Speaker #0Bienvenue dans l'émission Sursum Corda, le podcast qui vous fait redécouvrir les trésors de la foi chrétienne, semaine après semaine. Je suis l'abbé Mathieu Raffray, prêtre et théologien, et je vous propose à chaque épisode de plonger ensemble dans le catéchisme de l'Église catholique. L'occasion d'éclairer les grands problèmes de notre temps, les grandes questions de tous les temps, à la lumière de l'enseignement de l'Église. Ce podcast est proposé chaque jeudi à 17h30 sur Radio Courtoisie, puis il est disponible sur toutes les plateformes techniques le dimanche à midi. Soutenez-le, faites-le connaître autour de vous. Épisode 20, la passion et la mort du Christ. Nous avions laissé la semaine dernière Jésus-Christ lors de son entrée triomphale à Jérusalem, le dimanche des Rameaux, lorsque le peuple l'acclame comme étant le fils de David, le roi d'Israël, celui qui doit venir délivrer le peuple juif. Et, tout à fait étonnamment, mais peut-être de façon très cohérente avec la fragilité de la... de la psychologie humaine, et bien quelques jours plus tard, le même peuple va se laisser manipuler par les grands prêtres et va finir par réclamer la condamnation et la mort du Christ. Alors, nous allons lire aujourd'hui ces quelques questions qui sont assez nombreuses au sujet de la Passion pour essayer de comprendre finalement pourquoi le Christ a-t-il souffert. Il faut toujours se rappeler que Dieu aurait pu sauver le monde par un simple acte de sa volonté. Dieu aurait pu sauver le monde en s'incarnant et simplement en déclarant la rédemption. Cela aurait suffi pour que le monde soit sauvé. Mais le Christ a voulu, il a voulu, comme nous le verrons, et bien il le dit lui-même, ma vie ce n'est pas les hommes qui la prennent mais c'est moi qui la donne. Et nous essaierons de comprendre pourquoi est-ce qu'il... était convenable et ce que signifie finalement pour nous cette souffrance acceptée volontairement et cette mort acceptée volontairement par le Christ. Alors la question 112 est la suivante. Quelle est l'importance du mystère pascal de Jésus ? Le mystère pascal de Jésus, qui comprend sa passion, sa mort, sa résurrection et sa glorification, est au centre de la foi chrétienne. Car le dessein sauveur de Dieu s'est accompli. une fois pour toutes par la mort rédemptrice de son fils Jésus. Voilà ce qu'a voulu Dieu. Il a voulu se faire homme et mourir pour nous. Voilà le cœur de la foi chrétienne. Souvent on peut entendre des visions, des descriptions du Christ comme étant un gentil révolutionnaire qui vient libérer les hommes, qui vient apprendre aux hommes à être adultes. Il n'en est rien. Le Christ, c'est celui qui d'abord donne... a donné sa vie. Et nous en avions parlé, lorsque nous avions parlé en particulier des noces de Cana, lorsqu'il dit « mon heure n'est pas encore venue » , et bien cette heure, c'est ce que le Christ vise pendant toute sa vie. Toute sa vie, finalement, lorsqu'on lit l'évangile à la lumière de sa passion et de sa mort, et bien prend un nouvel éclairage. On comprend que, dès le départ, lorsque, par exemple, le vieillard Siméon dit à la très sainte Vierge Marie, quelques jours après la naissance du Christ, lorsqu'il est présenté au temple, il lui dit un glaive de de douleur transpercera ton cœur, eh bien, il annonce déjà les souffrances de la Vierge Marie à la vue de son fils souffrant. Donc, toute la vie du Christ est orientée vers cette mort qui, comme on le sait et comme on le verra, comme nous le dirons évidemment, cette mort qui semble un échec aux yeux des hommes est finalement la victoire de Dieu. Alors, rentrons dans le sens, dans la description de cette mort du Christ. Pour quelles raisons, pour quelles accusations, Jésus a-t-il été condamné ? Certains chefs d'Israël ont accusé Jésus d'agir