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Ta Pause Sexy

#71 - Apéro branlette : quand la masturbation devient une expérience collective. Avec Frands Gabriel

#71 - Apéro branlette : quand la masturbation devient une expérience collective. Avec Frands Gabriel

1h26 |12/12/2025
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Description

Dans cet épisode, on parle des apéro branlette : ces rencontres entre hommes qui font beaucoup parler… et souvent fantasmer ou juger.


Avec Frands Gabriel, co-organisateur des Paris Jacks, on décrypte ce phénomène :


  • ce que sont vraiment ces soirées (et ce qu’elles ne sont pas),

  • pourquoi elles attirent des hommes très différents,

  • ce que change un cadre safe, organisé et sans pression,

  • la place du consentement, du corps et du regard,

  • et pourquoi, pour beaucoup, ce n’est pas “juste se masturber”.


On parle de permission, de relâchement, de liberté, de masturbation en solo vs en collectif, et de ce que ces espaces permettent à des hommes de vivre parfois pour la première fois.


Un épisode qui va bien au-delà du geste,

et qui questionne profondément la sexualité masculine.


Retrouve Frands @frandsgabriel sur : Instagram, X, Bluesky, Bateworld

Pour aller au Paris Jacks : https://parisjacks.org


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Bonne écoute !


Pour les demandes de sponsoring : tapausesexy@gmail.com




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Ta Pause Sexy, le podcast qui explore la sexualité dans toute sa complexité, sans tabou, sans jugement, avec beaucoup de plaisir et pour te faire réfléchir. Je suis Anne-Elisabeth, ta coach en sexualité, et chaque semaine je t'emmène dans des conversations intimes, crues, tendres, politiques ou carrément provoquantes, mais des conversations toujours 100% vraies. Si tu veux prolonger l'expérience, viens me rejoindre sur Instagram, arrobasetapausesexy. Et c'est là que je parle de mes stories, c'est là que je vais échanger avec toi en DM et que la communauté vit. Et si tu veux être prévenu en avant-première de la sortie des épisodes, n'hésite pas à t'abonner à la newsletter, tu trouveras le lien dans la description. Enfin, si tu es une marque, un projet ou une mission engagée et que tu veux soutenir une voix libre, une voix féminine, une voix sexuelle, je recherche des sponsors pour cette saison. Donc n'hésite vraiment pas à me contacter et toutes les infos sont dans la description. Maintenant, je te laisse à ton épisode et je te souhaite une très bonne écoute. Dans cette pause aujourd'hui, nous allons parler masturbation masculine et aussi d'une pratique que je viens de découvrir qui s'appelle le baiting. Bon, avant de démarrer cet épisode, je te rappelle que le meilleur moyen de me soutenir, c'est de t'abonner à ce podcast sur toutes les plateformes d'écoute de ton choix. Tu peux bien sûr aller mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts et un commentaire. c'est des gestes. ultra simple, mais pour moi, ça fait toute la différence. Ça me permet de pouvoir faire grandir le podcast, de continuer de proposer des épisodes de qualité, d'attirer des sponsors et surtout de recevoir des invités de qualité. Mon invité du jour, je l'ai découvert dans un article que j'ai trouvé sur Instagram. Il parlait d'une pratique qu'on appelle le baiting. Il va nous dire tout à propos de ça. Il s'appelle Franck Gabriel, il est artiste sur la sphère queer. Il propose beaucoup de dessins et d'illustrations masculines. Donc, je t'invite à aller découvrir aussi son travail. Il va tout nous raconter et je vais lui souhaiter la bienvenue. Salut, Franck.

  • Speaker #1

    Salut, merci. Merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir. Je suis trop contente.

  • Speaker #1

    Mais le plaisir est partagé.

  • Speaker #0

    Bon, on va parler d'un sujet où je ne connais rien. Que je suis claire.

  • Speaker #1

    Tant que t'en connais forcément des choses. T'as lu l'article déjà.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai lu l'article, c'est sûr. Mais bon, quand même, je vais faire comme si vraiment j'avais rien lu. Comme ça, je vais te poser le plus de questions possible. Parce que je sais que dans mon audience, il y a plein de gens qui ne connaîtront pas du tout. Avant qu'on commence, premier truc, je pense que le mieux, c'est que je te laisse te présenter. Moi, j'ai dit quelques mots, mais comme ça, je te laisse te présenter. Ensuite, on rentre dans le vif du sujet.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoute, moi, je m'appelle Frands Gabriel. Je suis illustrateur parmi plusieurs autres activités professionnelles. Je dessine depuis 2019. J'ai fêté mes six ans de France Gabriel. Et du coup, mon objectif à travers le dessin, c'est de représenter la beauté masculine à travers mes yeux, c'est-à-dire, souvent je dis en dehors du cadre, celle qui dépasse de la marge, c'est-à-dire toutes celles qu'on ne nous représente pas. dans les médias de masse, dans la communication, dans la publicité, dans les films, etc. Donc, en gros, c'est de représenter tout ce que la société ne définirait pas comme esthétiquement beau, alors que moi, je les trouve beaucoup plus beaux que les codes esthétiques standardisés. Et du coup, ça passe justement par représenter des hommes qui ont des formes... poils, qui ont des oreilles décollées, qui ont des défauts. Il y a tellement de gens déjà, d'autres artistes qui dessinent ces corps normés, que je leur laisse le faire, ce travail. Ils le font extrêmement bien. Mais de mon côté, j'ai besoin de représenter d'autres gens, de manière à ce que si quelqu'un passe sur un de mes réseaux ou voit une de mes expositions, il se dit « bah tiens, c'est marrant, ce gars sur le dessin, je le trouve vachement beau, mais pourtant, il a des hanches comme moi. » Il n'a pas des gros muscles comme moi. Il a un épateux comme moi, je n'en sais rien. Mais je le trouve beau. Est-ce que ça veut dire que du coup, moi aussi, je peux être beau ? Oui, c'est gagné. Donc, voilà pourquoi je travaille essentiellement sur cette représentation masculine à travers une ligne directrice artistique. Je vais la dire en anglais parce qu'elle a plus de cachets, mais c'est Beards, Sweats and Pits. C'est-à-dire qu'il y a toujours dans mes dessins des barbes et une des aisselles et ou de la sueur c'est à dire toujours un des éléments ou deux ou trois Et du coup, je travaille pas mal sur ce qui est la santé mentale, aussi à travers mes dessins. Et c'est vrai que depuis cette année, je me suis concentré sur un projet que j'ai appelé « Les fleurs de mâle » , qui justement montre des hommes que j'espère varier, diversifier dans leur corps, leurs âges, leur physique, etc. Mais réunis autour d'une pratique, et celle de la masturbation. sur fond de fleurs pour essayer de mettre un contraste une espèce de dualité on se questionne tellement beaucoup sur la masculinité ces pauvres masculinistes qui sont tellement fragilisés aujourd'hui les pauvres que bon bref j'ai envie de montrer qu'être un homme c'est aussi de la sensibilité et c'est aussi des moments de plaisir et c'est aussi des moments d'animalité et c'est des moments de Merci. de perte de contrôle, c'est des moments de plein de choses qui s'expriment à travers, pour moi aussi, la pratique de la masturbation. Et on appelle ça la solo-sexualité, ça veut dire que c'est mettre la masturbation en priorité dans la sexualité et non pas un side, comme peuvent le dire, par exemple, sur les applications de rencontres, les anglo-saxons, ils ont une catégorie qui est side, je ne sais pas si c'est le cas en France, parce que moi, je ne suis pas sur ces réseaux-là. moi je ne suis que sur Baitworld dont on reparlera et sur Brandl'Entrepote mais bref pour les américains d'autres endroits dans le monde le side c'est quand tu ne veux pas de sexe pénétratif sauf que là dans la culture du baiting et dans la sociosexualité on dira que c'est le sexe pénétratif qui va devenir le side donc voilà et là j'en suis à 68 fleurs de mâle du monde entier Et à partir de 2026, mon objectif, c'est d'ouvrir un volet 100% de gens qui résident en France, qui s'appellera les fleurs de mâle Vive la Gaule.

  • Speaker #0

    J'adore.

  • Speaker #1

    Voilà. Et justement, autour de pas mal de gens que je côtoie dans mon cercle, avec lesquels je pratique le baiting. Donc, c'est le projet du moment. Mais c'est vrai qu'après, mon art, c'est construit. se concentrent vraiment sur travailler sur des corps différents, sur des choses alternatives, même des sexualités alternatives. Je pense que l'acceptation, le vivre ensemble, passe par la représentation, la diversité.

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Si on peut aider les gens à se sentir mieux et se sentir « Ah bah tiens, on a tellement besoin d'appartenir à une case que… » Ah bah là, finalement, peut-être que j'ai trouvé une petite casse toute douillette avec mes dessins pour pouvoir s'y lover. Bah ok, tant mieux, welcome, bienvenue.

  • Speaker #0

    Très bien, parfait, j'adore, j'adore l'initiative. T'as aussi un rôle, du coup, au sein de Paris Jacks ?

  • Speaker #1

    Ouais, les Paris Jaxx. Alors, on va commencer par dire qu'est-ce que c'est Paris Jaxx. Donc Paris Jacks, c'est une soirée, pour le moment, mensuelle, qui a lieu en 2019 tous les derniers mercredis du mois de 18h à 21h sauf en décembre et en août dans un bar du Marais qui s'appelle le Sector X il y a un sex club un bar sex club mais qui là réserve ce créneau là pour la Paris Jacks qui est une soirée 100% branle entre mecs c'est à dire que c'est que des garçons, des hommes en tout cas qui vont se retrouver autour de la pratique masturbatoire avec des règles précises comme le respect d'autrui, tout comportement discriminatoire où ça se fait gentiment remercier de la soirée et aussi le fait qu'il n'y ait pas de sexe pénétratif que ce soit anal ou oral.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et moi, alors déjà les Paris Jacks, on va en parler, moi je suis devenu, alors maintenant j'ai l'aval officiellement, j'ai... Je suis devenu co-organisateur. J'étais un peu gêné de voir ça dans l'article du paquet intime parce que je m'étais présenté comme ça, mais ce n'était pas légitimement vrai. Parce que moi, j'accompagne Phil, qui lui est à l'initiative de Séparis Jax. J'accompagne Phil notamment parce que c'est moi qui fais l'affiche de la soirée. Et qu'on est trois à être très proches, à faire régulièrement des réunions pour voir comment faire évoluer. les soirées, comment faire évoluer la communauté. Et du coup, maintenant, j'ai l'adoubement de Phil pour dire que je suis dans le corps organisateur. Mais pour l'instant, c'est vraiment pour accompagner, surtout... Phil dans sa prise de décision où il a besoin de gens en qui il fait confiance donc il y a Phil, il y a Basile aussi et il y a moi Basile je vais en reparler aussi après et en fait on est voilà on essaie de réfléchir ensemble à ce que peuvent devenir ces soirées et du coup ces soirées, l'avenir immédiat c'est qu'il y a un autre lieu qui nous ouvre ses portes parce qu'on a beaucoup de gens qui nous qui nous demande une deuxième soirée dans le mois. Il faut savoir que la jauge des Paris Jacks, pour l'instant, elle est à 150 personnes.

  • Speaker #0

    Ah oui, OK.

  • Speaker #1

    Voilà. Et qu'en fait, pour s'inscrire, il faut passer par un site qui s'appelle branl-entre-potes.com. Enfin, branl-entre-potes, au pluriel, .com, pour pouvoir s'inscrire. Et c'est vrai qu'une fois que l'annonce est postée, généralement, en quelques... jours ou en quelques heures, c'est rempli.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    il y a souvent de la frustration de dire, je ne peux pas. Et puis, en plus, comme c'est le mercredi, il y a des gens de province qui veulent venir. Donc, voilà. Et là, il y a un autre lieu qui s'appelle le Red Zone qui, du coup, accepte que là, nous fassions une soirée le 14 décembre. Donc, un dimanche de... Attends, je vais te dire des bêtises, mais je crois que c'est de 18h à 23h. Les 150 places se sont remplies en quelques heures et du coup on a rouvert un deuxième créneau à 20h30, une deuxième liste d'attente parce que quand tu rentres, t'es sur une liste tu peux pas rentrer si t'es pas sur la liste et si t'acceptes pas les règles donc bref, ça va plutôt bien pour les Paris Jacks alors qu'il faut signaler qu'au début finalement, aucun lieu ne souhaitait accueillir les Paris Jacks personne n'y croyait et c'est Du coup, Phil, qui est d'origine américaine et qui connaît un peu cette culture du baiting, où il y a des clubs de branle, si tu veux, dans pas mal de villes, dans le monde entier, mais notamment aux États-Unis. Et je pense qu'il voulait répondre à un besoin de se réunir autour de gens pratiquant la même pratique sexuelle. Je ne pense pas que ce soit un fétiche, mais je fais un parallèle avec les pratiques fétichistes. où justement les adeptes de pratiques fétichistes vont avoir le plaisir, l'envie, le besoin, appelle ça comme tu veux, de se retrouver entre eux pour pouvoir pratiquer en toute bienveillance et sécurité ce qui les fait vibrer. Là, du coup, Phil est parti avec cette idée de trouver un lieu qui accepterait que des hommes viennent se masturber ensemble. Et au début, c'était très compliqué, parce que personne n'y croyait. Et il se trouve qu'aujourd'hui, déjà, je te dis, 150 gars qui viennent et qui consomment, je pense que le secteur X fait... Je ne veux pas dire de bêtises, donc je vais augmenter la jauge, mais on est dans les trois meilleures soirées mensuelles du lieu.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est vrai que... Je pense que c'est vrai que maintenant, quand on arrive en disant qu'on sait qu'on a X personnes qui... qui viennent se joindre à l'événement. Et du coup, je vais juste rebondir. Je te parlais de Basile plus haut. Basile, lui, en fait, il organise aussi un apéro qu'on appelle l'apéro poteau, qui est une semaine avant la Jax, et qui, là, est purement social.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Comme événement. C'est-à-dire qu'on se retrouve dans un bar normal. Et du coup, tous ceux qui ont des questions par rapport au Paris Jax, tous ceux qui n'oseraient pas forcément y aller, qui auraient des doutes, moi je comprends que ça puisse être intimidant de se dire « Oulala, il y a 150 personnes qui sont là » , etc. Donc voilà, c'est l'occasion aussi de venir faire une première approche à travers ces apéropotos aussi qui ont lieu dans Paris.

  • Speaker #0

    Eh bien, tout un programme. Du coup, ça me donne envie... qu'on reparte un petit peu là à la base la base des bases je me dis c'est quoi ton histoire personnelle avec la masturbation et comment t'as découvert la pratique du baiting et peut-être je vais te laisser aussi d'ailleurs définir ce que c'est que le baiting parce que je

  • Speaker #1

    pense qu'il y a encore des gens qui doivent se poser de quoi on parle le baiting ça vient de masturbating se masturber en anglais et c'est vrai qu'il y a tout un vocabulaire autour de la masturbation euh... je pense que dans toute communauté, il y a des codes, etc. Et c'est vrai qu'avec Basile, on travaille sur un petit dictionnaire des termes. Donc, le baiting... Déjà, je pense que le point de départ de ça, je vais utiliser le terme masturbation. Je ne vais pas utiliser le terme branle, branlette, ou ce genre de trucs-là, parce que la différence pour moi, en tout cas, c'est ma vision à moi, je discute avec d'autres personnes qui pratiquent et ce n'est pas leur vision non plus, donc je te donne ma lecture qui n'a rien d'universel ni d'absolu, mais puisque tu me demandes mon avis, je suis là. Donnez. Moi, je pense qu'il y a toujours eu un côté réducteur, minimalisé, minimaliste, je ne sais pas, sur l'acte masturbatoire, sur le fait de se masturber. Je crois que c'est chez les garçons et chez les filles. Je crois qu'on parle encore moins de masturbation féminine de toute façon, mais là, on parle de masturbation masculine et c'est bien dommage. Branlez-vous les filles, on est avec vous. Masturbez-vous. et j'espère bien qu'un jour il y aura des soirées des soirées de masturbation entre femmes bref donc je pense que la pratique masturbatoire qu'on découvre à l'adolescence etc, généralement c'est un truc qu'on découvre avec nos potes au collège on va dire c'est comme ça qu'on apprend ça Et très vite, c'est quelque chose qu'on va nous apprendre de toute manière à cacher, à vivre en secret, à vivre dans le silence. Il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas que ça s'entende, il ne faut pas que ça se sente. Il faut vite cacher toute trace de quoi que ce soit, qu'elle soit visuelle, sonore ou olfactive ou ce que tu veux. Du coup, c'est quelque chose qu'on nous a appris à vivre dans le silence et dans une espèce de restriction, dans une espèce de... encore une fois, de marge qu'il ne faudrait pas dépasser parce que ce n'est pas bien, mais ce n'est pas bien comme la sexualité. De toute façon, notre société judéo-chrétienne est hétéronormée. On est quand même bien sur une diabolisation de tout ce qui va être sexuel. Et je pense que c'est pareil, il y a plein de frustrations qu'il y a aussi dans la sexualité parce que si on fait l'amour quand on est jeune, il ne faut pas que ça s'entende, il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas que ça se sache. Je pense que du coup, on est soi-même frustré parce qu'on n'exprime pas verbalement notre plaisir. on va voir je pense qu'on est un peu contraint dans plein de choses. Et je pense que c'est la même chose dans la masturbation, sauf que c'est, entre guillemets, pire, dans le sens où, très vite, t'es un branleur. Ça veut dire que tu fous rien. Il y a un truc au niveau du vocabulaire qui est quand même associé à ça, où c'est vraiment que tu te branles parce que t'es célibataire. Et tu te branles parce que tu trouves personne. Et qu'il te reste que ça. Dans l'imaginaire, je pense qu'il y a quelque chose de fort là-dedans. Et du coup, pour moi, le fait de revenir dans le vocabulaire à la masturbation et pas dans ce truc de branle-branlette que certains vont appeler hygiénique, que certains vont dire ça m'aide à m'endormir, ce qui est vrai pour certains. En tout cas, chacun a ses raisons de le pratiquer. Et pratiquer, pratiquons. Et on se sentira tous mieux. Mais pour moi, la masturbation, c'est vraiment rajouter une espèce de pleine conscience quand même à ce qui se passe. Et je pars du principe que c'est se faire l'amour à soi. Si j'ai envie de me faire l'amour à moi, je pense que j'ai envie de prendre un petit peu de temps. Tu vois, même si, bon, une fois que ça va être rapide, OK, ça arrive aussi dans le sexe, en pénétratif, des fois, on a envie d'un petit quickie parce qu'il y a une urgence animale, etc. Tu veux ? Mais voilà, moi, je considère que si tu ne sais pas te faire l'amour à toi, comment tu peux espérer faire l'amour correctement aux autres ? Pour faire écho à ce que dit RuPaul, si tu ne t'aimes pas toi-même, comment tu peux espérer aimer les autres ? Moi, j'y vois un parallèle. Et du coup, c'est une pratique avec plus de conscience et pas quelque chose, pour moi, d'automatique qui pourrait répondre à, justement, avant de t'endormir parce que tu as passé une journée chiante. Ouvre ton ordinateur, tu essaies tant bien que mal maintenant de te brancher à un site qui te permettrait de pouvoir te détendre et tu y arrives et mécaniquement tu y vas et au bout de trois minutes c'est fini parce que quelque part ce qu'on cherche comme plaisir, enfin beaucoup de gens je pense, c'est la finalité, c'est l'éjaculation qui est un plaisir évidemment mais se rendre compte que le plaisir du voyage n'est pas que dans la destination mais dans le voyage lui-même. Donc ça, en tout cas, moi, c'est ma démarche par rapport à cette pratique, pour moi, ce qui fait qu'elle est devenue un peu moins… comment dire, le mot n'est pas juste, il pourrait être mal repris, mais moins compulsive qu'elle pouvait l'être à d'autres moments. C'est peut-être avec l'âge aussi où je recherche plus de la qualité que juste quelque chose d'automatique. J'ai envie de ressentir que, entre guillemets, mon corps me le réclame et que je lui donne ce dont il a envie, cette idée de lui faire l'amour.

  • Speaker #0

    et mon parcours personnel tu voulais savoir tu voulais rebondir là dessus non mais en fait t'as dit un truc mais on peut faire ton parcours personnel et après je vais te poser une question parce qu'il y a un point spécifique notamment sur le tabou et la honte de la masturbation masculine que moi qui m'interpelle en tant que notamment en tant que femme pour le coup donc je te laisse finir et après moi je rendrai les tins donc on repart sur moi ouais ouais ok Merci.

  • Speaker #1

    Et donc, pour parler de mon rapport à la masturbation, moi, j'ai découvert ça. On a toutes des histoires très différentes par rapport à ça, mais j'ai découvert ça en atelier photo, en CM2, dans mon école, dans une chambre noire, avec un autre élève qui m'a initié à ça. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait. Mais voilà. Du coup, on va dire première érection, première panique, première « Maman, je ne comprends pas ce qui m'arrive, je suis tout dur » . Et ma mère qui m'a dit « Bénie soit-elle » , enfin si elle est indigne, je n'y crois pas, mais en tout cas d'où elle est, elle m'a dit « Mais ce n'est pas grave, c'est normal, quand un garçon est un peu excité, c'est ce qui se passe, tout va bien » . Et puis après, il y a les copains, je me rappelle d'une conversation. en 5ème avec un gars qui me dit tu te branles, tu sais ce que c'est ? je ne savais pas concrètement ce que c'était donc il m'explique il y a un parcours comme ça et écoute très pratiquant dans ma pratique on va dire comme beaucoup de monde il y a ce moment aussi où tu découvres parce qu'en fait j'avais commencé je me masturbais avant d'éjaculer on va dire Ouais, bah oui Et il y a cette découverte-là. Qu'est-ce que c'est ? C'est la panique. Qu'est-ce qui se passe ? Bon, bref. Et là, du coup, tout le nouvel univers s'ouvre à moi. Et écoute, moi, ça a toujours fait partie de ma vie. Ça a toujours fait partie de ma vie. Voilà, avec, je pense, tous mes potes de collège et de lycée. C'était des moments hyper privilégiés qu'on passait ensemble. Et justement, je pense que j'ai toujours associé... la masturbation à la complicité à quelque chose, en tout cas entre hommes où il n'y avait pas de désir pour les autres alors il se trouve que depuis je me suis découvert, je ne dis pas ça mais je me suis ouvert à mon homosexualité mais il n'y a jamais eu de désir par rapport à mes potes ou d'envie d'aller au-delà et puis après je pense que ça a toujours été présent dans ma vie et jamais par défaut Merci. C'est-à-dire que ça ne m'a jamais empêché d'avoir des relations avec des hommes ou des femmes, mais ça a toujours été très présent. Qu'est-ce que je pourrais te dire d'autre par rapport à ça ? Ça a toujours été très présent, je l'ai toujours assez verbalisé. Je ne voulais pas que ce soit un tabou. ou quoi que ce soit. Et après, il se trouve, c'est vrai que dans mes relations intimes et sentimentales, je dois avouer que je n'ai pas toujours été complètement épanoui sexuellement. Ce qui a peut-être aussi fait que je me suis encore plus réfugié là-dedans. Un réfugié, on dirait justement que c'est... Mais en tout cas, j'ai accentué ma pratique là-dedans parce que j'avais quand même... des besoins, mais finalement qui me convenaient beaucoup plus que la sexualité que je pouvais avoir par ailleurs. Donc voilà, mais tu vois, moi je suis vraiment... On va parler de la honte, de la masturbation, mais tu vois, pour moi, il n'y a pas de honte que ton partenaire se masturbe, qui signifie une envie de se masturber, qu'il a envie de le faire seul ou avec toi. Mais s'il a envie de le faire seul, tu le respectes et c'est OK. Et ce n'est pas contre toi, c'est juste que son envie, elle va à ce moment vers ce plaisir centré sur soi-même. Tu vois, ce n'est pas grave si tu te fais choper en ouvrant l'ordinateur et que tu vois que ton mec a regardé un porno la veille. Moi, je suis tombé sur des gars qui étaient mortifiés, qui ne voulaient surtout pas en parler. Non, au contraire, vas-y, c'est cool, génial.

  • Speaker #0

    Génial ! En fait, là, tu soulèves un point et c'est là où tout à l'heure, je voulais rebondir, tu parlais de la honte de la masturbation internalisée. Oui, mais tu vois, moi, en tant que femme, et c'est d'ailleurs un des trucs qui m'a frappée dans l'article, quand j'ai découvert l'appareil Jacques et tout, je me suis dit, j'aurais jamais mis ce mot sur la masturbation masculine. Parce que déjà, moi, je suis une femme hétéro, globalement. globalement parce que j'aime bien voir ma sexualité plus comme un spectre qui peut et du coup oui globalement je vais relationner on va dire à 99% du temps avec des hommes mais ça peut m'arriver aussi de relationner avec des femmes dans certains contextes donc je me considère comme hétéro et donc je suis aussi en relation avec des hommes hétéros globalement aussi et Tu vois, moi je vois, et même avec mes amis ou quoi, une certaine forme de libération de parler de la masturbation. Alors que même avec mes copines et en préparant cet épisode, j'interrogeais certaines d'entre elles, où pour le coup on se disait, en fait ça ne nous viendrait même pas en tête de se poser la question, est-ce qu'on se masturbe comme on se masturbe ? C'est... J'en ai un, mais c'est... Je pense que tu les comptes sur les doigts d'une main Les copines avec qui je peux parler de masturbation

  • Speaker #1

    Déjà de sexualité Tu vois vraiment à coeur ouvert Tu vois D'oser dire mais comment tu fais ça Comment tu reçois Je pense que tu vois des conversations Vraiment complètement à coeur ouvert Sans avoir peur d'un jugement Et juste on va se parler de ça Comme je vais te parler de tu fais comment Ta routine du matin ou j'en sais rien. Déjà, c'est compliqué, mais là, tu touches vraiment à quelque chose de l'intime, intime, c'est-à-dire de soi avec soi. Et je pense qu'il va très vite y avoir un truc de, déjà, je ne vois pas pourquoi ça intéresserait quelqu'un, parce que c'est avec moi. Et d'autre part, ça ne regarde que moi.

  • Speaker #0

    Ouais, complètement.

  • Speaker #1

    Il y a un peu de prisme.

  • Speaker #0

    Dans ma vision avant ça, pour moi, les mecs, il y avait une forme de liberté de pouvoir parler de masturbation. Et tu vois, là, quand je t'entends, je me dis, ah ouais, je n'étais pas en parler, en fait, de manière un petit peu graveleuse, genre, oui, je me masturbe, ouais, mais c'est vrai qu'elle est dans la profondeur de l'intime. Au final, pas tant que ça. Et tu vois, moi, j'ai le souvenir, tu parlais aussi de ça, moi, j'ai le souvenir, quand j'étais en cinquième, quatrième, de voir les mecs qui se passaient les vidéos. Parce que je ne suis pas toute jeune et à mon époque...

  • Speaker #1

    Ça se voit, on le voyait, on a vu.

  • Speaker #0

    À mon époque, il n'y avait pas de site internet. Enfin, il n'y avait pas. En tout cas, ce n'était pas aussi accessible que le porno. Et du coup, il y en avait un qui avait une cassette vidéo. Il la repassait et elle faisait toute la classe. Tous les mecs de la classe se passaient la même vidéo. Ou ils se faisaient des après-midi les uns chez les autres à regarder une vidéo et à se masturber les uns avec les autres. Et du coup, en tant que nana, moi, je me disais, putain, mais ils sont, mais... ultra libérée alors que nous en tant que femmes mais jamais mais jamais enfin ça n'existait même pas et donc c'est vrai que quand je le prends dans mon prisme je me dis attends eux ils trouvent qu'il y a un tabou mais en fait mais ouais au final il y en a un aussi mais

  • Speaker #1

    là ce que tu racontes ou par exemple c'est pas la manière dont moi j'ai pu vivre tu vois alors après je sais pas moi j'ai grandi dans les années 80 enfin j'étais collège lycée années 90 tu vois Je ne sais pas si ça a un peu changé en quelques années près. Mais nous, autant on pouvait se passer des vidéos, on ne se faisait pas de retour là-dessus. On n'allait pas se parler. Finalement, il y avait un peu un truc, je te le passe, mais chut, on ne s'en parle pas et je récupère. Enfin, tu vois, je pense qu'il y a tout un vocabulaire autour de petits branleurs. C'est ça, tu vas te branler ce soir, tu vas encore te branler ce soir parce que tu n'as pas levé Nana. je te dis je pense que c'est la honte parce que c'est associé à un échec quelque part et tu vois quand on rentre dans ce sujet de l'intimité du rapport de soi à soi je crois que c'est dans des pratiques masturbatoires de groupe on va dire à partir de deux où j'ai vécu les plus Merci. grand moment de partage d'intimité avec quelqu'un.

  • Speaker #0

    Parce que justement, je pense que comme c'est quelque chose de très personnel, rajouté à cette dimension de « il ne faut pas que ça se sache, il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas que ci, que ça » , il y a un peu « je suis en train de te donner et tu es en train de me donner » , enfin en train de se partager plutôt que donner, en tout cas donner à voir et donner à vivre et à ressentir quelque chose qui est justement une espèce de petite bulle privée. c'est beaucoup plus intime que si on couchait ensemble, pour moi. C'est-à-dire, effectivement, tu te dis avec tes copines, on se pose la question comment on se masturbe, et bien, au vrai, tu vois, il y a quelque chose de, ah, tu fais comme ça, tu fais ce mouvement-là, peut-être que tu vas imiter ça, tu vas voir, ah, oui, c'est sympa, etc. Parce que, aussi, malheureusement, ou pas, mais là, on parlait justement de passer des cassettes porno, on parlait de porno, ... il y a beaucoup de solos sexuels qui sont aussi des pornos sexuels bon et c'est ok moi j'en consomme aussi on va pas se cacher et autant il y a beaucoup de représentations de ce qu'est le rapport pénétratif et des positions et des machins à l'image dans ce matériel là de divertissant pour adultes autant côté masturbation non comme il y a moins de représentation, du coup, c'est un terrain un peu inconnu. Et tu vois, je rencontre encore des gens qui vont découvrir que quand tu les caresses sous les testicules, où c'est la base du sexe, ça fait du bien. Ils n'avaient jamais osé aller là. Donc, pour moi, il y a vraiment quelque chose. Et encore plus, quand tu vas dans la pratique du gooning, on va ouvrir aussi ce sujet à un moment. qui, je dis heureusement et malheureusement, c'est tous ces phénomènes qui étaient un peu cachés, un peu à des aigus et qui deviennent à la mode et qui, du coup, ne sont pas pratiqués de la manière, à mon sens, qu'il faudrait. Tu vois beaucoup de... Tu as entendu parler de ce mot-là ? Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. Je veux bien que tu le définisses.

  • Speaker #0

    Le gooning, on va dire que c'est une pratique masturbatoire qui va jusqu'à une espèce de pratique de trans. C'est-à-dire que tu vas aller tellement loin, c'est presque spirituel pour moi, dans un état de connexion avec ton pénis, que du coup, tu vas vraiment être uniquement centré sur ce qui se passe au niveau de ton plaisir et de ton pénis. Justement, tu n'es pas concentré. que sur l'écran de ton ordinateur ou sur autre chose. C'est pour ça que moi, j'ai cette espèce d'aspect trans pour moi et qui fait que du coup, on va dire l'impact visuel, et il va changer pour beaucoup de gens, mais c'est surtout une espèce de sensation, c'est une espèce de zone dans laquelle tu rentres. Et il y a beaucoup de gens qui prennent des cachets pour entrer dans des zones sexuelles. Et quand tu vois que tu peux pratiquer le gooning sans avoir besoin de ça, tu te dis que c'est pas mal. bref et c'est vrai que ça passe par un tel lâcher prise que tu peux te retrouver à grimacer à grogner à baver ou j'en sais rien bref en tout cas à montrer une image à revenir vraiment à une forme de d'animalité tu vois bestialité où tu t'en fous des conventions sociales entre guillemets de la beauté parce que c'est le sujet dont je te parlais au tout début dans mes dessins et c'est pour ça que j'aime les expressions de visage et que je fais vachement attention à ça dans mes dessins Merci. Parce que j'aime capturer, tu vois, le moment de plaisir, qui n'est pas forcément un moment de sourire à grandes dents. C'est cette expression, c'est ce truc-là où tu dis, ouais, là, cette personne est en train de toucher un point, tu vois, qui est formidable. Et donc, le gooning, ça passe par ça. Donc, aujourd'hui, tu vois beaucoup sur les réseaux, genre X, X Twitter, etc., où on ne va pas le se cacher, moi, c'est une de mes sources d'inspiration principale pour trouver des photos de référence pour mes dessins. Maintenant, ils s'appellent pratiquement tous des goûneurs parce qu'ils font « hum » , parce qu'ils grimacent. Mais je me dis, OK, c'est bien des fois, comme disent les Américains, « fake it until you make it » . Tu vois, imite, essaie avant vraiment d'y arriver. Mais ce n'est pas que ça. Ça, c'est la résultante de quelque chose que tu trouves à l'intérieur. Et là, justement, quand tu partages ça avec quelqu'un et que tu atteins ce niveau de « Ok, j'en ai rien à faire, que tu me trouves beau, que tu me trouves sexy socialement. » Je dis socialement parce que, voilà, si je te fais une grimace, je n'apparaîtrai pas dans Vogue. Eh bien, du coup... Ça veut dire que je suis dans une telle confiance avec l'autre que je peux me permettre de lui montrer ça aussi de moi parce que je me sens assez en confiance pour ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est l'image la plus bestiale, animale et non contrôlée de toi dans le plaisir, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, il y a vraiment ça. Tu vas t'autoriser justement, je pense, à être sonore, à être pourquoi pas verbal et à être expressif et pas dans quelque chose de très normé, un peu dans une boîte où il ne faut pas. il ne faut pas il ne faut pas que ça se sache ouais ok et du coup cet état de gooning peut être facilité attention encore un nouveau mot peut-être que tu le connais celui-là par la pratique du edging ça je connais ok le edging de l'américain edge to be on the edge être au bord d'eux ok c'est d'aller justement s'arrêter dans sa pratique du plaisir parce que ça peut se pratiquer aussi avec la pénétration moi. juste avant de sentir qu'on va jouir et faire une petite pause et reprendre et encore s'arrêter quand ça vient etc. ce qui fait qu'en fait tu peux edger pendant des heures et le moment où tu décides finalement où on te laisse l'autorisation entre guillemets de finalement jouir et c'est vrai que du coup tu te retrouves dans un état où tu n'es qu'un que gestion de ton désir, par vague comme ça. Et donc, cette connexion qui facilite le gooning, elle peut aussi passer par là. Alors, encore une fois, être masturbateur, pratiquer le baiting, ça ne veut pas dire être un gooner, pratiquer le gooning, mais être un gooner, c'est pratiquer le baiting. Mais être un gooner, ça n'est pas forcément que passer par les jeans. Voilà, c'est compliqué. Et encore, je ne te parle pas du purpose baiting, du monkey baiting et d'autres... variantes justement des variantes qui contrairement à la pornographie qui est un relais et pas forcément le meilleur on est d'accord sur l'apprentissage de la vie sexuelle et de l'acte sexuel je veux dire en fait on a que ça moi j'avais que ça c'est vrai que tant que il n'y a pas d'autre moyen de s'emparer de l'éveil à la sexualité des gens, on aura toujours des mecs qui pensent que donner du plaisir à une meuf, c'est de la traiter comme une connasse. Et non, en fait, non. Voilà, on s'est compris. Et c'est pareil chez les homosexuels. Avoir une relation sexuelle, ce n'est pas être dans un rapport dominant-dominé et traiter l'autre... comme une sous-merde, parce qu'on loue de son pouvoir de « moi, je suis le pénétrant » . Mais quoi qu'il en soit, c'est pratiquement un des seuls relais d'informations, donc d'imitation de ces codes sociaux-là. Et là, dans la masturbation, comme c'est beaucoup moins représenté, c'est plus une tradition « orale » d'un échange de pratiques. Et après, justement, des gens qui vont… Là, je te dis, avec Basile, on essaie de… Basile s'occupe essentiellement des mots, même si je lui en donne quelques-uns dans le dictionnaire. Moi, je vais l'illustrer. C'est un projet qu'on a. Oui, mais du coup, heureusement qu'il y a des gens partout dans le monde qui se sont mis à centraliser, à créer des communautés aussi en ligne, tu vois, déjà. Parce que là, on ne parle que de… Là, je te parle plus du volet… pratique masturbatoire que de club de branle. Mais voilà, je pense qu'il y a des communautés, notamment le site baitworld.com qui est un site qui a, tu vois, j'ai la tasse là, 15 ans, donc il doit y avoir, c'est plus 15 ans, mais bon, bref. Attends. Bon, je sais pas, tu veux que je cherche l'information pour te dire combien de temps ça va ?

  • Speaker #1

    Non, il faudra...

  • Speaker #0

    Bref, ça dure depuis des années et c'est la référence Merci. de la culture baiting internationale c'est-à-dire c'est juste un réseau social si tu veux de gens qui de gens voilà qui quelle que soit leur orientation sexuelle étaient intéressés par ça parce que ça aussi c'est un volet qui va être important de développer ensemble c'est-à-dire que tu pratiques dans le cadre de ces clubs de branle etc masculines ok euh pour l'instant, à mon sens, dans mon expérience, trop masculine cisgenre. Mais, en tout cas, ce site-là, il y a eu même en France, il y a eu des sites, j'ai oublié les noms, mais tu vois, ça permettait au moins de pouvoir, comme à l'époque des premiers Ausha, échanger. sur le sujet et puis se rencontrer autour d'un intérêt commun. Voilà, donc tu as plein d'articles, tu as des photos, tu as des vidéos, évidemment, et puis tu as des gens du monde entier, tu as des événements. Et Baitworld, moi j'ai découvert ça, je ne sais pas, en 2008, 2009, je ne sais pas, un truc comme ça. Et c'est vrai que d'un coup tu te dis, ah, en fait, je ne suis pas une anomalie, il y a des gens comme moi, tu vois, il y a des gens qui sont intéressés par le même truc que moi. je pensais pas être une anomalie mais il y a quand même ce truc de c'est comme faire un deuxième coming out de dire oui ok je suis homosexuel mais en plus moi la sexualité pénétrative c'est pas forcément mon truc moi ce que je préfère c'est se masturber entre eux comme quand tu pratiques un fétiche on entend souvent ce truc là de dire oui je fais mon premier coming out mais le deuxième c'est oui mais en fait moi ce qui m'attire c'est le cuir, c'est le latex Merci. c'est sportswear, c'est tout un tas de pratiques. Et donc, il y a très vite cet aspect, tiens, appartenance, reconnaissance, qui fait du bien au cœur, tu vois.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et puis après, je pense que c'est un parcours comme les autres où du coup, tu commences à discuter, tu crées un feeling et peut-être qu'on se rencontre et peut-être qu'on se voit et peut-être que ça marche, peut-être qu'on se revoit.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que tu en parles vraiment comme un... Comme une pratique d'acceptation de soi, tu vois. Oui. J'entends beaucoup ça dans tout ce que tu dis autour, du coup, de la pratique de la masturbation. Il y a aussi beaucoup le fait d'accepter qui on est. Tu vois, quand tu parlais du grooming, ça...

  • Speaker #0

    Gooning.

  • Speaker #1

    Gooning.

  • Speaker #0

    Le grooming, c'est autre chose. Oui.

  • Speaker #1

    Tu as... Oui, quand tu parlais...

  • Speaker #0

    En fait, ça vient de goon. Goon, en anglais, c'est un débile, en gros. Enfin, tu vois, il y a un truc de... Oui. Mais tu vois, on reprend encore un vocabulaire... Oui, mais... Un vocabulaire négatif. mais si tu veux là c'est un peu comme tu sais quand tu te réappropries une insulte pour en faire une arme j'ai l'impression tu vois, là tu me prends pour un débile, bah ouais quand je parle en gooning je suis un débile et en fait je fais ce que je veux t'as l'acceptation là-dedans,

  • Speaker #1

    tu vois le fait de de pas être dans une image contrôlée c'est vraiment accepter aussi son animalité le simple fait de prendre du plaisir sans

  • Speaker #0

    contrôler quoi que ce soit et donc c'est beaucoup d'acceptation de soi je trouve ça fort mais tu vois le lâcher prise en fait il te permet tellement quand tu lâches le mental de toute façon d'aller vers des expériences de vie que tu t'auto reculer mais au moins si tu y vas tu peux savoir si ça te plaît ou si ça te plaît pas et je pense que voilà il ya tellement de masques sociaux qui portent en permanence et de règles de de bien vivre ensemble bien séance au nom de codes de sociétés ce n'est pas forcément toujours très moderne. Mais ce qui crée, je pense, cette situation un peu bancale dans laquelle on peut se retrouver par rapport à la sexualité en général, c'est-à-dire qu'à la fois, on a envie de dire « Ouais, c'est une société super libérée, aujourd'hui, on peut faire ce qu'on veut, machin. » Enfin, il ne faut quand même pas trop non plus sortir du cadre.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est simple. Moi, je le vois sur mon Instagram. Dès que je fais un petit réel où je parle d'un sujet qui sort du cadre, alors là...

  • Speaker #0

    Déjà, j'imagine... qu'il y a pas mal de gens un peu réacs qui doivent dire déjà une femme qui se permet de parler de sensualité, de sexualité, déjà, tu dois rendre les mascus en PLS.

  • Speaker #1

    Franchement, je pense que je suis pas du tout la pire. Bien au contraire, je suis plutôt protégée. J'ai des gens très bienveillants qui me suivent et tout ça.

