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The Palace Mindset

Le Vietnam

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30min |27/05/2025
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Le Vietnam

Le Vietnam

30min |27/05/2025
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Description

Après les temples du Cambodge, ce nouvel épisode poursuit le carnet de voyage au Vietnam, plus précisément à Ho Chi Minh Ville. Là où les contrastes frappent, la mode intrigue, et l’art émeut.


Entre un gratte-ciel feutré, un marché bruyant, une rencontre surprenante et un vêtement traditionnel devenu manifeste esthétique, je vous raconte ce qui m’a touchée : la grâce d’un pays jeune, curieux, ancré et mouvant.


Sans doute l’un des plus beaux voyages de ma vie, où je retournerai.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast qui pousse les portes des grands hôtels pour réinventer votre quotidien. Palace Mindset, bonjour, comment puis-je vous aider ? On s'était arrêté où déjà ? Ah oui, c'est ça. D'abord la capitale cambodgienne, Phnom Penh, puis les temples d'Angkor à Simrip. Vous êtes prêts ? On embarque pour un nouveau vol, le Vietnam. 15h. La voiture nous attend aux portes de notre grand hôtel. Je sors d'un dernier massage et saute dans le véhicule encore sur un petit nuage. La sensation de flottement persiste alors qu'on quitte le pays, longeant les terres agricoles qui bordent la grande avenue menant à l'autoroute. Le soleil se couche sur cette vaste étendue. Je prends un dernier cliché mental comme une carte postale avant le départ. Nous arrivons à l'aéroport. J'ai rarement vécu autant de procédures pour un si petit hall d'embarquement. Mais après un traitement pour le moins interminable, on décolle. 18h. Nous voilà à Ho Chi Minhville. Ho Chi Minh, la nuit, vibre d'une énergie presque contagieuse. Les rues débordent de scooters, les klaxons se mêlent à la musique qui s'échappe des bars et des cafés ouverts sur les trottoirs. Les néons colorés s'allument, un à un. donnant aux façades une allure électrique. On croise des vendeurs ambulants qui installent leurs petites échoppes sur les coins de trottoirs. Les tables en plastique se remplissent de clients venus manger une soupe feu ou boire une bière fraîche. Le tout a même le bitume. Il y a des rooftops branchés avec vue sur les lumières de la ville, des cafés artis aux lumières tamisées et même des petits karaokés improvisés. Tout semble vivant, fluide. en mouvement constant. Mais malgré cette effervescence, on ressent aussi une forme de douceur dans cette agitation, une convivialité spontanée, une manière de vivre le moment présent avec légèreté. Ho Chi Minh Ville ne dort jamais vraiment. J'ouvre les yeux et je m'exerce à mon sport préféré, observer les gens. J'échange quelques regards avec les gens de la ville. Et un élément me frappe assez rapidement. Leurs vêtements. Je trouve que c'est absolument fascinant à quel point le style vestimentaire en dit long sur une société. Il reflète à la fois ses valeurs culturelles, ses normes sociales et son rapport à l'histoire et à la modernité. Parfois, il ne s'agit pas seulement de se couvrir, mais de se situer dans un cadre collectif. respecter des codes, de pudeur, de statut, d'âge, affirmer une appartenance ou au contraire s'en détacher. Les vêtements révèlent également les dynamiques économiques, entre artisanat local versus marque internationale, ainsi que l'ouverture à l'influence étrangère. Dans une société, ce que l'on porte peut être un marqueur silencieux d'héritage, de hiérarchie ou encore de liberté. C'est pour ça que la façon dont vous vous habillez est primordiale si vous souhaitez que l'image que vous renvoyez soit en accord avec vos valeurs. J'en ai brièvement parlé dans l'épisode White Lotus en analysant les personnages, mais je pense vous faire un épisode dédié. N'hésitez pas à me dire si ça vous plairait. À Saïgon, l'autre nom de Ho Chi Minh, il y a une vraie différence avec le Cambodge, pourtant pays voisin. Là-bas, le style est plus simple et fonctionnel. Beaucoup portent des vêtements amples, légers et adaptés à la chaleur humide. Je les comprends. Le krama, dont on a parlé dans l'épisode précédent, est une écharpe traditionnelle à carreaux et un accessoire quotidien polyvalent porté aussi bien par les hommes que par les femmes. Mais ce même objet sert aussi de chemin de table, de porte de bébé en bandoulière ou même d'arme dans les arts martiaux. Le pratique et la polyvalence avant tout. Ce style conserve une touche plus traditionnelle au quotidien. On sent un vrai attachement aux éléments culturels hérités dans une ambiance décontractée. Dans les rues du Cambodge, pas de firme internationale. Les deux genres consomment dans les marchés, alors qu'au Vietnam, je découvre un tout autre monde. Les filles, je les appelle ainsi parce qu'elles paraissent toutes si jeunes, sont plus influencées par la mode coréenne ou japonaise. Vêtements ajustés, couleurs sobres, ce qui me fascine c'est qu'elles donnent une vraie leçon de style, entre modernité et touche locale, influence urbaine et ultra-féminité. Dans les rues de Ho Chi Minh ville, elle déambule avec une élégance décontractée, souvent perchée sur des sandales fines, un sac soigneusement choisi à l'épaule et une robe de soirée. Parfois avec un sweat, il faut l'avouer, mais le scooter l'oblige. Ce style affirmé dit quelque chose d'une jeunesse qui regarde vers l'extérieur tout en conservant un sens aigu de la présentation, du contrôle de soi et de l'esthétique. Et je pense qu'on devrait davantage s'en inspirer. Je passe une rue animée où un café déborde de vietnamiens en pleine fête. La musique, les rires, l'agitation me saisissent aussitôt. avant même que j'aie le temps d'apprécier la scène le chauffeur me fait un signe de la main et m'invite à lever les yeux je m'exécute et là je dois presque me pencher en arrière tellement l'immeuble qui se dresse devant moi est imposant un gratte-ciel moderne qui n'aurait rien à envier à ce New York. Et pourtant, il semble se fondre dans la ville avec une élégance discrète. C'est là, notre hôtel, M Gallery Saigon, hôtel des arts. Dès que je franchis les deux grandes portes battantes, je sens immédiatement qu'il ne s'agit pas de n'importe quel endroit. Il se dresse majestueux mais sans prétention dans cet espace urbain en constante évolution. L'intérieur me plonge dans une atmosphère où le luxe n'est jamais ostentatoire. Les tissus somptueux, en velours et en soie, plongent dans une vague de stupéfaction et de confort immédiat. L'art est omniprésent, mais toujours avec discrétion. Des peintures colorées, un grand piano à queue, le mixologue qui compose comme un artiste, des objets choisis avec soin, qui ponctuent chaque espace. La réception est grandiose, avec sa hauteur sous plafond étourdissante, mais dénuée de toute formalité superflue. On me reçoit avec simplicité et chaleur, loin de l'agitation de la ville. Et je reconnais là l'alliance parfaite du meilleur des deux mondes entre marque française et art de vivre vietnamien. La dame à la réception parcourt les couloirs avec grâce, laissant apparaître la coupe et les motifs de sa robe. En fait, elle porte ce que l'on nomme un nao dai. Cette robe, c'est comme une seconde peau, un vêtement qui épouse délicatement le corps tout en lui laissant la liberté de se mouvoir. Imaginez une longue tunique, fluide mais ajustée, qui se fend légèrement sur les côtés, laissant entrevoir juste un peu de jambe. La soie, avec sa texture douce et brillante, capte la lumière à chaque mouvement. Le col droit et haut encadrent le visage apportant un certain contrôle. Les manches longues suivent la courbe des bras et la coupe allongée de la tunique prolongent l'effet de grâce créant une silhouette élancée. C'est un vêtement qui ne crie pas sa beauté, mais qui se dévoile avec chaque mouvement, chaque pas. Et le pantalon qui l'accompagne, ample et léger, danse autour des jambes apportant une fluidité supplémentaire à l'ensemble. L'ao dai est un vêtement qui évoque à la fois la tradition et l'élégance moderne. Il a traversé plusieurs évolutions, devenant un symbole de la féminité vietnamienne. Au XVIIIe siècle, il a commencé à prendre forme inspirée des vêtements traditionnels chinois, avec une coupe plus ajustée, tout en restant ample sur les côtés. Au XIXe siècle, l'haodaï a pris une silhouette plus élancée, avec des tissus somptueux et des détails raffinés, devenant un vêtement porté lors de cérémonies et événements spéciaux. Au XXe siècle, il se voit modernisé tout en introduisant des matériaux comme la soie. Dans les années 1960-70, il s'assouplit avec des tissus plus légers et des couleurs audacieuses. le rendant plus accessible et adapté à la vie quotidienne. C'est cette adaptation constante qui lui a permis de traverser les époques et les générations. En 2025, il reste un symbole national, tout en étant revisité par des créateurs contemporains. Et il est réellement porté dans la rue, pas enfermé dans une vitrine. Je gagne l'ascenseur. Etage 23. La montée semble infinie. Un lobby boy m'accompagne et pousse la porte de notre suite. Comment vous dire, je suis subjuguée. Déjà, je suis frappée par la sensation d'espace. Les murs disparaissent presque grâce à l'énorme baie vitrée qui s'étend sur toute la pièce, me dévoilant un panorama fascinant de la ville. Les lumières de Ho Chi Minh s'allument lentement, dessinant des milliers de points lumineux qui semblent respirer en harmonie avec la ville. C'est à la fois apaisant et énergisant. Un contraste parfait. Sur la table, un festin d'accueil attend patiemment, mais ce n'est pas un simple repas. Les couleurs des fruits frais, les textures des mélocos créent une invitation subtile à savourer le moment. Les fleurs fraîches placées autour de la pièce ajoutent cette touche de nature qui réchauffe l'atmosphère. Tout est simple mais raffiné, comme si l'on m'offrait une expérience à la fois authentique et enveloppante. Et puis... Il y a cette baignoire sur pied, posée avec une vue imprenable sur la ville. Elle me regarde presque, me donnant envie de m'y plonger immédiatement pour finir la journée. Le contraste entre la sérénité de la pièce et l'effervescence de la ville me donne un sentiment de paix rare, comme si cet espace était à la fois un refuge et un miroir de ce qui se passe dehors, mais en plus calme, plus personnel. Derrière le lit, un grand bureau à la vue imprenable. Je rêve alors. M'installer et passer des heures à rédiger mes futurs épisodes. Les yeux dans la ville. La vue à travers la baie vitrée est idéale pour nourrir l'inspiration. Un peu comme une caribra de chaud, accroupie devant son écran, le regard rivé sur la 66 Perry Street à Manhattan. Avant de profiter d'un bain de minuit, parfaitement autorisé et même doucement suggéré, je descends au bar. Je suis convaincue qu'un bon cocktail en dit long sur un hôtel. Comme l'huile d'olive dans un restaurant italien. C'est un indicateur du sens du détail et de l'équilibre. Je remonte ensuite dans ma chambre. Tout est paisible, les draps sont frais, le silence complet. Je m'endors aussitôt. Le lendemain, pas de réveil, mais le soleil qui se lève sur la ville, et sur moi par la même occasion. Mon premier réflexe ? Bondir près de la vitre pour découvrir le décor sous un nouveau jour. Plus de scooters dans le parking du bar d'en face, mais une population qui grouille dans les rues. Impossible d'y résister, même si la suite est parfaite, aucune minute à perdre. Juste le temps de descendre au Sky Lounge pour profiter d'un petit déjeuner, en tout petit comité. Et me voilà dehors. Comme l'esprit artiste et littéraire de l'Hôtel des Arts m'a gagné, j'arbore une tenue délicate et souple où je me sens féminine et libre. Sans programme, nous posons un pied dans la ville, nous laissant porter d'une rue à l'autre. Je longe un café ouvert sur la rue. À même le trottoir, des hommes jouent aux cartes, d'autres lisent le journal. un café glacé posé devant eux il me salue les tasses sont minuscules le café fort presque sirupeux la vie se déroule là dans une langue qui m'échappe mais dont je saisis le ton joyeux animé parfois songeur plus loin une vendeuse prépare des bannemis sur un petit stand métallique le pain croustillé la coriandre en Un trait de sauce et c'est prêt. Je tourne dans une rue plus calme. L'agitation laisse place à une sorte de quiétude inattendue. Me voilà sur Neuil-Van-Bin, la rue des livres. De part et d'autre, des librairies vitrées, des stands de journaux, des bancs occupés par des lecteurs concentrés, parfois des enfants assis par terre. L'air