contre la loi, contre le temple de Jérusalem et en particulier contre la foi au Dieu unique, parce qu'il se proclamait fils de Dieu. C'est pourquoi ils le livrèrent à Pilate afin qu'il fût condamné à mort. Alors éclairons ces trois aspects. La loi, le temple et la foi. qui sont évidemment le cœur de la foi juive. Et c'est sur ces trois aspects que va naître la foi chrétienne et en accomplissant la foi d'Israël. Alors, quelle a été l'attitude de Jésus envers la loi d'Israël ? Jésus n'a pas aboli la loi donnée par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï, mais il l'a portée à son achèvement en lui donnant son interprétation définitive. Il est le législateur divin qui exécute intégralement cette loi. D'autre part, par sa mort expiatrice, en serviteur fidèle, il offre le seul sacrifice capable de racheter toutes les fautes commises par les hommes sous la première alliance, comme dit l'épître aux Hébreux. Voilà quelques éléments qui sont tout à fait fondamentaux. Le Christ, comme il le dit lui-même, il ne vient pas pour abolir la loi, il n'en change pas un iota, mais la loi... de charité, la loi d'amour qu'il vient instaurer, et la perfection, l'achèvement, l'interprétation définitive de la loi donnée par Dieu à Mo��se, c'est-à-dire des dix commandements. Donc la loi de la charité ne va pas contre les dix commandements. Évidemment, la loi de la charité, de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain n'est pas une loi nouvelle, même si on l'appelle la loi nouvelle évidemment, mais n'est pas une loi qui viendrait renverser la loi ancienne. Mais c'est une loi nouvelle dans le sens où elle vient accomplir, perfectionner et donner son sens définitif à la loi et aux dix commandements. Et en particulier ici, cette question est simplement évoquée, mais elle me semble tout à fait fondamentale. Le Christ vient par son sacrifice rendre caduques tous les sacrifices de l'Ancien Testament. Sous l'Ancien Testament, on sacrifiait des animaux par centaines lorsque le temple a été réouvert après l'exil. Il y a des descriptions dans l'Ancien Testament où le sang ruisselait par litres entiers de chaque côté du temple puisqu'on avait égorgé des centaines et des centaines d'animaux en signe d'offrande envers Dieu. Eh bien le Christ, il est comme l'agneau, l'agneau pascal, on en reparlera, il est cet animal innocent qui est immolé, c'est-à-dire qui est tué, que l'on fait saigner en signe d'offrande à Dieu. Il se donne lui-même, c'est Dieu qui se donne lui-même en sacrifice, un véritable sacrifice, pour remplacer toutes les bestioles que l'on pouvait sacrifier et que les païens continuent à sacrifier. Parce qu'ils n'ont pas compris qu'une fois que Dieu s'est offert, ça n'a plus aucun sens de sacrifier autre chose. Donc le Christ parle offrande de sa vie et c'est déjà une réponse à notre question, pourquoi est-ce que le Christ a-t-il voulu souffrir ? Et bien c'est parce qu'il s'est fait lui-même. offrande, il s'est fait oblation, il s'est fait sacrifice et il s'est sacrifié. Sacrifier, c'est rendre sacré, c'est tuer, c'est-à-dire donner la vie d'une plante, d'un animal, donner quelque chose qui a de la valeur, l'offrir totalement à Dieu, en holocauste, c'est-à-dire en sacrifice. Voilà le sens profond de la mort du Christ sur la croix, c'est un sacrifice. Et j'insiste sur cette question, évidemment, parce que c'est le... Ce sera le cœur de la foi chrétienne. Et voilà pourquoi les chrétiens vont à la messe chaque jour. Voilà pourquoi la messe est célébrée partout dans le monde. Parce que la messe est le renouvellement de ce sacrifice définitif par lequel il n'y a plus aucun sens d'offrir autre chose à Dieu, puisque Dieu lui-même s'est offert en sacrifice. Donc, cette mort est expiratrice, comme autrefois dans l'Ancien