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SUR MON CHEMIN

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24min |22/03/2025
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Description

Plongeons dans l’univers d’Euphoria, d’Adolescence et, plus largement, dans la reprĂ©sentation des ados sur nos Ă©crans. 

Alors, prĂȘts Ă  prendre un chemin qui ne vous mĂšnera pas toujours lĂ  oĂč vous l’attendiez ?


Séries citées dans cet épisode :

‱ 13 Reasons Why

‱ Adolescence

‱ Angela, 15 ans

‱ Beverly Hills 90210

‱ Buffy contre les vampires

‱ Dawson’s Creek

‱ Derry Girls

‱ Elite

‱ Euphoria

‱ Freaks and Geeks

‱ Friday Night Lights

‱ Glee

‱ Gossip Girl

‱ Grand Army

‱ Hartley, coeurs à vif

‱ Heartstopper

‱ Les AnnĂ©es collĂšge (Degrassi)

‱ Les Frùres Scott (One Tree Hill)

‱ Les Grands

‱ Love, Victor

‱ My Mad Fat Diary

‱ Never Have I Ever

‱ On My Block

‱ Outer Banks

‱ Pretty Little Liars

‱ Seconde B

‱ Sex Education

‱ Skam France

‱ Skins

‱ Stranger Things

‱ The Wilds


Outro : Sister With Marliya Choir - I am the Greatest

et aussi : labrinth (dont je prononce mal le nom)

