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Episode 16 : THE WIRE cover
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SUR MON CHEMIN

Episode 16 : THE WIRE

Episode 16 : THE WIRE

07min |22/03/2025
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07min |22/03/2025
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Description

Salut, c’est Arnaud. Bienvenue sur mon chemin.

Aujourd’hui une série qui a vraiment changé la donne : The Wire, ce monument de HBO qu’on appelle aussi Sur écoute en français.


Les deux cerveaux derrière The Wire


Avant de se lancer dans la télévision, David Simon a passé plus de dix ans comme journaliste au Baltimore Sun, spécialisé dans la police et les faits divers.


 Il a écrit Homicide: A Year on the Killing Streets après avoir suivi la brigade criminelle pendant un an, livre qui a donné la série Homicide dans les années 90. 


Son complice, Ed Burns, était inspecteur à Baltimore (services Homicide et Stup) pendant vingt ans, puis professeur dans un collège difficile. 


Ensemble, ils ont aussi signé The Corner, un récit documentaire sur un quartier miné par la drogue, adapté par HBO et primé aux Emmy.



Cinq saisons, cinq angles de Baltimore


Chaque saison de The Wire explore un pan différent de la ville tout en gardant les mêmes personnages principaux. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je vous aime, mais vous n'êtes pas des gens sérieux. Salut, c'est Arnaud, bienvenue sur mon chemin. Aujourd'hui, une série qui a vraiment changé la donne. The Wire, ce monument d'HBO qu'on appelle aussi sur écoute. Avant de se lancer dans la télévision, David Simon a passé plus de 10 ans comme journaliste au Baltimore Sun, spécialisé dans la police et les faits divers. Il a écrit Homicide, A Year on the Killing Street, après avoir suivi une brigade criminelle pendant un an, livre qui a donné la série Homicide dans les années 90. Son complice, Ed Burns, était inspecteur à Baltimore, service homicide et stupes, pendant plus de 20 ans, puis professeur dans un collège difficile. Ensemble, ils ont signé The Corner, Un récit documentaire sur un quartier miné par la drogue, adapté par HBO. On commence par la guerre contre la drogue, en saison 1. Puis on s'intéresse aux docs et aux ouvriers, en saison 2. A la politique municipale, en saison 3. A l'école et ses ados, en saison 4. Et enfin aux médias et à la presse, en saison 5. Dit comme ça, ça peut paraître très sérieux, mais la narration fonctionne. A sa diffusion, The Warrior n'a pas raflé les prix, ni grosse audience. Elle est vite devenue culte grâce Ausha oreilles, aux DVD et au streaming. Beaucoup la considèrent comme l'une des meilleures séries jamais créées, car elle aborde des thèmes comme la drogue, la bureaucratie, l'éducation, le racisme, avec un réalisme presque sociologique. L'ergot de Baltimore, les procédures policières et l'authenticité des personnages ont marqué la pop culture, et Omar reste l'un des anti-héros les plus mémorables de la télé. Ce réalisme a imprégné la pop culture, on en vient à citer The Wire un peu comme une référence dès qu'une série essaie d'être sérieuse ou ancrée dans le réel. Combien de fois j'ai lu ou entendu « machin » , la nouvelle The Wire, à la sortie d'un show sur la criminalité ? Le personnage d'Omar, d'ailleurs, a eu un impact incroyable. Anti-héros, noir. gay, voleur au grand cœur, il a cassé les stéréotypes du genre. Enfin, The Wire a montré qu'une série pouvait être un outil d'analyse de la société sans sacrifier le divertissement. Ça a ouvert la voie à d'autres créateurs pour oser des séries complexes, avec plein de personnages, sans prendre le public pour un idiot. Les créateurs de séries de la décennie suivante ont souvent reconnu l'influence de The Wire. C'est aujourd'hui en binge-watch de séries où l'intrigue prend son temps pour se déployer, où on construit patiemment des arcs narratifs sur plusieurs saisons, c'est en partie grâce à la réussite artistique de The Wire. On pourrait penser qu'une série aussi unique serait impossible à imiter. The Wire reste inégalée dans son genre, mais elle a inspiré toute une vague de séries qui, à chacune à leur manière, essaient de marcher sur ses traces en combinant récits criminels et critiques sociales. En voici quelques unes qui, selon moi, font partie des héritières spirituelles de The Wire. Breaking Bad. Bon, ok. Breaking Bad est très différente sur le ton. Beaucoup plus dramatique, portée sur un héros unique, Walter White. Mais elle a clairement bénéficié de la soif du public pour des séries criminalo-morales de haute volée. C'est une série qui, comme The Wire, n'a cessé de monter en puissance en termes de qualité et de réputation au fil des saisons. jusqu'à devenir un phénomène. Et son spin-off, Better Call Saul, a prouvé que l'écriture télévisuelle pouvait atteindre des niveaux de perfection ahurissants, notamment sur la peinture des personnages ambigus. Un truc dont The Voyeur n'était pas avare. Boardwalk Empire, produit par HBO, avec Martin Scorsese en pilote, cette série s'intéresse à la prohibition dans les années 20 à Atlantic City. Pourquoi je la cite ? Parce qu'on retrouve ce soin de détails historiques et sociaux un vaste casting et même un acteur de The Wire en bonne place. Michael K. Willian, alias Omar, qui joue Chalky White, Portable Compire hérite de l'ambition