Speaker #0Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Talk with Elina, le podcast où l'on explore l'histoire, la culture et les figures qui ont marqué le monde. Je te parle de développement personnel mais également de culture générale. Et je te donne les clés pour booster ton mindset et avancer sereinement vers tes objectifs. Aujourd'hui, je vous emmène à la rencontre d'un homme qui a fait vibrer toute l'Afrique. Un homme dont le nom est synonyme de liberté, d'unité, de rêve, mais aussi de chute brutale. Et si l'Afrique avait eu son propre Napoléon, un homme prêt à tout pour libérer un continent, à construire une nation, puis à l'unifier ? Mais que se passe-t-il quand le rêve prend le pouvoir, et quand le pouvoir devient un piège ? Aujourd'hui, on parle de Kwame Koruma, le père de l'indépendance ghanéenne, mais surtout l'un des plus grands rêveurs de l'histoire africaine. Kwame Koruma naît en 1909 dans un petit village du sud du Ghana, alors appelé la Gold Coast, colonie britannique. Il est fils unique d'une mère analphabète. Rien, absolument rien, ne le prédestinait à devenir un chef d'État, encore moins une figure mondiale. Et pourtant, il étudie, il lit, il rêve. Il part pour les États-Unis dans les années 30. Il y travaille comme plongeur, veilleur de nuit, enseignant. Il découvre les idées de Marx, les luttes pour les droits civiques et surtout le panafricanisme, cette idée que tous les Africains, où qu'ils soient, partagent un destin commun. Il rencontre Georges Padmore. Il comprend que pour changer l'Afrique, il faudra l'unir et que pour l'unir, il faut d'abord commencer par libérer un pays. De retour sur sa terre natale, il lance son propre parti politique. La population suit. Il est jeune, il parle avec ferveur, il fait campagne dans les villages, les marchés, les rues. Il est arrêté, emprisonné, mais cela ne fait qu'augmenter sa popularité. Le 6 mars 1957, le Ghana devient indépendant. Le tout premier pays d'Afrique à être élu. noir a secoué les chaînes du colonialisme. Un tournant historique. Ce jour-là, devant des milliers de personnes en liesse, il déclare « L'indépendance du Ghana n'a de sens que si elle contribue à la libération de l'ensemble du continent africain. » Kome Kuruma ne se bat pas pour un seul pays. Il se bat pour un continent. Il ne s'arrête pas là. Il veut aller plus loin, plus haut, plus fort. Il parle d'unir tous les pays africains en une seule fédération. Une seule armée commune, une monnaie unique, une politique étrangère partagée. Il propose de créer les États-Unis d'Afrique. Ses discours sont enflammés, ses écrits sont nombreux. Il fonde l'Organisation de l'unité africaine en 1963. Il organise des conférences, rassemble les chefs d'État africains, défie les puissances occidentales. Mais son rêve est trop grand pour l'époque. La plupart des chefs d'État africains veulent garder leur pouvoir national. L'idée d'unir les pays De céder un pot de souveraineté fait peur. En 1965, Koruma publie un ouvrage, Le néocolonialisme, dernier stade de l'impérialisme. Il y accuse les puissances occidentales de continuer à contrôler les pays africains à travers l'aide, les accords commerciaux, les entreprises et les banques. Il y dit, je cite, « L'Afrique est libre en apparence, mais toujours enchaînée dans les faits. » Ce message dérange. À Londres, à Washington, à Paris et aussi au Ghana. Le Nkuruma visionnaire devient peu à peu le Nkuruma autoritaire. Il interdit les partis d'opposition, instaure un parti unique, se proclame président à vie, contrôle les médias, fait ériger des statuts à son effigie, il concentre tous les pouvoirs. Et pendant ce temps, l'économie ghanéenne s'enfonce. Ses grands projets industriels échouent. Le mécontentement monte. Le 24 février 1966, alors qu'il est en voyage en Chine, un coup d'état militaire renverse son régime. Certains disent que la CIA aurait soutenu cette opération. Il y a énormément d'autres théories sur le sujet. Quoi qu'il en soit, Kuruma ne remettra jamais les pieds au Ghana. Il finit ses jours en exil en Guinée. Le 27 avril 1972, il décède dans un hôpital de Bucarest de la suite d'un cancer de l'estomac. Aujourd'hui au Ghana, son nom est partout. Sur les billets, les monuments, les écoles, mais son héritage divise encore. Certains voient en lui un visionnaire brisé trop tôt, un homme trop en avance sur son temps. D'autres ? le considère comme un despote éclairé, qui a sacrifié la liberté pour ses rêves. Ce qui est sûr, c'est qu'il a marqué l'histoire, qu'il a laissé une trace et que le panafricanisme, cette idée d'unité africaine, lui doit beaucoup. Que pouvons-nous apprendre de Kwame Kuruma ? Peut-être que rêver grand est risqué, peut-être que le pouvoir corrompt, même les plus idéalistes, mais surtout, peut-être que l'Afrique a besoin de rêveurs, de ceux qui osent croire en une autre voie, de ceux qui, comme Kuruma, mettent... tout en jeu pour leur vision. Il disait, le secret de la vie, ce n'est pas d'avoir peur, mais de vivre avec audace. Alors, toi qui m'écoutes, et si tu osais rêver, toi aussi d'une Afrique unie, forte et souveraine. Merci d'avoir écouté cet épisode de Talk With Elina. J'espère qu'il t'a inspiré, fait réfléchir ou donné envie d'en apprendre plus. Dis-le-moi en commentaire ou sur Instagram. Je publie un nouvel épisode tous les mardis et j'alterne entre culture générale et développement personnel. Donc n'hésite pas à t'abonner pour ne rater aucun épisode et on se dit à bientôt pour un nouvel épisode. Et d'ici là, n'oublie jamais, la connaissance est une force, mais le rêve en est le moteur.