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SYSTEME D TERRE

#4 - Marion Canale protège les cultures arboricoles grâce au bio contrôle et à l'agroécologie avec Cearitis 🌿

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36min |20/05/2024
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Description

Dans cet épisode, j'accueille Marion Canale, cofondatrice et présidente de Cearitis !

Petite fille d'agriculteur, Marion a créé son entreprise pour protéger les arbres fruitiers des ravageurs de façon naturelle 🪰.

Cearitis développe une stratégie "Push & Pull", utilisant un répulsif naturel afin de dévier les ravageurs des parcelles d'arbres fruitiers 🍒, et un attractif naturelle pour piéger les ravageurs déviés.

Découvrez dans cet épisode l'histoire de cette entrepreneuse et son travail pour promouvoir une alternative aux pesticides !

Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Système D Terre, le podcast des Terrions déter pour agir face au changement climatique. Ici on va parler écologie, réchauffement climatique, mais aussi des solutions pour agir à son échelle et essayer d'aller au-delà des éco-gestes. Avant de commencer, n'oublie pas de t'abonner pour ne pas rater les prochains épisodes, et je t'encourage aussi à laisser des étoiles et des commentaires après l'écoute pour nous soutenir et nous aider à nous améliorer. Bonne écoute ! Bienvenue sur Système D Terre , on accueille aujourd'hui Marion Canale qui va nous parler de l'entreprise Cearitis située en Essonne et dont elle est la présidence et cofondatrice. Hello Marion !

  • Speaker #1

    Hello !

  • Speaker #0

    Pour démarrer cette interview, est-ce que tu peux te présenter pour nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Oui, donc je m'appelle Marion Canale, j'ai 26 ans, je suis née effectivement à Paris et depuis peu j'habite Aix-en-Provence et je suis effectivement la présidente et cofondatrice de Cearitis.

  • Speaker #0

    Super ! Est-ce que tu peux nous raconter ? La genèse du projet Ceraritis, qui fait que tu te sois dit j'ai envie de lancer ma propre solution agroécologique qui va être plus écolo et plus naturelle que ce que propose le marché ?

  • Speaker #1

    Oui, donc le projet Seraritis est né finalement pendant mon école d'ingénieur. Donc moi je suis titulaire d'un diplôme d'ingénieur en biotechnologie et je viens d'une école du groupe Ionis qui est localisé à Villejuif et qui propose des formations d'ingénieurs en biotechnologie. Et de la deuxième à la cinquième année, on nous demande de créer des projets étudiants. Donc il faut trouver des idées à quelles une biotechnologie peut répondre à un besoin. Et donc en même moment où on nous demande de trouver des idées de projets, j'ai mon grand-père. qui est oléiculteur dans mon village d'origine en Italie, c'est-à-dire qui produit l'huile d'olive, qui voit sa récolte détruite à peu près à 80% à cause d'un ravageur qui s'appelle la mouche de l'olive. Donc c'est un ravageur comme beaucoup de ravageurs qui pond ses œufs dans les olives et en fait tu ne peux ni produire ni consommer ton olive qui est piquée par un... par une larve, et ça te détruit directement ta récolte. Et donc, je me suis dit, à ce moment-là, il y a forcément une idée à trouver pour protéger les olives de mon papy et éviter qu'ils bombardent des insecticides pour cela. Donc, c'est un peu comme ça que l'idée est née et qu'autour d'un projet étudiant et d'une histoire familiale, on s'est dit, allez, c'est parti, on va faire quelque chose de bien.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as fondé le projet avec ta cousine, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. En fait, on est cousine, alors je crois que c'est troisième degré, quelque chose comme ça. De toute façon, on est dans notre village, en Italie, on est un peu tous cousins. Oui, effectivement, donc c'est ma cousine et elle aussi, son grand-père de son côté avait des oliviers et a vécu en fait la même chose que mon grand-père. Donc voilà, on est toutes les deux portées par cette histoire familiale, portée par la culture de l'olive. Donc on connaît les conséquences que ça peut avoir sur une récolte, sur une famille et sur les ventes que t'en tires de chaque fois. Donc oui, avec Soledad.

  • Speaker #0

    Très bien. Donc tu disais que le but c'est d'éviter que ton grand-père bombarde avec de l'insecticide. Donc vous avez souhaité travailler sur ce projet Seraritis. Comment est-ce que ça fonctionne ? Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur la solution que vous avez créée ?

  • Speaker #1

    Oui, sur la techno. Du coup, on a inventé, breveté un dispositif de biocontrôle. Donc nous on ne fait pas de l'insecticide mais du biocontrôle. C'est une grande famille aussi de protection de culture. Et on a fait un système en push and pull, c'est-à-dire qu'on va combiner l'action d'un répulsif et l'action d'un attractif. Le répulsif est appliqué en pulvérisation sur les arbres, il va créer une barrière olfactive au ravageur. Et l'attractif est installé dans un piège, à l'extérieur du verger cette fois-ci, pour attirer et dévier les insectes. précédemment présents sur le verger. Et oui, ce qu'il faut savoir, c'est que du coup, la partie répulsive, c'est pas nous qui l'avons inventée, c'est le CNRS. Donc on est titulaire, voilà, depuis décembre 2022, d'une licence exclusive d'exploitation sur Brumais. Ce qui nous a permis de faire un énorme bond en avant sur la R&D et de ne pas y passer 8 ans comme eux l'ont fait.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et donc tu dis que c'est une solution naturelle, moi c'était vraiment une de mes principales préoccupations en fait quand on m'a parlé de Saritis, je me suis dit je ne veux surtout pas inviter quelqu'un qui aurait une techno qui en fait finalement serait néfaste, qui pourrait arriver avec une image un peu green et puis derrière, donc tu vas tout de suite te rassurer finalement sur la composition, est-ce que tu peux en parler là ou je ne sais pas si c'est secret ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est pas secret, puisque c'est breveté, donc publié, donc tout le monde peut avoir accès au nom des molécules. En revanche, non, je préfère désamorcer ça tout de suite. Nous, les répulsifs qu'on utilise, ce sont deux molécules, deux acides gras volatiles, et un des deux acides gras, pour donner un exemple qu'on aime bien montrer, c'est qu'il y en a un des deux acides gras qu'on utilise qui est présent dans le beurre. Donc c'est vraiment des acides gras qui sont déjà utilisés, homologués pour de l'alimentaire, et qu'on consomme déjà même sans le savoir. Donc non, il n'y a absolument aucun risque sur l'environnement, même aux concentrations qu'on utilise.

  • Speaker #0

    Super. Aujourd'hui le produit est utilisé pour vendre la solution à un agriculteur qui va appliquer le produit à quel moment pendant la production d'olive, une fois que les premières olives commencent à apparaître, comment ça se passe exactement ?

  • Speaker #1

    Au moment où le ravageur est présent. Nous, effectivement, la présence du ravageur est corrélée avec le stade phénologique de l'arbre. C'est-à-dire qu'au moment où il y a du fruit, il va y avoir de la mouche de l'olive, il va y avoir du ravageur, forcément, c'est assez corrélé. Et nous, on intervient avant les attaques de la première génération de mouche de l'olive. Donc c'est vrai que c'est assez précis, mais vu qu'on n'est pas insecticide, on se doit d'être beaucoup plus précis que les traitements chimiques, parce que nous, on n'a pas cette efficacité. On n'a pas ce spectre d'action aussi large que les insecticides. Donc, on intervient à ce moment-là et jusqu'à la récolte.

  • Speaker #0

    D'accord. OK. Il me semble que j'avais eu une interview de vous où vous parliez justement de l'efficacité et du pourcentage ouvert. Ça restait quand même assez élevé, il me semble, au-delà de 80

  • Speaker #1

    Oui, sur l'olive, on est assez contentes. On arrive bien à protéger les récoltes. On a fait... Donc plusieurs essais sur plusieurs années, en France, Espagne et Portugal, et en moyenne on a 90% de récoltes protégées, donc ça veut dire moins de 10% de dégâts, et c'est quand même assez intéressant pour un dispositif de biocontrôle.

  • Speaker #0

    Là où sur du pesticide chimique, c'est quoi, c'est du 95% ?

  • Speaker #1

    On va même atteindre les 100% parfois, quand c'est bien appliqué, bien au bon moment, là on arrive à 100%. OK.

  • Speaker #0

    Avec les inconvénients qu'on connaît derrière.

  • Speaker #1

    Avec les dégâts sur la biodiversité, ça se retrouve dans les nappes phréatiques, c'est toutes les problématiques de santé qu'on connaît.

  • Speaker #0

    Super. Outre le fait d'utiliser des substances non toxiques qui plieront aux convaincus qui veulent une agriculture plus saine, est-ce qu'il y a des avantages produits que vous mettez en avant pour les agriculteurs sur la solution ?

  • Speaker #1

    Oui, on en a trois précisément, en tout cas les trois principaux qu'on aime bien proposer aux agriculteurs. Le premier, il va se situer sur le répulsif. Donc en fait les acides gras répulsifs qu'on utilise sont, quand ils sont utilisés purs, très volatiles, c'est-à-dire que si on les dépose sur une surface, ils vont avoir une durée de vie d'à peu près 30 minutes. Donc c'est vraiment pas compatible avec une application en chante, imagine bien, il ne peut pas passer toutes les 30 minutes avec un facteur. Donc nous, ce sur quoi on a vraiment beaucoup travaillé, c'est sur l'encapsulation. de ces deux molécules. En fait, on va créer une capsule autour des acides gras qui permet de les retenir et d'augmenter ce qu'on appelle leur rémanence, donc c'est leur durée de vie après l'application en champ. Et donc nous, on a vraiment beaucoup bossé sur ça, on a travaillé avec pas mal de prestataires et on a presque, je ne sais pas, une vingtaine de versions de... du produit encapsulé. Et aujourd'hui, on arrive à plus de 12 jours de rémanence, c'est-à-dire qu'une fois qu'on l'applique sur les arbres, on a du produit, et le produit est surtout efficace pendant 12 jours. Donc c'est quand même assez intéressant. Là où un insecticide est efficace entre 5 et 7 jours. Ah oui, ok, d'accord. 5 et 7 jours de rémanence. Donc oui, ça c'est un gros avantage qu'on a, c'est-à-dire que ça réduit le temps de main-d'oeuvre, et en plus, c'est plus efficace sur du long terme. Ensuite, les deux autres avantages qu'on peut proposer, ça va être sur la partie attractive cette fois-ci. Donc il va y avoir dans notre partie attractive deux produits, donc une solution attractive et un piège qui va diffuser cette solution. Et le piège, lui, c'est un système autonome en fait, c'est un piège qui est alimenté par un panneau solaire. Donc il y a tout un système électronique à l'intérieur qui va pomper automatiquement de la solution attractive et la diffuser en continu. Voilà. Et ça, ça évite en fait de tous les quatre matins de revenir sur son verger, de ravitailler en attractif pour garantir un piégeage constant. Donc ça, c'est quand même quelque chose qu'on a inventé et qui est pas mal. On est à peu près les seuls à faire ça en France pour sûr. En Europe, on est assez sereines pour le dire aussi. Et le deuxième point sur le piège, là c'est en cours, donc c'est pas encore fini. En revanche, ça devrait être prêt pour la saison 2024. On va le connecter, le piège. Donc c'est pas gadget, ça permet vraiment de pouvoir le contrôler à distance. et de savoir à distance combien tu pièges d'insectes, est-ce qu'il y a assez de solutions attractives, est-ce que je dois me déplacer pour faire une maintenance sur la pompe ? Voilà, ça te permet en fait de toi, de ton exploitation, de chez toi même quasiment, de savoir où en est ton piégeage et est-ce que tu as des bons résultats avec ça. Donc voilà, ça c'est les avantages produits qu'on peut proposer qui sont intéressants par rapport aux phytos et qui plaisent aux agris.

  • Speaker #0

    Une question là-dessus d'ailleurs, c'est vrai que les insecticides vont avoir tendance à... tuer directement l'espèce invasive, vous vous faites le choix de la capturer, pas seulement juste de l'éloigner pour qu'elle aille sur un champ voisin, mais aussi de la capturer derrière. Est-ce qu'il y a une façon derrière d'utiliser ce qui est capturé qui pourrait être intéressante, je sais pas, sur la nourriture, la base d'insectes, ou des choses comme ça, ou c'est... Comment vous adressez ce point-là aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question, on nous le demande souvent. Aujourd'hui, on n'a pas forcément réfléchi à la valorisation des captures d'insectes. Bien que ça pourrait être intéressant, comme tu disais, pour de la nourriture animale ou même, enfin voilà, j'ai pas d'autres idées aujourd'hui, mais on l'a pas encore réfléchi parce que ça nous demanderait en fait des frais supplémentaires. Aujourd'hui, le piège est vraiment conçu pour faire ce qu'on appelle du piégeage de masse d'insectes, donc vraiment pour protéger la récolte des agriculteurs. On n'a pas forcément pensé à l'étape d'après, mais on va y réfléchir.

  • Speaker #0

    Ok. Et aujourd'hui, le ciblage que vous faites est sur une espèce en particulier de mouche qui attaque les oliviers. C'est à la fois pour le côté répulsif et à la fois le côté attractif où il va y avoir cette sélection sur cette espèce-là qui est faite ?

  • Speaker #1

    Alors c'est toute la puissance du brevet du CNRS. En fait, c'est que les deux molécules attractives qu'ils ont brevetées et qu'ils ont découvertes, surtout, n'est pas efficace que sur la mouche de l'olivier. Ils sont efficaces en combo sur d'autres insectes et notamment sur d'autres mouches des fruits. dont celle des fruits rouges et celle des agrumes. Et donc nous, aujourd'hui, on est en train d'appliquer la technologie en face, donc l'attractif, pour qu'on puisse avoir le push and pull complet, efficace sur les trois types de cultures que je viens de citer, donc l'olive, les fruits rouges et les agrumes. Aujourd'hui, on est bien avancé sur la partie fruits rouges. Le programme de R&D qui va commencer sur les agrumes démarre en début d'année 2014. Là aujourd'hui on est bien avancé sur la partie fruits rouges et on a déjà fait un premier test là en 2023 et les résultats sont extrêmement encourageants.

  • Speaker #0

    Trop bien. Ça a été quoi aujourd'hui les gros jalons du projet ? Si tu pouvais le résumer en quelques points. Je sais que vous avez fait une levée de fonds notamment, s'il y a des points comme ça que tu souhaites.

  • Speaker #1

    Oui tout à fait sur la partie financière c'est vrai qu'on a fait pas mal de choses. C'est bien parfois de lister ses réussites, ça fait plaisir. En 2022 notamment on a eu... On a été lauréate de la 24e édition de l'iLab. C'est un concours organisé par BPI France qui promeut l'innovation. Et comme tu disais, en 2023, on a effectivement levé des fonds. On a bouclé une CIDE 830 000 euros auprès de Business Angel, du fonds de la Banque Populaire Méditerranée et d'investisseurs à titre perso.

  • Speaker #0

    Super, bravo.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    830 000 euros cette année avec Business Angels et autres. C'est quoi l'objectif derrière de cette levée ?

  • Speaker #1

    Alors cette levée, elle avait trois objectifs. Le premier, et pas des moindres, c'était de finir la partie R et D du projet. C'est-à-dire qu'on voulait avoir les prototypes finaux qui fonctionnent, ne plus être dans l'expérimental, mais dans l'exploration, je veux dire, et d'avoir vraiment les paramètres de nos technos bien figés. On sait que c'est efficace, on sait à combien de pourcents. Voilà, donc ça c'était l'objectif et du coup on l'a validé via de l'expérimentation plein champ. Donc on a testé la technologie en conditions réelles sur l'olive et sur la cerise et on a eu des très bons résultats. Donc ça y est maintenant, la partie R du R&D est figée et c'est grâce à notre levée de fonds. Le deuxième objectif c'était le recrutement parce qu'on ne peut pas faire ça toute seule, moi-même et mon associé. Donc on a recruté à peu près 7 personnes en un an et aujourd'hui nous sommes 15 et on a pu... Bien avancer la partie R&D, avancer en parallèle la partie prospection commerciale et réfléchir à notre stratégie commerciale et marketing. Et évidemment, sur la partie plus opérationnelle des gens qui nous aident au quotidien. En troisième point, le troisième objectif de cette levée de fonds, ça a été de démarrer notre dossier d'homologation, parce que comme je le disais, notre technologie, une partie de la technologie est soumise à l'homologation, le répulsif, et pour constituer le dossier d'homologation, qui est la première étape, il faut faire tout plein d'études de toxicologie, écotoxicologie, et vérifier que le produit est bien neutre pour l'homme et l'environnement, donc tout ça, ça coûte extrêmement cher, on doit faire ces études avec des laboratoires agréés. Et donc tout ça, c'est chronophage et ça coûte des sous. Donc ça a été le troisième objectif de cette levée de fonds.

  • Speaker #0

    Super. L'objectif, donc, une fois que tu as parlé de la partie aussi croissance, donc là, à partir de là, ça permet de finaliser finalement le produit, la recherche dessus, tout ce qui est homologation, et grossir l'équipe pour aller vendre la solution. Donc à partir de là, vous pouvez avancer, commercialiser la solution et faire de la croissance. jusqu'à une éventuelle prochaine levée de fonds. Si vous voulez encore accélérer, si il y a cet objectif.

  • Speaker #1

    C'est carrément l'objectif. D'ailleurs, en 2024, on va faire une pré-série A. On ne sait pas trop encore comment l'appeler, mais c'est vraiment une levée intermédiaire entre l'acide qu'on a clôturé il y a quelques mois et la série A qu'on vise en 2026 pour nous permettre de continuer le dossier d'homologation, avancer sur la phase pré-commerciale aussi. pour la vente de prototypes que j'expliquais et d'avancer toujours sur le recrutement, la croissance, la pré-industrialisation, être dans les starting blocks jusqu'à la délivrance d'une autorisation de mise en marché.

  • Speaker #0

    Super. S'il y a des VCs, des BA ou autres qui nous écoutent...

  • Speaker #1

    C'est un grand plaisir qu'on discutera du DEC.

  • Speaker #0

    Parfait. Aujourd'hui, comment vous vous fournissez sur les matières premières, que ce soit sur le répulsif ou l'attractif ?

  • Speaker #1

    Ça pareil, c'est un truc sur lequel on a vraiment pas mal bossé en 2023 et on a sécurisé une partie de l'approvisionnement. On est encore en train de travailler sur la deuxième partie forcément. Donc notamment sur les répulsifs, on a signé un partenariat avec l'entreprise Afiren. C'est une entreprise qui est basée, en tout cas l'usine est basée dans l'Est de la France et qui bioproduise. des acides gras, donc à partir de coproduits de l'agriculture. Donc en fait, à partir de déchets de l'industrie. sucrière de la betterave, ils vont fermenter ces biodéchets et en produire nos acides gras que nous réutilisons pour l'agriculture. Donc ça fait une jolie boucle vertueuse pour protéger l'agriculture. Donc oui, on a sécurisé une partie de nos approvisionnements comme ça.

  • Speaker #0

    Super. J'étais curieux sur la partie aussi attractif, sur l'équipement et l'éventuelle maintenance. Tu disais que justement tu as un panneau solaire, donc on peut supposer que ça fonctionne essentiellement la journée, idéalement avec un ensoleillement, même si même quand il y a du nuage, les panneaux fonctionnent généralement. Mais tu parlais aussi d'un système de pompe, peut-être qu'il y a une capacité maximale qu'on peut piéger finalement avant de devoir changer. Est-ce que tu as quelque chose un peu sur la maintenance dont tu pourrais nous parler ?

  • Speaker #1

    Tout ça, c'est des très bonnes questions. On est en train, pour le coup, vraiment d'y réfléchir. On a changé de... Là, on passe sur un nouveau bureau d'études qui est spécialisé dans l'industrialisation de systèmes électroniques, comme ça. Et on est vraiment en train de prendre le temps de sourcer nos composants électroniques et les composants du circuit pour que ça soit le plus robuste possible et qu'on ait le moins de maintenance. Donc, ça sous-entend effectivement un investissement supplémentaire. Mais au moins, on est tranquille là. Les premières études ont montré qu'on serait tranquille 7 ans pour un usage sur 7 saisons, du coup. Donc ça permet d'être Sécure sur les niveaux de maintenance Après le côté connecté Donc comme je disais c'est pas gadget Ça permet vraiment de savoir à distance Quel est le temps de maintenance Que je vais devoir passer par saison Vérifier évidemment si le piège Est bien en marche Et si le piège correctement Donc voilà on essaie vraiment de mettre tout ça en place Pour réduire encore une fois le temps de main d'oeuvre Et le temps de maintenance par l'agriculteur Ou par j'espère un jour le technicien CRS

  • Speaker #0

    Super, donc 7 ans aujourd'hui, un agriculteur qui se lance avec vous, il sait qu'a priori pendant 7 ans, il n'aura pas besoin de changer son matériel ou de faire effectuer une maintenance.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Parfait. Aujourd'hui, le produit est disponible en France. Est-ce que tu peux nous en parler un peu plus sur le déploiement de la solution, sur vos premiers agriculteurs, vos premiers clients ? Comment ça s'est passé ? Comment vous voyez un peu le déploiement ?