Mystery of Love par Sufjan Stevens Call Me By Your Name (Original Motion Picture Soundtrack)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Arnaud, et bienvenue sur mon chemin. On va plonger aujourd'hui dans l'univers d'Euphoria, d'adolescence, et plus largement, dans la reprĂ©sentation des ados sur nos Ă©crans. On commence bien sĂ»r par Euphoria, la sĂ©rie phĂ©nomĂšne d'HBO, diffusĂ©e actuellement en France sur Canal+, et Max. RĂ©alisĂ©e par Sam Levinson et portĂ©e par l'actrice Zendaya, Euphoria suit le quotidien de Roux Bennett, une ado toxicomane en quĂȘte de sens, et de sa bande de camarades au lycĂ©e. La sĂ©rie aborde frontalement des thĂšmes souvent tabous, drogue, sexualitĂ©, identitĂ©, santĂ© mentale, le tout avec une esthĂ©tique... hypnotique et une intensitĂ© dramatique qui ne laisse personne indiffĂ©rent. VĂ©ritable choc visuel et narratif, Euphoria est rapidement devenu un phĂ©nomĂšne de pop culture, inĂ©vitable tant par les Ă©loges que par les critiques qu'elle a suscitĂ©. Certains l'adorent pour son audace et son honnĂȘtetĂ© brutale, d'autres l'accusent de glorifier la dĂ©bauche adolescente. Qu'on l'aime ou qu'on la dĂ©teste, la sĂ©rie n'a en tout cas laissĂ© personne de marbre, au point de polariser les gĂ©nĂ©rations. D'un cĂŽtĂ©, de nombreux jeunes fans de la gĂ©nĂ©ration Z se reconnaissent dans ces personnages ou du moins dans les angoisses qu'ils traversent. De l'autre, les parents et mĂȘme des organisations se sont offusquĂ©s affirmant que la sĂ©rie normaliserait la drogue et la sexualitĂ© dĂ©bridĂ©es chez les mineurs. Mais au-delĂ  de la polĂ©mique, Euphoria propose surtout une plongĂ©e viscĂ©rale dans les pressions qui pĂšsent sur les ados d'aujourd'hui. De la nĂ©cessitĂ© d'afficher une image parfaite sur Instagram au trauma bien rĂ©el que subissent beaucoup de jeunes en silence. Avant d'aller plus loin, arrĂȘtons-nous un instant sur une autre sĂ©rie rĂ©cente qui, par coĂŻncidence, porte un titre Ă©vocateur. Adolescence, disponible sur Netflix. Cette sĂ©rie britannique... En quatre Ă©pisodes, sorti en mars 2025, offre une perspective diffĂ©rente mais complĂ©mentaire de celle de Ausha. Le pitch d'adolescence est glaçant. Jamie, 13 ans, est accusĂ© de meurtre violent d'une de ses camarades. Le rĂ©cit suit l'enquĂȘte policiĂšre, les interrogatoires de la famille et d'une psychologue pour tenter de comprendre comment et pourquoi un collĂ©gien apparemment sans histoire a pu commettre l'irrĂ©parable. On est donc ici dans le registre du thriller dramatique, trĂšs ancrĂ© dans la rĂ©alitĂ© sociale britannique. La sĂ©rie s'inspire d'ailleurs de faits divers bien rĂ©els. comme une vague d'attaques au couteau impliquant de jeunes Ă  Liverpool et Ă  Londres ces derniĂšres annĂ©es, ou le meurtre de la lycĂ©enne trans Brianna Gay en 2023. Autrement dit, Adolescence cherche Ă  alerter sur la violence adolescente, tangible, qui devrait alerter tous les parents d'aprĂšs certains mĂ©dias. LĂ  oĂč Euphoria nous immerge dans une psychĂ© tourmentĂ©e par ses ados et une mise en scĂšne stylisĂ©e, Adolescence adopte une approche quasi-documentaire. Elle est filmĂ©e en plan sĂ©quence continue, ce qui renforce l'immersion en temps rĂ©el dans l'histoire. On passe du fluo hallucinĂ© d'Euphoria, au nĂ©on blafard d'une salle d'interrogatoire dans Adolescence. Deux ambiances, deux traitements, mais un point commun. Ces deux sĂ©ries mettent en lumiĂšre la face obscure de l'adolescence, s'accune Ă  sa maniĂšre. Euphoria explore les excĂšs et les fĂȘtes, les paradis artificiels et le mal du vivre intĂ©rieur, tandis que Adolescence braque le projecteur sur la perte d'innocence et les dĂ©faillances familiales et sociĂ©tales pouvant mener au drame. En somme, si Euphoria est une transe Ă©lectrique sur le mal-ĂȘtre adolescent, Adolescence est un rĂ©veil brutal façon coup de poing dans l'estomac. Zendaya, Hunter Schaeffer, Jacob Elordi, Alexa Demi, Sydney Sweeney, ce quintet d'acteurs forme l'Ăąme de Ausha. Chacun, par son jeu, donne corps Ă  une facette des tourments adolescents. Mentionnons Ă©galement Barbie Ferreira, dans le rĂŽle de Kat, ado complexĂ© par son physique qui s'Ă©mancipe via internet, ou encore Angus Cloud, qui incarne Fez, le dealer au grand cƓur. La galerie des personnages est riche, mais on ne va pas tous les passer en revue, sinon le podcast va durer 5 heures. Retenez en tout cas que le succĂšs de Ausha doit Ă©normĂ©ment Ă  son casting, jeune et talentueux. capable de nous faire rire, pleurer, trembler, parfois Ă  une seule scĂšne. Euphorias n'est pas qu'une histoire, c'est aussi une entitĂ© visuelle et sonore immĂ©diatement reconnaissable. Parlons d'abord de la bande-son, qui joue un rĂŽle capital dans l'impact Ă©motionnel de la sĂ©rie. La musique originale est signĂ©e par l'artiste britannique Labyrinthe, dont les compositions Ă©lectro-R&B planantes collent pas. parfaitement aux montagnes russes traversĂ©es par Roux et ses amis. Des morceaux tantĂŽt euphoriques, tantĂŽt mĂ©lancoliques, qui soulignent chaque moment clĂ©. Le titre All for Us, interprĂ©tĂ© par Labyrinthe et Zendaya, est ainsi devenu l'hymne tragique de la saison 1. Il y a mĂȘme vu Labyrinthe remporter un Emmy Award de la meilleure musique originale pour la sĂ©rie. Au-delĂ  des crĂ©ations de Labyrinthe, Euphoria pioche aussi dans le large Ă©ventail de chansons, hip-hop, pop, rock alternatif, pour habiller ces scĂšnes de BeyoncĂ© Ă  Billie Eilish, en passant par Mozart quand c'est en teint le moins. Chaque Ă©pisode... offre une sorte de mixtape gĂ©nĂ©rationnel reflĂ©tant les goĂ»ts Ă©clectiques et Ă©lectriques des ados d'aujourd'hui et amplifiant la portĂ©e de chaque sĂ©quence. Qui n'a pas eu de frissons en entendant Mystery of Love rĂ©sonner sur une scĂšne d'amour ou du Tupac lors d'une soirĂ©e dĂ©jantĂ©e Ă  la side ? You know who we're gonna see speak his name ? Le soin apportĂ© Ă  la musique fait de la sĂ©rie une vĂ©ritable expĂ©rience sensorielle oĂč l'oreille du spectateur est autant sollicitĂ©e que ses yeux. Justement, parlons de ses yeux grands ouverts devant Euphoria. Visuellement, la sĂ©rie est un feu d'artifice stylistique. Le rĂ©alisateur Sam Levinson n'hĂ©site pas Ă  employer des effets de mise en scĂšne audacieux pour nous faire ressentir l'euphorie, l'angoisse ou la dĂ©tresse des personnages. CamĂ©ra qui tourne Ă  360°, dans une piĂšce pour symboliser la perte de contrĂŽle, Ă©clairage stroboscopique en pleine fĂȘte, ralenti quasi-onirique. Chaque plan est lĂ©chĂ© comme un tableau, chaque Ă©pisode contient des images marquantes qui restent imprimĂ©es sur la rĂ©tine. La silhouette de Roux, sous un ciel en feu, dans une scĂšne d'ouverture. ou les larmes scintillantes de Jules dans la lumiĂšre d'une soirĂ©e d'hiver. Maintenant que nous avons bien explorĂ© Euphoria sous toutes ses coutures, Ă©largissons un peu le champ de vision. Car si la sĂ©rie d'HBO a marquĂ© les esprits, elle s'inscrit dans une longue lignĂ©e de fictions tĂ©lĂ©visĂ©es qui, depuis des dĂ©cennies, explorent chacune Ă  leur maniĂšre l'adolescence et ses tumultes. Il est temps de prendre un peu de recul. de faire un panorama plus large des sĂ©ries d'ados, d'hier et d'aujourd'hui, en France et ailleurs. Pour y voir plus clair, je vous propose un tour d'horizon. 30 sĂ©ries, classĂ©es par plateforme de diffusion ou chaĂźne en France. Histoire de savoir oĂč voir, oĂč revoir, c'est chaud. Comment chacun aborde les joies et peines de l'Ăąge ingrat. C'est parti pour le grand zapping gĂ©nĂ©rationnel. Netflix s'est imposĂ© ces derniĂšres annĂ©es comme un refuge pour les sĂ©ries d'ados, qu'elles soient lĂ©gĂšres ou trĂšs sombres. Parmi les incontournables du catalogue, Adolescence, on vient d'en parler, cette mini-sĂ©rie thriller britannique aborde la violence juvĂ©nile et le dĂ©sarroi familial face Ă  un acte tragique. C'est l'une des derniĂšres arrivĂ©es marquantes sur Netflix. Sortie Raison Why, la sĂ©rie phĂ©nomĂšne de 2017 oĂč une lycĂ©enne explique post-mortem les 13 raisons qui l'ont poussĂ©e au suicide. Produite par Selena Gomez, elle a fait couler beaucoup d'encre pour sa reprĂ©sentation crue du harcĂšlement scolaire, du viol et du suicide d'adolescent. Son succĂšs a ouvert un dĂ©bat nĂ©cessaire sur la santĂ© mentale des jeunes, mĂȘme si certains lui ont reprochĂ© une certaine... maladresse dangereuse dans la mise en scĂšne du suicide. Sex Education, on passe Ă  un ton plus positif et plus Ă©ducatif de cette dramedy britannique oĂč le fils d'une sexologue monte un cabinet clandestin de conseils sexo dans son lycĂ©e. C'est fun, dĂ©complexĂ©, ça aborde tout sans tabou, les premiĂšres fois, la contraception, l'orientation sexuelle, le consentement, un guide d'Ă©ducation sexuelle tout en Ă©tant une comĂ©die hyper divertissante. Elite, Direction l'Espagne avec ce teen drama Ă  suspense depuis 2018 qui mĂ©lange meurtre mystĂ©rieux et intrigue sautimentale dans un lycĂ©e huppĂ© de Madrid. Sur fond de lutte des classes, des boursiers pauvres intĂšgrent un lycĂ©e de riches, Elite offre son lot de scandales, de sexe, de drogue, de trahison, le tout sur un rythme effrĂ©nĂ©, un Gothic Girls ou Red Bull en quelque sorte. Earth Stopper, la douceur incarnĂ©e. Sortie en 2022, cette sĂ©rie britannique est l'adaptation du webcomic d'Alice Hossman et raconte l'Ă©closion de l'amour entre deux garçons dans un lycĂ©e anglais. C'est mignon, bienveillant. Feel Good, ça traite de l'identitĂ© LGBT et de santĂ© mentale avec une infinie tendresse. Un vĂ©ritable bonbon arc-en-ciel qui change des visions les plus sombres aux habituelles. Stranger Things, peut-ĂȘtre l'avez-vous oubliĂ© comme sĂ©rie d'ado, car c'est aussi de la science-fiction et de l'horreur, mais Stranger Things reste l'histoire de prĂ©-ado et d'ado des annĂ©es 80 confrontĂ©s Ă  des phĂ©nomĂšnes surnaturels. En plus de ses monstres et des rĂ©fĂ©rences geeks, la sĂ©rie explore joliment l'amitiĂ©, le premier amour, le passage Ă  l'adolescence, le tout avec une bonne dose de nostalgie rĂ©tro. Never have I ever, mes premiĂšres fois, la comĂ©die d'ado rafraĂźchissante créée par Mindy Kaling en 2020. On y suit deux vies, adolescentes amĂ©rico-indiennes, aux caractĂšres bien trempĂ©es, qui tentent de survivre au lycĂ©e aprĂšs le dĂ©cĂšs de son pĂšre. C'est hilarant, touchant, ça parle de deuil, de crush, de culture d'origine. Le tout narrĂ© par le champion de tennis John McEnroe en personne. Un ovni adorable. On my block, une petite pĂ©pite de 2018 qui mĂȘle... humour et rĂ©alisme social. Quatre ados issus de quartiers difficiles de Los Angeles font leur entrĂ©e au lycĂ©e en essayant de rester soudĂ©s malgrĂ© les gangs, la violence et les drames qui rĂŽdent autour d'eux. Outer Banks, pour l'aventure estivale, c'est la sĂ©rie d'ados qui a cartonnĂ© en 2020 un groupe d'amis dans les Outer Banks, les Ăźles de Caroline du Nord, par enquĂȘte d'un trĂ©sor lĂ©gendaire. Tout en fuyant des criminels, ce n'est pas la sĂ©rie la plus profonde sur l'adolescence, mais pour l'Ă©vasion et l'esprit de bande de potes, c'est parfait. Grand Army, la plus confidentielle, en 2020, cette sĂ©rie dramatique suit cinq lycĂ©ens Ă  Brooklyn confrontĂ©s Ă  des thĂšmes lourds. Terrorisme, agression sexuelle, racisme, orientation sexuelle Grand Army se voulait le pendant rĂ©aliste de Skins ou de 13 Reasons Why aux Etats-Unis Mais elle n'a pas dĂ©passĂ© la premiĂšre saison Elle reste nĂ©anmoins un portrait brut et sincĂšre de la Gen Z urbaine sans vernis Gossip Girl, et oui, le Paris Side de Manhattan dĂ©barque aussi sur Netflix Avec Gossip Girl, on replonge dans le classique des annĂ©es 2000 L'histoire d'une jeunesse dorĂ©e new-yorkaise espionnĂ©e par une blogueuse anonyme Rago, triangle amoureux, fĂȘte dĂ©cadente et teen drama, glamour Ă  souhait Un pur plaisir coupable qui a marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration. Skins, enfin impossible d'Ă©voquer les sĂ©ries d'ados sur Netflix sans citer Skins, l'icĂŽne britannique des annĂ©es 2007 Ă  2013. Skin a rĂ©volutionnĂ© le genre Ă  son Ă©poque avec son portrait cru et parfois choquant de la jeunesse anglaise. Sexe, drogue, troubles alimentaires, coming out, maladie mentale, tout y passait Ă  travers une bande d'ados changeant Ă  chaque gĂ©nĂ©ration de deux saisons. Amazon Prime a aussi un lot de sĂ©ries d'adolescents, The Wild, une sĂ©rie Amazon originale de 2020 qui propose une version d'ados du mythe de l'Ăźle dĂ©serte. Un groupe de jeunes filles se retrouvent naufragĂ©es sur une Ăźle aprĂšs un crash d'avion. En attendant les secours, elles doivent survivre et on dĂ©couvre via des flashbacks leurs blessures antĂ©rieures et intĂ©rieures, traumatismes familiaux, pression sociale. Petite particularitĂ©, ce n'est pas un accident si elles sont lĂ , un mystĂšre plane. Les FrĂšres Scott, One Tree Hill, ce grand classique des annĂ©es 2000 diffusĂ© Ă  l'Ă©poque sur TF1, la sĂ©rie est aujourd'hui disponible en intĂ©gralitĂ©. Friday Night Lights, adaptation d'un film, cette sĂ©rie de 2006 Ă  2011, suivez une petite ville au Texas obsĂ©dĂ©e par le football amĂ©ricain lycĂ©en. Ne vous y trompez pas, ce n'est pas qu'une histoire de sport. Friday Night Lights dĂ©peint magnifiquement la vie d'une communautĂ© et les espoirs pesants sur de jeunes joueurs. Racisme, problĂšmes de classe sociale, pression de performance, amour adolescente et le mantra « Clear eyes, full hearts, can't lose » , Disney+, avec sa section Star, a rĂ©cupĂ©rĂ© pas mal de sĂ©ries suite Ausha de la Fox et via Hulu. Parmi celles Ă  voir ou Ă  revoir, Buffy contre les vampires. Et oui, Buffy est sur Disney+. Cette sĂ©rie mythique de 1997 Ă  2003 mĂ©lange horreur fantastique et allĂ©gorie adolescente. Buffy Summers ? lycĂ©enne de Sunnydale, doit concilier sa vie de terminale, les devoirs, le bal de promo, avec son rĂŽle de tueur de vampires chargĂ© de sauver le monde. DerriĂšre les monstres, Buffy a abordĂ© en rĂ©alitĂ© plein de sujets profonds. La perte de la virginitĂ©, mĂ©taphorisĂ©e par un petit ami vampire qui devient malĂ©fique, la mort d'un parent, la dĂ©pression, ses cultes pour toute une gĂ©nĂ©ration, bourrĂ© d'humour noir et d'Ă©motions, et prĂ©curseur dans la maniĂšre de traiter l'ado en hĂ©ros actif. Glee ? La cĂ©lĂšbre dramedie musicale de 2009 Ă  2015, autrefois sur M6, est aujourd'hui visible sur Disney+. On y suit la chorale du lycĂ©e McKillie, dans l'Ohio. Glee a marquĂ© les esprits par ses numĂ©ros chantĂ©s survitaminĂ©s, reprenant les hit-pop, mais aussi par ses thĂšmes de sociĂ©tĂ©, homophobie, grossophobie, handicap, violence conjugale. Sous ses airs colorĂ©s, la sĂ©rie s'avait traitĂ© des sujets sĂ©rieux tout en gardant un ton lĂ©ger. Elle a largement contribuĂ© Ă  la visibilitĂ© LGBTQ+, Ă  la tĂ©lĂ© au dĂ©but des annĂ©es 2010. Love, Victor, spin-off du film Love, Simon est diffusĂ© sur Disney+. Cette sĂ©rie suit un ado latino qui vient d'entrer dans un nouveau lycĂ©e Ă  Atlanta. Il dĂ©couvre son homosexualitĂ© et cherche Ă  l'assumer en Ă©changeant par mail avec Simon, le hĂ©ros du film. Love, Victor est une chronique adolescente attendrissante sur le coming out et la famille. C'est un rĂ©cit initiatique optimiste et feel good qui fait du bien en montrant qu'aujourd'hui encore, faire son coming out au lycĂ©e ne reste un parcours semĂ© d'embĂ»ches mais n'est pas insurmontable. OCS, CinĂ©+, HBO Max, Euphoria, inutile de la prĂ©senter de nouveau. on vient d'en parler, les grands, petites perles françaises produites par OCS entre 2016 et 2019. Moins connue du grand public, cette sĂ©rie suit une bande de collĂ©giens qui entrent en seconde, bref le passage au lycĂ©e, l'Ăąge bĂȘte, les grands comme ils disent. C'est Ă  la fois trĂšs drĂŽle et trĂšs rĂ©aliste sur l'adolescence d'aujourd'hui en France. Pour finir, impossible de ne pas Ă©voquer les sĂ©ries cultes des annĂ©es 80, 90, 2000 sur l'adolescence, diffusĂ©es Ă  l'Ă©poque sur nos bonnes vieilles chaĂźnes hertziennes ou le cĂąble. Certaines ne sont plus disponibles en streaming aujourd'hui, mais elles vivent encore dans la mĂ©moire collective. Angela, 15 ans, titre français de My So-Called Life, en 1994, sĂ©rie amĂ©ricaine qui ne durait qu'une saison mais qui a marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration. Angela, Claire Danse, a 15 ans, des cheveux rouges, des parents qu'elle ne comprend plus, des amis paumĂ©s. C'Ă©tait l'anti-Beverly Hills, un portrait trĂšs rĂ©aliste et sensible de l'adolescence des annĂ©es 90. La sĂ©rie abordait sans phare des thĂšmes comme l'alcool, la sexualitĂ©, la dĂ©pression, l'homophobie, avec un ton d'une sincĂ©ritĂ© rare pour l'Ă©poque. Elle prĂ©sentait aussi l'indĂ©pendance. premiers personnages principaux ouvertement gays Ă  la tĂ©lĂ©vision, Ricky, un ami d'Angela, rejetĂ© par sa famille, incarnĂ© par Wilson Cruz. Un Ă©vĂ©nement en 1994, autant que Ricky Ă©tait un adolescent latino gay, double premiĂšre. Angela, 15 ans, reste un jalon important, souvent citĂ© comme une rĂ©fĂ©rence par les crĂ©ateurs de sĂ©ries d'ados qui ont suivi, et une rĂ©vĂšle rĂ©vĂ©lation pour moi. Les annĂ©es collĂšge, on remonte un peu plus dans le temps avec cette sĂ©rie canadienne des annĂ©es 80. au titre de DĂ©graçis Junior High, diffusĂ©e en France sur Antenne 2 Ă  l'Ă©poque. Elle nous a dĂ©jĂ  parlĂ© de grossesse adolescente, le personnage de Spike, enceinte Ă  14 ans Ă  effet sensation, de drogue, de suicide, de harcĂšlement, sur un ton quasi documentaire. Beverly Hills, le sope lycĂ©en par excellence des annĂ©es 90, diffusĂ© sur TF1. Suivre Brandon, Brenda, Kelly, Dylan et les autres dans leur lycĂ©e huppĂ© de Beverly Hills, c'Ă©tait du pur divertissement parfois gnagnant. Mais la sĂ©rie a quand mĂȘme traitĂ© de choses sĂ©rieuses. Alcoolisme, drogue, violence conjugale entre ados, et mĂȘme le sida. avec le personnage de Jimmy, un ami de Kelly, dans une intrigue pĂ©dagogique sur le sujet en 1994. Dawson Creek, fin des annĂ©es 90, dĂ©but 2000. Capeside, petite ville imaginaire, voit grandir Dawson, le cinĂ©phile rĂȘveur, Joe, la meilleure amie issue du milieu modeste, Pacey, le kank au grand cƓur, et Jen, la new-yorkaise rebelle. Dawson a marquĂ© par ses dialogues trĂšs verbeux, les ados y parlaient comme des philosophes, et son traitement sentimental presque existentiel. Mais la sĂ©rie a proposĂ© l'un des premiers coming out d'ampleur Ă  la tĂ©lĂ© avec un personnage de Jack. Son baiser avec son petit ami Ethan en 2000 fut le premier baiser gay diffusĂ© sur une chaĂźne de tĂ©lĂ©vision grand public aux États-Unis. Heartless, cƓur Ă  vif, gĂ©nĂ©rique rock et accent australien, Voici la sĂ©rie qui a passionnĂ© les ados en France Ă  la fin des annĂ©es 90. Hartley suivait des lycĂ©ens d'un lycĂ©e public de Sydney, oĂč j'origine ethnique variĂ©e dans un style trĂšs rĂ©aliste et multiculturel. Scam France, adaptation française de la sĂ©rie norvĂ©gienne Scam. Scam innove avec son format. De minis Ă©pisodes postĂ©s en temps rĂ©el sur internet, suivant au plus prĂšs la vie des lycĂ©ens. Scam France a conquis un large public d'ados en abordant saison aprĂšs saison des thĂšmes forts. Cyber harcĂšlement, l'homophobie intĂ©riorisĂ©e, le coming out. le trans, le viol, l'anxiĂ©tĂ© sociale, le tout avec un ancrage trĂšs français et actuel. C'est sans doute l'une des meilleures reprĂ©sentations contemporaines des lados rĂ©els. ConnectĂ© Ă  ses followers, engagĂ© sur Instagram, mais confrontĂ© aux mĂȘmes peurs que ses aĂźnĂ©s. Freaks and Geeks, un bijou mĂ©connu en France, diffusĂ© furtivement sur Canal+, sorti en 99, qui n'a durĂ© qu'une seule saison. Direction les annĂ©es 80, dans un lycĂ©e du Michigan oĂč on suit les freaks et les geeks et leur dĂ©boire. C'est la toute premiĂšre sĂ©rie de Joe D'Apato avec des acteurs inconnus devenus stars depuis. James Franco, Seth Rogen, Jason Segel, Freaks and Geeks dĂ©peint l'adolescence de façon ultra authentique, drĂŽle et parfois mĂ©lancolique. My Mad Fat Diary, restant sur une pĂ©pite britannique cette fois, disponible jadis sur France 4, My Mad Fat Diary se dĂ©roule dans les annĂ©es 90 et suit Rhi, 16 ans, qui sort de l'hĂŽpital psychiatrique oĂč elle a Ă©tĂ© internĂ©e suite Ă  une tentative de suicide. Rhi est en surpoids, complexĂ©, fan de rock et doit rĂ©apprendre Ă  vivre une vie d'ado normal avec ses nouveaux amis sans rĂ©vĂ©ler ses problĂšmes de santĂ© mentale. La sĂ©rie est adaptĂ©e du vrai journal intime d'une adolescente et offre un rĂ©cit hyper touchant sur la dĂ©pression, les troubles alimentaires, l'amitiĂ© et le fait de s'aimer soi-mĂȘme. Ce panorama vous donne une idĂ©e de la richesse des sĂ©ries sur l'adolescence. Des couloirs de lycĂ©es de Los Angeles au quartier ouvrier d'Oslo, des annĂ©es 80 Ă  nos jours, on voit que les prĂ©occupations des ados Ă©voluent avec la sociĂ©tĂ© tout en gardant un fonds universel. Les premiers Ă©mois, la quĂȘte d'identitĂ©, Le besoin d'appartenance, la transgression des rĂšgles, tout cela a Ă©tĂ© dĂ©clinĂ© Ă  l'Ă©cran de mille façons. Comment les sĂ©ries reprĂ©sentent la diversitĂ© des identitĂ©s et les discriminations que subissent les adolescents. Longtemps, les sĂ©ries ados ont Ă©tĂ© centrĂ©es sur des hĂ©ros blancs, hĂ©tĂ©rosexuels de classe moyenne. Les choses changent, heureusement. Aujourd'hui, un grand nombre de fictions intĂšgrent des personnages racisĂ©s, des personnages LGBT, et abordent le racisme, l'homophobie, la transphobie et le sexisme. Par exemple, Dear White People, ou Grown-ish, traite du racisme vĂ©cu par des jeunes. Sex Education montre un personnage noir gay se faire violemment agresser par des homophobes. Scam France et Earthstopper explorent l'acceptation de soi quand on est LGBT. CĂŽtĂ© chiffres, la visibilitĂ© LGBT augmente dans la vraie vie aussi. D'aprĂšs un sondage Ipsos, 22% des jeunes français de moins de 26 ans s'identifient comme LGBT. Un taux bien plus Ă©levĂ© que chez leurs aĂźnĂ©s, seulement 4% chez les personnes nĂ©es avant 1964. Cela se reflĂšte Ă  l'Ă©cran, oĂč les personnages queers se multiplient. Mais la discrimination reste une rĂ©alitĂ©. Un Ă©lĂšve sur dix subit du harcĂšlement homophobe ou transophobe Ă  l'Ă©cole. Et les personnes LGBT+, harcelĂ©es, ont un risque de tentative de suicide deux Ă  sept fois plus Ă©levĂ© que les autres. Statistique glaçante. Les sĂ©ries comme Scam, Glee, Love, Victor, Heartstopper, jouent alors un rĂŽle vital en offrant des modĂšles positifs et de l'espoir. Voir un personnage transgenre comme Jules, Dans Euphoria, qui est aimĂ© pour ce qu'elle est, ou un couple gay comme Nick et Charlie dans Earthstopper, vivre une histoire douce sans tragĂ©die, ça peut littĂ©ralement changer la vie d'un ado qui se sent diffĂ©rent et rejetĂ©. De mĂȘme, la reprĂ©sentation de la diversitĂ© ethnique s'amĂ©liore. Les Grands a un sĂ©rie noir, Sex Education, un casting trĂšs mĂ©tissĂ©, Elite inclut un personnage musulman. En parallĂšle, les sĂ©ries n'occultent pas le racisme systĂ©mique ou ordinaire. Dear White People le fait de front, Euphoria le suggĂšre. Roux est mĂ©tisse et navigue dans un monde d'addiction oĂč son identitĂ© joue peut-ĂȘtre un rĂŽle dans comment elle est perçue. On My Block montre la brutalitĂ© policiĂšre dans les quartiers de Los Angeles. L'adolescence n'est pas couleur rose bonbon pour tout le monde, et la fiction tend de plus en plus Ă  reflĂ©ter cela. C'est non seulement important pour les jeunes concernĂ©s, mais aussi pour les autres. Cela Ă©duque au respect et Ă  l'empathie. Combien de personnes ont compris l'impact des insultes homophobes en regardant Kurt D'Angli pleurer se faire traiter de tapette ? Ou ont rĂ©alisĂ© le poids du racisme suivant les colĂšres de Samantha dans Dear White People ? La force d'identification au personnage fait des sĂ©ries un vecteur puissant de prise de conscience. A ce stade, j'aimerais me permettre une petite... de parenthĂšse personnelle, parce que tout ce dont on parle, je ne le regarde pas que avec des yeux d'analyste, mais aussi avec mon vĂ©cu. Je suis un homme cisgenre, homosexuel et mĂ©tisse. Autant dire que l'adolescence n'a pas toujours Ă©tĂ© tendre pour moi non plus. En repensant aux sĂ©ries que j'ai dĂ©vorĂ©es plus jeune, je rĂ©alise Ă  quel point elles ont façonnĂ© ma perception de moi-mĂȘme et du monde. Quand j'Ă©tais ado, la premiĂšre fois que j'ai vu un personnage gay heureux, c'Ă©tait... Bon, probablement jamais dans mes sĂ©ries de mon enfance. Il y avait bien des sous-entendus, des persos secondaires caricaturaux ou des intrigues tragiques. Par exemple, j'ai adorĂ© Buffy, mais le couple lesbien Willem-Tara, aussi beau soit-il, se termine dans le deuil et la tragĂ©die. Dans Dawson, Jack finit par trouver l'amour. Oui, mais ce fut dur et trĂšs tardif. Ce n'est qu'en grandissant que j'ai dĂ©couvert Queer as Folk, sĂ©rie explicitement gay, oĂč revue Angela 15 ans et compris l'importance du personnage de Ricky. Mais Ă  dos ? je me sentais souvent seul dans ce que je vivais. Alors aujourd'hui, quand je regarde un Earthstopper qui offre une vision positive, chaleureuse d'un adolescent gay qui tombe amoureux et est acceptĂ©, je vous avoue que j'ai versĂ© ma petite larme en me disant, cela peut changer la vie des adolescents d'aujourd'hui. La reprĂ©sentation, ça compte. Vraiment. Quand on se voit, qu'on voit nos luttes intĂ©rieures validĂ©es Ă  l'Ă©cran, on se sent moins anormal, moins isolĂ©. C'est pour ça que j'applaudis ces sĂ©ries modernes qui osent montrer toute la palette de qui nous sommes. En tant que mĂ©tis, J'ai aussi Ă©tĂ© sensible Ă  la diversitĂ© croissante des castings. Plus jeunes, les hĂ©ros s'appelaient tous Brandon, Steve, Joe Potter, Pacey, Whiter. Je ne me reconnaissais pas physiquement. Aujourd'hui, voir des hĂ©ros comme Devi dans Never Have I Ever, d'origine indienne, ou mĂȘme Roo dans Euphoria, Zendaya et MĂ©tis, tenir le premier rĂŽle, ça fait quelque chose. On intĂšgre enfin que les histoires d'ados ne sont pas rĂ©servĂ©es qu'aux jeunes blancs des banlieues rĂ©sidentielles. Et ça, c'est prĂ©cieux pour l'estime de soi des jeunes issus des minoritĂ©s. Pour autant, toutes ces sĂ©ries m'ont aussi Ă©duquĂ© sur des rĂ©alitĂ©s que je n'ai pas... pas vĂ©cu personnellement. Je suis un homme et en regardant 13 Reasons Why ou Unbelievable, mini-sĂ©rie sur le viol d'une ado, j'ai pris conscience de la frĂ©quence des agressions sexuelles que subissent les jeunes filles. En tant que gay, en suivant Skins ou Euphoria, j'ai pu comprendre diffĂ©remment le mal-ĂȘtre des amis hĂ©tĂ©ros face Ă  la pression de la performance, l'image du mal viril Ă  assumer. Chaque sĂ©rie m'a apportĂ© une piĂšce de puzzle de la comprĂ©hension de l'autre. Et je pense que c'est le cas pour beaucoup. À travers les destins de fiction, on vit par procuration des expĂ©riences variĂ©es de l'adolescence et on en ressort... idĂ©alement plus empathique et plus ouvert d'esprit. Nous voilĂ  arrivĂ©s au terme de ce voyage au pays des adolescents tĂ©lĂ©visĂ©s. On a traversĂ© de grandes fĂȘtes psychĂ©dĂ©liques sous extasie avec Rue dans Euphoria, on a rĂ©solu les mystĂšres de SMS avec les filles de Pretty Little Liars, on a pleurĂ© toutes les larmes de notre corps au suicide d'Anna dans Certain Reason Why, puis on a guĂ©ri notre coeur en regardant Nick et Charlie s'aimer tendrement dans Heartstopper. On a pris du recul aussi en se souvenant des sĂ©ries plus anciennes qui ont pavĂ© la voie et en regardant ce ce que disent les faits rĂ©els derriĂšre les fictions. Alors qu'est-ce qu'on en retire ? Que l'adolescence est une pĂ©riode complexe, intense, chaotique, mais aussi incroyablement formatrice. Les sĂ©ries, dans toute leur diversitĂ© de tons, nous rappellent que c'est le moment ou la vie oĂč l'on se cherche, oĂč l'on teste ses limites, oĂč l'on peut tomber trĂšs bas comme s'Ă©lever trĂšs haut. Et surtout qu'on n'est pas seul dans ce tourbillon. Des gĂ©nĂ©rations entiĂšres sont passĂ©es par lĂ . Parfois, une sĂ©rie peut mĂȘme devenir un support, un exutoire, voire un confident pour un jeune qui ne sait pas Ă  qui en parler. C'est le pouvoir de ces histoires. Bien sĂ»r, la vie n'est pas un scĂ©nario de sĂ©rie tĂ©lĂ©. Tout n'est pas aussi dramatique ou romancĂ©. Mais il y a une part de vĂ©ritĂ© dans chacune. Et si vous, auditeurs, ĂȘtes parents, enseignants, tuteurs ou juste curieux, j'espĂšre que ce podcast vous aura Ă©clairĂ© sur l'importance de ces fictions dans la construction de nos ados. Elles reflĂštent leur joie et leur peine, parfois avec outrance. parfois avec une justesse documentaire. Et pour les plus jeunes qui nous Ă©coutent, rappelez-vous, la vraie vie n'est pas Ă©crite d'avance. Contrairement aux sĂ©ries Netflix, on peut toujours changer la fin de l'Ă©pisode en cours. Cherchez de l'aide si ça ne va pas, entourez-vous de personnes bienveillantes, et sachez qu'il y a toujours de l'espoir. Sur une note plus lĂ©gĂšre, et pour finir, je ne rĂ©siste pas Ă  l'envie de vous faire un petit clin d'Ɠil humoristique. AprĂšs avoir tant dissĂ©quĂ© les problĂšmes graves de l'adolescence, peut-ĂȘtre qu'un bon vieux marathon de seconde B s'impose pour dĂ©compresser. Vous vous souvenez de cette sĂ©rie lycĂ©enne française des annĂ©es 90, avec les looks improbables, les intrigues gentillettes au lycĂ©e Rimbaud. Pas de drogue, pas de psychopathe, pas de blog anonyme, juste des cancres qui font tourner en bourrique leurs profs et gĂšrent la radio scolaire. Ah, seconde B. ComparĂ© Ă  Euphoria, c'est comme passer d'un shoot de tequila Ă  une camomille bien tiĂšde. Mais parfois, la camomille, ça fait du bien. Merci en tout cas de m'avoir Ă©coutĂ© jusqu'au bout. J'espĂšre que ce voyage entre fiction et rĂ©alitĂ© vous a intĂ©ressĂ©, peut-ĂȘtre fait rĂ©flĂ©chir au-delĂ  du simple divertissement. Si c'est le cas, n'hĂ©sitez pas Ă  partager ce podcast autour de vous Ă  vos amis sĂ©riphiles, aux parents inquiets aux anciens camarades de lycĂ©es nostalgiques et Ă  me laisser une note de 5 Ă©toiles sur votre rapide podcast prĂ©fĂ©rĂ©. Et maintenant pour les curieux ou ceux qui voudraient rattraper des rĂ©fĂ©rences la liste finale de toutes les sĂ©ries que j'ai citĂ©es durant l'Ă©mission se trouve dans la description. Prenez soin de vous et Ă  trĂšs bientĂŽt sur mon chemin. Je vous embrasse

Description

Plongeons dans l’univers d’Euphoria, d’Adolescence et, plus largement, dans la reprĂ©sentation des ados sur nos Ă©crans. 