  • Speaker #0

    Il faut ouvrir la parole, de toute façon. Le paquet intime aussi, c'est une femme qui est derrière. C'est génial. Je trouve ça super. Et tu vois qu'en plus, avoir des échanges comme ça, aussi simple que si on se prenait un verre et qu'on parlait des derniers films ou derniers livres qui nous appassionnaient. Ça fait du bien au cœur aussi, tu vois. Tu te dis, en fait, c'est un... Moi, de toute façon, dans pas mal d'aspects de ma vie, l'aspect du vivre ensemble est hyper important. Et pour vivre ensemble, il faut trouver sa place et il faut que sa place... Il faut qu'on y soit bien. Et une fois que je suis bien à ma place, du coup, c'est le plus important. Et après, si ça ne vous plaît pas, tant pis, mais je ne vais pas rentrer dans un moule au risque de devenir une tarte.

  • Speaker #1

    Non, mais tu as bien raison. Et c'est trop bien que vous ayez créé un espace aussi, comme les Paris Jacks, pour justement ça. Et j'aimerais bien que tu rentres un peu plus, du coup, dans le détail maintenant des soirées. Enfin, des soirées, après-midi, en tout cas. Comment tu nous as expliqué un peu...

  • Speaker #0

    Attends, du coup, je voudrais peut-être juste terminer sur Baitworld.

  • Speaker #1

    Vas-y.

  • Speaker #0

    Ouais. Et ce que je voulais rajouter, du coup, quand je te parle de Baitworld, c'est que... en fait depuis 4 ans ils organisent une compétition comme une espèce de télé-réalité sportive de branle on va dire, c'est-à-dire qu'en fait au début c'était le site qui choisissait si tu veux les candidats. je ne sais plus, cinq ou six candidats, si tu veux, parmi, je pense, des profils un peu différents et sans doute des gens assez populaires sur le réseau.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et en leur donnant des défis à chaque fois, ils devaient se filmer, si tu veux, en respectant ce défi et un cadre. Je ne sais pas, ça va être se masturber devant un miroir, ça va être se masturber de la nourriture, ça va être se masturber en extérieur, dans ta voiture, avec un jouet, je n'en sais rien. Enfin, je sais, mais bref. tout ce qui peut être imaginatif autour de l'aspect ludique de la pratique aussi. Tu vois, justement, de la libérer de la chambre, dans le noir, sous les draps. Et du coup, cette année, c'était la quatrième édition. Voilà. Et du coup, Baitworld m'a choisi pour être l'illustrateur associé officiel de cette saison 4 du Great Bait Off. Et donc, j'ai dû... faire le portrait, dessiner le portrait des candidats et de l'animateur qui était un ancien gagnant pour aller jusqu'à l'élection du Bait King de l'année.

  • Speaker #1

    Et du coup, qui a gagné ?

  • Speaker #0

    Il s'appelle Parker Woods. Ok. Il est formidable ce garçon puisqu'il est assez souple pour se faire beaucoup de plaisir à lui-même en plus, ce qui a permis pas mal d'audace à travers ses vidéos.

  • Speaker #1

    J'adore.

  • Speaker #0

    Voilà, mais tout ça dans un cadre hyper bon enfant, tu m'as compris, en tout cas sans jugement. Et c'est vraiment surprenant de voir les gens cette année, les gens, si tu veux voter, tu pouvais déposer ton dossier pour être dans les candidats. Et après, il y avait un vote des gens de la communauté. Et après, de ces votes ont émergé les compétiteurs.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà, et puis chaque semaine, il y avait des zooms où on regardait l'épisode ensemble. Et moi, j'étais hyper fier et touché qu'on fasse appel à moi. Et du coup, c'est là que j'ai créé un compte professionnel artistique sur la plateforme Baitworld. Et en fait, au début, j'ai reçu un accueil. Mais je me suis dit, comment ça se fait que je ne l'ai pas fait avant ? Parce que là, je viens aussi à travers cette collection du moment, mais d'autres choses que j'ai pu faire avant, parler directement, tu vois, je te dis. je te parle de représenter les gens etc en fait là je ne m'étais pas adressé concrètement aux bonnes personnes parce que peut-être que tu vois cette honte intériorisée et bien même elle est encore là en moi je me suis dit est-ce que je vais mettre mes dessins sur ce site là est-ce qu'on va dire ah il fait ça lui il fait ça et aujourd'hui je te parle et bien voilà bravo Donc, tout ça pour te dire, il y a Baitworld. Quand tu veux rencontrer des gens quand tu es en voyage, c'est assez pratique. Ça ne marche pas vraiment très bien. Pour la France, il y a des Français, mais il n'y a pas tant de monde que ça qui utilise Baitworld. Mais c'est bien quand tu veux rencontrer des étrangers, pratiquer, découvrir les coutumes. Et en France, après, il y a surtout ce site où on peut s'inscrire pour la Paris Jazz, ce qui va faire le lien avec ce qu'on va dire après. qui est branle entre potes, branle-entre potes, qui est en tout cas une manière de rencontrer des gens aussi en France. Et du coup, il y a une partie sur ce site-là, qui est la partie apéro branle, où en fait, tu organises un événement chez toi, enfin voilà, ou tu dis je suis à l'hôtel, à Auxerre, s'il y a quelqu'un qui voudrait me voir, du coup, tu as accès à ça et tu peux… Et c'est dans ce cadre-là, du coup, qu'on met les événements de la Paris Jaxx.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Donc, je comprends maintenant bien comment est né le concept de la Paris Jaxx. Mais tout à l'heure, tu as dit un truc par rapport aux... On va venir là maintenant, aux personnes qui fréquentent ces paris. Mais tu vois, du coup, je me dis à qui ça s'adresse, comment ça se déroule et quels sont les profils un peu des participants. Et c'est quoi leurs besoins, leurs envies qui font qu'ils se disent « Ok, je vais aller à une soirée » .

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de profil, déjà, je vais te dire. Il n'y a pas de profil parce que vraiment, c'est des hommes de tous âges, de tous physiques, de toutes énergies, de toutes origines. Ouais, t'as des mecs qui vont avoir 19 ans comme des mecs qui vont avoir 70. Tu vas avoir des beaux ours poilus, tu vas avoir l'athlète du stade du coin, tu vas avoir des mecs aux cheveux longs, tu vas avoir des barbus, tu vas avoir des chauves, tu vas avoir des percées, des tatoués et monsieur qui sort de l'église, quoi. C'est un rendez-vous où vont se retrouver des hommes à travers cette pratique. Qu'est-ce qu'ils y cherchent ? Je pense qu'ils y cherchent une libération, peut-être de se dire, dans d'autres cadres de soirées coquines, je pourrais me sentir face à des demandes auxquelles je ne suis pas sûr de vouloir adhérer, et du coup me retrouver dans une situation où je me sentirais mal à l'aise. quoi, là au moins les règles sont claires, on va s'arrêter à ça. On se limite à l'acte masturbatoire. Au tout début des Paris Jacks, la fellation était autorisée et je fais partie de ceux, et il y en a qui m'en veulent, qui ont dit non, c'est pas ça en fait. C'est pas ça, la pratique orale, la fellation, elle est possible dans n'importe quel autre contexte, pour les gens qui ont envie de se retrouver dans des soirées sexuelles. alors qu'une soirée autour de la pratique de la masturbation, ça, elle est là, latente, pour beaucoup d'entre nous. Donc, du coup, ça a fait du tri au début, mais du coup, il y a plein de gens qui étaient gênés par ça, qui, du coup, sont revenus au Paris Jazz. Et c'est vrai que moi, souvent, je prends, enfin, je ne suis pas le seul, mais je prends comme repère la soirée mythique qu'il y a à New York, à New York Jazz. C'est deux fois par semaine, à New York Jazz.

  • Speaker #1

    Ah oui ? Oui.

  • Speaker #0

    Là, c'est pareil. C'est vraiment hyper cloisonné. Il n'y a que la pratique masturbatoire. Après, j'ai aussi vécu des soirées par exemple à Washington, au Capitol Bay Club. Et là, il y a d'autres choses qui sont autorisées. Et là, pareil, c'est quatre fois par semaine.

  • Speaker #1

    Ok. Ça ressemble plus à un club libertin quelque part ou une soirée sexpo.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que... c'est l'événement principal, c'est ça, mais tu as une pièce à côté où on te dira, on ne va pas te faire de remarques, tu vas si tu as envie. Mais c'est un choix, tu vois, c'est tout. Mais c'est juste qu'il y avait quand même quelque chose de l'ordre de écoute, moi, mon fantasme, mon envie de pratiquer cette masturbation en groupe, elle passe uniquement par partager cette pratique-là et pas dériver sur d'autres choses, aussi délicieuses soient-elles. Mais là, le moment... Au moment, il est dédié à ça. Mon plaisir, il est dédié à ça. Donc, peut-être qu'il y a des gens, effectivement, qui sont rassurés par ça. Je suis persuadé que, tu vois, on se parlait de se branler avec les copains, etc. Puis, dès qu'on devient adulte et qu'on est en relation, eh bien, du coup, on ne fait plus ça. Et je pense qu'il... Écoute, voilà. Moi, j'aime ça et je ne suis pas le seul, tu vois, à retrouver ce côté camaraderie, communauté. Et même nous, on va aller plutôt, même sur le thème de fraternité. Les Américains utilisent le brotherhood. On dit hey bro, hey bro. Et beaucoup dans la communauté de baiting. Ici, c'est pareil. C'est-à-dire qu'on va chercher ses frères de branle. Il y a un truc à ce niveau-là. Et moi, c'est super parce que j'ai rencontré des gens qui sont devenus mes frères, qui sont devenus mes amis. On partage d'autres moments. On s'est soutenus dans des moments qui n'avaient rien à voir avec la sexualité. Et on peut aussi se retrouver à partir de ça. On se fait des vacances ensemble, etc. Donc, il y a ça. Qu'est-ce qui pousse les gens à venir d'autres ? Je pense que le fait que ce soit cadré, en tout cas, c'est rassurant. Je pense qu'il y a des curieux. Juste qu'ils se demandent, mais pourquoi ? Ils doivent se faire chier, non ? Bien, tu verras. Parce qu'il y a ça, encore une fois, du côté d'à côté. Vous ne baisez pas ? Quelque part, si. Il n'y a pas de pénétration, oui, mais pourtant, on partage. Il y a des gens qui viennent, peut-être, qui viennent juste voir, tu vois, des gens qui sont un peu voyeurs, je ne sais pas. En fait, je n'ai pas les raisons qui poussent les gens, si ce n'est l'envie, la curiosité ou le besoin, le fait justement d'appartenance, de communauté.

  • Speaker #1

    De liberté aussi, quelque part.

  • Speaker #0

    Oui, de liberté, en fait, parce que je pense que justement, se lâcher prise, là, il rentre aussi en compte. et en fait il n'y a pas de déroulement officiel de la soirée si tu veux tu rentres, tu passes par le vestiaire donc c'est nu ou sous vêtements optionnels et chaussures mais il n'y a pas d'autres éléments de vêtements ce qui du coup favorise très vite le côté tout le monde est à poil donc en fait tout le monde est pareil Merci. tu vois les côtés aussi très positifs du naturisme on va dire en général il n'y a pas de différence il n'y a pas d'armure et puis après il y a un bar et puis il y a des étages en bas et tu visites à ton gré il y a des endroits qui sont plus isoleux tu peux fermer des portes des endroits où tu peux plus t'amuser aux yeux de tout le monde En tout cas, je ne sais pas forcément ce qu'ils viennent chercher la première fois. Par contre, ce qu'ils en retiennent et ce qui fait qu'ils reviennent souvent, c'est justement la bienveillance de la soirée et du lieu et des gens. Il y a des gens qui sont venus parce qu'ils fréquentaient le lieu, le secteur X, et se retrouvaient à l'époque où il n'y avait pas encore le créneau très fermé, en tant que visiteurs du lieu, qui d'un coup se retrouvaient intégrés à cet événement-là et qui mettent en avant le fait. Maintenant, c'est incroyable, on se parle beaucoup plus, les gens se font des câlins, on est sur un niveau de sociabilité. aussi, qu'en tout cas, certaines personnes n'avaient pas encore expérimenté dans ce genre de lieu. Donc, je sais que ça, c'est vraiment quelque chose dont on nous parle beaucoup, c'est que les gens sont sympas, ça se passe bien. Tu vois, après, dans toute soirée de ce genre, en tout cas, liée à l'intime, le consentement est évidemment non négociable. mais voilà si quelqu'un vient t'aborder généralement à ma connaissance il n'y a jamais eu de problème de quelqu'un qui vient insister au point de te rendre mal à l'aise après bon c'est le jeu quand tu rentres dans un endroit comme ça, oui tu peux te heurter au refus de quelqu'un ou tu peux refuser quelqu'un mais il y a quelque chose en tout cas de l'ordre de cette bienveillance et c'est vrai que voilà il y a des gens qui maintenant se connaissent depuis 4 ans on a fêté les 4 ans de la Paris Jax Et tu vois, il y a des gens avec qui je n'ai pas pratiqué, mais avec qui je discute à chaque fois.

  • Speaker #1

    Ok, j'ai une question qui m'est venue. Parce que tu as dit, il y a des gens avec qui je n'ai pas pratiqué. Et tout à l'heure, quand on parlait des profils, tu m'as dit, en fait, c'est tout type d'hommes. Donc, ça veut dire que tu as une sensation sexuelle aussi.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Donc, tu vois, je vais me mettre dans la peau d'un homme hétéro. Ce qui peut être impressionnant parce que pour le coup, tu vois, moi, je peux fréquenter des milieux plus libertins, donc me retrouver face à des hommes qui n'ont jamais vraiment vu d'autres hommes nus et qui peuvent être impressionnés par ça, qui peuvent aussi avoir peur.

  • Speaker #0

    Ils en ont vu en vidéo, ne t'inquiète pas.

  • Speaker #1

    Évidemment. Ouais, mais en vrai, tu sais, moi, je sais qu'il y a des mecs qui m'ont déjà dit « Non, mais en fait, je n'ai jamais été à proximité d'un autre pénis que le mien. » Il peut y avoir ce genre de choses. Et aussi, il y a ce truc de quand on est hétéro, pas du tout déconstruit, et qu'on a encore très, très peur de ce que l'on peut faire. Il y a ce côté de si je me retrouve dans une pièce avec des hommes et que j'ai une érection. Et que ça me plaît. Et que ça me plaît.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça remet en question toute ma sexualité, toute ma vie ?

  • Speaker #1

    Exactement, parce que mine de rien, la masturbation, ça reste... une pratique sexuelle, là on est dans une pratique sexuelle, tu vois, c'est j'ai une pratique sexuelle avec des hommes, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est comme quand tu me disais juste avant que ça t'arrivait, tu te considères comme hétéro, mais ça t'arrive d'avoir des relations de plaisir sexuel ou sensuel avec des femmes, ça ne remet pas en question ton hétérosexualité.

  • Speaker #1

    Ah, mais c'est facile quand on est une femme. Alors ça, pour le coup, ça c'est un autre débat.

  • Speaker #0

    Oui, mais là je parle juste de ton exemple à toi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Là, effectivement, tu vas avoir des homosexuels, des hétérosexuels, des bisexuels, des pansexuels. Ce n'est jamais une question qui se pose. Je pense que si tu as envie d'en parler, de dire « moi, je suis hétéro, je ne suis pas très à l'aise encore » , ok, mais on a des… je ne sais plus combien, je n'ai plus les chiffres, c'est dommage là, mais on a plus de 40% d'hétéros.

  • Speaker #1

    Ouais, j'avais vu ça, moi, quand j'ai préparé l'épisode, que c'était plus de 40% de hétéros. Et du coup, je me suis dit, c'est génial.

  • Speaker #0

    Et j'en connais.

  • Speaker #1

    Honnêtement, moi, j'ai aucun problème avec ça. Et moi, je différencie beaucoup l'orientation sexuelle des pratiques. Mais moi, je suis quelqu'un d'éveillé. Je fais du coaching sexo.

  • Speaker #0

    Mais sans doute que ça demande un certain... Ça demande une certaine ouverture par rapport à ça. Je suis d'accord avec toi. Et la déconstruction. Encore une fois, quand je disais lâcher prise, si on lâche un peu le mental et s'y régler à con, on peut aller sur des plaisirs qu'on n'aurait pas imaginés. Est-ce que ça va remettre en question toute la sexualité ? Oui, tu peux aimer te branler avec d'autres gars parce que tu vas y trouver quelque chose de l'ordre de la camaraderie, de la complicité. C'est-à-dire qu'on délire devant un film de cure ensemble, on commente, je ne sais rien. Ce côté très ludique qu'il peut y avoir autour de ça, et encore une fois, diabolisé par notre culture judéo-chrétienne et péronormée. Et du coup, il y en a plein, je te dis, qui reviennent hyper souvent. Ouais, c'est d'avoir... Je ne voudrais pas mettre un mauvais mot. L'ouverture, la déconstruction, la force de caractère aussi. De se dire, ok, ça ne va pas remettre en question. Ok, j'aime ça, c'est bien. Ok, je suis végane, mais c'est vrai que de temps en temps, je mange un bon steak quand je sais d'où il vient. Est-ce que ça veut dire que je ne suis pas végane ? Je ne suis pas végane. Mais, ouais, je comprends que ça puisse se questionner. En tout cas, ça n'est pas... ça n'est pas un groupe sectaire qui chercherait à te rendre homosexuel par le pied de la masturbation ça c'est pas du tout le projet et effectivement tu vois tu peux te poser la question qu'est-ce qui fait que quelqu'un qui serait pas bien dans son couple hétéro ou gay par exemple viendrait plutôt à ces événements là plutôt que d'aller faire appel à un escorte ou à une professionnelle travaillant du site. Je ne sais pas, je ne suis pas à la place de ces gens. Mais je pense vraiment que, quoi qu'il en soit, les gens viennent chercher de la camaraderie, de la chaleur humaine et du non-jugement.

  • Speaker #1

    Oui. C'est hyper intéressant parce que ça laisse... Tout à l'heure, on parlait d'acceptation de soi, mais là, je vois aussi des bienfaits sur la santé mentale, sur... le fait en fait de sortir, ça peut être aussi un bon moyen de sortir de l'isolement de travailler sur sa confiance sur la connexion à l'autre et par l'autre j'entends l'être humain indépendamment de son genre et puis même dans son rapport au corps comme tu le disais il y a un rapport au corps qui est très biaisé aussi du fait qu'on est amené à avoir des représentations que de corps quasi parfait donc que... Nous, le commun des mortels, qui ne le sommes pas, ça peut être aussi difficile de ne pas se sentir représenté. Donc, c'est vrai que je vois plein de choses qui vont bien au-delà du fait de se masturber ensemble, qui viennent solutionner ce genre de pratiques. Et c'est génial aussi. Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, tu vois la variété des gens qui sont là. justement tu vas te rendre compte qu'on est tous nous aussi que du coup tu as tu vas avoir des regards sur toi que tu n'aurais pas forcément attendu en général tu vois genre ah tiens ça ne t'arrête pas le fait que je sois comme ci comme ça je t'apporte du désir après il y en a qui vont avoir rien à foutre de ta gueule de tout ce qu'ils veulent ou ton corps c'est juste c'est juste Comment dire malaxer du pénis ? Oui, je crois qu'il y a vraiment quelque chose de l'ordre du rapport au corps, de l'acceptation de soi qui peut rentrer en jeu pour certaines personnes. Et il y a vraiment des gens qui se sentent bien là comme d'autres personnes se sentiraient bien dans un club d'autres choses. Sauf que là, effectivement, ce qui réunit les gens, c'est cette pratique masturbatoire. Qu'est-ce que c'est bon de se connecter à son pénis ?

  • Speaker #1

    Du coup, tout à l'heure, tu disais que dans les règles, il n'y avait pas de sexualité pénétrative. Mais est-ce que ça veut dire qu'entre les membres, par exemple dans une Paris Jacks, parce que j'imagine que les règles diffèrent dans les différentes soirées, les hommes peuvent se masturber entre eux ? C'est-à-dire,

  • Speaker #0

    moi je vais me masturber...

  • Speaker #1

    Ouais, enfin, t'as compris quoi.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. L'idée, c'est soit tu viens parce que tu viens pratiquer sur toi tout seul parce que tu es voyeur ou alors tu trouves un ou des partenaires et on en fait ensemble. Et puis voilà, après chacun va essayer de s'exprimer tel qu'il a envie de le faire, dans le sens où tu vois, il y a toujours une espèce de... Même quand tu rentres dans une boîte, ou tu penses être arrivé dans une communauté, il y aura toujours des aspects qui vont te faire te demander, est-ce que vraiment c'est vraiment ce que je cherche ? De parler du gooning par exemple tout à l'heure. il y a pas mal de gens qui auraient envie qu'il y ait plus de goûneurs par exemple aux Jacks et qui du coup sont un peu frustrés parce qu'ils sont goûneurs eux-mêmes, ils ont envie de partager ça avec d'autres personnes mais ils ont trouvé le jour où ils sont venus que c'était un peu timide à leur goût et qu'ils ne pouvaient pas s'autoriser à le faire d'il y a rien d'autre qui les empêche de le faire que le regard des autres finalement sur eux-mêmes euh... Et c'est vrai que nous, dans l'idée du développement des JAX, on aimerait bien s'inspirer de quelque chose qui se fait notamment à Londres, à travers une soirée qui s'appelle les Bait or Bros. Oui, en fait, ils ont des espaces où, à l'intérieur, il y a différents thèmes, si tu veux. Tu vas avoir un espace peut-être réservé à l'edging, un espace dédié au gooning, un espace avec un écran de cinéma pour ceux qui auront envie juste de regarder un film ensemble. pour que voilà mais ce serait juste varier les plaisirs en tout cas mais je ne sais même plus ce qui nous a amené à parler de ça l'acceptation de soi et je te disais voilà en fait c'est dur de contenter toujours tout le monde ouais

  • Speaker #1

    après on se demandait s'il y avait aussi de l'interaction entre les membres voilà bah oui oui qui posait question et tu vois je te disais en préparant l'épisode il y avait pas mal de questions autour de ça des questions aussi autour d'un point de vue propreté tu vois comment ça se passe en termes même de logistique parce que je suppose qu'il dit masturbation on peut aussi dire éjaculation c'est pas forcément alors oui après

  • Speaker #0

    c'est quand même là dans les Paris Jacks on est quand même dans un contexte de soirée sexuelle tu veux qu'il y ait lieu dans un sex club là où ou par exemple aux États-Unis ou en Angleterre, ils vont plutôt louer des lieux. Enfin, c'est de dire que la propreté, elle est faite avant que tout le monde arrive. Il ne peut pas y avoir des gens de nettoyage à chaque éjaculation. D'où les nettoyages. Après, il y a des lavabos, il y a des serviettes, il y a du savon. Il y a des gens qui, une fois qu'ils... Je ne sais pas, si jamais ils vont recevoir une goutte de sperme sur eux, ils vont courir... se laver et rentrer chez eux prendre trois douches et quatre douches à la javel il y en a qui au contraire vont aimer ça et qui vont comprendre que s'il n'y a pas de de lien avec une muqueuse ou avec du sang une clé il n'y a pas de risque tu vois mais je suis d'accord avec toi la pratique de la masturbation est une manière les

  • Speaker #1

    manières les plus safe de pratiquer le sexe en fait il n'y a pas il n'y a pas de risque et tu as tout à fait raison d'insister là dessus c'est c'est hyper important Euh, waouh ! Je ne sais pas si tu te rends compte que ça fait longtemps. Ça fait longtemps.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est quand on parle ensemble.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est trop bien. C'est hyper intéressant. Est-ce que tu as des petites anecdotes, genre des souvenirs mémorables ou des moments drôles ou qui ont pu être touchants, un peu déroutants ou des trucs que tu n'aurais même pas imaginé que tu aurais à nous partager ?

  • Speaker #0

    Moi, des choses que je vais trouver touchantes, c'est des gens qui vont se mettre en couple après, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, en effet.

  • Speaker #0

    Tu vois, et effectivement, ils sont solo-sexuels. Ils font aussi d'autres choses s'ils ont envie à côté. Mais il y a des belles histoires d'amour et d'amitié qui se passent au Jax. Moi, j'ai fait des très, très belles rencontres. En fait, moi, ce qui m'a touché, ça va être les rencontres que j'ai pu y faire. C'est vraiment des gens qui, des fois, tu dis, la vie te surprend quand même. Qui ont été là à des moments où je ne me serais pas attendu à ce qu'ils soient là. ou tu leur parles d'un truc, on va venir voir avec toi. Ah ouais, ça me conforte dans l'idée que ça peut aussi être une base d'amitié comme un autre intérêt commun qui ne serait pas forcément sexuel. Tu vois, on est passionné par le cinéma d'Albaudovar, du coup, on va parler de ça et quand même aller voir du théâtre de Fido. Là, c'est pareil, on a beau se masturber ensemble, ça ne nous empêche pas de faire d'autres choses. Ouais, je ne sais pas, c'est des souvenirs. discussions sur l'économie, la géopolitique, tu vois, dans le cadre des Paris Jacks, c'est... c'est des gens à qui j'en ai parlé qui sont venus avec un peu d'appréhension mais voilà c'est ça les gens qui voudraient venir et bien si tu veux moi je suis là et puis si tu veux je reste avec toi au début je te montre, je te fais un tour du lieu et puis voilà je peux être ton big bro et dès que t'as besoin d'aller t'amuser, va, va t'amuser mais et... Oui, c'est vraiment l'aspect social que je vais vraiment retenir. Parce que, oui, vraiment, tu vois, le fait que de participant, maintenant, je sois co-organisateur et que je sois impliqué dans des discussions qui amèneraient des prises de décision, on me demande mon avis, c'est chouette. Parce que, tu sais, ce... ce proverbe, je ne sais pas comment on peut dire, cet adage qui dit construis le monde dans lequel tu as envie de vivre. Ce n'est pas exactement ça, mais tu as l'idée. En fait, quelque part, je me dis qu'il y a des choses qui prennent sens par ma pratique du dessin qui, du coup, fait écho, rencontre ces soirées-là, rencontre Bait World. Finalement, je rencontre des gens avec qui je me sens bien de parler de ces choses-là, avec qui on se fait des dîners et peut-être des fois, après, on va jouer un peu ensemble et des fois, non. Des fois, on va juste se boire un verre. et ouais tu vois je trouve ça ouais chouette en fait souvent c'est les rencontres qui vont qui vont aboutir suite à ces soirées là mais après même globalement dans la pratique du baiting ouais j'ai fait des j'ai fait des super rencontres j'ai même fait du baiting avec des gens qui ont une petite notoriété donc c'est pas mal j'étais content mais j'en dirais pas plus Merci.

  • Speaker #1

    On ne citera pas de nom.

  • Speaker #0

    On ne citera pas de nom. Mais en fait, je crois qu'il y a quelque chose de l'ordre de... Tu vois, justement, je tacle un peu tout ce qui est masculinisme depuis qu'on se parle. Et en même temps, cette question de c'est quoi la virilité, c'est quoi être un homme, c'est quand même un truc qui travaille, parce que c'est dans l'air du temps. Et je pense que... En fait, cette rencontre autour de cette pratique m'aide à comprendre que ma masculinité, elle est multiple. Tu vois, vraiment. C'est-à-dire que je peux avoir cette sensibilité artistique. Je suis hypersensible de toute façon. J'ai mes curseurs qui sont à 1000% tout le temps, etc. Mais c'est-à-dire que des fois, je vais me connecter à une forme. d'animalité, de bestialité, mais pas dans le sens « je suis un bonhomme, je vais chasser du mammouth » , tu vois. Mais juste quelque chose de peut-être de l'ordre de l'ADN, je n'en sais rien, tu vois. Je ne sais pas ce qu'on pourrait se dire. Bref, qui fait que, bah tiens, je peux explorer cette partie-là de moi comment dire, je ne suis pas tout le temps qu'un garçon sensible, tu vois. Il y a aussi quelque chose de plus organiques en moi que je peux exprimer à travers cette pratique-là. Mais je pense qu'on a encore mille questions à se poser de toute façon sur la sexualité en général. Tu vois, je ne sais pas si je t'ouvre une réflexion. Je vais t'ouvrir cette réflexion. Mais tu vois, justement, à cause de tous ces comportements inspirés par la pornographie, même par les rapports, homme-femme, mais pas que, dans les médias, etc. En fait, je me pose la question des fois de me dire, mais attends, c'est quoi faire l'amour ? Est-ce qu'on sait encore faire l'amour ? Est-ce que la sexualité est poussée par le besoin de vouloir exprimer physiquement son amour à l'autre ? Ou est-ce que ça déjà, c'est juste une version très romancée de quelque chose qui serait juste, en fait, j'ai du besoin sexuel par nature d'être humain et animal ? Et du coup, ça tombe bien que j'ai mon partenaire sous la main, parce que comme ça, je suis plus susceptible de pouvoir répondre à ce besoin. Donc des fois, je me pose la question, même dans les rapports que je peux avoir, même parfois dans les pratiques de masturbation, où des fois viennent se rejouer ces codes de domination, de soumission, ces rapports, ces espèces de jeux de rôles sociaux. etc. Tu vois ? Et des fois, je me pose vraiment la question sur qu'est-ce que c'est que faire l'amour ? Est-ce que faire l'amour, ça existe ? Ou est-ce que c'est un concept ? ou est-ce que tu vois un concept littéraire cinématographique romantique en tout cas moi j'aurais envie de croire que oui mais parce que j'ai vu trop de films Disney peut-être tu vois mais voilà je me pose des questions parfois sur la sexualité justement qu'est-ce que c'est, est-ce que c'est juste une réponse à un besoin ce fameux besoin qui irait tellement loin qui pousserait des hommes à faire des choses qu'ils ne devraient jamais faire, par exemple. Mais, voilà, je trouve une réflexion là-dessus.

  • Speaker #1

    Moi, c'est une réflexion que je me suis déjà posée et notamment, dans mon quotidien, j'accompagne aussi des gens à travailler sur leur sexualité et pas tant sur le faire, mais plutôt à qui ils sont dans leur sexualité. Et une des questions souvent que je viens à leur poser, c'est c'est quoi ta définition ? Parce qu'en fait, pour moi, il n'y a pas... une définition de ce que c'est que faire l'amour il y a autant de définitions qui n'existent de personne et qui existent de j'allais dire de couple ou en tout cas de relationnel et c'est et je pense que tant qu'on n'arrivera pas à dissocier les les pratiques sexuelles de la sexualité et bien on n'arrivera jamais à pouvoir s'ouvrir parce que tant qu'on va enfermer le rapport sexuel dans certaines pratiques qui en sont et d'autres qui n'en sont pas je pense qu'on est toujours droit dans le mur tant qu'on réfléchit de cette manière-là.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si tu as lu l'interview ou lu les vidéos d'interview d'Artus. Il a été interviewé par Tétu il y a quelques mois.

  • Speaker #1

    Ah non, je n'ai pas vu.

  • Speaker #0

    Et tu vois, quand on disait la sexualité et la préférence sexuelle par rapport à ton expérience, lui, en fait, il a ouvert la parole sur le fait qu'il avait été en club échangiste, il avait eu des pratiques avec d'autres hommes. Oui. qu'il n'exclut pas peut-être qu'un jour il est marié avec une femme, il est très heureux et il s'estime très hétérosexuel mais en tout cas d'ouvrir la parole là-dessus sur le dire c'est pas parce que je vais avoir un contact avec un vagin que je suis hétérosexuel en tant qu'homme et avec un pénis parce que je suis un homme homosexuel moi je trouve que c'est ce genre de parole qui fait beaucoup de bien bah ouais je suis d'accord Je pense qu'il y a tellement de choses à explorer parce qu'on se limite trop. Là, dans la masturbation, je dis que la façon dont les gens peuvent réagir quand ils entendent qu'il y a cette soirée-là, par exemple, c'est « Attends, c'est bon, je suis plus un adolescent, je ne me branle plus avec mes potes, maintenant je baisse. »

  • Speaker #1

    Je l'ai entendu quand je préparais cet épisode et que j'en ai parlé un petit peu. autour de moi et c'est vraiment ce truc de ah oui c'est vraiment le retour à l'adolescence quoi mais c'est vraiment moi un des trucs que je reprends de notre conversation là tu vois moi tu viens de m'ouvrir une case parce que je voyais pas du tout ce côté je n'avais pas verbalisé ce côté très réducteur de la masturbation comme tu dis être un branleur etc bah c'est vrai qu'il y a ce il y a ce côté qui est très négatif qui est si tu te masturbe ça veut dire que tu n'as pas de rapport sexuel avec un homme ou une femme, peu importe la personne, c'est que tu n'as pas réussi à avoir une sexualité avec quelqu'un, donc tu t'obliges à avoir une relation tout seul. En gros, tu te limitais. Tu te soulages parce que tu n'as rien d'autre sous la main. Et il y a vraiment ce côté très réducteur de cette pratique. Et en effet, le genre d'initiative et le monde du baiting montrent que non, en fait, c'est mettre en lumière et valoriser une pratique sexuelle et la remettre au cœur de la sexualité, tout simplement.

  • Speaker #0

    Et tu vois, cette réduction est dans d'autres langues. Les Anglais vont dire « wanker » , c'est un petit branleur, pareil. « Jerk » , « jerk off » en américain, c'est le second lettre. Un « jerk » , c'est un fou, c'est un débile. Donc il y a vraiment ce côté-là. Qu'on en soit conscient ou pas, ça fait partie de notre vocabulaire, c'est pareil. Moi, je me bats avec plein de gens parce que quand on va dire des insultes très facilement, enculé, machin, je me dis mais c'est une pratique, ce n'est pas une insulte. Et pourquoi tu dois souhaiter autant de bonheur, en fait ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et tu vois, il y a tout un boulot là-dessus parce que oui, c'est comme ça. Il faudrait autoriser le fait que culturellement, ça va, on le dit. Je ne sais pas, mais toutes les insultes que tu dis qui sont comme ça, du quotidien, qui sont misogynes, qui sont... qui sont homophobes et quand elles sont homophobes elles sont misogynes aussi qui est tout le temps sur ce rapport de pénétrant-pénétré le pénétrant qui a le pouvoir et le pénétré qui sera en soumission ça va il faut en sortir un peu à un moment Et ouais, je te dis, le côté je ne suis plus un ado, le côté mais vous devez vous faire chier à un moment, si c'est que ça, je vais dire non, parce que les gens nous demandent à chaque fois qu'on prolonge la soirée. Je te dis, là, la soirée au Red Zone, elle va être prolongée et on espère bien avoir cette deuxième soirée mensuelle dans cet autre lieu. Et pour l'instant, oui, c'est vrai que pour l'instant, on a mis ça en place à Paris. Ça n'a pas été facile non plus et que beaucoup de gens en province... Moi, le premier, si j'avais habité en province, je me serais dit, je viendrais sur Paris pour ça. Et il y a plein de gens qui viennent sur Paris pour l'événement.

  • Speaker #1

    Oui, tu disais ça.

  • Speaker #0

    Donc, il y a une demande, il y a un besoin. Je ne peux parler du coup que de mon expérience personnelle. Mais oui, il y a quelque chose qui pousse les garçons, en tout cas, qui viennent à nos soirées, à partager cette pratique-là. Et comme on dit, il n'y a pas de mal à se faire du bien.

  • Speaker #1

    Et tu sais quoi ? C'est un super mot de la fin. Je crois qu'on aurait... On pourrait difficilement faire mieux qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien.

  • Speaker #0

    Mais tu sais, la masturbation, culturellement, moi, je ne connais que deux chansons qui en parlent, par exemple. Il y a « Tout le monde le fait » d'Ophélie Winter.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Ça avait fait... Ça avait fait vachement parler à l'époque où c'était sorti. En plus, je te parle de deux femmes. Ophélie Winter et Juliette Armanet, L'amour en solitaire, qui apparemment est une chanson sur la masturbation. On n'est pas sur une lecture immédiate. Mais Ophélie Winter, tout le monde le fait, tout le monde, tout le monde le fait, depuis que le monde est monde, on a besoin de quelques secondes. C'est triste, quelques secondes, Ophélie, quand même. Il y a ça aussi, le fait de ne pas prendre le temps. il faut que ça se passe bien sûr

  • Speaker #1

    la masturbation c'est le quickie le quickie solo histoire que ce soit fait hop j'ai un orgasme peu importe le genre et bah c'est pas quoi et du coup dans la communauté tu peux aussi sentir cette pression là de la performance mais

  • Speaker #0

    tu l'as aussi là dedans la durée tu vois une des questions c'est tu durs combien de temps et en fait moi c'est pas une question que j'ai envie de me poser en fait c'est quoi le Euh... tu vois, en fonction de la personne avec qui je suis, de la confiance que j'ai, du temps que j'ai, je vais, voilà. Mais il y a des gens qui vont vraiment uniquement à la recherche de ce truc-là, il faut que ça dure 5 heures, 8 heures, c'est formidable, mais moi, je pense que je serai couché à ce moment-là.

  • Speaker #1

    J'ai une avis aussi.

  • Speaker #0

    Non, mais oui, je mets ma vie pour être centré autour de ça, si tu veux, mais là, non,

  • Speaker #1

    c'est pas... Pas aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Mais voilà, c'est pour dire qu'en fait, de toute façon, même si je pense vraiment que nous, avec les Paris Jaxx, on essaie de vraiment faire en sorte que ce soit un safe space, donc un endroit de sécurité, de sécurité physique, psychique et émotionnelle. On fait au mieux pour ça. C'est pas pour autant que même à l'intérieur de cette communauté-là, ne se rejouent pas des codes qu'on va retrouver partout ailleurs. À nous de faire en sorte d'être vigilants, à nous, pas que nous, organisateurs, mais à nous, en tant qu'êtres humains, de juste être un peu plus vigilants. voilà un peu d'égoïsme par le biais de cette pratique masturbatoire ça fait du bien c'est l'égo-centrisme qui devient problématique donc voilà ça ramène aussi quelque part juste ok je me fais du bien et je suis sûr que quand je me fais du bien je vais être plus ouvert aux autres voilà

  • Speaker #1

    très bien bah écoute j'ai vraiment envie de t'en remercier parce que moi tu m'as fait découvrir plein de choses aujourd'hui Plein de choses que je ne connaissais pas. Même si, oui, ok, je connaissais quand même deux, trois trucs sur la masturbation. Ok. Mais plein de vocabulaire et tout un univers aussi auquel je n'avais pas forcément accès. Et aussi une manière de penser. Donc, j'espère que toutes les personnes qui vont écouter, qui sont en train d'écouter, vont aussi apprendre plein de choses. Si vous êtes un homme et que vous avez envie d'aller tenter l'expérience, de découvrir une nouvelle pratique, un nouvel univers, Je vais vous mettre tous les liens dans la description du podcast, comme ça, vous pourrez aller sur le site de Betworld. Branl entre potes nous a parlé pour pouvoir s'inscrire aussi au Paris Jaxx. Et si vous êtes une femme, ou en tout cas une personne qui a une vulve, et que vous avez aussi envie d'avoir un espace masturbatoire, dites-moi si ça existe.

  • Speaker #0

    On peut avoir une vulve et être un homme.

  • Speaker #1

    Oui. C'est vrai.

  • Speaker #0

    J'espère que peut-être ça donnera l'idée aussi peut-être à certaines femmes de se dire, bah tiens, pourquoi on ne le ferait pas nous aussi ? Peut-être que ça existe, mais vraiment, je ne crois pas.

  • Speaker #1

    Eh bien, j'attends de savoir, parce que moi, en tout cas, je ne connais pas ce genre d'initiative côté branle entre meufs.

  • Speaker #0

    Alors que le lesbianisme socialement accepté et ordinaire qu'on peut voir dans la pornographie destinée aux hommes essentiellement, laisse réentendre que mesdames, vous avez quand même le jeu facile.

  • Speaker #1

    Oui, mais évidemment que nous, les femmes, on ne se masturbe pas parce qu'on est déjà honorées par des sacs pour Saint-Pénis qui nous...

  • Speaker #0

    Par défaut, comprends-tu ? Là, voilà, on revient. Vous, encore plus, sans doute, que vous vous masturberiez, encore plus par défaut, n'ayant pas le pénis disponible.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Voilà. Ah, le jour où les garçons comprendront.

  • Speaker #1

    Bon, en tout cas, merci beaucoup. Je m'y ai donc pris. les informations dans la barre d'infos dans la description du podcast et voilà on va les retrouver sur les réseaux enfin mon travail je ne vais pas vous donner mon nom sur Baitworld si France Gabriel si vous voulez dans mon travail non t'inquiète on mettra tout le lien aussi de ton Instagram pour retrouver ton travail et tout ça et puis si les gens ont envie de venir te poser des questions aussi c'est possible suite à cet épisode ils sauront comment te contacter

  • Speaker #0

    Et puis, les curieux, venez à l'apéro Poteau de Basile une semaine avant, qui est aussi annoncé sur le site de Brun L'Entrepote. Venez au Paris Jax. Vraiment, je garantis que ça va bien. En tout cas, on fera tout pour que l'expérience soit agréable, que tu aies envie d'être observateur, que tu aies envie d'être participant, que tu aies envie de jouer un peu, beaucoup avec tout le monde, de rester dix minutes, de rester trois heures. voilà l'idée en tout cas on n'a pas parlé du paiement enfin au secteur X ça ne te coûte que le prix du vestiaire et d'une boisson donc en gros c'est moins de 10 euros l'entrée tu vois après tu payes tes consommations en plus et au red zone je crois qu'on va être sur un tarif fixe mais je ne l'ai pas encore ok ça marche voilà ben merci merci beaucoup c'était une très intense pause sexy c'est génial

  • Speaker #1

    C'est terminé pour cette semaine. Si cet épisode t'a parlé, t'a secoué, t'a donné envie d'aller plus loin, pense à t'abonner au podcast et à laisser 5 étoiles, un commentaire et le partager, partage-le autour de toi pour faire réfléchir et répandre la bonne parole. Et surtout, surtout, n'oublie pas de me rejoindre sur Instagram. Sur ce, je te souhaite une très bonne semaine et je te dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Ta Poste Écrite.