de The Wire de mélanger le polar et le documentaire social, même si ici c'est dans un contexte d'époque. Il y a un côté stylisé à Neffol, mais la complexité des intrigues de pouvoir et de crime font écho à The Wire. True Detective, anthologie HBO qui a renouvelé le polar à la télé, True Detective a surtout marqué par sa première saison. C'est plus philosophique et tordu que The Warrior, mais on sent que sans crédibilité acquise par HBO avec des shows comme The Warrior, on n'aurait pas eu ce genre de série policier, noire et aussi ambitieuse. True Detective partage avec The Warrior le refus des solutions faciles et l'exploration du côté obscur de l'application de la loi, même si c'est un mode de la vie. plus métaphysique. Son of Anarchy tient une série sur un club de motards hors la loi, ça peut sembler éloigné, mais Son of Anarchy est à sa façon une chronique criminelle sur plusieurs saisons qui traitent des mêmes thèmes sociaux. Le déclin industriel d'une petite ville, les conflits de loyauté, la famille, la trahison, elle doit beaucoup au soprano et à The Shield. Engrenage, de 2005 à 2018, petite exception francophone dans la liste. Engrenage, série française, a démarré presque au même moment que The Wire et a apporté un réalisme inédit dans les fictions de chez nous. On y suit des flics. des juges, des avocats, des truands à Paris sera-t-on hyper sombre et réaliste avec une continuité feuilletonante ? Si vous aimez The Wire, franchement je désire un coup d'œil. C'est probablement ce qu'on a fait de plus approchant en France en termes de portrait de système judiciaire et policier, avec ses rouages bien ou mal huilés. Ce n'est pas une copie de The Wire. Paris n'est pas Baltimore, le système légal est différent. Mais on sent la même volonté de montrer tout l'écosystème du crime et de la loi, et pas juste des enquêtes bouclées en 45 minutes. We own the city en 2022. Je termine par celle-ci car elle est littéralement la descendance directe. Mini-série HBO en 6 épisodes, développée par David Simon, We Own the City nous ramène à Baltimore pour nous raconter le scandale d'une unité de police pourrie jusqu'à l'os, qui volait des dealers, falsifiait des rapports, bref, faisait pire que les criminels qu'elle pourchassait. On peut dire que c'est un peu la sixième saison non officielle de The Wire, au moins sur le plan thématique. Évidemment, cette livre n'est pas exhaustive, on pourrait aussi parler de Narcos, pour le côté trafic de drogue international, Gomorrah, la version napolitaine ultra-réaliste du crime organisé, ou encore Land of Duty pour la corruption policière en Angleterre. Pour finir, je veux partager une réflexion. The Wire a mis la barre d'excellence tellement haut que ça a reformaté mon cerveau de série-fil. En gros, depuis que j'ai vu The Wire, j'attends un minimum de génie dans toutes les séries du même genre. C'est presque un problème. Mais c'est aussi une bonne chose, ça pousse à chercher la crème de la crème et à encourager des productions ambitieuses. Et figurez-vous que cela m'avait déjà fait le coup dans les années 90, avec la série NYPDB, New York Police District Blues. A l'époque, NYPDB était révolutionnaire pour un network, avec son ton cru, son réalisme, ses personnages flics imparfaits, qui disaient des gros mots, bipés, et qui montraient leurs failles. La série a été acclamée pour sa représentation réaliste de la vie des policiers. Elle a aussi fait scandale pour avoir montré les fesses de Sipovic. Quand j'étais ado, NYPDB m'avait bluffé. Je me suis dit, waouh ! On peut faire ça à la télé, montrer des flics de cette façon aussi brutes sans vernis ? Bon, avec le recul, les lois Epidibi restent un peu plus conventionnelles. Chaque épisode avait son enquête, c'était un peu romancé. Mais à l'époque, c'était le top pour les séries réalistes à la télé US. The Wire est arrivé une décennie plus tard sur HBO, et là on a changé de dimension. Si les lois Epidibi avaient ouvert la porte, The Wire a carrément défoncé le mur. Plus aucune chaîne n'avait d'excuses pour ne pas oser la sophistication et la vérité crue. En tant que spectateur, après The Wire, j'ai réalisé à quel point on pouvait aller loin dans l'excellence. Des scénarios sans concession, une confiance absolue dans l'intelligence du public, zéro manichéisme. Du coup oui, j'avoue, maintenant j'attends ça des autres séries. Quand je regarde un nouveau drame policier ou criminel, j'ai mon baromètre intérieur qui compare avec The Wire. Je ne dis pas que The Wire est parfaite et qu'elle a enterré tout le reste. Elle a prouvé qu'une série télé pouvait être aussi riche qu'un roman de Balzac ou de Zola sur la société, tout en restant divertissante et humaine. Et à partir de là, c'est notre niveau d'attente par défaut maintenant. Voilà, on arrive au bout de cet épisode consacré à The Wire. J'espère que ce voyage dans les rues de Baltimore vous aura plu. et que ça vous aura donné envie de découvrir la série si ce n'est pas déjà fait ou de la revoir sous un nouvel éclairage. Merci du fond du cœur de m'avoir écouté jusqu'ici. Si vous aimez ce podcast, n'hésitez pas à vous abonner, à laisser un petit commentaire ou 5 étoiles. Ça fait toujours plaisir et ça aide à le faire connaître. On se retrouve très bientôt dans un nouvel épisode sur une autre série qui vaut le détour. D'ici là, portez-vous bien. Je vous embrasse.

