Speaker #0Salut, c'est Arnaud, ravi de vous retrouver sur mon chemin. Aujourd'hui je vous emmène dans un univers de super héros pas comme les autres, un monde de masques, de mystères et de calamars géants. Et oui, on va parler de Watchmen. Ce comic book culte signé Alan Moore a non seulement révolutionné la bande dessinée, mais il a aussi donné naissance à un film contre... et une série HBO audacieuse. L'histoire de Watchmen débute dans les années 80 quand Alan Moore propose à DC Comics un récit trop radical. Plutôt que de le sacrifier, il crée avec Dave Gibbons des personnages originaux qui réinventent le genre. Publié en 12 numéros entre 86 et 87, Watchmen bouleverse le bande dessinée en déconstruisant le mythe du super-héros sur fond de guerre froide et d'angoisse nucléaire. Parlons un peu d'Alan Moore justement. Ce scénariste de génie, anglais à la barbe légendaire, est aussi l'auteur de Monuments de la BD moderne, de V for Vendetta, From Hell ou encore La Ligue des Gentlemen Extraordinaire. Personnage anticonformiste et volontiers provocateur, Moore a toujours eu à cœur de prouver que les comics pouvaient être de la littérature sérieuse, tout en prenant un malin plaisir à dynamiter les codes du genre super-héroïque. Son écriture dense, adulte, regorge de réflexes et de sensibilités. culturelles et de commentaires politiques et a souvent donné du fil à retordre à ceux qui ont voulu l'adapter à l'écran. Justement, Watchmen a fini par être adapté au cinéma en 2009 par Jack Snyder. Visuellement, le film est très fidèle aux comiques originales, certaines images sont recréées plan par plan, l'esthétique est léchée, sombre, ultra stylisée. Mais cette fidélité extrême n'a pas empêché un accueil mitigé du public et de la critique. Et puis coup de théâtre, Damon Lindelof débarque pour proposer sa vision de Watchmen à la télévision. Lindelof, c'est un nom bien connu des séries films, l'un des créateurs de Lost et le showrunner de The Left Hook. Overs, chef d'oeuvre abordé dans l'épisode 7 de ce podcast. Grand fan du comique d'origine, il relève en 2019 le pari risqué de développer pour HBO une suite télévisée de Watchmen. Attention, pas une adaptation directe case par case, Lindelof parle plutôt d'un remix de l'oeuvre originale. Son idée astucieuse, c'est de situer l'action 34 ans après les événements du comique, d'introduire de nouveaux personnages et de nouvelles intrigues, tout en respectant l'univers et l'esprit du récit de Moore. En gros, il prolonge l'histoire de Watchmen en la transposant dans l'Amérique de 2019 avec les problèmes de 2019. Alors, cette série Watchmen... de quoi ça parle ? Plantons le décor. L'histoire se déroule en 2019, plus de trois décennies après le comique, dans une Ukronie où les Etats-Unis ont bien changé. On est à Tulsa, en Oklahoma. La série s'ouvre d'ailleurs sur un événement historique tragique bien réel. Le massacre de Tulsa, en 1921, où la prospère communauté afro-américaine de la ville a été attaquée et détruite par des habitants blancs racistes. Lindelof choisit de commencer par cette scène choc, filmée de manière spectaculaire, pour poser le contexte. Lindelof choisit de commencer par cette scène choc, filmée de manière spectaculaire, pour poser le contexte. Dans cet univers, le gouvernement américain sous l'égide du président Robert Redford, oui oui, l'acteur, a mis en place des mesures de réparation pour les descendants de victimes de violences raciales. Ces politiques progressistes ne plaisent pas à tout le monde et notamment à un certain groupuscule suprémaciste, la 7e cavalerie. Dans ce contexte tendu, on suit principalement Angela Abar, une inspectrice de la police de Tulsa. Le jour, c'est une femme apparemment ordinaire, boulangère en façade. La nuit, elle enfile un costume de nonne masquée sous le nom de Sister Night pour combattre les criminels. Angela est interprétée par Regina King et on va voir qu'elle envoie du lourd. L'intrigue démarre véritablement lorsque le chef de la police l'occupe. locale, Jude Crawford, joué par Don Johnson, est retrouvé pendu sous un arbre dans des circonstances mystérieuses. Angela découvre sur les lieux un vieil homme en fauteuil roulant, Will Reeves, qui prétend être le responsable de ce meurtre. Qui est vraiment le vieillard qui annonce fièrement avoir tué le chef de la police ? Angela va mener l'enquête et ses découvertes vont l'emmener bien plus loin qu'elle ne