est plus frais ici, ou peut-être est-ce l'effet du silence relatif. Je ralentis. Je pourrais rester là longtemps. Je m'attarde devant un petit stand. À première vue... Quelques cartes postales, comme partout. Mais en m'approchant, je remarque que certaines sont encore humides, fraîchement terminées. Des artistes les dessinent là, devant moi, à l'encre, au pinceau, au très fin. Des scènes du Vietnam saisies sur le vif. Une vendeuse de lotus sur son vélo. Un vieux monsieur lisant sous un parasol. Des enfants courant dans une cour d'école. Je suis incapable de choisir. Donc j'en prends une dizaine. Et quelques marque-pages aussi. En papier mâché coloré, presque naïf, fait à la main, irrégulier, donc parfait. L'atmosphère est douce, comme si le temps s'était accordé une pause. Un peu plus loin, je m'installe dans un café ouvert sur la rue. Pas de façade, pas de frontière entre l'intérieur et l'extérieur. Autour de moi, quelques touristes discrets, des familles locales, des petites filles qui jouent en riant, insouciantes. Je commande une boisson à la lavande, curieuse. Rien à voir avec celle qu'on trouve en Europe, au goût formaté, sucré, standardisé. Ici, la lavande est subtile. L'harmonie encore une fois, l'art de ne pas trop en faire. Je sors mes cartes postales et je me mets à écrire. Ça se perd, l'écriture. Plus personne n'écrit de lettres ou de cartes. Et pourtant, s'il y a bien un moment où le temps s'y prête, c'est en voyage. Loin de chez soi, l'esprit ouvert, les sens éveillés. Alors je vous le dis, ceci est votre signe d'écrire. Une carte, une lettre, à chaque membre de votre famille, à vos amis, à ceux que vous aimez. Parce qu'aussi belle soit-elle, les photos ne disent jamais tout. Elles montrent, mais elles ne racontent pas. Le papier a une âme, il impose le choix du mot juste. Il réclame un ton plus épistolaire, un peu hors du temps, qui évoque, qui invente, qui fait appel à l'imaginaire. C'est un atelier d'écriture en miniature, et il fait autant de bien à celui qui écrit qu'à celui qui reçoit. Et surtout, fuyez les tournures classiques. Vous savez, il fait beau, les gens sont gentils, il y a du soleil, on peut mieux, on doit mieux. Parce que le monde est vaste et beau et que les destinataires, souvent nos grand-mères, un peu dans l'ennui, le méritent amplement. Bref, je suis la tête plongée dans mes pensées et quelque chose de tout à fait inattendu se produit. Une petite fille d'une dizaine d'années à peine s'approche doucement de ma table. Elle saisit une chaise, la traîne sans bruit, puis me regarde avec un sourire presque désarmant. « Je peux m'installer avec toi ? » Sa voix est douce et assurée. Sa mère, assise à la table voisine, me sourit et acquiesce d'un léger signe de tête. Alors je la laisse faire, un peu étonnée par cette audace si naturelle. Elle me raconte qu'elle a grandi ici, dans ce quartier, qu'elle vient chaque dimanche avec ses cousines pour pratiquer l'anglais avec les passants. Elle aime parler, rencontrer et écrire des lettres aussi. Elle a déjà tout compris. Elle parle avec clarté, avec cette assurance que seuls les enfants possèdent quand ils n'ont pas encore appris à douter. Elle me confie ses rêves. Vivre ailleurs, partir loin. En Australie peut-être, ou aux Etats-Unis. Elle cherche ce qui bouge, ce qui pulse. Pour elle, la France s'est complètement dépassée. Elle veut de la nouveauté. Mais elle précise que ce serait juste pour un temps. Parce que son pays préféré, c'est ici. Le Vietnam. Je suis émue par la justesse de cette petite voix. Elle incarne à sa manière un pays tout entier, jeune, confiant, tourné vers l'avenir sans jamais renier ses racines. Et je suis ravie de pouvoir ajouter son témoignage à cet épisode. Il est maintenant temps de poster mes cartes. Et quoi de mieux pour prolonger cette parenthèse d'écriture que de me rendre à la grande poste centrale de Saïgon, Tout près d'ici, un bâtiment jaune pâle aux airs coloniaux, grandiose et tranquille à la fois. Et le saviez-vous ? Il a été imaginé par Gustave Eiffel, encore un marqueur fort de l'histoire qui lie nos deux cultures. Il y a du monde partout. Des locaux, des touristes, des voyageurs pressés et d'autres qui, comme moi, prennent le temps. Les guichets sont animés, mais étonnamment, tout le monde se respecte. Chacun trouve sa place dans cette organisation désorganisée. Chacun avance à son rythme, sans jamais bousculer l'autre, et ça fonctionne. Je prends un instant pour observer, le grand hall est vaste avec son plafond élevé, ses ventilateurs qui tournent paresseusement, et ses murs anciens. Les guichets en bois sont ouverts, les employés vêtus de bleu se déplacent avec calme, et les voyageurs s'arrêtent pour admirer ce lieu mythique. Ça fait du bien de voir un monument en vie. Quand vient mon tour, je glisse mes cartes en enveloppe, puis dans la boîte rouge. Un dernier geste, presque cérémoniel avant de les voir s'envoler vers d'autres horizons. Et même si elles mettront sûrement plus de temps que moi à arriver, ça vaut le coup. Les quelques heures qui suivent m'offrent une immersion dans les contrastes de Saïgon. Je m'aventure dans des malls modernes de verre et d'acier, où les enseignes internationales côtoient les créateurs locaux. Mais dès que je m'éloigne, l'odeur de la ville me frappe. Celle de l'asphalte chaud, du marché de rue, des épices flottant dans l'air. Chaque ruelle semble avoir sa propre fragrance. Des fleurs fraîches vendues dans les étals, l'odeur sucrée des fruits tropicaux qui s'échappent des paniers. Il y a aussi cette senteur subtile d'encens, souvent porté par le vent, mêlé au bruit et aux voix des passants. Je fais quelques achats. Et déjà, la journée touche à sa fin. Je regarde mon palais moderne, un gratte-ciel qui se dresse parmi les autres, un havre de calme et de confort après cette immersion dans la frénésie de la ville. Et en repensant à tout ce que j'ai vu, je me surprends à penser. Demain, je m'en vais déjà. Au Chimineville, je reviendrai. Saigon est une ville vivante, vibrante, pleine de contrastes et de surprises. Et même si mon séjour a été court, il m'a laissé une empreinte profonde, une envie de revenir un jour pour découvrir encore plus de cette ville aux multiples facettes. Et si cette parenthèse urbaine se referme, un nouveau chapitre s'ouvre. La dernière phase du voyage commence. Un autre Vietnam m'attend. Je quitte la ville pour rejoindre les rivages calmes de la baie de Lang Co. Là-bas, tout promet d'être différent. Une transition presque nécessaire avant le retour à la vie effrénée de l'Occident. Je quitte Saigon à l'aube. On traverse finalement Danang. L'air change. Plus salin, plus doux. avec l'océan tout proche la ville apparaît posée entre mer et montagne les longues plages s'étendent à perte de vue des palmiers bordent les avenues puis très vite nous quittons les grands axes on grimpe dans la montagne les virages s'enchaînent et la jungle épaissit le silence et soudain comme une révélation la baie de lanko se dévoile en contrebas immense et calme la route descend en lacets désertes sans un bruit pas une voiture à l'horizon juste cette bande d'asphalte qui s'enfonce entre les arbres la mer au loin et cette impression étrange d'être seule sur une carte effacée et puis la pluie elle tombe d'un seul coup une vraie pluie dense Elle transforme le paysage en un tableau brouillé. L'horizon se réduit. C'est à ce moment-là qu'on comprend qu'on approche. Le resort que nous avons choisi est précisément là où personne ne passe par hasard. C'est ce que nous voulions. Un lieu éloigné, sans voisinage, sans agitation. Le sentiment précieux d'être seul au monde. D'ailleurs, je vous donne un conseil. Lorsque vous choisissez un hôtel, ne regardez pas que les chambres ou la piscine. Regardez ce qu'il y a autour. L'environnement joue un rôle immense dans l'expérience. Certains préféreront être au cœur de la ville, D'autres chercheront la paix, mais ne laissez pas ce détail au hasard. Je ne vous cache pas notre déception à l'arrivée. On avait tellement attendu ce moment, la plage, le soleil, les journées à lire et à ne rien faire d'autre que profiter. Je m'imaginais déjà bronzée, bouquinée, m'endormir sous le bruit des vagues. Mais non. Le plan tombe à l'eau. Littéralement, pour le coup. La mer est grise, le sable est détrempé, tout est désert. Heureusement, alors que notre sourire commence à s'effacer, j'aperçois au loin quelques silhouettes qui s'agitent sous la pluie. Ils nous font de grands signes, souriants, visiblement ravis de nous voir. La pluie ne semble les déranger en rien. Parmi eux, la manager de l'hôtel en personne qui vient à notre rencontre. Bienvenue au Banyan Trilanco. Et vraiment, sans exagérer, je n'ai jamais vécu un accueil aussi rapide, fluide et chaleureux. Pas le temps de dire ouf, ni même de se présenter. Ils savent déjà qui nous sommes, d'où nous venons. On nous reçoit comme si on arrivait chez des amis de longue date. Pas de formalisme pesant, pas de distance, juste de la chaleur, de l'attention, et ce naturel propre au lieu qu'ils savent vraiment accueillir. En moins de 15 secondes, nous sommes escortés jusqu'à notre villa, à l'abri de la pluie, un cocktail à la main et des serviettes chaudes dans les bras. L'anticipation dans les moindres détails. Ce genre de gestes simples mais précieux qu'on peut reproduire chez soi quand on reçoit avec le cœur. Man, notre majordome attitré, se présente. Et dans un élan aussi inattendu que charmant, il propose de prendre une photo souvenir avec nous. Pour lui, dit-il, comme un petit rituel. La sensation d'être comme chez des amis, encore une fois. Ils avaient même pris soin de chauffer le jacuzzi pour que l'on puisse profiter malgré la pluie. À ce niveau-là, aucun droit de se plaindre. Certes, le hamac reste sagement roulé et la vue mer a disparu, mais au fond, on est exactement là où on est censé être. Faut juste l'accepter. Heureusement, ici tout est pensé pour que le temps ait du sens, même quand il ne fait pas beau. L'hôtel propose une foule d'activités aussi bien sportives que bien-être. On ne peut pas s'ennuyer. C'est un autre rythme qui s'installe. Plus lent, plus intérieur. Et peut-être finalement, plus juste. Alors on teste. On se laisse porter par ce que le lieu propose. D'abord une session de self-stretching. Un autre jour, le tir à l'arc. Inattendu mais étonnamment satisfaisant. Une balade à vélo ensuite entre forêt humide et chemin désert pour retrouver un peu de mouvement. Un massage parce que vous me connaissez maintenant. Et puis mon activité préférée... Apprendre à préparer un vrai café soda. Ce café vietnamien au lait concentré, lentement filtré. Mais je vous en reparlerai dans un prochain épisode. Parce que l'art du café mérite à lui seul une chronique entière dédiée à tous les aficionados de caféine. L'hôtel est un véritable terrain de jeu pour les curieux. En quatre jours, on ne pose jamais nos affaires deux fois au même endroit. Entre les coins de piscines isolées, les petits cafés ouverts en journée, les restos à cuisine à ciel ouvert, il y a toujours un endroit où s'échapper. Pour être complètement transparente, ça n'a pas été de tout repos. Parfois, le temps s'éclaircit d'un coup, le ciel s'ouvre, le soleil tape sans prévenir, et lundi suivi ne plaisante pas. Et je me fais bien la voir. Donc petit rappel amical, ne sous-estimez jamais la crème solaire. Même en fin de journée, même sous les nuages, ça chauffe et ça marque. Croyez-moi, ma brûlure au soleil en est la preuve. Je vous épargne les détails, mais elle est mémorable. D'autres péripéties viennent pimenter le séjour. Comme mon téléphone, qui décide de me lâcher au pire moment. Le temps, lui, ne veut pas coopérer. Le seul jour où je suis déjà bien brûlée, la météo décide de changer. Impossible de profiter du soleil comme prévu. Même si ces derniers jours censés être idylliques virent en aventure légèrement chaotique, je rentre avec des souvenirs plein la tête et une énergie complètement reboostée. La créativité se nourrit des rencontres, des odeurs, des tissus, des goûts,

  • Speaker #1

    tout ce qui fait l'âme d'un voyage en fait. Et encore une fois, je reviendrai.

  • Speaker #0

    Parce qu'ici, même dans le chaos ou la pluie, il y a toujours quelque chose à découvrir,

  • Speaker #1

    à apprendre et à aimer.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir passé ce petit moment avec moi.

  • Speaker #0

    Et surtout, rappelez-vous,

  • Speaker #2

    la vie est ce que vous en faites. Alors faites-en une expérience 5 étoiles. A la semaine prochaine, même heure, même endroit, dans The Palace Mindset.