Description

Dans cet épisode, on parle des apéro branlette : ces rencontres entre hommes qui font beaucoup parler… et souvent fantasmer ou juger.


Avec Frands Gabriel, co-organisateur des Paris Jacks, on décrypte ce phénomène :


  • ce que sont vraiment ces soirées (et ce qu’elles ne sont pas),

  • pourquoi elles attirent des hommes très différents,

  • ce que change un cadre safe, organisé et sans pression,

  • la place du consentement, du corps et du regard,

  • et pourquoi, pour beaucoup, ce n’est pas “juste se masturber”.


On parle de permission, de relâchement, de liberté, de masturbation en solo vs en collectif, et de ce que ces espaces permettent à des hommes de vivre parfois pour la première fois.


Un épisode qui va bien au-delà du geste,

et qui questionne profondément la sexualité masculine.


Retrouve Frands @frandsgabriel sur : Instagram, X, Bluesky, Bateworld

Pour aller au Paris Jacks : https://parisjacks.org


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Bonne écoute !


Pour les demandes de sponsoring : tapausesexy@gmail.com




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Ta Pause Sexy, le podcast qui explore la sexualité dans toute sa complexité, sans tabou, sans jugement, avec beaucoup de plaisir et pour te faire réfléchir. Je suis Anne-Elisabeth, ta coach en sexualité, et chaque semaine je t'emmène dans des conversations intimes, crues, tendres, politiques ou carrément provoquantes, mais des conversations toujours 100% vraies. Si tu veux prolonger l'expérience, viens me rejoindre sur Instagram, arrobasetapausesexy. Et c'est là que je parle de mes stories, c'est là que je vais échanger avec toi en DM et que la communauté vit. Et si tu veux être prévenu en avant-première de la sortie des épisodes, n'hésite pas à t'abonner à la newsletter, tu trouveras le lien dans la description. Enfin, si tu es une marque, un projet ou une mission engagée et que tu veux soutenir une voix libre, une voix féminine, une voix sexuelle, je recherche des sponsors pour cette saison. Donc n'hésite vraiment pas à me contacter et toutes les infos sont dans la description. Maintenant, je te laisse à ton épisode et je te souhaite une très bonne écoute. Dans cette pause aujourd'hui, nous allons parler masturbation masculine et aussi d'une pratique que je viens de découvrir qui s'appelle le baiting. Bon, avant de démarrer cet épisode, je te rappelle que le meilleur moyen de me soutenir, c'est de t'abonner à ce podcast sur toutes les plateformes d'écoute de ton choix. Tu peux bien sûr aller mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts et un commentaire. c'est des gestes. ultra simple, mais pour moi, ça fait toute la différence. Ça me permet de pouvoir faire grandir le podcast, de continuer de proposer des épisodes de qualité, d'attirer des sponsors et surtout de recevoir des invités de qualité. Mon invité du jour, je l'ai découvert dans un article que j'ai trouvé sur Instagram. Il parlait d'une pratique qu'on appelle le baiting. Il va nous dire tout à propos de ça. Il s'appelle Franck Gabriel, il est artiste sur la sphère queer. Il propose beaucoup de dessins et d'illustrations masculines. Donc, je t'invite à aller découvrir aussi son travail. Il va tout nous raconter et je vais lui souhaiter la bienvenue. Salut, Franck.

  • Speaker #1

    Salut, merci. Merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir. Je suis trop contente.

  • Speaker #1

    Mais le plaisir est partagé.

  • Speaker #0

    Bon, on va parler d'un sujet où je ne connais rien. Que je suis claire.

  • Speaker #1

    Tant que t'en connais forcément des choses. T'as lu l'article déjà.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai lu l'article, c'est sûr. Mais bon, quand même, je vais faire comme si vraiment j'avais rien lu. Comme ça, je vais te poser le plus de questions possible. Parce que je sais que dans mon audience, il y a plein de gens qui ne connaîtront pas du tout. Avant qu'on commence, premier truc, je pense que le mieux, c'est que je te laisse te présenter. Moi, j'ai dit quelques mots, mais comme ça, je te laisse te présenter. Ensuite, on rentre dans le vif du sujet.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoute, moi, je m'appelle Frands Gabriel. Je suis illustrateur parmi plusieurs autres activités professionnelles. Je dessine depuis 2019. J'ai fêté mes six ans de France Gabriel. Et du coup, mon objectif à travers le dessin, c'est de représenter la beauté masculine à travers mes yeux, c'est-à-dire, souvent je dis en dehors du cadre, celle qui dépasse de la marge, c'est-à-dire toutes celles qu'on ne nous représente pas. dans les médias de masse, dans la communication, dans la publicité, dans les films, etc. Donc, en gros, c'est de représenter tout ce que la société ne définirait pas comme esthétiquement beau, alors que moi, je les trouve beaucoup plus beaux que les codes esthétiques standardisés. Et du coup, ça passe justement par représenter des hommes qui ont des formes... poils, qui ont des oreilles décollées, qui ont des défauts. Il y a tellement de gens déjà, d'autres artistes qui dessinent ces corps normés, que je leur laisse le faire, ce travail. Ils le font extrêmement bien. Mais de mon côté, j'ai besoin de représenter d'autres gens, de manière à ce que si quelqu'un passe sur un de mes réseaux ou voit une de mes expositions, il se dit « bah tiens, c'est marrant, ce gars sur le dessin, je le trouve vachement beau, mais pourtant, il a des hanches comme moi. » Il n'a pas des gros muscles comme moi. Il a un épateux comme moi, je n'en sais rien. Mais je le trouve beau. Est-ce que ça veut dire que du coup, moi aussi, je peux être beau ? Oui, c'est gagné. Donc, voilà pourquoi je travaille essentiellement sur cette représentation masculine à travers une ligne directrice artistique. Je vais la dire en anglais parce qu'elle a plus de cachets, mais c'est Beards, Sweats and Pits. C'est-à-dire qu'il y a toujours dans mes dessins des barbes et une des aisselles et ou de la sueur c'est à dire toujours un des éléments ou deux ou trois Et du coup, je travaille pas mal sur ce qui est la santé mentale, aussi à travers mes dessins. Et c'est vrai que depuis cette année, je me suis concentré sur un projet que j'ai appelé « Les fleurs de mâle » , qui justement montre des hommes que j'espère varier, diversifier dans leur corps, leurs âges, leur physique, etc. Mais réunis autour d'une pratique, et celle de la masturbation. sur fond de fleurs pour essayer de mettre un contraste une espèce de dualité on se questionne tellement beaucoup sur la masculinité ces pauvres masculinistes qui sont tellement fragilisés aujourd'hui les pauvres que bon bref j'ai envie de montrer qu'être un homme c'est aussi de la sensibilité et c'est aussi des moments de plaisir et c'est aussi des moments d'animalité et c'est des moments de Merci. de perte de contrôle, c'est des moments de plein de choses qui s'expriment à travers, pour moi aussi, la pratique de la masturbation. Et on appelle ça la solo-sexualité, ça veut dire que c'est mettre la masturbation en priorité dans la sexualité et non pas un side, comme peuvent le dire, par exemple, sur les applications de rencontres, les anglo-saxons, ils ont une catégorie qui est side, je ne sais pas si c'est le cas en France, parce que moi, je ne suis pas sur ces réseaux-là. moi je ne suis que sur Baitworld dont on reparlera et sur Brandl'Entrepote mais bref pour les américains d'autres endroits dans le monde le side c'est quand tu ne veux pas de sexe pénétratif sauf que là dans la culture du baiting et dans la sociosexualité on dira que c'est le sexe pénétratif qui va devenir le side donc voilà et là j'en suis à 68 fleurs de mâle du monde entier Et à partir de 2026, mon objectif, c'est d'ouvrir un volet 100% de gens qui résident en France, qui s'appellera les fleurs de mâle Vive la Gaule.

  • Speaker #0

    J'adore.

  • Speaker #1

    Voilà. Et justement, autour de pas mal de gens que je côtoie dans mon cercle, avec lesquels je pratique le baiting. Donc, c'est le projet du moment. Mais c'est vrai qu'après, mon art, c'est construit. se concentrent vraiment sur travailler sur des corps différents, sur des choses alternatives, même des sexualités alternatives. Je pense que l'acceptation, le vivre ensemble, passe par la représentation, la diversité.

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Si on peut aider les gens à se sentir mieux et se sentir « Ah bah tiens, on a tellement besoin d'appartenir à une case que… » Ah bah là, finalement, peut-être que j'ai trouvé une petite casse toute douillette avec mes dessins pour pouvoir s'y lover. Bah ok, tant mieux, welcome, bienvenue.

  • Speaker #0

    Très bien, parfait, j'adore, j'adore l'initiative. T'as aussi un rôle, du coup, au sein de Paris Jacks ?

  • Speaker #1

    Ouais, les Paris Jaxx. Alors, on va commencer par dire qu'est-ce que c'est Paris Jaxx. Donc Paris Jacks, c'est une soirée, pour le moment, mensuelle, qui a lieu en 2019 tous les derniers mercredis du mois de 18h à 21h sauf en décembre et en août dans un bar du Marais qui s'appelle le Sector X il y a un sex club un bar sex club mais qui là réserve ce créneau là pour la Paris Jacks qui est une soirée 100% branle entre mecs c'est à dire que c'est que des garçons, des hommes en tout cas qui vont se retrouver autour de la pratique masturbatoire avec des règles précises comme le respect d'autrui, tout comportement discriminatoire où ça se fait gentiment remercier de la soirée et aussi le fait qu'il n'y ait pas de sexe pénétratif que ce soit anal ou oral.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et moi, alors déjà les Paris Jacks, on va en parler, moi je suis devenu, alors maintenant j'ai l'aval officiellement, j'ai... Je suis devenu co-organisateur. J'étais un peu gêné de voir ça dans l'article du paquet intime parce que je m'étais présenté comme ça, mais ce n'était pas légitimement vrai. Parce que moi, j'accompagne Phil, qui lui est à l'initiative de Séparis Jax. J'accompagne Phil notamment parce que c'est moi qui fais l'affiche de la soirée. Et qu'on est trois à être très proches, à faire régulièrement des réunions pour voir comment faire évoluer. les soirées, comment faire évoluer la communauté. Et du coup, maintenant, j'ai l'adoubement de Phil pour dire que je suis dans le corps organisateur. Mais pour l'instant, c'est vraiment pour accompagner, surtout... Phil dans sa prise de décision où il a besoin de gens en qui il fait confiance donc il y a Phil, il y a Basile aussi et il y a moi Basile je vais en reparler aussi après et en fait on est voilà on essaie de réfléchir ensemble à ce que peuvent devenir ces soirées et du coup ces soirées, l'avenir immédiat c'est qu'il y a un autre lieu qui nous ouvre ses portes parce qu'on a beaucoup de gens qui nous qui nous demande une deuxième soirée dans le mois. Il faut savoir que la jauge des Paris Jacks, pour l'instant, elle est à 150 personnes.

  • Speaker #0

    Ah oui, OK.

  • Speaker #1

    Voilà. Et qu'en fait, pour s'inscrire, il faut passer par un site qui s'appelle branl-entre-potes.com. Enfin, branl-entre-potes, au pluriel, .com, pour pouvoir s'inscrire. Et c'est vrai qu'une fois que l'annonce est postée, généralement, en quelques... jours ou en quelques heures, c'est rempli.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    il y a souvent de la frustration de dire, je ne peux pas. Et puis, en plus, comme c'est le mercredi, il y a des gens de province qui veulent venir. Donc, voilà. Et là, il y a un autre lieu qui s'appelle le Red Zone qui, du coup, accepte que là, nous fassions une soirée le 14 décembre. Donc, un dimanche de... Attends, je vais te dire des bêtises, mais je crois que c'est de 18h à 23h. Les 150 places se sont remplies en quelques heures et du coup on a rouvert un deuxième créneau à 20h30, une deuxième liste d'attente parce que quand tu rentres, t'es sur une liste tu peux pas rentrer si t'es pas sur la liste et si t'acceptes pas les règles donc bref, ça va plutôt bien pour les Paris Jacks alors qu'il faut signaler qu'au début finalement, aucun lieu ne souhaitait accueillir les Paris Jacks personne n'y croyait et c'est Du coup, Phil, qui est d'origine américaine et qui connaît un peu cette culture du baiting, où il y a des clubs de branle, si tu veux, dans pas mal de villes, dans le monde entier, mais notamment aux États-Unis. Et je pense qu'il voulait répondre à un besoin de se réunir autour de gens pratiquant la même pratique sexuelle. Je ne pense pas que ce soit un fétiche, mais je fais un parallèle avec les pratiques fétichistes. où justement les adeptes de pratiques fétichistes vont avoir le plaisir, l'envie, le besoin, appelle ça comme tu veux, de se retrouver entre eux pour pouvoir pratiquer en toute bienveillance et sécurité ce qui les fait vibrer. Là, du coup, Phil est parti avec cette idée de trouver un lieu qui accepterait que des hommes viennent se masturber ensemble. Et au début, c'était très compliqué, parce que personne n'y croyait. Et il se trouve qu'aujourd'hui, déjà, je te dis, 150 gars qui viennent et qui consomment, je pense que le secteur X fait... Je ne veux pas dire de bêtises, donc je vais augmenter la jauge, mais on est dans les trois meilleures soirées mensuelles du lieu.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est vrai que... Je pense que c'est vrai que maintenant, quand on arrive en disant qu'on sait qu'on a X personnes qui... qui viennent se joindre à l'événement. Et du coup, je vais juste rebondir. Je te parlais de Basile plus haut. Basile, lui, en fait, il organise aussi un apéro qu'on appelle l'apéro poteau, qui est une semaine avant la Jax, et qui, là, est purement social.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Comme événement. C'est-à-dire qu'on se retrouve dans un bar normal. Et du coup, tous ceux qui ont des questions par rapport au Paris Jax, tous ceux qui n'oseraient pas forcément y aller, qui auraient des doutes, moi je comprends que ça puisse être intimidant de se dire « Oulala, il y a 150 personnes qui sont là » , etc. Donc voilà, c'est l'occasion aussi de venir faire une première approche à travers ces apéropotos aussi qui ont lieu dans Paris.

  • Speaker #0

    Eh bien, tout un programme. Du coup, ça me donne envie... qu'on reparte un petit peu là à la base la base des bases je me dis c'est quoi ton histoire personnelle avec la masturbation et comment t'as découvert la pratique du baiting et peut-être je vais te laisser aussi d'ailleurs définir ce que c'est que le baiting parce que je

  • Speaker #1

    pense qu'il y a encore des gens qui doivent se poser de quoi on parle le baiting ça vient de masturbating se masturber en anglais et c'est vrai qu'il y a tout un vocabulaire autour de la masturbation euh... je pense que dans toute communauté, il y a des codes, etc. Et c'est vrai qu'avec Basile, on travaille sur un petit dictionnaire des termes. Donc, le baiting... Déjà, je pense que le point de départ de ça, je vais utiliser le terme masturbation. Je ne vais pas utiliser le terme branle, branlette, ou ce genre de trucs-là, parce que la différence pour moi, en tout cas, c'est ma vision à moi, je discute avec d'autres personnes qui pratiquent et ce n'est pas leur vision non plus, donc je te donne ma lecture qui n'a rien d'universel ni d'absolu, mais puisque tu me demandes mon avis, je suis là. Donnez. Moi, je pense qu'il y a toujours eu un côté réducteur, minimalisé, minimaliste, je ne sais pas, sur l'acte masturbatoire, sur le fait de se masturber. Je crois que c'est chez les garçons et chez les filles. Je crois qu'on parle encore moins de masturbation féminine de toute façon, mais là, on parle de masturbation masculine et c'est bien dommage. Branlez-vous les filles, on est avec vous. Masturbez-vous. et j'espère bien qu'un jour il y aura des soirées des soirées de masturbation entre femmes bref donc je pense que la pratique masturbatoire qu'on découvre à l'adolescence etc, généralement c'est un truc qu'on découvre avec nos potes au collège on va dire c'est comme ça qu'on apprend ça Et très vite, c'est quelque chose qu'on va nous apprendre de toute manière à cacher, à vivre en secret, à vivre dans le silence. Il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas que ça s'entende, il ne faut pas que ça se sente. Il faut vite cacher toute trace de quoi que ce soit, qu'elle soit visuelle, sonore ou olfactive ou ce que tu veux. Du coup, c'est quelque chose qu'on nous a appris à vivre dans le silence et dans une espèce de restriction, dans une espèce de... encore une fois, de marge qu'il ne faudrait pas dépasser parce que ce n'est pas bien, mais ce n'est pas bien comme la sexualité. De toute façon, notre société judéo-chrétienne est hétéronormée. On est quand même bien sur une diabolisation de tout ce qui va être sexuel. Et je pense que c'est pareil, il y a plein de frustrations qu'il y a aussi dans la sexualité parce que si on fait l'amour quand on est jeune, il ne faut pas que ça s'entende, il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas que ça se sache. Je pense que du coup, on est soi-même frustré parce qu'on n'exprime pas verbalement notre plaisir. on va voir je pense qu'on est un peu contraint dans plein de choses. Et je pense que c'est la même chose dans la masturbation, sauf que c'est, entre guillemets, pire, dans le sens où, très vite, t'es un branleur. Ça veut dire que tu fous rien. Il y a un truc au niveau du vocabulaire qui est quand même associé à ça, où c'est vraiment que tu te branles parce que t'es célibataire. Et tu te branles parce que tu trouves personne. Et qu'il te reste que ça. Dans l'imaginaire, je pense qu'il y a quelque chose de fort là-dedans. Et du coup, pour moi, le fait de revenir dans le vocabulaire à la masturbation et pas dans ce truc de branle-branlette que certains vont appeler hygiénique, que certains vont dire ça m'aide à m'endormir, ce qui est vrai pour certains. En tout cas, chacun a ses raisons de le pratiquer. Et pratiquer, pratiquons. Et on se sentira tous mieux. Mais pour moi, la masturbation, c'est vraiment rajouter une espèce de pleine conscience quand même à ce qui se passe. Et je pars du principe que c'est se faire l'amour à soi. Si j'ai envie de me faire l'amour à moi, je pense que j'ai envie de prendre un petit peu de temps. Tu vois, même si, bon, une fois que ça va être rapide, OK, ça arrive aussi dans le sexe, en pénétratif, des fois, on a envie d'un petit quickie parce qu'il y a une urgence animale, etc. Tu veux ? Mais voilà, moi, je considère que si tu ne sais pas te faire l'amour à toi, comment tu peux espérer faire l'amour correctement aux autres ? Pour faire écho à ce que dit RuPaul, si tu ne t'aimes pas toi-même, comment tu peux espérer aimer les autres ? Moi, j'y vois un parallèle. Et du coup, c'est une pratique avec plus de conscience et pas quelque chose, pour moi, d'automatique qui pourrait répondre à, justement, avant de t'endormir parce que tu as passé une journée chiante. Ouvre ton ordinateur, tu essaies tant bien que mal maintenant de te brancher à un site qui te permettrait de pouvoir te détendre et tu y arrives et mécaniquement tu y vas et au bout de trois minutes c'est fini parce que quelque part ce qu'on cherche comme plaisir, enfin beaucoup de gens je pense, c'est la finalité, c'est l'éjaculation qui est un plaisir évidemment mais se rendre compte que le plaisir du voyage n'est pas que dans la destination mais dans le voyage lui-même. Donc ça, en tout cas, moi, c'est ma démarche par rapport à cette pratique, pour moi, ce qui fait qu'elle est devenue un peu moins… comment dire, le mot n'est pas juste, il pourrait être mal repris, mais moins compulsive qu'elle pouvait l'être à d'autres moments. C'est peut-être avec l'âge aussi où je recherche plus de la qualité que juste quelque chose d'automatique. J'ai envie de ressentir que, entre guillemets, mon corps me le réclame et que je lui donne ce dont il a envie, cette idée de lui faire l'amour.

  • Speaker #0

    et mon parcours personnel tu voulais savoir tu voulais rebondir là dessus non mais en fait t'as dit un truc mais on peut faire ton parcours personnel et après je vais te poser une question parce qu'il y a un point spécifique notamment sur le tabou et la honte de la masturbation masculine que moi qui m'interpelle en tant que notamment en tant que femme pour le coup donc je te laisse finir et après moi je rendrai les tins donc on repart sur moi ouais ouais ok Merci.

  • Speaker #1

    Et donc, pour parler de mon rapport à la masturbation, moi, j'ai découvert ça. On a toutes des histoires très différentes par rapport à ça, mais j'ai découvert ça en atelier photo, en CM2, dans mon école, dans une chambre noire, avec un autre élève qui m'a initié à ça. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait. Mais voilà. Du coup, on va dire première érection, première panique, première « Maman, je ne comprends pas ce qui m'arrive, je suis tout dur » . Et ma mère qui m'a dit « Bénie soit-elle » , enfin si elle est indigne, je n'y crois pas, mais en tout cas d'où elle est, elle m'a dit « Mais ce n'est pas grave, c'est normal, quand un garçon est un peu excité, c'est ce qui se passe, tout va bien » . Et puis après, il y a les copains, je me rappelle d'une conversation. en 5ème avec un gars qui me dit tu te branles, tu sais ce que c'est ? je ne savais pas concrètement ce que c'était donc il m'explique il y a un parcours comme ça et écoute très pratiquant dans ma pratique on va dire comme beaucoup de monde il y a ce moment aussi où tu découvres parce qu'en fait j'avais commencé je me masturbais avant d'éjaculer on va dire Ouais, bah oui Et il y a cette découverte-là. Qu'est-ce que c'est ? C'est la panique. Qu'est-ce qui se passe ? Bon, bref. Et là, du coup, tout le nouvel univers s'ouvre à moi. Et écoute, moi, ça a toujours fait partie de ma vie. Ça a toujours fait partie de ma vie. Voilà, avec, je pense, tous mes potes de collège et de lycée. C'était des moments hyper privilégiés qu'on passait ensemble. Et justement, je pense que j'ai toujours associé... la masturbation à la complicité à quelque chose, en tout cas entre hommes où il n'y avait pas de désir pour les autres alors il se trouve que depuis je me suis découvert, je ne dis pas ça mais je me suis ouvert à mon homosexualité mais il n'y a jamais eu de désir par rapport à mes potes ou d'envie d'aller au-delà et puis après je pense que ça a toujours été présent dans ma vie et jamais par défaut Merci. C'est-à-dire que ça ne m'a jamais empêché d'avoir des relations avec des hommes ou des femmes, mais ça a toujours été très présent. Qu'est-ce que je pourrais te dire d'autre par rapport à ça ? Ça a toujours été très présent, je l'ai toujours assez verbalisé. Je ne voulais pas que ce soit un tabou. ou quoi que ce soit. Et après, il se trouve, c'est vrai que dans mes relations intimes et sentimentales, je dois avouer que je n'ai pas toujours été complètement épanoui sexuellement. Ce qui a peut-être aussi fait que je me suis encore plus réfugié là-dedans. Un réfugié, on dirait justement que c'est... Mais en tout cas, j'ai accentué ma pratique là-dedans parce que j'avais quand même... des besoins, mais finalement qui me convenaient beaucoup plus que la sexualité que je pouvais avoir par ailleurs. Donc voilà, mais tu vois, moi je suis vraiment... On va parler de la honte, de la masturbation, mais tu vois, pour moi, il n'y a pas de honte que ton partenaire se masturbe, qui signifie une envie de se masturber, qu'il a envie de le faire seul ou avec toi. Mais s'il a envie de le faire seul, tu le respectes et c'est OK. Et ce n'est pas contre toi, c'est juste que son envie, elle va à ce moment vers ce plaisir centré sur soi-même. Tu vois, ce n'est pas grave si tu te fais choper en ouvrant l'ordinateur et que tu vois que ton mec a regardé un porno la veille. Moi, je suis tombé sur des gars qui étaient mortifiés, qui ne voulaient surtout pas en parler. Non, au contraire, vas-y, c'est cool, génial.

  • Speaker #0

    Génial ! En fait, là, tu soulèves un point et c'est là où tout à l'heure, je voulais rebondir, tu parlais de la honte de la masturbation internalisée. Oui, mais tu vois, moi, en tant que femme, et c'est d'ailleurs un des trucs qui m'a frappée dans l'article, quand j'ai découvert l'appareil Jacques et tout, je me suis dit, j'aurais jamais mis ce mot sur la masturbation masculine. Parce que déjà, moi, je suis une femme hétéro, globalement. globalement parce que j'aime bien voir ma sexualité plus comme un spectre qui peut et du coup oui globalement je vais relationner on va dire à 99% du temps avec des hommes mais ça peut m'arriver aussi de relationner avec des femmes dans certains contextes donc je me considère comme hétéro et donc je suis aussi en relation avec des hommes hétéros globalement aussi et Tu vois, moi je vois, et même avec mes amis ou quoi, une certaine forme de libération de parler de la masturbation. Alors que même avec mes copines et en préparant cet épisode, j'interrogeais certaines d'entre elles, où pour le coup on se disait, en fait ça ne nous viendrait même pas en tête de se poser la question, est-ce qu'on se masturbe comme on se masturbe ? C'est... J'en ai un, mais c'est... Je pense que tu les comptes sur les doigts d'une main Les copines avec qui je peux parler de masturbation

  • Speaker #1

    Déjà de sexualité Tu vois vraiment à coeur ouvert Tu vois D'oser dire mais comment tu fais ça Comment tu reçois Je pense que tu vois des conversations Vraiment complètement à coeur ouvert Sans avoir peur d'un jugement Et juste on va se parler de ça Comme je vais te parler de tu fais comment Ta routine du matin ou j'en sais rien. Déjà, c'est compliqué, mais là, tu touches vraiment à quelque chose de l'intime, intime, c'est-à-dire de soi avec soi. Et je pense qu'il va très vite y avoir un truc de, déjà, je ne vois pas pourquoi ça intéresserait quelqu'un, parce que c'est avec moi. Et d'autre part, ça ne regarde que moi.

  • Speaker #0

    Ouais, complètement.

  • Speaker #1

    Il y a un peu de prisme.

  • Speaker #0

    Dans ma vision avant ça, pour moi, les mecs, il y avait une forme de liberté de pouvoir parler de masturbation. Et tu vois, là, quand je t'entends, je me dis, ah ouais, je n'étais pas en parler, en fait, de manière un petit peu graveleuse, genre, oui, je me masturbe, ouais, mais c'est vrai qu'elle est dans la profondeur de l'intime. Au final, pas tant que ça. Et tu vois, moi, j'ai le souvenir, tu parlais aussi de ça, moi, j'ai le souvenir, quand j'étais en cinquième, quatrième, de voir les mecs qui se passaient les vidéos. Parce que je ne suis pas toute jeune et à mon époque...

  • Speaker #1

    Ça se voit, on le voyait, on a vu.

  • Speaker #0

    À mon époque, il n'y avait pas de site internet. Enfin, il n'y avait pas. En tout cas, ce n'était pas aussi accessible que le porno. Et du coup, il y en avait un qui avait une cassette vidéo. Il la repassait et elle faisait toute la classe. Tous les mecs de la classe se passaient la même vidéo. Ou ils se faisaient des après-midi les uns chez les autres à regarder une vidéo et à se masturber les uns avec les autres. Et du coup, en tant que nana, moi, je me disais, putain, mais ils sont, mais... ultra libérée alors que nous en tant que femmes mais jamais mais jamais enfin ça n'existait même pas et donc c'est vrai que quand je le prends dans mon prisme je me dis attends eux ils trouvent qu'il y a un tabou mais en fait mais ouais au final il y en a un aussi mais

  • Speaker #1

    là ce que tu racontes ou par exemple c'est pas la manière dont moi j'ai pu vivre tu vois alors après je sais pas moi j'ai grandi dans les années 80 enfin j'étais collège lycée années 90 tu vois Je ne sais pas si ça a un peu changé en quelques années près. Mais nous, autant on pouvait se passer des vidéos, on ne se faisait pas de retour là-dessus. On n'allait pas se parler. Finalement, il y avait un peu un truc, je te le passe, mais chut, on ne s'en parle pas et je récupère. Enfin, tu vois, je pense qu'il y a tout un vocabulaire autour de petits branleurs. C'est ça, tu vas te branler ce soir, tu vas encore te branler ce soir parce que tu n'as pas levé Nana. je te dis je pense que c'est la honte parce que c'est associé à un échec quelque part et tu vois quand on rentre dans ce sujet de l'intimité du rapport de soi à soi je crois que c'est dans des pratiques masturbatoires de groupe on va dire à partir de deux où j'ai vécu les plus Merci. grand moment de partage d'intimité avec quelqu'un.

  • Speaker #0

    Parce que justement, je pense que comme c'est quelque chose de très personnel, rajouté à cette dimension de « il ne faut pas que ça se sache, il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas que ci, que ça » , il y a un peu « je suis en train de te donner et tu es en train de me donner » , enfin en train de se partager plutôt que donner, en tout cas donner à voir et donner à vivre et à ressentir quelque chose qui est justement une espèce de petite bulle privée. c'est beaucoup plus intime que si on couchait ensemble, pour moi. C'est-à-dire, effectivement, tu te dis avec tes copines, on se pose la question comment on se masturbe, et bien, au vrai, tu vois, il y a quelque chose de, ah, tu fais comme ça, tu fais ce mouvement-là, peut-être que tu vas imiter ça, tu vas voir, ah, oui, c'est sympa, etc. Parce que, aussi, malheureusement, ou pas, mais là, on parlait justement de passer des cassettes porno, on parlait de porno, ... il y a beaucoup de solos sexuels qui sont aussi des pornos sexuels bon et c'est ok moi j'en consomme aussi on va pas se cacher et autant il y a beaucoup de représentations de ce qu'est le rapport pénétratif et des positions et des machins à l'image dans ce matériel là de divertissant pour adultes autant côté masturbation non comme il y a moins de représentation, du coup, c'est un terrain un peu inconnu. Et tu vois, je rencontre encore des gens qui vont découvrir que quand tu les caresses sous les testicules, où c'est la base du sexe, ça fait du bien. Ils n'avaient jamais osé aller là. Donc, pour moi, il y a vraiment quelque chose. Et encore plus, quand tu vas dans la pratique du gooning, on va ouvrir aussi ce sujet à un moment. qui, je dis heureusement et malheureusement, c'est tous ces phénomènes qui étaient un peu cachés, un peu à des aigus et qui deviennent à la mode et qui, du coup, ne sont pas pratiqués de la manière, à mon sens, qu'il faudrait. Tu vois beaucoup de... Tu as entendu parler de ce mot-là ? Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. Je veux bien que tu le définisses.

  • Speaker #0

    Le gooning, on va dire que c'est une pratique masturbatoire qui va jusqu'à une espèce de pratique de trans. C'est-à-dire que tu vas aller tellement loin, c'est presque spirituel pour moi, dans un état de connexion avec ton pénis, que du coup, tu vas vraiment être uniquement centré sur ce qui se passe au niveau de ton plaisir et de ton pénis. Justement, tu n'es pas concentré. que sur l'écran de ton ordinateur ou sur autre chose. C'est pour ça que moi, j'ai cette espèce d'aspect trans pour moi et qui fait que du coup, on va dire l'impact visuel, et il va changer pour beaucoup de gens, mais c'est surtout une espèce de sensation, c'est une espèce de zone dans laquelle tu rentres. Et il y a beaucoup de gens qui prennent des cachets pour entrer dans des zones sexuelles. Et quand tu vois que tu peux pratiquer le gooning sans avoir besoin de ça, tu te dis que c'est pas mal. bref et c'est vrai que ça passe par un tel lâcher prise que tu peux te retrouver à grimacer à grogner à baver ou j'en sais rien bref en tout cas à montrer une image à revenir vraiment à une forme de d'animalité tu vois bestialité où tu t'en fous des conventions sociales entre guillemets de la beauté parce que c'est le sujet dont je te parlais au tout début dans mes dessins et c'est pour ça que j'aime les expressions de visage et que je fais vachement attention à ça dans mes dessins Merci. Parce que j'aime capturer, tu vois, le moment de plaisir, qui n'est pas forcément un moment de sourire à grandes dents. C'est cette expression, c'est ce truc-là où tu dis, ouais, là, cette personne est en train de toucher un point, tu vois, qui est formidable. Et donc, le gooning, ça passe par ça. Donc, aujourd'hui, tu vois beaucoup sur les réseaux, genre X, X Twitter, etc., où on ne va pas le se cacher, moi, c'est une de mes sources d'inspiration principale pour trouver des photos de référence pour mes dessins. Maintenant, ils s'appellent pratiquement tous des goûneurs parce qu'ils font « hum » , parce qu'ils grimacent. Mais je me dis, OK, c'est bien des fois, comme disent les Américains, « fake it until you make it » . Tu vois, imite, essaie avant vraiment d'y arriver. Mais ce n'est pas que ça. Ça, c'est la résultante de quelque chose que tu trouves à l'intérieur. Et là, justement, quand tu partages ça avec quelqu'un et que tu atteins ce niveau de « Ok, j'en ai rien à faire, que tu me trouves beau, que tu me trouves sexy socialement. » Je dis socialement parce que, voilà, si je te fais une grimace, je n'apparaîtrai pas dans Vogue. Eh bien, du coup... Ça veut dire que je suis dans une telle confiance avec l'autre que je peux me permettre de lui montrer ça aussi de moi parce que je me sens assez en confiance pour ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est l'image la plus bestiale, animale et non contrôlée de toi dans le plaisir, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, il y a vraiment ça. Tu vas t'autoriser justement, je pense, à être sonore, à être pourquoi pas verbal et à être expressif et pas dans quelque chose de très normé, un peu dans une boîte où il ne faut pas. il ne faut pas il ne faut pas que ça se sache ouais ok et du coup cet état de gooning peut être facilité attention encore un nouveau mot peut-être que tu le connais celui-là par la pratique du edging ça je connais ok le edging de l'américain edge to be on the edge être au bord d'eux ok c'est d'aller justement s'arrêter dans sa pratique du plaisir parce que ça peut se pratiquer aussi avec la pénétration moi. juste avant de sentir qu'on va jouir et faire une petite pause et reprendre et encore s'arrêter quand ça vient etc. ce qui fait qu'en fait tu peux edger pendant des heures et le moment où tu décides finalement où on te laisse l'autorisation entre guillemets de finalement jouir et c'est vrai que du coup tu te retrouves dans un état où tu n'es qu'un que gestion de ton désir, par vague comme ça. Et donc, cette connexion qui facilite le gooning, elle peut aussi passer par là. Alors, encore une fois, être masturbateur, pratiquer le baiting, ça ne veut pas dire être un gooner, pratiquer le gooning, mais être un gooner, c'est pratiquer le baiting. Mais être un gooner, ça n'est pas forcément que passer par les jeans. Voilà, c'est compliqué. Et encore, je ne te parle pas du purpose baiting, du monkey baiting et d'autres... variantes justement des variantes qui contrairement à la pornographie qui est un relais et pas forcément le meilleur on est d'accord sur l'apprentissage de la vie sexuelle et de l'acte sexuel je veux dire en fait on a que ça moi j'avais que ça c'est vrai que tant que il n'y a pas d'autre moyen de s'emparer de l'éveil à la sexualité des gens, on aura toujours des mecs qui pensent que donner du plaisir à une meuf, c'est de la traiter comme une connasse. Et non, en fait, non. Voilà, on s'est compris. Et c'est pareil chez les homosexuels. Avoir une relation sexuelle, ce n'est pas être dans un rapport dominant-dominé et traiter l'autre... comme une sous-merde, parce qu'on loue de son pouvoir de « moi, je suis le pénétrant » . Mais quoi qu'il en soit, c'est pratiquement un des seuls relais d'informations, donc d'imitation de ces codes sociaux-là. Et là, dans la masturbation, comme c'est beaucoup moins représenté, c'est plus une tradition « orale » d'un échange de pratiques. Et après, justement, des gens qui vont… Là, je te dis, avec Basile, on essaie de… Basile s'occupe essentiellement des mots, même si je lui en donne quelques-uns dans le dictionnaire. Moi, je vais l'illustrer. C'est un projet qu'on a. Oui, mais du coup, heureusement qu'il y a des gens partout dans le monde qui se sont mis à centraliser, à créer des communautés aussi en ligne, tu vois, déjà. Parce que là, on ne parle que de… Là, je te parle plus du volet… pratique masturbatoire que de club de branle. Mais voilà, je pense qu'il y a des communautés, notamment le site baitworld.com qui est un site qui a, tu vois, j'ai la tasse là, 15 ans, donc il doit y avoir, c'est plus 15 ans, mais bon, bref. Attends. Bon, je sais pas, tu veux que je cherche l'information pour te dire combien de temps ça va ?

  • Speaker #1

    Non, il faudra...

  • Speaker #0

    Bref, ça dure depuis des années et c'est la référence Merci. de la culture baiting internationale c'est-à-dire c'est juste un réseau social si tu veux de gens qui de gens voilà qui quelle que soit leur orientation sexuelle étaient intéressés par ça parce que ça aussi c'est un volet qui va être important de développer ensemble c'est-à-dire que tu pratiques dans le cadre de ces clubs de branle etc masculines ok euh pour l'instant, à mon sens, dans mon expérience, trop masculine cisgenre. Mais, en tout cas, ce site-là, il y a eu même en France, il y a eu des sites, j'ai oublié les noms, mais tu vois, ça permettait au moins de pouvoir, comme à l'époque des premiers Ausha, échanger. sur le sujet et puis se rencontrer autour d'un intérêt commun. Voilà, donc tu as plein d'articles, tu as des photos, tu as des vidéos, évidemment, et puis tu as des gens du monde entier, tu as des événements. Et Baitworld, moi j'ai découvert ça, je ne sais pas, en 2008, 2009, je ne sais pas, un truc comme ça. Et c'est vrai que d'un coup tu te dis, ah, en fait, je ne suis pas une anomalie, il y a des gens comme moi, tu vois, il y a des gens qui sont intéressés par le même truc que moi. je pensais pas être une anomalie mais il y a quand même ce truc de c'est comme faire un deuxième coming out de dire oui ok je suis homosexuel mais en plus moi la sexualité pénétrative c'est pas forcément mon truc moi ce que je préfère c'est se masturber entre eux comme quand tu pratiques un fétiche on entend souvent ce truc là de dire oui je fais mon premier coming out mais le deuxième c'est oui mais en fait moi ce qui m'attire c'est le cuir, c'est le latex Merci. c'est sportswear, c'est tout un tas de pratiques. Et donc, il y a très vite cet aspect, tiens, appartenance, reconnaissance, qui fait du bien au cœur, tu vois.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et puis après, je pense que c'est un parcours comme les autres où du coup, tu commences à discuter, tu crées un feeling et peut-être qu'on se rencontre et peut-être qu'on se voit et peut-être que ça marche, peut-être qu'on se revoit.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que tu en parles vraiment comme un... Comme une pratique d'acceptation de soi, tu vois. Oui. J'entends beaucoup ça dans tout ce que tu dis autour, du coup, de la pratique de la masturbation. Il y a aussi beaucoup le fait d'accepter qui on est. Tu vois, quand tu parlais du grooming, ça...

  • Speaker #0

    Gooning.

  • Speaker #1

    Gooning.

  • Speaker #0

    Le grooming, c'est autre chose. Oui.

  • Speaker #1

    Tu as... Oui, quand tu parlais...

  • Speaker #0

    En fait, ça vient de goon. Goon, en anglais, c'est un débile, en gros. Enfin, tu vois, il y a un truc de... Oui. Mais tu vois, on reprend encore un vocabulaire... Oui, mais... Un vocabulaire négatif. mais si tu veux là c'est un peu comme tu sais quand tu te réappropries une insulte pour en faire une arme j'ai l'impression tu vois, là tu me prends pour un débile, bah ouais quand je parle en gooning je suis un débile et en fait je fais ce que je veux t'as l'acceptation là-dedans,

  • Speaker #1

    tu vois le fait de de pas être dans une image contrôlée c'est vraiment accepter aussi son animalité le simple fait de prendre du plaisir sans

  • Speaker #0

    contrôler quoi que ce soit et donc c'est beaucoup d'acceptation de soi je trouve ça fort mais tu vois le lâcher prise en fait il te permet tellement quand tu lâches le mental de toute façon d'aller vers des expériences de vie que tu t'auto reculer mais au moins si tu y vas tu peux savoir si ça te plaît ou si ça te plaît pas et je pense que voilà il ya tellement de masques sociaux qui portent en permanence et de règles de de bien vivre ensemble bien séance au nom de codes de sociétés ce n'est pas forcément toujours très moderne. Mais ce qui crée, je pense, cette situation un peu bancale dans laquelle on peut se retrouver par rapport à la sexualité en général, c'est-à-dire qu'à la fois, on a envie de dire « Ouais, c'est une société super libérée, aujourd'hui, on peut faire ce qu'on veut, machin. » Enfin, il ne faut quand même pas trop non plus sortir du cadre.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est simple. Moi, je le vois sur mon Instagram. Dès que je fais un petit réel où je parle d'un sujet qui sort du cadre, alors là...

  • Speaker #0

    Déjà, j'imagine... qu'il y a pas mal de gens un peu réacs qui doivent dire déjà une femme qui se permet de parler de sensualité, de sexualité, déjà, tu dois rendre les mascus en PLS.

  • Speaker #1

    Franchement, je pense que je suis pas du tout la pire. Bien au contraire, je suis plutôt protégée. J'ai des gens très bienveillants qui me suivent et tout ça.