  • Speaker #1

    Oui, de toute façon, nous, ce qu'il faut savoir, c'est que notre stratégie commerciale est très, très liée à notre stratégie réglementaire. En fait, la partie répulsive de la technologie est soumise à homologation. Donc, c'est une autorisation de mise en marché qu'on doit avoir pour commercialiser la technologie entière. Et ça, en fait, il faut savoir que ça prend énormément de temps. Donc, c'est très chronophage et très cher. En Europe, ça prend entre 4 et 7 ans. et à l'international un peu moins, mais on est toujours sur des délais entre 3 et 5 ans pour obtenir ce type d'autorisation de mise en marché. Donc nous, il faut savoir qu'avant 2029, on ne pourra pas commercialiser la solution telle qu'elle. Donc ça, c'est pour la partie répulsive. En revanche, pour la partie attractive, elle, elle n'est pas soumise à homologation. Donc on peut commencer à la vendre. Et c'est ce qu'on est en train de faire, c'est commencer à vendre une partie de la technologie à des agriculteurs qui sont intéressés à la fois pour avoir un autre système de piégeage que ce qu'ils ont aujourd'hui, et aussi pour soutenir une entreprise qui est en cours de développement et qui est motivée par remplacer les insecticides.

  • Speaker #0

    Super.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, la techno est effectivement, une partie de la techno, si je vais être précise, est disponible en France, en Espagne et au Portugal. C'est des marchés qui nous intéressent énormément, qui sont évidemment très bons producteurs de fruits. Et après, il y a le grand international, si je puis dire, avec le Brésil qui nous intéresse. Et on va déployer une partie de la techno, effectivement, dans le nord du Brésil pour lutter contre la mouche méditerranéenne des fruits qui, comme son nom ne l'indique pas, ravage les mangues.

  • Speaker #0

    OK, top. J'avais une question, en fait on a été actionnaire via la société Blacksmith, j'ai été actionnaire d'une start-up où il y avait deux fondatrices, et elles avaient parfois des difficultés à vendre leurs services face à des interlocuteurs qui étaient un peu conservateurs ou un peu misogynes. Je sais que dans l'agriculture, milieu agricole, c'est un milieu essentiellement d'hommes, en tout cas en termes de dirigeants. Est-ce qu'aujourd'hui vous vous heurtez un peu à ça ?

  • Speaker #1

    Alors ça va être à plusieurs niveaux. Je dirais déjà au niveau interne à la société, sans prendre en considération la partie clientèle, nous, on a vu beaucoup de différences avec des startups portées par des hommes, notamment sur le niveau d'ambition qu'on met sur notre chiffre d'affaires, par exemple, ou sur la vision qu'on veut donner à notre boîte. Ça déjà, c'est un vrai... Alors, je ne sais pas qui... Titi ! et auteurs de ça, mais je veux dire, de base, en fait, nous, les filles, on va avoir tendance à être moins ambitieuses. Et ça, en fait, la conséquence directe de ça, c'est que tu vas lever moins de fonds ou tu vas plus galérer à lever des fonds. Nous, c'est vraiment ce qu'on a vu, c'est qu'en fait, le niveau de justification qu'on doit apporter versus une boîte qui est portée par des hommes est vraiment impressionnant. C'est-à-dire que nous, tout ce qu'on va dire, il va falloir le justifier par des documents mais plus plus quoi, c'est-à-dire que même les tendances du marché, le fait qu'on soit quand même... intégrés dans ce milieu agricole et qu'on sache de quoi on parle, même cette légitimité-là, qui n'est normalement pas à discuter parce qu'on est issu du milieu agricole, il faut quand même le justifier et il faut quand même apporter des éléments supplémentaires. Donc c'est vrai que ça, pour le moral, c'est quand même assez dur parce que tu es obligé tout le temps de te justifier, comme je dis, et c'est chronophage et cette pompe de l'énergie. Oui, bien sûr. Donc ça, c'est vraiment le truc que j'ai remarqué. Et après, d'un point de vue externe, au niveau du marché, non, là, pour le coup, on ne l'a vraiment pas observé. Nous, avec les agriculteurs, ça se passe super bien. La plupart sont extrêmement... motivés pour aider à la fois l'innovation et une entreprise portée par des femmes, parce qu'ils sont conscients qu'il faut que ça change. Et en plus de ça, il y a beaucoup, beaucoup d'oléicultrices et beaucoup de producteurs de fruits femmes. Donc, c'est vraiment une idée reçue.

  • Speaker #0

    Trop bien, super. C'est cool de parler. Et tu disais, je reviens juste sur un point, tu disais que les femmes ont la tendance à moins valoriser. C'est plutôt... Oui. C'est plutôt qu'on vous challenge plus, comme tu disais ensuite.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Pas que ce soit un fait comme ça.

  • Speaker #1

    Non, tout à fait.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on peut considérer que Céaritis fait partie de la scène des éco-entrepreneurs ou des entrepreneurs à impact en France. Est-ce que tu as l'impression que sur ces sujets, il y a une accélération ? Est-ce que tu vois un peu ce milieu grandir ? On constate le changement climatique, on constate ses impacts de plus en plus. Il n'y a qu'à voir les mois qui sont passés qui ont battu des records de température. Est-ce qu'aujourd'hui tu vois une accélération sur le sujet, d'entreprises qui se disent qu'il faut qu'on investisse maintenant sur la transition écologique ?

  • Speaker #1

    Oui carrément, alors ça marche pour l'investissement, mais ça marche aussi pour l'accompagnement, pour les clients, pour les fournisseurs. En fait, tout le monde est vraiment en train de prendre conscience que sur toute notre chaîne de valeur, que ça soit de la production, même au scale up, à l'internationalisation, à tout ça, il faut vraiment prendre en considération la planète et notre impact sur l'environnement. Donc ça c'est super, je trouve que c'est vraiment une excellente chose que tout le monde se mobilise comme ça. Il y a énormément de choses, comme tu disais, sur la partie investissement, on voit fleurir des fonds à impact vraiment de partout, d'impact et d'entrepreneuriat féminin. Donc ça, c'est un bon point également pour motiver les filles à entreprendre. Je trouve que c'est une bonne chose aussi. En revanche, moi, je trouve qu'il faudrait un peu plus de fonds agricoles et early stage, parce que c'est vrai qu'on voit beaucoup de gros fonds qui investissent. Quand les boîtes ont déjà soit des autorisations de mise en marché, soit 500 000, 1 million d'euros de chiffre d'affaires, nous, ces montants-là, on ne les aura pas avant 2026, 2027. Et on est une startup créée en mars 2020. Donc, en fait, il faut tenir jusque-là. Et s'il pouvait y avoir des fonds agricoles et qui investissent dans leur listage, c'est vrai que ce serait intéressant. Voilà, j'en profite pour dire ça.

  • Speaker #0

    Yes. Super. Éventuellement, sur cette scène-là, si vous avez fait des concours, etc., je ne sais pas si tu as des entreprises à impact que tu as rencontrées où tu te dis que ça accompagne dans du sens dans le fait de mettre en place un futur dérisirable où on gère notre transition écologique. Est-ce qu'il y a des boîtes que tu as pu...

  • Speaker #1

    Oui. Alors nous, on est incubé, donc on est effectivement, notre siège est à Paris, à Évry, en région parisienne plutôt, et on a un établissement secondaire à Aix-en-Provence, et on fait partie du technopole de Larbois, et c'est un technopole qui n'incube et qui n'accueille que des startups cleantech. Donc c'est vrai que nous, on baigne en fait depuis quelques années maintenant dans cet environnement cleantech, et on n'a que des boîtes autour de nous qui proposent des solutions utiles. est positive pour l'environnement. Et là, en tête, j'ai une boîte qui s'appelle Entente et qui propose, qui conçoit un gros moteur qui convertit les chaleurs fatales en électricité. Donc, c'est clairement des machines qui se plug sur un process industriel qui rejette de la chaleur. Et du coup, ça te réinjecte dans ton process de l'électricité. Donc, tout ça, c'est des boîtes hyper vertueuses pour l'environnement. Et oui, on en connaît et on en soutient un paquet.

  • Speaker #0

    Ce sera bien. On passe maintenant à la partie quiz. J'ai prévu quelques petites questions sur cette thématique. La première, on l'a dit un peu plus tôt, les entreprises et l'exploitation agricole dirigées par les femmes sont une minorité dans le milieu. D'après toi, selon la mutualité sociale agricole, la MSA, quel est ce pourcentage ? Est-ce qu'on est plutôt à 5%, 10%, 25%, 40% ?

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il y en a, mais pas tant. 40%, ça me paraît quand même bien élevé. Je dirais entre 10 et 25, et j'ai quand même un penchant pour 10.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est pas 40, mais c'est plus que 10. On est effectivement plutôt à 25%. Le chiffre est assez stable, c'est à peu près le même que ce dix dernières années. Au total, c'est 30% des femmes qui sont... qui gèrent ou co-gèrent une ferme. Pardon, 30% des fermes sont gérées ou co-gérées par des femmes.

  • Speaker #1

    J'ai été pessimiste.

  • Speaker #0

    Non, t'avais dit entre 10 et 25, ça. Oui,

  • Speaker #1

    mais bon.

  • Speaker #0

    Une autre actualité sur le monde agricole cette année, ça a été les sujets de Megabassines en 2023. Donc des projets qui visent à puiser dans les nappes phréatiques pour mettre l'eau à disposition de quelques entreprises de l'agro-industrie. On a eu notamment les affrontements à Sainte-Soline pour s'opposer à ces projets de méga-vaccines qui ont fait beaucoup de bruit, beaucoup parlé cette année. Et donc d'un côté des activistes que le gouvernement qualifie d'éco-terroristes et de l'autre, gouvernement qui est accusé de réprimer par la violence et à coup de millions d'euros des projets jugés comme allant à l'encontre des mesures à adopter pour une meilleure gestion de l'eau. Puisque, on le rappelle, elles accentuent la pression sur les ressources en eau alors que les nappes phréatiques peinent déjà à se reconstituer. Plusieurs de ces projets étaient en cours de jugement cette année et fin 2023, c'était en octobre, la sentence est tombée pour 15 de ces projets. D'après toi, combien de projets ont été annulés ? Zéro ? Est-ce qu'il n'y a pas de projet annulé ? Est-ce qu'il y en a eu environ un quart ? Est-ce qu'il y en a eu un tiers ? Est-ce qu'il y en a eu cinq ? Est-ce qu'il y en a eu dix ? Est-ce que les 15, 100% des projets ont été annulés ?

  • Speaker #1

    Alors là, pour le coup, c'est un sujet d'actualité agricole, donc c'est vrai qu'on s'est quand même bien tenu au courant et je dirais que la totalité des projets ont été annulés.

  • Speaker #0

    Complètement, ouais. C'est ça, la justice administrative a annulé 100% des projets qui étaient en jugement et pointé leur inadaptation aux effets du changement climatique. Et le tribunal a considéré que, je cite leur mot, le projet n'est pas associé à de réelles mesures d'économie d'eau et ne tient pas compte des effets prévisibles du changement climatique. On va passer sur un sujet un peu plus léger, le glyphosate.

  • Speaker #1

    Bien plus léger.

  • Speaker #0

    Les analyses des urines de 7000 personnes en France ont montré du glyphosate dans 49,8% des urines. Et pour rappel, Emmanuel Macron avait promis en 2017 d'interdire le pesticide glyphosate d'ici 3 ans. La France a donc dû voter en 2023 pour prolonger ou non son utilisation au niveau européen. D'après toi, est-ce que... Bon, si tu suis les actus, tu dois peut-être déjà avoir la réponse. Est-ce qu'elle a voté contre ? Est-ce qu'elle a voté pour ? Est-ce qu'elle s'est abstenue ?

  • Speaker #1

    Là, pour le coup, on suit effectivement l'actualité agricole, mais alors encore plus l'actualité de la Commission européenne et de l'EFSA, donc ça a été une abstention.

  • Speaker #0

    C'est ça, abstention. Pourquoi ce choix du gouvernement ? On peut supposer que le sujet est assez risqué pour eux en termes de positionnement, parce qu'ils ont d'un côté des agriculteurs plutôt écolos comme Benoît Biteau. qui estime que le produit détruit la biodiversité et met en danger la sécurité alimentaire, et de l'autre, la FNSEA, qui dit qu'on n'a pas assez d'éléments qui justifieraient l'arrêt de l'utilisation. A noter donc que l'EFSA, l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments, reconnaît que le glyphosate a des propriétés de perturbation endocrinienne, ayant un impact sur la fonction de reproduction, et que l'OMS le classe depuis 2015 comme cancérogène probable pour les humains.

  • Speaker #1

    Oui, et puis si je peux compléter, c'est vrai que sans prendre partie de l'un ou de l'autre, c'est vrai que... Le fait d'arrêter la commercialisation de molécules chimiques est un vrai débat parce qu'il faut quand même bien nourrir la population française et donc avoir un minimum de récoltes. Mais d'un autre côté, on veut évidemment protéger la biodiversité et protéger notre planète. Donc c'est un réel débat qui, je pense, ne doit pas être tout blanc ou tout noir. Un des éléments qui, j'allais dire, accentue encore plus le débat, c'est la présence d'alternatives justement à ces molécules chimiques. C'est-à-dire qu'en fait, si on n'a pas d'autres produits qui permettent... sans défoncer l'environnement, d'atteindre ces mêmes niveaux de récolte, là, pour le coup, c'est jackpot pour tout le monde. Mais c'est vraiment qu'il faut nous laisser le temps de travailler sur ces alternatives et il faut tout prendre en considération.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Et tout ce qui est... Il y a aussi, je pense, un autre sujet pour compléter, c'est aussi l'alimentation. On a aujourd'hui, très carnés, on mange 5 fois plus de viande qu'il y a 100 ans, ça se paye aussi parce qu'il faut bien produire pour nourrir le bétail. Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, non mais ça c'est affligeant. Moi ça fait deux ans que je suis végétarienne, donc j'ai fait en sorte de bannir les steaks de mon alimentation. Mais c'est vrai que ça c'est affligeant. Le nombre d'hectares qui sont alloués pour la production animale, c'est impressionnant.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    ouais.

  • Speaker #0

    C'est bon. Donc on pourrait nourrir tout le monde si... en faisant des choix aussi alimentaires différents, ça serait...

  • Speaker #1

    Oui, puis après, il y a tous les problématiques de gaspillage, de...

  • Speaker #0

    50% de la nourriture qui est gaspillée dans le monde. Ah,

  • Speaker #1

    c'est pas grave.

  • Speaker #0

    Pour produire moins, si on le fait.

  • Speaker #1

    Pour produire moins, oui, c'est ça. Enfin bon.

  • Speaker #0

    Top. On arrive vers la fin de cette interview. J'ai quelques dernières questions. Est-ce que récemment, tu as... T'as des livres, des articles, des documentaires, des films, des séries, je sais pas, qui t'ont marqué sur des sujets d'écologie, de transition, peut-être de post-croissance, on peut pas dire le mot décroissance.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est pas forcément lié, enfin j'ai un film qui est en tête là, qui s'appelle Don't Look Up, qui est sorti sur Netflix, c'est un film d'Adam McKay. Alors c'est pas forcément tourné vers l'écologie, mais en tout cas ce qui est affligeant c'est vraiment de voir que la planète va être détruite, et que finalement on a tous des œillères et on n'écoute que quelques personnes, et en fait il ne faut juste pas regarder en l'air pour voir que tout est bien. Et non, ça ne marche pas comme ça. Donc oui c'est plus ce film-là que j'ai en tête.

  • Speaker #0

    Une bonne métaphore pour le coup. Complètement. C'est vrai que c'est un peu attrissant. D'ailleurs, le hashtag Don't Look Up a été repris toute l'année dernière et toute cette année sur des interventions de journalistes qui minimisent ou des politiques. J'y pense encore cette année. Je crois que c'était un député RN qui a pris la parole pour dire Oui, le GIEC, ils exagèrent, ils sont dans leur rôle. Le GIEC, il faut le rappeler, ils sont nommés par l'ONU. Ils ne font que prendre tous les rapports pour condenser et donner aux... aux décideurs et à tout le monde les informations sur l'état des connaissances. C'est un consensus scientifique. Dire qu'ils exagèrent, c'est un peu comme dire 2 plus 2, c'est pas vraiment égal à 4. En fait, il y a des faits, il y a des lois de la physique qui sont là et malheureusement, on ne pourra pas négocier avec elles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    pas tellement dans leur...

  • Speaker #1

    C'est dommage d'avoir ces œillères et de vouloir minimiser la réalité, comme tu disais.

  • Speaker #0

    C'est ça. Sachant que malheureusement, ils la minimisent eux-mêmes, ces scientifiques-là, puisque généralement, ils sont assez prudents sur leurs estimations et ce qu'on se rend compte, c'est que cette année, on l'a vu en tout cas, on est à des chiffres qui sont au-delà de leurs prévisions parce qu'ils n'ont pas voulu être alarmistes, ils ne veulent surtout pas qu'on les taxe d'alarmistes et qu'ils disent qu'ils exagèrent. Donc quand ils prennent les précautions des gens, on les pointe du doigt, c'est assez compliqué. Il y a une remise en question à avoir et des actions à prendre. Ok, est-ce que tu as éventuellement un humain, une humaine qui t'inspire ? Une éco-entrepreneur ou autre ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas forcément un humain ou une humaine qui m'inspire, mais moi j'aime bien... comment dire, l'aura et le charisme à l'époque des chefs de guerre, des femmes politiques, des hommes politiques. Donc, peu importe là, pour le coup, ce qu'ils ont fait, qui peuvent être évidemment désastreux, mais le courage qu'ils ont d'embarquer des gens et de vraiment vouloir convaincre et de croire en leurs idées, d'y aller, de ne pas se poser de questions. Et j'admire vraiment ces gens-là parce que j'aimerais être aussi confiante qu'eux. Alors, voilà, modulo leurs idées politiques, évidemment. Merci. mais en tout cas d'avoir cette confiance et de se dire allez moi je crois tellement en mon projet que je vais embarquer des gens et qu'on y va et ouais je trouve que ça c'est évidemment admirable et puis si je devais pour le coup jouer le jeu et donner un nom je dirais Simone Veil pour un peu les mêmes idées que je viens de citer de vraiment d'être inspirante, de croire en ses idées et de se battre jusqu'au bout pour qu'elles soient acceptées quoi. Trop bien

  • Speaker #0

    Merci Comment on peut, à notre échelle, aider ces arétis à grandir ? Est-ce que tu pourrais nous recommander des réseaux sociaux, ou peut-être des gens à qui en parler ? S'il y a des gestes qu'on peut faire pour que demain, on consomme tous des produits sans phytosanitaires, sans insecticides ?

  • Speaker #1

    Je crois que tu l'as un peu dit, le mieux, c'est d'en parler. C'est que tout le monde soit conscient de l'impact sur l'environnement. de l'agriculture aujourd'hui, déjà, ce serait déjà super. Après, pour nous soutenir, c'est évidemment nos réseaux sociaux. Donc, on est très présents sur Instagram et LinkedIn. Et alors là, le graal de l'aide, ce serait qu'on puisse être entendus par le gouvernement et par le ministère de l'Agriculture. On adorerait être reçus au ministère et pouvoir exposer un peu notre projet et voir comment est-ce que l'État français peut nous aider.

  • Speaker #0

    On arrive au bout de l'interview. J'ai une question que je pose à chaque invité. Question un peu clin d'œil sur l'extinction de la biodiversité, ça serait quoi ton animal totem ?

  • Speaker #1

    Oula, ça c'est une sacrée question. Je crois que j'y jouais. J'essayais de me projeter dans un animal totem quand j'étais enfant. Je crois que j'ai une réponse. Moi, je dirais l'aigle. L'aigle, pour sa vision d'ensemble, c'est un animal qui est souvent au perché, au sens propre, et qui regarde un peu en bas ce qui se passe. Et ensuite, il prend ses décisions. J'attaque, je n'attaque pas. C'est aussi un animal qui semble très indépendant et très libre. Voilà, de par le fait qu'il vole, évidemment. Donc, ouais, je dirais l'aigle, pour toutes ces raisons.

  • Speaker #0

    Stylé.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pour conclure, si tu veux passer un dernier message, un remerciement, c'est une demande à passer, un lien à nous communiquer pour qu'on suive vos aventures.

  • Speaker #1

    Oui, alors les remerciements, c'est vrai qu'on n'en fait malheureusement pas assez. Je remercie l'équipe de Cearitis. On est aujourd'hui une équipe de 15 personnes, donc on a beaucoup de monde en R&D notamment, mais là on vient de structurer une équipe commercial marketing. Donc je les remercie pour toute leur motivation, leur implication et le travail qu'ils fournissent. Évidemment nos prestataires, nos partenaires, toutes les structures d'accompagnement qui nous suivent depuis bientôt 4 ans maintenant. Et puis, nos réseaux sociaux, comme je le disais, abonnez à notre newsletter que vous pouvez retrouver sur notre site internet et nous liker nos posts et republier, ce serait génial.

  • Speaker #0

    Super, bravo à elle, bravo à eux, bravo à toi. Merci. Merci beaucoup Marion d'avoir accepté l'invitation sur le podcast. On vous souhaite plein de succès, plein de succès pour Seraritis. Merci à vous qui êtes restés jusqu'au bout de cet épisode. N'hésitez pas à nous dire en commentaire ce que vous en avez pensé et on se dit à très très vite pour de nouveaux épisodes et n'oubliez pas de vous abonner.

  • Speaker #2

    C'est déjà la fin de cet épisode. J'espère qu'il t'a plu et que tu auras appris des choses intéressantes et motivantes qui seront utiles dans ton engouement écologique. On aura besoin de tout le monde pour y arriver. N'hésite pas à partager le podcast à tes amis et à ta famille. Si tu as des questions, laisse-moi un message en commentaire ou contacte-moi par mail à l'adresse en description. Je te laisse t'abonner et je te dis à très très vite pour de nouveaux épisodes. Ciao !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Présentation de Marion et de Céaritis

    00:47

  • Élargissement à d'autres cultures d'arbres

    10:20

  • Pourquoi une levée de fonds ?

    13:50

  • Disponibilité de Céaritis, déploiement

    17:20

  • Entrepreneuriat féminin et clients agriculteurs

    19:07

  • Le Quizz !

