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Sueur d'Espoir - Le sport raconté par les athlètes

Mathias LACOMBE - Le rêve de la MLB : Tout donner pour atteindre l'élite du baseball mondial

Mathias LACOMBE - Le rêve de la MLB : Tout donner pour atteindre l'élite du baseball mondial

30min |24/09/2025
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30min |24/09/2025
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Description

A l'instar d'un Tony Parker, Mathias Lacombe aimerait lui aussi ouvrir la voie dans son sport : Le baseball.

En France, ce sport est encore assez confidentiel mais aux Etats-Unis, c'est un sport national pratiqué par des millions de personnes.

Seulement deuxième français drafté par une franchise de MLB, Mathias a un rêve assumé : Devenir le premier français à jouer en MLB.

Car oui, une fois drafté, le chemin est encore très long avant de jouer en Ligue Majeure. Un projet au temps long que raconte Mathias dans cet épisode.

Entre gestion de l'échec, discipline et analyse de données, Mathias donne les clés pour arriver au sommet.
Mais quand le rêve des sommets est momentanément arrêté par une blessure, comment se relever ?
Découvrez dans cet épisode, les dessous du très haut niveau dans un sport qui fera son apparition aux Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles. Face au Japon, les USA, Taipei, la Corée du Sud, Cuba ou encore le Mexique, la France devra déjà passer par les qualifications avant d'espérer pouvoir affronter le gratin mondial. Un rêve de gosse pour Mathias que se retrouver sur le monticule avec le maillot bleu blanc rouge, pour l'évènement sportif le plus médiatisé au monde tous les 4 ans.

De sa ville de Pineuilh en Gironde jusqu'aux Etats-Unis, plongez dans le parcours d'un athlète dont vous n'avez pas fini d'entendre parler !


Bon épisode !


***

🎙️ Sueur d’Espoir, c’est le podcast sport qui vous plonge dans les coulisses du haut niveau à travers des récits inspirants.

Entre storytelling immersif et interviews d’athlètes, découvrez comment ces sportifs affrontent les défis, repoussent leurs limites et trouvent la motivation pour atteindre leurs rêves.

Chaque épisode explore un sport différent : des disciplines olympiques aux moins médiatisées.
Vous entendrez leurs doutes, leurs victoires, leurs conseils et surtout, cette passion qui les anime.

🎧 Sueur d’Espoir, c’est bien plus qu’un podcast : c’est une plongée dans le mental, l’entraînement et la vraie vie des athlètes, pour mieux comprendre ce qu'incombe de viser l'excellence.

Parce que nous avons tous à y gagner de nous inspirer du sport de haut niveau, bienvenue dans ce podcast !


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Transcription

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je suis Martin Gauthier, et dans Sueur d'espoir, je vous emmène découvrir l'histoire d'athlètes de haut niveau. A chaque épisode, un sport différent, alors mettez vos écouteurs pour vivre le sport autrement. Des stades de 50 000 personnes, l'hymne national avant chaque début de match, un rendez-vous familial immanquable, Aujourd'hui, on part direction les Etats-Unis pour un sport national là-bas, le baseball. Dans cet épisode de Sueur d'espoir, j'ai l'immense plaisir de vous proposer le parcours de Mathias Lacombe, un français aux rêves assumés, devenir le premier français de l'histoire à atteindre la MLB. En 2023, il devient le deuxième joueur formé en France à décrocher un contrat avec une franchise MLB via la draft. Mais avant de poser le pied sur le monticule du Guaranteed Rate Field, stade des Chicago White Sox, la route est encore longue et pleine de sacrifices. Une chose est sûre, Mathias est déterminé et compte bien aller au bout de son rêve.

  • Mathias LACOMBE

    Ce qui est différent avec le baseball, c'est que c'est très très mental. Et du coup, il faut une certaine maturité pour être bon en fait. Donc en fait, les joueurs, ils sont... au meilleur de leur niveau entre 25 et 30 ans. Alors qu'en basket, c'est beaucoup plus jeune vu que c'est beaucoup plus physique. C'est vraiment quand le corps est au meilleur de lui-même que le joueur va être à son prime. Alors qu'au baseball, ce n'est pas forcément fait. Il n'y a pas énormément de joueurs qui arrivent à accéder à la MLB tous les ans.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Le baseball, si l'on ne connaît pas les règles et les dessous du jeu, c'est sûr que ça peut paraître un peu long, avec des matchs qui durent parfois plus de 3 heures.

  • Mathias LACOMBE

    Si tu ne comprends pas bien les règles, c'est vrai que c'est compliqué. Si tu ne comprends pas ce qui se passe, c'est encore plus long. Moi, j'apprécie chaque truc qui se passe dans le match parce que je le comprends. Et tu vois, si par exemple quelque chose se passe, je sais le niveau de talent et d'effort que ça demande de réussir à faire un truc comme ça. Et du coup, moi je suis impressionné. Ou tu vois, je suis là, mais comment il a raté ça ? C'est inratable.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Alors pour ne rien rater de cet épisode, voici quelques bases à connaître sur le baseball. Deux équipes s'affrontent, une qui attaque et une qui défend. En attaque, le batteur essaie de frapper la balle et de courir autour des quatre bases. S'il fait le tour complet et revient au point de départ, ça fait un point, on appelle ça aussi un run. En défense, le joueur central, c'est le lanceur. C'est lui qui envoie la balle et son but, c'est faire rater le batteur ou l'obliger à frapper une balle facile à jouer pour ses coéquipiers. Un batteur peut être éliminé de trois façons. La première est s'il rate trois lancers dans la zone, on appelle ça un strikeout. La deuxième solution est si la balle qu'il frappe est attrapée directement en l'air. Enfin, un batteur peut se faire éliminer si la défense touche la base avec la balle en main avant que le coureur n'y arrive. Après trois éliminations, les rôles s'inversent, l'attaque passe en défense et l'autre équipe vient frapper. Un match dure 9 manches, dans chaque manche une équipe attaque puis défend, et à la fin, l'équipe avec le plus de points gagne la partie. Mais ce qu'il faut surtout retenir aujourd'hui, c'est que le lanceur est au cœur du jeu. C'est lui qui a la balle le plus souvent, et c'est sur lui que sont braquées les caméras.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement je tourne autour de 60 et 80 lancers tous les jours, mais après avec des intensités... parfois vraiment très faibles. Mais en jour de match, je suis à plus de 100 lancers à fond. 158 km/h mon record. Après, forcément, quand je lance des effets, ça va moins vite.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Neuf manches, c'est très long. Et quand on lance une balle à des vitesses folles, on ne peut pas lancer tout un match. On dissocie alors starter, le lanceur qui commence la partie, lanceur de relève, celui qui prend la relève, puis le closer, dont la spécialité va être de lancer très fort en fin de match pour des moments clés.

  • Mathias LACOMBE

    Moi je suis sur un programme de starter là, mais vu que j'étais blessé l'année dernière, cette année ils ne me font que 50 lancers. A chaque fois que je lance, je ne peux pas faire plus de 50 lancers, donc ça fait plus ou moins 3 manches on va dire. Et il y a un autre lanceur de mon équipe là qui est... qui est pareil que moi en fait. Il est starter mais il peut lancer que 3 manches et du coup, ça fait 6 manches à nous deux donc ça fait un start à 2 lanceurs en fait. Du coup on échange qui start et l'autre relève. Enfin, toutes les semaines, on échange.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Aux Etats-Unis, c'est presque 17 millions de personnes qui jouent au baseball. En comparaison en France, il y a 2 millions de licenciés au foot. De là, on se rend vite compte que la concurrence pour atteindre le plus haut niveau en baseball est rude. D'autant plus qu'en MLB, ce n'est pas moins de 1215 draftés chaque année, contre 60 en NBA et 215 en NFL. Pour Mathias, le rêve commence à prendre vie. Lorsqu'au Pôle France, il est accepté dans un lycée américain. Mais sans modèle français et un réussi outre-Atlantique, cette première grosse étape, lui-même n'y croyait pas.

  • Mathias LACOMBE

    C'est vrai que c'est compliqué. Quand j'étais plus jeune, j'y croyais pas en fait. J'étais vraiment, même quand j'étais au Pôle France, je disais aux autres, de toute façon on s'entraîne, mais en vrai ça sert à rien, on va jamais jouer aux Etats-Unis et tout. J'étais vraiment le plus pessimiste du groupe. Et puis au final, ça a marché. Mais c'est vrai qu'il y a... J'avais pas vraiment d'exemple, il y a quelques français qui sont partis et qui ont joué dans les ligues mineures, etc. Une fois arrivé aux Etats-Unis, j'ai pris exemple sur des américains. Je prends exemple sur des parcours qui me plaisent, sur des joueurs que je trouve qui ont une bonne mentalité, qui jouent bien.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Là-bas, il réalise une première année en demi-teinte où il n'est approché par personne. Puis vient la deuxième année où tout bascule. Il enchaîne de super matchs jusqu'à être inscrit à la draft par plusieurs équipes. La suite vous la connaissez, au 12ème round, Mathias entend son nom être appelé par la franchise des Chicago White Sox.

  • Mathias LACOMBE

    C'était vraiment un bonheur immense, c'est indescriptible, j'étais tellement content, tellement fier. J'étais avec mon père qui était très très ému, c'était un moment magique, je sautais partout, j'étais tellement content. Pas inespéré, mais tu vois, quand j'étais un gamin et que j'espérais jouer au baseball professionnel aux Etats-Unis, j'y croyais pas. Et puis là, de voir que si, je vais vraiment le faire, c'est un moment inoubliable, tellement bien. Après, tous les messages que j'ai reçus de soutien, tous mes potes qui m'ont appelé, envoyé des messages pour me féliciter, etc. Ça fait tellement plaisir aussi, c'est indescriptible.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais une fois drafté, la route est encore très longue avant d'arriver en MLB. Il faut d'abord passer par la ligue mineure, à l'intérieur de laquelle une hiérarchie existe. On retrouve ainsi plusieurs divisions, rookie league, ligue A-, ligue A+, double A, triple A. Ce sont autant d'étapes à passer avant d'arriver au sésame tant convoité de la MLB. En NBA, NHL ou NFL, on est certain de voir les joueurs draftés au premier tour intégrer la ligue l'année suivante. En MLB, après avoir été drafté, un joueur intégrera les ligues mineures et y restera pendant des années avant de pouvoir éventuellement rejoindre la MLB. En moyenne, tenez-vous bien, seulement 66% des joueurs sélectionnés dans les 30 premiers atteignent les big leagues. Dans les autres sports, ce taux se situe autour des 100%. Les équipes de MLB, dans chaque division de ligue mineure, ont une équipe franchisée qui sert au développement progressif des joueurs. C'est une fois dans les ligues mineures que la route commence vraiment. Peu importe que vous ayez été sélectionné en première ou millième position, les compteurs sont remis à zéro pour tout le monde et les choses peuvent aller très vite dans un sens comme dans l'autre.

  • Mathias LACOMBE

    Ils nous disent souvent que notre carrière, ce n'est pas un sprint, c'est vraiment un marathon. Ils disent, ne pensez pas à ce que vous allez faire demain ou cette année. Pensez à vraiment vous préparer pour vraiment le long terme. Quand je me suis blessé par exemple, il prenait vraiment vraiment vraiment le temps que je sois bien remis de ma blessure avant de me remettre dans le bain des matchs etc. Mais c'est vrai que c'est long, ça prend du temps, ça n'avance pas très très vite on va dire, donc ça peut être très frustrant des fois. Il y a plein de joueurs qui lancent hyper bien, qui jouent hyper bien et qui n'arrivent pas, enfin qui ne montent pas de catégorie, ils espèrent, ils sont là mais je suis le meilleur de l'équipe, pourquoi ils ne me montent pas de catégorie ? Mais voilà, l'organisation, ils ont un plan pour chaque joueur. Ils espèrent que bien sûr on joue du mieux possible pour pouvoir aider ensuite l'équipe MLB une fois qu'on sera prêt tu vois. Mais ils ont un plan pour chaque joueur donc je sais pas quel est mon plan mais ils ont un plan pour moi donc en gros ils savent très bien ce qu'ils vont faire avec moi. Et voilà ils construisent l'équipe de MLB de demain on va dire donc des fois c'est frustrant mais la vie quand même... Il me régale, je passe une vie géniale, même si je suis en ligue mineure et que ce n'est pas le luxe de la ligue majeure, on va dire, mais c'est quand même génial.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Il faut alors se donner des objectifs chaque jour pour franchir tous ces paliers.

  • Mathias LACOMBE

    Au début, c'est un rêve de gosse, je pense que tous les enfants qui font un sport, ils ont envie d'être pro dans leur sport. Moi, je le voyais comme ça quand j'étais petit, je me disais, j'ai envie de... J'ai envie de faire ce que les mecs font quand je regarde la télé. Je regarde un match et ça fait rêver forcément. Et puis après, plus je grandissais, plus je m'améliorais, plus j'accédais à un niveau supérieur à chaque fois, entre le pôle espoir, le pôle France, etc. Ensuite, quand je suis parti aux Etats-Unis, forcément je me rapprochais petit à petit. Et puis voilà, après, je me mets des objectifs tout le temps. Je me mets des objectifs très petits, petits, moyens, longs termes. et très très long terme forcément, jouer en MLB. Et puis après, je sais très bien que quand je vais arriver en MLB, je vais me trouver de nouveaux objectifs. C'est ce qui me pousse et ça fait partie du rêve aussi, c'est de faire que je puisse l'adapter, que je puisse le changer et l'améliorer tout le temps.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Aux États-Unis, on le sait, la mentalité de compétiteur est ancrée dans la culture et ce n'est pas Mathias qui va le nier.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, c'est ça. Ils ne sont pas là pour t'aider. Ils sont là pour réussir. Et c'est tout. Même au niveau des joueurs, le baseball, c'est un sport d'équipe. Mais qui est quand même très individuel. Parce que tu es lanceur, tu es tout seul. Tu es frappeur, tu es tout seul. C'est pareil, tu as une équipe en défense. Mais concrètement, c'est un sport individuel. Je le vois, la compétition qu'il y a entre chaque joueur, c'est impressionnant. Franchement, on m'avait prévenu, etc. Mais une fois arrivé ici, tu le sens. Quand il y a un lanceur qui est promu au niveau supérieur, tous les autres lanceurs, ça n'applaudit pas trop. Tout le monde est là, « Ok, moi je vais être promu » . Personne n'est content pour les autres. Il y a vraiment cette rivalité entre joueurs qui peut être malsaine. Il y a un mec qui est super fort qui se blesse, personne n'est triste contre lui. Tout le monde est là, « Je dois me soucier d'un mec de moins. Il est blessé, ce n'est plus mon rival » . C'est vraiment comme ça.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Et une blessure, il en connaît une sévère au pire moment. Les semaines après avoir été drafté, le camp d'entraînement se passe pour le mieux. Tout s'enchaîne bien et le premier match de la saison arrive. A l'échauffement, Mathias n'a qu'une hâte, que le match débute. Sauf qu'il ne débutera pas le match, ni aucun autre cette saison. Durant l'échauffement, il se blesse à l'épaule. Une blessure qui perdura toute la saison.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, c'était... Horrible ! C'était hyper dur, hyper dur ! Parce que je me préparais depuis quelques mois pendant le spring training, c'est avant la saison. On est à deux mois de préparation en fait. Je me sentais bien, j'étais hyper excité à l'idée de commencer ma première saison etc. Et puis, le premier match, je me suis blessé à l'échauffement. Très très grosse douleur. Et puis du coup ça m'a fait rater l'année, j'ai eu un an de rééducation. C'était très compliqué mentalement, parce que je voyais les autres qui jouaient, les autres qui prenaient leur nom de plaisir sur le terrain, etc. Et puis moi je passais trois heures par jour avec le kiné à faire des exercices d'élastique et tout, c'était très dur. J'étais mine de rien, j'étais tout seul aux Etats-Unis, j'avais toute ma famille en France, etc. Donc j'avais vraiment ce sentiment de... de solitude. Je ne voyais personne, j'allais à l'entraînement, mais je ne faisais pas grand-chose. Mes journées étaient très très très longues. C'était vraiment une période de ma vie où j'ai vraiment galéré, j'étais vraiment dans le dur. Et puis en plus, après, j'ai fait une rechute, on va dire, de la blessure. Je me suis re-blessé au exactement même endroit. alors que j'étais tout près de revenir en match. Mais voilà, je n'ai pas abandonné mes objectifs. Cette année, je suis revenu avec d'autres objectifs qui ne sont pas juste de me sentir bien physiquement, mais de performer aussi. Et puis, je me suis un peu plus impliqué, on va dire, dans écouter mon corps, sentir les petites alertes, etc. que je peux avoir des fois. sur quelques douleurs ici et là, etc. On parlait directement avec le kiné et puis il m'occupait de des petits problèmes que je peux avoir directement plutôt que de me dire ça va le faire, ça va passer comme le plan que je faisais avant.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Depuis, Mathias s'est remis de cette blessure et a enchaîné des superbes performances qui lui ont valu, au début d'été 2025, une promotion de Rookie League en Ligue A-. L'échelon supérieur correspondant à la 4ème division professionnelle de Ligue Mineure aux Etats-Unis.

