Speaker #1Bonjour, je m'appelle Patrick, j'ai 36 ans et je suis gérant d'une pizzeria dans le 11e arrondissement de Paris. J'ai grandi avec une vision de la sexualité qui est assez, je pense, représentative. de ce qu'ont vécu les enfants, en tout cas les garçons, qui ont grandi dans les années 90. C'est-à-dire que nous, on n'avait pas trop Internet ou les réseaux pour se renseigner. On se faisait une représentation par rapport à ce qu'on voyait à la télé, notamment dans les séries. Je parle pour ceux qui sont de cette génération, de Beverly Hills, d'Oson, toutes ces sitcoms, ces séries entre guillemets pour ados. Du coup, la sexualité pour moi, c'était un petit peu cinématographique. C'est-à-dire que c'était... Un garçon et une fille qui se plaisent, tout d'un coup il y a un regard intense, et bah, ils s'embrassent, et bah, ils couchent ensemble de façon hyper passionnée, sans un mot, l'alchimie elle est directe, elle est à 100%, et j'ai un peu grandi avec cette vision-là de la sexualité. Par la suite, comme beaucoup d'adolescents, j'ai découvert le porno. Et là, ma vision de la sexualité a énormément évolué, parce que je voyais des images vraiment beaucoup plus « précises » que dans les séries. J'ai commencé à voir la sexualité comme quelque chose d'hyper performatif. Je ne sais pas trop si ça se dit. Mais en gros, je me disais, le sexe, c'est ça. C'est un homme avec un pénis de 30 centimètres qui n'arrête pas de coucher avec une femme, de la pénétrer dans tous les sens de façon hyper brutale. Il y a même un point, honnêtement, où je m'étais dit, OK, si c'est ça le sexe, je n'y arriverai jamais de ma vie parce que je n'aurai jamais un pénis de 30 centimètres comme ça. D'ailleurs, je ne l'ai toujours pas. Et voilà, c'est un peu la vision que j'ai eue après, un peu plus tard. Je me disais, c'est un peu la vision qu'on a eu, beaucoup de garçons qui ont grandi dans ces années-là, de se dire, ouais, ben voilà, en fait, la sexualité, c'est un mec qui, pardon pour le mot, mais qui défonce une meuf. Et la meuf, elle a un peu mal, mais elle a un peu plus de plaisir en même temps. Et nous, on est le mal dominant. J'ai eu un petit peu cette vision de la sexualité pendant quelques années de ma vie, finalement. Ça me fait bizarre de le dire aujourd'hui, parce que maintenant, j'ai 36 ans. Évidemment, les choses ont changé. Mais c'est vraiment comme ça que je voyais le sexe à ce moment-là. Ça a évolué. pas d'un coup, même s'il y avait un déclic, je pourrais en donner un, mais je pense que c'est petit à petit, au fur et à mesure, des expériences qu'on a dans la vie et des partenaires qu'on rencontre. Dans mon cas, au début, quand j'ai commencé à avoir des relations sexuelles avec des femmes, au début, t'es jeune et tu rencontres des personnes qui sont également jeunes et avec très peu d'expérience comme toi, donc on reproduit un peu les schémas qu'on voit dans les films dont je parlais tout à l'heure. Dans ta tête, tu reproduis aussi des schémas que t'as vus dans les films pornographiques. Et ensuite, en grandissant, ça change. parce que toi-même, tu grandis et surtout, tu rencontres des femmes qui ont plus d'expérience, qui ont un peu plus une autre vision de leur corps aussi, qui ont un peu plus une conscience de leur corps et de ce qu'elles veulent. Si elles te font suffisamment confiance et si c'est leur désir, moi, en tout cas, c'est un peu ce qui s'est passé, elles t'éduquent, si j'ose dire. C'est que je suis tombé sur des partenaires qui n'ont pas hésité à me dire ça, j'aime bien, ça, j'aime pas et en fait, à communiquer. Et moi, ça a beaucoup changé ma vision des choses parce que je m'étais dit, ok donc Pas besoin d'être une énorme brute pour donner du plaisir à une femme. Et rien que ce postulat de départ a changé énormément de choses