Alors, prĂȘts Ă  prendre un chemin qui ne vous mĂšnera pas toujours lĂ  oĂč vous l’attendiez ?


Séries citées dans cet épisode :

‱ 13 Reasons Why

‱ Adolescence

‱ Angela, 15 ans

‱ Beverly Hills 90210

‱ Buffy contre les vampires

‱ Dawson’s Creek

‱ Derry Girls

‱ Elite

‱ Euphoria

‱ Freaks and Geeks

‱ Friday Night Lights

‱ Glee

‱ Gossip Girl

‱ Grand Army

‱ Hartley, coeurs à vif

‱ Heartstopper

‱ Les AnnĂ©es collĂšge (Degrassi)

‱ Les Frùres Scott (One Tree Hill)

‱ Les Grands

‱ Love, Victor

‱ My Mad Fat Diary

‱ Never Have I Ever

‱ On My Block

‱ Outer Banks

‱ Pretty Little Liars

‱ Seconde B

‱ Sex Education

‱ Skam France

‱ Skins

‱ Stranger Things

‱ The Wilds


Outro : Sister With Marliya Choir - I am the Greatest

et aussi : labrinth (dont je prononce mal le nom)

Mystery of Love par Sufjan Stevens Call Me By Your Name (Original Motion Picture Soundtrack)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Arnaud, et bienvenue sur mon chemin. On va plonger aujourd'hui dans l'univers d'Euphoria, d'adolescence, et plus largement, dans la reprĂ©sentation des ados sur nos Ă©crans. On commence bien sĂ»r par Euphoria, la sĂ©rie phĂ©nomĂšne d'HBO, diffusĂ©e actuellement en France sur Canal+, et Max. RĂ©alisĂ©e par Sam Levinson et portĂ©e par l'actrice Zendaya, Euphoria suit le quotidien de Roux Bennett, une ado toxicomane en quĂȘte de sens, et de sa bande de camarades au lycĂ©e. La sĂ©rie aborde frontalement des thĂšmes souvent tabous, drogue, sexualitĂ©, identitĂ©, santĂ© mentale, le tout avec une esthĂ©tique... hypnotique et une intensitĂ© dramatique qui ne laisse personne indiffĂ©rent. VĂ©ritable choc visuel et narratif, Euphoria est rapidement devenu un phĂ©nomĂšne de pop culture, inĂ©vitable tant par les Ă©loges que par les critiques qu'elle a suscitĂ©. Certains l'adorent pour son audace et son honnĂȘtetĂ© brutale, d'autres l'accusent de glorifier la dĂ©bauche adolescente. Qu'on l'aime ou qu'on la dĂ©teste, la sĂ©rie n'a en tout cas laissĂ© personne de marbre, au point de polariser les gĂ©nĂ©rations. D'un cĂŽtĂ©, de nombreux jeunes fans de la gĂ©nĂ©ration Z se reconnaissent dans ces personnages ou du moins dans les angoisses qu'ils traversent. De l'autre, les parents et mĂȘme des organisations se sont offusquĂ©s affirmant que la sĂ©rie normaliserait la drogue et la sexualitĂ© dĂ©bridĂ©es chez les mineurs. Mais au-delĂ  de la polĂ©mique, Euphoria propose surtout une plongĂ©e viscĂ©rale dans les pressions qui pĂšsent sur les ados d'aujourd'hui. De la nĂ©cessitĂ© d'afficher une image parfaite sur Instagram au trauma bien rĂ©el que subissent beaucoup de jeunes en silence. Avant d'aller plus loin, arrĂȘtons-nous un instant sur une autre sĂ©rie rĂ©cente qui, par coĂŻncidence, porte un titre Ă©vocateur. Adolescence, disponible sur Netflix. Cette sĂ©rie britannique... En quatre Ă©pisodes, sorti en mars 2025, offre une perspective diffĂ©rente mais complĂ©mentaire de celle de Ausha. Le pitch d'adolescence est glaçant. Jamie, 13 ans, est accusĂ© de meurtre violent d'une de ses camarades. Le rĂ©cit suit l'enquĂȘte policiĂšre, les interrogatoires de la famille et d'une psychologue pour tenter de comprendre comment et pourquoi un collĂ©gien apparemment sans histoire a pu commettre l'irrĂ©parable. On est donc ici dans le registre du thriller dramatique, trĂšs ancrĂ© dans la rĂ©alitĂ© sociale britannique. La sĂ©rie s'inspire d'ailleurs de faits divers bien rĂ©els. comme une vague d'attaques au couteau impliquant de jeunes Ă  Liverpool et Ă  Londres ces derniĂšres annĂ©es, ou le meurtre de la lycĂ©enne trans Brianna Gay en 2023. Autrement dit, Adolescence cherche Ă  alerter sur la violence adolescente, tangible, qui devrait alerter tous les parents d'aprĂšs certains mĂ©dias. LĂ  oĂč Euphoria nous immerge dans une psychĂ© tourmentĂ©e par ses ados et une mise en scĂšne stylisĂ©e, Adolescence adopte une approche quasi-documentaire. Elle est filmĂ©e en plan sĂ©quence continue, ce qui renforce l'immersion en temps rĂ©el dans l'histoire. On passe du fluo hallucinĂ© d'Euphoria, au nĂ©on blafard d'une salle d'interrogatoire dans Adolescence. Deux ambiances, deux traitements, mais un point commun. Ces deux sĂ©ries mettent en lumiĂšre la face obscure de l'adolescence, s'accune Ă  sa maniĂšre. Euphoria explore les excĂšs et les fĂȘtes, les paradis artificiels et le mal du vivre intĂ©rieur, tandis que Adolescence braque le projecteur sur la perte d'innocence et les dĂ©faillances familiales et sociĂ©tales pouvant mener au drame. En somme, si Euphoria est une transe Ă©lectrique sur le mal-ĂȘtre adolescent, Adolescence est un rĂ©veil brutal façon coup de poing dans l'estomac. Zendaya, Hunter Schaeffer, Jacob Elordi, Alexa Demi, Sydney Sweeney, ce quintet d'acteurs forme l'Ăąme de Ausha. Chacun, par son jeu, donne corps Ă  une facette des tourments adolescents. Mentionnons Ă©galement Barbie Ferreira, dans le rĂŽle de Kat, ado complexĂ© par son physique qui s'Ă©mancipe via internet, ou encore Angus Cloud, qui incarne Fez, le dealer au grand cƓur. La galerie des personnages est riche, mais on ne va pas tous les passer en revue, sinon le podcast va durer 5 heures. Retenez en tout cas que le succĂšs de Ausha doit Ă©normĂ©ment Ă  son casting, jeune et talentueux. capable de nous faire rire, pleurer, trembler, parfois Ă  une seule scĂšne. Euphorias n'est pas qu'une histoire, c'est aussi une entitĂ© visuelle et sonore immĂ©diatement reconnaissable. Parlons d'abord de la bande-son, qui joue un rĂŽle capital dans l'impact Ă©motionnel de la sĂ©rie. La musique originale est signĂ©e par l'artiste britannique Labyrinthe, dont les compositions Ă©lectro-R&B planantes collent pas. parfaitement aux montagnes russes traversĂ©es par Roux et ses amis. Des morceaux tantĂŽt euphoriques, tantĂŽt mĂ©lancoliques, qui soulignent chaque moment clĂ©. Le titre All for Us, interprĂ©tĂ© par Labyrinthe et Zendaya, est ainsi devenu l'hymne tragique de la saison 1. Il y a mĂȘme vu Labyrinthe remporter un Emmy Award de la meilleure musique originale pour la sĂ©rie. Au-delĂ  des crĂ©ations de Labyrinthe, Euphoria pioche aussi dans le large Ă©ventail de chansons, hip-hop, pop, rock alternatif, pour habiller ces scĂšnes de BeyoncĂ© Ă  Billie Eilish, en passant par Mozart quand c'est en teint le moins. Chaque Ă©pisode... offre une sorte de mixtape gĂ©nĂ©rationnel reflĂ©tant les goĂ»ts Ă©clectiques et Ă©lectriques des ados d'aujourd'hui et amplifiant la portĂ©e de chaque sĂ©quence. Qui n'a pas eu de frissons en entendant Mystery of Love rĂ©sonner sur une scĂšne d'amour ou du Tupac lors d'une soirĂ©e dĂ©jantĂ©e Ă  la side ? You know who we're gonna see speak his name ? Le soin apportĂ© Ă  la musique fait de la sĂ©rie une vĂ©ritable expĂ©rience sensorielle oĂč l'oreille du spectateur est autant sollicitĂ©e que ses yeux. Justement, parlons de ses yeux grands ouverts devant Euphoria. Visuellement, la sĂ©rie est un feu d'artifice stylistique. Le rĂ©alisateur Sam Levinson n'hĂ©site pas Ă  employer des effets de mise en scĂšne audacieux pour nous faire ressentir l'euphorie, l'angoisse ou la dĂ©tresse des personnages. CamĂ©ra qui tourne Ă  360°, dans une piĂšce pour symboliser la perte de contrĂŽle, Ă©clairage stroboscopique en pleine fĂȘte, ralenti quasi-onirique. Chaque plan est lĂ©chĂ© comme un tableau, chaque Ă©pisode contient des images marquantes qui restent imprimĂ©es sur la rĂ©tine. La silhouette de Roux, sous un ciel en feu, dans une scĂšne d'ouverture. ou les larmes scintillantes de Jules dans la lumiĂšre d'une soirĂ©e d'hiver. Maintenant que nous avons bien explorĂ© Euphoria sous toutes ses coutures, Ă©largissons un peu le champ de vision. Car si la sĂ©rie d'HBO a marquĂ© les esprits, elle s'inscrit dans une longue lignĂ©e de fictions tĂ©lĂ©visĂ©es qui, depuis des dĂ©cennies, explorent chacune Ă  leur maniĂšre l'adolescence et ses tumultes. Il est temps de prendre un peu de recul. de faire un panorama plus large des sĂ©ries d'ados, d'hier et d'aujourd'hui, en France et ailleurs. Pour y voir plus clair, je vous propose un tour d'horizon. 30 sĂ©ries, classĂ©es par plateforme de diffusion ou chaĂźne en France. Histoire de savoir oĂč voir, oĂč revoir, c'est chaud. Comment chacun aborde les joies et peines de l'Ăąge ingrat. C'est parti pour le grand zapping gĂ©nĂ©rationnel. Netflix s'est imposĂ© ces derniĂšres annĂ©es comme un refuge pour les sĂ©ries d'ados, qu'elles soient lĂ©gĂšres ou trĂšs sombres. Parmi les incontournables du catalogue, Adolescence, on vient d'en parler, cette mini-sĂ©rie thriller britannique aborde la violence juvĂ©nile et le dĂ©sarroi familial face Ă  un acte tragique. C'est l'une des derniĂšres arrivĂ©es marquantes sur Netflix. Sortie Raison Why, la sĂ©rie phĂ©nomĂšne de 2017 oĂč une lycĂ©enne explique post-mortem les 13 raisons qui l'ont poussĂ©e au suicide. Produite par Selena Gomez, elle a fait couler beaucoup d'encre pour sa reprĂ©sentation crue du harcĂšlement scolaire, du viol et du suicide d'adolescent. Son succĂšs a ouvert un dĂ©bat nĂ©cessaire sur la santĂ© mentale des jeunes, mĂȘme si certains lui ont reprochĂ© une certaine... maladresse dangereuse dans la mise en scĂšne du suicide. Sex Education, on passe Ă  un ton plus positif et plus Ă©ducatif de cette dramedy britannique oĂč le fils d'une sexologue monte un cabinet clandestin de conseils sexo dans son lycĂ©e. C'est fun, dĂ©complexĂ©, ça aborde tout sans tabou, les premiĂšres fois, la contraception, l'orientation sexuelle, le consentement, un guide d'Ă©ducation sexuelle tout en Ă©tant une comĂ©die hyper divertissante. Elite, Direction l'Espagne avec ce teen drama Ă  suspense depuis 2018 qui mĂ©lange meurtre mystĂ©rieux et intrigue sautimentale dans un lycĂ©e huppĂ© de Madrid. Sur fond de lutte des classes, des boursiers pauvres intĂšgrent un lycĂ©e de riches, Elite offre son lot de scandales, de sexe, de drogue, de trahison, le tout sur un rythme effrĂ©nĂ©, un Gothic Girls ou Red Bull en quelque sorte. Earth Stopper, la douceur incarnĂ©e. Sortie en 2022, cette sĂ©rie britannique est l'adaptation du webcomic d'Alice Hossman et raconte l'Ă©closion de l'amour entre deux garçons dans un lycĂ©e anglais. C'est mignon, bienveillant. Feel Good, ça traite de l'identitĂ© LGBT et de santĂ© mentale avec une infinie tendresse. Un vĂ©ritable bonbon arc-en-ciel qui change des visions les plus sombres aux habituelles. Stranger Things, peut-ĂȘtre l'avez-vous oubliĂ© comme sĂ©rie d'ado, car c'est aussi de la science-fiction et de l'horreur, mais Stranger Things reste l'histoire de prĂ©-ado et d'ado des annĂ©es 80 confrontĂ©s Ă  des phĂ©nomĂšnes surnaturels. En plus de ses monstres et des rĂ©fĂ©rences geeks, la sĂ©rie explore joliment l'amitiĂ©, le premier amour, le passage Ă  l'adolescence, le tout avec une bonne dose de nostalgie rĂ©tro. Never have I ever, mes premiĂšres fois, la comĂ©die d'ado rafraĂźchissante créée par Mindy Kaling en 2020. On y suit deux vies, adolescentes amĂ©rico-indiennes, aux caractĂšres bien trempĂ©es, qui tentent de survivre au lycĂ©e aprĂšs le dĂ©cĂšs de son pĂšre. C'est hilarant, touchant, ça parle de deuil, de crush, de culture d'origine. Le tout narrĂ© par le champion de tennis John McEnroe en personne. Un ovni adorable. On my block, une petite pĂ©pite de 2018 qui mĂȘle... humour et rĂ©alisme social. Quatre ados issus de quartiers difficiles de Los Angeles font leur entrĂ©e au lycĂ©e en essayant de rester soudĂ©s malgrĂ© les gangs, la violence et les drames qui rĂŽdent autour d'eux. Outer Banks, pour l'aventure estivale, c'est la sĂ©rie d'ados qui a cartonnĂ© en 2020 un groupe d'amis dans les Outer Banks, les Ăźles de Caroline du Nord, par enquĂȘte d'un trĂ©sor lĂ©gendaire. Tout en fuyant des criminels, ce n'est pas la sĂ©rie la plus profonde sur l'adolescence, mais pour l'Ă©vasion et l'esprit de bande de potes, c'est parfait. Grand Army, la plus confidentielle, en 2020, cette sĂ©rie dramatique suit cinq lycĂ©ens Ă  Brooklyn confrontĂ©s Ă  des thĂšmes lourds. Terrorisme, agression sexuelle, racisme, orientation sexuelle Grand Army se voulait le pendant rĂ©aliste de Skins ou de 13 Reasons Why aux Etats-Unis Mais elle n'a pas dĂ©passĂ© la premiĂšre saison Elle reste nĂ©anmoins un portrait brut et sincĂšre de la Gen Z urbaine sans vernis Gossip Girl, et oui, le Paris Side de Manhattan dĂ©barque aussi sur Netflix Avec Gossip Girl, on replonge dans le classique des annĂ©es 2000 L'histoire d'une jeunesse dorĂ©e new-yorkaise espionnĂ©e par une blogueuse anonyme Rago, triangle amoureux, fĂȘte dĂ©cadente et teen drama, glamour Ă  souhait Un pur plaisir coupable qui a marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration. Skins, enfin impossible d'Ă©voquer les sĂ©ries d'ados sur Netflix sans citer Skins, l'icĂŽne britannique des annĂ©es 2007 Ă  2013. Skin a rĂ©volutionnĂ© le genre Ă  son Ă©poque avec son portrait cru et parfois choquant de la jeunesse anglaise. Sexe, drogue, troubles alimentaires, coming out, maladie mentale, tout y passait Ă  travers une bande d'ados changeant Ă  chaque gĂ©nĂ©ration de deux saisons. Amazon Prime a aussi un lot de sĂ©ries d'adolescents, The Wild, une sĂ©rie Amazon originale de 2020 qui propose une version d'ados du mythe de l'Ăźle dĂ©serte. Un groupe de jeunes filles se retrouvent naufragĂ©es sur une Ăźle aprĂšs un crash d'avion. En attendant les secours, elles doivent survivre et on dĂ©couvre via des flashbacks leurs blessures antĂ©rieures et intĂ©rieures, traumatismes familiaux, pression sociale. Petite particularitĂ©, ce n'est pas un accident si elles sont lĂ , un mystĂšre plane. Les FrĂšres Scott, One Tree Hill, ce grand classique des annĂ©es 2000 diffusĂ© Ă  l'Ă©poque sur TF1, la sĂ©rie est aujourd'hui disponible en intĂ©gralitĂ©. Friday Night Lights, adaptation d'un film, cette sĂ©rie de 2006 Ă  2011, suivez une petite ville au Texas obsĂ©dĂ©e par le football amĂ©ricain lycĂ©en. Ne vous y trompez pas, ce n'est pas qu'une histoire de sport. Friday Night Lights dĂ©peint magnifiquement la vie d'une communautĂ© et les espoirs pesants sur de jeunes joueurs. Racisme, problĂšmes de classe sociale, pression de performance, amour adolescente et le mantra « Clear eyes, full hearts, can't lose » , Disney+, avec sa section Star, a rĂ©cupĂ©rĂ© pas mal de sĂ©ries suite Ausha de la Fox et via Hulu. Parmi celles Ă  voir ou Ă  revoir, Buffy contre les vampires. Et oui, Buffy est sur Disney+. Cette sĂ©rie mythique de 1997 Ă  2003 mĂ©lange horreur fantastique et allĂ©gorie adolescente. Buffy Summers ? lycĂ©enne de Sunnydale, doit concilier sa vie de terminale, les devoirs, le bal de promo, avec son rĂŽle de tueur de vampires chargĂ© de sauver le monde. DerriĂšre les monstres, Buffy a abordĂ© en rĂ©alitĂ© plein de sujets profonds. La perte de la virginitĂ©, mĂ©taphorisĂ©e par un petit ami vampire qui devient malĂ©fique, la mort d'un parent, la dĂ©pression, ses cultes pour toute une gĂ©nĂ©ration, bourrĂ© d'humour noir et d'Ă©motions, et prĂ©curseur dans la maniĂšre de traiter l'ado en hĂ©ros actif. Glee ? La cĂ©lĂšbre dramedie musicale de 2009 Ă  2015, autrefois sur M6, est aujourd'hui visible sur Disney+. On y suit la chorale du lycĂ©e McKillie, dans l'Ohio. Glee a marquĂ© les esprits par ses numĂ©ros chantĂ©s survitaminĂ©s, reprenant les hit-pop, mais aussi par ses thĂšmes de sociĂ©tĂ©, homophobie, grossophobie, handicap, violence conjugale. Sous ses airs colorĂ©s, la sĂ©rie s'avait traitĂ© des sujets sĂ©rieux tout en gardant un ton lĂ©ger. Elle a largement contribuĂ© Ă  la visibilitĂ© LGBTQ+, Ă  la tĂ©lĂ© au dĂ©but des annĂ©es 2010. Love, Victor, spin-off du film