Speaker #0Bienvenue dans le podcast qui pousse les portes des grands hôtels pour réinventer votre quotidien. Palace Mindset, bonjour, comment puis-je vous aider ? Et si écrire à la main était une façon de rester connecté avec soi comme avec les autres ? Chers auditeurs, quand a été la dernière fois que vous avez écrit ? Je veux dire que vous avez empoigné un stylo, ou mieux une plume, pour coucher des mots sur le papier. Pour une liste de courses peut-être ? Un mot d'amour en partant le matin ou une lettre de motivation ? Combien de notes s'entassent sur votre application de téléphone ? Des dizaines ? Des centaines ? Moi je ne les compte plus. Vous utilisez peut-être des abréviations dans vos messages ? Ou bien vous utilisez l'autocorrecteur pour gagner du temps ? Coupable. Ça, on l'est tous. Pourtant, quand vous entrez dans une chambre d'hôtel et qu'on vous a laissé un mot d'accueil manuscrit, signé de la main du directeur ou de toute autre personne qui a pris ces quelques minutes pour noter votre nom, sans faute d'orthographe, que ressentez-vous ? Et le courrier, franchement ? Qu'est-ce que vous recevez régulièrement ? Une carte postale ? Une invitation sur du joli papier ? Ça arrive encore, ça ? Quand on était petit, c'était une fête de trouver une lettre à son nom, un vrai trésor. Une enveloppe inattendue et chérie. On se disait, qui peut bien m'écrire ? Aujourd'hui, faut l'avouer, on ouvre machinalement cette boîte. De la pub, de la pub, les impôts. Le passage du facteur est synonyme de mauvaise nouvelle en général. J'ai remarqué aussi qu'on ne reçoit plus de faire-part ou d'invitation au mariage en version papier. On fait des mails, des groupes WhatsApp ou même des sites internet. Alors ceci est mon appel à l'action. Pourquoi écrire reste essentiel et comment retrouver ce plaisir ? Selon une enquête publiée fin 2022 par le ministère de l'Éducation, Les élèves de CM2 feraient environ 9 fautes d'orthographe de plus que ceux de 1987, soit une hausse de 81% sur une intervalle de 35 ans. Là, il est temps de se réveiller. Dessiner, écrire, ce sont deux actions simples qui nous rendent humains. Vous devez vous demander pourquoi on aborde ce sujet dans The Palace Mindset. Eh bien, parce que c'est à travers mes expériences dans de grands hôtels que j'ai appris à apprécier la valeur du papier et des mots. Dans ces lieux singuliers, les QR codes ne devraient pas gagner face au menu papier. Des bureaux en bois, des bloc-notes estampillés de blasons en héritage, le choix du papier au grammage suffisant pour qu'il se tienne bien, à l'encre ou à la dorure imaginée avec soin. C'est tout un art, une invitation à écrire, de la haute couture pour l'écriture. Il y a cette joie immense de toucher le papier, de faire parcourir sa plume. Dans les grands hôtels, le papier est partout. Un peu comme dans American Psycho, quand ils comparent leurs cartes de visite où la typographie semble similaire, mais en réalité, chaque pièce... reflète la personnalité de son auteur. Du coup, en contexte professionnel comme personnel, je me bats pour cultiver cet art. Sous toutes ses formes d'ailleurs. Je suis sûre que vous avez entendu parler de cette tendance du journaling pour ses bienfaits sur le plan mental. En gros, tenir un petit carnet avec ses pensées, se confier sur ses émotions, noter ses projets, ses ambitions. Kendall Jenner en est une ambassadrice comme de nombreuses influenceuses, même si la pratique existe depuis la nuit des temps, en réalité. Le concept a été beaucoup poussé ces dernières années, en ligne, peut-être un peu trop d'ailleurs. Je ne suis pas vraiment fan de ces automatismes. Du style, levez-vous à 5h du matin, faites-vous un café et écrivez pendant 30 minutes. C'est pas comme