  • Mathias LACOMBE

    J'ai lancé le jeudi, à la fin du match, on a perdu. Et le coach était énervé, il gueulait dans le vestiaire, il nous gueulait dessus. « Ouais, vous avez super mal joué, machin, truc. » D'un coup, il s'arrête, il me regarde, il me dit « Ouais, toi, viens là. » Je fais « Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai bien lancé moi, c'est pas ma faute » Je me dis « Je vais me faire engueuler. » Il fait « Ouais, ce gars-là, il a bien travaillé. Il est promu. Félicitations à lui. » Tout le monde a applaudi. Et puis il me dit « Tu recevras ton billet d'avion le lendemain à 14h. » Du coup, j'ai fait toutes mes affaires, ma valise, mes trucs. Je suis parti direct. Ma voiture est encore en Arizona. C'est vraiment à l'arrache, mais pareil, c'est un moment génial. Tellement content de voir que ça fait deux ans que je bosse dur, que je me bats avec la blessure que j'avais eue. Je me suis battu avec cette blessure, j'ai bossé dur, etc. Et de voir que ça paye, j'ai la récompense, c'est génial.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Pour arriver au plus haut niveau, en plus de nombreuses heures à la salle, il accorde chaque jour une part très importante aux données récoltées pendant chaque entraînement et chaque match.

  • Mathias LACOMBE

    Tous les jours, on est vraiment... On a un analyste dans l'équipe, c'est un mec qui analyse la data et qui nous donne des retours, qui nous la simplifie et ça nous aide vraiment à progresser. Il y a des datas sur chacun de nos lancers, du coup on a des objets de mesure, ça s'appelle des trackman et en gros ça calcule absolument tout sur la balle. Donc en gros ça c'est exactement à la hauteur à laquelle j'ai mon point de relâchement de la balle, à la hauteur, à quelle distance je l'ai lâché devant moi, sur le côté. Ensuite, ça calcule le nombre de rotations de la balle par minute, l'axe de rotation, ça calcule forcément la vitesse, et ensuite, ça calcule la trajectoire. Et ensuite, on peut travailler sur comment on tient la balle, comment on la lance, etc., pour améliorer nos effets, etc. C'est vraiment des informations qui sont hyper importantes pour nous. Et franchement, c'est génial et c'est passionnant. On a plein d'autres trucs. Des tests qu'on fait, etc. Par exemple, c'est un truc qui s'appelle le catapulte. C'est une petite puce qu'on a dans le dos. Je pense qu'il y a beaucoup de sports qui font ça. Ça calcule combien on court, à quelle vitesse, etc. Et nous, pour les lancer, ça calcule le nombre et l'intensité de nos lancers. En gros, chaque jour, même si je ne joue pas un match, chaque jour je vais lancer pour m'échauffer, pour construire du muscle, etc. et me préparer pour le match suivant. Et du coup ça calcule combien de lancers j'ai fait, l'intensité etc. Et ça me permet de faire mon plan d'entraînement pour pas lancer trop et au final quand j'arrive au match je suis cramé ou lancé pas assez et au final mon bras il est pas prêt pour le match ou des choses comme ça. Tous les jours on a des tests de saut pour voir comment on est fatigué, on a des tests de muscu pour nous préparer, voir où est-ce qu'on pêche pour éviter les blessures. On est tout le temps testé, tout le temps analysé. pour optimiser nos performances, c'est génial.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais outre les qualités techniques et physiques, ceux qui arrivent à faire la bascule jusqu'en MLB sont ceux qui réussissent après des échecs à rebondir immédiatement.

  • Mathias LACOMBE

    Le baseball, c'est vraiment un sport d'échecs. En fait, c'est un sport où les meilleurs frappeurs du monde, par exemple, ils réussissent à frapper que 3 fois sur 10. t'as 30% de réussite donc c'est que dalle quoi donc t'es vraiment confronté à l'échec mais constamment et donc ce qui fait un bon joueur c'est forcément le talent physique en premier et ensuite c'est vraiment la force mentale et la réaction face à l'échec parce que arrivé en pro, tous les joueurs, tout le monde a un talent énorme tous les joueurs savent frapper des home runs, tous les joueurs savent lancer fort mais la seule différence c'est vraiment la force mentale J'ai mal lancé aujourd'hui, comment je vais réagir demain et comment la prochaine fois où je vais lancer, je vais réussir à avoir la tête vide, pas penser au fait que j'ai mal lancé la dernière fois et puis être à fond de nouveau parce que autant la carrière peut être très très longue, autant elle peut être très courte. Et moi j'ai des mecs qui ont signé en même temps que moi et qui se sont déjà fait virer puisqu'ils n'arrivaient pas à lancer etc. T'as pas vraiment le temps de mal lancer en fait, t'as pas vraiment le temps de mal jouer, t'es obligé de tout le temps performer. Et y'en a qui arrivent pas trop, y'en a qui ont des grandes performances et puis juste après ils s'écroulent complets et ils arrivent pas à remonter la pente. Mais c'est vrai que c'est la différence qui va faire ensuite qui va jouer en MLB et qui jouera pas en MLB, c'est vraiment la force, c'est mon avis. C'est vraiment le mental qui arrive à se relever après des échecs et qui n'y arrive pas. La partie la plus difficile, c'est la partie mentale. Il y a des jours où je n'y arrive pas, il y a des jours où je lance et... J'ai l'impression de lancer la balle là et en fait elle va à droite alors je vais la relancer à gauche, des choses comme ça. Comment réussir à minimiser, à faire qu'au lieu qu'ils arrivent à mettre 3 points, ils n'en mettent que 2 ? Parce que je ne vais pas être parfait à tous les matchs, même si je lance bien, des fois je me fais frapper, ça fait partie du baseball. Comment réussir à ne pas rentrer dans sa tête et perdre les pédales du match ? On a des psychologues, des préparateurs mentaux qui sont là pour nous aider, nous donner des clés. Au début de l'année, j'ai eu mon premier match, c'était catastrophique, j'ai fait n'importe quoi, j'ai super mal lancé. Le lendemain direct, j'ai appelé le préparateur mental, j'ai commencé la saison de la pire façon possible. Mais ça sera la dernière fois de cette saison que je lance comme ça. Je n'ai pas envie de me traîner ça toute la saison. Donc aide-moi quoi. Et il m'a dit, je vais te donner des clés, tu vas te focus sur ces objectifs-là, tu vas travailler sur ça. Et au final, la semaine d'après, quand j'ai relancé, c'était un de mes meilleurs matchs de la saison. J'ai super bien lancé. J'étais hyper content de l'avoir contacté direct.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Derrière l'ambiance des stades remplis, il y a une partie que l'on ne voit pas en tant que spectateur. C'est toute la partie en amont avant le début du match.

  • Mathias LACOMBE

    Moi j'adore ça en fait quand il y a des gens dans le public. Plus c'est blindé, mieux je vais jouer. C'est vraiment une motivation de fou. Ça me transcende quand j'entends les gens, les réactions du public et tout. Moi j'adore ça, franchement j'adore ça. C'est vrai que les gens qui viennent voir nos matchs, quand je discute à la fin des matchs, ils ne se rendent pas compte. Du travail qu'on fait pendant la journée en fait parce que eux ils arrivent il est 19 heures ils regardent le match et puis ils rentrent chez eux mais moi je vais au terrain il est midi quoi enfin après c'est pas c'est quand même assez tard je dis pas que voilà je fais des mais je suis pendant 4-5 heures à m'entraîner que ce soit muscu, mobilité, on va lancer, on va courir etc et on a des tests toute la journée pour être sûr qu'on est en forme pour le match et il y a plein de gens qui viennent voir les matchs, ils ne se rendent pas compte. Ils se disent, mais ils ont vraiment la belle vie, ils ne font rien. Ils font juste les matchs et tout. En vrai, oui, on a la belle vie, mais on fait quand même plus que ce qu'il n'y paraît.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Une fois sur le terrain, le receveur aide le lanceur à prendre les bonnes décisions selon les directives données en brief d'avant-match sur les batteurs adverses. Mais à la fin, toute la pression revient sur le lanceur, qui aura le dernier mot et qui a pour but d'éliminer le batteur.

  • Mathias LACOMBE

    Avant le match, on a une fiche d'analyse et on analyse chacun des frappeurs adverses un par un. Aujourd'hui, on sait exactement qui on va affronter. On a des mecs qui analysent leurs stats et comment ils frappent, etc. Par exemple, ils disent qu'ils n'arrivent pas à frapper tel lancé. Aujourd'hui, on va abuser de se lancer. On va en lancer deux fois plus contre lui parce qu'on sait très bien que c'est sa faiblesse. Moi, dans le feu de l'action, c'est très compliqué de me souvenir de ce qui s'est passé pendant cette analyse-là, en fait. Et du coup, mon catcheur, il m'aide aussi. Il me donne les signaux, qu'en gros, avec ses doigts, il fait des combinaisons. Et donc, je sais que chaque combinaison signifie quel effet et quelle localisation. Et du coup, on communique comme ça sur quel effet lancer, à quel moment, etc. C'est toujours moi qui ai le dernier mot, en fait. Donc, s'il me dit, moi, je veux que tu lances tel effet, et moi, je ne le sens pas, juste je lui dit non et puis il me... me donne un autre effet. C'est jamais lui qui va dire, au final c'est moi qui ai la balle dans la main, donc c'est moi qui fais ce que je veux.

  • Journaliste

    En 2028, pour faire rayonner comme il se doit la cité des anges, Los Angeles a voulu innover et parier sur de nouveaux sports. 5 disciplines avec en tête de liste le baseball. En 2028, à Los Angeles, le baseball fera son apparition aux Jeux Olympiques. Un événement pour lequel la France aura fort à faire afin de se... qualifier face aux meilleures nations mondiales, dont fait notamment partie le Japon, les Etats-Unis, Taipei, la Corée du Sud, Cuba et le Mexique entre autres. Un rêve auquel Mathias aimerait participer avec le maillot tricolore.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, les Jeux olympiques, c'est un truc que je regarde depuis que je suis tout petit. Ça m'a toujours fasciné de regarder toutes les compétitions, etc. Et c'est un objectif de fou. Après, est-ce que la France réussira à se qualifier ? C'est une autre histoire, mais je crois qu'on a les qualifs en 2027, donc un an avant. J'espère pouvoir jouer et pouvoir donner le meilleur de moi-même pour réussir à qualifier la France et ensuite faire les JO. C'est un rêve de fou, les JO, c'est incroyable.

  • SUEUR D'ESPOIR

    De son côté, il offre le plus possible à faire connaître le baseball en France. Lui qui a découvert cette discipline par hasard à l'âge de 8 ans lors d'un forum des associations de sa ville de Pinoe en Gironde. De là, il gravit les échelons en intégrant le Pôle Espoir à Bordeaux, puis le Pôle France à Toulouse. avant de s'envoler aux Etats-Unis. Seulement deuxième français drafté, il rêve d'être le premier français à atteindre la MLB. Et derrière lui, toute la communauté française de baseball le soutient.

  • Mathias LACOMBE

    Je sens que je suis soutenu par beaucoup de gens qui sont en France, beaucoup de gens qui adorent le baseball, qui suivent tout ce que je fais, qui m'envoient des messages d'encouragement, de félicitations quand je lance bien. Je sens que je suis soutenu et du coup moi ça me donne envie de redonner un peu derrière en faisant des interviews ou quand je rentre en France j'essaye de faire toujours des journées où c'est que j'essaye de redonner un peu de savoir tu vois donc avoir des jeunes qui viennent et puis faire un entraînement ou donner un cours on va dire des choses comme ça mais c'est sûr que le baseball en France c'est pas un sport qui est développé Mais c'est un sport que j'aimerais voir se développer. Donc moi, à mon échelle, j'essaye de faire ce que je peux pour faire parler du baseball un maximum et pour donner envie à d'autres jeunes de s'y mettre et puis de, pourquoi pas, avoir le même parcours ou un parcours même meilleur que le mien.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Comme premier supporter, il peut bien évidemment compter sur ses parents qui lui ont toujours fait confiance dans son projet.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, ils me soutiennent, ils sont à fond derrière moi. Et puis voilà, ils sont fiers de moi et c'est une énorme partie de mon succès, on va dire. De me sentir soutenu, c'est énorme, ça fait la différence.

  • SUEUR D'ESPOIR

    La majorité de l'année éloignée de ses proches, il sait que ce sont des sacrifices consentis et que chaque grand objectif nécessite des concessions, aussi difficiles soient-elles.

  • Mathias LACOMBE

    Ah bien sûr, c'est des sacrifices, c'est des choix. Quand je suis parti aux Etats-Unis, je savais très bien que ça allait être compliqué de rentrer une ou deux fois par an, de voir ma famille très rarement, de voir mes potes encore moins. C'est sûr que c'est compliqué, mais il faut bien ça. C'est mes objectifs, c'est mon rêve. Sans ces sacrifices-là, je vais nulle part. Franchement, si on a des doutes chaque jour, c'est très compliqué. Si on n'est pas en paix avec soi-même, si on n'est pas... Motiver, etc. c'est très compliqué. Si on a du mal avec l'échec, très compliqué. Après, il faut beaucoup de discipline aussi. Parce que l'entraînement tous les jours, j'ai six jours sur sept où c'est que j'ai entraînement et match. Donc la saison-là, on a 130 matchs je crois sur la saison. Donc c'est quand même conséquent. Donc il faut réussir à avoir une discipline d'entraînement, de bien prendre soin de son corps aussi, de récupération, etc. Pour que ça marche, il faut vraiment faire attention à tout ça. Il y a plein de mecs dans l'équipe qui ne font rien. Il n'y a rien d'obligatoire en fait. Muscu, etc. C'est toujours ouvert, mais il n'y a rien d'obligatoire. C'est vraiment toi et ta discipline, toi et ta motivation. Puis je pense l'amour du jeu en fait. Je dirais que c'est le plus important parce que ça fait que la discipline, la motivation, ça vient tout seul. J'aime tellement être sur le monticule et lancer. J'aime tellement performer et affronter des mecs que je fais tout ce qu'il faut en dehors du terrain pour pouvoir faire ça. pour pouvoir jouer le plus longtemps possible. Parce que la muscu, moi, je déteste ça. Franchement, je déteste ça. Mais j'y suis tous les jours parce que je sais que ça va me permettre d'être meilleur que celui qui n'y va pas. Ça va me permettre d'éviter les blessures, ça va me permettre de performer sur le long terme, etc. Donc j'y vais tous les jours.

  • SUEUR D'ESPOIR

    En ce moment, c'est le road baseball. Mathias n'y participe pas car son équipe ne le laisse pas y participer. Mais il espère bien. dans quelques mois être libérés pour contribuer à ce que l'équipe de France de baseball soit du voyage à Los Angeles. C'est la fin de cet épisode. J'espère que vous avez apprécié découvrir les dessous du très très haut niveau avec Mathias Lacombe, un athlète dont vous n'avez pas fini d'entendre parler. Car du haut de ses 23 ans, il pourrait bien contribuer dans quelques années à démocratiser le baseball français. N'oubliez pas de vous abonner au podcast et de lui mettre 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Merci pour votre écoute, c'était Sûr d'espoir, et à bientôt pour un nouvel épisode sur le haut niveau.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Différence baseball et basket

    01:16

  • Comprendre le baseball et ses règles

    01:46

  • Son nombre de lancers chaque jour

    03:42

  • Les différents types de lanceurs

    04:10

  • Atteindre la MLB, un projet au temps long

    05:02

  • L'importance de se donner des objectifs

    09:54

  • La mentalité de compétition aux Etats-Unis

    10:59

  • Sa blessure au pire moment

    12:08

  • Sa promotion en Ligue A-

    14:34

  • Les données dans le baseball

    15:50

  • L'importance du mental, savoir gérer les échecs

    18:02

  • La partie avant le début du match

    21:22

  • Le lien entre le lanceur et le receveur

    22:36

  • L'arrivée du baseball aux JO de Los Angeles 2028

    24:02

  • Son envie de démocratiser le baseball en France

    25:23

  • Ses parents comme premiers supporters

    26:57

  • Le poids des sacrifices pour rêver grand

    27:18

  • Conclusion

    29:20

Description

A l'instar d'un Tony Parker, Mathias Lacombe aimerait lui aussi ouvrir la voie dans son sport : Le baseball.