Description

Salut, c’est Arnaud. Bienvenue sur mon chemin.

Aujourd’hui une série qui a vraiment changé la donne : The Wire, ce monument de HBO qu’on appelle aussi Sur écoute en français.


Les deux cerveaux derrière The Wire


Avant de se lancer dans la télévision, David Simon a passé plus de dix ans comme journaliste au Baltimore Sun, spécialisé dans la police et les faits divers.


 Il a écrit Homicide: A Year on the Killing Streets après avoir suivi la brigade criminelle pendant un an, livre qui a donné la série Homicide dans les années 90. 


Son complice, Ed Burns, était inspecteur à Baltimore (services Homicide et Stup) pendant vingt ans, puis professeur dans un collège difficile. 


Ensemble, ils ont aussi signé The Corner, un récit documentaire sur un quartier miné par la drogue, adapté par HBO et primé aux Emmy.



Cinq saisons, cinq angles de Baltimore


Chaque saison de The Wire explore un pan différent de la ville tout en gardant les mêmes personnages principaux. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je vous aime, mais vous n'êtes pas des gens sérieux. Salut, c'est Arnaud, bienvenue sur mon chemin. Aujourd'hui, une série qui a vraiment changé la donne. The Wire, ce monument d'HBO qu'on appelle aussi sur écoute. Avant de se lancer dans la télévision, David Simon a passé plus de 10 ans comme journaliste au Baltimore Sun, spécialisé dans la police et les faits divers. Il a écrit Homicide, A Year on the Killing Street, après avoir suivi une brigade criminelle pendant un an, livre qui a donné la série Homicide dans les années 90. Son complice, Ed Burns, était inspecteur à Baltimore, service homicide et stupes, pendant plus de 20 ans, puis professeur dans un collège difficile. Ensemble, ils ont signé The Corner, Un récit documentaire sur un quartier miné par la drogue, adapté par HBO. On commence par la guerre contre la drogue, en saison 1. Puis on s'intéresse aux docs et aux ouvriers, en saison 2. A la politique municipale, en saison 3. A l'école et ses ados, en saison 4. Et enfin aux médias et à la presse, en saison 5. Dit comme ça, ça peut paraître très sérieux, mais la narration fonctionne. A sa diffusion, The Warrior n'a pas raflé les prix, ni grosse audience. Elle est vite devenue culte grâce Ausha oreilles, aux DVD et au streaming. Beaucoup la considèrent comme l'une des meilleures séries jamais créées, car elle aborde des thèmes comme la drogue, la bureaucratie, l'éducation, le racisme, avec un réalisme presque sociologique. L'ergot de Baltimore, les procédures policières et l'authenticité des personnages ont marqué la pop culture, et Omar reste l'un des anti-héros les plus mémorables de la télé. Ce réalisme a imprégné la pop culture, on en vient à citer The Wire un peu comme une référence dès qu'une série essaie d'être sérieuse ou ancrée dans le réel. Combien de fois j'ai lu ou entendu « machin » , la nouvelle The Wire, à la sortie d'un show sur la criminalité ? Le personnage d'Omar, d'ailleurs, a eu un impact incroyable. Anti-héros, noir. gay, voleur au grand cœur, il a cassé les stéréotypes du genre. Enfin, The Wire a montré qu'une série pouvait être un outil d'analyse de la société sans sacrifier le divertissement. Ça a ouvert la voie à d'autres créateurs pour oser des séries complexes, avec plein de personnages, sans prendre le public pour un idiot. Les créateurs de séries de la décennie suivante ont souvent reconnu l'influence de The Wire. C'est aujourd'hui en binge-watch de séries où l'intrigue prend son temps pour se déployer, où on construit patiemment des arcs narratifs sur plusieurs saisons, c'est en partie grâce à la réussite artistique de The Wire. On pourrait penser qu'une série aussi unique serait impossible à imiter. The Wire reste inégalée dans son genre, mais elle a inspiré toute une vague de séries qui, à chacune à leur manière, essaient de marcher sur ses traces en combinant récits criminels et critiques sociales. En voici quelques unes qui, selon moi, font partie des héritières spirituelles de The Wire. Breaking Bad. Bon, ok. Breaking Bad est très différente sur le ton. Beaucoup plus dramatique, portée sur un héros unique, Walter White. Mais elle a clairement bénéficié de la soif du public pour des séries criminalo-morales de haute volée. C'est une série qui, comme The Wire, n'a cessé de monter en puissance en termes de qualité et de réputation au fil des saisons. jusqu'à devenir un phénomène. Et son spin-off, Better Call Saul, a prouvé que l'écriture télévisuelle pouvait atteindre des niveaux de perfection ahurissants, notamment sur la peinture des personnages ambigus. Un truc dont The Voyeur n'était pas avare. Boardwalk Empire, produit par HBO, avec Martin Scorsese en pilote, cette série s'intéresse à la prohibition dans les années 20 à Atlantic City. Pourquoi je la cite ? Parce qu'on retrouve ce soin de détails historiques et sociaux un vaste casting et même un acteur de The Wire en bonne place. Michael K. Willian, alias Omar, qui joue Chalky White, Portable Compire hérite de l'ambition de The Wire de mélanger le polar et le documentaire social, même si ici c'est dans un contexte d'époque. Il y a un côté stylisé à Neffol, mais la complexité des intrigues