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The Palace Mindset

La Vague White Lotus

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17min |06/05/2025
Play
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Description

Dans ce nouvel épisode, je décortique le vrai du faux des trois saisons, à travers le prisme d’une hôtelière.

Entre fiction acide et vérités bien senties, je vous partage ma réaction à cette anti-série, en vous invitant à vous questionner : Que peut-elle vous apprendre de vous-même ? Que dit-elle sur le futur du voyage ?

Pas de spoiler majeur, donc si vous ne connaissez pas encore, n’hésitez pas à écouter. Qui sait, vous aurez peut-être envie de vous lancer ?


Crédit audio :

blink-182 - Every time I look for you
Nicolas Hopper - Ouverture
Carabao - Made in Thailand

Raffaella Carra - A far l'amore comincia tu

Cristobal Tapia de Veer - Ocean Call


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast qui pousse les portes des grands hôtels pour réinventer votre quotidien. Palace Mindset, bonjour, comment puis-je vous aider ? White Lotus, la nouvelle vague de l'esprit palace ou l'anti-série des grands hôtels. Ce nom était sur toutes les lèvres ces derniers mois et ces dernières semaines. Au boulot, entre amis ou dans le métro, vous n'avez sûrement pas raté la dernière saison de White Lotus. Il y a les puristes, fiers de le dire et j'avoue j'en fais partie, qui ont découvert la saga en 2021 lors de la sortie du premier tome tourné à Hawaï. Il y a ceux qui ont sauté dans le train l'année d'après, en voyageant en Sicile. Et puis les retardataires qui se sont enfin lancés avec cette saison toute fraîche, nous plongeant dans un décor thaïlandais. Bon, c'est quoi ce lotus blanc ? Si vous n'avez pas franchi le pas, ou que ce que je vous raconte ne vous évoque rien, comment résumer ce shader qui commence seulement à faire l'unanimité ? Le schéma est à peu près le même à chaque fois. Ça commence par un drame qui se produit dans un cadre idyllique. Ça, vous avez dû le comprendre. Plus précisément dans un resort paradisiaque, toujours signé Four Seasons d'ailleurs. Des clients ultra fortunés y passent leurs vacances. L'objectif, comprendre qui est à l'origine du crime. Et c'est pas facile, compte tenu des personnalités fortes et des multiples vices de nos voyageurs. Ce qui est génial, c'est qu'il n'y a pas d'enquêteur à part vous-même. A contrario d'autres choses comme un couteau tiré ou la résidence, on ne traque pas des indices tangibles. Le nœud ne se délie pas vraiment d'épisode en épisode. C'est tout le contraire même. Plus le temps passe et plus on suspecte de monde, car même les plus innocents nous montrent leur face cachée. Il y a toujours cette question en suspens, qui l'emportera cette fois ? Le bien ou le mal ? Du coup, moi... Je passe mon temps à imaginer des théories sur chacun des personnages. Puis je change d'avis, et je mets en doute mon propos, je vis le truc quoi. La série traite de problèmes graves mais réalistes, comme la prostitution, la fraude, la drogue, le vol, la présence d'une belle-mère étouffante et même l'inceste. Ces thèmes sont abordés de manière plus ou moins subtile, mais globalement le ton montre crescendo. Un peu comme les films Harry Potter. Plus le temps passe, plus la menace est pesante. Mais pourquoi tout le monde est si accro ? La vérité, c'est qu'on regarde surtout pour les décors et la réalisation prodigieuse. Et pour ça, il faut remercier son créateur Mike White, qui nous délivre à chaque nouvelle saison une bouffe et rafraîchissante d'espaces et d'images somptueuses. Que ce soit les paysages sur fond de palmiers, vumères et montagnes luxuriantes, les monuments, je pense notamment au temple bouddhiste dernièrement, Les tenues, dans les dernières, sont même signées Jacquemus, les plats servis, les shows musicaux, tout y est. Et je trouve qu'il y a une montée en gamme à chaque nouvelle destination. Il faut dire que la campagne de communication autour de ce nouvel opus était phénoménale. Et surtout, inratable. Affiches publicitaires, martèlements sur les réseaux sociaux et un nombre incalculable de produits dérivés à travers des collaborations inédites. Parmi les partenariats, des lignes de vêtements avec H&M et Banana Republic, une trousse de produits signée Kiehl's, une collection d'art de la table CB2, du chocolat comparté, une signature olfactive avec Nest New York autour du concombre, ou même un masque de sommeil Blissy. Donc si la saga vous rend complètement accro, vous pouvez transformer votre intérieur et votre style en 100% white lotus. Comme d'habitude, le casting était au rendez-vous. Au final, la série a vu défiler Théo James, le protagoniste de la série The Gentleman, mais aussi des films divergents, Sidney Sweeney, que vous connaissez sûrement d'Euphoria, Emmylou Wood de Sex Education, Jason Isaacs, a.k.a. Lucius Malfoy, Et l'incroyable Jennifer Coolidge, qui n'est autre que la mère de Stifler dans American Pie. Et je dois l'ajouter, la splendide Charlotte Lebon, francophone mais québécoise, attention. Et là, je vous donne seulement les plus connues. On découvre aussi de nouveaux talents, certains recrutés localement, ce qui donne encore plus de profondeur et de charme à la série. qui parlent la langue régionale et renforcent le dépaysement. La culture locale s'impose comme un élément omniprésent. Les plans de transition utilisent des artefacts qui, si on sait les lire, ou si on parcourt les forums en ligne pour mieux les interpréter, nous fournissent en réalité des indices. Des bouts de phrases, prononcés par-ci, par-là, jouent le rôle d'annonciateurs à qui sait les interpréter. Alors, vous avez capté, vous ? tous les signaux envoyés dès le début. Le symbolisme est partout et stimule notre intérêt pour la destination et le script. Dans la saison 2, au Four Seasons San Domenico Palace, à Taormina, on découvre des bustes colorées qui apparaissent comme des témoins de la scène. En réalité, ces statues s'appellent des testa di moro et sont de vrais objets de tradition. Ce sont des vases siciliens inspirés de la légende de Moro. Dans la Palerme du XIe siècle, une jeune Sicilienne tombe amoureuse d'un mort, un habitant de la Mauritanie. Elle découvre plus tard qu'il a en fait une femme et des enfants et qu'il l'a trahi depuis le début. Il lui annonce qu'il s'en va. Il l'abandonne. Et elle, bah... Elle décide de se venger en le tuant et en transformant sa tête en vase, tout simplement pour y cultiver du basilic. Et depuis... Les balcons de la région arborent eux aussi des vases en terre cuite s'apparent à ces traits. La terreur est représentée par des queues entre les plans, qui montrent la force des vagues qui frappent contre les rochers, un volcan prêt à entrer en éruption, ou les singes et leur grimace menaçante. Les primates ont d'ailleurs une signification plus poussée. Parce qu'ils représentent l'agitation et les instincts primaires dans la religion bouddhiste. Ils entravent la méditation et la paix intérieure. J'ai aussi vu sur Reddit que chaque peinture dans les chambres donnait des informations sur ses habitants. En fait, plus je creuse la série, plus j'ai envie de la re-regarder. Parce qu'il y a un tel nombre de détails, il y en a tellement qui nous échappent. Et c'est encore un peu tôt. Mais je pense que la série se savoure à nouveau quand on connaît l'issue finale, quand on cherche justement à capter les signaux lancés au gré des épisodes. Mais ça ne s'arrête pas à l'art. Chaque objet apporte sa pierre à l'édifice. Laura Fox, la productrice, dit qu'avec son directeur artistique et set designer, elle est partie d'une sélection d'une vingtaine de tissus tropicaux et que les idées sont venues de là pour la saison 1. Des représentations d'hibiscus ou de feuilles de palmier par exemple. C'est aussi ce qu'on essaye de faire quand on développe un hôtel dans une nouvelle région. C'est important de rendre hommage à la réalité et à ne pas tirer parti d'une culture pour en faire une sorte de Disneyland. Je n'étais pas là pour la rénovation du bâtiment de l'hôtel du Grand Contrôle situé sur le domaine du château