Love, Simon est diffusĂ© sur Disney+. Cette sĂ©rie suit un ado latino qui vient d'entrer dans un nouveau lycĂ©e Ă  Atlanta. Il dĂ©couvre son homosexualitĂ© et cherche Ă  l'assumer en Ă©changeant par mail avec Simon, le hĂ©ros du film. Love, Victor est une chronique adolescente attendrissante sur le coming out et la famille. C'est un rĂ©cit initiatique optimiste et feel good qui fait du bien en montrant qu'aujourd'hui encore, faire son coming out au lycĂ©e ne reste un parcours semĂ© d'embĂ»ches mais n'est pas insurmontable. OCS, CinĂ©+, HBO Max, Euphoria, inutile de la prĂ©senter de nouveau. on vient d'en parler, les grands, petites perles françaises produites par OCS entre 2016 et 2019. Moins connue du grand public, cette sĂ©rie suit une bande de collĂ©giens qui entrent en seconde, bref le passage au lycĂ©e, l'Ăąge bĂȘte, les grands comme ils disent. C'est Ă  la fois trĂšs drĂŽle et trĂšs rĂ©aliste sur l'adolescence d'aujourd'hui en France. Pour finir, impossible de ne pas Ă©voquer les sĂ©ries cultes des annĂ©es 80, 90, 2000 sur l'adolescence, diffusĂ©es Ă  l'Ă©poque sur nos bonnes vieilles chaĂźnes hertziennes ou le cĂąble. Certaines ne sont plus disponibles en streaming aujourd'hui, mais elles vivent encore dans la mĂ©moire collective. Angela, 15 ans, titre français de My So-Called Life, en 1994, sĂ©rie amĂ©ricaine qui ne durait qu'une saison mais qui a marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration. Angela, Claire Danse, a 15 ans, des cheveux rouges, des parents qu'elle ne comprend plus, des amis paumĂ©s. C'Ă©tait l'anti-Beverly Hills, un portrait trĂšs rĂ©aliste et sensible de l'adolescence des annĂ©es 90. La sĂ©rie abordait sans phare des thĂšmes comme l'alcool, la sexualitĂ©, la dĂ©pression, l'homophobie, avec un ton d'une sincĂ©ritĂ© rare pour l'Ă©poque. Elle prĂ©sentait aussi l'indĂ©pendance. premiers personnages principaux ouvertement gays Ă  la tĂ©lĂ©vision, Ricky, un ami d'Angela, rejetĂ© par sa famille, incarnĂ© par Wilson Cruz. Un Ă©vĂ©nement en 1994, autant que Ricky Ă©tait un adolescent latino gay, double premiĂšre. Angela, 15 ans, reste un jalon important, souvent citĂ© comme une rĂ©fĂ©rence par les crĂ©ateurs de sĂ©ries d'ados qui ont suivi, et une rĂ©vĂšle rĂ©vĂ©lation pour moi. Les annĂ©es collĂšge, on remonte un peu plus dans le temps avec cette sĂ©rie canadienne des annĂ©es 80. au titre de DĂ©graçis Junior High, diffusĂ©e en France sur Antenne 2 Ă  l'Ă©poque. Elle nous a dĂ©jĂ  parlĂ© de grossesse adolescente, le personnage de Spike, enceinte Ă  14 ans Ă  effet sensation, de drogue, de suicide, de harcĂšlement, sur un ton quasi documentaire. Beverly Hills, le sope lycĂ©en par excellence des annĂ©es 90, diffusĂ© sur TF1. Suivre Brandon, Brenda, Kelly, Dylan et les autres dans leur lycĂ©e huppĂ© de Beverly Hills, c'Ă©tait du pur divertissement parfois gnagnant. Mais la sĂ©rie a quand mĂȘme traitĂ© de choses sĂ©rieuses. Alcoolisme, drogue, violence conjugale entre ados, et mĂȘme le sida. avec le personnage de Jimmy, un ami de Kelly, dans une intrigue pĂ©dagogique sur le sujet en 1994. Dawson Creek, fin des annĂ©es 90, dĂ©but 2000. Capeside, petite ville imaginaire, voit grandir Dawson, le cinĂ©phile rĂȘveur, Joe, la meilleure amie issue du milieu modeste, Pacey, le kank au grand cƓur, et Jen, la new-yorkaise rebelle. Dawson a marquĂ© par ses dialogues trĂšs verbeux, les ados y parlaient comme des philosophes, et son traitement sentimental presque existentiel. Mais la sĂ©rie a proposĂ© l'un des premiers coming out d'ampleur Ă  la tĂ©lĂ© avec un personnage de Jack. Son baiser avec son petit ami Ethan en 2000 fut le premier baiser gay diffusĂ© sur une chaĂźne de tĂ©lĂ©vision grand public aux États-Unis. Heartless, cƓur Ă  vif, gĂ©nĂ©rique rock et accent australien, Voici la sĂ©rie qui a passionnĂ© les ados en France Ă  la fin des annĂ©es 90. Hartley suivait des lycĂ©ens d'un lycĂ©e public de Sydney, oĂč j'origine ethnique variĂ©e dans un style trĂšs rĂ©aliste et multiculturel. Scam France, adaptation française de la sĂ©rie norvĂ©gienne Scam. Scam innove avec son format. De minis Ă©pisodes postĂ©s en temps rĂ©el sur internet, suivant au plus prĂšs la vie des lycĂ©ens. Scam France a conquis un large public d'ados en abordant saison aprĂšs saison des thĂšmes forts. Cyber harcĂšlement, l'homophobie intĂ©riorisĂ©e, le coming out. le trans, le viol, l'anxiĂ©tĂ© sociale, le tout avec un ancrage trĂšs français et actuel. C'est sans doute l'une des meilleures reprĂ©sentations contemporaines des lados rĂ©els. ConnectĂ© Ă  ses followers, engagĂ© sur Instagram, mais confrontĂ© aux mĂȘmes peurs que ses aĂźnĂ©s. Freaks and Geeks, un bijou mĂ©connu en France, diffusĂ© furtivement sur Canal+, sorti en 99, qui n'a durĂ© qu'une seule saison. Direction les annĂ©es 80, dans un lycĂ©e du Michigan oĂč on suit les freaks et les geeks et leur dĂ©boire. C'est la toute premiĂšre sĂ©rie de Joe D'Apato avec des acteurs inconnus devenus stars depuis. James Franco, Seth Rogen, Jason Segel, Freaks and Geeks dĂ©peint l'adolescence de façon ultra authentique, drĂŽle et parfois mĂ©lancolique. My Mad Fat Diary, restant sur une pĂ©pite britannique cette fois, disponible jadis sur France 4, My Mad Fat Diary se dĂ©roule dans les annĂ©es 90 et suit Rhi, 16 ans, qui sort de l'hĂŽpital psychiatrique oĂč elle a Ă©tĂ© internĂ©e suite Ă  une tentative de suicide. Rhi est en surpoids, complexĂ©, fan de rock et doit rĂ©apprendre Ă  vivre une vie d'ado normal avec ses nouveaux amis sans rĂ©vĂ©ler ses problĂšmes de santĂ© mentale. La sĂ©rie est adaptĂ©e du vrai journal intime d'une adolescente et offre un rĂ©cit hyper touchant sur la dĂ©pression, les troubles alimentaires, l'amitiĂ© et le fait de s'aimer soi-mĂȘme. Ce panorama vous donne une idĂ©e de la richesse des sĂ©ries sur l'adolescence. Des couloirs de lycĂ©es de Los Angeles au quartier ouvrier d'Oslo, des annĂ©es 80 Ă  nos jours, on voit que les prĂ©occupations des ados Ă©voluent avec la sociĂ©tĂ© tout en gardant un fonds universel. Les premiers Ă©mois, la quĂȘte d'identitĂ©, Le besoin d'appartenance, la transgression des rĂšgles, tout cela a Ă©tĂ© dĂ©clinĂ© Ă  l'Ă©cran de mille façons. Comment les sĂ©ries reprĂ©sentent la diversitĂ© des identitĂ©s et les discriminations que subissent les adolescents. Longtemps, les sĂ©ries ados ont Ă©tĂ© centrĂ©es sur des hĂ©ros blancs, hĂ©tĂ©rosexuels de classe moyenne. Les choses changent, heureusement. Aujourd'hui, un grand nombre de fictions intĂšgrent des personnages racisĂ©s, des personnages LGBT, et abordent le racisme, l'homophobie, la transphobie et le sexisme. Par exemple, Dear White People, ou Grown-ish, traite du racisme vĂ©cu par des jeunes. Sex Education montre un personnage noir gay se faire violemment agresser par des homophobes. Scam France et Earthstopper explorent l'acceptation de soi quand on est LGBT. CĂŽtĂ© chiffres, la visibilitĂ© LGBT augmente dans la vraie vie aussi. D'aprĂšs un sondage Ipsos, 22% des jeunes français de moins de 26 ans s'identifient comme LGBT. Un taux bien plus Ă©levĂ© que chez leurs aĂźnĂ©s, seulement 4% chez les personnes nĂ©es avant 1964. Cela se reflĂšte Ă  l'Ă©cran, oĂč les personnages queers se multiplient. Mais la discrimination reste une rĂ©alitĂ©. Un Ă©lĂšve sur dix subit du harcĂšlement homophobe ou transophobe Ă  l'Ă©cole. Et les personnes LGBT+, harcelĂ©es, ont un risque de tentative de suicide deux Ă  sept fois plus Ă©levĂ© que les autres. Statistique glaçante. Les sĂ©ries comme Scam, Glee, Love, Victor, Heartstopper, jouent alors un rĂŽle vital en offrant des modĂšles positifs et de l'espoir. Voir un personnage transgenre comme Jules, Dans Euphoria, qui est aimĂ© pour ce qu'elle est, ou un couple gay comme Nick et Charlie dans Earthstopper, vivre une histoire douce sans tragĂ©die, ça peut littĂ©ralement changer la vie d'un ado qui se sent diffĂ©rent et rejetĂ©. De mĂȘme, la reprĂ©sentation de la diversitĂ© ethnique s'amĂ©liore. Les Grands a un sĂ©rie noir, Sex Education, un casting trĂšs mĂ©tissĂ©, Elite inclut un personnage musulman. En parallĂšle, les sĂ©ries n'occultent pas le racisme systĂ©mique ou ordinaire. Dear White People le fait de front, Euphoria le suggĂšre. Roux est mĂ©tisse et navigue dans un monde d'addiction oĂč son identitĂ© joue peut-ĂȘtre un rĂŽle dans comment elle est perçue. On My Block montre la brutalitĂ© policiĂšre dans les quartiers de Los Angeles. L'adolescence n'est pas couleur rose bonbon pour tout le monde, et la fiction tend de plus en plus Ă  reflĂ©ter cela. C'est non seulement important pour les jeunes concernĂ©s, mais aussi pour les autres. Cela Ă©duque au respect et Ă  l'empathie. Combien de personnes ont compris l'impact des insultes homophobes en regardant Kurt D'Angli pleurer se faire traiter de tapette ? Ou ont rĂ©alisĂ© le poids du racisme suivant les colĂšres de Samantha dans Dear White People ? La force d'identification au personnage fait des sĂ©ries un vecteur puissant de prise de conscience. A ce stade, j'aimerais me permettre une petite... de parenthĂšse personnelle, parce que tout ce dont on parle, je ne le regarde pas que avec des yeux d'analyste, mais aussi avec mon vĂ©cu. Je suis un homme cisgenre, homosexuel et mĂ©tisse. Autant dire que l'adolescence n'a pas toujours Ă©tĂ© tendre pour moi non plus. En repensant aux sĂ©ries que j'ai dĂ©vorĂ©es plus jeune, je rĂ©alise Ă  quel point elles ont façonnĂ© ma perception de moi-mĂȘme et du monde. Quand j'Ă©tais ado, la premiĂšre fois que j'ai vu un personnage gay heureux, c'Ă©tait... Bon, probablement jamais dans mes sĂ©ries de mon enfance. Il y avait bien des sous-entendus, des persos secondaires caricaturaux ou des intrigues tragiques. Par exemple, j'ai adorĂ© Buffy, mais le couple lesbien Willem-Tara, aussi beau soit-il, se termine dans le deuil et la tragĂ©die. Dans Dawson, Jack finit par trouver l'amour. Oui, mais ce fut dur et trĂšs tardif. Ce n'est qu'en grandissant que j'ai dĂ©couvert Queer as Folk, sĂ©rie explicitement gay, oĂč revue Angela 15 ans et compris l'importance du personnage de Ricky. Mais Ă  dos ? je me sentais souvent seul dans ce que je vivais. Alors aujourd'hui, quand je regarde un Earthstopper qui offre une vision positive, chaleureuse d'un adolescent gay qui tombe amoureux et est acceptĂ©, je vous avoue que j'ai versĂ© ma petite larme en me disant, cela peut changer la vie des adolescents d'aujourd'hui. La reprĂ©sentation, ça compte. Vraiment. Quand on se voit, qu'on voit nos luttes intĂ©rieures validĂ©es Ă  l'Ă©cran, on se sent moins anormal, moins isolĂ©. C'est pour ça que j'applaudis ces sĂ©ries modernes qui osent montrer toute la palette de qui nous sommes. En tant que mĂ©tis, J'ai aussi Ă©tĂ© sensible Ă  la diversitĂ© croissante des castings. Plus jeunes, les hĂ©ros s'appelaient tous Brandon, Steve, Joe Potter, Pacey, Whiter. Je ne me reconnaissais pas physiquement. Aujourd'hui, voir des hĂ©ros comme Devi dans Never Have I Ever, d'origine indienne, ou mĂȘme Roo dans Euphoria, Zendaya et MĂ©tis, tenir le premier rĂŽle, ça fait quelque chose. On intĂšgre enfin que les histoires d'ados ne sont pas rĂ©servĂ©es qu'aux jeunes blancs des banlieues rĂ©sidentielles. Et ça, c'est prĂ©cieux pour l'estime de soi des jeunes issus des minoritĂ©s. Pour autant, toutes ces sĂ©ries m'ont aussi Ă©duquĂ© sur des rĂ©alitĂ©s que je n'ai pas... pas vĂ©cu personnellement. Je suis un homme et en regardant 13 Reasons Why ou Unbelievable, mini-sĂ©rie sur le viol d'une ado, j'ai pris conscience de la frĂ©quence des agressions sexuelles que subissent les jeunes filles. En tant que gay, en suivant Skins ou Euphoria, j'ai pu comprendre diffĂ©remment le mal-ĂȘtre des amis hĂ©tĂ©ros face Ă  la pression de la performance, l'image du mal viril Ă  assumer. Chaque sĂ©rie m'a apportĂ© une piĂšce de puzzle de la comprĂ©hension de l'autre. Et je pense que c'est le cas pour beaucoup. À travers les destins de fiction, on vit par procuration des expĂ©riences variĂ©es de l'adolescence et on en ressort... idĂ©alement plus empathique et plus ouvert d'esprit. Nous voilĂ  arrivĂ©s au terme de ce voyage au pays des adolescents tĂ©lĂ©visĂ©s. On a traversĂ© de grandes fĂȘtes psychĂ©dĂ©liques sous extasie avec Rue dans Euphoria, on a rĂ©solu les mystĂšres de SMS avec les filles de Pretty Little Liars, on a pleurĂ© toutes les larmes de notre corps au suicide d'Anna dans Certain Reason Why, puis on a guĂ©ri notre coeur en regardant Nick et Charlie s'aimer tendrement dans Heartstopper. On a pris du recul aussi en se souvenant des sĂ©ries plus anciennes qui ont pavĂ© la voie et en regardant ce ce que disent les faits rĂ©els derriĂšre les fictions. Alors qu'est-ce qu'on en retire ? Que l'adolescence est une pĂ©riode complexe, intense, chaotique, mais aussi incroyablement formatrice. Les sĂ©ries, dans toute leur diversitĂ© de tons, nous rappellent que c'est le moment ou la vie oĂč l'on se cherche, oĂč l'on teste ses limites, oĂč l'on peut tomber trĂšs bas comme s'Ă©lever trĂšs haut. Et surtout qu'on n'est pas seul dans ce tourbillon. Des gĂ©nĂ©rations entiĂšres sont passĂ©es par lĂ . Parfois, une sĂ©rie peut mĂȘme devenir un support, un exutoire, voire un confident pour un jeune qui ne sait pas Ă  qui en parler. C'est le pouvoir de ces histoires. Bien sĂ»r, la vie n'est pas un scĂ©nario de sĂ©rie tĂ©lĂ©. Tout n'est pas aussi dramatique ou romancĂ©. Mais il y a une part de vĂ©ritĂ© dans chacune. Et si vous, auditeurs, ĂȘtes parents, enseignants, tuteurs ou juste curieux, j'espĂšre que ce podcast vous aura Ă©clairĂ© sur l'importance de ces fictions dans la construction de nos ados. Elles reflĂštent leur joie et leur peine, parfois avec outrance. parfois avec une justesse documentaire. Et pour les plus jeunes qui nous Ă©coutent, rappelez-vous, la vraie vie n'est pas Ă©crite d'avance. Contrairement aux sĂ©ries Netflix, on peut toujours changer la fin de l'Ă©pisode en cours. Cherchez de l'aide si ça ne va pas, entourez-vous de personnes bienveillantes, et sachez qu'il y a toujours de l'espoir. Sur une note plus lĂ©gĂšre, et pour finir, je ne rĂ©siste pas Ă  l'envie de vous faire un petit clin d'Ɠil humoristique. AprĂšs avoir tant dissĂ©quĂ© les problĂšmes graves de l'adolescence, peut-ĂȘtre qu'un bon vieux marathon de seconde B s'impose pour dĂ©compresser. Vous vous souvenez de cette sĂ©rie lycĂ©enne française des annĂ©es 90, avec les looks improbables, les intrigues gentillettes au lycĂ©e Rimbaud. Pas de drogue, pas de psychopathe, pas de blog anonyme, juste des cancres qui font tourner en bourrique leurs profs et gĂšrent la radio scolaire. Ah, seconde B. ComparĂ© Ă  Euphoria, c'est comme passer d'un shoot de tequila Ă  une camomille bien tiĂšde. Mais parfois, la camomille, ça fait du bien. Merci en tout cas de m'avoir Ă©coutĂ© jusqu'au bout. J'espĂšre que ce voyage entre fiction et rĂ©alitĂ© vous a intĂ©ressĂ©, peut-ĂȘtre fait rĂ©flĂ©chir au-delĂ  du simple divertissement. Si c'est le cas, n'hĂ©sitez pas Ă  partager ce podcast autour de vous Ă  vos amis sĂ©riphiles, aux parents inquiets aux anciens camarades de lycĂ©es nostalgiques et Ă  me laisser une note de 5 Ă©toiles sur votre rapide podcast prĂ©fĂ©rĂ©. Et maintenant pour les curieux ou ceux qui voudraient rattraper des rĂ©fĂ©rences la liste finale de toutes les sĂ©ries que j'ai citĂ©es durant l'Ă©mission se trouve dans la description. Prenez soin de vous et Ă  trĂšs bientĂŽt sur mon chemin. Je vous embrasse

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Description

Plongeons dans l’univers d’Euphoria, d’Adolescence et, plus largement, dans la reprĂ©sentation des ados sur nos Ă©crans. 