de pouvoir et de crime font écho à The Wire. True Detective, anthologie HBO qui a renouvelé le polar à la télé, True Detective a surtout marqué par sa première saison. C'est plus philosophique et tordu que The Warrior, mais on sent que sans crédibilité acquise par HBO avec des shows comme The Warrior, on n'aurait pas eu ce genre de série policier, noire et aussi ambitieuse. True Detective partage avec The Warrior le refus des solutions faciles et l'exploration du côté obscur de l'application de la loi, même si c'est un mode de la vie. plus métaphysique. Son of Anarchy tient une série sur un club de motards hors la loi, ça peut sembler éloigné, mais Son of Anarchy est à sa façon une chronique criminelle sur plusieurs saisons qui traitent des mêmes thèmes sociaux. Le déclin industriel d'une petite ville, les conflits de loyauté, la famille, la trahison, elle doit beaucoup au soprano et à The Shield. Engrenage, de 2005 à 2018, petite exception francophone dans la liste. Engrenage, série française, a démarré presque au même moment que The Wire et a apporté un réalisme inédit dans les fictions de chez nous. On y suit des flics. des juges, des avocats, des truands à Paris sera-t-on hyper sombre et réaliste avec une continuité feuilletonante ? Si vous aimez The Wire, franchement je désire un coup d'œil. C'est probablement ce qu'on a fait de plus approchant en France en termes de portrait de système judiciaire et policier, avec ses rouages bien ou mal huilés. Ce n'est pas une copie de The Wire. Paris n'est pas Baltimore, le système légal est différent. Mais on sent la même volonté de montrer tout l'écosystème du crime et de la loi, et pas juste des enquêtes bouclées en 45 minutes. We own the city en 2022. Je termine par celle-ci car elle est littéralement la descendance directe. Mini-série HBO en 6 épisodes, développée par David Simon, We Own the City nous ramène à Baltimore pour nous raconter le scandale d'une unité de police pourrie jusqu'à l'os, qui volait des dealers, falsifiait des rapports, bref, faisait pire que les criminels qu'elle pourchassait. On peut dire que c'est un peu la sixième saison non officielle de The Wire, au moins sur le plan thématique. Évidemment, cette livre n'est pas exhaustive, on pourrait aussi parler de Narcos, pour le côté trafic de drogue international, Gomorrah, la version napolitaine ultra-réaliste du crime organisé, ou encore Land of Duty pour la corruption policière en Angleterre. Pour finir, je veux partager une réflexion. The Wire a mis la barre d'excellence tellement haut que ça a reformaté mon cerveau de série-fil. En gros, depuis que j'ai vu The Wire, j'attends un minimum de génie dans toutes les séries du même genre. C'est presque un problème. Mais c'est aussi une bonne chose, ça pousse à chercher la crème de la crème et à encourager des productions ambitieuses. Et figurez-vous que cela m'avait déjà fait le coup dans les années 90, avec la série NYPDB, New York Police District Blues. A l'époque, NYPDB était révolutionnaire pour un network, avec son ton cru, son réalisme, ses personnages flics imparfaits, qui disaient des gros mots, bipés, et qui montraient leurs failles. La série a été acclamée pour sa représentation réaliste de la vie des policiers. Elle a aussi fait scandale pour avoir montré les fesses de Sipovic. Quand j'étais ado, NYPDB m'avait bluffé. Je me suis dit, waouh ! On peut faire ça à la télé, montrer des flics de cette façon aussi brutes sans vernis ? Bon, avec le recul, les lois Epidibi restent un peu plus conventionnelles. Chaque épisode avait son enquête, c'était un peu romancé. Mais à l'époque, c'était le top pour les séries réalistes à la télé US. The Wire est arrivé une décennie plus tard sur HBO, et là on a changé de dimension. Si les lois Epidibi avaient ouvert la porte, The Wire a carrément défoncé le mur. Plus aucune chaîne n'avait d'excuses pour ne pas oser la sophistication et la vérité crue. En tant que spectateur, après The Wire, j'ai réalisé à quel point on pouvait aller loin dans l'excellence. Des scénarios sans concession, une confiance absolue dans l'intelligence du public, zéro manichéisme. Du coup oui, j'avoue, maintenant j'attends ça des autres séries. Quand je regarde un nouveau drame policier ou criminel, j'ai mon baromètre intérieur qui compare avec The Wire. Je ne dis pas que The Wire est parfaite et qu'elle a enterré tout le reste. Elle a prouvé qu'une série télé pouvait être aussi riche qu'un roman de Balzac ou de Zola sur la société, tout en restant divertissante et humaine. Et à partir de là, c'est notre niveau d'attente par défaut maintenant. Voilà, on arrive au bout de cet épisode consacré à The Wire. J'espère que ce voyage dans les rues de Baltimore vous aura plu. et que ça vous aura donné envie de découvrir la série si ce n'est pas déjà fait ou de la revoir sous un nouvel éclairage. Merci du fond du cœur de m'avoir écouté jusqu'ici. Si vous aimez ce podcast, n'hésitez pas à vous abonner, à laisser un petit commentaire ou 5 étoiles. Ça fait toujours plaisir et ça aide à le faire connaître. On se retrouve très bientôt dans un nouvel épisode sur une autre série qui vaut le détour. D'ici là, portez-vous bien. Je vous embrasse.