de Versailles, mais j'ai appris en y travaillant. que des recherches folles ont été menées pour l'aménagement. D'abord, une collecte d'archives du XVIIIe siècle, puis des plans pour rénover l'existant et réinventer l'oublié. Des parquets en pointe de Hongrie, aux baignoires sur pied, en passant par les marbres sur les plaintes. Rien n'est laissé au hasard. C'est ce sens du détail digne des grands hôtels qui est célébré. Jusqu'aux vêtements, portés comme des uniformes reflétant la psychologie de chaque personnage. Vous avez remarqué ? Je pense qu'il faut aussi mettre le projecteur sur Alex Bovard, la costumière des trois saisons. Encore une fois, le show est plus intéressant quand on paye attention aux toutes petites choses. Une Kaplan oversize qui cache le visage, un bouton de plus, défait d'une chemise, autant de décisions de production dûment réfléchies. Pas que pour les clients d'ailleurs. Un tailleur rose pour le directeur ou un uniforme serré jusqu'au cou pour le garde du parking. En fait, la psychologie des vêtements choisis va encore plus loin. Alex a pensé cette nuit en se posant les questions suivantes. À quoi pensait le client lorsqu'il a fait sa valise ? Qu'est-ce qu'il attendait de sa semaine ? Il y a une certaine concurrence et une volonté à se mettre en avant. Je le constate. Les clients qui restent une semaine dans un hôtel veulent un peu se réinventer. Pas vous ? Allez, on met toutes des robes qu'on n'ose pas mettre dans sa ville d'origine. Elle a aussi pensé à introduire des nouveaux éléments au fur et à mesure des épisodes. Comme si les personnages faisaient du shopping sur place. Et c'est vrai, les Américains adorent ça. L'équipe C d'ailleurs, en partie je précise, fournit dans les marchés locaux. Ce que je trouve particulièrement satirique et si vrai, c'est le positionnement. On le sait, les vêtements sont un marqueur social. Dans les grands hôtels, il y a plusieurs niveaux de richesse qui sont représentés. Disons qu'il y a les riches et les ultra-riches. Dans White Lotus, on est globalement plus dans le clinquant, avec des motifs forts, des styles qui en disent long sur les régions où vivent nos voyageurs. Mais il y a des disparités. La prochaine fois que vous regardez, notez l'importance des motifs, la qualité des tissus, si les couleurs sont claires, à la quiet luxury, ou plutôt flashy. Je pense au cafetan flamboyant de Tanya, comparé au look très chic de Chloé, signé Jacquemus. D'ailleurs, il y a la scène sur le bateau où elle porte fièrement un ensemble rose, les cheveux bien rangés sous son chapeau, et puis il y a le lendemain, où l'angoisse la guette et qu'elle risque de tout perdre. On la voit longer la piscine dans un ensemble vert pomme, presque fluo, un kimono simple et les cheveux en friche. C'est un peu comme un symbole de sa perte de statut potentiel. Et franchement, ça m'a frappée sur le moment. Je pourrais y passer des heures, mais ce qui est important de noter, et c'est une règle aussi dans la vraie vie, c'est que ce qui prime, ce n'est pas le niveau de vie actuel, mais l'origine géographique et démographique d'une personne. En gros, chasse le naturel, il revient au galop. C'est pourquoi c'est hyper important, même si on se rend dans des endroits distingués, de ne pas se sentir en inconfort. Ou, comme je l'ai précisé pour la signature olfactive, d'essayer d'adopter le costume d'un autre. Bien sûr, si on aime les belles choses, je comprends, je suis comme ça, on peut se faire plaisir, mais il faut trouver un style qui colle avec sa personnalité. Mais alors, à part ça, qu'est-ce qui est vrai et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Ben je vais vous dire, avec mon œil d'initié, ce qui se passe dans la vraie vie, dans ces lieux confidentiels. Déjà la prostitution vraie. Bien sûr c'est fait courant, mais c'est très discret. On est loin de Pretty Woman, les escorts de nos jours savent se mêler parfaitement au lieu. Et il y a des formules subtiles. Par exemple, si l'on demande un troisième oreiller à son concierge, c'est qu'on veut de la compagnie. L'adultère, vrai, source de scandale, certes, mais ça arrive. Et alors là, on joue un jeu dangereux pour reconnaître qui est la vraie Madame Intel de Mademoiselle. Faut être un peu physio. L'inceste. Faux, je n'irai pas jusque là. J'ai jamais constaté en tout cas. L'insolence des enfants. Vrai. C'est peut-être le plus agaçant, surtout pour moi, mais malheureusement, on ne peut rien y faire. La difficulté de couper du travail. Vrai ! Sachant que nos meilleurs clients sont de grands chefs d'entreprise ou des entrepreneurs, ils ne peuvent naturellement pas se permettre de tout lâcher pour une semaine au Maldives. En plus, il y a un besoin constant pour les financiers, qui représentent la majorité, de rester en veille. Du coup, au petit-déj, c'est Financial Times. Les clients qui s'attachent trop aux employés, comme à des choses mignonnes. Vrai ! C'est appréciable, je dois dire, d'être appelé par son prénom et de taper un peu la causette, mais seulement quand c'est vrai, quand c'est authentique. Les addicts au spa. Vrai ! Il faut savoir qu'il y a peu de clients qui réservent un soin au spa, mais ceux qui le font en sont complètement fous. Ils peuvent demander à réserver le même soin à la même heure tous les jours. En tant que fan de wellness, je dois avouer que je les comprends. Les beaux gosses qui bossent torse nu. Clin d'œil à Valentin dans la dernière saison. Bah non, faux. Faut mettre un t-shirt là, monsieur. Par contre, coucher avec des clientes, ça, ça arrive. Tout ça peut intimider et on pourrait se demander pourquoi les Four Seasons accepteraient de devenir ambassadeurs d'une telle caricature. Ça fait la une de toutes les presses. Notre curiosité malsaine s'active automatiquement. C'est contre-productif, non ? Alors, qu'est-ce que j'en pense, moi ? Je ne suis pas d'accord. Déjà, quand on sait l'impact que le cinéma a sur les voyageurs, j'en ferai un autre épisode parce que j'ai tellement à vous partager à ce sujet, et surtout de films à vous conseiller pour vous faire voyager. D'ailleurs, vous pouvez me suivre sur Insta, sur The Palace Mindset, pour ne pas louper la sortie des prochains épisodes. En fait, la publicité se fait à travers les images grandioses, dont on a parlé en ouverture tant c'est marquant. En dévoilant les espaces de telles propriétés, naturellement, ça attire du monde. D'ailleurs, pour la petite anecdote, les scènes sont tournées au Four Seasons Kosamui, sauf celle au spa. qui sont elles prises à l'Anantara, un autre hôtel majestueux. Je suis convaincue que les clients de ce genre d'établissement, ainsi que la plupart des gens, sont assez éduqués et ont assez de recul pour comprendre qu'il s'agit d'une fiction. D'ailleurs, on s'amuserait encore plus s'il y avait plus d'histoires de ce genre. Pas les morts, on s'entend. Pas qu'il n'y en ait pas, hein, des scandales. Je me rappelle d'une Rolls-Royce écrabouillée contre un muret à cause d'un petit chat. au milieu de la route. Ou d'une femme folle de jalousie qui balance les chaussures de ski de son mari à travers sa fenêtre. À Courchevel. Mais dans White Lotus, les gens se parlent. La cible se rajeunit et les événements s'enchaînent. Dans les palaces, l'ambiance est souvent guindée. Faut l'avouer. Alors voilà, je vous le dis, je suis à fond dedans. White Lotus, c'est la nouvelle vague de l'esprit palace. Une vague rafraîchissante ... qui poussent nos hôtels préférés à se réinventer, grâce aux attentes grandissantes de leurs futurs clients, parce que qui sait, ce sera peut-être vous ? Si tous les indices glissaient et la recherche derrière ce scénario vous intrigue, si vous avez capté les signaux et les détails, alors je suis ravie de vous dire que vous l'avez, ce Palace Mindset. Et pour la suite, on reste en Asie. Si vous voulez vous envoler pour le Cambodge, alors ne loupez pas le prochain épisode. Merci d'avoir passé ce petit moment avec moi. Et surtout, rappelez-vous, la vie est ce que vous en faites. Alors faites-en une expérience 5 étoiles. A la semaine prochaine, même heure, même endroit, dans The Palace Mindset. Faites pas.