En France, ce sport est encore assez confidentiel mais aux Etats-Unis, c'est un sport national pratiqué par des millions de personnes.

Seulement deuxième français drafté par une franchise de MLB, Mathias a un rêve assumé : Devenir le premier français à jouer en MLB.

Car oui, une fois drafté, le chemin est encore très long avant de jouer en Ligue Majeure. Un projet au temps long que raconte Mathias dans cet épisode.

Entre gestion de l'échec, discipline et analyse de données, Mathias donne les clés pour arriver au sommet.
Mais quand le rêve des sommets est momentanément arrêté par une blessure, comment se relever ?
Découvrez dans cet épisode, les dessous du très haut niveau dans un sport qui fera son apparition aux Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles. Face au Japon, les USA, Taipei, la Corée du Sud, Cuba ou encore le Mexique, la France devra déjà passer par les qualifications avant d'espérer pouvoir affronter le gratin mondial. Un rêve de gosse pour Mathias que se retrouver sur le monticule avec le maillot bleu blanc rouge, pour l'évènement sportif le plus médiatisé au monde tous les 4 ans.

De sa ville de Pineuilh en Gironde jusqu'aux Etats-Unis, plongez dans le parcours d'un athlète dont vous n'avez pas fini d'entendre parler !


Bon épisode !


***

🎙️ Sueur d’Espoir, c’est le podcast sport qui vous plonge dans les coulisses du haut niveau à travers des récits inspirants.

Entre storytelling immersif et interviews d’athlètes, découvrez comment ces sportifs affrontent les défis, repoussent leurs limites et trouvent la motivation pour atteindre leurs rêves.

Chaque épisode explore un sport différent : des disciplines olympiques aux moins médiatisées.
Vous entendrez leurs doutes, leurs victoires, leurs conseils et surtout, cette passion qui les anime.

🎧 Sueur d’Espoir, c’est bien plus qu’un podcast : c’est une plongée dans le mental, l’entraînement et la vraie vie des athlètes, pour mieux comprendre ce qu'incombe de viser l'excellence.

Parce que nous avons tous à y gagner de nous inspirer du sport de haut niveau, bienvenue dans ce podcast !


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Transcription

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je suis Martin Gauthier, et dans Sueur d'espoir, je vous emmène découvrir l'histoire d'athlètes de haut niveau. A chaque épisode, un sport différent, alors mettez vos écouteurs pour vivre le sport autrement. Des stades de 50 000 personnes, l'hymne national avant chaque début de match, un rendez-vous familial immanquable, Aujourd'hui, on part direction les Etats-Unis pour un sport national là-bas, le baseball. Dans cet épisode de Sueur d'espoir, j'ai l'immense plaisir de vous proposer le parcours de Mathias Lacombe, un français aux rêves assumés, devenir le premier français de l'histoire à atteindre la MLB. En 2023, il devient le deuxième joueur formé en France à décrocher un contrat avec une franchise MLB via la draft. Mais avant de poser le pied sur le monticule du Guaranteed Rate Field, stade des Chicago White Sox, la route est encore longue et pleine de sacrifices. Une chose est sûre, Mathias est déterminé et compte bien aller au bout de son rêve.

  • Mathias LACOMBE

    Ce qui est différent avec le baseball, c'est que c'est très très mental. Et du coup, il faut une certaine maturité pour être bon en fait. Donc en fait, les joueurs, ils sont... au meilleur de leur niveau entre 25 et 30 ans. Alors qu'en basket, c'est beaucoup plus jeune vu que c'est beaucoup plus physique. C'est vraiment quand le corps est au meilleur de lui-même que le joueur va être à son prime. Alors qu'au baseball, ce n'est pas forcément fait. Il n'y a pas énormément de joueurs qui arrivent à accéder à la MLB tous les ans.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Le baseball, si l'on ne connaît pas les règles et les dessous du jeu, c'est sûr que ça peut paraître un peu long, avec des matchs qui durent parfois plus de 3 heures.

  • Mathias LACOMBE

    Si tu ne comprends pas bien les règles, c'est vrai que c'est compliqué. Si tu ne comprends pas ce qui se passe, c'est encore plus long. Moi, j'apprécie chaque truc qui se passe dans le match parce que je le comprends. Et tu vois, si par exemple quelque chose se passe, je sais le niveau de talent et d'effort que ça demande de réussir à faire un truc comme ça. Et du coup, moi je suis impressionné. Ou tu vois, je suis là, mais comment il a raté ça ? C'est inratable.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Alors pour ne rien rater de cet épisode, voici quelques bases à connaître sur le baseball. Deux équipes s'affrontent, une qui attaque et une qui défend. En attaque, le batteur essaie de frapper la balle et de courir autour des quatre bases. S'il fait le tour complet et revient au point de départ, ça fait un point, on appelle ça aussi un run. En défense, le joueur central, c'est le lanceur. C'est lui qui envoie la balle et son but, c'est faire rater le batteur ou l'obliger à frapper une balle facile à jouer pour ses coéquipiers. Un batteur peut être éliminé de trois façons. La première est s'il rate trois lancers dans la zone, on appelle ça un strikeout. La deuxième solution est si la balle qu'il frappe est attrapée directement en l'air. Enfin, un batteur peut se faire éliminer si la défense touche la base avec la balle en main avant que le coureur n'y arrive. Après trois éliminations, les rôles s'inversent, l'attaque passe en défense et l'autre équipe vient frapper. Un match dure 9 manches, dans chaque manche une équipe attaque puis défend, et à la fin, l'équipe avec le plus de points gagne la partie. Mais ce qu'il faut surtout retenir aujourd'hui, c'est que le lanceur est au cœur du jeu. C'est lui qui a la balle le plus souvent, et c'est sur lui que sont braquées les caméras.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement je tourne autour de 60 et 80 lancers tous les jours, mais après avec des intensités... parfois vraiment très faibles. Mais en jour de match, je suis à plus de 100 lancers à fond. 158 km/h mon record. Après, forcément, quand je lance des effets, ça va moins vite.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Neuf manches, c'est très long. Et quand on lance une balle à des vitesses folles, on ne peut pas lancer tout un match. On dissocie alors starter, le lanceur qui commence la partie, lanceur de relève, celui qui prend la relève, puis le closer, dont la spécialité va être de lancer très fort en fin de match pour des moments clés.

  • Mathias LACOMBE

    Moi je suis sur un programme de starter là, mais vu que j'étais blessé l'année dernière, cette année ils ne me font que 50 lancers. A chaque fois que je lance, je ne peux pas faire plus de 50 lancers, donc ça fait plus ou moins 3 manches on va dire. Et il y a un autre lanceur de mon équipe là qui est... qui est pareil que moi en fait. Il est starter mais il peut lancer que 3 manches et du coup, ça fait 6 manches à nous deux donc ça fait un start à 2 lanceurs en fait. Du coup on échange qui start et l'autre relève. Enfin, toutes les semaines, on échange.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Aux Etats-Unis, c'est presque 17 millions de personnes qui jouent au baseball. En comparaison en France, il y a 2 millions de licenciés au foot. De là, on se rend vite compte que la concurrence pour atteindre le plus haut niveau en baseball est rude. D'autant plus qu'en MLB, ce n'est pas moins de 1215 draftés chaque année, contre 60 en NBA et 215 en NFL. Pour Mathias, le rêve commence à prendre vie. Lorsqu'au Pôle France, il est accepté dans un lycée américain. Mais sans modèle français et un réussi outre-Atlantique, cette première grosse étape, lui-même n'y croyait pas.

  • Mathias LACOMBE

    C'est vrai que c'est compliqué. Quand j'étais plus jeune, j'y croyais pas en fait. J'étais vraiment, même quand j'étais au Pôle France, je disais aux autres, de toute façon on s'entraîne, mais en vrai ça sert à rien, on va jamais jouer aux Etats-Unis et tout. J'étais vraiment le plus pessimiste du groupe. Et puis au final, ça a marché. Mais c'est vrai qu'il y a... J'avais pas vraiment d'exemple, il y a quelques français qui sont partis et qui ont joué dans les ligues mineures, etc. Une fois arrivé aux Etats-Unis, j'ai pris exemple sur des américains. Je prends exemple sur des parcours qui me plaisent, sur des joueurs que je trouve qui ont une bonne mentalité, qui jouent bien.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Là-bas, il réalise une première année en demi-teinte où il n'est approché par personne. Puis vient la deuxième année où tout bascule. Il enchaîne de super matchs jusqu'à être inscrit à la draft par plusieurs équipes. La suite vous la connaissez, au 12ème round, Mathias entend son nom être appelé par la franchise des Chicago White Sox.

  • Mathias LACOMBE

    C'était vraiment un bonheur immense, c'est indescriptible, j'étais tellement content, tellement fier. J'étais avec mon père qui était très très ému, c'était un moment magique, je sautais partout, j'étais tellement content. Pas inespéré, mais tu vois, quand j'étais un gamin et que j'espérais jouer au baseball professionnel aux Etats-Unis, j'y croyais pas. Et puis là, de voir que si, je vais vraiment le faire, c'est un moment inoubliable, tellement bien. Après, tous les messages que j'ai reçus de soutien, tous mes potes qui m'ont appelé, envoyé des messages pour me féliciter, etc. Ça fait tellement plaisir aussi, c'est indescriptible.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais une fois drafté, la route est encore très longue avant d'arriver en MLB. Il faut d'abord passer par la ligue mineure, à l'intérieur de laquelle une hiérarchie existe. On retrouve ainsi plusieurs divisions, rookie league, ligue A-, ligue A+, double A, triple A. Ce sont autant d'étapes à passer avant d'arriver au sésame tant convoité de la MLB. En NBA, NHL ou NFL, on est certain de voir les joueurs draftés au premier tour intégrer la ligue l'année suivante. En MLB, après avoir été drafté, un joueur intégrera les ligues mineures et y restera pendant des années avant de pouvoir éventuellement rejoindre la MLB. En moyenne, tenez-vous bien, seulement 66% des joueurs sélectionnés dans les 30 premiers atteignent les big leagues. Dans les autres sports, ce taux se situe autour des 100%. Les équipes de MLB, dans chaque division de ligue mineure, ont une équipe franchisée qui sert au développement progressif des joueurs. C'est une fois dans les ligues mineures que la route commence vraiment. Peu importe que vous ayez été sélectionné en première ou millième position, les compteurs sont remis à zéro pour tout le monde et les choses peuvent aller très vite dans un sens comme dans l'autre.

  • Mathias LACOMBE

    Ils nous disent souvent que notre carrière, ce n'est pas un sprint, c'est vraiment un marathon. Ils disent, ne pensez pas à ce que vous allez faire demain ou cette année. Pensez à vraiment vous préparer pour vraiment le long terme. Quand je me suis blessé par exemple, il prenait vraiment vraiment vraiment le temps que je sois bien remis de ma blessure avant de me remettre dans le bain des matchs etc. Mais c'est vrai que c'est long, ça prend du temps, ça n'avance pas très très vite on va dire, donc ça peut être très frustrant des fois. Il y a plein de joueurs qui lancent hyper bien, qui jouent hyper bien et qui n'arrivent pas, enfin qui ne montent pas de catégorie, ils espèrent, ils sont là mais je suis le meilleur de l'équipe, pourquoi ils ne me montent pas de catégorie ? Mais voilà, l'organisation, ils ont un plan pour chaque joueur. Ils espèrent que bien sûr on joue du mieux possible pour pouvoir aider ensuite l'équipe MLB une fois qu'on sera prêt tu vois. Mais ils ont un plan pour chaque joueur donc je sais pas quel est mon plan mais ils ont un plan pour moi donc en gros ils savent très bien ce qu'ils vont faire avec moi. Et voilà ils construisent l'équipe de MLB de demain on va dire donc des fois c'est frustrant mais la vie quand même... Il me régale, je passe une vie géniale, même si je suis en ligue mineure et que ce n'est pas le luxe de la ligue majeure, on va dire, mais c'est quand même génial.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Il faut alors se donner des objectifs chaque jour pour franchir tous ces paliers.

  • Mathias LACOMBE

    Au début, c'est un rêve de gosse, je pense que tous les enfants qui font un sport, ils ont envie d'être pro dans leur sport. Moi, je le voyais comme ça quand j'étais petit, je me disais, j'ai envie de... J'ai envie de faire ce que les mecs font quand je regarde la télé. Je regarde un match et ça fait rêver forcément. Et puis après, plus je grandissais, plus je m'améliorais, plus j'accédais à un niveau supérieur à chaque fois, entre le pôle espoir, le pôle France, etc. Ensuite, quand je suis parti aux Etats-Unis, forcément je me rapprochais petit à petit. Et puis voilà, après, je me mets des objectifs tout le temps. Je me mets des objectifs très petits, petits, moyens, longs termes. et très très long terme forcément, jouer en MLB. Et puis après, je sais très bien que quand je vais arriver en MLB, je vais me trouver de nouveaux objectifs. C'est ce qui me pousse et ça fait partie du rêve aussi, c'est de faire que je puisse l'adapter, que je puisse le changer et l'améliorer tout le temps.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Aux États-Unis, on le sait, la mentalité de compétiteur est ancrée dans la culture et ce n'est pas Mathias qui va le nier.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, c'est ça. Ils ne sont pas là pour t'aider. Ils sont là pour réussir. Et c'est tout. Même au niveau des joueurs, le baseball, c'est un sport d'équipe. Mais qui est quand même très individuel. Parce que tu es lanceur, tu es tout seul. Tu es frappeur, tu es tout seul. C'est pareil, tu as une équipe en défense. Mais concrètement, c'est un sport individuel. Je le vois, la compétition qu'il y a entre chaque joueur, c'est impressionnant. Franchement, on m'avait prévenu, etc. Mais une fois arrivé ici, tu le sens. Quand il y a un lanceur qui est promu au niveau supérieur, tous les autres lanceurs, ça n'applaudit pas trop. Tout le monde est là, « Ok, moi je vais être promu » . Personne n'est content pour les autres. Il y a vraiment cette rivalité entre joueurs qui peut être malsaine. Il y a un mec qui est super fort qui se blesse, personne n'est triste contre lui. Tout le monde est là, « Je dois me soucier d'un mec de moins. Il est blessé, ce n'est plus mon rival » . C'est vraiment comme ça.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Et une blessure, il en connaît une sévère au pire moment. Les semaines après avoir été drafté, le camp d'entraînement se passe pour le mieux. Tout s'enchaîne bien et le premier match de la saison arrive. A l'échauffement, Mathias n'a qu'une hâte, que le match débute. Sauf qu'il ne débutera pas le match, ni aucun autre cette saison. Durant l'échauffement, il se blesse à l'épaule. Une blessure qui perdura toute la saison.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, c'était... Horrible ! C'était hyper dur, hyper dur ! Parce que je me préparais depuis quelques mois pendant le spring training, c'est avant la saison. On est à deux mois de préparation en fait. Je me sentais bien, j'étais hyper excité à l'idée de commencer ma première saison etc. Et puis, le premier match, je me suis blessé à l'échauffement. Très très grosse douleur. Et puis du coup ça m'a fait rater l'année, j'ai eu un an de rééducation. C'était très compliqué mentalement, parce que je voyais les autres qui jouaient, les autres qui prenaient leur nom de plaisir sur le terrain, etc. Et puis moi je passais trois heures par jour avec le kiné à faire des exercices d'élastique et tout, c'était très dur. J'étais mine de rien, j'étais tout seul aux Etats-Unis, j'avais toute ma famille en France, etc. Donc j'avais vraiment ce sentiment de... de solitude. Je ne voyais personne, j'allais à l'entraînement, mais je ne faisais pas grand-chose. Mes journées étaient très très très longues. C'était vraiment une période de ma vie où j'ai vraiment galéré, j'étais vraiment dans le dur. Et puis en plus, après, j'ai fait une rechute, on va dire, de la blessure. Je me suis re-blessé au exactement même endroit. alors que j'étais tout près de revenir en match. Mais voilà, je n'ai pas abandonné mes objectifs. Cette année, je suis revenu avec d'autres objectifs qui ne sont pas juste de me sentir bien physiquement, mais de performer aussi. Et puis, je me suis un peu plus impliqué, on va dire, dans écouter mon corps, sentir les petites alertes, etc. que je peux avoir des fois. sur quelques douleurs ici et là, etc. On parlait directement avec le kiné et puis il m'occupait de des petits problèmes que je peux avoir directement plutôt que de me dire ça va le faire, ça va passer comme le plan que je faisais avant.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Depuis, Mathias s'est remis de cette blessure et a enchaîné des superbes performances qui lui ont valu, au début d'été 2025, une promotion de Rookie League en Ligue A-. L'échelon supérieur correspondant à la 4ème division professionnelle de Ligue Mineure aux Etats-Unis.

