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Super Docteur - médecine générale

1/2 Médecine de la violence

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09min |18/06/2024
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Description

❓ Est-ce que la violence est une maladie ?


👉 J'ai eu le plaisir de recevoir le professeur Eric Baccino, Chef du service de médecine légale du CHU de Montpellier et rédacteur en chef de la 'Revue de Médecine Légale' dans le nouvel épisode du podcast "Super Docteur". Son expertise et ses nombreuses contributions au domaine font de lui une référence incontournable en matière de médecine légale.


🔍 Au cours de cet épisode, le professeur Baccino nous partagera les motivations derrière son ouvrage récent, 'Médecine de la violence pour le praticien' paru aux éditions Elsevier.


❓ Mon invité m'expliquera ce qu'est la médecine de la violence. Vivons-nous dans une société plus violente qu'avant", de son point de vue expert ? Et est-ce que la violence est à considérer comme une maladie ? Ces questions nous aideront à comprendre le cadre et l'importance de cette discipline.


🩺 Nous discuterons des défis rencontrés par les praticiens lors de la prise en charge des victimes de violence. J'ai découvert ses perspectives sur les formes de maltraitance, y compris celles envers les enfants, les personnes âgées, ainsi que sur les mutilations sexuelles féminines dont mon invité a souhaité souligner l'importance. Nous verrons avec lui comment les généralistes peuvent mieux détecter et intervenir dans ces situations délicates.


📄 Le professeur Baccino abordera également les aspects pratiques de la rédaction d'un certificat médical initial, et me donnera des conseils directs et applicables.


⚖️ Nous explorerons aussi les diverses responsabilités et défis légaux auxquels les médecins sont confrontés, notamment en ce qui concerne le secret médical et la rédaction de rapports médico-légaux. Cette discussion touche directement à notre rôle et à nos devoirs en tant que praticiens.


👩‍⚕️ Je suis convaincu que cet épisode sera enrichissant pour tous les praticiens, qu'ils soient généralistes ou spécialistes, et qu'il leur fournira des outils précieux pour mieux gérer les situations de violence dans leur pratique quotidienne.


L'ouvrage de Eric Baccino est disponible aux éditions Elsevier, ici: https://www.elsevier-masson.fr/medecine-de-la-violence-pour-le-praticien-9782294778568.html


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

https://fr.tipeee.com/superdocteur


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue sur Superdocteur. Dans cet épisode, nous allons nous plonger dans une dimension cruciale et souvent méconnue de notre discipline, la médecine de la violence. Ce domaine explore les multiples facettes de la violence dans notre société et son impact sur la pratique médicale quotidienne. Pour en discuter, j'ai l'honneur d'accueillir le professeur Eric Bassineau, professeur de médecine légale au CHU de Montpellier, rédacteur en chef de la revue de médecine légale et président de l'IAFS, l'association mondiale de médecine légale. Il a récemment publié un ouvrage intitulé Médecine de la violence pour le praticien aux très bonnes éditions Elsevier, destinées à aider les médecins dans la prise en charge des situations de violence. Au cours de cet épisode, nous aborderons les défis rencontrés par les praticiens lors de la prise en charge des victimes de violence. Nous discuterons des diverses formes de maltraitance et de la manière dont les généralistes peuvent mieux détecter et intervenir. Bonjour Eric et merci beaucoup de me rejoindre aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu et merci de passer du temps pour parler de cet ouvrage auquel je tiens.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez commencer par m'expliquer ce qu'est la médecine de la violence ?

  • Speaker #1

    La médecine de la violence est toute la médecine légale sauf la thanatologie et l'autopsie, parce que l'autopsie c'est vraiment un acte technique qui nous caractérise, mais en fait en France et dans beaucoup de pays non anglo-saxons, les légistes actuellement font de la médecine légale du vivant, c'est-à-dire ils voient des délinquants, c'est un peu les agents pathologiques de la violence, et il voit aussi les victimes et tous les symptômes qu'elles présentent, et là ce sont les symptômes de cette maladie qu'est la violence.

  • Speaker #0

    Donc la médecine de la violence, ça réunit des agresseurs, des victimes, la justice et la médecine ?

  • Speaker #1

    Exactement, et nous nous sommes à cette interface, et depuis 2011, grâce à la réforme qui a eu lieu en France, nous sommes intégrés avec un budget pérenne au sein des CHU, donc on n'est plus uniquement des médecins qui faisaient des certificats. On travaille avec des équipes où il y a des psychologues, où il y a des infirmières, où les associations viennent conseiller les victimes, donc on fait une prise en charge globale de la victime. et de cette pathologie qu'elle présente, qui est les conséquences de la violence. Et comme on fait aussi les gardes à vue, on voit très fréquemment dans la même nuit l'agresseur et sa victime. Donc on a une appréhension globale du phénomène. Et moi, pendant dix ans, j'ai même été médecin de prison. On est des spécialistes de la violence et de ceux qui la commettent et ceux qui la subissent.

  • Speaker #0

    J'ai très envie de vous poser la question, vous qui avez des décennies de pratiques dans ce domaine, est-ce qu'on vit dans une société plus violente qu'avant ?

  • Speaker #1

    Non, d'un point de vue objectif, et si on considère que la gravité, par exemple les homicides, non. Il y a moins d'homicides maintenant qu'il y en a à 50 ans, ça c'est clair. Est-ce qu'il y a plus de gens qui se font frapper, plus de gens qui se font maltraiter ? C'est impossible à dire parce qu'on n'a pas de marqueur évident. Ce qui est certain, c'est que les gens le supportent de moins en moins bien. Donc nous avons actuellement une impression, moi ce que j'ai c'est une impression de fragilisation des personnes face à la violence. Quand j'ai commencé la médecine il y a longtemps, je suis professeur depuis 1990, il n'y avait quasiment pas de retentissement psychologique. Que je fasse de l'expertise, que j'améline des victimes, le retentissement psychologique, ça ne portait même pas de nom. Ça s'appelait le syndrome subjectif traumatisé crânien. Et là, on a inventé l'état de stress post-traumatique. Actuellement, c'est la pathologie qui se développe le plus. Je dirais qu'actuellement, 25% des gens qu'on voit, au minimum, présentent du retentissement psychologique. Pour les viols, c'est 40 à 50%. et ceci même si c'est un accident de la route je fais des expertises de dommages corporels aussi vous avez beaucoup de patients tout à l'heure j'ai vu une personne qui depuis qu'elle a eu qu'elle s'est fait renverser par une voiture ne peut plus sortir dans la rue ne peut plus conduire est totalement tétanisé l'autre fois elle s'est pissée dessus parce qu'elle a envoyé une voiture qui est arrivée alors qu'elle traversait au passage côté ce sont des choses qu'on ne voyait pas avant donc il y a sûrement une fragilisation une aggravation des symptômes

  • Speaker #0

    C'est fascinant ce que vous rapportez et comment vous l'expliquez qu'il y a quelques années il y avait beaucoup moins d'influence psychologique ?