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Salut, c’est Arnaud. Bienvenue sur mon chemin.

Aujourd’hui une série qui a vraiment changé la donne : The Wire, ce monument de HBO qu’on appelle aussi Sur écoute en français.


Les deux cerveaux derrière The Wire


Avant de se lancer dans la télévision, David Simon a passé plus de dix ans comme journaliste au Baltimore Sun, spécialisé dans la police et les faits divers.


 Il a écrit Homicide: A Year on the Killing Streets après avoir suivi la brigade criminelle pendant un an, livre qui a donné la série Homicide dans les années 90. 


Son complice, Ed Burns, était inspecteur à Baltimore (services Homicide et Stup) pendant vingt ans, puis professeur dans un collège difficile. 


Ensemble, ils ont aussi signé The Corner, un récit documentaire sur un quartier miné par la drogue, adapté par HBO et primé aux Emmy.



Cinq saisons, cinq angles de Baltimore


Chaque saison de The Wire explore un pan différent de la ville tout en gardant les mêmes personnages principaux. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je vous aime, mais vous n'êtes pas des gens sérieux. Salut, c'est Arnaud, bienvenue sur mon chemin. Aujourd'hui, une série qui a vraiment changé la donne. The Wire, ce monument d'HBO qu'on appelle aussi sur écoute. Avant de se lancer dans la télévision, David Simon a passé plus de 10 ans comme journaliste au Baltimore Sun, spécialisé dans la police et les faits divers. Il a écrit Homicide, A Year on the Killing Street, après avoir suivi une brigade criminelle pendant un an, livre qui a donné la série Homicide dans les années 90. Son complice, Ed Burns, était inspecteur à Baltimore, service homicide et stupes, pendant plus de 20 ans, puis professeur dans un collège difficile. Ensemble, ils ont signé The Corner, Un récit documentaire sur un quartier miné par la drogue, adapté par HBO. On commence par la guerre contre la drogue, en saison 1. Puis on s'intéresse aux docs et aux ouvriers, en saison 2. A la politique municipale, en saison 3. A l'école et ses ados, en saison 4. Et enfin aux médias et à la presse, en saison 5. Dit comme ça, ça peut paraître très sérieux, mais la narration fonctionne. A sa diffusion, The Warrior n'a pas raflé les prix, ni grosse audience. Elle est vite devenue culte grâce Ausha oreilles, aux DVD et au streaming. Beaucoup la considèrent comme l'une des meilleures séries jamais créées, car elle aborde des thèmes comme la drogue, la bureaucratie, l'éducation, le racisme, avec un réalisme presque sociologique. L'ergot de Baltimore, les procédures policières et l'authenticité des personnages ont marqué la pop culture, et Omar reste l'un des anti-héros les plus mémorables de la télé. Ce réalisme a imprégné la pop culture, on en vient à citer The Wire un peu comme une référence dès qu'une série essaie d'être sérieuse ou ancrée dans le réel. Combien de fois j'ai lu ou entendu « machin » , la nouvelle The Wire, à la sortie d'un show sur la criminalité ? Le personnage d'Omar, d'ailleurs, a eu un impact incroyable. Anti-héros, noir. gay, voleur au grand cœur, il a cassé les stéréotypes du genre. Enfin, The Wire a montré qu'une série pouvait être un outil d'analyse de la société sans sacrifier le divertissement. Ça a ouvert la voie à d'autres créateurs pour oser des séries complexes, avec plein de personnages, sans prendre le public pour un idiot. Les créateurs de séries de la décennie suivante ont souvent reconnu l'influence de The Wire. C'est aujourd'hui en binge-watch de séries où l'intrigue prend son temps pour se déployer, où on construit patiemment des arcs narratifs sur plusieurs saisons, c'est en partie grâce à la réussite artistique de The Wire. On pourrait penser qu'une série aussi unique serait impossible à imiter. The Wire reste inégalée dans son genre, mais elle a inspiré toute une vague de séries qui, à chacune à leur manière, essaient de marcher sur ses traces en combinant récits criminels et critiques sociales. En voici quelques unes qui, selon moi, font partie des héritières spirituelles de The Wire. Breaking Bad. Bon, ok. Breaking Bad est très différente sur le ton. Beaucoup plus dramatique, portée sur un héros unique, Walter White. Mais elle a clairement bénéficié de la soif du public pour des séries criminalo-morales de haute volée. C'est une série qui, comme The Wire, n'a cessé de monter en puissance en termes de qualité et de réputation au fil des saisons. jusqu'à devenir un phénomène. Et son spin-off, Better Call Saul, a prouvé que l'écriture télévisuelle pouvait atteindre des niveaux de perfection ahurissants, notamment sur la peinture des personnages ambigus. Un truc dont The Voyeur n'était pas avare. Boardwalk Empire, produit par HBO, avec Martin Scorsese en pilote, cette série s'intéresse à la prohibition dans les années 20 à Atlantic City. Pourquoi je la cite ? Parce qu'on retrouve ce soin de détails historiques et sociaux un vaste casting et même un acteur de The Wire en bonne place. Michael K. Willian, alias Omar, qui joue Chalky White, Portable Compire hérite de l'ambition de The Wire de mélanger le polar et le documentaire social, même si ici c'est dans un contexte d'époque. Il y a un côté stylisé à Neffol, mais la