Alors, prĂȘts Ă  prendre un chemin qui ne vous mĂšnera pas toujours lĂ  oĂč vous l’attendiez ?


Séries citées dans cet épisode :

‱ 13 Reasons Why

‱ Adolescence

‱ Angela, 15 ans

‱ Beverly Hills 90210

‱ Buffy contre les vampires

‱ Dawson’s Creek

‱ Derry Girls

‱ Elite

‱ Euphoria

‱ Freaks and Geeks

‱ Friday Night Lights

‱ Glee

‱ Gossip Girl

‱ Grand Army

‱ Hartley, coeurs à vif

‱ Heartstopper

‱ Les AnnĂ©es collĂšge (Degrassi)

‱ Les Frùres Scott (One Tree Hill)

‱ Les Grands

‱ Love, Victor

‱ My Mad Fat Diary

‱ Never Have I Ever

‱ On My Block

‱ Outer Banks

‱ Pretty Little Liars

‱ Seconde B

‱ Sex Education

‱ Skam France

‱ Skins

‱ Stranger Things

‱ The Wilds


Outro : Sister With Marliya Choir - I am the Greatest

et aussi : labrinth (dont je prononce mal le nom)

Mystery of Love par Sufjan Stevens Call Me By Your Name (Original Motion Picture Soundtrack)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Arnaud, et bienvenue sur mon chemin. On va plonger aujourd'hui dans l'univers d'Euphoria, d'adolescence, et plus largement, dans la reprĂ©sentation des ados sur nos Ă©crans. On commence bien sĂ»r par Euphoria, la sĂ©rie phĂ©nomĂšne d'HBO, diffusĂ©e actuellement en France sur Canal+, et Max. RĂ©alisĂ©e par Sam Levinson et portĂ©e par l'actrice Zendaya, Euphoria suit le quotidien de Roux Bennett, une ado toxicomane en quĂȘte de sens, et de sa bande de camarades au lycĂ©e. La sĂ©rie aborde frontalement des thĂšmes souvent tabous, drogue, sexualitĂ©, identitĂ©, santĂ© mentale, le tout avec une esthĂ©tique... hypnotique et une intensitĂ© dramatique qui ne laisse personne indiffĂ©rent. VĂ©ritable choc visuel et narratif, Euphoria est rapidement devenu un phĂ©nomĂšne de pop culture, inĂ©vitable tant par les Ă©loges que par les critiques qu'elle a suscitĂ©. Certains l'adorent pour son audace et son honnĂȘtetĂ© brutale, d'autres l'accusent de glorifier la dĂ©bauche adolescente. Qu'on l'aime ou qu'on la dĂ©teste, la sĂ©rie n'a en tout cas laissĂ© personne de marbre, au point de polariser les gĂ©nĂ©rations. D'un cĂŽtĂ©, de nombreux jeunes fans de la gĂ©nĂ©ration Z se reconnaissent dans ces personnages ou du moins dans les angoisses qu'ils traversent. De l'autre, les parents et mĂȘme des organisations se sont offusquĂ©s affirmant que la sĂ©rie normaliserait la drogue et la sexualitĂ© dĂ©bridĂ©es chez les mineurs. Mais au-delĂ  de la polĂ©mique, Euphoria propose surtout une plongĂ©e viscĂ©rale dans les pressions qui pĂšsent sur les ados d'aujourd'hui. De la nĂ©cessitĂ© d'afficher une image parfaite sur Instagram au trauma bien rĂ©el que subissent beaucoup de jeunes en silence. Avant d'aller plus loin, arrĂȘtons-nous un instant sur une autre sĂ©rie rĂ©cente qui, par coĂŻncidence, porte un titre Ă©vocateur. Adolescence, disponible sur Netflix. Cette sĂ©rie britannique... En quatre Ă©pisodes, sorti en mars 2025, offre une perspective diffĂ©rente mais complĂ©mentaire de celle de Ausha. Le pitch d'adolescence est glaçant. Jamie, 13 ans, est accusĂ© de meurtre violent d'une de ses camarades. Le rĂ©cit suit l'enquĂȘte policiĂšre, les interrogatoires de la famille et d'une psychologue pour tenter de comprendre comment et pourquoi un collĂ©gien apparemment sans histoire a pu commettre l'irrĂ©parable. On est donc ici dans le registre du thriller dramatique, trĂšs ancrĂ© dans la rĂ©alitĂ© sociale britannique. La sĂ©rie s'inspire d'ailleurs de faits divers bien rĂ©els. comme une vague d'attaques au couteau impliquant de jeunes Ă  Liverpool et Ă  Londres ces derniĂšres annĂ©es, ou le meurtre de la lycĂ©enne trans Brianna Gay en 2023. Autrement dit, Adolescence cherche Ă  alerter sur la violence adolescente, tangible, qui devrait alerter tous les parents d'aprĂšs certains mĂ©dias. LĂ  oĂč Euphoria nous immerge dans une psychĂ© tourmentĂ©e par ses ados et une mise en scĂšne stylisĂ©e, Adolescence adopte une approche quasi-documentaire. Elle est filmĂ©e en plan sĂ©quence continue, ce qui renforce l'immersion en temps rĂ©el dans l'histoire. On passe du fluo hallucinĂ© d'Euphoria, au nĂ©on blafard d'une salle d'interrogatoire dans Adolescence. Deux ambiances, deux traitements, mais un point commun. Ces deux sĂ©ries mettent en lumiĂšre la face obscure de l'adolescence, s'accune Ă  sa maniĂšre. Euphoria explore les excĂšs et les fĂȘtes, les paradis artificiels et le mal du vivre intĂ©rieur, tandis que Adolescence braque le projecteur sur la perte d'innocence et les dĂ©faillances familiales et sociĂ©tales pouvant mener au drame. En somme, si Euphoria est une transe Ă©lectrique sur le mal-ĂȘtre adolescent, Adolescence est un rĂ©veil brutal façon coup de poing dans l'estomac. Zendaya, Hunter Schaeffer, Jacob Elordi, Alexa Demi, Sydney Sweeney, ce quintet d'acteurs forme l'Ăąme de Ausha. Chacun, par son jeu, donne corps Ă  une facette des tourments adolescents. Mentionnons Ă©galement Barbie Ferreira, dans le rĂŽle de Kat, ado complexĂ© par son physique qui s'Ă©mancipe via internet, ou encore Angus Cloud, qui incarne Fez, le dealer au grand cƓur. La galerie des personnages est riche, mais on ne va pas tous les passer en revue, sinon le podcast va durer 5 heures. Retenez en tout cas que le succĂšs de Ausha doit Ă©normĂ©ment Ă  son casting, jeune et talentueux. capable de nous faire rire, pleurer, trembler, parfois Ă  une seule scĂšne. Euphorias n'est pas qu'une histoire, c'est aussi une entitĂ© visuelle et sonore immĂ©diatement reconnaissable. Parlons d'abord de la bande-son, qui joue un rĂŽle capital dans l'impact Ă©motionnel de la sĂ©rie. La musique originale est signĂ©e par l'artiste britannique Labyrinthe, dont les compositions Ă©lectro-R&B planantes collent pas. parfaitement aux montagnes russes traversĂ©es par Roux et ses amis. Des morceaux tantĂŽt euphoriques, tantĂŽt mĂ©lancoliques, qui soulignent chaque moment clĂ©. Le titre All for Us, interprĂ©tĂ© par Labyrinthe et Zendaya, est ainsi devenu l'hymne tragique de la saison 1. Il y a mĂȘme vu Labyrinthe remporter un Emmy Award de la meilleure musique originale pour la sĂ©rie. Au-delĂ  des crĂ©ations de Labyrinthe, Euphoria pioche aussi dans le large Ă©ventail de chansons, hip-hop, pop, rock alternatif, pour habiller ces scĂšnes de BeyoncĂ© Ă  Billie Eilish, en passant par Mozart quand c'est en teint le moins. Chaque Ă©pisode... offre une sorte de mixtape gĂ©nĂ©rationnel reflĂ©tant les goĂ»ts Ă©clectiques et Ă©lectriques des ados d'aujourd'hui et amplifiant la portĂ©e de chaque sĂ©quence. Qui n'a pas eu de frissons en entendant Mystery of Love rĂ©sonner sur une scĂšne d'amour ou du Tupac lors d'une soirĂ©e dĂ©jantĂ©e Ă  la side ? You know who we're gonna see speak his name ? Le soin apportĂ© Ă  la musique fait de la sĂ©rie une vĂ©ritable expĂ©rience sensorielle oĂč l'oreille du spectateur est autant sollicitĂ©e que ses yeux. Justement, parlons de ses yeux grands ouverts devant Euphoria. Visuellement, la sĂ©rie est un feu d'artifice stylistique. Le rĂ©alisateur Sam Levinson n'hĂ©site pas Ă  employer des effets de mise en scĂšne audacieux pour nous faire ressentir l'euphorie, l'angoisse ou la dĂ©tresse des personnages. CamĂ©ra qui tourne Ă  360°, dans une piĂšce pour symboliser la perte de contrĂŽle, Ă©clairage stroboscopique en pleine fĂȘte, ralenti quasi-onirique. Chaque plan est lĂ©chĂ© comme un tableau, chaque Ă©pisode contient des images marquantes qui restent imprimĂ©es sur la rĂ©tine. La silhouette de Roux, sous un ciel en feu, dans une scĂšne d'ouverture. ou les larmes scintillantes de Jules dans la lumiĂšre d'une soirĂ©e d'hiver. Maintenant que nous avons bien explorĂ© Euphoria sous toutes ses coutures, Ă©largissons un peu le champ de vision. Car si la sĂ©rie d'HBO a marquĂ© les esprits, elle s'inscrit dans une longue lignĂ©e de fictions tĂ©lĂ©visĂ©es qui, depuis des dĂ©cennies, explorent chacune Ă  leur maniĂšre l'adolescence et ses tumultes. Il est temps de prendre un peu de recul. de faire un panorama plus large des sĂ©ries d'ados, d'hier et d'aujourd'hui, en France et ailleurs. Pour y voir plus clair, je vous propose un tour d'horizon. 30 sĂ©ries, classĂ©es par plateforme de diffusion ou chaĂźne en France. Histoire de savoir oĂč voir, oĂč revoir, c'est chaud. Comment chacun aborde les joies et peines de l'Ăąge ingrat. C'est parti pour le grand zapping gĂ©nĂ©rationnel. Netflix s'est imposĂ© ces derniĂšres annĂ©es comme un refuge pour les sĂ©ries d'ados, qu'elles soient lĂ©gĂšres ou trĂšs sombres. Parmi les incontournables du catalogue, Adolescence, on vient d'en parler, cette mini-sĂ©rie thriller britannique aborde la violence juvĂ©nile et le dĂ©sarroi familial face Ă  un acte tragique. C'est l'une des derniĂšres arrivĂ©es marquantes sur Netflix. Sortie Raison Why, la sĂ©rie phĂ©nomĂšne de 2017 oĂč une lycĂ©enne explique post-mortem les 13 raisons qui l'ont poussĂ©e au suicide. Produite par Selena Gomez, elle a fait couler beaucoup d'encre pour sa reprĂ©sentation crue du harcĂšlement scolaire, du viol et du suicide d'adolescent. Son succĂšs a ouvert un dĂ©bat nĂ©cessaire sur la santĂ© mentale des jeunes, mĂȘme si certains lui ont reprochĂ© une certaine... maladresse dangereuse dans la mise en scĂšne du suicide. Sex Education, on passe Ă  un ton plus positif et plus Ă©ducatif de cette dramedy britannique oĂč le fils d'une sexologue monte un cabinet clandestin de conseils sexo dans son lycĂ©e. C'est fun, dĂ©complexĂ©, ça aborde tout sans tabou, les premiĂšres fois, la contraception, l'orientation sexuelle, le consentement, un guide d'Ă©ducation sexuelle tout en Ă©tant une comĂ©die hyper divertissante. Elite, Direction l'Espagne avec ce teen drama Ă  suspense depuis 2018 qui mĂ©lange meurtre mystĂ©rieux et intrigue sautimentale dans un lycĂ©e huppĂ© de Madrid. Sur fond de lutte des classes, des boursiers pauvres intĂšgrent un lycĂ©e de riches, Elite offre son lot de scandales, de sexe, de drogue, de trahison, le tout sur un rythme effrĂ©nĂ©, un Gothic Girls ou Red Bull en quelque sorte. Earth Stopper, la douceur incarnĂ©e. Sortie en 2022, cette sĂ©rie britannique est l'adaptation du webcomic d'Alice Hossman et raconte l'Ă©closion de l'amour entre deux garçons dans un lycĂ©e anglais. C'est mignon, bienveillant. Feel Good, ça traite de l'identitĂ© LGBT et de santĂ© mentale avec une infinie tendresse. Un vĂ©ritable bonbon arc-en-ciel qui change des visions les plus sombres aux habituelles. Stranger Things, peut-ĂȘtre l'avez-vous oubliĂ© comme sĂ©rie d'ado, car c'est aussi de la science-fiction et de l'horreur, mais Stranger Things reste l'histoire de prĂ©-ado et d'ado des annĂ©es 80 confrontĂ©s Ă  des phĂ©nomĂšnes surnaturels. En plus de ses monstres et des rĂ©fĂ©rences geeks, la sĂ©rie explore joliment l'amitiĂ©, le premier amour, le passage Ă  l'adolescence, le tout avec une bonne dose de nostalgie rĂ©tro. Never have I ever, mes premiĂšres fois, la comĂ©die d'ado rafraĂźchissante créée par Mindy Kaling en 2020. On y suit deux vies, adolescentes amĂ©rico-indiennes, aux caractĂšres bien trempĂ©es, qui tentent de survivre au lycĂ©e aprĂšs le dĂ©cĂšs de son pĂšre. C'est hilarant, touchant, ça parle de deuil, de crush, de culture d'origine. Le tout narrĂ© par le champion de tennis John McEnroe en personne. Un ovni adorable. On my block, une petite pĂ©pite de 2018 qui mĂȘle... humour et rĂ©alisme social. Quatre ados issus de quartiers difficiles de Los Angeles font leur entrĂ©e au lycĂ©e en essayant de rester soudĂ©s malgrĂ© les gangs, la violence et les drames qui rĂŽdent autour d'eux. Outer Banks, pour l'aventure estivale, c'est la sĂ©rie d'ados qui a cartonnĂ© en 2020 un groupe d'amis dans les Outer Banks, les Ăźles de Caroline du Nord, par enquĂȘte d'un trĂ©sor lĂ©gendaire. Tout en fuyant des criminels, ce n'est pas la sĂ©rie la plus profonde sur l'adolescence, mais pour l'Ă©vasion et l'esprit de bande de potes, c'est parfait. Grand Army, la plus confidentielle, en 2020, cette sĂ©rie dramatique suit cinq lycĂ©ens Ă  Brooklyn confrontĂ©s Ă  des thĂšmes lourds. Terrorisme, agression sexuelle, racisme, orientation sexuelle Grand Army se voulait le pendant rĂ©aliste de Skins ou de 13 Reasons Why aux Etats-Unis Mais elle n'a pas dĂ©passĂ© la premiĂšre saison Elle reste nĂ©anmoins un portrait brut et sincĂšre de la Gen Z urbaine sans vernis Gossip Girl, et oui, le Paris Side de Manhattan dĂ©barque aussi sur Netflix Avec Gossip Girl, on replonge dans le classique des annĂ©es 2000 L'histoire d'une jeunesse dorĂ©e new-yorkaise espionnĂ©e par une blogueuse anonyme Rago, triangle amoureux, fĂȘte dĂ©cadente et teen drama, glamour Ă  souhait Un pur plaisir coupable qui a marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration. Skins, enfin impossible d'Ă©voquer les sĂ©ries d'ados sur Netflix sans citer Skins, l'icĂŽne britannique des annĂ©es 2007 Ă  2013. Skin a rĂ©volutionnĂ© le genre Ă  son Ă©poque avec son portrait cru et parfois choquant de la jeunesse anglaise. Sexe, drogue, troubles alimentaires, coming out, maladie mentale, tout y passait Ă  travers une bande d'ados changeant Ă  chaque gĂ©nĂ©ration de deux saisons. Amazon Prime a aussi un lot de sĂ©ries d'adolescents, The Wild, une sĂ©rie Amazon originale de 2020 qui propose une version d'ados du mythe de l'Ăźle dĂ©serte. Un groupe de jeunes filles se retrouvent naufragĂ©es sur une Ăźle aprĂšs un crash d'avion. En attendant les secours, elles doivent survivre et on dĂ©couvre via des flashbacks leurs blessures antĂ©rieures et intĂ©rieures, traumatismes familiaux, pression sociale. Petite particularitĂ©, ce n'est pas un accident si elles sont lĂ , un mystĂšre plane. Les FrĂšres Scott, One Tree Hill, ce grand classique des annĂ©es 2000 diffusĂ© Ă  l'Ă©poque sur TF1, la sĂ©rie est aujourd'hui disponible en intĂ©gralitĂ©. Friday Night Lights, adaptation d'un film, cette sĂ©rie de 2006 Ă  2011, suivez une petite ville au Texas obsĂ©dĂ©e par le football amĂ©ricain lycĂ©en. Ne vous y trompez pas, ce n'est pas qu'une histoire de sport. Friday Night Lights dĂ©peint magnifiquement la vie d'une communautĂ© et les espoirs pesants sur de jeunes joueurs. Racisme, problĂšmes de classe sociale, pression de performance, amour adolescente et le mantra « Clear eyes, full hearts, can't lose » , Disney+, avec sa section Star, a rĂ©cupĂ©rĂ© pas mal de sĂ©ries suite Ausha de la Fox et via Hulu. Parmi celles Ă  voir ou Ă  revoir, Buffy contre les vampires. Et oui, Buffy est sur Disney+. Cette sĂ©rie mythique de 1997 Ă  2003 mĂ©lange horreur fantastique et allĂ©gorie adolescente. Buffy Summers ? lycĂ©enne de Sunnydale, doit concilier sa vie de terminale, les devoirs, le bal de promo, avec son rĂŽle de tueur de vampires chargĂ© de sauver le monde. DerriĂšre les monstres, Buffy a abordĂ© en rĂ©alitĂ© plein de sujets profonds. La perte de la virginitĂ©, mĂ©taphorisĂ©e par un petit ami vampire qui devient malĂ©fique, la mort d'un parent, la dĂ©pression, ses cultes pour toute une gĂ©nĂ©ration, bourrĂ© d'humour noir et d'Ă©motions, et prĂ©curseur dans la maniĂšre de traiter l'ado en hĂ©ros actif. Glee ? La cĂ©lĂšbre dramedie musicale de 2009 Ă  2015, autrefois sur M6, est aujourd'hui visible sur Disney+. On y suit la chorale du lycĂ©e McKillie, dans l'Ohio. Glee a marquĂ© les esprits par ses numĂ©ros chantĂ©s survitaminĂ©s, reprenant les hit-pop, mais aussi par ses thĂšmes de sociĂ©tĂ©, homophobie, grossophobie, handicap, violence conjugale. Sous ses airs colorĂ©s, la sĂ©rie s'avait traitĂ© des sujets sĂ©rieux tout en gardant un ton lĂ©ger. Elle a largement contribuĂ© Ă  la visibilitĂ© LGBTQ+, Ă  la tĂ©lĂ© au dĂ©but des annĂ©es 2010. Love, Victor, spin-off