  • Speaker #0

    Il faut ouvrir la parole, de toute façon. Le paquet intime aussi, c'est une femme qui est derrière. C'est génial. Je trouve ça super. Et tu vois qu'en plus, avoir des échanges comme ça, aussi simple que si on se prenait un verre et qu'on parlait des derniers films ou derniers livres qui nous appassionnaient. Ça fait du bien au cœur aussi, tu vois. Tu te dis, en fait, c'est un... Moi, de toute façon, dans pas mal d'aspects de ma vie, l'aspect du vivre ensemble est hyper important. Et pour vivre ensemble, il faut trouver sa place et il faut que sa place... Il faut qu'on y soit bien. Et une fois que je suis bien à ma place, du coup, c'est le plus important. Et après, si ça ne vous plaît pas, tant pis, mais je ne vais pas rentrer dans un moule au risque de devenir une tarte.

  • Speaker #1

    Non, mais tu as bien raison. Et c'est trop bien que vous ayez créé un espace aussi, comme les Paris Jacks, pour justement ça. Et j'aimerais bien que tu rentres un peu plus, du coup, dans le détail maintenant des soirées. Enfin, des soirées, après-midi, en tout cas. Comment tu nous as expliqué un peu...

  • Speaker #0

    Attends, du coup, je voudrais peut-être juste terminer sur Baitworld.

  • Speaker #1

    Vas-y.

  • Speaker #0

    Ouais. Et ce que je voulais rajouter, du coup, quand je te parle de Baitworld, c'est que... en fait depuis 4 ans ils organisent une compétition comme une espèce de télé-réalité sportive de branle on va dire, c'est-à-dire qu'en fait au début c'était le site qui choisissait si tu veux les candidats. je ne sais plus, cinq ou six candidats, si tu veux, parmi, je pense, des profils un peu différents et sans doute des gens assez populaires sur le réseau.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et en leur donnant des défis à chaque fois, ils devaient se filmer, si tu veux, en respectant ce défi et un cadre. Je ne sais pas, ça va être se masturber devant un miroir, ça va être se masturber de la nourriture, ça va être se masturber en extérieur, dans ta voiture, avec un jouet, je n'en sais rien. Enfin, je sais, mais bref. tout ce qui peut être imaginatif autour de l'aspect ludique de la pratique aussi. Tu vois, justement, de la libérer de la chambre, dans le noir, sous les draps. Et du coup, cette année, c'était la quatrième édition. Voilà. Et du coup, Baitworld m'a choisi pour être l'illustrateur associé officiel de cette saison 4 du Great Bait Off. Et donc, j'ai dû... faire le portrait, dessiner le portrait des candidats et de l'animateur qui était un ancien gagnant pour aller jusqu'à l'élection du Bait King de l'année.

  • Speaker #1

    Et du coup, qui a gagné ?

  • Speaker #0

    Il s'appelle Parker Woods. Ok. Il est formidable ce garçon puisqu'il est assez souple pour se faire beaucoup de plaisir à lui-même en plus, ce qui a permis pas mal d'audace à travers ses vidéos.

  • Speaker #1

    J'adore.

  • Speaker #0

    Voilà, mais tout ça dans un cadre hyper bon enfant, tu m'as compris, en tout cas sans jugement. Et c'est vraiment surprenant de voir les gens cette année, les gens, si tu veux voter, tu pouvais déposer ton dossier pour être dans les candidats. Et après, il y avait un vote des gens de la communauté. Et après, de ces votes ont émergé les compétiteurs.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà, et puis chaque semaine, il y avait des zooms où on regardait l'épisode ensemble. Et moi, j'étais hyper fier et touché qu'on fasse appel à moi. Et du coup, c'est là que j'ai créé un compte professionnel artistique sur la plateforme Baitworld. Et en fait, au début, j'ai reçu un accueil. Mais je me suis dit, comment ça se fait que je ne l'ai pas fait avant ? Parce que là, je viens aussi à travers cette collection du moment, mais d'autres choses que j'ai pu faire avant, parler directement, tu vois, je te dis. je te parle de représenter les gens etc en fait là je ne m'étais pas adressé concrètement aux bonnes personnes parce que peut-être que tu vois cette honte intériorisée et bien même elle est encore là en moi je me suis dit est-ce que je vais mettre mes dessins sur ce site là est-ce qu'on va dire ah il fait ça lui il fait ça et aujourd'hui je te parle et bien voilà bravo Donc, tout ça pour te dire, il y a Baitworld. Quand tu veux rencontrer des gens quand tu es en voyage, c'est assez pratique. Ça ne marche pas vraiment très bien. Pour la France, il y a des Français, mais il n'y a pas tant de monde que ça qui utilise Baitworld. Mais c'est bien quand tu veux rencontrer des étrangers, pratiquer, découvrir les coutumes. Et en France, après, il y a surtout ce site où on peut s'inscrire pour la Paris Jazz, ce qui va faire le lien avec ce qu'on va dire après. qui est branle entre potes, branle-entre potes, qui est en tout cas une manière de rencontrer des gens aussi en France. Et du coup, il y a une partie sur ce site-là, qui est la partie apéro branle, où en fait, tu organises un événement chez toi, enfin voilà, ou tu dis je suis à l'hôtel, à Auxerre, s'il y a quelqu'un qui voudrait me voir, du coup, tu as accès à ça et tu peux… Et c'est dans ce cadre-là, du coup, qu'on met les événements de la Paris Jaxx.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Donc, je comprends maintenant bien comment est né le concept de la Paris Jaxx. Mais tout à l'heure, tu as dit un truc par rapport aux... On va venir là maintenant, aux personnes qui fréquentent ces paris. Mais tu vois, du coup, je me dis à qui ça s'adresse, comment ça se déroule et quels sont les profils un peu des participants. Et c'est quoi leurs besoins, leurs envies qui font qu'ils se disent « Ok, je vais aller à une soirée » .

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de profil, déjà, je vais te dire. Il n'y a pas de profil parce que vraiment, c'est des hommes de tous âges, de tous physiques, de toutes énergies, de toutes origines. Ouais, t'as des mecs qui vont avoir 19 ans comme des mecs qui vont avoir 70. Tu vas avoir des beaux ours poilus, tu vas avoir l'athlète du stade du coin, tu vas avoir des mecs aux cheveux longs, tu vas avoir des barbus, tu vas avoir des chauves, tu vas avoir des percées, des tatoués et monsieur qui sort de l'église, quoi. C'est un rendez-vous où vont se retrouver des hommes à travers cette pratique. Qu'est-ce qu'ils y cherchent ? Je pense qu'ils y cherchent une libération, peut-être de se dire, dans d'autres cadres de soirées coquines, je pourrais me sentir face à des demandes auxquelles je ne suis pas sûr de vouloir adhérer, et du coup me retrouver dans une situation où je me sentirais mal à l'aise. quoi, là au moins les règles sont claires, on va s'arrêter à ça. On se limite à l'acte masturbatoire. Au tout début des Paris Jacks, la fellation était autorisée et je fais partie de ceux, et il y en a qui m'en veulent, qui ont dit non, c'est pas ça en fait. C'est pas ça, la pratique orale, la fellation, elle est possible dans n'importe quel autre contexte, pour les gens qui ont envie de se retrouver dans des soirées sexuelles. alors qu'une soirée autour de la pratique de la masturbation, ça, elle est là, latente, pour beaucoup d'entre nous. Donc, du coup, ça a fait du tri au début, mais du coup, il y a plein de gens qui étaient gênés par ça, qui, du coup, sont revenus au Paris Jazz. Et c'est vrai que moi, souvent, je prends, enfin, je ne suis pas le seul, mais je prends comme repère la soirée mythique qu'il y a à New York, à New York Jazz. C'est deux fois par semaine, à New York Jazz.

  • Speaker #1

    Ah oui ? Oui.

  • Speaker #0

    Là, c'est pareil. C'est vraiment hyper cloisonné. Il n'y a que la pratique masturbatoire. Après, j'ai aussi vécu des soirées par exemple à Washington, au Capitol Bay Club. Et là, il y a d'autres choses qui sont autorisées. Et là, pareil, c'est quatre fois par semaine.

  • Speaker #1

    Ok. Ça ressemble plus à un club libertin quelque part ou une soirée sexpo.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que... c'est l'événement principal, c'est ça, mais tu as une pièce à côté où on te dira, on ne va pas te faire de remarques, tu vas si tu as envie. Mais c'est un choix, tu vois, c'est tout. Mais c'est juste qu'il y avait quand même quelque chose de l'ordre de écoute, moi, mon fantasme, mon envie de pratiquer cette masturbation en groupe, elle passe uniquement par partager cette pratique-là et pas dériver sur d'autres choses, aussi délicieuses soient-elles. Mais là, le moment... Au moment, il est dédié à ça. Mon plaisir, il est dédié à ça. Donc, peut-être qu'il y a des gens, effectivement, qui sont rassurés par ça. Je suis persuadé que, tu vois, on se parlait de se branler avec les copains, etc. Puis, dès qu'on devient adulte et qu'on est en relation, eh bien, du coup, on ne fait plus ça. Et je pense qu'il... Écoute, voilà. Moi, j'aime ça et je ne suis pas le seul, tu vois, à retrouver ce côté camaraderie, communauté. Et même nous, on va aller plutôt, même sur le thème de fraternité. Les Américains utilisent le brotherhood. On dit hey bro, hey bro. Et beaucoup dans la communauté de baiting. Ici, c'est pareil. C'est-à-dire qu'on va chercher ses frères de branle. Il y a un truc à ce niveau-là. Et moi, c'est super parce que j'ai rencontré des gens qui sont devenus mes frères, qui sont devenus mes amis. On partage d'autres moments. On s'est soutenus dans des moments qui n'avaient rien à voir avec la sexualité. Et on peut aussi se retrouver à partir de ça. On se fait des vacances ensemble, etc. Donc, il y a ça. Qu'est-ce qui pousse les gens à venir d'autres ? Je pense que le fait que ce soit cadré, en tout cas, c'est rassurant. Je pense qu'il y a des curieux. Juste qu'ils se demandent, mais pourquoi ? Ils doivent se faire chier, non ? Bien, tu verras. Parce qu'il y a ça, encore une fois, du côté d'à côté. Vous ne baisez pas ? Quelque part, si. Il n'y a pas de pénétration, oui, mais pourtant, on partage. Il y a des gens qui viennent, peut-être, qui viennent juste voir, tu vois, des gens qui sont un peu voyeurs, je ne sais pas. En fait, je n'ai pas les raisons qui poussent les gens, si ce n'est l'envie, la curiosité ou le besoin, le fait justement d'appartenance, de communauté.

  • Speaker #1

    De liberté aussi, quelque part.

  • Speaker #0

    Oui, de liberté, en fait, parce que je pense que justement, se lâcher prise, là, il rentre aussi en compte. et en fait il n'y a pas de déroulement officiel de la soirée si tu veux tu rentres, tu passes par le vestiaire donc c'est nu ou sous vêtements optionnels et chaussures mais il n'y a pas d'autres éléments de vêtements ce qui du coup favorise très vite le côté tout le monde est à poil donc en fait tout le monde est pareil Merci. tu vois les côtés aussi très positifs du naturisme on va dire en général il n'y a pas de différence il n'y a pas d'armure et puis après il y a un bar et puis il y a des étages en bas et tu visites à ton gré il y a des endroits qui sont plus isoleux tu peux fermer des portes des endroits où tu peux plus t'amuser aux yeux de tout le monde En tout cas, je ne sais pas forcément ce qu'ils viennent chercher la première fois. Par contre, ce qu'ils en retiennent et ce qui fait qu'ils reviennent souvent, c'est justement la bienveillance de la soirée et du lieu et des gens. Il y a des gens qui sont venus parce qu'ils fréquentaient le lieu, le secteur X, et se retrouvaient à l'époque où il n'y avait pas encore le créneau très fermé, en tant que visiteurs du lieu, qui d'un coup se retrouvaient intégrés à cet événement-là et qui mettent en avant le fait. Maintenant, c'est incroyable, on se parle beaucoup plus, les gens se font des câlins, on est sur un niveau de sociabilité. aussi, qu'en tout cas, certaines personnes n'avaient pas encore expérimenté dans ce genre de lieu. Donc, je sais que ça, c'est vraiment quelque chose dont on nous parle beaucoup, c'est que les gens sont sympas, ça se passe bien. Tu vois, après, dans toute soirée de ce genre, en tout cas, liée à l'intime, le consentement est évidemment non négociable. mais voilà si quelqu'un vient t'aborder généralement à ma connaissance il n'y a jamais eu de problème de quelqu'un qui vient insister au point de te rendre mal à l'aise après bon c'est le jeu quand tu rentres dans un endroit comme ça, oui tu peux te heurter au refus de quelqu'un ou tu peux refuser quelqu'un mais il y a quelque chose en tout cas de l'ordre de cette bienveillance et c'est vrai que voilà il y a des gens qui maintenant se connaissent depuis 4 ans on a fêté les 4 ans de la Paris Jax Et tu vois, il y a des gens avec qui je n'ai pas pratiqué, mais avec qui je discute à chaque fois.

  • Speaker #1

    Ok, j'ai une question qui m'est venue. Parce que tu as dit, il y a des gens avec qui je n'ai pas pratiqué. Et tout à l'heure, quand on parlait des profils, tu m'as dit, en fait, c'est tout type d'hommes. Donc, ça veut dire que tu as une sensation sexuelle aussi.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Donc, tu vois, je vais me mettre dans la peau d'un homme hétéro. Ce qui peut être impressionnant parce que pour le coup, tu vois, moi, je peux fréquenter des milieux plus libertins, donc me retrouver face à des hommes qui n'ont jamais vraiment vu d'autres hommes nus et qui peuvent être impressionnés par ça, qui peuvent aussi avoir peur.

  • Speaker #0

    Ils en ont vu en vidéo, ne t'inquiète pas.

  • Speaker #1

    Évidemment. Ouais, mais en vrai, tu sais, moi, je sais qu'il y a des mecs qui m'ont déjà dit « Non, mais en fait, je n'ai jamais été à proximité d'un autre pénis que le mien. » Il peut y avoir ce genre de choses. Et aussi, il y a ce truc de quand on est hétéro, pas du tout déconstruit, et qu'on a encore très, très peur de ce que l'on peut faire. Il y a ce côté de si je me retrouve dans une pièce avec des hommes et que j'ai une érection. Et que ça me plaît. Et que ça me plaît.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça remet en question toute ma sexualité, toute ma vie ?

  • Speaker #1

    Exactement, parce que mine de rien, la masturbation, ça reste... une pratique sexuelle, là on est dans une pratique sexuelle, tu vois, c'est j'ai une pratique sexuelle avec des hommes, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est comme quand tu me disais juste avant que ça t'arrivait, tu te considères comme hétéro, mais ça t'arrive d'avoir des relations de plaisir sexuel ou sensuel avec des femmes, ça ne remet pas en question ton hétérosexualité.

  • Speaker #1

    Ah, mais c'est facile quand on est une femme. Alors ça, pour le coup, ça c'est un autre débat.

  • Speaker #0

    Oui, mais là je parle juste de ton exemple à toi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Là, effectivement, tu vas avoir des homosexuels, des hétérosexuels, des bisexuels, des pansexuels. Ce n'est jamais une question qui se pose. Je pense que si tu as envie d'en parler, de dire « moi, je suis hétéro, je ne suis pas très à l'aise encore » , ok, mais on a des… je ne sais plus combien, je n'ai plus les chiffres, c'est dommage là, mais on a plus de 40% d'hétéros.

  • Speaker #1

    Ouais, j'avais vu ça, moi, quand j'ai préparé l'épisode, que c'était plus de 40% de hétéros. Et du coup, je me suis dit, c'est génial.

  • Speaker #0

    Et j'en connais.

  • Speaker #1

    Honnêtement, moi, j'ai aucun problème avec ça. Et moi, je différencie beaucoup l'orientation sexuelle des pratiques. Mais moi, je suis quelqu'un d'éveillé. Je fais du coaching sexo.

  • Speaker #0

    Mais sans doute que ça demande un certain... Ça demande une certaine ouverture par rapport à ça. Je suis d'accord avec toi. Et la déconstruction. Encore une fois, quand je disais lâcher prise, si on lâche un peu le mental et s'y régler à con, on peut aller sur des plaisirs qu'on n'aurait pas imaginés. Est-ce que ça va remettre en question toute la sexualité ? Oui, tu peux aimer te branler avec d'autres gars parce que tu vas y trouver quelque chose de l'ordre de la camaraderie, de la complicité. C'est-à-dire qu'on délire devant un film de cure ensemble, on commente, je ne sais rien. Ce côté très ludique qu'il peut y avoir autour de ça, et encore une fois, diabolisé par notre culture judéo-chrétienne et péronormée. Et du coup, il y en a plein, je te dis, qui reviennent hyper souvent. Ouais, c'est d'avoir... Je ne voudrais pas mettre un mauvais mot. L'ouverture, la déconstruction, la force de caractère aussi. De se dire, ok, ça ne va pas remettre en question. Ok, j'aime ça, c'est bien. Ok, je suis végane, mais c'est vrai que de temps en temps, je mange un bon steak quand je sais d'où il vient. Est-ce que ça veut dire que je ne suis pas végane ? Je ne suis pas végane. Mais, ouais, je comprends que ça puisse se questionner. En tout cas, ça n'est pas... ça n'est pas un groupe sectaire qui chercherait à te rendre homosexuel par le pied de la masturbation ça c'est pas du tout le projet et effectivement tu vois tu peux te poser la question qu'est-ce qui fait que quelqu'un qui serait pas bien dans son couple hétéro ou gay par exemple viendrait plutôt à ces événements là plutôt que d'aller faire appel à un escorte ou à une professionnelle travaillant du site. Je ne sais pas, je ne suis pas à la place de ces gens. Mais je pense vraiment que, quoi qu'il en soit, les gens viennent chercher de la camaraderie, de la chaleur humaine et du non-jugement.

  • Speaker #1

    Oui. C'est hyper intéressant parce que ça laisse... Tout à l'heure, on parlait d'acceptation de soi, mais là, je vois aussi des bienfaits sur la santé mentale, sur... le fait en fait de sortir, ça peut être aussi un bon moyen de sortir de l'isolement de travailler sur sa confiance sur la connexion à l'autre et par l'autre j'entends l'être humain indépendamment de son genre et puis même dans son rapport au corps comme tu le disais il y a un rapport au corps qui est très biaisé aussi du fait qu'on est amené à avoir des représentations que de corps quasi parfait donc que... Nous, le commun des mortels, qui ne le sommes pas, ça peut être aussi difficile de ne pas se sentir représenté. Donc, c'est vrai que je vois plein de choses qui vont bien au-delà du fait de se masturber ensemble, qui viennent solutionner ce genre de pratiques. Et c'est génial aussi. Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, tu vois la variété des gens qui sont là. justement tu vas te rendre compte qu'on est tous nous aussi que du coup tu as tu vas avoir des regards sur toi que tu n'aurais pas forcément attendu en général tu vois genre ah tiens ça ne t'arrête pas le fait que je sois comme ci comme ça je t'apporte du désir après il y en a qui vont avoir rien à foutre de ta gueule de tout ce qu'ils veulent ou ton corps c'est juste c'est juste Comment dire malaxer du pénis ? Oui, je crois qu'il y a vraiment quelque chose de l'ordre du rapport au corps, de l'acceptation de soi qui peut rentrer en jeu pour certaines personnes. Et il y a vraiment des gens qui se sentent bien là comme d'autres personnes se sentiraient bien dans un club d'autres choses. Sauf que là, effectivement, ce qui réunit les gens, c'est cette pratique masturbatoire. Qu'est-ce que c'est bon de se connecter à son pénis ?

  • Speaker #1

    Du coup, tout à l'heure, tu disais que dans les règles, il n'y avait pas de sexualité pénétrative. Mais est-ce que ça veut dire qu'entre les membres, par exemple dans une Paris Jacks, parce que j'imagine que les règles diffèrent dans les différentes soirées, les hommes peuvent se masturber entre eux ? C'est-à-dire,

  • Speaker #0

    moi je vais me masturber...

  • Speaker #1

    Ouais, enfin, t'as compris quoi.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. L'idée, c'est soit tu viens parce que tu viens pratiquer sur toi tout seul parce que tu es voyeur ou alors tu trouves un ou des partenaires et on en fait ensemble. Et puis voilà, après chacun va essayer de s'exprimer tel qu'il a envie de le faire, dans le sens où tu vois, il y a toujours une espèce de... Même quand tu rentres dans une boîte, ou tu penses être arrivé dans une communauté, il y aura toujours des aspects qui vont te faire te demander, est-ce que vraiment c'est vraiment ce que je cherche ? De parler du gooning par exemple tout à l'heure. il y a pas mal de gens qui auraient envie qu'il y ait plus de goûneurs par exemple aux Jacks et qui du coup sont un peu frustrés parce qu'ils sont goûneurs eux-mêmes, ils ont envie de partager ça avec d'autres personnes mais ils ont trouvé le jour où ils sont venus que c'était un peu timide à leur goût et qu'ils ne pouvaient pas s'autoriser à le faire d'il y a rien d'autre qui les empêche de le faire que le regard des autres finalement sur eux-mêmes euh... Et c'est vrai que nous, dans l'idée du développement des JAX, on aimerait bien s'inspirer de quelque chose qui se fait notamment à Londres, à travers une soirée qui s'appelle les Bait or Bros. Oui, en fait, ils ont des espaces où, à l'intérieur, il y a différents thèmes, si tu veux. Tu vas avoir un espace peut-être réservé à l'edging, un espace dédié au gooning, un espace avec un écran de cinéma pour ceux qui auront envie juste de regarder un film ensemble. pour que voilà mais ce serait juste varier les plaisirs en tout cas mais je ne sais même plus ce qui nous a amené à parler de ça l'acceptation de soi et je te disais voilà en fait c'est dur de contenter toujours tout le monde ouais

  • Speaker #1

    après on se demandait s'il y avait aussi de l'interaction entre les membres voilà bah oui oui qui posait question et tu vois je te disais en préparant l'épisode il y avait pas mal de questions autour de ça des questions aussi autour d'un point de vue propreté tu vois comment ça se passe en termes même de logistique parce que je suppose qu'il dit masturbation on peut aussi dire éjaculation c'est pas forcément alors oui après

  • Speaker #0

    c'est quand même là dans les Paris Jacks on est quand même dans un contexte de soirée sexuelle tu veux qu'il y ait lieu dans un sex club là où ou par exemple aux États-Unis ou en Angleterre, ils vont plutôt louer des lieux. Enfin, c'est de dire que la propreté, elle est faite avant que tout le monde arrive. Il ne peut pas y avoir des gens de nettoyage à chaque éjaculation. D'où les nettoyages. Après, il y a des lavabos, il y a des serviettes, il y a du savon. Il y a des gens qui, une fois qu'ils... Je ne sais pas, si jamais ils vont recevoir une goutte de sperme sur eux, ils vont courir... se laver et rentrer chez eux prendre trois douches et quatre douches à la javel il y en a qui au contraire vont aimer ça et qui vont comprendre que s'il n'y a pas de de lien avec une muqueuse ou avec du sang une clé il n'y a pas de risque tu vois mais je suis d'accord avec toi la pratique de la masturbation est une manière les

  • Speaker #1

    manières les plus safe de pratiquer le sexe en fait il n'y a pas il n'y a pas de risque et tu as tout à fait raison d'insister là dessus c'est c'est hyper important Euh, waouh ! Je ne sais pas si tu te rends compte que ça fait longtemps. Ça fait longtemps.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est quand on parle ensemble.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est trop bien. C'est hyper intéressant. Est-ce que tu as des petites anecdotes, genre des souvenirs mémorables ou des moments drôles ou qui ont pu être touchants, un peu déroutants ou des trucs que tu n'aurais même pas imaginé que tu aurais à nous partager ?

  • Speaker #0

    Moi, des choses que je vais trouver touchantes, c'est des gens qui vont se mettre en couple après, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, en effet.

  • Speaker #0

    Tu vois, et effectivement, ils sont solo-sexuels. Ils font aussi d'autres choses s'ils ont envie à côté. Mais il y a des belles histoires d'amour et d'amitié qui se passent au Jax. Moi, j'ai fait des très, très belles rencontres. En fait, moi, ce qui m'a touché, ça va être les rencontres que j'ai pu y faire. C'est vraiment des gens qui, des fois, tu dis, la vie te surprend quand même. Qui ont été là à des moments où je ne me serais pas attendu à ce qu'ils soient là. ou tu leur parles d'un truc, on va venir voir avec toi. Ah ouais, ça me conforte dans l'idée que ça peut aussi être une base d'amitié comme un autre intérêt commun qui ne serait pas forcément sexuel. Tu vois, on est passionné par le cinéma d'Albaudovar, du coup, on va parler de ça et quand même aller voir du théâtre de Fido. Là, c'est pareil, on a beau se masturber ensemble, ça ne nous empêche pas de faire d'autres choses. Ouais, je ne sais pas, c'est des souvenirs. discussions sur l'économie, la géopolitique, tu vois, dans le cadre des Paris Jacks, c'est... c'est des gens à qui j'en ai parlé qui sont venus avec un peu d'appréhension mais voilà c'est ça les gens qui voudraient venir et bien si tu veux moi je suis là et puis si tu veux je reste avec toi au début je te montre, je te fais un tour du lieu et puis voilà je peux être ton big bro et dès que t'as besoin d'aller t'amuser, va, va t'amuser mais et... Oui, c'est vraiment l'aspect social que je vais vraiment retenir. Parce que, oui, vraiment, tu vois, le fait que de participant, maintenant, je sois co-organisateur et que je sois impliqué dans des discussions qui amèneraient des prises de décision, on me demande mon avis, c'est chouette. Parce que, tu sais, ce... ce proverbe, je ne sais pas comment on peut dire, cet adage qui dit construis le monde dans lequel tu as envie de vivre. Ce n'est pas exactement ça, mais tu as l'idée. En fait, quelque part, je me dis qu'il y a des choses qui prennent sens par ma pratique du dessin qui, du coup, fait écho, rencontre ces soirées-là, rencontre Bait World. Finalement, je rencontre des gens avec qui je me sens bien de parler de ces choses-là, avec qui on se fait des dîners et peut-être des fois, après, on va jouer un peu ensemble et des fois, non. Des fois, on va juste se boire un verre. et ouais tu vois je trouve ça ouais chouette en fait souvent c'est les rencontres qui vont qui vont aboutir suite à ces soirées là mais après même globalement dans la pratique du baiting ouais j'ai fait des j'ai fait des super rencontres j'ai même fait du baiting avec des gens qui ont une petite notoriété donc c'est pas mal j'étais content mais j'en dirais pas plus Merci.

  • Speaker #1

    On ne citera pas de nom.

  • Speaker #0

    On ne citera pas de nom. Mais en fait, je crois qu'il y a quelque chose de l'ordre de... Tu vois, justement, je tacle un peu tout ce qui est masculinisme depuis qu'on se parle. Et en même temps, cette question de c'est quoi la virilité, c'est quoi être un homme, c'est quand même un truc qui travaille, parce que c'est dans l'air du temps. Et je pense que... En fait, cette rencontre autour de cette pratique m'aide à comprendre que ma masculinité, elle est multiple. Tu vois, vraiment. C'est-à-dire que je peux avoir cette sensibilité artistique. Je suis hypersensible de toute façon. J'ai mes curseurs qui sont à 1000% tout le temps, etc. Mais c'est-à-dire que des fois, je vais me connecter à une forme. d'animalité, de bestialité, mais pas dans le sens « je suis un bonhomme, je vais chasser du mammouth » , tu vois. Mais juste quelque chose de peut-être de l'ordre de l'ADN, je n'en sais rien, tu vois. Je ne sais pas ce qu'on pourrait se dire. Bref, qui fait que, bah tiens, je peux explorer cette partie-là de moi comment dire, je ne suis pas tout le temps qu'un garçon sensible, tu vois. Il y a aussi quelque chose de plus organiques en moi que je peux exprimer à travers cette pratique-là. Mais je pense qu'on a encore mille questions à se poser de toute façon sur la sexualité en général. Tu vois, je ne sais pas si je t'ouvre une réflexion. Je vais t'ouvrir cette réflexion. Mais tu vois, justement, à cause de tous ces comportements inspirés par la pornographie, même par les rapports, homme-femme, mais pas que, dans les médias, etc. En fait, je me pose la question des fois de me dire, mais attends, c'est quoi faire l'amour ? Est-ce qu'on sait encore faire l'amour ? Est-ce que la sexualité est poussée par le besoin de vouloir exprimer physiquement son amour à l'autre ? Ou est-ce que ça déjà, c'est juste une version très romancée de quelque chose qui serait juste, en fait, j'ai du besoin sexuel par nature d'être humain et animal ? Et du coup, ça tombe bien que j'ai mon partenaire sous la main, parce que comme ça, je suis plus susceptible de pouvoir répondre à ce besoin. Donc des fois, je me pose la question, même dans les rapports que je peux avoir, même parfois dans les pratiques de masturbation, où des fois viennent se rejouer ces codes de domination, de soumission, ces rapports, ces espèces de jeux de rôles sociaux. etc. Tu vois ? Et des fois, je me pose vraiment la question sur qu'est-ce que c'est que faire l'amour ? Est-ce que faire l'amour, ça existe ? Ou est-ce que c'est un concept ? ou est-ce que tu vois un concept littéraire cinématographique romantique en tout cas moi j'aurais envie de croire que oui mais parce que j'ai vu trop de films Disney peut-être tu vois mais voilà je me pose des questions parfois sur la sexualité justement qu'est-ce que c'est, est-ce que c'est juste une réponse à un besoin ce fameux besoin qui irait tellement loin qui pousserait des hommes à faire des choses qu'ils ne devraient jamais faire, par exemple. Mais, voilà, je trouve une réflexion là-dessus.

  • Speaker #1

    Moi, c'est une réflexion que je me suis déjà posée et notamment, dans mon quotidien, j'accompagne aussi des gens à travailler sur leur sexualité et pas tant sur le faire, mais plutôt à qui ils sont dans leur sexualité. Et une des questions souvent que je viens à leur poser, c'est c'est quoi ta définition ? Parce qu'en fait, pour moi, il n'y a pas... une définition de ce que c'est que faire l'amour il y a autant de définitions qui n'existent de personne et qui existent de j'allais dire de couple ou en tout cas de relationnel et c'est et je pense que tant qu'on n'arrivera pas à dissocier les les pratiques sexuelles de la sexualité et bien on n'arrivera jamais à pouvoir s'ouvrir parce que tant qu'on va enfermer le rapport sexuel dans certaines pratiques qui en sont et d'autres qui n'en sont pas je pense qu'on est toujours droit dans le mur tant qu'on réfléchit de cette manière-là.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si tu as lu l'interview ou lu les vidéos d'interview d'Artus. Il a été interviewé par Tétu il y a quelques mois.

  • Speaker #1

    Ah non, je n'ai pas vu.

  • Speaker #0

    Et tu vois, quand on disait la sexualité et la préférence sexuelle par rapport à ton expérience, lui, en fait, il a ouvert la parole sur le fait qu'il avait été en club échangiste, il avait eu des pratiques avec d'autres hommes. Oui. qu'il n'exclut pas peut-être qu'un jour il est marié avec une femme, il est très heureux et il s'estime très hétérosexuel mais en tout cas d'ouvrir la parole là-dessus sur le dire c'est pas parce que je vais avoir un contact avec un vagin que je suis hétérosexuel en tant qu'homme et avec un pénis parce que je suis un homme homosexuel moi je trouve que c'est ce genre de parole qui fait beaucoup de bien bah ouais je suis d'accord Je pense qu'il y a tellement de choses à explorer parce qu'on se limite trop. Là, dans la masturbation, je dis que la façon dont les gens peuvent réagir quand ils entendent qu'il y a cette soirée-là, par exemple, c'est « Attends, c'est bon, je suis plus un adolescent, je ne me branle plus avec mes potes, maintenant je baisse. »

  • Speaker #1

    Je l'ai entendu quand je préparais cet épisode et que j'en ai parlé un petit peu. autour de moi et c'est vraiment ce truc de ah oui c'est vraiment le retour à l'adolescence quoi mais c'est vraiment moi un des trucs que je reprends de notre conversation là tu vois moi tu viens de m'ouvrir une case parce que je voyais pas du tout ce côté je n'avais pas verbalisé ce côté très réducteur de la masturbation comme tu dis être un branleur etc bah c'est vrai qu'il y a ce il y a ce côté qui est très négatif qui est si tu te masturbe ça veut dire que tu n'as pas de rapport sexuel avec un homme ou une femme, peu importe la personne, c'est que tu n'as pas réussi à avoir une sexualité avec quelqu'un, donc tu t'obliges à avoir une relation tout seul. En gros, tu te limitais. Tu te soulages parce que tu n'as rien d'autre sous la main. Et il y a vraiment ce côté très réducteur de cette pratique. Et en effet, le genre d'initiative et le monde du baiting montrent que non, en fait, c'est mettre en lumière et valoriser une pratique sexuelle et la remettre au cœur de la sexualité, tout simplement.

  • Speaker #0

    Et tu vois, cette réduction est dans d'autres langues. Les Anglais vont dire « wanker » , c'est un petit branleur, pareil. « Jerk » , « jerk off » en américain, c'est le second lettre. Un « jerk » , c'est un fou, c'est un débile. Donc il y a vraiment ce côté-là. Qu'on en soit conscient ou pas, ça fait partie de notre vocabulaire, c'est pareil. Moi, je me bats avec plein de gens parce que quand on va dire des insultes très facilement, enculé, machin, je me dis mais c'est une pratique, ce n'est pas une insulte. Et pourquoi tu dois souhaiter autant de bonheur, en fait ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et tu vois, il y a tout un boulot là-dessus parce que oui, c'est comme ça. Il faudrait autoriser le fait que culturellement, ça va, on le dit. Je ne sais pas, mais toutes les insultes que tu dis qui sont comme ça, du quotidien, qui sont misogynes, qui sont... qui sont homophobes et quand elles sont homophobes elles sont misogynes aussi qui est tout le temps sur ce rapport de pénétrant-pénétré le pénétrant qui a le pouvoir et le pénétré qui sera en soumission ça va il faut en sortir un peu à un moment Et ouais, je te dis, le côté je ne suis plus un ado, le côté mais vous devez vous faire chier à un moment, si c'est que ça, je vais dire non, parce que les gens nous demandent à chaque fois qu'on prolonge la soirée. Je te dis, là, la soirée au Red Zone, elle va être prolongée et on espère bien avoir cette deuxième soirée mensuelle dans cet autre lieu. Et pour l'instant, oui, c'est vrai que pour l'instant, on a mis ça en place à Paris. Ça n'a pas été facile non plus et que beaucoup de gens en province... Moi, le premier, si j'avais habité en province, je me serais dit, je viendrais sur Paris pour ça. Et il y a plein de gens qui viennent sur Paris pour l'événement.

  • Speaker #1

    Oui, tu disais ça.

  • Speaker #0

    Donc, il y a une demande, il y a un besoin. Je ne peux parler du coup que de mon expérience personnelle. Mais oui, il y a quelque chose qui pousse les garçons, en tout cas, qui viennent à nos soirées, à partager cette pratique-là. Et comme on dit, il n'y a pas de mal à se faire du bien.

  • Speaker #1

    Et tu sais quoi ? C'est un super mot de la fin. Je crois qu'on aurait... On pourrait difficilement faire mieux qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien.

  • Speaker #0

    Mais tu sais, la masturbation, culturellement, moi, je ne connais que deux chansons qui en parlent, par exemple. Il y a « Tout le monde le fait » d'Ophélie Winter.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Ça avait fait... Ça avait fait vachement parler à l'époque où c'était sorti. En plus, je te parle de deux femmes. Ophélie Winter et Juliette Armanet, L'amour en solitaire, qui apparemment est une chanson sur la masturbation. On n'est pas sur une lecture immédiate. Mais Ophélie Winter, tout le monde le fait, tout le monde, tout le monde le fait, depuis que le monde est monde, on a besoin de quelques secondes. C'est triste, quelques secondes, Ophélie, quand même. Il y a ça aussi, le fait de ne pas prendre le temps. il faut que ça se passe bien sûr

  • Speaker #1

    la masturbation c'est le quickie le quickie solo histoire que ce soit fait hop j'ai un orgasme peu importe le genre et bah c'est pas quoi et du coup dans la communauté tu peux aussi sentir cette pression là de la performance mais

  • Speaker #0

    tu l'as aussi là dedans la durée tu vois une des questions c'est tu durs combien de temps et en fait moi c'est pas une question que j'ai envie de me poser en fait c'est quoi le Euh... tu vois, en fonction de la personne avec qui je suis, de la confiance que j'ai, du temps que j'ai, je vais, voilà. Mais il y a des gens qui vont vraiment uniquement à la recherche de ce truc-là, il faut que ça dure 5 heures, 8 heures, c'est formidable, mais moi, je pense que je serai couché à ce moment-là.

  • Speaker #1

    J'ai une avis aussi.

  • Speaker #0

    Non, mais oui, je mets ma vie pour être centré autour de ça, si tu veux, mais là, non,

  • Speaker #1

    c'est pas... Pas aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Mais voilà, c'est pour dire qu'en fait, de toute façon, même si je pense vraiment que nous, avec les Paris Jaxx, on essaie de vraiment faire en sorte que ce soit un safe space, donc un endroit de sécurité, de sécurité physique, psychique et émotionnelle. On fait au mieux pour ça. C'est pas pour autant que même à l'intérieur de cette communauté-là, ne se rejouent pas des codes qu'on va retrouver partout ailleurs. À nous de faire en sorte d'être vigilants, à nous, pas que nous, organisateurs, mais à nous, en tant qu'êtres humains, de juste être un peu plus vigilants. voilà un peu d'égoïsme par le biais de cette pratique masturbatoire ça fait du bien c'est l'égo-centrisme qui devient problématique donc voilà ça ramène aussi quelque part juste ok je me fais du bien et je suis sûr que quand je me fais du bien je vais être plus ouvert aux autres voilà

  • Speaker #1

    très bien bah écoute j'ai vraiment envie de t'en remercier parce que moi tu m'as fait découvrir plein de choses aujourd'hui Plein de choses que je ne connaissais pas. Même si, oui, ok, je connaissais quand même deux, trois trucs sur la masturbation. Ok. Mais plein de vocabulaire et tout un univers aussi auquel je n'avais pas forcément accès. Et aussi une manière de penser. Donc, j'espère que toutes les personnes qui vont écouter, qui sont en train d'écouter, vont aussi apprendre plein de choses. Si vous êtes un homme et que vous avez envie d'aller tenter l'expérience, de découvrir une nouvelle pratique, un nouvel univers, Je vais vous mettre tous les liens dans la description du podcast, comme ça, vous pourrez aller sur le site de Betworld. Branl entre potes nous a parlé pour pouvoir s'inscrire aussi au Paris Jaxx. Et si vous êtes une femme, ou en tout cas une personne qui a une vulve, et que vous avez aussi envie d'avoir un espace masturbatoire, dites-moi si ça existe.

  • Speaker #0

    On peut avoir une vulve et être un homme.

  • Speaker #1

    Oui. C'est vrai.

  • Speaker #0

    J'espère que peut-être ça donnera l'idée aussi peut-être à certaines femmes de se dire, bah tiens, pourquoi on ne le ferait pas nous aussi ? Peut-être que ça existe, mais vraiment, je ne crois pas.

  • Speaker #1

    Eh bien, j'attends de savoir, parce que moi, en tout cas, je ne connais pas ce genre d'initiative côté branle entre meufs.

  • Speaker #0

    Alors que le lesbianisme socialement accepté et ordinaire qu'on peut voir dans la pornographie destinée aux hommes essentiellement, laisse réentendre que mesdames, vous avez quand même le jeu facile.

  • Speaker #1

    Oui, mais évidemment que nous, les femmes, on ne se masturbe pas parce qu'on est déjà honorées par des sacs pour Saint-Pénis qui nous...

  • Speaker #0

    Par défaut, comprends-tu ? Là, voilà, on revient. Vous, encore plus, sans doute, que vous vous masturberiez, encore plus par défaut, n'ayant pas le pénis disponible.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Voilà. Ah, le jour où les garçons comprendront.

  • Speaker #1

    Bon, en tout cas, merci beaucoup. Je m'y ai donc pris. les informations dans la barre d'infos dans la description du podcast et voilà on va les retrouver sur les réseaux enfin mon travail je ne vais pas vous donner mon nom sur Baitworld si France Gabriel si vous voulez dans mon travail non t'inquiète on mettra tout le lien aussi de ton Instagram pour retrouver ton travail et tout ça et puis si les gens ont envie de venir te poser des questions aussi c'est possible suite à cet épisode ils sauront comment te contacter

  • Speaker #0

    Et puis, les curieux, venez à l'apéro Poteau de Basile une semaine avant, qui est aussi annoncé sur le site de Brun L'Entrepote. Venez au Paris Jax. Vraiment, je garantis que ça va bien. En tout cas, on fera tout pour que l'expérience soit agréable, que tu aies envie d'être observateur, que tu aies envie d'être participant, que tu aies envie de jouer un peu, beaucoup avec tout le monde, de rester dix minutes, de rester trois heures. voilà l'idée en tout cas on n'a pas parlé du paiement enfin au secteur X ça ne te coûte que le prix du vestiaire et d'une boisson donc en gros c'est moins de 10 euros l'entrée tu vois après tu payes tes consommations en plus et au red zone je crois qu'on va être sur un tarif fixe mais je ne l'ai pas encore ok ça marche voilà ben merci merci beaucoup c'était une très intense pause sexy c'est génial

  • Speaker #1

    C'est terminé pour cette semaine. Si cet épisode t'a parlé, t'a secoué, t'a donné envie d'aller plus loin, pense à t'abonner au podcast et à laisser 5 étoiles, un commentaire et le partager, partage-le autour de toi pour faire réfléchir et répandre la bonne parole. Et surtout, surtout, n'oublie pas de me rejoindre sur Instagram. Sur ce, je te souhaite une très bonne semaine et je te dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Ta Poste Écrite.

