Speaker #0à la lumière de l'enseignement de l'Église. Ce podcast est proposé chaque jeudi à 17h30 sur Radio Courtoisie, puis il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute. Soutenez-le en le faisant connaître autour de vous et en lui donnant de bonnes notes sur les sites où il est écouté. Épisode 12. La création du monde. Dans l'épisode précédent, nous avons vu cette affirmation du crédo, je crois en Dieu, créateur du ciel et de la terre. Et nous avons commencé par étudier le monde invisible, donc le ciel, ce qui est inclus sous cette notion du ciel. Le monde invisible qui, évidemment, on ne le voit pas par définition, mais qui est sans doute plus foisonnant et beaucoup plus riche que toute la diversité des choses que nous voyons dans la matière. Il nous faut maintenant... et étudier la création du monde. Nous en reviendrons dans l'épisode prochain sur la création de l'homme et sur la nature humaine. Mais pour l'instant, attachons-nous à la création de la Terre et des cieux matériels, ce que nous voyons tous les jours. Et en particulier, il nous faudra répondre à l'objection, ou en tout cas à la difficulté posée par l'évolutionnisme. Alors, question 60-62. qu'enseigne la Sainte Écriture au sujet de la création du monde visible. À travers le récit des sept jours de la création, la Sainte Écriture nous fait connaître la valeur de la création et sa finalité qui est la louange de Dieu et le service de l'homme. Toute chose doit son existence à Dieu, de qui elle reçoit sa bonté et sa perfection, ses lois et sa place dans l'univers. Alors nous avons ici évoqué cette question des sept jours de la création. Vous savez que Dieu crée le monde dans la Genèse en six jours. Et le septième jour, il se repose. D'où d'abord le sabbat dans l'Ancien Testament. Et puis le dimanche qui célèbre la résurrection dans la vie chrétienne. Alors que signifient ces sept jours de la création ? Je réponds immédiatement. à une objection, avant d'entrer plus dans les questions théoriques, mais il est évident, pour qui est d'un peu de bonne volonté, que ces sept jours ne sont pas des jours de 24 heures. La meilleure preuve étant que le soleil et la lune sont créés le quatrième jour. Donc, ce ne sont pas des jours tels que nous les connaissons, et que nécessairement, donc, il faut interpréter cette notion de jour comme une période de temps, qui peut, ma foi, être aussi longue que Dieu l'a voulu. Il me semble qu'il n'y a donc, dès le départ, dès l'abord, aucune contradiction entre ce récit de la création du monde et un temps long de la Terre, que ce soit des millions et même des milliards d'années. Vous voyez que nous sommes ici précisément au point de contact entre la science et la foi, et qu'il est très important de faire la part des choses. Il ne faut ni tomber... dans l'excès positiviste du XIXe siècle, depuis le XIXe siècle, qui prétend que la science détruit la foi, que plus la science avance, plus les hommes connaissent par leur intelligence, moins ils ont besoin de la foi. Il ne faut pas tomber dans l'excès inverse, qu'on peut appeler une forme de lecture radicale de l'écriture, selon laquelle il faudrait tenir que la foi nous est donnée comme une vérité. absolue et qu'elle devrait faire reculer la science dans un certain sens. Il faut tenir, c'est la position catholique, il y a une complémentarité entre ce que nous enseigne la foi et ce que la science découvre. Il y a une complémentarité et il ne peut pas y avoir de contradiction. Si on lit une contradiction, c'est soit qu'on a mal interprété, mal compris la Sainte Écriture, soit qu'on a mal compris la science et qu'il faut encore progresser dans la recherche. Alors, pourquoi est-ce que je dis ça ? J'aimerais argumenter sur ma position, c'est-à-dire une position, j'allais dire, modérée. ni un athéisme pseudo-scientifique, ni une forme de radicalisme protestant qui prendrait le texte de la Bible pour un langage scientifique. Voilà le cœur du problème, c'est que la Sainte Écriture, et en particulier le livre de la Genèse, n'est ni un livre de science, ni un livre d'histoire. Jamais Dieu ne prétend, ou jamais l'Église évidemment n'enseigne, que... ce livre ou ces