  • Speaker #1

    Facteur sociétal, parce qu'il y a des comparaisons par exemple les victimes de violences, de tortures au Tibet ou en Guinée n'ont pas les mêmes symptômes que ce qui est parfaitement défini chez nous en termes d'état de stress post-traumatique. Actuellement il y a un conditionnement sociétal au retentissement psychologique d'ailleurs écoutez la télé, chaque fois qu'il y a un événement on dit la cellule médico-psychologique s'est mise en place donc parce que J'ai vu des fois des parents s'étonner que leur monstrueux enfant n'ait pas un retentissement psychologique. Parce que dans l'inconscient collectif actuellement, après une agression, après un accident, vous devez être psychologiquement ébranlé. Ce ne sont pas des simulateurs, ce sont des gens qui souffrent vraiment. Mais il y a vraiment une ambiance sociétale qui favorise l'impact psychologique.

  • Speaker #0

    C'est très intéressant. Est-ce que c'est une maladie, la violence ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est une maladie, parce qu'il y a des causes pathogènes, qui s'appellent des agresseurs, il y a des circonstances pathogènes aussi, quand on vit dans certains milieux familiaux, et puis il y a des symptômes. Il y a des symptômes, il y a des fractures, il y a des blessures, il y a des retentissements psychologiques, il y a des séquelles. C'est une maladie, en plus ça se soigne. C'est-à-dire, lorsqu'on peut soigner, lorsqu'on est comme nous, il y a des pays où la médecine égale est dans les locaux de police, nous on est dans un CHU, on est vraiment... en étant hospitalier, on soigne les gens, on leur fait des pansements, on leur fait des piqûres, on soigne les maladies vénériennes, on les montre à la psychologue en urgence et on les aide à essayer de récupérer le mieux possible. Donc c'est une maladie et la France a eu ce gros avantage d'intégrer la médecine légale dans les milieux hospitaliers. C'est-à-dire que la justice donne un budget au CHU et c'est nous qui nous occupons de la prise en charge des autopsies, des examens de victimes et de délinquants au sein des CHU.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors, votre ouvrage, Médecine de la violence pour le praticien, aborde la violence sous plusieurs aspects. Est-ce que vous pouvez me dire ce qui vous a motivé à l'écrire et à qui il s'adresse, ce livre ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a motivé à l'écrire, c'est que les textbooks étaient uniquement des textbooks anglo-saxons, à part le belge de Bautier, qui portait sur l'autopsie. Or, la France, depuis 15 ans, le légiste fait majoritairement de la médecine égale du vivant. donc délinquants ou agresseurs, il fallait un textbook. C'est le premier textbook qui est relatif uniquement à la prise en charge. C'est pour les légistes qui ne font pas d'autopsie, c'est-à-dire qui font les levées de corps et ensuite qui vont examiner les victimes, les délinquants. C'est le légiste qui ne fait pas l'autopsie, c'est-à-dire la majorité de l'activité du légiste français. Donc c'est le seul textbook en français de ce type et bientôt ça va être le seul textbook anglo-saxon parce qu'en Angleterre, on avait écrit un qui était excellent, Margaret Stark, mais vu la crise de la médecine égale à Grande-Bretagne, bientôt il n'y aura plus que le mien. Je suis en train d'essayer de le faire traduire en différentes langues parce que c'est un besoin.

  • Speaker #0

    On peut confirmer qu'il est hyper utile également pour les médecins généralistes parce qu'il y a plein de notions que les généralistes comme moi ignorent.

  • Speaker #1

    C'est fait pour. C'est vraiment fait pour. D'ailleurs, pour la première fois, je pense que c'est original, on a décidé avec mon collègue de le faire en duo. Donc vous avez vu qu'il y a certains chapitres qui abordent la problématique du point de vue du spécialiste et du point de vue du généraliste. Parce que faire de la garde à vue quand on est généraliste, ce n'est pas pareil que quand on est légiste au CHU de Montpellier. Donc on a voulu avoir ce double abord-là.

  • Speaker #0

    La première partie de ce livre traite de la prise en charge des victimes. Quels sont, selon vous, Eric, les principaux défis auxquels les praticiens sont confrontés lorsqu'ils prennent en charge des... des victimes de violences ?

  • Speaker #1

    Le principal défi, c'est de les connaître d'abord, parce que la médecine égale est très peu enseignée pendant le cursus. Quand on vous a fait 20 ans, on a tout compris. Donc il y a très peu de praticiens qui sont préparés à savoir comment prendre en charge une victime de viol, une victime de violences conjugales ou un enfant battu. Donc la plupart du temps, ils dégagent en touche lorsqu'ils sont près des grands centres. Mais lorsqu'ils ne sont pas près des grands centres, le premier défi, c'est qu'est-ce que je fais devant ces pathologies inconnues ? j'avais calculé qu'on parlait beaucoup plus de la leucémie à tricholococytes que des violences conjugales pendant le cursus. Vous voyez un peu l'impact. Donc ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est s'il veut s'en occuper et qu'il ne dégage pas en touche parce qu'il n'a pas de centre à côté, c'est d'essayer d'être le plus complet possible, c'est-à-dire de comprendre qu'il ne doit pas être uniquement un médecin qui fait des certificats, qui connaît l'ITT, concept, dont vous savez qu'il est difficile à manipuler. Oui, complètement. qui proposait aux victimes des contacts avec des psychologues, des psychothérapeutes et éventuellement des associations. Donc quand vous êtes un petit peu isolé dans votre coin, il est bon que vous fassiez un carnet où il y aurait tous les intervenants. Souvent les conseils généraux donnent ça. Le conseil général de l'héros dit voilà pour prendre en charge les victimes, voilà le réseau dans votre ville. Donc je pense que c'est ça, connaître la pathologie et savoir la prendre en charge de façon globale.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode t'a plu. Si c'est le cas, Pense à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Si tu veux me laisser une note de 5 étoiles sur ton application, ça m'aiderait aussi beaucoup. Tu peux également rejoindre la newsletter afin de recevoir une fois par mois un mail dans lequel je te transmets plein de contenus pour la médecine générale. Enfin, tu peux participer financièrement sur la cagnotte Tipeee. Toutes les ressources sont dans les notes de cet épisode. A bientôt !