  • Mathias LACOMBE

    J'ai lancé le jeudi, à la fin du match, on a perdu. Et le coach était énervé, il gueulait dans le vestiaire, il nous gueulait dessus. « Ouais, vous avez super mal joué, machin, truc. » D'un coup, il s'arrête, il me regarde, il me dit « Ouais, toi, viens là. » Je fais « Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai bien lancé moi, c'est pas ma faute » Je me dis « Je vais me faire engueuler. » Il fait « Ouais, ce gars-là, il a bien travaillé. Il est promu. Félicitations à lui. » Tout le monde a applaudi. Et puis il me dit « Tu recevras ton billet d'avion le lendemain à 14h. » Du coup, j'ai fait toutes mes affaires, ma valise, mes trucs. Je suis parti direct. Ma voiture est encore en Arizona. C'est vraiment à l'arrache, mais pareil, c'est un moment génial. Tellement content de voir que ça fait deux ans que je bosse dur, que je me bats avec la blessure que j'avais eue. Je me suis battu avec cette blessure, j'ai bossé dur, etc. Et de voir que ça paye, j'ai la récompense, c'est génial.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Pour arriver au plus haut niveau, en plus de nombreuses heures à la salle, il accorde chaque jour une part très importante aux données récoltées pendant chaque entraînement et chaque match.

  • Mathias LACOMBE

    Tous les jours, on est vraiment... On a un analyste dans l'équipe, c'est un mec qui analyse la data et qui nous donne des retours, qui nous la simplifie et ça nous aide vraiment à progresser. Il y a des datas sur chacun de nos lancers, du coup on a des objets de mesure, ça s'appelle des trackman et en gros ça calcule absolument tout sur la balle. Donc en gros ça c'est exactement à la hauteur à laquelle j'ai mon point de relâchement de la balle, à la hauteur, à quelle distance je l'ai lâché devant moi, sur le côté. Ensuite, ça calcule le nombre de rotations de la balle par minute, l'axe de rotation, ça calcule forcément la vitesse, et ensuite, ça calcule la trajectoire. Et ensuite, on peut travailler sur comment on tient la balle, comment on la lance, etc., pour améliorer nos effets, etc. C'est vraiment des informations qui sont hyper importantes pour nous. Et franchement, c'est génial et c'est passionnant. On a plein d'autres trucs. Des tests qu'on fait, etc. Par exemple, c'est un truc qui s'appelle le catapulte. C'est une petite puce qu'on a dans le dos. Je pense qu'il y a beaucoup de sports qui font ça. Ça calcule combien on court, à quelle vitesse, etc. Et nous, pour les lancer, ça calcule le nombre et l'intensité de nos lancers. En gros, chaque jour, même si je ne joue pas un match, chaque jour je vais lancer pour m'échauffer, pour construire du muscle, etc. et me préparer pour le match suivant. Et du coup ça calcule combien de lancers j'ai fait, l'intensité etc. Et ça me permet de faire mon plan d'entraînement pour pas lancer trop et au final quand j'arrive au match je suis cramé ou lancé pas assez et au final mon bras il est pas prêt pour le match ou des choses comme ça. Tous les jours on a des tests de saut pour voir comment on est fatigué, on a des tests de muscu pour nous préparer, voir où est-ce qu'on pêche pour éviter les blessures. On est tout le temps testé, tout le temps analysé. pour optimiser nos performances, c'est génial.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais outre les qualités techniques et physiques, ceux qui arrivent à faire la bascule jusqu'en MLB sont ceux qui réussissent après des échecs à rebondir immédiatement.

  • Mathias LACOMBE

    Le baseball, c'est vraiment un sport d'échecs. En fait, c'est un sport où les meilleurs frappeurs du monde, par exemple, ils réussissent à frapper que 3 fois sur 10. t'as 30% de réussite donc c'est que dalle quoi donc t'es vraiment confronté à l'échec mais constamment et donc ce qui fait un bon joueur c'est forcément le talent physique en premier et ensuite c'est vraiment la force mentale et la réaction face à l'échec parce que arrivé en pro, tous les joueurs, tout le monde a un talent énorme tous les joueurs savent frapper des home runs, tous les joueurs savent lancer fort mais la seule différence c'est vraiment la force mentale J'ai mal lancé aujourd'hui, comment je vais réagir demain et comment la prochaine fois où je vais lancer, je vais réussir à avoir la tête vide, pas penser au fait que j'ai mal lancé la dernière fois et puis être à fond de nouveau parce que autant la carrière peut être très très longue, autant elle peut être très courte. Et moi j'ai des mecs qui ont signé en même temps que moi et qui se sont déjà fait virer puisqu'ils n'arrivaient pas à lancer etc. T'as pas vraiment le temps de mal lancer en fait, t'as pas vraiment le temps de mal jouer, t'es obligé de tout le temps performer. Et y'en a qui arrivent pas trop, y'en a qui ont des grandes performances et puis juste après ils s'écroulent complets et ils arrivent pas à remonter la pente. Mais c'est vrai que c'est la différence qui va faire ensuite qui va jouer en MLB et qui jouera pas en MLB, c'est vraiment la force, c'est mon avis. C'est vraiment le mental qui arrive à se relever après des échecs et qui n'y arrive pas. La partie la plus difficile, c'est la partie mentale. Il y a des jours où je n'y arrive pas, il y a des jours où je lance et... J'ai l'impression de lancer la balle là et en fait elle va à droite alors je vais la relancer à gauche, des choses comme ça. Comment réussir à minimiser, à faire qu'au lieu qu'ils arrivent à mettre 3 points, ils n'en mettent que 2 ? Parce que je ne vais pas être parfait à tous les matchs, même si je lance bien, des fois je me fais frapper, ça fait partie du baseball. Comment réussir à ne pas rentrer dans sa tête et perdre les pédales du match ? On a des psychologues, des préparateurs mentaux qui sont là pour nous aider, nous donner des clés. Au début de l'année, j'ai eu mon premier match, c'était catastrophique, j'ai fait n'importe quoi, j'ai super mal lancé. Le lendemain direct, j'ai appelé le préparateur mental, j'ai commencé la saison de la pire façon possible. Mais ça sera la dernière fois de cette saison que je lance comme ça. Je n'ai pas envie de me traîner ça toute la saison. Donc aide-moi quoi. Et il m'a dit, je vais te donner des clés, tu vas te focus sur ces objectifs-là, tu vas travailler sur ça. Et au final, la semaine d'après, quand j'ai relancé, c'était un de mes meilleurs matchs de la saison. J'ai super bien lancé. J'étais hyper content de l'avoir contacté direct.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Derrière l'ambiance des stades remplis, il y a une partie que l'on ne voit pas en tant que spectateur. C'est toute la partie en amont avant le début du match.

  • Mathias LACOMBE

    Moi j'adore ça en fait quand il y a des gens dans le public. Plus c'est blindé, mieux je vais jouer. C'est vraiment une motivation de fou. Ça me transcende quand j'entends les gens, les réactions du public et tout. Moi j'adore ça, franchement j'adore ça. C'est vrai que les gens qui viennent voir nos matchs, quand je discute à la fin des matchs, ils ne se rendent pas compte. Du travail qu'on fait pendant la journée en fait parce que eux ils arrivent il est 19 heures ils regardent le match et puis ils rentrent chez eux mais moi je vais au terrain il est midi quoi enfin après c'est pas c'est quand même assez tard je dis pas que voilà je fais des mais je suis pendant 4-5 heures à m'entraîner que ce soit muscu, mobilité, on va lancer, on va courir etc et on a des tests toute la journée pour être sûr qu'on est en forme pour le match et il y a plein de gens qui viennent voir les matchs, ils ne se rendent pas compte. Ils se disent, mais ils ont vraiment la belle vie, ils ne font rien. Ils font juste les matchs et tout. En vrai, oui, on a la belle vie, mais on fait quand même plus que ce qu'il n'y paraît.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Une fois sur le terrain, le receveur aide le lanceur à prendre les bonnes décisions selon les directives données en brief d'avant-match sur les batteurs adverses. Mais à la fin, toute la pression revient sur le lanceur, qui aura le dernier mot et qui a pour but d'éliminer le batteur.

  • Mathias LACOMBE

    Avant le match, on a une fiche d'analyse et on analyse chacun des frappeurs adverses un par un. Aujourd'hui, on sait exactement qui on va affronter. On a des mecs qui analysent leurs stats et comment ils frappent, etc. Par exemple, ils disent qu'ils n'arrivent pas à frapper tel lancé. Aujourd'hui, on va abuser de se lancer. On va en lancer deux fois plus contre lui parce qu'on sait très bien que c'est sa faiblesse. Moi, dans le feu de l'action, c'est très compliqué de me souvenir de ce qui s'est passé pendant cette analyse-là, en fait. Et du coup, mon catcheur, il m'aide aussi. Il me donne les signaux, qu'en gros, avec ses doigts, il fait des combinaisons. Et donc, je sais que chaque combinaison signifie quel effet et quelle localisation. Et du coup, on communique comme ça sur quel effet lancer, à quel moment, etc. C'est toujours moi qui ai le dernier mot, en fait. Donc, s'il me dit, moi, je veux que tu lances tel effet, et moi, je ne le sens pas, juste je lui dit non et puis il me... me donne un autre effet. C'est jamais lui qui va dire, au final c'est moi qui ai la balle dans la main, donc c'est moi qui fais ce que je veux.

  • Journaliste

    En 2028, pour faire rayonner comme il se doit la cité des anges, Los Angeles a voulu innover et parier sur de nouveaux sports. 5 disciplines avec en tête de liste le baseball. En 2028, à Los Angeles, le baseball fera son apparition aux Jeux Olympiques. Un événement pour lequel la France aura fort à faire afin de se... qualifier face aux meilleures nations mondiales, dont fait notamment partie le Japon, les Etats-Unis, Taipei, la Corée du Sud, Cuba et le Mexique entre autres. Un rêve auquel Mathias aimerait participer avec le maillot tricolore.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, les Jeux olympiques, c'est un truc que je regarde depuis que je suis tout petit. Ça m'a toujours fasciné de regarder toutes les compétitions, etc. Et c'est un objectif de fou. Après, est-ce que la France réussira à se qualifier ? C'est une autre histoire, mais je crois qu'on a les qualifs en 2027, donc un an avant. J'espère pouvoir jouer et pouvoir donner le meilleur de moi-même pour réussir à qualifier la France et ensuite faire les JO. C'est un rêve de fou, les JO, c'est incroyable.

  • SUEUR D'ESPOIR

    De son côté, il offre le plus possible à faire connaître le baseball en France. Lui qui a découvert cette discipline par hasard à l'âge de 8 ans lors d'un forum des associations de sa ville de Pinoe en Gironde. De là, il gravit les échelons en intégrant le Pôle Espoir à Bordeaux, puis le Pôle France à Toulouse. avant de s'envoler aux Etats-Unis. Seulement deuxième français drafté, il rêve d'être le premier français à atteindre la MLB. Et derrière lui, toute la communauté française de baseball le soutient.

  • Mathias LACOMBE

    Je sens que je suis soutenu par beaucoup de gens qui sont en France, beaucoup de gens qui adorent le baseball, qui suivent tout ce que je fais, qui m'envoient des messages d'encouragement, de félicitations quand je lance bien. Je sens que je suis soutenu et du coup moi ça me donne envie de redonner un peu derrière en faisant des interviews ou quand je rentre en France j'essaye de faire toujours des journées où c'est que j'essaye de redonner un peu de savoir tu vois donc avoir des jeunes qui viennent et puis faire un entraînement ou donner un cours on va dire des choses comme ça mais c'est sûr que le baseball en France c'est pas un sport qui est développé Mais c'est un sport que j'aimerais voir se développer. Donc moi, à mon échelle, j'essaye de faire ce que je peux pour faire parler du baseball un maximum et pour donner envie à d'autres jeunes de s'y mettre et puis de, pourquoi pas, avoir le même parcours ou un parcours même meilleur que le mien.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Comme premier supporter, il peut bien évidemment compter sur ses parents qui lui ont toujours fait confiance dans son projet.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, ils me soutiennent, ils sont à fond derrière moi. Et puis voilà, ils sont fiers de moi et c'est une énorme partie de mon succès, on va dire. De me sentir soutenu, c'est énorme, ça fait la différence.

  • SUEUR D'ESPOIR

    La majorité de l'année éloignée de ses proches, il sait que ce sont des sacrifices consentis et que chaque grand objectif nécessite des concessions, aussi difficiles soient-elles.

  • Mathias LACOMBE

    Ah bien sûr, c'est des sacrifices, c'est des choix. Quand je suis parti aux Etats-Unis, je savais très bien que ça allait être compliqué de rentrer une ou deux fois par an, de voir ma famille très rarement, de voir mes potes encore moins. C'est sûr que c'est compliqué, mais il faut bien ça. C'est mes objectifs, c'est mon rêve. Sans ces sacrifices-là, je vais nulle part. Franchement, si on a des doutes chaque jour, c'est très compliqué. Si on n'est pas en paix avec soi-même, si on n'est pas... Motiver, etc. c'est très compliqué. Si on a du mal avec l'échec, très compliqué. Après, il faut beaucoup de discipline aussi. Parce que l'entraînement tous les jours, j'ai six jours sur sept où c'est que j'ai entraînement et match. Donc la saison-là, on a 130 matchs je crois sur la saison. Donc c'est quand même conséquent. Donc il faut réussir à avoir une discipline d'entraînement, de bien prendre soin de son corps aussi, de récupération, etc. Pour que ça marche, il faut vraiment faire attention à tout ça. Il y a plein de mecs dans l'équipe qui ne font rien. Il n'y a rien d'obligatoire en fait. Muscu, etc. C'est toujours ouvert, mais il n'y a rien d'obligatoire. C'est vraiment toi et ta discipline, toi et ta motivation. Puis je pense l'amour du jeu en fait. Je dirais que c'est le plus important parce que ça fait que la discipline, la motivation, ça vient tout seul. J'aime tellement être sur le monticule et lancer. J'aime tellement performer et affronter des mecs que je fais tout ce qu'il faut en dehors du terrain pour pouvoir faire ça. pour pouvoir jouer le plus longtemps possible. Parce que la muscu, moi, je déteste ça. Franchement, je déteste ça. Mais j'y suis tous les jours parce que je sais que ça va me permettre d'être meilleur que celui qui n'y va pas. Ça va me permettre d'éviter les blessures, ça va me permettre de performer sur le long terme, etc. Donc j'y vais tous les jours.

  • SUEUR D'ESPOIR

    En ce moment, c'est le road baseball. Mathias n'y participe pas car son équipe ne le laisse pas y participer. Mais il espère bien. dans quelques mois être libérés pour contribuer à ce que l'équipe de France de baseball soit du voyage à Los Angeles. C'est la fin de cet épisode. J'espère que vous avez apprécié découvrir les dessous du très très haut niveau avec Mathias Lacombe, un athlète dont vous n'avez pas fini d'entendre parler. Car du haut de ses 23 ans, il pourrait bien contribuer dans quelques années à démocratiser le baseball français. N'oubliez pas de vous abonner au podcast et de lui mettre 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Merci pour votre écoute, c'était Sûr d'espoir, et à bientôt pour un nouvel épisode sur le haut niveau.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Différence baseball et basket

    01:16

  • Comprendre le baseball et ses règles

    01:46

  • Son nombre de lancers chaque jour

    03:42

  • Les différents types de lanceurs

    04:10

  • Atteindre la MLB, un projet au temps long

    05:02

  • L'importance de se donner des objectifs

    09:54

  • La mentalité de compétition aux Etats-Unis

    10:59

  • Sa blessure au pire moment

    12:08

  • Sa promotion en Ligue A-

    14:34

  • Les données dans le baseball

    15:50

  • L'importance du mental, savoir gérer les échecs

    18:02

  • La partie avant le début du match

    21:22

  • Le lien entre le lanceur et le receveur

    22:36

  • L'arrivée du baseball aux JO de Los Angeles 2028

    24:02

  • Son envie de démocratiser le baseball en France

    25:23

  • Ses parents comme premiers supporters

    26:57

  • Le poids des sacrifices pour rêver grand

    27:18

  • Conclusion

    29:20

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Description

A l'instar d'un Tony Parker, Mathias Lacombe aimerait lui aussi ouvrir la voie dans son sport : Le baseball.

