Speaker #0Bienvenue dans l'émission Sotsum Korda, le podcast qui vous fait redécouvrir les trésors de la foi chrétienne, semaine après semaine. Je suis l'abbé Mathieu Raffray, prêtre et théologien, et je vous propose à chaque épisode de plonger ensemble dans le catéchisme de l'Église catholique, l'occasion d'éclairer les grands problèmes de notre temps, les grandes questions de tous les temps, à la lumière de l'enseignement de l'Église. Ce podcast est proposé chaque jeudi sur Radio Courtoisie, puis il est disponible le dimanche midi sur toutes les plateformes d'écoute. Soutenez-le ! Faites-le connaître autour de vous. Épisode 7. Un seul Dieu. Nous commençons donc aujourd'hui notre lecture des commentaires du credo, c'est-à-dire des symboles de la foi catholique. Et évidemment, le premier objet de la profession de foi chrétienne, c'est la profession... en un seul Dieu. Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre. Avant de parler de la création, il nous faut donc dans un premier temps parler de Dieu, Dieu lui-même, le Père Tout-Puissant. Alors, je continue comme d'habitude, bien sûr, ma lecture de l'abrégé ou du compendium du catéchisme de l'Église catholique par le pape Benoît XVI avec la question numéro 36. Pourquoi la profession de foi commence-t-elle par je crois en Dieu Réponse, parce que l'affirmation je crois en Dieu est la plus importante. Elle est la source de toutes les vérités sur l'homme et sur le monde, et de toute la vie de ceux qui croient en Dieu. Il me semble que nous avons ici une vérité très forte, que parfois peut-être malheureusement on oublie, c'est que nous croyons en Dieu. Le chrétien croit en Dieu et que Dieu est toute chose. Qui a Dieu avec lui ne manque de rien. Qui connaît Dieu connaît toute chose. Qui voit Dieu, comme nous l'espérons, dans l'éternité, ne manque de rien et voit toute chose en Dieu. Et il est rassasié, complètement submergé par la qualité, la grandeur, la perfection divine. Donc la croyance en Dieu tel qu'il est, la connaissance de Dieu tel qu'il est, est la source de toutes les autres vérités sur l'homme et sur le monde. Qui veut connaître la vérité, qui veut... Fuir l'ignorance, eh bien, doit connaître Dieu. Et celui qui connaîtrait toutes les sciences, tous les arts, qui aurait toute la sagesse humaine, mais ne connaîtrait pas Dieu, eh bien, ne serait qu'un ignorant. Voilà finalement l'enseignement de cette première vérité de la foi. Et, ajoute cette question, je le souligne, la croyance en un seul Dieu est la source de toutes les autres vérités, mais c'est aussi la source de toute la vie de ceux qui croient en Dieu. Voilà ce qui nous fait vivre. Voilà ce qui donne un sens à notre vie, de croire en Dieu, ce Dieu tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, le maître de l'univers, celui qui, dans son intelligence infinie, gouverne toute chose par sa sagesse, sa science et sa bonté. Voilà, encore une fois, celui qui a Dieu ne manque de rien. Alors, question suivante, question numéro 37, et on rentre là un peu dans les controverses. Pourquoi professons-nous un seul Dieu ? Parce que Dieu s'est révélé au peuple d'Israël comme l'unique. Lorsqu'il dit, c'est une citation du Deutéronome, livre 6, chapitre 4, pardon, chapitre 6, verset 4, Écoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l'unique avec un U majuscule, l'un, l'unique. Il n'y en a pas d'autre dit encore le prophète Isaïe au chapitre 45. Et puis Jésus lui-même l'a confirmé. C'est en Marc 12, 29, Dieu... est l'unique Seigneur. Nous trouvons ici finalement une réponse à cette objection que l'on entend trop souvent malheureusement de la part de certains musulmans qui accusent les chrétiens d'être des associationnistes, de penser qu'il y a plusieurs dieux parce que nous faisons du Fils et de l'Esprit Saint eux-mêmes le Dieu unique. Vous savez que les musulmans accusent les chrétiens d'être des associateurs, associationnistes, c'est-à-dire d'associer l'unicité de Dieu avec autre chose. Eh bien, il faut que ce soit tout à fait clair, non seulement pour les chrétiens, j'espère que c'est le cas, mais même pour leurs détracteurs, les chrétiens professent évidemment qu'il existe