ça que ça marche, on est bien d'accord. Mais cette idée peut permettre, si elle est bien réalisée, de renouer avec son enfant intérieur en tenant une sorte de journal intime. Même si je suis convaincue que l'écriture, parfois, est faite pour être partagée. Une lettre, une attention, n'est-ce pas ? Je me rappelle encore de ma découverte du roman Les Liaisons Dangereuses au lycée et cette fascination que j'ai eue pour l'utilisation des mots et cette relation épistolaire absolument incroyable. Cette façon d'aborder l'intimité et le sexe, mais de façon implicite et codée pour respecter les conventions sociales de l'époque. Tout comme je me rappelle des petits mots laissés par mes parents que je garde toujours dans mon portefeuille. Comme lorsqu'on offre un cadeau, offrir satisfait autant que recevoir. Pour l'écriture, c'est la même histoire. Poser ses mots, c'est faire le cadeau de ses pensées. C'est choisir avec un grand soin chaque tournure de phrase et emprunt au vocabulaire. Pour retranscrire ses pensées, pour décrire l'autre ou les choses qui nous entourent. Pas évident comme exercice, hein ? Alors comment mettre toutes les chances de son côté pour cultiver cet art ? L'excuse c'est souvent je n'ai pas le temps ou je ne suis pas quelqu'un de créatif. Je dois dire qu'on passe tellement de temps dans nos vies modernes à courir à droite et à gauche qu'il y a rarement des moments propices pour se poser, pour tout couper. Si, en vacances... Et c'est pour ça que je vous invite à envoyer des cartes postales dans mes épisodes carnet de voyage. Les auteurs assumés en ont fait leur métier. Ils bénéficient donc de journées entières pour remplir des pages blanches. Mais pour les autres professions, comme les nôtres, il faut s'accorder le temps et l'espace. Le temps, ça ne dépend que de vous. L'espace, c'est aussi important, parce qu'on peut écrire une liste de courses à sa table de cuisine, mais c'est tout à fait différent pour une lettre, un poème ou un roman. En plus, les distractions qui nous entourent se multiplient. Projetez-vous assis sur votre canapé. Que voyez-vous ? Une télé ? Des magazines ? Un téléphone ? Un vêtement que vous avez oublié de ranger ? Autant de facteurs de distraction. Je pense aussi que le cadre inspire. C'est pourquoi j'écris souvent les sujets de mes épisodes sur ma terrasse, entourée de verres et de couleurs gays à l'italienne. D'ailleurs, si vous voulez voir à quoi elles ressemblent, j'ai récemment posté une petite vidéo sur Instagram, sur At The Palace Mindset. Chez soi, c'est pratique pour la constance, mais parfois on a vraiment besoin de changer d'air. On peut écrire pour s'échapper, ou s'échapper pour écrire. C'est devenu une véritable raison de voyager d'ailleurs. Les indicateurs de tendance de cette année semblent tous le démontrer. On a besoin de profondeur et de sens. Même Pinterest, qui fait souvent des rapports sur les intérêts de ses utilisateurs, a déclaré au sujet des temps forts de l'été 2025 « la tendance est à la déconnexion et à la retraite littéraire » . Certains hôtels proposent maintenant des retraites d'écriture comme celle autour du yoga, un lieu paisible où s'échapper pour mieux écrire. Alors où aller pour profiter de cet élan d'écriture ? L'hôtel Santa Maddalena a ouvert en 2000 à l'initiative de deux écrivains, Béatrice Monti de la Corté et Grégor Fonrezori. Ils ont en fait transformé une ancienne ferme en Toscane, en résidence d'auteur. On y trouve des pièces dédiées à l'écriture, un peu comme des ateliers d'artistes, mais surtout à un environnement idyllique, bordé d'oliviers pour inspirer. Les résidents sont aussi amenés à se rencontrer. à partager des dîners de fraîches pâtes italiennes ensemble. Parce que l'émulsion