livres de la Sainte Écriture devraient être pris dans un sens absolu, de façon évidente. La Genèse, avec ce récit de la Création en particulier, n'est un livre de science qui prétend décrire scientifiquement comment les choses se sont passées. Sinon, les scientifiques auraient beau jeu, enfin les critiques du christianisme auraient beau jeu de dire, voyez, votre livre est faux et donc il ne vaut rien. Je pense même que c'est... tout à fait intéressant que ces livres de la parole de Dieu, qui contiennent la parole de Dieu, précisément parce qu'ils ne sont ni un livre de science, ni un livre de biologie, ni un livre d'histoire, ni un livre de géographie, ils ont la capacité de s'adresser, de parler à tous les hommes, de tous les temps, de tous les lieux, et de toutes les cultures. Et finalement, ce récit de la création, il n'a jamais prétendu est un récit à valeur scientifique. Mais par contre, il a toujours prétendu être un récit de ce que Dieu veut dire à l'homme de la création du monde. Et s'il avait été un livre de science, il n'aurait pas été facile d'accès et il n'aurait rien signifié pour la majeure partie des hommes dans l'univers. Donc, prenons la parole de Dieu au sérieux. Et donc, mettons-la à sa juste place, le cœur de ce rapport entre foi et science, j'en avais parlé dès le premier épisode, parce que vous vous souvenez que je pense que c'est vraiment le cœur de notre compréhension de notre foi contemporaine, de bien comprendre les relations entre la foi et la science. Eh bien, la doctrine expliquée magnifiquement par saint Thomas d'Aquin, c'est que le Dieu créateur du monde... et donc le Dieu que l'on découvre par notre intelligence et par la science, ce Dieu créateur est le même Dieu que celui qui se révèle dans l'Ancien Testament et en Jésus-Christ, selon tout le parcours de la révélation dont nous avons longuement parlé dans les premiers épisodes. Donc, il n'est pas possible qu'il y ait une contradiction entre une bonne intelligence de la nature et ce que Dieu nous enseigne. Alors... Dans le même sens, je l'ai déjà cité, si je ne me trompe pas, j'en veux pour preuve que l'inventeur de la théorie du Big Bang n'est personne d'autre que le chanoine Georges Lemaitre, un grand scientifique de nationalité belge qui est décédé en 1966 et qui, sur cette question de l'origine de l'univers, a contredit Einstein. Einstein s'était rangé à cette... hypothèse du Big Bang, c'est-à-dire d'une explosion initiale qui justifie l'expansion de l'univers que l'on peut mesurer aujourd'hui. Donc, vous voyez bien que ce prêtre, d'ailleurs, il y a un très beau livre, je ne me souviens plus de son auteur, mais un très beau livre sur la vie et l'œuvre de Georges Lemaitre, qui montre que c'était un prêtre très pieux, et que sa mission dans l'Église était justement le travail scientifique, et pour lui, il n'y avait absolument évidemment aucune contradiction entre sa vie de foi qui... qui était très profonde, et sa vie comme scientifique. Je dirais même, selon une citation que je pense déjà avoir citée, qu'un peu de science éloigne de Dieu, mais beaucoup de science en rapproche. Évidemment, le scientifique qui découvre sans cesse dans l'univers une infinité de perfections, et bien ne peut que être... émerveillée par l'œuvre, par l'intelligence à l'œuvre dans la nature. C'est d'ailleurs une chose tout à fait intéressante, c'est que plus la science progresse, plus elle découvre de choses à découvrir. Vous voyez, c'est très important de comprendre, ceux qui ont fait un peu de science me comprendront. Moi-même, j'ai étudié les mathématiques, j'ai fait un master de mathématiques, sur les choses très théoriques, en théorie des ensembles. et sur la logique contemporaine, mais sur la logique mathématique, mais tout scientifique sera d'accord pour dire que finalement, le plus grand des scientifiques, celui qui comprend le mieux comment fonctionne tel ou tel aspect de la nature, eh bien, se rend compte du champ qui s'ouvre à lui. C'est-à-dire que la science ne progresse pas en éliminant des problèmes. Elle résout des questions, mais elle ne fait qu'en poser de nouvelles. Donc jamais un homme ou des hommes ne pourront dire... c'est