Description

Dans ce nouvel épisode, je décortique le vrai du faux des trois saisons, à travers le prisme d’une hôtelière.

Entre fiction acide et vérités bien senties, je vous partage ma réaction à cette anti-série, en vous invitant à vous questionner : Que peut-elle vous apprendre de vous-même ? Que dit-elle sur le futur du voyage ?

Pas de spoiler majeur, donc si vous ne connaissez pas encore, n’hésitez pas à écouter. Qui sait, vous aurez peut-être envie de vous lancer ?


Crédit audio :

blink-182 - Every time I look for you
Nicolas Hopper - Ouverture
Carabao - Made in Thailand

Raffaella Carra - A far l'amore comincia tu

Cristobal Tapia de Veer - Ocean Call


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast qui pousse les portes des grands hôtels pour réinventer votre quotidien. Palace Mindset, bonjour, comment puis-je vous aider ? White Lotus, la nouvelle vague de l'esprit palace ou l'anti-série des grands hôtels. Ce nom était sur toutes les lèvres ces derniers mois et ces dernières semaines. Au boulot, entre amis ou dans le métro, vous n'avez sûrement pas raté la dernière saison de White Lotus. Il y a les puristes, fiers de le dire et j'avoue j'en fais partie, qui ont découvert la saga en 2021 lors de la sortie du premier tome tourné à Hawaï. Il y a ceux qui ont sauté dans le train l'année d'après, en voyageant en Sicile. Et puis les retardataires qui se sont enfin lancés avec cette saison toute fraîche, nous plongeant dans un décor thaïlandais. Bon, c'est quoi ce lotus blanc ? Si vous n'avez pas franchi le pas, ou que ce que je vous raconte ne vous évoque rien, comment résumer ce shader qui commence seulement à faire l'unanimité ? Le schéma est à peu près le même à chaque fois. Ça commence par un drame qui se produit dans un cadre idyllique. Ça, vous avez dû le comprendre. Plus précisément dans un resort paradisiaque, toujours signé Four Seasons d'ailleurs. Des clients ultra fortunés y passent leurs vacances. L'objectif, comprendre qui est à l'origine du crime. Et c'est pas facile, compte tenu des personnalités fortes et des multiples vices de nos voyageurs. Ce qui est génial, c'est qu'il n'y a pas d'enquêteur à part vous-même. A contrario d'autres choses comme un couteau tiré ou la résidence, on ne traque pas des indices tangibles. Le nœud ne se délie pas vraiment d'épisode en épisode. C'est tout le contraire même. Plus le temps passe et plus on suspecte de monde, car même les plus innocents nous montrent leur face cachée. Il y a toujours cette question en suspens, qui l'emportera cette fois ? Le bien ou le mal ? Du coup, moi... Je passe mon temps à imaginer des théories sur chacun des personnages. Puis je change d'avis, et je mets en doute mon propos, je vis le truc quoi. La série traite de problèmes graves mais réalistes, comme la prostitution, la fraude, la drogue, le vol, la présence d'une belle-mère étouffante et même l'inceste. Ces thèmes sont abordés de manière plus ou moins subtile, mais globalement le ton montre crescendo. Un peu comme les films Harry Potter. Plus le temps passe, plus la menace est pesante. Mais pourquoi tout le monde est si accro ? La vérité, c'est qu'on regarde surtout pour les décors et la réalisation prodigieuse. Et pour ça, il faut remercier son créateur Mike White, qui nous délivre à chaque nouvelle saison une bouffe et rafraîchissante d'espaces et d'images somptueuses. Que ce soit les paysages sur fond de palmiers, vumères et montagnes luxuriantes, les monuments, je pense notamment au temple bouddhiste dernièrement, Les tenues, dans les dernières, sont même signées Jacquemus, les plats servis, les shows musicaux, tout y est. Et je trouve qu'il y a une montée en gamme à chaque nouvelle destination. Il faut dire que la campagne de communication autour de ce nouvel opus était phénoménale. Et surtout, inratable. Affiches publicitaires, martèlements sur les réseaux sociaux et un nombre incalculable de produits dérivés à travers des collaborations inédites. Parmi les partenariats, des lignes de vêtements avec H&M et Banana Republic, une trousse de produits signée Kiehl's, une collection d'art de la table CB2, du chocolat comparté, une signature olfactive avec Nest New York autour du concombre, ou même un masque de sommeil Blissy. Donc si la saga vous rend complètement accro, vous pouvez transformer votre intérieur et votre style en 100% white lotus. Comme d'habitude, le casting était au rendez-vous. Au final, la série a vu défiler Théo James, le protagoniste de la série The Gentleman, mais aussi des films divergents, Sidney Sweeney, que vous connaissez sûrement d'Euphoria, Emmylou Wood de Sex Education, Jason Isaacs, a.k.a. Lucius Malfoy, Et l'incroyable Jennifer Coolidge, qui n'est autre que la mère de Stifler dans American Pie. Et je dois l'ajouter, la splendide Charlotte Lebon, francophone mais québécoise, attention. Et là, je vous donne seulement les plus connues. On découvre aussi de nouveaux talents, certains recrutés localement, ce qui donne encore plus de profondeur et de charme à la série. qui parlent la langue régionale et renforcent le dépaysement. La culture locale s'impose comme un élément omniprésent. Les plans de transition utilisent des artefacts qui, si on sait les lire, ou si on parcourt les forums en ligne pour mieux les interpréter, nous fournissent en réalité des indices. Des bouts de phrases, prononcés par-ci, par-là, jouent le rôle d'annonciateurs à qui sait les interpréter. Alors, vous avez capté, vous ? tous les signaux envoyés dès le début. Le symbolisme est partout et stimule notre intérêt pour la destination et le script. Dans la saison 2, au Four Seasons San Domenico Palace, à Taormina, on découvre des bustes colorées qui apparaissent comme des témoins de la scène. En réalité, ces statues s'appellent des testa di moro et sont de vrais objets de tradition. Ce sont des vases siciliens inspirés de la légende de Moro. Dans la Palerme du XIe siècle, une jeune Sicilienne tombe amoureuse d'un mort, un habitant de la Mauritanie. Elle découvre plus tard qu'il a en fait une femme et des enfants et qu'il l'a trahi depuis le début. Il lui annonce qu'il s'en va. Il l'abandonne. Et elle, bah... Elle décide de se venger en le tuant et en transformant sa tête en vase, tout simplement pour y cultiver du basilic. Et depuis... Les balcons de la région arborent eux aussi des vases en terre cuite s'apparent à ces traits. La terreur est représentée par des queues entre les plans, qui montrent la force des vagues qui frappent contre les rochers, un volcan prêt à entrer en éruption, ou les singes et leur grimace menaçante. Les primates ont d'ailleurs une signification plus poussée. Parce qu'ils représentent l'agitation et les instincts primaires dans la religion bouddhiste. Ils entravent la méditation et la paix intérieure. J'ai aussi vu sur Reddit que chaque peinture dans les chambres donnait des informations sur ses habitants. En fait, plus je creuse la série, plus j'ai envie de la re-regarder. Parce qu'il y a un tel nombre de détails, il y en a tellement qui nous échappent. Et c'est encore un peu tôt. Mais je pense que la série se savoure à nouveau quand on connaît l'issue finale, quand on cherche justement à capter les signaux lancés au gré des épisodes. Mais ça ne s'arrête pas à l'art. Chaque objet apporte sa pierre à l'édifice. Laura Fox, la productrice, dit qu'avec son directeur artistique et set designer, elle est partie d'une sélection d'une vingtaine de tissus tropicaux et que les idées sont venues de là pour la saison 1. Des représentations d'hibiscus ou de feuilles de palmier par exemple. C'est aussi ce qu'on essaye de faire quand on développe un hôtel dans une nouvelle région. C'est important de rendre hommage à la réalité et à ne pas tirer parti d'une culture pour en faire une sorte de Disneyland. Je n'étais pas là pour la rénovation du bâtiment de l'hôtel du Grand Contrôle situé sur le domaine du château de Versailles, mais j'ai appris en y travaillant. que des recherches folles ont été menées pour l'aménagement. D'abord, une