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Après les temples du Cambodge, ce nouvel épisode poursuit le carnet de voyage au Vietnam, plus précisément à Ho Chi Minh Ville. Là où les contrastes frappent, la mode intrigue, et l’art émeut.


Entre un gratte-ciel feutré, un marché bruyant, une rencontre surprenante et un vêtement traditionnel devenu manifeste esthétique, je vous raconte ce qui m’a touchée : la grâce d’un pays jeune, curieux, ancré et mouvant.


Sans doute l’un des plus beaux voyages de ma vie, où je retournerai.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast qui pousse les portes des grands hôtels pour réinventer votre quotidien. Palace Mindset, bonjour, comment puis-je vous aider ? On s'était arrêté où déjà ? Ah oui, c'est ça. D'abord la capitale cambodgienne, Phnom Penh, puis les temples d'Angkor à Simrip. Vous êtes prêts ? On embarque pour un nouveau vol, le Vietnam. 15h. La voiture nous attend aux portes de notre grand hôtel. Je sors d'un dernier massage et saute dans le véhicule encore sur un petit nuage. La sensation de flottement persiste alors qu'on quitte le pays, longeant les terres agricoles qui bordent la grande avenue menant à l'autoroute. Le soleil se couche sur cette vaste étendue. Je prends un dernier cliché mental comme une carte postale avant le départ. Nous arrivons à l'aéroport. J'ai rarement vécu autant de procédures pour un si petit hall d'embarquement. Mais après un traitement pour le moins interminable, on décolle. 18h. Nous voilà à Ho Chi Minhville. Ho Chi Minh, la nuit, vibre d'une énergie presque contagieuse. Les rues débordent de scooters, les klaxons se mêlent à la musique qui s'échappe des bars et des cafés ouverts sur les trottoirs. Les néons colorés s'allument, un à un. donnant aux façades une allure électrique. On croise des vendeurs ambulants qui installent leurs petites échoppes sur les coins de trottoirs. Les tables en plastique se remplissent de clients venus manger une soupe feu ou boire une bière fraîche. Le tout a même le bitume. Il y a des rooftops branchés avec vue sur les lumières de la ville, des cafés artis aux lumières tamisées et même des petits karaokés improvisés. Tout semble vivant, fluide. en mouvement constant. Mais malgré cette effervescence, on ressent aussi une forme de douceur dans cette agitation, une convivialité spontanée, une manière de vivre le moment présent avec légèreté. Ho Chi Minh Ville ne dort jamais vraiment. J'ouvre les yeux et je m'exerce à mon sport préféré, observer les gens. J'échange quelques regards avec les gens de la ville. Et un élément me frappe assez rapidement. Leurs vêtements. Je trouve que c'est absolument fascinant à quel point le style vestimentaire en dit long sur une société. Il reflète à la fois ses valeurs culturelles, ses normes sociales et son rapport à l'histoire et à la modernité. Parfois, il ne s'agit pas seulement de se couvrir, mais de se situer dans un cadre collectif. respecter des codes, de pudeur, de statut, d'âge, affirmer une appartenance ou au contraire s'en détacher. Les vêtements révèlent également les dynamiques économiques, entre artisanat local versus marque internationale, ainsi que l'ouverture à l'influence étrangère. Dans une société, ce que l'on porte peut être un marqueur silencieux d'héritage, de hiérarchie ou encore de liberté. C'est pour ça que la façon dont vous vous habillez est primordiale si vous souhaitez que l'image que vous renvoyez soit en accord avec vos valeurs. J'en ai brièvement parlé dans l'épisode White Lotus en analysant les personnages, mais je pense vous faire un épisode dédié. N'hésitez pas à me dire si ça vous plairait. À Saïgon, l'autre nom de Ho Chi Minh, il y a une vraie différence avec le Cambodge, pourtant pays voisin. Là-bas, le style est plus simple et fonctionnel. Beaucoup portent des vêtements amples, légers et adaptés à la chaleur humide. Je les comprends. Le krama, dont on a parlé dans l'épisode précédent, est une écharpe traditionnelle à carreaux et un accessoire quotidien polyvalent porté aussi bien par les hommes que par les femmes. Mais ce même objet sert aussi de chemin de table, de porte de bébé en bandoulière ou même d'arme dans les arts martiaux. Le pratique et la polyvalence avant tout. Ce style conserve une touche plus traditionnelle au quotidien. On sent un vrai attachement aux éléments culturels hérités dans une ambiance décontractée. Dans les rues du Cambodge, pas de firme internationale. Les deux genres consomment dans les marchés, alors qu'au Vietnam, je découvre un tout autre monde. Les filles, je les appelle ainsi parce qu'elles paraissent toutes si jeunes, sont plus influencées par la mode coréenne ou japonaise. Vêtements ajustés, couleurs sobres, ce qui me fascine c'est qu'elles donnent une vraie leçon de style, entre modernité et touche locale, influence urbaine et ultra-féminité. Dans les rues de Ho Chi Minh ville, elle déambule avec une élégance décontractée, souvent perchée sur des sandales fines, un sac soigneusement choisi à l'épaule et une robe de soirée. Parfois avec un sweat, il faut l'avouer, mais le scooter l'oblige. Ce style affirmé dit quelque chose d'une jeunesse qui regarde vers l'extérieur tout en conservant un sens aigu de la présentation, du contrôle de soi et de l'esthétique. Et je pense qu'on devrait davantage s'en inspirer. Je passe une rue animée où un café déborde de vietnamiens en pleine fête. La musique, les rires, l'agitation me saisissent aussitôt. avant même que j'aie le temps d'apprécier la scène le chauffeur me fait un signe de la main et m'invite à lever les yeux je m'exécute et là je dois presque me pencher en arrière tellement l'immeuble qui se dresse devant moi est imposant un gratte-ciel moderne qui n'aurait rien à envier à ce New York. Et pourtant, il semble se fondre dans la ville avec une élégance discrète. C'est là, notre hôtel, M Gallery Saigon, hôtel des arts. Dès que je franchis les deux grandes portes battantes, je sens immédiatement qu'il ne s'agit pas de n'importe quel endroit. Il se dresse majestueux mais sans prétention dans cet espace urbain en constante évolution. L'intérieur me plonge dans une atmosphère où le luxe n'est jamais ostentatoire. Les tissus somptueux, en velours et en soie, plongent dans une vague de stupéfaction et de confort immédiat. L'art est omniprésent, mais toujours avec discrétion. Des peintures colorées, un grand piano à queue, le mixologue qui compose comme un artiste, des objets choisis avec soin, qui ponctuent chaque espace. La réception est grandiose, avec sa hauteur sous plafond étourdissante, mais dénuée de toute formalité superflue. On me reçoit avec simplicité et chaleur, loin de l'agitation de la ville. Et je reconnais là l'alliance parfaite du meilleur des deux mondes entre marque française et art de vivre vietnamien. La dame à la réception parcourt les couloirs avec grâce, laissant apparaître la coupe et les motifs de sa robe. En fait, elle porte ce que l'on nomme un nao dai. Cette robe, c'est comme une seconde peau, un vêtement qui épouse délicatement le corps tout en lui laissant la liberté de se mouvoir. Imaginez une longue tunique, fluide mais ajustée, qui se fend légèrement sur les côtés, laissant entrevoir juste un peu de jambe. La soie, avec sa texture douce et brillante, capte la lumière à chaque mouvement. Le col droit et haut encadrent le visage apportant un certain contrôle. Les manches longues suivent la courbe des bras et la coupe allongée de la tunique prolongent l'effet de grâce créant une silhouette élancée. C'est un vêtement qui ne crie pas sa beauté, mais qui se dévoile avec chaque mouvement, chaque pas. Et le pantalon qui l'accompagne, ample et léger, danse autour des jambes apportant une fluidité supplémentaire à l'ensemble. L'ao dai est un vêtement qui évoque à la fois la tradition et l'élégance moderne. Il a traversé plusieurs évolutions, devenant un symbole de la féminité vietnamienne. Au XVIIIe siècle, il a commencé à prendre forme inspirée des vêtements traditionnels chinois, avec une coupe plus ajustée, tout en restant ample sur les côtés. Au XIXe siècle, l'haodaï a pris une silhouette plus élancée, avec des tissus somptueux et des détails raffinés, devenant un vêtement porté lors de cérémonies et événements spéciaux. Au XXe siècle, il se voit modernisé tout en introduisant des matériaux comme la soie. Dans les années 1960-70, il s'assouplit avec des tissus plus légers et des couleurs audacieuses. le rendant plus accessible et adapté à la vie quotidienne. C'est cette adaptation constante qui lui a permis de traverser les époques et les générations. En 2025, il reste un symbole national, tout en étant revisité par des créateurs contemporains. Et il est réellement porté dans la rue, pas enfermé dans une vitrine. Je gagne l'ascenseur. Etage 23. La montée semble infinie. Un lobby boy m'accompagne et pousse la porte de notre suite. Comment vous dire, je suis subjuguée. Déjà, je suis frappée par la sensation d'espace. Les murs disparaissent presque grâce à l'énorme baie vitrée qui s'étend sur toute la pièce, me dévoilant un panorama fascinant de la ville. Les lumières de Ho Chi Minh s'allument lentement, dessinant des milliers de points lumineux qui semblent respirer en harmonie avec la ville. C'est à la fois apaisant et énergisant. Un contraste parfait. Sur la table, un festin d'accueil attend patiemment, mais ce n'est pas un simple repas. Les couleurs des fruits frais, les textures des mélocos créent une invitation subtile à savourer le moment. Les fleurs fraîches placées autour de la pièce ajoutent cette touche de nature qui réchauffe l'atmosphère. Tout est simple mais raffiné, comme si l'on m'offrait une expérience à la fois authentique et enveloppante. Et puis... Il y a cette baignoire sur pied, posée avec une vue imprenable sur la ville. Elle me regarde presque, me donnant envie de m'y plonger immédiatement pour finir la journée. Le contraste entre la sérénité de la pièce et l'effervescence de la ville me donne un sentiment de paix rare, comme si cet espace était à la fois un refuge et un miroir de ce qui se passe dehors, mais en plus calme, plus personnel. Derrière le lit, un grand bureau à la vue imprenable. Je rêve alors. M'installer et passer des heures à rédiger mes futurs épisodes. Les yeux dans la ville. La vue à travers la baie vitrée est idéale pour nourrir l'inspiration. Un peu comme une caribra de chaud, accroupie devant son écran, le regard rivé sur la 66 Perry Street à Manhattan. Avant de profiter d'un bain de minuit, parfaitement autorisé et même doucement suggéré, je descends au bar. Je suis convaincue qu'un bon cocktail en dit long sur un hôtel. Comme l'huile d'olive dans un restaurant italien. C'est un indicateur du sens du détail et de l'équilibre. Je remonte ensuite dans ma chambre. Tout est paisible, les draps sont frais, le silence complet. Je m'endors aussitôt. Le lendemain, pas de réveil, mais le soleil qui se lève sur la ville, et sur moi par la même occasion. Mon premier réflexe ? Bondir près de la vitre pour découvrir le décor sous un nouveau jour. Plus de scooters dans le parking du bar d'en face, mais une population qui grouille dans les rues. Impossible d'y résister, même si la suite est parfaite, aucune minute à perdre. Juste le temps de descendre au Sky Lounge pour profiter d'un petit déjeuner, en tout petit comité. Et me voilà dehors. Comme l'esprit artiste et littéraire de l'Hôtel des Arts m'a gagné, j'arbore une tenue délicate et souple où je me sens féminine et libre. Sans programme, nous posons un pied dans la ville, nous laissant porter d'une rue à l'autre. Je longe un café ouvert sur la rue. À même le trottoir, des hommes jouent aux cartes, d'autres lisent le journal. un café glacé posé devant eux il me salue les tasses sont minuscules le café fort presque sirupeux la vie se déroule là dans une langue qui m'échappe mais dont je saisis le ton joyeux animé parfois songeur plus loin une vendeuse prépare des bannemis sur un petit stand métallique le pain croustillé la coriandre en Un trait de sauce et c'est prêt. Je tourne dans une rue plus calme. L'agitation laisse place à une sorte de quiétude inattendue. Me voilà sur Neuil-Van-Bin, la rue des livres. De part et d'autre, des librairies vitrées, des stands de journaux, des bancs occupés par des lecteurs concentrés, parfois des enfants assis par terre. L'air est plus frais ici, ou peut-être est-ce l'effet du silence relatif. Je ralentis. Je pourrais rester là longtemps. Je m'attarde devant