un Dieu unique, tout-puissant, parfait, et que personne n'est aussi puissant que Dieu, qu'il n'existe évidemment pas plusieurs dieux. Puisque notre Dieu est tout-puissant, et donc s'il y en avait plusieurs, il faudrait bien que l'un manque de quelque chose par rapport à l'autre pour qu'on puisse les distinguer. Et donc l'un ne serait pas tout-puissant, il ne serait pas Dieu au sens propre de ce que le chrétien appelle Dieu. D'ailleurs, ce numéro 37 du catégisme ajoute immédiatement Professer que Jésus et l'Esprit Saint sont eux aussi Dieu et Seigneur n'introduit aucune division dans le Dieu unique. Alors, c'est là tout le mystère, ce qu'on appelle le mystère de la Trinité, évidemment, mais c'est bien ça la vérité de notre foi. C'est qu'il y a trois personnes en Dieu, mais ces trois personnes ne sont pas divisées entre elles. Elles n'introduisent pas de division. Elles sont distinctes, évidemment. Il faut faire attention à ne pas dire d'hérésie. Ces trois personnes sont distinctes, mais elles ne se distinguent que par leur relation mutuelle. Et donc, le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu, au pleinement. Il ne manque rien au Père que le Fils n'aurait. si ce n'est que le Père engendre et que le Fils est engendré. La seule chose qui distingue, de même pour le Saint-Esprit, la seule chose qui distingue les personnes sont leurs relations mutuelles, mais donc il n'y a aucune division dans le Dieu unique. Alors la question suivante, la question suivante s'interroge, par quel nom Dieu se révèle-t-il ? À Moïse, répond le catéchisme, Dieu s'est révélé... comme le Dieu vivant. Exode 3.6, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob. Et évidemment, quelques versets plus loin, Exode 3.14, nous y reviendrons bientôt, Dieu révèle à Moïse son nom mystérieux, je suis celui qui suis. Alors ici le capuchiste dit je suis celui qui est, mais la traduction plus littérale, je suis celui qui suis. Ce nom mystérieux, vous savez, c'est l'épisode du Buisson ardent. Moïse monte sur la montagne de Yahvé, de Dieu justement, et il voit ce buisson ardent, il lui dit Quand le peuple me demandera qui tu es, toi Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, que devrais-je leur répondre ? Et Dieu lui répond par une voix mystérieuse Tu leur diras je suis celui qui suis. Et donc ce nom indicible, c'est le nom de Yahvé. avec les noms, nous disons Yahvé en français, mais ce sont les lettres, disons YHWH, qui sont des translittérations de l'alphabet hébreu. C'est un nom, disons, c'est le tétragramme, c'est un nom imprononçable tellement Dieu est puissant et parfait. Alors déjà à l'époque de l'Ancien Testament, le nom ineffable de Dieu, ce nom ineffable de Dieu, avait été remplacé par celui de Seigneur. Ainsi, dans le Nouveau Testament, Jésus appelé Seigneur apparaît comme vrai Dieu. Nous en parlerons quand nous parlerons du Christ et de la divinité du Christ, évidemment. Et l'une des preuves du fait que Jésus est Dieu, eh bien, c'est qu'il s'appelle Seigneur lui-même. Il se fait appeler Seigneur, ce qui est un nom pour les Juifs réservé à Dieu. Mais je ferme la parenthèse. Ce qui est passionnant ici, ce qui est très intéressant, C'est que le nom de Dieu est au-delà de tout nom. C'est ce qu'on appelle, ce qu'on a appelé dans l'Antiquité et au Moyen-Âge, la théologie négative. C'est-à-dire que Dieu est tellement parfait qu'on ne peut pas dire des choses de façon positive de lui, mais seulement par mode de négation. Donc par exemple, lorsqu'on dit que Dieu est infini, c'est qu'il est tellement grand qu'il n'a pas de fin. Donc il ne rentre dans aucune des... dans aucun des concepts de notre esprit, parce que, par mode de maximisation, si l'on peut dire, il est au-delà de toutes les idées de perfection que nous pouvons penser. Il est, dirons aussi les médiévaux, il est supersubstantiel, c'est-à-dire qu'il est une substance, mais au-delà de la substance. Donc il est bon, mais au-delà de la bonté. La bonté de Dieu n'est pas une bonté comme les autres, évidemment, c'est la source de toute bonté. Il est juste, il est parfait, il est un, et il est, mais comme le sommet, le maximum de toutes ces qualités, de