Testament, l'offrande sacrificielle de tel ou tel animal est... servait à racheter les péchés, on se sépare de quelque chose, on le donne à Dieu en échange du pardon, en échange de la miséricorde divine, en échange, disons, pour racheter les fautes qu'on a commises, eh bien, sur l'autel de la croix, c'est Dieu lui-même qui s'offre, donc c'est un sacrifice d'une valeur infinie qui englobe tous les sacrifices précédents et qui signifie tout les sacrifices suivants, à savoir tous les sacrifices que les prêtres réaliseront dans l'offrande du pain et du vin sur l'autel de la messe. C'est en ce sens que le sacrifice de la croix est véritablement central dans l'histoire de l'humanité, puisque c'est l'événement qui signifie l'ensemble du passé et qui donne un sens à tout ce qui viendra après. Non seulement par rapport à la loi, mais maintenant par rapport au Temple. Quelle a été l'attitude de Jésus à l'égard du Temple de Jérusalem ? Jésus a été accusé d'hostilité envers le Temple. Pourtant, il l'a vénéré comme la maison de son Père, dans le chapitre 2 de Saint Jean. Il lui a consacré une part importante de son enseignement. Mais il a aussi prédit sa destruction en relation avec sa propre mort. Il s'est présenté lui-même comme la demeure définitive de Dieu parmi les hommes. Voilà là encore un grand mystère qu'il faudrait, qu'on pourrait approfondir très longuement. C'est le Christ lui-même et le nouveau temple. Le lieu, qu'est-ce que c'est que le temple de Jérusalem ? C'est le lieu de la présence de Dieu dans le Saint des Saints, où l'on conservait les tables de la loi, on conservait de la manne reçue dans le désert, on conservait le bâton d'Aaron, ces petites, disons, ces traces de l'action de Dieu dans le monde, et bien, le Saint des Saints, dans lequel le grand prêtre rentrait une fois par an. Et bien désormais, le lieu de la présence de Dieu, c'est le Christ. Évidemment, le temple n'a plus de sens, puisque Dieu est présent en Jésus-Christ, puisque c'est Dieu lui-même qui se fait homme. Cette présence de Dieu au milieu des hommes, c'est là aussi un pan entier de l'enseignement du Christ. Parce qu'il dit « lorsque deux ou trois seront réunis en mon nom, je serai au milieu d'eux » . Désormais, ce n'est pas en allant dans un lieu que l'on trouve le Christ. que l'on trouve Dieu, mais c'est en étant proche du Christ que l'on trouve Dieu, car le Christ est Dieu. Voilà d'ailleurs pourquoi on prie dans les églises vers le Saint-Sacrement ou vers la croix. C'est-à-dire que les églises sont les lieux où, parce qu'est renouvelé le sacrifice du Christ sur la croix, par le mystère de la messe, parce qu'il y a la présence réelle, alors on y trouve Dieu. On ne trouve Dieu qu'en Jésus-Christ. Alors on se souvient de cette phrase du Christ qui disait « détruisez ce temple et le jeu » . je le réédifierai en trois jours. Évidemment, les Juifs ne comprennent pas ce que cela signifie, mais ils parlaient, comme dit l'évangéliste, ils parlaient du temple, de son corps, et ils le comprennent après coup. Et la résurrection, c'est ce nouveau temple réédifié. Voilà d'ailleurs la raison pour laquelle, au moment de la mort du Christ, comme on le lit dans la Passion, le voile du temple se déchire de haut en bas, comme le voile du temple qui cachait l'entrée du Saint des Saints. Il est déchiré de haut en bas, c'est-à-dire qu'il rend profane, le Saint des Saints est profané. Dieu n'est plus présent dans le temple de Pierre de Jérusalem, puisqu'il est présent en Jésus-Christ. Et voilà d'ailleurs symboliquement pourquoi la destruction du temple par les armées romaines de Titus en 70 rend visible cette absence de Dieu. Et voilà toute la crise de... de la nouvelle religion juive qui apparaît après le Christ. Ce n'est plus une religion, il n'y a plus de sacrifice dans