complexité des intrigues de pouvoir et de crime font écho à The Wire. True Detective, anthologie HBO qui a renouvelé le polar à la télé, True Detective a surtout marqué par sa première saison. C'est plus philosophique et tordu que The Warrior, mais on sent que sans crédibilité acquise par HBO avec des shows comme The Warrior, on n'aurait pas eu ce genre de série policier, noire et aussi ambitieuse. True Detective partage avec The Warrior le refus des solutions faciles et l'exploration du côté obscur de l'application de la loi, même si c'est un mode de la vie. plus métaphysique. Son of Anarchy tient une série sur un club de motards hors la loi, ça peut sembler éloigné, mais Son of Anarchy est à sa façon une chronique criminelle sur plusieurs saisons qui traitent des mêmes thèmes sociaux. Le déclin industriel d'une petite ville, les conflits de loyauté, la famille, la trahison, elle doit beaucoup au soprano et à The Shield. Engrenage, de 2005 à 2018, petite exception francophone dans la liste. Engrenage, série française, a démarré presque au même moment que The Wire et a apporté un réalisme inédit dans les fictions de chez nous. On y suit des flics. des juges, des avocats, des truands à Paris sera-t-on hyper sombre et réaliste avec une continuité feuilletonante ? Si vous aimez The Wire, franchement je désire un coup d'œil. C'est probablement ce qu'on a fait de plus approchant en France en termes de portrait de système judiciaire et policier, avec ses rouages bien ou mal huilés. Ce n'est pas une copie de The Wire. Paris n'est pas Baltimore, le système légal est différent. Mais on sent la même volonté de montrer tout l'écosystème du crime et de la loi, et pas juste des enquêtes bouclées en 45 minutes. We own the city en 2022. Je termine par celle-ci car elle est littéralement la descendance directe. Mini-série HBO en 6 épisodes, développée par David Simon, We Own the City nous ramène à Baltimore pour nous raconter le scandale d'une unité de police pourrie jusqu'à l'os, qui volait des dealers, falsifiait des rapports, bref, faisait pire que les criminels qu'elle pourchassait. On peut dire que c'est un peu la sixième saison non officielle de The Wire, au moins sur le plan thématique. Évidemment, cette livre n'est pas exhaustive, on pourrait aussi parler de Narcos, pour le côté trafic de drogue international, Gomorrah, la version napolitaine ultra-réaliste du crime organisé, ou encore Land of Duty pour la corruption policière en Angleterre. Pour finir, je veux partager une réflexion. The Wire a mis la barre d'excellence tellement haut que ça a reformaté mon cerveau de série-fil. En gros, depuis que j'ai vu The Wire, j'attends un minimum de génie dans toutes les séries du même genre. C'est presque un problème. Mais c'est aussi une bonne chose, ça pousse à chercher la crème de la crème et à encourager des productions ambitieuses. Et figurez-vous que cela m'avait déjà fait le coup dans les années 90, avec la série NYPDB, New York Police District Blues. A l'époque, NYPDB était révolutionnaire pour un network, avec son ton cru, son réalisme, ses personnages flics imparfaits, qui disaient des gros mots, bipés, et qui montraient leurs failles. La série a été acclamée pour sa représentation réaliste de la vie des policiers. Elle a aussi fait scandale pour avoir montré les fesses de Sipovic. Quand j'étais ado, NYPDB m'avait bluffé. Je me suis dit, waouh ! On peut faire ça à la télé, montrer des flics de cette façon aussi brutes sans vernis ? Bon, avec le recul, les lois Epidibi restent un peu plus conventionnelles. Chaque épisode avait son enquête, c'était un peu romancé. Mais à l'époque, c'était le top pour les séries réalistes à la télé US. The Wire est arrivé une décennie plus tard sur HBO, et là on a changé de dimension. Si les lois Epidibi avaient ouvert la porte, The Wire a carrément défoncé le mur. Plus aucune chaîne n'avait d'excuses pour ne pas oser la sophistication et la vérité crue. En tant que spectateur, après The Wire, j'ai réalisé à quel point on pouvait aller loin dans l'excellence. Des scénarios sans concession, une confiance absolue dans l'intelligence du public, zéro manichéisme. Du coup oui, j'avoue, maintenant j'attends ça des autres séries. Quand je regarde un nouveau drame policier ou criminel, j'ai mon baromètre intérieur qui compare avec The Wire. Je ne dis pas que The Wire est parfaite et qu'elle a enterré tout le reste. Elle a prouvé qu'une série télé pouvait être aussi riche qu'un roman de Balzac ou de Zola sur la société, tout en restant divertissante et humaine. Et à partir de là, c'est notre niveau d'attente par défaut maintenant. Voilà, on arrive au bout de cet épisode consacré à The Wire. J'espère que ce voyage dans les rues de Baltimore vous aura plu. et que ça vous aura donné envie de découvrir la série si ce n'est pas déjà fait ou de la revoir sous un nouvel éclairage. Merci du fond du cœur de m'avoir écouté jusqu'ici. Si vous aimez ce podcast, n'hésitez pas à vous abonner, à laisser un petit commentaire ou 5 étoiles. Ça fait toujours plaisir et ça aide à le faire connaître. On se retrouve très bientôt dans un nouvel épisode sur une autre série qui vaut le détour. D'ici là, portez-vous bien. Je vous embrasse.