collecte d'archives du XVIIIe siècle, puis des plans pour rénover l'existant et réinventer l'oublié. Des parquets en pointe de Hongrie, aux baignoires sur pied, en passant par les marbres sur les plaintes. Rien n'est laissé au hasard. C'est ce sens du détail digne des grands hôtels qui est célébré. Jusqu'aux vêtements, portés comme des uniformes reflétant la psychologie de chaque personnage. Vous avez remarqué ? Je pense qu'il faut aussi mettre le projecteur sur Alex Bovard, la costumière des trois saisons. Encore une fois, le show est plus intéressant quand on paye attention aux toutes petites choses. Une Kaplan oversize qui cache le visage, un bouton de plus, défait d'une chemise, autant de décisions de production dûment réfléchies. Pas que pour les clients d'ailleurs. Un tailleur rose pour le directeur ou un uniforme serré jusqu'au cou pour le garde du parking. En fait, la psychologie des vêtements choisis va encore plus loin. Alex a pensé cette nuit en se posant les questions suivantes. À quoi pensait le client lorsqu'il a fait sa valise ? Qu'est-ce qu'il attendait de sa semaine ? Il y a une certaine concurrence et une volonté à se mettre en avant. Je le constate. Les clients qui restent une semaine dans un hôtel veulent un peu se réinventer. Pas vous ? Allez, on met toutes des robes qu'on n'ose pas mettre dans sa ville d'origine. Elle a aussi pensé à introduire des nouveaux éléments au fur et à mesure des épisodes. Comme si les personnages faisaient du shopping sur place. Et c'est vrai, les Américains adorent ça. L'équipe C d'ailleurs, en partie je précise, fournit dans les marchés locaux. Ce que je trouve particulièrement satirique et si vrai, c'est le positionnement. On le sait, les vêtements sont un marqueur social. Dans les grands hôtels, il y a plusieurs niveaux de richesse qui sont représentés. Disons qu'il y a les riches et les ultra-riches. Dans White Lotus, on est globalement plus dans le clinquant, avec des motifs forts, des styles qui en disent long sur les régions où vivent nos voyageurs. Mais il y a des disparités. La prochaine fois que vous regardez, notez l'importance des motifs, la qualité des tissus, si les couleurs sont claires, à la quiet luxury, ou plutôt flashy. Je pense au cafetan flamboyant de Tanya, comparé au look très chic de Chloé, signé Jacquemus. D'ailleurs, il y a la scène sur le bateau où elle porte fièrement un ensemble rose, les cheveux bien rangés sous son chapeau, et puis il y a le lendemain, où l'angoisse la guette et qu'elle risque de tout perdre. On la voit longer la piscine dans un ensemble vert pomme, presque fluo, un kimono simple et les cheveux en friche. C'est un peu comme un symbole de sa perte de statut potentiel. Et franchement, ça m'a frappée sur le moment. Je pourrais y passer des heures, mais ce qui est important de noter, et c'est une règle aussi dans la vraie vie, c'est que ce qui prime, ce n'est pas le niveau de vie actuel, mais l'origine géographique et démographique d'une personne. En gros, chasse le naturel, il revient au galop. C'est pourquoi c'est hyper important, même si on se rend dans des endroits distingués, de ne pas se sentir en inconfort. Ou, comme je l'ai précisé pour la signature olfactive, d'essayer d'adopter le costume d'un autre. Bien sûr, si on aime les belles choses, je comprends, je suis comme ça, on peut se faire plaisir, mais il faut trouver un style qui colle avec sa personnalité. Mais alors, à part ça, qu'est-ce qui est vrai et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Ben je vais vous dire, avec mon œil d'initié, ce qui se passe dans la vraie vie, dans ces lieux confidentiels. Déjà la prostitution vraie. Bien sûr c'est fait courant, mais c'est très discret. On est loin de Pretty Woman, les escorts de nos jours savent se mêler parfaitement au lieu. Et il y a des formules subtiles. Par exemple, si l'on demande un troisième oreiller à son concierge, c'est qu'on veut de la compagnie. L'adultère, vrai, source de scandale, certes, mais ça arrive. Et alors là, on joue un jeu dangereux pour reconnaître qui est la vraie Madame Intel de Mademoiselle. Faut être un peu physio. L'inceste. Faux, je n'irai pas jusque là. J'ai jamais constaté en tout cas. L'insolence des enfants. Vrai. C'est peut-être le plus agaçant, surtout pour moi, mais malheureusement, on ne peut rien y faire. La difficulté de couper du travail. Vrai ! Sachant que nos meilleurs clients sont de grands chefs d'entreprise ou des entrepreneurs, ils ne peuvent naturellement pas se permettre de tout lâcher pour une semaine au Maldives. En plus, il y a un besoin constant pour les financiers, qui représentent la majorité, de rester en veille. Du coup, au petit-déj, c'est Financial Times. Les clients qui s'attachent trop aux employés, comme à des choses mignonnes. Vrai ! C'est appréciable, je dois dire, d'être appelé par son prénom et de taper un peu la causette, mais seulement quand c'est vrai, quand c'est authentique. Les addicts au spa. Vrai ! Il faut savoir qu'il y a peu de clients qui réservent un soin au spa, mais ceux qui le font en sont complètement fous. Ils peuvent demander à réserver le même soin à la même heure tous les jours. En tant que fan de wellness, je dois avouer que je les comprends. Les beaux gosses qui bossent torse nu. Clin d'œil à Valentin dans la dernière saison. Bah non, faux. Faut mettre un t-shirt là, monsieur. Par contre, coucher avec des clientes, ça, ça arrive. Tout ça peut intimider et on pourrait se demander pourquoi les Four Seasons accepteraient de devenir ambassadeurs d'une telle caricature. Ça fait la une de toutes les presses. Notre curiosité malsaine s'active automatiquement. C'est contre-productif, non ? Alors, qu'est-ce que j'en pense, moi ? Je ne suis pas d'accord. Déjà, quand on sait l'impact que le cinéma a sur les voyageurs, j'en ferai un autre épisode parce que j'ai tellement à vous partager à ce sujet, et surtout de films à vous conseiller pour vous faire voyager. D'ailleurs, vous pouvez me suivre sur Insta, sur The Palace Mindset, pour ne pas louper la sortie des prochains épisodes. En fait, la publicité se fait à travers les images grandioses, dont on a parlé en ouverture tant c'est marquant. En dévoilant les espaces de telles propriétés, naturellement, ça attire du monde. D'ailleurs, pour la petite anecdote, les scènes sont tournées au Four Seasons Kosamui, sauf celle au spa. qui sont elles prises à l'Anantara, un autre hôtel majestueux. Je suis convaincue que les clients de ce genre d'établissement, ainsi que la plupart des gens, sont assez éduqués et ont assez de recul pour comprendre qu'il s'agit d'une fiction. D'ailleurs, on s'amuserait encore plus s'il y avait plus d'histoires de ce genre. Pas les morts, on s'entend. Pas qu'il n'y en ait pas, hein, des scandales. Je me rappelle d'une Rolls-Royce écrabouillée contre un muret à cause d'un petit chat. au milieu de la route. Ou d'une femme folle de jalousie qui balance les chaussures de ski de son mari à travers sa fenêtre. À Courchevel. Mais dans White Lotus, les gens se parlent. La cible se rajeunit et les événements s'enchaînent. Dans les palaces, l'ambiance est souvent guindée. Faut l'avouer. Alors voilà, je vous le dis, je suis à fond dedans. White Lotus, c'est la nouvelle vague de l'esprit palace. Une vague rafraîchissante ... qui poussent nos hôtels préférés à se réinventer, grâce aux attentes grandissantes de leurs futurs clients, parce que qui sait, ce sera peut-être vous ? Si tous les indices glissaient et la recherche derrière ce scénario vous intrigue, si vous avez capté les signaux et les détails, alors je suis ravie de vous dire que vous l'avez, ce Palace Mindset. Et pour la suite, on reste en Asie. Si vous voulez vous envoler pour le Cambodge, alors ne loupez pas le prochain épisode. Merci d'avoir passé ce petit moment avec moi. Et surtout, rappelez-vous, la vie est ce que vous en faites. Alors faites-en une expérience 5 étoiles. A la semaine prochaine, même heure, même endroit, dans The Palace Mindset. Faites pas.