la religion juive. C'est la preuve qu'elle n'est pas la continuation d'ailleurs du judaïsme de l'Ancien Testament. La véritable continuation du judaïsme de l'Ancien Testament étant évidemment le catholicisme qui perpétue cette présence de Dieu dans le temple qu'est Jésus-Christ. Et voilà pourquoi... Les juifs d'ailleurs prient sur le mur des lamentations qui est un mur de fondation du temple. Donc il y a toute une symbolique de cette absence du temple et de cette absence de Dieu. Troisième élément par rapport à la foi. Jésus a-t-il contredit la foi d'Israël au Dieu unique et sauveur ? Jésus n'a jamais contredit la foi au Dieu unique, pas même quand il accomplissait l'œuvre divine par excellence, qui achevait les promesses messianiques et qui le révélait égal à Dieu. Le pardon des péchés. La demande de Jésus de croire en lui et de se convertir permet de saisir la tragique incompréhension du Sanhédrin qui a jugé qu'il méritait la mort pour cause de blasphème. Vous voyez, souvent, un certain nombre de personnes, en particulier des musulmans par exemple, disent oui, mais le Christ n'a jamais dit qu'il était Dieu. C'est faux, évidemment. Il le dit explicitement, en particulier lorsqu'il pardonne les péchés, ce qui scandalise les juifs. et les juifs condamnent le Christ précisément parce qu'il se fait Dieu. Ce qui scandalise les juifs et qui fait qu'il doit être condamné, que le Christ doit être condamné à mort, c'est qu'il se fait Dieu. Et face à quelqu'un qui se dit Dieu, il n'y a que deux possibilités. Soit c'est vraiment Dieu, et alors on est chrétien et on l'adore, soit c'est un menteur, c'est un usurpateur, c'est quelqu'un qui est un danger évidemment puisqu'il bouleverse, il renverse l'autorité de Dieu. Et il se fait Dieu à la place de Dieu. C'est vraiment le mal même. Comme les juifs l'accusent, le Christ, c'est par Belzébuth que tu agis. Évidemment, il n'y a pas d'autre possibilité. C'est soit le mal même qui vient lutter contre Dieu, soit c'est Dieu lui-même. Question 117 Qui est responsable de la mort de Jésus ? La passion et la mort de Jésus ne peuvent être imputés indistinctement ni à tous les juifs alors vivants, ni aux juifs venus ensuite dans le temps et dans l'espace. Tout pécheur individuel, c'est-à-dire tout homme, est réellement la cause et l'instrument des souffrances du Rédempteur. Les juifs sont plus gravement coupables, ceux qui, surtout s'ils sont chrétiens, retombe souvent dans le péché et se complaise dans les vices. Voilà une réponse qui doit nous faire méditer dans ce moment de la passion. Oui, nous sommes responsables par nos péchés, nous sommes responsables des souffrances et de la mort du Christ. Et d'autant plus si nous avons une connaissance du Christ, d'autant plus si nous sommes chrétiens, d'autant plus si nous avons reçu la grâce des sacrements, de l'enseignement de la foi. et si nous savons, si nous avons eu la grâce d'être touchés par ce mystère de la foi. La question de la responsabilité des juifs, évidemment les juifs eux-mêmes disent que son sang retombe sur nous et sur nos enfants, et la discontinuité dont je parlais tout à l'heure entre la religion nouvelle instaurée dans le judaïsme moderne, Et le judaïsme ancien, c'est finalement la preuve, la marque de cette malédiction que certains des juifs ont attiré sur leur propre peuple. Et d'ailleurs, Saint-Paul a annoncé, a prédit que lorsque les juifs se convertiraient, qu'alors ce serait la fin du monde. Parce qu'il faut que ceux qui avaient été le peuple qui avait été choisi, quel qu'ait été son abandon de la vérité, du chemin de Dieu, il faut qu'ils se... retrouve le chemin de la vérité, sa destination première, pour que le temps soit accompli. Mais au-delà de cette question, c'est évidemment chacun de nos péchés, donc tout pécheur