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Description

Dans cet épisode, on parle des apéro branlette : ces rencontres entre hommes qui font beaucoup parler… et souvent fantasmer ou juger.


Avec Frands Gabriel, co-organisateur des Paris Jacks, on décrypte ce phénomène :


  • ce que sont vraiment ces soirées (et ce qu’elles ne sont pas),

  • pourquoi elles attirent des hommes très différents,

  • ce que change un cadre safe, organisé et sans pression,

  • la place du consentement, du corps et du regard,

  • et pourquoi, pour beaucoup, ce n’est pas “juste se masturber”.


On parle de permission, de relâchement, de liberté, de masturbation en solo vs en collectif, et de ce que ces espaces permettent à des hommes de vivre parfois pour la première fois.


Un épisode qui va bien au-delà du geste,

et qui questionne profondément la sexualité masculine.


Retrouve Frands @frandsgabriel sur : Instagram, X, Bluesky, Bateworld

Pour aller au Paris Jacks : https://parisjacks.org


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Bonne écoute !


Pour les demandes de sponsoring : tapausesexy@gmail.com




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Ta Pause Sexy, le podcast qui explore la sexualité dans toute sa complexité, sans tabou, sans jugement, avec beaucoup de plaisir et pour te faire réfléchir. Je suis Anne-Elisabeth, ta coach en sexualité, et chaque semaine je t'emmène dans des conversations intimes, crues, tendres, politiques ou carrément provoquantes, mais des conversations toujours 100% vraies. Si tu veux prolonger l'expérience, viens me rejoindre sur Instagram, arrobasetapausesexy. Et c'est là que je parle de mes stories, c'est là que je vais échanger avec toi en DM et que la communauté vit. Et si tu veux être prévenu en avant-première de la sortie des épisodes, n'hésite pas à t'abonner à la newsletter, tu trouveras le lien dans la description. Enfin, si tu es une marque, un projet ou une mission engagée et que tu veux soutenir une voix libre, une voix féminine, une voix sexuelle, je recherche des sponsors pour cette saison. Donc n'hésite vraiment pas à me contacter et toutes les infos sont dans la description. Maintenant, je te laisse à ton épisode et je te souhaite une très bonne écoute. Dans cette pause aujourd'hui, nous allons parler masturbation masculine et aussi d'une pratique que je viens de découvrir qui s'appelle le baiting. Bon, avant de démarrer cet épisode, je te rappelle que le meilleur moyen de me soutenir, c'est de t'abonner à ce podcast sur toutes les plateformes d'écoute de ton choix. Tu peux bien sûr aller mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts et un commentaire. c'est des gestes. ultra simple, mais pour moi, ça fait toute la différence. Ça me permet de pouvoir faire grandir le podcast, de continuer de proposer des épisodes de qualité, d'attirer des sponsors et surtout de recevoir des invités de qualité. Mon invité du jour, je l'ai découvert dans un article que j'ai trouvé sur Instagram. Il parlait d'une pratique qu'on appelle le baiting. Il va nous dire tout à propos de ça. Il s'appelle Franck Gabriel, il est artiste sur la sphère queer. Il propose beaucoup de dessins et d'illustrations masculines. Donc, je t'invite à aller découvrir aussi son travail. Il va tout nous raconter et je vais lui souhaiter la bienvenue. Salut, Franck.

  • Speaker #1

    Salut, merci. Merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir. Je suis trop contente.

  • Speaker #1

    Mais le plaisir est partagé.

  • Speaker #0

    Bon, on va parler d'un sujet où je ne connais rien. Que je suis claire.

  • Speaker #1

    Tant que t'en connais forcément des choses. T'as lu l'article déjà.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai lu l'article, c'est sûr. Mais bon, quand même, je vais faire comme si vraiment j'avais rien lu. Comme ça, je vais te poser le plus de questions possible. Parce que je sais que dans mon audience, il y a plein de gens qui ne connaîtront pas du tout. Avant qu'on commence, premier truc, je pense que le mieux, c'est que je te laisse te présenter. Moi, j'ai dit quelques mots, mais comme ça, je te laisse te présenter. Ensuite, on rentre dans le vif du sujet.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoute, moi, je m'appelle Frands Gabriel. Je suis illustrateur parmi plusieurs autres activités professionnelles. Je dessine depuis 2019. J'ai fêté mes six ans de France Gabriel. Et du coup, mon objectif à travers le dessin, c'est de représenter la beauté masculine à travers mes yeux, c'est-à-dire, souvent je dis en dehors du cadre, celle qui dépasse de la marge, c'est-à-dire toutes celles qu'on ne nous représente pas. dans les médias de masse, dans la communication, dans la publicité, dans les films, etc. Donc, en gros, c'est de représenter tout ce que la société ne définirait pas comme esthétiquement beau, alors que moi, je les trouve beaucoup plus beaux que les codes esthétiques standardisés. Et du coup, ça passe justement par représenter des hommes qui ont des formes... poils, qui ont des oreilles décollées, qui ont des défauts. Il y a tellement de gens déjà, d'autres artistes qui dessinent ces corps normés, que je leur laisse le faire, ce travail. Ils le font extrêmement bien. Mais de mon côté, j'ai besoin de représenter d'autres gens, de manière à ce que si quelqu'un passe sur un de mes réseaux ou voit une de mes expositions, il se dit « bah tiens, c'est marrant, ce gars sur le dessin, je le trouve vachement beau, mais pourtant, il a des hanches comme moi. » Il n'a pas des gros muscles comme moi. Il a un épateux comme moi, je n'en sais rien. Mais je le trouve beau. Est-ce que ça veut dire que du coup, moi aussi, je peux être beau ? Oui, c'est gagné. Donc, voilà pourquoi je travaille essentiellement sur cette représentation masculine à travers une ligne directrice artistique. Je vais la dire en anglais parce qu'elle a plus de cachets, mais c'est Beards, Sweats and Pits. C'est-à-dire qu'il y a toujours dans mes dessins des barbes et une des aisselles et ou de la sueur c'est à dire toujours un des éléments ou deux ou trois Et du coup, je travaille pas mal sur ce qui est la santé mentale, aussi à travers mes dessins. Et c'est vrai que depuis cette année, je me suis concentré sur un projet que j'ai appelé « Les fleurs de mâle » , qui justement montre des hommes que j'espère varier, diversifier dans leur corps, leurs âges, leur physique, etc. Mais réunis autour d'une pratique, et celle de la masturbation. sur fond de fleurs pour essayer de mettre un contraste une espèce de dualité on se questionne tellement beaucoup sur la masculinité ces pauvres masculinistes qui sont tellement fragilisés aujourd'hui les pauvres que bon bref j'ai envie de montrer qu'être un homme c'est aussi de la sensibilité et c'est aussi des moments de plaisir et c'est aussi des moments d'animalité et c'est des moments de Merci. de perte de contrôle, c'est des moments de plein de choses qui s'expriment à travers, pour moi aussi, la pratique de la masturbation. Et on appelle ça la solo-sexualité, ça veut dire que c'est mettre la masturbation en priorité dans la sexualité et non pas un side, comme peuvent le dire, par exemple, sur les applications de rencontres, les anglo-saxons, ils ont une catégorie qui est side, je ne sais pas si c'est le cas en France, parce que moi, je ne suis pas sur ces réseaux-là. moi je ne suis que sur Baitworld dont on reparlera et sur Brandl'Entrepote mais bref pour les américains d'autres endroits dans le monde le side c'est quand tu ne veux pas de sexe pénétratif sauf que là dans la culture du baiting et dans la sociosexualité on dira que c'est le sexe pénétratif qui va devenir le side donc voilà et là j'en suis à 68 fleurs de mâle du monde entier Et à partir de 2026, mon objectif, c'est d'ouvrir un volet 100% de gens qui résident en France, qui s'appellera les fleurs de mâle Vive la Gaule.

  • Speaker #0

    J'adore.

  • Speaker #1

    Voilà. Et justement, autour de pas mal de gens que je côtoie dans mon cercle, avec lesquels je pratique le baiting. Donc, c'est le projet du moment. Mais c'est vrai qu'après, mon art, c'est construit. se concentrent vraiment sur travailler sur des corps différents, sur des choses alternatives, même des sexualités alternatives. Je pense que l'acceptation, le vivre ensemble, passe par la représentation, la diversité.

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Si on peut aider les gens à se sentir mieux et se sentir « Ah bah tiens, on a tellement besoin d'appartenir à une case que… » Ah bah là, finalement, peut-être que j'ai trouvé une petite casse toute douillette avec mes dessins pour pouvoir s'y lover. Bah ok, tant mieux, welcome, bienvenue.

  • Speaker #0

    Très bien, parfait, j'adore, j'adore l'initiative. T'as aussi un rôle, du coup, au sein de Paris Jacks ?

  • Speaker #1

    Ouais, les Paris Jaxx. Alors, on va commencer par dire qu'est-ce que c'est Paris Jaxx. Donc Paris Jacks, c'est une soirée, pour le moment, mensuelle, qui a lieu en 2019 tous les derniers mercredis du mois de 18h à 21h sauf en décembre et en août dans un bar du Marais qui s'appelle le Sector X il y a un sex club un bar sex club mais qui là réserve ce créneau là pour la Paris Jacks qui est une soirée 100% branle entre mecs c'est à dire que c'est que des garçons, des hommes en tout cas qui vont se retrouver autour de la pratique masturbatoire avec des règles précises comme le respect d'autrui, tout comportement discriminatoire où ça se fait gentiment remercier de la soirée et aussi le fait qu'il n'y ait pas de sexe pénétratif que ce soit anal ou oral.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et moi, alors déjà les Paris Jacks, on va en parler, moi je suis devenu, alors maintenant j'ai l'aval officiellement, j'ai... Je suis devenu co-organisateur. J'étais un peu gêné de voir ça dans l'article du paquet intime parce que je m'étais présenté comme ça, mais ce n'était pas légitimement vrai. Parce que moi, j'accompagne Phil, qui lui est à l'initiative de Séparis Jax. J'accompagne Phil notamment parce que c'est moi qui fais l'affiche de la soirée. Et qu'on est trois à être très proches, à faire régulièrement des réunions pour voir comment faire évoluer. les soirées, comment faire évoluer la communauté. Et du coup, maintenant, j'ai l'adoubement de Phil pour dire que je suis dans le corps organisateur. Mais pour l'instant, c'est vraiment pour accompagner, surtout... Phil dans sa prise de décision où il a besoin de gens en qui il fait confiance donc il y a Phil, il y a Basile aussi et il y a moi Basile je vais en reparler aussi après et en fait on est voilà on essaie de réfléchir ensemble à ce que peuvent devenir ces soirées et du coup ces soirées, l'avenir immédiat c'est qu'il y a un autre lieu qui nous ouvre ses portes parce qu'on a beaucoup de gens qui nous qui nous demande une deuxième soirée dans le mois. Il faut savoir que la jauge des Paris Jacks, pour l'instant, elle est à 150 personnes.

  • Speaker #0

    Ah oui, OK.

  • Speaker #1

    Voilà. Et qu'en fait, pour s'inscrire, il faut passer par un site qui s'appelle branl-entre-potes.com. Enfin, branl-entre-potes, au pluriel, .com, pour pouvoir s'inscrire. Et c'est vrai qu'une fois que l'annonce est postée, généralement, en quelques... jours ou en quelques heures, c'est rempli.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    il y a souvent de la frustration de dire, je ne peux pas. Et puis, en plus, comme c'est le mercredi, il y a des gens de province qui veulent venir. Donc, voilà. Et là, il y a un autre lieu qui s'appelle le Red Zone qui, du coup, accepte que là, nous fassions une soirée le 14 décembre. Donc, un dimanche de... Attends, je vais te dire des bêtises, mais je crois que c'est de 18h à 23h. Les 150 places se sont remplies en quelques heures et du coup on a rouvert un deuxième créneau à 20h30, une deuxième liste d'attente parce que quand tu rentres, t'es sur une liste tu peux pas rentrer si t'es pas sur la liste et si t'acceptes pas les règles donc bref, ça va plutôt bien pour les Paris Jacks alors qu'il faut signaler qu'au début finalement, aucun lieu ne souhaitait accueillir les Paris Jacks personne n'y croyait et c'est Du coup, Phil, qui est d'origine américaine et qui connaît un peu cette culture du baiting, où il y a des clubs de branle, si tu veux, dans pas mal de villes, dans le monde entier, mais notamment aux États-Unis. Et je pense qu'il voulait répondre à un besoin de se réunir autour de gens pratiquant la même pratique sexuelle. Je ne pense pas que ce soit un fétiche, mais je fais un parallèle avec les pratiques fétichistes. où justement les adeptes de pratiques fétichistes vont avoir le plaisir, l'envie, le besoin, appelle ça comme tu veux, de se retrouver entre eux pour pouvoir pratiquer en toute bienveillance et sécurité ce qui les fait vibrer. Là, du coup, Phil est parti avec cette idée de trouver un lieu qui accepterait que des hommes viennent se masturber ensemble. Et au début, c'était très compliqué, parce que personne n'y croyait. Et il se trouve qu'aujourd'hui, déjà, je te dis, 150 gars qui viennent et qui consomment, je pense que le secteur X fait... Je ne veux pas dire de bêtises, donc je vais augmenter la jauge, mais on est dans les trois meilleures soirées mensuelles du lieu.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est vrai que... Je pense que c'est vrai que maintenant, quand on arrive en disant qu'on sait qu'on a X personnes qui... qui viennent se joindre à l'événement. Et du coup, je vais juste rebondir. Je te parlais de Basile plus haut. Basile, lui, en fait, il organise aussi un apéro qu'on appelle l'apéro poteau, qui est une semaine avant la Jax, et qui, là, est purement social.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Comme événement. C'est-à-dire qu'on se retrouve dans un bar normal. Et du coup, tous ceux qui ont des questions par rapport au Paris Jax, tous ceux qui n'oseraient pas forcément y aller, qui auraient des doutes, moi je comprends que ça puisse être intimidant de se dire « Oulala, il y a 150 personnes qui sont là » , etc. Donc voilà, c'est l'occasion aussi de venir faire une première approche à travers ces apéropotos aussi qui ont lieu dans Paris.

  • Speaker #0

    Eh bien, tout un programme. Du coup, ça me donne envie... qu'on reparte un petit peu là à la base la base des bases je me dis c'est quoi ton histoire personnelle avec la masturbation et comment t'as découvert la pratique du baiting et peut-être je vais te laisser aussi d'ailleurs définir ce que c'est que le baiting parce que je

  • Speaker #1

    pense qu'il y a encore des gens qui doivent se poser de quoi on parle le baiting ça vient de masturbating se masturber en anglais et c'est vrai qu'il y a tout un vocabulaire autour de la masturbation euh... je pense que dans toute communauté, il y a des codes, etc. Et c'est vrai qu'avec Basile, on travaille sur un petit dictionnaire des termes. Donc, le baiting... Déjà, je pense que le point de départ de ça, je vais utiliser le terme masturbation. Je ne vais pas utiliser le terme branle, branlette, ou ce genre de trucs-là, parce que la différence pour moi, en tout cas, c'est ma vision à moi, je discute avec d'autres personnes qui pratiquent et ce n'est pas leur vision non plus, donc je te donne ma lecture qui n'a rien d'universel ni d'absolu, mais puisque tu me demandes mon avis, je suis là. Donnez. Moi, je pense qu'il y a toujours eu un côté réducteur, minimalisé, minimaliste, je ne sais pas, sur l'acte masturbatoire, sur le fait de se masturber. Je crois que c'est chez les garçons et chez les filles. Je crois qu'on parle encore moins de masturbation féminine de toute façon, mais là, on parle de masturbation masculine et c'est bien dommage. Branlez-vous les filles, on est avec vous. Masturbez-vous. et j'espère bien qu'un jour il y aura des soirées des soirées de masturbation entre femmes bref donc je pense que la pratique masturbatoire qu'on découvre à l'adolescence etc, généralement c'est un truc qu'on découvre avec nos potes au collège on va dire c'est comme ça qu'on apprend ça Et très vite, c'est quelque chose qu'on va nous apprendre de toute manière à cacher, à vivre en secret, à vivre dans le silence. Il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas que ça s'entende, il ne faut pas que ça se sente. Il faut vite cacher toute trace de quoi que ce soit, qu'elle soit visuelle, sonore ou olfactive ou ce que tu veux. Du coup, c'est quelque chose qu'on nous a appris à vivre dans le silence et dans une espèce de restriction, dans une espèce de... encore une fois, de marge qu'il ne faudrait pas dépasser parce que ce n'est pas bien, mais ce n'est pas bien comme la sexualité. De toute façon, notre société judéo-chrétienne est hétéronormée. On est quand même bien sur une diabolisation de tout ce qui va être sexuel. Et je pense que c'est pareil, il y a plein de frustrations qu'il y a aussi dans la sexualité parce que si on fait l'amour quand on est jeune, il ne faut pas que ça s'entende, il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas que ça se sache. Je pense que du coup, on est soi-même frustré parce qu'on n'exprime pas verbalement notre plaisir. on va voir je pense qu'on est un peu contraint dans plein de choses. Et je pense que c'est la même chose dans la masturbation, sauf que c'est, entre guillemets, pire, dans le sens où, très vite, t'es un branleur. Ça veut dire que tu fous rien. Il y a un truc au niveau du vocabulaire qui est quand même associé à ça, où c'est vraiment que tu te branles parce que t'es célibataire. Et tu te branles parce que tu trouves personne. Et qu'il te reste que ça. Dans l'imaginaire, je pense qu'il y a quelque chose de fort là-dedans. Et du coup, pour moi, le fait de revenir dans le vocabulaire à la masturbation et pas dans ce truc de branle-branlette que certains vont appeler hygiénique, que certains vont dire ça m'aide à m'endormir, ce qui est vrai pour certains. En tout cas, chacun a ses raisons de le pratiquer. Et pratiquer, pratiquons. Et on se sentira tous mieux. Mais pour moi, la masturbation, c'est vraiment rajouter une espèce de pleine conscience quand même à ce qui se passe. Et je pars du principe que c'est se faire l'amour à soi. Si j'ai envie de me faire l'amour à moi, je pense que j'ai envie de prendre un petit peu de temps. Tu vois, même si, bon, une fois que ça va être rapide, OK, ça arrive aussi dans le sexe, en pénétratif, des fois, on a envie d'un petit quickie parce qu'il y a une urgence animale, etc. Tu veux ? Mais voilà, moi, je considère que si tu ne sais pas te faire l'amour à toi, comment tu peux espérer faire l'amour correctement aux autres ? Pour faire écho à ce que dit RuPaul, si tu ne t'aimes pas toi-même, comment tu peux espérer aimer les autres ? Moi, j'y vois un parallèle. Et du coup, c'est une pratique avec plus de conscience et pas quelque chose, pour moi, d'automatique qui pourrait répondre à, justement, avant de t'endormir parce que tu as passé une journée chiante. Ouvre ton ordinateur, tu essaies tant bien que mal maintenant de te brancher à un site qui te permettrait de pouvoir te détendre et tu y arrives et mécaniquement tu y vas et au bout de trois minutes c'est fini parce que quelque part ce qu'on cherche comme plaisir, enfin beaucoup de gens je pense, c'est la finalité, c'est l'éjaculation qui est un plaisir évidemment mais se rendre compte que le plaisir du voyage n'est pas que dans la destination mais dans le voyage lui-même. Donc ça, en tout cas, moi, c'est ma démarche par rapport à cette pratique, pour moi, ce qui fait qu'elle est devenue un peu moins… comment dire, le mot n'est pas juste, il pourrait être mal repris, mais moins compulsive qu'elle pouvait l'être à d'autres moments. C'est peut-être avec l'âge aussi où je recherche plus de la qualité que juste quelque chose d'automatique. J'ai envie de ressentir que, entre guillemets, mon corps me le réclame et que je lui donne ce dont il a envie, cette idée de lui faire l'amour.

  • Speaker #0

    et mon parcours personnel tu voulais savoir tu voulais rebondir là dessus non mais en fait t'as dit un truc mais on peut faire ton parcours personnel et après je vais te poser une question parce qu'il y a un point spécifique notamment sur le tabou et la honte de la masturbation masculine que moi qui m'interpelle en tant que notamment en tant que femme pour le coup donc je te laisse finir et après moi je rendrai les tins donc on repart sur moi ouais ouais ok Merci.

  • Speaker #1

    Et donc, pour parler de mon rapport à la masturbation, moi, j'ai découvert ça. On a toutes des histoires très différentes par rapport à ça, mais j'ai découvert ça en atelier photo, en CM2, dans mon école, dans une chambre noire, avec un autre élève qui m'a initié à ça. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait. Mais voilà. Du coup, on va dire première érection, première panique, première « Maman, je ne comprends pas ce qui m'arrive, je suis tout dur » . Et ma mère qui m'a dit « Bénie soit-elle » , enfin si elle est indigne, je n'y crois pas, mais en tout cas d'où elle est, elle m'a dit « Mais ce n'est pas grave, c'est normal, quand un garçon est un peu excité, c'est ce qui se passe, tout va bien » . Et puis après, il y a les copains, je me rappelle d'une conversation. en 5ème avec un gars qui me dit tu te branles, tu sais ce que c'est ? je ne savais pas concrètement ce que c'était donc il m'explique il y a un parcours comme ça et écoute très pratiquant dans ma pratique on va dire comme beaucoup de monde il y a ce moment aussi où tu découvres parce qu'en fait j'avais commencé je me masturbais avant d'éjaculer on va dire Ouais, bah oui Et il y a cette découverte-là. Qu'est-ce que c'est ? C'est la panique. Qu'est-ce qui se passe ? Bon, bref. Et là, du coup, tout le nouvel univers s'ouvre à moi. Et écoute, moi, ça a toujours fait partie de ma vie. Ça a toujours fait partie de ma vie. Voilà, avec, je pense, tous mes potes de collège et de lycée. C'était des moments hyper privilégiés qu'on passait ensemble. Et justement, je pense que j'ai toujours associé... la masturbation à la complicité à quelque chose, en tout cas entre hommes où il n'y avait pas de désir pour les autres alors il se trouve que depuis je me suis découvert, je ne dis pas ça mais je me suis ouvert à mon homosexualité mais il n'y a jamais eu de désir par rapport à mes potes ou d'envie d'aller au-delà et puis après je pense que ça a toujours été présent dans ma vie et jamais par défaut Merci. C'est-à-dire que ça ne m'a jamais empêché d'avoir des relations avec des hommes ou des femmes, mais ça a toujours été très présent. Qu'est-ce que je pourrais te dire d'autre par rapport à ça ? Ça a toujours été très présent, je l'ai toujours assez verbalisé. Je ne voulais pas que ce soit un tabou. ou quoi que ce soit. Et après, il se trouve, c'est vrai que dans mes relations intimes et sentimentales, je dois avouer que je n'ai pas toujours été complètement épanoui sexuellement. Ce qui a peut-être aussi fait que je me suis encore plus réfugié là-dedans. Un réfugié, on dirait justement que c'est... Mais en tout cas, j'ai accentué ma pratique là-dedans parce que j'avais quand même... des besoins, mais finalement qui me convenaient beaucoup plus que la sexualité que je pouvais avoir par ailleurs. Donc voilà, mais tu vois, moi je suis vraiment... On va parler de la honte, de la masturbation, mais tu vois, pour moi, il n'y a pas de honte que ton partenaire se masturbe, qui signifie une envie de se masturber, qu'il a envie de le faire seul ou avec toi. Mais s'il a envie de le faire seul, tu le respectes et c'est OK. Et ce n'est pas contre toi, c'est juste que son envie, elle va à ce moment vers ce plaisir centré sur soi-même. Tu vois, ce n'est pas grave si tu te fais choper en ouvrant l'ordinateur et que tu vois que ton mec a regardé un porno la veille. Moi, je suis tombé sur des gars qui étaient mortifiés, qui ne voulaient surtout pas en parler. Non, au contraire, vas-y, c'est cool, génial.

  • Speaker #0

    Génial ! En fait, là, tu soulèves un point et c'est là où tout à l'heure, je voulais rebondir, tu parlais de la honte de la masturbation internalisée. Oui, mais tu vois, moi, en tant que femme, et c'est d'ailleurs un des trucs qui m'a frappée dans l'article, quand j'ai découvert l'appareil Jacques et tout, je me suis dit, j'aurais jamais mis ce mot sur la masturbation masculine. Parce que déjà, moi, je suis une femme hétéro, globalement. globalement parce que j'aime bien voir ma sexualité plus comme un spectre qui peut et du coup oui globalement je vais relationner on va dire à 99% du temps avec des hommes mais ça peut m'arriver aussi de relationner avec des femmes dans certains contextes donc je me considère comme hétéro et donc je suis aussi en relation avec des hommes hétéros globalement aussi et Tu vois, moi je vois, et même avec mes amis ou quoi, une certaine forme de libération de parler de la masturbation. Alors que même avec mes copines et en préparant cet épisode, j'interrogeais certaines d'entre elles, où pour le coup on se disait, en fait ça ne nous viendrait même pas en tête de se poser la question, est-ce qu'on se masturbe comme on se masturbe ? C'est... J'en ai un, mais c'est... Je pense que tu les comptes sur les doigts d'une main Les copines avec qui je peux parler de masturbation

  • Speaker #1

    Déjà de sexualité Tu vois vraiment à coeur ouvert Tu vois D'oser dire mais comment tu fais ça Comment tu reçois Je pense que tu vois des conversations Vraiment complètement à coeur ouvert Sans avoir peur d'un jugement Et juste on va se parler de ça Comme je vais te parler de tu fais comment Ta routine du matin ou j'en sais rien. Déjà, c'est compliqué, mais là, tu touches vraiment à quelque chose de l'intime, intime, c'est-à-dire de soi avec soi. Et je pense qu'il va très vite y avoir un truc de, déjà, je ne vois pas pourquoi ça intéresserait quelqu'un, parce que c'est avec moi. Et d'autre part, ça ne regarde que moi.

  • Speaker #0

    Ouais, complètement.

  • Speaker #1

    Il y a un peu de prisme.

  • Speaker #0

    Dans ma vision avant ça, pour moi, les mecs, il y avait une forme de liberté de pouvoir parler de masturbation. Et tu vois, là, quand je t'entends, je me dis, ah ouais, je n'étais pas en parler, en fait, de manière un petit peu graveleuse, genre, oui, je me masturbe, ouais, mais c'est vrai qu'elle est dans la profondeur de l'intime. Au final, pas tant que ça. Et tu vois, moi, j'ai le souvenir, tu parlais aussi de ça, moi, j'ai le souvenir, quand j'étais en cinquième, quatrième, de voir les mecs qui se passaient les vidéos. Parce que je ne suis pas toute jeune et à mon époque...

  • Speaker #1

    Ça se voit, on le voyait, on a vu.

  • Speaker #0

    À mon époque, il n'y avait pas de site internet. Enfin, il n'y avait pas. En tout cas, ce n'était pas aussi accessible que le porno. Et du coup, il y en avait un qui avait une cassette vidéo. Il la repassait et elle faisait toute la classe. Tous les mecs de la classe se passaient la même vidéo. Ou ils se faisaient des après-midi les uns chez les autres à regarder une vidéo et à se masturber les uns avec les autres. Et du coup, en tant que nana, moi, je me disais, putain, mais ils sont, mais... ultra libérée alors que nous en tant que femmes mais jamais mais jamais enfin ça n'existait même pas et donc c'est vrai que quand je le prends dans mon prisme je me dis attends eux ils trouvent qu'il y a un tabou mais en fait mais ouais au final il y en a un aussi mais

  • Speaker #1

    là ce que tu racontes ou par exemple c'est pas la manière dont moi j'ai pu vivre tu vois alors après je sais pas moi j'ai grandi dans les années 80 enfin j'étais collège lycée années 90 tu vois Je ne sais pas si ça a un peu changé en quelques années près. Mais nous, autant on pouvait se passer des vidéos, on ne se faisait pas de retour là-dessus. On n'allait pas se parler. Finalement, il y avait un peu un truc, je te le passe, mais chut, on ne s'en parle pas et je récupère. Enfin, tu vois, je pense qu'il y a tout un vocabulaire autour de petits branleurs. C'est ça, tu vas te branler ce soir, tu vas encore te branler ce soir parce que tu n'as pas levé Nana. je te dis je pense que c'est la honte parce que c'est associé à un échec quelque part et tu vois quand on rentre dans ce sujet de l'intimité du rapport de soi à soi je crois que c'est dans des pratiques masturbatoires de groupe on va dire à partir de deux où j'ai vécu les plus Merci. grand moment de partage d'intimité avec quelqu'un.

  • Speaker #0

    Parce que justement, je pense que comme c'est quelque chose de très personnel, rajouté à cette dimension de « il ne faut pas que ça se sache, il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas que ci, que ça » , il y a un peu « je suis en train de te donner et tu es en train de me donner » , enfin en train de se partager plutôt que donner, en tout cas donner à voir et donner à vivre et à ressentir quelque chose qui est justement une espèce de petite bulle privée. c'est beaucoup plus intime que si on couchait ensemble, pour moi. C'est-à-dire, effectivement, tu te dis avec tes copines, on se pose la question comment on se masturbe, et bien, au vrai, tu vois, il y a quelque chose de, ah, tu fais comme ça, tu fais ce mouvement-là, peut-être que tu vas imiter ça, tu vas voir, ah, oui, c'est sympa, etc. Parce que, aussi, malheureusement, ou pas, mais là, on parlait justement de passer des cassettes porno, on parlait de porno, ... il y a beaucoup de solos sexuels qui sont aussi des pornos sexuels bon et c'est ok moi j'en consomme aussi on va pas se cacher et autant il y a beaucoup de représentations de ce qu'est le rapport pénétratif et des positions et des machins à l'image dans ce matériel là de divertissant pour adultes autant côté masturbation non comme il y a moins de représentation, du coup, c'est un terrain un peu inconnu. Et tu vois, je rencontre encore des gens qui vont découvrir que quand tu les caresses sous les testicules, où c'est la base du sexe, ça fait du bien. Ils n'avaient jamais osé aller là. Donc, pour moi, il y a vraiment quelque chose. Et encore plus, quand tu vas dans la pratique du gooning, on va ouvrir aussi ce sujet à un moment. qui, je dis heureusement et malheureusement, c'est tous ces phénomènes qui étaient un peu cachés, un peu à des aigus et qui deviennent à la mode et qui, du coup, ne sont pas pratiqués de la manière, à mon sens, qu'il faudrait. Tu vois beaucoup de... Tu as entendu parler de ce mot-là ? Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. Je veux bien que tu le définisses.

  • Speaker #0

    Le gooning, on va dire que c'est une pratique masturbatoire qui va jusqu'à une espèce de pratique de trans. C'est-à-dire que tu vas aller tellement loin, c'est presque spirituel pour moi, dans un état de connexion avec ton pénis, que du coup, tu vas vraiment être uniquement centré sur ce qui se passe au niveau de ton plaisir et de ton pénis. Justement, tu n'es pas concentré. que sur l'écran de ton ordinateur ou sur autre chose. C'est pour ça que moi, j'ai cette espèce d'aspect trans pour moi et qui fait que du coup, on va dire l'impact visuel, et il va changer pour beaucoup de gens, mais c'est surtout une espèce de sensation, c'est une espèce de zone dans laquelle tu rentres. Et il y a beaucoup de gens qui prennent des cachets pour entrer dans des zones sexuelles. Et quand tu vois que tu peux pratiquer le gooning sans avoir besoin de ça, tu te dis que c'est pas mal. bref et c'est vrai que ça passe par un tel lâcher prise que tu peux te retrouver à grimacer à grogner à baver ou j'en sais rien bref en tout cas à montrer une image à revenir vraiment à une forme de d'animalité tu vois bestialité où tu t'en fous des conventions sociales entre guillemets de la beauté parce que c'est le sujet dont je te parlais au tout début dans mes dessins et c'est pour ça que j'aime les expressions de visage et que je fais vachement attention à ça dans mes dessins Merci. Parce que j'aime capturer, tu vois, le moment de plaisir, qui n'est pas forcément un moment de sourire à grandes dents. C'est cette expression, c'est ce truc-là où tu dis, ouais, là, cette personne est en train de toucher un point, tu vois, qui est formidable. Et donc, le gooning, ça passe par ça. Donc, aujourd'hui, tu vois beaucoup sur les réseaux, genre X, X Twitter, etc., où on ne va pas le se cacher, moi, c'est une de mes sources d'inspiration principale pour trouver des photos de référence pour mes dessins. Maintenant, ils s'appellent pratiquement tous des goûneurs parce qu'ils font « hum » , parce qu'ils grimacent. Mais je me dis, OK, c'est bien des fois, comme disent les Américains, « fake it until you make it » . Tu vois, imite, essaie avant vraiment d'y arriver. Mais ce n'est pas que ça. Ça, c'est la résultante de quelque chose que tu trouves à l'intérieur. Et là, justement, quand tu partages ça avec quelqu'un et que tu atteins ce niveau de « Ok, j'en ai rien à faire, que tu me trouves beau, que tu me trouves sexy socialement. » Je dis socialement parce que, voilà, si je te fais une grimace, je n'apparaîtrai pas dans Vogue. Eh bien, du coup... Ça veut dire que je suis dans une telle confiance avec l'autre que je peux me permettre de lui montrer ça aussi de moi parce que je me sens assez en confiance pour ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est l'image la plus bestiale, animale et non contrôlée de toi dans le plaisir, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, il y a vraiment ça. Tu vas t'autoriser justement, je pense, à être sonore, à être pourquoi pas verbal et à être expressif et pas dans quelque chose de très normé, un peu dans une boîte où il ne faut pas. il ne faut pas il ne faut pas que ça se sache ouais ok et du coup cet état de gooning peut être facilité attention encore un nouveau mot peut-être que tu le connais celui-là par la pratique du edging ça je connais ok le edging de l'américain edge to be on the edge être au bord d'eux ok c'est d'aller justement s'arrêter dans sa pratique du plaisir parce que ça peut se pratiquer aussi avec la pénétration moi. juste avant de sentir qu'on va jouir et faire une petite pause et reprendre et encore s'arrêter quand ça vient etc. ce qui fait qu'en fait tu peux edger pendant des heures et le moment où tu décides finalement où on te laisse l'autorisation entre guillemets de finalement jouir et c'est vrai que du coup tu te retrouves dans un état où tu n'es qu'un que gestion de ton désir, par vague comme ça. Et donc, cette connexion qui facilite le gooning, elle peut aussi passer par là. Alors, encore une fois, être masturbateur, pratiquer le baiting, ça ne veut pas dire être un gooner, pratiquer le gooning, mais être un gooner, c'est pratiquer le baiting. Mais être un gooner, ça n'est pas forcément que passer par les jeans. Voilà, c'est compliqué. Et encore, je ne te parle pas du purpose baiting, du monkey baiting et d'autres... variantes justement des variantes qui contrairement à la pornographie qui est un relais et pas forcément le meilleur on est d'accord sur l'apprentissage de la vie sexuelle et de l'acte sexuel je veux dire en fait on a que ça moi j'avais que ça c'est vrai que tant que il n'y a pas d'autre moyen de s'emparer de l'éveil à la sexualité des gens, on aura toujours des mecs qui pensent que donner du plaisir à une meuf, c'est de la traiter comme une connasse. Et non, en fait, non. Voilà, on s'est compris. Et c'est pareil chez les homosexuels. Avoir une relation sexuelle, ce n'est pas être dans un rapport dominant-dominé et traiter l'autre... comme une sous-merde, parce qu'on loue de son pouvoir de « moi, je suis le pénétrant » . Mais quoi qu'il en soit, c'est pratiquement un des seuls relais d'informations, donc d'imitation de ces codes sociaux-là. Et là, dans la masturbation, comme c'est beaucoup moins représenté, c'est plus une tradition « orale » d'un échange de pratiques. Et après, justement, des gens qui vont… Là, je te dis, avec Basile, on essaie de… Basile s'occupe essentiellement des mots, même si je lui en donne quelques-uns dans le dictionnaire. Moi, je vais l'illustrer. C'est un projet qu'on a. Oui, mais du coup, heureusement qu'il y a des gens partout dans le monde qui se sont mis à centraliser, à créer des communautés aussi en ligne, tu vois, déjà. Parce que là, on ne parle que de… Là, je te parle plus du volet… pratique masturbatoire que de club de branle. Mais voilà, je pense qu'il y a des communautés, notamment le site baitworld.com qui est un site qui a, tu vois, j'ai la tasse là, 15 ans, donc il doit y avoir, c'est plus 15 ans, mais bon, bref. Attends. Bon, je sais pas, tu veux que je cherche l'information pour te dire combien de temps ça va ?

  • Speaker #1

    Non, il faudra...

  • Speaker #0

    Bref, ça dure depuis des années et c'est la référence Merci. de la culture baiting internationale c'est-à-dire c'est juste un réseau social si tu veux de gens qui de gens voilà qui quelle que soit leur orientation sexuelle étaient intéressés par ça parce que ça aussi c'est un volet qui va être important de développer ensemble c'est-à-dire que tu pratiques dans le cadre de ces clubs de branle etc masculines ok euh pour l'instant, à mon sens, dans mon expérience, trop masculine cisgenre. Mais, en tout cas, ce site-là, il y a eu même en France, il y a eu des sites, j'ai oublié les noms, mais tu vois, ça permettait au moins de pouvoir, comme à l'époque des premiers Ausha, échanger. sur le sujet et puis se rencontrer autour d'un intérêt commun. Voilà, donc tu as plein d'articles, tu as des photos, tu as des vidéos, évidemment, et puis tu as des gens du monde entier, tu as des événements. Et Baitworld, moi j'ai découvert ça, je ne sais pas, en 2008, 2009, je ne sais pas, un truc comme ça. Et c'est vrai que d'un coup tu te dis, ah, en fait, je ne suis pas une anomalie, il y a des gens comme moi, tu vois, il y a des gens qui sont intéressés par le même truc que moi. je pensais pas être une anomalie mais il y a quand même ce truc de c'est comme faire un deuxième coming out de dire oui ok je suis homosexuel mais en plus moi la sexualité pénétrative c'est pas forcément mon truc moi ce que je préfère c'est se masturber entre eux comme quand tu pratiques un fétiche on entend souvent ce truc là de dire oui je fais mon premier coming out mais le deuxième c'est oui mais en fait moi ce qui m'attire c'est le cuir, c'est le latex Merci. c'est sportswear, c'est tout un tas de pratiques. Et donc, il y a très vite cet aspect, tiens, appartenance, reconnaissance, qui fait du bien au cœur, tu vois.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et puis après, je pense que c'est un parcours comme les autres où du coup, tu commences à discuter, tu crées un feeling et peut-être qu'on se rencontre et peut-être qu'on se voit et peut-être que ça marche, peut-être qu'on se revoit.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que tu en parles vraiment comme un... Comme une pratique d'acceptation de soi, tu vois. Oui. J'entends beaucoup ça dans tout ce que tu dis autour, du coup, de la pratique de la masturbation. Il y a aussi beaucoup le fait d'accepter qui on est. Tu vois, quand tu parlais du grooming, ça...

  • Speaker #0

    Gooning.

  • Speaker #1

    Gooning.

  • Speaker #0

    Le grooming, c'est autre chose. Oui.

  • Speaker #1

    Tu as... Oui, quand tu parlais...

  • Speaker #0

    En fait, ça vient de goon. Goon, en anglais, c'est un débile, en gros. Enfin, tu vois, il y a un truc de... Oui. Mais tu vois, on reprend encore un vocabulaire... Oui, mais... Un vocabulaire négatif. mais si tu veux là c'est un peu comme tu sais quand tu te réappropries une insulte pour en faire une arme j'ai l'impression tu vois, là tu me prends pour un débile, bah ouais quand je parle en gooning je suis un débile et en fait je fais ce que je veux t'as l'acceptation là-dedans,

  • Speaker #1

    tu vois le fait de de pas être dans une image contrôlée c'est vraiment accepter aussi son animalité le simple fait de prendre du plaisir sans

  • Speaker #0

    contrôler quoi que ce soit et donc c'est beaucoup d'acceptation de soi je trouve ça fort mais tu vois le lâcher prise en fait il te permet tellement quand tu lâches le mental de toute façon d'aller vers des expériences de vie que tu t'auto reculer mais au moins si tu y vas tu peux savoir si ça te plaît ou si ça te plaît pas et je pense que voilà il ya tellement de masques sociaux qui portent en permanence et de règles de de bien vivre ensemble bien séance au nom de codes de sociétés ce n'est pas forcément toujours très moderne. Mais ce qui crée, je pense, cette situation un peu bancale dans laquelle on peut se retrouver par rapport à la sexualité en général, c'est-à-dire qu'à la fois, on a envie de dire « Ouais, c'est une société super libérée, aujourd'hui, on peut faire ce qu'on veut, machin. » Enfin, il ne faut quand même pas trop non plus sortir du cadre.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est simple. Moi, je le vois sur mon Instagram. Dès que je fais un petit réel où je parle d'un sujet qui sort du cadre, alors là...

  • Speaker #0

    Déjà, j'imagine... qu'il y a pas mal de gens un peu réacs qui doivent dire déjà une femme qui se permet de parler de sensualité, de sexualité, déjà, tu dois rendre les mascus en PLS.

  • Speaker #1

    Franchement, je pense que je suis pas du tout la pire. Bien au contraire, je suis plutôt protégée. J'ai des gens très bienveillants qui me suivent et tout ça.