    24:40

  • Inspirations, lectures, animal totem, divers

    30:14

Description

Dans cet épisode, j'accueille Marion Canale, cofondatrice et présidente de Cearitis !

Petite fille d'agriculteur, Marion a créé son entreprise pour protéger les arbres fruitiers des ravageurs de façon naturelle 🪰.

Cearitis développe une stratégie "Push & Pull", utilisant un répulsif naturel afin de dévier les ravageurs des parcelles d'arbres fruitiers 🍒, et un attractif naturelle pour piéger les ravageurs déviés.

Découvrez dans cet épisode l'histoire de cette entrepreneuse et son travail pour promouvoir une alternative aux pesticides !

Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Système D Terre, le podcast des Terrions déter pour agir face au changement climatique. Ici on va parler écologie, réchauffement climatique, mais aussi des solutions pour agir à son échelle et essayer d'aller au-delà des éco-gestes. Avant de commencer, n'oublie pas de t'abonner pour ne pas rater les prochains épisodes, et je t'encourage aussi à laisser des étoiles et des commentaires après l'écoute pour nous soutenir et nous aider à nous améliorer. Bonne écoute ! Bienvenue sur Système D Terre , on accueille aujourd'hui Marion Canale qui va nous parler de l'entreprise Cearitis située en Essonne et dont elle est la présidence et cofondatrice. Hello Marion !

  • Speaker #1

    Hello !

  • Speaker #0

    Pour démarrer cette interview, est-ce que tu peux te présenter pour nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Oui, donc je m'appelle Marion Canale, j'ai 26 ans, je suis née effectivement à Paris et depuis peu j'habite Aix-en-Provence et je suis effectivement la présidente et cofondatrice de Cearitis.

  • Speaker #0

    Super ! Est-ce que tu peux nous raconter ? La genèse du projet Ceraritis, qui fait que tu te sois dit j'ai envie de lancer ma propre solution agroécologique qui va être plus écolo et plus naturelle que ce que propose le marché ?

  • Speaker #1

    Oui, donc le projet Seraritis est né finalement pendant mon école d'ingénieur. Donc moi je suis titulaire d'un diplôme d'ingénieur en biotechnologie et je viens d'une école du groupe Ionis qui est localisé à Villejuif et qui propose des formations d'ingénieurs en biotechnologie. Et de la deuxième à la cinquième année, on nous demande de créer des projets étudiants. Donc il faut trouver des idées à quelles une biotechnologie peut répondre à un besoin. Et donc en même moment où on nous demande de trouver des idées de projets, j'ai mon grand-père. qui est oléiculteur dans mon village d'origine en Italie, c'est-à-dire qui produit l'huile d'olive, qui voit sa récolte détruite à peu près à 80% à cause d'un ravageur qui s'appelle la mouche de l'olive. Donc c'est un ravageur comme beaucoup de ravageurs qui pond ses œufs dans les olives et en fait tu ne peux ni produire ni consommer ton olive qui est piquée par un... par une larve, et ça te détruit directement ta récolte. Et donc, je me suis dit, à ce moment-là, il y a forcément une idée à trouver pour protéger les olives de mon papy et éviter qu'ils bombardent des insecticides pour cela. Donc, c'est un peu comme ça que l'idée est née et qu'autour d'un projet étudiant et d'une histoire familiale, on s'est dit, allez, c'est parti, on va faire quelque chose de bien.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as fondé le projet avec ta cousine, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. En fait, on est cousine, alors je crois que c'est troisième degré, quelque chose comme ça. De toute façon, on est dans notre village, en Italie, on est un peu tous cousins. Oui, effectivement, donc c'est ma cousine et elle aussi, son grand-père de son côté avait des oliviers et a vécu en fait la même chose que mon grand-père. Donc voilà, on est toutes les deux portées par cette histoire familiale, portée par la culture de l'olive. Donc on connaît les conséquences que ça peut avoir sur une récolte, sur une famille et sur les ventes que t'en tires de chaque fois. Donc oui, avec Soledad.

  • Speaker #0

    Très bien. Donc tu disais que le but c'est d'éviter que ton grand-père bombarde avec de l'insecticide. Donc vous avez souhaité travailler sur ce projet Seraritis. Comment est-ce que ça fonctionne ? Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur la solution que vous avez créée ?

  • Speaker #1

    Oui, sur la techno. Du coup, on a inventé, breveté un dispositif de biocontrôle. Donc nous on ne fait pas de l'insecticide mais du biocontrôle. C'est une grande famille aussi de protection de culture. Et on a fait un système en push and pull, c'est-à-dire qu'on va combiner l'action d'un répulsif et l'action d'un attractif. Le répulsif est appliqué en pulvérisation sur les arbres, il va créer une barrière olfactive au ravageur. Et l'attractif est installé dans un piège, à l'extérieur du verger cette fois-ci, pour attirer et dévier les insectes. précédemment présents sur le verger. Et oui, ce qu'il faut savoir, c'est que du coup, la partie répulsive, c'est pas nous qui l'avons inventée, c'est le CNRS. Donc on est titulaire, voilà, depuis décembre 2022, d'une licence exclusive d'exploitation sur Brumais. Ce qui nous a permis de faire un énorme bond en avant sur la R&D et de ne pas y passer 8 ans comme eux l'ont fait.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et donc tu dis que c'est une solution naturelle, moi c'était vraiment une de mes principales préoccupations en fait quand on m'a parlé de Saritis, je me suis dit je ne veux surtout pas inviter quelqu'un qui aurait une techno qui en fait finalement serait néfaste, qui pourrait arriver avec une image un peu green et puis derrière, donc tu vas tout de suite te rassurer finalement sur la composition, est-ce que tu peux en parler là ou je ne sais pas si c'est secret ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est pas secret, puisque c'est breveté, donc publié, donc tout le monde peut avoir accès au nom des molécules. En revanche, non, je préfère désamorcer ça tout de suite. Nous, les répulsifs qu'on utilise, ce sont deux molécules, deux acides gras volatiles, et un des deux acides gras, pour donner un exemple qu'on aime bien montrer, c'est qu'il y en a un des deux acides gras qu'on utilise qui est présent dans le beurre. Donc c'est vraiment des acides gras qui sont déjà utilisés, homologués pour de l'alimentaire, et qu'on consomme déjà même sans le savoir. Donc non, il n'y a absolument aucun risque sur l'environnement, même aux concentrations qu'on utilise.

  • Speaker #0

    Super. Aujourd'hui le produit est utilisé pour vendre la solution à un agriculteur qui va appliquer le produit à quel moment pendant la production d'olive, une fois que les premières olives commencent à apparaître, comment ça se passe exactement ?

  • Speaker #1

    Au moment où le ravageur est présent. Nous, effectivement, la présence du ravageur est corrélée avec le stade phénologique de l'arbre. C'est-à-dire qu'au moment où il y a du fruit, il va y avoir de la mouche de l'olive, il va y avoir du ravageur, forcément, c'est assez corrélé. Et nous, on intervient avant les attaques de la première génération de mouche de l'olive. Donc c'est vrai que c'est assez précis, mais vu qu'on n'est pas insecticide, on se doit d'être beaucoup plus précis que les traitements chimiques, parce que nous, on n'a pas cette efficacité. On n'a pas ce spectre d'action aussi large que les insecticides. Donc, on intervient à ce moment-là et jusqu'à la récolte.

  • Speaker #0

    D'accord. OK. Il me semble que j'avais eu une interview de vous où vous parliez justement de l'efficacité et du pourcentage ouvert. Ça restait quand même assez élevé, il me semble, au-delà de 80

  • Speaker #1

    Oui, sur l'olive, on est assez contentes. On arrive bien à protéger les récoltes. On a fait... Donc plusieurs essais sur plusieurs années, en France, Espagne et Portugal, et en moyenne on a 90% de récoltes protégées, donc ça veut dire moins de 10% de dégâts, et c'est quand même assez intéressant pour un dispositif de biocontrôle.

  • Speaker #0

    Là où sur du pesticide chimique, c'est quoi, c'est du 95% ?

  • Speaker #1

    On va même atteindre les 100% parfois, quand c'est bien appliqué, bien au bon moment, là on arrive à 100%. OK.

  • Speaker #0

    Avec les inconvénients qu'on connaît derrière.

  • Speaker #1

    Avec les dégâts sur la biodiversité, ça se retrouve dans les nappes phréatiques, c'est toutes les problématiques de santé qu'on connaît.

  • Speaker #0

    Super. Outre le fait d'utiliser des substances non toxiques qui plieront aux convaincus qui veulent une agriculture plus saine, est-ce qu'il y a des avantages produits que vous mettez en avant pour les agriculteurs sur la solution ?

  • Speaker #1

    Oui, on en a trois précisément, en tout cas les trois principaux qu'on aime bien proposer aux agriculteurs. Le premier, il va se situer sur le répulsif. Donc en fait les acides gras répulsifs qu'on utilise sont, quand ils sont utilisés purs, très volatiles, c'est-à-dire que si on les dépose sur une surface, ils vont avoir une durée de vie d'à peu près 30 minutes. Donc c'est vraiment pas compatible avec une application en chante, imagine bien, il ne peut pas passer toutes les 30 minutes avec un facteur. Donc nous, ce sur quoi on a vraiment beaucoup travaillé, c'est sur l'encapsulation. de ces deux molécules. En fait, on va créer une capsule autour des acides gras qui permet de les retenir et d'augmenter ce qu'on appelle leur rémanence, donc c'est leur durée de vie après l'application en champ. Et donc nous, on a vraiment beaucoup bossé sur ça, on a travaillé avec pas mal de prestataires et on a presque, je ne sais pas, une vingtaine de versions de... du produit encapsulé. Et aujourd'hui, on arrive à plus de 12 jours de rémanence, c'est-à-dire qu'une fois qu'on l'applique sur les arbres, on a du produit, et le produit est surtout efficace pendant 12 jours. Donc c'est quand même assez intéressant. Là où un insecticide est efficace entre 5 et 7 jours. Ah oui, ok, d'accord. 5 et 7 jours de rémanence. Donc oui, ça c'est un gros avantage qu'on a, c'est-à-dire que ça réduit le temps de main-d'oeuvre, et en plus, c'est plus efficace sur du long terme. Ensuite, les deux autres avantages qu'on peut proposer, ça va être sur la partie attractive cette fois-ci. Donc il va y avoir dans notre partie attractive deux produits, donc une solution attractive et un piège qui va diffuser cette solution. Et le piège, lui, c'est un système autonome en fait, c'est un piège qui est alimenté par un panneau solaire. Donc il y a tout un système électronique à l'intérieur qui va pomper automatiquement de la solution attractive et la diffuser en continu. Voilà. Et ça, ça évite en fait de tous les quatre matins de revenir sur son verger, de ravitailler en attractif pour garantir un piégeage constant. Donc ça, c'est quand même quelque chose qu'on a inventé et qui est pas mal. On est à peu près les seuls à faire ça en France pour sûr. En Europe, on est assez sereines pour le dire aussi. Et le deuxième point sur le piège, là c'est en cours, donc c'est pas encore fini. En revanche, ça devrait être prêt pour la saison 2024. On va le connecter, le piège. Donc c'est pas gadget, ça permet vraiment de pouvoir le contrôler à distance. et de savoir à distance combien tu pièges d'insectes, est-ce qu'il y a assez de solutions attractives, est-ce que je dois me déplacer pour faire une maintenance sur la pompe ? Voilà, ça te permet en fait de toi, de ton exploitation, de chez toi même quasiment, de savoir où en est ton piégeage et est-ce que tu as des bons résultats avec ça. Donc voilà, ça c'est les avantages produits qu'on peut proposer qui sont intéressants par rapport aux phytos et qui plaisent aux agris.

  • Speaker #0

    Une question là-dessus d'ailleurs, c'est vrai que les insecticides vont avoir tendance à... tuer directement l'espèce invasive, vous vous faites le choix de la capturer, pas seulement juste de l'éloigner pour qu'elle aille sur un champ voisin, mais aussi de la capturer derrière. Est-ce qu'il y a une façon derrière d'utiliser ce qui est capturé qui pourrait être intéressante, je sais pas, sur la nourriture, la base d'insectes, ou des choses comme ça, ou c'est... Comment vous adressez ce point-là aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question, on nous le demande souvent. Aujourd'hui, on n'a pas forcément réfléchi à la valorisation des captures d'insectes. Bien que ça pourrait être intéressant, comme tu disais, pour de la nourriture animale ou même, enfin voilà, j'ai pas d'autres idées aujourd'hui, mais on l'a pas encore réfléchi parce que ça nous demanderait en fait des frais supplémentaires. Aujourd'hui, le piège est vraiment conçu pour faire ce qu'on appelle du piégeage de masse d'insectes, donc vraiment pour protéger la récolte des agriculteurs. On n'a pas forcément pensé à l'étape d'après, mais on va y réfléchir.

  • Speaker #0

    Ok. Et aujourd'hui, le ciblage que vous faites est sur une espèce en particulier de mouche qui attaque les oliviers. C'est à la fois pour le côté répulsif et à la fois le côté attractif où il va y avoir cette sélection sur cette espèce-là qui est faite ?

  • Speaker #1

    Alors c'est toute la puissance du brevet du CNRS. En fait, c'est que les deux molécules attractives qu'ils ont brevetées et qu'ils ont découvertes, surtout, n'est pas efficace que sur la mouche de l'olivier. Ils sont efficaces en combo sur d'autres insectes et notamment sur d'autres mouches des fruits. dont celle des fruits rouges et celle des agrumes. Et donc nous, aujourd'hui, on est en train d'appliquer la technologie en face, donc l'attractif, pour qu'on puisse avoir le push and pull complet, efficace sur les trois types de cultures que je viens de citer, donc l'olive, les fruits rouges et les agrumes. Aujourd'hui, on est bien avancé sur la partie fruits rouges. Le programme de R&D qui va commencer sur les agrumes démarre en début d'année 2014. Là aujourd'hui on est bien avancé sur la partie fruits rouges et on a déjà fait un premier test là en 2023 et les résultats sont extrêmement encourageants.

  • Speaker #0

    Trop bien. Ça a été quoi aujourd'hui les gros jalons du projet ? Si tu pouvais le résumer en quelques points. Je sais que vous avez fait une levée de fonds notamment, s'il y a des points comme ça que tu souhaites.

  • Speaker #1

    Oui tout à fait sur la partie financière c'est vrai qu'on a fait pas mal de choses. C'est bien parfois de lister ses réussites, ça fait plaisir. En 2022 notamment on a eu... On a été lauréate de la 24e édition de l'iLab. C'est un concours organisé par BPI France qui promeut l'innovation. Et comme tu disais, en 2023, on a effectivement levé des fonds. On a bouclé une CIDE 830 000 euros auprès de Business Angel, du fonds de la Banque Populaire Méditerranée et d'investisseurs à titre perso.

  • Speaker #0

    Super, bravo.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    830 000 euros cette année avec Business Angels et autres. C'est quoi l'objectif derrière de cette levée ?

  • Speaker #1

    Alors cette levée, elle avait trois objectifs. Le premier, et pas des moindres, c'était de finir la partie R et D du projet. C'est-à-dire qu'on voulait avoir les prototypes finaux qui fonctionnent, ne plus être dans l'expérimental, mais dans l'exploration, je veux dire, et d'avoir vraiment les paramètres de nos technos bien figés. On sait que c'est efficace, on sait à combien de pourcents. Voilà, donc ça c'était l'objectif et du coup on l'a validé via de l'expérimentation plein champ. Donc on a testé la technologie en conditions réelles sur l'olive et sur la cerise et on a eu des très bons résultats. Donc ça y est maintenant, la partie R du R&D est figée et c'est grâce à notre levée de fonds. Le deuxième objectif c'était le recrutement parce qu'on ne peut pas faire ça toute seule, moi-même et mon associé. Donc on a recruté à peu près 7 personnes en un an et aujourd'hui nous sommes 15 et on a pu... Bien avancer la partie R&D, avancer en parallèle la partie prospection commerciale et réfléchir à notre stratégie commerciale et marketing. Et évidemment, sur la partie plus opérationnelle des gens qui nous aident au quotidien. En troisième point, le troisième objectif de cette levée de fonds, ça a été de démarrer notre dossier d'homologation, parce que comme je le disais, notre technologie, une partie de la technologie est soumise à l'homologation, le répulsif, et pour constituer le dossier d'homologation, qui est la première étape, il faut faire tout plein d'études de toxicologie, écotoxicologie, et vérifier que le produit est bien neutre pour l'homme et l'environnement, donc tout ça, ça coûte extrêmement cher, on doit faire ces études avec des laboratoires agréés. Et donc tout ça, c'est chronophage et ça coûte des sous. Donc ça a été le troisième objectif de cette levée de fonds.

  • Speaker #0

    Super. L'objectif, donc, une fois que tu as parlé de la partie aussi croissance, donc là, à partir de là, ça permet de finaliser finalement le produit, la recherche dessus, tout ce qui est homologation, et grossir l'équipe pour aller vendre la solution. Donc à partir de là, vous pouvez avancer, commercialiser la solution et faire de la croissance. jusqu'à une éventuelle prochaine levée de fonds. Si vous voulez encore accélérer, si il y a cet objectif.

  • Speaker #1

    C'est carrément l'objectif. D'ailleurs, en 2024, on va faire une pré-série A. On ne sait pas trop encore comment l'appeler, mais c'est vraiment une levée intermédiaire entre l'acide qu'on a clôturé il y a quelques mois et la série A qu'on vise en 2026 pour nous permettre de continuer le dossier d'homologation, avancer sur la phase pré-commerciale aussi. pour la vente de prototypes que j'expliquais et d'avancer toujours sur le recrutement, la croissance, la pré-industrialisation, être dans les starting blocks jusqu'à la délivrance d'une autorisation de mise en marché.

  • Speaker #0

    Super. S'il y a des VCs, des BA ou autres qui nous écoutent...

  • Speaker #1

    C'est un grand plaisir qu'on discutera du DEC.

  • Speaker #0

    Parfait. Aujourd'hui, comment vous vous fournissez sur les matières premières, que ce soit sur le répulsif ou l'attractif ?

  • Speaker #1

    Ça pareil, c'est un truc sur lequel on a vraiment pas mal bossé en 2023 et on a sécurisé une partie de l'approvisionnement. On est encore en train de travailler sur la deuxième partie forcément. Donc notamment sur les répulsifs, on a signé un partenariat avec l'entreprise Afiren. C'est une entreprise qui est basée, en tout cas l'usine est basée dans l'Est de la France et qui bioproduise. des acides gras, donc à partir de coproduits de l'agriculture. Donc en fait, à partir de déchets de l'industrie. sucrière de la betterave, ils vont fermenter ces biodéchets et en produire nos acides gras que nous réutilisons pour l'agriculture. Donc ça fait une jolie boucle vertueuse pour protéger l'agriculture. Donc oui, on a sécurisé une partie de nos approvisionnements comme ça.

  • Speaker #0

    Super. J'étais curieux sur la partie aussi attractif, sur l'équipement et l'éventuelle maintenance. Tu disais que justement tu as un panneau solaire, donc on peut supposer que ça fonctionne essentiellement la journée, idéalement avec un ensoleillement, même si même quand il y a du nuage, les panneaux fonctionnent généralement. Mais tu parlais aussi d'un système de pompe, peut-être qu'il y a une capacité maximale qu'on peut piéger finalement avant de devoir changer. Est-ce que tu as quelque chose un peu sur la maintenance dont tu pourrais nous parler ?

  • Speaker #1

    Tout ça, c'est des très bonnes questions. On est en train, pour le coup, vraiment d'y réfléchir. On a changé de... Là, on passe sur un nouveau bureau d'études qui est spécialisé dans l'industrialisation de systèmes électroniques, comme ça. Et on est vraiment en train de prendre le temps de sourcer nos composants électroniques et les composants du circuit pour que ça soit le plus robuste possible et qu'on ait le moins de maintenance. Donc, ça sous-entend effectivement un investissement supplémentaire. Mais au moins, on est tranquille là. Les premières études ont montré qu'on serait tranquille 7 ans pour un usage sur 7 saisons, du coup. Donc ça permet d'être Sécure sur les niveaux de maintenance Après le côté connecté Donc comme je disais c'est pas gadget Ça permet vraiment de savoir à distance Quel est le temps de maintenance Que je vais devoir passer par saison Vérifier évidemment si le piège Est bien en marche Et si le piège correctement Donc voilà on essaie vraiment de mettre tout ça en place Pour réduire encore une fois le temps de main d'oeuvre Et le temps de maintenance par l'agriculteur Ou par j'espère un jour le technicien CRS

  • Speaker #0

    Super, donc 7 ans aujourd'hui, un agriculteur qui se lance avec vous, il sait qu'a priori pendant 7 ans, il n'aura pas besoin de changer son matériel ou de faire effectuer une maintenance.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Parfait. Aujourd'hui, le produit est disponible en France. Est-ce que tu peux nous en parler un peu plus sur le déploiement de la solution, sur vos premiers agriculteurs, vos premiers clients ? Comment ça s'est passé ? Comment vous voyez un peu le déploiement ?