un petit stand. À première vue... Quelques cartes postales, comme partout. Mais en m'approchant, je remarque que certaines sont encore humides, fraîchement terminées. Des artistes les dessinent là, devant moi, à l'encre, au pinceau, au très fin. Des scènes du Vietnam saisies sur le vif. Une vendeuse de lotus sur son vélo. Un vieux monsieur lisant sous un parasol. Des enfants courant dans une cour d'école. Je suis incapable de choisir. Donc j'en prends une dizaine. Et quelques marque-pages aussi. En papier mâché coloré, presque naïf, fait à la main, irrégulier, donc parfait. L'atmosphère est douce, comme si le temps s'était accordé une pause. Un peu plus loin, je m'installe dans un café ouvert sur la rue. Pas de façade, pas de frontière entre l'intérieur et l'extérieur. Autour de moi, quelques touristes discrets, des familles locales, des petites filles qui jouent en riant, insouciantes. Je commande une boisson à la lavande, curieuse. Rien à voir avec celle qu'on trouve en Europe, au goût formaté, sucré, standardisé. Ici, la lavande est subtile. L'harmonie encore une fois, l'art de ne pas trop en faire. Je sors mes cartes postales et je me mets à écrire. Ça se perd, l'écriture. Plus personne n'écrit de lettres ou de cartes. Et pourtant, s'il y a bien un moment où le temps s'y prête, c'est en voyage. Loin de chez soi, l'esprit ouvert, les sens éveillés. Alors je vous le dis, ceci est votre signe d'écrire. Une carte, une lettre, à chaque membre de votre famille, à vos amis, à ceux que vous aimez. Parce qu'aussi belle soit-elle, les photos ne disent jamais tout. Elles montrent, mais elles ne racontent pas. Le papier a une âme, il impose le choix du mot juste. Il réclame un ton plus épistolaire, un peu hors du temps, qui évoque, qui invente, qui fait appel à l'imaginaire. C'est un atelier d'écriture en miniature, et il fait autant de bien à celui qui écrit qu'à celui qui reçoit. Et surtout, fuyez les tournures classiques. Vous savez, il fait beau, les gens sont gentils, il y a du soleil, on peut mieux, on doit mieux. Parce que le monde est vaste et beau et que les destinataires, souvent nos grand-mères, un peu dans l'ennui, le méritent amplement. Bref, je suis la tête plongée dans mes pensées et quelque chose de tout à fait inattendu se produit. Une petite fille d'une dizaine d'années à peine s'approche doucement de ma table. Elle saisit une chaise, la traîne sans bruit, puis me regarde avec un sourire presque désarmant. « Je peux m'installer avec toi ? » Sa voix est douce et assurée. Sa mère, assise à la table voisine, me sourit et acquiesce d'un léger signe de tête. Alors je la laisse faire, un peu étonnée par cette audace si naturelle. Elle me raconte qu'elle a grandi ici, dans ce quartier, qu'elle vient chaque dimanche avec ses cousines pour pratiquer l'anglais avec les passants. Elle aime parler, rencontrer et écrire des lettres aussi. Elle a déjà tout compris. Elle parle avec clarté, avec cette assurance que seuls les enfants possèdent quand ils n'ont pas encore appris à douter. Elle me confie ses rêves. Vivre ailleurs, partir loin. En Australie peut-être, ou aux Etats-Unis. Elle cherche ce qui bouge, ce qui pulse. Pour elle, la France s'est complètement dépassée. Elle veut de la nouveauté. Mais elle précise que ce serait juste pour un temps. Parce que son pays préféré, c'est ici. Le Vietnam. Je suis émue par la justesse de cette petite voix. Elle incarne à sa manière un pays tout entier, jeune, confiant, tourné vers l'avenir sans jamais renier ses racines. Et je suis ravie de pouvoir ajouter son témoignage à cet épisode. Il est maintenant temps de poster mes cartes. Et quoi de mieux pour prolonger cette parenthèse d'écriture que de me rendre à la grande poste centrale de Saïgon, Tout près d'ici, un bâtiment jaune pâle aux airs coloniaux, grandiose et tranquille à la fois. Et le saviez-vous ? Il a été imaginé par Gustave Eiffel, encore un marqueur fort de l'histoire qui lie nos deux cultures. Il y a du monde partout. Des locaux, des touristes, des voyageurs pressés et d'autres qui, comme moi, prennent le temps. Les guichets sont animés, mais étonnamment, tout le monde se respecte. Chacun trouve sa place dans cette organisation désorganisée. Chacun avance à son rythme, sans jamais bousculer l'autre, et ça fonctionne. Je prends un instant pour observer, le grand hall est vaste avec son plafond élevé, ses ventilateurs qui tournent paresseusement, et ses murs anciens. Les guichets en bois sont ouverts, les employés vêtus de bleu se déplacent avec calme, et les voyageurs s'arrêtent pour admirer ce lieu mythique. Ça fait du bien de voir un monument en vie. Quand vient mon tour, je glisse mes cartes en enveloppe, puis dans la boîte rouge. Un dernier geste, presque cérémoniel avant de les voir s'envoler vers d'autres horizons. Et même si elles mettront sûrement plus de temps que moi à arriver, ça vaut le coup. Les quelques heures qui suivent m'offrent une immersion dans les contrastes de Saïgon. Je m'aventure dans des malls modernes de verre et d'acier, où les enseignes internationales côtoient les créateurs locaux. Mais dès que je m'éloigne, l'odeur de la ville me frappe. Celle de l'asphalte chaud, du marché de rue, des épices flottant dans l'air. Chaque ruelle semble avoir sa propre fragrance. Des fleurs fraîches vendues dans les étals, l'odeur sucrée des fruits tropicaux qui s'échappent des paniers. Il y a aussi cette senteur subtile d'encens, souvent porté par le vent, mêlé au bruit et aux voix des passants. Je fais quelques achats. Et déjà, la journée touche à sa fin. Je regarde mon palais moderne, un gratte-ciel qui se dresse parmi les autres, un havre de calme et de confort après cette immersion dans la frénésie de la ville. Et en repensant à tout ce que j'ai vu, je me surprends à penser. Demain, je m'en vais déjà. Au Chimineville, je reviendrai. Saigon est une ville vivante, vibrante, pleine de contrastes et de surprises. Et même si mon séjour a été court, il m'a laissé une empreinte profonde, une envie de revenir un jour pour découvrir encore plus de cette ville aux multiples facettes. Et si cette parenthèse urbaine se referme, un nouveau chapitre s'ouvre. La dernière phase du voyage commence. Un autre Vietnam m'attend. Je quitte la ville pour rejoindre les rivages calmes de la baie de Lang Co. Là-bas, tout promet d'être différent. Une transition presque nécessaire avant le retour à la vie effrénée de l'Occident. Je quitte Saigon à l'aube. On traverse finalement Danang. L'air change. Plus salin, plus doux. avec l'océan tout proche la ville apparaît posée entre mer et montagne les longues plages s'étendent à perte de vue des palmiers bordent les avenues puis très vite nous quittons les grands axes on grimpe dans la montagne les virages s'enchaînent et la jungle épaissit le silence et soudain comme une révélation la baie de lanko se dévoile en contrebas immense et calme la route descend en lacets désertes sans un bruit pas une voiture à l'horizon juste cette bande d'asphalte qui s'enfonce entre les arbres la mer au loin et cette impression étrange d'être seule sur une carte effacée et puis la pluie elle tombe d'un seul coup une vraie pluie dense Elle transforme le paysage en un tableau brouillé. L'horizon se réduit. C'est à ce moment-là qu'on comprend qu'on approche. Le resort que nous avons choisi est précisément là où personne ne passe par hasard. C'est ce que nous voulions. Un lieu éloigné, sans voisinage, sans agitation. Le sentiment précieux d'être seul au monde. D'ailleurs, je vous donne un conseil. Lorsque vous choisissez un hôtel, ne regardez pas que les chambres ou la piscine. Regardez ce qu'il y a autour. L'environnement joue un rôle immense dans l'expérience. Certains préféreront être au cœur de la ville, D'autres chercheront la paix, mais ne laissez pas ce détail au hasard. Je ne vous cache pas notre déception à l'arrivée. On avait tellement attendu ce moment, la plage, le soleil, les journées à lire et à ne rien faire d'autre que profiter. Je m'imaginais déjà bronzée, bouquinée, m'endormir sous le bruit des vagues. Mais non. Le plan tombe à l'eau. Littéralement, pour le coup. La mer est grise, le sable est détrempé, tout est désert. Heureusement, alors que notre sourire commence à s'effacer, j'aperçois au loin quelques silhouettes qui s'agitent sous la pluie. Ils nous font de grands signes, souriants, visiblement ravis de nous voir. La pluie ne semble les déranger en rien. Parmi eux, la manager de l'hôtel en personne qui vient à notre rencontre. Bienvenue au Banyan Trilanco. Et vraiment, sans exagérer, je n'ai jamais vécu un accueil aussi rapide, fluide et chaleureux. Pas le temps de dire ouf, ni même de se présenter. Ils savent déjà qui nous sommes, d'où nous venons. On nous reçoit comme si on arrivait chez des amis de longue date. Pas de formalisme pesant, pas de distance, juste de la chaleur, de l'attention, et ce naturel propre au lieu qu'ils savent vraiment accueillir. En moins de 15 secondes, nous sommes escortés jusqu'à notre villa, à l'abri de la pluie, un cocktail à la main et des serviettes chaudes dans les bras. L'anticipation dans les moindres détails. Ce genre de gestes simples mais précieux qu'on peut reproduire chez soi quand on reçoit avec le cœur. Man, notre majordome attitré, se présente. Et dans un élan aussi inattendu que charmant, il propose de prendre une photo souvenir avec nous. Pour lui, dit-il, comme un petit rituel. La sensation d'être comme chez des amis, encore une fois. Ils avaient même pris soin de chauffer le jacuzzi pour que l'on puisse profiter malgré la pluie. À ce niveau-là, aucun droit de se plaindre. Certes, le hamac reste sagement roulé et la vue mer a disparu, mais au fond, on est exactement là où on est censé être. Faut juste l'accepter. Heureusement, ici tout est pensé pour que le temps ait du sens, même quand il ne fait pas beau. L'hôtel propose une foule d'activités aussi bien sportives que bien-être. On ne peut pas s'ennuyer. C'est un autre rythme qui s'installe. Plus lent, plus intérieur. Et peut-être finalement, plus juste. Alors on teste. On se laisse porter par ce que le lieu propose. D'abord une session de self-stretching. Un autre jour, le tir à l'arc. Inattendu mais étonnamment satisfaisant. Une balade à vélo ensuite entre forêt humide et chemin désert pour retrouver un peu de mouvement. Un massage parce que vous me connaissez maintenant. Et puis mon activité préférée... Apprendre à préparer un vrai café soda. Ce café vietnamien au lait concentré, lentement filtré. Mais je vous en reparlerai dans un prochain épisode. Parce que l'art du café mérite à lui seul une chronique entière dédiée à tous les aficionados de caféine. L'hôtel est un véritable terrain de jeu pour les curieux. En quatre jours, on ne pose jamais nos affaires deux fois au même endroit. Entre les coins de piscines isolées, les petits cafés ouverts en journée, les restos à cuisine à ciel ouvert, il y a toujours un endroit où s'échapper. Pour être complètement transparente, ça n'a pas été de tout repos. Parfois, le temps s'éclaircit d'un coup, le ciel s'ouvre, le soleil tape sans prévenir, et lundi suivi ne plaisante pas. Et je me fais bien la voir. Donc petit rappel amical, ne sous-estimez jamais la crème solaire. Même en fin de journée, même sous les nuages, ça chauffe et ça marque. Croyez-moi, ma brûlure au soleil en est la preuve. Je vous épargne les détails, mais elle est mémorable. D'autres péripéties viennent pimenter le séjour. Comme mon téléphone, qui décide de me lâcher au pire moment. Le temps, lui, ne veut pas coopérer. Le seul jour où je suis déjà bien brûlée, la météo décide de changer. Impossible de profiter du soleil comme prévu. Même si ces derniers jours censés être idylliques virent en aventure légèrement chaotique, je rentre avec des souvenirs plein la tête et une énergie complètement reboostée. La créativité se nourrit des rencontres, des odeurs, des tissus, des goûts,

  • Speaker #1

    tout ce qui fait l'âme d'un voyage en fait. Et encore une fois, je reviendrai.

  • Speaker #0

    Parce qu'ici, même dans le chaos ou la pluie, il y a toujours quelque chose à découvrir,

  • Speaker #1

    à apprendre et à aimer.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir passé ce petit moment avec moi.

  • Speaker #0

    Et surtout, rappelez-vous,

  • Speaker #2

    la vie est ce que vous en faites. Alors faites-en une expérience 5 étoiles. A la semaine prochaine, même heure, même endroit, dans The Palace Mindset.

