Speaker #0Bienvenue dans le podcast qui pousse les portes des grands hôtels pour réinventer votre quotidien. Palace Mindset, bonjour, comment puis-je vous aider ? Comment un simple repas matinal est-il devenu un miroir de nos cultures, de nos habitudes, qui peut littéralement changer le cours de notre journée ? Le petit déjeuner à l'hôtel, c'est souvent le moment qu'on attend le plus. Pas juste un repas, mais une scène à part entière. On s'y retrouve, on y reconnaît d'autres clients, on est à moitié réveillé ou au contraire bien enjoué. Le petit déjeuner, c'est ça. Un vrai théâtre du matin. J'ai enquêté auprès de vous et vous êtes majoritairement fan de ce petit rituel parce que 70% ont répondu qu'ils prenaient un petit déjeuner. Eh bien, moi aussi. C'est pour ça que je me lève tôt parfois. Quand je reçois, je prends ce repas autant au sérieux que le dîner. Le choix des boissons, la qualité des produits, les petites attentions, tout compte. Parce que ce moment doit être réussi. C'est le premier de la journée, il doit être parfait pour mettre tout le monde dans un bon mood. Mais ce rituel, c'est pas que personnel. Dans les hôtels majestueux des grandes villes, comme à la réserve Paris, le Plaza Athénée ou le Georges V, le petit-déj est un terrain de jeu où se nouent de vraies affaires. C'est là que les grands patrons parisiens se rencontrent pour profiter de ce moment en toute intimité, ou se donner rendez-vous, un café à la main pour sceller des accords. Ce moment a une lourdeur, un poids presque politique, et ce soin du détail, cette ambiance particulière, c'est souvent ce qui révèle l'âme d'un palace. On comprend vite si un hôtel maîtrise son art dès ce premier ou ce dernier repas. Le petit-déj' serait donc un rituel quasi universel, à la fois nutritionnel et social ? Oui. Pour preuve, il est très représenté dans les médias, idéalisé sur les réseaux sociaux. Que ce soit en terrasse à carrettes ou en room service sur le lit d'un palace, je repense d'ailleurs à cette photo de Naomi Campbell en 1994 sur un lit du Bristol, les cheveux sous serviette et le petit-déj' en plateau, iconique. D'ailleurs... Je suis tombée sur un shoot de la top Anok Kai dans le Vogue France de juin et c'est vraiment le même style. On reviendra sur le room service parce que l'imagerie est juste dingue. C'est devenu un label de s'afficher avec sa commande. Bref, le petit dej apparaît aussi dans les films et souvent, les scènes tournées sont charnières. Parce que toute la famille est réunie et c'est là que les tensions rejaillissent. Vous voyez dans Gossip Girl, dans les appartements chics de l'Upper East Side, ou dans Dynasty même, les petits déjeuners sont emblématiques. C'est souvent là que se jouent les dynamiques familiales. Chez les Vanderwoodson, parfois ils partagent un moment de pure convivialité, d'autres fois ils se déchirent en s'envoyant des piques, ou Zapp se repart en signe de protestation. Vous voyez Serena quand elle fait « I have to go » . Pareil dans White Lotus, les querelles de la veille ou de la nuit ressortent, les personnages encore cernés se toisent du regard et l'ambiance peut péter à tout moment. Les conversations familiales sont lunaires et ils abordent des sujets parfois hyper profonds. On pourrait parler aussi de la série Friends, de Gilmore Girls, de Sex and the City, où les filles se retrouvent régulièrement autour d'un café pour faire le point sur leur vie. Le petit-déj est partout. Les grandes villes comme Paris et New York sont de grands théâtres pour ces scènes matinales. On voit aussi dans Breakfast at Tiffany's que Audrey Hepburn mange un croissant devant la vitrine de la célèbre marque de bijoux. Le petit déjeuner, c'est la première chose qu'on fait le matin, et Oli, dans le film, l'associe à cette visite matinale. Ce moment symbolise à la fois un nouveau départ et le rêve d'une vie de grand confort et d'ostentation. Dans la réalité, le petit-déj, c'est souvent en plus petit comité, et c'est plus convivial. Entre amis ou en famille, voire en rendez-vous d'affaires, c'est un tableau vivant. On ronde le pain, On se passe les plateaux ou les couverts, on rit, et on s'embrouille aussi parfois, on quitte la table avec panache. C'est la vie, quoi. Je suis très contente que ça ait toujours été un rituel obligatoire chez nous. Parce qu'avec le temps, quand on grandit et qu'on voit de moins en moins les autres membres du foyer, c'est précieux. C'est un lien puissant. Prendre le temps de s'asseoir autour d'une table, de parler de ses projets de la journée, Ça compte tout autant si ce n'est plus que le déjeuner ou le dîner. À l'hôtel, quand on est tous dans des chambres différentes et qu'on se rejoint, qu'on voit que ses amis sont déjà là et qu'ils ont gardé une table, c'est agréable, non ? Vous mangez quoi, vous, au petit déjeuner ? Si toutefois vous mangez. À l'échelle du monde, le petit-déj varie beaucoup selon les continents. En Amérique du Nord, il est souvent ultra copieux avec des œufs, du bacon, des pancakes. En