du film Love, Simon est diffusĂ© sur Disney+. Cette sĂ©rie suit un ado latino qui vient d'entrer dans un nouveau lycĂ©e Ă  Atlanta. Il dĂ©couvre son homosexualitĂ© et cherche Ă  l'assumer en Ă©changeant par mail avec Simon, le hĂ©ros du film. Love, Victor est une chronique adolescente attendrissante sur le coming out et la famille. C'est un rĂ©cit initiatique optimiste et feel good qui fait du bien en montrant qu'aujourd'hui encore, faire son coming out au lycĂ©e ne reste un parcours semĂ© d'embĂ»ches mais n'est pas insurmontable. OCS, CinĂ©+, HBO Max, Euphoria, inutile de la prĂ©senter de nouveau. on vient d'en parler, les grands, petites perles françaises produites par OCS entre 2016 et 2019. Moins connue du grand public, cette sĂ©rie suit une bande de collĂ©giens qui entrent en seconde, bref le passage au lycĂ©e, l'Ăąge bĂȘte, les grands comme ils disent. C'est Ă  la fois trĂšs drĂŽle et trĂšs rĂ©aliste sur l'adolescence d'aujourd'hui en France. Pour finir, impossible de ne pas Ă©voquer les sĂ©ries cultes des annĂ©es 80, 90, 2000 sur l'adolescence, diffusĂ©es Ă  l'Ă©poque sur nos bonnes vieilles chaĂźnes hertziennes ou le cĂąble. Certaines ne sont plus disponibles en streaming aujourd'hui, mais elles vivent encore dans la mĂ©moire collective. Angela, 15 ans, titre français de My So-Called Life, en 1994, sĂ©rie amĂ©ricaine qui ne durait qu'une saison mais qui a marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration. Angela, Claire Danse, a 15 ans, des cheveux rouges, des parents qu'elle ne comprend plus, des amis paumĂ©s. C'Ă©tait l'anti-Beverly Hills, un portrait trĂšs rĂ©aliste et sensible de l'adolescence des annĂ©es 90. La sĂ©rie abordait sans phare des thĂšmes comme l'alcool, la sexualitĂ©, la dĂ©pression, l'homophobie, avec un ton d'une sincĂ©ritĂ© rare pour l'Ă©poque. Elle prĂ©sentait aussi l'indĂ©pendance. premiers personnages principaux ouvertement gays Ă  la tĂ©lĂ©vision, Ricky, un ami d'Angela, rejetĂ© par sa famille, incarnĂ© par Wilson Cruz. Un Ă©vĂ©nement en 1994, autant que Ricky Ă©tait un adolescent latino gay, double premiĂšre. Angela, 15 ans, reste un jalon important, souvent citĂ© comme une rĂ©fĂ©rence par les crĂ©ateurs de sĂ©ries d'ados qui ont suivi, et une rĂ©vĂšle rĂ©vĂ©lation pour moi. Les annĂ©es collĂšge, on remonte un peu plus dans le temps avec cette sĂ©rie canadienne des annĂ©es 80. au titre de DĂ©graçis Junior High, diffusĂ©e en France sur Antenne 2 Ă  l'Ă©poque. Elle nous a dĂ©jĂ  parlĂ© de grossesse adolescente, le personnage de Spike, enceinte Ă  14 ans Ă  effet sensation, de drogue, de suicide, de harcĂšlement, sur un ton quasi documentaire. Beverly Hills, le sope lycĂ©en par excellence des annĂ©es 90, diffusĂ© sur TF1. Suivre Brandon, Brenda, Kelly, Dylan et les autres dans leur lycĂ©e huppĂ© de Beverly Hills, c'Ă©tait du pur divertissement parfois gnagnant. Mais la sĂ©rie a quand mĂȘme traitĂ© de choses sĂ©rieuses. Alcoolisme, drogue, violence conjugale entre ados, et mĂȘme le sida. avec le personnage de Jimmy, un ami de Kelly, dans une intrigue pĂ©dagogique sur le sujet en 1994. Dawson Creek, fin des annĂ©es 90, dĂ©but 2000. Capeside, petite ville imaginaire, voit grandir Dawson, le cinĂ©phile rĂȘveur, Joe, la meilleure amie issue du milieu modeste, Pacey, le kank au grand cƓur, et Jen, la new-yorkaise rebelle. Dawson a marquĂ© par ses dialogues trĂšs verbeux, les ados y parlaient comme des philosophes, et son traitement sentimental presque existentiel. Mais la sĂ©rie a proposĂ© l'un des premiers coming out d'ampleur Ă  la tĂ©lĂ© avec un personnage de Jack. Son baiser avec son petit ami Ethan en 2000 fut le premier baiser gay diffusĂ© sur une chaĂźne de tĂ©lĂ©vision grand public aux États-Unis. Heartless, cƓur Ă  vif, gĂ©nĂ©rique rock et accent australien, Voici la sĂ©rie qui a passionnĂ© les ados en France Ă  la fin des annĂ©es 90. Hartley suivait des lycĂ©ens d'un lycĂ©e public de Sydney, oĂč j'origine ethnique variĂ©e dans un style trĂšs rĂ©aliste et multiculturel. Scam France, adaptation française de la sĂ©rie norvĂ©gienne Scam. Scam innove avec son format. De minis Ă©pisodes postĂ©s en temps rĂ©el sur internet, suivant au plus prĂšs la vie des lycĂ©ens. Scam France a conquis un large public d'ados en abordant saison aprĂšs saison des thĂšmes forts. Cyber harcĂšlement, l'homophobie intĂ©riorisĂ©e, le coming out. le trans, le viol, l'anxiĂ©tĂ© sociale, le tout avec un ancrage trĂšs français et actuel. C'est sans doute l'une des meilleures reprĂ©sentations contemporaines des lados rĂ©els. ConnectĂ© Ă  ses followers, engagĂ© sur Instagram, mais confrontĂ© aux mĂȘmes peurs que ses aĂźnĂ©s. Freaks and Geeks, un bijou mĂ©connu en France, diffusĂ© furtivement sur Canal+, sorti en 99, qui n'a durĂ© qu'une seule saison. Direction les annĂ©es 80, dans un lycĂ©e du Michigan oĂč on suit les freaks et les geeks et leur dĂ©boire. C'est la toute premiĂšre sĂ©rie de Joe D'Apato avec des acteurs inconnus devenus stars depuis. James Franco, Seth Rogen, Jason Segel, Freaks and Geeks dĂ©peint l'adolescence de façon ultra authentique, drĂŽle et parfois mĂ©lancolique. My Mad Fat Diary, restant sur une pĂ©pite britannique cette fois, disponible jadis sur France 4, My Mad Fat Diary se dĂ©roule dans les annĂ©es 90 et suit Rhi, 16 ans, qui sort de l'hĂŽpital psychiatrique oĂč elle a Ă©tĂ© internĂ©e suite Ă  une tentative de suicide. Rhi est en surpoids, complexĂ©, fan de rock et doit rĂ©apprendre Ă  vivre une vie d'ado normal avec ses nouveaux amis sans rĂ©vĂ©ler ses problĂšmes de santĂ© mentale. La sĂ©rie est adaptĂ©e du vrai journal intime d'une adolescente et offre un rĂ©cit hyper touchant sur la dĂ©pression, les troubles alimentaires, l'amitiĂ© et le fait de s'aimer soi-mĂȘme. Ce panorama vous donne une idĂ©e de la richesse des sĂ©ries sur l'adolescence. Des couloirs de lycĂ©es de Los Angeles au quartier ouvrier d'Oslo, des annĂ©es 80 Ă  nos jours, on voit que les prĂ©occupations des ados Ă©voluent avec la sociĂ©tĂ© tout en gardant un fonds universel. Les premiers Ă©mois, la quĂȘte d'identitĂ©, Le besoin d'appartenance, la transgression des rĂšgles, tout cela a Ă©tĂ© dĂ©clinĂ© Ă  l'Ă©cran de mille façons. Comment les sĂ©ries reprĂ©sentent la diversitĂ© des identitĂ©s et les discriminations que subissent les adolescents. Longtemps, les sĂ©ries ados ont Ă©tĂ© centrĂ©es sur des hĂ©ros blancs, hĂ©tĂ©rosexuels de classe moyenne. Les choses changent, heureusement. Aujourd'hui, un grand nombre de fictions intĂšgrent des personnages racisĂ©s, des personnages LGBT, et abordent le racisme, l'homophobie, la transphobie et le sexisme. Par exemple, Dear White People, ou Grown-ish, traite du racisme vĂ©cu par des jeunes. Sex Education montre un personnage noir gay se faire violemment agresser par des homophobes. Scam France et Earthstopper explorent l'acceptation de soi quand on est LGBT. CĂŽtĂ© chiffres, la visibilitĂ© LGBT augmente dans la vraie vie aussi. D'aprĂšs un sondage Ipsos, 22% des jeunes français de moins de 26 ans s'identifient comme LGBT. Un taux bien plus Ă©levĂ© que chez leurs aĂźnĂ©s, seulement 4% chez les personnes nĂ©es avant 1964. Cela se reflĂšte Ă  l'Ă©cran, oĂč les personnages queers se multiplient. Mais la discrimination reste une rĂ©alitĂ©. Un Ă©lĂšve sur dix subit du harcĂšlement homophobe ou transophobe Ă  l'Ă©cole. Et les personnes LGBT+, harcelĂ©es, ont un risque de tentative de suicide deux Ă  sept fois plus Ă©levĂ© que les autres. Statistique glaçante. Les sĂ©ries comme Scam, Glee, Love, Victor, Heartstopper, jouent alors un rĂŽle vital en offrant des modĂšles positifs et de l'espoir. Voir un personnage transgenre comme Jules, Dans Euphoria, qui est aimĂ© pour ce qu'elle est, ou un couple gay comme Nick et Charlie dans Earthstopper, vivre une histoire douce sans tragĂ©die, ça peut littĂ©ralement changer la vie d'un ado qui se sent diffĂ©rent et rejetĂ©. De mĂȘme, la reprĂ©sentation de la diversitĂ© ethnique s'amĂ©liore. Les Grands a un sĂ©rie noir, Sex Education, un casting trĂšs mĂ©tissĂ©, Elite inclut un personnage musulman. En parallĂšle, les sĂ©ries n'occultent pas le racisme systĂ©mique ou ordinaire. Dear White People le fait de front, Euphoria le suggĂšre. Roux est mĂ©tisse et navigue dans un monde d'addiction oĂč son identitĂ© joue peut-ĂȘtre un rĂŽle dans comment elle est perçue. On My Block montre la brutalitĂ© policiĂšre dans les quartiers de Los Angeles. L'adolescence n'est pas couleur rose bonbon pour tout le monde, et la fiction tend de plus en plus Ă  reflĂ©ter cela. C'est non seulement important pour les jeunes concernĂ©s, mais aussi pour les autres. Cela Ă©duque au respect et Ă  l'empathie. Combien de personnes ont compris l'impact des insultes homophobes en regardant Kurt D'Angli pleurer se faire traiter de tapette ? Ou ont rĂ©alisĂ© le poids du racisme suivant les colĂšres de Samantha dans Dear White People ? La force d'identification au personnage fait des sĂ©ries un vecteur puissant de prise de conscience. A ce stade, j'aimerais me permettre une petite... de parenthĂšse personnelle, parce que tout ce dont on parle, je ne le regarde pas que avec des yeux d'analyste, mais aussi avec mon vĂ©cu. Je suis un homme cisgenre, homosexuel et mĂ©tisse. Autant dire que l'adolescence n'a pas toujours Ă©tĂ© tendre pour moi non plus. En repensant aux sĂ©ries que j'ai dĂ©vorĂ©es plus jeune, je rĂ©alise Ă  quel point elles ont façonnĂ© ma perception de moi-mĂȘme et du monde. Quand j'Ă©tais ado, la premiĂšre fois que j'ai vu un personnage gay heureux, c'Ă©tait... Bon, probablement jamais dans mes sĂ©ries de mon enfance. Il y avait bien des sous-entendus, des persos secondaires caricaturaux ou des intrigues tragiques. Par exemple, j'ai adorĂ© Buffy, mais le couple lesbien Willem-Tara, aussi beau soit-il, se termine dans le deuil et la tragĂ©die. Dans Dawson, Jack finit par trouver l'amour. Oui, mais ce fut dur et trĂšs tardif. Ce n'est qu'en grandissant que j'ai dĂ©couvert Queer as Folk, sĂ©rie explicitement gay, oĂč revue Angela 15 ans et compris l'importance du personnage de Ricky. Mais Ă  dos ? je me sentais souvent seul dans ce que je vivais. Alors aujourd'hui, quand je regarde un Earthstopper qui offre une vision positive, chaleureuse d'un adolescent gay qui tombe amoureux et est acceptĂ©, je vous avoue que j'ai versĂ© ma petite larme en me disant, cela peut changer la vie des adolescents d'aujourd'hui. La reprĂ©sentation, ça compte. Vraiment. Quand on se voit, qu'on voit nos luttes intĂ©rieures validĂ©es Ă  l'Ă©cran, on se sent moins anormal, moins isolĂ©. C'est pour ça que j'applaudis ces sĂ©ries modernes qui osent montrer toute la palette de qui nous sommes. En tant que mĂ©tis, J'ai aussi Ă©tĂ© sensible Ă  la diversitĂ© croissante des castings. Plus jeunes, les hĂ©ros s'appelaient tous Brandon, Steve, Joe Potter, Pacey, Whiter. Je ne me reconnaissais pas physiquement. Aujourd'hui, voir des hĂ©ros comme Devi dans Never Have I Ever, d'origine indienne, ou mĂȘme Roo dans Euphoria, Zendaya et MĂ©tis, tenir le premier rĂŽle, ça fait quelque chose. On intĂšgre enfin que les histoires d'ados ne sont pas rĂ©servĂ©es qu'aux jeunes blancs des banlieues rĂ©sidentielles. Et ça, c'est prĂ©cieux pour l'estime de soi des jeunes issus des minoritĂ©s. Pour autant, toutes ces sĂ©ries m'ont aussi Ă©duquĂ© sur des rĂ©alitĂ©s que je n'ai pas... pas vĂ©cu personnellement. Je suis un homme et en regardant 13 Reasons Why ou Unbelievable, mini-sĂ©rie sur le viol d'une ado, j'ai pris conscience de la frĂ©quence des agressions sexuelles que subissent les jeunes filles. En tant que gay, en suivant Skins ou Euphoria, j'ai pu comprendre diffĂ©remment le mal-ĂȘtre des amis hĂ©tĂ©ros face Ă  la pression de la performance, l'image du mal viril Ă  assumer. Chaque sĂ©rie m'a apportĂ© une piĂšce de puzzle de la comprĂ©hension de l'autre. Et je pense que c'est le cas pour beaucoup. À travers les destins de fiction, on vit par procuration des expĂ©riences variĂ©es de l'adolescence et on en ressort... idĂ©alement plus empathique et plus ouvert d'esprit. Nous voilĂ  arrivĂ©s au terme de ce voyage au pays des adolescents tĂ©lĂ©visĂ©s. On a traversĂ© de grandes fĂȘtes psychĂ©dĂ©liques sous extasie avec Rue dans Euphoria, on a rĂ©solu les mystĂšres de SMS avec les filles de Pretty Little Liars, on a pleurĂ© toutes les larmes de notre corps au suicide d'Anna dans Certain Reason Why, puis on a guĂ©ri notre coeur en regardant Nick et Charlie s'aimer tendrement dans Heartstopper. On a pris du recul aussi en se souvenant des sĂ©ries plus anciennes qui ont pavĂ© la voie et en regardant ce ce que disent les faits rĂ©els derriĂšre les fictions. Alors qu'est-ce qu'on en retire ? Que l'adolescence est une pĂ©riode complexe, intense, chaotique, mais aussi incroyablement formatrice. Les sĂ©ries, dans toute leur diversitĂ© de tons, nous rappellent que c'est le moment ou la vie oĂč l'on se cherche, oĂč l'on teste ses limites, oĂč l'on peut tomber trĂšs bas comme s'Ă©lever trĂšs haut. Et surtout qu'on n'est pas seul dans ce tourbillon. Des gĂ©nĂ©rations entiĂšres sont passĂ©es par lĂ . Parfois, une sĂ©rie peut mĂȘme devenir un support, un exutoire, voire un confident pour un jeune qui ne sait pas Ă  qui en parler. C'est le pouvoir de ces histoires. Bien sĂ»r, la vie n'est pas un scĂ©nario de sĂ©rie tĂ©lĂ©. Tout n'est pas aussi dramatique ou romancĂ©. Mais il y a une part de vĂ©ritĂ© dans chacune. Et si vous, auditeurs, ĂȘtes parents, enseignants, tuteurs ou juste curieux, j'espĂšre que ce podcast vous aura Ă©clairĂ© sur l'importance de ces fictions dans la construction de nos ados. Elles reflĂštent leur joie et leur peine, parfois avec outrance. parfois avec une justesse documentaire. Et pour les plus jeunes qui nous Ă©coutent, rappelez-vous, la vraie vie n'est pas Ă©crite d'avance. Contrairement aux sĂ©ries Netflix, on peut toujours changer la fin de l'Ă©pisode en cours. Cherchez de l'aide si ça ne va pas, entourez-vous de personnes bienveillantes, et sachez qu'il y a toujours de l'espoir. Sur une note plus lĂ©gĂšre, et pour finir, je ne rĂ©siste pas Ă  l'envie de vous faire un petit clin d'Ɠil humoristique. AprĂšs avoir tant dissĂ©quĂ© les problĂšmes graves de l'adolescence, peut-ĂȘtre qu'un bon vieux marathon de seconde B s'impose pour dĂ©compresser. Vous vous souvenez de cette sĂ©rie lycĂ©enne française des annĂ©es 90, avec les looks improbables, les intrigues gentillettes au lycĂ©e Rimbaud. Pas de drogue, pas de psychopathe, pas de blog anonyme, juste des cancres qui font tourner en bourrique leurs profs et gĂšrent la radio scolaire. Ah, seconde B. ComparĂ© Ă  Euphoria, c'est comme passer d'un shoot de tequila Ă  une camomille bien tiĂšde. Mais parfois, la camomille, ça fait du bien. Merci en tout cas de m'avoir Ă©coutĂ© jusqu'au bout. J'espĂšre que ce voyage entre fiction et rĂ©alitĂ© vous a intĂ©ressĂ©, peut-ĂȘtre fait rĂ©flĂ©chir au-delĂ  du simple divertissement. Si c'est le cas, n'hĂ©sitez pas Ă  partager ce podcast autour de vous Ă  vos amis sĂ©riphiles, aux parents inquiets aux anciens camarades de lycĂ©es nostalgiques et Ă  me laisser une note de 5 Ă©toiles sur votre rapide podcast prĂ©fĂ©rĂ©. Et maintenant pour les curieux ou ceux qui voudraient rattraper des rĂ©fĂ©rences la liste finale de toutes les sĂ©ries que j'ai citĂ©es durant l'Ă©mission se trouve dans la description. Prenez soin de vous et Ă  trĂšs bientĂŽt sur mon chemin. Je vous embrasse

Description

Plongeons dans l’univers d’Euphoria, d’Adolescence et, plus largement, dans la reprĂ©sentation des ados sur nos Ă©crans. 