individuel, c'est-à-dire tout homme, tout homme né dans ce monde, quel qu'il soit, a une certaine responsabilité, puisque le Christ est mort pour nous tous. Il est mort pour tous. Il est mort pour... nous sauver, en tout cas, sauver ceux qui sont de bonne volonté, ceux qui acceptent ce salut, il est mort pour nous. Alors, c'est d'ailleurs une façon, il me semble, tout à fait utile de voir les choses. Souvent, on peut se dire, mais comment ça se fait qu'il y a des méchants, qu'il y a des gens qui ne connaissent pas le Christ, ils ne connaissent pas Dieu, comment est-ce qu'ils peuvent être sauvés ? Eh bien, la réponse, c'est plutôt une autre façon de voir. La réponse consiste à dire, nous qui connaissons le Christ, parce que nous sommes chrétiens, nous avons davantage de responsabilités que ceux qui n'ont pas connaissance de ce mystère de la foi. Et parce que nous avons reçu cette grâce, cette grâce de la connaissance de Dieu, alors nous avons le devoir, la connaissance du mystère divin, la connaissance de la rédemption, du mystère de la rédemption, du mystère du salut. Nous avons le devoir particulier d'en être les missionnaires, d'en être les témoins à travers le monde. Alors venons-en à la mort du Christ. Pourquoi la mort du Christ fait-elle partie du dessein de Dieu ? Pour réconcilier en lui tous les hommes, voués à la mort à cause du péché, Dieu a pris l'initiative pleine d'amour d'envoyer son Fils afin qu'il se soumette à la mort pour les pécheurs. Annoncé dans l'Ancien Testament, en particulier comme sacrifice du serviteur souffrant, la mort du Christ est arrivée selon les Écritures. Alors ce sacrifice du serviteur souffrant fait référence au chapitre 53 du prophète Isaïe qui annonce que le serviteur, avec un grand S, l'envoyé de Dieu, le Messie en d'autres termes, doit souffrir, doit passer, il doit être comme foulé au pied, comme le raisin. Et donc il y a évidemment le sens du « il doit saigner » , « il doit donner son sang » , « il doit mourir » , « il doit même être humilié » , « être comme écrasé par le poids du péché » . Et ces prophéties d'Isaïe, évidemment, prennent un sens tout à fait nouveau, tout à fait divin, transcendant, lorsqu'on les lit. De la même façon, les lamentations du prophète Jérémie, qui est un prophète du temps de l'exil, ces lamentations prennent un sens tout à fait nouveau, lorsqu'on les comprend non plus pour le peuple juif, mais pour le Christ lui-même. C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, on chante ces lamentations de Jérémie. lors de l'Office des Télèbres, pendant la semaine sainte. Je vous invite à passer les jours sans, d'ailleurs, pour ceux qui nous écoutent à l'époque de la... de la semaine sainte. Je vous invite à écouter en particulier le chant des ténèbres avec les prophéties, les lamentations du prophète Jérémie dans les différents tons et différentes mises en musique plus magnifiques les unes que les autres. Mais ces prophéties de l'Ancien Testament, lorsqu'on sait les lire, lorsqu'on les lit à la lumière de la vie et de la mort du Christ, prennent tout un sens, un sens nouveau. Alors pourquoi le Christ, le mot, disons la raison, ce que j'annonçais en introduction, voilà la clé de la compréhension de la mort du Christ ? Dieu a pris l'initiative pleine d'amour d'envoyer son fils afin qu'il se soumette à la mort pour les pécheurs. Il n'y a pas d'autre motif pour rendre compte de la souffrance volontaire et de la mort volontaire du Christ. Comme je l'ai dit, il aurait pu sauver le monde sans aucune, sauver les hommes sans aucune souffrance. Mais s'il a choisi la souffrance, eh bien c'est précisément pour nous enseigner quelque chose, pour nous enseigner qu'il veut prendre part à nos propres souffrances, à nos propres épreuves, à nos propres luttes, pour que jamais