  • Speaker #0

    Il faut ouvrir la parole, de toute façon. Le paquet intime aussi, c'est une femme qui est derrière. C'est génial. Je trouve ça super. Et tu vois qu'en plus, avoir des échanges comme ça, aussi simple que si on se prenait un verre et qu'on parlait des derniers films ou derniers livres qui nous appassionnaient. Ça fait du bien au cœur aussi, tu vois. Tu te dis, en fait, c'est un... Moi, de toute façon, dans pas mal d'aspects de ma vie, l'aspect du vivre ensemble est hyper important. Et pour vivre ensemble, il faut trouver sa place et il faut que sa place... Il faut qu'on y soit bien. Et une fois que je suis bien à ma place, du coup, c'est le plus important. Et après, si ça ne vous plaît pas, tant pis, mais je ne vais pas rentrer dans un moule au risque de devenir une tarte.

  • Speaker #1

    Non, mais tu as bien raison. Et c'est trop bien que vous ayez créé un espace aussi, comme les Paris Jacks, pour justement ça. Et j'aimerais bien que tu rentres un peu plus, du coup, dans le détail maintenant des soirées. Enfin, des soirées, après-midi, en tout cas. Comment tu nous as expliqué un peu...

  • Speaker #0

    Attends, du coup, je voudrais peut-être juste terminer sur Baitworld.

  • Speaker #1

    Vas-y.

  • Speaker #0

    Ouais. Et ce que je voulais rajouter, du coup, quand je te parle de Baitworld, c'est que... en fait depuis 4 ans ils organisent une compétition comme une espèce de télé-réalité sportive de branle on va dire, c'est-à-dire qu'en fait au début c'était le site qui choisissait si tu veux les candidats. je ne sais plus, cinq ou six candidats, si tu veux, parmi, je pense, des profils un peu différents et sans doute des gens assez populaires sur le réseau.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et en leur donnant des défis à chaque fois, ils devaient se filmer, si tu veux, en respectant ce défi et un cadre. Je ne sais pas, ça va être se masturber devant un miroir, ça va être se masturber de la nourriture, ça va être se masturber en extérieur, dans ta voiture, avec un jouet, je n'en sais rien. Enfin, je sais, mais bref. tout ce qui peut être imaginatif autour de l'aspect ludique de la pratique aussi. Tu vois, justement, de la libérer de la chambre, dans le noir, sous les draps. Et du coup, cette année, c'était la quatrième édition. Voilà. Et du coup, Baitworld m'a choisi pour être l'illustrateur associé officiel de cette saison 4 du Great Bait Off. Et donc, j'ai dû... faire le portrait, dessiner le portrait des candidats et de l'animateur qui était un ancien gagnant pour aller jusqu'à l'élection du Bait King de l'année.

  • Speaker #1

    Et du coup, qui a gagné ?

  • Speaker #0

    Il s'appelle Parker Woods. Ok. Il est formidable ce garçon puisqu'il est assez souple pour se faire beaucoup de plaisir à lui-même en plus, ce qui a permis pas mal d'audace à travers ses vidéos.

  • Speaker #1

    J'adore.

  • Speaker #0

    Voilà, mais tout ça dans un cadre hyper bon enfant, tu m'as compris, en tout cas sans jugement. Et c'est vraiment surprenant de voir les gens cette année, les gens, si tu veux voter, tu pouvais déposer ton dossier pour être dans les candidats. Et après, il y avait un vote des gens de la communauté. Et après, de ces votes ont émergé les compétiteurs.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà, et puis chaque semaine, il y avait des zooms où on regardait l'épisode ensemble. Et moi, j'étais hyper fier et touché qu'on fasse appel à moi. Et du coup, c'est là que j'ai créé un compte professionnel artistique sur la plateforme Baitworld. Et en fait, au début, j'ai reçu un accueil. Mais je me suis dit, comment ça se fait que je ne l'ai pas fait avant ? Parce que là, je viens aussi à travers cette collection du moment, mais d'autres choses que j'ai pu faire avant, parler directement, tu vois, je te dis. je te parle de représenter les gens etc en fait là je ne m'étais pas adressé concrètement aux bonnes personnes parce que peut-être que tu vois cette honte intériorisée et bien même elle est encore là en moi je me suis dit est-ce que je vais mettre mes dessins sur ce site là est-ce qu'on va dire ah il fait ça lui il fait ça et aujourd'hui je te parle et bien voilà bravo Donc, tout ça pour te dire, il y a Baitworld. Quand tu veux rencontrer des gens quand tu es en voyage, c'est assez pratique. Ça ne marche pas vraiment très bien. Pour la France, il y a des Français, mais il n'y a pas tant de monde que ça qui utilise Baitworld. Mais c'est bien quand tu veux rencontrer des étrangers, pratiquer, découvrir les coutumes. Et en France, après, il y a surtout ce site où on peut s'inscrire pour la Paris Jazz, ce qui va faire le lien avec ce qu'on va dire après. qui est branle entre potes, branle-entre potes, qui est en tout cas une manière de rencontrer des gens aussi en France. Et du coup, il y a une partie sur ce site-là, qui est la partie apéro branle, où en fait, tu organises un événement chez toi, enfin voilà, ou tu dis je suis à l'hôtel, à Auxerre, s'il y a quelqu'un qui voudrait me voir, du coup, tu as accès à ça et tu peux… Et c'est dans ce cadre-là, du coup, qu'on met les événements de la Paris Jaxx.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Donc, je comprends maintenant bien comment est né le concept de la Paris Jaxx. Mais tout à l'heure, tu as dit un truc par rapport aux... On va venir là maintenant, aux personnes qui fréquentent ces paris. Mais tu vois, du coup, je me dis à qui ça s'adresse, comment ça se déroule et quels sont les profils un peu des participants. Et c'est quoi leurs besoins, leurs envies qui font qu'ils se disent « Ok, je vais aller à une soirée » .

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de profil, déjà, je vais te dire. Il n'y a pas de profil parce que vraiment, c'est des hommes de tous âges, de tous physiques, de toutes énergies, de toutes origines. Ouais, t'as des mecs qui vont avoir 19 ans comme des mecs qui vont avoir 70. Tu vas avoir des beaux ours poilus, tu vas avoir l'athlète du stade du coin, tu vas avoir des mecs aux cheveux longs, tu vas avoir des barbus, tu vas avoir des chauves, tu vas avoir des percées, des tatoués et monsieur qui sort de l'église, quoi. C'est un rendez-vous où vont se retrouver des hommes à travers cette pratique. Qu'est-ce qu'ils y cherchent ? Je pense qu'ils y cherchent une libération, peut-être de se dire, dans d'autres cadres de soirées coquines, je pourrais me sentir face à des demandes auxquelles je ne suis pas sûr de vouloir adhérer, et du coup me retrouver dans une situation où je me sentirais mal à l'aise. quoi, là au moins les règles sont claires, on va s'arrêter à ça. On se limite à l'acte masturbatoire. Au tout début des Paris Jacks, la fellation était autorisée et je fais partie de ceux, et il y en a qui m'en veulent, qui ont dit non, c'est pas ça en fait. C'est pas ça, la pratique orale, la fellation, elle est possible dans n'importe quel autre contexte, pour les gens qui ont envie de se retrouver dans des soirées sexuelles. alors qu'une soirée autour de la pratique de la masturbation, ça, elle est là, latente, pour beaucoup d'entre nous. Donc, du coup, ça a fait du tri au début, mais du coup, il y a plein de gens qui étaient gênés par ça, qui, du coup, sont revenus au Paris Jazz. Et c'est vrai que moi, souvent, je prends, enfin, je ne suis pas le seul, mais je prends comme repère la soirée mythique qu'il y a à New York, à New York Jazz. C'est deux fois par semaine, à New York Jazz.

  • Speaker #1

    Ah oui ? Oui.

  • Speaker #0

    Là, c'est pareil. C'est vraiment hyper cloisonné. Il n'y a que la pratique masturbatoire. Après, j'ai aussi vécu des soirées par exemple à Washington, au Capitol Bay Club. Et là, il y a d'autres choses qui sont autorisées. Et là, pareil, c'est quatre fois par semaine.

  • Speaker #1

    Ok. Ça ressemble plus à un club libertin quelque part ou une soirée sexpo.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que... c'est l'événement principal, c'est ça, mais tu as une pièce à côté où on te dira, on ne va pas te faire de remarques, tu vas si tu as envie. Mais c'est un choix, tu vois, c'est tout. Mais c'est juste qu'il y avait quand même quelque chose de l'ordre de écoute, moi, mon fantasme, mon envie de pratiquer cette masturbation en groupe, elle passe uniquement par partager cette pratique-là et pas dériver sur d'autres choses, aussi délicieuses soient-elles. Mais là, le moment... Au moment, il est dédié à ça. Mon plaisir, il est dédié à ça. Donc, peut-être qu'il y a des gens, effectivement, qui sont rassurés par ça. Je suis persuadé que, tu vois, on se parlait de se branler avec les copains, etc. Puis, dès qu'on devient adulte et qu'on est en relation, eh bien, du coup, on ne fait plus ça. Et je pense qu'il... Écoute, voilà. Moi, j'aime ça et je ne suis pas le seul, tu vois, à retrouver ce côté camaraderie, communauté. Et même nous, on va aller plutôt, même sur le thème de fraternité. Les Américains utilisent le brotherhood. On dit hey bro, hey bro. Et beaucoup dans la communauté de baiting. Ici, c'est pareil. C'est-à-dire qu'on va chercher ses frères de branle. Il y a un truc à ce niveau-là. Et moi, c'est super parce que j'ai rencontré des gens qui sont devenus mes frères, qui sont devenus mes amis. On partage d'autres moments. On s'est soutenus dans des moments qui n'avaient rien à voir avec la sexualité. Et on peut aussi se retrouver à partir de ça. On se fait des vacances ensemble, etc. Donc, il y a ça. Qu'est-ce qui pousse les gens à venir d'autres ? Je pense que le fait que ce soit cadré, en tout cas, c'est rassurant. Je pense qu'il y a des curieux. Juste qu'ils se demandent, mais pourquoi ? Ils doivent se faire chier, non ? Bien, tu verras. Parce qu'il y a ça, encore une fois, du côté d'à côté. Vous ne baisez pas ? Quelque part, si. Il n'y a pas de pénétration, oui, mais pourtant, on partage. Il y a des gens qui viennent, peut-être, qui viennent juste voir, tu vois, des gens qui sont un peu voyeurs, je ne sais pas. En fait, je n'ai pas les raisons qui poussent les gens, si ce n'est l'envie, la curiosité ou le besoin, le fait justement d'appartenance, de communauté.

  • Speaker #1

    De liberté aussi, quelque part.

  • Speaker #0

    Oui, de liberté, en fait, parce que je pense que justement, se lâcher prise, là, il rentre aussi en compte. et en fait il n'y a pas de déroulement officiel de la soirée si tu veux tu rentres, tu passes par le vestiaire donc c'est nu ou sous vêtements optionnels et chaussures mais il n'y a pas d'autres éléments de vêtements ce qui du coup favorise très vite le côté tout le monde est à poil donc en fait tout le monde est pareil Merci. tu vois les côtés aussi très positifs du naturisme on va dire en général il n'y a pas de différence il n'y a pas d'armure et puis après il y a un bar et puis il y a des étages en bas et tu visites à ton gré il y a des endroits qui sont plus isoleux tu peux fermer des portes des endroits où tu peux plus t'amuser aux yeux de tout le monde En tout cas, je ne sais pas forcément ce qu'ils viennent chercher la première fois. Par contre, ce qu'ils en retiennent et ce qui fait qu'ils reviennent souvent, c'est justement la bienveillance de la soirée et du lieu et des gens. Il y a des gens qui sont venus parce qu'ils fréquentaient le lieu, le secteur X, et se retrouvaient à l'époque où il n'y avait pas encore le créneau très fermé, en tant que visiteurs du lieu, qui d'un coup se retrouvaient intégrés à cet événement-là et qui mettent en avant le fait. Maintenant, c'est incroyable, on se parle beaucoup plus, les gens se font des câlins, on est sur un niveau de sociabilité. aussi, qu'en tout cas, certaines personnes n'avaient pas encore expérimenté dans ce genre de lieu. Donc, je sais que ça, c'est vraiment quelque chose dont on nous parle beaucoup, c'est que les gens sont sympas, ça se passe bien. Tu vois, après, dans toute soirée de ce genre, en tout cas, liée à l'intime, le consentement est évidemment non négociable. mais voilà si quelqu'un vient t'aborder généralement à ma connaissance il n'y a jamais eu de problème de quelqu'un qui vient insister au point de te rendre mal à l'aise après bon c'est le jeu quand tu rentres dans un endroit comme ça, oui tu peux te heurter au refus de quelqu'un ou tu peux refuser quelqu'un mais il y a quelque chose en tout cas de l'ordre de cette bienveillance et c'est vrai que voilà il y a des gens qui maintenant se connaissent depuis 4 ans on a fêté les 4 ans de la Paris Jax Et tu vois, il y a des gens avec qui je n'ai pas pratiqué, mais avec qui je discute à chaque fois.

  • Speaker #1

    Ok, j'ai une question qui m'est venue. Parce que tu as dit, il y a des gens avec qui je n'ai pas pratiqué. Et tout à l'heure, quand on parlait des profils, tu m'as dit, en fait, c'est tout type d'hommes. Donc, ça veut dire que tu as une sensation sexuelle aussi.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Donc, tu vois, je vais me mettre dans la peau d'un homme hétéro. Ce qui peut être impressionnant parce que pour le coup, tu vois, moi, je peux fréquenter des milieux plus libertins, donc me retrouver face à des hommes qui n'ont jamais vraiment vu d'autres hommes nus et qui peuvent être impressionnés par ça, qui peuvent aussi avoir peur.

  • Speaker #0

    Ils en ont vu en vidéo, ne t'inquiète pas.

  • Speaker #1

    Évidemment. Ouais, mais en vrai, tu sais, moi, je sais qu'il y a des mecs qui m'ont déjà dit « Non, mais en fait, je n'ai jamais été à proximité d'un autre pénis que le mien. » Il peut y avoir ce genre de choses. Et aussi, il y a ce truc de quand on est hétéro, pas du tout déconstruit, et qu'on a encore très, très peur de ce que l'on peut faire. Il y a ce côté de si je me retrouve dans une pièce avec des hommes et que j'ai une érection. Et que ça me plaît. Et que ça me plaît.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça remet en question toute ma sexualité, toute ma vie ?

  • Speaker #1

    Exactement, parce que mine de rien, la masturbation, ça reste... une pratique sexuelle, là on est dans une pratique sexuelle, tu vois, c'est j'ai une pratique sexuelle avec des hommes, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est comme quand tu me disais juste avant que ça t'arrivait, tu te considères comme hétéro, mais ça t'arrive d'avoir des relations de plaisir sexuel ou sensuel avec des femmes, ça ne remet pas en question ton hétérosexualité.

  • Speaker #1

    Ah, mais c'est facile quand on est une femme. Alors ça, pour le coup, ça c'est un autre débat.

  • Speaker #0

    Oui, mais là je parle juste de ton exemple à toi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Là, effectivement, tu vas avoir des homosexuels, des hétérosexuels, des bisexuels, des pansexuels. Ce n'est jamais une question qui se pose. Je pense que si tu as envie d'en parler, de dire « moi, je suis hétéro, je ne suis pas très à l'aise encore » , ok, mais on a des… je ne sais plus combien, je n'ai plus les chiffres, c'est dommage là, mais on a plus de 40% d'hétéros.

  • Speaker #1

    Ouais, j'avais vu ça, moi, quand j'ai préparé l'épisode, que c'était plus de 40% de hétéros. Et du coup, je me suis dit, c'est génial.

  • Speaker #0

    Et j'en connais.

  • Speaker #1

    Honnêtement, moi, j'ai aucun problème avec ça. Et moi, je différencie beaucoup l'orientation sexuelle des pratiques. Mais moi, je suis quelqu'un d'éveillé. Je fais du coaching sexo.

  • Speaker #0

    Mais sans doute que ça demande un certain... Ça demande une certaine ouverture par rapport à ça. Je suis d'accord avec toi. Et la déconstruction. Encore une fois, quand je disais lâcher prise, si on lâche un peu le mental et s'y régler à con, on peut aller sur des plaisirs qu'on n'aurait pas imaginés. Est-ce que ça va remettre en question toute la sexualité ? Oui, tu peux aimer te branler avec d'autres gars parce que tu vas y trouver quelque chose de l'ordre de la camaraderie, de la complicité. C'est-à-dire qu'on délire devant un film de cure ensemble, on commente, je ne sais rien. Ce côté très ludique qu'il peut y avoir autour de ça, et encore une fois, diabolisé par notre culture judéo-chrétienne et péronormée. Et du coup, il y en a plein, je te dis, qui reviennent hyper souvent. Ouais, c'est d'avoir... Je ne voudrais pas mettre un mauvais mot. L'ouverture, la déconstruction, la force de caractère aussi. De se dire, ok, ça ne va pas remettre en question. Ok, j'aime ça, c'est bien. Ok, je suis végane, mais c'est vrai que de temps en temps, je mange un bon steak quand je sais d'où il vient. Est-ce que ça veut dire que je ne suis pas végane ? Je ne suis pas végane. Mais, ouais, je comprends que ça puisse se questionner. En tout cas, ça n'est pas... ça n'est pas un groupe sectaire qui chercherait à te rendre homosexuel par le pied de la masturbation ça c'est pas du tout le projet et effectivement tu vois tu peux te poser la question qu'est-ce qui fait que quelqu'un qui serait pas bien dans son couple hétéro ou gay par exemple viendrait plutôt à ces événements là plutôt que d'aller faire appel à un escorte ou à une professionnelle travaillant du site. Je ne sais pas, je ne suis pas à la place de ces gens. Mais je pense vraiment que, quoi qu'il en soit, les gens viennent chercher de la camaraderie, de la chaleur humaine et du non-jugement.

  • Speaker #1

    Oui. C'est hyper intéressant parce que ça laisse... Tout à l'heure, on parlait d'acceptation de soi, mais là, je vois aussi des bienfaits sur la santé mentale, sur... le fait en fait de sortir, ça peut être aussi un bon moyen de sortir de l'isolement de travailler sur sa confiance sur la connexion à l'autre et par l'autre j'entends l'être humain indépendamment de son genre et puis même dans son rapport au corps comme tu le disais il y a un rapport au corps qui est très biaisé aussi du fait qu'on est amené à avoir des représentations que de corps quasi parfait donc que... Nous, le commun des mortels, qui ne le sommes pas, ça peut être aussi difficile de ne pas se sentir représenté. Donc, c'est vrai que je vois plein de choses qui vont bien au-delà du fait de se masturber ensemble, qui viennent solutionner ce genre de pratiques. Et c'est génial aussi. Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, tu vois la variété des gens qui sont là. justement tu vas te rendre compte qu'on est tous nous aussi que du coup tu as tu vas avoir des regards sur toi que tu n'aurais pas forcément attendu en général tu vois genre ah tiens ça ne t'arrête pas le fait que je sois comme ci comme ça je t'apporte du désir après il y en a qui vont avoir rien à foutre de ta gueule de tout ce qu'ils veulent ou ton corps c'est juste c'est juste Comment dire malaxer du pénis ? Oui, je crois qu'il y a vraiment quelque chose de l'ordre du rapport au corps, de l'acceptation de soi qui peut rentrer en jeu pour certaines personnes. Et il y a vraiment des gens qui se sentent bien là comme d'autres personnes se sentiraient bien dans un club d'autres choses. Sauf que là, effectivement, ce qui réunit les gens, c'est cette pratique masturbatoire. Qu'est-ce que c'est bon de se connecter à son pénis ?

  • Speaker #1

    Du coup, tout à l'heure, tu disais que dans les règles, il n'y avait pas de sexualité pénétrative. Mais est-ce que ça veut dire qu'entre les membres, par exemple dans une Paris Jacks, parce que j'imagine que les règles diffèrent dans les différentes soirées, les hommes peuvent se masturber entre eux ? C'est-à-dire,

  • Speaker #0

    moi je vais me masturber...

  • Speaker #1

    Ouais, enfin, t'as compris quoi.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. L'idée, c'est soit tu viens parce que tu viens pratiquer sur toi tout seul parce que tu es voyeur ou alors tu trouves un ou des partenaires et on en fait ensemble. Et puis voilà, après chacun va essayer de s'exprimer tel qu'il a envie de le faire, dans le sens où tu vois, il y a toujours une espèce de... Même quand tu rentres dans une boîte, ou tu penses être arrivé dans une communauté, il y aura toujours des aspects qui vont te faire te demander, est-ce que vraiment c'est vraiment ce que je cherche ? De parler du gooning par exemple tout à l'heure. il y a pas mal de gens qui auraient envie qu'il y ait plus de goûneurs par exemple aux Jacks et qui du coup sont un peu frustrés parce qu'ils sont goûneurs eux-mêmes, ils ont envie de partager ça avec d'autres personnes mais ils ont trouvé le jour où ils sont venus que c'était un peu timide à leur goût et qu'ils ne pouvaient pas s'autoriser à le faire d'il y a rien d'autre qui les empêche de le faire que le regard des autres finalement sur eux-mêmes euh... Et c'est vrai que nous, dans l'idée du développement des JAX, on aimerait bien s'inspirer de quelque chose qui se fait notamment à Londres, à travers une soirée qui s'appelle les Bait or Bros. Oui, en fait, ils ont des espaces où, à l'intérieur, il y a différents thèmes, si tu veux. Tu vas avoir un espace peut-être réservé à l'edging, un espace dédié au gooning, un espace avec un écran de cinéma pour ceux qui auront envie juste de regarder un film ensemble. pour que voilà mais ce serait juste varier les plaisirs en tout cas mais je ne sais même plus ce qui nous a amené à parler de ça l'acceptation de soi et je te disais voilà en fait c'est dur de contenter toujours tout le monde ouais

  • Speaker #1

    après on se demandait s'il y avait aussi de l'interaction entre les membres voilà bah oui oui qui posait question et tu vois je te disais en préparant l'épisode il y avait pas mal de questions autour de ça des questions aussi autour d'un point de vue propreté tu vois comment ça se passe en termes même de logistique parce que je suppose qu'il dit masturbation on peut aussi dire éjaculation c'est pas forcément alors oui après

  • Speaker #0

    c'est quand même là dans les Paris Jacks on est quand même dans un contexte de soirée sexuelle tu veux qu'il y ait lieu dans un sex club là où ou par exemple aux États-Unis ou en Angleterre, ils vont plutôt louer des lieux. Enfin, c'est de dire que la propreté, elle est faite avant que tout le monde arrive. Il ne peut pas y avoir des gens de nettoyage à chaque éjaculation. D'où les nettoyages. Après, il y a des lavabos, il y a des serviettes, il y a du savon. Il y a des gens qui, une fois qu'ils... Je ne sais pas, si jamais ils vont recevoir une goutte de sperme sur eux, ils vont courir... se laver et rentrer chez eux prendre trois douches et quatre douches à la javel il y en a qui au contraire vont aimer ça et qui vont comprendre que s'il n'y a pas de de lien avec une muqueuse ou avec du sang une clé il n'y a pas de risque tu vois mais je suis d'accord avec toi la pratique de la masturbation est une manière les

  • Speaker #1

    manières les plus safe de pratiquer le sexe en fait il n'y a pas il n'y a pas de risque et tu as tout à fait raison d'insister là dessus c'est c'est hyper important Euh, waouh ! Je ne sais pas si tu te rends compte que ça fait longtemps. Ça fait longtemps.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est quand on parle ensemble.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est trop bien. C'est hyper intéressant. Est-ce que tu as des petites anecdotes, genre des souvenirs mémorables ou des moments drôles ou qui ont pu être touchants, un peu déroutants ou des trucs que tu n'aurais même pas imaginé que tu aurais à nous partager ?

  • Speaker #0

    Moi, des choses que je vais trouver touchantes, c'est des gens qui vont se mettre en couple après, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, en effet.

  • Speaker #0

    Tu vois, et effectivement, ils sont solo-sexuels. Ils font aussi d'autres choses s'ils ont envie à côté. Mais il y a des belles histoires d'amour et d'amitié qui se passent au Jax. Moi, j'ai fait des très, très belles rencontres. En fait, moi, ce qui m'a touché, ça va être les rencontres que j'ai pu y faire. C'est vraiment des gens qui, des fois, tu dis, la vie te surprend quand même. Qui ont été là à des moments où je ne me serais pas attendu à ce qu'ils soient là. ou tu leur parles d'un truc, on va venir voir avec toi. Ah ouais, ça me conforte dans l'idée que ça peut aussi être une base d'amitié comme un autre intérêt commun qui ne serait pas forcément sexuel. Tu vois, on est passionné par le cinéma d'Albaudovar, du coup, on va parler de ça et quand même aller voir du théâtre de Fido. Là, c'est pareil, on a beau se masturber ensemble, ça ne nous empêche pas de faire d'autres choses. Ouais, je ne sais pas, c'est des souvenirs. discussions sur l'économie, la géopolitique, tu vois, dans le cadre des Paris Jacks, c'est... c'est des gens à qui j'en ai parlé qui sont venus avec un peu d'appréhension mais voilà c'est ça les gens qui voudraient venir et bien si tu veux moi je suis là et puis si tu veux je reste avec toi au début je te montre, je te fais un tour du lieu et puis voilà je peux être ton big bro et dès que t'as besoin d'aller t'amuser, va, va t'amuser mais et... Oui, c'est vraiment l'aspect social que je vais vraiment retenir. Parce que, oui, vraiment, tu vois, le fait que de participant, maintenant, je sois co-organisateur et que je sois impliqué dans des discussions qui amèneraient des prises de décision, on me demande mon avis, c'est chouette. Parce que, tu sais, ce... ce proverbe, je ne sais pas comment on peut dire, cet adage qui dit construis le monde dans lequel tu as envie de vivre. Ce n'est pas exactement ça, mais tu as l'idée. En fait, quelque part, je me dis qu'il y a des choses qui prennent sens par ma pratique du dessin qui, du coup, fait écho, rencontre ces soirées-là, rencontre Bait World. Finalement, je rencontre des gens avec qui je me sens bien de parler de ces choses-là, avec qui on se fait des dîners et peut-être des fois, après, on va jouer un peu ensemble et des fois, non. Des fois, on va juste se boire un verre. et ouais tu vois je trouve ça ouais chouette en fait souvent c'est les rencontres qui vont qui vont aboutir suite à ces soirées là mais après même globalement dans la pratique du baiting ouais j'ai fait des j'ai fait des super rencontres j'ai même fait du baiting avec des gens qui ont une petite notoriété donc c'est pas mal j'étais content mais j'en dirais pas plus Merci.

  • Speaker #1

    On ne citera pas de nom.

  • Speaker #0

    On ne citera pas de nom. Mais en fait, je crois qu'il y a quelque chose de l'ordre de... Tu vois, justement, je tacle un peu tout ce qui est masculinisme depuis qu'on se parle. Et en même temps, cette question de c'est quoi la virilité, c'est quoi être un homme, c'est quand même un truc qui travaille, parce que c'est dans l'air du temps. Et je pense que... En fait, cette rencontre autour de cette pratique m'aide à comprendre que ma masculinité, elle est multiple. Tu vois, vraiment. C'est-à-dire que je peux avoir cette sensibilité artistique. Je suis hypersensible de toute façon. J'ai mes curseurs qui sont à 1000% tout le temps, etc. Mais c'est-à-dire que des fois, je vais me connecter à une forme. d'animalité, de bestialité, mais pas dans le sens « je suis un bonhomme, je vais chasser du mammouth » , tu vois. Mais juste quelque chose de peut-être de l'ordre de l'ADN, je n'en sais rien, tu vois. Je ne sais pas ce qu'on pourrait se dire. Bref, qui fait que, bah tiens, je peux explorer cette partie-là de moi comment dire, je ne suis pas tout le temps qu'un garçon sensible, tu vois. Il y a aussi quelque chose de plus organiques en moi que je peux exprimer à travers cette pratique-là. Mais je pense qu'on a encore mille questions à se poser de toute façon sur la sexualité en général. Tu vois, je ne sais pas si je t'ouvre une réflexion. Je vais t'ouvrir cette réflexion. Mais tu vois, justement, à cause de tous ces comportements inspirés par la pornographie, même par les rapports, homme-femme, mais pas que, dans les médias, etc. En fait, je me pose la question des fois de me dire, mais attends, c'est quoi faire l'amour ? Est-ce qu'on sait encore faire l'amour ? Est-ce que la sexualité est poussée par le besoin de vouloir exprimer physiquement son amour à l'autre ? Ou est-ce que ça déjà, c'est juste une version très romancée de quelque chose qui serait juste, en fait, j'ai du besoin sexuel par nature d'être humain et animal ? Et du coup, ça tombe bien que j'ai mon partenaire sous la main, parce que comme ça, je suis plus susceptible de pouvoir répondre à ce besoin. Donc des fois, je me pose la question, même dans les rapports que je peux avoir, même parfois dans les pratiques de masturbation, où des fois viennent se rejouer ces codes de domination, de soumission, ces rapports, ces espèces de jeux de rôles sociaux. etc. Tu vois ? Et des fois, je me pose vraiment la question sur qu'est-ce que c'est que faire l'amour ? Est-ce que faire l'amour, ça existe ? Ou est-ce que c'est un concept ? ou est-ce que tu vois un concept littéraire cinématographique romantique en tout cas moi j'aurais envie de croire que oui mais parce que j'ai vu trop de films Disney peut-être tu vois mais voilà je me pose des questions parfois sur la sexualité justement qu'est-ce que c'est, est-ce que c'est juste une réponse à un besoin ce fameux besoin qui irait tellement loin qui pousserait des hommes à faire des choses qu'ils ne devraient jamais faire, par exemple. Mais, voilà, je trouve une réflexion là-dessus.

  • Speaker #1

    Moi, c'est une réflexion que je me suis déjà posée et notamment, dans mon quotidien, j'accompagne aussi des gens à travailler sur leur sexualité et pas tant sur le faire, mais plutôt à qui ils sont dans leur sexualité. Et une des questions souvent que je viens à leur poser, c'est c'est quoi ta définition ? Parce qu'en fait, pour moi, il n'y a pas... une définition de ce que c'est que faire l'amour il y a autant de définitions qui n'existent de personne et qui existent de j'allais dire de couple ou en tout cas de relationnel et c'est et je pense que tant qu'on n'arrivera pas à dissocier les les pratiques sexuelles de la sexualité et bien on n'arrivera jamais à pouvoir s'ouvrir parce que tant qu'on va enfermer le rapport sexuel dans certaines pratiques qui en sont et d'autres qui n'en sont pas je pense qu'on est toujours droit dans le mur tant qu'on réfléchit de cette manière-là.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si tu as lu l'interview ou lu les vidéos d'interview d'Artus. Il a été interviewé par Tétu il y a quelques mois.

  • Speaker #1

    Ah non, je n'ai pas vu.

  • Speaker #0

    Et tu vois, quand on disait la sexualité et la préférence sexuelle par rapport à ton expérience, lui, en fait, il a ouvert la parole sur le fait qu'il avait été en club échangiste, il avait eu des pratiques avec d'autres hommes. Oui. qu'il n'exclut pas peut-être qu'un jour il est marié avec une femme, il est très heureux et il s'estime très hétérosexuel mais en tout cas d'ouvrir la parole là-dessus sur le dire c'est pas parce que je vais avoir un contact avec un vagin que je suis hétérosexuel en tant qu'homme et avec un pénis parce que je suis un homme homosexuel moi je trouve que c'est ce genre de parole qui fait beaucoup de bien bah ouais je suis d'accord Je pense qu'il y a tellement de choses à explorer parce qu'on se limite trop. Là, dans la masturbation, je dis que la façon dont les gens peuvent réagir quand ils entendent qu'il y a cette soirée-là, par exemple, c'est « Attends, c'est bon, je suis plus un adolescent, je ne me branle plus avec mes potes, maintenant je baisse. »

  • Speaker #1

    Je l'ai entendu quand je préparais cet épisode et que j'en ai parlé un petit peu. autour de moi et c'est vraiment ce truc de ah oui c'est vraiment le retour à l'adolescence quoi mais c'est vraiment moi un des trucs que je reprends de notre conversation là tu vois moi tu viens de m'ouvrir une case parce que je voyais pas du tout ce côté je n'avais pas verbalisé ce côté très réducteur de la masturbation comme tu dis être un branleur etc bah c'est vrai qu'il y a ce il y a ce côté qui est très négatif qui est si tu te masturbe ça veut dire que tu n'as pas de rapport sexuel avec un homme ou une femme, peu importe la personne, c'est que tu n'as pas réussi à avoir une sexualité avec quelqu'un, donc tu t'obliges à avoir une relation tout seul. En gros, tu te limitais. Tu te soulages parce que tu n'as rien d'autre sous la main. Et il y a vraiment ce côté très réducteur de cette pratique. Et en effet, le genre d'initiative et le monde du baiting montrent que non, en fait, c'est mettre en lumière et valoriser une pratique sexuelle et la remettre au cœur de la sexualité, tout simplement.

  • Speaker #0

    Et tu vois, cette réduction est dans d'autres langues. Les Anglais vont dire « wanker » , c'est un petit branleur, pareil. « Jerk » , « jerk off » en américain, c'est le second lettre. Un « jerk » , c'est un fou, c'est un débile. Donc il y a vraiment ce côté-là. Qu'on en soit conscient ou pas, ça fait partie de notre vocabulaire, c'est pareil. Moi, je me bats avec plein de gens parce que quand on va dire des insultes très facilement, enculé, machin, je me dis mais c'est une pratique, ce n'est pas une insulte. Et pourquoi tu dois souhaiter autant de bonheur, en fait ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et tu vois, il y a tout un boulot là-dessus parce que oui, c'est comme ça. Il faudrait autoriser le fait que culturellement, ça va, on le dit. Je ne sais pas, mais toutes les insultes que tu dis qui sont comme ça, du quotidien, qui sont misogynes, qui sont... qui sont homophobes et quand elles sont homophobes elles sont misogynes aussi qui est tout le temps sur ce rapport de pénétrant-pénétré le pénétrant qui a le pouvoir et le pénétré qui sera en soumission ça va il faut en sortir un peu à un moment Et ouais, je te dis, le côté je ne suis plus un ado, le côté mais vous devez vous faire chier à un moment, si c'est que ça, je vais dire non, parce que les gens nous demandent à chaque fois qu'on prolonge la soirée. Je te dis, là, la soirée au Red Zone, elle va être prolongée et on espère bien avoir cette deuxième soirée mensuelle dans cet autre lieu. Et pour l'instant, oui, c'est vrai que pour l'instant, on a mis ça en place à Paris. Ça n'a pas été facile non plus et que beaucoup de gens en province... Moi, le premier, si j'avais habité en province, je me serais dit, je viendrais sur Paris pour ça. Et il y a plein de gens qui viennent sur Paris pour l'événement.

  • Speaker #1

    Oui, tu disais ça.

  • Speaker #0

    Donc, il y a une demande, il y a un besoin. Je ne peux parler du coup que de mon expérience personnelle. Mais oui, il y a quelque chose qui pousse les garçons, en tout cas, qui viennent à nos soirées, à partager cette pratique-là. Et comme on dit, il n'y a pas de mal à se faire du bien.

  • Speaker #1

    Et tu sais quoi ? C'est un super mot de la fin. Je crois qu'on aurait... On pourrait difficilement faire mieux qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien.

  • Speaker #0

    Mais tu sais, la masturbation, culturellement, moi, je ne connais que deux chansons qui en parlent, par exemple. Il y a « Tout le monde le fait » d'Ophélie Winter.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Ça avait fait... Ça avait fait vachement parler à l'époque où c'était sorti. En plus, je te parle de deux femmes. Ophélie Winter et Juliette Armanet, L'amour en solitaire, qui apparemment est une chanson sur la masturbation. On n'est pas sur une lecture immédiate. Mais Ophélie Winter, tout le monde le fait, tout le monde, tout le monde le fait, depuis que le monde est monde, on a besoin de quelques secondes. C'est triste, quelques secondes, Ophélie, quand même. Il y a ça aussi, le fait de ne pas prendre le temps. il faut que ça se passe bien sûr

  • Speaker #1

    la masturbation c'est le quickie le quickie solo histoire que ce soit fait hop j'ai un orgasme peu importe le genre et bah c'est pas quoi et du coup dans la communauté tu peux aussi sentir cette pression là de la performance mais

  • Speaker #0

    tu l'as aussi là dedans la durée tu vois une des questions c'est tu durs combien de temps et en fait moi c'est pas une question que j'ai envie de me poser en fait c'est quoi le Euh... tu vois, en fonction de la personne avec qui je suis, de la confiance que j'ai, du temps que j'ai, je vais, voilà. Mais il y a des gens qui vont vraiment uniquement à la recherche de ce truc-là, il faut que ça dure 5 heures, 8 heures, c'est formidable, mais moi, je pense que je serai couché à ce moment-là.

  • Speaker #1

    J'ai une avis aussi.

  • Speaker #0

    Non, mais oui, je mets ma vie pour être centré autour de ça, si tu veux, mais là, non,

  • Speaker #1

    c'est pas... Pas aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Mais voilà, c'est pour dire qu'en fait, de toute façon, même si je pense vraiment que nous, avec les Paris Jaxx, on essaie de vraiment faire en sorte que ce soit un safe space, donc un endroit de sécurité, de sécurité physique, psychique et émotionnelle. On fait au mieux pour ça. C'est pas pour autant que même à l'intérieur de cette communauté-là, ne se rejouent pas des codes qu'on va retrouver partout ailleurs. À nous de faire en sorte d'être vigilants, à nous, pas que nous, organisateurs, mais à nous, en tant qu'êtres humains, de juste être un peu plus vigilants. voilà un peu d'égoïsme par le biais de cette pratique masturbatoire ça fait du bien c'est l'égo-centrisme qui devient problématique donc voilà ça ramène aussi quelque part juste ok je me fais du bien et je suis sûr que quand je me fais du bien je vais être plus ouvert aux autres voilà

  • Speaker #1

    très bien bah écoute j'ai vraiment envie de t'en remercier parce que moi tu m'as fait découvrir plein de choses aujourd'hui Plein de choses que je ne connaissais pas. Même si, oui, ok, je connaissais quand même deux, trois trucs sur la masturbation. Ok. Mais plein de vocabulaire et tout un univers aussi auquel je n'avais pas forcément accès. Et aussi une manière de penser. Donc, j'espère que toutes les personnes qui vont écouter, qui sont en train d'écouter, vont aussi apprendre plein de choses. Si vous êtes un homme et que vous avez envie d'aller tenter l'expérience, de découvrir une nouvelle pratique, un nouvel univers, Je vais vous mettre tous les liens dans la description du podcast, comme ça, vous pourrez aller sur le site de Betworld. Branl entre potes nous a parlé pour pouvoir s'inscrire aussi au Paris Jaxx. Et si vous êtes une femme, ou en tout cas une personne qui a une vulve, et que vous avez aussi envie d'avoir un espace masturbatoire, dites-moi si ça existe.

  • Speaker #0

    On peut avoir une vulve et être un homme.

  • Speaker #1

    Oui. C'est vrai.

  • Speaker #0

    J'espère que peut-être ça donnera l'idée aussi peut-être à certaines femmes de se dire, bah tiens, pourquoi on ne le ferait pas nous aussi ? Peut-être que ça existe, mais vraiment, je ne crois pas.

  • Speaker #1

    Eh bien, j'attends de savoir, parce que moi, en tout cas, je ne connais pas ce genre d'initiative côté branle entre meufs.

  • Speaker #0

    Alors que le lesbianisme socialement accepté et ordinaire qu'on peut voir dans la pornographie destinée aux hommes essentiellement, laisse réentendre que mesdames, vous avez quand même le jeu facile.

  • Speaker #1

    Oui, mais évidemment que nous, les femmes, on ne se masturbe pas parce qu'on est déjà honorées par des sacs pour Saint-Pénis qui nous...

  • Speaker #0

    Par défaut, comprends-tu ? Là, voilà, on revient. Vous, encore plus, sans doute, que vous vous masturberiez, encore plus par défaut, n'ayant pas le pénis disponible.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Voilà. Ah, le jour où les garçons comprendront.

  • Speaker #1

    Bon, en tout cas, merci beaucoup. Je m'y ai donc pris. les informations dans la barre d'infos dans la description du podcast et voilà on va les retrouver sur les réseaux enfin mon travail je ne vais pas vous donner mon nom sur Baitworld si France Gabriel si vous voulez dans mon travail non t'inquiète on mettra tout le lien aussi de ton Instagram pour retrouver ton travail et tout ça et puis si les gens ont envie de venir te poser des questions aussi c'est possible suite à cet épisode ils sauront comment te contacter

  • Speaker #0

    Et puis, les curieux, venez à l'apéro Poteau de Basile une semaine avant, qui est aussi annoncé sur le site de Brun L'Entrepote. Venez au Paris Jax. Vraiment, je garantis que ça va bien. En tout cas, on fera tout pour que l'expérience soit agréable, que tu aies envie d'être observateur, que tu aies envie d'être participant, que tu aies envie de jouer un peu, beaucoup avec tout le monde, de rester dix minutes, de rester trois heures. voilà l'idée en tout cas on n'a pas parlé du paiement enfin au secteur X ça ne te coûte que le prix du vestiaire et d'une boisson donc en gros c'est moins de 10 euros l'entrée tu vois après tu payes tes consommations en plus et au red zone je crois qu'on va être sur un tarif fixe mais je ne l'ai pas encore ok ça marche voilà ben merci merci beaucoup c'était une très intense pause sexy c'est génial

  • Speaker #1

    C'est terminé pour cette semaine. Si cet épisode t'a parlé, t'a secoué, t'a donné envie d'aller plus loin, pense à t'abonner au podcast et à laisser 5 étoiles, un commentaire et le partager, partage-le autour de toi pour faire réfléchir et répandre la bonne parole. Et surtout, surtout, n'oublie pas de me rejoindre sur Instagram. Sur ce, je te souhaite une très bonne semaine et je te dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Ta Poste Écrite.

Description

Dans cet épisode, on parle des apéro branlette : ces rencontres entre hommes qui font beaucoup parler… et souvent fantasmer ou juger.