toutes ces qualités transcendantales, comme diront les médiévaux, qui appartiennent à tous les êtres, il est le sommet et donc la source de toutes ces qualités. Alors le numéro suivant nous amène à une discussion de métaphysique. Alors attention, ce n'est pas un gros mot. La métaphysique, c'est la science de l'être, c'est-à-dire cette partie de la philosophie qui s'intéresse, qui s'interroge sur le sens même de l'être. Qu'est-ce que signifie qu'une chose est ? Alors le numéro 39 pose la question, seul Dieu est-il ? Puisque Dieu est celui qui est, et bien seul Dieu est-il ? Alors la réponse est à la fois complexe et simple. Tandis que les créatures ont reçu de lui ce qu'elles sont et ce qu'elles ont, les créatures ont reçu de Dieu tout ce qu'elles ont et tout ce qu'elles sont, leur être même. Seul Dieu est en lui-même la plénitude de l'être et de toutes les perfections. Voilà, Dieu, je disais, le sommet, on peut dire que c'est le sommet et la perfection, la plénitude de toutes les perfections, y compris de l'être, le fait d'être. Il est celui qui est, sans commencement ni fin, et il est donc, en ce sens, c'est ce que diront les médiévaux, il est lui-même, par essence, l'être même. Toutes les réalités du monde sont composées, c'est-à-dire, elles ont une essence, elles ont... Une nature, si l'on peut dire. Elles ont une nature, mais cette nature, il faut que s'ajoute à cette nature une existence qui vient leur donner l'acte d'être, le fait qu'elle soit. Si on prend un animal, un chien, eh bien, elle est la nature du chien, mais cette nature est comme concrétée, comme réalisée, comme particularisée dans tel être qui est un chien, mais qui est. Parce que l'idée du chien, la nature canine en général, n'est pas. Elle est d'une certaine façon, pardon, mais elle n'est pas concrètement dans un individu. Elle existe dans tous les individus qui sont des chiens. Et donc cet acte d'être, ce fait d'être, pour toutes les créatures, entre en composition avec leur essence, avec leur nature. Et ce fait d'être est reçu de Dieu parce que lui n'est rien d'autre que l'être. Son essence est d'être. Il y a identité en Dieu. entre l'essence, entre sa nature, sa définition et le fait d'être. Donc la définition de Dieu, c'est l'être, c'est être, étant. Alors, je disais, vous faites de la métaphysique, effectivement, on trouve là le sommet métaphysique de l'être, tel que saint Thomas d'Aquin, un moine dominicain du XIIIe siècle, l'explique de la façon la plus précise. Il reprend par là tout ce qu'on appelle la philosophie pérenne, la philosophie réaliste à l'école d'Aristote, mais aussi dans la suite de Socrate, Platon, Aristote et tous les commentateurs aristotéliciens. Et il fait sienne cette philosophie de l'être d'Aristote, il la transforme d'une certaine façon, il la perfectionne pour en arriver à cette affirmation que Dieu est en Dieu, il y a identité entre l'essence et ce qu'il appelle l'essai, donc le verbe être. Le fait d'être. Alors j'en profite pour faire une petite parenthèse philosophique, parce que ici nous sommes rentrés directement dans cette connaissance de Dieu en tant qu'il se révèle par le nom qu'il a donné dans l'Ancien Testament, qu'il a donné à Moïse en particulier, donc dans ce fameux épisode du buisson ardent en Exode 3.14. Mais la doctrine de l'Église... par ailleurs, et que l'existence de Dieu peut être démontrée par l'intelligence humaine sans l'aide de la révélation. Alors c'est très important, parce que cela signifie qu'un philosophe, un philosophe qui est, disons, honnête, lucide, et qui ne se trompe pas, ne prend pas un mauvais chemin, va par sa simple intelligence... son intelligence, il faut encore qu'elle soit développée et exercée, eh bien il peut conclure scientifiquement, rationnellement, à l'existence de Dieu, l'existence d'un Dieu unique et l'existence de ce Dieu qui est cause du monde, qui est premier moteur du monde, qui est même aussi la finalité de l'univers entier. Nous en avons la preuve chez Aristote lui-même, que je citais il y a quelques instants. Aristote démontre... qu'il doit exister un principe premier de l'univers, un principe unique, disons tout puissant, qui est