bon, on connaît tout de la nature. Plus on va dans l'infiniment petit ou dans l'infiniment grand, plus les questions complexes se posent. Donc, vous voyez, c'est en ce sens que la doctrine positiviste est fausse, parce que la science résout un certain nombre de problèmes, mais elle ne diminue pas le nombre de problèmes, parce qu'elle résout des problèmes en en posant de nouveaux. Ce qui prouve que l'intelligence humaine est faite pour comprendre la nature, mais qu'elle n'aura jamais le dernier mot. définitif sur l'explication de l'origine des choses, mais même de leur fonctionnement. Dit de façon un peu plus triviale, la science explique comment les choses ont lieu, mais la foi répond à la question pourquoi. Pour revenir à notre question de l'origine de l'univers, bien sûr la science peut expliquer qu'il y avait au départ une source d'énergie immense, concentrée en un point, qu'il y a une explosion originelle, mais... elle ne répondra jamais à la question qu'y avait-il avant cette énergie originale, originelle, pourquoi est-ce qu'il y avait cette énergie concentrée, et pourquoi les choses se sont déroulées de cette façon. Elle pourra expliquer comment les choses se sont déroulées, avec la logique interne à l'œuvre dans la nature, mais elle ne pourra jamais répondre à la question pourquoi est-ce que ça s'est passé de cette façon, et surtout, pourquoi toutes les choses, toutes les règles de la nature, toutes les lois de la nature, finalement sont comme orientées... vers l'existence des hommes et de leur vie intellectuelle, de leur vie spirituelle même, de leur connaissance de Dieu au final. Vous savez, c'est la question des constantes de l'univers. Il y a un certain nombre de constantes, ce qu'on appelle le réglage fin, c'est-à-dire que si un certain nombre de constantes étaient réglées un tout petit peu, mais d'une infinité différente, un petit peu plus ou un petit peu moins, eh bien la vie ne serait pas possible et le monde n'existerait pas tel que nous le voyons aujourd'hui. Donc il y a un concours. de choses qui adviennent, qui ne peuvent que manifester à un scientifique l'œuvre d'une intelligence supérieure. C'est l'une des preuves de l'existence de Dieu, le fait qu'il est nécessaire, vu que toutes les choses de l'univers, dans l'infinité de leurs caractéristiques particulières, vu que les choses s'organisent pour permettre quelque chose d'aussi grand que l'intelligence, que la... que la volonté, que la liberté, que la connaissance de Dieu, que la transcendance, que la contemplation, et bien ça ne peut être que le résultat d'une intelligence, un résultat voulu par une intelligence, c'est-à-dire prévu, calculé, et c'est dans ce sens que l'on démontre l'existence de Dieu comme intelligence ordonnatrice de l'univers. Alors, quelle est la doctrine de l'Église sur cette question des six jours de la création ? Et bien, il y a un certain nombre de choses qui sont... de foi, qu'il faut tenir de foi, en particulier la création de l'homme, on parlera plus tard, c'est ce qu'on appelle le monogénisme, il faut tenir de foi, et ça, beaucoup de scientifiques aujourd'hui le remettent en cause, mais comme chrétiens, nous devons croire que, parce que l'Église nous l'enseigne, que Dieu a créé un premier homme et une première femme. Alors, nous verrons plus tard, enfin dans la prochaine... Dans le prochain épisode, la question de la création de l'homme, à partir de quoi Dieu a-t-il créé l'homme ? Mais revenons d'abord à la création du monde. La création du monde a été progressive. Dieu n'a pas, en un clinquement de doigt, décidé, déterminé l'ensemble des réalités dans le monde, mais il a voulu que ce soit une mise en œuvre progressive. Avec d'abord les choses fondamentales, le firmament, la séparation des eaux, les eaux qui sont dans le ciel, les eaux qui sont dans la mer, etc. Toutes ces choses que je vous invite à relire d'ailleurs dans le premier chapitre de la Genèse. Et chacun des jours se terminant par « Et Dieu vit que cela était bon » . Voilà la bonté intrinsèque à toutes les œuvres divines. Alors, j'ai dit tout à l'heure que nous allions parler de l'évolutionnisme. C'est une question délicate, difficile. Il