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❓ Est-ce que la violence est une maladie ?


👉 J'ai eu le plaisir de recevoir le professeur Eric Baccino, Chef du service de médecine légale du CHU de Montpellier et rédacteur en chef de la 'Revue de Médecine Légale' dans le nouvel épisode du podcast "Super Docteur". Son expertise et ses nombreuses contributions au domaine font de lui une référence incontournable en matière de médecine légale.


🔍 Au cours de cet épisode, le professeur Baccino nous partagera les motivations derrière son ouvrage récent, 'Médecine de la violence pour le praticien' paru aux éditions Elsevier.


❓ Mon invité m'expliquera ce qu'est la médecine de la violence. Vivons-nous dans une société plus violente qu'avant", de son point de vue expert ? Et est-ce que la violence est à considérer comme une maladie ? Ces questions nous aideront à comprendre le cadre et l'importance de cette discipline.


🩺 Nous discuterons des défis rencontrés par les praticiens lors de la prise en charge des victimes de violence. J'ai découvert ses perspectives sur les formes de maltraitance, y compris celles envers les enfants, les personnes âgées, ainsi que sur les mutilations sexuelles féminines dont mon invité a souhaité souligner l'importance. Nous verrons avec lui comment les généralistes peuvent mieux détecter et intervenir dans ces situations délicates.


📄 Le professeur Baccino abordera également les aspects pratiques de la rédaction d'un certificat médical initial, et me donnera des conseils directs et applicables.


⚖️ Nous explorerons aussi les diverses responsabilités et défis légaux auxquels les médecins sont confrontés, notamment en ce qui concerne le secret médical et la rédaction de rapports médico-légaux. Cette discussion touche directement à notre rôle et à nos devoirs en tant que praticiens.


👩‍⚕️ Je suis convaincu que cet épisode sera enrichissant pour tous les praticiens, qu'ils soient généralistes ou spécialistes, et qu'il leur fournira des outils précieux pour mieux gérer les situations de violence dans leur pratique quotidienne.


L'ouvrage de Eric Baccino est disponible aux éditions Elsevier, ici: https://www.elsevier-masson.fr/medecine-de-la-violence-pour-le-praticien-9782294778568.html


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

https://fr.tipeee.com/superdocteur


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue sur Superdocteur. Dans cet épisode, nous allons nous plonger dans une dimension cruciale et souvent méconnue de notre discipline, la médecine de la violence. Ce domaine explore les multiples facettes de la violence dans notre société et son impact sur la pratique médicale quotidienne. Pour en discuter, j'ai l'honneur d'accueillir le professeur Eric Bassineau, professeur de médecine légale au CHU de Montpellier, rédacteur en chef de la revue de médecine légale et président de l'IAFS, l'association mondiale de médecine légale. Il a récemment publié un ouvrage intitulé Médecine de la violence pour le praticien aux très bonnes éditions Elsevier, destinées à aider les médecins dans la prise en charge des situations de violence. Au cours de cet épisode, nous aborderons les défis rencontrés par les praticiens lors de la prise en charge des victimes de violence. Nous discuterons des diverses formes de maltraitance et de la manière dont les généralistes peuvent mieux détecter et intervenir. Bonjour Eric et merci beaucoup de me rejoindre aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu et merci de passer du temps pour parler de cet ouvrage auquel je tiens.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez commencer par m'expliquer ce qu'est la médecine de la violence ?

  • Speaker #1

    La médecine de la violence est toute la médecine légale sauf la thanatologie et l'autopsie, parce que l'autopsie c'est vraiment un acte technique qui nous caractérise, mais en fait en France et dans beaucoup de pays non anglo-saxons, les légistes actuellement font de la médecine légale du vivant, c'est-à-dire ils voient des délinquants, c'est un peu les agents pathologiques de la violence, et il voit aussi les victimes et tous les symptômes qu'elles présentent, et là ce sont les symptômes de cette maladie qu'est la violence.

  • Speaker #0

    Donc la médecine de la violence, ça réunit des agresseurs, des victimes, la justice et la médecine ?

  • Speaker #1

    Exactement, et nous nous sommes à cette interface, et depuis 2011, grâce à la réforme qui a eu lieu en France, nous sommes intégrés avec un budget pérenne au sein des CHU, donc on n'est plus uniquement des médecins qui faisaient des certificats. On travaille avec des équipes où il y a des psychologues, où il y a des infirmières, où les associations viennent conseiller les victimes, donc on fait une prise en charge globale de la victime. et de cette pathologie qu'elle présente, qui est les conséquences de la violence. Et comme on fait aussi les gardes à vue, on voit très fréquemment dans la même nuit l'agresseur et sa victime. Donc on a une appréhension globale du phénomène. Et moi, pendant dix ans, j'ai même été médecin de prison. On est des spécialistes de la violence et de ceux qui la commettent et ceux qui la subissent.

  • Speaker #0

    J'ai très envie de vous poser la question, vous qui avez des décennies de pratiques dans ce domaine, est-ce qu'on vit dans une société plus violente qu'avant ?

  • Speaker #1

    Non, d'un point de vue objectif, et si on considère que la gravité, par exemple les homicides, non. Il y a moins d'homicides maintenant qu'il y en a à 50 ans, ça c'est clair. Est-ce qu'il y a plus de gens qui se font frapper, plus de gens qui se font maltraiter ? C'est impossible à dire parce qu'on n'a pas de marqueur évident. Ce qui est certain, c'est que les gens le supportent de moins en moins bien. Donc nous avons actuellement une impression, moi ce que j'ai c'est une impression de fragilisation des personnes face à la violence. Quand j'ai commencé la médecine il y a longtemps, je suis professeur depuis 1990, il n'y avait quasiment pas de retentissement psychologique. Que je fasse de l'expertise, que j'améline des victimes, le retentissement psychologique, ça ne portait même pas de nom. Ça s'appelait le syndrome subjectif traumatisé crânien. Et là, on a inventé l'état de stress post-traumatique. Actuellement, c'est la pathologie qui se développe le plus. Je dirais qu'actuellement, 25% des gens qu'on voit, au minimum, présentent du retentissement psychologique. Pour les viols, c'est 40 à 50%. et ceci même si c'est un accident de la route je fais des expertises de dommages corporels aussi vous avez beaucoup de patients tout à l'heure j'ai vu une personne qui depuis qu'elle a eu qu'elle s'est fait renverser par une voiture ne peut plus sortir dans la rue ne peut plus conduire est totalement tétanisé l'autre fois elle s'est pissée dessus parce qu'elle a envoyé une voiture qui est arrivée alors qu'elle traversait au passage côté ce sont des choses qu'on ne voyait pas avant donc il y a sûrement une fragilisation une aggravation des symptômes

  • Speaker #0

    C'est fascinant ce que vous rapportez et comment vous l'expliquez qu'il y a quelques années il y avait beaucoup moins d'influence psychologique ?