En France, ce sport est encore assez confidentiel mais aux Etats-Unis, c'est un sport national pratiqué par des millions de personnes.

Seulement deuxième français drafté par une franchise de MLB, Mathias a un rêve assumé : Devenir le premier français à jouer en MLB.

Car oui, une fois drafté, le chemin est encore très long avant de jouer en Ligue Majeure. Un projet au temps long que raconte Mathias dans cet épisode.

Entre gestion de l'échec, discipline et analyse de données, Mathias donne les clés pour arriver au sommet.
Mais quand le rêve des sommets est momentanément arrêté par une blessure, comment se relever ?
Découvrez dans cet épisode, les dessous du très haut niveau dans un sport qui fera son apparition aux Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles. Face au Japon, les USA, Taipei, la Corée du Sud, Cuba ou encore le Mexique, la France devra déjà passer par les qualifications avant d'espérer pouvoir affronter le gratin mondial. Un rêve de gosse pour Mathias que se retrouver sur le monticule avec le maillot bleu blanc rouge, pour l'évènement sportif le plus médiatisé au monde tous les 4 ans.

De sa ville de Pineuilh en Gironde jusqu'aux Etats-Unis, plongez dans le parcours d'un athlète dont vous n'avez pas fini d'entendre parler !


Bon épisode !


***

🎙️ Sueur d’Espoir, c’est le podcast sport qui vous plonge dans les coulisses du haut niveau à travers des récits inspirants.

Entre storytelling immersif et interviews d’athlètes, découvrez comment ces sportifs affrontent les défis, repoussent leurs limites et trouvent la motivation pour atteindre leurs rêves.

Chaque épisode explore un sport différent : des disciplines olympiques aux moins médiatisées.
Vous entendrez leurs doutes, leurs victoires, leurs conseils et surtout, cette passion qui les anime.

🎧 Sueur d’Espoir, c’est bien plus qu’un podcast : c’est une plongée dans le mental, l’entraînement et la vraie vie des athlètes, pour mieux comprendre ce qu'incombe de viser l'excellence.

Parce que nous avons tous à y gagner de nous inspirer du sport de haut niveau, bienvenue dans ce podcast !


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Transcription

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je suis Martin Gauthier, et dans Sueur d'espoir, je vous emmène découvrir l'histoire d'athlètes de haut niveau. A chaque épisode, un sport différent, alors mettez vos écouteurs pour vivre le sport autrement. Des stades de 50 000 personnes, l'hymne national avant chaque début de match, un rendez-vous familial immanquable, Aujourd'hui, on part direction les Etats-Unis pour un sport national là-bas, le baseball. Dans cet épisode de Sueur d'espoir, j'ai l'immense plaisir de vous proposer le parcours de Mathias Lacombe, un français aux rêves assumés, devenir le premier français de l'histoire à atteindre la MLB. En 2023, il devient le deuxième joueur formé en France à décrocher un contrat avec une franchise MLB via la draft. Mais avant de poser le pied sur le monticule du Guaranteed Rate Field, stade des Chicago White Sox, la route est encore longue et pleine de sacrifices. Une chose est sûre, Mathias est déterminé et compte bien aller au bout de son rêve.

  • Mathias LACOMBE

    Ce qui est différent avec le baseball, c'est que c'est très très mental. Et du coup, il faut une certaine maturité pour être bon en fait. Donc en fait, les joueurs, ils sont... au meilleur de leur niveau entre 25 et 30 ans. Alors qu'en basket, c'est beaucoup plus jeune vu que c'est beaucoup plus physique. C'est vraiment quand le corps est au meilleur de lui-même que le joueur va être à son prime. Alors qu'au baseball, ce n'est pas forcément fait. Il n'y a pas énormément de joueurs qui arrivent à accéder à la MLB tous les ans.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Le baseball, si l'on ne connaît pas les règles et les dessous du jeu, c'est sûr que ça peut paraître un peu long, avec des matchs qui durent parfois plus de 3 heures.

  • Mathias LACOMBE

    Si tu ne comprends pas bien les règles, c'est vrai que c'est compliqué. Si tu ne comprends pas ce qui se passe, c'est encore plus long. Moi, j'apprécie chaque truc qui se passe dans le match parce que je le comprends. Et tu vois, si par exemple quelque chose se passe, je sais le niveau de talent et d'effort que ça demande de réussir à faire un truc comme ça. Et du coup, moi je suis impressionné. Ou tu vois, je suis là, mais comment il a raté ça ? C'est inratable.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Alors pour ne rien rater de cet épisode, voici quelques bases à connaître sur le baseball. Deux équipes s'affrontent, une qui attaque et une qui défend. En attaque, le batteur essaie de frapper la balle et de courir autour des quatre bases. S'il fait le tour complet et revient au point de départ, ça fait un point, on appelle ça aussi un run. En défense, le joueur central, c'est le lanceur. C'est lui qui envoie la balle et son but, c'est faire rater le batteur ou l'obliger à frapper une balle facile à jouer pour ses coéquipiers. Un batteur peut être éliminé de trois façons. La première est s'il rate trois lancers dans la zone, on appelle ça un strikeout. La deuxième solution est si la balle qu'il frappe est attrapée directement en l'air. Enfin, un batteur peut se faire éliminer si la défense touche la base avec la balle en main avant que le coureur n'y arrive. Après trois éliminations, les rôles s'inversent, l'attaque passe en défense et l'autre équipe vient frapper. Un match dure 9 manches, dans chaque manche une équipe attaque puis défend, et à la fin, l'équipe avec le plus de points gagne la partie. Mais ce qu'il faut surtout retenir aujourd'hui, c'est que le lanceur est au cœur du jeu. C'est lui qui a la balle le plus souvent, et c'est sur lui que sont braquées les caméras.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement je tourne autour de 60 et 80 lancers tous les jours, mais après avec des intensités... parfois vraiment très faibles. Mais en jour de match, je suis à plus de 100 lancers à fond. 158 km/h mon record. Après, forcément, quand je lance des effets, ça va moins vite.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Neuf manches, c'est très long. Et quand on lance une balle à des vitesses folles, on ne peut pas lancer tout un match. On dissocie alors starter, le lanceur qui commence la partie, lanceur de relève, celui qui prend la relève, puis le closer, dont la spécialité va être de lancer très fort en fin de match pour des moments clés.

  • Mathias LACOMBE

    Moi je suis sur un programme de starter là, mais vu que j'étais blessé l'année dernière, cette année ils ne me font que 50 lancers. A chaque fois que je lance, je ne peux pas faire plus de 50 lancers, donc ça fait plus ou moins 3 manches on va dire. Et il y a un autre lanceur de mon équipe là qui est... qui est pareil que moi en fait. Il est starter mais il peut lancer que 3 manches et du coup, ça fait 6 manches à nous deux donc ça fait un start à 2 lanceurs en fait. Du coup on échange qui start et l'autre relève. Enfin, toutes les semaines, on échange.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Aux Etats-Unis, c'est presque 17 millions de personnes qui jouent au baseball. En comparaison en France, il y a 2 millions de licenciés au foot. De là, on se rend vite compte que la concurrence pour atteindre le plus haut niveau en baseball est rude. D'autant plus qu'en MLB, ce n'est pas moins de 1215 draftés chaque année, contre 60 en NBA et 215 en NFL. Pour Mathias, le rêve commence à prendre vie. Lorsqu'au Pôle France, il est accepté dans un lycée américain. Mais sans modèle français et un réussi outre-Atlantique, cette première grosse étape, lui-même n'y croyait pas.

  • Mathias LACOMBE

    C'est vrai que c'est compliqué. Quand j'étais plus jeune, j'y croyais pas en fait. J'étais vraiment, même quand j'étais au Pôle France, je disais aux autres, de toute façon on s'entraîne, mais en vrai ça sert à rien, on va jamais jouer aux Etats-Unis et tout. J'étais vraiment le plus pessimiste du groupe. Et puis au final, ça a marché. Mais c'est vrai qu'il y a... J'avais pas vraiment d'exemple, il y a quelques français qui sont partis et qui ont joué dans les ligues mineures, etc. Une fois arrivé aux Etats-Unis, j'ai pris exemple sur des américains. Je prends exemple sur des parcours qui me plaisent, sur des joueurs que je trouve qui ont une bonne mentalité, qui jouent bien.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Là-bas, il réalise une première année en demi-teinte où il n'est approché par personne. Puis vient la deuxième année où tout bascule. Il enchaîne de super matchs jusqu'à être inscrit à la draft par plusieurs équipes. La suite vous la connaissez, au 12ème round, Mathias entend son nom être appelé par la franchise des Chicago White Sox.

  • Mathias LACOMBE

    C'était vraiment un bonheur immense, c'est indescriptible, j'étais tellement content, tellement fier. J'étais avec mon père qui était très très ému, c'était un moment magique, je sautais partout, j'étais tellement content. Pas inespéré, mais tu vois, quand j'étais un gamin et que j'espérais jouer au baseball professionnel aux Etats-Unis, j'y croyais pas. Et puis là, de voir que si, je vais vraiment le faire, c'est un moment inoubliable, tellement bien. Après, tous les messages que j'ai reçus de soutien, tous mes potes qui m'ont appelé, envoyé des messages pour me féliciter, etc. Ça fait tellement plaisir aussi, c'est indescriptible.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais une fois drafté, la route est encore très longue avant d'arriver en MLB. Il faut d'abord passer par la ligue mineure, à l'intérieur de laquelle une hiérarchie existe. On retrouve ainsi plusieurs divisions, rookie league, ligue A-, ligue A+, double A, triple A. Ce sont autant d'étapes à passer avant d'arriver au sésame tant convoité de la MLB. En NBA, NHL ou NFL, on est certain de voir les joueurs draftés au premier tour intégrer la ligue l'année suivante. En MLB, après avoir été drafté, un joueur intégrera les ligues mineures et y restera pendant des années avant de pouvoir éventuellement rejoindre la MLB. En moyenne, tenez-vous bien, seulement 66% des joueurs sélectionnés dans les 30 premiers atteignent les big leagues. Dans les autres sports, ce taux se situe autour des 100%. Les équipes de MLB, dans chaque division de ligue mineure, ont une équipe franchisée qui sert au développement progressif des joueurs. C'est une fois dans les ligues mineures que la route commence vraiment. Peu importe que vous ayez été sélectionné en première ou millième position, les compteurs sont remis à zéro pour tout le monde et les choses peuvent aller très vite dans un sens comme dans l'autre.

  • Mathias LACOMBE

    Ils nous disent souvent que notre carrière, ce n'est pas un sprint, c'est vraiment un marathon. Ils disent, ne pensez pas à ce que vous allez faire demain ou cette année. Pensez à vraiment vous préparer pour vraiment le long terme. Quand je me suis blessé par exemple, il prenait vraiment vraiment vraiment le temps que je sois bien remis de ma blessure avant de me remettre dans le bain des matchs etc. Mais c'est vrai que c'est long, ça prend du temps, ça n'avance pas très très vite on va dire, donc ça peut être très frustrant des fois. Il y a plein de joueurs qui lancent hyper bien, qui jouent hyper bien et qui n'arrivent pas, enfin qui ne montent pas de catégorie, ils espèrent, ils sont là mais je suis le meilleur de l'équipe, pourquoi ils ne me montent pas de catégorie ? Mais voilà, l'organisation, ils ont un plan pour chaque joueur. Ils espèrent que bien sûr on joue du mieux possible pour pouvoir aider ensuite l'équipe MLB une fois qu'on sera prêt tu vois. Mais ils ont un plan pour chaque joueur donc je sais pas quel est mon plan mais ils ont un plan pour moi donc en gros ils savent très bien ce qu'ils vont faire avec moi. Et voilà ils construisent l'équipe de MLB de demain on va dire donc des fois c'est frustrant mais la vie quand même... Il me régale, je passe une vie géniale, même si je suis en ligue mineure et que ce n'est pas le luxe de la ligue majeure, on va dire, mais c'est quand même génial.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Il faut alors se donner des objectifs chaque jour pour franchir tous ces paliers.

  • Mathias LACOMBE

    Au début, c'est un rêve de gosse, je pense que tous les enfants qui font un sport, ils ont envie d'être pro dans leur sport. Moi, je le voyais comme ça quand j'étais petit, je me disais, j'ai envie de... J'ai envie de faire ce que les mecs font quand je regarde la télé. Je regarde un match et ça fait rêver forcément. Et puis après, plus je grandissais, plus je m'améliorais, plus j'accédais à un niveau supérieur à chaque fois, entre le pôle espoir, le pôle France, etc. Ensuite, quand je suis parti aux Etats-Unis, forcément je me rapprochais petit à petit. Et puis voilà, après, je me mets des objectifs tout le temps. Je me mets des objectifs très petits, petits, moyens, longs termes. et très très long terme forcément, jouer en MLB. Et puis après, je sais très bien que quand je vais arriver en MLB, je vais me trouver de nouveaux objectifs. C'est ce qui me pousse et ça fait partie du rêve aussi, c'est de faire que je puisse l'adapter, que je puisse le changer et l'améliorer tout le temps.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Aux États-Unis, on le sait, la mentalité de compétiteur est ancrée dans la culture et ce n'est pas Mathias qui va le nier.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, c'est ça. Ils ne sont pas là pour t'aider. Ils sont là pour réussir. Et c'est tout. Même au niveau des joueurs, le baseball, c'est un sport d'équipe. Mais qui est quand même très individuel. Parce que tu es lanceur, tu es tout seul. Tu es frappeur, tu es tout seul. C'est pareil, tu as une équipe en défense. Mais concrètement, c'est un sport individuel. Je le vois, la compétition qu'il y a entre chaque joueur, c'est impressionnant. Franchement, on m'avait prévenu, etc. Mais une fois arrivé ici, tu le sens. Quand il y a un lanceur qui est promu au niveau supérieur, tous les autres lanceurs, ça n'applaudit pas trop. Tout le monde est là, « Ok, moi je vais être promu » . Personne n'est content pour les autres. Il y a vraiment cette rivalité entre joueurs qui peut être malsaine. Il y a un mec qui est super fort qui se blesse, personne n'est triste contre lui. Tout le monde est là, « Je dois me soucier d'un mec de moins. Il est blessé, ce n'est plus mon rival » . C'est vraiment comme ça.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Et une blessure, il en connaît une sévère au pire moment. Les semaines après avoir été drafté, le camp d'entraînement se passe pour le mieux. Tout s'enchaîne bien et le premier match de la saison arrive. A l'échauffement, Mathias n'a qu'une hâte, que le match débute. Sauf qu'il ne débutera pas le match, ni aucun autre cette saison. Durant l'échauffement, il se blesse à l'épaule. Une blessure qui perdura toute la saison.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, c'était... Horrible ! C'était hyper dur, hyper dur ! Parce que je me préparais depuis quelques mois pendant le spring training, c'est avant la saison. On est à deux mois de préparation en fait. Je me sentais bien, j'étais hyper excité à l'idée de commencer ma première saison etc. Et puis, le premier match, je me suis blessé à l'échauffement. Très très grosse douleur. Et puis du coup ça m'a fait rater l'année, j'ai eu un an de rééducation. C'était très compliqué mentalement, parce que je voyais les autres qui jouaient, les autres qui prenaient leur nom de plaisir sur le terrain, etc. Et puis moi je passais trois heures par jour avec le kiné à faire des exercices d'élastique et tout, c'était très dur. J'étais mine de rien, j'étais tout seul aux Etats-Unis, j'avais toute ma famille en France, etc. Donc j'avais vraiment ce sentiment de... de solitude. Je ne voyais personne, j'allais à l'entraînement, mais je ne faisais pas grand-chose. Mes journées étaient très très très longues. C'était vraiment une période de ma vie où j'ai vraiment galéré, j'étais vraiment dans le dur. Et puis en plus, après, j'ai fait une rechute, on va dire, de la blessure. Je me suis re-blessé au exactement même endroit. alors que j'étais tout près de revenir en match. Mais voilà, je n'ai pas abandonné mes objectifs. Cette année, je suis revenu avec d'autres objectifs qui ne sont pas juste de me sentir bien physiquement, mais de performer aussi. Et puis, je me suis un peu plus impliqué, on va dire, dans écouter mon corps, sentir les petites alertes, etc. que je peux avoir des fois. sur quelques douleurs ici et là, etc. On parlait directement avec le kiné et puis il m'occupait de des petits problèmes que je peux avoir directement plutôt que de me dire ça va le faire, ça va passer comme le plan que je faisais avant.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Depuis, Mathias s'est remis de cette blessure et a enchaîné des superbes performances qui lui ont valu, au début d'été 2025, une promotion de Rookie League en Ligue A-. L'échelon supérieur correspondant à la 4ème division professionnelle de Ligue Mineure aux Etats-Unis.

