Speaker #0Merci. Salut, c'est Arnaud et bienvenue sur mon chemin. Aujourd'hui j'ai l'immense joie de vous emmener à la Nouvelle-Orléans pour découvrir la série très aimée, née de l'imagination fertile de deux légendes du petit écran, David Simon et Eric Overmeyer. Alors j'entends déjà certains me dire « Oh non, encore une série de David Simon qui va nous pourrir dans les coulisses d'une ville américaine pour dénoncer le système. » Et je vous répondrai « Oui, absolument, et c'est un délice. » Mais avant d'explorer Tremé, rappelons un peu le parcours de son co-créateur David Simon. Il s'est fait remarquer en collaborant à Homicide, puis en produisant The Corner, qui a exposé sans fard la réalité des quartiers défavorisés de Baltimore. C'est toutefois The Wire qui l'a véritablement propulsé en icône télévisuelle, grâce à sa plongée monumentale dans les arcanes de la ville de Baltimore. Police, crimes organisés, systèmes scolaires, politiques et presse, tout y passe. Après quoi, il a enchaîné avec Generation Kill, Show Me Your Hero et The Deuce. Et comme il ne s'arrête jamais, il est encore le co-créateur de We Own The City. un retour fracassant à Baltimore basé sur des faits divers de corruption policière. À ses côtés, Eric Overmeyer fait figure d'éminence grise. Il a commencé sur Saint-Elsweyr dans les années 80, avant de participer au phénomène Law and Order dans les années 90. Il a même travaillé sur The Wire, bah oui, décidément Baltimore est un grand terrain de jeu, avant de contribuer à Boardwalk Empire et de signer des créations telles que New Amsterdam et Bosch, la fameuse adaptation du roman policier de Michael Connelly. Il a également produit The Man in the High Castle, l'adaptation du roman de Philip K. Dick, et puis boum ! Trémé, cette série nous plonge au cœur de la Nouvelle-Orléans, quelques mois après le passage cauchemardesque de l'ouragan Katrina en août 2005. Oui oui, la ville était déjà célèbre pour son carnaval, son architecture créole et ses beignets savoureux. Mais là, c'est un tout autre décor que nous découvrons. Un paysage meurtri, des toits éventrés, des familles dispersées, des communautés traumatisées. Pourtant, au milieu des gravats, la musique résonne encore. Et permettez-moi d'insister, il n'y a pas que du jazz, ni uniquement des brass bands. Trémé nous rappelle que la Nouvelle-Orléans, c'est un véritable carrefour musical. blues, funk, R'n'B et mille autres sonorités viennent nourrir la bande-son. On est bien loin de la seule image carte postale de la trompette à la Louis Armstrong. Le scénario de Tremé nous montre comment plusieurs habitants, notamment des musiciens, tentent de se relever et de sauver ce qu'il reste de leur héritage culturel, culinaire et festif. Et croyez-moi, quand David Simon parle de lenteur des réponses gouvernementales, ce n'est pas un euphémisme, c'est un véritable pamphlet contre l'incompétence et le désintérêt pour la population locale. Pourtant, en dépit de l'adversité, la solidarité s'organise et chacun se bat pour que la Nouvelle-Orléans ne devienne pas un parc d'attractions sans âme. Comme dans The Wire, la série s'appuie sur un casting 5 étoiles. Vous reconnaîtrez sans doute Wendell Pierce, alias Antoine Baptiste, qui incarnait le charismatique Bunk dans The Wire et qu'on a pu voir dans Jack Ryan. Clark Peters, ex-Lester Freeman, joue ici Albert Lambrou, chef indien déterminé à préserver ses traditions. Candy Alexander, déjà apparue dans The Corner, campe Ladonna Baptiste William, femme de tête prisonnant un tourment. Steve Zahn et Davis McClary. Un DJ et musicien idéaliste qu'on adore détester, ou détester adorer, c'est selon, et Melissa Leo, que vous avez peut-être croisé dans Homicide ou The Fighter, interprète l'avocat Tony Burnett, toujours prête à s'indigner face aux injustices. Au-delà de sa distribution impeccable, trémée sous une fresque réaliste, tout comme les autres créations de David Simon, mais sous la chaleur poisseuse du Bayou. Imaginez NCIS New Orleans ou American Horror Story Coven en plus engagé et surtout en moins fantastique, quoique l'arrêté de certains politiciens sont parfois plus étranges que la fiction. On y retrouve les mixidés culturels propres à la région, la gastronomie créole, des traditions séculaires et évidemment une avalanche de rythmes musicaux. Les personnages en profitent pour danser, souffler, s'engueuler, rire et nous embarquer dans leur quotidien, fait de doute et d'espoir tandis que la ville tente de se réinventer. Très méquestin avec subtilité ce qui fait identité même d'une cité. Qu'advient-il de son âme quand elle est détruite par un ouragan ? Qui en protège l'héritage quand la bureaucratie oublie les urgences de la population ? Et surtout, comment la musique sous toutes ses formes peut-elle être un ciment social, un boom pour les cœurs brisés ? Le résultat, c'est une série profondément humaine qui vous donnera autant envie de pleurer devant la tragédie de Katrina que de vous lever pour danser devant les forces vitales du peuple de la Nouvelle-Orléans. Pour soutenir ce podcast, je vous invite à vous abonner, à lui attribuer 5 étoiles et à le partager auprès de vos proches afin d'agrandir la communauté. Je vous remercie de m'avoir écouté, je vous dis à très bientôt sur mon chemin, je vous embrasse.