l'imaginait. La force de The Watchmen, version HBO, c'est qu'elle ne se contente pas d'être un thriller mystérieux de plus. Elle aborde de front des thématiques sociales puissantes, en écho à notre monde bien réel. Lindelof utilise l'intrigue comme un miroir pour parler du racisme systémique et du poids du passé aux étoiles. aux Etats-Unis. En choisissant Tulsa, et son histoire douloureuse comme point de départ, il remet la lumière sur un chapitre réel longtemps occulté dans l'histoire américaine. Et il pose la question de la mémoire. Qu'arrive-t-il quand les traumatismes historiques ne sont pas reconnus ou effacés de nos livres ? La série traite ainsi de l'héritage générationnel, héritage du racisme, mais aussi héritage des héros masqués. Sans spoiler, disons qu'on découvre dans l'enquête d'Angela qu'un des tout premiers justiciers du passé n'est pas du tout la personne que la postérité a retenue. Ce renversement offre un commentaire fort sur la question de la représentation et l'invisibilité des minorités dans l'histoire. Watchmen nous montre comment comment un symbole peut être perverti et récupéré. La série interroge aussi sur la frontière entre justice et abus de pouvoir. Ici, ce sont des flics qui portent des masques et se comportent comme des vigilantes, ce qui brouille totalement les lignes avec l'autorité légitime. Au-delà de l'écriture, il faut parler du casting absolument brillant, réuni dans la série, un vrai wooz-woo d'acteurs talentueux. En tête d'affiche, on a Regina King qui porte la série sur ses épaules dans le rôle d'Angela Abar à Cast Sister Night. Regina King est une actrice incroyable qu'on avait déjà adorée dans Jerry Maguire, où elle jouait l'épouse du footballeur Koba Gunning Jr., dans Ray, aux côtés de Jamie Foxx, ou encore... la télévision dans des séries acclamées comme The Leftover, tiens tiens sous la houlette de Lindelof déjà, American Crime pour laquelle elle a remporté un Emmy Award, sans oublier son Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Si Bill Street pouvait parler. Elle a même brillé dans Seven Seconds sur Netflix, bref Regina King a un CV long comme le bras et un talent fou. Et dans Watchmen, elle est aussi badass que touchante. A ses côtés on retrouve Yaya Abdul-Mateen qui joue Kala Bar, le mari d'Angela, un personnage qui réserve bien des surprises. Le jeune acteur en pleine ascension, il a déjà une belle fumographie. Il est apparu chez DC Comics dans Aquaman. Il est aussi dans le Us de Jordan Peele. Il a tenu le rôle principal du reboot de Candyman en 2021 et il a même repris le flambeau de Morpheus dans Matrix Resurrection. Côté vétérans, Watchmen nous gâte aussi. On a Don Johnson qui joue Judd Crawford, le chef de la police de Tulsa. Autre monstre sacré, Jeremy Irons qui incarne Adrian Veidt, plus âgé, retiré du monde et plein de malice. Jeremy Irons n'a plus besoin de présentation, acteur britannique oscarisé. Il a prêté sa voix suave à Scar dans Le Roi Lion de Disney. Il a joué les méchants terroristes inoubliables dans Dire 3, Une journée en enfer en jouant au Jacques. à D.A.D.I. Explosif. Plus récemment, il était le majordome Alfred dans Batman. Après tout ça, vous l'aurez compris, la série Watchmen HBO, c'est du lourd. Lindelof a réussi le tour de force de prolonger un univers mythique en y injectant des thématiques contemporaines, le tout servi par une réalisation stylée et un casting au top. Watchmen était un objet inclassable, et la série parvient à être à la hauteur de cet héritage, ce qui n'était pas gagné d'avance. Si vous ne l'avez pas encore vue, je vous la recommande chaudement. Que vous aimiez les super-héros, les intrigues à suspense, les réflexions sociales, ou juste les séries bien faites qui sortent de l'ordinaire, il a de quoi de vous combler. On va s'arrêter là pour aujourd'hui. J'espère que cet épisode de Sur mon chemin consacré à Watchmen vous aura plu et donné envie de voir ou revoir la série ou même de lire le comique original. Si c'est le cas, n'hésitez pas à vous abonner au podcast pour ne manquer aucun épisode. Allez, un petit clic pour s'abonner et une évaluation 5 étoiles, ça fait toujours plaisir. Merci de m'avoir accompagné dans ce voyage. La route est longue et pleine de surprises. Je suis heureux qu'on ait pu faire un bout de chemin ensemble aujourd'hui. On se retrouve très vite pour de nouvelles découvertes, toujours sur mon chemin bien sûr. Je vous embrasse.