Asie, on privilégie généralement des plats salés et légers, comme du riz ou de la soupe. En Afrique, ça peut être à base de porridge, de galettes, de beignets. En Amérique du Sud, on trouve souvent du café au lait avec des viennoiseries sucrées ou des fruits tropicaux. Mais c'est en Europe que les différences sont parmi les plus marquées, reflets d'histoires, de climats et de traditions culinaires très variées. En France, le matin reste léger. Café ou thé, jus frais, viennoiseries comme croissants et pains au chocolat. En Italie, on boit surtout un espresso rapide, souvent accompagné d'une brioche ou d'un biscuit sec pour commencer la journée sans lourdeur. Dans les pays nordiques comme la Suède ou le Danemark, on privilégie un petit déjeuner plus copieux et salé, avec du pain complet, du saumon fumé, du fromage blanc. En Allemagne, C'est du pain noir, ou plein de types de pain, des charcuteries, des fromages. Ça forme un repas du matin qui est très nourrissant. Et même au sein d'un même pays, on trouve des variations régionales importantes, selon, bien sûr, les ressources locales et les habitudes familiales. Prenez la France, beurre doux ou salé, comme en Bretagne. Dans le sud, on mange des fruits frais au petit-déj. En Alsace, on a tendance à se calquer sur nos voisins les Allemands. Bref, il n'y a pas qu'une seule façon de petit déjeuner. Bon, sans surprise, vous êtes plutôt sucrés, selon les réponses de mon sondage sur Instagram, et c'est hyper classique, vu qu'on est en Europe. Ça fait partie des mœurs. Mais est-ce que vous savez pourquoi ? Je vais vous le dire. Toutes ces habitudes, c'est un véritable héritage culturel, fruit de centaines d'années d'évolution. D'ailleurs, ça vient d'où, à l'origine ? Est-ce qu'on a toujours petit déjeuner ? En fait, non. Petit cours d'histoire, le petit déjeuner, tel que nous le connaissons aujourd'hui, est une invention relativement récente, qui s'est développée à partir du XVIIe siècle en Europe, avec l'introduction des produits coloniaux comme le café, le thé et le chocolat. Initialement, il était réservé aux élites parce que ses produits étaient rares et chers. Ça a aussi instauré une association durable entre petit déjeuner et sucre, malheureusement. Puis le repas s'est structuré avec l'arrivée de vaisselles spécifiques. On a inventé les tasses, les cafetières. Et le petit déjeuner s'est peu à peu diffusé dans toutes les classes sociales. À partir du XIXe siècle, avec l'essor de l'industrialisation et des rythmes de travail fixes, le petit-déj devient un repas codifié. Il doit être pris rapidement, avant de partir au travail. En général, c'est la femme qui prépare pour toute la famille, comme elle est systématiquement mère au foyer. Quelle belle époque ! Au XXe siècle, la mondialisation et l'industrie agroalimentaire, notamment les sariats, les minoiseries et les produits laitiers, contribuent à sa standardisation. Les produits proposés sont devenus toujours plus pratiques et sucrés. Et comme si ça ne suffisait pas, les lobbyistes ont commencé à balancer des messages forts, souvent destinés aux enfants et aux familles, pour forcer l'adoption de certains produits. parfois même en tournant les études de santé à leur avantage, en clamant qu'il fallait de l'énergie pour toute la journée et que l'apport en glucose était crucial. Voilà pourquoi on vous a fait manger un bol de céréales quand vous étiez petit et que vous avez toujours gardé cette envie de sucre matinale. Ensuite, il y a eu le fameux passage café-clop, la trend héroïne chic dans les années 90, qui s'est heureusement vite essoufflée. Puis finalement, au XXIe siècle, le petit-déjeuner continue d'évoluer, reflétant les changements rapides de nos modes de vie actuels. Fini le repas long et posé à la maison, le petit-déjeuner sur le pouce est devenu la norme dans les grandes villes, où le rythme effréné pousse à privilégier la rapidité. Les coffee shops, les boulangeries et les enseignes spécialisées proposent désormais une large gamme de produits à emporter. Bon ça va même un peu trop loin à mon goût, avec les barres à pain et les DJ sets matinaux là sur Insta, ça faut arrêter. En parallèle, une prise de conscience grandissante autour de la santé et de la qualité alimentaire pousse certains consommateurs à privilégier des produits bio locaux sans gluten. Le partage des infos qu'on a aujourd'hui et cet éveil sur la santé et les autres cultures font que naturellement nos habitudes évoluent. C'est pourquoi on est de plus en plus nombreux à manger salé, comme le montre notre sondage. Et les hôtels dans tout ça ? Comme d'habitude, l'hôtellerie joue un rôle d'indicateur sur la société et son évolution. Les petits déjeuners d'hôtel ont évolué d'un simple service local pain, beurre, boisson chaude, vers des sélections internationales standardisées et abondantes. Dès les années 1960, avec la montée du tourisme mondial, les hôtels adaptent leur offre avec des attentes grandissantes de la clientèle variée, introduisant des éléments continentaux