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Description

Après les temples du Cambodge, ce nouvel épisode poursuit le carnet de voyage au Vietnam, plus précisément à Ho Chi Minh Ville. Là où les contrastes frappent, la mode intrigue, et l’art émeut.


Entre un gratte-ciel feutré, un marché bruyant, une rencontre surprenante et un vêtement traditionnel devenu manifeste esthétique, je vous raconte ce qui m’a touchée : la grâce d’un pays jeune, curieux, ancré et mouvant.


Sans doute l’un des plus beaux voyages de ma vie, où je retournerai.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast qui pousse les portes des grands hôtels pour réinventer votre quotidien. Palace Mindset, bonjour, comment puis-je vous aider ? On s'était arrêté où déjà ? Ah oui, c'est ça. D'abord la capitale cambodgienne, Phnom Penh, puis les temples d'Angkor à Simrip. Vous êtes prêts ? On embarque pour un nouveau vol, le Vietnam. 15h. La voiture nous attend aux portes de notre grand hôtel. Je sors d'un dernier massage et saute dans le véhicule encore sur un petit nuage. La sensation de flottement persiste alors qu'on quitte le pays, longeant les terres agricoles qui bordent la grande avenue menant à l'autoroute. Le soleil se couche sur cette vaste étendue. Je prends un dernier cliché mental comme une carte postale avant le départ. Nous arrivons à l'aéroport. J'ai rarement vécu autant de procédures pour un si petit hall d'embarquement. Mais après un traitement pour le moins interminable, on décolle. 18h. Nous voilà à Ho Chi Minhville. Ho Chi Minh, la nuit, vibre d'une énergie presque contagieuse. Les rues débordent de scooters, les klaxons se mêlent à la musique qui s'échappe des bars et des cafés ouverts sur les trottoirs. Les néons colorés s'allument, un à un. donnant aux façades une allure électrique. On croise des vendeurs ambulants qui installent leurs petites échoppes sur les coins de trottoirs. Les tables en plastique se remplissent de clients venus manger une soupe feu ou boire une bière fraîche. Le tout a même le bitume. Il y a des rooftops branchés avec vue sur les lumières de la ville, des cafés artis aux lumières tamisées et même des petits karaokés improvisés. Tout semble vivant, fluide. en mouvement constant. Mais malgré cette effervescence, on ressent aussi une forme de douceur dans cette agitation, une convivialité spontanée, une manière de vivre le moment présent avec légèreté. Ho Chi Minh Ville ne dort jamais vraiment. J'ouvre les yeux et je m'exerce à mon sport préféré, observer les gens. J'échange quelques regards avec les gens de la ville. Et un élément me frappe assez rapidement. Leurs vêtements. Je trouve que c'est absolument fascinant à quel point le style vestimentaire en dit long sur une société. Il reflète à la fois ses valeurs culturelles, ses normes sociales et son rapport à l'histoire et à la modernité. Parfois, il ne s'agit pas seulement de se couvrir, mais de se situer dans un cadre collectif. respecter des codes, de pudeur, de statut, d'âge, affirmer une appartenance ou au contraire s'en détacher. Les vêtements révèlent également les dynamiques économiques, entre artisanat local versus marque internationale, ainsi que l'ouverture à l'influence étrangère. Dans une société, ce que l'on porte peut être un marqueur silencieux d'héritage, de hiérarchie ou encore de liberté. C'est pour ça que la façon dont vous vous habillez est primordiale si vous souhaitez que l'image que vous renvoyez soit en accord avec vos valeurs. J'en ai brièvement parlé dans l'épisode White Lotus en analysant les personnages, mais je pense vous faire un épisode dédié. N'hésitez pas à me dire si ça vous plairait. À Saïgon, l'autre nom de Ho Chi Minh, il y a une vraie différence avec le Cambodge, pourtant pays voisin. Là-bas, le style est plus simple et fonctionnel. Beaucoup portent des vêtements amples, légers et adaptés à la chaleur humide. Je les comprends. Le krama, dont on a parlé dans l'épisode précédent, est une écharpe traditionnelle à carreaux et un accessoire quotidien polyvalent porté aussi bien par les hommes que par les femmes. Mais ce même objet sert aussi de chemin de table, de porte de bébé en bandoulière ou même d'arme dans les arts martiaux. Le pratique et la polyvalence avant tout. Ce style conserve une touche plus traditionnelle au quotidien. On sent un vrai attachement aux éléments culturels hérités dans une ambiance décontractée. Dans les rues du Cambodge, pas de firme internationale. Les deux genres consomment dans les marchés, alors qu'au Vietnam, je découvre un tout autre monde. Les filles, je les appelle ainsi parce qu'elles paraissent toutes si jeunes, sont plus influencées par la mode coréenne ou japonaise. Vêtements ajustés, couleurs sobres, ce qui me fascine c'est qu'elles donnent une vraie leçon de style, entre modernité et touche locale, influence urbaine et ultra-féminité. Dans les rues de Ho Chi Minh ville, elle déambule avec une élégance décontractée, souvent perchée sur des sandales fines, un sac soigneusement choisi à l'épaule et une robe de soirée. Parfois avec un sweat, il faut l'avouer, mais le scooter l'oblige. Ce style affirmé dit quelque chose d'une jeunesse qui regarde vers l'extérieur tout en conservant un sens aigu de la présentation, du contrôle de soi et de l'esthétique. Et je pense qu'on devrait davantage s'en inspirer. Je passe une rue animée où un café déborde de vietnamiens en pleine fête. La musique, les rires, l'agitation me saisissent aussitôt. avant même que j'aie le temps d'apprécier la scène le chauffeur me fait un signe de la main et m'invite à lever les yeux je m'exécute et là je dois presque me pencher en arrière tellement l'immeuble qui se dresse devant moi est imposant un gratte-ciel moderne qui n'aurait rien à envier à ce New York. Et pourtant, il semble se fondre dans la ville avec une élégance discrète. C'est là, notre hôtel, M Gallery Saigon, hôtel des arts. Dès que je franchis les deux grandes portes battantes, je sens immédiatement qu'il ne s'agit pas de n'importe quel endroit. Il se dresse majestueux mais sans prétention dans cet espace urbain en constante évolution. L'intérieur me plonge dans une atmosphère où le luxe n'est jamais ostentatoire. Les tissus somptueux, en velours et en soie, plongent dans une vague de stupéfaction et de confort immédiat. L'art est omniprésent, mais toujours avec discrétion. Des peintures colorées, un grand piano à queue, le mixologue qui compose comme un artiste, des objets choisis avec soin, qui ponctuent chaque espace. La réception est grandiose, avec sa hauteur sous plafond étourdissante, mais dénuée de toute formalité superflue. On me reçoit avec simplicité et chaleur, loin de l'agitation de la ville. Et je reconnais là l'alliance parfaite du meilleur des deux mondes entre marque française et art de vivre vietnamien. La dame à la réception parcourt les couloirs avec grâce, laissant apparaître la coupe et les motifs de sa robe. En fait, elle porte ce que l'on nomme un nao dai. Cette robe, c'est comme une seconde peau, un vêtement qui épouse délicatement le corps tout en lui laissant la liberté de se mouvoir. Imaginez une longue tunique, fluide mais ajustée, qui se fend légèrement sur les côtés, laissant entrevoir juste un peu de jambe. La soie, avec sa texture douce et brillante, capte la lumière à chaque mouvement. Le col droit et haut encadrent le visage apportant un certain contrôle. Les manches longues suivent la courbe des bras et la coupe allongée de la tunique prolongent l'effet de grâce créant une silhouette élancée. C'est un vêtement qui ne crie pas sa beauté, mais qui se dévoile avec chaque mouvement, chaque pas. Et le pantalon qui l'accompagne, ample et léger, danse autour des jambes apportant une fluidité supplémentaire à l'ensemble. L'ao dai est un vêtement qui évoque à la fois la tradition et l'élégance moderne. Il a traversé plusieurs évolutions, devenant un symbole de la féminité vietnamienne. Au XVIIIe siècle, il a commencé à prendre forme inspirée des vêtements traditionnels chinois, avec une coupe plus ajustée, tout en restant ample sur les côtés. Au XIXe siècle, l'haodaï a pris une silhouette plus élancée, avec des tissus somptueux et des détails raffinés, devenant un vêtement porté lors de cérémonies et événements spéciaux. Au XXe siècle, il se voit modernisé tout en introduisant des matériaux comme la soie. Dans les années 1960-70, il s'assouplit avec des tissus plus légers et des couleurs audacieuses. le rendant plus accessible et adapté à la vie quotidienne. C'est cette adaptation constante qui lui a permis de traverser les époques et les générations. En 2025, il reste un symbole national, tout en étant revisité par des créateurs contemporains. Et il est réellement porté dans la rue, pas enfermé dans une vitrine. Je gagne l'ascenseur. Etage 23. La montée semble infinie. Un lobby boy m'accompagne et pousse la porte de notre suite. Comment vous dire, je suis subjuguée. Déjà, je suis frappée par la sensation d'espace. Les murs disparaissent presque grâce à l'énorme baie vitrée qui s'étend sur toute la pièce, me dévoilant un panorama fascinant de la ville. Les lumières de Ho Chi Minh s'allument lentement, dessinant des milliers de points lumineux qui semblent respirer en harmonie avec la ville. C'est à la fois apaisant et énergisant. Un contraste parfait. Sur la table, un festin d'accueil attend patiemment, mais ce n'est pas un simple repas. Les couleurs des fruits frais, les textures des mélocos créent une invitation subtile à savourer le moment. Les fleurs fraîches placées autour de la pièce ajoutent cette touche de nature qui réchauffe l'atmosphère. Tout est simple mais raffiné, comme si l'on m'offrait une expérience à la fois authentique et enveloppante. Et puis... Il y a cette baignoire sur pied, posée avec une vue imprenable sur la ville. Elle me regarde presque, me donnant envie de m'y plonger immédiatement pour finir la journée. Le contraste entre la sérénité de la pièce et l'effervescence de la ville me donne un sentiment de paix rare, comme si cet espace était à la fois un refuge et un miroir de ce qui se passe dehors, mais en plus calme, plus personnel. Derrière le lit, un grand bureau à la vue imprenable. Je rêve alors. M'installer et passer des heures à rédiger mes futurs épisodes. Les yeux dans la ville. La vue à travers la baie vitrée est idéale pour nourrir l'inspiration. Un peu comme une caribra de chaud, accroupie devant son écran, le regard rivé sur la 66 Perry Street à Manhattan. Avant de profiter d'un bain de minuit, parfaitement autorisé et même doucement suggéré, je descends au bar. Je suis convaincue qu'un bon cocktail en dit long sur un hôtel. Comme l'huile d'olive dans un restaurant italien. C'est un indicateur du sens du détail et de l'équilibre. Je remonte ensuite dans ma chambre. Tout est paisible, les draps sont frais, le silence complet. Je m'endors aussitôt. Le lendemain, pas de réveil, mais le soleil qui se lève sur la ville, et sur moi par la même occasion. Mon premier réflexe ? Bondir près de la vitre pour découvrir le décor sous un nouveau jour. Plus de scooters dans le parking du bar d'en face, mais une population qui grouille dans les rues. Impossible d'y résister, même si la suite est parfaite, aucune minute à perdre. Juste le temps de descendre au Sky Lounge pour profiter d'un petit déjeuner, en tout petit comité. Et me voilà dehors. Comme l'esprit artiste et littéraire de l'Hôtel des Arts m'a gagné, j'arbore une tenue délicate et souple où je me sens féminine et libre. Sans programme, nous posons un pied dans la ville, nous laissant porter d'une rue à l'autre. Je longe un café ouvert sur la rue. À même le trottoir, des hommes jouent aux cartes, d'autres lisent le journal. un café glacé posé devant eux il me salue les tasses sont minuscules le café fort presque sirupeux la vie se déroule là dans une langue qui m'échappe mais dont je saisis le ton joyeux animé parfois songeur plus loin une vendeuse prépare des bannemis sur un petit stand métallique le pain croustillé la coriandre en Un trait de sauce et c'est prêt. Je tourne dans une rue plus calme. L'agitation laisse place à une sorte de quiétude inattendue. Me voilà sur Neuil-Van-Bin, la rue des livres. De