Alors, prĂȘts Ă  prendre un chemin qui ne vous mĂšnera pas toujours lĂ  oĂč vous l’attendiez ?


Séries citées dans cet épisode :

‱ 13 Reasons Why

‱ Adolescence

‱ Angela, 15 ans

‱ Beverly Hills 90210

‱ Buffy contre les vampires

‱ Dawson’s Creek

‱ Derry Girls

‱ Elite

‱ Euphoria

‱ Freaks and Geeks

‱ Friday Night Lights

‱ Glee

‱ Gossip Girl

‱ Grand Army

‱ Hartley, coeurs à vif

‱ Heartstopper

‱ Les AnnĂ©es collĂšge (Degrassi)

‱ Les Frùres Scott (One Tree Hill)

‱ Les Grands

‱ Love, Victor

‱ My Mad Fat Diary

‱ Never Have I Ever

‱ On My Block

‱ Outer Banks

‱ Pretty Little Liars

‱ Seconde B

‱ Sex Education

‱ Skam France

‱ Skins

‱ Stranger Things

‱ The Wilds


Outro : Sister With Marliya Choir - I am the Greatest

et aussi : labrinth (dont je prononce mal le nom)

Mystery of Love par Sufjan Stevens Call Me By Your Name (Original Motion Picture Soundtrack)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Arnaud, et bienvenue sur mon chemin. On va plonger aujourd'hui dans l'univers d'Euphoria, d'adolescence, et plus largement, dans la reprĂ©sentation des ados sur nos Ă©crans. On commence bien sĂ»r par Euphoria, la sĂ©rie phĂ©nomĂšne d'HBO, diffusĂ©e actuellement en France sur Canal+, et Max. RĂ©alisĂ©e par Sam Levinson et portĂ©e par l'actrice Zendaya, Euphoria suit le quotidien de Roux Bennett, une ado toxicomane en quĂȘte de sens, et de sa bande de camarades au lycĂ©e. La sĂ©rie aborde frontalement des thĂšmes souvent tabous, drogue, sexualitĂ©, identitĂ©, santĂ© mentale, le tout avec une esthĂ©tique... hypnotique et une intensitĂ© dramatique qui ne laisse personne indiffĂ©rent. VĂ©ritable choc visuel et narratif, Euphoria est rapidement devenu un phĂ©nomĂšne de pop culture, inĂ©vitable tant par les Ă©loges que par les critiques qu'elle a suscitĂ©. Certains l'adorent pour son audace et son honnĂȘtetĂ© brutale, d'autres l'accusent de glorifier la dĂ©bauche adolescente. Qu'on l'aime ou qu'on la dĂ©teste, la sĂ©rie n'a en tout cas laissĂ© personne de marbre, au point de polariser les gĂ©nĂ©rations. D'un cĂŽtĂ©, de nombreux jeunes fans de la gĂ©nĂ©ration Z se reconnaissent dans ces personnages ou du moins dans les angoisses qu'ils traversent. De l'autre, les parents et mĂȘme des organisations se sont offusquĂ©s affirmant que la sĂ©rie normaliserait la drogue et la sexualitĂ© dĂ©bridĂ©es chez les mineurs. Mais au-delĂ  de la polĂ©mique, Euphoria propose surtout une plongĂ©e viscĂ©rale dans les pressions qui pĂšsent sur les ados d'aujourd'hui. De la nĂ©cessitĂ© d'afficher une image parfaite sur Instagram au trauma bien rĂ©el que subissent beaucoup de jeunes en silence. Avant d'aller plus loin, arrĂȘtons-nous un instant sur une autre sĂ©rie rĂ©cente qui, par coĂŻncidence, porte un titre Ă©vocateur. Adolescence, disponible sur Netflix. Cette sĂ©rie britannique... En quatre Ă©pisodes, sorti en mars 2025, offre une perspective diffĂ©rente mais complĂ©mentaire de celle de Ausha. Le pitch d'adolescence est glaçant. Jamie, 13 ans, est accusĂ© de meurtre violent d'une de ses camarades. Le rĂ©cit suit l'enquĂȘte policiĂšre, les interrogatoires de la famille et d'une psychologue pour tenter de comprendre comment et pourquoi un collĂ©gien apparemment sans histoire a pu commettre l'irrĂ©parable. On est donc ici dans le registre du thriller dramatique, trĂšs ancrĂ© dans la rĂ©alitĂ© sociale britannique. La sĂ©rie s'inspire d'ailleurs de faits divers bien rĂ©els. comme une vague d'attaques au couteau impliquant de jeunes Ă  Liverpool et Ă  Londres ces derniĂšres annĂ©es, ou le meurtre de la lycĂ©enne trans Brianna Gay en 2023. Autrement dit, Adolescence cherche Ă  alerter sur la violence adolescente, tangible, qui devrait alerter tous les parents d'aprĂšs certains mĂ©dias. LĂ  oĂč Euphoria nous immerge dans une psychĂ© tourmentĂ©e par ses ados et une mise en scĂšne stylisĂ©e, Adolescence adopte une approche quasi-documentaire. Elle est filmĂ©e en plan sĂ©quence continue, ce qui renforce l'immersion en temps rĂ©el dans l'histoire. On passe du fluo hallucinĂ© d'Euphoria, au nĂ©on blafard d'une salle d'interrogatoire dans Adolescence. Deux ambiances, deux traitements, mais un point commun. Ces deux sĂ©ries mettent en lumiĂšre la face obscure de l'adolescence, s'accune Ă  sa maniĂšre. Euphoria explore les excĂšs et les fĂȘtes, les paradis artificiels et le mal du vivre intĂ©rieur, tandis que Adolescence braque le projecteur sur la perte d'innocence et les dĂ©faillances familiales et sociĂ©tales pouvant mener au drame. En somme, si Euphoria est une transe Ă©lectrique sur le mal-ĂȘtre adolescent, Adolescence est un rĂ©veil brutal façon coup de poing dans l'estomac. Zendaya, Hunter Schaeffer, Jacob Elordi, Alexa Demi, Sydney Sweeney, ce quintet d'acteurs forme l'Ăąme de Ausha. Chacun, par son jeu, donne corps Ă  une facette des tourments adolescents. Mentionnons Ă©galement Barbie Ferreira, dans le rĂŽle de Kat, ado complexĂ© par son physique qui s'Ă©mancipe via internet, ou encore Angus Cloud, qui incarne Fez, le dealer au grand cƓur. La galerie des personnages est riche, mais on ne va pas tous les passer en revue, sinon le podcast va durer 5 heures. Retenez en tout cas que le succĂšs de Ausha doit Ă©normĂ©ment Ă  son casting, jeune et talentueux. capable de nous faire rire, pleurer, trembler, parfois Ă  une seule scĂšne. Euphorias n'est pas qu'une histoire, c'est aussi une entitĂ© visuelle et sonore immĂ©diatement reconnaissable. Parlons d'abord de la bande-son, qui joue un rĂŽle capital dans l'impact Ă©motionnel de la sĂ©rie. La musique originale est signĂ©e par l'artiste britannique Labyrinthe, dont les compositions Ă©lectro-R&B planantes collent pas. parfaitement aux montagnes russes traversĂ©es par Roux et ses amis. Des morceaux tantĂŽt euphoriques, tantĂŽt mĂ©lancoliques, qui soulignent chaque moment clĂ©. Le titre All for Us, interprĂ©tĂ© par Labyrinthe et Zendaya, est ainsi devenu l'hymne tragique de la saison 1. Il y a mĂȘme vu Labyrinthe remporter un Emmy Award de la meilleure musique originale pour la sĂ©rie. Au-delĂ  des crĂ©ations de Labyrinthe, Euphoria pioche aussi dans le large Ă©ventail de chansons, hip-hop, pop, rock alternatif, pour habiller ces scĂšnes de BeyoncĂ© Ă  Billie Eilish, en passant par Mozart quand c'est en teint le moins. Chaque Ă©pisode... offre une sorte de mixtape gĂ©nĂ©rationnel reflĂ©tant les goĂ»ts Ă©clectiques et Ă©lectriques des ados d'aujourd'hui et amplifiant la portĂ©e de chaque sĂ©quence. Qui n'a pas eu de frissons en entendant Mystery of Love rĂ©sonner sur une scĂšne d'amour ou du Tupac lors d'une soirĂ©e dĂ©jantĂ©e Ă  la side ? You know who we're gonna see speak his name ? Le soin apportĂ© Ă  la musique fait de la sĂ©rie une vĂ©ritable expĂ©rience sensorielle oĂč l'oreille du spectateur est autant sollicitĂ©e que ses yeux. Justement, parlons de ses yeux grands ouverts devant Euphoria. Visuellement, la sĂ©rie est un feu d'artifice stylistique. Le rĂ©alisateur Sam Levinson n'hĂ©site pas Ă  employer des effets de mise en scĂšne audacieux pour nous faire ressentir l'euphorie, l'angoisse ou la dĂ©tresse des personnages. CamĂ©ra qui tourne Ă  360°, dans une piĂšce pour symboliser la perte de contrĂŽle, Ă©clairage stroboscopique en pleine fĂȘte, ralenti quasi-onirique. Chaque plan est lĂ©chĂ© comme un tableau, chaque Ă©pisode contient des images marquantes qui restent imprimĂ©es sur la rĂ©tine. La silhouette de Roux, sous un ciel en feu, dans une scĂšne d'ouverture. ou les larmes scintillantes de Jules dans la lumiĂšre d'une soirĂ©e d'hiver. Maintenant que nous avons bien explorĂ© Euphoria sous toutes ses coutures, Ă©largissons un peu le champ de vision. Car si la sĂ©rie d'HBO a marquĂ© les esprits, elle s'inscrit dans une longue lignĂ©e de fictions tĂ©lĂ©visĂ©es qui, depuis des dĂ©cennies, explorent chacune Ă  leur maniĂšre l'adolescence et ses tumultes. Il est temps de prendre un peu de recul. de faire un panorama plus large des sĂ©ries d'ados, d'hier et d'aujourd'hui, en France et ailleurs. Pour y voir plus clair, je vous propose un tour d'horizon. 30 sĂ©ries, classĂ©es par plateforme de diffusion ou chaĂźne en France. Histoire de savoir oĂč voir, oĂč revoir, c'est chaud. Comment chacun aborde les joies et peines de l'Ăąge ingrat. C'est parti pour le grand zapping gĂ©nĂ©rationnel. Netflix s'est imposĂ© ces derniĂšres annĂ©es comme un refuge pour les sĂ©ries d'ados, qu'elles soient lĂ©gĂšres ou trĂšs sombres. Parmi les incontournables du catalogue, Adolescence, on vient d'en parler, cette mini-sĂ©rie thriller britannique aborde la violence juvĂ©nile et le dĂ©sarroi familial face Ă  un acte tragique. C'est l'une des derniĂšres arrivĂ©es marquantes sur Netflix. Sortie Raison Why, la sĂ©rie phĂ©nomĂšne de 2017 oĂč une lycĂ©enne explique post-mortem les 13 raisons qui l'ont poussĂ©e au suicide. Produite par Selena Gomez, elle a fait couler beaucoup d'encre pour sa reprĂ©sentation crue du harcĂšlement scolaire, du viol et du suicide d'adolescent. Son succĂšs a ouvert un dĂ©bat nĂ©cessaire sur la santĂ© mentale des jeunes, mĂȘme si certains lui ont reprochĂ© une certaine... maladresse dangereuse dans la mise en scĂšne du suicide. Sex Education, on passe Ă  un ton plus positif et plus Ă©ducatif de cette dramedy britannique oĂč le fils d'une sexologue monte un cabinet clandestin de conseils sexo dans son lycĂ©e. C'est fun, dĂ©complexĂ©, ça aborde tout sans tabou, les premiĂšres fois, la contraception, l'orientation sexuelle, le consentement, un guide d'Ă©ducation sexuelle tout en Ă©tant une comĂ©die hyper divertissante. Elite, Direction l'Espagne avec ce teen drama Ă  suspense depuis 2018 qui mĂ©lange meurtre mystĂ©rieux et intrigue sautimentale dans un lycĂ©e huppĂ© de Madrid. Sur fond de lutte des classes, des boursiers pauvres intĂšgrent un lycĂ©e de riches, Elite offre son lot de scandales, de sexe, de drogue, de trahison, le tout sur un rythme effrĂ©nĂ©, un Gothic Girls ou Red Bull en quelque sorte. Earth Stopper, la douceur incarnĂ©e. Sortie en 2022, cette sĂ©rie britannique est l'adaptation du webcomic d'Alice Hossman et raconte l'Ă©closion de l'amour entre deux garçons dans un lycĂ©e anglais. C'est mignon, bienveillant. Feel Good, ça traite de l'identitĂ© LGBT et de santĂ© mentale avec une infinie tendresse. Un vĂ©ritable bonbon arc-en-ciel qui change des visions les plus sombres aux habituelles. Stranger Things, peut-ĂȘtre l'avez-vous oubliĂ© comme sĂ©rie d'ado, car c'est aussi de la science-fiction et de l'horreur, mais Stranger Things reste l'histoire de prĂ©-ado et d'ado des annĂ©es 80 confrontĂ©s Ă  des phĂ©nomĂšnes surnaturels. En plus de ses monstres et des rĂ©fĂ©rences geeks, la sĂ©rie explore joliment l'amitiĂ©, le premier amour, le passage Ă  l'adolescence, le tout avec une bonne dose de nostalgie rĂ©tro. Never have I ever, mes premiĂšres fois, la comĂ©die d'ado rafraĂźchissante créée par Mindy Kaling en 2020. On y suit deux vies, adolescentes amĂ©rico-indiennes, aux caractĂšres bien trempĂ©es, qui tentent de survivre au lycĂ©e aprĂšs le dĂ©cĂšs de son pĂšre. C'est hilarant, touchant, ça parle de deuil, de crush, de culture d'origine. Le tout narrĂ© par le champion de tennis John McEnroe en personne. Un ovni adorable. On my block, une petite pĂ©pite de 2018 qui mĂȘle... humour et rĂ©alisme social. Quatre ados issus de quartiers difficiles de Los Angeles font leur entrĂ©e au lycĂ©e en essayant de rester soudĂ©s malgrĂ© les gangs, la violence et les drames qui rĂŽdent autour d'eux. Outer Banks, pour l'aventure estivale, c'est la sĂ©rie d'ados qui a cartonnĂ© en 2020 un groupe d'amis dans les Outer Banks, les Ăźles de Caroline du Nord, par enquĂȘte d'un trĂ©sor lĂ©gendaire. Tout en fuyant des criminels, ce n'est pas la sĂ©rie la plus profonde sur l'adolescence, mais pour l'Ă©vasion et l'esprit de bande de potes, c'est parfait. Grand Army, la plus confidentielle, en 2020, cette sĂ©rie dramatique suit cinq lycĂ©ens Ă  Brooklyn confrontĂ©s Ă  des thĂšmes lourds. Terrorisme, agression sexuelle, racisme, orientation sexuelle Grand Army se voulait le pendant rĂ©aliste de Skins ou de 13 Reasons Why aux Etats-Unis Mais elle n'a pas dĂ©passĂ© la premiĂšre saison Elle reste nĂ©anmoins un portrait brut et sincĂšre de la Gen Z urbaine sans vernis Gossip Girl, et oui, le Paris Side de Manhattan dĂ©barque aussi sur Netflix Avec Gossip Girl, on replonge dans le classique des annĂ©es 2000 L'histoire d'une jeunesse dorĂ©e new-yorkaise espionnĂ©e par une blogueuse anonyme Rago, triangle amoureux, fĂȘte dĂ©cadente et teen drama, glamour Ă  souhait Un pur plaisir coupable qui a marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration. Skins, enfin impossible d'Ă©voquer les sĂ©ries d'ados sur Netflix sans citer Skins, l'icĂŽne britannique des annĂ©es 2007 Ă  2013. Skin a rĂ©volutionnĂ© le genre Ă  son Ă©poque avec son portrait cru et parfois choquant de la jeunesse anglaise. Sexe, drogue, troubles alimentaires, coming out, maladie mentale, tout y passait Ă  travers une bande d'ados changeant Ă  chaque gĂ©nĂ©ration de deux saisons. Amazon Prime a aussi un lot de sĂ©ries d'adolescents, The Wild, une sĂ©rie Amazon originale de 2020 qui propose une version d'ados du mythe de l'Ăźle dĂ©serte. Un groupe de jeunes filles se retrouvent naufragĂ©es sur une Ăźle aprĂšs un crash d'avion. En attendant les secours, elles doivent survivre et on dĂ©couvre via des flashbacks leurs blessures antĂ©rieures et intĂ©rieures, traumatismes familiaux, pression sociale. Petite particularitĂ©, ce n'est pas un accident si elles sont lĂ , un mystĂšre plane. Les FrĂšres Scott, One Tree Hill, ce grand classique des annĂ©es 2000 diffusĂ© Ă  l'Ă©poque sur TF1, la sĂ©rie est aujourd'hui disponible en intĂ©gralitĂ©. Friday Night Lights, adaptation d'un film, cette sĂ©rie de 2006 Ă  2011, suivez une petite ville au Texas obsĂ©dĂ©e par le football amĂ©ricain lycĂ©en. Ne vous y trompez pas, ce n'est pas qu'une histoire de sport. Friday Night Lights dĂ©peint magnifiquement la vie d'une communautĂ© et les espoirs pesants sur de jeunes joueurs. Racisme, problĂšmes de classe sociale, pression de performance, amour adolescente et le mantra « Clear eyes, full hearts, can't lose » , Disney+, avec sa section Star, a rĂ©cupĂ©rĂ© pas mal de sĂ©ries suite Ausha de la Fox et via Hulu. Parmi celles Ă  voir ou Ă  revoir, Buffy contre les vampires. Et oui, Buffy est sur Disney+. Cette sĂ©rie mythique de 1997 Ă  2003 mĂ©lange horreur fantastique et allĂ©gorie adolescente. Buffy Summers ? lycĂ©enne de Sunnydale, doit concilier sa vie de terminale, les devoirs, le bal de promo, avec son rĂŽle de tueur de vampires chargĂ© de sauver le monde. DerriĂšre les monstres, Buffy a abordĂ© en rĂ©alitĂ© plein de sujets profonds. La perte de la virginitĂ©, mĂ©taphorisĂ©e par un petit ami vampire qui devient malĂ©fique, la mort d'un parent, la dĂ©pression, ses cultes pour toute une gĂ©nĂ©ration, bourrĂ© d'humour noir et d'Ă©motions, et prĂ©curseur dans la maniĂšre de traiter l'ado en hĂ©ros actif. Glee ? La cĂ©lĂšbre dramedie musicale de 2009 Ă  2015, autrefois sur M6, est aujourd'hui visible sur Disney+. On y suit la chorale du lycĂ©e McKillie, dans l'Ohio. Glee a marquĂ© les esprits par ses numĂ©ros chantĂ©s survitaminĂ©s, reprenant les hit-pop, mais aussi par ses thĂšmes de sociĂ©tĂ©, homophobie, grossophobie, handicap, violence conjugale. Sous ses airs colorĂ©s, la sĂ©rie s'avait traitĂ© des sujets sĂ©rieux tout en gardant un ton lĂ©ger. Elle a largement contribuĂ© Ă  la visibilitĂ© LGBTQ+, Ă  la