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Salut, c’est Arnaud. Bienvenue sur mon chemin.

Aujourd’hui une série qui a vraiment changé la donne : The Wire, ce monument de HBO qu’on appelle aussi Sur écoute en français.


Les deux cerveaux derrière The Wire


Avant de se lancer dans la télévision, David Simon a passé plus de dix ans comme journaliste au Baltimore Sun, spécialisé dans la police et les faits divers.


 Il a écrit Homicide: A Year on the Killing Streets après avoir suivi la brigade criminelle pendant un an, livre qui a donné la série Homicide dans les années 90. 


Son complice, Ed Burns, était inspecteur à Baltimore (services Homicide et Stup) pendant vingt ans, puis professeur dans un collège difficile. 


Ensemble, ils ont aussi signé The Corner, un récit documentaire sur un quartier miné par la drogue, adapté par HBO et primé aux Emmy.



Cinq saisons, cinq angles de Baltimore


Chaque saison de The Wire explore un pan différent de la ville tout en gardant les mêmes personnages principaux. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Je vous aime, mais vous n'êtes pas des gens sérieux. Salut, c'est Arnaud, bienvenue sur mon chemin. Aujourd'hui, une série qui a vraiment changé la donne. The Wire, ce monument d'HBO qu'on appelle aussi sur écoute. Avant de se lancer dans la télévision, David Simon a passé plus de 10 ans comme journaliste au Baltimore Sun, spécialisé dans la police et les faits divers. Il a écrit Homicide, A Year on the Killing Street, après avoir suivi une brigade criminelle pendant un an, livre qui a donné la série Homicide dans les années 90. Son complice, Ed Burns, était inspecteur à Baltimore, service homicide et stupes, pendant plus de 20 ans, puis professeur dans un collège difficile. Ensemble, ils ont signé The Corner, Un récit documentaire sur un quartier miné par la drogue, adapté par HBO. On commence par la guerre contre la drogue, en saison 1. Puis on s'intéresse aux docs et aux ouvriers, en saison 2. A la politique municipale, en saison 3. A l'école et ses ados, en saison 4. Et enfin aux médias et à la presse, en saison 5. Dit comme ça, ça peut paraître très sérieux, mais la narration fonctionne. A sa diffusion, The Warrior n'a pas raflé les prix, ni grosse audience. Elle est vite devenue culte grâce Ausha oreilles, aux DVD et au streaming. Beaucoup la considèrent comme l'une des meilleures séries jamais créées, car elle aborde des thèmes comme la drogue, la bureaucratie, l'éducation, le racisme, avec un réalisme presque sociologique. L'ergot de Baltimore, les procédures policières et l'authenticité des personnages ont marqué la pop culture, et Omar reste l'un des anti-héros les plus mémorables de la télé. Ce réalisme a imprégné la pop culture, on en vient à citer The Wire un peu comme une référence dès qu'une série essaie d'être sérieuse ou ancrée dans le réel. Combien de fois j'ai lu ou entendu « machin » , la nouvelle The Wire, à la sortie d'un show sur la criminalité ? Le personnage d'Omar, d'ailleurs, a eu un impact incroyable. Anti-héros, noir. gay, voleur au grand cœur, il a cassé les stéréotypes du genre. Enfin, The Wire a montré qu'une série pouvait être un outil d'analyse de la société sans sacrifier le divertissement. Ça a ouvert la voie à d'autres créateurs pour oser des séries complexes, avec plein de personnages, sans prendre le public pour un idiot. Les créateurs de séries de la décennie suivante ont souvent reconnu l'influence de The Wire. C'est aujourd'hui en binge-watch de séries où l'intrigue prend son temps pour se déployer, où on construit patiemment des arcs narratifs sur plusieurs saisons, c'est en partie grâce à la réussite artistique de The Wire. On pourrait penser qu'une série aussi unique serait impossible à imiter. The Wire reste inégalée dans son genre, mais elle a inspiré toute une vague de séries qui, à chacune à leur manière, essaient de marcher sur ses traces en combinant récits criminels et critiques sociales. En voici quelques unes qui, selon moi, font partie des héritières spirituelles de The Wire. Breaking Bad. Bon, ok. Breaking Bad est très différente sur le ton. Beaucoup plus dramatique, portée sur un héros unique, Walter White. Mais elle a clairement bénéficié de la soif du public pour des séries criminalo-morales de haute volée. C'est une série qui, comme The Wire, n'a cessé de monter en puissance en termes de qualité et de réputation au fil des saisons. jusqu'à devenir un phénomène. Et son spin-off, Better Call Saul, a prouvé que l'écriture télévisuelle pouvait atteindre des niveaux de perfection ahurissants, notamment sur la peinture des personnages ambigus. Un truc dont The Voyeur n'était pas avare. Boardwalk Empire, produit par HBO, avec Martin Scorsese en pilote, cette série s'intéresse à la prohibition dans les années 20 à Atlantic City. Pourquoi je la cite ? Parce qu'on retrouve ce soin de détails historiques et sociaux un vaste casting et même un acteur de The Wire en bonne place. Michael K. Willian, alias Omar, qui joue Chalky White, Portable Compire hérite de l'ambition de The Wire de mélanger le polar et le documentaire social, même si ici c'est dans un contexte d'époque. Il y a un côté stylisé à Neffol, mais la complexité des intrigues de