  • Speaker #1

    Oui, de toute façon, nous, ce qu'il faut savoir, c'est que notre stratégie commerciale est très, très liée à notre stratégie réglementaire. En fait, la partie répulsive de la technologie est soumise à homologation. Donc, c'est une autorisation de mise en marché qu'on doit avoir pour commercialiser la technologie entière. Et ça, en fait, il faut savoir que ça prend énormément de temps. Donc, c'est très chronophage et très cher. En Europe, ça prend entre 4 et 7 ans. et à l'international un peu moins, mais on est toujours sur des délais entre 3 et 5 ans pour obtenir ce type d'autorisation de mise en marché. Donc nous, il faut savoir qu'avant 2029, on ne pourra pas commercialiser la solution telle qu'elle. Donc ça, c'est pour la partie répulsive. En revanche, pour la partie attractive, elle, elle n'est pas soumise à homologation. Donc on peut commencer à la vendre. Et c'est ce qu'on est en train de faire, c'est commencer à vendre une partie de la technologie à des agriculteurs qui sont intéressés à la fois pour avoir un autre système de piégeage que ce qu'ils ont aujourd'hui, et aussi pour soutenir une entreprise qui est en cours de développement et qui est motivée par remplacer les insecticides.

  • Speaker #0

    Super.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, la techno est effectivement, une partie de la techno, si je vais être précise, est disponible en France, en Espagne et au Portugal. C'est des marchés qui nous intéressent énormément, qui sont évidemment très bons producteurs de fruits. Et après, il y a le grand international, si je puis dire, avec le Brésil qui nous intéresse. Et on va déployer une partie de la techno, effectivement, dans le nord du Brésil pour lutter contre la mouche méditerranéenne des fruits qui, comme son nom ne l'indique pas, ravage les mangues.

  • Speaker #0

    OK, top. J'avais une question, en fait on a été actionnaire via la société Blacksmith, j'ai été actionnaire d'une start-up où il y avait deux fondatrices, et elles avaient parfois des difficultés à vendre leurs services face à des interlocuteurs qui étaient un peu conservateurs ou un peu misogynes. Je sais que dans l'agriculture, milieu agricole, c'est un milieu essentiellement d'hommes, en tout cas en termes de dirigeants. Est-ce qu'aujourd'hui vous vous heurtez un peu à ça ?

  • Speaker #1

    Alors ça va être à plusieurs niveaux. Je dirais déjà au niveau interne à la société, sans prendre en considération la partie clientèle, nous, on a vu beaucoup de différences avec des startups portées par des hommes, notamment sur le niveau d'ambition qu'on met sur notre chiffre d'affaires, par exemple, ou sur la vision qu'on veut donner à notre boîte. Ça déjà, c'est un vrai... Alors, je ne sais pas qui... Titi ! et auteurs de ça, mais je veux dire, de base, en fait, nous, les filles, on va avoir tendance à être moins ambitieuses. Et ça, en fait, la conséquence directe de ça, c'est que tu vas lever moins de fonds ou tu vas plus galérer à lever des fonds. Nous, c'est vraiment ce qu'on a vu, c'est qu'en fait, le niveau de justification qu'on doit apporter versus une boîte qui est portée par des hommes est vraiment impressionnant. C'est-à-dire que nous, tout ce qu'on va dire, il va falloir le justifier par des documents mais plus plus quoi, c'est-à-dire que même les tendances du marché, le fait qu'on soit quand même... intégrés dans ce milieu agricole et qu'on sache de quoi on parle, même cette légitimité-là, qui n'est normalement pas à discuter parce qu'on est issu du milieu agricole, il faut quand même le justifier et il faut quand même apporter des éléments supplémentaires. Donc c'est vrai que ça, pour le moral, c'est quand même assez dur parce que tu es obligé tout le temps de te justifier, comme je dis, et c'est chronophage et cette pompe de l'énergie. Oui, bien sûr. Donc ça, c'est vraiment le truc que j'ai remarqué. Et après, d'un point de vue externe, au niveau du marché, non, là, pour le coup, on ne l'a vraiment pas observé. Nous, avec les agriculteurs, ça se passe super bien. La plupart sont extrêmement... motivés pour aider à la fois l'innovation et une entreprise portée par des femmes, parce qu'ils sont conscients qu'il faut que ça change. Et en plus de ça, il y a beaucoup, beaucoup d'oléicultrices et beaucoup de producteurs de fruits femmes. Donc, c'est vraiment une idée reçue.

  • Speaker #0

    Trop bien, super. C'est cool de parler. Et tu disais, je reviens juste sur un point, tu disais que les femmes ont la tendance à moins valoriser. C'est plutôt... Oui. C'est plutôt qu'on vous challenge plus, comme tu disais ensuite.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Pas que ce soit un fait comme ça.

  • Speaker #1

    Non, tout à fait.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on peut considérer que Céaritis fait partie de la scène des éco-entrepreneurs ou des entrepreneurs à impact en France. Est-ce que tu as l'impression que sur ces sujets, il y a une accélération ? Est-ce que tu vois un peu ce milieu grandir ? On constate le changement climatique, on constate ses impacts de plus en plus. Il n'y a qu'à voir les mois qui sont passés qui ont battu des records de température. Est-ce qu'aujourd'hui tu vois une accélération sur le sujet, d'entreprises qui se disent qu'il faut qu'on investisse maintenant sur la transition écologique ?

  • Speaker #1

    Oui carrément, alors ça marche pour l'investissement, mais ça marche aussi pour l'accompagnement, pour les clients, pour les fournisseurs. En fait, tout le monde est vraiment en train de prendre conscience que sur toute notre chaîne de valeur, que ça soit de la production, même au scale up, à l'internationalisation, à tout ça, il faut vraiment prendre en considération la planète et notre impact sur l'environnement. Donc ça c'est super, je trouve que c'est vraiment une excellente chose que tout le monde se mobilise comme ça. Il y a énormément de choses, comme tu disais, sur la partie investissement, on voit fleurir des fonds à impact vraiment de partout, d'impact et d'entrepreneuriat féminin. Donc ça, c'est un bon point également pour motiver les filles à entreprendre. Je trouve que c'est une bonne chose aussi. En revanche, moi, je trouve qu'il faudrait un peu plus de fonds agricoles et early stage, parce que c'est vrai qu'on voit beaucoup de gros fonds qui investissent. Quand les boîtes ont déjà soit des autorisations de mise en marché, soit 500 000, 1 million d'euros de chiffre d'affaires, nous, ces montants-là, on ne les aura pas avant 2026, 2027. Et on est une startup créée en mars 2020. Donc, en fait, il faut tenir jusque-là. Et s'il pouvait y avoir des fonds agricoles et qui investissent dans leur listage, c'est vrai que ce serait intéressant. Voilà, j'en profite pour dire ça.

  • Speaker #0

    Yes. Super. Éventuellement, sur cette scène-là, si vous avez fait des concours, etc., je ne sais pas si tu as des entreprises à impact que tu as rencontrées où tu te dis que ça accompagne dans du sens dans le fait de mettre en place un futur dérisirable où on gère notre transition écologique. Est-ce qu'il y a des boîtes que tu as pu...

  • Speaker #1

    Oui. Alors nous, on est incubé, donc on est effectivement, notre siège est à Paris, à Évry, en région parisienne plutôt, et on a un établissement secondaire à Aix-en-Provence, et on fait partie du technopole de Larbois, et c'est un technopole qui n'incube et qui n'accueille que des startups cleantech. Donc c'est vrai que nous, on baigne en fait depuis quelques années maintenant dans cet environnement cleantech, et on n'a que des boîtes autour de nous qui proposent des solutions utiles. est positive pour l'environnement. Et là, en tête, j'ai une boîte qui s'appelle Entente et qui propose, qui conçoit un gros moteur qui convertit les chaleurs fatales en électricité. Donc, c'est clairement des machines qui se plug sur un process industriel qui rejette de la chaleur. Et du coup, ça te réinjecte dans ton process de l'électricité. Donc, tout ça, c'est des boîtes hyper vertueuses pour l'environnement. Et oui, on en connaît et on en soutient un paquet.

  • Speaker #0

    Ce sera bien. On passe maintenant à la partie quiz. J'ai prévu quelques petites questions sur cette thématique. La première, on l'a dit un peu plus tôt, les entreprises et l'exploitation agricole dirigées par les femmes sont une minorité dans le milieu. D'après toi, selon la mutualité sociale agricole, la MSA, quel est ce pourcentage ? Est-ce qu'on est plutôt à 5%, 10%, 25%, 40% ?

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il y en a, mais pas tant. 40%, ça me paraît quand même bien élevé. Je dirais entre 10 et 25, et j'ai quand même un penchant pour 10.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est pas 40, mais c'est plus que 10. On est effectivement plutôt à 25%. Le chiffre est assez stable, c'est à peu près le même que ce dix dernières années. Au total, c'est 30% des femmes qui sont... qui gèrent ou co-gèrent une ferme. Pardon, 30% des fermes sont gérées ou co-gérées par des femmes.

  • Speaker #1

    J'ai été pessimiste.

  • Speaker #0

    Non, t'avais dit entre 10 et 25, ça. Oui,

  • Speaker #1

    mais bon.

  • Speaker #0

    Une autre actualité sur le monde agricole cette année, ça a été les sujets de Megabassines en 2023. Donc des projets qui visent à puiser dans les nappes phréatiques pour mettre l'eau à disposition de quelques entreprises de l'agro-industrie. On a eu notamment les affrontements à Sainte-Soline pour s'opposer à ces projets de méga-vaccines qui ont fait beaucoup de bruit, beaucoup parlé cette année. Et donc d'un côté des activistes que le gouvernement qualifie d'éco-terroristes et de l'autre, gouvernement qui est accusé de réprimer par la violence et à coup de millions d'euros des projets jugés comme allant à l'encontre des mesures à adopter pour une meilleure gestion de l'eau. Puisque, on le rappelle, elles accentuent la pression sur les ressources en eau alors que les nappes phréatiques peinent déjà à se reconstituer. Plusieurs de ces projets étaient en cours de jugement cette année et fin 2023, c'était en octobre, la sentence est tombée pour 15 de ces projets. D'après toi, combien de projets ont été annulés ? Zéro ? Est-ce qu'il n'y a pas de projet annulé ? Est-ce qu'il y en a eu environ un quart ? Est-ce qu'il y en a eu un tiers ? Est-ce qu'il y en a eu cinq ? Est-ce qu'il y en a eu dix ? Est-ce que les 15, 100% des projets ont été annulés ?

  • Speaker #1

    Alors là, pour le coup, c'est un sujet d'actualité agricole, donc c'est vrai qu'on s'est quand même bien tenu au courant et je dirais que la totalité des projets ont été annulés.

  • Speaker #0

    Complètement, ouais. C'est ça, la justice administrative a annulé 100% des projets qui étaient en jugement et pointé leur inadaptation aux effets du changement climatique. Et le tribunal a considéré que, je cite leur mot, le projet n'est pas associé à de réelles mesures d'économie d'eau et ne tient pas compte des effets prévisibles du changement climatique. On va passer sur un sujet un peu plus léger, le glyphosate.

  • Speaker #1

    Bien plus léger.

  • Speaker #0

    Les analyses des urines de 7000 personnes en France ont montré du glyphosate dans 49,8% des urines. Et pour rappel, Emmanuel Macron avait promis en 2017 d'interdire le pesticide glyphosate d'ici 3 ans. La France a donc dû voter en 2023 pour prolonger ou non son utilisation au niveau européen. D'après toi, est-ce que... Bon, si tu suis les actus, tu dois peut-être déjà avoir la réponse. Est-ce qu'elle a voté contre ? Est-ce qu'elle a voté pour ? Est-ce qu'elle s'est abstenue ?

  • Speaker #1

    Là, pour le coup, on suit effectivement l'actualité agricole, mais alors encore plus l'actualité de la Commission européenne et de l'EFSA, donc ça a été une abstention.

  • Speaker #0

    C'est ça, abstention. Pourquoi ce choix du gouvernement ? On peut supposer que le sujet est assez risqué pour eux en termes de positionnement, parce qu'ils ont d'un côté des agriculteurs plutôt écolos comme Benoît Biteau. qui estime que le produit détruit la biodiversité et met en danger la sécurité alimentaire, et de l'autre, la FNSEA, qui dit qu'on n'a pas assez d'éléments qui justifieraient l'arrêt de l'utilisation. A noter donc que l'EFSA, l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments, reconnaît que le glyphosate a des propriétés de perturbation endocrinienne, ayant un impact sur la fonction de reproduction, et que l'OMS le classe depuis 2015 comme cancérogène probable pour les humains.

  • Speaker #1

    Oui, et puis si je peux compléter, c'est vrai que sans prendre partie de l'un ou de l'autre, c'est vrai que... Le fait d'arrêter la commercialisation de molécules chimiques est un vrai débat parce qu'il faut quand même bien nourrir la population française et donc avoir un minimum de récoltes. Mais d'un autre côté, on veut évidemment protéger la biodiversité et protéger notre planète. Donc c'est un réel débat qui, je pense, ne doit pas être tout blanc ou tout noir. Un des éléments qui, j'allais dire, accentue encore plus le débat, c'est la présence d'alternatives justement à ces molécules chimiques. C'est-à-dire qu'en fait, si on n'a pas d'autres produits qui permettent... sans défoncer l'environnement, d'atteindre ces mêmes niveaux de récolte, là, pour le coup, c'est jackpot pour tout le monde. Mais c'est vraiment qu'il faut nous laisser le temps de travailler sur ces alternatives et il faut tout prendre en considération.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Et tout ce qui est... Il y a aussi, je pense, un autre sujet pour compléter, c'est aussi l'alimentation. On a aujourd'hui, très carnés, on mange 5 fois plus de viande qu'il y a 100 ans, ça se paye aussi parce qu'il faut bien produire pour nourrir le bétail. Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, non mais ça c'est affligeant. Moi ça fait deux ans que je suis végétarienne, donc j'ai fait en sorte de bannir les steaks de mon alimentation. Mais c'est vrai que ça c'est affligeant. Le nombre d'hectares qui sont alloués pour la production animale, c'est impressionnant.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    ouais.

  • Speaker #0

    C'est bon. Donc on pourrait nourrir tout le monde si... en faisant des choix aussi alimentaires différents, ça serait...

  • Speaker #1

    Oui, puis après, il y a tous les problématiques de gaspillage, de...

  • Speaker #0

    50% de la nourriture qui est gaspillée dans le monde. Ah,

  • Speaker #1

    c'est pas grave.

  • Speaker #0

    Pour produire moins, si on le fait.

  • Speaker #1

    Pour produire moins, oui, c'est ça. Enfin bon.

  • Speaker #0

    Top. On arrive vers la fin de cette interview. J'ai quelques dernières questions. Est-ce que récemment, tu as... T'as des livres, des articles, des documentaires, des films, des séries, je sais pas, qui t'ont marqué sur des sujets d'écologie, de transition, peut-être de post-croissance, on peut pas dire le mot décroissance.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est pas forcément lié, enfin j'ai un film qui est en tête là, qui s'appelle Don't Look Up, qui est sorti sur Netflix, c'est un film d'Adam McKay. Alors c'est pas forcément tourné vers l'écologie, mais en tout cas ce qui est affligeant c'est vraiment de voir que la planète va être détruite, et que finalement on a tous des œillères et on n'écoute que quelques personnes, et en fait il ne faut juste pas regarder en l'air pour voir que tout est bien. Et non, ça ne marche pas comme ça. Donc oui c'est plus ce film-là que j'ai en tête.

  • Speaker #0

    Une bonne métaphore pour le coup. Complètement. C'est vrai que c'est un peu attrissant. D'ailleurs, le hashtag Don't Look Up a été repris toute l'année dernière et toute cette année sur des interventions de journalistes qui minimisent ou des politiques. J'y pense encore cette année. Je crois que c'était un député RN qui a pris la parole pour dire Oui, le GIEC, ils exagèrent, ils sont dans leur rôle. Le GIEC, il faut le rappeler, ils sont nommés par l'ONU. Ils ne font que prendre tous les rapports pour condenser et donner aux... aux décideurs et à tout le monde les informations sur l'état des connaissances. C'est un consensus scientifique. Dire qu'ils exagèrent, c'est un peu comme dire 2 plus 2, c'est pas vraiment égal à 4. En fait, il y a des faits, il y a des lois de la physique qui sont là et malheureusement, on ne pourra pas négocier avec elles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    pas tellement dans leur...

  • Speaker #1

    C'est dommage d'avoir ces œillères et de vouloir minimiser la réalité, comme tu disais.

  • Speaker #0

    C'est ça. Sachant que malheureusement, ils la minimisent eux-mêmes, ces scientifiques-là, puisque généralement, ils sont assez prudents sur leurs estimations et ce qu'on se rend compte, c'est que cette année, on l'a vu en tout cas, on est à des chiffres qui sont au-delà de leurs prévisions parce qu'ils n'ont pas voulu être alarmistes, ils ne veulent surtout pas qu'on les taxe d'alarmistes et qu'ils disent qu'ils exagèrent. Donc quand ils prennent les précautions des gens, on les pointe du doigt, c'est assez compliqué. Il y a une remise en question à avoir et des actions à prendre. Ok, est-ce que tu as éventuellement un humain, une humaine qui t'inspire ? Une éco-entrepreneur ou autre ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas forcément un humain ou une humaine qui m'inspire, mais moi j'aime bien... comment dire, l'aura et le charisme à l'époque des chefs de guerre, des femmes politiques, des hommes politiques. Donc, peu importe là, pour le coup, ce qu'ils ont fait, qui peuvent être évidemment désastreux, mais le courage qu'ils ont d'embarquer des gens et de vraiment vouloir convaincre et de croire en leurs idées, d'y aller, de ne pas se poser de questions. Et j'admire vraiment ces gens-là parce que j'aimerais être aussi confiante qu'eux. Alors, voilà, modulo leurs idées politiques, évidemment. Merci. mais en tout cas d'avoir cette confiance et de se dire allez moi je crois tellement en mon projet que je vais embarquer des gens et qu'on y va et ouais je trouve que ça c'est évidemment admirable et puis si je devais pour le coup jouer le jeu et donner un nom je dirais Simone Veil pour un peu les mêmes idées que je viens de citer de vraiment d'être inspirante, de croire en ses idées et de se battre jusqu'au bout pour qu'elles soient acceptées quoi. Trop bien

  • Speaker #0

    Merci Comment on peut, à notre échelle, aider ces arétis à grandir ? Est-ce que tu pourrais nous recommander des réseaux sociaux, ou peut-être des gens à qui en parler ? S'il y a des gestes qu'on peut faire pour que demain, on consomme tous des produits sans phytosanitaires, sans insecticides ?

  • Speaker #1

    Je crois que tu l'as un peu dit, le mieux, c'est d'en parler. C'est que tout le monde soit conscient de l'impact sur l'environnement. de l'agriculture aujourd'hui, déjà, ce serait déjà super. Après, pour nous soutenir, c'est évidemment nos réseaux sociaux. Donc, on est très présents sur Instagram et LinkedIn. Et alors là, le graal de l'aide, ce serait qu'on puisse être entendus par le gouvernement et par le ministère de l'Agriculture. On adorerait être reçus au ministère et pouvoir exposer un peu notre projet et voir comment est-ce que l'État français peut nous aider.

  • Speaker #0

    On arrive au bout de l'interview. J'ai une question que je pose à chaque invité. Question un peu clin d'œil sur l'extinction de la biodiversité, ça serait quoi ton animal totem ?

  • Speaker #1

    Oula, ça c'est une sacrée question. Je crois que j'y jouais. J'essayais de me projeter dans un animal totem quand j'étais enfant. Je crois que j'ai une réponse. Moi, je dirais l'aigle. L'aigle, pour sa vision d'ensemble, c'est un animal qui est souvent au perché, au sens propre, et qui regarde un peu en bas ce qui se passe. Et ensuite, il prend ses décisions. J'attaque, je n'attaque pas. C'est aussi un animal qui semble très indépendant et très libre. Voilà, de par le fait qu'il vole, évidemment. Donc, ouais, je dirais l'aigle, pour toutes ces raisons.

  • Speaker #0

    Stylé.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pour conclure, si tu veux passer un dernier message, un remerciement, c'est une demande à passer, un lien à nous communiquer pour qu'on suive vos aventures.

  • Speaker #1

    Oui, alors les remerciements, c'est vrai qu'on n'en fait malheureusement pas assez. Je remercie l'équipe de Cearitis. On est aujourd'hui une équipe de 15 personnes, donc on a beaucoup de monde en R&D notamment, mais là on vient de structurer une équipe commercial marketing. Donc je les remercie pour toute leur motivation, leur implication et le travail qu'ils fournissent. Évidemment nos prestataires, nos partenaires, toutes les structures d'accompagnement qui nous suivent depuis bientôt 4 ans maintenant. Et puis, nos réseaux sociaux, comme je le disais, abonnez à notre newsletter que vous pouvez retrouver sur notre site internet et nous liker nos posts et republier, ce serait génial.

  • Speaker #0

    Super, bravo à elle, bravo à eux, bravo à toi. Merci. Merci beaucoup Marion d'avoir accepté l'invitation sur le podcast. On vous souhaite plein de succès, plein de succès pour Seraritis. Merci à vous qui êtes restés jusqu'au bout de cet épisode. N'hésitez pas à nous dire en commentaire ce que vous en avez pensé et on se dit à très très vite pour de nouveaux épisodes et n'oubliez pas de vous abonner.

  • Speaker #2

    C'est déjà la fin de cet épisode. J'espère qu'il t'a plu et que tu auras appris des choses intéressantes et motivantes qui seront utiles dans ton engouement écologique. On aura besoin de tout le monde pour y arriver. N'hésite pas à partager le podcast à tes amis et à ta famille. Si tu as des questions, laisse-moi un message en commentaire ou contacte-moi par mail à l'adresse en description. Je te laisse t'abonner et je te dis à très très vite pour de nouveaux épisodes. Ciao !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Présentation de Marion et de Céaritis

    00:47

  • Élargissement à d'autres cultures d'arbres

    10:20

  • Pourquoi une levée de fonds ?

    13:50

  • Disponibilité de Céaritis, déploiement

    17:20

  • Entrepreneuriat féminin et clients agriculteurs

    19:07

  • Le Quizz !