l'être même, qui est acte pur, dit Aristote, et qui est aussi en même temps la fin, c'est-à-dire la finalité, l'achèvement de toutes les réalités dans l'univers. Cette vérité de l'existence de Dieu, au sens d'un Dieu parfait, tout puissant, unique, et source, cause du monde et finalité du monde, peut être démontrée par l'intelligence humaine, encore une fois, sans l'aide de la révélation. Bien sûr, il est plus simple de s'appuyer sur la révélation, et celui qui a la foi trouve fortifié, conforté sa démonstration philosophique par la révélation que Dieu a faite de lui-même au monde. Mais pourquoi est-ce que j'insiste là-dessus ? Parce que le crédo ne dit pas je crois que Dieu existe Le premier article du crédo Je crois que Dieu existe Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre. Alors, l'objet de la croyance n'est pas l'existence de Dieu, puisque, comme je viens de le dire, l'existence de Dieu n'est pas un objet de croyance, c'est un objet de science, c'est un objet qui peut être démontré par la raison. Alors vous me direz, mais si c'est possible de démontrer l'existence de Dieu par la raison, pourquoi est-ce qu'il y a tant de gens qui nient l'existence de Dieu ? Eh bien, je réponds... Tout simplement en assumant ce que ça signifie que ceux qui nient l'existence de Dieu, alors souvent c'est par manque de connaissances et par manque de réflexion, mais celui qui est philosophe, un scientifique qui réfléchit et qui en conclut à l'inexistence de Dieu, ou même qui n'en conclut pas à l'existence de Dieu, celui qu'on appelle agnostique, donc qui dit qu'on ne peut pas démontrer l'existence de Dieu, eh bien c'est qu'il s'est trompé dans son raisonnement. Comme un scientifique qui a fait fausse route. Soit qui est parti de fausses hypothèses, soit qui a mené à un faux raisonnement qui se trompait dans la suite des syllogismes, dans l'enchaînement des raisons, et donc qui a abouti à une raison fausse. Et donc c'est le devoir des autres scientifiques de lui dire, voilà là où le raisonnement est erroné. Alors encore, vous pourrez me répondre, mais si c'était si simple, pourquoi est-ce qu'il y a tant de gens qui sont athées aujourd'hui ? Alors, je vous répondrai en deux temps. Premièrement... L'expérience prouve qu'aujourd'hui, quand quelqu'un dit qu'il est athée, cela signifie en général qu'il ne s'est pas intéressé à les questions de l'existence de Dieu. Et donc c'est plutôt un problème d'ignorance. Moi j'ai pris l'habitude, quand quelqu'un me dit moi je ne crois pas en Dieu parce que je pense que Dieu n'existe pas je lui demande est-ce que vous avez lu le catéchisme ? Est-ce que vous avez lu la Sainte Écriture ? Est-ce que vous avez lu les démonstrations de l'existence de Dieu qui existent par les philosophes ? Et comme en général la réponse est non à ces trois questions, eh bien je conclue en lui disant En fait, ce n'est pas que vous êtes athée, c'est que vous êtes ignorant, tout simplement. Voilà, avec un peu de face ici. Mais justement, pour susciter la curiosité. Alors, où est-ce qu'on trouve les démonstrations de l'existence de Dieu ? Puisque j'affirme que tout scientifique, toute personne honnête et qui raisonne en suivant un raisonnement juste, aboutit à l'existence de Dieu. Eh bien, on la trouve, j'ai cité tout à l'heure, Aristote, par exemple dans son livre des physiques ou de la métaphysique, qui... sans doute un peu difficile à suivre, mais surtout le livre Lambda de la métaphysique qui montre que Dieu est le sommet. En gros, Aristote fait une comparaison avec le général d'une armée. Il dit pour que l'armée avance et que chacun soit à son poste, il est nécessaire qu'il y ait un principe organisateur. Et il dit dans l'univers, chaque chose étant à son poste, chaque chose accomplissant ce que sa nature interne lui... la détermine à faire, il faut que chaque chose ait été disposée par une intelligence supérieure. Évidemment, le dieu d'Aristote n'est pas un dieu personnel, n'est pas un dieu qui est providentiel, qui intervient dans le monde, n'est pas un dieu qui connaît ses créatures, mais c'est pour le moins une intelligence parfaite, une intelligence qui ordonne l'univers, c'est-à-dire