dans ma vision des relations sexuelles et du plaisir. qu'on peut donner et recevoir de sa partenaire. Je n'ai pas eu un déclic seul, comme je l'ai dit tout à l'heure, mais si je devais quand même retenir quelqu'un, ce serait quand même une partenaire qui m'a un peu ouvert les yeux, qui était un peu la première à l'avoir fait à ce point-là. Ne pas hésiter à me dire, j'aime bien ça, j'aime pas ça, que ce soit pendant le sexe, mais aussi après le sexe. Ce n'est pas non plus une réunion d'entreprise qu'on faisait, mais elle n'hésitait pas à faire des petits débriefs. Et c'est vrai que ce n'est pas quelque chose auquel j'étais habitué. et c'était plutôt cool en fait de se dire tu communiques dessus, du coup tu peux un peu désacraliser la chose tu peux même en rigoler, il y a des trucs que tu fais bien, que tu fais pas bien, sur lesquels si la relation avec la personne te le permet, on va un peu se charrier là-dessus, donc non ça m'a permis de voir en fait le sexe comme un échange et ça honnêtement ça change énormément de choses quand tu te dis bah en fait c'est un échange donc on est là pour prendre du plaisir, pour donner du plaisir et comme toute conversation comme tout échange, tu sais que Merci. des choses qui passent bien avec une personne ne passeront peut-être pas bien avec une autre. Donc, l'échange et la communication te permettent de sonder tout ça avant de faire n'importe quoi et juste te dire, moi, j'aime bien ça, donc je fais comme ça. Ou de te dire, je sais que je suis tombé sur trois femmes, quatre femmes, cinq femmes qui aiment quand je fais ça. Donc, elle, elle aimera forcément la même chose. Maintenant, en fait, quand tu es dans une optique d'échange, là, en fait, ça te permet de voir que chaque personne est différente et qu'en sondant un petit peu... Alors, je ne dis pas que je fais des questionnaires non plus, mais en sondant un petit peu la personne, Tu peux t'adapter au fur et à mesure, même pendant l'acte. Et ça te permet d'avoir des relations beaucoup plus sympas et surtout beaucoup plus réciproques, on va dire, en termes de plaisir. Alors, concernant ma nuit de folie, alors ce n'est pas la meilleure nuit de ma vie non plus, mais je pense que c'est ma meilleure nuit récente, on va dire. Elle a eu lieu il y a quelques jours. C'était assez cool, justement, parce qu'elle confirme un peu tout ce que j'ai dit avant. J'ai eu l'occasion de coucher avec une nana que je connaissais un peu. Alors, ce n'était pas ma grande amie de quoi. mais ancienne cliente, on va dire récurrente de ma pizzeria. Et du coup, on se connaissait un peu. Et du fait de cette connexion qu'on avait déjà un peu, du fait de sa personnalité aussi, elle n'a pas hésité à me dire à chaque fois ce qu'elle aimait ou ce qu'elle n'aimait pas. Et donc ça, c'était vraiment un échange à ce niveau-là. Et ce qui était cool aussi, ça c'est un coup de chance plus qu'autre chose, mais c'était cool, c'est qu'en plus de ça, elle aimait bien les choses que j'aimais aussi et que tout le monde n'aime pas. Donc ça, ça s'est hyper bien goupillé. Je vais pas aller trop dans les détails, mais il faut donner une idée. Alors il y a un truc que je sais que tout le monde n'aime pas, que moi j'aime beaucoup, j'aime bien mordre un peu. J'aime bien qu'on mord un peu aussi d'ailleurs. Et tout le monde n'aime pas parce qu'il y a la douleur qu'on peut ressentir, il y a le fait que selon la peau, selon le corps qu'on a, ça peut laisser des traces. Ça peut laisser des traces pendant quelques jours, si tant est qu'on a un travail, on voit beaucoup de clients, si tant est que... On doit voir la famille le lendemain ou le surlendemain. Ça peut être compliqué et du coup, c'est une pratique que tout le monde n'aime pas. Et du coup, à chaque fois, en général, quand je disais justement