  • Speaker #1

    Facteur sociétal, parce qu'il y a des comparaisons par exemple les victimes de violences, de tortures au Tibet ou en Guinée n'ont pas les mêmes symptômes que ce qui est parfaitement défini chez nous en termes d'état de stress post-traumatique. Actuellement il y a un conditionnement sociétal au retentissement psychologique d'ailleurs écoutez la télé, chaque fois qu'il y a un événement on dit la cellule médico-psychologique s'est mise en place donc parce que J'ai vu des fois des parents s'étonner que leur monstrueux enfant n'ait pas un retentissement psychologique. Parce que dans l'inconscient collectif actuellement, après une agression, après un accident, vous devez être psychologiquement ébranlé. Ce ne sont pas des simulateurs, ce sont des gens qui souffrent vraiment. Mais il y a vraiment une ambiance sociétale qui favorise l'impact psychologique.

  • Speaker #0

    C'est très intéressant. Est-ce que c'est une maladie, la violence ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est une maladie, parce qu'il y a des causes pathogènes, qui s'appellent des agresseurs, il y a des circonstances pathogènes aussi, quand on vit dans certains milieux familiaux, et puis il y a des symptômes. Il y a des symptômes, il y a des fractures, il y a des blessures, il y a des retentissements psychologiques, il y a des séquelles. C'est une maladie, en plus ça se soigne. C'est-à-dire, lorsqu'on peut soigner, lorsqu'on est comme nous, il y a des pays où la médecine égale est dans les locaux de police, nous on est dans un CHU, on est vraiment... en étant hospitalier, on soigne les gens, on leur fait des pansements, on leur fait des piqûres, on soigne les maladies vénériennes, on les montre à la psychologue en urgence et on les aide à essayer de récupérer le mieux possible. Donc c'est une maladie et la France a eu ce gros avantage d'intégrer la médecine légale dans les milieux hospitaliers. C'est-à-dire que la justice donne un budget au CHU et c'est nous qui nous occupons de la prise en charge des autopsies, des examens de victimes et de délinquants au sein des CHU.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors, votre ouvrage, Médecine de la violence pour le praticien, aborde la violence sous plusieurs aspects. Est-ce que vous pouvez me dire ce qui vous a motivé à l'écrire et à qui il s'adresse, ce livre ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a motivé à l'écrire, c'est que les textbooks étaient uniquement des textbooks anglo-saxons, à part le belge de Bautier, qui portait sur l'autopsie. Or, la France, depuis 15 ans, le légiste fait majoritairement de la médecine égale du vivant. donc délinquants ou agresseurs, il fallait un textbook. C'est le premier textbook qui est relatif uniquement à la prise en charge. C'est pour les légistes qui ne font pas d'autopsie, c'est-à-dire qui font les levées de corps et ensuite qui vont examiner les victimes, les délinquants. C'est le légiste qui ne fait pas l'autopsie, c'est-à-dire la majorité de l'activité du légiste français. Donc c'est le seul textbook en français de ce type et bientôt ça va être le seul textbook anglo-saxon parce qu'en Angleterre, on avait écrit un qui était excellent, Margaret Stark, mais vu la crise de la médecine égale à Grande-Bretagne, bientôt il n'y aura plus que le mien. Je suis en train d'essayer de le faire traduire en différentes langues parce que c'est un besoin.

  • Speaker #0

    On peut confirmer qu'il est hyper utile également pour les médecins généralistes parce qu'il y a plein de notions que les généralistes comme moi ignorent.

  • Speaker #1

    C'est fait pour. C'est vraiment fait pour. D'ailleurs, pour la première fois, je pense que c'est original, on a décidé avec mon collègue de le faire en duo. Donc vous avez vu qu'il y a certains chapitres qui abordent la problématique du point de vue du spécialiste et du point de vue du généraliste. Parce que faire de la garde à vue quand on est généraliste, ce n'est pas pareil que quand on est légiste au CHU de Montpellier. Donc on a voulu avoir ce double abord-là.

  • Speaker #0

    La première partie de ce livre traite de la prise en charge des victimes. Quels sont, selon vous, Eric, les principaux défis auxquels les praticiens sont confrontés lorsqu'ils prennent en charge des... des victimes de violences ?

  • Speaker #1

    Le principal défi, c'est de les connaître d'abord, parce que la médecine égale est très peu enseignée pendant le cursus. Quand on vous a fait 20 ans, on a tout compris. Donc il y a très peu de praticiens qui sont préparés à savoir comment prendre en charge une victime de viol, une victime de violences conjugales ou un enfant battu. Donc la plupart du temps, ils dégagent en touche lorsqu'ils sont près des grands centres. Mais lorsqu'ils ne sont pas près des grands centres, le premier défi, c'est qu'est-ce que je fais devant ces pathologies inconnues ? j'avais calculé qu'on parlait beaucoup plus de la leucémie à tricholococytes que des violences conjugales pendant le cursus. Vous voyez un peu l'impact. Donc ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est s'il veut s'en occuper et qu'il ne dégage pas en touche parce qu'il n'a pas de centre à côté, c'est d'essayer d'être le plus complet possible, c'est-à-dire de comprendre qu'il ne doit pas être uniquement un médecin qui fait des certificats, qui connaît l'ITT, concept, dont vous savez qu'il est difficile à manipuler. Oui, complètement. qui proposait aux victimes des contacts avec des psychologues, des psychothérapeutes et éventuellement des associations. Donc quand vous êtes un petit peu isolé dans votre coin, il est bon que vous fassiez un carnet où il y aurait tous les intervenants. Souvent les conseils généraux donnent ça. Le conseil général de l'héros dit voilà pour prendre en charge les victimes, voilà le réseau dans votre ville. Donc je pense que c'est ça, connaître la pathologie et savoir la prendre en charge de façon globale.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode t'a plu. Si c'est le cas, Pense à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Si tu veux me laisser une note de 5 étoiles sur ton application, ça m'aiderait aussi beaucoup. Tu peux également rejoindre la newsletter afin de recevoir une fois par mois un mail dans lequel je te transmets plein de contenus pour la médecine générale. Enfin, tu peux participer financièrement sur la cagnotte Tipeee. Toutes les ressources sont dans les notes de cet épisode. A bientôt !