  • Mathias LACOMBE

    J'ai lancé le jeudi, à la fin du match, on a perdu. Et le coach était énervé, il gueulait dans le vestiaire, il nous gueulait dessus. « Ouais, vous avez super mal joué, machin, truc. » D'un coup, il s'arrête, il me regarde, il me dit « Ouais, toi, viens là. » Je fais « Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai bien lancé moi, c'est pas ma faute » Je me dis « Je vais me faire engueuler. » Il fait « Ouais, ce gars-là, il a bien travaillé. Il est promu. Félicitations à lui. » Tout le monde a applaudi. Et puis il me dit « Tu recevras ton billet d'avion le lendemain à 14h. » Du coup, j'ai fait toutes mes affaires, ma valise, mes trucs. Je suis parti direct. Ma voiture est encore en Arizona. C'est vraiment à l'arrache, mais pareil, c'est un moment génial. Tellement content de voir que ça fait deux ans que je bosse dur, que je me bats avec la blessure que j'avais eue. Je me suis battu avec cette blessure, j'ai bossé dur, etc. Et de voir que ça paye, j'ai la récompense, c'est génial.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Pour arriver au plus haut niveau, en plus de nombreuses heures à la salle, il accorde chaque jour une part très importante aux données récoltées pendant chaque entraînement et chaque match.

  • Mathias LACOMBE

    Tous les jours, on est vraiment... On a un analyste dans l'équipe, c'est un mec qui analyse la data et qui nous donne des retours, qui nous la simplifie et ça nous aide vraiment à progresser. Il y a des datas sur chacun de nos lancers, du coup on a des objets de mesure, ça s'appelle des trackman et en gros ça calcule absolument tout sur la balle. Donc en gros ça c'est exactement à la hauteur à laquelle j'ai mon point de relâchement de la balle, à la hauteur, à quelle distance je l'ai lâché devant moi, sur le côté. Ensuite, ça calcule le nombre de rotations de la balle par minute, l'axe de rotation, ça calcule forcément la vitesse, et ensuite, ça calcule la trajectoire. Et ensuite, on peut travailler sur comment on tient la balle, comment on la lance, etc., pour améliorer nos effets, etc. C'est vraiment des informations qui sont hyper importantes pour nous. Et franchement, c'est génial et c'est passionnant. On a plein d'autres trucs. Des tests qu'on fait, etc. Par exemple, c'est un truc qui s'appelle le catapulte. C'est une petite puce qu'on a dans le dos. Je pense qu'il y a beaucoup de sports qui font ça. Ça calcule combien on court, à quelle vitesse, etc. Et nous, pour les lancer, ça calcule le nombre et l'intensité de nos lancers. En gros, chaque jour, même si je ne joue pas un match, chaque jour je vais lancer pour m'échauffer, pour construire du muscle, etc. et me préparer pour le match suivant. Et du coup ça calcule combien de lancers j'ai fait, l'intensité etc. Et ça me permet de faire mon plan d'entraînement pour pas lancer trop et au final quand j'arrive au match je suis cramé ou lancé pas assez et au final mon bras il est pas prêt pour le match ou des choses comme ça. Tous les jours on a des tests de saut pour voir comment on est fatigué, on a des tests de muscu pour nous préparer, voir où est-ce qu'on pêche pour éviter les blessures. On est tout le temps testé, tout le temps analysé. pour optimiser nos performances, c'est génial.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais outre les qualités techniques et physiques, ceux qui arrivent à faire la bascule jusqu'en MLB sont ceux qui réussissent après des échecs à rebondir immédiatement.

  • Mathias LACOMBE

    Le baseball, c'est vraiment un sport d'échecs. En fait, c'est un sport où les meilleurs frappeurs du monde, par exemple, ils réussissent à frapper que 3 fois sur 10. t'as 30% de réussite donc c'est que dalle quoi donc t'es vraiment confronté à l'échec mais constamment et donc ce qui fait un bon joueur c'est forcément le talent physique en premier et ensuite c'est vraiment la force mentale et la réaction face à l'échec parce que arrivé en pro, tous les joueurs, tout le monde a un talent énorme tous les joueurs savent frapper des home runs, tous les joueurs savent lancer fort mais la seule différence c'est vraiment la force mentale J'ai mal lancé aujourd'hui, comment je vais réagir demain et comment la prochaine fois où je vais lancer, je vais réussir à avoir la tête vide, pas penser au fait que j'ai mal lancé la dernière fois et puis être à fond de nouveau parce que autant la carrière peut être très très longue, autant elle peut être très courte. Et moi j'ai des mecs qui ont signé en même temps que moi et qui se sont déjà fait virer puisqu'ils n'arrivaient pas à lancer etc. T'as pas vraiment le temps de mal lancer en fait, t'as pas vraiment le temps de mal jouer, t'es obligé de tout le temps performer. Et y'en a qui arrivent pas trop, y'en a qui ont des grandes performances et puis juste après ils s'écroulent complets et ils arrivent pas à remonter la pente. Mais c'est vrai que c'est la différence qui va faire ensuite qui va jouer en MLB et qui jouera pas en MLB, c'est vraiment la force, c'est mon avis. C'est vraiment le mental qui arrive à se relever après des échecs et qui n'y arrive pas. La partie la plus difficile, c'est la partie mentale. Il y a des jours où je n'y arrive pas, il y a des jours où je lance et... J'ai l'impression de lancer la balle là et en fait elle va à droite alors je vais la relancer à gauche, des choses comme ça. Comment réussir à minimiser, à faire qu'au lieu qu'ils arrivent à mettre 3 points, ils n'en mettent que 2 ? Parce que je ne vais pas être parfait à tous les matchs, même si je lance bien, des fois je me fais frapper, ça fait partie du baseball. Comment réussir à ne pas rentrer dans sa tête et perdre les pédales du match ? On a des psychologues, des préparateurs mentaux qui sont là pour nous aider, nous donner des clés. Au début de l'année, j'ai eu mon premier match, c'était catastrophique, j'ai fait n'importe quoi, j'ai super mal lancé. Le lendemain direct, j'ai appelé le préparateur mental, j'ai commencé la saison de la pire façon possible. Mais ça sera la dernière fois de cette saison que je lance comme ça. Je n'ai pas envie de me traîner ça toute la saison. Donc aide-moi quoi. Et il m'a dit, je vais te donner des clés, tu vas te focus sur ces objectifs-là, tu vas travailler sur ça. Et au final, la semaine d'après, quand j'ai relancé, c'était un de mes meilleurs matchs de la saison. J'ai super bien lancé. J'étais hyper content de l'avoir contacté direct.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Derrière l'ambiance des stades remplis, il y a une partie que l'on ne voit pas en tant que spectateur. C'est toute la partie en amont avant le début du match.

  • Mathias LACOMBE

    Moi j'adore ça en fait quand il y a des gens dans le public. Plus c'est blindé, mieux je vais jouer. C'est vraiment une motivation de fou. Ça me transcende quand j'entends les gens, les réactions du public et tout. Moi j'adore ça, franchement j'adore ça. C'est vrai que les gens qui viennent voir nos matchs, quand je discute à la fin des matchs, ils ne se rendent pas compte. Du travail qu'on fait pendant la journée en fait parce que eux ils arrivent il est 19 heures ils regardent le match et puis ils rentrent chez eux mais moi je vais au terrain il est midi quoi enfin après c'est pas c'est quand même assez tard je dis pas que voilà je fais des mais je suis pendant 4-5 heures à m'entraîner que ce soit muscu, mobilité, on va lancer, on va courir etc et on a des tests toute la journée pour être sûr qu'on est en forme pour le match et il y a plein de gens qui viennent voir les matchs, ils ne se rendent pas compte. Ils se disent, mais ils ont vraiment la belle vie, ils ne font rien. Ils font juste les matchs et tout. En vrai, oui, on a la belle vie, mais on fait quand même plus que ce qu'il n'y paraît.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Une fois sur le terrain, le receveur aide le lanceur à prendre les bonnes décisions selon les directives données en brief d'avant-match sur les batteurs adverses. Mais à la fin, toute la pression revient sur le lanceur, qui aura le dernier mot et qui a pour but d'éliminer le batteur.

  • Mathias LACOMBE

    Avant le match, on a une fiche d'analyse et on analyse chacun des frappeurs adverses un par un. Aujourd'hui, on sait exactement qui on va affronter. On a des mecs qui analysent leurs stats et comment ils frappent, etc. Par exemple, ils disent qu'ils n'arrivent pas à frapper tel lancé. Aujourd'hui, on va abuser de se lancer. On va en lancer deux fois plus contre lui parce qu'on sait très bien que c'est sa faiblesse. Moi, dans le feu de l'action, c'est très compliqué de me souvenir de ce qui s'est passé pendant cette analyse-là, en fait. Et du coup, mon catcheur, il m'aide aussi. Il me donne les signaux, qu'en gros, avec ses doigts, il fait des combinaisons. Et donc, je sais que chaque combinaison signifie quel effet et quelle localisation. Et du coup, on communique comme ça sur quel effet lancer, à quel moment, etc. C'est toujours moi qui ai le dernier mot, en fait. Donc, s'il me dit, moi, je veux que tu lances tel effet, et moi, je ne le sens pas, juste je lui dit non et puis il me... me donne un autre effet. C'est jamais lui qui va dire, au final c'est moi qui ai la balle dans la main, donc c'est moi qui fais ce que je veux.

  • Journaliste

    En 2028, pour faire rayonner comme il se doit la cité des anges, Los Angeles a voulu innover et parier sur de nouveaux sports. 5 disciplines avec en tête de liste le baseball. En 2028, à Los Angeles, le baseball fera son apparition aux Jeux Olympiques. Un événement pour lequel la France aura fort à faire afin de se... qualifier face aux meilleures nations mondiales, dont fait notamment partie le Japon, les Etats-Unis, Taipei, la Corée du Sud, Cuba et le Mexique entre autres. Un rêve auquel Mathias aimerait participer avec le maillot tricolore.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, les Jeux olympiques, c'est un truc que je regarde depuis que je suis tout petit. Ça m'a toujours fasciné de regarder toutes les compétitions, etc. Et c'est un objectif de fou. Après, est-ce que la France réussira à se qualifier ? C'est une autre histoire, mais je crois qu'on a les qualifs en 2027, donc un an avant. J'espère pouvoir jouer et pouvoir donner le meilleur de moi-même pour réussir à qualifier la France et ensuite faire les JO. C'est un rêve de fou, les JO, c'est incroyable.

  • SUEUR D'ESPOIR

    De son côté, il offre le plus possible à faire connaître le baseball en France. Lui qui a découvert cette discipline par hasard à l'âge de 8 ans lors d'un forum des associations de sa ville de Pinoe en Gironde. De là, il gravit les échelons en intégrant le Pôle Espoir à Bordeaux, puis le Pôle France à Toulouse. avant de s'envoler aux Etats-Unis. Seulement deuxième français drafté, il rêve d'être le premier français à atteindre la MLB. Et derrière lui, toute la communauté française de baseball le soutient.

  • Mathias LACOMBE

    Je sens que je suis soutenu par beaucoup de gens qui sont en France, beaucoup de gens qui adorent le baseball, qui suivent tout ce que je fais, qui m'envoient des messages d'encouragement, de félicitations quand je lance bien. Je sens que je suis soutenu et du coup moi ça me donne envie de redonner un peu derrière en faisant des interviews ou quand je rentre en France j'essaye de faire toujours des journées où c'est que j'essaye de redonner un peu de savoir tu vois donc avoir des jeunes qui viennent et puis faire un entraînement ou donner un cours on va dire des choses comme ça mais c'est sûr que le baseball en France c'est pas un sport qui est développé Mais c'est un sport que j'aimerais voir se développer. Donc moi, à mon échelle, j'essaye de faire ce que je peux pour faire parler du baseball un maximum et pour donner envie à d'autres jeunes de s'y mettre et puis de, pourquoi pas, avoir le même parcours ou un parcours même meilleur que le mien.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Comme premier supporter, il peut bien évidemment compter sur ses parents qui lui ont toujours fait confiance dans son projet.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, ils me soutiennent, ils sont à fond derrière moi. Et puis voilà, ils sont fiers de moi et c'est une énorme partie de mon succès, on va dire. De me sentir soutenu, c'est énorme, ça fait la différence.

  • SUEUR D'ESPOIR

    La majorité de l'année éloignée de ses proches, il sait que ce sont des sacrifices consentis et que chaque grand objectif nécessite des concessions, aussi difficiles soient-elles.

  • Mathias LACOMBE

    Ah bien sûr, c'est des sacrifices, c'est des choix. Quand je suis parti aux Etats-Unis, je savais très bien que ça allait être compliqué de rentrer une ou deux fois par an, de voir ma famille très rarement, de voir mes potes encore moins. C'est sûr que c'est compliqué, mais il faut bien ça. C'est mes objectifs, c'est mon rêve. Sans ces sacrifices-là, je vais nulle part. Franchement, si on a des doutes chaque jour, c'est très compliqué. Si on n'est pas en paix avec soi-même, si on n'est pas... Motiver, etc. c'est très compliqué. Si on a du mal avec l'échec, très compliqué. Après, il faut beaucoup de discipline aussi. Parce que l'entraînement tous les jours, j'ai six jours sur sept où c'est que j'ai entraînement et match. Donc la saison-là, on a 130 matchs je crois sur la saison. Donc c'est quand même conséquent. Donc il faut réussir à avoir une discipline d'entraînement, de bien prendre soin de son corps aussi, de récupération, etc. Pour que ça marche, il faut vraiment faire attention à tout ça. Il y a plein de mecs dans l'équipe qui ne font rien. Il n'y a rien d'obligatoire en fait. Muscu, etc. C'est toujours ouvert, mais il n'y a rien d'obligatoire. C'est vraiment toi et ta discipline, toi et ta motivation. Puis je pense l'amour du jeu en fait. Je dirais que c'est le plus important parce que ça fait que la discipline, la motivation, ça vient tout seul. J'aime tellement être sur le monticule et lancer. J'aime tellement performer et affronter des mecs que je fais tout ce qu'il faut en dehors du terrain pour pouvoir faire ça. pour pouvoir jouer le plus longtemps possible. Parce que la muscu, moi, je déteste ça. Franchement, je déteste ça. Mais j'y suis tous les jours parce que je sais que ça va me permettre d'être meilleur que celui qui n'y va pas. Ça va me permettre d'éviter les blessures, ça va me permettre de performer sur le long terme, etc. Donc j'y vais tous les jours.

  • SUEUR D'ESPOIR

    En ce moment, c'est le road baseball. Mathias n'y participe pas car son équipe ne le laisse pas y participer. Mais il espère bien. dans quelques mois être libérés pour contribuer à ce que l'équipe de France de baseball soit du voyage à Los Angeles. C'est la fin de cet épisode. J'espère que vous avez apprécié découvrir les dessous du très très haut niveau avec Mathias Lacombe, un athlète dont vous n'avez pas fini d'entendre parler. Car du haut de ses 23 ans, il pourrait bien contribuer dans quelques années à démocratiser le baseball français. N'oubliez pas de vous abonner au podcast et de lui mettre 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Merci pour votre écoute, c'était Sûr d'espoir, et à bientôt pour un nouvel épisode sur le haut niveau.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Différence baseball et basket

    01:16

  • Comprendre le baseball et ses règles

    01:46

  • Son nombre de lancers chaque jour

    03:42

  • Les différents types de lanceurs

    04:10

  • Atteindre la MLB, un projet au temps long

    05:02

  • L'importance de se donner des objectifs

    09:54

  • La mentalité de compétition aux Etats-Unis

    10:59

  • Sa blessure au pire moment

    12:08

  • Sa promotion en Ligue A-

    14:34

  • Les données dans le baseball

    15:50

  • L'importance du mental, savoir gérer les échecs

    18:02

  • La partie avant le début du match

    21:22

  • Le lien entre le lanceur et le receveur

    22:36

  • L'arrivée du baseball aux JO de Los Angeles 2028

    24:02

  • Son envie de démocratiser le baseball en France

    25:23

  • Ses parents comme premiers supporters

    26:57

  • Le poids des sacrifices pour rêver grand

    27:18

  • Conclusion

    29:20

Description

A l'instar d'un Tony Parker, Mathias Lacombe aimerait lui aussi ouvrir la voie dans son sport : Le baseball.