que je communique et que je fais attention, j'y vais un petit peu à tâtons. J'attends de voir la réaction de ma partenaire et si elle ne me dit rien, je lui demande si je peux continuer ou si je peux y aller plus fort ou je ne sais pas quoi. Et là, quand j'ai commencé à le faire, ce que j'ai adoré, c'est qu'elle m'a dit, direct, elle adorait ça. Elle m'a dit mais vas-y, vas-y plus fort, j'adore. donc là c'était génial On s'est hyper bien trouvés à ce niveau-là. Et du coup, on a passé une nuit comme ça, assez éclatée, parce que tout ce que je faisais ou qu'elle faisait, c'est des trucs que l'un comme l'autre, on aimait bien. Et du coup, à chaque fois, on n'arrêtait pas de s'engager, on se disait, vas-y, continue, continue, c'est bien, c'est bien, c'est bien. Et non, c'était vraiment bien, parce que le fait d'avoir des feedbacks en direct aussi, ça te conforte aussi dans l'idée que tout ce que tu es en train de faire donne du plaisir à l'autre. Ça excite aussi un petit peu, on ne va pas se mentir, forcément, t'as envie de continuer et de la rendre encore plus folle. Donc non, là-dessus, c'était hyper cool. Et bon, après, évidemment, on va pas se mentir, au niveau des sensations que j'ai ressenties, moi aussi, mon plaisir personnel, c'était aussi incroyable. Et non, du coup, c'était vraiment cool d'avoir une partenaire avec qui on a un peu ces trucs en commun. Parce qu'en fait, on parlait récemment avec des amis, et on disait, oui, est-ce qu'un tel ou un tel, on peut appeler ça un bon coup ou pas un bon coup ? Moi, j'ai une théorie un peu récente, où je me dis qu'en fait, je ne suis pas sûr qu'il y ait des bons ou des mauvais coups. Je pense qu'il y a plus des gens avec qui tu as un haut taux de compatibilité, on va dire. Et que quand tes pratiques en fait tu plaisent et que ces pratiques te plaisent, ben là tu vas dire c'est un coup incroyable. Mais ça se trouve, ces mêmes pratiques avec quelqu'un d'autre ne marcheraient pas très bien. Et la personne dirait ça c'est pas un bon coup. Et ben voilà, donc là j'ai eu de la chance de tomber sur une fille avec qui j'avais un haut taux de compatibilité sexuelle. Donc non, franchement c'était une nuit hyper cool. Ça a été long, ça a été cool. Franchement, je ne sais pas, je pense qu'on a dû commencer. Je ne sais pas combien d'heures ça a duré, combien de fois ça a duré, mais c'était vraiment trop cool. Et encore une fois, je pense que ce qui a été le plus primordial, que comme on se connaissait, même si on ne se connaissait pas énormément, encore une fois, mais qu'on se connaissait suffisamment. Pour se dire les choses, je pense que ça a vraiment contribué à ce qu'on passe cette nuit-là. Parce qu'en vrai, si on ne se connaissait pas bien, je pense que j'aurais commencé peut-être un peu à la mordre au début. Elle m'aurait dit « Ah, elle n'aurait peut-être pas osé me dire qu'elle aime ça et du coup je ne serais pas allé plus fort. » Alors qu'en fait, on aurait loupé une nuit de folie en fait. Et après, toutes les autres pratiques que je ne vais pas développer parce que voilà. Mais pareil, si elle n'avait pas osé me dire « Ah ouais, continue à faire ci, à faire ça. » Parfois, j'aurais peut-être un peu arrêté et vice-versa. moi je n'avais pas osé l'encourager à faire des trucs qu'elle faisait et que j'adorais, ça se serait vraiment bien passé. Donc voilà, je pense que, évidemment, la compatibilité sexuelle est hyper importante, mais la communication permet aussi de la booster, de l'envélir peut-être pas, mais de la booster, de l'optimiser. Voilà, c'était le mot que je cherchais. Et ouais, c'est un peu, entre guillemets, la leçon que je tire de cette nuit, même s'il n'y a pas de leçon à tirer, mais là, c'est parce qu'on me demande d'en parler et donc d'y réfléchir. Et voilà, c'était trop cool.