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❓ Est-ce que la violence est une maladie ?


👉 J'ai eu le plaisir de recevoir le professeur Eric Baccino, Chef du service de médecine légale du CHU de Montpellier et rédacteur en chef de la 'Revue de Médecine Légale' dans le nouvel épisode du podcast "Super Docteur". Son expertise et ses nombreuses contributions au domaine font de lui une référence incontournable en matière de médecine légale.


🔍 Au cours de cet épisode, le professeur Baccino nous partagera les motivations derrière son ouvrage récent, 'Médecine de la violence pour le praticien' paru aux éditions Elsevier.


❓ Mon invité m'expliquera ce qu'est la médecine de la violence. Vivons-nous dans une société plus violente qu'avant", de son point de vue expert ? Et est-ce que la violence est à considérer comme une maladie ? Ces questions nous aideront à comprendre le cadre et l'importance de cette discipline.


🩺 Nous discuterons des défis rencontrés par les praticiens lors de la prise en charge des victimes de violence. J'ai découvert ses perspectives sur les formes de maltraitance, y compris celles envers les enfants, les personnes âgées, ainsi que sur les mutilations sexuelles féminines dont mon invité a souhaité souligner l'importance. Nous verrons avec lui comment les généralistes peuvent mieux détecter et intervenir dans ces situations délicates.


📄 Le professeur Baccino abordera également les aspects pratiques de la rédaction d'un certificat médical initial, et me donnera des conseils directs et applicables.


⚖️ Nous explorerons aussi les diverses responsabilités et défis légaux auxquels les médecins sont confrontés, notamment en ce qui concerne le secret médical et la rédaction de rapports médico-légaux. Cette discussion touche directement à notre rôle et à nos devoirs en tant que praticiens.


👩‍⚕️ Je suis convaincu que cet épisode sera enrichissant pour tous les praticiens, qu'ils soient généralistes ou spécialistes, et qu'il leur fournira des outils précieux pour mieux gérer les situations de violence dans leur pratique quotidienne.


L'ouvrage de Eric Baccino est disponible aux éditions Elsevier, ici: https://www.elsevier-masson.fr/medecine-de-la-violence-pour-le-praticien-9782294778568.html


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

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https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue sur Superdocteur. Dans cet épisode, nous allons nous plonger dans une dimension cruciale et souvent méconnue de notre discipline, la médecine de la violence. Ce domaine explore les multiples facettes de la violence dans notre société et son impact sur la pratique médicale quotidienne. Pour en discuter, j'ai l'honneur d'accueillir le professeur Eric Bassineau, professeur de médecine légale au CHU de Montpellier, rédacteur en chef de la revue de médecine légale et président de l'IAFS, l'association mondiale de médecine légale. Il a récemment publié un ouvrage intitulé Médecine de la violence pour le praticien aux très bonnes éditions Elsevier, destinées à aider les médecins dans la prise en charge des situations de violence. Au cours de cet épisode, nous aborderons les défis rencontrés par les praticiens lors de la prise en charge des victimes de violence. Nous discuterons des diverses formes de maltraitance et de la manière dont les généralistes peuvent mieux détecter et intervenir. Bonjour Eric et merci beaucoup de me rejoindre aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu et merci de passer du temps pour parler de cet ouvrage auquel je tiens.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez commencer par m'expliquer ce qu'est la médecine de la violence ?

  • Speaker #1

    La médecine de la violence est toute la médecine légale sauf la thanatologie et l'autopsie, parce que l'autopsie c'est vraiment un acte technique qui nous caractérise, mais en fait en France et dans beaucoup de pays non anglo-saxons, les légistes actuellement font de la médecine légale du vivant, c'est-à-dire ils voient des délinquants, c'est un peu les agents pathologiques de la violence, et il voit aussi les victimes et tous les symptômes qu'elles présentent, et là ce sont les symptômes de cette maladie qu'est la violence.

  • Speaker #0

    Donc la médecine de la violence, ça réunit des agresseurs, des victimes, la justice et la médecine ?

  • Speaker #1

    Exactement, et nous nous sommes à cette interface, et depuis 2011, grâce à la réforme qui a eu lieu en France, nous sommes intégrés avec un budget pérenne au sein des CHU, donc on n'est plus uniquement des médecins qui faisaient des certificats. On travaille avec des équipes où il y a des psychologues, où il y a des infirmières, où les associations viennent conseiller les victimes, donc on fait une prise en charge globale de la victime. et de cette pathologie qu'elle présente, qui est les conséquences de la violence. Et comme on fait aussi les gardes à vue, on voit très fréquemment dans la même nuit l'agresseur et sa victime. Donc on a une appréhension globale du phénomène. Et moi, pendant dix ans, j'ai même été médecin de prison. On est des spécialistes de la violence et de ceux qui la commettent et ceux qui la subissent.

  • Speaker #0

    J'ai très envie de vous poser la question, vous qui avez des décennies de pratiques dans ce domaine, est-ce qu'on vit dans une société plus violente qu'avant ?

  • Speaker #1

    Non, d'un point de vue objectif, et si on considère que la gravité, par exemple les homicides, non. Il y a moins d'homicides maintenant qu'il y en a à 50 ans, ça c'est clair. Est-ce qu'il y a plus de gens qui se font frapper, plus de gens qui se font maltraiter ? C'est impossible à dire parce qu'on n'a pas de marqueur évident. Ce qui est certain, c'est que les gens le supportent de moins en moins bien. Donc nous avons actuellement une impression, moi ce que j'ai c'est une impression de fragilisation des personnes face à la violence. Quand j'ai commencé la médecine il y a longtemps, je suis professeur depuis 1990, il n'y avait quasiment pas de retentissement psychologique. Que je fasse de l'expertise, que j'améline des victimes, le retentissement psychologique, ça ne portait même pas de nom. Ça s'appelait le syndrome subjectif traumatisé crânien. Et là, on a inventé l'état de stress post-traumatique. Actuellement, c'est la pathologie qui se développe le plus. Je dirais qu'actuellement, 25% des gens qu'on voit, au minimum, présentent du retentissement psychologique. Pour les viols, c'est 40 à 50%. et ceci même si c'est un accident de la route je fais des expertises de dommages corporels aussi vous avez beaucoup de patients tout à l'heure j'ai vu une personne qui depuis qu'elle a eu qu'elle s'est fait renverser par une voiture ne peut plus sortir dans la rue ne peut plus conduire est totalement tétanisé l'autre fois elle s'est pissée dessus parce qu'elle a envoyé une voiture qui est arrivée alors qu'elle traversait au passage côté ce sont des choses qu'on ne voyait pas avant donc il y a sûrement une fragilisation une aggravation des symptômes

  • Speaker #0

    C'est fascinant ce que vous rapportez et comment vous l'expliquez qu'il y a quelques années il y avait beaucoup moins d'influence psychologique ?