personne ne puisse lui dire « tu ne sais pas ce que c'est que souffrir » . Notre Dieu, le Dieu, l'unique vrai Dieu, est un Dieu qui n'est pas indifférent, ce n'est pas un Dieu lointain, comme le Dieu de l'Islam d'ailleurs, c'est un Dieu qui non seulement se fait proche, il se fait l'un de nous. pour connaître notre condition humaine et pour porter avec nous toutes les épreuves liées à cette condition humaine et au péché en particulier. Donc le Christ a pris sur lui le péché des hommes pour que jamais personne ne puisse lui dire « Tu ne sais pas ce que sont mes souffrances, tu ne sais pas ce que sont mes luttes, mes doutes, mes tentations, etc. » Question 119. Comment le Christ s'est-il offert lui-même au Père ? Toute la vie du Christ est offerte librement au Père pour accomplir son dessein de salut. Il a donné sa vie en rançon pour la multitude. C'est une citation du chapitre 10 de Saint Marc. Par là, il réconcilie toute l'humanité avec Dieu. Sa souffrance et sa mort manifestent que sa propre humanité a été l'instrument libre et parfait de l'amour divin qui veut le salut de tous les hommes. Alors... Voilà, je pense que c'est tout à fait bien exprimé, cette réconciliation, Dieu a racheté, il a payé le prix fort, il a payé la rançon de ce que nous devions à Dieu à cause de toutes nos offenses. Comment s'exprime l'offrande de Jésus lors de la dernière scène ? Au cours de la dernière scène avec ses apôtres, la veille de sa passion, Jésus anticipe, c'est-à-dire signifie et réalise par avance l'offrande volontaire de lui-même. « Ceci est mon corps livré pour vous, ceci est mon sang répandu. » Ainsi, il a institué en même temps l'Eucharistie comme mémorial de son sacrifice et ses apôtres comme prêtres de la nouvelle alliance. Voilà, dit en une phrase, tout le cœur de la foi chrétienne et de la religion catholique. Le Christ, avant de mourir, il anticipe sa mort en la signifiant par l'établissement, l'instauration de l'Eucharistie et l'instauration du sacerdoce. Il veut que son sacrifice soit perpétué chaque fois que vous le faites. vous le ferez en mémoire de moi, il veut que par la séparation du pain et du vin, symboliquement, sacramentellement, soit signifiée la séparation de son corps et de son sang, c'est-à-dire sa mort, le don de lui-même, son sacrifice sur l'autel. Nous y reviendrons évidemment lorsque nous parlerons des sacrements dans une prochaine saison. Question 121, que s'est-il produit lors de l'agonie au jardin de Gethsémanie ? Malgré l'horreur que cause la mort dans l'humanité toute sainte de celui qui est l'auteur de la vie, la volonté humaine du Fils de Dieu adhère à la volonté du Père. Pour nous sauver, Jésus accepte de porter nos péchés dans son corps en devenant obéissant jusqu'à la mort. L'agonie au jardin de Gethsémanie, le Christ voit tout le mal du monde, tout le péché commis par les hommes et au point de suer d'une sueur de sang, ce qui est un phénomène psychologique qui existe. D'après les médecins, devant une terreur tellement forte que les vaisseaux de la peau peuvent éclater et donc une sueur de sang, le Christ a cette douleur qui le transperce comme aucun homme n'a souffert. Et il vit dans son agonie la contradiction interne, dramatique, infinie entre la perfection de Dieu et le péché. Et le péché et la mort. Donc il accepte de porter nos péchés. en devenant obéissant jusqu'à la mort. Quels sont les effets du sacrifice du Christ sur la croix ? Jésus a librement offert sa vie en sacrifice d'expiation, c'est-à-dire qu'il a réparé nos fautes par la pleine obéissance de son amour jusqu'à la mort. Cet amour jusqu'au bout, dit saint Jean, du fils de Dieu, réconcilie toute l'humanité avec le Père. Le sacrifice pascal du Christ rachète donc tous les hommes d'une façon unique, parfaite et définitive, et