qui détermine la place et le rôle de chaque élément de l'univers. Au-delà d'Aristote, comme je disais, qui est un peu difficile à lire, on trouve les démonstrations de l'existence de Dieu, les différentes voies pour démontrer l'existence de Dieu, chez saint Thomas d'Aquin, dont je vous parlais il y a quelques instants. C'est ce qu'on appelle les cinq voies de la démonstration de l'existence de Dieu, ou la preuve de Dieu, que saint Thomas d'Aquin propose en cinq voies. Alors, il y a plusieurs versions, mais en particulier dans la Somme de théologie, où il propose cinq façons. Cinq voies, exactement, pour parvenir à la même conclusion de l'existence de Dieu. La première, c'est la voie des moteurs et des mues. Tout mouvement dans l'univers nécessite un moteur, et ce moteur à son tour nécessite un autre moteur. Et non pas un moteur précédent, mais un moteur actuel. Et donc dans cette chaîne de mouvements et de moteurs qui mettent en œuvre ce mouvement, il faut, pour expliquer le mouvement qui a lieu actuellement, un premier moteur. qui lui-même ne soit pas causé. Parce que sinon, si on remontait à l'infini, on n'atteindrait jamais le résultat que je constate pourtant maintenant. Puisque précisément, ce qui est infini, c'est ce qui n'est jamais fini, donc ce qui ne peut jamais être traversé. C'est comme si vous disiez, pourquoi est-ce que le wagon actuel de ce train est en mouvement ? Parce qu'il y a un précédent wagon qui est en train de le tirer, etc. Il faut un premier, parce que vous aurez beau mettre une infinité de wagons, cela n'expliquera pas le mouvement actuel du wagon que vous pouvez constater maintenant devant vous. Évidemment, ces preuves nécessiteraient davantage d'explications et de développement. Je vous fais juste un résumé. La première preuve est par le mouvement. La deuxième preuve est par la causalité. C'est un peu le même système, disons, mais non plus par le mouvement, mais par les causes et les effets, l'enchaînement des causes et des effets. La troisième preuve est ce qu'on appelle la preuve par la contingence, le fait que les êtres ne soient pas tous nécessaires dans l'univers. et que, même s'il y a du nécessaire dans l'univers, et que le nécessaire lui-même nécessite une cause, une cause de sa nécessité qui, elle-même, ne dépend pas d'une autre. La quatrième voie, c'est par les degrés d'être. Je disais tout à l'heure que Dieu est le sommet de l'être. Eh bien, il y a un certain nombre de transcendantaux, justement, l'être, le bien, le beau, le vrai, l'unité, etc., qui nécessitent qu'il y ait un parfait pour rendre compte de leur existence imparfaite. Je passe assez rapidement ce qui... voudront approfondir pourront le faire. Je vous recommande par exemple sur cette question de Dieu un excellent ouvrage, alors qu'il est de la théologie très poussée, un manuel de théologie assez récent du père Serge Thomas Bonino, donc un dominicain qui a été mon doyen de l'université où j'enseigne à Rome et qui est mon maître intellectuel depuis plusieurs années. Un livre qui s'appelle Dieu, celui qui est Et ceux qui veulent creuser ces questions, je vous recommande vraiment cet ouvrage magistral. Il me reste à parler de la cinquième voie que j'ai laissée pour la fin, parce que je pense que c'est celle qui est la plus évidente à comprendre. Je vous en donne une version, disons, vulgarisée, pour ceux qui ne sont pas des spécialistes de philosophie. Saint Thomas d'Aquin dit ceci, il dit Pour qu'il y ait un... Un projet, il faut qu'il y ait une intelligence qui le pense. Je m'explique. On peut dire la chose de façon un peu triviale, de la façon suivante. Si vous prenez tous les éléments qui composent une voiture, jusqu'à la plus petite rouelle, le plus petit mécanisme, le plus petit fil électrique, que vous mettez tout dans une grande boîte et que vous secouez, eh bien, vous n'obtiendrez jamais une voiture. Et même si vous secouez pendant des millions d'années, des milliards d'années, même pendant un temps infini, vous n'obtiendrez jamais une voiture. Pourquoi ? Parce que tous ces éléments ne constituent une voiture que parce qu'ils ont un rôle à jouer dans le fonctionnement de la voiture. Et pour