Speaker #0Bonjour, je m'appelle Bénédicte Delelis et vous écoutez Tous Saints. Dans ce podcast de famille chrétienne, je vous raconte l'histoire de saints et de témoins de la foi récent qui nous donnent envie, à leur suite, de grandir en sainteté et en amour de Jésus. Dans cet épisode, je vais vous raconter l'histoire de la servante de Dieu Sœur Clare Crockett. Rien à voir avec le trappeur Davy Crockett, si ce n'est son origine irlandaise. Cette jeune femme fut éblouie par le Christ au milieu d'une vie de fêtes et de promesses de gloire. Comment peut-on tout quitter pour une vie de pauvreté et d'obéissance ? C'est ce que nous allons voir.
Qui aurait pu imaginer que la jeune présentatrice de télévision Clare Crockett aurait un tel destin ? Clare est née à Derry, en Irlande du Nord, le 14 novembre 1982. Sa famille habitait un quartier populaire de cette ville, marqué par la pauvreté, les trafics de drogue, la violence des jeunes. Dans ce contexte plutôt difficile, Claire avait fleuri dès l'aube de sa vie tel un bouquet de violettes embaumant tout ce qui l'entoure. Chaleureuse, enthousiaste, elle suscitait immédiatement l'amitié et la sympathie. Son rêve était d'être actrice. Inscrite à un cours de théâtre, elle attira immédiatement les regards. « Cette petite a du talent » , pensèrent les professeurs. À 15 ans, elle décrocha un rôle de présentatrice d'une émission de télévision. « Elle ira loin, la petite croquette » , murmurait-on sur son passage. « Et qu'est-ce qu'elle est jolie, et gentille et rigolote en plus ! » En effet, Clare était plutôt rigolote. À 17 ans, elle faisait la fête sans arrêt, buvait et fumait beaucoup. Clare venait d'une famille catholique non pratiquante. Pour elle, être catholique signifiait simplement qu'on était contre les protestants et être protestant voulait dire qu'on était ennemi des catholiques. Voilà tout ce qu'elle connaissait de la religion. Un jour, elle reçut un appel d'une amie et son histoire de conversion commença de manière plutôt cocasse. « Ça te dit, un voyage gratuit en Espagne ? » lui lança l'ami. « Je devais partir, mais hélas, je suis malade. Tu me remplaces ? » « Tu penses, » répondit Clare. « Formidable ! L'Espagne, la plage, les discothèques, le soleil, et tout gratuit ! » Clare n'hésita pas. Mais le jour de la réunion d'information, elle aperçut un tas de gens de plutôt 40 ou 50 ans qui portaient tous un chapelet autour du poignet. Peut-être s'étaient-elles trompées d'endroit. « Vous allez en Espagne ? » « Oui, ma fille, lui répondit-on, nous allons au pèlerinage. » Oh là là, dans quel guêpier s'était-elle fourrée ? Mais il était trop tard pour reculer. Et puis, après tout, en Espagne, il y aurait tout de même la plage et le soleil. Le jour du départ arriva. C'était la semaine sainte. Vraiment, ce voyage ne ressemblait pas à ce que la jeune Irlandaise avait imaginé. Pendant les temps de prière animés par les sœurs qui organisaient le pèlerinage, les servantes du foyer de la mère, Clare restait souvent dehors. Il ne faisait pas chaud, mais dès qu'il y avait un rayon de soleil, elle s'allongeait par terre pour vite vite bronzer. Le vendredi saint pourtant, durant l'office de la Passion, elle ressentit un appel fort. « Tu dois entrer ! » Alors, elle pénétra dans l'église pensant « À quelle heure va finir ce truc pour que je puisse vite aller manger ? » Les gens s'avançaient pour embrasser une croix de bois. Elle s'inséra dans la file et ce fut son tour. Là, se penchant vers la croix, elle reçut une gigantesque secousse. C'était Dieu sur cette croix. Dieu blessé, meurtri, crucifié. Et tout cela pour elle. Elle se mit à sangloter. « Tout le monde va me voir » , songeait-elle. Mais elle ne parvenait pas à contenir le flot de ses larmes. Dans son cœur, naquit une certitude. La seule façon de consoler Jésus était de lui donner toute sa vie. « Tu veux voir le prêtre, Clare ? » demanda gentiment une sœur qui la voyait prostrée. Clare hocha la tête. Elle entra dans la sacristie où attendait l'aumônier et annonça sans embage « Je veux devenir sœur » . Pour cela, il faudra revenir. sourit l'abbé. « Alors je reviendrai. » Et elle revint. Au JMJ de Rome, l'été suivant, son appel à se donner au Christ s'éclaircit. Sa vocation était de vivre comme ses religieuses, les servantes du foyer de la mère, pauvres, chastes, obéissantes. Elle rêvait d'être une actrice célèbre ? Eh bien, elle serait une sœur célèbre, décida-t-elle. « Oui, lui dit l'aumônier touché et amusé de cette personnalité si déterminée. « Je pense que tu seras une sœur célèbre, mais pour cela, il faut que tu deviennes la plus humble. « Et pour devenir la plus humble, tu devras devenir la plus obéissante. « J'obéirai, déclara Clare. » À son retour en Irlande, ce ne fut pas simple de quitter tout ce qu'elle avait construit. Elle avait 18 ans, un rôle dans un film, de l'argent, des amoureux. Pourtant, rien de tout cela ne remplissait son cœur. Un soir d'alcool et de fêtes, elle sentit soudain fortement la présence de Jésus. Oh, pas dans un lieu bien élégant, au fond des toilettes où elle vomissait. « Pourquoi continues-tu à me blesser ? » Elle n'avait pas demandé à Jésus de l'aider, comprit-elle d'un coup. Voilà pourquoi elle n'avait pas la force de tout laisser. Quelques jours plus tard, malgré sa mère à genoux devant la porte de la maison pour l'empêcher d'en franchir le seuil, elle s'envola vers l'Espagne afin de devenir religieuse. Son tempérament orgueilleux se purifia peu à peu. Au départ, pour attirer l'attention, elle pénétrait dans la salle à manger en s'écriant « Me voilà ! » et elle rechignait au travail physique. Puis, elle apprit à obéir et entra de toute son âme dans la vie de prière et de charité des sœurs. Sa première mission comme religieuse fut d'être catéchiste en Floride. « Quand tu voyais Sœur Clare, raconta plus tard une petite fille, tu voulais être comme elle. Elle était tellement joyeuse et heureuse. Elle nous apprenait à éviter le péché à tout prix, à aimer l'eucharistie, à réciter le chapelet. » Le 8 septembre 2010, à 28 ans, elle prononça ses voeux perpétuels. On lui donna pour devise « Seule avec Jésus seul. « Même si mon cœur est pauvre et fragile, lui me donne la force » , dit-elle en sortant, en essuyant ses larmes de joie. Clare s'occupa avec une irrésistible gaieté de jeunes, de malades, d'enfants. Son dernier lieu de mission, à 33 ans, fut un collège dans une zone pauvre de l'Équateur. Épuisée par la chaleur et la charge de travail, elle n'arrêtait jamais de chanter, d'aider, de faire rire. Quelques jours avant le tremblement de terre qui allait l'emporter, il y eut une énorme inondation. Clare passa une semaine à laver et éponger des tonnes de boue et d'eau. « Nous allons sauver des âmes ! » s'exclamait-elle, le seau à la main. « Tu as peur de mourir ? » demanda une sœur. « Non, ce qui m'inquiète, c'est de ne pas servir », répondit-elle. Le soir, on sentit la terre trembler. Les sœurs se précipitèrent dehors et le couvent s'effondra. Sœur Clare fut retrouvée sous les décombres, sa guitare à la main. Son procès de béatification est ouvert. Accorde-nous, Sœur Clare, avec la pureté de ton cœur, ton zèle et ta gaieté, pour aimer et pour servir. Nous te prions pour toutes les religieuses du monde, raffermis-les dans leur vocation.
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