part et d'autre, des librairies vitrées, des stands de journaux, des bancs occupés par des lecteurs concentrés, parfois des enfants assis par terre. L'air est plus frais ici, ou peut-être est-ce l'effet du silence relatif. Je ralentis. Je pourrais rester là longtemps. Je m'attarde devant un petit stand. À première vue... Quelques cartes postales, comme partout. Mais en m'approchant, je remarque que certaines sont encore humides, fraîchement terminées. Des artistes les dessinent là, devant moi, à l'encre, au pinceau, au très fin. Des scènes du Vietnam saisies sur le vif. Une vendeuse de lotus sur son vélo. Un vieux monsieur lisant sous un parasol. Des enfants courant dans une cour d'école. Je suis incapable de choisir. Donc j'en prends une dizaine. Et quelques marque-pages aussi. En papier mâché coloré, presque naïf, fait à la main, irrégulier, donc parfait. L'atmosphère est douce, comme si le temps s'était accordé une pause. Un peu plus loin, je m'installe dans un café ouvert sur la rue. Pas de façade, pas de frontière entre l'intérieur et l'extérieur. Autour de moi, quelques touristes discrets, des familles locales, des petites filles qui jouent en riant, insouciantes. Je commande une boisson à la lavande, curieuse. Rien à voir avec celle qu'on trouve en Europe, au goût formaté, sucré, standardisé. Ici, la lavande est subtile. L'harmonie encore une fois, l'art de ne pas trop en faire. Je sors mes cartes postales et je me mets à écrire. Ça se perd, l'écriture. Plus personne n'écrit de lettres ou de cartes. Et pourtant, s'il y a bien un moment où le temps s'y prête, c'est en voyage. Loin de chez soi, l'esprit ouvert, les sens éveillés. Alors je vous le dis, ceci est votre signe d'écrire. Une carte, une lettre, à chaque membre de votre famille, à vos amis, à ceux que vous aimez. Parce qu'aussi belle soit-elle, les photos ne disent jamais tout. Elles montrent, mais elles ne racontent pas. Le papier a une âme, il impose le choix du mot juste. Il réclame un ton plus épistolaire, un peu hors du temps, qui évoque, qui invente, qui fait appel à l'imaginaire. C'est un atelier d'écriture en miniature, et il fait autant de bien à celui qui écrit qu'à celui qui reçoit. Et surtout, fuyez les tournures classiques. Vous savez, il fait beau, les gens sont gentils, il y a du soleil, on peut mieux, on doit mieux. Parce que le monde est vaste et beau et que les destinataires, souvent nos grand-mères, un peu dans l'ennui, le méritent amplement. Bref, je suis la tête plongée dans mes pensées et quelque chose de tout à fait inattendu se produit. Une petite fille d'une dizaine d'années à peine s'approche doucement de ma table. Elle saisit une chaise, la traîne sans bruit, puis me regarde avec un sourire presque désarmant. « Je peux m'installer avec toi ? » Sa voix est douce et assurée. Sa mère, assise à la table voisine, me sourit et acquiesce d'un léger signe de tête. Alors je la laisse faire, un peu étonnée par cette audace si naturelle. Elle me raconte qu'elle a grandi ici, dans ce quartier, qu'elle vient chaque dimanche avec ses cousines pour pratiquer l'anglais avec les passants. Elle aime parler, rencontrer et écrire des lettres aussi. Elle a déjà tout compris. Elle parle avec clarté, avec cette assurance que seuls les enfants possèdent quand ils n'ont pas encore appris à douter. Elle me confie ses rêves. Vivre ailleurs, partir loin. En Australie peut-être, ou aux Etats-Unis. Elle cherche ce qui bouge, ce qui pulse. Pour elle, la France s'est complètement dépassée. Elle veut de la nouveauté. Mais elle précise que ce serait juste pour un temps. Parce que son pays préféré, c'est ici. Le Vietnam. Je suis émue par la justesse de cette petite voix. Elle incarne à sa manière un pays tout entier, jeune, confiant, tourné vers l'avenir sans jamais renier ses racines. Et je suis ravie de pouvoir ajouter son témoignage à cet épisode. Il est maintenant temps de poster mes cartes. Et quoi de mieux pour prolonger cette parenthèse d'écriture que de me rendre à la grande poste centrale de Saïgon, Tout près d'ici, un bâtiment jaune pâle aux airs coloniaux, grandiose et tranquille à la fois. Et le saviez-vous ? Il a été imaginé par Gustave Eiffel, encore un marqueur fort de l'histoire qui lie nos deux cultures. Il y a du monde partout. Des locaux, des touristes, des voyageurs pressés et d'autres qui, comme moi, prennent le temps. Les guichets sont animés, mais étonnamment, tout le monde se respecte. Chacun trouve sa place dans cette organisation désorganisée. Chacun avance à son rythme, sans jamais bousculer l'autre, et ça fonctionne. Je prends un instant pour observer, le grand hall est vaste avec son plafond élevé, ses ventilateurs qui tournent paresseusement, et ses murs anciens. Les guichets en bois sont ouverts, les employés vêtus de bleu se déplacent avec calme, et les voyageurs s'arrêtent pour admirer ce lieu mythique. Ça fait du bien de voir un monument en vie. Quand vient mon tour, je glisse mes cartes en enveloppe, puis dans la boîte rouge. Un dernier geste, presque cérémoniel avant de les voir s'envoler vers d'autres horizons. Et même si elles mettront sûrement plus de temps que moi à arriver, ça vaut le coup. Les quelques heures qui suivent m'offrent une immersion dans les contrastes de Saïgon. Je m'aventure dans des malls modernes de verre et d'acier, où les enseignes internationales côtoient les créateurs locaux. Mais dès que je m'éloigne, l'odeur de la ville me frappe. Celle de l'asphalte chaud, du marché de rue, des épices flottant dans l'air. Chaque ruelle semble avoir sa propre fragrance. Des fleurs fraîches vendues dans les étals, l'odeur sucrée des fruits tropicaux qui s'échappent des paniers. Il y a aussi cette senteur subtile d'encens, souvent porté par le vent, mêlé au bruit et aux voix des passants. Je fais quelques achats. Et déjà, la journée touche à sa fin. Je regarde mon palais moderne, un gratte-ciel qui se dresse parmi les autres, un havre de calme et de confort après cette immersion dans la frénésie de la ville. Et en repensant à tout ce que j'ai vu, je me surprends à penser. Demain, je m'en vais déjà. Au Chimineville, je reviendrai. Saigon est une ville vivante, vibrante, pleine de contrastes et de surprises. Et même si mon séjour a été court, il m'a laissé une empreinte profonde, une envie de revenir un jour pour découvrir encore plus de cette ville aux multiples facettes. Et si cette parenthèse urbaine se referme, un nouveau chapitre s'ouvre. La dernière phase du voyage commence. Un autre Vietnam m'attend. Je quitte la ville pour rejoindre les rivages calmes de la baie de Lang Co. Là-bas, tout promet d'être différent. Une transition presque nécessaire avant le retour à la vie effrénée de l'Occident. Je quitte Saigon à l'aube. On traverse finalement Danang. L'air change. Plus salin, plus doux. avec l'océan tout proche la ville apparaît posée entre mer et montagne les longues plages s'étendent à perte de vue des palmiers bordent les avenues puis très vite nous quittons les grands axes on grimpe dans la montagne les virages s'enchaînent et la jungle épaissit le silence et soudain comme une révélation la baie de lanko se dévoile en contrebas immense et calme la route descend en lacets désertes sans un bruit pas une voiture à l'horizon juste cette bande d'asphalte qui s'enfonce entre les arbres la mer au loin et cette impression étrange d'être seule sur une carte effacée et puis la pluie elle tombe d'un seul coup une vraie pluie dense Elle transforme le paysage en un tableau brouillé. L'horizon se réduit. C'est à ce moment-là qu'on comprend qu'on approche. Le resort que nous avons choisi est précisément là où personne ne passe par hasard. C'est ce que nous voulions. Un lieu éloigné, sans voisinage, sans agitation. Le sentiment précieux d'être seul au monde. D'ailleurs, je vous donne un conseil. Lorsque vous choisissez un hôtel, ne regardez pas que les chambres ou la piscine. Regardez ce qu'il y a autour. L'environnement joue un rôle immense dans l'expérience. Certains préféreront être au cœur de la ville, D'autres chercheront la paix, mais ne laissez pas ce détail au hasard. Je ne vous cache pas notre déception à l'arrivée. On avait tellement attendu ce moment, la plage, le soleil, les journées à lire et à ne rien faire d'autre que profiter. Je m'imaginais déjà bronzée, bouquinée, m'endormir sous le bruit des vagues. Mais non. Le plan tombe à l'eau. Littéralement, pour le coup. La mer est grise, le sable est détrempé, tout est désert. Heureusement, alors que notre sourire commence à s'effacer, j'aperçois au loin quelques silhouettes qui s'agitent sous la pluie. Ils nous font de grands signes, souriants, visiblement ravis de nous voir. La pluie ne semble les déranger en rien. Parmi eux, la manager de l'hôtel en personne qui vient à notre rencontre. Bienvenue au Banyan Trilanco. Et vraiment, sans exagérer, je n'ai jamais vécu un accueil aussi rapide, fluide et chaleureux. Pas le temps de dire ouf, ni même de se présenter. Ils savent déjà qui nous sommes, d'où nous venons. On nous reçoit comme si on arrivait chez des amis de longue date. Pas de formalisme pesant, pas de distance, juste de la chaleur, de l'attention, et ce naturel propre au lieu qu'ils savent vraiment accueillir. En moins de 15 secondes, nous sommes escortés jusqu'à notre villa, à l'abri de la pluie, un cocktail à la main et des serviettes chaudes dans les bras. L'anticipation dans les moindres détails. Ce genre de gestes simples mais précieux qu'on peut reproduire chez soi quand on reçoit avec le cœur. Man, notre majordome attitré, se présente. Et dans un élan aussi inattendu que charmant, il propose de prendre une photo souvenir avec nous. Pour lui, dit-il, comme un petit rituel. La sensation d'être comme chez des amis, encore une fois. Ils avaient même pris soin de chauffer le jacuzzi pour que l'on puisse profiter malgré la pluie. À ce niveau-là, aucun droit de se plaindre. Certes, le hamac reste sagement roulé et la vue mer a disparu, mais au fond, on est exactement là où on est censé être. Faut juste l'accepter. Heureusement, ici tout est pensé pour que le temps ait du sens, même quand il ne fait pas beau. L'hôtel propose une foule d'activités aussi bien sportives que bien-être. On ne peut pas s'ennuyer. C'est un autre rythme qui s'installe. Plus lent, plus intérieur. Et peut-être finalement, plus juste. Alors on teste. On se laisse porter par ce que le lieu propose. D'abord une session de self-stretching. Un autre jour, le tir à l'arc. Inattendu mais étonnamment satisfaisant. Une balade à vélo ensuite entre forêt humide et chemin désert pour retrouver un peu de mouvement. Un massage parce que vous me connaissez maintenant. Et puis mon activité préférée... Apprendre à préparer un vrai café soda. Ce café vietnamien au lait concentré, lentement filtré. Mais je vous en reparlerai dans un prochain épisode. Parce que l'art du café mérite à lui seul une chronique entière dédiée à tous les aficionados de caféine. L'hôtel est un véritable terrain de jeu pour les curieux. En quatre jours, on ne pose jamais nos affaires deux fois au même endroit. Entre les coins de piscines isolées, les petits cafés ouverts en journée, les restos à cuisine à ciel ouvert, il y a toujours un endroit où s'échapper. Pour être complètement transparente, ça n'a pas été de tout repos. Parfois, le temps s'éclaircit d'un coup, le ciel s'ouvre, le soleil tape sans prévenir, et lundi suivi ne plaisante pas. Et je me fais bien la voir. Donc petit rappel amical, ne sous-estimez jamais la crème solaire. Même en fin de journée, même sous les nuages, ça chauffe et ça marque. Croyez-moi, ma brûlure au soleil en est la preuve. Je vous épargne les détails, mais elle est mémorable. D'autres péripéties viennent pimenter le séjour. Comme mon téléphone, qui décide de me lâcher au pire moment. Le temps, lui, ne veut pas coopérer. Le seul jour où je suis déjà bien brûlée, la météo décide de changer. Impossible de profiter du soleil comme prévu. Même si ces derniers jours censés être idylliques virent en aventure légèrement chaotique, je rentre avec des souvenirs plein la tête et une énergie complètement reboostée. La créativité se nourrit des rencontres, des odeurs, des tissus, des goûts,