tĂ©lĂ© au dĂ©but des annĂ©es 2010. Love, Victor, spin-off du film Love, Simon est diffusĂ© sur Disney+. Cette sĂ©rie suit un ado latino qui vient d'entrer dans un nouveau lycĂ©e Ă  Atlanta. Il dĂ©couvre son homosexualitĂ© et cherche Ă  l'assumer en Ă©changeant par mail avec Simon, le hĂ©ros du film. Love, Victor est une chronique adolescente attendrissante sur le coming out et la famille. C'est un rĂ©cit initiatique optimiste et feel good qui fait du bien en montrant qu'aujourd'hui encore, faire son coming out au lycĂ©e ne reste un parcours semĂ© d'embĂ»ches mais n'est pas insurmontable. OCS, CinĂ©+, HBO Max, Euphoria, inutile de la prĂ©senter de nouveau. on vient d'en parler, les grands, petites perles françaises produites par OCS entre 2016 et 2019. Moins connue du grand public, cette sĂ©rie suit une bande de collĂ©giens qui entrent en seconde, bref le passage au lycĂ©e, l'Ăąge bĂȘte, les grands comme ils disent. C'est Ă  la fois trĂšs drĂŽle et trĂšs rĂ©aliste sur l'adolescence d'aujourd'hui en France. Pour finir, impossible de ne pas Ă©voquer les sĂ©ries cultes des annĂ©es 80, 90, 2000 sur l'adolescence, diffusĂ©es Ă  l'Ă©poque sur nos bonnes vieilles chaĂźnes hertziennes ou le cĂąble. Certaines ne sont plus disponibles en streaming aujourd'hui, mais elles vivent encore dans la mĂ©moire collective. Angela, 15 ans, titre français de My So-Called Life, en 1994, sĂ©rie amĂ©ricaine qui ne durait qu'une saison mais qui a marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration. Angela, Claire Danse, a 15 ans, des cheveux rouges, des parents qu'elle ne comprend plus, des amis paumĂ©s. C'Ă©tait l'anti-Beverly Hills, un portrait trĂšs rĂ©aliste et sensible de l'adolescence des annĂ©es 90. La sĂ©rie abordait sans phare des thĂšmes comme l'alcool, la sexualitĂ©, la dĂ©pression, l'homophobie, avec un ton d'une sincĂ©ritĂ© rare pour l'Ă©poque. Elle prĂ©sentait aussi l'indĂ©pendance. premiers personnages principaux ouvertement gays Ă  la tĂ©lĂ©vision, Ricky, un ami d'Angela, rejetĂ© par sa famille, incarnĂ© par Wilson Cruz. Un Ă©vĂ©nement en 1994, autant que Ricky Ă©tait un adolescent latino gay, double premiĂšre. Angela, 15 ans, reste un jalon important, souvent citĂ© comme une rĂ©fĂ©rence par les crĂ©ateurs de sĂ©ries d'ados qui ont suivi, et une rĂ©vĂšle rĂ©vĂ©lation pour moi. Les annĂ©es collĂšge, on remonte un peu plus dans le temps avec cette sĂ©rie canadienne des annĂ©es 80. au titre de DĂ©graçis Junior High, diffusĂ©e en France sur Antenne 2 Ă  l'Ă©poque. Elle nous a dĂ©jĂ  parlĂ© de grossesse adolescente, le personnage de Spike, enceinte Ă  14 ans Ă  effet sensation, de drogue, de suicide, de harcĂšlement, sur un ton quasi documentaire. Beverly Hills, le sope lycĂ©en par excellence des annĂ©es 90, diffusĂ© sur TF1. Suivre Brandon, Brenda, Kelly, Dylan et les autres dans leur lycĂ©e huppĂ© de Beverly Hills, c'Ă©tait du pur divertissement parfois gnagnant. Mais la sĂ©rie a quand mĂȘme traitĂ© de choses sĂ©rieuses. Alcoolisme, drogue, violence conjugale entre ados, et mĂȘme le sida. avec le personnage de Jimmy, un ami de Kelly, dans une intrigue pĂ©dagogique sur le sujet en 1994. Dawson Creek, fin des annĂ©es 90, dĂ©but 2000. Capeside, petite ville imaginaire, voit grandir Dawson, le cinĂ©phile rĂȘveur, Joe, la meilleure amie issue du milieu modeste, Pacey, le kank au grand cƓur, et Jen, la new-yorkaise rebelle. Dawson a marquĂ© par ses dialogues trĂšs verbeux, les ados y parlaient comme des philosophes, et son traitement sentimental presque existentiel. Mais la sĂ©rie a proposĂ© l'un des premiers coming out d'ampleur Ă  la tĂ©lĂ© avec un personnage de Jack. Son baiser avec son petit ami Ethan en 2000 fut le premier baiser gay diffusĂ© sur une chaĂźne de tĂ©lĂ©vision grand public aux États-Unis. Heartless, cƓur Ă  vif, gĂ©nĂ©rique rock et accent australien, Voici la sĂ©rie qui a passionnĂ© les ados en France Ă  la fin des annĂ©es 90. Hartley suivait des lycĂ©ens d'un lycĂ©e public de Sydney, oĂč j'origine ethnique variĂ©e dans un style trĂšs rĂ©aliste et multiculturel. Scam France, adaptation française de la sĂ©rie norvĂ©gienne Scam. Scam innove avec son format. De minis Ă©pisodes postĂ©s en temps rĂ©el sur internet, suivant au plus prĂšs la vie des lycĂ©ens. Scam France a conquis un large public d'ados en abordant saison aprĂšs saison des thĂšmes forts. Cyber harcĂšlement, l'homophobie intĂ©riorisĂ©e, le coming out. le trans, le viol, l'anxiĂ©tĂ© sociale, le tout avec un ancrage trĂšs français et actuel. C'est sans doute l'une des meilleures reprĂ©sentations contemporaines des lados rĂ©els. ConnectĂ© Ă  ses followers, engagĂ© sur Instagram, mais confrontĂ© aux mĂȘmes peurs que ses aĂźnĂ©s. Freaks and Geeks, un bijou mĂ©connu en France, diffusĂ© furtivement sur Canal+, sorti en 99, qui n'a durĂ© qu'une seule saison. Direction les annĂ©es 80, dans un lycĂ©e du Michigan oĂč on suit les freaks et les geeks et leur dĂ©boire. C'est la toute premiĂšre sĂ©rie de Joe D'Apato avec des acteurs inconnus devenus stars depuis. James Franco, Seth Rogen, Jason Segel, Freaks and Geeks dĂ©peint l'adolescence de façon ultra authentique, drĂŽle et parfois mĂ©lancolique. My Mad Fat Diary, restant sur une pĂ©pite britannique cette fois, disponible jadis sur France 4, My Mad Fat Diary se dĂ©roule dans les annĂ©es 90 et suit Rhi, 16 ans, qui sort de l'hĂŽpital psychiatrique oĂč elle a Ă©tĂ© internĂ©e suite Ă  une tentative de suicide. Rhi est en surpoids, complexĂ©, fan de rock et doit rĂ©apprendre Ă  vivre une vie d'ado normal avec ses nouveaux amis sans rĂ©vĂ©ler ses problĂšmes de santĂ© mentale. La sĂ©rie est adaptĂ©e du vrai journal intime d'une adolescente et offre un rĂ©cit hyper touchant sur la dĂ©pression, les troubles alimentaires, l'amitiĂ© et le fait de s'aimer soi-mĂȘme. Ce panorama vous donne une idĂ©e de la richesse des sĂ©ries sur l'adolescence. Des couloirs de lycĂ©es de Los Angeles au quartier ouvrier d'Oslo, des annĂ©es 80 Ă  nos jours, on voit que les prĂ©occupations des ados Ă©voluent avec la sociĂ©tĂ© tout en gardant un fonds universel. Les premiers Ă©mois, la quĂȘte d'identitĂ©, Le besoin d'appartenance, la transgression des rĂšgles, tout cela a Ă©tĂ© dĂ©clinĂ© Ă  l'Ă©cran de mille façons. Comment les sĂ©ries reprĂ©sentent la diversitĂ© des identitĂ©s et les discriminations que subissent les adolescents. Longtemps, les sĂ©ries ados ont Ă©tĂ© centrĂ©es sur des hĂ©ros blancs, hĂ©tĂ©rosexuels de classe moyenne. Les choses changent, heureusement. Aujourd'hui, un grand nombre de fictions intĂšgrent des personnages racisĂ©s, des personnages LGBT, et abordent le racisme, l'homophobie, la transphobie et le sexisme. Par exemple, Dear White People, ou Grown-ish, traite du racisme vĂ©cu par des jeunes. Sex Education montre un personnage noir gay se faire violemment agresser par des homophobes. Scam France et Earthstopper explorent l'acceptation de soi quand on est LGBT. CĂŽtĂ© chiffres, la visibilitĂ© LGBT augmente dans la vraie vie aussi. D'aprĂšs un sondage Ipsos, 22% des jeunes français de moins de 26 ans s'identifient comme LGBT. Un taux bien plus Ă©levĂ© que chez leurs aĂźnĂ©s, seulement 4% chez les personnes nĂ©es avant 1964. Cela se reflĂšte Ă  l'Ă©cran, oĂč les personnages queers se multiplient. Mais la discrimination reste une rĂ©alitĂ©. Un Ă©lĂšve sur dix subit du harcĂšlement homophobe ou transophobe Ă  l'Ă©cole. Et les personnes LGBT+, harcelĂ©es, ont un risque de tentative de suicide deux Ă  sept fois plus Ă©levĂ© que les autres. Statistique glaçante. Les sĂ©ries comme Scam, Glee, Love, Victor, Heartstopper, jouent alors un rĂŽle vital en offrant des modĂšles positifs et de l'espoir. Voir un personnage transgenre comme Jules, Dans Euphoria, qui est aimĂ© pour ce qu'elle est, ou un couple gay comme Nick et Charlie dans Earthstopper, vivre une histoire douce sans tragĂ©die, ça peut littĂ©ralement changer la vie d'un ado qui se sent diffĂ©rent et rejetĂ©. De mĂȘme, la reprĂ©sentation de la diversitĂ© ethnique s'amĂ©liore. Les Grands a un sĂ©rie noir, Sex Education, un casting trĂšs mĂ©tissĂ©, Elite inclut un personnage musulman. En parallĂšle, les sĂ©ries n'occultent pas le racisme systĂ©mique ou ordinaire. Dear White People le fait de front, Euphoria le suggĂšre. Roux est mĂ©tisse et navigue dans un monde d'addiction oĂč son identitĂ© joue peut-ĂȘtre un rĂŽle dans comment elle est perçue. On My Block montre la brutalitĂ© policiĂšre dans les quartiers de Los Angeles. L'adolescence n'est pas couleur rose bonbon pour tout le monde, et la fiction tend de plus en plus Ă  reflĂ©ter cela. C'est non seulement important pour les jeunes concernĂ©s, mais aussi pour les autres. Cela Ă©duque au respect et Ă  l'empathie. Combien de personnes ont compris l'impact des insultes homophobes en regardant Kurt D'Angli pleurer se faire traiter de tapette ? Ou ont rĂ©alisĂ© le poids du racisme suivant les colĂšres de Samantha dans Dear White People ? La force d'identification au personnage fait des sĂ©ries un vecteur puissant de prise de conscience. A ce stade, j'aimerais me permettre une petite... de parenthĂšse personnelle, parce que tout ce dont on parle, je ne le regarde pas que avec des yeux d'analyste, mais aussi avec mon vĂ©cu. Je suis un homme cisgenre, homosexuel et mĂ©tisse. Autant dire que l'adolescence n'a pas toujours Ă©tĂ© tendre pour moi non plus. En repensant aux sĂ©ries que j'ai dĂ©vorĂ©es plus jeune, je rĂ©alise Ă  quel point elles ont façonnĂ© ma perception de moi-mĂȘme et du monde. Quand j'Ă©tais ado, la premiĂšre fois que j'ai vu un personnage gay heureux, c'Ă©tait... Bon, probablement jamais dans mes sĂ©ries de mon enfance. Il y avait bien des sous-entendus, des persos secondaires caricaturaux ou des intrigues tragiques. Par exemple, j'ai adorĂ© Buffy, mais le couple lesbien Willem-Tara, aussi beau soit-il, se termine dans le deuil et la tragĂ©die. Dans Dawson, Jack finit par trouver l'amour. Oui, mais ce fut dur et trĂšs tardif. Ce n'est qu'en grandissant que j'ai dĂ©couvert Queer as Folk, sĂ©rie explicitement gay, oĂč revue Angela 15 ans et compris l'importance du personnage de Ricky. Mais Ă  dos ? je me sentais souvent seul dans ce que je vivais. Alors aujourd'hui, quand je regarde un Earthstopper qui offre une vision positive, chaleureuse d'un adolescent gay qui tombe amoureux et est acceptĂ©, je vous avoue que j'ai versĂ© ma petite larme en me disant, cela peut changer la vie des adolescents d'aujourd'hui. La reprĂ©sentation, ça compte. Vraiment. Quand on se voit, qu'on voit nos luttes intĂ©rieures validĂ©es Ă  l'Ă©cran, on se sent moins anormal, moins isolĂ©. C'est pour ça que j'applaudis ces sĂ©ries modernes qui osent montrer toute la palette de qui nous sommes. En tant que mĂ©tis, J'ai aussi Ă©tĂ© sensible Ă  la diversitĂ© croissante des castings. Plus jeunes, les hĂ©ros s'appelaient tous Brandon, Steve, Joe Potter, Pacey, Whiter. Je ne me reconnaissais pas physiquement. Aujourd'hui, voir des hĂ©ros comme Devi dans Never Have I Ever, d'origine indienne, ou mĂȘme Roo dans Euphoria, Zendaya et MĂ©tis, tenir le premier rĂŽle, ça fait quelque chose. On intĂšgre enfin que les histoires d'ados ne sont pas rĂ©servĂ©es qu'aux jeunes blancs des banlieues rĂ©sidentielles. Et ça, c'est prĂ©cieux pour l'estime de soi des jeunes issus des minoritĂ©s. Pour autant, toutes ces sĂ©ries m'ont aussi Ă©duquĂ© sur des rĂ©alitĂ©s que je n'ai pas... pas vĂ©cu personnellement. Je suis un homme et en regardant 13 Reasons Why ou Unbelievable, mini-sĂ©rie sur le viol d'une ado, j'ai pris conscience de la frĂ©quence des agressions sexuelles que subissent les jeunes filles. En tant que gay, en suivant Skins ou Euphoria, j'ai pu comprendre diffĂ©remment le mal-ĂȘtre des amis hĂ©tĂ©ros face Ă  la pression de la performance, l'image du mal viril Ă  assumer. Chaque sĂ©rie m'a apportĂ© une piĂšce de puzzle de la comprĂ©hension de l'autre. Et je pense que c'est le cas pour beaucoup. À travers les destins de fiction, on vit par procuration des expĂ©riences variĂ©es de l'adolescence et on en ressort... idĂ©alement plus empathique et plus ouvert d'esprit. Nous voilĂ  arrivĂ©s au terme de ce voyage au pays des adolescents tĂ©lĂ©visĂ©s. On a traversĂ© de grandes fĂȘtes psychĂ©dĂ©liques sous extasie avec Rue dans Euphoria, on a rĂ©solu les mystĂšres de SMS avec les filles de Pretty Little Liars, on a pleurĂ© toutes les larmes de notre corps au suicide d'Anna dans Certain Reason Why, puis on a guĂ©ri notre coeur en regardant Nick et Charlie s'aimer tendrement dans Heartstopper. On a pris du recul aussi en se souvenant des sĂ©ries plus anciennes qui ont pavĂ© la voie et en regardant ce ce que disent les faits rĂ©els derriĂšre les fictions. Alors qu'est-ce qu'on en retire ? Que l'adolescence est une pĂ©riode complexe, intense, chaotique, mais aussi incroyablement formatrice. Les sĂ©ries, dans toute leur diversitĂ© de tons, nous rappellent que c'est le moment ou la vie oĂč l'on se cherche, oĂč l'on teste ses limites, oĂč l'on peut tomber trĂšs bas comme s'Ă©lever trĂšs haut. Et surtout qu'on n'est pas seul dans ce tourbillon. Des gĂ©nĂ©rations entiĂšres sont passĂ©es par lĂ . Parfois, une sĂ©rie peut mĂȘme devenir un support, un exutoire, voire un confident pour un jeune qui ne sait pas Ă  qui en parler. C'est le pouvoir de ces histoires. Bien sĂ»r, la vie n'est pas un scĂ©nario de sĂ©rie tĂ©lĂ©. Tout n'est pas aussi dramatique ou romancĂ©. Mais il y a une part de vĂ©ritĂ© dans chacune. Et si vous, auditeurs, ĂȘtes parents, enseignants, tuteurs ou juste curieux, j'espĂšre que ce podcast vous aura Ă©clairĂ© sur l'importance de ces fictions dans la construction de nos ados. Elles reflĂštent leur joie et leur peine, parfois avec outrance. parfois avec une justesse documentaire. Et pour les plus jeunes qui nous Ă©coutent, rappelez-vous, la vraie vie n'est pas Ă©crite d'avance. Contrairement aux sĂ©ries Netflix, on peut toujours changer la fin de l'Ă©pisode en cours. Cherchez de l'aide si ça ne va pas, entourez-vous de personnes bienveillantes, et sachez qu'il y a toujours de l'espoir. Sur une note plus lĂ©gĂšre, et pour finir, je ne rĂ©siste pas Ă  l'envie de vous faire un petit clin d'Ɠil humoristique. AprĂšs avoir tant dissĂ©quĂ© les problĂšmes graves de l'adolescence, peut-ĂȘtre qu'un bon vieux marathon de seconde B s'impose pour dĂ©compresser. Vous vous souvenez de cette sĂ©rie lycĂ©enne française des annĂ©es 90, avec les looks improbables, les intrigues gentillettes au lycĂ©e Rimbaud. Pas de drogue, pas de psychopathe, pas de blog anonyme, juste des cancres qui font tourner en bourrique leurs profs et gĂšrent la radio scolaire. Ah, seconde B. ComparĂ© Ă  Euphoria, c'est comme passer d'un shoot de tequila Ă  une camomille bien tiĂšde. Mais parfois, la camomille, ça fait du bien. Merci en tout cas de m'avoir Ă©coutĂ© jusqu'au bout. J'espĂšre que ce voyage entre fiction et rĂ©alitĂ© vous a intĂ©ressĂ©, peut-ĂȘtre fait rĂ©flĂ©chir au-delĂ  du simple divertissement. Si c'est le cas, n'hĂ©sitez pas Ă  partager ce podcast autour de vous Ă  vos amis sĂ©riphiles, aux parents inquiets aux anciens camarades de lycĂ©es nostalgiques et Ă  me laisser une note de 5 Ă©toiles sur votre rapide podcast prĂ©fĂ©rĂ©. Et maintenant pour les curieux ou ceux qui voudraient rattraper des rĂ©fĂ©rences la liste finale de toutes les sĂ©ries que j'ai citĂ©es durant l'Ă©mission se trouve dans la description. Prenez soin de vous et Ă  trĂšs bientĂŽt sur mon chemin. Je vous embrasse

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