    24:40

  • Inspirations, lectures, animal totem, divers

    30:14

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Description

Dans cet épisode, j'accueille Marion Canale, cofondatrice et présidente de Cearitis !

Petite fille d'agriculteur, Marion a créé son entreprise pour protéger les arbres fruitiers des ravageurs de façon naturelle 🪰.

Cearitis développe une stratégie "Push & Pull", utilisant un répulsif naturel afin de dévier les ravageurs des parcelles d'arbres fruitiers 🍒, et un attractif naturelle pour piéger les ravageurs déviés.

Découvrez dans cet épisode l'histoire de cette entrepreneuse et son travail pour promouvoir une alternative aux pesticides !

Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Système D Terre, le podcast des Terrions déter pour agir face au changement climatique. Ici on va parler écologie, réchauffement climatique, mais aussi des solutions pour agir à son échelle et essayer d'aller au-delà des éco-gestes. Avant de commencer, n'oublie pas de t'abonner pour ne pas rater les prochains épisodes, et je t'encourage aussi à laisser des étoiles et des commentaires après l'écoute pour nous soutenir et nous aider à nous améliorer. Bonne écoute ! Bienvenue sur Système D Terre , on accueille aujourd'hui Marion Canale qui va nous parler de l'entreprise Cearitis située en Essonne et dont elle est la présidence et cofondatrice. Hello Marion !

  • Speaker #1

    Hello !

  • Speaker #0

    Pour démarrer cette interview, est-ce que tu peux te présenter pour nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Oui, donc je m'appelle Marion Canale, j'ai 26 ans, je suis née effectivement à Paris et depuis peu j'habite Aix-en-Provence et je suis effectivement la présidente et cofondatrice de Cearitis.

  • Speaker #0

    Super ! Est-ce que tu peux nous raconter ? La genèse du projet Ceraritis, qui fait que tu te sois dit j'ai envie de lancer ma propre solution agroécologique qui va être plus écolo et plus naturelle que ce que propose le marché ?

  • Speaker #1

    Oui, donc le projet Seraritis est né finalement pendant mon école d'ingénieur. Donc moi je suis titulaire d'un diplôme d'ingénieur en biotechnologie et je viens d'une école du groupe Ionis qui est localisé à Villejuif et qui propose des formations d'ingénieurs en biotechnologie. Et de la deuxième à la cinquième année, on nous demande de créer des projets étudiants. Donc il faut trouver des idées à quelles une biotechnologie peut répondre à un besoin. Et donc en même moment où on nous demande de trouver des idées de projets, j'ai mon grand-père. qui est oléiculteur dans mon village d'origine en Italie, c'est-à-dire qui produit l'huile d'olive, qui voit sa récolte détruite à peu près à 80% à cause d'un ravageur qui s'appelle la mouche de l'olive. Donc c'est un ravageur comme beaucoup de ravageurs qui pond ses œufs dans les olives et en fait tu ne peux ni produire ni consommer ton olive qui est piquée par un... par une larve, et ça te détruit directement ta récolte. Et donc, je me suis dit, à ce moment-là, il y a forcément une idée à trouver pour protéger les olives de mon papy et éviter qu'ils bombardent des insecticides pour cela. Donc, c'est un peu comme ça que l'idée est née et qu'autour d'un projet étudiant et d'une histoire familiale, on s'est dit, allez, c'est parti, on va faire quelque chose de bien.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as fondé le projet avec ta cousine, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. En fait, on est cousine, alors je crois que c'est troisième degré, quelque chose comme ça. De toute façon, on est dans notre village, en Italie, on est un peu tous cousins. Oui, effectivement, donc c'est ma cousine et elle aussi, son grand-père de son côté avait des oliviers et a vécu en fait la même chose que mon grand-père. Donc voilà, on est toutes les deux portées par cette histoire familiale, portée par la culture de l'olive. Donc on connaît les conséquences que ça peut avoir sur une récolte, sur une famille et sur les ventes que t'en tires de chaque fois. Donc oui, avec Soledad.

  • Speaker #0

    Très bien. Donc tu disais que le but c'est d'éviter que ton grand-père bombarde avec de l'insecticide. Donc vous avez souhaité travailler sur ce projet Seraritis. Comment est-ce que ça fonctionne ? Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur la solution que vous avez créée ?

  • Speaker #1

    Oui, sur la techno. Du coup, on a inventé, breveté un dispositif de biocontrôle. Donc nous on ne fait pas de l'insecticide mais du biocontrôle. C'est une grande famille aussi de protection de culture. Et on a fait un système en push and pull, c'est-à-dire qu'on va combiner l'action d'un répulsif et l'action d'un attractif. Le répulsif est appliqué en pulvérisation sur les arbres, il va créer une barrière olfactive au ravageur. Et l'attractif est installé dans un piège, à l'extérieur du verger cette fois-ci, pour attirer et dévier les insectes. précédemment présents sur le verger. Et oui, ce qu'il faut savoir, c'est que du coup, la partie répulsive, c'est pas nous qui l'avons inventée, c'est le CNRS. Donc on est titulaire, voilà, depuis décembre 2022, d'une licence exclusive d'exploitation sur Brumais. Ce qui nous a permis de faire un énorme bond en avant sur la R&D et de ne pas y passer 8 ans comme eux l'ont fait.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et donc tu dis que c'est une solution naturelle, moi c'était vraiment une de mes principales préoccupations en fait quand on m'a parlé de Saritis, je me suis dit je ne veux surtout pas inviter quelqu'un qui aurait une techno qui en fait finalement serait néfaste, qui pourrait arriver avec une image un peu green et puis derrière, donc tu vas tout de suite te rassurer finalement sur la composition, est-ce que tu peux en parler là ou je ne sais pas si c'est secret ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est pas secret, puisque c'est breveté, donc publié, donc tout le monde peut avoir accès au nom des molécules. En revanche, non, je préfère désamorcer ça tout de suite. Nous, les répulsifs qu'on utilise, ce sont deux molécules, deux acides gras volatiles, et un des deux acides gras, pour donner un exemple qu'on aime bien montrer, c'est qu'il y en a un des deux acides gras qu'on utilise qui est présent dans le beurre. Donc c'est vraiment des acides gras qui sont déjà utilisés, homologués pour de l'alimentaire, et qu'on consomme déjà même sans le savoir. Donc non, il n'y a absolument aucun risque sur l'environnement, même aux concentrations qu'on utilise.

  • Speaker #0

    Super. Aujourd'hui le produit est utilisé pour vendre la solution à un agriculteur qui va appliquer le produit à quel moment pendant la production d'olive, une fois que les premières olives commencent à apparaître, comment ça se passe exactement ?

  • Speaker #1

    Au moment où le ravageur est présent. Nous, effectivement, la présence du ravageur est corrélée avec le stade phénologique de l'arbre. C'est-à-dire qu'au moment où il y a du fruit, il va y avoir de la mouche de l'olive, il va y avoir du ravageur, forcément, c'est assez corrélé. Et nous, on intervient avant les attaques de la première génération de mouche de l'olive. Donc c'est vrai que c'est assez précis, mais vu qu'on n'est pas insecticide, on se doit d'être beaucoup plus précis que les traitements chimiques, parce que nous, on n'a pas cette efficacité. On n'a pas ce spectre d'action aussi large que les insecticides. Donc, on intervient à ce moment-là et jusqu'à la récolte.

  • Speaker #0

    D'accord. OK. Il me semble que j'avais eu une interview de vous où vous parliez justement de l'efficacité et du pourcentage ouvert. Ça restait quand même assez élevé, il me semble, au-delà de 80

  • Speaker #1

    Oui, sur l'olive, on est assez contentes. On arrive bien à protéger les récoltes. On a fait... Donc plusieurs essais sur plusieurs années, en France, Espagne et Portugal, et en moyenne on a 90% de récoltes protégées, donc ça veut dire moins de 10% de dégâts, et c'est quand même assez intéressant pour un dispositif de biocontrôle.

  • Speaker #0

    Là où sur du pesticide chimique, c'est quoi, c'est du 95% ?

  • Speaker #1

    On va même atteindre les 100% parfois, quand c'est bien appliqué, bien au bon moment, là on arrive à 100%. OK.

  • Speaker #0

    Avec les inconvénients qu'on connaît derrière.

  • Speaker #1

    Avec les dégâts sur la biodiversité, ça se retrouve dans les nappes phréatiques, c'est toutes les problématiques de santé qu'on connaît.

  • Speaker #0

    Super. Outre le fait d'utiliser des substances non toxiques qui plieront aux convaincus qui veulent une agriculture plus saine, est-ce qu'il y a des avantages produits que vous mettez en avant pour les agriculteurs sur la solution ?

  • Speaker #1

    Oui, on en a trois précisément, en tout cas les trois principaux qu'on aime bien proposer aux agriculteurs. Le premier, il va se situer sur le répulsif. Donc en fait les acides gras répulsifs qu'on utilise sont, quand ils sont utilisés purs, très volatiles, c'est-à-dire que si on les dépose sur une surface, ils vont avoir une durée de vie d'à peu près 30 minutes. Donc c'est vraiment pas compatible avec une application en chante, imagine bien, il ne peut pas passer toutes les 30 minutes avec un facteur. Donc nous, ce sur quoi on a vraiment beaucoup travaillé, c'est sur l'encapsulation. de ces deux molécules. En fait, on va créer une capsule autour des acides gras qui permet de les retenir et d'augmenter ce qu'on appelle leur rémanence, donc c'est leur durée de vie après l'application en champ. Et donc nous, on a vraiment beaucoup bossé sur ça, on a travaillé avec pas mal de prestataires et on a presque, je ne sais pas, une vingtaine de versions de... du produit encapsulé. Et aujourd'hui, on arrive à plus de 12 jours de rémanence, c'est-à-dire qu'une fois qu'on l'applique sur les arbres, on a du produit, et le produit est surtout efficace pendant 12 jours. Donc c'est quand même assez intéressant. Là où un insecticide est efficace entre 5 et 7 jours. Ah oui, ok, d'accord. 5 et 7 jours de rémanence. Donc oui, ça c'est un gros avantage qu'on a, c'est-à-dire que ça réduit le temps de main-d'oeuvre, et en plus, c'est plus efficace sur du long terme. Ensuite, les deux autres avantages qu'on peut proposer, ça va être sur la partie attractive cette fois-ci. Donc il va y avoir dans notre partie attractive deux produits, donc une solution attractive et un piège qui va diffuser cette solution. Et le piège, lui, c'est un système autonome en fait, c'est un piège qui est alimenté par un panneau solaire. Donc il y a tout un système électronique à l'intérieur qui va pomper automatiquement de la solution attractive et la diffuser en continu. Voilà. Et ça, ça évite en fait de tous les quatre matins de revenir sur son verger, de ravitailler en attractif pour garantir un piégeage constant. Donc ça, c'est quand même quelque chose qu'on a inventé et qui est pas mal. On est à peu près les seuls à faire ça en France pour sûr. En Europe, on est assez sereines pour le dire aussi. Et le deuxième point sur le piège, là c'est en cours, donc c'est pas encore fini. En revanche, ça devrait être prêt pour la saison 2024. On va le connecter, le piège. Donc c'est pas gadget, ça permet vraiment de pouvoir le contrôler à distance. et de savoir à distance combien tu pièges d'insectes, est-ce qu'il y a assez de solutions attractives, est-ce que je dois me déplacer pour faire une maintenance sur la pompe ? Voilà, ça te permet en fait de toi, de ton exploitation, de chez toi même quasiment, de savoir où en est ton piégeage et est-ce que tu as des bons résultats avec ça. Donc voilà, ça c'est les avantages produits qu'on peut proposer qui sont intéressants par rapport aux phytos et qui plaisent aux agris.

  • Speaker #0

    Une question là-dessus d'ailleurs, c'est vrai que les insecticides vont avoir tendance à... tuer directement l'espèce invasive, vous vous faites le choix de la capturer, pas seulement juste de l'éloigner pour qu'elle aille sur un champ voisin, mais aussi de la capturer derrière. Est-ce qu'il y a une façon derrière d'utiliser ce qui est capturé qui pourrait être intéressante, je sais pas, sur la nourriture, la base d'insectes, ou des choses comme ça, ou c'est... Comment vous adressez ce point-là aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question, on nous le demande souvent. Aujourd'hui, on n'a pas forcément réfléchi à la valorisation des captures d'insectes. Bien que ça pourrait être intéressant, comme tu disais, pour de la nourriture animale ou même, enfin voilà, j'ai pas d'autres idées aujourd'hui, mais on l'a pas encore réfléchi parce que ça nous demanderait en fait des frais supplémentaires. Aujourd'hui, le piège est vraiment conçu pour faire ce qu'on appelle du piégeage de masse d'insectes, donc vraiment pour protéger la récolte des agriculteurs. On n'a pas forcément pensé à l'étape d'après, mais on va y réfléchir.

  • Speaker #0

    Ok. Et aujourd'hui, le ciblage que vous faites est sur une espèce en particulier de mouche qui attaque les oliviers. C'est à la fois pour le côté répulsif et à la fois le côté attractif où il va y avoir cette sélection sur cette espèce-là qui est faite ?

  • Speaker #1

    Alors c'est toute la puissance du brevet du CNRS. En fait, c'est que les deux molécules attractives qu'ils ont brevetées et qu'ils ont découvertes, surtout, n'est pas efficace que sur la mouche de l'olivier. Ils sont efficaces en combo sur d'autres insectes et notamment sur d'autres mouches des fruits. dont celle des fruits rouges et celle des agrumes. Et donc nous, aujourd'hui, on est en train d'appliquer la technologie en face, donc l'attractif, pour qu'on puisse avoir le push and pull complet, efficace sur les trois types de cultures que je viens de citer, donc l'olive, les fruits rouges et les agrumes. Aujourd'hui, on est bien avancé sur la partie fruits rouges. Le programme de R&D qui va commencer sur les agrumes démarre en début d'année 2014. Là aujourd'hui on est bien avancé sur la partie fruits rouges et on a déjà fait un premier test là en 2023 et les résultats sont extrêmement encourageants.

  • Speaker #0

    Trop bien. Ça a été quoi aujourd'hui les gros jalons du projet ? Si tu pouvais le résumer en quelques points. Je sais que vous avez fait une levée de fonds notamment, s'il y a des points comme ça que tu souhaites.

  • Speaker #1

    Oui tout à fait sur la partie financière c'est vrai qu'on a fait pas mal de choses. C'est bien parfois de lister ses réussites, ça fait plaisir. En 2022 notamment on a eu... On a été lauréate de la 24e édition de l'iLab. C'est un concours organisé par BPI France qui promeut l'innovation. Et comme tu disais, en 2023, on a effectivement levé des fonds. On a bouclé une CIDE 830 000 euros auprès de Business Angel, du fonds de la Banque Populaire Méditerranée et d'investisseurs à titre perso.

  • Speaker #0

    Super, bravo.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    830 000 euros cette année avec Business Angels et autres. C'est quoi l'objectif derrière de cette levée ?

  • Speaker #1

    Alors cette levée, elle avait trois objectifs. Le premier, et pas des moindres, c'était de finir la partie R et D du projet. C'est-à-dire qu'on voulait avoir les prototypes finaux qui fonctionnent, ne plus être dans l'expérimental, mais dans l'exploration, je veux dire, et d'avoir vraiment les paramètres de nos technos bien figés. On sait que c'est efficace, on sait à combien de pourcents. Voilà, donc ça c'était l'objectif et du coup on l'a validé via de l'expérimentation plein champ. Donc on a testé la technologie en conditions réelles sur l'olive et sur la cerise et on a eu des très bons résultats. Donc ça y est maintenant, la partie R du R&D est figée et c'est grâce à notre levée de fonds. Le deuxième objectif c'était le recrutement parce qu'on ne peut pas faire ça toute seule, moi-même et mon associé. Donc on a recruté à peu près 7 personnes en un an et aujourd'hui nous sommes 15 et on a pu... Bien avancer la partie R&D, avancer en parallèle la partie prospection commerciale et réfléchir à notre stratégie commerciale et marketing. Et évidemment, sur la partie plus opérationnelle des gens qui nous aident au quotidien. En troisième point, le troisième objectif de cette levée de fonds, ça a été de démarrer notre dossier d'homologation, parce que comme je le disais, notre technologie, une partie de la technologie est soumise à l'homologation, le répulsif, et pour constituer le dossier d'homologation, qui est la première étape, il faut faire tout plein d'études de toxicologie, écotoxicologie, et vérifier que le produit est bien neutre pour l'homme et l'environnement, donc tout ça, ça coûte extrêmement cher, on doit faire ces études avec des laboratoires agréés. Et donc tout ça, c'est chronophage et ça coûte des sous. Donc ça a été le troisième objectif de cette levée de fonds.

  • Speaker #0

    Super. L'objectif, donc, une fois que tu as parlé de la partie aussi croissance, donc là, à partir de là, ça permet de finaliser finalement le produit, la recherche dessus, tout ce qui est homologation, et grossir l'équipe pour aller vendre la solution. Donc à partir de là, vous pouvez avancer, commercialiser la solution et faire de la croissance. jusqu'à une éventuelle prochaine levée de fonds. Si vous voulez encore accélérer, si il y a cet objectif.

  • Speaker #1

    C'est carrément l'objectif. D'ailleurs, en 2024, on va faire une pré-série A. On ne sait pas trop encore comment l'appeler, mais c'est vraiment une levée intermédiaire entre l'acide qu'on a clôturé il y a quelques mois et la série A qu'on vise en 2026 pour nous permettre de continuer le dossier d'homologation, avancer sur la phase pré-commerciale aussi. pour la vente de prototypes que j'expliquais et d'avancer toujours sur le recrutement, la croissance, la pré-industrialisation, être dans les starting blocks jusqu'à la délivrance d'une autorisation de mise en marché.

  • Speaker #0

    Super. S'il y a des VCs, des BA ou autres qui nous écoutent...

  • Speaker #1

    C'est un grand plaisir qu'on discutera du DEC.

  • Speaker #0

    Parfait. Aujourd'hui, comment vous vous fournissez sur les matières premières, que ce soit sur le répulsif ou l'attractif ?

  • Speaker #1

    Ça pareil, c'est un truc sur lequel on a vraiment pas mal bossé en 2023 et on a sécurisé une partie de l'approvisionnement. On est encore en train de travailler sur la deuxième partie forcément. Donc notamment sur les répulsifs, on a signé un partenariat avec l'entreprise Afiren. C'est une entreprise qui est basée, en tout cas l'usine est basée dans l'Est de la France et qui bioproduise. des acides gras, donc à partir de coproduits de l'agriculture. Donc en fait, à partir de déchets de l'industrie. sucrière de la betterave, ils vont fermenter ces biodéchets et en produire nos acides gras que nous réutilisons pour l'agriculture. Donc ça fait une jolie boucle vertueuse pour protéger l'agriculture. Donc oui, on a sécurisé une partie de nos approvisionnements comme ça.

  • Speaker #0

    Super. J'étais curieux sur la partie aussi attractif, sur l'équipement et l'éventuelle maintenance. Tu disais que justement tu as un panneau solaire, donc on peut supposer que ça fonctionne essentiellement la journée, idéalement avec un ensoleillement, même si même quand il y a du nuage, les panneaux fonctionnent généralement. Mais tu parlais aussi d'un système de pompe, peut-être qu'il y a une capacité maximale qu'on peut piéger finalement avant de devoir changer. Est-ce que tu as quelque chose un peu sur la maintenance dont tu pourrais nous parler ?

  • Speaker #1

    Tout ça, c'est des très bonnes questions. On est en train, pour le coup, vraiment d'y réfléchir. On a changé de... Là, on passe sur un nouveau bureau d'études qui est spécialisé dans l'industrialisation de systèmes électroniques, comme ça. Et on est vraiment en train de prendre le temps de sourcer nos composants électroniques et les composants du circuit pour que ça soit le plus robuste possible et qu'on ait le moins de maintenance. Donc, ça sous-entend effectivement un investissement supplémentaire. Mais au moins, on est tranquille là. Les premières études ont montré qu'on serait tranquille 7 ans pour un usage sur 7 saisons, du coup. Donc ça permet d'être Sécure sur les niveaux de maintenance Après le côté connecté Donc comme je disais c'est pas gadget Ça permet vraiment de savoir à distance Quel est le temps de maintenance Que je vais devoir passer par saison Vérifier évidemment si le piège Est bien en marche Et si le piège correctement Donc voilà on essaie vraiment de mettre tout ça en place Pour réduire encore une fois le temps de main d'oeuvre Et le temps de maintenance par l'agriculteur Ou par j'espère un jour le technicien CRS

  • Speaker #0

    Super, donc 7 ans aujourd'hui, un agriculteur qui se lance avec vous, il sait qu'a priori pendant 7 ans, il n'aura pas besoin de changer son matériel ou de faire effectuer une maintenance.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Parfait. Aujourd'hui, le produit est disponible en France. Est-ce que tu peux nous en parler un peu plus sur le déploiement de la solution, sur vos premiers agriculteurs, vos premiers clients ? Comment ça s'est passé ? Comment vous voyez un peu le déploiement ?

  • Speaker #1

    Oui, de toute façon, nous, ce qu'il faut savoir, c'est que notre stratégie commerciale est très, très liée à notre stratégie réglementaire. En fait, la partie répulsive de la technologie est soumise à homologation. Donc, c'est une autorisation de mise en marché qu'on doit avoir pour commercialiser la technologie entière. Et ça, en fait, il faut savoir que ça prend énormément de temps. Donc, c'est très chronophage et très cher. En Europe, ça prend entre 4 et 7 ans. et à l'international un peu moins, mais on est toujours sur des délais entre 3 et 5 ans pour obtenir ce type d'autorisation de mise en marché. Donc nous, il faut savoir qu'avant 2029, on ne pourra pas commercialiser la solution telle qu'elle. Donc ça, c'est pour la partie répulsive. En revanche, pour la partie attractive, elle, elle n'est pas soumise à homologation. Donc on peut commencer à la vendre. Et c'est ce qu'on est en train de faire, c'est commencer à vendre une partie de la technologie à des agriculteurs qui sont intéressés à la fois pour avoir un autre système de piégeage que ce qu'ils ont aujourd'hui, et aussi pour soutenir une entreprise qui est en cours de développement et qui est motivée par remplacer les insecticides.