  • Speaker #1

    Facteur sociétal, parce qu'il y a des comparaisons par exemple les victimes de violences, de tortures au Tibet ou en Guinée n'ont pas les mêmes symptômes que ce qui est parfaitement défini chez nous en termes d'état de stress post-traumatique. Actuellement il y a un conditionnement sociétal au retentissement psychologique d'ailleurs écoutez la télé, chaque fois qu'il y a un événement on dit la cellule médico-psychologique s'est mise en place donc parce que J'ai vu des fois des parents s'étonner que leur monstrueux enfant n'ait pas un retentissement psychologique. Parce que dans l'inconscient collectif actuellement, après une agression, après un accident, vous devez être psychologiquement ébranlé. Ce ne sont pas des simulateurs, ce sont des gens qui souffrent vraiment. Mais il y a vraiment une ambiance sociétale qui favorise l'impact psychologique.

  • Speaker #0

    C'est très intéressant. Est-ce que c'est une maladie, la violence ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est une maladie, parce qu'il y a des causes pathogènes, qui s'appellent des agresseurs, il y a des circonstances pathogènes aussi, quand on vit dans certains milieux familiaux, et puis il y a des symptômes. Il y a des symptômes, il y a des fractures, il y a des blessures, il y a des retentissements psychologiques, il y a des séquelles. C'est une maladie, en plus ça se soigne. C'est-à-dire, lorsqu'on peut soigner, lorsqu'on est comme nous, il y a des pays où la médecine égale est dans les locaux de police, nous on est dans un CHU, on est vraiment... en étant hospitalier, on soigne les gens, on leur fait des pansements, on leur fait des piqûres, on soigne les maladies vénériennes, on les montre à la psychologue en urgence et on les aide à essayer de récupérer le mieux possible. Donc c'est une maladie et la France a eu ce gros avantage d'intégrer la médecine légale dans les milieux hospitaliers. C'est-à-dire que la justice donne un budget au CHU et c'est nous qui nous occupons de la prise en charge des autopsies, des examens de victimes et de délinquants au sein des CHU.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors, votre ouvrage, Médecine de la violence pour le praticien, aborde la violence sous plusieurs aspects. Est-ce que vous pouvez me dire ce qui vous a motivé à l'écrire et à qui il s'adresse, ce livre ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a motivé à l'écrire, c'est que les textbooks étaient uniquement des textbooks anglo-saxons, à part le belge de Bautier, qui portait sur l'autopsie. Or, la France, depuis 15 ans, le légiste fait majoritairement de la médecine égale du vivant. donc délinquants ou agresseurs, il fallait un textbook. C'est le premier textbook qui est relatif uniquement à la prise en charge. C'est pour les légistes qui ne font pas d'autopsie, c'est-à-dire qui font les levées de corps et ensuite qui vont examiner les victimes, les délinquants. C'est le légiste qui ne fait pas l'autopsie, c'est-à-dire la majorité de l'activité du légiste français. Donc c'est le seul textbook en français de ce type et bientôt ça va être le seul textbook anglo-saxon parce qu'en Angleterre, on avait écrit un qui était excellent, Margaret Stark, mais vu la crise de la médecine égale à Grande-Bretagne, bientôt il n'y aura plus que le mien. Je suis en train d'essayer de le faire traduire en différentes langues parce que c'est un besoin.

  • Speaker #0

    On peut confirmer qu'il est hyper utile également pour les médecins généralistes parce qu'il y a plein de notions que les généralistes comme moi ignorent.

  • Speaker #1

    C'est fait pour. C'est vraiment fait pour. D'ailleurs, pour la première fois, je pense que c'est original, on a décidé avec mon collègue de le faire en duo. Donc vous avez vu qu'il y a certains chapitres qui abordent la problématique du point de vue du spécialiste et du point de vue du généraliste. Parce que faire de la garde à vue quand on est généraliste, ce n'est pas pareil que quand on est légiste au CHU de Montpellier. Donc on a voulu avoir ce double abord-là.

  • Speaker #0

    La première partie de ce livre traite de la prise en charge des victimes. Quels sont, selon vous, Eric, les principaux défis auxquels les praticiens sont confrontés lorsqu'ils prennent en charge des... des victimes de violences ?

  • Speaker #1

    Le principal défi, c'est de les connaître d'abord, parce que la médecine égale est très peu enseignée pendant le cursus. Quand on vous a fait 20 ans, on a tout compris. Donc il y a très peu de praticiens qui sont préparés à savoir comment prendre en charge une victime de viol, une victime de violences conjugales ou un enfant battu. Donc la plupart du temps, ils dégagent en touche lorsqu'ils sont près des grands centres. Mais lorsqu'ils ne sont pas près des grands centres, le premier défi, c'est qu'est-ce que je fais devant ces pathologies inconnues ? j'avais calculé qu'on parlait beaucoup plus de la leucémie à tricholococytes que des violences conjugales pendant le cursus. Vous voyez un peu l'impact. Donc ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est s'il veut s'en occuper et qu'il ne dégage pas en touche parce qu'il n'a pas de centre à côté, c'est d'essayer d'être le plus complet possible, c'est-à-dire de comprendre qu'il ne doit pas être uniquement un médecin qui fait des certificats, qui connaît l'ITT, concept, dont vous savez qu'il est difficile à manipuler. Oui, complètement. qui proposait aux victimes des contacts avec des psychologues, des psychothérapeutes et éventuellement des associations. Donc quand vous êtes un petit peu isolé dans votre coin, il est bon que vous fassiez un carnet où il y aurait tous les intervenants. Souvent les conseils généraux donnent ça. Le conseil général de l'héros dit voilà pour prendre en charge les victimes, voilà le réseau dans votre ville. Donc je pense que c'est ça, connaître la pathologie et savoir la prendre en charge de façon globale.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode t'a plu. Si c'est le cas, Pense à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Si tu veux me laisser une note de 5 étoiles sur ton application, ça m'aiderait aussi beaucoup. Tu peux également rejoindre la newsletter afin de recevoir une fois par mois un mail dans lequel je te transmets plein de contenus pour la médecine générale. Enfin, tu peux participer financièrement sur la cagnotte Tipeee. Toutes les ressources sont dans les notes de cet épisode. A bientôt !