Avec Frands Gabriel, co-organisateur des Paris Jacks, on décrypte ce phénomène :


  • ce que sont vraiment ces soirées (et ce qu’elles ne sont pas),

  • pourquoi elles attirent des hommes très différents,

  • ce que change un cadre safe, organisé et sans pression,

  • la place du consentement, du corps et du regard,

  • et pourquoi, pour beaucoup, ce n’est pas “juste se masturber”.


On parle de permission, de relâchement, de liberté, de masturbation en solo vs en collectif, et de ce que ces espaces permettent à des hommes de vivre parfois pour la première fois.


Un épisode qui va bien au-delà du geste,

et qui questionne profondément la sexualité masculine.


Retrouve Frands @frandsgabriel sur : Instagram, X, Bluesky, Bateworld

Pour aller au Paris Jacks : https://parisjacks.org


Abonne-toi à Ta Pause Sexy pour ne rien rater des prochains épisodes.

Retrouve-moi sur Instagram @tapausesexy et inscris-toi à la newsletter pour recevoir les coulisses et bonus exclusifs.


Bonne écoute !


Pour les demandes de sponsoring : tapausesexy@gmail.com




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Ta Pause Sexy, le podcast qui explore la sexualité dans toute sa complexité, sans tabou, sans jugement, avec beaucoup de plaisir et pour te faire réfléchir. Je suis Anne-Elisabeth, ta coach en sexualité, et chaque semaine je t'emmène dans des conversations intimes, crues, tendres, politiques ou carrément provoquantes, mais des conversations toujours 100% vraies. Si tu veux prolonger l'expérience, viens me rejoindre sur Instagram, arrobasetapausesexy. Et c'est là que je parle de mes stories, c'est là que je vais échanger avec toi en DM et que la communauté vit. Et si tu veux être prévenu en avant-première de la sortie des épisodes, n'hésite pas à t'abonner à la newsletter, tu trouveras le lien dans la description. Enfin, si tu es une marque, un projet ou une mission engagée et que tu veux soutenir une voix libre, une voix féminine, une voix sexuelle, je recherche des sponsors pour cette saison. Donc n'hésite vraiment pas à me contacter et toutes les infos sont dans la description. Maintenant, je te laisse à ton épisode et je te souhaite une très bonne écoute. Dans cette pause aujourd'hui, nous allons parler masturbation masculine et aussi d'une pratique que je viens de découvrir qui s'appelle le baiting. Bon, avant de démarrer cet épisode, je te rappelle que le meilleur moyen de me soutenir, c'est de t'abonner à ce podcast sur toutes les plateformes d'écoute de ton choix. Tu peux bien sûr aller mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts et un commentaire. c'est des gestes. ultra simple, mais pour moi, ça fait toute la différence. Ça me permet de pouvoir faire grandir le podcast, de continuer de proposer des épisodes de qualité, d'attirer des sponsors et surtout de recevoir des invités de qualité. Mon invité du jour, je l'ai découvert dans un article que j'ai trouvé sur Instagram. Il parlait d'une pratique qu'on appelle le baiting. Il va nous dire tout à propos de ça. Il s'appelle Franck Gabriel, il est artiste sur la sphère queer. Il propose beaucoup de dessins et d'illustrations masculines. Donc, je t'invite à aller découvrir aussi son travail. Il va tout nous raconter et je vais lui souhaiter la bienvenue. Salut, Franck.

  • Speaker #1

    Salut, merci. Merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir. Je suis trop contente.

  • Speaker #1

    Mais le plaisir est partagé.

  • Speaker #0

    Bon, on va parler d'un sujet où je ne connais rien. Que je suis claire.

  • Speaker #1

    Tant que t'en connais forcément des choses. T'as lu l'article déjà.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai lu l'article, c'est sûr. Mais bon, quand même, je vais faire comme si vraiment j'avais rien lu. Comme ça, je vais te poser le plus de questions possible. Parce que je sais que dans mon audience, il y a plein de gens qui ne connaîtront pas du tout. Avant qu'on commence, premier truc, je pense que le mieux, c'est que je te laisse te présenter. Moi, j'ai dit quelques mots, mais comme ça, je te laisse te présenter. Ensuite, on rentre dans le vif du sujet.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoute, moi, je m'appelle Frands Gabriel. Je suis illustrateur parmi plusieurs autres activités professionnelles. Je dessine depuis 2019. J'ai fêté mes six ans de France Gabriel. Et du coup, mon objectif à travers le dessin, c'est de représenter la beauté masculine à travers mes yeux, c'est-à-dire, souvent je dis en dehors du cadre, celle qui dépasse de la marge, c'est-à-dire toutes celles qu'on ne nous représente pas. dans les médias de masse, dans la communication, dans la publicité, dans les films, etc. Donc, en gros, c'est de représenter tout ce que la société ne définirait pas comme esthétiquement beau, alors que moi, je les trouve beaucoup plus beaux que les codes esthétiques standardisés. Et du coup, ça passe justement par représenter des hommes qui ont des formes... poils, qui ont des oreilles décollées, qui ont des défauts. Il y a tellement de gens déjà, d'autres artistes qui dessinent ces corps normés, que je leur laisse le faire, ce travail. Ils le font extrêmement bien. Mais de mon côté, j'ai besoin de représenter d'autres gens, de manière à ce que si quelqu'un passe sur un de mes réseaux ou voit une de mes expositions, il se dit « bah tiens, c'est marrant, ce gars sur le dessin, je le trouve vachement beau, mais pourtant, il a des hanches comme moi. » Il n'a pas des gros muscles comme moi. Il a un épateux comme moi, je n'en sais rien. Mais je le trouve beau. Est-ce que ça veut dire que du coup, moi aussi, je peux être beau ? Oui, c'est gagné. Donc, voilà pourquoi je travaille essentiellement sur cette représentation masculine à travers une ligne directrice artistique. Je vais la dire en anglais parce qu'elle a plus de cachets, mais c'est Beards, Sweats and Pits. C'est-à-dire qu'il y a toujours dans mes dessins des barbes et une des aisselles et ou de la sueur c'est à dire toujours un des éléments ou deux ou trois Et du coup, je travaille pas mal sur ce qui est la santé mentale, aussi à travers mes dessins. Et c'est vrai que depuis cette année, je me suis concentré sur un projet que j'ai appelé « Les fleurs de mâle » , qui justement montre des hommes que j'espère varier, diversifier dans leur corps, leurs âges, leur physique, etc. Mais réunis autour d'une pratique, et celle de la masturbation. sur fond de fleurs pour essayer de mettre un contraste une espèce de dualité on se questionne tellement beaucoup sur la masculinité ces pauvres masculinistes qui sont tellement fragilisés aujourd'hui les pauvres que bon bref j'ai envie de montrer qu'être un homme c'est aussi de la sensibilité et c'est aussi des moments de plaisir et c'est aussi des moments d'animalité et c'est des moments de Merci. de perte de contrôle, c'est des moments de plein de choses qui s'expriment à travers, pour moi aussi, la pratique de la masturbation. Et on appelle ça la solo-sexualité, ça veut dire que c'est mettre la masturbation en priorité dans la sexualité et non pas un side, comme peuvent le dire, par exemple, sur les applications de rencontres, les anglo-saxons, ils ont une catégorie qui est side, je ne sais pas si c'est le cas en France, parce que moi, je ne suis pas sur ces réseaux-là. moi je ne suis que sur Baitworld dont on reparlera et sur Brandl'Entrepote mais bref pour les américains d'autres endroits dans le monde le side c'est quand tu ne veux pas de sexe pénétratif sauf que là dans la culture du baiting et dans la sociosexualité on dira que c'est le sexe pénétratif qui va devenir le side donc voilà et là j'en suis à 68 fleurs de mâle du monde entier Et à partir de 2026, mon objectif, c'est d'ouvrir un volet 100% de gens qui résident en France, qui s'appellera les fleurs de mâle Vive la Gaule.

  • Speaker #0

    J'adore.

  • Speaker #1

    Voilà. Et justement, autour de pas mal de gens que je côtoie dans mon cercle, avec lesquels je pratique le baiting. Donc, c'est le projet du moment. Mais c'est vrai qu'après, mon art, c'est construit. se concentrent vraiment sur travailler sur des corps différents, sur des choses alternatives, même des sexualités alternatives. Je pense que l'acceptation, le vivre ensemble, passe par la représentation, la diversité.

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Si on peut aider les gens à se sentir mieux et se sentir « Ah bah tiens, on a tellement besoin d'appartenir à une case que… » Ah bah là, finalement, peut-être que j'ai trouvé une petite casse toute douillette avec mes dessins pour pouvoir s'y lover. Bah ok, tant mieux, welcome, bienvenue.

  • Speaker #0

    Très bien, parfait, j'adore, j'adore l'initiative. T'as aussi un rôle, du coup, au sein de Paris Jacks ?

  • Speaker #1

    Ouais, les Paris Jaxx. Alors, on va commencer par dire qu'est-ce que c'est Paris Jaxx. Donc Paris Jacks, c'est une soirée, pour le moment, mensuelle, qui a lieu en 2019 tous les derniers mercredis du mois de 18h à 21h sauf en décembre et en août dans un bar du Marais qui s'appelle le Sector X il y a un sex club un bar sex club mais qui là réserve ce créneau là pour la Paris Jacks qui est une soirée 100% branle entre mecs c'est à dire que c'est que des garçons, des hommes en tout cas qui vont se retrouver autour de la pratique masturbatoire avec des règles précises comme le respect d'autrui, tout comportement discriminatoire où ça se fait gentiment remercier de la soirée et aussi le fait qu'il n'y ait pas de sexe pénétratif que ce soit anal ou oral.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et moi, alors déjà les Paris Jacks, on va en parler, moi je suis devenu, alors maintenant j'ai l'aval officiellement, j'ai... Je suis devenu co-organisateur. J'étais un peu gêné de voir ça dans l'article du paquet intime parce que je m'étais présenté comme ça, mais ce n'était pas légitimement vrai. Parce que moi, j'accompagne Phil, qui lui est à l'initiative de Séparis Jax. J'accompagne Phil notamment parce que c'est moi qui fais l'affiche de la soirée. Et qu'on est trois à être très proches, à faire régulièrement des réunions pour voir comment faire évoluer. les soirées, comment faire évoluer la communauté. Et du coup, maintenant, j'ai l'adoubement de Phil pour dire que je suis dans le corps organisateur. Mais pour l'instant, c'est vraiment pour accompagner, surtout... Phil dans sa prise de décision où il a besoin de gens en qui il fait confiance donc il y a Phil, il y a Basile aussi et il y a moi Basile je vais en reparler aussi après et en fait on est voilà on essaie de réfléchir ensemble à ce que peuvent devenir ces soirées et du coup ces soirées, l'avenir immédiat c'est qu'il y a un autre lieu qui nous ouvre ses portes parce qu'on a beaucoup de gens qui nous qui nous demande une deuxième soirée dans le mois. Il faut savoir que la jauge des Paris Jacks, pour l'instant, elle est à 150 personnes.

  • Speaker #0

    Ah oui, OK.

  • Speaker #1

    Voilà. Et qu'en fait, pour s'inscrire, il faut passer par un site qui s'appelle branl-entre-potes.com. Enfin, branl-entre-potes, au pluriel, .com, pour pouvoir s'inscrire. Et c'est vrai qu'une fois que l'annonce est postée, généralement, en quelques... jours ou en quelques heures, c'est rempli.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    il y a souvent de la frustration de dire, je ne peux pas. Et puis, en plus, comme c'est le mercredi, il y a des gens de province qui veulent venir. Donc, voilà. Et là, il y a un autre lieu qui s'appelle le Red Zone qui, du coup, accepte que là, nous fassions une soirée le 14 décembre. Donc, un dimanche de... Attends, je vais te dire des bêtises, mais je crois que c'est de 18h à 23h. Les 150 places se sont remplies en quelques heures et du coup on a rouvert un deuxième créneau à 20h30, une deuxième liste d'attente parce que quand tu rentres, t'es sur une liste tu peux pas rentrer si t'es pas sur la liste et si t'acceptes pas les règles donc bref, ça va plutôt bien pour les Paris Jacks alors qu'il faut signaler qu'au début finalement, aucun lieu ne souhaitait accueillir les Paris Jacks personne n'y croyait et c'est Du coup, Phil, qui est d'origine américaine et qui connaît un peu cette culture du baiting, où il y a des clubs de branle, si tu veux, dans pas mal de villes, dans le monde entier, mais notamment aux États-Unis. Et je pense qu'il voulait répondre à un besoin de se réunir autour de gens pratiquant la même pratique sexuelle. Je ne pense pas que ce soit un fétiche, mais je fais un parallèle avec les pratiques fétichistes. où justement les adeptes de pratiques fétichistes vont avoir le plaisir, l'envie, le besoin, appelle ça comme tu veux, de se retrouver entre eux pour pouvoir pratiquer en toute bienveillance et sécurité ce qui les fait vibrer. Là, du coup, Phil est parti avec cette idée de trouver un lieu qui accepterait que des hommes viennent se masturber ensemble. Et au début, c'était très compliqué, parce que personne n'y croyait. Et il se trouve qu'aujourd'hui, déjà, je te dis, 150 gars qui viennent et qui consomment, je pense que le secteur X fait... Je ne veux pas dire de bêtises, donc je vais augmenter la jauge, mais on est dans les trois meilleures soirées mensuelles du lieu.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est vrai que... Je pense que c'est vrai que maintenant, quand on arrive en disant qu'on sait qu'on a X personnes qui... qui viennent se joindre à l'événement. Et du coup, je vais juste rebondir. Je te parlais de Basile plus haut. Basile, lui, en fait, il organise aussi un apéro qu'on appelle l'apéro poteau, qui est une semaine avant la Jax, et qui, là, est purement social.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Comme événement. C'est-à-dire qu'on se retrouve dans un bar normal. Et du coup, tous ceux qui ont des questions par rapport au Paris Jax, tous ceux qui n'oseraient pas forcément y aller, qui auraient des doutes, moi je comprends que ça puisse être intimidant de se dire « Oulala, il y a 150 personnes qui sont là » , etc. Donc voilà, c'est l'occasion aussi de venir faire une première approche à travers ces apéropotos aussi qui ont lieu dans Paris.

  • Speaker #0

    Eh bien, tout un programme. Du coup, ça me donne envie... qu'on reparte un petit peu là à la base la base des bases je me dis c'est quoi ton histoire personnelle avec la masturbation et comment t'as découvert la pratique du baiting et peut-être je vais te laisser aussi d'ailleurs définir ce que c'est que le baiting parce que je

  • Speaker #1

    pense qu'il y a encore des gens qui doivent se poser de quoi on parle le baiting ça vient de masturbating se masturber en anglais et c'est vrai qu'il y a tout un vocabulaire autour de la masturbation euh... je pense que dans toute communauté, il y a des codes, etc. Et c'est vrai qu'avec Basile, on travaille sur un petit dictionnaire des termes. Donc, le baiting... Déjà, je pense que le point de départ de ça, je vais utiliser le terme masturbation. Je ne vais pas utiliser le terme branle, branlette, ou ce genre de trucs-là, parce que la différence pour moi, en tout cas, c'est ma vision à moi, je discute avec d'autres personnes qui pratiquent et ce n'est pas leur vision non plus, donc je te donne ma lecture qui n'a rien d'universel ni d'absolu, mais puisque tu me demandes mon avis, je suis là. Donnez. Moi, je pense qu'il y a toujours eu un côté réducteur, minimalisé, minimaliste, je ne sais pas, sur l'acte masturbatoire, sur le fait de se masturber. Je crois que c'est chez les garçons et chez les filles. Je crois qu'on parle encore moins de masturbation féminine de toute façon, mais là, on parle de masturbation masculine et c'est bien dommage. Branlez-vous les filles, on est avec vous. Masturbez-vous. et j'espère bien qu'un jour il y aura des soirées des soirées de masturbation entre femmes bref donc je pense que la pratique masturbatoire qu'on découvre à l'adolescence etc, généralement c'est un truc qu'on découvre avec nos potes au collège on va dire c'est comme ça qu'on apprend ça Et très vite, c'est quelque chose qu'on va nous apprendre de toute manière à cacher, à vivre en secret, à vivre dans le silence. Il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas que ça s'entende, il ne faut pas que ça se sente. Il faut vite cacher toute trace de quoi que ce soit, qu'elle soit visuelle, sonore ou olfactive ou ce que tu veux. Du coup, c'est quelque chose qu'on nous a appris à vivre dans le silence et dans une espèce de restriction, dans une espèce de... encore une fois, de marge qu'il ne faudrait pas dépasser parce que ce n'est pas bien, mais ce n'est pas bien comme la sexualité. De toute façon, notre société judéo-chrétienne est hétéronormée. On est quand même bien sur une diabolisation de tout ce qui va être sexuel. Et je pense que c'est pareil, il y a plein de frustrations qu'il y a aussi dans la sexualité parce que si on fait l'amour quand on est jeune, il ne faut pas que ça s'entende, il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas que ça se sache. Je pense que du coup, on est soi-même frustré parce qu'on n'exprime pas verbalement notre plaisir. on va voir je pense qu'on est un peu contraint dans plein de choses. Et je pense que c'est la même chose dans la masturbation, sauf que c'est, entre guillemets, pire, dans le sens où, très vite, t'es un branleur. Ça veut dire que tu fous rien. Il y a un truc au niveau du vocabulaire qui est quand même associé à ça, où c'est vraiment que tu te branles parce que t'es célibataire. Et tu te branles parce que tu trouves personne. Et qu'il te reste que ça. Dans l'imaginaire, je pense qu'il y a quelque chose de fort là-dedans. Et du coup, pour moi, le fait de revenir dans le vocabulaire à la masturbation et pas dans ce truc de branle-branlette que certains vont appeler hygiénique, que certains vont dire ça m'aide à m'endormir, ce qui est vrai pour certains. En tout cas, chacun a ses raisons de le pratiquer. Et pratiquer, pratiquons. Et on se sentira tous mieux. Mais pour moi, la masturbation, c'est vraiment rajouter une espèce de pleine conscience quand même à ce qui se passe. Et je pars du principe que c'est se faire l'amour à soi. Si j'ai envie de me faire l'amour à moi, je pense que j'ai envie de prendre un petit peu de temps. Tu vois, même si, bon, une fois que ça va être rapide, OK, ça arrive aussi dans le sexe, en pénétratif, des fois, on a envie d'un petit quickie parce qu'il y a une urgence animale, etc. Tu veux ? Mais voilà, moi, je considère que si tu ne sais pas te faire l'amour à toi, comment tu peux espérer faire l'amour correctement aux autres ? Pour faire écho à ce que dit RuPaul, si tu ne t'aimes pas toi-même, comment tu peux espérer aimer les autres ? Moi, j'y vois un parallèle. Et du coup, c'est une pratique avec plus de conscience et pas quelque chose, pour moi, d'automatique qui pourrait répondre à, justement, avant de t'endormir parce que tu as passé une journée chiante. Ouvre ton ordinateur, tu essaies tant bien que mal maintenant de te brancher à un site qui te permettrait de pouvoir te détendre et tu y arrives et mécaniquement tu y vas et au bout de trois minutes c'est fini parce que quelque part ce qu'on cherche comme plaisir, enfin beaucoup de gens je pense, c'est la finalité, c'est l'éjaculation qui est un plaisir évidemment mais se rendre compte que le plaisir du voyage n'est pas que dans la destination mais dans le voyage lui-même. Donc ça, en tout cas, moi, c'est ma démarche par rapport à cette pratique, pour moi, ce qui fait qu'elle est devenue un peu moins… comment dire, le mot n'est pas juste, il pourrait être mal repris, mais moins compulsive qu'elle pouvait l'être à d'autres moments. C'est peut-être avec l'âge aussi où je recherche plus de la qualité que juste quelque chose d'automatique. J'ai envie de ressentir que, entre guillemets, mon corps me le réclame et que je lui donne ce dont il a envie, cette idée de lui faire l'amour.

  • Speaker #0

    et mon parcours personnel tu voulais savoir tu voulais rebondir là dessus non mais en fait t'as dit un truc mais on peut faire ton parcours personnel et après je vais te poser une question parce qu'il y a un point spécifique notamment sur le tabou et la honte de la masturbation masculine que moi qui m'interpelle en tant que notamment en tant que femme pour le coup donc je te laisse finir et après moi je rendrai les tins donc on repart sur moi ouais ouais ok Merci.

  • Speaker #1

    Et donc, pour parler de mon rapport à la masturbation, moi, j'ai découvert ça. On a toutes des histoires très différentes par rapport à ça, mais j'ai découvert ça en atelier photo, en CM2, dans mon école, dans une chambre noire, avec un autre élève qui m'a initié à ça. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait. Mais voilà. Du coup, on va dire première érection, première panique, première « Maman, je ne comprends pas ce qui m'arrive, je suis tout dur » . Et ma mère qui m'a dit « Bénie soit-elle » , enfin si elle est indigne, je n'y crois pas, mais en tout cas d'où elle est, elle m'a dit « Mais ce n'est pas grave, c'est normal, quand un garçon est un peu excité, c'est ce qui se passe, tout va bien » . Et puis après, il y a les copains, je me rappelle d'une conversation. en 5ème avec un gars qui me dit tu te branles, tu sais ce que c'est ? je ne savais pas concrètement ce que c'était donc il m'explique il y a un parcours comme ça et écoute très pratiquant dans ma pratique on va dire comme beaucoup de monde il y a ce moment aussi où tu découvres parce qu'en fait j'avais commencé je me masturbais avant d'éjaculer on va dire Ouais, bah oui Et il y a cette découverte-là. Qu'est-ce que c'est ? C'est la panique. Qu'est-ce qui se passe ? Bon, bref. Et là, du coup, tout le nouvel univers s'ouvre à moi. Et écoute, moi, ça a toujours fait partie de ma vie. Ça a toujours fait partie de ma vie. Voilà, avec, je pense, tous mes potes de collège et de lycée. C'était des moments hyper privilégiés qu'on passait ensemble. Et justement, je pense que j'ai toujours associé... la masturbation à la complicité à quelque chose, en tout cas entre hommes où il n'y avait pas de désir pour les autres alors il se trouve que depuis je me suis découvert, je ne dis pas ça mais je me suis ouvert à mon homosexualité mais il n'y a jamais eu de désir par rapport à mes potes ou d'envie d'aller au-delà et puis après je pense que ça a toujours été présent dans ma vie et jamais par défaut Merci. C'est-à-dire que ça ne m'a jamais empêché d'avoir des relations avec des hommes ou des femmes, mais ça a toujours été très présent. Qu'est-ce que je pourrais te dire d'autre par rapport à ça ? Ça a toujours été très présent, je l'ai toujours assez verbalisé. Je ne voulais pas que ce soit un tabou. ou quoi que ce soit. Et après, il se trouve, c'est vrai que dans mes relations intimes et sentimentales, je dois avouer que je n'ai pas toujours été complètement épanoui sexuellement. Ce qui a peut-être aussi fait que je me suis encore plus réfugié là-dedans. Un réfugié, on dirait justement que c'est... Mais en tout cas, j'ai accentué ma pratique là-dedans parce que j'avais quand même... des besoins, mais finalement qui me convenaient beaucoup plus que la sexualité que je pouvais avoir par ailleurs. Donc voilà, mais tu vois, moi je suis vraiment... On va parler de la honte, de la masturbation, mais tu vois, pour moi, il n'y a pas de honte que ton partenaire se masturbe, qui signifie une envie de se masturber, qu'il a envie de le faire seul ou avec toi. Mais s'il a envie de le faire seul, tu le respectes et c'est OK. Et ce n'est pas contre toi, c'est juste que son envie, elle va à ce moment vers ce plaisir centré sur soi-même. Tu vois, ce n'est pas grave si tu te fais choper en ouvrant l'ordinateur et que tu vois que ton mec a regardé un porno la veille. Moi, je suis tombé sur des gars qui étaient mortifiés, qui ne voulaient surtout pas en parler. Non, au contraire, vas-y, c'est cool, génial.

  • Speaker #0

    Génial ! En fait, là, tu soulèves un point et c'est là où tout à l'heure, je voulais rebondir, tu parlais de la honte de la masturbation internalisée. Oui, mais tu vois, moi, en tant que femme, et c'est d'ailleurs un des trucs qui m'a frappée dans l'article, quand j'ai découvert l'appareil Jacques et tout, je me suis dit, j'aurais jamais mis ce mot sur la masturbation masculine. Parce que déjà, moi, je suis une femme hétéro, globalement. globalement parce que j'aime bien voir ma sexualité plus comme un spectre qui peut et du coup oui globalement je vais relationner on va dire à 99% du temps avec des hommes mais ça peut m'arriver aussi de relationner avec des femmes dans certains contextes donc je me considère comme hétéro et donc je suis aussi en relation avec des hommes hétéros globalement aussi et Tu vois, moi je vois, et même avec mes amis ou quoi, une certaine forme de libération de parler de la masturbation. Alors que même avec mes copines et en préparant cet épisode, j'interrogeais certaines d'entre elles, où pour le coup on se disait, en fait ça ne nous viendrait même pas en tête de se poser la question, est-ce qu'on se masturbe comme on se masturbe ? C'est... J'en ai un, mais c'est... Je pense que tu les comptes sur les doigts d'une main Les copines avec qui je peux parler de masturbation

  • Speaker #1

    Déjà de sexualité Tu vois vraiment à coeur ouvert Tu vois D'oser dire mais comment tu fais ça Comment tu reçois Je pense que tu vois des conversations Vraiment complètement à coeur ouvert Sans avoir peur d'un jugement Et juste on va se parler de ça Comme je vais te parler de tu fais comment Ta routine du matin ou j'en sais rien. Déjà, c'est compliqué, mais là, tu touches vraiment à quelque chose de l'intime, intime, c'est-à-dire de soi avec soi. Et je pense qu'il va très vite y avoir un truc de, déjà, je ne vois pas pourquoi ça intéresserait quelqu'un, parce que c'est avec moi. Et d'autre part, ça ne regarde que moi.

  • Speaker #0

    Ouais, complètement.

  • Speaker #1

    Il y a un peu de prisme.

  • Speaker #0

    Dans ma vision avant ça, pour moi, les mecs, il y avait une forme de liberté de pouvoir parler de masturbation. Et tu vois, là, quand je t'entends, je me dis, ah ouais, je n'étais pas en parler, en fait, de manière un petit peu graveleuse, genre, oui, je me masturbe, ouais, mais c'est vrai qu'elle est dans la profondeur de l'intime. Au final, pas tant que ça. Et tu vois, moi, j'ai le souvenir, tu parlais aussi de ça, moi, j'ai le souvenir, quand j'étais en cinquième, quatrième, de voir les mecs qui se passaient les vidéos. Parce que je ne suis pas toute jeune et à mon époque...

  • Speaker #1

    Ça se voit, on le voyait, on a vu.

  • Speaker #0

    À mon époque, il n'y avait pas de site internet. Enfin, il n'y avait pas. En tout cas, ce n'était pas aussi accessible que le porno. Et du coup, il y en avait un qui avait une cassette vidéo. Il la repassait et elle faisait toute la classe. Tous les mecs de la classe se passaient la même vidéo. Ou ils se faisaient des après-midi les uns chez les autres à regarder une vidéo et à se masturber les uns avec les autres. Et du coup, en tant que nana, moi, je me disais, putain, mais ils sont, mais... ultra libérée alors que nous en tant que femmes mais jamais mais jamais enfin ça n'existait même pas et donc c'est vrai que quand je le prends dans mon prisme je me dis attends eux ils trouvent qu'il y a un tabou mais en fait mais ouais au final il y en a un aussi mais

  • Speaker #1

    là ce que tu racontes ou par exemple c'est pas la manière dont moi j'ai pu vivre tu vois alors après je sais pas moi j'ai grandi dans les années 80 enfin j'étais collège lycée années 90 tu vois Je ne sais pas si ça a un peu changé en quelques années près. Mais nous, autant on pouvait se passer des vidéos, on ne se faisait pas de retour là-dessus. On n'allait pas se parler. Finalement, il y avait un peu un truc, je te le passe, mais chut, on ne s'en parle pas et je récupère. Enfin, tu vois, je pense qu'il y a tout un vocabulaire autour de petits branleurs. C'est ça, tu vas te branler ce soir, tu vas encore te branler ce soir parce que tu n'as pas levé Nana. je te dis je pense que c'est la honte parce que c'est associé à un échec quelque part et tu vois quand on rentre dans ce sujet de l'intimité du rapport de soi à soi je crois que c'est dans des pratiques masturbatoires de groupe on va dire à partir de deux où j'ai vécu les plus Merci. grand moment de partage d'intimité avec quelqu'un.

  • Speaker #0

    Parce que justement, je pense que comme c'est quelque chose de très personnel, rajouté à cette dimension de « il ne faut pas que ça se sache, il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas que ci, que ça » , il y a un peu « je suis en train de te donner et tu es en train de me donner » , enfin en train de se partager plutôt que donner, en tout cas donner à voir et donner à vivre et à ressentir quelque chose qui est justement une espèce de petite bulle privée. c'est beaucoup plus intime que si on couchait ensemble, pour moi. C'est-à-dire, effectivement, tu te dis avec tes copines, on se pose la question comment on se masturbe, et bien, au vrai, tu vois, il y a quelque chose de, ah, tu fais comme ça, tu fais ce mouvement-là, peut-être que tu vas imiter ça, tu vas voir, ah, oui, c'est sympa, etc. Parce que, aussi, malheureusement, ou pas, mais là, on parlait justement de passer des cassettes porno, on parlait de porno, ... il y a beaucoup de solos sexuels qui sont aussi des pornos sexuels bon et c'est ok moi j'en consomme aussi on va pas se cacher et autant il y a beaucoup de représentations de ce qu'est le rapport pénétratif et des positions et des machins à l'image dans ce matériel là de divertissant pour adultes autant côté masturbation non comme il y a moins de représentation, du coup, c'est un terrain un peu inconnu. Et tu vois, je rencontre encore des gens qui vont découvrir que quand tu les caresses sous les testicules, où c'est la base du sexe, ça fait du bien. Ils n'avaient jamais osé aller là. Donc, pour moi, il y a vraiment quelque chose. Et encore plus, quand tu vas dans la pratique du gooning, on va ouvrir aussi ce sujet à un moment. qui, je dis heureusement et malheureusement, c'est tous ces phénomènes qui étaient un peu cachés, un peu à des aigus et qui deviennent à la mode et qui, du coup, ne sont pas pratiqués de la manière, à mon sens, qu'il faudrait. Tu vois beaucoup de... Tu as entendu parler de ce mot-là ? Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. Je veux bien que tu le définisses.

  • Speaker #0

    Le gooning, on va dire que c'est une pratique masturbatoire qui va jusqu'à une espèce de pratique de trans. C'est-à-dire que tu vas aller tellement loin, c'est presque spirituel pour moi, dans un état de connexion avec ton pénis, que du coup, tu vas vraiment être uniquement centré sur ce qui se passe au niveau de ton plaisir et de ton pénis. Justement, tu n'es pas concentré. que sur l'écran de ton ordinateur ou sur autre chose. C'est pour ça que moi, j'ai cette espèce d'aspect trans pour moi et qui fait que du coup, on va dire l'impact visuel, et il va changer pour beaucoup de gens, mais c'est surtout une espèce de sensation, c'est une espèce de zone dans laquelle tu rentres. Et il y a beaucoup de gens qui prennent des cachets pour entrer dans des zones sexuelles. Et quand tu vois que tu peux pratiquer le gooning sans avoir besoin de ça, tu te dis que c'est pas mal. bref et c'est vrai que ça passe par un tel lâcher prise que tu peux te retrouver à grimacer à grogner à baver ou j'en sais rien bref en tout cas à montrer une image à revenir vraiment à une forme de d'animalité tu vois bestialité où tu t'en fous des conventions sociales entre guillemets de la beauté parce que c'est le sujet dont je te parlais au tout début dans mes dessins et c'est pour ça que j'aime les expressions de visage et que je fais vachement attention à ça dans mes dessins Merci. Parce que j'aime capturer, tu vois, le moment de plaisir, qui n'est pas forcément un moment de sourire à grandes dents. C'est cette expression, c'est ce truc-là où tu dis, ouais, là, cette personne est en train de toucher un point, tu vois, qui est formidable. Et donc, le gooning, ça passe par ça. Donc, aujourd'hui, tu vois beaucoup sur les réseaux, genre X, X Twitter, etc., où on ne va pas le se cacher, moi, c'est une de mes sources d'inspiration principale pour trouver des photos de référence pour mes dessins. Maintenant, ils s'appellent pratiquement tous des goûneurs parce qu'ils font « hum » , parce qu'ils grimacent. Mais je me dis, OK, c'est bien des fois, comme disent les Américains, « fake it until you make it » . Tu vois, imite, essaie avant vraiment d'y arriver. Mais ce n'est pas que ça. Ça, c'est la résultante de quelque chose que tu trouves à l'intérieur. Et là, justement, quand tu partages ça avec quelqu'un et que tu atteins ce niveau de « Ok, j'en ai rien à faire, que tu me trouves beau, que tu me trouves sexy socialement. » Je dis socialement parce que, voilà, si je te fais une grimace, je n'apparaîtrai pas dans Vogue. Eh bien, du coup... Ça veut dire que je suis dans une telle confiance avec l'autre que je peux me permettre de lui montrer ça aussi de moi parce que je me sens assez en confiance pour ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est l'image la plus bestiale, animale et non contrôlée de toi dans le plaisir, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, il y a vraiment ça. Tu vas t'autoriser justement, je pense, à être sonore, à être pourquoi pas verbal et à être expressif et pas dans quelque chose de très normé, un peu dans une boîte où il ne faut pas. il ne faut pas il ne faut pas que ça se sache ouais ok et du coup cet état de gooning peut être facilité attention encore un nouveau mot peut-être que tu le connais celui-là par la pratique du edging ça je connais ok le edging de l'américain edge to be on the edge être au bord d'eux ok c'est d'aller justement s'arrêter dans sa pratique du plaisir parce que ça peut se pratiquer aussi avec la pénétration moi. juste avant de sentir qu'on va jouir et faire une petite pause et reprendre et encore s'arrêter quand ça vient etc. ce qui fait qu'en fait tu peux edger pendant des heures et le moment où tu décides finalement où on te laisse l'autorisation entre guillemets de finalement jouir et c'est vrai que du coup tu te retrouves dans un état où tu n'es qu'un que gestion de ton désir, par vague comme ça. Et donc, cette connexion qui facilite le gooning, elle peut aussi passer par là. Alors, encore une fois, être masturbateur, pratiquer le baiting, ça ne veut pas dire être un gooner, pratiquer le gooning, mais être un gooner, c'est pratiquer le baiting. Mais être un gooner, ça n'est pas forcément que passer par les jeans. Voilà, c'est compliqué. Et encore, je ne te parle pas du purpose baiting, du monkey baiting et d'autres... variantes justement des variantes qui contrairement à la pornographie qui est un relais et pas forcément le meilleur on est d'accord sur l'apprentissage de la vie sexuelle et de l'acte sexuel je veux dire en fait on a que ça moi j'avais que ça c'est vrai que tant que il n'y a pas d'autre moyen de s'emparer de l'éveil à la sexualité des gens, on aura toujours des mecs qui pensent que donner du plaisir à une meuf, c'est de la traiter comme une connasse. Et non, en fait, non. Voilà, on s'est compris. Et c'est pareil chez les homosexuels. Avoir une relation sexuelle, ce n'est pas être dans un rapport dominant-dominé et traiter l'autre... comme une sous-merde, parce qu'on loue de son pouvoir de « moi, je suis le pénétrant » . Mais quoi qu'il en soit, c'est pratiquement un des seuls relais d'informations, donc d'imitation de ces codes sociaux-là. Et là, dans la masturbation, comme c'est beaucoup moins représenté, c'est plus une tradition « orale » d'un échange de pratiques. Et après, justement, des gens qui vont… Là, je te dis, avec Basile, on essaie de… Basile s'occupe essentiellement des mots, même si je lui en donne quelques-uns dans le dictionnaire. Moi, je vais l'illustrer. C'est un projet qu'on a. Oui, mais du coup, heureusement qu'il y a des gens partout dans le monde qui se sont mis à centraliser, à créer des communautés aussi en ligne, tu vois, déjà. Parce que là, on ne parle que de… Là, je te parle plus du volet… pratique masturbatoire que de club de branle. Mais voilà, je pense qu'il y a des communautés, notamment le site baitworld.com qui est un site qui a, tu vois, j'ai la tasse là, 15 ans, donc il doit y avoir, c'est plus 15 ans, mais bon, bref. Attends. Bon, je sais pas, tu veux que je cherche l'information pour te dire combien de temps ça va ?

  • Speaker #1

    Non, il faudra...

  • Speaker #0

    Bref, ça dure depuis des années et c'est la référence Merci. de la culture baiting internationale c'est-à-dire c'est juste un réseau social si tu veux de gens qui de gens voilà qui quelle que soit leur orientation sexuelle étaient intéressés par ça parce que ça aussi c'est un volet qui va être important de développer ensemble c'est-à-dire que tu pratiques dans le cadre de ces clubs de branle etc masculines ok euh pour l'instant, à mon sens, dans mon expérience, trop masculine cisgenre. Mais, en tout cas, ce site-là, il y a eu même en France, il y a eu des sites, j'ai oublié les noms, mais tu vois, ça permettait au moins de pouvoir, comme à l'époque des premiers Ausha, échanger. sur le sujet et puis se rencontrer autour d'un intérêt commun. Voilà, donc tu as plein d'articles, tu as des photos, tu as des vidéos, évidemment, et puis tu as des gens du monde entier, tu as des événements. Et Baitworld, moi j'ai découvert ça, je ne sais pas, en 2008, 2009, je ne sais pas, un truc comme ça. Et c'est vrai que d'un coup tu te dis, ah, en fait, je ne suis pas une anomalie, il y a des gens comme moi, tu vois, il y a des gens qui sont intéressés par le même truc que moi. je pensais pas être une anomalie mais il y a quand même ce truc de c'est comme faire un deuxième coming out de dire oui ok je suis homosexuel mais en plus moi la sexualité pénétrative c'est pas forcément mon truc moi ce que je préfère c'est se masturber entre eux comme quand tu pratiques un fétiche on entend souvent ce truc là de dire oui je fais mon premier coming out mais le deuxième c'est oui mais en fait moi ce qui m'attire c'est le cuir, c'est le latex Merci. c'est sportswear, c'est tout un tas de pratiques. Et donc, il y a très vite cet aspect, tiens, appartenance, reconnaissance, qui fait du bien au cœur, tu vois.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et puis après, je pense que c'est un parcours comme les autres où du coup, tu commences à discuter, tu crées un feeling et peut-être qu'on se rencontre et peut-être qu'on se voit et peut-être que ça marche, peut-être qu'on se revoit.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que tu en parles vraiment comme un... Comme une pratique d'acceptation de soi, tu vois. Oui. J'entends beaucoup ça dans tout ce que tu dis autour, du coup, de la pratique de la masturbation. Il y a aussi beaucoup le fait d'accepter qui on est. Tu vois, quand tu parlais du grooming, ça...

  • Speaker #0

    Gooning.

  • Speaker #1

    Gooning.

  • Speaker #0

    Le grooming, c'est autre chose. Oui.

  • Speaker #1

    Tu as... Oui, quand tu parlais...

  • Speaker #0

    En fait, ça vient de goon. Goon, en anglais, c'est un débile, en gros. Enfin, tu vois, il y a un truc de... Oui. Mais tu vois, on reprend encore un vocabulaire... Oui, mais... Un vocabulaire négatif. mais si tu veux là c'est un peu comme tu sais quand tu te réappropries une insulte pour en faire une arme j'ai l'impression tu vois, là tu me prends pour un débile, bah ouais quand je parle en gooning je suis un débile et en fait je fais ce que je veux t'as l'acceptation là-dedans,

  • Speaker #1

    tu vois le fait de de pas être dans une image contrôlée c'est vraiment accepter aussi son animalité le simple fait de prendre du plaisir sans

  • Speaker #0

    contrôler quoi que ce soit et donc c'est beaucoup d'acceptation de soi je trouve ça fort mais tu vois le lâcher prise en fait il te permet tellement quand tu lâches le mental de toute façon d'aller vers des expériences de vie que tu t'auto reculer mais au moins si tu y vas tu peux savoir si ça te plaît ou si ça te plaît pas et je pense que voilà il ya tellement de masques sociaux qui portent en permanence et de règles de de bien vivre ensemble bien séance au nom de codes de sociétés ce n'est pas forcément toujours très moderne. Mais ce qui crée, je pense, cette situation un peu bancale dans laquelle on peut se retrouver par rapport à la sexualité en général, c'est-à-dire qu'à la fois, on a envie de dire « Ouais, c'est une société super libérée, aujourd'hui, on peut faire ce qu'on veut, machin. » Enfin, il ne faut quand même pas trop non plus sortir du cadre.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est simple. Moi, je le vois sur mon Instagram. Dès que je fais un petit réel où je parle d'un sujet qui sort du cadre, alors là...

  • Speaker #0

    Déjà, j'imagine... qu'il y a pas mal de gens un peu réacs qui doivent dire déjà une femme qui se permet de parler de sensualité, de sexualité, déjà, tu dois rendre les mascus en PLS.

  • Speaker #1

    Franchement, je pense que je suis pas du tout la pire. Bien au contraire, je suis plutôt protégée. J'ai des gens très bienveillants qui me suivent et tout ça.