  • Speaker #0

    Super.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, la techno est effectivement, une partie de la techno, si je vais être précise, est disponible en France, en Espagne et au Portugal. C'est des marchés qui nous intéressent énormément, qui sont évidemment très bons producteurs de fruits. Et après, il y a le grand international, si je puis dire, avec le Brésil qui nous intéresse. Et on va déployer une partie de la techno, effectivement, dans le nord du Brésil pour lutter contre la mouche méditerranéenne des fruits qui, comme son nom ne l'indique pas, ravage les mangues.

  • Speaker #0

    OK, top. J'avais une question, en fait on a été actionnaire via la société Blacksmith, j'ai été actionnaire d'une start-up où il y avait deux fondatrices, et elles avaient parfois des difficultés à vendre leurs services face à des interlocuteurs qui étaient un peu conservateurs ou un peu misogynes. Je sais que dans l'agriculture, milieu agricole, c'est un milieu essentiellement d'hommes, en tout cas en termes de dirigeants. Est-ce qu'aujourd'hui vous vous heurtez un peu à ça ?

  • Speaker #1

    Alors ça va être à plusieurs niveaux. Je dirais déjà au niveau interne à la société, sans prendre en considération la partie clientèle, nous, on a vu beaucoup de différences avec des startups portées par des hommes, notamment sur le niveau d'ambition qu'on met sur notre chiffre d'affaires, par exemple, ou sur la vision qu'on veut donner à notre boîte. Ça déjà, c'est un vrai... Alors, je ne sais pas qui... Titi ! et auteurs de ça, mais je veux dire, de base, en fait, nous, les filles, on va avoir tendance à être moins ambitieuses. Et ça, en fait, la conséquence directe de ça, c'est que tu vas lever moins de fonds ou tu vas plus galérer à lever des fonds. Nous, c'est vraiment ce qu'on a vu, c'est qu'en fait, le niveau de justification qu'on doit apporter versus une boîte qui est portée par des hommes est vraiment impressionnant. C'est-à-dire que nous, tout ce qu'on va dire, il va falloir le justifier par des documents mais plus plus quoi, c'est-à-dire que même les tendances du marché, le fait qu'on soit quand même... intégrés dans ce milieu agricole et qu'on sache de quoi on parle, même cette légitimité-là, qui n'est normalement pas à discuter parce qu'on est issu du milieu agricole, il faut quand même le justifier et il faut quand même apporter des éléments supplémentaires. Donc c'est vrai que ça, pour le moral, c'est quand même assez dur parce que tu es obligé tout le temps de te justifier, comme je dis, et c'est chronophage et cette pompe de l'énergie. Oui, bien sûr. Donc ça, c'est vraiment le truc que j'ai remarqué. Et après, d'un point de vue externe, au niveau du marché, non, là, pour le coup, on ne l'a vraiment pas observé. Nous, avec les agriculteurs, ça se passe super bien. La plupart sont extrêmement... motivés pour aider à la fois l'innovation et une entreprise portée par des femmes, parce qu'ils sont conscients qu'il faut que ça change. Et en plus de ça, il y a beaucoup, beaucoup d'oléicultrices et beaucoup de producteurs de fruits femmes. Donc, c'est vraiment une idée reçue.

  • Speaker #0

    Trop bien, super. C'est cool de parler. Et tu disais, je reviens juste sur un point, tu disais que les femmes ont la tendance à moins valoriser. C'est plutôt... Oui. C'est plutôt qu'on vous challenge plus, comme tu disais ensuite.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Pas que ce soit un fait comme ça.

  • Speaker #1

    Non, tout à fait.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on peut considérer que Céaritis fait partie de la scène des éco-entrepreneurs ou des entrepreneurs à impact en France. Est-ce que tu as l'impression que sur ces sujets, il y a une accélération ? Est-ce que tu vois un peu ce milieu grandir ? On constate le changement climatique, on constate ses impacts de plus en plus. Il n'y a qu'à voir les mois qui sont passés qui ont battu des records de température. Est-ce qu'aujourd'hui tu vois une accélération sur le sujet, d'entreprises qui se disent qu'il faut qu'on investisse maintenant sur la transition écologique ?

  • Speaker #1

    Oui carrément, alors ça marche pour l'investissement, mais ça marche aussi pour l'accompagnement, pour les clients, pour les fournisseurs. En fait, tout le monde est vraiment en train de prendre conscience que sur toute notre chaîne de valeur, que ça soit de la production, même au scale up, à l'internationalisation, à tout ça, il faut vraiment prendre en considération la planète et notre impact sur l'environnement. Donc ça c'est super, je trouve que c'est vraiment une excellente chose que tout le monde se mobilise comme ça. Il y a énormément de choses, comme tu disais, sur la partie investissement, on voit fleurir des fonds à impact vraiment de partout, d'impact et d'entrepreneuriat féminin. Donc ça, c'est un bon point également pour motiver les filles à entreprendre. Je trouve que c'est une bonne chose aussi. En revanche, moi, je trouve qu'il faudrait un peu plus de fonds agricoles et early stage, parce que c'est vrai qu'on voit beaucoup de gros fonds qui investissent. Quand les boîtes ont déjà soit des autorisations de mise en marché, soit 500 000, 1 million d'euros de chiffre d'affaires, nous, ces montants-là, on ne les aura pas avant 2026, 2027. Et on est une startup créée en mars 2020. Donc, en fait, il faut tenir jusque-là. Et s'il pouvait y avoir des fonds agricoles et qui investissent dans leur listage, c'est vrai que ce serait intéressant. Voilà, j'en profite pour dire ça.

  • Speaker #0

    Yes. Super. Éventuellement, sur cette scène-là, si vous avez fait des concours, etc., je ne sais pas si tu as des entreprises à impact que tu as rencontrées où tu te dis que ça accompagne dans du sens dans le fait de mettre en place un futur dérisirable où on gère notre transition écologique. Est-ce qu'il y a des boîtes que tu as pu...

  • Speaker #1

    Oui. Alors nous, on est incubé, donc on est effectivement, notre siège est à Paris, à Évry, en région parisienne plutôt, et on a un établissement secondaire à Aix-en-Provence, et on fait partie du technopole de Larbois, et c'est un technopole qui n'incube et qui n'accueille que des startups cleantech. Donc c'est vrai que nous, on baigne en fait depuis quelques années maintenant dans cet environnement cleantech, et on n'a que des boîtes autour de nous qui proposent des solutions utiles. est positive pour l'environnement. Et là, en tête, j'ai une boîte qui s'appelle Entente et qui propose, qui conçoit un gros moteur qui convertit les chaleurs fatales en électricité. Donc, c'est clairement des machines qui se plug sur un process industriel qui rejette de la chaleur. Et du coup, ça te réinjecte dans ton process de l'électricité. Donc, tout ça, c'est des boîtes hyper vertueuses pour l'environnement. Et oui, on en connaît et on en soutient un paquet.

  • Speaker #0

    Ce sera bien. On passe maintenant à la partie quiz. J'ai prévu quelques petites questions sur cette thématique. La première, on l'a dit un peu plus tôt, les entreprises et l'exploitation agricole dirigées par les femmes sont une minorité dans le milieu. D'après toi, selon la mutualité sociale agricole, la MSA, quel est ce pourcentage ? Est-ce qu'on est plutôt à 5%, 10%, 25%, 40% ?

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il y en a, mais pas tant. 40%, ça me paraît quand même bien élevé. Je dirais entre 10 et 25, et j'ai quand même un penchant pour 10.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est pas 40, mais c'est plus que 10. On est effectivement plutôt à 25%. Le chiffre est assez stable, c'est à peu près le même que ce dix dernières années. Au total, c'est 30% des femmes qui sont... qui gèrent ou co-gèrent une ferme. Pardon, 30% des fermes sont gérées ou co-gérées par des femmes.

  • Speaker #1

    J'ai été pessimiste.

  • Speaker #0

    Non, t'avais dit entre 10 et 25, ça. Oui,

  • Speaker #1

    mais bon.

  • Speaker #0

    Une autre actualité sur le monde agricole cette année, ça a été les sujets de Megabassines en 2023. Donc des projets qui visent à puiser dans les nappes phréatiques pour mettre l'eau à disposition de quelques entreprises de l'agro-industrie. On a eu notamment les affrontements à Sainte-Soline pour s'opposer à ces projets de méga-vaccines qui ont fait beaucoup de bruit, beaucoup parlé cette année. Et donc d'un côté des activistes que le gouvernement qualifie d'éco-terroristes et de l'autre, gouvernement qui est accusé de réprimer par la violence et à coup de millions d'euros des projets jugés comme allant à l'encontre des mesures à adopter pour une meilleure gestion de l'eau. Puisque, on le rappelle, elles accentuent la pression sur les ressources en eau alors que les nappes phréatiques peinent déjà à se reconstituer. Plusieurs de ces projets étaient en cours de jugement cette année et fin 2023, c'était en octobre, la sentence est tombée pour 15 de ces projets. D'après toi, combien de projets ont été annulés ? Zéro ? Est-ce qu'il n'y a pas de projet annulé ? Est-ce qu'il y en a eu environ un quart ? Est-ce qu'il y en a eu un tiers ? Est-ce qu'il y en a eu cinq ? Est-ce qu'il y en a eu dix ? Est-ce que les 15, 100% des projets ont été annulés ?

  • Speaker #1

    Alors là, pour le coup, c'est un sujet d'actualité agricole, donc c'est vrai qu'on s'est quand même bien tenu au courant et je dirais que la totalité des projets ont été annulés.

  • Speaker #0

    Complètement, ouais. C'est ça, la justice administrative a annulé 100% des projets qui étaient en jugement et pointé leur inadaptation aux effets du changement climatique. Et le tribunal a considéré que, je cite leur mot, le projet n'est pas associé à de réelles mesures d'économie d'eau et ne tient pas compte des effets prévisibles du changement climatique. On va passer sur un sujet un peu plus léger, le glyphosate.

  • Speaker #1

    Bien plus léger.

  • Speaker #0

    Les analyses des urines de 7000 personnes en France ont montré du glyphosate dans 49,8% des urines. Et pour rappel, Emmanuel Macron avait promis en 2017 d'interdire le pesticide glyphosate d'ici 3 ans. La France a donc dû voter en 2023 pour prolonger ou non son utilisation au niveau européen. D'après toi, est-ce que... Bon, si tu suis les actus, tu dois peut-être déjà avoir la réponse. Est-ce qu'elle a voté contre ? Est-ce qu'elle a voté pour ? Est-ce qu'elle s'est abstenue ?

  • Speaker #1

    Là, pour le coup, on suit effectivement l'actualité agricole, mais alors encore plus l'actualité de la Commission européenne et de l'EFSA, donc ça a été une abstention.

  • Speaker #0

    C'est ça, abstention. Pourquoi ce choix du gouvernement ? On peut supposer que le sujet est assez risqué pour eux en termes de positionnement, parce qu'ils ont d'un côté des agriculteurs plutôt écolos comme Benoît Biteau. qui estime que le produit détruit la biodiversité et met en danger la sécurité alimentaire, et de l'autre, la FNSEA, qui dit qu'on n'a pas assez d'éléments qui justifieraient l'arrêt de l'utilisation. A noter donc que l'EFSA, l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments, reconnaît que le glyphosate a des propriétés de perturbation endocrinienne, ayant un impact sur la fonction de reproduction, et que l'OMS le classe depuis 2015 comme cancérogène probable pour les humains.

  • Speaker #1

    Oui, et puis si je peux compléter, c'est vrai que sans prendre partie de l'un ou de l'autre, c'est vrai que... Le fait d'arrêter la commercialisation de molécules chimiques est un vrai débat parce qu'il faut quand même bien nourrir la population française et donc avoir un minimum de récoltes. Mais d'un autre côté, on veut évidemment protéger la biodiversité et protéger notre planète. Donc c'est un réel débat qui, je pense, ne doit pas être tout blanc ou tout noir. Un des éléments qui, j'allais dire, accentue encore plus le débat, c'est la présence d'alternatives justement à ces molécules chimiques. C'est-à-dire qu'en fait, si on n'a pas d'autres produits qui permettent... sans défoncer l'environnement, d'atteindre ces mêmes niveaux de récolte, là, pour le coup, c'est jackpot pour tout le monde. Mais c'est vraiment qu'il faut nous laisser le temps de travailler sur ces alternatives et il faut tout prendre en considération.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Et tout ce qui est... Il y a aussi, je pense, un autre sujet pour compléter, c'est aussi l'alimentation. On a aujourd'hui, très carnés, on mange 5 fois plus de viande qu'il y a 100 ans, ça se paye aussi parce qu'il faut bien produire pour nourrir le bétail. Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, non mais ça c'est affligeant. Moi ça fait deux ans que je suis végétarienne, donc j'ai fait en sorte de bannir les steaks de mon alimentation. Mais c'est vrai que ça c'est affligeant. Le nombre d'hectares qui sont alloués pour la production animale, c'est impressionnant.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    ouais.

  • Speaker #0

    C'est bon. Donc on pourrait nourrir tout le monde si... en faisant des choix aussi alimentaires différents, ça serait...

  • Speaker #1

    Oui, puis après, il y a tous les problématiques de gaspillage, de...

  • Speaker #0

    50% de la nourriture qui est gaspillée dans le monde. Ah,

  • Speaker #1

    c'est pas grave.

  • Speaker #0

    Pour produire moins, si on le fait.

  • Speaker #1

    Pour produire moins, oui, c'est ça. Enfin bon.

  • Speaker #0

    Top. On arrive vers la fin de cette interview. J'ai quelques dernières questions. Est-ce que récemment, tu as... T'as des livres, des articles, des documentaires, des films, des séries, je sais pas, qui t'ont marqué sur des sujets d'écologie, de transition, peut-être de post-croissance, on peut pas dire le mot décroissance.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est pas forcément lié, enfin j'ai un film qui est en tête là, qui s'appelle Don't Look Up, qui est sorti sur Netflix, c'est un film d'Adam McKay. Alors c'est pas forcément tourné vers l'écologie, mais en tout cas ce qui est affligeant c'est vraiment de voir que la planète va être détruite, et que finalement on a tous des œillères et on n'écoute que quelques personnes, et en fait il ne faut juste pas regarder en l'air pour voir que tout est bien. Et non, ça ne marche pas comme ça. Donc oui c'est plus ce film-là que j'ai en tête.

  • Speaker #0

    Une bonne métaphore pour le coup. Complètement. C'est vrai que c'est un peu attrissant. D'ailleurs, le hashtag Don't Look Up a été repris toute l'année dernière et toute cette année sur des interventions de journalistes qui minimisent ou des politiques. J'y pense encore cette année. Je crois que c'était un député RN qui a pris la parole pour dire Oui, le GIEC, ils exagèrent, ils sont dans leur rôle. Le GIEC, il faut le rappeler, ils sont nommés par l'ONU. Ils ne font que prendre tous les rapports pour condenser et donner aux... aux décideurs et à tout le monde les informations sur l'état des connaissances. C'est un consensus scientifique. Dire qu'ils exagèrent, c'est un peu comme dire 2 plus 2, c'est pas vraiment égal à 4. En fait, il y a des faits, il y a des lois de la physique qui sont là et malheureusement, on ne pourra pas négocier avec elles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    pas tellement dans leur...

  • Speaker #1

    C'est dommage d'avoir ces œillères et de vouloir minimiser la réalité, comme tu disais.

  • Speaker #0

    C'est ça. Sachant que malheureusement, ils la minimisent eux-mêmes, ces scientifiques-là, puisque généralement, ils sont assez prudents sur leurs estimations et ce qu'on se rend compte, c'est que cette année, on l'a vu en tout cas, on est à des chiffres qui sont au-delà de leurs prévisions parce qu'ils n'ont pas voulu être alarmistes, ils ne veulent surtout pas qu'on les taxe d'alarmistes et qu'ils disent qu'ils exagèrent. Donc quand ils prennent les précautions des gens, on les pointe du doigt, c'est assez compliqué. Il y a une remise en question à avoir et des actions à prendre. Ok, est-ce que tu as éventuellement un humain, une humaine qui t'inspire ? Une éco-entrepreneur ou autre ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas forcément un humain ou une humaine qui m'inspire, mais moi j'aime bien... comment dire, l'aura et le charisme à l'époque des chefs de guerre, des femmes politiques, des hommes politiques. Donc, peu importe là, pour le coup, ce qu'ils ont fait, qui peuvent être évidemment désastreux, mais le courage qu'ils ont d'embarquer des gens et de vraiment vouloir convaincre et de croire en leurs idées, d'y aller, de ne pas se poser de questions. Et j'admire vraiment ces gens-là parce que j'aimerais être aussi confiante qu'eux. Alors, voilà, modulo leurs idées politiques, évidemment. Merci. mais en tout cas d'avoir cette confiance et de se dire allez moi je crois tellement en mon projet que je vais embarquer des gens et qu'on y va et ouais je trouve que ça c'est évidemment admirable et puis si je devais pour le coup jouer le jeu et donner un nom je dirais Simone Veil pour un peu les mêmes idées que je viens de citer de vraiment d'être inspirante, de croire en ses idées et de se battre jusqu'au bout pour qu'elles soient acceptées quoi. Trop bien

  • Speaker #0

    Merci Comment on peut, à notre échelle, aider ces arétis à grandir ? Est-ce que tu pourrais nous recommander des réseaux sociaux, ou peut-être des gens à qui en parler ? S'il y a des gestes qu'on peut faire pour que demain, on consomme tous des produits sans phytosanitaires, sans insecticides ?

  • Speaker #1

    Je crois que tu l'as un peu dit, le mieux, c'est d'en parler. C'est que tout le monde soit conscient de l'impact sur l'environnement. de l'agriculture aujourd'hui, déjà, ce serait déjà super. Après, pour nous soutenir, c'est évidemment nos réseaux sociaux. Donc, on est très présents sur Instagram et LinkedIn. Et alors là, le graal de l'aide, ce serait qu'on puisse être entendus par le gouvernement et par le ministère de l'Agriculture. On adorerait être reçus au ministère et pouvoir exposer un peu notre projet et voir comment est-ce que l'État français peut nous aider.

  • Speaker #0

    On arrive au bout de l'interview. J'ai une question que je pose à chaque invité. Question un peu clin d'œil sur l'extinction de la biodiversité, ça serait quoi ton animal totem ?

  • Speaker #1

    Oula, ça c'est une sacrée question. Je crois que j'y jouais. J'essayais de me projeter dans un animal totem quand j'étais enfant. Je crois que j'ai une réponse. Moi, je dirais l'aigle. L'aigle, pour sa vision d'ensemble, c'est un animal qui est souvent au perché, au sens propre, et qui regarde un peu en bas ce qui se passe. Et ensuite, il prend ses décisions. J'attaque, je n'attaque pas. C'est aussi un animal qui semble très indépendant et très libre. Voilà, de par le fait qu'il vole, évidemment. Donc, ouais, je dirais l'aigle, pour toutes ces raisons.

  • Speaker #0

    Stylé.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pour conclure, si tu veux passer un dernier message, un remerciement, c'est une demande à passer, un lien à nous communiquer pour qu'on suive vos aventures.

  • Speaker #1

    Oui, alors les remerciements, c'est vrai qu'on n'en fait malheureusement pas assez. Je remercie l'équipe de Cearitis. On est aujourd'hui une équipe de 15 personnes, donc on a beaucoup de monde en R&D notamment, mais là on vient de structurer une équipe commercial marketing. Donc je les remercie pour toute leur motivation, leur implication et le travail qu'ils fournissent. Évidemment nos prestataires, nos partenaires, toutes les structures d'accompagnement qui nous suivent depuis bientôt 4 ans maintenant. Et puis, nos réseaux sociaux, comme je le disais, abonnez à notre newsletter que vous pouvez retrouver sur notre site internet et nous liker nos posts et republier, ce serait génial.

  • Speaker #0

    Super, bravo à elle, bravo à eux, bravo à toi. Merci. Merci beaucoup Marion d'avoir accepté l'invitation sur le podcast. On vous souhaite plein de succès, plein de succès pour Seraritis. Merci à vous qui êtes restés jusqu'au bout de cet épisode. N'hésitez pas à nous dire en commentaire ce que vous en avez pensé et on se dit à très très vite pour de nouveaux épisodes et n'oubliez pas de vous abonner.

  • Speaker #2

    C'est déjà la fin de cet épisode. J'espère qu'il t'a plu et que tu auras appris des choses intéressantes et motivantes qui seront utiles dans ton engouement écologique. On aura besoin de tout le monde pour y arriver. N'hésite pas à partager le podcast à tes amis et à ta famille. Si tu as des questions, laisse-moi un message en commentaire ou contacte-moi par mail à l'adresse en description. Je te laisse t'abonner et je te dis à très très vite pour de nouveaux épisodes. Ciao !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Présentation de Marion et de Céaritis

    00:47

  • Élargissement à d'autres cultures d'arbres

    10:20

  • Pourquoi une levée de fonds ?

    13:50

  • Disponibilité de Céaritis, déploiement

    17:20

  • Entrepreneuriat féminin et clients agriculteurs

    19:07

  • Le Quizz !