me semble qu'il faut là encore avoir un regard modéré. C'est-à-dire, d'une part, ne pas se précipiter dans des affirmations scientifiques un peu au rabais, parce que les choses sont bien plus complexes qu'on ne le croit, mais d'un autre côté, ne pas non plus se réfugier dans une espèce de radicalisme pseudo-théologique qui voudrait nier toute vérité aux théories scientifiques de l'évolutionnisme. Je m'explique. Je pense qu'il faut distinguer... dans ce qu'on appelle l'évolutionnisme, plusieurs choses. Je dirais dans un premier sens, l'évolutionnisme, c'est cette pseudo-théorie scientifique dont on nous rabâche les oreilles à l'école en nous disant, comme on me l'a enseigné moi-même en primaire, au collège, l'homme descend du singe, toutes les choses ne sont que le résultat d'un mécanisme automatique et sans aucune finalité, et donc l'évolutionnisme dispense l'homme... de penser l'existence et l'action de Dieu dans le monde. Donc si l'évolutionnisme consiste à rejeter Dieu et à rejeter toute religion, il est évident que cet évolutionnisme de bas de gamme n'a aucun sens, il doit être combattu et je vous invite à garder vos enfants de ces salades qu'on enseigne dans les écoles de la République et à plutôt les mettre dans des bonnes écoles où ils éviteront d'entendre ces mensonges. Deuxième sens de l'évolutionnisme, un évolutionnisme bien plus intelligent qui est celui, un évolutionnisme scientifique, qui là encore peut être distingué en divers sens. Il est clair que scientifiquement, on peut montrer qu'il existe, qu'il a existé une évolution intrinsèque aux espèces. Une évolution intrinsèque aux espèces dans le sens où de fait on observe que certaines espèces en raison... du milieu dans lequel elles vivent, en raison de la nécessité, et surtout en raison de mutations génétiques, s'adaptent plus ou moins au milieu, et sur un grand nombre de générations, de fait évoluent et changent d'espèces biologiques. Alors évidemment, il y a une objection philosophique qui est que... Dans le sens d'une espèce philosophique, un membre d'une espèce ne peut pas désirer devenir autre chose que ce qu'il est. Mais il y a sans doute là une réflexion à mener sur la notion d'espèce en biologie et la notion d'espèce en philosophie. Effectivement, le fait d'appartenir à une espèce au sens philosophique inclut une multiplicité et une très grande échelle de ce qu'on appelle en biologie les espèces, qui sont plutôt différents aspects d'une seule espèce. et même espèces. Donc, je pense qu'il est tout à fait raisonnable de penser une évolution même d'ordre mécanique ou d'origine génétique avec l'influence du milieu dans l'ordre de l'évolution intrinsèque à des espèces biologiques. La question, évidemment, plus large, c'est de dire, est-ce que il est possible que ... à partir d'une vie d'une bactérie ou d'une toute petite, d'un être le plus simple possible d'un être vivant le plus simple possible et bien soit apparue toute la diversité des êtres et des animaux que l'on constate, des plantes et des animaux que l'on constate dans la nature. Alors là je pense qu'il y a encore une vision chrétienne de l'évolutionnisme, à savoir que hum... Dieu a très bien pu créer des espèces et créer la vie, de sorte qu'une espèce, en évoluant pour différents motifs, donne lieu à une nouvelle espèce. C'est d'ailleurs une position très traditionnelle, c'est la position de Saint-Augustin, qui pense que Dieu a tout créé en un seul jour, mais de sorte qu'apparaissent au fur et à mesure du temps qui passe, de nouvelles espèces et de nouveaux êtres. Donc, que tout est inclus dans la création originelle, mais que les choses sont appelées à apparaître les unes après les autres, selon les déterminations de Dieu. Alors, vous voyez, où je veux en venir, c'est que, il me semble que si, j'aimerais bien parler avec un spécialiste de l'évolution, quelqu'un qui connaisse vraiment tous les stades de l'évolution et l'état actuel des recherches, je pense qu'il y a un certain nombre quand même de difficultés, de grandes difficultés. en particulier sur la question sur la question des ratés de l'évolution. C'est-à-dire que si on pense que c'est par modification génétique, par