  • Speaker #1

    tout ce qui fait l'âme d'un voyage en fait. Et encore une fois, je reviendrai.

  • Speaker #0

    Parce qu'ici, même dans le chaos ou la pluie, il y a toujours quelque chose à découvrir,

  • Speaker #1

    à apprendre et à aimer.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir passé ce petit moment avec moi.

  • Speaker #0

    Et surtout, rappelez-vous,

  • Speaker #2

    la vie est ce que vous en faites. Alors faites-en une expérience 5 étoiles. A la semaine prochaine, même heure, même endroit, dans The Palace Mindset.

Description

Après les temples du Cambodge, ce nouvel épisode poursuit le carnet de voyage au Vietnam, plus précisément à Ho Chi Minh Ville. Là où les contrastes frappent, la mode intrigue, et l’art émeut.


Entre un gratte-ciel feutré, un marché bruyant, une rencontre surprenante et un vêtement traditionnel devenu manifeste esthétique, je vous raconte ce qui m’a touchée : la grâce d’un pays jeune, curieux, ancré et mouvant.


Sans doute l’un des plus beaux voyages de ma vie, où je retournerai.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast qui pousse les portes des grands hôtels pour réinventer votre quotidien. Palace Mindset, bonjour, comment puis-je vous aider ? On s'était arrêté où déjà ? Ah oui, c'est ça. D'abord la capitale cambodgienne, Phnom Penh, puis les temples d'Angkor à Simrip. Vous êtes prêts ? On embarque pour un nouveau vol, le Vietnam. 15h. La voiture nous attend aux portes de notre grand hôtel. Je sors d'un dernier massage et saute dans le véhicule encore sur un petit nuage. La sensation de flottement persiste alors qu'on quitte le pays, longeant les terres agricoles qui bordent la grande avenue menant à l'autoroute. Le soleil se couche sur cette vaste étendue. Je prends un dernier cliché mental comme une carte postale avant le départ. Nous arrivons à l'aéroport. J'ai rarement vécu autant de procédures pour un si petit hall d'embarquement. Mais après un traitement pour le moins interminable, on décolle. 18h. Nous voilà à Ho Chi Minhville. Ho Chi Minh, la nuit, vibre d'une énergie presque contagieuse. Les rues débordent de scooters, les klaxons se mêlent à la musique qui s'échappe des bars et des cafés ouverts sur les trottoirs. Les néons colorés s'allument, un à un. donnant aux façades une allure électrique. On croise des vendeurs ambulants qui installent leurs petites échoppes sur les coins de trottoirs. Les tables en plastique se remplissent de clients venus manger une soupe feu ou boire une bière fraîche. Le tout a même le bitume. Il y a des rooftops branchés avec vue sur les lumières de la ville, des cafés artis aux lumières tamisées et même des petits karaokés improvisés. Tout semble vivant, fluide. en mouvement constant. Mais malgré cette effervescence, on ressent aussi une forme de douceur dans cette agitation, une convivialité spontanée, une manière de vivre le moment présent avec légèreté. Ho Chi Minh Ville ne dort jamais vraiment. J'ouvre les yeux et je m'exerce à mon sport préféré, observer les gens. J'échange quelques regards avec les gens de la ville. Et un élément me frappe assez rapidement. Leurs vêtements. Je trouve que c'est absolument fascinant à quel point le style vestimentaire en dit long sur une société. Il reflète à la fois ses valeurs culturelles, ses normes sociales et son rapport à l'histoire et à la modernité. Parfois, il ne s'agit pas seulement de se couvrir, mais de se situer dans un cadre collectif. respecter des codes, de pudeur, de statut, d'âge, affirmer une appartenance ou au contraire s'en détacher. Les vêtements révèlent également les dynamiques économiques, entre artisanat local versus marque internationale, ainsi que l'ouverture à l'influence étrangère. Dans une société, ce que l'on porte peut être un marqueur silencieux d'héritage, de hiérarchie ou encore de liberté. C'est pour ça que la façon dont vous vous habillez est primordiale si vous souhaitez que l'image que vous renvoyez soit en accord avec vos valeurs. J'en ai brièvement parlé dans l'épisode White Lotus en analysant les personnages, mais je pense vous faire un épisode dédié. N'hésitez pas à me dire si ça vous plairait. À Saïgon, l'autre nom de Ho Chi Minh, il y a une vraie différence avec le Cambodge, pourtant pays voisin. Là-bas, le style est plus simple et fonctionnel. Beaucoup portent des vêtements amples, légers et adaptés à la chaleur humide. Je les comprends. Le krama, dont on a parlé dans l'épisode précédent, est une écharpe traditionnelle à carreaux et un accessoire quotidien polyvalent porté aussi bien par les hommes que par les femmes. Mais ce même objet sert aussi de chemin de table, de porte de bébé en bandoulière ou même d'arme dans les arts martiaux. Le pratique et la polyvalence avant tout. Ce style conserve une touche plus traditionnelle au quotidien. On sent un vrai attachement aux éléments culturels hérités dans une ambiance décontractée. Dans les rues du Cambodge, pas de firme internationale. Les deux genres consomment dans les marchés, alors qu'au Vietnam, je découvre un tout autre monde. Les filles, je les appelle ainsi parce qu'elles paraissent toutes si jeunes, sont plus influencées par la mode coréenne ou japonaise. Vêtements ajustés, couleurs sobres, ce qui me fascine c'est qu'elles donnent une vraie leçon de style, entre modernité et touche locale, influence urbaine et ultra-féminité. Dans les rues de Ho Chi Minh ville, elle déambule avec une élégance décontractée, souvent perchée sur des sandales fines, un sac soigneusement choisi à l'épaule et une robe de soirée. Parfois avec un sweat, il faut l'avouer, mais le scooter l'oblige. Ce style affirmé dit quelque chose d'une jeunesse qui regarde vers l'extérieur tout en conservant un sens aigu de la présentation, du contrôle de soi et de l'esthétique. Et je pense qu'on devrait davantage s'en inspirer. Je passe une rue animée où un café déborde de vietnamiens en pleine fête. La musique, les rires, l'agitation me saisissent aussitôt. avant même que j'aie le temps d'apprécier la scène le chauffeur me fait un signe de la main et m'invite à lever les yeux je m'exécute et là je dois presque me pencher en arrière tellement l'immeuble qui se dresse devant moi est imposant un gratte-ciel moderne qui n'aurait rien à envier à ce New York. Et pourtant, il semble se fondre dans la ville avec une élégance discrète. C'est là, notre hôtel, M Gallery Saigon, hôtel des arts. Dès que je franchis les deux grandes portes battantes, je sens immédiatement qu'il ne s'agit pas de n'importe quel endroit. Il se dresse majestueux mais sans prétention dans cet espace urbain en constante évolution. L'intérieur me plonge dans une atmosphère où le luxe n'est jamais ostentatoire. Les tissus somptueux, en velours et en soie, plongent dans une vague de stupéfaction et de confort immédiat. L'art est omniprésent, mais toujours avec discrétion. Des peintures colorées, un grand piano à queue, le mixologue qui compose comme un artiste, des objets choisis avec soin, qui ponctuent chaque espace. La réception est grandiose, avec sa hauteur sous plafond étourdissante, mais dénuée de toute formalité superflue. On me reçoit avec simplicité et chaleur, loin de l'agitation de la ville. Et je reconnais là l'alliance parfaite du meilleur des deux mondes entre marque française et art de vivre vietnamien. La dame à la réception parcourt les couloirs avec grâce, laissant apparaître la coupe et les motifs de sa robe. En fait, elle porte ce que l'on nomme un nao dai. Cette robe, c'est comme une seconde peau, un vêtement qui épouse délicatement le corps tout en lui laissant la liberté de se mouvoir. Imaginez une longue tunique, fluide mais ajustée, qui se fend légèrement sur les côtés, laissant entrevoir juste un peu de jambe. La soie, avec sa texture douce et brillante, capte la lumière à chaque mouvement. Le col droit et haut encadrent le visage apportant un certain contrôle. Les manches longues suivent la courbe des bras et la coupe allongée de la tunique prolongent l'effet de grâce créant une silhouette élancée. C'est un vêtement qui ne crie pas sa beauté, mais qui se dévoile avec chaque mouvement, chaque pas. Et le pantalon qui l'accompagne, ample et léger, danse autour des jambes apportant une fluidité supplémentaire à l'ensemble. L'ao dai est un vêtement qui évoque à la fois la tradition et l'élégance moderne. Il a traversé plusieurs évolutions, devenant un symbole de la féminité vietnamienne. Au XVIIIe siècle, il a commencé à prendre forme inspirée des vêtements traditionnels chinois, avec une coupe plus ajustée, tout en restant ample sur les côtés. Au XIXe siècle, l'haodaï a pris une silhouette plus élancée, avec des tissus somptueux et des détails raffinés, devenant un vêtement porté lors de cérémonies et événements spéciaux. Au XXe siècle, il se voit modernisé tout en introduisant des matériaux comme la soie. Dans les années 1960-70, il s'assouplit avec des tissus plus légers et des couleurs audacieuses. le rendant plus accessible et adapté à la vie quotidienne. C'est cette adaptation constante qui lui a permis de traverser les époques et les générations. En 2025, il reste un symbole national, tout en étant revisité par des créateurs contemporains. Et il est réellement porté dans la rue, pas enfermé dans une vitrine. Je gagne l'ascenseur. Etage 23. La montée semble infinie. Un lobby boy m'accompagne et pousse la porte de notre suite. Comment vous dire, je suis subjuguée. Déjà, je suis frappée par la sensation d'espace. Les murs disparaissent presque grâce à l'énorme baie vitrée qui s'étend sur toute la pièce, me dévoilant un panorama fascinant de la ville. Les lumières de Ho Chi Minh s'allument lentement, dessinant des milliers de points lumineux qui semblent respirer en harmonie avec la ville. C'est à la fois apaisant et énergisant. Un contraste parfait. Sur la table, un festin d'accueil attend patiemment, mais ce n'est pas un simple repas. Les couleurs des fruits frais, les textures des mélocos créent une invitation subtile à savourer le moment. Les fleurs fraîches placées autour de la pièce ajoutent cette touche de nature qui réchauffe l'atmosphère. Tout est simple mais raffiné, comme si l'on m'offrait une expérience à la fois authentique et enveloppante. Et puis... Il y a cette baignoire sur pied, posée avec une vue imprenable sur la ville. Elle me regarde presque, me donnant envie de m'y plonger immédiatement pour finir la journée. Le contraste entre la sérénité de la pièce et l'effervescence de la ville me donne un sentiment de paix rare, comme si cet espace était à la fois un refuge et un miroir de ce qui se passe dehors, mais en plus calme, plus personnel. Derrière le lit, un grand bureau à la vue imprenable. Je rêve alors. M'installer et passer des heures à rédiger mes futurs épisodes. Les yeux dans la ville. La vue à travers la baie vitrée est idéale pour nourrir l'inspiration. Un peu comme une caribra de chaud, accroupie devant son écran, le regard rivé sur la 66 Perry Street à Manhattan. Avant de profiter d'un bain de minuit, parfaitement autorisé et même doucement suggéré, je descends au bar. Je suis convaincue qu'un bon cocktail en dit long sur un hôtel. Comme l'huile d'olive dans un restaurant italien. C'est un indicateur du sens du détail et de l'équilibre. Je remonte ensuite dans ma chambre. Tout est paisible, les draps sont frais, le silence complet. Je m'endors aussitôt. Le lendemain, pas de réveil, mais le soleil qui se lève sur la ville, et sur moi par la même occasion. Mon premier réflexe ? Bondir près de la vitre pour découvrir le décor sous un nouveau jour. Plus de scooters dans le parking du bar d'en face, mais une population qui grouille dans les rues. Impossible d'y résister, même si la suite est parfaite, aucune minute à perdre. Juste le temps de descendre au Sky Lounge pour profiter d'un petit déjeuner, en tout petit comité. Et me voilà dehors. Comme l'esprit artiste et littéraire de l'Hôtel des Arts m'a gagné, j'arbore une tenue délicate et souple où je me sens féminine et libre. Sans programme, nous posons un pied dans la ville, nous laissant porter d'une rue à l'autre. Je longe un café ouvert sur la rue. À même le trottoir, des hommes jouent aux cartes, d'autres lisent le journal. un café glacé posé devant eux il me salue les tasses sont minuscules le café fort presque sirupeux la vie se déroule là dans une langue qui m'échappe mais dont je saisis le ton joyeux animé parfois songeur plus loin une vendeuse prépare des bannemis sur un petit stand métallique le pain croustillé la coriandre en Un trait de sauce et c'est prêt. Je tourne dans une rue plus calme. L'agitation laisse place à une sorte de quiétude inattendue. Me voilà sur Neuil-Van-Bin, la rue des livres. De part et d'autre, des librairies vitrées, des stands