Description

❓ Est-ce que la violence est une maladie ?


👉 J'ai eu le plaisir de recevoir le professeur Eric Baccino, Chef du service de médecine légale du CHU de Montpellier et rédacteur en chef de la 'Revue de Médecine Légale' dans le nouvel épisode du podcast "Super Docteur". Son expertise et ses nombreuses contributions au domaine font de lui une référence incontournable en matière de médecine légale.


🔍 Au cours de cet épisode, le professeur Baccino nous partagera les motivations derrière son ouvrage récent, 'Médecine de la violence pour le praticien' paru aux éditions Elsevier.


❓ Mon invité m'expliquera ce qu'est la médecine de la violence. Vivons-nous dans une société plus violente qu'avant", de son point de vue expert ? Et est-ce que la violence est à considérer comme une maladie ? Ces questions nous aideront à comprendre le cadre et l'importance de cette discipline.


🩺 Nous discuterons des défis rencontrés par les praticiens lors de la prise en charge des victimes de violence. J'ai découvert ses perspectives sur les formes de maltraitance, y compris celles envers les enfants, les personnes âgées, ainsi que sur les mutilations sexuelles féminines dont mon invité a souhaité souligner l'importance. Nous verrons avec lui comment les généralistes peuvent mieux détecter et intervenir dans ces situations délicates.


📄 Le professeur Baccino abordera également les aspects pratiques de la rédaction d'un certificat médical initial, et me donnera des conseils directs et applicables.


⚖️ Nous explorerons aussi les diverses responsabilités et défis légaux auxquels les médecins sont confrontés, notamment en ce qui concerne le secret médical et la rédaction de rapports médico-légaux. Cette discussion touche directement à notre rôle et à nos devoirs en tant que praticiens.


👩‍⚕️ Je suis convaincu que cet épisode sera enrichissant pour tous les praticiens, qu'ils soient généralistes ou spécialistes, et qu'il leur fournira des outils précieux pour mieux gérer les situations de violence dans leur pratique quotidienne.


L'ouvrage de Eric Baccino est disponible aux éditions Elsevier, ici: https://www.elsevier-masson.fr/medecine-de-la-violence-pour-le-praticien-9782294778568.html


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

https://fr.tipeee.com/superdocteur


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue sur Superdocteur. Dans cet épisode, nous allons nous plonger dans une dimension cruciale et souvent méconnue de notre discipline, la médecine de la violence. Ce domaine explore les multiples facettes de la violence dans notre société et son impact sur la pratique médicale quotidienne. Pour en discuter, j'ai l'honneur d'accueillir le professeur Eric Bassineau, professeur de médecine légale au CHU de Montpellier, rédacteur en chef de la revue de médecine légale et président de l'IAFS, l'association mondiale de médecine légale. Il a récemment publié un ouvrage intitulé Médecine de la violence pour le praticien aux très bonnes éditions Elsevier, destinées à aider les médecins dans la prise en charge des situations de violence. Au cours de cet épisode, nous aborderons les défis rencontrés par les praticiens lors de la prise en charge des victimes de violence. Nous discuterons des diverses formes de maltraitance et de la manière dont les généralistes peuvent mieux détecter et intervenir. Bonjour Eric et merci beaucoup de me rejoindre aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu et merci de passer du temps pour parler de cet ouvrage auquel je tiens.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez commencer par m'expliquer ce qu'est la médecine de la violence ?

  • Speaker #1

    La médecine de la violence est toute la médecine légale sauf la thanatologie et l'autopsie, parce que l'autopsie c'est vraiment un acte technique qui nous caractérise, mais en fait en France et dans beaucoup de pays non anglo-saxons, les légistes actuellement font de la médecine légale du vivant, c'est-à-dire ils voient des délinquants, c'est un peu les agents pathologiques de la violence, et il voit aussi les victimes et tous les symptômes qu'elles présentent, et là ce sont les symptômes de cette maladie qu'est la violence.

  • Speaker #0

    Donc la médecine de la violence, ça réunit des agresseurs, des victimes, la justice et la médecine ?

  • Speaker #1

    Exactement, et nous nous sommes à cette interface, et depuis 2011, grâce à la réforme qui a eu lieu en France, nous sommes intégrés avec un budget pérenne au sein des CHU, donc on n'est plus uniquement des médecins qui faisaient des certificats. On travaille avec des équipes où il y a des psychologues, où il y a des infirmières, où les associations viennent conseiller les victimes, donc on fait une prise en charge globale de la victime. et de cette pathologie qu'elle présente, qui est les conséquences de la violence. Et comme on fait aussi les gardes à vue, on voit très fréquemment dans la même nuit l'agresseur et sa victime. Donc on a une appréhension globale du phénomène. Et moi, pendant dix ans, j'ai même été médecin de prison. On est des spécialistes de la violence et de ceux qui la commettent et ceux qui la subissent.

  • Speaker #0

    J'ai très envie de vous poser la question, vous qui avez des décennies de pratiques dans ce domaine, est-ce qu'on vit dans une société plus violente qu'avant ?

  • Speaker #1

    Non, d'un point de vue objectif, et si on considère que la gravité, par exemple les homicides, non. Il y a moins d'homicides maintenant qu'il y en a à 50 ans, ça c'est clair. Est-ce qu'il y a plus de gens qui se font frapper, plus de gens qui se font maltraiter ? C'est impossible à dire parce qu'on n'a pas de marqueur évident. Ce qui est certain, c'est que les gens le supportent de moins en moins bien. Donc nous avons actuellement une impression, moi ce que j'ai c'est une impression de fragilisation des personnes face à la violence. Quand j'ai commencé la médecine il y a longtemps, je suis professeur depuis 1990, il n'y avait quasiment pas de retentissement psychologique. Que je fasse de l'expertise, que j'améline des victimes, le retentissement psychologique, ça ne portait même pas de nom. Ça s'appelait le syndrome subjectif traumatisé crânien. Et là, on a inventé l'état de stress post-traumatique. Actuellement, c'est la pathologie qui se développe le plus. Je dirais qu'actuellement, 25% des gens qu'on voit, au minimum, présentent du retentissement psychologique. Pour les viols, c'est 40 à 50%. et ceci même si c'est un accident de la route je fais des expertises de dommages corporels aussi vous avez beaucoup de patients tout à l'heure j'ai vu une personne qui depuis qu'elle a eu qu'elle s'est fait renverser par une voiture ne peut plus sortir dans la rue ne peut plus conduire est totalement tétanisé l'autre fois elle s'est pissée dessus parce qu'elle a envoyé une voiture qui est arrivée alors qu'elle traversait au passage côté ce sont des choses qu'on ne voyait pas avant donc il y a sûrement une fragilisation une aggravation des symptômes

  • Speaker #0

    C'est fascinant ce que vous rapportez et comment vous l'expliquez qu'il y a quelques années il y avait beaucoup moins d'influence psychologique ?