comme des viennoiseries, des fromages, des œufs. C'est dans les années 80 qui se généralise vraiment, notamment dans les établissements nord-américains et les resorts. On voit alors apparaître des buffets à volonté, mêlant options sucrées, salées, un peu de tout. Et ce format devient un standard mondial, porté par des groupes comme Hilton ou Marriott. Dans les années 90-2000, les buffets continuent à se développer. Et maintenant, la tendance est à la personnalisation, à l'offre santé et locale, reflétant une demande plus consciente des voyageurs. Même si je dois avouer que les buffets sont de nouveau stylés dans les grandes maisons. Ce qui frappe dans ces buffets nouvelle génération, c'est la mise en scène. Sans plus de simples enchaînements de plats sous cloche, mais des parcours visuels et sensoriels. Je me souviens au Glanigals, en Écosse, on a presque l'impression de déambuler au cœur d'un marché. Chaque stand est pensé comme une petite échoppe avec son identité propre. Il y a un bar à jus où on sélectionne soi-même ses fruits dans un panier, avant qu'un chef ne les mixe à la demande. Des présentations de fromage comme dans une fromagerie de village, ou encore des étals de viennoiserie artisanale. Au château de la Messardière à Saint-Tropez ou au Biblos, une partie du buffet rend hommage aux produits de la mer. Une offre de crustacés, huîtres, crevettes, tourteaux, trône comme chez les cahiers. Le dressage est précis, élégant, presque joyer. On est loin des buffets standardisés. On retrouve un peu de tout ici, mais avec une générosité maîtrisée. Il y a du volume, oui, mais jamais au détriment du soin et de la qualité portée au produit. C'est pas un buffet pour se gaver, c'est plutôt pour découvrir, goûter, admirer, apprécier un peu de tout. Le privilège de la diversité. D'ailleurs, la dernière question de notre sondage a révélé ce qui compte vraiment pour vous au petit-déj d'un hôtel. 57% privilégient la qualité. Pareil, je vous rejoins là-dessus. Pour moi, c'est la base d'avoir des bons produits. Puis 38% apprécient la diversité. C'est vrai qu'il y a deux teams, j'ai l'impression. Ceux qui prennent toujours la même chose et ceux qui aiment explorer de nouvelles options, surtout quand tu restes une semaine, t'as envie de tout goûter. Seulement 5% optent pour l'originalité. Bon, on le saura, quand on reçoit, il faut avant tout bien sourcer ses produits. D'ailleurs, je vous conseille de tester le petit déjeuner au Mobhouse, au Puce de Saint-Ouen, où il n'y a pas énormément de choix, mais les produits sont délicieux. C'est tentant tout ça, mais le petit-déj, est-ce que c'est vraiment nécessaire ? Je pense que c'est une question qu'on se pose tous. Est-ce que c'est bon de jeûner ? Ou faut-il un petit peu manger ? J'ai récemment fait un bilan mode de vie à la Clinique Naissance à Genollier, en Suisse. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais j'en avais parlé dans les top espaces bien nets de l'année. La docteure m'a posé des questions sur les piliers de la santé, donc le sommeil, la nutrition, le mouvement, les relations humaines et la gestion du stress. Pour la diète, j'ai dit que je sautais parfois le petit-déj. Et contre toute attente, elle me l'a clairement déconseillée. La docteure m'a expliqué que pour les femmes en particulier, sauter le petit-déj peut être contre-productif. Le métabolisme féminin étant plus sensible aux variations hormonales, le fait de ne pas s'alimenter le matin peut entraîner une élévation du cortisol, donc l'hormone du stress, ainsi qu'un dérèglement de l'insuline pour le reste de la journée. C'est pas par rapport aux codes sociaux de manger à une heure précise, genre tous les matins à 7h, c'est surtout pour ne pas jeûner trop longtemps. Si vos horaires sont décalés, ça marche aussi. En tout cas, sauter un repas peut provoquer des baisses d'énergie en cours de journée, des troubles de la concentration, voire perturber le cycle menstruel. Elle insistait sur l'importance d'un apport protéiné au réveil. donc manger des œufs, du jambon, enfin manger salé, essentiel pour soutenir l'équilibre hormonal, la clarté mentale et la stabilité de l'appétit. Mais, et il y a un mais, bien sûr, je précise, ces conseils s'appliquent à mon cas spécifiquement. Si vous allez bien sans manger le matin, même si vous êtes une femme, que vous vous sentez énergique tout au long de la journée, écoutez-vous avant tout. Vraiment, chacun est différent, ça sert à rien de se forcer si le corps fonctionne de cette façon. Voilà, vous savez tout. Un grand merci pour votre participation au sondage, j'adore connaître votre avis sur les concepts qu'on explore ensemble. N'hésitez pas à me partager aussi des thèmes que vous voudriez aborder. Bon allez, je vous laisse, j'ai un croissant qui m'attend. Merci d'avoir passé ce petit moment avec moi, et surtout rappelez-vous, la vie est ce que vous en faites. Alors faites-en une expérience 5 étoiles. A la semaine prochaine, même heure, même endroit, dans The Palace Mindset.