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Dans ce nouvel épisode, je décortique le vrai du faux des trois saisons, à travers le prisme d’une hôtelière.

Entre fiction acide et vérités bien senties, je vous partage ma réaction à cette anti-série, en vous invitant à vous questionner : Que peut-elle vous apprendre de vous-même ? Que dit-elle sur le futur du voyage ?

Pas de spoiler majeur, donc si vous ne connaissez pas encore, n’hésitez pas à écouter. Qui sait, vous aurez peut-être envie de vous lancer ?


Crédit audio :

blink-182 - Every time I look for you
Nicolas Hopper - Ouverture
Carabao - Made in Thailand

Raffaella Carra - A far l'amore comincia tu

Cristobal Tapia de Veer - Ocean Call


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast qui pousse les portes des grands hôtels pour réinventer votre quotidien. Palace Mindset, bonjour, comment puis-je vous aider ? White Lotus, la nouvelle vague de l'esprit palace ou l'anti-série des grands hôtels. Ce nom était sur toutes les lèvres ces derniers mois et ces dernières semaines. Au boulot, entre amis ou dans le métro, vous n'avez sûrement pas raté la dernière saison de White Lotus. Il y a les puristes, fiers de le dire et j'avoue j'en fais partie, qui ont découvert la saga en 2021 lors de la sortie du premier tome tourné à Hawaï. Il y a ceux qui ont sauté dans le train l'année d'après, en voyageant en Sicile. Et puis les retardataires qui se sont enfin lancés avec cette saison toute fraîche, nous plongeant dans un décor thaïlandais. Bon, c'est quoi ce lotus blanc ? Si vous n'avez pas franchi le pas, ou que ce que je vous raconte ne vous évoque rien, comment résumer ce shader qui commence seulement à faire l'unanimité ? Le schéma est à peu près le même à chaque fois. Ça commence par un drame qui se produit dans un cadre idyllique. Ça, vous avez dû le comprendre. Plus précisément dans un resort paradisiaque, toujours signé Four Seasons d'ailleurs. Des clients ultra fortunés y passent leurs vacances. L'objectif, comprendre qui est à l'origine du crime. Et c'est pas facile, compte tenu des personnalités fortes et des multiples vices de nos voyageurs. Ce qui est génial, c'est qu'il n'y a pas d'enquêteur à part vous-même. A contrario d'autres choses comme un couteau tiré ou la résidence, on ne traque pas des indices tangibles. Le nœud ne se délie pas vraiment d'épisode en épisode. C'est tout le contraire même. Plus le temps passe et plus on suspecte de monde, car même les plus innocents nous montrent leur face cachée. Il y a toujours cette question en suspens, qui l'emportera cette fois ? Le bien ou le mal ? Du coup, moi... Je passe mon temps à imaginer des théories sur chacun des personnages. Puis je change d'avis, et je mets en doute mon propos, je vis le truc quoi. La série traite de problèmes graves mais réalistes, comme la prostitution, la fraude, la drogue, le vol, la présence d'une belle-mère étouffante et même l'inceste. Ces thèmes sont abordés de manière plus ou moins subtile, mais globalement le ton montre crescendo. Un peu comme les films Harry Potter. Plus le temps passe, plus la menace est pesante. Mais pourquoi tout le monde est si accro ? La vérité, c'est qu'on regarde surtout pour les décors et la réalisation prodigieuse. Et pour ça, il faut remercier son créateur Mike White, qui nous délivre à chaque nouvelle saison une bouffe et rafraîchissante d'espaces et d'images somptueuses. Que ce soit les paysages sur fond de palmiers, vumères et montagnes luxuriantes, les monuments, je pense notamment au temple bouddhiste dernièrement, Les tenues, dans les dernières, sont même signées Jacquemus, les plats servis, les shows musicaux, tout y est. Et je trouve qu'il y a une montée en gamme à chaque nouvelle destination. Il faut dire que la campagne de communication autour de ce nouvel opus était phénoménale. Et surtout, inratable. Affiches publicitaires, martèlements sur les réseaux sociaux et un nombre incalculable de produits dérivés à travers des collaborations inédites. Parmi les partenariats, des lignes de vêtements avec H&M et Banana Republic, une trousse de produits signée Kiehl's, une collection d'art de la table CB2, du chocolat comparté, une signature olfactive avec Nest New York autour du concombre, ou même un masque de sommeil Blissy. Donc si la saga vous rend complètement accro, vous pouvez transformer votre intérieur et votre style en 100% white lotus. Comme d'habitude, le casting était au rendez-vous. Au final, la série a vu défiler Théo James, le protagoniste de la série The Gentleman, mais aussi des films divergents, Sidney Sweeney, que vous connaissez sûrement d'Euphoria, Emmylou Wood de Sex Education, Jason Isaacs, a.k.a. Lucius Malfoy, Et l'incroyable Jennifer Coolidge, qui n'est autre que la mère de Stifler dans American Pie. Et je dois l'ajouter, la splendide Charlotte Lebon, francophone mais québécoise, attention. Et là, je vous donne seulement les plus connues. On découvre aussi de nouveaux talents, certains recrutés localement, ce qui donne encore plus de profondeur et de charme à la série. qui parlent la langue régionale et renforcent le dépaysement. La culture locale s'impose comme un élément omniprésent. Les plans de transition utilisent des artefacts qui, si on sait les lire, ou si on parcourt les forums en ligne pour mieux les interpréter, nous fournissent en réalité des indices. Des bouts de phrases, prononcés par-ci, par-là, jouent le rôle d'annonciateurs à qui sait les interpréter. Alors, vous avez capté, vous ? tous les signaux envoyés dès le début. Le symbolisme est partout et stimule notre intérêt pour la destination et le script. Dans la saison 2, au Four Seasons San Domenico Palace, à Taormina, on découvre des bustes colorées qui apparaissent comme des témoins de la scène. En réalité, ces statues s'appellent des testa di moro et sont de vrais objets de tradition. Ce sont des vases siciliens inspirés de la légende de Moro. Dans la Palerme du XIe siècle, une jeune Sicilienne tombe amoureuse d'un mort, un habitant de la Mauritanie. Elle découvre plus tard qu'il a en fait une femme et des enfants et qu'il l'a trahi depuis le début. Il lui annonce qu'il s'en va. Il l'abandonne. Et elle, bah... Elle décide de se venger en le tuant et en transformant sa tête en vase, tout simplement pour y cultiver du basilic. Et depuis... Les balcons de la région arborent eux aussi des vases en terre cuite s'apparent à ces traits. La terreur est représentée par des queues entre les plans, qui montrent la force des vagues qui frappent contre les rochers, un volcan prêt à entrer en éruption, ou les singes et leur grimace menaçante. Les primates ont d'ailleurs une signification plus poussée. Parce qu'ils représentent l'agitation et les instincts primaires dans la religion bouddhiste. Ils entravent la méditation et la paix intérieure. J'ai aussi vu sur Reddit que chaque peinture dans les chambres donnait des informations sur ses habitants. En fait, plus je creuse la série, plus j'ai envie de la re-regarder. Parce qu'il y a un tel nombre de détails, il y en a tellement qui nous échappent. Et c'est encore un peu tôt. Mais je pense que la série se savoure à nouveau quand on connaît l'issue finale, quand on cherche justement à capter les signaux lancés au gré des épisodes. Mais ça ne s'arrête pas à l'art. Chaque objet apporte sa pierre à l'édifice. Laura Fox, la productrice, dit qu'avec son directeur artistique et set designer, elle est partie d'une sélection d'une vingtaine de tissus tropicaux et que les idées sont venues de là pour la saison 1. Des représentations d'hibiscus ou de feuilles de palmier par exemple. C'est aussi ce qu'on essaye de faire quand on développe un hôtel dans une nouvelle région. C'est important de rendre hommage à la réalité et à ne pas tirer parti d'une culture pour en faire une sorte de Disneyland. Je n'étais pas là pour la rénovation du bâtiment de l'hôtel du Grand Contrôle situé sur le domaine du château de Versailles, mais j'ai appris en y travaillant. que des recherches folles ont été menées