pouvoir et de crime font écho à The Wire. True Detective, anthologie HBO qui a renouvelé le polar à la télé, True Detective a surtout marqué par sa première saison. C'est plus philosophique et tordu que The Warrior, mais on sent que sans crédibilité acquise par HBO avec des shows comme The Warrior, on n'aurait pas eu ce genre de série policier, noire et aussi ambitieuse. True Detective partage avec The Warrior le refus des solutions faciles et l'exploration du côté obscur de l'application de la loi, même si c'est un mode de la vie. plus métaphysique. Son of Anarchy tient une série sur un club de motards hors la loi, ça peut sembler éloigné, mais Son of Anarchy est à sa façon une chronique criminelle sur plusieurs saisons qui traitent des mêmes thèmes sociaux. Le déclin industriel d'une petite ville, les conflits de loyauté, la famille, la trahison, elle doit beaucoup au soprano et à The Shield. Engrenage, de 2005 à 2018, petite exception francophone dans la liste. Engrenage, série française, a démarré presque au même moment que The Wire et a apporté un réalisme inédit dans les fictions de chez nous. On y suit des flics. des juges, des avocats, des truands à Paris sera-t-on hyper sombre et réaliste avec une continuité feuilletonante ? Si vous aimez The Wire, franchement je désire un coup d'œil. C'est probablement ce qu'on a fait de plus approchant en France en termes de portrait de système judiciaire et policier, avec ses rouages bien ou mal huilés. Ce n'est pas une copie de The Wire. Paris n'est pas Baltimore, le système légal est différent. Mais on sent la même volonté de montrer tout l'écosystème du crime et de la loi, et pas juste des enquêtes bouclées en 45 minutes. We own the city en 2022. Je termine par celle-ci car elle est littéralement la descendance directe. Mini-série HBO en 6 épisodes, développée par David Simon, We Own the City nous ramène à Baltimore pour nous raconter le scandale d'une unité de police pourrie jusqu'à l'os, qui volait des dealers, falsifiait des rapports, bref, faisait pire que les criminels qu'elle pourchassait. On peut dire que c'est un peu la sixième saison non officielle de The Wire, au moins sur le plan thématique. Évidemment, cette livre n'est pas exhaustive, on pourrait aussi parler de Narcos, pour le côté trafic de drogue international, Gomorrah, la version napolitaine ultra-réaliste du crime organisé, ou encore Land of Duty pour la corruption policière en Angleterre. Pour finir, je veux partager une réflexion. The Wire a mis la barre d'excellence tellement haut que ça a reformaté mon cerveau de série-fil. En gros, depuis que j'ai vu The Wire, j'attends un minimum de génie dans toutes les séries du même genre. C'est presque un problème. Mais c'est aussi une bonne chose, ça pousse à chercher la crème de la crème et à encourager des productions ambitieuses. Et figurez-vous que cela m'avait déjà fait le coup dans les années 90, avec la série NYPDB, New York Police District Blues. A l'époque, NYPDB était révolutionnaire pour un network, avec son ton cru, son réalisme, ses personnages flics imparfaits, qui disaient des gros mots, bipés, et qui montraient leurs failles. La série a été acclamée pour sa représentation réaliste de la vie des policiers. Elle a aussi fait scandale pour avoir montré les fesses de Sipovic. Quand j'étais ado, NYPDB m'avait bluffé. Je me suis dit, waouh ! On peut faire ça à la télé, montrer des flics de cette façon aussi brutes sans vernis ? Bon, avec le recul, les lois Epidibi restent un peu plus conventionnelles. Chaque épisode avait son enquête, c'était un peu romancé. Mais à l'époque, c'était le top pour les séries réalistes à la télé US. The Wire est arrivé une décennie plus tard sur HBO, et là on a changé de dimension. Si les lois Epidibi avaient ouvert la porte, The Wire a carrément défoncé le mur. Plus aucune chaîne n'avait d'excuses pour ne pas oser la sophistication et la vérité crue. En tant que spectateur, après The Wire, j'ai réalisé à quel point on pouvait aller loin dans l'excellence. Des scénarios sans concession, une confiance absolue dans l'intelligence du public, zéro manichéisme. Du coup oui, j'avoue, maintenant j'attends ça des autres séries. Quand je regarde un nouveau drame policier ou criminel, j'ai mon baromètre intérieur qui compare avec The Wire. Je ne dis pas que The Wire est parfaite et qu'elle a enterré tout le reste. Elle a prouvé qu'une série télé pouvait être aussi riche qu'un roman de Balzac ou de Zola sur la société, tout en restant divertissante et humaine. Et à partir de là, c'est notre niveau d'attente par défaut maintenant. Voilà, on arrive au bout de cet épisode consacré à The Wire. J'espère que ce voyage dans les rues de Baltimore vous aura plu. et que ça vous aura donné envie de découvrir la série si ce n'est pas déjà fait ou de la revoir sous un nouvel éclairage. Merci du fond du cœur de m'avoir écouté jusqu'ici. Si vous aimez ce podcast, n'hésitez pas à vous abonner, à laisser un petit commentaire ou 5 étoiles. Ça fait toujours plaisir et ça aide à le faire connaître. On se retrouve très bientôt dans un nouvel épisode sur une autre série qui vaut le détour. D'ici là, portez-vous bien. Je vous embrasse.

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