  • Speaker #1

    Facteur sociétal, parce qu'il y a des comparaisons par exemple les victimes de violences, de tortures au Tibet ou en Guinée n'ont pas les mêmes symptômes que ce qui est parfaitement défini chez nous en termes d'état de stress post-traumatique. Actuellement il y a un conditionnement sociétal au retentissement psychologique d'ailleurs écoutez la télé, chaque fois qu'il y a un événement on dit la cellule médico-psychologique s'est mise en place donc parce que J'ai vu des fois des parents s'étonner que leur monstrueux enfant n'ait pas un retentissement psychologique. Parce que dans l'inconscient collectif actuellement, après une agression, après un accident, vous devez être psychologiquement ébranlé. Ce ne sont pas des simulateurs, ce sont des gens qui souffrent vraiment. Mais il y a vraiment une ambiance sociétale qui favorise l'impact psychologique.

  • Speaker #0

    C'est très intéressant. Est-ce que c'est une maladie, la violence ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est une maladie, parce qu'il y a des causes pathogènes, qui s'appellent des agresseurs, il y a des circonstances pathogènes aussi, quand on vit dans certains milieux familiaux, et puis il y a des symptômes. Il y a des symptômes, il y a des fractures, il y a des blessures, il y a des retentissements psychologiques, il y a des séquelles. C'est une maladie, en plus ça se soigne. C'est-à-dire, lorsqu'on peut soigner, lorsqu'on est comme nous, il y a des pays où la médecine égale est dans les locaux de police, nous on est dans un CHU, on est vraiment... en étant hospitalier, on soigne les gens, on leur fait des pansements, on leur fait des piqûres, on soigne les maladies vénériennes, on les montre à la psychologue en urgence et on les aide à essayer de récupérer le mieux possible. Donc c'est une maladie et la France a eu ce gros avantage d'intégrer la médecine légale dans les milieux hospitaliers. C'est-à-dire que la justice donne un budget au CHU et c'est nous qui nous occupons de la prise en charge des autopsies, des examens de victimes et de délinquants au sein des CHU.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors, votre ouvrage, Médecine de la violence pour le praticien, aborde la violence sous plusieurs aspects. Est-ce que vous pouvez me dire ce qui vous a motivé à l'écrire et à qui il s'adresse, ce livre ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a motivé à l'écrire, c'est que les textbooks étaient uniquement des textbooks anglo-saxons, à part le belge de Bautier, qui portait sur l'autopsie. Or, la France, depuis 15 ans, le légiste fait majoritairement de la médecine égale du vivant. donc délinquants ou agresseurs, il fallait un textbook. C'est le premier textbook qui est relatif uniquement à la prise en charge. C'est pour les légistes qui ne font pas d'autopsie, c'est-à-dire qui font les levées de corps et ensuite qui vont examiner les victimes, les délinquants. C'est le légiste qui ne fait pas l'autopsie, c'est-à-dire la majorité de l'activité du légiste français. Donc c'est le seul textbook en français de ce type et bientôt ça va être le seul textbook anglo-saxon parce qu'en Angleterre, on avait écrit un qui était excellent, Margaret Stark, mais vu la crise de la médecine égale à Grande-Bretagne, bientôt il n'y aura plus que le mien. Je suis en train d'essayer de le faire traduire en différentes langues parce que c'est un besoin.

  • Speaker #0

    On peut confirmer qu'il est hyper utile également pour les médecins généralistes parce qu'il y a plein de notions que les généralistes comme moi ignorent.

  • Speaker #1

    C'est fait pour. C'est vraiment fait pour. D'ailleurs, pour la première fois, je pense que c'est original, on a décidé avec mon collègue de le faire en duo. Donc vous avez vu qu'il y a certains chapitres qui abordent la problématique du point de vue du spécialiste et du point de vue du généraliste. Parce que faire de la garde à vue quand on est généraliste, ce n'est pas pareil que quand on est légiste au CHU de Montpellier. Donc on a voulu avoir ce double abord-là.

  • Speaker #0

    La première partie de ce livre traite de la prise en charge des victimes. Quels sont, selon vous, Eric, les principaux défis auxquels les praticiens sont confrontés lorsqu'ils prennent en charge des... des victimes de violences ?

  • Speaker #1

    Le principal défi, c'est de les connaître d'abord, parce que la médecine égale est très peu enseignée pendant le cursus. Quand on vous a fait 20 ans, on a tout compris. Donc il y a très peu de praticiens qui sont préparés à savoir comment prendre en charge une victime de viol, une victime de violences conjugales ou un enfant battu. Donc la plupart du temps, ils dégagent en touche lorsqu'ils sont près des grands centres. Mais lorsqu'ils ne sont pas près des grands centres, le premier défi, c'est qu'est-ce que je fais devant ces pathologies inconnues ? j'avais calculé qu'on parlait beaucoup plus de la leucémie à tricholococytes que des violences conjugales pendant le cursus. Vous voyez un peu l'impact. Donc ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est s'il veut s'en occuper et qu'il ne dégage pas en touche parce qu'il n'a pas de centre à côté, c'est d'essayer d'être le plus complet possible, c'est-à-dire de comprendre qu'il ne doit pas être uniquement un médecin qui fait des certificats, qui connaît l'ITT, concept, dont vous savez qu'il est difficile à manipuler. Oui, complètement. qui proposait aux victimes des contacts avec des psychologues, des psychothérapeutes et éventuellement des associations. Donc quand vous êtes un petit peu isolé dans votre coin, il est bon que vous fassiez un carnet où il y aurait tous les intervenants. Souvent les conseils généraux donnent ça. Le conseil général de l'héros dit voilà pour prendre en charge les victimes, voilà le réseau dans votre ville. Donc je pense que c'est ça, connaître la pathologie et savoir la prendre en charge de façon globale.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode t'a plu. Si c'est le cas, Pense à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Si tu veux me laisser une note de 5 étoiles sur ton application, ça m'aiderait aussi beaucoup. Tu peux également rejoindre la newsletter afin de recevoir une fois par mois un mail dans lequel je te transmets plein de contenus pour la médecine générale. Enfin, tu peux participer financièrement sur la cagnotte Tipeee. Toutes les ressources sont dans les notes de cet épisode. A bientôt !

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