pour l'aménagement. D'abord, une collecte d'archives du XVIIIe siècle, puis des plans pour rénover l'existant et réinventer l'oublié. Des parquets en pointe de Hongrie, aux baignoires sur pied, en passant par les marbres sur les plaintes. Rien n'est laissé au hasard. C'est ce sens du détail digne des grands hôtels qui est célébré. Jusqu'aux vêtements, portés comme des uniformes reflétant la psychologie de chaque personnage. Vous avez remarqué ? Je pense qu'il faut aussi mettre le projecteur sur Alex Bovard, la costumière des trois saisons. Encore une fois, le show est plus intéressant quand on paye attention aux toutes petites choses. Une Kaplan oversize qui cache le visage, un bouton de plus, défait d'une chemise, autant de décisions de production dûment réfléchies. Pas que pour les clients d'ailleurs. Un tailleur rose pour le directeur ou un uniforme serré jusqu'au cou pour le garde du parking. En fait, la psychologie des vêtements choisis va encore plus loin. Alex a pensé cette nuit en se posant les questions suivantes. À quoi pensait le client lorsqu'il a fait sa valise ? Qu'est-ce qu'il attendait de sa semaine ? Il y a une certaine concurrence et une volonté à se mettre en avant. Je le constate. Les clients qui restent une semaine dans un hôtel veulent un peu se réinventer. Pas vous ? Allez, on met toutes des robes qu'on n'ose pas mettre dans sa ville d'origine. Elle a aussi pensé à introduire des nouveaux éléments au fur et à mesure des épisodes. Comme si les personnages faisaient du shopping sur place. Et c'est vrai, les Américains adorent ça. L'équipe C d'ailleurs, en partie je précise, fournit dans les marchés locaux. Ce que je trouve particulièrement satirique et si vrai, c'est le positionnement. On le sait, les vêtements sont un marqueur social. Dans les grands hôtels, il y a plusieurs niveaux de richesse qui sont représentés. Disons qu'il y a les riches et les ultra-riches. Dans White Lotus, on est globalement plus dans le clinquant, avec des motifs forts, des styles qui en disent long sur les régions où vivent nos voyageurs. Mais il y a des disparités. La prochaine fois que vous regardez, notez l'importance des motifs, la qualité des tissus, si les couleurs sont claires, à la quiet luxury, ou plutôt flashy. Je pense au cafetan flamboyant de Tanya, comparé au look très chic de Chloé, signé Jacquemus. D'ailleurs, il y a la scène sur le bateau où elle porte fièrement un ensemble rose, les cheveux bien rangés sous son chapeau, et puis il y a le lendemain, où l'angoisse la guette et qu'elle risque de tout perdre. On la voit longer la piscine dans un ensemble vert pomme, presque fluo, un kimono simple et les cheveux en friche. C'est un peu comme un symbole de sa perte de statut potentiel. Et franchement, ça m'a frappée sur le moment. Je pourrais y passer des heures, mais ce qui est important de noter, et c'est une règle aussi dans la vraie vie, c'est que ce qui prime, ce n'est pas le niveau de vie actuel, mais l'origine géographique et démographique d'une personne. En gros, chasse le naturel, il revient au galop. C'est pourquoi c'est hyper important, même si on se rend dans des endroits distingués, de ne pas se sentir en inconfort. Ou, comme je l'ai précisé pour la signature olfactive, d'essayer d'adopter le costume d'un autre. Bien sûr, si on aime les belles choses, je comprends, je suis comme ça, on peut se faire plaisir, mais il faut trouver un style qui colle avec sa personnalité. Mais alors, à part ça, qu'est-ce qui est vrai et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Ben je vais vous dire, avec mon œil d'initié, ce qui se passe dans la vraie vie, dans ces lieux confidentiels. Déjà la prostitution vraie. Bien sûr c'est fait courant, mais c'est très discret. On est loin de Pretty Woman, les escorts de nos jours savent se mêler parfaitement au lieu. Et il y a des formules subtiles. Par exemple, si l'on demande un troisième oreiller à son concierge, c'est qu'on veut de la compagnie. L'adultère, vrai, source de scandale, certes, mais ça arrive. Et alors là, on joue un jeu dangereux pour reconnaître qui est la vraie Madame Intel de Mademoiselle. Faut être un peu physio. L'inceste. Faux, je n'irai pas jusque là. J'ai jamais constaté en tout cas. L'insolence des enfants. Vrai. C'est peut-être le plus agaçant, surtout pour moi, mais malheureusement, on ne peut rien y faire. La difficulté de couper du travail. Vrai ! Sachant que nos meilleurs clients sont de grands chefs d'entreprise ou des entrepreneurs, ils ne peuvent naturellement pas se permettre de tout lâcher pour une semaine au Maldives. En plus, il y a un besoin constant pour les financiers, qui représentent la majorité, de rester en veille. Du coup, au petit-déj, c'est Financial Times. Les clients qui s'attachent trop aux employés, comme à des choses mignonnes. Vrai ! C'est appréciable, je dois dire, d'être appelé par son prénom et de taper un peu la causette, mais seulement quand c'est vrai, quand c'est authentique. Les addicts au spa. Vrai ! Il faut savoir qu'il y a peu de clients qui réservent un soin au spa, mais ceux qui le font en sont complètement fous. Ils peuvent demander à réserver le même soin à la même heure tous les jours. En tant que fan de wellness, je dois avouer que je les comprends. Les beaux gosses qui bossent torse nu. Clin d'œil à Valentin dans la dernière saison. Bah non, faux. Faut mettre un t-shirt là, monsieur. Par contre, coucher avec des clientes, ça, ça arrive. Tout ça peut intimider et on pourrait se demander pourquoi les Four Seasons accepteraient de devenir ambassadeurs d'une telle caricature. Ça fait la une de toutes les presses. Notre curiosité malsaine s'active automatiquement. C'est contre-productif, non ? Alors, qu'est-ce que j'en pense, moi ? Je ne suis pas d'accord. Déjà, quand on sait l'impact que le cinéma a sur les voyageurs, j'en ferai un autre épisode parce que j'ai tellement à vous partager à ce sujet, et surtout de films à vous conseiller pour vous faire voyager. D'ailleurs, vous pouvez me suivre sur Insta, sur The Palace Mindset, pour ne pas louper la sortie des prochains épisodes. En fait, la publicité se fait à travers les images grandioses, dont on a parlé en ouverture tant c'est marquant. En dévoilant les espaces de telles propriétés, naturellement, ça attire du monde. D'ailleurs, pour la petite anecdote, les scènes sont tournées au Four Seasons Kosamui, sauf celle au spa. qui sont elles prises à l'Anantara, un autre hôtel majestueux. Je suis convaincue que les clients de ce genre d'établissement, ainsi que la plupart des gens, sont assez éduqués et ont assez de recul pour comprendre qu'il s'agit d'une fiction. D'ailleurs, on s'amuserait encore plus s'il y avait plus d'histoires de ce genre. Pas les morts, on s'entend. Pas qu'il n'y en ait pas, hein, des scandales. Je me rappelle d'une Rolls-Royce écrabouillée contre un muret à cause d'un petit chat. au milieu de la route. Ou d'une femme folle de jalousie qui balance les chaussures de ski de son mari à travers sa fenêtre. À Courchevel. Mais dans White Lotus, les gens se parlent. La cible se rajeunit et les événements s'enchaînent. Dans les palaces, l'ambiance est souvent guindée. Faut l'avouer. Alors voilà, je vous le dis, je suis à fond dedans. White Lotus, c'est la nouvelle vague de l'esprit palace. Une vague rafraîchissante ... qui poussent nos hôtels préférés à se réinventer, grâce aux attentes grandissantes de leurs futurs clients, parce que qui sait, ce sera peut-être vous ? Si tous les indices glissaient et la recherche derrière ce scénario vous intrigue, si vous avez capté les signaux et les détails, alors je suis ravie de vous dire que vous l'avez, ce Palace Mindset. Et pour la suite, on reste en Asie. Si vous voulez vous envoler pour le Cambodge, alors ne loupez pas le prochain épisode. Merci d'avoir passé ce petit moment avec moi. Et surtout, rappelez-vous, la vie est ce que vous en faites. Alors faites-en une expérience 5 étoiles. A la semaine prochaine, même heure, même endroit, dans The Palace Mindset. Faites pas.