de journaux, des bancs occupés par des lecteurs concentrés, parfois des enfants assis par terre. L'air est plus frais ici, ou peut-être est-ce l'effet du silence relatif. Je ralentis. Je pourrais rester là longtemps. Je m'attarde devant un petit stand. À première vue... Quelques cartes postales, comme partout. Mais en m'approchant, je remarque que certaines sont encore humides, fraîchement terminées. Des artistes les dessinent là, devant moi, à l'encre, au pinceau, au très fin. Des scènes du Vietnam saisies sur le vif. Une vendeuse de lotus sur son vélo. Un vieux monsieur lisant sous un parasol. Des enfants courant dans une cour d'école. Je suis incapable de choisir. Donc j'en prends une dizaine. Et quelques marque-pages aussi. En papier mâché coloré, presque naïf, fait à la main, irrégulier, donc parfait. L'atmosphère est douce, comme si le temps s'était accordé une pause. Un peu plus loin, je m'installe dans un café ouvert sur la rue. Pas de façade, pas de frontière entre l'intérieur et l'extérieur. Autour de moi, quelques touristes discrets, des familles locales, des petites filles qui jouent en riant, insouciantes. Je commande une boisson à la lavande, curieuse. Rien à voir avec celle qu'on trouve en Europe, au goût formaté, sucré, standardisé. Ici, la lavande est subtile. L'harmonie encore une fois, l'art de ne pas trop en faire. Je sors mes cartes postales et je me mets à écrire. Ça se perd, l'écriture. Plus personne n'écrit de lettres ou de cartes. Et pourtant, s'il y a bien un moment où le temps s'y prête, c'est en voyage. Loin de chez soi, l'esprit ouvert, les sens éveillés. Alors je vous le dis, ceci est votre signe d'écrire. Une carte, une lettre, à chaque membre de votre famille, à vos amis, à ceux que vous aimez. Parce qu'aussi belle soit-elle, les photos ne disent jamais tout. Elles montrent, mais elles ne racontent pas. Le papier a une âme, il impose le choix du mot juste. Il réclame un ton plus épistolaire, un peu hors du temps, qui évoque, qui invente, qui fait appel à l'imaginaire. C'est un atelier d'écriture en miniature, et il fait autant de bien à celui qui écrit qu'à celui qui reçoit. Et surtout, fuyez les tournures classiques. Vous savez, il fait beau, les gens sont gentils, il y a du soleil, on peut mieux, on doit mieux. Parce que le monde est vaste et beau et que les destinataires, souvent nos grand-mères, un peu dans l'ennui, le méritent amplement. Bref, je suis la tête plongée dans mes pensées et quelque chose de tout à fait inattendu se produit. Une petite fille d'une dizaine d'années à peine s'approche doucement de ma table. Elle saisit une chaise, la traîne sans bruit, puis me regarde avec un sourire presque désarmant. « Je peux m'installer avec toi ? » Sa voix est douce et assurée. Sa mère, assise à la table voisine, me sourit et acquiesce d'un léger signe de tête. Alors je la laisse faire, un peu étonnée par cette audace si naturelle. Elle me raconte qu'elle a grandi ici, dans ce quartier, qu'elle vient chaque dimanche avec ses cousines pour pratiquer l'anglais avec les passants. Elle aime parler, rencontrer et écrire des lettres aussi. Elle a déjà tout compris. Elle parle avec clarté, avec cette assurance que seuls les enfants possèdent quand ils n'ont pas encore appris à douter. Elle me confie ses rêves. Vivre ailleurs, partir loin. En Australie peut-être, ou aux Etats-Unis. Elle cherche ce qui bouge, ce qui pulse. Pour elle, la France s'est complètement dépassée. Elle veut de la nouveauté. Mais elle précise que ce serait juste pour un temps. Parce que son pays préféré, c'est ici. Le Vietnam. Je suis émue par la justesse de cette petite voix. Elle incarne à sa manière un pays tout entier, jeune, confiant, tourné vers l'avenir sans jamais renier ses racines. Et je suis ravie de pouvoir ajouter son témoignage à cet épisode. Il est maintenant temps de poster mes cartes. Et quoi de mieux pour prolonger cette parenthèse d'écriture que de me rendre à la grande poste centrale de Saïgon, Tout près d'ici, un bâtiment jaune pâle aux airs coloniaux, grandiose et tranquille à la fois. Et le saviez-vous ? Il a été imaginé par Gustave Eiffel, encore un marqueur fort de l'histoire qui lie nos deux cultures. Il y a du monde partout. Des locaux, des touristes, des voyageurs pressés et d'autres qui, comme moi, prennent le temps. Les guichets sont animés, mais étonnamment, tout le monde se respecte. Chacun trouve sa place dans cette organisation désorganisée. Chacun avance à son rythme, sans jamais bousculer l'autre, et ça fonctionne. Je prends un instant pour observer, le grand hall est vaste avec son plafond élevé, ses ventilateurs qui tournent paresseusement, et ses murs anciens. Les guichets en bois sont ouverts, les employés vêtus de bleu se déplacent avec calme, et les voyageurs s'arrêtent pour admirer ce lieu mythique. Ça fait du bien de voir un monument en vie. Quand vient mon tour, je glisse mes cartes en enveloppe, puis dans la boîte rouge. Un dernier geste, presque cérémoniel avant de les voir s'envoler vers d'autres horizons. Et même si elles mettront sûrement plus de temps que moi à arriver, ça vaut le coup. Les quelques heures qui suivent m'offrent une immersion dans les contrastes de Saïgon. Je m'aventure dans des malls modernes de verre et d'acier, où les enseignes internationales côtoient les créateurs locaux. Mais dès que je m'éloigne, l'odeur de la ville me frappe. Celle de l'asphalte chaud, du marché de rue, des épices flottant dans l'air. Chaque ruelle semble avoir sa propre fragrance. Des fleurs fraîches vendues dans les étals, l'odeur sucrée des fruits tropicaux qui s'échappent des paniers. Il y a aussi cette senteur subtile d'encens, souvent porté par le vent, mêlé au bruit et aux voix des passants. Je fais quelques achats. Et déjà, la journée touche à sa fin. Je regarde mon palais moderne, un gratte-ciel qui se dresse parmi les autres, un havre de calme et de confort après cette immersion dans la frénésie de la ville. Et en repensant à tout ce que j'ai vu, je me surprends à penser. Demain, je m'en vais déjà. Au Chimineville, je reviendrai. Saigon est une ville vivante, vibrante, pleine de contrastes et de surprises. Et même si mon séjour a été court, il m'a laissé une empreinte profonde, une envie de revenir un jour pour découvrir encore plus de cette ville aux multiples facettes. Et si cette parenthèse urbaine se referme, un nouveau chapitre s'ouvre. La dernière phase du voyage commence. Un autre Vietnam m'attend. Je quitte la ville pour rejoindre les rivages calmes de la baie de Lang Co. Là-bas, tout promet d'être différent. Une transition presque nécessaire avant le retour à la vie effrénée de l'Occident. Je quitte Saigon à l'aube. On traverse finalement Danang. L'air change. Plus salin, plus doux. avec l'océan tout proche la ville apparaît posée entre mer et montagne les longues plages s'étendent à perte de vue des palmiers bordent les avenues puis très vite nous quittons les grands axes on grimpe dans la montagne les virages s'enchaînent et la jungle épaissit le silence et soudain comme une révélation la baie de lanko se dévoile en contrebas immense et calme la route descend en lacets désertes sans un bruit pas une voiture à l'horizon juste cette bande d'asphalte qui s'enfonce entre les arbres la mer au loin et cette impression étrange d'être seule sur une carte effacée et puis la pluie elle tombe d'un seul coup une vraie pluie dense Elle transforme le paysage en un tableau brouillé. L'horizon se réduit. C'est à ce moment-là qu'on comprend qu'on approche. Le resort que nous avons choisi est précisément là où personne ne passe par hasard. C'est ce que nous voulions. Un lieu éloigné, sans voisinage, sans agitation. Le sentiment précieux d'être seul au monde. D'ailleurs, je vous donne un conseil. Lorsque vous choisissez un hôtel, ne regardez pas que les chambres ou la piscine. Regardez ce qu'il y a autour. L'environnement joue un rôle immense dans l'expérience. Certains préféreront être au cœur de la ville, D'autres chercheront la paix, mais ne laissez pas ce détail au hasard. Je ne vous cache pas notre déception à l'arrivée. On avait tellement attendu ce moment, la plage, le soleil, les journées à lire et à ne rien faire d'autre que profiter. Je m'imaginais déjà bronzée, bouquinée, m'endormir sous le bruit des vagues. Mais non. Le plan tombe à l'eau. Littéralement, pour le coup. La mer est grise, le sable est détrempé, tout est désert. Heureusement, alors que notre sourire commence à s'effacer, j'aperçois au loin quelques silhouettes qui s'agitent sous la pluie. Ils nous font de grands signes, souriants, visiblement ravis de nous voir. La pluie ne semble les déranger en rien. Parmi eux, la manager de l'hôtel en personne qui vient à notre rencontre. Bienvenue au Banyan Trilanco. Et vraiment, sans exagérer, je n'ai jamais vécu un accueil aussi rapide, fluide et chaleureux. Pas le temps de dire ouf, ni même de se présenter. Ils savent déjà qui nous sommes, d'où nous venons. On nous reçoit comme si on arrivait chez des amis de longue date. Pas de formalisme pesant, pas de distance, juste de la chaleur, de l'attention, et ce naturel propre au lieu qu'ils savent vraiment accueillir. En moins de 15 secondes, nous sommes escortés jusqu'à notre villa, à l'abri de la pluie, un cocktail à la main et des serviettes chaudes dans les bras. L'anticipation dans les moindres détails. Ce genre de gestes simples mais précieux qu'on peut reproduire chez soi quand on reçoit avec le cœur. Man, notre majordome attitré, se présente. Et dans un élan aussi inattendu que charmant, il propose de prendre une photo souvenir avec nous. Pour lui, dit-il, comme un petit rituel. La sensation d'être comme chez des amis, encore une fois. Ils avaient même pris soin de chauffer le jacuzzi pour que l'on puisse profiter malgré la pluie. À ce niveau-là, aucun droit de se plaindre. Certes, le hamac reste sagement roulé et la vue mer a disparu, mais au fond, on est exactement là où on est censé être. Faut juste l'accepter. Heureusement, ici tout est pensé pour que le temps ait du sens, même quand il ne fait pas beau. L'hôtel propose une foule d'activités aussi bien sportives que bien-être. On ne peut pas s'ennuyer. C'est un autre rythme qui s'installe. Plus lent, plus intérieur. Et peut-être finalement, plus juste. Alors on teste. On se laisse porter par ce que le lieu propose. D'abord une session de self-stretching. Un autre jour, le tir à l'arc. Inattendu mais étonnamment satisfaisant. Une balade à vélo ensuite entre forêt humide et chemin désert pour retrouver un peu de mouvement. Un massage parce que vous me connaissez maintenant. Et puis mon activité préférée... Apprendre à préparer un vrai café soda. Ce café vietnamien au lait concentré, lentement filtré. Mais je vous en reparlerai dans un prochain épisode. Parce que l'art du café mérite à lui seul une chronique entière dédiée à tous les aficionados de caféine. L'hôtel est un véritable terrain de jeu pour les curieux. En quatre jours, on ne pose jamais nos affaires deux fois au même endroit. Entre les coins de piscines isolées, les petits cafés ouverts en journée, les restos à cuisine à ciel ouvert, il y a toujours un endroit où s'échapper. Pour être complètement transparente, ça n'a pas été de tout repos. Parfois, le temps s'éclaircit d'un coup, le ciel s'ouvre, le soleil tape sans prévenir, et lundi suivi ne plaisante pas. Et je me fais bien la voir. Donc petit rappel amical, ne sous-estimez jamais la crème solaire. Même en fin de journée, même sous les nuages, ça chauffe et ça marque. Croyez-moi, ma brûlure au soleil en est la preuve. Je vous épargne les détails, mais elle est mémorable. D'autres péripéties viennent pimenter le séjour. Comme mon téléphone, qui décide de me lâcher au pire moment. Le temps, lui, ne veut pas coopérer. Le seul jour où je suis déjà bien brûlée, la météo décide de changer. Impossible de profiter du soleil comme prévu. Même si ces derniers jours censés être idylliques virent en aventure légèrement chaotique, je rentre avec des souvenirs plein la tête et une énergie complètement reboostée. La créativité se nourrit des rencontres, des odeurs, des tissus, des goûts,

  • Speaker #1

    tout ce qui fait l'âme d'un voyage en fait. Et encore une fois, je reviendrai.

  • Speaker #0

    Parce qu'ici, même dans le chaos ou la pluie, il y a toujours quelque chose à découvrir,

  • Speaker #1

    à apprendre et à aimer.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir passé ce petit moment avec moi.

  • Speaker #0

    Et surtout, rappelez-vous,

  • Speaker #2

    la vie est ce que vous en faites. Alors faites-en une expérience 5 étoiles. A la semaine prochaine, même heure, même endroit, dans The Palace Mindset.

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