En France, ce sport est encore assez confidentiel mais aux Etats-Unis, c'est un sport national pratiqué par des millions de personnes.

Seulement deuxième français drafté par une franchise de MLB, Mathias a un rêve assumé : Devenir le premier français à jouer en MLB.

Car oui, une fois drafté, le chemin est encore très long avant de jouer en Ligue Majeure. Un projet au temps long que raconte Mathias dans cet épisode.

Entre gestion de l'échec, discipline et analyse de données, Mathias donne les clés pour arriver au sommet.
Mais quand le rêve des sommets est momentanément arrêté par une blessure, comment se relever ?
Découvrez dans cet épisode, les dessous du très haut niveau dans un sport qui fera son apparition aux Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles. Face au Japon, les USA, Taipei, la Corée du Sud, Cuba ou encore le Mexique, la France devra déjà passer par les qualifications avant d'espérer pouvoir affronter le gratin mondial. Un rêve de gosse pour Mathias que se retrouver sur le monticule avec le maillot bleu blanc rouge, pour l'évènement sportif le plus médiatisé au monde tous les 4 ans.

De sa ville de Pineuilh en Gironde jusqu'aux Etats-Unis, plongez dans le parcours d'un athlète dont vous n'avez pas fini d'entendre parler !


Bon épisode !


***

🎙️ Sueur d’Espoir, c’est le podcast sport qui vous plonge dans les coulisses du haut niveau à travers des récits inspirants.

Entre storytelling immersif et interviews d’athlètes, découvrez comment ces sportifs affrontent les défis, repoussent leurs limites et trouvent la motivation pour atteindre leurs rêves.

Chaque épisode explore un sport différent : des disciplines olympiques aux moins médiatisées.
Vous entendrez leurs doutes, leurs victoires, leurs conseils et surtout, cette passion qui les anime.

🎧 Sueur d’Espoir, c’est bien plus qu’un podcast : c’est une plongée dans le mental, l’entraînement et la vraie vie des athlètes, pour mieux comprendre ce qu'incombe de viser l'excellence.

Parce que nous avons tous à y gagner de nous inspirer du sport de haut niveau, bienvenue dans ce podcast !


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Transcription

  • SUEUR D'ESPOIR

    Je suis Martin Gauthier, et dans Sueur d'espoir, je vous emmène découvrir l'histoire d'athlètes de haut niveau. A chaque épisode, un sport différent, alors mettez vos écouteurs pour vivre le sport autrement. Des stades de 50 000 personnes, l'hymne national avant chaque début de match, un rendez-vous familial immanquable, Aujourd'hui, on part direction les Etats-Unis pour un sport national là-bas, le baseball. Dans cet épisode de Sueur d'espoir, j'ai l'immense plaisir de vous proposer le parcours de Mathias Lacombe, un français aux rêves assumés, devenir le premier français de l'histoire à atteindre la MLB. En 2023, il devient le deuxième joueur formé en France à décrocher un contrat avec une franchise MLB via la draft. Mais avant de poser le pied sur le monticule du Guaranteed Rate Field, stade des Chicago White Sox, la route est encore longue et pleine de sacrifices. Une chose est sûre, Mathias est déterminé et compte bien aller au bout de son rêve.

  • Mathias LACOMBE

    Ce qui est différent avec le baseball, c'est que c'est très très mental. Et du coup, il faut une certaine maturité pour être bon en fait. Donc en fait, les joueurs, ils sont... au meilleur de leur niveau entre 25 et 30 ans. Alors qu'en basket, c'est beaucoup plus jeune vu que c'est beaucoup plus physique. C'est vraiment quand le corps est au meilleur de lui-même que le joueur va être à son prime. Alors qu'au baseball, ce n'est pas forcément fait. Il n'y a pas énormément de joueurs qui arrivent à accéder à la MLB tous les ans.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Le baseball, si l'on ne connaît pas les règles et les dessous du jeu, c'est sûr que ça peut paraître un peu long, avec des matchs qui durent parfois plus de 3 heures.

  • Mathias LACOMBE

    Si tu ne comprends pas bien les règles, c'est vrai que c'est compliqué. Si tu ne comprends pas ce qui se passe, c'est encore plus long. Moi, j'apprécie chaque truc qui se passe dans le match parce que je le comprends. Et tu vois, si par exemple quelque chose se passe, je sais le niveau de talent et d'effort que ça demande de réussir à faire un truc comme ça. Et du coup, moi je suis impressionné. Ou tu vois, je suis là, mais comment il a raté ça ? C'est inratable.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Alors pour ne rien rater de cet épisode, voici quelques bases à connaître sur le baseball. Deux équipes s'affrontent, une qui attaque et une qui défend. En attaque, le batteur essaie de frapper la balle et de courir autour des quatre bases. S'il fait le tour complet et revient au point de départ, ça fait un point, on appelle ça aussi un run. En défense, le joueur central, c'est le lanceur. C'est lui qui envoie la balle et son but, c'est faire rater le batteur ou l'obliger à frapper une balle facile à jouer pour ses coéquipiers. Un batteur peut être éliminé de trois façons. La première est s'il rate trois lancers dans la zone, on appelle ça un strikeout. La deuxième solution est si la balle qu'il frappe est attrapée directement en l'air. Enfin, un batteur peut se faire éliminer si la défense touche la base avec la balle en main avant que le coureur n'y arrive. Après trois éliminations, les rôles s'inversent, l'attaque passe en défense et l'autre équipe vient frapper. Un match dure 9 manches, dans chaque manche une équipe attaque puis défend, et à la fin, l'équipe avec le plus de points gagne la partie. Mais ce qu'il faut surtout retenir aujourd'hui, c'est que le lanceur est au cœur du jeu. C'est lui qui a la balle le plus souvent, et c'est sur lui que sont braquées les caméras.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement je tourne autour de 60 et 80 lancers tous les jours, mais après avec des intensités... parfois vraiment très faibles. Mais en jour de match, je suis à plus de 100 lancers à fond. 158 km/h mon record. Après, forcément, quand je lance des effets, ça va moins vite.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Neuf manches, c'est très long. Et quand on lance une balle à des vitesses folles, on ne peut pas lancer tout un match. On dissocie alors starter, le lanceur qui commence la partie, lanceur de relève, celui qui prend la relève, puis le closer, dont la spécialité va être de lancer très fort en fin de match pour des moments clés.

  • Mathias LACOMBE

    Moi je suis sur un programme de starter là, mais vu que j'étais blessé l'année dernière, cette année ils ne me font que 50 lancers. A chaque fois que je lance, je ne peux pas faire plus de 50 lancers, donc ça fait plus ou moins 3 manches on va dire. Et il y a un autre lanceur de mon équipe là qui est... qui est pareil que moi en fait. Il est starter mais il peut lancer que 3 manches et du coup, ça fait 6 manches à nous deux donc ça fait un start à 2 lanceurs en fait. Du coup on échange qui start et l'autre relève. Enfin, toutes les semaines, on échange.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Aux Etats-Unis, c'est presque 17 millions de personnes qui jouent au baseball. En comparaison en France, il y a 2 millions de licenciés au foot. De là, on se rend vite compte que la concurrence pour atteindre le plus haut niveau en baseball est rude. D'autant plus qu'en MLB, ce n'est pas moins de 1215 draftés chaque année, contre 60 en NBA et 215 en NFL. Pour Mathias, le rêve commence à prendre vie. Lorsqu'au Pôle France, il est accepté dans un lycée américain. Mais sans modèle français et un réussi outre-Atlantique, cette première grosse étape, lui-même n'y croyait pas.

  • Mathias LACOMBE

    C'est vrai que c'est compliqué. Quand j'étais plus jeune, j'y croyais pas en fait. J'étais vraiment, même quand j'étais au Pôle France, je disais aux autres, de toute façon on s'entraîne, mais en vrai ça sert à rien, on va jamais jouer aux Etats-Unis et tout. J'étais vraiment le plus pessimiste du groupe. Et puis au final, ça a marché. Mais c'est vrai qu'il y a... J'avais pas vraiment d'exemple, il y a quelques français qui sont partis et qui ont joué dans les ligues mineures, etc. Une fois arrivé aux Etats-Unis, j'ai pris exemple sur des américains. Je prends exemple sur des parcours qui me plaisent, sur des joueurs que je trouve qui ont une bonne mentalité, qui jouent bien.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Là-bas, il réalise une première année en demi-teinte où il n'est approché par personne. Puis vient la deuxième année où tout bascule. Il enchaîne de super matchs jusqu'à être inscrit à la draft par plusieurs équipes. La suite vous la connaissez, au 12ème round, Mathias entend son nom être appelé par la franchise des Chicago White Sox.

  • Mathias LACOMBE

    C'était vraiment un bonheur immense, c'est indescriptible, j'étais tellement content, tellement fier. J'étais avec mon père qui était très très ému, c'était un moment magique, je sautais partout, j'étais tellement content. Pas inespéré, mais tu vois, quand j'étais un gamin et que j'espérais jouer au baseball professionnel aux Etats-Unis, j'y croyais pas. Et puis là, de voir que si, je vais vraiment le faire, c'est un moment inoubliable, tellement bien. Après, tous les messages que j'ai reçus de soutien, tous mes potes qui m'ont appelé, envoyé des messages pour me féliciter, etc. Ça fait tellement plaisir aussi, c'est indescriptible.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais une fois drafté, la route est encore très longue avant d'arriver en MLB. Il faut d'abord passer par la ligue mineure, à l'intérieur de laquelle une hiérarchie existe. On retrouve ainsi plusieurs divisions, rookie league, ligue A-, ligue A+, double A, triple A. Ce sont autant d'étapes à passer avant d'arriver au sésame tant convoité de la MLB. En NBA, NHL ou NFL, on est certain de voir les joueurs draftés au premier tour intégrer la ligue l'année suivante. En MLB, après avoir été drafté, un joueur intégrera les ligues mineures et y restera pendant des années avant de pouvoir éventuellement rejoindre la MLB. En moyenne, tenez-vous bien, seulement 66% des joueurs sélectionnés dans les 30 premiers atteignent les big leagues. Dans les autres sports, ce taux se situe autour des 100%. Les équipes de MLB, dans chaque division de ligue mineure, ont une équipe franchisée qui sert au développement progressif des joueurs. C'est une fois dans les ligues mineures que la route commence vraiment. Peu importe que vous ayez été sélectionné en première ou millième position, les compteurs sont remis à zéro pour tout le monde et les choses peuvent aller très vite dans un sens comme dans l'autre.

  • Mathias LACOMBE

    Ils nous disent souvent que notre carrière, ce n'est pas un sprint, c'est vraiment un marathon. Ils disent, ne pensez pas à ce que vous allez faire demain ou cette année. Pensez à vraiment vous préparer pour vraiment le long terme. Quand je me suis blessé par exemple, il prenait vraiment vraiment vraiment le temps que je sois bien remis de ma blessure avant de me remettre dans le bain des matchs etc. Mais c'est vrai que c'est long, ça prend du temps, ça n'avance pas très très vite on va dire, donc ça peut être très frustrant des fois. Il y a plein de joueurs qui lancent hyper bien, qui jouent hyper bien et qui n'arrivent pas, enfin qui ne montent pas de catégorie, ils espèrent, ils sont là mais je suis le meilleur de l'équipe, pourquoi ils ne me montent pas de catégorie ? Mais voilà, l'organisation, ils ont un plan pour chaque joueur. Ils espèrent que bien sûr on joue du mieux possible pour pouvoir aider ensuite l'équipe MLB une fois qu'on sera prêt tu vois. Mais ils ont un plan pour chaque joueur donc je sais pas quel est mon plan mais ils ont un plan pour moi donc en gros ils savent très bien ce qu'ils vont faire avec moi. Et voilà ils construisent l'équipe de MLB de demain on va dire donc des fois c'est frustrant mais la vie quand même... Il me régale, je passe une vie géniale, même si je suis en ligue mineure et que ce n'est pas le luxe de la ligue majeure, on va dire, mais c'est quand même génial.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Il faut alors se donner des objectifs chaque jour pour franchir tous ces paliers.

  • Mathias LACOMBE

    Au début, c'est un rêve de gosse, je pense que tous les enfants qui font un sport, ils ont envie d'être pro dans leur sport. Moi, je le voyais comme ça quand j'étais petit, je me disais, j'ai envie de... J'ai envie de faire ce que les mecs font quand je regarde la télé. Je regarde un match et ça fait rêver forcément. Et puis après, plus je grandissais, plus je m'améliorais, plus j'accédais à un niveau supérieur à chaque fois, entre le pôle espoir, le pôle France, etc. Ensuite, quand je suis parti aux Etats-Unis, forcément je me rapprochais petit à petit. Et puis voilà, après, je me mets des objectifs tout le temps. Je me mets des objectifs très petits, petits, moyens, longs termes. et très très long terme forcément, jouer en MLB. Et puis après, je sais très bien que quand je vais arriver en MLB, je vais me trouver de nouveaux objectifs. C'est ce qui me pousse et ça fait partie du rêve aussi, c'est de faire que je puisse l'adapter, que je puisse le changer et l'améliorer tout le temps.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Aux États-Unis, on le sait, la mentalité de compétiteur est ancrée dans la culture et ce n'est pas Mathias qui va le nier.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, c'est ça. Ils ne sont pas là pour t'aider. Ils sont là pour réussir. Et c'est tout. Même au niveau des joueurs, le baseball, c'est un sport d'équipe. Mais qui est quand même très individuel. Parce que tu es lanceur, tu es tout seul. Tu es frappeur, tu es tout seul. C'est pareil, tu as une équipe en défense. Mais concrètement, c'est un sport individuel. Je le vois, la compétition qu'il y a entre chaque joueur, c'est impressionnant. Franchement, on m'avait prévenu, etc. Mais une fois arrivé ici, tu le sens. Quand il y a un lanceur qui est promu au niveau supérieur, tous les autres lanceurs, ça n'applaudit pas trop. Tout le monde est là, « Ok, moi je vais être promu » . Personne n'est content pour les autres. Il y a vraiment cette rivalité entre joueurs qui peut être malsaine. Il y a un mec qui est super fort qui se blesse, personne n'est triste contre lui. Tout le monde est là, « Je dois me soucier d'un mec de moins. Il est blessé, ce n'est plus mon rival » . C'est vraiment comme ça.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Et une blessure, il en connaît une sévère au pire moment. Les semaines après avoir été drafté, le camp d'entraînement se passe pour le mieux. Tout s'enchaîne bien et le premier match de la saison arrive. A l'échauffement, Mathias n'a qu'une hâte, que le match débute. Sauf qu'il ne débutera pas le match, ni aucun autre cette saison. Durant l'échauffement, il se blesse à l'épaule. Une blessure qui perdura toute la saison.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, c'était... Horrible ! C'était hyper dur, hyper dur ! Parce que je me préparais depuis quelques mois pendant le spring training, c'est avant la saison. On est à deux mois de préparation en fait. Je me sentais bien, j'étais hyper excité à l'idée de commencer ma première saison etc. Et puis, le premier match, je me suis blessé à l'échauffement. Très très grosse douleur. Et puis du coup ça m'a fait rater l'année, j'ai eu un an de rééducation. C'était très compliqué mentalement, parce que je voyais les autres qui jouaient, les autres qui prenaient leur nom de plaisir sur le terrain, etc. Et puis moi je passais trois heures par jour avec le kiné à faire des exercices d'élastique et tout, c'était très dur. J'étais mine de rien, j'étais tout seul aux Etats-Unis, j'avais toute ma famille en France, etc. Donc j'avais vraiment ce sentiment de... de solitude. Je ne voyais personne, j'allais à l'entraînement, mais je ne faisais pas grand-chose. Mes journées étaient très très très longues. C'était vraiment une période de ma vie où j'ai vraiment galéré, j'étais vraiment dans le dur. Et puis en plus, après, j'ai fait une rechute, on va dire, de la blessure. Je me suis re-blessé au exactement même endroit. alors que j'étais tout près de revenir en match. Mais voilà, je n'ai pas abandonné mes objectifs. Cette année, je suis revenu avec d'autres objectifs qui ne sont pas juste de me sentir bien physiquement, mais de performer aussi. Et puis, je me suis un peu plus impliqué, on va dire, dans écouter mon corps, sentir les petites alertes, etc. que je peux avoir des fois. sur quelques douleurs ici et là, etc. On parlait directement avec le kiné et puis il m'occupait de des petits problèmes que je peux avoir directement plutôt que de me dire ça va le faire, ça va passer comme le plan que je faisais avant.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Depuis, Mathias s'est remis de cette blessure et a enchaîné des superbes performances qui lui ont valu, au début d'été 2025, une promotion de Rookie League en Ligue A-. L'échelon supérieur correspondant à la 4ème division professionnelle de Ligue Mineure aux Etats-Unis.