Description

Dans ce nouvel épisode, je décortique le vrai du faux des trois saisons, à travers le prisme d’une hôtelière.

Entre fiction acide et vérités bien senties, je vous partage ma réaction à cette anti-série, en vous invitant à vous questionner : Que peut-elle vous apprendre de vous-même ? Que dit-elle sur le futur du voyage ?

Pas de spoiler majeur, donc si vous ne connaissez pas encore, n’hésitez pas à écouter. Qui sait, vous aurez peut-être envie de vous lancer ?


Crédit audio :

blink-182 - Every time I look for you
Nicolas Hopper - Ouverture
Carabao - Made in Thailand

Raffaella Carra - A far l'amore comincia tu

Cristobal Tapia de Veer - Ocean Call


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast qui pousse les portes des grands hôtels pour réinventer votre quotidien. Palace Mindset, bonjour, comment puis-je vous aider ? White Lotus, la nouvelle vague de l'esprit palace ou l'anti-série des grands hôtels. Ce nom était sur toutes les lèvres ces derniers mois et ces dernières semaines. Au boulot, entre amis ou dans le métro, vous n'avez sûrement pas raté la dernière saison de White Lotus. Il y a les puristes, fiers de le dire et j'avoue j'en fais partie, qui ont découvert la saga en 2021 lors de la sortie du premier tome tourné à Hawaï. Il y a ceux qui ont sauté dans le train l'année d'après, en voyageant en Sicile. Et puis les retardataires qui se sont enfin lancés avec cette saison toute fraîche, nous plongeant dans un décor thaïlandais. Bon, c'est quoi ce lotus blanc ? Si vous n'avez pas franchi le pas, ou que ce que je vous raconte ne vous évoque rien, comment résumer ce shader qui commence seulement à faire l'unanimité ? Le schéma est à peu près le même à chaque fois. Ça commence par un drame qui se produit dans un cadre idyllique. Ça, vous avez dû le comprendre. Plus précisément dans un resort paradisiaque, toujours signé Four Seasons d'ailleurs. Des clients ultra fortunés y passent leurs vacances. L'objectif, comprendre qui est à l'origine du crime. Et c'est pas facile, compte tenu des personnalités fortes et des multiples vices de nos voyageurs. Ce qui est génial, c'est qu'il n'y a pas d'enquêteur à part vous-même. A contrario d'autres choses comme un couteau tiré ou la résidence, on ne traque pas des indices tangibles. Le nœud ne se délie pas vraiment d'épisode en épisode. C'est tout le contraire même. Plus le temps passe et plus on suspecte de monde, car même les plus innocents nous montrent leur face cachée. Il y a toujours cette question en suspens, qui l'emportera cette fois ? Le bien ou le mal ? Du coup, moi... Je passe mon temps à imaginer des théories sur chacun des personnages. Puis je change d'avis, et je mets en doute mon propos, je vis le truc quoi. La série traite de problèmes graves mais réalistes, comme la prostitution, la fraude, la drogue, le vol, la présence d'une belle-mère étouffante et même l'inceste. Ces thèmes sont abordés de manière plus ou moins subtile, mais globalement le ton montre crescendo. Un peu comme les films Harry Potter. Plus le temps passe, plus la menace est pesante. Mais pourquoi tout le monde est si accro ? La vérité, c'est qu'on regarde surtout pour les décors et la réalisation prodigieuse. Et pour ça, il faut remercier son créateur Mike White, qui nous délivre à chaque nouvelle saison une bouffe et rafraîchissante d'espaces et d'images somptueuses. Que ce soit les paysages sur fond de palmiers, vumères et montagnes luxuriantes, les monuments, je pense notamment au temple bouddhiste dernièrement, Les tenues, dans les dernières, sont même signées Jacquemus, les plats servis, les shows musicaux, tout y est. Et je trouve qu'il y a une montée en gamme à chaque nouvelle destination. Il faut dire que la campagne de communication autour de ce nouvel opus était phénoménale. Et surtout, inratable. Affiches publicitaires, martèlements sur les réseaux sociaux et un nombre incalculable de produits dérivés à travers des collaborations inédites. Parmi les partenariats, des lignes de vêtements avec H&M et Banana Republic, une trousse de produits signée Kiehl's, une collection d'art de la table CB2, du chocolat comparté, une signature olfactive avec Nest New York autour du concombre, ou même un masque de sommeil Blissy. Donc si la saga vous rend complètement accro, vous pouvez transformer votre intérieur et votre style en 100% white lotus. Comme d'habitude, le casting était au rendez-vous. Au final, la série a vu défiler Théo James, le protagoniste de la série The Gentleman, mais aussi des films divergents, Sidney Sweeney, que vous connaissez sûrement d'Euphoria, Emmylou Wood de Sex Education, Jason Isaacs, a.k.a. Lucius Malfoy, Et l'incroyable Jennifer Coolidge, qui n'est autre que la mère de Stifler dans American Pie. Et je dois l'ajouter, la splendide Charlotte Lebon, francophone mais québécoise, attention. Et là, je vous donne seulement les plus connues. On découvre aussi de nouveaux talents, certains recrutés localement, ce qui donne encore plus de profondeur et de charme à la série. qui parlent la langue régionale et renforcent le dépaysement. La culture locale s'impose comme un élément omniprésent. Les plans de transition utilisent des artefacts qui, si on sait les lire, ou si on parcourt les forums en ligne pour mieux les interpréter, nous fournissent en réalité des indices. Des bouts de phrases, prononcés par-ci, par-là, jouent le rôle d'annonciateurs à qui sait les interpréter. Alors, vous avez capté, vous ? tous les signaux envoyés dès le début. Le symbolisme est partout et stimule notre intérêt pour la destination et le script. Dans la saison 2, au Four Seasons San Domenico Palace, à Taormina, on découvre des bustes colorées qui apparaissent comme des témoins de la scène. En réalité, ces statues s'appellent des testa di moro et sont de vrais objets de tradition. Ce sont des vases siciliens inspirés de la légende de Moro. Dans la Palerme du XIe siècle, une jeune Sicilienne tombe amoureuse d'un mort, un habitant de la Mauritanie. Elle découvre plus tard qu'il a en fait une femme et des enfants et qu'il l'a trahi depuis le début. Il lui annonce qu'il s'en va. Il l'abandonne. Et elle, bah... Elle décide de se venger en le tuant et en transformant sa tête en vase, tout simplement pour y cultiver du basilic. Et depuis... Les balcons de la région arborent eux aussi des vases en terre cuite s'apparent à ces traits. La terreur est représentée par des queues entre les plans, qui montrent la force des vagues qui frappent contre les rochers, un volcan prêt à entrer en éruption, ou les singes et leur grimace menaçante. Les primates ont d'ailleurs une signification plus poussée. Parce qu'ils représentent l'agitation et les instincts primaires dans la religion bouddhiste. Ils entravent la méditation et la paix intérieure. J'ai aussi vu sur Reddit que chaque peinture dans les chambres donnait des informations sur ses habitants. En fait, plus je creuse la série, plus j'ai envie de la re-regarder. Parce qu'il y a un tel nombre de détails, il y en a tellement qui nous échappent. Et c'est encore un peu tôt. Mais je pense que la série se savoure à nouveau quand on connaît l'issue finale, quand on cherche justement à capter les signaux lancés au gré des épisodes. Mais ça ne s'arrête pas à l'art. Chaque objet apporte sa pierre à l'édifice. Laura Fox, la productrice, dit qu'avec son directeur artistique et set designer, elle est partie d'une sélection d'une vingtaine de tissus tropicaux et que les idées sont venues de là pour la saison 1. Des représentations d'hibiscus ou de feuilles de palmier par exemple. C'est aussi ce qu'on essaye de faire quand on développe un hôtel dans une nouvelle région. C'est important de rendre hommage à la réalité et à ne pas tirer parti d'une culture pour en faire une sorte de Disneyland. Je n'étais pas là pour la rénovation du bâtiment de l'hôtel du Grand Contrôle situé sur le domaine du château de Versailles, mais j'ai appris en y travaillant. que des recherches folles ont été menées pour l'aménagement. D'abord, une collecte d'archives