    24:40

  • Inspirations, lectures, animal totem, divers

    30:14

Description

Dans cet épisode, j'accueille Marion Canale, cofondatrice et présidente de Cearitis !

Petite fille d'agriculteur, Marion a créé son entreprise pour protéger les arbres fruitiers des ravageurs de façon naturelle 🪰.

Cearitis développe une stratégie "Push & Pull", utilisant un répulsif naturel afin de dévier les ravageurs des parcelles d'arbres fruitiers 🍒, et un attractif naturelle pour piéger les ravageurs déviés.

Découvrez dans cet épisode l'histoire de cette entrepreneuse et son travail pour promouvoir une alternative aux pesticides !

Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Système D Terre, le podcast des Terrions déter pour agir face au changement climatique. Ici on va parler écologie, réchauffement climatique, mais aussi des solutions pour agir à son échelle et essayer d'aller au-delà des éco-gestes. Avant de commencer, n'oublie pas de t'abonner pour ne pas rater les prochains épisodes, et je t'encourage aussi à laisser des étoiles et des commentaires après l'écoute pour nous soutenir et nous aider à nous améliorer. Bonne écoute ! Bienvenue sur Système D Terre , on accueille aujourd'hui Marion Canale qui va nous parler de l'entreprise Cearitis située en Essonne et dont elle est la présidence et cofondatrice. Hello Marion !

  • Speaker #1

    Hello !

  • Speaker #0

    Pour démarrer cette interview, est-ce que tu peux te présenter pour nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Oui, donc je m'appelle Marion Canale, j'ai 26 ans, je suis née effectivement à Paris et depuis peu j'habite Aix-en-Provence et je suis effectivement la présidente et cofondatrice de Cearitis.

  • Speaker #0

    Super ! Est-ce que tu peux nous raconter ? La genèse du projet Ceraritis, qui fait que tu te sois dit j'ai envie de lancer ma propre solution agroécologique qui va être plus écolo et plus naturelle que ce que propose le marché ?

  • Speaker #1

    Oui, donc le projet Seraritis est né finalement pendant mon école d'ingénieur. Donc moi je suis titulaire d'un diplôme d'ingénieur en biotechnologie et je viens d'une école du groupe Ionis qui est localisé à Villejuif et qui propose des formations d'ingénieurs en biotechnologie. Et de la deuxième à la cinquième année, on nous demande de créer des projets étudiants. Donc il faut trouver des idées à quelles une biotechnologie peut répondre à un besoin. Et donc en même moment où on nous demande de trouver des idées de projets, j'ai mon grand-père. qui est oléiculteur dans mon village d'origine en Italie, c'est-à-dire qui produit l'huile d'olive, qui voit sa récolte détruite à peu près à 80% à cause d'un ravageur qui s'appelle la mouche de l'olive. Donc c'est un ravageur comme beaucoup de ravageurs qui pond ses œufs dans les olives et en fait tu ne peux ni produire ni consommer ton olive qui est piquée par un... par une larve, et ça te détruit directement ta récolte. Et donc, je me suis dit, à ce moment-là, il y a forcément une idée à trouver pour protéger les olives de mon papy et éviter qu'ils bombardent des insecticides pour cela. Donc, c'est un peu comme ça que l'idée est née et qu'autour d'un projet étudiant et d'une histoire familiale, on s'est dit, allez, c'est parti, on va faire quelque chose de bien.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as fondé le projet avec ta cousine, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. En fait, on est cousine, alors je crois que c'est troisième degré, quelque chose comme ça. De toute façon, on est dans notre village, en Italie, on est un peu tous cousins. Oui, effectivement, donc c'est ma cousine et elle aussi, son grand-père de son côté avait des oliviers et a vécu en fait la même chose que mon grand-père. Donc voilà, on est toutes les deux portées par cette histoire familiale, portée par la culture de l'olive. Donc on connaît les conséquences que ça peut avoir sur une récolte, sur une famille et sur les ventes que t'en tires de chaque fois. Donc oui, avec Soledad.

  • Speaker #0

    Très bien. Donc tu disais que le but c'est d'éviter que ton grand-père bombarde avec de l'insecticide. Donc vous avez souhaité travailler sur ce projet Seraritis. Comment est-ce que ça fonctionne ? Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur la solution que vous avez créée ?

  • Speaker #1

    Oui, sur la techno. Du coup, on a inventé, breveté un dispositif de biocontrôle. Donc nous on ne fait pas de l'insecticide mais du biocontrôle. C'est une grande famille aussi de protection de culture. Et on a fait un système en push and pull, c'est-à-dire qu'on va combiner l'action d'un répulsif et l'action d'un attractif. Le répulsif est appliqué en pulvérisation sur les arbres, il va créer une barrière olfactive au ravageur. Et l'attractif est installé dans un piège, à l'extérieur du verger cette fois-ci, pour attirer et dévier les insectes. précédemment présents sur le verger. Et oui, ce qu'il faut savoir, c'est que du coup, la partie répulsive, c'est pas nous qui l'avons inventée, c'est le CNRS. Donc on est titulaire, voilà, depuis décembre 2022, d'une licence exclusive d'exploitation sur Brumais. Ce qui nous a permis de faire un énorme bond en avant sur la R&D et de ne pas y passer 8 ans comme eux l'ont fait.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et donc tu dis que c'est une solution naturelle, moi c'était vraiment une de mes principales préoccupations en fait quand on m'a parlé de Saritis, je me suis dit je ne veux surtout pas inviter quelqu'un qui aurait une techno qui en fait finalement serait néfaste, qui pourrait arriver avec une image un peu green et puis derrière, donc tu vas tout de suite te rassurer finalement sur la composition, est-ce que tu peux en parler là ou je ne sais pas si c'est secret ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est pas secret, puisque c'est breveté, donc publié, donc tout le monde peut avoir accès au nom des molécules. En revanche, non, je préfère désamorcer ça tout de suite. Nous, les répulsifs qu'on utilise, ce sont deux molécules, deux acides gras volatiles, et un des deux acides gras, pour donner un exemple qu'on aime bien montrer, c'est qu'il y en a un des deux acides gras qu'on utilise qui est présent dans le beurre. Donc c'est vraiment des acides gras qui sont déjà utilisés, homologués pour de l'alimentaire, et qu'on consomme déjà même sans le savoir. Donc non, il n'y a absolument aucun risque sur l'environnement, même aux concentrations qu'on utilise.

  • Speaker #0

    Super. Aujourd'hui le produit est utilisé pour vendre la solution à un agriculteur qui va appliquer le produit à quel moment pendant la production d'olive, une fois que les premières olives commencent à apparaître, comment ça se passe exactement ?

  • Speaker #1

    Au moment où le ravageur est présent. Nous, effectivement, la présence du ravageur est corrélée avec le stade phénologique de l'arbre. C'est-à-dire qu'au moment où il y a du fruit, il va y avoir de la mouche de l'olive, il va y avoir du ravageur, forcément, c'est assez corrélé. Et nous, on intervient avant les attaques de la première génération de mouche de l'olive. Donc c'est vrai que c'est assez précis, mais vu qu'on n'est pas insecticide, on se doit d'être beaucoup plus précis que les traitements chimiques, parce que nous, on n'a pas cette efficacité. On n'a pas ce spectre d'action aussi large que les insecticides. Donc, on intervient à ce moment-là et jusqu'à la récolte.

  • Speaker #0

    D'accord. OK. Il me semble que j'avais eu une interview de vous où vous parliez justement de l'efficacité et du pourcentage ouvert. Ça restait quand même assez élevé, il me semble, au-delà de 80

  • Speaker #1

    Oui, sur l'olive, on est assez contentes. On arrive bien à protéger les récoltes. On a fait... Donc plusieurs essais sur plusieurs années, en France, Espagne et Portugal, et en moyenne on a 90% de récoltes protégées, donc ça veut dire moins de 10% de dégâts, et c'est quand même assez intéressant pour un dispositif de biocontrôle.

  • Speaker #0

    Là où sur du pesticide chimique, c'est quoi, c'est du 95% ?

  • Speaker #1

    On va même atteindre les 100% parfois, quand c'est bien appliqué, bien au bon moment, là on arrive à 100%. OK.

  • Speaker #0

    Avec les inconvénients qu'on connaît derrière.

  • Speaker #1

    Avec les dégâts sur la biodiversité, ça se retrouve dans les nappes phréatiques, c'est toutes les problématiques de santé qu'on connaît.

  • Speaker #0

    Super. Outre le fait d'utiliser des substances non toxiques qui plieront aux convaincus qui veulent une agriculture plus saine, est-ce qu'il y a des avantages produits que vous mettez en avant pour les agriculteurs sur la solution ?

  • Speaker #1

    Oui, on en a trois précisément, en tout cas les trois principaux qu'on aime bien proposer aux agriculteurs. Le premier, il va se situer sur le répulsif. Donc en fait les acides gras répulsifs qu'on utilise sont, quand ils sont utilisés purs, très volatiles, c'est-à-dire que si on les dépose sur une surface, ils vont avoir une durée de vie d'à peu près 30 minutes. Donc c'est vraiment pas compatible avec une application en chante, imagine bien, il ne peut pas passer toutes les 30 minutes avec un facteur. Donc nous, ce sur quoi on a vraiment beaucoup travaillé, c'est sur l'encapsulation. de ces deux molécules. En fait, on va créer une capsule autour des acides gras qui permet de les retenir et d'augmenter ce qu'on appelle leur rémanence, donc c'est leur durée de vie après l'application en champ. Et donc nous, on a vraiment beaucoup bossé sur ça, on a travaillé avec pas mal de prestataires et on a presque, je ne sais pas, une vingtaine de versions de... du produit encapsulé. Et aujourd'hui, on arrive à plus de 12 jours de rémanence, c'est-à-dire qu'une fois qu'on l'applique sur les arbres, on a du produit, et le produit est surtout efficace pendant 12 jours. Donc c'est quand même assez intéressant. Là où un insecticide est efficace entre 5 et 7 jours. Ah oui, ok, d'accord. 5 et 7 jours de rémanence. Donc oui, ça c'est un gros avantage qu'on a, c'est-à-dire que ça réduit le temps de main-d'oeuvre, et en plus, c'est plus efficace sur du long terme. Ensuite, les deux autres avantages qu'on peut proposer, ça va être sur la partie attractive cette fois-ci. Donc il va y avoir dans notre partie attractive deux produits, donc une solution attractive et un piège qui va diffuser cette solution. Et le piège, lui, c'est un système autonome en fait, c'est un piège qui est alimenté par un panneau solaire. Donc il y a tout un système électronique à l'intérieur qui va pomper automatiquement de la solution attractive et la diffuser en continu. Voilà. Et ça, ça évite en fait de tous les quatre matins de revenir sur son verger, de ravitailler en attractif pour garantir un piégeage constant. Donc ça, c'est quand même quelque chose qu'on a inventé et qui est pas mal. On est à peu près les seuls à faire ça en France pour sûr. En Europe, on est assez sereines pour le dire aussi. Et le deuxième point sur le piège, là c'est en cours, donc c'est pas encore fini. En revanche, ça devrait être prêt pour la saison 2024. On va le connecter, le piège. Donc c'est pas gadget, ça permet vraiment de pouvoir le contrôler à distance. et de savoir à distance combien tu pièges d'insectes, est-ce qu'il y a assez de solutions attractives, est-ce que je dois me déplacer pour faire une maintenance sur la pompe ? Voilà, ça te permet en fait de toi, de ton exploitation, de chez toi même quasiment, de savoir où en est ton piégeage et est-ce que tu as des bons résultats avec ça. Donc voilà, ça c'est les avantages produits qu'on peut proposer qui sont intéressants par rapport aux phytos et qui plaisent aux agris.

  • Speaker #0

    Une question là-dessus d'ailleurs, c'est vrai que les insecticides vont avoir tendance à... tuer directement l'espèce invasive, vous vous faites le choix de la capturer, pas seulement juste de l'éloigner pour qu'elle aille sur un champ voisin, mais aussi de la capturer derrière. Est-ce qu'il y a une façon derrière d'utiliser ce qui est capturé qui pourrait être intéressante, je sais pas, sur la nourriture, la base d'insectes, ou des choses comme ça, ou c'est... Comment vous adressez ce point-là aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question, on nous le demande souvent. Aujourd'hui, on n'a pas forcément réfléchi à la valorisation des captures d'insectes. Bien que ça pourrait être intéressant, comme tu disais, pour de la nourriture animale ou même, enfin voilà, j'ai pas d'autres idées aujourd'hui, mais on l'a pas encore réfléchi parce que ça nous demanderait en fait des frais supplémentaires. Aujourd'hui, le piège est vraiment conçu pour faire ce qu'on appelle du piégeage de masse d'insectes, donc vraiment pour protéger la récolte des agriculteurs. On n'a pas forcément pensé à l'étape d'après, mais on va y réfléchir.

  • Speaker #0

    Ok. Et aujourd'hui, le ciblage que vous faites est sur une espèce en particulier de mouche qui attaque les oliviers. C'est à la fois pour le côté répulsif et à la fois le côté attractif où il va y avoir cette sélection sur cette espèce-là qui est faite ?

  • Speaker #1

    Alors c'est toute la puissance du brevet du CNRS. En fait, c'est que les deux molécules attractives qu'ils ont brevetées et qu'ils ont découvertes, surtout, n'est pas efficace que sur la mouche de l'olivier. Ils sont efficaces en combo sur d'autres insectes et notamment sur d'autres mouches des fruits. dont celle des fruits rouges et celle des agrumes. Et donc nous, aujourd'hui, on est en train d'appliquer la technologie en face, donc l'attractif, pour qu'on puisse avoir le push and pull complet, efficace sur les trois types de cultures que je viens de citer, donc l'olive, les fruits rouges et les agrumes. Aujourd'hui, on est bien avancé sur la partie fruits rouges. Le programme de R&D qui va commencer sur les agrumes démarre en début d'année 2014. Là aujourd'hui on est bien avancé sur la partie fruits rouges et on a déjà fait un premier test là en 2023 et les résultats sont extrêmement encourageants.

  • Speaker #0

    Trop bien. Ça a été quoi aujourd'hui les gros jalons du projet ? Si tu pouvais le résumer en quelques points. Je sais que vous avez fait une levée de fonds notamment, s'il y a des points comme ça que tu souhaites.

  • Speaker #1

    Oui tout à fait sur la partie financière c'est vrai qu'on a fait pas mal de choses. C'est bien parfois de lister ses réussites, ça fait plaisir. En 2022 notamment on a eu... On a été lauréate de la 24e édition de l'iLab. C'est un concours organisé par BPI France qui promeut l'innovation. Et comme tu disais, en 2023, on a effectivement levé des fonds. On a bouclé une CIDE 830 000 euros auprès de Business Angel, du fonds de la Banque Populaire Méditerranée et d'investisseurs à titre perso.

  • Speaker #0

    Super, bravo.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    830 000 euros cette année avec Business Angels et autres. C'est quoi l'objectif derrière de cette levée ?

  • Speaker #1

    Alors cette levée, elle avait trois objectifs. Le premier, et pas des moindres, c'était de finir la partie R et D du projet. C'est-à-dire qu'on voulait avoir les prototypes finaux qui fonctionnent, ne plus être dans l'expérimental, mais dans l'exploration, je veux dire, et d'avoir vraiment les paramètres de nos technos bien figés. On sait que c'est efficace, on sait à combien de pourcents. Voilà, donc ça c'était l'objectif et du coup on l'a validé via de l'expérimentation plein champ. Donc on a testé la technologie en conditions réelles sur l'olive et sur la cerise et on a eu des très bons résultats. Donc ça y est maintenant, la partie R du R&D est figée et c'est grâce à notre levée de fonds. Le deuxième objectif c'était le recrutement parce qu'on ne peut pas faire ça toute seule, moi-même et mon associé. Donc on a recruté à peu près 7 personnes en un an et aujourd'hui nous sommes 15 et on a pu... Bien avancer la partie R&D, avancer en parallèle la partie prospection commerciale et réfléchir à notre stratégie commerciale et marketing. Et évidemment, sur la partie plus opérationnelle des gens qui nous aident au quotidien. En troisième point, le troisième objectif de cette levée de fonds, ça a été de démarrer notre dossier d'homologation, parce que comme je le disais, notre technologie, une partie de la technologie est soumise à l'homologation, le répulsif, et pour constituer le dossier d'homologation, qui est la première étape, il faut faire tout plein d'études de toxicologie, écotoxicologie, et vérifier que le produit est bien neutre pour l'homme et l'environnement, donc tout ça, ça coûte extrêmement cher, on doit faire ces études avec des laboratoires agréés. Et donc tout ça, c'est chronophage et ça coûte des sous. Donc ça a été le troisième objectif de cette levée de fonds.

  • Speaker #0

    Super. L'objectif, donc, une fois que tu as parlé de la partie aussi croissance, donc là, à partir de là, ça permet de finaliser finalement le produit, la recherche dessus, tout ce qui est homologation, et grossir l'équipe pour aller vendre la solution. Donc à partir de là, vous pouvez avancer, commercialiser la solution et faire de la croissance. jusqu'à une éventuelle prochaine levée de fonds. Si vous voulez encore accélérer, si il y a cet objectif.

  • Speaker #1

    C'est carrément l'objectif. D'ailleurs, en 2024, on va faire une pré-série A. On ne sait pas trop encore comment l'appeler, mais c'est vraiment une levée intermédiaire entre l'acide qu'on a clôturé il y a quelques mois et la série A qu'on vise en 2026 pour nous permettre de continuer le dossier d'homologation, avancer sur la phase pré-commerciale aussi. pour la vente de prototypes que j'expliquais et d'avancer toujours sur le recrutement, la croissance, la pré-industrialisation, être dans les starting blocks jusqu'à la délivrance d'une autorisation de mise en marché.

  • Speaker #0

    Super. S'il y a des VCs, des BA ou autres qui nous écoutent...

  • Speaker #1

    C'est un grand plaisir qu'on discutera du DEC.

  • Speaker #0

    Parfait. Aujourd'hui, comment vous vous fournissez sur les matières premières, que ce soit sur le répulsif ou l'attractif ?

  • Speaker #1

    Ça pareil, c'est un truc sur lequel on a vraiment pas mal bossé en 2023 et on a sécurisé une partie de l'approvisionnement. On est encore en train de travailler sur la deuxième partie forcément. Donc notamment sur les répulsifs, on a signé un partenariat avec l'entreprise Afiren. C'est une entreprise qui est basée, en tout cas l'usine est basée dans l'Est de la France et qui bioproduise. des acides gras, donc à partir de coproduits de l'agriculture. Donc en fait, à partir de déchets de l'industrie. sucrière de la betterave, ils vont fermenter ces biodéchets et en produire nos acides gras que nous réutilisons pour l'agriculture. Donc ça fait une jolie boucle vertueuse pour protéger l'agriculture. Donc oui, on a sécurisé une partie de nos approvisionnements comme ça.

  • Speaker #0

    Super. J'étais curieux sur la partie aussi attractif, sur l'équipement et l'éventuelle maintenance. Tu disais que justement tu as un panneau solaire, donc on peut supposer que ça fonctionne essentiellement la journée, idéalement avec un ensoleillement, même si même quand il y a du nuage, les panneaux fonctionnent généralement. Mais tu parlais aussi d'un système de pompe, peut-être qu'il y a une capacité maximale qu'on peut piéger finalement avant de devoir changer. Est-ce que tu as quelque chose un peu sur la maintenance dont tu pourrais nous parler ?

  • Speaker #1

    Tout ça, c'est des très bonnes questions. On est en train, pour le coup, vraiment d'y réfléchir. On a changé de... Là, on passe sur un nouveau bureau d'études qui est spécialisé dans l'industrialisation de systèmes électroniques, comme ça. Et on est vraiment en train de prendre le temps de sourcer nos composants électroniques et les composants du circuit pour que ça soit le plus robuste possible et qu'on ait le moins de maintenance. Donc, ça sous-entend effectivement un investissement supplémentaire. Mais au moins, on est tranquille là. Les premières études ont montré qu'on serait tranquille 7 ans pour un usage sur 7 saisons, du coup. Donc ça permet d'être Sécure sur les niveaux de maintenance Après le côté connecté Donc comme je disais c'est pas gadget Ça permet vraiment de savoir à distance Quel est le temps de maintenance Que je vais devoir passer par saison Vérifier évidemment si le piège Est bien en marche Et si le piège correctement Donc voilà on essaie vraiment de mettre tout ça en place Pour réduire encore une fois le temps de main d'oeuvre Et le temps de maintenance par l'agriculteur Ou par j'espère un jour le technicien CRS

  • Speaker #0

    Super, donc 7 ans aujourd'hui, un agriculteur qui se lance avec vous, il sait qu'a priori pendant 7 ans, il n'aura pas besoin de changer son matériel ou de faire effectuer une maintenance.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Parfait. Aujourd'hui, le produit est disponible en France. Est-ce que tu peux nous en parler un peu plus sur le déploiement de la solution, sur vos premiers agriculteurs, vos premiers clients ? Comment ça s'est passé ? Comment vous voyez un peu le déploiement ?

  • Speaker #1

    Oui, de toute façon, nous, ce qu'il faut savoir, c'est que notre stratégie commerciale est très, très liée à notre stratégie réglementaire. En fait, la partie répulsive de la technologie est soumise à homologation. Donc, c'est une autorisation de mise en marché qu'on doit avoir pour commercialiser la technologie entière. Et ça, en fait, il faut savoir que ça prend énormément de temps. Donc, c'est très chronophage et très cher. En Europe, ça prend entre 4 et 7 ans. et à l'international un peu moins, mais on est toujours sur des délais entre 3 et 5 ans pour obtenir ce type d'autorisation de mise en marché. Donc nous, il faut savoir qu'avant 2029, on ne pourra pas commercialiser la solution telle qu'elle. Donc ça, c'est pour la partie répulsive. En revanche, pour la partie attractive, elle, elle n'est pas soumise à homologation. Donc on peut commencer à la vendre. Et c'est ce qu'on est en train de faire, c'est commencer à vendre une partie de la technologie à des agriculteurs qui sont intéressés à la fois pour avoir un autre système de piégeage que ce qu'ils ont aujourd'hui, et aussi pour soutenir une entreprise qui est en cours de développement et qui est motivée par remplacer les insecticides.