évolution, par saut génétique, que l'on passe d'une espèce à une autre, et telle modification génétique étant plus apte à survivre dans tel ou tel milieu, justifierait l'existence d'une espèce évoluée, cela est possible, je le répète, mais pour moi l'objection principale est qu'il faudrait... qui existent parmi les fossiles que l'on retrouve, toutes les mutations génétiques arbitraires, absurdes, qui ne se sont pas adaptées au milieu. Donc il faudrait qu'il y ait une foule, mais immensément plus grande, de ratés génétiques que de réussites génétiques, si c'est le fruit d'une mutation aléatoire. Mais, quoi qu'il en soit, si... on veut expliquer un passage, et c'est le rôle de la science, d'expliquer si une espèce puisse évoluer en une autre, pourquoi pas, il reste à répondre à la question, pourquoi cette mutation génétique est-elle venue à ce moment, selon cette espèce, pour donner éventuellement une nouvelle espèce ? Et je pense que là, le scientifique n'a pas la réponse. Il n'a pas la réponse parce que c'est une réponse de métaphysique qui nécessite une cause finale, à savoir une intelligence qui a voulu, qui a déterminé et qui a causé, qui a suscité cette mutation génétique afin de faire évoluer l'espèce. Vous avez compris ce que je veux dire, c'est-à-dire que le scientifique honnête, même s'il adopte la totalité des arguments en faveur de l'évolutionnisme, doit nécessairement en conclure qu'il fallait ou qu'il faut à chaque saut génétique, à chaque saut de l'évolution, une intelligence, un dieu donc, pour causer cette évolution. Je conclue sur cette question avec ce par quoi j'avais commencé, à savoir que non seulement l'évolutionnisme, un évolutionnisme intelligent ne s'oppose pas à l'existence de Dieu et à l'action de Dieu dans le monde et donc à la création par Dieu de chacune des espèces, mais même je pense qu'un évolutionnisme cohérent doit en conclure qu'il y a une cause à chacune de ces évolutions si les espèces sont venues les unes après les autres. J'ajoute un élément, on pourrait en parler pendant... pendant des heures évidemment. J'ajoute un élément, c'est que la foi nous enseigne une chose, je l'ai dit tout à l'heure, je le répète, qu'il faut tenir, c'est que Dieu a créé l'homme Adam et Ève, à partir d'Adam, comme des individus singuliers. C'est-à-dire que Dieu est intervenu dans la création. Alors, il a peut-être pris un... Le texte de la Bible dit qu'il a pris de la terre glaise, il a insufflé un esprit. Peut-être que c'est... terre est une façon de parler pour dire le corps d'un animal. On peut tout à fait penser que Dieu ait pris le corps d'un singe évolué pour y insuffler un esprit. Et ça, c'est une intervention divine absolument unique, à savoir que la création de l'âme, et ça, c'est tout à fait fondamental, nous en parlerons dans le prochain épisode. Mais ce que je voulais ajouter pour vous laisser réfléchir sur cette question, c'est que Dieu, donc la foi, nous enseigne que Dieu crée Adam à l'état adulte. Et à l'état adulte, ça signifie qu'il a un corps d'adulte qui est comme le résultat d'une croissance, comme tous les hommes adultes sont le résultat d'une croissance de leur corps enfant. Or Adam, s'il a été créé adulte, n'a pas lui-même eu cette croissance, vécu cette croissance depuis l'âge de l'enfance, en tant qu'homme en tout cas. Donc on peut toujours, il me semble, tout à fait envisager que Dieu ait créé à un moment donné des espèces ou la terre comme si elles étaient le résultat. d'une très longue évolution de milliards d'années. Peut-être que Dieu aurait pu créer en un instant, en une seconde, une Terre déjà vieille d'un milliard d'années. Je livre ça à votre réflexion et à votre méditation. Dans ce domaine, je pense qu'il y a place pour des opinions et des discussions sur différents sujets. Alors, je continue pour terminer cette lecture des questions concernant la création. Quelle est la place de l'homme dans la création ? L'homme est le sommet de la création visible, car il est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Et puis la question suivante, quel type de lien existe-t-il entre les réalités créées ? Entre les créatures, il existe une interdépendance