  • Speaker #0

    Il faut ouvrir la parole, de toute façon. Le paquet intime aussi, c'est une femme qui est derrière. C'est génial. Je trouve ça super. Et tu vois qu'en plus, avoir des échanges comme ça, aussi simple que si on se prenait un verre et qu'on parlait des derniers films ou derniers livres qui nous appassionnaient. Ça fait du bien au cœur aussi, tu vois. Tu te dis, en fait, c'est un... Moi, de toute façon, dans pas mal d'aspects de ma vie, l'aspect du vivre ensemble est hyper important. Et pour vivre ensemble, il faut trouver sa place et il faut que sa place... Il faut qu'on y soit bien. Et une fois que je suis bien à ma place, du coup, c'est le plus important. Et après, si ça ne vous plaît pas, tant pis, mais je ne vais pas rentrer dans un moule au risque de devenir une tarte.

  • Speaker #1

    Non, mais tu as bien raison. Et c'est trop bien que vous ayez créé un espace aussi, comme les Paris Jacks, pour justement ça. Et j'aimerais bien que tu rentres un peu plus, du coup, dans le détail maintenant des soirées. Enfin, des soirées, après-midi, en tout cas. Comment tu nous as expliqué un peu...

  • Speaker #0

    Attends, du coup, je voudrais peut-être juste terminer sur Baitworld.

  • Speaker #1

    Vas-y.

  • Speaker #0

    Ouais. Et ce que je voulais rajouter, du coup, quand je te parle de Baitworld, c'est que... en fait depuis 4 ans ils organisent une compétition comme une espèce de télé-réalité sportive de branle on va dire, c'est-à-dire qu'en fait au début c'était le site qui choisissait si tu veux les candidats. je ne sais plus, cinq ou six candidats, si tu veux, parmi, je pense, des profils un peu différents et sans doute des gens assez populaires sur le réseau.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et en leur donnant des défis à chaque fois, ils devaient se filmer, si tu veux, en respectant ce défi et un cadre. Je ne sais pas, ça va être se masturber devant un miroir, ça va être se masturber de la nourriture, ça va être se masturber en extérieur, dans ta voiture, avec un jouet, je n'en sais rien. Enfin, je sais, mais bref. tout ce qui peut être imaginatif autour de l'aspect ludique de la pratique aussi. Tu vois, justement, de la libérer de la chambre, dans le noir, sous les draps. Et du coup, cette année, c'était la quatrième édition. Voilà. Et du coup, Baitworld m'a choisi pour être l'illustrateur associé officiel de cette saison 4 du Great Bait Off. Et donc, j'ai dû... faire le portrait, dessiner le portrait des candidats et de l'animateur qui était un ancien gagnant pour aller jusqu'à l'élection du Bait King de l'année.

  • Speaker #1

    Et du coup, qui a gagné ?

  • Speaker #0

    Il s'appelle Parker Woods. Ok. Il est formidable ce garçon puisqu'il est assez souple pour se faire beaucoup de plaisir à lui-même en plus, ce qui a permis pas mal d'audace à travers ses vidéos.

  • Speaker #1

    J'adore.

  • Speaker #0

    Voilà, mais tout ça dans un cadre hyper bon enfant, tu m'as compris, en tout cas sans jugement. Et c'est vraiment surprenant de voir les gens cette année, les gens, si tu veux voter, tu pouvais déposer ton dossier pour être dans les candidats. Et après, il y avait un vote des gens de la communauté. Et après, de ces votes ont émergé les compétiteurs.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà, et puis chaque semaine, il y avait des zooms où on regardait l'épisode ensemble. Et moi, j'étais hyper fier et touché qu'on fasse appel à moi. Et du coup, c'est là que j'ai créé un compte professionnel artistique sur la plateforme Baitworld. Et en fait, au début, j'ai reçu un accueil. Mais je me suis dit, comment ça se fait que je ne l'ai pas fait avant ? Parce que là, je viens aussi à travers cette collection du moment, mais d'autres choses que j'ai pu faire avant, parler directement, tu vois, je te dis. je te parle de représenter les gens etc en fait là je ne m'étais pas adressé concrètement aux bonnes personnes parce que peut-être que tu vois cette honte intériorisée et bien même elle est encore là en moi je me suis dit est-ce que je vais mettre mes dessins sur ce site là est-ce qu'on va dire ah il fait ça lui il fait ça et aujourd'hui je te parle et bien voilà bravo Donc, tout ça pour te dire, il y a Baitworld. Quand tu veux rencontrer des gens quand tu es en voyage, c'est assez pratique. Ça ne marche pas vraiment très bien. Pour la France, il y a des Français, mais il n'y a pas tant de monde que ça qui utilise Baitworld. Mais c'est bien quand tu veux rencontrer des étrangers, pratiquer, découvrir les coutumes. Et en France, après, il y a surtout ce site où on peut s'inscrire pour la Paris Jazz, ce qui va faire le lien avec ce qu'on va dire après. qui est branle entre potes, branle-entre potes, qui est en tout cas une manière de rencontrer des gens aussi en France. Et du coup, il y a une partie sur ce site-là, qui est la partie apéro branle, où en fait, tu organises un événement chez toi, enfin voilà, ou tu dis je suis à l'hôtel, à Auxerre, s'il y a quelqu'un qui voudrait me voir, du coup, tu as accès à ça et tu peux… Et c'est dans ce cadre-là, du coup, qu'on met les événements de la Paris Jaxx.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Donc, je comprends maintenant bien comment est né le concept de la Paris Jaxx. Mais tout à l'heure, tu as dit un truc par rapport aux... On va venir là maintenant, aux personnes qui fréquentent ces paris. Mais tu vois, du coup, je me dis à qui ça s'adresse, comment ça se déroule et quels sont les profils un peu des participants. Et c'est quoi leurs besoins, leurs envies qui font qu'ils se disent « Ok, je vais aller à une soirée » .

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de profil, déjà, je vais te dire. Il n'y a pas de profil parce que vraiment, c'est des hommes de tous âges, de tous physiques, de toutes énergies, de toutes origines. Ouais, t'as des mecs qui vont avoir 19 ans comme des mecs qui vont avoir 70. Tu vas avoir des beaux ours poilus, tu vas avoir l'athlète du stade du coin, tu vas avoir des mecs aux cheveux longs, tu vas avoir des barbus, tu vas avoir des chauves, tu vas avoir des percées, des tatoués et monsieur qui sort de l'église, quoi. C'est un rendez-vous où vont se retrouver des hommes à travers cette pratique. Qu'est-ce qu'ils y cherchent ? Je pense qu'ils y cherchent une libération, peut-être de se dire, dans d'autres cadres de soirées coquines, je pourrais me sentir face à des demandes auxquelles je ne suis pas sûr de vouloir adhérer, et du coup me retrouver dans une situation où je me sentirais mal à l'aise. quoi, là au moins les règles sont claires, on va s'arrêter à ça. On se limite à l'acte masturbatoire. Au tout début des Paris Jacks, la fellation était autorisée et je fais partie de ceux, et il y en a qui m'en veulent, qui ont dit non, c'est pas ça en fait. C'est pas ça, la pratique orale, la fellation, elle est possible dans n'importe quel autre contexte, pour les gens qui ont envie de se retrouver dans des soirées sexuelles. alors qu'une soirée autour de la pratique de la masturbation, ça, elle est là, latente, pour beaucoup d'entre nous. Donc, du coup, ça a fait du tri au début, mais du coup, il y a plein de gens qui étaient gênés par ça, qui, du coup, sont revenus au Paris Jazz. Et c'est vrai que moi, souvent, je prends, enfin, je ne suis pas le seul, mais je prends comme repère la soirée mythique qu'il y a à New York, à New York Jazz. C'est deux fois par semaine, à New York Jazz.

  • Speaker #1

    Ah oui ? Oui.

  • Speaker #0

    Là, c'est pareil. C'est vraiment hyper cloisonné. Il n'y a que la pratique masturbatoire. Après, j'ai aussi vécu des soirées par exemple à Washington, au Capitol Bay Club. Et là, il y a d'autres choses qui sont autorisées. Et là, pareil, c'est quatre fois par semaine.

  • Speaker #1

    Ok. Ça ressemble plus à un club libertin quelque part ou une soirée sexpo.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que... c'est l'événement principal, c'est ça, mais tu as une pièce à côté où on te dira, on ne va pas te faire de remarques, tu vas si tu as envie. Mais c'est un choix, tu vois, c'est tout. Mais c'est juste qu'il y avait quand même quelque chose de l'ordre de écoute, moi, mon fantasme, mon envie de pratiquer cette masturbation en groupe, elle passe uniquement par partager cette pratique-là et pas dériver sur d'autres choses, aussi délicieuses soient-elles. Mais là, le moment... Au moment, il est dédié à ça. Mon plaisir, il est dédié à ça. Donc, peut-être qu'il y a des gens, effectivement, qui sont rassurés par ça. Je suis persuadé que, tu vois, on se parlait de se branler avec les copains, etc. Puis, dès qu'on devient adulte et qu'on est en relation, eh bien, du coup, on ne fait plus ça. Et je pense qu'il... Écoute, voilà. Moi, j'aime ça et je ne suis pas le seul, tu vois, à retrouver ce côté camaraderie, communauté. Et même nous, on va aller plutôt, même sur le thème de fraternité. Les Américains utilisent le brotherhood. On dit hey bro, hey bro. Et beaucoup dans la communauté de baiting. Ici, c'est pareil. C'est-à-dire qu'on va chercher ses frères de branle. Il y a un truc à ce niveau-là. Et moi, c'est super parce que j'ai rencontré des gens qui sont devenus mes frères, qui sont devenus mes amis. On partage d'autres moments. On s'est soutenus dans des moments qui n'avaient rien à voir avec la sexualité. Et on peut aussi se retrouver à partir de ça. On se fait des vacances ensemble, etc. Donc, il y a ça. Qu'est-ce qui pousse les gens à venir d'autres ? Je pense que le fait que ce soit cadré, en tout cas, c'est rassurant. Je pense qu'il y a des curieux. Juste qu'ils se demandent, mais pourquoi ? Ils doivent se faire chier, non ? Bien, tu verras. Parce qu'il y a ça, encore une fois, du côté d'à côté. Vous ne baisez pas ? Quelque part, si. Il n'y a pas de pénétration, oui, mais pourtant, on partage. Il y a des gens qui viennent, peut-être, qui viennent juste voir, tu vois, des gens qui sont un peu voyeurs, je ne sais pas. En fait, je n'ai pas les raisons qui poussent les gens, si ce n'est l'envie, la curiosité ou le besoin, le fait justement d'appartenance, de communauté.

  • Speaker #1

    De liberté aussi, quelque part.

  • Speaker #0

    Oui, de liberté, en fait, parce que je pense que justement, se lâcher prise, là, il rentre aussi en compte. et en fait il n'y a pas de déroulement officiel de la soirée si tu veux tu rentres, tu passes par le vestiaire donc c'est nu ou sous vêtements optionnels et chaussures mais il n'y a pas d'autres éléments de vêtements ce qui du coup favorise très vite le côté tout le monde est à poil donc en fait tout le monde est pareil Merci. tu vois les côtés aussi très positifs du naturisme on va dire en général il n'y a pas de différence il n'y a pas d'armure et puis après il y a un bar et puis il y a des étages en bas et tu visites à ton gré il y a des endroits qui sont plus isoleux tu peux fermer des portes des endroits où tu peux plus t'amuser aux yeux de tout le monde En tout cas, je ne sais pas forcément ce qu'ils viennent chercher la première fois. Par contre, ce qu'ils en retiennent et ce qui fait qu'ils reviennent souvent, c'est justement la bienveillance de la soirée et du lieu et des gens. Il y a des gens qui sont venus parce qu'ils fréquentaient le lieu, le secteur X, et se retrouvaient à l'époque où il n'y avait pas encore le créneau très fermé, en tant que visiteurs du lieu, qui d'un coup se retrouvaient intégrés à cet événement-là et qui mettent en avant le fait. Maintenant, c'est incroyable, on se parle beaucoup plus, les gens se font des câlins, on est sur un niveau de sociabilité. aussi, qu'en tout cas, certaines personnes n'avaient pas encore expérimenté dans ce genre de lieu. Donc, je sais que ça, c'est vraiment quelque chose dont on nous parle beaucoup, c'est que les gens sont sympas, ça se passe bien. Tu vois, après, dans toute soirée de ce genre, en tout cas, liée à l'intime, le consentement est évidemment non négociable. mais voilà si quelqu'un vient t'aborder généralement à ma connaissance il n'y a jamais eu de problème de quelqu'un qui vient insister au point de te rendre mal à l'aise après bon c'est le jeu quand tu rentres dans un endroit comme ça, oui tu peux te heurter au refus de quelqu'un ou tu peux refuser quelqu'un mais il y a quelque chose en tout cas de l'ordre de cette bienveillance et c'est vrai que voilà il y a des gens qui maintenant se connaissent depuis 4 ans on a fêté les 4 ans de la Paris Jax Et tu vois, il y a des gens avec qui je n'ai pas pratiqué, mais avec qui je discute à chaque fois.

  • Speaker #1

    Ok, j'ai une question qui m'est venue. Parce que tu as dit, il y a des gens avec qui je n'ai pas pratiqué. Et tout à l'heure, quand on parlait des profils, tu m'as dit, en fait, c'est tout type d'hommes. Donc, ça veut dire que tu as une sensation sexuelle aussi.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Donc, tu vois, je vais me mettre dans la peau d'un homme hétéro. Ce qui peut être impressionnant parce que pour le coup, tu vois, moi, je peux fréquenter des milieux plus libertins, donc me retrouver face à des hommes qui n'ont jamais vraiment vu d'autres hommes nus et qui peuvent être impressionnés par ça, qui peuvent aussi avoir peur.

  • Speaker #0

    Ils en ont vu en vidéo, ne t'inquiète pas.

  • Speaker #1

    Évidemment. Ouais, mais en vrai, tu sais, moi, je sais qu'il y a des mecs qui m'ont déjà dit « Non, mais en fait, je n'ai jamais été à proximité d'un autre pénis que le mien. » Il peut y avoir ce genre de choses. Et aussi, il y a ce truc de quand on est hétéro, pas du tout déconstruit, et qu'on a encore très, très peur de ce que l'on peut faire. Il y a ce côté de si je me retrouve dans une pièce avec des hommes et que j'ai une érection. Et que ça me plaît. Et que ça me plaît.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça remet en question toute ma sexualité, toute ma vie ?

  • Speaker #1

    Exactement, parce que mine de rien, la masturbation, ça reste... une pratique sexuelle, là on est dans une pratique sexuelle, tu vois, c'est j'ai une pratique sexuelle avec des hommes, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est comme quand tu me disais juste avant que ça t'arrivait, tu te considères comme hétéro, mais ça t'arrive d'avoir des relations de plaisir sexuel ou sensuel avec des femmes, ça ne remet pas en question ton hétérosexualité.

  • Speaker #1

    Ah, mais c'est facile quand on est une femme. Alors ça, pour le coup, ça c'est un autre débat.

  • Speaker #0

    Oui, mais là je parle juste de ton exemple à toi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Là, effectivement, tu vas avoir des homosexuels, des hétérosexuels, des bisexuels, des pansexuels. Ce n'est jamais une question qui se pose. Je pense que si tu as envie d'en parler, de dire « moi, je suis hétéro, je ne suis pas très à l'aise encore » , ok, mais on a des… je ne sais plus combien, je n'ai plus les chiffres, c'est dommage là, mais on a plus de 40% d'hétéros.

  • Speaker #1

    Ouais, j'avais vu ça, moi, quand j'ai préparé l'épisode, que c'était plus de 40% de hétéros. Et du coup, je me suis dit, c'est génial.

  • Speaker #0

    Et j'en connais.

  • Speaker #1

    Honnêtement, moi, j'ai aucun problème avec ça. Et moi, je différencie beaucoup l'orientation sexuelle des pratiques. Mais moi, je suis quelqu'un d'éveillé. Je fais du coaching sexo.

  • Speaker #0

    Mais sans doute que ça demande un certain... Ça demande une certaine ouverture par rapport à ça. Je suis d'accord avec toi. Et la déconstruction. Encore une fois, quand je disais lâcher prise, si on lâche un peu le mental et s'y régler à con, on peut aller sur des plaisirs qu'on n'aurait pas imaginés. Est-ce que ça va remettre en question toute la sexualité ? Oui, tu peux aimer te branler avec d'autres gars parce que tu vas y trouver quelque chose de l'ordre de la camaraderie, de la complicité. C'est-à-dire qu'on délire devant un film de cure ensemble, on commente, je ne sais rien. Ce côté très ludique qu'il peut y avoir autour de ça, et encore une fois, diabolisé par notre culture judéo-chrétienne et péronormée. Et du coup, il y en a plein, je te dis, qui reviennent hyper souvent. Ouais, c'est d'avoir... Je ne voudrais pas mettre un mauvais mot. L'ouverture, la déconstruction, la force de caractère aussi. De se dire, ok, ça ne va pas remettre en question. Ok, j'aime ça, c'est bien. Ok, je suis végane, mais c'est vrai que de temps en temps, je mange un bon steak quand je sais d'où il vient. Est-ce que ça veut dire que je ne suis pas végane ? Je ne suis pas végane. Mais, ouais, je comprends que ça puisse se questionner. En tout cas, ça n'est pas... ça n'est pas un groupe sectaire qui chercherait à te rendre homosexuel par le pied de la masturbation ça c'est pas du tout le projet et effectivement tu vois tu peux te poser la question qu'est-ce qui fait que quelqu'un qui serait pas bien dans son couple hétéro ou gay par exemple viendrait plutôt à ces événements là plutôt que d'aller faire appel à un escorte ou à une professionnelle travaillant du site. Je ne sais pas, je ne suis pas à la place de ces gens. Mais je pense vraiment que, quoi qu'il en soit, les gens viennent chercher de la camaraderie, de la chaleur humaine et du non-jugement.

  • Speaker #1

    Oui. C'est hyper intéressant parce que ça laisse... Tout à l'heure, on parlait d'acceptation de soi, mais là, je vois aussi des bienfaits sur la santé mentale, sur... le fait en fait de sortir, ça peut être aussi un bon moyen de sortir de l'isolement de travailler sur sa confiance sur la connexion à l'autre et par l'autre j'entends l'être humain indépendamment de son genre et puis même dans son rapport au corps comme tu le disais il y a un rapport au corps qui est très biaisé aussi du fait qu'on est amené à avoir des représentations que de corps quasi parfait donc que... Nous, le commun des mortels, qui ne le sommes pas, ça peut être aussi difficile de ne pas se sentir représenté. Donc, c'est vrai que je vois plein de choses qui vont bien au-delà du fait de se masturber ensemble, qui viennent solutionner ce genre de pratiques. Et c'est génial aussi. Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, tu vois la variété des gens qui sont là. justement tu vas te rendre compte qu'on est tous nous aussi que du coup tu as tu vas avoir des regards sur toi que tu n'aurais pas forcément attendu en général tu vois genre ah tiens ça ne t'arrête pas le fait que je sois comme ci comme ça je t'apporte du désir après il y en a qui vont avoir rien à foutre de ta gueule de tout ce qu'ils veulent ou ton corps c'est juste c'est juste Comment dire malaxer du pénis ? Oui, je crois qu'il y a vraiment quelque chose de l'ordre du rapport au corps, de l'acceptation de soi qui peut rentrer en jeu pour certaines personnes. Et il y a vraiment des gens qui se sentent bien là comme d'autres personnes se sentiraient bien dans un club d'autres choses. Sauf que là, effectivement, ce qui réunit les gens, c'est cette pratique masturbatoire. Qu'est-ce que c'est bon de se connecter à son pénis ?

  • Speaker #1

    Du coup, tout à l'heure, tu disais que dans les règles, il n'y avait pas de sexualité pénétrative. Mais est-ce que ça veut dire qu'entre les membres, par exemple dans une Paris Jacks, parce que j'imagine que les règles diffèrent dans les différentes soirées, les hommes peuvent se masturber entre eux ? C'est-à-dire,

  • Speaker #0

    moi je vais me masturber...

  • Speaker #1

    Ouais, enfin, t'as compris quoi.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. L'idée, c'est soit tu viens parce que tu viens pratiquer sur toi tout seul parce que tu es voyeur ou alors tu trouves un ou des partenaires et on en fait ensemble. Et puis voilà, après chacun va essayer de s'exprimer tel qu'il a envie de le faire, dans le sens où tu vois, il y a toujours une espèce de... Même quand tu rentres dans une boîte, ou tu penses être arrivé dans une communauté, il y aura toujours des aspects qui vont te faire te demander, est-ce que vraiment c'est vraiment ce que je cherche ? De parler du gooning par exemple tout à l'heure. il y a pas mal de gens qui auraient envie qu'il y ait plus de goûneurs par exemple aux Jacks et qui du coup sont un peu frustrés parce qu'ils sont goûneurs eux-mêmes, ils ont envie de partager ça avec d'autres personnes mais ils ont trouvé le jour où ils sont venus que c'était un peu timide à leur goût et qu'ils ne pouvaient pas s'autoriser à le faire d'il y a rien d'autre qui les empêche de le faire que le regard des autres finalement sur eux-mêmes euh... Et c'est vrai que nous, dans l'idée du développement des JAX, on aimerait bien s'inspirer de quelque chose qui se fait notamment à Londres, à travers une soirée qui s'appelle les Bait or Bros. Oui, en fait, ils ont des espaces où, à l'intérieur, il y a différents thèmes, si tu veux. Tu vas avoir un espace peut-être réservé à l'edging, un espace dédié au gooning, un espace avec un écran de cinéma pour ceux qui auront envie juste de regarder un film ensemble. pour que voilà mais ce serait juste varier les plaisirs en tout cas mais je ne sais même plus ce qui nous a amené à parler de ça l'acceptation de soi et je te disais voilà en fait c'est dur de contenter toujours tout le monde ouais

  • Speaker #1

    après on se demandait s'il y avait aussi de l'interaction entre les membres voilà bah oui oui qui posait question et tu vois je te disais en préparant l'épisode il y avait pas mal de questions autour de ça des questions aussi autour d'un point de vue propreté tu vois comment ça se passe en termes même de logistique parce que je suppose qu'il dit masturbation on peut aussi dire éjaculation c'est pas forcément alors oui après

  • Speaker #0

    c'est quand même là dans les Paris Jacks on est quand même dans un contexte de soirée sexuelle tu veux qu'il y ait lieu dans un sex club là où ou par exemple aux États-Unis ou en Angleterre, ils vont plutôt louer des lieux. Enfin, c'est de dire que la propreté, elle est faite avant que tout le monde arrive. Il ne peut pas y avoir des gens de nettoyage à chaque éjaculation. D'où les nettoyages. Après, il y a des lavabos, il y a des serviettes, il y a du savon. Il y a des gens qui, une fois qu'ils... Je ne sais pas, si jamais ils vont recevoir une goutte de sperme sur eux, ils vont courir... se laver et rentrer chez eux prendre trois douches et quatre douches à la javel il y en a qui au contraire vont aimer ça et qui vont comprendre que s'il n'y a pas de de lien avec une muqueuse ou avec du sang une clé il n'y a pas de risque tu vois mais je suis d'accord avec toi la pratique de la masturbation est une manière les

  • Speaker #1

    manières les plus safe de pratiquer le sexe en fait il n'y a pas il n'y a pas de risque et tu as tout à fait raison d'insister là dessus c'est c'est hyper important Euh, waouh ! Je ne sais pas si tu te rends compte que ça fait longtemps. Ça fait longtemps.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est quand on parle ensemble.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est trop bien. C'est hyper intéressant. Est-ce que tu as des petites anecdotes, genre des souvenirs mémorables ou des moments drôles ou qui ont pu être touchants, un peu déroutants ou des trucs que tu n'aurais même pas imaginé que tu aurais à nous partager ?

  • Speaker #0

    Moi, des choses que je vais trouver touchantes, c'est des gens qui vont se mettre en couple après, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, en effet.

  • Speaker #0

    Tu vois, et effectivement, ils sont solo-sexuels. Ils font aussi d'autres choses s'ils ont envie à côté. Mais il y a des belles histoires d'amour et d'amitié qui se passent au Jax. Moi, j'ai fait des très, très belles rencontres. En fait, moi, ce qui m'a touché, ça va être les rencontres que j'ai pu y faire. C'est vraiment des gens qui, des fois, tu dis, la vie te surprend quand même. Qui ont été là à des moments où je ne me serais pas attendu à ce qu'ils soient là. ou tu leur parles d'un truc, on va venir voir avec toi. Ah ouais, ça me conforte dans l'idée que ça peut aussi être une base d'amitié comme un autre intérêt commun qui ne serait pas forcément sexuel. Tu vois, on est passionné par le cinéma d'Albaudovar, du coup, on va parler de ça et quand même aller voir du théâtre de Fido. Là, c'est pareil, on a beau se masturber ensemble, ça ne nous empêche pas de faire d'autres choses. Ouais, je ne sais pas, c'est des souvenirs. discussions sur l'économie, la géopolitique, tu vois, dans le cadre des Paris Jacks, c'est... c'est des gens à qui j'en ai parlé qui sont venus avec un peu d'appréhension mais voilà c'est ça les gens qui voudraient venir et bien si tu veux moi je suis là et puis si tu veux je reste avec toi au début je te montre, je te fais un tour du lieu et puis voilà je peux être ton big bro et dès que t'as besoin d'aller t'amuser, va, va t'amuser mais et... Oui, c'est vraiment l'aspect social que je vais vraiment retenir. Parce que, oui, vraiment, tu vois, le fait que de participant, maintenant, je sois co-organisateur et que je sois impliqué dans des discussions qui amèneraient des prises de décision, on me demande mon avis, c'est chouette. Parce que, tu sais, ce... ce proverbe, je ne sais pas comment on peut dire, cet adage qui dit construis le monde dans lequel tu as envie de vivre. Ce n'est pas exactement ça, mais tu as l'idée. En fait, quelque part, je me dis qu'il y a des choses qui prennent sens par ma pratique du dessin qui, du coup, fait écho, rencontre ces soirées-là, rencontre Bait World. Finalement, je rencontre des gens avec qui je me sens bien de parler de ces choses-là, avec qui on se fait des dîners et peut-être des fois, après, on va jouer un peu ensemble et des fois, non. Des fois, on va juste se boire un verre. et ouais tu vois je trouve ça ouais chouette en fait souvent c'est les rencontres qui vont qui vont aboutir suite à ces soirées là mais après même globalement dans la pratique du baiting ouais j'ai fait des j'ai fait des super rencontres j'ai même fait du baiting avec des gens qui ont une petite notoriété donc c'est pas mal j'étais content mais j'en dirais pas plus Merci.

  • Speaker #1

    On ne citera pas de nom.

  • Speaker #0

    On ne citera pas de nom. Mais en fait, je crois qu'il y a quelque chose de l'ordre de... Tu vois, justement, je tacle un peu tout ce qui est masculinisme depuis qu'on se parle. Et en même temps, cette question de c'est quoi la virilité, c'est quoi être un homme, c'est quand même un truc qui travaille, parce que c'est dans l'air du temps. Et je pense que... En fait, cette rencontre autour de cette pratique m'aide à comprendre que ma masculinité, elle est multiple. Tu vois, vraiment. C'est-à-dire que je peux avoir cette sensibilité artistique. Je suis hypersensible de toute façon. J'ai mes curseurs qui sont à 1000% tout le temps, etc. Mais c'est-à-dire que des fois, je vais me connecter à une forme. d'animalité, de bestialité, mais pas dans le sens « je suis un bonhomme, je vais chasser du mammouth » , tu vois. Mais juste quelque chose de peut-être de l'ordre de l'ADN, je n'en sais rien, tu vois. Je ne sais pas ce qu'on pourrait se dire. Bref, qui fait que, bah tiens, je peux explorer cette partie-là de moi comment dire, je ne suis pas tout le temps qu'un garçon sensible, tu vois. Il y a aussi quelque chose de plus organiques en moi que je peux exprimer à travers cette pratique-là. Mais je pense qu'on a encore mille questions à se poser de toute façon sur la sexualité en général. Tu vois, je ne sais pas si je t'ouvre une réflexion. Je vais t'ouvrir cette réflexion. Mais tu vois, justement, à cause de tous ces comportements inspirés par la pornographie, même par les rapports, homme-femme, mais pas que, dans les médias, etc. En fait, je me pose la question des fois de me dire, mais attends, c'est quoi faire l'amour ? Est-ce qu'on sait encore faire l'amour ? Est-ce que la sexualité est poussée par le besoin de vouloir exprimer physiquement son amour à l'autre ? Ou est-ce que ça déjà, c'est juste une version très romancée de quelque chose qui serait juste, en fait, j'ai du besoin sexuel par nature d'être humain et animal ? Et du coup, ça tombe bien que j'ai mon partenaire sous la main, parce que comme ça, je suis plus susceptible de pouvoir répondre à ce besoin. Donc des fois, je me pose la question, même dans les rapports que je peux avoir, même parfois dans les pratiques de masturbation, où des fois viennent se rejouer ces codes de domination, de soumission, ces rapports, ces espèces de jeux de rôles sociaux. etc. Tu vois ? Et des fois, je me pose vraiment la question sur qu'est-ce que c'est que faire l'amour ? Est-ce que faire l'amour, ça existe ? Ou est-ce que c'est un concept ? ou est-ce que tu vois un concept littéraire cinématographique romantique en tout cas moi j'aurais envie de croire que oui mais parce que j'ai vu trop de films Disney peut-être tu vois mais voilà je me pose des questions parfois sur la sexualité justement qu'est-ce que c'est, est-ce que c'est juste une réponse à un besoin ce fameux besoin qui irait tellement loin qui pousserait des hommes à faire des choses qu'ils ne devraient jamais faire, par exemple. Mais, voilà, je trouve une réflexion là-dessus.

  • Speaker #1

    Moi, c'est une réflexion que je me suis déjà posée et notamment, dans mon quotidien, j'accompagne aussi des gens à travailler sur leur sexualité et pas tant sur le faire, mais plutôt à qui ils sont dans leur sexualité. Et une des questions souvent que je viens à leur poser, c'est c'est quoi ta définition ? Parce qu'en fait, pour moi, il n'y a pas... une définition de ce que c'est que faire l'amour il y a autant de définitions qui n'existent de personne et qui existent de j'allais dire de couple ou en tout cas de relationnel et c'est et je pense que tant qu'on n'arrivera pas à dissocier les les pratiques sexuelles de la sexualité et bien on n'arrivera jamais à pouvoir s'ouvrir parce que tant qu'on va enfermer le rapport sexuel dans certaines pratiques qui en sont et d'autres qui n'en sont pas je pense qu'on est toujours droit dans le mur tant qu'on réfléchit de cette manière-là.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si tu as lu l'interview ou lu les vidéos d'interview d'Artus. Il a été interviewé par Tétu il y a quelques mois.

  • Speaker #1

    Ah non, je n'ai pas vu.

  • Speaker #0

    Et tu vois, quand on disait la sexualité et la préférence sexuelle par rapport à ton expérience, lui, en fait, il a ouvert la parole sur le fait qu'il avait été en club échangiste, il avait eu des pratiques avec d'autres hommes. Oui. qu'il n'exclut pas peut-être qu'un jour il est marié avec une femme, il est très heureux et il s'estime très hétérosexuel mais en tout cas d'ouvrir la parole là-dessus sur le dire c'est pas parce que je vais avoir un contact avec un vagin que je suis hétérosexuel en tant qu'homme et avec un pénis parce que je suis un homme homosexuel moi je trouve que c'est ce genre de parole qui fait beaucoup de bien bah ouais je suis d'accord Je pense qu'il y a tellement de choses à explorer parce qu'on se limite trop. Là, dans la masturbation, je dis que la façon dont les gens peuvent réagir quand ils entendent qu'il y a cette soirée-là, par exemple, c'est « Attends, c'est bon, je suis plus un adolescent, je ne me branle plus avec mes potes, maintenant je baisse. »

  • Speaker #1

    Je l'ai entendu quand je préparais cet épisode et que j'en ai parlé un petit peu. autour de moi et c'est vraiment ce truc de ah oui c'est vraiment le retour à l'adolescence quoi mais c'est vraiment moi un des trucs que je reprends de notre conversation là tu vois moi tu viens de m'ouvrir une case parce que je voyais pas du tout ce côté je n'avais pas verbalisé ce côté très réducteur de la masturbation comme tu dis être un branleur etc bah c'est vrai qu'il y a ce il y a ce côté qui est très négatif qui est si tu te masturbe ça veut dire que tu n'as pas de rapport sexuel avec un homme ou une femme, peu importe la personne, c'est que tu n'as pas réussi à avoir une sexualité avec quelqu'un, donc tu t'obliges à avoir une relation tout seul. En gros, tu te limitais. Tu te soulages parce que tu n'as rien d'autre sous la main. Et il y a vraiment ce côté très réducteur de cette pratique. Et en effet, le genre d'initiative et le monde du baiting montrent que non, en fait, c'est mettre en lumière et valoriser une pratique sexuelle et la remettre au cœur de la sexualité, tout simplement.

  • Speaker #0

    Et tu vois, cette réduction est dans d'autres langues. Les Anglais vont dire « wanker » , c'est un petit branleur, pareil. « Jerk » , « jerk off » en américain, c'est le second lettre. Un « jerk » , c'est un fou, c'est un débile. Donc il y a vraiment ce côté-là. Qu'on en soit conscient ou pas, ça fait partie de notre vocabulaire, c'est pareil. Moi, je me bats avec plein de gens parce que quand on va dire des insultes très facilement, enculé, machin, je me dis mais c'est une pratique, ce n'est pas une insulte. Et pourquoi tu dois souhaiter autant de bonheur, en fait ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et tu vois, il y a tout un boulot là-dessus parce que oui, c'est comme ça. Il faudrait autoriser le fait que culturellement, ça va, on le dit. Je ne sais pas, mais toutes les insultes que tu dis qui sont comme ça, du quotidien, qui sont misogynes, qui sont... qui sont homophobes et quand elles sont homophobes elles sont misogynes aussi qui est tout le temps sur ce rapport de pénétrant-pénétré le pénétrant qui a le pouvoir et le pénétré qui sera en soumission ça va il faut en sortir un peu à un moment Et ouais, je te dis, le côté je ne suis plus un ado, le côté mais vous devez vous faire chier à un moment, si c'est que ça, je vais dire non, parce que les gens nous demandent à chaque fois qu'on prolonge la soirée. Je te dis, là, la soirée au Red Zone, elle va être prolongée et on espère bien avoir cette deuxième soirée mensuelle dans cet autre lieu. Et pour l'instant, oui, c'est vrai que pour l'instant, on a mis ça en place à Paris. Ça n'a pas été facile non plus et que beaucoup de gens en province... Moi, le premier, si j'avais habité en province, je me serais dit, je viendrais sur Paris pour ça. Et il y a plein de gens qui viennent sur Paris pour l'événement.

  • Speaker #1

    Oui, tu disais ça.

  • Speaker #0

    Donc, il y a une demande, il y a un besoin. Je ne peux parler du coup que de mon expérience personnelle. Mais oui, il y a quelque chose qui pousse les garçons, en tout cas, qui viennent à nos soirées, à partager cette pratique-là. Et comme on dit, il n'y a pas de mal à se faire du bien.

  • Speaker #1

    Et tu sais quoi ? C'est un super mot de la fin. Je crois qu'on aurait... On pourrait difficilement faire mieux qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien.

  • Speaker #0

    Mais tu sais, la masturbation, culturellement, moi, je ne connais que deux chansons qui en parlent, par exemple. Il y a « Tout le monde le fait » d'Ophélie Winter.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Ça avait fait... Ça avait fait vachement parler à l'époque où c'était sorti. En plus, je te parle de deux femmes. Ophélie Winter et Juliette Armanet, L'amour en solitaire, qui apparemment est une chanson sur la masturbation. On n'est pas sur une lecture immédiate. Mais Ophélie Winter, tout le monde le fait, tout le monde, tout le monde le fait, depuis que le monde est monde, on a besoin de quelques secondes. C'est triste, quelques secondes, Ophélie, quand même. Il y a ça aussi, le fait de ne pas prendre le temps. il faut que ça se passe bien sûr

  • Speaker #1

    la masturbation c'est le quickie le quickie solo histoire que ce soit fait hop j'ai un orgasme peu importe le genre et bah c'est pas quoi et du coup dans la communauté tu peux aussi sentir cette pression là de la performance mais

  • Speaker #0

    tu l'as aussi là dedans la durée tu vois une des questions c'est tu durs combien de temps et en fait moi c'est pas une question que j'ai envie de me poser en fait c'est quoi le Euh... tu vois, en fonction de la personne avec qui je suis, de la confiance que j'ai, du temps que j'ai, je vais, voilà. Mais il y a des gens qui vont vraiment uniquement à la recherche de ce truc-là, il faut que ça dure 5 heures, 8 heures, c'est formidable, mais moi, je pense que je serai couché à ce moment-là.

  • Speaker #1

    J'ai une avis aussi.

  • Speaker #0

    Non, mais oui, je mets ma vie pour être centré autour de ça, si tu veux, mais là, non,

  • Speaker #1

    c'est pas... Pas aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Mais voilà, c'est pour dire qu'en fait, de toute façon, même si je pense vraiment que nous, avec les Paris Jaxx, on essaie de vraiment faire en sorte que ce soit un safe space, donc un endroit de sécurité, de sécurité physique, psychique et émotionnelle. On fait au mieux pour ça. C'est pas pour autant que même à l'intérieur de cette communauté-là, ne se rejouent pas des codes qu'on va retrouver partout ailleurs. À nous de faire en sorte d'être vigilants, à nous, pas que nous, organisateurs, mais à nous, en tant qu'êtres humains, de juste être un peu plus vigilants. voilà un peu d'égoïsme par le biais de cette pratique masturbatoire ça fait du bien c'est l'égo-centrisme qui devient problématique donc voilà ça ramène aussi quelque part juste ok je me fais du bien et je suis sûr que quand je me fais du bien je vais être plus ouvert aux autres voilà

  • Speaker #1

    très bien bah écoute j'ai vraiment envie de t'en remercier parce que moi tu m'as fait découvrir plein de choses aujourd'hui Plein de choses que je ne connaissais pas. Même si, oui, ok, je connaissais quand même deux, trois trucs sur la masturbation. Ok. Mais plein de vocabulaire et tout un univers aussi auquel je n'avais pas forcément accès. Et aussi une manière de penser. Donc, j'espère que toutes les personnes qui vont écouter, qui sont en train d'écouter, vont aussi apprendre plein de choses. Si vous êtes un homme et que vous avez envie d'aller tenter l'expérience, de découvrir une nouvelle pratique, un nouvel univers, Je vais vous mettre tous les liens dans la description du podcast, comme ça, vous pourrez aller sur le site de Betworld. Branl entre potes nous a parlé pour pouvoir s'inscrire aussi au Paris Jaxx. Et si vous êtes une femme, ou en tout cas une personne qui a une vulve, et que vous avez aussi envie d'avoir un espace masturbatoire, dites-moi si ça existe.

  • Speaker #0

    On peut avoir une vulve et être un homme.

  • Speaker #1

    Oui. C'est vrai.

  • Speaker #0

    J'espère que peut-être ça donnera l'idée aussi peut-être à certaines femmes de se dire, bah tiens, pourquoi on ne le ferait pas nous aussi ? Peut-être que ça existe, mais vraiment, je ne crois pas.

  • Speaker #1

    Eh bien, j'attends de savoir, parce que moi, en tout cas, je ne connais pas ce genre d'initiative côté branle entre meufs.

  • Speaker #0

    Alors que le lesbianisme socialement accepté et ordinaire qu'on peut voir dans la pornographie destinée aux hommes essentiellement, laisse réentendre que mesdames, vous avez quand même le jeu facile.

  • Speaker #1

    Oui, mais évidemment que nous, les femmes, on ne se masturbe pas parce qu'on est déjà honorées par des sacs pour Saint-Pénis qui nous...

  • Speaker #0

    Par défaut, comprends-tu ? Là, voilà, on revient. Vous, encore plus, sans doute, que vous vous masturberiez, encore plus par défaut, n'ayant pas le pénis disponible.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Voilà. Ah, le jour où les garçons comprendront.

  • Speaker #1

    Bon, en tout cas, merci beaucoup. Je m'y ai donc pris. les informations dans la barre d'infos dans la description du podcast et voilà on va les retrouver sur les réseaux enfin mon travail je ne vais pas vous donner mon nom sur Baitworld si France Gabriel si vous voulez dans mon travail non t'inquiète on mettra tout le lien aussi de ton Instagram pour retrouver ton travail et tout ça et puis si les gens ont envie de venir te poser des questions aussi c'est possible suite à cet épisode ils sauront comment te contacter

  • Speaker #0

    Et puis, les curieux, venez à l'apéro Poteau de Basile une semaine avant, qui est aussi annoncé sur le site de Brun L'Entrepote. Venez au Paris Jax. Vraiment, je garantis que ça va bien. En tout cas, on fera tout pour que l'expérience soit agréable, que tu aies envie d'être observateur, que tu aies envie d'être participant, que tu aies envie de jouer un peu, beaucoup avec tout le monde, de rester dix minutes, de rester trois heures. voilà l'idée en tout cas on n'a pas parlé du paiement enfin au secteur X ça ne te coûte que le prix du vestiaire et d'une boisson donc en gros c'est moins de 10 euros l'entrée tu vois après tu payes tes consommations en plus et au red zone je crois qu'on va être sur un tarif fixe mais je ne l'ai pas encore ok ça marche voilà ben merci merci beaucoup c'était une très intense pause sexy c'est génial

  • Speaker #1

    C'est terminé pour cette semaine. Si cet épisode t'a parlé, t'a secoué, t'a donné envie d'aller plus loin, pense à t'abonner au podcast et à laisser 5 étoiles, un commentaire et le partager, partage-le autour de toi pour faire réfléchir et répandre la bonne parole. Et surtout, surtout, n'oublie pas de me rejoindre sur Instagram. Sur ce, je te souhaite une très bonne semaine et je te dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Ta Poste Écrite.

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