qu'ils soient chacun à la place, il faut que leur rôle soit déterminé, et donc il faut qu'il y ait un projet. Et pour qu'il y ait un projet, il faut une intelligence qui ait pensé auparavant ce qu'il fallait obtenir, ce que l'on voulait obtenir, et donc qui a placé tel écrou. tel boulon, tel vis, tel fil électrique à tel endroit, afin de jouer un rôle dans ce projet général. Et donc, il faut une finalité. Et donc, on peut appliquer cet exemple au cas de l'univers. Chaque chose étant à sa place dans l'univers, il faut qu'il y ait une intelligence ordonnatrice de l'univers. Voilà comment la cinquième voie conclut à l'existence d'un dieu comme intelligence ordonnatrice de l'univers. Alors continuons la lecture de ces points du catéchisme. Pourquoi la révélation du nom de Dieu est-elle importante au numéro 40 ? Réponse par la révélation de son nom, Dieu fait connaître les richesses contenues dans son mystère ineffable. Lui seul existe depuis toujours et pour toujours, lui qui transcende le monde et l'histoire. C'est lui qui a fait le ciel et la terre. Il est le Dieu fidèle, toujours proche de son peuple pour le sauver. Il est le Saint par excellence, riche en miséricorde, dit l'Épître aux Éphésiens, chapitre 2, toujours prêt à pardonner. Il est l'être spirituel, transcendant, tout-puissant, éternel, personnel, parfait. Il est vérité et amour. Alors, développons juste, pour conclure ces deux derniers points, il est vérité et amour En quel sens Dieu est-il la vérité ? Il est la vérité même, et comme tel, il ne se trompe ni ne peut tromper. Il est lumière, il n'y a pas de ténèbres en lui. Le Fils éternel de Dieu, sagesse incarnée, a été envoyé dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Voilà, je pense que la vérité est une notion que nous devons absolument retrouver, qu'elle a été perdue, largement défigurée même. On dit chacun ses vérités, chacun son... Le relativisme ambiant aujourd'hui est le pire poison possible pour l'intelligence. Il existe une vérité. Il existe une vérité sur toute chose, parfois qu'on peut mettre du temps à connaître, mais il existe une vérité qui est Dieu et la vérité même. Et le Christ lui-même dit je suis la vérité, je suis la voie, la vérité et la vie. Et il ne faut pas avoir peur de proclamer la vérité. Oui si je suis chrétien c'est parce que je pense que c'est la vraie religion et que tout ce qui s'y oppose est une fausse religion. Enfin comment Dieu se révèle-t-il, comment Dieu révèle-t-il qu'il est amour ? Au numéro 42. Dieu s'est révélé à Israël comme celui dont l'amour est plus fort que l'amour d'un père ou d'une mère pour ses enfants, d'un époux pour son épouse. En lui-même, il est amour. L'éditation du premier épître de Saint Jean. Qui se donne totalement et gratuitement, il a tant aimé le monde qu'il lui a donné son fils unique pour que par lui le monde soit sauvé. En envoyant son fils et l'Esprit Saint, Dieu révèle qu'il est lui-même éternel et change d'amour. Voilà donc cette méditation sur le mystère de Dieu, bien trop brève, puisque ce mystère est en infini, on pourrait en parler pendant très longtemps. Il nous faudra passer, dans le prochain épisode, la semaine prochaine, au mystère de la Trinité, cette vie intime de Dieu en lui-même. Comme toujours, prions l'Esprit-Saint de nous éclairer, pour mieux comprendre, mieux intégrer dans notre vie cet enseignement de l'Église. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre esprit Seigneur, il se fera une création nouvelle et vous renouvellerez la face de la terre. Prions au Dieu qui avait instruit les cœurs de vos fidèles par les lumières du Saint-Esprit. Donnez-nous par ce même esprit de comprendre et d'aimer ce qui est bien, afin de jouir sans cesse de ces divines consolations par Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. Merci à tous de votre fidélité et de votre écoute attentive de cet épisode. Faisons rayonner autour de nous ces belles vérités de la foi catholique. et surtout n'oubliez pas de prier les uns pour les autres priez pour moi, je prie pour vous et que Dieu vous bénisse c'était l'abbé Mathieu Raffray je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sursum Corda