et une hiérarchie voulues par Dieu. En même temps, il existe une unité et une solidarité entre les créatures, car toutes ont le même créateur, toutes sont aimées de lui et sont ordonnées à sa gloire. Respecter les lois inscrites dans la création, Et les rapports découlant de la nature des choses constituent donc un principe de sagesse et un fondement de la morale. Nous avons là une magnifique tournure, il me semble, qui est le fondement. d'une écologie chrétienne. J'aime beaucoup cette idée, je pense que c'est très important que les chrétiens se réapproprient une écologie au sens noble, non pas au sens du bourrage de crâne et des manœuvres politiciennes et économiques de ceux qui font du greenwashing, qui vous font croire qu'il faut acheter un nouveau shampoing beaucoup plus cher parce qu'au moins celui-là respecte la nature, alors que vous savez que par ailleurs c'est exactement le contraire. Vous découvrez quelques années plus tard que par ailleurs c'est exactement le contraire. ou cette stupidité d'éoliennes qui détruisent les paysages et qui ne servent qu'à enrichir des lobbies énergétiques et des sociétés qui ont bien compris que pour faire de l'argent, il fallait imposer, en construisant des éoliennes, il fallait soudoyer les politiques pour qu'ils imposent ça partout. Bon, je ferme la parenthèse, allez voir dans la baie de Saint-Brieuc le massacre. des éoliennes, le massacre du paysage, mais aussi le massacre des espèces, des poissons, des fonds marins, etc. Et vous tomberez d'accord avec moi que les éoliennes, c'est un scandale international et que certains devront payer pour ça, tôt ou tard. Bon, je reviens à mon sujet, le fondement d'une écologie chrétienne, parce que oui, Dieu a voulu que l'homme soit le sommet de la création visible, je l'ai dit. La dernière fois, il y a au-dessus de l'homme, bien sûr, une foule d'êtres que sont tous les anges, bien plus intelligents que lui et bien plus ressemblants à Dieu que lui. Mais néanmoins, l'homme est le sommet de la création visible et il se doit de la respecter, de l'aimer comme l'œuvre de Dieu et de la traiter donc avec dignité et non pas de l'exploiter pour son intérêt ou par mépris ou par violence ou que sais-je. Dernier point, quelle relation y a-t-il entre l'œuvre de la création et celle de la rédemption ? L'œuvre de la création culmine dans l'œuvre plus grande encore de la rédemption. En effet, cette dernière est le point de départ de la nouvelle création, dans laquelle tout retrouvera son sens plénier et son achèvement. C'est une doctrine sur laquelle nous reviendrons lorsqu'on parlera de la rédemption, évidemment. Le Christ est le Christ-tête, celui qui récapitule en lui toute l'œuvre de la création, pour, comme je l'ai déjà expliqué selon ce mouvement de retour vers le Père, de retour vers Dieu, l'exitus étant la création et le reditus étant la rédemption. C'est le Christ qui, récapitulant en lui toute la création, va la réconcilier avec son Père. C'est le rôle du Christ tête, très cher à un Père de l'Église comme Saint-Irénée de Lyon. Le Christ récapitule, il capoute, il est la tête qui réunit tout en lui-même pour rendre la création au Créateur. en rétablissant la désunion due au péché. Comme toujours, prions l'Esprit Saint de nous éclairer pour mieux comprendre, mieux intégrer dans notre vie cet enseignement de l'Église. Venez, Esprit Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre Esprit Seigneur, il se fera une création nouvelle et vous renouvellerez la face de la terre. Prions au Dieu qui avait instruit les cœurs de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit. Donnez-nous par ce même esprit de comprendre et d'aimer ce qui est bien, afin de jouir sans cesse de ces divines consolations par Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. Merci à tous de votre fidélité et de votre écoute attentive de cet épisode. Faisons rayonner autour de nous ces belles vérités de la foi catholique et surtout n'oublions pas de prier les uns pour les autres. Priez pour moi, je prie pour vous et que Dieu vous bénisse. Merci. C'était l'abbé Mathieu Raffray. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sursum Corda.