faut charbonner, il y va sans broncher. Mais lorsque c'est terminé, il veille aussi à avoir d'autres plaisirs à côté. Pour ça, il a des sportifs sur lesquels il peut s'inspirer.
- Flavien SZOT
Moi j'aime beaucoup Alcaraz. J'aime beaucoup Alcaraz parce que je me reconnais un petit peu dans lui. C'est un mec qui est parti, qui s'est fait tout seul. Et j'aimerais bien voir sa carrière où avant qu'il monte, tout en haut de l'affiche, il travaillait très très dur. Sans sortir, sans rien. Et là maintenant qu'il est en haut de l'affiche, il se permet des plaisirs. Il a travaillé, il se permet des plaisirs. Avant des tournois, il fait une semaine en bateau à Mallorca avec ses potes. Des trucs comme ça. Et ça j'aime beaucoup cette mentalité. d'avoir autre chose à côté et de Et en fait je pense que je suis un peu comme lui, si je veux réussir dans la clé, il faut que mon à côté soit heureux et que je me fasse kiffer. Donc lui j'aime beaucoup, et j'aime beaucoup Léon Marchand. Léon Marchand il a fait quelque chose que je trouve admirable, c'est que là il disait qu'il a fait 5 médailles aux Jeux, sur le retour à la compétition, il finissait dernier avant dernier de certaines courses, et il gardait la motivation, il disait que c'était normal, que c'était le processus, que c'était le travail. Et on ne se rend pas compte de quand on gagne, quand on fait des top résultats. Quand on recourt, de ne pas refaire des résultats incroyables, ça fait souvent mal, surtout avec les médias, tout ça, ça fait mal. Et moi, j'aimerais être comme lui. Si, par exemple, j'ai fait 3'30, l'année prochaine, si je fais 3'31, où je ne rebats pas mon record, de ne pas m'en fouler, de me dire que l'année d'après, on mettra d'autres choses en place, tout ça. Et cette sérénité qu'il a et qu'il transporte, je trouve ça vraiment incroyable.
- SUEUR D'ESPOIR
Comme levier de progression cette année, Flavien a intégré dans son staff un préparateur mental et le résultat est sans appel.
- Flavien SZOT
J'ai commencé avec Amaury, mon préparateur mental, en janvier 2025. Donc, non, ça ne fait pas très longtemps. Mais franchement, je vois déjà les effets. Ça m'apporte beaucoup parce qu'on a un bon feeling et je l'apprécie énormément. Il m'apporte beaucoup, tout ça. Donc, c'est génial.
- SUEUR D'ESPOIR
Je vous disais au début de l'épisode que seuls 3 français pourraient aller à Tokyo sur 1500 mètres. Ce n'était pas encore totalement vrai, car la Diamond League, le circuit de meeting le plus relevé au monde, offre une wildcard pour les championnats du monde à l'athlète qui remporte dans sa discipline la grande finale de la Diamond League. Et côté français, le recordman et champion de France Azeddine Habz était leader avant la grande finale à Zurich qui avait lieu le 28 août. En cas de victoire finale, étant déjà qualifié lui-même pour Tokyo, il aurait alors permis à un quatrième Français de courir au championnat du monde sur 1500 mètres. En terminant cinquième des championnats de France, là où beaucoup auraient mis un point final à leur saison, Flavien, lui, a mis une virgule comme celle de son sponsor Nike. Il était conscient de cette éventualité de qualification après les championnats de France.
- Flavien SZOT
En fait, je m'entraîne comme si j'y allais. parce qu'en plus il y a une petite carte en plus, c'est que si Azeddine gagne la finale de la Diamond League, ils vont prendre 4 Français. Parce qu'Azeddine aurait une wildcard. La finale de la Diamond League, c'est le 27 août. Donc là, je m'entraîne comme si j'allais à Tokyo. Et dans tous les cas, ça ne sera pas perdu parce que ça sera profitable pour l'année prochaine. Et je m'entraîne comme si. Et on verra au 24 août la sélection et après au 27 août avec la finale de la DL.
- SUEUR D'ESPOIR
Lâché dans l'emballage final, Azeddine perd sa place de leader dans la dernière ligne droite. Il n'y aura finalement que 3 français à Tokyo. Le 1er septembre, la liste des sélectionnés pour les championnats du monde tombe, et sans surprise, ce ne sera pas pour cette fois pour Flavien. Encaissé, progressé, avancé, voilà ce qui résume finalement la quête du haut niveau. Lui qui visera le grand rendez-vous des Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028, ne compte pas s'arrêter là. Il le sait. Son heure viendra. Voilà, c'est la fin de cet épisode, et une nouvelle plongée dans les coulisses du haut niveau. Vous l'aurez entendu, viser l'excellence est une aventure qui ne s'arrête jamais vraiment. Cet épisode est déjà le dixième de sueur d'espoir, dix rencontres, dix histoires, qui montrent ce qu'il faut vraiment pour atteindre les sommets, au-delà des résultats. Si ce podcast vous inspire autant que moi à le créer, la meilleure façon de me soutenir, c'est de vous abonner, et de laisser une évaluation. sur votre plateforme d'écoute préférée. Ça m'aide énormément à faire grandir le podcast et me permet ainsi de continuer à donner la parole aux athlètes. Merci pour votre écoute, c'était Sueur d'espoir et à très vite pour un nouveau sport de haut niveau.