  • Mathias LACOMBE

    J'ai lancé le jeudi, à la fin du match, on a perdu. Et le coach était énervé, il gueulait dans le vestiaire, il nous gueulait dessus. « Ouais, vous avez super mal joué, machin, truc. » D'un coup, il s'arrête, il me regarde, il me dit « Ouais, toi, viens là. » Je fais « Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai bien lancé moi, c'est pas ma faute » Je me dis « Je vais me faire engueuler. » Il fait « Ouais, ce gars-là, il a bien travaillé. Il est promu. Félicitations à lui. » Tout le monde a applaudi. Et puis il me dit « Tu recevras ton billet d'avion le lendemain à 14h. » Du coup, j'ai fait toutes mes affaires, ma valise, mes trucs. Je suis parti direct. Ma voiture est encore en Arizona. C'est vraiment à l'arrache, mais pareil, c'est un moment génial. Tellement content de voir que ça fait deux ans que je bosse dur, que je me bats avec la blessure que j'avais eue. Je me suis battu avec cette blessure, j'ai bossé dur, etc. Et de voir que ça paye, j'ai la récompense, c'est génial.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Pour arriver au plus haut niveau, en plus de nombreuses heures à la salle, il accorde chaque jour une part très importante aux données récoltées pendant chaque entraînement et chaque match.

  • Mathias LACOMBE

    Tous les jours, on est vraiment... On a un analyste dans l'équipe, c'est un mec qui analyse la data et qui nous donne des retours, qui nous la simplifie et ça nous aide vraiment à progresser. Il y a des datas sur chacun de nos lancers, du coup on a des objets de mesure, ça s'appelle des trackman et en gros ça calcule absolument tout sur la balle. Donc en gros ça c'est exactement à la hauteur à laquelle j'ai mon point de relâchement de la balle, à la hauteur, à quelle distance je l'ai lâché devant moi, sur le côté. Ensuite, ça calcule le nombre de rotations de la balle par minute, l'axe de rotation, ça calcule forcément la vitesse, et ensuite, ça calcule la trajectoire. Et ensuite, on peut travailler sur comment on tient la balle, comment on la lance, etc., pour améliorer nos effets, etc. C'est vraiment des informations qui sont hyper importantes pour nous. Et franchement, c'est génial et c'est passionnant. On a plein d'autres trucs. Des tests qu'on fait, etc. Par exemple, c'est un truc qui s'appelle le catapulte. C'est une petite puce qu'on a dans le dos. Je pense qu'il y a beaucoup de sports qui font ça. Ça calcule combien on court, à quelle vitesse, etc. Et nous, pour les lancer, ça calcule le nombre et l'intensité de nos lancers. En gros, chaque jour, même si je ne joue pas un match, chaque jour je vais lancer pour m'échauffer, pour construire du muscle, etc. et me préparer pour le match suivant. Et du coup ça calcule combien de lancers j'ai fait, l'intensité etc. Et ça me permet de faire mon plan d'entraînement pour pas lancer trop et au final quand j'arrive au match je suis cramé ou lancé pas assez et au final mon bras il est pas prêt pour le match ou des choses comme ça. Tous les jours on a des tests de saut pour voir comment on est fatigué, on a des tests de muscu pour nous préparer, voir où est-ce qu'on pêche pour éviter les blessures. On est tout le temps testé, tout le temps analysé. pour optimiser nos performances, c'est génial.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Mais outre les qualités techniques et physiques, ceux qui arrivent à faire la bascule jusqu'en MLB sont ceux qui réussissent après des échecs à rebondir immédiatement.

  • Mathias LACOMBE

    Le baseball, c'est vraiment un sport d'échecs. En fait, c'est un sport où les meilleurs frappeurs du monde, par exemple, ils réussissent à frapper que 3 fois sur 10. t'as 30% de réussite donc c'est que dalle quoi donc t'es vraiment confronté à l'échec mais constamment et donc ce qui fait un bon joueur c'est forcément le talent physique en premier et ensuite c'est vraiment la force mentale et la réaction face à l'échec parce que arrivé en pro, tous les joueurs, tout le monde a un talent énorme tous les joueurs savent frapper des home runs, tous les joueurs savent lancer fort mais la seule différence c'est vraiment la force mentale J'ai mal lancé aujourd'hui, comment je vais réagir demain et comment la prochaine fois où je vais lancer, je vais réussir à avoir la tête vide, pas penser au fait que j'ai mal lancé la dernière fois et puis être à fond de nouveau parce que autant la carrière peut être très très longue, autant elle peut être très courte. Et moi j'ai des mecs qui ont signé en même temps que moi et qui se sont déjà fait virer puisqu'ils n'arrivaient pas à lancer etc. T'as pas vraiment le temps de mal lancer en fait, t'as pas vraiment le temps de mal jouer, t'es obligé de tout le temps performer. Et y'en a qui arrivent pas trop, y'en a qui ont des grandes performances et puis juste après ils s'écroulent complets et ils arrivent pas à remonter la pente. Mais c'est vrai que c'est la différence qui va faire ensuite qui va jouer en MLB et qui jouera pas en MLB, c'est vraiment la force, c'est mon avis. C'est vraiment le mental qui arrive à se relever après des échecs et qui n'y arrive pas. La partie la plus difficile, c'est la partie mentale. Il y a des jours où je n'y arrive pas, il y a des jours où je lance et... J'ai l'impression de lancer la balle là et en fait elle va à droite alors je vais la relancer à gauche, des choses comme ça. Comment réussir à minimiser, à faire qu'au lieu qu'ils arrivent à mettre 3 points, ils n'en mettent que 2 ? Parce que je ne vais pas être parfait à tous les matchs, même si je lance bien, des fois je me fais frapper, ça fait partie du baseball. Comment réussir à ne pas rentrer dans sa tête et perdre les pédales du match ? On a des psychologues, des préparateurs mentaux qui sont là pour nous aider, nous donner des clés. Au début de l'année, j'ai eu mon premier match, c'était catastrophique, j'ai fait n'importe quoi, j'ai super mal lancé. Le lendemain direct, j'ai appelé le préparateur mental, j'ai commencé la saison de la pire façon possible. Mais ça sera la dernière fois de cette saison que je lance comme ça. Je n'ai pas envie de me traîner ça toute la saison. Donc aide-moi quoi. Et il m'a dit, je vais te donner des clés, tu vas te focus sur ces objectifs-là, tu vas travailler sur ça. Et au final, la semaine d'après, quand j'ai relancé, c'était un de mes meilleurs matchs de la saison. J'ai super bien lancé. J'étais hyper content de l'avoir contacté direct.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Derrière l'ambiance des stades remplis, il y a une partie que l'on ne voit pas en tant que spectateur. C'est toute la partie en amont avant le début du match.

  • Mathias LACOMBE

    Moi j'adore ça en fait quand il y a des gens dans le public. Plus c'est blindé, mieux je vais jouer. C'est vraiment une motivation de fou. Ça me transcende quand j'entends les gens, les réactions du public et tout. Moi j'adore ça, franchement j'adore ça. C'est vrai que les gens qui viennent voir nos matchs, quand je discute à la fin des matchs, ils ne se rendent pas compte. Du travail qu'on fait pendant la journée en fait parce que eux ils arrivent il est 19 heures ils regardent le match et puis ils rentrent chez eux mais moi je vais au terrain il est midi quoi enfin après c'est pas c'est quand même assez tard je dis pas que voilà je fais des mais je suis pendant 4-5 heures à m'entraîner que ce soit muscu, mobilité, on va lancer, on va courir etc et on a des tests toute la journée pour être sûr qu'on est en forme pour le match et il y a plein de gens qui viennent voir les matchs, ils ne se rendent pas compte. Ils se disent, mais ils ont vraiment la belle vie, ils ne font rien. Ils font juste les matchs et tout. En vrai, oui, on a la belle vie, mais on fait quand même plus que ce qu'il n'y paraît.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Une fois sur le terrain, le receveur aide le lanceur à prendre les bonnes décisions selon les directives données en brief d'avant-match sur les batteurs adverses. Mais à la fin, toute la pression revient sur le lanceur, qui aura le dernier mot et qui a pour but d'éliminer le batteur.

  • Mathias LACOMBE

    Avant le match, on a une fiche d'analyse et on analyse chacun des frappeurs adverses un par un. Aujourd'hui, on sait exactement qui on va affronter. On a des mecs qui analysent leurs stats et comment ils frappent, etc. Par exemple, ils disent qu'ils n'arrivent pas à frapper tel lancé. Aujourd'hui, on va abuser de se lancer. On va en lancer deux fois plus contre lui parce qu'on sait très bien que c'est sa faiblesse. Moi, dans le feu de l'action, c'est très compliqué de me souvenir de ce qui s'est passé pendant cette analyse-là, en fait. Et du coup, mon catcheur, il m'aide aussi. Il me donne les signaux, qu'en gros, avec ses doigts, il fait des combinaisons. Et donc, je sais que chaque combinaison signifie quel effet et quelle localisation. Et du coup, on communique comme ça sur quel effet lancer, à quel moment, etc. C'est toujours moi qui ai le dernier mot, en fait. Donc, s'il me dit, moi, je veux que tu lances tel effet, et moi, je ne le sens pas, juste je lui dit non et puis il me... me donne un autre effet. C'est jamais lui qui va dire, au final c'est moi qui ai la balle dans la main, donc c'est moi qui fais ce que je veux.

  • Journaliste

    En 2028, pour faire rayonner comme il se doit la cité des anges, Los Angeles a voulu innover et parier sur de nouveaux sports. 5 disciplines avec en tête de liste le baseball. En 2028, à Los Angeles, le baseball fera son apparition aux Jeux Olympiques. Un événement pour lequel la France aura fort à faire afin de se... qualifier face aux meilleures nations mondiales, dont fait notamment partie le Japon, les Etats-Unis, Taipei, la Corée du Sud, Cuba et le Mexique entre autres. Un rêve auquel Mathias aimerait participer avec le maillot tricolore.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, les Jeux olympiques, c'est un truc que je regarde depuis que je suis tout petit. Ça m'a toujours fasciné de regarder toutes les compétitions, etc. Et c'est un objectif de fou. Après, est-ce que la France réussira à se qualifier ? C'est une autre histoire, mais je crois qu'on a les qualifs en 2027, donc un an avant. J'espère pouvoir jouer et pouvoir donner le meilleur de moi-même pour réussir à qualifier la France et ensuite faire les JO. C'est un rêve de fou, les JO, c'est incroyable.

  • SUEUR D'ESPOIR

    De son côté, il offre le plus possible à faire connaître le baseball en France. Lui qui a découvert cette discipline par hasard à l'âge de 8 ans lors d'un forum des associations de sa ville de Pinoe en Gironde. De là, il gravit les échelons en intégrant le Pôle Espoir à Bordeaux, puis le Pôle France à Toulouse. avant de s'envoler aux Etats-Unis. Seulement deuxième français drafté, il rêve d'être le premier français à atteindre la MLB. Et derrière lui, toute la communauté française de baseball le soutient.

  • Mathias LACOMBE

    Je sens que je suis soutenu par beaucoup de gens qui sont en France, beaucoup de gens qui adorent le baseball, qui suivent tout ce que je fais, qui m'envoient des messages d'encouragement, de félicitations quand je lance bien. Je sens que je suis soutenu et du coup moi ça me donne envie de redonner un peu derrière en faisant des interviews ou quand je rentre en France j'essaye de faire toujours des journées où c'est que j'essaye de redonner un peu de savoir tu vois donc avoir des jeunes qui viennent et puis faire un entraînement ou donner un cours on va dire des choses comme ça mais c'est sûr que le baseball en France c'est pas un sport qui est développé Mais c'est un sport que j'aimerais voir se développer. Donc moi, à mon échelle, j'essaye de faire ce que je peux pour faire parler du baseball un maximum et pour donner envie à d'autres jeunes de s'y mettre et puis de, pourquoi pas, avoir le même parcours ou un parcours même meilleur que le mien.

  • SUEUR D'ESPOIR

    Comme premier supporter, il peut bien évidemment compter sur ses parents qui lui ont toujours fait confiance dans son projet.

  • Mathias LACOMBE

    Franchement, ils me soutiennent, ils sont à fond derrière moi. Et puis voilà, ils sont fiers de moi et c'est une énorme partie de mon succès, on va dire. De me sentir soutenu, c'est énorme, ça fait la différence.

  • SUEUR D'ESPOIR

    La majorité de l'année éloignée de ses proches, il sait que ce sont des sacrifices consentis et que chaque grand objectif nécessite des concessions, aussi difficiles soient-elles.

  • Mathias LACOMBE

    Ah bien sûr, c'est des sacrifices, c'est des choix. Quand je suis parti aux Etats-Unis, je savais très bien que ça allait être compliqué de rentrer une ou deux fois par an, de voir ma famille très rarement, de voir mes potes encore moins. C'est sûr que c'est compliqué, mais il faut bien ça. C'est mes objectifs, c'est mon rêve. Sans ces sacrifices-là, je vais nulle part. Franchement, si on a des doutes chaque jour, c'est très compliqué. Si on n'est pas en paix avec soi-même, si on n'est pas... Motiver, etc. c'est très compliqué. Si on a du mal avec l'échec, très compliqué. Après, il faut beaucoup de discipline aussi. Parce que l'entraînement tous les jours, j'ai six jours sur sept où c'est que j'ai entraînement et match. Donc la saison-là, on a 130 matchs je crois sur la saison. Donc c'est quand même conséquent. Donc il faut réussir à avoir une discipline d'entraînement, de bien prendre soin de son corps aussi, de récupération, etc. Pour que ça marche, il faut vraiment faire attention à tout ça. Il y a plein de mecs dans l'équipe qui ne font rien. Il n'y a rien d'obligatoire en fait. Muscu, etc. C'est toujours ouvert, mais il n'y a rien d'obligatoire. C'est vraiment toi et ta discipline, toi et ta motivation. Puis je pense l'amour du jeu en fait. Je dirais que c'est le plus important parce que ça fait que la discipline, la motivation, ça vient tout seul. J'aime tellement être sur le monticule et lancer. J'aime tellement performer et affronter des mecs que je fais tout ce qu'il faut en dehors du terrain pour pouvoir faire ça. pour pouvoir jouer le plus longtemps possible. Parce que la muscu, moi, je déteste ça. Franchement, je déteste ça. Mais j'y suis tous les jours parce que je sais que ça va me permettre d'être meilleur que celui qui n'y va pas. Ça va me permettre d'éviter les blessures, ça va me permettre de performer sur le long terme, etc. Donc j'y vais tous les jours.

  • SUEUR D'ESPOIR

    En ce moment, c'est le road baseball. Mathias n'y participe pas car son équipe ne le laisse pas y participer. Mais il espère bien. dans quelques mois être libérés pour contribuer à ce que l'équipe de France de baseball soit du voyage à Los Angeles. C'est la fin de cet épisode. J'espère que vous avez apprécié découvrir les dessous du très très haut niveau avec Mathias Lacombe, un athlète dont vous n'avez pas fini d'entendre parler. Car du haut de ses 23 ans, il pourrait bien contribuer dans quelques années à démocratiser le baseball français. N'oubliez pas de vous abonner au podcast et de lui mettre 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Merci pour votre écoute, c'était Sûr d'espoir, et à bientôt pour un nouvel épisode sur le haut niveau.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Différence baseball et basket

    01:16

  • Comprendre le baseball et ses règles

    01:46

  • Son nombre de lancers chaque jour

    03:42

  • Les différents types de lanceurs

    04:10

  • Atteindre la MLB, un projet au temps long

    05:02

  • L'importance de se donner des objectifs

    09:54

  • La mentalité de compétition aux Etats-Unis

    10:59

  • Sa blessure au pire moment

    12:08

  • Sa promotion en Ligue A-

    14:34

  • Les données dans le baseball

    15:50

  • L'importance du mental, savoir gérer les échecs

    18:02

  • La partie avant le début du match

    21:22

  • Le lien entre le lanceur et le receveur

    22:36

  • L'arrivée du baseball aux JO de Los Angeles 2028

    24:02

  • Son envie de démocratiser le baseball en France

    25:23

  • Ses parents comme premiers supporters

    26:57

  • Le poids des sacrifices pour rêver grand

    27:18

  • Conclusion

    29:20

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