du XVIIIe siècle, puis des plans pour rénover l'existant et réinventer l'oublié. Des parquets en pointe de Hongrie, aux baignoires sur pied, en passant par les marbres sur les plaintes. Rien n'est laissé au hasard. C'est ce sens du détail digne des grands hôtels qui est célébré. Jusqu'aux vêtements, portés comme des uniformes reflétant la psychologie de chaque personnage. Vous avez remarqué ? Je pense qu'il faut aussi mettre le projecteur sur Alex Bovard, la costumière des trois saisons. Encore une fois, le show est plus intéressant quand on paye attention aux toutes petites choses. Une Kaplan oversize qui cache le visage, un bouton de plus, défait d'une chemise, autant de décisions de production dûment réfléchies. Pas que pour les clients d'ailleurs. Un tailleur rose pour le directeur ou un uniforme serré jusqu'au cou pour le garde du parking. En fait, la psychologie des vêtements choisis va encore plus loin. Alex a pensé cette nuit en se posant les questions suivantes. À quoi pensait le client lorsqu'il a fait sa valise ? Qu'est-ce qu'il attendait de sa semaine ? Il y a une certaine concurrence et une volonté à se mettre en avant. Je le constate. Les clients qui restent une semaine dans un hôtel veulent un peu se réinventer. Pas vous ? Allez, on met toutes des robes qu'on n'ose pas mettre dans sa ville d'origine. Elle a aussi pensé à introduire des nouveaux éléments au fur et à mesure des épisodes. Comme si les personnages faisaient du shopping sur place. Et c'est vrai, les Américains adorent ça. L'équipe C d'ailleurs, en partie je précise, fournit dans les marchés locaux. Ce que je trouve particulièrement satirique et si vrai, c'est le positionnement. On le sait, les vêtements sont un marqueur social. Dans les grands hôtels, il y a plusieurs niveaux de richesse qui sont représentés. Disons qu'il y a les riches et les ultra-riches. Dans White Lotus, on est globalement plus dans le clinquant, avec des motifs forts, des styles qui en disent long sur les régions où vivent nos voyageurs. Mais il y a des disparités. La prochaine fois que vous regardez, notez l'importance des motifs, la qualité des tissus, si les couleurs sont claires, à la quiet luxury, ou plutôt flashy. Je pense au cafetan flamboyant de Tanya, comparé au look très chic de Chloé, signé Jacquemus. D'ailleurs, il y a la scène sur le bateau où elle porte fièrement un ensemble rose, les cheveux bien rangés sous son chapeau, et puis il y a le lendemain, où l'angoisse la guette et qu'elle risque de tout perdre. On la voit longer la piscine dans un ensemble vert pomme, presque fluo, un kimono simple et les cheveux en friche. C'est un peu comme un symbole de sa perte de statut potentiel. Et franchement, ça m'a frappée sur le moment. Je pourrais y passer des heures, mais ce qui est important de noter, et c'est une règle aussi dans la vraie vie, c'est que ce qui prime, ce n'est pas le niveau de vie actuel, mais l'origine géographique et démographique d'une personne. En gros, chasse le naturel, il revient au galop. C'est pourquoi c'est hyper important, même si on se rend dans des endroits distingués, de ne pas se sentir en inconfort. Ou, comme je l'ai précisé pour la signature olfactive, d'essayer d'adopter le costume d'un autre. Bien sûr, si on aime les belles choses, je comprends, je suis comme ça, on peut se faire plaisir, mais il faut trouver un style qui colle avec sa personnalité. Mais alors, à part ça, qu'est-ce qui est vrai et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Ben je vais vous dire, avec mon œil d'initié, ce qui se passe dans la vraie vie, dans ces lieux confidentiels. Déjà la prostitution vraie. Bien sûr c'est fait courant, mais c'est très discret. On est loin de Pretty Woman, les escorts de nos jours savent se mêler parfaitement au lieu. Et il y a des formules subtiles. Par exemple, si l'on demande un troisième oreiller à son concierge, c'est qu'on veut de la compagnie. L'adultère, vrai, source de scandale, certes, mais ça arrive. Et alors là, on joue un jeu dangereux pour reconnaître qui est la vraie Madame Intel de Mademoiselle. Faut être un peu physio. L'inceste. Faux, je n'irai pas jusque là. J'ai jamais constaté en tout cas. L'insolence des enfants. Vrai. C'est peut-être le plus agaçant, surtout pour moi, mais malheureusement, on ne peut rien y faire. La difficulté de couper du travail. Vrai ! Sachant que nos meilleurs clients sont de grands chefs d'entreprise ou des entrepreneurs, ils ne peuvent naturellement pas se permettre de tout lâcher pour une semaine au Maldives. En plus, il y a un besoin constant pour les financiers, qui représentent la majorité, de rester en veille. Du coup, au petit-déj, c'est Financial Times. Les clients qui s'attachent trop aux employés, comme à des choses mignonnes. Vrai ! C'est appréciable, je dois dire, d'être appelé par son prénom et de taper un peu la causette, mais seulement quand c'est vrai, quand c'est authentique. Les addicts au spa. Vrai ! Il faut savoir qu'il y a peu de clients qui réservent un soin au spa, mais ceux qui le font en sont complètement fous. Ils peuvent demander à réserver le même soin à la même heure tous les jours. En tant que fan de wellness, je dois avouer que je les comprends. Les beaux gosses qui bossent torse nu. Clin d'œil à Valentin dans la dernière saison. Bah non, faux. Faut mettre un t-shirt là, monsieur. Par contre, coucher avec des clientes, ça, ça arrive. Tout ça peut intimider et on pourrait se demander pourquoi les Four Seasons accepteraient de devenir ambassadeurs d'une telle caricature. Ça fait la une de toutes les presses. Notre curiosité malsaine s'active automatiquement. C'est contre-productif, non ? Alors, qu'est-ce que j'en pense, moi ? Je ne suis pas d'accord. Déjà, quand on sait l'impact que le cinéma a sur les voyageurs, j'en ferai un autre épisode parce que j'ai tellement à vous partager à ce sujet, et surtout de films à vous conseiller pour vous faire voyager. D'ailleurs, vous pouvez me suivre sur Insta, sur The Palace Mindset, pour ne pas louper la sortie des prochains épisodes. En fait, la publicité se fait à travers les images grandioses, dont on a parlé en ouverture tant c'est marquant. En dévoilant les espaces de telles propriétés, naturellement, ça attire du monde. D'ailleurs, pour la petite anecdote, les scènes sont tournées au Four Seasons Kosamui, sauf celle au spa. qui sont elles prises à l'Anantara, un autre hôtel majestueux. Je suis convaincue que les clients de ce genre d'établissement, ainsi que la plupart des gens, sont assez éduqués et ont assez de recul pour comprendre qu'il s'agit d'une fiction. D'ailleurs, on s'amuserait encore plus s'il y avait plus d'histoires de ce genre. Pas les morts, on s'entend. Pas qu'il n'y en ait pas, hein, des scandales. Je me rappelle d'une Rolls-Royce écrabouillée contre un muret à cause d'un petit chat. au milieu de la route. Ou d'une femme folle de jalousie qui balance les chaussures de ski de son mari à travers sa fenêtre. À Courchevel. Mais dans White Lotus, les gens se parlent. La cible se rajeunit et les événements s'enchaînent. Dans les palaces, l'ambiance est souvent guindée. Faut l'avouer. Alors voilà, je vous le dis, je suis à fond dedans. White Lotus, c'est la nouvelle vague de l'esprit palace. Une vague rafraîchissante ... qui poussent nos hôtels préférés à se réinventer, grâce aux attentes grandissantes de leurs futurs clients, parce que qui sait, ce sera peut-être vous ? Si tous les indices glissaient et la recherche derrière ce scénario vous intrigue, si vous avez capté les signaux et les détails, alors je suis ravie de vous dire que vous l'avez, ce Palace Mindset. Et pour la suite, on reste en Asie. Si vous voulez vous envoler pour le Cambodge, alors ne loupez pas le prochain épisode. Merci d'avoir passé ce petit moment avec moi. Et surtout, rappelez-vous, la vie est ce que vous en faites. Alors faites-en une expérience 5 étoiles. A la semaine prochaine, même heure, même endroit, dans The Palace Mindset. Faites pas.

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