leur ouvre la communion avec Dieu. En s'unissant au Christ... nous nous unissons à ce don de soi, à ce sacrifice d'amour qui réconcilie en Jésus-Christ toute l'humanité avec Dieu. Enfin, question 123, pourquoi Jésus appelle-t-il ses disciples à prendre leur croix ? En demandant à ses disciples de prendre leur croix et de le suivre, Jésus veut associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les premiers bénéficiaires. Voilà le mystère de la vie chrétienne. On aura l'occasion d'en parler. Mais le mystère de la vie chrétienne consiste à prendre nous aussi une partie de notre croix, à nous unir au Christ dans son sacrifice et dans son œuvre rédemptrice. Le Christ nous a déjà racheté, il a sauvé nos péchés, il nous a sauvé du péché, de la mort, de l'enfer. Il nous suffit, il nous suffit, ça peut être un peu difficile, mais il nous suffit d'accepter cette rédemption. Et comment le faire ? En prenant notre part, en nous unissant au Christ, par nos efforts, par nos sacrifices personnels, par nos vertus, par nos actes bons, par nos actes de charité, le Christ nous invite à partager ses souffrances, ses douleurs et à partager son œuvre rédemptrice. Et donc à être d'autres Christ d'une certaine façon parce que nous sommes unis à lui. Alors voilà le drame que nous célébrons le vendredi saint. D'abord le jeudi saint dans cette anticipation de la scène et puis le vendredi saint dans le mystère de la mort du Christ. Parce que le Christ est mort véritablement. C'est la question 124. En quelles conditions était le corps de Jésus lorsqu'il se trouvait au tombeau ? Le Christ a connu une vraie mort et une vraie sépulture. Mais la vertu divine a préservé son corps de la corruption. Donc il est mort véritablement, c'est-à-dire que son... corps et son âme ont été séparés. La mort d'un homme, c'est la séparation de l'âme et du corps. Et donc l'âme du Christ et le corps du Christ étaient séparés. Mais le corps du Christ, pour autant, ne s'est pas décomposé. Ce n'était pas un cadavre parce que, comme l'explique saint Thomas d'Aquin, qui est repris ici par Benoît XVI, et le corps et l'âme du Christ restaient unis à la divinité. Alors nous verrons la semaine prochaine ce qui s'est passé dans la mort du Christ. Les étapes... de la mort du Christ et évidemment sa résurrection, parce que tout ce mystère de la mort du Christ n'aurait eu aucun sens sans la résurrection. Si le Christ n'est pas ressuscité, notre foi est vaine, comme dit saint Paul. Bien sûr, ce mystère de l'amour ne prend de sens que parce qu'il est l'œuvre de la puissance divine qui se manifeste, de la puissance de l'amour divin qui se manifeste dans la radicalité de ce sacrifice. Donc voilà, finalement, quelques mots. Pourquoi le Christ a-t-il souffert ? Eh bien, pour nous prouver son amour, pour nous prouver que l'amour signifie le don de soi, signifie le sacrifice. Et que finalement, il nous appelle à renoncer à beaucoup de choses, à tous les biens du monde, à renoncer à nous-mêmes pour quelque chose de bien plus grand qui est l'amour de Dieu. Comme toujours, prions l'Esprit Saint de nous éclairer, pour mieux comprendre, mieux intégrer dans notre vie cet enseignement de l'Église. Venez, Esprit Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre esprit, Seigneur, il se fera une création nouvelle et vous renouvellerez la face de la terre. Prions au Dieu qui avait instruit les cœurs de vos fidèles par les lumières du Saint-Esprit. Donnez-nous par ce même esprit de comprendre et d'aimer ce qui est bien, afin de jouir sans cesse de ces divines consolations par Jésus qui est notre Seigneur. Ainsi soit-il. Merci à tous de votre fidélité et de votre écoute attentive de cet épisode. C'était l'abbé Mathieu Raffray. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sourcoume Corda.