créative, on le sait, vient avec l'expérience, les rencontres et la stimulation des sens. D'autres pépites se cachent tout autour de la Méditerranée, comme Casa Anna en Andalousie, ou au mythique hôtel Il Pelicano, aussi en Italie. À Paris, le Lutetia, récemment mandarin oriental, dispose de sa suite littéraire. Au Royal Evian Resort, vous pouvez vous inscrire pour une retraite avec l'écrivain américain Douglas Kennedy. Le point commun entre ces lieux ? Des jardins d'Éden aux arbres fruitiers, Des vues prenantes sur la ville ou la campagne. Un silence propice à la création et des espaces où rencontrer du monde pour la reconnexion. Tout ce que j'ai mis en place sur ma terrasse, en fin de compte. C'est important de s'aménager des lieux à part, même si je pense qu'il faut casser cette routine de temps en temps en changeant d'atmosphère. Un de mes plus beaux souvenirs était à Positano. Je suis si amoureuse de ce pays qu'est l'Italie, qu'y aller une fois par an, c'est comme une retraite spirituelle pour moi. Un pèlerinage. Des bons plats, du bon vin, dolce far niente. C'est pas pour rien que je suis fan de manche-prix M. Cette fois-ci, j'ai séjourné à un petit hôtel familial qui s'appelait Il Barilo Todelnono. Un balcon vu sur la mer à perte de vue. Un silence reposant et ce supplément d'âme qu'on ne retrouve pas dans les chaînes hôtelières, mais qu'on vit dans ces petits hôtels particuliers. C'est dans ce type de cadre que ma famille et moi débattons pendant des heures sur des projets familiaux potentiels qui ne verront peut-être jamais le jour. Mais une force créative émane de nous comme déconnectée de notre système de tous les jours. À Bali, à Marrakech, à Positano. dans des lieux magiques, hors du temps. Comme si là, tout était possible. Mon conseil c'est, profitez de cet élan quand vous le ressentez. Laissez-vous porter par cette vague optimiste et lumineuse. Rapportez-la chez vous, si toutefois vous décidez de rentrer de vacances. Posez toutes les idées brillantes qui vous viennent à cet instant, comme un témoignage de cette folie passagère. Parce que quand vous rentrerez chez vous, ça vous semblera être de la folie, tandis que les mots écrits sur du papier seront concrets et vous rappelleront que tout ça, c'est possible quand on prend du recul et une bonne bouffée d'air frais. Bon, comment et quand allez-vous vous y mettre ? Des lieux, vous pouvez en trouver partout. Au bord d'un lac, à l'autre bout du monde si vous en avez besoin. dans votre jardin ou dans une autre région proche, dans la Loire, en Alsace, près de l'océan, laissez-vous appeler. On a parlé ensemble du retour aux sources, en voilà une autre forme. Vous pouvez trouver sur Internet de nombreuses retraites d'écriture, parfois couplées à d'autres pratiques comme la méditation ou le yoga, certaines où vous êtes libre, d'autres où vous pratiquez en groupe. Et surtout, à plusieurs types de budget. Mais vous pouvez très bien vous en sortir tout seul si vous le souhaitez. Parce qu'il n'y a pas de mauvaise réponse dans l'écriture. Oui, ça reste de l'art. Écrire pour soi, écrire pour les autres, autant de façons de se faire du bien. Mais surtout, ne vous mettez pas la pression. Commencez petit. Même quelques minutes par jour, dans un coin tranquille, ça fait du bien. Créer ce rituel, ce moment, c'est une forme d'attention que vous vous offrez à vous-même. Alors, qu'est-ce que vous aimeriez écrire en premier ? Une lettre ? Un poème ? Un carnet de voyage ? Une carte postale ? Ou le plan d'un projet ? Merci d'avoir passé ce petit moment avec moi, et surtout rappelez-vous, la vie est ce que vous en faites. Alors faites-en une expérience 5 étoiles. A la semaine prochaine, même heure, même endroit, dans The Palace Mindset.