  • Speaker #0

    Super.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, la techno est effectivement, une partie de la techno, si je vais être précise, est disponible en France, en Espagne et au Portugal. C'est des marchés qui nous intéressent énormément, qui sont évidemment très bons producteurs de fruits. Et après, il y a le grand international, si je puis dire, avec le Brésil qui nous intéresse. Et on va déployer une partie de la techno, effectivement, dans le nord du Brésil pour lutter contre la mouche méditerranéenne des fruits qui, comme son nom ne l'indique pas, ravage les mangues.

  • Speaker #0

    OK, top. J'avais une question, en fait on a été actionnaire via la société Blacksmith, j'ai été actionnaire d'une start-up où il y avait deux fondatrices, et elles avaient parfois des difficultés à vendre leurs services face à des interlocuteurs qui étaient un peu conservateurs ou un peu misogynes. Je sais que dans l'agriculture, milieu agricole, c'est un milieu essentiellement d'hommes, en tout cas en termes de dirigeants. Est-ce qu'aujourd'hui vous vous heurtez un peu à ça ?

  • Speaker #1

    Alors ça va être à plusieurs niveaux. Je dirais déjà au niveau interne à la société, sans prendre en considération la partie clientèle, nous, on a vu beaucoup de différences avec des startups portées par des hommes, notamment sur le niveau d'ambition qu'on met sur notre chiffre d'affaires, par exemple, ou sur la vision qu'on veut donner à notre boîte. Ça déjà, c'est un vrai... Alors, je ne sais pas qui... Titi ! et auteurs de ça, mais je veux dire, de base, en fait, nous, les filles, on va avoir tendance à être moins ambitieuses. Et ça, en fait, la conséquence directe de ça, c'est que tu vas lever moins de fonds ou tu vas plus galérer à lever des fonds. Nous, c'est vraiment ce qu'on a vu, c'est qu'en fait, le niveau de justification qu'on doit apporter versus une boîte qui est portée par des hommes est vraiment impressionnant. C'est-à-dire que nous, tout ce qu'on va dire, il va falloir le justifier par des documents mais plus plus quoi, c'est-à-dire que même les tendances du marché, le fait qu'on soit quand même... intégrés dans ce milieu agricole et qu'on sache de quoi on parle, même cette légitimité-là, qui n'est normalement pas à discuter parce qu'on est issu du milieu agricole, il faut quand même le justifier et il faut quand même apporter des éléments supplémentaires. Donc c'est vrai que ça, pour le moral, c'est quand même assez dur parce que tu es obligé tout le temps de te justifier, comme je dis, et c'est chronophage et cette pompe de l'énergie. Oui, bien sûr. Donc ça, c'est vraiment le truc que j'ai remarqué. Et après, d'un point de vue externe, au niveau du marché, non, là, pour le coup, on ne l'a vraiment pas observé. Nous, avec les agriculteurs, ça se passe super bien. La plupart sont extrêmement... motivés pour aider à la fois l'innovation et une entreprise portée par des femmes, parce qu'ils sont conscients qu'il faut que ça change. Et en plus de ça, il y a beaucoup, beaucoup d'oléicultrices et beaucoup de producteurs de fruits femmes. Donc, c'est vraiment une idée reçue.

  • Speaker #0

    Trop bien, super. C'est cool de parler. Et tu disais, je reviens juste sur un point, tu disais que les femmes ont la tendance à moins valoriser. C'est plutôt... Oui. C'est plutôt qu'on vous challenge plus, comme tu disais ensuite.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Pas que ce soit un fait comme ça.

  • Speaker #1

    Non, tout à fait.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on peut considérer que Céaritis fait partie de la scène des éco-entrepreneurs ou des entrepreneurs à impact en France. Est-ce que tu as l'impression que sur ces sujets, il y a une accélération ? Est-ce que tu vois un peu ce milieu grandir ? On constate le changement climatique, on constate ses impacts de plus en plus. Il n'y a qu'à voir les mois qui sont passés qui ont battu des records de température. Est-ce qu'aujourd'hui tu vois une accélération sur le sujet, d'entreprises qui se disent qu'il faut qu'on investisse maintenant sur la transition écologique ?

  • Speaker #1

    Oui carrément, alors ça marche pour l'investissement, mais ça marche aussi pour l'accompagnement, pour les clients, pour les fournisseurs. En fait, tout le monde est vraiment en train de prendre conscience que sur toute notre chaîne de valeur, que ça soit de la production, même au scale up, à l'internationalisation, à tout ça, il faut vraiment prendre en considération la planète et notre impact sur l'environnement. Donc ça c'est super, je trouve que c'est vraiment une excellente chose que tout le monde se mobilise comme ça. Il y a énormément de choses, comme tu disais, sur la partie investissement, on voit fleurir des fonds à impact vraiment de partout, d'impact et d'entrepreneuriat féminin. Donc ça, c'est un bon point également pour motiver les filles à entreprendre. Je trouve que c'est une bonne chose aussi. En revanche, moi, je trouve qu'il faudrait un peu plus de fonds agricoles et early stage, parce que c'est vrai qu'on voit beaucoup de gros fonds qui investissent. Quand les boîtes ont déjà soit des autorisations de mise en marché, soit 500 000, 1 million d'euros de chiffre d'affaires, nous, ces montants-là, on ne les aura pas avant 2026, 2027. Et on est une startup créée en mars 2020. Donc, en fait, il faut tenir jusque-là. Et s'il pouvait y avoir des fonds agricoles et qui investissent dans leur listage, c'est vrai que ce serait intéressant. Voilà, j'en profite pour dire ça.

  • Speaker #0

    Yes. Super. Éventuellement, sur cette scène-là, si vous avez fait des concours, etc., je ne sais pas si tu as des entreprises à impact que tu as rencontrées où tu te dis que ça accompagne dans du sens dans le fait de mettre en place un futur dérisirable où on gère notre transition écologique. Est-ce qu'il y a des boîtes que tu as pu...

  • Speaker #1

    Oui. Alors nous, on est incubé, donc on est effectivement, notre siège est à Paris, à Évry, en région parisienne plutôt, et on a un établissement secondaire à Aix-en-Provence, et on fait partie du technopole de Larbois, et c'est un technopole qui n'incube et qui n'accueille que des startups cleantech. Donc c'est vrai que nous, on baigne en fait depuis quelques années maintenant dans cet environnement cleantech, et on n'a que des boîtes autour de nous qui proposent des solutions utiles. est positive pour l'environnement. Et là, en tête, j'ai une boîte qui s'appelle Entente et qui propose, qui conçoit un gros moteur qui convertit les chaleurs fatales en électricité. Donc, c'est clairement des machines qui se plug sur un process industriel qui rejette de la chaleur. Et du coup, ça te réinjecte dans ton process de l'électricité. Donc, tout ça, c'est des boîtes hyper vertueuses pour l'environnement. Et oui, on en connaît et on en soutient un paquet.

  • Speaker #0

    Ce sera bien. On passe maintenant à la partie quiz. J'ai prévu quelques petites questions sur cette thématique. La première, on l'a dit un peu plus tôt, les entreprises et l'exploitation agricole dirigées par les femmes sont une minorité dans le milieu. D'après toi, selon la mutualité sociale agricole, la MSA, quel est ce pourcentage ? Est-ce qu'on est plutôt à 5%, 10%, 25%, 40% ?

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il y en a, mais pas tant. 40%, ça me paraît quand même bien élevé. Je dirais entre 10 et 25, et j'ai quand même un penchant pour 10.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est pas 40, mais c'est plus que 10. On est effectivement plutôt à 25%. Le chiffre est assez stable, c'est à peu près le même que ce dix dernières années. Au total, c'est 30% des femmes qui sont... qui gèrent ou co-gèrent une ferme. Pardon, 30% des fermes sont gérées ou co-gérées par des femmes.

  • Speaker #1

    J'ai été pessimiste.

  • Speaker #0

    Non, t'avais dit entre 10 et 25, ça. Oui,

  • Speaker #1

    mais bon.

  • Speaker #0

    Une autre actualité sur le monde agricole cette année, ça a été les sujets de Megabassines en 2023. Donc des projets qui visent à puiser dans les nappes phréatiques pour mettre l'eau à disposition de quelques entreprises de l'agro-industrie. On a eu notamment les affrontements à Sainte-Soline pour s'opposer à ces projets de méga-vaccines qui ont fait beaucoup de bruit, beaucoup parlé cette année. Et donc d'un côté des activistes que le gouvernement qualifie d'éco-terroristes et de l'autre, gouvernement qui est accusé de réprimer par la violence et à coup de millions d'euros des projets jugés comme allant à l'encontre des mesures à adopter pour une meilleure gestion de l'eau. Puisque, on le rappelle, elles accentuent la pression sur les ressources en eau alors que les nappes phréatiques peinent déjà à se reconstituer. Plusieurs de ces projets étaient en cours de jugement cette année et fin 2023, c'était en octobre, la sentence est tombée pour 15 de ces projets. D'après toi, combien de projets ont été annulés ? Zéro ? Est-ce qu'il n'y a pas de projet annulé ? Est-ce qu'il y en a eu environ un quart ? Est-ce qu'il y en a eu un tiers ? Est-ce qu'il y en a eu cinq ? Est-ce qu'il y en a eu dix ? Est-ce que les 15, 100% des projets ont été annulés ?

  • Speaker #1

    Alors là, pour le coup, c'est un sujet d'actualité agricole, donc c'est vrai qu'on s'est quand même bien tenu au courant et je dirais que la totalité des projets ont été annulés.

  • Speaker #0

    Complètement, ouais. C'est ça, la justice administrative a annulé 100% des projets qui étaient en jugement et pointé leur inadaptation aux effets du changement climatique. Et le tribunal a considéré que, je cite leur mot, le projet n'est pas associé à de réelles mesures d'économie d'eau et ne tient pas compte des effets prévisibles du changement climatique. On va passer sur un sujet un peu plus léger, le glyphosate.

  • Speaker #1

    Bien plus léger.

  • Speaker #0

    Les analyses des urines de 7000 personnes en France ont montré du glyphosate dans 49,8% des urines. Et pour rappel, Emmanuel Macron avait promis en 2017 d'interdire le pesticide glyphosate d'ici 3 ans. La France a donc dû voter en 2023 pour prolonger ou non son utilisation au niveau européen. D'après toi, est-ce que... Bon, si tu suis les actus, tu dois peut-être déjà avoir la réponse. Est-ce qu'elle a voté contre ? Est-ce qu'elle a voté pour ? Est-ce qu'elle s'est abstenue ?

  • Speaker #1

    Là, pour le coup, on suit effectivement l'actualité agricole, mais alors encore plus l'actualité de la Commission européenne et de l'EFSA, donc ça a été une abstention.

  • Speaker #0

    C'est ça, abstention. Pourquoi ce choix du gouvernement ? On peut supposer que le sujet est assez risqué pour eux en termes de positionnement, parce qu'ils ont d'un côté des agriculteurs plutôt écolos comme Benoît Biteau. qui estime que le produit détruit la biodiversité et met en danger la sécurité alimentaire, et de l'autre, la FNSEA, qui dit qu'on n'a pas assez d'éléments qui justifieraient l'arrêt de l'utilisation. A noter donc que l'EFSA, l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments, reconnaît que le glyphosate a des propriétés de perturbation endocrinienne, ayant un impact sur la fonction de reproduction, et que l'OMS le classe depuis 2015 comme cancérogène probable pour les humains.

  • Speaker #1

    Oui, et puis si je peux compléter, c'est vrai que sans prendre partie de l'un ou de l'autre, c'est vrai que... Le fait d'arrêter la commercialisation de molécules chimiques est un vrai débat parce qu'il faut quand même bien nourrir la population française et donc avoir un minimum de récoltes. Mais d'un autre côté, on veut évidemment protéger la biodiversité et protéger notre planète. Donc c'est un réel débat qui, je pense, ne doit pas être tout blanc ou tout noir. Un des éléments qui, j'allais dire, accentue encore plus le débat, c'est la présence d'alternatives justement à ces molécules chimiques. C'est-à-dire qu'en fait, si on n'a pas d'autres produits qui permettent... sans défoncer l'environnement, d'atteindre ces mêmes niveaux de récolte, là, pour le coup, c'est jackpot pour tout le monde. Mais c'est vraiment qu'il faut nous laisser le temps de travailler sur ces alternatives et il faut tout prendre en considération.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Et tout ce qui est... Il y a aussi, je pense, un autre sujet pour compléter, c'est aussi l'alimentation. On a aujourd'hui, très carnés, on mange 5 fois plus de viande qu'il y a 100 ans, ça se paye aussi parce qu'il faut bien produire pour nourrir le bétail. Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, non mais ça c'est affligeant. Moi ça fait deux ans que je suis végétarienne, donc j'ai fait en sorte de bannir les steaks de mon alimentation. Mais c'est vrai que ça c'est affligeant. Le nombre d'hectares qui sont alloués pour la production animale, c'est impressionnant.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    ouais.

  • Speaker #0

    C'est bon. Donc on pourrait nourrir tout le monde si... en faisant des choix aussi alimentaires différents, ça serait...

  • Speaker #1

    Oui, puis après, il y a tous les problématiques de gaspillage, de...

  • Speaker #0

    50% de la nourriture qui est gaspillée dans le monde. Ah,

  • Speaker #1

    c'est pas grave.

  • Speaker #0

    Pour produire moins, si on le fait.

  • Speaker #1

    Pour produire moins, oui, c'est ça. Enfin bon.

  • Speaker #0

    Top. On arrive vers la fin de cette interview. J'ai quelques dernières questions. Est-ce que récemment, tu as... T'as des livres, des articles, des documentaires, des films, des séries, je sais pas, qui t'ont marqué sur des sujets d'écologie, de transition, peut-être de post-croissance, on peut pas dire le mot décroissance.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est pas forcément lié, enfin j'ai un film qui est en tête là, qui s'appelle Don't Look Up, qui est sorti sur Netflix, c'est un film d'Adam McKay. Alors c'est pas forcément tourné vers l'écologie, mais en tout cas ce qui est affligeant c'est vraiment de voir que la planète va être détruite, et que finalement on a tous des œillères et on n'écoute que quelques personnes, et en fait il ne faut juste pas regarder en l'air pour voir que tout est bien. Et non, ça ne marche pas comme ça. Donc oui c'est plus ce film-là que j'ai en tête.

  • Speaker #0

    Une bonne métaphore pour le coup. Complètement. C'est vrai que c'est un peu attrissant. D'ailleurs, le hashtag Don't Look Up a été repris toute l'année dernière et toute cette année sur des interventions de journalistes qui minimisent ou des politiques. J'y pense encore cette année. Je crois que c'était un député RN qui a pris la parole pour dire Oui, le GIEC, ils exagèrent, ils sont dans leur rôle. Le GIEC, il faut le rappeler, ils sont nommés par l'ONU. Ils ne font que prendre tous les rapports pour condenser et donner aux... aux décideurs et à tout le monde les informations sur l'état des connaissances. C'est un consensus scientifique. Dire qu'ils exagèrent, c'est un peu comme dire 2 plus 2, c'est pas vraiment égal à 4. En fait, il y a des faits, il y a des lois de la physique qui sont là et malheureusement, on ne pourra pas négocier avec elles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    pas tellement dans leur...

  • Speaker #1

    C'est dommage d'avoir ces œillères et de vouloir minimiser la réalité, comme tu disais.

  • Speaker #0

    C'est ça. Sachant que malheureusement, ils la minimisent eux-mêmes, ces scientifiques-là, puisque généralement, ils sont assez prudents sur leurs estimations et ce qu'on se rend compte, c'est que cette année, on l'a vu en tout cas, on est à des chiffres qui sont au-delà de leurs prévisions parce qu'ils n'ont pas voulu être alarmistes, ils ne veulent surtout pas qu'on les taxe d'alarmistes et qu'ils disent qu'ils exagèrent. Donc quand ils prennent les précautions des gens, on les pointe du doigt, c'est assez compliqué. Il y a une remise en question à avoir et des actions à prendre. Ok, est-ce que tu as éventuellement un humain, une humaine qui t'inspire ? Une éco-entrepreneur ou autre ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas forcément un humain ou une humaine qui m'inspire, mais moi j'aime bien... comment dire, l'aura et le charisme à l'époque des chefs de guerre, des femmes politiques, des hommes politiques. Donc, peu importe là, pour le coup, ce qu'ils ont fait, qui peuvent être évidemment désastreux, mais le courage qu'ils ont d'embarquer des gens et de vraiment vouloir convaincre et de croire en leurs idées, d'y aller, de ne pas se poser de questions. Et j'admire vraiment ces gens-là parce que j'aimerais être aussi confiante qu'eux. Alors, voilà, modulo leurs idées politiques, évidemment. Merci. mais en tout cas d'avoir cette confiance et de se dire allez moi je crois tellement en mon projet que je vais embarquer des gens et qu'on y va et ouais je trouve que ça c'est évidemment admirable et puis si je devais pour le coup jouer le jeu et donner un nom je dirais Simone Veil pour un peu les mêmes idées que je viens de citer de vraiment d'être inspirante, de croire en ses idées et de se battre jusqu'au bout pour qu'elles soient acceptées quoi. Trop bien

  • Speaker #0

    Merci Comment on peut, à notre échelle, aider ces arétis à grandir ? Est-ce que tu pourrais nous recommander des réseaux sociaux, ou peut-être des gens à qui en parler ? S'il y a des gestes qu'on peut faire pour que demain, on consomme tous des produits sans phytosanitaires, sans insecticides ?

  • Speaker #1

    Je crois que tu l'as un peu dit, le mieux, c'est d'en parler. C'est que tout le monde soit conscient de l'impact sur l'environnement. de l'agriculture aujourd'hui, déjà, ce serait déjà super. Après, pour nous soutenir, c'est évidemment nos réseaux sociaux. Donc, on est très présents sur Instagram et LinkedIn. Et alors là, le graal de l'aide, ce serait qu'on puisse être entendus par le gouvernement et par le ministère de l'Agriculture. On adorerait être reçus au ministère et pouvoir exposer un peu notre projet et voir comment est-ce que l'État français peut nous aider.

  • Speaker #0

    On arrive au bout de l'interview. J'ai une question que je pose à chaque invité. Question un peu clin d'œil sur l'extinction de la biodiversité, ça serait quoi ton animal totem ?

  • Speaker #1

    Oula, ça c'est une sacrée question. Je crois que j'y jouais. J'essayais de me projeter dans un animal totem quand j'étais enfant. Je crois que j'ai une réponse. Moi, je dirais l'aigle. L'aigle, pour sa vision d'ensemble, c'est un animal qui est souvent au perché, au sens propre, et qui regarde un peu en bas ce qui se passe. Et ensuite, il prend ses décisions. J'attaque, je n'attaque pas. C'est aussi un animal qui semble très indépendant et très libre. Voilà, de par le fait qu'il vole, évidemment. Donc, ouais, je dirais l'aigle, pour toutes ces raisons.

  • Speaker #0

    Stylé.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pour conclure, si tu veux passer un dernier message, un remerciement, c'est une demande à passer, un lien à nous communiquer pour qu'on suive vos aventures.

  • Speaker #1

    Oui, alors les remerciements, c'est vrai qu'on n'en fait malheureusement pas assez. Je remercie l'équipe de Cearitis. On est aujourd'hui une équipe de 15 personnes, donc on a beaucoup de monde en R&D notamment, mais là on vient de structurer une équipe commercial marketing. Donc je les remercie pour toute leur motivation, leur implication et le travail qu'ils fournissent. Évidemment nos prestataires, nos partenaires, toutes les structures d'accompagnement qui nous suivent depuis bientôt 4 ans maintenant. Et puis, nos réseaux sociaux, comme je le disais, abonnez à notre newsletter que vous pouvez retrouver sur notre site internet et nous liker nos posts et republier, ce serait génial.

  • Speaker #0

    Super, bravo à elle, bravo à eux, bravo à toi. Merci. Merci beaucoup Marion d'avoir accepté l'invitation sur le podcast. On vous souhaite plein de succès, plein de succès pour Seraritis. Merci à vous qui êtes restés jusqu'au bout de cet épisode. N'hésitez pas à nous dire en commentaire ce que vous en avez pensé et on se dit à très très vite pour de nouveaux épisodes et n'oubliez pas de vous abonner.

  • Speaker #2

    C'est déjà la fin de cet épisode. J'espère qu'il t'a plu et que tu auras appris des choses intéressantes et motivantes qui seront utiles dans ton engouement écologique. On aura besoin de tout le monde pour y arriver. N'hésite pas à partager le podcast à tes amis et à ta famille. Si tu as des questions, laisse-moi un message en commentaire ou contacte-moi par mail à l'adresse en description. Je te laisse t'abonner et je te dis à très très vite pour de nouveaux épisodes. Ciao !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Présentation de Marion et de Céaritis

    00:47

  • Élargissement à d'autres cultures d'arbres

    10:20

  • Pourquoi une levée de fonds ?

    13:50

  • Disponibilité de Céaritis, déploiement

    17:20

  • Entrepreneuriat féminin et clients agriculteurs

    19:07

  • Le Quizz !

    24:40

  • Inspirations, lectures, animal totem, divers

    30:14

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